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out
out
Par
BéatriceLevasseur
D.E.A. Scienceset technoloeies
Licence en Chimie
Thèseprésentée
pour I'obtention du gradede PhilosophiaeDoctor (Ph.D.)
en Sciencesde I'Eau
Jury d'évaluation
ExaminateurExterne ProfesseurJean-SébastienDubé
École de Technologie Supérieure
Décembre2004
J'adressemes remerciements les plus vifs et tout aussi indispensablesà madame M. Chartier
ainsi que madame D. Leblanc pour leur précieuseaide et bonne humeur, sans quoi, il aurait été
difficile de finaliser dans des temps raisonnables,les analysesde laboratoires, un grand merci
égalementau personnelde I'INRS-ETE pour leur généreusecollaboration.
Enfin, à toutes les personnes et elles sont nombreusessur les deux continents, qui m'ont été
fidèles dans leur soutien et qui ont partagé ma vie durant ces années, je leur liwe mes
remerciementsles plus chers ( : < merci à Sue ...tes bras toujours grands ouverts, à Marie-
Claude et sa famille Doux-Coeur ...une deuxièmemaman ici au Québec,à Lynou, à Anne, à
San,à Sophinetteet merci à Pierre...tu m'as prise souston aile et j'en suis repartiegrandie,Jean-
guy ...mon plus fidèle sourire,toujours présentbeau temps, mauvais temps, possédantI'art de
parler aux ordinateurs et autres engins du même genre, et enfin à toi mon précieux ami, mon
frère,mon compagnonde tous les jours ...merci pour tout ce que tu as donné,merci pour tout ce
que tu es,merci de cette abondancede générosité,celle du cæur >).
lll
PREFACE
LevasseurB., G. Mercier et J.F. Blais (2004) Metals removal from municipal wasteincinerator
fly ashesand reuseof treatedleachates.J. Env. Eng. Div. ASCE (soumis le 17 mai 2004).
vll
La premièreséried'essaisa été réaliséeen couplanttrois paramètresfixes, le pH d'acidification (pH
:2.5),1a duréedu Tc, ainsi que le nombrede lavages(2) avectrois teneursdifferentesde ST (5.0,
7.5 et l0%). Cette première étude cinétique indique une solubilisation maximale du Cd et du Pb
avecun Tc de 30 min. Une deuxièmeétudecinétiquea été réaliséeavec des Tc inferieurs à 30 min
et ce pour les deux lavages.Les cendrestraitéesissuesde ces essaisont été stabiliséespar ajout de
0.95% (basesèche)de H3PO+,lesquellesont été ensuiteneutraliséespar deux ajouts distincts de
Ca(OH)2.Le test TCLP a été appliqué à I'ensemblede ces cendresafin de valider ces premières
modifications. Le respect des normes affiliées au TCLP ainsi que d'excellents rendements
d'enlèvementdu Cd et du Pb ont conduit à optimiser davantagele procédé en remplaçantl'eau
chaudedes LA par de I'eau froide, permettantde diminuer le coût du procédé.Une troisièmesérie
d'essaisa été réaliséeavec les trois mêmesteneursen ST (5.0, 7.5 et l0%) et ce pour deux LA
(HzSO+)à I'eau froide du robinet durant 30 min. Les cendres,traitéesde façon similaire aux essais
précédentsont été soumisesau test TCLP révélantune fois de plus le respectdesnormesassociéesà
ce test.
Lors de la deuxièmepartie de cette thèse,I'emphasea porté sur le traitement des lixiviats générés
durant la décontaminationdes cendres.Le traitement par précipitation chimique représentaitla
technologie qui semblait s'adapter le mieux pour l'enlèvement des métaux d'un tel rejet. Les
différentesoptions exploréescomprenaient: la précipitationsélective(pH : 5.0) et totale (pH : 8.5)
à I'aide de deux bases differentes (Na(OH) et Ca(OH)2), I'ajout de réactifs chimiques (H3PO4,
NazS,et FeCl:) testéssur une gammede pH variant de pH : 6.0 à pH : 9.0.
Pour réaliser ces différents tests, deux essaisde décontamination(LB + LA) ont été réalisésà
l'échelle du pilote de laboratoire afin d'obtenir des mélanges de lixiviats basiques et acides
similaires du point de vue de leur composition.Les essaisréalisésà pH : 8.5, par addition d'une
basedans le mélangedes LB et LA ont permis de mettre en évidenceune précipitation efficacede
l'ensembledes métaux étudiés,avec des rendementsd'enlèvement> 90% pour les essaisutilisant
Ca(OH)2et> 83Yopour les essaisutilisant NaOH. La précipitation sélectiveà pH : 5.0 a donnédes
résultatsintéressantspour certainsmétaux,tels que le Cr (> 97yo),Al et Pb (enhe 75 et87%). Enfin,
les essaisréalisésà partir d'un ajout stæchiométriquede Na2Sont permis de mettre en évidencela
précipitationdu Cd (>99%) et duZn(>71%) sousforme de sulfures(CdS et ZnS). Des simulations
réaliséesavec le logiciel MINEQf ont permis de corroborer ces résultats et de déterminer la
présencede CdS (99.9%),PbS (98.4%) et ZnS (100%).Les essaisutilisant l'ajout àune basede
réactifs chimiques comme HfO+ et FeCll n'ont pas donné les résultatsescomptéset ne semblent
pasreprésenterun grandpotentiel quantà la précipitationde ce tlpe de rejet.
vlll
Du point de vue économique,I'option la plus intéressantesembleêke la neutralisationdes lixiviats
à pH : 7.0 avecCa(OH)2 combinéeà la recirculation des lixiviats haités au niveau des étapesde
décontaminationdes cendres.Les coûts de.la précipitationà pH : 7.0 ont été estimésà22.7 $ CAN
tct-l avecCa(OH)2,contre 26.7 S CAN tct-r avecNaOH. Cependantdu point de vue de la validation
du procédéà I'aide du test TCLP, 1l a êté suggéréd'opérerdeux précipitations; la premièreà pH :
5.0 permettantd'effectuer un premier dégrossissage, mais non suffisantepour la recirculationet la
deuxièmeàpH:7.0 permettantde recirculerles lixiviats traitésdurant la LA descendres.
Les differentes étapes d'enlèvement des métaux par précipitation ont donné des rendements
d'enlèvementde l'ordre de 2lYo pour le Cd,99oÂpour le Pb, 100%pour A1 et 630Âpour le Zn.De
plus, la recirculation a permis d'enrichir le résidu métallique issu de la précipitation à pH : 7.0
jusqu'à 23%ode Zn. Les taux de production obtenuspour les deux résidus sont respectivementde
4.6% RM5 (résidu de la précipitation à pH : 5.0) et 1.8% pour le résidu RM7 (précipitationà pH:
7.0). Néanmoins,ces deux résidusont été caractériséscofilme desmatièresdangereuses du point de
we du TCLP.
Finalement,un deuxièmeessaia été réalisé sur cinq boucles de recirculation permettantde traiter
1 kg de cendres.L'étape de décontaminationn'a pas été modifiée, seul le traitementdes cendresa
été ajustéen supprimantla stabilisationpar H3POa,ne gardantqu'une simple étapede neutralisation
à la chaux (Ca(OH)2).La précipitation à pH : 5.0 a étéremplacéepar une étapecorrespondantà une
étape de nucléation, suivie de la précipitation à pH:7.0. Des essaisde stabilisationet de
tx
neutralisationont été réalisés sur les deux résidus afin d'en diminuer le caractèredangereux.La
recirculation du rejet traité comme eau de lavage durant les LA n'interÊre pas de manière
significative avec la décontanrinationdes cendrespuisque les rendementsd'enlèvement obtenus
pour le Cd et pour le Pb ont été évalués à 70 + 3o de Cd et 18 t 4yo de Pb. Une légère
augmentationde la solubilisationdu Pb attribuéeà la présencede chloruresdansle liquide recycléa
été observée.L'augmentation du Cd dans le liquide recyclé ne semble pas avoir interferé sur la
solubilisationdu Cd provenant des cendres.Ce conceptde procédé opéranten circuit fermé a été
validé à la fois avec le test TCLP, donnant pour le Cd des concentrationsmoyennesde [Cd] :
0.11 mglI. et proche de z&o pour le Pb. La validation a aussiété vérifiée avec le test SPLP et le test
à l'eau neutrequi ont donnédesvaleursmoyennesprès de zéro.
(Directeur de recherche)
TABLE DES MATIÈRES
1 REVUE DE LITTÉRATURE.......... .............5
1.1 P r o b l é m a t i q u. .e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5. . . . . . .
1.1.1
1.t.2 Pollutionatrnosphérique.................... ..............7
1.1.3 Contamination dessoruces d'eau............ ........9
1.1.4 Envergrueduproblème ...........11
1.2 Contextede l'incinérateurde déchetsde la Ville de Québec.... ............12
1.2.1 Présentation technique......... ..........................
12
1.2.2 Gestiondesdéchetssolidesissusde l'incinérateur .............
15
1.3 Déchetsmunicipauxsolides.......... ..............17
1.3.1 Corrpositionet évolutiondansle terrpsdesdéchetsmunicipauxsolides ......................
19
1.3.2 Gestiondes déchetsmunicipaux solides .......22
1.3.2.r France ...............23
1.3.2.2 Allemagne... ......24
t.3.2.3 Etats-Unisd'Amérique ..........26
t.3.2.4 Canada,provincede Québec.... ......,............29
1.4 Incinérationdes déchetsmunicipauxsolides ...................34
t.4.1 Présentation technique....... ......34
1.4.2 Résidusdu conhôlede la pollutionde I'air (RCPA)........ .........................
34
1.4.2.1 C e n d r e sd e c h a u d i è r e.s. . . . . . . . . . . . . . . . . ..............34
t.4.2.2 C e n d r e sd ' é 1 e c t r o f i 1 t r e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............35
1.4.2.3 C h a u xu s é e s. . . . . . . . . . . ................35
t.4.3 CaractérisationdesRCPA .......36
1.4.3.1 Propriétés physiques ..............36
r.4.3.2 C o m p o s i t i o cnh i m i q u e . . . . . . .........................;38
r.4.3.3 C o m p o s i t i oo nr g a n i q u e . . . . . ..........................41
1.5 Phénomènede lessivagedesRCPA dansl'environnement,impact et caractèretoxique ...............42
1.5.1 Conceptde basede la lixiviation ..............,....42
1.5.2 Spéciationet mobilité desmétaux... ..............
45
1.6 Etudesdes testsde lixiviation et réglementationen vigueur ................48
1.6.1 TestTCLP (toxicity characteristic leachingprocedure).... ........................
50
r.6.2 Testà l'eauneutre(INRS-ETE).................... ......................
50
1.6.3
r.7 ConstatducaractèrelixiviabledesRCPAdansl,environnement.'..'.'
t.7.1 Étudesur le terrainet démonstration en 1aboratoire................. .................52
r.7.2 Caractère toxiquedesmétauxtraces(Pb,Cd, Hg)......... ........................... 55
1 . 7. 2 . 1 P1omb.......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5. .5. . . " . .
r.7.2.2 Mercure....... ......56
r.7.2.3 Cadmium ..........56
1.8 Différentesalternatives de gestiondesRCPA .................57
1.8.1 Stabilisationpar vieillementdescendres... .......................... 57
t.8.2 Recyclageou réutilisation descendres ..........60
1.8.3 StabilisationdesRCPA..... .......61
1.8.3.1 Stabilisation avecdesliantsinorganiques............. ...........61
r.8.3.2 Stabilisation avecdesliantsorganiques.................. .........66
r.8.3.3 Stabilisationpar traitementthermique ........67
1.8.4 ValorisationdesRCPA, extaction desmétauxselondiverstraitements ....................... 68
1.8.4.1 Revuede différentsprocédésde lavage...... ..................... 68
r.8.4.2 P r o c é d éé l a b o r éà I ' I N R S - E T E . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................71
2 HYPOTHÈSES DE RECHERCHE, OBJECTIFS SPÉCIFIQUES ET DÉMARCHE
EXPÉRrMENTALE.......... .........................7s
2.1 Hypothèses de recherche .......75
2.2 Objectifsspécifrques de recherche...................... .............76
xi
2.3 Démarcheexpérimentale .................. ..........77
2.3.r Déterminationdu caractèredangereuxdescendresvolantesavantet aprèstaitement........................77
2.3.2 Optimisationdesétapesde lixiviationbasiqueet acide 78
............................
2.3.3 Détermination des paramètes optimaux de précipitation poru la récupératon des métaux des
2.3.4 Elaborunon d'rur procédé combinant la lixiviation des métaux et la récupération avec
recirculationdurejettraité .......80
2.3.5 Optimisation d'rur procédé combinant la lixiviation des métaux et la récupératon par
précipitationavecrecirculationdu rejetliquidetraité............. .................. 80
J OPTIMISATION DE LA LIXIVIATION EN MILIEUX BASIQUE ET ACIDE POUR LA
DÉCoNTAMINATION DES CENDRES VOLANTES D'INCINÉRATEURS DE
DÉCHETS ........83
J.l Résumé .............86
Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8. .7. . . . .
J.-) Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8. .8. . . . .
3.4 Matérielet méthodes.. ............9l
3.4.1 Échantillonnage descendresvolantes ...........9l
5.+.2 Caractérisation descendresavanttraitement................... .......................... 91
3.4.3 Testsde lixiviation..... ..............91
3.4.4 Démarcheglobaled'optimisationduprocédé.... .................92
3.4.5 Essaisconparatifs de lixiviation en milieu basiquedu plomb avec diversesteneursen solides..........92
3.4.6 Essaiscomparatifsde lixiviation en milieu basiquedu plomb lors de trois lavagessuccessifs............ 93
3.4.7 Lixiviation acide selonun protocolede réference.. .............93
3.4.8 Optimisation de la lixiviationacide............. ........................ 94
3.4.9 Mesuresanalytiques.... .............95
3.5 Résultatset discussion ...........96
3.5.1 Effet de la teneuren solidessurla solubilisationdu plomb en milieu basique..................................... 96
3.5.2 Efiet de lavagessuccessifs sur la solubilisationdu plomb en milieu basique....................................... 97
3.s.3 Etudede la solubilisationdu plomb et du cadmiumlors de lavagesen milieu acide........................... 99
3.5.4 Bilan et coût du procédéoptimisé ............... 102
3.6 Conclusions. .... 104
3.7 R e m e r c i e m e n.t.s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. 0. .5. .
3.8 Réferences... ....106
4 OPTIMISATION DE LA PRÉCIPITATION DES MÉTAUX DES LIXIVIATS DE
DÉCoNTAMINATIoN DES CENDRES VOLANTES D'INCINÉRATEURS DE
D É C H E T S. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......l2l
4.1 Résumé ...........124
4.2 Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .2. .5. .
4.3
4.4
4.4.1
iii?xfilk#;;..:.:.:.:':.:':...:.:..:'...:...:..:'.'.:.':.:::
Échantillormage descendresvolantes
et caractérisation .........................
128
4.4.2 Testsde lixiviationTCLP et SPLP............. .......................128
4.4.3 Lixiviationsbasiqueet acide.......... ..............128
4.4.4 Stabilisationet neutralisation
descendrestraitées........ .....129
4.4.5 Précipitationdesmétauxcontenusdansle mélangedeslixiviatsbasiqueset acides..........................
129
4.4.6 Mesuresanalytiques... 131
............
4.5
4.5.1 i:j'i'*f:li!sillT;;;;;;;;;;d;''.'.......-.......':::........-.'..'....
4.5.2 Précipitationdesmétaux... .....133
4.5.2.1 UtilisationdesbasesCa(OH)zet NaOH ........................ 133
4.5.2.2 Utilisationdu chlorureferriqueet du NaOH .................134
4.s.2.3 Utilisationdu H3POa,du Na2Set du NaOH.. ................. t34
4.5.2.4 SimulationsavecMINEQL*................. ....136
4.5.3 Étudeéconomiquesur le résidumétalliqueet lesproduitschimiques..... ..................... 137
4.6 Conclusions. .... 140
4.7 R e m e r c i e m e n.t.s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1.4. .1. .
xii
4.8 L i s t ed e ss y m b o l e s ...............142
4.9 Références... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .4. .3. .
5 METALS REMOVAL FROM MI.INICIPAL WASTE INCINERATOR FLY ASHES AND
R E U S EO F T R E A T E D L E 4 C H A T E S . . . . . . . . . . . . . . . . ..,......153
5.1 Résumé ...........156
5.2 Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .5. .7. .
5.3 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .5. .8. .
5.4 Materialsand Methods .........160
5.4.r Fly ashsarnplingandclnracteiwation.............. ................. 160
5.4.2 Acid and alkalineleachingsteps.............. .... 160
5.4.3 Metalsprecipitation ............... 161
5.4.4 Stabilizationand neutralizationof treatedashesandmetallicresidues........ .................162
5.4.5 Leaching
5.4.6
5.5 R e s u l t sa n d d i s c u s s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............164
5.5.1 Alkaline treatrnentof fly ashes 164
....................
5.5.2
5.5.2.r
5.5.2.2
fjiii#:T-r:1--rr.'.
::::::::::::.. . ::::.::::":.':'
:::::::..
:::::
5.s.2.3 Aluminium.. ....165
5.5.2.4
5.5.3 Metalsprecipitationfrom alkalineand acidleachates....... ...................... 166
5.5.3.1 Lead............ . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .6.7. . . .
5.5.3.2
5.5.3.3
5.5.3.4
î ï H ; , i ; : : : :::::: : : :: : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : l :
5.5.4 Stabilizationand neutralizationof the metallicresidues ............-................................. f OS
5.5.5 Fly ashdecontamination and leachingtes1s............... ........168
5.5.6 Waterba1ance................... . . . . .1 7 0
5.6 Conclusion..
5.1 Acknowledgments .......... .....I7l
5.8 AppendixI. References ........172
5.9 A p p e n d i xI I . N o t a t i o n . . . i . . . . . . . . . . . . . . . . . , . ........177
6 PROCEDE OPTIMISE DE DECONTAMINATION DES CENDRES VOLANTES
D'INCINÉRATEUR DE DÉCHETS MUNICIPAUX: ENLÈVEMENT ET
nÉcupÉnerloN DES MÉTAUX (cD, pB, AL, zN) AVEC RECIRCULATIoN DES
LIXIVIATS TRAITÉS ........189
6.1 Résumé ...........192
6.2 Abstract....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1. .9. .3. .
6.3 Nomenc1ature................... ....194
6.4 Introduction. ....196
6.5 Matérielet méthodes.. .......... 198
6.5.1 ilchannllormage et caract&sationdescendresvolantes ......................... 198
6.5.2 Testsde lixiviationTCLP, SPLPet H2O........... ................ 198
6.5.3 Lixiviationbasiqueet acide............. ............ 198
6.5.4 NucléationetprécipitationdesmétauxcontenusdanslesmélangesMLB et MLA........................... 200
6.5.5 Neutralisationdescendresûaitées.......... .....201
6.s.6 Neutralisationet stabilisationdesrésidusRMI et RM7 ............. ............201
6.5.7 Meswesanalyfiques.... ...........201
6.6 Résultatset discussion .........203
6.6.r Décontaminationdes cendrespar lixiviation basique .......203
6.6.2 Décontaminationdes cendrespar lixiviation acide ...........204
6.6.2.1 P1omb.......... ....204
6.6.2.2 Cadmium ........205
6.6.2.3 Aluminium et2inc......... ......205
6.6.3 TestsTCLP, SPLPet H2O sur les cendrestaitées et non ûaitées ..........206
xiii
6.6.4
6.6.4.1
6.6.4.2
6.6.5
6.6.6
6.7
6.8
6.9
1
xiv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.6 Résumé des installations d'incinération de déchetssolides municipaux aux Etats-Unis (Adapté
d e W a s t eA g e , 1 9 9 2 ) . . . . . . . . . . . . ...... . . . . . ..,........29
Tableau 1.7 Liste des installationsEFW (EnergyFrom Waste)au Canada(Tiré deSawell1993) ....................32
Tableau1.8 Teneur en métaux (mg/kg sec) d'un échantillon moyen des cendres de la Ville de Québec et
ganrmedesteneursretrouvéesaux Etats-Unis(Tiré de EnvironnementCanada,1986)................41
Tableau1.9 Éléments traces (en pg/L) relarguesen phase aqueusepour deux types de cendres et gamme
de pH associée(rapportear.r/cendre
:2011;18 h) (Ttuéde Sawellet Constable,1988)..................47
Tableau1.10 Concentrationsmaximales d'un contaminant dans une matière liquide ou dans le lixiviat d'une
matière solide au Québec (Tiré de I'arlicle 3 du Règlement sur les matières dangereuses,
Q u é b e c1
, 997)............ ............49
Tableau1.11 Concentration en métaux (mg/L) de lixiviat de cendres volantes provenant d'un site
d'enfouissementdu type < monofill > (Tiré de Theis et Gardner,1990)........... ........53
Tableau1.12: Gamme de concentration et disponibilité * des RCPA (Tiré de Hjelmar, 1991 ; Kosson et al.,
l 9 9 3 a , b; V e r s l u i j se t a l . , 1 9 9 0; W h i t e h e a d1, 9 9 2 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................54
Tableau4.1 Solubilisation et enlèvement des métaux (Cd, Pb) lors des essais de lixiviation et de
caractérisationdes cendrestraitées ...........147
Tableau 4.2 Concentrations métalliques résiduelles (mg l-t) pour les étapes de précipitation et de
décantationsur les lixiviats issusdu duolicataI'...............-.. 148
..............
