Péremption D'instance

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Thème : La Péremption d’Instance

Le respect d’exercer les voies de recours dans un délai maximal est obligatoire
pour toutes personnes qui a un intérêt. Cette obligation est une exigence faite
par la loi et qui entraine forcement l’anéantissement de la procédure. La
procédure civile à ses propres règles et le non-respect de ses règles entraine
une sanction civile d’où la péremption d’instance, l’étude de cette thématique.
En nous référant au Décret n°99-254 du 15 Septembre 1999 portant Code de
Procédure Civile Commerciale et Sociale du Mali qui définit La péremption
comme la sanction qui frappe une procédure judiciaire lorsque pendant un
certain délai fixé par la loi, le demandeur s'est abstenu d'accomplir les
diligences qui lui incombaient. La péremption d'instance a donc pour objet de
sanctionner le défaut de diligence des parties. Art 390
Il est important de rappeler que l’instance peut s’éteindre de plusieurs
manières à savoir soit le désistement d’instance, la caducité de la citation,
l’acquiescement soit par la péremption d’instance etc…….Ceux cis sont les
modes d’extinction de l’instance ; mais ce qu’il faut retenir et ce qui nous
concerne dans cette thématique c’est la péremption d’instance qui est le défaut
d’accomplir les diligences pendant deux ans lorsque l’une des parties s’abstient
à le faire.
L’étude de cette thématique nous procure un avantage et un inconvénient dans
la pratique de tous les jours, dans la mesure que la loi oblige les parties à
accomplir les diligences nécessaires pendant un certain temps, pour ne pas être
sanctionnées en cours de procédure et permet l’anéantissement de ladite
procédure. Pour bien traiter le sujet nous poserons la question à savoir : Quel
est l’encadrement juridique de la péremption d’instance ? A la lumière de
toutes ces précisions, le sujet sera axé en deux grandes parties d’abord les
conditions de la péremption d’instance (I) et ensuite ses effets (II).
I°) Les Conditions de la Péremption d’Instance
Tout d’abord, il sera question des conditions relatives à l’instance (A) avant
d’aborder les conditions relatives au délai imparti par la loi sur les parties.
A°) Les Conditions Relatives à l’Instance :
Elle constitue un incident de sorte qu'elle ne peut être prononcée que par la
juridiction devant laquelle l'instance se déroule (2e Chambre civile 21 février
201 et Legifrance pourvoi n°12-12751, BCC n°784 du 1er juin 2013 et
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Legifance). Etant indivisible, la péremption éteint l'instance, lorsqu'elle est
demandée par une des parties, au profit de toutes les autres (2e Chambre civile
1er septembre 2016, pourvoi n°15-18909, BICC n°856 du 15 février 2017 et
Legifrance). Les règles relatives à la péremption d'instance en matière civile, qui
sont étrangères aux mesures d'instruction ordonnées sur les intérêts civils, ne
peuvent recevoir application devant une juridiction pénale. (Chambre
criminelle 2 mai 2018, pourvoi n°17-81635, BICC n° 889 du 15 octobre 2018 et
Legifrance). Contrairement à la "forclusion" qui, si le demandeur n'en est
pas relevé par le tribunal, éteint définitivement l'action, la péremption ne met
fin qu'à l'instance. Le CPCCS est clair en son article 393 : ‘’ la Péremption
n’éteint pas l’action : elle emporte seulement extinction de l’instance sans
qu’on ne puisse jamais opposer aucun des actes de la procédure périmée ou
s’en prévaloir ‘’.
B°) Les Conditions Relatives au délai :
Il est important de soulever l’article 390 du CPCCS du Mali qui dispose que : ‘’
l’instance est périmée lorsqu’aucune des parties n’accomplit de diligences
pendant deux ans ‘’. Ce qui signifie que les parties ont deux ans pour exercer
des voies de recours à défaut, on lui opposera la fin de non-recevoir c’est-à-dire
avant tout débat au fond. Il est aussi important de rappeler que le juge ne peut
soulever la péremption d’office. Art 392 CPCCS Une demande d'aide
juridictionnelle constitue une diligence au sens de l'article 386 du code de
procédure civile de sorte que le délai de péremption ne court pas tant qu'il n'a
pas été définitivement statué sur cette demande. L'instance n'est périmée que
lorsque les parties s'abstiennent d'accomplir, pendant le délai de deux ans, les
diligences qui ont été expressément mises à leur charge par la juridiction.
II°) Les Effets de la Péremption d’Instance
S’agissant des effets, ils peuvent impacter la procédure soit à l’égard des parties
(A) soit à l’égard du juge (B).
A°) Les Effets à l’égard des Parties :

Comme énoncé dans l’article 390 du CPCCS : l’instance est périmée


lorsqu’aucune des parties n’accomplit de diligences pendant deux ans. Il est
encore dire que le défaut d’exercer les voies de recours est sanctionné par le
juge et ce qui permet d’ailleurs de soulever la fin de non-recevoir avant tout
débats au fond. Par exemple dans une procédure orale, les parties n'ayant pas
d'autre diligence à accomplir après une ordonnance de radiation que de
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demander la fixation de l'affaire pour interrompre le délai de péremption, le
seul paiement des frais de greffe du tribunal de commerce, qui ne témoigne
pas d'une volonté de donner une impulsion à l'instance, est sans effet sur le
déroulement de celle-ci (2e Chambre civile 2 juin 2016, pourvoi n°15-17354,
BICC n°852 su 1er décembre 2016 et Legifrance. La circonstance qu'une des
parties se borne à s'opposer à la demande de rétablissement de l'affaire au
rôle, le fait qu'elle n'ait invoqué aucun moyen au sens de l'article 390 du CPCCS,
rend l'incident de péremption recevable (2e Chambre civile 27 septembre
2018, pourvoi n°17-18881, BICC n°895 du 1er février 2019 et Legifrace).

B°) Les Effets à l’égard du Juge :


La péremption ne peut être soulevée d'office par le juge, seul le défendeur se
trouve en droit de soulever ce moyen. Il est ainsi jugé (2ème CIV. - 11 janvier
2006 - BICC n°638 du 15 avril 2006), que viole l'article 392 du CPCCS ‘’ la
péremption doit, à peine d’irrecevabilité, être demandée ou opposée avant
tout autre moyen : elle est de droit. Elle ne peut être relevée d’office par le
juge ‘’. la cour d'appel qui, pour déclarer l'instance périmée, retient d'office une
période de péremption alors que la demande n'en précisait aucune, qu'alors
même que le jugement n'aurait pas été signifié, lorsque la déclaration de
péremption a lieu en cause d'appel, cette décision de la Cour confère au
jugement de première instance, l'autorité de la chose jugée . En France par
exemple : la procédure prud'hommale, le juge ne peut fixer les
délais et conditions de la communication entre parties de leurs
prétentions, moyens et pièces, qu'après avoir recueilli l'accord des
parties comparantes, il peut toujours, pour mettre l'affaire en état
d'être jugée, prescrire des diligences à la charge des parties,
telles que le dépôt au greffe de la cour d'appel de leurs
conclusions écrites et pièces.

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