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Eléments de Physique Nucléaire

Chapitre 6 : Interaction Rayonnement Matière

6.1. Introduction

6.2. Interaction des rayonnements électromagnétiques

6.3. Lois d’atténuation des rayonnements électromagnétiques (X, g) dans la matière

6.4. Interaction des particules chargées


Physique Nucléaire

6.1- Introduction

- Le rayonnement est un mode de propagation de l’énergie


dans l’espace.
Rayonnement Matière
- Les rayonnements ne peuvent être détectés que grâce à
leurs interactions avec la matière .
interaction

On peut classer ces rayonnements en deux types :


1-Rayonnement directement ionisants
Dues aux particules chargées légers PC : Électrons, protons, alpha …

l’interaction de PC + matière se fait par :


- Diffusion élastique

- Diffusion inélastique
156
Physique Nucléaire

2-Rayonnements indirectement ionisants

Dues aux particules non chargées :

☞ Les rayonnements électromagnétiques : X ou g


Ionisation se fait par :
- Effet photoélectrique

- Effet Compton

- Création de paires : matérialisation

☞ Les neutrons
- Diffusion élastique

- Diffusion non élastique

- Capture radiative
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Physique Nucléaire
6.2. Interaction des Particules non chargées (rayons X, g) avec la matière

6.2.1 Effet photoélectrique


* Le photon incident cède toute son énergie à un électron
du milieu qui est expulsé et disparaît.

* L’effet photoélectrique n’est possible que si l’énergie du


photon incident (hn) est supérieure à l’énergie de liaison
« EL » de l’électron

Conservation de l’énergie totale :


Avec :
Eg  Te  Tr  EL Te : énergie cinétique de l’électron
Eg : énergie du photon incident
Eg  Tr Te  Eg  EL
Tr : énergie du recul de l’atome
EL : énergie de liaison de l’électron
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Physique Nucléaire

* Réarrangement du cortège électronique


- Création d’une place vacante Photo - électron
- Comblement par un électron périphérique ou extérieur .

émission d’un rayonnement X d‘énergie :


E X  EK  EL photon incident Photon de
On a deux cas :
fluorescence
1- les rayons X interagissent avec le cortège électronique :
Émission d’un électron périphérique = Effet Auger
Électron
Auger
2- les rayons X n’interagissent pas avec le cortège électronique :

Ces rayons sont appelés photon de fluorescence Effet photoélectrique


e

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Physique Nucléaire
Remarques :
☞ Pour les noyaux lourds : fluorescence dominante
☞ Pour les noyaux légers : Auger dominant
☞ L’effet photoélectrique augmente si Z augmente et si l’énergie du photon diminue.
☞ L’effet photoélectrique ne peut avoir lieu que sur un électron lié à l’atome
6.2.2 Effet Compton

* Le photon incident interagit avec un électron


peu lié

* Le photon cède une partie de son énergie à


un électron qui est éjecté, et ressort du milieu
avec une énergie inférieure et une direction
différente.

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Physique Nucléaire

Conservation de l’énergie :
h  h 'Te (B.1)

Conservation de l’impulsion
P  P'  Pe (B.2)

h
- L’énergie du photon après diffusion : h ' 
h
1 1  cos 
m0 c ²
(B.1 et B.2)
- L’énergie cinétique transférée à l’électron Compton :

Te  h 
h

h  1  cos 
2

1
h
1  cos   m0 c 2
 h 1  cos 
2
m0 c
161
Physique Nucléaire
Cas limites d’interaction

1) Choc frontal :  =180°,  = 0, (cos  = -1)

h h
h '   E min et Te  h   Te max
2h 2h
1 1
m0 c ² m0 c 2

l’énergie cédée à l’électron est maximum, celle du photon diffusé est minimum

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Physique Nucléaire

2) Choc tangentiel :  =0°,  = 90°, (cos = 1)

h '  h et Te  0

le photon incident garde sa trajectoire et toute son énergie

163
Physique Nucléaire

Direction des photons diffusés et des électrons Compton :

