Chap2 Diodes & Applications

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Module : Electronique Générale Niveau : 2ème année

2. La diode et ses applications : redressement, stabilisation

1. Introduction
Une diode à jonction est l'autre nom donné au cristal PN. Le mot diode est la contraction de di (deux) et
électrodes.
Une résistance ordinaire est un composant linéaire, sa caractéristique courant/tension, I(V), est une ligne
droite. Pour la diode c'est différent, c'est un composant non linaire, sa caractéristique n'est pas une ligne
droite. La barrière de potentiel (Vd) en est la cause : si la tension appliquée est < Vd, le courant est faible ;
quand la tension sur la diode est > Vd, le courant à travers la diode augmente rapidement.

2. Jonction PN polarisée
2.1. Polarisation directe
La barrière de potentiel interne Vd empêche toute circulation de courant. Si on applique un champ externe à
l'aide d'un générateur en branchant le pôle (+) sur la zone P et le pôle () sur la zone N, on peut annuler les
effets du champ interne et diminuer la largeur de la ZCE, ce qui va permettre au courant de circuler : le
courant total est pratiquement le courant direct ID dû aux porteurs majoritaires dès que la tension atteint la
centaine de mV : c'est une polarisation directe et un courant relativement intense peut circuler : de quelques
dizaines de milliampères pour des diodes de signal à quelques ampères pour des diodes de redressement
standard, voire à des centaines d'ampères pour des diodes industrielles de très forte puissance.

ID

Diminution de la barrière de potentiel et réduction de la ZCE et du champ électrique.

Donc, ce qu'il faut retenir, le courant traverse facilement une diode polarisée en direct. Aussi longtemps que
la tension appliquée sera supérieure à la tension de barrière, il y aura un courant continu dans le circuit. Pour
une diode au silicium, une tension de source supérieure à 0,7 V donne un courant direct.
2.2. Polarisation inverse
Inversons la source continue pour obtenir le schéma représenté ci-dessous.

Isat

Maintenant, le côté P est relié au pôle négatif et le côté N au pôle positif : c'est une polarisation inverse.
Les trous et les électrons libres s'éloignent de la jonction car le pôle (+) attire les électrons et le pôle () les
trous. La ZCE s'élargit par la création d'ions supplémentaires ce qui fait augmenter la différence de potentiel
Vd et par conséquence le champ électrique interne qui renforce le blocage des porteurs majoritaires.
Cependant, un courant inverse, dû aux porteurs minoritaires créés par l'agitation thermique, apparait ; c'est le
courant de saturation, il est symbolisé par Isat ; il est tellement faible qu'il est ignoré dans la plupart des
applications. Le terme saturation vient du fait qu'on ne peut avoir plus de porteurs minoritaires que ceux
venant de l'agitation thermique, accroître la tension inverse n'augmente pas leurs nombres.

3. La diode
3.1. Symbole

(P) (N)

IAK

Le symbole de la diode est celui montré ci-dessus :


- la borne se trouvant du côté du triangle est appelée anode (côté P de la jonction PN). Elle est généralement
désignée par la lettre A ;
- la borne se trouvant du côté de la barre est appelée cathode (côté N de la jonction PN). Elle est
généralement désignée par la lettre K.
Au contraire des résistances, les diodes possèdent donc un sens (les deux côtés ne sont pas commutables).
Sur les diodes réelles est imprimé un anneau qui correspond à la barre du symbole, donc à la cathode.
3.2. Propriétés
1) La diode admet un courant qui circule dans le sens A  K, c'est-à-dire dans le sens indiqué par le
symbole de la diode lui-même.
2) La diode est un composant passif, c'est-à-dire qu'il peut uniquement consommer de l'énergie. Donc, il est
logique d'orienter la flèche de tension (VAK) dans le sens opposé à celui de la flèche de courant, c'est-à-dire
de K vers A : VAK = VA  VK.
3) en polarisation directe, le circuit élémentaire est celui de la figure ci-dessous :

Le pôle positif de la source est relié à travers la résistance au côté P de la diode, et le pôle négatif au côté N.
dans les circuits plus complexes, il peut être difficle de repérer si la diode est polarisée en direct.

