out

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 272

Université du Québec

Institut national de la recherchescientifique


Centre Eau, Terre et Environnement

OPTIMISATION DE L'ENLÈVNVTNNT ET DE LA NÉCUPÉN,q.TION


DES MÉTAUX À PANTTN DE CENDRES VOLANTES
D'INCINÉRATEURS DE DÉCHETS MUNICIPAUX

Par

BéatriceLevasseur
D.E.A. Scienceset technoloeies
Licence en Chimie

Thèseprésentée
pour I'obtention du gradede PhilosophiaeDoctor (Ph.D.)
en Sciencesde I'Eau

Jury d'évaluation

ExaminateurExterne ProfesseurJean-SébastienDubé
École de Technologie Supérieure

ExaminateurExterne ProfesseurEmmanuel Naffrechoux


Université de Savoie.France

ExaminatriceInterne ProfesseureFatiha Zidane


Université HassanII. Maroc

ExaminateurInterne DocteurHamel Benmoussa


Centre de rechercheindustrielle du Québec
CRIQ

Directeur de recherche ProfesseurJean-FrançoisBlais


INRS-ETE

Codirecteurde recherche ProfesseurGuy Mercier


INRS-ETE

Décembre2004

@ Droits réservésde BéatriceLevasseur


REMERCIEMENTS

Mes premiers remerciementss'adresserontà mon directeur de thèse, le professeurJean.François


Blais ainsi que mon co-directeur le professeur Guy. Mercier. À tous deux, j'aimerai leurs
témoigner une profonde reconnaissancepour m'avoir donné toute leur confiance et ce, dès le
début de ce projet de recherche, mais égalementpour leur soutien, ainsi que leur très grande
disponibilité, tant sur le plan scientifique qus sur le plan humain. Enfin, je tiens à leur témoigner
toute ma gratitude pour I'enrichissement acquis at gré des partages et de leur enseignement
durant cette collaboration de quatre années.

J'adressemes remerciements les plus vifs et tout aussi indispensablesà madame M. Chartier
ainsi que madame D. Leblanc pour leur précieuseaide et bonne humeur, sans quoi, il aurait été
difficile de finaliser dans des temps raisonnables,les analysesde laboratoires, un grand merci
égalementau personnelde I'INRS-ETE pour leur généreusecollaboration.

J'aimerai adresser mes remerciements aux professeurs Jean-Sébastien Dubé (École de


Technologie Supérieure),Emmanuel Naffrechoux (Université de Savoie, France), Fatiha Zidane
(Université Hassan II, Maroc), ainsi qu'au Docteur Hamel Benmoussa (CRIQ) pour avoir
acceptéd'évaluercettethèse.

Enfin, à toutes les personnes et elles sont nombreusessur les deux continents, qui m'ont été
fidèles dans leur soutien et qui ont partagé ma vie durant ces années, je leur liwe mes
remerciementsles plus chers ( : < merci à Sue ...tes bras toujours grands ouverts, à Marie-
Claude et sa famille Doux-Coeur ...une deuxièmemaman ici au Québec,à Lynou, à Anne, à
San,à Sophinetteet merci à Pierre...tu m'as prise souston aile et j'en suis repartiegrandie,Jean-
guy ...mon plus fidèle sourire,toujours présentbeau temps, mauvais temps, possédantI'art de
parler aux ordinateurs et autres engins du même genre, et enfin à toi mon précieux ami, mon
frère,mon compagnonde tous les jours ...merci pour tout ce que tu as donné,merci pour tout ce
que tu es,merci de cette abondancede générosité,celle du cæur >).

lll
PREFACE

Cetterecherchea été réaliséedansle but de développerde nouvellesconnaissances


théoriqueset
appliquéespouvant contribuer à la mise au point de nouvelles technologiesvisant à résoudrele
problème croissantde la contaminationdes résidusde contrôle de la pollution de I'air (RCPA)
des incinérateurs de déchets municipaux solides (DMS). Une bonne partie des connaissances
acquisesdansle cadrede cettethèseont d'ailleurs fait I'objet de divers articlespubliésou soumis
à des revues scientifiquesinternationales:

Levasseur8., J.F. Blais et G. Mercier (2003) Optimisationd'un procédéde lixiviation en milieu


basique et acide pour la décontamination(Cd, Pb) d'un mélangede cendresde chaudières
et d'électrofiltresd'incinérateurde déchetsmunicipaux. J. Environ. Eng. Sci. 2(5), 355-
368.

Levasseur8., G. Mercier et J.F. Blais (2004) Etude de la précipitationdes métaux de lixiviats


basiquesde cendresvolantesd'incinérateursde déchetsmunicipaux. Environ. Technol.
(acceptéle 26 novembre 2004).

LevasseurB., G. Mercier et J.F. Blais (2004) Metals removal from municipal wasteincinerator
fly ashesand reuseof treatedleachates.J. Env. Eng. Div. ASCE (soumis le 17 mai 2004).

Levasseur8., G. Mercier et J.F. Blais (2004) Procédéoptimisé de décontaminationdes cendres


volantes d'incinérateur de déchetsmunicipaux : enlèvementet récupération des métaux
(Cd, Pb, Al, Zn) avec recirculation des lixiviats traités. J. Env. Eng. Sci. (acceptéle 12
novembre2004).
nÉsuwtÉ
La problématiqueliée à la gestion et plus particulièrementà la décontaminationdes résidus du
contrôle de la pollution de I'air @CPA) provenantde l'incinération de déchetsmunicipaux solides
(DMS) représentel'un des nombreux axes de rechercheorchestrépar les chercheursde I'INRS-
ETE. Plus particulièrement,les chercheursen assainissement en collaborationavec I'industrie Alex-
Environnement (Groupe SITA) ainsi que la Ville de Québec, exploitant et régisseur de
l'incinérateur de DMS de la Ville de Québec,ont réalisé de nombreux travaux dans le but de
développerune nouvelle technologieéconomiquementconcurrentiellepour la décontaminationdes
RCPA. A f issuede cettepremière collaborationun procédéa étéélaboréet breveté,permettantde
décontaminerun mélange de RCPA. Ce projet de recherches'inscrit donc dans la continuité des
travaux et connaissancesétablies antérieurement,avec cependant I'objectif de repondre plus
spécifiquementà l'élaboration d'un procédé de décontaminationd'un mélange de cendres de
chaudièreset de cendresd'électrofiltres (cendresvolantes).

L'élaboration de ce procédéportait sur ul conceptnouveau,permettantà la fois de décontaminerles


cendresvolantestout en optimisant la réduction des rejets liquides et solides.L'application de ce
concept a nécessitédifférentesphasesde recherchedont I'optimisation des lixiviations en milieu
basique et acide d'un mélange de cendres volantes, l'étude et la sélection de divers réactifs
chimiques pour I'enlèvement des métaux contenusdans les lixiviats, l'élaboration d'un procédé
opérant en circuit fermé pour la lixiviation chimique de cendreset I'enlèvement des métaux des
lixiviats et, enftn, l'optimisation d'un procédé de décontaminationet d'enlèvement incluant la
recirculationdu rejet liquide traitê.

La première partie de cette thèsea été consacréeàla déterminationdes paramèfresoptimaux pour


les lixiviations basiques(LB) et acides(LA) des cendresvolantes.La premièreséried'essaissur LB
a été réaliséeen faisantvarier deux paramètres,soit la teneuren solidestotaux (ST) (de l0% à 60%
en base sèche) et le temps de contact (Tc) échelonnésur 30 min (durée du lavage). L'étude
cinétique arévélê une solubilisationdu Pb maximale avec un très court Tc de l'ordre de 2mtn. La
deuxièmeséried'essaisa été réaliséeen utilisant un Tc optimum de 2 min avec les mêmesteneurs
en ST et ce, pow trois lavages consécutifs.Ces essaisont démontré de meilleurs rendements
d'enlèvement (par kilogramme de cendres traitées) du Pb suivant I'ordre décroissant de la
concentrationen ST. De plus, une série de trois lavagesest requise pour décontamineren Pb, en
deçàdes nonnes associéesau test TCLP (Toxicity CharacteristicLeaching Procedure).Cependant,
une sériede deux lavagesa été suggéréeet permettraitde décontaminertout en réduisantle nombre
des opérationsainsi que le coût affilié à cette étapeci. En tenant compte de I'aspect économiqueet
des rendementsd'enlèvement,la teneur en ST retenuecorrespondau ratio 30% (çtlv).Une fois les
paramètresoptimums établis, la reproductibilité de la lixiviation basique a été vénfiée à I'aide
d'autreséchantillonsde cendres.L'optimisation desparamètrescorrespondantà la LA a étéréalisée
en tenant compte du procédébreveté. L'acidification a été réaliséeavec une solution de HzSO+et
une eau de lavaged'environ 45 à 50'C (au début des essais)colnme il l'est stipulé dans le brevet,
par contre des modifications importantes sur le nombre de lavages, la teneur en ST, le Tc, la
températurede I'eau de lavage et le pH d'acidification ont été réaliséesen vue de diminuer aussi
bien le coût d'opération que la consommationen produits chimiques.

vll
La premièreséried'essaisa été réaliséeen couplanttrois paramètresfixes, le pH d'acidification (pH
:2.5),1a duréedu Tc, ainsi que le nombrede lavages(2) avectrois teneursdifferentesde ST (5.0,
7.5 et l0%). Cette première étude cinétique indique une solubilisation maximale du Cd et du Pb
avecun Tc de 30 min. Une deuxièmeétudecinétiquea été réaliséeavec des Tc inferieurs à 30 min
et ce pour les deux lavages.Les cendrestraitéesissuesde ces essaisont été stabiliséespar ajout de
0.95% (basesèche)de H3PO+,lesquellesont été ensuiteneutraliséespar deux ajouts distincts de
Ca(OH)2.Le test TCLP a été appliqué à I'ensemblede ces cendresafin de valider ces premières
modifications. Le respect des normes affiliées au TCLP ainsi que d'excellents rendements
d'enlèvementdu Cd et du Pb ont conduit à optimiser davantagele procédé en remplaçantl'eau
chaudedes LA par de I'eau froide, permettantde diminuer le coût du procédé.Une troisièmesérie
d'essaisa été réaliséeavec les trois mêmesteneursen ST (5.0, 7.5 et l0%) et ce pour deux LA
(HzSO+)à I'eau froide du robinet durant 30 min. Les cendres,traitéesde façon similaire aux essais
précédentsont été soumisesau test TCLP révélantune fois de plus le respectdesnormesassociéesà
ce test.

À ce stadeci de l'optimisation, certainsparamètresont pu être fixés, comme la teneur en ST ainsi


que le dosagede Ca(OH)2à ajouter aux cendrestraitées.Ainsi, le procédéoptimisé comportaitdeux
LB à l'eau froide durant 2 min avec une teneuren ST de 30% (çt/v)et deux LA (à pH :2.5, HrSO4)
à I'eau froide durant 30 min, avec une teneur en ST de l}Yo (p/v). Une dernièreaméliorationa été
apportéeen vue de diminuer la consommationen HzSO+et par le fait même, aporterune réduction
du coût d'opération.Le pH de lixiviation acide.adonc été augmentéà pH : 3.0 tout en continuantà
respecterles normes associéesau test TCLP. A la fin de cettepremière partre de la recherche,un
procédéoptimisé permettantd'enlever 85% du Cd et 25Yodu Pb a été élaborétout en réduisantde
57oÂles coûts en produits chimiqueset en réduisantla consommationen eau de I'ordre de 83oÂ.Ce
procédé optimisé a été validé par I'application du test TCLP sur les cendrestraitées une fois la
stabilisationet la neutalisation effectuée.

Lors de la deuxièmepartie de cette thèse,I'emphasea porté sur le traitement des lixiviats générés
durant la décontaminationdes cendres.Le traitement par précipitation chimique représentaitla
technologie qui semblait s'adapter le mieux pour l'enlèvement des métaux d'un tel rejet. Les
différentesoptions exploréescomprenaient: la précipitationsélective(pH : 5.0) et totale (pH : 8.5)
à I'aide de deux bases differentes (Na(OH) et Ca(OH)2), I'ajout de réactifs chimiques (H3PO4,
NazS,et FeCl:) testéssur une gammede pH variant de pH : 6.0 à pH : 9.0.

Pour réaliser ces différents tests, deux essaisde décontamination(LB + LA) ont été réalisésà
l'échelle du pilote de laboratoire afin d'obtenir des mélanges de lixiviats basiques et acides
similaires du point de vue de leur composition.Les essaisréalisésà pH : 8.5, par addition d'une
basedans le mélangedes LB et LA ont permis de mettre en évidenceune précipitation efficacede
l'ensembledes métaux étudiés,avec des rendementsd'enlèvement> 90% pour les essaisutilisant
Ca(OH)2et> 83Yopour les essaisutilisant NaOH. La précipitation sélectiveà pH : 5.0 a donnédes
résultatsintéressantspour certainsmétaux,tels que le Cr (> 97yo),Al et Pb (enhe 75 et87%). Enfin,
les essaisréalisésà partir d'un ajout stæchiométriquede Na2Sont permis de mettre en évidencela
précipitationdu Cd (>99%) et duZn(>71%) sousforme de sulfures(CdS et ZnS). Des simulations
réaliséesavec le logiciel MINEQf ont permis de corroborer ces résultats et de déterminer la
présencede CdS (99.9%),PbS (98.4%) et ZnS (100%).Les essaisutilisant l'ajout àune basede
réactifs chimiques comme HfO+ et FeCll n'ont pas donné les résultatsescomptéset ne semblent
pasreprésenterun grandpotentiel quantà la précipitationde ce tlpe de rejet.

vlll
Du point de vue économique,I'option la plus intéressantesembleêke la neutralisationdes lixiviats
à pH : 7.0 avecCa(OH)2 combinéeà la recirculation des lixiviats haités au niveau des étapesde
décontaminationdes cendres.Les coûts de.la précipitationà pH : 7.0 ont été estimésà22.7 $ CAN
tct-l avecCa(OH)2,contre 26.7 S CAN tct-r avecNaOH. Cependantdu point de vue de la validation
du procédéà I'aide du test TCLP, 1l a êté suggéréd'opérerdeux précipitations; la premièreà pH :
5.0 permettantd'effectuer un premier dégrossissage, mais non suffisantepour la recirculationet la
deuxièmeàpH:7.0 permettantde recirculerles lixiviats traitésdurant la LA descendres.

Enfin, la troisièmepartie de cette thèsecorrespondà l'étude de faisabilité d'un procédécombinant


la décontaminationde cendresvolantesavecle traitementdeslixiviats générés,tout en recirculantle
rejet liquide traité durant la LA. Le premier essai a été réalisé sur dix boucles de recirculation
permettantde traiter 2kgde cendres.La décontaminationa étéréaliséeselonle procédéoptimiséde
lixiviation avec, toutefois, I'ajout d'une LB et le traitement des lixiviats par précipitation
successiveset ce, à deux pH distincts (pH : 5.0 pour la premièreprécipitation et pH : 7.0 pour la
deuxième).Ce concept d'opération en circuit fermé a été validé puisque les performancesquant à
I'enlèvementdu Cd et du Pb contenudansles cendresrestenttrès prochesdesrésultatsobtenuspour
la lixiviation optimisée avec 72Yod'enlèvementen Cd et 30oÂd'enlèvementpour le Pb. La plus
forte solubilisation du Pb serait due à la présencedes ions chlorures présentsdans le liquide de
recirculation.Le procédéa été validé selonl'application de trois testsde lixiviation differentssur les
cendrestraitées.Le test TCLP, permettantde caractériserles cendrescomme matièredangereuseou
non dangereuse,le test SPLP (SyntheticPrecipitationLeachingProcedure)qui permetde simuler le
lessivagedes cendressoumisesà des pluies acideset, enfrn le test à I'eau neutre qui lui simule le
lessivagedes cendresau simple contactd'une eauneutre.Les cendrestraitéesont été stabiliséeset
neutraliséesavant de subir les trois tests sélectionnés.Pour les dix boucles de recirculation, les
cendrestraitéesrespectaientles normesdu TCLP, alors que les concentrationsen métaux solubilisés
lors destestsSPLP et à l'eau neutre étaientquasimentnulles.

Les differentes étapes d'enlèvement des métaux par précipitation ont donné des rendements
d'enlèvementde l'ordre de 2lYo pour le Cd,99oÂpour le Pb, 100%pour A1 et 630Âpour le Zn.De
plus, la recirculation a permis d'enrichir le résidu métallique issu de la précipitation à pH : 7.0
jusqu'à 23%ode Zn. Les taux de production obtenuspour les deux résidus sont respectivementde
4.6% RM5 (résidu de la précipitation à pH : 5.0) et 1.8% pour le résidu RM7 (précipitationà pH:
7.0). Néanmoins,ces deux résidusont été caractériséscofilme desmatièresdangereuses du point de
we du TCLP.

Le conceptd'opérer en circuit fermé a permis de réduire de 600Âla consommationen eau.Malgré


les différents avantagesobtenus lors de la réalisationde ce procédé, il a été suggéréd'optimiser
davantagela phase du traitement des lixiviats et ce, afin de réduire la production des résidus
métalliquesdangereuxet ainsi améliorerau final, le coût du procédé.

Finalement,un deuxièmeessaia été réalisé sur cinq boucles de recirculation permettantde traiter
1 kg de cendres.L'étape de décontaminationn'a pas été modifiée, seul le traitementdes cendresa
été ajustéen supprimantla stabilisationpar H3POa,ne gardantqu'une simple étapede neutralisation
à la chaux (Ca(OH)2).La précipitation à pH : 5.0 a étéremplacéepar une étapecorrespondantà une
étape de nucléation, suivie de la précipitation à pH:7.0. Des essaisde stabilisationet de

tx
neutralisationont été réalisés sur les deux résidus afin d'en diminuer le caractèredangereux.La
recirculation du rejet traité comme eau de lavage durant les LA n'interÊre pas de manière
significative avec la décontanrinationdes cendrespuisque les rendementsd'enlèvement obtenus
pour le Cd et pour le Pb ont été évalués à 70 + 3o de Cd et 18 t 4yo de Pb. Une légère
augmentationde la solubilisationdu Pb attribuéeà la présencede chloruresdansle liquide recycléa
été observée.L'augmentation du Cd dans le liquide recyclé ne semble pas avoir interferé sur la
solubilisationdu Cd provenant des cendres.Ce conceptde procédé opéranten circuit fermé a été
validé à la fois avec le test TCLP, donnant pour le Cd des concentrationsmoyennesde [Cd] :
0.11 mglI. et proche de z&o pour le Pb. La validation a aussiété vérifiée avec le test SPLP et le test
à l'eau neutrequi ont donnédesvaleursmoyennesprès de zéro.

L'optimisation du traitement des lixiviats a contribué à I'amélioration de plusieurspoints. Lors de


cette étape,deux résidusont été générésdansdesproportionségalesà 1.3% pour RMI (résiduissu
de la nucléation)et 2,9Yopour RM7 (précipitationà pH : 7.0).Les essaisréalisésavec H3POasur
RMl et RM7 ont permis de stabiliser RMl en dessousdes normes du test TCLP, ramenantla
quantité de résidus dangereuxproduite au RM7 uniquement.Des réductions significatives de la
consommationen eaude procédé(9I%) et en produitschimiques(12%) ont étéréaliséespar rapport
au procédébreveté,permettantde réduire les coûtsd'opérationdu procédéde 36Yo.

(Directeur de recherche)
TABLE DES MATIÈRES
1 REVUE DE LITTÉRATURE.......... .............5
1.1 P r o b l é m a t i q u. .e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5. . . . . . .
1.1.1
1.t.2 Pollutionatrnosphérique.................... ..............7
1.1.3 Contamination dessoruces d'eau............ ........9
1.1.4 Envergrueduproblème ...........11
1.2 Contextede l'incinérateurde déchetsde la Ville de Québec.... ............12
1.2.1 Présentation technique......... ..........................
12
1.2.2 Gestiondesdéchetssolidesissusde l'incinérateur .............
15
1.3 Déchetsmunicipauxsolides.......... ..............17
1.3.1 Corrpositionet évolutiondansle terrpsdesdéchetsmunicipauxsolides ......................
19
1.3.2 Gestiondes déchetsmunicipaux solides .......22
1.3.2.r France ...............23
1.3.2.2 Allemagne... ......24
t.3.2.3 Etats-Unisd'Amérique ..........26
t.3.2.4 Canada,provincede Québec.... ......,............29
1.4 Incinérationdes déchetsmunicipauxsolides ...................34
t.4.1 Présentation technique....... ......34
1.4.2 Résidusdu conhôlede la pollutionde I'air (RCPA)........ .........................
34
1.4.2.1 C e n d r e sd e c h a u d i è r e.s. . . . . . . . . . . . . . . . . ..............34
t.4.2.2 C e n d r e sd ' é 1 e c t r o f i 1 t r e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............35
1.4.2.3 C h a u xu s é e s. . . . . . . . . . . ................35
t.4.3 CaractérisationdesRCPA .......36
1.4.3.1 Propriétés physiques ..............36
r.4.3.2 C o m p o s i t i o cnh i m i q u e . . . . . . .........................;38
r.4.3.3 C o m p o s i t i oo nr g a n i q u e . . . . . ..........................41
1.5 Phénomènede lessivagedesRCPA dansl'environnement,impact et caractèretoxique ...............42
1.5.1 Conceptde basede la lixiviation ..............,....42
1.5.2 Spéciationet mobilité desmétaux... ..............
45
1.6 Etudesdes testsde lixiviation et réglementationen vigueur ................48
1.6.1 TestTCLP (toxicity characteristic leachingprocedure).... ........................
50
r.6.2 Testà l'eauneutre(INRS-ETE).................... ......................
50
1.6.3
r.7 ConstatducaractèrelixiviabledesRCPAdansl,environnement.'..'.'
t.7.1 Étudesur le terrainet démonstration en 1aboratoire................. .................52
r.7.2 Caractère toxiquedesmétauxtraces(Pb,Cd, Hg)......... ........................... 55
1 . 7. 2 . 1 P1omb.......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5. .5. . . " . .
r.7.2.2 Mercure....... ......56
r.7.2.3 Cadmium ..........56
1.8 Différentesalternatives de gestiondesRCPA .................57
1.8.1 Stabilisationpar vieillementdescendres... .......................... 57
t.8.2 Recyclageou réutilisation descendres ..........60
1.8.3 StabilisationdesRCPA..... .......61
1.8.3.1 Stabilisation avecdesliantsinorganiques............. ...........61
r.8.3.2 Stabilisation avecdesliantsorganiques.................. .........66
r.8.3.3 Stabilisationpar traitementthermique ........67
1.8.4 ValorisationdesRCPA, extaction desmétauxselondiverstraitements ....................... 68
1.8.4.1 Revuede différentsprocédésde lavage...... ..................... 68
r.8.4.2 P r o c é d éé l a b o r éà I ' I N R S - E T E . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................71
2 HYPOTHÈSES DE RECHERCHE, OBJECTIFS SPÉCIFIQUES ET DÉMARCHE
EXPÉRrMENTALE.......... .........................7s
2.1 Hypothèses de recherche .......75
2.2 Objectifsspécifrques de recherche...................... .............76

xi
2.3 Démarcheexpérimentale .................. ..........77
2.3.r Déterminationdu caractèredangereuxdescendresvolantesavantet aprèstaitement........................77
2.3.2 Optimisationdesétapesde lixiviationbasiqueet acide 78
............................
2.3.3 Détermination des paramètes optimaux de précipitation poru la récupératon des métaux des

2.3.4 Elaborunon d'rur procédé combinant la lixiviation des métaux et la récupération avec
recirculationdurejettraité .......80
2.3.5 Optimisation d'rur procédé combinant la lixiviation des métaux et la récupératon par
précipitationavecrecirculationdu rejetliquidetraité............. .................. 80
J OPTIMISATION DE LA LIXIVIATION EN MILIEUX BASIQUE ET ACIDE POUR LA
DÉCoNTAMINATION DES CENDRES VOLANTES D'INCINÉRATEURS DE
DÉCHETS ........83
J.l Résumé .............86
Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8. .7. . . . .
J.-) Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8. .8. . . . .
3.4 Matérielet méthodes.. ............9l
3.4.1 Échantillonnage descendresvolantes ...........9l
5.+.2 Caractérisation descendresavanttraitement................... .......................... 91
3.4.3 Testsde lixiviation..... ..............91
3.4.4 Démarcheglobaled'optimisationduprocédé.... .................92
3.4.5 Essaisconparatifs de lixiviation en milieu basiquedu plomb avec diversesteneursen solides..........92
3.4.6 Essaiscomparatifsde lixiviation en milieu basiquedu plomb lors de trois lavagessuccessifs............ 93
3.4.7 Lixiviation acide selonun protocolede réference.. .............93
3.4.8 Optimisation de la lixiviationacide............. ........................ 94
3.4.9 Mesuresanalytiques.... .............95
3.5 Résultatset discussion ...........96
3.5.1 Effet de la teneuren solidessurla solubilisationdu plomb en milieu basique..................................... 96
3.5.2 Efiet de lavagessuccessifs sur la solubilisationdu plomb en milieu basique....................................... 97
3.s.3 Etudede la solubilisationdu plomb et du cadmiumlors de lavagesen milieu acide........................... 99
3.5.4 Bilan et coût du procédéoptimisé ............... 102
3.6 Conclusions. .... 104
3.7 R e m e r c i e m e n.t.s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. 0. .5. .
3.8 Réferences... ....106
4 OPTIMISATION DE LA PRÉCIPITATION DES MÉTAUX DES LIXIVIATS DE
DÉCoNTAMINATIoN DES CENDRES VOLANTES D'INCINÉRATEURS DE
D É C H E T S. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......l2l
4.1 Résumé ...........124
4.2 Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .2. .5. .
4.3
4.4
4.4.1
iii?xfilk#;;..:.:.:.:':.:':...:.:..:'...:...:..:'.'.:.':.:::
Échantillormage descendresvolantes
et caractérisation .........................
128
4.4.2 Testsde lixiviationTCLP et SPLP............. .......................128
4.4.3 Lixiviationsbasiqueet acide.......... ..............128
4.4.4 Stabilisationet neutralisation
descendrestraitées........ .....129
4.4.5 Précipitationdesmétauxcontenusdansle mélangedeslixiviatsbasiqueset acides..........................
129
4.4.6 Mesuresanalytiques... 131
............
4.5
4.5.1 i:j'i'*f:li!sillT;;;;;;;;;;d;''.'.......-.......':::........-.'..'....
4.5.2 Précipitationdesmétaux... .....133
4.5.2.1 UtilisationdesbasesCa(OH)zet NaOH ........................ 133
4.5.2.2 Utilisationdu chlorureferriqueet du NaOH .................134
4.s.2.3 Utilisationdu H3POa,du Na2Set du NaOH.. ................. t34
4.5.2.4 SimulationsavecMINEQL*................. ....136
4.5.3 Étudeéconomiquesur le résidumétalliqueet lesproduitschimiques..... ..................... 137
4.6 Conclusions. .... 140
4.7 R e m e r c i e m e n.t.s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1.4. .1. .

xii
4.8 L i s t ed e ss y m b o l e s ...............142
4.9 Références... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .4. .3. .
5 METALS REMOVAL FROM MI.INICIPAL WASTE INCINERATOR FLY ASHES AND
R E U S EO F T R E A T E D L E 4 C H A T E S . . . . . . . . . . . . . . . . ..,......153
5.1 Résumé ...........156
5.2 Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .5. .7. .
5.3 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .5. .8. .
5.4 Materialsand Methods .........160
5.4.r Fly ashsarnplingandclnracteiwation.............. ................. 160
5.4.2 Acid and alkalineleachingsteps.............. .... 160
5.4.3 Metalsprecipitation ............... 161
5.4.4 Stabilizationand neutralizationof treatedashesandmetallicresidues........ .................162
5.4.5 Leaching
5.4.6
5.5 R e s u l t sa n d d i s c u s s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............164
5.5.1 Alkaline treatrnentof fly ashes 164
....................
5.5.2
5.5.2.r
5.5.2.2
fjiii#:T-r:1--rr.'.
::::::::::::.. . ::::.::::":.':'
:::::::..
:::::
5.s.2.3 Aluminium.. ....165
5.5.2.4
5.5.3 Metalsprecipitationfrom alkalineand acidleachates....... ...................... 166
5.5.3.1 Lead............ . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .6.7. . . .
5.5.3.2
5.5.3.3
5.5.3.4
î ï H ; , i ; : : : :::::: : : :: : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : l :
5.5.4 Stabilizationand neutralizationof the metallicresidues ............-................................. f OS
5.5.5 Fly ashdecontamination and leachingtes1s............... ........168
5.5.6 Waterba1ance................... . . . . .1 7 0
5.6 Conclusion..
5.1 Acknowledgments .......... .....I7l
5.8 AppendixI. References ........172
5.9 A p p e n d i xI I . N o t a t i o n . . . i . . . . . . . . . . . . . . . . . , . ........177
6 PROCEDE OPTIMISE DE DECONTAMINATION DES CENDRES VOLANTES
D'INCINÉRATEUR DE DÉCHETS MUNICIPAUX: ENLÈVEMENT ET
nÉcupÉnerloN DES MÉTAUX (cD, pB, AL, zN) AVEC RECIRCULATIoN DES
LIXIVIATS TRAITÉS ........189
6.1 Résumé ...........192
6.2 Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .9. .3. .
6.3 Nomenc1ature................... ....194
6.4 Introduction. ....196
6.5 Matérielet méthodes.. .......... 198
6.5.1 ilchannllormage et caract&sationdescendresvolantes ......................... 198
6.5.2 Testsde lixiviationTCLP, SPLPet H2O........... ................ 198
6.5.3 Lixiviationbasiqueet acide............. ............ 198
6.5.4 NucléationetprécipitationdesmétauxcontenusdanslesmélangesMLB et MLA........................... 200
6.5.5 Neutralisationdescendresûaitées.......... .....201
6.s.6 Neutralisationet stabilisationdesrésidusRMI et RM7 ............. ............201
6.5.7 Meswesanalyfiques.... ...........201
6.6 Résultatset discussion .........203
6.6.r Décontaminationdes cendrespar lixiviation basique .......203
6.6.2 Décontaminationdes cendrespar lixiviation acide ...........204
6.6.2.1 P1omb.......... ....204
6.6.2.2 Cadmium ........205
6.6.2.3 Aluminium et2inc......... ......205
6.6.3 TestsTCLP, SPLPet H2O sur les cendrestaitées et non ûaitées ..........206

xiii
6.6.4
6.6.4.1
6.6.4.2
6.6.5
6.6.6
6.7
6.8
6.9
1

xiv
LISTE DES TABLEAUX

Tableau1.1 Réduction des émissions atmosphériquesde I'industrie de I'incinération * (Tiré de Vogg,

Tableau1.2 Évolution de la composition des déchetsmunicipaux solides, dans le temps au Royaume-Uni


( % e n p o i d s )( T i r é d e B a k e r ,1 9 9 0 ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .9. . .

Tableau1.3 Variations de la composition en poids des déchetsrésidentiels, commerciaux, institutonnels


et industriels(%plp) (Tiré de Gore et Storrie,1992)........... ................21

Tableau1.4 Variation de la composition(% p/p) de déchetsavecles saisons(Tiré de Bird et Hale, 1977)......21

Tableau1.5 GestiondesDMS en Allemagne(Tiré de Rijpkeman,1992) ...............26

Tableau 1.6 Résumé des installations d'incinération de déchetssolides municipaux aux Etats-Unis (Adapté
d e W a s t eA g e , 1 9 9 2 ) . . . . . . . . . . . . ...... . . . . . ..,........29

Tableau 1.7 Liste des installationsEFW (EnergyFrom Waste)au Canada(Tiré deSawell1993) ....................32

Tableau1.8 Teneur en métaux (mg/kg sec) d'un échantillon moyen des cendres de la Ville de Québec et
ganrmedesteneursretrouvéesaux Etats-Unis(Tiré de EnvironnementCanada,1986)................41

Tableau1.9 Éléments traces (en pg/L) relarguesen phase aqueusepour deux types de cendres et gamme
de pH associée(rapportear.r/cendre
:2011;18 h) (Ttuéde Sawellet Constable,1988)..................47

Tableau1.10 Concentrationsmaximales d'un contaminant dans une matière liquide ou dans le lixiviat d'une
matière solide au Québec (Tiré de I'arlicle 3 du Règlement sur les matières dangereuses,
Q u é b e c1
, 997)............ ............49

Tableau1.11 Concentration en métaux (mg/L) de lixiviat de cendres volantes provenant d'un site
d'enfouissementdu type < monofill > (Tiré de Theis et Gardner,1990)........... ........53

Tableau1.12: Gamme de concentration et disponibilité * des RCPA (Tiré de Hjelmar, 1991 ; Kosson et al.,
l 9 9 3 a , b; V e r s l u i j se t a l . , 1 9 9 0; W h i t e h e a d1, 9 9 2 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................54

Tableau1.13 Avantageset désavantages (S/S)avecciment..........


de la stabilisation .....................63

Tableau3.1 Conditionsdes essaisde lixiviation acideettests de stabilitédes cendrestraitées.......................


110

Tableau3.2 Résultatsdes essaisde lavagessuccessifssur la solubilisationdu Pb en milieu basique.............111

Tableau3.3 Comparaisonéconomiquesommairedu procédéoptimiséet du procédéde référence................112

Tableau4.1 Solubilisation et enlèvement des métaux (Cd, Pb) lors des essais de lixiviation et de
caractérisationdes cendrestraitées ...........147

Tableau 4.2 Concentrations métalliques résiduelles (mg l-t) pour les étapes de précipitation et de
décantationsur les lixiviats issusdu duolicataI'...............-.. 148
..............

Tableau4.3 Concentrations métalliques resla,r"ttes (mg l-t) pour les étapes de précipitation et de
décantationsur les lixiviats issusdu duplicataI'................., ..............149

XV
Tableau4.4 Résultats des simulations avec le logiciel MINEQL* des espèces (ioniques, complexes,
solides)les plus abondantespour les ions Al3*, Cd2*,Cu2*,Pb2*,Zrln et les ions HS- ................
150

Tableau4.5 Production et coût de gestion du résidu métallique, coût en produits chimiques et coût total de
l a p h a s ed e p r é c i p i t a t i o.n. . . . . . . . . . . . . . . ...........151

Table5.1 Initial Pb content in untreatedfly ashesand soluble Pb concentrationsin alkaline leachates...... 180

Table 5.2 Metal contents(mg/kg)in the metallicresidues(MR5 and MR7)........... ................


181

Table 5.3 TCLP test (mg/L) on metallic residues(MR5Lrgand MR7116) ...........182

Table 5.4 TCLP, SPLP and water leachingtests(mg/L) on untreatedfly ashes .....................
183

Table 5.5 Waterbalance(kg) for the l0 successive


assaysof waterreusing......... ..................
184

Tableau6.1 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et H2O effectués sur différents échantillons de
cendresnon traitées.. ...,........219

Tableau6.2 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et H2O effectués sur les cendres (Nov 2002)
traitéesissuesdescinq bouclesdu procédé ...................220

Tableau6.3 Composition (mg/kg) des résidus RMls5 et RM7s5 et production (kg sec/tct) de RMls5 et
RMTB5pour un procédécomprenantcinq bouclesde recirculationdu rejet traité.............
...........221

Tableau6.4 TestsTCLP (mg/L) sur les résidusmétalliques(RM1B5et MR7s5)* issusde la boucle B.5.........222

Tableau6.5 Bilan volumique, massiqueet métallique (Pb, Cd, A1,Zn) pour une tonne de cendrestraitées

Tableau6.6 Étude économiquepartielle du procédé optimisé et du procédé de référence* .......224

xvl
LISTE DES F'IGURES

Figure1.1 Schémadu procédéde I'incinérateurde la Ville de Québec(Tiré de Ville de Québec,1996).......14

Figure1.2 Statistiques sur la génération des déchets par habitant en 1989 (Tiré de Environnement
Canada,1989)........... . . . . . . . . . . 1. .8.

Figure1.3 Compositiondes déchetsmunicipauxsolidesen Allemagne(%) (Tiré de Vehlow, 1996)..,.........25

Figure1.4 Composition des déchetsmunicipaux solides aux Ètats-Unis (Tiré de I'agence USEPA, 1992)...27

Figure1.5 Utilisation des différents moyens de gestion des déchets municipaux solides au cours du
t e m p s( T i r é d e U S E P A , 1 9 9 1 ) . . . . . . . . . . . ................:.... .........28

Figure1.6 CompositiondesDMS au Canada(%) (Tiré de Envirorurement


Canada,1996)............................30

Figure1.7 GestiondesDMS au Canada(lgg2)(Tiré de Environnement


Canada,1996)...............................31

Figure1.8 Statistiqueset gestion des déchetssolides municipaux au Québec (Tiré de MENVIQ, 1992).......33

Figure1.9 Variablesdu systèmede lixiviation:pH, pE, L/S, T, I................... ...........................43

Figure1.10 Interferenceetconceptdebasere7jéà|a1ixiviation....

Figure1.11 Schémaglobal du procédéde décontamination(Tiré de Painchaudet al., 7.994)...........................73

Figure1.12 Comparaison des facteurs de coûts de gestion des RCPA d'incinérateur de DMS (Tiré de
Painchaudet al., 1995).. .........14

Figure3.1 Variation du plomb en solution lors des essaisde lixiviation en milieu basique pour différents
ratios (p/v). Syrnboles: (O) l0% (p/v), (O) 20% (plv), (I), 30% (p/v), (!) 40% (plv), (o)
50% (plv) ........I 13

Figure3.2 Variation de I'enlèvement du plomb lors des essais de lixiviation en milieu basique pour
differents ratios (p/v). Symboles:(O) l0% (p/v), (O) 20% (plv), (a),30% (plv), (Z) 40%
( p / v ) ,( . ) s 0 % ( p / v ) . . . . . .........114

Figure3.3 Variation du plomb en solution après 2 min lors des essaisde lixiviation en milieu basique
lors de trois lavages successifs.Symboles: LBl (lavage basique no. 1), LB2 (lavage basique
n o . 2 ) , L B 3 ( l a v a g eb a s i q u en o . 3 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .I. 1. .5. .

Figure3.4 Variation de I'enlèvement du plomb après 2 min lors des essais de lixiviation en milieu
basique lors de trois lavages successifs.Symboles: LB1 (lavage basique no. l), LB2 (lavage
basiqueno.2), LB3 (lavagebasiqueno. 3)............ ........116

Figure3.5 Cinétique du plomb et du cadmium solubilisés lors du premier lavage lors des essais de
lixiviationacidecomportantdeuxlavagessuccessifs..... ....................
117

Figure3.6 Cinétique resserréedu plomb et du cadmium solubilisés lors des essais de lixiviation acide
comportantdeux lavagessuccessifs..... .....I 18

Figure3.7 Variation du plomb et du cadmium en solution lors des essaisde lixiviation comportant deux
lavagesacidesà I'eau froide. Symboles:LAI (lavageacideno. l),LAZ (lavageacideno. 2)....119

XVlI
Figure3.8 Bilan et schémadu procédéoptimisé....... ......................
120

Figure4.l Protocole et montage expérimental portant sur les essais de lixiviation (A-B) et de
précipitation ....152

Figure 5.1 Flowsheet of the decontaminationprocessincluding treated effluent 185

Figure 6.1 Schéma du procédé optimisé de décontaminationpar lixiviation, nucléation et précipitation


incluantla recirculationde I'effluenttraité.................................. .......225

Figure 6.2 Suivi des métaux en solution au colus de différentes étapes du procédé : liquide recirculé
(LR), mélange des lixiviats basiques(MLB), mélange des lixiviats acides (MLA), surnageant
de la nucléation (S I ), surnageantde la précipitation (S2) pour les cinq boucles du procédé B 1,
B 2 , 8 3 ,8 4 e t B 5 . . . . . . ............226

xviii
INTRODUCTION

L'incinération des déchets municipaux solides (DMS) génère deux classes de déchets, les
cendresde grilles (mâchefer) et les résidus de contrôle de la pollution de I'air (RCPA). Les
cendresde grilles représentententre 80% et 90oÂde la massetotale des résidus d'incinération des
déchets(Abanadeset a1.,2002;Sabbaset a1.,2003).Elles sont relativementinertes,amorphes,
peu solubles et les métaux sont difficilement lixiviables (Hjelmar, 1996; Kosson et al., 1996).
Ces propriétés caractérisent habituellement les cendres de grilles comme des déchets non
dangereux(Bawkon, L99l; Bridle eI a1.,1987;CCME .1991).La gestionde ce type de cendres
comporte actuellement plusieurs possibilités dont I'enfouissement sanitaire et la revalorisation
dans divers domaines coûrme la construction de route, ou encore la fabrication de divers
matériaux dont la brique et la céramique. Une étude exhaustive concernant, entre autres, la
gestion,la chimie et le comportementdes résidusd'incinérationde DMS a d'ailleurs été publiée
récemmentpar Sabbaset al. (2003).

D'autre part, les procédésavancésd'épuration des gaz des incinérateursde DMS génèrententre
10 et 50 kg de RCPA par tonne de déchetsincinérés (Lundtorp et al., 2002; Sabbaset al., 2003).
Les RCPA comprenant les cendres volantes (cendres de chaudières et d'électrofiltres) et les
chaux usées sont, en partie solubles (10 à 40 %) et contiennent des teneurs élevées en
contaminants métalliques sous des formes liées au soufre, au chlore et sous forme d'oxydes
(plomb, cadmium, zinc et mercure dans les chaux usées) (Abanades et al., 2002; Bridle et al.,
I987;Pinzani et a1.,2002;Theis et Gardner, 1990).De ce fait, les RCPA sonthabituellement
considérés comme des déchets dangereux (Buchholz et Landsberger, 1993; Kosson et a1.,
1993a,b).

De part leur caractèredangereux,la gestiondes RCPA nécessitele développementde procédés


économiqueset suffisamment efficaces afin de les stabiliser,ou encore,de les décontaminer.Les
différents modes de gestion les plus couramment utilisés sont la stabilisation chimique, la
vitrification et I'enfouissementsanitaire(Camacho,1994;Frugier, et al. 2002; Hollander et al.,
1995; Lyons,1994; Park et Heo, 2002). La stabilisationavec des agentschimiquestels que les
phosphates,les sulfures, la chaux, le sulfate ferreux, les argiles, le ciment, le bitume et les
carbonatesconstitue probablement l'option la plus étudiée pour réduire les risques associésau
relarguage des métaux dans l'environnement à partir des RCPA (Christensen, 2001;
Collivignarelli et Sorlini,2002; Ecke et a1.,2003;Fix et Kramer, 1997; Lundtorp et a1.,2002;
Youcai et a1.,2002).

Une autre approcheenvisageableconsiste en la décontaminationdes RCPA par enlèvementdes


métaux potentiellement dangereux à I'aide de procédésde lixiviation chimique. Les travaux de
recherchedans ce domaine ont permis de mettre en évidence I'utilisation d'agents complexants
(citrate, oxalate, EDTA, acides humiques) I'utilisation d'acides inorganiques (HCl, H2SO4)
(Frey, 1996; Janos et a1., 2002; Legiec et al., 1994, Nugteren et a1., 2002; Theis et Gardner,
1990), ou encore, l'utilisation de COz supercritique coîrme extractant (Kersch et al., 2004).
D'autres chercheurs ont étudié la possibilité de combiner la biolixiviation avec la lixiviation
acide (H2SOaà pH : 1.0) sur plusieursmélangesde cendresvolanteset cendresde grilles (Paul
et aI., 2004). Cependant, I'application de ces recherches à l'échelle industrielle est souvent
limitée par la faisabilité économiqueà court, moyen et long terme.

D'autres chercheursde l'INRS-Eau Terre et Environnement (INRS ETE) en collaboration avec


la société Alex Environnement inc (filiale de SITA) ont utilisé I'expertise acquise dans le
domaine de I'enlèvement des métaux pour se consacrerà la problématique des RCPA. Ces
recherchesont permis de déterminer les métaux potentiellement lixiviables, aussi bien en phase
basiquequ'en phaseacide (Couillard et al.,1995; Mercier et al., 1997b;Tincelin, 1993).De cette
collaboration, un procédé a été breveté pour la décontaminationchimique des RCPA (Mercier et
a1.,2002).Néanmoins,ce procédéreprésentequelquesinconvénientsdu point de vue de I'aspect
technique, comptabilisant un nombre important de lavages.De plus, durant l'élaboration de ce
premier procédé, l'emphase a été davantageportée sur la décontamination d'un mélange de
RCPA. Actuellement, la problématique concernantl'incinérateur de la ville de Québec repose
plus spécifiquement sur la décontamination du mélange des cendres volantes (cendres de
chaudièreset cendres d'électrofiltres), les chaux usées étant traitées séparémentpar la société
Alex-Environnement.
Dans l'optique de remédier à la problématique actuelle,les chercheursde I'INRS ETE se sont de
nouveauxassociéset la sociétéAlex Environnement,afin de concevoir une technologienouvelle
permettant de décontaminer les 6 000 tonnes de cendres volantes produites annuellement à
f incinérateur de la Ville de Québec. La particularité de ce projet était d'amener une démarche
nouvelle, plus respectueusepour l'environnement et plus économique que la technologie
brevetée,reposantsur un concept beaucoupplus global qui tiendrait compte à la fois des cendres
à traiter mais également du traitement des différents rejets (liquide et solide) généréspar le
système. La réflexion sur un tel système a amené à concevoir un procédé opérant en circuit
fermé qui permettrait de minimiser les apports d'eau et limiter les rejets liquides. De plus, ce
système pourrait concevoir une phase de récupération des métaux de manière à générer des
résidusconcentrésen métaux. L'ensemble de cette étude,présentéedans cette thèse,reposerasur
le respectdu test en vigueur, à savoir le test TCLP mais égalementdeux autrestests, le test SPLP
et le test à l'eau neutre.

Cette thèsede doctorat, laquelle a été conçue sous la forme d'une thèsepar articles, a été divisée
en sept chapitres. Le premier chapitre présente une revue bibliographique portant sur
I'incinération des DMS, ainsi que la gestion et le traitement des RCPA de ces incinérateurs.Les
hypothèses technologiques, les objectifs spécifiques de recherche ainsi que la démarche
expérimentale sont présentés au second chapitre. Les chapitres 3 à 6 regroupent les quatre
articles scientifiquesissus de ces travaux de doctorat. Le septièmechapitre présenteune synthèse
de cette recherchesous forme d'une discussion générale.Cette thèse ce termine par une courte
présentationdesprincipales conclusionset recommandationstirées de cette étude.
CHAPITRE I

REVUE DE LITTERATURE

1.1 Problématique

L'augmentation de la population ainsi que l'évolution des connaissances industrielles a


particulièrement culminé au cours du 19è" siècle. Cette révolution industrielle a favorisé
I'accroissement des grandes villes urbaines tout en générant un réel bond en avant dans les
conditions de vie. Par conséquent,la production de déchetsdomestiquesa augmentétanl sur le
plan de la quantité que sur la diversité de ces nouveaux résidus. En effet, I'arrivée d'une
génération de nouveaux matériaux, non biodégradableset toxiques, va entraîner dès lors des
impacts, au devenir, de plus en plus significatifs, sur I'environnement.

1.1.1 Historique

En Amérique du Nord, au l9è-' siècle, le systèmede collecte sélective était déjà pratiqué au sein
des foyers. Ainsi, les déchetsorganiquesde table étaientrecyclés pour constituer la nourriture du
bétail. De même, les matériaux potentiellementrevendables,comme le textile, les chaussures,le
verïe, le métal et la laine étaient reconvertis. On retrouve ce systèmeen Europe, à la fin du 19è'"
siècle. Parallèlement, certaines grandes villes, corrmenceront à transporter leurs déchets en
dehors de leur agglomération, afin de les déverserdans des lieux appropriés. C'est le début des
dépotoirs à ciel ouvert. Dans les années 1900, le taux de production de déchets généréspar
habitant est en pleine croissance.Par exemple, à New York, il est estimé à 540 kg pat année.À
Londres,il excède300 kg par année,tandis qu'à Budapest,Munich et Zurich, il est de I'ordre de
230kgpar année(Chandler et al. 1997).

Conscientsdes quantitéstoujours plus grandissanteset encombrantesde cette matière résiduelle,


certainspays développésvont s'intéresserde près au problème. Pour y remédier les Anglais
utilisèrent la technique d'incinération. Le premier incinérateur de déchets municipaux frt
construit en 1876 à Manchester. Certains chercheursde l'époque utilisèrent les sous produits de
cette nouvelle technologie,afin de les recycler.Comme par exemple,I'utilisation de la ôhaleur
de combustionpour produire de la vapeur et gén&erde l'électncité, ou encore,le recyclagedes
cendresdans certains matériaux de construction.En 1910, 194 villes d'Angleterre sont pourvues
d'un incinérateur à déchets.L'un des modèles le plus couramment rencontré, a été élaboÉ par
Horsefall Destructor Company de Leeds,puis modifié par Heenan & Froude Ltd. de Worcester.

À cette époque,le seul dispositif contrôlant la pollution de I'air, permettait seulementde retenir
les particulesgrossièresainsi que les papiersenflammés.Bien qu'il ne disposaitpas de système
de ventilation,certainesde cesunités furent utiliséesjusqu'en 1960(Chandleret aI.1997).

Le développementde cette technologie seraplus lent dans les autres pays. Ce n'est qu'en 1892,
que la ville de Hambourg a construit son premier incinérateur,basé sur le modèle de Horsefall.
Cette technologiea été utilisée dans le restede l'Europe et plus particulièrementdans les villes
de Bruxelles, Stockolm et Zu/rch. Les derniers incinérateursconstruits sur ce modèle, datent de
1904.Ils comprenaient12 fours et 2 chaudièrespouvant généreralors 150 kW d'électricité.Ils
furentmodifiéspar Heenan& Froudeet utilisésjusqu'en 1969.

Ce premier type d'incinérateur ne connut toutefois pas de grande performance. En effet, la


combustion incomplète des déchets et des gaz était essentiellement due à une mauvaise
conception des grilles dans le schéma du procédé. Une deuxième génération d'incinérateur fut
élaborée, après la première gueffe mondiale. Ce nouveau concept allemand, basé sur un
mécanismede grille inclinée va améliorer nettementla distribution d'air, permettant d'atteindre
une combustion efficace et des températuresplus élevées.Cette technologie a été brevetée en
1926 et appliquéequelquesannéesplus tard.

Au Danemark,en 1932,la sociétéVolund de Copenhaguea innové en élaborantun procédéplus


original. Ce procédé comprenait la réutilisation de I'ancien schémade grille et le remplacement
du four traditionnel par un four rotatif. Ce mécanisme fut amélioré avec les années et
opérationneljusqu'en 1993.

L'incinération des déchetsmunicipaux, au cours des premièresannées1900 est populaire,mais


restenéanmoinsréservée aux zonesurbaines.Dans les régions plus rurales, c'est la technique
d'enfouissementdes déchetsqui est pratiquée.
C'est durant la deuxième guelre mondiale et suite à la grande dépression,que le tri sélectif, le
recyclage,bref toute forme de moyen permettant de conserverles ressourcespotentielles, fut le
plus exploité.De par le climat social et politique de cette époque,il existe très peu de données
sur les déchets municipaux incinérables. Le boom économique, suryenu après cette seconde
guerre, provoqua de nombreux changementsdans les modes de vie et ce, de façon irréversible.
On assista à une augmentation sans précédent dans la consommation. C'était I'effervescence
industrielle dans bien des domaines (alimentaire, automobile, plasturgie, chimie, etc.). Dès lors,
les denréesalimentaires seront stockéeset envoyéesen quantités colossales.Afin de préserver
leur intégrité, les industries vont développerde nouveaux emballages,remplaçant ainsi le verre,
le bois, le fer par le papier et différentes formes de plastique. À cette époque,aucuneprévention
n'est menée, pour le devenir après utilisation de ces nouveaux emballages,ni même sur leur
éventuelrecyclage(ou si peu).

1.1.2 Pollution atmosphérique

Pour faire face à I'augmentation rapide des volumes à traiter, il sera construit durant ces années
(1960 à lg70) un nombre significatif de nouveauxincinérateurs.La technologiede l'incinération
ainsi que son marché deviennent alors une véritable industrie, avec tout ce que cela implique
commeconséquences
dommageables.

Une grandepartie des nouvelles constructionsétait baséesur des plans d'incinérateur datant des
années1920. L'autre partie, sur un modèle datant de 1957 et élaborépar Von Roll Borsigstrame
à Hambourg. De ce premier modèle de construction, on peut noter le progrès concernant
I'efficacité de la combustion ainsi que la fiabilité des opérations,pour le deuxièmemodèle, il
faut souligner l'amélioration technique, qui a permis de réduire les émissions toxiques et
améliorer la qualité des cendres, mais ce, de façon minime. Malgré ce premier effort, on va
assisterà une forte opposition de lapart du grand public, face à I'industrie de I'incinération des
DMS dansle courantdes années1970 à 1980.En effet, les publicationssur la piètre qualité des
gaz émis, dénoncentla production de dioxines et de furannes,de composésorganiquesvolatils,
ainsi que la présencede métaux lourds dans les cendres.S'en suit un déclin dans la construction
d'incinérateurs,phénomèneillustré avecle moratoire temponire en 1986 sur les installations en
Suède.
L'industrie de I'incinération devient alors un chaînon non négligeable des rouages
gouvernementauxdans le problème complexe lié à la défensede I'environnement et à la santé
publique.

Forcée de s'adapter et de diminuer sa pollution atmosphérique, cette industrie répondra


rapidement au problème en innovant sur de nouvelles technologies. Ainsi, à partir des années
1980, une amélioration notoire sur les rejets atmosphériquesest enregistrée.C'est sans
équivoque le progrès le plus notable alors rencontré dans le domaine qu'est I'incinération des
DMS (Vogg, 1988).Le Tableau 1.1 dresseles résultatsde cetteréductionsignificative.

Tableau 1.1 Réduction des émissionsatmosphériquesde I'industrie de I'incinération *


(Tiré de Vogg, 1988)

Arurée TechnologieAPC Fines HCI Soz NO" CO Hg PCDD/


PCDF**
1900 Aucune 5 000 1 000 500 300 I 000 0.5 N/A1

Avant1970 Cyclones 500 1 000 500 300 I 000 0.5 N/A


1970-1980 ESP'S 100 1 000 500 300 500 0.5 N/A
1980-1990 ESP + APC Ï 50 100 200 300 100 0.2 l0
Après1990 DemierAPC <10 <10 <50 <100 <10 < 0.05 < 0.1
(Jnités exprimées en mg/m3, exceptéPCDD/PCDF exprimé en ng/m3

** PCDD :polychlorodibenzo-X-dioxine, PCDF : polychlorodibenzofurane

N/A : non disponible

APC : Air Pollution Control


En 1989,l'OrganisationMondiale de la Santé(OMS) déclarene plus considérerces émissions
atmosphériquescomme un danger potentiel pour I'environnement et la santé publique. Ces
déclarations furent établies pour les incinérateurs les plus modernes, pouvant respecter la
réglementationsur les émissionstoxiques.

Les normes concernantla qualité des émissionsatmosphériquesétant respectéespour l'ensemble


des nouveaux incinérateurs,le problème de pollution fut déplacédes rejets gazevxvers les rejets
solidesgénéréspar les incinérateurs.

1.1.3 Contamination des sourcesd'eau

Cette réduction des rejets atmosphériquesest la conséquencede I'utilisation de nouvelles


technologiesdisposéessur le parcours desgaz de combustion.

L'incinération présentecertains avantagespour faire face à la disposition des milliers de tonnes


de déchets domestiques produites chaque année. La plupart des pays industrialisés I'auront
compris. En effet, l'incinération de ces déchets permet de réduire de 90%ole volume initial
(Karstensenet Lund, 1989), ce qui n'est pas négligeable.Néanmoins,de cette incinérationsont
généréesdes quantités significatives de résidus solides, représentant20 à 35% du poids initial
(Bawkon,1991).

I1 faut distinguertrois catégoriesde résidussolides,dont deux types de cendres: les cendresde


grilles (ou mâchefer), les cendresvolantes, et un résidu appellé les chaux usées.Ces trois types
de résidussont associésà trois étapesdistinctesdu procédéd'incinération.Les cendresde grilles
représententle résidu solide qui reste sur les grilles après combustion du déchet, les cendres
volantes qui comprennent les cendres de chaudières et les cendres de précipitateurs
électrostatiquesreprésententles résidus solides aprèsépuration des gaz de combustion et, enfin,
les chaux uséesreprésententle résidu solide issu de la précipitation des gaz acides(finaux) sur la
chaux.

Bien souvent, on retrouve dans la littérature l'ensemble des cendres volantes avec les chaux
uséesassociéesau terme RCPA, ce qui signifie résidu du contrôle de la pollution de I'air, ou
encoreen anglais,APCR (Air Pollution Control Residue).
La diversité de la composition élémentaire des DMS représente, de nos jours, une liste
interminable de composéschimiques et de différents métaux. Larépartition de ces composés,au
travers de la combustion, se retrouve précisémentdans I'ensemble des RCPA.

Les cendresde grilles renferment des métaux à même la matrice, ce qui rend leur solubilisation
plus difficile (Hjelmar, t996 ; Kosson et a1.,1996).Celles-cine représententpas de réel danger
pour l'environnement et peuvent être disposées de façon sécuritaire dans des sites
d'enfouissementordinaires(Bridle et a1.,1987 ; CCME, l99l ; ILSR, 1987). D'autres moyens
visant leur réutilisation comme agrégat dans la construction de route furent également
développés(Hjelmar, 1996 ; Kosson et al., 1996).Plus récemment,l'équipe de I'INRS-ETE a
démontré la valorisation des cendres de grilles de I'incinérateur de la Ville de Québec en
techniqueroutière.

Les RCPA sont, quant à eux, considérésdangereuxdu fait de leur forte teneur en métaux (Pb,
Cd, Hg, Zn) possédantune grandemobilité dansl'eau et lors destestsde lixiviation. Cestestsde
lixiviation permettentpour chacunedes législations de valider ou non un résidu solide comme un
déchetdangereuxpotentiel.

Durant la combustion, une quantité considérablede métaux vont être volatilisés pour ensuiteêtre
précipités en s'adsorbantsur les particules de cendresvolantes, ou encore, sur la chaux hydratée.
Cette altération de la matrice chimique transforme les métaux sous des formes plus mobiles,
leurs permettantd'être relarguéslors des tests de lixiviation. Cette mobilité représenteun risque
de contaminationlors de I'enfouissementdans des sites non appropriés.Les métaux ainsi libérés
au contact despluies contaminent les cours d'eau et les nappesphréatiques.

Le constat est souvent identique dans bien des pays (États-Unis, Canada,paysd'Europe) ; les
RCPA générés par l'industrie de I'incinération constituent un déchet dangereux. La forte
capacitéà rejeter des métaux toxiques dans l'environnement va fortement influencer la recherche
de nouveauxmoyens de gestion.

10
1,1.4 Envergure du problème

Le problème est conséquent, puisqu'en Amérique du Nord 325 incinérateurs municipaux


génèrentplus de 1.5 millions de tonnes de RCPA par année.Aux Etats-Unis, une étude a montré
que neuf échantillonsde RCPA testéssur 11 dépassaient
les limites du test de lixiviation TCLP,
test de lixiviation du règlement des matières dangereusesde la législation américaine (ILSR,
1987).Une autre étude indique que l00Yo des 19 échantillons de RCPA ayant subi le test TCLP
ne respectaientpas les normespermises(Dennison,1988).

Au Québec, malgté le danger potentiel pour l'environnement, on continue de disposer ces


déchetsdangereuxsur des sites d'enfouissementsanitaires,lesquelsne respectentpas les normes
sécuritairesexigéespour enfouir un déchetdangereux.

Aux États-Unis, un litige entre I'agence USEPA et I'industrie de f incinération a permis de


dénoncerdespratiques douteusesquant à l'application du test de lixiviation (TCLP).

Il faut tout d'abord situer le contexte économiqueen rapport à I'enfouissement des déchetsnon
dangereux et des déchets dangereux. En 1985, le coût de revient pour enfouir une tonne de
déchetnon dangereux(DMS) est estiméà 13 $ US/tonne,alors qu'il en coûte 200 $ US pour une
tonne de déchetsdangereux (ILSR, 1987). Pour les moins scrupuleux, le calcul serarapidement
fait. I est nécessairementplus avantageux de disposer les RCPA en sites d'enfouissement
sanitaire.Pour se conformer aux nonnes exigéeset rendre le TCLP positif, certainsmélangeaient
les RCPA avec les cendres de grilles moins contaminées,ainsi il disposait d'une nouvelle
matrice ne possédantpas la caractéristiquetechniquede déchetsdangereux.

Ce subterfuge fut très clairement dénoncé avec l'étude réalisée par le groupe international de
travail sur les cendres(International Ash Working Group). Suite à ce travail, il fut recommandé
de ne plus mélanger les RCPA avec les cendres de grilles et de les collecter séparément
(Chesner,1995).

Sur cettemême réflexion, le Conseil canadiendes ministresde I'environnement(CCME, 1991)


demandealors que les RCPA soient séparéesdes cendresde grilles et qu'elles soient traitées
avantd'être disposéesde façon sécuritaire.

