Bmsap 0037-8984 1910 Num 1 1 7168

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Bulletins et Mémoires de la

Société d'anthropologie de Paris

La loi de Hammourabi
Charles Lejeune

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Lejeune Charles. La loi de Hammourabi. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série. Tome 1,
1910. pp. 500-511;

doi : https://doi.org/10.3406/bmsap.1910.7168

https://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1910_num_1_1_7168

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l'attention sur largueven et trezigui dans les quelles j'ai cru voir
l'indication de pierres-limites et de triple guide; ces mots après tout signifient
peut-être tout autre chose que l'on n'a pas su m'expliquer sur place;
mais ce qui est absolument positif, c'est qu'aux alentours du territoire en
question vinrent se grouper dautres sépultures et d'autres monuments
dont je me propose de démontrer les rapports avec la « Triade d'Arzon. »

LA LOI DE HAMMOURABI

Par M. Charles Lsjeune .

La stèle de diorite sur laquelle est gravée la loi de Hammourabi, roi


de Babylone, fondateur d'une dynastie, qui régnait 2000 ans environ
avant notre ère, et qui est actuellement au Louvre, a été trouvée par M.
de Morgan, en deux parties, à Suse, où elle avait dû être transportée,
comme trophée de victoire, du temple de Sippar dans sa capitale, par le
roi Elamite Choutrouk-Nahhounte, vers 1120 avant J.-G.
M. Philippe Berger a fait justement remarquer1 que si l'on en excepte
la Chine, c'est le code le plus ancien que l'antiquité grecque, sémitique,
égyptienue, indo-européenne nous ait légué. En effet laJoi des douze
tables, dont on n'a d'ailleurs que des fragments, et qui a de nombreux
points de ressemblance avec le code d'Hammourabi, ne remonte qu'à
500 ans avant notre ère. L'atlribution à Lycurgue de la loi de Sparte, cet
essai de socialisme où tout est sacrifié à la société, qui remonterait à 884
avant notre ère, ne repose que sur une tradition. La loi de Manou, surtout
sacerdotale, est, au moins dans sa forme actuelle, relativement récente. Le
Livredes Morts des anciens Égyptiens, dont certains textes remontent à 2500
ans avant J.-C, nous donne une haute idée de l'élévation morale de cette
antique civilisation, mais ce n'est pas un Code de lois.
Ce qui se rapproche le plus du Code de Babylone, c'est la loi de Moïse* que
l'on fait remonter à 1400 ans avant j -C, ; mais on ne sait pas même si
Moïse a existé et la Bible est une juxtaposition de deux ou trois récits qui
ne concordent pas. En sorte que M. Philippe Berger a pu dire : « Deux
mille ans avant notre ère, Babylone avait un code de lois différant sans
doute delà loi mosaïque, mais dont certains articles concordent si bien
avec cette loi, qu'il est impossible d'admettre que Moïse, ou quelque soit
l'auteur de la loi qui porte son nom, ne se soit pas impiré
d'Hammourabi.
Comme pour toutes les législations antiques qui lui succéderont, loi de
Moïse, loi des douze tables à Rome, le Livre des Morts découvert dans le

