Ambio Guide-Dindon Vert

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guide d’aménagement

de l’habitat du

DINDON
SAUVAGE
1
Table des matières
1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2. ÉCOLOGIE DU DINDON SAUVAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3. AMÉNAGEMENTS D’HABITATS POUR LE DINDON SAUVAGE. . . . . . . . . . . . 7


a) Les perchoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
b) Les aires d’alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
c) Les champs nourriciers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
d) Les corridors boisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

4. AIDES FINANCIÈRES DISPONIBLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................ 31
RÉFÉRENCES .................................................................................... 32
ANNEXE ......................................................................................... 33
L E P O I N T S U R L A D É P R É D AT I O N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
L E S B O N N E S P R AT I Q U E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2
1. Introduction
Le dindon sauvage de l’est (Meleagris gallopavo sylvestris) est une espèce indigène à l’est du
Canada et aux États-Unis. Les archéologues ont découvert que les Amérindiens (Aztèques)
seraient probablement les premiers à avoir domestiqué le dindon sauvage il y a de cela près
de 2000 ans (Earls, s.d).

L’espèce sauvage était considérablement abondante avant l’arrivée des premiers colons en
Amérique. Elle faisait partie intégrante de l’alimentation des peuples autochtones du sud du
Québec. Autrefois répandues partout en Ontario et dans les états de l’est des États-Unis, les
populations de dindons sauvages ont rapidement été décimées par la chasse excessive non
encadrée et la perte de grandes superficies d’habitats (Whissell, 2005).

Puis l’abandon des terres agricoles et des sites de coupes forestières, au moment de la grande
dépression du début des années 30, eut un effet positif sur la restauration des habitats utilisés
par le dindon sauvage. Au cours des années suivantes, certains états américains ont com-
mencé à légiférer la chasse au gibier sauvage et exiger l’obtention d’un permis. La création
de ces fonds a permis le début de l’élaboration de programmes de réhabilitation de l’habitat
du dindon sauvage et la réintroduction de l’espèce dans certains milieux où elle avait com-
plètement disparue. Ces nombreux efforts de rétablissement ont permis aux populations de
dindons sauvages de retrouver peu à peu leur vigueur d’autrefois. Au sud du Québec, on doit
plutôt l’arrivée du dindon sauvage à la migration d’individus du Nord des États-Unis et à la
provenance d’individus de l’Ontario pour la région de l’Outaouais (Earls, s.d).

Ce guide technique a pour objectif d’inciter les chasseurs, les propriétaires terriens ainsi que
tous les passionnés de la faune à réaliser des projets d’aménagement d’habitats pour le dindon
sauvage présent au Québec. Dans un premier temps, ce document vous propose de mieux
comprendre cet animal qui prend place sur le territoire du Québec. Ce guide présente égale-
ment des pistes de solutions afin d’éviter les conflits potentiels avec ces oiseaux fascinants.
Finalement, ce guide vous propose une série d’aménagements faciles à réaliser dans le but de
maintenir les populations de dindons sauvages. Ce guide a été réalisé grâce à la
participation financière d’Héritage faune qui fait la gestion d’une portion de l’enveloppe
financière amassée par le biais des coûts d’inscription au séminaire Biologie, chasse et
aménagement du dindon sauvage au Québec.

3
2. Écologie du
dindon sauvage
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Cet oiseau de la famille des gallinacés (gélinotte huppée, poulet, coq) a un poids moyen de
7,7 kg à 9,7 kg chez le mâle et de 3,6 kg à 5 kg chez la femelle ce qui le classe dans la caté-
gorie des gros oiseaux d’Amérique du Nord. Le dindon sauvage est un oiseau diurne qui se
perche pour y passer la nuit dans les arbres à l’abri des prédateurs. Parmi ses traits caracté-
ristiques, on note son bec puissant ainsi que ses pattes très bien adaptées pour gratter le sol
à la recherche de nourriture.

ALIMENTATION

Le dindon est un animal omnivore et opportuniste qui se nourrit principalement d’insectes,


de noix, de plantes et de baies. À l’occasion, il peut aussi attraper de petits animaux tels que
les grenouilles et les salamandres. Son alimentation varie en fonction de la disponibilité des
sources de nourriture durant les différentes saisons ainsi que de ses besoins nutrition-
nels à chaque stade de sa vie. Durant l’hiver, le dindon doit faire preuve d’opportunité pour
se nourrir surtout lorsque le couvert de neige au sol est épais. En milieux agricoles, il peut
consommer par exemple, les résidus des cultures de maïs ou de soya tombés par terre dans
les champs.

COMPORTEMENT

Le dindon sauvage est un animal au comportement grégaire qui se déplace généralement


en petits groupes et parfois en groupes de plus 50 individus (durant l’hiver). Ces groupes se
forment et se défont au rythme des saisons. Les mâles gardent cependant les mêmes
groupes tout au long de leur vie.

