P Hamon
P Hamon
P Hamon
Par
Pol HAMON
Conception et contrôle d’un préhenseur sous-actionné pour la
saisie d’objets complexes
Composition du Jury :
Président : Xavier BRUN Professeur des universités, INSA de Lyon
Examinateurs : Loïc MICHEL Ingénieur de Recherche, Ecole Centrale de Nantes
Mathieu GROSSARD Directeur de Recherche CEA, Saclay
Margot VULLIEZ Chargée de Recherche, INRIA, Bordeaux
Dir. de thèse : Damien CHABLAT Directeur de Recherche CNRS, Ecole Centrale de Nantes
Co-dir. de thèse : Franck PLESTAN Professeur des universités, École Centrale de Nantes
DÉDICACE
Je dédie mon travail à la mémoire de Faïzi et de son énergie qui me permet de dépasser
toutes les difficultés, à mon père pour la motivation et la confiance apportées dans la
réalisation de tous mes projets et pour l’esprit créatif sans lequel cette thèse n’aurait pas
pu avoir les mêmes développements, à Adi et son esprit critique qui est dans tous mes
raisonnements et mes idées. Enfin, je le dédie à Pierre, dont la joie et la curiosité ne m’ont
jamais quitté.
3
REMERCIEMENTS
5
TABLE DES MATIÈRES
1 Introduction 21
1.1 Problématiques industrielles et scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2 Pièces types à saisir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.3 Structure de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4 Principales contributions de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
7
4 Analyse de la statique d’un doigt 59
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2 Analyse du modèle statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2.1 Matrices des moments Js et Jp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.2.2 Matrices des rapports de transmission des couples Ts et Tp . . . . . 67
4.2.3 Écriture des termes de la matrice t . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4.3 Définition positive des forces de contacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.4 Conclusion et remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
8
7.5.3 Rappels sur la commande sans modèle [43] [61] . . . . . . . . . . . 129
7.5.4 Résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
7.6 Contrôle d’un prototype de préhenseur à trois doigts . . . . . . . . . . . . 136
7.6.1 Configuration expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
7.6.2 Résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
7.7 Conclusion et remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Bibliographie 145
9
TABLE DES FIGURES
1.1 Ultimate Robot : premier robot industriel avec une pince comme effecteur
pour la préhension d’objet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2 Set de pièces représentatives de l’activité d’Armor Méca Développement . . 23
1.3 Pièce n°9’ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
11
3.3 Positions singulières de la boucle2 avec l’angle θ7 en ouverture (a) ou en
fermeture (b). Ces positions sont légèrement influencées par l’abduction et
le mouvement de flexion θ6 , mais sont, avec les dimensions représentées,
éloignées de la frontière de l’espace de travail pour réaliser une préhension. 49
3.4 Positions singulières de la boucle3 en ouverture (a) et en fermeture (b) suite
à un mouvement en flexion de la phalange intermédiaire. . . . . . . . . . . 50
3.5 Représentation des positions singulières de la boucle4 d’activation par un
mouvement en flexion d’ouverture de l’angle θ1 à la base du doigt (a) et
par un même mouvement en fermeture (b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.6 Vue du dessus de la positions des doigts pour saisir des objets neutres,
cylindriques et sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.7 Exemple de (a) préhension sphérique et (b) de préhension cylindrique réa-
lisées avec la nouvelle architecture de doigt et un actionnement avec 3
muscles pneumatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.8 Schéma du mécanisme sphérique à un degré de liberté . . . . . . . . . . . 53
3.9 l’angle ξ maximal obtenue pour un mouvement de δ ± 30◦ avec en abscisses
α and η la solution retenue est représenté par le point S . . . . . . . . . . 55
3.10 En ordonnée, l’angle par ξ en deg, et en abscisse, l’angle δ de ±π/6, pour
un mécanisme α = 85◦ , η2 = 40◦ (CATIA splin) . . . . . . . . . . . . . . . 56
12
5.5 Stabilité d’un doigt sous actionné à deux degrés de liberté en flexion θ2
dans notre cas kl34 et θ7 remplacent kl22 et θ2 [19] . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.6 Évolution du rapport Θf42 en fonction de θ2 et q4 . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.7 Variation du rapport de transmission ( FΘ102 )1 en fonction de θ2 et θ6 . . . . . 89
5.8 Variation du rapport de transmission ( FΘ102 )2 en fonction de θ2 et θ6 . . . . . 89
5.9 Variation du rapport de transmission ( FΘ102 )3 en fonction de θ2 et θ6 . . . . . 90
5.10 Distance q4 (mm) en fonction du mouvement d’abduction θ2 en (degré) et
la flexion de la phalange distale θ7 en (degré) . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5.11 Distance k4 (mm) en fonction du mouvement d’abduction θ2 en (degré) et
la flexion de la phalange distale θ7 en (degré) . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5.12 Simulation dynamique avec le logiciel Adams . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
5.13 Simulation dynamique avec le logiciel ADAMS : Haut Angles (deg) en
fonction du temps (sec). Bas Force F10 f4 (N) en fonction du temps (sec). 95
5.14 (a) Position finale des doigts en préhension sur la pièce (b). Le vecteur
bleu symbolise la norme de la surface de la pièce au point de contact et le
vecteur orange la norme du plan de la phalange digitale . . . . . . . . . . . 95
5.15 Simulation dynamique avec le logiciel Adams sans la mobilité θ2 . . . . . . 96
5.16 Résultats de la simulation dynamique avec le logiciel ADAMS sans la mo-
bilité θ2 : Haut Angles (deg) en fonction du temps (sec). Bas Force F10 f4
(N) en fonction du temps (sec). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.17 (a) Position finale des doigts en préhension sur la pièce sans la mobilité
en θ2 et (b) le vecteur bleu symbolise la norme de la surface de la pièce
au point de contact et le vecteur orange la norme du plan de la phalange
digitale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
6.1 Exemples de mécanisme différentielles connectés en série [19], avec (a) des
systèmes à barres, (b) des systèmes hydrauliques ou pneumatiques et (c)
des systèmes à câbles et poulies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
6.2 Force de blocage (N) en fonction de la course libre (mm) rectangle bleus=
McKibben, triangle vert = PPAM, rectangle rouges = actionneurs flui-
diques de flexion [38] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
6.3 (a) Abaque donné par l’entreprise Festo, force(N) en fonction du % de
contraction (h) et de la pression (bar). (b) Sa surface correspondante force(N)
en fonction du % de contraction (d − d0 ) et de la pression (bar) . . . . . . 103
6.4 Préhension (a) d’un objet de forme parallélépipédique et (b) d’un objet de
forme hexagonale extrudée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
6.5 (a) Vue du dessus de la préhension prismatique ; (b) vue du dessus de la
préhension concentrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
6.6 Force fD1 (N) en fonction de θ1D1 (deg) et de la pression P (bar). . . . . . 110
6.7 Écart E (mm) en fonction de la taille d’un objet hexagonal T (mm) et de
la pression (bars). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
13
6.8 Force f appliqué par le doigt D1 (N) en fonction de la taille d’un objet
hexagonal (mm) et de la pression (bars). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
6.9 Écart E (mm) en fonction de la taille d’un objet prismatique T (mm) et
de la pression (bars) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.10 Force f appliqué par le doigt D1 (N) en fonction de la taille d’un objet
hexagonal (mm) et de la pression (bars). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
14
7.24 Scénario 2 : Résultats expérimentaux de la préhension prisma-
tique avec une référence de force=15 N. . . . . . . . . . . . . . . . . 139
7.25 Scénario 3 : Résultats expérimentaux de la préhension d’un oeuf avec une
référence de force=4 N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
15
L ISTE DES TABLEAUX
17
L ISTE DES ACRONYMES
19
Chapitre 1
I NTRODUCTION
Figure 1.1 – Ultimate Robot : premier robot industriel avec une pince comme effecteur
pour la préhension d’objet.
21
L’objectif principal de cette thèse est de permettre la préhension par un
robot de pièces aéronautiques usinées en série limitée dont les formes et
masses sont hétérogènes. Cet objectif peut être décomposé en trois
problématiques.
22
Pièce n°1 Pièce n°2 Pièce n°3
Pièce n°11
23
Figure 1.3 – Pièce n°9’
Pièce n° 1 2 3 4
Dimensions (mm) 1307 90Øx115 140Ø80Øx65 145Øx 15 80x80x80
Masse (g) 310 310 172 140
Pièce n° 5 6 7 8
Dimensions (mm) 350x120x45 296x130x15 110x105x70 54Ø 114x65x45
Masse (g) 190 325 160 320
Pièce n° 9 9’ 10 11
Dimension (mm) 80x60x50 100x80x60 90x50x40 755x60x44
Masse (g) 108 290 256 1750
24
1.3 Structure de la thèse
Pour répondre aux problèmes définis ci-dessus, la thèse est organisée comme suit.
Le Chapitre 2 présente une nouvelle cinématique spatiale de doigt sous actionné ca-
pable de réaliser des préhensions prismatiques et sphériques. La structure de la pince
adaptée à l’implantation de la nouvelle cinématique sera aussi présentée.
Le Chapitre 5 est consacré aux interactions entre les différents doigts de la pince. Un
état de l’art des solutions d’actionnement des doigts d’une main robotique sous-actionnée
est présenté. Le concept de sous-commande est présenté pour permettre l’analyse de la
chaîne d’actionnement du préhenseur qui a recours une commande pour plusieurs action-
neurs. Une analyse de la stabilité de la prise avec deux pièces types est développée.
25
1.4 Principales contributions de la thèse
26
Chapitre 2
2.1 Introduction
La fonction de préhension est essentielle pour un robot car elle détermine l’interaction
entre un robot et son environnement. Pour réaliser cette interaction, il existe un ensemble
de forces physiques qui peuvent permettre de saisir puis de déplacer un objet. Pour chacune
de ces forces, il existe de nombreuses solutions techniques qui seront présentées dans
ce chapitre. Pour commencer, il est important de définir le terme de préhension par
opposition à celui de manipulation, ainsi que le terme de stabilité, essentielle dans ces
travaux.
27
Figure 2.1 – Exemple d’application de l’effet de dépression pour la préhension d’objet
par un robot.
28
Figure 2.2 – Exemple d’application de l’effet électromagnétique pour la préhension
d’objet avec un robot.
pour le respect des contraintes de sécurité. Pour pallier ce problème, on peut utiliser l’effet
magnétique avec des aimants permanents.
29
Figure 2.3 – Exemple d’application de l’effet électrostatique pour la préhension d’objet
avec un robot [1].
Figure 2.4 – Schéma de la manipulation d’atomes par des forces de Van der Waals et
électrostatique [2].
30
2.2.5 Actions de contact solide-solide
Les actions de contact entre deux solides sont très fréquemment utilisées pour la sai-
sie ; c’est par ce moyen que l’on manipule des objets au quotidien. Elles permettent une
meilleure maîtrise de la configuration de l’objet. Pour qu’une préhension soit réalisée,
toutes les mobilités de la pièce dans l’espace doivent être contraintes par un effort ou une
combinaison d’efforts de contact. On peut aussi noter que, pour augmenter la stabilité de
la pièce, une préhension hyperstatique est souvent réalisée. Les contraintes ainsi créées
sur l’objet saisi dépendent de la nature des contacts. Ces contacts peuvent être ponctuels,
linéiques, surfaciques ou être modélisés par la combinaison de ces contacts élémentaires.
La géométrie des surfaces en contact, la rugosité, la rigidité ainsi que l’adhérence intrin-
sèque de la matière vont impacter l’effort tangentiel de saisie qui peut être modélisé par
les lois de Coulomb. On peut aussi noter que la présence d’autres substances, (liquide,
particule entre les surfaces de contact, ...) peut fortement réduire ce coefficient. Pour que
la préhension soit stable, il faut que la somme des forces appliquées sur l’objet soit nulle ce
qui contraint les orientations de ces forces de contact. De plus, il faut aussi que la somme
des moments de ses forces soit nulle. Ceci impose des contraintes sur la position de ces
forces. Les actions de contact peuvent aussi s’effectuer entre un solide et un milieu liquide
ou gazeux.
31
Figure 2.5 – Illustration de l’utilisation d’ultrasons pour la manipulation d’objets de
faible taille. Les barres d’échelle représentent 2 mm pour la particule en (a) et 20 mm
pour les autres figures [3]
3. le milieu dans lequel se fait la préhension, s’il est possible ou non d’avoir un contact,
si la préhension se fait dans le vide, dans une atmosphère particulière ou encore
dans un liquide ;
6. l’application générale dans laquelle s’inscrit la préhension, peut imposer des contraintes.
La sécurité de la préhension et la sécurité pour les humains sont un dénominateur
commun à toutes les applications. Néanmoins, d’autres contraintes peuvent être
ajoutées en fonction des applications : contraintes de vitesse pour les milieux in-
dustriels, de biocompatibilités pour les milieux médicaux, etc.
Dans le cadre de cette thèse et au vu des forces physiques et des critères évoqués,
les objets attrapés sont compris dans un volume de 150 mm · 150 mm · 150 mm et d’une
masse inférieure à 10 kg et supérieure à 140 g ce qui élimine toutes les forces physiques
dédiées à la micromanipulation dans le cadre de notre préhension. Les matières manipulées
sont les alliages d’aluminium et de titane ainsi que des aciers, ce qui élimine ici les forces
magnétiques et diélectriques qui ne permettent pas de manipuler ces matières. Les surfaces
sont de tailles variables, irrégulières, complexes et peuvent être alvéolées ce qui élimine les
forces de dépression. Enfin, la préhension se fait dans un milieu industriel en atmosphère
normale. Les forces physiques qui semblent les plus adaptées pour réaliser la préhension
souhaitée sont les forces de contacts solide-solide.