- De façon générale  est compris entre 0 et 180° et  est compris entre 0 et 90°
- Les angles  et  dépendent de l’énergie du photon incident

Direction du photon incident Direction du photon diffusé Direction de l’e Compton

Faible énergie

Énergie moyenne

Énergie élevée

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Physique Nucléaire

Probabilité d’interaction par effet Compton


- est indépendante du numéro atomique
- augmente avec la densité électronique (proportionnelle à )
- diminue avec l’énergie du photon incident (en E–1/3)

Évolution de la probabilité d’interaction par diffusion Compton


dans l’eau en fonction de l’énergie 165
Physique Nucléaire

6.2.3 Effet de création de paires

* Un photon très énergétique peut, en passant à proximité


d’un noyau, créer une paire e-, e+ c’est à dire qu’il se
matérialise sous la forme d’un électron et d’un positon.

* L’effet création de paire peut se produire que si l’énergie


du photon incident est  2 m0c2, c’est à dire si hn  1.022
MeV

* lorsque le positron e+ perd la totalité de son énergie , il


s’associé avec un électron pour donner naissance à deux
photons
g <----------- (e- + e+)----------> g

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Physique Nucléaire
La probabilité d’interaction par création de paires

- augmente avec l’énergie du photon incident


82Pb

- augmente avec le numéro atomique,


13Al
- la matérialisation se produit pour des énergies
supérieures à celles donnant un effet
photoélectriques et un effet Compton
H2O

Probabilité d’interaction par l’effet de paire pour différents


milieux en fonction de l’énergie du photon incident
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Physique Nucléaire

6.3 Lois d’atténuation des rayonnements électromagnétiques (X, g) dans la matière

6.3.1 Coefficients d’atténuations

a- Coefficient d’atténuation linéaire


Faisceau absorbé
N0 = nombre total de photons mono énergétiques
arrivant sur l’écran
Faisceau Faisceau transmis
x = épaisseur d’écran en cm
incident
N (x) = N0 e –m x
m = coefficient d’atténuation linéaire, unité= cm-1 Faisceau diffusé
il dépend : - de la nature du milieu
- de la nature (énergie) des photons
m = probabilité d’interaction par unité de longueur
168
Physique Nucléaire

b- Coefficient d’atténuation massique


En fait, m dépend de la nature et de l’état physique du matériau

on introduit le coefficient massique d’atténuation qui tient en


compte de la masse volumique du matériau traversé.

m /  cm² / g 
où :
m = coefficient d'atténuation linéaire
 = masse volumique du matériau traversé

On a alors :
N ( x)  N 0 e  ( m /  ) x

où x a une dimension de masse surfacique (g/cm2)

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Physique Nucléaire
Cas d'un matériau complexe
Soit un matériau constitué d’un mélange de corps simples (Z1, Z2,…, Zn) présents en proportions définies par
des fractions massiques a1,a2,…,an, le coefficient d’atténuation massique de ce matériau est :

m /    ai m /  i
i

où (m/)i représente le coefficient d’atténuation massique d’un élément simple.

6.3.2 Couche de demi atténuation ou CDA

Définition : la CDA est l’épaisseur que doit avoir un écran pour que le nombre
de photons transmis soit divisé par 2

 m.x 1 ln 2
N (CDA)  N ( x 1 )  N 0 e
N
 0 x1 
m
2
2
2 2
170
Physique Nucléaire

6.4 Interactions des particules chargées avec la matière

❶ Elles mettent en jeu des particules :


☞ légères (e-, e+) : peuvent atteindre et interagissent avec le noyau

☞ lourdes (protons, particules a+ +) : collision avec les e-

❷ Interactions à caractère obligatoires : forces coulombiennes qui s’exercent entre ces particules
chargées et la matière
1
qq'
F
4 0 x ²

avec : q et q’= les charges des particules, x = la distance qui les sépares

171
Physique Nucléaire

❸ On a deux cas

☞ Interactions particules - électrons :

E : l’énergie cédée par la particule incidente à e-


El : l’énergie de liaison de e-

1- Si E  El ionisation
particule

* l’énergie cinétique de l’e- : E – El

* l’électron éjecté peut à son tours créer d’autres


ionisations secondaires si son énergie est suffisante.

