Cours Mabsout Dynamique

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2020/2021

FST – TANGER
LST – GENIE CIVIL

DYNAMIQUE ET CONCEPTION PARASISMIQUE


DES STRUCTURES

Pr. M. MABSSOUT
1
INTRODUCTION
 Objectifs: Calculer la réponse dynamique d’une structure
soumise à un chargement dynamique

 Démarche à suivre:

 Ecrire les équations du problème ( à partir d’un modèle simplifié)

 Résolution des équations : Trouver la réponse en déplacement


en utilisant: Analyse modale - Analyse spectrale - Méthodes
numériques

 Applications à des ouvrages en Génie Civil: Calcul parasismique

2
1. Réponse dynamique d’une structure

• La réponse dynamique conduit à la détermination du déplacement


u(t):

• Les déformations , les contraintes et les forces internes sont


déterminées à partir du champ de déplacement.

3
2. Charges dynamiques

2.1. Charges dynamiques périodiques

4
Charge périodique due à la marche d’un piéton:

Remarque:
Toute fonction périodique peut être décomposée en une somme d’une série
de foncions harmoniques simples par la transformation de Fourier. Donc le calcul de
la réponse à ce type de chargement se réduit à la même procédure que pour un
chargement harmonique.

5
2.2 Charges dynamiques apériodiques ( varient de façon arbitraire dans le temps)

Explosion

(Charge impulsionnelle = Charge de très courte durée par rapport à la période de vibration de la structure)

Séisme

(Charge arbitraire de longue durée)


6
3. Degrés de liberté (ddl)
Les degrés de liberté (ddl) désignent les déplacements indépendants pouvant décrire
le mouvement de la structure.
Le nombre de degrés de liberté est le nombre minimum des déplacements
permettant de décrire le mouvement de la structure.

Dans le cas d’un bâtiment à N étages; on peut modéliser le bâtiment par un système
discret en considérant que les masses sont concentrées au niveau de chaque plancher
supposé infiniment rigide. Dans ce cas le nombre de ddl est égal au nombre d’étages.

7
4ddl
On suppose que les poteaux ont des masses négligeables
par rapport à la masse totale de la structure qui est
concentrée au niveau du plancher.
Dans ce cas, on réduit le nombre de dll de la structure
de 4 à 1.

1ddl

Degrés de liberté dynamiques


8
Exemples de système à 1ddl :

- Poteaux infiniment rigides axialement

Modèle masse – ressort-amortisseur

9
4. Rigidité d’une structure
La rigidité d’une structure, k ([N/m]), dépend des dimensions géométriques de
la structure et du matériau qui la compose. La rigidité est associée à la force de rappel
exercée sur la structure.

Dans le cas linéaire, la rigidité équivaut à la force qu’il faut exercer sur l’élément pour
induire un déplacement unitaire.

10
K dépend du matériau et de la géométrie
de la structure

La période est donnée par :


2π 𝑚
𝑇 =  = 2π 𝑘

11
5. Rigidité équivalente d’un système

12
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DYNAMIQUE ET CONCEPTION PARASISMIQUE


DES STRUCTURES

Pr. M. MABSSOUT 1
PARTIE I

SYSTÈMES À 1 DEGRÉ DE LIBERTÉ

2
Chapitre 1
Vibrations libres d’un système à 1ddl

1.1 Equation du mouvement


On suppose que la poutre et les poteaux sont infiniment rigides axialement et que la poutre
est rigide en flexion. On peut simplifier le système en une masse m concentrée au niveau du
du plancher, en deux poteaux sans masse de rigidité k et en amortisseur visqueux c.
c’est un système à 1ddl, il est équivalent au système classique à 1ddl constitué d’une masse,
d’un ressort et d’un amortisseur ( voir fig.1).

Fig. 1 (a) Structure à 1ddl (b) Modèle équivalent: masse-ressort- amortisseur


3
 Force élastique 𝑓𝑠 (t)  Force d’amortissement 𝑓𝐷 (t)

 Force d’inertie 𝑓𝐼 (𝑡) = 𝑚𝑢(𝑡)


Fig. 2 Structure linéaire élastique


4
Considérons le système linéaire représenté sur la fig. 2; l’équation du mouvement de
La masse m s’écrit :

C’est un équation différentielle non homogène du


second ordre, linéaire à coefficients constants

avec
w: pulsation propre

x: taux d’amortissement

5
1.2 Effets de la gravité

Considérons le système linéaire de masse


m, de rigidité k et d’amortissement visqueux
c, soumis à une force f(t) (Fig. 3).

𝐿𝑒 déplacement total x(t) s’écrit:

𝑥(𝑡) = 𝑥𝑠𝑡 + u(t) = déplacement total


Fig. 3 Effets de force de gravité
xst= position d’équilibre statique

u (t)= déplacement par rapport à la position d’équilibre

On arrive facilement à l’équation du mouvement suivante:

𝑚𝑢ሷ + c𝑢ሶ + 𝑘𝑢 = 𝑓(𝑡)


Conclusion: L’équation du mouvement d’une structure linéaire élastique n’est pas
affectée par les forces de gravité à condition de l’écrire par rapport à la position
d’équilibre statique. 6
1.3 Support en mouvement ( Mouvement de la base)

Fig. 4 Mouvement de la base

Dans ce cas, il n’ y a pas de force externe appliquée sur la structure (Fig. 4).
Le mouvement des appuis est provoqué par un séisme.
Soit:
ug(t) = déplacement de la base de la structure par rapport à un repère fixe.

Le déplacement total s’écrit: ut(t)=ug(t)+ u(t)

7
L’équation d’équilibre des efforts s’écrit:

or

d’où

(*)

peff(t) est la force sismique effective équivalent à l’effet du séisme sur la structure ( Fig. 5).
8
Fig. 5 Force sismique effective

Les déplacements u(t) de la structure soumise à une accélération du sol seront


identiques aux déplacements de la même structure , reposant sur un support immobile
soumise à une force externe égale à peff(t ) ( Fig. 5).

9
On peut écrire l’équation d’équilibre (*) en fonction du déplacement total ut(t):

(**)

Cette équation est préférable si on connait ug(t).

Remarque:

L’équation (*) est la forme la plus utilisée en cas de séisme pour les raisons suivantes:

- Les séismes sont mesurés généralement par l’accélération et donc aucune


modification du signal n’est nécessaire avant son utilisation.

- Les contraintes dépendent des déplacements relatifs qui sont directement calculés
à partir de l’équation (*).

10
1.4 Vibrations libres [F(t)=0]
En régime libre, l’équation du mvt s’écrit: 𝑚𝑢ሷ + c𝑢ሶ + 𝑘𝑢 = 0 (Eq. diff. homgène)

𝑘 𝑐
Si on introduit les paramètres suivants: 𝜔2 = et 𝜉=
𝑚 2𝑚𝜔

On obtient
𝑢ሷ + 2𝜉𝜔𝑢ሶ + 𝜔2 𝑢 = 0

Cherchons la solution de cette équation sous forme 𝐶𝑒 𝑟𝑡 :

L’équation caractéristique s’écrit:


𝑟 2 + 2𝜉𝜔𝑟 + 𝜔2 = 0

1.4.1 Oscillations libres non amorties ( système conservatif )

Un système est dit conservatif quand l’amortissement est nul (c=0 ou bien x=0).
L’équation caractéristique devient alors:
𝑟 2 + 𝜔2 =0 ⟹ 𝑟 = ±𝑖𝜔

D’où la solution s’écrit sous la forme suivante: 𝑢 𝑡 = 𝐶1 cos 𝜔𝑡 + 𝐶2 sin 𝜔𝑡


11
En tenant compte des conditions initiales (t=0), la solution s’écrit :

𝑢(0)

𝑢(𝑡) = 𝑢 0 cos 𝜔𝑡 + sin 𝜔𝑡
𝜔

La solution u(t) est représentée sur la figure suivante (Fig. 6).

Fig. 6 Mouvement harmonique


12
1.4.2 Oscillations libres amorties ( système dissipatif)

Un système est dit dissipatif quand l’amortissement est non nul; c’est à dire c ≠ 0 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛
x ≠0
 Amortissement sous-critique : 𝟎 < 𝝃 <1 (amortissement faible)
Solution de l’équation caractéristique :
𝑟1,2 = −𝜉𝜔 ± 𝑖𝜔 1 − 𝜉 2

Ou bien 𝑟1,2 = −𝜉𝜔 ± 𝑖𝜔𝐷

avec 𝜔𝐷 = 𝜔 1 − 𝜉 2 (pulsation propre amortie)

En tenant compte des conditions initiales, le déplacement u(t) s ’écrit:

𝜉𝜔𝑢 0 + 𝑢(0)

𝑢 𝑡 = 𝑒 −𝜉𝜔𝑡 𝑢(0) cos 𝜔𝐷 𝑡 + sin 𝜔𝐷 𝑡
𝜔𝐷

Le système oscille à la pulsation wD avec une amplitude décroissante exponentiellement.

13
Le déplacement u(t) peut aussi s’écrire sous la forme: 𝑢 𝑡 = 𝑢𝑜 𝑒 −𝜉𝜔𝑡 cos 𝜔𝐷 𝑡 − 𝜓
avec 2
𝜉𝜔𝑢 0 + 𝑢ሶ (0) 𝜉𝜔𝑢 0 + 𝑢(0)

𝑢𝑜 = 𝑢(0)2 + et 𝑡𝑔 𝜓 =
𝜔𝐷 𝜔𝐷 𝑢(0)
La fonction u(t) est représentée sur la figure 7.

Fig. 7 Vibration libre d’un système à amortissement sous-critique (𝝃 < 𝟏)

La pseudo-période ou période amortie est donnée par:


2𝜋 2𝜋 𝑇
𝑇𝐷 = = 2
= >𝑇
𝜔𝐷 𝜔 1−𝜉 1−𝜉 2
14
Sur la fig. 8a est représentée l’effet de l’amortissement sur la fréquence propre du système.
La plupart des structures en Génie Civil
𝜔𝐷 2 En génie civil, le taux d’amortissement:
2
+𝜉 =1
𝜔 0 < 𝜉 < 0,2
Dans ce cas: 𝜔𝐷 ≈ 𝜔

Fig. 8a Effet de l’amortissement sur la fréquence propre du système

Fig. 8b Effet de
l’amortissement sur la
vibration libre d’un
système sous-amorti
15
 Amortissement critique: x=1
Dans ce cas 𝑟1 = 𝑟2 = −𝜔

La solution en déplacement est donnée par:

𝑢 𝑡 = 𝑢 0 1 + 𝜔𝑡 + 𝑢ሶ 0 𝑡 𝑒 −𝜔𝑡

Fig. 9 Amortissement sous-critique et critique avec 𝑢 0 = 1 ; 𝑢ሶ 0 = 0

16
 Amortissement surcritque : 𝛏 > 𝟏
Les racines de l’équation caractéristique sont réelles et distinctes:

𝑟1,2 = −𝜉𝜔 ± 𝜔 𝜉 2 − 1

En tenant compte des conditions initiales, le déplacement u(t) s’écrit:

−𝜉𝜔𝑡
𝜉𝜔𝑢 0 + 𝑢(0)

𝑢 𝑡 =𝑒 𝑢 0 𝑐ℎ𝜔𝑡
෕ + 𝑠ℎ𝜔𝑡

𝜔

avec ෕ = 𝜔 𝜉2 − 1
𝜔

Fig . 10 Amortissement critique et surcritique


17
1.5 Mesure de l’amortissement: Décrément logarithmique
 L’amortissement des structures est souvent exprimé en fonction d’un amortissement
visqueux équivalent obtenu à partir d’essais de vibration libre après un lâcher initial.
 Une mesure de l’amortissement d’un oscillateur élémentaire est donnée par la réduction
de l’amplitude après un cycle de vibration.
 La fig. 11 montre u(t) et u(t+TD) mesurés à un cycle d’intervalle lors d’un essai de vibration
libre.

