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INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE

Centre des Recherches Interdisciplinaires


de Gestion et Développement
« CRIGED »

Revue Congolaise de Gestion et le Développement


Volume n°24, Décembre 2021

ANALYSE DE L’IMPACT DE L’IMPOT SUR LES REVENUS


LOCATIFS DANS LA REALISATION DES RECETTES DE LA
DGR/KC

Par :

1. Oradi BAVULUKA KIMPUTU1


2. Adolphe KONDE KONDE2
3. Mike MINGA KWETE3

Résumé

Cette réflexion a pour objectif de connaître l’impact de l’impôt sur les


revenus locatifs dans la réalisation des recettes de la ville de Matadi, c’est-à-dire
évaluer l’incidence de l’impôt sur revenu locatif dans le niveau de revenu des
individus en vue de savoir si l’applicabilité de ce dernier apporte des ressources
additionnelles au fisc congolais. Ainsi, sur base des données traitées et résultats
obtenus, nous pouvons tirer un enseignement majeur tel que, les recettes
fiscales de la ville de Matadi ont subi une augmentation en 2015 et une
diminution progressive pendant les trois autres années et que l’impôt sur le
revenu locatif contribue à 33,9% dans les recettes fiscales de la ville de Matadi
en 2014 ; 33,3% en 2015 ; 32,6% en 2016 ; 37,31% en 2017 et 31,95% en
2018, ce qui voudrait dire que le niveau de l’impôt sur le revenu locatif est faible
dans la mesure où sa contribution est moins considérable sur l’ensemble des
recettes et cela est due par le fait que la population Matadienne n’a pas la
culture de payer l’impôt sur le revenu locatif. Ainsi, dans le souci d’augmenter
les recettes fiscales de la ville de Matadi, nous suggérons à l’état congolais par le
biais de la Direction Générale des Recettes du Kongo Central DGR/KC en sigle,
qui est l´administration fiscale congolaise, de mettre en place les mécanismes
1
Assistant à l’Institut Supérieur de Commerce de Matadi
2
Assistant à l’Institut Supérieur de Commerce de Matadi
3
Assistant à l’Institut Supérieur de Commerce de Matadi
2

efficaces poussant à la population Matadienne de payer aisément leur impôt en


vue de récolter des recettes consistantes quant en matière d’impôt sur le revenu
locatif. Nous osons croire que la prise en compte de nos analyses, permettra à
cette institution de connaitre effectivement à une performance vers un bel
avenir.

Mots clés : Fiscalité et Impôt sur les revenus locatifs

Introduction

La RDC fait face à plusieurs fléaux qu’il convient d’endiguer


du fait que ces derniers maintiennent notre pays parmi les moins
avancés du monde (BARILLALI, A. et DRUPE, R., 1987). Il s’agit
notamment de la situation sanitaire alarmante en raison d’un important
déficit nutritionnel et d’un accès difficile à l’eau potable, du manque
d’infrastructures nécessaires au développement des activités
économiques et industrielles, de l’inflation due au financement par la
création monétaire du déficit budgétaire du pays, etc. Ainsi, pour
endiguer tous ces fléaux, il est important au Gouvernement congolais
d’investir beaucoup d’argents dans presque tous les secteurs dont
l’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture, etc. Le moyen
idoine qui lui permettra de couvrir toutes ces dépenses reste la fiscalité
basée sur les taxes et impôts (IKAS, 2001).

La fiscalité étant un levier important du développement d’un


pays parce que, non seulement elle fournit les ressources nécessaires
pour financer les objectifs du développement et la réduction de la
pauvreté, constitue aussi l'un des éléments importants qui crée
l’environnement légal dans lequel doivent évoluer les activités
économiques (production, consommation, échange, investissement).

