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I.

Structure de l’atome
Les atomes sont constitués d’un noyau composé de nucléons (protons et neutrons)
et d’un cortège d’électrons. Chaque atome est caractérisé par son numéro
atomique Z (nombre de protons qui est égal au nombre d’électrons à l’état non
ionisé) et son nombre de masse A (nombre de nucléons égal à la somme des
nombres de protons et de neutrons du noyau atomique). Deux atomes sont dits «
isotopes» s’ils possèdent le même nombre de protons, mais ont un nombre de
neutrons différents, exemples (6 protons et 8 neutrons) et (6 protons et 6
neutrons) sont deux isotopes de l’atome carbone.

A
Symbole d’un atome X : Z X Nucléide : espèce atomique définie par ses
nombres A et Z.
A : nombre de nucléons (neutrons + protons). Radionucléide : nucléide radioactif.
Z : nombre de protons.

Figure 1 : Constitution des atomes


II.Interaction d’un photon avec la matière (phénomènes élémentaires) :

Lorsqu’on étudie comment un photon incident interagit avec la matière, plusieurs cas sont
possibles :

Interaction photon-électron (le plus souvent) :


− le photon transmet toute son énergie à un électron et disparaît : effet photo-électrique
v

− le photon transmet une partie de son énergie et est diffusé : effet-Compton w

− le photon est dévié, sans perte d’énergie, par un électron : diffusion Thomson-
Rayleigh − le photon n’interagit pas avec la matière : il est transmis sans aucune
perte d’énergie

Interactions photon-noyau (rarement) :

− matérialisation x
− réaction photo-nucléaire

a) effet photo-électrique v :

Le photon incident a une énergie : y z{

énergie de liaison y| }
Dans le cortège électronique de l’atome-cible, chaque électron est lié au noyau avec une

Si l’énergie du photon incident est supérieure à l’énergie d’ionisation de l’électron,


l’intégralité de l’énergie du photon incident est transférée à l’électron :
le photon disparaît, cédant la totalité de son énergie à l’électron (souvent la couche ~)

l’électron se trouve alors éjecté de sa couche électronique : l’énergie cinétique qu’il


possède

alors est donnée par le principe de la conservation de l’énergie


y> } z{ S y| }

La direction d'émission du photoélectron varie avec l'énergie du photon incident ; plus


l’énergie est grande, plus la probabilité que le photoélectron soit émis dans la même
direction que le photon est grande

Ce photoélectron va progressivement perdre son énergie cinétique par interactions


avec d’autres atomes du milieu, créant ainsi des ionisations (secondaires)

l’atome se retrouve sous forme ionisé, et cette ionisation (primaire) est suivie d’une

réorganisation en cascade du cortège électronique de l'atome (pour combler la lacune


sur la couche dont a été expulsé l'électron) : il en résulte l'émission d'un autre photon
(rayon : de fluorescence) ou l’expulsion d’un électron d'une couche encore plus
périphérique : l’électronAuger.

Coefficient d’atténuation photoélectrique • :


<= •=
La fraction de photons incidents non arrêtés par phénomène photoélectrique est :
<@
•: probabilité d’atténuation par effet photoélectrique € probabilité d’interaction entre
un photon incident et un atome du milieu-cible € probabilité de survenue de l’effet
photoélectrique

Relation de Bragg & Pierce : la probabilité de survenue de l’effet photoélectrique • est


fonction du numéro atomique L et de l’énergie z{ des photons incidents

L[
)81•5 .D500é2/50612 +62é568, H • ‚M
ƒ [ z{

• L
D
500é2/50612 '5--67/, H „…
†[ )81•5 .
M y

~ H G12-0520, .é),2.520 ., +5 G1/G , ., +Dé+,G0812


`: '5--, I1+/'67/, ./ '50é865/
H é2,8F6, ./ ) 1012 62G6.,20
„H ")81)1806122,+ à"

Variation du coefficient d’atténuation massique en fonction de l’énergie incidente X


Les pics correspondent aux valeurs de l’énergie du photon égales à celles de l’énergie
de liaison d’un électron (pour le plomb, couche K ~ 88 ‹,Œ, couche L ~15 ‹,Œ)

on constate que • croît très vite avec L, et diminue lorsque l’énergie z{ des photons

d’énergie relativement faible (T@ à Ž@ • •), et les orienter sur des éléments denses
augmente : pour favoriser l’effet photo-électrique, il faut donc prendre des photons

(lourds)

relation surtout valable dans le cadre de l’absorption des rayons X utilisés en radiologie

b) diffusion Compton w T‘Y[ : diffusion incohérente

Le photon incident a une énergie élevée et interagit avec des électrons faiblement liés, voire
libres (ils sont les plus nombreux).

