Icab-Conception D'un Programme D'epi Efficace-Mpqhse 1

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INSTITUT CATHOLIQUE DE

BAFOUSSAM
*******
(ICAB)

 Master Professionnel 
Option : QHSE

CONCEPTION D’UN
 PROGRAMME D’EPI EFFICACE 

Mai 2023
Dr. KAMDEM Paul
ICAB /Master Pro. QHSE Conception d’un programme d’EPI efficace

Chapitre 1
Les risques professionnels
Introduction

Dans toute structure professionnelle, les travailleurs sont exposés à un ou plusieurs risques
susceptibles de menacer leur sécurité ou leur santé. Il est du devoir de l’employeur d’assurer le bien être
des employés en évaluant les risques liés à la profession de façon individuelle et précise. Il incombe de
ce fait à la fonction QHSE de l’entreprise de mettre sur pied des mesures de protection pouvant sauver
des vies et préserver l’intégrité physique et psychologique des travailleurs.

1. Qu’est ce que le risque professionnel ?

Un risque professionnel est un événement dont l'occurrence met en danger des personnes
dans le cadre de l'exercice de leur métier. Le risque professionnel est donc combinaison de la
probabilité et de la conséquence de survenue d’une altération de la santé des travailleurs ou d’une
atteinte à leur sécurité suite à l’exposition à un danger présent sur le lieu de travail. Les événements qui
conduisent à des risques professionnels sont souvent connus, mais ils sont incertains (notion aléatoire).
La totalité des risques possibles ainsi rencontrés dans les établissements industriels, commerciaux,
administratifs, dans les infrastructures routières, portuaires, etc ou dans les moyens de transport et les
chantiers, est bien difficile à établir tant les situations sont diverses; il en est de même pour les mesures
de prévention ou de maîtrise des dangers afférents. Dans le milieu professionnel, ces phénomènes dits
aléatoires proviennent de l'environnement (origine naturelle), de l'outil de production ou des
opérateurs (origines anthropiques, techniques ou organisationnelles), le plus souvent d'un ensemble de
facteurs interdépendants ou non. Le risque professionnel ne concerne pas tous les événements possibles,
mais seulement ceux qui sont non souhaités, nuisant à l'intégrité d'un travailleur. La part de
l'imprévisibilité peut être réduite d'abord part une meilleure connaissance des processus qui engendrent
ces risques et ensuite par une étude de leur partie aléatoire.

2. Facteurs des risques professionnels

Les facteurs de risque agissent sur le danger en augmentant la fréquence ou la gravité d'un
phénomène aux effets néfastes. L'identification de tous les dangers existant dans l'entreprise impose de
connaître les différents facteurs de risques auxquels les travailleurs sont susceptibles d'être exposés :
risques liés aux équipements de travail (machines et outils, véhicules …), aux substances toxiques
présentes dans l’environnement de travail (produits chimiques, biologiques…), aux méthodes de
travail (travail en hauteur, gestes répétitifs, …), à l'énergie utilisée (électrique, air comprimé,
hydraulique, nucléaire …), ou à l'organisation du travail (travail de nuit, à l'extérieur, isolé…). Cette
identification peut ne pas être exhaustive si l'on procède seulement de façon théorique et l'analyse des
accidents et incidents du travail et des déclarations de maladie professionnelles dans l'entreprise apporte
une contribution complémentaire précieuse pour mieux cerner tous les facteurs de risques.

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Les risques professionnels comprennent les dommages corporels des accidents du travail, les
maladies professionnelles (surdité, cancers, allergies…), les effets reprotoxiques (néfaste pour la
reproduction), tératogènes (susceptible de provoquer des malformations congénitales chez les enfants
exposés in utero) et génotoxiques (susceptible d'entraîner un dysfonctionnement ou une altération du
génome en endommageant l'ADN), les effets psychologiques (stress, modification du comportement,
…), neurotoxiques (induire des effets néfastes dans le système nerveux), etc.

On distingue des effets aigus et immédiats (par exemple dus à des concentrations chimiques
élevées) et des effets chroniques et tardifs (dus à de faibles concentrations, mais à des expositions
répétées). Un effet aigu se fait sentir dans un temps relativement court (minutes, heures, jours), tandis
qu'un effet chronique ne se manifeste qu'après un temps d'exposition relativement long et de façon
permanente (semaines, mois, années). Dans le cas des accidents de travail, les effets aigus s'observent
lors de fuites ou de déversements, éclaboussures suite à des rejets accidentels de gaz ou liquides
toxiques, lors de chutes (fractures…), de port de charges (lumbagos…), de coupures ou de brulures
etc. Des exemples d’effets chroniques sont des manifestations respiratoires chroniques, les cancers
professionnels, certains troubles musculo-squelettiques, etc. Si pour les effets aigus, le rapport de
causalité est clairement identifié et assez facilement mesurable, il n'en est pas de même pour les effets
chroniques qu'il est beaucoup plus malaisé de cerner avec précision. Les effets chroniques résultent
parfois d’une exposition répétitive à une très faible dose souvent à peine perceptible du facteur de
risque. Ce qui les rend encore plus difficile à identifier.

Les effets peuvent être réversibles ou irréversibles. Dans le premier cas, il y a totale
récupération mais cela dépend évidemment du paramètre temps. Un arrêt de travail est donc fortement
recommander pour le travailleur. Comme exemple d’effet réversible nous avons : une légère coupure ou
brulure, une entorse, un léger choc, une allergie, l’inhalation de certaines substances chimiques qui se
dissipent dans l’organisme sans dommages graves, etc. Dans le cas des effets irréversibles, il y a des
dommages définitifs. Le travailleur se voit ainsi impacté à vie par l’accident ou l’incident de travail. Les
effets toxiques engendrés par la mutagenèse, la cancérogenèse, la tératogenèse, la neurotoxicité sont
généralement irréversibles et le dommage persiste même après la disparition du facteur toxique. Il est
aussi important de noté que dans ce cas de figure, l'accumulation des effets aggrave la pathologie au
cours du temps.

3. Classification des risques professionnels

Les risques professionnels peuvent être classés comme suit :

3.1. Risques mécaniques

Il y a risque mécanique chaque fois qu’un élément en mouvement peut entrer en contact
avec une partie du corps humain et provoquer une blessure. Réciproquement, une partie du corps
humain en mouvement peut entrer en contact avec un élément matériel (exemple : chute). Les risques
mécaniques englobent les coupures, les lacérations ou piqûres; l'écrasement; les contacts avec des
machines; les chutes de hauteur; glissades, trébuchements ainsi que l'effondrement des sols.
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Ces éléments sont souvent liés à des équipements ou des machines mais peuvent également concerner
des outils, des pièces, des charges, des projections de matériaux ou des fluides. La présence d’un risque
mécanique peut donc être identifiée par la conjonction de 3 éléments : un opérateur, un élément et
l’énergie d’un mouvement.

3.2. Risques physiques

Les risques physiques sont des facteurs présents dans l’environnement qui peuvent nuire
au corps sans nécessairement le toucher. Les principaux risques physiques rencontrés dans le milieu
du travail sont en rapport avec :

3.2.1. l’ambiance sonore

Le son est une sensation auditive engendrée par une onde acoustique se propageant dans un
milieu aérien. Tout son non désiré est un bruit. Grâce au sonomètre, on peut mesurer pendant le travail
l'intensité du bruit en décibel, de façon à identifier les salariés pour lesquels l'exposition sonore
quotidienne atteint ou dépasse le niveau de 85 dB ou pour lesquels la pression acoustique de crête atteint
ou dépasse le niveau de 135 dB. Le décibel est une unité de comparaison de deux sons dont l'un est dit
son de référence correspondant au seuil de l'audition du sujet normal.

Les conséquences du bruit sur la santé sont essentiellement la fatigue auditive (récupérable) et
la surdité irréversible (à partir de 90 décibels). Le bruit aggrave également les situations de stress
avec retentissement sur le sommeil et les comportements. Le bruit a également des répercussions sur
la qualité et la performance, il augmente d’autres facteurs de risques de façon non négligeable. Par
exemple un accident de trajet (due à la lenteur de récupération d'une audition normale).

3.2.2. L'ambiance lumineuse

La lumière est un phénomène vibratoire périodique composé de radiations électromagnétiques


qui véhiculent de l'énergie sous forme de photons. Le rayonnement visible n'est qu'une petite partie de
ces radiations électromagnétiques. La lumière est composée d'un ensemble de radiations colorées qui se
répartissent dans le spectre visible (que l'œil détecte). La bonne exécution d'une tâche demande un
éclairage adapté, elle est obtenue par un niveau d'éclairement convenable et une répartition judicieuse
des sources de lumière naturelle et artificielle créant les conditions du confort visuel. Le niveau
d'éclairement doit assurer une bonne visibilité des objets et des tâches sans être à l'origine
d'éblouissement. La netteté de l'image visuelle que perçoit l'homme dépend également du contraste de
l'objet avec le fond.

Les principaux effets d'un mauvais environnement lumineux sur la santé sont surtout liés aux
multiples réglages musculaires de l'appareil visuel nécessités par la recherche d'une vision optimale. La
fatigue visuelle se traduit donc par des picotements, des sensations de brûlures oculaires puis par une
vue trouble. On peut également observer comme conséquences des douleurs dorsales et une fatigue
nerveuse en fin de journée.

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Un éclairage de qualité améliore le rendement, diminue les erreurs et accroît la sécurité. La diminution
de la capacité visuelle se traduit par une baisse de la qualité du produit fini, une augmentation de la
fréquence des incidents et des accidents et une baisse du rendement.

3.2.3. Le courant électrique

Le courant électrique résulte du déplacement des charges électriques dans un matériau


conducteur. Ceci est généralement dû à l’action externe d’une source de tension. L’intensité du courant
électrique est fonction de la résistance électrique du circuit qu’il traverse. La majorité des équipements,
machines et outils de travail en industrie sont alimentés par le courant électrique. De ce fait les
travailleurs sont permanemment exposés aux risques d’électrocution. Le courant électrique demeure un
risque redoutable. La gravité de l'accident électrique dépend de : (i) l'intensité du courant qui traverse
le corps humain (mesuré en ampères), (ii) la durée du passage du courant dans le corps, (iii) la
résistance électrique du sujet (elle même fonction notamment de la tension du contact, de l’humidité
de l’environnement, etc).

Les effets du courant électrique sur le corps sont multiples et en général de trois types : Les
accidents généraux allant de la simple secousse à l'état de mort apparente ; Les accidents locaux ou
brûlures électriques (par arc électrique ou phénomène électrothermiques) ; Les accidents traumatiques
associés. Le croquis ci-dessous donne une correspondance entre les effets physiologiques du courant
électrique sur le corps humain et les facteurs intensité de courant et temps d’exposition.

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A partir de cette figure nous pouvons avoir les valeurs seuil suivante :

1A Arrêt du cœur
50/75 mA Seuil de fibrillation cardiaque irréversible
30 mA Seuil de paralysie respiratoire au delà de 500 ms
10 mA Seuil de non lâcher, contraction musculaire
0,5 mA Seuil de perception, sensation très faible

3.2.4. L'ambiance thermique

De nombreux métiers obligent les salariés à évoluer dans des environnements marqués par des
températures élevées : teintureries, blanchisseries, cuisines, mines, hauts fourneaux, fonderies, ateliers
de soudure, etc. D’autres personnes travaillent en extérieur et peuvent être exposées à la chaleur,
notamment en périodes caniculaires. Ces ambiances thermiques peuvent avoir de graves effets sur la
santé et augmenter les risques d’accidents du travail . D’autre part, le travail en extérieur durant les
périodes d’hiver ou de froid intense peut exposer les salariés à des températures très basses. Cette
exposition directe au froid peut avoir des répercussions sur la santé des salariés et provoquer des
accidents. L’employeur doit donc veiller à prévenir tout risque lié au froid avec des mesures de
préventions adaptées. Une bonne ambiance thermique de travail joue un rôle essentiel pour
l’amélioration des conditions de travail et même pour une bonne qualité de vie. L’homme
fonctionne dans des limites thermiques étroites. Pour maintenir la température du corps, l’organisme
met en jeu un système complexe de régulation ayant pour but d’équilibrer les échanges thermiques entre
le corps et l’extérieur. Mais ces mécanismes s’avèrent parfois très insuffisants. Plusieurs facteurs
interviennent dans l’appréciation de l’ambiance thermique : La température de l’air ; Le rayonnement
des parois environnantes ; La vitesse de l’air (courant d’air); Le degré hygrométrique (humidité de
l'air). Ces trois derniers facteurs interviennent surtout dans les échanges au niveau de la peau. Mais les
problèmes d’ambiance thermique ne se limitent pas à la température du lieu du travail. Son appréciation
sera différente selon l’activité des salariés et notamment selon l’intensité des efforts physiques à fournir.
Un travail physique intense dans des températures situées en dehors des limites maximales tolérables
pour l’organisme est pénible voire dangereux ; Ainsi, le travail dans de fortes chaleurs peut conduire à
un dépassement de la capacité d’évaporation de la sueur engendrant le « coup de chaleur »; Le froid
peut, au contraire, conduire à un « coma hypothermique ».

(i) Cas des températures élevées

L’exposition à la chaleur peut être liée à la proximité de matières en fusion comme le verre ou
le métal (fonderies, aciéries, hauts-fourneaux), la proximité de matériaux à haute température (paroi
d’un four, proximité d’un creuset,…) ou de conditions environnementales thermiquement dégradées.
Par exemple, dans certains environnements, la combinaison de la chaleur et de l’humidité (buanderies,
conserveries, cuisines…) peut rendre l’ambiance difficile à supporter. Les travaux en extérieur
(bâtiment, travaux publics, travaux agricoles…) peuvent aussi exposer les salariés à de fortes chaleurs,
particulièrement en saison sèche. Les effets les plus fréquents sont :

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 l’insolation due à l'action prolongée du rayonnement solaire sur la tête. le sujet a une impression
de malaise général avec céphalées, nausées, somnolence, fièvre ou perte de connaissance,
érythème solaire, raideur de la nuque, oppression thoracique, bourdonnements d'oreille.