11
Pour une meilleure contribution au maintien de l'équilibre entre I'environnement et le devenir de
ces résidus dangereux, il devient incontournable en cette décennie de développer de nouveaux
procédés,toujours plus économiquesqui favoriseront, à long terme et sans aucun danger, leur
éventuelleintégration dans notre environnement.

1.2 Contexte de I'incinérateur de déchetsde la Ville de Québec

1.2.1 Présentation technique

L'incinérateur de la Ville de Québec est situé dans le quartier Limoilou. Il fut construit en 1974
par la compagnieDominion suivant le model de Von Roll. il est classéparmi les incinérateursde
type combustion massive, en anglais I mass burn facilities. Il a subit depuis, de nombreuses
transformations.Particulièrement, suite à la nouvelle réglementation sur les émissions de gaz
acides(Environnement Canada,I 988).

La conceptionde ce type d'incinérateurest illustrée à la Figure 1.1. On peut distinguerplusieurs


sectionsdont cinq blocs principaux représentéspar la chambre de combustion, la chaudière,les
électrofiltres, l'épurateur des gaz acides et la cheminée. L'incinération des DMS produit en
moyenne250 tonnespar jour de cendresde grilles et 25 tonnes par jour de RCPA. Les 25 tonnes
par jour de RCPA sont constituéesde (Yoenpoids) :

o 25.9Yode cendresde chaudières: résidu solide formé lors du passagedu flux gazeux
dans la chaudière. Les particules du flux vont se déposer sur les tubulures de la
chaudière à leur contact. La vapeur gênéréepar cette chaudière fut réutilisée et
vendue durant plusieurs années à I'usine de pâtes et papier Daishowa (maintenant
Stadacona)située à proximité de I'incinérateur ;

t2
o 41.4%ode cendres des électrofiltres : résidu solide récupéré gràce à un système de
précipitateur électrostatique;

o 32.9oÂdechaux usées: résidu solide formé au contact des gaz acides et des plus fines
particules neutralisées à la chaux hydratée (Ca(OH)z) et au charbon activé (en
moindre quantité) dans l'épurateur des gaz.

Les fumées qui s'échappent de I'incinérateur après le traitement à la chaux sont vérifiées en
continu à I'aide d'un opacimètre et d'un analyseur de CO2, CO, HCl, SOz et NO*. La
combinaison de ces deux appareils contrôle l'émission des gaz sortantset permet d'ajouter les
quantitésde chaux nécessairesà 1aneutralisation.

Comme il a déjà été présenté,la gestionde ces résidussolidesreste une préoccupationmajeure


actuellement.Plus précisément,les RCPA caractérisésde matièresdangereuses,font l'objet d'un
vif intérêt auprèsde la législation de cette province et des administrateursde I'incinérateur de la
Ville de Québec.

13

ërs
* r o E<
= q
E
. É Ë E F;8 .o Ë
s
E fi E;
È - - € . o E !
. E E = : a F ç
(t
N
. : 3EEHP €
sË.e.gEgE
-l ,* IHIUTO Ë ; g Ê Ê ë i , f\o
I- €\
o
ç(ô\Ot-- oo o\ 0\
a! ôl c\ ..1 a-.1c{
I, I
()
. l
'f q^)

89. E
Ë
o
O
9
($)
q
i
Y
?
\q)

ae)
I
.c .! 5 <

? , : q N . ^
( Ë à i
ai'O ; o o È q)
. c t 2 0 d q ê
' a E 9 ! - 9
.q)
= c!.= .(g ' = â ô t ) tr
O'F ts 9 -E d.8 É F
.ts6=; e
'./_ O > O o . v)&eLr) q)

t--ooo\oÊN cô .q)
c-.1r-.t N N
"r- a
i I $
q)
q 9
.q,
.9 :
'E
. - i
ۑ E
-.r_
gi$ E =Ë q)

_89 3 Èb L

._
€ È - E €; : (|)
- É t E Ê ç a E cl
L
seËEeËEs, .q,)

".:,? g E Ë # Ë g ()Ë É
.OÈc.l.1Str)\O
O \ Ê È - É Ê Ê i q)

.q)
.9
I
tr

E € EE cq
" ,$ , Ë" , Ë E \ql)

'-. "-/- EËËËËËgË O


I

€;:E:Ë:Ë
ËE rËEËËS q)
L
-i (-i cd s d \cj r- od
è0
1.2.2 Gestion des déchetssolidesissusde I'incinérateur

Avant le récent règlement sur la gestion des déchetssolides, le Ministère de l'Environnement du

Québec(MENV) autorisait de par les différentes lois, la combinaison des cendresde chaudières
et d'électrofiltres aux cendres de grilles (mâchefers). Le mélange résultant pouvait alors être
enfoui sur un site d'enfouissement sanitaire à Saint-Tite-des-Caps.Le coût résultant pour une
tonne enfouie était de l'ordre de 17 $ CAN/tonne en septembre 2000, augmentant à 33 $
CAN/tonne en 2001.

De cette méthode de gestion, le résidu solide restant à caractère dangereux se composait


uniquement des chaux usées. La solution la plus économique adoptée, pour disposer de ce
matériel dangereux, était jusqu'en 200I, la stabilisation opérée par Stablex Canada. Ce
traitement vise à stabiliser les déchetsdangereuxdans une matrice cimentaire qui par la suite est
enfouie dans un site spécifiquede la compagnie.Le coût associéà cetteméthodeest de 275 S
CAN/tonne traitée, transport compris. Désormais, c'est la société Alex Environnement qui
remplit ce contrat. Leur nouveau procédé de décontamination développé à I'INRS-ETE est
applicable aux chaux usées et permet de respecterun coût de traitement de 160 $ CAN/tonne.
Aucune donnéetechniqueconcernantle procédén'est disponible.De plus, il faut savoir qu'au
début de ce projet (janvier 2000), I'idée frt de répondre en premier lieu à la demandela plus
urgente concernant la gestion des résidus, qui consistait en fait à l'élaboration d'un nouveau
procédé de décontaminationdes chaux usées,moins coûteux que l'ancien opéré par Stablex. La
compagnie Alex Environnement ayarfi inauguré un procédé permettant la décontaminationdes
chaux usées,avantmême la fin des recherchesmenéesà I'INRS-ETE, I'emphasea été mise plus
spécifiquement sur la décontamination des cendresvolantes (les cendres de chaudièreset des
électrofiltres). De plus, ce revirement a permis de répondreplus adéquatementau problème de la
gestioncompte tenu de la nouvelle réglementation.

Les interdits de ce nouveau règlement sur la gestion des matièresrésiduelles ont conséquemment
développé le problème de gestion à l'ensemble des RCPA. Dans le futur, il ne sera plus
envisageablede mélanger les cendresde grilles avec les cendresvolantes.De même, les trois
types de RCPA devront être récupérés séparémentet enfouis dans des cellules à sécurité
maximaleà défautd'êtrestraités.

15
Avec ses 9 000 tonnes de RCPA annuellementproduites, la Ville de Québec fait face à un
problème de taille. Éitantdonné les coûts qu'entraînerait l'enfouissement de celles-ci dans des
sites techniques (à sécurité maximale), la Ville de Québec a dû innover sur des moyens de
disposition beaucoup plus économiques, voire même plus avantageux que le traitement chez
Stablex.

Cette réorientation,a permis d'élaborer une collaboration des plus efficaces entre I'Institut
National de la RechercheScientifique (INRS-ETE), la sociétéAlex Environnement et la Ville de

Québec.De cette collaboration,établieen 1991,résulteun premier projet de recherchevisant la


décontaminationdes RCPA. L'expérience dans le domaine de la décontamination des métaux
dans les boues,les sols et les sédimentsde l'équipe de I'INRS-ETE a contribué gtandementau
développementd'un procédé chimique qui frt réalisé à l'échelle du laboratoire de 1993 à 1995.
La démonstrationtechnique à l'échelle pilote fut réalisée lors du deuxième projet en décembre
1996.La descriptionde la technologieestprésentéeplus loin.

La réussitede I'ensembledu projet est sansconteste,la somme de multiples objectifs atteints


comme:

o Un coût de procédé compétitif comparativement aux autres traitements les plus


utilisés (stabilisation,vitrification) ;

o Diminution du potentiel de lixiviation des RCPA ;

o Élimination du caractère dangereux pour certains mélanges de RCPA et


potentiellementpour les chaux usées.

Néanmoins, le développementde ce procédé combinant la solubilisation et la précipitation des


métaux connaît,encore aujourd'hui, des ouverturespotentiellesquant à son amélioration.

t6
1.3 Déchetsmunicipauxsolides

Il est difficile de définir de façon précise une matrice, lorsque le contenu de celle-ci dépendde la
juridiction administrative de chaquepays.

Voici deux exemplesdémontrantles deux extrêmesdans I'interprétation de cette définition.

c <<Les déchets solides regroupent les déchets résidentiels, les déchets de petites
industries, les déchets d'institution qui sont collectéspar la municipalité ou encore
par une entreprise de ramassage contractée par la municipalité >>. (Première
définition tirée de Environnement Canada,l99l) ;

o <<Tous déchets, résidus, boues issues des usines de traitements de déchets et des
usines de traitement d'eaux, ou provenant d'installations contrôlant la pollution de
l'air et les autres matériaux rejetés incluaint les solides, les liquides, les semi-solides
ou les gaz issus des diffirents contenant résultant des activités industrielles,
commerciales, agricoles et résidentielles> (Deuxième définition tirée de RCRA,
1984).

Ces deux extrêmesdénoncentbien la difficulté existanteà vouloir comparer des informations sur
les DMS provenant d'agences ou de groupes de travail dont les motivations sont totalement
disparates.Cette difficulté étant davantagesoulignéelorsqu'il s'agit de pays differents.

Par exemple,l'agence USEPA a estimé que 1l à 13% des déchetsmunicipaux solidesétaient


potentiellementrecyclables.Dans ce calcul de donnée,on y avait inclus les rebuts de voitures et
de construction, ce qui en fait permettait de doubler la proportion de recyclage par citoyen.
Parallèlement,d'autrespays comme le Japon,excluentce type de débrisrecyclablesdesDMS.

En vue de standardisercette définition, l'office d'évaluation technologique des États-Unis (OTA)


proposa une nouvelle définition: ( Les déchetssolides regroupent les déchetsgénéréspar les
résidences, les établissementscommerciaux (bureau, restaurant, magasin) et les institutions

ftôpital, école). Ne peuvent être inclus les débris de construction/démolition, par exempleles

T7
débris de voiture et les déchets médicaux/pathogènes> United States Office of Technology
(OTA, 1989).
Assessment

Cette définition peut être considéréecomme étant le compromis approprié pour la suite de ce
travail. En retenant toutefois que les statistiquesdonnéesont pu être établies sur des critères de
basedifférents. Malgré cet exercicedifficile de comparerla production de DMS, on propose,à la
Figure l.2,txre étuderéaliséepar EnvironnementCanada(1989). Très souvent,cesdonnéessont
expriméespar habitant. Cela permet de réduire le problème à l'échelle humaine malgré le fait
que les conditions socio-économiques,géographiques,les coutumes sociales et le rapport
national des générations,sont autant de biais pour I'interprétation de statistiques de differents
pays.

Canada

Êtats-Unis

Australie

F€nce

Danemârk

Suisse

Hollande

RoyauneUni

Suède

Chine

Figure1.2 Statistiques sur la génération des déchetspar habitant en 1989 (Tiré de


Environnement Canada, 1989)

18
Le Canadaest le pays qui produit le plus de déchetsau monde avec ses 1.7 kg par habitant et par
jour. L'objectif de ce travail n'étant pas d'établir des statistiquesà l'échelle mondiale, nous
présenteronsle contexte actuel, seulementpour certains pays d'Europe, pour les États-Unis et
enfin, pour le Canadaet le Québec.

1.3.1 Composition et évolution dans le temps des déchetsmunicipaux solides

L'introduction de ce travail, ayant résumé la constante évolution des DMS durant ces deux
décennies,on se contenterade donner un exemple statistique(Tableau 1.2).

Tableau 1.2 Évolution de la composition des déchetsmunicipaux solides,dans le temps au


Royaume-Uni(Vo en poids) (Tiré de Baker, 1990)

Catégoriede r935 1963 1968 t974 t975 r978 r980 1982 t986 1988
déchets
Plastique I 2.9 J 5.7 7 8.8 6 7.5
Papier t4 23 3I 26.8 3l.l 25.2 29 22.8 33 25
Putrescible l4 t4 18 21.3 35.5 28.3 25 23.7 20 22.8
Métaux 4 8 9 8.5 5.3 7.2 8 9.6 8 13.4
Verre J 9 8 9.5 9.3 11.8 10 9.6 9 3.5
Poussière 57 39 22 19.8 t2.3 13.9 I4 16.1 l0 13.4
Textile 2 3 2 3.5 1.7 2 3 2.6 4 7.6
Autre 5 4 6.9 1.8 5.9 4 6.2 l0 5.8

La composition chimique et physique des DMS étant très hétérogène,1l a étê établi différentes
catégories de matériaux, permettant de caractériser plus facilement cette matrice. On peut
identifier ces catégoriesau Tableaul.2 (le plastique,le papier, les matièresputrescibles,etc.).
Comme précédemment, il sera difficile d'établir une définition du terme catégorie qui soit
généraleà I'ensemble des pays. De ce fait, la comparaison entre ces différentes donnéesreste
limitée. Les pays d'Europe ont néanmoins su collaborer et établir une liste déterminant le
contenuexact des différentes catégoriesde matériaux (Williams, 1984) :

19
o Matières putrescibles : restede table,déchetsvégétaux,déchetsjardiniers ;

o Papiers et cartons : papier et papier recouvert d'un film plastique,journaux, cartons


et carton ondulés :

o Plastiques : tous les matériaux plastiquesincluant les films et les matériaux denses;

o Métaux : tous les matériaux métalliques ;

o Textiles : tous les textiles naturels et les textiles fait mains :

o Combustibles divers : laine. chaussures.


cuir:

o Non combustibles divers : céramiques,pierres,cendreset verres ;

o Fines : matériel inferieur à20 mm.

Ce qu'il faut en retenir, c'est que malgré les efforts mis en place depuis quelques annéespour
établir plus concrètementle contenu potentiel de ces diverses catégories,il reste encore des
matériaux ou des objets inclassables,de par leur complexité. Souvent on les retrouve dans deux
catégoriesdifférentes,ce qui rend la caractérisationplus aléatoire.

On peut noter deux autresfacteurspouvant influencer la caractéisation des DMS, à savoir :

o La provenance de ces déchets générés par les foyers urbains, les institutions, les
commercesou les petites industries ;

o Et les changementsclimatiques.

Les deux phénomènessont illustrés aux Tableaux1.3 et 1.4.

20
Tableau 1.3 Variations de la composition en poids des déchetsrésidentiels,commerciaux,
institutionnels et industriels (% plp) (Tiré de Gore et Storrie, 1992)

Cornposé Résidentiel Institutionnel Commercial Industricl

Papier 36 4l 50 40
Métal 7 5 5.5 4.5
Plastique 1 15 15 13
Organique 31 29 18 6
Verre 7.5 6 4 9
Laine 2 0 J t2
Déchetsde 2 0 0.5 2
constuction
Divers 7.5 13.5

Tableau 1.4 Variation de la composition (% p/p) de déchetsavec les saisons(Tiré de Bird


et Hale, 1977)

Catégorie Composé Printernps Eté Automne Hiver


Papier 33.9 38.9 36.6 36.5
Déchet alimentaire 28.4 24.6 24.9 32.9
Résidu jardinier 12.3 4.4 6.1 0.8
Combustibles Plastique, caoutchouc 4.7 5.4 5.7 5.1
a -
Textile J.I 4.3 4.4 4.7
Laine 2.7 5.0 5.7 3.5
Organiques divers 0.9 0.9 r .7 1.2
Non combustibles Vene, céramique 7.6 9.7 8.1 8.1
Métal 5.8 6.8 6.8 7.2

Pour faciliter la caractéisation dans son ensemble et la manipulation de quelques données


statistiques,il est recofirmandéde suivre les règles suivantes:

o Disposer de la liste la plus compréhensible et non la plus longue des différents


matériaux,il en résulteraune meilleure définition des déchetsmunicipaux solides ;

2T
o Vérifier que les donnéesproviennent d'une seulejuridiction ;

o Vérifier que les donnéessoientcollectéesdurantla mêmepériodede I'année.

1.3.2 Gestion des déchetsmunicipaux solides

La Figure 1.2 démontrela variation des déchetsgénéréspar habitant et par jour avec ses0.5 kg
parjour en Chine et jusqu'à 1.7 kgpar jour au Canada(EnvironnementCanada,1989).

Il serait normal d'imaginer à l'heure actuelle, une diminution de ces données, si I'on tenait
compte des mesures déployées pour le contrôle des matières résiduelles au sein de ces divers
pays. Ceci est paradoxal, mais la réalité est tout autre. En effet, malgré des taux de natalité de
plus en plus faibles, voire semblablesdans ces pays, la quantité de déchets généréspar habitant
n'a cesséd'augmenter. Les États-Unis ont progresséde 2Yopar année et par habitant au cours
desannées2000,tandis que le Japon aatteint4Yoparannéeetparhabitant.

Cette incontournableévolution nécessitede nos jours la mise en place d'une gestionà multiples
facettes.Celle-ci va permettre de réduire les quantitésde déchetsà disposeret, ainsi, améliorer le
processusde traitement. Les differents moyens utilisés dans la gestion des DMS sont :

o Tri et collecte pour la récupération;

o Tri et collecte pour le recyclage ;

o Tri et collectepour le compostage;

o Incinération;

o Enfouissementdans des sites spécifiques.

Dans de nombreux pays industrialisés, I'enfouissement des déchets est de loin la technique la
plus utilisée de cette époque. Les limites rencontréespour chacune de ces méthodesregroupent
un ensemblede paramètrescomme la nature, la résistance,la qualité du déchet, ou encore, la
faisabilitédu ramassase.

22
D'autres considérationscomme I'opinion publique, l'emplacementgéographiqued'un terrain,
I'espace disponible, ou encore, la viabilité économique sont à envisager sérieusementpour le
choix d'une méthode appropriée.

Concrètement,lagestion des DMS appartientà chaquepays. Cette situation va nous permettre


d'exposeren bref le contexteactuel despays suivants: la France,I'Allemagne, les Éhts-Unis et
le Canada(incluant la province du Québec).

1.3.2.1 France

En 1990,18 millions de tonnesde DMS ont été générésannuellementpour une populationde 56


millions d'habitants.Si on inclut à ces donnéesles déchetsrésidentielsvolumineux (meubles,
on augmentece chiffre à 19.5 millions de tonnes.Ce qui représente0.88
gros électroménagers)
(0.95) kg/personne/jour(Baltzinger, l99l). De ces 18 millions, 0.6 million de tonnes seront
seraincinéré,9.2Tocompostéet 13.7o/o
collectéset recyclés;le reste, soit 42.3%o seraenfoui dans
des sites spécifiques(Baltzinger, 1991). En 2002, 46 millions de tonnes de déchetsont été
générés dont 24 millions constituaient les ordures ménagères. Les ordures ménagères sont
définies comme les déchets issus de l'activité domestiquedes ménages et ceux pris en compte
par les collectes municipales usuelles (ADEME, ITOM 2002). La répartition des ordures
ménagèrespar mode de traitementen2002, est définie comme :

o Centrede stockage:4IoÂ;

o Incinérationavecrécupération:4lYo ;

o Tri:80Â:

o Compostage:6Yo;

o Incinération:30Â:

o Méthanisation: l%o:

L'incinération comportait en 2002,116 unités (incinérateurs)avec récupérationd'énergie traitant


11 804 kt d'orduresménagèreset 52 unités sansrécupérationd'énergietraitant 779kt d'ordures

23
Le parc desusinesd'incinérationa considérablement
ménagères. diminué depuisl'applicationde
l'arrêté du25 janvier I99l.La fermeturedes usinesde faible capacitémais égalementd'usines
a permis de passerde 253 unitésen 1999 à 165 en2002.F,n2003, grâceà une
non-conformes
action énergétique,les 123 usines restantesétaient en conformité avec I'arrêté dl 25 janvier
1991.

1.3.2.2 Allemagne

Les données statistiques concemant la gestion des déchets, avant la réunification des deux
Allemagnes ont été volontairement écartées.Il était plus intéressantde présenterl'effort lié à la
politique de gestion des déchetsdurant la période post-réunification. L'Allemagne reste I'un des
pays les plus innovateursface au problèmede la gestiondes DMS. En 1993, les Allemandsont
généré43.3 millions de tonnes de DMS pour 90 millions d'habitants, ce qui représenteun
volume non négligeable.Malgré ces grandsvolumes, on assisteà une gestion que I'on pourrait
qualifier de réussie.

En 1986,les Allemands élaborentune politique nationalede la gestiondes déchets,baséesur la


préventioncontre le gaspillagedes déchets.Plusieursordonnancessont alors mises à exécution :

o Réutilisation des contenantsà breuvageà I'aide d'un systèmede consigne ;

o 1990: ordonnance sur les matériaux d'emballage visant leur réutilisation ou leur
recyclage;

o l99I: ordonnance sur le papier permettant de détourner des sites d'enfouissement,


tout matériau constitué à base de papier ;

o I99I: ordonnancesur le plastiquevisant à réutiliser ou recycler 80% des matériaux


plastiques.

Soucieuxde mieux contrôler l'utilisation et la disposition des divers matériaux à recycler, les
allemandstransforment et adoptent un nouveau règlement (Closed Cycle Economy Law). Ainsi,
le potentiel énergétiquede chaque ressourcerecyclée devra être optimisé (Vehlow, 1996).
L'initiative de tous ces efforts a permis de détournerdes sites d'enfouissement45% des DMS

24
vers le recyclage,ou encore,leur réutilisation.Ce qui est plus élevé comparativementaux
de L992.
statistiques

desDMS enAllemagneestdonnéeà la Figure1.3.La fractionla plusimportante


La composition
27oÂde I'ensembledesDMS, elleconstitueen fait la matièreputrescible.
représente Lesdéchets
Ils
de table,très chargésen matièreorganique,ne peuventêtredisposésen site d'enfouissement.
ou I'incinération,l'incinérationavec reconversion
serontacheminésplus vers le compostage
d'énergieétantla plusutilisée.

.1.2
tr4.1
I r.5
I6.1

13.9 42.9
I3.l
I lr.5
I15.6
tr 8.6
I Conrposés I Putrescibles
conrpactés IMinéraux lMissibles
lFraction movenne EFraction fine IVerres lMétaux
lPlastiques ITextiles EPapiersjournaux [lPapiers

Figure1.3 Compositiondesdéchetsmunicipauxsolidesen Allemagne('Â) (Tiré de


Vehlow,1996)

Prèsde 1l millions de tonnesde DMS sontincinérés,soit 360Âdu total des DMS (Reimann,
de gestionpour
1991; Rijpkenaet al., 1992).Le Tableau1.5résumeles différentesalternatives
le traitementdesDMS.

25
Tableau 1.5 Gestion des DMS en Allemagne (Tiré de Rijpkeman,1992)

Conrposantes Municipal (ktonnes/année) % déchetssolides


Recyclage 4000 t6
,)
Corrpostage 500 a

Enfouissement I 1500 46
Incinération 9000 36
Total 25000 100

1.3.2.3 États-Uois d'Amérique

Aux Etats-Unis, 300 à 320 millions de tonnes de déchetsrésidentiels,commerciaux et de petites


industriesont été générésdurant les années1990 à 1993.La moitié, c'est-à-dire163 millions de
tonnes,représentedes DMS (Steuteville,1995;USEPA, 1991).Cela représentaitalors 1.8 kg
par habitantet parjour.

Les déchetsà basede papier représentent40% de la masseglobaledes DMS (Figure 1.4),ce qui
représente72 millions de tonnes. Ce matériel constitue la composantemajeure de la composition
des DMS aux États-Unis.

26
t] 8.3 a6.7

16.3

437.5
À17.9

r 8.3

I Verres I Papiers,papiersjournaux I Métaux


I Plastiques I Résidusjardiniers(élagage) I Bois
E Déchetsalimentaires E Autres

Figure 1.4 Compositiondesdéchetsmunicipauxsolidesaux Ètats-Unis(Tiré de I'agence


usEPA, 1992\

Aux États-Unis,la politique fedéralede la gestiondes DMS est baséesur le principe des 4R
Les dernièresstatistiquesindiquentque 62
(Réduction,Réutilisation,Recyclage,Récupération).
dansdessitesd'enfouissement,
à67% desDMS sontdisposés et 21 à
l0 à16% sontincinérés
elle estnégligeable.
23Yosontrecyclés.Quantà la quantitédesDMS utiliséspour le compostage,

De mêmequ'au Canada,les États-Unisne possèdentpas une seuleet unique loi < nationale>
potr appliquerleur politique de gestion.Le contrôle et la gestion de DMS reviennentà la
de chacundesÉtatsqui constituentles États-Unis.
juridiction et au gouvernement

Étant donnéle nombreélevé de juridictions differentes,on se limitera à une présentationdu


contexteactueld'ordre national.À l'échellenationale,les donnéesstatistiquessontdonnéespar

27
l'agenceUSEPA. L'évolution au cours des années1960 à 2000, de la gestiondes DMS aux
à la Figure1.5.
États-Unisestreprésentée

Il est intéressantde noter une diminutionconcernantI'enfouissementdes DMS. En effet, cette


techniquetendà disparaîtrepour êtreremplacéepar I'incinérationet le recyclage.

L'incinération, avec reconversiond'énergie,représentele procédé le plus utilisé. Sur 175


incinérateurs en 1992,135étaientdotésd'un systèmede reconversion.La capacité
opérationnels
totale pour I'ensembledes incinérateursreprésentait92000 tonnes de déchetspar jour. Le
Tableau1.6dresseun sommairedesincinérateurs aux États-Unis.
développés

,re eù çé çe ,ô. ,ce ,* ,f," $,. çsçéç*çf,flç*çfçfd


*..:*
lRecyclé I I Incinéré I Rebus

Figure 1.5 Utilisationdesdifférentsmoyensde gestiondesdéchetsmunicipauxsolides


au coursdu temps(Tiré de USEPA,l99l)

28
Tableau 1.6 Résumé des installations d'incinération de déchetssolidesmunicipaux aux
Etats-Unis (Adapté de Waste Age,l992)

Typed'incinérateur Capacité(tonnes/jour) Nombred'installations Avec récupération Capacitétotale


d'énergie (tonnes/jour)
>500 44 39 5t 275
Combustion 100<x<500 25 2l 6760
massive
<100 30 950
Combustion >100 16 t6 3 145
en deux étapes <100 34 JJ | 957
RDF (semi- >500 l8 l8 25 320
suspension
<500 9 8 2200
Total 176 135 91 607

1.3.2.4 Canada,province de Québec

On peut comparer le système de gestion politique du Canada à celui des États-Unis. Ces deux
pays sont divisés en différentes provinces ou États, lesquelssont indépendantsdu point de vue de
la législation. Le Canadaregroupe au total 10 provinces possédantchacune leur propre système
de législation et de juridiction. De part cette structure, on observe parfois une grande variation
sur la législationd'une province à I'autre.

Dans le cas des règlements sur la gestion des DMS, on peut noter une certaine volonté pour
unifier davantage les politiques provinciales et fédérales. En effet, le Conseil Canadien du
Ministère de l'Environnement (CCME) comprend désormaisun comité regroupant à la fois des
députésdu fédéral et du provincial dont la priorité est d'établir les directives et les normes de
baseliéesaux préoccupationssur les ressourceset l'environnement.

En 1996,le Canada générait30 à 35 millions de tonnesde déchetsnon dangereux.Environ la


moitié est constituée des DMS, ce qui équivaut à 1.7 kg de DMS généréhabitant/jour
(Environnement Canada, 1989). Le Canada, et les États-Unis, représentant les deux plus
importantscontributeursdu point de vue des quantitésgénérées(kg/hab) de DMS.

29
Une récenteétudeestimela compositiondesDMS de cesdeuxpaysà peuprèssimilaire.Pourle
Canada,les deux catégoriesles plus importantesconstituantles DMS sont les matériauxà base
de papier (37.5%) et les matériauxde type organiques(34.5%). La Figurel.6 donne la
compositiondesDMS au Canada.

42.5

r 4.5

I Verres u Plastiques [f Fines I Constituantsmineurs I Organiques E Métaux f papier

Figure1.6 Composition des DMS au Canada (%) (Tiré de Environnement Canada,


19e6)

Du point de vue de la gestiondesDMS, il faut souleverune importantediminutionconcernant


Ce phénomèneest le résultatd'une nouvellepolitique
I'usagede la techniqued'enfouissement.
(4R: Réductionà la source,Réutilisation,Recyclage,Réinsertion)mise en placepar le CCME
dansles années1990.L'objectif fixé au débutde ces annéesétait de détourner50% desDMS
avantI'an 2000.Les moyensutiliséspour réduireà la source
destinésaux sitesd'enfouissement
la production de déchetsont été grandementaméliorés suite au Protocole National sur
et ce, en
I'Emballage.En effet, celui-ci a permisde réduirede moitié le volumedesemballages,
du recyclage.
favorisantle développement

30
Cette prévention à l'usage plus modéré et mieux contrôlé de l'enfouissement a permis de réduire
de 82oÂ(en 1990) à 75% (en 1996) les volumes de DMS destinésaux sites (Environnement
Canada,1996)(Figure 1.7).

Actuellement,de 15 à 19% des DMS est destinéau recyclageet 5 à 6% à I'incinération.L'autre


variante,soit la technique du compostage,est encorepeu développée.

Figure 1.7 Gestion des DMS au Canada (1992) (Tiré de Environnement Canada, 1996)

La distribution des incinérateursau Canadaest plus élevéeen ce qui concerneles incinérateursà


reconversiond'énergie (EFW : Energiefrom waste).

Les régions à plus forte densité de population, comme la Colombie-Britannique, I'Ontario et le

QuébecregroupentI'essentielde cesinstallations.En 1991,lacapacité à incinérerles 16 millions


de tonnesde DMS généréesétait estiméede 1| à 12% (Finkelstein,1991).Cependant,enréalité,
seulement5 à6% desDMS ont été incinérés.

Malgré la constructionen Ontario d'un nouvel incinérateur,au cours de I'année 1992,la capacité
d'incinérer au Canada a été grandementaffectée par la fermeture, en 1999, de l'incinérateur de
Montréal (au Québec).

31
Tableau 1.7 Liste des installations EFW (Energy From Waste) au Canada (Tiré de Sawell
et Constable1993)

Type Nombre EFW Avec reconversion Capacitétotale


d'incinérateur d'installations d'énergie tonne/jour

Combustion 1800
massive
Cornbustion en 1l 1000
deux étapes
Semi-suspension l* 550
TOTAL t7 3350

Dans la province de Québec, ce sont 7.2 millions de tonnes de résidus qui sont générées
annuellement. Ce chiffre exclut les très abondants déchets miniers, forestiers, agricoles et
industriels. De ces 7.2 mlllions de tonnes, 1.4 millions de tonnes sont directementrecycléespar
certainscommerceset industries.

Le reste, c'est-à-dire5.8 millions de tonnes,représenteles DMS qui peuvent s'illustrer de la


façon suivante :

Déchetsrésidentiels

Dans les faits, chaquecitoyen produit en moyenne 1 kg de déchetspar jour, et plus encore à son
travail. La gestionmunicipalede ces 5.8 millions de tonnesest représentéeà la Figure 1.8.

32
La CommissionCharbonneaua, d'autre part, estiméque de 0.5 à l% des déchetssolidesenfouis
étaientconstituésdes déchetsdangereux,tels que :

Batteriesautomobiles ;

Peinture et solvants '

o Huiles mécaniquesusées,antigel ;

Médicament;

Essence;

o Produits de nettoyagedomestique,pesticide, etc.

69 sitesd'enfouissement sanitaires(LES)
97 dépôtsde matériaux secs
366 dépôtsen tranchés
*44 dépotoirs à ciel ouverts

5,8 millions de ** 3 incinérateursde déchetsmunicipaux


tonnesde DMS

Figure1.8 Statistiques et gestion des déchetssolidesmunicipaux au Québec (Tiré de


MENVTQ, 1992)

x
Bannis depuis 1978, ils sont progressivementéliminés

*i<
L'incinérateur de Montréalfutfermé en 1994

a 1
JJ
1.4 Incinérationdesdéchetsmunicipauxsolides

1.4.1 Présentationtechnique

La recherche du développement de nouveaux procédés d'incinération a permis depuis ces 15


dernièresannéesd'améliorer grandementla technologie de cette industrie. Comme il a déjà été
souligné, la plus grande performance réalisée est, sans conteste, la réduction des émissions
atmosphériquestoxiques.

Cette avancéetechnologique a permis de doter les incinérateurs de l'ancienne génération de


système antipollution, ou encore, la construction d'incinérateurs plus conformes et plus
sécuritaires.

D'autres aspects de cette évolution technique, cômme la conception de I'incinérateur, les


méthodes d'exploitation, les caractéristiquesde combustion, ont été étudiés afin de créer de
nouveauxprocédéssur le marché. Il en existe à l'heure actuelle un nombre considérable.

1.4,2 Résidus du contrôle de la pollution de I'air (RCPA)

L'incinération des DMS génèrequatre types de RCPA, dont trois tlpes ont été présentéslors du
contexte de I'incinération de la Ville de Québec.Les prochainessectionss'attarderontdésormais
aux résidus produits dans les différentes structuresd'un incinérateur situées après les grilles de
combustion.Les cendresissuesen amont, autrementdit, les cendresde grilles ne présentantpas
un caractèredangereuxpotentiel.

1.4.2.1 Cendresde chaudières

Très souvent, on rencontre un dispositif (chaudière)situé dans le prolongement, ou encore,à la


suite de la chambre de combustion. L'utilisation de cette chaudière permet de produire de la
vapeur qui peut être ensuite recyclée sous forme d'énergie. Par exemple, la vapeur produite à
l'incinérateur de la Ville de Québecétait vendue à l'usine de pâtes et papier située à proximité de
f incinérateur; d'autres I'utiliseront pour la production d'électricité. À ce stade-ci,il y a donc
une partie des fines particules entraînéespar le flux gazeuxqui va se déposerdans la chaudièreet

34
constituerainsi les cendresde chaudières.Ce type de cendresreprésente25.9% du poids total de
RCPA produitsparlaVille de Québec,soit 50 kg/h.

1.4,2.2 Cendresd'électroJiltres

L'essentiel des fines particules, présentesdans le flux gazeux aprèsle passagedans la chaudière,
vont être récupéréesà ce stade-ci.En effet, les fines particules sont chargéesnégativementdurant
leurs passagesau travers d'une série d'électrodespour ensuiteêtre collectéesou précipitéespar
injection d'une contre-charge.Les particules collées aux plaques sont alors détachéespar
martèlement et récupérées au fond du collecteur. Ainsi, les précipitateurs électrostatiques
génèrentun secondtype de cendre appelée: cendresd'électrofiltres. Aux États-Unis, ce type de
cendres constitue la majeure partie des RCPA produits ; pour la Ville de Québec, elles
représentent4t.4% du poids total de RCPA produits soit 80 kglh. Ce tlpe de cendresreprésente
dansl'ensembleles plus grandsvolumesà gérer.

Il faut noter un autre type de cendresissu de l'utilisation d'un systèmefonctionnantàl'eau (Wet


Scrubber).Ce procédé colmate les fines particulespar l'introduction d'eau et génèreainsi des
bouesde cendres.Ces boues résiduellesconstituentégalementune menacepour l'environnement
car ellesne répondentpas aux norrnesdu TCLP (Bagchi et Sopcich,1989).

Les vitessesau travers du précipitateur sont de l'ordre de 0.7 à 1.3 m/s tout dépendantdu nombre
de bancs utilisés dans le précipitateur électrostatique.L'efficacité des précipitâteursva dépendre
de la taille desparticules; pour un matériel supérieurà 50 pm la récupérationest de 100%,pour

un matériel de 5 pm la récupérationest de 99%oet, enfin, pour un matériel ( lpm, la récupération


estde 98%.

1.4.2.3 Chaux usées

Ce tlpe de cendresa été produit dans les quinze dernièresannéesà causede normes plus sévères
sur les émissionsaériennesde mercure, d'acide chlorhydrique, de plomb et de cadmium. Après
les électrofiltres,les gaz de combustion débanassésdes particules les plus grossières,sont
refroidis de270oCà 110-140oCà l'aide d'un systèmede jets d'eau. Il est ensuiteenvoyédansun
cyclone situé au fond de l'êpurateur sec qui élimine les cendres volantes aux dimensions plus

35
importantes. Les gaz sont ensuite traités à la chaux hydratée en poudre à I'aide d'une buse
dirigée tête en bas dans le passage drt gaz. Les gaz de combustion, refroidis et conditionnés
arrivent au bac filtrant, qui représentele dernier dispositif de dépollution (Stegemannet Côté,
1991).La faible températuredans la dernièrepartie de ce dispositif permet de récupérerI'acide
chlorhydrique, le mercure ainsi que le plomb et le cadmium. Le troisième type de cendres,
appeléesles chaux usées,est ainsi récupéré.À lu Ville de Québec,les chaux représentent32.9%
du poids total de RCPA produit, soit 63.5 kglh.

La situation aux Étuts-Unis, durant les années 1987 à 1992, permet de démontrer une nette
augmentationde la production de chaux uséespar rapport aux cendres d'électrofiltres. En fait,
I'utilisation des précipitateurs électrostatiquessera de moins en moins observée favorisant le
traitement à la chaux (Berenyi, 1996).

1.4.3 Caractérisation des RCPA

1.4.3.1 Propriétésphysiques

Il est souventrapporté que les propriétés physiques et chimiques des differents types de cendres
peuvent être fortement modifiées selon certainsparamètrescomme le matériel parent incinéré, le
régime de la combustion, le mode des opérationset, enfln, le mode de collecte des cendres.

L'ensemble des caractéristiquesphysiquesdes cendresvolantes a été résumé de la façon suivante


(Theiset Gardner,1990) :

o Taille desparticules: 20 à230 pm

. Aire spécifique:2.8 à36.9m2lg

o Densité: 0.78 à 1.04s,/cm3

o Pourcentagede solides volatils (imbrûlés) : 2 à 4%o

Les quantitésde cendresvolantes produites dépendenttrès souvent du type d'incinérateur et de la


température de combustion. Par exemple, pour les cendres volantes générées lors de
I'incinération des boues de traitementd'eaux usées,on peut observerdes différencesnotables

36
tout dépendammentdu type de combustion utilisé, soit une combustion effectuée sur lit fluidisé
ou une combustion à multiples foyers. Les quantitésde matières volatiles dans les cendressont,
elles aussi,dépendantesde la températuredes opérationsdans la chambre de combustion de 850
à 1000"c.

D'autres auteursrelatent l'importance du temps de séjour dans la chambre de combustion ainsi


que l'alimentation d'air, le chargement du matériel parent par rapport à la qualité et la
distribution des cendresvolantes (EnvironnementCanada,1988).

La caractérisationdu point de vue de la morphologie des particules s'est avérée, pour de


nombreux chercheurs, reliée aux grandes fluctuations de température tout au long de la
combustion. On rapporte, dans bien des cas, non pas une seule morphologie particulaire mais
trois à quatretypes differents et cela pour un même échantillon. Par exemple, Taylor et al. (1982)
en ont fait la démonstrationen caractérisantles cendresvolantes par quatre formes particulaires
distinctes: <<shredded
sponge>>,<<rolledpaper>>,<<paintchip>>et les sphériques.Une autre
étude a permis de révéler que 75%oen poids des cendresvolantes sont concentréesdans les trois
plus petites fractions (< 20 pm, 20-38 pm, 38-63 prm).Les analysesont permis de mesurerle
nombre total d'éléments indifféremment de leurs formes physiques et chimiques et de les
localiserainsi dansles fractionsles plus petites(Buchholzet Landsberger,1993).

Jung et al. (200$ ont démontré suite à leur étude comparative de plusieurs données et autres
réferencesde la littérature, l'influence de divers paramètres(température,capacité et type de la
chambre de combustion, caractéristiquesdes déchets entrant) sur le comportement des métaux
durant l'incinération. Le paramètre le plus significatif quant à la concentration des métaux dans
les cendresvolantes et les cendresde grilles correspondraitau déchiquetagedes résidus les plus
volumineux, incinérés. D'autre part, ils ont établit une relation entre le point de fusion des
métaux et leur distribution dans les cendres.Les métaux <<lithophilic D, comme le Fe, le Cu, le
Cr et I'Al se retrouveront principalement dans les cendresde grilles tandis que le Cd très volatile
(point d'ébulition faible 767"C) sera transferé dans les cendresvolantes. Quant au Pb, malgrés
son caractère volatile, les deux tiers se retrouveront dans les cendres de grilles. Cette
classificationdes espècesmetalliquessusceptiblesd'être inclusesdans la matrice ou déposéesen
surface des cendres, selon leur point de fusion a été proposée antèrieurementpar Cahill et

a-
J I
Newland (1982). Les métaux carctériséspar un point d'ébulition faible (< 1550'C) sont déposés
en surfaceselon un processusde volatilisation/condensationet sont facilement extractibles,alors
que les métaux carctériséspar un point d'ébulition élevé (> 1550"C) sont inclus à même la
matrice.

Une étude plus aprofondie fait également état de la relation entre, les differents paramètres
orchestrantla combustion des DMS (déchetsmunicipals solides) et la composition chimique, la
morphologie ainsi que la minéralogie des cendresqui en résultent (Li et al. 2004). Les analyses
chimiques de cette étude démontrent la relation entre la température de la chambre de
combustion et la répartition des éléments dans deux types de cendres. Les éléments les moins
volatiles dans des conditions de températuresélevéesseront particulièrement déplacésdans les
cendresde grilles tandis que les élémentsles plus volatiles dans des conditions de plus faibles
températuresseront quant à eux capturésdans les cendresvolantes. Par exemple le Cd, le Pb, le
Hg ainsi que I'As ayant de faible températurede vaporisation caractériserontessentiellementles
cendresvolantes, tandis que le Ni, moins volatile, caractériseradavantageles cendresde grille.

Quant au Cu, au Cr et au Zn, ils seront distribués entre ces deux types de cendres. L'étude
minéralogiquerévèle la présencede NaCl, de KCI et de cristobalite en grande quantité ainsi que
la présencede CaCO: en plus faible quantité pour des cendresvolantes provenant d'incinérateur
avec foumaise. D'autres auteurs(Forestieret Libourel (1998) ; Mangialardi et al (1999)) ont
observéla présencesuplémentairede CaSOret SiOz.

1.4.3.2 Composition chimique

On retrouve dans la littérature, de nombreusesdonnéesgénéraliséesà I'ensemble des cendres


volantes. Étant donné que ce terme a été réactualisépour inclure désormais les chaux usées,il
faut signaler que dans la suite de ce texte I'ensemble de ces trois tlpes de cendres(les cendresde
chaudières,les cendres d'électrofiltres et les chaux usées) sont regroupées sous le terme de
résidudu controlede la pollution de I'air (RCPA).

Tabaries(1995) a mis en évidencele fait que les oxydesmajoritaires(CaO, MgO, K2O etNa2O)
sont liés dans les résidus à des silico-aluminatesde calcium (par exemple, l'anorthite
CaO.AlzO:.2SiOz).Ces oxydes sont les produits de la calcinationdes formes carbonatées
de ces
élémentslors du passagedes déchetsdans le four. Ils sont très peu solubles en milieu aqueux et

38
leurs températuresde fusion et de vaporisation sont très élevées(i.e. températurede fusion de
1544"Cpour CaO.SiO2).

On retrouve dans les cendres volantes certains éléments majeurs comme le calcium (Ca), le
potassium (K) et le sodium (Na). La composition minérale des cendres a été très largement
étudiée.Souvent,elle se présentesousla forme de CaSO+,KCl, NaCl (Ontiveroset a1.,1989).La
présencesousd'autresformes comme des oxydes,desphosphates,des sulfatesa été établie,mais
de façon théorique(Clapp et al., 1988).Ce type de cendrespeut égalementcontenirdes éléments
traces pouvant ètre 2 ou 3 fois supérieuresà la normale observée dans la croûte terrestre.
Particulièrement, de fortes teneurs en plomb (Pb), zinc (Zn), arcenic (As), cadmium (Cd) et
quelquesfois en mercure (Hg, dans les chaux usées),ont été mises en évidence. Le soufre est
égalementen concentrationassezélevée(Theis et Gardner, 1990).

Chen et a1.(1998)ont étudiépar simulation,I'effet de la variation de plusieursparamétreslors de


la combustion (concentration en oxygène, chlore, soufre et hydrogène) sur la spéciation de
métauxlourds comme le Cd, le Cr, le Cu, le Pb et le Zn:

. dansun systèmede combustion < métal f oxygène >>,les oxydes sont la forme
dominante:

. dans un système < métal + oxygène + chlore >>,les chlorures métalliques


deviennentmajoritaires;

. en cas d'ajout de soufre au systèmeprécédent,tous les métaux à I'exception


du plomb sont sous forme de sulfates métalliques en dessous de 727oC
(1000K) et sous formes d'oxydes au dessusde 727"C (températurehabituelle
des fours d'incinération d'ordures ménagères);

o en augmentant la température, on diminue la concentration du chlorure de


plomb mais on augmentela concentrationdes autreschlorures métalliques.

Le pH de ces cendresvolantesdans I'eau peut varier de 6.24 à 10.26.Cette variation peut être
due à plusieurs facteurs dont la nature des déchets et le mode d'opération de I'incinérateur.
(Sawellet Constable,1988).

39
L'analyse des cendresvolantes de la Ville de Québec durant les dix demières annéesa permis
d'en déterminer les différents constituants. On peut distinguer les composés majeurs comme
étartt: SiOz,AlzO3, Fe2O3,HgO, CaO, Na2O,K2O, TiOz, MnO, PzOs,les chlorures(Cl- ) et les
sulfates1SO+2-).

La liste des métaux (teneur totale) est donnée au Tableau 1.8. On peut noter que les différentes
teneurs en métaux des cendresde la Ville de Québec sont comparablesà celles des États-Unis.
Parallèlement, la détermination de la composition des chaux usées a Évélé des teneurs en
métaux, beaucoup moins importantes par rapport aux cendres de chaudières et d'électro{iltres.
Elles sont caractériséespar de fortes concentrationsen chlorures et en hydroxyde ainsi que des
pics de mercure sporadiques.

Le phénomènede condensationdes métaux sur différents ligands (organiques ou inorganiques)


lors du refroidissement du flux gazeux, a pennis d'expliquer la formation de plus grosses
molécules appeléescomplexes, ou encore chélates.Les métaux sont généralementlocalisés en
surface,ce qui leur confère une plus grandemobilité lors de la mise en solution des cendres.

40
Tableau 1.8 Teneur en métaux (mg/kg sec)d'un échantillon moyen des cendresde la Ville
de Québec et gamme des teneurs retrouvées aux Etats-Unis (Tiré de
Environnement Canada, 1986)

Métaux en (mglkg sec) Cendresvolantes en général Cendres Ville de Québec


(Theis etGardnea 1990) (Mélange 30-70%)

Cu 69-2 000 742


Zn 800- 15200 7 900
Mn r7l - 8 500 2 000
Ni 38.6- 960 182
Cd l-1120 56
Pb 200-26 600 2 500
Cr 15- 895 650
Hg 0.09- 35 29*
As 9.4-750 10*

Dans les chaux uséesseulement

1.4.3.3 Composition organique

La caractéisation complète des cendresd'incinérateur, du point de vue des composésorganiques


toxiques,reste souvent incomplète du fait de la complexité des analyseset des coûts associés.
Néanmoins,une liste substantiellea été établie à partir de cinq familles de composés: les
hydrocarburesaromatiquespolycycliques (HAP), les polychlorodibenzo-p-dioxines (PCDD) et
(PCDF), les biphénylespolychlorés(BPC), les chlorobenzenes(CB)
polychlorodisbenzofurane
et chlorophénols(CP) et enfin, les phtalates.

Les composés appartenant aux familles des HAP, CB, CP ont démontré un fort potentiel de
lessivage,avecdes valeursallant de l0 à240 mglL. De plus, il est rapportéque les composésles
plus solubles sont ceux qui présententle moins de cycle (Harrison et al., 1985 ; Sawell et
Constable,1988 ; Theis et Gardner,1990).La contaminationen produits organiquesest d'autant
plus importante lorsque les cendres contiennent davantage de carbone total (imbrûlés). Le
contrôle de cette contamination est directementlié à la températurede combustion, qui pour être
efficace, doit être maintenue à un minimum de 1 000"C (Bawkon, l99l; Theis et Gardner,

4T
1990). Les paramètresopérationnelslors de la combustion représententles variables principales
pouvant éviter laprésence de produits organiquestoxiques dans les cendres.

I1 est intéressantde signaler que la majeure partie des incinérateurs au Canada opère à des
températuressuffisamment élevées,afin de limiter le plus possible la contamination des cendres
par les composésorganiques.Les RCPA de la Ville de Québecne dépassentgénéralementpas
les normesassociéesaux déchetsdangereuxpour les PCDD et PCDF (Mercier et al.1997a,b).

1.5 Phénomène de lessivage des RCPA dans I'environnement, impact et


caractère toxique

1.5.1 Concept de base de la lixiviation

La lixiviation peut être définie de façon très générale comme la mobilisation, I'extraction ou
encorele lessivagedes constituantsd'une phasesolide lorsqueceux-ci sont mis en contactavec
un solvant dont la composition peut être très variable (eau ou organique). La lixiviation des
résidus d'incinération constitue très certainement un système complexe (phase solide/agent
lessivant/soluté)et souvent étudié dans la littérature. La complexité d'un tel systèmerepose en
fait sur une multitude de phénomènes différents (sorption, dissolution, précipitation) dans
lesquelsvont intervenir une série de paramètrespouvant influencer sur les équilibres régissantle
système.La Figure 1.9 illustre I'ensembledu systèmede lixiviation :

42
Soluté
(Complexationréaction
acidebase)

Contrôle Contrôle
Erosion Sorption Dissolution/ Précipitation
Phasesolide Solution

Réactionde surface Facteurde vieillissement

PhaseSolide

Figure 1.9 Variables du systèmede lixiviation: pH, pE, L/SoTo I

De plus, il faut souligner le caractèretrès complexe de la matrice solide. En effet, les cendres
possèdentune structure minéralogique souvent très hétérogènepouvant intervenir sur le système
illustré à la Figure 1.9. Notamment,la porositéinternedesparticulesainsi que la morphologieet
la taille sont autant de paramètrespouvant influencer la disponibilité des aires de surfaceoù ont
lieu les réactionschimiques (précipitation, sorption).

Dans une étuderéaliséepar Theis et Gardner (1990), les donnéesamasséesdans la littérature leur
ont permis de définir un lien direct entre la résistancede difîusion inteme d'un soluté et le type
de cendresvia leurs plus ou moins grandessurfacesspécifiques.Ils conclurent que les cendres
volantes, caractériséespar un diamètre de pores supérieur à celui des cendres de grilles
démontraient une résistancede difhrsion beaucoup moins importante que celle des cendresde
grilles. Ce qui leur conferaitun fort potentielde dissolution.

L'aspect chimique de la lixiviation est tout aussi intéressant.Dans I'ensemble, les réactions
chimiques sont réversibles et certaines seront plus rapides que d'autres. Les réactions en phase

43
ou les réactionsde complexationsont généralement
aqueusecomme les réactionsacides-bases,
rapides,de I'ordre d'une fraction de secondeà quelquessecondes(Stummandet Morgan, 1981).
Les réactionsd'adsorptionsont, par exemplepour le plomb et le cadmium à la surfaced'oxyde,
de I'ordre de I'heure à la joumée (Cole, 1983).Les réactionsde précipitation,de dissolutionet
d'oxydo-réductionen phasesolide sontplus lentes,I'ordre de grandeurétantde I'heure à I'année
(Stummandet Morgan, 1981).

On retrouve dans la littérature de nombreusesétudes permettant de relier d'autres paramètres


impliqués dans le systèmede lixiviation. L'étude de tous ces paramètresn'étant pas le but final
de ce travail, il est proposé une approchegénéraleà la Figure 1.10. La compréhensiondu
comportement fondamental des divers tlpes de cendres durant la lixiviation requiert la
considérationde ces nombreux facteurs.Comme le démontre la Figure 1.10, la nature du lixiviat
peut être fortement influencée par la spéciation des élémentsdans la phase solide. D'autre part,
les phénomènes de diffusion contrôlant les réactions de précipitation et d'adsorption sont
étroitementliés à la morphologieet à la porositédesparticulesde la phasesolide.

La caracténsationdes procédés de lixiviation doit égalementtenir compte des grands principes


de base de la cinétique et de la thermodynamique.De plus, les paramètrestels que le pH, le
potentiel d'oxydo réduction (pE), les ligands, le ratio liquide/solide et le temps constituent
éealementet finalisent la vue d'ensemblede ces dits facteurs.

44
Spécification Fraction Morphologie
chimique disponible desparticules

v
I ,"

*"
Comportement
Thermodynamique ---_-_--___> fondamentalde <- Cinétique
lixiviation
,/ 1I \
\
Influencedu pH, lnfluence du ratio
Sorption
pE,ligand L / S, Temps

Figure 1.1.0 Interférence et concept de base relié à la lixiviation

1.5.2 Spéciation et mobilité des métaux

Le terme spéciation est utilisé pour définir I'ensemble des différentes formes d'un métal au sein
d'une matrice. On a vu précédemmentque les procédésde lixiviation pouvaient solubiliser les
élémentsd'une matière solide en divers composésdans la phase liquide. Ce phénomènea été
étudié par de nombreux auteurs (Tincelin, 1993 ; Wendling, 1994) qui ont mis en évidence la
grandesolubilisation des chaux usées(de 30 à 55%). La forte solubilisation des cendresvolantes
serait en partie due à la très forte concentration d'ions chlorures lors de leur mise à l'eau
(Cameron,1988).

La présencedes ions chlorures proviendrait des differentes formes du chlore présentesdans les
matériauxplastiques(PVC, etc.). Les cendresvolantesde la Ville de Québeclibèrentjusqu'à 20
000 mg de Cl- par litre lors de leur mise à l'eau (Wendling,1994). Ces quantitésd'ions libres
(Cl-) favorisentla formation de chlorocomplexesmétalliquestrès solubles,tels que le Pb, Cd,Zn
(Cameron,1988; Couillard et al., 1995;Theis et Gardner,Igg0; Tincelin.1993;'Wendling,
1994). La grande mobilité des ions métalliques en phase acide dans les cendresvolantes serait
principalementdue à la solubilisationde cescomplexes.

45
Les solutions issues de lixiviation (lixiviats) sont constituéesde solutés qui se présententsous
forme de complexessolubles.Par exemple,les métaux traces(Pb, Cd) peuvent se complexerà
des ligands (ex : Cl-, OH-, matière organique) et former des complexes solubles (PbCl*, PbCl2O,
Pb(OH)*, Pb(OH)20,etc), ou encore,rester àl'étatd'ions libres (Pb'*, Cd').Les ions libres sont
cependanttrès minoritaires en solution comparativementau reste des complexes formés.Il existe
deux formes de complexes solubles. Le premier type résulte de l'association des cations
métalliques traces (Pb'*, Cdt*) avec des ligands anioniques (ex Br) ; les interactions sont de
tlpes électrostatiqueset peuvent être considéréesfaibles. Ils sont alors caractérisésde complexes
très solubles.Un autre type d'association faisant intervenir des liens covalents très forts entre les
cationsmétalliqueset des ligands (OH) va donner des complexes((PbOH)*) beaucoupmoins
solubles.

De façon générale,la solubilisationou la dissolutiond'espèceschimiques,de la plus singulièreà


la plus complexe,lors de la mise à l'eau des cendresest souventcontrôléepar le pH et le pE du
systèmecendre-eau.

La combustiondes déchetsmunicipaux se situe entre 850oCet 1 000oC.De ce fait, les composés


volatils à caractèreacide (COz, HzS, HCI) sont éliminésdes déchetspour être volatilisésdansle
flux gazeux.Il serait donc normal que les cendresrésultanteslors de leur mise à I'eau donnentun
de leurs composésacides.Ceci n'est cependantpas toujoursle
pH basiquepuisquedébarrassées
cas. En effet, le pH des cendresd'électrofiltresse situe entre 6.2 et 10.3 (Sawell et Constable,
1988 ; Theis et Gardner,1990).

Certains auteursattribuent cette diminution de pH à la présenced'acide sulfureux ou sulfurique


lors de la formation des cendreset, également,à la présenced'hydroxyde de fer ou d'aluminium
qui s'hydrolyserait au contact de l'eau et de ce fait libèrerait des ions H- dans le lixiviat (Theis et
Gardner,1990 ; Vehlow et Vogg, 1987).

Il semble possible, d'autre part, de pouvoir relier le relargage des métaux au type de cendres,
qu'elles soient acidesou basiques,lors d'un contactà l'eau. La Tableau 1.9 donne les espèces
relarguéesen phase aqrieusedépendammentdu type de cendresvolantes issuesde I'incinération
de DMS.

46
Tableau 1.9 Eléments traces (en pglL) relargués en phase aqueusepour deux types de
cendreset gamme de pH associée(rapport eau/cendre z 20ll;18 h) (Tiré de
Sawell et Constable, 1988)

É1éments Cendresvolantesacides Cendresvolantesbasiques

As
B 4600-5200 3 380-4 140
Ba
Cd 1 9 0 0 0 - 5 10 0 0 30- 1 300
Cr <5-10 30- r80
Cu 60- 190 6-8
Mn
Mo
Ni 50- 160 <5
Pb* 2 tlO - t7 800 1 180- I 320**
Se
Zn 33000- 1 116000 50-2 820
pH 6.24- 6.47 - 10.26
10.15

Caractère amphotère' du Pb

Des donnéesplus récentes(INRS-ETE) indiquent un relarguage du Pb jusqu'à 200 000 pg/L

Il faut attribuer au terme cendres basiques ou cendres acides, le pH acide ou basique de la


solution finale lorsque sont mélangéesensemble les cendres et l'eau. Il peut être constaté au
travers de ces données que les métaux, sous forme de cations (Cd'*, Ni2*, Cu2*) sont plus
solublesen milieu acide,qu'en milieu basique,à I'exceptiondu Pb.

Cependant, par exempleles chauxuséesqui au contactde I'eau du


il existedes exceptions,
robinet(pH : 7.0)peuventlibérerjusqu'à 100mg PblL (20% ST) pour un pH du lixiviat égalà
12.0(basique)
(Tincelin,1993).

t
On dit d'un élément qu'il est amphotère lorsque celui-ci est soluble à la fois en milieu basique et en milieu acide.

47
Les espècessous formes d'anions, comme le sélénium et l'arsenic, ont tendance à être
préférentiellementsolubles à des pH basiquesou proche de la neutralité, ce qui leur confère un
haut potentiel de lixiviation dans des conditions naturelles non perturbées. D'autres métaux,
comme le chrome et le molybdène, sont aussi facilement lixiviables en milieu basique (Theis et
Gardner,1990).

1.6 Etudes des tests de lixiviation et réglementation en vigueur

Après avoir introduit le concept de lixiviation, il est approprié de présenter les différents tests
associésau phénomènede lixiviation. Ces testssont appeléstestsde lixiviation et sont appliqués
à la fois pour expliquer les phénomènesde lixiviation et, également, en vue d'appliquer la
réglementationsur les résidus. Dans de nombreux cas, les différentes législations ont utilisé ces
tests dans leur réglementation sur les résidus dangereux,leur permettant.ainsi de caractériserles
cendresd'incinérateurs de DMS comme dansereuxou non.

De façon générale,lestests de lixiviation consistentà mettre en contact un matériel solide avec


un lixiviant (phaseliquide) dans le but de déterminerles éventuelsconstituantsde la phasesolide
qui se serontdissouset formeront le lixiviat.

Ainsi, peuvent être déterminées les concentrations exactes de ces différents constituants
relargués dans des conditions dites de référence, ou encore, des conditions simulant les
phénomènes naturels dans un site d'enfouissement. Ces informations peuvent ensuite être
utilisées dans des modèlesmathématiquespermettantde prédire une lixiviation à long terme.

L'ensemble de la documentationrapporte sanscontestela nécessitéde procéder à plusieurs tests


de lixiviation afin de déterminer le potentiel du caractèrelixiviable d'un matériel solide. En effet,
le phénomènede lixiviation peut être facilement perturbépar le facteur temps, ou encore,par des
conditions telles que le pH, le pE, le ratio Solide/Liquide et la nature du lixiviant utilisé
(EnvironnementCanada,1996; Fallman, 1990; Fraseret al., 1983 ; Sawell et Constable,1993).

I1 existe une liste impressionnante de test de lixiviation résultant en fait de l'ensemble des
législations sur les matières dangereuses,propres à chaquepays. Il est donc proposé de regarder
I'aspectréglementaire(loi en vigueur) de ce tlpe de tests.

48
Pour la province de Québec, le test de lixiviation utilisé pour le Règlement sur les matières
dangereusesest le Test TCLP (Toxicity Characteristic Leaching Procedure Method I3l1). Ce
test provient de nos voisins du sud et a été élaborépar I'agenceUSEPA. Les normes associées
aux concentrationsde contaminantsdans le lixiviat sont donnéesau Tableau 1.10.