4
Au printemps on peut observer des petits groupes de jeunes mâles à la recherche des femelles.
Pendant la période de reproduction, les femelles vont avoir tendance à se regrouper autour de
2 ou 3 mâles. Par la suite, elles forment des groupes composés uniquement de femelles avec
leurs petits une fois que ceux-ci sont venus au monde. Les femelles pondent directement au
sol et recouvrent de feuilles leurs œufs lorsqu’elles quittent le nid (Lavoie, 2013). Les œufs
sont particulièrement vulnérables aux attaques des prédateurs tels que le coyote, le renard,
le raton-laveur, le corbeau, la corneille et le pékan.

HABITAT SELON LES SAISONS

Durant l’été, l’habitat privilégié du dindon est une mosaïque de forêt et de champs agricoles
où la forêt y est dominante. En général, cette forêt doit être assez mature, posséder de petites
clairières et une source d’eau. La proximité d’une source d’eau est surtout essentielle l’hiver
puisque durant l’été le dindon peut se satisfaire de l’eau contenu dans les plantes et les in-
sectes. Le dindon aime beaucoup les paysages agroforestiers particulièrement les boisés de
feuillus où l’on retrouve des glands de chênes. Les ouvertures dans le couvert forestier sont
aussi importantes pour la survie des oisillons. Ainsi, ils peuvent manger des insectes dans la
clairière et accumuler l’énergie nécessaire pour grandir. La lisière de la forêt est également
très importante pour le dindon puisqu’il peut s’y réfugier lorsqu’il se sent menacé.

5
Le domaine vital (territoire qui satisfait les besoins primaires du dindon) s’étend annuellement
de 7 à 15 km2 (Lavoie, 2013). Ses déplacements sont généralement motivés par la quête de nour-
riture. Lors de la nidification, les femelles vont généralement s’installer dans les endroits où
la végétation est assez dense au sol tel que les talles de framboisiers et mûres (Lavoie, 2013). Les
champs de graminées, les lisières et les clairières près d’une source d’eau sont des endroits
de prédilection pour ces dernières. Les couloirs de migration végétalisés sont également
d’une grande importance pour les dindons puisqu’ils lui permettent d’étendre son habitat et
favorisent les échanges génétiques entre les populations.

En somme, l’habitat du dindon doit pouvoir répondre à l’ensemble


de ses besoins fondamentaux : s’alimenter, s’abriter et se reproduire.

6
3. Aménagements d’habitats
pour le dindon sauvage
Les sections suivantes présentent différents types d’aménagements permettant de favoriser
la présence du dindon sauvage. L’objectif de ces aménagements est de créer un habitat
propice pour celui-ci en améliorant un milieu existant ou en atténuant les facteurs qui limitent
son établissement. N’oubliez pas que l’ensemble de l’aire fréquentée par le dindon sauvage
doit pouvoir répondre à ses besoins primaires: se nourrir, se protéger et se reproduire. Avant
d’entreprendre ce type d’aménagement, renseignez- vous sur les types d’habitats recherchés
par le dindon (voir la section précédente et la liste de références à la fin du document) et évaluez le potentiel de
votre terrain à accueillir ces grands oiseaux. Par la suite, vous serez en mesure de déterminer
le type d’aménagement à planifier ainsi que les coûts associés.

RECHERCHER CES ÉLÉMENTS POUR DÉTERMINER SI UN MILIEU EST PROPICE


À L’HABITAT DU DINDON SAUVAGE (domaine vital annuel de 7 à 15 km2).

- Source d’eau près de sa nourriture. L’automne et l’hiver la distance


doit être de moins de 500 mètres tandis qu’au printemps lors de la
nidification moins de 200 mètres.
Paysages agroforestiers (plus de 50 % de couverture forestière)

Larges étendues de forêts matures entrecoupées d’au moins


5 à 10 % de surfaces ouvertes (prés, friches, champs de foins, etc.)

Arbres fruitiers et à noix

Présences de lisières à moins de 100 mètres entre les milieux agricoles

Milieu où l’épaisseur de neige ne dépasse pas 30 cm pendant 2 semaines

7
Aménagements
en milieu agricole
et forestier

8
a) Les perchoirs
OBJECTIFS

Planter ou conserver des arbres matures qui vont servir de perchoir nocturne pour le dindon
et ainsi le mettre à l’abri des prédateurs. Durant l’hiver, le perchoir permet également de le
protéger contre les intempéries.

DESCRIPTION

Lors des tempêtes hivernales, le dindon se perche dans les conifères pour se protéger du
vent et de la neige. Il conserve ainsi sa température interne régulière. Les dernière études
québécoises sur le comportement du dindon démontrent que ce dernier préfère cependant
se percher dans les feuillus lorsque la température devient plus clémente (Lavoie, 2013). Des
peuplements forestiers matures de feuillus parsemés de résineux tels que les pins, les pruches,
les épinettes, les sapins et les cèdres sont de bons abris pour les dindons. Les arbres utilisés
comme perchoir doivent être en mesure de supporter le poids des dindons. L’aménagement
de perchoirs consiste donc à planter des essences de conifères indigènes dans un peuple-
ment de feuillus matures, à reboiser des milieux ouverts ou à conserver des arbres matures
déjà existants.

