02-IOA de L'enfant
02-IOA de L'enfant
02-IOA de L'enfant
1
Pr ALLALOU
Généralités
. Les infections ostéo-articulaires de l’enfant sont peu fréquentes mais
constituent une urgence diagnostique et thérapeutique, car elles peuvent engager
le pronostic fonctionnel en cas de prise en charge retardée.
.C’est une infection osseuse hématogène
.L’ATB a transformé le pc de ces atteintes
.Importance capitale d’1 dgc précoce pour permettre la mise en route d’1
traitement t le plutôt, possible et adapté en milieu hospitalier
Définition
.Ostéomyélite :c’est une infection d’une métaphyse, presque toujours d’un os
long, le plus souvent par un staphylocoque doré ; l’infection se fait par voie
hématogène : bactériémie ou septicémie
.Ostéite : c’est une infection osseuse post-traumatique ou post-opératoire
précoce ou tardive
.Ostéo-arthrite : c’est arthrite septique avec atteinte osseuse sous jacente
Intérêt
.Les infections ostéo-articulaires sont des affections graves par les risques
d’évolution chronique et les séquelles orthopédiques d’où l’intérêt d’un
diagnostic précoce et d’une thérapeutique adéquate et efficace .
C’est une véritable urgence diagnostique et thérapeutique.
Epidémiologie
.Age : les infections ostéo-articulaires surviennent à tout âge, mais la majorité
des enfants a moins de cinq (5) ans.
.Sexe : prédominance masculine
.Germe : staphylocoque doré dans 60 à 70 % des cas
Physiopathologie
Phase de localisation :
Pénétration d’1 germe par une porte d’entrée : cutanée, ORL, pulmonaire
Ce germe gagne l’os par voie sanguine, il est capté dans les zones
métaphysaires ou il provoque une thrombose des artères métaphysaires.Il se
constitue une ostéophlébite septique
Persistance de la vascularisation périostée doc efficacité des ATB
Phase d’extension
.L’abcès centromédullaire commence à se former et à s’étendre
a/ vers la superficie de l’os décollant le périoste.Il en résulte 1 abcès sous
périosté qui décolle les artères périostées à destination métaphysaire
Le drainage de cet abcès est impératif et permet le recollement du périoste aux
corticales avec restauration de la vascularisation périostée
b/vers les parties molles : c’est l’abcès extra périosté qui s’accompagne d’une
rupture du périoste et de cpc orthopédiques graves (fracture
pathologique.,pseudarthrose )
c /vers la diaphyse : aboutissant à 1 ostéomyélite bipolaire ou la
pandiaphysite avec retentissement considérable sur la croissance osseuse
3
Pr ALLALOU
Phase de séquestration
Les foyers osseux dé vascularisés et détruits forment des séquestres qui font
perdurer l’infection en constituant un réservoir à germes inaccessibles aux
ATB.L’infection évolue alors vers la chronicité.
Diagnostic :
Ostéomyélite aigue
Clinique
Début
Le début est souvent brutal, souvent attaché à un traumatisme.Il est marqué par
2 signes :
-une douleur violente, atroce et intolérable
-une hyperthermie à 39-40 avec parfois retentissement sur l’état général :
céphalée, vomissement, frissons.
Plus rarement, le début est progressif
Le début peut être trompeur : la septicémie domine le tableau et seule la recherche de
la douleur métaphysaire circonférentielle permettra d’évoquer le dgc
Phase d’état
-fièvre à 40, AEG,
-la douleur est à son max c’est la classique douleur de fracture sans fracture.Elle
entraîne insomnie et impotence fonctionnelle.Située à la jonction métaphyso-
épiphysaire, elle est circonférentielle et survient au moindre effleurement cutané
L’examen retrouve une tuméfaction rouge, tendue, chaude et douloureuse.
L’interrogatoire retrouve souvent un épisode inflammatoire habituellement
rhinopharyngé, non spécifique. La notion d’un traumatisme bénin, fréquent chez
l’enfant, est souvent incriminée à tort et retarde parfois la première consultation.
Un fait sémiologique important, est que la mobilisation très douce de l’articulation
adjacente à la zone douloureuse, est possible et peu douloureuse. Il s’agit donc d’une
atteinte « osseuse » et non pas « articulaire (arthrite).
Bilan paraclinique
A-Biologie
-bilan sanguin classique :
.L’hyperleucocytose avec polynucléose est la règle mais elle peut être
modérée
.La vs est nettement accélérée à la 1° heure mais elle peut l’être de façon
faible
.Le dosage de la CRP qui est plus sensible que la vs.Cependant il reste un
simple reflet de l’inflammation
4
Pr ALLALOU
-étude bactériologique :
.doit être menée de façon systématique
.le germe doit être recherché au niveau
du site infecté
Du sang et des urines
De toutes les portes d’entrée possibles
B-Radiographies
Elles sont normales au début.Une radio normale dans un contexte fébrile
n’élimine pas le dgc d’ostéomyélite.Elle permet d’éliminer une cause tumorale et de
servir de point de départ pour suivre l’évolution.Les lésions radio apparaissent
secondairement (au 10° jour) : géode, ostéoporose métaphysaire et apposition
périostée.
C-Echographie osseuse
examen simple, non invasif, reproductible, d’obtention aisée.