3.3. Caractéristique courant - tension


Après réalisation du circuit élémentaire précédent, on effectue les mesures de courant qui traverse la diode
en fonction de la tension à ses bornes. Puis, on inverse la polarité de la source continue et on mesure le
courant en fonction de la tension en polarisation inverse. En traçant le courant en fonction de la tension
ID(VD), on obtient les régions suivantes :

- Région directe en polarisation directe : un courant important ID à partir des tensions appliquées supérieures
à la barrière de potentiel :
𝑒. 𝑉
𝐼𝐷 = 𝐼𝑠 [𝑒𝑥𝑝 ( ) − 1]
𝐾𝑇
IS : courant de saturation inverse.
- Région inverse en polarisation inverse : un courant faible tant que la tension n'atteint pas la valeur de
claquage (c'est le phénomène d'avalanche qui génère un grand courant inverse et détruit la diode).

3.3.1. Tension de claquage


Les diodes sont classées par tension maximale. Il existe une limite de la tension inverse qu'une diode peut
supporter avant d'être détruite : c'est la tension de claquage de la diode. Pour beaucoup de diodes, elle est
supérieure à 50 V. La tension de claquage est la tension pour laquelle la diode "claque" ou "grille" car la
polarisation inverse a été trop forte.
Quand cette tension de clacage est atteinte, un grand nombre de porteurs minoritaires apparaissent dans la
ZCE et la diode conduit fortement : c'est le phénomène d'avalanche qui survient aux fortes tensions inverses
provoquant la libération de beaucoup d'électrons de valence par collision de ces derniers avec les atomes.
3.3.2. Tension de seuil
Dans la région directe, la tension pour laquelle le courant commence à augmenter rapidement s'appelle la
tension de seuil de la diode. Elle est égale à la barrière de potentiel. L'analyse du circuit se réduit
généralement à déterminer si la tension sur la diode est supérieure à la tension de seuil, et donc la diode
conduit facilement, ou inférieure et donc la diode ne conduit pas. Cette tension de seuil vaut environ :
- 0,7 V pour le silicium ;
- 0,3 V pour le germanium.

3.3.3. Résistance série


Au-delà de la tension de seuil, le courant croît rapidement ; une faible variation de la tension sur la diode
entraîne une forte augmentation du courant qui la traverse. La limitation du courant vient de la résistance
ohmique des régions P et N. La somme de ces deux résistances s'appelle la résistance série de la diode. Elle
est définie par :
Rs = Rp + Rn

Souvent inférieure à 1 k, elle dépend du dopage et de la taille des deux régions.

3.3.4. Courant continu direct maximal


Si le courant dans la diode est trop important, la chaleur excessive peut la détruire. Pour cela, les fiches
techniques indiquent le courant maximal que la diode peut supporter sans réduire sa durée et ses
caractéristiques de fonctionnement. Par exemple, la diode 1N456 possède un courant maximal de 135 mA.

3.3.5. Puissance dissipée


Le calcul de la puissance dissipée est identique à celui des résistances : elle est égale au produit du courant
dans la diode par la tension à ses bornes :
P = VD.ID

On définit aussi la puissance maximale que la diode peut dissiper sans nuire à sa durée de fonctionnement :
Pmax = Vmax.Imax
Par exemple,
- pour Vmax = 1 V et Imax = 2 A sa gamme de puissance est 2 W.
- si une diode appartient à la gamme des 5 W, pour VD = 1,2 V et ID = 1,75 A, on aura P = 2,1 W. Cette
valeur est inférieure à 5 W, la diode n'est pas détruite.

3.4. Circuit équivalent d'une diode


Plusieurs schémas équivalents simplifiés peuvent être employés pour approximer le circuit équivalent de la
diode.

3.4.1. Première approximation : diode idéale


La diode idéale doit exécuter deux actions : conduire parfaitement en polarisation directe et faiblement en
inverse. Donc, la diode idéale se comporte comme un conducteur parfait (résistance nulle) en direct et un
isolant parfait (résistance infinie en inverse. Son schéma électrique équivalent et sa caractéristique sont les
suivants :
Finalement, la diode idéale se comporte comme un interrupteur ordinaire à résistance nulle en position
fermée (sens direct) et une résistance infinie quand il est ouvert (sens inverse).
Exemple :
On demande de calculer la tension VL et le courant IL dans la charge RL.
Diode idéale polarisée en directe  interrupeteur fermé. De ce fait, toute la tension de source se retrouve sur
la charge, donc :
𝑉𝐿 10
𝑉𝐿 = 𝑉𝑆 = 10 𝑉 ; 𝐼𝐿 = = = 10 𝑚𝐴
𝑅𝐿 1

3.4.2. Deuxième approximation : diode avec seuil


D'après la caractéristique de la figure ci-dessous, il n'existe pas de courant pour des tensions appliquées sur
la diode inférieures à la tension seuil, 0,7 V par exemple. A cette valeur, la diode conduit et la tension reste
constante quel que soit le courant qui la traverse.