9
Étapes de réalisation

REPÉREZ les ZONES D’ABRIS, les SOURCES D’EAU et de


1.
NOURRITURE potentielles sur votre terrain.

2. FAITES UN PLAN DE LA ZONE À AMÉNAGER et respecter la distance


maximale de 500 mètres entre sa source de nourriture (arbres et
arbustes fruitiers, forêt composée de plus de 50 % de feuillus,
champs, etc.), sa source d’eau et son abri. En période de nidification,
cette distance est de 200 mètres (Whissell, 2002).

3. CHOISISSEZ des espèces de CONIFÈRES INDIGÈNES à votre région


(voir tableau 1).

4. COMMANDEZ VOS PLANTS et le matériel nécessaire à la plantation.

5. PRÉPAREZ LE TERRAIN DE PLANTATION


(désherbage, amélioration du drainage, etc.).

6. PLANTEZ VOS SEMIS en respectant une distance


confortable entre chaque plant.

QuAnD ? Au printemps, planter vos semis dans les 2 jours suivant leurs
réceptions lorsqu’il n’y a plus de risque de gel au sol.

fournisseurs Pépinières privées, organisme de bassin versant, etc.

entretien Inspectez vos plantations régulièrement et contrôlez de manière


écologique la végétation concurrente, les maladies et les insectes nuisibles.

10
Autres astuces
pour favoriser la croissance
des arbres qui serviront
de perchoirs pour
les dindons sauvages

SELON L’ESPÈCE CHOISIE, LES ARBRES PEUVENT PRENDRE PLUSIEURS ANNÉES


AVANT D’ARRIVER À MATURITÉS ET ÊTRE UTILISÉS COMME PERCHOIR PAR
LES DINDONS SAUVAGES. VOUS POUVEZ TOUTEFOIS EFFECTUER CERTAINES
INTERVENTIONS DANS VOTRE FORÊT QUI VONT ACCÉLÉRER LA CROISSANCE
DE CES ESSENCES.

Protection Des PlAnts


Installer des cylindres de protection autour des jeunes plants pour éviter qu’ils
servent de nourrir aux cervidés.

couPe D’éclAircie
Vous pouvez procéder à une coupe d’éclaircie visant à diminuer les arbres multi
troncs et à espacer les jeunes arbres. On doit uniquement couper les arbres
faibles ou ceux dont la cime nuit au développement des jeunes arbres. Il est
important de ne pas trop ouvrir le couvert forestier et de conserver quelques
arbres affaiblis ou morts pour la faune.

11
Figure 1
Perchoir
dans un conifère

12
Tableau 1
Arbres indigènes
recommandés comme
perchoir hivernal
pour le dindon sauvage

HAUTEUR LARGEUR HUMIDITÉ TYPE TYPE DE


ESPÈCES EXPOSITION (MÈTRES) (MÈTRES) DU SOL DE SOL CROISSANCE
CÈDRE DU CANADA Soleil à mi-ombre 15-20 10-15 Élevée à faible Tout type de sol Moyenne
(Thuja occidentalis)

ÉPINETTE ROUGE Soleil à mi-ombre 15-22 6-10 Élevée à moyenne Tout type de sol Lente
(Picea rubens)

ÉPINETTE BLANCHE
(Picea glauca) Soleil ou mi-ombre 15-22 6-10 Élevée à moyenne Loam à argileux Lente à moyenne

PIN BLANC Soleil à mi-ombre 22-30 15-22 Moyenne à faible Loam sableux Moyenne
(Pinus strobus)

PIN ROUGE Soleil à mi-ombre 0,9-1,20 0.3 Moyenne à élevée Bas de talus Moyenne
(Pinus resinosa)

PRUCHE DU CANADA Soleil, mi-ombre 22-30 10-15 Élevée à moyenne Loameux Lente à moyenne
(Tsuga canadensis) ou ombre

SAPIN BAUMIER Graveleux. Loam,


(Abies balsamea) Soleil à mi-ombre 10-15 3-6 Moyenne à élevée lente
sableux à argileux

SOURCES : FÉDÉRATION INTERDISCIPLINAIRE DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE DU QUÉBEC, 2011

13
b) Les aires d’alimentation
OBJECTIFS

Attirer les dindons en leur fournissant une nourriture sauvage variée à longueur d’année.

DESCRIPTION

La nourriture préférée du dindon sauvage est constituée de plusieurs fruits sauvages tels que
les glands de chênes, les fruits du carier, du hêtre ou du frêne ainsi que des baies des arbustes
fruitiers. Il est important de planter une variété d’essences d’arbres et d’arbustes pour as-
surer une alimentation adéquate tout au long de l’année. Par exemple, à l’automne et durant
l’hiver, les arbres et arbustes qui conservent leurs fruits (le sumac vinaigrier, le pommetier, le
cornouiller, le framboisier, l’aubépine, le sureau, le genévrier, le houx) sont des sources es-
sentielles de nourriture pour le dindon.

14
Étapes de réalisation

1. REPÉREZ les endroits OÙ FAIRE VOS PLANTATIONS (friches, lisière en


bordure d’une forêt ou dans la bande riveraine, etc.)

2. EFFECTUEZ UN TEST DE SOL afin de déterminer la fertilité de ce dernier


et évaluez le drainage du sol.

