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Article · December 2019

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Victorien Tamègnon Dougnon Phenix Assogba


University of Abomey-Calavi Unité de Recherche en Microbiologie Appliquée et Pharmacologie de…
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Hornel Koudokpon Lamine Baba-Moussa


University of Abomey-Calavi University of Abomey-Calavi
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Rev. Ivoir. Sci. Technol., 34 (2019) 127 - 143 127
ISSN 1813-3290, http://www.revist.ci

UTILISATION DES PLANTES DU SUD-BÉNIN DANS LE


TRAITEMENT DES MALADIES INFLAMMATOIRES : ENQUÊTE
ETHNOPHARMACOLOGIQUE AUPRÈS DES HERBORISTES

Paulin KPODJI 1, Evelyne LOZES 1, Victorien DOUGNON 1 *, Phénix


ASSOGBA 1, Hornel KOUDOKPON 1 et Lamine BABA - MOUSSA 2
1
Unité de Recherche en Microbiologie Appliquée et Pharmacologie des
Substances naturelles, Laboratoire de Biologie Appliquée,
Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Université d’Abomey-Calavi
2
Laboratoire de Biologie et de Typage Moléculaire en Microbiologie,
Faculté des Sciences et Techniques, Université d’Abomey-Calavi

_______________________
Correspondance, e-mail : victorien88@hotmail.com

RÉSUMÉ
L’inflammation est un processus de défense immunitaire de l’organisme en
réponse à une agression pour éliminer l’agent pathogène. Certaines molécules
anti inflammatoires sont utilisées pour le traitement mais des effets secondaires
sont notés dans la plupart des cas. Les herboristes de marché constituent un
maillon essentiel dans la conservation des connaissances endogènes utiles pour
le traitement de diverses affections au Bénin. La présente étude vise à
répertorier quelques plantes médicinales à activité anti inflammatoire vendues
dans les marchés des Communes d’Abomey-Calavi et de Cotonou (Sud-
Bénin). Il s’agit d’une enquête auprès de 42 herboristes localisés dans les
marchés des ‘’ Communes’’ de Cotonou et d’Abomey-Calavi pour s’enquérir
des plantes qu’elles utilisent dans le traitement des inflammations. La méthode
utilisée est l’Achat en Triplet de Recettes Médicinales (ATRM). Au cours de
cette étude, 39 espèces de plantes appartenant à vingt-huit familles botaniques
ont été vendues par les herboristes de marché. Les plantes les plus citées sont:
Ocimum gratissimum (11,92 %), Lantana camara (10,60 %), et Crateva
adansonii (8,61 %). Cette étude montre la richesse de la pharmacopée
béninoise dans le traitement de l’inflammation ainsi que la grande
connaissance des herboristes de marché dans le traitement des affections
courantes comme l’inflammation. Elle constitue une base des études
ultérieures visant à évaluer le potentiel anti-inflammatoire de ces plantes qui
sont des sources potentielles des médicaments traditionnels améliorés.
Mots-clés : maladies inflammatoires, pharmacopée traditionnelle,
herboristes, Sud-Bénin.

Paulin KPODJI et al.


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ABSTRACT
Use of South Benin plants in the treatment of inflammatory
diseases : Ethnopharmacological survey of herbalists

Inflammation is an immune defense process of the body in response to


aggression to eliminate the pathogen. Some anti-inflammatory molecules are
used for treatment but side effects are noted in most cases. Market herbalists
are an essential link in the conservation of endogenous knowledge useful for
the treatment of various diseases in Benin. The present study aims to list some
medicinal plants with anti-inflammatory activity sold in the markets of the
Communes of Abomey-Calavi and Cotonou (South Benin). This is a survey of
42 herbalists located in the markets of the Communes of Cotonou and
Abomey-Calavi to inquire about the plants they use in the treatment of
inflammations. The method used is the Triplet Purchase of Medicinal Recipes
(ATRM). During this study, 39 plants species belonging twenty-eight botanical
families were sold by market herbalists. The most cited plants are: Ocimum
gratissimum (11.92 %), Lantana camara (10.60 %), and Crateva adansonii
(8.61 %). This study shows the wealth of the Benin Pharmacopoeia in the
treatment of inflammation as well as the great knowledge of market herbalists
in the treatment of common conditions such as inflammation. This study forms
a basis for subsequent studies to evaluate the anti-inflammatory potential of
these plants, which are potential sources of improved traditional medicines.

