2013 Limo 4048
2013 Limo 4048
2013 Limo 4048
Olivier MAURICE
Le 5 septembre 2013
Remerciements
A Georges ALQUIE qui a formé tant de chercheurs de la communauté de la CEM et dont la modestie n’a
d’égale que l’énorme étendue des connaissances ;
Bélahcène MAZARI qui m’a fait profiter de son recul et de son expérience. Bélahcène par sa curiosité et sa
passion a pu monter tant de projets appliquant la maxime d’Aristote “le commencement de toutes les sciences,
c’est l’étonnement de ce que les choses sont ce qu’elles sont” ;
Philippe DURAND qui a bien voulu user d’homotopie pour réduire sa pensée complexe au volume fini de
mon cerveau ;
Pascal LHOSTE et cette première rencontre à CONFERE où j’ai découvert que la systémique était portée
au plus haut niveau dans des contextes industriels ;
Michel NEY, l’un des premiers promoteurs en France des travaux de Kron via la méthode TLM mais avant
tout grand théoricien et défenseur de la physique dans notre communauté de la CEM souvent trop encline à user
d’outils numériques comme autrefois à faire des expériences sans aucune tentative de compréhension théorique ;
Pierre-Yves GUILLON créateur de tant de richesse scientifique à Limoges et à l’initiative de la multidisci-
plinarité dont on sait aujourd’hui qu’elle est à l’origine des prochaines grandes découvertes ;
Frédéric HELIODORE qui m’a fait découvrir que je n’étais pas seul à étudier les travaux de Kron, m’a fait
avancer d’un bond dans cette recherche et un des rares scientifiques à pouvoir établir les équations complètes
d’une machine électrique et de bien d’autres systèmes complexes ;
Gérard LABAUNE qui soutient la recherche et l’innovation dans le groupe THALES, mission difficile au-
jourd’hui, et avec qui nous avions dans nos travaux de recherche une connaissance commune en la regrettée
personne de Jean-Claude BOUDENOT et une passion commune pour la CEM ;
Jean TIROLE dont les travaux sur l’autorité et bien d’autres m’ont montré qu’il était possible de mathé-
matiser la complexité sans forcément chercher à atteindre la profondeur de ses réflexions, mais simplement en
ingénieur en introduisant quelque facteur humain dans la conception ;
Vincent BRINDEJONC dont les travaux en sûreté de fonctionnement sont un élévateur vers une dimension
du réel pour la simplicité souvent trop grossière des démarches industrielles ;
et à Alain REINEIX qui a bien voulu m’accompagner dans l’exploration de pistes souvent “casse gueule”
où il ne fallait avoir peur ni de la pente et de ses dérivées covariantes ni de prendre des risques dans une
démarche d’innovation sans filet. Alain qui m’avait proposé de faire cette thèse qui s’est conclue par cette journée
d’échanges pour laquelle une réflexion préliminaire s’imposait - certes de trois années - mais la multidisciplinarité
a son prix.
Et à tous ceux qui m’ont soutenu dans ma recherche, je dis en imitant Prévert et sans existentialisme mais
quand même transformé tel Kafka :
Table des matières
4
TABLE DES MATIÈRES 5
3 Ondes guidées 53
3.1 Introduction au chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2 Ondes guidées suivant le modèle de Branin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2.1 Ligne de propagation par mode unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.2.2 Vitesse infinie et lien direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.2.2.1 Equivalence topologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.2.2.2 Comportement asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3 Interaction entre objets dans un guide ou une cavité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.1 Topologie commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.2 Méthode de modélisation générale, choix de format . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.2.1 Exemple avec l’utilisation d’une ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.2.2 Détermination des modes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.3.2.3 Méthode de résolution pour les cas compliqués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.4 Modification des trajectoires de l’espace libre en espace contraint . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.4.1 Tout champ a son dual . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.4.2 De l’espace libre à l’espace contraint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.5 Rayonnement d’une ligne ouverte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.6 Modification des trajectoires du champ, gestion des pertes par rayonnement . . . . . . . . . . . . 69
3.6.1 Modification des cordes virtuelles du modèle de Branin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.6.2 Modification de la résistance de rayonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.6.3 Exemple illustratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.6.4 Propagation multimodale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.6.5 Rappel sur l’expression générale de l’impédance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.6.6 Exemple de propagation non linéaire en format réel simple . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.6.6.1 Déduction de la métrique à partir des fonctions de Laplace en temporel et co-
vecteur des sources généralisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.6.6.2 Programmation de l’onde de Peregrine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.7 Conclusion sur le chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.8 Références du chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4 Interactions relativistes 79
4.1 Introduction au chapitre 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.2 Rappel des principes de la relativité restreinte et application dans l’ATR . . . . . . . . . . . . . . 79
4.2.1 Perception des phénomènes statiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.2.1.1 4-vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4.2.1.2 4-potentiel et vision de la statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.3 Interprétation des flux de réseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.3.1 Un réseau ne peut appartenir qu’à un seul référentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
4.3.2 Bilan de transformation pour un flux fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
4.3.2.1 Transformation des termes de pertes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4.3.2.2 Transformation des termes d’énergie potentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.3.2.3 Transformation des termes d’énergie magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.4 Rayonnement des particules en mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.5 Référentiels en mouvements relatifs accélérés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.5.1 Un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
TABLE DES MATIÈRES 6
8 Tenfolds 153
8.1 Introduction au chapitre 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
8.2 Définition d’un tenfold . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
8.3 Définition d’un transformateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
8.4 Opérations sur les tenfolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
8.5 Conclusion du chapitre 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
IV Modéliser la complexité : une théorie des jeux dans une topologie dynamique 181
V Application 211
0.1 Introduction
Les topologies principalement cellulaires font l’objet de nombreux travaux, soit pour leur emploi dans des
problématiques précises, soit pour développer des capacités à cet outil qui répond déjà à de nombreux besoins
en simulations ou en modélisations. Les topologies cellulaires adressent en général des structures de graphes
avec leurs sommets et leurs branches ou arêtes. La théorie des graphes donne déjà les outils pour caractériser les
graphes, leur associer des trajets optimaux, etc. La topologie donne une profondeur supplémentaire aux graphes
en leur associant des propriétés de similitudes entre graphes, et en donnant les liens fondamentaux entre les
structures des graphes et des grandeurs liées comme des potentiels, des flux, etc. Cette association est utilisée
dans de nombreux domaines : électricité, réseaux sociaux, droit, économie, et, domaine qui nous intéressera
plus que les autres : l’analyse tensorielle des réseaux. Pourquoi y adjoindre une théorie des jeux ? Tout d’abord
l’idée en soit n’est pas nouvelle. Les travaux de Matthew O.Jackson[MOJ] montrent déjà, appliqués à des études
sociologiques et financières, l’intérêt de représentations en graphes sus tendues à une théorie des jeux. Cependant
les graphes ici sont “classiques” : constitués de sommets et de branches. Ceux avec lesquels nous travaillons sont
enrichis d’espaces supplémentaires : mailles, moments, cordes, mailles virtuelles. Nous allons utiliser ces graphes
pour nous doter d’une représentation du problème que l’on veut modéliser. Rattaché à l’analyse tensorielle des
réseaux, ce graphe va engendrer une équation tensorielle et va pouvoir évoluer comme autant de transformations
appliquées aux éléments de cette équation. Pour suivre ces évolutions, on encapsule les réseaux et leurs graphes
dans des jonctions d’un arbre de l’évolution. L’outil des “gamma matrices” développé avec le Pr Alain Reineix
prend en charge cette encapsulation. Et c’est là qu’intervient le jeu : car toute évolution peut être vue comme
un jeu. Jeu pour l’optimisation, pour la décision, pour l’appât du gain, pour défier, pour autant de ces concepts
très abstraits qui sont les bases des comportements humain et animal. A chercher à coupler théorie des jeux
et analyse tensorielle des réseaux on en est venu tout naturellement à chercher à modéliser la complexité. Car
qu’est-ce que la complexité si ce n’est avant tout ce subtil mélange de rationnel et d’irrationnel, de déterminisme
et d’émergence ? Sans prétendre être parvenu à proposer une méthode complète de modélisation de la complexité,
on espère que la méthode proposée ici en donnera de sérieuses pistes. Elle a en tout cas pu être testée sur des
problèmes de compatibilité électromagnétique, champ premier de nos compétences.
Avant d’aborder la complexité nous allons parler des quatre domaines qui, couplés, permettront d’élaborer
notre méthode :
– l’analyse tensorielle des réseaux non linéaires et la représentation par graphes étendue ;
– la technique des gamma matrices ;
– la représentation par tenfolds ;
– la théorie des jeux.
Partant des deux premiers outils nous définirons l’espace des tenfolds et leur algèbre pour ensuite montrer
comment la méthode proposée basée sur ces objets peut prendre en charge une théorie des jeux inscrite dans des
topologies dynamiques et de là, modéliser des phénomènes complexes. Pour ce dernier chapitre, nous abordons
la complexité au travers d’une application.
Première partie
13
Préambule
L’analyse tensorielle des réseaux élaborée par Gabriel Kron en 1939 raccroche la physique des potentiels
(tensions, courants, ...) et des réseaux électromagnétiques ou électromécaniques à des tenseurs et leur algèbre,
conférant ainsi à l’étude de ces réseaux tout l’arsenal de la topologie. On peut citer Balasubramanian, Lynn et
Sen Gupta dans l’introduction de “differential forms on electromagnetic networks “ : Kron was among the first
to demonstrate engineering applications of combinatorial topology and differential geometry. He adapted much
of the tensor calculus, such as the concept of transformation, groups, invariance, parallelism, affine connection
and curvature and applied this these to the electrodynamic analysis of electrical circuits and machines[BLSG].
En général, l’analyse tensorielle des réseaux (ATR ou en Anglais, “TAN” : Tensoriel Analysis of Networks)
ou “méthode de Kron” est présentée pour des fonctions linéaires entre les différences de potentiels aux branches
et les flux dans ces branches. Kron l’a avant tout appliquée à des machines électriques, des circuits électriques,
mais rapidement, s’apercevant que la démarche pouvait s’appliquer à toute une catégorie de problèmes, il tenta
de l’utiliser dans des domaines très variés : mécanique quantique, fluides, etc. A tel point que certains lui
reprochaient de vouloir tout résoudre par sa méthode. Et c’est vrai que la tentation est grande ! Pourtant c’est
un paradoxe puisque la méthode de Kron ne résout rien en elle-même, elle permet “seulement” d’établir les
équations tensorielles d’un problème. La résolution concrète de ces équations, souvent numérique, est une étape
supplémentaire et non triviale souvent qu’il faut ajouter à la méthode pour parvenir à une résolution complète
du problème abordé.
La tentation est grande parce que l’on s’aperçoit que la méthode de Kron permet, une fois que l’on a passé
le cap de sa maîtrise, de représenter la pensée de l’ingénieur - elle permet de poser le problème dans des termes
mathématiques. En compatibilité électromagnétique, un expérimentateur peut être rapidement frustré de ne pas
pouvoir essayer de prédire les résultats de ses expérimentations. Les outils nummérique disponibles, quoiqu’on
en dise, sont d’un usage difficile et l’implémentation d’une vrai expérience dans ces outils n’est pas une opération
anodine. On peut souvent simuler une partie de l’expérience, obtenir une cartographie de champ, un potentiel sur
une résistance, etc. Mais pour l’expérimentateur, le problème est de calculer l’ensemble, incluant les antennes,
les électroniques, les structures, etc. Ce n’est sûrement pas par hasard que la méthode de Kron est présentée
dans le “Angot”[ANGOT], ouvrage de mathématiques pour l’ingénieur.
Ces expériences mettent souvent en œuvre des antennes et des interactions rayonnées en champ lointain. On
peut vouloir exploiter dans les équations des relations comportementales permettant de représenter une fonction
électronique complète, entre son entrée et une observable de sortie qui peut être pratiquement n’importe quoi.
Dans la méthode de Kron, des couplages entre bobinages, créant des fonctions extradiagonales dans une matrice
impédance, sont représentés par des lignes entre les branches qui portent les bobinages et ne sont pas plus
évoquées que cela par Kron. Pourtant ces éléments ne sont pas des composantes classiques de graphes. On décide
d’étendre leur usage à des interactions d’antennes ou des transports d’information et on appelle ces lignes des
“cordes” reliant des branches ou des mailles. Cet additif permet de présenter l’application de la méthode de Kron
aux problèmes de CEM, même si certains aspects demandent encore à être formalisés mathématiquement. C’est
l’approche présentée dans l’ouvrage “Compatibilité électromagnétique des systèmes complexes”[CESC] sorti en
2007 et préfacé par Jean-Claude Boudenot, malheureusement disparu, mais qui avait pressenti le potentiel de
la méthode de Kron pour la CEM.
La formalisation des outils développés pour la CEM dans le cadre des approches mathématiques modernes
est en cours et des travaux tendent à suggérer la généralisation des cordes comme des foncteurs entre des ca-
tégories[MRDD] 1 . Depuis l’ATR a fait son chemin et de nombreux articles en CEM font état de son usage
mais aussi des thèses, dont celle menée par Samuel Leman encadré par le professeur Bernard Demoulin[SLBD]
1. Le choix du nom de corde n’est pas forcément heureux. En Français, on peut confondre avec les cordes de la théorie des
cordes. En Anglais, le choix de prendre Chord permet de lever cette ambiguité. Peut-être faudra-t-il revenir sur ce nom pour retenir
foncteur ?
14
TABLE DES MATIÈRES 15
qui a participé de façon significative à la promotion de cette nouvelle démarche. Alain Reineix a développé des
modèles pour les cavités : ce cas qui paraissait inaccessible à l’analytique sauf pour des géométries simples ! On
sait maintenant que les cavités, les plans de masse, peuvent être vus comme des modifications des propagations
et du “noyau de Green” des fonctions d’interactions originellement définies en espace libre. Et de nombreux
autres auteurs contribuent maintenant à son enrichissement en modèles. Je citerais Maxime Breant qui a mon-
tré l’usage de transformations à deux opérateurs pour traduire les branchements effectués sur des réseaux. On
sait aujourd’hui incorporer tout modèle, expérimental, numérique, analytique dans la méthode, en faisant ainsi
une théorie pour la CEM. En développant dans le cadre de cette thèse la méthode de Kron appliquée à des
interactions non linéaires on généralise sa présentation en profitant de réflexions menées avec le professeur Yuri
Sohor de l’institut de Pskov en Russie - de nouvelles sources de développement et de généralisation mathéma-
tiques à venir ! Notons que déjà, Papin et Kauffman soulignaient le besoin de définir un tenseur fondamental
qui ne soit pas forcément symétrique ni linéaire[PK].
Certains pourraient penser que l’on prétend modéliser toute la physique par une seule méthode et de critiquer
et chercher les points de faiblesses dans cette démarche. Au risque de se répéter, la méthode de Kron et les
développements présentés dans cette thèse n’ont d’autres buts que d’aider à la mathématisation d’une réalité
perçue, symbolisée sous la forme du dessin d’un graphe. Nul besoin d’y chercher des défauts, des erreurs, les
fonctions utilisées sont les fonctions fournies par chaque métier de la physique. Et le graphe, avec un peu
d’habitude, est un morphisme du système d’équations tensorielles correspondant. La démarche est identique à
celle des diagrammes de Feynman ou aux représentations diagrammatiques de Penrose.
TABLE DES MATIÈRES 16
.
Chapitre 1
17
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 18
�
v1 = z11 i1 + z12 i2
v2 = z21 i1 + z22 i2
Les couplages z12 et z21 se reportent sur les équations comme des sources qui viennent modifier les flux
découplés i1 et i2 . Mais si les comportements ne sont pas linéaires, il faut traduire le fait que la source v1 va
s’écrire comme une certaine fonction du� flux� i1 complétée du couplage avec le flux i2 . On attend donc une
expression de la forme : v1 = f onction i1 , i2 , idem pour v2 . A l’échelle d’un système on se retrouve avec N
équations de ce type, formant un vecteur de fonctions[BDLM]. Pour faire apparaître cette forme, on propose la
notation suivante : l’indice des variables sur lesquelles s’applique la fonction za pour la source va est noté comme
pour un symbole mais sur la parenthèse �qui �suit le symbole de la fonction portant l’indice de source. Ainsi, � �
l’expression précédente devient : va = za b ib . Dans le cas linéaire, cette expression se réduit à va = zab ib ,
qui est plus rigoureuse que la première, car z est bien un opérateur, par exemple une dérivée temporelle portant
sur le flux ib [ANGOT][PK].
1.2.3 Variance
Lorsque l’on se réfère à un vecteur, on parle de vecteur contravariant. Au contraire les covecteurs sont
covariants. Cette notion de variance se réfère à une matrice de changement de bases. Partant d’un espace
vectoriel de référence, appelé “primal” on développe sur la base de cet espace un vecteur quelconque I� en
écrivant : I� = I a �ua , l’ensemble des vecteurs �ua étant la base de l’espace considéré. Par l’écriture I a on pointe
donc les composantes du vecteur I. �
On peut ensuite créer un espace dual, par exemple une forme linéaire en intégrant sur la base : ûa = a da·� � ua .
´
Un covecteur développé sur la base duale s’écrit : v̂ = va ûa . Si l’on applique un changement de bases, par
exemple : �vb = Λba �ua . On s’aperçoit que l’application de la matrice de changement de bases Λ aux composantes
du covecteur est directe : Λba va , alors que pour les composantes du vecteur, on doit utiliser la matrice inverse :
Λba I a . Cette différence entre l’emploi de la matrice directe ou inverse est à l’origine des dénominations de vecteur
covariant (utilisant la matrice directe) ou contravariant (utilisant la matrice inverse). Au-delà de cette différence,
et nous y reviendront, la variance joue un rôle essentiel dans la reconnaissance des natures intrinsèques des objets
manipulés. Lorsque l’on obtient un vecteur dans un calcul tensoriel, on sait que l’on pointe un flux, un courant,
une impulsion, etc. Alors que si on obtient un covecteur, on a un effort (une tension, une force électromotrice,
une force, etc.).
1. On appelle système un ensemble d’organes couplés qui est à même de réaliser des fonctions sociales, etc.,
définies dans un certain référentiel (point de vue). Un système est un ensemble de fonctions.
2. On appelle organe toute partie d’un système qui prend en charge une partie seulement des fonctions et
qui ne peut être subdivisé sans dégrader l’une des fonctions portée par l’organe, toujours dans un certain
référentiel.
A une échelle d’observation donnée et pour un domaine d’observation donné il existe donc des organes indi-
visibles constituants le système. On suit en cela exactement le premier principe de Descartes. A “une échelle
et un domaine donnés” signifie que le modèle que l’on considère, la vue que l’on a de l’organe dépendent des
instruments que l’on utilise pour le voir. Le domaine (rayons X, radiofréquences, mécanique, etc.) et l’échelle
(millimètre, centimètre, etc.) choisis vont dimensionner les domaine et échelle du modèle que l’on va élaborer
pour une réalité et doivent donc être en cohérence avec l’usage que l’on veut faire ensuite de ces modèles. Carac-
tériser ou modéliser un organe va consister à mener une expérience où l’on stimule l’organe donné suivant une
excitation bien définie, pour mesurer ses réponses avec des détecteurs bien définis également. On associe par ce
biais à chaque organe une fonction de variables (dont nous traitons ensuite) qui traduit mathématiquement la
mesure effectuée.
Définitions :
1. A tout système S on fait correspondre par identification un ensemble ES dont les éléments sont les organes
On du système dans les domaines d’observations définis : ES = {O1 , O2 , ..., On }.
2. A chaque organe On on fait correspondre par mesure une fonction fn de variables xk qui caractérise
l’organe : mesure ⇐ On → fn .
3. Un organe est fait d’un ensemble de volumes homogènes en propriétés pris séparément, et soudés entre
eux par des liens divers. Chaque volume constitue une variété et l’assemblage des volumes qui conduit à
l’organe est appelé squelette.
4. Il y a changement d’échelle lorsque le découpage d’une variété ou d’un squelette implique la non conser-
vation des lois physiques appliquées aux espaces affines associés à ces variétés.
L’assemblage d’organe peut engendrer une nouvelle fonction qui peut être vue comme une émergence, pouvant
avoir des propriétés non contenues dans les organes séparés.
Finalement, vu d’un certain référentiel (le système comme l’organe prennent des apparences différentes sui-
vant l’observateur et l’observation. Par exemple une salade est vue différemment par le paysan, le consommateur,
le biologiste, l’escargot, ...) l’organe fourni une heuristique suffisante pour atteindre le niveau d’information que
l’on attend à une échelle donnée, et pour un référentiel donné.
sorties = f (entrées)
On peut aussi appliquer un effort sur un organe et mesurer le flux qui le traverse. Simplement on part ici de
la quantité duale au lieu dans le premier cas de partir de la quantité primale.
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 20
Les dimensions des espaces des sommets, des branches et des maillles (bords de faces) sont liées par la
relation d’Euler-Poincaré appliquée aux chaînes. Soit M le nombre de mailles, B le nombre de branches, N le
nombre de sommets et R le nombre de réseaux connexes indépendants, on a :
M =B−N +R (1.3)
C’est Léonhard Euler qui en 1752 énonça la formule mathématique reliant le nombre de côtés, sommets et
faces dans un polyèdre de genre “0”, c’est à dire convexe, dépourvu d’ouvertures. Dans un mémoire inédit, Des-
cartes a formulé la même relation littéralement. Mais dans les deux cas la formulation donnait la caractéristique
C telle que : C = F − B + N , portant sur le nombre de faces F et non sur leurs bords. En prenant le bord des
faces en topologie cellulaire, on diminue de 1 la caractéristique qui donne alors non plus le genre (nombre de
trous créés par le retrait d’une face) mais le nombre de réseaux connexes.
En multipliant les deux termes par une vitesse v on trouve qv en second terme, le premier étant le produit
vitesse flux du champ. Or qv est le produit d’une masse généralisée par une vitesse, soit aussi un débit par
une distance donc une fmm. 3 Cependant comme dans la relation originelle de Gauss-Ostrogradski on met en
2. C’est François Dubois qui a remarqué ce point important déjà lors de la rédaction du livre[CESC] et l’a précisé lors des
travaux commun autour de l’article[MRDD].
3. Si l ’on veut généraliser cette relation il faut écrire :
‹
ds · f = αq
(f est un champ quelconque). Ainsi écrit, α est un tenseur, l’inverse de la permittivité diélectrique ou µc2 (c étant la célérité
et µ le tenseur de perméabilité) ou la gravitation quand q est une charge ou une masse. En multipliant par une vitesse on oriente
implicitement ce qui au départ aurait pu être un scalaire.
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 22
relation des grandeurs de dimensions différentes : le terme de gauche fait intervenir une 2-forme quand celui
de droite dans notre formalisme implique une 1-forme 4 . Soit encore que l’on veut relier un élément de C2 avec
un élément de C1∗ . Pour relier ainsi le débit de flux du champ à une fmm il faut faire appel à un opérateur de
Hodge et se doter d’une métrique[BOS][BLSG]. L’opérateur de Hodge, généralisé par Flanders[BLSG], permet
de faire la connexion entre une p-forme et une (p-n)-forme dont la première est duale. Pour faire apparaître de
façon claire le rôle de la métrique, on peut exprimer la 2-forme qu’est le flux comme une intégrale d’une 1-forme
qu’est le potentiel vecteur. Suivant Whitney on écrit :
˛
j
Φ = dσ · Aj ⇒ Φj = σ · Aj (1.4)
σ
Notons que nous choisissons ici de prendre un potentiel vecteur contravariant, ce qui sort un peu de l’usuel.
En même temps cela permet d’avoir une démarche similaire pour obtenir le champ magnétique covariant et
retrouver les forces électromotrices ainsi que le tenseur du champ covariant également : on doit se doter d’une
métrique sur laquelle nous reviendrons pour passer du flux à la fém.
Notre relation sur la fmm prend la forme :
� �
Fj = Rjk σ · Ak = Rjk Φk (1.5)
R est un tenseur bien connu des électrotechniciens appelé réluctance. Il se décline comme le produit de
l’inverse de la perméabilité multiplié par un facteur géométrique (on peut lui adjoindre le bord σ fois la longueur
sur laquelle travaille le flux divisé par sa section). La réluctance est de la forme :
α
Rjk = (1.6)
µ
en appliquant les règles de l’algèbre tensorielle. Si l’on multiplie les deux membres de la relation sur la fmm
par le flux on trouve (Φ = SµH) :
est de même dimension qu’un courant (flux) de maille, autrement dit un bord de surface. Il doit donc exister
une relation directe entre les courants de maille et les fém.
Dans cette partie “dynamique” (ou électrocinétique) de l’électromagnétisme (en relatif de la partie électro-
statique), le processus physique implique un flux magnétostatique. Ce flux se présente comme un tube de lignes
de champ magnétique, appartenant de fait à l’espace des chaînes C2 . Normalisant la perméabilité ¸ du vide, on
peut relier le courant de maille k à un parcours fermé du potentiel vecteur magnétique : k → σ dσ · Aj . En
multipliant cette intégrale par la perméabilité relative qui est une métrique, on trouve le flux. Ce dernier est
donc d’une dimension 1 fois plus grande que le courant de maille. Inversement le courant de maille étant un
bord du flux est d’une dimension 1 fois plus petite que le flux. Le courant de maille de fait appartient à C1 et
la force magnétomotrice (fmm) qui peut être vue comme la circulation du potentiel vecteur ou directement le
courant de maille appartient
� � aussi à C1 . La réluctance portant la métrique “perméabilité relative” µ, on trouve
la forme : Φj = µjm Sl F m où F est la fmm, S et l les section et longueur respectivement du tube de flux.
La métrique µ permet de relier la fmm qui appartient à C1 au flux qui appartient à C2∗ . On déduit ensuite les
fém des flux par l’intermédiaire d’un opérateur de Hodge de dérivation temporelle qui abaisse d’une dimension
l’espace des flux (on passe donc de C2∗ à C1∗ ). Le produit extérieur des composantes du potentiel vecteur sur la
surface du tube de flux conduit à un dual perpendiculaire à la surface : la fém. Cette dernière apparaît comme
résultant de l’application d’un opérateur de Hodge au potentiel vecteur. La combinaison de la perméance et de
la dérivation temporelle engendre la métrique g qui relie directement flux de maille et fém.
L’ensemble des opérations que nous avons considérées sont synthétisées dans un diagramme de Roth[ROT]
figure “fmm et flux”.
Dans ce diagramme interviennent comme opérateurs entre les différents objects représentés des métriques,
des scalaires ou encore des changements de bases. Ces opérateurs sont appliqués aux objets situés au départ des
flêches. L’objet situé à l’arrivée de la flêche est égal à l’opérateur appliqué à celui au départ. L est la matrice
des combinaisons linéaires de flux de mailles sur lesquelles sont développées les branches. Il s’agit donc d’un
changement de base branches vers mailles appelé connectivité par Kron. Regardant ce diagramme, on voit que le
parcours des opérateurs conduisant depuis ces flux de mailles jusqu’au fém peut être condensé en un opérateur
direct qui relie flux de mailles et fém : c’est l’hypothèse marquée par une flêche en pointillés. Cet opérateur est
forcément une métrique puisqu’il est déduit d’un produit de métrique et d’un opérateur de Hodge lorsque l’on
suit le parcours passant par la base des réluctances. C’est l’opérateur g que nous nommerons métrique. Il porte
toute l’interaction entre les flux de mailles, le champ et les sources d’impulsions communiquées aux mailles. On
ferme ainsi la boucle pour conclure que les flux de mailles sont légitimement déduits de la topologie cellulaire et
des propriétés des branches, et que ces flux sont engendrés par des fém de l’espace dual, fém elles-mêmes créées
via une interaction par un champ entre les flux et ces fém. On obtient à ce niveau deux équations fondamentales
pour l’ATR. La première relie les branches aux mailles :
ia = Laν k ν (1.9)
La seconde donne le lien entre les flux de mailles et les fém de mailles, via un champ qui intervient dans
l’expression d’une métrique des phénomènes dynamiques (autrement dit faisant intervenir la perméabilité µ
ou la constante de gravitation pour la relativité 4πGc−2 ). Mais ici on considère le cas général où la réaction
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 24
des flux aux sollicitations apportées par le champ ne sont pas forcément linéaires (notons que le champ de
gravitation[FEY2] ou la perméabilité sont deux phénomènes non linéaires) :
eµ = g µ ( ν k ν ) (1.10)
Il faut se rappeler par ailleurs que les composantes sont hypercomplexes dans notre formalisme.
La métrique g étant une condensation d’un processus de couplage par réluctance généralisée peut corres-
pondre à une interaction que nous appelons corde ou plus généralement foncteur : elle s’établit entre une maille
source et une maille réceptrice, soit entre un courant de maille et une fém. Cette corde peut se refermer sur la
même maille à savoir que l’auto-réaction du champ correspond à une corde qui revient sur la maille émettrice.
Nous abordons ce sujet dans le paragraphe suivant.
Une maille élémentaire peut aussi être fabriquée en court-circuitant une branche. On obtient alors un réseau
constitué de deux sommets, deux branches et une maille. Ce réseau comportera aussi obligatoirement une
composante de réaction propre à la maille. Cette idée a été appliquée dans le cas des antennes par Alain Reineix
qui l’a éprouvée dans le calcul de l’auto-réaction incorporant dans ce cas la résistance de rayonnement[MRH].
des flux de branches pour compléter le diagramme de Roth “à gauche”. La figure “diagramme de Roth avec
branches” montre ce développement et fait apparaître la nécessité d’une fonction reliant ces sources aux flux de
branches.
Cette fonction doit permettre de relier une source dans le référentiel d’une branche avec son flux et donc
caractérise la propriété de la branche avant fermeture. C’est un tenseur qui relie la source de maille covariante
(dont on sait qu’elle doit respecter : eµ = Lµa ua ) et le flux ba . La relation doit être de la forme :
� d
�
u a = za db (1.11)
On peut remplacer les flux de branches par leurs homologues en mailles en utilisant la connectivité L. On
obtient :
� d ν
�
u a = za dL ν k (1.12)
Le vecteur de fonctions des variables b devient un nouveau vecteur de fonctions des variables k . On peut
d ν
appliquer à ce vecteur la transformation transposée qui doit faire apparaître les fém de mailles dans le terme de
gauche :
� � � �
Lµa ua = Lµa za d ν
dL ν k ⇒ eµ = Lµa za d ν
dL ν k (1.13)
Lorsque l’on applique cette transformation à un exemple simple, on voit que la fonction se transforme. On
établit la relation de transformation suivante pour les fonctions non linéaires de flux :
Définition :
Soit Λ une matrice de changement de base, za (b . . .) un tenseur - vecteur de fonctions non linéaires appliqué
à des variables dans un premier référentiel. L’appliquation de la transformation Λ au tenseur deux fois covariant
z respecte la règle d’indice suivante :
� �
Λµa za b
bΛ ν . . . = zµ (ν . . .)
Le tenseur zµν porte toute l’information de propriétés aux niveaux des branches ouvertes (sans fermeture).
Cela comprend en électricité par exemple les inductances propres (partie imaginaire de l’effet de peau), etc. Il
s’agit de propriétés cette fois bien attachées aux branches du graphe. Elle vont inclure les interactions de champ
proche - réactif, même si celles-ci peuvent être incluses aussi sous forme de cordes suivant les cas - ce point est
abordé au chapitre suivant. Par rapport à la relation de Gauss-Ostrogradski que nous avions abordé, l’espace
des branches prend en charge les métriques permittivité diélectrique, conductivité, constante gravitationnelle
statique, alors que l’espace des mailles va lui ajouter la perméabilité ou la constante relativiste de la gravitation.
Cette différence s’appuie sur le fait fondamental que la statique incorpore l’équilibre continu. Une branche
ouverte est capable de stocker une différence de potentiel statique. C’est donc le premier élément d’énergie
potentielle après le sommet, capable de stocker une charge ou une masse.
Finalement l’équation tensorielle non linéaire de notre réseau dans l’espace des mailles, sans propriétés
dynamiques et à ce point de notre réflexion, s’écrit :
e µ = zµ ( ν k ν ) (1.14)
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 26
Par rapport à ce que l’on peut trouver dans les ouvrages d’électroniques classiques[PEK] il manque à cette
branche une source éventuelle de flux externe. Cette source apparaîtra dans notre topologie à la frontière.
On peut montrer que le tenseur g ainsi obtenu et linéarisé redonne les opérateurs de Lagrange du réseau en
énergies cinétique, potentielle et dissipée[GAB][CESC]. Mais dans notre formalisme avec hypercomplexes où les
vecteurs portent toutes sortes de grandeurs, il va même au-delà, on peut dire qu’associé aux sources, il donne
toute l’information contenue dans le réseau.
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 27
1.7.8 Développement sur les frontières, maille virtuelle & diagramme de Roth complété
On peut se demander comment insérer les charges (ou masses) dans la description en topologie cellulaire
de nos réseaux ? Comment traduire un apport de charge ? La fém engendrée par la réluctance fait intervenir
la dérivation temporelle du flux. Un flux statique devient, comme le potentiel précédemment, une jauge. Cette
jauge, qui a la dimension d’un courant de bord de faces, peut être ajoutée a priori. Cela revient à créer une
maille supplémentaire : dans cette maille on peut imposer le flux qui n’apparaît plus comme une inconnue mais
une donnée d’entrée, et la différence de potentiels (ddp) à l’origine de cette source de flux devient du coup
l’inconnue. La figure “maille virtuelle” montre l’ajout d’un courant de maille virtuelle (bleue) à un courant de
maille réelle (rouge), la branche en bleu dépendant de ces deux courants.
Le courant et la ddp associés à cette injection sont la composante de frontière sur la décomposition de la
branche (équation 1.2). Plutôt que de considérer une branche de frontière, on propose de créer une maille
virtuelle d’impédance intrinsèque nulle et de source de branche qui est sa ddp. Elle mérite sa dénommination
de virtuelle car elle n’appartient pas fondamentalement à C1 mais à T1 .
Elles apparaissent entre autre dans des relations de la forme : eµ = χµν k ν + σµν J ν en notant J ν les mailles
virtuelles.
Kron avait préféré parler de “paires de nœuds”[KRON][PK]. Mais Angot[ANGOT] dans sa présentation de la
méthode de Kron avait exclu cette composante pour introduire une technique utilisant des courants de mailles
prédéfinis pour créer des sources de courants. Nous généralisons donc ici cette approche en modélisant les sources
de matière en général comme des mailles virtuelles. Ces ajouts de matière doivent provenir de potentiels stockés :
les ddp engendrent les flux imposés, mais leur valeur va dépendre du reste du circuit. Et la condition de frontière
peut bien apparaître comme une jauge car on peut développer les branches sur les seules intersections de mailles
“réelles”. Cette propriété est une des techniques à la base de la diakoptique que nous abordons plus loin.
Kron avait discerné une connectivité entre branches et paires de nœuds différente de celle entre branche et
maille. Il dénommait ces deux espaces orthogonaux car avec des connectivités bien choisies, le produit des deux
(la première issue des paires de nœuds transposée fois la seconde vers les mailles) donne zéro. Quant à nous,
cette dénomination ne nous semble pas justifiée ni sans doute correcte car l’ensemble s’inscrit plutôt dans le
cadre du développement des branches sur les deux espaces. Par ailleurs les liens entre branches et paires de
nœuds ne sont pas univoques et l’on peut trouver des connectivités qui ne donnent pas de nullité. On aborde
dans le paragraphe suivant la détermination de la connectivité avec les mailles virtuelles. On appelle espace
complet l’espace des mailles complété des mailles virtuelles. On peut déjà poser ici la nouvelle allure que prend
l’équation tensorielle du système, enrichie de ces mailles virtuelles. Cet enrichissement se traduit par des liens
supplémentaires dans le diagramme de Roth, présenté figure “diagramme de Roth complet” où J est le symbole
retenu pour les flux de mailles virtuelles.
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 28
Comme les mailles virtuelles engendrent une ddp qui s’applique entre deux sommets et appartient à T1 ,
d’une part la dénomination de “paire de nœuds” s’entend bien de fait, d’autre part la connectivité branches vers
mailles virtuelles est une sous-partie de la connectivité globale L.
Les expressions des flux et efforts dans les différentes physiques se déduisent de l’équation généralisée de
Lagrange, où T est l’énergie cinétique, U l’énergie potentielle, F l’énergie de pertes et Q les sources externes
pour des variables q (nous reviendrons plus loin en détail sur cette équation) :
� �
d ∂T ∂T ∂U ∂F
− i + i + i = Qi (1.16)
dt ∂ q̇ i ∂q ∂q ∂ q̇
Connaissant l’expression dans une physique d’une énergie, par exemple l’énergie magnétique 1/2Li2 et
sachant l’assimiler à l’une des formes de l’équation de Lagrange, on en déduit la fonction qui relie flux et
effort. Le flux est identifié par la différentielle et l’effort par exemple dans ce cas est donné par −Ldi/dt. Les
fonctions des branches étant extraites de ces dérivations, on peut projetter sur un graphe toute physique dont
on sait exprimer les termes d’énergies. On donne dans le tableau ci-dessous quelques équivalences parmi toutes
celles possibles.
Les dérivées des énergies engendrent des potentiels (au sens large, le courant par exemple est vu comme un
potentiel). L’équation
� � de Lagrange engendre l’équation de la branche de Kirchhoff que l’on détaille ensuite :
ei = Vi + zij ij + J j .
� � � �� �
e g11 g12 k
=
v g21 g22 J
On résout d’abord la première équation : u = g11 k + g12 J d’où l’on déduit k, puis la seconde qui donne v :
v = g21 k + g22 J. On généralise la démarche en écrivant :
�
g µ ( ν k ν , J ν ) = eµ
(1.17)
fµ (ν k ν , J ν ) + ∆ψµ = 0
On résout tout d’abord la première équation qui fournit les flux k, puis la seconde qui donne les ddp ∆ψµ .
Imaginons la source d’énergie présente sur la branche 1. Les flux partant du sommet 2 doivent revenir
de fait au sommet 1 pour maintenir la conservation de la masse - ou de la charge. Pour parcourir le réseau,
deux branches suffisent puisque le réseau a trois sommets. Le nombre de branches nécessaire pour parcourir
N sommets étant de N-1. Un AC hamiltonien doit parcourir ici deux branches strictement. On pourrait par
exemple choisir l’AC constitué des branches 1 et 5. Partant du sommet 1 on chemine le long de la branche
1 pour atteindre le sommet 2 puis pour revenir en arrière au sommet 1 et repartir via la branche 5 jusqu’au
sommet 3. On a donc parcouru la distance 1+1+5=3 branches parcourues. Si l’on choisit l’AC des branches 1
et 3, on va du sommet 1 au sommet 2 via la branche 1, puis du sommet 2 au sommet 3 via la branche 3. La
distance parcourue est alors 1+3=2 branches parcourues, donc inférieure au cas précédent. Evidemment dans
l’appréciation de ces distances, les branches ne sont pas pondérées de distances particulières (graphe pondéré), et
valent toutes 1 comme distance arbitraire associée à toute branche. La description de l’AC est donc la suivante :
1 : 1 → 2 + 3 : 2 → 3. Les branches connectées aux MV sont les branches 1 et 3. Réalisons maintenant les
CHAPITRE 1. NOTATIONS, CONCEPTS FONDAMENTAUX EN ATR 30
opérations de fermetures. Partant du sommet 1, on parcourt l’AC pour atteindre le premier sommet du réseau
traité. De ce sommet on explore si des branches permettent de revenir au sommet d’origine : le sommet 1 ?
Effectivement la branche 2 fait ce retour. On associe les branches 1 et 2 à une première MR. On commence à
construire la connectivité L : les colonnes de cette matrice sont les mailles, les lignes sont les branches.
� �
1
L= (1.18)
1
Un point remarquable est que la connexion entre MR et branches par cet algorithme est toujours positive.
Nous sommes d’ailleurs parti d’une incidence (matrice donnant les relations entre sommets et branches) non
signée. Les branches du graphe ne sont pas dirigées au départ. Considérant en général que la source fournit un
flux sortant, on définit ici par la même occasion implicitement les directions des branches 1 et 2 et de la maille
1.
Regardant si d’autres retours sont possibles, on voit que l’on a exploré toutes les possibilités. On passe au
sommet suivant sur l’AC : le sommet 3 qui devient le nouveau sommet source via la branche 3. On explore de
nouveau les retours possibles vers le sommet 1 qui est toujours le sommet d’origine. On trouve la branche 5. On
associe alors les branches 1, 3 et 5 à la MR 2, dirigeant aussi par la même occasion les branches 3 et 5 :
1 1
1 0
L= 0 1
(1.19)
0 0
0 1
N’ayant pas encore exploré la branche 4 mais devant l’inclure dans la matrice L, on lui associe pour l’instant
des connexions nulles.
A ce niveau, on a exploré tous les retours possibles vers le sommet 1 depuis tous les autres sommets de
l’AC. On prend donc une nouvelle origine qui est le sommet suivant sur l’AC : le sommet 2. Notons que l’on
sait que l’on doit trouver 5-3+1(B-N+R) = 3 MR. Il nous en reste donc une à trouver. Partant du sommet 2
on parcourt la branche 3 pour atteindre le sommet 3. On explore les retours possibles vers le sommet 2 pour
trouver la branche 4. On crée donc une maille comprenant les branches 3 et 4. On peut terminer la connectivité
en ajoutant les MV liées aux branches 1 et 3 de l’AC. La figure “exemple AC-2” montre la structure obtenue.
1 1 0 −1 0
1 0 0 0 0
L = 0 1 1 0 −1
(1.20)
0 0 1 0 0
0 1 0 0 0
Un indicateur pour vérifier si l’on a commis une erreur dans la construction de la connectivité est que les
branches de fermetures, ici les branches 2, 4 et 5 ne doivent pas être connectées aux MV, au contraire des
branches de l’AC qui doivent y être connectées. Comme notre algorithme détermine des connexions strictement
positives pour les MR, cela facilite encore la construction et la vérification de L. Par contre pour les MV le signe
de la connexion dépend du choix d’orientation des sources.
deux mailles portent une énergie réelle (active) a et sont couplées par une énergie d’échange (réactive) ib. La
métrique d’une telle structure dans l’espace des mailles est :
� �
a ib
g=
ib a
Si l’on prend deux structures similaires et qu’on multiplie leurs métriques, on retrouve la matrice du produit
des complexes. Pour les quaternions, la structure correspond à deux mailles complexes conjuguées l’une de l’autre
et couplées de façon antisymétrique par deux fonctions complexes également. Mais d’autres représentations sont
aussi possibles.
� � � � � �
−ωb iωa acos(θ) + bsin(θ) −iasin(θ) + ibcos(θ) ∆ψR i∆ψi
L0 + R (1 + αT ) =
iωa −ωb ibcos(θ) − iasin(θ) bsin(θ) + acos(θ) i∆ψi ∆ψR
Mais lors de la mesure, nous savons que l’inductance vue n’est pas celle intrinsèque de l’organe, mais celle de
l’organe complétée d’une inductance liée au montage de mesure. Lorsque l’on va tenter de caractériser l’organe,
on va explorer différentes combinaisons des variables flux (module et phase), température, fréquence. On va
extraire de ces injections les valeurs complexes de la ddp aux bornes de l’organe et de là, essayer d’en déduire sa
fonction. Une façon de procéder peut être de chercher des linéarités par morceaux par produits des sous-domaines
attachés à chaque variable scrutée.
Pour corriger l’erreur sur l’inductance de la fonction, il faut procéder idéalement dans des régions où asymp-
totiquement la fonction se réduit à cette seule inductance (ici à de faibles températures et en hautes fréquences)
pour estimer la valeur de cette composante et la corriger de celle apportée par le montage de mesure, ceci dans
l’hypothèse où les conditions de mesure impactent peu le fonctionnement de l’organe et que celui-ci répond li-
néairement à cette perturbation. Cette condition s’exprime mathématiquement en disant que, soit g’ la métrique
perturbée en mesure et g celle intrinsèque pour une perturbation �, on veut, pour rester non intrusif :
Comme il est toujours possible d’éliminer une variable dans une fonction en la multipliant par zéro, notre
système s’écrit eµ = gµ (ν k ν ) avec :
� �
{R} {µ}
g1 g1
gµ (ν . . .) = {µ} {R}
g2 g2
et :
� �
k1 , k2
kν =
k2 , k1
1.7.9.6.1 Passage en linéaire, premier contact avec l’émergence Le passage de la fonction non linéaire
à la fonction linéaire n’est pas une simple réduction d’expression. Au départ cela signifie d’abord que le flux
s’exprime comme un vecteur contravariant ordinaire et non plus comme un vecteur d’hypercomplexes. Cette
réduction s’opère ensuite sur la métrique qui, chacune des fonctions ne s’exprimant plus qu’en dépendance d’une
composante unique de flux, peut être réorganisée. Dans le cas précédent, chaque dépendance aux flux k 1 ou
k 2 étant séparée on peut mettre en facteur k 1 de ses opérateurs (quels qu’ils soient) et les composantes de la
nouvelle métrique s’expriment non pas en fonction de variables sous-jacentes comme la perméabilité, mais en
fonction de regroupement des opérateurs agissant sur un flux. Le couplage ne fait plus intervenir que le champ
externe et l’espace des mailles devient une combinaison linéaire de propriétés de branches. Au contraire dans le
cas non linéaire, le système impose une organisation différente. Il apporte sa propre dimension et ne résulte plus
d’une simple mise en commun de branches. Nous revenons sur ce point au chapitre suivant, nous y aborderons
aussi, pour conclure plus largement sur la caractérisation des organes primitifs, une méthodologie pour couvrir
les comportements possibles en non linéaire.
.
Chapitre 2
37
CHAPITRE 2. CHAMPS ACTIF VERSUS RÉACTIF 38
Deux branches, à l’extérieur, sont de propriétés R + (L − M )p et une branche de couplage centrale est de
propriété M p. Les trois branches sont connectées via deux mailles avec une connectivité uniquement de MR
donnée par :
1 0
Λ = 1 −1
0 1
Appliquant cette transformation à la réunion des métriques de chaque branche on trouve une métrique dans
l’espace des mailles donnée par :
z1 = [R + Lp − M p], z2 = M p, z3 = R + Lp − M p
� �
T R + Lp − M p + M p −M p
g = Λ (z1 ∪ z2 ∪ z3 ) Λ =
−M p R + Lp − M p + M p
Cette métrique est strictement similaire à celle obtenue par le couplage par corde. Cette corde n’est donc pas
ici indispensable : le processus de couplage par champ réactif proche peut être représenté par une branche mise
en commun entre deux réseaux au départ séparés. Ceci aussi car aucun phénomène ne sépare les deux réseaux
couplés, ils appartiennent au même référentiel - au même objet - qui forme un tout.
Cela peut devenir encore plus évident si l’on modifie le milieu de couplage. On insère ainsi un noyau de
ferrite passant par le centre des deux bobines. Dans ce cas il a fallu ouvrir les bobines et la présence du noyau
non linéaire modifie la métrique d’une façon que nous avons détaillée au chapitre précédent. Le transformateur
ne résulte plus d’un rapprochement des deux bobines mais a une existence en soi via la présence du noyau de
ferrite. Le système devient explicable par le couplage via un transformateur à 3 branches.
On peut considérer que toute interaction imaginaire (dans le corps des complexes) est associée ainsi à un
champ réactif, proche. L’atténuation de ces champs avec la distance est très rapide - on parle d’évanescence -
sauf pour des structures guidées (chapitre suivant). La particularité du champ évanescent est aussi que vis à vis
des masses ou charges qui l’engendrent, sa direction est longitudinale à la ligne de visée, ou encore la force est
colinéaire aux lignes de champ. De fait le travail de cette force est non nul et l’on peut toujours calculer :
ˆ
� · f�
dc (2.1)
C
La force est égale au produit d’une masse généralisée m (charge électrique, magnétique, masse pesante) par
un champ C. Du fait de la présence universelle du champ de gravitation, toute particule qui est associée à une
force longitudinale est pesante[REU] et la ligne de force étant issue d’un émetteur et d’un récepteur, le couplage
des objets est implicite. Par exemple si l’on s’imagine les lignes de forces reliant deux charges électriques de
charges opposées, il suffirait de faire bouger l’une d’elle pour qu’aussitôt les lignes de forces et la seconde charge
bougent. L’ensemble des charges et du champ constitue un système couplé.
Mais en quoi ce champ mérite-t-il le qualificatif de réactif ?
La puissance active développée dans une interaction s’exprime suivant :
1
Pa ={ei∗ + e∗ i}
4
e étant la fém induite par le champ et i le flux source du champ. Si le champ d’interaction a une forme du
type : jM ω, on obtient :
CHAPITRE 2. CHAMPS ACTIF VERSUS RÉACTIF 39
1
Pa = {jM ωii∗ − jM ωi∗ i} = 0
4
La puissance active développée dans l’interaction est nulle. Par contre si nous calculons :
1 1 1 2
Pr = {ei∗ − e∗ i} = {jM ωii∗ + jM ωi∗ i} = M |i|
4j 4j 2
Ce résultat justifie à lui seul le qualificatif de champ réactif. Il en va ainsi des champs longitudinaux évanes-
cents ( de force centrale).
Mais ce résultat a une seconde implication. Imaginons un champ retardé dont l’expression devient jM ωe−jkx .
Par remplacement dans la relation de la puissance active on trouve :
jM ω 2 −jkx � �
Pa = |i| e 1 − e2jkx
4
Ce résultat remarquable implique que le champ évanescent ne peut être un champ retardé, il doit être une
interaction instantanée. Cette hypothèse, comme le souligne Martins [MART] ne viole nullement le postulat
d’Einstein, celui-ci portant sur la propagation retardée de l’énergie et non du champ. Par ailleurs, l’expérience
de Newton avec les prismes et d’autres depuis ont démontré la propriété de propagation instantanée des champs
évanescents. Ces champs sont donc des champs réactifs et non propagatifs. Ils sont complétés dans la notion de
champ proche par des composantes qui évoluent rapidement (à des puissances supérieures ou égales au carré de
la distance en inverse) et qui comportent un terme de propagation. Il s’agit de composantes issues du champ
magnétique. Considérons par exemple le potentiel vecteur émis par un élément de courant. A une distance R il
est donné par :
�
� = µidx e−jkR
A
4πR
Pour calculer la fém induite par ce champ, on calcule −pS � · ∂R A,
� p étant l’opérateur de Laplace et S
� la
normale à la surface de flux réceptrice. On trouve :
� � � � � �
−4π µi �
dx
−pS � · ∂R A
� = −pS �
� · µidx e−jkR − jk e−jkR
16π 2 R2 4πR
Le premier terme donne lieu à une interaction donnée par :
� �
�
� · µdx 1
pS e−jkR
4πR2
� = 1 on trouve une puissance active égale à :
� · dx
En posant µS
� �
1 e−jkR ∗ ejkR ∗
Pa = jω ii − jω i i
4 4πR2 4πR2
Soit :
ω 2
Pa = |i| Sin (kR)
8πR2
La puissance active est bien évanescente pour les distances R strictement positives, suivant l’évolution en
décroissance très rapide de la fonction Sin(x)x−2 . Par ailleurs elle est dissipatrice. Elle doit correspondre à une
résistance équivalente qui participe à l’émission du champ.
La puissance réactive est donnée par :
ω 2
Pr = |i| Cos (kR)
8πR2
Les deux puissances sont en quadrature. Le rapport des deux puissances est égal à la cotangente de kR. Or
kR n’est autre que 2π R λ . Lorsque la distance est très inférieure à la longueur d’onde, la cotangente tend vers
l’infini, ce qui est logique puisqu’alors la composante active tend vers zéro.
CHAPITRE 2. CHAMPS ACTIF VERSUS RÉACTIF 40
Par contre si le gradient est colinéaire aux normales aux surfaces locales de la sphère, il ne peut être colinéaire au
potentiel vecteur. Il peut dans ce cas représenter le travail d’un champ lamellaire[COLIN] ou encore longitudinal
par rapport à la ligne de fuite d’une source centrée. On peut aussi choisir pour transversalité un champ qui est
un rotationnel du potentiel vecteur. La jauge de Coulomb suit ce mécanisme est assure un potentiel vecteur
transverse à la ligne de visée, un potentiel scalaire de gradient longitudinal. De fait on obtient pour les champs :
∂A
EL = gradψ Et = − (2.2)
∂t
Choisissant cette jauge, l’impact sur la topologie est direct. Le flux du potentiel scalaire non retardé est une
branche que l’on peut retrouver en admettant directement une impédance de type condensateur représentant
cette composante du champ. Le potentiel scalaire est instantané puisque les branches ne portent pas de retard.
Cela n’est absolument pas en contradiction avec la causalité et le principe de relativité[MART], car seule la
vitesse de l’énergie est limitée à c. Or on l’a vu, les composantes de champ réactif ne portent pas d’énergie, elle
la stocke. Par contre, les interactions basées sur le potentiel vecteur sont retardées et étant transversales portent
de l’énergie : le quanta de champ, mais sans travailler sur leur trajet. Il s’agit bien d’un échange d’énergie retardé
à distance, ces échanges sont portés par des cordes réelles (CR).