Le circuit équivalent de la diode est assimilé à un interrupteur en série avec une tension égale à la barrière de
potentiel de la diode (0,7 V).
Exemple :
On demande de calculer la tension VL, le courant IL dans la charge RL et la puissance dissipée sur la diode.
Diode avec seuil polarisée en directe  interrupeteur fermé en série avec une source qui vaut 0,7 V.
De ce fait, la loi des mailles donne :
𝑉𝐿 9,3
𝑉𝐿 = 𝑉𝑆 − 0,7 = 10 − 0,7 = 9,3 𝑉 ; 𝐼𝐿 = = = 9,3 𝑚𝐴 ; 𝑃 = 0,7 × 9,3 = 6,51 𝑚𝑊
𝑅𝐿 1

3.4.3. Troisième approximation : diode avec seuil et résistance


Dans cette approximation, la résistance série RS est prise en charge. La figure ci-dessous illustre l'effet
qu'elle a sur la caractéristique de la diode : la tension croît linéairement en fonction du courant.

Le schéma équivalent, dans ce troisième cas, comprend un interrupteur en série avec une barrière de
potentiel de 0,7 V et une résistance RS. Si la tension sur la diode est supérieure à 0,7 V, la diode est passante
et la tension à ses bornes vaut :
VD = 0,7 + ID.RS
Exemple :
La diode de la figure possède une résistance série égale à 0,23 . On demande de calculer la tension VL, le
courant IL dans la charge RL et la puissance dissipée sur la diode.
Diode avec seuil et résistance série polarisée en directe  interrupeteur fermé en série avec une source qui
vaut 0,7 V et une résistance série. Ici, la résistance série est ignorée devant la résistance de charge RL. le
circuit est le même que celui de l'exemple précédent. Si on prend une résistance de charge RL = 10 , on
calcule le courant qui traverse le circuit :
𝑉𝑆 − 0,7 10 − 0,7
𝐼𝐿 = = = 0,909 𝐴
𝑅𝑆 + 𝑅𝐿 0,23 + 10
𝑉𝐿 = 𝑅𝐿 × 𝐼𝐿 = 10 × 0,909 = 9,09 𝑉

Pour la puissance, il faut déterminer la tension aux bornes de la diode :


VD = VS  VL = 10  9,09 = 0,91 V
P = VD  IL = 0,91  0,909 = 0,827 W
3.5. Résistance statique d'une diode
Le rapport de la tension sur le courant de la diode donne la résistance DC (courant continu) ou résistance
statique de la diode. En polarisation directe, elle est notée RF et en inverse par RR.

3.5.1. Résistance directe


La résistance DC de la diode diffère de sa résistance série : c'est la résistance ohmique totale de la diode,
alors que la résistance série n'est que celle des régions P et N. Donc, la résistance DC est toujours plus
grande.
La diode n'est pas un composant linéaire, donc sa résistance DC varie avec le courant qui la traverse. Par
exemple, étant donné quelques points de la caractéristique directe de la diode 1N914 : 10 mA pour 0,65 V ;
30 mA pour 0,75 V ; 50 mA pour 0,85 V. La résistance DC vaut :
- Au premier point : RF = 0,65 / 10.103 = 65  ;
- Au deuxième point : RF = 0,75 / 30.103 = 25  ;
- Au troisième point : RF = 0,85 / 50.103 = 17 .

On remarque que cette grandeur diminue si le courant direct augmente ; dans tous les cas, elle est très faible
devant la résistance inverse : un rapport de  1/1000.

3.5.2. Résistance inverse


Similairement, voici deux points en inverse pour la diode 1N914 : 25 nA pour 20 V et 5 A pour 75 V. La
résistance DC vaut :
- Au premier point : RR = 20 / 25.109 = 800 M ;
- Au deuxième point : RR = 75 / 5.106 = 15 M.
Cette grandeur diminue quand on se rapproche de la tension de claquage.

3.6. Droite de charge d'une diode


C'est un outil ou une équation qui permet de déterminer la valeur du courant et de la tension sur la diode.
Cette notion est très utilisée avec le transistor.