En effet, l’argument de base est qu’un accroissement des


recettes publiques s’avère indispensable pour produire des biens et
services publics infrastructures, polices, défense, justice, etc. pour
éradiquer la pauvreté et enfin pour améliorer les conditions de vie de la
population. Pour faire face aux déficits budgétaires importants qu’il
connait, l'État congolais s’est engagé sur une voie de réforme de la
fiscalité afin d’augmenter, tant soit peu, ses recettes fiscales (BOUVIER,
1995).
3

C’est ainsi dans ce contexte que l’impôt s’avère indispensable


dans le développement de notre pays en général et plus particulièrement
le développement de la province du Kongo central et dans le cadre de
notre étude, Eu égard à ce qui précède, nous avons réunir à travers cette
réflexion, les éléments consistant à satisfaire les questions suivantes :
Quel est le niveau les recettes de la DGR/KC en matière de l’impôt sur
revenu locatif au cours de l’exercice budgétaire de 2014 à 2018 ? Quelle
est la part contributive de l’impôt sur revenu locatif dans l’ensemble des
recettes de la DGR/KC ?

L’objectif poursuivi dans cette recherche est de chercher à


analyser l’impact de l’impôt sur revenus locatifs dans la réalisation des
recettes de la ville de Matadi en vue de savoir si ce dernier a de
l’incidence positive sur l’ensemble de recettes réalisées afin de
comprendre les mécanismes de fonctionnement de l’impôt sur revenu
locatif ainsi que la contribution qu’elle apporte dans l’accroissement des
recettes du budget de l’Etat.

Nous présumons à titre d'hypothèses que, le mode de


prélèvement de l’impôt sur le revenu locatif aurait de l’incidence
positive dans le niveau de revenu des individus. Aussi, compte tenu de
son apport dans le développement de pays dans le secteur fiscal, nous
osons croire que l’application de l’impôt sur revenu locatif apporterait
des recettes additionnelles au fisc congolais.

Généralités sur la fiscalité

La fiscalité désigne à la fois un système de perception des


impôts et un ensemble des lois qui sont en vigueur dans un pays à une
période bien déterminée. La fiscalité est un domaine qui regroupe les
impôts, les droits et les taxes ainsi que les règles qui les régissent. La
fiscalité désigne un ensemble de lois qui se rapportent au système de
perception des impôts (GAUDEMET, M et MOLINIER, 1997).

Importance et Rôles

La fiscalité est la masse la plus importante des ressources


propres que l’Etat se procure pour satisfaire les besoins de la population.
Elle joue un rôle important pour couvrir l’ensemble de dépenses
publiques effectuées par l’Etat.
4

Sur le plan social, les prélèvements sont tirés en fonction de la


capacité contributive de chaque citoyen pour concourir à la collecte des
fonds publics et ces derniers feront l’objet d’une rétribution d’abord au
bénéfice de l’appareil de l’Etat à travers l’exercice de ses fonctions (santé,
éducation, défense, etc.) puis en valeur des couches les plus diminues à
travers l’assistance sociale.

Enfin, dans le domaine économique, les prélèvements jouent


un rôle important dans l’intervention de la régulation de la conjoncture
économique sur les revenus disponibles de ménage que sur le budget de
l’Etat et aussi sur une action globale économique.

Objectifs de la fiscalité

Les objectifs de la fiscalité peuvent être décrits en termes


généraux ou particulier. De manière générale, l’objectif de la fiscalité,
c’est de procurer de recettes, régulariser et contrôler l’activité
économique. Il résulte que les objectifs de la fiscalité peuvent être saisis
sur trois plans à savoir (CLAUDE, D. et AUDIGIER, P, 1959):

 Plan financier : l’objectif est de procurer les recettes à l’Etat ;


 Plan économique : la fiscalité étant qu’instrument de politique
économique a pour fonction de promouvoir le développement de
l’économie et de stimuler un taux de croissance élevé ;
 Plan social : l’objectif de la politique économique étant de
maximiser le bien-être social, c’est-à-dire l’intérêt de la population.
L’objectif assigné à la fiscalité est de combattre la pauvreté et le
chômage en réduisant les inégalités de fortune, des revenus, et de
consommation qui sont contraire à la justice sociale.

Le mécanisme de la fiscalité est susceptible de corriger


notamment la distribution des revenus en augmentant les uns par des
transferts et en diminuant les autres par des transferts. Son action a de la
sorte un effet distributif sur toutes catégories de revenus (NEURISSE A,
1978).

