Analyse Article Scientifique-1
Analyse Article Scientifique-1
Analyse Article Scientifique-1
Notre analyse repose sur un ensemble de critères dont les éléments de présentation (I), la
pertinence de l’introduction et de la revue de littérature (ll), le travail sur la méthodologie (lll),
l’explicitation des résultats (IV), la tenue d’une discussion, la conclusion (V) et la réalisation du
référencement (VI)
I. LA PRESENTATION DE L’ARTICLE
1- La maison d’édition
L’article analysé est publié sur la plateforme ‘’ Open Edition Journals’’, l’un des 4 portails
d’édition de ressources numériques et de communication scientifique d’OpenEdition. Cette
infrastructure de recherche nationale créée en 1999 (sous le nom de revue.org), est l’aînée
des infrastructures françaises dans le domaine des sciences humaines et sociales (SHS). Le
HCERES a labellisé en 2016 207 des 557 revues proposées par le site.
2- Les auteurs
Il s’agit d’ANCA Boboc, sociologue au laboratoire des sciences sociales (SENSE) d’Orange
Labs, spécialiste des usages des technologies de l’information et de la communication (TIC)
en entreprise. Ses recherches récentes portent sur les usages des réseaux sociaux
d’entreprises. Le second auteur est Jean-Luc Metzger, sociologue du travail, chercheur
(HDR) à Orange Labs associé au CNAM-LISE et au Centre Pierre Naville. Ses travaux
s’organisent autour de thèmes interconnectés dont la sociologie de la mondialisation et de
la gestion, le changement technico-organisationnel permanent en milieu organisé, la
réforme des services publics et les usages professionnels des TIC. Ces deux auteurs
s’intéressent aux questions en lien avec l’usage des outils informatiques et des technologies
dans la formation destinée au grand nombre, particulièrement dans le monde de
l’entreprise.
4- Plan de l’article
- Introduction : page 2
- Présentation du cadre d’analyse (l’approche par les capacités de formation) : page 3
- Faire coexister intelligemment une double injonction : page 5
- Le dispositif de formation étudié et son dispositif d’observation : page 6
- Facteurs explicatifs (résultats) : page 7
- Conclusions : page 12
- Bibliographie : page 13
5- La formulation du titre
L’article s’intitule « La formation continue à l’épreuve de sa numérisation ». Ce titre bref et
précis, est composé de mots qui chacun porte un sens de nature à nous indiquer clairement
l’objet de l’étude. Il est par ailleurs traduit en d’autres langues (anglais, allemand et
espagnol). Cela permet d’élargir son audience, mais aussi de faciliter sa recherche sur des
moteurs de recherches en plusieurs langues.
6- Le résumé
Le résumé de cet article de 15 pages tient en cinq phrases. Il énonce l’essentiel des idées
développées et contient en filigrane l’objet et les développements de cette étude. Les
auteurs ont fait le choix d’un résumé en trois langues, ce qui lui confère une plus grande
accessibilité.
III. LA METHODOLOGIE
1- Explicitation du cadre théorique d’analyse de cette étude
D’entrée, les auteurs posent le cadre d’analyse qui leur sert de guide théorique pour l’étude.
Il s’agit de l’approche par les capacités appliquées issue des théories d’Amartya Kumar Sen.
Ils l’explicitent en rappelant que ces travaux portent sur les multiples origines des inégalités
de développements et surtout les questions de privation de libertés. Cette théorie est
présentée dans ses détails pour une bonne compréhension.
3- Autour de la méthodologie
Les auteurs présentent la situation de l’entreprise dont la stratégie intègre la digitalisation
comme un facteur clé dans la formation des salariés. Ils montrent comment la digitalisation
a peu à peu progressé jusqu’à devenir un pilier de la formation au sein de cette grande
multinationale
5- L’enquête
Ils rappellent le procédé de recueil de la parole et des témoignages des salariés et des
concepteurs pour analyse. Il s’agit d’une observation non participante et d’entretiens non
directifs. Les chercheurs ont eux-mêmes suivis la formation, mais n’ont pas fait les tests de
certification ; ils ont consulté les forums de discussions des salariés et ont interviewé vingt
apprenants, dont quatre managers, et quatre animateurs. Les entretiens se déroulent soient
en face-à-face soit par appels téléphoniques d’au moins 1 heure en moyenne. L’enquête a
porté sur onze femmes et neuf hommes et la distribution de leur âge est proche de celle de
l’entreprise. Ce sont les apprenants qui ont suivi les COOC jusqu’au bout que les chercheurs
ont plutôt sélectionné pour l’enquête, ce qui révèle un biais de sélection. Les résultats
concernent les six ayant obtenus leur badge de compétence, les cinq qui ont validé les cinq
premiers modules, les trois qui se sont arrêtés après le troisième module et enfin six qui
n’ont suivi qu’un ou deux modules. Ces personnes occupent différentes fonctions dans la
multinationale.
V. DISCUSSIONS ET CONCLUSION
1- La conclusion
Le faible taux de réussite qui pouvait d’entrée intriguer est relativisé par la diversité de la
motivation de départ des formés, surtout les ‘’faux abandonnistes’’ davantage intéressés
par une réactualisation de leurs connaissances que par l’obtention d’une quelconque
certification ou la rédaction d’un mémoire. Pour ces derniers, dès lors qu’un module a
éclairé leur compréhension, ils se jugent satisfaits, ce qui peut motiver l’arrêt de la
formation. Les deux sociologues expliquent les différents résultats à la lumières des
conditions environnementales, sociales, organisationnelles, des prérequis et des
dispositions permettant de tirer profits d’une formation. Ils identifient, d’autre part, des
faiblesses conceptuelles dans l’élaboration du programme qui révèlent les carences des
concepteurs dans l’appréciation des prérequis et des dispositions qui permettent d’asseoir
la motivation dans les apprentissages. Ces résultats peuvent être mis en rapport avec la
question de la constitution de micro-collectifs et d’interconnaissance présentée comme une
condition réelle d’entraide et d’aboutissement d’une formation. A la question de savoir si
une innovation pédagogique numérique pouvait contribuer à réduire les inégalités entre les
participants tout en étant une source d’actualisation de capabilité, les sociologues
apportent une réponse conditionnelle ; la condition expresse est de tenir compte de la
multiplicité des destinataires de l’apprentissage. En conclusion, les auteurs présentent
l’approche par « l’environnement capacitant » et la digitalisation comme des facteurs de
maintien voire d’aggravation des inégalités. A la lumière de ce constat, ils proposent des
pistes d’amélioration.
2- La discussion
Les chercheurs mettent en évidence les facteurs de conversions qui jouent un rôle
déterminant dans les dispositions individuelles, dans la question de l’autonomie, dans
l’organisation du temps de travail, mais aussi dans la question des micro-collectifs d’aide et
de soutien. Les enquêteurs rappellent les travaux d’autres chercheurs (Corteel et
Zimmermann, 2007 ; Subramanian et Zimmermann, 2007 ; Boboc et Metzger, 2007) qui ont
promu la question de la participation des salariés à la conception des politiques de
formation, l’ingénierie pédagogique, l’adaptation locale de l’organisation du travail ainsi que
la nécessité d’anticiper les recompositions des métiers de formation. La régulation
collective des choix de formation est un élément déterminant dans l’acquisition de
compétences pertinentes.