 Le décrément logarithmique d est défini par:

1 𝑢(𝑡)
𝛿= 𝑙𝑛 n= nombre de cycles (nombre de périodes)
𝑛 𝑢(𝑡 + 𝑛𝑇𝐷 )

2𝜋𝜉
𝛿= ( d ne dépend pas de n)
1 − 𝜉2

𝛿 Permet de calculer l’amortissement d’un système par


𝜉= mesure des déplacements à n cycles d’intervalle
4𝜋 2 + 𝛿 2
18
 En mesurant les maximums de u(t) à n cycles d’intervalle, le décrément logarithmique
s’écrit:

1 𝑢𝑚
𝛿= 𝑙𝑛 um= amplitude après m cycles
𝑛 𝑢𝑚+𝑛
um+n= amplitude après (m+n) cycles

 Pour des valeurs de 𝜉 ≪ 1 ( 𝑓𝑎𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑚𝑜𝑟𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡) ; une approximation de 𝛿 𝑒𝑠𝑡


donnée par ∶
𝛿 ≈ 2𝜋𝜉

𝛿 1 𝑢𝑚
Soit 𝜉≈ =2𝜋𝑛 𝑙𝑛 𝑢
2𝜋 𝑚+𝑛

Fig. 11 Essai par lâcher initial 19


Exercice : Calculer le nombre de cycles n nécessaires pour réduire l’amplitude de 50%.

𝑢𝑚 𝑙𝑛2
=2 ⟹ 𝑛=
𝑢𝑚+𝑛 2𝜋𝜉

La figure 12 représente le nombre de cycles nécessaires pour réduire l’amplitude maximale


de 50% en fonction du taux d’amortissement

Fig 12 : Fonction 𝑛(𝜉)


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DYNAMIQUE ET CONCEPTION PARASISMIQUE


DES STRUCTURES

Pr. M. MABSSOUT 1
Chapitre 2
Vibrations forcées
2.1 Sollicitation harmonique
On considère un oscillateur simple soumis à l’action d’une force extérieure harmonique
comme montré sur la figure 2.1. On se restreindra au cas d'un système à amortissement
sous-critique, seul cas d'intérêt pratique.

L’équation du mouvement s’écrit:


𝑭𝒐
𝒖ሷ + 𝟐𝝃𝝎𝒖ሶ + 𝝎𝟐 𝒖 = 𝒔𝒊𝒏𝜴𝑡
𝒎
Fig. 2.1 Oscillateur simple soumis à une force harmonique

C’est un équation différentielle linéaire ordinaire du second ordre.

Rappel: La solution totale d’une équation différentielle linéaire peut s’écrire comme la
superposition de la solution générale de l’équation homogène (i.e. sans second membre) et
d’une solution particulière de l’équation complète. 2
Donc la solution totale s’écrit alors :

𝒖 𝒕 = 𝒖𝒐 𝒕 + 𝒖𝒑 (𝒕)

uo(t) : solution générale de l’équation sans second membre ( équation homogène)

up(t) : solution particulière de l’équation différentielle complète

Remarques:
• La solution 𝑢𝑜 𝑡 est indépendante de l’excitation, elle contient 2 constantes
à déterminer à partir des conditions initiales.

• La solution 𝑢𝑝 (𝑡) est une solution particulière à l’excitation, elle est indépendante des
conditions initiales. Cette solution particulière peut être déterminée analytiquement dans
quelques cas particuliers (excitation harmonique ou périodique par exemple).

• Les conditions initiales s’appliquent à la solution complète u(t) pour déterminer les 2
constantes.

3
En pratique, l’amortissement est sous − critique 𝜉 < 1 ; 𝑑𝑜𝑛𝑐:
• Solution de l’équation sans second membre (équation homogène):

• Solution particulière de l’équation complète:

(solution permanente)

En reportant la solution particulière up(t) dans l’équation du mouvement, on arrive aux


expressions suivantes des constantes C1 et C2:

𝑭𝟎 𝟐𝝃𝜷
𝑪𝟏 = −
𝒌 (𝟏 − 𝜷𝟐 )𝟐 + (𝟐𝝃𝜷)𝟐

𝑭𝟎 𝟏 − 𝜷²
𝑪𝟐 =
𝒌 (𝟏 − 𝜷𝟐 )𝟐 + (𝟐𝝃𝜷)𝟐

𝜴
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜷=
𝝎 4
La solution complète s’écrit sous la forme:

𝒖 𝒕 = 𝒆−𝝃𝝎𝒕 𝑨 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝑫 𝒕 + 𝑩𝒔𝒊 𝒏 𝝎𝑫 𝒕 + (*)

𝑭𝟎 𝟏
−𝟐𝝃𝜷 𝒄𝒐𝒔 𝜴𝒕 + (𝟏 − 𝜷𝟐 ) 𝒔𝒊𝒏 𝜴𝒕
𝒌 𝟏 − 𝜷𝟐 𝟐 + 𝟐𝝃𝜷 𝟐

b=W/w
A et B sont calculées à partir des conditions initiales.

Le premier terme de u(t) correspond à la solution transitoire qui disparait rapidement;


Le deuxième terme correspond à la solution permanente.

5
La figure 2.2 montre la réponse totale d’un système amorti à une force harmonique.

Fig.2.2 Réponse d’un système amorti à une sollicitation harmonique

6
Après disparition de la solution transitoire due à l’amortissement, il reste la solution
permanente qui peut s’écrire sous la forme:

avec

et
𝟐𝝃𝜷
𝒕𝒈𝝋 =
𝟏 − 𝜷𝟐

est la réponse statique en déplacement de l’oscillateur soumis à la force Fo.

Dans la suite, on s’intéresse qu’à la partie permanente de la solution.


7
 Le facteur d’amplification dynamique du déplacement Rd est défini par:

Rd (b) est maximale si:

Soit
𝛀
𝜷= =𝟎⇒𝛀=𝟎 (déplacement statique)
𝝎
ou

𝟏
𝜷= 𝟏 − 𝟐𝝃² 𝒔𝒊 𝝃< = 𝟎, 𝟕𝟎𝟕
√𝟐

𝟏
𝑺𝒊 𝝃≥ alors le maximum du déplacement est obtenu en 𝛀 = 𝟎
√𝟐
8
𝟏
𝑺𝒊 𝝃< Le maximum d’amplitude est obtenu pour:
√𝟐

Ω = Ωr = 𝜔 1 − 2𝜉 2 Ω𝑟 est la pulsation de résonance du déplacement.

Le facteur d’amplification dynamique maximal est donc:

1
𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 =
2𝜉 1−𝜉 2

On a donc résonance d’amplitude qui correspond à l’amplitude maximal du déplacement.

La figure 2.3 représente la fonction 𝑅𝑑 (𝛽) pour différentes valeurs du taux d’amortissement 𝜉.

• 𝐿𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢𝑒 𝛽 = 0 , on a 𝑅𝑑 (𝛽) vaut 1 (chargement statique)


1
• Lorsque 𝛽 ≫ 1, on a 𝑅𝑑 ∝ , donc 𝑅𝑑 → 0 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝛽 → ∞
𝛽2
En effet, à très haute fréquence, les forces d'inertie deviennent très grandes ; la masse reste
« immobile ».
9
10
Fig.2.3 Facteur d’amplification dynamique Rd en fonction de b
1
 Lorsque 𝛽 = 1 , 𝑜𝑛 𝑎 𝑅𝑑 =
2𝜉

 Si (faibles valeurs d’ amortissement) alors

= 𝑅𝑑 (𝛽 = 1)

et
Ω𝑟 ≈ 𝜔 (pulsation de résonance)

Dans ce cas, la fréquence de sollicitation est proche de la fréquence propre du système.

Phase:
La figure 2.4 représente la phase 𝜑 en fonction de la fréquence relative 𝛽 pour différentes
valeurs de 𝜉.
2𝜉𝛽
On rappelle que la phase 𝑡𝑔 𝜑 =
1 − 𝛽2

11
2𝜉𝛽
𝑡𝑔 𝜑 =
1 − 𝛽2

Fig.2.4 Phase f en fonction de b


Remarques:

• Le taux d’amortissement influence considérablement l’amplitude et la phase du déplacement.


• 𝑃𝑜𝑢𝑟 𝜉 = 0 alors le déplacement est en phase avec l’excitation si 𝛽 < 1 𝑒𝑡 en opposition de
phase (𝜑 = 𝜋 ) si 𝛽 > 1.
𝜋
• Pour 𝛽 = 1, on 𝑎 𝜑 = 2
• Pour 𝛽 >> 1, l𝑎 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝜑 𝑡𝑒𝑛𝑑 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝜋.
• Pour 𝛽 << 1, l𝑎 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝜑 𝑡𝑒𝑛𝑑 𝑣𝑒𝑟𝑠 0.
12
2.2 Résonance
On a vu que pour b =1, cad la pulsation de la sollicitation coïncide avec la pulsation propre du
système, la réponse en déplacement passe par un maximum qui tend à l’infini si ξ = 0.
La solution peut s’écrire sous la forme (b=1) (voir *) :

𝑭0 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕
𝒖 𝒕 = 𝒆−𝝃𝝎𝒕 (𝑨 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝑫 𝒕 + 𝑩 𝒔𝒊 𝒏 𝝎𝑫 𝒕) −
𝒌 2𝝃

Pour des conditions initiales nulles en déplacement et vitesse, 𝑢 0 = 𝑢ሶ 0 = 0, les constantes


A et B deviennent:

𝐹𝑜 1 𝐹𝑜 1
𝐴= 𝐵=
𝑘 2𝜉 𝑘 2 1 − 𝜉2

La réponse u(t) s écrit alors:


(**)
1 𝐹𝑜 −𝜉𝜔𝑡 𝜉
𝑢 𝑡 = 𝑒 𝑐𝑜𝑠𝜔𝐷 𝑡 + sin 𝜔𝐷 𝑡 − 𝑐𝑜𝑠ω𝑡
2𝜉 𝑘 1 − 𝜉2
13
Pour des cas pratiques, 𝜉 est très faible, donc 𝜔𝐷 ≈ 𝜔; en négligeant les termes en sinus,
l’expression précédente devient

1 𝐹𝑜 −𝜉𝜔𝑡
𝑢 𝑡 = 𝑒 − 1 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡
2𝜉 𝑘

Le facteur de réponse dynamique , R(t), s’écrit donc:

𝑢(𝑡) 1 −𝜉𝜔𝑡
𝑅 𝑡 = = 𝑒 − 1 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡
𝐹𝑜 /𝑘 2𝜉
( Fonction cosinus modulée par une enveloppe exponentielle)

La figure 2.5 montre l'évolution dans le temps de R (t) et l’établissement de la résonance


d’un système amorti.