Tableau 1.10 Concentrations maximales d'un contaminant dans une matière liquide ou
dans le lixiviat dtune matière solide au Québec (Tiré de l'article 3 du
Règlement sur les matières dangereuses,Québec,1997)

Contaminants Normes (mg/L)

Arsenic 5
Baryum 100
Bore 500
Cadmium 0.5
Cyanures totaux 20
Chrome 5
Fluorures totaux 150
Mercure 0.1
Nitrates + nitrites I 000
Nitrites 100
Plornb 5
Sélénium I
Uranium 2

Les propriétés des matières dangereusessont définies comme suit. I est défini une matière
lixiviable dangereusede la façon suivante : < matière lixiviable : toute matière qui, lorsque mise
à I'essai conformémentà la méthode prévue dans la liste des méthodesd'analysesrelativesà
I'applicationdes règlementsdécoulantdela Loi sur la qualité de I'environnementpubliéepar le
Ministère de I'Environnement et de la Faune,produit un lixiviat contenantun contaminantdont
la concentrationest supérieureà I'une desnormesprévueau Tableau l.10.

49
Le cuivre et le zinc ne sont plus normés actuellementau Québec ; la norme pour le Cd admise
aux États-Unis est deux fois celle du Québec soit 1 mg Cd/L de lixiviat et celle du Hg aux Etats-
Unis est deux fois celle du Québecsoit 0.2 mglL de lixiviat.

1.6.1 Test TCLP (toxicity characteristic leaching procedure)

Les échantillons à tester sont filtrés, puis leur pH est déterminé selon le test du pH du TCLP
(pré-testau HCI) (USEPA, 2002b). Si le pH des échantillons à tester est supérieur à 5.0, c'est le
liquide d'extractionà pH : 2.88 (+ 0.05) qui doit êtreutilisé. Le liquide d'extraction à pH : 4.93
(+ 0.05) est composéd'acide acétiqueglacial et de NaOH lN (5.7 mL d'acide acétiqueglacial et
de 64.3mL de NaOH lN complétéà I L avecde l'eau millipore). Le liquide d'extractionà pH :
2.88 est composéd'acide acétiqueglacial (5.7 mL d'acide acétiqueglacial complétéà 1 L avec
de I'eau millipore). Les échantillonsà testersontplacésdansdesbouteillesétanchesde HDPE de
1 L contenant le liquide d'extraction, dans un rapport de 50 g d'échantillon humide filtré pour
I L de liquide d'extraction. Les bouteilles subissentune rotation complète (de type tête en haut -
tête en bas) à un rlhme de 30 + 2 rotations à la minute pendant 18 + 2 h. Le lixiviat est alors
filtré, puis acidifié avec HNO3 à pH < 2.

L'acide acétiqueglacial comme liquide extraction est utilisé dans le but de simuler le phénomène
de lixiviation dans un site d'enfouissementréservé aux déchetsdomestiqueslesquellesgénèrent
ce type d'acide (acide acétique) de façon naturelle lors de la décomposition de la matière
organique.Comme il a déjà été mentionné, la gestion des cendresconcernantla Ville de Québec
s'effectuepar l'enfouissementexclusif des cendresvolantessansdéchetdomestique.Or, ce type
de matérielne produit pas d'acide acétique.

Du fait de cette controverse,l'équipe de INRS-ETE a développéun autre test, plus simple mais
permettantde simuler la lixiviation des métaux suite au contact d'une eau neutre. ll a éténommé
simplementTest de lixiviation à l'eau neutre.

1.6.2 Test à I'eau neutre (INRS-ETE)

Il consisteen un test de lixiviation à l'eau du robinet (50 g de solide dans un litre d'eau) au
rythme de 30 r 2 rotations à la minute durant 18 + 2 h. L'eau utilisée lors de ces travaux de
recherche correspond à l'eau potable de la ville de Sainte-Foy, laquelle est alimentée par la

50
station de production d'eau potablede Sainte-Foy. Cette eau est caractériséepar des
concentrationsen cations majeurs et en métaux, de I'ordre de : [Ca] : 24.8 mglL, [Na] : 10.1
m g l L , [ K ] : l . 3 m g l L , [ M g ] : 5 . 5 m g l L , [ A 1 ]: 0 . 0 4 m g | L , [ C d ] : < L D ( L D : 0 . 0 0 0 3 m g l L ) ,

[Cr] : 0.001 mgll., [Cu] : 0.07 mglL, [Fe] : 0.04 mglL, [Pb] : <LD (LD : 0.002 mglL), avec
un pH variant de 7,0 à 7,2. Même s'il n'est pas réglementaire,il est d'intérêt scientifiquede
démontrer ce qu'il advient des contaminants (particulièrement le Pb) lors d'un simple contact
avec de I'eau. L'utilisation de ce test supplémentairesur les cendresnon traitées et traitées,
permettra de mettre en évidence le fort relargage du Pb dans le milieu récepteur durant
I'enfouissement. L'information recherchée correspond notamment à l'effet d'un premier
lessivageau contact de la pluie par exemple, ou encored'une eau provenant de la fuite du réseau
aqueducsur une zone d'enfouissement.Quant au choix de l'eau du robinet, les caractéristiques
de celle-ci (faible concentrationsdes alcalino-terreux) permettaient de refléter le relargage des
métaux de manière naturelle. De plus, afin d'optimiser I'effet du pH du fluide d'extraction et
ainsi étudier le lessivagedu Pb à pH plus acide (pH : 4,2), vn troisième test (SPLP) a été
introduit.

L'ambiguïté quant à l'utilisation du test TCLP, pour évaluer l'efficacité d'un procédé de
traitement de résidus, a été soulevée par de nombreux auteurs (Vander Sloot et al., 1994a,
1994b).C'est dansce senségalementque l'équipe de I'INRS-ETE suggèreI'utilisation du test à
I'eau neutre comme un outil supplémentaire.

1.6.3 Test SPLP

Un troisième type de test et sans doute le plus approprié pour la gestion des cendres en site
d'enfouissement,est le test SPLP (SyntheticPrecipitation Leaching Procedure). Il détermine la
quantité de contaminants susceptiblesd'être lixiviés par des pluies acides et est réalisé selon le
protocolel3l2 del'agenceUSEPA (USEPA, 2002a).

Ce test est effectué à I'aide d'une solution lixiviante synthétique se rapprochant de celle des
pluies acides à I'Est de la rivière Mississipi ; ainsi un mélange d'acide sulfurique et d'acide
nitrique permetde constituerle lixiviant à pH : 4.2. La proportion Solide/Liquideutilisée est de
1 dans20, avec une durée de 18 h comme le TCLP et le test à l'eau neutre.Ce type de test est
néanmoins non reconnu dans le règlement sur les matières dangereusesau Québec. Afin de

51
justifier I'utilité de celui-ci, on procéderadurant notre rechercheà I'application des trois tlpes de

test.

1.7 Constat du caractère lixiviable des RCPA dans I'environnement

1.7.1 Étude sur le terrain et démonstration en laboratoire

Les résidus de I'incinération des déchets sont souvent disposés par enfouissement de type
<<monofill > (Adriano et al., 1980 ; Theis et Marley, 1979).Du point de vue de la contamination
potentielle des eaux souterraines,ce système est de loin le moins approprié de par les fortes
forces hydrauliques impliquées dans le mouvement des lixiviats formés entre les cendreset les
eaux interstitielles du site. Les installations de type < monofill > destinéesaux cendresvolantes
provenant d'incinérateur de DMS sont souvent caractéiséespar un lixiviat de très mauvaise
qualité. Par ailleurs, une double membraneimperméableest parfois installée (Cundari etLarrfra,
1986; GundleSystems,1989).

Malgré I'incinération des DMS en quantité toujours plus volumineuse, et par conséquent
I'augmentationdes volumes de cendresenfouies,on relate peu d'études en ce qui concernela
contaminationpotentielle des eaux souterraines.I1 faut souligner cependanttrois étudesréalisées
sur des cendresissuesd'incinération de DMS. Ces étudesont permis de mettre en évidencede
très hautes concentrations de métaux traces dans les lixiviats de site d'enfouissement de type
<<monofill > (Theis et Gardner,1990).Le Tableau1.11donneune synthèsede cesrésultats.

52
Tableau 1.11 Concentration en métaux (mg/L) de lixiviat de cendresvolantes provenant
d'un site d'enfouissementdu type <<monofTll>>(Tiré de Theis et Gardner,
1990)

Éléments Hjelmar (1987) USEPA(1987) Goldman(1988)


As 0 . s- 2 5 5-218 4-2s
Cd 0.1-5 < 0 . 1- 4 4 0.t - 44
Cr 1-80 6-1530 | -91.4
Pb l-190 12-2920 5* 2 9 2 0
Hg 0.05- I l-8 0.005- 8
Se 2.5- 37 5-8

De plus, une étude réalisée à l'aide de lysimètres a dénoté la présence de lixiviats fortement
chargés en plomb, ainsi que la présencede chlorure, de sulfate, de potassium, de sodium, de
calcium, de strontium et de faibles teneursde composésorganiqueset ce, pour un pH du lixiviat
situéentre10.0et 12.0(Eighmy et al., 1989).

Une autre équipe de recherche (Wadge, 1987) a simulé en laboratoire les phénomènesde
lixiviation dans un site d'enfouissement. Ces recherchesont plus spécifiquement porté sur la
spéciationdesmétaux,ainsi que leur potentielde solubilisation,estimantainsi la biodisponibilité
des élémentstraces ainsi que leur mobilité environnementale.ll a été confirmé lors de cette étude
que la lixiviation des métaux traces s'échelonnait sur une période de cinq ans (cinq annéesde
précipitation), ce qui représenteune période de temps relativement courte dans le contexte d'un
écosystème.Pour conclure, les donnéessur differents métaux ont permis de classerle sélénium,
le plomb et le cadmium comme étant les trois métaux les plus solubles. Le sélénium étant
particulièrementsoluble et ce, même à de très faibles concentrations.

D'autres auteurs(Hjelmar, l99l ; Kosson et al., l993a,b ; Versluijs et al., 1990 ; Whitehead,
l9g2) ont mis en évidence la relation entre la fraction soluble des RCPA et la disponibilité des
métaux traces. La très grande fraction soluble des RCPA (10 à 65%) constitue un facteur
important dans l'évaluation de la contamination des eaux souterraines.La fraction soluble totale
est définie comme étant la quantité maximale de la masseinitiale d'un matériel solide, pouvant

53
être lixiviée durant une période de I 000 à 10 000 jours. À l'exception des sels (Ex : NaCl,
vitessede solubilisation élevée) et ce dans des conditions de lixiviation plutôt acides.À partir de
ce concept, ces auteurs ont déterminé la disponibilité et la fraction lixiviée en métaux et sels
contenuinitialement dans les RCPA.. Le Tableau1.12 présenteun résumé de l'ensemble des
résultatsproposéspar ces auteurs.

Tableau L.12:Gamme de concentration et disponibilité * des RCPA (Tiré de Hjelmarrl99l

l Kossonet al., 1993arb; Versluijs et al., 1990; \ilhiteheadr1992)

Élément Teneur totale (mg/kg) Disponibilité (mglkg) Fraction lixiviée

Min Max Min Max Min Max

Ca 50 000 200000 50000 100000 0.5 I


CI 8 000 60 000 80000 60 000 I I
K 20 000 40 000 t0 000 25 000 0.5 0.6
Mg l0 000 30 000 4 000 r5 000 0.4 0.5
So+ 30 000 90 000 30 000 80 000 0.7 I
As 30 100 I 2 0.02 0.03
B 30 200 30 150 0.6 I
Ba 100 3 000 30 80 0.02 0.05
Cd r00 900 100 900 I I
Cr 100 800 5 50 0.05 0.15
Cu 300 3 000 I 20 0.01 0.05
Hg 5 20 4 10 0.5 0.9
Pb 4 000 20 000 100 5 000 0.1 0.4
Sb 50 950 0.5 I 0.02 0.05
Zn 5 000 40 000 4 000 20 000 I I

La disponibilité est très élevéeen ce qui concernele Pb, Zn, Ca, Mg (50%ùet approche les 100%o
pour le Cd, Na, K, Cu, Cl, SO4

54
Au regard des differentes études réalisées en laboratoire ou sur le terrain, il est évident et
nécessairede souligner le phénomènede solubilisation des métaux contenusdans les RCPA. Ces
concentrationsélevéesobservéesdans les lixiviats dépassentsouvent les normes permettant de
qualifier un matériel dangereux.Les principaux métaux constituantun dangerpotentiel du fait de
leur forte concentration sont le Pb, le Cd et, quelquesfois, le Hg. Bien souvent ces trois métaux
ne rencontrentpas les normes québécoisesrelatives au règlement sur les déchetsdangereux(Pb
5 mglL, Cd 0.5 mg/L, Hg 0.1 me/L).

1.7,2 Caractère toxique des métaux traces (Pb, Cd, Hg)

La libération des métaux toxiques par émission aérienne,ou par solubilisation dans les réseaux
aqueducset les réseaux hydrographiques,constitue une menace à la fois pour l'être humain et
pour l'équilibre des écosystèmesde notre environnement(Darvison et al., 1993 ; Kauppinen et
Pakkanen,1990 ; Linak et Wendt, 1993; Wey et al.,1996).

1.7.2.1 Plomb

On retrouve, parmi les effets les plus nocifs du Pb, des problèmes de retard intellectuel ainsi que
desproblèmesd'apprentissage,remarquésplus spécifiquementlorsqu'il s'agit de jeunes enfants
soumis à des expositions régulières ; lesquellessont principalement dues à I'absorption de
peinture contenantdu Pb. L'absorption est plus importante chez les enfants ayantune carenceen
Fe et en Ca, entrainantde plus amples effets négatifs. La contamination en Pb provenant des sols
se caractériseessentiellement
chez les enfantsâgésde 0 à 5 ans(Mercier et a1.,2001)

Chez I'adulte, les symptômesrelatifs au Pb sont aussid'ordre neurologique.Les premierseffets


observéssont : les nausées,les vomissementset les problèmesd'articulation. De plus, une plus
grande exposition au Pb peut amener le sujet adulte jusqu'à une psychose toxique. Le Pb peut
aussi causer d'autres effets secondairescomme I'hypertension, l'anémie, une détéioration au
niveau rénal et desproblèmes digestifs.

L'acétate de Pb et le phosphatede Pb sont tous deux cancérigèneschez les animaux et il est fort
probable qu'ils puissent présenter les mêmes effets chez l'ètre humain (Kamrin et Leader,
encyclopédietoxicologie,2001).

55
1.7.2.2 Mercure

La toxicité du Hg est fortement dépendantede la forme sous laquelle il se présente.L'inhalation


des vapeurs de mercure se caractérise par I'apparition de bronchites, de pneumonies et de
dommagesau sein du systèmenerveux central caractériséspar des tremblements ainsi que de l'
excitabilité.

L'empoisonnementpar le Hg inorganiqueest caractérisépar des ulcères,des hémorragies,des


nécrosesdu système gastro-intestinal et de sévères effets sur le système rétal. L'exposition
régulière au Hg peut aussi entraînerune détériorationde ce système.

Pour sa part, le Hg organique, plus particulièrement le méthyl-mercure, s'avère être la plus


importante menace pour la santé publique. La consommation de poissons etlou de céréales
contenantdu CH3Hg a mené à des épidémiessignificatives au Japon, en haq, au Pakistanet à de
moindres incidents ailleurs dans le monde. La plupart des symptômes observés sont d'ordre
neurologiquescomme des engourdissements,le manque de coordination, la déténoration de la
parole et la sourdité. On retrouve des lésions tantau niveau du cervelet qu'au niveau du cortex
cérébral. Le Hg organique peut aussi endommager gravement le développement du fætus
(Kamrin et Leader,2001).

1.7.2.3 Cadmium

L'exposition répétéeà de fortes concentrationsde Cd causedes nausées,des vomissementset


des crampesabdominales.De plus, I'inhalation de vapeursde Cd entraînede gravespneumonies
et des ædèmespulmonaires. L'exposition régulière au Cd amène une détérioration du système
rénal, des maladies chroniques du systèmerespiratoire (obstruction des poumons), une fragilité
des os et de I'emphysème.L'absorption de Cd est, quant à elle, cancérigènechezles animaux
mais non confirmée pour les êtreshumains (Kamrin et Leader,200l).

56
1.8 Différentesalternativesde gestiondesRCPA

La gestion des RCPA peut être réalisée suivant différents objectifs, qu'ils soient d'ordre éthique,
commercial, ou encore, fonction du temps, elle reste cependantdépendantedu facteur technico-
économique.De par ces objectifs fixés, on peut mettre.enévidencequatresgrandescatégoriesde
gestion permettant ainsi aux industriels et organismesgouvernementauxde choisir la solution la
plus appropiée par rapport au contexte de chacun.On peut ainsi distinguer le vieillissement par
entreposage,le recyclage, le traitement suivi de leur enfouissementsécuritaire,et enfin, la
valorisation descendres.

1.8.1 Stabilisation par vieillement des cendres

La maturation dans le temps des cendrescoffespond à la transformation lente et irréversible du


résidu en des phasesminérales plus stables.Chandler et al. (1997) ont dénombré six processus
géochimiquesmageursdu vieillissement des RCPA et des cendresde grilles (mâchefer) :

o les réactionsd'oxvdo-reductionsur les métaux ;

o I'hydrolyse des oxydes entraînantdesréactionsexothermiques;

o I'adsorption du dioxide de carbone de l'atmosphère et la formation de


minéraux carbonatés(carbonatation);

o la formation de certaines phases minérales, spécifiquement dans les


mâchefers, équivalentes à des pouzzolanes,favorisant I'agglomération des
particules;

. la formation de phasesminéralessensiblementidentiques aux argiles.

La carbonatation est une réaction très importante dans les résidus alcalins et se produit
consécutivementaux oxydations et hydrolyses précédentes.Le processusest lent et dépend de
nombreux paramètres comme la perméabilité, la teneur en eau, la composition minérale du
matériau,la concentrationen COz(e),I'humidité relative et la températurede I'air environnant.

57
Le comportementà long terme a été étudié par de nombreux auteurs à la fois par simulation et
par étudesur le terrain (< grandeurnature > spécifiquementpour les mâchefers).

Certainsauteursont simulé le vieillissement en modélisant les courbes de relargagede polluants


obtenuespar percolation sur colonne etlou par l'étude de lixiviats de zones de stockage(Belevi
et Baccini, 1989 ; Ll, 1996 ;Baranger et al., 1999).Ces étudesont permis de mettre en évidence
le lessivageen faible proportion du contenutotal en métaux de manière rapide (décales)en début
de stockage.

Bozkurt et a1., (1999) ont mis en évidence I'importance des changements de composition
minérale et organique des cendres à plus long terme (centainesà milliers d'arurée) en fonction
des conditions imposéespar I'environnement. En conditions réductrices,les métaux sont souvent
liés aux sulfures, tandis qu'en conditions oxydantes, ils peuvent être dégradés et ainsi être
lessivés. Cependantla formation d'oxy-hydroxydes ferriques accompagnéede fortes capacités
d'adsorption diminue grandement cette mobilité. Ils ont de plus estimé que la carbonatationet
I'oxydation devenaientbeaucoupplus lente en profondeur de stockageplutôt qu'en surface.

Ecke et al. (2003) ont expérimentaientla carbonatationde cendresvolantes en laboratoire afin


d'étudier I'impact sur la mobilisation des métaux, notammentle Pb, le Zn,le Cr et le Cd. Au
total quatre variables ont été testées,le débit de CO21g;,la température, le temps et l'addition
d'eau (humidité). La disponibilité d'éléments critiques comme le Pb et le Zn seraitréduite, tandis
que le Cr seraitdémobiliséavec I'addition d'eau puis remobilisédansle tempspar les conditions
oxydantesdu traitement. Contrairement aux métaux précédents,la mobilité du Cd augmenteau
cours du traitement, entrainantdes risquesde contamination.

D'autres auteursont spécifiquementtravaillé sur les mâchefers.Knigt et al (1999) ont étudié le


stockage des mâchefers sur un support minéral recouvert d'une géomenbrane. Dans ces
conditions réductricesde ce milieu anaérobie,ils ont observéla présencede bactérie appartenant
au geffe thiobacillus, lesquelles diminuent le pH en surface du mâcher tout en favorisant
l'apparition de bactériesplus acidophilescomme T. thiooxidansresponsablesde la libérationde
polluants métalliques. Pascual et al. (1994) ont mis en évidence l'augmentation de la
concentration en CaCOI sur plusieurs stocks de mâchefers à ciel ouvert, témoin de la
carbonatationdes mâchefers.Des augmentationsde températurefiusqu'à 80"C) provoquéespar

58
des réactions d'oxydation etlou d'hydrolyse des imbrûlés ont été également observées.La
carbonatationserait pratiquement terminée après trois mois de stockage à l'air libre. Les rejets
des polluants métalliques dans les lixiviats des mâchefers seraient alors peut importants. Seuls
les chlorures (C1-) seraient encore mobilisés en quantité importante après ces trois mois. Les
travauxréaliséspar Freyssinetet al. (1999) complètel'étude précédente.En effet, cette équipea
caractériséles mécanismes de transformation d'un stock de mâchefer soumis aux conditions
climatiques en France. Dans I'eau interstitielle du stock, le calcium et les sulfates sont dissous
sous forme de complexes (CaOH-, CaCO31u4, NaSOa-, KSO4) tandis que dans le
CaSOa1u4,
lixiviat (eau d'élution s'écoulant par gravité sous un tas de résidu), le calcium est sous forme
C** e 80%. Les métaux (Fe, Cu, Pb,Zn) dissous.dansl'eau interstitielle sont majoritairement
liés aux ions hydroxydes tandis que dans le lixiviat, le Cu et le Pb sont associésaux chlorures et
le Zn est sous sa forme libre (Zrf*). Ils ont mis en évidence la phase prédominante néoformée
aprèsmaturation des mâcheferscorrespondantà la calcite. Après cinq mois, période nécessaires
à la maturation, 80olodu calcium, du cuivre, du sodium et du chlore susceptibled'être mobilisés
sont lixiviés et après16 mois, 860Âdl matérielremobilisableest enlevédont 35% des chlorures
totaux.

La stabilisation par maturation est une des techniquestrès étudiées actuellement. L'application
de celle-ci < grandeur nature >>a été considérablementexploitée en France avec les MIOM
(Mâchefersd'Incinération d'Ordures Ménagères)puisque leur valorisation en techniqueroutière
doit être précédéed'un délai de maturation. L'efficacité de cette technique semble être reconnue
mais à long terme. À court terme, cependanton observela présenecde métaux dans les lixiviats
dés les premières précipitations de pluie (Drouadaine 1999). L'état actuel des recherchesen
laboratoire sur la stabilisation par carbonatationdes RCPA (Amérique du Nord) ou des REFIOM
(Résidus d'Épuration des Fumées d'Incinération d'Ordures Ménagères, en Europe) ne permet
pas de stipuler sur I'efficacité de ce traitement à court terme. En effet, le lessivageà court terme
de métaux notament le Cd, reste encoreproblématique(Ecke 2003).

Dans le contexte de I'incinérateur de la ville de Québec,la gestion des cendresvolantes est


assugétie au règlement sur les matières résiduelles. Afin de répondre aux exigences de ce
règlement, la ville de Québec a mandaté la compagnieAlex Environnement pour décontaminer
les cendresvolantesaux moyens de procédésd'extraction.Une fois décontaminées,
les cendres

59
sont enfouies avec les autresmatières résiduellesadmissiblesen site d'enfouissementtechnique.
Le mandat de notre rechercheétait principalement d'aider la compagnie Alex-Environnement a
élaboré un procédé permettant I'extraction des métaux (Pb et Cd) en vue d'enfouir les cendres
une fois traitées. L'étude de la stabilisation les cendrespar maturation ne constituait pas rme
avenue posible à retenir du fait de la législation en vigueur au Québec. D'autre part, certains
aspectscomme les fortes précipitations de neige, les variations importantes de températureainsi
que le caractèredangereux des RCPA laisse supposerun lessivageimportant des métaux lourds
et ce à court terme.

1.8.2 Recyclageou réutilisation des cendres

Il faut souligner l'utilisation du terme cendreset non RCPA. En effet, les différentes applications
relevéesdans la littérature concernentmajoritairement les cendresde grilles (ou mâchefer)ou les
cendresissuesdes centralesthermiquesau charbon.

Ces deux matériaux ont fait I'objet de nombreusesétudes depuis les annéescinquante. Leurs
applicationsou réutilisation sont très variées(Theis et Gardner, 1990) :

o Addition au ciment Portland. Ce tlpe d'application est basé sur les propriétés
pouzzolariqrres' des cendres de charbon. Le mélange final est formé d'hydrates
(silico-calciquesou alumino-calciques)peu solublespossédantdes propriétésliantes
(Benezet, 1997). Ce moyen pourrait également figurer au sous-chapitre de la
stabilisationdes cendres:

Application dans le domaine de construction tant que matériel de remplissage,


matériel de stabilisation des routes :

Application dans le domaine agricole: amendementen micro nutrimentspour les


sols,adsorbantdes substances
toxiques;

)-
t-a propriété pouzzolanique d'un matériau est définie comme la faculté de se combiner à la chaux (CaO) en présence d'eau pour former des

hydrates siiicieux ou silico-alumineux ayant des propriétés liantes.

60
Application dans le domaine environnemental: restauration de sols ou de lacs
eutrophisés(enrichi en nutriments) par addition de cendres,recouvrement des divers
matériaux d'un site d'enfouissement par addition d'une couche de cendres (Glick,
r984);

o Les seulesapplications relevées dans la littérature concernantles cendresprovenant


d'incinérateur de DMS sont : la fabrication de briques, ou encore, la fabrication de
céramique.Plus récemment, la valorisation des mâchefers ou cendres de grilles de
I'incinérateur de la Ville de Québec,en techniqueroutière a été expérimentée.

Malgré I'utilisation fréquente de ce moyen de gestion, il faut dénoncercertaineslimites relevées


dans la littérature. Le caractère phytotoxique (Haas et Macak, 1985), la réglementation
concernantle phénomènede lixiviation d'un matériel solide (Faber, lgTg) et, enfin, les coûts de
transportque susciteI'application descendres.

L'utilisation des cendresvolantes issuesde I'incinération des DMS est, quant à elle, inappropriée
du fait de leurs fortes concentrationsen métaux lixiviables. On peut distinguer deux moyenspour
remédier de façon durable, à leur gestion. Soit les cendressont traitéespermettant ainsi d'obtenir
une nouvelle matrice stable, soit-elles sont décontaminéesde leurs métaux toxiques dans le but
de les revaloriser.

1.8.3 Stabilisation des RCPA

Le terme solidification peut également être utilisé. Ces deux termes englobent les différentes
techniquespermettantde transformer un déchetdans une matrice beaucoupmoins problématique
du point de vue de I'environnement. Ainsi, le contaminantest stabilisé sous une forme beaucoup
moins soluble, moins mobile et donc moins toxique. La stabilisationpeut s'opérer avec deux
types de liants, soit organique ou inorganique.Du fait de leur faible coût, les liants inorganiques
sontpréferentiellementutilisés.

1.8.3.1 Stabilisation avec des liants inorganiques

Cette techniquereposesur I'addition de ciment à un autre matériel solide, mélangé à une certaine
quantité d'eau. La matnce cimentaire ainsi obtenue présente des caractéristiques plus

61
sécuritaires: comme une mauvaise conductivité hydraulique, une faible porosité, une meilleure
tortuosité et une plus grande durabilité. La mobilité du contaminant est ainsi considérablement
réduite.Le Tableau1.13résumeles principaux avantageset inconvénientsde cettetechnique.

Ce procédé utilise généralementles Ciments Portland (Portland Cement), avec parfois I'ajout
d'additif permettant d'améliorer la matrice cimentaire finale. La mobilité des métaux ioniques
(F.'*, Pbz*,Ti2*, etc.) se trouve diminuée du fait de leurs nouvelles morphologies (hydroxyde ou
carbonatede métaux)moins solubles.

Deux études ont été réalisées afin d'optimiser la formulation de cette technique. La première,
réaliséepar Environnement Canadaà I'aide du Programme d'essai et Évaluation Nationale des
Incinérateurs(EnvironnementCanada1991) a permis d'optimiser la phasede solidification du
procédé et démontre la stabilisation à la fois chimique et physique des métaux traces dans les
RCPA.

La deuxième étude a été réalisée par I'agence USEPA (Kosson et al., 1993a) et portait sur une
formulation de stabilisation permettantde réduire le relargagedu Pb dans un mélangede cendres
de grilles et de RCPA.

62
Tableau 1.13 Avantages et désavantagesde la stabilisation (S/S) avec ciment

Avantages Désavantages
Coût du traitement raisonnable La matrice cimentaire est tès volumineuse
Grande expertise du taitement Un pré taitement est parfois requis pour des déchets
contenant des irrpuretés pouvant affecter la composition et
le drucissementdu ciment
Équipement conventionnel et facilement disponible Les mélangesde faible résistancesont plus wlnérables
aux solutions lixiviantes acides
Grande tolérance aux variations chimiques des déchets La mabice ne peut lier les sels de chlorure
La perméabilité et la résistancedu produit final peuvent
êûe contrôléespar la quantité de ciment ajouté

Il existe d'autres composés pouvant être utilisés comme liants inorganiques. En général, ces
matériaux possèdent la propriété d'un matériel pouzzolanique. La grande différence avec les
ciments réside dans la forte concentration de silicate, ou encore d'aluminate, qui leur confère
cette propriété. Les produits siliceux ou encorealumineux vont réagir avec la chaux en présence
d'eau de la façon suivante :

Produitsiliceux+ cao + H2o 4:> (ca o). (Si oz)v(Hzo)" ( 1)

Silicate de calcium hvdraté

Produit alumineux + CaO + HzO 4:> (Ca O). (Si O2)y(H2O), (2)

Silicate de calcium hvdraté

Ce type de réaction peut être défini comme une dissolution-précipitation en milieu aqueux à
température arnbiante, entre la chaux et un matériel siliceux ou silico alumineux ne possédant
pas de propriétés cimenteuses. Les hydrates formés possèdent de grandes propriétés liantes
(Benezet,1997; Ricout, 1998).

L'utilisation de ces matériaux, ou déchets pouzzolaniques,nécessite de plus faibles coûts que


l'utilisation de ciment. Néanmoins, les quantitéspour obtenir un matériel suffisammentrésistant
sont supérieuresà celles des techniques du ciment. Les déchets possédantdes propriétés
pouzzolaniquessont les cendres volantes issues de centrales thermiques à charbon (Coal Fly

63
Ash),les cendresissuesde la combustionde DMS sur lit fluidisant, les résidusde combustionde
ciment (CementKiln Dust) et les scories.

En ce qui concerneles RCPA issuesde l'incinérationde DMS, l'étude réaliséepar Huang et Chu
(2003) a permis d'une part de caractériserdeux types de RCPA (n Bag filten et les cendres
issues du traitement par voie semi-humide avec addition de chaux < semidry lime scrubbing
system>) du point de vue de leur composition (CaO, SiOz et AlzO:) et d'autre part d'établir une
relation linéaire entre le ratio (CaOlSiOz) et le caractèrelixiviable du Pb. Ainsi, ils concluentque
les deux types de cendres étudiées présententdes propriétés pouzzolaniquespermettant de les
recycler dans la fabrication de ciments portland.

Dans le passé,le moyen de stabiliserles chaux uséesde l'incinérateurde la Ville de Québecétait


la stabilisation opéréechez Stablex Canada.Le procédé étant confidentiel, aucunedonnéesur la
technique n'est disponible ; seuls les coûts globaux ont été rendus publics (275 $ CAN/tonne,
stabilisation plus enfouissement et transport compris). De plus, certaines techniques tolèrent
difficilement I'ajout de matériel basique. Cet effet notoire affecte directement la solidification de
la matricecimentaireen la rendantcassanteet plus friable (Bridle et a1.,1987).

Le procédé de stabilisation a égalementété étudié chez nos voisins de I'Ouest. Le centre


canadien de traitement des eaux usées de Burlington en collaboration avec la société en
Montenay ont fait des recherchespour l'élaboration d'un nouveau procédé de stabilisation des
cendres volantes provenant de l'incinérateur du district régional de Vancouver (Greater
Vancouver Regional District - Gï/RD). Le procédé basé sur l'ajout de ciment permettait de
stabiliser les cendresvolantes sous une forme plus rigide (blocs de ciment) mais cela a très court
terme.La durabilitédesblocs ne dépassaitpas deux ans.En ce sens,le CCME (1991) a exigéun
prétraitement des RCPA afin de diminuer les teneurs en chaux et augmenter la durabilité des
matricescimentairesfinales.

I1 faut égalementsouligner l'intérêt de la stabilisation dite chimique qui consiste à utiliser des
agentsde fixation chimique comme I'acide phosphorique,les apatites,mais égalementI'EDTA
et le TGA (acidethiodiglycolic) ou encoredesagentschimiquescommerciaux.

64
La stabilisation chimique consiste à modifier des espècestrès solubles sous une forme beaucoup
moins mobile. Par exemple, les métaux contenusdans les RCPA se présententmajoritairement
sous forme de sels (CdClz, PbCl2 ou HgCl2), lesquelssont facilement solubles au contact de
I'eau. Ces mêmes espècesune fois renduessolubles(Pbt*) peuvent être alors immobiliséesà
l'aide d'additifs chimiques (phosphate). La forme solide qui en résulte est
thermodynamiquementtrès stable. La principale caractéristiquedu solide obtenu est sa grande
insolubilité (Eighmy et al., 1989). Le procédé WES-PHixR utilise du phosphatesous forme
soluble (orthophosphate)lequel varéagir avec les métaux, et d'autres espècesioniques (Cf, OH)
pour donner des minéraux insolubles sous forme de phosphatesde métaux (Me3(PO+)3OH). Ce
procédé est actuellement le plus répandu aux Etats-Unis, il est opéré par la compagnie
WheeclabatorEnvironmental SystemsInc. Il a étédénombré dans22 incinérateursutilisant cette
technologie(Lyons 1994).

Les principalesréactionsd'immobilisation sont (Eighmy et a1.,1989):

o Réaction d'immobilisation pour les métaux - phosphate; (Métal : Me) :

2* + (:) Me: (PO+)z (3)


3 Me 2POa,3_

o Réaction d'immobilisation pour les chloropyromorphites :

2* + t Cl- <:> Pbs€O+ ): Cl (4)


5 Pb 3 PO+3-

o Réaction d'immobilisation pour les hydroxypyromorphites :

2* + -+
5 Pb 3 POa3 OH- <:> PbseO4)3 OH (5)

L'efficacité de ce procédé repose sur la démonstrationeffectuée à partir de cendrescombinées.


En effet, la compagnie insiste clairement sur le fait que la démonstrationn'a pas été réaliséesur
les cendresissuesde l'épurateur des gaz acides(chaux usées),mais sur un mélange cendresde
grille et cendresvolantes(Lyons, 1994).Parallèlement,l'étude réaliséepar Kosson et al. (1993a)
démontreet confirme l'inefficacité du procédéWES-PHixRpour traiter les chaux uséesseules.

Des recherchesont permis d'introduire d'autres types de liants de la famille des inorganiques.
Par exemple, Huang et Lo (2004) ont synthétisé et caractérisé un nouvel agent de fixation

65
chimique, essentiellementsous forme d'oxyde d'aluminium colloïdal leur permettant de réduire
de 94,80Âla lixiviation du Pb contenu initialement dans des cendresvolantes. Cependantl'étude
ne révèle aucun coût quant à la production et à l'utilisation de ce nouvel agent.

Lundtorp et al. (2003) ont quant à eux, élaboréun procédé (ProcédéFerrox) basé sur la capacité
des oxydes de fer à pouvoir emprisonneren grandequantité certains métaux lourds comme le Pb
et le Cd. Les RCPA sont mélangés à une solution de sulfate ferrreux puis aérésdurant 24 h de
manière à oxyder les ferrohydroxydes en ferrihydrite. La suspensionainsi obtenueest par la suite
transféréedans un site d'enfouissement model, spécifiquement élaboré pour ce procédé lequel
possédeun systèmede drainage qui permettra de séparerpar percolation les lixiviats des cendres
traitées.Ce traitement permet de solubiliser les sels en grandequantité dans les lixiviats percolés
(Cl : 14-30g/L, Na : 4-9 glL, K : 5-11 glL, Ca:2-12 g/L) mais égalementde réduirele caractère
lixiviable du Pb et du Cd contenu initialement dans les cendres. Des tests de lixiviation ont
étaient réalisés directement dans la cellule d'enfouissement,à la fois sur des cendrestraitées et
non traitées.Les lixiviats recueillis présentaientde très faibles concentrationsmétalliques (Pb : <
120 1t"glL,Cd : < 2 ttg/L, Cr : < a85 pr,glL).L'atout essentielde ce procédé, correspondantau
faible coût de I'utilisation du sulfate ferreux puisqu'il correspond à un sous produit de la
production de titanium. Par contre, la nécessité de traiter les cendres directement sur le site
d'enfouissementpeut constituerun désavantagesi le site ne possédepas la place requise.De
plus, le model de cellule d'enfouissement décrit dans cette étude, peut ne pas correspondreau
site d'enfouissementdéjà existant. D'autre part aucunesdonnéessur la stabilité à long terme des
métaux entrapésdans les cendrestraitéesne sont données.

1.8.3.2 Stabilisstion avec des liunts organiques

Ce procédéreposesur la micro encapsulationdes différents composéscontenusdans un matériel


résiduelsolide.Aucune réactionchimique n'est possible,à I'exception des sels,entrele matériel
encapsuleet la matrice à stabiliser. Très souvent,les liants organiquesappartiennentà la famille
desmatériaux thermoplastiques.Les plus fréquemmentutilisés sont les bitumes, la paraffine et le
polyéthylène. La stabilisation peut égalementse faire par fixation d'agent chimique regroupant
les groupesfonctionnelstels que les carboxyls,les thiols et les carbamates.

66
Pour les procédés incorporant les bitumes, la matrice finale après refroidissement est rendue
hydrophobe (imperméable) permettant ainsi de limiter les effets de contact avec I'eau. Les
matériaux résiduels fortement chargésen sels (nitrates,chlorures) sont peu recommandés,du fait
des réactions chimiques observéesentre le bitume et ces groupements. Le mélange résultant
(déchets/bitume)est incorporé dans des barils d'acier avant d'être disposés.

L'encapsulation avec la paraffine ou le polyéthylène est similaire à celle du bitume. Le matériel


thermoplastiqueest mélangé à la boue, chauffé à haute température(>100"C), pour ensuite être
refroidi et coulé dans un contenant.

Les désavantagessont nombreux. Parmi eux, le facteur économique ne permettant pas


d'envisager la stabilisation de volumes colossaux.De plus, les risques d'inflammabilité des
matériaux thermoplastiques sont élevés et la volatilisation de certains contaminants reste
possible.

1.8.3.3 Stabilisationpartraitementthermique

Deux procédésdemeurent encore aujourd'hui étudiéssoit la vitrification et la fusion. Ces deux


techniquesutilisent des températureshès élevées de I'ordre de I 100oC à 1 500"C permettant
d'obtenir, pour l'une, un solide monophasiquehomogèneet amorphe et, pour I'autre, un matériel
cristallin contenantde multiples phasescristallines.

Les sous produits issus de la vitrification présentssous forme granulaire sont parfois réutilisés
comme matériel de remblaie dans les travaux de chaussée.Les coûts associés à ce type de
procédé ne représententpas une altemative attrayante.En effet, d'après une étude réalisée par
Edward (1994),la fraction économiqueassociéeau procédéseul varie de 150 à750 $ US/tonne
de déchetstraités. Cependant,une estimation plus juste a déterminé le coût final entre 200 et
250 $ US/tonne.Cette estimationn'englobepas les coûts associésà la dispositiondu résidu.Une
autre étude américaineportant sur la vitrification de cendrescombinées a estimé les coûts pour
une tonnede mélangesur un intervalle de 98 $ US à 175 $ US, associésà des capacitésde 350 et
50 tonnespar jour (Hollander, 1995). Le principal inconvénient réside dans le fait que la matrice
initiale est un mélange de cendresde grilles et de cendresvolantes, ce qui représentede 5 à 10
fois plus de tonnes à traiter. D'autres aspects négatifs ont été mis en évidence, comme la

67
difficulté technique de purifier les gaz issus de la vitrification ainsi que I'augmentation du
volume initial à vitrifrer (Hollander, 1995).

1.8.4 Valorisation des RCPA. extraction des métaux selon divers traitements

De toutes les techniques présentéesprécédemment, I'objectif commun réside dans la


transformationdes élémentsà caractèredangereuxsous des formes moins disponibles.Ainsi, les
résidus obtenus n'étant plus considérés comme dangereux, la perspective de les envoyer à
I'enfouissement sanitaire devient envisageable.Cependant,bien que ce premier objectif soit
atteint, il faut souligner les coûts conséquentsà ces différentes techniques.De nouveaux axes de
recherchemettant I'emphase sur la valorisation des cendresont permis de mettre en évidencela
récupération de différents éléments. Souvent, les objectifs recherchéssont la décontamination
des cendrespermettant leurs éventuellesréutilisations ou l'enfouissement à coûts modiques et
égalementla valorisation du résidu final.

1.8.4.1 Revue de dffirents procédés de lavage

Les principales familles d'éléments problématiquespour le lavage des cendres sont les métaux
traces et les sels. Ces deux espècesétant plus ou moins solubles au contact de l'eau. Les
nombreuses études effectuées mentionnent différentes techniques de lavage. Les lixiviats
recueillis au contactde l'eau sont pour la plupart basiques(9.5 < pH < 12.0).Ainsi, l'extraction
desmétaux tracespar simple lavage à I'eau est peu efficace à I'exception des métaux amphotères
(Pb et Zn), mais reste cependantidéale pour solubiliser les sels (chlorure) (Sawell et Constable,
1993 ; Vander Sloot et al.,1992).

Beaucoup de chercheursoptimisent et rentabilisent, encore aujourd'hui, les procédésde lavage


afin d'extraire les métaux, ou encore, les sels. Les techniques de lavage (milieu basique etlou
milieu acide) génèrentcependantdes eaux résiduelleschargéesqui bien souvent devront à leur
tour être décontaminées.La décontaminationde ces eaux peut se faire à l'aide des technologies
conventionnelles de traitement des eaux usées, mais les coûts associés (résines échangeuses,
technologies membranaires, etc.) ne permettraient pas d'obtenir un coût final du procédé
compétitif. De nombreux aspectssont donc à considérerpour optimiser ces procédés,tels que les
rejetsà l'égout, le recyclagede l'eau, la teneurou la puretédu résidumétalliqueou salin.

68
Différents composés ont été soumis aux études d'extraction et cela pour differents tlpes de
cendres.Par exemple,I'extraction du phosphateet des métaux par lavageacide (H2SOa600Â)et
électroplacage,sur des cendresd'incinération de boues d'épuration, s'est avéréepossibleselon
les travaux de Oliver et Carey (1976). Ce type de cendrescontient cependantbeaucoupplus de
phosphatesque celles issues d'incinération des DMS. Une autre étude réalisée sur un type de
cendresdifférent a permis l'extraction et la valorisation (production d'aide floculant) de deux
métaux: I'aluminium et le fer (Smith et Condra, 1983). Néanmoins,les aides floculants ainsi
obtenuspossèdentdes teneurs en métaux toxiques conséquentesà une utilisation avec des boues
d'épuration.De plus, les cendresutilisées(cendresvolantesissuesde la combustionde charbon)
sont généralementplus concentréesen Fe et Al que les RCPA (Theis et Gardner, 1990).

Une étudeeffectuéesur des cendresd'incinérateurde DMS et réaliséepar Legiec et al. (1989) a


permis d'élaborer un procédé de décontaminationbasé sur la formation de chlorocomplexes.Les
lavages sont effectués à pH : 3.0 en présenced'acide chlorhydrique (HCl) et de chlorure de
sodium (NaCl) pour un rapport de 50ÂST. De plus, la récupération potentielle des métaux par
électroplacage(Pb, Zn, Cd, Ni, Cu) s'est avéréeêtre un échec de par les trop fortes quantitésde
fer (Fe). Du point de vue économique,le coût associéà I'utilisation de l'acide chlorhydriquea
été estimé à 85 $ CAN/tonne, pour les RCPA de I'incinérateur de la Ville de Québec.En tenant
compte de leur expériencesur l'évaluation technico-économique,l'équipe de I'INRS ETE a
estimé le coût final de ce procédé à340 $ CAN/tonne, ce qui est très élevé comparativementaux
techniquesde stabilisation. Cet aspect économiquereprésentedans bien des cas la viabilité des
procédés.

D'autres chercheursse sont intéressésà la décontaminationdes cendresd'incinérateur de DMS


et, plus spécifiquement,aux cendresde chaudièreset aux cendresde filtres (baghouse)(Vehlow,
1990 ; Vogg, 1984). Leur procédé (3R Process) intègre de façon brillante les eaux résiduellesdu
système<<WetScrubber>>lors de l'étape du lavage des cendres.Par contre, ceci implique une
décontamination sur place. L'épurateur humide (Wet Scrubber) est un système permettant de
neutraliserles gaz acides (HCl, SO2, HF, HBr, Hg) au travers d'un mur d'eau. L'eau acide
généréeest décontaminéedu Hg à I'aide d'une résine échangeused'ion spécifique, puis
acheminéecomme lixiviant pour le lavagedescendres.

69
Le ratio L/S utilisé est de I'ordre 7-1011et le pH final de l'extraction se situe entrepH : 3.0 et
pH : 4.0. L'efficacité d'extraction pour ce procédéest approximativementde 90oÂpour le Cd,
70oÂpour le Zn et 20 à 40oÂpour les autres métaux. Le résidu solide filtré est réinséré dans la
chambrede combustion afin de stabiliser les métaux lourds éventuellementencoreprésents.

Malgré I'efficacité d'extraction démontrée pour certains métaux, de gros désavantagessont à


souligner. En effet, cette technique implique la présenced'un système<<Wet Scrubber >>au sein
même de l'incinérateur ; ce qui n'est pas souvent le cas. Notamment, aux États-Unis seulement
6.40Âdes installations en possèdeun (Berenyi, 1996). L'incinérateur de la Ville de Québecne
possèdepas non plus ce type de système.De plus, le circuit des cendreslavéesqui consisteà les
restabiliser avec un passagesecondairedans la chambre de combustion ne représentepas une
approche attrayantedans le contexte québécois.Enfin, il est fort probable que seule l'étape du
lavage de ce procédé (3À Process) ne suffise pas à décontamineret respecterle test TLCP pour
les cendresde la Ville de Québec.Du point de vue économique,les auteursne présententaucun
coût relatif à I'ensemble de cette technologie, mais indique seulementle coût supplémentairede
f incinération des cendreslavées (4 à 6 $ US/tonne de DMS incinérés).

D'autres alternatives dans le domaine de la solubilisation des métaux ont favorisé le


développementde procédésd'extraction biologique.L'expertise acquiseau sein de l'équipe de
recherche de INRS-ETE dans ce domaine porte essentiellement sur les substrats suivants:
enlèvementdes métaux lourds des boues d'épuration (Couillard et al., 1988a, 1988b, 1988c,
1988d),des sols contaminés(Couillard et al., 1989), des résidusminiers (Barette et Couillard,
1991) et des sédiments(Couillard et al., 1992). Les études réaliséesà partir de la bactérie
Thiobacillus ferrooxidans ont donné d'excellents pourcentagesde solubilisation concernantle
Cu, le Zn et Mn contenus dans des boues d'épuration. Bien que les cendresdiffèrent des boues
de par leur composition, cette même équipe a tenté d'expérimenter, avec cette bactérie,
I'extraction de métaux sur un mélange de cendresvolantes. Cependant,les résultats ne se sont
pas avérésconcluants.Les paramètrescomme le pH et le POR (potentiel d'oxydo-réduction) se
sont modifiés une fois I'inoculum mis au contact des cendres.En fait, I'acclimatation de la
souches'est avéréeun échec(Tincelin, 1993).Les hypothèsesattribuéesà ce phénomènerelatent
I'absence de sulfures de métaux, ou encore, un manque de nutriments et enfin, le caractère
toxique desmétauxcumuléset des selsajoutés.

70
En 1995,cette même équipe récidive et amélioredavantagele procédéd'extraction biologique,
des essaisen cuvée de 30 L ont été réalisésavec un inoculum de lYo ST de sédiment(Mercier et
al.,1997a). Les efforts de recherchecontribuant à une meilleure acclimatation de la soucheont
néanmoinspu permettre de respecter les objectifs économiquesà I'origine de cette recherche.
Néanmoins, I'enlèvement du Pb demeure faible puisque les normes relatives au TCLP ne sont
pasrespectées.

Parallèlementà cet axe de recherche,cette même équipe procédait à l'élaboration d'un procédé
d'extraction des métaux du même mélange de cendres volantes, mais cette fois. basé sur le
conceptd' extraction chimique.

Les résultats sur I'enlèvement des métaux et les temps de réaction étantplus probantspour le
procédé chimique, la filière biologique a été mise de côté pour se consacreruniquementà
l' optimisation d'un procédé chimique économiquementviable.

1.8.4.2 Procédé élaboré ù I'INRS-ETE

Les chercheursde I'INRS-ETE se sont inspirés de leurs connaissancessur I'enlèvementdes


métaux pour se consacrer au début des années 1990, à la problématique des RCPA. En
collaboration avec la compagnie Alex Environnement et la Ville de Québec, ces chercheursont
élaboréun procédé de décontaminationchimique d'un mélange de RCPA. La démonstrationde
ce procédéfut réaliséeà l'échelle pilote au coursdes années1996-1997(Painchaudet a1.,1994).
La Figure 1.11présentele schémaglobal de ce procédé.

Les recherches ont été accomplies sur un mélange de cendres de chaudières, de cendres
d'électrofiltres et de chaux usées. Chaque type de cendres a été collecté séparément et
I'homogénéisationdes RCPA s'est faite en laboratoire. Les proportions dans lesquelles
s'effectue ce mélange correspondent en fait aux proportions réelles qui sont générées à
I'incinérateurde la Ville de Québec.Le mélangeest tout d'abord soumis à une sériede lavages
basiqueslesquels,sont laissésà décanterafin de séparerle surnageantde la phasesolide. Cette
premièreétapeconstitue le premier traitement. Le surnageantrecueilli alors chargéen métaux est
acheminédans un autre réacteur où sera effectuéela précipitation des métaux. Le mélange issu

7l
de la décantationdu premier traitement basique est alors envoyé dans un secondréacteur, afin
d'y subir un traitement acide.

Ce deuxièmetraitementconsisteen une sériede lavagesacidescomprenantl'ajout d'acide et de


produits chimiques dans un ordre de réaction et selon des temps étroitement contrôlés. Chaque
lavage est suivi d'une décantation afin d'isoler le surnageantalors chargé en métaux. Les deux
surnageants(basiques et acides) sont mélangés dans un même réacteur afin de procéder à la
phasede précipitation.

Le résidu métallique issu de la précipitation est filtré sur un filtre-presse et envoyé pour la
stabilisation comme déchets dangereux ou pour la récupération des métaux s'ils sont
suffisamment concentrés. L'effluent provenant de la précipitation des métaux et les filtrats
généréslors de la filtration sont tous deux confornes aux nonnes environnementaleset sont donc
rejetés à l'égout. Le mélange de RCPA traités est conditionné puis filtré. Le filtrat qui est aussi
conformeestrejetéà l'égout (Painchaudet al.,1994).

72
Retour à
l'égout

Cendresvolantes décontaminées

Produits
chimiques

Figure 1.11 Schémaglobal du procédé de décontamination (Tiré de Painchaud et al.,


r994)

Ce procédé de décontamination a donné de bons résultats pour I'enlèvement des principaux


métaux reliés au problème de décontamination des cendres (Pb et Cd). Les résultats les plus
prometteurs concernent le respect à l00o du test TCLP d'un mélange de RCPA avec 28.8%o
d'enlèvementpour le Pb et 94.6% pour le Cd. De plus, à I'issu de ce procédé,la réductiondu
pourcentagede Pb soluble à I'eau est envisageablepuisquele test à I'eau neutre sur le mélange
révèle une réduction de 99.9% (25 mg Pb/L avant traitement pour 0.03 mg PbiL après
traitement).

na
t)
L'étude technico-économiqueconclue de pouvoir compétitionner directement avec les procédés
les plus couramment utilisés (Painchaudet a1., 1995). La Figure I.l2 présentel'évaluation
économiquedu procédé en fonction des trois procédésconcurrentielsdisponibles sur le marché.
Malgré certains aspectsencourageants,il reste des objectifs à atteindre pour l'amélioration de ce
premierprocédé.

1.93
1.88 ,.1@
1.74
æry
't.6

Ê
<=

s
4
q

d
h o,o

&
Vilri Licntim

Figure 1.12 Comparaison des facteurs de coûts de gestion des RCPA d'incinérateur de
DMS (Tiré de Painchaud et al., 1995)

74
CHAPITRE II

TIYPOTHESESDE RECHERCHE, OBJECTIFS SPECIFIQUES ET


DEMARCHE EXPERIMENTALE

2.1 Hypothèsesde recherche

Les hypothèsesde rechercheont été établies suite à I'analyse de la documentation scientifique,


spécifiqueau projet de recherche.Conséquemment,trois hypothèsesde rechercheprincipales ont
été définies :

o Bien que le procédé chimique de décontamination, élaboré par INRS-ETE, ne


constitue pas la solution finale pour décontaminer les cendres volantes, on peut
toutefois lui soustraireun point très favorable, qu'est la solubilisation des métaux en
milieu basiquepuis acide. Ainsi, la décontaminationpar lavagesbasiqueset acides
successifsreprésenteune solution potentielle, laquelle seraen partie introduite dans le
projet de recherche;

o De plus, I'enlèvement des métaux par précipitation avec divers agents chimiques
pourrait être opéré consécutivementà la lixiviation afin d'obtenir un rejet liquide
traité permettant sa recirculation lors de la phase de lixiviation acide. Ainsi, le
procédé serait opéré en circuit fermé, diminuant considérablementla consommation
en eau ainsi que le rejet liquide sortant ;

o Le test TCLP démontrant des lacunes,il est impératif de considérer le relargage des
métaux selon plusieurs scénariosde lixiviation, et ainsi gérer plus adéquatementles
risques environnementauxreliés à la gestion des cendresvolantes. Deux autres tests
simulantla lixiviation des cendressoumisesà des précipitationsacides(Test SPLP),
ainsi que la lixiviation des cendressoumisesau contactd'une eauneutre (Test à I'eau
neutre) permettront de mettre en évidence le caractèretoxique des cendres avant et
aprèstraitement.

75
2.2 Objectifs spécifiquesde recherche

L'objectif principal de ce projet de rechercheest de développerun procédéde décontamination


économiquementviable dans le but de solutionner la problématique actuelle liée à la gestion des
cendresvolantes (cendres de chaudièreset d'électrofiltres) encourue à l'incinérateur de la Ville
de Québec.Plus spécifiquement,le procédévisd dansun premier temps la lixiviation des métaux
toxiques et, dans un deuxième temps, le traitement par précipitation du mélange des lixiviats
acides et basiques.L'objectif second sera d'étudier la faisabilité de recirculer le rejet liquide
traité lors des boucles successivesde décontamination comme eau de lavage au sein de la
lixiviation acide. Cette phasevise égalementl'enrichissementdes résidus métalliquesissus du
traitement des lixiviats, ainsi qu'une réduction de la consommation en eau. Enfin, ce procédé
dewa répondre aux norTnesdu test TCLP mais égalementà deux autres tests, le test SPLP et le
test à I'eau neutre. La réalisation de cet objectif principal reposera sur différents axes de
recherchecomprenantchacunun objectif secondairespécifique,énoncécomme suit :

1 Mettre en évidence le fort potentiel de solubilisation métallique ainsi que le


caractèredangereuxdes cendresvolantesnon traitées selon trois tests (TCLP,
SPLP, Eau neutre) différents, permettant ainsi de simuler la lixiviation des
cendres dans trois contextes d'enfouissement différents et ce, pour des
échantillonsrépartis sur plusieurs années;

2 Déterminer les paramètresoptimums pour la lixiviation basique d'un mélange


de cendresde chaudièreset d'électrofiltres:

3 Déterminer les paramètresoptimums pour la lixiviation acide d'un mélangede


cendresde chaudièreset d'électrofiltres ayant subi un traitement préalablepar
lixiviation basique;

4 Tester et valider le procédé optimisé de décontamination par lixiviation


chimique sur des cendresvolantes échantillonnéessur plusieurs années;

76
Tester et déterminer le ou les agents chimiques pour le traitement par
précipitation du mélange des lixiviats basiques et acides provenant de la
décontaminationde cendresvolantes:

Tester et optimiser un procédé opérant séquentiellementla décontamination


de cendresvolantes, ainsi que le traitement des lixiviats généréset incluant la
recirculationdu rejet traité à l'étape deslavagesacides;

Valider le procédé à I'aide des trois tests de lixiviation (TCLP, SPLP, test à
I'eau neutre) et réaliser une étude critique soulignant les lacunes du test en
vigueur, à savoir le TCLP;

Évaluer la faisabilité technico-économiquedu procédé final combinant la lixiviation


par lavagessuccessifset la recirculation du rejet traité.

2.3 Démarche expérimentale

Le contenu de la démarche expérimentale est présenté de façon à rencontrer les différents


objectifs spécifiques.Un bref énoncé résume la méthode expérimentale envisagéepour chacun
desobjectifsproposés.

2.3.1 Détermination du caractère dangereux des cendres volantes avant et après


traitement

Cette étapeconstitue un point essentieldu point de vue de la réglementation affiliée à ce projet


de recherche.Comme nous I'avons déjà relaté,les lacunesdu TCLP constituent un fait reconnu
qui nécessitematière à réflexion. En ce sens,deux autrestests de lixiviation ont été choisis avec
lesquels a été testé le relargage des métaux pour des cendres non traitées et ayant subi un
traitement.Les deux autrestestsutilisés coffespondentau test à I'eau neutre et au test SPLP.

Le potentiel de relargage des cendresavant traitement a été étudié sur différents échantillonsde
cendres volantes, échantillonnés sur plusieurs arurées(octobre 2000, mu 2001, mai 2002,
novembre 2002). L'échantillonnage des cendresn'a pas été effectué selon nos exigencesmais
plus simplement selon la disponibilité de lots déjà échantillonnés avant le début de ce projet

--
comme les lots datant de octbre 2000 et mai 2001. Par la suite, il a été demandé aux
administarteursde l'incinérateur de la ville de Québec deux autres lots de cendres,lesquelsont
été échantillonnésen mai 2002 et novembre 2002. De plus, la procédure d'échantillonnage des
cendres volantes nécessitait I'installation de matèriel entrainant un certain coût et une main
d'æuvre suplémentairequi n'a pas facilité le nombre d'échantillonnage. Malgrés les difficultés
rencontrées,il a été possible de travailler avec un panel d'échantillons variés dans le temps
nécessairepour établir une relation entre le vieillissement des cendres (sur 4 années) et le
relargage des métaux. Chaque fraction de cendres traitées a été soumise aux trois tests de
lixiviation. Le test TCLP permet de valider le procédé par rapport à la réglementation sur les
matièresdangereuses,le test SPLP démontre le caractèretoxique des cendresune fois soumisesà
des précipitations acides et, enfin, le test à l'eau neutre démontre I'aptitude du procédé à
diminuer le Pb disponible à la lixiviation à l'eau. De plus, la comparaisondes résultatspermettra
de démontrerles risques éventuelsrelatifs à une situation réelle dans un site d'enfouissement.

2.3.2 Optimisation des étapesde lixiviation basique et acide

Les étudesantérieuresréaliséesau sein de I'INRS-ETE ont démontré la possibilité de lixivier en


milieu basiquecertainsmétaux et plus particulièrementle Pb pour differentes matrices.

L'optimisation de la lixiviation basique (LB) a été réalisée en tenant compte du premier


protocole élaboré et breveté. Ce premier protocole n'ayant pas été réalisé avec des cendres
volantes(ou plus exactementun nombre d'essaisinsuffisant),11étaitindispensablede déterminer
les paramètresoptimums en LB pour ce type de cendres.L'optimisation visait des améliorations
notoires sur I'aspect technique (diminution du nombre des opérations) mais également sur les
teneurs en métaux solubilisés et, plus particulièrement, en ce qui concerne le Pb (métal
amphotère, soluble à pH basique et acide). Le protocole existant issu du brevet américain
(Mercier et al., 2002) ne demande pas d'ajout de produits chimiques sauf des polymères
facilitant la décantationau laboratoire. En effet, le pH basique est atteint dès la mise à I'eau des
cendreset c'est l'ensemble du nombre de lavagesassociésaux differents temps de contact (Tc)
qui régie le protocole et permet de solubiliserles métaux.Malgré cet aspectprotocolairesimple
de la phasebasique,plusieursparamètresont été testéset ce, dans l'ordre suivant : le Tc (2 à30
min) et le nombre de lavages (3) simultanément à la teneur en solides totaux (ST) (10 à 60%

78
(p/v)). De plus, le protocole optimisé de la lixiviation basique a été testé sur deux autrestypes de
cendres(octobre 2000 et mai2002).

