Cours AmpliOp

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

VD  VE1  VE 2  r  ib1  ib 2  (2.21)


VSD  VS1  VS 2   RC  ib1  ib 2  (2.22)
D’où :
 RC
VSD   VD   g m RCVD (2.23)
r
Les lois de nœuds aux émetteurs :
(   1)ib1  (   1)ib 2  0 (2.24)
soit :
ib1  ib 2 (2.25)
il vient :
VS1  VS 2    RC ib1   RC ib 2 (2.26)
et comme :
VD  r  ib1  ib 2   2rib1 (2.27)
 RC
VS1  VS 2   VD (2.28)
2r
On dispose de 2 possibilités de sorties :
- Sortie flottante (entre S1 et S2) ; la tension VD est amplifiée d’un facteur : AD   g m RC .
- Deux sorties référencées en opposition de phase (entre S1 et masse ou entre S2 et masse) ; la
A
tension VD est alors amplifiée d’un facteur 2 fois plus faible : AD  D .
2

2.5. L'amplificateur opérationnel parfait


2.5.1. Principe
L’ampli opérationnel est un circuit intégré comportant plusieurs transistors. L’ensemble
de ces composants sont enfermés dans un boîtier et liés à l’extérieur par l’intermédiaire de
plusieurs broches.

1 8 1, 5 Réglage d’offset
V+CC 4, 7 Bornes d’alimentations
2 _ 7 2, 3 Entrée inverseuse et non-inverseuse
3 + 6 6 Borne de sortie
8 Borne non utilisée
4 V-CC 5

Figure 2.7. Photo et schéma d’un amplificateur opérationnel

A la base, l'AOP est un amplificateur différentiel, donc muni de deux entrées , l'une dite non
inverseuse (V+) et l'autre inverseuse (V-), et d'une sortie (s) :

V 

VS
V 

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Ancienne norme Nouvelle norme


+Vcc

+Vcc E+
E+ +
+ S
S 

-
- E-
E-
-Vcc
-Vcc
Signification des symboles : : Circuit amplificateur
: Coefficient amplification très grande

Figure. 2.8. Symbole d'un amplificateur différentiel

Les principales caractéristiques d’un ampliop sont :


 Une haute amplification de tension (>100 dB),
 Une haute impédance d’entrée (1 MΩ, ou beaucoup plus grand s’il s’agit d’un ampliop
avec des transistors à effet de champs à l’entrée),
 Une faible impédance de sortie (< 100 Ω),
 Une grande amplification de puissance,
 La gamme de fréquence couvre le courant continu à quelques MHz ou, selon le type
quelques GHz,
 L’amplification en tension décroît régulièrement de 20 dB par décade,
 L’amplificateur opérationnel est équipé de deux entrées une positive et une négative
(inverseuse). A la sortie il produit la différence amplifiée des deux tensions aux
entrées. Cela lui donne le nom « d’amplificateur différentiateur » ou moins
précisément d’ « amplificateur différentiel »,
 L’ampliop est le plus souvent alimenté par deux alimentations symétriques mais on
peut aussi le brancher à une seule tension. Dans ce cas la masse se trouve au milieu de
cette tension et est fixée par deux résistances,
 La correction de la réponse fréquentielle est réalisée par des éléments internes ou par
un circuit externe.
La fonction de transfert complète en continu (en pratique, Avd et Avmc dépendent de la
fréquence) de cet amplificateur est donnée par la formule :

 V  V  
 
S  Avd V   V   Avmc 
2
 (2.29)
 

Avd : est le gain en tension différentiel de l'amplificateur,


Avmc : est le gain en tension de mode commun.
Dans le cas d'un amplificateur parfait, on fait l'hypothèse que ces gains ne dépendent pas de la
fréquence.