D’après cette figure, il est clair que le nombre de cycles pour atteindre l’amplitude maximale
dépend du degré d’amortissement du système. Pour un taux d’amortissement de 5%; il faut
14 cycles pour atteindre le régime permanent.

14
1
2𝜉

Fig. 2.5 Evolution de la réponse à la résonance (𝛽 = 1) en fonction de 𝜉


pour des conditions initiales nulles 15
Il est important de noter que lorsque 𝜉 → 0, ( système non amorti) , la réponse u(t) (voir **)
devient:
𝐹𝑜
𝑢 𝑡 = (𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 − 𝜔𝑡𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡)
2𝑘
1
Soit
𝑅(𝑡) = (𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 − 𝜔𝑡𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡)
2
La figure 2.6 montre la fonction R(t) à la résonance. L’amplitude R(t) augmente linéairement en
fonction du temps (on néglige le terme ½ sin wt)

Fig. 2.6
Evolution de la
réponse dynamique
à la résonance

16
2.3 Réponse complexe en fréquence
• L’utilisation des notations complexes facilite le calcul des solutions de beaucoup des
problèmes dynamiques et en particulier la réponse à une charge harmonique.

En notations complexes, l’équation du mouvement s’écrit sous la forme:

𝐹𝑜 𝑖𝛺𝑡
𝑢෤ሷ + 2𝜉𝜔𝑢෤ሶ + 𝜔2 𝑢෤ = 𝑒
𝑚
En régime permanent, la solution complexe est donnée par:

𝑢෤ 𝑡 = 𝑢𝑜 𝑒 𝑖(Ω𝑡−𝜑) = 𝑢ത 𝑒 𝑖Ω𝑡

avec 𝑢ത = 𝑢𝑜 𝑒 −𝑖𝜑

En injectant la solution dans l’équation du mouvement, on arrive à la solution complexe


Suivante:

L’utilisation des nombres complexes est donc très pratique puisque le calcul de 𝑢ത est simple et
permet d’obtenir rapidement le module et le déphasage du déplacement.
17
Rappelons qu’a cette solution permanente il faut ajouter la solution de l’ESSM pour avoir la
solution complète.

• L’amplitude du déplacement est :

• Déphasage : 2𝜉𝛽
𝑡𝑔𝜑 =
1 − 𝛽2

On retrouve donc les expressions de l’amplitude et de la phase déjà calculées par


La méthode directe.

La solution complexe 𝑢ු 𝑡 peut s’écrire sous la forme suivante :

H(b) s’appelle fonction de réponse en fréquence ou fonction de transfert du système.


Elle est donnée par:
18
1 1
𝐻 (𝛽 ) = .
𝑘 1 − 𝛽 2 + 2𝑖𝜉𝛽

La fonction de réponse en fréquence H(b) contient les informations sur l’amplitude et la phase;

qui peut s’écrire sous la forme suivante:

𝐻 = 𝐻 𝑒 −𝑖𝜑

avec
1 1 2𝜉𝛽
𝐻(𝛽) = 𝑡𝑔𝜑 =
𝑘 (1 − 𝛽 2 )2 + (2𝜉𝛽 )2 et
1 − 𝛽2

Finalement, la solution s’écrit :

d’où on déduit:
19
Remarque :

Comme pour les déplacements, on peut déterminer les facteurs de réponse dynamique
de la vitesse et de l’accélération en régime permanent.

Soit:
Rd = facteur d’amplification dynamique du déplacement
Rv = facteur d’amplification dynamique de la vitesse
Ra = facteur d’amplification dynamique de l’accélération

Ces 3 facteurs sont reliés entre eux par la relation suivante :

𝑅𝑎
= 𝑅𝑣 = 𝛽𝑅𝑑
𝛽

20
Pulsation de résonance:
Déplacement:
Ω𝑟 =𝜔 1 − 2𝜉 2
1
𝑅𝑑𝑀𝑎𝑥 =
2𝜉 1−𝜉 2

Vitesse:
Ω𝑟 =𝜔
1
𝑅𝑣𝑀𝑎𝑥 =2𝜉

Accélération:
𝜔
Ω𝑟 =
1−2𝜉 2
1
𝑅𝑎𝑀𝑎𝑥 =
2𝜉 1−𝜉 2

21
2.4 Appareils de mesure des vibrations
En général, on utilise deux types d’appareils pour la mesure du mouvement dynamique
d’une structure: Capteur de déplacement ou sismographe ( sismomètre) et capteur
d’accélération ou accéléromètre. Ces deux appareils sont connus sous le nom d’appareils de
mesure sismique.

Ces appareils sont constitués par une masse m supportée par un ressort de rigidité k et un
amortisseur visqueux c. La boîte, qui protège l’appareil, est fixée à la partie mobile dont le
mouvement de vibration ug doit être mesuré.

Fig. 2. 8 Schéma de principe d’un appareil de mesure des vibrations


22
2.4.1. Capteur de déplacement

Supposons que la base du capteur est soumise au déplacement harmonique suivant:

Rappelons que l’équation du mouvement est donnée par:

Ou encore
𝒎𝒖ሷ + 𝒄𝒖ሶ + 𝒌𝒖 = 𝑭𝒐 𝒔𝒊𝒏𝛀𝒕

avec 𝑭𝒐 = 𝒎𝛀𝟐 𝒖𝒈𝒐

En régime permanent, la solution s’écrit : 𝑢 𝑡 = 𝑢𝑜 sin(W𝑡 − 𝜑)

avec :
23
• L’amplitude uo :

𝑭𝟎 𝟏 𝒎𝛀𝟐 𝒖𝒈𝒐 𝟏
𝒖𝟎 = =
𝒌 (𝟏 − 𝜷𝟐 )𝟐 + (𝟐𝝃𝜷)𝟐 𝒌 (𝟏 − 𝜷𝟐 )𝟐 + (𝟐𝝃𝜷)𝟐

Ou encore
𝒎𝛀𝟐 𝒖𝒈𝒐
𝒖𝒐 = 𝑹𝒅 = 𝒖𝒈𝒐 𝜷𝟐 𝑹𝒅
𝒌

𝑢𝑜
Soit
=𝛽2 𝑅𝑑
𝑢𝑔𝑜

• La phase f :

La figure 2.9 montre la variation de 𝛽 2 𝑅𝑑 en fonction de 𝛽 𝑒𝑡 𝜉.


24
1 2.5
Fig. 2.9 Réponse d’un sismomètre à un déplacement harmonique de la base
25
Pour servir de capteur de déplacement, il faut que l’appareil ait une réponse proportionnelle
𝑢
au mouvement de la base. D’après la figure 2.9, on remarque que le rapport 𝑢 𝑜 est constant
𝑔𝑜
et pratiquement égal à 1 pour 𝛽 > 2,5.

Pour qu’il n’ ait pas distorsion dans la réponse, donc pas de changement de la forme par rapport
au signal d’excitation, il faut que la réponse soit en phase ou en opposition de phase avec
l’excitation.

A partir de la courbe de la phase (Fig. 2.4), on remarque que pour :

𝛽 > 2,5 𝑒𝑡 𝜉 = 0; 𝑜𝑛 𝑎 𝜑 = 𝜋.

Donc, un capteur d’amplitude doit avoir une faible fréquence propre et un taux
d’amortissement le pus faible possible.

26
2.4.2 Capteur d’accélération (Accéléromètre)

On considère le même système que dans le cas précédent mais dans ce cas la base est soumise
à une accélération:
𝑢ሷ 𝑔 (𝑡) = 𝑢ሷ 𝑔𝑜 sin Ω𝑡
La force effective s’écrit alors:

L’amplitude de la réponse permanente est :

avec 𝟏
𝑹𝒅 =
(𝟏 − 𝜷𝟐 )𝟐 + (𝟐𝝃𝜷)𝟐

27
La figure 2.10 représente un agrandissement de de Rd(b) (fig.2.3) pour 0<b<1:

b
0.2

Fig. 2.10 Rd(b) avec b<1

• Pour x=0,707:
𝑅𝑑 est pratiquement constant pour 𝛽 < 0,2 , il y a donc proportionnalité entre la réponse
du système et l’accélération à la base. En plus le déphasage f est pratiquement constant
pour toutes les harmoniques.
• Donc , un appareil avec une fréquence propre de 100 Hz et un taux d’amortissement
x=0,707 a une étendue de fréquences mesurables de 0 à 20 Hz avec une erreur négligeable.
28
2.5 Isolation des vibrations
Dans la pratique, on rencontre souvent le problème de réduire les forces dynamiques
transmises par une machine à la structure qui la supporte. La solution consiste à insérer
une suspension constituée de ressorts et d’amortisseurs entre la machine et la structure
porteuse de manière à réduire la force transmise par la vibration de la machine
(Fig.2.11a).

Le problème inverse est aussi très courant et consiste à réduire les vibrations transmises
par la structure à la machine. C’est un problème d’isolation du mouvement. De même,
la solution consiste à insérer une suspension entre la structure porteuse en mouvement
et la machine( Fig. 2.11b)

Fig.2. 11 Isolation des vibrations (a) vibration de la machine


(b) vibration de la base 29
2.5.1 Force verticale :Transmissibilité

Soit une force verticale oscillatoire p(t) produite par une machine rotative dont l’expression:

𝑝 𝑡 = 𝑝𝑜 sinΩ𝑡

La réponse en déplacement du système s’écrit:

𝑝𝑜
𝑢 𝑡 = 𝑢𝑜 sin Ω𝑡 − 𝜑 = 𝑅 sin(Ω𝑡 − 𝜑)
𝑘 𝑑

Rd: facteur d’amplification dynamique Fig. 2.11a

La force f(t) générée par la machine en régime permanent est transmise au support par les
ressorts et l’amortisseur :

𝑓(𝑡) = 𝑐𝑢(𝑡)
ሶ + 𝑘𝑢(𝑡) ( force transmise au support)

30
L’amplitude de la force transmise est donnée par:

𝑓𝑚𝑎𝑥 = 𝑘𝑢𝑜 1 + (2𝜉𝛽)2

or 𝑝𝑜
𝑢𝑜 = 𝑅
𝑘 𝑑

Donc, on déduit

𝑝𝑜 1 + (2𝜉𝛽)2
𝑓𝑚𝑎𝑥 = = 𝑝𝑜 𝑅𝑑 1 + (2𝜉𝛽) 2
(1−𝛽 2 )2 +(2𝜉𝛽) 2

La transmissibilité du système est définie par:

𝑓𝑚𝑎𝑥
𝑇𝑅 = = 𝑅𝑑 1 + (2𝜉𝛽)2
𝑝𝑜

31
La figure 2.12 montre les courbes de transmissibilité d’un système en fonction du
rapport des fréquences b pour diverses valeurs du taux d’amortissement,

Fig. 2. 13 Courbe de transmissibilité 32


Remarques:
• Toutes les courbes passent par le point (b = 2; 𝑇𝑅 = 1); cad la force transmise au
support est équivalente à la force appliquée sur la masse  l’amortissement.