 Crampes : spasmes douloureux après à un effort intense, après transpiration, suite à une perte
électrolytique de sels minéraux (déficit ionique). Les crampes de chaleur peuvent être vraiment
intenses aux mains, aux pieds ou aux mollets.
 Epuisement qui survient après plusieurs jours de chaleur avec transpiration abondante (perte
d'eau et de sel, aboutissant à une déshydratation). Ceci se manifeste par des étourdissements,
faiblesse, nausées, tachycardie, hypotension.

 La syncope de chaleur : celle-ci survient généralement lors de l'arrêt de l'activité, après un


effort physique intense à la chaleur ; elle se traduit par une perte de connaissance soudaine et
brève, conséquence de la mise en jeu excessive de la dilatation des vaisseaux cutanés avec chute
de la tension artérielle et réduction de l'irrigation sanguine du cerveau.

 Coup de chaleur : le corps n'arrive plus à réguler la température. L'hyperthermie qui en résulte
aboutit à une élévation locale ou générale de la température du corps au-dessus de 38°C. et peut
dépasser 40°C. La peau est rouge, sèche et chaude, troubles ou perte de conscience, quelquefois
convulsions, pouls rapide, pupilles dilatées. Décès possible par défaillance de la
thermorégulation

 effets psychologiques : baisse de vigilance et de précision, diminution des capacités de réaction,


irritabilité, agressivité.

Ces effets de la chaleur sur la santé sont plus élevés lorsque l’on y ajoute des facteurs aggravants comme
la mauvaise circulation de l'air, la pollution atmosphérique, un taux d'humidité trop fort, la
difficulté de la tâche. La chaleur augmente par ailleurs les risques d’accidents car elle induit une baisse
de la vigilance et une augmentation des temps de réaction. La transpiration peut aussi rendre les mains
glissantes ou venir gêner la vue.

(ii) Cas des températures basses

Les personnes travaillant en ambiances froides (températures inférieures à 5°C) sont très
nombreuses, que ce soit en extérieur (froid naturel) ou en intérieur (froid artificiel), principalement dans
les installations frigorifiques de l'industrie alimentaire, ou l'exposition au froid excessif (-25°) peut
s'avérer parfois importante. Pour des travaux en extérieur, le risque est accru par une exposition au vent
(refroidissement éolien) et à l'humidité. Non seulement travailler dans un environnement froid peut être
dangereux directement pour la santé, mais aussi indirectement du fait des risques liés à la baisse de
dextérité manuelle et de vigilance mentale qui augmentent les taux d'accidents du travail. Le corps a des
outils pour compenser la perte de chaleur, mais quand le froid est trop intense et que l’exposition est
prolongée, les mécanismes corporels ne suffisent plus pour compenser cette baisse de température. Dans
ce cas-là, il existe des risques. On peut citer :

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 Les engelures et les gelures : Ce sont des lésions cutanées associées à l'exposition au froid. Les
doigts ou les orteils deviennent rouge violacés, douloureux, avec des crevasses. La gravité des
atteintes cutanées est plus ou moins marquée. Elle est fonction du niveau d'exposition au froid.
L'engelure (sans séquelles) représente le premier degré de la gelure. Les séquelles des gelures
plus graves peuvent être très douloureuses voire permanentes (dans le cas de nécroses profondes
de tissus suite à des expositions prolongées à de très basses températures). Les doigts, les orteils,
les oreilles et le nez sont les parties du corps les plus à risque parce qu'elles sont dépourvues de
muscles importants capables de produire de la chaleur. En outre, le corps préservera sa chaleur
en accordant la priorité aux organes internes, réduisant ainsi la circulation sanguine périphérique
lorsqu'il est exposé au froid. Les mains et les pieds ont tendance à se refroidir plus rapidement
que le torse.

 L'hypothermie : Elle représente la pathologie due au froid la plus grave; elle résulte d'une perte
excessive de chaleur corporelle et de l'abaissement consécutif de la température centrale du
corps. L'hypothermie peut être fatale. Les signes généraux sont des frissons, une atonie (manque
d'énergie), des signes cutanés (peau froide) et neurosensoriels (désorientation, confusion, voire
perte de conscience). Dès qu’un salarié exposé au froid manifeste ces signes, il faut agir
rapidement en alertant les services d’urgences ou les pompiers et suivre les instructions
recommandées.

Au-delà des risques directement provoqués par le froid, il faut aussi compter avec les risques
indirects. En effet, le froid a aussi pour effet d’aggraver les risques d’accidents du travail. Il s’agit des
sols rendus glissants en raison du verglas, cause de chute ou d’accident de la route, les contacts avec
des surfaces métalliques froides, la pénibilité et la fatigue accrues du fait de l’augmentation de la
dépense énergétique, la perte de sensibilité tactile liée au froid, les difficultés à se déplacer en
extérieur aussi bien à pied qu’à bord de véhicules à cause de la neige ou de l’engourdissement des
membres.

3.2.5. Vibrations mécaniques

De nombreux travailleurs sont exposés au risque vibratoire, chaque jour, par le biais de
l’utilisation de machines-outils (construction mécanique, manutention, fabrication, etc) ou encore de
véhicules (ou d’engins) de travail (Construction de route, chauffeur camion, livreur, etc). Les
vibrations peuvent représenter un risque pour la santé des salariés. Identifier les outils, les engins, les
dangers liés aux différentes activités ainsi que les mesures de prévention associées permettent de mieux
appréhender et maîtriser ce risque. On entend par vibrations, une onde oscillatoire mécanique se
traduisant par des secousses. Les vibrations mécaniques sont caractérisées par des mouvements
oscillatoires définis par leur intensité et leur fréquence issus de machines dont l’utilisation ou la
proximité génère elle-même un mouvement sur le corps d’un individu qui est ainsi amené à se déplacer
alternativement et plus ou moins régulièrement de part et d’autre de sa position d’équilibre. Ces
vibrations peuvent être périodiques, aléatoires, transitoires, permanentes, etc.

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Le corps humain soumis à de telles vibrations peut être assimilé à des masses élémentaires
suspendues (tête, thorax, bassins) réunies entre elles par des systèmes de ressorts et d’amortisseurs
(muscles, ligaments). Les effets des vibrations sur l’homme sont dus aux déformations et aux
déplacements des organes lorsque l’organisme est soumis à certaines fréquences. Ces effets potentiels
dépendent de quatre facteurs : L’amplitude des vibrations ; La fréquence d’exposition; La durée
d’exposition; Le point d’entrée et la direction des vibrations dans le corps. Techniquement, les
vibrations peuvent être mesurées en utilisant un appareil (accéléromètre) fixé au matériel générateur de
vibrations. D’autres systèmes, tels que des calculettes ou des référentiels, peuvent permettre de faire
une première analyse d’exposition sans passer par des mesures.

Les vibrations mécaniques sont à l’origine de nombreuses pathologies professionnelles telles


que les troubles musculo-squelettiques (TMS), les déficiences auditives et les maladies
cardiovasculaires. D’autres manifestations physiologiques, telles que les troubles digestifs et le mal des
transports, sont possibles. Chacune d’elle entraîne des risques différents pour la santé:

(i) Les vibrations transmises à l’ensemble du corps (au système corps entier : SCE). Il
s’agit des vibrations basses fréquence rencontrées dans la conduite de poids lourds et
d’engins de manutention ou de chantier. Les vibrations transmises au corps entier sont
responsables de maux multiples : Lombalgies, sciatiques, hernies, désordres digestifs,
troubles respiratoires, troubles de la vision, risques pour la grossesse, etc. Ces vibrations
peuvent favoriser la survenue de douleurs particulièrement au niveau du dos. Pour prévenir
ces risques, la réglementation définit des valeurs limites d’exposition au-delà desquelles des
actions de prévention doivent être mises en œuvre. Leur apparition est progressive mais
irrémédiable.

(ii) Les vibrations transmises aux membres supérieurs (au système Main-Bras : SMB). Il
s’agit de vibrations basses ou moyennes fréquences ressenties lors de l’utilisation de
machines portatives vibrantes ou percutantes (marteau piqueur, perceuse, tronçonneuse,
etc). Les vibrations transmises aux membres supérieurs provoquent un ensemble de
symptômes appelé « syndrome des vibrations » et constituent des facteurs de risques de
troubles musculo-squelettiques. Les troubles apparaissent à plus ou moins long terme
selon les individus et le matériel utilisé. On note une diminution des performances
motrices, de la précision et de la force des gestes ainsi que des troubles de la sensibilité.
Ce type d’outils peut également provoquer des lésions au niveau de la main, du poignet,
du coude, voire l’épaule et même la colonne vertébrale. De nombreuses mesures de
prévention permettent de réduire efficacement les risques.

3.2.6. Les rayonnements

De façon naturelle, nous sommes soumis aux effets de divers rayonnements. Le soleil, certaines
sources de chaleurs, les éléments radioactifs dans la nature, … émettent des rayonnements qui peuvent
être plus ou moins dangereux pour les travailleurs. Dans le domaine médical, des rayonnements sont
utilisés pour étudier et même traiter des tissus/organes du corps humain. Pour ce qui est de l’industrie,
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elle a souvent recours à diverses sources de rayonnement pour accomplir des taches de fabrication et de
contrôle de qualité. La radioactivité artificielle, les installations nucléaires et les mines d’uranium
représentent une part non négligeable d’exposition professionnelle. Les situations dangereuses qu’on
peut rencontrer sont : l’utilisation de laser industriel ou médical, la radiographie médicale et
industrielle, les centrale nucléaires, le soudage à l’arc ultraviolet (UV), le soudage au chalumeau,
la forge Infra Rouge (IR) ; l’exposition prolongée des travailleurs au soleil, etc.

Les effets sur la santé peuvent être généraux (irradiation globale) touchant surtout les cellules
jeunes de la moelle osseuse à l’origine des éléments contenus dans le sang (globules rouges et globules
blancs). Les effets localisés peuvent atteindre la peau, l’œil, les organes reproducteurs et sont à
l’origine de cancers, céphalée, lésion oculaire, brûlure. Les effets génétiques sont bien connus et
donnent des aberrations chromosomiques.

L’on distingue généralement deux types de rayonnement dans les milieux professionnels : les
rayons ionisant et les rayons non ionisants. Leur effets sont différents et leur source diverses.

(i) Rayons ionisants : Il s’agit d’un type d’énergie libérée par les atomes et qui se propage
par le biais d’ondes électromagnétiques (rayons gamma ou X) ou de particules (neutrons,
particules bêta ou alpha). La désintégration spontanée des atomes est appelée radioactivité et
l’énergie en excès est émise sous forme de rayonnements ionisants. Les éléments instables
qui se désintègrent en émettant des rayonnements ionisants sont appelés radionucléides. Les
gens sont exposés à des sources naturelles de rayonnements ionisants telles que le sol,
l’eau, la végétation, ainsi qu’à des sources artificielles telles que sources de rayons X et
certains dispositifs médicaux. Les rayonnements ionisants ont de nombreuses applications
bénéfiques, notamment en médecine, en agriculture, dans l’industrie et dans la recherche. À
mesure que les usages des rayonnements ionisants se multiplient, les dangers qu’ils peuvent
comporter pour la santé, s’ils ne sont pas correctement utilisés ou confinés, augmentent. Au-
delà de certains seuils, les rayonnements peuvent altérer le fonctionnement des tissus et/ou
des organes et produire des effets aigus tels que rougeurs de la peau, perte de cheveux,
brûlures ou syndrome d’irradiation aigu. Ces effets deviennent plus sévères lorsque la
dose et le débit de dose augmentent. Si la dose est faible et/ou diffusée sur une longue
période, le risque est considérablement plus faible car la probabilité de réparation des lésions
est plus grande. Mais il existe toujours un risque d’effets à long terme comme le cancer,
qui peut apparaître des années voire des dizaines d’années plus tard. Le risque est plus
grand pour les enfants et les adolescents, car ils sont notablement plus sensibles à une
exposition aux rayonnements que les adultes.

(ii) Rayonnement non ionisant : Il s’agit d’un rayonnement de faible longueur d'onde ne
provocant pas d’ionisation de la matière. Les rayonnements ultraviolets (UV) et les
rayonnements infrarouges (IR) en sont des exemples typiques. Ils sont émis par des
dispositifs de stérilisation, détecteur de composés par fluorescence, spectrographie UV et
photochimie, photobiologie, etc.

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3.3. Risques chimiques

De nombreux produits chimiques présentent un risque pour la santé et la sécurité des salariés.
L'utilisation et la transformation de ces agents toxiques industriels s'accroissent et ils sont devenus
d'usage courant et quotidien dans tous les secteurs d'activité. Le risque de ces produits résulte de leur
mise en contact avec l'organisme humain et notamment, de leurs conditions d'utilisation. Un produit est
dangereux lorsqu'il a un ou des effets néfastes sur un organisme vivant. Il est d'autant plus dangereux
que ses effets toxiques sur l'organisme sont plus intenses pour des doses ou des durées d'exposition
courtes. Au cours de l'activité de travail, les salariés peuvent être exposés à ces substances soit de
manière accidentelle (assimilé à un accident du travail), soit de manière habituelle (à l'origine de
maladie professionnelle). Les risques chimiques sont présents lorsqu’un travailleur est exposé à
toute préparation chimique sur le lieu de travail, sous quelque forme que ce soit (solide, liquide ou
gazeuse). Ceci concerne les produits cancérigènes, mutagènes, toxiques, corrosifs, irritants et
allergisants. Le niveau d'exposition est lié à la dose reçue et à la durée pendant laquelle le salarié
aura été en contact avec le produit. Il y a trois voies principales de pénétration des toxiques dans
l'organisme : La voie cutanée (peau), la voie respiratoire (narines) ; la voie digestive (bouche). Pour
chaque produit, il est nécessaire d'étudier : ses propriétés physiques et chimiques (inflammabilité,
réactivité, corrosivité, volatilité et liposolubilité) ; sa potentialité toxique (ou degré de toxicité aigue) ;
ses données biochimiques (c'est à dire son absorption, sa répartition et son élimination dans l'organisme
humain) et les effets à plus ou moins long terme qui peuvent résulter d'absorptions répétées (toxicité
chronique et cancérogénicité).