1 La Grande Revue, 45 avril i905, Conférence faite au Musée Guimet le 12 mars


précédent.
1 Surtout l'Exode et le Lévitique.
CHARLES LEJEUNE. — LA LOI DE HAMMOURABI 501
temple d'Hermopolis, l'A vesta, le Koran de Mahomet, la sculpture qui
surmonte le texte du Gode nous montre Hammourabi recevant du dieu
Bel les tablettes de la loi, et cetle révélation a pour but de donner à ces
lois une plus grande autorité. Il résulte aussi de cette origine que la
peine de mort est très fréquemment appliquée, parce que la désobéissance
à une loi divine est un sacrilège.
L'exécution d'un meurtrier a peut-être toujours été considérée comme
une juste peine du talion, mais elle s'explique aussi, comme l'a remarqué
M. Lahy, par ce fait que le sang étant regardé comme le principe de vie
comme l'âme même, était sacré. Qui le verse même involontairement est
un sacrilège, un être impur et dangereux.
Pour le purifier il fallait verser son sang suivant certains rites, ce n'es
que plus tard qu'on put parfois lui substituer une victime expiatoire et
l'on sait que chez les Grecs le moyen de rendre un peu de vie aux mânes
était de les nourrir du sang des victimes. Si nous avons conservé le
meurtre légal du criminel ce n'est pas pour intimider ni pour l'empêcher
de recommencer c'est pour continuer l'habitude d'expier par le sang que
l'on trouve dans toutes les sociétés primitives et dans toutes les religions,
c'est une des superstitions les plus tenaces dont seules se sont affranchies
les civilisations les plus élevées.
Le roi et le piètre sont mis au même rang, mais, distingués, etl'on sait
qu'en Assyrie, qui a continué la Babylonie, le roi était en même temps le
chef religieux.
Ce qui frappe d'abord dans cette loi, c'est le décousu dans l'ordre des
prescriptions, on ne voit pas bien ce qui les relie et cela donnel'impression
d'une œuvre de seconde main résumant des lois antérieures. Elle accuse
sa haute antiquité par l'application du talion et la rigueur des peines qui
sont infligées. On croirait souvent lire des articles de notre code militaire
dont nous attendons toujours la réforme. C'est la mort par le glaive, par
la strangulation, par l'eau ou par le feu pour une incrimination non
justifiée, pour le vol du trésor du temple ou du palais et pour le receleur, pour
le calomniateur, le dépositaire infidèle, le ravisseur d'un enfant ou d'un
esclave, le perforateur de maison, le brigand, pour qui a volé sous
prétexte d'éteindre un incendie, pour refus de service militaire, pour la
marchande de vin qui n'arrête pas des rebelles, pour la prêtresse qui ouvre
une taverne ou y entte, pour la violence exercée contre une femme vierge,
pour la femme coureuse qui néglige sa maison et son mari, pour celle qui
fait tuer son mari, pour l'homme qui commet un inceste avec sa belle-fille
ou avec sa mère, tous deux sont brûlés. Si un homme a frappé une fille
d'homme libre et l'a fait avorter, il paiera dix sicles d'argent, si cette
femme meurt on tuera la fille de l'agresseur (209, 210) ; l'architecte est
passible de mort si la maison qu'il a construite tue le maître en s'écrou-
lant, si c'est l'enfant du maître qui est tué, on tue l'enfant de l'architecte;
Les peines de mutilation sont fréquentes : on coupe la langue à
l'enfant de favori ou de femme publique qui renie ses parents (192); quelle que
soit l'indignité des parents, l'enfant doit les respecter; si cet enfant est
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allé à la maison de son père par dédain de ceux qui l'ont élevé, on lui
arrache les yeux (193); on'coupe les seins à la nourrice quia laissé
mourir un enfant pour en nourrir un autre sans la permission des parents de
l'enfant mort (194); on coupe les mains a l'enfant qui a frappé son père
(195); on crève l'œil à qui a crevé un œil à un homme libre (196); on brise
"un membre à qui a brisé un membre d'un hommelibre (197); on fait
tomber les dents à qui a fait tomber les dents d'un homme de môme
condition (200); on coupe l'oreille à qui a frappé le cerveau d'un esclave
d'homme libre (205) et à l'esclave qui renie son maître à tort (282); on
coupe les mains du médecin qui, en voulant ouvrir la taie d'un homme
libre avec le poinçon de bronze, a crevé son œil ou l'a fait mourir en le
traitant d'une plaie grave (218); on traite de même le chirurgien qui,
à l'insu du maître, a imprimé à l'esclave une marque d'esclave
inaliénable (226); et le fermier qui a volé du grain ou des plants (253).
Malgré la dureté de ces répressions, on n'y remarque pas de férocité,
ou n'impose pas de souffrances inutiles, il n'y a pas surtout de mise à la
torture pour forcer des aveux; parmi les mutilations on ne voit pas
l'émasculation qui était pratiquée chez les Hébreux et qu'on compensait
par la moitié du prix d'un homme dans les chartes communales de
notre moyen âge, et il eût été à souhaiter que le tribuual de la Sainte
Inquisition ne se fût pas montré plus cruel que le législateur de Babylonie.
Si la loi du talion est le plus souvent largement appliquée, il ne faut
pas oublier qu'une loi écrite est toujours un progrès parce qu'elle