Principes :
Les cordes réelles portent des interactions de champs transverses ou de l’information. Les cordes virtuelles
peuvent être remplacées par des branches. Les branches portent les flux confinés de champ longitudinaux et les
transports de matières.
Nous verrons au chapitre 4 que des champs longitudinaux peuvent se transformer en champs transverses
par l’effet de mouvements relatifs accélérés. Le comportement scalaire de champs rattachés à des masses est
modifié par des référentiels eux-mêmes en mouvement. Dès lors on peut retrouver des effets similaires à ceux
qu’engendrent des masses accélérées.
La décomposition du champ en partie longitudinale (irrotationnelle) et transverse (solénoïdale) est la dé-
composition de Helmholtz-Hodge[HHw].
voit que le potentiel vecteur apparaît naturellement contravariant. Par remplacement on peut alors définir un
moment par :
D’autres configurations seraient imaginables. La démarche de base qui conduit à la réflexion d’un espace des
moments est le besoin dans une configuration donnée de faire le lien entre les éléments de la topologie cellulaire
et l’espace géométrique où l’on décrit les lignes de champ lointain.
η est l’impédance d’onde (µ0 c), A le potentiel vecteur dans la jauge de Coulomb. Suivant nos arguments
précédents, la résistance de rayonnement est une grandeur intrinsèque, qui ne dépend pas des récepteurs dispersés
dans l’environnement. Pourtant même en respectant une condition de champ lointain, on peut avec un réflecteur
par exemple, renvoyer le champ vers l’émetteur. Le rayonnement étant en partie récupéré, comment ne pourrait-
il pas y avoir d’incidence sur la valeur de Rray ? En fait la résistance de rayonnement restera inchangée tant
que le retour d’émission ne sera pas perçu. Ensuite, une partie du champ va devenir stationnaire entre les deux
antennes et effectivement, la valeur de pertes par rayonnement va changer, y compris l’impédance d’antenne de
l’émetteur. C’est un processus “d’impédance ramenée” similaire à celui mis en œuvre dans les ondes guidées.
Mais cela ne contredit pas notre modèle, car dès lors qu’il y a ondes stationnaires, il y a un système couplé et
non plus une antenne émettrice dans des conditions d’espace libre. Le système à considérer devient l’antenne
émettrice plus le réflecteur. Ce système aura au global un diagramme de rayonnement différent de celui de
l’antenne seule et la résistance de rayonnement de ce système s’en trouvera modifiée. On vérifie ce type de
modification sur les antennes placées dans des chambres réverbérantes pour les besoins de la CEM[DMR].
La résistance de rayonnement peut aussi être vue comme une réaction de l’ensemble de l’environnement sur
l’émetteur. Feynman avait d’ailleurs développé un modèle pour retrouver la résistance de rayonnement sur un
électron vibrant qui partait de l’idée que des ondes avancées induisaient une force sur l’électron[FEY2].
On peut modéliser ce phénomène de la façon suivante : on considère une maille émettrice d’impédance propre
1 Ω couplée par une corde unilatérale vers une seconde maille d’impédance propre -1 Ω (cette valeur a de quoi
surprendre. On traduit ici le fait que sur cette seconde maille, l’induction d’une fém de 1 volt engendre un
courant qui s’oppose à cette fém de 1 Ampère. C’est une façon de traduire la réaction qui contredit l’action).
Cette seconde maille est à son tour couplée à la première par une corde unilatérale également. Soit z21 et z12
les fonctions attachées aux deux cordes, la fém induite en retour peut s’écrire : e�1 = z12 i2 , i2 étant le courant
dans la maille “-1”. Dans cette maille justement, le rapport de la fém au courant est -1, donc : i2 = −z21 i1 .
D’où finalement, e�1 = −z12 z21 i1 . L’équation de la première maille est : i1 = e1 − e�1 ⇒ i1 (1 − z12 z21 ) = e1 .
Si les fonctions de couplage sont de type jM ω on trouve en final une auto-réaction de la forme M 2 ω 2 . Le
� �−1
courant de la première maille passe de e1 à 1 + M 2 ω 2 e1 ; il est plus faible suite à l’échange d’énergie par
rayonnement. Ce raisonnement simpliste n’a d’autre intérêt que de montrer que la résistance de rayonnement
peut aussi être comprise comme une réaction de l’antenne sur elle-même, principe donné par Feynman[FEY2].
Nous reviendrons sur cette notion compliquée lors de l’analyse du rayonnement de lignes ouvertes.
Utilisant le principe de séparation topologique que nous avons détaillé précédemment, cette structure peut
aussi être organisée en succession de cellules couplées par des cordes virtuelles (CV) suivant le schéma présenté
figure “succession de résonateurs”.
Cette transformation montre que la ligne peut être vue comme une succession de circuits LC, c’est à dire de
résonateurs. On peut donc le voir également comme un processus de propagation d’un quanta de champ : une
succession de résonateurs qui représentent le champ, successivement excités puis relaxés.
Quel peut-être le principe d’une transmission à distance par éléments successifs, sans pertes (dans la trans-
mission) ?
en harmonique, seules leurs phases (et amplitudes avec les pertes, mais les phases seules sans pertes) varient.
Imaginons toute une série de résonateurs en parallèle couvrant un large domaine de fréquences. Si l’on en fait
une série de Fourier inverse à chaque ensemble parallèle de résonateurs, on trouve une impulsion se propageant
de proche en proche, d’ensembles en ensembles dont le retard dans la direction de propagation aura été assuré
par la seule différence de phase entre les ensembles.
On peut se demander comment choisir les composantes du résonateur ? On peut prendre des valeurs de
−1
condensateur et inductance inspirées des constantes primaires du vide. Soit C = �0 λ̄, avec λ̄ = λ (2π) ; et
L = µ0 λ̄. On retrouve ainsi la pulsation de résonance pour l’inverse de la racine du produit de L par C. Cela
suggère aussi que la dimension caractéristique du résonateur est associée à λ̄.
La succession de résonateurs étant dans la ligne de visée, dans une jauge de Coulomb on trouve une induction
du type :
∂A µk n λ̄2 −j p λ̄
e = −λ̄ · → en+1 = −jω0 e c
∂t 4π λ̄
Toutes simplifications faites et après identification avec le système précédent on obtient : β = µ̄c, avec
−1
= µ (4π) . D’où une résistance de pertes de 30 ohms (β = µ̄c = 30) pour une valeur critique d’oscillation
µ̄ �
(2 C)
L
située vers 750 ohms (ces valeurs sont déduites des formules simples attachées aux circuits RLC : on
�
veut Q = 1 et Q = R1 C L
). On est donc bien en régime oscillant et la chaîne transmet le champ. Ce dernier
a été quantifié sous la forme de fém induites de proche en proche. Suivant la forme d’onde donnée au premier
générateur, qui est lui réel (c’est lui qui crée le champ), on traduit la transmission de proche en proche sur
une chaîne d’une infinité de résonateurs par la création puis anihilation des fonctions de couplages. Cela revient
à créer de proche en proche des fém à chacun des résonateurs, chacun son tour. Le covecteur eµ aura donc
alternativement chacune de ses composantes non nulle. On peut alors associer ce covecteur à un bras d’un
espace fonctionnel[GAB] où : � �
�
�en | = 0 . . . 0(n − 1), jβe−τ p k (n) , . . .�
L’opérateur de création a+ fait transiter un résonateur de l’état de repos à l’état excité : a+ �0n | = �en |, celui
d’anihilation a provoque la désexcitation : a �en | = �0n |.
On voit que partant de principes d’équivalence topologique de l’ATR, on a pu discrétiser un processus au
départ continu, puis associer à des réseaux élémentaires les grandeurs discrétisées comme on avait pu le faire
pour les nombres complexes ou hypercomplexes. De là on peut jouer sur la métrique ou sur le covecteur des
sources dans l’espace des mailles pour traduire différentes transitions d’états.
On peut essayer de trouver un opérateur qui combine les actions des opérateurs de création et anihilation
de champ pour déplacer directement par application de cet opérateur la source d’un résonateur à l’autre. La
construction de la matrice de cet opérateur est simple : il suffit de mettre un “1” sur la ligne du résonateur
(donc du numéro de maille associé) à exciter en correspondance de la colonne du résonateur qui le précède pour
déplacer la source. Considérons par exemple le vecteur :
e
v= 0
0
On désire déplacer la valeur “e” de la première à la deuxième ligne du vecteur. La matrice suivante réalise
cette transformation :
0 0 0 0
γ= 1 0 0 ⇒γ·v = e
0 0 0 0
Maintenant si l’on crée une matrice γ égale à l’identité à laquelle on a rajouté une première ligne de zéro,
la valeur “e” du vecteur v se déplacera de ligne en ligne autant de fois que l’on appliquera γ. C’est la base
du processus des gamma matrices que nous développons en partie II. La boucle de calcul temporel est donc
encadrée par une autre boucle temporelle de rythme égal au temps de propagation entre résonateurs. Dans cette
boucle on applique un propagateur γ au covecteur des sources, utilisé ensuite dans la boucle de calcul du réseau.
Le résonateur peut vouloir considérer une polarisation du champ. On peut alors prendre deux résonateurs,
chacun prenant en charge une polarisation puis si besoin les coupler. On obtient une structure de type quaternion
(au sens général, soit deux résonateurs couplés). En choisissant un 4-format on obtient :
CHAPITRE 2. CHAMPS ACTIF VERSUS RÉACTIF 46
polarisationx
r
kµ →
(2.7)
θ
φ
Chaque composante du propagateur est elle-même une matrice de la forme :
−jβ1 0 0 0
0 α 0 0
γ(µν) = 0
(2.8)
0 1 0
0 0 0 1
Dans ce cas le propagateur permet de relier directement la source des résonateurs suivants (par couples) aux
courants du couple précédent par : eµ = γµν k ν . L’algorithme est présenté figure “usage d’un propagateur”.
La condition initiale est le réseau physique qui engendre le champ au départ. Par ailleurs le propagateur
peut intégrer une transformation relativiste de Lorentz. Il est la fonction portée par une corde. Nous verrons au
chapitre 4 le traitement de ce type de problème.
Où les deux termes de droite sont des sources de courants respectivement électrique et magnétique (Je =
n ∧ E0 .δΣ, Jm = −n ∧ H0 .δΣ) qui engendrent le champ dans tout le domaine extérieur aux sources (la surface
Σ rayonnant en tous ses points suivant la distribution δΣ).
Cette équivalence pose plusieurs questions. La première concerne les courants magnétiques qui sont un in-
termédiaire pratique de calcul mais n’ont pas de réalité physique. La seconde pose la question de la prise en
compte des pertes par rayonnements sur ces sources “équivalentes”. S’ils s’agissaient de sources réelles, elles
comporteraient comme nous l’avons abordé précédemment, des pertes par rayonnement pour retrouver le bilan
énergétique avec le rayonnement lointain. Finalement, on se pose la question de savoir quelles sont les conditions
pour qu’un ensemble électromagnétique enfermé dans une surface abstraite Σ engendre un champ électroma-
gnétique à l’extérieur de cette surface équivalent à celui engendré par des sources réparties sur la surface. Cela
revient à résoudre un premier système sous la forme k s = y si ji où les ji sont les sources réelles du champ, y si
une métrique qui relie champs et courants sur la surface limite et k s les courants sur cette surface ; puis de
réutiliser ces nouvelles sources dans un deuxième système où elles peuvent être réintroduites comme mailles
virtuelles :
gxx s
ke = − k
gxe
C’est une traduction en analyse tensorielle du principe d’équivalence. Mais la construction topologique même
qui nous a conduit à ce couplage pose les limites de son application.
On applique là sans le dire une forme de diakoptique faible assujettie à une condition : la topologie du
problème place une corde entre le domaine interne des sources et le domaine externe du champ cherché. Si une
interaction de champ proche existe via la surface frontière fixée, on a vu que le modèle n’était pas aussi simple :
un report des conditions de surface s’effectue vers chaque partie du système étudié - côté volume qui contient
les sources et côté source du champ externe.
On peut déduire cette condition d’un développement plus poussé proposé par Jackson[JACK]. On pose
l’existence
� 2 � d’un champ scalaire dans le volume des sources. Ce champ respecte l’équation � de �Helmholtz :
∂x + k 2 ψ(x) = 0. Dans le volume V on introduit une fonction de Green G telle que ∂x2 + k 2 G (x, x� ) =
−δ (x − x� ). En utilisant le théorème de Green[JACK] et en posant la fonction de Green comme une propagation
−1
des champs vers l’infini : G (x, x� ) = ejkR (4πR) , R = x − x� on obtient une intégrale proche de l’intégrale
de Kirchhoff, qui simplifie ensuite en partie son expression :
˛ jkR � � � �
1 e i R
ψ (x) = − n · ∂x ψ + ik 1 + ψ da
4π S R kR R
Les champs sont dans cette expression des ondes sortantes et vérifient la condition radiative ψ → f (θ, φ) G (R).
On en exclu de fait les champs proches, ceux-là mêmes qui engendreraient des branches touchant la frontière.
Par exemple dans le cas d’une ouverture, on néglige les charges réparties sur le bord de l’ouverture. Par exemple
le potentiel scalaire à une distance h d’une distribution circulaire de charges de densité linéïque q réparties sur
� √ �−1
un cercle de rayon r est donné par : qr 2�0 r2 + h2 , qui au centre du cercle donne un champ indépendant
−1
de la distance : q (2�0 ) .
CHAPITRE 2. CHAMPS ACTIF VERSUS RÉACTIF 48
où k est un flux quelconque et a une fonction sur ce flux qui respectent a.αk = α a.k . Une conséquence de
0 0
Gardons la connectivité précédente (le déplacement de la corde ne remet pas en question cette connectivité).
On trouve après la première transformation :
� �
e1 = ψ1 + a.k�1 + α k�1 − k 2
e2 = ψ2 + b. k 1 − k 2 + αk 1
e3 = ψ3 + c.k 2
Cette fois le couplage intervient sur une différence de flux dont l’un est le flux de la source sur la même ligne.
Ce couplage n’est pas séparable. Il modifie la fonction appliquée au flux k 1 qui devient a. − α. La présence de
ce couplage intervient sur le comportement découplé de la maille 1.
On comprend que ce dernier réseau par exemple où interviennent deux couplages : b et α, ne peut être
construit comme simple branchement de réseaux primitifs que seraient les fonctions a, b et c. Le branchement
de a et b modifie ici déjà la relation entre la source et le flux de la branche 1.
Cette topologie est très particulière et met en évidence une non linéarité dans un couplage. En général, les
couplages par rayonnement sont séparables et plus généralement, les couplages par cordes réelles ou virtuelles.
Cette propriété permettra de découper un système en sous-parties tout en pouvant calculer très simplement le
comportement du système reconstitué : c’est le principe de la Diakoptique.
Le cas particulier précédent n’a aucun sens physique. Si le rayonnement est lointain, les deux branches
ne peuvent pas appartenir au même réseau. Les interactions de champ lointain sont séparables et portent un
champ transverse pour les raisons évoquées plus haut. On peut même ériger ce principe comme caractéristique
du champ lointain transverse.
Pour ce cas particulier, l’interaction donne le paramètre inductance propre ou masse de la maille[GAB2] en
l’appliquant au champ évanescent. Mais cette propriété peut être associée à la maille directement. On lève dans
ce cas l’inséparabilité du couplage en le remplaçant par une fonction de niveau d’échelle supérieur.
.
Chapitre 3
Ondes guidées
53
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 54
Dans un modèle où une énergie est transportée d’un point à un autre, ce transport est concrétisé dans la
topologie par une fém en réception qui assure la transmission du signal présent au départ du transport. Le
potentiel d’onde est sous ce jour manifestement covariant.
Dans le modèle de Branin, on aimerait aussi inclure l’énergie transmise comme une interaction dans la
métrique du réseau étudié. De fait, le potentiel de départ est contravariant - c’est un flux - et le potentiel induit
covariant. Pour passer de la simple rotation d’un potentiel covariant à une métrique incluant cette rotation, il
suffit d’exprimer le potentiel source en fonction du flux auquel il est lié.
Finalement on trouve que la fém induite en extrémité de transport doit avoir une expression de la forme :
� �
eχ = ψ0 + z00 f 0 e−τ p (3.2)
τ est le retard de propagation le long d’une trajectoire curviligne d’onde guidée.
Or le processus est réciproque, si on injecte une onde à l’extrémité χ de transport, on doit induire une fém
en début de transport. La différence est que l’on convient en général d’avoir les flux d’entrée rentrants et les
flux de sortie sortants. De fait une différence de signe apparaît dans la composante issue du flux et l’on obtient :
Un stimuli S sur la branche 1 engendre un courant dans les deux branches 1 et 2. Les relations précédentes
justifient les deux fém −e0 et eX ajoutées sur les branches 2 et 3 et dirigées toutes les deux vers le haut des
branches (ce qui justifie le signe négatif sur e0 ). Le changement d’espace branches vers mailles crée les deux
courants de mailles 1 et 2. Si les fonctions attachées aux branches 1 à 4 sont notées respectivement r0 , zc , zc , rL ,
les équations précédentes pour cette structure deviennent (on note ψi la ddp référencée au sommet du bas. Ainsi
ψ0 = ∆ψ0 ) :
1
S = ψ0 + r0 .i
−e0 = −ψ0 + zc .i2
eχ = ψχ + zc .i3
0 = −ψχ + rL .i4
1. Ce graphe constitue la base de ce que l’on appelle le modèle de Branin. On donne quelques propriétés particulières de ce
modèle et une extension en annexe C - partie X.
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 55
Figure “propagation instantanée” : le réseau de gauche a les mêmes observables que celui de droite.
2. On peut créer une matrice de dispersion ζ qui prenne en charge la modification du covecteur des sources pour y faire
apparaître, de façon générale, les sources reportées. Ainsi lorsque le covecteur ne comprenant qu’un terme en composante e0 au
départ −τ p , on peut exprimer cette évolution en utilisant la matrice
� s’enrichit �d’une autre composante (mettons la seconde) e0 e
0 0 � �
ζ= et en écrivant l’équation tensorielle du système sous la forme : 1µµ + ζµµ eµ = gµν kν . Cette équation se résume
e−τ p 0
� �
toujours à une forme Tµ = gµν kν avec Tµ = 1µµ + ζµµ eµ .
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 56
Dans cette figure le terme η représente l’impédance d’onde de la structure d’ondes guidées, a et b sont des
opérateurs attachés aux banches d’origine 1 et 2. Prenons pour observable de départ la ddp développée aux
bornes de l’opérateur b. Dans le premier graphe, on trouve facilement :
� �
S
Vb = b
a+b
Dans �le cas de la
� deuxième structure on peut exprimer avec propagation instantanée la fém eχ de la branche
3 : eχ = ψ0 + ηk 1 . L’observable devient :
� �
eχ b � �
Vb� = b = S − ak 1 + ηk 1 ⇐ S = eχ + (r0 − Zc ) k 1
η+b η+b
Egaliser Vb et Vb� revient à fixer η égal à a. Maintien-t-on pour autant l’impédance vue par la source ?
Le courant côté source s’exprime par :
S − e0 1 � � ��
k1 = = S − ψχ − ak 2
a+a 2a
En remplaçant ψχ par son expression en fonction de k 2 on obtient :
1 � �
k1 = S + (a − b) k 2 ⇐ ψχ = bk 2
2a
−1
Or k 2 = S (a + b) et donc :
� �
1 1 (a + b)S + (a − b)S S
k = =
2a a+b a+b
qui est la valeur obtenue pour le premier graphe. Les deux topologies sont bien équivalentes.
Figure “connexion sur ligne” : deux réseaux émetteur RE et récepteur RR et une structure de ligne à vide.
Sur cette figure on distingue trois réseaux : les deux du haut sont les réseaux émetteur et récepteur RE et
RR . Le réseau du bas, avec une corde virtuelle est une structure de ligne en modes continu et TEM. Le premier
point remarquable est, qu’à l’état non couplé, chacun de ces réseaux a une condition limite fermée par un
condensateur qui constitue une maille sur ces réseaux primitifs. Ainsi la ligne non branchée n’a pas en topologie
deux branches mais bien quatre et deux mailles. Les deux sections ouvertes en extrémités de ligne sont deux
condensateurs. Si la ligne est en court-circuit, on a des conditions limites inductives. Ces schémas équivalents
sont les traductions électriques de champs évanescents latents, dans la mesure où la ligne par exemple, n’étant
pas alimentée, le bilan des charges y est nul est aucune différence de potentiel ne s’y développe (à moins d’y avoir
été induite précédemment). Cependant à partir de la géométrie même des extrémités de la ligne, on peut calculer
le condensateur d’extrémité qui apparaît comme un élément intrinsèque à cette géométrie indépendamment de
la présence ou non d’un stimuli sur la ligne.
Dans le cas des deux réseaux émetteur et récepteur, leur topologie en état non chargé impose également
ce condensateur. En fait on retrouve dans chacun de ces cas des présences de conducteurs séparés par des
diélectriques. Partant de ce constat, on comprend que ces configurations soient rattachables à des schémas
équivalents de condensateurs. Or ces condensateurs SX (par abus de notation on confondra le condensateur et
−1
son impédance, soit que SX est aussi (SX p) ) expriment un stockage potentiel d’énergie électrique SX V 2 si
V est la ddp à leurs bornes et sont liés à des lignes de champ électrostatique - champ évanescent - dont on
ne peut pas dire qu’il soit polarisé, la polarisation étant a contrario une propriété du champ actif. Par contre,
on peut donner l’orientation des lignes de forces dans un espace attaché aux réseaux. Si l’on sait exciter les
lignes de force d’entrée de la ligne, on peut engendrer un stimuli qui provoquera la propagation d’une onde dans
cette même ligne. En effet, on peut écrire si l’on crée un champ électrique EE colinéaire aux lignes de forces :
�divEE = ρ. Soit ¨
� dΓn · EE = qn
Γn
Dans cette première équation de Maxwell, on effectue le produit scalaire du flux des lignes de forces réceptrices
Γn par le champ excitateur EE . On en déduit une source de courant équivalente induite[CRO]
¨
in = p� dΓn · EE ← i = pq
Γn
Le champ excitateur est le gradient de la ddp VSE développée aux bornes de SE . Comme le vecteur branche
v(b) entre deux points est donné par : v(b) = B(b)
s
nsx ux ; on obtient finalement que le courant qui va s’écouler
dans le condensateur de la ligne résulte de :
¨
s
in = p� dΓn · ∇VSE B(b) nsx ux
Γn
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 59
Le flux Γn résulte lui aussi d’un trajet entre deux sommets auxquels est raccroché le condensateur Sn . Par
exemple pour une trajectoire rectiligne et une branche d :
s
in = p�Γd ∇VSE B(d) nsx ux · B(b)
s
nsx ux
Un produit scalaire “parfait” n’est donc rien d’autre au niveau du graphe que le branchement de deux sommets
sur deux autres sommets, car à ce moment là les deux transformations B(b) s
nsx et B(d)
s
nsx sont semblables et le
produit scalaire vaut 1. Les deux flux concordent alors à hauteur de leurs amplitudes associées à chaque couple
de sommets et l’induction s’en suit automatiquement.
Comment réaliser ces branchements ?
Les branchements peuvent être réalisés de différentes façons, mais une méthode qui allie simplicité et efficacité
consiste à définir le branchement dans la connectivité. Le but est de créer une branche commune aux deux
composants SE et Sn . Pour cela il suffit de les connecter en une branche unique partagée entre deux mailles.
Suivant le recouvrement, la façon de “souder” les sommets, etc., le composant résultant peut être une partie ou
la somme totale des condensateurs. Si la soudure est totale et galvanique (produit scalaire parfait), les deux
condensateurs se réduisent à un seul égal à Sn . De ces principes on déduit la connectivité suivante :
1 0 0 0
0 0 0 0
1 −1 0 0
0 1 0 0
L= 0 0 1 0
0 0 1 −1
0 0 0 0
0 0 0 1
On remarque que les lignes 2 et 7 de la matrice de connectivité sont des zéros. Par ce biais on “supprime”
les branches 2 et 7 du circuit transformé.
Appliquée à la réunion des métriques des réseaux de la figure “connexion sur ligne”, on trouve la métrique
suivante :
Sn + a 0 −Sn 0 0
−Sn Sn + η α 0
g=
0 α Sn + η −Sn
0 0 −Sn a L + Sn
qui traduit la propagation de l’émetteur vers le récepteur par l’intermédiaire de la ligne de facteur de
transmission α et d’impédance itérative η avec un couplage optimum Sn . L’expression de ce couplage peut
aussi se faire par l’intermédiaire des coefficients de qualité. Le coefficient de qualité Q est donnée par définition
comme le rapport entre l’énergie emmagasinée (indice “in”) sur l’énergie perdue (indice “ex”) lors d’échanges
avec l’extérieur. Soit avec les débits P d’énergie pour une période T[TI] :
ˆ �ˆ �−1
Q= dtPin dtPex (3.8)
T T
Les pertes peuvent s’opérer par des parois PJ , des dissipations dans les diélectriques Pd , des alimentations
de circuits externes PS , etc. Soit Win l’énergie interne, la relation précédente devient en régime harmonique :
� � � �
�W � � Win �
� in � � �
Q=�1 � = ω�
� p Pex � PJ + Pd + PS �
Q est appelé coefficient de qualité en charge, ω est la pulsation. On peut prendre l’inverse de ce coefficient
de qualité et définir ainsi des coefficients de qualité “partiels” :
1 1 1 1
= + +
Q QJ Qd QS
Le coefficient de qualité intrinsèque est donné par :
1 1 1
= +
Q0 QJ Qd
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 60
Alors :
1 1 1 1
= + = (1 + β) (3.9)
Q Q0 QS Q0
β est un coefficient de couplage défini par le rapport des coefficients de qualité intrinsèque et externe :
Q0
β= (3.10)
QS
Ce résultat, fondamental, permet de retrouver le coefficient de couplage dans des cas où il peut être difficile
de l’obtenir par un calcul sur les potentiels. Le couplage électrique ramené par le condensateur peut, comme
nous l’avons vu précédemment, être décomposé en deux mailles couplées par la valeur C de ce condensateur.
L’avantage d’une telle représentation et de simplifier la prise en compte de nombreux modes. Sous cette forme,
la métrique pour un guide et un mode m donné s’écrit :
1
a + C(m) p −β(m) 0 0
−β(m) 1
η(m) + C(m) α(m) 0
p
ghf = 1
0 α(m) η(m) + C(m) p −β(m)
1
0 0 −β(m) b + C(m) p
Elle est similaire à la précédente avec des fonctions qui dépendent toutes du mode considéré pour la trans-
� �−1
mission. Avec : β(m) = C(m) p . Cette même métrique devient en basses fréquences :
2a 1 0 0
1 2a 1 0
gbf =
0
1 2a 1
0 0 1 a+b
Dans un format scalaire - vecteur, l’équation du système s’écrit :
� � � �� �
{bf } {bf }
eµ gµν 0 k {bf }ν
{hf } = {hf } (3.11)
eµ 0 gµν k {hf }ν
L’avantage de la projection du mode sur un résonateur et son couplage par une corde est de résoudre l’épineux
problème du couplage et de la répartition d’énergie lorsque plusieurs modes sont présents. Cette répartition se
fera automatiquement suivant ces différents coefficients. Par contre, on peut se demander comment déterminer
dans le cas général les valeurs des condensateurs (ou des inductances, ce qui revient au même) ? Les valeurs
s’obtiennent en calculant les énergies stockées et, pour un mode donné, en égalisant ces énergies avec l’énergie
contenue dans un volume de champ. Dans le cas d’une propagation guidée, les condensateurs et inductances
sont linéïques. Dans le cas d’ondes stationnaires confinées, ces valeurs sont
� fixes.
�
Considérons les modes d’un guide rectangulaire de la forme : Ex sin nπ Yy . Dans une géométrie de section
x,y et de propagation z, on trouve pour le mode m :
1
ˆ ˆ � � y ��2
2
CdzV = dz dxdy� Ex sin mπ (3.12)
2 y x Y
Tout calcul fait on obtient pour le condensateur linéïque :
� � �Y
� Y y� m �Y
C(m) = y− sin 2mπ =
χ 2mπ Y 0 mχ
La relation obtenue est ici simple. Plus le mode est élevé, plus il y aura de branches en chacun de ses
ventres avec une propriété de condensateur. Le branchement de la source, visualisé par une corde virtuelle, peut
être effectué en différent point du mode. Si l’on ne se trouve pas sur un � ventre mais
� en un point y0 éloigné
du ventre, un coefficient d’affaiblissement dans le couplage égal à Sin mπy0 Y −1 modifie l’amplitude de la
fonction β[BAD].
Finalement, on s’aperçoit que la difficulté est de connaître les modes du champ. Ces modes connus, les
couplages sont finalement plus simples à calculer et le reste de la topologie s’en déduit automatiquement.
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 61
Ces réémissions retardées peuvent aussi provenir de couches plus éloignées et de frontières entre des milieux
de propriétés de propagations différentes. Une autre partie de l’énergie Ra ne revient jamais vers l’émetteur et
part vers d’autres récepteurs. La somme de ces deux contributions doit respecter le bilan en énergie du processus
complet. Mais la part qui ne revient jamais à l’émetteur, si elle existe, est identique à un rayonnement de champ
lointain. Dans ce cas, une résistance de rayonnement doit intervenir pour considérer ce rayonnement perdu par
l’émetteur[COLIN]. Au contraire, la part qui revient à l’émetteur intervient comme une réaction, une impédance
ramenée que voit la source branchée sur le milieu réflecteur. Dans le paragraphe précédent nous avons vu que
cette impédance ramenée peut être modélisée par un résonateur accordé sur les modes de propagation possibles
dans un guide. Dans une cavité sans ouvertures, aucune énergie ne peut fuir, si ce n’est celle dissipée par effet
Joule dans les parois et les diélectriques. De fait, la résistance de rayonnement peut être calculée à partir de
ces dissipations et le taux d’ondes stationnaires dans le volume doit faire le bilan entre ces énergies dissipées et
stockées.
Le point remarquable est que la transmission de l’information sera optimum aux lieux où l’impédance
ramenée présente une valeur adaptée pour l’émetteur. Par contre, du point de vue des ondes stationnaires c’est
aux lieux des pôles que le taux sera le plus grand pour une source de ddp. Aux zéros, la source se trouve court-
circuitée si c’est une ddp par contre dans le cas d’une source de courant, elle pourra exciter la structure. Ainsi, les
modes effectifs dépendent des conditions de charge de la structure d’onde guidée, puisque l’impédance ramenée
dépend des interactions de champs évanescents et des ondes réfléchies par l’extrémité, et du branchement et de la
nature de l’excitateur. La détermination des modes est donc une tâche difficile. La stratégie est de déterminer les
modes pour différents plans de polarisations et pour des stimuli précis. Ces hypothèses restreignent l’ensemble
des modes possibles qui peut être très grand dans des structures compliquées.
S’appuyant sur l’équation généralisée de Helmholtz[GAB] :
� �
∆ − γ2 u = 0 (3.14)
où u est un champ vectoriel quelconque, on résout cette équation pour des coordonnées généralisées xν , avec
x coordonnée temporelle. Le champ est décomposé en ses dépendances suivant la direction de propagation x3
0
3. déterminer les variations de topologie des champs évanescents des objets ponctuels rayonnants insérés
dans les sous-volumes ;
4. calculer les fonctions de couplage comme des produits scalaires des champs évanescents des objets rayon-
nants par les champs statiques des plans de propagation pour les polarisations retenues ;
5. calculer les fonctions de couplages comme produits scalaires des champs aux conditions limites entre les
sous-volumes (aux frontières des champs évanescents et propagés) ;
6. résoudre le système couplé global.
La réalisation de la méthode reste compliquée et demande un investissement en temps de modélisation consé-
quent. Quel peut être l’intérêt d’un tel effort si l’on dispose de méthodes numériques éprouvées ? Tout d’abord,
et contrairement à ce qui est parfois énoncé, une méthode numérique ne sera pas plus précise. Sait-on d’ailleurs
donner sa précision à l’échelle d’un système réel ? Car les erreurs proviennent principalement de l’écart entre la
forme réelle et le maillage. Mais surtout, une méthode numérique est une expérience virtuelle. Elle donne un
résultat, mais aucune indication sur les processus qui y ont conduit. On peut d’ailleurs numériquement résoudre
des problèmes pour lesquels on ne dispose pas de modèle analytique - on peut penser aux problèmes à N corps.
L’effort est bien ici un effort pour la modélisation ad minima. Déjà sur des cas simples[MBDM][SL2][MR3],
cette méthode a montré des résultats relativement spectaculaires comparés à ce qui aurait pu être obtenu dif-
féremment et a donné toute l’explication théorique sous forme d’une équation tensorielle pour ces cas. Alain
Reineix a démontré l’utilisation de la diakoptique dans le cas de cavités et les apports des modélisations par
métrique des mailles dans des problèmes d’ondes guidées[RM].
Où la matrice centrale pourrait être appelée matrice de Green. On peut remultiplier chaque terme sca-
lairement par q fois la 4-vitesse pour trouver l’expression de l’énergie. Le premier terme représente l’énergie
potentielle et le second l’énergie cinétique. Par ailleurs l’intégration sur l’espace puis la dérivation temporelle
de ψ donne un flux contravariant via une métrique deux fois contravariante (cela revient à multiplier ψ par
v puis faire C∂t V ) alors qu’une opération similaire sur Aα donne une fém covariante via une métrique deux
fois covariante. L’application de deux métriques de variances opposées aux deux termes du 4-vecteur potentiel
hybride donne deux objets dont on sait, par construction originelle de notre topologie cellulaire (topologie basée
�√ �−1
3. Dans cette expression de la 4-vitesse, c=1 et β = 1 − v 2 c−2 = 1.
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 64
sur les graphes comprenant les sommets, les branches, les mailles) qu’ils sont duaux intrinsèquement. De fait
les deux champs qui en dérivent le sont aussi. Mais les points intéressants qui résultent de cette réflexion sont
aussi que les deux énergies potentielle et cinétique sont duales et les perméabilité et permittivité ont bien leurs
rôles de métriques dans des espaces différents du vide, c’est à dire que la présence d’un gaz de particules qui
modifie les constantes µ0 et �0 (ou leurs homologues pour la gravitation) intervient sur une modification de la
métrique unitaire et justifie de la définition d’un potentiel du vide contravariant. La dualité finalement apparaît
naturellement du fait que l’énergie cinétique est “vectorielle” puisqu’associée à un mouvement alors que l’énergie
potentielle est scalaire (forme). On veut donc à un moment relier un mouvement au stockage d’énergie qui a
créé ce travail. Soit connecter un déplacement et un nombre. On est dans la démarche de Hilbert[REY] et la
dualité apparaît naturellement dans cet exercice.
Remarquons que l’idée d’un dual pour le champ de gravitation a été émise par Jean-Michel Rocard[JMR]
mais n’a, a priori, pas donné lieu à plus d’exploitation. Cependant, nous verrons dans le prochain chapitre que les
transformations relativistes engendrent des champs supplémentaires que l’on peut choisir duaux. H.G.Grassmann
a expliqué la correspondance entre un espace de n-nombres et n-coordonnées, donnant à la géométrie un caractère
non plus seulement analytique mais aussi algébrique, début de la topologie. La théorie des invariants a ensuite
introduit une algèbre homologique que Kron utilisa dans ses travaux. Après 1945, le concept de dualité a été
généralisé par l’introduction des catégories. On peut créer une catégorie duale en changeant les domaines et
co-domaines de ses morphismes[ROTT].
autrement dit, on néglige la diffraction apportée par les fils ainsi que la perte d’homogénéité en propagation
même dans la condition adaptée. Car pour cette condition, le champ excitateur à droite des charges ne voit
plus les fils. Nous ne sommes donc pas dans une situation identique et les hypothèses d’homogénéité comme
d’équivalence sont incorrectes.
Pour considérer la diffraction, on doit incorporer (c’est une méthode) les fém engendrées par le champ
excitateur sur les condensateurs des cellules des télégraphistes puis calculer le réseau pour étudier l’induction
transmise aux extrémités. On peut, comme nous l’avons montré précédemment, utiliser un réseau de N mailles
couplées. En intégrant on retrouve finalement en harmonique la formule de Lee[LEE] donnant l’amplitude de
courant de Laplace I (χ, p) sur la charge d’extrémité adaptée pour une illumination d’onde plane suivant notre
hypothèse (la ligne est de longueur χ, d’impédance caractéristique zc , de coefficient de propagation γ, le champ
incident est E0 (p)) :
E0 (p)h
I(χ, p) = (1 − eγχ )
zc eγχ
Ce point suffit a priori pour affirmer qu’une ligne adaptée rayonne - même si nous verrons plus loin que son
rayonnement est très faible (principe des antennes à ondes progressives). La formule de Lee a été confirmée par
l’expérience de nombreuses fois, dont dans son ouvrage. Le théorème de réciprocité voudrait que, à l’inverse, si
on alimente la ligne avec un générateur identique à celui qui alimentait l’antenne, on retrouve dans cette dernière
un courant égal à ce qu’il était pour l’antenne en émission. La ligne étant passive, le théorème de réciprocité
s’applique pleinement. Le fait que le potentiel aux sommets de chaque cellule soit constant sous homogénéité
implique qu’il n’y a pas de courant entre les cellules pour l’illumination de face, d’où la dénomination “d’effet de
poteau” traduisant le fait que c’est aux extrémités que la variation du champ est perçue. Mais cela ne signifie
pas que le courant est nul. Simplement la somme des courants délivrés par chaque source se compense est donne
zéro. Un argument simple démontre cela : si l’on n’illumine la ligne qu’en un point. La variation du champ est
maximum et la fém induite engendre un courant qui va se propager symétriquement des deux côtés jusqu’aux
charges d’extrémités. L’illumination de toute la ligne ne doit être - la ligne étant linéaire et passive - que la
superposition d’illuminations locales.
Comment calculer le rayonnement ? En statique, le calcul a été fait par Laurin et Corson[LEC]. Une ligne
infinie induit dans une boucle de hauteur h et largeur w, le fil et la boucle étant dans le même plan, une fém
donnée par :
� �
µ0 h d rb (ra + w)
˛
E · dl = I(t)Log
l 2π dt ra (rb + w)
La hauteur h est parallèle aux fils et la distance ra sépare le fil le plus proche de la boucle du côté de cette
boucle le plus proche du fil et rb et la distance à l’autre fil. On en déduit une fonction de couplage b pour un
échelon de temps de montée tm :
� �
1 µ0 h 1 rb (ra + w)
˛
b=− E · dl = − Log
I l 2π tm ra (rb + w)
Ce calcul ne prend pas en compte le retard de propagation du champ entre les fils et la boucle. Si l’on rajoute
ce facteur, les intégrales qui avaient la forme :
ˆ ra +w
1
dσa
ra σ a
deviennent :
ra +w p
e− c σa
ˆ
dσa
ra σa
Or la primitive de x e ajoute au logarithme une série de termes qui, réduite au premier ordre est ax. En
−1 ax
remplaçant par les bornes d’intégration ce terme s’élimine, montrant ainsi que l’expression reste valable même
à une distance justifiant d’un retard de propagation.
a (ra + w − ra − (rb + w) + rb ) = 0
Par contre, pour respecter la causalité cette induction arrive bien (ra + rb + w)(2c)−1 plus tard. On peut
donc mesurer le rayonnement de la ligne comme le couplage entre les deux fils parallèle infinis et la boucle de
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 66
réception. Toute la ligne dans ce modèle est parcourue par un courant identique et sa dépendance au temps se
reporte en tout point de la ligne. Ce modèle n’est pas très physique, mais pose déjà une question : dans le calcul
de Lorrain et Corson n’apparaît pas de pertes par rayonnement. L’énergie transmise à la boucle ne devrait-elle
pas se retrouver dans la consommation vue par le générateur qui alimente la ligne ? dans la métrique, dès lors
que la maille de l’antenne ne comporte pas de source, la réaction de l’antenne vers le circuit émetteur est de la
forme :
b2 � 1 � 2
− k
z22
Cette contribution doit être une partie de la résistance de rayonnement reportée. Mais ceci viendrait en
contradiction de notre raisonnement précédent qui voulait que cette résistance soit intrinsèque. Si la largeur
de spire est faible devant les distances au fil, la fonction de couplage tend vers zéro. En notant ra+ = ra + w,
rb = ra + d et en travaillant dans le domaine des fréquences on trouve une fonction de couplage donnée par :
� �
µ0 h 1 + rda
b = −jω Log
2π 1 + rd+
a
A grandes distances ra , d est aussi petit devant ces distances. En développant le logarithme en série (log(1 +
�) ≈ �) au premier ordre et en remplaçant le résultat (� + �− ) on trouve finalement 4 :
µ0 h d
b ≈ −jω
π ra
Ce qui est frappant est que l’ordre de grandeur de ce couplage n’est pas très éloigné de 1 pour 1 mètre de
distance 5 , soit que le couplage évolue en 1/ra . Du coup, la perte reportée� serait directement
� liée à la dissipation
−1
dans le circuit récepteur car le facteur du courant de maille émettrice est z11 − b2 z22 , comme b est imaginaire,
on trouve un terme positif qui s’ajoute à z11 et vient diminuer le courant k 1 . Prenons par exemple une boucle
de cuivre de 1 mm de diamètre de fil, on trouve 6 mΩ de résistance de pertes. Si le fil est de longueur L (on
s’éloigne de nouveau de notre hypothèse, la ligne étant considérée au départ infini), par exemple L = 10 m, on
pourrait aligner 500 boucles sur la hauteur et à 1 m de distance, 2π1000 sur la circonférence. Soit au total trente
millions environ de boucles consommant chacune 6 mΩ de pertes. La superposition des couplages étant linéaire,
on peut sommer les N fém où l’impédance z22 intervient en dénominateur. On ajoute sur la maille source une
série de la forme :
z12 z21 z13 z31 z14 z41
− − − − ...
z22 z33 z44
Si tous les couplages sont identiques et proches de l’unité et si les boucles sont identiques également, on
trouve :
�N
1
(3.18)
z
i=1 ii
Comme N est énorme, on trouve une perte totale qui est impossible physiquement, de l’ordre de 3.106 Ω.
Où est l’erreur dans le raisonnement ? L’approximation de la ligne non infinie ne peut expliquer cet écart.
L’erreur pourrait venir de l’approximation sur la considération de l’impédance z22 comme purement réelle. Sans
composante de réaction, donc dans le cas limite continu, cette approximation n’en est pas une et le modèle est
exact, seulement dans ce cas, le couplage est nul ! On ne trouve donc pas de pertes reportées sur l’émetteur. A
couplage non nul, il faut considérer l’inductance de la boucle qui joue le rôle de stockage de l’énergie reçue en
r d
4. � = ra
, �− = +
ra
5. par exemple pour d=1 cm, h=2 cm, f=1 GHz, ra = 1 m on trouve b=1,00531.
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 67
même temps que réaction au champ inducteur, et la perte locale de la boucle est en partie prise en charge par
cette énergie stockée dans son inductance. Le report s’en trouve diminué drastiquement en hautes fréquences
puisque le contributeur en impédance est de la forme :
R − jLω
R 2 + L2 ω 2
Ce résultat ne lève pas notre aberration, car tant que la fréquence n’est pas assez élevée, on retrouve des
pertes trop importantes. L’erreur vient de ce que, en faisant l’hypothèse que l’on entoure la ligne d’une série très
grande de boucles, on enferme la ligne et on brise la condition d’espace libre. On a créé une cavité et l’hypothèse
de calcul des pertes par rayonnement n’est plus valide. On doit travailler dans ce cas sur une condition d’ondes
en partie stationnaires. Cette stationnarité prendra en charge la consommation de toutes les boucles. Notons
que, aussi grande que soit cette cavité, la stationnarité mettra plus de temps à s’établir mais existera dans tous
les cas, sauf à ce que la distance engendre un mur de pertes telles que la réflexion deviennent négligeable, la
surface de pertes “adaptant” l’onde incidente.
Si maintenant on utilise une démarche plus classique en intégrant la densité de puissance du champ magné-
tique issu des courants de la ligne sur les hauteur et circonférence du diagramme de rayonnement, on trouve
une résistance de rayonnement Rray donnée par :
� �2
µ0 cdL 1
Rray = (3.19)
π µ0 c
On trouve une résistance de rayonnement qui est bien intrinsèque, dépendant uniquement de la géométrie
de la ligne, et extrêmement faible, de l’ordre de 0,4 Ω. La ligne adaptée rayonne très peu légitimant ainsi les
hypothèses de non rayonnement d’une ligne ouverte dans cette configuration. Le report du couplage sur la
métrique se fait simplement : on doit “récupérer” le courant de la ligne. Dans ce cas, comme le courant est
constant, il suffit de coupler l’une des deux mailles du Branin pour obtenir le résultat recherché. On choisit par
exemple une métrique de la forme :
A α 0
g= α B b
0 b D
Ces réflexions associées à celles du paragraphe précédent amènent à se demander à partir de quel remplissage
passe-t-on d’un espace libre à un espace contraint ? Comment évolue la résistance de rayonnement en fonction
de ce remplissage ? En fait, dès que des réflecteurs renvoient une partie de l’énergie perdue par l’émetteur en
impulsions transmises à des photons (nous sommes dans l’hypothèse de champ lointain), la perte totale s’atténue.
Or la définition du calcul de la résistance de rayonnement considère bien ce processus, si l’on prend en compte
la variation du vecteur de Poynting en hauteur et azimut, voire en fonction de la distance. Car le bilan de
pertes à l’émission doit donc être suivant notre raisonnement une moyenne des échanges d’impulsions entre les
charges et le champ. On a bien instantanément une perte intrinsèque, ne contredisant pas par là notre modèle
de résistance de rayonnement intrinsèque. Mais cette perte est ensuite compensée par des restitutions
de récepteurs, plus tard donc avec un temps de causalité.
C’est ce critère qui permet de dire à partir de quand on est en espace libre et on quitte un espace contraint.
En espace contraint, les ondes stationnaires sont engendrées par les charges dans les conditions limites et ne
sont pas des simples sommes d’ondes planes (on définit l’onde plane comme un ensemble de photons). Nous
donnons la démonstration de ce principe en annexe A - partie VIII.
Revenons au temps de charge, terme employé par exemple dans les chambres réverbérantes à brassages de
modes : c’est le temps qu’il faut pour établir les ondes stationnaires dans le volume qui inclut le rayonnement
et les réseaux. Partant de cette idée, il devient beaucoup plus intéressant d’exprimer le vecteur de Poynting
comme une impulsion qu’à partir des potentiels. Suivant Jackson[JACK2] en partant de la variation d’impulsion
mécanique totale sm dans le volume :
dsm
ˆ
= d3 x (ρE + J ∧ B) (3.20)
dt V
Cette variation d’impulsion est transmise au champ. Or cette variation d’impulsion, suivant la première loi
de Newton, doit être égale à une force. Si l’on intègre cette force sur le rayon d’expansion r de la sphère de
rayonnement, on trouve un travail et si l’on redérive ce travail dans le temps, on obtient l’intégrale sur l’angle
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 68
solide d’émission du vecteur de Poynting, égale à une puissance dissipée. Mais l’on peut rester plus général et
écrire :
dsf 1
ˆ ˆ
·r= dt (Rµν k µ k ∗ν ) = g(r)d3 x (3.21)
dt 2 t V
Où l’on désigne par g(r) la densité volumique d’énergie électromagnétique dans le volume de rayonnement,
Rµν la partie de la métrique réduite aux seules résistances de rayonnement. Mais cette expression est difficile
d’emploi.
On sait que l’énergie mécanique est confinée dans les réseaux. Partant de l’équation 3.21, on peut multiplier
par les longueurs des branches pour avoir le travail des charges, mais on sait que cela revient à l’énergie gµν k µ k ν
dont une partie est stockée, une autre dissipée, une autre rayonnée. En ne gardant que la partie rayonnée,
on doit trouver l’équivalence en puissance en dérivant temporellement l’équation 3.22. Mais pour retrouver la
formulation classique de la résistance de rayonnement il faut faire l’hypothèse que
ˆ ˆ ˆ ˆ
g(r)d3 x = dSdr · g = dSr · g
V S r S
Alors la dérivation par le temps multipliée par le rayon d’expansion donne la célérité. En notant p le vecteur
de Poynting, on a bien c · g = ṗ.
En développant V = Ωr (Ω est la surface de rayonnement), en précisant que la partie de la métrique adressant
le rayonnement est purement diagonale et en réitérant l’opération on obtient bien :
1
ˆ
µ ∗µ
(Rµµ k k ) = dΩ (E ∧ H) (3.22)
2 Ω
Ce qui signifierait que pour pouvoir calculer la résistance de rayonnement, il faut s’intéresser au flux de
puissance et poser le postulat que le vecteur de Poynting ne dépend pas de la distance. Mais cette hypothèse
est tout à fait cohérente avec celle d’indépendance de la résistance de rayonnement. Car s’il y a présence de
réflecteurs, l’émetteur ne peut pas savoir ce qui se trouve derrière, pas dans l’hypothèse de causalité et de
champ lointain. Ce qui implique que les compensations des pertes par rayonnement par des réflecteurs de
l’environnement doivent apparaître comme des fém qui compensent des fcém (forces contre-électromotrices) de
rayonnement. Avec les effets de retard de propagation, le champ lointain impose une résistance de rayonnement
qui varie dans le temps et peut disparaître après un retour d’énergie, mais dans un délai non nul, sans quoi on se
retrouve dans une topologie de champs évanescents. Ainsi on a tout d’abord un champ lointain et une pertes par
rayonnement, puis une onde stationnaire éventuelle et une modification des pertes par effets compensatoires.
Considérons par exemple deux petites antennes monopôles en regard dans le même plan, en interactions.
La première rayonne. Si les antennes sont très petites devant la longueur d’onde, on peut approximer : z11 =
Rj + Rray . Négligeons les pertes par effet Joule Rj . La résistance de rayonnement vaut environ 73 ohms[OPI].
Supposons un gain proche de 1, la fonction de couplage est donnée par un raisonnement simple : supposons la
−1
première antenne alimentée par un générateur adapté. A la première fréquence de résonance, k 1 = e1 (146) .
Le champ à une distance R est donné par :
k 1 e−jkR
E(R) = jµ0 c
2π R
A la réception, une fém est induite par le champ incident de valeur 0.5hE où h est la hauteur effective de
l’antenne (sa demi-hauteur physique environ). Le milieu étant linéaire, on est à la même fréquence de résonance
−1
et : k 2 = 0.5hE (146) l’antenne étant aussi sur charge adaptée. En réitérant le processus pour la réémission
de l’antenne de réception vers l’antenne d’émission, on trouve en s’arrêtant au premier ordre :
� ��
� e1 � 2 2 2
� � = µ0 c h (3.23)
� k 1 � 584π 2 R2
Lorsque l’on calcule ce module pour des valeurs représentatives, on trouve quelques milliohms de réaction.
Cette réaction est donc du second ordre comparée à celle initiale pour émettre le champ. L’hypothèse de caractère
intrinsèque de la résistance de rayonnement est donc ici renforcée.
Si des ondes stationnaires s’établissent entre les deux antennes (théoriquement, les conditions limites mé-
talliques voudraient que de telles ondes apparaissent) on peut les modéliser par autant de moments comme
nous l’avons montré précédemment. Or ces moments ont leurs propres pertes par rayonnement qui affectent
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 69
leur coefficient de qualité. Si le volume d’énergie stockée est trop faible, les ondes stationnaires s’évanouissent
rapidement pour ne laisser place qu’à une onde plane. En fait on peut estimer la condition de maintien de l’onde
stationnaire. Il faut que l’on soit en-deçà du régime critique, soit :
2
Rray <
ω0 C
ω0 est la pulsation de résonance et C le condensateur donnant l’énergie stockée pour une polarisation par :
�ˆ �2 ˚
C E · dh = dνE · D
h ν
De cette relation on peut déduire un ordre de grandeur grossier pour ce condensateur pour un volume
de la demi-longueur d’onde au cube. On trouve C ≈ 4, 42.10−12 λ. Soit un régime critique fixé à 240 Ω. Le
−1
coefficient de surtension est alors très faible et égal à (0, 083Rray ) soit pour un moment dipolaire de l’ordre
de 2. L’amortissement est très rapide et l’état de stationnarité ne sera pas maintenu dès que l’on s’écarte de la
source et que l’énergie se trouve stockée sur un plus grand volume - de plusieurs demi-longueurs d’onde.
Finalement, sauf à remplir de façon conséquente l’espace environnant (cas des cavités), le rayonnement sera
principalement maintenu pour des émetteurs suffisamment éloignés entre eux. Comme on l’a calculé, l’envi-
ronnement peut être pris en compte sous la forme d’une autoréaction retardée de l’émetteur vers lui-même.
Cela revient à courber une partie des lignes de fuite du rayonnement vers l’extérieur, vers la source. Lorsque
cette courbure devient conséquente, la source récupère autant d’impulsion qu’elle en délivre et finalement, la
résistance de rayonnement disparaît. Cet effet constitue une première modification des trajectoires du champ
appliquée à la topologie du réseau émetteur. Ce principe s’applique à une interaction entre émetteurs et ré-
cepteurs, de sorte que l’on peut essayer de généraliser l’impact de l’environnement sur une topologie au départ
caractérisée en espace libre. Cela revient aussi à “voir” la méthode proposée sous un jour un peu différent.