Keywords : inflammatory diseases, traditional pharmacopoeia, herbalists,


South Benin.

I - INTRODUCTION
L’inflammation est un processus de défense immunitaire de l’organisme en
réponse à une agression d’origine exogène (brûlure, infection, allergie,
traumatisme) ou endogène (cellules cancéreuses ou pathologies auto-
immunes), dont le but est d’éliminer l’agent pathogène, réparer les lésions
tissulaires et favoriser le retour à l’homéostasie [1, 2]. Elle se traduit chez le
sujet généralement par le gonflement douloureux de la peau, la rougeur de la
peau enflée et la chaleur. Une altération du fonctionnement de l’organe touché
peut survenir [3]. Au niveau tissulaire, la réponse inflammatoire se caractérise
par l’augmentation de la perméabilité vasculaire, l’augmentation de la
dénaturation de protéines et l’altération de membranes cellulaires [3, 4]. La
persistance de l’inflammation constitue un facteur étiologique de diverses
maladies chroniques comme l’arthrite rhumatoïde, l’athérosclérose, le cancer
et les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives [5, 6]. Le traitement de

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l’inflammation est souvent basé sur l’apport des anti-inflammatoires non


stéroïdiens (AINS) et des glucocorticoïdes. Les glucocorticoïdes et les anti-
inflammatoires non stéroïdiens, ont tous une activité hormonale, concernant
principalement la régulation métabolique, et exercent un retro control négatif
effet sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien [2]. Tous les AINS, quelle
que soit leur voie d’administration, exposent aux risques de toxicité. Le risque
augmente avec la posologie et le prolongement du traitement [2]. Dans ce
contexte, il est important de trouver une solution thérapeutique plus adaptée
réduisant les risques de toxicité apportée par les AINS. La phytothérapie
s’avère une bonne alternative car elle a été utilisée depuis des siècles pour
traiter les affections [2, 7]. L’utilisation des plantes à des fins thérapeutiques
en Afrique est une partie intégrante de la culture et de la tradition [8, 9]. Ainsi,
plus de 80 % de la population a recours exclusif à la médecine traditionnelle
pour les besoins de santé primaires [10, 11]. L’utilisation des plantes
médicinales par l’homme est donc une pratique antique.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les plantes médicinales


constituent des ressources précieuses de molécules bios actives peu exploitées et
dont les actions pharmacologiques seront bénéfiques pour la majorité des populations
rurales en Afrique [12]. Le Bénin possède un potentiel ethnobotanique intéressant.
[13] ont recensé près de 501 espèces utilisées en médecine traditionnelle. 814 espèces
appartenant à 130 différentes familles botaniques possédant des vertus médicinales
ont été répertoriées. Aussi les herboristes constituent-ils un maillon important de
l’utilisation des plantes traditionnelles du fait que les usagers de toutes religions
peuvent s’y adonner comparativement aux tradithérapeutes dont la pratique est
souvent associée à d’autres sciences comme la géomancie [14]. Par ailleurs, de
nombreuses études ont montré la bonne connaissance des herboristes de marché sur
les plantes utilisées dans le traitement des affections [15] et leur disponibilité dans les
Communes de Cotonou et d’Abomey Calavi qui sont les Communes les plus peuplées
de la république du Bénin [16]. Voici les raisons qui nous ont poussés à initier la
présente étude qui a pour objectif général de répertorier les plantes médicinales à
activité anti inflammatoire vendues dans les marchés des Communes d’Abomey-
Calavi et de Cotonou (Sud-Bénin).

II - MATÉRIEL ET MÉTHODES
II-1. Cadre de l’étude

Cette étude a été menée dans les Communes d’Atlantique et du Littoral dans
le sud-Bénin plus spécifiquement dans les Communes de Cotonou et
d’Abomey-Calavi. Le choix de ces deux Communes réside dans le fait qu’ils
sont les Communes les plus peuplées de la république du Bénin [16] et
constituent une zone de concentration des herboristes de marché [9]. La ville