32
(a) (b)
Les préhenseurs rigides sont souvent qualifiés de main robotique même si le terme
de pince est plus rigoureux. Néanmoins, le terme de main se justifie par le caractère an-
thropomorphique de certaines pinces. Dans ce cas, pour des raisons de compréhension,
d’autres termes anatomiques comme la désignation de "phalanges" ou d’"articulations"
de "doigts" (Figure 2.6) sont utilisés pour définir des éléments de ces préhenseurs mon-
tés sur une base qui peut être désignée de "paume". Le terme de doigt est alors utilisé
pour désigner une extension mécanique qui a pour fonction de générer un ou plusieurs
contacts qui peuvent être ponctuels ou surfaciques. Un doigt ne travaille jamais seul mais
la préhension en utilise plusieurs pour bloquer les mobilités de l’objet saisi. Le nombre de
doigts est déterminé par le nombre de contacts souhaités pour réaliser la préhension. Ces
doigts sont composés de phalanges, la dernière phalange étant désignée comme distale et
celle à la base du doigt comme proximale. Les phalanges qui peuvent se trouver entre les
deux sont définies comme phalanges intermédiaires. Le nombre de phalange est déterminé
par le nombre et la nature de contacts souhaités ou par la mobilité recherchée pour la
phalange distale. Les acronymes MCP, IPP et IPD figure 2.6 sont utilisés pour désigner
les liaisons entre les phalanges.
33
Figure 2.7 – Exemple de doigts sous-actionnés avec une transmission avec des câbles et
des poulies [19]
34
(a) (b)
Figure 2.8 – (a)Différence séquence de fermeture progressif des phalanges [21], (b) Ci-
nématique réalisent une fermeture progressive du doigt avant le contact avec l’objet [22].
tiques qui modifient le comportement des doigts avant le premier contact dans le but de
le rapprocher de la configuration articulaire choisie. On distingue deux stratégies :
— l’une avec un mouvement de fermeture progressif des phalanges qui se rapproche
de la fermeture naturelle d’un doigt humain ce qui favorise la prise à pleine main
d’objets de grande dimension [20], [21], [22] (voir Figure 4.3(a)) ;
— une autre stratégie qui favorise le déplacement parallèle des phalanges distales
comme pourrait faire une pince industrielle [19] ce qui favorise la préhension d’objet
de petites dimensions uniquement par les phalanges distales [23] [24] .
Des travaux ont porté sur des doigts sous-actionnés avec un très grand nombre de
phalanges [25]. Dans ce cas, leur analyse se rapproche d’une autre catégorie de main dite
molle où le caractère continu de la matière est remplacé par une discrétisation en modules
rigides dépendants du nombre de phalanges (voir Figure 2.9).
Actionnement par des câbles ou par un mécanisme à bielles. Il existe deux types
d’actionnement pour transmettre les efforts dans des doigts sous-actionnés. La première
solution est proche de la solution anatomique des mains humaines avec l’utilisation de
câbles qui lient l’actionneur à la liaison mobile par un jeu de chemin de câbles et de “pou-
lies” (Voir Figure 2.10). La seconde solution s’inspire fortement des pinces industrielles
qui utilisent des systèmes de bielles pour réaliser des chemins de pivot, afin de transmettre
l’effort jusqu’à l’extrémité des doigts. Les avantages des systèmes à câbles sont la com-
pacité qui est particulièrement recherchée pour les prothèses de main et la simplicité de
35
Figure 2.9 – Exemple de doigts sous-actionnés présentent un très grand nombres de
phalanges [25]
réalisation. La principale limite vient de la raideur des câbles qui limite leur utilisation
sous forte charge ou lors de tâches répétitives qui génèrent de la fatigue dans les câbles.
A l’inverse, les systèmes à bielle sont plus pertinents sous forte charge par une plus faible
déformation de ses éléments, même si la présence de jeux indispensable aux mouvements
des bielles réduit les performances des préhenseurs. Ceci explique le choix d’avoir recours
au système qui présente le moins de liaisons mécaniques possible.
36
Nom Nb DDL Nb actionneur Nb de liaisons Nb capteur Nb de doigt
mécaniques
Modular Prosthetic
Limb 26 17 26 109 5
iLimb hand 6 5 11 0 5
iLimb pulse hand 6 5 11 0 5
Bebionic HAND 6 5 11 0 5
Bebionic V2 HAND 6 5 11 0 5
michelangelo 2 2 6 0 5
shadow hand 20 40 24 129 5
shunck hand 20 9 20 9 5
Shunck PSH-52 1 1 2 1 2
Shunk SDH3 7 4 8 13 3
H2 Compliant Hand 12 5 12 5 5
MechaTE HAND 5 5 14 0 5
Adaptive gripper 5 5 14 5 3
robotiq 2 4 1 4 2 2
onrobot RG6 4 1 4 2 2
EH1 Milano Hand 6 6 16 29 5
EH1 Azzurra Hand 5 5 11 24 5
qb SoftHand Research 1 1 19 1 5
Gifu HAND II 16 16 20 859 5
KG2 2 2 4 6 2
KG3 3 3 6 9 3
Active CPG 3 1 4 0 2
barrett Hand BH8 8 4 8 8 3
AMADEUS II 6 9 3 9 3
AR-10 10 10 15 10 5
brunel hand 9 4 9 4 5
BionicSoftHand 12 12 12 40 5
MARS 12 6 33 6 3
37
Nom Nb DDL Nb actionneur Nb de liaisons Nb capteur Nb de doigt
mécaniques
Icub 9 9 18 22 5
Robonaut HAND R2 12 14 14 104 5
dexhand 10 10 15 NA 5
LARA HAND 7 7 17 NA 5
Delf Hand 1 1 6 1 5
Harada Hand 5 5 11 NA 5
Dart HAND 19 19 19 NA 5
Mac HAND 12 16 15 28 4
Bionic HAND 16 22 16 47 5
Sandia Hand 15 15 12 76 4
OCU HAND 15 15 15 NA 5
DLR HIT Hand 12 12 16 65 4
DLR HIT Hand II 15 15 20 NA 5
DEXHAND 12 12 12 12 4
HIRO III 15 15 15 19 5
UB hand 3 18 15 16 NA 5
UNB hand 10 5 3 NA 5
Fuid hand III 8 8 5 NA 5
SmartHand III 16 4 4 40 5
Keio hand 20 15 1 15 5
LIMS GAND 9 3 9 NA 3
Vanderbilt hand 16 16 5 0 5
robot hand 8 8 8 NA 5
38
Figure 2.10 – Exemple de doigt sous-actionné avec des poulies et des câbles [17]
module d’Young). La plupart des robots conventionnels sont composés de métaux dont
le module est supérieur à 50 GPa, voire d’acier dont le module d’Young est supérieur
à 200 GPa. Inversement, les matériaux organiques naturels, comme la peau et les tissus
musculaires, ont un module de l’ordre de 100 Pa. Ce décalage de propriétés mécaniques
est une raison importante pour laquelle les robots rigides sont souvent incompatibles au
niveau biologique et même dangereux pour l’interaction humaine. Les robots mous ont
des surfaces suffisamment souples et déformables pour distribuer les forces sur une large
zone de contact et éliminer les concentrations de contraintes. Les préhenseurs mous sont
principalement composés de matières facilement déformables telles que des fluides, des
gels et des élastomères qui correspondent aux propriétés élastiques des tissus biologiques.
Toutefois, de même que les machines et les robots conventionnels ne sont pas toujours
bien adaptés à l’interaction homme-machine, les robots souples sont fondamentalement
limités par leurs flexibilités mécaniques et ne conviennent pas aux applications nécessi-
tant une puissance ou une précision élevée. De même, à petite échelle, la précision des
machines exige souvent des pièces rigides qui se verrouillent fermement sur les objets et
ne se relâchent pas ou ne se déforment pas élastiquement lorsqu’elles sont soumises à des
tractions de surface.
Enfin, si les tissus naturels sont capables d’une très forte adaptabilité et d’une capacité
réparatrice, les matières souples utilisées pour les robots mous sont souvent inertes ce qui
les empêche de se réparer en cas de coupure dans la matière (cas assez courant lors de la
manipulation d’objets au quotidien). A l’avenir, cette limite pourra être dépassée par des
matières synthétiques biologiques.
39
Figure 2.11 – Classification des implantations des doigts pour la préhension en opposi-
tion, en flexion, en adduction et cylindrique [27]
Trois paramètres doivent être ici pris en compte lors de la conception d’une main : le
nombre de doigts, la mobilité de la cinématique des doigts et les préhensions désirées. En
effet, si la pince doit réaliser uniquement des préhensions prismatiques, les doigts seront
positionnés en opposition. Ils seront concentriques si le besoin est de réaliser des préhen-
sions sphériques. Les choix restent ouverts lorsqu’il s’agit de réaliser les deux types de
préhension. Dans la grande majorité des cas, la paume des mains robotiques est fixe et
joue un rôle limité pour la préhension. Cependant, par anthropomorphisme, des mains
robotiques présentent une paume actionnée [26] pour reproduire les mouvements des mé-
tacarpes des doigts de la main humaine. De la même manière, il est courant d’avoir un
doigt qui fait face aux autres et que l’on peut appeler “pouce”. Pour ce qui est des pré-
henseurs industriels qui s’affranchissent de ce biomimétisme, la question de l’implantation
des doigts reste ouverte (Voir Figure 2.11).
Concernant le nombre de doigts pour réaliser une préhension, on sait qu’il en faut
au moins deux. Cependant, même s’il est théoriquement possible d’avoir une infinité de
doigts, plusieurs configurations sont plus couramment utilisées que d’autres [28] :
40
les pinces à deux doigts . La pince à deux doigts se faisant face pour générer une
préhension est la configuration la plus classique des pinces industrielles. Particulièrement
simples dans leur conception, elles sont très peu versatiles et se limitent à la préhension
d’un seul type de pièces connu lors de la conception du préhenseur.
les pinces à trois doigts . Les mains à trois doigts sont très courantes car elles per-
mettent des préhensions plus complexes et une meilleure versatilité que les pinces in-
dustrielles à deux doigts. La solution présentée sur la figure 2.12 montre comment la
mobilité de deux des doigts ainsi que leur positionnement relatif permettent de réaliser
une préhension prismatique.
les pinces à cinq doigts . Certains préhenseurs ont des contraintes (par exemple de
biomimétisme esthétique comme les prothèses) qui leur imposent 5 doigts. Il peut aussi
être utile pour un préhenseur d’avoir des similarités avec la main humaine pour copier les
stratégies de préhensions ou pour l’utilisation d’un outil. Les mains à cinq doigts peuvent
offrir plus de flexibilité et de postures de préhension que des mains à trois doigts. Il est
aussi possible avec une main à cinq doigts de faire de la manipulation d’objets. L’état de
l’art fait apparaître deux solutions d’implantation des doigts, l’une anthropomorphique
avec un pouce qui fait face aux quatre autres doigts et l’autre axisymétrique avec une
répartition homogène des doigts.
les pinces à quatre doigts . C’est une solution intermédiaire entre les mains à trois
doigts et les cinq doigts. Le choix d’avoir recours à 4 doigts peut avoir deux justifications.
D’une part, il est courant, dans la conception de systèmes mécaniques, d’utiliser quatre
systèmes d’appuis au lieu de trois pour augmenter la stabilité ou la rigidité d’une liaison
entre deux éléments. D’autre part, la solution à quatre doigts est aussi celle qui permet
la manipulation d’objet avec un minimum de doigts.
les pinces à huit doigts . Des préhenseurs ayant recours à plus de cinq doigts utilisent
souvent une démarche de biomimétisme en s’inspirant des préhensions réalisées par la
classe des céphalopodes dont font partie les Octopus, réputés pour leur dextérité. La
solution à huit “doigts” que l’on nomme alors bras, est reprise pour la conception de
préhenseurs à la recherche de capacité de préhension ou de manipulation nécessitant de
grandes surfaces de contact ; ils sont particulièrement adaptés pour les objets fragiles.
41
Figure 2.12 – Implantation des doigts de la main MARS pour la réalisation de différentes
préhensions [19]
Table 2.3 – Préhensions humaines du set de pièces suivant la classification des préhen-
sions de la main par Cutkosky
Pièce 1 2 3 4 5 6
Préhension 1, 12 1, 6, 7, 8, 12 6, 7, 8, 12 6, 7, 8 6, 7, 8 6, 7, 8
Pièce 7 8 9 9’ 10 11
Préhension 2, 6, 7, 8, 12 6, 7, 8, 12 7, 8, 14 7, 8, 14 2, 7, 8 1, 6
Tableau 2.3 présente toutes les préhensions possibles pour saisir les différentes pièces. On
observe que des préhensions prismatiques sont utilisées pour les pièces de type 1, 6, 7, 8,
et sphériques pour celles de type 12 et 14.
2.6 Conclusion
Ce chapitre est parti d’une problématique industrielle pour exposer l’état de l’art des
forces physiques qui sont utilisées pour la préhension. L’établissement de critères pour
réaliser un choix parmi ces phénomènes physiques a permis de détailler l’état de l’art des
solutions techniques pour la préhension d’objets avec des mains robotiques.Le cahier des
charges a été affiné par une étude des préhensions humaines requises pour saisir les pièces
présentées en introduction.
On retiendra que le préhenseur proposé dans ce travail devra réaliser des prises pris-
matiques et sphériques. L’objectif sera de réaliser ces deux types de préhension sans
connaissance à priori des pièces à saisir avec un nombre minimum d’actionneurs.
42
Figure 2.13 – Classification des préhensions de la main par Cutkosky [18].
43
Chapitre 3
P RÉSENTATION DE L’ ARCHITECTURE
GÉNÉRALE DU PRÉHENSEUR
3.1 Introduction
Ce chapitre présente une des contributions de la thèse par l’introduction d’une nou-
velle cinématique spatiale de doigts sous-actionnés développée pour réaliser des prises
sphériques et cylindriques. Cette nouvelle cinématique se caractérise par l’intégration d’un
mécanisme parallèle sphérique utilisant 4 liaisons pivots dans la phalange proximale. Ce
mécanisme introduit de nouveaux paramètres de conception. Les singularités cinématique
du doigt ainsi que la configuration de référence du doigt Phome sont détaillées. Finalement,
une structure de la pince adaptée à l’implantation de ces doigts pour permettre à la fois
les prises prismatique et sphérique est proposée.
45
C
Actuator
46
3.3 Boucle cinématique, singularités et limites arti-
culaires d’un doigt
Le mécanisme du doigt est constitué de 4 boucles cinématiques qui présentent chacune
des positions de singularité.
