Cours AmpliOp
Cours AmpliOp
Cours AmpliOp
1 8 1, 5 Réglage d’offset
V+CC 4, 7 Bornes d’alimentations
2 _ 7 2, 3 Entrée inverseuse et non-inverseuse
3 + 6 6 Borne de sortie
8 Borne non utilisée
4 V-CC 5
A la base, l'AOP est un amplificateur différentiel, donc muni de deux entrées , l'une dite non
inverseuse (V+) et l'autre inverseuse (V-), et d'une sortie (s) :
V
VS
V
52
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
+Vcc E+
E+ +
+ S
S
-
- E-
E-
-Vcc
-Vcc
Signification des symboles : : Circuit amplificateur
: Coefficient amplification très grande
V V
S Avd V V Avmc
2
(2.29)
53
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Les gains, ainsi que les impédances d'entrée et de sortie d'un AOP doivent répondre à des
critères précis. On peut donner un schéma équivalent de l'AOP :
V+ Zemc
Aad(V+-V-)
ZS
Zed S
V- Zemc
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
i R1
Ve VS
V V (2.30)
Ve R1i (2.31)
VS R2i (2.32)
On fera attention à l'expression 2.32, la tension et le courant sont dans le même sens, d'où le
signe -.
Ve
Ze (2.33)
i
Ve R1i (2.34)
VS R2i (2.35)
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Le gain en tension est donc négatif, et sa valeur ne dépend que des deux résistances R1 et
R2, qui peuvent être très précises : contrairement aux montages à transistors, le résultat va être
fiable et répétable !
VS R
AV 2 (2.36)
Ve R1
Ve
Ze (2.37)
i
Z e R1 (2.38)
On voit ici les limites de ce montage amplificateur : pour obtenir un fort gain en tension,
il faut augmenter R2 et diminuer R1 ; or, on va de ce fait diminuer l'impédance d'entrée.
Comme celle ci devra rester suffisamment grande et que d'autre part, on ne peut pas
augmenter R2 au delà de quelques M (problèmes de bruit, les imperfections des amplis réels
deviennent sensibles...), le gain sera limité et ne pourra pas trop dépasser quelques centaines,
ce qui est déjà très bon !
L'impédance de sortie sera nulle, comme celle de l'AOP, et comme celle de tous les
autres montages basés sur un AOP [13] :
Ze 0 (2.39)
i Z1
Ve VS
La condition que Z1 et Z2 soient des dipôles est fondamentale. Le gain en tension est le
suivant :
VS Z
AV 2 (2.40)
Ve Z1
56
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Ceci ouvre la voie à tout une panoplie de filtres et correcteurs en fréquence divers et
variés ; le gros avantage de l'AOP par rapport à des circuits purement passifs, c'est qu'on va
pouvoir amplifier le signal à certaines fréquences, et non plus seulement l'atténuer, ce qui
offre des débouchés nouveaux et intéressants [14].
R1
Ve VS (2.42)
R1 R2
On en tire :
VS R
Ve 1 2 (2.43)
VS R1
R2
i R1
Ve VS
Le gain est non seulement positif (ampli non inverseur), mais il est aussi toujours
supérieur à 1, alors que l'ampli non inverseur autorisait un gain (en valeur absolue) inférieur à
1, soit une atténuation. Notons que pour un ampli, cette caractéristique n'est pas trop gênante
[15].
Pour ce qui est de l'impédance d'entrée, on attaque directement l'entrée de l'ampli : elle
sera donc infinie dans le cas d'un AOP, et très grande dans tous les cas ; de plus, elle ne
dépend pas du gain choisi, ce qui laisse plus de latitude dans le choix de R1 et R2 pour régler
le gain que dans le cas du montage inverseur. L'impédance de sortie est nulle :
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Ze (2.44)
ZS 0 (2.45)
On a donc ici un ampli qui présente des caractéristiques idéales ! En pratique, seul le
comportement en fréquence de l'amplificateur opérationnel réel viendra ternir le tableau.
On notera la simplicité de mise en œuvre du montage, comparé à un étage à transistor :
impédances idéales, gain ajustable à loisir et de façon précise, voire réglable par un simple
potentiomètre, transmission de signaux continus, tout ceci avec un seul amplificateur
opérationnel (généralement en boîtier de 8 broches) et deux résistances !