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de Cotonou est située dans le golfe de Guinée, sur un cordon littoral qui relie
le lac Nokoué à l'Atlantique, à l'embouchure du fleuve Ouémé, et elle est
traversée par un canal, la lagune de Cotonou, creusée au XIXème siècle. Le
climat est équatorial, alternant entre des saisons sèches et des saisons
pluvieuses (d'avril à juillet et de septembre à octobre). Les températures varient
entre 18 et 35°C, et de décembre à janvier, la ville est balayée par l'harmattan,
un vent semi chaud, semi sec et poussiéreux (Figure 2). La ville d’Abomey-
Calavi est une ville du Sud du Bénin, Chef-lieu de la Commune d’Abomey-
Calavi. Elle est située à 18 kilomètres au Nord de Cotonou, la capitale
économique du Bénin. Abomey-Calavi est située sur un plateau de terre avec
des côtes sablonneuses. La ville est délimitée au sud et à l'ouest par une lagune,
à l'est par le Lac Nokoué. L’enquête a été menée dans ces deux Communes
(Figure 2). Un total de quarante-deux (42) herboristes ont été visités. Deux
herboristes ont été visités dans chaque marché. Le critère de choix de ces
herboristes a porté essentiellement sur la richesse et la diversité des espèces
végétales de leur étalage, le nombre d’herboristes présents dans le marché et
de la distance qui sépare chaque herboriste de l’autre. Ces derniers sont
généralement engloutis sur un même site dans les marchés. Les marchés visités
sont Dantokpa, Wologuèdè, Fifadji, Abomey-Calavi, Godomey, Kpota,
Cocotomey, Akassato, Glo-djigbé, Sainte Rita, et Zogbo (Figure 1). Ces marchés
sont répartis dans les Communes d’Abomey-Calavi et de Cotonou (Figure 2).

Figure 1 : Répartition des différents marchés visités dans la zone d’étude

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Dans la zone d’étude, le climat est de type subéquatorial, caractérisé par un


régime pluviométrique bimodal avec deux saisons pluvieuses alternées par
deux saisons sèches. La température moyenne annuelle est de 28°C et
l’humidité de l’air varie entre 69 % et 97 % [17].

Figure 2 : Localisation des Communes enquêtées

II-2. Méthodes

II-2-1. Enquête auprès des herboristes des marchés des localités


sélectionnées
L’enquête a été réalisée selon la méthode « Achat en Triplet de Recettes
Médicinales » (ATRM) décrite par [19]. Ainsi, le même herboriste a été visité
trois fois de suite pour acheter 3 différentes recettes médicinales utilisées pour
traiter les maladies inflammatoires. Les trois recettes seront respectivement en
grand nombre (GN), en nombre réduit (NR) ou en nombre moyen et en nombre
très réduit (TR). Lors de la première visite, toutes les plantes proposées par les
herboristes ont été achetées. A partir du deuxième passage, il a été demandé
aux herboristes de réduire les plantes, sous prétexte que le patient n’arrive pas
à supporter toutes les plantes malgré son efficacité mais que le même montant
sera payé comme au premier achat. En réalité, le véritable but de cette
démarche est de recenser les plantes achetées au premier passage et qui

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reviennent dans les compositions proposées au deuxième et au troisième


passage. Cette manière de faire nous a permis de connaître les plantes les plus
proposées comme recette médicinale pour le traitement des inflammations.
Une semaine d’intervalle a séparé les deux visites consécutives. A chaque
achat, des informations sur les noms vernaculaires des plantes, le mode de
préparation, la voie d’administration, la posologie, les interdictions, la durée
du traitement et les effets secondaires ont été demandés et notés pour chaque
recette grâce à une fiche d’enquête.

a- Identification des plantes recensées


A partir des noms locaux cités par les herboristes, les plantes récoltées sur le
terrain ont été identifiées à l’Herbier National du Bénin, à l’aide des documents
ethnobotaniques à savoir :
- de Souza [20] Flore du Bénin : noms des plantes dans les langues
nationales béninoises
- Adjanohoun et al., [12] Contribution aux études ethnobotaniques et
floristiques en République Populaire du Bénin
- Akoègninou et al. [17] Flore analytique du Bénin.

b- Traitement et analyse des données


Les données enregistrées sur les fiches d’enquête ont été ensuite saisies et
analysées par le logiciel SPSS 17.0. La fréquence de citation (F) de chaque
plante a été calculée par la Formule :

[12] (1)

III - RÉSULTAS

III-1. Caractéristiques Socioculturelles des herboristes enquêtés

Cette étude a porté sur 42 herboristes. Ces herboristes étaient tous du sexe
féminin. L’âge moyen de ces derniers était de 36 ans. Les sujets ayant au moins
30 ans représentent plus de la moitié des personnes enquêtées. En se basant sur
les tranches d’âge, nous remarquons que les sujets ayant entre 30 et 40 ans font
la moitié des personnes enquêtées (50 %) suivi des personnes de 20 ans à
30 ans. Au de-là de 60 ans, très peu de femmes continuent de vendre les plantes
médicinales (4,76 %) (Figure 3).