(Ces électrons sont considérés au repos car leur énergie de liaison ainsi que leur énergie
cinétique sont négligeables devant du photon incident)

Le photon, d’énergie incidente y z{ , heurte alors l’électron, d’énergie de liaison y| }


(éventuellement nulle)

L’électron absorbe une partie de l’énergie incidente y et le choc :

− diffuse le photon avec une direction modifiée (angle ’ par rapport à la direction
incidente), et une énergie plus basse : ya ““ z{a # y

− éjecte l’électron avec une énergie cinétique : y> y S ya ““ S y| } (conservation de

l’énergie et de la quantité de mouvement -telle une collision entre boules de


billard-) ; celui-ci aura un parcours très court dans la matière et sera absorbé
localement
Bilan énergétique : relation entre l’énergie incidente X et l’énergie diffusée ”X••

T T T S –—˜ ™
S ya ““ y
?@>²

Relation de Compton-Debye : ('n : masse de l’électron au repos)

Le photon incident est diffusé selon une direction ’ telle que :


z

ša ““ S š ?@>Y T S –—˜ ™

D
12., ., 1')012 H šc ?z@>² T S –—˜ ™
+12F/,/8 .

• L’électron au repos est éjecté vers l’avant suivant la direction › telle que :

z. ˜•i ™
N œ
šažY? y>

Remarques :

− l’effet-Compton n’est possible que si l’énergie du photon incident (y ) est supérieure à


l’énergie de liaison y| } de l’électron
− lorsque l'énergie du photon incident croît, l'énergie emportée par l'électron Compton
devient de plus en plus importante par rapport à celle du photon diffusé.
− en cas de choc frontal, l’énergie cédée à l’électron est maximum, celle du photon
diffusé est minimum et il retourne d’où il vient : rétrodiffusion ™ TŸ@°

Pour une diffusion rasante (ou choc tangentiel : ’ 0) : ¡¢ 0 et le photon garde sa


trajectoire et toute son énergie

Coefficient d’atténuation Compton £>:

il est indépendant de la matière irradiée, donc indépendant de L, et décroît donc uniquement


en fonction de l’énergie incidente X

£
T

Variation du coefficient d’atténuation


massique en fonction de l’énergie
incidente X

c) diffusion Thomson-Rayleigh
La diffusion Thomson-Rayleigh (ou diffusion simple) concerne les photons de faible
énergie : # 45 ‹,Œ

Ce processus est néanmoins beaucoup moins probable que l'effet photoélectrique dans ce
domaine d'énergie (phénomène cependant important pour les photons peu énergétiques : IR,
visibles, UV)

• Diffusion Thomson : les photons rencontrent une particule chargée de


matière au repos, généralement un électron libre, c'est-à-dire non lié à un
atome. • Diffusion Rayleigh : se produit sur les électrons liés

L'énergie du photon incident n'est pas absorbée par l’atome : il y a simplement un


changement de direction de propagation du photon : le photon incident, absorbé par l’atome
cible, est réémis sans changement de fréquence, dans toutes les directions.

>zP ¨ ? aP N §P a > aª ªP¨P


a ““ N ¤z ?N S ¥P¦§ ¨z ©a §D a é§ > ?P¨ é PNN > é P ªz R

ªPN a «P P a¬é ¨

d) effet de création de paires ou matérialisation x T‘-Ÿ :

Condition : l’effet création de paires peut se produire si y z{ ® 2?@G4


G S à S . H z{ ® 1,022 ¯,Œ

La matérialisation x correspond à l’interaction entre un photon et le noyau.