• Une boucle (boucle1 ) qui est un mécanisme sphérique avec quatre liaisons pivots
concourantes (O2 , O3 , O4 , O5 ). Cette boucle possède un degré de liberté. Ce méca-
nisme sphérique présente des singularités cinématiques pour θ2 = 0, Figure 3.2(a)
et θ2 = π, Figure 3.2(b). Ces deux configurations sont les singularités du méca-
nisme parallèle sphérique [29]. Dans ce cas, tous les éléments du système sphérique
se trouvent dans un même plan et les deux modes d’assemblage se rejoignent. Le
mécanisme peut changer de mode d’assemblage pour une configuration en X [30].
De plus, dans ces deux configurations, le système d’activation ne peut plus trans-
mettre d’effort de l’actionneur sur les liaisons O1 et O6 . Les deux degrés de liberté
associés θ1 et θ6 ne sont donc plus contrôlés car les angles ψ1 et ψ6 de la liaison P1
et P6 sont égaux à π2 ou −π 2
. L’angle θ2 est responsable du mouvement en abduc-
tion. Cependant, ces deux configurations sont éloignées de frontière de l’espace de
travail en ouverture latérale du doigt.
• Un mécanisme 3RSSR forme une boucle (boucle2 ) avec les quatre liaisons pivots
(P5 , P6 , O6 , O7 ) et deux liaisons rotules (P8 , P7 ). Cette boucle possède trois degrés
de liberté. Mais le degré de liberté de la liaison P6 est lié au degré de la boucle1 . Sur
les deux degrés de liberté restant, seul celui de la liaison O7 présente deux positons
de singularité quand l’axe de la liaison pivot O7 et les liaisons P8 et P7 se trouvent
dans le même plan (Figure 3.3).
• La (boucle3 ) est constituée d’un mécanisme planaire à quatre barres 4R (P2 , P3 , P4 ,
P5 ) qui est relié au mécanisme sphérique par deux liaisons pivots P1 et P6 concou-
rantes au centre du mécanisme sphérique C et inscrit dans le plan perpendiculaire
à la (boucle3 ). Cette boucle possède un degré de liberté et des configurations sin-
gulières pour les configurations où les points P3 , P4 et P5 sont alignés avec ψ4 = 0
(Figure 3.4(a)) et ψ4 = π (Figure 3.4(b)). Dans ces configurations, le mécanisme à
4 barres a ses deux modes d’assemblage qui se rejoignent.
• La quatrième boucle cinématique (boucle4 ) comprend une liaison prismatique ac-
tionnée P10 reliée par deux rotules (P9 , P11 ) et trois liaisons pivots (O1 , P1 , P2 ). Il
existe aussi une configuration de singularité si les points P1 , P9 etP11 sont alignés
(Figure 3.5). En effet, dans ces configurations, l’actionneur sur la liaison P1 0 ne
peut plus transmettre d’effort au mécanisme.
Dans ce type de configuration, il n’est pas possible de contrôler l’évolution du méca-
nisme. Des butées devront être placées pour éviter ces configurations.
Il existe aussi un ensemble de configurations problématiques quand θ1 < 0. Ces confi-
gurations ne sont pas des singularités mais le comportement du mécanisme d’activation
change fortement et impacte l’ensemble du mécanisme sous-actionné. En effet, le sens du
couple Ψ1 sur la liaison P1 généré par l’actionneur change de sens quand θ1 = 0 et θ1 = pi.
47
(a) (b)
48
(a) (b)
49
(a) (b)
Figure 3.4 – Positions singulières de la boucle3 en ouverture (a) et en fermeture (b) suite
à un mouvement en flexion de la phalange intermédiaire.
(a) (b)
50
Figure 3.6 – Vue du dessus de la positions des doigts pour saisir des objets neutres,
cylindriques et sphériques
v
u − tan α tan η − 1
u
2 2
θ2home = −2 atan t (3.1)
u
tan η
tan −1
α
2 2
51
(a) (b)
52
Figure 3.8 – Schéma du mécanisme sphérique à un degré de liberté
Dans le système sphérique 4R, l’élément 3 se déplace sur une sphère de centre C et de
diamètre z1 , figure 3.8. Pour déterminer le mouvement du repère R3 attaché à l’élément
3, on définit un repère R fixé à l’élément 1 avec R⃗z = P⃗1 C et R⃗x est normal au plan formé
par les points c,O2 et O5 . Ainsi en utilisent les paramètres et les variables du mécanisme
sphérique on peut écrire :
−η η
[R3 ]R = Rotx ( )Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )T ransz (−z1 ) (3.2)
2 2
53
Avec :
A(θ3 ) = sin2 (α) cos (η) cos (θ2 ) − sin (α) sin (η) cos (α)
B(θ3 ) = sin2 (α) sin (θ2 )
C(θ3 ) = (sin (α) cos (η) − sin (η) cos (α) cos (θ2 )) sin (α)
− sin
(δ) sin (µ )
′
V⃗ = − sin (δ) sin η cos (µ′ ) + cos (δ) cos η
2
2
sin (δ) cos η
2
cos (µ′ ) + sin η
2
cos (δ)
(sin (θ2 ) cos (α) cos (θ3 ) − sin (θ3 ) cos (θ2 )) cos
η
− sin (α) sin η2 sin (θ2 )
2
R⃗3y = (sin (θ2 ) sin (θ3 ) + cos (α) cos (θ2 ) cos (θ3 )) cos 2 − sin (α) sin 2 cos (θ2 )
η η
sin (α) cos η2 cos (θ3 ) + sin η2 cos (α)
54
Figure 3.9 – l’angle ξ maximal obtenue pour un mouvement de δ ± 30◦ avec en abscisses
α and η la solution retenue est représenté par le point S
55
Figure 3.10 – En ordonnée, l’angle par ξ en deg, et en abscisse, l’angle δ de ±π/6, pour
un mécanisme α = 85◦ , η2 = 40◦ (CATIA splin)
On vérifie le résultat en effectuant un calcul numérique avec le logiciel Catia figure 3.10
Sur cette figure, on peut voir l’évolution de l’angle ξ qui présente un maximum pour
δ = −15◦ et un minimum δ = +15◦ .
56
− sin2 η
+ cos (α)
1 2
θ1home = acos (3.7)
2
cos2 η
2
v
u − tan α tan η − 1
u
2 2
θ2home = −2 atan t
u
tan tan η
−1
α
2 2
Les angles sont définis comme positifs dans le sens de la fermeture des doigts.
3.7 Conclusion
Ce chapitre vient de présenter la nouvelle architecture des doigts permettant de réaliser
des préhensions prismatiques et sphériques en ajoutant un degré de liberté passif supplé-
mentaire au doigt sous-actionné de la littérature. Sa position de référence a été choisie
pour être verticale et le placement de chaque doigt sur la paume pour pouvoir réaliser les
préhensions de type sphérique et prismatique. Les amplitudes de déplacement du méca-
nisme sphérique ont été choisies pour éviter les singularités et permettent la réalisation
des prises prismatique et cylindrique en minimisant les mouvements parasites.
57
Chapitre 4
4.1 Introduction
Figure 4.1 – Déplacement progressif d’un doigt sous-actionné puis perte de contact en
cas de force négative (image de droite) [19]
59
le liaison, P10 et Tθi est le couple appliqué par le ressort de la liaison Oi sur les degrés de
liberté θi .
F10
Tθ1
t = (4.2)
Tθ2
Tθ6
Tθ7
Cette équation est adaptée à la nouvelle cinématique qui comporte plusieurs parti-
cularités. La première particularité est l’application de l’effort d’actionnement sur une
boucle cinématique séparée, et non sur le premier degré de liberté du doigt. On définit
les matrices avec une dimension de plus que dans le cas de [19]. Les paramètres de la ma-
trice qui lie les efforts extérieurs à ce mouvement sont nuls. On obtient alors une matrice
jacobienne J et une matrice de transition T de la forme (Eq. (4.3)) dans le cas d’un doigt
à 4 degrés de liberté en flexion plane. La matrice f (Eq. (4.4)) intègre en plus des efforts
extérieurs fi , l’effort de l’actionneur F10 qui s’applique sur cette nouvelle boucle.
1 0 0 0 0
1 − FΘ101 − FΘ102 − FΘ106 − FΘ107
0 Θ1
0 0 0 0 1 0 0 0
f1
0 0 0
Θ1 Θ2
J= T=
0 0 1 0 0 (4.3)
f2 f2
0 Θ1 Θ2 Θ6
0 0 0 0 1 0
f3 f3 f3
0 0 0 0 1
0 Θ1
f4
Θ2
f4
Θ6
f4
Θ7
f4
Lors de la prise d’un objet, les contacts avec les doigts peuvent se situer à quatre
endroits : deux au niveau du mécanisme sphérique, un au niveau de la phalange moyenne
et un au niveau de la phalange distale.
Nous définissons les 4 forces f1 , f2 , f3 , f4 (voir figure 4.2) qui s’appliquent aux points
S1 , S2 , S3 , S4 . k1 , k2 , k3 , k4 et q3 , q4 sont les distances entre ces points et l’origine des
liaisons O1 , O2 , O6 , O7 . m1 et m2 sont les angles entre la direction des forces f1 , f2 et les
plans (O2 CO3 ) et (O4 CO5 ) pour que les forces f1 , f2 soient parallèles aux forces f3 , f4 en
position neutre (position de repos).
F10
f1
f = (4.4)
f2
f3
f4
60
Tp (Equation (4.5)) permettent de caractériser le comportement du mécanisme parallèle
sphérique.
Les matrices Js et Ts définies dans l’équation (4.6) permettent de caractériser le
comportement du mécanisme sériel et l’impact de ce mécanisme sur les degrés de liberté
du mécanisme parallèle.
1 0 0 0 0 1 − FΘ101 − FΘ102 0 0
0 0 0
Θ1 Θ1
0 1 0 0 0
f1 f1
0
Jp = 0 0 Tp = 0 0 1 0 0 (4.5)
Θ1 Θ2
f2 f2
0 0 0 1 0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 1 0 0 0 0 1
1 0 0 0 0 1 0 0 − FΘ106 − FΘ107
0 1 0 0 0 0 1 0 0 0
0
Js = 0 1 0 0 Ts =
0 0 1 0 0 (4.6)
0 0
Θ1 Θ2 Θ6
0 0 0 1 0
f3 f3 f3
0 Θ1
f4
Θ2
f4
Θ6
f4
Θ7
f4 0 0 0 0 1
Enfin, on peut écrire l’équation,
f = J−t
s T s Jp T p t
−t −t −t
(4.7)
On peut donc en déduire les forces extérieures de contact sur le doigt qui s’écrivent :
!
Jp23 T p13 Jp33 T p12
f1 = F10 − + (4.8)
Jp22 Jp33 − Jp23 Jp32 Jp22 Jp33 − Jp23 Jp32
T s15 (Js43 Js54 −Js44 Js53 ) t5 (Js43 Js54 −Js44 Js53 )
Jp23 F10 − JsJs
43 T s14
44
+ Js44 Js55
− Js43 t4
Js44
+ t3 + Js44 Js55
−
Jp22 Jp33 − Jp23 Jp32
T s15 (Js42 Js54 −Js44 Js52 ) t5 (Js42 Js54 −Js44 Js52 )
Jp33 F10 − JsJs
42 T s14
+ Js44 Js55
− Js42 t4
Js44
+ t2 + Js44 Js55
+ 44
61
C
où Jsij , Jpij , T sij , T pij sont les termes (i,j) des matrices Js , Jp , Ts et Tp respectivement.
Dans les sous-sections suivantes, chaque terme des matrices Tp , Ts , Jp , Js et t sont
détaillés afin d’obtenir l’expression de f en fonction des paramètres de conception du
doigt.
Pour effectuer les calculs, on peut définir un repère situé au milieu des points O2 et
62
−→ −−−→ −→ −−→
O3 , au point P1 , tel que R1y = P1 O5 et R1z = P1 C et un repère situé dans C tel que
−→ −−→ −→ −→
R2z = O2 C et R2x = R1x . La matrice J dépend des points de contact du doigt où Θ1 , Θ2 ,
Θ6 , Θ7 sont les couples selon les axes des articulations pivots situés en O1 , O2 , O6 , O7
respectivement.
Les rapports Θ7 Θ6 Θ6
, ,
f4 f 4 f3
sont calculés de la même manière que dans le cas
planaire [19] :
Θ7 Θ6 Θ6
= k4 = k4 − l2 cos (δ7 + θ7 ) = k3 (4.13)
f4 f4 f3
Les ratios Θf22 et Θf12 peuvent être calculés en utilisant les formules des mécanismes
parallèles sphériques [31].
Θ2 α
= k1 sin (m1 ) cos
f1 2
Θ2 Θ2 α
= k2 sin (m2 ) cos (4.14)
f2 Θ5 2
Θ2 sin (ρ)
=
Θ5 sin (ρ − η)
où ρ est l’angle entre la ligne (O2 C) et l’intersection des plans (O2 CO5 ) et (O3 CO4 ) [31].
Les rapports Θ1
f3
et Θ1
f4
se lisent dans le repère R1
Θ1 Θ1
= (S3xR1 f3zR1 − S3zR1 f3xR1 ) = (S4xR1 f4zR1 − S4zR1 f4xR1 ) (4.15)
f3 f4
Avec les positions des points de contact des forces extérieures S3 , S4 calculées dans le
repère R1 avec
−η η
[S3xR1 S3yR1 S3zR1 1]t = T ransz (z1 )Rotx ( )Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )
2 2
T ransz (−z1 )Roty (θ6 )T ransz (k3 )
T ransy (q3 ) [0 0 0 1]t (4.16)
−η η
[S4xR1 S4yR1 S4zR1 1]t = T ransz (z1 )Rotx ( )Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )
2 2
T ransz (−z1 )Roty (θ6 )T ransz (l2 )Roty (θ7 )
T ransz (k4 )T ransy (q4 ) [0 0 0 1]t (4.17)
63
−η η h it
[f3xR1 f3yR1 f3zR1 1]t = Rotx ( )Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )Roty (θ6 ) 1 0 0 0
2 2
−η η
[f4xR1 f4yR1 f4zR1 1]t = Rotx ( )Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )
2 2
h it
Roty (θ6 )Roty (θ7 ) 1 0 0 0 (4.18)
Les rapports Θ1
f1
et Θ1
f2
sont donnés par
Θ1 Θ1
= (S1xR1 f1zR1 − S1zR1 f1xR1 ) = (S2xR1 f2zR1 − S2zR1 f2xR1 ) (4.19)
f1 f2
avec les positions S1 , S2 , données dans le référentiel R1 et
α
f1xR1 = sin (m1 ) cos (θ2 ) + sin (θ2 ) cos cos (m1 )
2
α η η α η
f1zR1 = sin cos + sin cos cos (θ2 ) cos (m1 ) sin sin (m1 ) sin (θ2 )
2 2 2 2 2
α
f2xR1 = sin (m2 ) cos (θ5 ) + sin (θ5 ) cos cos (m2 )
2
α η η α η
f2zR1 = sin cos − sin cos cos (θ5 ) cos (m2 ) sin sin (m2 ) sin (θ5 )
2 2 2 2 2
(4.20)
!
