Boite À Outils - Atelier de L'avenir

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BOITE À OUTILS

ATELIER DE L’AVENIR
DESCRIPTION Atelier participatif pour des individus et/ou des groupes concernés par
BREVE une thématique, motivés à élaborer des solutions

HISTORIQUE Déjà en 1952, Robert JUNGK publiait le livre "Die Zukunft hat schon
begonnen". Il décrit les problèmes liés à nos sociétés modernes qui ne
parviennent pas à maîtriser leurs propres complexités. Il constate le
manque d'adaptation des structures politiques et sociales à une densité
1
croissante de population.
C'est pour mieux faire face à ces problèmes qu'il développe et publie 1
en 1981 la méthode des ateliers de l'avenir. R. JUNGK dit lui-même :
"actuellement, le citoyen soi-disant émancipé, n'a pas vraiment droit à
une participation directe aux décisions. Notre vie, notre travail, notre
environnement et notre avenir sont dessinés et déterminés par des
politiciens, des industriels et des experts. Pour changer cette situation
anti-démocratique et pour démontrer qu'autre chose est possible, nous
avons développé la méthode des ateliers de l'avenir. L'idée de départ
est que la masse silencieuse de la population a bien des choses à dire
sur l'aspect de son quartier, de sa ville, sur ses postes d'emploi, les
zones industrielles, sur les besoins et dispositions en matière d'énergie.
Il suffit de questionner ces personnes sur leurs expériences, leurs
besoins, pour ouvrir un réservoir gigantesque d'idées et de propositions,
qui peut se mesurer dans la plupart des cas à l'avis des experts. Le
manque de contraintes dans les réunions, la méthode simple à
comprendre et des coûts négligeables offrent des possibilités inouïes.
Les personnes concernées et intéressées peuvent, avec leur propre
langage, donner des idées, des solutions et se faire entendre".
Maryse Pégourié et Hugo Swinnen ont rencontré Robert JUNGK et ont
publié en 1990, une brochure intitulée "les ateliers de l'avenir ; la société

1R. JUNGK, N. MÜLLERT, Zukunftswerkstätten, Wege zur Wiederbelebung der Demokratie, Hamburg, éd. Hoffman et Campe,
1981

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locale et les organisations se construisent", qui décrit, en détail et avec


des exemples, la méthode. Celle-ci peut être téléchargée sur
www.imagine-hypnose.com/atavImp.pdf. Outre cette publication,
Imagine, centre de formation a fait connaître et introduit cette méthode
participative en France et en Suisse.
DEFINITION ET BUT Les ateliers de l'avenir (ADA)… Sont une méthode consensuelle,
concrète et pratique, qui – en peu de temps (en général trois demi-
journées), avec une thématique générale, trois phases et des règles du
jeu – aide un groupe à discuter d’un thème significatif pour lui, lui permet
de consolider son identité et d'aboutir aux grandes lignes d'un projet
concret.
Objectifs :
Les ADA permettent aux membres d'un groupe ou d'une équipe de
dessiner les scénarios d'un devenir souhaitable. Ils sont aussi une
démarche qui permet de sortir d'un cadre de référence, d'une certaine
passivité pour devenir créatif/ve-s, producteur/trice-s d'idées et en fait,
citoyen-ne-s à part entière. Enfin, c'est un processus au cours duquel
les personnes apprennent à se positionner et à négocier.
Par leur conception, les ADA permettent la mobilisation et l'organisation,
mais également la détermination et l'efficacité. Ils visent en priorité un
produit de groupe.
Ils favorisent la confrontation d'idées entre les différents acteurs,
mobilisent la créativité et le "réservoir d'idées" que chaque individu
2
possède, pour finalement favoriser la construction commune de
solutions pour l'avenir.
Finalité :
Les ADA ont pour présupposé que chaque citoyen-ne est acteur dans
son projet de vie et que tous/tes les citoyen-ne-s sont acteurs de la vie
démocratique dans la cité ; ils contribuent à la démocratisation.
Conditions de réalisation :
 Taille du groupe : 20 personnes maximum. Si le nombre d'inscrit-e-
s était bien supérieur, il conviendrait d'animer deux ateliers en
parallèle.
 Choix des participant-e-s : en fonction du thème à traiter, en
privilégiant les personnes directement concernées.
Situé-e-s dans un même contexte, mais pas forcément dans la
même situation personnelle : tous-tes lié-e-s à une institution par
exemple, mais exerçant différentes fonctions, ou appartenant à un
même territoire/quartier mais y participent à des titres
différents (habitant-e, commerçant-e, intervenant-e social-e,
mandataire politique, etc.)
 La participation active est fondée sur le partenariat.
 Pas de conflit préalable dans le groupe ou l’équipe

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PROCESSUS La préparation :
Invitation - thématique : des rencontres et une organisation,
préalables pour concevoir les invitations, les inscriptions et définir le
thème (assez général, mais significatif), avec quelques futur-e-s
participant-e-s (en trouver une formulation claire et bien comprise de
tous/tes)
Matériel : grandes feuilles (paper-board), feutres, scotch, "Post-it" et
pastilles.
Infrastructure : lieu agréable et confortable, avec la possibilité de
prendre les repas ensemble, grande salle avec la possibilité de former
plusieurs petits groupes (ou plusieurs pièces), tables et chaises
"mobiles" pour modifier la configuration de l'espace ; grands espaces
sur les murs pour exposer en continu les produits.
Budget : Petit matériel et fournitures, frais d'impression et de diffusion
du compte rendu, rémunération des animateur/trice-s.