Les risques chimiques sont souvent encourus dans des lieux de travail tel que les mines, les
laboratoires, les usines de fabrication de produits ménagers, les sociétés d’hydrocarbure, etc. Les
travailleurs doivent être conscients des risques chimiques sur le lieu de travail pour prendre des mesures
de précaution. Suivant la dose et la rapidité de pénétration dans l'organisme, on observe deux types
d'effets sur la santé qui sont : L'intoxication aigue où les manifestations sont immédiates et peuvent
aller jusqu'à provoquer une mort rapide, l'intoxication chronique ou toxicité à plus au moins long terme
par absorptions répétées. Les manifestations sont tardives et font suite à l'exposition à des doses
minimes mais fréquentes sur de longues périodes.

La toxicité d'une substance peut entraîner l'apparition progressive de diverses manifestations


occasionnant des arrêts de travail multiples et répétés, bien souvent avant l’apparition de la maladie
professionnelle ou à caractère professionnel (maladie d’origine professionnelle non reconnue par un
régime de sécurité sociale).

3.4. Risques biologiques

Si la plupart des micro-organismes sont inoffensifs pour l'homme, certains peuvent


déclencher une infection, une allergie ou une intoxication ou avoir un caractère cancérogène. À l'inverse,
d'autres présentent un intérêt et sont utilisés de manière industrielle dans les biotechnologies pour la
transformation des produits alimentaires, pour fabriquer des médicaments ou pour dépolluer les sols, les
eaux, etc.
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Les travailleurs susceptibles d'être exposés au risque biologique sont de plus en plus nombreux et les
secteurs d'activité concernés très variés. Sauf pour les secteurs de la santé au sens large (laboratoires de
recherche et d'analyses, industrie pharmaceutique, établissements de soins …) ou ce risque est bien pris
en compte, ce risque reste assez peu connu de la majorité des salariés susceptibles d'être exposés et de
leurs entreprises. Le risque biologique est défini comme l’exposition des travailleurs à des agents
biologiques infectieux ou à leurs produits. Sous le terme «agent biologique», on regroupe des micro-
organismes naturels, bactéries, virus, parasites, champignons, les toxines qu'ils produisent, et les
micro-organismes génétiquement modifiés.

Ces agents peuvent être à l’origine de maladies chez l’homme : infections, intoxications,
allergies et parfois cancers. Les professions agricoles sont particulièrement exposées car les risques
biologiques liés au contact avec les animaux sont importants. Il en est de même pour les ouvriers des
stations d'épuration car les eaux usées véhiculent de nombreux micro-organismes, les laveries ou
blanchisseries industrielles ou le contact avec le linge souillé peut se révéler contaminant… C'est aussi
le cas du secteur de la restauration collective, des industries agro-alimentaires, des abattoirs pour
lesquels les risques représentent des enjeux majeurs de santé publique.

Les agents biologiques sont classés en quatre groupes en fonction de l'importance du risque
d'infection qu'ils présentent (à la fois en fonction de leurs effets pathogènes sur des travailleurs sains et
sur l'existence de vaccins ou de traitements) :

 Groupe 1 : Les agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l'homme.
 Groupe 2 : Les agents biologiques pouvant provoquer une maladie chez l'homme et constituer
un danger pour les travailleurs ; leur propagation dans la collectivité est peu probable ; il existe
généralement une prophylaxie ou un traitement efficace.
 Groupe 3 : Les agents biologiques pouvant provoquer une maladie grave chez l'homme et
constituer un danger sérieux pour les travailleurs ; leur propagation dans la collectivité est
possible, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace.
 Groupe 4 : Les agents biologiques qui provoquent des maladies graves chez l'homme et
constituent un danger sérieux pour les travailleurs; le risque de leur propagation dans la
collectivité est élevé; il n'existe généralement ni prophylaxie ni traitement efficace.

On décrit classiquement trois types de voies de pénétration des agents biologiques dans l'organisme en
milieu professionnel : (i) Voie aérienne : principale voie d'entrée des agents biologiques, mais aussi la
plus discrète, qu'elle se fasse par aérosols inhalés ou par ingestion accidentelle. (ii) Voie cutanée par
piqûre ou coupure accidentelles par des objets souillés, par projections sur une peau ou une muqueuse ;
(iii) Voie digestive due à une défaillance dans les mesures d'hygiène individuelle (lavage des mains) ou
à des erreurs techniques (pipetage à la bouche d’une substance infectieuse).

L'essentiel de la prévention consiste à éviter la pénétration des agents biologiques dans l'organisme
humain et leur dispersion sur le lieu de travail en utilisant des mesures de collectives et/ou individuelles.

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4. Prévention des risques professionnels


4.1. Principe de la démarche

La prévention des risques professionnels c’est l’ensemble des dispositions à mettre en


œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et le
bien-être au travail. Il s'agit d'une obligation réglementaire qui s'impose à l'employeur et dont les
principes généraux sont inscrits dans le Code du travail. Pour mettre en œuvre une démarche de
prévention des risques professionnels, il est indispensable de connaître quelques fondamentaux.

Il s’agit avant tout de principes généraux de prévention, de valeurs essentielles (reposant


notamment sur le respect des personnes et le dialogue social) et de bonnes pratiques. Il s’agit aussi de
s’appuyer sur des méthodes ou des outils permettant de mettre en œuvre la prévention, notamment lors
de l’évaluation des risques. Elle s’inscrit dans une logique de responsabilité sociale des entreprises,
visant à réduire les risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles et à en limiter les
conséquences humaines, sociales et économiques. Afin d'assumer cette responsabilité et répondre à
l'obligation de résultat qui lui est faite, l'employeur doit pouvoir adapter la démarche de prévention à la
nature de l'activité et à l'organisation propre à l'entreprise, mais aussi anticiper ses évolutions.

4.2. Démarche de prévention des risques

La prévention des risques professionnels est un enjeu majeur pour l’entreprise. Elle nécessite en
premier lieu un engagement et une volonté politique forte au sein même de l’établissement. Chacun à
son niveau dans l’entreprise (employeur, représentant du personnel, chargé de prévention ou salarié) est
directement concerné. Le succès de la démarche de prévention repose en premier lieu sur l’apport des
savoir-faire des salariés et des représentants du personnel de l’entreprise, qui se trouvent au cœur des
situations de travail au quotidien. Un appui externe peut conforter la mise en place de la démarche de
prévention. En associant des compétences médicales, techniques et organisationnelles, ils contribuent,
dans chaque entreprise, à l’évaluation des risques et à la réalisation des actions de prévention.

La démarche est guidée par 9 principes généraux qui introduisent une démarche de prévention
applicable à tous les risques et qui permettent de guider l'action.

(1) Éviter les risques : c'est-à-dire supprimer le danger ou l'exposition au danger.


(2) Évaluer les risques qui ne peuvent être évités : c'est-à-dire apprécier l’exposition au danger et
l’importance du risque afin de prioriser les actions de prévention à mener.
(3) Combattre les risques qui ne peuvent être évités à la source : c'est-à-dire intégrer la
prévention le plus en amont possible, notamment dès la conception des lieux de travail, des
équipements ou des modes opératoires.
(4) Adapter le travail à l'homme : En particulier en ce qui concerne la conception des postes de
travail ainsi que le choix des équipements et des méthodes de travail. Ceci en vue de limiter le
travail monotone/cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé, en tenant compte des
différences interindividuelles.
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(5) Tenir compte de l'état d'évolution de la technique : c'est-à-dire adapter la prévention aux
évolutions techniques et organisationnelles.
(6) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins
dangereux : c’est éviter l’utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même
résultat peut être obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres.
(7) Planifier la prévention : Ceci doit être fait en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la
technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence
des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral, etc.
(8) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de
protection individuelle, et n'utiliser les équipements de protection individuelle qu'en
complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
(9) Donner les instructions appropriées aux travailleurs : c’est-à-dire former et informer les
salariés afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention.

4.3. Classification des mesures de prévention

On distingue la prévention liée au type d’action entreprise (prévention primaire, secondaire


ou tertiaire), celle liée à la population concernée (prévention collective ou individuelle), celle liée
aux méthodes utilisées (technique, médicale, psychologique, légale). Il est important de noter ici que
toutes ces approches peuvent se combiner pour assurer de meilleurs résultats.

4.3.1. Mesure de prévention primaire, secondaire et tertiaire

Le risque est une combinaison de la probabilité et des conséquences de la survenance d'un


événement dangereux. Après avoir évalué le risque, l’on peut agir de manière à le diminuer. Pour
réduire un risque, deux options sont possibles : agir sur sa probabilité d'occurrence (prévention
primaire) ou sur sa gravité (prévention secondaire et tertiaire). Ceci nous permet de classifier les
mesures de prévention suivant trois niveaux :

(i) La prévention primaire : Elle consiste à éviter la survenue d'un risque en supprimant
ses causes (par exemple éviter l'exposition des travailleurs à des agents allergènes). Elle se
résume à promouvoir un environnement professionnel non accidentogène, à agir sur les
facteurs de risque avant l'accident. Exemple : Vous souhaitez éviter les risques
psychosociaux ? Faites évoluer les conditions de travail et leur organisation. Vous souhaitez
évitez l’utilisation d’un produit dangereux ? Quand c’est possible, remplacez-le par un
produit plus sûr.

(ii) La prévention secondaire : Elle consiste à éviter des dommages, détecter au plus tôt
(dépistage) et intervention d'évitement. La prévention secondaire évite la survenue d’un
dommage et non d’un risque. Elle met d’avantage l’accent sur l’individu et sa protection.

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Plus concrètement, le risque n’est pas supprimé mais on renforce la capacité des salariés à y
faire face. Exemple : L'identification des travailleurs souffrant d'allergies professionnelles et
leur retrait de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique. Vous souhaitez éviter la
survenue de brûlures ? Rendez les équipements de protection obligatoires. Vous souhaitez
protéger vos salariés du burn-out ? formez-les aux techniques de gestion du stress. Moins
efficaces que les mesures de prévention primaire, les mesures de prévention secondaire
sont souvent plus faciles et rapides à mettre en place.

(iii) La prévention tertiaire : Elle consiste à limiter les dommages, éviter la survenue de
complications, les séquelles, les récidives, les incapacités professionnelles et favoriser la
réinsertion. Dans la prévention tertiaire, on accepte l'existence d'un dommage mais on
cherche à le neutraliser ou éviter un dommage ultérieur. Exemple : Mettre en place un
accompagnement psychologique pour vos salariés victimes d’agressions verbales. Il peut
également s’agir de mesures de maintien dans l’emploi, d’accompagnement médico-social,
etc.

Ainsi, dans une analogie avec la survenue d’une maladie, la mesure de prévention primaire
correspondrait à la vaccination contre la maladie, la mesure de prévention secondaire au dépistage de
cette maladie et la mesure tertiaire au suivi et au traitement de la maladie.

4.3.2. Mesures de prévention collectives et individuelles

Il est important de faire la nette différence entre les termes “danger” et “risque”. Par exemple, un
produit peut être dangereux mais les risques à l’utiliser limités. En effet, si des mesures de précaution
sont prises concernant son utilisation (comme le port de gants et d’un masque), le risque de dommages
est alors limité. Le risque se définit donc comme une probabilité. Celle-ci est moins élevée dès lors
que des mesures de prévention sont mises en place autour du danger identifié. En parallèle des actions
(mesures primaires, secondaires et tertiaires) et selon la nature de l’activité, l’on peut également adopter
différents modes d’approches de protection suivant la population ciblée. On distingue de ce fait :

(i) La prévention collective : Elle vise à protéger tous les travailleurs en contact avec un
danger potentiel de manière régulière ou occasionnelle, en supprimant ou en réduisant les
situations dangereuses pour tout un atelier, chantier, etc. Exemples : isolation phonique des
locaux, aspiration des fumées et/ou vapeurs nocives à la source, système de ventilation, dôme
de protection d’un espace de travail, etc.

(ii) La prévention individuelle : Elle vise à protéger uniquement l'opérateur par des
équipements de protection (harnais, casque, masque respiratoire,…) mais aussi des
obligations (vaccination obligatoire...). La protection individuelle est mise en place lorsque
les mesures d'élimination ou de réduction des risques par la prévention collective sont
insuffisantes ou impossibles à mettre en œuvre. En effet, la protection individuelle est
parfois la seule possible, comme dans certaines opérations d'entretien, de maintenance ou
d'intervention d'urgence.
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4.3.3. Les mesures de prévention techniques, médicales et légales

Dans certaines situations, il convient d’adopter des mesures de prévention qui découlent
d’aspects techniques, d’un suivi médical, voire de dispositions légales.

(i) Les mesures techniques : La prévention technique utilise des mesures de sécurité
intrinsèque aux locaux et équipements de travail, et des techniques de protection intégrées
aux machines ou procédés de fabrication. Elle concerne la conception des situations de
travail, des équipements et des outils, des actions techniques de limitation des expositions.
(exemples : aménagement des voies de circulation, ergonomie du poste de travail, capotage
d'une machine bruyante…). Ces mesures de prévention suppriment l'existence du risque en
installant dès la conception des machines ou des méthodes de travail dangereuses des
dispositifs de protection et de sécurité.
(ii) Les mesures médicales : La prévention médicale vise à s'assurer de l'aptitude physique et
psychique du travailleur pour le poste considéré et à cette fin, recherche les contre-
indications au poste de travail et vérifie l'aptitude par des examens spécifiques selon l'activité
professionnelle envisagée. Elle organise la surveillance médicale, par le médecin du travail
(interrogatoires, bilans sanguins, radiologie…), périodique et obligatoire pendant toute la
période d'activité de l'employé, et a pour objectif de dépister une pathologie d'origine
professionnelle (par exemple due aux solvants, bruit, vibrations…). Par ailleurs, la médecine
du travail est en charge d'actions de prévention comme les études de postes, mesures des
expositions, études de séroprévalence, promotion des règles d'hygiène, etc.
(iii) Les mesures légales : La prévention légale vise, par des textes réglementaires, à obliger les
employeurs et les travailleurs sous peine de sanctions, à appliquer les mesures d'Hygiène et
de Sécurité nécessaires pour la prévention des risques professionnels.