L'optimisation de la lixiviation acide (LA) a été réalisée égalementen se basant sur le premier
protocole breveté. L'optimisation visait à simplifier I'aspect technique en diminuant le nombre
de séquencesde lavage tout en lixiviant suffisamment de Pb et de Cd pour respecter le test
TCLP. Pour les mêmes raisons que précédemment,il était indispensable de déterminer les
paramètresoptimums en LA pour ce type de cendres.

L'optimisation de plusieursparamètresa été réaliséecomme : I'augmentationde la teneuren ST


(30, 40, 45oÂ),la diminution du nombre de lavages,le Tc du premier et du deuxièmelavage,le
pH d'acidification, la températurede l'eau de lavage,ainsi que l'ajout d'agentsde stabilisation
(H3PO+)et de neutralisation (Ca(OH)) dans les cendrestraitées. Finalement, l'étude de chaque
paramètretesté a été validée par un test TCLP sur les cendrestraitées.

2.3.3 Détermination des paramètres optimaux de précipitation pour la récupération des


métaux des lixiviats

Le nouveau procédé de traitement de cendresvolantes visait un concept permettant à la fois de


décontaminer tout en optimisant la formation de rejets solides et liquides potentiellement
réutilisables. Ainsi, le procédé fonctionnerait en boucles fermées, minimisant les entrants et
générantun sous produit à valeur ajoutée.Une fois les cendres décontaminéesei caractérisées
comme non dangereusesdu point de vue du test TCLP, le mélange des LB et LA, a été soumis à
differents tests de précipitation dans le but d'obtenir un rejet moins chargéet, ainsi, le recirculer
comme eau de lavage lors des étapesde lixiviation acide.

Deux sériesd'essaisont été réalisées.Lors du premier essai,le mélangedes LB et LA provenait


d'une première décontamination réalisée à l'échelle du pilote de laboratoire et ce, afin de
travailler avec un mélange possédantles mêmes caractéristiques.Le deuxième essaia été réalisé
dans les mêmesconditions que précédemmentet au total six réactifs ont été testés(NaOH, FeCl3,
HrPO+,Na2S)et ce, sur une gammede pH variantde pH: 5.0 à pH:9.

79
Pour chaqueessai,une étude économiqueaété réaliséeainsi que le calcul de laproduction des
résidus métalliques. De plus, le test TCLP a été appliqué à chacun des résidus afin d'en évaluer
le coût de gestion en terme de matériel dangereuxou non.

2.3.4 Élaboration d'un procédé combinant la tixiviation des métaux et la récupération


avec recirculation du rejet traité

Suite aux differents essais de précipitation, ll a été suggéré plusieurs altematives pour
I'enlèvement des métaux du mélange des LB et LA et cela en tenant compte de la recirculation
du rejet liquide tfaité, ainsi que I'aspectéconomiquedu procédé.

Un premier procédé a été élaboré et testé permettantde décontaminer200 g de cendresvolantes


par boucle de recirculation. L'enlèvement des métaux contenusdans le mélange des LB et LA a
été opérépar deux précipitationsà I'aide d'une solution de NaOH (l0M). La premièreréaliséeà
pH : 5.0 et la deuxièmeà pH : 7 . D'autre part, des essaisde stabilisationà l'acide phosphorique
(H3PO4)ainsi que des essaisde neutralisation à la chaux hydratée (Ca(OH)2) ont été testés sur
chacun des résidus par differents ajouts (de 0.95% à L3% H:PO+ et de L0% à 4.0oÂde
Ca(OH)2).Les cendrestraitées ont égalementété neutraliséespar ajout (4.5% base sèche)de
Ca(OH)2.De plus, I'efficacité de I'ajout (0.95%H:PO+basesèche)dansles cendrestraitéesa été
vérifiée en tenant compte des résultats obtenus au test TCLP. Le test SPLP ainsi que le test à
I'eau neutre ont été appliqués sur les cendresdécontaminéesafin de vérifier une diminution de la
toxicité et, ainsi, amoindrir les risques de contamination lors de I'entreposagedes cendresune
fois celle-citraitées.

2.3,5 Optimisation d'un procédé combinant la lixiviation des métaux et la récupération


par précipitation avec recirculation du rejet liquide traité

L'élaboration de ce premier procédé opérant en circuit fermé permettait d'atteindre plusieurs des
objectifs fixés comme par exemple la diminution de la consommation en eau entrant dans le
procédé,mais également la faisabilité de recirculer le rejet liquide traité tout en décontaminant
les cendres au seuil des normes du test TCLP. Cependant,ce premier procédé génère deux
résidusmétalliques caractériséscoûrmematériel dangereuxrespectivementau TCLP.

80
Une étape d'optimisation visant à réduire la production de résidu métallique dangereux a été
réalisée et ce au travers de différentes modifications. Dans un premier temps, la précipitation à
pH : 5.0 a été remplacée par une étapede nucléation afin d'effectuer un premier dégrossissage
sur les différentscationsmajeurs(Ca'*,Na*, Mg2*, f) et cationsmétalliques(A13*,Cd2*,Pbz*,
Zt]\. Cette étapene nécessitantaucun réactif chimique, cela permettait égalementde réduire le
coût global du traitement des lixiviats. L'étape de précipitation à pH: 7.0 a étê conservéeet
réaliséeavecune solution 10M de NaOH.

Les essaisde neutralisation à la chaux et de stabilisation à I'acide phosphoriqueont été optimisés


avecdesajoutsvariant de 2.0oÂà 8.0% pour Ca(OH)2et desajoutsvariant de 0.95% à7 .0oÂpour
H:PO+. Les cendres traitées ont subi une simple étape de neutralisation à la chaux hydratée
(4.5% basesèche),avant d'être soumisesaux testsTCLP, SPLP et au test à l'eau neutre.

Enfin, une étude économique basée sur les coûts affiliés aux différentes étapes de
décontaminationa été réaliséepour le procédé optimisé travaillant en circuit fermé et également
pour le procédé breveté ayant été élaboré à I'INRS-ETE. Cette étude comparative a été
nécessaireafin de mettre en évidence les améliorations notoires sur les réductions en terme de
coûts, mais égalementen terme de consommation de réactifs chimiques et de résidus produits,
apportéesdurant ce projet de recherche.

81
CHAPITRE III

3 OPTIMISATION DE LA LIXIVIATION EN MILIEUX BASIQUE ET


ACIDE POUR LA DÉCONTAMINATIOI{ DES CENDRES
VOLANTES D'INCINÉRATEURS DE DÉCHETS

Le Chapitre 3 est constituéde l'article suivant: LevasseurB., J.F. Blais et G. Mercier (2003)
Optimisation d'un procédé de lixiviation en milieu basique et acide pour la
décontamination (Cd, Pb) doun mélange de cendres de chaudières et d'électrofïltres
d'incinérateur de déchets municipaux. Journal of Environmental Engineering and Science,
2(5),355-368.

83
Optimisation d'un procédé de lixiviation en milieu basique et acide

pour la décontamination (Cd, Pb) doun mélange de cendres de chaudières

et d'électrofiltres d'incinérateur de déchetsmunicipaux

BÉATRICELEVASSEUR.JEAN-FRANCOISBLAIS- et GUY MERCIER

Institut National de la RechercheScientifique (INRS-ETE),

Université du Québec,490,rue de la Couronne,

QC,GlK 9A9,Canada
Québec,

Courrierélectronique: blaisjf@ete.inrs.ca

Tél: (a18)654-2541,
Fax:(418)654-2600

* Auteur à qui la correspondancedoit être adressée

85
3.1 Résumé

Cette étude constitue un premier élément de recherche visant à améliorer un procédé de


décontamination en Cd et en Pb d'un mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres
d'incinérateurde déchetsmunicipaux. L'objectif visait l'enlèvement en métaux contenusdans
les cendrespar lixiviation en milieux basique et acide. Cette étude a permis, dans un premier
temps, de déterminer les conditions optimales de solubilisation du Pb en phase basique. Les
essaisréalisésavec diversesconcentrationsde solides(10 à 50% (p/v)) démontrentde meilleurs
rendementsd'enlèvement (par kg de cendres traitées) du Pb suivant I'ordre décroissantde la
concentrationde solides. Néanmoins, en considérantI'aspect économiqueun ratio de 30% {plv)
a été retenu en tant que condition optimale. L'étude cinétique a révélé que la solubilisation du
plomb est maximale avec un très court temps de contact de l'ordre de 2 min. Une série de deux
ou trois lavagesen milieu basique est requisepour une élimination suffisante du plomb. Une fois
les conditions de lixiviation en milieu basique optimisées,les recherchesont porté sur la mise en
évidence des conditions optimales de lixiviation en milieu acide. Des rendementsmaximaux
d'enlèvement du Pb et du Cd, respectivementde 25Yoet 85Yoont été obtenus en utilisant deux
lavages de 30 min à pH : 3.0 avec une teneur en solides voisine de l0%o (p/v). Les cendres
traitéespar lixiviations en milieux basique et acide respectentles critères du test TCLP (Toxicity
CharacteristicLeaching Procedure).Finalement, ce procédé amélioré du traitement des cendres,
développédurant cette étude a permis une réduction substantiellede 57o des coûts en produits
chimiques par rapport au procédé de référencedéveloppéantérieurement,ainsi qu'une réduction
de la consommationd'eau de I'ordre de 83oÂ.

Mots clés : cadmium, plomb, cendresvolantes, lixiviation basique, lixiviation acide, enlèvement,
TCLP. décontamination

86
3.2 Abstract

The purpose of this research was to improve a process for the removal of Cd and Pb from
municipal incinerator fly ashes(boiler and electrofilter ashes).The first part of this study was to
evaluatethe optimum conditions for Pb extraction using alkaline washing steps.The testscarried
out with various ash solid concentrations(10 to 50Yo(w/v)) have shown better Pb removal yields
following the decreaseof the solid concentrations.Nevertheless,by considering economic aspect
a ratio of 30Yo(w/v) was retained as optimal condition for alkaline leaching steps.A very short
contact time (2 min) allows a maximum lead solubilization during alkaline washings.A seriesof
two or three alkaline washing stepsis necessaryfor a sufficient lead removal. Once the alkaline
leaching conditions optimized, researchhas been applied to the identification of the optimum
conditions of acid leaching.Best Pb and Cd removal yields, respectively25% and 85olo,have
beenobtainedby using two 30-min washing stepsat pH : 3.0 with a 10% of pulp density(w/v).
The treated ashes respect the TCLP criteria. Finally, the adapted process of ash treatment
presentedin this study allows a substantialreduction of 57oÂof the chemical costs comparedto
the conventionalprocedure,and a significant reduction (83%) of water consumption.

Key words: cadmium, lead, fly ash, alkaline leaching, acid leaching, removal, TCLP,
decontamination

87
3.3 Introduction

L'incinération de ces déchetsmunicipaux génèredeux classesde déchets,les cendresde grilles


(mâchefer) et les résidus de contrôle de la pollution de I'air (RCPA). Les cendres de grilles
représentent entre 80% et 90o de la masse totale des résidus d'incinération des déchets
(Abanades et aI. 2002; Sabbas et al. 2003). Elles sont relativement inertes, amorphes, peu
solubleset les métaux y sont difficilement lixiviables (Hjelmar 1996;Kosson et al. 1996).Ces
propriétéscaractérisenthabituellement les cendresde grilles comme des déchetsnon dangereux
(Bawkon l99l; Bridle et al. 1987; CCME 1991). La gestion de ce type de cendrescomporte
actuellementplusieurs possibilités dont l'enfouissementsanitaire et la revalorisation dans divers
domainescomme la construction de route, ou encore la fabrication de divers matériaux dont la
brique et la céramique.Une étude exhaustiveconcernant,entre autres,la gestion, la chimie et le
comportement des résidus d'incinération de déchets municipaux a d'ailleurs été publiée
récemmentpar Sabbaset al. (2003).

D'autre pàrt, les RCPA comprenant les cendres volantes (cendres de chaudières et
d'électrofiltres) et les chaux usées sont, en bonne partie, solubles et contiennent des teneurs
élevéesen contaminantsmétalliques sous des formes liées au soufre et au chlore et sous forme
d'oxydes (plomb, cadmium, zinc et mercuredansles chaux usées)(Abanadeset aL.2002;Bridle
et al. 1987;Pinzaniet aL.2002;Theis et Gardner1990).La compositionminéralogiquea été très
largement étudiée. On y retrouve principalement les formes CaSOa,KCl, NaCl et CaClz(teneur
élevéedans les chaux usées)(Ontiveros et al. 1989).La présencesous d'autres formes comme
des oxydes, des phosphateset des sulfates a été établie mais ce de façon théorique (Clapp et al.
1e88).

Les procédés avancés d'épuration des gaz des incinérateurs de déchets municipaux génèrent
entre 10 et 50 kg de RCPA par tonne de déchetsincinérés (Lundtorp et al. 2002; Sabbaset al.
2003). Les RCPA, dont la production annuelle en Amérique du Nord, répartie sur 325
incinérateurs et évaluée à plus de 1.5 millions de tonnes métriques, sont la plupart du temps
considéréscomme des déchetsdangereux(Buchholz et Landsberger1993; Kosson et al. 1993).
Aux États-Unis, 9 échantillons de RCPA testés sur 11 dépassaient les limites du test de
lixiviation TCLP (Toxicity Characteristic Leaching Procedure),test de lixiviation du règlement

88
des matières dangereusesde différentes législations dont celles des États-Unis et du Québec
(ILSR 1987).Les normes québécoisesrelativesau Cd et au Pb pour qu'un déchetsolide ne soit
pas considéré comme dangereux, correspondentaux concentrations suivantes, [Cd] : 0.5 mg
CdlL et [Pb] : 5.0 mg PblL. Une autre étude indique que 100% des 19 échantillons de RCPA
ayantsubi le test TCLP ne respectaientpas les normespermises(Dennison1988).

Les différentsmodes de gestion des RCPA les plus courammentutilisés par l'ensemblede ces
325 incinérateurs sont la stabilisation chimique, la vitrification et I'enfouissement sanitaire
(Camacho 1994;Frugier et al. 2002 ; Hollander et al. 1995; Lyons 1994 : Park et Heo 2002), La
stabilisation chimique avec des agentschimiques tels que les phosphates,les sulfures, la chaux,
le sulfate ferreux, les argiles, le ciment, le bitume et les carbonates constitue probablement
I'option la plus étudiée pour réduire les risques associésau relarguage des métaux dans
l'environnement à partir des RCPA (Collivignarelli et Sorlini 2002; Ecke et al 2003; Fix et
Kramer L997;Ltndtorp et al.2002; Youcai et al.2002).

Une autre approcheenvisageableconsiste en la décontaminationdes RCPA par enlèvementdes


métaux potentiellementdangereuxà l'aide de procédésde lixiviation chimique. Par exemple,des
recherchesportant sur l'élimination des métaux par des agents complexants (citrate, oxalate,
EDTA, acides humiques) ou des acides inorganiques (HCl, HzSO+) sont en cours dans divers
laboratoires(Frey, 1996;Janoset al.2002; Nugterenet al.2002; Theis et Gardner1990).

Des travaux de recherchemenés antérieurementà l'Institut National de RechercheScientifique


(INRS-ETE) en partenaiat avec la société Alex Cendre, ont permis le développement d'un
procédé chimique de décontamination des chaux usées d'incinérateur de déchets municipaux
(Mercier et al. 2002). Ces recherches ont'permis de déterminer les métaux potentiellement
lixiviables aussibien en phasebasiquequ'en phaseacide (Couillard et al. 1997; Mercier et al.
1999;Tincelin 1993).

Un pH élevé favorise la solubilisation des métaux formant des hydroxocomplexes et des


complexes avec les carbonates,ce qui est le cas du plomb en particulier. Une phase acide par
contre, solubilise les métaux solublesformant des complexesavec les sulfateset les chlorures,
dont en particulier le cadmium.

89
Ce procédé de base n'a jamais été testé sur un mélange constitué uniquement de cendres de
chaudièreset d'électrofiltres. Ce procédé de base pourrait donc être testé sur le mélangede
cendresde chaudièreset d'électrofiltresafin de l'utiliser comme protocole de référence.Ainsi, à
partir de cesrésultats,un procédé amélioré serait élaboré,lequel répondrait à la fois à la demande
économique actuelle (diminution du nombre d'opérations), aux nonnes en vigueur et à
l'enlèvement en Pb et Cd du mélangede cendresde chaudièreset d'électrofiltres.

La présenteétude a donc pour but de présenterI'optimisation des phasesde lixiviation en milieu


basiquepuis acide d'un procédé de décontaminationpar variation de divers paramètres(nombre
et durée des lavages, concentration de solides (cendres), pH de traitement, température des
solutions de lavage, stabilisation par ajout de produits chimiques) sur un mélange de cendresde
chaudières et d'électrofiltres. Cette optimisation sera orchestrée à la fois par le coût,
l'enlèvementdu Cd et du Pb et I'applicationdu test TCLP.

90
3.4 Matériel et méthodes

3.4.1 Échantillonnage des cendresvolantes

Le mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres utilisé dans cette étude provient de


I'incinérateur de déchetsmunicipaux de la ville de Québec. L'échantillonnage a été effectué au
niveau d'un collecteur permettant de respecter les proportions réelles de production pour ces
deux types de cendres, à savoir 39%o(chaudières)eI 610Â(électrofiltres). Les cendres ont été
échantillonnéessur place en octobre 2000, octobre 2001, mai 2002 et novembre 2002, puis ont
été placéesdans des contenantsen polyéthylène de 20 L. Des sous-échantillons(soustraitsau r/+,
Yzet au 3/odu remplissage)ont été analyséset testés afin de déterminer les teneurs initiales en
métaux ainsi que leur caractèredangereux (test TCLP, tiré de I'agence USEPA 2002b). Aucun
pré-traitementou broyage n'a étéeffectué sur les cendresavantles essaisde décontamination.La
granulométrie des cendresd'électrofiltres et de chaudièresmesuréepar Microtrac se situe entre
0.30et 270 pm.

3.4.2 Caractérisation des cendres avant traitement

Une étape de broyage a été effectuée sur tous les échantillons digérés afin d'en augmenter
I'homogénéité,du fait de la très faible quantité utilisée (0.5 g). Les teneurs initiales en métaux et
cations majeurs ont été établies après digestions totales (dissolution complète) des sous
échantillonset réaliséesselon la méthode no 3030I décrite dans APHA et al. (1995). Cette
méthode comprend des attaquessuccessivesd'acides concentrésforts (HNO:, HCIO+, HF, HCI)
à hautes températures (200"C). Les échantillons digérés ont été dissous dans 5Yo HNOg. La
validité de cette méthode a été véiftée par la digestion en parallèle et en triplicata d'échantillons
certifiés (PACS 2, ASH 3). Les digestionstotalesdes cendresaprèstraitementont été réalisées
selon cette même méthode afin de calculer les rendementsd'enlèvement en Pb et Cd, et ce, en
triplicata.

3.4.3 Tests de lixiviation

Trois différents tests de lixiviation ont été utilisés afin d'évaluer le potentiel de relarguagedes
métaux à partir des cendres avant et après traitement. Le test principal est le TCLP (Toxicity

9l
CharacteristicLeaching Procedure) conformément à la méthode 1311 de I'agence USEPA
(USEPA 2002b). Pour ce test, les échantillons (50 g) ont été soumis au contact d'un fluide
d'extraction (1 L) composé d'une solution d'acide acétiqueà pH : 2.88 dans des bouteilles
étanchesde HDPE. Les bouteilles ont subit une rotation à un rythme de 30 + 2 rpm pendant 18 +
2 h. Le lixiviat était alors filtré sur une membrane Vy'hatmanGFÆ (porosité de 0.7 pm), puis
acidifié avec HNO3 concentré à pH< | (5% v/v). Un autre test utilisé est le SPLP (Synthetic
Precipitation Leaching Procedure) conformément à la méthode 1312 de USEPA (USEPA
2002a).Ce dernier utilise une solution tampon d'acide sulfurique et d'acide nitrique à pH 4.2.
Finalement, un test de lixiviation à I'eau neutre développéà I'INRS a été effectué (Couillard el
al., 1997).Il s'agit d'un test utilisant 50 g de cendremis en contact avecl L d'eau du robinet à
pH neutrependant 18 h et agité à 30 rpm. Chaquetest a été réalisé en triplicata.

3,4,4 Démarche globale d'optimisation du procédé

Les travaux d'optimisation faisant I'objet de cette rechercheportent sur un procédé comprenant,
dans un premier temps, une série de lavagesen milieu basique et, dans un deuxième temps, une
série de lavagesen milieu acide. La démarcheretenuea donc consistéà d'abord optimiser les
principaux paramètresdes lavages en milieu basique soit : la concentration de solides (cendres)
lors des lavages,la durée des lavagesainsi que le nombre de lavages.Ensuite, la deuxièmepartie
de l'étude a été consacréeà I'optimisation des principaux paramètresdes lavagesacides,mais en
traitant d'abord les cendres en milieu basique selon les conditions optimales établies au
préalable.Les paramètresoptimisés concemant les lavagesen milieu acide sont les suivants: le
nombre de lavage, la concentration en solides (cendres), le pH de traitement, la durée des
lavages,la températuredes eaux de lavage, ainsi que l'ajout de produits stabilisants(H:PO+ et
chaux).

3.4.5 Essais comparatifs de lixiviation en milieu basique du plomb avec diverses teneurs
en solides

L'étude de I'effet de la teneur en solides (concentrationde cendres) sur la lixiviation du plomb


en milieu basiquea été réaliséepar une série d'essaismenéesen triplicata sur les cendres2001.
Six teneursen solidesdifférentes(10, 20, 30, 40, 50 et 600Âp/v) ont été testéesdansdesbéchers
en veffe d'une capacitéde 4L. Par exemple,pour I'essairéalisé àI0oÂ,200 gde cendresont été

92
mélangéesavec de I'eau froide du robinet jusqu'au volume total de 2 L. L'agitation était assurée
à I'aide d'un mélangeur Caframo tournant à 200 rpm et muni d'une hélice axiale de 3 cm de
diamètre.Chaquevolume d'eau ajouté a été mesuréà I'aide d'un ballon jaugé de 2L et d'un
cylindre gradué.La lixiviation du plomb a été suivie sur une période de 30 min, aux temps 2, 5,
I0,20 et 30 min par échantillonnagede 20 mL de lixiviat filtré sur membraneWhatman 934-AH
(porositéde 1.5 trr.m)et acidifié. Un ajout de polymère anionique(Percol ElO, Allied Colloids)
préparéà I glL et dosé à 8 mLlL de lixiviat a été effectué afin de favoriser la séparationpar
décantationdes cendrestraitées. Les cendrestraitées ont ensuite été filtrées sur une membrane
Whatman no. 4 (porosité de 15-20 pm) avant d'être stockées.Des mesuresde solides totaux ont
été réalisées sur les gâteaux de cendres après la filtration afin de mesurer la perte de masse
résultantdu procédéde lixiviation.

3.4.6 Essais comparatifs de lixiviation en milieu basique du plomb lors de trois lavages
successifs

Cette séried'essaisa été réaliséesur les cendres2001 avec quatreteneursen solides(10,20,30


et 50oÂp/v). Le temps de contact optimal a été sélectionnéprécédemmentet était de 2 min. Une
série de trois lavages consécutifs a été réalisée.Les étapesde décantation,d'échantillonnage et
de filtration ont été effectuéesde façon identique aux conditions décrites antérieurement.Le test
TCLP ainsi que les mesuresde solides totaux ont été appliqués sur les gâteaux de cendresaprès
filtration. Finalement, le protocole optimisé de la lixiviation en milieu basique a été testé sur
deux autrestypesde cendresdatantde octobre2000 et mai2002.

3.4.7 Lixiviation acide selon un protocole de référence

Le protocole de référence testé est décrit dans le brevet américain de Mercier et al. (2002) et a
été appliqué sur le mélange de cendres de chaudièreset d'électrofiltres de mu 2002. Pour ces
essais,la partie testée de ce procédé correspondà la lixiviation acide. Les cendresont d'abord
subit une série de trois lixiviations en milieu basique de 2 min à une teneur en solides de 30oÂ
(p/v) correspondantaux paramètres optimisés lors de la lixiviation en milieu basique. Par la
suite, le protocole de référence comporte la lixiviation acide consistant en une série de cinq
lavages à I'eau chaude (45 à 50"C) avec une teneur en solides de 50Â (p/v) dans un becher en
verre d'une capacitéde 4L. Au premier lavageacide,le pH a été ajustéet maintenuà 4.0 sur 30

93
min, puis à pH 3.5 pendant 1l min. Les ajustementsde pH ont été effectuésavec de l'acide
sulfuriqueconcentré(93%). Au deuxièmelavageacide, 0.158 g de solution de FeCl: (11% Fe)
par g de cendrea été ajouté,puis agité pendant11 min en maintenantle pH à 3.5. Au troisième
lavage,0.0395 g de solution de FeCl: par g de cendrea été ajouté et le pH a été maintenuà 3.5
pendantl1 min. Au quatièmelavage,un ajout de 0.0834g de H2SO4collc. par g de cendrea été
fait et le pH a étémaintenu à 3.5.L'agitation a été effectuéependant 11min. Au cinquième
lavage,seul I'ajout d'acide sulfuriqueest requispour maintenir le pH à 3.5 pendant30 min. Les
ajouts de chlorure ferrique servent à accroître le potentiel d'oxydo-réduction des solutions. Les
étapes de décantation, d'échantillonnage et de filtration ont été réalisées conformément aux
conditionsappliquéeslors des lavagesen milieu basique.Le test TCLP, les mesuresde solides
totaux pour établir les pertes de masse et les digestions totales ont été effectués sur les cendres
aprèsfiltration.

3.4.8 Optimisation de la lixiviation acide

L'optimisation de la lixiviation acide a été accomplie à partir des cendresde mai 2002,provenant
de traitements en milieu basique optimisés et réalisés indépendamment. Pour chaque série
d'essais,trois teneursen solides(5, 7.5 et I0oÂp/v) ont été étudiées,et ce, en triplicata.De plus,
les procéduresrelatives aux étapesde décantationet d'échantillonnage du lixiviat ont été suivies
selon les conditions décrites précédemment.Le résumé des conditions employéeslors des essais
de lixiviation acide est présentéau Tableau3.l. Pour chaque série d'essai, il est indiqué le
nombre ainsi que la durée des lavages acides et le pH d'acidification (avec HzSO+).Des étapes
de stabilisation avec de I'acide phosphorique (H3POa) et de neutralisation avec de la chaux
hydratée (Ca(OH)z) ont été testéessur les cendrestraitées et filtrées. Les pourcentagesd'acide
phosphoriqueet de chaux hydratéeajoutésfigurent égalementau Tableau3.l.La séried'essaide
reproductionen batch (PA14 et PA16) correspondà l'application, I'un à la suite de I'autre, des
procédésbasiqueset acidesoptimiséset visant une teneuren solidesde l0o (%oréel8.7 et 7.9).
Les deux derniersessais(PA15 et PA18) ont été réalisésafin de tester le procédéoptimisé et
final à pH : 3. Tous les essaisont été soumisà l'application du test TCLP.

94
3.4.9 Mesures analytiques

Les lecturesde pH (électrode Beckman STAR à référenceinterne AglAgCl double jonction) ont
été effectuéesà l'aide d'un pH-mètreFischerAccumet 805 MP. À pH basique,l'étalonnage a été
effectuéaux pH : 9.0, pH : 10.0et pH :12.25 et à pH acideaux p}J:2.0, pH :4.0 et pH : 7.
Les solidestotaux ont été déterminésen triplicata selon la méthode 25048 décrite dans APHA et
al. (1995). Les métaux (Cd, Pb) ont été suivis par spectrophotométriede plasma à couplage
inductif (ICP) à l'aide d'un appareil de marque Varian modèle Vista AX. Une matrice de 5Yo
(v/v) HNO3 concentréa été employéepour la préservationdes échantillons solubleset digérés.

95
3.5 Résultatset discussion

3.5.1 Effet de la teneur en solidessur la solubilisation du plomb en milieu basique

La mise en contact de I'eau avec le mélangede cendresde chaudièreset d'électrofiltres à 30Yode


solides conduit à un pH d'environ 12.4. Ce même mélange contient typiquement de 260 à 300
mg Cdlkg et 2900 à 3200 mg Pb/kg. La Figure 3.1 présenteles courbes de solubilisation du Pb à
partir du mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres et ce, pour diverses teneurs en
solides. Un essai réalisé avec une teneur en solides de 600Â a été interrompu du fait d'une
agitationquasi impossibleà réaliser.Cette expériencea permis de fixer la limite avec laquelleil
était possible de travailler au laboratoire. De façon générale,les concentrations de Pb soluble
augmententen fonction de la teneur en solides. En effet, après 30 min de lixiviation, celles-ci
passentde 8.6 mg Pb/L (10%) à 31.1 mg Pb/L (50%). De plus, le maximum de Pb solubiliséa
été observéaprèsseulement2min et atteint 10.0mg Pb/L, 16.8mg Pb/L,27.3 mgPb/L,32.2 mg
PblL et 37.9 mg Pb/L respectivementà l'ordre croissantde la teneur en solides. Les valeurs
diminuent cependantrapidement aux environs de 10 min, pour ensuite stagnerjusqu'à la fin, et
ce, pour l'ensemble des teneurs en solides. En fait, cette diminution du Pb soluble pourrait être
attribuée à la précipitation des hydroxydes de plomb. Cette tendance a été constatéelors des
travaux de Tincelin (1993) et seraitdû à la solubilisationrapide,typique des sels forméspar les
métaux lors de leur condensation à la surface des cendres. D'autre part, la mise en eau
permettrait aux métaux (Pb, Zn) pouvant former, à pH basique, des complexes avec les
hydroxydes de rester à l'état soluble en partie (Couillard et al. 1992). L'étude de Tincelin (1993),
qui travailllait avec un mélange de cendresde chaudières,d'électrofiltres et de chaux uséesa en
fait permis de mettre en évidence,grâce à la modélisation à l'aide du logiciel MINEQL+, que les
hydroxo-complexesexpliquent la solubilisation du Pb, mais qu'ils sont en état de sursaturation
donc instablesaux valeurs atteintes après2 min. La situation peut être légèrementdifferente ici
car il n'y a pas de chaux uséesqui sont particulières, en ce sens qu'elles contiennent beaucoup
d'hydroxyde et de chlorure de calcium.

La Figure 3.2 présente les courbes d'enlèvement du plomb (par kg de cendres traitées)
correspondant aux essais précédents avec diverses teneurs en solides. L'allure des courbes
ressemblesensiblementà celles observé pour la solubilisation du plomb, mais cette fois en

96
suivant I'ordre inverse des teneurs en solides.L'enlèvement maximal est atteint au bout de 2 min
et le plus élevé (93.5olo)correspondà la teneur la plus faible en solides (10%). Dans I'ordre
croissant des teneurs en solides et pour 2min de lavage, les rendements d'enlèvement
sont de 93.5 mg Pb/kg,75.6mgPblkg,76.2mgPblkg, 65.7mg Pblkg et 57.5mg
correspondant
Pb/kg. Les valeurs de pH relevéesau fil du temps (2, 5, 10,20 et 30 min) se situent dans un
intervallede 12.20pour la plus faible à 12.58pour la plus élevéeet cela indépendammentde la
teneur en solides. La masse de cendrestraitées n'influence pas de manière notable le pH de la
pulpe de cendres.De plus, la haussedu pH observéeau cours d'une mise à I'eau de ce type de
cendresne permet pas la solubilisation du Cd. En effet, celui-ci ne présentepas une solubilité
théorique importante en phasebasique (Couillard et al. 1997). La solubilisation du Cd en phase
basiquen'est donc pas représentéesur les figures car elle est très faible danstous les essais.

3.5.2 Effet de lavagessuccessifssur la solubilisation du plomb en milieu basique

La Figure 3.3 illustre les histogrammesde solubilisation du plomb pour quatre teneursen solides
(10,20,30 et50Yo p/v) au cours de trois lavagessuccessifs(LBl, LB2 eI LB3) à I'eau. Pour
chaqueteneur en solides étudiée,on peut observerle même comportementde la solubilisation du
Pb que précédemment.Après Zmin de lavage, les teneursen Pb lixivié sont de 9.0mg Pb/L
(10%), 14.0mg PblL (20%), 27.9 mg PbiL (30%) e|34.2 mgPb/L (50%). Lors des deux autres
lavages,les teneursen Pb solubilisé, décroissentégalementen fonction de la terreuren solides et
cela pour des valeurs respectivementinferieures à chaquelavageprécédent.

Les volumes d'eau ajoutés lors du premier lavage sont représentatifs des essaisprécédentset
varient de 1.8L (10%), l.SL (20%), 1.6L (30%) et 1.5L (50% p/v), pour ce qui est du
deuxièmeet troisième lavage,les volumes d'eau ajoutéssont identiqueset diminuent à l.4L

00%), l.0L (20%), 0.56 L (30%) à 0.36L (50%). Les volumes d'eau sont importantscar la
quantité de métaux extraits de la matrice provient de la multiplication de la concentration en
solution par le volume de liquide séparéaprèsla décantation.

En comparantles teneursmesuréesà la fin du deuxièmeet troisième lavage (2.70 mgPb/L - 0.80


mgPb/L) aux teneurscalculées(par dilution) du début de chaque lavage (1.80 mgPblL-}. g
mg Pb/L), on peut alors supposer que les concentrations retrouvées lors d'un lavage sont
supérieuresà la dilution de la quantité, laissée lors du lavage précédent. Comparativement,les

97
résultats obtenus pour I'enlèvement du Pb, illustrés à la Figure 3.4, démontrent une tendance
inverseet identiqueà la Figure 3.2, puisquelà encorece sont les teneursen solides(10% et30%)
les plus faibles qui présententde meilleurs résultats(83.4mg Pb/kg et 75.9 mg Pblkg). Par
contre, du point de vue du nombre de lavages,les résultats d'enlèvement sont sensiblementles
mêmes,pour les deuxièmeet troisièmelavages.

Les tests TCLP réalisés sur les cendres (2001) avant traitement ont été effectués à I'aide du
fluide d'extraction à pH : 2.88. La forte basicité du mélange de cendres de chaudièreset
d'électrofiltresa donné des lixiviats basiquessupérieuresà ll.l2,limitant ainsi la solubilisation
du Cd lors du test TCLP ([Cd] : 0.00 mg/L, [Pb] : 0.27 mg/L). De plus, il faut soulignerque le
fluide d'extraction à pH : 2.88 n'étant pas un tampon, il est normal de voir le pH du lixiviat
augmenterde 2.88 à ll.l2. Cependant,le potentiel de relarguagedes métaux, pour ce mélange
de cendres.a été mis en évidence lors du test de lixiviation à l'eau neutre réalisé sur les cendres
de mai 2002 et novembre 2002, avec des concentrationsfinales respectivesdans I'eau de [Pb] :
6Jlmg/L et [Pb] : I3.44mglL, ainsi que lors de l'application du test SPLP sur ces mêmes
cendres(mai 2002 ([Pb] : 7.47mglL et novembre 2002 [Pb] : l5.02mg/L).Malgré, les
résultatsnégatifs du TCLP sur les cendresétudiées,il serait fortement conseillé de ne pas sous-
estimer le lessivagedes métaux dans I'environnement, ou tout du moins, de ne pas le comparerà
celui des cendres de grilles (Brunori et al. 2001; Sabbaset al. 2003, CCME 1991). Les tests
TCLP réalisés après traitement sont présentésau Tableau 3.2 et démontrent une forte réduction
de la teneur en plomb lixiviable suite au traitement en milieu basique. De plus, on constateune
plus grandedisponibilité du Cd au test TCLP suite à une série de lavages en milieu basique.Les
cendres ayant subi déjà trois lavages à l'eau, ont un pouvoir basique moindre et permettent
d'atteindredes pH de lixiviat beaucoupmoins élevés(6.8 à10%, 7.2 à 20%,7.7 à 30yo,7.2 à
50%) etdonc une plus grande solubilisation du Cd. Pour la suite de l'étude, il paraît évident que
la lixiviation en milieu basique ne permet pas à elle seule la décontaminationdu Cd du mélange
de cendres de chaudières et d'électrofiltres, mais permet cependant I'enlèvement du Pb. La
teneur en solides de 30%o(p/v) serautilisée désormaispour la suite de l'étude puisqu'elle permet
l'enlèvement du Pb dans des proportions supérieuresaux teneurs 50%oet 20%oet de façon quasi
égaleà 10% (Tableau3.2). De plus, la quantitéde cendresentrantdans le procédéà30% (p/v)
est supérieureà celle correspondantà l'utilisation d'une pulpe à l)yo, ce qui diminueraitle coût

98
par tonne traitée. Les trois lavages seront gardés de manière à diminuer le plus possible le
potentiel de relarguage du plomb dans I'environnement. Le procédé optimisé a été testé sur les
trois cendres (octobre 2000, 2001, mai 2002) afin d'en vérifier la reproductibilité. La
solubilisation du Pb au cours des trois lavagesbasiques,pour les cendresoctobre 2000 est
similaire à celle obtenue sur les cendres200I, avec en moyenne 31.5mg Pb/L pour LBl,
21.3mg Pb/L pour LBZ et 15.8mg Pb/L pour LB3. À I'inverse, les résultatsobtenuspour les
cendres mai 2002 sont de 4 à 5 fois supérieurset la solubilisation atteint 164.5mg Pb/L pour
LBl. Cette réduction de la lixiviation du Cd et du Pb ainsi que d'autres métaux (Cu, Mo, Zn)
pour des cendresplus vieilles, a été mise en évidence lors des travaux de Meima et Comans
(1999). Cette réduction serait due à la neutralisation du pH des cendres et à la formation
d'espècesmoins solublespour ces éléments,au cours du temps. Des études supplémentaires
seraientrequisespour évaluer 1'applicabilité de laisser vieillir les cendrespendantplusieurs mois
pour diminuer le relarguagedes métaux plutôt que de procéderà leur traitement.

3.5.3 Étude de la solubilisation du plomb et du cadmium lors de lavagesen milieu acide

L'application d'un premier protocole (référence) établi antérieurement,a permis d'obtenir une
série de résultatssur lesquelsnous nous sommesbaséspour élaborerun procédé moins complexe
techniquement,plus avantageuxéconomiquementet permettantde décontaminerles cendrestout
en respectantle test TCLP. Ces résultats (PAl) présentésau Tableau3.1, démontrent un
rendement d'enlèvement très élevé ainsi que le respect du test TCLP. Cependant,plusieurs
améliorations permettraient de diminuer considérablement le coût d'exploitation (voir
Tableau3.3) tout en respectantles normesdu TCLP. Afin d'augmenterles quantitésde cendres
entrant dans le procédé, deux autresteneursen solides (7.5 et l0% (çtlv)) ont été testéespour la
suitede l'étude.

En vue d'une première amélioration, la diminution du nombre (5 à 2) de lavages a été vérifiée.


Afin de solubilisersuffisammentde Cd en deux lavages,le pH d'acidification a été abaisséà 2.5.
Les essaiscorrespondant(PA2, PA3, PA4) figurent au Tableau3.1. La première cinétique
réaliséesur 120 min lors du premier lavageest présentéeà la Figure 3.5. La solubilisationdu Cd
et du Pb est maximale au bout de 30 min de lixiviation et, est proportionnelle à la teneur en
solides. Les rendementsd'enlèvement sont légèrementinférieurs au protocole de référencepour

99
le Cd et supérieurspour le Pb. Le test TCLP n'a pas été réalisé à cette étape-ci,le but étant
d'étudier I'effet de l'allègement du nombre de lavages sur les rendementsd'enlèvement, et ce,
comparativementau protocole de référence.Afin de vérifier une diminution possible du temps de
contact lors des deux lavages,un secondajustementde la.cinétique a été réalisé sur 30 min. Les
essaiscorrespondants(PA5, PA6, PA7) sont présentésau Tableau3.l et les résultatsde la
solubilisationen Cd et en Pb sont illustrés à la Figure 3.6. Cette deuxièmecinétiquea permis de
confirmer que le temps optimal se situait à 20 min, pour la solubilisation du Cd et du Pb au cours
des deux lavages successifs. Pour le deuxième lavage, 5 min semble donner des résultats
optimaux.Cependant,un tempsde 30 min a étéconservépour les deux lavagesacideslors essais
subséquentset ce, afin de pas faire fonctionner trop près de la zonelimite permettantl'obtention
de bonnesperformances.

Les rendementsd'enlèvement obtenus sont d'autant plus intéressantsqu'ils respectentle test


TCLP à I'exception de I'essai PA7 à 2.4oÂde chaux ajoutéequi respectele TCLP à la limite de
la norme ([cd] : 0.5 mglL, [Pb] : 5.0 mgll). L'abaissementdu temps de contactde 120min à
30 min pour le premier lavage ne permet pas d'atteindre d'aussi bons rendementsd'enlèvement
du Pb, en effet, une diminution d'environ 10% a été observée. Néanmoins, les résultats
correspondantsaux TCLP sont en deçà de ceux observéspour le protocole de réference,plus
particulièrementpour le Pb. La double solubilisation (milieux basique et acide) caractérisele Pb
de métal amphotère,ce caractèrea été mis en évidence lors des recherchesantérieurespar une
augmentationdu métal solublelors d'une diminution de pH de 5 à 1.5 (Couillard et al.1997).

-)
La stabilisation chimique des métaux lourds, par addition de phosphate soluble 1fO+3
représenteune technologie actuellement très utilisée aux Etats-Unis, ainsi qu'au Japon. Elle
permettrait de réduire la lixiviation des métaux lourds en augmentant leurs stabilités
géochimiques.Une étuderéaliséepar Eighmy et al. (1997) démontrequ'il est possiblede réduire
la fraction disponibleà la lixiviation de 38% pour le Cd et99%opour le Pb par un simple ajout de
1.2 mole de HIPO+lkg. De plus, I'ajout de phosphatessolubles sous forme d'acide (H3PO4)
favoriserait la solubilisation initiale de phasesminéralescontenantdu Ca, Pb, Cd et Zn. Pour nos
essais,I'ajout de H:PO+ a été utilisé en vue de stabiliserle Cd et le Pb solubles,restantdans le
mélangeeau interstitielle-cendrestraitées, sous formes de chloropyromorphite (Pb5(PO+):Cl),de
chlorapatite de cadmium (Cd5@O+):Cl) et de solution solide de chloroapatite [(Cd,

100
Parallèlementà cet ajout de H3POa,I'addition de chaux hydratée(Ca(OH)2)a été
çso)(PO+):Cl1.
effectuée afin de neutraliser les cendres avant le test TCLP. De manière générale, la
solubilisation du Pb et du Cd a été réduite avec I'augmentation du dosagede chaux ajoutée qui
sert aussi bien à neutraliser le pH acide des cendrestraitées (pH : 2.5), qtlà stabiliser les
métaux.

La Figure 3.7 illustre les résultats obtenus pour une lixiviation acide (pH : 2.5) selon deux
lavagesà I'eau froide (20 + 2oC) d'une durée de 30 min. Le protocole de référencestipule de
travailler entre 45oC et 50oC en phase acide. Toutefois, du point de vue économique il était
pertinent de pouvoir utiliser de l'eau froide en remplacementde I'eau chaudepour le lavage des
cendres.L'enlèvementdu Cd est sensiblementle même que celui réaliséà I'eau chaude,avecdes
résultatsdu TCLP en deçà des normes. Les résultatssont présentésau Tableau3.1. L'effet de
I'eau froide sur la solubilisation du Pb est plus nuancé, on observe une diminution des
rendementsd'enlèvement du Pb qui cependantn'interËre pas sur les résultats du TCLP. Il est
d'autant plus difficile de corréler ces résultats,car les essaisen batch démontrent une tendance
inverse. Ceci étant, le respect des normes du TCLP nous ont conduit à privilégier cette voie et à
introduire ce nouveauparamètre.Les essaisPAl1, PAl2 et PA13 (Tableau3.1) ont été réalisés
afin de vérifier I'hypothèse émise en première partie, à savoir que deux lavages en milieu
basiqueplutôt que trois lavagesn'affecteraient pas de manière irréversible la solubilisation du Pb
lors du test TCLP. Ces essaispermettent donc à ce stadede conclure que deux lavagesbasiques
sont suffisants, puisque les résultats entre PA8, PA9 et PA10 ne sont pas très différents des
résultatsde PAl l,PAl2 et P413.

Un temps de contact de 30 min, un nombre de deux lavages,ainsi que l'utilisation de l'eau froide
représententdes améliorations significatives pour la lixiviation acide. De plus, une teneur en
solides de I}Yo (p/v) a été sélectionnéeafin d'accroître les quantités entrant dans le procédé et
ainsi diminuer le coût par tonne de cendres traitées. De même, après examen des résultats de
tests TCLP relatifs aux differents apports de chaux testés,il s'avère nécessairede travailler dans
une zone de pH (lixiviat TCLP) situéeentre 6.5 et 7.0 si l'on veut être certain de respecterles
norrnes. Cette zone de pH correspondà I'ajout d'environ 4.0 à 4.5% de chaux. Une fois les
paramètresétablis, des essaisde reproductibilité appliqués à la lixiviation en milieux basique et
acide ont été réalisésl'un à la suite de I'autre (P414 et PAIO. L'enlèvement du Cd demeure

101
identiqueavec une moyenne pour les deux essaisde 83Yo,l'enlèvementdu Pb est quant à lui
supérieuravec une moyenne de 24oÂ.Cette amélioration est difficile à expliquer compte tenu des
résultatsprécédents.Néanmoins plusieurs explications sont à entrevoir : une distribution spatiale
non homogène en Pb (effet pépite; les rendements sont calculés par rapport à une teneur
moyenne de 15 échantillons digérés avant traitement) dans les cendres au sein des chaudières
échantillonnées,des digestions aprèstraitement incomplètes ayant une précision d'environ l0oÂ.
En fait, la plupart du Pb est enlevé en phase basique et les valeurs de solubilisation pour cette
phasese ressemblentétrangementpour tous les essaisallant de 135 à 165 mg Pb lL au premier
lavage basique. Les rendements d'enlèvement permettent cependant dans tous les cas de
diminuer le potentiel de relarguage. Ces résultats sont très prometteurs et permettent d'espérer
une bonne efficacité à l'échelle industrielle. Les normes relatives au test TCLP sont largements
respectées,ce qui représenteun avantageou encore une marge de maneuvre pour la réalisation
du procédéà l'échelle industrielle.

En vue de diminuer les quantitésd'acide à utiliser, le procédé en batch a été expérimentéà pH :


3. Les essaiscorrespondants(PA15 et PA18) présententd'excellentsrendementsd'enlèvement
qui sont de I'ordre desrendementsobtenusà pH :2.5. De plus, la consommationen HzSO+a été
réduitede 29.8 mL à 24.1 mL, ce qui représenteune réductionsur le coût de 5.4 $/tonnetraitée.
Une légère augmentation du Cd solubilisé lors du TCLP a été observée, et ce, même avec un
ajout de 4,IYo de chaux. La norme relative au TCLP reste cependanttrès largement respectée
avec 0.31 mg Cd/L. Ce dernier ajustementde paramètre(pH : 3) finalise le protocole optimisé
de la lixiviation en milieu basique puis acide d'un procédé de décontamination de cendres
d'incinérateur de déchetsmunicipaux.

3.5.4 Bilan et coût du procédé optimisé

Le bilan des intrants et des extrants du procédé est présenté àla Figure 3.8. La décontamination
d'une tonne de cendres(sèches)de chaudièreset d'électrofiltres produit 0.785 tonnes de cendres
traitées (sèches).Les chiffres présentéssur cette figure ont été calculés à partir des résultats
obtenus pour 200 g de cendres traitées en laboratoire, par conséquent, ils sont représentatifs
d'une petite échelle. Il faut donc les utiliser avec précaution.En effet, la massesèchede cendres
traitées,comparativementà celle non traitéepermetde calculerune perte de massede l'ordre de

r02
2loÂ, ce qui sembleun peu élevé.Par contre,les pertesde massequi ont été calculéesà partir des
solidestotaux réaliséssur la pulpe de cendreslavéebasiquement(16%) ainsi que celle issuedes
lavages acides (2%) permet de confirmer le résultat calculé précédemment(21%). Le procédé
permet d'enlever 84.7% du Cd et25.40Âdu Pb contenudans les cendresinitialement.De plus,
les cendres traitées sont caractériséesde matières non dangereuses,lesquelles pourront être
enfouies au même titre que les matières solides résiduelles. Le procédé optimisé consomme
15.2m3d'eau et226kg d'acide, générantdeux types de lixiviats (3.8m3 de lixiviat en milieu
basiqueet 10.9m3 de lixiviat acide). Cette consommationd'eau représenteune diminution de
I'ordre de 83Yopar rapport au procédé de base. Cette production de lixiviat chargé en métaux
lourds et cations majeurs, a fait l'étude de plusieurs recherchessur la précipitation des métaux
ainsi que la recirculation en boucle du lixiviat. Ces recherchesseront présentéesultérieurement.
L'étude technico-économique du procédé exposée au Tableau 3.3 démontre une diminution
importante du coût relatif aux produits chimiques. L'optimisation a permis de réduire ce coût de
57oÂ. Ainsi, pour le protocole de référence il fallait compter 88.02 $/t pour les produits
chimiqueset I'eau, contre 37.57 $/t pour le procédéoptimisé.Cette optimisationest très rentable
car elle a permis de réduire subséquemment,les étapestechniqueset le coût de production tout
en respectantsensiblement les rendementsd'enlèvement du Cd et du Pb et en améliorant les
résultatsdu test TCLP.

103
3.6 Conclusions

Cette étude a permis de démontrer la décontamination selon les normes du test TCLP d'un
mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres issues de I'incinération des déchets
ménagerssolides, par lixiviation en milieux basique et acide et ce à moindre coût. Ce tlpe de
traitement chimique a permis d'enlever 85% du Cd et 25o du Pb contenu dans les cendres.
L'optimisation de la lixiviation en milieu basiquea démontré que la solubilisation du plomb était
maximale pour des temps relativement très courts soit 2 min de brassageet que les teneursen Pb
soluble augmentaientavec le nombre de lavages.Les paramètresoptimisés correspondantà la
lixiviation en milieu basique sont, trois lavages de 2 min à l'eau froide, avec une teneur en
solidesde 30oÂ(p/v). L'optimisation de la lixiviation acide a permis de mettre en évidencele
caractèreamphotèredu Pb et la solubilisation du Cd pour un temps de contact efficace de 30 min
qui est largement suffisant. De plus, l'étude des divers paramètresa conduit à un protocole de
lixiviation acide plus simple techniquementque le protocole de référenceréduisant ainsi I'apport
en produits chimiques. Les paramètres optimisés correspondantà la lixiviation acide sont de
deux lavages de 30 min à l'eau froide, avec une teneur en solides de I0o (p/v). Enfin, pour
compléter le traitement, la stabilisation chimique (0.95% H:PO+) et la neutralisation(4 à 4:.5%)à
la chaux ont été réaliséespour diminuer les quantités de métaux lixiviables lors du test TCLP.
L'étude économique du procédé permet d'entrevoir la décontamination des cendres de
chaudières et d'électrofiltres de manière très compétitive par rapport aux autres techniques
disponibles sur le marché canadien, favorisant I'enfouissement à titre de matière résiduelle. En
outre, l'étude concernantle recyclage des cendresdécontaminéesserait prometteusemais reste à
entreprendre.Finalement, le passageà l'échelle pilote serait intéressantà opérer pour valider le
procédéà plus grandeéchelle.

t04
3.7 Remerciements

Cette recherchea été réaliséeavec I'appui financier du CRSNG (subventionsno.224098-99 et


no. 216819-99),du FCAR (subventionno. 00-NC-1961)et des Chairesde recherchedu Canada.
Des remerciementssont également adressésà la compagnie Alex Cendre inc. pour son support
techniqueet financier à la réalisation de cette étude.

105
3.8 Références

Abanades,S., Flamant, G., Gagnepain,B., et Gauthier, D. 2002. Fate of heavy metals during
municipal solid wasteincineration.WasteManag.Res.,20: 55-68.

APHA, AV/WA et WPCF 1995. Standardsmethods for examination of water and wastewaters.
éd., American Public Health Association,American Water Works Associationet
13ième
Water Pollution Control Federation,Washington,DC, États-Unis.

Bawkon, B. 1991.Incinerationtechnologiesfor managingsolid waste.Pollut. Eng.,23: 96-109.

Bridle, T.R., Côté, P.L., Constable,T.W., et Fraser, J.L. 1987. Evaluation of heavy metal
leachabilityfrom solid wastes.Wat. Sci. Technol.,19 z 1029-1036.

S., et Morabito, R. 2001. Comparisonbetweendifferent leachingtestsfor


Brunori, C.,Balzar.r.to,
the evaluationof metal releasefrom flv ash.FreseniusJ. Anal. Chem..371: 843-848.

Buchholz,B.A., et Landsberger,S. 1993.Tracemetal analysisof size fractionedmunicipal solid


waste incinerator flv ash and its leachate.J. Environ. Sci. Health. A28 : 423-441.

ash vitrification. Éditeur: W.H. Chesner.Proceedings


Camacho,S.L. 1994. Submerged-plasma
of the 7th International Conferenceon municipal solid waste combustor ash utilization,
Arlington, Virginie, 15-16novembre lggl,Edition Commack,New York. pp. 145-155.

CCME 1991.Le programmed'essaiet d'évaluationnational des incinérateurs.Conseilcanadien


desministresde l'environnement,No En, 28 :21-97.

Clapp, T.L., Magee,J.F., Ahlert, R.C., et Kosson,D.S.1988.Municipal solid Wastecomposition


and the behaviorof metalsin incinerationashes.Environ. Prog., 16 :7-22.

Collivignarelli, C., et Sorlini, 5.2002. Reuseof municipal solid wastesincinerationfly ashesin


concretemixtures.WasteManas. 22:909-912.

Couillard,D., Chartier,M., Mercier, G., Roberge,G., Painchaud,R., Sauvageau,C., Labrie, M.-


J., et Salera,G. 1997.Décontaminationdes cendresvolantesd'incinérateursde déchets

106
municipaux. Rapport de rechercheNo R-492 rédigé pour Environnement Canada,INRS-
ETE-Terre-Envirennement,Ste-Foy, 86 pages* annexes.

Couillard, D.,Chartier, M., et Mercier, G.I992. Précipitation sélective des métaux solubilisés
biologiquementde bouesaérobiesd'épuration.Can.J. Chem. Eng., 70(5): 1021-1030.

Dennison,R.A. 1988. Thehazards of municipal incinerator ash and fundamental odjectiesof ash
management,in resource recovery of municipal solid wastes, AIChE Symposium Series
No 265, 84,148 pages.

Ecke, H., Menad, N., et Lagerkvist,A.2003. Carbonationof municipal solid waste incineration
fly ash and the impact on metal mobility. J. Environ. Eng. Div. ASCE, 129: 435-440.

Eighmy, T.T., Crannell,8.S., Butler, L.G., Cartledge,F.K., Emery, E.F., Oblas,D., Krzanowski,
J.E., Dykstra Eusden,J., Shaw, 8., et Francis,C.A. 1997. Heavy metal stabilisationin
municipal solid waste combustion dry scrubberresidue using soluble phosphate.Environ.
Sci.Technol..31 : 3330-3338.

Fix, K.A., et Kramer, M.G. 1997. Stabilizationof heavy metals in ash. Brevet américainno
s.649.89s.

Frey, R. 1996.Processof treatmentof flue particulates.Brevet américainno 5.512.257.

Frugier,P., Godon,N., Vernaz,8., et Larché,F.2002.Influence of compositionvariationson the


initial alteration rate of vitrified domestic waste incineration flv-ash. Waste Manas..222
r37-r42.

Hjelmar, O. 1996.Disposal strategyfor municipal solid wasteincinerationresidues.J.Haz.Mat.


47 z 345-368.

Hollander,H.I., Plumley, A.L., et Decesare,R.S. 1995.Vitrification of combustionash residue


for beneficialuse. Solid WasteTechnol..Mav/June: 31-40.

ILSR 1987. Municipal solid waste incinerator ash management and disposal data entries.
Institute for local selÊreliance,Washington,DC, États-Unis, 23 p.

t07
Janos,P., Wildnerova,M., et Loucka, T.2002. Leachingof metals from fly ashesin the presence
'Waste
of complexingagents. Manag.,22:783-789.

Kosson,D.S., Kosson, T.T., et Van der Sloot, H. 1993.Evaluationof solidification/stabilizalion


treatment processes for municipal waste combustion residues. Rapport EPA/600/R-
Cincinnati,Ohio, États-Unis,576 p.
931167,

Kosson, D.S., van der Sloot, H.A., et Eighmy, T.T. 1996. An approach for estimation of
contaminant release during utilization and disposal of municipal waste combustion
residues.I. Haz. Mat.. 47: 43-75.

Lundtorp,K., Jensen,D.L., et Christensen,T.H. 2002.Stabilizationof APC residuesfrom waste


incineration with ferrous sulfate on a semi-industrial scale.J. Air Waste Manag. 52:722-
731.

Lyons, M.R. lgg4. The WES-PHixR ash treatment process. Édit"rr; W.H. Chesner.
Proceedingsof the 7th International Conferenceon municipal solid waste combustor ash
utilization, Arlington, Virginie, 15-16novembre lgg4,Êdition Commack,New York. pp.
156-168.

Mercier, G, Chartier,M., Sauvageau,C., et Roberge,G.2002. Method for removing metalsfrom


air pollution control residues.Brevet américainno 6.500.395.

Mercier, G., Chartier,M., Couillard, D., et Blais, J.F. 1999.Decontaminationof fly ashand used
lime from municipal waste incinerator using Thiobacillusfercooxidans. Environ. Manag.,
24:517-528.

Miema, J.A., et Comans,R.N.J. 1999.The leachingof traceelementsfrom municipal solid waste


incinerator bottom ash at different stagesof weathering.Appl. Geochem.,l4z 159-171.

M., et Scarlett,B. 2002. Removal of heavy metals from


Nugteren,H.W., Janssen-Jurkovicova,
fly ashand the impact on its quality. J. Chem.Technol.Biotechnol.,772389-395.

Ontiveros, J.L., Clapp, T.L. et Kosson, D.S. 1989. Physical properties and chemical species
distributionwithin municipal wastecombustorashes.Environ. Prog., 8: 200.

108
Park,Y.J., et Heo, J.2002. Vitrification of fly ashfrom municipal solid wasteincinerator.J. Haz.
M a t . , 8 9 1 :8 3 - 9 3 .

Pinzani,M.C.C., Somogyi, A., Simionovici, A.S., Ansell, S., Steenari,8.M., et Lindqvist, O.


2002. Direct determination of cadmium speciationin municipal solid waste fly ashesby
synchroton radiation induced p-X-ray fluorescence and p-X-ray absorption
spectroscopy.Environ. Sci. Technol.,36: 3165-3169.

Sabbas,T., Polettini, A., Pomi, R., Astrup, T., Hjelmar, O., Mostbauer,P., Cappai, G., Magel,
G., Salhofer, S., Speiser, C., Heuss-Assbichler,S., Klein, R., et Lechner, P. 2003.
Managementof municipal solid wasteincinerationresidues.WasteManag.,23: 61-88.

Theis, T.L., et Gardner, K.H. 1990. Environmental assessmentof ash disposal. Crit. Rev.
Environ. Control. 20 t 2l-42.

Tincelin C.,1993. Étude de l'enlèvementdes métaux lourds contenusdans les cendresvolantes


d'incinérateurs d'ordures ménagères.Mémoire de maîtrise, INRS-ETE, Université du

Québec,Ste-Foy,Québec.110pagestannexes.

USEPA 2002a. Synthetic Precipitation Leaching Procedure, Method 1312, site intemet:
www.EPA.eov/Sv/-84611
3 12.pdf

USEPA 2002b. Toxicity Characteristic Leaching Procedure, Method 1311, site internet:
www.EPA.sov/SW-846/13 I 1.pdf

Youcai, Z.,Lljie,S., et Guoji an,L.zXLz.Chemical stabilizationof MSW incineratorfly ashes.J.


Haz.Mat.,B95z
47-63.