3.6.1. Equation de la droite de charge


C'est l'équation qui donne le courant de la diode en fonction de sa tension. Soit le circuit ci-dessous :

La diode est polarisée en direct à travers la résistance R. L'équation de la maille est :


𝑉𝐷 𝑉𝑆
𝑉𝑆 − 𝑅. 𝐼𝐷 − 𝑉𝐷 = 0 ⇒ 𝐼𝐷 = − +
𝑅 𝑅
La relation est linéaire, c'est l'équation d'une droite de pente négative (1/R). On l'appelle droite de charge.

3.6.2. Exemple numérique


Pour VS = 2 V et R = 100 , l'équation devient :
𝑉𝐷
𝐼𝐷 = − + 0,02
100

On trace cette droite sur la caractéristique de la diode, on a besoin donc de deux points :
- Pour VD = 0, le courant vaut ID = 20 mA : ce point sur l'axe vertical s'appelle saturation, c'est le courant
maximal de la diode utilisée dans ce circuit avec ses valeurs ;
- Pour VD = 2V, le courant vaut ID = 0 mA : ce point sur l'axe horizontal s'appelle blocage, c'est le courant
minimal de la diode utilisée dans ce circuit avec ses valeurs.
Avec d'autres valeurs, on obtient les points supplémentaires de la droite. Le point d'intersection de la droite
de charge avec la caractéristique de la diode, est désigné par : point de fonctionnement Q (Quiescent en
anglais). ses coordonnées sont : 12,5 mA et 0,75 V.

4. Circuits à diodes
La plupart des systèmes électroniques (TV, ordinateurs, ...) ont besoin d'une tension continue pour
fonctionner. Or, la tension fournie par le réseau électrique est alternative, donc il faut transformer cette
tension alternative (AC) en tension continue (DC). La partie du montage qui effectue cette opération est
l'alimentation grâce à ses circuits redresseurs.

4.1. Redresseur simple alternance


4.1.1. Principe
Sur la figure suivante, on illustre un redresseur simple alternance. La source AC délivre une tension
alternative. Pour une diode idéale :
- l'alternance positive (demi période positive pour 0  t  T/2) polarise la diode en direct, l'interrupteur
équivalent à la diode est alors fermé, la tension de la source se trouve sur la résistance de charge ;
- l'alternance négative (demi période négative pour T/2  t  T) polarise la diode en inverse, l'interrupteur
équivalent à la diode est alors ouvert, il n'y a plus de tension sur la charge, puisque le courant est nul.

T/2 T

La tension d'entrée possède une valeur moyenne nulle, mais celle de la tension redressée ne l'est pas. De ce
fait, le circuit élimine les demi-cycles négatifs. On appelle cette forme signal simple alternance. Ce signal
possède la même tension crête (valeur max) : Vp(out) = Vp(in).
Si la diode était inversée, elle sera polarisée en direct quand la tension d'entrée est négative ; donc, seuls les
demi-cycles négatifs passeront comme montré sur la figure ci-dessous.

Enfin, le signal simple alternance est lui aussi périodique, ce n'est pas cette forme de tension qu'il faut en
électronique, c'est une tension continue comme celle donnée par une pile ; pour cela, il faut filtrer.

Note :
Si on considère les deux autres approximations de la diode (2e et 3e), on aura pratiquement la même forme
du signal simple alternance ; mais, il faut prendre en compte les chutes de tensions causées par la tension
seuil et la résistance série. Ceci aura un effet sur l'amplitude de la tension de sortie : Vp(out) = Vp(in)  0,7.
Mais, beaucoup de fabricants font de sorte que la résistance série soit nettement plus faible.

4.1.2. Valeur moyenne – Valeur efficace


- La valeur moyenne du signal est sa valeur statique, elle est nulle pour une tension sinusoïdale. En théorie,
la formule fondamentale donnant la valeur moyenne est la suivante : Vmoy(out) = Vp(out) / 
𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡)
𝑉𝑚𝑜𝑦(𝑜𝑢𝑡) = ≈ 0,318. 𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡) ≈ 31,8%. 𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡)
𝜋

- La valeur efficace d'une tension sinusoïdale est liée à sa valeur max par :
𝑉𝑝
𝑉𝑒𝑓𝑓 =
√2
c'est l'équivalent de la tension continue qui donnera les mêmes effets. Pour la tension redressée :
Veff(out) = Vp(out) / 2
Exemple :
Soit le circuit redresseur suivant : on demande la valeur crête et la valeur moyenne de la tension redressée
prise aux bornes de la résistance RL = 1 k.