• Sans amortissement, les facteurs TR et Rd sont confondus.

• Il y a amplification de l’amplitude de la force d’excitation pour 0 < 𝛽 ≤ 2.

• Il y a réduction de l’amplitude de la force d’excitation pour 𝛽 > 2. La transmissibilité


diminue avec une diminution de l’amortissement et atteint son minimum pour x=0.

• On ne peut donc isoler les vibrations que si 𝛽 > 2 .

• Au démarrage une machine rotative doit passer par la résonnance avant d’atteindre
sa fréquence d’opération en régime permanent qui doit se trouver dans la plage où
la transmissibilité est inférieure à 1. Il faut prévoir un certain amortissement pour garder une
réponse raisonnable du système lors du passage à la fréquence de résonance au démarrage.

33
2.5.2 Mouvement harmonique de la base

La machine à isoler de masse m est montrée sur la figure 2. 11 b.

L’équation du mouvement s’écrit:

Le mouvement de la base est donné par: Fig. 2.11b


𝑢𝑔 𝑡 = 𝑢𝑔𝑜 𝑠𝑖𝑛Ω𝑡

En utilisant les notations complexes, on arrive au déplacement total ut(t) :

𝑢𝑡 𝑡 = 𝑢𝑔𝑜 1 + 2𝜉𝛽 2 𝑅𝑑 sin(Ω𝑡 − 𝜑)

La transmissibilité TR est définie par:

34
Même expression que pour le cas d’une force verticale harmonique.
FST – TANGER
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DYNAMIQUE ET CONCEPTION PARASISMIQUE


DES STRUCTURES

Pr. M. MABSSOUT 2020/2021 1


Chapitre 3 Réponse à une charge quelconque
3.1 Réponse à une impulsion
Définition:
Une charge impulsionnelle est une charge extérieure très intense de courte durée.

Remarque: L'étude de la charge impulsionnelle est d’une grande importance en dynamique


des structures ; elle constitue la solution fondamentale de la réponse du système; et toute
sollicitation générale peut être considérée comme une succession d'impulsions élémentaires.

𝑡𝑑
Soit une charge impulsionnelle f(t) dont la durée d’application td est très courte avec ≪ 1.
𝑇

𝒕𝒅 ≪ 𝑻
𝑇 é𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒

2
Fig. 3.1 Charge impulsionnelle
Durant le temps td (très court) d’application de charge; on peut supposer que l’intensité de la
force impulsive est très grande par rapport aux autres forces. On peut négliger les forces
élastiques et d’amortissement. Par conséquent, Il n’y a pas de changement notable du
déplacement durant le temps d’application de la charge td mais seulement un changement de
vitesse ∆𝑢.ሶ

L’équation du mouvement s’écrit alors:

1 𝑡𝑑
𝑚𝑢ሷ = 𝑓 𝑡 ⟹ Δ𝑢ሶ = න 𝑓 𝑡 𝑑𝑡
𝑚 0

𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡 ≥ 𝑡𝑑 : Le système est en mouvement libre.

On pose tҧ = t − t d

Les conditions initiales ( 𝑡ഥ = 0 ) sont données par:

𝑢 0 = 𝑢(𝑡𝑑 ) = 0 et 𝑢ሶ 0 = 𝑢(𝑡
ሶ 𝑑 ) = Δ𝑢ሶ
3
 Cas d’un 𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎𝒆 𝒏𝒐𝒏 𝒂𝒎𝒐𝒓𝒕𝒊 𝝃 = 𝟎 :

On sait que pour un système libre non amorti, la solution s ’écrit:

𝑢ሶ (0)
𝑢(𝑡ҧ ) = 𝑢(0)cos 𝜔𝑡ҧ + sin 𝜔𝑡ҧ
𝜔

En tenant compte des conditions initiales ( t=td) de la deuxième phase (t  td);


la solution à une impulsion pour un système libre non amorti (t  td) s’écrit :

1 𝑡𝑑
𝑢(𝑡)ҧ = ‫׬‬0 𝑓 𝑡 𝑑𝑡 sin 𝜔𝑡ҧ
𝑚𝜔

4
 𝑪𝒂𝒔 𝒅′ 𝒖𝒏 𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎𝒆 𝒂𝒎𝒐𝒓𝒕𝒊 𝝃 ≠ 𝟎 :

On sait que la réponse d’un système libre amorti s’écrit sous la forme suivante:


𝜉𝜔𝑢 0 +𝑢(0)
ҧ 𝑒 −𝜉𝜔𝑡ҧ 𝑢(0) cos 𝜔𝐷 𝑡ҧ +
𝑢(𝑡)= sin 𝜔𝐷 𝑡ҧ
𝜔𝐷

En tenant compte des conditions initiales (𝑡ҧ =0 ou bien t=td) de la deuxième phase (𝑡 ≥ 𝑡𝑑 ).

La réponse à une impulsion pour un système amorti s’écrit:

1 𝑡𝑑 −𝜉𝜔𝑡ҧ
𝑢(𝑡)ҧ = ‫׬‬0 𝑓 𝑡 𝑑𝑡 𝑒 sin 𝜔𝐷 𝑡ҧ
𝑚𝜔𝐷

5
Fig.3.2 Réponse à une impulsion

6
3.2 Impulsion unité ou fonction de Dirac d
𝑡
On considère une fonction de charge 𝑓 𝑡 = Δ𝜀 (t) dont la durée 𝑡𝑑 = 𝜀 et 𝐼 = ‫׬‬0 𝑑 𝑓 𝑡 𝑑𝑡 = 1.
Quand 𝜀 → 0, la fonction Δ𝜀 𝑡 → 𝛿 𝑡 où d(t) est la fonction de Dirac ou impulsion unité.

Fig.3.3 Fonction 𝛿(𝑡) 7


Rappel : Propriétés de la fonction de Dirac

La fonction de Dirac d(t) est définie par : 𝛿 0 = +∞



𝛿 𝑡 = 0 𝑠𝑖 𝑡 ≠ 0
+∞
න 𝜹 𝒕 𝒅𝒕 = 𝟏
−∞
+∞
න 𝒇 𝒕 𝜹 𝒕 𝒅𝒕 = 𝒇(𝟎) ( f est une fonction continue en t=0)
−∞

+∞ 𝜀 +∞
En effet ‫׬‬−∞ 𝑓 𝑡 𝛿 𝑡 𝑑𝑡 = ‫׬‬−𝜀 𝑓 𝑡 𝛿 𝑡 𝑑𝑡 = 𝑓(0) ‫׬‬−∞ 𝛿 𝑡 𝑑𝑡 = 𝑓(0)

+∞
න 𝒇 𝒕 𝜹 𝒕 − 𝝉 𝒅𝒕 = 𝒇(𝝉)
−∞

(𝐹𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒 𝜉 = 𝑡 − 𝜏)

Fig.3.4 Impulsion unité d(t-t)8


3.3 Réponse à une impulsion de Dirac
+∞
Si on fait tendre t d → 0 alors la fonction 𝑓 𝑡 → 𝛿 𝑡 ; donc ‫׬‬−∞ 𝑓 𝑡 dt = 1

D’où, la réponse à une impulsion de Dirac dans le cas où le système est non amorti :

1
𝑢 𝑡 =ℎ 𝑡 = sin 𝜔𝑡
𝑚𝜔
ℎ 𝑡 𝑠 ′ 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑭𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝑹é𝒑𝒐𝒏𝒔𝒆 𝑰𝒎𝒑𝒖𝒍𝒔𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍𝒍𝒆 𝐹𝑅𝐼 .

Pour un système amorti; la FRI est donnée par:

1
ℎ 𝑡 = 𝑒 −𝜉𝜔𝑡 sin 𝜔𝐷 𝑡
𝑚𝜔𝐷

Donc, la réponse d′ un système élémentaire à une impulsion quelconque 𝑓 𝑡 peut s′ écrire:


𝑡𝑑
𝑢 𝑡ҧ = 𝐼ℎ 𝑡ҧ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐼 = න 𝑓 𝑡 𝑑𝑡
0 9
3.4 Intégrale de Duhamel
"𝐿𝑎 𝑟é𝑝𝑜𝑛𝑠𝑒 𝑑𝑦𝑛𝑎𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒 é𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 à 𝑢𝑛 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑐𝑜𝑛𝑞𝑢𝑒
peut être décrite par sa réponse impulsionnelle h(t)".

En effet, soit 𝑓 𝑡 une charge quelconque que l’on peut approcher par une suite de charges
impulsionnelles de durée Δτ.

Fig. 3.5 Approximation d’une fonction de charge par une suite d’impulsion de durée Dt
10
Sachant que la réponse à une impulsion unitaire 𝛿(𝑡 − 𝜏) appliquée en 𝑡 = 𝜏 est la réponse
Impulsionnelle ℎ 𝑡 − 𝜏 , alors la contribution à la réponse totale d’une impulsion d’aire 𝑓 𝜏 Δ𝜏,
appliquée en t=t s’écrit sous la forme:

Δ𝑢 𝑡 = 𝑓 𝜏 Δ𝜏 ℎ 𝑡 − 𝜏 ; 𝑡≥𝜏

Quand Δτ → 0 alors l′ expression précédente devient:

𝑑𝑢 𝑡 = 𝑓 𝜏 ℎ 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏

D′ où la réponse totale du système ∶

𝑡
𝑢 𝑡 = න 𝑓 𝜏 ℎ 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏
0

Donc la solution u(t) est donnée par le produit de convolution de f et h:

𝑢 =𝑓∗ℎ
11
Fig.3.6 Superposition des réponses dues aux impulsions individuelles 12
Pour un système non amorti, u t peut s′ écrire sous la forme suivante:

1 𝑡
𝑢 𝑡 = න 𝑓(𝜏) sin 𝜔 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏
𝑚𝜔 0
C’est l’intégrale de Duhamel pour un système non amorti.

Pour un système amorti, l’intégrale de Duhamel, s’écrit:

𝑡
1
𝑢 𝑡 = න 𝑓(𝜏)𝑒 −𝜉𝜔(𝑡−𝜏) sin 𝜔𝐷 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏
𝑚𝜔𝐷 0

• L’intégrale de Duhamel est une méthode générale de calcul de la réponse d’un


système élémentaire linéaire à un chargement dynamique quelconque.
13
Les intégrales ci-dessus supposent que les conditions initiales (t=0) sont nulles.
Dans le cas où les conditions initiales sont non nulles; la solution totale s’écrit:

 Système non amorti


𝑢(0)
𝑢 𝑡 = 𝑢 0 cos 𝜔𝑡 + sin 𝜔𝑡 +
𝜔
1 𝑡
‫)𝜏(𝑓 ׬‬
𝑚𝜔 0
sin 𝜔 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏

 Système amorti

𝑢ሶ 0 + 𝑢(0)𝜉𝜔
𝑢 𝑡 = 𝑒 −𝜉𝜔𝑡 𝑢(0) cos 𝜔𝐷 𝑡 + sin 𝜔𝐷 𝑡
𝜔𝐷
1 𝑡 −𝜉𝜔(𝑡−𝜏) sin 𝜔
+ ‫׬‬ 𝑓(𝜏)𝑒 𝐷 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏
𝑚𝜔𝐷 0 14
Remarque:
Dans le cas d’un séisme , puisque la force sismique effective 𝑓 𝑡 = −𝑚𝑢ሷ 𝑔 (𝑡), alors
l’intégrale de Duhamel s’écrit sous la forme :

1 𝑡
𝑢 𝑡 =− න 𝑢ሷ 𝑔 (𝜏)𝑒 −𝜉𝜔(𝑡−𝜏) sin 𝜔𝐷 𝑡 − 𝜏 𝑑𝜏
𝜔𝐷 0

3.5 Exemples
3.5.1 Réponse à une charge Fo constante (Fonction step)

𝐹 𝑡 = 𝐹𝑜 pour t≥ 0
=0 pour t< 0

Les conditions Initiales son nulles.