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Figure 3 : Répartition des herboristes enquêtés selon les tranches d’âge

La majorité des herboristes enquêtés sont analphabètes (69,04 %). Néanmoins


19,05 % ont fait des études primaires et 11,91 % ont fait les cours secondaires.
Ces informations sont rapportées par la Figure 4.

Figure 4 : Répartition des herboristes enquêtés selon le niveau d’instruction

Tous les herboristes enquêtés exercent ce métier il y a au moins six ans. Elles
ont donc une expérience d’au moins six ans et la majorité a une expérience
entre 10 et 19 ans (47,63 %) (Figure 5). De plus, ces enquêtés affirment avoir
hérité des connaissances médicinales sur les plantes de la part de leurs parents.
Il s’agit donc de connaissances endogènes transmises de génération en
génération, des mères aux filles et ainsi de suite.

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Figure 5 : Répartition des herboristes enquêtés en fonction de l’expérience


professionnelle

B - Données Ethno pharmacologiques


Les résultats issus de cette enquête ont permis de recenser trente-neuf (39)
espèces de plantes médicinales. Les cinq premières plantes les plus citées sont:
Ocimum gratissimum (11,92 %), Lantana camara (10,60 %), Crateva
adansonii (8,61 %), Croton zambesicus (7,28 %, Heterotis rotundifolia
(5,30 %), Acanthospermum hispidium (5,30 %) (Figure 6).

Figure 6 : Fréquence de citation des différentes espèces de plantes

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Les différentes plantes médicinales recensées dans le cadre de la présente étude


appartiennent à 28 différentes familles botaniques. La famille la plus
représentée est celle des Euphorbiaceae (Figure 7).

Figure 7 : Fréquence des différentes familles botaniques

Ces plantes proposées par les herboristes sont généralement en association


avec d’autres plantes. Les parties des plantes les plus utilisées et vendues par
les herboristes sont les feuilles, les écorces, les tiges feuillées, les écorces et les
racines. Ces résultats sont présentés dans la Figure 8. Le mode principal de
préparation est la décoction. Aussi certaines de ces plantes peuvent être
macérées ou triturées. Toutes les préparations sont administrées par voie orale.
Elles sont prises trois fois par jour généralement matin, midi et soir. D’autres
plantes sont à triturer et passer sur la peau. Il y a des recettes de plantes qu’il
faut utiliser pour prendre son bain après avoir préparé. Dans le cadre de cette
étude, il n’y pas eu de contre-indication dans l’utilisation des plantes. Les
différentes plantes recensées avec les noms vernaculaires et scientifiques,
mode d’emploi et voies d’administration sont présentées dans le Tableau 1.

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Figure 8 : Fréquence des différentes parties des plantes utilisées dans les
recettes

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Tableau 1 : Caractéristiques des différentes plantes citées par les herboristes et utilisées contre les inflammations
Fréquence de Mode de Voie
Noms Scientifiques Familles Botaniques Noms Vernaculaires Parties utilisées
citation Préparation d'administration
Croton zambesicus Euphorbiaceae Adjélélé Feuilles 7,28 % Décoction Orale
Caesalpinia bonduc Fabaceae Adjikouiman Feuilles 0,66 % Décoction Orale
sebastiana chamaelea Euphorbiaceae Adoukin Tige feuillée 0,66 % Décoction Orale
Lippia multiflora Verbenaceae Aglala Feuilles 3,31 % Décoction Orale
Cocos nucifera Arecaceae Agonkêdo Racines 1,32 % Décoction Orale
Parkia biglobosa Mimosaceae Ahwagoto Ecorces 2,65 % Décoction Orale
Acanthospermum hispidium Astéracées Ahwanglonnon Feuilles 5,30 % Décoction Orale
spondias mombin Anacardiaceae Akikonman Tige feuillée 1,32 % Décoction Orale
Cola millenii Malvacées Aloviaton Feuilles 1,32 % Décoction Orale
Mangifera indica Anacardiaceae Amangagoto Ecorces 1,32 % Décoction Orale
Chenopodium ambrosioides Chenopodiaceae Amantronzon Tige feuillée 3,31 % Décoction Orale
Passiflora foetida Passifloraceae Avoungili trui Feuilles 0,66 % Décoction Orale
Uvaria chamae Annonaceae Aylahado Racines 1,99 % Décoction Orale
tragia spp Euphorbiaceae Azoman feuilles 0,66 % Décoction Orale
Senna siamea Fabaceae Casia Tige feuillée 2,65 % Décoction Orale
Pleiocarpa pycnantha Apocynaceae Danmasin Feuilles 0,66 % Décoction Orale
Rytigynia umbellulata Rubiaceae Fiofioman Feuilles 0,66 % Décoction Orale
jatropha curcas Euphorbiaceae Gbadéman feuilles 0,66 % Décoction Orale
Dichapetalum madagascariense Dichapetalaceae Gbagloman feuilles 0,66 % Décoction Orale
momordica charantia Cucurbitaceae Gninsikin Tige feuillée 1,97 % Décoction Orale