3.6 Modification des trajectoires du champ, gestion des pertes par rayonnement
Les géodésiques, principalement fixées par le champ de gravitation, désignent les lignes d’axes de coordonnées
sur lesquelles on se déplace[BOUD]. La présence d’énergie électromagnétique perturbe au second ordre ces
trajectoires de l’espace géométrique[BOUD]. Mais on peut s’intéresser aux trajectoires que suivrait une particule
chargée, infiniment légère et qui tracerait ainsi des sortes de géodésiques pour les particules chargées. Les photons
ne suivraient pas les mêmes lignes, n’étant pas chargés. C’est d’ailleurs un moyen simple pour distinguer les
géodésiques de l’espace de celles que nous pointons, de l’espace électrique. Lorsque la présence de charges
est importante, la “courbure” éventuelle de l’espace est du second ordre (la courbure des lignes du champ
électrostatique est avant tout créée par le champ électrique et l’influence de la métrique de l’espace-temps n’est
pas sensible dans le calcul de ces courbures). Tout d’abord parce que la réunion de fortes charges ne peut se
trouver que sur des distances relativement petites, ensuite parce qu’à l’échelle où l’on peut sentir cette courbure,
on est majoritairement dans l’espace vide.
Lorsque deux antennes interagissent dans l’espace vide, les trajectoires du champ suivent les géodésiques de
l’espace. Dès que l’on place sur cette trajectoire des conducteurs, les lignes de visées sont impactées et suivent
des trajectoires imposées par la présence de ces conducteurs. Par exemple la Terre avec l’ionosphère crée un
milieu propagateur exploité par certaines ondes radio. Dans ce cas, ces ondes ne vont plus en “ligne droite” mais
suivent le conducteur Terre - ionosphère. En faisant abstraction de ce conducteur, on peut considérer qu’il y a
modification de la trajectoire - de la “géodésique électrique” suivie par l’onde.
Une modification de géodésique électrique (ge) va se traduire dans un modèle de Branin par une modification
des caractéristiques de propagation. Cette modification est facile à imaginer : on passe de modes tranverses purs
à une collection de modes diverses pour le champ d’interaction. Quid de la résistance de rayonnement ? Elle doit
à son tour se transformer. Quelle est cette transformation ? Ce sont ces deux points que nous abordons dans les
paragraphes suivants.
réflecteur (voir l’annexe G pour la démarche générale dans la modélisation des cavités). Les branchements
des deux réseaux, c’est à dire les produits scalaires des modes donnent la fonction de couplage de l’excitateur
vers l’environnement propagatif. Intrinsèquement, le Branin est associé au milieu de propagation à une CV
qui remplace la CR du rayonnement en espace libre. On passe d’une métrique qui a pour composante extra-
diagonale une fonction de Green d’espace libre, à une métrique qui a pour terme extra-diagonal des modes de
propagations qui peuvent être nombreux avec chacun leurs vitesses propres. La CR se dédouble en autant de
CV, chaque CV portant 1 mode de propagation. Le TOS de la structure de propagation donne le poids relatif
entre la corde réelle et les cordes virtuelles (les cordes réelles se raccrochent au rayonnement propagé alors que
les cordes virtuelles se raccrochent à des chaînes de circuits LC d’ondes stationnaires). La figure “changement
de cordes” illustre ce mécanisme.
Cette transformation affecte les fonctions de couplages en propagation et celles sur les stimuli.
Figure “modélisation guide-1” : à gauche une petite antenne sur un coaxial, à droite un guide circulaire.
Chacun de ces objets a ses propriétés intrinsèques. L’antenne présente déjà par son extrémité ouverte une
cartographie de lignes de champ électrostatique traduites par un condensateur. Notons Ca ce condensateur. Le
guide présente pour ce mode des lignes de champ électrique et magnétique (non représentées) de cartographie
connue. On veut insérer la petite antenne dans le guide pour l’alimenter. La première opération consiste à
découper une petite portion de guide pour la connecter avec l’antenne. On suppose que la longueur d’onde de
travail est celle de coupure du mode. La métrique associée à la petite antenne ga , supposée alimentée par une
source incluse et projetée dans l’espace des mailles est :
� �
1
ga = Rray +
C a p0
La métrique du guide ouvert go suit le schéma d’un Branin en mailles avec une connexion ouverte. On
suppose l’autre extrémité du guide fermée et adaptée sur une charge RL .
� 1 �
Cg p 0 + η c α
go =
α η c + RL
Dans un premier temps on “découpe” une tranche de guide pour y placer l’antenne. Ce faisant on modifie
l’environnement proche de l’antenne. L’opération (douloureuse) est illustrée figure modélisation guide-2”.
Les lignes de champ proche entre l’âme de l’antenne et le blindage du câble ne sont pas modifiées, par
définition de leur proximité, l’insertion ne modifiant pas cette partie de structure. Par contre, des interactions
électrostatiques s’ajoutent entre l’antenne et la tranche de guide. La topologie est donc modifiée dans les valeurs
de la métrique. La valeur de condensateur de l’antenne est augmentée d’une quantité δC alors que la composante
réelle de rayonnement est annulée. Cela revient à multiplier la métrique de l’antenne par une transformation :
� �
1 Ca 1
λ= =
Rray (Ca + δC ) p0 + CaC+δC
a
Ca + δC 1 + Rray Ca p0
Où l’on voit que la transformation correspond à un filtrage de l’antenne d’origine.
Il nous reste à connecter maintenant l’antenne insérée avec la partie propagation du guide. Cette connexion
est réalisée par le produit scalaire des vecteurs champs, ou plus globalement, par l’intersection des lignes de
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 72
champ électrique. Les lignes côté antenne portant le champ source et celles côté guide donnant les trajectoires
autorisées pour ce mode. Pour faire ce produit scalaire il faut se doter de fonctions géométriques des lignes de
champ. Plusieurs techniques permettent de généraliser la description de trajectoires. Parmi les plus courantes
on trouve les courbes de Bézier. Pour notre besoin on choisit une description basée sur le fait que l’on considère
les courbes comme des portions de trajectoires curvilignes. La figure “trajectoire curviligne” montre le référentiel
choisi.
ˆ ˆ
∀M1 ∈ D1 (t1 ), M2 ∈ D2 (t2 ), dim (D1 ) = dim (D2 ) , t1 • t2 = A(E) d�x1 · d�x2 e−|x1 −x2 | (3.26)
x1 ∈t1 x2 ∈t2
Dn étant les domaines des deux trajectoires. A(E) est l’amplitude maximum du champ. Il faut normaliser
la somme, dans le cas d’une parfaite concordance des deux courbes, pour pondérer à 1 le recouvrement parfait.
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 73
Le principe consiste simplement à compter le nombre de points en commun entre les deux trajectoires, et si ce
nombre est égal au nombre de points de la trajectoire qui porte le champ, le produit scalaire est égal à 1.
Lorsque l’on effectue ce calcul sur notre exemple, on trouve une pondération qui, appliquée à Ca +δC redonne
à peu près δC . Cela signifie que l’énergie contenue dans les autres lignes de champ n’est pas directement couplée
aux lignes de champ du mode. Cependant, elles seront exploitées dans la transmission du mode. On trouve donc
un graphe tel que celui présenté figure “modélisation guide-3”.
Le produit scalaire de nouveau apparaît comme un branchement (voir l’annexe F pour plus de détails). En
−1
notant : γ = (δC p) , la métrique de cette structure dans une base de mailles successives est :
R0 + C1a p − C1a p 0 0
− 1 1
−γ
C2 p Ca p + γ 0
g= 1 1
0 −γ γ + Cm p − Cm p
1 1
0 0 − Cm p Cm p + η
Or comme précédemment, nous gardons cette métrique invariante pour la topologie suivante montrée figure
“modélisation guide-4”.
Nous avons ajouté sur ce graphe la propagation de l’onde transmise en extrémité de guide. L’impédance
caractéristique se retrouve par le rapport des énergies magnétique et électrique stockées. Elle est aussi donnée
par le rapport[BAD] :
λg
Zc = η0 G (3.27)
λ
Où λg est une longueur d’onde de groupe, η0 l’impédance d’onde du vide et G une fonction géométrique
issue des opérations d’intégrations des champs électrique et magnétique pour passer aux potentiels et courants.
Pour le guide circulaire au mode TE11 on trouve par exemple de l’ordre de 400 Ω.
Toute l’information est disponible pour résoudre le cas présenté. Evidemment, pour chaque mode utile, il
faut refaire le calcul du produit scalaire. De plus il ne faut pas oublier le report des fém retardées en extrémité
de Branin (nous n’avons par rappelé ce point qui ne change rien aux réflexions précédentes). On se retrouve
donc finalement avec une métrique, en bénéficiant du modèle de couplage par CV, qui a l’allure présentée figure
“modélisation guide-5”.
L’avantage de cette structure est qu’il est facile d’y ajouter des couplages inter-modes dans le cas de milieux
non linéaires, etc. Dans les cas linéaires elle peut être réduite en sommant toutes les contributions de Branin
en parallèle en une seule fonction de couplage et transmission. Mais une autre façon de faire encore, consiste
à travailler dans un format multimodes. Nous l’avons déjà utilisé pour travailler conjointement dans les modes
continu et dynamique. De plus, si de nombreux modes sont utilisés, on pourra souvent recourir à une transfor-
mation de Fourier pour passer d’un vecteur temporel à un vecteur multimodal pour la propagation. Nous allons
étudier ce formalisme pour voir ensuite son expression pour une propagation non linéaire.
Notons que pour la définition de la trajectoire, plutôt que de mémoriser le point foyer, on peut mémoriser
le sommet de l’arc, ce qui évite les valeurs singulières (infinies) pour les trajectoires rectilignes.
une fonction de ces différents paramètres et de leurs produits (on a des produits intermodaux). On retrouve
{k} � � {k}
l’expression générale de la métrique non linéaire : g1 νk
ν{k}
= E1 , k étant cette fois un mode quelconque.
Cette équation générale, ici pour un mode, permet de modéliser des milieux de propagation non linéaires. On
peut même imaginer des couplages entre des modes stationnaires et des modes propagés, traduisant ainsi des
échanges non linéaires d’énergie entre des formes d’énergies différentes.
Si le produit scalaire appliqué aux topologies cellulaires revient à un branchement, on montre ici que le
produit de réseaux revient à l’usage d’un format hypercomplexe pour les flux et sources, et revient de fait à un
produit de matrices.
CHAPITRE 3. ONDES GUIDÉES 75
X= 1
� �
d3 x(wm − we ) − I J∗ · Ed3 x
´ ´
|i|2 4ωR v v
Si maintenant on fait intervenir un terme non linéaire avec � = 1, 8.1011 on obtient le comportement singulier
de l’onde présentée figure “Peregrine-2”. C’est le mécanisme des vagues scélérates 6 .
dépendant entre autres du stimuli, de conditions de charge, etc. Si on modifie l’environnement de l’émetteur,
on constate deux conséquences : la modification des lignes du champ rayonné et la modification de la résistance
de rayonnement. On a montré que les modifications de la résistance de rayonnement n’intervenaient que pour
un “enfermement” significatif de l’émetteur, retrouvant en cela les comportements observés avec des antennes.
On a ensuite montré que si l’environnement devenait confiné, une transformation de la métrique incluant la
résistance de rayonnement prenait de toute façon place dans une méthodologie pour déterminer les nouveaux
modes de transmission. Dans ce cas, où le champ peut avoir à sa disposition de nombreux modes différents de
propagation, on a pu voir qu’un format multimode était préférable à une multiplication des propagateurs de
Branin, permettant même dans ce cas de façon élégante, la prise en compte de couplages intermodes. Enfin
on a étudié le passage d’une propagation linéaire, la plus souvent utilisée, à une propagation non linéaire et
l’équation tensorielle générale à résoudre dans le domaine temporel pour ces systèmes non linéaires.
La méthode de résolution proposée s’inspire des travaux réalisés par Abdelghafour Boutar et Alain Rei-
neix (laboratoire Xlim) sur la méthode ILCM et de tous les travaux menés par Alain Reineix sur ce su-
jet[AR1][AR2][AR3].
La propagation étant présentée, il reste à synthétiser les travaux de Kron sur les transformations entre
champs accélérés. C’est sans doute dans ce domaine à part celui de la diakoptique, que son oeuvre a été la plus
remarquable mais malheureusement pas la plus connue.
Interactions relativistes
79
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 80
Le principe est de revenir dans des conditions d’observations “calmes”, intrinsèques presque ! Ce repère
constitue l’espace de travail. On peut admettre ainsi que toute grandeur A observée dans le RENAT se ramène
au RAVIN par le biais d’une transformation, appelée transformation de Lorentz telle que :
� 0{T } � �
A = γ �A0{Q} + βAk{Q} �
(4.3)
Ak{T } = γ Ak{Q} + βA0{Q}
� �
Suivant Landau[LL], on peut définir un “4-vecteur” A0 , Ak en n’oubliant pas que nous travaillons dans un
format spatial (ct, x, y, z).
Sachant définir un espace et une transformation,
� on
� se demande si l’on peut construire un mécanisme similaire
à l’ATR avec un espace dual ? La dimension x0 , xk se rapporte à une longueur et nous la relierons ensuite à
une branche. De fait, on peut tout de suite penser au bord de cette branche dont l’écart redonne cette longueur.
Ainsi dans cette représentation, on peut trouver un dual qui se rapporte aussi à une longueur. Soit (A0 , Ak ) ce
dual, quelle est la transformation qui s’y rattache ?
Partant de l’idée acceptée qu’une métrique g relie le covecteur dual et le vecteur (chapitre 1). On écrit
d’abord le lien entre grandeurs transformées : Aν = Λνa Aa . Si une métrique existe, elle peut être appliquée au
deux termes : gµν Aν = gµν Λνa Aa . Le produit de gauche donne le dual, par définition. Appliquons à gauche et
à droite la transformation inverse : Λbµ Aµ = Λbµ gµν Λνa Aa ⇒ Λbµ Aµ = gba Aa = Ab . Le dual suit donc une
transformation inverse de celle du vecteur. En effectuant cette inversion de Λ on trouve :
� � �
A0{T } = γ �A0{Q} − βAk{Q} �
(4.4)
Ak{T } = γ Ak{Q} − βA0{Q}
� �
L’invariant apparaît alors implicitement : A0 , Ak · (A0 , Ak ) mais pour trouver sa valeur il faut se doter
d’une métrique. On peut essayer, comme dans le cas de l’ATR de considérer la forme linéaire sur x comme
un potentiel dont le gradient donne le produit de x par un champ arbitraire unité. Dans notre cas comme on
conserve l’observable A la métrique devient :
1 0 0 0
0 −1 0 0
g= 0 0 −1 0
(4.5)
0 0 0 −1
L’invariant est : gab xa xb = c2 t2 − x2 − y 2 − z 2 en coordonnées cartésiennes. De par le changement de signe
dans la transformation, on peut en séparant les composantes �temporelle � et spatiale dans les 4-vecteurs et en
faisant apparaître le vecteur classique, définir le vecteur par : A0 , A et le covecteur par : (A0 , −A)[LL].
4.2.1.1 4-vitesse
Les 4-vecteurs tels que nous les avons définis précédemment sont très pratiques pour les calculs et l’obtention
d’une transformation unique, mais pas toujours très intuitifs. On peut cependant facilement revenir à des 4-
vecteurs “ordinaires” en divisant la composante temporelle par c. Mais dans ce cas, on perd l’homogénéité de
dimension.
En partant des infinitésimaux comme mesures on peut leur appliquer les transformations de Lorentz. Pour
un référentiel en déplacement dans la direction x3 (z), on trouve (on considère un référentiel en déplacement
relatif à la vitesse V ) :
dx1,2{i} = dx 1,2{v}
� 3{v} �
dx 3{i}
= γ �dx + βdx0{v} � (4.6)
dx0{i} = γ dx0{v} + βdx3{v}
en notant cette fois {i} le référentiel RAVIN ou “intrinsèque” (je sais que le terme choquera certains lecteurs
du fait qu’il contredit justement l’absence de référentiel absolu en relativité restreinte. Mais le terme intrinsèque
signifie juste ici le référentiel où est effectué l’expérience.) et {v} le référentiel RENAT qui voit la vitesse de
déplacement de l’expérience 1 . Des transformations des différentielles on peut en déduire la 4-vitesse, il suffit de
1. Ce repérage est intéressant car quoiqu’on en dise, ces notions ne sont pas naturelles du tout. Or il y a bien quelqu’un qui
mène l’expérience, et la mener depuis le quai serait quand même difficile, et quelqu’un qui observe l’expérience depuis n’importe
où. Vu sous cet angle avec cette notion d’expérience, on repère naturellement deux référentiels qui sont de fait différents et il n’y a
aucune ambiguité dans les interprétations des transformations et leurs associations.
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 82
diviser chacun des termes en dxk par c−1 dx0 . La première composante de la 4-vitesse se déduit du rapport de
dx0 et dt : c ! En effectuant les divisions on trouve les composantes du vecteur vitesse :
� �
v 1,2{v} 3{v}
v 1,2{i} = γ1 v 3{v}
, v 3{i} = v v3{v}
+V
(4.7)
1+β c 1+β c
Le déplacement relatif de vitesse d’amplitude V étant dans la direction 3 (z), on voit que la vitesse se
transforme de façon différente suivant qu’elle soit parallèle ou perpendiculaire au déplacement. Dans le sens du
déplacement, la vitesse subit une contraction. Il semble logique qu’à mesure que l’on se rapproche de la célérité,
la vitesse effective croît de moins en moins pour ne pouvoir au final dépasser la célérité. Les composantes
perpendiculaires subissent cette contraction, plus le facteur correctif que nous avions obtenu dans l’expérience
de départ.
le 4-vecteur champ, on peut observer un point remarquable. Un champ ψ mesuré dans une expérience dans le
référentiel i donnera vu par un observateur de v le champ :
� {v} �
ψ k{v}
γ + βA (4.9)
c
(nous notons entre accolades le référentiel d’où est perçue la grandeur). Soit plus seulement le champ statique
ψ mais également un champ rotationnel. Ce résultat donne la perception d’un phénomène statique depuis un
observateur en dehors du référentiel de l’expérience. Le caractère non divergent de A apparaît dès que l’on
calcule ∇ ∧ A dont la composante ∂2 A3 est non nulle forcément, puisque même dans le cas d’un déplacement
uniforme, le départ engendre une dérivée. Alors que le rotationnel de ψ est forcément nul de par le caractère
lamellaire du gradient du potentiel scalaire et sa nature de dérivée de l’énergie potentielle dont on sait que le
travail sur un parcours fermé est nul. Ce point est l’explication couramment donnée pour expliquer l’origine du
champ magnétique, l’existence de charges magnétiques n’ayant jamais été trouvée. Des dipôles magnétiques ont
été mis en évidence, mais toujours comme extrémités d’un solénoïde ou comme lieu de convergence d’axes de
solénoïdes.
I ν = (qc, I) (4.10)
On voit que la connexion η reste utile car c’est elle qui fournit le point d’appui de la branche dans l’espace
de référence. Le 4-vecteur flux ne fournit que le vecteur flux et la charge de sommet. On introduit plus souvent
en relativité restreinte le 4-vecteur densité de courant : J ν = (ρc, J)[BOR]. Ce 4-vecteur densité de courant
semble cohérent avec le 4-vecteur courant. On trouve pour la composante scalaire :
ψ qc
=µ
c 4πR
Cela généralise la perméabilité magnétique comme métrique commune. La composante temporelle du 4-
courant renvoit à la jauge en charge, la composante continue que nous avions déjà introduit dans certains des
formats précédents.
A chaque branche on peut donc associer un 4-vecteur flux I ν dans un format de 4-vecteurs que nous appel-
lerons “format de Landau”. Chaque branche k de flux I k est ainsi implicitement associée à ce type de 4-vecteur.
On sait transformer ces 4-vecteurs, donc on sait comment modifier une branche en relativité restreinte lorsqu’elle
est vue d’un référentiel en mouvement. Cette branche portant une trajectoire de particule rectiligne, cela revient
à savoir traduire des trajectoires de particules en branches dans un graphe en mouvement rectiligne uniforme.
De même on dispose des formules de transformation des longueurs pour modifier la topologie - la connexion η
pour un réseau en mouvement relatif rectiligne, comme pour modifier les lignes de champ associées aux cordes
entre deux réseaux en mouvements relatifs rectilignes. Les cordes portant des champs libres, ils subissent la
transformation vue sur le 4-potentiel. Il reste cependant un point à résoudre : la vue d’une circulation fermée
de flux. En effet si l’on considère une maille parcourue par un courant dans un référentiel au repos, comment
ce courant est-il perçu dans le référentiel de l’observateur ?
Numérotons de 1 à 4 les quatre branches de cette maille carrée. La première branche horizontale (celle du
haut) s’écrit si la maille se déplace à la vitesse V dans la direction l :
v 1{V }(l) + V
qv 1{i}(l) → q (4.11)
1 + βc−1 v 1{V }(l)
La branche horizontale du bas s’exprime par :
−v 3{V }(l) + V
qv 3{i}(l) → q (4.12)
1 + βc−1 v 1{V }(l)
Pour la branche verticale de gauche nous avons :
v 4{V }(ω)
qv 4{i}(ω) → q � � (4.13)
γ 1 + βc−1 v 1{V }(l)
Notons que dans les indices en exposants on affiche le numéro de la branche, l’espace de description et la
direction qui est une composante dans le format entre parenthèses, suivant notre convention.
Pour la branche de droite verticale nous obtenons :
−v 2{V }(ω)
qv 2{i}(ω) → q � � (4.14)
γ 1 + βc−1 v 1{V }(l)
Ces quatre branches sont connectées à une maille unique par une connectivité [1, −1, −1, 1]. Si z1 et z2 sont
les impédances des deux branches formées chacune de deux branches du carré perpendiculaires, le produit zaa ia
devient :
� � � � �
1 z1
q v 1{V }(l) + V + z21 γq −v 2{V }(ω) . . .
(1+βc−1 v1{V }(l) ) 2
(4.15)
z2
� 3{V }(l) � z2 q � 4{V }(ω) ��
... − 2 q v −V + 2 γ v
Or si l’on admet que la connectivité n’est pas brisée par la transformation, comme qv 1 = −qv 2 = −qv 3 =
qv = k 1{V }(χ) , on trouve :
4
� � � � � �
1 V z V z
� � z1 1 + 1{V }(l) + 1 + z2 1 − 1{V }(l) + 2 k 1{V }(χ) (4.17)
2 1 + βc−1 v 1{V }(l) v γ v γ
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 85
L’indice du flux de maille a une composante dans un format t, l, ω, χ. On choisit pour direction du vecteur
maille la normale à la maille. Notons α le rapport de la vitesse de flux dans la direction de déplacement du
référentiel sur la vitesse de référentiel. On obtient finalement :
� � �� � �� � � �� �
{i} {i} 1 γ+α {v} γ−α {v}
z1 + z2 k 1{i}(χ)
= 1+ z1 + 1+ z2 k 1{V }(χ) (4.18)
2 (1 + βc−1 αV ) γα γα
Cette formule nous dit comment la métrique se transforme lors d’une mesure relativiste de la maille, pour
la topologie des branches considérées. Il nous reste à définir comment se transforment les fonctions de cette
métrique. Nous parlons ici de la métrique de l’espace des réseaux, et non de la métrique du format (qui peut
être par exemple +,-,-,-), supposée constante entre les deux référentiels en relativité restreinte. Par ailleurs dans
ces calculs, nous négligeons l’accélération subie par les charges dans les coudes des branches, ceci pour pouvoir
rester dans l’hypothèse de référentiels d’inertie.
I = SJ → Sγ (J � + βcρ� )
Les primes pointant le référentiel d’observation. La section S étant perpendiculaire au déplacement ne subit
pas de contraction. Le produit RI devient alors :
R
RI → Sγ (J � + βcρ� ) = RI � + RβScρ� = RI � + RI e
γ
Où I e pourrait être appelé “courant d’entraînement”. Le passage d’un référentiel à l’autre peut être modélisé
par une modification de la métrique :
� � � � �� � � ��
0 0 0 0 1 0 1 0
z= → + e (4.20)
0 R 0 R 0 1 0 II
On aurait pu évidemment appliquer la transformation au produit RI directement et trouver le même résultat.
Pour les métriques de dissipations on peut appliquer séparément chaque transformation.
Comme dans les cas suivants, nous n’explorons pas toutes les possibilités de position. Pour la résistance,
le placement perpendiculaire à la vitesse d’entraînement (vitesse relative des deux référentiels) par la même
démarche va aussi modifier la métrique.
2. Le produit de Z par le 4-courants doit redonner la tension.
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 86
1 1 dE {i} �0 S dE {v} 1
ˆ ˆ ˆ ˆ
dtI {i} = dt{i} �0 S → dt{v} = dt{v} I {v}
C C dt{i} γC dt{v} γC
La métrique d’un terme intégrant se transforme donc facilement :
� 1 � � 1 �
0 1 cC 0
z= cC → (4.21)
0 C1 dt (•) 0 C1 dt (•)
´ ´
γ
Le premier terme appliqué au scalaire du 4-courant donne le potentiel scalaire aux bornes du condensateur.
Dans tous ces calculs, la vitesse de déplacement est constante - c’est une hypothèse de départ de la relativité
restreinte. Pour lever le différentiel sur le temps on effectue l’opération suivante :
� �
d d dt�
= �
(cdt� + βdx� ) dt (cdt� + βdx� )
Or :
(cdt� + βdx� )
= (c + βv � )
dt�
On obtient :
� � � � � �
L dγ (J � + βcρ� ) LS d 1 LS d
c S = c (J � + βcρ� ) = � �� (J � + βcρ� ) (4.23)
γ γ (cdt� + βcdx� ) γ dt� c + βv � γ 1 + β vc dt�
Soit finalement :
� �� �
L d � d
� �� I + � Ie (4.24)
γ 1 + β vc dt� dt
Comme pour la résistance, la métrique est modifiée de la façon suivante :
� � � � �� � � ��
0 0 0 0 1 0 1 0
z= d → 0 L d
(•) + Ie (4.25)
0 L dt (•) v�
γ (1+β c ) dt
� 0 1 0 I
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 87
Figure “impulsion de ligne comme particule” : 3 référentiels représentés, sans vitesse, avec et en rotation.
Dans la situation où la particule est représentée par l’impulsion sur la ligne au départ, sur une longueur dx
telle que Idx = qv (cette ligne est un Branin avec les deux cycles et la corde de propagation), on peut exprimer
l’amplitude du potentiel vecteur dans le référentiel R� de l’expérience :
µ0 2�� qv x
A�x =
4πR
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 88
Pour obtenir cette expression on a fait une approximation en ramenant la charge équivalente au dipôle des
deux courants opposés de l’impulsion sur chaque fil. La distance au dipôle étant R, on a vers le fil le plus haut
une distance R (1 − �� ) et vers le fil le plus bas R (1 + �� ) avec �� = �R−1 (la distance entre les deux fils est 2�).
Le champ s’exprime comme un facteur α de la différence des distances, soit :
� � � ��
1 1 2�
A�x = α �
− �
≈ α
R (1 − � ) R (1 + � ) R
Maintenant regardons cette particule depuis un référentiel R0 en mouvement relatif par rapport à l’expérience
à la vitesse V , ce qui revient à propager l’impulsion sur toute la ligne. L’amplitude du champ se transforme
selon :
� �
x µ0 � � q v x + V 1
A = x √
2π 1 + vc2V R 2 + V 2 t2
Si l’observateur mesure le champ électrique, on doit dériver le potentiel pour obtenir :
� �
x � x
∂A µ 0 � q v + V V 2t
Ex = − = x 3
∂t 2π 1 + vc2V (R2 + V 2 t2 ) 2
Or la vitesse de l’impulsion, on l’a posé comme équivalence, est aussi la vitesse de déplacement sur toute la
ligne, qui est la vitesse V . En simplifiant et en posant V t << R, on trouve : 3
µ0 �� qV 3 t e(x) µ0 V 2 t
e(x) = E x ≈ � V2
� ⇒ Mx = =� 2�
3
πR 1 + c2 I 1 + Vc2 πR3
e est la fém induite pour une longueur normalisée et M le coefficient de couplage entre la ligne qui propage
l’impulsion et la mesure du champ par l’observateur. Pour une vitesse de 2.108 m/s, une distance de 100 m, une
durée de 10 ns, on trouve un coefficient de couplage d’environ 0,00011, donc très faible. Autrement dit pour un
ampère de courant d’impulsion, on mesure 110 microvolts de fém. C’est très faible mais cela représente dans
les unités couramment employées en CEM : 40 dBµV 4 . Il faut savoir que des normes demandent des niveaux
plus faibles que 20 dBµV dans certaines bandes. Des rayonnements tels que ceux d’une ligne adaptée peuvent
de fait suffire à dépasser ces gabarits ! On doit alors blinder les câbles ou réduire la distance entre les fils.
On peut se demander comment évoluerait le rayonnement si l’on courbait la trajectoire - donc la ligne,
de façon à maintenir une distance constante. Car dans le cas précédent, la seule source de champ provient
finalement de la variation temporelle de la distance parcourue par la charge. Sans cela, le champ serait nul.
En courbant la trajectoire nous allons maintenir cette distance constante. Par contre, nous sortons de notre
hypothèse de référentiel inertiel, car la courbure est une accélération. Mais comme la distance est très grande
devant la hauteur de ligne, cette accélération est très faible. Le dessin à ce titre n’est pas du tout à l’échelle.
Acceptons de calculer le rayonnement comme une succession de transformations de Lotentz avec la vitesse V
qui évolue de proche en proche (on peut approximer cette courbure par une succession de segments tangents au
cercle et qui permettent sur chacun d’eux de rester dans l’hypothèse de la relativité restreinte).
On obtient le champ suivant x en dérivant le potentiel comme précédemment (avec toujours implicitement
un potentiel scalaire négligeable et les approximations précédentes) :
� � 2 2
�� 3 � 2 2
�
2
3. Soit : R2 1 + VR2t ≈ R3 1 + 32 VR2t ≈ R3
4. Le dBµV - décibel microvolt est 20 fois le logarithme décimal du rapport de la tension mesurée sur 1 µV .
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 89
� �
∂Ax µ0 � � q V2 Vt
Ex = − = � V2
� Sin
∂t π R 1+ 2
c2
R
Soit un couplage en utilisant le développement au premier ordre du sinus (l’angle est très petit et le courant
vaut �� qV ) :
µ0 V 2 t
Mx ≈ � 2�
πR3 1 + Vc2
Le couplage est identique au précédent ! Ce qui en soit est logique vu notre hypothèse de courbure faible.
Mais il y a ici une grosse différence : du fait de cette courbure, il existe une composante de champ suivant y.
Calculons cette composante :
� � � � �2 �
�
2µ 0 � qV V t µ 0 V Vt
Ay = Sin ⇒ My ≈ 1−
4πR R 2πR2 R
La composante transverse à la propagation a deux termes, le second est très faible car fonction de t2 . Mais
regardons le premier : il donne avec les mêmes valeurs que précédemment 0,004. Soit 36 fois plus fort que
l’amplitude suivant x. L’accélération, même faible, engendre une composante transverse dont le rendement de
rayonnement est très grand comparé à celui de la composante parallèle pour la trajectoire rectiligne. Ainsi,
une ligne en champ lointain crée un champ transverse important dès qu’une inhomogénéité, une courbure,
une rupture de propagation engendre une accélération de la “particule équivalente”. On peut donc considérer
qu’au premier ordre, ce sont les désadaptations qui sont sources de rayonnement. Les ondes stationnaires qui
sont des vibrations “sur place” de particules sont particulièrement efficaces pour rayonner. Les antennes sont
des dispositifs basés sur l’établissement de ces ondes sur des géométries où la propagation est désadaptée.
Paradoxalement, on arrive alors à adapter le générateur grâce à la résistance de rayonnement qui, logiquement,
est importante.
Dans notre approximation, nous avons estimé l’accélération relative des référentiels par une succession de
vitesses constantes de directions variables. De fait nous n’avons pas pris en compte les changements de vitesse
d’une direction à l’autre, mais les variations des vues relativistes de chaque direction de vitesse, ce qui est
différent. Ce deuxième effet existe forcément, mais il est complété de l’effet de la dérivée de la vitesse elle-même.
Nous allons étudier différents aspects au travers de différentes réflexions et revues de fondamentaux pour
ensuite traiter d’un exemple simple mais qui permet de bien comprendre les principes qui peuvent être mis en
jeu pour résoudre n’importe quel cas.
dxk
ik =
dt
On peut définir alors des coefficients vectoriels Hk pondérant la contribution des courants au champ magné-
tique total : H = Hk ik . Ces fonctions prenant en charge l’anisotropie, on peut écrire : B = µHk ik . L’énergie
magnétique devient alors :
1 1
ˆ
TH = dνHk · µHl ik il = gkl ik il (4.27)
2 ν 2
Avec gkl = ν dνHk · µHl . Pour le champ électrique (lamellaire) on trouve des expressions similaires :
´
1 1
ˆ
TE = dνEk · �El xk xl = hkl xk xl (4.28)
2 ν 2
Avec hkl = ν dνEk · �El . Nous avons précisé que les éléments d’un réseau appartenaient forcément au
´
même référentiel. De fait, le réseau avec ses observables indépendantes constitue bien un espace vectoriel à p
coordonnées xk .
On va montrer qu’une condition nécessaire est suffisante pour vérifier cette propriété est que L vérifie :
� �
d ∂L ∂L
− =0 (4.30)
dt ∂ ẋ ∂x
Soit X(t), t1 ≤ t ≤ t2 la courbe qui rend extrémum la quantité :
ˆ t2
s= dtL (4.31)
t1
∂
5. On notera souvent, lorsqu’il n’y a pas ambiguïté, ∂α l’expression ∂xα
.
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 91
alors, X(t) + �η(t) est une courbe voisine. Imposons que les points de départ et d’arrivée des deux courbes
soient identiques. On a alors : η(t1 ) = η(t2 ) = 0.
ˆ t2 � �
s (�) = dtL t, X + �η, Ẋ + �η̇
t1
On veut que la variation de l’action s suivant les valeurs de � quand ce dernier tend vers 0, soit nulle. Ou
encore :
�
ds ��
=0
d� ��=0
Soit :
t2 � �
∂L ∂L
ˆ
dt η+ η̇ =0
t1 ∂x ∂ ẋ
dL (�, η)
= mgη + m�η̇ 2 + mẋη̇
d�
et :
�
dL (�, η) �� ∂L ∂L
� = mgη + mẋη̇ = η+ η̇
d� �=0 ∂x ∂ ẋ
Avec entre autre une intégration par partie (second terme) on obtient :
t2 � �t ˆ t2 � �
∂L ∂L 2 d ∂L
ˆ
dt η+ η − dtη dt
t1 ∂x ∂ ẋ t1 t1 dt ∂ ẋ
Comme η est nul aux bornes, il reste :
t2 � �
∂L d ∂L
ˆ
dt − =0
t1 ∂x dt ∂ ẋ
η étant arbitraire, cela impose la relation 4.30.
d 1 ∂glm l m
gkl ẋl − ẋ ẋ + rkl ẋl = fk (4.36)
dt 2 ∂xk
Or les composantes d’inductances et de mutuelles dans glm ne dépendent pas de la charge. Donc :
d
gkl ẋl + rkl ẋl = fk
dt
La force fk est la source externe moins le gradient de l’énergie potentielle ou autrement dit, la force
externe moins le travail propre nécessaire :
∂V
fk = ek −
∂xk
Dans le cas statique (gkl = 0) on retrouve alors la loi de Kirchhoff :
∂V
rkl ẋl = ek −
∂xk
Pour aller plus loin, on doit distinguer les déplacements mécaniques x, xv , . . . des variables électriques
xk , xl , . . .. L’énergie cinétique et de dissipation pour la mécanique est donnée par le couple : 2TM =
guv ẋu ẋv et 2FM = ruv ẋu ẋv . Les énergies cinétiques et de dissipations totales sont la somme des
termes : T = TM + TH , F = FM + FH . En utilisant des lettres grecques pour représenter à la fois
les quantités mécaniques et les quantités électriques, on exprime les équations de Lagrange par :
d 1 ∂gµη µ η
gλµ ẋµ − ẋ ẋ + rλµ ẋµ = fλ (4.37)
dt 2 ∂xλ
Dans l’expression de l’énergie cinétique, la métrique g dépend fortement des grandeurs mécaniques
- par la position relative des mobiles - et des grandeurs électriques et thermiques. Nous généralisons
même par les cordes[MRDD] les fonctions applicables aux variables. On peut donc considérer la
métrique comme un opérateur fonction des coordonnées, appliqué aux variables. Nous écrivons de
fait :
d 1 ∂ � �
gµν (xα , ẋα ) ẋν − µ
gβσ (xα , ẋα ) ẋβ ẋσ + rµν ẋν = fµ (4.40)
dt 2 ∂x
On obtient :
� �
1 ∂gµβ ∂gµσ ∂gβσ
[βσ, µ] = σ
+ β
−
2 ∂x ∂x ∂xµ
La première forme est moins usuelle mais plus évidente à retrouver dans les calculs.
La nullité du second terme n’est pas évidente. Remplaçons l’écriture condensée par celle détaillée en
levant l’alternance :
� �
∂ ẋσ ∂ ẋβ ∂ ẋβ ∂ ẋσ ∂ ẋσ β
gβσ ẋβ µ
+ gβσ ẋσ µ = gβσ (xα , ẋα ) • ẋσ ẋσ µ + gβσ (xα , ẋα ) • ẋ
∂x ∂x ∂x ∂xµ ∂xµ
Puisque la métrique non linéaire ne peut s’appliquer qu’à un terme en σ. Dans le premier cas elle
s’applique au courant ẋσ , dans le second cas à sa dérivée par rapport à une coordonnée. Prenons un
cas simple. Pour une métrique inductive, le premier terme est de la forme Lµν k ν k̇ µ en considérant
un flux k et le temps comme coordonnées. Ce produit est équivalent à un produit flux de surface -
flux soit : φµ k̇ µ qui engendre une puissance, l’invariant de Kron. Le second terme est de la forme :
Lµν k̇ ν k µ soit le classique produit fém flux qui est aussi bien sûr une puissance. Or cette fém dans
notre diagramme de Roth est engendrée via un opérateur de Hodge par le flux de surface précédent
(lié à la fmm)[MRDD]. En dérivant le premier terme on trouve : φ̇µ k̇ µ + φµ k̈ µ . Pour retrouver le
second terme il faut que k̈ µ = 0. Ce résultat est cohérent et nécessaire avec notre topologie cellulaire
où chaque branche porte un courant vectoriel de base, supposé constant sur cette branche. Autrement
dit, la dérivée troisième des charges est nulle.
Sachant cela, il faut se rappeler que la dérivée du flux crée une fém négative. De fait :
β
� �
α α σ σ ∂ ẋ α α ∂ ẋσ ∂ ẋσ β
gβσ (x , ẋ ) • ẋ ẋ = −gβσ (x , ẋ ) • ẋ (4.43)
∂xµ ∂xµ ∂xµ
Et cette relation est basée sur un principe de conservation de l’énergie, invariante. Finalement :
1 ∂ ẋσ]
− gβσ ẋ[β µ = 0 (4.44)
2 ∂x
Et les équations de Lagrange du système non holonomique deviennent :
TE = Dab xa xb
(D est l’opérateur de susceptance) et l’énergie magnétique des courants :
Or l’énergie magnétique n’existe que dans l’espace des mailles (indices u, v), ne pouvant être stockée sur des
chaînes ouvertes. Les courants
´ modaux sont déduits des courants de branches par la connectivité A telle que :
ẋb = Abu ẋu . Comme : q a = t dtia = τ · ia , il vient :
TE = Dab τ · ia τ · ib ⇒ TE = Dab τ · Aav ẋv τ · Abu ẋu = Aua Dab Abv τ · (ẋu , ẋv )
On peut prendre en compte l’opérateur d’intégration dans la susceptance pour obtenir : Quv = Aua Dab Abv τ ·
et finalement :
� �
ẍr + Γrpq ẋp ẋq = 0
Ces géodésiques sont les axes de l’espace et du temps. Ces trajectoires sont suivies par le champ électroma-
gnétique et dépendent de la gravitation. C’est le principe d’équivalence qui stipule l’égalité des masses pesantes
et d’inertie qui pose l’influence de la gravitation dans les trajectoires suivies par les particules. La courbure est
déterminée par toute l’énergie présente, mais on montre que l’électromagnétisme n’apparaît que comme une
perturbation de second ordre dans cette énergie[JCB].
Principe :
La courbure de l’espace est déterminée par l’équation d’Einstein et liée au premier ordre aux masses de
l’univers considéré.
iµ = Λµν iν (4.49)
Le réseau de l’observateur ne sera pas affecté par la transformation. De fait, les coefficients de Λ pour ces
grandeurs seront égaux à 1.
Comme on peut écrire :
∂ ∂ � ∂
= = Aλµ λ�
∂ ẋµ ∂Aµλ� ẋλ� ∂ ẋ
On écrit :
∂ ∂ λ� ∂
= µ � = Λ µ (4.50)
∂f µ ∂Λ λ� f λ ∂f λ�
f est un flux généralisé et les primes pointent le référentiel d’arrivée.
∂T ∂ � µ� ν �
�
∂T ∂T ∂T ∂f µ ∂T
= + � = + Λ νf
∂Qµ ∂Qµ ∂f µ ∂Qµ ∂Qµ ∂f µ� ∂Qµ
La dérivée du flux ne dépend pas de la charge. Le deuxième terme dans la somme des dérivées à droite est
donc nul et il reste :
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 98
� �
∂T ∂T ∂T ∂Λµν ν ∂T ∂T ∂Λµν ν ν �
= + f = + Λ �f
∂Qµ ∂Qµ �
∂f µ ∂Qµ ∂Qµ ∂f µ� ∂Qµ ν
On remplace ces relations dans l’équation de Lagrange - Kron pour obtenir :
� � �
d ∂T λ� ∂T ∂T ∂Λµν ν ν � � ∂F �
Λ − − Λ � f + Λλµ λ� = Λλµ eλ� (4.53)
dt ∂f λ� µ ∂Q µ ∂f µ� ∂Qµ ν ∂f
On dérive le premier terme :
� � � �
� d ∂T ∂T dΛλµ ∂T ∂T ∂Λµν ν ν � � ∂F �
Λλµ + − − Λ � f + Λλµ λ� = Λλµ eλ�
dt ∂f λ� �
∂f λ dt ∂Qµ ∂f µ� ∂Qµ ν ∂f
On multiplie chaque membre par Λµλ� :
� � � �
d ∂T ∂T dΛλµ ∂T ∂T ∂Λµν ν ν � ∂F
+ Λµλ� − � − Λ �f + = e λ�
dt ∂f λ� ∂f λ �
dt ∂Q λ ∂f µ� ∂Qλ� ν ∂f λ�
Considérons les termes 2 et 4. On peut factoriser et modifier les indices pour obtenir :
�
� �
� λ� �
µ ∂T dΛλµ ∂T ∂Λµν ν ν � ∂T µ ∂Λ µ ∂Q
α
∂Λλα α α�
Λ λ� λ� − Λ �f = Λ λ� − Λ �f
∂f dt ∂f µ� ∂Qλ� ν ∂f λ� ∂Qα ∂t ∂Qµ α
Avec l’égalité :
∂Qα �
= Λαα� f α
∂t
En remplaçant on voit apparaître “l’objet non holonomique” Ω tel que :
� � �
�
λ� 1 µ α ∂Λλµ ∂Λλα
Ωλ � α � = Λ λ � Λ α � − (4.54)
2 ∂Qα ∂Qµ
Les équations de Lagrange s’écrivent alors :
� �
d ∂T ∂T λ� ∂T α� ∂F
� − � + 2Ωλ� α� f + = e λ� (4.55)
dt ∂f λ ∂Q λ ∂f λ� ∂f λ�
Qui sont les équations de Boltzmann et Hamel[BOL][HAM], transposées ici dans le formalisme de Kron.
� �
dLµν α ν diν
Lµν J νµ i i +
dQα dt
Avec Lµν J νµ = δµµ . Sous cette écriture, on voit qu’à l’expression classique de la fém d’inductance (revenant
à l’inertie) s’ajoute un terme lié à la variation d’inductance en fonction du flux. Comme la mutuelle L21 par
exemple dépend du flux (φ = Li), si ce flux n’augmente pas linéairement avec le courant, par exemple dans une
ferrite on a un flux de saturation, le rapport flux sur courant n’est pas constant et cette dérivée est non nulle.
La non linéarité du rapport iQ−1 engendre un terme de modification des mutuelles inductances. La première
forme est en ce sens plus facile à comprendre en écrivant :
dLµν α ν diν
i i + L µν
dQα (iα ) dt
Si après avoir augmenté le courant et saturé le flux, on rediminue l’intensité du courant, ce n’est pas pour
autant que l’on repasse par le même “chemin” c’est à dire qu’on retrouve la même variation de mutuelle in-
ductance en décroissance. Les effets de rémanence vont faire qu’il faudra un courant inverse par exemple pour
rétablir le flux non saturé. Lorsque l’on a ainsi un écart entre les deux variations, on a une courbure de l’espace
considéré. Si la courbure est assez forte et que les extrémités des deux trajets ne puissent pas se retrouver,
on a une torsion de l’espace. Or cette différence entre deux chemins ayant en commun les points de départ et
éventuellement ceux d’arrivée, constitue une maille. On doit donc pouvoir jauger d’une notion de courbure en
regardant l’impédance (au sens généralisé) d’une maille.
La fém induite sur la branche du haut du circuit récepteur s’exprime par (les iθ étant les courants sources
du champ émetteur) :
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 100
d � � diθ dM1θ θ
e1 = M1θ iθ = M1θ + i (4.56)
dt dt dt
et celle sur la branche du bas :
d � � diθ dM2θ θ
e2 = M2θ iθ = M2θ + i (4.57)
dt dt dt
On en déduit la fém de la maille :
diθ
e = (M1θ − M2θ ) + ([1θ, α] − [2θ, α]) v α iθ (4.59)
dt
Mais toujours du fait que la distance est grande par rapport aux dimensions de la maille, le terme qui
pourrait engendrer une fém sensible reste en fait très faible, sauf à ce que la vitesse v α soit relativiste, ou, ce qui
revient au même, que la mutuelle ne dépende pas seulement de la position mais d’une fonction de la position.
Posons : M = M (u(xα )) (ce qui revient à écrire M (xα , uα (x)) • xα ). Alors la première fém vaut :
µαβ ∂λ hβ + µσα ∂λ hσ
On obtient finalement :
� � � �
∂µαβ ν β ∂µσα ν σ
eα = − 4L1 2 dL β
dλ µαβ h + µσα h
σ
+ 1
2L ∂H ν h h + ∂H ν h h + ...
(4.64)
1
� � 1 ∂µσβ σ β
... + 2L µαβ ∂λ hβ + µσα ∂λ hσ − 2L ∂H α h h
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 102
� � � �
∂µασ ∂µβα ∂µβσ
. . . 12 µαβ ∂λ hβ + µσα ∂λ hσ + 1
2 ∂H β
+ ∂H σ − ∂H α hβ hσ
Seulement quel trajet choisir ? Contrairement à l’espace cellulaire, on ne peut se fixer un parcours sans
se demander si le choix n’impacte pas le résultat. Pour lever ce doute, on doit déterminer un déplacement
élémentaire sur chaque chemin. En l’absence de sources on peut écrire :
∂λ hγ dλ = −Γγβσ hβ dH σ
On peut maintenant définir une maille élémentaire, peu importe où puisqu’elle est calculée sur un déplace-
ment infinitésimal le long des lignes de champ. On se déplace tout d’abord du point A vers un point intermédiaire
C:
puis on se déplace de C en B :
∂Γγβσ (A)
Γγβσ (C) = Γγβσ (A) + dH ν
∂H ν
par remplacement on trouve :
� �
∂Γγβσ (A) � �
γ γ
h (B) = h (A) − Γγβσ (A)hβ (A)dH σ − Γγβσ (A) + dH ν
hβ (A) − Γββσ (A)hβ (A)dH σ dH σ
∂H ν
� �
∂Γγβσ ∂Γγβσ
γ γ
h (B) = h (A) − Γγβσ − Γγβσ − dH + ν
Γγβσ Γββσ dH σ + Γβ dH ν dH σ hβ (A)dH σ (4.69)
∂H ν ∂H ν βσ
(A)
Pour effectuer la branche de retour qui constitue le retour de maille, il suffit d’intervertir dH σ avec dH β ,
soit intervertir les indices σ et β. On trouve (en annulant les deux premiers termes qui se compensent !) :
� �
γ γ
∂Γγσβ ν γ σ β
∂Γγσβ σ ν β
h (A) = h (B) − − dH + Γσβ Γσβ dH + Γ dH dH hσ (B)dH β
∂H ν ∂H ν σβ
(B)
En faisant la différence de ces deux expressions, on calcule la fém de maille élémentaire issue de la variation
de flux provoquée par la courbure :
� ∂Γγ ∂Γγ
� � �
2δhγ = βσ
∂H ν hβ dH σ − σβ σ
∂H ν h dH
β
dH ν + Γγσβ Γσσβ dH β dH β hσ − Γγβσ Γββσ dH σ dH σ hβ + . . .
(4.70)
� ∂Γγ ∂Γγ
�
... + σβ
∂H ν Γσσβ dH ν dH β dH β hσ − βσ
∂H ν Γββσ dH ν dH σ dH σ hβ
En négligeant les termes du troisième ordre en dH, et en réorganisant les indices on trouve :
� γ �
γ
∂Γβσ ∂Γγβν
2δh = − + Γαν Γβσ − Γασ Γβν dH ν dH σ hβ
γ α γ α
(4.71)
∂H ν ∂H σ
On nomme :
γ ∂Γγβσ ∂Γγβν
Rβσν = + Γγαν Γα γ
−α
βσ − Γασ Γβν (4.72)
∂H ν ∂H σ
tenseur de Riemann de courbure du quatrième ordre. Et l’écart de flux magnétique peut s’écrire :
1 γ
R ∆SH δhγ =
σν β
h (4.73)
2 βσν
Où ∆SH
σν
est la surface élémentaire couverte par les lignes de champ magnétique.
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 104
Quelle est l’interprétation de ce résultat ? Le flux Li peut être exprimé par un produit µSH = µφ. Si
l’on divise par la section du flux, on obtient une relation sur la densité de flux µH. L’énergie magnétique est
donc liée à un produit avec des densités de flux (on parlera de flux pour densité de flux). Ces flux, contrairement
à la densité de courant dans des branches, sont libres. L’équation � 4.67 exprime comment vont s’organiser ces
lignes de flux libres en fonction des sources T γ , avec T γ = y γα µαβ hα hβ eα . La relation précédente sans sources
indique le lien entre la variation de flux entre deux lieux proches et le flux lui-même. La quantité ∆SH h doit
σν β
donc pouvoir être ramenée à une sorte de fém. Pour cela il faut multiplier à gauche et à droite par la métrique
µηγ . On obtient :
1
µηγ δhγ = Rηβσν ∆SHσν β
h
2
Dans cette expression on a à gauche une différence de densité de fém et à droite la relation de cette différence
avec la densité de flux. Intégrons la surface élémentaire dans les expressions du tenseur de Riemann pour
contracter ce dernier et obtenir :
1
µηγ δhγ = Rηβ hβ
2
En multipliant à gauche et à droite par hη :
1
hη µηγ δhγ = Rηβ hβ hη
2
Multiplions à gauche et à droite par µβη pour faire apparaître l’énergie à droite (2PH = µηβ hη hβ et µηβ hβ =
eη , µηγ δhγ = δeη ) :
Comme dans ce cas on s’attend à avoir R11 = 0, cela implique ξ = ζ. Sous cette hypothèse :
CHAPITRE 4. INTERACTIONS RELATIVISTES 105
� � � �
R12 = ξ e1 − µ12 h2 e2 = ξ µ11 h1 + µ12 h2 − µ12 h2 e2 = ξµ11 h1 e2
Le “tenseur de Ricci des réluctances” exprime le produit tensoriel des termes intrinsèques par les fém oppo-
sées. Les composantes Rii étant nulles, ne restent que les composantes issues des termes croisés de la forme :
µ12 µ22 h2 h2 ou encore pour revenir aux flux généralisés :
d2 i2
M12 L22
dt2
La “courbure” des lignes de densité de réluctances provient d’accélérations apportées aux flux couplés.