En utilisant l’intégrale de Duhamel, trouver la réponse d’un système à 1ddl soumis à F(t).
Comparer la solution avec celle obtenue par la méthode directe. 15
T= Période propre du système

Fig. 3.7 Réponse à une fonction step

16
3.5.2 Réponse à une fonction augmentant linéairement

On suppose que le système est soumis à une charge linéaire F(t) ( voir figure).

Remarque: F(t) ne peut pas augmenter indéfiniment car elle provoquerait la plastification
du matériau et éventuellement sa rupture.

Fig.3.8 Charge variant linéairement Fig. 3. 9 Réponse dynamique

17
3.5.3 Réponse à une fonction constante appliquée lentement
Soit la fonction F(t) définie par:

𝑡
𝐹 𝑡 = 𝐹𝑜 𝑡 pour 𝑡 ≤ 𝑡1
1
= 𝐹𝑜 pour t≥ 𝑡1

Calculer la réponse d’un système non amorti soumis à F(t). Utiliser 2 méthodes différentes pour
calculer u(t).

Fig. 3. 10 Charge constante appliquée lentement


18
La réponse à cette charge peut être calculée à l’aide de l’intégrale de Duhamel; ou bien,
Il es plus simple de considérer que cette fonction comme la superposition de 2 fonctions
linéaires (voir figure 3. 11).

𝑡
𝐹𝑜 𝑝𝑜𝑢𝑟 0 ≤ 𝑡 ≤ 𝑡1
𝑡1
𝐹 𝑡 = 𝑡 𝑡 − 𝑡1
𝐹𝑜 − 𝐹𝑜 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 ≥ 𝑡1
𝑡1 𝑡1
Fig. 3. 11 Charge constante appliquée lentement obtenue par superposition de deux fonctions
19
linéaires
La réponse totale du système est :

𝐹𝑜 𝑡 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
− 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 ≤ 𝑡1
𝑘 𝑡1 𝜔𝑡1
𝑢 𝑡 =
𝐹𝑜 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 𝑠𝑖𝑛𝜔(𝑡 − 𝑡1 )
1− + 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 ≥ 𝑡1
𝑘 𝜔𝑡1 𝜔𝑡1
La figure 3.12 représente la réponse dynamique d’un système à 1ddl à une force constante
appliquée lentement pour différentes valeurs de t1/T

Le déplacement maximal se produit pour 𝑡 ≥ 𝑡1 .

• Le déplacement est maximal à la fin de la phase 1, si t1=nT (n=1,2…); dans ce cas:


𝑢𝑚𝑎𝑥 𝑡1 = 𝑢𝑠𝑡 𝑒𝑡 𝑢ሶ 𝑡1 = 0.

• Pour 𝑡1 ≠ 𝑛𝑇, Le déplacement est maximal durant la phase 2 où la charge est constante;
il est donné par :
𝜋𝑡1 𝜋𝑡1
𝐹𝑜 sin 𝑇 sin
𝑢𝑚𝑎𝑥 = 1 + 𝜋𝑡 𝑢
= 1 + 𝜋𝑡 𝑇
𝑚𝑎𝑥
𝑘 1 Soit 𝑅𝑑 =
𝑇 𝑢𝑠𝑡 1
𝑇
20
Fig. 3. 12 Réponse dynamique pour différentes valeurs de t1/T ( x=0) 21
Le spectre de réponse représente l’amplitude maximale de la réponse en déplacement en
fonction de t1/T.

Fig. 3. 13 Spectre de réponse

22
3.6 Réponse à un choc
On veut étudier la réponse d’un système élémentaire soumis à un choc ou charge impulsionnelle.
On rappelle qu’un choc est une charge de courte durée. la réponse maximale à une charge
impulsionnelle est atteinte très rapidement et l’amortissement n’a pas le temps de dissiper de
l’énergie et donc de réduire la réponse; d’où on est ramené à l’étude d’un système non amorti
soumis à une charge impulsionnelle ou à un choc.

Fig. 3. 14 Charge impulsionnelle

But: déterminer la réponse maximale du système soumis à un choc de durée td


On distingue 2 phases:

Phase 1 : correspond au régime forcé ( période de chargement t  td)


Phase 2 : correspond au régime libre , après td avec les conditions initiales en t=td
23
La réponse maximale peut se produire soit pendant la durée de l’impulsion (phase1);
soit pendant la phase de vibration libre après la fin de l’impulsion (phase 2).

Nous nous intéressons à quelques cas simples de charges impulsionnelles (Fig.3. 15) où on peut
déterminer la solution exacte du problème.

Fig. 3. 15 Exemples de charges impulsionnelles


24
3.6.1 Impulsion sinusoïdale
On considère l’impulsion sinusoïdale représentée sur la figure 3.16.

Fig. 3.16 Impulsion sinusoïdale

L’équation du mouvement s’écrit :


𝑚𝑢ሷ + 𝑘𝑢 = 𝑝(𝑡)

avec
𝑝𝑜 𝑠𝑖𝑛Ω𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 ≤ 𝑡𝑑
𝑝 𝑡 =ቊ
0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 > 𝑡𝑑
25
• Phase 1: Chargement harmonique avec conditions initiales nulles, la réponse du système est
donnée par:
𝑝𝑜 1
𝑢 𝑡 = (sin Ω𝑡 − 𝛽 sin 𝜔𝑡 ) 0 ≤ 𝑡 ≤ 𝑡𝑑
𝑘 1 − 𝛽2
Ω
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛽 =
𝜔

• Phase 2: Pour 𝑡 ≥ 𝑡𝑑 ; mouvement libre avec les conditions initiales 𝑢 𝑡𝑑 𝑒𝑡 𝑢ሶ 𝑡𝑑 .

La solution est donnée par :


𝑢(𝑡
ሶ 𝑑)
𝑢 𝑡 = 𝑢 𝑡𝑑 cos 𝜔 𝑡 − 𝑡𝑑 + sin 𝜔(𝑡 − 𝑡𝑑 ) pour t ≥ 𝑡𝑑
𝜔

• Réponse maximale:
La réponse maximale se produit dans la phase 1 :

𝑑𝑢(𝑡) 𝑇𝑐
=0 ⟹ cos Ω𝑡 = cos 𝜔𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 Ω𝑡 ≤ 𝜋 ( 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑡 ≤ 𝑡𝑑 = )
𝑑𝑡 2
26
La petite valeur non nulle de tmax où se produit la réponse maximale est donnée par:
2𝜋 2𝜋 2𝑡𝑑
𝑡𝑚𝑎𝑥 = = = ≤ 𝑡𝑑 𝑑 ′ 𝑜ù 𝛽≤1
Ω + 𝜔 Ω(1 + 1 ) 1 + 1
𝛽 𝛽

Donc, la réponse maximale se produit dans la phase 1 (0≤t ≤td) si

Ω 𝑡𝑑 1
𝛽= ≤1 𝑠𝑜𝑖𝑡 ≥
𝜔 𝑇 2
(Application de la charge est « longue »)

Le facteur d’amplification dynamique Rd s’écrit alors :

27
La réponse maximale se produit dans la phase 2 si

 td 1
= 1 soit  (Application de la charge est « brève »)
 T 2

Les conditions initiales en t=td sont les suivantes:

Donc l’amplitude de la réponse est :

28
Donc, le facteur d’amplification dynamique Rd dans la phase 2 est donné par:

La figure 3.17 représente la réponse dynamique à une impulsion demi –sinusoïde pour
différentes valeurs de td/T.

L’amplitude maximale de la réponse peut se produire en régime libre, si l’application de la force


est brève (td/T<1/2) ou en régime forcé avec une durée d’application suffisamment longue
(td/T1/2). Pour des valeurs demi-entières du rapport (td/T), le système n’oscille plus après
la disparition de la force.

29
Fig.3. 17 Réponse dynamique d’un système non amorti à une impulsion ½ sinusoïde
30
3.6.2 Impulsion rectangulaire
On considère l’impulsion rectangulaire représentée sur la figure 3.18.

Fig. 3. 18 Impulsion rectangulaire

La réponse en déplacement du système élémentaire est donnée par :

• 𝑷𝒉𝒂𝒔𝒆 𝟏:

• 𝑷𝒉𝒂𝒔𝒆 𝟐 ∶

31
u(t) u(t)
La figure 3. 19 représente le facteur de réponse dynamique R t = = en
po/k 𝑢𝑠𝑡
t 𝑡𝑑
fonction de pour différetes valeurs de .
T 𝑇

Fig. 3. 19 Réponse dynamique d’un système


non amorti à une impulsion rectangulaire
32
• 𝑅é𝒑𝒐𝒏𝒔𝒆 𝒎𝒂𝒙𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆:

𝑡𝑑 1
 Phase 1: La réponse maximale se produit dans la phase 1 si ≥
𝑇 2

Le facteur d ’amplification dynamique est :

𝑡𝑑 1
 Phase 2: La réponse maximale se produit dans la phase 1 si ≤
𝑇 2

Le facteur d ’amplification dynamique est :

33
3.6.3 Impulsion triangulaire
On considère un système à 1ddl soumis à une charge dynamique représentée sur la figure 3. 20.

Fig. 3.20 Impulsion triangulaire

La réponse dynamique du système dans les deux phases est donnée par:

𝑷𝒉𝒂𝒔𝒆 𝟏:

𝑷𝒉𝒂𝒔𝒆 𝟐:

34
3.6.4 Spectre de réponse aux chocs
En général, on s’intéresse à la valeur maximale de la réponse d’un système pour
le dimensionnement. La réponse maximale dépend du rapport td/T.
Le spectre de réponse représente l’amplitude maximale de la réponse en fonction de td/T.
La figure 3.21 représente le spectre de réponse pour différentes charges impulsionnelles.

Fig. 3. 21 Spectre de réponse en déplacement ou spectre de choc


35
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Chapitre 4
Réponse sismique d’un système linéaire à 1ddl

1. Réponse dans le temps d’un système à 1ddl


Nous avons vu dans le chapitre 1 que l’équation du mouvement d’un bâtiment à un étage
soumis à sa base à une accélération sismique 𝑢ሷ 𝑔 est donnée par:

𝑚𝑢ሷ + 𝑐𝑢ሶ + 𝑘𝑢 = 𝑝𝑒𝑓𝑓 = −𝑚𝑢ሷ 𝑔

Ou encore
𝑢ሷ + 2𝜉𝜔𝑢ሶ + 𝜔2𝑢 = −𝑢ሷ 𝑔

• La réponse en déplacement est donnée par l’intégrale de Duhamel:

Il est clair que pour une accélération 𝑢ሷ 𝑔 𝑡 donnée, le déplacement dépend uniquement de la période propre et de
l’amortissement du système. 2
Fig. 4. 1 a) Structure soumise à une accélération à sa base
b) Force sismique effective

(a) (b)

Fig. 4. 2 Accélérogramme du séisme d’El Centro (USA, 1940)

3
• La vitesse relative est obtenue à partir de l’expression suivante:

• L’accélération totale est donnée par:

d’où

La figure 4.3 donne la réponse en déplacement u(t) de 4 systèmes élémentaires différents sous l’action du séisme donné
en Fig. 4.2.