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Les gains, ainsi que les impédances d'entrée et de sortie d'un AOP doivent répondre à des
critères précis. On peut donner un schéma équivalent de l'AOP :

V+ Zemc
Aad(V+-V-)
ZS
Zed S

V- Zemc

Figure. 2.9. Schéma équivalent d'un AOP

2.5.2. Méthodes de calcul des montages à AOP


Il existe deux alternatives pour calculer les montages à amplificateurs opérationnels :
utiliser la loi d'ohm, ou les traiter par la méthode des schémas-blocs.
Pour la suite du cours, les montages (qui sont des montages de base, donc simples) seront
calculés à l'aide de la loi d'ohm ; toutefois, pour illustrer au moins une fois le calcul par
schéma-blocs, nous allons traiter l'amplificateur inverseur par cette méthode.
Pour des montages un peu compliqués, la loi d'Ohm (et ses dérivés : théorème de
superposition, Thévenin...) donnent assez vite des mises en équation laborieuses ; de plus, si
on veut prendre en ligne de compte le comportement fréquentiel de l'amplificateur réel, les
calculs deviennent trop complexes et peu intelligibles.
On calculera alors les montages par la méthode des blocs. Cette méthode est aussi très
pratique dans le cas de calcul de fonctions de transferts à l'aide d'outils informatiques : le
problème est bien décomposé et donc plus facile à simuler [10].

2.5.3. Montages de base à AOP


Dans "amplificateur opérationnel", il y a deux mots :
Amplificateur : c'est la fonction de base de ce composant ; on va étudier plusieurs montages
amplificateurs de base.
Opérationnel : les caractéristiques de cet ampli nous donnent la possibilité de créer des
fonctions mathématiques telles que dérivée, intégrale, Log... Ces fonctions ont autrefois (il y a
25 ans !) été utilisées dans des calculateurs analogiques, et permettaient notamment de
résoudre des équations différentielles, et ainsi de simuler des réponses de systèmes physiques
divers (mécaniques, acoustiques...). D'où le nom "opérationnel". Nous étudierons les
fonctions opérationnelles de base [11].

En résumé, les conditions idéales de l'ampli opérationnel sont:


Pas de courant dans les bornes d'entrée I  I  0
Résistance d'entrée infinie Ri  
Résistance de sortie nulle R0  0
Gain en boucle ouverte infinie A

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

2.6. Les types d’amplificateur linéaire


2.6.1. Amplificateur inverseur
La configuration de base de l'amplificateur inverseur est illustrée à la figure 2.10. Le
signal d'entrée, Vin, est appliquée à la borne inverseuse et la balance du circuit est constituée
de résistances R1 et R2. R2

i R1


Ve VS

Figure. 2.10. Circuit d’amplificateur inverseur

a) Calcul par la loi d'Ohm


La mise en équation est très simple, et s'appuie sur les conditions vues lors de la
définition de l'AOP :
Les impédances d'entrée étant infinies, il n'y a pas de courant qui rentre dans l'entrée
inverseuse (V) ; par conséquent, tout le courant i arrivant dans R1 ira par R2 vers la sortie de
l'AOP.
Le gain Avd est infini ; dans ces conditions, (V+ - V-) va tendre vers 0.
De cette dernière constatation, on peut tirer une équation simplissime, mais fondamentale, et
toujours vraie en fonctionnement linéaire :
Comme V+ est à la masse, V- se retrouve au même potentiel : comme ce point n'est pas
relié physiquement à la masse, on parle de masse virtuelle ; pratiquement, et du point de vue
calcul, tout se passe comme si V- était vraiment relié à la masse.
Le calcul du gain en tension est [12]:

V V (2.30)

Ve  R1i (2.31)

VS   R2i (2.32)

On fera attention à l'expression 2.32, la tension et le courant sont dans le même sens, d'où le
signe -.

Ve
Ze  (2.33)
i

Ve  R1i (2.34)

VS   R2i (2.35)

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Le gain en tension est donc négatif, et sa valeur ne dépend que des deux résistances R1 et
R2, qui peuvent être très précises : contrairement aux montages à transistors, le résultat va être
fiable et répétable !

