Connaisssance de Base en Agronomie (Chap2)

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CHAPITRE 2 : LES PHANEROGAMES

Un végétal phanérogame (du grec phaneros, apparent et gamos, union) est une plante ayant
des organes de reproduction apparents dans le cône ou dans la fleur. La dissémination est
assurée par des graines (ou parfois dispersion par des ovules pollinisés ou non chez les
Cycadales et le Ginkgo). Les phanérogames sont aussi appelées les spermatophytes (plantes
à graine).

Les phanérogames sont divisées en gymnospermes (plantes à graines nues) comme le pin, le
sapin et autres conifères, et en angiospermes (plantes à graines enfermées dans un fruit). Ces
dernières, qui dominent largement le monde vivant, sont les véritables plantes à fleurs.

Les organes des plantes ne sont véritablement différenciés que chez les plantes à graines. Ce
sont les feuilles, les tiges et les racines. Les fleurs sont les organes reproducteurs des plantes
supérieures, gymnospermes et angiospermes.

II.1. RACINES

Ce sont les organes de fixation d’un végétal à son substrat. Les racines assurent l’essentiel de
l’absorption de l’eau et des sels minéraux grâce à de nombreux poils absorbants,
prolongements des cellules superficielles des extrémités racinaires. Celles-ci sont protégées
par la coiffe, faite de cellules cutinisées. C’est un tissu particulier, le méristème terminal,
siège d’intenses divisions cellulaires, qui est responsable de la croissance en longueur des
racines. Proche de la surface, la région de transition entre la racine et la tige est appelée collet.

Une racine comporte trois zones en partant de l’extrémité : la coiffe (protège le méristème), la
zone lisse (d’élongation et de différenciation), la zone pilifère où sont insérées les radicelles.

La morphologie du système radiculaire est un caractère héritable, mais particulièrement


influencé par les conditions édaphiques. On distingue 3 types principaux :

o le type fasciculé (graminées)


o le type pivotant (luzerne, colza, tourne sol)
o le type tuberculeux : où l’accumulation de réserves provoque une hypertrophie
d’une portion de la racine (betterave, radis.)
Figure 2 : Quelques types de racines

Bien qu’elles varient largement dans leurs formes et leurs distributions dans le sol, les racines
ont certaines caractéristiques de croissance et de fonctionnement qui sont identiques. Ces
fonctions sont :

o fixation et ancrage de la plante dans le sol


o absorption de l’eau et des éléments minéraux
o synthèse et transport des métabolites

II.2. TIGES

Les tiges sont des organes végétaux généralement aériens, qui portent les feuilles. Les tiges
permettent le transport de la sève et, de même que les autres organes végétaux (racines,
feuilles et fleurs), ne sont vraiment bien différenciés que chez les plantes à graines.

II.2.1. Morphologie de la tige

Il existe, sur une tige, plusieurs zones distinctes. Les zones où s’insèrent les feuilles sont les
nœuds ; les espaces entre deux feuilles sont les entre-nœuds. À l’extrémité de la tige, où se
forment les nouvelles feuilles, se trouve le méristème apical, tissu responsable de la
croissance en longueur de la plante. La zone apicale est entourée et protégée par de jeunes
feuilles, groupées pour former un bourgeon. Les rameaux, c’est-à-dire les tiges secondaires
qui partent de la tige principale, se forment à partir de bourgeons axillaires (qui se forment à
la base des feuilles).
Généralement aériennes, les tiges ne sont pas pour autant uniformes dans leur morphologie.
Elles peuvent être robustes et droites, fines, rampantes, etc. Certaines espèces sont
grimpantes, et leurs tiges sont alors longues et fines, comme celles du lierre. Chez le haricot
ou le houblon, elles sont volubiles, c’est- à-dire qu’elles s’enroulent autour de leur support.

Figure 3 : Quelques types de tiges

II.3. LES FEUILLES

Principale organe photosynthétique des plantes vasculaires, constitué par une excroissance
latérale de la tige. Une feuille typique est composée d’un pétiole, appelé pédoncule, qui assure
la fixation à la tige d’une partie large et plate, le limbe. À la base du pétiole, on rencontre
parfois deux petites expansions en forme de lames, les stipules. De nombreuses feuilles
présentent, à partir de ce modèle, des modifications liées à un rôle particulier (comme la
rétention d’eau en milieu sec)

Figure 4 : Différentes parties d’une feuille

III.3.1. Morphologie

III.3.1.1. Types de feuilles


Les caractéristiques de la structure externe des feuilles sont utilisées pour l’identification des
plantes. Les deux grands types sont la feuille simple, qui possède un limbe unique, non divisé
et la feuille composée, qui comporte plusieurs folioles

Figure 5 : Types de feuilles

III.3.1.2. Nervures

Les nervures d’un limbe ou d’une foliole de plante dicotylédone présentent plusieurs types de
disposition.