Sortes de fiscalité

On distingue deux sortes de fiscalité : la fiscalité directe et la


fiscalité indirecte.
5

Fiscalité directe et son aperçue en RDC

La fiscalité directe est un domaine qui rassemble les impôts


directs.

Les impôts directs

Un impôt direct est celui qui frappe le revenu et le capital du


seul fait de leur existence. Par conséquent, il est payé et supporté par
une même personne. Les impôts directs se subdivisent en impôts réels et
en impôts cédulaires sur les revenus (BERNARD et Al., 1978).

Impôts réels

L'impôt réel est un impôt qui frappe les biens et services du


seul fait de leur existence et qu'ils sont sources de revenus sans
considération de la personne qui le supporte. L'impôt réel comprend
donc trois impôts distincts, à savoir, l'impôt foncier ou impôt sur la
superficie des propriétés foncières bâties et non bâties, l'impôt sur le
véhicule ou vignette, l'import sur la superficie des concessions minières
et d'hydrocarbures.

Les impôts sur les revenus

Dans cette catégorie, on trouve plusieurs autres impôts à


l'instar de : l'impôt sur le revenu locatif, l'impôt sur les revenus mobiliers
ou impôt mobilier, l'impôt sur les revenus professionnels.

Fiscalité directe en RDC

La fiscalité directe en RDC est composée des impôts réels et des


impôts sur les revenus dont voici la teneur :

Les impôts réels

Impôt sur le véhicule ou vignette

Cet impôt s'applique aux motocycles, véhicules automobiles,


bateaux, embarcations à propulsion mécanique, baleinières, barges et
autres embarcations (remorques).
6

Il est dû par les personnes physiques ou morales propriétaires


d'un ou plusieurs véhicules. L'impôt sur les véhicules est payable
annuellement. L'impôt sur les véhicules est fonction de :

La puissance du véhicule ;
La qualité de la personne qui possède le véhicule en question ;
La destination (l'usage) faite au véhicule (les ambulances,
dépanneuses et machines-outils sont généralement exonérées de
l'impôt).

Le redevable de l'impôt sur les véhicules souscrit une


déclaration par véhicule préalablement à sa mise en usage, en
contrepartie de quoi il lui est délivré un certificat d'immatriculation.

Impôt sur la superficie des concessions minières et hydrocarbures


(IKAS, 2001)

Tout détenteur d'une concession pétrolière ou d'un titre minier,


soit d'exploitation, soit d'exploration, doit payer l'impôt sur la superficie
des concessions minières et d'hydrocarbures.

Par ailleurs, ce paiement fait l'objet d'une déclaration


spécifique, effectuée au plus tard le premier février, pour les concessions
détenues au premier janvier.

Impôt foncier

L'impôt foncier frappe la jouissance d'un bien immobilier ou sa


propriété. C'est donc un impôt sur la propriété immobilière qui ne doit
pas être confondu avec l'impôt sur le revenu locatif qui est assis sur le
revenu immobilier.

Matières imposables et base de l'impôt

La matière imposable est l'élément économique dans lequel


l'impôt prend sa source directement ou indirectement. Cet élément peut
être un bien, un revenu, une transaction, un service ou une personne
(JEZE G., 1988).

Dans le cas d'espèce, la matière imposable est un bien


immeuble, par nature (le sol) ou par incorporation au sol (une
construction). L'impôt foncier est donc assis sur les propriétés foncières
7

bâties (les constructions) et les propriétés foncières non bâties (les


parcelles de terre).

Il sied de noter que l'expression « propriétés foncières » est


incorrecte par ce que la loi foncière dispose en son article 53 : «le sol est
la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l'Etat». L'Etat est
donc l'unique propriétaire foncier.

Les personnes physiques ou morales ne peuvent avoir qu'un


droit réel de jouissance sur le sol appartenant à l'Etat appelé
«concession» et ne sont propriétaires que des constructions réalisés.

Taux de l'impôt

Les taux de l'impôt foncier sont fixés en fonction du rang de localité.