Paulin KPODJI et al.


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Zanthoxylum zanthoxyloides Rutacées Hêdo Racines 0,66 % Décoction Orale


Heterotis rotundifolia Melastomataceae Hêhêman Tige feuillée 5,30 % Décoction Orale
Lantana camara Verbenaceae Hlatchayô Tige feuillée 10,60 % Décoction Orale
phyllantus amarus Phyllanthaceae Hlinwoué Feuilles 0,66 % Décoction Orale
crateva adansonii Capparaceae Hontonzouzouin Tige feuillée 8,61 % Décoction Orale
Hounman (
Newbouldia leavis Bignoniaceae Feuilles 0,66 % Décoction Orale
Désigléman)
Pennisetum purpureum Poaceae Hounmansintékan Feuilles 1,97 % Décoction Orale
ocimum canum Lamiaceae Késukésu Tige feuillée 3,31 % Décoction Orale
cajanus cajan Fabaceae Klouékonnman Tige feuillée 4,63 % Décoction Orale
Pteleopsis suberosa Combretaceae Klouikouigoto Ecorces 0,66 % Décoction Orale
Pterocarpus erinaceus Fabaceae Kosso Ecorces 0,66 % Décoction Orale
Xylopia aethiopica Annonaceae Ayoman vovo Feuilles 0,66 % Décoction Orale
Tapinanthus globiferus (A.Rich.) Tiegh Loranthaceae Limougoto Ecorces 0,66 % Décoction Orale
ehretia cymosa Boraginaceae Mionman ou Zozoman feuilles 1,32 % Décoction Orale
Caesalpinia pucherrima Caesalpiniaceae Orgueil de chine feuilles 2,65 % Décoction Orale
Sasalikouin; Aglagla;
Monodora myristica Annonaceae Feuilles 0,66 % Décoction Orale
Gbaali
Flueggea virosa Phyllanthaceae Tchakê-Tchakê feuilles 0,66 % Décoction Orale
ocimum gratissimum Lamiaceae Tchiayô Tige feuillée 11,92 % Décoction Orale
Pupalia lappacea Amaranthaceae Trêdâavo Feuilles 1,32 % Décoction Orale
Lycopodiella cernua Lycopodiaceae Zintintin ou Hingblé Feuilles 0,66 % Décoction Orale
Khaya senegalensis Meliaceae Zounza (Cailcédra) Ecorces 2,65 % Décoction Orale

Paulin KPODJI et al.


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IV - DISCUSSION

La présente étude menée a eu pour objectif de recenser les plantes médicinales


à activité anti inflammatoire vendues par les herboristes des marchés des
Communes de Cotonou et d’Abomey-Calavi dans le Sud-Bénin. A l’issu de
nos investigations, il ressort que tous les herboristes sont de sexe féminin. La
majorité de ces femmes ont moins de 40 ans et la tranche d’âge dominante est
de 30 ans à 39 ans. Ce résultat est contraire à celui de [21]. En effet dans leur
étude menée sur les plantes médicinales utilisées pour traiter la fièvre typhoïde
au sud-Bénin, ces derniers ont montré que les personnes exerçant ce métier
sont majoritairement âgées de 40 ans à 49 ans. Toutefois, les personnes
enquêtées sont en majorité des analphabètes. Ce résultat pourrait s’expliquer
par le fait que les personnes les mieux indiquées pour la vente des articles
médicinales sont initiées dès le bas âge par les parents et ne reçoivent
généralement pas d’éducation scolaire. Ces résultats confirment ceux de [15]
dans son étude réalisée chez les herboristes de marché à Cotonou et Abomey
Calavi sur les plantes médicinales utilisées pour traiter le diabète chez les
femmes enceintes. Ce dernier a montré qu’au Bénin, la vente d’article
médicinal au marché est souvent réservée aux femmes et que le caractère
ancestral des connaissances sur les plantes fait que ce sont les personnes âgées
qui s’en occupent.