Lorsque les nervures sont pennées, une nervure médiane relativement épaisse relie la base à la
pointe du limbe et sert de point de départ à des nervures secondaires plus petites, qui se
divisent elles-mêmes en nervures tertiaires. Dans les feuilles à nervures palmées, plusieurs
nervures de grosseur à peu près égale partent de la base de la feuille et se divisent en nervures
secondaires et tertiaires. Sur une feuille peltée (dont le pétiole est attaché vers le centre de la
partie inférieure du limbe, rond ou en forme de bouclier), plusieurs nervures principales
irradient du centre vers les bords du limbe, puis se divisent en nervures secondaires plus
petites.

Les feuilles de la plupart des monocotylédones ont des nervures parallèles toutes semblables,
issues de la base de la feuille et continuant presque jusqu’à son extrémité. Les feuilles de la
plupart des fougères et de quelques plantes supérieures tel le ginkgo ont des nervures
dichotomes : plusieurs petites nervures, d’épaisseur presque égale, apparaissent en un ou
plusieurs points de la base du limbe ou de la foliole et se divisent plusieurs fois en deux
jusqu’au bord du limbe.
III.3.1.3. Pétiole

Les feuilles de la plupart des dicotylédones s’attachent aux tiges par la base de leur pétiole,
tandis que celles de la plupart des monocotylédones n’ont pas de pétiole (la base de la feuille
est une large gaine plate qui s’enroule autour de la tige). Les feuilles dépourvues de pétioles
sont dites sessiles. Chez les feuilles à pétiole, une structure en forme de feuille ou d’écaille,
appelée stipule, peut exister au point d’attache sur la tige, comme on le voit chez les roses ou
les pois de senteur.

III.3.2. Structure interne

Les feuilles comportent deux types de tissus photosynthétiques : le parenchyme palissadique


et le parenchyme lacuneux. Les cellules qui les constituent contiennent des chloroplastes
(dans lesquels se réalise la photosynthèse), dont la position est ajustée de façon que la plus
grande surface possible soit exposée au soleil. Des vaisseaux conducteurs de sève apportent
l'eau et les sels minéraux ou emportent les produits de la photosynthèse. Les parenchymes et
les vaisseaux constituent une structure appelée mésophylle, enserrée entre deux couches de
cellules épidermiques, recouvertes d'une cuticule de cire. Des ouvertures, appelées stomates,
permettent l'entrée et la sortie de gaz (O 2 et CO 2). Les nervures correspondent à des réseaux
de tissus conducteurs (phloème et xylème) assurant la circulation de la sève.

III.3.3. Disposition des feuilles

En fonction de la façon dont les feuilles d'une plante sont insérées sur sa tige, on distingue
plusieurs grands types de disposition. Ainsi, les feuilles sont dites alternes si à chaque nœud
de la tige n'est insérée qu'une seule feuille. Si à chaque point d'insertion sont placées deux
feuilles qui se font face, on dit que les feuilles sont opposées. Lorsque plus de deux feuilles
sont disposées de façon circulaire à un même niveau de la tige, elles forment un verticille. Les
feuilles en rosette sont elles aussi insérées en cercle au même niveau, mais à la base d'une
tige.
Figure 6 : Disposition des fleurs

III.3.4. Adaptations

La forme et la structure des feuilles sont adaptées aux conditions dans lesquelles vit la plante.
Les feuilles typiques des plantes des régions tempérées à humidité modérée sont très
différentes de celles des régions tropicales humides ou des régions froides et sèches.

Tandis que la plupart des feuilles ont des limbes plats qui exposent le maximum de surface au
soleil, les conifères, adaptés aux régions froides et venteuses, ont des feuilles en aiguille qui
offrent le minimum de surface aux vents d’hiver desséchants. Les nervures de ces feuilles
(une ou deux) y sont profondément enfoncées, l’épiderme est fortement cutinisé et protège un
tissu de soutien résistant. Chez les plantes des régions arides telles que l’aloès, les feuilles
sont souvent beaucoup plus spongieuses et peuvent entreposer une grande quantité d’eau
(feuilles succulentes).