Impôts sur le revenu


Impôt sur les bénéfices et profits (I.B.P)

L'I.B.P s'applique aux bénéfices nets de toute entreprise


industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou immobilière dont
l'activité professionnelle est exercée en RDC. Les sociétés étrangères qui
exercent une activité en RDC sont imposables sur les bénéfices réalisés
par leurs établissements permanents qui y sont situés. L'assiette de
l'I.B.P est déterminée en fonction des bénéfices nets de l'exercice, soit sur
les revenus déduction faite des dépenses professionnelles faites en vue
d'acquérir et de conserver ces revenus.

Toutefois, l'IBP ne peut être inférieur à 1/1000 du chiffre


d'affaires déclaré de l'exercice, avec un minimum de 2.500 USD. Le taux
de l'I.B.P est de 40% mais avec l'adhésion à l'OHADA, ce taux passe de
40% à 35%.

Les entreprises dont le résultat est déficitaire paie l'impôt


minimum forfaitaire. Le montant de cet impôt est un % de son chiffre
d'affaires, mais il faut savoir que le montant de cet impôt ne peut en
aucun cas être inférieur à 750000 CDF pour les moyennes entreprises et à
2500000 CDF pour les grandes entreprises.

La déclaration des revenus de l'exercice doit être déposée au


plus tard le 31 mars de l'année qui suit celle de la réalisation des revenus
8

et cette déclaration est signée par le redevable et contresignée par son


comptable ou son conseil.

Impôt professionnel sur les rémunérations (IPR)

Sont imposables les revenus des personnes rémunérées par un


tiers sans être liées par un contrat d'entreprise (sommes versées aux
salariés, traitements des administrateurs, gérants, commissaires aux
comptes).

Les rémunérations comprennent notamment les traitements, les


salaires, les émoluments, les indemnités qui ne représentent pas le
remboursement des dépenses professionnelles effectives, les
gratifications, les primes, etc.

En ce qui concerne les salariés expatriés, l'assiette imposable à


l'IPR ne peut être inférieure au salaire minimum interprofessionnel
garanti appliqué dans leur pays d'origine.

L'impôt sur le revenu est un impôt progressif et le barème


d'imposition à l'IPR est progressif par tranche.

Impôt sur les revenus locatifs

Sont imposables, les revenus provenant de la location des


bâtiments et des terrains situés en RDC et sont assimilés à des revenus
de location, les indemnités de logement accordées à des salariés
occupant leur propre habitation ou celle de leurs épouses.

La base imposable est le revenu brut perçu par le bénéficiaire.


Le taux de l'IRL est fixé à 22% et le paiement de l'IRL est effectué chaque
année au moment du dépôt de sa déclaration, déduction faite des
retenues effectuées par les divers locataires (BAKANDEJA, 1997).

Impôt mobilier ou impôt sur le revenu mobilier

Cet impôt s'applique aux revenus suivants :

 Les revenus des actions ou des parts y assimilés qui comprennent


notamment les dividendes, intérêts, parts d'intérêts ou de
fondateur versé par des sociétés ayant leur siège social en RDC,
9

 Les remboursements totaux ou partiels du capital social, dans la


mesure où ils comprennent des bénéfices, des plus-values ou des
réserves incorporés antérieurement au capital social,
 Les intérêts et revenus des capitaux empruntés à des fins
professionnelles par des sociétés congolaises à des personnes non
établies en RDC,
 Les tantièmes alloués aux membres du conseil général des sociétés
congolaises,
 Le montant net des redevances versées.

L'assiette imposable est le montant brut des revenus distribués


à laquelle s'applique un taux d'imposition de 20%. L'exigibilité de
l'impôt mobilier intervient soit lors du paiement des revenus, soit lors de
sa mise à la disposition du bénéficiaire.

Fiscalité indirecte

La fiscalité indirecte est composée des impôts indirects.

Impôts indirects

Les impôts indirects sont ceux qui frappent les dépenses ou les
consommations. Ils ne frappent que le revenu ou le capital en
mouvement (c.à.d. en train d'être mobilisé ou utilisé dans la société). Ils
frappent le revenu lors de la dépense et le capital quand on le transfert
d'un patrimoine à un autre (DISSI et SARAF, 2003).

Les impôts indirects sont supportés en dernier lieu par les


consommateurs finaux dans la mesure où ils sont systématiquement
intégrés dans les prix de vente des marchandises. Il s'agit de :

 L'impôt sur le chiffre d'affaires (ICA) ;


 La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
 Les droits de douane et accises.