Au tout début il sera lui aussi négatif mais aura le grand avantage de permettre l’étude
de l’articulation adjacente au cartilage de croissance incriminé à la recherche d’un
épanchement articulaire. L’échographie permet également de découvrir précocement
l’existence d’un abcès sous-périosté.
Ostéomyélite subaigüe
Son tableau est moins bruyant et par conséquent plus difficile à
diagnostiquer que celui de l’ostéomyélite aiguë. Il s’agit souvent d’une
boiterie, d’un refus de marche ou d’une raideur rachidienne.
L’évolution de l’infection osseuse est très peu bruyante, il n’y a pas de
signes généraux mais des douleurs, avec parfois des signes locaux
inflammatoires peu importants.
Ce mode d’évolution peut être expliqué par la faible virulence du
5
Pr ALLALOU
Ostéomyélite chronique
Cette forme est le plus souvent la conséquence d’une ostéomyélite aiguë non
ou mal traitée.
Les phénomènes inflammatoires persistent, un abcès intra-médullaire se
forme et tente de s’évacuer par fistulisation.
Les signes radiographiques sont patents. Ils associent des signes de
destruction et des signes de construction osseuses.
Le séquestre osseux est caractéristique de l’infection chronique. Il s’agit d’un
fragment d’os nécrotique condensé et séparé de l’os viable adjacent.
Le traitement repose sur l’ablation éventuelle de tout matériel et corps
étranger, l’ablation de tous les fragments d’os nécrotiques et dévascularisés
(séquestres), le lavage et le débridement de tous les trajets fistuleux et
l’antibiothérapie prolongée.
L’arthrite septique est une affection survenant à tout âge, mais plus
fréquemment chez le petit enfant (pic de fréquence à 4 ans). L’infection de la
synoviale survient après une bactériémie (arthrite) ou par extension locale d’un
foyer d’ostéomyélite(ostéoarthrite).
Plus rarement, il s’agit d’une inoculation cutanée.
Les formes mono-articulaires sont les plus fréquentes (80% des cas). Comme
dans l’ostéomyélite, l’infection survient avec prédilection aux membres
inférieurs : genou, hanche, cheville.
Le staphylocoque doré est le germe responsable le plus fréquent.
Des arthrites peuvent également être d’origine virale.
L’arthrite septique est une urgence diagnostique et thérapeutique. En effet,
l’épanchement intra articulaire septique élève la pression intra-capsulaire, ce qui
peut entrainer une ischémie épiphysaire par tamponnade.
Les complications possibles sont donc l’ostéo-nécrose septique, les
déformations ostéo-articulaires et l’arthrose précoce à long terme.
1) La radiographie est le plus souvent normale. Un épanchement abondant peut
cependant entraîner un élargissement de l’interligne articulaire, parfois même
une sub-luxation ou une luxation du noyau épiphysaire.
6
Pr ALLALOU
Diagnostic différentiel
-le RAA
-le rhumatisme inflammatoire
Ces 2 dgc différentiels comportent un danger qui est la prescription d’une
corticothérapie qui assombrie le pc et aggrave l’infection
- les tumeurs
-les entorses et les traumatismes divers
-les abcès des parties molles
7
Pr ALLALOU
Traitement
Le relai oral est généralement assuré par une monothérapie : Pristinamycine (pyostacine) :
50 à 100 mg/kg/j en 2 à 3 fois
4-L’intervention chirurgicale :
.drainage de l’abcès sous périosté
.trépanation osseuse en cas d’abcès centromédullaire
.ablation d’un séquestre osseux
8
Pr ALLALOU
Conduite du traitement
Dés que le dgc d’OMA est posé ; le trt est institué en urgence et comporte : une
antibiothérapie avec immobilisation plâtrée suivie d’une surveillance clinique,
biologique, échographique et radiologique
L’antibiothérapie :
a/on donne en 1° intention l’association OXACILLINE+GENTAMYCINE
b/une fois le germe isolé, et selon sa sensibilité aux ATB, soit on continu le trt initial
soit on adapte l’ATBthérapie selon l’antibiogramme
c/la double antibiothérapie par voie parentérale est maintenue 8 à 10 jours, puis on
passe à la monothérapie orale pendant environ 3 mois (dans la plupart des cas)
L’immobilisation plâtrée est maintenue environ 2 mois en général, l’ablation du plâtre ne
sera autorisée qu’après normalisation clinique, échographique et radiologique
d/la surveillance est clinique, biologique, échographique et radiologique
.examen clinique chaque jour
.une échographie tous les 2 à 3 jours
.une CRP et VS chaque semaine
.radiographie à 10 j, 21 j et ultérieurement si nécessaire
Conclusion
Une infection ostéo-articulaires de l’enfant est une affection toujours
potentiellement grave notamment concernant la croissance osseuse ultérieure et
l’avenir articulaire de l’enfant.
Les arthrites septiques mal traitées peuvent détruire ou endommager gravement
pour toujours les articulations.
Il faut retenir « que toute arthrite aiguë doit être considérée comme septique
jusqu’à preuve du contraire ». Cette preuve est apportée par la ponction
articulaire.
La prise en charge efficace d’une arthrite septique chez l’enfant est une urgence
et représente la seule façon d’essayer d’éviter les séquelles irréversibles
articulaires.
L’ESSENTIEL :
9
Pr ALLALOU
10