Tableau4.3 Concentrations métalliques resla,r"ttes (mg l-t) pour les étapes de précipitation et de
décantationsur les lixiviats issusdu duplicataI'................., ..............149
XV
Tableau4.4 Résultats des simulations avec le logiciel MINEQL* des espèces (ioniques, complexes,
solides)les plus abondantespour les ions Al3*, Cd2*,Cu2*,Pb2*,Zrln et les ions HS- ................
150
Tableau4.5 Production et coût de gestion du résidu métallique, coût en produits chimiques et coût total de
l a p h a s ed e p r é c i p i t a t i o.n. . . . . . . . . . . . . . . ...........151
Table5.1 Initial Pb content in untreatedfly ashesand soluble Pb concentrationsin alkaline leachates...... 180
Table 5.4 TCLP, SPLP and water leachingtests(mg/L) on untreatedfly ashes .....................
183
Tableau6.1 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et H2O effectués sur différents échantillons de
cendresnon traitées.. ...,........219
Tableau6.2 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et H2O effectués sur les cendres (Nov 2002)
traitéesissuesdescinq bouclesdu procédé ...................220
Tableau6.3 Composition (mg/kg) des résidus RMls5 et RM7s5 et production (kg sec/tct) de RMls5 et
RMTB5pour un procédécomprenantcinq bouclesde recirculationdu rejet traité.............
...........221
Tableau6.4 TestsTCLP (mg/L) sur les résidusmétalliques(RM1B5et MR7s5)* issusde la boucle B.5.........222
Tableau6.5 Bilan volumique, massiqueet métallique (Pb, Cd, A1,Zn) pour une tonne de cendrestraitées
xvl
LISTE DES F'IGURES
Figure1.2 Statistiques sur la génération des déchets par habitant en 1989 (Tiré de Environnement
Canada,1989)........... . . . . . . . . . . 1. .8.
Figure1.4 Composition des déchetsmunicipaux solides aux Ètats-Unis (Tiré de I'agence USEPA, 1992)...27
Figure1.5 Utilisation des différents moyens de gestion des déchets municipaux solides au cours du
t e m p s( T i r é d e U S E P A , 1 9 9 1 ) . . . . . . . . . . . ................:.... .........28
Figure1.8 Statistiqueset gestion des déchetssolides municipaux au Québec (Tiré de MENVIQ, 1992).......33
Figure1.10 Interferenceetconceptdebasere7jéà|a1ixiviation....
Figure1.12 Comparaison des facteurs de coûts de gestion des RCPA d'incinérateur de DMS (Tiré de
Painchaudet al., 1995).. .........14
Figure3.1 Variation du plomb en solution lors des essaisde lixiviation en milieu basique pour différents
ratios (p/v). Syrnboles: (O) l0% (p/v), (O) 20% (plv), (I), 30% (p/v), (!) 40% (plv), (o)
50% (plv) ........I 13
Figure3.2 Variation de I'enlèvement du plomb lors des essais de lixiviation en milieu basique pour
differents ratios (p/v). Symboles:(O) l0% (p/v), (O) 20% (plv), (a),30% (plv), (Z) 40%
( p / v ) ,( . ) s 0 % ( p / v ) . . . . . .........114
Figure3.3 Variation du plomb en solution après 2 min lors des essaisde lixiviation en milieu basique
lors de trois lavages successifs.Symboles: LBl (lavage basique no. 1), LB2 (lavage basique
n o . 2 ) , L B 3 ( l a v a g eb a s i q u en o . 3 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .I. 1. .5. .
Figure3.4 Variation de I'enlèvement du plomb après 2 min lors des essais de lixiviation en milieu
basique lors de trois lavages successifs.Symboles: LB1 (lavage basique no. l), LB2 (lavage
basiqueno.2), LB3 (lavagebasiqueno. 3)............ ........116
Figure3.5 Cinétique du plomb et du cadmium solubilisés lors du premier lavage lors des essais de
lixiviationacidecomportantdeuxlavagessuccessifs..... ....................
117
Figure3.6 Cinétique resserréedu plomb et du cadmium solubilisés lors des essais de lixiviation acide
comportantdeux lavagessuccessifs..... .....I 18
Figure3.7 Variation du plomb et du cadmium en solution lors des essaisde lixiviation comportant deux
lavagesacidesà I'eau froide. Symboles:LAI (lavageacideno. l),LAZ (lavageacideno. 2)....119
XVlI
Figure3.8 Bilan et schémadu procédéoptimisé....... ......................
120
Figure4.l Protocole et montage expérimental portant sur les essais de lixiviation (A-B) et de
précipitation ....152
Figure 6.2 Suivi des métaux en solution au colus de différentes étapes du procédé : liquide recirculé
(LR), mélange des lixiviats basiques(MLB), mélange des lixiviats acides (MLA), surnageant
de la nucléation (S I ), surnageantde la précipitation (S2) pour les cinq boucles du procédé B 1,
B 2 , 8 3 ,8 4 e t B 5 . . . . . . ............226
xviii
INTRODUCTION
L'incinération des déchets municipaux solides (DMS) génère deux classes de déchets, les
cendresde grilles (mâchefer) et les résidus de contrôle de la pollution de I'air (RCPA). Les
cendresde grilles représentententre 80% et 90oÂde la massetotale des résidus d'incinération des
déchets(Abanadeset a1.,2002;Sabbaset a1.,2003).Elles sont relativementinertes,amorphes,
peu solubles et les métaux sont difficilement lixiviables (Hjelmar, 1996; Kosson et al., 1996).
Ces propriétés caractérisent habituellement les cendres de grilles comme des déchets non
dangereux(Bawkon, L99l; Bridle eI a1.,1987;CCME .1991).La gestionde ce type de cendres
comporte actuellement plusieurs possibilités dont I'enfouissement sanitaire et la revalorisation
dans divers domaines coûrme la construction de route, ou encore la fabrication de divers
matériaux dont la brique et la céramique. Une étude exhaustive concernant, entre autres, la
gestion,la chimie et le comportementdes résidusd'incinérationde DMS a d'ailleurs été publiée
récemmentpar Sabbaset al. (2003).
D'autre part, les procédésavancésd'épuration des gaz des incinérateursde DMS génèrententre
10 et 50 kg de RCPA par tonne de déchetsincinérés (Lundtorp et al., 2002; Sabbaset al., 2003).
Les RCPA comprenant les cendres volantes (cendres de chaudières et d'électrofiltres) et les
chaux usées sont, en partie solubles (10 à 40 %) et contiennent des teneurs élevées en
contaminants métalliques sous des formes liées au soufre, au chlore et sous forme d'oxydes
(plomb, cadmium, zinc et mercure dans les chaux usées) (Abanades et al., 2002; Bridle et al.,
I987;Pinzani et a1.,2002;Theis et Gardner, 1990).De ce fait, les RCPA sonthabituellement
considérés comme des déchets dangereux (Buchholz et Landsberger, 1993; Kosson et a1.,
1993a,b).
Cette thèsede doctorat, laquelle a été conçue sous la forme d'une thèsepar articles, a été divisée
en sept chapitres. Le premier chapitre présente une revue bibliographique portant sur
I'incinération des DMS, ainsi que la gestion et le traitement des RCPA de ces incinérateurs.Les
hypothèses technologiques, les objectifs spécifiques de recherche ainsi que la démarche
expérimentale sont présentés au second chapitre. Les chapitres 3 à 6 regroupent les quatre
articles scientifiquesissus de ces travaux de doctorat. Le septièmechapitre présenteune synthèse
de cette recherchesous forme d'une discussion générale.Cette thèse ce termine par une courte
présentationdesprincipales conclusionset recommandationstirées de cette étude.
CHAPITRE I
REVUE DE LITTERATURE
1.1 Problématique
1.1.1 Historique
En Amérique du Nord, au l9è-' siècle, le systèmede collecte sélective était déjà pratiqué au sein
des foyers. Ainsi, les déchetsorganiquesde table étaientrecyclés pour constituer la nourriture du
bétail. De même, les matériaux potentiellementrevendables,comme le textile, les chaussures,le
verïe, le métal et la laine étaient reconvertis. On retrouve ce systèmeen Europe, à la fin du 19è'"
siècle. Parallèlement, certaines grandes villes, corrmenceront à transporter leurs déchets en
dehors de leur agglomération, afin de les déverserdans des lieux appropriés. C'est le début des
dépotoirs à ciel ouvert. Dans les années 1900, le taux de production de déchets généréspar
habitant est en pleine croissance.Par exemple, à New York, il est estimé à 540 kg pat année.À
Londres,il excède300 kg par année,tandis qu'à Budapest,Munich et Zurich, il est de I'ordre de
230kgpar année(Chandler et al. 1997).
À cette époque,le seul dispositif contrôlant la pollution de I'air, permettait seulementde retenir
les particulesgrossièresainsi que les papiersenflammés.Bien qu'il ne disposaitpas de système
de ventilation,certainesde cesunités furent utiliséesjusqu'en 1960(Chandleret aI.1997).
Le développementde cette technologie seraplus lent dans les autres pays. Ce n'est qu'en 1892,
que la ville de Hambourg a construit son premier incinérateur,basé sur le modèle de Horsefall.
Cette technologiea été utilisée dans le restede l'Europe et plus particulièrementdans les villes
de Bruxelles, Stockolm et Zu/rch. Les derniers incinérateursconstruits sur ce modèle, datent de
1904.Ils comprenaient12 fours et 2 chaudièrespouvant généreralors 150 kW d'électricité.Ils
furentmodifiéspar Heenan& Froudeet utilisésjusqu'en 1969.
Pour faire face à I'augmentation rapide des volumes à traiter, il sera construit durant ces années
(1960 à lg70) un nombre significatif de nouveauxincinérateurs.La technologiede l'incinération
ainsi que son marché deviennent alors une véritable industrie, avec tout ce que cela implique
commeconséquences
dommageables.
Une grandepartie des nouvelles constructionsétait baséesur des plans d'incinérateur datant des
années1920. L'autre partie, sur un modèle datant de 1957 et élaborépar Von Roll Borsigstrame
à Hambourg. De ce premier modèle de construction, on peut noter le progrès concernant
I'efficacité de la combustion ainsi que la fiabilité des opérations,pour le deuxièmemodèle, il
faut souligner l'amélioration technique, qui a permis de réduire les émissions toxiques et
améliorer la qualité des cendres, mais ce, de façon minime. Malgré ce premier effort, on va
assisterà une forte opposition de lapart du grand public, face à I'industrie de I'incinération des
DMS dansle courantdes années1970 à 1980.En effet, les publicationssur la piètre qualité des
gaz émis, dénoncentla production de dioxines et de furannes,de composésorganiquesvolatils,
ainsi que la présencede métaux lourds dans les cendres.S'en suit un déclin dans la construction
d'incinérateurs,phénomèneillustré avecle moratoire temponire en 1986 sur les installations en
Suède.
L'industrie de I'incinération devient alors un chaînon non négligeable des rouages
gouvernementauxdans le problème complexe lié à la défensede I'environnement et à la santé
publique.
Bien souvent, on retrouve dans la littérature l'ensemble des cendres volantes avec les chaux
uséesassociéesau terme RCPA, ce qui signifie résidu du contrôle de la pollution de I'air, ou
encoreen anglais,APCR (Air Pollution Control Residue).
La diversité de la composition élémentaire des DMS représente, de nos jours, une liste
interminable de composéschimiques et de différents métaux. Larépartition de ces composés,au
travers de la combustion, se retrouve précisémentdans I'ensemble des RCPA.
Les cendresde grilles renferment des métaux à même la matrice, ce qui rend leur solubilisation
plus difficile (Hjelmar, t996 ; Kosson et a1.,1996).Celles-cine représententpas de réel danger
pour l'environnement et peuvent être disposées de façon sécuritaire dans des sites
d'enfouissementordinaires(Bridle et a1.,1987 ; CCME, l99l ; ILSR, 1987). D'autres moyens
visant leur réutilisation comme agrégat dans la construction de route furent également
développés(Hjelmar, 1996 ; Kosson et al., 1996).Plus récemment,l'équipe de I'INRS-ETE a
démontré la valorisation des cendres de grilles de I'incinérateur de la Ville de Québec en
techniqueroutière.
Les RCPA sont, quant à eux, considérésdangereuxdu fait de leur forte teneur en métaux (Pb,
Cd, Hg, Zn) possédantune grandemobilité dansl'eau et lors destestsde lixiviation. Cestestsde
lixiviation permettentpour chacunedes législations de valider ou non un résidu solide comme un
déchetdangereuxpotentiel.
Durant la combustion, une quantité considérablede métaux vont être volatilisés pour ensuiteêtre
précipités en s'adsorbantsur les particules de cendresvolantes, ou encore, sur la chaux hydratée.
Cette altération de la matrice chimique transforme les métaux sous des formes plus mobiles,
leurs permettantd'être relarguéslors des tests de lixiviation. Cette mobilité représenteun risque
de contaminationlors de I'enfouissementdans des sites non appropriés.Les métaux ainsi libérés
au contact despluies contaminent les cours d'eau et les nappesphréatiques.
Le constat est souvent identique dans bien des pays (États-Unis, Canada,paysd'Europe) ; les
RCPA générés par l'industrie de I'incinération constituent un déchet dangereux. La forte
capacitéà rejeter des métaux toxiques dans l'environnement va fortement influencer la recherche
de nouveauxmoyens de gestion.
10
1,1.4 Envergure du problème
Il faut tout d'abord situer le contexte économiqueen rapport à I'enfouissement des déchetsnon
dangereux et des déchets dangereux. En 1985, le coût de revient pour enfouir une tonne de
déchetnon dangereux(DMS) est estiméà 13 $ US/tonne,alors qu'il en coûte 200 $ US pour une
tonne de déchetsdangereux (ILSR, 1987). Pour les moins scrupuleux, le calcul serarapidement
fait. I est nécessairementplus avantageux de disposer les RCPA en sites d'enfouissement
sanitaire.Pour se conformer aux nonnes exigéeset rendre le TCLP positif, certainsmélangeaient
les RCPA avec les cendres de grilles moins contaminées,ainsi il disposait d'une nouvelle
matrice ne possédantpas la caractéristiquetechniquede déchetsdangereux.
Ce subterfuge fut très clairement dénoncé avec l'étude réalisée par le groupe international de
travail sur les cendres(International Ash Working Group). Suite à ce travail, il fut recommandé
de ne plus mélanger les RCPA avec les cendres de grilles et de les collecter séparément
(Chesner,1995).
11
Pour une meilleure contribution au maintien de l'équilibre entre I'environnement et le devenir de
ces résidus dangereux, il devient incontournable en cette décennie de développer de nouveaux
procédés,toujours plus économiquesqui favoriseront, à long terme et sans aucun danger, leur
éventuelleintégration dans notre environnement.
L'incinérateur de la Ville de Québec est situé dans le quartier Limoilou. Il fut construit en 1974
par la compagnieDominion suivant le model de Von Roll. il est classéparmi les incinérateursde
type combustion massive, en anglais I mass burn facilities. Il a subit depuis, de nombreuses
transformations.Particulièrement, suite à la nouvelle réglementation sur les émissions de gaz
acides(Environnement Canada,I 988).
o 25.9Yode cendresde chaudières: résidu solide formé lors du passagedu flux gazeux
dans la chaudière. Les particules du flux vont se déposer sur les tubulures de la
chaudière à leur contact. La vapeur gênéréepar cette chaudière fut réutilisée et
vendue durant plusieurs années à I'usine de pâtes et papier Daishowa (maintenant
Stadacona)située à proximité de I'incinérateur ;
t2
o 41.4%ode cendres des électrofiltres : résidu solide récupéré gràce à un système de
précipitateur électrostatique;
o 32.9oÂdechaux usées: résidu solide formé au contact des gaz acides et des plus fines
particules neutralisées à la chaux hydratée (Ca(OH)z) et au charbon activé (en
moindre quantité) dans l'épurateur des gaz.
Les fumées qui s'échappent de I'incinérateur après le traitement à la chaux sont vérifiées en
continu à I'aide d'un opacimètre et d'un analyseur de CO2, CO, HCl, SOz et NO*. La
combinaison de ces deux appareils contrôle l'émission des gaz sortantset permet d'ajouter les
quantitésde chaux nécessairesà 1aneutralisation.
13
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1.2.2 Gestion des déchetssolidesissusde I'incinérateur
Québec(MENV) autorisait de par les différentes lois, la combinaison des cendresde chaudières
et d'électrofiltres aux cendres de grilles (mâchefers). Le mélange résultant pouvait alors être
enfoui sur un site d'enfouissement sanitaire à Saint-Tite-des-Caps.Le coût résultant pour une
tonne enfouie était de l'ordre de 17 $ CAN/tonne en septembre 2000, augmentant à 33 $
CAN/tonne en 2001.
Les interdits de ce nouveau règlement sur la gestion des matièresrésiduelles ont conséquemment
développé le problème de gestion à l'ensemble des RCPA. Dans le futur, il ne sera plus
envisageablede mélanger les cendresde grilles avec les cendresvolantes.De même, les trois
types de RCPA devront être récupérés séparémentet enfouis dans des cellules à sécurité
maximaleà défautd'êtrestraités.
15
Avec ses 9 000 tonnes de RCPA annuellementproduites, la Ville de Québec fait face à un
problème de taille. Éitantdonné les coûts qu'entraînerait l'enfouissement de celles-ci dans des
sites techniques (à sécurité maximale), la Ville de Québec a dû innover sur des moyens de
disposition beaucoup plus économiques, voire même plus avantageux que le traitement chez
Stablex.
Cette réorientation,a permis d'élaborer une collaboration des plus efficaces entre I'Institut
National de la RechercheScientifique (INRS-ETE), la sociétéAlex Environnement et la Ville de
t6
1.3 Déchetsmunicipauxsolides
Il est difficile de définir de façon précise une matrice, lorsque le contenu de celle-ci dépendde la
juridiction administrative de chaquepays.
c <<Les déchets solides regroupent les déchets résidentiels, les déchets de petites
industries, les déchets d'institution qui sont collectéspar la municipalité ou encore
par une entreprise de ramassage contractée par la municipalité >>. (Première
définition tirée de Environnement Canada,l99l) ;
o <<Tous déchets, résidus, boues issues des usines de traitements de déchets et des
usines de traitement d'eaux, ou provenant d'installations contrôlant la pollution de
l'air et les autres matériaux rejetés incluaint les solides, les liquides, les semi-solides
ou les gaz issus des diffirents contenant résultant des activités industrielles,
commerciales, agricoles et résidentielles> (Deuxième définition tirée de RCRA,
1984).
Ces deux extrêmesdénoncentbien la difficulté existanteà vouloir comparer des informations sur
les DMS provenant d'agences ou de groupes de travail dont les motivations sont totalement
disparates.Cette difficulté étant davantagesoulignéelorsqu'il s'agit de pays differents.
ftôpital, école). Ne peuvent être inclus les débris de construction/démolition, par exempleles
T7
débris de voiture et les déchets médicaux/pathogènes> United States Office of Technology
(OTA, 1989).