Un photon très énergétique passant au voisinage du champ électrique très intense du noyau,
peut se matérialiser sous forme d’un électron et d’un positon : paire °, ; , ² l’énergie
cinétique excédentaire se partage alors entre celle du positon et celle de l’électron
− disparition du photon au voisinage du noyau

− le positon est rapidement freiné (ionisation + excitation), puis il s’annihile


(dématérialisation) avec un électron du milieu en donnant naissance à 2 photons de
0,511 ¯,Œ chacun, et à 180° l’un de l’autre (qui vont être absorbées par le milieu)

− l’électron , devient un électron libre de la matière uniquement soumis à l’agitation


thermique

remarques :

l'effet de production de paires est le processus inverse de

l'annihilation la matérialisation est un phénomène marginal dans le

domaine médical
Coefficient d’atténuation lié à la matérialisation x :

x
à partir de z{ ® 1,022 ¯,Œ, la probabilité d'atténuation augmente avec le ³ du milieu et
lentement M

x avec
l’énergie incidente X (π est inférieur à σ pour les énergies plus basses) : M „ L. §
y

Variation de en fonction de l’énergie des photons


incidents pour quelques matériaux

e) réaction photo-nucléaire ou photodésintégration :

Condition : la réaction photo-nucléaire peut se produire si y z{ ® 10 ¯,Œ (la


matérialisation se produit pour des énergies supérieures à celles donnant un effet photo-
électrique et un effetCompton)

− Le photon est absorbé par le champ électrique intense du noyau, qui devient alors
instable et se désintègre en émettant un ou plusieurs nucléons :

eLz{ ´ e LT T@

- l’isotope e T
L du noyau formé est radioactif, il émet un photon gamma lors du

retour à l’état fondamental


Remarque : ces réactions de très haute énergie n’ont pas d’intérêt médical

f) domaines de prédominance :

Répartition des 3 effets élémentaires en fonction de l’énergie E des photons incidents (en
abscisse) et du nombre Z d’électrons de la cible (en ordonnée).

L'importance relative entre ces trois phénomènes dépend de la nature du matériau et de


l'énergie du photon.

On constate que :

− L'effet photoélectrique prédomine à basse énergie et pour les matériaux lourds (Z


élevé).
− L'effet Compton est prépondérant pour les énergies intermédiaires (imagerie) et pour
les matériaux légers (faible Z).
− La matérialisation est le processus dominant pour les rayonnements d'énergie
supérieure à quelques MeV et pour les matériaux lourds.

Classification en fonction du coefficient d’atténuation linéique B :

Rappel : Bµ>?T¶ représente la probabilité d’interaction par unité de longueur ; B dépend de


la nature du matériau et de l’énergie des photons incidents

On définit les coefficients d’atténuation linéaire suivants :

• : coefficient d’atténuation linéaire par effet photo-


électrique σR : coefficient d’atténuation linéaire par
diffusion Rayleigh σC : coefficient d’atténuation linéaire
par diffusion Compton κ : coefficient d’atténuation
linéaire par matérialisation

Pour un photon (E) et un milieu (Z) donnés, le coefficient d’atténuation globale est la somme
des coefficients liés à chaque interaction :

& · ¸¹ ¸r º

&_` ·_` ¸¹_` ¸r _` º_`

< = <@. •=. £ ¥ =. £ c =. »=


&
Variation de _` en fonction de l’énergie incidente dans le plomb et dans l’eau

g) Application en Imagerie Médicale :

La part d’énergie diffusée et absorbée lors des phénomènes d’interactions des photons avec la
matière est importante pour 3 raisons :

− la direction des faisceaux diffusés est aléatoire, ce qui correspond à une diffusion du
faisceau de rayons dans toutes les directions ; l’énergie des rayons diffusés est
inférieure à celle du faisceau primaire, mais est encore suffisamment énergétique pour
avoir des effets significatifs sur l’image radiographique : flous, voiles, noircissements
de l’image
− le rayonnement diffusé se propage dans toute la pièce et justifie une grande partie des
mesures de radioprotection, en particulier le port du tablier plombé, pour éviter
l’irradiation.
− elle constitue une énergie perdue (ou tout du moins incontrôlable) en radiothérapie

Tableau donnant les effets prépondérants d’un rayonnement chez un malade (eau)
suivant l’énergie du photon incident
0# # 50 ‹,Œ
Eau (le malade) Effets prépondérants
Effet photoélectrique (on