Les masses et les rigidités des oscillateurs sont telles que leur période prennent les valeurs suivantes :

T= 0,5 s ; 1 s ; 2 s et 3 s. Le taux d’amortissement est constant x=0,02.


4
x=0,02 T=0,5 s

T=1 s

T=2 s

T=3 s

Fig. 4.3 Réponses de 4 structures à 1ddl soumises à une accélérogramme sismique 5


2. Calcul des efforts
Lorsque le déplacement u(t) a été calculé, on peut en déduire:

• la force élastique 𝑓𝑠(t); c’est à dire la force qui si elle est appliquée statiquement aurait provoqué le déplacement u(t):

𝑓𝑆 𝑡 = 𝑘 𝑢(𝑡) = 𝑚𝜔2 𝑢(𝑡)

• Le cisaillement Vo(t) et le moment Mo(t) à la base de la structure :

𝑉𝑜 𝑡 = 𝑓𝑠 𝑡 = 𝑚𝜔2 𝑢(𝑡) 𝑀𝑜 𝑡 = ℎ𝑓𝑠 𝑡 = ℎ𝑉𝑜 (𝑡)

Fig. 4. 4 Force élastique; moment de renversement et cisaillement à la base provoqués par un séisme 6
3. Spectre de réponse
Lors de dimensionnement d’une structure, on s’intéresse surtout à la valeur maximale de la réponse de la
structure à un séisme. Pour un paramètre de réponse quelconque r (t):

𝑟𝑚𝑎𝑥 = max 𝑟(𝑡)


𝑡

Le Spectre de réponse représente la valeur maximale d’un paramètre de réponse (déplacement; vitesse ou accélération) en
fonction de la période propre d’un système élémentaire avec un amortissement fixé.

On définit alors les spectres de réponse suivants:

• Spectre de déplacement relatif

• Spectre de vitesse relative

• Spectre d’accélération absolue

7
• Pour une période propre et un taux d’amortissement donnés, la valeur maximale du déplacement relatif s’écrit:

Où D(t) est le déplacement relatif donné par l’Intégrale de Duhamel:

• De même, pour une période et un taux d’amortissement fixés, la vitesse relative maximale s’écrit:

8
• De même, l’accélération absolue maximale est donnée par:

On détermine les spectres de réponse en évaluant numériquement les intégrales précédentes (SD,SV,SA) pour un
séisme donné et une valeur d’amortissement fixée et un grand nombre de périodes propres.

La figure 4.5 donne le processus d’évaluation du spectre de déplacement.

9
Fig. 4. 5 Exemple de calcul du spectre de déplacement 10
• Une simplification considérable peut être obtenue en notant que 𝜔𝐷 ≈ 𝜔 pour les faibles valeurs d’amortissement
rencontrées en pratique (𝜉 < 0,2) et en négligeant les termes en 𝜉 𝑒𝑡 𝜉2. On obtient:

Le pseudo-spectre de vitesse 𝑆𝑣 est défini par la relation suivante:

avec
(pseudo-vitesse relative)

D’où 𝑉 𝑡 = 𝜔 𝐷(𝑡)

Il faut bien distinguer le pseudo-spectre de vitesse 𝑆𝑣 du spectre exact de vitesse SV. La fonction « cos » a été
remplacée par « sin ». 𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑢𝑠𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑚𝑜𝑟𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠, 𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝑆𝑣 ≈
𝑆𝑉. 11
On obtient de manière similaire le pseudo-spectre d’accélération :

Où A(t) est la pseudo-accélération absolue donnée par l’expression suivante:

En posant 𝑆𝑑 = 𝑆𝐷, nous avons donc:

𝑆𝑣 = 𝜔 𝑆𝑑 et 𝑆𝑎 = 𝜔 𝑆𝑣 = 𝜔2 𝑆𝑑

12
La figure 4.6 représente les spectres de réponse en déplacement , en vitesse et en accélération pour un taux d’amortissement
de 20%. On peut remarquer que 𝑆𝑎 ≈ 𝑆𝐴 alors que 𝑆𝑣 𝑒𝑡 𝑆𝑉 présente une différence notable pour T>3s.

x=0,02
SA; Sa
Différence négligeable entre Sa et SA

Différence notable entre Sv et SV pour T> 3s

SD; S d

Fig. 4. 6 Spectres et pseudo-spectres de déplacement , de vitesse et d’accélération 13


Remarques:
• Pour les structures parfaitement rigides (T=0), l’accélération de la structure tend vers l’accélération du sol.

lim 𝑆 𝜉, 𝜔 = max(𝑢ሷ 𝑔 𝑡 )
𝜔→∞ 𝑎

• Pour les structures parfaitement flexibles (T=∞): le déplacement relatif tend vers le déplacement maximal du support.

lim 𝑆 𝜉, 𝜔 = max(𝑢𝑔 𝑡 )
𝜔→0 𝑑

• Ayant calculé le spectre de réponse (pseudo-accélération ou déplacement) , l’effort élastique maximal est donné par:

𝑓𝑆𝑚𝑎𝑥 = 𝑘𝑆𝑑 𝜉, 𝜔 = 𝑚 𝜔2𝑆𝑑 𝜉, 𝜔 = 𝑚 𝑆𝑎 𝜉, 𝜔

𝑓𝑆𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 é𝑞𝑢𝑖𝑣𝑎𝑙𝑒𝑛𝑡𝑒.

• Les relations entre Sd , Sv et Sa permettent de tracer sur un même graphe les 3 spectres de réponse. Chacun des
spectres de réponse, pour un mouvement donné du sol, contient la même information.

14
Fig. 3.7 Spectres de réponse Sd, Sv et Sa pour x=0,02
15
4. Spectre de dimensionnement
Les spectres de réponse sismiques constituent une base pour le dimensionnement parasismique des structures. La forme des
spectres de réponse correspondants aux mouvement sismiques est très irrégulière (des pics localisés). Ces irrégularités peuvent
être éliminées en prenant la moyenne d’un certain nombre de spectres de réponse provenant des différents séismes: on obtient
alors les spectres de dimensionnement (Figures 3.8 et 3.9).

Fig.3.8 Spectres de dimensionnement 16


Fig. 3. 9 Spectres de dimensionnement Sd - Sv –Sa pour x = 0 ; 0,5 ; 1 ; 2 ; 5 et 10 % 17
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DYNAMIQUE ET CONCEPTION PARASISMIQUE


DES STRUCTURES

Pr. M. MABSSOUT 2020/2021


1
PARTIE II

SYSTÈMES DISCRETS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ

2
Chapitre 5
Systèmes discrets à plusieurs degrés de liberté

Jusqu’à présent, on a réduit l’étude du mouvement d’une structure par celle d’un système à 1ddl ( à cause des
hypothèses simplificatrices que nous avons introduites). En réalité une structure possède plusieurs ddl. Le choix
du nombre et du type de ddl dépend de l’ingénieur qui doit s’assurer que le mouvement de la structure est bien
représenté.

1. Equations du mouvement
Soit un bâtiment à plusieurs étages représenté sur la figure suivante.
On se propose d’établir les équations du mouvement sous les hypothèses suivantes.

- La masse totale du bâtiment est concentrée au niveau des planchers

- Le bâtiment ne peut subir qu’un mode de déformation par glissement transversal


des étages

Modèle d’un bâtiment à N étages


3
Modèle d’un bâtiment de 3 étages

4
 Equations du mouvement cas où le nombre dll = 2
Ecrivons les équations d’équilibre du système à 2 dll représenté sur la figure suivante::

Système à 2dll

L’équation du mouvement pour chaque masse mi s’écrit:

𝑚1 𝑢ሷ 1=𝐹1 − 𝑘1𝑢1 − 𝑐1𝑢ሶ 1−𝑘2 𝑢1 − 𝑢2 − 𝑐2(𝑢ሶ 1 − 𝑢ሶ 2) Equations différentielles couplées

𝑚2 𝑢ሷ 2 = 𝐹2 − 𝑘2 𝑢2 − 𝑢1 − 𝑐2 𝑢ሶ 2 − 𝑢ሶ 1 − 𝑘3𝑢2 − 𝑐3 𝑢ሶ 2

Sous forme matricielle:

5
ou encore 𝐌𝐔ሷ + 𝐂𝐔ሶ + 𝐊𝐔 = 𝐅
avec

𝑚1 0
𝐌= Matrice de masse
0 𝑚2

c1  c2 c2 
Matrice d’amortissement
𝑪=  c c  c 
 2 2 3

 k1  k 2 k 2 
𝑲=
k 2  k 3 
Matrice de rigidité
 k 2

𝑢1(𝑡) Vecteur déplacement


𝑼 𝑡 =
𝑢2(𝑡)

𝐹1(𝑡)
𝑭 𝑡 = Vecteur force
𝐹2(𝑡)
6
Exemple: Ecrire les équations du mouvement du bâtiment à 3 étages représenté sur la figure suivante.

On suppose que le bâtiment ne peut subir qu’un mode de déformation par glissement transversal.

Bâtiment à 3 étages

Les équations du mouvement des 3 masses s’écrivent sous la forme suivante:

7
Sous forme matricielle:

𝐌𝐔ሷ + 𝐂𝐔ሶ + 𝐊𝐔 = 𝐅
Avec

Matrice de masse

Matrice d’amortissement

Matrice de rigidité

𝐹1(𝑡)
𝐹 𝑡 = 𝐹2(𝑡)
𝐹3(𝑡) Vecteur force
Vecteur déplacement
8
2. Modes propres
Ce sont des modes de vibration libre non amorti de la structure : C=0 et F(t)=0

L′ équation du mouvement s′ écrit alors: 𝑴𝑼ሷ + 𝑲𝑼 = 𝟎

On cherche les solutions sous la forme: 𝑼 𝑡 = 𝝓𝑒 𝑖𝜔𝑡

⟹ 𝑲 − 𝜔2 𝑴 𝝓 = 0 ⟹ 𝑲𝝓 = 𝜔2 𝑴𝝓
𝐸𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑎𝑛𝑡 𝜆 = 𝜔2 ; on obtient :

𝑴−𝟏 𝑲 𝝓 = 𝜆 𝝓 𝐶 ′ 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑥 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠.

𝑴−𝟏 𝑲 est appelée 𝒎𝒂𝒕𝒓𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒓𝒊𝒈𝒊𝒅𝒊𝒕é 𝒅𝒚𝒏𝒂𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆.

