Cinema D Animation Japonais
Cinema D Animation Japonais
Cinema D Animation Japonais
Méconnu du public, souvent assimilé à la seule production télévisuelle, le cinéma d'animation japonais est pourtant
l'une des formes artistiques actuellement les plus riches.
Au Japon, l'animation n'est pas un registre cinématographique mineur. Bien au contraire son audience auprès du
public est immense et ce cinéma fait partie intégrante de la culture japonaise.
Le cinéma d'animation s'adresse à un public très large. Bien évidemment, il est apprécié des enfants, mais il peut
aussi passionner les adultes au travers de productions spécialement réalisées à leur intention.
En occident, on parle souvent de « manga» pour qualifier le cinéma d'animation japonais. Or le terme de « manga »
désigne au Japon la bande dessinée.
C'est le célèbre peintre graveur japonais Hokusaï qui créa en 1814 le terme générique manga.
- 1917 : les débuts de la production japonaise d'animation, à travers les premiers films de trois pionniers: Ôten
Shimokawa, Seitarô Kitayama et Jun.ichi Kôuchi. Dans les années 1920, ils sont rejoints par l'animateur de
papier découpé Yasuji Murata, et par deux disciples de Kitayama, Sanae Yamamoto et Hakusan Kimura.
- 1927 : la Baleine, film de silhouettes (ombres chinoises) de Noburô Ôfuji. Disciple de Kôuchi, il prend pour
matériau le chiyogami (papier traditionnel japonais, translucide et coloré), au rendu largement amoindri par la
prise de vues en noir et blanc. Ofuji créera une seconde version, en couleur, de la Baleine en 1952, pour laquelle
il utilisera cette fois du papier de cellophane coloré.
- 1943 : l'Araignée et la tulipe, chef-d'œuvre de Kenzô Masaoka (réalisateur en 1932 du premier dessin animé
parlant au Japon). Réalisé en pleine guerre du Pacifique, le film se démarque résolument des productions de
propagande commandées et dirigées par les services de l'armée, tel le Momatarô le marin divin réalisé l'année
suivante par son disciple Mitsuyo Seo, le 1er long métrage japonais d'animation.
- 1956 : Tôei, l'un des grands studios sur le plan historique au Japon, lance son département de
dessin animé, marquant les débuts d'un développement sans précédent de la production. Tôei
Animation est aujourd'hui encore l'un des principaux, si ce n'est le principal producteur (en quantité)
de dessin animé au Japon.
- 1958 : La légende du serpent blanc de Taiji Yabushita est le 1er long métrage de Tôei.
- 1960: les fondateurs du Trio de l'animation, et en particulier Yôji Kuri, marquent les débuts d'une production
japonaise « d'auteur » en animation.
- 1963: démarrage des séries télévisées hebdomadaires en animation limitée, sous l'impulsion d'Osamu Tezuka
et de son studio Mushi Production, avec Astro le petit robot. C'est encore Tezuka qui instaure le standard de la
couleur pour ce format avec le Roi Léo deux ans plus tard.
- 1968: le premier long métrage d'Isao Takahata, les Aventures de Hols, prince du Soleil bouleverse tous les
standards établis, y compris au studio de Tôei, et annonce un tournant historique. Trois ans plus tard, l'Île au
trésor des animaux, film marqué par la « patte» de Hayao Miyazaki, signe la fin d'un « âge d'or» au studio de
Tôei, qui donnera désormais priorité aux séries télévisées.
- 1974: Heidi: mis en scène par Takahata, initie un nouveau standard de qualité pour le format télévisé de série.
- 1977: le Croiseur spatial Yamato, adaptation animée d'un space opera tragique en bande dessinée de Reiji
Matsumoto, déclenche un engouement désigné au Japon par le terme d'« amine-boom ». Cet auteur se verra
adapté à maintes reprises dans les années suivantes, avec des titres comme Galaxy Express 9990u Albator.
- 1983: lancement d'un nouveau format de production, avec l'apparition de séries destinées directement au
marché de la vidéo.
- 1985 : lancement à Hiroshima d'un festival international du film d'animation; fondation autour de Miyazaki et
Takahata du studio Ghibli, dont le premier film, le Château dans le ciel, sort l'année suivante.
- 1988: le Tombeau des lucioles de Takahata et Mon voisin Totoro de Miyazaki sortent en salles en un
programme commun; avec Akira, Katsuhiro Ôtomo adapte lui- même sa bande dessinée au cinéma.
- 1995 : Mamoru Oshii adapte à l'écran la bande dessinée cyberpunk Ghost in the shell.
- 1997 : Perfect Blue, film à suspense dévoilant un envers du décor du show-business japonais, révèle son
metteur en scène, Satoshi Kon ; la série TV culte Evangelion, de Hideaki Anno, trouve une nouvelle conclusion
sur grand écran ; Princesse Mononoke, épopée de la dernière chance signée par Miyazaki, bat des records
historiques de fréquentation. .
- 2001 : sortie du film le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki. En trois mois à peine d'exploitation, le film bat
tous les records d'entrées au Japon (déjà plus de 18 millions de spectateurs).
Ouverture à Tôkyô d'un musée de l'animation conçu par Hayao Miyazaki autour des œuvres du Studio Ghibli.