VS R
AV   2 (2.36)
Ve R1

Le calcul de l'impédance d'entrée est aussi simple :

Ve
Ze  (2.37)
i

Z e  R1 (2.38)

On voit ici les limites de ce montage amplificateur : pour obtenir un fort gain en tension,
il faut augmenter R2 et diminuer R1 ; or, on va de ce fait diminuer l'impédance d'entrée.
Comme celle ci devra rester suffisamment grande et que d'autre part, on ne peut pas
augmenter R2 au delà de quelques M (problèmes de bruit, les imperfections des amplis réels
deviennent sensibles...), le gain sera limité et ne pourra pas trop dépasser quelques centaines,
ce qui est déjà très bon !
L'impédance de sortie sera nulle, comme celle de l'AOP, et comme celle de tous les
autres montages basés sur un AOP [13] :

Ze  0 (2.39)

b) Généralisation à des dipôles quelconques


On a précédemment établi un résultat pour deux résistances R1 et R2 ; on peut appliquer
ce résultat à n'importe quels dipôles d'impédances Z1 et Z2.
i Z2

i Z1


Ve VS

Figure. 2.11. Amplificateur inverseur généralisé

La condition que Z1 et Z2 soient des dipôles est fondamentale. Le gain en tension est le
suivant :

VS Z
AV   2 (2.40)
Ve Z1

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Ceci ouvre la voie à tout une panoplie de filtres et correcteurs en fréquence divers et
variés ; le gros avantage de l'AOP par rapport à des circuits purement passifs, c'est qu'on va
pouvoir amplifier le signal à certaines fréquences, et non plus seulement l'atténuer, ce qui
offre des débouchés nouveaux et intéressants [14].

2.6.2. Amplificateur non inverseur


La figure 2.12 montre la configuration de base de l'amplificateur non inverseur. La
rétroaction négative est maintenue et le signal d'entrée est maintenant appliqué à la borne non
inverseuse.
L'amplificateur non inverseur est le deuxième amplificateur de base. Pour calculer le gain en
tension, on va se servir de V   V  et en déduire :
Ve  V  (2.41)

R2 et R1 forment un pont diviseur entre Vs et V- , soit :

R1
Ve  VS (2.42)
R1  R2

On en tire :

VS R
Ve   1 2 (2.43)
VS R1

R2

i R1


Ve VS

Figure. 2.12. Circuit d’amplificateur non inverseur

Le gain est non seulement positif (ampli non inverseur), mais il est aussi toujours
supérieur à 1, alors que l'ampli non inverseur autorisait un gain (en valeur absolue) inférieur à
1, soit une atténuation. Notons que pour un ampli, cette caractéristique n'est pas trop gênante
[15].
Pour ce qui est de l'impédance d'entrée, on attaque directement l'entrée de l'ampli : elle
sera donc infinie dans le cas d'un AOP, et très grande dans tous les cas ; de plus, elle ne
dépend pas du gain choisi, ce qui laisse plus de latitude dans le choix de R1 et R2 pour régler
le gain que dans le cas du montage inverseur. L'impédance de sortie est nulle :

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Ze   (2.44)

ZS  0 (2.45)

On a donc ici un ampli qui présente des caractéristiques idéales ! En pratique, seul le
comportement en fréquence de l'amplificateur opérationnel réel viendra ternir le tableau.
On notera la simplicité de mise en œuvre du montage, comparé à un étage à transistor :
impédances idéales, gain ajustable à loisir et de façon précise, voire réglable par un simple
potentiomètre, transmission de signaux continus, tout ceci avec un seul amplificateur
opérationnel (généralement en boîtier de 8 broches) et deux résistances !
Tout comme pour l'amplificateur inverseur, une généralisation de ce montage est faisable
avec n'importe quels dipôles d'impédance Z1 et Z2 remplaçant respectivement les résistances
R1 et R2. L’expression du gain devient :

VS Z
AV   1 2 (2.46)
Ve Z1

2.6.3. Montage suiveur


Ce montage est une extrapolation de l'ampli précédent, avec R1 =  et R2 = 0. On obtient
un montage tout simple, de gain unité, dont la seule fonction est l'adaptation d'impédance. On
le placera donc en tampon entre deux portions de circuit de façon à les isoler l'une de l'autre
pour prévenir toute interaction parasite [16].
Ce circuit est aussi idéal en entrée et en sortie d'un montage pour bénéficier d'impédance
d'entrée infinie (ou presque) et d'impédance de sortie très basse.