3. CHOISISSEZ des espèces d’ARBRES et d’ARBUSTES INDIGÈNES à votre


région qui correspondent aux caractéristiques de votre sol et qui sont
appréciés des dindons sauvages (voir tableaux 2 et 3).

4. Faites un PLAN DES PLANTATIONS PRÉVUES.

5. COMMANDEZ VOS PLANTS et le matériel nécessaire à la plantation.

6. PRÉPAREZ LE TERRAIN DE PLANTATION


(désherbage, amélioration du drainage, etc.).

7. PLANTEZ VOS SEMIS en respectant la distance prévue entre


chacun d’eux.

QuAnD ? Au printemps, plantez vos semis dans les 2 jours suivant leurs
réceptions lorsqu’il n’y a plus de risque de gel au sol.

fournisseurs Pépinières privées, organisme de bassin versant, etc.

entretien Inspectez vos plantations régulièrement et contrôlez de manière


écologique la végétation concurrente, les maladies et les insectes nuisibles.

15
Autres astuces
pour favoriser l’alimentation
des dindons sauvages

ATTENDEZ AU PRINTEMPS AVANT DE RETOURNER LA TERRE pour


laisser de la nourriture résiduelle des cultures aux champs pendant l’hiver.

LAISSEZ QUELQUES RANGÉES DE PLANTS DE MAÏS debout en bordure


des champs après la récolte d’automne.

LAISSEZ LES TAS DE BOIS COUPÉS DURANT L’HIVER au sol jusqu’au


printemps. Les femelles vont pourvoir ainsi nicher en dessous.

16 PHOTO: RODOLPHE LASALLE (JANVIER 2013)


Tableau 2
Arbres indigènes
recommandés comme
nourriture pour
le dindon sauvage

HAUTEUR LARGEUR HUMIDITÉ TYPE TYPE DE


ESPÈCES EXPOSITION (MÈTRES) (MÈTRES) DU SOL DE SOL CROISSANCE
CHÊNE À GROS FRUIT Soleil 22-30 22-30 Moyenne Tout type de sol Lente
(Quercus macrocarpa)

CHÊNE BLANC Soleil 22-30 22-30 Moyenne Loameuse Lente


(Quercus alba)

CHÊNE ROUGE
(Quercus rubra) Soleil 22-30 22-30 Moyenne Loam à argileux Moyenne

HÊTRE À
GRANDES FEUILLES Soleil, mi-ombre 15-22 15-18 Moyenne Loameux Lente
(Fagus grandifolia) ou ombre

CARYER CORDIFORME Soleil ou mi-ombre Loam, sableux


22-30 22-30 Faible à élevée Lente à moyenne
(Carya Cordiformis) à argileux

FRÊNE Sableux graveleux


(Fraxinus sp.) Soleil à mi-ombre 20-30 15-20 Moyenne Rapide
à loam sableux

NOYER NOIR Soleil, mi-ombre


(Juglans nigra) 22-30 10-15 Élevée à moyenne Loameux Lente à moyenne
ou ombre
SOURCES: FÉDÉRATION INTERDISCIPLINAIRE DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE DU QUÉBEC, 2011; HYDRO-QUÉBEC, 2010.
RÉPERTOIRE DES ARBRES ET ARBUSTES ORNEMENTAUX, QUÉBEC; HYDRO-QUÉBEC DISTRIBUTION. 687 PAGES.

17
Tableau 3
Arbustes indigènes
recommandés comme
nourriture pour
le dindon sauvage

HAUTEUR LARGEUR HUMIDITÉ TYPE TYPE DE


ESPÈCES EXPOSITION (MÈTRES) (MÈTRES) DU SOL DE SOL CROISSANCE
AUBÉPINE SP. Sableux graveleux,
Soleil 5-10 4-10 Moyenne à faible Lente
(Crataegus canadensis) loameux, argileux

CORNOUILLER SP. Soleil, mi-ombre


(Cornus sp.) ou ombre 2 3 Faible à élevé Tout type de sol Rapide

SUMAC VINAIGRIER Soleil, mi-ombre


(Rhus typhina) ou ombre 1,5-3,6 1,5 à 2 Faible Tout type de sol Lente à moyenne

SUREAU DU
CANADA Soleil 4,5 -7,6 4,5 à 9 Faible à élevée Tout type de sol Rapide
(Sambucus canadensis)

VIORNE TRILOBÉE Soleil à mi-ombre 2,5-3,6 2,5 à 3,6 Moyenne Loameux Moyenne
(Viburnum trilobum)

RONCE ODORANTE Soleil, mi-ombre


(Rubus odoratus) ou ombre 2 2 Moyenne à élevée Sableuse Rapide

HOUX VERTICILLÉ Soleil ou mi-ombre 1,8-3 1,8-3 Élevée Loameux Lente à moyenne
(Ilex verticillata)

SOURCES: FÉDÉRATION INTERDISCIPLINAIRE DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE DU QUÉBEC, 2011; HYDRO-QUÉBEC, 2010.