4.3.4. Hiérarchie des mesures de prévention

La hiérarchie de la prévention est utilisée depuis les années 50 parce qu’elle correspond
parfaitement au concept de base de l’action préventive. Son application permet de sélectionner les
mesures de manière chronologique et adéquate en privilégiant celles qui ont le plus d’impact sur le
danger. Au bout du compte, l’on arrive à une situation de sécurité acceptable. La hiérarchie comporte
cinq niveaux de prévention classés du plus efficace au moins efficace.

 Élimination : Ce niveau comporte des mesures permettant d’éliminer le danger à la source.


 Substitution : Ce niveau comporte des mesures permettant de substituer le danger par une
situation pas du tout dangereuse ou moins dangereuse.
 Mesures d'ingénierie : Ces mesures comprennent la conception ou la modification des usines,
de l'équipement, du système de ventilation et des procédés, de manière à réduire la source
d'exposition au danger.

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 Mesures administratives : Lorsque le risque ne peut être contrôlé selon les mesures de
prévention précédentes, l’organisation peut mettre en place des contrôles administratifs tels que
des procédures de travail, des séances d’informations, de la formation du personnel, etc.
Ces mesures modifient l'exécution du travail, y compris l'échéancier des travaux, les politiques et
autres règlements, ainsi que les autres pratiques de travail telles que les normes et les procédures
opérationnelles (qui portent sur la formation, la tenue des locaux, l'entretien du matériel et
l'hygiène personnelle).
 Équipement de protection individuelle (EPI) : En dernier recours, il est possible de protéger
individuellement la santé et la sécurité des travailleurs contre le risque ciblé. L’équipement
individuel de protection est porté par les travailleurs afin de réduire l'exposition et le contact avec
le facteur de risque.

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Chapitre 2
Généralités sur les EPI
Introduction

Un EPI (Equipement de Protection Individuelle) constitue le dernier rempart entre l’opérateur et


un danger susceptible de menacer sa santé ou sa sécurité au travail. La protection individuelle dans son
ensemble ne saurait être étudiée hors du contexte général des méthodes de prévention des accidents, des
atteintes à la santé sur les lieux de travail et des maladies professionnelles. Dans une démarche de
prévention l’EPI ne fait baisser que la gravité du risque et non pas sa probabilité d’occurrence. Il faut
cependant être attentif au fait que la protection individuelle doit être considérée comme une méthode
de dernier recours pour éliminer ou réduire les risques existants sur le lieu de travail. Dans l’ordre de
priorité des méthodes qui peuvent être utilisées pour maîtriser ces risques, la protection individuelle ne
vient pas au premier rang. En fait, on n’y a recours que lorsque toutes les mesures techniques de
protection visant à réduire les risques (par des méthodes telles que l’isolement, le confinement, la la
substitution ou la modification des procédés), ainsi que les mesures administratives (par exemple, la
réduction de la durée d’exposition) ont été mises en œuvre. Il existe cependant des cas où la protection
individuelle est nécessaire, à court ou à long terme, afin de réduire les risques professionnels. Dans ces
cas, les équipements et dispositifs de protection individuelle doivent être considérés comme faisant
partie intégrante d’un programme de protection englobant une évaluation complète des risques, la
sélection et l’adaptation correctes des équipements, la formation et l’éducation des utilisateurs,
l’entretien et la réparation des équipements afin d’en assurer la fiabilité, une gestion globale et la
participation des travailleurs au programme de protection. Le présent chapitre procède à une discussion
technique des différentes possibilités de protection individuelle, des risques visés et des critères de choix
des équipements de protection.

1. Qu’est ce qu’un EPI

Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des dispositifs ou moyens destinés à être
portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles
de menacer sa sécurité ou sa santé. Ils sont utilisés quand il n'est pas possible de mettre en place une
protection collective adaptée. Il s'agit d'équipement que portent les travailleurs pour réduire au minimum
leur exposition à certains risques. Ces équipements sont très différents tant par les risques contre
lesquels ils protègent que par leur degré de complexité. On compte parmi ces équipements les
appareils respiratoires, les gants, les tabliers, les amortisseurs de chute, harnais, chaussures de sécurité,
masque, casque, les protections auditives, la visière, les lunettes, les combinaisons complètes, etc. Leur
utilisation ne constitue que l'un des éléments d'un programme complet de maîtrise des dangers qui
devrait comprendre divers moyens d'assurer aux travailleurs un milieu sain et sécurisé. Ces équipements
ne réduisent pas les risques eux-mêmes et ne garantissent pas une protection permanente et totale. Les
EPI sont des équipements indispensables pour certains types de travaux (chantiers de construction,
chaine de manutention, industrie de transformation, etc). Il est donc primordial de les choisir de la façon
la plus appropriée afin de prévenir au maximum les risques résiduels.

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Les règles relatives à leur conception, leur utilisation et leur mise à disposition sont définies par
le Code du travail et les organismes internationaux de standardisation ou de normalisation. C’est à partir
de l’évaluation des risques menée dans l’entreprise que doit être engagée la réflexion relative à
l’utilisation des EPI. Toutefois, de nombreux textes normatifs ainsi que des recommandations
comportent des dispositions plus ou moins détaillées concernant l’utilisation des EPI. L’existence de ces
dispositions ne dispense aucunement l’employeur de procéder à l’évaluation des risques de chaque
situation de travail afin de déterminer les mesures de protection individuelle adaptées.

2. Types d’EPI

Les normes OHSAS 18001 et ISO 45001 sont les standards de référence en matière de
Santé et Sécurité au Travail (SST). Ces réglementations exigent le port obligatoire des équipements de
protection individuelle dans un milieu professionnel. Le but en est de se protéger des différents dangers
Les équipements de protection individuelle sont nombreux. Ils sont regroupés sous huit catégories,
établies en fonction des risques auxquels sont exposés les travailleuses et les travailleurs pendant
l’exécution de leurs tâches.que peut provoquer l’environnement de travail. Il s’agit du meilleur moyen
afin de prévenir ces risques. Pour sélectionner les EPI les plus appropriés, il faut considérer différents
critères, dont : la nature du risque; le degré de protection nécessaire; la situation de travail
(l’environnement et les tâches); la facilité d’utilisation; le confort du travailleur; la durabilité de
l’équipement; le respect des normes de sécurité pertinentes. L’illustration ci-dessous donne un
aperçu des différents types d’EPI communément utilisés.

Dans la suite, de ce chapitre nous allons présenter les différents types d’EPI, les principaux risques
qu’ils préviennent, quelques critères de sélection ainsi que les principales dispositions qui sont à
considérer dans le choix et l’utilisation de ces équipements
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2.1. Les EPI pour la tête

C'est sans doute l'un des organes les plus complexes, mais aussi le plus fragile. Sur cette seule
partie du corps, pas moins de 4 points vitaux nécessitent une protection : le crane (chute d’objet et
chocs), les yeux (projections mécaniques, chimique, rayonnements UV, etc.), les oreilles (bruits
extrêmement agressifs) et le nez/bouche (poussières, vapeurs, etc.). Que ce soit pour les chantiers, les
travaux d’élagage, ou tout autre métier comportant l’un des risques mentionné ci-dessus, le port d’une
protection s’avère indispensable. Différentes normes internationales permettent de déterminer le niveau
et le type de sécurité requis pour assurer un travail serein au porteur de l’EPI. Dans la suite nous allons
étudier les différent EPI pour la tête.

2.1.1. EPI pour le crâne

S’il existe une partie de la tête qui nécessite le plus de protection, c’est surement le crâne. Le
réseau capillaire sur le crâne est connu comme l’un des plus complexes de l’organisme vivant. À cet
effet, il constitue une région ultra-sensible tant aux dénaturants physiques, biologiques que chimiques.
Le crâne protège le cerveau. Tout comme le cœur et la colonne vertébrale, cet organe est vital pour le
corps humain. Si les os et les nerfs crâniens sont défectueux, l’encéphale court également un grand
risque. C’est pour apporter une protection à cette partie vitale de l’organisme que des EPI crâniens ont
été inventées. Porter des casques de chantier et des bonnets cagoules de travail permet ainsi d’en garantir
une sécurité optimale.

Voici quelque risques encourus pour le crane : Chute d’objet, heurt, choc (moins spectaculaire
que la chute d’objets mais plus fréquent), chaleur, froid, intempéries et poussières, courant électrique,
projection de liquides ou éclats solides, etc. Les situations présentant ces risques sont les suivantes :
Chantiers (BTP), Manutention mécanique de charges (industrie, logistique, ports ...), Galeries
techniques, milieux exigus (tunnels, égouts, mines et carrières ...), Travaux extérieurs forestiers et
routiers (tronçonnage, élagage, pose de canalisations ...), Incendie et secours (pompiers, secouristes...),
Installations électriques (postes de transformation, poteaux, pylônes et lignes...), Circulation routière
(motocyclistes,...), Pratiques sportives (cyclisme, équitation, escalade, ...), Activités militaires et
policières, etc.

Pour protéger le crâne contre ces risques l’on utilise :


(i) Les casques
Ils sont essentiellement destinés à protéger la partie supérieure de la tête du porteur contre les
chocs provoqués : par des chutes d’objets d’un niveau supérieur (principalement sur les chantiers ou lors
de manutentions ou des travaux forestiers), par des heurts avec des installations ou sur le sol lors d’une
chute de plain-pied ou lors de travaux en hauteur; par des impacts avec des éclats solides ou des liquides
projetés. Les casques doivent avoir un double rôle d’anti-pénétration et d’amortisseur. Un casque de
sécurité se compose d'une calotte et d'une coiffe. Ces deux éléments sont complémentaires et ils
nécessitent une vérification et un entretien réguliers.

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La calotte, étanche et légère, souvent rigide, est conçue pour protéger le travailleur contre la chute
d'objets en faisant dévier ceux-ci. Le harnais sert à maintenir le casque sur la tête et joue un rôle
d'amortisseur lors des chocs. Il se compose d'une coiffe et d'un serre-nuque. La coiffe est aussi
importante que la calotte. Elle maintient la calotte au-dessus de la tête et fait office d'amortisseur. Elle
maintient aussi la calotte en place sur la tête et permet à l'air de circuler librement. Le serre-nuque
permet de maintenir le casque en place est peut-être obligatoire sur chantier. La basane est la bande
absorbante pour la sueur. La jugulaire est destinée au maintien du casque. Pour bénéficier d’une
protection plus complète, les fabricants proposent de nombreux accessoires adaptables directement sur
leurs casques. Des lunettes, une lampe frontale, une visière transparente reliée au contour du visage,
une jupe étanche et souple parfois au cou et/ou aux épaules, Une visière grillagée, des protecteurs
auditifs. Certains de ces accessoires apportent un plus grand confort d’utilisation comme les bandeaux
en cuir ou textile.

Le port du casque de sécurité permet aussi de se prémunir contre d'autres risques présents sur les
lieux de travail tels que le contact avec des conducteurs électriques sous tension, la projection de métaux
en fusion, de liquides chauds ou corrosifs, etc.

Les casques doivent être conformes à des exigences précises des normes. Par exemple la norme
EN 397 réglemente ces exigences générales pour les casques de protection pour l’industrie. Cette norme
fixe les critères : d’absorption des chocs jusqu’à 5kN, d’ancrage et de largeur de jugulaire, de surface
d’aération, de hauteur de port, etc.

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Les casques sont soumis pendant leur utilisation à de multiples agressions. La durée de vie des
casques de sécurité est liée aux matériaux constitutifs (souvent indiquée sous la visière), aux
conditions d’emploi et à la qualité de leur entretien. Un contrôle régulier est donc indispensable. En
cas de changement d’état (couleurs, déformations, détériorations, fissures, défibrages, etc.) ou de chocs,
ils doivent être changés. Il est recommandé pour l'entretien des casques de sécurité de les nettoyer
régulièrement, les stocker à l'abri de la lumière (UV), de la chaleur et des intempéries, de ne pas les
exposer derrière une glace, un pare-brise ou la lunette arrière d'une voiture. Il ne faut pas appliquer des
peintures, solvants, adhésifs ou étiquette autocollante sur les casques. A l'exception de ceux
recommandés par le fabricant. A titre d’exemple nous avons les matériaux suivant : Polyéthylène (36
mois), Polyamide, Polyester + fibre de verre (48 mois), Phénol textile (60 mois).

Les casques peuvent être personnalisés en utilisant un porte-badge. Le porte badge robuste situé
à l’avant du casque est parfaitement adapté pour les sites industriels ou les chantiers BTP lorsque
plusieurs opérateurs sont impliqués dans la même zone de travail. Il est possible d’y insérer une carte de
visite, un badge magnétique de contrôle d’accès ou encore des licences ou autorisations. Dans de
nombreuses activités professionnelles, il est obligatoire de porter des vêtements à haute visibilité. Les
stickers réfléchissants augmentent la visibilité de l’utilisateur, notamment s’ils sont utilisés dans des
conditions de faible luminosité.

Il n’existe aucune réglementation sur la couleur des casques. Cependant certaines couleurs sont
privilégiés dans certains domaines d’activités : Le blanc est souvent porté par les chefs de chantier, les
ingénieurs, les conducteurs de travaux ou les visiteurs. Le bleu est souvent porté par les chefs
d’équipe, les charpentiers et électriciens. Le jaune est souvent porté par les maçons et ouvriers
travaillant au niveau, ou sous, le niveau du sol, pour être perceptibles de loin et par tous. Le rouge est
souvent porté par les responsables HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) pour être facilement
identifiable. L’orange est souvent porté par les chaudronniers. Le vert, symbole santé, est souvent
porté par les médecins et infirmiers. Plus la couleur est claire, plus des rayons du soleil sont réfléchis,
limitant ainsi la température sous le casque.