Ve VS

Figure. 2.13. Montage d’amplificateur suiveur

2.7. Montages opérationnels


Après les fonctions d'amplification de base, on va voir plusieurs montages opérationnels,
dans le sens où ils vont réaliser des opérations arithmétiques sur un ou plusieurs signaux.

2.7.1. Additionneur inverseur


On a souvent besoin de mélanger plusieurs signaux ensemble ; la difficulté réside dans le
fait qu'il faut éviter toute interaction de réglage des gains affectés aux différentes entrées, ceci
pour deux raisons :

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Si on doit recalculer tout l'échafaudage à chaque modification du gain d'une entrée, ou en cas
de rajout d'une entrée, le montage n'est pas vraiment pratique.
R1
Ve1 i1
R2 i R
V i2
e2
i3 R3
Ve3 

VS

Figure. 2.14. Montage d’amplificateur sommateur inverseur

On ne peut pas faire varier le gain de chaque voie indépendamment des autres, à l'aide
d'un potentiomètre, par exemple, alors que c'est une fonction souvent demandée à ce genre de
montage.
Le circuit décrit ici permet de s'affranchir de ces défauts.
À la base de ce montage, on retrouve l'amplificateur inverseur ; on avait vu que l'entrée
inverseuse était considérée comme une masse virtuelle, et qu'aucun courant n'entrait dans
l'AOP. De ce fait, chaque courant ii ne dépend que de la tension d'entrée Vei et de Ri relatif à
sa branche : il n'y aura donc pas d'interaction entre les différentes entrées.
On a :
Ve1  R1i1 (2.47)

Ve 2  R2i2 (2.48)

Ve3  R3i3 (2.49)

La loi des nœuds en V- nous donne :

i  i1  i2  i3 (2.50)

En sortie, on a :

VS   Ri (2.51)

Au global, on obtient pour Vs :

 R R R
VS    Ve1  Ve 2  Ve 3  (2.52)
 R1 R2 R3 

On voit qu'on peut ajuster le gain globalement en jouant sur R, et le gain de chaque entrée
en jouant sur les résistances Ri. Ce montage offre donc toutes les souplesses.

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

On peut obtenir un additionneur inverseur pur en fixant toutes les résistances du montage à la
même valeur.
Aux chapitres des inconvénients, l'impédance d'entrée de chaque voie i est égale à la
résistance Ri :

Zei  Ri (2.53)

La latitude de réglage citée précédemment baisse donc un peu du fait de cette contrainte,
car plus le gain sera élevé, plus l'impédance d'entrée sera faible.
Comme d'habitude, l'impédance de sortie de ce circuit est voisine de 0.

2.7.2. Montage soustracteur (différentiel)


Ce montage permet d'amplifier la différence de deux signaux. C'est un montage de base
très important en mesures.
Pour calculer le gain en tension de cet étage, on va faire appel à la formule du pont
diviseur et au théorème de superposition. Le lien va encore être l'équation :

V V (2.54)

La tension sur l'entrée non inverseuse est :

R2
V   Ve1 (2.55)
R1  R2

La formule du pont diviseur est ici appliquée sans approximation, car l'impédance
d'entrée de l'AOP est infinie.
R4

R3
Ve 2 
Ve1 
R1
R2 VS

Figure. 2.15. Amplificateur différentiel

Le calcul de la tension sur l'entrée inverseuse se fait en deux temps, et avec l'aide du théorème
de superposition :

R4 R3
V   Ve 2  VS (2.56)
R3  R4 R3  R4

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Des équations des trois équations précédentes, on tire :