substitue la règle du droit au caprice individuel et à la violence qui rend le
mal au double et au décuple. Comme il n'est pas toujours possible de
rendre la pareille, M. P. Berger fait remarquer que le talion conduit à la
compensation qui est souvent appliquée aussi et strictement tarifée dans
le Gode d'Hammourabi. Elle diffère selon la qualité des personnes, com--
me dans le droit germanique.
Dans tous les cas on ne peut nier que cette loi soit animée d'un grand
désir de rendre la justice à tout le monde. La haute situation, loin
d'être une excuse, est considérée comme une aggravation du délit.
Le juge qui a annulé la sentence qn'il avait rendue doit acquitter
douze fois la revendication du procès et est expulsé de son siège de justice (5).
Le gouverneur ou le préfet qui ont substitué un mercenaire à un
soldat ou causé du dommage à un officier sont passibles de mort (33, 34).
Le service militaire est personnel et l'on n'admet pas le
remplacement (33).
Le fermier qui n'a pas cultivé le champ qui lui a été confié doit le
rendre façonné et donner au propriétaire du champ selon le rendement du
voisin (62).
Si l'épouse s'est mal conduite, le mari peut la répudier sans
indemnité, prendre une autre femme etgarder la première comme esclave (141).
Mais si l'épouse est sans faute, elle peut reprendre sa dot et rentrer che&
son père (142).
Si un homme a été fait captif et s'il n'y a pas de quoi manger dans sa
CHAULÉS LEJEUNE. — LA. LOI DE HAMMOURABI 503
maison, et si sa femme est entrée dans une autre maison, cette femme
est sans faute (134).
Si un homme a épousé une femme et si cette femme a donné à son
mari une esclave qui a procréé des enfants, si cet homme se dispose à
prendre une concubine, on n'y autorisera pas cet homme (144).
Si un homme a pris une épouse et si elle ne lui a pas donné d'enfants
et s'il se dispose à prendre une concubine, il peut prendre une concubine
et l'introduire dans sa maison. 11 ne rendra pas cette concubine l'égale de
l'épouse (145);
Si un homme a pris une épouse et si elle a contracté une maladie, et
s'il se dispose à en prendre une autre, il peut la prendre, mais il ne
répudiera pas son épouse qui a contracté la maladie ; elle demeurera à
domicile et aussi longtemps qu'elle vivra, il la sustentera (148).
S"il ne plaît pas à cette femme de résider dans la maison de son mari,
il lui restituera intégralement la chériqtou qu'elle a apportée de chez son
père et elle s'en ira (149).
Il y a un tarif légal et royal pour l'estimation des récoltes.
Certaines lois font penser au sursis qui n'est entré que tout récemment
dans notre législation :
Le père ne peut renier son fils si celui-ci n'a pas commis de crime
grave et, môme dans ce cas, pour la première fois, il doit fermer les
yeux (168, 169).
Si la femme d'un homme a été prise au lit avec un autre mâle, on les
liera et jettera dans l'eau, 5, moins que le mari ne laisse vivre sa femme
et que ie roi ne laisse vivre son serviteur (129).
L'adultère de la femme a été partout puni de mort, surtout comme
atteinte à la propriété de l'homme, dans les anciennes législations, c'est
encore dans le code d'Hammourabi la peine des deux complices, mais le
fait nouveau, tout à l'honneur de ce code, c'est la possibilité du pardon
pour l'homme et pour la femme.
La propriété individuelle est déjà fortement constituée, on n'y trouve
plus trace de propriété commune, ce qui indique une civilisation déjà
longuement évoluée. Cependant il semble que pour les terres confiées
notamment aux officiers et hommes d'armes le roi a conservé le domaine
eminent, car ils ne peuvent en disposer (32, 36 et 38).
Chez les Hébreux, il est dit dans le Lévitique, ch. 25 v. 23 : « La terre
ne se vendra point à perpétuité parcequ'elle est à moi et que vous êtes
comme des étrangers à qui je la loue. » On sait qu'on procédait à un
partage des terres tous les cinquante ans. de'
M. Jacques Flach dans deux articles de la Revue Historique 1907,
T. 94 et 95 intitulés : « La propriété collective en Chaldée et la prétendue
féodalité flu code d'Hammourabi » a insisté sur le caractère sacré de la
propriété familiale qui se marque notamment par la sainteté des Kudurru
ou bornes comparables aux hermès grecs et aux dieux Termes romains. Nos
paysans ont conservé une sorte de culte pour la borne qui limite leurs
champs. Mais M. Flach, considérant que la propriété collective est cons-
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tatée par l'obélisque de Manistu-su, roi de Kis, 4000 ans avant J. G. et
qu'elle existe encore plusieurs siècles après Hammourabi, croit que
l'absence de réglementation de cette propriété n'impliquait pas son inexistence,
que le code de ce dernier roi ne s'appliquait pas à tout l'empire, mais à
une province dont il respectait les coutumes qui ne' le gênaient pas.
Enfin qu'il n'y avait ni féodalité militaire ni aristocratie guerrière et que
c'était des agents du roi qui recevaient maison et dépendances.
II semble qu'il y ait déjà dans le code babylonien un bien de famille
inaliénable, dont nous commençons seulement à faire l'essai. (32).