Connaissant le tenseur de Ricci, on exprime la métrique modifiée par sa présence à partir de 4.75 (ξ = 1) :
1
µηβ = (Tηβ − Rηβ ) (4.76)
T
La métrique des couplages connues, on résout le réseau global d’après l’équation de Kron incorporant cet
effet (on passera des densités de flux aux flux en multipliant par les sections des flux et de la métrique µ aux in-
ductances en multipliant par la section et en divisant par la longueur curviligne). Une discussion importante que
l’on peut soulever suite à ces calculs, qu’elle qu’en soit la pertinence, est qu’apparaît clairement ici l’intrication
entre le champ, lui-même et la matière. Dans le cas des photons, on admet généralement qu’ils n’interagissent
pas entre eux. Il en va différemment des lignes de réluctances ou du champ de gravitation qui sont des champs
non linéaires. C’est la réflexion menée par Feynman dans son ouvrage sur la gravitation[FEYG].
4.5.11 Considération essentielle sur l’hypothèse de non courbure à l’échelle d’un réseau
On peut justifier de l’absence de courbure des espaces statiques à l’échelle d’un réseau (dont nous allons
préciser la taille) par le raisonnement suivant[LL] : pour un référentiel en rotation à la vitesse angulaire Ω
l’invariant de distance devient[LL],
� �
ds2 = c2 − Ω2 r2 dt2 − 2Ωr2 dφdt − dz 2 − r2 dφ2 − dr2
pour un système d’axe r, φ, z, t. On voit qu’à une distance supérieure à cΩ−1 l’invariant devient négatif,
ce qui n’est pas acceptable. Donc le référentiel ne peut être tournant à une distance supérieure à cette limite.
Cependant, cette limite est quand même très grande, ce qui permet de dire qu’en l’absence de changement de
référentiel entre axes tournant, on peut considérer un mobile en rotation comme appartenant au référentiel de
l’observateur en-deçà de cette limite. Les transformations non holonomiques proposées par Kron se justifient
donc pleinement et ne nécessitent pas d’ajouts relativistes. Par contre, leur utilisation pour modéliser des
interactions entre particules - donc entre réseaux - en mouvements de rotation relatifs proches peut demander
ces modifications dès lors que la vitesse de rotation de la particule atteint la limite critique. Des effets relativistes
vont alors courber l’espace pour maintenir le ds2 positif.
perméabilité et la matrice impédance des inductances. Pour cette raison et pour d’autres plus profondes[ROTT],
on considère dans tous les cas la matrice impédance comme un tenseur des impédances. Notons de plus que
cette interrogation n’est pas justifiée en ce sens que la simple confirmation de la conservation de l’impédance
dans un changement de base de branches suffit strictement pour lui accorder son caractère tensoriel[SCHAUM].
Mais pour conclure sur le sujet il faut lire le texte de Banesh Hoffmann dans son article dans l’ouvrage
“Gabriel Kron and Systems theory”[HHG]. Banesh Hoffmann explique que les aspects tensoriels, matriciels,
scalaires sont en fait indissociables de l’espace de configuration choisi, et de prendre l’exemple de la masse qui,
dans un système d’une particule est un scalaire, et dans un système de plusieurs particules devient un tenseur.
En choisissant de relier l’ensemble des flux d’un problème à un vecteur flux plutôt qu’à un ensemble d’intensités
sans directions, Gabriel Kron a projeté la description du problème dans un espace de configuration très riche qui
lui a permis de faire apparaître l’invariant de puissance. Dans cet espace il est tout à fait légitime de nommer la
matrice des impédances tenseur des impédances ou tenseur fondamental ou encore comme nous l’avons admis,
“métrique”.
.
Chapitre 5
Mécanique quantique
109
CHAPITRE 5. MÉCANIQUE QUANTIQUE 110
De par cette normalisation (appelée première normalisation), on peut calculer les valeurs moyennes des
opérateurs appliqués à des fonctions d’ondes, on peut mener toute opération, ayant levé les singularités d’un
domaine infini. Ayant périodisé φ, on peut le développer en série de Fourier. La fonction périodisée φ s’écrit :
�
φ(x) = cn eikn x
n
On peut ainsi écrire toutes les expressions de la mécanique quantique en fonction des coefficients des déve-
loppements des fonctions d’ondes en séries de Fourier.
Pour un problème donné on peut définir une base de fréquences caractéristiques sur lesquelles on projette les
coefficients cn . Dans cette base, on peut définir aussi un espace fonctionnel utilisant le principe des brakets de
Dirac[GAB]. Leur usage dans le cadre de l’analyse tensorielle des réseaux permet d’identifier que l’on travaille
à l’échelle de la mécanique quantique sur une partie de l’analyse, mais devient vite lourd en écriture. C’est
pourquoi dans de nombreux ouvrages on utilise l’écriture tensorielle pour écrire les calculs nécessitant de longs
développements.
Opération de quantification :
L’opération de quantification consiste à égaliser un opérateur appliqué à une fonction d’onde et la valeur
moyenne de cet opérateur multiplié par la même fonction d’onde. Les valeurs moyennes qui respectent cette
égalité sont dites valeurs propres et les fonctions d’ondes, fonctions propres. En d’autres termes on réalise
CHAPITRE 5. MÉCANIQUE QUANTIQUE 111
l’égalité : Âψ = Aψ. En général la mécanique quantique accepte l’idée que toute mesure d’une grandeur physique
ne peut fournir que les valeurs propres de l’opérateur correspondant à cette valeur.
En restant général, une mesure A s’exprime comme :
ˆ L ˆ L � � �ˆ L
A= dxφ∗ Âφ = dx c∗n e−ikn x  cn eikn x = dxc∗n e−ikn x Âcn eikn x
0 0 n n n 0
1
En passant au braket, cette expression devient :
On retrouve un peu ce comportement suivant lequel, comme pour la dérivation covariante qui faisait inter-
venir les symboles de Christoffel, la dérivation d’un élément de matrice d’opérateur fait intervenir un terme
supplémentaire, le commutateur de l’hamiltonien des énergies H et l’opérateur lui-même Â. Lorsque le commu-
tateur est nul, cela signifie que la dérivée de l’élément de matrice est égale à une fonction de la dérivée du seul
opérateur. Dans le cas contraire, cela signifie que l’espace - càd la mesure - étudiée est dirigée, la dérivation
de l’une puis l’autre des fonctions d’ondes n’est pas symétrique. D’où peut provenir cette “brisure de symé-
trie”[EE] ? Imaginons une fonction d’onde pourvue d’un hamiltonien avec une jauge, de la forme H = vA + qV .
La jauge étant indépendante du temps, on trouve pour un opérateur L̂ qui utilise la dérivée temporelle :
� �
L̂H − H L̂ → L̂ · f (vA + qV ) − f (vA + qV )L̂ → f � (vA) − f (vA + qV )L̂
on peut donc déjà penser que les changements de jauge donnent lieu à des dérivées avec commutateur non
nul.
Elle consiste en deux structures de Branin mises� bout à bout.� Si l’on applique les lois de Branin à cette
structure, on trouve pour la fém de gauche e0 : e0 = V3 − Zc i3 e−τ p . Mais la tension aux bornes des branches
3 et 4, V3�, dépend aussi
� de la fém e2 avec :
e2 = V5 − Zc i5 e−τ p . V5 peut s’écrire en fonction de la charge V5 = RL i6 . Finalement :
� � � �
e0 = z44 i4 + RL i6 − Zc i5 e−τ p − Zc i3 e−τ p = −Zc e−τ p i3 + z44 e−τ p i4 − Zc e−2τ p i5 + RL e−2τ p i6
On trouve la situation paradoxale où les équations ne suivent plus la topologie. Car on obtient par substi-
tution 2 cordes dans l’espace des mailles partant de la branche 2, là où notre topologie de départ en comptait
une seule et chacune de ces cordes a une phase différente. En fait cette coupure n’est pas possible du fait des
fém appartenant au modèle de Branin. On ne peut interrompre une ligne de photons comme cela !
Si l’on considère maintenant la structure présentée figure “ligne d’Heisenberg-2”.
CHAPITRE 5. MÉCANIQUE QUANTIQUE 113
Sur cette structure, on a rajouté une branche sur le réseau central, pour modéliser une interface traduisant le
fait que l’on vient “mesurer” le photon sur son trajet. La présence de cette interface passive rend indépendants
les deux modèles de Branin en donnant pour valeur de V3 : Zi i4 , Zi étant l’impédance d’interface. e0 s’exprime
maintenant par :
� � � � � �
e0 = V3 − Zc i3 e−τ p = z44 i4 − Zc i3 e−τ p = z44 k 2 − k 3 e−τ p − Zc e−τ p k 2
On a cette fois un mode monophasé qui ne dépend pas de l’extrémité opposée dans la propagation. On
pourrait multiplier ainsi les interruptions, tant que l’on insère cette interface qui prend en charge la perturbation
insérée dans la ligne. On a vu chapitre 2 que l’on peut quantifier le champ en remplaçant la structure de Branin
par une chaîne de résonateurs. Mais dans cette chaîne, on a supprimé les cordes réelles pour les remplacer par
des cordes virtuelles. De fait, le photon ne se propage plus, mais est excité de proche en proche, ce qui est très
différent.
Il apparaît plus simple chaque fois que possible de garder le champ photonique sous forme d’un modèle
de Branin et de cordes réelles que l’on va faire agir sur des résonateurs qui eux, représentent des particules
massives. Il reste cependant que ce Branin doit être modifié dans son expression pour la mécanique quantique.
Ce problème a été complété par d’autres lorsque l’on voulait modifier la topologie d’une structure de Branin
pour la compléter par d’autres couplages. Imaginons un cas où l’on veuille dissocier les couplages, c’est à dire
soit quatre réseaux couplés et un couplage de la maille 1 vers la maille 2 : c21 . Ce couplage exprime un report
du flux de maille 1 en fém de maille 2. Si par ailleurs existe un couplage de la maille 2 vers la maille 3 : c32 , on
aura un report en final du flux 1 en fém de maille 3 par : e3 = c32 c21 f 1 qui s’ajoute à d’autres termes. Or on
peut vouloir qu’il n’y ait pas de liens entre les mailles 1 et 3, c’est à dire disposer d’un couplage sélectif, c’est le
cas par exemple dans les modélisations de lignes couplées. Une façon de remédier à ce problème est de travailler
dans un format de dimension égale aux sélections que l’on veut opérer. Ici une composante du format recevra le
couplage c21 et une autre composante travaillera sur le couplage c32 . On décorèle bien alors les deux processus.
a
Il suffit d’établir une connexion entre les mesures quantiques �I� et le flux de réseau f a pour assurer la
transition entre le monde quantique enfoui dans une branche et l’observable macroscopique de l’espace des
branches. Soit Q cette connexion, on écrit :
b
f a = Qab �I� (5.7)
Les propriétés macroscopiques de la branche n’ont aucune raison d’être affectées. Elles ont été construites
dans l’espace des branches, et non dans leur espace quantique sous-jacent et répondent donc a priori parfaitement
aux modélisations des branches. Par contre, il est tout à fait possible qu’une propriété ne puisse être obtenue
que via une modélisation quantique, auquel cas l’expression macroscopique de la propriété s’en déduira et sera
retenue comme modèle.
i ∂2 1
ψ = αe h̄ (Ht−px) ⇒ ψ = − 2 p2 ψ (5.9)
∂x2 h̄
or p2 = m2 v 2 , en divisant par 2m on obtient l’énergie cinétique. Cette énergie est aussi obtenue par H − U
où U est l’énergie potentielle, dans le cas où l’on adresse un problème avec potentiel extérieur. On obtient donc
une autre forme de l’équation de Schrödinger qui est :
h̄2 ∂ 2
ψ + (H − U ) ψ = 0 (5.10)
2m ∂x2
CHAPITRE 5. MÉCANIQUE QUANTIQUE 115
On a donné équation 5.6 le lien entre flux et impulsion quantique. Le potentiel extérieur U lui, est directement
le potentiel abservé dans le domaine des branches. C’est un opérateur pour lequel :
Définition du potentiel quantique :
a
Û ψ = U ψ = ea − zaa �I� (5.11)
(zaa est l’impédance de branche). Ce potentiel est le terme source pour l’espace des branches quantiques.
Ayant définis les potentiels et flux quantiques, on dispose de presque tous les éléments pour construire des
réseaux quantiques. On aborde au paragraphe suivant la question des cordes quantiques, mais l’on peut déjà
formuler tous les problèmes qui ne demandent pas l’usage de cordes (en tout cas pas de cordes réelles) par
l’intermédiaire de ces réseaux quantiques.
∂ 2 ψ 2m
+ 2 (H − U ) ψ = 0 (5.12)
∂x2 h̄
On ne peut s’empêcher de faire le corrolaire avec la propagation des télégraphistes :
∂2J
+ LCω 2 J = 0
∂x2
Si l’hamiltonien propre H est réduit à l’énergie cinétique T , la différence T − U exprime le lagrangien L dans
le volume de la branche, et l’équation devient :
∂ 2 ψ 2m
+ 2 Lψ = 0 (5.13)
∂x2 h̄
dont les solutions sont des ondes de la forme ψ0 exp (±kx) avec :
2m
k2 = − L (5.14)
h̄2
ti étant l’instant pivot - instant d’interaction - que l’on considère. On a ajouté à un opérateur “ordinaire”
les phases :
iH iH
F̂ → e− h̄ ti F̂ e h̄ ti
−
Or si les instants t+
i et ti autour de l’interaction qui dure un instant dt infiniment petit sont très proches
on peut écrire :
iH + iH − iH
F̂ → e− h̄ ti F̂ e h̄ ti = lim F̂ e− h̄ dt
dt→0
i i i
ψT2 = e− h̄ ST1 ,t2 e− h̄ St2 ,t3 . . . e− h̄ StN ,T2 ψT1
Mais à chaque portion de chemin correspond un volume de calcul donné dνn pour les probabilités et une
normalisation associée An 2 . Finalement, pour un opérateur F̂ , on obtient :
On obtient :
� � � ��2 �
2 �
2 2ωd 2 2 2 1
µ(hν) = −µ0 q G ds L cn cm cos [Hn − Hm ] t (5.21)
c dt n,m
h̄
On peut remplacer le cosinus par 0, 5 (1 + cos(2θ)), la partie constante étant annulée de toute façon dans la
dérivation temporelle (sans quoi on aurait eu une probabilité constante de présence du photon sans variation
d’énergie de charges) :
2 �� � ��
2 2ω 2 2 2 1 2
µ(hν) = µ0 q G dsL cn cm δnm Hsin δnm Ht (5.22)
c n,m
h̄ h̄
avec δnm H = [Hn − Hm ]. En intégrant ds sur toute la sphère de rayon R, et en multipliant par S pour avoir
le nombre émis pour le volume ν = SL contenant les charges on obtient ce nombre moyen < m > comme :
� � ��
q2 ω2 ν 2 � 2 2 2
�m� = µ0 c c δnm Hsin δnm Ht (5.23)
4πch̄ n,m n m h̄
Les coefficients cn et cm valant 1 ou 0, leurs carrés sont égaux à leur racine et l’on peut introduire la fonction
de répartition R qui sélectionne les états des N particules présentes. A ce moment là, la valeur moyenne de
photons émis devient égale à :
� � � �
q2 ω2 ν 2 � 2
µ (hν) = µ0 R (n1 , n2 , . . . , nN ) δnm Hsin δnm Ht R (m1 , m2 , . . . , mN ) (5.24)
4πch̄ n,m h̄
Cette relation montre que les transitions d’états permises permettront le rayonnement d’un photon. Le terme
entre accolades est homogène à hf . Divisé par h̄ il a la dimension d’une pulsation. Suivant un calcul classique
on aurait écrit la puissance rayonnée P sur une sphère suivant (en omettant le terme de retard) :
� �2
ω 2 A2 2 ω 2 4πR2 µ0 IxS
P = 4πR =
µ0 c µ0 c 4πR
S étant la section sur laquelle on intègre tous les filets élémentaires de courants de longueur s. L’énergie est
l’intégrale de la puissance, le courant la dérivée temporelle de la charge q, soit :
1 ω2 q2 ν 2 ω 2 q 2 ν 2 hf
E= P = µ0 ω = µ0
ω 4πc 4πc h̄
On retrouve bien un facteur homogène à celui de l’expression de µ (hν). On note que dans ces expressions, le
lien exact entre les impulsions quantiques et les courants macroscopiques fait intervenir la connectivité Q. On
ne l’a pas détaillée en général mais il est évident que c’est cette connectivité qui permet de relier les directions
principales - moyennes- d’impulsions aux branches des mêmes directions lorsque celle-ci interviennent dans le
modèle de la branche, ou au moment de même direction spatiale.
2
du niveau d’énergie q 2 C −1 au niveau q 2 C −1 + L (q̇) . Mais la valeur d’inductance n’est pas quelconque. Elle
dépend de la particule. Soit le photon incident est à la même fréquence que la particule et celle-ci saute à
un état d’énergie fondamental, puis après un temps de relaxation (qui fixe la composante de dissipation R
du réseau excité) revient à son état de repos, soit le photon n’est pas à la bonne fréquence, et la particule
variera légèrement en niveau d’énergie mais n’oscillera pas ni ne réémettra de photon. Le photon dans ce cas
est seulement diffracté. La figure “réflexion de photon” illustre le processus modélisé.
|0) + ν → |1)
Dès que la particule bouge, la composante inductive L du réseau (les composantes, pour les différents modes
possibles) apparaît ainsi que la relaxation R. Soit g0 la métrique du réseau au repos et g1 celle en état excité, la
relation précédente s’écrit : g0 + [L(ν), ν] → g1 , avec L(ν) la composante inductive (sous-entendue dissipative
aussi) ajoutée et ν la fém induite par le champ du photon. Cette inductance ne peut pas appartenir à la branche
capacitive, car elle existerait en permanence or son existence ne peut être justifiée que lorsque la particule est
en mouvement. Elle appartient donc à la maille. Mais une fois l’excitation éteinte, le retour à “l’état de repos”
ne peut se faire qu’après restitution de l’énergie correspondant à l’inductance. Or l’énergie accumulée dans cette
inductance est celle du photon. L’inductance est chargée à une valeur 0.5Li2 = hν. De fait la fém du photon
appartient aussi à la seule maille. Pour restituer l’énergie, la particule n’a d’autre choix que de parcourir la
transformation précédente dans l’autre sens : g0 + [L(ν), ν] ← g1 . On peut ainsi, de multiples façons, traduire
les phénomènes d’interaction lumière - matière par des réseaux de topologies variables.
ea = zab f b − tJ (M )
121
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 122
Le premier membre engendre des courants avant couplage f˘b = y ba ea , y ba étant l’inverse de zab . De l’équation
précédente on tire :
ea − tJ (M )
fb = = y ba ea − y b(M ) tJ (M ) = f˘b − y b(M ) tJ (M )
zab
Le courant de consommation
� �J
(M )
est fonction dans la configuration couplée des courants f b et des fém ea .
Posons : J (M ) = h(M ) ea , gab f b . On remplace pour trouver :
� �
f b = f˘b − y b(M ) th(M ) ea , gab f b
La fonction h(M ) est considérée séparable. Par exemple, si l’on a un réseau à trois branches d’impédances
respectives a, b et M , le courant de consommation
� b� est donné par la relation du courant dérivé : J (M ) =
−1 b
ea z (a, b, M ) − f = h (M )
(ea ) − h (M )
f .
On peut factoriser pour obtenir :
� �
1 + y a(M ) th(M ) (gab ) (•) f b = f˘b − y b(M ) th(M ) (ea )
On obtient finalement les valeurs des courants après couplage en fonction des courants avant couplages :
Sur la figure “maille de Diakoptique”, la maille J parcourt toutes les branches des arbres couvrants des
réseaux bibranches séparés, plus les branches entre ces réseaux et en pointillés épais rouges. Les branches en
trait plain épais bleu sont les branches de fermetures des différents réseaux séparés lorsque l’on supprime les
branches de liaisons avec des flêches. Si l’on coupe ces branches de liaisons, le courant de la grande maille J peut
être vu comme une source de courant de paire de nœuds pour chaque réseau séparé. Pour chacun de ces réseaux,
si k n représente le vecteur des courants de mailles réelles, zθ le tenseur des impédances des mailles constituées
des branches de fermetures dans les réseaux séparés (intégrant les impédances des branches des arbres couvrant
de fait !) et za le tenseur des impédances uniquement des branches de l’arbre couvrant plus les branches de
liaisons ; autrement dit le tenseur de l’impédance de la grande maille virtuelle (au sens de l’espace des paires de
nœuds, mais c’est une maille constituée ici de branches bien réelles de liaisons entre les réseaux), on peut écrire
dans le référentiel de chaque réseau : en = zθn k n + za J.
On connait les courants de mailles des réseaux séparés : k̆ n = y θn en . Or dans le cas des réseaux intercon-
nectés :
e n − za J
kn =
zθ n
J passe par l’ensemble des branches des arbres couvrants qui sont connectées avec le courant partagé dans
la réunion des réseaux, d’impédances zan . Si ec et la fém totale de la grande maille, somme des fém des mêmes
branches, on écrit :
� �−1
� �
ec = za n J ⇒ J = Y c e c , Y c = za n
n n
Alors :
1 � �
kn = zθn k̆ n − za Yc ec (6.2)
zθ n
De nouveau on sait exprimer les courants du réseau connecté en fonction des courants et des fém des réseaux
non connectés.
e1 = g1 k̆ 1 , e2 = g2 k̆ 2
Le système précédent devient :
�
g1 k̆ 1 = g1 k 1 + µT k 2
g2 k̆ 2 = µk 1 + g2 k 2
d’où :
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 124
� �
1 1 T g2 k̆ 2 − µk 1
g1 k̆ = g1 k + µ
g2
Finalement on exprime le courant du réseau couplé k 1 en fonction des courants des réseaux non couplés k̆ x
(idem pour l’ensemble des courants du réseau couplé) :
1 � �
k1 = g 1 k̆ 1
− µ T 2
k̆ (6.4)
(g1 − µT y 2 µ)
Ces opérations sont intéressantes, parce que la matrice µ est très creuse. On gagne ainsi à réexploiter les
résultats précédemment obtenus sur les réseaux séparés.
g1 k̆ 1 est covariant. Notons :Kx = gx k̆ x . Le système d’équation 6.5 peut s’écrire : Kx = Ixy k y . De ce système
−1
on déduit les courants couplés : k y = (Ixy ) Kx .
Les solutions s’obtiennent en inversant la matrice :
�� ��−1
−1 g1 µT
(Ixy ) = = H yx
µ g2
L’inversion de la matrice I peut être réalisée suivant la méthode de Schur. On définit les grandeurs :
X = y 1 µT
Y = µy 1 (6.6)
Θ = g2 − µX
avec y x = (gx )−1 . Les composantes de la matrice H sont alors données par :
� 1 �
y + XΘ−1 Y −XΘ−1
H=
−Θ−1 Y Θ−1
Comme la matrice µ est réduite à un terme, le produit de cette matrice ou de sa transposée par une matrice
pleine, engendre un vecteur. X et Y sont donc des matrices réduites à une ligne ou une colonne. La matrice H
sans couplages est réduite aux deux y x . Le terme H 11 fait clairement apparaître un terme ajouté à l’admittance
y 1 . Pour faire apparaître un tel terme sur la composante H 22 on écrit : g2 −µX
1
= y 2 + λ, avec :
µX
λ= (6.7)
g2 (g2 − µX)
L’opération de couplage se traduit par deux modifications :
1. une modification par adjonction de termes aux admittances (on nommera dorénavant admittances les
inverses de métriques) ;
2. l’adjonction de termes extradiagonaux de couplages, intrinsèques à l’opération de couplage.
Le couplage par corde mène donc à la transformation :
� � � �
ij ij XΘ−1 Y 0 0 XΘ−1
y →y + − (6.8)
0 λ Θ−1 Y 0
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 125
Cette transformation constitue l’opération de couplage entre des réseaux primitifs 1 et donne l’admittance
du système solution : k y = H yx Kx .
Ces courbes peuvent être présentées aussi avec la tension en abscisse. La figure “snap-back-2” montre la
zone de résistance négative. On entend ici par résistance le facteur du courant dans une loi d’Ohm de la forme
V = ai. Cependant, dans cette zone, entre les points A et B, la loi d’Ohm devient : V = ai + b avec le facteur
a négatif. On remarque, point essentiel, que la différence de potentiels aux bornes du composant n’en est pas
pour autant négative. La présence de la constante à l’origine b est essentielle dans ce modèle. Cette pente très
rapide, mais existante (il ne s’agit pas d’un saut de valeurs entre les points A et B, les valeurs intermédiaires
existent et sont mesurables) caractérise le phénomène de “snap-back”.
Figure “snap-back-2”.
1. La notion de réseau primitif, définie par Kron prend ici tout son sens. Le réseau primitif a une existence intrinsèque et l’on
peut calculer ses solutions indépendamment des couplages qui lui seront appliqués lors de son insertion dans un réseau plus vaste.
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 126
E(nδ)
E(nδ) = R0 i(nδ) + a1 i(nδ) ⇒ i(nδ) =
R0 + a 1
a1 étant la pente de la droite entre l’origine et le point A (on pourrait avoir une loi polynomiale entre
l’origine et le point A, cela ne changerait rien à la méthode programmée) et δ le pas de temps, nδ étant l’instant
de calcul courant. Mais cette programmation est implicitement précédée du test : V < V (A), i < i(A). Pour
cet intervalle, on positionne a = a1 , b = 0. Pour une condition : i > i(A), V ∈ [V (A), V (B)] on aurait une
solution :
E(nδ) − b
E(nδ) = R0 i(nδ) − a2 i(nδ) + b ⇒ i(nδ) =
R0 − a 2
avec sous ces conditions, a = −a2 , b = b.
Evidemment une légère erreur est commise à chaque calcul, puisque la valeur effective du courant à l’instant
nδ n’est connue qu’après calcul, et donc l’appartenance à l’une des zones de caractéristiques déterminables
qu’après ce calcul. Il faut donc pour être précis faire une première estimation puis par une méthode de Newton
par exemple, réévaluer la solution exacte. Notons que l’erreur n’est significative que lorsque l’on s’approche des
conditions de changement de loi. Mais la méthode que nous allons présenter ensuite peut déjà se justifier en
ce sens qu’elle va annuler cette erreur autour des points de basculement, pour peu que l’on sache définir des
domaines adéquats, comme nous allons en discuter.
Nottale[LN] a été l’un des promoteurs de ces pensées, très novatrices mais probablement intrinsèquement très
fécondes.
On peut donc chercher à modéliser le comportement du composant et de son snap-back par l’intermédiaire
d’une loi continue. Une première approche pourrait consister à trouver une loi polynomiale en fonction de
puissances de I. Mais il est déjà difficile de trouver une loi par morceaux suffisamment préciser pour redonner
les mesures, pour que l’on ne s’attende pas avec cette approche à quelque chose de plus simple. Si l’on veut rester
pragmatique et partir de la mesure de la caractéristique V (i) on se propose de découper les deux domaines (les
deux axes) V et i par une suite de fonctions gaussiennes abruptes qui se recoupent, assurant ainsi la continuité.
Posons l’existence d’une suite de fonctions r(τ ) et t(τ ) telles que :
� � � �
r(τ ) = rτ = 1, t(τ ) = tτ = 1
τ τ τ τ
finalement :
� v i
V = Dτ Dτ z(V, i)i
τ
Soit que la loi dans le domaine délimité par les valeurs V et i est donnée par :
v i
z(V, i) = Dk Dm (ak,m • +bk,m ) (6.9)
A chaque couple de domaines en tension et courant correspond une loi d’impédance. Mais entre les ensembles,
les intersections ne sont pas nulles. On passe continuement d’un ensemble à l’autre. La figure “snap-back-3”
montre le principe de recoupement des domaines (sur cette figure ils ne sont pas bien positionnés par rapport
à la courbe).
Figure “snap-back-3”.
Ces recoupements dépendent bien sûr des profils de gaussiennes qui sont choisis pour les définitions des
domaines.
Dans le cas précédent, la loi d’impédance se décompose suivant :
v i v i v i
z(V, i) = D1 D1 a11 • +D2 D1 a21 • +D2 D2 (b22 − a22 •) + . . . (6.10)
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 128
où dans les matrices aij et bij des paramètres, de nombreux termes sont nuls.
On discute annexe B - partie 9 de l’association de lois définies sur des domaines à une variété. On montre
que dans le cas général, la métrique associée à une variété est de toute façon définie sur des domaines qui per-
mettent de réduire la complexité de ce qui serait sinon, un espace résultant d’un produit tensoriel de dimension
gigantesque.
6.5.3.1 Continuité
i
Suivant la loi précédente en impédance, lorsque le courant passe du domaine de valeurs 1 : D1 au domaine de
i
valeurs 2 : D2 , il y a une zone où l’impédance est composite et résulte pour moitié de la loi du premier domaine
et pour moitié de la loi du second domaine. On quitte continuement un domaine pour rejoindre l’autre, avec
toujours ici une impédance positive, même dans la zone de résistance négative, la constante b étant non nulle
dans cette zone.
6.5.3.2 Contrainte
L’établissement de l’équivalence sur l’impédance est basée sur le fait que la somme des fonctions de domaines
est égale à 1. De fait, le produit de cette série de fonctions par la fonction d’origine ne modifie pas cette fonction
d’origine. On peut donc régler les pentes aux interfaces pour pondérer différemment la vitesse de basculement
d’une loi à l’autre, mais la somme des pentes doit donner 1. En pratique ce réglage n’est pas simple, dès lors
que l’on cherche des pentes variables. Or la pente dépend en partie de la durée de la gaussienne à mi-hauteur
dans la formulation choisie :
� � �α �
x t−k
Dk = exp − (6.11)
σ
Le paramètre σ règle la durée à mi-hauteur de la gaussienne, k son retard (le positionnement du centre du
domaine) et α la raideur de pente (en pratique entre 2 et 12, voire 16). Mais si une répartition régulière dans la
série est acceptable, la détermination des paramètres des domaines est simple et donnée par les intervalles de
variation de loi sur l’impédance.
6.5.3.3 Résultats
Pour le cas imaginé, la figure “réponse au modèle de snap-back” montre le comportement du modèle à une
excitation en impulsion 2 . On note que suivant les valeurs de tension et courant, une hystérésis existe forcément
car la tension n’est pas la même aux moments d’amorçage et de désamorçage. e1 est la fém du générateur, V
la tension aux bornes du composant avec snap-back, I le courant dans le composant et Z l’impédance projetée
sur la base des domaines.
2. Le calcul a été implémenté dans un programme en Python.
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 129
zci ...cj est la portion de loi non linéaire pour la combinaison de paramètres pour laquelle sont activés les
domaines ci . . . cj . Finalement ces domaines sont presque des opérateurs de création anihilation de lois, mais ils
ont des recoupements non nuls. On est plus proche d’une logique floue que d’une logique booléenne.
Terminologie :
on appellera dorénavant domaine les fonctions de base D à profils gaussiens abrupts et intersections les
produits de ces fonctions qui pointent une zone dans les définitions des métriques découpées par les produits de
domaines.
6.5.4 Diakoptique non linéaire par usage de la projection sur des domaines contigus
On entend par domaines les fonctions de base définies précédemment sur la somme desquelles on projette
les métriques non linéaires.
On considère un réseau simple pourvu d’une maille virtuelle. La figure “réseau simple pour Diakoptique non
linéaire” montre ce réseau et sa topologie.
3. Les pentes des domaines sont a = 50, b = −10, c = 6. En données�initiales nous avons
� V� = 0, I� =�0, Ro = � 5. �La fonction
� � � � � �4 � 4 �4 �
t−300 2 i−10 i−26.4 i−42.8
d’excitation est 600exp − 100 . Les domaines sont en courant : exp − 9
, exp − 9
et exp − 9
.
� � �4 � � � �4 � � � �4 �
−100 −282 −465
Pour la tension : exp − V 100 , exp − V 100 et exp − V 100 . La métrique est alors définie par l’expression
6.10 qui en python donne la syntaxe : ZTran=DI1*DV1*a+DI1*DV2*a+DI2*DV2*(b)+DI3*DV2*c+DI3*DV3*c.
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 130
Réécrivons tout d’abord comment se traduit la Diakoptique dans une opération de rajout de consommateur
avant de traduire cette opération sous un formalisme développé sur la base des domaines.
� �
a O
g= � � p
O n p D n zn •
En connectant les courants des deux branches aux deux courants de maille réelle et virtuelle k et J on peut
définir une connection de la forme :
� �
1 1
C=
1 0
La transformations branche vers maille C T gC donne la métrique :
� �
� � p
g= a + n p D n z n • a
a a
On résout classiquement la première ligne qui donne :
� �
�� p
e1 = a + Dn zn • k 1 + aJ
n p
Les domaines D et D� ont les mêmes définitions mais ne prennent pas les mêmes valeurs.
Le consommateur J a pu être déterminé précédemment en lui appliquant la même fém e1 . Soit e1 = cJ on
déduit des égalités précédentes :
� � � �
�� p � a� �� p
1 �
a+ D n zn • k = 1 − a+ D n zn • k̆ 1 (6.15)
n p
c n p
� � � �
On peut toujours inclure a dans zn • tel que zn k 1 + ak 1 = (zn • +a) k 1 = zn� k 1
Avec ces hypothèses, l’équation 6.15 devient :
�� p � a � � � p� � 1
Dn zn� k 1 = 1 − D n zn k̆ (6.16)
n p
c n p
Autrement dit, les courants évoluent d’un état dans une configuration non connectée à un état dans une
configuration connectée via un produit par un facteur α tel que :
� a�
α= 1−
c
et par un opérateur qui active les domaines différemment en fonction de l’élément ajouté et des sources tel
que en notant :
�� p
Dz = D n zn
n p
On ait :
αD� z · k̆ 1 → Dz · k 1
On peut noter cet opérateur :
α
D � z → Dz (6.17)
α
L’opérateur → agit en désactivant certains domaines et en activant d’autres domaines. Il est comparable à la
fonction de répartition de la mécanique quantique, mais avec toujours cette différence que les domaines ne sont
pas booléens. L’action du consommateur rapporté dans la maille virtuelle modifie la tension vue par la charge
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 132
non linéaire et de fait déplace le point de fonctionnement sur la caractéristique dans l’espace des M paramètres
qui la définissent. L’opérateur définit ce déplacement.
Pour relier la source au courant de MV on a exploité l’application d’une source invariante au réseau primitif
de la MV. Cela revient à brancher la MV aux bornes de la source du réseau non connecté. D’une manière
générale, on caractérisera la MV par application d’une tension disponible dans des conditions de charge connue,
de façon à pouvoir reporter le résultat dans une expression plus grande d’un réseau non connecté au départ. On
fait l’hypothèse ici que l’impédance de la MV est linéaire.
On peut définir pour chaque réseau une relation avant connexion : eµ = Dµν · k̆ ν . Aux bornes des branches
sur lesquelles on va venir connecter une autre branche externe on peut écrire : Ej = zjν k̆ ν en notant avec un
indice j les branches concernées.
En branchant les charges externes, on vient d’abord rajouter les mailles de ces charges dans les équations
des mailles d’origine, mais les domaines activés doivent être changés. Soit :
eµ = D� µν k ν − zµj J j (6.18)
Par ailleurs la charge partagée dans la connexion, zjµ intervient à sont tour comme impédance de couplage
dans la maille externe connectée :
ej = −zjν k ν + D� jj J j (6.19)
jj −1
En notant : Q� = (D� jj ) , on peut remplacer la fém en configuration connectée par la relation entre fém
et courants non connectés et remplacer ensuite le courant extérieur par son expression dans la connexion. Soit :
Dµν · k̆ ν = D� µν k ν − zµj J j
et :
jj
J j = Q� (ej + zjν k ν )
pour obtenir :
� �
jj
Dµν · k̆ ν = D� µν k ν − zµj Q� (ej + zjν k ν ) (6.20)
Regroupons les termes pour faire apparaître courants et fém du même côté :
� �
jj jj
D� µν − zµj Q� zjν k ν − Dµν · k̆ ν = zµj Q� ej
Ces dans les conditions décrites par les équations 6.18 et 6.19 que se règlent les activations des domaines.
Si les mailles rapportées non ni couplage ni fém, on peut annuler ej et si de plus le couplage ne modifie
pas significativement les activations - c’est à dire que les domaines actifs restent semblables - ce qui pourrait
constituer une autre définition de la notion de couplage faible, alors on peut écrire :
� �
ν Dµν
k = k̆ ν (6.21)
Dµν − ωµν
jj
avec : ωµν = zµj Q� zjν . 6.21 constitue une équation de Diakoptique non linéaire en couplage faible.
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 133
u2 = gµν (k µ ± δk µ ) (k ν ± δk ν ) (6.22)
(x) � �
(x) −1
En créant : �(x) = δk (x)
k , on trouve :
� �
u2 = gµν k µ k ν 1 ± �µµ (1 ± �νν ) = gµν k µ k ν ± �µµ gµν �νν k µ k ν = (gµν ± δgµν ) k µ k ν
La déviation de métrique peut être vue comme la conséquence par exemple d’une mesure. Une mesure
constitue un cas de couplage “parasite” pour prélever une information. Il y a donc dans la majorité des cas
couplages faibles et perturbation de la métrique, de telle sorte que l’on espère mesurer des quantités perturbées
pas trop éloignées de ce qu’elles seraient en l’absence de mesure.
En cherchant à exprimer la mesure en fonction des quantités non perturbées, on réécrit l’équation 6.21 sous
la forme :
� � � �
Dµν − ωµν ωµν
k̆ ν = kν = 1 − kν (6.23)
Dµν Dµν
où il apparaît clairement que :
ωµν ν
δk ν = k
Dµν
L’invariant gµν k̆ µ k̆ ν devient additionné d’une métrique perturbée :
ωσν ωµβ
gσβ = gµν (6.24)
Dµν Dµν
La mesure apparaît comme une transformation par produit avec les métriques non linéaires perturbées
au second ordre, en couplage faible. Comme les domaines évoluent continuement en fonction des valeurs des
paramètres impliqués (les zones de recoupement ne sont pas infiniment abruptes. Une appartenance simultanée à
deux domaines est présente aux frontières entre les domaines), on a une relativité d’échelle suivant les domaines
adressés avec variation continue des métriques impliquées.
Cette technique des domaines peut être assimilée à une forme de banc de filtres. Chaque filtre sélectionne
dans des conditions temporelles données une partie du message d’entrée et prend ainsi en charge des effets
d’échelles dans le domaine temporel[MB2]. Par contre ces “bancs de filtres” ici peuvent être couplés entre eux.
Cette équation signifie que comme pour l’équation 6.10, on somme les produits de domaines pour toutes
les combinaisons possibles [c1 . . . cN ] de position de ces domaines suivant chaque paramètre p et cela pour un
flux particulier (ν). Au global la métrique d’un système complexe non linéaire se décline en sommant pour
tous les flux cette expression de fonction. On imagine dès lors que la métrique revêt un caractère extrêmement
compliqué. Heureusement de nombreux termes sont linéaires, ce qui revient à n’avoir qu’un seul domaine de
définition pour ces composantes, et beaucoup seront toujours inactifs, ce qui signifie que la dépendance aux
paramètres est réduite à quelques branches en particulier pour lesquelles les comportements sont fortement non
linéaires.
Tous les flux sous toutes leurs formes (toutes les physiques impliquées) constituent les axes d’un espace
de configuration choisi dans lequel le fonctionnement du système est pointé à chaque instant. En soit tous les
outils précédemment abordés permettent de traiter des transformations apportées à cette métrique, y compris
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 134
des transformations impliquant l’objet non holonomique et les coefficients de Christoffel. Notons que ces objets
pourront s’enrichir d’un nouveau si les domaines eux-mêmes dépendent de la transformation.
Par exemple dans le cas d’une transformation de Lorentz, les durées des domaines temporel ou spatiaux
doivent se contracter. Comme la contraction est uniforme et concerne l’axe dans son ensemble elle ne remet
pas en cause la vérification de normalisation 6.12. La contraction intervenant à la fois au numérateur et au
dénominateur dans l’exposant de l’expression 6.11, elle est sans effet : ainsi les domaines sont invariants dans
une transformation de Lorentz.
Par contre considérons le problème d’un domaine attaché à une vitesse. Dans le référentiel de l’expérience
(RAVIN) la seule vitesse perçue est celle du mobile observé. Le domaine sera donc réglé pour rattacher des
propriétés au mobile en fonction de sa vitesse. Dans un référentiel externe (RENAT) la vitesse perçue dépend
de la vitesse du mobile et de la vitesse du référentiel. L’expression du domaine devra donc être transformée
puisque le paramètre vitesse n’est plus intrinsèque. Imaginons une définition de la forme :
� � �α �
v v − v0
Dk = exp − (6.26)
σv
Les vitesses se transforment pour une vitesse de référentiel V suivant :
v+V
v→
1 + vV
c2
On remplace chaque vitesse dans le domaine par son expression relativiste :
v+V α
v 1+ vV
− v0 +V
v V
c2 1+ c02
D k = exp −
�
σv +V
1+ σcv2V
Notons :
� �� �
1+ vV
c2 1 + vc02V
ξ= � �
1 + σcv2V
Alors :
� � 2
�α �
v
� v − v0 + 2 vvc02V + Vc2 (v + v0 )
D k = exp −
ξ (σv + V )
ou en notant :
vv0 V V2
β=2 + (v + v0 )
c2 c2
Le domaine transformé devient :
v
� � �α �
� v − v0 + β
D k = exp − (6.27)
ξ (σv + V )
A la limite des vitesses faibles, β → 0 et ξ → 1, le domaine n’est plus modifié. Si par contre V tend vers c,
on obtient :
v
� � �α �
� 2v
D k = exp −
c (c + v)
Le domaine prend une durée qui tend vers c2 . Ainsi si l’on a N domaines, ils couvrent dans RAVIN une
durée N σv et dans RENAT une durée N c2 . Soit une dilatation relative de :
c2
d=
σv
Pour une particule relativiste on ne peut donc définir de base de domaines vue de RENAT sur un inter-
valle inférieur à d fois cet intervalle dans RAVIN. La transformation de Lorentz élargit considérablement les
domaines d’énergies possibles de la particule. Par ailleurs la transformation de domaine donnée équation 6.27
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 135
est complexe : elle ne peut être traduite que par un opérateur qui agit sur l’exposant de l’exponentielle. Pour
lever cette difficulté, on peut définir le domaine comme l’exponentielle d’un vecteur des paramètres x auquel
cas la transformation agit sur ce vecteur. Soit :
xu
α xu − xu0 + β
D k = exp (− [p(xu )] ) , p(xu ) =
ξ (σxu + V )
En partant de p(xu ) dans RAVIN : p(xu ) = (xu − xu0 )σxu −1 on trouve une transformation qui porte sur
p(x ) telle que :
u
σx u β
a= , b= , p(xu ) → ap(xu ) + b
ξ (σxu + V ) ξ (σxu + V )
La transformation s’applique au rapport sans dimension p(x) dont la métrique n’est pas directement fonc-
tion, mais est dépendante d’une fonction de ce rapport. Toute différenciation fera appel aux techniques non
holonomiques vues chapitre 5.
Définition :
le notion d’échelle se rattache à la dimension d’un espace. Un système est dit multiéchelle si sa description
passe par la définition de plusieurs espaces de dimensions différentes. Autrement dit, les lois qui décrivent le
comportement de la matière à une échelle évoluent et ne sont plus conservées à une autre échelle, en toute
rigueur, sauf dans l’approximation linéaire.
Si l’on accepte cette définition, la Diakoptique non linéaire est de fait une opération qui implique le mul-
tiéchelle. Les réseaux primitifs sont de dimensions différentes et leurs accouplements engendrent un espace de
nouvelle dimension en même temps qu’il modifie la métrique. De plus, comme les couplages s’effectuent sur des
frontières choisies, on doit pouvoir ramener le réseau primitif connecté pratiquement à ses propriétés sur ces
frontières.
Si aux bornes d’un réseau quelconque on repère deux sommets de frontière, on peut alimenter ce réseau par
ces sommets et en déduire un schéma équivalent. Regardons la figure “réseau pour réduction”.
Le réseau central comporte en retirant la maille externe rajoutée en pointillé, 4 sommets, 5 branches. Il
est décrit par 2 mailles. En rajoutant la maille de caractérisation en pointillé il faut définir 3 mailles. On
choisit de faire partir toutes les mailles du générateur. On peut alors calculer les�courants des trois mailles par
k x = y xy ey . Or connaissant ces trois courants on peut définir le courant k = x k x . Connaissant k on peut
ramener l’ensemble du réseau central à un réseau unique d’impédance - si a est l’impédance du générateur :
e
z= −a
k
Le changement de connectivité peut être directement implémenté par l’intermédiaire des courants de branches.
A condition d’ajouter la connectivité à la frontière sur le générateur rajouté, l’invariance d’espace des branches
doit permettre de trouver la transformation à apporter à la métrique pour passer d’une base de mailles à l’autre.
Regardons la figure “changement de connectivité” (on donne ici une illustration du principe précédent, avec un
réseau plus simple).
La branche a est connectée aux mailles 1, 1’ et 2’. La branche b aux mailles (1-2) et 1’ et enfin la branche c
aux mailles 2 et 2’. On en déduit les relations :
1 = 1� + 2�
1 − 2 = 2�
2 = 2�
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 137
La sommation sur l’intervalle apparaît implicite (au sens d’un “intervalle muet”) et nous écrivons finalement
de façon plus lisible :
�p pN
�
1
[i,j]
D... D gµν · uν (k α , p1 . . . pN ) = 0 (6.29)
[i,j]
La recherche d’une solution approchée apparaît alors naturellement. Lorsque le système “démarre”, c’est à
dire lorsque l’on commence à regarder son fonctionnement, on ne couvre qu’une collection de domaines, par des
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 138
valeurs de paramètres qui constituent les conditions initiales généralisées du système. L’équation se réduit alors
à:
�p pN
�
1
(i)
D... D gµν · uν (k α , p1 . . . pN ) = 0
(i)
Si les domaines sont suffisamment fins, la fonction uν devient linéaire et affine sur les intersections et on
peut écrire :
uν (k α , p1 . . . pN ) ≈ a(i) k ν + b(i)
soit à linéariser par morceaux les fonctions comme première approximation de leurs valeurs sur une intersec-
(i) � � (i)
tion de domaines. A ce moment il découle en notant gµν · a(i) k ν + b(i) ↔ gµν · k �ν que les solutions approchées
k sont données par (en replaçant les sources aux conditions initiales connues) :
�ν
�p pN
�
1
D... D (i)
gµν · k �ν = eµ (6.30)
(i)
Ces solutions connues (on résout le système précédent devenu simplement intégro-différentiel par différences
finies temporelles par exemple), on peut écrire les solutions exactes comme : k ν = k �ν + �ν . On porte cette
somme dans l’équation 6.28 :
� � ��
gµ νu
ν
k �α + �α , pβ =0
1
Plutôt que de noter k � on note k pour indiquer que l’on se rapporte à la première approximation. Et donc :
2 1 1
k = k + �.
On considère l’erreur comme assez petite et la fonction g continuement dérivable sur le domaine en cours
d’activation (i). On peut sous ces hypothèses écrire :
� �1 1
�� � �1 �� 1 ∂g ∂uν
ν α α β ν α β µ
gµ ν u k + � , p = gµ ν u k , p + �α ν 1
∂u
∂ kα
En définissant la matrice Jacobienne :
∂gµ (ν . . .)
Wµν = 1
∂ kν
on obtient :
� �1 1
�� � �1 �� 1
ν α α β ν α β
gµ ν u k + � , p = g µ ν u k , p + Wµν �ν = 0
et donc :
2 1
� � 1
��
ν ν νµ ν α β
k =k −M gµ νu k ,p
−1
avec M αµ = (Wµα ) .
n
On calcule ainsi le courant à l’ordre n : k jusqu’à convergence. En pratique 2 itérations sont souvent suffisantes
pour estimer avec une précision ordinairement suffisante les flux dans la majorité des applications (on pourra
se reporter à l’annexe D pour un exemple illustratif de cette technique).
– [MB] M.Breant, O.Maurice, T.Dubois, G.Duchamp, “to improve the variability of one complex system
with the MKME”. Congrès EMCEurope 2012, Rome.
– [ECN] B.Démidovitch, I.Maron, “Eléments de calcul numérique”. Edition MIR, 1973.
– [MB2] M.Bellanger, “Traitement numérique du signal”. Edition Masson, collection CNET-ENST. Paris
1996.
CHAPITRE 6. MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ATR 140
.
Chapitre 7
Groupes de transformations
(x, y) → x ∗ y
Cette loi de composition doit respecter certaines propriétés :
1. être associative ;
2. avoir un élément neutre ;
3. être telle que tout élément possède un symétrique.
Les morphismes sont des applications d’un groupe vers un autre. Lorsqu’ils sont réciproques on parle d’isomor-
phismes et s’ils sont unilatéral on parle d’homomorphisme.
Les groupes de transformations particulièrement importants pour nous, opèrent sur un ensemble muni d’une
loi externe. A (g, x) ils font correspondre gx, g étant un élément d’un groupe de transformation G et x un
élément de l’ensemble E muni de la multiplication. On doit vérifier : g(hx) = (gh)x et l’existence d’un élément
neutre I tel que Ix = x.
141
CHAPITRE 7. GROUPES DE TRANSFORMATIONS 142
– les transformations sur la structure des réseaux : ajout, suppression de branches, ajout de mailles, etc. ;
– les opérations sur les réseaux : produits de réseaux, somme, etc., et modifications de formats ;
– des transformations qui portent uniquement sur les métriques ou les sources ;
– des transformations sur les domaines ;
– les transformations de cordes - transformations d’environnements
Nous allons aborder chacun de ces types de transformations, l’ensemble de ces types regroupant a priori l’en-
semble des transformations que l’on peut être amené à effectuer sur les réseaux et leurs descriptions.
7.3.1.2 Rotations
Le groupe T n’est pas commutatif en rotation. Imaginons deux sommets repérés par la matrice n. On peut
opérer une rotation R1 c’est à dire faire tourner l’axe de ces deux sommets donné par χ1µ pour une branche
suivant un axe de rotation centré entre les deux sommets et perpendiculaire à leur plan de rotation. Puis exécuter
une rotation R2 suivant un axe qui est l’axe entre les sommets avant la première rotation. Si l’on applique cette
CHAPITRE 7. GROUPES DE TRANSFORMATIONS 143
deuxième rotation en premier puis la seconde, la première n’aura pas d’effet puisqu’elle s’effectue suivant un
axe égal à celui entre les sommets. La figure “successions de rotations” illustre ces opérations.
On voit que l’ordre des rotations appliquées influe sur le résultat qui n’est pas identique en final. Dans son
processus, le groupe des rotations est identique à celui des translations, mais ce n’est pas un groupe commutatif.
pouvoir constituer un tel groupe il faut considérer l’ensemble complet des éléments branches, mailles, etc. Ainsi
considérons la matrice :
1 0 0
S= 0 1 0
0 0 0
Appliquée à B on trouve :
−1 1
SB = 1 −1
0 0
La branche 3 est toujours présente mais n’est connectée à aucun sommet. Dans ce formalisme, on calcule
que S � (SB) = (S � S)B. Par ailleurs l’identité constitue un élément neutre et la commutativité est vérifiée. Il faut
donc appliquer les transformations sur des incidences et connectivité complètes qui intègrent même les éléments
non connectés. Les mêmes mécanismes étant applicables aux mailles.
et agit sur l’espace complet dans la définition des connexions, c’est à dire que les incidences et connectivités
doivent être définies pour tous les éléments de l’espace et pas seulement une partie. Autrement dit encore, si une
branche par exemple n’est connectée à aucun sommet mais existe dans l’espace des réseaux considéré, la matrice
incidence doit la faire apparaître avec sa connexion nulle en tout sommet. Si l’espace des éléments cellulaires
considéré est de dimension N , les matrices de F seront de dimension N .
0 0 0 b2
Ce qui revient à transformer chacune des composantes en une matrice elle-même de dimension 2x2. Cette
transformations peut s’opérer en deux temps. Dans un premier temps on effectue le produit direct de la métrique
par elle-même autant de fois que le nouveau format augmente la dimension. Nous notons le produit direct par
une union. Donc pour notre exemple :
� � � �
a 0 0 0
�
g� = g =g∪g = � 0 b � � 0 0 �
0 0 a 0
2
0 0 0 b
On multiplie ensuite cette première transformation par une seconde qui fait apparaître la nouvelle métrique :
� a1 � � �
a 0 0 0
a2
(F1 : F2 ) = �0 b � � b10 0 �
0 0 0
a
b2
0 0 0 b
�
La notation (F1 : F2 ) indiquant cette deuxième opération. L’ensemble des opérations (Fi : Fj ) i constitue-
�
t-il un groupe qui opère sur les métriques ? En � fait
� l’opération F̆ = (Fi : Fj ) i n’a de sens qu’appliquée à
une métrique. On ne peut donc pas calculer ĞF̆ g. L’opérateur ainsi formulé ne peut donc pas constituer
un groupe. Par contre si l’on considère non plus � l’ensemble � des �métriques g mais l’ensemble de leurs produits
� � � �
directs i g, dans ce cas on peut exprimer Ĝ F̂ i g = ĜF̂ i g. L’élément neutre est l’identité et si les
composantes des transformations F̂ sont linéaires et commutatives, le groupe est commutatif. Mais ce n’est pas
obligé, les composantes peuvent être des opérateurs eux-mêmes non commutatifs.