(ii) Les casquettes anti-heurt (ou anti-scalp, anti-choc)

. Les casquettes anti-heurt aussi appelées casquettes coquées, casquettes de protection ou


casquettes antichoc permettent de se protéger des risques de blessures superficielles provoquées par des
objets fixes. Elles protègent la tête lorsque celle-ci vient heurter des objets durs avec suffisamment de
force pour provoquer des lacérations ou autres blessures superficielles ou assommer la personne.

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Elles sont essentiellement destinées pour des utilisations en intérieur. En revanche, ces casquettes
ne protègent pas l’utilisateur contre les chocs provoqués par des chutes et ne doit en aucun cas se
substituer à un casque de protection. La norme NF EN 812 régit les casquettes anti-choc.

(iii) Autres EPI pour le crâne

Pour un travail en extérieur, comme en pleine nature, le corps et surtout la tête sont souvent exposés au
froid. Cela se produit notamment pendant l’hiver et lors des saisons très froides. Certaines personnes
travaillent aussi dans des chaines de froid, comme dans une chambre froide. Afin d’assurer une
protection optimale contre le froid au travail, il est recommandé de se mettre au chaud moyennant des
bonnets et cagoules de travail.

2.1.2. EPI pour les yeux

Des atteintes à l’œil constituent un réel handicap. Dans certains métiers les risques menaçant la
santé et la sécurité de cet organe de la vue sont considérables. Les yeux peuvent être atteints par
certaines particules, des liquides dangereux comme des acides ou des détergents, les poussières et bien
d’autres dangers physico-chimiques. Il arrive qu’une étincelle de feu de soudures ou une poudre de
produits chimiques touchent les rétines, l’iris ou tout autre tissu de l’œil. Non seulement la douleur
physique est affreuse, mais la perte d’acuité visuelle en sera la pire conséquence. Porter des lunettes à
branche, des lunettes-masques, des lunettes ou cagoules soudeurs, voire des visières de protection
est dès lors recommandé afin de prévenir ces risques. Il est nécessaire de bien choisir, car les lunettes et
masques faciaux n'offrent pas tous les mêmes protections en fonction des besoins (protection contre les
risques de projections mécanique ou chimique ou tout simplement contre les rayonnements UV).

(i) Les lunettes à branches

Il s’agit de lunettes pour lesquelles les oculaires sont montés sur des branches. Elles peuvent
aussi présenter des protections latérales. Certains modèles peuvent être équipés de correction de la
vue, et d’autres peuvent être portées par-dessus des lunettes de vue pour permettre une bonne vision par
les utilisateurs. Autant les oculaires que les montures sont plus robustes que celles de lunettes de vue
ordinaires. Les lunettes à branches peuvent être de vue ou de soleil. En revanche, leur usage est
strictement professionnel. Les lunettes à branches servent essentiellement pour se protéger contre les
projections de particules solides et d’éclats. Il est important de noté que des lunettes de vue ne
constituent pas une protection suffisante : il faut donc opter pour des lunettes qui peuvent être portées
par-dessus ou bien choisir un modèle à verres correcteurs.
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(ii) Les lunettes masques

Les masques sont munies de deux oculaires insérés sur une monture enfermant à la fois les yeux
et la zone du visage autour des yeux ce qui permet de mieux éviter les impacts. Elles sont maintenues
par un serre-tête élastique, qui permet d’assurer l’étanchéité des yeux par rapport à l’environnement. Ce
type de masque comporte une ventilation pour éviter que de la buée ne se forme et garantir une bonne
vision de la tâche à effectuer. Il existe deux versions, ventilé ou étanche. L’intérêt de la version ventilée
est qu’elle prévient beaucoup mieux la buée, mais il faut absolument utiliser une version étanche dans le
cas de risque chimique ou biologique (vapeur ou brouillard).

(iii) Visières de protection et écrans faciaux

Les écrans ne protègent pas seulement les yeux mais aussi le visage et une partie du cou. Ils sont
fixés sur un serre-tête ou peuvent s’adapter sur un casque. Ils permettent de protéger des poussières,
projection, impacts ou éclaboussures. Ils ne sont cependant pas étanches par rapport à
l’environnement ambiant. Ils peuvent être portés par-dessus des lunettes correctrices. Il existe
plusieurs matières et traitements concernant les visières de protection : en polycarbonate translucide ou
teinté, ou bien grillagées en acier inoxydable.

(iv) Autres EPI pour les yeux

Il existe également des EPI spécifiques à une activité. Prenons le cas de la soudure. Les reflets
lumineux, les rayons ultraviolets, les étincelles ainsi que la fumée lors de la soudure constituent de
véritables dangers pour les yeux et le visage du soudeur. Cette raison mène ainsi le soudeur à se procurer
un masque ou une cagoule de protection. Il existe différents modèles de masques pour soudeurs. Ces
EPI, tout comme une paire de lunettes soudeurs, assurent la protection des yeux et du visage
entier. Ainsi, il peut être confectionné comme un simple écran de protection. Sinon, l’opérateur peut
opter pour des cagoules soudeurs pour bénéficier d’une protection intégrale de sa tête.

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Il existe plusieurs normes concernant les protections des yeux, suivant les exigences attendues et
leur domaine d’utilisation. La norme EN 166 est la norme générale concernant les lunettes de
sécurité. Elle spécifie notamment leur résistance minimale, leurs qualités optiques et le marquage
obligatoire des branches et des oculaires. Elle traite des risques mécaniques, thermiques, chimiques et
des rayonnements.

Principalement dans le cas des lunettes, il existe des revêtements spécifiques. Par exemple pour
prévenir la formation de buée ou une meilleure résistance contre les rayures. Pour ce qui est de
l’entretien, il est préférable de passer les lunettes sous l’eau et de tamponner pour les sécher. Evitez les
frottements lors d’une opération d’essuyage pour conserver le plus longtemps possible les revêtements.
Pour sélectionner un écran facial, il est préférable de le prendre le plus grand possible afin de protéger
également le cou des projections. Ces écrans offre en plus la possibilité de porter ses lunettes
correctrices. Dans le cas d’écrans faciaux grillagés, le type de treillis (forme, maillage) varie suivant
l’utilisation et la résistance aux impacts. Il est à noter que les protections optiques peuvent être
intégrées à un casque. Plus le grade du polycarbonate utilisé sera faible, meilleure en sera la qualité

2.1.3. Protection auditive

L’ouïe, un sens facilement perdu, doit être préservée d’une manière efficace. La protection
auditive est une priorité pour garantir la santé et le confort du travailleur via des EPI de qualité et aux
normes. L’oreille est divisée en trois parties : Oreille externe : la partie visible, celle qui ressort du
crâne ; Oreille moyenne : la fin de la cavité, elle transmet les vibrations (grâce aux tympans et aux
osselets) ; Oreille interne : structure complexe permettant la transmission des informations (sonores
et liées à l'équilibre) au cerveau via des branches du nerf auditif. Les sons pénètrent dans l’oreille
externe. Ils sont captés par le tympan qui est mis en vibration. Les vibrations sont transmises à l’oreille
interne par la chaîne des osselets (marteau, enclume et étrier) de l’oreille moyenne. Analysées et
transformées en influx nerveux par l’oreille interne, les informations sont ensuite transmises au cerveau
par les fibres nerveuses. De nombreux risques existent : acouphènes, perte auditive, gêne, déficience
auditive, surdités, otite, etc. Le degré de risques d'une exposition au bruit dépend de différents facteurs
: La fréquence et l’intensité du son, la durée d’exposition, le type de bruit (continu, intermittent ou
soudain), la distance par rapport à la source sonore, la sensibilité individuelle (variable avec l’âge et la
résistance physique), les antécédents médicaux (infections, inflammations du conduit auditif, etc).

Nature de l'exposition A court terme A long terme


Niveau de bruit peu Stress Tension nerveuse, Hypertension artérielle
intense mais répété chronique, Insomnies, Boulimie, Anxiété
Niveau de bruit Fatigue auditive Perte progressive d’audition, Surdité
intense ( > 80 dB)
Niveau de bruit Surdité Surdité
très intense ( > 135 dB)
Effets indirects Concentration perturbée, Augmentation du risque d’accidents du
Difficulté de communication travail

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Dans les entreprises où le personnel s’expose à un environnement hautement bruyant, le port d’un EPI
spécifique pour protéger l’oreille est crucial. Entre autres, citons : les agents de piste qui travaillent sur
le tarmac de l’aéroport, les agents routiers qui doivent entendre divers bruits d’engins, les
manutentionnaires qui doivent être soumis au bruit de diverses machines (moteurs), les mécaniciens,
etc. Une protection auditive par EPI et plus spécifiquement PICB (protecteur individuel contre le
bruit) est donc à adapter à chaque nature d'exposition afin de garantir la protection la plus optimale aux
travailleurs et leur éviter des effets sur le système auditif à court et long terme. On distingue plusieurs
types de PICB :

(i) Les casques antibruit

Dans les usines ou dans un espace de travail où une protection auditive est jugée nécessaire, les
casques anti-bruit sont les plus sollicités. Le port de ce genre d’EPI est même à caractère obligatoire
dans certaines entreprises. Les casques/coquilles anti-bruit sont des protections auditives formées par
deux coquilles dotées de coussinets. Dans le cas des casques, les coussinets sont reliés par un serre-tête,
ou un serre-nuque. Les coquilles sont fixées ou à fixer sur un casque ou une visière. Leur port est
conseillé pour un usage intermittent des bruits continus et pour des durées exposition limitée. Ils sont
faciles à porter et possèdent une assez bonne durabilité. Ils ne conviennent pas aux températures élevées
et manquent de discrétion.

(ii) Bouchons et arceaux

Par rapport à un casque, un bouchon d’oreilles est moins encombrant. Pourtant, lorsqu’il
satisfait aux exigences de la norme en vigueur, il assure une protection auditive optimale contre le bruit.
Il permet ainsi d’éviter le bourdonnement et la douleur de l’oreille qui peuvent être causés par une
longue période de travail dans un endroit avec des bruits assourdissants. Ce qui fournira un excellent
confort à l’employé. Entre autres, pour le bien de toute l’équipe, des modèles d’arceau antibruit et des
bouchons d’oreilles réutilisables sont vendus. Les bouchons d'oreille offrent une protection modérée,
mais facile à mettre en place par distributeur afin de faire profiter un grand nombre de travailleurs et de
visiteurs sur site de protection contre les risques sonores. Il faut être vigilant à leur utilisation avec des
mains salies ou un environnement salissant. L'utilisation de bouchons d'oreille à tige, préformés ou
d'arceaux de protection (jetable ou réutilisable); permet d'éviter des manipulations trop régulières et
donc la présence de saletés, bactéries dans le canal auditif.

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L’on distingue : Les Bouchons d'oreille jetables à rouler : Ils sont moins cher coût et nécessitent un
distributeur de bouchons, leur port est continu et long. Ils ne conviennent pas aux environnements sales
ou contaminé, Ils sont mal adaptés pour des expositions courtes ou répétées au bruit. Il peut y avoir un
problème d'acceptation vu qu’ils nécessitent une insertion profonde dans l'oreille. Les Bouchons
d'oreille jetables à tige : Ils sont faciles à mettre en place, leur insertion est limitée dans l'oreille et le
bouchon n'est pas manipulé directement. Les Bouchons d'oreille réutilisables préformés : Ils sont
durable, pratique et ne nécessitent pas de manipulation directe du bouchon.

Chaque type de protection auditive a sa limite d’efficacité en fonction du niveau de bruit.

Zones de risques (1000HZ)


Conditions d'exposition
Zone de sécurité Zone de danger Zone nuisible
Sans protection Jusqu'à 85 dB De 85 à 120 dB Plus de 120 dB
Avec bouchons d'oreille Jusqu'à 115 dB De 155 à 130 dB Plus de 130 dB
Avec casque Jusqu'à 125 dB De 125 à 135 dB Plus de 135 dB

Le port de protections auditives doit être accompagné d'un respect des limites d'expositions.
Les protections auditives les plus adaptés vous permettront de résister aux bruits environnants et
protéger votre oreille, mais les EPI ne sont pas miraculeux. Il faut avoir conscience des niveaux de
pression acoustique que peut subir notre système auditif afin de parfaire la protection apportée par les
PICB et autres équipements de protection individuelle. Plus le niveau acoustique est élevé, plus il
faut limiter le temps d'exposition. Afin de bénéficier d'une protection optimale, il convient de
respecter les durées d'exposition préconisées.

L’exposition au bruit est désormais considérée comme un risque mortel ou irréversible.


Désormais, tout collaborateur exposé à un niveau sonore supérieur à 85 dB doit obligatoirement être
doté de protections auditives appropriées. Les normes classent les protections auditives selon leur type
(bouchons, serre-tête) et la nature de leur protection (fonctionnalités). Les normes EN 352 et ISO 4869
traitent des EPI pour les oreilles de façon générale.

2.1.4. Protection respiratoire

La protection des voies respiratoires est nécessaire lorsqu’ un travailleur est susceptible d’inhaler
des poussières, vapeurs, gaz ou aérosols ou s’il travaille dans une ambiance appauvrie en oxygène.

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Les risques encourus pour les voies respiratoires sont les suivantes : inhalation de poussières,
particules et fibres, inhalation de vapeurs et de gaz, inhalation d’aérosols, de brouillards et
fumées. Les particules inhalées, les gaz et vapeurs respirés peuvent occasionner de nombreux troubles
respiratoires immédiats et à la longue des maladies graves (toux, asthme, bronchite, œdème, fibrose,
silicose, asbestose, cancers du poumon et des voies respiratoires...).