RÉPERTOIRE DES ARBRES ET ARBUSTES ORNEMENTAUX, QUÉBEC; HYDRO-QUÉBEC DISTRIBUTION. 687 PAGES.

18
Aménagements
en milieu agricole

19
PHOTO : SAMUEL DENAULT

c) Les champs nourriciers


OBJECTIFS

Attirer le dindon au printemps et lui assurer une nourriture diversifiée durant une longue
période de l’année.

DESCRIPTION

L’aménagement d’une parcelle nourricière consiste à cultiver des plantes fourragères telles que
les légumineuses (le trèfle, la luzerne, etc.) ou les graminées (le blé, le mil, etc.) destinées en
partie à l’alimentation du dindon sauvage. Au printemps, lors de la période de reproduction, la
parcelle devient une source indispensable de nourriture (graines et insectes). Les graminées,
particulièrement les champs de foins, sont des lieux propices à la nidification. En plus, d’attirer
les dindons, la plantation de légumineuses contribue à améliorer la santé du sol en fixant
l’azote de l’air dans la terre. Il est préférable de semer plusieurs cultures en association dans
une même parcelle. Cette technique permet de diversifier l’alimentation du dindon, d’étaler sur
une plus longue période la disponibilité de la nourriture et d’attirer une faune variée. La parcelle
nourricière doit être aménagée à moins de 150 mètres d’un espace boisé afin que le dindon
puisse s’y réfugier en cas de danger. En période de nidification, l’abri, la source de nourriture
et l’eau doivent être à une distance de moins de 200 mètres (Whissell, 2002). Faites vos essais de
mélanges et surtout soyez patient, les dindons peuvent tarder avant de découvrir vos champs!

20
Étapes de réalisation

1. REPÉREZ LE SITE À AMÉNAGER (en bordure d’un boisé et près d’une


source d’eau) et faites un plan de la parcelle à cultiver.

2. EFFECTUEZ UN TEST DE SOL afin de déterminer la fertilité de ce dernier


et évaluez le drainage du sol.

3. Choisissez des CULTIVARS ADAPTÉS À VOTRE SOL et à vos besoins


(voir: Guide des plantes fourragères).

4. PRÉPAREZ LE LIT DE SEMENCES (désherbage, amélioration du drainage,


amendement du sol, etc.).

5. COMMANDEZ VOS GRAINES ET LE MATÉRIEL nécessaire à la plantation.

6. SEMEZ LES GRAINES AUX CHAMPS (en ligne ou à la volée) tôt au


printemps pour les espèces hâtives de légumineuses et vers la fin août
pour les céréales d’automne.

7. AMENDEZ LA TERRE au besoin durant la saison.

Dimension La parcelle nourricière doit avoir une dimension d’environ 2000 m2


à 8000 m2 (1/2 à 2 acres) et être plus étroite sur la largeur que la longueur.
On recommande de cultiver la terre en bandes. Dans l’idéal une parcelle nour-
ricière devrait être présente pour chaque 10 ha de forêt mature.

QuAnD ? Semez les semences de légumineuses hâtives très tôt au printemps.


Les autres semences peuvent être semées jusqu’à la fin août. Les céréales
d’automne (blé d’automne, etc.) devraient être plantées vers le mois d’août
afin d’être bien établies avant l’arrivée de l’hiver.

fournisseurs Annuellement, le Centre de Référence en Agriculture et Agroali-


mentaire du Québec (CRAAQ) publie une liste des cultivars de plantes four-
ragères recommandés ainsi que des distributeurs québécois (voir références).

entretien Annuellement, le Centre de Référence en Agriculture et Agroalimen-


taire du Québec (CRAAQ) publie une liste des cultivars de plantes fourragères
recommandés ainsi que des distributeurs québécois (voir références).

21
Figure 2
Dimension et
emplacement du
champ nourricier

suPerficie Du
cHAmP nourricier

22
Tableau 4
Caractéristiques de quelques
plantes fourragères pouvant
être utilisées pour réaliser
une parcelle nourricière

TOLÉRANCE AUX FLORAISON PH VITESSE RENDEMENT


ESPÈCES EXCÈS D’EAU D’ÉTABLISSEMENT
Bon à très bon
TRÈFLE BLANC Moyenne Intermédiaire 6,0 à 6.5 Moyenne (1/4 à 3/4 lb par 1/4 acre)

Bon à très bon


TRÈFLE ROUGE Sensible Intermédiaire 6,0 à 6,5 Très rapide (1/4 à 3/4 lb par 1/4 acre)

Excellent
LUZERNE Très sensible Hâtive 6,6 à 7,0 Rapide (10 lbs par 1/4 acre)

TABLEAU CRÉÉ À PARTIR DE CRAAQ, 2013; CRAAQ, 2005

23
Aménagements
en milieu forestier

24
d) Les corridors boisés
OBJECTIFS

Connecter différents milieux entre eux (champs, clairières, cours d’eau et boisés) afin de fa-
voriser les déplacements des dindons sauvages sur le territoire.