* un réarrangement du cortège électronique avec


émission de fluorescence X.
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Physique Nucléaire

2- E < El excitation

- E est insuffisante pour l’expulser :


l’e- change d’orbite (excitation de l’atome cible)

- retour à l’état fondamental par émission de rayon de fluorescence

Emission de
Particule chargée rayon de fluorescence
incidente

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Physique Nucléaire

☞ Interactions particules - noyau : effet de freinage

Rayonnement de freinage
Particule chargée : T1 Le Bremsstrahlung

Particule chargée
T2 < T1

Remarque :
Phénomène se produit si l’énergie incidente est T1 > Mc²
Mc² = énergie au repos de la particule incidente
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Physique Nucléaire

➍ Effet Cerenkov
particule chargée traverse un milieu donné

Champ électrique de la particule

Polarisation des atomes du milieu


( Locale et temporaire)

Dépolarisation des atomes rayonnement lumineux


Remarque :
Phénomène se produit si vitesse de la particule > vitesse de la lumière
dans Le milieu considéré
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Physique Nucléaire
Onde conique crée lors du passage de la particule chargée dans un milieu
C
Rayon lumineux

A  B
Trajectoire de
la particule chargée

 : angle du photon émis avec la trajectoire de la particule chargée

V : vitesse de la particule dans le milieu d’indice n


c 1
= V/c On a : V cos 
n cos n
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Physique Nucléaire

On a trois cas

1- Si  < 1/n effet Cerenkov n’a pas lieu

2- Si  = 1/n les rayons lumineux sont parallèles à la trajectoire de la particule

3- Si  = 1 la valeur maximale de  , m, est donnée par :

1
cos m 
n

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Physique Nucléaire

Pouvoir d’arrêt d’une particule chargée

Une particule chargée perd peu à peu son énergie jusqu’à son ralentissement total après un parcours r.

Le pouvoir d’arrêt
C’est la perte d’énergie par unité de parcours dans le milieu traversé
Pour un processus de type i et pour une épaisseur dr, le pouvoir d’arrêt est donné par:

 dEi 
   Ti dNi
 dr 

Ti : énergie moyenne perdue dans le processus de type i

dNi : le nombre d’interaction de type i qui ont eu lieu pendant dr


179
Physique Nucléaire

Le pouvoir d’arrêt total est donnée par:


 dE   dEi 
     
 dr  i  dr 
Pour le processus i, La section efficace caractérisant l’interaction est donnée:
Ni
i  dNi  Nd i
N

N: nombre de noyau cible par unité de volume

Ni : nombre de processus de type i

 dEi 
   Ti Nd i
 dr 

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Physique Nucléaire

D’autre part, on a: M0 : masse réduite


d i b M V 1
2 2
 0
. 2 Avec: V : vitesse du projectile
dTi 2 M 2 Ti M2 : masse de la cible
b : paramètre d’impact

On a :
 dEi   dEi  d i
   Ti Nd i    Ti N .dTi
 dr   dr  dTi

 dEi   dE  Tmax
 k
dTi    k ln
 dr  Ti  dr  Tmin

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Physique Nucléaire

L’expression du pouvoir d’arrêt dépend : Tmax et Tmin

Bethe a formulé le pouvoir d’arrêt dans le cas où :

& le projectile est une particule chargée lourd

& la cible sont é atomiques

La pouvoir d’arrêt linéique des particules est donné par la formule de Bethe

 dE  4NZe 4
1  2me c ²  ² 
S     z ².  ln  ( MeV/cm)
 dx  me c ²  ²  I (1   ²) 

Où I est le potentiel d’ionisation et = V/c

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Physique Nucléaire

Parcours
R : la distance moyenne que peut franchir la particule d’énergie T0 avant
d’être arrêtée

T0 1
 dE 
R
R   dx      dE
0 
0
dx 

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