R3 R2 R3
VS  Ve1  Ve 2 (2.57)
R3  R4 R1  R2 R3  R4

La formule générale de la tension de sortie de ce montage est donc :

R4
1
R3 R
VS  Ve1  Ve 2 4 (2.58)
R R3
1 1
R2

Tel quel, ce montage n'est pas un ampli de différence ; il faut imposer des conditions sur les
résistances. Si on pose :

R2 R4
K  (2.59)
R1 R3

En remplaçant K par sa valeur dans (2.58) et compte tenu de la propriété suivante :

1 K
K (2.60)
1
1
K

On obtient :

VS  K Ve1  Ve 2  (2.61)

On a bien en sortie la différence des deux signaux d'entrée multipliée par le gain K.
Si les résistances ne sont pas bien appariées deux à deux dans le rapport de k, le gain ne
sera plus purement différentiel ; il va apparaître un terme de mode commun.
Les impédances d'entrée Ze1 et Ze2 sont difficiles à cerner, surtout celle de l'entrée
inverseuse Ze2 ; on retiendra qu'elles sont différentes, ce qui peut poser des problèmes pour
certaines applications.
On peut aussi définir une impédance d'entrée différentielle Zed et une de mode commun
Zemc. Une de ces impédances est constante, c'est l'impédance d'entrée différentielle Zed :

Ve1  Ve 2
Z ed   R1 (2.62)
ie1  ie 2

Cette valeur est équivalente à ce qu'on obtient avec l'amplificateur inverseur : elle est
faible quand le gain devient élevé.

61
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

2.7.3. Montage intégrateur


Nous attaquons ici les montages opérationnels plus sophistiqués que de simples additions
ou soustractions.

i C

i R


Ve
VS

Figure. 2.16. Montage intégrateur

Le calcul de la réponse VS à un signal d'entrée Ve se traite comme dans le cas de


l'amplificateur inverseur. On a :

Ve  Ri (2.63)

En sortie, le condensateur a aux bornes de ses armatures une charge électrique q égale à :

q  CVS (2.64)

Cette charge électrique est l'intégrale du courant i qui traverse le condensateur ; compte tenu
du sens de i, on a :

q   idt (2.65)

Si on remplace dans (2.65) i et q par leur valeur en fonction de Ve et de Vs (équations (2.38) et


(2.64)), on obtient :
1
VS    Ve dt (2.66)
RC
On retrouve en sortie l'intégrale du signal d'entrée. Ce montage est délicat à utiliser et
devra faire l'objet de précautions : en effet, la moindre tension continue présente à l'entrée (y
compris et surtout une tension parasite) sera intégrée et générera une rampe en sortie [17]. Il
faudra donc prévoir des dispositifs annexes, soit un système de stabilisation, soit un système
de remise à zéro de la sortie.

2.7.4. Montage dérivateur


Ce montage est similaire au précédent et se traite de la même manière.

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

i R

i C


Ve
VS

Figure. 2.17. Montage dérivateur.

En entrée et en sortie, on a :

VS   Ri (2.67)
q  CVS (2.68)
Le courant i est la dérivée de la charge électrique q présente sur les électrodes du
condensateur :

dq
i (2.69)
dt
Au final, on obtient :

dVe
VS   RC (2.70)
dt
La sortie est proportionnelle à la dérivée de l'entrée. Comme pour le montage précédent,
avec un amplificateur réel, on aura des difficultés à faire fonctionner ce circuit tel quel
(système instable), et il faudra rajouter des éléments pour le rendre pleinement fonctionnel.