DESCRIPTION

Les corridors boisés peuvent prendre plusieurs formes telles qu’une haie brise-vent en plein
champ, des îlots boisés en pas japonais, une bande riveraine en bordure d’un cours d'eau, etc.
L’objectif de ces corridors est simple: permettre de relier facilement entre eux l’ensemble
des milieux utilisés par le dindon sauvage. Il est rare de voir le dindon s’aventurer à
découvert à plus de 150 mètres d’un boisé (Whissell, 2002). En plus, de les rendre moins
vulnérables aux prédateurs, ces corridors favorisent la dispersion des populations de
dindon sur notre territoire, servent d’abris, de sites d’alimentation et de lieu de nidifi cation.
Une haie brise-vent est composée d’un mélange d’arbres et d’arbustes disposés en
plusieurs rangées.

25
Étapes de réalisation

1. REPÉREZ LES MILIEUX BOISÉS À CONNECTER ENTRE EUX en portant


une attention particulière aux cours d’eau, lacs et étangs.

2. EFFECTUEZ UN TEST DE SOL afin de déterminer la fertilité de ce dernier


et évaluez le drainage du sol.

3. CHOISISSEZ des espèces D’ARBRES ET D’ARBUSTES INDIGÈNES à votre


région qui correspondent aux caractéristiques de votre sol et qui sont ap-
préciées des dindons sauvages (voir tableaux 5 et 6).

4. FAITES UN PLAN du corridor envisagé comprenant:


• Le nombre de rangées et l’espace entre chacune d’elles.
• La longueur totale de la haie brise-vent.
• Les essences d’arbres et d’arbustes prévues dans chaque rangée.

5. COMMANDEZ VOS PLANTS et le matériel nécessaire à la plantation.

6. PRÉPAREZ LE TERRAIN DE PLANTATION


(désherbage, amélioration du drainage, etc.).

7. Plantez vos semis en respectant distance d’au moins 1 mètre entre


chaque arbuste et de 2,4 mètres entre chaque arbre.

Dimension Une haie brise-vent qui est aménagée dans le but de favoriser la
présence de la faune doit avoir au moins de 2 à 5 rangées d’espèces variées
d’arbres ou d’arbustes.

QuAnD ? Au printemps, plantez vos semis dans les 2 jours suivant leurs
réceptions lorsqu’il n’y a plus de risque de gel au sol.

fournisseurs Pépinières privées, organisme de bassin versant, etc.

entretien Inspectez vos plantations régulièrement et contrôlez de manière


écologique la végétation concurrente, les maladies et les insectes nuisibles.

26
Figure 3
Modèles de corridors
forestiers: la bande riveraine
et la haie brise-vent

BAnDe riVerAine

HAie Brise-Vent

27
Tableau 5
Arbres indigènes
recommandés comme
nourriture pour
le dindon sauvage

HAUTEUR LARGEUR HUMIDITÉ TYPE TYPE DE


ESPÈCES EXPOSITION (MÈTRES) (MÈTRES) DU SOL DE SOL CROISSANCE
CHÊNE À GROS FRUIT Soleil 22-30 22-30 Moyenne Tout type de sol Lente
(Quercus macrocarpa)

CHÊNE BLANC Soleil 22-30 22-30 Moyenne Loameuse Lente


(Quercus alba)

CHÊNE ROUGE
(Quercus rubra) Soleil 22-30 22-30 Moyenne Loam à argileux Moyenne

HÊTRE À
GRANDES FEUILLES Soleil, mi-ombre 15-22 15-18 Moyenne Loameux Lente
(Fagus grandifolia) ou ombre

PIN BLANC Soleil à mi-ombre 22-30 15-22 Moyenne à faible Loam sableux Moyenne
(Pinus strobus)

PIN ROUGE Sableux graveleux


(Pinus resinosa) Soleil à mi-ombre 20-30 15-20 Moyenne Moyenne
à loam sableux

PRUCHE DU CANADA Soleil, mi-ombre


(Tsuga canadensis) 22-30 10-15 Élevée à moyenne Loameux Lente à moyenne
ou ombre
SOURCES: FÉDÉRATION INTERDISCIPLINAIRE DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE DU QUÉBEC, 2011; HYDRO-QUÉBEC, 2010.

28
Tableau 6
Arbustes indigènes
recommandés comme
nourriture pour
le dindon sauvage

HAUTEUR LARGEUR HUMIDITÉ TYPE TYPE DE


ESPÈCES EXPOSITION (MÈTRES) (MÈTRES) DU SOL DE SOL CROISSANCE
AUBÉPINE SP. Sableux graveleux,
Soleil 5-10 4-10 Moyenne à faible Lente
(Crataegus canadensis) loameux, argileux

CORNOUILLER SP. Soleil, mi-ombre


(Cornus sp.) ou ombre 2 3 Faible à élevé Tout type de sol Rapide

SUMAC VINAIGRIER Soleil, mi-ombre


(Rhus typhina) ou ombre 1,5-3,6 1,5 à 2 Faible Tout type de sol Lente à moyenne

SUREAU DU
CANADA Soleil 4,5 -7,6 4,5 à 9 Faible à élevée Tout type de sol Rapide
(Sambucus canadensis)

VIORNE TRILOBÉE Soleil à mi-ombre 2,5-3,6 2,5 à 3,6 Moyenne Loameux Moyenne
(Viburnum trilobum)

SOURCES: FÉDÉRATION INTERDISCIPLINAIRE DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE DU QUÉBEC, 2011; HYDRO-QUÉBEC, 2010.