Assessment
Cette définition peut être considéréecomme étant le compromis approprié pour la suite de ce
travail. En retenant toutefois que les statistiquesdonnéesont pu être établies sur des critères de
basedifférents. Malgré cet exercicedifficile de comparerla production de DMS, on propose,à la
Figure l.2,txre étuderéaliséepar EnvironnementCanada(1989). Très souvent,cesdonnéessont
expriméespar habitant. Cela permet de réduire le problème à l'échelle humaine malgré le fait
que les conditions socio-économiques,géographiques,les coutumes sociales et le rapport
national des générations,sont autant de biais pour I'interprétation de statistiques de differents
pays.
Canada
Êtats-Unis
Australie
F€nce
Danemârk
Suisse
Hollande
RoyauneUni
Suède
Chine
18
Le Canadaest le pays qui produit le plus de déchetsau monde avec ses 1.7 kg par habitant et par
jour. L'objectif de ce travail n'étant pas d'établir des statistiquesà l'échelle mondiale, nous
présenteronsle contexte actuel, seulementpour certains pays d'Europe, pour les États-Unis et
enfin, pour le Canadaet le Québec.
L'introduction de ce travail, ayant résumé la constante évolution des DMS durant ces deux
décennies,on se contenterade donner un exemple statistique(Tableau 1.2).
Catégoriede r935 1963 1968 t974 t975 r978 r980 1982 t986 1988
déchets
Plastique I 2.9 J 5.7 7 8.8 6 7.5
Papier t4 23 3I 26.8 3l.l 25.2 29 22.8 33 25
Putrescible l4 t4 18 21.3 35.5 28.3 25 23.7 20 22.8
Métaux 4 8 9 8.5 5.3 7.2 8 9.6 8 13.4
Verre J 9 8 9.5 9.3 11.8 10 9.6 9 3.5
Poussière 57 39 22 19.8 t2.3 13.9 I4 16.1 l0 13.4
Textile 2 3 2 3.5 1.7 2 3 2.6 4 7.6
Autre 5 4 6.9 1.8 5.9 4 6.2 l0 5.8
La composition chimique et physique des DMS étant très hétérogène,1l a étê établi différentes
catégories de matériaux, permettant de caractériser plus facilement cette matrice. On peut
identifier ces catégoriesau Tableaul.2 (le plastique,le papier, les matièresputrescibles,etc.).
Comme précédemment, il sera difficile d'établir une définition du terme catégorie qui soit
généraleà I'ensemble des pays. De ce fait, la comparaison entre ces différentes donnéesreste
limitée. Les pays d'Europe ont néanmoins su collaborer et établir une liste déterminant le
contenuexact des différentes catégoriesde matériaux (Williams, 1984) :
19
o Matières putrescibles : restede table,déchetsvégétaux,déchetsjardiniers ;
o Plastiques : tous les matériaux plastiquesincluant les films et les matériaux denses;
Ce qu'il faut en retenir, c'est que malgré les efforts mis en place depuis quelques annéespour
établir plus concrètementle contenu potentiel de ces diverses catégories,il reste encore des
matériaux ou des objets inclassables,de par leur complexité. Souvent on les retrouve dans deux
catégoriesdifférentes,ce qui rend la caractérisationplus aléatoire.
o La provenance de ces déchets générés par les foyers urbains, les institutions, les
commercesou les petites industries ;
o Et les changementsclimatiques.
20
Tableau 1.3 Variations de la composition en poids des déchetsrésidentiels,commerciaux,
institutionnels et industriels (% plp) (Tiré de Gore et Storrie, 1992)
Papier 36 4l 50 40
Métal 7 5 5.5 4.5
Plastique 1 15 15 13
Organique 31 29 18 6
Verre 7.5 6 4 9
Laine 2 0 J t2
Déchetsde 2 0 0.5 2
constuction
Divers 7.5 13.5
2T
o Vérifier que les donnéesproviennent d'une seulejuridiction ;
La Figure 1.2 démontrela variation des déchetsgénéréspar habitant et par jour avec ses0.5 kg
parjour en Chine et jusqu'à 1.7 kgpar jour au Canada(EnvironnementCanada,1989).
Il serait normal d'imaginer à l'heure actuelle, une diminution de ces données, si I'on tenait
compte des mesures déployées pour le contrôle des matières résiduelles au sein de ces divers
pays. Ceci est paradoxal, mais la réalité est tout autre. En effet, malgré des taux de natalité de
plus en plus faibles, voire semblablesdans ces pays, la quantité de déchets généréspar habitant
n'a cesséd'augmenter. Les États-Unis ont progresséde 2Yopar année et par habitant au cours
desannées2000,tandis que le Japon aatteint4Yoparannéeetparhabitant.
Cette incontournableévolution nécessitede nos jours la mise en place d'une gestionà multiples
facettes.Celle-ci va permettre de réduire les quantitésde déchetsà disposeret, ainsi, améliorer le
processusde traitement. Les differents moyens utilisés dans la gestion des DMS sont :
o Incinération;
Dans de nombreux pays industrialisés, I'enfouissement des déchets est de loin la technique la
plus utilisée de cette époque. Les limites rencontréespour chacune de ces méthodesregroupent
un ensemblede paramètrescomme la nature, la résistance,la qualité du déchet, ou encore, la
faisabilitédu ramassase.
22
D'autres considérationscomme I'opinion publique, l'emplacementgéographiqued'un terrain,
I'espace disponible, ou encore, la viabilité économique sont à envisager sérieusementpour le
choix d'une méthode appropriée.
1.3.2.1 France
o Centrede stockage:4IoÂ;
o Incinérationavecrécupération:4lYo ;
o Tri:80Â:
o Compostage:6Yo;
o Incinération:30Â:
o Méthanisation: l%o:
23
Le parc desusinesd'incinérationa considérablement
ménagères. diminué depuisl'applicationde
l'arrêté du25 janvier I99l.La fermeturedes usinesde faible capacitémais égalementd'usines
a permis de passerde 253 unitésen 1999 à 165 en2002.F,n2003, grâceà une
non-conformes
action énergétique,les 123 usines restantesétaient en conformité avec I'arrêté dl 25 janvier
1991.
1.3.2.2 Allemagne
Les données statistiques concemant la gestion des déchets, avant la réunification des deux
Allemagnes ont été volontairement écartées.Il était plus intéressantde présenterl'effort lié à la
politique de gestion des déchetsdurant la période post-réunification. L'Allemagne reste I'un des
pays les plus innovateursface au problèmede la gestiondes DMS. En 1993, les Allemandsont
généré43.3 millions de tonnes de DMS pour 90 millions d'habitants, ce qui représenteun
volume non négligeable.Malgré ces grandsvolumes, on assisteà une gestion que I'on pourrait
qualifier de réussie.
o 1990: ordonnance sur les matériaux d'emballage visant leur réutilisation ou leur
recyclage;
Soucieuxde mieux contrôler l'utilisation et la disposition des divers matériaux à recycler, les
allemandstransforment et adoptent un nouveau règlement (Closed Cycle Economy Law). Ainsi,
le potentiel énergétiquede chaque ressourcerecyclée devra être optimisé (Vehlow, 1996).
L'initiative de tous ces efforts a permis de détournerdes sites d'enfouissement45% des DMS
24
vers le recyclage,ou encore,leur réutilisation.Ce qui est plus élevé comparativementaux
de L992.
statistiques
.1.2
tr4.1
I r.5
I6.1
13.9 42.9
I3.l
I lr.5
I15.6
tr 8.6
I Conrposés I Putrescibles
conrpactés IMinéraux lMissibles
lFraction movenne EFraction fine IVerres lMétaux
lPlastiques ITextiles EPapiersjournaux [lPapiers
Prèsde 1l millions de tonnesde DMS sontincinérés,soit 360Âdu total des DMS (Reimann,
de gestionpour
1991; Rijpkenaet al., 1992).Le Tableau1.5résumeles différentesalternatives
le traitementdesDMS.
25
Tableau 1.5 Gestion des DMS en Allemagne (Tiré de Rijpkeman,1992)
Enfouissement I 1500 46
Incinération 9000 36
Total 25000 100
Les déchetsà basede papier représentent40% de la masseglobaledes DMS (Figure 1.4),ce qui
représente72 millions de tonnes. Ce matériel constitue la composantemajeure de la composition
des DMS aux États-Unis.
26
t] 8.3 a6.7
16.3
437.5
À17.9
r 8.3
Aux États-Unis,la politique fedéralede la gestiondes DMS est baséesur le principe des 4R
Les dernièresstatistiquesindiquentque 62
(Réduction,Réutilisation,Recyclage,Récupération).
dansdessitesd'enfouissement,
à67% desDMS sontdisposés et 21 à
l0 à16% sontincinérés
elle estnégligeable.
23Yosontrecyclés.Quantà la quantitédesDMS utiliséspour le compostage,
De mêmequ'au Canada,les États-Unisne possèdentpas une seuleet unique loi < nationale>
potr appliquerleur politique de gestion.Le contrôle et la gestion de DMS reviennentà la
de chacundesÉtatsqui constituentles États-Unis.
juridiction et au gouvernement
27
l'agenceUSEPA. L'évolution au cours des années1960 à 2000, de la gestiondes DMS aux
à la Figure1.5.
États-Unisestreprésentée
28
Tableau 1.6 Résumé des installations d'incinération de déchetssolidesmunicipaux aux
Etats-Unis (Adapté de Waste Age,l992)
On peut comparer le système de gestion politique du Canada à celui des États-Unis. Ces deux
pays sont divisés en différentes provinces ou États, lesquelssont indépendantsdu point de vue de
la législation. Le Canadaregroupe au total 10 provinces possédantchacune leur propre système
de législation et de juridiction. De part cette structure, on observe parfois une grande variation
sur la législationd'une province à I'autre.
Dans le cas des règlements sur la gestion des DMS, on peut noter une certaine volonté pour
unifier davantage les politiques provinciales et fédérales. En effet, le Conseil Canadien du
Ministère de l'Environnement (CCME) comprend désormaisun comité regroupant à la fois des
députésdu fédéral et du provincial dont la priorité est d'établir les directives et les normes de
baseliéesaux préoccupationssur les ressourceset l'environnement.
29
Une récenteétudeestimela compositiondesDMS de cesdeuxpaysà peuprèssimilaire.Pourle
Canada,les deux catégoriesles plus importantesconstituantles DMS sont les matériauxà base
de papier (37.5%) et les matériauxde type organiques(34.5%). La Figurel.6 donne la
compositiondesDMS au Canada.
42.5
r 4.5
30
Cette prévention à l'usage plus modéré et mieux contrôlé de l'enfouissement a permis de réduire
de 82oÂ(en 1990) à 75% (en 1996) les volumes de DMS destinésaux sites (Environnement
Canada,1996)(Figure 1.7).
Figure 1.7 Gestion des DMS au Canada (1992) (Tiré de Environnement Canada, 1996)
Malgré la constructionen Ontario d'un nouvel incinérateur,au cours de I'année 1992,la capacité
d'incinérer au Canada a été grandementaffectée par la fermeture, en 1999, de l'incinérateur de
Montréal (au Québec).
31
Tableau 1.7 Liste des installations EFW (Energy From Waste) au Canada (Tiré de Sawell
et Constable1993)
Combustion 1800
massive
Cornbustion en 1l 1000
deux étapes
Semi-suspension l* 550
TOTAL t7 3350
Dans la province de Québec, ce sont 7.2 millions de tonnes de résidus qui sont générées
annuellement. Ce chiffre exclut les très abondants déchets miniers, forestiers, agricoles et
industriels. De ces 7.2 mlllions de tonnes, 1.4 millions de tonnes sont directementrecycléespar
certainscommerceset industries.
Déchetsrésidentiels
Dans les faits, chaquecitoyen produit en moyenne 1 kg de déchetspar jour, et plus encore à son
travail. La gestionmunicipalede ces 5.8 millions de tonnesest représentéeà la Figure 1.8.
32
La CommissionCharbonneaua, d'autre part, estiméque de 0.5 à l% des déchetssolidesenfouis
étaientconstituésdes déchetsdangereux,tels que :
Batteriesautomobiles ;
o Huiles mécaniquesusées,antigel ;
Médicament;
Essence;
69 sitesd'enfouissement sanitaires(LES)
97 dépôtsde matériaux secs
366 dépôtsen tranchés
*44 dépotoirs à ciel ouverts
x
Bannis depuis 1978, ils sont progressivementéliminés
*i<
L'incinérateur de Montréalfutfermé en 1994
a 1
JJ
1.4 Incinérationdesdéchetsmunicipauxsolides
1.4.1 Présentationtechnique
L'incinération des DMS génèrequatre types de RCPA, dont trois tlpes ont été présentéslors du
contexte de I'incinération de la Ville de Québec.Les prochainessectionss'attarderontdésormais
aux résidus produits dans les différentes structuresd'un incinérateur situées après les grilles de
combustion.Les cendresissuesen amont, autrementdit, les cendresde grilles ne présentantpas
un caractèredangereuxpotentiel.
34
constituerainsi les cendresde chaudières.Ce type de cendresreprésente25.9% du poids total de
RCPA produitsparlaVille de Québec,soit 50 kg/h.
1.4,2.2 Cendresd'électroJiltres
L'essentiel des fines particules, présentesdans le flux gazeux aprèsle passagedans la chaudière,
vont être récupéréesà ce stade-ci.En effet, les fines particules sont chargéesnégativementdurant
leurs passagesau travers d'une série d'électrodespour ensuiteêtre collectéesou précipitéespar
injection d'une contre-charge.Les particules collées aux plaques sont alors détachéespar
martèlement et récupérées au fond du collecteur. Ainsi, les précipitateurs électrostatiques
génèrentun secondtype de cendre appelée: cendresd'électrofiltres. Aux États-Unis, ce type de
cendres constitue la majeure partie des RCPA produits ; pour la Ville de Québec, elles
représentent4t.4% du poids total de RCPA produits soit 80 kglh. Ce tlpe de cendresreprésente
dansl'ensembleles plus grandsvolumesà gérer.
Les vitessesau travers du précipitateur sont de l'ordre de 0.7 à 1.3 m/s tout dépendantdu nombre
de bancs utilisés dans le précipitateur électrostatique.L'efficacité des précipitâteursva dépendre
de la taille desparticules; pour un matériel supérieurà 50 pm la récupérationest de 100%,pour
Ce tlpe de cendresa été produit dans les quinze dernièresannéesà causede normes plus sévères
sur les émissionsaériennesde mercure, d'acide chlorhydrique, de plomb et de cadmium. Après
les électrofiltres,les gaz de combustion débanassésdes particules les plus grossières,sont
refroidis de270oCà 110-140oCà l'aide d'un systèmede jets d'eau. Il est ensuiteenvoyédansun
cyclone situé au fond de l'êpurateur sec qui élimine les cendres volantes aux dimensions plus
35
importantes. Les gaz sont ensuite traités à la chaux hydratée en poudre à I'aide d'une buse
dirigée tête en bas dans le passage drt gaz. Les gaz de combustion, refroidis et conditionnés
arrivent au bac filtrant, qui représentele dernier dispositif de dépollution (Stegemannet Côté,
1991).La faible températuredans la dernièrepartie de ce dispositif permet de récupérerI'acide
chlorhydrique, le mercure ainsi que le plomb et le cadmium. Le troisième type de cendres,
appeléesles chaux usées,est ainsi récupéré.À lu Ville de Québec,les chaux représentent32.9%
du poids total de RCPA produit, soit 63.5 kglh.
La situation aux Étuts-Unis, durant les années 1987 à 1992, permet de démontrer une nette
augmentationde la production de chaux uséespar rapport aux cendres d'électrofiltres. En fait,
I'utilisation des précipitateurs électrostatiquessera de moins en moins observée favorisant le
traitement à la chaux (Berenyi, 1996).
1.4.3.1 Propriétésphysiques
Il est souventrapporté que les propriétés physiques et chimiques des differents types de cendres
peuvent être fortement modifiées selon certainsparamètrescomme le matériel parent incinéré, le
régime de la combustion, le mode des opérationset, enfln, le mode de collecte des cendres.
36
tout dépendammentdu type de combustion utilisé, soit une combustion effectuée sur lit fluidisé
ou une combustion à multiples foyers. Les quantitésde matières volatiles dans les cendressont,
elles aussi,dépendantesde la températuredes opérationsdans la chambre de combustion de 850
à 1000"c.
Jung et al. (200$ ont démontré suite à leur étude comparative de plusieurs données et autres
réferencesde la littérature, l'influence de divers paramètres(température,capacité et type de la
chambre de combustion, caractéristiquesdes déchets entrant) sur le comportement des métaux
durant l'incinération. Le paramètre le plus significatif quant à la concentration des métaux dans
les cendresvolantes et les cendresde grilles correspondraitau déchiquetagedes résidus les plus
volumineux, incinérés. D'autre part, ils ont établit une relation entre le point de fusion des
métaux et leur distribution dans les cendres.Les métaux <<lithophilic D, comme le Fe, le Cu, le
Cr et I'Al se retrouveront principalement dans les cendresde grilles tandis que le Cd très volatile
(point d'ébulition faible 767"C) sera transferé dans les cendresvolantes. Quant au Pb, malgrés
son caractère volatile, les deux tiers se retrouveront dans les cendres de grilles. Cette
classificationdes espècesmetalliquessusceptiblesd'être inclusesdans la matrice ou déposéesen
surface des cendres, selon leur point de fusion a été proposée antèrieurementpar Cahill et
a-
J I
Newland (1982). Les métaux carctériséspar un point d'ébulition faible (< 1550'C) sont déposés
en surfaceselon un processusde volatilisation/condensationet sont facilement extractibles,alors
que les métaux carctériséspar un point d'ébulition élevé (> 1550"C) sont inclus à même la
matrice.
Une étude plus aprofondie fait également état de la relation entre, les differents paramètres
orchestrantla combustion des DMS (déchetsmunicipals solides) et la composition chimique, la
morphologie ainsi que la minéralogie des cendresqui en résultent (Li et al. 2004). Les analyses
chimiques de cette étude démontrent la relation entre la température de la chambre de
combustion et la répartition des éléments dans deux types de cendres. Les éléments les moins
volatiles dans des conditions de températuresélevéesseront particulièrement déplacésdans les
cendresde grilles tandis que les élémentsles plus volatiles dans des conditions de plus faibles
températuresseront quant à eux capturésdans les cendresvolantes. Par exemple le Cd, le Pb, le
Hg ainsi que I'As ayant de faible températurede vaporisation caractériserontessentiellementles
cendresvolantes, tandis que le Ni, moins volatile, caractériseradavantageles cendresde grille.
Quant au Cu, au Cr et au Zn, ils seront distribués entre ces deux types de cendres. L'étude
minéralogiquerévèle la présencede NaCl, de KCI et de cristobalite en grande quantité ainsi que
la présencede CaCO: en plus faible quantité pour des cendresvolantes provenant d'incinérateur
avec foumaise. D'autres auteurs(Forestieret Libourel (1998) ; Mangialardi et al (1999)) ont
observéla présencesuplémentairede CaSOret SiOz.
Tabaries(1995) a mis en évidencele fait que les oxydesmajoritaires(CaO, MgO, K2O etNa2O)
sont liés dans les résidus à des silico-aluminatesde calcium (par exemple, l'anorthite
CaO.AlzO:.2SiOz).Ces oxydes sont les produits de la calcinationdes formes carbonatées
de ces
élémentslors du passagedes déchetsdans le four. Ils sont très peu solubles en milieu aqueux et
38
leurs températuresde fusion et de vaporisation sont très élevées(i.e. températurede fusion de
1544"Cpour CaO.SiO2).
On retrouve dans les cendres volantes certains éléments majeurs comme le calcium (Ca), le
potassium (K) et le sodium (Na). La composition minérale des cendres a été très largement
étudiée.Souvent,elle se présentesousla forme de CaSO+,KCl, NaCl (Ontiveroset a1.,1989).La
présencesousd'autresformes comme des oxydes,desphosphates,des sulfatesa été établie,mais
de façon théorique(Clapp et al., 1988).Ce type de cendrespeut égalementcontenirdes éléments
traces pouvant ètre 2 ou 3 fois supérieuresà la normale observée dans la croûte terrestre.
Particulièrement, de fortes teneurs en plomb (Pb), zinc (Zn), arcenic (As), cadmium (Cd) et
quelquesfois en mercure (Hg, dans les chaux usées),ont été mises en évidence. Le soufre est
égalementen concentrationassezélevée(Theis et Gardner, 1990).