Définition : transformations de formats
Les transformations
� de format F̂ constituent un groupe qui opère sur l’ensemble des produits directs de
métriques i g, matrices de transformations et métriques résultantes étant alors de mêmes dimensions.
Les transformations de type : (Fi : Fj ) reviennent à remplacer chaque branche du réseau de départ par un
réseau lui-même constitué de j branches. La figure “réseau 2-format” illustre ce principe sur un cas simple.
g = g D + g Ed
On calcule alors : P g D + g Ed avec :
0 0 0
g Ed
= 0 0 0
β 0 0
Ce type de technique permet de faire des opérations très diverses comme par exemple les échanges de lignes
dans les métriques. Soit :
� �
a b
g=
0 c
on effectue :
� �� � � �� � � �
0 0 a b 0 1 a b 0 c
+ =
1 0 0 c 0 0 0 c a b
CHAPITRE 7. GROUPES DE TRANSFORMATIONS 147
On peut ainsi imaginer tout un ensemble de transformations qui vérifient toutes : A(Bg) = (AB)g et ont un
élément neutre qui est l’identité. On séparera dans de nombreux cas les parties diagonale et de couplages.
Définition : transformations de métriques linéaires
En séparant toute métrique en somme de ses deux parties propre et de couplages le groupe de transformations
P opère séparément sur l’une ou l’autre des parties pour modifier les composantes de la métrique. Ce groupe
est non symétrique. Entre autre si l’on annule une composante d’une métrique on ne pourra plus l’échanger
ensuite. Le schéma d’échange typique est de la forme :
� �
a 0
0 a1
où a est un rapport d’impédances généralisées.
Une fois la séparation effectuée, que peut-on faire ? On ne peut pas modifier les bases de domaines, elles ont
été intimement engendrées par les évolutions mêmes des fonctions. Leurs modifications ne peut être dissociée
d’une modification de ces mêmes fonctions. De fait cette approche serait compliquée et il vaut mieux modifier
le vecteur de fonction à l’origine de sa définition, ce qui sera plus efficace. Par contre en gardant les domaines
et donc le découpage de la métrique on peut modifier les fonctions dans les domaines. La contrainte est qu’il
faut garder les points de connexions aux limites de l’intersection. Ces transformations sont d’ailleurs existantes
naturellement et traduisent les modifications par exemple de dynamique qui ont été évoquées précédemment. Si
CHAPITRE 7. GROUPES DE TRANSFORMATIONS 148
sur une intersection, une fonction est affine, on ne peut pas modifier les coefficients de pente et valeur à l’origine
de l’intersection sans couper la continuité avec l’intersection voisine. Les transformations possibles sont donc
des déformations curvilignes qui laissent invariants les profils aux changement d’intersections.
Comme l’équation 7.2 le montre, dans une métrique exprimée sous formes développées sur des intersections,
ce n’est pas tant la variable élémentaire qui constitue finalement la composante élémentaire de la métrique que
les ensembles de paramètres pointés par les combinaisons de domaines. Ces combinaisons constituent quelque
part les indices contravariants du développement de la métrique. Le système d’équations solutions du système
non linéaire étudié peut s’écrire de fait pour un ensemble de paramètres connus en pointant uniquement les
numéros de domaines intersectés a, b, . . ., pour des flux identifiés (soit un espace de configuration défini) pour
un opérateur de sélection π s’appliquant à la fonction f pour cette intersection sous la forme :
n est le numéro du mode, χ une caractéristique géométrique du milieu et ω la pulsation. Mais la modification
de l’environnement de propagation va dans le même temps influer sur l’impédance caractéristique de propagation
Zc . Ce sont donc les quatre termes de la métrique qui doivent être transformés. Comme nous l’avons déjà utilisé
précédemment, la transformation devient triviale si l’on sépare les parties propres et de couplages de la métrique,
soit à écrire :
� � � �
R0 + Z c 0 0 (Zc − ZL ) e−τ p
g = g0 + gC , g0 = , gC =
0 Zc + ZL (Zc − R0 ) e−τ p 0
Les transformations ont alors l’allure :
� b
�
a 0
τ= d
0 c
CHAPITRE 7. GROUPES DE TRANSFORMATIONS 149
Où a, b, c, d sont les fonctions d’origine (a et c) et nouvelles ((b et d). Si l’on considère le groupe de chacune
des transformations qui opère soit sur la partie propre soit sur la partie de couplages, on vérifie dans chaque
cas : τ � (τ g) = (τ � τ )g. L’élément neutre est l’identité. La commutativité n’est pas toujours vérifiée (dans le cas
d’une propagation non linéaire et d’opérateurs de convolution on n’est pas commutatif).
Définition : groupe de transformations de cordes :
le groupe E de transformations de cordes agit sur les deux parties séparées de la métrique en parties propre
et de couplages. Il opère sur la partie propre en modificant l’impédance caractéristique en propagation et sur la
partie de couplages en modificant ce terme, plus la fonction de propagation. Les matrices de transformations sont
diagonales et portent les rapports des nouvelles expressions des composantes de la métrique sur les anciennes.
.
Deuxième partie
151
Préambule
Disposant de la technique de l’analyse tensorielle des réseaux, nous devons maintenant nous doter d’une
technique nous permettant de l’utiliser de la façon la plus lisible possible pour modéliser des évolutions d’objets
réels représentés par des réseaux. De fait nous allons chercher à suivre l’évolution de réseaux suivant différentes
hypothèses de choix ou d’interactions avec des environnements. Il y a donc d’une part une exigence de repré-
sentation compacte de ces réseaux et de leurs évolutions, et d’autre part une exigence de représentation de
trajectoires dans l’histoire d’un système.
Pour répondre à la première exigence on a développé le concept de tenfold. Pour répondre à la seconde, on
s’appuie sur la technique des gamma matrices. Nous abordons d’abord les tenfolds car nous aurons besoin de
cette algèbre pour l’insérer ensuite dans le mécanisme des gamma matrices.
Les gamma matrices peuvent être vues comme des matrices de transition, des matrices de Markov, étendues
à des opérateurs agissant sur des tenfolds.
152
Chapitre 8
Tenfolds
x̌ = (T, g, E) (8.1)
153
CHAPITRE 8. TENFOLDS 154
Chaque groupe appliqué, par exemple tT · T se décline à son tour comme un produit de matrices diverses
suivant la transformation effectuée. Nous détaillerons dans chaque cas comment ces produits se déclinent. Mais
pour automatiser les calculs et les équations écrites avec les tenfolds, il faut se doter d’opérations sur ces tenfolds.
ǔ + v̌ = (Tu ∪ Tv , gu ∪ gv , Eu ∪ Ev ) (8.3)
La différence correspond alors aux produits directs des membres dont les seconds sont affectés d’un signe
négatif :
ǔ ∧ v̌ = (1 − Tu ∩ Tv , 1 − gu ∩ gv , 1 − Eu ∩ Ev ) (8.6)
Ces quelques opérations associées à celle d’application d’un transformateur à un tenfold vont nous permettre
d’écrire plus synthétiquement les interactions et évolutions entre les tenfolds. Il n’est pas nécessaire de savoir
plus de choses sur les tenfolds, ils doivent rester des objets simples et qui synthétisent l’idée de la représentation
d’un objet par des réseaux.
Gamma matrices
9.2 Propagateur
Imaginons un réseau ouvert constitué de jonctions et de liens entre ces jonctions. Un vecteur “information”
contient une description d’un état - nous verrons quelle description - de chaque jonction. Ainsi si le réseau est
constitué de N jonctions, ce vecteur information a N composantes. Pour repérer à quelle composante correspond
l’état de quelle jonction, les jonctions sont numérotées, préférentiellement dans l’ordre de croissance de l’arbre
que représente le réseau ouvert.
Chaque jonction va contenir - “encapsuler” - un ensemble de réseaux modélisant un système. C’est à dire que
chaque état de jonction correspond à un tenfold. Soit ǔ un tenfold quelconque présent sur l’une des jonctions. Cela
signifie qu’il existe un vecteur d’information constitué de N lignes pour N jonctions dont l’une des composantes,
par exemple la M ieme est ǔ. Si l’on fait le produit scalaire de ce vecteur avec un vecteur dont le M ieme terme est
1 et les autres sont nuls, on trouve un scalaire égal à ǔ. En construisant une matrice de N lignes dont chaque ligne
est un vecteur venant sélectionner l’une des composantes du vecteur d’information, le produit de cette matrice
par ce vecteur engendre un nouveau vecteur d’information dont la place des composantes a été réorganisée.
Nous pouvons par ce principe engendrer une matrice qui déplace les composantes du vecteur d’information de
jonctions en jonctions : c’est le principe du propagateur. Imaginons un arbre (nous parlerons plus fréquemment
d’arbre pour le différencier des réseaux) de 4 jonctions. Il est associé à un vecteur d’information de dimension
4, par exemple :
ǔ
0
I= 0
0
Si l’on veut transformer ǔ à l’aide du transformateur t et le transmettre à la jonction 2, on peut créer la
matrice de propagation suivante :
0 0 0 0
t 0 0 0
γ= 0 0
0 0
0 0 0 0
Le produit γI engendre bien l’opération attendue :
155
CHAPITRE 9. GAMMA MATRICES 156
0
t · ǔ
γI =
0
0
Le propagateur γ dont les composantes pourront être des transformateurs, des scalaires, etc., permet de
propager les états de jonctions en jonctions dans l’arbre d’évolution.
Si dans l’exemple précédent on fait agir une seconde fois le propagateur, on trouve zéro : γ (γI) = 0.
La répétition de l’application du propagateur va ainsi faire défiler les évolutions d’un réseau jusqu’à des états
nuls ou de stationnarités suivant les structures. On peut étudier quelques propagateurs remarquables, dont les
résultats évoluent suivant le nombre de fois où on les applique. Certains sont implicitement appliqués qu’une
seule fois, d’autres peuvent être appliqués à l’infini.
9.2.1 Oscillateur
Le propagateur suivant :
0 0 0 a
0 0 0 0
γ=
0
0 0 0
b 0 0 0
engendre une oscillation. C’est à dire qu’à chacune de ses applications, les composantes du vecteur information
I vont se déplacer alternativement en première et dernière position dans le vecteur.
9.2.3 Diffuseur
Un propagateur dont la N ieme colonne est pleine, toutes les autres vides, va diffuser l’état N du vecteur
d’information transformé dans toutes les jonctions.
0 a 0 0 0 a · ǔ
0 b 0 0 ǔ b · ǔ
0 c 0 0 0 = c · ǔ
0 d 0 0 0 d · ǔ
9.2.4 Regroupeur
Un regroupeur est un propagateur dont une seule ligne est non nulle, et pleine. Son application se passe
d’autres commentaires :
0 0 0 0 ǔ 0
0 0 0 0
γ∪ I = v̌ = 0
a b c d w̌ a · ǔ + b · v̌ + c · w̌ + d · x̌
0 0 0 0 x̌ 0
CHAPITRE 9. GAMMA MATRICES 157
9.2.5 Retourneur
Un propagateur dont la deuxième diagonale est unitaire, inverse l’ordre des composantes du vecteur infor-
mation.
0 0 0 1 ǔ x̌
0 0 1 0 v̌ w̌
γ⊥ I =
0 1 0 0
=
w̌ v̌
1 0 0 0 x̌ ǔ
9.2.6 Entrelaceur
Suivant le processus précédent, un propagateur entremêlant des 1 dans ses lignes peut entrelacer (permuter)
à volonté les composantes du vecteur information.
0 0 0 1 ǔ x̌
0 1 0 0 v̌ v̌
0 0 1 0 w̌ = w̌
1 0 0 0 x̌ ǔ
qu’il y ait émergence d’une information - d’une seconde jonction. Cette émergence se traduit par l’augmentation
de la dimension du vecteur information. Ainsi la croissance peut s’exprimer par :
� � � �
1 ǎ
I = ǎ → ǎ =
0 0
Une fois l’augmentation de dimension effectuée, il faut créer un objet dans la deuxième jonction. Cet objet est
créé par une transformation appliquée au premier. Il faut donc créer le propagateur dont la dimension est celle
de I ⊗ I (le propagateur peut transmettre une information depuis n’importe quel élément vers n’importe quel
élément. C’est donc une matrice de dimension égale au carré de la dimension du vecteur information courant).
Donc ici, c’est une matrice de dimension 2x2. Son allure est connue puisqu’elle doit appliquer un transformateur
au tenfold de la première jonction et l’installer dans la seconde jonction, soit t ce transformateur, on a :
� �
0 0
γ(é) =
t 0
Qui conduit bien au nouveau vecteur d’information :
� �
0
I(é) =
t · ǎ
Dans cette approche de topologie dynamique, on ne peut appliquer le propagateur plusieurs fois, cela n’a
pas de sens, sauf à reremplir la première jonction (ici) avec un nouveau tenfold ou maintenir un tenfold dans
une jonction avec une valeur ’1’ dans le propagateur. Autrement dit, une fois un arbre constitué, il peut être
réutilisé par de nouveaux vecteurs d’information.
Continuons notre croissance. Pour rajouter de nouveau une jonction et suivant le mécanisme précédemment
utilisé on multiplie le vecteur information par la matrice :
1 0
Cδ = 0 1
0 0
Nous notons Cδ la matrice de croissance. Si l’on veut rajouter deux jonctions :
1 0
0 1
Cδ = 0 0
0 0
etc. Le vecteur d’information s’exprime alors par : I(é) → Cδ [I(é)]
Le propagateur engendré par cette nouvelle distribution de jonctions a la dimension de (Cδ [I(é)])⊗(Cδ [I(é)]).
Prenons le cas du rajout de deux jonctions, c’est une matrice 4x4. On peut aussi anticiper la construction du
propagateur en utilisant la matrice de croissance. Cette dernière peut être vue comme un changement de base,
de la base passée à la base future. L’initialisation du propagateur est réalisée par l’opération Cδ γCδT . Deux
schémas sont alors possibles, représentés figure “schémas possibles de l’arbre”.
Les deux schémas portent le même vecteur d’information. Par contre les propagateurs seront différents. Le
premier schéma a pour propagateur la matrice :
0 0 0 0
t21 0 0 0
γ1 = 0 t32 0 0
0 0 t43 0
où tij est un transformateur de la jonction j vers la jonction i, alors que le second schéma a pour propagateur :
0 0 0 0
t21 0 0 0
γ2 = 0 t32 0 0
0 t42 0 0
Le propagateur apparaît sous ce jour comme porteur de la morphogénèse de l’arbre. On retient de ces
exemples un processus générique :
Processus de croissance de l’arbre d’évolution
Si à un moment N é de l’évolution le vecteur d’information I est de dimension A, la croissance s’exprime
tout d’abord par une augmentation de la dimension de I par l’usage d’une matrice de croissance Cδ comportant
A colonnes et autant de lignes supplémentaires que la croissance augmente la dimension de I. Toutes les lignes
rajoutées à Cδ au-delà de A sont des lignes de zéros. Le propagateur suivant sa structure va décider de la forme
de l’arbre et des transformations des tenfolds encapsulés dans les jonctions à l’étape précédente vers les jonctions
créées lors de la croissance de l’arbre. La partie haute de la matrice de croissance Cδ réduite aux A premières
lignes, est une matrice identité.
. j1� j2�
j1 1 0
j2 0 1
j3 0 0
On en déduit la matrice Dδ qui appliquée à γ va supprimer la jonction 3 :
� �
T 0 0
(Dδ ) γDδ =
a 0
T
La même matrice appliquée au vecteur d’information (Dδ ) I réduit ce dernier également aux informations
encapsulées dans les deux jonctions restantes.
Processus de dégénérescence
un arbre d’évolution peut perdre des jonctions par application de la matrice de dégénérescence Dδ . Cette
matrice s’applique comme un changement de bases aux propagateurs, et directement (transposée) aux vecteurs
d’informations.
CHAPITRE 9. GAMMA MATRICES 160
En fonction de ces observables et d’autres critères que nous définirons ensuite, ce réseau va se transformer.
Le monde que l’on étudie va évoluer vers deux branches : l’arbre d’évolution lié va donc se compléter de deux
jonctions. La matrice de croissance est donnée par :
1
Cδ = 0
0
Nous nous dotons ensuite pour la phase de vie suivante du propagateur :
0 0 0
γ = t1 0 0
t2 0 0
Comme nous l’avons vu, la structure seule du propagateur renseigne sur la forme de l’arbre d’évolution. Les
deux transformateurs t1 et t2 doivent être définis : le premier traduit une réception d’énergie trop importante
−1
qui détruit une branche du réseau et l’impédance b devient capacitive (dp) . Le transformateur est donc égal
à:
� � � �
1 0
t1 = 1, ,1
0 ∞ b
Au contraire suivant une autre hypothèse, l’apport d’énergie engendre une réémission du réseau vers l’en-
vironnement. Une corde est créée par génération d’une maille virtuelle engendrant le champ de réémission (on
choisit ici de modéliser l’émission par une maille de courant imposé). Le transformateur t2 doit donc modifier
les sources par la matrice de transformation (il appartient au groupe de transformation E) :
� �
1 J
Λ=
0 0
et le transformateur devient :
t2 = (1, 1, •Λ)
Le bullet indiquant que le vecteur des sources se positionne à gauche du produit par Λ.
De par le propagateur dont on s’est doté, le vecteur d’information à l’instant é devient :
0
I(é) = γI(0) = t1 · ǔ (9.1)
t2 · ǔ
Cette structure va engendrer de nouvelles observables, etc. On remarque que le propagateur défini supprime
l’existence d’un réseau encapsulé dans la première jonction (il rend nul le tenfold de cette jonction à cette étape).
Si l’on réapplique le propagateur, le vecteur d’information devient le vecteur nul : I(2é) = γγI(0) = 0. Ce monde
ne vit donc pas au-delà de deux événements et comporte deux phases de vie (deux sections horizontales où les
réseaux simultanément se déduisent de transformations sur une section précédente).
De cet exemple simple nous déduisons également que pour l’instant, pour définir un monde nous avons
besoin :
1. d’un environnement W ;
2. d’un arbre d’évolution AE ;
3. d’un vecteur d’information originel et d’un vecteur des observables : I et O.
Remarque : plutôt que de monde, on pourra parler de société, d’écosystème, de problème, etc., suivant les sujets
abordés.
CHAPITRE 9. GAMMA MATRICES 162
163
Préambule
Comme on l’a évoqué en conclusion du chapitre 9, la théorie des jeux doit nous fournir une méthode pour
justifier des croissances des arbres d’évolution et des transformations qui opèrent sur les réseaux encapsulés.
Cette théorie englobe des formalismes pour l’aide à la décision, pour le choix de stratégies optima, pour la
modélisation des situations de conflits, etc. Elle va être le formalisme sur lequel s’appuie la justification des
transformations appliquées à un réseau de départ et les probabilités associées à ces transformations.
Comme nous voulons appliquer la théorie des jeux à un arbre d’évolution, nous utiliserons tout de suite la
représentation des stratégies sous forme d’arbres. De même nous orienterons les exemples usuellement présentés
dans cette théorie dans le contexte de notre méthode.
164
Chapitre 10
165
CHAPITRE 10. BASES DE LA THÉORIE DES JEUX 166
Les gains sont notés en bas de chaque chemin dans l’arbre par deux nombres entre parenthèses : le premier
nombre est le nombre d’années de prison du premier joueur, le second nombre celui du second joueur. On voit
tout de suite sur cet arbre que le premier joueur a intérêt à avouer car dans les gains auxquels conduit la
branche de gauche, vers la jonction 2, aucun n’atteint le maximum de 15 ans, ni aussi le minimum d’aucune
année de prison. Mais en joueur rationnel, il veut minimiser sa peine, et donc, quoi que joue le deuxième
joueur cette option conduit à des peines toujours inférieures à la peine maximum. Comme les deux joueurs sont
indifférenciés dans ce jeu, le second a aussi intérêt à avouer et donc la combinaison la plus probable est (Avoue,
Avoue). Pourtant ce n’est pas l’intérêt commun qui voudrait que les deux nient, auxquels cas ils seraient libérés.
La théorie des jeux même très simple présente déjà dans ce premier exemple des analyses frappantes de
pertinence. Les situations dans lesquelles l’intérêt propre l’emporte sur l’intérêt commun sont légions. L’intérêt
propre est déduit d’une auscultation des gains vue d’un seul joueur quoi que joue le second joueur, alors que
l’intérêt commun implique un certain choix de tous les joueurs simultanément. Le jeu est à information complète
car n’importe quel joueur peut prendre la place de n’importe quel autre. Par ailleurs la connaissance du jeu est
commune : c’est à dire que tous les joueurs savent que tous les joueurs savent. Enfin, le jeu est à mémoire
parfaite : tous les joueurs se souviennent de tout leur jeu.
Ce qui n’apparaît pas dans ce jeu est l’interaction implicite ou pas entre les joueurs. Ainsi, l’intérêt commun
veut que les joueurs aient confiance les uns dans les autres. Cette confiance réciproque peut être vue comme
une interaction forte entre les joueurs où aucun d’entre eux ne croit possible que l’un avoue. Cette confiance
peut découler de menaces plus grandes encore - c’est le principe des camorra, mais ce peut être aussi parce que
chacun se sait innocent et sait l’autre innocent, donc une croyance en la vérité.
Pour rajouter cette dimension liée à un passé des joueurs, à leur environnement, etc., il faut pouvoir pondérer
les choix en fonction de données externes. Le jeu précédent est dit à “stratégies pures”. Lorsque l’on pondère les
choix de poids statistiques, on parle de “stratégies mixtes”. Dans notre cas, nous ne travaillerons qu’en stratégies
mixtes.
Suivant les objectifs, les interactions entre les joueurs, de nombreuses possibilités sont envisageables. On
peut parler de jeu coopératif ou non, de coalitions dans un jeu avec de nombreux joueurs, de croyances
pour traduire les intuitions des uns et des autres sur les stratégies que vont adopter les adversaires, etc.
Avant d’aborder ces notions, continuons à explorer quelques structures d’arbre de Kuhn en stratégies pures.
Suivant l’axe d’événements que nous rajoutons, on voit clairement sur cet arbre que le joueur 1 joue avant
le joueur 2. Le joueur dispose dans les règles du jeu de choix possibles différents suivant que le joueur 1 ait
joué A ou B. L’arbre n’est donc pas axisymétrique par rapport à ce premier choix. Les résultats des choix sont
chiffrés : ces chiffres représentent des gains ou une satisfaction retirée du résultat réel non visible (on parle aussi
de fonction d’utilité). Comme la règle n’est pas identique et l’ordre imposé, on ne peut pas ici utiliser de règles
du type “quoi que joue le joueur 1...” pour le joueur 2.
Voyons si on peut l’utiliser pour le joueur 1. L’information étant parfaite on voit que si le joueur 1 veut
minimiser ses pertes quel que soit le choix du joueur 2, il doit jouer A, qui par la même occasion peut lui
permettre de maximiser ses gains si le joueur 2 est altruiste ! Mais un joueur rationnel jouera b et j1 perdra -1.
S’il avait joué B, j2 jouerait c ou f, ainsi j1 perdrait -2 ou gagnerait 1 et j2 gagnerait 4 ou 5. Sur une hypothèse
purement calculatoire, j1 doit donc jouer B et j2 f. Mais on s’écarte ici d’un principe de minimisation des pertes
pour rejoindre plutôt un principe de maximisation des gains. Là encore dans une approche collaborative, les
joueurs choisiraient sûrement Bf. Ils ne peuvent prendre Aa où j2 ne réalise aucun gain : il devrait logiquement
refuser pour jouer Ab. j1 n’a donc pas le choix et doit jouer B, alors j2 joue f, seul cas où les deux sont gagnants.
Le jeu ici s’arrête en deux coups. Les jeux peuvent être répétitifs, voire infinis s’ils ne s’arrêtent jamais.
Dans les ouvrages de théorie des jeux, on ne trouve pas l’axe de séquencement des événements. Les joueurs
jouent l’un après l’autre ici de façon implicite parce que les jonctions sont séparées.
Tous les choix n’impliquent pas forcément l’intervention de tous les joueurs. Dans la figure “arbre de Kuhn-2”,
le premier joueur a deux choix, et le second joueur ne peut jouer que si le premier joueur a joué B.
Dans ce nouveau cas, on voit que j1 a tout intérêt à jouer B, dans tous les cas il gagnera plus qu’en jouant
A. Il dispose de fait d’un grand pouvoir, mais ce pouvoir est quand même pondéré, suivant les gains du jeu.
Pour des joueurs mécaniques et rationnels, la combinaison la plus favorable est Bb. La moins probable est Ba
car j2 sait ce qu’a joué j1 et il minimise ses gains en a.
CHAPITRE 10. BASES DE LA THÉORIE DES JEUX 168
Le fait de la simultanéité ou de l’imperfection de la connaissance peuvent rendre des jeux impossibles. Par
exemple si les deux joueurs jouent simultanément, le second joueur ne peut voir ses possibilités de choix dépendre
du jeu du premier ; etc.
procède de même en remontant l’arbre. Par élimination des branches, on trouve en final la combinaison qui est
le meilleur compromis pour tous.
On voit que si j1 joue “avoue”, j2 a tout intérêt à jouer 4. On place une marque “j2” à côté du choix 4. Si
j1 joue “nie”, alors j2 joue 7. On marque “j1” à côté de 7. On procède de même pour le joueur j1 et on trouve
les marquages montrés sur la figure. Ces marquages indiquent que deux chemins sont privilégiés : 2-4 et 3-7.
On retrouve les deux stratégies rationnellement envisagées le chemin 3-7 étant basé sur une confiance et une
honnêteté des deux participants.
La méthode des meilleures réponses peut s’appliquer à des jeux d’informations imparfaites. Les couples de
meilleures réponses constituent des équilibres - des compromis que l’on appelle équilibres de Nash.
Si une marque d’un joueur apparaît sur tous les gains d’un groupe de branches issu d’une même branche, le
choix du joueur qui l’a conduit à cette branche commune constitue une stratégie dominante. C’est à dire que
quoi que jouent les autres joueurs, ce joueur choisit cette stratégie. La stratégie est strictement dominante dans
ce cas, mais on peut avoir des stratégies faiblement dominantes si d’autres meilleures réponses apparaissent sur
d’autres chemins. De fait, un couple de stratégies dominantes conduit à un équilibre dominant. Cet équilibre
est la solution que tous les joueurs choisissent, quoi que jouent les autres joueurs. Cet équilibre dominant est
l’équilibre de Nash. L’équilibre de Nash est forcément joué. C’est donc un concept très intéressant pour la
théorie des jeux !
probabilités de réalisations. Ces stratégies permettent de couvrir les jeux plus “réalistes” où de toute façon les
décisions des joueurs s’expriment beaucoup mieux de façon probabiliste.
Nous avons représenté les deux vecteurs associés aux deux positionnements des joueurs dans un espace des
choix A-N, sans reporter l’axe des gains G. On voit clairement que les deux joueurs tendent à avouer ! Mais
comment reporter le gain ? Chaque vecteur pointe deux choix auxquels correspondent deux gains différents pour
chaque joueur. Pour disposer d’un gain associé à un vecteur on a heureusement en stratégie mixte l’espérance
de gain. Par exemple le premier joueur joue “avouer” avec 70% de chance et “nier” avec 30% de chance. Comme
les années de prison correspondante dépendent aussi du choix du joueur 2, on voit que notre représentation est
incomplète. Nous avons bien les deux joueurs sur la même horizontale puisqu’ils jouent simultanément. Mais les
vecteurs de choix doivent être guidés par les gains. Redessinons l’arbre et les vecteurs associés : figure “jeu 2”.
CHAPITRE 10. BASES DE LA THÉORIE DES JEUX 171
En reprenant la distribution montrée paragraphe 10.3.2 on trouve 4 vecteurs dans l’espace des choix et de
nouveau une nette propention à avouer. L’écart avec le vecteur “NN” est encore plus marqué si l’on ajoute l’axe
des gains. Définissons maintenant notre espérance de gain. Comme l’espérance de gain dépend des deux joueurs,
on a bien ici une espérance de gain attachée à un comportement de société : comportement de l’ensemble des
joueurs. On pourrait vouloir tracer l’espérance de gain d’un individu seul, mais pour notre propos final et d’une
manière générale on estime qu’il est impossible de tracer l’espérance de gain d’un joueur seul (impossible pour
dire que cela n’a pas de sens). Un joueur est forcément influencé par un environnement : les autres joueurs,
sa propre histoire, etc. De fait, seule l’espérance de gain d’une société a du sens. Par contre on peut tracer les
vecteurs d’un joueur seul, en considérant l’autre (les autres) joueurs comme une donnée d’environnement ou
plus généralement utiliser un “gain pondéré” c’est à dire le produit d’un gain par les probabilités d’un chemin
sans avoir toujours besoin de calculer l’espérance totale du gain. Suivant l’analyse et le besoin, telle ou telle
représentation pourra s’avérer être plus pertinente sans s’enfermer dans une observable de définition unique.
Du point de vue de la société, on peut définir un gain comme somme des gains des intervenants dans la
société. C’est une fonction d’utilité collective qui aura plus de sens pour des jeux avec échange d’information.
Dans le cas des prisonniers, l’utilité évolue à l’inverse des gains puisqu’il s’agit d’années de prison. On cherche
donc à minimiser le gain. On obtient 4 gains pondérés (produit des probabilités de chaque couple par la somme
des gains) :
1. 20 avec une probabilité 0,7x0,9 : 12,6
2. 20 avec une probabilité 0,7x0,1 : 1,4
3. 20 avec une probabilité 0,3x0,9 : 5,4
4. 0 avec une probabilité 0,3x0,1 : 0
Le gain minimum est très loin des trois autres. Mais on peut aussi choisir un autre critère pour définir le gain
de la société (ou du joueur dans son environnement). On aurait pu ainsi calculer la moyenne quadratique du
nombre d’années en prison, etc.
Une fois un critère choisi, on peut tracer la surface couverte par tous les vecteurs engendrés par toutes les
combinaisons de probabilités possibles. On sait ici que les cas extrêmes : “NN” ou “AA” vont tracer des vecteurs
suivant les deux axes de l’espace des choix d’amplitude maximum 2. Par ailleurs un vecteur existe où un joueur
nie tout le temps et un joueur avoue tout le temps. La surface de tous les possibles a donc pour base le carré
de côté 1. Un gain qui est une simple somme est constant pour toutes les possibilités (il vaut 20), sauf pour le
bord “NN” où il est nul. La société est alors représentée par la surface de la figure “société 1” dans l’espace des
choix-gains (espace “CG”).
CHAPITRE 10. BASES DE LA THÉORIE DES JEUX 172
Dans cette représentation, l’intérêt de la société apparaît cette fois clairement : c’est la double négation. Par
contre, la notion d’équilibre de Nash est traduite principalement par une surface majoritaire où la plus grande
partie des issues va se situer : soit dans le double aveu, doit dans des combinaisons négation/aveu. Ce concept
recouvre une réalité peut-être plus proche de ce que donneraient des statistiques du jeu. On peut parler de
surface de Nash.
On peut représenter la surface couverte par le seul joueur 1. On retrouve quatre vecteurs et les gains du
joueur 1 dépendent d’un environnement impliquant un second joueur. La surface est cette fois-ci différente,
ondulée et passant par les différents gains que peut espérer le joueur 1. La figure “société 2” en donne une allure
sur les bords en gris clair.
Comme les vecteurs sont identiques à ceux de la société, seul les gains changent, en faisant la somme des
surfaces des joueurs dans leurs environnement, on retrouve la surface de la société (la somme ou l’opération
convenue pour passer de l’individu à la société). En ce sens, l’individu est une composante du spectre de
la société.
Reprenons le cas des prisonniers. Le premier prisonnier joue en premier. S’il avoue, il ne laisse pas le choix
au second qui doit avouer aussi, sauf à aimer la prison. S’il nie, paradoxalement il s’expose. Le second peut nier,
auquel cas les deux sont libres, ou avouer - par exemple s’ils étaient vraiment coupables et qu’il a des remords
ou s’il veut se venger de son accolyte. Si l’on raisonne uniquement en individus “logiques” et raisonnables, le
second nie également mais le premier niera de fait. Dans ce cas le seul vecteur projeté dans l’espace CG est un
vecteur dans la direction n d’amplitude 2 dans cette direction et de gain nul. La surface est ici réduite à un
segment.
Imaginons un jeu d’enchère : on étudie les comportements de deux joueurs sans notion de société. Deux
joueurs s’opposent pour l’obtention d’un objet. Fixons les hypothèses et règles : un prix de départ P0 est fixé.
Le premier joueur propose ce prix augmenté d’un facteur α = (1 + r(é)) où r est une variable aléatoire, et
comme le prix ne peut dépasser une valeur maximum du marché Px , le joueur 2 surenchéri avec un facteur
β = (1 + r(2é)) mais le premier qui l’emporte est celui qui atteint ou dépasse Px . Chacun des deux joueurs peut
se désister à tout moment, c’est ce qui pousse chacun à tenter de l’emporter en surenchérissant. On considère
par ailleurs que la probabilité à chaque événement né qu’un joueur se désiste est 1 − r(né). Enfin on doit définir
un gain, il est donné par Px − Pa si Pa est le prix d’achat. Chaque joueur peut renchérir à son tour, mais jamais
deux fois de suite.
La succession des prix engagés par le premier joueur est : α1 P0 , α3 β2 α1 P0 , . . .. Celle du second joueur est :
β2 α1 P0 , β4 α3 β2 α1 P0 , . . .. La vitesse de convergence vers le prix maximum dépend des facteurs α et β à chaque
annonce.
Quelle projection dans un espace CG effectuer ? On peut se doter d’un axe des pertes, plus pertinent. Deux
directions semblent émerger : annonce ou désistement. Une trajectoire va être plus ou moins rapide en croissance
suivant qu’un joueur se désiste majoritairement ou pas.
On peut facilement déterminer les bords de la surface des possibles. Soit les deux joueurs ne se désistent
jamais, auquel cas r(né) = 1, ∀n, ou le premier joueur se désiste dès le départ : r(é) = 0. Le premier bord donne
lieu à des coefficients α et β qui valent tout le temps 2. Alors les coûts augmentent suivant 2P0 , 4P0 , 8P0 , . . ..
Si Px = N P0 , le premier qui l’emporte est le joueur pour lequel 2n ≥ N . Si n est impair, c’est le joueur 1, si
n est pair, c’est le joueur 2. La perte à chaque événement n vaut G = Px − 2n P0 . La croissance des enchères
est exponentielle et se termine par une perte de 0, 5Px , un prix égal à la perte et le gagnant est l’un ou l’autre
joueur suivant la somme à atteindre.
L’autre bord est trivial, si le premier joueur (ou le second) se désiste tout de suite, le prix d’achat est P0 et
il n’y a qu’une annonce et pas de pertes. Mais est-ce le seul bord envisageable ? Une autre possibilité est que les
deux participants se désistent tout de suite. Auquel cas le produit n’est pas acheté et l’on ne peut pas chiffrer
la perte. Cette possibilité n’appartient donc pas à la projection dans l’espace CG que l’on s’est fixé.
Il reste à déterminer l’allure des enchères intermédiaires. Chacun va essayer de jauger à chaque annonce
la probabilité qu’il a d’emporter l’enchère en augmentant la mise. Ou autrement dit, la probabilité de gagner
l’enchère sachant qu’il augmente la mise, ce que l’on note : P (g|+). Mais si cette augmentation intervient
trop tard, l’adversaire peut atteindre la limite qui lui fait remporter la mise pour un supplément relativement
négligeable. Il peut aussi en début d’enchère espérer que le prix suivant devienne trop grand pour l’adversaire qui
se désisterait. Pour évaluer ces espérances, on dispose de la formule de Bayes[SLM][BG]. Dans notre contexte,
elle va se formuler ainsi : si q est le fait de perdre l’enchère,
P (+|g) P (g)
P (g|+) = (10.1)
P (+|g) P (g) + P (+|q) P (q)
Cette relation va pouvoir se généraliser dans notre espace CG. L’action d’augmenter la mise est une modifi-
cation d’observables m, sorties, alors que perdre ou gagner sont dans notre espace des directions, des transfor-
mations t. La relation de Bayes devient alors :
On peut raisonnablement considérer ici que la probabilité de gagner ou de perdre est proportionnelle à la
distance au prix maximum. Lorsque l’on se rapproche
� �de ce prix, la probabilité
� de� gagner tend vers 0,5. En
prenant pour loi de probabilités de gagner : 0.5 1 + n−1 et de perdre : 0.5 1 − n−1 on trouve une probabilité
de gagner lorsque l’on abonde de :
� �
Pg 1 + n1
P (g|+) = � �
Pg n2 + 12 1 − n1
(Pg = P (+|g) , P (+|q) = 1 − Pg ) qui tend bien vers 0,5 quand n est grand. La perte va aussi grandir avec n.
Au final, on trouve toutes les situations où avec une pente plus ou moins raide, un joueur s’est désisté plus ou
moins vite. Les trajectoires sont raccourcies par les désistements et décrivent une surface qui conduit du bord sans
désistement au bord avec désistement immédiat. Les coordonnées des points à chaque événement sont données
par les probabilités de gagner ou de se désister suivant la relation 10.1, donc des probabilités influencées par les
résultats, observables à l’événement précédent. On peut programmer ces multiples possibilités pour trouver la
courbe présentée figure “surface d’enchères” (dans la programmation nous avons tracé en logarithmique l’écart
au prix maximum divisé par le prix courant). On voit bien l’allure globale entre des bords qui tendent vers les
extrêmes pour les différentes valeurs que peut prendre la variable aléatoire r pour chaque joueur et l’évolution
du gain tracé ici en logarithme. L’aspect très abrupt de l’évolution du gain montre toute la difficulté du jeu
pour les acteurs : s’ils vont trop loin il peuvent rapidement tout perdre. Il y a donc un aspect de conflit et en
même temps de coalition implicite si l’on ne veut pas que tout le monde soit perdant.
Cet exemple nous a permis d’introduire les probabilités conditionnelles dont nous userons largement dans
la modélisation des processus complexes. Les propriétés statistiques reliées à ces notions, les propagations de
probabilités, etc., sont autant de notions que l’on doit rappeler pour l’usage obligatoire que nous en ferons
autour du concept de Bayes.
Construisant des surfaces de comportements, on voudra essayer de trouver des équilibres de Nash, ou leurs
équivalents comme points de meilleurs compromis vers lesquels les probabilités les plus fortes tendent. Ces
équilibres doivent être trouvés dans des topologies dynamiques, s’enrichissant au fur et à mesure des évolutions.
Une première situation, plus simple à évaluer est celle où les choix à une étape n du processus d’évolution
sont guidés par la seule étape précédente. Ce type de processus est appelé processus de Markov. Nous allons
rappeler ses hypothèses, le cadre plus général des processus stochastiques et la notion d’équilibre parfait de
Markov (MPE = “Markov Perfect Equilibrium”).
(Ln est la longueur de liste des états possibles, soit la dimension de l’ensemble de ces états). En fonction du
type de la distribution de probabilités, on distingue plusieurs catégories de processus stochastiques :
– à valeurs indépendantes ;
– d’essais indépendants ;
– de chaînes markoviennes.
Les états possibles pour nous seront N tenfolds engendrés par différentes transformations. Chaque dérivation,
branche, sur l’arbre d’évolution (AE) est un processus stochastique.
Dans notre formalisme, l’espace des états constitue une horizontale dans l’arbre d’évolution (AE) : c’est
l’espace des tenfolds à une étape, un événement donné. Les étapes suivantes sont données par la croissance du
propagateur et du vecteur d’information liés à Cδ . Les distributions de probabilités seront liées aux observables,
éléments des tenfolds et à des critères supplémentaires non forcément rationnels, comme de l’intuition (termes
θi ). Un chemin dans l’AE ou une trajectoire dans l’espace CG constituent des histoires. A chaque jonction on
va définir
On peut définir un espace des tenfolds possibles T , pas obligatoirement fini (des transformations peuvent
conduire à des tenfolds imprévus, que l’on ne saurait pas anticiper mais dont l’existence fait appel à un domaine
fini de possibles en transformations).
10.6.6.1 Hypothèses
Pour formuler le MPE il faut se doter d’hypothèses. Nous allons essayer de les replacer systématiquement
dans notre contexte.
Première hypothèse : à chaque étape, tous les joueurs ont toute l’information. Dans notre cas l’information
est contenue dans le vecteur d’information. On peut poser que tous les joueurs - tous les acteurs - ont accès à
ce vecteur. Mais il est évident que cela n’est pas forcément vrai, en particulier lorsqu’il y a concurrence sur la
réalisation d’un produit, les entreprises concurrentes ne se passent pas l’information. Chaque entreprise aura son
ensemble de tenfolds propres sans connaître - sauf à faire de l’espionnage - les ensembles des concurrents. Par
contre, en sous-jeu, en ne considérant que le jeu de l’un des partenaires, ce partenaire a accès à toute l’histoire
d’évolution sur son tenfold d’origine.
Seconde hypothèse : le jeu se déroule en N étapes, N peut être fini ou infini. Dans notre cas, le nombre
d’étapes est toujours fini pour les systèmes industriels, il peut être infini pour des processus naturels, au moins
à l’échelle de plusieurs générations. � �
Troisième hypothèse : à la date n le joueur i = (1, . . . , J) connait l’histoire hn = a0 , . . . , an−1 où ak =
ak1 , . . . , akJ et choisit une action ani dans un ensemble d’actions Ani (hn ) (les indices de a suivent le choix adate
joueur ).
� n �
Le futur f à la date n est le vecteur des actions actuelles et futures : f = a , . . . , a . Enfin, le joueur i a
n n N
où ǔ1 , ǔ2 , . . . , ǔL(i) ∈ ji et choisit des transformations tmk dans un ensemble de transformations possibles
T (n). Le futur est la partie ajoutée au vecteur d’information lors de l’étape de croissance :
hn ∪ f n = I (0, . . . , n, n + 1, . . . , N ) (10.6)
Mais pour le construire on peut aussi voir le futur comme la définition précédente, c’est à dire l’ensemble
des transformations envisagées après n, idem pour le passé (l’histoire). Dans notre formalisme, tenfolds et
transformations sont liés par le propagateur, on peut se référer à l’un ou l’autre indifféremment.
Les joueurs ji ont un gain déterminé par les performances des tenfolds et leurs choix dépendants de l’envi-
ronnement intrinsèque et extrinsèque.
Le joueur 2 peut menacer le joueur 1 de jouer le choix “a” si j1 joue “B”, mais cette menace n’est pas
crédible car lui-même y perdrait. j1 peut donc venir chercher le gain optimum 10 et j2 obtenir le gain médiant
3. Maintenant cette issue est une issue dans un cadre individuel. Dans un cadre social et avec critère de gain
moyen, quadratique moyen ou somme on trouverait la même issue. Un critère qui ferait pencher la balance en
faveur du choix A dépendant du seul joueur j1 , qui recevrait dans ce cas une consigne de groupe, serait un
critère égalitaire. Mais suivant notre premier critère individualiste et par calcul rationnel de gain optimisé pour
chaque joueur à chaque étape, la succession B, b est un équilibre de Nash parfait en sous-jeu. Notons que les
deux possibilités A et (B, b) se trouvent par une méthode des meilleures réponses.
Dans ce sous-jeu on a donc postulé que le passé n’intervenait pas. Cela signifie par exemple que j2 n’a
pas dans la même partie gagné énormément d’argent quand j1 perdait tout le temps auquel cas sa menace
deviendrait crédible !
Définition
Un équilibre parfait en sous-jeu est donc un profil de stratégies (dans notre formalisme une succession
de transformations) pour un joueur ji qui conduit à un équilibre de Nash quelle que soit l’histoire hn (donc
I k , k ∈ 0, . . . , n)[MT].
CHAPITRE 10. BASES DE LA THÉORIE DES JEUX 178
Dans cette expression, n correspond à une étape né. Nous sommes ici en stratégie pure (σ → tnk ) mais nous
aborderons plus loins le cas de la stratégie mixte (σ ∗ → γnk ).
1
Cδ = 0
0
La croissance est réalisée par : Cδ ǔ0 = I (1) . Le transformateur du propagateur s’en déduit également :
0 0 0
tm0 = t1 0 0 , m ∈ {1, 2}
t2 0 0
Pour disposer du propagateur complet il faut définir pm0 :
� � ��
pm0 = P ǔm = tm0 ǔ0 | {θj } ∈ ǔ0 ∈ I (0)
A l’étape n, cette probabilité sera donnée par :
� � ��
pmk = P ǔm = tmk ǔk | {θj , θl , . . . , θx } ∈ ǔk I (n) (10.12)
� (n) �
{θj , θl , . . . , θx } ∈ ǔk I est l’ensemble des observables attachées aux tenfolds existants à l’étape n.
Notons que l’on repère l’instant n sur l’évolution de I comme on aurait pu l’ajouter aux éléments de γ ; mais
contrairement au mécanisme utilisé en théorie des jeux, les éléments vecteur d’information et propagateur sont
toujours uniques mais croissent avec le déroulement des événements.
Le processus précédent est-il bien markovien ?
La condition de dépendance de pmk avec les observables de l’unique étape précédente (ou des k uniques étapes
précédentes) peut être acceptée pour tous les systèmes à faible mémoire, c’est à dire où l’évolution marche de
proche en proche sans être dépendante d’un ensemble d’observables visibles à différentes étapes et non à une
seule. Par contre la condition des espaces des états identiques d’une étape à l’autre est moins évidente d’un
point de vue systémique[DD]. La connaissance a priori de toutes les transformations possibles pour respecter
la condition d’identité des espaces d’états exclut la notion d’émergence qui sous-tend une innovation dont la
connaissance ne peut apparaître qu’a postériori. Mais cette exclusion n’est pas certaine, l’émergence pouvant
aussi résulter d’un espace des transformations identique mais dont les applications engendrent un système nou-
veau. Cette considération est légitime car à un niveau d’échelle donné, l’innovation disparaît. Mais dans certains
cas d’émergence, l’émergence disparaît avec la réduction d’échelle. Prenons l’exemple de la supraconductivité.
L’appariement des électrons conduit à un comportement quantique singulier. L’évolution qui consiste ici dans
l’appariement ne peut être déduite des seuls électrons séparés. L’espace des transformations ne peut être inva-
riant qu’à condition d’y inclure la transformation de supraconductivité. L’inclure la suppose connue (ou pour
le moins, existante mais cachée) !
On peut donc affirmer que l’espace des transformations est invariant - aussi grand soit-il - qu’à condition d’en
exclure les émergences qui n’ont pas encore été découvertes. Les conditions pour pouvoir considérer l’évolution de
l’AE comme un mécanisme de Markov sont réunies dans un arbre réduit à des origines aux points de découvertes
de chaque émergence.
Ces différentes réflexions nous permettent de préciser mieux les choses pour encadrer un mécanisme de
Markov dans le formalisme des tenfolds et l’espace CG. Une première voie consiste à tenter de reprendre le
raisonnement établi par Maskin et Tirole[MT2] pour le replacer dans ce contexte.
optima au sens de Nash ainsi que les notions de bords pour une “surface de comportements ou de trajectoires
possibles statistiquement”. Dans la partie suivante nous allons nous attacher à solidifier ces premiers édifices en
explicitant comment le propagateur et les gains se projettent dans l’espace CG.
181
Préambule
Modéliser la complexité ? Voilà qui peut paraître paradoxal ! Pourtant des communautés s’y essaient, entre
autre celle de l’association AFSCET : l’Association Française de Science des Systèmes Cybernétiques Cognitifs
et Techniques, à laquelle on participe. La complexité existe depuis la nuit des temps dans la nature. Encore
récemment, des découvertes issues des observations par satellites montrent les liens entre les vents de sable
du Sahara, la croissance des plantes en Amazonie et le rôle prépondérant du plancton généré dans les fonds
polaires. Encore aujourd’hui la pensée humaine est souvent dépassée par ces phénomènes qui interagissent sur des
dimensions à l’échelle de la Terre. Naturellement, l’homme s’est d’abord attaché à maîtriser son environnement
proche. Pourtant les philosophes eux, n’hésitaient pas déjà dans l’antiquité Grecque à se demander quelle était
la nature de la voute céleste, de la raison d’être, etc. Déjà ces philosophes proposaient des explications ou des
débuts d’explications (explication dans le sens de se doter de mécanismes qui justifient de l’existence d’une
observation dans la nature) à ces phénomènes extraordinaires. Mais le “génie humain” s’est avant tout distingué
par l’outil, par les avancées d’ingénieurs qui ont façonnées le monde moderne et permis finalement l’explosion des
découvertes et des explorations scientifiques (l’outil est la seule différenciation objective que l’on peut formuler
aujourd’hui entre l’homme et l’animal. Car que sait-on de la pensée animale ? Là encore les idées évoluent.
Récemment on vient de montrer que des chevaux sont doués de capacité d’évocation).
Sans refaire l’histoire des sciences, on peut s’intéresser à l’œuvre de Descartes qui a marqué profondément
la démarche scientifique jusqu’à nos jours, où si elle a permis un progrès indéniable elle a aussi oculté pendant
quelques temps des approches plus appropriées vis à vis des phénomènes complexes. La systémique ou science
des systèmes a investigué ces notions, entre autre parce que l’on s’est aperçu que la démarche cartésienne et
la trop grande certitude qu’elle a pu induire (sans que Descartes n’y soit pour rien !) ont parfois mené à une
mauvaise gestion de problèmes complexes. Un des exemples que l’on peut citer pour illustrer cette difficulté est
la biologie. Longtemps après les découvertes de Pasteur on a pensé que le risque bactériologique n’était plus. Il
suffisait de créer un antibiotique pour supprimer une menace. C’était sans compter sur la complexité du vivant
- et quel vivant ! Des êtres apparemment si simples que l’on a du mal à imaginer qu’ils puissent développer des
stratégies. Pourtant la bactérie E-coli résiste aujourd’hui aux antibiotiques. Elle a sû se doter d’une protéine
qui la protège. Par quels mécanismes subtils la nature a-t-elle guidé cet être extrêment simple à évoluer pour
s’adapter à son milieu hostile ? Enfin, on a pu montrer que nos actes peuvent précéder notre conscience des
actes. Le microbiote serait-il le vrai maître de nos actions et pensées ? C’est toute la question de la complexité.
Pour tenter de comprendre certains des mécanismes sous-jacents à ces phénomènes, nous cherchons tout
d’abord les moyens de représenter l’évolution et la complexité d’une façon qui réponde au double objectif de la
non simplification à outrance en même temps que de la synthèse d’idées difficiles. Une méthode de représentation
proposée, on cherche celles de la théorie des jeux qui pourraient être utilisées pour expliquer certaines des
représentations que l’on peut obtenir. Parmi ces méthodes, les processus de Markov et les équilibres de Nash
associés sont des bases qui semblent nécessaires à l’élaboration d’outils.
182
Chapitre 11
Pour différencier l’espérance de gain des groupes de transformations, on peut lui attribuer une nature com-
plexe (plusieurs complexes de type hypercomplexes si l’on a plusieurs espérances de gains). Finalement le
segment de trajectoire précédent devient le vecteur complet dans l’espace CG décrit par (le facteur j permet de
différencier le gain, de nature différente des groupes de transformations) :
� �
�
V = p(α)i t(α)i + p(β)i t(β)i + p(ζ)i t(ζ)i + j O(u) p(u)i EG (11.3)
u
183
CHAPITRE 11. TRAJECTOIRES DANS L’ESPACE CHOIX - GAIN 184
A mesure qu’il y a croissance la dernière “rangée” de jonctions engendre un vecteur dans l’espace des trans-
formations (on le notera espace T ). Si de nouveaux choix sont créés, une des dernières jonctions va engendrer
à son tour d’autres chemins, et l’on va s’intéresser aux différents trajets qui conduisent aux nouveaux groupes
de jonctions.
Imaginons que l’on parte d’une jonction d’origine k = 1. On a deux transformations possibles t21 et t31 . A
n = é le vecteur de trajectoire est (en supposant implicitement que la partie imaginaire se rattache à l’axe EG) :
Notons que l’on peut aussi définir V sous la forme correspondant à un espace CG complexe dans ses
directions :
On a aussi le vecteur de la jonction 1 à la jonction 3 : (3 : 1) = p31 t31 + jG3 p31 . On peut aussi d’ailleurs
définir ce vecteur dans un espace de directions complexes avec : (3 : 1) = p31 (t31 + jG3 ). Le vecteur résultant
des deux vecteurs est donné par :
(4, 5 : 1) = (4, 5 : 2) · (2 : 1) = (p42 t42 + p52 t52 ) p21 t21 + j ([G4 p42 + G5 p52 ] G2 p21 ) (11.4)
On voit que l’on retrouve le vecteur attendu si G2 = 1 ou autrement dit y > x ⇒ Gx Gy = Gy , ∀x, y.
On va généraliser ce résultat et écrire que pour un chemin, succession de N étapes, on a pour la composante
suivant l’axe d’espérance de gain :
N
�
Gn = GN (11.5)
n=1
L’histoire est tout entière contenue dans les objets du propagateur. Dans la composante t de γ, les successions
de transformations de la forme t(ij) t(jk) t(kl) . . . sont des chemins dés lors que tous les t(ab) sont non nuls et se
suivent sur leurs indices.