Les impôts indirects qui sont appliqués en RDC sont la taxe sur
la valeur ajoutée et Les droits de douane et accises

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La TVA est un impôt général sur la consommation qui frappe


la livraison des biens, les prestations de services de toute nature, les
10

importations et les exportations. Pour être imposable à la TVA, la


personne imposable doit réaliser un chiffre d'affaires annuel de 80000000
CDF des prestations de services en faveur de ses clients et calcule à cette
occasion la TVA sur le prix de vente hors taxe, appelée TVA collectée. La
loi prévoit un taux positif unique de 16% pour toutes les opérations,
hormis les exportations qui en sont exonérées. Il sied de savoir qu'en
République Démocratique du Congo, la T.V.A a remplacé l'impôt sur les
chiffres d'affaires (I.C.A) qui, lui, a remplacé la Contribution sur les
chiffres d'affaires (C.C.A).

Méthodologie

Méthodes et techniques

Le choix de la méthodologie étant fonction de l’orientation du


travail, de l’étendue et de l’ampleur des recherches et dans une certaine
mesure des préférences du chercheur, nous avons recouru à la méthode
descriptive et comparative. La technique documentaire et interview
nous ont été très utiles dans cette réflexion pour atteindre nos objectifs et
répondre de ce fait à nos questions de recherche par le fait qu’elles nous
ont aidés à réunir les données jugées nécessaires.

Discussion

Apport de l’impôt sur revenu locatif dans les recettes de la DGR/KC

Nous allons analyser à ce point, le niveau des recettes de l’Etat


en matière d’impôt sur le revenu locatif au cours de la période sous
étude. Mais avant de présenter les données quantitatives, nous allons
d’abord déterminer les éléments constitutifs de l’Impôt sur les revenus
locatifs.

L’impôt sur les revenus locatifs

L’article 4 de l’ordonnance-loi de 1969 dispose : « sont


imposables, les revenus provenant de la location des bâtiments et des
terrains situés en République Démocratique du Congo quel que soit le
pays du domicile ou de la résidence des bénéficiaires ; sont assimilés à
des revenus de location, les indemnités occupant leurs propres
habitations ou celle de leurs épouses. L’I.R.L frappe aussi le profit de la
sous-location totale ou partielle ainsi que les loyers des meubles, des
11

matériels, de l’outillage, du cheptel et de tous les objets quelconques


situés dans les mêmes propriétés.

L’article 5 de l’ordonnance-loi précitée ajoute que l’I.R.L repose


sur le revenu brut des bâtiments et terrains donnés en location totale ou
partielle des mêmes propriétés.

Les éléments constitutifs du revenu locatif imposable sont :

Le loyer proprement dit, c’est-à-dire celui effectivement encaissé y


compris celui des meubles éventuellement rattachés à la propriété ;
Les impôts et taxes de toute nature payés le locataire à la décharge
du bailleur et non remboursable ;
Les charges autres que les réparations locatives supportées par le
locataire pour le compte du bailleur même si elles résultent des
conditions mises par le bailleur à la location de sa propriété.

Par contre, les éléments non imposables de la location sont : la


garantie locative, l’indemnité de relocation. Le taux est de 22% du
revenu brut.

Résultat

Analyse des données chiffrées

Il s’agit à ce niveau de présenter les réalisations des recettes de


la DGR/KC en matière de l’Impôt sur les Revenus Locatifs perçus dans
la ville de Matadi de 2014 à 2018 en Francs Congolais.

Présentation des recettes de la DGR/KC (IRL) dans ville de Matadi

Comme la ville de Matadi a trois communes, nous allons


présenter les prévisions de l’impôt sur les revenus locatifs dans les trois
communes.