2.7.5. Montage logarithmique


Dans ce montage, on retrouve la structure traditionnelle de l'ampli inverseur, mais avec
une diode en contre-réaction. Cette diode, dont la caractéristique courant/tension est
logarithmique va nous donner une fonction de transfert de ce type. En entrée, on a :

Ve  Ri (2.71)

Et en sortie :

VS  Vd (2.72)

 qVd 
i  i f  e kT  1  (2.73)
 

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Lorsque le terme en exponentielle est significativement supérieur à 1 (Vd > 50 mV environ),


on peut écrire :

kT  i 
Ve  log   (2.74)
q i 
 f 

Soit, en remplaçant i par sa valeur :

kT  V 
Ve   log  e  (2.75)
q  Ri 
 f 

i D

i R


Ve
VS

Figure. 2.18. Montage logarithmique

En sortie, on trouve bien une fonction logarithmique du signal d'entrée. Tel quel, ce
montage aurait peu d'intérêt ; mais, si on se rappelle qu'additionner des logarithmes revient à
faire une multiplication, on en perçoit l'utilité !
En pratique, et une fois de plus, ce montage (bien que fonctionnel) n'est pas utilisé tel
quel : d'abord, il ne fonctionne que pour des tensions d'entrée positives, et il nécessite de
sérieuses compensations thermiques pour permettre des opérations précises. De plus, on
remplace souvent la diode par une jonction base-émetteur de transistor, linéaire sur une plus
grande plage de courant.

2.7.6. Montage exponentiel


Pour multiplier deux signaux, il ne suffit pas de prendre le Log de chacun des signaux, et
d'additionner ; il faut ensuite prendre l'exponentielle du résultat. Ce circuit est fait pour ça.
i R
D
i


Ve
VS

Figure. 2.19. Montage exponentiel.

64
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Par des calculs analogues aux précédents, on démontre facilement et de la même


manière :
qVe
kT
VS   Ri f e (2.76)

En pratique, on trouve des circuits intégrés tout faits comprenant le montage Log, le
montage exponentiel, ainsi que les compensations thermiques et diverses possibilités de
réglage de gain. Ces montages sont des multiplieurs analogiques, et servent notamment, en
mesures, à linéariser certains capteurs [18]. A noter que ces composants sont délicats,
coûteux, et présentent des dérives importantes. L'utilité de tels montages est devenue douteuse
avec l'introduction massive du traitement numérique.

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

2.8. Exercices sur les amplificateurs opérationnels

Exercice N°1
Déterminer l’expression du signal de sortie s(t ) en fonction de du signal d’entrée e(t ) en
supposant l’amplificateur opérationnel idéal (non saturé) et en supposant que le Générateur
Basse Fréquence présente une résistance interne de 600 .
R2 = 10 k

R1 = 1 k -

GBF V-
+ s
e +
V R2 = 10 k
i
Corrigé de l’exercice N°1 R1 = 1 k -
i 0
-
GBF V
+ s
e
V+
e( t )  R1  RGBF .i ; s( t )   R2 .i
R2 .e( t ) 10
 s( t )    .e( t )   6 ,25 1 .e( t )
R1  RGBF 1  0 ,6

Exercice N°2
s( t )
Déterminer l’expression du rapport en fonction des résistances R1 et R2 en supposant
e( t )
l’amplificateur opérationnel idéal (non saturé).

R2

R1 i
-

V-
e + s

Le montage ci-contre fonctionne en régime alternatif sinusoïdal. Il peut donc être étudié en
considérant directement les grandeurs complexes.
S
Déterminer l’expression du rapport en fonction des impédances Z1 et Z 2 en supposant
E
l’amplificateur opérationnel idéal (non saturé).

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Z2

I -
Z1

E + S

-s
Corrigé de l’exercice N°2 R2
e( t )  R1 .i ; s( t )   R2 .i e i
R .e( t ) s( t ) R R1
 s( t )   2   2 i -
R1 e( t ) R1
Le second montage s’étudie de la même façon que 0
e 0
le premier en remplaçant les grandeurs réelles par + s
les grandeurs complexes correspondantes.
0
S Z2
Donc : 
E Z1

Exercice N°3
On supposera l’amplificateur idéal en fonctionnement linéaire.
Démontrer l’expression de v s en fonction de e1 , e 2 et e3 , et des valeurs des résistances.
i1
is
R1 i2
RS
R2 i3 -
e1 R3
e2 Vd
v-
e3 + vS
+
v =0