C
avec, si 0 < θ2 : θ5 = − atan2 (B, A) − acos √ 2
A + B2
sinon : !
C
θ5 = − atan2 (B, A) + acos √ 2
A + B2
Avec :
A(θ3 ) = sin2 (α) cos (η) cos (θ2 ) − sin (α) sin (η) cos (α)
B(θ3 ) = sin2 (α) sin (θ2 )
C(θ3 ) = (sin (α) cos (η) − sin (η) cos (α) cos (θ2 )) sin (α)
Pour les moments, Θf22 et Θf12 peuvent être calculés en utilisant les formules
des mécanismes parallèles sphériques [31].
Θ2 α Θ2 Θ2 α Θ2 sin (ρ)
= k1 sin (m1 ) cos , = k2 sin (m2 ) cos , avec =
f1 2 f2 Θ5 2 Θ5 sin (ρ − η)
64
(a) (b)
Figure 4.3 – (a) Schéma illustrant les contraintes sur stabilité de l’abduction avec une
force f4 .(b) Schéma illustrant les différents éléments qui composent le moment du couple
de f4 sur Θ2 .
avec ρ l’angle entre la ligne (O2 C) et l’intersection des plans (O2 CO5 ) et (O3 CO4 ) [31].
On peut définir le sens des moments Θf32 et Θf42 :
— si la force est à gauche de la droite CJ, le couple Θ2 est dans la direction anti-
trigonométrique (Figure 4.3(a), Θ2a et f4a ) ;
— si la force est à droite de CJ alors le couple Θ2 est dans la direction trigonométrique
(Figure 4.3(a), Θ2c et f4c ) ;
— si la force est sécante à la droite CJ, le couple Θ2 est nul (Figure 4.3(a) f4b ).
avec la ligne CJ, définie par l’intersection entre les plans des deux éléments 2 (O2 O3 )
et 4 (O4 O5 ) du mécanisme sphérique.
Enfin, pour calculer Θf42 , on définit une force f4 au point S4 de la phalange intermédiaire
(Figure 4.3)(b). Ainsi, l’élément O3 O4 est soumis à 3 forces : la force f4 et les deux forces
des éléments O2 O3 et O4 O5 . On appelle Df3 la plus courte distance entre l’axe de la force
f4 et le point C. Le plan Pf4 est définie tel que la force f4 et le point C soient inclus dans
ce plan. Le plan PO4 O5 est le plan qui inclut les points O4 , O5 et C. Ces deux plans forment
une ligne d’intersection L1 (Pf4 PO4 O5 ) passant par le point I1 (Pf4 PO4 O5 ). Un nouveau plan
est défini PI1 CO3 avec les deux lignes L1 (Pf4 PO4 O5 ) et C03 . Les trois plans Pf4 , PO4 O5 ,
PI1 CO3 définissent un triangle de force. On peut donc pouvons maintenant définir la force
65
fCO3 appliquée sur l’axe CO3 , à savoir :
sin O\
3 I31 O4
fCO3 = f4 (4.21)
sin I31
\ O4 O3
Θ2 = fCO3 Df4 sin (ρ2 ) (4.22)
Θ2 sin O\3 I41 O4
= Df4 sin (ρ4 ) (4.23)
f4 sin I41
\ O4 O3
Θ2 sin O\
3 I31 O4
= Df3 sin (ρ3 ) (4.24)
f3 sin I31
\ O4 O3
Pour évaluer Θf32 et Θf42 , une solution est de calculer le rapport de la vitesse aux points
d’application des forces pour les multiplier par leurs composantes dans le repère R2 , ce
qui donne :
où ρ′ est l’angle entre la ligne (O2 C) et l’intersection des plans (O2 CO3 ) et (O4 CO5 ) [31].
Les positions des points de contact des forces extérieures S3 , S4 sont calculées dans le
repère R2 avec
η
[S3xR2 S3yR2 S3zR2 1]t = Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )T ransz (−z1 )Roty (θ6 )
2
T ransz (k3 )T ransy (q3 ) [0 0 0 1]t (4.26)
η
[S4xR2 S4yR2 S4zR2 1] = Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )T ransz (−z1 )Roty (θ6 )
t
2
T ransz (l2 )Roty (θ7 )T ransz (k4 )T ransy (q4 ) [0 0 0 1]t (4.27)
66
Enfin ; les composantes de f3 et f4 exprimées dans R2 sont données par :
η h it
[f3xR2 f3yR2 f3zR2 1]t = Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )Roty (θ6 ) 1 0 0 0
2
η h it
[f4xR2 f4yR2 f4zR2 1] = Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )Roty (θ6 )Roty (θ7 ) 1 0 0 0
t
2
Les ratios Θ2
f3
et Θ2
f4
sont quand à eux, définis comme :
67
C
Figure 4.4 – Mécanisme virtuel à deux degrés de liberté similaire au mécanisme sphé-
rique.
, Γ1
F10 F10
Θ1
et F10
Γ2
.
68
avec P6 = [P6x , P6y , P6z ]t défini en fonction des paramètres de conception et des angles du
mécanisme parallèle sphérique [31] :
(cos (η) + 1) cos (α) sin (α) sin (η) cos (θ3 )
P6x = − +
2 2
((cos2 (η) + 1) sin (α) + sin (η) cos (α) cos (θ3 )) cos (θ2 ) sin (η) sin (θ2 ) sin (θ3 )
P6y =
2
sin (η) sin (θ2 ) sin (θ3 )
2
((cos (η) + 1) sin (α) + sin (η) cos (α) cos (θ3 )) sin (θ2 ) sin (η) sin (θ3 ) cos (θ2 )
P6z = −
2
En raison de la symétrie du mécanisme sphérique, on trouve
ψ1 = −ψ6 . (4.32)
Le rapport de couple N1
Θ2
et Γ1
Θ2
peut maintenant s’écrire
Ṗ6x cos η2 − Ṗ6y sin η
N1 2
= − asin (4.33)
Θ2
cos η2
si P6y > 0 :
autrement :
Γ1 Γ6 N1 P6z cos (ν1 ) − Ṗ6z sin (ν1 )
= = (4.35)
Θ2 Θ2
r
P2
sin2 (ν1 ) cos η2 − sin2 (ν )6z +1
1 cos ( 2 )
2 η
en fonction de la vitesse de P6 :
Ṗ6x
= −z1 ((−θ˙3 sin (θ2 ) sin (θ3 ) cos (α) + θ˙3 cos (θ2 ) cos (θ3 ) − sin (θ2 ) sin (θ3 )
θ˙2
η η
+ cos (α) cos (θ2 ) cos (θ3 )) sin ( ) + sin (α) cos ( ) cos (θ2 )) (4.36)
2 2
Ṗ6y
= −z1 ((θ˙3 sin (θ2 ) cos (θ3 ) + θ˙3 sin (θ3 ) cos (α) cos (θ2 ) + sin (θ2 ) cos (α) cos (θ3 )
θ˙2
η η
+ sin (θ3 ) cos (θ2 )) sin ( ) + sin (α) sin (θ2 ) cos ( )) (4.37)
2 2
Ṗ6z ˙ η
= −z 1 θ3 sin (α) sin ( ) sin (θ3 ) (4.38)
θ˙2 2
69
C
s11 s12 s13 X01 − cos (θ6 ) − sin (θ6 ) cos (ψ6 ) sin (ψ6 ) sin (θ6 ) l2
s s s Y sin (θ ) − cos (ψ6 ) cos (θ6 ) sin (ψ6 ) cos (θ6 ) 0
MO75 = 21 22 23
=
01 6
s31 s32 s33 Z01 0 sin (ψ6 ) cos (ψ6 ) 0
0 0 0 1 0 0 0 1
Le rapport de couple Γ5
Θ7
peut maintenant s’écrire
70
−−→ −−→
et où ψ5 est l’angle entre P5 C et P5 P7 défini par
!
f
ψ5 = atan2 (e, d) − acos √ 2 (4.40)
d + e2
avec
— d = −2a2 c2 s21 sin (θ7 ) + 2a2 s11 (X01 − c2 cos (θ7 )),
— e = −2a2 c2 s22 sin (θ7 ) + 2a2 s12 (X01 − c2 cos (θ7 )),
— f = −X01
2
+ 2X01 c2 cos (θ7 ) − a22 + b22 − c22 .
1 0 0 0
0 cos (ψ ) − sin (ψ ) 0
MO65 = 6 6
(4.41)
0 sin (ψ6 ) cos (ψ6 ) 0
0 0 0 1
Nous introduisons deux nouvelles variables θ6′ , l2′ associées aux liens (06 , P8 ).
q
l2′ = c22 − 2c2 l2 cos (θ7 ) + l22 (4.42)
Le rapport de couple Γ5
Θ6
peut maintenant s’écrire
71
C
liberté [34] avec pour articulations (P6 , P8 , P9 , P5 ). La matrice MP 65 Eq. (4.45) est la
matrice de transfert entre les liaisons P6 , P5 .
0 −1 0 0
0 0 −1 0
MP 65 =
(4.45)
1 0 0 ZP 6P 8
0 0 0 1
Nous introduisons deux nouvelles variables ZP 6P 8 , l2′′ associées aux liens (P6 , P8 ).
Le rapport de couple Γ5
Γ6
peut maintenant s’écrire
Γ5 de′ d′ e′ f
= 2 − √ (4.48)
Γ6 d + e2 (d2 + e2 ) d2 + e2 − f 2
avec
— d′ = 2a2 l2′′ cos (ψ6 ), e′ = −2a2 l2′′ sin (ψ6 ),
— d = 2ZP 6P 8 a2 , e = 2a2 l2′′ cos (ψ6 )
— f = −ZP2 6P 8 − a22 + b22 − (l2′′ )2 .
72
C
(P5 , P4 , P3 , P2 ).
Pour ce faire, nous définissons trois nouvelles variables : l1′ est la distance entre P5 et
−−→ −−→
P2 , ψ5′ est l’angle entre P5 P4 et P5 P2 , et z1 est la distance entre C et P5 .
l1 cos η
2
z1 = (4.49)
2 sin α
2
Nous en déduisons
ν1
l1′ = 2z1 cos (4.50)
2
avec ν1 défini dans l’équation (4.30)
ν1
ψ5′ = − − ψ5 (4.51)
2
Les angles ψ4 sont écrits en fonction de ψ5′ .
!
C
ψ4 (ψ5′ ) = atan2 (B, A) − acos √ 2 (4.52)
A + B2
avec A(ψ5′ ) = 2b1 c1 − 2b1 l1′ cos (ψ5′ ), B(ψ5′ ) = 2b1 l1′ sin (ψ5′ ) et C(ψ5′ ) = a21 − b21 − c21 +
2c1 l1′ cos (ψ5′ ) − (l1′ )2 .
73
Le rapport de couple Γ2
Γ5
peut maintenant s’écrire
Γ2 h2
= (4.53)
Γ5 h2 + l1′
c1 sin (ψ4 )
avec h2 = −
sin (ψ4 + ψ5′ )
Pour calculer le rapport de couple N Γ2
1
, nous définissons le plan [31] du mécanisme 4R
avec pour les articulations (V1 , P4 , P3 , P2 ). Pour ce faire, nous définissons trois nouvelles
−−→ −−→
variables : c′1 est la distance entre V1 et P4 , ν1′ est l’angle entre V1 P4 et V1 P2 et ψ4′ est
−−→ −−→
l’angle entre P4 V1 et P4 P3 .
q
c′1 = c21 − 2c1 z1 cos (ψ6 ) + z12 (4.54)
−c21 + (c′1 )2 + z12
!
ν1′ = −ν1 − acos +π (4.55)
2c′1 z1
Avec A(ν1′ ) = 2b1 c′1 − 2b1 z1 cos (ν1′ ), B(ν1′ ) = 2b1 z1 sin (ν1′ ) et C(ν1′ ) = a21 − b21 − (c′1 )2 +
2c′1 z1 cos (ν1′ ) − z12 .
c′1 sin (ψ4′ )
h1 = − (4.57)
sin (ν1′ + ψ4′ )
Le rapport de couple Γ2
N1
peut maintenant s’écrire
Γ2 h1
=− (4.58)
N1 h1 + z1
Les angles ψ2 et ψ2′ sont calculés pour permettre le calcul de la force sur l’actionneur.
ν1
ψ2 (ψ ′ 5) = ψ2′ (ψ5′ ) − (4.59)
2 !
B C
ψ2′ (ψ5′ ) = atan − acos √ 2 (4.60)
A A + B2
74
Avec,
Actuator
Cette boucle d’actionnement possède deux degrés de libertés pour un seul actionneur.
Aussi pour que le mécanisme fonctionne correctement, on doit placer un ressort de rappel
sur la liaison P2 pour générer un couple KP2 ∆ψ2 entre les éléments P1 P2 et l’élément
P2 P3 . Ce couple se transmet à la liaison O1 , ce qui permet d’écrire l’équation 4.61 qui lie
ψ2 à θ1 .
75
ψ2
= KP2 ∆ψ2 cos ψ1 (4.61)
Θ1
F10 a0 c0 (sin (ψ2 ) cos (θ1 ) − sin (θ1 ) cos (ψ1 ) cos (ψ2 ))
=
Γ2 d0
F10 a0 c0 sin (ψ1 ) sin (ψ2 ) sin (θ1 )
= −
Γ1 d0
F10 a0 c0 sin ψ1 (sin (ψ2 ) cos (ψ1 ) cos (θ1 ) − sin (θ1 ) cos (ψ2 ))
= (4.62)
Θ1 d0
Le rapport FΘ102 qui lie le couple du dégrée de liberté en abduction à l’effort de l’action-
neur fait intervenir toutes les boucles du mécanisme au travers de trois termes distincts
ce qui montre la complexité des interactions entre le couple d’abduction et l’ensemble des
paramètres de conceptions du doigt.