Les particules sont définies en fonction de leur caractère (nature), de leur taille (dimension ou
granulométrie), de leur concentration. Suivant leur caractère dangereux, elles sont généralement
classées en trois catégories : Gênantes (particules non fibrogènes et non toxiques dont l’action se limite
aux voies respiratoires hautes telles que les fosses nasales, le pharynx et le larynx ; Nocives (particules
fibrogènes non toxiques dont l’action est ressentie au niveau des voies respiratoires moyennes telles que
la trachée, l’artère et les bronches) ; Toxiques (particules fibrogènes et toxiques qui pénètrent dans les
voies respiratoires basses, bronchioles et alvéoles pulmonaires). Les vapeurs, substances à l’état gazeux
formées par l’évaporation de liquides ou de solides (solvants, hydrocarbures…) et les gaz utilisés dans
l’industrie sont généralement toxiques pour l’être humain et certains, très dangereux voire mortels,
nécessitent une protection particulière. Les aérosols résultent de la pulvérisation, la condensation de
produits qui créent de fines gouttelettes liquides restant en suspension dans l’air (ex : gouttes d’huile).
Les situations présentant ces risques respiratoires sont les suivantes : menuiserie (ponçage...),
soudure, stations d’épuration, traitements phytosanitaires, utilisation de produits chimiques et
biologiques, travail en galerie (mines, carrières, gaines techniques, égouts…), concassage et broyage
de matériaux (roches, métaux…), meulage, peinture, vernissage, etc.

Il existe de très nombreux types d’appareils de protection respiratoire qui ont été conçus
s’adapter chacun à un domaine précis et restreint de situations d’utilisation. Un utilisateur pourrait se
trouver en situation de grave danger si le type d’appareil sélectionné n’est pas adapté, ou encore si
l’appareil est utilisé en dehors des limites prévues par le fabricant. Par exemple, pour les particules,
les masques chirurgicaux ne constituent pas des EPI des voies respiratoires et ne sont pas homologués
comme tels. Ils ne protègent pas les utilisateurs contre l'inhalation de très petites particules pouvant
demeurer en suspension dans l'air pendant de longues périodes et ne constituent des barrières efficaces
que pour retenir de grosses poussières ou gouttelettes.

On distingue deux grandes familles d’appareils de protection respiratoire : les appareils filtrants
et les appareils isolants.

(i) Les appareils filtrants

Ils épurent l’air ambiant contaminé par l’intermédiaire d’un filtre. Ils sont généralement
équipés d’un filtre adapté et constitués d’une pièce faciale qui enveloppe de manière plus ou moins large
les voies respiratoires (nez et bouche). Un appareil filtrant est dit «à ventilation libre» lorsque le
passage de l’air au travers du filtre est assuré uniquement du fait des échanges respiratoires du porteur
de l’appareil, et «à ventilation assistée» lorsqu’il l’est au moyen d’un ventilateur motorisé, qui peut être
par exemple porté à la ceinture.

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Comme appareils de protection respiratoire filtrant, nous pouvons citer : le masque anti-poussière
contre les poussières ou les grosses particules (pas de protection contre les gaz). Le demi-masque ou
masque complet filtrant contre les aérosols solides, les aérosols liquides et les gaz. Ils sont constitué
d’une pièce faciale qui recouvre le nez, la bouche et le menton (et les yeux dans le cas du masque
complet) et qui est réalisée entièrement en matériau filtrant. Elle comporte des brides de fixation et dans
certains cas une ou plusieurs soupapes expiratoires. Les appareils à ventilation assistée (ARVA) à
utiliser dans des conditions de travail difficile (chaleur, longue durée, efforts physiques important, etc).
Ces appareils encombrants mais très efficaces sont constitués d’une protection faciale (coiffe, cagoule,
pare-visage, écran de soudage, casque ou casquette) ainsi que d’une unité filtrante montée à la ceinture,
d’un moteur-ventilateur et d’une batterie. Il est important de mentionner qu’il ne faut jamais utiliser
d’appareils filtrants dans des espaces confinés et non ventilés ainsi que dans des locaux où le taux
d’oxygène être inférieur au minimum de 17% requis.

(ii) Les appareils isolants (ARI)

Ils sont destinés aux travaux en milieux confinés quand l’ambiance de travail est appauvrie
en oxygène. L’appareil respiratoire isolant s’utilise essentiellement sur des interventions (incendies…)
ou dans des atmosphères douteuses (égouts…). Ils sont alimentés en air ou en oxygène depuis une
source non contaminée. Ils sont constitués d’une pièce faciale et d’un dispositif d’apport d’air respirable.

Il existe deux types d’appareils isolants : les appareils non autonomes pour lesquels l’utilisateur
est relié par l’intermédiaire d’un tuyau à une source d’air comprimé ou à une zone proche où l’air n’est
pas contaminé. C’est le cas des cagoules de protection respiratoire. Les appareils autonomes pour
lesquels la source d’air est portée par l’utilisateur. Ils se composent d’une bouteille d’air, d’un harnais,
d’un détendeur haute pression, d’une soupape d’apport d’air, d’un masque facial, d’une balise sonore, et
d’autres accessoires.

De manière générale les EPI sont nettoyés régulièrement et entreposés dans dans des locaux
spécifiques. Un équipement avec cartouche absorbante doit être rangé dans un sac hermétique, et
dans un local propre et non contaminé afin d’éviter qu’il ne se sature en polluants sans être porté, et
qu’il devienne inefficace. La durée de vie d’un masque dépend de son utilisation et de son entretien.
L’utilisateur d’un appareil de protection respiratoire doit être informé sur la nature des risques présents
dans l’atmosphère dans laquelle il doit effectuer son travail d’une part, et sur les performances et
limitations d’emploi de l’appareil choisi d’autre part.

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Le port d’un appareil de protection respiratoire constitue une gêne, principalement en raison de
son poids, de son encombrement et des différences de pression qui peuvent exister à l’inspiration et à
l’expiration, par rapport à une respiration libre. Une attention particulière doit être portée au bon
ajustement de la pièce faciale au visage qui est une condition essentielle à l’efficacité de la
protection apportée. Toute personne qui est amenée à utiliser pour la première fois un appareil de
protection respiratoire doit recevoir une formation théorique et pratique de la part d’une
personne compétente. Cette formation doit porter en particulier sur les points suivants : les limites de
la protection apportée, la durée d’utilisation, le remplacement des filtres (pour les appareils
filtrants), la mise en place de l’appareil, le comportement et les risques induits par le port de
l’appareil, l’entretien et la maintenance. Des sessions périodiques de perfectionnement ou de remise à
niveau des connaissances sont également nécessaires pour toute personne qui utilise régulièrement un
appareil.

2.2. EPI pour les mains et les bras

Les mains, dont l’usage est inhérent à tout travail, sont souvent mises à rude épreuve et subissent
de nombreuses agressions: coupures, brûlures (à la chaleur, aux produits chimiques), piqûres,
déchirures, décharges électriques, chocs, écrasements, allergies, etc. La main est le premier outil de
l’homme, indispensable mais fragile, soumise à une multitude de risques au travail. L’absence de
protection ou la négligence dans le choix d’un équipement adapté entraîne dans bien des cas des
dommages pouvant être graves voire irréversibles. Pour se protéger et diminuer sensiblement les risques,
il est impératif d’utiliser des EPI adaptés pour les mains. Les risques pouvant être très variés.

Les principaux risques sont : Mécaniques (abrasions, coupures par tranchage, déchirures,
perforations, piqûres), Electriques (décharges électrostatiques, avec conducteur sous tension,
conductivité), Chimiques et micro-biologiques (pénétration de produits chimiques liquides ou
poussières), thermiques (froid, chaleur, feu, projections de métaux en fusion), biologiques (allergies,
irritations, développement de germes pathogènes).

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Les situations à risques sont les suivantes : Manipulation de produits toxiques, irritants ou
infectieux (maçonnerie, peinture, laboratoires, nettoyage, établissements hospitaliers …) ; Travaux de
soudage ou découpage des métaux ; Travaux forestiers et espaces verts (jardinage, horticulture …) ;
Collecte d’ordures ménagères, traitement des déchets ; Manipulations d’objets ou matériaux tranchants,
coupants, piquants, brûlants, rugueux ; Travaux exposant à la chaleur ou au froid (fours, chambres
frigorifiques…) ; Travaux électriques ; Poste de travail soumis aux vibrations de machines ou d’outils ;
Poste de travail avec hyperextension du poignet, ou préhension serrée, ou compression par appui sur le
talon de la main (claviers …). La main comporte la peau et sa structure sous-jacente de multiples os,
articulations, tendons, ligaments et vaisseaux qui peuvent tous être le siège de lésions. Les conséquences
d’une exposition aux risques pour la main sont : les plaies cutanées (coupures, lacérations, ecchymoses,
brulures), les plaies des nerfs digitaux, des articulations, des tendons et des gaines des tendons
fléchisseurs, le déchaussement des ongles, l’écrasement, l’arrachement ou la section des doigts, les
troubles musculo-squelettiques de la main.

Le port de gants permet de protéger de toutes les agressions mécaniques ou chimiques et de


limiter le contact avec des agents allergisants ou infectieux. Il n’existe pas de gant universel. Le
choix des gants est spécifique de chaque type de tâche et sur les étiquettes des gants, des pictogrammes
et des indications de risque renseignent l’utilisateur sur les caractéristiques techniques des gants en
fonction de leur utilisation. Ainsi, chaque gant devra être adapté au travail à effectuer. Avant toute
manipulation, il convient de vérifier la compatibilité entre les substances utilisées et les matériaux
constitutifs des gants.

Les différents types d’utilisation : les gants de propreté, les gants de manutention, les gants
de dextérité, les gants de protection thermique, les gants antidérapants, les gants anti-coupures, les
gants chimiques, les gants de ménage, les gants alimentaires, les gants à usage court (ou jetables),
etc. Les gants sont fabriqué avec divers matériaux suivant les risques à évité. On peut distinguer, les
gants en cuir, les gants en coton (le coton est retardateur de flammes), les gants en métal (Les gants
en cotte de mailles métalliques soudées servent de protection contre les risques de coupures graves), les
gants en latex (surtout utilisé lors de manipulations de produits basiques ou non-agressifs), les gants en
néoprène (utilisés lors de la manipulation d’hydrocarbures et de solvants), les gants en vinyle (bonne
résistance chimique surtout contre les acides), les gants en nitrile (confort et sensations similaires au
latex, tout en éliminant les risques allergiques liés aux peintures, vernis et autre solution similaire).

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Les exigences générales des gants de protection sont définies par la norme EN 420. Ensuite, à
chaque risque correspond une norme dont les principales sont : EN 388 pour les risques mécaniques,
EN 374 pour les risques chimiques et microbiologiques et EN 407 pour les risques thermiques

Le port de gants ne remplace pas le lavage des mains et éventuellement leur protection
dermique. Il faut noter que le port prolongé de gants de protection, en particulier en période chaude
et/ou humide, peut provoquer un phénomène de transpiration et/ ou d’allergie. Il est donc conseillé de
retirer les gants de temps à autre pour laisser respirer les mains à l’air libre et de changer les
gants sales ou usagés. Il est également conseillé à l’utilisateur de se laver les mains à l’eau claire,
éventuellement avec un savon neutre, après chaque utilisation des gants.

2.3. EPI pour les pieds

Les blessures aux pieds, représentent un pourcentage non négligeable d’accidents de travail.
L’on peut les classifier en deux grandes catégories. La première comprend les traumatismes comme les
perforations avec pénétration d’un corps étranger, les écrasements, et les lacérations. La deuxième
regroupe les blessures résultant des glissades, des faux mouvements, des chutes et de sollicitations
excessives du pied mal chaussé, provoquant entorses de la cheville, tendinites et autres pathologies
ligamentaires et ostéo-articulaires. Le travail à l'extérieur, notamment les chantiers BTP, les travaux en
forêts et sur navires de pêche, les métiers en cuisine et dans des ateliers de fabrication alimentaire,
entraînent par exemple des risques majorés d'accidents aux pieds. Les chaussures et bottes de
protection servent à protéger les pieds contre un grand nombre de blessures, le plus souvent associées à
l'impact d'un objet lourd ou à la perforation causée par celui-ci, ou à une glissade.

Les chaussures de protection sont de nombreux types et doivent être choisies en fonction des
risques présents dans le milieu de travail pour assurer la protection requise contre les risques connus
(exemple : semelles adaptées aux conditions du sol de travail). Les risques pour les pieds mettant en
danger la sécurité et/ou la santé de l’utilisateur varient beaucoup en fonction de la situation de
travail. Ils peuvent être : Mécaniques (chocs, coincements, écrasements, perforations, piqûres),
Chimiques (liquides corrosifs, toxiques), Electriques (contacts électriques, avec conducteurs sous
tension, décharges électrostatiques), Biologiques (allergies, irritations, développement de germes
pathogènes), liés à l’action, aux déplacements de l’utilisateur (glissades, chutes, faux mouvement),
Thermiques (froid, chaleur, intempéries, projections de métal fondu ou de braises, etc). Les situations
présentant ces risques sont les suivantes : Chantiers BTP, Manutention de charges, Entretien des sols,
Travaux électriques, cuisines et ateliers de fabrication alimentaire, laveries, espaces verts et autres
travaux extérieurs

Dans le milieu professionnel, les pieds sont susceptibles d’être exposés à des risques de natures
diverses. C’est pourquoi, il existe de nombreux modèles d’EPI pour les pieds qui se distinguent les uns
des autres par leurs formes, leurs matériaux constitutifs et par leurs éléments de protection. Par
protection du pied on comprend les chaussures de sécurité bien sûr, mais aussi les bottes, les
mocassins, sur-chaussures et les sabots.

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Une chaussure de sécurité comporte les parties suivantes : Une coque de protection (elle doit
être assez résistante et capable de supporter de grandes pressions), une tige (Aussi appelée empeigne,
elle désigne la partie supérieure de la chaussure). Le cuir est la matière la plus utilisée et la plus
recommandée pour la plupart des métiers. En effet, il est résistant, souple après quelques usages, et
nécessite un entretien minimum. Une semelle intérieure (elle doit être confortable, adapté à la largeur
du pied et anti-mycosique pour éviter toute infection due à un port prolongé et à la transpiration). Une
semelle extérieure (elle doit présenter une adhérence et une épaisseur supérieures à une paire
classique). La couche anti-perforation est également essentielle pour certains métiers, notamment dans le
bâtiment, où le risque de marcher sur un clou mal planté ou un tuyau mal découpé est important. Par
ailleurs, ces fonctions ne réduisent pas votre confort, ce qui ne peut être que bénéfique.