Corrigé de l’exercice N°3


La loi des nœuds, nous donc :
is  i1  i2  i3
En utilisant la loi d’Ohm, on aura donc :
e e e
is  1  2  3
R1 R2 R3
et :
 vs
is 
Rs
Donc
 v s e1 e2 e e e e 
   3  v s   Rs .  1  2  3 
Rs R1 R2 R3  R1 R2 R3 

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

e1
i1
- vS is
R1 i2
RS
R2 i3 0 -
e1 R3
e2 0
v- 0
e3 + vS
v+ = 0

c) On peut reconstruire la tension v s ( t ) avec une source de tension. Ceci ne change pas les
autres tensions et courant du montage. Ensuite, on peut calculer v  a l’aide du théorème de
Millman :

R1
RS
R2 0
e1 R3 R1 R2 R3 Rs
e2 v- v-
e3 vS e1 e2 e3 vS

e1 e e v
 2  3  s
R R2 R3 Rs
v  1
1 1 1 1
  
R1 R2 R3 Rs
avec :
e e e vs
v  v  0  1  2  3  0
R1 R2 R3 Rs
 e1 e2 e3 
 v s   R s .    
 R1 R2 R 3 
Ce montage est un sommateur inverseur.

Exercice N°4
On supposera l’amplificateur idéal.
1) Comment reconnaît-on que l’AOP ci-dessous peut fonctionner en régime linéaire ?
Pour la suite, on le supposera en fonctionnement linéaire.
2) Que vaut Vd dans ce cas ?
3) Le montage reçoit en entrées deux tensions : « e1 » et « e 2 ».
Trouver une relation entre i1 , i2 et i s .
4) En déduire la relation exprimant v s en fonction de e1 , e 2 , R1 , R2 et Rs

68
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

is
i1
RS
R1 i2 -
R2
e1 vd
v-
e2 + vS
+
v =0

5) Application numérique :
e1  5 V continue , e2 (t )  2. sin .t  , R1  R2  Rs  1 k .
Exprimer vs (t )

Corrigé de l’exercice N°4


a) La sortie de l’AOP est rebouclée sur l’entrée « - ». C’est la condition pour que l’AOP
puisse fonctionner en régime linéaire.
Dans ce cas vd  0
b) is  i1  i2 (loi des nœuds).
e e  vs
 1  2 
R1 R2 Rs
 R R 
 v s    e1. s  e2 . s 
 R1 R2 
Le montage réalise une fonction sommateur inverseur

c) Application numérique : v s   e1  e2    5  2. sin(.t )

- vS
e1 is
i1
RS
R1 e2 i2 0 -
R2
e1 
0 0
e2 + vS

Exercice N°5
On adoptera le modèle idéal pour l’amplificateur opérationnel ci-contre.
1) A quoi reconnait-on que le montage peut fonctionner en régime linéaire ?
2) Exprimer V  en fonction de e1 et des résistances présentes dans le montage.
3) Exprimer V  en fonction de e2 , v s et des résistances présentes dans le montage.
4) En déduire, lorsque le fonctionnement est linéaire, v s en fonction de e1 , e2 et des
résistances du montage.
5) Que devient cette relation lorsque R1  R2  R3  R4 ?

69
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

R4
-
R 3 v-
Vd
e2
R1 + vS
e1 R2 +
v

Corrigé de l’exercice N°5


Modèle idéal : i   i   0
La sortie est rebouclée sur l’entrée « - » donc l’amplificateur opérationnel fonctionne en
régime linéaire tant qu’il n’est pas saturé.

R4
-
R 3 v-
Vd
e2
+ vS
R1 +
e1 R2 v

e .R
V   1 2 Pont diviseur de tension
R1  R2
e . R  v s . R3
V  2 4 Théorème de superposition ou théorème de Millman
R3  R4
e1 . R2 e . R  v s . R3  e .R e . R  R  R4
Vd  0  V   V    2 4  v s   1 2  2 4  . 3
R1  R2 R3  R4  R1  R2 R3  R4  R3
Ou :
 R2   R  R
v s  e1 .   . 1  4   e2 . 4 .
 R1  R2   R3  R3
Lorsque R1  R2  R3  R4 : v s  e1  e2 . C’est la fonction soustracteur.