Les matrices Ts et Tp sont donc désormais complètement définies.
76
Table 4.1 – Paramètres de conception du doigt
Position home ou P0 P1 P2 P3
θ1 44, 032◦ θ1home θ1home θ1home
θ2 −109, 482◦ θ2home − 21, 83◦ θ2home θ2home + 25, 18◦
θ6 −135, 935◦ θ6home + 45◦ θ6home + 90◦ θ6home + 45◦
θ7 90◦ θ7home + 45◦ θ7home + 90◦ θ7home + 45◦
77
. p1
. p0
. p0
1.2
. p1
1.0
. p2 −130
1.0 . p2 −130
0.8 −120
0.8
−120
0.6
. p3
θ2(deg)
F1 (N)
−110 0.6
θ2(deg)
F2 (N)
0.4 −110
0.4
−100
0.2
−100
0.2
0.0 −90
0.0 . p3 −90
−0.2
(-136.0, 90.0) (-118.0, 108.0) (-100.0, 126.0) (-82.0, 144.0) (-64.0, 162.0) (-46.0, 180.0) −0.2
( θ6(deg), θ7(deg)) (-136.0, 90.0) (-118.0, 108.0) (-100.0, 126.0) (-82.0, 144.0) (-64.0, 162.0) (-46.0, 180.0)
(θ6(deg), θ7(deg))
(a) (b)
. p1
. p1
. p2
. p0
0.25
0.05
. p3 −130
. p3 −130
0.00 0.20
. p0
−120
−120
. p2
θ2(deg)
θ2(deg)
F3 (N)
−0.05
F4 (N)
−110
0.15 −110
−0.10
−100
0.10 −100
−0.15
−90
−90
0.05
−0.20
(-136.0, 90.0) (-118.0, 108.0) (-100.0, 126.0) (-82.0, 144.0) (-64.0, 162.0) (-46.0, 180.0)
(-136.0, 90.0) (-118.0, 108.0)
(θ6(deg), θ7(deg)) (-100.0, 126.0) (-82.0, 144.0) (-64.0, 162.0) (-46.0, 180.0)
( θ6(deg), θ7(deg))
(c) (d)
(-46.0, 180.0) . p2
(-64.0, 162.0)
(θ6(deg), θ7(deg))
(-82.0, 144.0)
. p1 . p3
(-100.0, 126.0)
(-118.0, 108.0)
(-136.0, 90.0) . p0
−130 −120 −110 −100 −90
θ2(deg)
(e)
Figure 4.9 – (a) Force de contact f1 (N) (b) Force de contact (N) (c) Force de contact
f3 (N) (d) Force de contact f4 (N) (e) : En bleu, l’ensemble des solutions avec les 4 forces
de contacts positive ; en rouge, l’ensemble des solutions avec au moins une force négative.
78
(a) Position P0 (b) Position P1 (c) Position P2 (d) Position P3
Figure 4.10 – (a) Position P0 ou home position (b) Position au point P1 (c) Position P2
(d) Position P3 .
car une force F1 < 0 signifie qu’une abduction dans le sens positif de θ2 . De manière
générale, si la force est égale à zéro, il n’est pas nécessaire qu’il y ait un contact pour
être dans une position de stabilité. Dans ce cas, le mouvement d’abduction s’arrête avant
qu’il y ait un contact. Dans les Figures 4.9(c) et 4.9(d), on peut voir que les forces F3
et F4 sont peu sensibles aux mouvements d’abduction. Par ailleurs, pour l’ensemble des
configurations articulaires choisies, la force F4 est positive. La principale limite de cette
analyse est que les forces Fi soient fixes en position et en orientation par rapport aux
éléments où elles s’appliquent, ce qui n’est pas représentatif du comportement d’une force
lors d’une préhension.
79
Chapitre 5
A NALYSE DE LA PRÉHENSION D ’ UN
DISQUE ET STABILITÉ EN ABDUCTION
5.1 Introduction
Ce chapitre développe le comportement du mécanisme lors de la préhension d’un
disque comme présenté sur la Figure 5.1.
(a)
81
Table 5.1 – Conditions initiales des degrés de liberté
θ1 θ2 θ6 θ7
θ1home − 40◦ θ2home θ6home + 30◦ θ7home + 10◦
literature"
Néanmoins, un modèle quasi-statique peut être utilisé pour étudier l’évolution des
degrés de liberté. Cependant, l’absence de ces forces entraîne une modification des matrices
J et T. La matrice des forces extérieures f est remplacée par une nouvelle matrice e
adaptée à la nouvelle situation. L’impact des limites articulaires sur le comportement du
doigt sera aussi mis en évidence. La surface convexe du disque génère un mouvement
d’abduction, ce qui mettra en évidence les raisons de cette abduction et son impact sur
la stabilité en flexion. Enfin, les résultats seront comparés à une simulation dynamique
effectuée à l’aide du logiciel ADAMS.
82
Figure 5.2 – Condition initiale du doigt et le cylindre à appréhender
nouvelle matrice jacobienne est différente de celle présentée dans la section 4.2 car elle lie,
en plus des forces extérieures au couple, les couples lorsqu’il n’y a pas de force associé au
autre couples sur les degrés de liberté. De plus, la forme de la matrice est triangulaire car
les degrés de liberté, à la différence des forces de contact présentées précédemment, ont
une structure en série. Enfin, la matrice T (équation (5.2)) varie peu si ce n’est qu’elle est
adaptée à une structure en série. La matrice t (équation (5.2)), quand à elle est identique.
F10
Θ1
Θ2
e = (5.1)
Θ6
f4
Avec Θ1
f4
Θ2
f4
Θ6
f4
Θ7
f4
similaire aux définitions du chapitre précédent, et Θ2 Θ1
,
Θ6 Θ6
qui
83
s’écrivent sous la forme :
Θ2 sin O\3 I31 O4
= sin (ρ3 ) (5.3)
Θ6
sin I31
\ O4 O3
Θ1
= arccos VP 6y (5.4)
Θ6
avec (5.5)
η h it
[VP 6x VP 6y VP 6z 1]
t
= Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( ) 1 0 0 0
2
(5.6)
5.4 Mouvement de θ6
La première hypothèse est que le signe du couple Θ6 dépend essentiellement de θ7 et
k4 et peu des degrés de liberté θ1 et θ2 ainsi que de l’angle en θ6 .
On fait donc faire varier k4 de 10 mm à 38 mm. Sur la Figure 5.3, on observe que
84
Figure 5.3 – Θ6 en fonction de θ7 et k4
pour toutes les conditions de contact (courbe rouge θ7 = θ7home + 10◦ ), Θ6 sont négatives
(courbe noire Θ6 = 0 N.mm ).
Pour définir le sens du mouvement de θ6 , le couple Θ1 doit être connu. Cependant,
s’il est difficile de faire des hypothèses simplificatrices, on sait que dans les conditions
angulaires initiales pour tout k4 , le couple Θ1 est positif. Ceci entraîne un mouvement
négatif de θ6 qui conduirait à une libération de la pièce en l’absence de limite articulaire.
Dans notre cas, la limite articulaire est fixée pour θ6limite = θ6home .
Lorsque que la limite articulaire est atteinte, le mécanisme perd un degré de liberté
(θ6 ). On peut donc réécrire les matrices J et T sans ce degré de liberté :
85
F10
Θ1
Θ2
e= (5.9)
0
f4
5.5 Mouvement de θ1
86
(a) (b)
Figure 5.5 – Stabilité d’un doigt sous actionné à deux degrés de liberté en flexion θ2
dans notre cas kl34 et θ7 remplacent kl22 et θ2 [19]
40
20
Θ2
f4
0
(mm)
−20
−40
−60
10.0
7.5 −90
5.0
2.5 −100
q4 (
m0.0 eg)
2 (d
−110
m ) −2.5 −5.0 −120 θ
−7.5
−10.0 −130
87
milieu de la phalange q4 de −10mm à + 10mm et θ1 , θ6 , θ7 , en position initiale. La ligne
rouge montre la position initiale de θ2 et la ligne noire l’ensemble des configurations où le
rapport Θf42 est nul.
Dans le cas de la préhension d’un objet convexe où le premier contact se fait sur
le bord de la phalange avec q4 = −10mm, un couple négatif est généré. Ceci entraîne
un mouvement négatif de θ2 qui génère un rapport Θf42 plus important. Par ailleurs, le
mouvement de θ2 modifie la position du point de contact et donc de q4 qui augmente
en fonction de la forme de l’objet. La position où Θf42 est nul ne sera possible qu’avec un
q4 > 0, ce qui est peu probable d’être atteint rapidement, d’où l’importance du système
d’activation dans la stabilisation de l’abduction.
L’importance de chaque terme est mis en valeur avec une application numérique en
fonction d’une part de θ2 l’angle d’abduction et d’autre part d’un des angles de flexion
θ6 pour montrer l’impact de la géométrie du système d’activation. Les paramètres de
conception présentés dans le Tableau 4.1 sont utilisés pour les applications numériques.
88
5
4
f
−2
−3
−50
−60
−70
−80
g)
−90
de
−100
6(
−130 −110
θ
−120 −120
−110
θ2(deg) −100
−90
−130
0 f10
−1
−2
−3
−60
−80
g)
de
−100
6(
−130 −120
θ
Le troisième terme ( FΘ102 )3 = ( ΘΓ62 ΓΓ56 ΓΓ25 FΓ102 ) est la contribution de l’ensemble des boucles
(Figure 5.9). Son existence est générée par le caractère non planaire du système RSSR de
la boucle2 (Section : 4.2.2). Comme l’élément O5 O7 est dans le plan pour θ2home = 0, sa
contribution est nulle comme pour les deux termes précédents. L’angle ψ6 détermine le
signe de ce rapport de transmission. En effet, le mécanisme RSSR peut avoir une action
déstabilisante quand le segment O5 O7 passe la droite CO5 mais son action est beaucoup
plus faible que le reste du mécanisme sur le mouvement d’abduction du doigt.
89
2.0
1.5
)
(Θ102 )3 (mm −1
1.0
0.5
0.0
−0.5
f
−1.0
−1.5
−60
g)
−80
de
6(
−130 −100
−120
−110 θ
θ2(deg) −100
−120
−90
−140
5.7 Mouvement de θ7
Le couple Θ7 et la force f4 sont toujours positifs dans les plages angulaires considérées.
Lors de la flexion du doigt, l’angle θ7 évolue donc pour qu’une fois que le contact en S4
est réalisé, il ne soit jamais perdu.
Θ1 = 0
(
(5.12)
Θ2 = 0
F10
F10
(f4xR1 (P31 k4 + P32 q4 + P34 ) − f4zR1 (P11 k4 + P12 q4 + P14 ))
Θ1 = − + Θ7
(5.13)
Θ1 k4
90
avec Pi,j les termes de la matrice [P ] définis comme :
−η η
[P ] = T ransz (z1 )Rotx ( )Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )
2 2
T ransz (−z1 )Roty (θ6 )T ransz (l2 )Roty (θ7 ) (5.14)
avec Ṡ4i
θ˙2
qui peut se décomposer en une somme des termes suivants :
Ṡ4xR2
= M11 k4 + M12 q4 + M13 (5.16)
θ˙2
Ṡ4yR2
= M21 k4 + M22 q4 + M23 (5.17)
θ˙2
Ṡ4zR2
= M31 k4 + M32 q4 + M33 (5.18)
θ˙2
q4 A + B q4 D + E
0 = + (5.19)
C F
91
avec :
F10
A = (f4xR2 M12 + f4yR2 M22 + f4zR2 M32 )
Θ7
F10
B = (f4xR2 M13 + f4yR2 M23 + f4zR2 M33 )
Θ7
F10 F10
C = (f4xR2 M11 + f4yR2 M21 + f4zR2 M31 ) −
Θ7 Θ2
F10
D = (−P12 f4zR1 + P32 f4xR1 )
Θ7
F10
E = (−P14 f4zR1 − P34 f4xR1 )
Θ7
F10 F10
F = (P11 f4zR1 − P31 f4xR1 ) +
Θ7 Θ1
On obtient donc la variable q4 :
BF + CE
q4 = − (5.20)
AF + CD
La variable k4 est trouvée en introduisant la valeur de la variable q4 dans l’équation
(5.13) :
F10
(P12 f4zR1 q4 − P32 f4xR1 q4 + P14 f4zR1 − P34 f4xR1 )
k4 = Θ7
(5.21)
F10
Θ7
(−P11 f4zR1 + P31 f4zR1 ) + F10
Θ1
Les paramètres de conception du doigt sont ceux utilisés précédemment dans la !sec-
tion ! et présentés dans le Tableau 4.1. Les Figures 5.10, 5.11 représentent l’évolution des
variables q4 et K4 assurant la stabilité du doigt, quand θ2 et θ7 varient et que les degrés
de liberté θ1 et θ6 sont en position home.
La Figure 5.11 met en évidence l’impact du mouvement en abduction θ2 sur la position
du point S4 avec une diminution de k4 qui assure la stabilité du doigt par rapport au cas
d’un doigt plan comme présenté dans [19] et illustré sur La figure 5.11 quand θ2 = θ2 home.
La Figure5.10 montre que la position du point S4 qui assure la stabilité peut être
éloigné du plan milieu de la phalange distale q4 quand l’abduction θ2 et la flexion de la
phalange distale θ7 sont importants.
92
Figure 5.10 – Distance q4 (mm) en fonction du mouvement d’abduction θ2 en (degré)
et la flexion de la phalange distale θ7 en (degré)
93
(a) (b) (c) (d)
dynamique ADAMS est réalisée pour montrer le comportement du doigt lors de la préhen-
sion du disque. Dans cette simulation, on impose un mouvement sur la liaison prismatique
d’activation du mécanisme P10 et on observe l’évolution les forces fi sur cette liaison et
de la force de contact f4 du doigt sur l’objet. Des ressorts sont utilisés sur les 4 degrés
de liberté pour assurer la tenue mécanique du mécanisme, de raideur 10(N/m) sur les
liaisons O1 , O6 , O7 en flexion et de raideur 1(N/m) sur les liaisons O2 et O5 à la base
du système sphérique. Deux ressorts sont nécessaires par la mobilité en abduction pour
obtenir un comportement symétrique.