La tension de la source est 10 Veff, donc :


𝑉𝑝(𝑖𝑛)
𝑉𝑒𝑓𝑓 = → 𝑉𝑝(𝑖𝑛) = 𝑉𝑒𝑓𝑓 . √2 = 14,14 𝑉
√2
- Avec une diode idéale, on aura :
𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡)
𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡) = 𝑉𝑝(𝑖𝑛) = 14,14 𝑉 → 𝑉𝑚𝑜𝑦(𝑜𝑢𝑡) = = 4,5 𝑉
𝜋

- en deuxième approximation, on obtient :


𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡)
𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡) = 𝑉𝑝(𝑖𝑛) − 0,7 = 14,14 − 0,7 = 13,44 𝑉 → 𝑉𝑚𝑜𝑦(𝑜𝑢𝑡) = = 4,28 𝑉
𝜋

4.1.3. Fréquence du signal de sortie


La fréquence du signal de sortie est identique à la fréquence d'entrée : chaque cycle du signal d'entrée
produit un cycle du signal de sortie : fout = fin.

4.2. Redresseur double alternance


4.2.1. Principe
Un redresseur double alternance transforme toutes les alternances (positives et négatives) de la tension
d'entrée en alternances positives de la tension de sortie.

4.2.2. Redresseur à deux diodes


Ce premier schéma comporte deux diodes seulement mais a l'inconvénient de nécessiter :
- deux sources de tension identiques (qu'on appelle une source de tension "à point milieu").
- un transformateur à prise médiane sur l'enroulement secondaire qui fournit deux tensions égales à la moitié
de la tension au secondaire, mais en opposition de phase (VS1 = VS2) : c'est l'équivalent de deux redresseurs
simple alternance. Une diode conduit pendant l'alternance positive et l'autre diode pendant l'alternance
négative. Donc, le courant redressé dans la charge existe pendant les deux demi-cycles.

VS1
Ve  Vout

VS2

 Pendant l'alternance positive, la diode D1 conduit à cause de sa polarisation en direct. Cela donne une
tension positive sur la charge repérée par le signe (+).

Ve  Vout

 Pendant l'alternance négative, la diode D2 conduit à cause de sa polarisation en direct. Cela donne une
tension de nouveau positive sur la charge repérée par le signe (+).

Ve  Vout

Pendant les deux demi-périodes, la tension sur la charge garde la même polarité, donc le courant circule
dans le même sens. C'est un circuit redresseur double alternance.
4.2.3. Redresseur à quatre diodes (pont de Graëtz)
Ce circuit ressemble au précédent du fait qu'il donne en sortie une tension redressée double alternance. Il
exige, cependant, quatre diodes montées en pont à la sortie du circuit secondaire d'un transformateur.

Ve 

Vout

Pendant la demi-période positive, D1 et D2 conduisent et fournissent une tension positive sur la charge
repérée par les (+) et () de polarité de la résistance.

Ve 

Vout

Pendant la demi-période négative, D3 et D4 conduisent et fournissent une tension positive sur la charge
repérée par les (+) et () de polarité de la résistance.

Ve 

Vout

durant le cycle complet, la tension sur la charge présente la même polarité et le courant de sortie le même
sens.

Le redresseur à quatre diodes utilise un transformateur sans prise médiane et la totalité de la tension
seconaire est utilisée ; on obtient deux fois plus de tension crête et de tension moyenne. Le transformateur
est plus petit et moins coûteux qu'un redresseur double alternance à deux diodes.
4.2.4. Valeur moyenne – Valeur efficace
Le redresseur en pont ou à deux diodes donne la même forme d'onde. Donc, les expressions suivantes sont
les mêmes :
- La valeur moyenne du signal double alternance est deux fois celle du signal simple alternance :
Vmoy(out) = 2  Vp(out) /   0,637.Vp(out)  63,7%.Vp(out)

- La valeur efficace du signal double alternance est donnée par :


𝑉𝑝(𝑜𝑢𝑡)
𝑉𝑒𝑓𝑓(𝑜𝑢𝑡) =
√2

C'est la même que celle de n'importe quel signal sinusoïdal.

4.2.5. Fréquence du signal de sortie


A cause des alternances doublées, la période du signal redressé est égale à la moitié de la période du signal
d'entrée original, donc sa fréquence est le double de celle du signal d'entrée : fout = 2fin.

4.3. Régulateurs à diode Zener


4.3.1. Diode Zener
Les diods de redressement ne fonctionnent pas délibérément dans la zone de claquage car c'est dangereux
pour elles. Une diode Zener est différente, elle est conçue pour opérer dans la zone de clacage. C'est
l'ossature des régulateurs de tension : circuits qui maintiennent la tension sur la charge presque constante en
dépit des variations du secteur et de la résistance de charge.