Voici les recettes de l’impôt sur les revenus locatifs de la ville


de Matadi :

Tableau n°1 : l’impôt sur les revenus locatifs dans la ville de Matadi
(en CDF)

COMMUNE 2014 2015 2016 2017 2018


12

COMMUNE DE
MATADI 123 456 500 142 678 900 98 153 100 88 125 000 67 300 500
COMMUNE DE
MVUZI 104 938 025 121 277 065 83 430 135 74 906 250 57 205 425
COMMUNE DE
NZANZA 96 296 070 111 289 542 76 559 418 68 737 500 52 494 390
TOTAL GENERAL 324 692 609 375 247 522 258 144 669 231 770 767 177 002 333
Source : DGRKC

Ce tableau nous montre que le niveau de l’impôt sur les revenus locatifs
était de 324.692.609Fc ; 375.247.522Fc ; 258.144.669Fc ; 231.770.767Fc ;
177.002.333Fc ; respectivement de 2014 à 2018. D’où nous constatons que
la plus grande part des recettes de l’impôt sur les revenus locatifs
provient beaucoup plus dans la commune de Matadi.

Graphique n°1 : Visualisation des recettes de l’impôt sur les revenus


locatifs dans la ville de Matadi de 2014 à 2018 (en CDF)

400000000
350000000
300000000
Titre de l'axe

250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
1 2 3 4 5
COMMUNE 2014 2015 2016 2017 2018
IRL 324692609 375247522 258144669 231770767 177002333

Source : nous, à partir du tableau n°1.

Ce graphique nous montre que les recettes de l’impôt sur les revenus
locatifs dans la ville de Matadi ont subi une augmentation en 2015 et une
diminution progressive de 2016 à 2018.
13

Analyse de l’évolution des recettes fiscales de la ville de Matadi par


catégorie d’impôt de 2014 à 2018 en (CDF)

Tableau n°2 : Evolution des recettes fiscales de la ville de Matadi

RUBRIQUES 2014 2015 2016 2017 2018


impôt foncier 438 335 022 525 346 531 353 658 197 266 536 382 265 503 500
impôt sur les revenus locatifs 324 692 609 375 247 522 258 144 669 231 770 767 177 002 333
retenue locative 146 111 674 150 099 009 129 072 335 69 531 230 86 731 143
impôts sur les véhicules (vignettes) 48 703 891 67 544 554 51 628 934 53 307 276 24 780 327
TOTALES RECETTES 957 843 197 1 118 237 616 792 504 134 621 145 656 554 017 302
Source : DGR/KC

Ce tableau montre que les recettes fiscales de la ville de Matadi


ont subi une augmentation en 2015 et une diminution progressive les
trois dernières années. En faisant une comparaison de tous impôts nous
constatons la plus part des recettes fiscales de la ville de Matadi provient
par la perception de l’impôt foncier suivi de l’impôt sur les revenus
locatifs.

Graphique n°2 : Visualisation des recettes fiscales de la ville de


Matadi de 2014 à 2018 (en CDF) par catégorie d’impôt

600000000

500000000

400000000

300000000

200000000

100000000

0
2013,5 2014 2014,5 2015 2015,5 2016 2016,5 2017 2017,5 2018 2018,5

IF IRL RL VIGNETTES

Source : nous, à partir du tableau n°2

Cette figure nous montre que l’impôt foncier et l’impôt sur le


revenu locatif ont subi une augmentation en 2015 et une diminution
14

progressive pendant les trois dernières années, les retenues locatives ont
subi une légère augmentation en 2015, une diminution progressive de
2016 à 2018 et un accroissement en 2018. L’impôt sur les véhicules a
évolué en dents de scie pendant toute la période sous étude.

Analysons maintenant le niveau de la contribution de l’impôt


sur les revenus locatifs dans les recettes de la ville de Matadi.

Tableau n°4 : Apport de l’impôt sur les revenus locatifs dans les
recettes fiscales de la ville de Matadi de 2014 à 2018

RUBRIQUES 2014 % 2015 % 2016 % 2017 % 2018 %


IF 438335022 45,8 525346531 47 353658197 44,6 266536382 42,91 265503500 47,92
IRL 324692609 33,9 375247522 33,6 258144669 32,6 231770767 37,31 177002333 31,95
RL 146111674 15,3 150099009 13,4 129072335 16,3 69531230 11,19 86731143 15,65
VIGNETTES 48703891 5,08 67544554 6,04 51628934 6,51 53307276 8,582 24780327 4,48
TOTALES
957843197 100 1118237616 100 792504134 100 621145656 100 554017302 100
RECETTES
Source : nous, à partir du tableau n°3.