. dansun systèmede combustion < métal f oxygène >>,les oxydes sont la forme
dominante:
Le pH de ces cendresvolantesdans I'eau peut varier de 6.24 à 10.26.Cette variation peut être
due à plusieurs facteurs dont la nature des déchets et le mode d'opération de I'incinérateur.
(Sawellet Constable,1988).
39
L'analyse des cendresvolantes de la Ville de Québec durant les dix demières annéesa permis
d'en déterminer les différents constituants. On peut distinguer les composés majeurs comme
étartt: SiOz,AlzO3, Fe2O3,HgO, CaO, Na2O,K2O, TiOz, MnO, PzOs,les chlorures(Cl- ) et les
sulfates1SO+2-).
La liste des métaux (teneur totale) est donnée au Tableau 1.8. On peut noter que les différentes
teneurs en métaux des cendresde la Ville de Québec sont comparablesà celles des États-Unis.
Parallèlement, la détermination de la composition des chaux usées a Évélé des teneurs en
métaux, beaucoup moins importantes par rapport aux cendres de chaudières et d'électro{iltres.
Elles sont caractériséespar de fortes concentrationsen chlorures et en hydroxyde ainsi que des
pics de mercure sporadiques.
40
Tableau 1.8 Teneur en métaux (mg/kg sec)d'un échantillon moyen des cendresde la Ville
de Québec et gamme des teneurs retrouvées aux Etats-Unis (Tiré de
Environnement Canada, 1986)
Les composés appartenant aux familles des HAP, CB, CP ont démontré un fort potentiel de
lessivage,avecdes valeursallant de l0 à240 mglL. De plus, il est rapportéque les composésles
plus solubles sont ceux qui présententle moins de cycle (Harrison et al., 1985 ; Sawell et
Constable,1988 ; Theis et Gardner,1990).La contaminationen produits organiquesest d'autant
plus importante lorsque les cendres contiennent davantage de carbone total (imbrûlés). Le
contrôle de cette contamination est directementlié à la températurede combustion, qui pour être
efficace, doit être maintenue à un minimum de 1 000"C (Bawkon, l99l; Theis et Gardner,
4T
1990). Les paramètresopérationnelslors de la combustion représententles variables principales
pouvant éviter laprésence de produits organiquestoxiques dans les cendres.
I1 est intéressantde signaler que la majeure partie des incinérateurs au Canada opère à des
températuressuffisamment élevées,afin de limiter le plus possible la contamination des cendres
par les composésorganiques.Les RCPA de la Ville de Québecne dépassentgénéralementpas
les normesassociéesaux déchetsdangereuxpour les PCDD et PCDF (Mercier et al.1997a,b).
La lixiviation peut être définie de façon très générale comme la mobilisation, I'extraction ou
encorele lessivagedes constituantsd'une phasesolide lorsqueceux-ci sont mis en contactavec
un solvant dont la composition peut être très variable (eau ou organique). La lixiviation des
résidus d'incinération constitue très certainement un système complexe (phase solide/agent
lessivant/soluté)et souvent étudié dans la littérature. La complexité d'un tel systèmerepose en
fait sur une multitude de phénomènes différents (sorption, dissolution, précipitation) dans
lesquelsvont intervenir une série de paramètrespouvant influencer sur les équilibres régissantle
système.La Figure 1.9 illustre I'ensembledu systèmede lixiviation :
42
Soluté
(Complexationréaction
acidebase)
Contrôle Contrôle
Erosion Sorption Dissolution/ Précipitation
Phasesolide Solution
PhaseSolide
De plus, il faut souligner le caractèretrès complexe de la matrice solide. En effet, les cendres
possèdentune structure minéralogique souvent très hétérogènepouvant intervenir sur le système
illustré à la Figure 1.9. Notamment,la porositéinternedesparticulesainsi que la morphologieet
la taille sont autant de paramètrespouvant influencer la disponibilité des aires de surfaceoù ont
lieu les réactionschimiques (précipitation, sorption).
Dans une étuderéaliséepar Theis et Gardner (1990), les donnéesamasséesdans la littérature leur
ont permis de définir un lien direct entre la résistancede difîusion inteme d'un soluté et le type
de cendresvia leurs plus ou moins grandessurfacesspécifiques.Ils conclurent que les cendres
volantes, caractériséespar un diamètre de pores supérieur à celui des cendres de grilles
démontraient une résistancede difhrsion beaucoup moins importante que celle des cendresde
grilles. Ce qui leur conferaitun fort potentielde dissolution.
L'aspect chimique de la lixiviation est tout aussi intéressant.Dans I'ensemble, les réactions
chimiques sont réversibles et certaines seront plus rapides que d'autres. Les réactions en phase
43
ou les réactionsde complexationsont généralement
aqueusecomme les réactionsacides-bases,
rapides,de I'ordre d'une fraction de secondeà quelquessecondes(Stummandet Morgan, 1981).
Les réactionsd'adsorptionsont, par exemplepour le plomb et le cadmium à la surfaced'oxyde,
de I'ordre de I'heure à la joumée (Cole, 1983).Les réactionsde précipitation,de dissolutionet
d'oxydo-réductionen phasesolide sontplus lentes,I'ordre de grandeurétantde I'heure à I'année
(Stummandet Morgan, 1981).
44
Spécification Fraction Morphologie
chimique disponible desparticules
v
I ,"
*"
Comportement
Thermodynamique ---_-_--___> fondamentalde <- Cinétique
lixiviation
,/ 1I \
\
Influencedu pH, lnfluence du ratio
Sorption
pE,ligand L / S, Temps
Le terme spéciation est utilisé pour définir I'ensemble des différentes formes d'un métal au sein
d'une matrice. On a vu précédemmentque les procédésde lixiviation pouvaient solubiliser les
élémentsd'une matière solide en divers composésdans la phase liquide. Ce phénomènea été
étudié par de nombreux auteurs (Tincelin, 1993 ; Wendling, 1994) qui ont mis en évidence la
grandesolubilisation des chaux usées(de 30 à 55%). La forte solubilisation des cendresvolantes
serait en partie due à la très forte concentration d'ions chlorures lors de leur mise à l'eau
(Cameron,1988).
La présencedes ions chlorures proviendrait des differentes formes du chlore présentesdans les
matériauxplastiques(PVC, etc.). Les cendresvolantesde la Ville de Québeclibèrentjusqu'à 20
000 mg de Cl- par litre lors de leur mise à l'eau (Wendling,1994). Ces quantitésd'ions libres
(Cl-) favorisentla formation de chlorocomplexesmétalliquestrès solubles,tels que le Pb, Cd,Zn
(Cameron,1988; Couillard et al., 1995;Theis et Gardner,Igg0; Tincelin.1993;'Wendling,
1994). La grande mobilité des ions métalliques en phase acide dans les cendresvolantes serait
principalementdue à la solubilisationde cescomplexes.
45
Les solutions issues de lixiviation (lixiviats) sont constituéesde solutés qui se présententsous
forme de complexessolubles.Par exemple,les métaux traces(Pb, Cd) peuvent se complexerà
des ligands (ex : Cl-, OH-, matière organique) et former des complexes solubles (PbCl*, PbCl2O,
Pb(OH)*, Pb(OH)20,etc), ou encore,rester àl'étatd'ions libres (Pb'*, Cd').Les ions libres sont
cependanttrès minoritaires en solution comparativementau reste des complexes formés.Il existe
deux formes de complexes solubles. Le premier type résulte de l'association des cations
métalliques traces (Pb'*, Cdt*) avec des ligands anioniques (ex Br) ; les interactions sont de
tlpes électrostatiqueset peuvent être considéréesfaibles. Ils sont alors caractérisésde complexes
très solubles.Un autre type d'association faisant intervenir des liens covalents très forts entre les
cationsmétalliqueset des ligands (OH) va donner des complexes((PbOH)*) beaucoupmoins
solubles.
Il semble possible, d'autre part, de pouvoir relier le relargage des métaux au type de cendres,
qu'elles soient acidesou basiques,lors d'un contactà l'eau. La Tableau 1.9 donne les espèces
relarguéesen phase aqrieusedépendammentdu type de cendresvolantes issuesde I'incinération
de DMS.
46
Tableau 1.9 Eléments traces (en pglL) relargués en phase aqueusepour deux types de
cendreset gamme de pH associée(rapport eau/cendre z 20ll;18 h) (Tiré de
Sawell et Constable, 1988)
As
B 4600-5200 3 380-4 140
Ba
Cd 1 9 0 0 0 - 5 10 0 0 30- 1 300
Cr <5-10 30- r80
Cu 60- 190 6-8
Mn
Mo
Ni 50- 160 <5
Pb* 2 tlO - t7 800 1 180- I 320**
Se
Zn 33000- 1 116000 50-2 820
pH 6.24- 6.47 - 10.26
10.15
Caractère amphotère' du Pb
t
On dit d'un élément qu'il est amphotère lorsque celui-ci est soluble à la fois en milieu basique et en milieu acide.
47
Les espècessous formes d'anions, comme le sélénium et l'arsenic, ont tendance à être
préférentiellementsolubles à des pH basiquesou proche de la neutralité, ce qui leur confère un
haut potentiel de lixiviation dans des conditions naturelles non perturbées. D'autres métaux,
comme le chrome et le molybdène, sont aussi facilement lixiviables en milieu basique (Theis et
Gardner,1990).
Après avoir introduit le concept de lixiviation, il est approprié de présenter les différents tests
associésau phénomènede lixiviation. Ces testssont appeléstestsde lixiviation et sont appliqués
à la fois pour expliquer les phénomènesde lixiviation et, également, en vue d'appliquer la
réglementationsur les résidus. Dans de nombreux cas, les différentes législations ont utilisé ces
tests dans leur réglementation sur les résidus dangereux,leur permettant.ainsi de caractériserles
cendresd'incinérateurs de DMS comme dansereuxou non.
Ainsi, peuvent être déterminées les concentrations exactes de ces différents constituants
relargués dans des conditions dites de référence, ou encore, des conditions simulant les
phénomènes naturels dans un site d'enfouissement. Ces informations peuvent ensuite être
utilisées dans des modèlesmathématiquespermettantde prédire une lixiviation à long terme.
I1 existe une liste impressionnante de test de lixiviation résultant en fait de l'ensemble des
législations sur les matières dangereuses,propres à chaquepays. Il est donc proposé de regarder
I'aspectréglementaire(loi en vigueur) de ce tlpe de tests.
48
Pour la province de Québec, le test de lixiviation utilisé pour le Règlement sur les matières
dangereusesest le Test TCLP (Toxicity Characteristic Leaching Procedure Method I3l1). Ce
test provient de nos voisins du sud et a été élaborépar I'agenceUSEPA. Les normes associées
aux concentrationsde contaminantsdans le lixiviat sont donnéesau Tableau 1.10.
Tableau 1.10 Concentrations maximales d'un contaminant dans une matière liquide ou
dans le lixiviat dtune matière solide au Québec (Tiré de l'article 3 du
Règlement sur les matières dangereuses,Québec,1997)
Arsenic 5
Baryum 100
Bore 500
Cadmium 0.5
Cyanures totaux 20
Chrome 5
Fluorures totaux 150
Mercure 0.1
Nitrates + nitrites I 000
Nitrites 100
Plornb 5
Sélénium I
Uranium 2
Les propriétés des matières dangereusessont définies comme suit. I est défini une matière
lixiviable dangereusede la façon suivante : < matière lixiviable : toute matière qui, lorsque mise
à I'essai conformémentà la méthode prévue dans la liste des méthodesd'analysesrelativesà
I'applicationdes règlementsdécoulantdela Loi sur la qualité de I'environnementpubliéepar le
Ministère de I'Environnement et de la Faune,produit un lixiviat contenantun contaminantdont
la concentrationest supérieureà I'une desnormesprévueau Tableau l.10.
49
Le cuivre et le zinc ne sont plus normés actuellementau Québec ; la norme pour le Cd admise
aux États-Unis est deux fois celle du Québec soit 1 mg Cd/L de lixiviat et celle du Hg aux Etats-
Unis est deux fois celle du Québecsoit 0.2 mglL de lixiviat.
Les échantillons à tester sont filtrés, puis leur pH est déterminé selon le test du pH du TCLP
(pré-testau HCI) (USEPA, 2002b). Si le pH des échantillons à tester est supérieur à 5.0, c'est le
liquide d'extractionà pH : 2.88 (+ 0.05) qui doit êtreutilisé. Le liquide d'extraction à pH : 4.93
(+ 0.05) est composéd'acide acétiqueglacial et de NaOH lN (5.7 mL d'acide acétiqueglacial et
de 64.3mL de NaOH lN complétéà I L avecde l'eau millipore). Le liquide d'extractionà pH :
2.88 est composéd'acide acétiqueglacial (5.7 mL d'acide acétiqueglacial complétéà 1 L avec
de I'eau millipore). Les échantillonsà testersontplacésdansdesbouteillesétanchesde HDPE de
1 L contenant le liquide d'extraction, dans un rapport de 50 g d'échantillon humide filtré pour
I L de liquide d'extraction. Les bouteilles subissentune rotation complète (de type tête en haut -
tête en bas) à un rlhme de 30 + 2 rotations à la minute pendant 18 + 2 h. Le lixiviat est alors
filtré, puis acidifié avec HNO3 à pH < 2.
L'acide acétiqueglacial comme liquide extraction est utilisé dans le but de simuler le phénomène
de lixiviation dans un site d'enfouissementréservé aux déchetsdomestiqueslesquellesgénèrent
ce type d'acide (acide acétique) de façon naturelle lors de la décomposition de la matière
organique.Comme il a déjà été mentionné, la gestion des cendresconcernantla Ville de Québec
s'effectuepar l'enfouissementexclusif des cendresvolantessansdéchetdomestique.Or, ce type
de matérielne produit pas d'acide acétique.
Du fait de cette controverse,l'équipe de INRS-ETE a développéun autre test, plus simple mais
permettantde simuler la lixiviation des métaux suite au contact d'une eau neutre. ll a éténommé
simplementTest de lixiviation à l'eau neutre.
Il consisteen un test de lixiviation à l'eau du robinet (50 g de solide dans un litre d'eau) au
rythme de 30 r 2 rotations à la minute durant 18 + 2 h. L'eau utilisée lors de ces travaux de
recherche correspond à l'eau potable de la ville de Sainte-Foy, laquelle est alimentée par la
50
station de production d'eau potablede Sainte-Foy. Cette eau est caractériséepar des
concentrationsen cations majeurs et en métaux, de I'ordre de : [Ca] : 24.8 mglL, [Na] : 10.1
m g l L , [ K ] : l . 3 m g l L , [ M g ] : 5 . 5 m g l L , [ A 1 ]: 0 . 0 4 m g | L , [ C d ] : < L D ( L D : 0 . 0 0 0 3 m g l L ) ,
[Cr] : 0.001 mgll., [Cu] : 0.07 mglL, [Fe] : 0.04 mglL, [Pb] : <LD (LD : 0.002 mglL), avec
un pH variant de 7,0 à 7,2. Même s'il n'est pas réglementaire,il est d'intérêt scientifiquede
démontrer ce qu'il advient des contaminants (particulièrement le Pb) lors d'un simple contact
avec de I'eau. L'utilisation de ce test supplémentairesur les cendresnon traitées et traitées,
permettra de mettre en évidence le fort relargage du Pb dans le milieu récepteur durant
I'enfouissement. L'information recherchée correspond notamment à l'effet d'un premier
lessivageau contact de la pluie par exemple, ou encored'une eau provenant de la fuite du réseau
aqueducsur une zone d'enfouissement.Quant au choix de l'eau du robinet, les caractéristiques
de celle-ci (faible concentrationsdes alcalino-terreux) permettaient de refléter le relargage des
métaux de manière naturelle. De plus, afin d'optimiser I'effet du pH du fluide d'extraction et
ainsi étudier le lessivagedu Pb à pH plus acide (pH : 4,2), vn troisième test (SPLP) a été
introduit.
L'ambiguïté quant à l'utilisation du test TCLP, pour évaluer l'efficacité d'un procédé de
traitement de résidus, a été soulevée par de nombreux auteurs (Vander Sloot et al., 1994a,
1994b).C'est dansce senségalementque l'équipe de I'INRS-ETE suggèreI'utilisation du test à
I'eau neutre comme un outil supplémentaire.
Un troisième type de test et sans doute le plus approprié pour la gestion des cendres en site
d'enfouissement,est le test SPLP (SyntheticPrecipitation Leaching Procedure). Il détermine la
quantité de contaminants susceptiblesd'être lixiviés par des pluies acides et est réalisé selon le
protocolel3l2 del'agenceUSEPA (USEPA, 2002a).
Ce test est effectué à I'aide d'une solution lixiviante synthétique se rapprochant de celle des
pluies acides à I'Est de la rivière Mississipi ; ainsi un mélange d'acide sulfurique et d'acide
nitrique permetde constituerle lixiviant à pH : 4.2. La proportion Solide/Liquideutilisée est de
1 dans20, avec une durée de 18 h comme le TCLP et le test à l'eau neutre.Ce type de test est
néanmoins non reconnu dans le règlement sur les matières dangereusesau Québec. Afin de
51
justifier I'utilité de celui-ci, on procéderadurant notre rechercheà I'application des trois tlpes de
test.
Les résidus de I'incinération des déchets sont souvent disposés par enfouissement de type
<<monofill > (Adriano et al., 1980 ; Theis et Marley, 1979).Du point de vue de la contamination
potentielle des eaux souterraines,ce système est de loin le moins approprié de par les fortes
forces hydrauliques impliquées dans le mouvement des lixiviats formés entre les cendreset les
eaux interstitielles du site. Les installations de type < monofill > destinéesaux cendresvolantes
provenant d'incinérateur de DMS sont souvent caractéiséespar un lixiviat de très mauvaise
qualité. Par ailleurs, une double membraneimperméableest parfois installée (Cundari etLarrfra,
1986; GundleSystems,1989).
Malgré I'incinération des DMS en quantité toujours plus volumineuse, et par conséquent
I'augmentationdes volumes de cendresenfouies,on relate peu d'études en ce qui concernela
contaminationpotentielle des eaux souterraines.I1 faut souligner cependanttrois étudesréalisées
sur des cendresissuesd'incinération de DMS. Ces étudesont permis de mettre en évidencede
très hautes concentrations de métaux traces dans les lixiviats de site d'enfouissement de type
<<monofill > (Theis et Gardner,1990).Le Tableau1.11donneune synthèsede cesrésultats.
52
Tableau 1.11 Concentration en métaux (mg/L) de lixiviat de cendresvolantes provenant
d'un site d'enfouissementdu type <<monofTll>>(Tiré de Theis et Gardner,
1990)
De plus, une étude réalisée à l'aide de lysimètres a dénoté la présence de lixiviats fortement
chargés en plomb, ainsi que la présencede chlorure, de sulfate, de potassium, de sodium, de
calcium, de strontium et de faibles teneursde composésorganiqueset ce, pour un pH du lixiviat
situéentre10.0et 12.0(Eighmy et al., 1989).
Une autre équipe de recherche (Wadge, 1987) a simulé en laboratoire les phénomènesde
lixiviation dans un site d'enfouissement. Ces recherchesont plus spécifiquement porté sur la
spéciationdesmétaux,ainsi que leur potentielde solubilisation,estimantainsi la biodisponibilité
des élémentstraces ainsi que leur mobilité environnementale.ll a été confirmé lors de cette étude
que la lixiviation des métaux traces s'échelonnait sur une période de cinq ans (cinq annéesde
précipitation), ce qui représenteune période de temps relativement courte dans le contexte d'un
écosystème.Pour conclure, les donnéessur differents métaux ont permis de classerle sélénium,
le plomb et le cadmium comme étant les trois métaux les plus solubles. Le sélénium étant
particulièrementsoluble et ce, même à de très faibles concentrations.