En outre, de nombreuses structures végétales sont, en fait, des feuilles modifiées. C’est le cas
des épines à rôle défensif des cactées ou des acacias, des organes de capture d’insectes (voir
Carnivores, plantes), des écailles qui protègent les jeunes bourgeons en développement, des
vrilles de nombreuses plantes grimpantes, ou encore des lames vivement colorées attirant les
insectes pollinisateurs. Lorsque les feuilles « vraies » ont disparu (comme chez les cactées),
ce sont les tiges qui se chargent de chlorophylle, prennent une couleur verte et remplacent les
feuilles en tant qu’organes responsables de la photosynthèse.
II.4. FLEUR

II.4.1. Présentation

Fleur, organe reproducteur caractéristique des phanérogames ou végétaux à fleurs. Chez les
gymnospermes, la structure de la fleur est archaïque : elle ne possède ni sépales ni pétales, et
ses ovules sont « nus », c’est-à-dire non enfermés dans des carpelles. La fleur atteint sa forme
la plus évoluée chez les angiospermes (monocotylédones et dicotylédones). Elle est alors
pourvus de sépales et de pétales (sauf chez les espèces telles le chêne, où ces structures ont
disparu), et les ovules sont enfermés et protégés dans des carpelles. Seules les angiospermes
sont considérées comme les véritables plantes à fleurs.

II.4.2. Morphologie de la fleur

Les fleurs peuvent être, quoique rarement, indépendantes (ou solitaires) ou groupées en
ensembles de dispositions diverses, les inflorescences. La forme des différentes fleurs dépend
en grande partie de la forme de leur corolle, c'est-à-dire l'ensemble des pétales, qui peuvent
être de taille identique ou différente, soudés ou séparés, etc). Les plantes de la famille du
liseron présente des fleurs dont les pétales soudés forment un tube se terminant en entonnoir.
Les pétales sont également soudés chez les plantes de type campanule (le terme campanulées
désigne d'ailleurs les fleurs en forme de cloche). Chez les plantes de la famille du pois, les
fleurs présentent une structure caractéristique, dite papilionacée : un grand pétale supérieur,
l'étendard, deux pétales latéraux, les ailes, et deux pétales inférieurs recourbés vers le bas,
formant la carène.

o Structure de la fleur

Une fleur est formée de quatre sortes d'éléments. Les sépales (le calice) forment une
enveloppe, souvent verte, autour du bourgeon, avant son éclosion. Les pétales (la corolle) sont
souvent colorés et odoriférants, ce qui attire les insectes pollinisateurs. Calice et corolle
constituent le périanthe, enveloppe florale qui protège les éléments sexuels de la fleur. Ceux-
ci sont les étamines (organes mâles), groupées en un ou deux rangs circulaires, et le pistil
(organe femelle), composé de carpelles. Les carpelles comportent chacun stigmate, style et
ovaire. Après la fécondation, les carpelles hypertrophiés forment le fruit.
Figure 7 : parties d’une fleur

o Types de fleurs

La majorité des espèces d’angiospermes portent des fleurs composées de sépales, pétales,
étamines et carpelles, et qui sont qualifiées de complètes. Mais, chez de nombreuses espèces,
il manque un ou plusieurs verticilles, les fleurs sont alors dites incomplètes. Par exemple, si
les sépales ou les pétales sont absents, on a affaire à des fleurs monopérianthées. À l’extrême,
on trouve des fleurs apérianthées, qui ne possèdent ni les uns ni les autres.

L’absence de certains éléments peut également concerner les pièces reproductrices. En effet,
les fleurs complètes sont bisexuées, c’est-à-dire qu’elles portent à la fois les organes
reproducteurs mâle (étamines) et femelle (pistil). Si certains des éléments nécessaires à la
reproduction font défaut, la fleur est dite imparfaite. La fleur est alors dite pistilée ou
étaminée, selon qu’elle possède le pistil ou les étamines.

Lorsque les fleurs sont à la fois mâles et femelles, la plante est dite hermaphrodite (exemple,
blé). Si les fleurs mâles et femelles sont distinctes et se trouvent sur le même individu, on
qualifie l’espèce de monoïque (ex, maïs) ; on utilise le terme dioïque si les fleurs mâles et
femelles sont portées par des individus différents (ex, pistachier).

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