Chap2 Diodes & Applications
Chap2 Diodes & Applications
Chap2 Diodes & Applications
1. Introduction
Une diode à jonction est l'autre nom donné au cristal PN. Le mot diode est la contraction de di (deux) et
électrodes.
Une résistance ordinaire est un composant linéaire, sa caractéristique courant/tension, I(V), est une ligne
droite. Pour la diode c'est différent, c'est un composant non linaire, sa caractéristique n'est pas une ligne
droite. La barrière de potentiel (Vd) en est la cause : si la tension appliquée est < Vd, le courant est faible ;
quand la tension sur la diode est > Vd, le courant à travers la diode augmente rapidement.
2. Jonction PN polarisée
2.1. Polarisation directe
La barrière de potentiel interne Vd empêche toute circulation de courant. Si on applique un champ externe à
l'aide d'un générateur en branchant le pôle (+) sur la zone P et le pôle () sur la zone N, on peut annuler les
effets du champ interne et diminuer la largeur de la ZCE, ce qui va permettre au courant de circuler : le
courant total est pratiquement le courant direct ID dû aux porteurs majoritaires dès que la tension atteint la
centaine de mV : c'est une polarisation directe et un courant relativement intense peut circuler : de quelques
dizaines de milliampères pour des diodes de signal à quelques ampères pour des diodes de redressement
standard, voire à des centaines d'ampères pour des diodes industrielles de très forte puissance.
ID
Donc, ce qu'il faut retenir, le courant traverse facilement une diode polarisée en direct. Aussi longtemps que
la tension appliquée sera supérieure à la tension de barrière, il y aura un courant continu dans le circuit. Pour
une diode au silicium, une tension de source supérieure à 0,7 V donne un courant direct.
2.2. Polarisation inverse
Inversons la source continue pour obtenir le schéma représenté ci-dessous.
Isat
Maintenant, le côté P est relié au pôle négatif et le côté N au pôle positif : c'est une polarisation inverse.
Les trous et les électrons libres s'éloignent de la jonction car le pôle (+) attire les électrons et le pôle () les
trous. La ZCE s'élargit par la création d'ions supplémentaires ce qui fait augmenter la différence de potentiel
Vd et par conséquence le champ électrique interne qui renforce le blocage des porteurs majoritaires.
Cependant, un courant inverse, dû aux porteurs minoritaires créés par l'agitation thermique, apparait ; c'est le
courant de saturation, il est symbolisé par Isat ; il est tellement faible qu'il est ignoré dans la plupart des
applications. Le terme saturation vient du fait qu'on ne peut avoir plus de porteurs minoritaires que ceux
venant de l'agitation thermique, accroître la tension inverse n'augmente pas leurs nombres.
3. La diode
3.1. Symbole
(P) (N)
IAK
Le pôle positif de la source est relié à travers la résistance au côté P de la diode, et le pôle négatif au côté N.
dans les circuits plus complexes, il peut être difficle de repérer si la diode est polarisée en direct.
- Région directe en polarisation directe : un courant important ID à partir des tensions appliquées supérieures
à la barrière de potentiel :
𝑒. 𝑉
𝐼𝐷 = 𝐼𝑠 [𝑒𝑥𝑝 ( ) − 1]
𝐾𝑇
IS : courant de saturation inverse.
- Région inverse en polarisation inverse : un courant faible tant que la tension n'atteint pas la valeur de
claquage (c'est le phénomène d'avalanche qui génère un grand courant inverse et détruit la diode).
Souvent inférieure à 1 k, elle dépend du dopage et de la taille des deux régions.
On définit aussi la puissance maximale que la diode peut dissiper sans nuire à sa durée de fonctionnement :
Pmax = Vmax.Imax
Par exemple,
- pour Vmax = 1 V et Imax = 2 A sa gamme de puissance est 2 W.
- si une diode appartient à la gamme des 5 W, pour VD = 1,2 V et ID = 1,75 A, on aura P = 2,1 W. Cette
valeur est inférieure à 5 W, la diode n'est pas détruite.
Le circuit équivalent de la diode est assimilé à un interrupteur en série avec une tension égale à la barrière de
potentiel de la diode (0,7 V).
Exemple :
On demande de calculer la tension VL, le courant IL dans la charge RL et la puissance dissipée sur la diode.
Diode avec seuil polarisée en directe interrupeteur fermé en série avec une source qui vaut 0,7 V.