4.3.2. Symbole – Caractéristique ID(VD)


La figure ci-dessous décrit le symbole de la diode Zener ainsi que la caractéristique courant-tension. La
barre de la cathode ressemble à un Z comme "Zener". Sa tension inverse peut varier de 2 V à 1000 V.

Dans la région directe, la diode Zener se comporte comme une diode de redressement. Dans la région
inverse, il existe uniquement un faible courant inverse. Au claquage, la diode Zener présente un coude de
tension inverse très net, suivi d'une augmentation presque verticale du courant, la tension inverse est presque
constante et égale à la tension Zener VZ pour toute la zone de clacage, c'est l'effet Zener et il n'est pas
destructif si la valeur du courant inverse est respecté.

Les fiches techniques de la diode Zener donnent la tension VZ pour un courant test particulier IZT (les valeurs
sont normalisées). Tant que le courant inverse reste inférieur au courant IZM qui est le courant inverse
maximal, la diode opère dans la zone de sécurité. S'il devient plus grand, la diode est détruite.
4.3.3. Résistance Zener
Dans la troisième approximation de la diode, la tension directe est égale à la somme de la tension seuil et de
la tension aux bornes de la résistance série.
De même, en inverse, la résistance série est appelée résistance Zener. Elle vaut l'inverse de la pente de la
caractéristique dans la région de claquage. Autrement dit, plus la pente est verticale, plus la résistance Zener
est faible. Dans l'approximation de la diode Zener non idéale, on retrouve cette résistance en série avec la
tension VZ.

4.3.4. Régulateur Zener


La diode Zener est appelée diode régulatrice de tension, car elle maintient à ses bornes une tension presque
constante (VZ) en dépit des variations du courant qui la traverse. En fonctionnement normal, elle est
polarisée en inverse avec une résistance R en série pour limiter le courant en dessous de la valeur maximale
valide.

R
IS R Redresseur
double
VR
VR alternance
+
Filtrage

Si l'on veut déterminer le courant Zener inverse dans la diode, on aura :


𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍
𝑉𝑅 = 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍 → 𝐼𝑆 = = qui doit être inférieur à IZM.
𝑅 𝑅

En régulation, la diode Zener est utilisée à la sortie d'une alimentation (transformateur + redresseur +
filtrage) pour obtenir une tension continue inférieure à celle donnée par l'alimentation : c'est un régulateur
de tension Zener ou simplement régulateur Zener.

Dans l'approximation idéale de la diode, on ignore la résistance Zener et la diode agit comme une source de
tension.

Donc, dans un circuit, on remplace une diode Zener par une source de tension de valeur VZ qui serait
délivrée par la diode fonctionnant dans la région de claquage.

Exemple : la tension de claquage d'une diode Zener est égale à 10 V. Quels sont les courants Zener maximal
et minimal si la tension Vin est variable entre 20 et 40 V ?
Idéalement la diode se conduit comme une source constante de valeur 10 V pour toutes les tensions d'entrée
entre 20 et 40 V.
- Imin correspond à Vin = 20 V, donc :
𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍 20 − 10
𝐼𝑚𝑖𝑛 = = = = 12,2 𝑚𝐴
𝑅 𝑅 820
- Imax correspond à Vin = 40 V, donc :
𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍 40 − 10
𝐼𝑚𝑎𝑥 = = = = 36,6 𝑚𝐴
𝑅 𝑅 820

4.3.5. Régulateur Zener chargé


Au circuits précédents, on rajoute une charge en parallèle avec la diode Zener qui maintient la tension de
sortie constante, aux bornes de la charge, même si la tension de la source ou la valeur de la charge évoluent.
IS R

- Courant série :
Le courant série à travers la résistance R est donné par :
𝑉𝑅 𝑉𝑆 − 𝑉𝑍
𝐼𝑆 = =
𝑅 𝑅

Ce courant reste le même, que la charge soit présente ou pas, toujours égal à la tension aux bornes de la
résistance divisée par la résistance.

- Courant dans la charge :


Théoriquement, la tension sur la charge est égale à la tension Zener car RL est en parallèle avec la diode. On
a donc : VL = VZ
Ce qui donne :
IL = VL / RL = VZ / RL

- Courant Zener :
Avec la loi de Kirchhoff : IS = IZ + IL  IZ = IS  IL

Donc, le courant zener n'est plus égal au courant IS série comme dans le régulateur non chargé.

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