Sur la Figure 5.13 entre t = 0 et t = .7 s et la Figure 5.12 (a), le doigt réalise son
approche avec un mouvement de θ1 . Á t = 0.7 s, Figure 5.12 (b), il y a le premier contact
qui génère l’abduction du doigt de t = 0, 7 s à t = 0, 87 s (Figure 5.12 (c)). Á t = 0.87 s,
le doigt a trouvé une position de stabilité en abduction. Il y a encore des mouvements en
flexion de t = 0, 8 7s à t = 0, 93 s. Á t = 0, 93 s, tous les degrés de liberté ont trouvé une
position de stabilité ou ont rencontrés une buté articulaire. Le doigt ne peut alors plus
bouger et les efforts f10 d’activation et f4 de contact évoluent à l’infini (voir Figures 5.13
et 5.12 (d)).
Position en préhension La position finale est donnée dans le Tableau 5.2 en fonction
de la position home et de la position au repos du doigt. La Figure 5.14 montre la préhen-
sion obtenue. L’angle formé par les deux doigts en abduction est de 80, 5◦ ce qui n’est pas
très éloigné des 60◦ de départ mais l’angle entre la normale à la surface de la phalange
digitale et la surface de la pièce est de 6, 0◦ , que l’on peut décomposer en deux angles dont
l’un dans le plan principal de la pièce qui est de 1, 1◦ . Il en résulte un point de rencontre
des forces appliquées par des doigts distants de 2 mm avec le centre de la pièce.
94
Figure 5.13 – Simulation dynamique avec le logiciel ADAMS : Haut Angles (deg) en
fonction du temps (sec). Bas Force F10 f4 (N) en fonction du temps (sec).
2
(a) (b)
Figure 5.14 – (a) Position finale des doigts en préhension sur la pièce (b). Le vecteur
bleu symbolise la norme de la surface de la pièce au point de contact et le vecteur orange
la norme du plan de la phalange digitale
95
Table 5.2 – Positions finales des degrés de liberté du doigt
Pour mieux comprendre les implications que génèrent ce nouveau degré de liberté en
abduction, la même préhension est réalisée avec le logiciel ADAMs sans la mobilité en θ2 .
Les figures 5.15 montrent les différentes étapes du mouvement de préhension. Les
Figures 5.15(a) et (b) ne diffèrent pas du cas précédent. Cependant, contrairement au cas
précèdent, le contact avec la butée articulaire de θ6 ne met pas fin aux mouvements des
autres DDL (voir Figure 5.15 (c)) et l’on peut voir une inversion du mouvement de l’angle
θ1 avant d’attendre une position de stabilité sur la Figure 5.15 (d) et la Figure 5.16. Ceci
génère un mouvement plus important de θ7 et un angle plus important entre les deux
vecteurs normaux des surfaces en contact (voir Figure 5.17(b)) de 14.0◦ . Le Tableau 5.3
détaille les positions finales des articulations du doigt.
Cette application montre que l’ajout d’un degré de mobilité en abduction change le
comportement des degrés de liberté en flexion de façon significative et que si les deux
solutions trouvent une position de stabilité après avoir atteint la butée articulaire de la
liaison IPP (θ6 ), les raisons en sont différentes.
96
Figure 5.16 – Résultats de la simulation dynamique avec le logiciel ADAMS sans la
mobilité θ2 : Haut Angles (deg) en fonction du temps (sec). Bas Force F10 f4 (N) en
fonction du temps (sec).
(a) (b)
Figure 5.17 – (a) Position finale des doigts en préhension sur la pièce sans la mobilité en
θ2 et (b) le vecteur bleu symbolise la norme de la surface de la pièce au point de contact
et le vecteur orange la norme du plan de la phalange digitale
97
Table 5.3 – Positions finales des degrés de libertés sans la mobilité en abduction
5.10 Conclusion
Ce chapitre a débuté sur un cas concret de préhension d’un disque par la nouvelle
cinématique pour décrire les interactions entre les différents éléments du mécanisme dans
le but d’atteindre une position de stabilité. Le résultat est illustré par des simulations
dynamiques avec l’aide du logiciel ADAMS avec et sans le mouvement d’abduction. Par
la suite, les travaux porteront sur la compréhension des interactions entre les doigts.
98
Chapitre 6
6.1 Introduction
Les chapitres précédents ont présenté une nouvelle cinématique et la stabilité d’un
doigt mais une préhension n’est pas possible sans le travail de plusieurs doigts pour gé-
nérer une préhension. Différentes architectures d’activation des mains robotiques sous-
actionnées sont tout d’abord introduites. Une nouvelle solution d’activation est proposé
avec des muscle pneumatique. Enfin, la stabilité de cette solution est présenté.
Système à câbles. De la même façon, des systèmes de poulies et de câbles sont utilisés
pour la réalisation du sous-actionnement d’un doigt, cette solution peut aussi être utilisée
pour transmettre et répartir l’effort sur chacun des doigts. Comme on peut le voir sur
la Figure 6.1, le système peut avoir plusieurs étages de répartition des forces. Dans [35],
Les 4 doigts de la main sint actionnés par un système à deux étages : le premier étage
actionnant deux ensembles de poulies qui composent le deuxième étage qui répartit les
efforts entre deux doigts.
99
Figure 6.1 – Exemples de mécanisme différentielles connectés en série [19], avec (a) des
systèmes à barres, (b) des systèmes hydrauliques ou pneumatiques et (c) des systèmes à
câbles et poulies
Système à barres. Comme pour les systèmes à câbles, des systèmes à barres peuvent
aussi être utilisés pour transmettre l’effort. Ce système est très compact mais son ampli-
tude de mouvement est limité [36].
100
Figure 6.2 – Force de blocage (N) en fonction de la course libre (mm) rectangle bleus=
McKibben, triangle vert = PPAM, rectangle rouges = actionneurs fluidiques de flexion
[38]
l’encombrement est la contrainte la plus importante. Ceci en terme physique se traduit par
une force indépendante de la taille et donc d’une pression σ en fonction d’une longueur de
contraction. On a donc un nombre sans unité e. Les différents actionneurs sont présentés
en fonction de ce critère sur le diagramme d’Ashby de la figure 6.2. La fonction que l’on
souhaite optimiser est σ × e = +∞. Dans notre cas, les systèmes hydrauliques sont donc
les plus pertinents. Néanmoins pour des contraintes industrielles cette solution ne peut
être retenue. Il apparaît donc deux autres solutions : les alliages à mémoire de forme et
les muscles pneumatiques de McKibben. C’est cette dernière solution qui est retenue car
elle favorise l’encombrement devant la contrainte d’activation.
Dans le cadre de cette thèse le choix se porte sur les muscles pneumatiques en raison de
leurs forces développées pour un encombrement donné qui est très avantageux.
101
6.3 Muscle pneumatique
Initialement introduits par A.H. Morin, puis adaptés par J.L. McKibben, les action-
neurs de McKibben sont communément appelés muscles pneumatiques car leur compor-
tement est semblable au muscle biologique qui pourtant fonctionne sur des principes
physiques très différents. Les muscles pneumatiques utilisent la superposition de deux
couches la première est une membrane flexible et la deuxième un tissu composé de fibres
flexibles inextensibles.
Sous l’effet d’une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur, la membrane
se gonfle à la manière d’un ballon. Cette expansion radiale génère un effort sur les fibres
tressées qui vont alors générer un effort de contraction axiale. En plus du raccourcissement,
les muscles pneumatiques sous pression présentent une plus grande rigidité à la traction,
c’est-à-dire qu’une force plus importante est nécessaire pour allonger le muscle d’une
quantité donnée. La pression interne peut être créée par un gaz ou un liquide. Dans notre
cas, c’est de l’air sous pression qui est utilisé.
La force plus importante développée par un muscle pneumatique par rapport à un vérin
pneumatique, provient de la plus grande surface d’application de la pression qui dans le
cas des muscles s’exerce sur l’ensemble de la surface cylindrique là où un vérin exploite
uniquement la surface circulaire du piston. Mais cette plus grande force s’accompagne de
limitation sur le déplacement produit en contraction qui se limite à environ 25 % de la
longueur initiale pour un muscle là ou un vérin peut atteindre 48 %.
Une autre limitation évoquée dans la littérature est la dépense de la force générée en
fonction de la contraction pour un différentiel de pression donnée. La Figure 6.3(b) pré-
sente un abaque classique pour un PAM (pneumatic air muscle) avec différentes courbes
en fonction de la pression.
d’autres avantages secondaires des PAM sont l’absence de pièces métalliques impo-
santes, et donc une faible masse qui allège le système mécanique et réduit l’inertie de
l’actionnement.
Il est courant d’utiliser les muscles pneumatiques par paire pour transmettre un effort
à une liaison mécanique. Les deux muscles étant antagonistes permettent ainsi de générer
l’effort indépendamment du sens du mouvement souhaité mais ceci au détriment de la
performance car le muscle en contraction doit développer un effort pour allonger le muscle
en opposition. Dans le cas de la préhension, l’effort est unidirectionnel : n’utilise donc pas
de muscle antagoniste et le mouvement en extension est réalisé par la raideur au repos
(sans pression pneumatique) du muscle.
102
(a)
(b)
Figure 6.3 – (a) Abaque donné par l’entreprise Festo, force(N) en fonction du % de
contraction (h) et de la pression (bar). (b) Sa surface correspondante force(N) en fonction
du % de contraction (d − d0 ) et de la pression (bar)
103
par une surface du deuxième ordre, équation 6.1, en utilisent les données proposées par
le constructeur Festo. P est la pression en bar à l’intérieur du muscle et dδ la contraction
du muscle donnée par l’équation 6.3 en fonction des paramètres de conceptions du doigt
et des degrés de liberté.
d0 − dinitial
dδ = (6.2)
dinitial
q avec
d0 = a0 + 2a0 c0 sin (ψ2 ) sin (θ1 ) cos (ψ1 ) + 2a0 c0 cos (ψ2 ) cos (θ1 ) + c20
2
(6.3)
nombredeDDL
DDS − A = . (6.4)
nombredeDDA
— si le DDS − A est supérieur à 1 alors le système est sous-actionné ;
— si le DDS − A est égale à 1 le système est complètement actionné ;
— si le DDS − A est inférieur à 1 le système est sur-actionné.
On introduit un nouveau critère avec le degré de commande DDC (ou DOC) défini
comme le nombre de systèmes de commande dans le système. En utilisant les deux critères
DDA et DDC, on peut ici définir un critère de degré de sous-commande DDS − C défini
par
nombredeDDA
DDS − C = . (6.5)
nombredenbDDC
104
Table 6.1 – Paramètres d’implantation des doigts
T1 T23 G1 G2 G2 I20 τ1 τ 21 τ 22
50mm 40mm (23.01)mm (28.65)mm 120◦ 30◦ 30◦
Dans le cadre de cette thèse le choix est fait d’une alimentation unique en pression pour
l’ensemble des muscles pneumatiques est fait, pour réduire le nombre de vannes pneuma-
tiques.
105
(a) (b)
Figure 6.4 – Préhension (a) d’un objet de forme parallélépipédique et (b) d’un objet de
forme hexagonale extrudée
106
définit une matrice de rotation suivant l’axe Z
⃗ d’un angle R avec R = 0 pour une prise
prismatique et R = 60 pour la prise de la pièce hexagonale (Equation (6.6)).
◦
√
1 2
−−−−−−−→ −−−−−−→ √2
Nprismatique = 0 Ncirculaire = 2
2 (6.6)
0 0
! !
A C
Si R < 30 alors : θ1
◦
= asin √ 2 − asin √
A + B2 A2 + B 2
! !
A C
sinon : θ1 = − asin √ 2 + asin √ 2 (6.7)
A + B2 A + B2
avec,
La présence d’un contact uniquement sur la phalange distale permet de faire l’hypo-
thèse que θ6 se trouve en butée (θ6 = θ6home ). On peut donc ensuite trouver la valeur de
θ7 par l’équation :
!
C
θ7 = acos √ 2 (6.8)
A + C2
107
Avec,
η
[A B C 0]t = Rotz (−Rsurf ace )Rotz (τ1 )Rotz (τ2 )Roty (θ1 )Rotx (− )
2
η
Rotz (θ2 )Rotx (α)Rotz (θ3 )Rotx ( )Roty (θ6 ) [0 0 1 0]t
2
Position de stabilité d’une pièce hexagonale La Figure 6.7 montre l’écart entre le
centre de la pièce hexagonale et le centre de la main robotique suivant l’axe ⃗x. Cet écart
est faible car les efforts sont concentriques et la différence de force développée dépend du
rapport de transmission qui varie sensiblement avec l’abduction des doigts. La force de
chacun des doigts est présentée sur la Figure 6.8 en fonction de la taille de l’objet et de
la pression appliquée dans les muscles. Cet effort est plus fortement impacté par la taille
de l’objet T que par l’évolution de la pression P . En effet, le taille de l’objet est impactée
108
(a) (b)
Figure 6.5 – (a) Vue du dessus de la préhension prismatique ; (b) vue du dessus de la
préhension concentrique.
109
Figure 6.6 – Force fD1 (N) en fonction de θ1D1 (deg) et de la pression P (bar).
Position de stabilité d’une pièce prismatique. La Figure 6.9 montre l’écart entre le
centre de la pièce et le centre de la base de la main pour la préhension d’un parallélépipède.
Le décalage est généré par la présence des deux doigts en abduction qui développent
un effort important compensé par le comportement des muscles pneumatiques. En effet,
l’interaction entre la force développée et la contraction pour une pression donnée a pour
effet que la force des deux muscles en opposition décroît quand la force du PAM du
doigt D1 croît. Ainsi, on obtient une position de stabilité qui satisfait le critère développé
précédemment fD1 = 2fD2 . On montre ainsi que la main peut réaliser des préhensions
sphériques et prismatiques stables sans intervention d’un système de contrôle.