CHAPITRE 11. TRAJECTOIRES DANS L’ESPACE CHOIX - GAIN 185
{}i étant l’ensemble des jonctions sur le chemin i. L’histoire du chemin est constituée des tenfolds ǔk , k ∈ {}i
- ce sont les “états” k du chemin i (pour un gain pondéré on calcule Pi Gi ).
Définitions
Un chemin - ou trajectoire - que l’on note : {}i = Ci est un ensemble de vecteurs entre des jonctions formant
une continuité à laquelle on peut associer une succession de transformations et une espérance de gain.
Une stratégie σ est une succession de transformations appartenant à une trajectoire Ci . Ces transformations
conduisent aux tenfolds de I dont la trajectoire est un sous-ensemble et sont conditionnées par les observables
θk (ǔk ) , ǔk ∈ Ci .
Règle
Soit Ci une trajectoire passant par les jonctions k, l, m, . . . , N . On calcule ses coordonnées par l’opération de
combinaison de ses vecteurs entre jonctions dans l’espace CG complexe :
N
� N
� N
�
(N : . . .) · (. . . : l) · (l : k) = [pkk−1 (tkk−1 + jGk )] = pkk−1 tkk−1 + jGN pkk−1 (11.6)
k k k
Il nous reste à savoir déterminer les trajectoires ou chemin pour une croissance donnée. Or si l’information
totale est contenue dans γ, la reconstruction des chemins qui permettra de déterminer la surface de comporte-
ments ou surface de Nash et bords n’est pas triviale à obtenir à partir du propagateur, du vecteur d’information
ou de la matrice de croissance. Nous allons voir qu’il y a un moyen beaucoup plus direct d’y parvenir, moyen qui
sera en plus facilement programmable. Car notre objectif est bien en final de calculer des situations complexes !
11.4 Horizon
Lorsque l’on regarde l’AE, on peut s’arrêter sur les jonctions terminales à un événement é. Ces jonctions ont
pour numéros les derniers numéros des chemins Ci . Si on considère tous les chemins présents à un événement é,
les terminaisons de ces chemins constituent un horizon, frontière entre le passé et le futur.
Définition
Soit Li le numéro de la dernière jonction pointée par un chemin Ci → {. . . , Li }i . L’ensemble de ces éléments
à un événement é constitue un horizon.
I + est le vecteur d’information à l’étape suivante. � est un écart à l’objectif que se fixe un acteur et r un
ensemble de transformations disponibles. Quand la distance à l’objectif de gain devient inférieure à cet écart il
estime avoir atteint son objectif.
.
Chapitre 12
189
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 190
cela signifie que certaines composantes de µ sont nulles. Enfin les observables Ok ∈ ǔk déterminent avec la
connaissance les probabilités du choix à k + 1.
pk+1,k (i) = Pi (tk+1,k ∈ r, ∀k| |OG − G (Ok ∈ ǔk )| , |OG − G (Ok+1 ∈ ǔk+1 )| , I, µi,−i )
Les observables à l’étape k + 1 s’obtenant par l’application d’une transformation tk+2,k+1 à ǔk+1 . Par contre
pas plus I que les échanges µ ne sont prédictibles à ce moment là car si l’on peut essayer de prédire les résultats
sur une trajectoire il est en général impossible de prédire ceux des autres acteurs. On va faire des hypothèses
sur ces autres gains ou intentions. En notant d’un tilde les grandeurs estimées mais non déterminées, on enrichit
notre précédente expression par :
� �
pk+1,k (i) = Pi tk+1,k ∈ r, ∀k| |OG − G (Ok ∈ ǔk )| , |OG − G (Ok+1 ∈ ǔk+1 )| , Ik , I˜k+1 , µk;i,−i , µ̃k+1;i,−i
En simplifiant les écritures et en généralisant aux n étapes futures possibles on exprime pour l’acteur i la
probabilité de choix de la transformation tk+1,k :
� �
pk+1,k (i) = Pi tk+1,k ∈ r, ∀k|∀n > 0, |OG − G (Ok+n ∈ ǔk+n )| , Ik+n , I˜k+n+1 , µk+n , µ̃k+n+1 (12.4)
Ayant formulé la probabilité on peut, avec l’équation 11.6 et pour chaque acteur calculer le vecteur de
trajectoire de proche en proche. Mais peut-on trouver une trajectoire optimum ? Ou autrement dit, une stratégie
optimum ? Nous allons essayer de trouver quelques cas démontrables en restant dans le même contexte pour des
choix technologiques appliqués aux métier de la compatibilité électromagnétique (CEM). Nous rappelons dans
le tableau ci-dessous les éléments de cette dernière équation.
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 191
Terme Signification
tk+1,k Transformation entre les étapes k et k+1
r ensemble des transformations possibles
k étape
OG Objectif de gain
G (Ok+n ) Loi appliquée aux observables pour calculer le gain
ǔk+n Tenfold évoluant
Ik+n Vecteur d’information à l’étape k+n
I˜k+n+1 Un vecteur d’information possible parmi tous les possibles à l’étape k+n+1
µk+n Interactions du joueur avec l’environnement à l’étape k+n
µ̃k+n+1 Une interaction parmi toutes les possibles à l’étape k+n+1
12.2.1.1 Projection du premier ordre déterminée par l’évolution sur le dernier tenfold
On imagine un produit pour lequel doit être développé un filtre CEM de façon à réduire le bruit engendré
par ce produit à certaines fréquences. Le filtre ne modifie pas le fonctionnel du produit.
L’information Il de l’acteur l est réduite au dernier terme du chemin à une étape donnée et pour tous les
concurrents
� élaborant
� un filtre similaire, l’horizon est seul nécessaire pour déterminer les choix sur le filtre. Cet
horizon h I˜k contient tous les nouveaux tenfolds à l’étape k propre à chaque acteur l pour tous les acteurs
en concurrence. Ces tenfolds résultent d’une transformation telle que ǔk = tkl ǔl . La spécification de niveau de
bruit maximum est contenue dans µl et l’acceptation de performance dans µ̃k . La performance per est mesurée
sur une raie spectrale du produit et cette raie est comparée à un gabarit OG(µl ) à ne pas dépasser :
12.2.1.1.1 Partitionnement de l’histoire. La métrique des derniers réseaux avant ajout du filtre est zab .
Dans cette métrique un élément particulier z(q)(s) est un port de sortie sur lequel on prélève le bruit. Aux
bornes de ce port on vient connecter un filtre. Mais ce port est toujours décomposable en deux impédances
z(q)(s),1 + z(q)(s),2 . En branchant le filtre on réalise une structure en T dont on a vu qu’elle était représentable
par Diakoptique sous la forme d’un couplage de valeur z(q)(s),2 . On peut donc réduire le réseau fonctionnel à
une fém de valeur : −z(q)(s),2 J (s) , J étant le flux de sortie et d’impédance z(q)(s),2 . Ce circuit élémentaire est un
réseau primitif auquel on accroche le filtre. On montre donc par cette séparation que le passé du développement
du produit peut être remplacé par ce réseau primitif à l’étape l et que ce partitionnement vaut pour toutes les
histoires possibles
� concernant tous les produits finis. � Le réseau primitif obtenu est le tenfold initial pour l’étude
du filtre, ǔl = [B = 1, S = 2] , zq(s),2 , −zq(s),2 J (s) qui généralise la relation précédente aux q acteurs.
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 192
12.2.1.1.2 Groupe(s) de transformations disponible(s). La sortie du filtre est une fonction de l’entrée.
On peut écrire à l’étape k :
(k)
θw = f (−zqs,2 J s ) = −ζwx F̂ (y xq zqs,2 J s )
La fonction de filtrage ζ est la seule indéterminée. Elle va être choisie de façon à optimiser le coût et assurer
avec une marge de conception raisonnable θw < OG(µl ), y étant l’admittance du réseau de filtrage (pour des
problèmes de variances on doit passer par cette admittance puis revenir en impédance).
Le filtrage optimum d’un signal, sous des hypothèses de linéarité, est connu : il s’agit du filtrage de Wie-
ner[FW] : r est de fait de dimension 1. Décomposons le flux source en flux utile J et de bruit n :
θw = −ζwx F̂ (y xq zqs,2 [J s + ns ])
Alors la fonction de filtrage optimum est donnée par :
F̂ (y xq zqs,2 [J s ])
ζwx =
F̂ (y xq zqs,2 [J s + ns ])
Tout acteur rationnel choisira ce filtre. Le réseau correspondant ajouté crée le tenfold ǔk et appartient au
groupe F des transformations de structures. La correspondance en circuit de la fonction ζ s’opérant par des
techniques connues : division polynomiale, approximant de Padé, etc.
12.2.1.1.4 Conclusion. Sous condition que la probabilité d’acceptation pour un design dégradé soit suffi-
samment faible, on vérifie bien :
Quels pourraient être les bords de comportements ? Le bord extrême est l’absence de filtre. C’est le groupe
identité. Le gain pour ce choix, sous hypothèse de relecteur rationnel serait nul. L’autre bord est le choix
inconditionnel d’un filtre de Wiener parfait. Si l’on définit un gain opérationnel prenant en compte le coût
effectif du filtre, les deux bords seront de faible amplitude en gain, voire le bord avec filtre de Wiener parfait
aura un gain négatif. Le MPE apparaît alors comme la ligne de crête de la surface où se trouve le meilleur
compromis. Mais les variations de cette surface de comportement sont directement liée à la variation de µ̃k qui
va atténuer même éventuellement l’intérêt du meilleur compromis pour favoriser une direction plus dégradée :
c’est dans ces conditions qu’apparaît au plus fort la notion de jeux, ici commercial.
L’impact négatif sur la qualité de conception a été étudié en CEM dans le cadre de la relation client-
fournisseur et a conduit aux mêmes conclusions, dans ce cadre plus restrictif et plus détaillé dans son applica-
tion[MR].
le point est discernable. Lorsque l’on cherche le cobord donc l’arête, on perd le point individuel pour ne voir que
les bords de l’arête ou l’arête elle-même. On perçoit bien ici les notions de grands et petits modes qui peuvent
s’échelonner sur plusieurs échelles. De fait on perd forcément la connaissance maîtrisée des conditions initiales
lorsque l’on monte dans les échelles, par intégration.
Règle
Le passage d’un espace à l’espace hiérarchiquement supérieur en opérateurs de bords implique la perte de la
connaissance de détails sur les objets de l’espace de départ (il peut arriver que l’on puisse déduire les propriétés
internes des observations aux limites, mais ce n’est pas généralisable et la quantité d’information à acquérir
comparativement à celle contenue dans le domaine étudié est toujours beaucoup plus importante que celle qui
résulte d’une opération d’intégration sur le même domaine).
Dans notre mise en forme de l’équation d’un système non linéaire nous sommes parvenus à une expression
assez simple impliquant une métrique définie sur des domaines π avec un vecteur de lois sur les flux et les
paramètres dans un espace de configuration choisi f . Ces flux et paramètres sont donc maintenant des variables
aléatoires k̃ µ , p̃µ : ils décrivent non plus des trajectoires filiformes dans l’espace des paramètres mais des serpents
plus ou moins ventrus. De plus, ils peuvent être décrits dans un format de type hypercomplexe, ce qui revient à
avoir pour cette configuration la plus complexe que l’on imagine plusieurs de ces espaces en parallèle et couplés
entre eux. La figure “espace de configuration non linéaire” illustre l’équation obtenue qui se résume de façon très
symbolique dans l’espace des tenfolds à :
π f˜ = 0 (12.7)
l’extérieur, P la puissance consommée par le tenfold de la jonction et Prx la puissance restituée à l’extérieur.
La puissance utile exploitée par la jonction Pu est celle qui donnera lieu à la construction d’une information.
Mais une partie de cette puissance PN est du bruit inutile à la construction de l’information. Ce bruit peut
provenir de l’extérieur : il n’aura pas été restitué entièrement et une partie participe au fonctionnement du
tenfold ; ou être engendré par le tenfold lui-même. Chaque tenfold a donc un rendement en information. Par
exemple pour fabriquer une tasse, qui constitue une information utile, on consomme de l’énergie et plusieurs
éléments qui seront rejetés et inutiles en final à l’information de la tasse elle-même. Cela, même si une partie
de ce bruit est indispensable à la fabrication de la tasse. La seule information strictement utile au sens de la
quantité d’information pour la tasse est celle contenue dans la tasse telle qu’elle existe finalement. Cette tasse
peut être caractérisée par un certain spectre Ŝ dans une base donnée qui recense ses éléments et agencement.
L’information est le produit de ce spectre par le logarithme en base 2 d’une fonction croissante avec le rendement
informatif :
� �
Pu
Imax = ŜLog2 1 + (12.8)
PN
Cette quantité d’information est extraite du vecteur d’information I qui contient tous les tenfolds au fur et
à mesure que l’AE croît. Un système ou un ensemble de systèmes est donc caractérisé dans un AE par deux
équations au niveau des petits et des grands modes :
� � �
π f˜ = 0
é (12.9)
Ié+1 = γé+1,é Ié
Notre problème peut dans ce contexte se formuler ainsi : peut-on pour un horizon h = Ié k...k+n = {ǔk , . . . , ǔk+n }
donné à un instant é du processus d’évolution identifier un domaine (un volume) fini V partant des observables
O (ǔ ∈ f ) avec : f = {ǔk+n+1 , . . . , ǔk+n+m } contenant les extrémités des trajectoires dans l’espace CG de tous
les acteurs ayant eu la même histoire h ?
On peut déjà affirmer que l’on tendra vers ce volume commun - comme un attracteur - si la distance à
l’objectif visé OG commun à tous les acteurs se réduit lorsque l’on se rapproche de ce volume dans l’espace CG,
soit :
k+m
� k+m−1
�
||OG − G (Ok+m ) pn || < ||OG − G (Ok+m−1 ) pn ||, ∀m (12.10)
n=0 n=0
Cette relation ne réduit pas l’immensité du problème, mais elle fournit une méthodologie.
Comme on ne pourra pas analyser tous les cas possibles dans des systèmes non linéaires il apparaît plus
simple finalement de raisonner à l’envers : essayer de se doter de structure - de topologie - d’AE pour en déduire
des zones d’attraction possibles ou voir si l’on peut “tâtonner” pour appréhender cette topologie et voir si l’on
peut atteindre une telle zone.
Le fait de disposer d’une observable en quantité d’information peut permettre de trouver des critères plus
pertinents dans les calculs des gains. La quantité d’information ou l’entropie sont des concepts qui peuvent être
riches en ressources pour arriver à exprimer des gains pour des comportements naturels parfois très complexes,
et pour lesquels ces notions sont parmi les rares disponibles si l’on ne veut (ou si l’on ne peut) pas recourir à
des idées empruntées aux sciences “molles”.
On peut lui associer un chemin p21 (t21 + jG2 ) et un second chemin p31 (t31 + jG3 ). Comme on l’a vu
précédemment on peut aussi associer un vecteur au groupe défini par : V = p21 t21 + p31 t31 + j (p21 G2 + p31 G3 ).
Maintenant considérons l’arbre d’ordre 7 de la figure “AE d’ordre 7”.
On peut détailler les quatre chemins possibles ou de même construire le vecteur résultant pour la société.
L’expression de ce vecteur va se développer comme la somme des expressions des quatre chemins. On trouve
un vecteur qui s’oriente dans des directions qui sont des produits des directions de base de l’espace CG - sauf
pour le gain suivant la règle 11.5. Ces produits sont des produits scalaires au sens où les axes de l’espace CG
ne sont pas directement les transformations mais les groupes de transformations. On voit ici tout l’intérêt de
se raccrocher aux groupes plutôt qu’aux transformations directement. Ainsi les produits tkm tml tln . . . dans
l’expression
� du vecteur
� société Vs se réduisent à des projections sur les axes de groupes de transformations
T = T , F, F̂ , P, S . On peut alors écrire pour un groupe Tx quelconque d’éléments Zx :
N
�
∀tnn−1 ∈ Tx , n ∈ N , tnn−1 = N Zx (12.11)
n=1
Avec la règle :
Suivant cet arbre, une projection dans l’espace CG donne à l’instant é un point A dans cet espace tel que :
Nous avons noté les chemins avec une flêche pour indiquer que nous “vectorisions” ces chemins dans l’espace
CG des groupes. On affecte à ces chemins en indice la succession des numéros de jonctions qu’ils incluent.
Avec les règles de combinaisons des chemins :
�
C�ab + C�bc = C�abc
(12.13)
C�ab + C�bc + C�bd = C�abc + C�abd
Avec les relations 11.6, 12.11 à 12.13 nous allons pouvoir analyser des trajectoires de sociétés. Les relations
précédentes ne sont rien moins qu’une autre traduction de l’algorithme d’extraction des chemins à partir de
la matrice d’incidence (paragraphe 11.3). Les espérances de gains des extrémités des chemins d’un horizon
constituent le spectre de l’horizon.
Poussons le cas précédent à l’instant 2é. Le point A constituait un premier horizon. Nous cherchons le point
B, horizon suivant.
On peut écrire directement :
OB = OA + AB = C�21 + C�31 + C�42 + C�52 + C�63 + C�73 = C�421 + C�521 + C�631 + C�731
De la relation 11.6 on tire l’équivalence en développé de ce vecteur :
OB = p42 p21 (t42 t21 + jG4 EG)+p51 p21 (t52 t21 + jG5 EG)+p63 p31 (t63 t31 + jG6 EG)+p73 p31 (t73 t31 + jG7 EG)
Enfin avec les relations 12.11 et 12.12 on trace le vecteur dans l’espace CG - choix groupes :
OB = (2p21 + p42 ) T1 + (2p31 + p63 ) T2 + (p52 + p73 ) T3 + jEG (p42 p21 G4 + p51 p21 G5 + p63 p31 G6 + p73 p31 G7 )
Notons l’espérance de gain de la société sur un horizon Ḡ4567 = (p42 p21 G4 + p51 p21 G5 + p63 p31 G6 + p73 p31 G7 )
alors :
Si cette surface concerne une société dans un environnement, on voit que sur trois trajectoires particulières,
deux conduisent à une espérance de gain maximum et une à une espérance de gain supérieure à la moyenne
de la surface, mais inférieure à celle des deux autres trajectoires. Une trajectoire se scinde en deux et conduit
soit à une espérance de gain moindre pour la société, soit pour un autre choix à la base de la bifurcation, à une
espérance de gain supérieure pour la société. Enfin il existe une troisième trajectoire qui conduit à l’espérance
de gain optimum par une succession de transformations plus longues. On peut déjà, simplement en observant
ce profil en déduire plusieurs implications.
D’une part la figure suggère qu’il existe toute une série de trajectoires qui conduisent à des espérances de
gains (EG) faibles, nulles ou négatives. Cela implique que le choix de prendre les directions des trois trajectoires
particulières n’est pas évident au départ, et est noyé dans tout un ensemble de choix apparemment équivalents.
Par contre à partir d’un certain horizon h les pentes d’espérances de gains de ces trois trajectoires commencent
à se différencier de celles de toutes les autres trajectoires. Au départ toutes les combinaisons de probabilités
existent mais aucune ne donne lieu immédiatement à une différenciation nette. On peut considérer donc qu’une
partition des histoires démarrant à cet horizon est suffisante. La surface est décrite par toutes les combinaisons
de probabilités de choisir les directions des groupes de transformations.
A partir du point de bifurcation b, une société qui prend la direction commune aux trajectoires 1 et 2 a le
choix entre deux chemins. La trajectoire 1 conduisant à une forte espérance de gain, il faut qu’à un moment la
probabilité de choisir cette direction soit significativement plus forte qu’une autre. Les probabilités se sommant
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 199
dans la géométrie, cet écart est peu visible sur les trajectoires complètes. Par contre elles interviennent en
produit sur l’EG et donc là, le trajet 1 a une probabilité à un moment nettement plus grande que 2. Le trajet
2 par contre, après une succession de transformations apparemment longue, parvient à une espérance de gain
très grande. Comme à la bifurcation un coefficient faible diminue d’autant cette espérance de gain, il faut que le
gain en absolu soit vraiment beaucoup plus grand. Cela suppose aussi que les probabilités des chemins derrière
la bifurcation pour les trajectoires de type 2 tendent à être stables et proches de 1 : d’une part parce que la
trajectoire est longue et d’autre part pour garantir une très forte espérance de gain en final.
Les joueurs sachant où se trouve la cible identifient les chemins possibles. Tous ces chemins sont composés
de 5 déplacements sur la droite et 3 vers le haut. Donc la métrique des réseaux est transformée suivant : D5 H 3 g.
Comme on fait un parallèle entre les variables d’état et la position de la cible on doit avoir :
� � � x �
� 5 3 �−1 1 k
D H g =
1 ky
Soit en remplaçant :
� �� 5
�� � � �
0.03125 0 0.03125 0 1 5
3 =
0 0.125 0 0.125 1 3
La première matrice étant le produit D5 H 3 .
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 200
Ayant déterminé la métrique, on sait que quel que soit le chemin sauf à être au bord des trajectoires possibles
(on sait où est la cible, on ne se déplace donc pas partout au hasard), la probabilité au global d’aller vers la
droite pD est de 5 sur 8 et celle d’aller vers le haut pH de 3 sur 8. La figure “arbre de la grille de jeu” montre
l’arbre d’évolution de ce jeu où les branches vers la gauche sont celle des transformations “D” et celles vers la
droite sont celles associées à “H”.
Les hodographes des trajectoires de proche en proche passent par tous les points de cet arbre, mais dans
l’espace des seules transformations, le vecteur résultant conduit de l’origine au point de coordonnées (pC ). Chaque
chemin C se traduit par une liste des succcessions de transformations issue de γ 8 , par exemple (H, D, H, H, D, D, H, H).
On a donc 8x7x6 possibilités (car trois positions à choisir pour D) et la probabilité d’un chemin en est l’inverse.
L’espérance de gain est 8x7x6 fois cette probabiltié fois le gain, autrement dit, l’espérance de gain est égale au
gain, ce que l’on attend puisque la cible est connue. A la vue de cet arbre, on peut donner les coordonnées du
point d’avancement de la trajectoire de la société dans l’espace CG à chaque étape :
1. 1D,1H
2. 2D,2H
3. 3D,3H
4. 4D,3H
5. 4D,3H
6. 3D,3H
7. 2D,2H
8. 1D,1H
De cette succession on déduit la trajectoire de la société présentée figure “trajectoire vers la cible connue” (cette
trajectoire est donc comme un hodographe, on l’obtient par la somme des vecteurs en étapes de coordonnées
données précédemment de 1 à 8).
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 201
Ce résultat est riche d’information. Le fait que la trajectoire de la société se réduise à une courbe provient de
la connaissance parfaite de l’objectif et des moyens d’y parvenir. Il n’y a donc aucune possibilité pour s’écarter
de cette trajectoire suivant les règles et moyens du jeu. Les étapes dans la trajectoire sont les différents horizons
qui sont les horizontales de l’arbre de la grille de jeu. Les distances sont faibles en début et fin de trajectoire,
grande au milieu. Résultant de projection sur les axes de coordonnées qui sont des sommes de probabilités, cela
signifie que la société a peu de choix en début et fin de jeu et plus de choix au milieu. Cela traduit l’élargissement
des chemins possibles au centre de la grille. Enfin la trajectoire est presque droite : statistiquement les choix
reportent également sur les deux groupes de transformations disponibles pour atteindre le but. On le confirme
par une comparaison avec une regression d’ordre 1 en trait noir.
On trouve dans ce graphique deux trajectoires qui correspondent à des bords pour des comportements
extrémistes. Ces deux trajectoires sont obtenues pour des joueurs qui suivent tout le temps un bord, c’est à dire
dont l’un des deux coefficients α ou β est nul. Deux autres trajectoires sont données à titre d’exemples, mais
toute la surface est balayée pour tous les couples possibles de coefficients dans les lois qui relient les décisions
aux résultats intermédiaires à chaque horizon. Le gain sur ce graphe peut être une fonction de Dirac, c’est à dire
que le gain est partout nul, sauf lorsque l’on touche la cible. Toutes les trajectoires ont une évolution commune :
au départ des trajets, les choix sont restreints et géométriquement, les distances à la cible évoluent peu. On a
donc des projections resserrées sur les axes de transformations D et H. Dans la région centrale, les probabilités
s’espacent, les écarts de distances devenant plus grands et l’espace disponible aussi. Et lorsque l’on se rapproche
de la cible et des 8 coups permis, les probabilités s’infléchissent pour des directions qui rapprochent de la cible,
cela pour des comportements rationnels où les joueurs ne suivent pas une stratégie extrême.
Il est intéressant de noter que dans le contexte de ce jeu, les stratégies extrêmes peuvent mener à des gains
extrêmes. Imaginons que le gain est une dépendance au nombre de coups : moins de coups sont joués, plus le
gain est grand. Si la cible se trouvait sur un bord, les trajectoires de bords seraient de loin les plus gagnantes.
Le coefficient γ peut être une proportion du versement. Auquel cas il reste à définir le coefficient α. Ce
coefficient, compris entre 0 et 1 peut être vu comme une probabilité de versement (1ii est une métrique unité).
Par exemple pour deux acteurs, ce système devient :
e1 = 111 f 1 − γ13 f 3
e2 = 122 f 2 − γ23 f 3
0 = α31 f 1 + α32 f 2 − 133 f 3
La métrique de ce système admet pour déterminant α32 γ23 + α31 γ13 − 1 qui est toujours non nul (du fait
des propriétés des coefficients alpha et gamma).
Ces courbes ne doivent être regardées que pour l’abscisse, qui représente α, allant de 0 à 1.
En associant les retours sur investissements à des transformations, on voit que la contrainte rend des régions
de l’espace inaccessibles. Par ailleurs la transformation dans ce cas est appliquée au seul couplage vers les acteurs
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 204
(réaction). Lorsque le retour tend vers 1, le gain des acteurs devient inférieur au gain sans participation et ce
quelle que soit la contrainte. Pour un retour très faible (0.1) la courbe tend vers la droite coupant le plan en
(0,1), (1,0).
Dès que le retour est supérieur à 1, les acteurs peuvent au final gagner plus qu’ils n’auraient sans contrainte
et plus le retour est grand, plus la contrainte peut être faible. Par contre, il existe un domaine où pour des
valeurs de contraintes insuffisantes, les acteurs gagnent au final moins que le budget initial.
On voit se dessiner notre espace où avec une contrainte minimum ou non, les acteurs choisissent un versement
traduit en probabilité d’aller vers telle transformation.
P (β|α) P (α)
P (α|β) = (12.15)
P (β)
Autant P (α|β) n’est pas évidente, β n’étant pas connue au départ, autant P (β|α) peut être rationnellement
calculée, P (α) dépendant des croyances de l’acteur et P (β) étant assez mécanique suivant une politique groupe
et une efficacité de l’entité du pot commun.
1 − β2 α 2
Tβ1 →β2 =
1 − β1 α 2
La détermination de P (β|α) est assez simple. Si l’acteur n’investi pas (absence de contrainte minimum),
il peut choisir n’importe laquelle des transformations puisqu’alors elles n’influent pas sur son budget final. La
probabilité de chaque transformation pour α = 0 est donc l’inverse du nombre de transformations disponibles.
Si par contre il investit, on voit d’après la loi 12.14 qu’il a intérêt à choisir la transformation 1.3 qui lui donne le
maximum de retour pour le minimum d’investissement. La probabilité de β = 1.3 est alors de 100%, les autres
étant nulles. Mais il peut aussi ne pas vouloir investir autant pour garder plus de fond dans son budget propre.
La probabilité devient alors la probabilité plancher pour réaliser des gains additionnée d’une part aléatoire.
Les probabilités P (β) sont liées à la chance de réaliser tel objectif de croissance. On fixe arbitrairement :
P (β = 1.1) = 0.5, P (β = 1.2) = 0.35, P (β = 1.3) = 0.15.
Reste à se doter d’une loi pour P (α). La propension de chaque acteur à verser est influencée par les résultats
visibles des autres suite à un versement. On peut donc établir que cette probabilité dépend de la dérivée du
gain f i au cours du temps. Mais elle dépend aussi de nombreux autres paramètres : orgueil, peur de perte de
pouvoir, décision d’organisation au niveau groupe, etc. Si l’on dispose de suffisamment d’acteurs on peut utiliser
un tirage aléatoire pour le premier jet de probabilités. Dans un jeu à information incomplète, les acteurs ne
connaissent pas la loi 12.14. Ils investissent ou pas sur d’autres critères. Partons sur cette hypothèse. Ensuite,
les acteurs sont guidés par les résultats qui s’ajoutent aux autres critères. On peut définir :
∂f i
∂ é < 0 ⇒ α = 0
∂f i i
∂ é ≥ 0 ⇒ α = (1 + �) ∂f
∂ é
� étant une variable aléatoire traduisant l’influence des croyances de chaque acteur sur le versement (on
prend P (α) = α).
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 205
12.5.2.6.1 Présentation des résultats On ne peut pas représenter toutes les directions de l’espace avec
les espérances de gains. Par contre on peut associer à chaque chemin (première dimension) une combinaison
intégrant les successions de transformations accomplies pour chaque chemin (seconde dimension) et utiliser une
troisième dimension pour le gain. Pour cela on crée un nombre constitué des successions de transformations
codées de 0 à 2. Par exemple 021 signifie un chemin où la première transformation opérée est celle de code 0,
la suivante de code 2 et la troisième de code 1. On somme ensuite le nombre de fois que chaque direction est
suivie. Par exemple dans 021200112, la direction 2 est empruntée 3 fois, et ainsi de suite. En effectuant cette
somme pour les trois directions pour chaque chemin on obtient un nouveau nombre : dans le dernier exemple ce
serait 333. Chaque chemin est ainsi associé à un nombre et à un gain. On peut ordonner alors la liste de tous les
chemins explorés dans l’ordre croissant de ces nombres. On peut finalement faire une représentation par boules
où le diamètre des boules est à l’image des gains. La figure “trajectoires sans contrainte initiale” montre ainsi le
résultat dans le cas où le versement initial est aléatoire et pour un tirage où ce versement est faible, de l’ordre
de 3%.
Dans ce premier cas de figure on voit que les gains sont notables dès les premiers versements, c’est à dire des
chemins de faibles numéros et des combinaisons donnant des successions d’opérations assez restreintes. Puis les
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 206
gains disparaissent rapidement pour des chemins éloignés (comprenant plus de 2 années successives de versement
si chaque tirage est associé à un an de cotisation). Comme il n’y a pas de versement plancher, les versements sont
insuffisants pour assurés un rendement optimum du processus et les différentiels de gains deviennent négatifs,
encourageant à moins de versement. Le processus s’auto-amplifie jusqu’à quasi-disparition des gains suite à une
quasi-disparition des versements. Evidemment le résultat pourrait être meilleur si le versement bien que libre
serait plus important. On trouve ce raisonnement en étudiant la pente de l’inverse de la métrique qui détermine
le gain à chaque étape de versement. Le rapport des gains à chaque étape pour un retour de 1,1 est donné par :
� �
f1 1−α
=
f0 1 − 1.1α2
Si le versement α est nul, le gain est maintenu de proche en proche. Cherchons la variation du gain relatif
en fonction du versement :
� �
∂ 1−α
= 0 ⇒ −1.1α2 + 2.2α − 1 = 0
∂α 1 − 1.1α2
On trouve deux racines montrées figure “racines de la fonction gain” en 0,7 et 1,3.
Mais la courbe étant asymptotique autour des valeurs optima, on recherche sa dérivée seconde que l’on
annule pour α = 1. C’est donc proche par valeur inférieure de 1 que le versement donne le plus grand retour.
Dans ce processus, cela revient à un abandon par les acteurs de leur budget propre au profit d’une gestion
centralisée. Dans la simulation précédente on a retenu le cas d’un versement faible. La variation relative de gain
peut être alors négative ou proche de zéro, le retour sur investissement à 10% pouvant compenser juste la perte.
Au final les versements se maintiennent un certain temps puis s’évasent, les retours pour des versements trop
faibles n’engendrant plus de nouveaux versements qui permettent à terme de compenser les pertes.
Si l’on impose un versement plancher (80% minimum), la figure “trajectoires avec contrainte initiale” montre
la nouvelle répartition des gains dans l’espace chemins - trajectoires.
CHAPITRE 12. PRINCIPE MPE DANS L’ESPACE CG : BORDS ET OPTIMA 207
On voit une répartition très différente des gains cette fois. La contrainte impose un rapprochement du point
optimum de rendement. De fait, le versement s’auto-entretien et assure le retour maximum sur investissement.
Les premiers temps, les gains sont faibles car les investissements importants et les retours représentent une masse
encore faible comparée à ce qu’aurait été un budget conservé en propre. Après, pour différentes combinaisons de
versements apparaissent des lieux de gains optima. Un premier lieu émerge pour des combinaisons représentant
des chemins au-delà de 20 événements puis au-delà de 50 événements environ.
Le maximum de gain sans contrainte est de 0,4 pour 1 et avec contrainte de plus de 400000 pour 1. Evidem-
ment ces écarts énormes proviennent de la simplicité du modèle de revenu. Mais cette simplicité ne remet pas
en cause le mécanisme de versement en fonction simplement du retour sur investissement et de la contrainte
pour aller “chercher” les points optima pour ce retour, point éloignés de l’objectif individuel.
contre, le détail des opérations réalisées dans ce processus leur est inconnu et constitue la “face cachée” de ce
processus, l’ensemble des petits modes. Les petits modes influent sur l’évolution des grands, mais pas seulement.
Une part aléatoire dans les choix vient impacter les chemins suivis majoritairement et donc l’évolution du
système. Des émergences apparaissent qui ne sont pas prédictibles. On pourrait faire tourner un calcul de monte-
carlo pour évaluer toutes les possibilités mais la masse d’opérations est gigantesque et en pratique incalculable !
Y a-t-il émergence au sens strict de la systémique ?
Tel qu’on l’a proposé, l’émergence est caractérisée par une métrique additionnelle dans le changement
d’échelle [ARE]. Le changement d’échelle correspond par une autre définition proposée à un changement de
modèle. Par exemple si l’on découpe une ligne en morceux de plus en plus petits, il arrive un moment où la
partie restante ne répond plus aux équations des ondes guidées. Le changement de modèle physique implique un
changement d’échelle. Ici le changement d’échelle s’opère entre le fonctionnement des petits modes, déterministe
et lié au gain précédent et à d’autres entrées, et les grands modes caractérisés par une composante aléatoire
propre à l’acteur. Le calcul de l’investissement aurait pu se faire sur une mécanique déterministe uniquement
rattachée au gain, mais le facteur humain ajoute ici un choix dépendant d’émotions, de sensations de pouvoir
etc., qui ne répondent pas à ces mécanismes. De fait un changement d’échelle traduit ce facteur humain. Lors
de ce changement d’échelle on ajoute un terme issu de l’environnement : la contrainte de versement. Ce terme
interagit avec le système cible et peut lui-même provenir d’une métrique reliant la direction du groupe avec
l’évolution envisagée des budgets.
Soit gc la métrique avec contrainte α0 de la forme :
2
1 − β (α + α0 )
gc =
1 − (α + α0 )
On peut exprimer :
� �
1−α 1 − βα2 βα0 + 2βαα0
gc = − = T g0 + ge (12.16)
1 − α − α0 1−α 1 − α − α0
La transformation T introduit l’influence de l’environnement et la métrique ge une propriété qui est intrin-
sèque à cette nouvelle échelle au niveau des grands modes.
Sans cet apport, une zone d’évanescence apparaît dans l’espace CG traduisant des non possibilités dans
un contexte très rationnel. Avec cet ajout, une zone d’évitement apparaît pour les chemins proches, mais des
émergences de gains très importants sont créées pour les chemins plus longs. On peut donc a priori considérer
compte-tenu de tous ces éléments que d’une part on est bien en présence d’un phénomène complexe au sens de
la systémique, mais qu’également on a une émergence engendrée par une contrainte initiale.
4. définir les objectifs de chaque acteur, leurs caractères (lois d’évolution des probabilités), les observables,
lois de performances et critères ;
5. programmer l’évolution et faire tourner le programme ;
6. projeter les résultats dans un espace CG choisi ;
7. analyser.
.
Cinquième partie
Application
211
Préambule
Les premières parties ont pour but de donner toutes les mécaniques nécessaires à une méthodologie de
modélisation de la complexité. Cette partie a pour but d’illustrer l’usage de cette méthodologie au travers
d’un exemple simple, qui ne se veut pas forcément réaliste. Comme on l’a vu, la méthode proposée englobe de
nombreuses techniques et ne se limite pas à une seule représentation ni exploitation. L’application que l’on se
propose d’effectuer incorpore de la décision et de la compatibilité électromagnétique. Nous allons tout d’abord
aborder le jeu en explorant les analyses autour de l’horizon pour ensuite prendre plus de recul et le considérer
dans son ensemble.
On imagine une électronique de puissance en phase de conception. Le responsable “hardware” milite pour
diminuer le coût de l’électronique alors que le responsable pour la CEM cherche à garantir la conformité en
émissions conduites.
212
Chapitre 13
Description du jeu
213
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 214
CEM. Les câbles relient ces éléments. On détaille ici les étapes qui ont mené au schéma final retenu pour y
appliquer l’analyse d’évolution. La description progressive de ces étapes, telles qu’elles ont été conduites donne
une illustration concrête de la façon dont la méthode peut être utilisée pas à pas, où l’ingénieur précise sa pensée
et ses besoins au fur et à mesure de la construction du problème.
Les deux ports de gauche constituent l’entrée de cette électronique et les deux ports à droite la sortie. La
métrique associée à ce réseau dans l’espace des branches est donnée par :
1
C1 p 0 0 0 0
0 K1 (p) 0 0 0
Zcp = 0 0 K2 (p) 0 0
0 0 0 L1 p 0
1
0 0 0 0 C2 p
Les commutateurs se commandent suivant une loi qui peut être définie comme paramètre d’entrée. Leur
fonction intègre le profil de commutation et la résistance de canal. Leur modèle est une résistance variant dans
le temps.
Le principe de fonctionnement de ce type de commutateur (appelé “pont”) est le suivant (on suppose le
condensateur C1 chargé précédemment) : on ferme l’interrupteur K1. Le condensateur se décharge dans la
branche portant L1-C2. Le cycle suivant, on ferme K2 et l’on ouvre K1. La branche L1-C2 se décharge alors
(supposons une composante dissipative en série avec C2) dans la maille L1-C2-K1. Puis l’on réouvre K2 et
l’on ferme K1, etc. Sur ce principe et suivant les connexions et lois de commandes des interrupteurs, on peut
fabriquer des convertisseurs AC vers DC, ou DC-DC ou AC-AC, etc.
13.3.2 RSIL
Le réseau stabilisateur d’impédance de ligne est un filtre en pi. Sa structure est donnée figure “RSIL”.
Figure “RSIL”.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 215
(les numéros affectés aux labels des composants pourront être modifiés).
Le circuit comporte 5 sommets et 10 branches, il doit donc présenter 6 mailles. Les condensateurs agissant
en éléments de découplages sont des frontières entre mailles. Par contre, le commutateur engendre deux mailles
en fonction de son état : une maille en charge et une maille en décharge. La topologie choisie a tout intérêt
à suivre la physique attendue sur ce composant. Les mailles retenues sont de fait celles présentées figure
“espace des mailles pour le commutateur” à partir desquelles on engendre la métrique g dans l’espace des mailles.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 216
Ayant choisi la topologie on définit facilement la matrice de connectivité. La simulation de ce type d’élec-
tronique peut être difficile parce que les éléments sont très disparates dans leurs valeurs. Pour converger avec
précision on doit manipuler en différences finies une matrice très mal conditionnée puisque la métrique mélange
des composants de valeurs très éloignées. Entre le condensateur de 10 nF du filtre d’alimentation et celui d’éner-
gie de plusieurs centaines de microfarads, il y a une dynamique de valeurs qui engendre de fortes différences
d’impédances. Pour palier ce problème on peut l’approcher différemment. On sait que par principe en régime
établi, le condensateur d’énergie C5 (noté C1 sur la branche 5) est chargé (il a été bien dimensionné pour
répondre aux besoins de la charge) et que la tension à ses bornes rejoint celle du générateur, ici mettons 28
V. On peut donc calculer la réponse des dernières cellules alimentées sous 28 V que représente le condensateur
C5 chargé. On calcule ce dernier étage en remplaçant la charge par une simple résistance, notre intérêt n’étant
pas ici l’analyse d’une électronique de puissance détaillée. Les éléments qui vont engendrer les bruits en haute
fréquence contre lesquels on veut se prémunir sont des éléments parasites et non les composants représentés
idéaux comme sur le schéma de la figure “espace des mailles pour le commutateur”. On a donc intérêt à réduire
le schéma à ces seuls composants parasites pour simultanément affiner l’analyse et optimiser les temps de calcul ;
voire, obtenir une réponse directement en fréquence. La figure “diakoptique sur puissance” montre la coupure
réalisée au niveau de la frontière C5 sans toutefois montrer les composants parasites en hautes fréquences. Le
couplage est de type capacitif.
La démarche est la suivante : on sépare la métrique en deux, une partie f dévolue aux composants de
puissance, une autre partie h dévolue aux composants parasites. Au préalable on a décomposé le système en côté
alimentation et côté commutation. Le condensateur C1 de la branche 5 sert de frontière pour la diakoptique. On
p p
considère ensuite que le fonctionnement de la puissance (h, f ) n’est pas affecté au premier ordre par les parasites
présents en hautes fréquences. Cette hypothèse de couplage faible permet de coupler unidirectionnellement la
source de parasite vers l’alimentation principale.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 217
c c
Pour la partie commutation (h, f ), la simulation des excitations des hautes fréquences peut se faire en
appliquant en lieu et place du commutateur la variation de tension qu’il impose à ses bornes dans le front de
commutation.
On effectue au global les opérations suivantes si g est la métrique de départ :
p
h µ
g =h+f h→ c
µ h
On considère ensuite que la puissance n’est pas �
la �source de bruit. On peut alors étudier séparément la
p
partie commutation en l’alimentant par la source µ f et en considérant comme source de bruit propre la
commutation (l’opérateur µ est le facteur de couplage entre les deux électroniques.�La�source reportée s’exprime
p
donc comme cet opérateur qui dépend des composants de puissance). La source µ f étant par définition très
lente devant les oscillations de la commutation, elle revient à un réglage de la fréquence zéro en spectre. Ne reste
alors que le bruit propre lié à la commutation. Comment déterminer le spectre d’excitation ? On peut écrire
la forme de la fonction de commutation issue de la différence de potentiels aux bornes de la seule jonction des
commutateurs (elle n’inclut pas les éléments parasites de ces commutateurs) comme un générateur d’échelon
Tα de temps de montée égal à celui de la commutation.
Finalement, la méthodologie proposée ici ne fait qu’acter l’efficacité de découplage du condensateur C5 (C1
de la branche 5) 1 et exploiter la notion de “petit signal” usuelle en électronique. On réalise :
Tα = hασ k σ (13.2)
On utilise la diakoptique pour séparer la partie commutateur de la partie alimentation :
p c
hασ = hασ ∪ hασ , ⊃ µασ (13.3)
On résout finalement la seule source de bruit :
c
Tα = hασ k σ (13.4)
On résout cette équation en fréquence pour déduire les k̂ , puis les appliquer en source (on peut les reporter
σ
en maille virtuelle sur le condensateur de découplage) sur l’étage d’entrée et son filtre. Rappelons qu’en régime
de petit signal, une diode est un condensateur, etc. On se retrouve dans notre cas à résoudre la source de bruit
présentée figure “source de bruit”.
1. on retrouve ici pleinement la discussion et la démonstration de la notion de découplage réalisée dans le Gabillard, “Vibrations
et phénomènes de propagation”, chez DUNOD université.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 218
On a rajouté dans le schéma des composants parasites comme le condensateur C4 ou C3 ou C2, etc. On
résout ce circuit en fréquence pour une bande déterminée par le temps de montée de commutation avec :
1
∆f =
tm
L’amplitude de l’échelon est l’amplitude d’alimentation.
Remarquons que la décomposition du réseau en partie hautes fréquences et basses fréquences revient à
considérer les différentes échelles du système. La variation d’échelle, au sens strict tel que nous l’avons défini
ne s’opère pas forcément ici 2 . Lorsque l’on considère par exemple un circuit RC, la composante inductive ne
doit exister en toute rigueur que l’orsque le courant est variable. On peut se doter d’une métrique comprenant
cette composante, mais elle sera mal conditionnée. Il vaut mieux travailler en échelles variables et associer une
topologie à chacune d’elle, ce qui revient à se doter de plusieurs métriques suivant le domaine traité.
Le spectre obtenu présente une raie fine et importante d’amplitude 1 V. La comparaison est donc simple
pour jauger de l’efficacité des filtrages. La figure “spectre” montre le résultat obtenu en module.
Figure “spectre”.
L’analyse de jeu va consister à envisager différentes solutions pour réduire ce bruit, mais aussi de rester au
plus proche de cette source pour ne pas rajouter de composants de filtrage. L’étage que l’on considère maintenant
2. Rappelons que l’on considère qu’il y a changement d’échelle lorsque les lois des modèles évoluent.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 219
est donc l’étage de sortie alimenté par cette source de bruit, gardant le RSIL qui est un élément du test standard
et qui, avec la charge d’alimentation, règle l’impédance.
Comme on a retourné le problème, il est intéressant de revoir la topologie de l’étage d’entrée pour exploiter
au mieux la maille virtuelle comme source et non comme charge. La figure “RSIL reconstruit” montre la nouvelle
topologie choisie pour décrire le réseau de charge.
En plus de modifier la topologie pour la rendre plus adéquate, les schémas des composants sont enrichis
des composants parasites hautes fréquences (le terme de parasite n’est pas très heureux mais c’est un terme
très usité en CEM. Il faut se rappeler que dans notre approche on se dote d’une métrique qui nous semble la
plus appropriée pour le problème traité.). Les valeurs des composants et de leurs compagnons parasites sont les
suivantes (ne pas se référer aux numéros des composants sur la figure “RSIL reconstruit” mais aux numéros des
branches) :
– C2=100E-6
– L2=1000E-9
– R2=0.1
– C3=10E-9
– R3=50.
– L4=1E-6
– C4=100E-12
– R4=0.1
– C5=100E-9
– R5=0.1
– R6=1.
– Ch=1E-9
Une fois cette nouvelle topologie implémentée, on obtient la courbe de mesure du bruit aux bornes de la
résistance de 50 ohms du RSIL donnée figure “bruit nominal”.
L’objectif du filtrage est de passer en-dessous de la barre des 40 dBuV de niveau. Le gain du concepteur en
CEM se chiffre comme marge par rapport à ce gabarit. Le gain du responsable hardware se chiffre lui comme
une fonction opposée à l’augmentation du nombre ou des coûts des composants ou du nombre d’essais.
Λ
1 Z2
Z2 −−→
Z2 Ch p + 1
Une autre solution consiste à remplacer le condensateur par un autre moins inductif mais plus coûteux. Soit
la transformation :
Λ
2 L −1
Z2 −−→ R+ p + (Cp)
100
Par ailleurs, si la deuxième transformation implique un composant plus coûteux, les deux transformations
impliquent un reroutage, ce nouveau condensateur n’étant pas de même dimension et la réduction d’inductance
passant en partie par une optimisation du routage. Il faut calculer de façon plus précise les gains potentiels
du responsable hardware mais aussi chiffrer les préférences potentielles des deux acteurs et préciser le gain du
responsable CEM.
13.3.6 Gains déterministes et en fonction des intérêts propres pour les deux
responsables hardware et CEM
On veut essayer dans ce jeu de reproduire les comportements “réels”. Chaque horizon va être associé à une
matrice de gains pour chaque option de transformation. Les transformations sont paramétrées, elles sont au
nombre de 2 mais la valeur du condensateur en parallèle ou l’atténuation d’inductance peuvent être réglées.
Le gain est composite. Pour le responsable CEM il dépend avant tout de la marge au gabarit visé. Pour le
responsable hardware il dépend de la facilité de modification, du nombre de composants, etc., soit du coût
global de la modification.
La sortie du calcul étant donnée en dBµV , on peut calculer un gain CEM GC pour l’écart au gabarit par :
1 �
GC = (40 − mesure(n))
N n
que l’on normalise en supposant que dans le cas optimum, on obtient 40 dB de marge à toute fréquence.
Soit :
1 �
GC = (40 − mesure(n)) (13.5)
40N n
On chiffre le gain du responsable hardware en partant de 1 et en multipliant ce gain par 0,9 à chaque reprise
de routage.
A chaque nouveau jet, le condensateur ajouté en parallèle a sa valeur qui est divisée par 2 partant de 1000
nF et l’inductance est diminuée d’un facteur égal au nombre de jet.
Dans cette analyse, on s’intéresse à quelques comportements particuliers.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 221
La décision est collégiale, mais le concepteur CEM a des intuitions bonnes ou mauvaises au départ et joue
un rôle majeur en tant que spécialiste métier 3 . Classiquement il pensera d’abord à enrichir le filtrage. Au bout
de quelques tentatives infructueuses il commencera à douter et de fait, ne privilégiera plus aucune solution. Ce
changement de comportement est traduit par une évolution automatisée de la probabilité de choix. On décide
pour le responsable CEM d’une décroissance de sa probabilité de choix pour la solution 1 de 20% à chaque
jet (les valeurs de ces probabilités devraient découler d’analyses du comportement menées par des spécialistes).
Dans ce contexte, le responsable hardware qui se “repose” un peu sur le responsable CEM voit son choix diminuer
de 10% à chaque jet. La décision étant collégiale, c’est la somme des probabilités qui décide du changement
de stratégie. On explore dans le programme qu’un arbre local à chaque horizon mais en calculant la nouvelle
probabilité de choix par des produits, on retrouve le même résultat pour l’espérance de gain que si l’on avait
détaillé les chemins avec des probabilités redonnant en final les produits calculés. On procède ainsi pour tous
les contextes explorés.
Pour le responsable hardware, le gain dépend de la transformation. En supposant que les coûts de reprise
de routage soient identiques, et que l’option Λ1 soit moins chère que l’option Λ2 , il privilégie l’option Λ1 à la
première (ce d’autant que son intuition va dans le même sens que celle du responsable CEM) mais veut aussi
éviter des reprises de routage successives. Son gain décroît donc à chaque nouvelle hypothèse de carte. Au bout
de plusieurs échecs, il préfère changer de stratégie et privilégiera l’autre transformation.
Pour décrire ces comportements sous forme d’équations on s’intéresse à la probabilité de choix sur la trans-
formation Λ1 , celle sur Λ2 s’en déduisant (P (Λ2 ) = 1 − P (Λ1 )). On pose arbitrairement qu’avoir une forte
préférence signifie une répartition à 9 pour 1. En condition initiale on a Ph1 = 0.9, Pc1 = 0.9, les indices h et c
renvoyant aux acteurs responsables hardware et CEM respectivement, et les indices 1 et 2 renvoyant aux deux
transformations Λ1 et Λ2 .
A chaque jet, si la somme des probabilités de choix des deux acteurs pour une transformation est supérieure
à 1, c’est cette transformation qui est choisie. Sinon c’est l’autre transformation. Ce seuil dans la valeur des
probabilités est un seuil de décision qui est à l’image des cursus et caractères des acteurs. Pour une “famille”
ou une “classe” de comportements, une équipe étudiée se situera comme typique si le seuil est réglé à 50%,
persistante si le seuil est réglé à 30% (par exemple), impatiente si le seuil est réglé à 65%, etc.
Enfin, si le test est réussi, le jeu s’arrête. Pour cette première trajectoire, le condensateur Ch fait en final
62,5 nF et l’inductance 1 nH avec 7 jets pour terminer le jeu. Les deux acteurs dans cette première étude de
trajectoire sont d’un même avis pour le premier choix. Ensuite le cumul des échecs en essai CEM les oblige à
revoir leur décision. Dans le jeu, la règle de choix de la transformation sur la somme des probabilités Pc1 + Ph1
donne à chaque acteur le même pouvoir de décision 4 .
Trajectoires de bords
Si le responsable hardware est aussi le décideur final ou a contrario le responsable CEM, trois situations
peuvent être rencontrées :
1. si le décideur est le responsable hardware et qu’il est incompétent mais regarde les résultats et écoute son
entourage ;
2. si le décideur est le responsable hardware et qu’il est incompétent et orgueilleux ;
3. si le responsable CEM se trompe et est orgueilleux.
Evidemment elles peuvent être complétées de cas intermédiaires mais qui pourront se regrouper peu ou prou
dans l’une de ces trois situations.
Les deux dernières situations conduisent à suivre sans modifications possibles l’une des deux directions de
l’espace CG. Si la direction choisie est T1, les acteurs aboutiront à un échec car ce choix ne permet pas d’être
complètement conforme avec le gabarit fixé. On peut modifier facilement le code précédent pour forcer une
3. On parle d’information “hard” et “soft”. L’information est “hard” quand elle est vérifiable par tout le monde. Elle est “soft”
lorsqu’elle relève de l’intuitif, de la connaissance privée.
