TD 4 DR Trav. 2025.
TD 4 DR Trav. 2025.
TD 4 DR Trav. 2025.
GABONAISE
-------------------------------------- UNION-TRAVAIL-JUSTICE
Outre les ouvrages cités dans la bibliographie indicative du cours, les étudiants
consulteront les documents ci-après :
Attendu qu’il résulte des énonciations de l’arrêt attaqué qu’à la suite du décès de
B.O… survenu à Port-Gentil, ses héritiers constataient qu’il avait travaillé à
plusieurs reprises au compte de la société SATRAM, en qualité de chef d’équipe
de manutentionnaires ; qu’estimant que ces contrats conclus verbalement à trois
périodes différentes méritaient une meilleure qualification, ils saisissaient le
tribunal de travail pour solliciter en premier lieu leur requalification en contrats à
durée indéterminée et, en second lieu, la condamnation de la société SATRAM au
paiement des indemnités pour leur rupture abusive, salaires impayés ainsi que
pour non délivrance des certificats de travail ; que par arrêt du 2 février 2004, la
Cour d’Appel a confirmé le jugement du Tribunal du travail faisant droit à ces
demandes ;
Attendu qu’il est d’abord fait grief à cette décision, d’avoir déclaré recevable
l’action des hoirs B. O…., alors , d’une part, que les actions et droits que peuvent
exercer les héritiers sont ceux que le salarié a lui –même commencé de son
vivant et, alors, d’autre part, que B. O… avant son décès, n’avait jamais
manifesté l’intention d’attraire la société demanderesse en paiement de sommes
pour rupture de contrats et non délivrance de certificat de travail et, alors que,
enfin , que ces actions ont un caractère strictement personnel et ne peuvent
tomber dans la succession que si le salarié les avait introduites de son vivant ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 662 du code civil, les héritiers légaux
sont saisis de plein droit des biens, droits et actions du défunt ;
Attendu que les actions exercées par les hoirs B.O…, à savoir la délivrance d’un
certificat de travail et la requalification des contrats verbaux en cause, avec pour
objectif de tirer toutes les conséquences de droit qui en découlent, ont un
caractère, non personnel, mais patrimonial ;
Qu’en tant que telles, elles sont entrées de plein droit dans la succession du
salarié et peuvent être exercées par les héritiers de ce dernier même si celui-ci
ne les a pas intentées de son vivant, qu’en se déterminant dans ce sens, les
juges d’appel ont fait une exacte application de la loi ; d’où il suit que le moyen
doit être rejeté ;
Attendue que la société SATRAM fait encore grief aux juges du fond d’avoir
déclaré que les relations de travail qui l’ont liée à B.O. étaient des contrats de
travail à durée indéterminée, alors que lesdites relations n’avaient jamais
dépassé un mois d’exécution, condition exigée selon le moyen, par les
dispositions de l’article 26, alinéa 2 du code du travail pour changer de nature ;
La Cour :
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que M.X. a été engagé le 23 juin 2001 par la
société S… en qualité de producteur avant d’être mis à disposition de la société
B… ; que le 31 août 2003, la société S… a mis fin à leur relation de travail ; qu’en
contestation de la légitimité de cette rupture, il a saisi, aux fins de
dédommagement, le Tribunal du Travail de Port-Gentil qui l’a débouté, décision
infirmée par arrêt de la Cour d’Appel de Port-Gentil, en date du 16 janvier 2006,
qui a condamné la société S… au paiement de diverses sommes ;
Attendu qu’il est reproché à la Cour d’Appel d’avoir décidé que la société S… et
son ex-employé étaient liés par un contrat de travail à durée indéterminée au
motif que ledit contrat ne mentionnait pas la nature de l’ouvrage à exécuter ou
de la mission à effectuer conformément aux dispositions de l’article 25 du code
du Travail ; alors que les réalisations visées par le contrat signé entre les parties
s’exerçaient dans le cadre des activités pétrolières sur les sites, dont la durée
était limitée dans le temps ;
Attendu que pour dire la rupture ainsi intervenue, abusive, les juges d’appel ont
relevé que « tout contrat conclu à durée déterminée ou pour l’exécution d’une
ouvrage ou d’une tâche, qui n’indique pas le terme fixé d’avance ou la nature de
l’ouvrage ou de la tâche, est un contrat à durée indéterminée conformément à
l’article 27 du code du travail.. ; que c’est à bon droit qu’ils ont décidé que ledit
contrat, dont le terme prévu est » fin de mission », sans autre précision, doit être
requalifié à durée indéterminée et que la rupture, résultant de l’initiative de
l’employeur, sans motif légitime, est un licenciement abusif ; qu’il s’en suit que le
moyen ne peut être accueilli ;
La Cour :
Attendu que s’appuyant sur les pièces qu’elle a versées au dossier et qui
ont fait l’objet d’un débat contradictoire, la société LE PALMIER DORE fait
observer que Dame K. K n’était pas une employée modèle en raison de son
mauvais caractère, de son insubordination et de ses nombreuses absences pour