La réalisation : Le groupe, en référence au thème choisi, parcourt trois


phases, en exposant au fur et à mesure les idées émises (mots clés)
pour que chacun-e puisse suivre l’élaboration collective :
1. Phase de critiques de la situation qui les concerne:
Les participant-e-s notent sur des "Post-it" le maximum de
3
remarques sur "ce qui ne va pas" (diversité des remarques
négatives et parlantes) ; puis ils/elles les classent par thèmes pour
aboutir à une synthèse des diverses critiques  un consensus sur
l’essentiel, une priorisation est possible (pastilles).
2. Phase d'imagination d'une situation idéale :
Le groupe effectue une conversion positive de ces critiques. A partir
de là, sans tenir compte des contraintes/limites de la réalité, les
participant-e-s cherchent des idées pour les problèmes évoqués ou
l’utopie envisagée  brainstorming autour de tout ce qui pourrait
être possible (Post-it). Puis avec toutes ces idées, des plans
concrets et utopiques vont être dessinés.
3. Phase de construction d'un projet concret:
Les solutions évoquées ou desseins imaginatifs sont testés et
confrontés à la possibilité de réalisation (faisabilité). Le groupe
décrit le projet concrètement (objectifs, modélisation, personnes
impliquées, moyens nécessaires, collaborations attendues,
obstacles possibles, etc.) et décide ensuite des premiers pas, des
premières actions à entreprendre après les ADA.
Animation : deux animateur/trice-s, qui dans leur rôle de guide, veillent
à ce que le processus permette à chaque participant-e de se
prononcer, de participer activement ; s'assurent que le groupe reste
fidèle au thème et aux objectifs définis. À la fin des ADA, le travail doit
aboutir à un produit, un résultat concret.

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Règles du jeu : à chaque étape des règles sont émises pour guider le
processus (ex : respecter les idées émises, connecter les idées,
Processus et produit : Un compte rendu complet de l'atelier de
l'avenir est réalisé et transmis à chaque participant-e. Il constitue une
mémoire et une référence pour mesurer le chemin parcouru ; il sert
aussi d’outil explicatif et de restitution pour l’élargissement de cette
démarche à de nouveaux partenaires.

AVANTAGES Avantages
ET LIMITES
Méthode à choisir pour démarrer un projet collectif, pour améliorer le
contexte du groupe : projet de quartier, socioculturel ou économique,
mais aussi projet pédagogique, institutionnel, d'établissement…
Limites
Les ADA ne sont pas une méthode d’évaluation ni une méthode de
résolution de conflits.
La participation d’un-e mandataire politique ne jouant pas le jeu.
REFERENCES  M. PÉGOURIÉ, "comment les jeunes parviennent à trouver leur
place sur un quartier", in revue Service Social dans le monde, Mons,
Belgique, 1986, pp 29-39 ;
 M. PÉGOURIÉ, H. SWINNEN, Les ateliers de l'avenir ; la société
locale et les organisations se construisent, Ballan-Miré, 1990 ; 4
 P. HENDERSON, D.N. THOMAS et Groupe européen de travail sur
le développement social local, Bayard-Presse, Paris, 1992 ;
 M. PÉGOURIÉ, CG37, Assistantes maternelles : de l'accueil de
l'enfant au travail en équipe, compte rendu de la journée technique,
Conseil général d'Indre-et-Loire, 1999 ;
 M. PÉGOURIÉ, H. SWINNEN, Une chance pour le changement,
rapport d'évaluation du projet de la FNARS Bretagne, Verwey-Jonker
Instituut, 2000 ;
 M. PÉGOURIÉ (IMAGINE), Dans le développement social local, des
outils pour l'animateur : les ateliers de l'avenir et les ateliers des
compétences, colloque international en action communautaire,
Université Concordia, Montréal, Québec, 2000 ;
 M. PÉGOURIÉ, C. CHARISSOU, Les entretiens familiaux, Imagine,
2003 ;
 M. PÉGOURIÉ, Idef 71, Etat des lieux et pistes de réflexion, Imagine,
2005 ;
 M. PÉGOURIÉ, La violence. Comment la définir, l'analyser, la comprendre
pour mieux l'endiguer, voire la prévenir, Imagine, 2006 ;
 M. PÉGOURIÉ, CG37, Sésame, projet de service, livret d'accueil et
règlement de fonctionnement, Imagine, 2010.
2018/ MCRB/AH

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