Les situations de travail étant très différentes, trois catégories de chaussures ont été répertoriées,
se distinguant essentiellement par le niveau de protection offert par l’embout : Les coques peuvent être
en acier ou en matière synthétique, ces derniers étant plus légers et conduisant moins le froid ou la
chaleur. Un coussinet recouvrant le bord de la coque ajoute au confort. Les semelles sont de diverses
épaisseurs et fabriquées de divers matériaux. On doit les choisir en fonction des risques et du type
de revêtement de sol au lieu de travail. La résistance au glissement diminue avec l’usure des reliefs.
La tige des chaussures de protection se présente dans une grande variété de matériaux. Le choix doit
tenir compte des risques et des caractéristiques individuelles des pieds du travailleur.

Afin de favoriser le port des chaussures à usage professionnel, les fabricants de chaussures
professionnelles s'inspirent des tendances sportwear tout en respectant les exigences d'ergonomie
(souples et légères), de durée de vie et de sécurité. Elles sont conçues en fonction des secteurs
d'activité et s'harmonisent avec les tenues vestimentaires. De nombreuses spécificités existent donc dans
la conception pour adapter la protection aux risques susceptibles d’être rencontrés : à coque ou à
semelles renforcées, à Tige haute de maintien de la cheville, Semelles anti-perforation et/ou
antidérapante, Imperméabilité, Résistance à la chaleur par contact, Isolation chaud/froid, capacité
d’absorption d’énergie du talon.

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L'hygiène du pied est liée à la circulation de l'air dans la chaussure, et surtout à l'aptitude de la chaussure
à absorber et à évacuer la sueur sous forme vapeur ou liquide. Des chaussures non adaptées au pied du
porteur ou à son activité professionnelle causent une chaleur produite par le frottement, de la douleur qui
peuvent entraîner la formation de callosités, d’ongles incarnés, d'infections fongiques (mycoses cutanée)
L’ajustement des chaussures au pied du travailleur et le niveau de confort qu'elles procurent sont
donc un élément essentiel de sa sécurité au même titre que leur choix en fonction des risques
présents dans le milieu de travail. Les chaussures usées ou défectueuses doivent être réparées ou
remplacées.

2.4. EPI pour le corps

Le port d'un vêtement de protection peut s'imposer dans diverses circonstances, notamment dans
les environnements poussiéreux, durant la pulvérisation de pesticides liquides ou la manutention de
produits chimiques dangereux, ou la manipulation d'outils coupants. Le risque à maîtriser détermine le
type de protection approprié. Les vêtements de travail sont destinés avant tout à protéger l'individu
contre les salissures occasionnées par son travail. Les vêtements de travail peuvent permettre également
de caractériser une profession et cultiver une image de marque (uniformes…). Lorsque le travail
présente un caractère particulièrement insalubre ou salissant, les vêtements de travail sont fournis
gratuitement par l'employeur qui prend également en charge l'entretien du vêtement afin d'en assurer
l'état hygiénique.

Les vêtements de protection eux constituent une catégorie spéciale de vêtements de travail
qui a pour but de protéger contre les accidents ou les intempéries. Ces équipements doivent
répondre à des normes très précises. Ils constituent des équipements de protection individuelle (EPI).
Ces vêtements protecteurs assurent la sécurité du travailleur pour qu'il puisse travailler avec un risque
minimal de lésion corporelle ou de maladie. Le rôle des vêtements de protection (blouse, bleu de travail,
tablier de protection, combinaison…) est de prévenir les agressions mécaniques et chimiques (éraflures,
brûlures, plaies). Ils protègent la peau de tout contact avec des produits nocifs mais peuvent aussi
constituer une barrière entre le corps et l'environnement de travail : protéger les malades soignés, les
aliments préparés des contaminations biologiques dont sont vecteurs les vêtements civils par exemple.

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Les principaux risques pour le corps pouvant être réduire grâce au EPI pour le corps sont : risque
mécanique (coupure, écrasement, chocs, déchirures, perforation…), risque thermique (froid, chaleur,
humidité, vent, flamme, projections de métaux en fusion...), risque biologique (contaminations par les
virus, les bactéries), risque chimique (poussières, liquides, gaz...), risque lié à la mauvaise visibilité
(chantiers, routes...), risque électrique et électrostatique, risque de chute de hauteur, risque de noyade

Parmi les diverses situations à risques nous pouvons citer : les travaux à l'extérieur et exposés à
la pluie ou au froid (chantiers, routes, navires...) ; Les travaux exposés à des agents chimiques et
biologiques ; Pour les activités BTP telles que les travaux d'entretien, de démolition, de rénovation, de
transformation ; Les travaux de manutention de charges chaudes ainsi que pour le travail dans une
atmosphère chaude (chaleur d'origine technologique) ; Les travaux forestiers ; Les travaux de soudage et
activités similaires ou connexes ; Les travaux dans des chambres frigorifiques ; Les travaux dans les
égouts, puits, citernes ou autres endroits humides ; les travaux à proximité de plan d'eau.

Les vêtements techniques de protection sont ainsi adaptés à de nombreux risques professionnels
diversifiés : vestes, pantalons, tabliers, combinaisons, blouses, gilets et parkas contre les produits
chimiques, le feu, la chaleur, le froid, l'humidité et les insectes, pour la haute-visibilité et les
travaux forestiers. On distingue : Les combinaisons recouvrant l'entièreté du corps, Les tabliers de
protection, Les vêtements de signalisation, Les blouses de protection, Les vêtements isolants, Les
vêtements de flottaison, etc.

On sélectionne un vêtement de protection en fonction de sa capacité à protéger contre le risque rencontré


mais également en fonction de son confort, son esthétisme, sa fonctionnalité (modes d'ajustement,
poches, fermetures...). Tous ces vêtements sont régis par des normes spécifiques. Les exigences
générales des vêtements de protection sont fixées par la norme EN 340.

Les textiles employés sont devenus très techniques avec sans cesse l'apparition sur le marché de
nouvelles matières synthétiques. Les nouvelles propriétés qu'arrivent à offrir ces textiles techniques
contre un grand nombre d'agressions potentielles s'améliorent régulièrement non seulement en matière
de performance mais aussi de légèreté et de confort.
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Chapitre 3
Conception d’un
programme d’EPI efficace
Introduction

Un EPI est un équipement que portent les travailleurs pour réduire au minimum leur exposition à
certains risques. On compte parmi ces équipements les appareils respiratoires, les gants, les tabliers, les
amortisseurs de chute, les combinaisons complètes, ainsi que les dispositifs de protection pour la tête, les
yeux et les pieds. Leur utilisation ne constitue que l'un des éléments d'un programme complet de
maîtrise des dangers qui devrait comprendre divers moyens d'assurer aux travailleurs un milieu
sain et sécuritaire. Les besoins en EPI varient d’une entreprise à l’autre, voire d’une tâche à l’autre,
selon les dangers présents et les procédés utilisés. De plus, certains EPI nécessitent un suivi régulier, des
renouvellements fréquents, ou encore des vérifications techniques récurrentes. Les EPI constituent la
protection ultime lorsque toutes les autres méthodes de protection sont impossibles ou insuffisantes.
Divers éléments doivent donc être répertoriés, définis et analysés pour protéger les employés.

1. Place des EPI dans un programme de protection

Il existe des risques dans tous les lieux de travail. La priorité consiste à suivre la « hiérarchie
des mesures de maîtrise des risques», notamment l'élimination, la substitution ou les mesures
d'ingénierie visant à prévenir les dangers à la source ou le long de la trajectoire entre la source et le
travailleur. Les méthodes sont nombreuses et on doit choisir celles qui conviennent le mieux à chaque
situation. Des mesures de maîtrise sont habituellement prises : à la source (l'origine du danger), le long
de la trajectoire (voie de « transmission » du danger) ou sur le travailleur. Par exemple, dans les
travaux qui demandent la manipulation des substances chimiques toxiques. On peut prendre des mesures
à la source (modifier la toxicité du produit à manipulé), le long de la trajectoire (en mettant en place des
barrières de protection ou dispositif de ventilation), sur le travailleur (ce dernier peut porter un masque
de respiration adapté, des gants, etc.)

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La méthode qui consiste à s'attaquer au danger à sa source constitue le premier choix puisqu'elle
permet d'éliminer le danger du lieu de travail ou du moins de l'isoler des travailleurs. Cette méthode
pourrait entraîner le remplacement de certaines matières par d'autres moins dangereuses, l'isolement de
l'élément dangereux, la ventilation, l'ajout de dispositifs de sécurité à l'équipement existant, la
redéfinition des méthodes de travail ou l'achat de nouveaux équipements. Les mesures administratives
comme les pratiques de travail, l'éducation ou la formation et l'entretien des locaux constituent
également des moyens de maîtriser les risques. Lorsqu'un danger ne peut être éliminé ou
convenablement maîtrisé, les équipements de protection individuelle (ÉPI) peuvent être utilisés.
L'ÉPI est donc considéré comme le niveau de protection ultime lorsqu'aucune des autres méthodes de
protection n'est disponible ou envisageable.

2. Objectifs d’un programme d’EPI

L’élaboration d’un tel programme permet notamment de définir et de préciser les besoins en
EPI, le choix, l’achat, l’utilisation, le renouvellement, l’entretien, l’entreposage ainsi que
l’information et la formation requise. Cela en facilite la gestion des EPI et favorise une pérennité.
Avant même de décider d'entreprendre ou d'élargir un programme d'ÉPI, il importe de comprendre les
principes qui sous-tendent les stratégies de protection. Les principaux éléments dont il faut tenir compte
sont : la protection des travailleurs, la conformité avec les lois, règlements et normes, la conformité
avec les exigences internes de l'entreprise et la faisabilité technique. Une bonne stratégie globale
tient compte des dangers, comporte une évaluation des risques, évalue toutes les méthodes de
maîtrise possibles, intègre différentes approches et prévoit des réexamens fréquents des mesures
de maîtrise afin de s'assurer que les dangers continuent d'être contrôlés.

Les ÉPI servent à réduire ou à minimiser l'exposition à des agents physiques, chimiques ou
biologiques nocifs ou le contact avec ces derniers. Un ÉPI n'élimine pas le danger. Il peut toutefois
atténuer les risques de blessure. Par exemple, le port des protège-tympans ou des serre-têtes antibruit
réduit les risques de dommages auditifs dans la mesure où ces derniers conviennent au type d'exposition
au bruit et qu'ils sont utilisés correctement. Le port de protecteurs auditifs n'élimine toutefois pas le
bruit. On ne devrait avoir recours aux ÉPI que dans les circonstances suivantes : A titre de mesure
provisoire (à court terme) avant la mise en œuvre de mesures de maîtrise; Lorsque d'autres mesures de
maîtrise ne sont pas disponibles ou adéquates; Au cours d'activités comme l'entretien, le nettoyage et
la réparation lorsque des mesures de maîtrise avant l'exposition sont irréalisables ou inefficaces;
Dans des situations d'urgence.

En vertu de la loi, les travailleurs doivent porter des équipements de protection au travail lorsque
requis. Il incombe, entre autres, aux employeurs de donner des directives sur les ÉPI requis, ainsi
que sur leur entretien et nettoyage. Ils doivent également sensibiliser et former les travailleurs sur
l'utilisation appropriée des ÉPI. Il est clair que l'employeur est responsable de s'assurer du respect de ces
exigences.

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3. Caractéristiques d’un programme d’EPI efficace

Un programme d'ÉPI doit être exhaustif. Il exige un engagement et une participation active
de la direction, du personnel d'encadrement et des travailleurs à toutes les étapes, soit celles de la
planification, de l'élaboration et de la mise en œuvre.

Les éléments suivants sont essentiels à un programme d'ÉPI efficace : la détermination des
dangers et évaluation des risques ; le choix des mesures de maîtrise appropriées ; le choix des ÉPI
appropriés ; l'ajustement ; l'éducation et la formation ; le soutien de la direction et des autres
services ; l'entretien et la vérification et l’évaluation du programme.

La politique de l'entreprise en matière d'hygiène et de sécurité au travail doit être un énoncé de


principes et de règles générales qui serviront de guides d'action. La direction doit avoir à cœur de mettre
à exécution cette politique et les mesures adoptées, et les programmes d'ÉPI doivent avoir la même
attention et être considérés comme aussi importants que les autres politiques, mesures et programmes de
l'entreprise. La nomination d'un coordonnateur de programme est très recommandée. Il incombe au
coordonnateur de veiller à ce que tous les éléments du programme soient en place et opérationnels.

Un programme d’EPI doit être soigneusement planifié, élaboré en détail et mis en œuvre
méthodiquement. Les effets bénéfiques du programme doivent être largement diffusés et la date limite
pour s'y conformer doit être fixée longtemps à l'avance. Si les travailleurs n'ont jamais utilisé d'ÉPI
auparavant, il faudra leur accorder du temps pour choisir le style qui leur convient le mieux. Plus
la participation des travailleurs sera grande à toutes les étapes du programme, plus sa mise en
œuvre et sa gestion en seront facilitées. Les utilisateurs doivent être sensibilisés à la raison d'être des
ÉPI et recevoir la formation nécessaire pour les utiliser correctement. L'efficacité et l'acceptation de
l'ensemble du programme tiennent en grande partie à la méthode utilisée pour sa mise en œuvre.

Il est clair que les travailleurs risquent de ne pas se conformer de bon gré au programme si
un élément des équipements n'est pas esthétique, s'il n'est pas confortable ou si on le leur impose sans
qu'ils aient eu leur mot à dire dans son choix.