109
c.) $ Ê r - O N t - - ô I O O O \ O 1 r ) Ê Ê ( ' - O O N O c {
.'t.1 q q ôl qqqc c qqq9qqqq qq
A v - v

Êi
T +t +l +t +t +t + + +l +l ï F.l li # +l +l + + # 1l Fl ll 1r
* r- trl \o + * r-- F- tr) c! c.l N v s.o ô1 r) r) ô.1 cj.o v o o
* r l
n
c{
oqc,l-1c]nq-qqc q.1qr]1qqq q-1
Êià
- Ê c{ c a c o F - - È O \ r a l N O O O O - O O \ \ O O f - O c o

-i -i -l i.-i -i -i Fi -i -i a ai ai À êi A A a A A a A ai

I T +t + + # # + +t + + Fl + + +l +l +l +|'l + fl Fl + +
N c.t o.o È o o\ oo o ô.1 V * o c.l c.l Ê 00 V o o V o È
clcl-1qv?q-qq qqc]qln qa qa
A

\O * (\.l ra) tô r t.- ô] t'- râ Ê oo \O \O F-


Gl e.
- 1 , , 1ô]
O Ot
19a.1 iqn-9clCcl 11-..1 n-i
t S O

O O O O O O O O O O O = O O O O O O O O O ^
+t + +l + +t +t + + +t + + + + +1 +l +l + +l + ll +t ts
t--.O Ê F- N cî o|\ * rô Ê d c.) S $ \O O S $ F- oO.1
ô.1 \O rar \O t'- O f- oO cO O c.l .O F- O $ \O N oO oO t.- c.l
,d ,.; \o o<i ,r; Ë ,ri F oi S od oi ,r; F ,r; ,r; od oi \cj oi od
(t)
\q) zî
É ! c q 9 n n ? c].1.1 '.) q

n c] n
.f,
.'l 9 n 0 9 I(ô 9
"f, \o
- -
r.r \o
N |r)
<- c.l ô.1 t ô.1 $ N * F- ô.1 c\ oo <.
lr fs
(t)
q)
lr
|.) (.) l.) t/) tô \ô rô |.) rr |r) t.) t.) tn rr |.| rô t.) (ô (ô t |r) (
q) x.d q q q q q q q q q q q q q q q q q q q q q q q)
I
at)
|Îs .R
q)

\q)
I -\?n\? q n q N o 9- m + ncoor- .DI
È
oi o\*rôo\ ci \i ,i + ; o' ; à =F.-oi\o
* + +l+l++l +l + + + + +l + +t 4*l*l*l
* \ c1?Îi \ a oq c1 oo 9 + \o çno99
râ o\ \ocaoo\o t'r o\ ô.t ^i ; ^i -i .i.ôooo R
ca cî 11 ô.1 c{ a{ c{ ôi
q) À A
N

9<- R =
q ..-) 9 vloq..lq
U)
v)
q)
,q') 9
O
+
-n-ô.1
N ÊO \ O
+11++
N
+
n
Ê
+t
n
O
+t +
\
O
n
O
+t +
\
O N
+
ôl
+
c.|ôl ÊÊ
++++
soo
(J c.l c . l o 91 n ..) -.: -: oq n q qcln.!
q) \\ o |.) \o
\t a ) Ê.+ta)s \
ao lr-Êa.)oo [.- d. F- co
() O\ OO f- \O 0O OO oO oO oO 0O 0O OO OO OO OO OO 0O
- r S
v

I \ 9 0
+ ..}Vl|.)..) ..) ,,? ..) ,{.1 \ { ' ,
l n q q
r)
() ôtônôtN c\|
I
c.l
I
ôl c.i e'i ô] c{ ôt c\ c! cî cl R ss'
g \ \ , )
*^ x' \\ Ô v
' : \ l , . . ]
a ,, ^\^
x '9tr ù' >T \ :* Èy
co ca a.) a.l
{) = s o \
ù ù g
vt r- ll ej
(t) ê0{)^ Ë * l
cli€_O
o ôt ôl ô] F
q) Z'OÉ ô.t N ô.1 ôt N
t\ Fr
\
-S'

q)
^\) F-
Ë . i . : v
È " Y N
U)
* f
(-)
4 ù È
r \ v v v v
rrl rr.1rrl lr.l rrl
O
rrl rrl rI] rr) rrl rrl rrl rrl rrl Irl lrl Y S K
Ë $ b'\ .È
\ È
R + i a )
* È ! . \
q J q ô )
r \
Fro
c')ù "., -!9- I 3 "' p = : S I \ q 9 c ]
oO
s \ . È
C- oO O\
sv . i _l RS
" È i
(.) a \

o
()
o
x\ t\ )\ \
q) - F"resî \q \ 6, q = = I = =::=
o
o $.HSSS$ $ S S S
.9) tÊ
,g Je
t-r tê tÊ .re
\ O Ê Ê Ê
A A A A
+ # + t + l
t-- È ô] Ê
*
* J
tio
cA $ ta) a-l
)1 v O O * c a
F , â A A A
-r..1 -lt -lt -u
U ( ô $ t t -
O\ \O \O O\

G a . \? - c'l c'!
l l + t + l #
rri Y o 9 c l \ o j
\O t-- l- trr

n o d l a.t

'9,=fi s
tr€
E
v
t--
-fl

o o j \ o
O
Ê
À
Ê
O
\
o<j

| ] c \ A ^ l
(
+
F-
-11

ô
O
_r.r

( D a
' É

\)
\oo

\
s
€) ei
04(|)
cl€ -o tl
ca cî
Z
r r ' -6 .tr. ô
r\
Y
!*l
\oo

o\
,F
1r.
rr . É H s
frl 14
rr'l rr) fYl ai
tl

;\ 90 e-
o - \ \ -
\ g o È
\ È . :
d \ \ oq E
r8 C\ c.t (ô
ô
\-
+:
.
i

:
\ "

\
-tl t

q
)

Ë
.R
r
!

p è \
S . \ ù
'1 .:
l'
Ë , r S
ù ' : _ È
(t)

(t) c ô S
k \ N a
çn
frl

J T t ( *
æ

F-
I '6 o o o = \ c Ê c - l in
ia I +
""i
O
-;
Y O
ç-'l
\
-i
O ( ô
Ë
l/à c\ F c.i ca

\c)
çh

o * j
a)
oo
0 r \
r o - . { \ o æ R o o
<, .:: 'ir -r oô c N ' lO c o l o . È
= b ,

+r
'E ci
+i \ - N
d \ C \ o O v
X X ; \
() : r j
è ( K X r - o ( ô æ
g) \r, à æ
q)
L
)q)
\q)
lr
q)

€) â
g : tô ôI
I o l i !ç I r ' 'r v9 9' av \ ; o
.cq< Ê - c \ c-t
= 4 0 o\ c-'l
L

,a
I
.l\ a ca
- 4 0 È
X
o
c ô
o ;
a O
ô æ
{ :
s
c a { = A - i â
o)qE L) t\
E . v
O
X
Lr

(â q)
4) (r.

Ê A N
Ê ,â
È
,(l) ,^- Frr

C') ,
= A/ o
c U s ) vt gt <r (Y J
x
t ! - ' S j ? j =
v,
\i Ft-i O iri i\ t'r
, Y Ê < \ J
+
L (.)
45

40

35

3so
b
..-.25
q)

E20
ar7

Ërs
10

0
15 20
Temps(min)

Figure3.1 Variation du plomb en solutionlors desessaisde lixiviation en milieu basique


pour différentsratios (p/9.Symboles:(O) 10% (p/v), (O)20% (p/v),(D,
30% (p/v),(a) 40o/o(p/v),1o)50% (p/v)

113
t2t

.f;roo
ti

8
tr
8 0
{)
(J
t'lrr (n

9 4 0

TA

f 2 t

15 20
Temps(min)

Figure3.2 Variation de I'enlèvementdu plomb lors desessaisde lixiviation en milieu


basiquepour différentsratios(p/v).Symboles:(O) 10% (p/v), (O) 20% (p/v),
(),30o (p/v), (a) 40% (p/v),(o) 50% (p/v)

rt4
't

33 0
(u

220

LB1 LBz LB3


Lavagessuccessifs

Figure 3.3 Variation du plomb en solution après 2 min lors des essaisde lixiviation en
milieu basique lors de trois lavagessuccessifs.Symboles: LBl (lavagebasique
no. 1), LB2 (lavage basique no.2), LB3 (lavage basique no. 3)

11s
100

90
.t)
q)
.q)
80
li

ct)
70
(u
li
60
q)
(J

5
bû 50
bD
40
{)

th
20

10

0
LBz
Lavages successifs

Figure 3.4 Variation de I'enlèvement du plomb après 2 min lors des essaisde lixiviation
en milieu basique lors de trois lavagessuccessifs.Symboles: LBl (lavage
basique no. 1), LB.2 (lavagebasique no.2), LB3 (lavage basique no. 3)

116
130
b
rt)
q)

E20
t7

q)

u10

90 12t
Temps(min)

Figure 3.5 Cinétique du plomb et du cadmium solubiliséslors du premier lavage lors


des essaisde lixiviation acide comportant deux lavagessuccessifs

tr7
.]
b2s
.1,
s20

-: ls
q)
e 1 0
U
f,

Figure 3.6 Cinétique resserréedu plomb et du cadmium solubiliséslors des essaisde


lixiviation acide comportant deux lavagessuccessifs

118
. l

P20
.t)

.= 15
at7

o) 10
|r

LA1 LL2
Lavagessuccessifs

Figure 3.7 Variation du plomb et du cadmium en solution lors des essaisde lixiviation
comportant deux lavagesacidesà I'eau froide. Symboles: LAl (lavage acide
no. 1), LA2 (lavage acide no.2)

119
225,5kg F|2SO4
8,55kg H3P@
15250L eaufroide= 4 650L LB +
10600L LA

Lixiviationbasique 5 3 1 2 , 5L
(pH 12; Pertede LA
masse16%)
Lixiviationacide
(pH3;Pertede
masse2%)

sèchesde cendres
traitées GENDRES
+ 35,3ks Ca(OH)2 oÉconraurruÉes
TCLI, RECYCLAGE.
, ENFOUISSEMENT
respecre

Enlèvement(%)
Cd
84,7o/o
25,4o/o
Pb

Figure3.8 Bilan et schémadu procédé optimisé

t20
CHAPITRE IV

4 OPTIMISATIOI{ DE LA PNÉCTPITATIONDES VTÉTAUXDES


LIXIVIATS DE OÉCONTAMINATION DES CENDRESVOLANTES
D'INCINÉruTNURS DE OÉCTTNTS

Le Chapitre 4 est constituéde I'article suivant: Levasseur8., J.F. Blais et G. Mercier (2003)
LevasseurB., G. Mercier et J.F. Blais (2004; ÉtuAe de la précipitation des métaux de lixiviats
basiques de cendres volantes d'incinérateurs de déchets municipaux. Environmental
Technology(acceptéle 26 novembre 2004).

I2I
Etude de la précipitation des métaux de lixiviats de décontamination des cendresvolantes

d'incinérateurs de déchetsmunicipaux

Study of the metal precipitation from decontaminationleachates

of municipal wastesfly ash incinerators

BEATRICELEVASSEUR,JEAN-FRANÇOISBLAIS* EtGUY MERCIER

Institut National de la RechercheScientifique (INRS-ETE),

Université du Québec,490,rue de la Couronne,

QC,GlK 9A9,Canada
Québec,

: blaisjf@ete.inrs.ca
Courrierélectronique

Tél: (418)654-2541,
Fax:(418)654-2600

Titre court : Précipitationdesmétauxde lixiviats decendres

* Auteur à qui la correspondancedoit être adressée

r23
4.1 Résumé

Ce travail s'insère dans un projet visant l'élaboration d'un procédé de décontaminationde


cendres volantes d'incinérateur de déchets municipaux. L'étude a pour objectif d'étudier les
précipitations sélective et totale'des métaux présentsdans les lixiviats de décontamination.Les
options exploréescomprennent: 1) I'utilisation de Ca(OH)z et de NaOH pour la précipitation
sélective(pH 5.0) et totale (pH 8.5) desmétaux;2) I'ajout de réactifschimiques(HrPO+,NazSet
FeCll) testé sur une gamme de pH variant de 6.0 à pH 9.0. La décontaminationpar lixiviation
basique puis acide a été réalisée selon des paramètres optimisés antérieurement.Ainsi, les
cendrestraitéesrespectaientles normes baséessur le test TCLP et lixiviaient peu.lors du test
SPLP. L'efficacité de la précipitation à pH S.5 a été mise en évidence pour I'ensemble des
métauxétudiés,avecdestaux d'enlèvement> à90% en utilisant Ca(OH)zet > à 83oÂenutilisant
NaOH. La précipitation sélective à pH 5.0 a donné des résultats intéressantspour certains
métaux,tels que le Cr (> 97oÂ),Al et Pb (entre75 et87%). Enfin, les essaisréalisésà partir d'un

ajout stæchiométriquede NazS ont permis de vérifier la précipitation du Cd (> 99%) et du Zn (2


71%) sous forme de sulfures (CdS et ZnS). Du point de vue économique,l'option la plus
intéressantesemble être la neutralisation des lixiviats à pH 7.0 avec Ca(OH)2 combinée à la
recirculation des lixiviats traités au niveau des étapesde décontaminationdes cendres.Les coûts
de la précipitationà pH 7.0 ont été estimésà 22.7 $CAN tct-r avec Ca(OH)2,contre 26.7 $CAN
tct-lavecNaOH.

Mots clés: Cendresvolantes, lixiviation, métaux, TCLP, SPLP, enlèvement,précipitation

r24
4.2 Abstract

This researchwork focuses on the development of a new process for the decontaminationof
municipal wastesincinerators fly ashes.The objective of this study was to evaluatedifferent total
and selectiveprecipitation methods for metals removal from ash decontaminationleachates.The
tested options include 1) use of hydrated lime and caustic soda for selective (pH 5.0) and total
(pH 8.5) metal precipitation; 2) addition of different chemicals (H3POa,NazS and FeCl3) in a pH
range from 6.0 to 9.0. Fly ash decontamination assaysusing alkaline and acid washing steps
were initially performed using optimal conditions previously established. Treated fly ashes
respectedthe standardsbased on the TCLP leaching test for all studied metals and SPLP. Total
metal precipitation tests carried at pH 8.5 achieve removal yields for all metals > 90% using

hydrated lime and > 83% using caustic soda. Selectiveprecipitation tests alone at pH 5.0 show
removal yields > 97% for Cr and between 75 and 87o/ofor Al and Pb. Moreover, assayscarried

out using a stoechiometric addition of Na2S have allowed the separationof Cd (> 99%) and Zn
(> 7l%) as metal sulphides (CdS and ZnS). From an economical point of view, the most
interesting option seemsto be the leachatesneutralization at pH 7.0 using Ca(OH)z combined to
the reuseof the treated leachatesin the fly ash leaching steps.Metal precipitation cost at pH 7.0
hasbeenestimatedto 22.7 CAN$ tct-l using Ca(OH)2,and to 26.7 CAN$ tct-rusing NaOH.

Key words: fly ash,leaching, metals, TCLP, SPLP, removal, precipitation

125
4.3 Introduction

L'incinération des déchetsmunicipaux génèredeux classesde déchets,le mâchefer (cendresde


grilles) et les résidus de contrôle de la pollution de I'air (RCPA). Le mâchefer représenteentre
80 et 90oÂde la masse totale des résidus d'incinération des déchets. Il est relativement inerte,
amorphe, peu soluble et les métaux y sont difficilement lixiviables [1-2]. Ces propriétés
caractérisenthabituellement le mâchefer comme étant des déchets non dangereux, facilitant
davantagesa gestion[3-6].

Quand aux RCPA, comprenant les cendres volantes (chaudières et électrofiltres) et les chaux
usées,ils sont en bonne partie solubles et contiennentdes teneurs élevéesen contaminantssous
formes de sulfates, sulfures et chlorures [4, 7-8]. La composition minéralogique a été très
largement étudiée. Les formes principales retrouvées sont CaSO+,KCl, NaCl, et CaClz(teneur
élevée dans les chaux usées) [9]. La présenced'autres formes comme des oxydes et des
phosphatesa été établie,mais ce de façon théorique [10].

Les RCPA, dont la production annuelle en Amérique du nord est évaluée à plus de 1.5 millions
de tonnesmétriques,sont la plupart du tempsconsidéréscomme des déchetsdangereux[11-12].
Les normes relatives au Cd et au Pb, issuesdu règlement sur les matières dangereusesen vertu
de la loi sur la qualité de I'environnementau Québec[3], sont baséessur le test de lixiviation
TCLP et sont respectivementde : [Cd] : 0.5 mg Cd l-' et [Pb] : 5 mg Pb fl. Par exemple,à
l'incinérateur de la ville de Québec, il a été observé au cours des dix dernièresannéesdes
réguliers, sur les nornes du Cd, du Pb et du Hg lors de l'application du test TCLP.
dépassements

Les différents modes de gestion des RCPA les plus courammentrencontréssont : la vitrification,
I'enfouissementsanitaire [14-18] et la stabilisation chimique avec des agents tels que les
phosphates,les sulfures, la chaux, le sulfate ferreux, les argiles, le ciment, le bitume et les
carbonatesL19-201.Une autre approcheenvisageableconsiste en la décontaminationdes RCPA
par enlèvement des métaux potentiellement dangereux à I'aide de procédés de lixiviation
chimique. Des travaux de recherchesmenés antérieurementà I'lnstitut National de Recherche
Scientifique (INRS-ETE, Québec, Canada) en partenariat aveç la société Alex Environnement
inc (filiale de SITA), ont permis le développementd'un procédé chimique de décontamination

t26
des chaux usées [21]. Plus récemment, le procédé de lixiviation a été amélioré afin de
décontaminer un mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres 122]. Ce procédé de
lixiviation permet d'extraire jusqu'à 85% du Cd et 25oÂdu Pb total contenu dans les cendres
initialement et plus de 80% du Pb lixiviable par le test TCLP et ce, de manière très compétitive
du point de vue des coûts d'opération.

Néanmoins,s'il est possible de décontaminerles cendres,la production des lixiviats générés,


reste un point majeur à étudier du fait de leurs fortes concentrationsmétalliques. Dans I'optique
de réaliser un procédé de décontaminationapportantune solution globale et finale, il paraissait
évident d'intégrer une deuxième phasede recherche.La présenteétude a donc pour but d'étudier
la précipitation des métaux contenus dans des lixiviats de cendres d'incinérateur urbain
(chaudièreset électrofiltres) selon differents paramètres(TCLP, réactifs, pH) tout en visant de
faiblescoûtsd' exploitation.

t27
4.4 Matérielset méthodes

4.4.1 Échantillonnage et caractérisation des cendresvolantes

Le mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres provient de l'incinérateur de déchets


municipauxde la ville de Québec.L'échantillonnage(39%ochaudières+ 610/0électrofiltres)a été
effectuéen mai 2002 dansdes barils hermétiquesen métal de 210L couvertsd'une couchede
peinture de protection à I'intérieur. Des sous-échantillonsont été soumis au test TCLP afin d'en
déterminer le caractèredangereux et au test SPLP afin d'étudier leur potentiel de lixiviation au
contact de pluies acides synthétiques.Les teneurs initiales en métaux et cations majeurs ont été
établies aprèsdissolution totale des cendresdans les acides forts HF, HNO: et HCIO+, selon la
méthode No. 3030I décrite dans APHA et al. [23]. Les teneurs finales, après traitementdes
cendresont été déterminéesavec la même méthodeafin de calculer les pourcentagesd'extraction
du Pb et du Cd. Les échantillonsdigérésont été redissousdans de l'eau comprenant5% (v v-')
d'acide nitrique concentré (HNO3, réactif ACS). La validité de cette méthode l23l a été vérifiée
par la digestion en parallèle et en triplicata d'échantillons certifiés (PACS 2 : sédimentsmarins ;
ASH No. 3, numéro de catalogueCRMO-19-050,numéro de lot Y0l9a, RTC, Laramie,États-
Unis).

4.4.2 Tests de lixiviation TCLP et SPLP

Les testsTCLP et SPLP ont été appliquésrespectivementselon les méthodes1311 et 1312 de


I'Agence de ProtectionEnvironnementaledesÉtats-Unis pa-251.

4.4.3 Lixiviations basique et acide

La Figure 4.1 présente le détail expérimental de la phase de décontamination des cendres


comportantplusieurs étapessuccessivesde lixiviation (basiqueet acide). Les lixiviations ont été
réaliséesdans des réacteursà chicanesde 401 (volume utile) afin de récupérerun volume final
de lixiviat conséquent,possédantles mêmescaractéristiques.

Les lixiviations basiquespuis acidesont été réaliséesselon des paramètresoptimums obtenus


lors d'une étude antériewe 122).La lixiviation basiquecomportait trois lavages à I'eau froide du

T28
robinet (20 t 2'C) durant 2 min avec une teneur en solides de 30oÂ(p ,r-t). Les lixiviats obtenus
en mélangeantles cendresà l'eau du robinet sont caractériséspar un pH basique moyen de 12 |
Les phasessolides et liquides ont été séparéespar ajott d'un polymère anionique (Percol E10,
Allied Colloids, préparéà I g l-t et doséà 10 ml fr de lixiviat) suivi d'une décantationde 30 min.
La lixiviation acideréaliséeà pH 3 par ajout de HzSO+(réactif ACS) dans le mélangecendreset
eau, comportait deux lavagesde 30 min avec une teneur en solides de l0%o(p u-t). La séparation
desphasessolides et liquides a été effectuéede manière similaire, mais avec ajout d'un polymère
cationique(Percol 789, Allied Colloids), suivi d'une décantationde 60 min. L'agitation était
assuréeà I'aide d'un mélangeur (Caframo RZR50) tournant à une vitesse de 300 rpm. Chaque
volume d'eau ajouté a été mesuré avec un bécher de 101 et un cylindre de 21. Les differents
lixiviats basiqueset acides ont été collectés à I'aide d'une pompe, puis stockés dans deux
réservoirs séparés.Ainsi, deux mélanges de lixiviat ont été récupéréspour réaliser la phase de
précipitation, soit un mélange de lixiviat basique (MLB) et un mélange de lixiviat acide (MLA).
La lixiviation des métaux a été suivie pour chacun des lavages basiques et acides par
échantillonnage de 20 ml de lixiviat. Les cendres traitées ont ensuite été filtrées sur une
membrane Whatman No. 4 (porosité de 15-20 trrm) avant d'être stabilisées et neutralisées.Des
mesures de solides totaux ont été réalisées sur les cendres après la filtration. Au total, deux
massesde 3 kg de cendres (mai 2002) ont été décontaminéesdonnant les duplicata I et I'. Le
Tableau4.1 résumeI'ensembledesmesuresrelativesau duplicataI et I'.

4.4.4 Stabilisation et neutralisation des cendrestraitées

La stabilisation des cendresa été réalisée par agitation manuelle en ajoutant 0.95% (basesèche)
de H:PO+ (85yo,réactif ACS) dans le gâteauavec un temps de réaction de 15 min. Suite à la
stabilisation,la neutralisation à la chaux hydratée(Ca(OH)) (ACP Chemical, Montréal, Canada)
a été réalisée par différents ajouts, soit 4Yo,4.5oÂet 5% (base sèche) dans le gâteau et brassé
manuellement.Les pourcentagessont exposésau Tableau4.1.

4.4.5 Précipitation des métaux contenusdans le mélangedes lixiviats basiqueset acides

Pour chaquetest de précipitation, réalisé à plus petite échelle (4 l), les volumes MLB et MLA à
prélever ont été calculés de manière à respecterles proportions recueillies à l'échelle du réacteur

t29
de 401, soit pour le duplicataI : 5.8 I de MLB (pH 12.0)et 31.5 I de MLA (pH 3.0) et pour le
duplicatal' :8.21de MLB (pH 12.0) et29.6l de MLA (pH 3.4).

La première série d'essais a été réaliséesur le mélangeMLB et MLA provenant du duplicata I et


regroupant les précipitations suivantes: (i) Essais let 2 : addition d'un lait de chaux (préparéà
20 gl-t) pour augnenter le pH initial du mélangeà pH 5.0 (E1) et un secondessaià pH 8.5 (E2);
(ii) Essais3 et 4: addition d'une solution de soude(10 N NaOH) à pH 5.0 (E3) et à pH 8.5 (Ea);
(iii) Essai 5 : ajout de chlorure ferrique (FeCl:), dosé à 100 mg Fe total l-1 de lixiviat suivi de
l'addition d'une solution de soude(10 N NaOH) jusqu'à pH 5.0 (E5).

L'addition de la basea été réaliséeen deux étapes,soit une phase d'ajustement de 20 min pour
atteindreles pH désiréset une phase de stabilisation de 30 min. L'agitation était assuréepar une
hélice toumant à 100 rpm. La stabilisationa été suivie d'une phase de décantation de 24h. Les
concentrationsde métaux en solution ont été déterminéeslors de la phase de décantationet ce,
aux temps: 0.5, 1, 2 et24 h. Les précipitésformés au bout de 24 h ont été filtrés sur membrane
Whatman No. 4, puis séchés à l'étuve (60"C) durant 12 h. Les concentrations métalliques
(mg métal fr de lixiviat) ont été suivies tout au long des étapespar un échantillonnagede 20 ml
de surnageant.

La deuxième série d'essais a été réalisée sur le mélangeMLB et MLA provenant du duplicata I'
et regroupantles précipitations suivantes: (i) Essais6 à 9: ajout stæchiométriquede H3PO+
(85o/o,réactil ACS), selon le nombre de moles de Al(I[), Cd(II), Pb(ID et Zu(II) présentesdans
4l de lixiviat, soit 8.00 g suivi de l'addition d'une solution de NaOH (10N) et ce, à quatrepH
différents,soit pH 9.0 (E6), pH 8.0 (E7), pH 7.0 (E8), pH 6.0 (E9); (ii) Essais10 à 13 : addition
d'une solution de NaOH (10I.{) à pH 5.5 suivi d'un ajout stæchiométriquede NazS, selon le
nombre de moles de Cd(II), Pb(ID, Zn(Il) présentesdans 4 I de lixiviat, soit 2.65 g Na2Sdans
100ml d'eau distillée dégazéesous azote et suivie d'une précipitation avec une solution de
NaOH (10I.{) pour quatre pH différents (pH 9.0 (E10), pH 8.0 (El1), pH 7.0 (Elz), pH 6.0
(E13)). Les étapesd'ajustementet de stabilisationdu pH sont identiquesaux essaisprécédents,
ainsi que les décantationset filtrations.

130
4.4.6 Mesures analytiques

Toutes les lectures de pH (électrode Beckman STAR à référence interne AglAgCl double
jonction) et de potentiel d'oxydo-réduction (POR) (électrode Cole Parmer en platine) ont été

effectuéesà l'aide d'un pH-mètre Fischer Accumet 805 MP. À pH basique,l'étalonnagea été
effectuéaux pH 9.00, 10.00et 12.25et à pH acideaux pH 2.00, 4.00 et 7.00. Les solidestotaux
ont été déterminés en triplicata selon la méthode 25048 décrite dans APHA et al. [23]. Les
échantillons de solubles ont été filtrés sous vide à I'aide d'une membrane Whatman 934-AIl
(porosité de 1.5 pm, Whatman International Ltd, Maidstone, Angleterre) puis conservésdansune
matrice de 50Â (r, ,r-t) HNOI (g8oÂ, réactif ACS). L'analyse des métaux a été effectuée par
de plasma à couplageinductif (ICP-AES) à l'aide d'un appareilde marque
spectrophotométrie
Varian, modèle Vista AX et contrôlée à I'aide d'une solution multi-élémentaire certifiée
(Standardmulti-éléments,SCP Science,Lasalle,Canada).(LDQ (-g l-t) : 0.09 (Cd) et 0.68 (Pb)

; IR (mg fl; : o.oza(Cd) et 0.204(Pb)).

131
4.5 Resultatset discussion

4.5.1 Lixiviation et décontamination des cendres

La décontaminationdes cendres a été réalisée selon les mêmes paramètresoptimums, issus de


rechercheantérieure 122]. Cependant,elles ont été réaliséesà plus grande échelle, passantde la
décontaminationde 200 g cendres à 3000 g pour cette étude. Cette variation de la massetraitée
était nécessaireà I'obtention d'un plus grand volume de lixiviat et a permis de valider certains
paramètres aux différents stades du procédé (solubilisation et enlèvement des métaux,
décantation,stabilisation des cendrestraitées)à une échelle 10 fois supérieure.

Le Tableau4.1 présente les résultats obtenus pour les duplicata I et I' portant sur la
décontamination des cendres. L'enlèvement du Cd est du même ordre de grandeur pour les
duplicataI et I' (73.0 ! 2.6Yopottr I', 80.5 t 0J% pour I). L'enlèvement du Pb est également
similaire pour I' et I. En comparant les taux d'extraction des essais en bécher (84.7% Cd et
24.7% Pb) l22l avec les moyennesdes taux d'extractionde I et l' (76.80ÂCd et 14.5%Pb, on
note une diminution de l\Yo lors de la décontaminationà plus grande échelle, celle-ci pourrait
êhe attribuée à différents paramètres, tel qu'une décantation moins efficace, une répartition
spatiale des métaux dans le mélange des cendres très hétérogène,ou encore, au pourcentage
d'erreur (20%) accordéde manière généraleà ce type de manipulations expérimentales.

D'autre part, les concentrationsen Cd et en Pb solubilisés ont permis de confirmer à plus grande
échelle le caractèreamphotèredu Pb et la solubilisation du Cd en milieu acide f22, 26-291.De
plus, le procédéa été validé au moyen du test TCLP. Les valeurs obtenuespour le Cd (0.44 I

0.77 mgl-l I et 0.45 t 0.05 mg llt I') sontprès de la limite de la valeur normée ([Cd] : 0.5 mg l-
1) peuvent
être abaisséespar addition supplémentairede chaux. En effet, un ajout de 50Âpermet
de ramener ces valeurs nettement en dessousde la norme, avec 0.27 + 0.11mgCd l-1. Les
valeurs obtenues pour le test SPLP sont également très satisfaisantes, puisqu'elles sont
inférieuresà 0.002mg fr pour le Cd et inférieuresà0.02mg l-r pour le Pb, ce qui démontrela
faible disponibilité des métaux dans les cendrestraitéessoumisesaux pluies acides.

132
4.5.2 Précipitation des métaux

4.5.2.1 Utilisation des basesCa(OH)z et NaOH

L'objectif recherchépour cette deuxième phase expérimentaleconsistait à traiter les mélanges


MLB et MLA par précipitation des métaux, en vue de réutiliser le lixiviat traité, ou encore,d'en
rejeterune partie à l'égout. Ces recherchesont été menéesen maximisant I'aspect économique
des opérations. Les norrnes relatives à la réglementation pour le rejet à l'égout d'effluents
industrielsde laville de Québec[30] sont: [Cd] <2mgf1,;Cr1 < 5 mg fl,;Cu1 < 5 mgft, [Ni]
< 5 mg f 1, 1tb1 < 2 mgl'r,7zn1s 10 mg l-1.Le règlementne stipule aucunenorrneconcernantle

rejet à l'égout de sels (Na+, Ca2+,f). Le Tableau4.2 présenteles résultats obtenus pour les
essaisde précipitation correspondantaux deux bases(Ca(OH)z et NaOH) et réalisés à deux pH
(pH 5.0 et 8.5),ainsique 1'ajoutde FeCi:.

Un essaicontrôle (ESCI) a été réalisésansajout de produit chimique sur les mélangesMLB et


MLA avec un pH moyen de 3.8. Cet essaine démontre aucuneprécipitation des métaux. Du fait
de la très faible variation des métaux en solution au cours des24 h de décantation,ll a été décidé
de présenter les résultats au temps t : 2h, ce qui reflète davantage les temps de décantation
utilisés à l'échelle industrielle.Pour I'ensembledes précipitationstotales à pH 8.5, les résultats
obtenus après stabilisation pour les deux bases testéessont sensiblement les mêmes avec des
concentrations métalliques en solution légèrement plus faibles pour le lait de chaux. Cette
diminution des métaux en solution après stabilisation donne des rendementsd'enlèvement ) à

90oÂpot;rrCa(OH)zet > à 83% pour NaOH.

Les précipitations partielles à pH 5.0 ont donné des résultatsplus nuancés.On peut observerune
diminution plus ou moins importante des concentrationsmétalliques après stabilisation, donnant
des rendementsd'extraction > 97% pour le Cr, et compris entre75Yoet 87Yopour l'Al et le Pb.
L'enlèvement du Cd, du Ni et du Zn est minime, avec des rendementsd'enlèvement < à 4.8%.
Pour un même pH, la base utilisée n'influence pas de manière significative l'enlèvementdes
métaux. En effet, les concentrationsmétalliques après stabilisation varient dans le même sens
avec Ca(OH)2 ou NaOH et ce, pour I'ensemble des métaux. Pour la suite de l'étude, il

133
conviendra donc de vérifier I'influence de la base utilisée sur la masse de résidu métallique
produit et,par conséquent,sur le coût de gestion des différents résidus.

4.5.2.2 Utilisation du chlorurefewique et du NaOH

Le chlorure ferrique est un produit chimique courammentutilisé en assainissementdes eaux en


tant qu'agentcoagulant.L'essai E5 à pH 5.0, comprenantun ajout de FeCl3,dosé à 100mg de
fer total par litre de lixiviat, dont les résultatssont présentésau Tableau4.2,n'a toutefois pas
donné les effets escomptés.Selon les travaux de Couillard et Mercier [31], la présenced'ions
ferriques (p.'*) combinée à une augmentation de pH permettrait ôe former des flocs
d'hydroxyde ferrique Fe(OH)3 sur lesquelss'adsorberaient(ou co-précipiteraient)une partie des
métaux en solution 132). La formation du précipité a bien été observée, démontrant ainsi la
formation des flocs de Fe(OH)3. Cependant,seulesles concentrationsen Al et en Pb ont diminué
donnantdesrendementsd'enlèvement de 760/opour I'Al et 80oÂpour le Pb.

4.5.2.3 Utilisation du HsPOt du NuzSet du NaOH

Le Tableau4.3 présenteles résultatsobtenuspour les essaissur la précipitation de différents


métaux réaliséspar ajout d'agent chimique (H3PO+et Na2S)sur une gamme de pH variant de 6.0
à 9.0. Cet ajout stoechiométriquea été calculé en fonction du nombre total de moles de Al, Cd,
Pb etZncontenu dans 4 I des mélangesMLB et MLA, provenant du duplicata I'. L'intérêt de ces
essaisportait sur l'étude de la précipitation de ces métaux sous différentes formes comme :
AlPOa, Cdr(PO+)2,Pb3(PO4)2,Zry(POa,)2,CdS, PbS, ZnS, des hydroxydes métalliqueset les
différentes formes de minéraux de la famille des apatites 133-341enfonction du pH et d'étudier
adéquatementI'aspect économiquepar rapport à la réutilisation du lixiviat traité et la gestion du
résidu métallique produit.

Une chute significative du pH a été observéelors de chacundes essais(pH 6.0, 7.0, 8.0 et 9.0)
réalisés avec addition de H:POa. En effet, I'ajout de HIPO+ dans le mélange des lixiviats
(MLA+MLB) au pH initial de 4.2 a fait baisser celui-ci à un pH moyen de 2.4. Les
concentrationsen métaux solubles avarrtet aprèsl'ajout de HIPO+ montrent une augmentationde
I'Al en solution passant de 178 mg l-l à une moyenne de 233 mg l-1 dans le mé7ange,
contrairementaux autresmétaux qui sont demeurésplus stables.Cette augmentationen solution

t34
de Al pourrait provenir d'espècescomplexéesplus solublesàpH2.4 qu'à pH 4.1. Une réduction
des concentrations de certains métaux (Al, Cd, Ni et Zn) en solution a été observée avec
I'accroissementdu pH de précipitation de 6.0 à 9.0. Dans le cas du Cr, Cu et Pb, les
concentrations en solution sont demeurées très faibles et approximativement les mêmes,
indépendammentde la valeur du pH (6.0 à 9.0).

L'effet d'un ajout de NazS à pH 5.5 (NaOH) est significatif pour l'ensemble des métaux,mis à
part le Ni avec des rendementsd'enlèvementvariant de 5.4 à I0.7%. Les concentrationsde
métaux dans le lixiviat (MLB+MLA) amené à pH 5.5 et additionné de NazS ont diminué
fortement,avec des rendementsd'enlèvement> 98ToCd, > 860ÂCu, > 65.2% Pb et > 7lo Zn.
La précipitation des métaux sous forme de sulfures métalliques (CdS, CuS, PbS et ZnS) a été
vérifiée à I'aide de la simulation 52. Malgré des taux d'enlèvement intéressants,cette option ne
semblepas intéressanteà causedes risquesde production de H2S à pH acide.

Le Tableau4.3 indique, d'autre part, une plus grande solubilisation de I'Al et du Zn lors de la
stabilisation à pH 6 qu'à pH 7, 8 ou 9. L'hlpothèse avancée est la suivante; le sulfure
d'hydrogène est en fait un acide di-protonique dont la dissociation complète se fait selon les
équationssuivantes:

H2SSHS-+H* (i)

HS-5H++52- (ii)

Selon le principe de le Châtelier, une augmentationde la concentration en ion H- mènera à un


déplacementde l'équilibre vers la gauchedonc se répercuterapar une moindre concentrationen
ion S2-.La plus faible concentration en solution de 52- favorisera le déplacementde l'équilibre
vers la droite dans l'équation (iii), donc à une augmentationde la solubilité de M2*qui est visible
au Tableaua.3 (pH 6 et7) pour le Ni, le Pb et, plus encore,pour le Zn.

MS-5M2*+52- (iii)

D'autre part,laplus grandesolubilisationde 1'Al àpH 6 qu'à p}J7,8 ou 9 pourrait être attribuée
à la diminution des ions OH-, laquelle conduirait à la formation d'hydroxyde d'aluminium en
plus faible concentration.

135
4.5.2.4 Simulations avecMINEQL-

Afin de vérifier la validité thermodlmamique de la formation des sulfures métalliques et la


présenceéventuelle d'autres espècesformées, trois simulations ont été réaliséesà l'aide du
logiciel MINEQL+ version 4.5 (Environmental ResearchSoftware, Hallowell, ME, États-Unis).

Le Tableau4.4 présenteles résultatsde trois simulationsà savoir: (i) première simulation(S1)


portant sur les espècescontenuesdans le lixiviat (Ll : MLB+MLA) à pH 5.57, (ii) deuxième
simulation (S2) sur le lixiviat (L2 : Ll + NaOH) avec ajout de NazS (à pH 4.67), (iii) troisième
simulation (S3) sur le lixiviat (L2) avec ajout de NazS à pH 7.09. Les résultats obtenus par
simulation représentele rapport de l'espèce considérée(forme dans laquelle un métal (Mh) peut
s'associer)sur le total de toutes les espècessolubles ([M'*] totut).Ces résultats ont pu être
comparésaux résultats expérimentauxreprésentéspar le rapport de la concentrationen précipité
formé (forme solide) sur la concentrationen [M2*] ,oor.

S1 : Pour les espècesen solution avant ajout de NazS, la simulation montre que la formation à
100% d'un précipité de AIO(OH) (diaspore) est thermodynamiquementpossible. Un simple
calcul avec la concentrationde Al (3.9 x 10-7M) calculéepar le logiciel et le Kps de Al(OH):
(10t''t) [39] permet ausside conclure que ce précipité,plus fréquemmentrencontré,peut aussi
se former. Cette observation est également visible au niveau des résultats obtenus
puisque I'on passed'une concentrationde [At1 : 6.8 x 10-3M à 1.4 x l0-3
expérimentalement,
M, correspondantà un rendement de précipitation de 79.7Yo.Le Pb apparaît également sous
forme d'un solide, la pyromorphite(Pb5@Oa):Cl)avecun pourcentâgede 99.4%.Ce résultatest
comparable aux résultats expérimentaux puisque l'on note une variation du Pb en solution
passantde [Pb] :8.9 x 10-5M à 1.3 x 10-5M, correspondarftà85.70Â
de précipitation.Pour le
cadmium et le zinc,la simulation présenteces deux métaux essentiellementsous forme ionique
et complexée,avec des concentrationstotales de 1.2 x 104 M Cd et de 8.6 x 10-3M Zn,
(1.1 x 10-4M Cd et 7.9 x 10-3
lesquellessont très prochesde cellesobtenuesexpérimentalement
M Zn). Pour le Cu, la simulation ne prédit pas de forme solide contrairement aux résultats
obtenus expérimentalement (rendement de précipitation de 51.5%). La concentration totale
simuléepour le Cu est égale à 7 .4 x l}'s M, comparativementà celle obtenueexpérimentalement
(3.6 x l0-5vt Cu).

136
52 : L'hypothèse émise de précipiter les métaux sous formes de sulfures métalliques, avec un
ajout de NazS,a été véÀfiéeavec les résultatsde la deuxièmesimulation à I'exceptiondu Cu. En
effet, la simulation prédit essentiellementles formes CdS, PbS et ZnS pour le Cd le Pb et le Zn
avec des pourcentagesrespectifs de 99.9o/o,98.4% et l00Yu Ces résultats sont confirmés
expérimentalementavec des pourcentagesde précipitationde 99Yo(Cd), 84.5% (Pb) et 7l.l%
(Zn). Pour le Cu, la simulation le présentesous une forme solide différente de celle envisagée
(CuS), puisqu'il s'agit de la forme chalcopyrite (CuFeS2)avec un pourcentagede l00oÂ. Le
pourcentageexpérimental de précipitation du Cu est très proche de la valeur simulée puisqu'il
atteint 965%. Seuls les résultats concernantle pourcentagede la forme de Al diffèrent entre la
simulation et l'essai. En effet, la simulation prédit la présence de Al sous forme de
KAlr(SO+)z(OH)o(alunite) à99.9o/o,tandis que le pourcentageexpérimental de précipitation est
de TYoavec une concentrationen Al soluble avant et aprèsajout de NazS passantde [Al3*1 : 1.4
x 10-3M à 1.5 x 10-3M. La précipitationde l'alunite n'aurait donc pas eu le tempsde se faire.

53 : Dans l'ensemble,la troisième simulation correspondantà I'ajout de NazS avec un pH de


7.09 montre une diminution des sulfures métalliques formés (CdS 62.2%, PbS 93.50Â,ZnS
99.1%) comparativementaux résultatsde la simulation précédente.Cette diminution des espèces
solides est accompagnéepar une augmentationdes espècesioniques en solution sous formes de
pour le Cd et Pb(HS)3-pour le Pb. Le calcul effectuépar le logiciel prévoit 36.90Âdu
Cd(HS)42-
Cd sous sa forme soluble correspondantà 4.9 mg Cd l-1,alors que la valeur expérimentaleest de
0.03 mg Cd fr (Tableau 4.3, essai E14, pH 7.1) soit lo du Cd sous forme soluble. Cette
difference pourrait être attribuable à certains paramètresphysico-chimiques dont le logiciel ne
tient pas compte comme les phénomènesd'adsorption-désorption, ou encore, la présencede
carbonatesgénérésà court terme.

4.5.3 Étude économiquesur le résidu métallique et les produits chimiques

Le détail des coûts ($CAN tct-r) de I'ensembledes opérationsconcernantles essaisles plus


concluant sur la précipitation est présenté au Tableau 4.5. Malgré des taux d'enlèvement
métalliquesintéressants,les testsutilisant HfO+ et NazSn'ont pas été retenus.En effet, les coûts
totaux élevés respectifs à l'ensemble de ces essais,semblent ne pas représenterun grand
avantagepour l'élaborationd'un procédéde décontamination.De plus, le potentiel de formation

r37
de HzS lors de l'utilisation du Na2S, constitue un risque élevé dans le contexte de la
commercialisationdu procédé.

En plus des coûts associésaux differents paramètresutilisés, il serait judicieux de considérerla


recirculation des lixiviats traités par précipitation pour les étapes de décontamination des
cendres.Cette approche permettrait de limiter la consommation des intrants et favoriseruit la
réduction du coût total des opérations.Deux possibilités sont donc à entrevoir, le traitement des
lixiviats avecrejet des effluents à l'égout et le traitement avec recirculation des lixiviats.

Dans le cas où I'objectif est de rejeter à l'égout les lixiviats traités et d'utiliser de I'eau propre
pour chaquebatch de cendrestraitées, il serait alors recommandéd'opérer à pH 8.5 en utilisant
comme base le lait de chaux. Cette approchepermettrait à la fois d'atteindre un coût d'opération
acceptable(31 $CAN tct-l), tout en respectantles normesen métaux du rejet à l'égout. Quantaux
sels solublesdes cendres(Ca, Na et K), le règlement en vigueur ne stipule aucunenonne.

D'autre part, si I'objectif consiste à décontaminer les cendres en circuit fermé permettant la
recirculation des lixiviats traités, il devient possible de travailler à pH moins basique. Dans ce
cas, deux solutions peuvent être préconisées.Une première option consiste à la précipitation
partielle des métaux à pH 5.0 et cela, indépendammentde la base choisie étant donné la très
faible différence du coût total (16.7 $CAN tct-r pour Ca(OH)2 contre 17.7 $CAN tct-r pour
NaOH). Le risque éventuel en opérant la précipitation à pH 5.0 serait de diminuer le rendement
d'enlèvementdu Cd dans les cendrestraitées et, ainsi, d'échouer le test TCLP. En effet, la
précipitation à pH 5.0 ne permet pas de diminuer les concentrationsde Cd solubles dans le
mélangede lixiviat traité, avec des concentrationsde 13.3 mg 1-lpour I'essai à la chaux hydratée
et 13.7mg fl pour I'essai à la soude,contre 13.7mg l-1pour I'essai contrôle.En recirculantun
lixiviat traité chargé en Cd, on risquerait d'augmenter I'apport en ce métal dans le liquide
interstitiel des cendres traitées. Cette accumulation de Cd ferait probablement en sorte que les
cendrestraitéesne rencontreraientpas les exigencesdu test TCLP. D'autre part,la lixiviation du
Pb pourrait égalementdiminuer du fait d'une accumulationde Pb soluble dans les eaux de lavage
recycléeset, ainsi, modifier les équilibres de précipitation des différentes formes du Pb. Afin de
remédier à ces risques, il serait nécessairede travailler à pH moins acide, c'est à dire autour de

138
pH 7.0. Ce pH moyen n'a pas été testémais sembleêtre une solution de traitementdes lixiviats
dansun procédéutilisant la recirculation des lixiviats traités.

L'estimationdes coûtspour cettedernièresolution(précipitationà pH 7) a été calculéeet prévoit


un coût de 223 $CAN tct-l pour I'utilisation de Ca(OH)2contre 26.7 $CAN tct-r avec NaOH.
L'intérêt de travailler à pH 7.0 serait, d'une part, d'optimiser la recirculation des lixiviats traités
et, d'autre part, d'augmenter progressivementla concentration de Zn en solution, de manière à
obtenir par précipitationtotale un concentréde Zn de I'ordre de 8 à 9%. ^ de telles teneurs,il
serait envisageablede recycler ce résidu auprèsde I'industrie métallurgique, permettant ainsi de
diminuerle coût total du procédé.

r39
4.6 Conclusions

Dans un premier temps, cette étude a permis de valider à plus grande échelle les résultats
antérieurs sur l'optimisation d'un procédé de lixiviation métallique d'un mélange de cendres
volantes.Dans un deuxième temps, les différents essaisont permis de vérifier la précipitation de
certains métaux, pour des conditions différentes de celles établies en chimie théorique (matrice
plus complexe que les milieux synthétiques)comme la précipitation du Cd, du Pb et du Zn sous
forme de sulfures métalliques (CdS, PbS et ZnS) à pH 5.5 et la précipitation des métaux à pH
basique (8.5) avec des rendementsd'enlèvement supérieursà 90%. D'autre part, les essaisont
permis de mettre en évidence l'inefficacité de certains ajouts de produits chimiques comme le
chlorure ferrique (Feclr), l'acide phosphorique (HIPO+) pour I'enlèvement des métaux des
lixiviats de cendres. Enfin, le bilan des coûts pour les différents essais a mis en évidence
I'avantage économiquede fonctionner soit en circuit fermé, soit en circuit ouvert, en rejetant la
totalité des volumes générésà l'égout. Des coûts d'opérationde 31 $CAN tct-r ont été estimés
pour le circuit ouvert (sansrecirculation du lixiviat), contre 22.7 $CAN tct-l pour le circuit fermé
(recirculation du lixiviat) à pH 7 en utilisant un lait de chaux hydraté. La difference des coûts
entre ces deux procédés étant non négligeable, il serait pertinent de favoriser le procédé en
boucles et, ainsi, apporter une solution durable et globale pour la gestion de ces effluents de
décontaminationdes RCPA.

t40
4.7 Remerciements

Cette recherchea été réalisée avec l'appui financier du CRSNG (subvention no.224098-99) et
du programmede Chaires de recherchedu Canada.Des remerciementssont égalementadressésà
la compagnieAlex Cendre inc. pour son support technique et financier à la réalisation de cette
étude.

t4l
4.8 Liste dessymboles

CAN : Canadien

CT : Cendrestraitées

CUQ : Communautéurbaine de Québec

IR : Incertitude relative

LD : Limite de détection(mg l-t)

LDQ : Limite de quantification

MLA : Mélanse des lixiviats acides

MLB : Mélangedeslixiviats basiques

PDM Perte de massedes cendres(o/o)

POR : Potentiel d'oxydo-réduction (mV)

RCPA : Résidusde contrôlede la pollution de l'air

rpm : Rotation par minute

SPLP : Synthetic precipitation leachingprocedure

ST : Solidestotaux (g 1-t)

TCLP : Toxicity characteristicleaching procedure

tct : Tonne de cendrestraitées

r42
4.9 Références

1. Hjelmar O., Disposal strategy for municipal solid waste incineration residues.J.Haz.
Mat., 47, 345-368(1996).

2. Kosson D.S., van der Sloot H.A. et Eighmy T.T., An approach for estimation of
contaminant release during utilization and disposal of municipal waste combustion
residues.J. Haz. Mat., 4'7,43-75 (1996).

Bawkon 8., Incinerationtechnologiesfor managingsolid waste.Pollut. 8n9.,23,96-109


(1ee1).

4. Bridle T.R., Côté P.L., Constable T.W. et Fraser J.L., Evaluation of heavy metal
leachabilityfrom solid wastes.Wat. Sci. Technol.,19,1029-1036(1987).

5. CCME, Le programme d'essai et d'évaluation national des incinérateurs. Conseil


canadiendesministresde l'environnement,No En, 28,21-97 (1991).

6. SabbasT., Polettini A., Pomi R., Astrup T., Hjelmar O., MostbauerP., CappaiG., Magel
G., SalhoferS., SpeiserC., Heuss-AssbichlerS., Klein R. et LechnerP., Managementof
municipal solid wasteincinerationresidues.WasteManag.,23, 61-88 (2003).

7. Pinzari M.C.C., Somogyi A., Simionovici A.S., Ansell S., SteenariB.M. et Lindqvist O.,
Direct determination of cadmium speciation in municipal solid waste fly ashes by
synchroton radiation induced p.-X-ray fluorescence and p.-X-ray absorption
Environ. Sci. Technol.,36, 3 I 65-3 | 69 (2002).
spectroscopy.

8. Theis T.L. et Gardner K.H., Environmental assessmentof ash disposal. Crit. Rev.
Environ. Control, 20, 2l -42 (l 990).

9. Ontiveros J.L., Clapp T.L. et Kosson D.S., Physical properties and chemical species
distributionwithin municipal wastecombustorashes.Environ. Prog., 8, 200 (1989).

143
10. Clapp T.L., Magee J.F., Ahlert R.C. et Kosson D.S., Municipal solid waste composition
and the behaviorof metalsin incinerationashes.Environ. Prog., 16,7-22 (1988).

11. Buchholz B.A. et LandsbergerS., Trace metal analysis of size fractioned municipal solid
wasteincineratorfly ash and its leachate.J. Environ. Sci. Health, A28, 423-44I (1993).

t2. Kosson D.S., Kosson T.T. et Van der Sloot H., Evaluation of solidification/stabilization
treatment processes for municipal waste combustion residues. Rapport EPA/600/R-
931167,Cincinnati,Ohio, 576p. (1993).

13. Ministère de l'Environnement du Québec, Règlement sur les matières dangereuses.


DI3I0-97, (1997) 129 G.O,II 6681 (c. Q-2,r.15.2),Gouvernementdu Québec,Québec,
Canada,www.menv.gouv.gc.ca,48 p. (1997)

T4. Camacho S.L., Submerged-plasmaash vitrification. Dans: Proceedings of the 7th


Intemational Conference on municipal solid waste combustor ash utilization. 15-16
novembre1994,Arlington, Virginie, ChesnerV/.H. (éd.),Commack,New York, pp. 145-
1s5(1ee4).

15. Frugier P., Godon N., Vernaz E. et Larché F., Influence of composition variations on the
initial alteration rate of vitrified domestic waste incineration fly-ash. Waste Manag., 22,
t37-r42(2002).

16. Hollander H.I., Plumley A.L. et DecesareR.S., Vitrification of combustionash residue


for beneficialuse. Solid WasteTechnol.,May/June,3l-40 (1995).

t7. Lyons M.R., The WES-PHixR ash treatment process. Dans: Proceedings of the 7th
Intemational Conference on municipal solid waste combustor ash utllization. 15-16
novembre1994,Arlington, Virginie, ChesnerVi.H. (éd.), Commack,New York, pp. 156-
168(1994).

18. Park Y.J. et Heo J., Vitrification of fly ashfrom municipal solid wasteincinerator.J.Haz.
Mat., B91, 83-93(2002).

t44
T9, Collivignarelli C. et Sorlini S., Reuse of municipal solid wastes incineration fly ashesin
concretemixtures.WasteManag.,22,909-912 (2002).

20. Ecke H., Menad N. et Lagerkvist A., Carbonation of municipal solid waste incineration
fly ash and the impact on metal mobility. J. Environ. Eng. Div. ASCE, I29, 435-440
(2003).

2t. Mercier G, Chartier M., SauvageauC. et Roberge G. Method for removing metals from
air pollution control residues.Brevet américain,No. 6.500.395(2002).

22. Levasseur8., Blais J.F. et Mercier G., Optimisationd'un procédéde lixiviation en milieu
basiqueet acide pour la décontamination(Cd, Pb) d'un mélange de cendresde chaudières
et d'électrofiltresd'incinérateurde déchetsmunicipaux.J. Environ. Eng. Sci., 2, 355-368
(2003).

23. APHA, AWV/A and WPCF, Standards Methods for Examination of Water and
Wastewaters.20th ed., American Public Health Association,Washington,D.C. (1999).

24. United States Environmental Protection Agency, USEPA Toxicity Characteristic


Leaching Procedure, Method 1311. site internet:www.EPA.gov/SW-846113ll.pdf
(2002b).

25. United States Environmental Protection Agency, USEPA Synthetic Precipitation


Leaching Procedure, Method 1312. site internet: www.EPA.gov/SW-846ll3l2.pdf
(2002a).

26. Schindler P.W. et Stumm W., The surface chemistry of oxides, hydroxides, and oxide
minerals. In W. Stumm, Ed., Aquatic Surface Chemistry: Chemical Processesat the
Mineral-WaterInterface,83-110 (1987)

27. Couillard D., Chartier M., Mercier G., RobergeG., PainchaudR., SauvageauC., Labrie
M.-J. et Salera G., Décontamination des cendres volantes d'incinérateurs de déchets
municipaux. Rapport de recherche No. R-492, rédigé pour Environnement Canada,
INRS-Eau,Sainte-Foy,Québec,Canada,86 p. (1997).

t45
28. Mercier G., Chartier M., Couillard D. et Blais J.F., Decontaminationof fly ash and used
lime from municipal waste incinerator using Thiobacillus ferrooxidans. Environ. Manag.,
24,5r7-528(1999).

29. Tincelin C., Étude de I'enlèvement des métaux lourds contenusdans les cendresvolantes
d'incinérateurs d'ordures ménagères. Mémoire de maîtrise, INRS-Eau, Sainte-Foy,
Canada(1993).

30. Ville de Québec, Règlement sur les rejets dans le réseau d'égout sanitaire.Ville de

Québec,Canada,15 p. (2001).

31. Couillard D. et Mercier G., Précipitations sélectives des métaux solubilisés


biologiquement de boues aérobies d'épuration. Can. J. Chem. Eng., 70, 1021-1029
(ree2).

32. StummW. et Morgan J.J.,Aquatic chemistry.Wiley/interscience,NY, 780P (1981).

33. Eighmy T.T., Crannell B.S., Butler L.G., Cartledge F.K., Emery E.F., Oblas D.,
Krzanowski J.E., Dykstra EusdenJ., Shaw E. et Francis C.A., Heavy metal stabilisation
in municipal solid waste combustion dry scrubber residue using soluble phosphate.
Environ.Sci. Technol.,31, 3330-3338(1997).

34. Mangialardi T., Disposal of MSV/I fly ash through a combined washing-immobilisation
process.J.Haz. Mat.,898, 225-240(2003).

t46
- o
an A
q)
lr 1
(\ \/
O -i
I î è !
(t)
c) t ) Ê

- l Él


Lr .1 F- t-.
\6) - g j
c) ++l 1
tr cî î1 oo
(.) n-1 \
o) ii â0
['\ Ê
\-1
4)
I + # T
.f, t--
.<1
ncl

^ G t
X rl rr N ral
oqn
ê) V. \o
(t)
d

U) l.t'l !

{) ^ â sf, la) n
*
,/r)
() (.)
.a
L
-j
+l T

q) + d
?'t ,^

() ,l; s
</
êi c{
x 1 T
I ral
ao
.Fo
\6) oo t-- -a<
|'-
bo s
S 1
çn
o r) v
\
s ,r; ç 3
C)

=E0
T \ O
9p ù-
q)
â E
cO a.) R nl
\.ùr\
\o F-
'Cil
-" so0
q) È Ès
N K N
€) ar; ('-
\Èg
00 F- i. ss
"90
< )?
-:
=!p
=
(t)

.d
u t
À â c{ sËÊ
oo'ù À^
()
Q
€ \q)
n È s
S .:. o.
: cl's
O 5 > â s q S
; x oo
l Èej
s Ë9A
V r \ \

0)

Fi
(tt

p N oo (\.l F-O tat S S c-l


ooO q-1 F- \O \O n: F- OO
\o \o ta) \o co c{
X

U)
q)

L
ah \ \ oo* c{ t-- N S t-- oO
f - N cl..) nv? ô1 1 n q
ô] ôl *.+ a.) co

I
\q) O\ oO $ o Ê O O ÊO\ * O

q)
z a-.: -.I ô.1 Ê
êiA

o)

cn F- ta) a.l O\ ca
\ ç \ q c]cl q-:
Q * + c{ c! c.t ao cl ca

()
\{l)

q) lr)a\l s Ê c{ a.l
el -1
(t)
Q -i -i
c)
*\
\() êl

.a) ll -s
q)
(ô \o
f\Ê \a.t n* < o \o o\
cd ..;
\ t ô
li U c.i $
-i c.i
c.t c1
-.; cj k* e j

È'" l" -s
: c\ 3-un
s tt sej
â0 o9 c'l rô o\ t-- \O
! * S r r
F-O q n
ooO \Ê \ È = s *
tr)(.) oo cî \ci \o \ ç \o \o
ô.1 u È f $ q
N N $ ra)

() *È :S
- S r \ q )
c) \ J Ë oo
Ë J . s È .<l-
at) f- oO oo oo o\ Ot!^ c.l a orô, o 9 - " " , O\ t- O\
-E.Sx:
\q) oO f- $ crt t'- \ O H * l-l o\ \o \o o\ U 9 b ' È
N Z - Z - - â " o *

,$$Ës$
L c{ c{ c..l-Ê

0)

NXtÈS
.:i I t- ol b s st ô
c.i ca + ' r l
oc Y o 9 Ë r - 9 b ' t q
ta,
an oo t-- c.i ,ô
\oqo)
c"i oo oo ..i ,rt .+
è , rt ; r
ë ! 4 A Ë s a

2 U s;s i $s
E
+
.y Ff ,. sFyEy . F . F
n a S S P S S
: =
€ E E . S3 3
è s s.È s s
O E
s ss 6 s s
S ù a a \ a a
9 v )
x =
f) ct) -r r -d . 9!
\J'5 It
' txt .: Y .i xi .F= .^x .Ë:
- 3 . 9 n 3 S n 3 s= 3 S n
. É. x . x . =
3 S
€s ÈËÈ Ë sÈÈ
È È È
'x 9sl r = t r l = = É t - = Ê | r = t r
(h'= d
ôl
t+
É È È\()
Ë
I !q'c.)
5(q .C)
3 5cg .(.)3 5 ô
!q'()
. q ù
!q'q È ù ù i u ù
\ 8 s E8 8
q)

Fr ë € a \ a \
ut,

a : l s + en q rs E A8 n ! 8 i q
V.)+|' ôdd r ) o o
+.1 O rr*\o
*--1
* S @
\oooi
- S c ô
oof-;
lô aî c.l
x

4)

I
-*l^-'
rr
aÀ ,rr Qls r-.c.t O\ O\ oO \o.qo t-- oO cO O r o = ! î o :
M - l ^ v v - i * O ô l O Ê ôl .oN c?.) [-- :
Ê O O ô ] o o -i -i -i

I I
-l
so Yi ll- .ri os oe \qonscr lô
\Q) t- fr ..) f-*<lôl .o t'- s 00\os \ o $ Ê
o\st qoqq o o o O ocqq oO F- \O 0 9 0 e q
-i -i êi
{)
q)
I
*l
'ô:lF- \o - O c a N \o \o rf, ooÊcî .o\orr) O\O\O

"l
N F - \ O
t-- :loo O O \ q - \ q q q-1 q N O O Ê O O
+Yl+oo s o o s o o rôoo ê i A A

I
\q)
L

()
I
q)
q)
" l ="=- sq q
s E
tl'"
$
È O O
ôl ô] s o Ê
: : :
6 A =
-': ci o
S Ê a l

o o o
a.)ss
o o o
c1 S c\t

"s
\q)
(t)
sc.llr-+ç
I d O \ c l cî 00 \o Ê O \ o c-lÊÊ f - Ê Ê oo cî e-.1 ta) O\ Ê
ll "s
czr*1
-*l-oo c.i ei n c d - q \ ?
. ^ l ' ^ ^

lr c.) vlao Y -
Ê O O
. 1 - -
* \ ô O
- q q - q q skei
È Ërr
s ù s
\ ) - a

I ^ * N $
: i : S
a0 \ R È
r- r-l lNsdçd + Nc\|\O
N ï N
ô{oo
* ô ] T
c"'\?d]
ô.loo
æ Ê S
; 0 0 Ê
iri-;o
rô \o f-
-.; c]ôi
* o Q
N f t Ê
odc..|cl
N O O
t-
+qc'l
C{

s ô.t ô]
cA 9q.]
r)s.o
t ô] ôt .8È;
tsÈ' .:
\ È s-
o

' Èôr b ^È

I
q) È ! * 1 \
Uè's
à Ès È
+
(t)
\{)
L
U)
q)
* lI x : s
99 ,r, 93
èir-)
c.| O c.l t'- Ir) aO ô.1
F - o O N t'- f'. O\ 6
( \ - d ô . 1- Ê
0O0O
JcôFr 3 s s5 n ;2 6 e V
L P È
e Ë.È+
I.ô ÈTi
^ . ' N

$:Ë Ë
nÈ I à'
È s È Ë
5 ! r ô
+
. l - oiood- , 4 q \ c..l oO F-
n l n
ôl r- r- ô.1 \o \o
\ n q
*oo00
R ,r') r)
*oooo
\-1q
S t'- \O
cîq1
rr) \o \o
..R- î\È. k, - A s
lôi -q $I $È
a :':

II É

s.f.F.FE
l

+ f e f r y s
n q S S S P
v ! v \ )

S T 8 G.S
i
o
=

<(,4 .t)
l-
il 3'o-- ^=t-= 4.u-t Q.u-t
s sÈssÈô È s
?,
"c o- A o . -
è s s s.È
S ù a a a È

t i ' J
f ) (t)
r\ Ë.ltr€ 'È l?l'E .X +l
'E.X s ' 5 F s 5 F r y . 9 ,ô z E ?
A.E
e
aÉË
c È =
.â A'Ë .A

aÉË
È
e d = e ( d =


r
EsÈ lâ
ËË
l;; r P E €
e o Ë

' É 5 H 'É5 '1


v aÉ.x v
o 6 È - ô È
cË.;5
= 4 . I 1

vÈ C)
=.9 È
. = -
d"=
H
v È ( J
eq,È*
Gl

ç
?
. o =
@

è:'q
: j
d
v È o *
M
S È È È È
- ! t \ r '
P P ) 9 -
V . .
S à'T É C a E !Ë€ ts* S S S11

T.8I8È
q)

t'r
I'
I È € a \ ù
a
S E s n r î r r
à J e ri = j g j =- = j S
q? *-i * e.l x rrX; *^l xg ><a =
: ?t, â E e1 3i. o 3;Ft q3] o
U) c.i \o !
c{ Ê!
K
U)

(t) ^ 4 .
o)
(a
q ) c l
c , + .
.â) O
s\ d Èq s s s
e
U)
F r .<1 c! S ,i
+ * \ o
Ë , N - ô + l a U)
at) * o N Y à^cl N

q) t{
r! \o
N S N I N
o\
X
q)

.-.
! ? :
%.
Q
s
lf) 6\
sx."
(ar y o\
c, ,A. ro _i n J.ô1 È
È F i ô +
ç a \

N o o
aaî,
tt)l Nr-.c.)
c)l att + qi
( D d
-J v ! À o i r.n A
.:l
gt
ol u)
À ^ =
Ë Ê ?*Ê
^ . = q
q)
? u ) qj
q J =
^. âL -
s s
, E Ë s. È s
d
q )
R
:
6 ) c l l a
Ê . N R
U t 9 o o qi
c ) c ) È
(t) - c o N \ o
+ + + v N N
qi
é ) d a a
Y â ^=l
+ d v = - ^ + l
o) 0) Q

x s ,a \ê Q S o l (J
!*r
qi
\J U 4
q)
/1 Ê
q)
À
E 3 ' . 1 X R 6\ ^ :ô
s -]
L.
Lv
. 9 F :o
Ë'
. 9 e
a0
c\f O
Ê ^ l ( ô ^ i-H
ST* È
s r È i +* Xr ,h'
v t +
ttr)
( ) . : (t) qa
g,
9 S
L Y
Q X
H 5 IX
r \ v
U E
q)

G Q *r

2 v t ?)
q)

c q Û l s ET s R
L.