50 ‹,Œ # # 20 ¯,Œ
ne voit rien en imagerie)
Effet Compton

® 20 ¯,Œ
(les photons diffusés génèrent une image)
Effet création de paires
(utilisé en thérapie)

Tableau donnant les effets prépondérants d’un rayonnement lors de la traversée d’un
matériau de protection (plomb) suivant l’énergie du photon incident

0# # 500 ‹,Œ
Eau (le malade) Effets prépondérants
Effet photoélectrique

500 ‹,Œ # # 5 ¯,Œ Effet Compton

® 5 ¯,Œ Effet création de paires

En médecine, on n’utilise pas de photons incidents de plus de 1,3 MeV

En radiodiagnostic, les photons sont compris entre ¼@ T-@ • • pour qu’on ait a
la fois un effet photoélectrique et un effet-Compton en fonction de Z, permettant ainsi
le contraste entre les tissus de différentes densités. L’effet Compton trop predominant
est source de « flou » donc on essaie de les limiter.

Pour la radiothérapie, les photons sont compris entre


III. Interaction des neutrons avec la matière

Les neutrons sont des particules de charge nulle, leurs interactions avec les électrons de la
matière sont donc négligeables

les interactions se font entre les neutrons et les noyaux, par :

diffusion élastique
diffusion inélastique
capture par le noyau

Remarque : le neutron est globalement neutre, il ne produit pas directement d'ionisations en


traversant la matière. En revanche, il peut avoir de nombreuses réactions avec les noyaux des
atomes, et comme ces réactions produisent chacune des rayonnements ionisants, on considère
les neutrons comme un rayonnement ionisant.

a) Neutrons rapides - énergie cinétique ® 1• • (neutrons issus du processus de


fission)

→ diffusion élastique (si la masse du noyau est importante)

le choc est élastique : le neutron est dévié et cède une partie de son énergie au noyau
l’énergie acquise par le noyau est utilisée exclusivement sous forme d’énergie
cinétique

appelée : énergie de recul ; ce mouvement du noyau est potentiellement ionisant et


peut donner lieu à des ionisations indirectes, dangereuses

les neutrons rapides sont très pénétrants.

Remarques :

− Le ralentissement est très faible pour les éléments lourds ; en effet, la différence
des masses favorise le rebondissement du neutron sur le noyau lourd, plutôt que
son ralentissement ; de plus, le cortège électronique plus volumineux réduit
encore plus la probabilité de l’interaction
− le ralentissement est d’autant plus efficace que le noyau a une masse proche de
celle du neutron : noyaux d’Hydrogène (eau légère), de Deutérium (eau lourde)
modérateurs des réacteurs nucléaires
− à la limite, le neutron est stoppé net et transmet toute son énergie au noyau
→ diffusion inélastique

Elle est rare. Le choc entre le neutron et le noyau est inélastique, il y a modification de
l’énergie interne du noyau, qui passe dans un état d’énergie excité, puis retourne à la
normale avec émission d’un neutron (d’énergie cinétique inférieure à celle du neutron
incident) et d’un rayonnement γ

b) Neutrons lents - énergie cinétique # 1• • (neutrons des atomes à température


ordinaire)

Les interactions entre les neutrons lents et la matière sont fonction de l’énergie cinétique de
ces neutrons et du type de matériel traversé.

→ Capture radiative :

un neutron de faible énergie cinétique est absorbé par le noyau, c’est la capture
radiative :

eL T@ ´ e LT

Le noyau ainsi formé est instable et se retrouve à l’état excité ; sa désexcitation donne
lieu à l’émission d’un rayon .

Le rayonnement émis est ionisant

Cette réaction est très utilisée pour la production de radioéléments artificiels.

Les isotopes qui, par capture neutronique donnent naissance (après décroissance
radioactive) à un noyau fissile sont appelés isotopes fertiles

→ Capture non-radiative : émission de particules

Le neutron est absorbé par le noyau, celui-ci se stabilise par émission ½ ou par
fission Ce processus est utilisé pour la production de radioéléments émetteurs * .
Les ionisations créées par les neutrons rapides auront des DLI très élevées (les noyaux de
recul ont un TLE très important), qui diminuent progressivement (lorsque les neutrons rapides
deviennent lents).

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