Il y a des baux à ferme et des baux avec partage des fruits.
L'irrigation est réglementée et l'on est responsable de son imprévoyance
et des dégâts qu'elle a occasionnés.
On avait admis le principe de l'indemnité que doit le propriétaire pour
l'amélioration apportée à son champ parle fermier, comme cela se pratique
en Angleterre.
On distingue les biens en meubles et immeubles, mais il n'est pas
toujours facile de se rendre compte des droits spéciaux que l'on peut avoir
sur chacun d'eux. Cependant, s'il y a des biens de gestion et d'autres
donnés en fief, moyennant un tribut, dont on ne peut disposer, il y. a
aussi des biens propres et des biens acquis dont on a la libre disposition.
La femme peut posséder des propres et des meubles et immeubles dont
elle a la disposition dans certains cas.
Le mariage contractuel qui nous est le plus commun, le régime de la
communauté d'acquêts avec exclusion des dettes des époux antérieures
à la célébration du mariage et les donations entre époux étaient déjà en
usage à cette époque.
Il semble que les mariages devaient être précédés d'un contrat.
Dans tous les cas, pour les actes civils, c'était une grande sécurité que
d'en avoir fixé les conditions par écrit, sur une tablette, c'était le
commencement de preuve par écrit (105).
Quand toute preuve faisait défaut, il suffisait parfois pour se disculper
de jurer devant Dieu que l'on n'était pas coupable et le réclamant
pouvait déférer à son adversaire le serment décisoire. Il est regrettable que
dans nos sociétés si fières de leur civilisation on ait conservé, même chez
les nations où existe la séparation des Eglises et de l'Etat, le serment
devant Dieu tel qu'il était pratiqué à Babylone il y a 4000 ans.
Les dispositions par testament étaient soigneusement édictées et la
femme avait généralement droit à une. part d'enfant dans la succession
de son mari, indépendamment de la reprise de ses biens propres.
Les fils partageaient par égales portions la succession du père et de la
mère, les enfants d'une concubine que le père avait reconnus pour siens
avaient les mêmes droits que les enfants de l'épouse et s'il y avait des
enfants de deux lits, ils prélevaient les biens propres de leur mère et
partageaient ensuite par portions égales les biens de la succession.
La veuve qui a des enfants doit faire inventaire avant de se remarier,
CHARLES LEJEUNE. — LA LOI DE HAMMOURAW 505
ce qui lui vient de son premier mari est inaliénable et doit revenir aux
enfants de son mari prédécédé (177).
Il est àremarquer que l'on rapproche la prêtresse de la femme publique
ce qui peut s'expliquer par les pratiques religieuses qui s'accomplissaient
dans le temple d'Istar, la Vénus aux colombes. Si le père ne les a pas
autorisées à vendre ce qu'il leur a donné, elles en jouiront comme d'une
chose inaliénable et leur part d'enfant ira a leurs frères (178).
La prétresse de Marduk a droit à la moitié d'une part d'enfant, mais
elle la donne, après elle, à qui elle veut (182).
La marchande de vin est très durement traitée.
Le Lévitique chap. X, v. 9, défend au prêtre de boire du vin et rien
de ce qui peut enivrer.
Le Koran défendra l'usage des boissons fermentées k tout le monde.
On ne doit pas s'étonner de voir appliquer à cette époque la
responsabilité collective du district pour réparer le dommage causé par des
brigands qui n'ont pas été pris, puisque nous la pratiquons encore dans
nos colonies sur une large échelle, bien qu'elle^ ne puisse pas plus se
justifier que le sacrifice de l'enfant du coupable pour racheter le crime du
père (23 et 24). Le Dieu de Moïse allait plus loin puisqu'il poursuit le
coupable dans sa postérité jusqu'à la septième génération.
On reconnaît encore le souci de rendre justice dans ce fait que l'on n'est
pas responsable des cas de force majeure, faits de guerre, orages, bêtes ■
ravies par le lion, blessures causées par un taureau furieux si son
propriétaire n'avait pas pu prévoir l'accident et l'empêcher.
Il est intéressant de rapprocher la loi mosaïque du code d'Hammourabi
en ce qui concerne le bœuf qui cause la mort d'un homme. La première
s'exprime ainsi (Exode, ch. 21, v. 28 à 32) :
«Si un bœuf a frappé de sa corne un homme ou une femme et qu'ils
en meurent, le bœuf sera lapidé et on ne mangera pas de sa chair, mais
le maître sera jugé innocent.
« S'il y a déjà quelque temps que le bœuf frappait de la corne et
que le maître ne l'ait point renfermé après en avoir été averti, en sorte
qu'ensuite il tue un homme ou une femme, le bœuf sera lapidé et le
maître puni de mort. Si on le taxe à une somme d'argent, il donnera
pour racheter sa vie, tout ce qu'on lui demandera.
« Si son bœuf frappe de sa corne un garçon ou une fille; le même
jugement aura lieu.
« Si son bœuf frappe un esclave ou une servante, il paiera k leur maître
trente sicles d'argent et le bœuf sera lapidé i.
L'art. 251 du code babylonien dit : «Si le bœuf d'un homme a frappé
(souvent) de la corne, lui a fait connaître son vice et s'il n'a pas rogné ses
cornes ni entravé son boeufs si ce bœuf a poussé de la corne un fils
d'homme libre et l'a tué, il paiera une demi-mine d'argent.