É . e ,EETFrN^ o
O
\o
\ O
Ê
v

X..o
q

u ) o È H O +* F
^
É ço\ a
( ^ O ï t H Ér q)

-g çt)
v é )
a :
ik
'-
-o
- t \ - /
= l2 Y
vo\
(a o\ Q

*
q)

\l
*
. E R iÈ\
ù G e
-
^
^

i
^
^
Xt'- XF- ts
.= \r). .= \o
.+ .â d' A'

.+ J(ô ;:s (â :s
.tt E !É .e2:É ,!2 IE s
(À i a . Ë a . ô-.q
r-'l
i - t v
a r%, J? , 3vl N

Fr cÉ ôl .cg tr).d
F az ct)z a z
-Â o\ oq
t-- oo
(l)
.€l1
z Ër . c.l \ô \f
*
q)

- â æ oo 9 s
aa n
z * a.l

q)

-Â ctl
Fr oo oo cÎ
co tr}
r)
z Ë . oo c.l ro

<=
q,
-Â \O
e\ oo \
q)
z Ë . aa s c.)
U)
q)

Fr
x o \ -i s
-^ F|'r +
I
Ë ' â * ô.1 a.l

at)

aa ,..)
Y
F I tæ
+ \ ral
s(..1 F- oo
L '|n.E v

o
rî! q
<=
Y F - ô{ R
q, ryri s |,* F- co
Ë' Ë. c{ ô]
() Èi

à
\r
F l
\J
oo cl Éê
\() Y \ O
ËJ, Ft
*ô.1 tal
F i :
od
ô.1 (ô
\
tl
(t) 1\
\q) tÈ ia Ài
rr ê i æ el I ,i (ô
t,- t- çcô N

à Ë . àv
R
\
l.r( o
ral
p
U) c] |,r
q) cl -i S)
â! |,- s |,r
w

q) à Ë . G S
o \ È
h
A 9 0 k
<- ÉÉ- in q.)
ao oo - : * S
Ë o o cl -i rr;
I
c{ aa
S^r .:r .P
É H < : È " Y
o t r - - N s S l
S*:p*liy
.i r \ à -( i i > :
Gl A â -Y \1 Èi È
X v i cÎ ..) t- =tiàùÈ
s la) co \o iieêsÉê'à
Y 9 Y i { ao
I
L
\6)
r L
:ll S\O 8Èt *\d .3R
Alt ll *'\
in
.+
O T

Ê s i
.q

.ËEç N a =
X .9
- a !,i-
âl G l € Bxs.È
v v r \ ( \
. = v o Ë
d z i z g € .ËEËv ; = z (i =z<
5 n 5 e
ù Èf È I
q)
' = u 'd
r { ô < d'ô 8.3 3
ils - F t-t 6I .= L\J O r i
,-, v4
I
e9 ze V G

Fr È € a \ a
Réacteur
principal
(40 L)
3 Ks (CT)

Duplicaia I LixiviationBasique DuplicataI


3 Lavages(EF)
Vol.MLB: 5,8L à pH 12 2 min à 30% (p/v) Vol.MLA : 31,5L à pH 3
+
lPbl=e5tn7'- lcdl=6s,5 mg/L : [Pb]=14,4
LixiviationAcides
HrSq pH 3
2 lavages(2)
Duplicatal' 30 min à 10% (p/v) DuplicataI'

V o .f M L B: 8 , 2 L à p H 1 2 Vol.MLA: 29,6L à pH 3,4


lPbl=77ms/L lCdl=23tnrl. : [Pb]=ta,6Pg71-
d'unmélangede 4L pour
Préparation
chaqueessaide précipitation

Duplicata| : 0,6 L (MLB)+ 3,4 L (MLA)

> AjoutNaOH > Ajout Ca(OH)2 > Ajoutdê 3,75g


(pH5 et 8,5) (pH5 et 8,5) de FeCl3
> Ajustement > Ajustement > AoutNaOH
(20 min) (20min) (pH 5)
> Stabilisation > Stabilisation > Ajustement
(30min) (30min) (20 min)
F Décantation > Décantation. > Stabilisation
(24 h) (24hl (30 min)
> Décantation
(24 h)

LEGENDE:

CT : centretraitée
MLB : mélangedes lixiviatsbasiques
MLA: mélangedes lixiviatsacides
Duplicatal' : 0,9 L (MLB)+ 3,1 L (MLA)
EF: eaufroidedu robinet
Vol. : volumetotalrecueilli

> Ajoutde 7,79g > Ajout de 7,79g > AjoutNaOH > AjoutNaOH
de H3PO4 de H3PO4 (pH 5,5) ( p H5 , 5 )
> AioutNaOH > Ajout NaOH > Ajustement > Austement
(pH6 et 7) (pH8 et 9) (20 min) (20 min)
> Aiustement > Ajustement > Ajoutde2,65g > Ajoutde 2,65g
(20 min) (20min) de NarS de Na2S
> Stabilisation > St€bilisation > AjoutNaOH > AjoutNaOH
(pH6 et 7) Bécher 5 L (pH 6 et 7)
(30 min) (30min)
> Décaniation > Décantation > Ajustement 20 min > Ajustement 20 min
(24 h) (24h) > Stabilisation
30 min > Stabilisation 30 min
> Décantation24 h > Décantation24 h

Figure 4.1 Protocole et montage expérimental portant sur les essaisde lixiviation (A-B)
et de précipitation

r52
CHAPITRE V

5 METALS REMOVAL FROM MUNICIPAL WASTE INCINERATOR


FLY ASHESAND REUSE OF TREATED LEACHATES

Le Chapitre 5 est constitué de I'article suivant: LevasseurB., G. Mercier et J.F. Blais (2004)
Metals removal from municipal waste incinerator fly ashesand reuse of treated leachates.
Journal of Environmental Engineering - Division American Society of Civil Engineering (soumis
le 14 mai 2004).

153
Mnuls REMovAL FRoM MUNIcIPAL wASTE INCINERAToR FLY ASHESAND REUSEoF

TREATED LEACHATES

BEATRICE LEVASSEUR,MYRIAM CHARTIER,

JEAN-FRANÇOISBLAIS* ANdGUY MERCIER

Institut National de la RechercheScientifique (INRS-ETE),

Universitédu Québec,490,rue de la Couronne,

Québec,QC, GIK 9A9, Canada

E-mail : blaisjf@ete.inrs.ca

Phone:(418) 654-2541,Fax: (418) 654-2600

.
Correspondingauthor

155
5.1 Résumé

Les cendresvolantes d'incinérateurs de déchetssolides municipaux sont, à juste titre, considérés


comme étanT des déchets dangereux. Ces déchets peuvent en effet relarguer dans
I'environnementdes métaux toxiquestels que le Pb et le Cd. L'objectif de cette rechercheétait
de vérifier la performance d'un procédé opérant séquentiellementet en circuit fermé des étapes
de traitement par lixiviation chimique (lavages basiques suivis et lavages acides) et par
précipitation (neutralisation à pH: 5 et 7). Ce procédé inclut également la recirculation des
lixiviats traités au niveau des lavagesacides.Au total, 10 boucles de recirculation ont été opérées
au pilote de laboratoire. Les trois étapes de lixiviation basique permettent de solubiliser
efficacementle Pb lixiviable. Les deux étapesde lixiviation basique sont, quant à elles, requises
pour solubiliser le Cd. Des concentrationsélevéesde Al et de Zn sont égalementsolubiliséeslors
des lavagesacides.Les pourcentagestotaux d'enlèvement des métaux toxiques dans les cendres
volantessont de 72% Cd et30oÂPb. Le test TCLP ainsi que le test SPLP (syntheticprecipitation
leaching procedure) et un simple test à l'eau neutre ont été appliqués aux cendrestraitéesafin de
valider le procédé.Les résultatsobtenussont en dessousde la norme en ce qui concernele TCLP
et près de 0.01 mglL de Cd et de Pb en solution pour les deux autres tests. Les pourcentages
d'enlèvementcorrespondantà l'étape de précipitationsont de 2l%oCd,99yo Pb, 100% Al et 630Â
Zn. Le résidu métallique produit à pH : 7 contient 23oÂde Zn et est potentiellement recyclable
dans f industrie métallurgique. D'autre part,la recirculation des lixiviats traités permet de réduire
de 600Âla consommationen eaupour I'opérationdu procédé.

Mots clés: Décontamination, cendres volantes, RCPA, métaux, lixiviation, nucléation,


précipitation, TCLP

156
5.2 Abstract

Incinerator fly ash from municipal solid waste is consideredas a hazardouswaste and can release
toxic metals such as Pb and Cd into the environment.This researchverifies the performanceof a
sequential, closed circuit treatment process involving chemical leaching (alkaline washings
followed by an acid washings) and precipitation (neutralization at pH : 5 and 7). This method
also includes the recirculation of treated leachatesduring the acid washing steps. In total, 10
recirculation loops were executed in laboratory pilot scale. The three alkaline leaching steps
effectively solubilize the leachablePb. Two acid leaching stepsare required to solubilize Cd, Al
and Zn. Toxic metals, Cd and Pb, are removed from the fly ash at 72Yo and 30oÂrespectively.
The TCLP, the SPLP (synthetic precipitation leaching procedure) and a simple test using neutral
water were conductedon the treated ash in order to validate the process.The results obtained are
below the norm for the TCLP and near 0.01 mglI- of Cd and Pb in solution for the other two
tests. The removal efficiency during the precipitation step are 2lyo Cd, 99oÂPb, 100% Al and
63Yo Zn. The metallic residue produced at pH : 7 contains 23%oZn which is potentially
recyclable in the metallurgical industry. The recirculation of treated leachatesreduces water
consumptionfor the decontaminationprocessby 60%.

Key words: Decontamination,fly ash,APCR, metals,leaching, nucleation, precipitation, TCLP

157
5.3 Introduction

The incineration of municipal solid wastes (MSW) produces large quantities of bottom ash and
10 to 50 kg of air pollution control residues(APCR) for eachton of incinerated MSV/ (Abanades
etal.2002; Lundrop etal.2002; Sabbaset al.2003).

In North America, the production of APCR (fly ash and used lime) is estimatedat more than 1.5
million metric tons annually and is consideredto be hazardouswaste (Buchholz and Landsberger
1993; Kosson et al. 1993). The residues are partly soluble in water and contain elevated
concentrationsof metals bonded to sulphur, chlorine or oxides (Pb, Cd, Zn and Hg in used lime)
(Abanadeset aL.2002;Bridle et al. 1987;Pinzani et aL.2002;Theis and Gardner 1990).

The development of a financially viable and sufficiently efficient process to stabilize or to


decontaminatethe APCR is necessary.The current state of laboratory researchreveals various
studies concerning sanitary subsurface containment of solid wastes, chemical stabilization,
vitrification processes,and the removal of metals through chemical leaching (Camacho 1994;
Frugier et al.2002; Hollander et al. 1995;Lyons |994;Park and Heo 2002).The use of chemical
agentssuch as phosphates,sulphateslime, iron sulphate,clays, cement, bitumen and carbonates
to stabilize wastes constitute the most often studied option for reducing the associatedrisks.
(Christensen2001;' Collivignarelli and Sorlini 2002; Ecke et al. 2003; Fix and Kramer 1997;
Lundtorp et al.2002; Youcai et al.2002). Elimination of metals through chemical leaching have
featuredthe use of complexing agents(citrate, oxalate,EDTA, humic acids), the use of inorganic
acids (HCl, H2SOa)(Frey 1996; Janoset aL.2002;Legiec eI al. 1994; Nugteren et al.2002; Theis
and Gardner 1990) and the use of supercritical CO2 as an extractant(Kersch et al. 2004). Paul et
al. (200$ have studied the possibility of combining bioleaching with acid leaching (H2SOato pH
: 1) on severalfly ash and bottom ash mixes. The industrial application of these studiesis often

limited by their economic feasibility.

Recently, researchersat INRS-ETE, in collaboration with Alex Cendre inc. (affiliated to SITA)
have developed a chemical decontamination process for treatment of APCR from MSW
incinerators. This research allowed us to develop and apply an efficient process in both the
alkaline and acid phases(Couillard et al. 1997;Mercier et al. 1999,2002; Tincelin 1993).Most

1s8
recently, the improvement of this processwas studied on a fly ash mix (Levasseuret al. 2003).
The removal of metals from the fly ash leachateby chemical precipitation has also been studied
(Levasseur et al. 2004). The results of these last two studies were used to develop a
decontaminationprocess that will bring a concrete, global solution for the treatment of fly ash.
The objectives of this research are to study the feasibility of this process combining chemical
leaching,precipitation and recirculating treatedleachatesthroughout while respectingthe TCLP.

159
5.4 Materials and Methods

5.4.1 Fly ash sampling and characterization

The boiler and electrofilter ash mixtures were supplied by the MSW incinerator in QuebecCity.
Samplingtook place on four occasions(Oct. 2000, May 200l,May 2002, and Nov. 2002) at the
collector, thus actual production portions were respectedfor both tlpes of ash - 39% boiler ash
and 6lYo electrofilter ash. Subsampleswere taken as the reservoir filled at /o, Y, and % fiilL.
Metals and major cations concentrationswere determined after acid digestion of the samplesin
triplicate. Grinding was initially required due to the small samplesize (0.5 g).

5.4.2 Acid and alkaline leaching steps

Figure 5.1 presents the recirculation process including the fly ash leaching phase and the
precipitation of resulting leachates.The set-up was done on a laboratory scale permitting the
treatmentof 200 g of ash in each loop of the procedure.

The basic (alkaline) leaching procedure (BLP) was conducted in a I L beaker. The procedure
consistedof three cold, tap water (20 + 2oC) washings(BLl, BL2,BL3) for 2 min eachat a TS
concentrationof 30% (w/v). The acid leachingprocedure(ALP) at pH : 3 (H2SOa,ACS reagent)
was conductedin a2Lbeaker and consistedof two washings(4L1, ALz) in cold, tap water (20
+. 2"C) for 30 min with a TS concentrationof fi%o (w/v). A mixer (Caframo RZR50) with a
stainlesssteel axial propeller (SS-316L), 3 cm in diameter,rotating at a speedof 120 rpm was
used for stirring. Volumes of water added during the alkaline and acid leaching phase were
measured.

Basic and acidic leachateswere collected by a pump and then stocked in two separatereservoirs.
Two leachatemixtures, a basic leachatemix (BLM) and an acidic leachate mix (ALM), were
recuperatedfrom the reservoirs for the precipitation phase. Samples (20 mL) were taken from
eachacid and alkaline leachatesfor metal analvsis.

The settling of the BLMs was facilitated by the addition of an anionic polymer (Percol El0, Ciba
inc.) with a I g/L solution addedat a concentrationof 10 mLiL of leachate.Similarly, the settling

r60
of the ALMs was effected following the addition of a cationic polymer (Percol 789, Clba inc.) in
the same concentrationsas above. The BLMs and ALMs were allowed to settle for 10 and 25
minutes respectively.

The treated ash (TA) was then filtered through Whatman No. 4 filter paper (porosity 15-20 pm)
before being stabilized and neutralized. The filtrate was recuperated and added to the ALM.
Following filtration, the ash TS was measured.This part of the procedure correspondsto Ll
(loop 1; first batch) of the ash leachingphase.At loop 2 (L2; secondbatch), the procedurealso
integratesthe recirculation of the Ll leachatewhich has undergonemetal precipitation.

The processincluding the recirculationloops was testedon a ash samplecollectedin Nov. 2002.
However,the basic leachingprocedurewas appliedto the ash samplescollectedin Oct. 2000, in
May 2001 and in May 2002.

5.4.3 Metals precipitation

The experimentalconditions of the precipitations conductedat pH : 5 and pH:7 are presented


in Figure 5.1. The precipitationswere carriedout in glasscolumns (14 cm in diameter,45 cm in
length with a maximum volume of 7 L). A mixer (Caframo RZR50) with a stainlesssteel axial
propeller(SS-316L),3 cm in diameter,rotating at a speedof 80 rpm was used.

The precipitation at pH: 5 was conducted on the BLMs and ALMs and included the following
phases:(i) nucleation phase (NP): The stirring of BLM and ALM for 5 min; (ii) neutralization
phase(AP): pH neutralization by a caustic soda solution (10 M NaOH) while being agitated for
20 min; and (iii) a settlingphase(SP) lastingone hour.

The metal concentrationswere recorded at the end of each NP, AP and SP stepsusing the same
method as in the leaching phase. The supernatantwas separatedfrom the metallic residue (MR5)
with a peristaltic pump and then measured in a graduated cylinder. This initial supernatant
underwent precipitation at pH :7. The MR5 residue was weighed followed by measurementof
TS. The MR5rr residuewas left in the column, as well as the following residues:MR5rz, MR5rg
and MR5La.Fifty percent of the MR5rs was taken as a subsampleduring the L5 loop.

161
The precipitation procedure used, at pH : 7, on the supernatant (SU) was identical to that
previously described: (i) nucleation phase (NP); (ii) neutralization phase (AP); separationphase
(SP). Only the AP phasewas modified to attain a pH : 7. The metals were treatedthe sameway
as at pH : 5. The supernatantresulting from the separationphase was removed from MR7,
measuredand stored. This supematantwas adjusted as neededby tap water, for preparation of
the recycled liquid (RL). This part of the experimental procedure coffesponds to Ll of the
precipitation phase.The RL11 was reintegratedin L2 of the procedure as washing water for the
ALP. The mass, volume and TS of the MRTrr residue was determined. The MRTrr residuewas
left in the column as well as the following residues:MR7rz, MRT1-:and MRT;+. Fifty percent of
the MR76 was taken as a subsampleat loop 5.

Duplicates of the MR5 and MR7 metallic residuesproduced in loops Ll, L5 and L10 were
filtered,dried and digestedaccordingto methodNo. 30301 describedin APHA (1999).

5.4.4 Stabilization and neutralization of treated ashesand metallic residues

The stabilizationof the TA was effectedby adding0.95% (dry wt.) H:PO+ (85% ACS reagent)to
the cake followed by manual agitation during a 15 min reaction time. Following stabilization,
neutralizationof the mixture was achievedby adding 4.5% (dry wt.) of hydrated lime (Ca(OH)z)
and manual stirring.

In addition, trials to stabilize and neutralize the metallic residues (MR5 and MR7) were
conductedby adding different percentages(in dry wt.) of Ca(OH)z(1.0,2.0,3.0 and 4.0%o)or of
H r P O a( 0 . 9 5 ,1 . 1 , 1 . 2a n d1 . 3 % o ) .

5.4.5 Leaching tests

Samples not grounded underwent- a TCLP (determine their hazardous properties) and SPLP
(study the potential for leaching upon contactwith synthetic acid rain) tests accordingto methods
1311 and I3l2 of the USEPA (2002a,b) and a neutral water test developedwithin the INRS-
ETE researchteam. The neutral water test was applied according to the method described in
Couillard et al. (1997). Triplicates of each test were conductedon the ash prior to treatment and
post-treatment.Duplicates of the TCLP test were conductedon the metallic residues(filtered and

162
not dried), MR5 (precipitation at pH : 5) and MR7 (precipitation at pH : 7), resulting from the
last ashdecontaminationloop (L10).

5.4.6 Analytical

The pH was determined using a pH-meter (Fisher Acumet model 805MP) equipped with a
double-junction Beckman STAR electrodewith an AglAgCl referencecell. In order to determine
metal concentrations,the samples were vacuum filtered with V/hatman 934-ATI filter paper.
Subsequently,the filtrates were acidified with concentratedHNOr (5% v/v) and refrigerated at
4'C until analyzed.Metal concentrationswere measuredby an ICP-AES (Varian, model Vista-
AX). Quality controls were performed with certified liquid samples (multi-elements standard,
cataloguenumber 900-Q30-002, lot number SC0019251,SCP Science, Lasalle, Quebec) to
ensureconformity of the measurementapparatus.The solid samplesunderwent acid digestion,in
triplicate,by digesting0.5 g (dry wt.) in the presenceof HNO3, HF and HCIO+ following method
3030I (APHA 1999). The certified reference materials PACS-2 (sediments) and ASH No. 3
(catalogueno. CRMO-19-050, lot number Y019a, RTC, Lararie, USA) were also digested.
Finally, the TS were determined,in triplicate, accordingto method 25048 (APHA 1999).

163
5.5 Resultsand discussion

5.5.1 Alkaline treatment of fly ashes

Previous studies demonstratedthe strong solubilizing potential of Pb on a mixture of fly ashes


and on differentprocesssize scales(LevasseuretaL.2003,2004).

These optimal conditions were used for the recirculation procedure during alkaline leaching
steps.Table 5.1 presentsthe averageconcentrationsof solublePb in the fly ash collectedin Nov.
2002 and used for each of the 10 recirculationloops (Ll to Ll0): [Pb]elr :134 + 18 mg/L,

[Pb]srz: 93 t 12 mg/L, [Pb]nr-: = 72 + 12 mglL. The results obtained confirm Pb's high
solubility upon water exposurewith a decreasein solubility during consecutivewashings (BLl,
BL2 and BL3). Previous studies have attributed the solubility of Pb at elevated pH to the
formation of hydroxo-complexes and chloro-complexes (Couillard et al. 1997; Mercier et al.
1999;Tincelin 1993).

The Pb soluble values found using the ashescollected in May and Nov. 2002 are four times
higher than those found in the older ash (2000 and 2001). This in not explained by a higher
initial level of lead in the ash. The values are in fact comparable with averagevalues between
3100and 3680mg Pb/kg.

The increasein leaching potential of Pb, Cd, Cu, Mo, Zn in fresher ash was demonstratedby the
work of Miema and Comans (1999). The solubility of Cd and Al in solution by alkaline leaching
is minimal (< I -g AVL and < 0.1 mg Cd/L),while thatof Zn- is equally weak especiallyduring
the first wash (10 loops) with an averagelZnleu: 7.2 + I.7 mglL, slightly lower than the sewer
dischargenorm of 10 mg/L in Quebec.

5.5.2 Acid treatment of fly ashes

Acid leaching was also conducted in operation conditions optimized in previous studies
(Levasseuret al. 2003,2004). Figure 5.2 shows four metals (Pb, Cd, Al, Zn) in solution after
eachacid washing for 10 loops of the decontaminationprocedure.The metal concentrationof the
RL was measuredand the values are shown in Fisure 5.2.

t64
5.5.2.1 Lead

Acid leaching of lead is less effective than alkaline leaching ([Pb]elr 134 + 18 mg/L) with values
varying between 10.9 mg/L for Ll to 18.6 mglL for L10. This decreasein Pb solubility in an
acidic environment was observedduring optimization of the leaching processstudies(Levasseur
et al. 2003). The majority of available Pb is leachedafter the alkaline washings.

The presenceof Pb and other metals (Cd, Al, Zn) in the RL does not seemto disrupt the leaching
potential of Pb because as more loops are effected, a slight augmentation of soluble Pb is
observed.By subtracting the Pb concentration of the RL from the Pb concentration in the acid
leachate,the solubilized Pb from the ash is obtained, which increasesprogressively from [Pb]1
: 10.9mglL to [Pb]p1s:17.5 mg/L. The lines on Figure 5.2 demonstratethis fact.

This increasein Pb solubility may be related to the increasedchloride concentrationin the RL as


it increasesfrom 58 (L2) to 7210 mg [Cl-]/L (L10). Comparableresults were observedby
Nedwed and Clifford (2000) and Djedidi et al (2004) in studiesregarding Pb removal in an acid
environment, from contaminated soils, by using a NaCl solution as the solubilizing agent. The
or PbCl2(aq).
chloridesform solublecholorocomplexeswith Pb suchas PbCl+2-,PbCl3-

5.5.2.2 Cadmium

The solubility of Cd is greater in an acidic environment (Figure 5.2) than in an alkaline


environment. The was demonstratedfor Cd and Zn in work by Couillard et al. (1997), Mercier
et al. (1999), Tincelin (1993) as well as Levasseur et al. (2003) and is a result of the
complexation of the metal with sulfates and chlorides. A gradual increase in Cd concentration
was observed in the ALM. It is explained by the rising Cd concentration in the RL, while the
solubilized of Cd from the treated ash remains relatively stable.The fact that the Cd solubility in
the ash is not affected by the increased Cd concentration in the RL constitutes an important
advantageof this process.

5.5.2.3 Aluminium

While Al is not regulated in terms of norms on sewer discharge or by hazardouswaste nofins


(TCLP), it is interesting to note its increased solubility in the acid phase. In fact, the strong

165
concentrations of leached Al significantly affect the quantity of metallic residues generated
during the precipitation phase. Contrary to the solubility of Pb and Cd, the solubility of Al is
higher after the secondwashings,with an averageconcentrationover 10 loops of [A1]e1 : 407 +
60 mglL and [Al]ap : 559 t 80 mg/L. The values have large standarddeviations.

5.5.2.4 Zinc

Zn only has a norm regarding sewer discharge(lzn] < 10 mg/L), thus it is of interest to monitor
it in the eventuality of a partial dischargeto the sewer.The solubility profile of Zn resemblesthat
of Cd, yet the numerical values of soluble Zn are fifty times higher. A certain linearity with
respect to the solubility of Zn coming directly from the ash was observed and had an average
value for loops L2 to Ll} equalto lZnlgyl :723 + 16 mg/L and lZnlsy2: 427 + 42 mnL versus

lZn)x;: 683 and lZnf 1;y2 : 478 mglL in Ll. Similar to the caseof Cd, this slight differencein

values demonstratesthe possibility of solubilizing Zn from ash in a constant manner regardless


of the recirculation of water (RL) chargedwith Zn.

5.5.3 Metals precipitation from alkaline and acid leachates

Prior researchesstudied different options for the precipitation of metals present in a fly ash
mixture of alkaline and acid leachates(Levasseuret al. 2004). In order to respectthe TCLP and
the economic, it was suggestedto proceed either at pH : 5 or at pH : 7, in a closed circuit
(Figure5.1).

The risk incurred with precipitation at pH : 5 in a closed circuit is the observableaccumulation


of Cd with increasing treated leachate recirculation loops, thus possibly conducting to the no
respect of the TCLP for treated ash. To remediate this risk, two precipitations (pH : 5 and 7)
were undertakenduring the project. The first precipitation at pH : 5 targets the elimination of Al
and Pb present in the leachate to obtain a concentratedmetallic residue while, if possible,
respectingthe TCLP. The objectiveof the secondprecipitationat pH: 7 is to generatea metallic
residuerich in Zn and to produce a low metal leachatefor reusein the acid leaching step.

In addition,the sludgedensificationsystem(SDS) techniqueor nucleationconsistingof reusing


metallic residuesto initiate the precipitationprocesswas tested.These processesare currently

r66
used elsewherein the mining industry (Aubé 1999;Zinck and Griffith 1999). The advantagesof
using this techniqueare its low cost and becauseit necessitatesno additional chemical product.

Figure 5.3 presentsthe evolution of soluble metal concentrationsthroughout the nucleation OIP),
precipitation (AP) and settling phasesover 10 loops of the processand the metals concentrations
in solution.

5.5.3.1 Lead

A major part of the Pb precipitates at pH : 5 with an averageremoval yield of 84 t 90Â.The Pb


removal yield, resulting from the effect of nucleation at pH : 5, is 33 + 160Â.In total, the
treatment of the mixture leachate (ALM + BLM) grouping all steps OIP, AP, SP) removed
99 + l% of the Pb.

The MR5 and MR7 residuesfrom loop Ll,L5 and L10, demonstratea greaterPb removal during
the precipitationat pH : 5 (2040 to 4280mg Pblkg) (Table 5.2) than at pH :7 (l94Io 2710mg
Pblkg). As the number of recirculation loops increases,there is a Pb enrichment of MR5 and
MR7

5.5.3.2 Cadmium

The complete leachate treatment removed an average of 2I + 70Â of Cd, with progressively
increasinginitial concentrationsin the leachatemixture to be treated.

The Cd content of residues MR5 and MR7 (Table 5.2) shows greater removal during the
precipitationat pH :7 than at pH:5, with concentrationsfrom 655 to 983 mg Cd/kg and from
113 to 161 mg Cdlkg respectively.

5.5.3.3 Aluminium

In a similar manner to Pb, the majority of Al removal (90 + 6%) occurs during precipitation at
pH : 5. The nucleation phase becomes significant as of L3 with an averageAl removal of
50 + 5% (Figure 5.3). The precipitationsremove 99.8 + 0.Io of the Al. This importantremoval
produces an enriched metallic residue. By working on a larger scale, it would certainly be
possible to further concentratethe metallic residue thus adding value. The results obtained for

r67
the MR5 and MR7 (Table 5.2) reflects the majority of Al removal during the first precipitation at
pH : 5 with MR5 concentrationsbetween 31400 and 67900 mg AVkg comparedto values
between3350 and 26600 mg Allkg in MR7. The recirculation loops increaseAl enrichment.

5.5.3.4 Zinc

The majority of Zn, is eliminated during the second precipitation at pH : 7, with an average
removalof 63 + l5Yo.

The enrichmentof MR7 residue from 7.9oÂZn inLl to 23oÂZn (Table 5.2) in LlO representsan
interesting characteristic to explore becauseit may be possible to recycle this residue in the
metallurgy industry. To this end, the composition in percentageof the MR7 residue from L10 is
as follows: 2.4yo Al, 0.lo Cd, 0.2%oCu, 0.4YoFe, 2.9oÂK, 0.8% Mg, 0.1 Mn, 4.5% Na, 0.02%
Ni,0.3% Pb and23oÂZn.

5.5.4 Stabilization and neutralization of the metallic residues

From the mass of treated ash, metallic residuesremoved from the process after two cycles of 5
loops correspondsto 4.60Â(MR5) and I.8oÂ(MR7). The TCLP was applied to residuesMR5;16
and MR711oto test if it is hazardousand to predict cost. Neutralization trials with lime, as well as
stabilization trials adding H:PO+ were effected on the residues prior to the TCLP with the
purposeof diminishing the solubility of Cd and Pb during the TCLP

The TCLP results are presentedin Table 5.3. Both residues are defined as hazardouswaste in
: 1.04 + 0.01 mg/L and
Québecbecausethe Cd norrn was not respectedwith lCd]r,ans [Cd]yp7:
4.44 + 0.01 mgll-. Various residue treatmentswith phosphoric acid or lime did not aid in meeting
the TCLP criteria. The residuesare hazardouswastes.

5.5.5 Fly ash decontamination and leaching tests

Several untreated (Oct. 2000, May 2001, May 2002 and Nov. 2002) and treated (after alkaline
and acidic washing during the 10 loops of the process)ash sampleswere submitted to the TCLP,
SPLP and neutralwater tests.The resultsof thesetestsare presentedin Table 5.4. The choiceof
leaching test from the three available tests is very important for fly ash managementmonitoring.

168
The TCLP is a reference test to define solid waste as hazardous or not with respect to the
hazardouswaste regulations of Quebec (Chapter Q-2, Regulation No. R3.2, 1978 based on

Quebec's Environmental Quality Act). This test simulates common landfilling of domestic and
industrial wastes. As various organic acids are naturally generated during the putrefaction of
organicwaste,thç TCLP is conductedwith the help of aceticacid at pH 4.93 or 2.88. The SPLP
simulates the landfilling of solid waste in contact with acid rain (pH : 4.2, East of the
Mississippi) and lastly, the neutral water (HzO) test simulates the landfilling of solid waste
exposedto neutral pH.

The fly ash mixtures respect the norm required by the TCLP test thus are not classified as
hazardouswaste. It is easy,however to note the strong potential of Pb to salt-out during both the
SPLP and neutral water test. These tests demonstratethe hazardouscharacterof fly ash, if once
landfilled they are exposedto acid rain with pH's between4.2 and,7.0.The Pb concentrations
(6.1 and L3.4mg Pb/L) obtainedduring the neutralwater test of the 2002 fly ash,highly exceed
the Pb concentrationnonn ([Pb] < 0.25 mnL) that would allow the disposal of leachatesof a
technical landfill in the hydrographic surface network (taken from article 45 of the hazardous
waste regulation). The reader must also remember that over l4l mg Pb/L is instantly released
from the mixture as soon as it is in contactwith water (Table 5.1).

During the 10 loops, an averageof 72 * 20Âof the Cd, of which 14 L 4%owas removed during
the alkaline washings.Pb removal averaged30 * 60/0,of which 2l + 5yo was removed during the
alkaline phase. The biphasic aspect of the procedure is necessaryfor the removal of these two
metals. The alkaline phase removes the majority of Pb but do not treat for Cd. In contrast,
successivewater washings reduce the alkaline characterof the ashesand increasethe solubility
of Cd during the TCLP thus producing ashes classified as hazardous waste (Levasseur et al.
2003).Theacid phasegives high Cd removal and finally allows the TCLP to be easilyrespected
(0.15+ 0.07 mg Cd/L). The TCLP profile over 10 loops is the samefor Pb and the resultsremain
below the norms (0.07 + 0.03 mg Pb/L).The SPLP and the neutral water test results are also very
promising (< 0.002 mg Cd/L and < 0.009 mg Pb/L). In effect, marginal leachate concentrations
of Pb and Cd predict long term securecontainmentensuringenvironmentalprotection.

t69
IThe stabilization procedure,resulting from the addition of H3POawas verified during this study.
TCLP results show little variation with or without the addition of phosphoric acid, as shown in
Table 5.4, indicating the possibility of removing this treatment step. It is likely that
chloropyromorphite (Pb5@O+):Cl),cadmium chloroapatite(Cd5@O+):CDand the solid solution
of chloroapatite((Cd,Caa)(PO+):Cl),requires a longer reaction time to form and consequentially
the effect on Cd and Pb solubility would be negligible in the short term.

It must be noted that all of the treated ash, regardless of phosphoric addition or not, were
neutralized by the addition of 45% (dry wt.) of hydrated lime. The usefulness of lime in the
neutralizationof decontaminatedashwas studiedpreviously by Levasseuret al. (2003).

5.5.6 Water balance

Water use for the 10 recirculation loops in the procedureis presentedin Table 5.5. After 10
loops, the total volume of water (12.24 L) (WAL + WBL + V/CS) entering the systemis almost
equivalentto the volume of water (12.19 L) (WMR + WSA + WSF + WTA) leaving the system
with an in/out ration of 1.004. The volume of water within the system increasesgradually during
the first five loops to stabilize at approximately 6.5 L. Freshwaterused in the acid washings also
reaches a stable level. This particularity is important with respect to the water consurnption
savingsand would be an interesting avenuefor countrieswith elevatedwater costs (i.e. Europe).
An 80% reduction in water use was calculated for the acid leaching procedure when recirculated
water was used. Similarly, it is possible to reduce water consumption by 600Â for the whole
decontaminationprocedureif treatedwater is used.

170
5.6 Conclusion

This researchhas validated the possibility of pairing the fly ash decontaminationprocedurewith
the recirculation of generated and treated leachate. The recirculation of leachates has
exceptionally low variations for Pb and Cd removal yields, with 72o of Cd removed with
recirculation versus 73%o rcmoved without recirculation and 30% of Pb removed using
recirculation versus 29o without recirculation. The reuse of leachates also complies with the
three leachatetests (TCLP, SPLP and H2O), which presupposesthat treated ahs can be buried in
a technical landfill without any environmentalrisk. The recirculation of leachatesprovides other
advantagessuch as the production of a Zn-ich metallic residue (23%) that could potentially be
recycled in the metallurgy industry and,a 6}Yodecreasein water use. Nonetheless,improvements
for Cd precipitation could be made. Overall, the decontamination procedure is efficient and
satisfiesmany of the requirementsfor the managementof urban incinerator fly ash.

5.7 Acknowledgments

Sincere thanks are due to the National Sciencesand Engineering Research Council of Canada
(Grants 224098-99 and 216819-99) and CanadaResearchChairs for their financial help. Thanks
are also due to Alex Cendre inc. for providing technical and financial assistance

t7r
5.8 Appendix I. References

Abanades,S., Flamant, G., Gagnepain,8., and Gauthier, D. (2002) "Fate of heavy metals during
municipal solid wasteincineration".WasteManag.Res.,20, 55-68.

American Public Health Association ({fUe;. "StandardsMethods for Examination of


0999).
20thEdition". American Public Health Association,'Washington,
Water and'Wastewaters.
D.C.

Aubé, B.C. (1999) "Innovative modificationsto high density sludgeprocess".D. Goldsack,N.


Belzlle, P. Yearwood, and G. Hall, eds., Sudbury'99 Mining and the environment II,
Sudbury,Ontario, Septemberll-l7,1999,Lawentian University, Sudbury,Ontario,pp.
1103-ttt2.

Bridle, T.R., Côté, P.L., Constable,T.Vy'.,and Fraser,J.L. (1987) "Evaluation of heavy metal
leachabilityfrom solid wastes".Water Sci. Technol.,19,1029-1036.

Buchholz,B.A., and Landsberger,S. (1993). "Trace metal analysisof size fractionedmunicipal


solid wasteincineratorfly ash and its leachate".J. Environ. Sci. Health, A28,423-44L

Camacho,S.L. (1994) "Submerged-plasma


ashvitrification". V/.H. Chesner,ed., Proceedingsof
the 7th hrternational Conference on municipal solid waste combustor ash utllization,
Arlington, Virginia, November 15-16,1994,CommackEdition, New York, NY, pp. 145-
155.

Christensen,T.H. (2001) "Method and plant for the treatment and stabilization of materials
containingenvironmentallynoxious constituents".US patentNo. 6.309.338B1.

Collivignarelli, C., and Sorlini, S. (2002) "Reuseof municipal solid wastesincinerationfly ashes
in concretemixtures".'WasteManag.,22, 909-9I2.

Couillard, D., Chartier,M., Mercier, G., Roberge,G., Painchaud,R., Sauvageau,C., Labrie, M.-
J., and Salera, G. (1997). "Décontaminationdes cendres volantes d'incinérateursde

t72
déchets municipaux". Research report No. R-492, Environnement Canada, INRS-Eau,
Terre et Environnement, Sainte-Foy,Qc, Canada,86p. (in French).

Djedidi, 2., Drogui, P., Cheikh, R.8., Mercier, G., and Blais, J.F. (2004) "Laboratory study of
successivesoil saline leaching and electrochemicallead recovery". J. Environ. Eng. Div.
ASCE, (in press).

Ecke, H., Menad, N., and Lagerkvist, A. (2003) "Carbonation of municipal solid waste
incineration fly ash and the impact on metal mobility". J. Environ. Eng. Div. ASCE, 129,
435-440.

Fix, K.4., and Kramer, M.G. (1997) "Stabilization of heavy metals in ash". US patent No.
5.649.895.

Frey, R. (1996) "Processof treatmentof flue particulates".US patentNo. 5.512.257.

Frugier, P., Godon, N., Vernaz, E., and Larché, F. (2002) "Influence of composition variations
on the initial alteration rate of vitrified domestic waste incineration flv-ash". Waste
Manag.22,137-I42.

Hollander, H.I., Plumley, A.L., and Decesare,R.S. (1995) "Vitrification of combustion ash
residuefor beneficialuse". Solid V/asteTechnol.,May/June,31-40.

Janos, P., Wildnerova, M., and Loucka, T. (2002) "Leaching of metals from fly ashesin the
presenceof complexingagents".WasteManag.,22,783-789.

Kersch,C., Pereto,S., Woerlee,G.J., and Witkamp, G.J. (2004) "Leachability of metalsfrom fly
ash : leaching test before and after extraction with supercritical COz and extractants".
Hydrometallurgy,72, ll9-127 .

Kosson, D.S., Kosson, T.T., and Van der Sloot, H. (1993) "Evaluation of

solidification/stabllization treatmentprocessesfor municipal waste combustion residues".


EPA/600/R-93/167, United States Environmental Protection Agency, Cincinnati, Ohio,
576p.

t73
Legiec,I., Kosson, D.S., Ontiveros,J.L., and Clapp, T.L. (1994) "Processforrecoveryof trace
metalsand saltsfrom wastecombustionresidues".US patentNo. 5.282.938.

Levasseur,8., Blais, J.F., and Mercier, G. (2003) "Optimisation d'un procédéde lixiviation en
milieu basique et acide pour la décontamination (Cd, Pb) d'un mélange de cendresde
chaudières et d'électrofiltres d'incinérateur de déchets municipaux". J. Environ. Eng.
Sci.,2, 355-368(in French).

Levasseur,8., Chartier, M., Blais, J.F., and Mercier, G. (2004) "Étude de la précipitationdes
métaux de lixiviats de décontamination des cendres volantes d'incinérateur de déchets
municipaux". J. Environ. Technol., (submittedpaper) (In French).

Lundtorp, K., Jensen,D.L., and Christensen,T.H. (2002) "Stabilization of APC residuesfrom


wasteincinerationwith ferrous sulfate on a semi-industrial scale". J. Air Waste Manag.
52,722-731.

Lyons, M.R. (1994) "The'WES-PHixR ash treatmentprocess".W.H. Chesner,ed., Proceedings


of the 7th International Conferenceon municipal solid waste combustor ash utilization,
Arlington, Virginia, November 15-16, 1994,CommackEdition, New York, NY, pp. 156-
168.

Mercier, G, Chartier, M., Sauvageau,C., and Roberge, G. (2002) "Method for removing metals
from air pollution control residues".US patentNo. 6.500.395.

Mercier, G., Chartier,M., Couillard, D., and Blais, J.F. (1999) "Decontaminationof fly ash and
used lime from municipal waste incinerator using Thiobacillus ferrooxidans". Environ.
Manag.,24,517-528.

Miema, J.A., and Comans,R.N.J. (1999) "The leachingof trace elementsfrom municipal solid
waste incinerator bottom ash at different stagesof weathering". Appl. Geochem.,14,I59-
t7t.

Nedwed, T., and Clifford, D.A. (2000) "Feasibility of extracting lead from lead battery recycling
site soil using high-concentrationchloride solution".Environ. Prog., 19,197-206.

r74
Nugteren, H.V/., Janssen-Jurkovicova,M., and Scarlett, B. (2002) "Removal of heavy metals
from fly ash and the impact on its quality". J. Chem. Technol. Biotechnol., 77, 389-395.

Park, Y.J., and Heo, J. (2002) "Vitrification of fly ash from municipal solid waste incinerator". J.
Haz.Mat.B
, 91,83-93.

Paul, M., Sandstrom,A., and Paul, J. (2004) "Prospect for cleaning ash in the acidic effluent
frombioleachingof sulfidic concentrates".
J. Haz. Mat., B106,39-54.

Pinzani,M.C.C., Somogyi, A., Simionovici, A.S., Ansell, S., Steenari,8.M., and Lindqvist, O.
(2002) "Direct determination of cadmium speciation in municipal solid waste fly ashes
by synchroton radiation induced p"-X-ray fluorescence and pt-X-ray absorption
spectroscopy".Environ. Sci. Technol., 36, 3 I 65-3 | 69.

Sabbas,T., Polettini, A., Pomi, R., Astrup, T., Hjelmff, O., Mostbauer,P., Cappai,G., Magel,
G., Salhofer, S., Speiser,C., Heuss-Assbichler,S., Klein, R., and Lechner, P. (2003)
"Managementof municipal solid wasteincinerationresidues".'WasteManag.,23, 61-88.

Theis, T.L., and Gardner,K.H. (1990) "Environmentalassessmentof ash disposal".Crit. Rev.


Environ. Control. 20. 2I-42.

Tincelin, C. (1993) "Étude de I'enlèvementdesmétauxlourds contenusdansles cendresvolantes


d'incinérateursd'ordures ménagères".M.Sc. thesis, INRS-Eau, Université du Québec,
Sainte-Foy,Qc, Canada,110 p. (in French).

USEPA 2002a. Synthetic Precipitation Leaching Procedure, Method 1312. Internet site:
www.EPA.gov/SW- 846I 1312.pdf.

USEPA 2002b. Toxicity Characteristic Leaching Procedure, Method 1311. Lrternet site:
www.EPA.gov/SV/-846/ 1311.pdf.

Youcai, 2., Lljie, S., and Guojian, L. (2002) "Chemical stabilization of MSW incinerator fly
ashes".
J.Haz Mat.,895, 47-63.

175
Zinck, J.M., and Griffith, V/.F. (1999) rrAn assessment
of HDS-type lime treatmentprocesses-
efficiency and environmentalimpact". D. Goldsack,N. Belzile, P. Yearwood, and G.
Hall, eds., Sudbury'99 Mining and the environment II, Sudbury, Ontario, September11-
17, 1999,Laurentian University, Sudbury, Ontario, pp. 1027-1034.

t76
5.9 AppendixII. Notation

The following syrnbols are used in this paper.

AL acid leachate;

ALM : acid leachatesmixture (ALl + AL2);

ALP : acid leachingphase;

AP neuftalization phase;

AP C R : air pollution control residues;

BL alkaline leachate;

BLM : alkaline leachatesmixture (BLl + BL2 + BL3);

BLP : alkaline leaching phase;

CA contaminatedfly ash;

CW cold tap water;

L1 loop no 1;

MR5 metallic residueto pH: 5;

MR7 : metallicresidueto pH:7;

MSW : municipal solid wastes;

NP nucleation phase;

RL recycledliquid;

SDS sludge densification system;

t77
SP settlingphase;

SPLP : synthetic precipitation leachingprocedure;

SU supematant;

TA treatedfly ash;

TCLP = toxicity characteristicleachingprocedure;

TS total solids;

TWS : total water in the system;

WAL : tap wat AL : acid leachate;

ALM : acid leachatesmixture (ALl + AL2);

ALP : acid leaching phase;

AP neutralizationphase;

APCR : air pollution control residues;

BL alkaline leachate;

BLM : alkaline leachatesmixture (BLl + BL2 + BL3);

BLP : alkaline leaching phase;

CA contaminatedfly ash;

CW cold tap water;

L1 loop no 1;

MR5 : metallicresidueto pH:5;

MR7 : metallicresidueto pH:7;

178
MSW : municipal solid wastes;

NP nucleationphase;

RL recycled liquid;

SDS : sludge densification system;

SP settlingphase;

SPLP : synthetic precipitation leachingprocedure;

SU supernatant;

TA treatedfly ash;

TCLP : toxici ty characteristic leachingprocedure;

TS total solids;

TV/S : total water in the system;

V/AL : tap water used in the acid leachingphase;

WBL : tap water used in the alkaline leachingphase;

WCS : tap water used in the caustic sodasolution;

WMR: residual water in the metallic residues:

V/SA : water lost during sampling;

V/SF : water lost in the supernatantand filtrates of the metallic residues;

WTA : residual water in the treatedashes.

179
Table 5.1 Initial Pb content in untreated flv ashesand soluble Pb concentrations in
alkaline leachates

Pb content Soluble Pb concentration (mg Pb/L)


(mg Pb/kg) (n) BLI
Oct.2000 N/A 35.0 24.5 19.2
+ 1.1 + 0.3 + 0.6
May 2001 3100 27.9 18.1 12.5
+ 150 + 1.9 t0.2 + 0.9
May2002 3000 t4l 92.7 69.7
+50 +17 + t0.2
Nov.2002 3680 l0 134 93.2 72.1
+20 *18 + 11.8 + 11.6

180
Table 5.2 Metal contents (mg/kg) in the metallic residues(MR5 and MR7)

L1 Ll0

AI 31400 67400 67900


MR5 Cd 113 ll9 161
Pb 2040 4280 3950
Zn 13500 7450 13700
AI 3350 26600 23800
MR7 Cd 655 983 929
Pb 194 2s60 2710
Zn 79200 221000 230000

181
Table 5.3 TCLP test (mg/L) on metallic residues(MR5r.roand MR711s)*

Tests Conc. MR7116


(%)

Control 0.0 1.04 1.77 4.44 0.78


+ 0.01 +0.24 + 0.01 * 0.04
0.95 1.01 0.65 4.24 0.59
+ 0.03 + 0.01 +0.02 + 0.01
Stabilization 1.1 0.97 0.50 4.21 0.51
+ 0.04 + 0.01 + 0.07 * 0.01
(H3P04) t.2 1.01 0.44 4.16 0.46
+ 0.01 + 0.01 * 0.02 + 0.01
1.3 0.95 0.27 4.27 0.2s
+ 0.01 + 0.01 + 0.04 t 0.01
1.0 1.30 2.ll 4.18 0.59
+ 0.01 + 0.01 +0.02 + 0.01
Neutralization 2.0 t.24 1.86 4.35 0.74
+ 0.02 + 0.01 + 0.05 + 0.07
(Ca(oH)) 3.0 1.25 t.72 4.46 0.69
* 0.01 + 0.02 + 0.01 r 0.03
4.0 1.24 1.54 4.24 0.65
r 0.01 +0.02 + 0.02 + 0.01

Regulatorylimits in theprovinceof Québec: [CdJ <0.5 mg/L,[PbJ < 5.0 ng/L.

182
Table 5.4 TCLP, SPLP and water leaching tests (mg/L) on untreated fly ashes

SPLP Hzo

Untreated
Oct.2000 0.005 l.l3 0.013 0.15 0.003 1.33
+ 0.000 r 0.36 + 0.002 + 0.05 + 0.002 +0.12
May 2001 0.005 1.56 < DL** 0.54 <DL 0.83
+ 0.000 r 0.31 + 0.03 +0.22
ilv{ay2002 0.005 7.47 <DL 0.07 <DL 6.11
* 0.000 L0.72 + 0.01 +O))

Nov.2002 <DL 12.86 0.040 0.09 <DL 13.44


L0.25 + 0.035 + 0.08 + 0.91
Treated***
V/ithoutH3POa <DL <DL 0.15 0.07 <DL <DL
+ 0.07 + 0.03
'with <DL <DL 0.15 0.05 <DL <DL
H3PO4 + 0.06 + 0.03

QuebecRegulatorylimits : [CdJ <0.5 mg/L,[PbJ 55.0 mg/L.


',(* DL (detectionlimit) : [CdJ : 0.002mg/L,[PbJ = 0.009mg/L.
{.** FIy ashcollectedin Nov. 2002.

183
s
9 q q o c q c ' t n q q n
C \ | c O d ( ô I a ) \ O \ O \ O F - O

N
cl
cl
È

c.l
U) g q
\cj S

â!

U)
$ s + * + . + s f , $ $ $
€) fi co cô co a.r ca cq cî cî a1 c.l s
cA
L Ê Ê * d Ê Ê Ê È Ê

L
0)
b - l - l - i - l . . { . i . i - i ' { - i

È
.t)

\o \o \o \o \o \o \o \o \o \o
aÀ cl co c1 cî co co ao ao aî co
en a.l

q)


(t
q,)
a) O \ \ \ c \ h r . h c \ o o \ O s
I c ) \ \ c \ oo
(t) e ; c j c ; a ; ë e i e ; e ; e ; e ; Q;

q)

L S
\ oS ôh !T \ S o S c S ) S s S s S s S s s n È
â0 s
q S \ O h ) S S S S
- ; - i d c ; c ; e ; e ; c ; ë c ;
S
i s
(.)
I

( ô ( ô h r s O \ S S S S S \t
o \ q F . . o o s F \ N o o \
È\ È\ t'.- O\ F\ oO F\ oO hr oO oo
L
q) d c j e i e i e i c ; s e ; e ; e ; F.

ra
|.n
o Fl

F
c)il
t.r'nt
GPrt''l
GAlrrtnl RL
1t-r*n1

TA1.t.n1
su 1rr*n1 su
1.*n1

> NP (5 min) > NP(5min)


> APto pH 5with NaOH(20min > APto pH Twith NaOH(20min)
> sP(1h) > sP(1 h)

+
(%)MR5 nrt"r"o
1r-sy
+
(%)MR7(r-s)nrr".o

Figure 5.1 Flowsheet of the decontamination processincluding treated effluent

185
a v4
*-â-#-w-4-- ft
)

M
É 600

N 400

0
700

600
MWWWffi
h{r
M 1il
500 L
f
à 400
È

MWMffi
ng
E --a
8'
3oo rqE Vl
; V1
200
ug Yl
100 n a n
vt6 t)
0
30

25
3
È 2 0

Kmtrffi#n
S i s
10

0
't8
't6
a
14 7
û--T-V-T'n
1
Ë 1 2
9 1 0

ffi1wT1rT
À 8

0
L-l L-2 L-3 L4 L-5 L-6 L-7 L{ L-9 1.10

- AL1 @ AL2 ffi metalsfromrecycledwater


--+- solubilizedmetalsreclaledin ALI + . solubilized
metalsrecycledin AL2

Figure 5.2 Metals in solution after each of the two successiveacidic washings (ALl,
AL2) from Ll. to L10

186
600

500

3æo
; 3oo
N

200

100

0
300
200
100

E*
i a o

20

t0

20

115

3ro

0
20

15

;10
È

Figure5.3 Metals in solution in the alkaline and acid leachate mixture prior to
(t: 0 min) and after NP (t: 5 min), AP (t:20 min) and SP (t: 60 min) at
p H : 5 a n dp H : 7

187
CHAPITRE VI

6 PROCEDE OPTIMISE DE DECONTAMINATION DES CENDRES


VOLANTES D'INCINÉUTNUN DE OÉCTTNTSMUNICIPAUX :
EI{LÈvEMENTET RÉcupÉRATIor\DESnnÉuux (cD, pB, AL,
ZN) AVEC RECIRCULATIOI{ DES LIXIVIATS TRAITÉS

Le Chapitre 6 est constitué de I'article suivant: LevasseurB., J.F. Blais et G. Mercier (2004)
Levasseur8., G. Mercier et J.F. Blais (2004) Procédé optimisé de décontamination des
cendres volantes d'incinérateur de déchets municipaux : enlèvement et récupération des
métaux (Cd, Pb, Al, Zn) avec recirculation des lixiviats traités. Journal of Environmental
Engineering and Science(acceptéle l2 novembre2004).

189
190
Procédéoptimisé de décontamination des cendresvolantes d'incinérateur de déchets
municipaux : enlèvementet récupération des métaux (Cd, Pb, Al,Zn)
avec recirculation des lixiviats traités

BEATRICELEVASSEUR,MYRIAM CHARTIER,
JEAN-FRANCOISBLAIS- CtGUY MERCIER

Institut National de la RechercheScientifique (INRS-ETE),

Universitédu Québec,490,rue de la Couronne,

Québec,QC, GlK 949, Canada

Courrier électronique: blaisjf@ete.inrs.ca

Tél: (418) 654-2541,Fax: (418) 654-2600

* Auteur à qui la correspondancedoit être adressée

191
6.1 Résumé

Les cendresvolantes issues de f incinération des déchetsmunicipaux solides sont considérées


habituellement comme des déchets dangereux.L'objectif visé de la présente étude consistait à
démontrer la faisabilité d'un procédé de décontaminationde cendres volantes en circuit fermé.
Ce procédé inclut la recirculation des effluents du procédé et génère des cendres traitées qui
respectentle test TCLP (toxicity characteristicleachingprocedure).Le procédé devait également
réduire la production de résidus métalliques dangereuxet les coûts d'opération. Les résultatsont
montré que le procédépermet d'enlever des cendresvolantes70 t 30Âde Cd et 18 + 40ÂdePb
lors des étapesde lixiviation chimique en milieux alcalin et acide. Le procédé optimisé génère
deux types de résidus métalliques, soit 13 kg/tct (tonne de cendres traitées) d'un résidu non
dangereuxobtenu d'une étapede nucléation/précipitationà pH : 5 et29 kg/tct d'un résidu classé
déchet dangereux,issu d'une précipitation subséquenteà pH : 7. Après traitement, les cendres
respectentles trois tests de lixiviation étudiés,dont le TCLP. Des réductions significatives de la
consommation en eau de procédé (91%) et en produits chimiques (12%) ont été réaliséespar
rapport au procédé de décontamination de réference, ceci permettant de réduire les coûts
d'opérationdu procédéde 36Yo.

Mots clés : cendres volantes, RCPA, décontamination, métaux, lixiviation, nucléation,


précipitation,TCLP, SPLP.

r92
6.2 Abstract

Fly ashes produced by the incineration of municipal solid wastes are usually considered as
hazardouswastes. The objective of the present study was to demonstrate the feasibility of a
closed circuit decontaminationprocess.The latter includes the reuse of treated processeffluents
and leads to the production of treated ashes that respect the TCLP (toxicity characteristic
leachingprocedure).The processshould also reducethe production of metallichazardous wastes
and the operatingcosts.The resultsshow that the processremoves70 + 30ÂCd and 18 r 4% Pb
from fly ashesduring the chemical leaching (alkaline and acid) steps. The optimized process
generatestwo types of metallic wastes.The first, representing 13 kg/tct (tons of treatedashes),is
a non hazardouswaste produced during the nucleation/precipitationstep at pH: 5. The secondis
classified as hazardous waste and is produced subsequentlyby precipitation at pH = 7. The
production of this metallic hazardous waste is estimated to 29 kg/tct. The treated fly ashes
respect the three leaching tests performed in this study, including the TCLP. Significant
decreasesin the water consumption (91%) and of chemicals used,(T2Vo)have been realized, in
comparison to a reference decontamination process. These improvements result in a 36Yo
decreaseofthe operatingcosts.