De ce fait, la loi des mailles donne :
𝑉𝐿 9,3
𝑉𝐿 = 𝑉𝑆 − 0,7 = 10 − 0,7 = 9,3 𝑉 ; 𝐼𝐿 = = = 9,3 𝑚𝐴 ; 𝑃 = 0,7 × 9,3 = 6,51 𝑚𝑊
𝑅𝐿 1
Le schéma équivalent, dans ce troisième cas, comprend un interrupteur en série avec une barrière de
potentiel de 0,7 V et une résistance RS. Si la tension sur la diode est supérieure à 0,7 V, la diode est passante
et la tension à ses bornes vaut :
VD = 0,7 + ID.RS
Exemple :
La diode de la figure possède une résistance série égale à 0,23 . On demande de calculer la tension VL, le
courant IL dans la charge RL et la puissance dissipée sur la diode.
Diode avec seuil et résistance série polarisée en directe interrupeteur fermé en série avec une source qui
vaut 0,7 V et une résistance série. Ici, la résistance série est ignorée devant la résistance de charge RL. le
circuit est le même que celui de l'exemple précédent. Si on prend une résistance de charge RL = 10 , on
calcule le courant qui traverse le circuit :
𝑉𝑆 − 0,7 10 − 0,7
𝐼𝐿 = = = 0,909 𝐴
𝑅𝑆 + 𝑅𝐿 0,23 + 10
𝑉𝐿 = 𝑅𝐿 × 𝐼𝐿 = 10 × 0,909 = 9,09 𝑉
On remarque que cette grandeur diminue si le courant direct augmente ; dans tous les cas, elle est très faible
devant la résistance inverse : un rapport de 1/1000.
On trace cette droite sur la caractéristique de la diode, on a besoin donc de deux points :
- Pour VD = 0, le courant vaut ID = 20 mA : ce point sur l'axe vertical s'appelle saturation, c'est le courant
maximal de la diode utilisée dans ce circuit avec ses valeurs ;
- Pour VD = 2V, le courant vaut ID = 0 mA : ce point sur l'axe horizontal s'appelle blocage, c'est le courant
minimal de la diode utilisée dans ce circuit avec ses valeurs.
Avec d'autres valeurs, on obtient les points supplémentaires de la droite. Le point d'intersection de la droite
de charge avec la caractéristique de la diode, est désigné par : point de fonctionnement Q (Quiescent en
anglais). ses coordonnées sont : 12,5 mA et 0,75 V.
4. Circuits à diodes
La plupart des systèmes électroniques (TV, ordinateurs, ...) ont besoin d'une tension continue pour
fonctionner. Or, la tension fournie par le réseau électrique est alternative, donc il faut transformer cette
tension alternative (AC) en tension continue (DC). La partie du montage qui effectue cette opération est
l'alimentation grâce à ses circuits redresseurs.
T/2 T
La tension d'entrée possède une valeur moyenne nulle, mais celle de la tension redressée ne l'est pas. De ce
fait, le circuit élimine les demi-cycles négatifs. On appelle cette forme signal simple alternance. Ce signal
possède la même tension crête (valeur max) : Vp(out) = Vp(in).
Si la diode était inversée, elle sera polarisée en direct quand la tension d'entrée est négative ; donc, seuls les
demi-cycles négatifs passeront comme montré sur la figure ci-dessous.
Enfin, le signal simple alternance est lui aussi périodique, ce n'est pas cette forme de tension qu'il faut en
électronique, c'est une tension continue comme celle donnée par une pile ; pour cela, il faut filtrer.
Note :
Si on considère les deux autres approximations de la diode (2e et 3e), on aura pratiquement la même forme
du signal simple alternance ; mais, il faut prendre en compte les chutes de tensions causées par la tension
seuil et la résistance série. Ceci aura un effet sur l'amplitude de la tension de sortie : Vp(out) = Vp(in) 0,7.
Mais, beaucoup de fabricants font de sorte que la résistance série soit nettement plus faible.
- La valeur efficace d'une tension sinusoïdale est liée à sa valeur max par :
𝑉𝑝
𝑉𝑒𝑓𝑓 =
√2
c'est l'équivalent de la tension continue qui donnera les mêmes effets. Pour la tension redressée :
Veff(out) = Vp(out) / 2
Exemple :
Soit le circuit redresseur suivant : on demande la valeur crête et la valeur moyenne de la tension redressée
prise aux bornes de la résistance RL = 1 k.
VS1
Ve Vout
VS2
Pendant l'alternance positive, la diode D1 conduit à cause de sa polarisation en direct. Cela donne une
tension positive sur la charge repérée par le signe (+).
Ve Vout
Pendant l'alternance négative, la diode D2 conduit à cause de sa polarisation en direct. Cela donne une
tension de nouveau positive sur la charge repérée par le signe (+).