La Figure 6.10 présente la force correspondante développée par le doigt D1 . Comme
dans le cas de la préhension de la prise hexagonale, la force de préhension décroît quand
la taille de la pièce diminue. Les efforts du doigt D1 sont sensiblement les mêmes dans les
deux cas. La différence se trouve dans l’absence d’effort suivant l’axe ⃗y des doigts D2 et D3
dans le cas de la préhension prismatique. Seuls des efforts de frottement peuvent empêcher
un déplacement de la pièce mais ce problème est inhérent à la préhension prismatique.
110
Figure 6.7 – Écart E (mm) en fonction de la taille d’un objet hexagonal T (mm) et de
la pression (bars).
Figure 6.8 – Force f appliqué par le doigt D1 (N) en fonction de la taille d’un objet
hexagonal (mm) et de la pression (bars).
111
Figure 6.9 – Écart E (mm) en fonction de la taille d’un objet prismatique T (mm) et
de la pression (bars)
Figure 6.10 – Force f appliqué par le doigt D1 (N) en fonction de la taille d’un objet
hexagonal (mm) et de la pression (bars).
112
6.7 Conclusion
Ce chapitre présente la stratégie d’actionnement de la main à l’aide de muscles pneu-
matiques connectés à une unique source de pression et les implications que cela génère
sur la prise de deux types de pièces, l’une parallépipédique et l’autre hexagonale. Les
deux critères qui sont mis en avant pour évaluer la préhension sont la position de sta-
bilité de la pièce dans la prise et les forces que développent les doigts pour maintenir
la pièce. L’ensemble des résultats sont théoriques et implique de nombreuses hypothèses
simplificatrices. Il est donc important de valider ces résultats expérimentalement.
113
Chapitre 7
C ONCEPTION ET CONTRÔLE D ’ UN
PROTOTYPE DE PRÉHENSEUR
7.1 Introduction
Ce chapitre a pour objectif la conception et le contrôle d’un prototype de préhenseur
avec, comme premier objectif, l’analyse de ses performances de préhension dans le cadre
d’un ensemble de saisies des pièces tests de la Section 1.2. Lors de la préhension d’un
objet par une main humaine, la transition entre le mouvement libre des doigts et la prise
en main de l’objet est intuitive. Cependant, il existe deux situations très différentes qui
utilisent deux types de retour sensoriel : la proprioception et le toucher. Dans le cas de
l’homme, la vision permet d’anticiper la transition entre ces deux situations. En l’absence
d’information visuelle, il est nécessaire de recréer une saisie intuitive en aveugle. Des
solutions ont été proposées dans [39] et [40] avec une alternance entre des phases de
mouvement et des phases de saisies. Il est à noter que des solutions similaires peuvent
être trouvées pour les robots marcheurs [41] ou les phases de saisies sont remplacées par
des phases de contact avec le sol. Cependant, cela introduit le problème de la détection
fiable et réactive du contact ; par exemple, dans [42], la logique floue est utilisée pour une
transition douce.
Dans ce chapitre, des expérimentations de commande sont présentées avec un proto-
type à un doigt puis à trois doigts afin d’explorer les possibilités des lois de commande
basées sur l’approche "sans modèle" [43] dans le cas de la préhension.
115
116
- θ1 θ2 θ6 θ7
Home position ±40◦ −25 à +25◦ 0 à +90◦ −20 à 90◦
(a) (b)
Figure 7.2 – (a) : base de la main robotique, (b) : les 4 liaisons concentriques du système
sphérique.
Pour la réalisation de ce prototype, les limites articulaires sont définies dans le Tableau
,la position de repos des degrés de liberté de chaque doigt étant définie par :
θ1 = θ1home − 40◦
θ2 = θ2home
θ6 = θ6home + 30◦
θ7 = θ7home + 10◦ (7.1)
La base du préhenseur représentée sur la Figure 7.2(a) est composée de deux élé-
ments identiques sur laquelle viennent se fixer les 3 doigts et les 3 muscles pneumatiques
(Figure 7.3).
Les liaisons pivots du système sphérique présenté sur la Figure 7.2(b) encadrent les
liaisons MCP et PIP. En raison de contraintes d’encombrement, elles sont en retrait par
rapport aux autres liaisons qui forment la structure de contact du doigt sous-actionné de la
Figure 7.2(b), ce retrait impacte la largeur du doigt. Or, lors de l’abduction, pour obtenir
une préhension prismatique, les phalanges intermédiaires et digitales se rapprochent. Il
est donc important de limiter la largeur des doigts pour ne pas risquer des collisions entre
les doigts.
La Figure 7.3 montre la fixation du muscle pneumatique sur la base par l’intermédiaire
de trois liaisons pivots concourantes qui forment une liaison rotule. Le muscle est connecté
117
(a) (b)
Figure 7.3 – (a) : Fixation du muscle pneumatique en liaison rotule sur la base de la
main, (b) : Fixation du muscle pneumatique en liaison cardan sur le doigt.
à son autre extrémité au système d’activation du doigt par une liaison cardan. Les deux
degrés de liberté de cette liaison ont des amplitude de mouvement très différentes : l’un est
lié au mouvement du doigt de flexion et à une course plus importante, c’est ce mouvement
qui dimensionne la liaison cardan. On peut noter que cette dernière liaison pourrait aussi
être réalisée par une liaison rotule. Le degré de liberté créé serait un degré de liberté
interne en rotation sur l’axe de symétrie du muscle pneumatique.
Les liaisons les plus difficiles à concevoir sont celles des liaisons mécaniques au niveau
des jonctions MCP et PIP. La Figure 7.4b montre la liaison mécanique qui lie la base
à la phalange proximale par deux axes avec au centre la liaison cardant du système
d’activation. L’amplitude demandée en flexion impose le plus de contraintes. La Figure 7.4
présente l’ensemble des liaisons cinématiques qui composent la liaison PIP du doigt. Au
centre de la jonction PIP, on trouve une liaison sphérique entre l’élément A2 du système
d’activation et l’élément O3 O4 du système sphérique. Cette liaison est équivalente à la
liaison cardan présentée sur la Figure 3.1, le degré de liberté étant bloqué par le système
sphérique. On trouve ensuite deux liaisons pivots symétriques qui encadrent la liaison
rotule, formant la liaison entre l’élément O3 O4 et la phalange intermédiaire.
Enfin, les liaisons du système d’activation et la liaison DIP sont présentées sur la
Figure 7.5. Ces connexions développent peu de contraintes et ne sont donc pas difficiles à
concevoir.
L’expérience montre que les éléments les plus sensibles sont
— l’élément P2 P3 liant le muscle au reste du système d’activation car il est soumis
à des forces importantes et que sa conception est contrainte par le cardan de la
liaison MCP ;
— l’ensemble des liaisons mécaniques de la jonction PIP car les contraintes d’encom-
brement sont importantes ;
118
(a) (b)
(a) (b)
119
(a) (b) (c)
Figure 7.6 – (a) Préhension sphérique, (b) préhension cylindrique et (c) préhension
partiellement sphérique et partiellement cylindrique, réalisées avec un actionnement en
boucle ouverte des 3 muscles pneumatiques.
— l’élément O7 P8 qui est soumis à des forces importantes lors de préhensions réalisées
uniquement sur la phalange digitale.
120
Table 7.2 – Préhensions réalisées
Pièce 1 2 3 4 5 6 7 8 9 9’ 10 11
Préhension 1, 12 1, 8, 12 8, 12 8, 12 8 8 8, 12 8, 12 8, 14 8, 14 8 (8)
121
Pièce n°2 préhension 1. Pièce n°2 Préhension 2. Pièce n°2 Préhension 3.
122
Pièce n°4 Pièce n°5 Pièce n°6
123
modèle" [43] dans le but de limiter les besoins d’identification et de modélisation du
système.
124
Figure 7.10 – Phases de contrôle entre les positions ouverte et fermée.
les uns des autres, sans toucher les objets qui l’entourent. Ceci amène à la phase 3.
— Phase 3 : ouverture du doigt, perte de contact, et stabilisation de la position à une
valeur donnée.
125
Figure 7.11 – Schéma hybride pour le passage de la phases 1 d’approche à la phase 2
de saisie.
Fermeture avec une architecture continue Une alternative est l’utilisation d’une
référence unique, définie comme une combinaison des signaux de vitesse et de force permet-
tant d’éviter la détection de contact (voir Figure 7.12). L’approche repose sur le principe
suivant : dans la phase 1, la force est proche de zéro équation (7.2).
y = G1 θ̇ + G2 f ≡ y = G1 θ̇ (7.2)
y = G1 θ̇ + G2 f ≡ y = G2 f (7.3)
La transition entre les deux phases est déterminée par la rigidité du système : plus
le système présente des souplesses plus va apparaître un phase où il y a un effort et une
vitesse non nuls à l’inverse, avec un système rigide, cette phase n’existe pas.
Les phases 1 et 2, dont le but est d’accrocher l’objet et de maintenir l’effort, sont toutes
deux basées sur une même référence, ce qui consiste à assembler la vitesse et l’effort dans
une même référence tout en passant du contrôle de la vitesse au contrôle de l’effort une
fois le contact établi avec l’objet.
Ouverture avec un contrôle de la position angulaire. : La phase 3 consiste à
ouvrir le doigt afin rompre le contact avec l’objet tout en contrôlant la position du doigt.
Dans la phase 3,la référence bascule vers une nouvelle référence en position. La Figure 7.13
présente le schéma de commande en boucle fermée correspondant.
Maintenant que les architectures de contrôle des différentes phases sont établies, il
convient de définir la nature de l’algorithme de contrôle mis en oeuvre. Cela sera fait
dans la suite de ce mémoire, en basant cet algorithme sur une approche de “Modele free
controle”.
126
Figure 7.12 – Schéma avec une somme des signaux de mesures pour attendre une
consigne unique pour les phases d’approche 1 puis de saisie (2).
Figure 7.13 – Schéma en boucle fermée pour la phase 3 d’ouverture avec un contrôle en
position.
127
Figure 7.14 – Banc d’essai avec un doigt.
Banc de test
Le banc d’essai présenté dans cette section (Figure 7.14) a été développé afin d’évaluer
des solutions pour le contrôle d’un seul doigt de préhension, ceci permettant de ne pas
avoir à gérer les interactions entre les doigts pendant une prise et ainsi de se concentrer
uniquement sur l’enchaînement des phases 1, 2 et 3.
Le dispositif (Figure 7.15) est constitué d’un muscle pneumatique Mckibben (Festo
DMSP-10-130N-AM-CM) qui agit sur θ, l’angle entre le doigt de préhension et le châssis.
Le retour du doigt à sa position initiale est assuré par la rigidité du muscle pneumatique
au repos. Les pièces sont en aluminium usiné tandis que la surface de préhension est en
polymère (Figure ??), ce qui réduit la raideur du contact et augmente le coefficient de
frottement.
128
Figure 7.15 – Modéle CAO du doigt avec un muscle pneumatique.
Mesure.
La mesure est assurée par deux capteurs : un capteur d’angle (Magnetic Encoder RLS
RM08) intégré dans l’axe de rotation du doigt et un capteur de force FSR (IE FSR X
402) entre la surface de contact polymère/aluminium et le doigt (Fig. 7.16). Ces deux
capteurs renvoient des signaux analogiques 0-5V. Ces derniers sont filtrés à l’aide d’un
filtre Butterworth standard 20 Hz-quatrième ordre.
Electronique de commande.
La commande est réalisée grâce à une carte STM32 Nucleo H742ZI2 permettant une
acquisition ADC 16 bits ainsi que la possibilité de suivre les signaux en temps. Si la
valve est pilotée à une fréquence de 200 Hz, la commande quant à elle mise à jour à une
fréquence plus importante de 20 kHz. Le signal de mesure acquis par la carte Nucleo est
échantillonnée à une fréquence 20 kHz.
129
dite de “model-free control” [43]. Son intérêt a été démontrée dans de nombreuses situa-
tions, notamment lorsque la modélisation d’un système est difficile ; en effet les contrôleurs
proposés dans ce contexte sont plus aisés à mettre en œuvre et à régler que les contrôleurs
standard PID (voir, par exemple, [62]).
Le modèle ultra-local.
Les idées principales de la commande sans modèle sont expliquées ci-après. Cette
approche est basée sur un modèle ultra-local dans le sens où il est bien adapté pendant
un temps très court. Basé sur ce modèle, une loi de commande linéaire est conçue. Un
point-clé doit être la capacité du contrôleur à s’adapter à l’évolution du modèle ultra-local
étant donné que l’information disponible est très réduite. La description dynamique du
système à commander est donnée par le modèle ultra-local suivant d’ordre 1
ẏ = F + αU (7.4)
où
— y et U sont respectivement l’entrée de commande et la sortie du système ;
— ẏ désigne la dynamique de y ;
— la constante α ∈ R est choisie par l’utilisateur de telle sorte que ẏ et αu soient de
même grandeur. Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’estimer précisément α.
Comme mentionné précédemment, l’équation (7.4) n’est valable que pendant un court
laps de temps, d’où le terme ultra-local.
ẏ = ẏ ∗ − KP e (7.6)
ce qui donne ė = −KP e. Cependant, F n’est pas disponible ce qui oblige à considérer
une autre stratégie de contrôle. Et étant donné que la loi de commande sera implémentée
en temps discret, on considère ici une description discrète de la dynamique de y. Ainsi à
l’instant t = kTe , Te étant la période d’échantillonage, on a
130
dy
= Fk + αUk (7.7)
dt k
Pour que la commande uk soit déterminée, une solution dite “intelligente” [63] est
donnée par (on suppose que la trajectoire de référence y ∗ est bien connue)
1 dy dy ∗
!
Uk = Uk−1 − − − Kp (y|k − y ∗ |k ) (7.8)
dt k−1 dt k
α
dy
= Fk−1 + αuk−1 (7.9)
dt k−1
On obtient
1 dy
!
Uk−1 = − Fk−1 (7.10)
dt k−1
α
En remplaçant (7.10) dans (7.8), et en appliquant ce dernier à (7.7), on obtient
dy dy ∗
− = −α Kp (y|k − y ∗ |k ) + Fk − Fk−1 (7.11)
dt k dt k
Cette dynamique est stable si le terme Fk − Fk−1 est suffisamment petit. On peut
faire l’hypothèse suivante : le modèle ultra-local n’est valable que sur un temps très court
pendant lequel la perturbation a très peu évoluée. Cela a pour conséquence que Fk ≈ Fk−1 :
de ce fait, l’équation (7.11) est stable, et donc y → y∗.