lesquelles elle lui a donné plusieurs avertissements, dont deux écrits ; que la
faute lourde étant manifeste, le licenciement de celle-ci est régulier et légitime ;
Mais attendu, de première part, que, hormis l’avertissement pour « refus
d’ordre envers son supérieur » infligé à Dame K. K le 30 juin 1997 et qu’elle
reconnaît avoir reçu, la mise à pied du 14 avril 1999 et autres fiches de présence
ne paraissent pas avoir été notifiées ou remises à mains propres à cette dernière
contre décharge ; que ces pièces tout comme les lettres de convocation à
l’entretien préalable écartées ci-dessus, émanant de la responsable hiérarchique
dont elles portent la signature et ayant été confectionnées pour les besoins de la
cause, ne peuvent constituer la preuve des prétendus absences répétées, du
mauvais caractère et de l’insubordination dont Dame K. K a été accusée en trois
années de présence et de service au sein de la société LE PALMIER DORE ;
Attendu, de deuxième part, que dès lors qu’elle avait notifié
l’avertissement du 30 juin 1997 pour sanctionner « le refus d’ordre envers son
supérieur », ladite société ne pouvait plus, comme en l’espèce, ultérieurement
invoquer le même fait pour justifier le licenciement de Dame K. K ;
Attendu, de troisième part, que les articles 53 du code du travail et 1134
du code civil ancien disposent, le premier, que « l’employeur qui décide de
licencier doit notifier le licenciement au salarié par lettre remise en main propre
(….), cette lettre doit indiquer expressément le ou les motifs du licenciement. En
cas de litige, la preuve du caractère réel et sérieux du ou des motifs allégués
incombe à l’employeur », le deuxième, que «les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que
de leur consentement mutuel (….) ;
Attendu, selon la lettre d’embauche versée au dossier, que Dame K. K. B.
avait été engagée le 30 novembre 1996, en qualité de vendeuse ; que cette
lettre qui fixe son salaire à 150 000 francs n’indique nulle part qu’elle serait
appelée à exercer d’autres emplois alternatifs dans l’intérêt ou pour les besoins
du service ;
Que le samedi 14 août 1999, Mademoiselle K, sa responsable hiérarchique,
qui lui avait infligé un avertissement deux ans auparavant, l’a affectée au salon
de thé attenant au comptoir boulangerie-pâtisserie, en remplacement d’une
serveuse absente ; que le lendemain dimanche 15 août, elle a repris son poste
habituel de vendeuse, après avoir confessé à Mademoiselle K. « qu’elle ne
pouvait pas tenir au salon de thé parce que n’en ayant ni les qualités requises, ni
la compétence nécessaire pour continuer à assumer cette tâche » ; qu’en dépit
de cet aveu d’incompétence, celle-ci a tenu à l’y maintenir de force, d’où son
refus qualifié par la suite d’insubordination ; que l’altercation qui s’en est suivie
entre les deux femmes a été sanctionnée par le licenciement immédiat de Dame
K. K ;
Attendu qu’en affectant cette vendeuse de son état au salon de thé pour y
servir en qualité de serveuse et en insistant fermement pour la maintenir de
force à cet emploi normalement dévolu à une autre employée absente
momentanément mais de classe différente, la société LE PALMIER DORE a
imposé à Dame K. K une modification unilatérale et substantielle du contrat de
travail qui les liait ce, avec une intention avérée de provoquer le refus ce celle-ci
qui a pourtant pris la peine de lui avouer, après l’intérim de la veille, « qu’elle
n’avait ni les qualités requises ni la compétence nécessaire pour servir audit
salon de thé » ; qu’il en résulte que non seulement le refus de K. K ne saurait être
considéré comme une insubordination constitutive d’une faute lourde ainsi que
l’a soutenu à tort son employeur, mais aussi que la rupture dudit contrat incombe
à ce dernier du fait que, par son comportement, il s’est mis à la faute ; que dès
lors, le licenciement prononcé dans ces conditions est abusif et ouvre droit à
l’allocation à l’employée des indemnités et dommages et intérêts prévus à cet
effet ;
[La suite sans intérêt par rapport à l’objet du commentaire] ;
PAR CES MOTIFS et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les
deuxième et troisième moyen (s) :
Casse et annule en toutes ses dispositions l’arrêt rendu le 19 mars 2005
par la Cour d’Appel Judiciaire de Port-Gentil ;
Remet en conséquence les parties au même et semblable état où elles
étaient avant ledit arrêt, et statuant au fond en application des dispositions de
l’article 47 de la loi organique n° 9/94 du 17 septembre 1994 :
- Déclare le licenciement de Dame K. K. B. non-conforme à la procédure
légale ;
- Déclare abusive, pour absence de preuve du caractère réel et sérieux des
motifs allégués par la société LE PALMIER DORE, la rupture du contrat de
travail ayant lié les parties ;
- Dit que cette rupture incombe à l’employeur ;
- Condamne, en conséquence, la société LE PALMIER DORE à verser à Dame
K. K. B. les sommes suivantes………..
- Déboute Dame K.K de sa demande concernant le préjudice moral.