Ve Vout
Pendant les deux demi-périodes, la tension sur la charge garde la même polarité, donc le courant circule
dans le même sens. C'est un circuit redresseur double alternance.
4.2.3. Redresseur à quatre diodes (pont de Graëtz)
Ce circuit ressemble au précédent du fait qu'il donne en sortie une tension redressée double alternance. Il
exige, cependant, quatre diodes montées en pont à la sortie du circuit secondaire d'un transformateur.
Ve
Vout
Pendant la demi-période positive, D1 et D2 conduisent et fournissent une tension positive sur la charge
repérée par les (+) et () de polarité de la résistance.
Ve
Vout
Pendant la demi-période négative, D3 et D4 conduisent et fournissent une tension positive sur la charge
repérée par les (+) et () de polarité de la résistance.
Ve
Vout
durant le cycle complet, la tension sur la charge présente la même polarité et le courant de sortie le même
sens.
Le redresseur à quatre diodes utilise un transformateur sans prise médiane et la totalité de la tension
seconaire est utilisée ; on obtient deux fois plus de tension crête et de tension moyenne. Le transformateur
est plus petit et moins coûteux qu'un redresseur double alternance à deux diodes.
4.2.4. Valeur moyenne – Valeur efficace
Le redresseur en pont ou à deux diodes donne la même forme d'onde. Donc, les expressions suivantes sont
les mêmes :
- La valeur moyenne du signal double alternance est deux fois celle du signal simple alternance :
Vmoy(out) = 2 Vp(out) / 0,637.Vp(out) 63,7%.Vp(out)
Dans la région directe, la diode Zener se comporte comme une diode de redressement. Dans la région
inverse, il existe uniquement un faible courant inverse. Au claquage, la diode Zener présente un coude de
tension inverse très net, suivi d'une augmentation presque verticale du courant, la tension inverse est presque
constante et égale à la tension Zener VZ pour toute la zone de clacage, c'est l'effet Zener et il n'est pas
destructif si la valeur du courant inverse est respecté.
Les fiches techniques de la diode Zener donnent la tension VZ pour un courant test particulier IZT (les valeurs
sont normalisées). Tant que le courant inverse reste inférieur au courant IZM qui est le courant inverse
maximal, la diode opère dans la zone de sécurité. S'il devient plus grand, la diode est détruite.
4.3.3. Résistance Zener
Dans la troisième approximation de la diode, la tension directe est égale à la somme de la tension seuil et de
la tension aux bornes de la résistance série.
De même, en inverse, la résistance série est appelée résistance Zener. Elle vaut l'inverse de la pente de la
caractéristique dans la région de claquage. Autrement dit, plus la pente est verticale, plus la résistance Zener
est faible. Dans l'approximation de la diode Zener non idéale, on retrouve cette résistance en série avec la
tension VZ.
R
IS R Redresseur
double
VR
VR alternance
+
Filtrage
En régulation, la diode Zener est utilisée à la sortie d'une alimentation (transformateur + redresseur +
filtrage) pour obtenir une tension continue inférieure à celle donnée par l'alimentation : c'est un régulateur
de tension Zener ou simplement régulateur Zener.
Dans l'approximation idéale de la diode, on ignore la résistance Zener et la diode agit comme une source de
tension.
Donc, dans un circuit, on remplace une diode Zener par une source de tension de valeur VZ qui serait
délivrée par la diode fonctionnant dans la région de claquage.
Exemple : la tension de claquage d'une diode Zener est égale à 10 V. Quels sont les courants Zener maximal
et minimal si la tension Vin est variable entre 20 et 40 V ?
Idéalement la diode se conduit comme une source constante de valeur 10 V pour toutes les tensions d'entrée
entre 20 et 40 V.
- Imin correspond à Vin = 20 V, donc :
𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍 20 − 10
𝐼𝑚𝑖𝑛 = = = = 12,2 𝑚𝐴
𝑅 𝑅 820
- Imax correspond à Vin = 40 V, donc :
𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍 40 − 10
𝐼𝑚𝑎𝑥 = = = = 36,6 𝑚𝐴
𝑅 𝑅 820
- Courant série :
Le courant série à travers la résistance R est donné par :
𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍
𝐼𝑆 = =
𝑅 𝑅
Ce courant reste le même, que la charge soit présente ou pas, toujours égal à la tension aux bornes de la
résistance divisée par la résistance.
- Courant Zener :
Avec la loi de Kirchhoff : IS = IZ + IL IZ = IS IL
Donc, le courant zener n'est plus égal au courant IS série comme dans le régulateur non chargé.