Tout comme pour l'amplificateur inverseur, une généralisation de ce montage est faisable
avec n'importe quels dipôles d'impédance Z1 et Z2 remplaçant respectivement les résistances
R1 et R2. L’expression du gain devient :
VS Z
AV 1 2 (2.46)
Ve Z1
Ve VS
58
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Si on doit recalculer tout l'échafaudage à chaque modification du gain d'une entrée, ou en cas
de rajout d'une entrée, le montage n'est pas vraiment pratique.
R1
Ve1 i1
R2 i R
V i2
e2
i3 R3
Ve3
VS
On ne peut pas faire varier le gain de chaque voie indépendamment des autres, à l'aide
d'un potentiomètre, par exemple, alors que c'est une fonction souvent demandée à ce genre de
montage.
Le circuit décrit ici permet de s'affranchir de ces défauts.
À la base de ce montage, on retrouve l'amplificateur inverseur ; on avait vu que l'entrée
inverseuse était considérée comme une masse virtuelle, et qu'aucun courant n'entrait dans
l'AOP. De ce fait, chaque courant ii ne dépend que de la tension d'entrée Vei et de Ri relatif à
sa branche : il n'y aura donc pas d'interaction entre les différentes entrées.
On a :
Ve1 R1i1 (2.47)
Ve 2 R2i2 (2.48)
i i1 i2 i3 (2.50)
En sortie, on a :
VS Ri (2.51)
R R R
VS Ve1 Ve 2 Ve 3 (2.52)
R1 R2 R3
On voit qu'on peut ajuster le gain globalement en jouant sur R, et le gain de chaque entrée
en jouant sur les résistances Ri. Ce montage offre donc toutes les souplesses.
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
On peut obtenir un additionneur inverseur pur en fixant toutes les résistances du montage à la
même valeur.
Aux chapitres des inconvénients, l'impédance d'entrée de chaque voie i est égale à la
résistance Ri :
Zei Ri (2.53)
La latitude de réglage citée précédemment baisse donc un peu du fait de cette contrainte,
car plus le gain sera élevé, plus l'impédance d'entrée sera faible.
Comme d'habitude, l'impédance de sortie de ce circuit est voisine de 0.
V V (2.54)
R2
V Ve1 (2.55)
R1 R2
La formule du pont diviseur est ici appliquée sans approximation, car l'impédance
d'entrée de l'AOP est infinie.
R4
R3
Ve 2
Ve1
R1
R2 VS
Le calcul de la tension sur l'entrée inverseuse se fait en deux temps, et avec l'aide du théorème
de superposition :
R4 R3
V Ve 2 VS (2.56)
R3 R4 R3 R4
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
R3 R2 R3
VS Ve1 Ve 2 (2.57)
R3 R4 R1 R2 R3 R4
R4
1
R3 R
VS Ve1 Ve 2 4 (2.58)
R R3
1 1
R2
Tel quel, ce montage n'est pas un ampli de différence ; il faut imposer des conditions sur les
résistances. Si on pose :
R2 R4
K (2.59)
R1 R3
1 K
K (2.60)
1
1
K
On obtient :
VS K Ve1 Ve 2 (2.61)
On a bien en sortie la différence des deux signaux d'entrée multipliée par le gain K.
Si les résistances ne sont pas bien appariées deux à deux dans le rapport de k, le gain ne
sera plus purement différentiel ; il va apparaître un terme de mode commun.
Les impédances d'entrée Ze1 et Ze2 sont difficiles à cerner, surtout celle de l'entrée
inverseuse Ze2 ; on retiendra qu'elles sont différentes, ce qui peut poser des problèmes pour
certaines applications.
On peut aussi définir une impédance d'entrée différentielle Zed et une de mode commun
Zemc. Une de ces impédances est constante, c'est l'impédance d'entrée différentielle Zed :
Ve1 Ve 2
Z ed R1 (2.62)
ie1 ie 2
Cette valeur est équivalente à ce qu'on obtient avec l'amplificateur inverseur : elle est
faible quand le gain devient élevé.
61
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
i C
i R
Ve
VS
Ve Ri (2.63)
En sortie, le condensateur a aux bornes de ses armatures une charge électrique q égale à :
q CVS (2.64)
Cette charge électrique est l'intégrale du courant i qui traverse le condensateur ; compte tenu
du sens de i, on a :
q idt (2.65)
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
i R
i C
Ve
VS
En entrée et en sortie, on a :
VS Ri (2.67)
q CVS (2.68)
Le courant i est la dérivée de la charge électrique q présente sur les électrodes du
condensateur :
dq
i (2.69)
dt
Au final, on obtient :
dVe
VS RC (2.70)
dt
La sortie est proportionnelle à la dérivée de l'entrée. Comme pour le montage précédent,
avec un amplificateur réel, on aura des difficultés à faire fonctionner ce circuit tel quel
(système instable), et il faudra rajouter des éléments pour le rendre pleinement fonctionnel.
