Chapitre7 LES MESURES DE LA PRODUCTION ET SON PROLONGEMENT
Chapitre7 LES MESURES DE LA PRODUCTION ET SON PROLONGEMENT
Chapitre7 LES MESURES DE LA PRODUCTION ET SON PROLONGEMENT
Les entreprises ont pour fonction principale de produire des biens et des services marchands.
La mesure de cette production est un indicateur économique important au niveau de la nation.
Comparer la richesse produite et la croissance de tous les pays du monde est possible grâce au
PIB. La connaissance des PIB des différents pays est utile aux organisations internationales
afin de définir leurs politiques et recommandations. Elle sert également aux entreprises pour
déterminer leur choix de développement à l’international (prospection de marchés,
investissements, etc.).
On peut aussi comparer les PIB des pays en tenant compte de leur population, c’est ce qu’on
appelle le PIB par habitant (PIB par habitant = PIB / Nombre d’habitants). Un PIB égal à
1 000 milliards de dollars n’est pas équivalent s’il est réparti entre 10 ou 100 millions de
personnes.
Le PIB par habitant permet alors de comparer les niveaux de vie entre les pays. En France, en
2018, le PIB par habitant vaut environ 37 000€ (soit environ 42 000$). Les pays les plus
riches ont un PIB par habitant qui dépasse 58 000€ par habitant (soit environ 64 000$) ! C’est
le cas, par exemple du Luxembourg ou du Qatar dont les PIB par habitant s’élèvent
respectivement en 2018 à 113 954$ (102 000€ environ) et 67 818$ (61 000€ environ). Les
plus pauvres ont un PIB par habitant inférieur à 1 000€ par habitant.
Les évaluations de la croissance du PIB occupent une place majeure dans le débat
économique et social. Pour autant, en ne comptant que les activités qui peuvent être évaluées
en termes monétaires, le PIB donne une vision tronquée de la richesse. Il ne prend pas en
compte toutes les activités non marchandes qui contribuent de manière majeure à notre bien-
être : les services rendus entre voisins, le bénévolat et, bien entendu, tout le travail
domestique, la préparation des repas, le ménage, le lavage et le repassage du linge,
l’éducation des enfants dans le cadre familial. En revanche sont comptabilisées des activités
généralement considérées comme négatives ou nuisibles. Par exemple, un embouteillage crée
du PIB parce qu’il augmente la consommation d’essence et donc l’activité de la branche
pétrolière. Et pourtant, il nuit à l’environnement et fait perdre du temps !
Beaucoup d’économistes critiquent l’usage du PIB pour rendre compte de la performance
d’une économie. Ils le considèrent comme un indicateur incomplet et imprécis, et ce à
plusieurs titres :
- il ne rend pas compte de la répartition des richesses et masque les inégalités dans un pays ;
- certaines activités comptabilisées dans le PIB sont pourtant néfastes pour l’environnement
(ex. : les activités polluantes, la vente d’armes) ;
- certaines activités qui augmentent le bien-être de la population ne sont pas bien
comptabilisés (ex. : les services publics, les activités associatives).
Comme évoqué ci-dessus, un des problèmes majeurs du PIB est qu’il ne rend pas compte de
la répartition des richesses et masque les inégalités dans un pays. Par exemple, quand le PIB
2016 par habitant en France était de 32 300 € environ, 50 % de la population avait un niveau
de vie inférieur à 20 520 € et les 10 % les moins riches vivaient avec moins de 11 040 €.
Complément :
L’indice de Gini et plus récemment l’indice de Palma mettent en évidence ces disparités.
Pour construire le Palma, il faut d’abord mesurer quelle est la part du revenu national perçue
chaque année par chacune des tranches de la population, classées de la moins aisée à la plus
aisée : c’est-à-dire de 0 à 10 %, de 10 % à 20 %, etc. Ensuite, l’idée est de comparer ce que
reçoivent les 10 % les plus riches à ce que touchent l’ensemble des quatre premières tranches,
les 40 % les plus pauvres, en faisant une division entre les deux pour obtenir son rapport. Cet
indicateur nous permet de dire que les 10 % les plus riches touchent « x fois » ce que touchent
les 40 % les plus pauvres.
L’I.D.H. est calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (P.N.U.D.).
Il se présente comme un nombre sans unité compris entre 0 et 1. Plus l’I.D.H. se rapproche de
1, plus le niveau de développement du pays est élevé. Le calcul de l’I.D.H. permet
l’établissement d’un classement annuel des pays.
Malgré ses nombreuses qualités, certains scientifiques et spécialistes remettent en question
l’idée que l’IDH serait un indicateur fiable du niveau de développement des pays, et plus
particulièrement du développement des pays les plus faibles. Entre autres, la commission
Stiglitz du 2 juin 2009 pointe des faiblesses : « ces mesures ignorent la corrélation
significative entre les différents aspects de la qualité de vie parmi les gens, et ne disent rien
sur la distribution des conditions individuelles dans chaque pays ». Autrement dit, l’IDH
ferait l’erreur de mettre sur un même pied d’égalité l’enrichissement d’un État et l’espérance
de vie de ses citoyens, qui sont pourtant deux facteurs bien différents.
Pour de nombreux sociologues et économistes (dont Amartya Sen), l’IDH ne sera réellement
abouti qu’à partir du moment où seront inscrites dans l’indice de développement humain les
libertés publiques et individuelles des citoyens. Ce dernier critère semble être un préalable
essentiel à l’amélioration des politiques de développement.
Une commission internationale, présidée par le prix Nobel Joseph Stiglitz, a rappelé la
fonction du PIB : offrir un suivi conjoncturel de l’activité économique et non mesurer le bien-
être. Le PIB n’est donc pas adapté pour évaluer la qualité de vie de la population.
Pour prendre en compte cette dimension, le PIB doit être complété par des indicateurs de
qualité de vie. L’IDH en est un exemple mais il existe d’autres indicateurs de qualité de vie.
Il est également important d’évaluer les effets sociaux et environnementaux du
développement économique. Des indicateurs de développement durable peuvent donc aussi
être mobilisés.