1 Traduction de Lemaistre de Sacy.


1 Traduction du P. V.Scheil.
soc d'anthrop. . 35'.
506 2Q octobre 1910
Art. 152 : «Si c'est un esclave d'homme libre, il donnera un tiers de
mine d'argent». »
Les deux cas prévus sont bien identiques, mais tandis que la loi de
l'Alliance condamne à mort le maître du bœuf, tout en prévoyant la
possibilité d'un rachat, le code d'Hammourabi impose la compensation
comme règle. La première loi est plus dure et, quoique étant plus récente,
elle a conservé un caractère plus archaïque en ce que, dans tous les cas,
elle impose la peine du talion à l'animal.
Le Lévitique, chap. 20, v. 15 et 16, condamne à mort l'homme ou la
femme qui s'est corrompue avec une bête et celle-ci a le même sort.
On sait que la mise en jugement des animaux pour larcin, meurtre et
même sacrilège et l'exécution des peines prononcées contre eux ont encore
été fréquentes pendant tout le moyen âge. On en pourrait tirer un
argument en faveur de la croyance à l'identité de l'intelligence des animaux
et de l'homme, puisqu'on ne doit être responsable de ses actes que
lorsque l'on est supposé avoir son libre arbitre, mais l'absence de celte
pratique dans le code d'Hammourabi constitue en sa faveur une supériorité
sur la loi de Moïse.
L'Exode, chap. XI, v. 22 et 23 s'exprime ainsi :
« Qui frappe une femme grosse qui accouche d'un enfant mort il sera
• tenu de payer ce que le mari de la femme voudra ou ce qui aura été
ordonné par des arbitres.
« Mais si la femme en meurt, il rendra vie pour vie.
Le Code d'Hammourabi prescrit ceci, § 209 :
« Si un homme a frappé une fille d'homme libre et a fait tomber son
intérieur (avorter), il paiera pour son fruit dix sicles d'argent.
| 210 : « Si cette femme meurt, on tuera la fille (de l'agresseur)»
C'est la prévision du même cas et la même solution si la mort s'en
suit, mais la loi mosaïque serait plus juste si elle vise la vie du coupable
au lieu de celle de son enfant. Cependant il peut y avoir là une question
d'interprétation.
Si les articles 1 et 2 du code de Babylone nous montrent que la croyance
à la jetlatura, au maléfice, au sort jeté par un individu à un autre,
dont les prétendus civilisés ne se sont pas encore complètement affranchis,
était un article de foi pour les contemporains d'Hammourabi, il faut
remarquer que le sort jeté paraît êlre plutôt une incrimination.
L'évolution du droit a mis aujourd'hui la preuve à la charge de l'accusateur,
mais il n'y a pas lieu*de s'étonner si, à cette lointaine époque, c'était à
l'accusé à se justifier. L'art. 2 est ainsi conçu :
« Si un homme a jeté un sort sur un autre homme et ne l'a pas
convaincu de tort, celui sur qui a été jeté le sort ira au fleuve, et se plongera
dans le fleuve; si le fleuve s'empare de lui, celui qui l'a incriminé prendra
sa maison, si le fleuve l'innocente et le garde sauf, celui qui a jeté le sort
sur lui est passible de mort; celui qui s'est plongé dans le fleuve prendra
la maison de celui qui l'avait incriminé. »
11 s'agit ici d'un jugement de Dieu, d'une épreuve par l'eau, comme
CHARLES LEJECNE. — LA LOI DS HAMMOUR\BI 507