Key words: fly ash,APCR, decontamination,metals,leaching,nucleation,precipitation,TCLP.

r93
6.3 Nomenclature

B1 boucleNo. 1

CC cendresvolantes contaminées

CT cendresvolantes traitées

DMS déchetsmunicipaux solides

EF eau froide du robinet

ELA eau froide du robinet utilisée pour la lixiviation acide

ELB eau froide du robinet utilisée pour la lixiviation basique

Em eau additionnéeà 52 pour faire LR

FRMTes : filtrat obtenu aprèsfiltration du RM7s5

LA lixiviat acide

LB lixiviat basique

LCT liquide contenu dans les cendrestraitées

LR liquide recyclé

LRMl liquide contenu dans le RMl filtré

LRMT liquide contenu dans le RM7 filtré

MLA mélangedes lixiviats (LAl + LA2)

MLB mélangedes lixiviats basiques(LBl + LBz + LB3)

PA phasede neutralisation

PD phasede décantation

194
PE phased' échantillolmage

PLA phasede lixiviation acide

PLB phasede lixiviation basique

PN phasede nucléation

PO procédéoptimisé

PR procédéde référence

RCPA résidusdu contrôlede la pollution de I'air

RM1 résidu métallique provenant de la nucléation

RM7 résidu métallique provenantde la précipitation à pH : 7

SDS sludge densification system

SPLP synthetic precipitation leachingprocedure

S1 surnageantprovenant de la nucléation

S2 surnageantprovenant de la précipitation à pH : 7

ST solidestotaux

TCLP toxicity characteristicleachingprocedure

tct tonne de cendrestraitées

t95
6.4 Introduction

L'incinération est I'une des technologies utilisée dans le domaine de la gestion des déchets
municipaux solides (DMS). L'importante réduction (90%) du volume initial des DMS constitue
I'un des avantagesmajeurs de cette pratique (Hjelrnar 1996). Néanmoins, celle-ci génère des
quantitésnon négligeablesde résidusdont les cendresde grilles, qui représentententre llYo et 35Yo
de la massetotale des résidusd'incinération de DMS, et les résidusdu contrôle de la pollution de
l'air @CPA) (Abanadeset al.20W; Bawkon 1991;Sabbaset al. 2003).

Les procédésavancésd'épuration desgaz des incinérateursde DMS génèrententre 10 et 50 kg de


RCPA par tonne de déchetsincinérés (Lundtorp et al. 2002; Sabbaset aL 2A0ï. La production
annuellede RCPA (cendresvolanteset chaux usées)en Amérique du Nord est évaluéeà plus de 1.5
millions de tonnesmétriques,laquelleestrepartiedans325 incinérateurs.

Les RCPA sont la plupart du temps considéréscorrlme des déchets dangereux (Buchholz et
Landsberger1993; ILSR 1987; Kosson et al. 1993).Ils sont en partie solubles(10 à 40% de la
massetotale) et contiennentdes teneursélevéesen contaminantsmétalliquessousdes formes liées
au soufre et au chlore et sous forme d'oxydes (plomb, cadmium, zinc et mercure dans les chaux
usées)(Abanadeset al.2002; Bridle et al. 1987;Piruari et aI.2002; Theis et Gardner1990).

De par leur caractèredangereux,la gestion des RCPA requiert le développementde procédés


économiqueset suffisammentefficaces,afin de les stabiliserou encorede les décontaminer.L'état
actuel de la rechercherévèle un bon nombre d'études portant sur la stabilisation chimique, la
vitrification, I'enlèvementdesmétauxpar lixiviation chimique (Camacho1994;Frugier et al. 2002;
Hollander et al. 1995;Lyons 1994 ;Park et Heo 2002).

La stabilisationavec des agentschimiquestels que les phosphates,les sulfures,la chaux, le sulfate


ferreux, les argiles, le ciment, le bitume et les carbonates,constitueprobablementI'option la plus
étudiéepour réduire les risquesassociésau relarguagedesmétaux dansl'environnementà partir des
RCPA (Collivignarelli et Sorlini 2002; Ecke et al 2003; Fix et Kramer 1997; Lundtorp et al. 2002;
Youcai et aL.2002).Les travaux de rechercheportant sur l'élimination des métaux par lixiviation
chimique ont permis de mettre en évidence I'utilisation d'agents complexants (citrate, oxalate,
EDTA, acideshumiques),I'utilisation d'acides inorganiques(HCl, FIzSO+)@rey 1996;Janoset al.

t96
2002; Nugteren et al.2002; Theis et Gardner 1990) ou encore,l'utilisation de CO2 supercritique
conrmeextractant(Kersch et aI.2004). D'autres chercheursont étudié la possibilité de combinerla
biolixiviation avec la lixiviation acide sur plusieurs mélangesde cendresvolantes et cendresde
grilles (Paul et al.2004).

L'application de ces recherches à l'échelle industrielle est souvent limitée par la faisabilité
économiqueà court, moyen et long terme. Certainsprocédéstestésen milieu industriel et brevetés
ont néanmoinsvu le jour dont le traitement de RCPA à I'aide d'une solution extractantede sel
(NaCl) (Legiec et al. 1994),la stabilisationd'un mélangede cendrespar lixiviation acide (pH: 5)
en présencede sel (Fix et al. 1997) et le traitement des déchetsd'incinération par stabilisation
chimique au Fe2*avec formation d'oxydes ferriques(F.'*) stables(Christensen2001).

Les chercheurs de l'Institut National de Recherche Scientifique - Centre Eau Terre et


Environnement(INRS ETE) en collaboration avec la sociétéAlex Environnementinc (filiale de
SITA) ont développéun procédéchimique de décontaminationdes RCPA d'incinérateurde DMS
(Mercier et al.2002). Ces travaux ont d'abord permis de déterminer les métaux potentiellement
lixiviables aussibien en phasebasiquequ'en phaseacide(Couillard et al. 1997;Mercier et al. 1999;
Tincelin 1993). Des travaux plus récents ont permis d'étudier l'optimisation d'un procédé
conjuguantla lixiviation basiqueet acide d'un mélangede cendresvolantes(Levasseuret al. 2003),
ainsi que I'enlèvement des métaux extraits des cendres volantes par précipitation chimique
(Levasseuret al.2004a, b). Les résultatsde ces deux demièresétudesont été repris afin d'élaborer
un procédéde décontaminationdes cendresvolanteseffectuantde façon séquentielleles deux étapes
de traitementétudiées,soientla lixiviation chimique et la précipitationchimique.

La présenteétudeavait pour objectif d'optimiser la phasede précipitation métallique d'un procédé


de décontaminationde cendresvolantesopéranten circuit fermé. Les lixiviats ainsi traités ont été
recirculés durant la phase de lixiviation acide des cendres.L'optimisation du procédé vise à
améliorerle coût des opérationstout en respectantles concentrationsmaximalespermisesaffiliées
au test TCLP, à la fois sur les cendrestraitéeset sur les résidusmétalliquesproduits.

r97
6.5 Matériel et méthodes

6.5.1 Échantillonnage et caractérisation des cendresvolantes

Le mélange de cendresde chaudièreset d'électrofiltres provient de l'incinérateur de DMS de la


Ville de Québec.Les échantillonnagesont été effectuésà quatrereprises(oct. 2000, mai 2001,mai
2002, nov 2002) au niveau d'un collecteur permettant de respecter les proportions réelles de
productionpour ces deux tlpes de cendres,à savoir 39Yo(cendresde chaudières)et 61% (cendres
d'électrofiltres).Des sous-échantillonsont été prélevésau rÂ, lz et at Volors du remplissagedes
réservoirs.Les teneurs initiales (triplicata) et après traitement (duplicata) en métaux et cations
majeursont été déterminéesaprèsdigestiontotale.Un broyagepréalablea été requis étantdonnéla
faible masseprélevée(0.5 g). Des échantillonsnon broyés ont été soumis au test TCLP afin d'en
déterminer le caractèredangereux, au test SPLP afin d'étudier leur potentiel de lixiviation au
contact de pluies acides synthétiques,ainsi qu'au test à I'eau neutre développé à I'INRS-ETE
(Couillard et al. 1997).

6.5.2 Tests de lixiviation TCLP, SPLP et HzO

Le TCLP et SPLP ont été appliquésrespectivement


selonles méthodes1311 et l3I2 du USEPA
(2002a,2002b). Le test à I'eau neutre a été appliqué selon la méthode décrite par Couillard et al.
(1997). Les trois tests ont été effectuésen triplicata pour les cendresavant et aprèstraitement.Les
résidusmétalliquesRMl et RM7 soutiréslors de la cinquième boucle 85 ont été soumis au test
TCLP et ce en triplicata, à la suite d'essaisde stabilisation(HIPO+),selon les principes énoncéspar
Eighmy et al. (1997), et d'essaisde neutralisation(Ca(OH)z).

6.5.3 Lixiviation basiqueet acide

La Figure 6.1 présentele procédé en boucle comprenantla phase de lixiviation des cendreset la
phase de précipitation des lixiviats obtenus. Le montage, réalisé à l'échelle du laboratoire,
permettaitde traiter 200 g de cendresà chaqueboucle du procédé.Au total, le procédéa été testé
sur cinq boucles.L'essai résultant comprenaitalors une premièreboucle 81 suivi de quatre autres
bouclesde recirculationB(l+n) avecn : 1,2,3, 4. Les cendresutiliséespour réaliserle procédéen
boucle ont étééchantillonnéesen novembre2002.

198
Les paramètresoptimaux pour la lixiviation en milieu basiquepuis acide, de cendresvolantesont
déjà étédéterminéslors d'une étudeprécédente(Levasseuret aI.2003). Ces mêmesparamètresont
étérepris pour la présenteétude.La lixiviation basique(PLB) a étéréaliséedansun bécherde 1 L et
comportait trois lavages(LBl, LBZ,LB3) à I'eau froide du robinet (20 + 2"C) durant 2 min avec
une teneur en solides de30Yo(p/v) conespondantà 30g de cendresadditionnéesd'eau jusqu'au
volumetotal de lL.Lalixiviation acide@LA) àpH:3 (HzSO+,réactifACS) aété réaliséedansun

bécher de2L et comportaitdeux lavages(LAl, LA2) à I'eau froide du robinet (20 + 2'C) durant30
min avec une teneur en solides de I0o (p/v). L'agrtation était assuréeà I'aide d'un mélangeur
(CaframoRZR50) tournant à une vitessede 120 rpm et muni d'une hélice axiale (acier inoxydable,
SS-316L)de 3 cm de diamètre.Chaquevolume d'eau ajouté lors des lixiviations basiqueset acides
a étémesuréà l'aide de cylindresgradués.

Les difTerentslixiviats basiqueset acidesont été collectésà I'aide d'une pompe, puis stockésdans
deux réservoirs separés.Ainsi, deux mélangesde lixiviats ont été récupéréspour la phase de
précipitation,soit un mélangede lixiviats basiques(MLB) et un mélangede lixiviats acides(MLA).
La lixiviation des métaux a été suivie pour chacun des lavages basiques et acides par
échantillonnagede 20 mL de chacundeslixiviats.

La décantationdes LBl,LB2 et LB3 était facilitée par l'addition d'un polymère anionique@ercol
810, Ciba inc.) preparéà | glL et dosé à 10 mLlL de lixiviat. De même, la décantationdes LAI et
LM était effectuée suite à I'addition d'un polymère cationique (Percol 789, Clba inc.) dans les
mêmesconditionsdécritesprécédemment.Les temps de décantationétaientde 10 min pour la PLB
et de 25 min pour la PLA.

Les cendrestraitées(CT) ont ensuiteété filtrées sur une membraneWhatrnanNo. 4 (porositéde 15-
20 pm) avantd'ètre neutralisées à la chaux hydratée(Ca(OH)r). Le filtrat a êté récup&é et ajoutéà
MLA. Des mesuresde solidestotaux (ST) ont été réaliséessur les cendresaprèsla filtration. Cette
partie de la méthodologieexpérimentalecorrespondà la boucle 1 (Bl) du procédépour la phasede
lixiviation des cendres.À partir deB2,le procédéintègre en plus la recirculation du rejet sortantde
81.

t99
6.5.4 Nucléation et précipitation des métaux contenusdans les mélangesMLB et MLA

La nucléation,appeléeaussiSDS (sludgedensificationsystem),a été étudiéepar différents auteurs


(Aubé 1999;Zink et Griffith 1999)pour I'enlèvementdu Zn et du Fe à partir de drainagesminiers
acides.La nucléationou germination,correspondà la naissanced'un premier germe ou nucléi par
condensationde selsmétalliques,puis à la croissancede ce germejusqu'au stadede sursaturationde
la solution et à la formation du solide (Jolivet 1994). L'avarfiage que présentait la nucléation
conceme le coût d'opération réduit à une simple agitation du système,sans ajouts de produits
chimiques. Dans la présente étude, I'effet recherchéconsistait à densifier un premier précipité
(formé à la boucle Bl) à partir desboucles(82,B.3, 84 et b5) de recirculationdes lixiviats traités.

Les conditions expérimentalesde la nucléationet de la précipitation à pH:7 sont présentéesà la


Figure 6.I.La nucléation et la précipitation ont été réaliséesdans des colonnesde verre possédant
les mêmes caractéristiques(14 cm de diamètre, 45 cm de hauteur, volume maximal de 7 L).
L'agitation était assuréeà I'aide d'un mélangeur(Caframo RZR50, 80 rpm) et d'une hélice axiale
(acier inoxydable,SS-316L) de 3 cm de diamètre.La nucléationa été réaliséesur les lixiviats MLB
et MLA et comprenait les phasessuivantes: (i) phasede nucléation (PN) : mélange des lixiviats
MLB et MLA avecagitationdurant 10 min, (ii) phasede décantation@D) durant 30 min.

Les concentrationsmétalliques ont été suivies à la fin de chacunedes étapesPN et PD et ce, de


manièreidentiqueà la phasede lixiviation. Le sumagearfia été séparédu résidu métallique(MRl) à
I'aide d'une pompe péristaltiqueet son volume mesuréà l'aide d'un cylindre gradué.Le premier
surnageant(Sl) a subit la précipitation à pH :7 . Le résiduMRl est laissédansla colonne,ainsi que
les résidussuivants: MR1s2,MRls3, MRls+ et MR1s5. La masse,le volume, ainsi que les solides
totaux de cesrésidusont été déterminés.Lors de la demièreboucle 85, le résidu RMI a été filtré et
le filtrat recueilli a été additionnéau restedu surnageantS1. Le résidu filtré RMl a été soumisà des
testsde stabilisation(avecH3POa)et destestsde neutralisation(avec Ca(OH)2)avantde subir le test
TCLP.

La précipitation à pH:7 du sumageant(Sl) a été effectuéede la manière suivante: (i) phasede


neutralisation(PA) du pH à I'aide d'une solution de NaOH 10M durant 20 min avec agStation,
(ii)
phasede décantation(PD) durant t h. Le suivi des métaux correspondà celui réalisé lors de la
nucléation.Le surnageantissu de la décantation(S2) a été separéde RM7, puis mesuréet stocké.Le

200
32 a étéajustéau besoin avecde l'eau froide du robinet,pour la préparationdu liquide recyclé(LR).
Cette partie de la méthodologie expérimentalecorrespond à Bl du procédé pour la phase de
précipitation des lixiviats de cendres.Le liquide LRsl a été réntégré dans 82 du procédéen tant
qu'eau de lixiviation lors de PLA. Le résidu RM7s1 est laissédansla colonne,ainsi que les résidus
suivants: RM7s2,RM7e:et RM7sa.La masse,le volume, ainsi que les ST ont été déterminéssur ces
mêmesrésidusainsi que sur RM7s5. Le résidu filtré RMTBs a été soumis à des testsde stabilisation
et des testsde neutralisationavant de subir le test TCLP. Les résidusmétalliquesRMles et RMTss
filtrés et séchésont été digérésen duplicataselonla méthodeNo. 3030I décrite dansAPHA (1999).

En cas de mauvaise décantation,des ajouts de polymères étaient effectués afin d'en arnéliorerla
qualité, et ainsi récupérer suf{isamment de lixiviat traité pour effectuer les boucles de
recirculation. Le polymère utilisé correspond au polymère cationique Percol 789 (Allied
Colloids) préparéà 1 g/L et dosé à l0 mLlL. Seulesles décantationsissuesdesboucles84 et 85
ont du être amélioréespar ajouts de polymère.

6.5.5 Neutralisation des cendres traitées

La neutralisation des cendres a été réaliséepar I'ajout de 4.5oÂ(base sèche) de chaux hydratée
(Ca(OH)2)(ACP Chemical, Montréal, Canada)dans le gàteau,suivi d'une agitation manuelle.

6.5.6 Neutralisation et stabilisation des résidus RMl et RM7

La neutralisation des résidus RMls5 et RM7s5 a été testée sur une gamme de Ca(OH)2ajoutée
comprenant les ajouts suivants : 2%o,4yo, 60Â et 80Â(base sèche). La stabilisation des résidus
RM165et RM765,a été Éalisée avec H:PO+ (85%, réactif ACS), sur une gamme comprenantles
ajoutssuivants: 0.95Yo,3yo,5yo,7oÂ(basesèche).

6.5.7 Mesures analytiques

Toutes les mesures de pH (électrode Beckman STAR à référence interne AglAgCl double
jonction) et de potentiel d'oxydo-réduction (POR) (électrode Cole Parmer en platine) ont été
effectuéesà I'aide d'un pH-mètre Fischer Accumet 805 MP. À pH basique,l'étalonnagea été
effectuéaux pH: 9.00, 10.00et 12.25et à pH acideaux pH:2.00, 4.00 et 7.00.Les ST ont été
déterminés en triplicata selon la méthode 25048 décrite dans American Public Health

201
de plasmaà couplage
Associationet al. (1999). Les métaux ont été suivis par spectrophotométrie
inductif (ICP) à I'aide d'un appareilde marqueVarian, modèle Vista AX. L'analyse desmétaux
solublesa été contrôlée à I'aide d'une solution multi-élémentscertifiée (Standardmulti-éléments,
SCP Science,Lasalle, Canada).Une matrice de 5% (vlv) HNO: (98oÂ, réactif ACS) a été
employée pour la préservation des échantillons solubles et digérés. Les digestions totales
d'échantillons solides ont été réaliséesselon la méthode No 30301 décrite dans le livre de
I'American Public Health Association et al. (1999). Les digestionsont été contrôléesà I'aide
d'échantillons certifiés (PACS 2 : sédimentsmarins ; ASH No 3, numéro de catalogueCRMO-
19-050, numéro de lot Y019a, RTC, Laramie, États-Unis;. Les échantillons digérés ont été
redissousdansde I'eau comprenant5% (vlv) d'acide nitrique (HNO3, réactif ACS) puis analysés
par ICP-AES. Lorsque les valeurs mesurées étaient supérieures ou inferieures de l)Yo aux
valeurs certifiées,les digestions étaient alors reprises.

202
6.6 Résultatset discussion

6.6.1 Décontamination des cendrespar lixiviation basique

La solubilisation à pH élevé, de certainsmétaux (Pb>Zn), a été mise en évidencelors des travaux


de Couillard et al. (1997). En effet, une partie du Pb contenu initialement dans les cendres
volantes se présentesous forme de sels (chlorures) condensésà la surface des particules ce qui
expliquela grandedisponibilité du Pb lors d'une simple mise à l'eau. Cette solubilisationrapide
du Pb correspondà des cinétiquesde I'ordre de la minute. De plus, le pH très alcalin (pH I2.2)
du lixiviat laisse supposer la formation d'hydroxocomplexes solubles tels que Pb(OH)2O,Pb
(OH)r'-, Pb(OH)42-,(Mercier et al. 1999,2002).La Figure 6.1 présenteles differentesphasesdu
procédédont les trois lavagesbasiques(LBl, LB2 et LB3). Les moyennesdes concentrationsde
Pb soluble au cours des lavagesLB1, LB2 et LB3 pour les cinq boucles de recirculationsont
respectivement de : [Pb]Ler : I20 t 15 mglL, [Pb]r-ez : 100 t 14 mg/L, [Pb]r-"r :

75.2+7.9m9/L. Une fois les lixiviats LBl, LB2 et LB3 mélangés, une concentrationde

77.1 + 7.3 mg/L de Pb solubiliséa étémesuréedansMLB pour la moyennedes cinq boucles(81


à B5). Les donnéespour chacunedesbouclessont d'ailleursprésentéesà la Figure 6.2.

Des concentrationsélevéesde chlorures,lesquellessont illustréesà la Figure 6.2, sont présentes


en solution dans les cinq mélanges MLB. La moyenne correspondante s'élève à
11 000 1 500 mg/L de Cl- en solution pour un pH moyen de 12.24. Cette forte teneur en
chloruresa déjà été observéelors des travaux de Tincelin et al. (1993), lors de la lixiviation
basiqued'un mélangede RCPA.

La lixiviation basique permet de solubiliser particulièrement le Pb et, dans un ordre moindre, le


Zn avec une moyenne pour les cinq boucles de fZn]ril : 5.53 + 2.23 mg/L. Les travaux

antérieurs ont toutefois démontré I'inefficacité d'opérer uniquement en lavage basique pour
décontaminerles RCPA en dessousdes normes du test TCLP (I.evasseuret al. 2003). Un
de la nonne de I'ordre de 0.14 mgCd/L au-dessusde la norme ([Cd] :0.5 mglL) a
dépassement
ainsi été observé.En fait, le pouvoir basique des cendresserait amoindri suite à la répétition des
lavages à I'eau, ce qui aurait pour effet de diminuer le pH final du test de lixiviation. Cette
variation de pH (11.1 à 7.2) favoiserait alors la solubilisationdu Cd lors du test TCLP au point

203
d'en dépasserla norrne.L'utilisation d'une sériede lavagesà I'eau ne permet pas à elle seulela
décontaminationde plusieurs métaux toxiques. Le potentiel de relarguage (TCLP) du Cd des
cendres traitées peut être diminué en complétant la lixiviation basique par une série de
lixiviations en milieu acide.

6.6.2 Décontamination des cendrespar lixiviation acide

La lixiviation acide a été effectuée selon les paramètresoptimums issus de la même étude de
précédemment (Levasseur et al. 2003). La phase de lixiviation acide, qui comprend deux
lavages,est présentéeà la Figure 6.1. Un cycle de cinq boucles a été réalisé durant le procédé,
permettant de décontaminer au total 1kg de RCPA. Les concentrationsmétalliques et en ions
chloruresau cours des différentes étapesdu procédésont présentéesà la Figure 6.2.

L'utilisation de lixiviats traités comme eau de lavage en phase acide dans un procédé de
décontaminationde cendresvolantes a récemment été étudiée comportant subséquemmentdeux
précipitations,la première à pH:5 et la deuxième à pH:7 (Levasseur et al. 2004b). La
présencede certains métaux (Zn, Cd), conjuguée à la présenced'ions chlorures dans I'eau de
lavage recirculée ne semble pas avoir influencé la solubilisation en phase acide des métaux
contenusdansles cendres(Figure 6.2).D'autres auteursont étudié et mis en évidenceI'effet de
l'utilisation de NaCl conrme agent de solubilisation du Pb (Djedidi et al. 2004; Nedwed et
Clifford 2000) par formation de chlorocomplexes solubles comme: PbCl+-2,PbCl:-, ou
PbCl2(aq).

6.6.2.1 Plomb

Les concentrationsen Pb soluble au cours des différents lavages acides sont très inferieures à
celles obtenueslors des lavagesbasiquesavec un ordre de grandeurenviron dix fois moins élevé.
Cette différence de solubilisation du Pb observéepour les cinq boucles consécutivesest mise en
évidence à la Figure 6.2 au niveau des deux mélanges MLB et MLA. La concentration
correspondanteà Bl (réaliséeà I'eau du robinet) est de [Pb]mr : 16.9 mg/L pour le premier
lavage et de lPb]rez : 7.70 mg/L pour le deuxième lavage. La recirculation du LR lors des
bouclessuivantes(82,83,84 et 85) ne semblepas interférersur la solubilisationdu Pb* ([Pb*]
: [Pb]tor - tPb]Lù provenant des cendresen traitement. En effet, en tenant compte de I'erreur

204
sur la mesure analytique du Pb, qui est de + 0.4 mgL, une légère augmentation a été observée
pour les quatreboucles lors du premier lavage acide donnant des valeurs égalesà: [Pb*]s2 :
l3.4mglL, [Pb*]s: : l9.l mglL, [Pb*]e+:19.3 mg/L, [Pb*]"s :17.7 mg/L.

Dans le reste de cette section, la solubilisation métallique fera Éfiérence au métal solubilisé
provenantdes cendresen cours de lixiviation. Cette approchepermet de distinguer la quantité de
métal soluble recirculée dans le système (LR) et celle fraîchement solubilisée. Cette légère
augmentationdu Pb en solution pourrait être causéepar I'augmentation des ions chlorures dans
le LR, formant ainsi des chlorocomplexes très solubles avec le Pb. La Figure 6.2 montre
l'augmentationprogressivedes ions Cl- dans le LR le long des boucles B2,B.3, 84 et B5. Le
rendementd'enlèvement du Pb, relatif au traitementbasique et acide pour les cinq boucles est de
18+ 40Â.

6.6.2.2 Cadmium

Les concentrationsen Cd lors de la boucle Bl sont respectivementde lCd]tar : 15.7mg/L pour


le premier lavage et de [Cd]*z : 10.9 mg/L pour le deuxième lavage. Les concentrations
relatives au LR sont présentéesà la Figure 6.2. La solubilisation du Cd*, avec recirculation du
LR, est comparable à celle obtenue pour B1 (réalisée à I'eau). L'augmentation de la
concentrationdu Cd dans LR (84 et 85) ne semble pas interférer sur la solubilisation du Cd*
provenant des cendres, ce qui représente un grand avantage pour un procédé opérant sur
plusieurscycles consécutifs.Le rendementd'enlèvement du Cd relatif aux cinq boucles est de 70
L3yu

6.6.2.3 Alumînium et Zinc

Lors de la boucle Bl (sansrecirculation de LR), la solubilisationde I'Al est plus élevéepour


LA2 que pour LAI avec des concentrationsen Al soluble de [Al]61 : 601 mg/L et [Al]62 :
707 mg/L. Cette solubilisation plus élevée lors du deuxième lavage est égalementobservéelors
desbouclesavec recirculation(B2,83,84 et B5), mais dans des concentrationsmoins élevées.
La concentration moyenne pour ces quatre boucles est de [Al*]rot : 438 t 54 mg/L pour le
premier lavageet de [Al*]y7.2: 629 + 43 mglL pour le deuxièmelavage.La recirculationde LR
semble interférer sur la solubilisation de A1*, puisque une diminution entre la première et les

205
boucles suivantesa été observée.Il est cependanttrès difficile d'attribuer cette diminution à une
espècedonnéeprésentedans LR. L'enlèvement moyen (sur les cinq boucles) de Al est de 22 +
20Â.On retrouve ces concentrationsélevéesde Al dans les différents MLA obtenusau cours des
cinq boucles.Les valeurssont présentéesà laFigure 6.2.

Comparativement à Al, la solubilisation dt Zn est très importante en phase acide et plus


particulièrementlors du premier LAl. Les concentrationsrespectivesà LAl et LA2 pour B1 sont
de: lZn]y61: 845 mg/L et lZn)y62: 588 mglL.Une diminution très légère est observéesuite à
I'utilisation du LR (chargé en Zn) avec des moyennes correspondantaux cinq boucles égale à

[Al*]r-er : 775 t 9 mg/L pour le premier lavage et [A1*]1ç : 469 + 60 mglL pour le deuxième
lavage. Les concentrations en Zn du LR pour les boucles 84 et B5 sont présentéesà la
Figure 6.2. Tout comme le Cd, une augrnentation de la solubilisation du Zn malgré la
recirculation de LR représenteun atout certain pour I'opération du procédé sur plusieurs cycles.
L'enlèvementmoyen de Zn, établit sur les cinq bouclesest de 6l + 1o/o.

6.6.3 Tests TCLP, SPLP et HzO sur les cendrestraitées et non traitées

Pour une gestion des cendres traitées respectantadéquatementI'environnement et la loi, trois


testsde lixiviation ont été testés.Le test TCLP correspondau test référé dans le.règlementsur les
matièresdangereuses(R-23.2, ART.3, 1997) en vertu de la loi sur la qualité de I'environnement
au Québec(L.R.Q. 1977, c. Q-2) permettantde définir un déchet solide comme dangereuxou
non. Ce test réaliséà I'aide d'une solution d'acide acétique,simule la lixiviation de contaminants
de matièresrésiduelles au contact d'ordures ménagèresdans un site enfouissementsanitaire.La
putréfaction de la matière organique produisant naturellementde l'acide acétique.Le test SPLP
simule la lixiviation de contaminants d'une matrice soumise aux précipitations moyennement
acides(pH: 4.2 àl'Est du Mississipi) dansun site d'enfouissement.Enfin, le test H2O simule la
lixiviation de contaminantsd'une matrice lorsquecelle-ci est soumiseà l'écoulementd'une eau
de pH neutre. Ces deux derniers tests n'étant toutefois pas mentionnés dans la loi sur la qualité
de I'environnement du Québec, il était cependantpertinent de les introduire lors de l'étude afin
de quantifier les risques de contamination pour divers scénarios d'enfouissement de cendres
volantes.

206
Ces trois tests ont été utilisés sur differents échantillons de cendres volantes non traités (oct.
2000, mai 2001, mai 2002 et nov. 2002). Les résultats sont présentésau Tableau6.1. Les
résultatsdu test TCLP sont positifs pour les quatre échantillonsde cendres.Malgré le respectdes
concentrationsmaximales permises en Cd et Pb, définissantces cendrescomme non dangereuse
au sensde la loi, elles n'en restentpas moins toxiquesselon le test SPLP et le test à I'eau neutre
avec des concentrationsrespectivesde I'ordre de : [Pb]y6 oz: 7 mg/L et [Pb]No"oz: 13 mglL. I
faut égalementsouligner le relarguageimportant du Pb, de I'ordre de lPb]rer : 120+ 15 m{L
lors d'une simple mise à I'eau des cendreset ce à très court terme de I'ordre de la minute. Cette
solubilisation rapide, représenteun autre risque non négligeable dans l'étude d'événementsde
contaminationaccidentels.

Ces trois testsont été utilisés afin de caractériserles cendrestraitéesissuesdes cinq bouclesde
recirculation comme dangereuses ou non. Les résultats sont présentés au Tableau6.2.
L'ensemble de ces résultats laisse entrevoir un enfouissementsécuritaire des cendres haitées,
puisque les normes du test TCLP sont très largementrespectéeset les valeurs obtenuespour le
test SPLPet le test à l'eau sont prochesde zéro.

6.6.4 Traitement des lixiviats

6.6.4.1 Nucléation

La phasede nucléation,réaliséesur les mélangesMLB et MLA est présentéeà la Figure 6.1. Les
concentrations finales en Pb, Cd, Al et Zn solubles contenues dans 51 sont présentéesà la
Figure 6.2, ainsi que les rendements d'enlèvement respectifs aux cinq boucles. Cette étape
permetprincipalementd'effectuer un premier dégrossissage
pour I'enlèvementmétalliqueet ce,
dans l'ordre décroissantdes quatre métaux : Pb > Al > Cd > Zn. La production (kg sec/tct) et la
composition (mglkg) du résidu métallique RMlss correspondantà un cycle de cinq boucles sont
présentéesau Tableau6.3. Bien que I'enlèvementdu Pb lors de cette étape-cidu procédésoit
supérieurà celui de I'Al, le RMls5 contient majoritairementde l'Al (5.4yo)et de fortes teneurs
en sels.La faible quantitéde RM1s5 produit (13%) représenteun atout majeur pour ce qui est de
sa gestion.

207
De plus, l'application du test TCLP affilié au règlement sur les matières dangereuses,a été
effectuée sur le RM1s5 avant et après les essais de stabilisation (H3POa) et de neutralisation
(Ca(OH)2.Les résultats sont présentésau Tableau6.4. Le test TCLP démontre le caractère
dangereuxde ce résidu avec un dépassementdes concentrationsmaximales permisespour le Cd
et pour le Pb. L'ajout d'une faible proportion de chaux hydratéepermet de diminuer la solubilité
du Pb, mais ne permet cependant pas de respecter la concentration maximale en Cd. Cette
tendance est également observée pour la stabilisation, avec une plus forte diminution du Pb
soluble.Seul un ajout à 70ÂH*Oa, permettraitde respecterla concentrationmaximale permise
du Cd Q.a3 mglL) et, ainsi, de diminuer le coût de gestiondu RM1s5.

6.6.4.2 Précipitation

La précipitation métallique de lixiviats de cendresvolantes a été étudiée ultérieurementpar les


auteursLevasseuret al. (2004a). Les paramètresles plus significatifs du point de vue des coûts
d'opération, ainsi que du test TCLP, ont ensuite été repris pour tester un procédé comportant le
traitement de cendres volantes, puis ceux des lixiviats et la recirculation du rejet lors des
lixiviations acides des cendres (Levasseur et al. 2004b). Deux précipitations, la première à
pH:5 et la deuxième à p}J:'|, ont été réalisées successivementsur les lixiviats pour
l'enlèvement des métaux extraits des cendres(Levasseuret al.2004b). Les résidus métalliques,
bien que produits en faible quantité, ne respectaientpas le TCLP. Cependant,un enrichissement
en Zn (usqu'à 23%) a été observé pour le résidu issu de la précipitation à pH:7. Dans
I'ensemble, les rendements d'enlèvement métallique obtenus pour cette étude sont très
avec 99.8%pour A1, 99.4%pour Pb, 63.4%pour Zn eI2l.Zo pour Cd.
satisfaisants

La précipitation à pH:7 (NaOH) a été reprise lors de la présente étude. Les conditions
expérimentalessont présentéesà la Figure 6.1. Les concentrationsfinales en Pb, Cd, Al et Zn
solubles contenues dans 52 sont présentées à la Figure 6.2, ainsi que les rendements
d'enlèvementrespectifsaux cinq boucles.La précipitationà pH:7 a permis d'enlever la quasi-
totalité du Pb et de Al avec desrendementsd'enlèvementprès de 100%.L'enlèvementdu Zn est
moindre,avec des rendementsmoyenspour les deux premièresboucles de 93.7%oet 59.6Yopour
les trois dernières. Quant à l'enlèvement du Cd, les rendements obtenus sont beaucoup plus
hétérogènes.Un écart important a été observé entre la deuxième et troisième boucle, passantde

208
75% à 0% d'enlèvement,pour des concentrationsinitiales (avant précipitation) de : [Cd]i :
9.47 mglL pour 82 et [Cd]i : 10.1mglL pour 83. Ce même phénomèneest égalementobservé
pour le Zn, avec cependant un écart moins important, passant de 99%oà 59% d'enlèvement.
Comme pour le Cd, les concentrationsinitiales ne peuvent être à I'origine de cette diminution
puisqu'éllessont du même ordre de grandeur,passantde: lZnli: 478 mg/L pour B2 à lZnli:
499 mg/L pour 83, De plus, les échantillonsde cendresutiliséspour les bouclesBl,B2, 83, 84
et B5 ont été prélevés sur le même lot de cendres(Nov. 2002) provenant du même contenant.
L'augmentation progressive des chlorures, sous forme de chlorocomplexes, à partir de 83
pourrait toutefois interférer avec l'enlèvement de ces deux métaux (Cd,Zn).

Conséquemmentaux rendementsd'enlèvement et dépendammentdes concentrationsinitiales en


Pb, Cd, Al et Zn,le résidu métallique RM7s5 produit est composéen forte proportion de Al
(6.6%), et de Zn (7J%) et en proportion plus faible de sels. Les valeurs sont présentéesau
Tableau6.3. Tout comme RMls5 la faible production(2.9%: 28.8 kg sec/t.c.t.)du résiduRMTg
représenteun avantagepour sa gestion future et f impact sur le coût du procédé.

Le Tableau6.4 présente les résultats obtenus lors de l'application du TCLP sur les résidus
RMTssetRMlgs avant et aprèsles essaisde stabilisation et neutralisation.Les deux résidusavant
traitement (contrôle) sont caractériséscomme des matières dangereuses.Différent ajouts de
chaux hydratée (Ca(OH)z) et d'acide phosphorique(H3POa)ont été réalisés afin de les déclasser
comme matière non dangereuse.Le traitementpar ajout deTYode HIPO+ a permis de diminuer la
toxicité de RMl, avec des résultatspour le Cd proche de la norme du TCLP. Les differents
ajouts (H3PO+)testéssur RM7s5 n'ont pas eu d'effets notoires sur les concentrationsen Cd et en
Pb lixiviées au cours du TCLP. Étant donné la faible variation observée pour le Cd entre le
contrôle ([Cd]. : 1.98 mglL) et I'ajout à 7% (lCdhy" : l.54mglL) aucun autre essai n'a été
réalisé.De plus, l'ajout en plus grandequantité de HrPO+ (750 $ CAN/tonne) aurait eu un impact
négatif sur le coût du procédé. Le traitement à la chaux ne démontre pas d'amélioration sur la
diminution du Cd solubilisé lors du TCLP, et ce pour les deux résidus. Le résidu RM7s5 devra
donc être géré comme une matière dangereuse,tandis que le RM1s5 powra être enfoui comme
une matière non dangereuse.

209
6.6.5 Bilans volumique, massiqueet métallique

Les bilans sur les volumes, les solides et les quatre métaux (Pb, Cd, Al, Zn) des intrants et
extrantsdu procédésont présentésau Tableau6.5.

Le traitementpar lixiviation basique (30% plv) et par lixiviation acide (l0o p/v) d'une tonne de
cendresnécessiteun Vr d'eau froide du robinet de 8045 L. Ce volume comprend I'eau des
lavagesbasiques(ELB), I'eau des lavagesacides (ELA) de la boucle Bl et l'eau rajoutée au
liquide de recirculation(Ep) desbouclesB2, 83, 84,85. Le bilan extrants/intrants(E/I) obtenu,
correspondantà93.4oÂ,est très satisfaisantpuisqu'il indique une perte de seulement6.60Â.Ceci
ne représentepas une perte importante compte tenu des multiples opérations effectuéesdans le
procédé. Le volume correspondant aux extrants regroupe le liquide contenu dans les cendres
traitéesfiltrées (LCT), le liquide (LRM135, LRM7B5) contenudans les deux RM1s5 et RM7s5
filtrés et non séchés,le surnageantde la précipitationà pH:7 issu de la boucle 85 (S2s5),le
filtrat de RM7s5 et le liquide soutiré pour la phased'échantillonnage(PE).

Pour chaquetonne de cendrescontaminées(CC) entrant, le procédé génère 1057 kg de cendres


traitées(CT), ainsi que 26 kg RM1s5 et 57 kg RM7es. La masse correspondanteà CT a été
calculée en fonction des ST effectuéspour chacunedes boucles BI,B.2,83, 84 et 85. Les
valeurs calculéessont supérieuresà celles obtenueslors de l'étude de Levasseuret al. (2003),
puisquedes pertesde massede I'ordre de 160/oen lixiviation basiqueet 20Âen lixiviation acide
ont été quantifiées. Les paramètresde la lixiviation basique et acide étaient identiques pour ces
deux études.Cependant,les cendrestraitéespouvaientprésenterdes caractéristiquesphysiqueset
chimiques differentes, puisque celles-ci dataient de mai 2002. Cette différence se retrouve dans
le bilan E/I avec un pourcentagesupérieur à 100% ce qui théoriquement est impossible mais est
la conséquencede la somme des erreursinhérentesà la déterminationd'un tel bilan.

Les massesinitiales (intrants) pour chaquetonne de CC, relatives aux quatre métaux étudiéssont
respectivementde 3676 gPb, 200 g Cd, 59444g Al et 12425 gZn. Les quantitésen Pb, Cd, Al
etZn sortantdu systèmesont de:3714 g Pb, 153g Cd, 57835g Al et 10880gZn.Pratiquement
aucuneperte n'est observéepour le Pb et Al avec des bilans E/I près de 1. Ces résultatsrestent
néanmoins discutables étant donné le pourcentaged'erreur attribuable au nombre d'opérations
expérimentales durant le procédé, mais également au rendement d'erreur relative à la

2t0
détermination d'un métal, évalué à 40Â et à un total de 20%odans ce cas ci (la marge d'erreur
totale est égale à la somme des erreurs relatives de chaque détermination: 4Yomultiplié par 5
digestions)(Planteet al. 1968).

6.6.6 Bilan économique

Une étude économique a été réalisée afin de comparer les coûts d'opération entre le procédé
optimisé (PO) et un procédé de référence(PR) (Mercier et aL.2002).Cette dernière étude a servi
comme point de départ pour ensuite chercher à I'optimiser en un procédé plus économiqueet
moins polluant pour I'environnement. Les differents coûts d'opération sont présentés au
Tableau6.6. Du point de vue de la consommationen eau,une diminution importantede 9L2oÂa
été obtenue.Du point de vue de la consommationen produits chimiques, la réduction apportée
est relativement peu élevée, soit l2%o, mais reste tout de même intéressante.Au total, ces
améliorationspermettent de réduire de 30Yole coût du procédé, passant de 93 $ CAN par tct à
65 $ CAN par tct pour le procédéoptimisé.

En incluant la gestion des résidus métalliques au soustotal précédent,on obtient un coût final de
119 $ CAN par tct pour le PR contre 76 $ CAN par tct pour le PO. Cettediminution considérable
(36%) du coût d'opération du procédé de référencelaisse entrevoir pour le procédé optimisé un
avantagecertain comparativement à d'autres procédésutilisés dans le traitement des RCPA. En
effet, l'étude réalisée par Painchaud et al. (1995) démontrait déjà f intérêt économiquede
travailler avec le procédé développé par Mercier et al. (2002) comparativement aux autres
technologies disponibles sur le marché, avec des facteurs coûts de: I (PR) (Alex-
Environnement)< 1.74 (vitiftcation) < 1.88 (procédéWesphix) < 1.93 (stabilisation: procédé
Stablex).

2tl
6.7 Conclusions

La présente étude a permis de valider un procédé conjuguant le traitement par lixiviation


chimique de cendres volantes à la recirculation des lixiviats traités. La lixiviation permet
d'enleveren moyelme,sur les cinq bouclesde recirculation18 * 40Âde Pb, 70 t 30Âde Cd,22 *
20Âde Al, 61 + Io de A1. Plus spécifiquement,la lixiviation basiqueseulepermetde solubiliser
le Pb en grandes quantités ([Pb]er : 120 t 15 mgil) mais ne suffit pas pour rencontrer les
nonnes du test TCLP. De ce fait, la lixiviation en milieu acide subséquenteest nécessaire.De
plus, la recirculation des lixiviats haités n'influence pas la décontaminationdes cendres,puisque
le test TCLP reste très largement respectéavec des concentrationsmoyennespour le Cd égaleà

[Cd] : 0.11 mg/L et proche de zéro pour le Pb. Parallèlementà ces résultats(TCLP), I'efficacité
du procédé pour la décontamination des cendresa été confirmée grâce à l'application de deux
autrestests (SPLP et Eau Neutre). Les résultatsobtenuspour ces trois tests,permet de prévoir un
enfouissement des cendres traitées hautement sécuritaire, mais également de démontrer le
caractèretoxique des cendresnon traitées,et ce même si le test prescrit dans le règlement sur les
matières dangereuse (TCLP) est respecté. Le traitement des lixiviats par nucléation et
précipitationgénèredes résidusmétalliquesen faible quantité, avec l.3o de RMl et 2.9Yode
RM7, caractériséscomme matières dangereuses.Le traitement par neutralisation (Ca(OH)z), de
ces deux résidus n'a pas influencé leurs caractèresdangereux. Cependant, le traitement par
stabilisation avec H:PO+ a permis de diminuer la concentration en Pb et Cd permettant de
respecterle test TCLP et de définir le résidu RMI comme matière non dangereuse.Enfin, des
diminutions importantes ont été apportées aux coûts d'opération (réduction de 360Â), à la
consommationd'eau (réduction de 9l%) et à la production d'effluent liquide, pour le procédé
optimisé. Ce dernier aspect du procédé optimisé représenteun atout considérable,du point de
vue des mesures actuelles mise en place pour certain marché. En Europe, notamment, où le
développementde procédés non polluants, diminuant les rejets dans l'environnement est très
prisé et subventionné.L'autre point important rejoignant ces nouvelles politiques correspondau
très faible pourcentage de déchets solides dangereux (2.9% RM7) que génère le procédé
optimisé. Dans une perspectived'avenir, il serait judicieux d'une part, de tester le procédé
optimisé à l'échelle industrielle, mais égalementde poursuivre l'optimisation du traitement des
lixiviats en mettant l'emphase sur I'enrichissementet, ou le traitement des résidusmétalliques.

2t2
6.8 Remerciements

Cette recherchea été réalisée avec I'appui financier du CRSNG (subventions no. 224098-99 et
no. 216819-99),du FCAR (subventionno. 00-NC-1961)et des Chairesde recherchedu Canada.
Des remerciementssont également adressésà la compagnie Alex Cendre inc. pour son support
techniqueet financier à la réalisation de cette étude.

213
6.9 Références

Abanades, S., Flamant, G., Gagnepain,B., et Gauthier, D. 2002. Fate of heavy metals during
municipal solid wasteincineration.WasteManag.Res.20: 55-68.

American Public Health Association (APHA), American Water Works Association (AWWA) et
Water Pollution Control Federation(WPCF) 1999. Standardsmethods for examinationof
water and wastewaters.20ième éd. American Public Health Association, American Water
Works Association et Water Pollution Control Federation,Washington, D.C.

Aubé, B.C. 1999.Innovativemodification to high densitysludgeprocess.Editeur : Goldsack,D.


Belzlle, N., Yearwood, P., et Hall, G. Sudbury'99 Mining and the environment II,
Sudbury, Ontario, ll-17 Septembre 1999, Laurentian University, Sudbury, Ontario pp.
1IO3-II12.

Bawkon,B. 1991.Incinerationtechnologiesfor managingsolid waste.Pollut. Eng.23 : 96-109.

Bridle, T.R., Côté, P.L., Constable,T.Vy'.,et Fraser, J.L. 1987. Evaluation of heavy metal
'Water
leachabilitvfrom solid wastes. Sci. Technol. 19 : 1029-1036.

Buchholz,B.A., et Landsberger,S. 1993.Trace metal analysisof size fractionedmunicipal solid


waste incinerator fly ash and its leachate.J. Environ. Sci. Health A28 : 423-441.

Camacho,S.L. 1994. Submerged-plasma


ash vitrification. Éditeur: W.H. Chesner.Proceedings
of the 7th International conferenceon municipal solid waste combustor ash utilization,
Arlington, Virginie, 15-16Novembre lgg4,Édition Commack,New York, N.Y. pp. 145-
155.

Christensen, T.H. 2001. Method and plant for the treatment and stabilisation of materials
containingenvironmentallynoxious constituents.Brevet américain,No. 6.309.33881.

Clapp,T.L., Magee,J.F.,Ahlert, R.C., et Kosson,D.S.1988.Municipal solid wastecomposition


and the behaviorof metalsin incinerationashes.Environ. Proe. 16 :7-22.

2t4
Collivignarelli, C., et Sorlini, S. 2002. Reuseof municipal solid wastesincinerationfly ashesin
concretemixtures.WasteManas.22:909-912.

Couillard,D., Chartier,M., Mercier, G., Roberge,G., Painchaud,R., Sauvageau,C., Labrie, M.-


J., et Salera, G. 1997. Décontamination des cendresvolantes d'incinérateurs de déchets
municipaux. Rapport de rechercheNo R-492, Environnement Canada,INRS-Eau Terre et
Environnement,Université du Québec,Sainte-Foy,Québec,86 p.

Djedidi, 2., Drogui, P., Cheikh, R.8., Mercier, G., et Blais, J.F. 2004. Laboratory study of
successivesoil saline leaching and electrochemicallead recovery. J. Environ. Eng. Div.
ASCE (souspresse).

Ecke, H., Menad, N., et Lagerkvist,A. 2003. Carbonationof municipal solid waste incineration
fly ashand the impact on metal mobility. J. Environ. Eng. Div. ASCE 129 :435-440.

Eighmy, T.T., Crannell,8.S., Butler, L.G., Cartledge,F.K., Emery, E.F., Oblas,D.,Ikzanowski,


J.E., Dykstra Eusden,J., Shaw, 8., et Francis,C.A. lgg7. Heavy metal stabilisationin
municipal solid waste combustion dry scrubberresidueusing soluble phosphate.Environ.
Sci.Technol.31 : 3330-3338.

Fix, K.A., et Kramer, M.G. 1997. Stabilizationof heavy metals in ash. Brevet américain,No.
5.649.895.

Frey, R. 1996.Processof treatmentof flue particulates.Brevet américain,No. 5.512.257.

Frugier,P., Godon,N., Vemaz, E., et Larché,F.2002.Influence of compositionvariationson the


initial alteration rate of vitrified domestic waste incineration fly-ash. Waste Manag. 22 :
t37-t42.

Iljelmar, O. 1996.Disposal strategyfor municipal solid wasteincinerationresidues.I.HazMat.


47 :345-368.

Hollander,H.I., Plumley, A.L., et Decesare,R.S. 1995.Vitrification of combustionash residue


for beneficialuse. Solid WasteTechnol.Mav/June:31-40.

2rs
ILSR 1987. Municipal solid waste incinerator ash management and disposal data entries.
Institutefor local selÊreliance,Washington,D.C.,23p.

Janos,P., Wildnerova,M., et Loucka, T.2002. Leachingof metalsfrom fly ashesin the presence
of complexingagents.WasteManag.22:783-789.

Jolivet, J P. 1994.De la solution à I'oxyde, Condensationdes cations en solution aqueuse,chimie


des surfacesdes oxvdes. Inter Édition. Paris.

'Woerlee,
Kersch, C., Pereto, S., G.J., et Witkamp, G.J. 2004. Leachability of metals from fly
ash: leaching test before and after extraction with supercritical COz and extractants.
Hydrometallurgy 72 : ll9-1,27 .

Kosson,D.S., Kosson, T.T., et Van der Sloot, H. 1993.Evaluationof solidification/stabilization


treatment processes for municipal waste combustion residues. United States
EnvironmentalProtectionAgency, EPA/6001F.-931167,
Cincinnati,Ohio, 576p.

Legiec, I., Kosson, D.S., Ontiveros, J.L., et Clapp, T.L. 1994. Processfor recovery of trace
metalsand saltsfrom wastecombustionresidues.Brevet américain.No. 5.282.938.

Levasseur,B, Chartier, M., Blais, J.F., et Mercier, G. 2004a. Étude de la précipitation des
métaux de lixiviats de décontamination des cendres volantes d'incinérateur de déchets
municipaux. J. Environ. Technol. (article soumis).

Levasseur,B, Chartier, M., Blais, J.F., et Mercier, G. 2004b. Mise au point d'un procédé de
décontamination des cendres volantes d'incinérateur de déchets et de réutilisation des
lixiviats traités. J. Environ. Eng. Div. ASCE (article soumis).

Levasseur,8., Blais, J.F., et Mercier, G. 2003. Optimisation d'un procédé de lixiviation en


milieu basique et acide pour la décontamination(Cd, Pb) d'un mélange de cendresde
chaudièreset d'électrofiltres d'incinérateur de déchetsmunicipaux. J. Environ. Eng. Sci.
2 : 355-368.

2t6
Lundtorp,K., Jensen,
D.L., et Christensen, of APC residuesfrom waste
T.H. 2002.Stabilization
incinerationwith ferroussulfateon a semi-industrialscale.J. Air WasteManas.52 :722-
73r.

Lyons, M.R. 1994.The WES-PHixR ashtreatmentprocess.Éditeur : W.H. Chesner.Proceedings


of the 7th International Conferenceon municipal solid waste combustor ash utilization,
Arlington, Virginie, 15-16novembre lgg4,Edition Commack,New York. pp. 156-168.

Mercier, G, Chartier,M., Sauvageau,C., et Roberge,G.2002. Method for removing metalsfrom


air pollution control residues.Brevet américain,No. 6.500.395.

Mercier, G., Chartier,M., Couillard, D., et Blais, J.F. 1999.Decontaminationof fly ashand used
lime from municipal waste incinerator using Thiobacillus ferrooxidans. Environ. Manag.
24:517-528.

Nedwed, T., and Clifford, D.A. 2000. Feasibility of extracting lesd from battery recycling site
soil using high-concentrationchloride solution. Environ. Prog. 19 : 197-206.

Nugteren, H.W., Janssen-Jurkovicova,M., et Scarlett, B. 2002. Removal of heavy metals from


fly ashand the impact on its quality. J. Chem.Technol.Biotechnol.77 : 389-395.

Painchaud, R., Couillard, D, Mercier, G et Roberge, G. 1995. Procédés innovateurs de


conférencecanadiennesur la gestion des déchets,Québec, lI-14
décontamination, 17ième
Septembre1995.

Park, Y.J., et Heo, J. 2002. Vitrification of fly ash from municipal solid waste incinerator. J. Haz.
Mat.891 : 83-93.

Paul, M., Sandstrom, A., et Paul, J. 2004. Prospect for cleanning ash in acidic effluent from
bioleachingof sulfidic concentrates.
J. Haz. Mat. Bl06 :39-54.

Pinzani, M.C.C., Somogyi, A., Simionovici, A.S., Ansell, S., Steenari,8.M., et Lindqvist, O.
2002. Direct determination of cadmium speciationin municipal solid waste fly ashesby
synchroton radiation induced p-X-ray fluorescence and p-X-ray absorption
spectroscopy.Environ. Sci. Technol.36 :3165-3169.

2t7
Plante,J.L.,Rousseau,
A, Thibault, M, et Palkiewicz,J, 1968.La chimie, scienceexpérimentale.
Centre de psychologie et de pédagogie,Montréal, Québec, 466 p.

Sabbas,T., Polettini, A., Pomi, R., Astrup, T., I{jelmat,O., Mostbauer,P., Cappai,G., Magel,
G., Salhofer, S., Speiser, C., Heuss-Assbichler,S., Klein, R., et Lechner, P. 2003.
Managementof municipal solid wasteincinerationresidues.WasteManag. 23 :61-88.

Theis, T.L., et Gardner, K.H. 1990. Environmental assessmentof ash disposal. Crit. Rev.
Environ.Control20 :2t-42.

Tincelin C.. 1993.Étude de I'enlèvementdes métaux lourds contenusdans les cendresvolantes


d'incinérateurs d'ordures ménagères.Mémoire de maîtrise, INRS-Eau, Université du
p.
Québec,Sainte-Foy,Québec.110

USEPA 2002a. Synthetic Precipitation Leaching Procedure, Method 1312. site intemet:
www.EPA.gov/SW-846I L312.pdf.

USEPA 2002b. Toxicity Characteristic Leaching Procedure, Method 1311. site internet:
www.EPA.gov/SW-846I 13| 1.pdf.

Youcai, Z.,Lijie, S., et Guojian,L.2002. Chemicalstabilizationof MSV/ incineratorfly ashes.J.


HazMaL B95: 47-63.

Zinck, J.M., et Griffith, V/.F. 1999. An assessmentof HDStlpe lime treatementprocesses-


efficiency and environmentalimpact. Éditeurs:D., Goldsack,N. Belzile, P. Yearwoodet
G. Hall. Sudbury'99 Mining and the environment II, Sudbury, Ontario, lI-17 Septembre
1999,Lawentian University, Sudbury, Ontario pp. 1027-1034.