Les mêmes informations ont été révélées dans les travaux de [8, 11] ayant
travaillé respectivement sur les légumes-feuilles utilisés au Sud-Bénin pour
traiter les diarrhées infectieuses et sur les plantes médicinales utilisées contre
les salmonelloses alimentaires au Sud-Bénin. Aussi, selon le quatrième rapport
national du Bénin sur la diversité biologique, les populations rurales
majoritairement analphabètes sont détentrices des connaissances médicinales
des plantes [22]. Nos résultats sont similaires aux données nationales et
montrent que la vente et la connaissance des vertus des plantes médicinales
restent l’apanage des personnes avec de modeste condition et analphabètes. La
majorité de ces femmes ont affirmé que ces connaissances leurs ont été
transmises par leurs parents. Nous pouvons donc conclure que la vente des
articles médicinaux reste une pratique qui se transmet de génération en
génération. [23] ont révélé que l’ethnomédecine traditionnelle est une science
de société et son contenu demeure un patrimoine familial. Cette étude a été
menée par Achat par Triplet de Recettes Médicinale (ATRM). Ainsi les
informations collectées chez les herboristes ont montré la persistance de
certaines plantes malgré la diminution de la taille des recettes au cours des trois
visites. Toutes les plantes collectées sont toujours utilisées en association selon
les données fournies par les herboristes. La diminution de la taille des recettes
médicinales ne dépendait pas de l’argent car les mêmes sommes ont été payées

Paulin KPODJI et al.


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à chaque achat. Toute fois l’association de plusieurs plantes dépendent aussi


de l’argent et de la synergie d’action entre les plantes médicinales. [11] ont
rapporté que l’association de plusieurs plantes dans une recette par les
herboristes a plusieurs justifications. Pour certains, ce choix est guidé par des
raisons pécuniaires ; le prix des recettes étant généralement fonction du nombre
de plantes la composant. Pour d’autres, c’est la recherche d’une grande
efficacité synergique qui motive l’association de plusieurs plantes. Dans la
plupart des cas c’est la synergie recherchée qui justifie le grand nombre des
recettes médicinales. Les 39 espèces végétales à usage médicinal recensées
dans le cadre de cette étude représentent environ 2 % de la flore totale du Bénin
estimée à 2807 espèces [17]. Ces espèces de plantes appartiennent à vingt-huit
familles botaniques différentes. Les trois familles les plus représentées sont
respectivement la famille des Fuphorbiaceae, Fabaceae et Annonaceae.
L’étude de [9] a révélé que les espèces de plantes médicinales appartenant à
ces familles botaniques ont des activités antimicrobiennes. Dans notre étude,
parmi les plantes les plus citées par les acteurs de la pharmacopée béninoise,
d’autres auteurs ont certifié les propriétés biologiques notamment l’activité
antibactérienne de ces plantes [11, 24, 25]. Ainsi, si ces plantes ont une activité
antibactérienne, elles pourraient avoir des activités anti inflammatoires car les
infections bactériennes causent dans la plupart des cas des inflammations.

V - CONCLUSION
Cette étude a permis de mettre en évidence le rôle essentiel des herboristes des
marchés du Sud-Bénin dans le traitement traditionnel des maladies humaines
notamment les maladies inflammatoires. Les cinq premières espèces de plantes
les plus citées sont Ocimum gratissimum (11,92 %), Lantana camara
(10,60 %), Crateva adansonii (8,61 %), Croton zambesicus (7,28 %, Heterotis
rotundifolia (5,30 %), Acanthospermum hispidium (5,30 %). Ces plantes
devraient faire l’objet de recherches approfondies afin de constituer, en cas
d’efficacité biologique, une source de Médicaments Traditionnels Améliorés
(MTA) pour le traitement des maladies inflammatoires. Ceci vient appuyer
encore une fois l’importance des plantes médicinales dans le traitement des
différentes affections en Afrique.

Paulin KPODJI et al.


Rev. Ivoir. Sci. Technol., 34 (2019) 127 - 143 141

RÉFÉRENCES

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