D'autres auteurs(Hjelmar, l99l ; Kosson et al., l993a,b ; Versluijs et al., 1990 ; Whitehead,
l9g2) ont mis en évidence la relation entre la fraction soluble des RCPA et la disponibilité des
métaux traces. La très grande fraction soluble des RCPA (10 à 65%) constitue un facteur
important dans l'évaluation de la contamination des eaux souterraines.La fraction soluble totale
est définie comme étant la quantité maximale de la masseinitiale d'un matériel solide, pouvant
53
être lixiviée durant une période de I 000 à 10 000 jours. À l'exception des sels (Ex : NaCl,
vitessede solubilisation élevée) et ce dans des conditions de lixiviation plutôt acides.À partir de
ce concept, ces auteurs ont déterminé la disponibilité et la fraction lixiviée en métaux et sels
contenuinitialement dans les RCPA.. Le Tableau1.12 présenteun résumé de l'ensemble des
résultatsproposéspar ces auteurs.
La disponibilité est très élevéeen ce qui concernele Pb, Zn, Ca, Mg (50%ùet approche les 100%o
pour le Cd, Na, K, Cu, Cl, SO4
54
Au regard des differentes études réalisées en laboratoire ou sur le terrain, il est évident et
nécessairede souligner le phénomènede solubilisation des métaux contenusdans les RCPA. Ces
concentrationsélevéesobservéesdans les lixiviats dépassentsouvent les normes permettant de
qualifier un matériel dangereux.Les principaux métaux constituantun dangerpotentiel du fait de
leur forte concentration sont le Pb, le Cd et, quelquesfois, le Hg. Bien souvent ces trois métaux
ne rencontrentpas les normes québécoisesrelatives au règlement sur les déchetsdangereux(Pb
5 mglL, Cd 0.5 mg/L, Hg 0.1 me/L).
La libération des métaux toxiques par émission aérienne,ou par solubilisation dans les réseaux
aqueducset les réseaux hydrographiques,constitue une menace à la fois pour l'être humain et
pour l'équilibre des écosystèmesde notre environnement(Darvison et al., 1993 ; Kauppinen et
Pakkanen,1990 ; Linak et Wendt, 1993; Wey et al.,1996).
1.7.2.1 Plomb
On retrouve, parmi les effets les plus nocifs du Pb, des problèmes de retard intellectuel ainsi que
desproblèmesd'apprentissage,remarquésplus spécifiquementlorsqu'il s'agit de jeunes enfants
soumis à des expositions régulières ; lesquellessont principalement dues à I'absorption de
peinture contenantdu Pb. L'absorption est plus importante chez les enfants ayantune carenceen
Fe et en Ca, entrainantde plus amples effets négatifs. La contamination en Pb provenant des sols
se caractériseessentiellement
chez les enfantsâgésde 0 à 5 ans(Mercier et a1.,2001)
L'acétate de Pb et le phosphatede Pb sont tous deux cancérigèneschez les animaux et il est fort
probable qu'ils puissent présenter les mêmes effets chez l'ètre humain (Kamrin et Leader,
encyclopédietoxicologie,2001).
55
1.7.2.2 Mercure
1.7.2.3 Cadmium
56
1.8 Différentesalternativesde gestiondesRCPA
La gestion des RCPA peut être réalisée suivant différents objectifs, qu'ils soient d'ordre éthique,
commercial, ou encore, fonction du temps, elle reste cependantdépendantedu facteur technico-
économique.De par ces objectifs fixés, on peut mettre.enévidencequatresgrandescatégoriesde
gestion permettant ainsi aux industriels et organismesgouvernementauxde choisir la solution la
plus appropiée par rapport au contexte de chacun.On peut ainsi distinguer le vieillissement par
entreposage,le recyclage, le traitement suivi de leur enfouissementsécuritaire,et enfin, la
valorisation descendres.
La carbonatation est une réaction très importante dans les résidus alcalins et se produit
consécutivementaux oxydations et hydrolyses précédentes.Le processusest lent et dépend de
nombreux paramètres comme la perméabilité, la teneur en eau, la composition minérale du
matériau,la concentrationen COz(e),I'humidité relative et la températurede I'air environnant.
57
Le comportementà long terme a été étudié par de nombreux auteurs à la fois par simulation et
par étudesur le terrain (< grandeurnature > spécifiquementpour les mâchefers).
Bozkurt et a1., (1999) ont mis en évidence I'importance des changements de composition
minérale et organique des cendres à plus long terme (centainesà milliers d'arurée) en fonction
des conditions imposéespar I'environnement. En conditions réductrices,les métaux sont souvent
liés aux sulfures, tandis qu'en conditions oxydantes, ils peuvent être dégradés et ainsi être
lessivés. Cependantla formation d'oxy-hydroxydes ferriques accompagnéede fortes capacités
d'adsorption diminue grandement cette mobilité. Ils ont de plus estimé que la carbonatationet
I'oxydation devenaientbeaucoupplus lente en profondeur de stockageplutôt qu'en surface.
58
des réactions d'oxydation etlou d'hydrolyse des imbrûlés ont été également observées.La
carbonatationserait pratiquement terminée après trois mois de stockage à l'air libre. Les rejets
des polluants métalliques dans les lixiviats des mâchefers seraient alors peut importants. Seuls
les chlorures (C1-) seraient encore mobilisés en quantité importante après ces trois mois. Les
travauxréaliséspar Freyssinetet al. (1999) complètel'étude précédente.En effet, cette équipea
caractériséles mécanismes de transformation d'un stock de mâchefer soumis aux conditions
climatiques en France. Dans I'eau interstitielle du stock, le calcium et les sulfates sont dissous
sous forme de complexes (CaOH-, CaCO31u4, NaSOa-, KSO4) tandis que dans le
CaSOa1u4,
lixiviat (eau d'élution s'écoulant par gravité sous un tas de résidu), le calcium est sous forme
C** e 80%. Les métaux (Fe, Cu, Pb,Zn) dissous.dansl'eau interstitielle sont majoritairement
liés aux ions hydroxydes tandis que dans le lixiviat, le Cu et le Pb sont associésaux chlorures et
le Zn est sous sa forme libre (Zrf*). Ils ont mis en évidence la phase prédominante néoformée
aprèsmaturation des mâcheferscorrespondantà la calcite. Après cinq mois, période nécessaires
à la maturation, 80olodu calcium, du cuivre, du sodium et du chlore susceptibled'être mobilisés
sont lixiviés et après16 mois, 860Âdl matérielremobilisableest enlevédont 35% des chlorures
totaux.
La stabilisation par maturation est une des techniquestrès étudiées actuellement. L'application
de celle-ci < grandeur nature >>a été considérablementexploitée en France avec les MIOM
(Mâchefersd'Incinération d'Ordures Ménagères)puisque leur valorisation en techniqueroutière
doit être précédéed'un délai de maturation. L'efficacité de cette technique semble être reconnue
mais à long terme. À court terme, cependanton observela présenecde métaux dans les lixiviats
dés les premières précipitations de pluie (Drouadaine 1999). L'état actuel des recherchesen
laboratoire sur la stabilisation par carbonatationdes RCPA (Amérique du Nord) ou des REFIOM
(Résidus d'Épuration des Fumées d'Incinération d'Ordures Ménagères, en Europe) ne permet
pas de stipuler sur I'efficacité de ce traitement à court terme. En effet, le lessivageà court terme
de métaux notament le Cd, reste encoreproblématique(Ecke 2003).
59
sont enfouies avec les autresmatières résiduellesadmissiblesen site d'enfouissementtechnique.
Le mandat de notre rechercheétait principalement d'aider la compagnie Alex-Environnement a
élaboré un procédé permettant I'extraction des métaux (Pb et Cd) en vue d'enfouir les cendres
une fois traitées. L'étude de la stabilisation les cendrespar maturation ne constituait pas rme
avenue posible à retenir du fait de la législation en vigueur au Québec. D'autre part, certains
aspectscomme les fortes précipitations de neige, les variations importantes de températureainsi
que le caractèredangereux des RCPA laisse supposerun lessivageimportant des métaux lourds
et ce à court terme.
Il faut souligner l'utilisation du terme cendreset non RCPA. En effet, les différentes applications
relevéesdans la littérature concernentmajoritairement les cendresde grilles (ou mâchefer)ou les
cendresissuesdes centralesthermiquesau charbon.
Ces deux matériaux ont fait I'objet de nombreusesétudes depuis les annéescinquante. Leurs
applicationsou réutilisation sont très variées(Theis et Gardner, 1990) :
o Addition au ciment Portland. Ce tlpe d'application est basé sur les propriétés
pouzzolariqrres' des cendres de charbon. Le mélange final est formé d'hydrates
(silico-calciquesou alumino-calciques)peu solublespossédantdes propriétésliantes
(Benezet, 1997). Ce moyen pourrait également figurer au sous-chapitre de la
stabilisationdes cendres:
)-
t-a propriété pouzzolanique d'un matériau est définie comme la faculté de se combiner à la chaux (CaO) en présence d'eau pour former des
60
Application dans le domaine environnemental: restauration de sols ou de lacs
eutrophisés(enrichi en nutriments) par addition de cendres,recouvrement des divers
matériaux d'un site d'enfouissement par addition d'une couche de cendres (Glick,
r984);
L'utilisation des cendresvolantes issuesde I'incinération des DMS est, quant à elle, inappropriée
du fait de leurs fortes concentrationsen métaux lixiviables. On peut distinguer deux moyenspour
remédier de façon durable, à leur gestion. Soit les cendressont traitéespermettant ainsi d'obtenir
une nouvelle matrice stable, soit-elles sont décontaminéesde leurs métaux toxiques dans le but
de les revaloriser.
Le terme solidification peut également être utilisé. Ces deux termes englobent les différentes
techniquespermettantde transformer un déchetdans une matrice beaucoupmoins problématique
du point de vue de I'environnement. Ainsi, le contaminantest stabilisé sous une forme beaucoup
moins soluble, moins mobile et donc moins toxique. La stabilisationpeut s'opérer avec deux
types de liants, soit organique ou inorganique.Du fait de leur faible coût, les liants inorganiques
sontpréferentiellementutilisés.
Cette techniquereposesur I'addition de ciment à un autre matériel solide, mélangé à une certaine
quantité d'eau. La matnce cimentaire ainsi obtenue présente des caractéristiques plus
61
sécuritaires: comme une mauvaise conductivité hydraulique, une faible porosité, une meilleure
tortuosité et une plus grande durabilité. La mobilité du contaminant est ainsi considérablement
réduite.Le Tableau1.13résumeles principaux avantageset inconvénientsde cettetechnique.
Ce procédé utilise généralementles Ciments Portland (Portland Cement), avec parfois I'ajout
d'additif permettant d'améliorer la matrice cimentaire finale. La mobilité des métaux ioniques
(F.'*, Pbz*,Ti2*, etc.) se trouve diminuée du fait de leurs nouvelles morphologies (hydroxyde ou
carbonatede métaux)moins solubles.
Deux études ont été réalisées afin d'optimiser la formulation de cette technique. La première,
réaliséepar Environnement Canadaà I'aide du Programme d'essai et Évaluation Nationale des
Incinérateurs(EnvironnementCanada1991) a permis d'optimiser la phasede solidification du
procédé et démontre la stabilisation à la fois chimique et physique des métaux traces dans les
RCPA.
La deuxième étude a été réalisée par I'agence USEPA (Kosson et al., 1993a) et portait sur une
formulation de stabilisation permettantde réduire le relargagedu Pb dans un mélangede cendres
de grilles et de RCPA.
62
Tableau 1.13 Avantages et désavantagesde la stabilisation (S/S) avec ciment
Avantages Désavantages
Coût du traitement raisonnable La matrice cimentaire est tès volumineuse
Grande expertise du taitement Un pré taitement est parfois requis pour des déchets
contenant des irrpuretés pouvant affecter la composition et
le drucissementdu ciment
Équipement conventionnel et facilement disponible Les mélangesde faible résistancesont plus wlnérables
aux solutions lixiviantes acides
Grande tolérance aux variations chimiques des déchets La mabice ne peut lier les sels de chlorure
La perméabilité et la résistancedu produit final peuvent
êûe contrôléespar la quantité de ciment ajouté
Il existe d'autres composés pouvant être utilisés comme liants inorganiques. En général, ces
matériaux possèdent la propriété d'un matériel pouzzolanique. La grande différence avec les
ciments réside dans la forte concentration de silicate, ou encore d'aluminate, qui leur confère
cette propriété. Les produits siliceux ou encorealumineux vont réagir avec la chaux en présence
d'eau de la façon suivante :
Produit alumineux + CaO + HzO 4:> (Ca O). (Si O2)y(H2O), (2)
Ce type de réaction peut être défini comme une dissolution-précipitation en milieu aqueux à
température arnbiante, entre la chaux et un matériel siliceux ou silico alumineux ne possédant
pas de propriétés cimenteuses. Les hydrates formés possèdent de grandes propriétés liantes
(Benezet,1997; Ricout, 1998).
63
Ash),les cendresissuesde la combustionde DMS sur lit fluidisant, les résidusde combustionde
ciment (CementKiln Dust) et les scories.
En ce qui concerneles RCPA issuesde l'incinérationde DMS, l'étude réaliséepar Huang et Chu
(2003) a permis d'une part de caractériserdeux types de RCPA (n Bag filten et les cendres
issues du traitement par voie semi-humide avec addition de chaux < semidry lime scrubbing
system>) du point de vue de leur composition (CaO, SiOz et AlzO:) et d'autre part d'établir une
relation linéaire entre le ratio (CaOlSiOz) et le caractèrelixiviable du Pb. Ainsi, ils concluentque
les deux types de cendres étudiées présententdes propriétés pouzzolaniquespermettant de les
recycler dans la fabrication de ciments portland.
I1 faut égalementsouligner l'intérêt de la stabilisation dite chimique qui consiste à utiliser des
agentsde fixation chimique comme I'acide phosphorique,les apatites,mais égalementI'EDTA
et le TGA (acidethiodiglycolic) ou encoredesagentschimiquescommerciaux.
64
La stabilisation chimique consiste à modifier des espècestrès solubles sous une forme beaucoup
moins mobile. Par exemple, les métaux contenusdans les RCPA se présententmajoritairement
sous forme de sels (CdClz, PbCl2 ou HgCl2), lesquelssont facilement solubles au contact de
I'eau. Ces mêmes espècesune fois renduessolubles(Pbt*) peuvent être alors immobiliséesà
l'aide d'additifs chimiques (phosphate). La forme solide qui en résulte est
thermodynamiquementtrès stable. La principale caractéristiquedu solide obtenu est sa grande
insolubilité (Eighmy et al., 1989). Le procédé WES-PHixR utilise du phosphatesous forme
soluble (orthophosphate)lequel varéagir avec les métaux, et d'autres espècesioniques (Cf, OH)
pour donner des minéraux insolubles sous forme de phosphatesde métaux (Me3(PO+)3OH). Ce
procédé est actuellement le plus répandu aux Etats-Unis, il est opéré par la compagnie
WheeclabatorEnvironmental SystemsInc. Il a étédénombré dans22 incinérateursutilisant cette
technologie(Lyons 1994).
2* + -+
5 Pb 3 POa3 OH- <:> PbseO4)3 OH (5)
Des recherchesont permis d'introduire d'autres types de liants de la famille des inorganiques.
Par exemple, Huang et Lo (2004) ont synthétisé et caractérisé un nouvel agent de fixation
65
chimique, essentiellementsous forme d'oxyde d'aluminium colloïdal leur permettant de réduire
de 94,80Âla lixiviation du Pb contenu initialement dans des cendresvolantes. Cependantl'étude
ne révèle aucun coût quant à la production et à l'utilisation de ce nouvel agent.
Lundtorp et al. (2003) ont quant à eux, élaboréun procédé (ProcédéFerrox) basé sur la capacité
des oxydes de fer à pouvoir emprisonneren grandequantité certains métaux lourds comme le Pb
et le Cd. Les RCPA sont mélangés à une solution de sulfate ferrreux puis aérésdurant 24 h de
manière à oxyder les ferrohydroxydes en ferrihydrite. La suspensionainsi obtenueest par la suite
transféréedans un site d'enfouissement model, spécifiquement élaboré pour ce procédé lequel
possédeun systèmede drainage qui permettra de séparerpar percolation les lixiviats des cendres
traitées.Ce traitement permet de solubiliser les sels en grandequantité dans les lixiviats percolés
(Cl : 14-30g/L, Na : 4-9 glL, K : 5-11 glL, Ca:2-12 g/L) mais égalementde réduirele caractère
lixiviable du Pb et du Cd contenu initialement dans les cendres. Des tests de lixiviation ont
étaient réalisés directement dans la cellule d'enfouissement,à la fois sur des cendrestraitées et
non traitées.Les lixiviats recueillis présentaientde très faibles concentrationsmétalliques (Pb : <
120 1t"glL,Cd : < 2 ttg/L, Cr : < a85 pr,glL).L'atout essentielde ce procédé, correspondantau
faible coût de I'utilisation du sulfate ferreux puisqu'il correspond à un sous produit de la
production de titanium. Par contre, la nécessité de traiter les cendres directement sur le site
d'enfouissementpeut constituerun désavantagesi le site ne possédepas la place requise.De
plus, le model de cellule d'enfouissement décrit dans cette étude, peut ne pas correspondreau
site d'enfouissementdéjà existant. D'autre part aucunesdonnéessur la stabilité à long terme des
métaux entrapésdans les cendrestraitéesne sont données.
66
Pour les procédés incorporant les bitumes, la matrice finale après refroidissement est rendue
hydrophobe (imperméable) permettant ainsi de limiter les effets de contact avec I'eau. Les
matériaux résiduels fortement chargésen sels (nitrates,chlorures) sont peu recommandés,du fait
des réactions chimiques observéesentre le bitume et ces groupements. Le mélange résultant
(déchets/bitume)est incorporé dans des barils d'acier avant d'être disposés.
1.8.3.3 Stabilisationpartraitementthermique
Les sous produits issus de la vitrification présentssous forme granulaire sont parfois réutilisés
comme matériel de remblaie dans les travaux de chaussée.Les coûts associés à ce type de
procédé ne représententpas une altemative attrayante.En effet, d'après une étude réalisée par
Edward (1994),la fraction économiqueassociéeau procédéseul varie de 150 à750 $ US/tonne
de déchetstraités. Cependant,une estimation plus juste a déterminé le coût final entre 200 et
250 $ US/tonne.Cette estimationn'englobepas les coûts associésà la dispositiondu résidu.Une
autre étude américaineportant sur la vitrification de cendrescombinées a estimé les coûts pour
une tonnede mélangesur un intervalle de 98 $ US à 175 $ US, associésà des capacitésde 350 et
50 tonnespar jour (Hollander, 1995). Le principal inconvénient réside dans le fait que la matrice
initiale est un mélange de cendresde grilles et de cendresvolantes, ce qui représentede 5 à 10
fois plus de tonnes à traiter. D'autres aspects négatifs ont été mis en évidence, comme la
67
difficulté technique de purifier les gaz issus de la vitrification ainsi que I'augmentation du
volume initial à vitrifrer (Hollander, 1995).
1.8.4 Valorisation des RCPA. extraction des métaux selon divers traitements
Les principales familles d'éléments problématiquespour le lavage des cendres sont les métaux
traces et les sels. Ces deux espècesétant plus ou moins solubles au contact de l'eau. Les
nombreuses études effectuées mentionnent différentes techniques de lavage. Les lixiviats
recueillis au contactde l'eau sont pour la plupart basiques(9.5 < pH < 12.0).Ainsi, l'extraction
desmétaux tracespar simple lavage à I'eau est peu efficace à I'exception des métaux amphotères
(Pb et Zn), mais reste cependantidéale pour solubiliser les sels (chlorure) (Sawell et Constable,
1993 ; Vander Sloot et al.,1992).
68
Différents composés ont été soumis aux études d'extraction et cela pour differents tlpes de
cendres.Par exemple,I'extraction du phosphateet des métaux par lavageacide (H2SOa600Â)et
électroplacage,sur des cendresd'incinération de boues d'épuration, s'est avéréepossibleselon
les travaux de Oliver et Carey (1976). Ce type de cendrescontient cependantbeaucoupplus de
phosphatesque celles issues d'incinération des DMS. Une autre étude réalisée sur un type de
cendresdifférent a permis l'extraction et la valorisation (production d'aide floculant) de deux
métaux: I'aluminium et le fer (Smith et Condra, 1983). Néanmoins,les aides floculants ainsi
obtenuspossèdentdes teneurs en métaux toxiques conséquentesà une utilisation avec des boues
d'épuration.De plus, les cendresutilisées(cendresvolantesissuesde la combustionde charbon)
sont généralementplus concentréesen Fe et Al que les RCPA (Theis et Gardner, 1990).