2t8
Tableau 6.1 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et HzO effectuéssur différents
échantillons de cendresnon traitées

Cendres SPLP TCLP* Hzo


Cd Pb Cd Pb Cd Pb
Oct.2000 0.005 l.l3 0.013 0.15 0.003 L33*r'*
+ 0.000 + 0.36 + 0.002 + 0.05 * 0.002 + 0.12
Mai 2001 0.005 1.56 < DL** 0.54 <DL 0.93*'k*
+ 0.000 + 0.31 + 0.03 +0.22
Mai2002 0.005 7.47 <DL 0.07 <DL 6.11{<*'É
+ 0.000 +0.12 * 0.01 +0.22
Nov.2002 <DL 12.86 0.040 0.09 <DL 13.44***
+0.25 + 0.035 + 0.08 + 0.91

Concentrationsnorméesrelatives au test TCLP ' [Cd] < 0.5 mg/L, [PbJ < 5.0 mg/L

*:t LD (limite de détection) : [CdJ : 0.002 mg/L, [PbJ = 0.009 mg/L

*:* t< Au contact de I'eau les RCPA libèrent immédiatementune concentratian de Pb de I'ordre de 120

mg Pb/L

2r9
Tableau 6.2 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et H2O effectuéssur les
cendres (Nov 2002) traitées issuesdes cinq boucles du procédé

Boucles Cd Pb

SPLP TCLP HzO SPLP TCLP HzO

B1 <LD*
0 .1 5+ 0.02 <LD* <LD*
0.09+ 0.02 <LD

<LD*
B2 <LD* 0.08+ 0.02 <LD* <LD* <LD*

<LD* <LD* <LD* <LD*


B3 0 .0 9+ 0.01 <LD*

B4 <LD* 0 . 1 3+ 0 . 0 1 <LD* <LD* <LDX <LD*

B5 <LD* 0 . 1 2+ 0 . 0 1 <LD* <LD* 0.06r 0.01 <LD*

Concentrationsnorméesrelatives au test TCLP : [CdJ < 0.5 mg/L, [PbJ < 5.0 mg/L

,t<i<
LD: Iimite de détection (cendresavant traitement): tcdl : 0.002 mg/L, [Pb1 :0.009 mg/L

220
Tableau 6.3 Composition (mg/kg) des résidus RMLs5 et RM7s5 et production (kg sec/tct)
de RMls5 et RMTns pour un procédé comprenant cinq boucles de
recirculation du rejet traité

Paramètres RMlB5 RM7B5

AI 54000 65900
As 179 45
Ba t75 43
Ca 62200 30800
Cd 95 482
Cr 250 152
Cu 66 931
Fe 2430 8180
K 28100 43300
Mg 5040 9510
Mn 218 734
Na 29000 50800
Ni tt.4 99
Pb 4000 3r 90
Zn 3870 71300
Production(kg/tct)* 100% 26.4 57.6
Production(kg/tct)** 50Yo 13.2 28.8

Résidussoutiré de B5 à 100%

Résidusoutiré de 85 à 50oÀc:orrespondantà la production calculée si le procédé était opéré en


continu dans I'industrie

221
Tableau 6.4 Tests TCLP (mg/L) sur les résidus métalliques (RMlns et MRTss)* issusde la
boucle85

Tests Concentration MRI85 MR7B5


(%)

Contrôle** 0.627 6.28 1.988 0.931


+ 0.01 + 0.09 + 0.040 +0.022
0.95 0.629 2.198 1.830 0.487
+0.022 + 0.043 + 0.009 *0.026
Stabilisation 0.583 0.511 1.826 0.340
+ 0.06 + 0.003 +0.024 + 0.004
(H3P04) 0.512 0.190 1.139 0.237
+ 0.005 + 0.0001 + 0.028 + 0.012
0.434 0.094 1.537 0.126
+ 0.005 + 0.006 + 0.038 r 0.018
0.610 3.607 1.925 0.707
+ 0.008 + 0.184 + 0.016 + 0.013
Neuffalisation 0.619 3.725 1.849 0.61I
+ 0.001 + 0.028 + 0.012 + 0.008
(ca(oH)) 0.584 2.372 1.821 0.504
a 0.003 + 0.080 +0.047 + 0.11
0.605 3.183 r.757 0.413
r 0.001 + 0.081 + 0.028 + 0.002

Concentrationsnorméesrelatives au test TCLP : [CdJ < 0.5 mg/L, [PbJ < 5.0 mg/L

** Résidu métallique sans ajout de Ca(OH)2 et HjPOa

222
Tableau 6.5 Bilan volumique, massiqueet métallique (Pb, Cd, Al, Zn) pour une tonne de
cendrestraitées (tct)

Paramètres Volume Massesèche Pb Cd AI Zn


(L) (ke) (e) (e) (e) (e)
CC 1000 3676 59444 I 2425
ELB 4065
ELA 1815
ELn 2165
CT 1057 319t 63.0 48855 5095
LCT 786
RMI85 26 104 2.47 1404 r 0t
LRMI85 133
S2es 1940 0.14 25.2 2.40 508
RM7B5 182 21.5 3157 4067
LRM785 398
FRM7B5 2tt0 0.15 27.4 2.61 553
PE 2150 75.5 23s.9 8.05 3813 557
Total (Intrants) 8045 1000 3676 200 59444 I 2425
Total (Extrants) 75r7 tzl6 3714 r53 57835 10880
Ratio (E/I) 0.934 1.2t6 1.010 0.767 0.973 0.876

223
g
\c)
at
'?^2
+.t \ r ô O O \ O o O O ( ô c o
o q q F c . i . r ; q q ô ! ôl ca
a<.
ù^< * O ô t Ê Ê O ( ô Ê |'- co I
e sR
(.) 4

o () \() Ë
(.)ô
c a O
3 <
O O * c a O ( ô ( ô 6 û
c)
q E
ro:
.$
l-r
J b o X q É q \ c j q c . i o q d;
l'i
" 4
t'-
\<r

àE, è 6 c ) c - . r c \ O S È
s

I
C) p . k
a) v c (ô i'N' ù S
O
ê '7, Z s c l q é é è ( è é ?a \ È
t
q)
(,
C)
Lr
)c)
H
ùs -i
cj
K F F - o , . i , r ; o
o\ rô
c.l $
s
v
*
é) \0)
l-r
9 s .:i
L
)9 C)
\
\0)
L
q) 'Ë 6

c,) c.l ô rô
È È
o ( r o t\
rô r . ' v. - æ X = a o o cô
\(,) 9 < ô R
\q)
I
Ër à9. F N Ê O c i . ô o N ' R

L
S
\
' .l.i
Ë
\.: {
rJ \)
i 1 \

\()
q)
é 'iX - È
'R
(t) S)sr' X
y q)
Ès
x â ô'l o ÈR \ 3
- ^ \ Ê v r r O l 3'' u ^. P
. \ i ) u -

\c) v
!r]È q.r 3 P^
\q) F:n \ S S
c^\ u Y^ \
\c)
q) s ù = S s
> ?
tr s =i .È : - q J
\ a
Ë
- q r q rÈ
r . $ È 'P
, F , , h ,
!S 'Ë 'X s
t ' È È
a È ôl
,rA *-h S S
q)
S $ 3 S s N
o) a b o
L
F ' l 1
r r z
cl
c.l $ * .SÈ sq , sq r
" H 9 5 € : = S el SX

c)
E 5 , . - . i o r - o o o o
.\
L
Ai
. ) u
\
q J S S
O :U-S ^ =
'X
Ê ? . a P Ë L L
' q ) - * 9 P
r . q R . È . t
sÊ È Ëo vo
\q)
c) S x S
. :
' :V ' V :
(t ,9 ,È \ ô \ È v è è

x : âÈ Ë *
È S L È r È r
c) () H lç tÉ

&
X E G v x 9
.b
s

.rd -
Ê
Ê < f ,
O -o
! r o \ - ( ô
o\ ÀIj È À r È

é r . d a ' Y 3 o E e 9 -'1 È
' 8È3 s : :
\o
(t
A - t r ' ] k Y , R ( J < r
r ! - ; ; € e o Ë O
I
rtt
al
Ès Ê N
\o \1 FJi O H '\ ^ tn
.Lr
a G
Ls $ '%\ ) q
- ,l+r Y O . '^ : ! v a 1 (n (t) o.,È a< Â< Ê<
\-2 vd Fq rt
+ .rv (t)
l-r tc) z .t+
IF

ri. t-l tê tE ,Ê
F tç t& JÊ te
EF Fig 1
1o*ny LR
Levasseuret al. 1ut*n;

Lixiviatlon Basique o
3 Lavages (EF)
2 min à 30Yo(p/v)
N
U)
o
o
E
E

MLB,"r*ny+ MLA61*n;

s1 6r*ny s21ur*n;

> P N ( 1 0m n ) > PAà pH 7 avec NaOH


> PD (30 mn) (20 mn)
> P D ( 1h )

Filtrat +S2
{os)
+
RM71os1nue,
"e*,e

Boucle1 (n=0) GCo, EFo, MLBbr

Boucle2 (n=1) cGo, EFo, MLBb2

Boucle3 (n=2) cco, EFo, MLBbs

Boucle4 (n=3) ccon EF* MLBbI LRù3 MLA!. CTbl Slb. RM1bl RM7b4 S2b1 LRbl

Boucle5 (n=4) ccoo EFoo MLBb5 MLAbs CTb5 Slb5 RMlb5 RMTbs S2bs LR6

Figure 6.1 Schémadu procédé optimisé de décontamination par lixiviation, nucléation


et précipitation incluant la recirculation de I'effluent trzité

225
N+l N En ..2,3chifre=Enrèwm€nr(%)
æ""3 NzHEffia,"...Ëffii]]

&1
t2
&3
M
&5

NI Bi
tzs-2 E L:l
æe3 Ell .,0Ë
=lM Ff t-l - |
r:rei s-sEll Et
Et=o NIZmEtl cat.tI

Figure6.2 Suivi des métaux en solution au cours de différentes étapesdu procédé :


liquide recirculé (LR), mélangedes lixiviats basiques(MLB), mélangedes
lixiviats acides(MLA), surnageant de la nucléation (Sl), surnageant de la
précipitation (S2) pour les cinq bouclesdu procédé Bl..B.2,83, B4 et B5

226
CHAPITRE VII

DISCUSSIONGENERALE

A la lumière de ce travail, plusieurs points de recherche ont pu être soulevés puis étudiés
concernant l'élaboration d'un procédé de décontamination, et ce, sous différents aspects.Par
exemple,I'un des premiersaspectssoulevés,correspondau conceptenvisagépour l'élaboration
d'un tel procédé. Un autre aspect important, et soulevé dans cette étude, correspond à
I'insuffisance et aux manques que représenteI'utilisation du test TCLP comme seul et unique
test de référencepour la détermination au (Québec)du caractèredangereuxdes cendresvolantes.
De plus, il était intéressant de s'attarder aux limites des aspects économiques et
environnementauxafin de trouver un ratio qui permettrait de satisfaire aux exigencesde chacun
de ces deux aspects.Cette discussion se veut généraleet portera sur les résultats expérimentaux
les plus significatifs ainsi que les suggestions posées se rapportant aux différents aspects
mentionnés précédemment.Le détail de l'ensemble de la recherche ayant déjà fait l'objet de
discussiondansles quatrearticlesde la thèse.

Dans un premier temps, I'analyse des premiers travaux ayant servi au brevet a permis de mettre
en évidence plusieurs points critiques qlant à sa conception et à son aspect protocolaire. En
d'autres termes, le concept de ce premier procédé reposeessentiellementsur la décontamination
d'un mélange de RCPA limitant le traitement, uniquement à la matnce principale (RCPA).
D'autre part, la génération de lixiviats fortement chargés en métaux pourrait faire I'objet de
recherche afin de les récupérer, ou plus encore, de les concentrer dans un résidu métallique
recyclable.De plus, le nombre d'opérationseffectuéeslors des lavagesbasiqueset acidesreste
relativement élevé et pourrait être amélioré afin d'alléger le protocole et, ainsi, répondre
davantageaux exigencesen milieu industriel.

Afin de répondre aux insuffisances du procédé breveté et ainsi en améliorer le concept, quatre
nouveaux aspects ont été introduits : le premier qui consistait en l'élaboration d'un procédé
combinant la décontamination des cendres volantes à la récupération métallique des lixiviats

227
chargés,le deuxième, à tester la recirculation du rejet traité comme eau de lavage au cours des
lixiviations acides. Cette recirculation serait opérée en boucles fermées, limitant les apports
d'eau entrant dans le systèmeà I'eau des lavagesbasiqueset I'eau des lavagesacides de la
première batch de cendres traitées. Le troisième reposait sur la concentration du résidu
métallique durant la récupérationpar précipitation des lixiviats chargés, et enfin le quatrième
reposait sur I'amélioration du protocole de décontaminationpar lixiviation chimique du procédé
breveté.

Les premiersessaisréaliséspour l'élaborationde ce nouveauprocédéconcementI'optimisation


de la lixiviation basique et acide à partir des donnéesdu procédébreveté. Lapartie concernantla
lixiviation basiquea été optimisée en tenant compte du nombre de lavages(5 LB) appliquésdans
le procédéde référence.L'objectif était de réduire considérablementce nombre de lavagestout
en respectantle TCLP. L'ensemble des paramètrestestés correspond au temps de contact (Tc)
(de 0 à 30 min), à la teneuren solides(ST) (10, 20,30, 40, 50o/o(p/v) en basesèche)ainsi qu'au
nombre de lavages (3 LB). L'optimisation de ces paramètresa permis de mettre en évidencela
forte solubilisation (mg Pb/L) du Pb selon I'ordre croissant du ratio (p/v) qui est maximale au
bout de Zmin. L'application du test TCLP démontre le respect de la nonne du Pb pour
I'ensemble des ST étudiés. Les lixiviations réalisées à 10 et 30% (plv) ont donné des
enlèvementsde Pb de I'ordre 110 mglkg, tandis que cellesréaliséesà20 et 50%oont donné des
résultats inferieurs. Étant donné le respect du TCLP pour tous les ST étudiés, I'option retenue
pour la suite de l'étude aété de travailler avec une teneur en solides de30Yo, pendant2min,
permettant ainsi d'augmenter la quantité de cendres entrant dans le procédé et favorisant la
diminution du coût final du procédé. Étant donné la simplicité du protocole et donc des faibles
coûts affiliés, il a égalementété suggéréde travailler avec trois lavages.La possibilité, cependant
de n'en réaliser que deux reste égalementpossible en respectantle test TCLP. Ainsi donc, une
diminution sur le nombre de lavagesa pu être apportéeen phasebasique.

La lixiviation basique permet de diminuer le relargagedu Pb, tout en favorisant une plus grande
disponibilité du Cd. Les lavages successifsà I'eau diminuent le pouvoir basique des cendres
volantes, leurs permettant d'atteindre des pH de lixiviat lors du TCLP, plus faibles, propices à
une plus grandesolubilisation du Cd. En effet, la norïne du TCLP relative au Cd a été dépassée
et cela pour l'ensemble des ratios étudiés. Il est donc impératif de poursuivre le traitement par

228
une phasede lixiviation acide pouvant diminuer la quantité de Cd disponible. Les cendresqui ont
servi à I'optimisation de la lixiviation acide ont donc été lixiviées par trois lavagesà l'eau froide
du robinet durant 2 mitet selon un ratio de 30% en ST.

La partie concernant l'optimisation de la lixiviation acide a été réalisée en tenant compte du


protocole de référence suggérédas le rapport final des premier travaux. La démarchea consisté
dans un premier temps à sélectionnerles paramètresles plus pertinents pouvant être conservés
comme la températurede I'eau (45 à 50'C) et I'acide utilisé permettantd'acidifier le mélange
(HzSO+).En plus de la teneur en ST (5% (plv)) proposéepar le procédé breveté,deux autres
valeurs(7.5 et 10%) ont été testées,permettantlà encored'augmenterles quantitéstraitées.Le
nombre de lavages initialement proposé était de cinq, celui-ci a été ramené à deux lavages,
permettantau final I'allégement du nombre d'opérations,mais égalementune diminution du coût
d'opération. Afin de pouvoir solubiliser suffisamment de Cd en deux lavages, le pH
d'acidification a également été diminué à pH : 2.5 au lieu de pH : 4.0 initialement (protocole
breveté).

L'optimisation de ces premiers paramètres a permis d'obtenir d'excellents pourcentages


d'enlèvementpour les trois ST testés(5.0, 7.5 et l0%) avec des valeurs comprisesentre640Âet
88% d'enlèvementen Cd et 38oÂet 360Âd'enlèvementen Pb. De plus, l'étude cinétique(de 0 à
120 min) réalisée lors de ces premiers essaisà permis de mettre en évidence un Tc optimal de
30 min.

Ces premiers paramètresoptimums (2 LA de 30 min à l'eau chaude du robinet) ont été repris et
ce, pour les trois ratios étudiés (5.0,7.5 et l}Yo), afin de les valider avec le test TCLP. Les
valeurs correspondantesdémontrent le respect des normes à la fois du Cd et du Pb, permettant
ainsi de caractériser les cendres traitées comme non dangereuses,mais également validant
I'utilité voir la nécessitéde lixivier à la fois en milieu basique et ensuiteen milieu acide. La
vaiation sur les rendementsd'enlèvement obtenusest sensiblementla même que précédemment
avecune légèrediminutionpour le Pb.

À ce stadeci de la lixiviation acide, la démarchesuivie pour la suite de I'optimisation a consisté


à préciserdesparamètresen tenantcomptede leur validation ou non, à I'aide du TCLP. De plus,
les trois ratios de départ ont été conservésétant donné la complexité des résultasobtenuspour les

229
enlèvementsmétalliques. Pour le Cd, I'enlèvement diminue (88.3 < 86.7 < 85.3%) avec

I'augmentationdu ratio (p/v) (5.0 > 7.5 > l0%) et pour le Pb, I'enlèvement semble plutôt
aléatoireet ne respectepas d'ordre précis avec des valeurs variant de 26.10Â,17.7% et 29.lYo
respectivementaux ratios 5.0,7 .5 et lÙYo.

Afin de diminuer le coût relatif à la lixiviation et ainsi resserrer les paramètres, deux
modifications majeuresont été testées.Dans un premier temps, I'eau chaude a été remplacéepar
de l'eau froide et, dans un deuxième temps, la phase de lixiviation basique précédant à la
lixiviation acide a été réalisée avec deux lavages. Les résultats obtenus suite à ces deux
modifications concernant l'enlèvement du Cd sont restés très proches de ceux obtenus avant
modifications, avec un enlèvement décroissant en fonction de I'augmentation du ratio (p/v).
L'enlèvement du Pb, est resté quant à lui très aléatoire avec cependantdes diminutions pour les
ratios 7.5 et 10% donnantdes valeursrespectivesde 2.4oÂet 8.6Yo.Ces deux modificationsont
été validées à I'aide du test TCLP, donnant des valeurs inferieures aux nofines et ce, pour les
deux métaux. Toutefois, il est à noter que le dosagede chaux ajoutée aux cendrestraitées peut
influencer les résultats concernant le respect de la norrne du Cd. Ces résultats seront discutés
ultérieurement.

Malgré le respect du TCLP pour le Pb en travaillant avec deux lavagesbasiques,1l a été décidé
de garder les trois lavages pour la suite de la recherche. Étant donné le hès faible coût que
représentaitce dernier lavage basique,l'aspect environnementala été privilégié en solubilisant le
maximum de Pb disponible durant ces trois lavagesbasiques.À ce stadeci, le ST avec lequel il a
été suggéré de travailler coffespond au ratio llYo. La différence du rendement d'enlèvement
entre le ratio 5Yoet le ratio l0o étantminime et cela pour les deux métaux, il était préférablede
travailler avec une teneur permettant d'augmenter la quantité des volumes traités et, ainsi,
diminuer le coût du procédé.

Les dernièresmodificationsont consistéà augmenterle pH d'acidification à pH: 3.0, en vue de


réduire la consommation en acide tout en respectant le TCLP. Au final, des rendements
d'enlèvementde 85%ode Cd et de 25%ode Pb ont été obtenus avec le respectdu TCLP. En
conclusionà l'optimisation de la lixiviation, les differentsparamètresretenuspour décontaminer
un mélange de cendresvolantes de façon plus économiqueet plus simple techniquementque le

230
protocole de référence sont : une série de trois lavages à I'eau froide du robinet durant 2 min
ponr une teneur en solides de 30oÂ(p/v), suivie d'une série de deux lavages acides (HzSO+)à
pH : 3 durant 30 min à I'eau froide. Ces améliorationsnotoires ont permis de réduire de 57oÂles
coûts en produits chimiques et, de manière significative, la consommation en eau avec une
réduction de 83%o.Ce volet de la rechercheconstituantla première étape du procédé, à savoir la
phasede décontaminationdes cendresvolantes, la détermination des paramètresoptimums a été
basée sur le respect du test TCLP, lequel caractérise ou non un déchet comme matière
dangereuse.Par la suite une fois le procédé complété (recirculation des lixiviats traités), les deux
autrestestsSPLP et eau neutre ont été réaliséssur les cendresdécontaminées.

Au travers des différents essaisréalisésdurant la recherche,un aspecttrès important concernant


l'utilisation du test TCLP a été soulevéet solutionné.Comme il a déjà été précisédans la thèse,
le test TCLP représentele seul test de référencementionné dans la loi sur la gestion des matières
dangereuses.La problématique d'utiliser uniquement le test TCLP afin de juger du caractère
dangereuxdes cendres,tient au fait que I'on restreigne les scénariospouvant survenir dans la
réalité, uniquement à celui que simule le TCLP. Ce test est réalisé avec un fluide d'extraction
préparéavec de I'acide acétique glacial qui simule I'enfouissementdes cendresavec des ordures
ménagères, lesquelles génèrent ce même acide durant leur putréfaction. Cependant,
I'enfouissementdes cendresvolantesn'est pas toujoursréalisédans ce type de conditions.Elles
peuvent être enfouies dans des cellules distinctes àl'écart du reste des ordures ménagères.De
plus, I'infiltration d'eau de pluie à l'intérieur de ces sites d'enfouissementreprésenteun risque
possiblequ'il est nécessaired'envisager.Afin de répondreplus adéquatementà I'ensembledes
risques éventuels et mettre en évidence le relargage des métaux dans les écosystèmesselon
différents contextes, il a été proposé d'appliquer deux autres tests en plus du TCLP sur les
cendresnon traitées et sur les cendresaprèstraitement.

Les tests étudiés sont le test SPLP qui simule la lixiviation des cendres soumises à des
précipitationsacideset le test à I'eau neutrequi simule la lixiviation des cendresau contactd'une
eau neutre. L'application de ces tests sur différentes cendres volantes échantillonnées sur
différentes périodes (octobre 2000, mai 2001, mai 2002, novembre 2002) et non traitées, a
permis de mettre en évidence la grande disponibilité du Pb pour les cendres les plus récentes

231
(mai 2002 et mai 2002). Les valeurs obtenuespour les cendresde mai 2002 (SPLP [Pb] : 7.5
mg/L et H2O [Pb] : 6.1 mg/L) étant inférieuresà celles de novembre 2002 (SPLP [Pb] : 12.9
mglL et HzO [Pb] : 13.4 mglL). De plus, il faut souligner les fortes concentrations de Pb
solubilisé (de 60 à 95 mg Pblkg de cendres lixiviées) lors du premier lavage basique durant
2 min de lixiviation, ce qui là encoredémontre la grandedisponibilité du Pb au simple contactde
I'eau.

L'application du test TCLP sur ces mêmes échantillonsn'a pas démontré de dépassementdu
point de vue des nonnes affiliées au TCLP. Cependant,le caractèredangereuxdes cendres
volantes a été démontré dans le passé lors de l'élaboration du procédé breveté. Sur 12
échantillons de cendres de chaudières un seul dépassait la norme du Pb (> 5 mglL) et 1l

échantillons dépassaientla norme du Cd (> 0.5 mglL). De même que sur 11 échantillons de
cendres d'électrofiltres testés au TCLP, 8 échantillons dépassaient la norTne du Pb et 10
échantillons dépassaientla norme du Cd. En définitive, même si les échantillons utilisés pour
cette étudene démontrentpas de dépassementdesnonnes, il serait toutefois très discutablede les
considérerconrme étant non dangereuses.La nécessitéd'utiliser d'autres tests de lixiviation pour
caractériserles cendresvolantes semblereprésenterune voie indispensable.

D'autres part, les différents essaisréalisésportant les dosagesde chaux (Ca(OH)r) et d'acide
phosphorique(H3POa)ajoutés durant les étapesde ireutralisation et de stabilisation des cendres
traitées ont révélé la possibilité de travailler uniquement par neutralisation et ce, par ajout de
4.5Yode Ca(OH)2(en base sèche).La présencede H:PO+dansles cendrestraitéesn'a pas donné
les résultatsescomptés.En effet, l'idée consistaità réduire la fraction en Cd et Pb disponible à la
lixiviation, contenue dans l'eau interstitielle des cendres traitées par formation de
chloropyromorphite(Pb5@O+):Cl),de chlorapatitede cadmium (Cd5(PO+):Cl)et de solution
solide de chloroapatite((Cd, Ca+XPO+)rCl).Cependant,aucune variation dans les résultats des
TCLP correspondantsn'a été constatée, on suppose que les vitesses de formation de ces
differents composéssont trop lentes comparativementau temps requis entre I'ajout de H3POaet
I'applicationdu test TCLP.

232
L'étape suivante pour l'élaboration du nouveau procédé consistait à optimiser et tester
l'enlèvement des métaux contenus dans les lixiviats de cendres par précipitation. Plusieurs
options ont été suggéréeset testées,dont la précipitationpartielle (pH: 5) et totale (pH:8.5)
avec deux bases différentes (NaOH et Ca(OH)2), mais également la précipitation à I'aide de
réactifs chimiques (H:PO+, NazS, et FeCll) et, enfrn, la conjugaison de la précipitation à
l'adsorptionsur des écalesde cacao.Une fois encore,la validation des differents essaisa reposé
essentiellementsur I'aspect économique de chacunedes options, mais égalementsur le taux de
résidusproduit ainsi que sa caractérisationau test TCLP. Enfin, le choix final a porté également
sur la faisabilité d'introduire cette étape dans un procédé permettant la recirculation du lixiviat
traité, sansinterférer sur l'étape de décontaminationdes cendres.

Au terme des essais,I'option la plus prometteusepour la réalisationd'un procédé opéranten


circuit fermé avec recirculation du lixiviat traité enphasede lixiviation acide correspondaità une
précipitationpartielle à pH:5 réaliséepréférentiellementavec une solution de soude (NaOH
10M). Les coûts corespondants à l'utilisation de NaOH (I7.7$ CAN/tct) comme base étant
similairesà ceux pour l'utilisation de Ca(OH)2(16.7 $ CAN/tct), le choix s'est alors porté sur le
taux de résidu produit, lequel était inférieur (4.2%) dans le cas de NaOH, contre 5.3Yopour la
chaux. Un autre aspecttrès important à inclure, coffespond au caractèredangereuxde ces deux
résidus qui demande des coûts très élevés de gestion relatifs à ceux d'une matière dangereuse
(Stablex 250 $CAN/tct). De ce point de vue, il était plus intéressantde travailler avec la base
donnantun taux de résidusproduit le plus faible possible.

Cependant,malgré le coût très attractif de cette étape-ci(17.7 $ CAN/tct), il n'en restepas moins
qu'une fois appliquée dans un procédé de recirculation, certains inconvénients apparaissent.En
effet, les essaisà pH: 5 ont révélé un très faible rendementd'enlèvement pour le Cd (< 4.8yo),
mais d'excellents rendementspour le Pb et Al compris entre 75 et 87Yo.Ce faible enlèvementdu
Cd aurait pour conséquencede produire un liquide recirculé proglessivement chargé en Cd qui
s'accumulerait dans les cendrestraitées ne respectantplus le test TCLP après décontamination.
Pour remédierà ce risque possible,la combinaisonde deux étapesa été envisagée,reposantplus
sur une stratégie combinant le coût économique de chacune des étapes à la production d'un

233
résidu enrichi en métaux. Cette option a fait l'étude d'un premier procédé testé,puis optimisé par
la suite et correspondà I'avant dernière étapede cette recherche.

L'option de réaliser la recirculation du rejet liquide traité sansrisques d'interferencesdu point de


vue de la décontamination des cendres, consistait à favoriser la combinaison de deux
précipitations,une première (à pH: 5, NaOH) économique(17.7 $ CAN/tct) et produisantun
résidu métallique dangereux en faible quantité (4.2%), réalisant un premier dégrossissagesur la
chargedes lixiviats et une deuxièmeprécipitation totale (à pH: 7, NaOH) permettantd'atteindre
des rendements d'enlèvement des métaux proches de ceux obtenus à pH 8.5 () 83%), plus
coûteuse(26.7 gCAN/tct) néanmoins.Cependant,ce coût additionnel serait contrebalancépar le
bénéfice économiquede la production (à pH : 8.5) d'un résidu enrichi en Zn ayant un potentiel
de vente dans I'industrie métallurgique. Cette option a étéconcrètementappliquée et correspond
au premier procédétesté opérantpar boucle de recirculation.

La réalisation d'un tel procédé a permis de valider le concept de conjuguer un procédé de


décontaminationde cendresvolantes à la recirculation des lixiviats traités. Au total, dix boucles
de recirculation ont été réalisées permettant de traiter 2kg de cendres volantes. Les cendres
traitéesissuesdes dix boucles ont été soumisesaux trois testsde lixiviation suggérés,le TCLP, le
SPLP et le test à I'eau neutre. Aucun dépassementdes nofines n'a été constaté, caractérisant
ainsi les cendrescomme étant non dangereuses.Les très faibles valeurs (proche de 0) du SPLP et
du test à I'eau neutre démontrent une diminution du potentiel de relargage du Pb des cendres
volantes traitées (novembre 2004). Le procédé permet d'enlever 72Yo du Cd et 30% du Pb
contenuinitialement dans les cendres.Ce qui resterelativement proche (25% Pb et 85% Cd) des
résultatsobtenusavec le traitement optimisé de la lixiviation et ce, sansboucle de recirculation.
L'étape de précipitation à pH: 7 a permis d'obtenir un résidu métallique enrichi à 23% de Zn,
représentant un avantage certain quant à son recyclage ou son éventuelle revente. Une
diminution conséquentesur la consommation en eau entrant dans le système a été réalisée, de
l'ordre de 600Â.Cetteréductionreprésenteun atoutmajeur dansle conceptd'un tel procédé.

L'enrichissementdes deux résidusa été suivi au coursdesbouclesB1, 85 et B10 démontrantdes


rendementsrespectifsen Zn pour RM7 (précipitationpH : 7) de : 7.9oÂ,22oÂeI23Yo, ainsi que

234
des rendementsrespectifsen Al pour RM5 (précipitationpH:5) de: 1.3%o,- 0.7% et - 1.4%;o.
L'enrichissement est significatif surtout pour le RM7. La caractéisation de ces deux résidus à
I'aide du TCLP a démontré des dépassementsmajeurs de la norme du Cd. Afin d'en réduire le
caractèredangereux, des essais de stabilisation (Ca(OH)z) et de neutralisation (H:PO+) selon
divers ajouts ont été réalisés. Cependant,aucun abaissementn'a pu être constaté.En vue
d'améliorer les taux de production de résidus métalliques dangereux (RM5 et RM7), une
dernière étape a été réalisée correspondant à l'optimisation du traitement des lixiviats d'un
procédéopérantpar boucle de recirculation.

L'optimisation visait essentiellementà réduire la production du résidu issu de la précipitation à


pH:5 tout en conservantla précipitation à pH:7, celle-ci étant nécessaireà I'enlèvement
majeur des lixiviats chargéspour la recirculation.La précipitationà pH: 5 a donc été remplacée
par une étape de nucléation qui consiste à accumuler les résidus issus des differentes boucles
dans le systèmeet à les réutiliser conlme agentsinitiant les processusde précipitation, favorisant
la densification du précipité. Ces modifications ont concrètementété réaliséeset correspondent
au dernier procédé élaboré au cours de cette étude.Au total, I kg de cendresvolantes a été traité
et le procédécomportait cinq boucles de recirculation.

La nucléation a permis de produire un résidu métallique (RMl) en quantité moindre que la


précipitationà pH: 5, puisque le taux correspondant
s'élève à 1.3% contre 4.6% à pH:5,
représentantune diminution d'environ 72oÂ.Un autre avantagenon négligeable correspondau
faible coût d'opération puisque celle-ci n'a nécessitéaucun apport en réactif chimique (mis à part
un polymère de décantation). Le résidu produit (RMl) contient des teneurs relativement peu
élevéesde I'ordre de 5.4%oAl et 0.4oÂde Zn, de ce fait la faisabilitéde le revendreou encorede
le recycler n'a pas été envisagée.L'application du TCLP démontre le caractèredangereuxde ce
résidu (RMl). Cependant,ll a étépossiblede ramenerla concentrationdu Cd en dessousde la
noïïne, par stabilisationavec un ajout de 7%oH3POa(basesèche).Cette étapede stabilisation
permet de diminuer le coût relatif à la gestion du résidu.

La précipitation à pH : 7 a produit quant à elle un résidu moins enrichi (7.1% Zn) que la
précipitationà pH :7 précédente(23oÂZn). De plus, la production du RM7 lors de ces essaisà

235
atteint 2.9% représentant une augmentation de 6l% comparativement à la précédente
précipitation(pH:7). Ce résidu caractériséde matière dangereusepar le TCLP a été soumisà
des tests de stabilisation et neutralisation qui n'ont pas permis de réduire la concentrationen Cd
en dessousde la norme permise (0.5 mg/L). Comme précédemment,l'application des trois tests
de lixiviation (TCLP, SPLP, eau neutre)sur les cendrestraitéesissuesdes cinq boucles,n'a pas
démontréde dépassementdes normes et permet de mettre en évidencela diminution du risque de
relargagedu Pb dans l'environnement.

Enfin et pour conclure, l'étude comparative des bilans économiques entre le procédé breveté
utilisé comme point de départ de la rechercheet ce dernier procédé optimisé, aboutissementfinal
de cette recherche, fait état d'une réduction de 360Âsur le coût de procédé et, plus encore,une
réduction considérablede 9lo sur la consommationen eau du procédé. De plus, les rejets
caractéristiquesà ce procédé optimisé peuvent être considérés comme minimes, puisqu'ils
regroupent essentiellementles rejets solides dont les cendres et le RMl ne représentantplus
aucun dangerpour I'environnement et le résidu RM7 caractériséde matière dangereusequi sera
enfoui dansun site spécifique à sécuritémaximale.

236
CONCLUSION ET RECOMMANDATIOI\S

Le contenu de cette thèse a permis, dans un premier temps, de répondre à la problématique de


décontaminationdes cendresvolantes, en foumissant de nouvelles donnéeséconomiquementtrès
intéressantesà la communauté scientifique et industrielle et, plus particulièrement, à notre
partenaireindustriel, la société Alex Environnement.De plus, l'élaboration et l'application à
l'échelle du laboratoire de ce procédé optimisé opérant en circuit fermé tout en décontaminant
les cendresvolantes en dessousdes normes en vigueur, représenteun avancementconsidérable
pour les technologies de décontamination de ce tlpe de déchets dangereux développéesà
I'INRS- ETE. En effet, la réduction des rejets générésconcilie à la fois un plus grand respectde
notre environnement et une plus grande considération aux exigences du milieu industriel et
favoriserade manière prometteuseI'implantation à l'échelle industrielle de ce procédéoptimisé.

L'autre point important soulevé durant cette recherche conceme la mise à jour réalisée et
démontrant l'insuffisance du test TCLP comme seul et unique test pour la caracténsationdes
cendres volantes, en tant que matériel dangereux ou pas. Cette mise à jour pourrait être
considérée et étudiée dans le cadre d'un remaniement de la loi sur la sestion des matières
dangereuses.

Enfin, dans une perspective d'avenir et de contribution au développementd'autres technologies


toujours plus performantes, il serait pertinent de poursuivre I'optimisation sur l'enlèvement
métallique des lixiviats traités en mettant I'ernphasesur l'enrichissement des résidus métalliques
au travers des boucles de recirculation etlou le traitement selon d'autres techniques que la
stabilisationet la neutralisation,des résidusproduits.

237
238
BIBLIOGRAPHIE

Abanades S., Flamant G., Gagnepain B. et Gauthier D. (2002) Fate of heavy metals during
municipal solid waste incineration.'fY'asteManag. Res.,20:.55-68.

Adriano D.C., Page A.L., Elseewi A.A., Chang A.C. et StraughanI. (1980) Utilization and
disposal of fly ash and other coal residuesin terrestrial ecosystems:a review. J. Environ.

Qual.,9:333-344.

ADEME. (2002) Le marché des activités liées aus déchets-situation20O2-perspectives2003-


2004,ADEME.

Bagchi A. et Sopcich D. (1989) Charactenzationof MSW incinerator ash. J. Environ. Eng. Div.
ASCE,115(2):447-452.

Baker L.E. (1991)Municipal refuseincinerationin Great Britqin. Energy from wastestateof the
art report - l't Edition, IS'WA working group on waste incineration, Swedish association
of solid waste management,Malmo, Suède,novembre.

Baltzinger. D. (1991) Solid waste incineration in France. Energy from waste state of the art
report - 1't Edition, ISWA working group on waste incineration, Swedish associationof
solid wastemanagement,Malmo, Suède,novembre.

Baranger Ph., Azaroual M., Lanini S., Piantone P., and Freyssinet Ph. (1999) Modelling
theweathering of a bottom-ash heap. Waste Stabilization & Environment /Stabilisation
des Déchets& Envirorulement,Lyon, 79-83.

BaretteL.M. et Couillard D. (1991) Lixiviation bactérienned'un terril de gisementsulfureuxà


l'aide d'un bioréacteur pneumatique.Dans: Second international conferenceon the
abatementof acidic drainage.Vol. 1, CANMET, Mines and ResourcesCanada,16 au 18
septembre,Montréal, Québec,Canada,pp 315-334.

Bawkon B. (1991) Incinerationtechnologiesfor managingsolid waste.Pollut. Eng., 23(9)z96-


109.

239
Belevi H. et Baccini P. (1991) Long-term assessment
of leachatesfrom municipal solid waste
landfills and bottom ash monofills. Journal of ResourceManagement and Technology,
19:68-73.

BenezetJ.C. (1997) Réactivité pouzzolanique dans le systèmequartz - oxyde de calcium - eau.


Influence de la dimension et de la température.Thèsede Doctorat, Chimie desmatériaux,
Montpellier,France,181 p.

Berenyi E.B. (1996). The statusof municipal waste combustionin United States.J. Haz. Mat.,
4 7 2l - 1 7 .

Bird and Hale Ltd., Clarke Derszko and AssociatesLtd. et L.S. Love and AssociatesLtd. (1977)
Municipal refuse statistics for canadian communities of over 100000 (1976-1977).
Environmental Protection Service,EnvironnementCanada,Ottawa, Ontario, Canada.

Bozkurt S., Moreno L., and Neretnieks I. (1999) Emission of landfilled heavy metals in dffirent
disposal scenarios. Waste Stabilization & Environment / Stabilisation des Déchets &
Environnement,Lyon, 87 -91.

Bridle T.R., Côté P.L., Constable T.W. et Fraser J.L. (1987) Evaluation of heavy metal
leachabilityfrom solid wastes.Wat. Sci.Technol.,l9z 1029-1036.

Buchholz B.A. et LandsbergerS. (1993) Trace metal analysisof size fractionedmunicipal solid
waste incinerator fly ash and its leachate.J. Environ. Sci.Health, A28(2)z 423-441.

Cahill C.A. and Newland L.W. (1982) Comparativeefficienciesof trace metal extractionfrom
municipal incineratorashes.Intern. J. Environ. Anal. Chem.,llz 227-239.

Camacho S.L. (1994) Submerged-plasma ash vitrification. Dans: Proceedings of the 7th
international conference on municipal solid waste combustor ash utilization. Arlingfon,
Virginie, États-Unis,15-16 novembre1994,ChesnerW.H. (Éditeur), Édition Commack,
New York, NY, États-Unis,pp. 145-155.

CameronR.D. (19SS)Massburningof MSW with energyrecovery. J. Environ. Eng. Div. ASCE,


ll4z 233-237.

240
CCME (1991) Le programme d'essai et d'évaluation national des incinérateurs. Conseil
canadiendesministresde I'environnement,RapportNo. En 2l-97/199I, Ottawa,Ontario,
Canada,28p.

ChandlerA.J., Eighmy T.T, Harlten J., Hjelmar O. KossonD.S., Sawell S.E.,van der Sloot H.A.
et Vehlow J. (1997) Studies in environnmentalscience,67. Municipal solid waste
incinerator residues.Elsevier,Amsterdam,Pays-Bas,1006p.

ChesnerW.H. (1995) Dans: Proceedingsof the Ith internationalconferenceon ash management


and utilization. Aflington, Virginie, États-Unis, 15-16 novembre 1995, ChesnerW.H.
(Éditeur), Édition Commack, New York, NY, Etats-Unis, 210 p.

Chen J.C., V/ey M.Y., Su J.L. et Hsieh S. M. (1998) Two-stagesimulation of the major heavy-
metal speciesunder various incineration conditions. Environment Internationl, 24: 451-
466.

Christensen T.H. (2001) Method and plant for the treatment and stabilisation of materials
containingenvironmentallynoxious constituents.Brevet américain,No. 6.309.33881.

Clapp T.L., Magee J.F., Ahlert R.C. et Kosson D.S. (1988) Municipal solid waste composition
and the behaviorof metalsin incinerationashes.Environ. Prog.,7z 22-30.

Cole D.R. (1983) Theory and applicationof adsorptionand ion exchangereactionkinetics to in


situ leaching of ores. Dans : Leaching and dffision in rocl<s and their weathering
products. Augustithis S.S. @diteur), TheophrastusPublishers,Athènes, Grèce, 30 p.

Collivignarelli C. et Sorlini S. (2002) Reuseof municipal solid wastesincinerationfly ashesin


concretemixtures. WasteManag.,22z 909-912.

Couillard D. (1992) Appropriate waste water managementtechnologies using peat. J. Environ.


Syst.,2lzl-19.

Couillard D., Bourgoin J., Chartier M., Mercier et Roberge G. (1995) Décontaminationdes
cendres volantes d'incinérateur de déchetsmunicipattx. INRS-ETE, rapport scientifique
No. 440, Sainte-Foy,Québec,Canada,196p.

241
Couillard D., Burelle S., et Tyagi R.D. (19891Étude de Ia faisabitité de I'utilisation d'un
procédé de solubilisation biologique des métaux lourds contenusdans un échantillon de
sol contaminé.INRS-ETE, rapport scientifiqueNo. 268, Sainte-Foy,Québec,Canada,30
p.

Couillard D., Mercier G. et Tyagi R.D. (1988a)Etude du procédé de solubilisation des métaux
avec sulfateferreux résiduaire de rffinage des métaux. INRS-ETE, rapport scientifique
No. 265, Sainte-Foy,Québec,Canada,172p.

Couillard D., Mercier G. et Tyagi R.D. (1988b)Problématiquedes métauxlourds dans les boues
résiduaires et revue de littérature sur les méthodesd'enlèvement de ces métaux.INRS-
ETE, rapport scientifiqueNo. 262, Sainte-Foy,Québec,Canada,267 p.

Couillard D., Mercier G. et Tyagi R.D. (1988c) Recherched'un substrat économiquepour la


solubilisation des métaux lourds dans les boues résiduaires. INRS-ETE, rapport
scientifiqueNo. 264, Sainte-Foy,Québec,Canada,124p.

Couillard D., Mercier G. et Tyagi R.D. (1938d)Etude du procédé de solubilisation des métaux
avec sulfate ferceux de qualité laboratoire comme substrat. INRS-ETE, rapport
scientifiqueNo. 263, Sainte-Foy,Québec,Canada,150 p.

Dalton R.F. et Quan P.M. (1994) Novel solvent extractionreagentsfor recovery of zinc from
sulphate leach solutions. Dans : Hydrometallurgy-94. Proceedings of the international
hydrometallurgy symposium. Institution of Mining and Metallurgy and the Society of
ChemicalIndustry (Éditeurs),Chapman& Hall, Londres,Angleterre,pp. 601-611.

Darvison R.L., Natusch D.F.S., Wallace J.R. et Evans C.A. (1993) Trace elementsin fly ash
of concentrationon particle size.Environ. Sci.Technol.,S(3): 1107-1113.
dependence

Dennison R.A. (1988). The hazards of municipal incinerator ash and fundamental objectives of
ash management,in resource recovery of municipal solid wastes. AICLE Sy*p. Series,
265$$:148 p.

242
DrouadaineI., JozonC., et Bartet B. (1999) Etude comparativedu comportementà moyenterme
de mâcheferstraités à l'occasion de leur mise en oeuvre dans un ouvrage routier.Waste
Stabilization & Environment / Stabilisation des Déchets & Environnement, Lyon, 280-
286.

Ecke H., Menad N. et Lagerkvist A. (2003) Carbonationof municipal solid waste incineration fly
ashand the impact on metal mobility. J. Environ. Eng. Div. ASCE,129: 435-440.

Edwards C.C. (1994) Evaluation of vitrifying municipal incinerator ash.Nuclear [4/asteManag.,


7.

Eighmy T.T., Bobowski S.F.,BallesteroT.B. et Collins M.R. (1989) Investigationsinto leachate


characteristics from amended and unamended combined ash ans scrubber residues.
Interim. Report, Department of Civil Engineering, University of New Hampshire, New
Hampshire,États-Unis.

Environnement Canada (1986) Le programme national d'essais et d'évaluation des


incinérateurs : Sommaire des techniquesde dépollution des gaz de combustion Rapport
No. SPE33UP32F,Gouvernementdu Canada,Ottawa, Ontario, Canada,88 p.

Environnement Canada (1988) The national incinerator testing and evaluation program :
Environmental characterization of mass burn technology at Quebec City. Rapport No.
EPS3UP5,Gouvernementdu Canada,Ottawa, Ontario, Canada,Volumes I à 7.

Environnement Canada (1989) Comparaison of per capita waste generation rates. Waste
ManagementBranch, Gouvernementdu Canada,Ottawa, Ontario, Canada.

StegemannJ. et Côté P. (1991) Proposedevaluationprotocol for cement-based


solidifi.edwastes.
Rapport No. EPS 3lHN9, EnvironnementCanada,Ottawa, Ontario, Canada.

EnvironnementCanada(1991) Thestate of Canada'sEnvironnement.Gouvernementdu Canada,


Ottawa,Ontario,Canada,Chap.25.

Environnement Canada (1996) The waste analysis sampling testing and evaluation (WASTE)
program : The effects of waste stream characteristics on municipal solid waste

243
incineration - Fate and behaviour of trace metals. Rapport No. EPS2UPE,
Gouvernementdu Canada,Ottawa, Ontario, Canada,mars.

EnvironnementQuébec (1989) Règlementsur les déchetsdangereux, Q-2, r.l2.l. Gouvernement


du Québec, Québec, Canada,À iour au 23 mai 1989, Dernière modification le 14
septembre1988.

FaberJ.H. (1979) U.S.overview of ash production and utilization. Dans: 5'h international ash
utilization symposium. Atlanta, Georgia, United States, 25-27 february 1979, Technicol
Information Center,US,p 24.

Fâllman A.M. (1990) International seminar on leach tests. Report 317, StatensGeotekniska
Institute, Linkôping, Suède.

Finkelstein A. (1991) An overview of environment Canada's national incinerator testing and


evaluation program. Dans: Proceeding of the municipal waste combustion
conference.,l5-19avnl 1991, Tampa, FL, U S, Air &'Waste ManagementAssociation,
Pittsbugh,U S.

Fix K.A. et Kramer M.G. (1997) Stabllization of heavy metals in ash. Brevet américain, No.
s.649.89s.

Forestier L.L. et Libourel G. (1998) Characteization of flue gas residu from Municipal Solid
Wastecombustor. Environ. Sci.Technol.,32 (15)22250-225
6.

Fraser J.L. et Lum K.R. (1983) Availability of elements of environmental importance in


incineratedsludee ash.Environ. Sci.Technol..17: l-9.

Frey R. (1996) Processof treatmentof flue particulates.Brevet américain,No. 5.512.257.

Frugier P., Godon N., Vernaz E. et Larché F. (2002) Influence of composition variations on the
initial alterationrate of vitrified domesticwaste incinerationfly-ash. WasteManag.,22z
t37-142.

Glick H. (1984) Coal ashused for landfill cover.Manage. World Wastes,27(12)z22-24.

244
Gore et Stories Ltd. (1991) Composition of residential waste in Ontario. Report to Ontario
Ministry of the environment, Torento, Ontario, Canada.

Gouvernement du Québec (1995) Projet de règlement sur les matières dangereuses.Gazette

fficielle du Québec,127(13): 1422-1457.

Haas C.N. et Macak J.J. (1985) Revegetationusing coal ash mixtures. J. Environ. Eng. Div.
ASCE,lllz 559-573.

HarrisonF.L., Bishop D.J. et Mallon B.L. (1985) Comparisonof organic combustionproductsin


fly ash collected by a venturi wet scrubberand an electrostaticprecipitator at a coal-fired
power station.Sci.Technol.,19:186-193.

Hjelmar O. (1991) Field studiesof leachatesfrom landfilled combustionresidues.Dans: Waste


materials in construction. Goumans J.J.J.M., van der Sloot H.A. et Aalbers Th.G.
(Éditeurs), Elsevier Science Publishers, Amsterdam, Pays-Bas, Supplementary issue,
novembre.

Hjelmar O. (1996) Disposal strategy for municipal solid waste incineration residues.J. Haz.
Mat.,47z 345-368.

HollanderH.I., Plumleky A.L. et De CesareR.S. (1995) Vitrification of combustionashresidue


for beneficialuse.Solid WqsteTechnol..Mav-June: 31-40.

Huang V/.J. et Chu S.C. (2003) A study on the cementlike properties of municipal waste
incinerationashes.Cementand concreteresearch.3321795-1799.

Huang V/.J. et Lo J.S. (2004) Synthesis and efficiency of a new chemical fixation agent for
stabilizingMS\VI fly ash.J. Hazard. Mater., Bll2:79-86.

ILSR (1987) Municipal solid waste incinerator ash managementand disposal data entries.
Institutefor local selÊreliance.Washington,DC, États-Unis,23 p.

JanosP., Wildnerova M. et Loucka T. (zXLz)Leaching of metals ffom fly ashesin the presence
of complexingagents.WasteManag.,22z 783-789.

245
Jung C.H., Matsuto T., TanakaN. et OkadaT. (2004) Metal distribution in incinerationresidues
of municipal solid waste(MSW) in Japan.WasteManag.,24z 381-391.

Kamrin M.A. et Leader R.W. (2001) Toxicology. Dans: AccesSciencethe online encyclopediaof
scienceand technologt. Center for environmentaltoxicology, Michigan StateUniversity,
Michigan, États-Unis.

KarstensenK.H et Lund V/. (1989) Multi-element analysisof a city waste incineration reference
sample by inductively coupled plasma atomic emission spectrometry.J. Anal. Atom.
Spectrometry,4z 357-359.

KauppinenE.I. et PakkanenT.A. (1990) Mass and trace element size distributionsof aerosols
emittedby a hospitalrefuseincinerator.Atm. Environ.,2aAQ): 423-429.

KerschC., PeretoS., WoerleeG.J.et WitkampG.J.(2004)Leachabilityof metalsfrom fly ash:


leaching test before and after extraction with supercritical COz and extractants.
Hy dr ometal lurgy 72 : I 19-L27.

Knight J., Cheesemffi C., and Rogers R. (1999) Microbial influenced degradation of solidified
wastes.V/aste Stabilization & Environment / Stabilisation des Déchets & Environnement.
Lyon, 143-148.

KossonD.S., Kosson T. et van der Sloot H.A. (1993a)Evaluation of solidification/stabilization


treatmentprocessesfor municipal waste combustion residues. Rapport No. EPA/600/R-
931167,USEPA,Cincinnati,Ohio, États-Unis,576p.

Kosson D.S., Kosson T. et van der Sloot H.A. (1993b) U,SEPA Program for evaluation of
treatment and utilization of municipal waste combustor residues - phase I, Laboratory
testing of solidification/stabilizationprocesses.Rapport No. CR 818178-01-0,USEPA,
Cincinnati. Ohio. États-Unis.

Kosson D.S., van der Sloot H.A. et Eighmy T.T. (1996) An approach for estimation of
contaminant release during utilization and disposal of municipal waste combustion
residues.
J. Haz. Mat..47z 43-75.

246
Legiec I., KossonD.S., OntiverosJ.L. et Clapp T.L. (1994) Processfor recovery of tracemetals
and saltsfrom wastecombustionresidues.Brevet américain"No. 5.282.938.

Legiec I.4., Hayes C.A. et Kosson D.S. (1989) Treatmentand recovery of heavy metals from
incinerators ashes.Dans: Proceeding of the 3'd international conferenceon newfrontiers

for hazardouswaste managemenf.Rapport No. EPA-600-9-89-072,USEPA, pp. 253-


262.

Li M., Xiang J., Hu S., Sun L.S., Su S., Li P.S. et Sun X.X. (2004) Characterisationof solid
residuesfrom municipal wasteincinerator.Fuel.,83: 1397-1405.

Linak W.P. et Wendt J.O.L. (1993) Toxic metal emissionsfrom incineration:mechanismsand


control.Prog. Energy CombustionSci.,19:145-185.

Lu C. (1996) A model of leaching behaviour from MSW incinerator residue landfills. Waste
Management& Research.,l4z5l-70.

Lundtorp K., JensenD.L. et ChristensenT.H. (2002) Stabilizationof APC residuesfrom waste


incineration with ferrous sulfate on a semi-industrial scale.J. Air WasteManag.,52z 722-
731.

Lundtorp K., JensenD.L., SorensenM.A., Mosbæk H. et ChristensenT.H. (2003) On-site


treatmentand landfilling of MSV/I air pollution control residues.J. Hazard. Mater., B97z
59-70.

Lyons M.R. (1994) The WES-PhixR ash treatment process. Dans: Proceedings of the 7th
international conference on municipal solid waste combustor ash utilization. Arlingfon,
Virginie, États-Unis,15-16 novembre1994,ChesnerW.H. (Éditeur), Édition Commack,
New York, NY, États-Unis,pp. 156-168.

Mangialardi T., Paolini A.E., Polettini A. et Sirini P. (1999) Optimisation of the


solidification/stabilisation process of MSW fly ash in cementitious matrice. J. Hazard
Mater..870: 53-70.

247
Mercier G., Chartier M., Couillard D., RobergeG., SauvageauC., PainchaudR., Labrie M.J. et
Michaud J.R. (1997a) Démonstrationtechnologiqued'un procédé de décontamination
des sols et des sédiments.Dans : 6" Symposiumet exposition sur la restauration des eaux
soutercaineset dessols contaminés.Montréal,Québec,pp. 53-62.

Mercier G., Chartier M., SauvageauC. et Roberge G. (2002) Method for removing metals from
air pollution control residues.Brevet américain,No. 6.500.395.

Mercier G., Couillard D., ChartierM., RobergeG. et PainchaudR. (1997b)Décontaminationdes


cendresvolantesd'incinérateur de déchetsmunicipaux.Rapport No. 4946-3711.35-100,
INRS-ETE, Sainte-Foy,Québec,Canada.

Mercier G., Dufresne J. et Blackburn D. (2001) Prediction of metal removal efficiency from
contaminatedsoils by physicalmethods.J. Environ. Eng. Div. ASCE,127($z 348-358.

Nugteren H.V/., Janssen-JurkovicovaM. et Scarlett B. (2002) Removal of heavy metals from fly
ashand the impact on its quality. J. Chem.Technol.Biotechnol.,TT:389-395.

Offrce of TechnologyAssessment(OTA) (1989) Facing America's Trash. What next for


municipal solid waste ? Rapport No. OTA-O-424, Congressof the United States,
Washington,
DC, États-Unis,
octobre.

Oliver B.G. et Carey J.H. (1976) Acid solubilizationof sewagesludge and ash constituentsfor
possiblerecovery.Water.Res.,10: 1077-1081.

Ontiveros J.L., Clapp T.L. et Kosson D.S. (1989) Physical properties and chemical species
distribution within municipal waste combustorashes.Environ. Prog.,8z 200-224.

Painchaud R., Couillard D., Mercier G et Roberge G. (1995) Procédés innovateurs de


décontamination.Dans: 17èmeconférencecanadiennesur la gestion des déchets.Il au
14 septembre,Québec,Québec,Canada.

PainchaudR., Couillard D., Mercier G., RobergeG et Nadeau L. (1994) Decontaminationof


municipal waste combustion (MWC). Dans: Proceedings of the 7th international
conference on municipal solid waste combustor ash utilization. Arlington, Virginie,

248
Etats-Unis, 15-16 novembre 1994, Chesner W.H. (Editeur), Edition Commack, New
York, NY, États-Unis.

Park Y.J. et Heo J. (2002) Vitrification of fly ash from municipal solid waste incinerator.J. Haz.
Mat..B9l:83-93.

PascualC., Boos 8., Troesch O., BeaurezR., et HermarurM. (1994) Etude de l'évolution des
propriétés physico-chimiques et mécaniquesd'un stock de mâchefers.Environnement &
Technique,140:86-92.

Paul M., Sandstrom A. et Paul J. (2004) Prospect for cleaning ash in acidic effluent from
J. Haz. Mat.B106z 39-54.
bioleachingof sulfidic concentrates.

PinzaniM.C.C., Somogyi A., Simionovici A.S., Ansell S., SteenariB.M. et Lindqvist O. (2002)
Direct determination of cadmium speciation in municipal solid waste fly ashes by
synchroton radiation induced p-X-ray fluorescence and 1.t-X-ray absorption
y. Environ. Sci.Technol.,36: 3 165-3169.
spectroscop

Reimann D. (1991) National information on waste incineration (in Germany). Energy from
waste state of the art report - I't Edition, ISWA working group on waste incineration,
Swedish associationof solid waste management,Malmo, Suède,novembre.

ResourceConservationand Recovery Act (RCRA) (1984) US Public Law 98-616. Hazardous


and solid wasteamendmentsof 1984.

Ricou P. (1998)Procédéd'élimination d'ions métalliquessur cendresvolantesde charbonet sur


mélangescendres/chaux.Thèsedes Sciencesdes Matériaux, Nantes, France.

Rijpkema L.P.M., Krajenbrink G.W., Stijnman P.W.A. et de Groot J.L.B (1992) Survey of
municipal solid by TNO. Environmental and Energy Research,Rapport No. 92-304, août.

SabbasT., Polettini A., Pomi R., Astrup T., Hjelmar O., Mostbauer P., Cappai G., Magel G.,
SalhoferS., SpeiserC., Heuss-AssbichlerS., Klein R. et Lechner,P. (2003) Management
of municipal solid wasteincinerationresidues.WasteManag.23: 61-88.

249
Sawell S.E. et ConstableT.W. (1988) National incinerator testingand evaluationprogram. Vol.
'Wastewater
5, Assessmentof contaminant leachabilityfrom residues.Rapport No. IP-82,
Technology Center, Environnement Canada,Ottawa, Ontario,'Canada.

Sawell S.E. et Constable T.V/. (1993) Le programme national d'essais et d'évaluation des
incinérateurs: résumé des études de caractérisation et de traitement des résidus
d'incinération de déchets solides urbains. Rapport No. SPE3NP|8, Environnement
Canada,Otrtawa, Ontario, Canada.

Smith J.H. et Condra J. (1983) Recovery of wastewatertreatment chemicals from fly ash. -/
Environ. Eng. Div. ASCE, 109: 1168-1179.

StegemannJ. et Cote P. (1991) Proposed evaluationprotocol for cement-basedsolidified wastes.


'Waste
Rapport No. EPS3HA9, Management Branch, Environnement Canada, Ottawa,
Ontario, Canada,45p.

SteutevilleR. (1995) The stateof garbagein America.Biocycle,36(a): 54-63.

StummandW. et Morgan J.J. (1981) Aquatic Chemistry.John Wiley and Sons,New York, NY,
États-unis.

TabariesF. (1995) Contribution à l'étude de la paragenèseet des traitements des résidus solides
issusde l'incinération des déchetsménagerset industriels, Thèse,Universitéde Toulon et
du Var. France,189pp.

Taylor D.R., Tompkins M.A., Kirton S.E., Mauney T., Natursh D.F.S et Hopke P. (1982)
Analysis of fly ash produced from combustion of refuse-derived fuel and coal mixtures.
Environ, Sci.Technol..16z 148-154.

Theis T.L. et GardnerK.H. (1990) Environmental assessmentof ash disposal. Crit. Rev. Environ.
Control,20(1):2l-42.

Theis T.L. et Marley J.J. (1979) Environmentalconsiderationsfor power plant fly ash disposal.
J. EnergyDiv. ASCE, 105: 47-61.

250
Tincelin C. (1993) Etude de l'enlèvement des métaux lourds contenusdans les cendresvolantes
d'incinérateurs d'ordures ménagères.INRS-ETE, Mémoire de Maîtrise en Sciencesde
l'Eau, Sainte-Foy,Québec,Canada,138p.

Unites StatesEnvironmental Protection Agency (USEPA) (1991) Characterizationof municipal


solid waste in the United States:1990 Updafe.RapportNo. EPA/530-SW-90-042,Offrce
of Solid Waste,USEPA, juin.

Unites StatesEnvironmental Protection Agency (USEPA) (1992) Characterization of municipal


solid waste in the United States:1992 Updale.RapportNo. EPA/530-SV/-90-019,Office
of Solid Waste,USEPA, juin.

Unites States Environmental Protection Agency (USEPA) (2002a) Synthetic Precipitation


Leaching Procedure (SPLP), Method 1312. site internet: www.EPA.sov/SW-
846lI3l2.pdf.

Unites States Environmental Protection Agency (USEPA) (2002b) Toxicity Characteristic


Leaching Procedure (TCLP), Method I3IL site intemet: www.EPA.sov/SW-
846/1311.pdf.

Van der Sloot H.A. et Kosson D.S. (1994b) Leaching tests as a tool in waste managementto
evaluate the potential for utilisation of waste materials. Rapport No. ECN-R-94-029,
NetherlandsEnergy ResearchFoundation,35 p.

Van der Sloot H.A., Coumons R.N.J., Eighmy T.T. et Kosson D.S. (1992) Interpretationof
Municipal solid waste incinerator residue leaching data in relation to utilisation and
disposal. Dans: Proceding International Recycling Conference. Thomé-Kozmiensky
K.f.(Éditeur), EF-Verlag,Berlin, Allemagne,27-30octobre,Vol. 2: pp.120I-1209.

Van der Sloot H.A., Van der'WegenG.J.L.,HoedeD. et de Groot G.J. (1994a)Intercomparaison


of leaching testsfor stabilized waste. Rapport No. ECN-RX-94-011, NetherlandsEnergy
ResearchFoundation,16 p.

251
Vehlow J. (1996) Municipal solid waste managementin Germany. Dans: Proceedings of the
seminar on cycle and stabilisation technology of MSW incinerator residues. Kyoto,
Japon,mars.

Vehlow J. et Vogg H. (1987) Metal extraction from fly ash. Dans: Proceeding of the
internationalmunicipal wasteincinerationworkshop.Octobre 1987,pp.381-397.

Vehlow J., Braun H., Horch K., Merz 4., SchneiderJ., Stieglitz L. et H. Vogg. (1990) Semi-
technicaldemonstrationof the 3R process.lVasteManag.t Res.,8: 461-472.

Versluijs C.W'.,AnthonissenI.H. et Valentijn E.A. (1990) MAMMOET '85: Intergrale evaluatie


van de deelunderzoeken.
Rapport No. 738504008,Rijksinstituut voor Volksgezondheid
en milieuhygiene, Bilthoven, Allemagne.

Ville de Québec(1996)L'incinérateur régional.Dépliantpublicitaire,Québec,Québec,Canada.

Vogg H. (1984) Verhalten von (Schwer-)Metallen bei der verbrennung kommunaler abfalle.
Chemie-Ingenieur-Technick,5627 40-744.

Vogg H. (1988) Von der Schadstoffquelle zvr Schadsffsenke-neue Konzepte der


Mullverbrennung. Chemi e-In g eni eur- Technik, 60z 247 -255.

V/adge A. (1987) The leachability and chemical speciation of selectedtrace elementsin fly ash
from coal combustionand refuseincineration.Environ. Pollut..48: 85-99.

'Waste
Age (1992) The 1992 municipal waste combustion guide. National Solid Waste
ManagementAssociation,'Waste Age Magazine,novembre.

Wendling P. (1994) Lixiviation des métaux lourds dans les résidus d'incinération de déchets
municipaux,bruts et traités, soumisà I'action despluies acides.INRS-ETE, Mémoire de
Maîtrise en Sciencesde I'Eau, Sainte-Foy,Québec,Canada,152p.

'Wey
M.Y., Huang J.H. et Chen J.C. (1996) The behaviorof heavy metal Cr, Pb and Cd during
waste incineration in fluidized bed under various chlorine additives. J. Chem.Eng. Jap.,
29(3)z494-s00.

252
Whitehead I.E. (1992) An environmental evaluation of bottom ash substitution in paving
materials. Ph.D. Thesis, University of New Hampshire, New Hampshire, États-Unis,
décembre.

Williams H.E. (1984) Recommendations


for the Classificationand Description of Household
Wasteand RefuseDerived Fuel (RDF). The final Report of the Co-ordination Group on
Classification and Analysis of Household Waste and the Specification of Refuse Derived
Fuel, Ecotec Researchand Consulting limited, Birmingham, Angleterre.

Youcai Z.,Lljie S. et GuojianL. (2002) Chemicalstabilizationof MSV/ incineratorfly ashes.l


Haz.Mat.,B95z 47-63.

253
ProQuest Number: 30452059

INFORMATION TO ALL USERS


The quality and completeness of this reproduction is dependent on the quality
and completeness of the copy made available to ProQuest.

Distributed by ProQuest LLC ( 2023 ).


Copyright of the Dissertation is held by the Author unless otherwise noted.

This work may be used in accordance with the terms of the Creative Commons license
or other rights statement, as indicated in the copyright statement or in the metadata
associated with this work. Unless otherwise specified in the copyright statement
or the metadata, all rights are reserved by the copyright holder.

This work is protected against unauthorized copying under Title 17,


United States Code and other applicable copyright laws.

Microform Edition where available © ProQuest LLC. No reproduction or digitization


of the Microform Edition is authorized without permission of ProQuest LLC.

ProQuest LLC
789 East Eisenhower Parkway
P.O. Box 1346
Ann Arbor, MI 48106 - 1346 USA

Vous aimerez peut-être aussi