les Francs-Saliens avaient l'épreuve par Tëau bouillante, comme il y a


eu l'épreuve par le feu et comme il y a encore en Afrique l'épreuve par le
poison. Nous serions mal venusà nous en indigner, nous qui avons toujours
conservé ce jugement de Dieu dans la pratique du duel pour venger une
offense.
Nous trouvons dans les Nombres, chap. V, v. 13 à 28, un exemple de
jugement de Dieu que Ton peut résumer ainsi :
Si une femme est accusée d'adultère par son mari sans qu'il ait pu
découvrir la chose et que son adultère demeure caché, sans qu'elle puisse
en être convaincue par des témoins, elle sera menée devant le prêtre qui,
après avoir pris de l'eau sainte dans un vaisseau de terre, y mettra un
peu de terre du pavé du tabernacle. Alors la femme se tenant debout
devant le Seigneur, le^prétre lui découvrira la tête et lui mettra sur Ie3
mains le sacrifice du souvenir et l'oblation de la jalousie, il tiendra lui-
même entre ses mains les eaux très amères sur lesquelles il a prononcé
les malédictions avec exécration.
Lorsque la femme aura bu ces eaux, si elle a été souillée, et qu'elle ait
méprisé son mari en se rendant coupable d'adultère, elle sera pénétrée de
ces eaux de malédiction, son ventre s'enflera et sa cuisse pourrira ; cette
femme deviendra un objet de malédiction et un exemple pour tout le
peuple. Si elle n'a point été souillée, elle n'en ressentira aucun mal et
elle aura des enfants.
Le Lévitique nous offre un cas de purification par l'eau, ch. XVI», v.
15 : « Qui mange d'une bête qui sera morte d'elle-même ou qui aura
été prise par une autre bête, lavera ses vêtements et se lavera lui-môme
dans l'eau, il redeviendra pur en cette manière. »
M. P. Berger fait ressortir l'accord ducoded'Hammourabiaveele
Lévitique en ce qui concerne les cabaretières : le premier dit : § 110 : « Si
une prêtresse qui ne demeure pas dans le cloître, a ouvert une taverne
ou est entrée dans la taverne pour boire, on brûlera cette femme. »
Lévitique, ch. XXI, v. 19 : « Si la fille d'un prêtre se livre à la
débauche, profanant ainsi son père, elle sera brûlée. »
La sévérité du code de Babylone s'explique par celle de Moïse, la
version des Septante remplace « se livre à la débauche » par « tient une
auberge. » Les deux métiers se tenaient de près, et c'est la peine delà-'
vestale qui a manqué à son devoir.
Une remarque qui a déjà été faite, c'est le grand développement donné
dans notre code à tout ce qui concerne le mariage, qui y occupe -75
articles, et cela tient au rôle prépondérant de la famille. # Cette société de
cultivateurs avait déjà franchi le stade pastoral et l'organisation du
matriarcat. Son fondement patriarcal est une nouvelle preuve de l'anti-
' quité de cette civilisation qui pouvait déjà remonter, peut être, à 2.000
ans avant l'avènement d'Hammourabi. On arrive ainsi à une antiquité
pouvant rivaliser avec celle de l'Egypte et la question est toujours
pendante de savoir quelle est la plus ancienne de la société chaldéenne ou
de l'égyptienne. La législation qui peut revendiquer la première la rédàc-
508 OCTOBRE 4910
tion d'un code aussi complet'pourraitêtre invoquée comme un argument
en faveur de son antériorité. '
En effet, quoi qu'une quarantaine d'articles ait été supprimée, malgré
les imprécations du législateur selon l'antique usage, il n'est guère de
situations qui n'aient été prévues et réglementées par le roi de Babylone.
Après la procédure, on y vise les délits, les atteintes à la propriété, la
prescription, les prêts sur gages et à intérêts, les fermages, l'agriculture,
les irrigations, les mauvais traitements infligés aux animaux, le commerce
et le crédit, les obligations et les dépôts, les règles des fiançailles, du
mariage et du concubinat, les donations, le divorce, les absents, les crimes
contre les mœurs, l'héritage, l'adoption, l'esclavage, les différentes
corporations et les tarifs légaux.
Nous ne pouvons entrer dans tous les détails d'une loi si complexe,
dont les 282 articles pourraient être matière à commentaires et à
rapprochements intéressants.
Nous observerons cependant encore :
Que les mouchkinou paraissent être une classe privilégiée dans leurs
biens (15), mais qui est moins bien traitée que les autres quand il s'agit
d'atteinte à leurs personnes (201), ce qui ne s'explique pas très bien.
Et qu'une légistation étant ce qui représente le mieux l'état moral d'une
civilisation, le code d'Hammourabi ne nous donne pas comme la loi de
Moïse la sensation d'un peuple hypnoli&é par les idées de pureté,
d'impureté et de purification et qu'il paraît résulter de la comparaison de ces
lois que le peuple d'Israël, par la prévision d'une foule de rapports
isexuels incestueux, contre nature et même avec des animaux, était d'une
moralité inférieure k celui de Babylone.
- Il peut être intéressantde rapprocher de cette loi ce que M. André Lefèvre
résumant les Origines indo-européennes d'A. Pictet, dit des tribus aryennes :
«.Elles avaient des chefs de guerre et de paix, des rois... Leur
organisation sociale était fondée sur la propriété individuelle et commune.
L'héritage était connu, mais borné sans doute à la maison, au produit du
travail et au butin de guerre. Les bœufs servaient de monnaie. L'échange
était l'unique forme des rapports économiques. Il est impossible de refuser
aux .Aryas la notion de la loi, du Droit, du jugement, de la dette, du
délit, de la punition, des épreuves judiciaires et de l'amende.
Les Aryas ont apporté au monde une famille sainement- organisée,
fondée sur l'autorité du père, la dignité de la femme et une juste
hiérarchie de tous ses membres. »
On dirait un résumé de l'organisation que nous révèle le code
d'Hammourabi, mais si l'on reporte à 3000 ans avant notre ère le départ des Aryas

