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Volume 2 – N° 2
Juillet – décembre 2018
Rachida SAIDI
Rachida SAIDI
Laboratoire : Littérature générale et comparée, Imaginaires, Textes et Cultures
Faculté des lettres et des sciences humaines
Université Mohammed Premier
Oujda, Maroc
rachidasaidi5@gmail.com
Résumé
Ce qui frappe dans le roman contemporain de Fouad Laroui, Ce
vain combat que tu livres au monde (2016), c’est l’importance accordée à
la question de la langue. Cette surconscience linguistique se pose au
cœur des problématiques identitaires et culturelles qui marquent les
relations entre le monde arabo-musulman et l’Europe.
Le multilinguisme chez Fouad Laroui ne tend pas vers la
folklorisation, ni vers l’aliénation, ni vers une belligérance, ni même vers
une hybridité ; le multilinguisme tend à renverser le mythe de Babel.
L’auteur veut déstabiliser le lecteur (français, arabe) en sollicitant une
autre manière de penser pour mieux voir l’avenir des sociétés, un avenir
basé essentiellement sur l’éthique de la reconnaissance et sur la
réhabilitation de la culture arabo-musulmane dans un contexte marqué
par une uniformisation arbitraire du monde à cause de la relation
dominante du Nord sur le Sud.
Abstract
Whatisstriking in Fouad Laroui'scontemporarynovel "This vain
fightyou are giving to the world" (2016) is the increased importance
given to the question of language. This "linguisticoverconsciousness" isat
the heart of the identity and cultural issues that mark the relations
between the Arab-Muslim world and Europe.
The Multilingualism in Fouad Laroui'snoveldoes not tend
towardsfolklorization, nortowardsalienation, nortowards a belligerence,
noreventowardshybridity, it tends to overthrow the myth of Babel. The
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Rappelons que cette amplification dialogique, telle qu’elle a été définie par Mikhaïl
Bakhtine, devient une spécificité du roman maghrébin contemporain.
Chez Laroui, des noms propres historiques tels que Sykes et Picot
requièrent une grande charge sémantique et émotionnelle ; dégout,
amertume et indignation se détachent de chaque syllabe prononcée :
2014 donc, qui connaît ces deux noms, Sykes et Picot, en Europe ? Qui
s’en soucie ? Personne, ou presque. En revanche, dans le monde arabe,
Références bibliographiques
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