Ce tableau nous montre l’impôt sur le revenu locatif contribue à 33,9%


dans les recettes fiscales de la ville de Matadi en 2014 ; 33,3% en 2015 ;
32,6% en 2016 ; 37,31% en 2017 et 31,95% en 2018.

Ainsi, le constat est que l’impôt sur revenu locatif se place dans la
deuxième position dans la contribution des recettes fiscales de la ville de
Matadi après l’impôt foncier.
15

Conclusion

Au terme de notre étude portant sur l’impact de l’impôt sur les


revenus locatifs dans la réalisation des recettes de la ville de Matadi au
cours de la période allant de 2014 à 2018.

Pour y arriver, nous avons utilisé les méthodes descriptive,


comparative et analytique ainsi que les techniques documentaires et
interview afin de décrire, comparer et analyser les phénomènes étudiés
et de consulter des ouvrages et autres documents se rapportant au sujet
tout en tenant compte des entrevues et conversations avec les
spécialistes en la matière.

Le présent subdivisé notre travail en deux chapitres dont la


première aborde les notions de base de notre étude et la deuxième a
traité le vif sujet.

Tout au long de notre investigation sur terrain, nous avons


abouti aux résultats suivants :

 La base imposable est le revenu brut perçu par le bénéficiaire. Le


taux de l'IRL est fixé à 22% et le paiement de l'IRL est effectué
chaque année au moment du dépôt de sa déclaration, déduction
faite des retenues effectuées par les divers locataires ;

 Les recettes fiscales de la ville de Matadi ont subi une augmentation


en 2015 et une diminution progressive pendant les trois autres
années.
 L’impôt sur le revenu locatif contribue à 33,9% dans les recettes
fiscales de la ville de Matadi en 2014 ; 33,3% en 2015 ; 32,6% en
2016 ; 37,31% en 2017 et 31,95% en 2018.
 Sont imposables, les revenus provenant de la location des bâtiments
et des terrains situés en RDC et sont assimilés à des revenus de
location, les indemnités de logement accordées à des salariés
occupant leur propre habitation ou celle de leurs épouses.
 La base imposable est le revenu brut perçu par le bénéficiaire. Le
taux de l'IRL est fixé à 22% et le paiement de l'IRL est effectué
chaque année au moment du dépôt de sa déclaration, déduction
faite des retenues effectuées par les divers locataires.
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Ainsi, dans le souci d’augmenter les recettes fiscales de la ville


de Matadi, nous suggérons à l’état congolais par le biais de la Direction
Générale des Recettes du Kongo Central DGR/KC en sigle, qui est
l´administration fiscale congolaise, de mettre en place les mécanismes
efficaces poussant à la population Matadienne de payer aisément leur
impôt en vue de récolter des recettes consistantes quant en matière
d’impôt sur le revenu locatif. Nous osons croire que la prise en compte
de nos analyses, permettra à cette institution de connaitre effectivement
à une performance vers un bel avenir.

Références

1. BARILLALI, A. et DRUPE, R., Lexiques fiscales, Ed. Dalloz, Paris,


1987.
2. BAKANDEJA, Droit des finances publiques, éd. Noraf, Kinshasa,
1997
3. BERNARD et Al, Dictionnaire économique et financier, éd. Seuil,
Paris, 1978
4. BOUVIER, Finances publiques, LGDJ, Paris, 1995
5. CLAUDE, D. et AUDIGIER, P., Dictionnaire Encyclopédique, Ed.
Larousse, Paris, 1959.
6. DISSI et SARAF, Droit Fiscal : Manuel et application, Ed. Dunod,
Paris, 2003.
7. GAUDEMET, M et MOLINIER, J., Finances Publiques, Paris, 1997.
8. IKAS, Code fiscal annale, Kinshasa, 2001
9. JEZE, G., Finances Publiques, 11ième Ed., PUF, Paris, 1988.
10.NEURISSE A., Histoire de l’impôt, Ed. Que sais-je, Paris, 1978.
11.VAN C., Notions de législation sociale des finances publiques et de droit
fiscal, CRP,Kin, 2000

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