69
Le ratio L/S utilisé est de I'ordre 7-1011et le pH final de l'extraction se situe entrepH : 3.0 et
pH : 4.0. L'efficacité d'extraction pour ce procédéest approximativementde 90oÂpour le Cd,
70oÂpour le Zn et 20 à 40oÂpour les autres métaux. Le résidu solide filtré est réinséré dans la
chambrede combustion afin de stabiliser les métaux lourds éventuellementencoreprésents.
70
En 1995,cette même équipe récidive et amélioredavantagele procédéd'extraction biologique,
des essaisen cuvée de 30 L ont été réalisésavec un inoculum de lYo ST de sédiment(Mercier et
al.,1997a). Les efforts de recherchecontribuant à une meilleure acclimatation de la soucheont
néanmoinspu permettre de respecter les objectifs économiquesà I'origine de cette recherche.
Néanmoins, I'enlèvement du Pb demeure faible puisque les normes relatives au TCLP ne sont
pasrespectées.
Parallèlementà cet axe de recherche,cette même équipe procédait à l'élaboration d'un procédé
d'extraction des métaux du même mélange de cendres volantes, mais cette fois. basé sur le
conceptd' extraction chimique.
Les résultats sur I'enlèvement des métaux et les temps de réaction étantplus probantspour le
procédé chimique, la filière biologique a été mise de côté pour se consacreruniquementà
l' optimisation d'un procédé chimique économiquementviable.
Les recherches ont été accomplies sur un mélange de cendres de chaudières, de cendres
d'électrofiltres et de chaux usées. Chaque type de cendres a été collecté séparément et
I'homogénéisationdes RCPA s'est faite en laboratoire. Les proportions dans lesquelles
s'effectue ce mélange correspondent en fait aux proportions réelles qui sont générées à
I'incinérateurde la Ville de Québec.Le mélangeest tout d'abord soumis à une sériede lavages
basiqueslesquels,sont laissésà décanterafin de séparerle surnageantde la phasesolide. Cette
premièreétapeconstitue le premier traitement. Le surnageantrecueilli alors chargéen métaux est
acheminédans un autre réacteur où sera effectuéela précipitation des métaux. Le mélange issu
7l
de la décantationdu premier traitement basique est alors envoyé dans un secondréacteur, afin
d'y subir un traitement acide.
Le résidu métallique issu de la précipitation est filtré sur un filtre-presse et envoyé pour la
stabilisation comme déchets dangereux ou pour la récupération des métaux s'ils sont
suffisamment concentrés. L'effluent provenant de la précipitation des métaux et les filtrats
généréslors de la filtration sont tous deux confornes aux nonnes environnementaleset sont donc
rejetés à l'égout. Le mélange de RCPA traités est conditionné puis filtré. Le filtrat qui est aussi
conformeestrejetéà l'égout (Painchaudet al.,1994).
72
Retour à
l'égout
Cendresvolantes décontaminées
Produits
chimiques
na
t)
L'étude technico-économiqueconclue de pouvoir compétitionner directement avec les procédés
les plus couramment utilisés (Painchaudet a1., 1995). La Figure I.l2 présentel'évaluation
économiquedu procédé en fonction des trois procédésconcurrentielsdisponibles sur le marché.
Malgré certains aspectsencourageants,il reste des objectifs à atteindre pour l'amélioration de ce
premierprocédé.
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Figure 1.12 Comparaison des facteurs de coûts de gestion des RCPA d'incinérateur de
DMS (Tiré de Painchaud et al., 1995)
74
CHAPITRE II
o De plus, I'enlèvement des métaux par précipitation avec divers agents chimiques
pourrait être opéré consécutivementà la lixiviation afin d'obtenir un rejet liquide
traité permettant sa recirculation lors de la phase de lixiviation acide. Ainsi, le
procédé serait opéré en circuit fermé, diminuant considérablementla consommation
en eau ainsi que le rejet liquide sortant ;
o Le test TCLP démontrant des lacunes,il est impératif de considérer le relargage des
métaux selon plusieurs scénariosde lixiviation, et ainsi gérer plus adéquatementles
risques environnementauxreliés à la gestion des cendresvolantes. Deux autres tests
simulantla lixiviation des cendressoumisesà des précipitationsacides(Test SPLP),
ainsi que la lixiviation des cendressoumisesau contactd'une eauneutre (Test à I'eau
neutre) permettront de mettre en évidence le caractèretoxique des cendres avant et
aprèstraitement.
75
2.2 Objectifs spécifiquesde recherche
76
Tester et déterminer le ou les agents chimiques pour le traitement par
précipitation du mélange des lixiviats basiques et acides provenant de la
décontaminationde cendresvolantes:
Valider le procédé à I'aide des trois tests de lixiviation (TCLP, SPLP, test à
I'eau neutre) et réaliser une étude critique soulignant les lacunes du test en
vigueur, à savoir le TCLP;
Le potentiel de relargage des cendresavant traitement a été étudié sur différents échantillonsde
cendres volantes, échantillonnés sur plusieurs arurées(octobre 2000, mu 2001, mai 2002,
novembre 2002). L'échantillonnage des cendresn'a pas été effectué selon nos exigencesmais
plus simplement selon la disponibilité de lots déjà échantillonnés avant le début de ce projet
--
comme les lots datant de octbre 2000 et mai 2001. Par la suite, il a été demandé aux
administarteursde l'incinérateur de la ville de Québec deux autres lots de cendres,lesquelsont
été échantillonnésen mai 2002 et novembre 2002. De plus, la procédure d'échantillonnage des
cendres volantes nécessitait I'installation de matèriel entrainant un certain coût et une main
d'æuvre suplémentairequi n'a pas facilité le nombre d'échantillonnage. Malgrés les difficultés
rencontrées,il a été possible de travailler avec un panel d'échantillons variés dans le temps
nécessairepour établir une relation entre le vieillissement des cendres (sur 4 années) et le
relargage des métaux. Chaque fraction de cendres traitées a été soumise aux trois tests de
lixiviation. Le test TCLP permet de valider le procédé par rapport à la réglementation sur les
matièresdangereuses,le test SPLP démontre le caractèretoxique des cendresune fois soumisesà
des précipitations acides et, enfin, le test à l'eau neutre démontre I'aptitude du procédé à
diminuer le Pb disponible à la lixiviation à l'eau. De plus, la comparaisondes résultatspermettra
de démontrerles risques éventuelsrelatifs à une situation réelle dans un site d'enfouissement.
78
(p/v)). De plus, le protocole optimisé de la lixiviation basique a été testé sur deux autrestypes de
cendres(octobre 2000 et mai2002).
L'optimisation de la lixiviation acide (LA) a été réalisée égalementen se basant sur le premier
protocole breveté. L'optimisation visait à simplifier I'aspect technique en diminuant le nombre
de séquencesde lavage tout en lixiviant suffisamment de Pb et de Cd pour respecter le test
TCLP. Pour les mêmes raisons que précédemment,il était indispensable de déterminer les
paramètresoptimums en LA pour ce type de cendres.
79
Pour chaqueessai,une étude économiqueaété réaliséeainsi que le calcul de laproduction des
résidus métalliques. De plus, le test TCLP a été appliqué à chacun des résidus afin d'en évaluer
le coût de gestion en terme de matériel dangereuxou non.
Suite aux differents essais de précipitation, ll a été suggéré plusieurs altematives pour
I'enlèvement des métaux du mélange des LB et LA et cela en tenant compte de la recirculation
du rejet liquide tfaité, ainsi que I'aspectéconomiquedu procédé.
L'élaboration de ce premier procédé opérant en circuit fermé permettait d'atteindre plusieurs des
objectifs fixés comme par exemple la diminution de la consommation en eau entrant dans le
procédé,mais également la faisabilité de recirculer le rejet liquide traité tout en décontaminant
les cendres au seuil des normes du test TCLP. Cependant,ce premier procédé génère deux
résidusmétalliques caractériséscoûrmematériel dangereuxrespectivementau TCLP.
80
Une étape d'optimisation visant à réduire la production de résidu métallique dangereux a été
réalisée et ce au travers de différentes modifications. Dans un premier temps, la précipitation à
pH : 5.0 a été remplacée par une étapede nucléation afin d'effectuer un premier dégrossissage
sur les différentscationsmajeurs(Ca'*,Na*, Mg2*, f) et cationsmétalliques(A13*,Cd2*,Pbz*,
Zt]\. Cette étapene nécessitantaucun réactif chimique, cela permettait égalementde réduire le
coût global du traitement des lixiviats. L'étape de précipitation à pH: 7.0 a étê conservéeet
réaliséeavecune solution 10M de NaOH.
Enfin, une étude économique basée sur les coûts affiliés aux différentes étapes de
décontaminationa été réaliséepour le procédé optimisé travaillant en circuit fermé et également
pour le procédé breveté ayant été élaboré à I'INRS-ETE. Cette étude comparative a été
nécessaireafin de mettre en évidence les améliorations notoires sur les réductions en terme de
coûts, mais égalementen terme de consommation de réactifs chimiques et de résidus produits,
apportéesdurant ce projet de recherche.
81
CHAPITRE III
Le Chapitre 3 est constituéde l'article suivant: LevasseurB., J.F. Blais et G. Mercier (2003)
Optimisation d'un procédé de lixiviation en milieu basique et acide pour la
décontamination (Cd, Pb) doun mélange de cendres de chaudières et d'électrofïltres
d'incinérateur de déchets municipaux. Journal of Environmental Engineering and Science,
2(5),355-368.
83
Optimisation d'un procédé de lixiviation en milieu basique et acide
QC,GlK 9A9,Canada
Québec,
Courrierélectronique: blaisjf@ete.inrs.ca
Tél: (a18)654-2541,
Fax:(418)654-2600
85
3.1 Résumé
Mots clés : cadmium, plomb, cendresvolantes, lixiviation basique, lixiviation acide, enlèvement,
TCLP. décontamination
86
3.2 Abstract
The purpose of this research was to improve a process for the removal of Cd and Pb from
municipal incinerator fly ashes(boiler and electrofilter ashes).The first part of this study was to
evaluatethe optimum conditions for Pb extraction using alkaline washing steps.The testscarried
out with various ash solid concentrations(10 to 50Yo(w/v)) have shown better Pb removal yields
following the decreaseof the solid concentrations.Nevertheless,by considering economic aspect
a ratio of 30Yo(w/v) was retained as optimal condition for alkaline leaching steps.A very short
contact time (2 min) allows a maximum lead solubilization during alkaline washings.A seriesof
two or three alkaline washing stepsis necessaryfor a sufficient lead removal. Once the alkaline
leaching conditions optimized, researchhas been applied to the identification of the optimum
conditions of acid leaching.Best Pb and Cd removal yields, respectively25% and 85olo,have
beenobtainedby using two 30-min washing stepsat pH : 3.0 with a 10% of pulp density(w/v).
The treated ashes respect the TCLP criteria. Finally, the adapted process of ash treatment
presentedin this study allows a substantialreduction of 57oÂof the chemical costs comparedto
the conventionalprocedure,and a significant reduction (83%) of water consumption.
Key words: cadmium, lead, fly ash, alkaline leaching, acid leaching, removal, TCLP,
decontamination
87
3.3 Introduction
D'autre pàrt, les RCPA comprenant les cendres volantes (cendres de chaudières et
d'électrofiltres) et les chaux usées sont, en bonne partie, solubles et contiennent des teneurs
élevéesen contaminantsmétalliques sous des formes liées au soufre et au chlore et sous forme
d'oxydes (plomb, cadmium, zinc et mercuredansles chaux usées)(Abanadeset aL.2002;Bridle
et al. 1987;Pinzaniet aL.2002;Theis et Gardner1990).La compositionminéralogiquea été très
largement étudiée. On y retrouve principalement les formes CaSOa,KCl, NaCl et CaClz(teneur
élevéedans les chaux usées)(Ontiveros et al. 1989).La présencesous d'autres formes comme
des oxydes, des phosphateset des sulfates a été établie mais ce de façon théorique (Clapp et al.
1e88).
Les procédés avancés d'épuration des gaz des incinérateurs de déchets municipaux génèrent
entre 10 et 50 kg de RCPA par tonne de déchetsincinérés (Lundtorp et al. 2002; Sabbaset al.
2003). Les RCPA, dont la production annuelle en Amérique du Nord, répartie sur 325
incinérateurs et évaluée à plus de 1.5 millions de tonnes métriques, sont la plupart du temps
considéréscomme des déchetsdangereux(Buchholz et Landsberger1993; Kosson et al. 1993).
Aux États-Unis, 9 échantillons de RCPA testés sur 11 dépassaient les limites du test de
lixiviation TCLP (Toxicity Characteristic Leaching Procedure),test de lixiviation du règlement
88
des matières dangereusesde différentes législations dont celles des États-Unis et du Québec
(ILSR 1987).Les normes québécoisesrelativesau Cd et au Pb pour qu'un déchetsolide ne soit
pas considéré comme dangereux, correspondentaux concentrations suivantes, [Cd] : 0.5 mg
CdlL et [Pb] : 5.0 mg PblL. Une autre étude indique que 100% des 19 échantillons de RCPA
ayantsubi le test TCLP ne respectaientpas les normespermises(Dennison1988).
Les différentsmodes de gestion des RCPA les plus courammentutilisés par l'ensemblede ces
325 incinérateurs sont la stabilisation chimique, la vitrification et I'enfouissement sanitaire
(Camacho 1994;Frugier et al. 2002 ; Hollander et al. 1995; Lyons 1994 : Park et Heo 2002), La
stabilisation chimique avec des agentschimiques tels que les phosphates,les sulfures, la chaux,
le sulfate ferreux, les argiles, le ciment, le bitume et les carbonates constitue probablement
I'option la plus étudiée pour réduire les risques associésau relarguage des métaux dans
l'environnement à partir des RCPA (Collivignarelli et Sorlini 2002; Ecke et al 2003; Fix et
Kramer L997;Ltndtorp et al.2002; Youcai et al.2002).
89
Ce procédé de base n'a jamais été testé sur un mélange constitué uniquement de cendres de
chaudièreset d'électrofiltres. Ce procédé de base pourrait donc être testé sur le mélangede
cendresde chaudièreset d'électrofiltresafin de l'utiliser comme protocole de référence.Ainsi, à
partir de cesrésultats,un procédé amélioré serait élaboré,lequel répondrait à la fois à la demande
économique actuelle (diminution du nombre d'opérations), aux nonnes en vigueur et à
l'enlèvement en Pb et Cd du mélangede cendresde chaudièreset d'électrofiltres.
90
3.4 Matériel et méthodes
Une étape de broyage a été effectuée sur tous les échantillons digérés afin d'en augmenter
I'homogénéité,du fait de la très faible quantité utilisée (0.5 g). Les teneurs initiales en métaux et
cations majeurs ont été établies après digestions totales (dissolution complète) des sous
échantillonset réaliséesselon la méthode no 3030I décrite dans APHA et al. (1995). Cette
méthode comprend des attaquessuccessivesd'acides concentrésforts (HNO:, HCIO+, HF, HCI)
à hautes températures (200"C). Les échantillons digérés ont été dissous dans 5Yo HNOg. La
validité de cette méthode a été véiftée par la digestion en parallèle et en triplicata d'échantillons
certifiés (PACS 2, ASH 3). Les digestionstotalesdes cendresaprèstraitementont été réalisées
selon cette même méthode afin de calculer les rendementsd'enlèvement en Pb et Cd, et ce, en
triplicata.
Trois différents tests de lixiviation ont été utilisés afin d'évaluer le potentiel de relarguagedes
métaux à partir des cendres avant et après traitement. Le test principal est le TCLP (Toxicity
9l
CharacteristicLeaching Procedure) conformément à la méthode 1311 de I'agence USEPA
(USEPA 2002b). Pour ce test, les échantillons (50 g) ont été soumis au contact d'un fluide
d'extraction (1 L) composé d'une solution d'acide acétiqueà pH : 2.88 dans des bouteilles
étanchesde HDPE. Les bouteilles ont subit une rotation à un rythme de 30 + 2 rpm pendant 18 +
2 h. Le lixiviat était alors filtré sur une membrane Vy'hatmanGFÆ (porosité de 0.7 pm), puis
acidifié avec HNO3 concentré à pH< | (5% v/v). Un autre test utilisé est le SPLP (Synthetic
Precipitation Leaching Procedure) conformément à la méthode 1312 de USEPA (USEPA
2002a).Ce dernier utilise une solution tampon d'acide sulfurique et d'acide nitrique à pH 4.2.
Finalement, un test de lixiviation à I'eau neutre développéà I'INRS a été effectué (Couillard el
al., 1997).Il s'agit d'un test utilisant 50 g de cendremis en contact avecl L d'eau du robinet à
pH neutrependant 18 h et agité à 30 rpm. Chaquetest a été réalisé en triplicata.
Les travaux d'optimisation faisant I'objet de cette rechercheportent sur un procédé comprenant,
dans un premier temps, une série de lavagesen milieu basique et, dans un deuxième temps, une
série de lavagesen milieu acide. La démarcheretenuea donc consistéà d'abord optimiser les
principaux paramètresdes lavages en milieu basique soit : la concentration de solides (cendres)
lors des lavages,la durée des lavagesainsi que le nombre de lavages.Ensuite, la deuxièmepartie
de l'étude a été consacréeà I'optimisation des principaux paramètresdes lavagesacides,mais en
traitant d'abord les cendres en milieu basique selon les conditions optimales établies au
préalable.Les paramètresoptimisés concemant les lavagesen milieu acide sont les suivants: le
nombre de lavage, la concentration en solides (cendres), le pH de traitement, la durée des
lavages,la températuredes eaux de lavage, ainsi que l'ajout de produits stabilisants(H:PO+ et
chaux).
3.4.5 Essais comparatifs de lixiviation en milieu basique du plomb avec diverses teneurs
en solides
92
mélangéesavec de I'eau froide du robinet jusqu'au volume total de 2 L. L'agitation était assurée
à I'aide d'un mélangeur Caframo tournant à 200 rpm et muni d'une hélice axiale de 3 cm de
diamètre.Chaquevolume d'eau ajouté a été mesuréà I'aide d'un ballon jaugé de 2L et d'un
cylindre gradué.La lixiviation du plomb a été suivie sur une période de 30 min, aux temps 2, 5,
I0,20 et 30 min par échantillonnagede 20 mL de lixiviat filtré sur membraneWhatman 934-AH
(porositéde 1.5 trr.m)et acidifié. Un ajout de polymère anionique(Percol ElO, Allied Colloids)
préparéà I glL et dosé à 8 mLlL de lixiviat a été effectué afin de favoriser la séparationpar
décantationdes cendrestraitées. Les cendrestraitées ont ensuite été filtrées sur une membrane
Whatman no. 4 (porosité de 15-20 pm) avant d'être stockées.Des mesuresde solides totaux ont
été réalisées sur les gâteaux de cendres après la filtration afin de mesurer la perte de masse
résultantdu procédéde lixiviation.
3.4.6 Essais comparatifs de lixiviation en milieu basique du plomb lors de trois lavages
successifs
Le protocole de référence testé est décrit dans le brevet américain de Mercier et al. (2002) et a
été appliqué sur le mélange de cendres de chaudièreset d'électrofiltres de mu 2002. Pour ces
essais,la partie testée de ce procédé correspondà la lixiviation acide. Les cendresont d'abord
subit une série de trois lixiviations en milieu basique de 2 min à une teneur en solides de 30oÂ
(p/v) correspondantaux paramètres optimisés lors de la lixiviation en milieu basique. Par la
suite, le protocole de référence comporte la lixiviation acide consistant en une série de cinq
lavages à I'eau chaude (45 à 50"C) avec une teneur en solides de 50Â (p/v) dans un becher en
verre d'une capacitéde 4L. Au premier lavageacide,le pH a été ajustéet maintenuà 4.0 sur 30
93
min, puis à pH 3.5 pendant 1l min. Les ajustementsde pH ont été effectuésavec de l'acide
sulfuriqueconcentré(93%). Au deuxièmelavageacide, 0.158 g de solution de FeCl: (11% Fe)
par g de cendrea été ajouté,puis agité pendant11 min en maintenantle pH à 3.5. Au troisième
lavage,0.0395 g de solution de FeCl: par g de cendrea été ajouté et le pH a été maintenuà 3.5
pendantl1 min. Au quatièmelavage,un ajout de 0.0834g de H2SO4collc. par g de cendrea été
fait et le pH a étémaintenu à 3.5.L'agitation a été effectuéependant 11min. Au cinquième
lavage,seul I'ajout d'acide sulfuriqueest requispour maintenir le pH à 3.5 pendant30 min. Les
ajouts de chlorure ferrique servent à accroître le potentiel d'oxydo-réduction des solutions. Les
étapes de décantation, d'échantillonnage et de filtration ont été réalisées conformément aux
conditionsappliquéeslors des lavagesen milieu basique.Le test TCLP, les mesuresde solides
totaux pour établir les pertes de masse et les digestions totales ont été effectués sur les cendres
aprèsfiltration.