L’équation caractéristique du système s’écrit:


|𝑲 − 𝜆𝑴| = 0
C’est un polynôme de degré n en l (n=nbre de dll), les n racines 𝜆𝑖 = 𝜔𝑖 ² (1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛) sont les pulsations propres du
système (ou fréquences propres) qui sont associées chacune à un vecteur propre ou mode propre de vibration de système
⟹ 𝜆𝑖, 𝜙𝑖 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛 valeurs propres et vecteurs propres associés.
9
Exemple:
Calculer les fréquences propres et les modes propres de vibration du portique de 2 étages représenté sur la
figure suivante :

On donne: m= 2 104 kg : k=18 MN/m

Portique de deux étages à 2 dll

10
(b)
(a)

Modes propres de vibration

(a) 1er mode de vibration (b) 2ème mode de vibration

11
3. Orthogonalité des modes propres
Propriétés:
Les modes propres sont orthogonaux par rapport à la matrice de masse et à la matrice de rigidité.
− 𝑂𝑟𝑡ℎ𝑜𝑔𝑜𝑛𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑝𝑎𝑟 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 à 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒: 𝜙𝑖𝑇 𝑀𝜙𝑗 = 0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗
− 𝑂𝑟𝑡ℎ𝑜𝑔𝑜𝑛𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑝𝑎𝑟 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 à 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑖𝑔𝑖𝑑𝑖𝑡é: 𝜙𝑖𝑇 𝐾𝜙𝑗 = 0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗

Preuve :

On considère 2 valeurs propres distinctes 𝜔𝑖 et 𝜔𝑗 et leur mode propre associé 𝜙𝑖 et 𝜙𝑗 .


Orthogonalité par rapport à la matrice de masse :

𝐾𝜙𝑖 = 𝜔𝑖 ²𝑀𝜙𝑖 𝜙𝑗𝑇 𝐾𝜙𝑖 = 𝜔𝑖 ²𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖 𝜙𝑗𝑇 𝐾𝜙𝑖 = 𝜔𝑖2 𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖
ቐ ⟹ ⟹ ቐ 𝑇 ⇒
𝐾𝜙𝑗 = 𝜔𝑗 ²𝑀𝜙𝑗 𝜙𝑖𝑇 𝐾𝜙𝑗 = 𝜔𝑗 ²𝜙𝑖𝑇 𝑀𝜙𝑗 𝜙𝑖𝑇 𝐾𝜙𝑗 = 𝜔𝑗2 𝜙𝑖𝑇 𝑀𝜙𝑗

𝜙𝑗𝑇 𝐾𝜙𝑖 = 𝜔𝑖 ²𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖


ቐ 𝑇 ⇒ 𝜔𝑖2 𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖 = 𝜔𝑗2 𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖 ⇒ (𝜔𝑗2 −𝜔𝑖2 )𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖 = 0
𝜙𝑗 𝐾𝜙𝑖 = 𝜔𝑗 ²𝜙𝑗𝑇 𝑀𝜙𝑖 (*)

𝑠𝑖 𝜔𝑖 ≠ 𝜔𝑗 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝝓𝑻𝒊 𝑴𝝓𝒋 = 𝟎 ∀𝒊≠𝒋


C’est la première propriété d’orthogonalité des modes. 12
Orthogonalité des modes propres par rapport à la matrice de rigidité:

L’expression (*) donne: 𝝓𝑻𝒊 𝑲𝝓𝒋 = 𝟎 ; ∀𝒊≠𝒋


C’est la deuxième propriété d’orthogonalité des modes.

Remarques:

෩ = 𝜱𝑇 𝑴𝜱
𝑴 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑖𝑎𝑔𝑜𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑎𝑔𝑜𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑚
෥ 𝑖:
෦𝑖 = 𝝓𝑖 𝑇 𝑴𝝓𝑖 = 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑑𝑎𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒
𝑚
𝜱 = 𝝓1 𝝓2 … … 𝝓𝑁 est la matrice modale de dimension (N x N)

De même:

෩ = 𝜱𝑇 𝑲𝜱 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑖𝑎𝑔𝑜𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑎𝑔𝑜𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑡:
𝑲
𝑘෩𝑖 = 𝝓𝒊𝑻 𝑲𝝓𝒊 = 𝑟𝑖𝑔𝑖𝑑𝑖𝑡é 𝑚𝑜𝑑𝑎𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑟𝑖𝑔𝑖𝑑𝑖𝑡é 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒
13
4. Normalisation des modes propres
Les modes propres sont définis à une constante multiplicative près. On les normalisera par rapport à la matrice de masse ;
on obtient alors une base orthonormée par rapport à M.

Soit 𝝓𝑖 1≤𝑖≤𝑛 l’ensemble des vecteurs propres; on a:

𝝓𝑇𝑖 𝑴𝝓𝒋 = 0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗

Soit 𝝍𝒊 1≤𝑖≤𝑛 une base orthonormée associée à 𝜙𝑖 1≤𝑖≤𝑛 définie par:

𝝓𝑖 𝝓𝑖
𝝍𝑖 = =
𝑚
෥𝑖
𝝓𝑇𝑖 𝑴𝝓𝑖
D’où

𝝓𝑇𝑖 𝑴𝝓𝒋
𝝍𝑇𝑖 𝑴𝝍𝑗 = =0 𝑠𝑖 𝑖≠𝑗
𝝓𝑻𝒊 𝑴𝝓𝒊 𝝓𝑻𝒋 𝑴𝝓𝒋 ⟹ 𝝍𝑻𝒊 𝑴𝝍𝒋 = 𝜹𝒊𝒋

𝝍𝑻𝒊 𝑴𝝍𝒋 = 1 𝑠𝑖 𝑖=𝑗

14
De même:

𝝓𝑻𝒊 𝑲𝝓𝒋
𝝍𝑻𝒊 𝑲𝝍𝒋 = =0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗
𝝓𝑻𝒊 𝑴𝝓𝒊 𝝓𝑻𝒋 𝑴𝝓𝒋
⟹ 𝝍𝑻𝒊 𝑲𝝍𝒋 = 𝝎𝒊 𝟐 𝜹𝒊𝒋
𝑻 𝝓 𝑻
𝒊 𝑲𝝓𝒊 𝑘෨ 𝑖
𝝍𝒊 𝑲𝝍𝒊 = 𝑻 = = 𝜔𝑖 2 𝑠𝑖 𝑖 = 𝑗
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊 𝑚 ෥𝑖

Donc si les vecteurs propres sont normalisés par rapport à la matrice de masse alors:

𝜱𝑻 𝑴𝜱 = 𝜤 𝑰 = 𝑀𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é

𝜱𝑻 𝑲𝜱 = 𝜦 𝒐ù 𝜦𝒊𝒊 =𝝎𝒊 2

𝑬𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆: 𝑁𝑜𝑟𝑚𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 à 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙é𝑠 dans l’exemple de
portique à 2 dll.

15
5. Réponse par superposition modale

La réponse d’un système discret à n degrés de liberté est régie par les équations du mouvement suivantes:


𝑀𝑼(𝒕) ሶ
+ 𝑪𝑼(𝒕) + 𝑲𝑼(𝒕) = 𝑭(𝒕)
𝑼 0 = 𝑼𝒐 ; 𝑼ሶ 0 = 𝑼ሶ 𝒐 ( Conditions initiales)

En général, ces équations ne peuvent être résolues qu’approximativement par des méthodes numériques.
Cependant pour les systèmes linéaires, les propriétés d’orthogonalité des modes de vibration permettent de
découpler ces équations dans le système des coordonnées modales. On obtient alors n équations
indépendantes analogues à n systèmes élémentaires.

16
5.1 Coordonnées modales ou normales

Nous avons vu que les vecteurs propres 𝜙𝑖 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑑𝑎𝑙𝑒 :

𝑛 𝑞1
.
𝑼 𝑡 = ෍ 𝝓𝒊 𝑞𝑖 𝑡 = 𝝓𝟏 … 𝝓𝒏 . = 𝜱𝒒 𝑡
𝑖=1 𝑞𝑛

𝒒 𝑡 : 𝑣𝑒𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑜𝑟𝑑𝑜𝑛𝑛é𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑎𝑙𝑒𝑠 𝑜𝑢 𝑐𝑜𝑜𝑟𝑑𝑜𝑛𝑛é𝑒𝑠 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒𝑠.

La matrice modale Φ 𝑛𝑥𝑛 sert à transformer les coordonnées modales q(t) en coordonnées géométriques U(t).

• A l’inverse, toute coordonnée modale peut être calculée en tenant compte d’orthogonalité des modes propres:

𝑇 𝑻 𝑻 𝑻
𝑼 = 𝜱𝒒 ⟹ 𝑴𝑼 = 𝑴𝜱𝒒 ⟹ 𝝓𝑖 𝑴𝑼 = 𝝓𝒊 𝑴𝜱𝒒 = 𝝓𝒊 𝑴 σ𝑛𝑗=1 𝝓𝒋 𝑞𝑗 = 𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊 𝑞𝑖


𝝓𝒊𝑻 𝑴𝑼(𝑡)
𝑞𝑖 𝑡 =
𝝓𝒊𝑻 𝑴𝝓 𝒊

17
𝒏
En résumé:
𝑼 𝒕 = 𝜱𝒒 𝒕 = ෍𝝓𝒊 𝒒𝒊 (𝒕)
𝒊=1

𝝓𝑻𝒊 𝑴𝑼(𝒕)
𝒒𝒊 t = 𝑻
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊

𝝓𝑻𝒊 𝑴𝑼(𝒕)
𝒒ሶ 𝒊 t = 𝑻
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊

Conditions Initiales (t=0): 𝝓𝑻𝒊 𝑴𝑼0


𝒒𝒊 0 = 𝑻
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊
𝝓𝑻𝒊 𝑴𝑼ሶ 0
𝒒ሶ 𝒊 0 = 𝑻
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊
18
Déformée représentée par la somme des composantes modales:

Mode 1 Mode 2 Mode 3 …

U(t) = f1 q1(t) + f2 q2(t) + f3 q3(t) + …

𝑼 𝑡 = ෍ 𝝓𝒊 𝑞𝑖 𝑡 = 𝚽𝒒 𝑡
𝑖=1
19
5.2 Equations découplées du mouvement non amorti
5. 2.1 Cas d’un système libre
Considérons les équations du mouvement d’un système libre non-amorti à n degrés de liberté :

𝐌𝐔ሷ + 𝐊𝐔 = 𝟎
En effectuant le changement des coordonnées: U t = 𝚽𝐪 t

⟹ 𝐌𝚽𝐪ሷ + 𝐊𝚽𝐪 = 0 ⇒ 𝚽 T 𝐌𝚽𝐪ሷ + 𝚽 𝐓 𝐊𝚽𝐪 = 𝟎


⟹ ෩ 𝐪(t)
𝐌 ሷ ෩ 𝐪(t) = 𝟎
+𝐊
Pour le mode i :
෥ 𝑖 𝑞𝑖ሷ 𝑡 + 𝑘෨ 𝑖 𝑞𝑖 𝑡 = 0
𝑚
Ou encore

𝑞𝑖ሷ 𝑡 + 𝜔𝑖 2 𝑞𝑖 𝑡 = 0 ; 1≤𝑖≤𝑛
C’est l’équation du mouvement d’un oscillateur élémentaire à 1ddl pour le mode i. On obtient donc n équations découplées.