1 M. André Lefèvre a fait remarquer que les civilisations deTello et d'Ourou


remontant à l'an 3800 avaient déjà l'écriture à caractères cunéiformes. Ce genre de signes
étant une simplification d'hiéroglyphes, bien des siècles ont dû passer sur eux pour
en avoir effacé à ce point la forme primitive et les avoir réduits à la valeur sylla-
bique. (Contrepoison, pago 142.)'
CHARLES LEJEUNE. — LA LOI DE HAMMOURABI 509
occidentaux, on comprend qu'ils avaient pu emprunter auxChaldéens et
aux Egyptiens leurs civilisations, et M. A. Lefèvre attribue surtout la
puissance civilisatrice des Indo-Européens a leur monogamie qui n'exclut
ni le concubinat ni les écarts du caprice et de la passion, à leur panthéisme
naturaliste qui, sans pratiques obscènes et cruelles, sans trace de
fétichisme et d'idolâtrie, a laissé le champ libre à l'imagination et par suite
à la pensée, à la science et à la raison, et enfin à la langue qui, grâce à
l'absence de toute écriture* avait depuis longtemps dépassé les périodes
du monosyllabisme et de l'agglutination. C'est ce qui les différencie des
Sémites '.
M. le Professeur Edouard Guq a relevé que les lois d'Hammourabi
distinguent quatre sortes de dations faites à l'occasion d'un mariage.:'
I. La tirhatou^ qui n'est pas essentielle à la formation du mariage, est
une dation faite parle fiancé au père de la femme. Ce n'est pas une dot
destinée à subvenir aux charges du mariage, ni la dos ex marito du droit
germanique, caria dation est faite au profit du père et non de la femme.
Ce n'est pas non plus le prix d'achat de la femme, c'est une garantie
contre la rupture des fiançailles (160). Elle est acquise au père de la
femme, à moins : 1° qu'il ne s'oppose au mariage, 2° ou que la- femme
meure sans enfants (164).
En cas de répudiation injustifiée, le mari doit payer à la. femme une
somme égale à la valeur du don de fiançailles (138).
II. Le biblou est un cadeau d'objets mobiliers fait par le futur lors des
fiançailles et distinct du précédent. Si le futur beau-père s'oppose au
mariage, il doit payer le double de la valeur des cadeaux reçus.
III. Le cheriqtou, qui n'est pas non plus une condition de la formation
du mariage, est l'apport fait par la femme pour subvenir aux charges du
mariage. Cette dot a une valeur supérieure à celle du don de fiançailles,
elle est constituée par le père de la femme, c'est un avancement d'hoirie,
car les fils seuls recueillent la succession paternelle (165, 166, 178.)
Le mari n'a que la jouissance de la dot.
Cette dot passe aux enfants à la mort de leur mère (162)-; à. défaut
d'enfants elle fait retour à la maison paternelle (163), sauf le droit du
mari de retenir sur la dot le don de fiançailles (164.) En cas de prédécès
du mari, si la mère ne s'entend pas avec ses enfants, elle peut quitter
la maison en reprenant sa dot (172).
Cette dot doit être restituée à la femme :
1° En cas de prédécès du mari, que la femme ait ou non reçu une
donation (171, 172.)




5e Lorsque
En
Lorsquela
cas de
delarépudiation
prédécès
femme
femme négligée
préfère
de injustifiée
la femme
par
quitter
son
sans
oula
mari
pour
maison
enfants
sestérilité
retire
conjugale
(163.)
chez
(137,
son138.)
a*i
père
moment
(142.)

où son mari se dispose à prendre une autre femme (148),

1 A. Lefèvre. L'homme à travers les âges.


5!0 20 octobre 1910
IV. Le noudounnou qui n'a rien d'obligatoire, est une donation faite
durant le mariage par le mari à sa femme, il a pour objet un champ, un
verger, une maison ou tout autre bien (150),
La femme le conserve après la mort du mari, elle ne peut en
disposer au préjudice de ses fils (171), mais elle a la faculté de l'attribuer à
l'un d'eux (150). Elle ne peut notamment le donner à ses frères, qui,
régulièrement, lui succèdent.
Mais rien n'autorise à dire que ce soit une morgengabe,i comme le croit
M. D. H. Miiller.
Le 1 155 suppose qu'à partir des fiançailles l'homme peut cohabiter
avec sa fiancée.
Enfin, si l'on a dit avec raison que l'on peut juger de la supériorité
d'une civilisation par le plus ou moins de, considération où l'on tient la
femme, le code d'Hammourabi nous montre que la femme n'y est traitée
ni comme une marchandise, ni comme une esclave. Elle a dans la famille
une situation supérieure à celle de la femme grecque et romaine, elle a
plus de liberté, elle peut disposer de sa personne et plusieurs articles lui
donnent expressément le droit de changer de maison et d'épouser qui elle
voudra, elle n'est pas comme à Rome sous la dépendance de ses fils, elle -
n'est pas obligée, comme chez les Hébreux, d'épouser le frère de son
mari défunt. J
La vente d'une femme ou d'un enfant pour l'acquit d'une dette ne peut
être que temporaire (117).
Le vente d'un esclave est ferme (118).
Toute répudiation entraîne une indemnité (139, 140).
La prise de concubine doit être autorisée (144).
La femme même indigne doit être respectée par ses enfants, (193).
Elle possède, hérite d'une part d'enfant et peut disposer dans de
certaines limites, elle a des droits dans la communauté et dans la succession
de son mari, elle exerce la puissance paternelle après la mort du père,
elle peut être exposée à cohabiter avec une concubine de son mari, mais
jamais celle-ci ne doit être rendue l'égale de l'épouse (145) et si cette
cohabitation lui répugne elle peut seretirer chez son père en emportant sa
chériqtou (149). En cas de maladie chronique de l'épouse, son mari ne peut
la répudier, il doit la garder dans sa maison et la sustenter jusqu'à sa
mort (148).
11 nous paraît résulter de ce rapide exposé d'une part que le code
d'Hammourabi, malgré la rigueur de certaines pénalités, nous montre une
civilisation déjà très avancée et d'autre part que la loi mosaïque, qui s'en
est manifestement inspirée, reflète une civilisation moins évoluée, plus