L'optimisation de la lixiviation acide a été accomplie à partir des cendresde mai 2002,provenant
de traitements en milieu basique optimisés et réalisés indépendamment. Pour chaque série
d'essais,trois teneursen solides(5, 7.5 et I0oÂp/v) ont été étudiées,et ce, en triplicata.De plus,
les procéduresrelatives aux étapesde décantationet d'échantillonnage du lixiviat ont été suivies
selon les conditions décrites précédemment.Le résumé des conditions employéeslors des essais
de lixiviation acide est présentéau Tableau3.l. Pour chaque série d'essai, il est indiqué le
nombre ainsi que la durée des lavages acides et le pH d'acidification (avec HzSO+).Des étapes
de stabilisation avec de I'acide phosphorique (H3POa) et de neutralisation avec de la chaux
hydratée (Ca(OH)z) ont été testéessur les cendrestraitées et filtrées. Les pourcentagesd'acide
phosphoriqueet de chaux hydratéeajoutésfigurent égalementau Tableau3.l.La séried'essaide
reproductionen batch (PA14 et PA16) correspondà l'application, I'un à la suite de I'autre, des
procédésbasiqueset acidesoptimiséset visant une teneuren solidesde l0o (%oréel8.7 et 7.9).
Les deux derniersessais(PA15 et PA18) ont été réalisésafin de tester le procédéoptimisé et
final à pH : 3. Tous les essaisont été soumisà l'application du test TCLP.
94
3.4.9 Mesures analytiques
Les lecturesde pH (électrode Beckman STAR à référenceinterne AglAgCl double jonction) ont
été effectuéesà l'aide d'un pH-mètreFischerAccumet 805 MP. À pH basique,l'étalonnage a été
effectuéaux pH : 9.0, pH : 10.0et pH :12.25 et à pH acideaux p}J:2.0, pH :4.0 et pH : 7.
Les solidestotaux ont été déterminésen triplicata selon la méthode 25048 décrite dans APHA et
al. (1995). Les métaux (Cd, Pb) ont été suivis par spectrophotométriede plasma à couplage
inductif (ICP) à l'aide d'un appareil de marque Varian modèle Vista AX. Une matrice de 5Yo
(v/v) HNO3 concentréa été employéepour la préservationdes échantillons solubleset digérés.
95
3.5 Résultatset discussion
La Figure 3.2 présente les courbes d'enlèvement du plomb (par kg de cendres traitées)
correspondant aux essais précédents avec diverses teneurs en solides. L'allure des courbes
ressemblesensiblementà celles observé pour la solubilisation du plomb, mais cette fois en
96
suivant I'ordre inverse des teneurs en solides.L'enlèvement maximal est atteint au bout de 2 min
et le plus élevé (93.5olo)correspondà la teneur la plus faible en solides (10%). Dans I'ordre
croissant des teneurs en solides et pour 2min de lavage, les rendements d'enlèvement
sont de 93.5 mg Pb/kg,75.6mgPblkg,76.2mgPblkg, 65.7mg Pblkg et 57.5mg
correspondant
Pb/kg. Les valeurs de pH relevéesau fil du temps (2, 5, 10,20 et 30 min) se situent dans un
intervallede 12.20pour la plus faible à 12.58pour la plus élevéeet cela indépendammentde la
teneur en solides. La masse de cendrestraitées n'influence pas de manière notable le pH de la
pulpe de cendres.De plus, la haussedu pH observéeau cours d'une mise à I'eau de ce type de
cendresne permet pas la solubilisation du Cd. En effet, celui-ci ne présentepas une solubilité
théorique importante en phasebasique (Couillard et al. 1997). La solubilisation du Cd en phase
basiquen'est donc pas représentéesur les figures car elle est très faible danstous les essais.
La Figure 3.3 illustre les histogrammesde solubilisation du plomb pour quatre teneursen solides
(10,20,30 et50Yo p/v) au cours de trois lavagessuccessifs(LBl, LB2 eI LB3) à I'eau. Pour
chaqueteneur en solides étudiée,on peut observerle même comportementde la solubilisation du
Pb que précédemment.Après Zmin de lavage, les teneursen Pb lixivié sont de 9.0mg Pb/L
(10%), 14.0mg PblL (20%), 27.9 mg PbiL (30%) e|34.2 mgPb/L (50%). Lors des deux autres
lavages,les teneursen Pb solubilisé, décroissentégalementen fonction de la terreuren solides et
cela pour des valeurs respectivementinferieures à chaquelavageprécédent.
Les volumes d'eau ajoutés lors du premier lavage sont représentatifs des essaisprécédentset
varient de 1.8L (10%), l.SL (20%), 1.6L (30%) et 1.5L (50% p/v), pour ce qui est du
deuxièmeet troisième lavage,les volumes d'eau ajoutéssont identiqueset diminuent à l.4L
00%), l.0L (20%), 0.56 L (30%) à 0.36L (50%). Les volumes d'eau sont importantscar la
quantité de métaux extraits de la matrice provient de la multiplication de la concentration en
solution par le volume de liquide séparéaprèsla décantation.
97
résultats obtenus pour I'enlèvement du Pb, illustrés à la Figure 3.4, démontrent une tendance
inverseet identiqueà la Figure 3.2, puisquelà encorece sont les teneursen solides(10% et30%)
les plus faibles qui présententde meilleurs résultats(83.4mg Pb/kg et 75.9 mg Pblkg). Par
contre, du point de vue du nombre de lavages,les résultats d'enlèvement sont sensiblementles
mêmes,pour les deuxièmeet troisièmelavages.
Les tests TCLP réalisés sur les cendres (2001) avant traitement ont été effectués à I'aide du
fluide d'extraction à pH : 2.88. La forte basicité du mélange de cendres de chaudièreset
d'électrofiltresa donné des lixiviats basiquessupérieuresà ll.l2,limitant ainsi la solubilisation
du Cd lors du test TCLP ([Cd] : 0.00 mg/L, [Pb] : 0.27 mg/L). De plus, il faut soulignerque le
fluide d'extraction à pH : 2.88 n'étant pas un tampon, il est normal de voir le pH du lixiviat
augmenterde 2.88 à ll.l2. Cependant,le potentiel de relarguagedes métaux, pour ce mélange
de cendres.a été mis en évidence lors du test de lixiviation à l'eau neutre réalisé sur les cendres
de mai 2002 et novembre 2002, avec des concentrationsfinales respectivesdans I'eau de [Pb] :
6Jlmg/L et [Pb] : I3.44mglL, ainsi que lors de l'application du test SPLP sur ces mêmes
cendres(mai 2002 ([Pb] : 7.47mglL et novembre 2002 [Pb] : l5.02mg/L).Malgré, les
résultatsnégatifs du TCLP sur les cendresétudiées,il serait fortement conseillé de ne pas sous-
estimer le lessivagedes métaux dans I'environnement, ou tout du moins, de ne pas le comparerà
celui des cendres de grilles (Brunori et al. 2001; Sabbaset al. 2003, CCME 1991). Les tests
TCLP réalisés après traitement sont présentésau Tableau 3.2 et démontrent une forte réduction
de la teneur en plomb lixiviable suite au traitement en milieu basique. De plus, on constateune
plus grandedisponibilité du Cd au test TCLP suite à une série de lavages en milieu basique.Les
cendres ayant subi déjà trois lavages à l'eau, ont un pouvoir basique moindre et permettent
d'atteindredes pH de lixiviat beaucoupmoins élevés(6.8 à10%, 7.2 à 20%,7.7 à 30yo,7.2 à
50%) etdonc une plus grande solubilisation du Cd. Pour la suite de l'étude, il paraît évident que
la lixiviation en milieu basique ne permet pas à elle seule la décontaminationdu Cd du mélange
de cendres de chaudières et d'électrofiltres, mais permet cependant I'enlèvement du Pb. La
teneur en solides de 30%o(p/v) serautilisée désormaispour la suite de l'étude puisqu'elle permet
l'enlèvement du Pb dans des proportions supérieuresaux teneurs 50%oet 20%oet de façon quasi
égaleà 10% (Tableau3.2). De plus, la quantitéde cendresentrantdans le procédéà30% (p/v)
est supérieureà celle correspondantà l'utilisation d'une pulpe à l)yo, ce qui diminueraitle coût
98
par tonne traitée. Les trois lavages seront gardés de manière à diminuer le plus possible le
potentiel de relarguage du plomb dans I'environnement. Le procédé optimisé a été testé sur les
trois cendres (octobre 2000, 2001, mai 2002) afin d'en vérifier la reproductibilité. La
solubilisation du Pb au cours des trois lavagesbasiques,pour les cendresoctobre 2000 est
similaire à celle obtenue sur les cendres200I, avec en moyenne 31.5mg Pb/L pour LBl,
21.3mg Pb/L pour LBZ et 15.8mg Pb/L pour LB3. À I'inverse, les résultatsobtenuspour les
cendres mai 2002 sont de 4 à 5 fois supérieurset la solubilisation atteint 164.5mg Pb/L pour
LBl. Cette réduction de la lixiviation du Cd et du Pb ainsi que d'autres métaux (Cu, Mo, Zn)
pour des cendresplus vieilles, a été mise en évidence lors des travaux de Meima et Comans
(1999). Cette réduction serait due à la neutralisation du pH des cendres et à la formation
d'espècesmoins solublespour ces éléments,au cours du temps. Des études supplémentaires
seraientrequisespour évaluer 1'applicabilité de laisser vieillir les cendrespendantplusieurs mois
pour diminuer le relarguagedes métaux plutôt que de procéderà leur traitement.
L'application d'un premier protocole (référence) établi antérieurement,a permis d'obtenir une
série de résultatssur lesquelsnous nous sommesbaséspour élaborerun procédé moins complexe
techniquement,plus avantageuxéconomiquementet permettantde décontaminerles cendrestout
en respectantle test TCLP. Ces résultats (PAl) présentésau Tableau3.1, démontrent un
rendement d'enlèvement très élevé ainsi que le respect du test TCLP. Cependant,plusieurs
améliorations permettraient de diminuer considérablement le coût d'exploitation (voir
Tableau3.3) tout en respectantles normesdu TCLP. Afin d'augmenterles quantitésde cendres
entrant dans le procédé, deux autresteneursen solides (7.5 et l0% (çtlv)) ont été testéespour la
suitede l'étude.
99
le Cd et supérieurspour le Pb. Le test TCLP n'a pas été réalisé à cette étape-ci,le but étant
d'étudier I'effet de l'allègement du nombre de lavages sur les rendementsd'enlèvement, et ce,
comparativementau protocole de référence.Afin de vérifier une diminution possible du temps de
contact lors des deux lavages,un secondajustementde la.cinétique a été réalisé sur 30 min. Les
essaiscorrespondants(PA5, PA6, PA7) sont présentésau Tableau3.l et les résultatsde la
solubilisationen Cd et en Pb sont illustrés à la Figure 3.6. Cette deuxièmecinétiquea permis de
confirmer que le temps optimal se situait à 20 min, pour la solubilisation du Cd et du Pb au cours
des deux lavages successifs. Pour le deuxième lavage, 5 min semble donner des résultats
optimaux.Cependant,un tempsde 30 min a étéconservépour les deux lavagesacideslors essais
subséquentset ce, afin de pas faire fonctionner trop près de la zonelimite permettantl'obtention
de bonnesperformances.
-)
La stabilisation chimique des métaux lourds, par addition de phosphate soluble 1fO+3
représenteune technologie actuellement très utilisée aux Etats-Unis, ainsi qu'au Japon. Elle
permettrait de réduire la lixiviation des métaux lourds en augmentant leurs stabilités
géochimiques.Une étuderéaliséepar Eighmy et al. (1997) démontrequ'il est possiblede réduire
la fraction disponibleà la lixiviation de 38% pour le Cd et99%opour le Pb par un simple ajout de
1.2 mole de HIPO+lkg. De plus, I'ajout de phosphatessolubles sous forme d'acide (H3PO4)
favoriserait la solubilisation initiale de phasesminéralescontenantdu Ca, Pb, Cd et Zn. Pour nos
essais,I'ajout de H:PO+ a été utilisé en vue de stabiliserle Cd et le Pb solubles,restantdans le
mélangeeau interstitielle-cendrestraitées, sous formes de chloropyromorphite (Pb5(PO+):Cl),de
chlorapatite de cadmium (Cd5@O+):Cl) et de solution solide de chloroapatite [(Cd,
100
Parallèlementà cet ajout de H3POa,I'addition de chaux hydratée(Ca(OH)2)a été
çso)(PO+):Cl1.
effectuée afin de neutraliser les cendres avant le test TCLP. De manière générale, la
solubilisation du Pb et du Cd a été réduite avec I'augmentation du dosagede chaux ajoutée qui
sert aussi bien à neutraliser le pH acide des cendrestraitées (pH : 2.5), qtlà stabiliser les
métaux.
La Figure 3.7 illustre les résultats obtenus pour une lixiviation acide (pH : 2.5) selon deux
lavagesà I'eau froide (20 + 2oC) d'une durée de 30 min. Le protocole de référencestipule de
travailler entre 45oC et 50oC en phase acide. Toutefois, du point de vue économique il était
pertinent de pouvoir utiliser de l'eau froide en remplacementde I'eau chaudepour le lavage des
cendres.L'enlèvementdu Cd est sensiblementle même que celui réaliséà I'eau chaude,avecdes
résultatsdu TCLP en deçà des normes. Les résultatssont présentésau Tableau3.1. L'effet de
I'eau froide sur la solubilisation du Pb est plus nuancé, on observe une diminution des
rendementsd'enlèvement du Pb qui cependantn'interËre pas sur les résultats du TCLP. Il est
d'autant plus difficile de corréler ces résultats,car les essaisen batch démontrent une tendance
inverse. Ceci étant, le respect des normes du TCLP nous ont conduit à privilégier cette voie et à
introduire ce nouveauparamètre.Les essaisPAl1, PAl2 et PA13 (Tableau3.1) ont été réalisés
afin de vérifier I'hypothèse émise en première partie, à savoir que deux lavages en milieu
basiqueplutôt que trois lavagesn'affecteraient pas de manière irréversible la solubilisation du Pb
lors du test TCLP. Ces essaispermettent donc à ce stadede conclure que deux lavagesbasiques
sont suffisants, puisque les résultats entre PA8, PA9 et PA10 ne sont pas très différents des
résultatsde PAl l,PAl2 et P413.
Un temps de contact de 30 min, un nombre de deux lavages,ainsi que l'utilisation de l'eau froide
représententdes améliorations significatives pour la lixiviation acide. De plus, une teneur en
solides de I}Yo (p/v) a été sélectionnéeafin d'accroître les quantités entrant dans le procédé et
ainsi diminuer le coût par tonne de cendres traitées. De même, après examen des résultats de
tests TCLP relatifs aux differents apports de chaux testés,il s'avère nécessairede travailler dans
une zone de pH (lixiviat TCLP) situéeentre 6.5 et 7.0 si l'on veut être certain de respecterles
norrnes. Cette zone de pH correspondà I'ajout d'environ 4.0 à 4.5% de chaux. Une fois les
paramètresétablis, des essaisde reproductibilité appliqués à la lixiviation en milieux basique et
acide ont été réalisésl'un à la suite de I'autre (P414 et PAIO. L'enlèvement du Cd demeure
101
identiqueavec une moyenne pour les deux essaisde 83Yo,l'enlèvementdu Pb est quant à lui
supérieuravec une moyenne de 24oÂ.Cette amélioration est difficile à expliquer compte tenu des
résultatsprécédents.Néanmoins plusieurs explications sont à entrevoir : une distribution spatiale
non homogène en Pb (effet pépite; les rendements sont calculés par rapport à une teneur
moyenne de 15 échantillons digérés avant traitement) dans les cendres au sein des chaudières
échantillonnées,des digestions aprèstraitement incomplètes ayant une précision d'environ l0oÂ.
En fait, la plupart du Pb est enlevé en phase basique et les valeurs de solubilisation pour cette
phasese ressemblentétrangementpour tous les essaisallant de 135 à 165 mg Pb lL au premier
lavage basique. Les rendements d'enlèvement permettent cependant dans tous les cas de
diminuer le potentiel de relarguage. Ces résultats sont très prometteurs et permettent d'espérer
une bonne efficacité à l'échelle industrielle. Les normes relatives au test TCLP sont largements
respectées,ce qui représenteun avantageou encore une marge de maneuvre pour la réalisation
du procédéà l'échelle industrielle.
Le bilan des intrants et des extrants du procédé est présenté àla Figure 3.8. La décontamination
d'une tonne de cendres(sèches)de chaudièreset d'électrofiltres produit 0.785 tonnes de cendres
traitées (sèches).Les chiffres présentéssur cette figure ont été calculés à partir des résultats
obtenus pour 200 g de cendres traitées en laboratoire, par conséquent, ils sont représentatifs
d'une petite échelle. Il faut donc les utiliser avec précaution.En effet, la massesèchede cendres
traitées,comparativementà celle non traitéepermetde calculerune perte de massede l'ordre de
r02
2loÂ, ce qui sembleun peu élevé.Par contre,les pertesde massequi ont été calculéesà partir des
solidestotaux réaliséssur la pulpe de cendreslavéebasiquement(16%) ainsi que celle issuedes
lavages acides (2%) permet de confirmer le résultat calculé précédemment(21%). Le procédé
permet d'enlever 84.7% du Cd et25.40Âdu Pb contenudans les cendresinitialement.De plus,
les cendres traitées sont caractériséesde matières non dangereuses,lesquelles pourront être
enfouies au même titre que les matières solides résiduelles. Le procédé optimisé consomme
15.2m3d'eau et226kg d'acide, générantdeux types de lixiviats (3.8m3 de lixiviat en milieu
basiqueet 10.9m3 de lixiviat acide). Cette consommationd'eau représenteune diminution de
I'ordre de 83Yopar rapport au procédé de base. Cette production de lixiviat chargé en métaux
lourds et cations majeurs, a fait l'étude de plusieurs recherchessur la précipitation des métaux
ainsi que la recirculation en boucle du lixiviat. Ces recherchesseront présentéesultérieurement.
L'étude technico-économique du procédé exposée au Tableau 3.3 démontre une diminution
importante du coût relatif aux produits chimiques. L'optimisation a permis de réduire ce coût de
57oÂ. Ainsi, pour le protocole de référence il fallait compter 88.02 $/t pour les produits
chimiqueset I'eau, contre 37.57 $/t pour le procédéoptimisé.Cette optimisationest très rentable
car elle a permis de réduire subséquemment,les étapestechniqueset le coût de production tout
en respectantsensiblement les rendementsd'enlèvement du Cd et du Pb et en améliorant les
résultatsdu test TCLP.
103
3.6 Conclusions
Cette étude a permis de démontrer la décontamination selon les normes du test TCLP d'un
mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres issues de I'incinération des déchets
ménagerssolides, par lixiviation en milieux basique et acide et ce à moindre coût. Ce tlpe de
traitement chimique a permis d'enlever 85% du Cd et 25o du Pb contenu dans les cendres.
L'optimisation de la lixiviation en milieu basiquea démontré que la solubilisation du plomb était
maximale pour des temps relativement très courts soit 2 min de brassageet que les teneursen Pb
soluble augmentaientavec le nombre de lavages.Les paramètresoptimisés correspondantà la
lixiviation en milieu basique sont, trois lavages de 2 min à l'eau froide, avec une teneur en
solidesde 30oÂ(p/v). L'optimisation de la lixiviation acide a permis de mettre en évidencele
caractèreamphotèredu Pb et la solubilisation du Cd pour un temps de contact efficace de 30 min
qui est largement suffisant. De plus, l'étude des divers paramètresa conduit à un protocole de
lixiviation acide plus simple techniquementque le protocole de référenceréduisant ainsi I'apport
en produits chimiques. Les paramètres optimisés correspondantà la lixiviation acide sont de
deux lavages de 30 min à l'eau froide, avec une teneur en solides de I0o (p/v). Enfin, pour
compléter le traitement, la stabilisation chimique (0.95% H:PO+) et la neutralisation(4 à 4:.5%)à
la chaux ont été réaliséespour diminuer les quantités de métaux lixiviables lors du test TCLP.