Remarques .
— La présence de uk−1 dans la définition de uk permet, de façon indirecte, de prendre
en compte le terme inconnu Fk−1 .
— La loi de commande (7.8) nécessite la dérivée temporelle de y. Cette dernière
est obtenue en utilisant ici un différentiateur basé sur la méthode d’Euler. Bien
entendu, d’autre méthodes de différentiation peuvent être utilisées.
Dans cette section le choix d’un contrôle sans modèle est fait à dé-
faut d’avoir un modèle dynamique pour le doigt sous-actionné et du
fait des difficultés pour l’identification des paramètres en l’absence
de données sur les contacts entre le doigt et la pièce.
131
Figure 7.17 – Suivi d’une référence sinusoïdale.
est donc la position angulaire du doigt avec comme référence y ∗ une sinusoïde. La com-
mande U pilote le signal envoyé aux électrovannes via la PWM. La stratégie de commande
proposée évite l’étape fastidieuse de développement des modèles mathématiques du doigt
et du muscle pneumatique, [64] grâce à un modèle “phénoménologique” et ultra-local va-
lable uniquement sur une courte période de temps. Le terme F (7.4) inclut toutes les
incertitudes, perturbations et erreurs de modélisation.
Une expérimentation de la commande en position sur le banc d’essai est réalisé, la
Figure 7.17 présente la position du doigt et sa référence, avec les coefficients de (7.8)
définie par α = 30 et Kp = 8. Le choix de ces paramètres a été fait afin d’obtenir
le meilleur comportement en poursuite du système en boucle fermée. Il est clair que le
suivi de trajectoire est efficient, mais un retard apparaît, probablement dû à la définition
même de la loi de commande (certaines améliorations pourraient être obtenues en utilisant
un différentiateur plus efficace). Cependant, les performances sont bonnes étant donné
qu’aucun modèle n’a été écrit.
132
G1 θ̇ lorsqu’il n’y a pas de contact
(
y= (7.12)
G2 f quand il y a contact
— Schéma de commande en boucle fermée avec une seule référence-Phases 1 et 2.
(Figure 7.12). Dans ce cas, la sortie du système y est une composition entre la
vitesse angulaire θ̇ et la force f soit
y = G1 θ̇ + G2 f (7.13)
— Schéma en boucle fermée pour l’ouverture-Phase 3. (Figure 7.13). Dans ce cas, la
sortie du système y est la position angulaire θ soit
y=θ (7.14)
133
Figure 7.18 – Scénario 1 : Résultats expérimentaux avec une référence de force fixée
à 20 N et détection des contacts.
134
Figure 7.20 – Scénario 3 : Résultats expérimentaux avec une référence de force=25 N
sans détection de contact.
que, dans les deux cas, la poursuite de la trajectoire n’est pas très précise, le signal de
sortie oscillant (lignes rouges pleines). On peut néanmoins noter que cela n’est pas critique
pour les applications visées car l’objectif n’est pas de suivre précisément une trajectoire de
référence en vitesse, mais de garantir le contact avec l’objet avec une vitesse suffisamment
faible pour éviter un dépassement en effort. Cependant, un suivi de vitesse plus fiable
permettrait d’atteindre une vitesse de déplacement plus élevée en réduisant la marge de
sécurité utilisée pour définir la vitesse maximale d’approche du doigt.
Une fois le contact avec l’objet établi, l’effort atteint la référence dans les trois scénarios
(lignes bleues pleines). Cependant, dans les scénarios 2 et 3, il apparaît que la force
présente des variations plus importantes que dans le scénario 1.
Cela est dû au fait que la référence pour les scénarios 2 et 3 dépend également du
signal de vitesse dérivé de la mesure de position. Ce fait, couplé à un capteur de position
à faible coût, introduit du bruit dans la commande et donc des oscillations. Cependant, on
peut rappeler que l’approche hybride du scénario 1 nécessiterait une preuve de stabilité
précise due au caractère hybride de la commande ce qui est complexe. Le couplage entre
la commande en vitesse et en force a d’autres effets comme le temps de réponse à la
consigne de force : dans les scénarios 2 et 3, il est plus important qu’avec la détection
de contact. Cependant, la conception d’un banc d’essai plus rigide pourrait réduire ce
temps de réponse mais imposerait une vitesse de déplacement plus faible afin de ne pas
dépasser l’effort au contact. Enfin, dans la phase 3, le contrôle permet un suivi efficace
135
Figure 7.21 – Configuration expérimentale pour la main à trois doigts
Maquette
Le préhenseur équipé des 3 doigts (voir Figure 7.1) est monté sur une potence orientée
vers le bas qui le place au-dessus de la pièce à saisir Figure 7.21. Une fois la pièce saisie,
l’élévateur est abaissé pour reproduire une préhension libre avec uniquement la pièce en
contact avec les différents éléments du préhenseur.
136
Figure 7.22 – Intégration des capteurs d’effort dans la phalange digitale
Matériel de commande
Le contrôle est géré grâce à la même carte STM32 Nucleo H742ZI2 permettant une
acquisition ADC 16 bits. Le contrôle est mis à jour à 20 kHz ; le signal de mesure est
acquis par la carte Nucleo pour être utilisé comme un signal d’entrée de la commande
échantillonnée à 20 kHz.
137
Figure 7.23 – Scénario 1 : Résultats expérimentaux de la préhension sphérique avec
une référence de force=15 N.
— Scénario 1 (Figure 7.23) : Dans la première situation, la pièce n°2 est saisie avec
une préhension sphérique. Pour permettre une préhension complète, l’effort est
fixer à 15 N et le support de la pièce est retiré à 43 s.
— Scénario 2 (Figure 7.24) : Dans le deuxième scénario, la pièce n°1 est saisie en
préhension prismatique ; comme pour la préhension précédente, l’effort est fixé à
15 N et le support de la pièce est retiré à 78 s.
— Scénario 3 (Figure 7.25) : Dans ce scénario, un oeuf est saisi par les trois doigts
avec une force de 4 N et le support de la pièce est retiré à 44 s.
L’absence de contrôle de la vitesse lors de la phase d’approche ne permet pas un
contrôle fin de l’effort lors du contact, ce qui crée un dépassement de la consigne d’effort
dans les trois cas. Le retrait du support génère une perturbation qui se matérialise aussi
bien par une réduction ou une augmentation de l’effort. Dans les trois cas, cette pertur-
bation est rejetée même si, dans le scénario 2, la saturation de la pression pneumatique
a pour effet que la consigne n’est atteinte qu’après 17 s. L’asservissement a un meilleur
suivi de la consigne lorsque l’objet est en préhension libre. La faible rigidité du prototype
limite une analyse plus fine des résultats car le contact entre le doigt et la pièce est amorti
et il est impossible de transmettre des efforts importants. Néanmoins, ces premiers essais
permettent de monter la faisabilité de l’approche et la pertinence de l’architecture de
contrôle.
138
Figure 7.24 – Scénario 2 : Résultats expérimentaux de la préhension prisma-
tique avec une référence de force=15 N.
139
une commande sans modèle avec plusieurs schémas de commande permettant de contrôler
la vitesse, la force et la position d’un doigt activé par un muscle pneumatique. Différents
scénarios ont été présentés avec différentes cibles de force pour illustrer la faisabilité et
les performances de la solution de contrôle. L’analyse des résultats montre qu’un schéma
de contrôle sans capteur de contact peut être utilisé. Cette propriété est très intéressante
pour une utilisation industrielle. La partie du contrôle en effort a été implémentée sur
le prototype de préhenseur ; comme précédemment, différents scénarios ont été présentés
avec différentes pièces dont un oeuf afin illustrer la faisabilité et les performances des
solutions proposées pour contrôle l’effort. Des travaux futurs permettront d’étendre la
stratégie de contrôle "vitesse + effort" à la saisie d’objets avec un préhenseur à trois
doigts sous-actionnés rigides.
140
Chapitre 8
C ONCLUSION ET P ERSPECTIVES
Le chapitre 3 porte sur le développement d’un doigt sous actionné spatial pour per-
mettre d’adopter un type de préhension adapté à chaque pièce. Cette nouvelle cinématique
repose sur l’utilisation de doigts sous-actionnés sur lesquels un mécanisme à 4 barres sphé-
riques a été ajouté sur la phalange proximale du doigt. Le système d’activation du doigt
est modifié en conséquence pour assurer la stabilité du mécanisme. Les singularités et le
placement des doigts sur la paume ont été étudiés.
141
Le chapitre 6 a proposé une étude des différentes architectures pour l’actionnement
des doigts et les différents actionneurs. Les muscles pneumatiques sont choisis en raison
de leurs propriétés intéressantes (faible encombrement, rapport force/masse, ...). Les in-
teractions entre les doigts qui sont pilotés par une nouvelle structure d’actionnement sont
étudiées lorsque les trois muscles pneumatiques sont reliés à une seule source de pression
pneumatique. Ces trois muscles pneumatiques sont contrôlés par une seule loi de com-
mande ce qui permet d’introduire un nouveau concept de sous commande. Un exemple
de préhension prismatique et de préhension sphérique valide cette étude.
142
Chapitre 9
L ISTE DE PUBLICATIONS
9.1 Revue
Swaminath Venkateswaran, Damien Chablat, Pol Hamon. An optimal design of a
flexible piping inspection robot. Journal of Mechanisms and Robotics, American Society
of Mechanical Engineers, 2021, 13 (3), pp.035002. 〈10.1115/1.4049948〉. 〈hal-03126584〉
9.2 Conférences
Swaminath Venkateswaran, Damien Chablat, Pol Hamon. Design of a piping inspec-
tion robot by optimization approach. The ASME 2020 International Design Enginee-
ring Technical Conferences & Computers and Information in Engineering Conference,
IDETC/CIE 2020, Aug 2020, Saint-Louis, Missouri, United States. 〈10.1115/DETC2020-
22021〉. 〈hal-02626029v2〉
Pol Hamon, Damien Chablat, Franck Plestan. A new robotic hand based on the design
of fingers with spatial motions. ASME 2021 International Design Engineering Technical
Conferences and Computers and Information in Engineering Conference, Aug 2021, On-
line, United States. 〈10.1115/DETC2021-70233〉. 〈hal-03252778〉
Pol Hamon, Damien Chablat, Franck Plestan, Loïc Michel. Une nouvelle main basée
sur la conception de doigts aux mouvement spatiaux. 25ème Congrès Français de Méca-
nique, Aug 2022, Nantes, France. 〈hal-03716011〉
Pol Hamon, Loïc Michel, Franck Plestan, Damien Chablat. Control of a gripper fin-
ger actuated by a pneumatic muscle : new schemes based on a model-free approach.
IFAC Symposium on Mechatronic Systems, Sep 2022, Los Angeles, United States. 〈hal-
03767587〉
Loïc Michel, Ingrid Neunaber, Rishabh Mishra, Caroline Braud, Franck Plestan, Jean-
Pierre Barbot, Pol Hamon, A novel lift controller for a wind turbine blade section using an
active flow control device : experimental results, The IEEE 2022 Conference on Control
Technology and Applications (CCTA), Aug 2022, Trieste, Italy. 〈hal-03787452〉
143
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149
Titre : Conception et contrôle d’un préhenseur sous-actionné pour la saisie d’objets complexes
Mot clés : Main robotique ; doigt sous-actionné ; mécanisme parallèle sphérique ; cinématique ;
muscle pneumatique ; commande sans modèle
Résumé : Cette thèse présente une architec- tats théoriques sont comparés à une simula-
ture de main avec trois doigts sous-actionnés. tion dynamique avec le logiciel ADAMS. Dans
Chaque doigt effectue des mouvements spa- cette thèse, le choix est fait d’un actionne-
tiaux afin d’obtenir une saisie plus complexe ment par des muscles pneumatiques alimen-
et variée que les doigts à mouvements pla- tés par une seule source de pression pneu-
naires existants. L’objectif de cette main est matique. L’impact de ce choix d’actionnement
de saisir des pièces de forme complexe à la sur la stabilité de la pièce dans une main ro-
sortie des centres d’usinage. Parmi la taxo- botique à 3 doigts est présenté. Un prototype
nomie des préhensions, les préhensions cy- complet de la main est construit, ce qui permet
lindriques et sphériques sont souvent utilisées de valider l’ensemble des choix et d’aborder le
pour saisir des objets. Après une présenta- contrôle du préhenseur sous actionné en force
tion de la cinématique des doigts avec les pré- et en vitesse avec une commande sans mo-
hensions cylindriques et sphériques d’un pro- dèle. Dans un premier temps, cette stratégie
totype, cette thèse propose d’aborder le pro- de contrôle est appliquée sur un doigt avec un
blème de la stabilité d’un doigt pour un cas degré de liberté avant d’être élargie au proto-
général avant de s’attarder sur le cas particu- type de la main robotique.
lier de la préhension d’un disque. Les résul-
Title: Design and control of an under-actuated gripper for capture complex objects
Keywords: Robotics hand; under-actuated finger; spherical mechanism; kinematics; pneu-
matic muscle; model free control
Abstract: This PhD thesis presents a hand ar- are compared to a dynamic simulation with the
chitecture with three under-actuated fingers. ADAMS software. In this thesis, the choice is
Each finger performs spatial movements to made of an actuation by pneumatic muscles
achieve more complex and varied grasping powered by a single pneumatic power source.
than the existing planar-movement fingers. The implication of this choice of actuation on
The purpose of this hand is to grasp complex- the stability of the part in a 3-finger robotic
shaped workpieces as they leave the machin- hand is presented. A complete prototype of
ing centers. Among the taxonomy of grips, the hand is built, which makes it possible to
cylindrical and spherical grips are often used validate the whole of the choices and to start
to grasp heavy objects. After a presentation the control of gripper under actuated in force
of the kinematics of the fingers with the cylin- and speed with a control without a model. At
drical and spherical grips of a prototype, this first, this control strategy is applied for a fin-
article proposes to approach the problem of ger with one degree of freedom before being
stability in a generic case before focusing on extended to the prototype of the robotic hand.
the case of gripping a disc. Theoretical results