20
Les conditions initiales sont données par: 𝝓𝑻𝒊 𝑴𝑼0
𝒒𝒊 0 = 𝑻
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊
𝝓𝑻𝒊 𝑴𝑼ሶ 0
𝒒ሶ 𝒊 0 = 𝑻
𝝓𝒊 𝑴𝝓𝒊

𝑞ሶ 𝑖 0
𝐶𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑖 𝑡 = 𝑞𝑖 0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑖 𝑡 + 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑖 𝑡 ;
𝜔𝑖

La réponse totale en coordonnées géométriques est donnée par superposition modale:

21
𝑀𝑼ሷ + 𝐾𝑼 = 0

𝒎 ෩ 𝒊 𝒒𝒊 𝒕 = 𝟎 ;
෥ 𝒊 𝒒ሷ𝒊 𝒕 + 𝒌 𝟏≤𝒊≤𝒏

22
5. 2.2 Cas d’un système forcé
L’équation de mouvement s’écrit : 𝑴𝑼ሷ + 𝑲𝑼 = 𝑭(𝒕)

Faisons le changement des coordonnées U 𝒕 = 𝜱𝒒 𝒕 = σ𝒏𝒊=𝟏 𝝓𝒊 𝒒𝒊 (𝒕)

⇒ 𝑴𝜱𝒒ሷ 𝒕 + 𝑲𝜱𝒒 𝒕 = 𝑭 𝒕 ⟹ 𝜱𝑻 𝑴𝜱𝒒ሷ 𝒕 + 𝜱𝑻 𝑲𝜱𝒒 𝒕 = 𝜱𝑻 𝑭 𝒕

⟹ ෩ 𝒒(𝒕)
𝑴 ሷ ෩ 𝒒(𝒕) = 𝑭
+𝑲 ෩ (𝒕) (*)
avec ෩ 𝜱𝑻 𝑴𝜱
𝑴= ෩ 𝑻 𝑲𝜱
; 𝑲=𝜱 et ෩ (𝒕)=𝜱𝑻 𝑭 𝒕
𝑭

D’après les propriétés d’orthogonalité des modes propres par rapport aux matrices de masse et de rigidité;
l’équation (*) peut s’écrire sous la forme:

𝒎 ෩𝒊 𝒒𝒊 (𝒕) = 𝒇෨ 𝒊 (𝒕) ;
෥ 𝒊 𝒒ሷ 𝒊 (𝒕) + 𝒌 i=1,2,……n (**)

𝑎𝑣𝑒𝑐 𝒇෨ 𝒊 𝒕 = 𝝓𝑻𝒊 F(t)

෥ 𝑖 ; 𝑘෨ 𝑖 𝑒𝑡 𝑓ሚ𝑖 𝑡 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑟𝑒𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 , 𝑟𝑖𝑔𝑖𝑑𝑖𝑡é 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 𝑒𝑡 charge généralisée pour le mode i.
𝑚

23
𝐿′ é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ∗∗ 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑠 ′ é𝑐𝑟𝑖𝑟𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒:

𝒒ሷ 𝒊 𝒕 + 𝝎𝟐𝒊 𝒒𝒊 𝒕 = 𝒇ത 𝒊 𝒕 𝒊 = 𝟏, 𝟐, … 𝒏 (∗∗∗)

𝑓𝑖ҧ 𝑡 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑑𝑒 𝑖.

𝐿′ é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ∗∗∗ 𝑒𝑠𝑡 𝑙 ′ é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 à 1𝑑𝑑𝑙 𝑒𝑛 𝑞𝑖 . 𝐶𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 q(t), on peut calculer
la réponse dans le système des coordonnées géométriques par superposition modale.

24
5.3 Equations découplées du mouvement amorti
L’équation matricielle du mouvement d’un système amorti s’écrit:

𝑴𝑼ሷ + 𝑪𝑼ሶ + 𝑲𝑼 = 𝑭(𝒕)


En général, les modes propres ne sont pas orthogonaux par rapport à la matrice d’amortissement. Donc, on ne peut pas
découpler les équations du mouvement d’un système amorti.

Cependant, si on suppose que la matrice d’amortissement s’écrit sous forme d’une combinaison linéaire de la matrice de
masse et de rigidité, alors:
a et b sont des coefficients arbitraires.
𝑪 = 𝛼𝑴 + 𝛽𝑲

En faisant le changement des coordonnées:


U 𝑡 = 𝜱𝒒 𝑡
On arrive à l’équation du mouvement suivante écrite en coordonnées généralisées :

𝑴 ෩ 𝒒ሶ 𝒕 + 𝑲
෩ 𝒒ሷ 𝒕 + 𝑪 ෩ 𝒒(𝒕) = 𝑭
෩ (𝒕)
25
avec

෩ est une matrice diagonale.


𝑪
Pour un mode i, l’équation du mouvement s’écrit:
1≤i ≤n

Conditions initiales : qi(0) et 𝒒ሶ 𝒊 (𝟎)

C’est l’équation d’un système à 1ddl.

26
Ou bien

avec

La solution de cette équation différentielle est donnée par l’intégrale de Duhamel:

27
Remarque: cette solution correspond aux conditions initiales nulles. Sinon , il faut ajouter la réponse en vibration libre
due à des conditions initiales.

Réponse totale:
La réponse totale dans le système de coordonnées géométriques connaissant la réponse de chaque mode qi(t) est
donnée par superposition modale:

28
FST – TANGER
LST – GENIE CIVIL

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DES STRUCTURES

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1
Chapitre 6 REPONSE SISMIQUE D’UN SYSTÈME A N DEGRES DE LIBERTE

1. Equations du mouvement
On considère la structure suivante formée par un portique à 3 niveaux , soumise à une accélération à sa base.

La démarche de calcul est la même que celle suivie pour un système à 1ddl. 2
L’équation du mouvement d’un système à N ddl soumis à un mouvement de la base (séisme) peut être déterminée d’une
manière analogue à 1 système à 1 dll.

𝑢𝑖𝑡 𝑡 = 𝑢𝑖 t + 𝑢𝑔 𝑡 ⟹ 𝑼𝑡 𝑡 = 𝑼 𝑡 + 𝒓 𝑢𝑔 (𝑡)
𝑇
𝒓 = 1……1 : vecteur donnant la direction de la sollicitation.

L’équation du mouvement s’écrit alors:

𝐌𝑼ሷ 𝒕 + 𝑪𝑼ሶ + 𝑲𝑼 = 𝟎

Ou encore
𝑴𝑼ሷ + 𝑪𝑼ሶ + 𝑲𝑼 = 𝒑𝑒𝑓𝑓 𝑡

avec
𝒑𝑒𝑓𝑓 𝑡 = −𝑴𝒓 𝑢ሷ 𝑔 𝑡 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑣𝑒𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒𝑠.

3
Donc l’effet d’un séisme sur un bâtiment est équivalent à l’application des forces sismiques effectives 𝑝𝑖𝑒𝑓𝑓 (𝑡) à chaque
masse 𝑚𝑖 .
𝑝𝑖𝑒𝑓𝑓 𝑡 = −𝑚𝑖 𝑢ሷ 𝑔 (𝑡)

Forces sismiques effectives


4
2. Superposition modale: Calcul des déplacements
𝐿𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑐é𝑑𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑚ê𝑚𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑣𝑖𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑟é𝑐𝑒𝑑𝑒𝑛𝑡 à 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑎𝑐𝑒𝑟 p(t) par p eff(t).
On calcule les n valeurs propres 𝜔𝑖 et modes propres 𝜙𝑖 pour le problème de vibration libre non amortie.
On introduit le changement de coordonnées:

5
modifie l’amplitude de l’accélération du sol pour le mode i

Ce facteur indique à quel degré le mode i est sollicité par le séisme. Il dépend du choix adopté pour la normalisation.
6
La réponse des systèmes peu amorties (≤0,2) est donnée par l’intégrale de Duhamel :

Où on a supposé que

ou bien

7
En coordonnées géométriques, les déplacements dans le mode i s’écrit :

Une fois calculée la réponse de chaque mode, le déplacement total s’obtient par la somme de toutes les
réponses modales:

Ou encore

8
3. Calcul des efforts intérieurs
Les efforts intérieurs: efforts tranchants , moments, etc. , peuvent être calculés en fonction des forces élastiques équivalentes.

3.1 Forces élastiques équivalentes


Appliquées statiquement sur la structure, les forces élastiques équivalentes provoquent les mêmes déplacements U(t).
Connaissant donc les déplacements U(t), les forces élastiques équivalentes peuvent s’écrire sous la forme:


(pseudo-accélération)
9
Le vecteur des forces élastiques associées à chaque mode i s’écrit:

𝐿𝑖
Remarque: 𝒇𝒊 𝒕 = 𝑲𝑼𝒊 𝒕 = 𝑲𝝓𝒊 𝑞𝑖 𝑡 = 𝜔𝑖2 𝑴𝝓𝒊 𝑞𝑖 𝑡 = 𝜔𝑖2 𝑴𝝓𝒊 𝐷 (𝑡)
෕𝑖 𝑖
𝑚
La force élastique au niveau j est la somme de toutes les forces élastiques associées à chaque mode
considéré dans l’analyse:

𝑎𝑣𝑒𝑐

𝑳𝒊
𝒇𝒋𝒊 (𝒕) = −𝒎𝒋 𝝓𝒋𝒊 𝑨𝒊 (𝒕) (Contribution du mode i au plancher j)
෥𝒊
𝒎
10
3.2 Cisaillement à la base

Connaissant les forces élastiques équivalentes f(t), le cisaillement Vo(t) à la base de la structure est donné par:

avec 𝑓𝑗 𝑡 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 é𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑎𝑢 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑗.

En tenant compte de l’expression de f (t); l’effort tranchant à la base devient :

Or 𝑳 = 𝜱𝑻 𝑴𝒓

On arrive finalement à l’expression de Vo(t):


11
Masse modale effective 𝒎𝒊∗

3.3 Moment de renversement

Le moment de renversement à la base de la structure est donné par:

𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑥𝑗 = ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙 ′ é𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑗


12
13
4. Masse modale effective
La masse modale effective mi* est définie par:

La masse modale représente la part de la masse totale répondant au séisme dans chaque mode i (elle permet de
quantifier la contribution de chaque mode dans la réponse totale).

Remarque 1: mi* ne dépend pas du choix adopté pour la normalisation des vecteurs propres.
Multiplier fi par un constante quelconque n’affecte pas la valeur de mi*.

Remarque 2: Si les modes sont normalisés par rapport à la matrice de masse; alors:

14
 Propriétés: La somme des masses modales est égale à la masse totale de la structure.

 Choix du nombre de modes:


Les modes supérieurs contribuent faiblement à la réponse d ’une structure soumise à
un séisme. La relation précédente permet d’établir un critère pour fixer le nombre
de modes à prendre en compte lors de l’analyse modale. Si on utilise un nombre réduit
m (m< n) des modes dans l’analyse modale; l’erreur commise due à la troncature de la
base modale s’écrit:

Dans cette expression, les vecteurs propres sont M-orthonormés.

15
Remarque: Généralement, l’erreur e est choisie inférieure à 10% :

donc

Soit

• En pratique, on demande qu’au moins 90% de la masse totale soit présente dans l ’analyse.

16

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