4. La mathématisation des autorités a été abordée dans [PAJET]. Notre loi ici est par trop simpliste. Par contre les situations
explorées sont des cas étudiés. On parle d’autorité formelle (de droit) et d’autorité réelle (de fait). L’autorité peut être basée sur
différents socles : relations particulières ou informations. Celui qui détient l’information peut détenir l’autorité. C’est le cas ici où le
responsable projet a une autorité formelle sur les choix pour la résolution du problème CEM et l’expert a une autorité réelle quand
il est le seul à pouvoir résoudre ce problème de par ses connaissances.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 222
décision constante sur T1. On trouve bien 20 tentatives avec une espérance de gain qui reste négative pour le
responsable CEM et qui devient très faible pour le responsable hardware, suivant les lois précédentes inchangées
dans cet exercice. Par contre si la direction imposée est T2, l’essai est qualifié en trois jets.
Ces comportements déterminent les bords de la surface des comportements possibles dans l’espace CG. La
société en pratique se trouve cassée et un seul acteur décide réellement, sans se laisser influencer par les autres
acteurs. Dans la première possibilité des trois décrites précédemment, la situation est un peu différente. Le
décideur est unique mais il écoute son entourage. Dans la mesure où la décision redevient collégiale, on peut
considérer ce cas comme étant proche du premier cas étudié.
Dans les deux types de trajectoires étudiées précédemment (classique et de bord), le choix de transformation
est au final commun pour les deux acteurs, dans des conditions diverses mais un seul développement est lancé.
Dans la matrice des possibles, on a exploré les deux cas de choix communs :
J1\J2 T1 T2
T1 effectué
T2 effectué
Par contre la situation où les deux acteurs sont en désaccords sur la stratégie à suivre et où le premier
développement lancé est aléatoire reste à explorer, c’est la situation que l’on étudie dans le prochain paragraphe.
Situation de conflit
On imagine ici le cas où les deux acteurs responsable CEM et hardware sont en désaccords, et ont un
pouvoir décisionnaire identique. Ils décident donc deux développements. Mais le risque est différent pour les
deux acteurs. Pour le responsable CEM le risque est identique aux situations précédentes. Par contre pour le
responsable hardware, le coût de deux développements augmente le risque de ne pas rester dans les budgets
fixés. La probabilité de rester sur son choix évolue donc plus vite avec un facteur de 0,7 à chaque jet en échec. Au
départ, incompétent et influencé par le responsable CEM, le responsable hardware suit le choix de ce dernier,
soit une topologie T1.
et non sur une observable technique on met en évidence un concept de caractère et la probabilité dépend elle-
même du résultat d’une observable. Le seul critère technique n’aurait pas eu cette dimension ou tout au moins
pas référencée à un comportement “moyen”. Si la valeur absolue reste très délicate à argumenter, les écarts
relatifs ont très probablement beaucoup plus de sens.
Dans tous les diagrammes représentés, le premier point - condition initiale à 0,9 pour la probabilité de T1
- n’est pas tracé (condition initiale dans le programme qui ne sauve que les résultats qui en découlent). Les
valeurs négatives d’EG pour JC viennent de la loi choisie qui calcule l’écart au gabarit.
On observe au départ, suivant les lois retenues pour les deux acteurs, une opposition dans les évolutions de
gain pondéré des deux acteurs. Le concepteur hardware part optimiste, confiant dans l’expertise du spécialiste
en CEM. Son gain décroît forcément de par les coûts d’essais de validation réalisés, alors que le gain pondéré
du spécialiste en CEM croît devant l’amélioration des résultats obtenus. Le gain du spécialiste en CEM (que
l’on nommera dorénavant JC) part d’une valeur négative également par principe puisque le produit n’est pas
conforme au début de l’exercice. Les essais se succédant ensuite, et les résultats stagnant, le doute gagne JC et de
fait, les espoirs du responsable hardware (que l’on nommera JR) s’écroulent aussi. Ces changements de position
provoquent la décision de prendre une autre stratégie et de considérer la transformation T2. Celle-ci s’avère
efficace et JC regagne bientôt rapidement la conformité produit avec un gain pondéré qui culmine à 0,5 environ,
et JR stagne dans son gain, ce qui signifie en fait qu’il ne perd plus en coût puisque cette constance résulte
du produit du gain continuement décroissant par le choix continuement croissant pour le deuxième filtre. Cette
constance résulte aussi du fait que le succès est rapidement atteint, sans quoi elle aurait de nouveau diminuée
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 224
par les coûts de maintien de l’activité. Pour la société, le résultat final est satisfaisant, même s’il aurait pu être
atteint plus rapidement. Si la société sait retenir ses expériences, une situation similaire future sera rapidement
résolue.
Le critère de basculement est ici réglé pour la société en faisant la somme des probabilités de décision des
deux acteurs. Comme le taux de décroissance - qui traduit la perte de confiance - n’est pas le même pour JC
et JR, les basculements se font à des probabilités différentes. On essaie de traduire ici le fait que JC est plus
confiant dans sa première solution et a du mal à se résoudre d’en changer. Au contraire, JR impatient d’arriver
au résultat et sans a priori, voudrait changer plus tôt. Son basculement s’opère sur la moyenne alors que JC
bascule plus bas. Si JC seul avait décidé, les deux acteurs auraient changé de stratégie plus tard, augmentant
ici les pertes. On ne peut en conclure pour autant que la stratégie de JR est meilleure. Dans d’autres situations,
des changements trop rapides de stratégies conduisent à des allers-retours constants et à une instabilité de
trajectoire. Par contre il est intéressant de noter qu’en portant la décision sur la somme, on met en avant
l’avantage d’une société où la somme des convictions opèrent, engendrant une sorte de compromis.
Sans surprise, l’espérance de gain de JC ne cesse de décroître puisque le nombre d’essais ne cesse d’augmenter
sans jamais complètement aboutir à la conformité. Au final, après 20 essais 5 les coûts et déceptions sont tels
que le gain pondéré est quasi-nul malgré qu’il y a quand même des progrès réalisés dans la conception, mais sans
rendre le produit complètement conforme. Pour le responsable hardware, non décideur ici du choix d’opérations
5. Typiquement le nombre maximum de reprise de routage dans des projets réels avoisine ce chiffre.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 225
de modification, le gain s’écroule également par l’accumulation des coûts. En final la société perd ici sur tous
les tableaux.
On trouve la situation opposée à celle-ci avec un choix arbitraire imposé pour la transformation T2. C’est
le résultat présenté figure “trajectoire de bord T2”.
Notons que JR atteint la conformité en trois jets alors que JC, de par les hypothèses et lois de choix, ne
l’atteint qu’en cinq jets.
Ici les basculements sont décidés indépendamment pour les deux acteurs. On retrouve de façon séparée
les tendances observées pour la société de la trajectoire classique mais JR peut opérer sa décision rapide de
changement là où le seuil calculé sur la somme des probabilités repoussait cette décision pour la société. Le
moindre creusement dans le profil de JC vient du fait que ses pertes sont calculées dans son seul référentiel et
non plus pour l’équipe.
� �
0
Le vecteur d’information à l’instant n + 1 devient . Si la performance n’est pas atteinte, ce vecteur
Tg
va subir une nouvelle transformation à l’horizon suivant. Comme on désire restreindre l’étude aux alentours de
l’horizon, une première solution consiste à revenir à l’état initial. Le propagateur dans ce cas revêt la forme
suivante :
� �
0 T −1
γ=
T 0
Dans le produit de propagateurs qui va traduire les tentatives successives d’arriver au bon résultat, on va,
s’ils ont tous la forme ci-dessus, ne pas mémoriser les états intermédiaires puisque l’on revient à chaque fois à
l’état initial. On a donc dans la séquence γn γn γn−1 γn−1 . . . γ1 γ1 I, n allers-retours autour de l’horizon comme
illustré figure “évolution sans mémoire”.
Mais l’on peut toujours parvenir au même résultat en appliquant directement une succession de propagateur
qui atteignent un état donné à partir d’un état précédent, sans revenir à l’état initial. Le propagateur a dans
ce cas l’allure suivante :
� �
0 1
γ=
T 0
L’évolution “avec mémoire” est identique dans la forme à celle sans mémoire, seule les composantes du
propagateur sont différentes.
L’équilibre de Nash est la stratégie d’un acteur qui maximise son gain compte-tenu de la stratégie des autres
acteurs. Ici les acteurs ne sont que deux. La stratégie de JC qui maximise son gain quel que soit le choix de
JR est la stratégie qui consiste à se diriger au plut tôt possible dans la direction T2. De même pour JR, la
stratégie qui maximise son gain quoi que choisisse JC est celle consistant à se diriger au plus tôt possible dans
la direction T2. Cela signifie que, au global, peu importe ce qui a conduit les acteurs à se diriger suivant T1
pendant un certain nombre de jets, il faut qu’à un moment il prennent le choix de la transformation T2 pendant
2 jets. Dans une situation donnée, c’est à dire à un horizon quelconque où les acteurs n’ont pas encore atteint la
conformité, la meilleure stratégie à cet horizon est de choisir T2. La droite pointant 2 jets dans la direction T2
est donc une limite optimum pour tous les horizons possibles (c’est une droite ici parce que nous avons égalisé
les probabilités. Dans la réalité c’est une courbe). Elle constitue ce que l’on peut appeler un “horizon de Nash”.
Définition :
On appelle horizon de Nash dans un espace CG une courbe vers laquelle convergent tous les chemins qui
ne sont pas de bords et certains des chemins de bords 7 .
Cette proposition découle des hypothèses d’existence d’un ensemble commun de transformations (connais-
sance commune) et d’un objectif commun. Cette terminologie peut être critiquée, en même temps il ne nous
semble pas qu’elle manque de pertinence eu égard aux hypothèses et conditions de jeu formulées 8 .
7. Le deuxième bord hormis la direction T1 est constitué des trajectoires où les acteurs ne jouent qu’une seule fois la transfor-
mation T2 et s’entête de nouveau à ne jouer que T1 . Toutes ces trajectoires se retrouvent pour la société comme un ensemble de
vecteurs dont l’extrémité touche la droite parallèle à l’axe T1 .
8. Définition :
une stratégie est fondamentalement l’art de combiner des actions pour atteindre un objectif [dictionnaire Hachette] et concrê-
tement l’ensemble des actions prises par un joueur.
Dans le formalisme proposé, une stratégie devient l’ensemble des transformations choisies au cours d’une trajectoire dans
l’espace choix - gains (CG) :
� �
σi = T(é) , T(2é) , . . . , T(N é)
Suivant [DFJT], une stratégie (sous entendue pure) est souvent concrêtisée sous la forme d’une matrice. Soit que dans notre
formalisme, une autre façon de le dire est qu’une stratégie pure est un élément du propagateur γ sans sa composante markovienne
pmk : tmk . tmk projette l’ensemble σi de tous les joueurs i sur un graphe G (j, l, B) de jonctions j, liens l et incidence B. Il associe
les stratégies des joueurs avec des graphes qui sont des simplexes fermés, bornés et convexes.
En stratégie mixte : toujours en reprenant [DFJT], une stratégie mixte est une distribution de probabilité sur une stratégie
pure.
Partant des réflexions précédentes, la stratégie mixte se traduit dans notre formalisme par l’adjonction de la composante des
poids probables aux liens pmk à tmk , soit le rajout de la composante markovienne au ��propagateur � �des transformations.
� � De là, on tra- ��
vaille toujours en stratégies mixtes via γmk . Autrement écrit, pour 1 joueur : σi∗ = T(é) , p(é) , T(2é) , p(2é) , . . . , T(N é) , p(N é) .
La trajectoire dans l’espace CG dépourvue du gain est donc l’image d’une stratégie.
Ceci posé, rappelons la définition d’un équilibre de Nash :
Définition :
Un équilibre de Nash est une combinaison de stratégies (1 par joueur) telle que chacune de ces stratégies est choisie en prévoyant
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 231
La probabilité pour choisir telle transformation de part et d’autre d’un horizon se décline suivant le théorème
de Bayes :
Dans notre processus, cette expression se simplifie dès lors que la transformation T2 a été appliquée au moins
une fois. Dans ce cas, il suffit de l’appliquer une seconde fois pour atteindre le gain objectif. On trouve alors
P (Gj = 1|γ2 ) = 1. Or l’ensemble des gains possibles n’est pas réduit à un terme. En CEM, le fait de ne pas
être conforme mais d’avoir qu’une petite portion non conforme dans la bande de fréquences constitue en soit un
gain non nul, une discussion avec le client pouvant toujours amener à une dérogation. Mais la formule de Bayes
fixe elle-même la limite, puisque le rapport :
P (γi )é
P (Gj )
doit être inférieur à 1. Il est troublant alors de constater que si la probabilité d’obtenir le gain cible est
très faible, cela implique que la probabilité de choix de la transformation correspondante l’est plus encore. Ceci
découle aussi du fait que, en jeu partiel (T2 ayant été joué une fois), P (Gj = 1|γ1 ) = 0. Ainsi le rapport,
P (γ2 )é
P (Gj = 1)
est borné.
Mais comme seule la transformation T2 conduit au succès maximum, on peut résumer le développement à
deux termes :
�
P (Gj )é = P (G = 1|γ2 ) P (γ2 )|é + P (Gj < 1|γ1 ) P (γ1 )|é
j
C’est parce que les joueurs ne connaissent pas la martingale que la probabilité de jouer T1 est non nulle, voire
même la plus forte en conditions initiales. Au contraire la solution γ2 est la moins attirante, et de fait comme de
plus en début de transformations, T1 apporte quand même un gain, les acteurs persistent logiquement dans cette
direction avant d’éventuellement repartir dans l’autre direction. Mais comme la transformation T1 ne donne pas
entièrement satisfaction et plafonne sur une performance maximum, JC doit logiquement et rationnellement
changer de stratégie au bout d’un certain nombre de jets (suivant son entêtement). Or en jeu partiel, ce choix
conduit au gain optimum. Ainsi, plus le nombre de jets augmente plus la probabilité de P (γ2 ) tend vers 1/2
(sauf pour la trajectoire de bord constant T1 implicitement exclue en jeu partiel). Et dans ce cas P (G = 1)
tend également vers 1/2. Comme on peut reporter ce raisonnement en début de jeu, on trouve finalement que
(toujours sous la condition que T1 ait été choisie une fois) :
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 233
1
Limé>é0 P (γ2 ) = (13.10)
2
é0 étant un seuil qui dépend du caractère du joueur. Sachant que P (G = 1|γ2 ) = 1, quel que soit le nombre
de fois où la direction T1 a été choisie (toujours en jeu partiel où T2 a été choisie une fois), tout chemin dans
l’espace CG en jeu partiel s’écrit sous la forme :
Il existe donc en jeu partiel et dans les hypothèses formulées une courbe limite où toutes les trajectoires finissent.
Nous appelons cette courbe limite horizon de Nash.
On voit que la métrique se décompose en quatre quadrant principaux. Le quadrant en haut à gauche
détermine la source d’énergie, celui en bas à droite la charge et les quadrants extra-diagonaux les couplages.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 234
Les deux quadrants de couplages sont transposés l’un de l’autre. Soit A et B les deux quadrants diagonaux et
C celui de couplage, g s’écrit :
� �
A C
g=
Ct B
De cette structure on déduit y inverse de g :
� �
1 B −C ȳ
y= =
AB − CC t −C t A AB − CC t
où l’on note ȳ la matrice réduite égale à (AB − CC t ) y.
Recherchons les extréma de ȳ. Seul B dépend de l’inductance et seul A dépend du condensateur. Si c(µν) = L1 ,
on trouve facilement que :
p 0 0 0
∂ νµ 0 p 0 0
ȳ = 0 0 0 0
∂L1
0 0 0 0
Par contre si c(µν) = s2 on trouve que :
0 0 0 0
∂ νµ 0 0 0 0
ȳ =
0
∂s2 0 0 0
0 0 0 1
où l’on voit que la variation d’inductance sur le produit ȳ νµ eµ agit directement sur la source, proportion-
nellement à la fréquence (pe1 ), alors
� que� la variation de condensateur n’agit qu’en proportion de son carré et
� �
2 −1
inversement à la fréquence ( ∂C2 C2 p e1 → e1 (C2 ) p
∂ 1
). Comme le bruit est essentiellement situé dans la
partie haute de la bande passante, on comprend qu’agir sur l’inductance soit beaucoup plus efficace que d’agir
sur le condensateur.
Dans des topologies plus compliquées, les dérivées partielles peuvent devenir difficiles à exprimer. On peut
dans ces cas là recourir à des méthodes comme les algorithmes des fourmis. On “lance” des fourmis dans chaque
direction possible. Plus il y a de fourmis qui arrivent vite au but, plus le chemin qu’elles ont emprunté est sans
doute le chemin optimum. Comme pour des méthodes de Monte-Carlo, ces explorations de possibilités peuvent
être longues, mais leur simplicité permet de trouver les solutions avec peu d’erreurs potentielles.
On peut aussi faire des explorations systématiques en associant les directions d’espace à des symboles dans
une base choisie, puis en scrutant toutes les combinaisons de symboles.
Ayant déterminé l’existence d’un optimum sur la métrique, il reste à envisager la probabilité de son usage.
Comme le signale Alain Berthoz, citant James : “pour que l’attention se porte sur un objet et le perçoive in-
tégralement, il ne suffit pas qu’il soit présent aux sens, il faut encore qu’il soit présent à l’imagination”[ABJ].
Nous pouvons sans doute abonder ce constat du fait que l’imagination est alimentée en partie par une commu-
nauté en science. De fait, comme nous l’avons posé en postulat pour le cas étudié, la probabilité de choisir la
“bonne” transformation au départ est très faible. Le métier de la CEM reste malheureusement par trop intuitif.
Beaucoup de spécialistes se baseront donc sur le choix commun plutôt que sur un choix démontré. Ainsi pour
anecdote, on trouve encore des experts expliquant qu’un blindage ne doit être relié qu’à une extrémité alors
que la démonstration du meilleur choix (aux deux extrémités) a été faite dans les années “80” (a priori cela
n’a pas fait un tube !). On remarque qu’il existe de fait un bord - mais idéal celui-là - qui est la trajectoire
directe T2 + T2 en absolu cette fois. Mais sa probabilité est très faible. D’une manière générale il semble sur le
peu de cas réalisés que les trajectoires de bords dans les mécanismes de décisions et résolutions de problèmes
portent les pires et les meilleures solutions. C’est peut-être pour cela que la nature se positionne le plus souvent
sur des trajectoires plus centrales, bien qu’il semble au vu de recherches récentes, que la nature “essaie” des
solutions avec une proportion de hasard significative. Elle redonne ainsi du poids à des trajectoires de bords et
fait émerger celles qui sont performantes, les autres étant rapidement abandonnées. Ce jeu de hasard est une
composante essentielle des techniques d’algorithmes génétiques.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 235
1
Cδ = 0
0
La figure “croissance de l’AE dans l’application” montre les jonctions qui se rajoutent sur l’AE au fur et à
mesure des étapes.
alors que la composante p est appliquée au vecteur qui porte les probabilités de choix des chemins que nous
pouvons noter avec un tilde :
0
p21
p31
I˜ =
0
0
0
0
Si O (ŭ) est le vecteur des observables extraites des tenfolds ŭ de l’horizon h, le gain pondéré GP de chaque
chemin i sur l’horizon est :
� � ��
GP (i) = I˜(i) L O I (i) (13.13)
� � (i) �� � � i ��
L O I est une loi appliquée aux observables pour quantifier le gain (Gj = δji L O I . Loi donnée
équation 13.5 pour l’application). L’espérance de gain au sens classique s’écrit ici comme la somme des gains
pondérés.
dans son ensemble - nous avons vu qu’il peut devenir rapidement énorme - il est finalement intéressant d’étudier
sa variation autour de l’horizon, voire de sous-parties de l’horizon. Nous avons vu au chapitre 9 différentes
structures de propagateurs (regroupeur, etc.). Ces structures sont une image du caractère du joueur ainsi que
la structure de la matrice de croissance. L’environnement et l’acquis du joueur sont à l’origine de l’ensemble
des transformations qu’il a à sa disponibilité pour résoudre un problème. Ainsi Alain Berthoz[AB] rappelle les
travaux de William James sur l’attention : “pour que l’attention se porte sur un objet et le perçoive intégralement,
il ne suffit pas qu’il soit présent aux sens, il faut encore qu’il soit présent à l’imagination ; c’est à dire qu’il soit
représenté deux fois”. L’ensemble {T }1 des transformations disponibles pour un joueur au début d’un jeu doit
donc être présent dans son imagination. On conçoit bien qu’il est difficile d’entrevoir une solution que l’on
imagine pas. Si l’on admet cette hypothèse, la composante tij du propagateur est forcément issue de {T }1 .
La dimension de la croissance Cδ va alors dépendre de la dimension de {T }1 . Mais par les échanges avec des
collègues, par la lecture, par des regards sur la nature, le joueur peut enrichir son ensemble. Par des processus de
projections et d’analogies, ces enrichissements peuvent être à l’origine de nouveaux ensembles et d’innovations.
La composante probabiliste du propagateur associe à ces innovations des probabilités d’usage faibles, sans quoi
ce ne serait pas des innovations !
Les variations du propagateur conduisant à des ruptures dans les choix de groupes de transformations
associées à des probabilités faibles sont donc des traces d’émergence ou d’innovation.
Prenons l’exemple d’un joueur devant traverser une faille. Suivant un premier ensemble de solutions {T }1 , il
envisage d’utiliser une corde. Pour accrocher la corde sur la rive opposée le risque reste important et le joueur
ne trouve pas de trajectoires satisfaisantes. Regardant autour de lui il voit un oiseau voler par-dessus la faille.
Il bascule alors pour un nouvel ensemble de solutions {T }2 et trouve finalement un chemin à grand gain en
traversant la faille en deltaplane.
La variation du propagateur n’a pas de sens mathématique. Par contre, la variation du gain en fonction du
propagateur appliqué à une même information en a. On peut ainsi calculer en sous-jeu autour de l’horizon :
∆G G(γ1 · I) − G(γ2 · I)
=
∆γ · I γ1 · I − γ2 · I
Si l’on détecte une forte variation au sens de cette définition, ce peut être un premier élément pour détecter
une émergence d’idées. Il n’est pas suffisant, une faible probabilité doit l’accompagner, soit p1 · I˜ � p2 · I.
˜
– [DFJT] D.Fudenberg, J.Tirole, “Game theory”. MIT press, Cambridge, Massachussetts, London, England,
1991 ; page 515.
– [AB] A.Berthoz, “La simplexité”. Edition Odile Jacob, Paris 2009.
– [ABJ] A.Berthoz, “La simplexité”. Edition Odile Jacob, Paris 2009, page 57.
– [MATI] E.Maskin, J.Tirole, “Markov Perfect Equilibirum”. Journal of Economic Theory 100, 191-219
(2001).
– [PAJET] P.Aghion, J.Tirole, “Formal and Real Authority in Organizations”. Journal of political economy,
1997, vol.105, no.1.
Sixième partie
Conclusion générale
241
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 242
L’analyse tensorielle des réseaux établie par Gabriel Kron permet de manipuler les réseaux : les transformer,
les connecter, les voir sous différents angles, etc. En reliant les énergies impliquées dans le système réel avec les
énergies traduites dans ces réseaux en flux et potentiels on peut, en choisissant au mieux l’espace de configuration,
représenter tous les systèmes réels. On a pu vérifier l’efficience du formalisme, enrichi de la notion généralisée
de corde. Mais pour modéliser un système pourvu de nombreux composants il faut pouvoir synthétiser la
connaissance. On en est venu pour réaliser cette synthèse à imaginer le concept de tenfold. Un tenfold est une
liste ordonnée comprenant tous les objets mathématiques nécessaires et suffisants pour décrire un composant
ou le système lui-même. En utilisant les gamma matrices, on peut alors suivre l’évolution de tenfolds qui sont
autant d’évolutions du système étudié. On dispose là d’une mécanique relativement simple pour mathématiser
un système dynamique. Le “propagateur” est l’image d’une machine d’état, d’un algorithme qui couchent sur
le papier le comportement du système. Mais si la mécanique est belle, elle n’en reste pas moins uniquement
robotique.
Lorsque l’on aborde l’évolution du vivant, on se rend compte rapidement de la lourdeur et de la grossièreté
des systèmes artificiels actuels. Certes le génie humain l’a conduit sur la Lune. Mais à quel prix ? La débauche
d’énergie qui a été consommée est gargantuesque. En comparaison la nature ne transporte pas d’humains,
mais elle a fait plus fort, elle véhicule les molécules de la vie au travers de galaxies. On voit que les stratégies
sont différentes, mais il serait érroné de croire que celle de l’homme est supérieure. Le propre de l’homme est
sans aucun doute la fabrication de l’outil. Mais pas l’intelligence, pour laquelle il faudrait tout d’abord définir
un critère. Notre anthropocentrisme naïf nous fait réduire la réalité dans toute sa complexité à notre propre
référentiel de perception. On doit par exemple continuellement réviser nos notions de vie. On sait aujourd’hui
que la vie est possible dans des milieux extrêmement hostiles pour l’homme mais tout à fait acceptable pour
des systèmes vivants différents. En remettant en question nos certitudes on commence à comprendre que notre
propre cerveau n’est pas sous notre contrôle mais que c’est bien lui qui nous contrôle. Plus fort même, on a pu
montrer que certaines de nos actions sont décidées avant que nous n’en ayons conscience !
Des processus d’évaluation de situations guidés par des critères de survies, domination, etc., sont les pilotes
de nos comportements. Récemment également, on a pu montrer que la relation de Bayes s’avère être parmi les
modèles les plus pertinents pour modéliser ces mêmes comportements. Mais la pensée, la pensée avec laquelle
on a pu rédiger cette thèse échappe-t-elle à ces principes ? C’est là que la théorie des jeux peut peut-être fournir
des bribes d’interprétations en analysant les choix non plus sur la base de décisions réfléchies ou élaborées par
une volonté controlée, mais plutôt comme des stratégies de domination ou de chemin optimum vers un objectif
donné. C’est un paradoxe car les critiques émises contre cette théorie sont justement qu’elle prétend modéliser
des comportements dont la complexité n’est pas mathématisable, sauf dans des cas simplistes. Seulement ces
jugements ne sont eux-mêmes que le reflet d’une idée suivant laquelle la complexité des comportements humains
est un témoignage d’une intelligence que l’on ne peut réduire aux schémas mathématiques même les plus
sophistiqués. Ainsi on critiquera le modèle d’évolution basique du choix du responsable CEM en argumentant
que le choix réel serait emprunt de nombre de facteurs qui pourraient remonter à la petite enfance de la
personne, etc. Certes, mais il peut s’agir que d’une simple multiplication des paramètres. Mais dans le principe,
cette réflexion ne démontre rien. Ne nous en déplaise, on ne saurait démontrer aujourd’hui que l’on est maître
de nos comportements. On trouvera toujours des ensembles de transformations qui conduisent à des optima au
sens d’un critère donné. Le comportement de chacun d’entre nous ne fait dans cette théorie que répondre à
cette recherche d’optima dans un cadre très général de survie au sein de la nature. Sans chercher à y développer
des théorèmes qui n’auraient que peu de valeur ajoutée, l’application des principes de la théorie des jeux donne
un axe pour comprendre des résultats de situation, sans forcément les expliquer. Voir les trajectoires possibles
d’acteurs en fonction de transformations est déjà une représentation potentiellement riche d’analyse sur la vie.
L’équilibre de Nash peut d’ailleurs être vu comme l’équilibre naturel d’une société, c’est pourquoi il a tant de
sens, même s’il a fallu assouplir sa définition de départ pour pouvoir maintenir son existence à mesure que la
théorie progressait.
Les lois dont on se dote pour décrire les comportements sont simples mais sont une partie seulement de
l’évolution déterminée aussi par les résultats au niveau des réseaux. On a deux catégories principales de facteurs :
ceux des petits modes et ceux des grands modes. L’ensemble des combinaisons est gigantesque, mais les directions
que prennent les transformations sont relativement restreintes. Il s’agit là d’une stratégie générale de la nature
qu’Alain Berthoz a appelé la simplexité. L’auteur prend l’exemple du geste de regarder vers la droite. On peut
tourner les yeux, mais aussi tourner la tête ou encore tourner le corps ou plusieurs de ces gestes, etc. Toute
fonction se décline en multiples possibilités qui sont autant de stratégies pour un même objectif. La théorie des
jeux allouerait un gain à l’objectif, pourrait pondérer ce gain en fonction de la qualité de vue puis on associerait
des probabilités de réalisation à chaque stratégie en fonction du gain qu’elle apporte et des capacités du joueur.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 243
La première critique est de dire “le fait de regarder dépend d’un autre événement que l’on doit considérer pour
correctement modéliser le phénomène”. On poserait alors un bruit par exemple comme source d’interpellation.
Puis il faudrait prendre en compte l’attention des joueurs pour pondérer plus finement les probabilités d’actions.
Mais cette précision doit encore être enrichie de la qualité d’audition des joueurs, etc. On en vient à rendre
quasi-infini les facteurs influents, ce qui conduit à réprimer l’idée qu’une théorie mathématique puisse donner
quelques axes de compréhension aux problèmes du vivant. Mais ne peut-on réduire la complexité de façon
maîtrisée ? La théorie appliquée dans des conditions approximatives en est-elle pour autant dénuée de sens ?
Imaginons un système avec un flux k 1 déterminant le gain et �tout un� ensemble de flux de bruits b. On a
vu que ce système dans un cas général non linéaire s’écrivait gµ ν k 1 , bν = 0. On a vu chapitre 6 que l’on
bν � �
pouvait ramener cette forme à une forme Πβ Dβ gµν,β k ν=1 , bν = eµ . Finalement ce que l’on veut poser comme
bν
condition est que, sur une certaine intersection de domaines, Πβ0 Dβ0 , on ait :
bν bν
Πβ0 Dβ0 gµ1,β0 k 1 ≈ eµ =⇒ Πβi Dβi gµν,βi bν << eµ
Ce qui revient à dire que sur un certain domaine qui dépend des bruits (donc ceux-ci ne sont pas exclus
de la scène) on arrive à exprimer une fonction du flux principal qui se rattache directement aux stimuli. Soit
dans notre exemple qu’un son nous fait regarder vers la droite. Des bruits modulent la fonction qui au final
réalise cette action, mais les fonctions appliquées à ces bruits eux-mêmes ne sont pas assez significatives devant
le stimulus sonore pour nous faire faire une autre action que regarder. Dans ces conditions, quelle que soit la
fonction qui s’applique au flux k 1 , on finira toujours par regarder à droite même si on le fait de façon compliquée
parce que les bruits effectivement modulent l’action. Ces différentes combinaisons sont autant de croyances dans
la théorie des jeux qui viennent régler les probabilités de Bayes. Ce seul domaine serait-il déjà trop grand ? Il
peut-être immense, mais on peut toujours regrouper les fonctions par familles de proximités. L’ensemble des
variations est infini mais l’ensemble des tendances est fini. Ainsi on pourrait créer une fonction moyenne pour
ceux qui tournent la tête (et il y a dans le détail une infinité de façons de tourner la tête !), une famille pour ceux
qui tournent uniquement les yeux, etc. Ces regroupements constituent des familles de filtrages où les ondulations
de second ordre par rapport à la trajectoire principale sont éliminées pour ne faire ressortir que le comportement
moyen.
D’une manière générale, la représentation dans un espace choix-gains n’a de sens que pourvue du concept de
similarité. Les trajectoires se rattachent à des profils de populations et la limite de similarité permet de définir
celle de discernabilité entre trajectoires et donc de détecter des profils de populations différents.
De là, on voit que l’idée de pouvoir modéliser des comportements humains, dans des situations bien définies
(et souvent de plus, attractives, donc où l’attention se portera majoritairement) par la théorie des jeux se défend
tout à fait. Les cas où l’on ne respecte pas notre hypothèse d’intersection de domaines majoritaires sont les
comportements de bords qui peuvent servir de base à la définition des directions de l’espace CG.
Un point remarquable est que la méthode permet de mettre à jour des émergences. L’émergence se repère
à sa courbe de gain en parabole et des groupes de transformations peu empruntés. L’aspect système, vu du
référentiel d’un acteur k 1 se voit dans l’environnement sous l’ensemble des bν . Système et émergence sont les
deux ingrédients de la systémique. La méthode proposée peut servir de formalisme pour cette science encore
principalement littérale. On ne prétend pas par là que la mathématisation de processus donnera de fait des
résultats conséquents là où des réflexions profondes des sciences cognitives ont des difficultés. Les concepts
abordés sont d’une telle complexité que l’on ne peut présager des apports et du sens même que peut espérer
porter toute approche de ces questions. Simplement une méthode un peu plus issue des sciences “dures” peut
aider à la modélisation des processus les plus simples et de là aider à l’appréhension des plus complexes. Il en
va d’ailleurs de même en physique. Les modèles scolaires sont de bien piètres modélisations des expériences du
réel. Mais ils fournissent des briques d’interprétations qui, mises bout à bout, permettent de se doter d’une base
de représentations (on ne parlera pas d’explications, terme dépourvu de sens).
Ces pistes sont à l’origine des émergences. Une émergence est imprévisible complètement, et non complète-
ment imprévisible ! Si c’était le cas, les émergences au sens de notre théorie ne pourrait exister. Considérons un
ensemble de transformations X . Soit Y un ensemble de transformations disponibles au départ de la croissance
d’un AE. Si le chemin C� qui mène à l’innovation sur un produit transformé exploite une transformation xi ∈ X
où xi ∈/ Y, c’est à dire si l’ensemble des transformations disponibles reste disjoint de l’ensemble des transforma-
tions qui contient celle menant à l’innovation, cette dernière devient impossible à atteindre. C’est pourquoi on
ne peut dire qu’une émergence - une innovation - est complètement imprévisible. Une condition d’existence de
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 244
l’émergence dans un parcours de l’AE est donc : ∃xj ∈ X ∩ Y. La présence de cette transformation
� � peut ensuite
engendrer un nouvel ensemble de transformations disponibles et conduire au meilleur gain Go C� :
� � �� �
�
P G = Go C� ⊃ xi ∈ X �yi−1 ∈ Y, C� ⊃ yi−1 �= 0 ⇒ X ∩ Y ⊃ xi �= 0
Où l’on note C� ⊃ xi le fait que la transformation xi appartienne à la liste des transformations utilisées par
le chemin C.� C’est peut-être cette rupture dans l’ensemble des transformations utilisé qui explique en partie
l’émergence, le “saut” autour de l’intersection conduisant à des évolutions non attendues, d’autant que le choix
de ce saut est peu probable a priori puisque cette transformation qui appartient à l’intersection, forcément ténue
(sans quoi l’ensemble des transformations disponibles de départ serait simplement agrandi), est peu visible. Si
l’on suppose une probabilité de choix répartie de façon relativement homogène entre des transformations usuelles
de Y et très faible sur les bords (profil gaussien abrupte par exemple), l’intersection appartient à ces bords et
est connectée à une autre distribution de probabilités qui redevient forte autour des transformations centrales
du deuxième ensemble X . La trajectoire qui mène à l’innovation dans l’AE est donc parabolique.
Les éléments qui conduisent à un basculement dans la base des transformations sont-ils uniquement alimentés
par l’environnement ? Sont-ils des créations nouvelles où finalement est-ce pour partie une capacité cachée dans
des domaines non encore stimulés dans les conditions usuelles d’usage ? La diakoptique non linéaire remet en
question l’aspect novateur pur de l’innovation pour proposer cette seconde éventualité. Mais l’un n’empêche pas
l’autre et le formalisme accepte les deux sources d’innovation comme réservoirs de transformations potentielles.
Des preuves seront trouvées dans les cas où ces transformations étaient cachées mais disponibles en répétant
l’expérience dans des environnements différents.
Toute une méthodologie reste à mettre au point, pour appliquer au plus efficacement les idées présentées à de
nombreux cas pour améliorer la méthode et la développer, l’aspect gestion des transformations par modélisation
dans le formalisme de l’analyse tensorielle des réseaux nous semblant de son côté bien entamé.
L’éventualité d’une continuité des travaux initiés ici constituerait la plus belle conclusion de ce travail et la
meilleure récompense pour son auteur.
Septième partie
Glossaire
245
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 246
– Rjk réluctance
– µjk tenseur de perméabilité
– Ak potentiel vecteur contravariant
– fmm : forces magnétomotrices
– fém : forces électromotrices
– eµ fém de maille
– Cn espace des chaînes fermées de dimension n
– T1 espace des branches
– ddp : différence de potentiels
– J ν vecteur des mailles virtuelles
– MV : mailles virtuelles
– MR : mailles réelles
– AC : arbre couvrant
– gµν métrique dans l’espace des mailles
– zµν métrique dans l’espace des branches
{d}
– gµν , sous-métrique d ou ensemble de composantes de la métrique regroupées dans la matrice d
– m : masse généralisée - charge électrique, masse magnétique, masse pesante, courant, ...
– � A potentiel vecteur
A,
– CR : corde réelle
– CV : corde virtuelle
– n matrice de connexion d’espace
– B matrice incidence reliant branches et sommets ou jonctions dans l’AE
– mx moment de branche ou de maille
– L matrice de connectivité. Peut aussi être notée C
– λ̄ = 2π λ
µ
– µ̄ = 4π
– Séparabilité : une composante c de métrique non linéaire est �séparable� si on
� peut
� ressortir un produit de
cette composante par un flux de la fonction de métrique : ga b k b , c = ga b k b + ck x
– Modèle de Branin : modèle de propagation guidée associé au système d’équations :
� � �
e0 = �ψχ − zc i3 � e−τ p
eχ = ψ0 + zc i2 e−τ p
– ge : géodésiques électriques
– topologie cellulaire : topologie basée sur les ensembles de sommets, branches, mailles
– • : pointe l’emplacement d’une variable sur laquelle un opérateur est appliqué
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 247
1 0 0 0
0 −1 0 0
– g=
0 0 −1 0 métrique de la relativité restreinte en format (+, −, −, −)
� 0 �0 0 0 −1
– A , A 4-vecteur A
– (A0 , −A) 4-covecteur A
– T, TH énergie cinétique, magnétique
– Qµ “charge” de maille
– k ν , f ν flux de mailles
– Ωaab objet non holonomique
γ
– Rβσν tenseur de Riemann
– Rµν tenseur de Ricci
– Γγβσ coefficient de Christoffel de seconde espèce
– Â opérateur quantique associé à la mesure A
– ψ, φ fonctions d’ondes
– h, h̄ constante de Planck
– Qab connectivité entre la branche classique et la mesure quantique
– G fonction de Green de propagation du champ
– δnm H = Hn − Hm
– k̆ flux calculés sur les réseaux primitifs, avant couplage
– gµ (ν k ν , pν ) métrique non linéaire appliquée au vecteur flux k ν et réglée par les paramètres pν
p
– Dk domaine sur le paramètre p de retard k
– T groupe des transformations de rotations, positions
– F groupe des transformations de structures des réseaux (incidence, connectivité)
– F̂ groupe des transformations portant sur les formats. Opère sur les produits directs de métriques
– P, E groupe des transformations qui agissent sur les parties respectivement propres et de couplages des
métriques
– S groupe des transformations qui agissent sur les fonctions associées aux domaines dans des descriptions
non linéaire de la métrique
– I vecteur d’information
– γ propagateur
– ŭ tenfold : liste des objets (T, g, E)
– é événement - rythme élémentaire du temps d’évolution
– Cδ matrice de croissance
– Dδ matrice de dégénérescence
– tmk transformateur, applicable à des tenfolds
– AE arbre d’évolution
– CG : espace de représentation choix - gain
– Probabilité pondérée : produit des probabilités d’un chemin par le gain du chemin
– Arbre de Kuhn : forme extensive de représentation du jeu par un arbre ouvert
– Un équilibre parfait en sous-jeu est un profil de stratégies pour un joueur ji qui conduit à un équilibre de
Nash quelle que soit l’histoire hn (donc I k , k ∈ 0, . . . , n)
– (tmk , pmk ) composantes du propagateur complet - transformations et probabilités associées
– EG : espérance de gain ou gain pondéré
– (X : Y ) vecteur qui relie la jonction X à la jonction Y dans l’espace CG
– {}i = Ci ensemble des jonctions appartenant au chemin i
– Horizon : ensemble des jonctions créées à un instant d’évolution de l’AE
– I + vecteur d’information à l’instant é + 1
– OG : objectif de gain
– � (O) loi qui relie observable O et gain
– µ̃ variable aléatoire repérée par la présence du tilde
– MPE : Markov perfect equilibrium
– T ensemble des transformations possibles ou topologie d’un réseau. Encore noté {T }
– T groupe des déplacements, rotations
– F groupe qui opère sur les structures des réseaux
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 248
– Horizon : ensemble des dernières jonctions créées à un moment donné de l’évolution de l’arbre de vie (ou
arbre d’évolution AE)
– Horizon de Nash : On appelle horizon de Nash dans un espace CG une courbe vers laquelle convergent
tous les chemins qui ne sont pas de bords et certains des chemins de bords
– P (A|B) = P (B|A)P
P (B)
(A)
: formule de Bayes
– O (ŭ) fonction des observables identifiées dans le tenfold ŭ
– GP � gain pondéré
�
– I = I k , I˜k vecteur d’information complet
�
c
– hσα métrique des termes sources de bruit
c
– hσα métrique des termes fonctionnels
– tk+1,k transformation entre les étapes k et k + 1
– r ensemble des transformations possibles
– k étape
– OG objectif de gain
– G (Ok+n ) loi appliquée aux observables pour calculer le gain
– ŭk+n tenfold évoluant
– Ik+n vecteur d’information à l’étape k + n
– I˜k+n+1 un vecteur d’information possible parmi tous les possibles à l’étape k + n + 1
– µk+n interaction d’un joueur avec tous les autres à l’étape k + n
– µ̃k+n+1 une interaction parmi toutes les possibles à l’étape k + n + 1
– M�x variété M �
– ∂ MN \ f (bN ) bord d’une variété privée d’une fonction de sélection sur des branches
– θ [•] boule ouverte (intervalle ouvert) définie sur un domaine spécifié
– EP : élément primitif
– \ : opérateur “privé de”
– # : somme connexe.
– C� ⊃ xi : transformation xi incluse dans le chemin C�
Huitième partie
249
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 250
Résumé
Pour pouvoir maîtriser l’interprétation des résultats d’essais de compatibilité electromagnétique (CEM)
en chambres réverbérantes à brassage de modes, il faut maîtriser la nature du champ et ses couplages dans
les différents environnements de test et réel. La nature du champ couplé ou non à des particules chargées
ne peut être comprise qu’en abordant ses propriétés quantiques. Cette étude permet d’éclaircir des points
restant obscurs dans une description classique. Ensuite, la relecture de l’équation de Poynting et des réflexions
sur ce vecteur permettent de voir le lien entre les différentes formes d’énergie et les différentes natures du
champ y correspondant. L’établissement de l’équation du problème complet met en évidence la façon dont
ces différents aspects du champ peuvent intervenir dans certains problèmes. Ce dernier résultat peut servir
de base à des études théoriques plus poussées.
De la notion d’onde plane et d’onde stationnaire
Voir une cavité et des modes établis comme de simples superpositions d’ondes planes pose plusieurs questions.
Nous allons montrer que cette identification est peut-être trop directe et ne répond pas aux questions essentielles
auxquelles on doit répondre pour comparer les contraintes sur des équipements en essai en chambre réverbérante
à brassages de modes (CRBM) et dans l’environnement réel. Pour bien préciser ces notions on part des principes
de la mécanique quantique. Cette théorie différencie clairement le champ lié aux charges de celui libre des
photons. Pourtant le passage entre le champ classique et quantique n’est pas trivial même dans cette théorie.
Mais on obtient un premier bilan entre les formes d’énergie contenues dans les charges et leurs impulsions,
les interactions coulombiennes et les photons. On retrouve ces différences dans l’équation de Poynting et dans
l’expression de l’impédance d’une structure à 1 port sur laquelle on fait le bilan des énergies vues de ce port.
En établissant les équations d’un tel système on commence à entrevoir les mécanismes subtils entre le champ
et la matière présente et sous test. On peut alors espérer sous ces connaissances pouvoir maîtriser l’essai et
l’interprétation des résultats par rapport au besoin. La compréhension fine de ces mécanismes est fondamentale
pour notre approche topologique, les interactions d’ondes planes se traitant sous la seule formulation du potentiel
vecteur en jauge de Coulomb.
(les quantités k, r, E, E sont évidemment vectorielles). Dans l’espace réciproque, les équations de Maxwell
deviennent :
ik · E = ρ
ik · B = 0�0
ik × E = −Ḃ
ik × B = c12 Ė + �01c2 J
Dans l’espace réciproque, la notion de champ longitudinal ou transverse est claire. Le champ est longitudinal
quand il est parallèle à k, transverse lorsqu’il est transverse à k. Nous verrons que, pour autant, la création de
l’espace réciproque n’est pas triviale.
L’énergie contenue dans le champ est donnée par : �20 d3 rE 2 soit dans l’espace réciproque �20 d3 kE ∗ E.
´ ´
251
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 252
�1
H= mα ṙα2 + Vcoul + Htrans
α
2
Le premier terme est l’énergie cinétique des particules.
A.3 Photons
Les éléments introduit précédemment sont de premières pistes pour poser déjà des questions non triviales.
Entre autre ils posent clairement le problème des conditions d’application de l’idée suivant laquelle le champ
est décomposable en ondes planes. Le résultat peut être formulé en disant “à partir de quand considérons-nous
que nous sommes en espace libre ?”. Il est clair en tout cas que dans les conditions d’ondes guidées ou de champ
proche, la condition d’espace libre n’est pas atteinte. Le champ peut-il être considéré en espace libre dans un
volume éloigné des parois dans une CRBM ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre.
Pour cela il faut se donner un critère le plus simple précis sur ce que l’on considère comme preuve d’espace
libre. La définition d’onde plane est finalement peut-être insuffisamment précise, car comme le souligne Jackson,
on peut avoir des champs électrique et magnétique perpendiculaires sans pour autant avoir une onde plane.
C’est typiquement le cas dans un coaxial où les champs guidés sont statiques et présentent pourtant toutes les
caractéristiques apparentes d’une onde plane. Un autre point qui interroge est le fait que l’on admet en général
que deux photons ne peuvent interagir. De fait comment pourraient-ils “s’additionner” pour former une onde
stationnaire ?
Si l’on raisonne au niveau particule, nous allons voir que le photon peut avoir une définition claire par le
biais de son impulsion. On admet ensuite le fait que deux photons ne peuvent additionner ou soustraire leurs
impulsions par chocs. C’est une façon précise de réécrire l’interrogation précédente. Un autre point est qu’il
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 253
est finalement impossible de mesurer le champ de photons. Dès que l’on insère une sonde, on implique une
interaction entre les champs évanescents de la sonde et le photon, on se replace donc dans la situation du champ
avec sources et le photon ne peut être mesuré directement. On ne peut que déduire son apport indirectement.
Bref le photon se retrouve au centre de nos interrogations, détaillons de fait son apparition telle que présentée
dans [2].
Dans la jauge de Coulomb, le champ électromagnétique libre satisfait aux équations :
∂A
E=− , B = ∇ × A, ∇ · A = 0
∂t
Il respecte aussi l’équation de propagation :
1 ∂2A
∇2 A − = 0 (A1)
c2 ∂t2
Cette équation de propagation n’admet de solution unique que si l’on fixe des conditions aux limites. C’est
d’ailleurs en soit une difficulté conceptuelle, puisqu’en espace libre on n’a pas de conditions limites évidentes.
On ne veut pas se doter de conditions limites réflexives ou conductrices. Simplement on considère un volume L
qui autorise un flux de puissance au travers de ses parois. Soit des conditions aux limites périodiques :
A (0, x2 , x3 ) = A (L, x2 , x3 )
A (x1 , 0, x3 ) = A (x1 , L, x3 )
A (x1 , x2 , 0) = A (x1 , x2 , L)
On développe alors A (r, t) suivant une série de Fourier sur L, par exemple en 1 dimension pour une polari-
sation λ :
� r� � r�
Aλ = A0 + A1 cos 2π + . . . + B1 sin 2π + ...
L L
Soit :
� � r� � r�
Aλ = A0 + An cos n2π + Bn sin n2π
n
L L
Cette décomposition peut aussi s’écrire :
� r r
Aλ = cλn ein2π L + c∗λn e−in2π L (A2)
n
Nous pouvons négliger la composante continue dans le développement car de toute façon elle ne saurait être
raccrochée à un champ dynamique. On a par exemple :
1
cλn (t) = �´ 2 (An − iBn ) = .�. . ��
L
. . . 12 L2 0 drAλ (r, t) cos n2π Lr . . .
� ´ � ��
L
. . . − 12 L2 i 0 drAλ (r, t) sin n2π Lr
(nous avons utilisé ici une formulation un peu différente de celle employée usuellement et partant de la
transformée de Fourier et non de sa série).
En remplaçant A2 dans A1 on trouve pour une composante n :
� �
∂t 2 (cλ (t) + c∗λ (t)) + ωn2 cλ (t) + c∗λ(t) = 0
� �
(avec ωn = cn2πL−1 et cλ = cλn exp in2π Lr ). C’est l’équation d’un oscillateur harmonique. Les solutions sont
de la forme :
On retrouve bien l’expression (1.140) page 23 de [2]. Ce sont les conditions initiales qui fixent les coefficients
fnλ . On a dans cette expression
ψnλ = ψnλ uλ
On s’aperçoit alors qu’en posant :
� �1/2
h̄
fnλ = αnλ
2�0 ωn
Le développement du potentiel vecteur devient :
� �1/2 �
A(r, t) = h̄ √uλ ...
�0 L 3 nλ 2ωn
� ∗ −i(k·r−ω t) �
. . . αnλ e n
+ αnλ ei(k·r−ωn t)
� �
2 2
Soit l’énergie électromagnétique stockée que l’on écrit : E em = Λ dr 12 �0 |E| + µ−1
´
0 |B|
En utilisant le potentiel vecteur cette expression devient :
3 ˆ
� � �2 �
em 1� ∂Aβ �
−1 �
�
β �2
E = dr �0 + µ0 ∇A (A4)
2 Λ ∂t
β=1
(we − wm ) d3 x +
´ ¸
. . . + 2iω ν A−A�
daS · n
Vi et Ii sont les tensions et courants relevés sur le port d’accès au système.
L’impédance relevée à l’entrée de ce système Z = R + iX doit donc s’écrire :
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 256
� �
1
d3 xJ ∗ · E + 2
´ ¸
R= R S · nda + . . .
|Ii |2 ν A−A�
1
� �
d3 x (wm − we ) (A7)
´
... + 4ωI
|Ii |2 ν
1
� �
d3 x (wm − we ) − I J ∗ · Ed3 x
´ ´
X= |Ii |2 4ωR ν ν
Ce résultat important montre que d’une part, l’impédance d’entrée d’une antenne alimentant une CRBM
doit redonner l’image des échanges d’énergies recensées dans cette expression et d’autre part que si le flux de
Poynting est nul, les seules énergies en présence sont les pertes dans des éléments dispersifs véhiculant des
courants et les énergies stockées sous forme électromagnétique. Aucun photon ni flux radiatif ne doivent être
présents.
Le flux du vecteur de Poynting va revêtir des intégrales différentes au cours du temps, dans un référentiel
d’espace-temps qui évolue avec le flux. Une impulsion de champ émise de l’antenne ne voit les murs de la CRBM
qu’après un temps écoulé. L’espace couvert permet de définir un flux non nul au début, qui traduit la puissance
perdue dans l’émission des photons. Puis ces photons atteignent les murs de la chambre et transmettent leurs
impulsions aux charges en créant des courants induits. Le bilan d’impulsion devient nul et le flux également.
C’est le temps de “charge” de la chambre qui donne la valeur au-delà de laquelle cet équilibrage est complet.
Dès lors la divergence du vecteur de Poynting est nulle car aucun champ n’est émis à l’extérieur de la chambre
(on néglige ici le champ infrarouge thermique rayonné). Les champs dans la chambre sont corrélés aux charges
dans les murs. Au niveau de l’antenne d’émission, la puissance apportée permet de compenser les pertes dans
les murs et alimente les zones de stockage. Si cette source s’arrête, les zones de stockages vont alimenter les
pertes et rapidement décroître. Un flux est maintenu entre les zones de stockages qui équilibre ces dernières dont
l’amplitude n’est pas reliée à la distance à la source mais à l’existence de modes propres locaux ou globaux.
Une autre façon d’exprimer cela est de dire que la seule connaissance des charges dans les murs (et de leurs
débits) suffit à connaître le champ dans le volume. Ce n’est pas le cas s’il y a rayonnement, une antenne n’a
ainsi aucune connaissance de ce que devient le champ qu’elle rayonne.
On peut comprendre que par ce raisonnement, tout volume clos est à terme source de zones de stockages et
de flux d’échanges mais pas de flux radiatifs. Cette interprétation peut être vérifiée en mesurant l’impédance
d’entrée d’une antenne alimentant une cavité. Cependant le couplage vient moduler la vue de ces énergies.
En mécanique quantique, la quantification du champ d’énergie stockée correspond à des photons dits virtuels.