i Chez les Francs, où le mariage se faisait par achat, la femme recevait de son mari
U lendemain des noces le morgengabe (don du matin,) que l'on retrouve en Grèce
comme prix de sa virginité. Ce fut l'origine du douaire, qui était un droit d'usufruit
au profit de la veuve sur une partie des biens propres de son inari.-

' ■/*.
A. LAVILLE. — SÉrULTURES MARNIENNES DE VALENTON 511.

tbéocratique, plus primitive et plus barbare. On peut encore en tirer cette


conséquence que le droit français, qui s'est inspiré pendant tout le moyen
âge de l'ancien testament et de la direction que lui imposaient les Ibéo-
logiens, auraient beaucoup gagné s'il eût connu et eût suivi dans ses
grandes lignes les prescriptions du code du grand roi de Babylone.

SÉPULTURES MARNIENNES DE VALENTON (Seine-et-Oise) ■ '

Par M. A. La ville.

Le 17 Avril 1900, M. Cofïînet, commis principal de M. Drouin,


entrepreneur de travaux publics à Montgeron (Seine-et-Oise) m'apprenait
qu'on avait trouvé des squelettes humains accompagnés de poteries et
d'armes en fer dans une sablière appartenant a son patron. Cette sablière
est située sur le territoire de la commune de Valenton, côté Est de la
route de Valenton à Gréteil en passant par Mesly. Le point exact peut
être marqué, sur la feuille au 80/1000 à 16 millimètres au Nord de l'église
de Valenton.
Avant d'aller plus loin, j'ai le devoir, et je suis heureux de le remplir
ici, d'adresser à Monsieur et a Madame Drouin, mes plus sincères remer-
cîments, pour l'amabilité avec laquelle ils m'ont donné l'autorisation de
faire des recherches dans leurs exploitations de sable, et la générosité
avec laquelle ils m'ont (sur la demande, qu'à ma prière, Monsieur Ilalon
de la Goupillière, membre de l'Institut, directeur de -l'Ecole des Mines,
avait bien voulu leur adresser), remis pour les collections de l'Ecole, les
armes et vases qui avaient été trouvés dans leur sablière de Valenton.
Je ne puis non plus laisser passer l'occasion qui se présente ici, de
rappeler combien l'Ecole des Mines est redevable à Monsieur Haton de la
Goupillière, pour l'enrichissement de la partie parisienne (fossiles et
industrie préhistorique) de la collection de Paléontologie de l'Ecole, par
l'empressement avec lequel il rédigeait toujours lui-même les demandes
des pièces intéressantes que je lui signalais lorsque je ne pouvais ou les
acheter, ou les demander à leurs propriétaires. De toutes les pièces rares
que j'ai voulu faire demander par la Direction de l'Ecole, aucune de celles
pour lesquelles je me suis adressé à Monsieur Haton n'a été refusée.
M'étant rendu à l'exploitation de sable de Valenton j'y ai relevé la
coupe suivante :
I. Sable, gravier et gabts pleistocenes a Elephas antiquus et primi-
genius, 5 m. 50 environ.
II. Couche d'épaisseur variable de terre végétale, rougeâtre, sableuse
et caillouteuse, 0 m. 30 à 0 m. 50.
Cette coupe laissait encore voir quelques petites fosses creusées
irrégulièrement, au plus à 0 m. 60, 0 m. 70 de profondeur.
C'est dans ces fosses que les carriers ont recueilli des squelettes
humains accompagnés de vases et d'armes en fer. Malheureusement, ils

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