Ve Ri (2.71)
Et en sortie :
VS Vd (2.72)
qVd
i i f e kT 1 (2.73)
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
kT i
Ve log (2.74)
q i
f
kT V
Ve log e (2.75)
q Ri
f
i D
i R
Ve
VS
En sortie, on trouve bien une fonction logarithmique du signal d'entrée. Tel quel, ce
montage aurait peu d'intérêt ; mais, si on se rappelle qu'additionner des logarithmes revient à
faire une multiplication, on en perçoit l'utilité !
En pratique, et une fois de plus, ce montage (bien que fonctionnel) n'est pas utilisé tel
quel : d'abord, il ne fonctionne que pour des tensions d'entrée positives, et il nécessite de
sérieuses compensations thermiques pour permettre des opérations précises. De plus, on
remplace souvent la diode par une jonction base-émetteur de transistor, linéaire sur une plus
grande plage de courant.
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
En pratique, on trouve des circuits intégrés tout faits comprenant le montage Log, le
montage exponentiel, ainsi que les compensations thermiques et diverses possibilités de
réglage de gain. Ces montages sont des multiplieurs analogiques, et servent notamment, en
mesures, à linéariser certains capteurs [18]. A noter que ces composants sont délicats,
coûteux, et présentent des dérives importantes. L'utilité de tels montages est devenue douteuse
avec l'introduction massive du traitement numérique.
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Exercice N°1
Déterminer l’expression du signal de sortie s(t ) en fonction de du signal d’entrée e(t ) en
supposant l’amplificateur opérationnel idéal (non saturé) et en supposant que le Générateur
Basse Fréquence présente une résistance interne de 600 .
R2 = 10 k
R1 = 1 k -
GBF V-
+ s
e +
V R2 = 10 k
i
Corrigé de l’exercice N°1 R1 = 1 k -
i 0
-
GBF V
+ s
e
V+
e( t ) R1 RGBF .i ; s( t ) R2 .i
R2 .e( t ) 10
s( t ) .e( t ) 6 ,25 1 .e( t )
R1 RGBF 1 0 ,6
Exercice N°2
s( t )
Déterminer l’expression du rapport en fonction des résistances R1 et R2 en supposant
e( t )
l’amplificateur opérationnel idéal (non saturé).
R2
R1 i
-
V-
e + s
Le montage ci-contre fonctionne en régime alternatif sinusoïdal. Il peut donc être étudié en
considérant directement les grandeurs complexes.
S
Déterminer l’expression du rapport en fonction des impédances Z1 et Z 2 en supposant
E
l’amplificateur opérationnel idéal (non saturé).
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Z2
I -
Z1
E + S
-s
Corrigé de l’exercice N°2 R2
e( t ) R1 .i ; s( t ) R2 .i e i
R .e( t ) s( t ) R R1
s( t ) 2 2 i -
R1 e( t ) R1
Le second montage s’étudie de la même façon que 0
e 0
le premier en remplaçant les grandeurs réelles par + s
les grandeurs complexes correspondantes.
0
S Z2
Donc :
E Z1
Exercice N°3
On supposera l’amplificateur idéal en fonctionnement linéaire.
Démontrer l’expression de v s en fonction de e1 , e 2 et e3 , et des valeurs des résistances.
i1
is
R1 i2
RS
R2 i3 -
e1 R3
e2 Vd
v-
e3 + vS
+
v =0
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
e1
i1
- vS is
R1 i2
RS
R2 i3 0 -
e1 R3
e2 0
v- 0
e3 + vS
v+ = 0
c) On peut reconstruire la tension v s ( t ) avec une source de tension. Ceci ne change pas les
autres tensions et courant du montage. Ensuite, on peut calculer v a l’aide du théorème de
Millman :
R1
RS
R2 0
e1 R3 R1 R2 R3 Rs
e2 v- v-
e3 vS e1 e2 e3 vS
e1 e e v
2 3 s
R R2 R3 Rs
v 1
1 1 1 1
R1 R2 R3 Rs
avec :
e e e vs
v v 0 1 2 3 0
R1 R2 R3 Rs
e1 e2 e3
v s R s .