4. Etapes de conception d’un programme d’EPI efficace

Les étapes de conception d’un programme d’EPI efficace sont les suivantes :

(1) Identifier les dangers et évaluer les risques


(2) Etablir les besoins de protection
(3) Choisir les ÉPI
(4) Établir des règles propres aux EPI
(5) Promouvoir le programme
(6) Informer et former
(7) Evaluer l’efficacité du programme

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4.1. Identifier les dangers et évaluer les risques

La première étape consiste à identifier les dangers présents en milieu de travail pour
chacune des tâches liées à un employé ou à un poste particulier. Il s’agit d’une étape essentielle
visant d’abord à éliminer et à contrôler les dangers. Les pratiques de travail, les processus, les
procédures de travail, l'équipement, les produits, l'aménagement du lieu de travail et différents facteurs
doivent être examinés. Les dangers peuvent être de natures diverses : Chimique (vapeurs, fumées,
liquides corrosifs, etc.); physique (hauteur, charge suspendue, bruit, température, vibration, etc.);
électrique (équipement sous tension, fil à nu, travail près de lignes aériennes, etc.); mécanique (pièces
en mouvement, objet piquant, tranchant, etc.) ; biologique (animaux, bactéries, etc.); lié au lieu
(plancher glissant, plafond bas, etc.). Pour dresser cet inventaire, on peut se poser des questions telles :
Quels sont les dangers présents aux différents moments de la tâche ? Que peut-il se produire? Les
moyens déjà en place protègent-ils intégralement les employés? À quelle fréquence les employés
sont-ils exposés aux dangers (continuellement, occasionnellement, plusieurs fois par jour, etc.)?

Cependant, une attention particulière doit être accordée aux exigences du travail, puisque
certains types de risques exigent plusieurs ÉPI. Par exemple, le fait de travailler avec certain produit
chimiques peut demander une protection respiratoire, cutanée et oculaire, puisque le ces derniers irritent
le système respiratoire et les muqueuses de l'œil. Il importe de revoir continuellement les fiches de
données de sécurité (FDS) puisqu'elles indiquent les dangers associés à des produits particuliers et
formulent des recommandations en matière d'ÉPI. Le comité de santé et de sécurité devrait faire
partie intégrante de l'équipe qui relève les dangers et procède à l'évaluation des risques.

4.2. Etablir les besoins de protection

Cette étape consiste à déterminer le type et les caractéristiques des équipements nécessaires
selon la nature du travail et les dangers présents. Deux critères sont importants à ce niveau : le degré
de protection nécessaire et la pertinence des équipements en fonction de la situation. Le degré de
protection et la conception des équipements de protection sont intimement liés, les deux agissant de
façon générale sur leur efficacité, leur portabilité et leur acceptation. Il faut savoir que pour une tâche
précise, le type d’EPI ou ses caractéristiques peuvent changer à chaque étape. La révision des fiches de
données de sécurité peut s’avérer essentielle à cette étape pour gérer les dangers chimiques. Celles-ci
associent chacun des produits aux dangers potentiels et formulent des recommandations en matière
d’EPI (type de gants, masque, etc.). Par ailleurs, On doit ainsi s’assurer que les EPI répondent aux toutes
dernières normes, car un équipement exposé à un danger plus grave que celui pour lequel il a été conçu
n’offrira pas une protection adéquate.

4.3. Choisir les EPI

Cette étape consiste à choisir les EPI selon plusieurs critères, notamment : l’efficacité, la
conformité aux normes; la fiabilité; le confort; l’ajustement à l’utilisateur (favoriser autant que
possible des équipements adaptés au physique et permettant la réalisation de la tâche sans limiter les
mouvements des utilisateurs); l’esthétique, l’avis des utilisateurs et le coût.
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Il n'existe pas de méthode rapide pour choisir des équipements de protection individuelle et il
faut choisir les équipements en fonction du danger. Dans certains cas, les travailleurs peuvent être
exposés à plus d'un danger à la fois. Par exemple, un soudeur peut avoir besoin de protection contre les
gaz de soudage, les rayons lumineux nocifs, le métal liquide et les éclats. Une protection multiple
s'impose alors : masque, lunettes de soudage et appareil respiratoire approprié ou casque de soudage.
Les interactions entre divers types d’équipements portés simultanément sont aussi à
considérer (Compatibilité casque, lunettes, écran facial, etc). Une attention particulière doit être
apportée aux EPI pouvant créer de nouvelles situations de danger (contraintes thermiques,
mécaniques, etc). Il est important de s’assurer que le modèle retenu soit offert en tailles diverses,
adaptées au physique de chaque travailleur.

À cette étape, la participation des utilisateurs est très importante. Prendre part aux essais
d’EPI présélectionnés constitue un excellent moyen d’évaluation en conditions réelles. Les participants
du groupe témoin devraient pouvoir choisir entre quelques modèles. Leurs rétroactions faciliteront les
choix et permettront, au besoin, de tester d’autres EPI avant un achat important. Engager les utilisateurs
dans le choix des EPI, c’est aussi faire preuve de considération. Donner une certaine latitude
décisionnelle favorise ainsi la responsabilisation. Si un équipement est inutilement lourd ou mal ajusté, il
est peu probable qu'il soit porté. S'il n'est pas esthétique, s'il est inconfortable ou s'il est imposé sans
que les travailleurs aient le choix entre différents modèles, la réaction ne sera pas favorable.
Cherchez autant que possible à faire preuve de souplesse dans le choix de l'ÉPI, pourvu qu'il réponde
aux normes et aux lois requises. Vérifiez les exigences de rendement reliées à toutes les normes
permet aussi de se rassurer que les équipements de protection réduiront ou élimineront l'exposition aux
blessures. Exposés à des dangers plus graves que ceux pour lesquels ils sont conçus, les
équipements ne procureront pas une protection adéquate.

Après la sélection, le processus d'ajustement s'impose. Chaque travailleur devrait bénéficier


d'un ajustement individuel et apprendre comment porter et entretenir convenablement les ÉPI. Dans
certains cas, des programmes d'ajustement individuels devraient être mis sur pied et exécutés par des
personnes qualifiées. Par exemple, pour la protection des yeux on pourrait faire appel à un optométriste,
à un opticien, à un agent du fabricant ou à un membre du personnel spécialement formé, comme une
infirmière.

Une fois que vous avez déterminé vos besoins en matière d'ÉPI, faites des recherches et
comparez les prix : Le coût des EPI doit aussi être pris en compte. Le prix des ÉPI peut constituer un
problème dans certaines entreprises. Dans certains programmes, on utilise des respirateurs jetables, qui
semblent bon marché. Il se peut toutefois qu'à l'usage un masque respiratoire à deux cartouches soit plus
économique. À long terme, les mesures d'ingénierie peuvent s'avérer encore plus rentables et il faut les
considérer avant les équipements de protection individuelle.
Il ne s’agit pas ici de choisir les équipements les moins chers, mais de les évaluer à long terme, en
tenant compte de l’utilisation, de l’efficacité, du confort, etc.

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4.4. Établir des règles propres aux EPI

Cette étape consiste à déterminer, de façon précise, les circonstances dans lesquelles les EPI
doivent être portés : les besoins peuvent varier d’un secteur et d’une tâche à l’autre, les dangers étant
différents. Il importe aussi de préciser qui doit les porter et quand : visiteurs, sous-traitants, etc. La
signalisation appropriée dans les aires de travail peut servir de rappel à ce titre.
Les superviseurs, la direction et les gestionnaires doivent donner l’exemple, et ce, même lors d’un court
passage dans un secteur où ils sont requis. L’utilisation des EPI doit aussi être intégrée dans les règles de
sécurité et faire l’objet de rappels fréquents. Ces règles concernent : l’utilisation, l’entretien, le
remplacement et le rangement des EPI applicables à toutes personnes sur le lieu de travail.

4.5. Promouvoir le programme

L'objectif général d'un programme d'accroissement de la sécurité des lieux de travail devrait être
soutenu par une stratégie de promotion soigneusement élaborée. La promotion du programme doit être
faite tout au long de son élaboration et de sa mise en place. La stratégie de promotion est des plus
efficaces si elle s’appuie sur les éléments suivants :

 Une participation active de la direction et des employés,


 Une démonstration prouvant que les mesures de maîtrise à la source et d’autres méthodes
ont été analysées efficacement et de façon objective (car l’utilité des EPI découle d’une
stratégie de priorités accordée à la hiérarchie des moyens de protection). Ceci permet de conclure
sur le bien-fondé du programme.
 Un plan de déroulement du programme fixant une échéance pour chaque étape.

Chaque étape doit faire l’objet d’une communication auprès des employés, indiquant les
personnes actives dans les activités du programme, les progrès réalisés, les étapes à venir, etc. Par
ailleurs, la participation de la direction, des superviseurs du CSS (Comité de Santé et de sécurité), du
service SST (Service de Santé au Travail) et des RH (Ressources Humaines), des travailleurs et même
des fournisseurs d’EPI choisis doit se poursuivre une fois le programme lancé. Cela demeure un
élément clé du succès du programme.

4.6. Informer et former

Aucun programme ne peut être complet sans éducation ni formation visant à s'assurer que les
ÉPI sont efficacement utilisés. Les EPI représentent la protection ultime lorsque toutes les autres
méthodes s’avèrent impossibles ou insuffisantes. Donc un grand accent doit être porté sur la
sensibilisation. Informer les employés des risques encourus, et non uniquement des exigences
légales ou des directives internes, est primordial. La formation du personnel sur l’utilisation
appropriée de certains EPI est aussi à anticiper. S’agira-t-il d’une ressource interne ou externe, tel un
fournisseur? Quelles informations seront alors transmises ? etc.

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(i) Sur quoi porte la formation ? Individuelle ou en groupe, la formation (ou séance
d’information) doit porter sur : les dangers auxquels les travailleurs sont exposés; l’utilité
des EPI; les conditions d’utilisation; la façon de les porter et les ajustements nécessaires;
les consignes particulières; la manière de reconnaître les problèmes ou anomalies (durant
l’inspection, avant ou en cours d’utilisation); l’entretien et le rangement; les modalités de
remplacement; les règles de l’entreprise concernant le port des EPI.

(ii) A qui s’adresse la formation ? La formation s’adresse aux employés exposés


régulièrement ou occasionnellement aux dangers pour lesquels des EPI sont nécessaires,
ainsi qu’aux superviseurs, acheteurs et magasiniers. Il est possible, dans la phase
d’implantation, de laisser progressivement le temps aux employés de s’adapter et de
reconnaître l’utilité des EPI. Cependant, une mise en œuvre graduelle n’est pas
acceptable s’il y a risque de blessures graves ou mortelles.

4.7. Evaluer l’efficacité du programme

Comme pour tout autre programme ou procédé adopté dans une entreprise, on doit surveiller
l'efficacité du programme d'ÉPI par l'inspection de l'équipement et la vérification des modes de
fonctionnement. En effet, il importe que les procédures et modalités établies soient respectées et que les
EPI soient efficaces et adaptés au milieu de travail. L’achat, le remplacement, l’entretien et
l’entreposage font aussi partie de cette vérification, de même que la formation. Il est d'usage de
procéder à des vérifications annuelles, mais il est conseillé de vérifier plus fréquemment les zones
critiques. Il serait utile de comparer les données actuelles sur le rendement en matière de sécurité à celles
obtenues avant le début du programme. Cette comparaison permet de déterminer la réussite ou l'échec
du programme.

Entretien des EPI : Sans un entretien adéquat, on ne peut assurer l'efficacité des ÉPI. Cet entretien
devrait comprendre l'inspection, le soin, le nettoyage, la réparation et le rangement adéquat.
L'inspection continue est sans doute l'élément le plus important de l'entretien. Effectuées avec soin, les
inspections permettront de déceler les équipements endommagés ou défectueux avant qu'ils soient
utilisés. Les ÉPI qui ne respectent pas les spécifications des fabricants (comme des lunettes aux verres
rayés qui ont perdu la capacité de résister aux impacts) doivent être jetés. Il faut élaborer des
procédures qui permettent aux travailleurs d'obtenir de nouveaux ÉPI ou des pièces de rechange
d'ÉPI endommagés et qui les aident à les garder propres. Par exemple, les appareils de protection
respiratoire nécessitent un programme de réparation, de nettoyage, d'entreposage et d'essais périodiques.
Il est parfois plus dangereux de porter des ÉPI mal entretenus ou défectueux que de n'en pas
porter. Les travailleurs ont un faux sentiment de sécurité et se croient protégés alors qu'en réalité ils ne
le sont pas.

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Loi, normes et réglementations sur les EPI

Se rendant compte de tous ces risques auxquels les salariés sont exposés, les organismes de
certification internationaux et européens ont élaboré des normes sur la santé et la sécurité au travail
(SST). Les exigences générales en matière de SST sont dictées par la norme OHSAS 18001 qui fut
désormais remplacée par la norme ISO 45001. En ce qui concerne plus particulièrement les équipements
de protection individuelle (EPI), d’autres standards plus spécifiques ont été officialisés. Ces standards
concernent aussi bien les EPI pour la tête que ceux pour les voies respiratoires, les mains, les pieds, etc.

Pour une entreprise qui veut être certifiée ISO, tout employeur doit suivre avec rigueur ces
recommandations officielles. Des audits de santé et de sécurité permettront ensuite d’évaluer
l’application de ces règles dans l’établissement. Si le rapport d’audit est concluant, la porte vers la
certification s’ouvre, sinon, des mesures correctives doivent être prises. Lors d’un audit SST, le port des
EPI normés figure dans la liste des indicateurs ;

Pour ce qui est du Cameroun, les textes régissant les EPI sont répertoriés dans :

 Le Code du travail (Loi no 92/007 du 14 août 1992, portant Code du Travail). Titre VI-
Chapitre 1et 2 portant sur la sécurité et la santé au travail.
Lien : https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/WEBTEXT/31629/64868/F92CMR01.htm

 Dans l’arrêté N° 039 /MTPS /IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales
d'hygiène et de sécurité sur les lieux de travail.
Lien : https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/SERIAL/39672/37264/F-2050204521/CMR-39672.pdf

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