29
4. Aides financières
disponibles
■ MAPAQ
PROGRAMME PRIME-VERT POUR LES PRODUCTEURS AGRICOLES

www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/md/programmesliste/agroenvironnement/Pages/primevert.aspx

■ HÉRITAGE FAUNE
BOURSE : «PROGRAMME D’AMÉNAGEMENT DE L’HABITAT DU DINDON SAUVAGE»

www.fedecp.qc.ca/bourses

30
Bibliographie
CRAAQ. 2005. Les plantes fourragères.
Centre de références en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec, 244 pages.

CRAAQ. 2013. Recommandations de plantes fourragères 2013-2014.


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f o u r r a g e s _ P L F 2 0 1 3 . p d f . Page consultée le 10 aout 2013.

ENERGY AND ENVIRONMENT AFFAIRS. MASSACHUSETTS DIVISION


OF FISHERIES AND WILDLIFE. 2013.
P r e v e n t i n g C o n f l i c t s w i t h W i l d Tu r k e y s .
En ligne. h t t p : / / w w w . m a s s . g o v / e e a / a g e n c i e s / d f g / d f w / f i s h - w i l d l i f e - p l a n t s / m a m m a l s / p r e -
v e n t i n g - c o n f l i c t s - w i t h - t u r k e y s . h t m l . Page consultée en juillet 2013 .

F O N D AT I O N D E L A FA U N E D U Q U É B E C . 1 9 9 6 .
N o . 7 . P l a n t a t i o n d e h a i e s b r i s e - v e n t p o u r l a f a u n e . Guides techniques, 6 pages.

O N TA R I O M I N I S T R Y O F N AT U R A L R E S O U R C E S . 2 0 0 7 .
W i l d Tu r k e y M a n a g e m e n t P l a n f o r O n t a r i o . Ontario, 50 pages.

U N I V E R S I T Y O F I L L I N O I S E X T E N S I O N . S . D . P l a n t i n g a W i l d Tu r k e y F o o d P l o t .
2 pages.

31
Références
E A R L S , JA M E S . , C . , K E N N A M E R , MARY. AND BRENNEMAN, RON. S.D.
H i s t o r y o f t h e w i l d t u r key s i n N o r th America.
National Wild Turkey Federation NO.15. National Wild Turkey Federation. 14.1-14. 8 pages.

FÉDÉRATION INTERDISCIPLINAIRE DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE DU QUÉBEC. 2011.


R é p e r t o i re d e s vé g é t a u x re c o m m a n d é s p o u r l a vé g é t a l i s a t i o n d e s b a n d e s r i ve ra i n e s d u
Q u é b e c . En ligne. http://www.fihoq.qc.ca/media/Repertoirevegetauxrecommandesveg-
e t a l i s a t i o n b a n d e s r i v e r a i n e s . p d f . Page consultée en juillet 2013.

L AV O I E , MA X I M E . 2 0 1 3 . C o m m u n i cations personnelles.

HYDRO-QUÉBEC. 2010. R é p e r t o i re des arbres et arbustes ornementaux.


Québec. Hydro-Québec distribution, 687 pages.

WHISSELL, MARC. 2002.


É t u d e d e c a ra c t é r i s a t i o n d e l’ h a b i t at du dindon sauvage dans le sud de l’Outaouais.
Fédération québécoise de la faune, 104 pages.

F É D É R AT I O N Q U É B É C O I S E D E S C HASSEURS ET PÊCHEURS. 2005.


B i o l o g i e , ch a s s e e t a m é n a g e m e n t du dindon sauvage au Québec.
Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs- sécurité nature, 75 pages.

32
Annexe
LE POINT SUR LA DÉPRÉDATION
Le phénomène de déprédation se définit comme le saccage, le pillage ou la destruction de
cultures ou d’installations humaines par un animal. On blâme souvent le dindon sauvage pour
des dommages sur les cultures comme le maïs et le soya. Il est aussi pointé du doigt par les
propriétaires de terrains de golf qui l’accusent d’endommager les verts de golf lorsqu’il fouille
le sol à la recherche d’insectes. On l’accuse également d’endommager les sites d’ensilage en
perçant les toiles plastiques qui conservent l’humidité des récoltes de foins ou de se nourrir du
grain dans les silos à grain ouverts. Il semble toutefois que ces accusations sont rarement
fondées sur des faits réels puisqu’il n’existe pas de confirmation scientifique qui démontrerait
hors de tout doute que les dindons sauvages affectent les cultures. Même si les champs de
maïs et de soya constituent leur aire d’alimentation, ces derniers se nourrissent, dans la très
grande majorité des cas, des grains qui sont tombés par terre après les dernières récoltes
d’automne. Durant la saison estivale, ils vont préférer les glands et les noix qu’ils trouveront en
forêt ou encore les insectes, les petits animaux et les baies. Trop souvent certains producteurs
agricoles vont attribuer le problème de déprédation aux dindons, mais ils se trompent de cible.
Il y a plusieurs autres animaux sauvages qui peuvent causer des ravages aux plants de maïs
(oiseaux, cerf de Virginie, marmotte, ratons laveurs, etc.).