R1 R2 R 3
Ce montage est un sommateur inverseur.
Exercice N°4
On supposera l’amplificateur idéal.
1) Comment reconnaît-on que l’AOP ci-dessous peut fonctionner en régime linéaire ?
Pour la suite, on le supposera en fonctionnement linéaire.
2) Que vaut Vd dans ce cas ?
3) Le montage reçoit en entrées deux tensions : « e1 » et « e 2 ».
Trouver une relation entre i1 , i2 et i s .
4) En déduire la relation exprimant v s en fonction de e1 , e 2 , R1 , R2 et Rs
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
is
i1
RS
R1 i2 -
R2
e1 vd
v-
e2 + vS
+
v =0
5) Application numérique :
e1 5 V continue , e2 (t ) 2. sin .t , R1 R2 Rs 1 k .
Exprimer vs (t )
- vS
e1 is
i1
RS
R1 e2 i2 0 -
R2
e1
0 0
e2 + vS
Exercice N°5
On adoptera le modèle idéal pour l’amplificateur opérationnel ci-contre.
1) A quoi reconnait-on que le montage peut fonctionner en régime linéaire ?
2) Exprimer V en fonction de e1 et des résistances présentes dans le montage.
3) Exprimer V en fonction de e2 , v s et des résistances présentes dans le montage.
4) En déduire, lorsque le fonctionnement est linéaire, v s en fonction de e1 , e2 et des
résistances du montage.
5) Que devient cette relation lorsque R1 R2 R3 R4 ?
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
R4
-
R 3 v-
Vd
e2
R1 + vS
e1 R2 +
v
R4
-
R 3 v-
Vd
e2
+ vS
R1 +
e1 R2 v
e .R
V 1 2 Pont diviseur de tension
R1 R2
e . R v s . R3
V 2 4 Théorème de superposition ou théorème de Millman
R3 R4
e1 . R2 e . R v s . R3 e .R e . R R R4
Vd 0 V V 2 4 v s 1 2 2 4 . 3
R1 R2 R3 R4 R1 R2 R3 R4 R3
Ou :
R2 R R
v s e1 . . 1 4 e2 . 4 .
R1 R2 R3 R3
Lorsque R1 R2 R3 R4 : v s e1 e2 . C’est la fonction soustracteur.
Exercice N°6
L’amplificateur opérationnel ci-contre est supposé idéal non saturé.
d ve ( t ) R
1) Exprimer la relation entre et vs (t ) .
dt C i -
2) Quelle est la fonction réalisée par ce montage ?
ve + vS
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
d ve ( t ) v s ( t ) d ve (t ) v (t )
iC. s
dt R dt R.C
Exercice N°7
On suppose l’amplificateur opérationnel ci-contre idéal et en régime linéaire.
Soit ve ( t ) Vmax .cos .t , on lui associe le complexe Ve Vmax .e j0
Les deux résistances « R » ont le même nom et donc la même valeur.
Exprimer V en fonction de Ve et des impédances de R et C
Exprimer V en fonction de Vs et des impédances de R et Rs
Vs
En déduire le rapport complexe en fonction des impédances des éléments du montage
Ve
C
+
v+
- vS
R
ve v- Rs
V+ 0
0 -
R VS
Ve V- Rs
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
Exercice N°8
Etudier le montage de la figure ci-dessous.
On donne :
R1 10 k, R1 20 k, R1 100 k
i R1
Ve R2
VS1
VS 2
R4
R3
VS1
VS 2
R4
R3
R
VS 2 1 4 V S1
R4
C’est montage amplificateur non-inverseur
i R1
3) Ve VR1 R2 VS1
R2
VS1 VS 2 Ve
R1 R2
C’est montage suiveur
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
4)
R R R2 R4 20
VS 2 1 4 VS1 1 4 Ve 1 10 20 Ve
R 4 R3 R1 R2 100
2 R
V S 2 1 4 Ve
3 100
5)
2 R
VS 2 2Ve 2 1 4 R4 200 k
3 100
Exercice N°9
Soit le montage de la figure ci-dessous.
Utiliser le théorème de Millman pour déterminer la tension V
R1 R2
i R3
V2
V1 VR1 VS
Exercice N°10
On considère le montage de la figure
Etudier le montage suivant, il contient à l’entée deux sources de tensions, une source continue
et l’autre sinusoïdale :
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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels
R1 R2
R3
V2
2V V1 VS
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