Exercice N°6
L’amplificateur opérationnel ci-contre est supposé idéal non saturé.
d ve ( t ) R
1) Exprimer la relation entre et vs (t ) .
dt C i -
2) Quelle est la fonction réalisée par ce montage ?

ve + vS

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Corrigé de l’exercice N°6

d ve ( t )  v s ( t ) d  ve (t )  v (t )
iC.    s
dt R dt R.C

Ce montage est un « dérivateur »

Exercice N°7
On suppose l’amplificateur opérationnel ci-contre idéal et en régime linéaire.
Soit ve ( t )  Vmax .cos .t  , on lui associe le complexe Ve  Vmax .e j0
Les deux résistances « R » ont le même nom et donc la même valeur.
Exprimer V  en fonction de Ve et des impédances de R et C
Exprimer V  en fonction de Vs et des impédances de R et Rs
Vs
En déduire le rapport complexe en fonction des impédances des éléments du montage
Ve
C
+

v+
- vS
R
ve v- Rs

Corrigé de l’exercice N°7


Sur chaque entrée de l’AOP, on appliqe la relation du pont diviseur de tension, on obtient:
Ve .R Ve . j .RC .
V 
1 j .RC .  1
R
j .C .
V s .R
V
R  Rs
Ve . j .RC . V s .R Vs j .RC . .R  Rs  j .C . .R  Rs 
Vd  0  V   V      
j .RC .  1 R  Rs Ve  j .RC .  1.R 1  j .RC .
C
0 +

V+ 0
0 -
R VS
Ve V- Rs

71
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

Exercice N°8
Etudier le montage de la figure ci-dessous.
On donne :
R1  10 k, R1  20 k, R1  100 k
i R1



Ve R2 
VS1
VS 2
R4
R3

Corrigé de l’exercice N°8


Le montage de l’exercice peut être divisé en deux parties :



VS1
VS 2
R4
R3
 R 
VS 2   1  4  V S1
 R4 
C’est montage amplificateur non-inverseur

On utilise la relation du pont diviseur de tension


i R1
 R2 
VR 2    Ve
 R1  R1 
Ve R2

i R1


3) Ve VR1 R2 VS1
 R2 
VS1  VS 2   Ve
 R1  R2 
C’est montage suiveur

72
Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

4)
 R   R   R2   R4   20 
VS 2   1  4  VS1   1  4    Ve   1    10  20  Ve
 R 4   R3   R1  R2   100  
2 R 
V S 2   1  4  Ve
3  100 

5)
2 R 
VS 2  2Ve  2  1  4  R4  200 k
3  100 
Exercice N°9
Soit le montage de la figure ci-dessous.
Utiliser le théorème de Millman pour déterminer la tension V 

R1 R2

i R3

V2

V1 VR1 VS

Corrigé de l’exercice N°9


Application du Théorème de Millman sur la montage ci-dessus, on obtient :
V1 V2 VS
 
 R3 R1 R2
V  V   0
11 1 1
 
R3 R1 R1
V1 V2 VS
  0
R3 R1 R2
VS V V V V 
  1  2  VS   R2  1  2 
R2 R3 R1  R3 R1 
C’est le montage d’un sommateur inverseur.

Exercice N°10
On considère le montage de la figure
Etudier le montage suivant, il contient à l’entée deux sources de tensions, une source continue
et l’autre sinusoïdale :

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Chapitre 2 Les amplificateurs différentiels et opérationnels

R1 R2

R3
V2 

2V V1 VS

Corrigé de l’exercice N°10


V V   sin  t 2 
VS   R2  1  2   10     VS   sin  t  2
R
 3 R1   10 5 

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