Comme les dindons sont actifs de jours et très visibles dans les champs, on les identifie
immédiatement comme coupable des dommages. Mais bien souvent ils rendent service à
l’agriculteur parce qu’ils sont dans le champ pour y manger des insectes nuisibles ! Avant
d’accuser le dindon, menez une petite enquête dans votre champ pour identifier le vrai coup-
able des dommages infligés à vos cultures. Des indices tels que les marques de morsure, les
empreintes et les excréments vous permettront de trouver le vrai coupable !!

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Il n’en demeure pas moins que dans certains cas, les dindons peuvent causer des dommages
importants à certaines cultures en exposant, par exemple, les racines des plants au gel par
le grattage des matières protectrices. Ils peuvent également engendrer des problèmes sani-
taires lorsqu’ils sont présents en grands groupes dans les silos ouverts près des élevages de
volaille. Dans de tels cas, il est conseillé d’adopter des mesures préventives pour éviter ce
type de conflits. Nous vous proposons dans les sections suivantes des pistes de solutions
pour harmoniser votre cohabitation avec ces animaux sauvages.

LES BONNES PRATIQUES


En règle générale, il faut éviter de nourrir directement les animaux sauvages. Cette règle
s’applique aussi aux dindons sauvages. En les nourrissant ainsi, vous les attirez ce qui peut
éventuellement avoir certaines conséquences sur votre propriété. Mais surtout, nourrir les
animaux sauvages n’est pas bon pour eux. Ceux-ci développent une dépendance et perdent
ainsi leur capacité à survivre dans la nature. Un bel exemple de cela est la tentative de réin-
troduction de dindons domestiqués dans les régions où ils étaient présents comme espèce
sauvage. Toutes ces tentatives ont échouées, car le dindon domestiqué ne pouvait survivre
dans la nature ayant perdu ses repères et ses comportements naturels lui permettant de se
nourrir, s’abriter et se reproduire.

Les mangeoires pour les oiseaux, par exemple, peuvent devenir un problème si les dindons
décident de les adopter. Dans une telle situation, il faudra vous résigner à retirer les mangeoires
pour un certain temps afin d’éloigner les dindons sauvages de votre propriété. Si vous voulez
les maintenir, assurez-vous de nettoyer les graines qui seraient tombées en dessous afin
d’éviter que les dindons viennent s’y nourrir. Des plants de bleuets ou de framboises peuvent
également les attirer. Vous pouvez les en dissuader en installant des filets autour de vos plants
de petits fruits. Ainsi, tous les oiseaux ne pourront y accéder!

Naturellement, si un animal sauvage incluant le dindon sauvage est agressif et semble vouloir
demeurer sur votre propriété vous pouvez toujours utiliser le bruit pour le faire fuir ou encore
l’arroser d’eau.

Vous pouvez également installer des clôtures autour de vos champs. Cette mesure peut paraître
dispendieuse, mais les coûts sont souvent inférieurs aux coûts des dommages. Finalement,
la chasse réglementée demeure un moyen efficace pour contrôler les populations de dindon.

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Par ailleurs, nous vous invitons à bien observer le comportement du dindon sauvage. C’est un
animal qui est fascinant de par la diversité de ses habitudes sociales. Vous serez à même de
constater que cet animal utilise une multitude d’habitats tout en favorisant les larges étendues
forestières de feuillus entremêlées de surfaces ouvertes tels que les champs en culture ou
les clairières naturelles. À la fin de l’automne et pendant l’hiver, vous pourrez observer que le
dindon alterne entre les champs où il peut trouver des grains de maïs ou de soya au sol et la
forêt où il se réfugie pour dormir et se protéger des prédateurs.

Vous pouvez consigner vos observations dans un journal de bord afin de bien identifier et
cerner le comportement des dindons avec qui vous cohabitez. Les données ainsi collectées
vous permettront également de mieux vous préparer pour la chasse.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, si vous avez l’impression que les dindons
envahissent votre espace et que ceux-ci peuvent avoir des impacts sur votre propriété surtout
vos champs en culture, vous pouvez utiliser différentes techniques pour les éloigner. Des
techniques très simples comme la présence d’un chien, ou un appareil émettant des sons
à intervalle ou encore un bon vieil épouvantail ou des assiettes en aluminiums peuvent être
utilisés pour éloigner la plupart des animaux sauvages.

Mais n’oubliez pas que c’est principalement la nourriture qui peut attirer les animaux sauvages
incluant le dindon. Il faut donc dans la mesure du possible rendre inaccessibles les sources
de nourriture potentielles. Sensibiliser également vos voisins afin qu’eux aussi ne nourrissent
pas directement les animaux sauvages.

Finalement, avant d’entreprendre un projet d’aménagement d’habitat pour le dindon, parlez-


en à vos voisins. Ces derniers peuvent être réticents à un tel projet surtout s’ils perçoivent les
dindons comme des animaux indésirables.

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