Par exemple, Feynman [4] calcule l’interaction relativiste de particules et souligne l’interaction de Coulomb
comme la composante reliée aux photons virtuels. Les photons ne pouvant interagir entre eux, peut-on imaginer
l’existence d’ondes stationnaires en espace libre ? Quel est le processus des ondes stationnaires en ondes guidées ?
Pour débuter notre réflexion nous nous intéressons à l’exemple canonique donné par le professeur Jean-
Jacques Labarthe [5]. On considère un champ électromagnétique oscillant dans une cavité autour d’un mode
particulier non entretenu. L’énergie de l’oscillation décroît au cours du temps suivant une loi de la forme : E(t) =
E(0)e−2αt . L’énergie perdue par pseudo-période T = ω 2π
0
est δE = 2αT E(t). Le coefficient d’amortissement α
est donné par le coefficient de qualité Q de la cavité tel que :
ω0
α=
2Q
Le coefficient de qualité exprime le rapport entre l’énergie stockée et l’énergie dissipée. On montre ([3] §§
8.1, 8.7 et 8.8) que :
� �
µ V
Q=K
µc Sδ
K étant un facteur dépendant du mode, proche de 1. µc est la perméabilité magnétique du√conducteur des
−1/2
parois de la cavité. V est le volume de la cavité, S sa surface interne et δ est l’effet de peau : δ = 2 (µc ω0 σ) ,
σ étant la conductivité du matériau des parois.
Du point de vue topologique, une cavité autour d’un mode peut être modélisée par un résonateur. Dans
l’espace des branches, une branche porte les énergies de dissipation dans les parois (résistance R) et une branche
portent l’énergie électrostatique emmagasinée (condensateur C). Ce système “bibranche” est ensuite regardé
depuis l’espace des mailles. Une connectivité très simple ([1; 1]) relie les deux branches et l’on ajoute dans cet
espace l’énergie magnétique stockée par une inductance
� propre
� à la maille. Au final on trouve une impédance de
� �
maille donnée par : Z = R + i Lω − Cω 1
≈ R 1 + 2iQ δωω0 [5][6]. Quand on compare cette expression avec A6,
on voit que pour la partie imaginaire, le terme C représente la contribution we en énergie et que l’inductance L
couvre à la fois la partie réelle de wm et la partie imaginaire de l’effet de peau dans I ν J ∗ · Ed3 x. Pour la partie
´
réelle on a évidemment l’effet Joule dans les parois, le rayonnement de photons mais aussi la partie imaginaire
des contributions du champ en wm et we . A quoi peut bien correspondre ce terme ? Il s’agit des pertes dans les
milieux, par exemple la conductance d’un diélectrique. Le complexe � = �� − j��� va engendrer des pertes réelles
sous forme de conductance. Il en va de même pour la perméabilité magnétique : µ = µ� − jµ�� . Considérons une
cavité vide de ces éléments.
Si l’on plonge une petite boucle pour créer du champ dans la cavité, cela revient à créer un second réseau
de branches résistives (une porte une fém e et une résistance de générateur R0 , l’autre la résistance du circuit
fermé que constitue la boucle Rb ), complété de même dans l’espace des mailles par une inductance de boucle
Lb . Le couplage des deux réseaux est traduit par une mutuelle inductance M telle que, si k est le vecteur des
courants de mailles :
e = (iωLb + R0 + Rb ) k 1 + iM ωk 2
� � 1
��
0 = iM ωk 1 + R + i Lω − Cω k2
En toute rigueur l’insertion de la sonde dans la cavité modifie les composants du résonateur. Mais nous
supposerons ici la sonde très petite et modifiant ces composants au second ordre. L’impédance vue de l’entrée
de la sonde est alors donnée par :
� �
e − R0 k 1 M 2 ω2
ZE = = iωLb + Rb + � � 1
�� (A8)
k1 R + i Lω − Cω
Comme le coefficient de qualité est aussi donné par :
Lω0 1
Q= =
R RCω0
on peut écrire :
M 2 ω 2 /R
ZE ≈ iωLb + Rb + � �
1 + i2Q δω
ω0
� � � �
β aω β
ZE ≈ Rb + + i ωLb − 2Q (A9)
1 + 4Q2 a2ω 1 + 4Q2 a2ω
Si le coefficient de couplage est assez fort, Q tend vers 2ω0 /δω. Dans ce cas
La relation A9 montre clairement que si l’on diminue le coefficient de qualité, on acroît la partie réelle de
l’impédance d’entrée. On peut d’ailleurs garder la forme d’origine en écrivant à partir de A8 :
� �
β
Z E = Rb + Lω−1/Cω 2
+ ...
1+( R )
� � (A10)
. . . + i Lb ω − � (Lω−1/Cω)β 2 �
Lω−1/Cω
R 1+( R )
A10 doit recouper A7.
On peut alors exprimer la variation de cette impédance lorsque l’on fait varier le coefficient de qualité. Il
ne s’agit pas de modifier au premier ordre les modes, sans quoi une simplication ne sera pas possible, mais par
exemple de modifier le métal des murs.
Dans le cas général on peut écrire :
� �
2 2 2 2
∂R (ZE ) M ω R (Lω − 1/Cω) − 2
= � �2 (A11)
∂R 2
R2 + (Lω − 1/Cω)
A la résonance où les énergies électrique et magnétique se compensent, cette variation se réduit à −2M 2 ω 2 /R2 .
On trouve donc qu’aux résonances, la partie réelle de l’impédance d’entrée doit décroître lorsque l’on augmente
les pertes internes à la cavité. Ce résultat n’est pas du tout intuitif. Mais en regardant A11 on comprend qu’en
augmentant R on diminue k 2 et de fait on diminue ZE . La vue de la cavité au travers du couplage fausse les
interprétations.
On voit que avant couplage, l’antenne d’excitation a une impédance de rayonnement intrinsèque qui n’appa-
raît que dans l’espace des moments. Mais cet espace voyant sa composante disparaître dans le confinement dans
la cavité, ne reste que les composantes L-R de l’excitateur en cavité. La difficulté est ici que la modification
des natures intrinsèques intervient dans le processus de couplage qui ne se contente pas de connectivités et de
cordes, mais doit intégrer des groupes de transformations des métriques.
259
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 260
Résumé
La création d’un ensemble de variétés sur lesquelles on a pu définir un espace de référence présuppose en
général que les lois reliant les stimuli et les flux sur ces variétés sont uniques et de premier ordre. Ainsi dans
une méthode numérique en éléments finis, la matrice de raideur élémentaire est-elle unique et constante pour
tout le domaine de calcul [5]. Pourtant on peut envisager des éléments finis d’ordres plus élevés. De la même
façon et dans le contexte du formalisme plus général que nous présentons ici, on peut établir la caractérisation
d’un objet vu comme une variété à différents ordre de complexité qui engendreront en ensemble de domaines
sur lesquels diverses lois pourront être définies.
Du besoin de définir des lois sur des domaines
Lorsque l’on veut modéliser assez finement les comportements observés en réel, on doit tenir compte de tout
un ensemble de paramètres comme la température, la vitesse, etc. Les modélisations linéaires que l’on exploite
implicitement sont très pauvres et encore bien loin d’être satisfaisantes. Les matériaux ou objets ont des com-
portements qui basculent entre des modes différents suivant les valeurs de ces paramètres. Ces basculements
sont plus ou moins violents mais sont non linéaires car l’impact des différentes grandeurs ne peut agir linéai-
rement du fait que les énergies misent en jeu sont d’amplitudes différentes. La conservation de l’énergie et les
échanges entre des énergies différentes imposent la non linéarité des relations entre flux et stimuli dépendantes
de l’environnement.
Les équations fondamentales du système de Branin expriment les deux fém induites en fonction des tensions
de couples V1 et V2 et des courants i2 et i3 en entrée-sortie de ligne :
261
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 262
p p
−e1 = V2 e− v x − Zc i3 e− v x
(13.14)
p p
e 2 = V1 e − v x + Z c i1 e − v x
On peut remplacer les deux tensions de couples par leurs expressions en fonction des fém et en utilisant les
courants de mailles :
� � p p
−e1 = RLk 2 e− v x − Zc k 2 e− v x
� � p (13.15)
p
e2 = E − Rok 1 e− v x + Zc k 1 e− v x
De ces expressions on veut sortir des impédances de couplages. On écrit :
p
e1 = (Zc − RL) k 2 e− v x
(13.16)
p p
e2 = Ee− v x + (Zc − Ro) k1 e− v x
On en déduit les impédances de couplages :
p
Z12 = (Zc − RL) e− v x
(13.17)
p
Z21 = (Zc − Ro) e− v x
p
et la source reportée sur la branche 3 : Ee− v x .
ZT + Zc tanh (γL)
ZR = Zc
Zc + ZT tanh (γL)
Le script du programme scilab [3] de validation est le suivant :
clear ;clf() ;
eo=1 ;
fo=1E6 ;
Lo=2 ;
tau=Lo/3E8 ;
Ro=50 ;
RL=10000 ;
Rc=50 ;
res=[] ;
ZE=[] ;
L=[1 0
10
01
0 1] ;
for f=[1 :100]
p=%i*2*%pi*f*fo ;
bet=2*%pi*f*fo/3E8 ;
z=[Ro 0 0 0
0 Rc (RL-Rc)*exp(tau*p) 0
0 (Rc-Ro)*exp(-tau*p) Rc 0
0 0 0 RL] ;
E=[eo 0 eo*exp(-tau*p) 0] ;
Em=L’*E’ ;
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 263
g=L’*z*L ;
k=pinv(g)*Em ;
res=[res ;abs((eo-Ro*k(1))/k(1))] ;
ZE=[ZE ;abs(Rc*(RL+Rc*tanh(%i*bet*Lo))/(Rc+RL*tanh(%i*bet*Lo)))] ;
end
plot2d([1 :100]*fo,res,logflag=’nl’,style=2) ;xgrid(9) ;
plot2d([1 :100]*fo,ZE,logflag=’nl’,style=-3) ;
La figure 2 montre que les deux courbes se superposent parfaitement.
Figure 2 : superposition des deux courbes de Branin (courbe bleue) et de la formule analytique (marques :
cercles)
τ 2 p2 τ 3 p3 τ 4 p4
e−τ p = 1 − τ p + − + + ... (13.18)
2 6 24
Du coup les expressions des termes de couplages deviennent :
� 2 2 3 3 4 4
�
Z12 = (Zc − RL) 1 + τ p + τ 2p + τ 6p + τ 24p + ...
� � (13.19)
τ 2 p2 τ 3 p3 τ 4 p4
Z21 = (Zc − Ro) 1 − τ p + 2− +6 + ...
24
� 2 2 3 3 4 4
�
et la source reportée sur la branche 3 : E 1 − τ p + τ 2p − τ 6p + τ 24p + ... .
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 264
La somme des différents termes d’ordres croissants constitue un ensemble de cordes en parallèles traduisant
les interactions non symétriques entre la branche de sortie et la branche d’entrée dans le modèle de Branin.
Si l’on calcule le couplage en supprimant tous les termes en p, on retrouve le résultat de fils branchés, où
l’impédance de sortie est visible depuis l’entrée. Dans ce cas de par cette équivalence, tous les espaces Ei sont
synchones et la variété peut être associée à un espace unique et un domaine temporel (ou harmonique) unique.
C’est la situation classique considérée par exemple en décomposition en éléments finis.
Si l’on considère un couplage en 1± p, on retrouve la première pente traduisant un couplage de type mutuelle
inductance.
En ajoutant petit à petit les termes de puissances de p croissantes, on tend vers la courbe finale, montrant
ainsi les effets des différents modes du champ. A chacun de ces modes (ou groupes de modes) peut être associé
un domaine sur lequel la métrique que l’on va allouer à la variété correspond à une loi définie pour des intervalles
d’appartenance des paramètres. La figure 3 montre cette évolution pour les quatre premiers termes. On retrouve
cette tendance que quand le nombre de modes est insuffisant, les résonances ne sont pas correctement retrouvées,
sauf pour le cas limite basses fréquences. Les différents termes en τ p peuvent être exprimés en termes fonctions
de puissances de xλ−1 . On comprend qu’au premier ordre les deux premiers termes suffisent. En effet lorsque la
longueur de propagation x tend vers λ4 les termes d’ordres supérieurs à 1 sont non significatifs. Par contre, passé
cette valeur (par exemple vers la demi-longueur d’onde), de nombreux termes suivants deviennent significatifs.
On distingue ainsi très bien les trois zones de fonctionnement :
1. la zone continue (DC : direct current) pour laquelle aucun retard n’existe ;
2. la zone évanescente équivalente aux interactions de champ proche : mutuelles, capacitances, etc. ;
3. la zone de propagations de modes TEM.
Ces trois comportements apparaissent donc ici comme des conséquences de la causalité dans la fonction de calcul
symbolique de retard. Elles traduisent directement le rapport entre la distance parcourue dans la variété et la
vitesse de propagation des stimuli pour cette même variété.
Sur la base de l’étude d’un seul paramètre on voit que la loi associée à une variété est intrinsèquement liée
à des définitions de domaines. Pour les cas réels où les paramètres sont nombreux, on comprend qu’un modèle
fin passe par tout un ensemble de domaines précisés. Evidemment on aurait pu réaliser le produit tensoriel des
variables impliquées dans une modélisation d’une variété. Mais l’expression devient très vite inutilisable et, de
plus, le système de ces variables n’est pas holonome. L’approche par projection sur des domaines s’avère à ce
titre beaucoup plus maniable.
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 265
.
Dixième partie
267
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 268
Résumé
Le modèle de Branin revêt de nombreuses propriétés singulières riches d’enseignement sur les propriétés
fondamentales des ondes guidées. Nous avons vu que l’on pouvait l’utiliser pour comprendre des phénomènes
généraux comme le principe d’incertitude (§5.4). Nous avons aussi établi les propriétés des ondes conduites
par rapport aux ondes rayonnées. Mais la structure même du modèle de Branin révèle d’autres points : la
présence d’une source déportée est la preuve d’une nature d’onde guidée. Par ailleurs, la création d’une ligne
duale, fantôme, permet d’ajouter avec élégance et efficacité les couplages provenant d’autres lignes ou d’un
champ externe.
Le modèle de Branin généralisé
Le modèle de Branin permet de faire une forme de diakoptique assez simplement puisque le générateur
déporté “isole” quelque part les deux circuits couplés dès lors qu’ils sont adaptés. Mais lorsque l’on enrichit les
extrémités de générateurs provenant de l’environnement, ces générateurs participent aux allers-retours d’ondes
alors même que l’on dispose parfois d’expression les intégrant déjà. De façon à ne pas refaire le travail, et parce
que cet ajout de générateurs ne se maîtrise pas de façon triviale, on a imaginé un modèle de Branin enrichi
d’une paire fantôme sur laquelle s’intègre sans difficulté tous couplages de l’environnement.
RL
e0 = RL k 2 e−τ p = (e0 + eext ) e−τ p
R L + zc
La fém couplée eext est renvoyée vers le début de la ligne.
Si l’on désire réutiliser les formules de Vabre pour réaliser des calculs de lignes couplées, on veut pouvoir
ajouter les effets de ces couplages sans insérer les fém provenant de ces formules dans un processus d’ondes
269
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 270
réfléchies, car les formules en question intègrent déjà ce processus. Après adaptation à une forme de métrique,
elles donnent les tensions de paradiaphonie et télédiaphonie suivantes :
� ��
1+γ0
ep = ZcZ+Z
s
s α 1−Γ0
2 1−γ0 γL e−2τ p 1:Γ0 ΓL e−2τ p
� k+1 � �� � k−1
� �
2 1 − e−2τ p 1 + γL ΓL e−2τ p − 2 (γL + ΓL ) pτ e−2τ p Vs (p)
et en télédiaphonie :
� ��
Zc +Zs α 1+γL 1−Γ0
et = Zs 2 1−γ0 γL e−2τ p 1:Γ0 ΓL e−2τ p
� k+1 � � k−1
� � � �
4 1 − e−2τ p (γ0 + ΓL ) − 2 1 + γ0 ΓL e−2τ p pτ e−2τ p Vs (p)e−τ p
On voit que dans les expressions de Vabre apparaissent les termes propagatifs en fonction des désadaptations.
On a :
– Γ0 et ΓL respectivement, les coefficients de réflexions en source et charge de la ligne à l’origine des
perturbations ;
– γ0 et γL les mêmes coefficients pour la ligne réceptrice de la perturbation ;
– τ la constante de temps de la ligne ;
– α et k les coefficients de couplages qui dépendent des caractéristiques géométriques des lignes et de leurs
installations : α = γ/(C + γ) et k = M (C + γ)/Lγ. γ est le coefficient de couplage capacitif entre lignes,
M le coefficient de mutuelle inductance, C et L les capacités et inductances linéiques des lignes.
Si l’on crée des réseaux semblables aux réseaux d’extrémités de la ligne, mais sans les coupler, c’est à dire sans
insérer la propagation, on pourra dès lors utiliser les générateurs de Vabre sans soucis ; il suffira d’ajouter les
courants calculés sur la ligne réelle et sur la ligne image. En remplaçant dans les expressions précédentes la
source Vs par un terme de type Zi, on trouve facilement la fonction de couplage associée. Soit αp et αt ces
couplages en paradiaphonie et télédiaphonie pour une onde provenant de la gauche de la ligne et les mêmes
coefficients βx avec x = p, t pour une onde provenant de la droite de la ligne, on trouve une métrique pour 2
lignes couplées qui prend la forme (Les chiffres 1 et 2 renvois aux lignes perturbatrice (ligne 2) et réceptrice
(ligne 1). On ne considère pas ici le couplage de la ligne 2 vers la ligne 1. Mais son ajout suit exactement le
même principe.) :
Z1c + R1 (Z1c − R1L ) e−τ p 0 0 0 0
(Z1c − R10 ) e−τ p Z1c + R1L 0 0 0 0
0 0 Z1c + R10 0 αp βt
0 0 0 Z1c + R1L αt βp
0 0 0 0 Z2c + R20 (Z2c − R2L ) e−τ p
0 0 0 0 (Z2c − R20 ) e−τ p Z2c + R2L
0 0 0 0 0 1
Soit k T les courants totaux et k d les courants détaillés, on a : k T = QTd k d .
E i (p)b � �
eL = 2Zc − (Zc − Z1 ) e−γL(1+sinθ) − (Zc + Z1 ) eγL(1−sinθ)
(Zc + Z1 )2M (p)
et en début de ligne :
E i (p)b � �
e0 = 2Zc − (Zc − Z2 ) eγL(1+sinθ) − (Zc + Z2 ) e−γL(1−sinθ)
(Zc + Z2 )2M (p)
Dans ces expressions, L est la longueur de ligne, Zc son impédance caractéristique, Z1 et Z2 les impédances
de source et charge. La fonction M est définie par :
� �
M (p) = Zc (Z1 + Z2 ) cosh (γL) + Zc2 + Z1 Z2 sinh (γL)
.
Onzième partie
273
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 274
Résumé
Nous avons vu que les éléments de la métrique se déclinaient sur plusieurs domaines, réglés par des
paramètres qui sont eux-mêmes des variables d’un autre espace, par exemple l’environnement. Se pose alors
la question de l’implémentation de ces espaces à multiples dimensions : comment choisir un repère de rythme
commun ? Comment interagissent-ils ?
L’objet de cette annexe est de montrer sur un cas concret comment le problème peut être traité et
d’analyser son évolution au travers de la méthode de Newton déjà abordée §6.9.
Déplacement d’un point de fonctionnement dans
un espace multidimensionnel
Dans un problème multiphysique, les divers phénomènes rattachés aux diverses physiques ont en général
des rythmes également différents. Considérons par exemple un problème impliquant de l’électronique et de la
thermique. L’évolution de la température est beaucoup plus lente que celle des phénomènes électroniques. En
même temps les deux systèmes sont liés dans leurs évolutions : une résistance peut dépendre de la température
et la température être engendrée par le courant circulant dans cette résistance. Le fait d’ailleurs de séparer les
phénomènes en thermique et électronique est une séparation d’échelles. Car les deux processus sont fondamen-
talement des processus électromagnétiques, mais à des échelles tellement différentes que ce sont des physiques
avec des lois différentes aussi qui les traitent. La métrique du système global thermique plus électronique est non
linéaire, comme peut l’être la gravitation, car elle interagit avec elle-même. Le courant engendre de la chaleur qui
impacte le courant, etc. Comme tout processus non linéaire, une méthode de résolution efficace est la méthode
de Newton[1], qui permet d’exprimer les solutions dans une recherche par approximations successives.
ke = ki + �(p) Te = Ti + τ (p)
p étant l’ordre de calcul.
On réécrit le système sous la forme :
� � � � � �
Ti −T1 β Ti −T2 ζ
2
(1 + αTi ) e σ1
+ γTi e σ2
Rki − e = 0
f:
T0 + R� ki2 − Ti = 0
On calcule ensuite les termes de la matrice Jacobienne W à partir du vecteur de fonction f précédent :
275
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 276
� � �
Ti −T1 β
� � �
Ti −T2 ζ
∂f1
= (1 + αTi ) e σ1 + γTi2 e σ2 R
∂ki
� � �β � � �β−1 � � Ti −T1 �β � �
Ti −T1 Ti −T2 ζ
∂f1
= αe σ1
+ (1 + αTi ) − σβ1 Tiσ−T 1
e σ1
+ 2γT e σ2
...
∂Ti i
1
� � �ζ−1 � � Ti −T2 �ζ �
. . . +γT 2
− ζ Ti −T2
e σ2 Rki
i σ2 σ2
∂f2 �
∂ki = 2R ki
∂f2
∂Ti = −1
277
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 278
Résumé
Pour pouvoir dire si deux trajectoires dans l’espace CG sont identiques il faut pouvoir juger de leurs
points semblables. Comme les directions de l’espace CG sont des groupes de transformations et non des
transformations précises, une construction peut suivre une évolution similaire à une autre ayant suivi la
même trajectoire sans pour autant lui être identique en tout point. L’écart entre deux évolutions doit donc
être mesurable et détectable. On peut dès lors que cette distance est établie fixer la notion de similarité entre
deux trajectoires ou plus.
Evolutions similaires
La seule existence au sein d’une même race d’un nombre immense de membres proches mais non identiques
prouve que l’évolution ne conduit pas à un exemplaire unique mais à des exemplaires semblables.
On reconnait bien les traits de famille tout en constatant que deux frères ne sont pas semblables comme deux
jumeaux. On doit pouvoir traduire l’intelligence de la reconnaissance de ces traits. Si l’on trouve un mécanisme
suffisant, on pourra discerner les trajectoires similaires de celles proches mais finalement différentes. On peut
ainsi regrouper une quantité d’objets incurvés et munis d’un manche sous la dénomination de cuillière. Mais si
cette cuillière atteint une certaine taille et est munie d’un manche de bois, elle quitte la famille des cuillères
pour rejoindre celle des pelles.
La détection de similitude doit pouvoir faire correspondre à tous les éléments d’un objet un correspondant
sur l’autre objet. Cette correspondance doit être bijective, démontrant qu’aucun des deux objets n’a d’éléments
que n’aurait l’autre. Cette bijection assurée, si l’on trouve la bonne correspondance intégrant les variations
d’échelles, on disposera d’une base pour établir la similarité entre trajectoires.
E.1 Chirurgie
On admet que tout objet réel peut être décrit comme un assemblage de variétés. Pour pouvoir manipuler ces
variétés et y appliquer des opérations de chirurgie, on les considèrera compactes, orientées et différentiables[1][2].
Une opération simple de chirurgie que l’on pourra imaginer extensible à d’autres opérations permettant de
construire un objet est l’ajout d’une anse. On reprend ici le développement présenté dans [3]. On considère une
variété M comme une surface compacte, orientée. Sur cette surface on découpe un disque. Ce disque D1 est
définit par le produit cartésien d’une sphère de dimension 0 : S 0 par un disque ouvert B 2 : D1 = S 0 × B 2 [1]. On
peut ensuite venir coller à ce découpage un cylindre à bord ouvert A que l’on fabrique par le produit cartésien
d’un segment B 1 par un � cercle S� : A = B × S . On réunit donc la variété M privée d’une surface de disque,
1 1 1
ce que l’on note : M \ S 0 × B 2 à la seconde à bord ouvert : A. On peut opérer de même sur une deuxième
variété N en y collant l’autre extrémité du cylindre. On réunit d’abord les deux variétés : M ∪ N puis on fait
une somme connexe, ce que l’on note : M # = M #N .
Ces opérations appliquées à des variétés peuvent être traduites dans notre formalisme de l’analyse tensorielle
des réseaux sous la forme d’opérations appliquées à des graphes et leurs composantes.
279
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 280
On peut alors imaginer l’opération inverse, à savoir ajouter une branche à deux graphes G1 et G2 au départ
non connexes. Soit :
(k) (k)
G \ ]b[ = (G1 ∪ G2 ) \ ]b[
Puis on fait la somme connexe, n étant un nombre quelconque inférieur strictement à B, nombre de branches :
(B−n) (B+n)
G#(B+1) = G1 #G2
E.3 Similitude
Deux objets auront pu suivre des chirurgies (transformations) dans un ordre différent sans pour autant
être eux-mêmes différents si leurs caractéristiques topologiques (pas seulement le genre, mais la liste B, N, R
enrichie des moments et cordes m, C) sont identiques. Pour autant est-ce suffisant ? Cela répond à la question
de divergences de formes. Puisque le graphe est homotope à l’assemblage de variétés qui représente l’objet,
deux graphes identiques ont des formes similaires. Les opérations d’homotopie peuvent être différentes mais
la projection des variétés 3D sur un graphe qui garderait cette information de trois dimensions assurerait une
similitude de forme. Or les graphes que nous élaborons ont cette information via la connexion η qui peut
d’ailleurs même se rapporter à l’espace-temps. L’égalité des définitions topologiques incluant la connexion η
assure donc la similitude de forme.
Il n’en reste pas moins que des différences peuvent subsister au niveau des propriétés intrinsèques des éléments
du graphe. Dans les opérations de rétractations des variétés en éléments de graphe on garde par étiquettage celles
fournissant les propriétés de conductivité, etc. Elles sont finalement intégrées dans les fonctions d’impédances
généralisées ou métriques. Pour que deux objets soient identiques il faut de fait qu’ils aient aussi les mêmes
métriques. Cela suppose que l’on ait travaillé sur des variétés différentiables.
La similitude va donc s’exprimer au final comme une équivalence entre deux tenfolds auxquels ont aurait
soustrait les sources E : soit deux objets O1 et O2 de tenfolds ŏ1 et ŏ2 , on les considère identiques si : ŏ1 \ E1 =
ŏ2 \ E2 .
Pour avoir une équivalence entre deux tenfolds, notion moins restrictive que l’identité, il faut définir un
écart dans les métriques. Les écarts de formes sont déjà admis via les opérations de rétractations qui n’ont pas
forcément des coefficients identiques. L’impact de ces différences se traduit aussi dans les métriques. Mais des
propriétés différentes peuvent conduire sous des géométries différentes à des comportements identiques. Sous des
hypothèses de domaines d’études définis (limites en environnements, etc.) Ω, on peut justifier de l’équivalence
de deux métriques si les écarts entre les flux obtenus (respectivement k ν et k µ pour les deux tenfods) quels que
soient les stimuli Eµ dans le domaine fixé sont en-deçà d’une limite � elle-même définie. Soit :
E.3 Continuité
Lorsque l’on applique une somme connexe sur deux branches, on peut se demander s’il est légitime de
considérer implicite la continuité des propriétés appartenant au départ aux branches séparées. Si l’on voit les
branches comme des projections sur une topologie cellulaire d’entités (variétés généralisées), cela revient à de
poser la question de l’existence d’une fonction F sur des particules x1 et x2 attachée à des propriétés P de
branches b1 et b2 telle que :
� � � ��
P x1 ∈ b1 − P x2 ∈ b2 ��
F = �
d (x1 , x2 ) �
d→0
La continuité géométrique est assurée par la carte (l’incidence B) associée à l’opération de chirurgie (via la
(n) (k) (k)
connectivité L) : ∃E, Bx st L(x1 ) = L(x2 ) .
Au niveau des propriétés, la continuité est moins évidente. Soit une première entité de métrique :
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 281
�p pm
�
1
[1...n]
D[1 . . . D n] gµν
�q qm
�
1
[1...n]
et une seconde de métrique : D[1 . . . D n] hµν . Si les domaines des paramètres p et q sont identiques, on
pourra
� sans difficulté
� � sommer
� � les
� deux métriques dans la somme connexe et la connexion de maille. On a bien
ici P b1 + b2 = P b1 + P b2 car les domaines assurent les points de fonctionnement en régime non linéaire,
incluant les valeurs mêmes prises par les flux dans les variations de leur environnement. Or le branchement n’est
jamais qu’une variation d’environnement comme une autre. Il inclut également d’éventuelles interactions par
cordes créées lors du branchement.
Par contre si les domaines ne sont pas identiques, on ne peut présager du maintien d’une métrique dans la
réunion des entités. L’hypothèse de domaines communs est donc incontournable pour assurer les branchements
dans la construction des systèmes.
Théorème : la réunion (somme connexe) d’entités dans des opérations de chirurgie topologique n’est en-
visageable que sous la condition que les métriques non linéaires soient définies sur les mêmes intersections de
domaines.
Sous cette hypothèse on pourra calculer des formes comme :
�p 1 pm
�� �
[1...n] [1...n] ν
·k
∆F D[1 . . . D n] gµν − hµν
=
∆k ν
∆k ν
282
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 283
Résumé
Le couplage entre une antenne et une cavité, ou d’une manière générale entre deux objets interagissant
par lignes de champs proches (on suppose des interactions de champs évanescents) reste difficile à calculer.
On détaille ici les principe et technique pour calculer ce coefficient de couplage dans le cas général et par
le biais des échanges de flux. D’autres approches sont possibles entre autre par les coefficients de qualité
et les raisonnements en énergie. Ces dernières sont plus simples d’emploi mais ne permettent pas toujours
d’évaluer l’amplitude du couplage de façon assez précise. Nous expliquons de fait ici une méthode qui pourra
être utilisée dans le cas le plus général, mais cette généralité engendre des calculs plus compliqués.
Le principe statique et du transformateur
Le transformateur est le composant électronique courant dans lequel intervient un échange de flux. Une fois
le système couplé, les lignes de réluctances ou des forces électriques sont fixées par une métrique et l’excitation
du couplage ne fait que créer un stimuli porté par ces lignes. On sait cependant que l’intensité du stimuli peut
modifier la métrique, mais ces cas sont rares et en l’espèce et pour l’usage courant concernent principalement les
matériaux magnétiques. On rappelle dans les deux cas électrostatique et magnétostatique comment se détermine
le couplage pour ensuite proposer une démarche générale dans le cadre de cette approche.
où les grandeurs �h1 et �u1E sont des vecteurs normalisés suivant les directions de �h et E.
� Le coefficient de
couplage en statique est donné par le produit scalaire des vecteurs normalisés donnés précédemment.
Finalement :
αe
f2 = −
ab + α2
On trouve facilement le maximum de transmission du flux :
284
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 285
� �
∂f 2 −e ab + α2 + αe2α √
=0⇒ 2 = 0 ⇒ α = ab
∂α (ab + α2 )
On peut ensuite pondérer ce coefficient suivant l’efficacité du couplage par un facteur β compris entre 0 et
1. De fait :
√
α = β ab
a et b dans un transformateur parfait sont les seules inductances du primaire et du secondaire. Dans le
cas général ce sont les éléments par lesquels le couplage se réalise. Il est toujours possible dans la topologie
d’appliquer la corde de couplage à certains éléments plutôt qu’à d’autres.
La question qui vient alors est : comment déterminer β ?
du guide cylindrique constitue avec le fil réel une succession de “voucle” pour lesquelles on peut caractériser les
forces magnétomotrices. Soit l’axe y le long du fil, le coefficient de couplage β est donné par :
ˆ � �
β = dy F �y1 · φ1y
y
�y1 est la FMM (force magnétomotrice) normalisée engendrée par l’excitateur et φ1y les lignes de réluctances
F
dans le volume pour le mode considéré. On trouve :
ˆ L �π y � � �
π (R − y)
β= dyCos Cos
0 2L 2 R
L est la longueur d’antenne et R le rayon de la cavité. On a pu vérifier l’excellente adéquation du calcul avec
la mesure.
Notons que le couplage s’effectue sur une longueur de zone de champs évanescents. Si la structure d’exci-
tation est elle-même longue, il faut intégrer les couplages comme une succession de ces régions évanescentes
éventuellement séparées par des régions de propagations modales.
F.5 Conclusion
En ramenant le couplage à des expressions connues où apparait un facteur qui pondère l’efficacité de trans-
mission des impulsions vers les lignes de champs réceptrices, on généralise plus facilement cette méthode. Le
facteur de couplage peut être trouvé de diverses manières et sa normalisation simplifie la difficulté de l’exprimer
en absolu.
Références
1. L.Armand, “Encyclopédie de l’électricité”. Edition Larousse, 1969.
Quatorzième partie
287
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 288
Résumé
Partant de la détermination des vecteurs d’ondes pour des hypothèses de fonction du champ dans un
volume rectangulaire, on peut utiliser la même démarche pour chercher des fonctions plus compliquées
répondant à des formes géométriques plus compliquées. Les modes du champ en propagation étant obtenus,
on réutilise le vecteur d’onde dans un schéma de Branin pour modéliser la propagation du champ dans un
guide court-circuité ou partiellement ouvert qui constitue la cavité étudiée.
Equation de Helmholtz & démarche classique
En résolvant les équations de Maxwell dans l’espace vide on trouve l’équation de Helmholtz qui régit la
propagation des champs :
� ∂ 2 Ey (x, z) 1 ∂ 2 Ey (x, z)
− =0
α=x,y,z
∂α2 c2 ∂t2
Cette équation décrit, pour le référentiel choisi, la propagation suivant la direction z d’un champ électrique
polarisé dans la direction y avec une distribution d’onde dans la direction x. Pour un profil de forme donné on
pose la fonction supposée de répartition du champ et l’on réinjecte cette fonction dans l’équation de Helmholtz.
On obtient alors le vecteur d’onde pour le mode considéré.
Notons que le réseau peut discriminer des milieux hétérogènes en inductance comme en condensateur. Entre
chaque cellule, la diakoptique étant effectuée sur la frontière électrique, on a un couplage de forme ±1/Cp.
Le signe est négatif si les deux cellules appartiennent à la même direction de propagation. Positif si elles
appartiennent à deux directions de propagation différentes. Enfin, les cellules qui sont au bord prennent en
charge dans l’expression de leurs impédances les conditions limites du volume et ont un condensateur de valeur
1/Cp.
Les points - c’est à dire chaque cellule - peuvent couvrir un volume élémentaire variable. Le pavage ainsi
réalisé s’approche des techniques “meshless” et peut prendre en charge des variations de caractéristiques de
propagation des milieux.
289
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 290
Par exemple pour un point unique - donc 4 cellules couplées - d’impédances identiques intégrant un bord z
et de couplage γ, la métrique est donnée par :
z γ −γ −γ
γ z −γ −γ
g= −γ −γ z
γ
−γ −γ γ z
En résolvant l’équation tensorielle du réseau on trouve tous les courants de mailles. On en déduit le champ
électrique :
1 � ν
E(z, q) = k
zCp q
ν∈Aν
Où q est le point du pavage où l’on considère le champ et A la matrice d’adhérence reliant points et mailles.
Le champ magnétique est obtenu par :
�� � �
2 v dx
L (k ν ) = B 2 ,b
µ dy
b est le centre de la cellule et non un point du pavage, v est le volume couvert par la cellule.
Références
1. N.V.Balasubramanian, J.W.Lynn, D.P.Sen Gupta, “Differential forms on electromagnetic networks”. Da-
niel Davey & Co. Publisher. Hartford, Connecticut, 1970.
2. C.Gangnant, “Contribution à l’étude de la cartographie et la statistique du champ électromagnétique dans
une chambre réverbérante à brassage de modes par une méthode hybride FDFD/développement modal”.
Thèse de doctorat, université de Limoges, 27 Juin 2008.
Quinzième partie
291
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 292
Résumé
Dans le cadre de la traduction d’évolution au sens de la systémique, on est rapidement amené à considérer
la notion de point de vue. Ainsi un même problème sera abordé différemment suivant la personne qui s’y
attèle. Dans le domaine physique, ce sont les groupes de transformations qui prennent en charge les différentes
évolutions que la nature peut envisager. Mais la notion de point de vue rattache plus à celle de caractère et
passe par les pondérations des probabilités de transformations dans le modèle CG. On doit donc envisager
des transformations qui puissent s’appliquer à cette composante.
La modification des probabilités conditionnelles
Les probabilités bayésiennes sont les supports de la traduction des caractères. Elles sont aussi les composantes
de la partie probabiliste du propagateur. Si l’on a pour cette composante une série de termes de la forme
pij (A|B), on peut vouloir les transformer en une série pij (A|C). C’est l’objet de ce chapitre.
Référence
1. “L’analogie au coeur de la pensée”. D.Hofstadter, E.Sander. Edition Odile Jacob sciences, 2013.
293
Seizième partie
Publications
294
CHAPITRE 13. DESCRIPTION DU JEU 295
Soutenance
297
!"#$%&'()%"*&+'",*#-.%$/,*&,0*1,'2*
&3"0*&,0*#%4%5%6/,0*&7"38/9',0*
:-;0,*0%'#,"',*43$*<5/=/,$*>3'$/(,*0%'0*53*
&/$,()%"*&'*?$@*A53/"*B,/",/2*
C*
Sommaire :
F9'3)%"0*
*
*
GHIJ*
On peut mettre des commentaires ici : toute ressemblance avec des personnages
ayant réellement existés serait fortuite. E*
P a le pistolet microonde
&'()*+,-./+%0*%1-%)23+*4%
05%6*574%05%)8),39*% Joueur 1 : P
2/9:1*;*<%
Données du jeu : C
Les téléphones portables sont des armes microondes pour les chaînes HiFi ! *A Markov chain
game with dynamic information. Olsder, Papavassilopoulos. Journal of optimization theory and M*
applications. Vol 59, n°3, Déc.88.
Considérons une résistance électronique :
=/0(1>)-./+%05%)8),39*%
:?8)>@5*%A%0*%1-%'(-1>,(%
:*'2*:.B1*%-5%C'-:?*<%
Ou une gomme :
Milieu homogène
flux
bord
N* stimulus
,*
N*
,*
f
Z(f,e)
K*
D*%1-%'(-1>,(%:*'2*:.B1*%
-5%C'-:?*%A%2-'-2,('>)*'%*,% f
2/+)*'E*'%1F(+*'C>*<%
N*
,*
Rajouter un générateur
=> rajoute un objet f
Réseau, loin
k N* T*
,*
U*
V*
Gabriel Kron
,3'*
forme
Espace naturel. espace dual.
*Ce fut Claude JEANPERRIN qui eu le premier cette interprétation naturelle de la métrique de
Kron. W*
D*%1-%'(-1>,(%:*'2*:.B1*%
-5%C'-:?*%A%C(+('-1>)-./+% ,043(,*
0*%1-%9(,'>@5*<% Écoulement
(vecteur vitesse)
environnement
métrique
f
Débit
(nombre)
F043(,*&'35*
N*
,*
f
D..Dg(…)
Z*
D*%1-%'(-1>,(%:*'2*:.B1*%-5%
C'-:?*%A%2/99*+,%2'(*'%5+%
)8),39*%0F/B6*,)%G%
L’ouverture :
Z(f,e)
travail W=qdV.
f
N*
,*
&[*
branche
C\*
D*%1-%'(-1>,(%:*'2*:.B1*%-5% Chirurgie cellulaire !
C'-:?*%A%2/99*+,%2'(*'%5+%
^3*X3/#*
)8),39*%0F/B6*,)%G% 430*835_*
RC* RD*
]C* ]E*
]D*
,C* ,D* ,E*
`$3"(-,*
4$/8/)=,*C*
`$3"(-,*
4$/8/)=,*D*
`$3"(-,*
4$/8/)=,*E*
CC*
D*%1-%'(-1>,(%:*'2*:.B1*% C*<"*3*X3/#*'",*0%88,*(%"",2,*&,*a$3"(-,0*
-5%C'-:?*%A%2/99*+,% Ub'&*E*
2?/>)>'%1*)%9->11*)%G% E* E*
Ub'&*D*
C*
D*
M* D* M*
C*
Ub'&*C*
CD*
H/'0*)%E>',5*11*)<%
force
force
2*
dC*
Le travail total des forces de liaisons est nul, il y a autant de forces dans un sens
que dans l’autre, l’action est égale à la réaction. CE*
Σp=0 ! corde virtuelle.
H/'0*)%E>',5*11*)<%
8*
secondaire
primaire
8*
e%$&,*
Volume du
laboratoire où est
réalisée l’expérience
Corde réelle
CK*
KF*):-2*%0*)%9->11*)% Le rayonnement pose le problème de la
>+,(C'-+,%2*15>%0*)% symétrie des couplages.
9/9*+,)<%
Graphe correspondant : E0=1/2mv2
Er=kCal
Processus entropique
B* B*
Vu de
l’entrée,
perte R
,* B* B*
Onde incidente
CS*
KF*):-2*%0*)%9->11*)% L%
-j/Q
>+,(C'-+,%2*15>%0*)%
9/9*+,)<%
-j/Q
B*
2* AO>P*
!"
CV*
KF*):-2*%0*)%9->11*)%
>+,(C'-+,%2*15>%0*)%9/9*+,)%A%
951.:?8)>@5*)<%
Conservation de la
Invariant : matière :
incidence branches,
sommets
Équation de Lagrange :
Conservation de
l’énergie
cinétique :
connexion
branches mailles
eu=guv( kv).
La conservation du flux a été appliquée entre autre à des flux d’information. CW*
M/,'*%)8),39*4%(9*N*5'%
*,%'(2*:,*5'%A%1*%
'(2*:,*5'<% ω 0*
Schéma équivalent de la radio (sans
antenne) : Ici Londres.
Message reçu.
B\* Y* f*
Fonctionnel :
ω 1*
Flb…zyxt.u…
Messakl….u.
Perturbateur :
CZ*
Diakoptique :
M/,'*%)8),39*4%(9*N*5'%
*,%'(2*:,*5'<% Cercle de jeu
&*
Critère de perturbation :
k110
D\*
Tenfold* et transformateurs :
!*+O/10%05%)8),39*%*,%)*)%
,'-+)O/'9-./+)<% Ten : tenseur, fold : feuille.
:%4%5%6/,g*:**
tenfold >.#$/9',*6*
d%'$(,0*/"#$/"0;9',0g*
F2#$/"0;9',0g*F*
Tenfold (T,g,E)
transformateur
B%H\gK*h*
BYHC\*h*
x
,*
y
iHO:g6gFP*
DD*
!*+O/10%05%)8),39*%*,%)*)%
,'-+)O/'9-./+)<%
&E*
&C* &D*
&M* a2
Transformateur :
DE*
P*5%A%>+,'/052./+% Jeu : comporte les 4 ingrédients
suivants –
" Une liste de N individus = les
joueurs
" Des règles & gains
Matrices des paiements :
" Des stratégies pures ou mixtes
" Une fonction qui fait correspondre
une issue du jeu aux stratégies
Stratégies mixtes :
DM*
?* 3$8,*
Système Z1
C
P*5%A%-2,*5')%&4%Q% D*
W*
V* E*
Position à l’origine de V :
&O\P*
S*
M*
Système Z2 K $.(,4#,'$*
[*
Probabilité pour P de tirer en
étant à la position i à l’instant t: Système complet modélisé : Zs
DK*
P*5%A%!"#$%
Matrice de visée : C
D*
W*
V* E*
DS*
R-99-%9-,'>2*)4%
:'/2*))5)%9-'S/E>*+<%
%
.*
[,(#,'$*&+/"X%$83)%"*
4$%4363#,'$*
D.*
DV*
=-,'>2*)%0*%2'/>))-+2*4%
,/:/1/C>*%08+-9>@5*<%
%
Dim(AE)[é+1] croissance
DW*
Le côté physique Le côté psychique
L'B'*%0F(E/15./+%TL$U<%
ŭpv : ŭ position P, position V Par exemple (pour une partie
Chemins Ci :
Les jonctions encapsulent de l’arbre) :
des tenfolds :
Les segments de chemin sont P:iCK!iDM*
décrits dans iCK*
iCK*
K*
A chaque coup, 4
D*
transformations sont W*
S* M* Plus les probabilités :
possibles (4 positions V* E*
K* V*
relatives) : d’être dans la visée ;
6-8;2-4 S*
de tirer.
M*
S* W* 8-4;2-6
E\*
D5%2/9:/',*9*+,%A% Augmenter la quantité d’information disponible
:'/B-B>1>,()%B-8()>*++*)%
*,%2'/8-+2*)<% Complexifier les comportements individuels
EC*
X>1-+%A%-'B'*%0F(E/15./+%Y%
2*%),-0*4%2/99*+,% Conditions initiales du système :
position des joueurs, caractères qit,
9/0(1>)*Z,Z/+%2*%6*5%G% environnement, …
iCK*
iDK* iDM* o*
horizon
EP de P* :
*On voit ici un apport de la méthode proposée qui ne s’arrête pas au jeu ou au risque de
perturbation mais conjugue les deux. ED*
&'/6*2./+%0-+)%5+%*):-2*%
2?/>;ZC->+<%
réseaux
-j/Q L%
-j/Q
Système physique
o* Croyances
EE*
&'/6*2./+%0-+)%5+%*):-2*%
2?/>;ZC->+%A%C'/5:*<%
Opération algébrique :
Le regroupement par analogies est semble-t-il, d’après les théories les plus récentes, le mode de
fonctionnement du cerveau dans ses analyses et non pas comme on l’a cru un moment, la EM*
logique pure.
Déplacement dans le
&'/6*2./+%0-+)%5+%*):-2*% sens anti- horaire : a
2?/>;ZC->+%A%0(:1-2*9*+,%
Coordonnées des vecteurs :
0-+)%1F*):-2*%0*)%2?/>;<% probabilités d’usage d’une
Chemin & algorithme des transformation du groupe.
sandwichs :
85%
D*
W*
20% Q%
V* E*
50%
S*
M*
EK*
&'/6*2./+%0-+)%5+%*):-2*% Action de dépassement en automobile :
2?/>;ZC->+%A%0>[('*+2>-./+%
0*)%,'-6*2,/>'*)\%C->+)<%
C\s*
A'('",*&,*(,0*&,'2*
#$31,(#%/$,0*"+,0#* Z\s* Changement de voie
C\s* C\s*
&/t.$,")3a5,*3'*"/=,3'*
&'*$.0'5#3#*&+.#3#*a$'#*
O!"#g*430*&,*1,'P@* Profil d’une population ayant reçu un exemplaire erroné
du code de la route.
ES*
&'/6*2./+%0-+)%5+%*):-2*% Ajout d’une fonction du gain
2?/>;ZC->+%A%0>[('*+2>-./+%
0*)%,'-6*2,/>'*)\%C->+)<%
Gain pour la trajectoire
Chemin d’évolution standard : forme de gain : f(sécurité), G « majoritaire »
K*
X3/a5,*
Déboîtement (d)
Équilibre de Nash :
Surfaces de trajectoires
en colline (2 trajectoires
de bords)
Horizon de Nash :
Trajectoire de bord :
Surfaces de trajectoires
avec région singulière
(plan de bords)
EW*
&'()*+2*%0*%]/+*)% Jeu P & V
-N'-2.E*)%A%*):-2*%HR%05% Trajectoire obtenue pour une probabilité de
déplacement 50% – 50%, joueurs obligés de
6/5*5'%Q<% bouger et génération de qit aléatoire.
EZ*
&'()*+2*%0*%]/+*)%
-N'-2.E*)%A%:-'../+%05%
6*5<%
u*
Équilibre :
à partir d’un certain horizon dans => On peut se limiter à l’analyse du jeu à partir de
le jeu, départ d’une partition commune,
tous les joueurs suivent une stratégie l’horizon H(né)
similaire.
M\*
Application : gestion de crise en CEM
L::1>2-./+%A%C*)./+%0*% " hypothèses de départ
2'>)*%*+%H$=<%
*v*
D@ w",*.5,(#$%"/9',*&,*4'/003"(,*3=,(*D*#$3"0X%$83)%"0*4%00/a5,0*v*
E@ w"*#,0#*"%$83)X*,"*eF>*&,0*.8/00/%"0*(%"&'/#,0*v*
M@ w"*63a3$/#*x*",*430*&.4300,$*x*5+/00',*&,*(,*#,0#*OX%"()%"*%a1,()XP*v*
K@ m,0*5%/0*&,*(%y#0*,"*X%"()%"*&'*"%8a$,*&,*#,0#0g*&,0*8%&/p(3)%"0*
344%$#.,0g*o*
1° solution : condensateur
rajouté en //
2° solution :
remplacement par un
condensateur de
meilleure qualité
MC*
La source de bruit
L::1>2-./+%A%C*)./+%0*%
2'>)*%*+%H$=<%
MD*
Transformations appliquées
L::1>2-./+%A%C*)./+%0*%
2'>)*%*+%H$=<% 1) Rajouter un composant
C*
:C*
2) Remplacer un composant
D*
:D*
ME*
Traduction des caractères des
L::1>2-./+%A%C*)./+%0*% acteurs
2'>)*%*+%H$=<%
Les caractères des acteurs sont traduits via des probabilités bayésiennes
T1>T2 Maj.T2
Maj.T1 Maj.T1 Maj.T1
Maj.T1
:C* :C*
MM*
Quelques résultats parmi d’autres …
L::1>2-./+%A%C*)./+%0*%
2'>)*%*+%H$=<%
MS*
X>1-+%0*)%*):-2*)%
>9B'>@5()%%*,%>9:1>@5()%A%
951.(2?*11*)<%
>.(3*z* bord
Dissection
(vers les petits modes) Géodésiques &
photons
Arbre d’évolution {5'2*&,** bord
cobord a$3"(-,*
P:iCK!iDM* {5'2*&,**
iCK*
>3/55,*
cobord |*e[*
bord
Encapsulation
(vers les grands modes)
MV*
Système complexe :
H/+215)>/+%A%2/9:1*;>,(4% Complexité =>
(9*'C*+2*4%:*'):*2.E*)<% 1. Enchevêtrement (nombreuses interactions dont entre
les petits modes et les grands modes)
Enchevêtrement : 2. Imprévisibilité (comportements probabilistes)
3. Émergence (apparitions inattendues)
Enchevêtrement :
La dimension de l’enchevêtrement est chiffrable par la
Imprévisibilité : métrique des interactions dans les jonctions (petits modes).
Imprévisibilité :
Partie markovienne du propagateur (grands modes).
Émergence :
Gain le plus fort obtenu dans un chemin dont l’origine a
une probabilité d’emprunt très faible (voire la plus faible).
MW*
H/+215)>/+%A%2/9:1*;>,(%
E*')5)%(9*'C*+2*<%
" Supraconductivité
(équation BCS rajoute un
terme et ne fonctionne pas
pour les SP « chauds ») ;
" Le Tardigrade (1 variété)
se laisse geler – rentre en
état de mort clinique –
puis revient à la vie en cas
de dégel ;
" La pensée ?
" L’effondrement de la
fonction d’onde ;
" …
MZ*
H/+215)>/+%A%(9*'C*+2*%
:?8)>@5*<%
F"=/$%"",8,"#*
D*
Conditions T, P, |I|, jamais explorées
F"=/$%"",8,"#*
C*
e%"&/)%"0*
/"#,$",0*E*
Probabilité très faible
Évocations, analogies
bifurcation
pas à l’intersection
Reprise de
l’évolution
transformations qui n’appartiennent
avec succès
Les deux types d’émergences physique et psychique sont connectées, la première pouvant
alimenter la seconde. KC*
Conclusion :
Le propos des travaux proposés est de fournir une boîte à outils pour modéliser les processus
complexes.
Ces processus peuvent englober une large gamme de modèles issus de physiques ou sciences
cognitives variées.
L’objet n’est pas ici de trouver un modèle commun qui se transforme par des opérations
d’agrégats pour engendrer les objets des plus hautes échelles.
On choisit une technique capable de coupler les différents modèles existants et développés
séparément dans divers métiers, comme d’intégrer des processus émergents.
Les premières applications timidement testées ont donné des démonstrations des capacités de
la méthode proposée.
On espère que les pistes démarrées trouveront grâce auprès d’enseignants et d’étudiants pour
des thèses à venir…
KD*
KE*
Résumé
Mots clés : analyse tensorielle des réseaux, théorie des jeux, tenfolds, gamma
matrices.
Abstract
This thesis presents a method for modeling complexity. Starting from tensorial
analysis of networks, we show that this technique allows to model any physical process. It
gives in a common formalism all the tools to integrate equations coming from various
physics. The purpose is not to develop an unique method rather than having one able to
embed developments coming from any kind of physic material. The formalism embed
quantum mechanics, relativity, etc. Once the physical part of the system take in charge, we
use game theory to take the psychical part. Both methods linked by special mathematical
objects like "tenfolds" or gamma matrices makes a global technique for complexity. A tree
cross talking the two theories models the complex system evolution. A special representation
in a "choices-utility" space gives a comprehensible image of the system evolution.