L'étude économique du procédé permet d'entrevoir la décontamination des cendres de
chaudières et d'électrofiltres de manière très compétitive par rapport aux autres techniques
disponibles sur le marché canadien, favorisant I'enfouissement à titre de matière résiduelle. En
outre, l'étude concernantle recyclage des cendresdécontaminéesserait prometteusemais reste à
entreprendre.Finalement, le passageà l'échelle pilote serait intéressantà opérer pour valider le
procédéà plus grandeéchelle.
t04
3.7 Remerciements
105
3.8 Références
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109
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Figure 3.3 Variation du plomb en solution après 2 min lors des essaisde lixiviation en
milieu basique lors de trois lavagessuccessifs.Symboles: LBl (lavagebasique
no. 1), LB2 (lavage basique no.2), LB3 (lavage basique no. 3)
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Lavages successifs
Figure 3.4 Variation de I'enlèvement du plomb après 2 min lors des essaisde lixiviation
en milieu basique lors de trois lavagessuccessifs.Symboles: LBl (lavage
basique no. 1), LB.2 (lavagebasique no.2), LB3 (lavage basique no. 3)
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Lavagessuccessifs
Figure 3.7 Variation du plomb et du cadmium en solution lors des essaisde lixiviation
comportant deux lavagesacidesà I'eau froide. Symboles: LAl (lavage acide
no. 1), LA2 (lavage acide no.2)
119
225,5kg F|2SO4
8,55kg H3P@
15250L eaufroide= 4 650L LB +
10600L LA
Lixiviationbasique 5 3 1 2 , 5L
(pH 12; Pertede LA
masse16%)
Lixiviationacide
(pH3;Pertede
masse2%)
sèchesde cendres
traitées GENDRES
+ 35,3ks Ca(OH)2 oÉconraurruÉes
TCLI, RECYCLAGE.
, ENFOUISSEMENT
respecre
Enlèvement(%)
Cd
84,7o/o
25,4o/o
Pb
t20
CHAPITRE IV
Le Chapitre 4 est constituéde I'article suivant: Levasseur8., J.F. Blais et G. Mercier (2003)
LevasseurB., G. Mercier et J.F. Blais (2004; ÉtuAe de la précipitation des métaux de lixiviats
basiques de cendres volantes d'incinérateurs de déchets municipaux. Environmental
Technology(acceptéle 26 novembre 2004).
I2I
Etude de la précipitation des métaux de lixiviats de décontamination des cendresvolantes
d'incinérateurs de déchetsmunicipaux
QC,GlK 9A9,Canada
Québec,
: blaisjf@ete.inrs.ca
Courrierélectronique
Tél: (418)654-2541,
Fax:(418)654-2600
r23
4.1 Résumé
r24
4.2 Abstract
This researchwork focuses on the development of a new process for the decontaminationof
municipal wastesincinerators fly ashes.The objective of this study was to evaluatedifferent total
and selectiveprecipitation methods for metals removal from ash decontaminationleachates.The
tested options include 1) use of hydrated lime and caustic soda for selective (pH 5.0) and total
(pH 8.5) metal precipitation; 2) addition of different chemicals (H3POa,NazS and FeCl3) in a pH
range from 6.0 to 9.0. Fly ash decontamination assaysusing alkaline and acid washing steps
were initially performed using optimal conditions previously established. Treated fly ashes
respectedthe standardsbased on the TCLP leaching test for all studied metals and SPLP. Total
metal precipitation tests carried at pH 8.5 achieve removal yields for all metals > 90% using
hydrated lime and > 83% using caustic soda. Selectiveprecipitation tests alone at pH 5.0 show
removal yields > 97% for Cr and between 75 and 87o/ofor Al and Pb. Moreover, assayscarried
out using a stoechiometric addition of Na2S have allowed the separationof Cd (> 99%) and Zn
(> 7l%) as metal sulphides (CdS and ZnS). From an economical point of view, the most
interesting option seemsto be the leachatesneutralization at pH 7.0 using Ca(OH)z combined to
the reuseof the treated leachatesin the fly ash leaching steps.Metal precipitation cost at pH 7.0
hasbeenestimatedto 22.7 CAN$ tct-l using Ca(OH)2,and to 26.7 CAN$ tct-rusing NaOH.
125
4.3 Introduction
Quand aux RCPA, comprenant les cendres volantes (chaudières et électrofiltres) et les chaux
usées,ils sont en bonne partie solubles et contiennentdes teneurs élevéesen contaminantssous
formes de sulfates, sulfures et chlorures [4, 7-8]. La composition minéralogique a été très
largement étudiée. Les formes principales retrouvées sont CaSO+,KCl, NaCl, et CaClz(teneur
élevée dans les chaux usées) [9]. La présenced'autres formes comme des oxydes et des
phosphatesa été établie,mais ce de façon théorique [10].
Les RCPA, dont la production annuelle en Amérique du nord est évaluée à plus de 1.5 millions
de tonnesmétriques,sont la plupart du tempsconsidéréscomme des déchetsdangereux[11-12].
Les normes relatives au Cd et au Pb, issuesdu règlement sur les matières dangereusesen vertu
de la loi sur la qualité de I'environnementau Québec[3], sont baséessur le test de lixiviation
TCLP et sont respectivementde : [Cd] : 0.5 mg Cd l-' et [Pb] : 5 mg Pb fl. Par exemple,à
l'incinérateur de la ville de Québec, il a été observé au cours des dix dernièresannéesdes
réguliers, sur les nornes du Cd, du Pb et du Hg lors de l'application du test TCLP.
dépassements
Les différents modes de gestion des RCPA les plus courammentrencontréssont : la vitrification,
I'enfouissementsanitaire [14-18] et la stabilisation chimique avec des agents tels que les
phosphates,les sulfures, la chaux, le sulfate ferreux, les argiles, le ciment, le bitume et les
carbonatesL19-201.Une autre approcheenvisageableconsiste en la décontaminationdes RCPA
par enlèvement des métaux potentiellement dangereux à I'aide de procédés de lixiviation
chimique. Des travaux de recherchesmenés antérieurementà I'lnstitut National de Recherche
Scientifique (INRS-ETE, Québec, Canada) en partenariat aveç la société Alex Environnement
inc (filiale de SITA), ont permis le développementd'un procédé chimique de décontamination
t26
des chaux usées [21]. Plus récemment, le procédé de lixiviation a été amélioré afin de
décontaminer un mélange de cendres de chaudières et d'électrofiltres 122]. Ce procédé de
lixiviation permet d'extraire jusqu'à 85% du Cd et 25oÂdu Pb total contenu dans les cendres
initialement et plus de 80% du Pb lixiviable par le test TCLP et ce, de manière très compétitive
du point de vue des coûts d'opération.
t27
4.4 Matérielset méthodes
T28
robinet (20 t 2'C) durant 2 min avec une teneur en solides de 30oÂ(p ,r-t). Les lixiviats obtenus
en mélangeantles cendresà l'eau du robinet sont caractériséspar un pH basique moyen de 12 |
Les phasessolides et liquides ont été séparéespar ajott d'un polymère anionique (Percol E10,
Allied Colloids, préparéà I g l-t et doséà 10 ml fr de lixiviat) suivi d'une décantationde 30 min.
La lixiviation acideréaliséeà pH 3 par ajout de HzSO+(réactif ACS) dans le mélangecendreset
eau, comportait deux lavagesde 30 min avec une teneur en solides de l0%o(p u-t). La séparation
desphasessolides et liquides a été effectuéede manière similaire, mais avec ajout d'un polymère
cationique(Percol 789, Allied Colloids), suivi d'une décantationde 60 min. L'agitation était
assuréeà I'aide d'un mélangeur (Caframo RZR50) tournant à une vitesse de 300 rpm. Chaque
volume d'eau ajouté a été mesuré avec un bécher de 101 et un cylindre de 21. Les differents
lixiviats basiqueset acides ont été collectés à I'aide d'une pompe, puis stockés dans deux
réservoirs séparés.Ainsi, deux mélanges de lixiviat ont été récupéréspour réaliser la phase de
précipitation, soit un mélange de lixiviat basique (MLB) et un mélange de lixiviat acide (MLA).
La lixiviation des métaux a été suivie pour chacun des lavages basiques et acides par
échantillonnage de 20 ml de lixiviat. Les cendres traitées ont ensuite été filtrées sur une
membrane Whatman No. 4 (porosité de 15-20 trrm) avant d'être stabilisées et neutralisées.Des
mesures de solides totaux ont été réalisées sur les cendres après la filtration. Au total, deux
massesde 3 kg de cendres (mai 2002) ont été décontaminéesdonnant les duplicata I et I'. Le
Tableau4.1 résumeI'ensembledesmesuresrelativesau duplicataI et I'.
La stabilisation des cendresa été réalisée par agitation manuelle en ajoutant 0.95% (basesèche)
de H:PO+ (85yo,réactif ACS) dans le gâteauavec un temps de réaction de 15 min. Suite à la
stabilisation,la neutralisation à la chaux hydratée(Ca(OH)) (ACP Chemical, Montréal, Canada)
a été réalisée par différents ajouts, soit 4Yo,4.5oÂet 5% (base sèche) dans le gâteau et brassé
manuellement.Les pourcentagessont exposésau Tableau4.1.
Pour chaquetest de précipitation, réalisé à plus petite échelle (4 l), les volumes MLB et MLA à
prélever ont été calculés de manière à respecterles proportions recueillies à l'échelle du réacteur
t29
de 401, soit pour le duplicataI : 5.8 I de MLB (pH 12.0)et 31.5 I de MLA (pH 3.0) et pour le
duplicatal' :8.21de MLB (pH 12.0) et29.6l de MLA (pH 3.4).
L'addition de la basea été réaliséeen deux étapes,soit une phase d'ajustement de 20 min pour
atteindreles pH désiréset une phase de stabilisation de 30 min. L'agitation était assuréepar une
hélice toumant à 100 rpm. La stabilisationa été suivie d'une phase de décantation de 24h. Les
concentrationsde métaux en solution ont été déterminéeslors de la phase de décantationet ce,
aux temps: 0.5, 1, 2 et24 h. Les précipitésformés au bout de 24 h ont été filtrés sur membrane
Whatman No. 4, puis séchés à l'étuve (60"C) durant 12 h. Les concentrations métalliques
(mg métal fr de lixiviat) ont été suivies tout au long des étapespar un échantillonnagede 20 ml
de surnageant.
La deuxième série d'essais a été réalisée sur le mélangeMLB et MLA provenant du duplicata I'
et regroupantles précipitations suivantes: (i) Essais6 à 9: ajout stæchiométriquede H3PO+
(85o/o,réactil ACS), selon le nombre de moles de Al(I[), Cd(II), Pb(ID et Zu(II) présentesdans
4l de lixiviat, soit 8.00 g suivi de l'addition d'une solution de NaOH (10N) et ce, à quatrepH
différents,soit pH 9.0 (E6), pH 8.0 (E7), pH 7.0 (E8), pH 6.0 (E9); (ii) Essais10 à 13 : addition
d'une solution de NaOH (10I.{) à pH 5.5 suivi d'un ajout stæchiométriquede NazS, selon le
nombre de moles de Cd(II), Pb(ID, Zn(Il) présentesdans 4 I de lixiviat, soit 2.65 g Na2Sdans
100ml d'eau distillée dégazéesous azote et suivie d'une précipitation avec une solution de
NaOH (10I.{) pour quatre pH différents (pH 9.0 (E10), pH 8.0 (El1), pH 7.0 (Elz), pH 6.0
(E13)). Les étapesd'ajustementet de stabilisationdu pH sont identiquesaux essaisprécédents,
ainsi que les décantationset filtrations.
130
4.4.6 Mesures analytiques
Toutes les lectures de pH (électrode Beckman STAR à référence interne AglAgCl double
jonction) et de potentiel d'oxydo-réduction (POR) (électrode Cole Parmer en platine) ont été
effectuéesà l'aide d'un pH-mètre Fischer Accumet 805 MP. À pH basique,l'étalonnagea été
effectuéaux pH 9.00, 10.00et 12.25et à pH acideaux pH 2.00, 4.00 et 7.00. Les solidestotaux
ont été déterminés en triplicata selon la méthode 25048 décrite dans APHA et al. [23]. Les
échantillons de solubles ont été filtrés sous vide à I'aide d'une membrane Whatman 934-AIl
(porosité de 1.5 pm, Whatman International Ltd, Maidstone, Angleterre) puis conservésdansune
matrice de 50Â (r, ,r-t) HNOI (g8oÂ, réactif ACS). L'analyse des métaux a été effectuée par
de plasma à couplageinductif (ICP-AES) à l'aide d'un appareilde marque
spectrophotométrie
Varian, modèle Vista AX et contrôlée à I'aide d'une solution multi-élémentaire certifiée
(Standardmulti-éléments,SCP Science,Lasalle,Canada).(LDQ (-g l-t) : 0.09 (Cd) et 0.68 (Pb)
131
4.5 Resultatset discussion
Le Tableau4.1 présente les résultats obtenus pour les duplicata I et I' portant sur la
décontamination des cendres. L'enlèvement du Cd est du même ordre de grandeur pour les
duplicataI et I' (73.0 ! 2.6Yopottr I', 80.5 t 0J% pour I). L'enlèvement du Pb est également
similaire pour I' et I. En comparant les taux d'extraction des essais en bécher (84.7% Cd et
24.7% Pb) l22l avec les moyennesdes taux d'extractionde I et l' (76.80ÂCd et 14.5%Pb, on
note une diminution de l\Yo lors de la décontaminationà plus grande échelle, celle-ci pourrait
êhe attribuée à différents paramètres, tel qu'une décantation moins efficace, une répartition
spatiale des métaux dans le mélange des cendres très hétérogène,ou encore, au pourcentage
d'erreur (20%) accordéde manière généraleà ce type de manipulations expérimentales.
D'autre part, les concentrationsen Cd et en Pb solubilisés ont permis de confirmer à plus grande
échelle le caractèreamphotèredu Pb et la solubilisation du Cd en milieu acide f22, 26-291.De
plus, le procédéa été validé au moyen du test TCLP. Les valeurs obtenuespour le Cd (0.44 I
0.77 mgl-l I et 0.45 t 0.05 mg llt I') sontprès de la limite de la valeur normée ([Cd] : 0.5 mg l-
1) peuvent
être abaisséespar addition supplémentairede chaux. En effet, un ajout de 50Âpermet
de ramener ces valeurs nettement en dessousde la norme, avec 0.27 + 0.11mgCd l-1. Les
valeurs obtenues pour le test SPLP sont également très satisfaisantes, puisqu'elles sont
inférieuresà 0.002mg fr pour le Cd et inférieuresà0.02mg l-r pour le Pb, ce qui démontrela
faible disponibilité des métaux dans les cendrestraitéessoumisesaux pluies acides.
132
4.5.2 Précipitation des métaux
rejet à l'égout de sels (Na+, Ca2+,f). Le Tableau4.2 présenteles résultats obtenus pour les
essaisde précipitation correspondantaux deux bases(Ca(OH)z et NaOH) et réalisés à deux pH
(pH 5.0 et 8.5),ainsique 1'ajoutde FeCi:.
Les précipitations partielles à pH 5.0 ont donné des résultatsplus nuancés.On peut observerune
diminution plus ou moins importante des concentrationsmétalliques après stabilisation, donnant
des rendementsd'extraction > 97% pour le Cr, et compris entre75Yoet 87Yopour l'Al et le Pb.
L'enlèvement du Cd, du Ni et du Zn est minime, avec des rendementsd'enlèvement < à 4.8%.
Pour un même pH, la base utilisée n'influence pas de manière significative l'enlèvementdes
métaux. En effet, les concentrationsmétalliques après stabilisation varient dans le même sens
avec Ca(OH)2 ou NaOH et ce, pour I'ensemble des métaux. Pour la suite de l'étude, il
133
conviendra donc de vérifier I'influence de la base utilisée sur la masse de résidu métallique
produit et,par conséquent,sur le coût de gestion des différents résidus.
Une chute significative du pH a été observéelors de chacundes essais(pH 6.0, 7.0, 8.0 et 9.0)
réalisés avec addition de H:POa. En effet, I'ajout de HIPO+ dans le mélange des lixiviats
(MLA+MLB) au pH initial de 4.2 a fait baisser celui-ci à un pH moyen de 2.4. Les
concentrationsen métaux solubles avarrtet aprèsl'ajout de HIPO+ montrent une augmentationde
I'Al en solution passant de 178 mg l-l à une moyenne de 233 mg l-1 dans le mé7ange,
contrairementaux autresmétaux qui sont demeurésplus stables.Cette augmentationen solution
t34
de Al pourrait provenir d'espècescomplexéesplus solublesàpH2.4 qu'à pH 4.1. Une réduction
des concentrations de certains métaux (Al, Cd, Ni et Zn) en solution a été observée avec
I'accroissementdu pH de précipitation de 6.0 à 9.0. Dans le cas du Cr, Cu et Pb, les
concentrations en solution sont demeurées très faibles et approximativement les mêmes,
indépendammentde la valeur du pH (6.0 à 9.0).
L'effet d'un ajout de NazS à pH 5.5 (NaOH) est significatif pour l'ensemble des métaux,mis à
part le Ni avec des rendementsd'enlèvementvariant de 5.4 à I0.7%. Les concentrationsde
métaux dans le lixiviat (MLB+MLA) amené à pH 5.5 et additionné de NazS ont diminué
fortement,avec des rendementsd'enlèvement> 98ToCd, > 860ÂCu, > 65.2% Pb et > 7lo Zn.
La précipitation des métaux sous forme de sulfures métalliques (CdS, CuS, PbS et ZnS) a été
vérifiée à I'aide de la simulation 52. Malgré des taux d'enlèvement intéressants,cette option ne
semblepas intéressanteà causedes risquesde production de H2S à pH acide.
Le Tableau4.3 indique, d'autre part, une plus grande solubilisation de I'Al et du Zn lors de la
stabilisation à pH 6 qu'à pH 7, 8 ou 9. L'hlpothèse avancée est la suivante; le sulfure
d'hydrogène est en fait un acide di-protonique dont la dissociation complète se fait selon les
équationssuivantes:
H2SSHS-+H* (i)
HS-5H++52- (ii)
MS-5M2*+52- (iii)
D'autre part,laplus grandesolubilisationde 1'Al àpH 6 qu'à p}J7,8 ou 9 pourrait être attribuée
à la diminution des ions OH-, laquelle conduirait à la formation d'hydroxyde d'aluminium en
plus faible concentration.
135
4.5.2.4 Simulations avecMINEQL-
S1 : Pour les espècesen solution avant ajout de NazS, la simulation montre que la formation à
100% d'un précipité de AIO(OH) (diaspore) est thermodynamiquementpossible. Un simple
calcul avec la concentrationde Al (3.9 x 10-7M) calculéepar le logiciel et le Kps de Al(OH):
(10t''t) [39] permet ausside conclure que ce précipité,plus fréquemmentrencontré,peut aussi
se former. Cette observation est également visible au niveau des résultats obtenus
puisque I'on passed'une concentrationde [At1 : 6.8 x 10-3M à 1.4 x l0-3
expérimentalement,
M, correspondantà un rendement de précipitation de 79.7Yo.Le Pb apparaît également sous
forme d'un solide, la pyromorphite(Pb5@Oa):Cl)avecun pourcentâgede 99.4%.Ce résultatest
comparable aux résultats expérimentaux puisque l'on note une variation du Pb en solution
passantde [Pb] :8.9 x 10-5M à 1.3 x 10-5M, correspondarftà85.70Â
de précipitation.Pour le
cadmium et le zinc,la simulation présenteces deux métaux essentiellementsous forme ionique
et complexée,avec des concentrationstotales de 1.2 x 104 M Cd et de 8.6 x 10-3M Zn,
(1.1 x 10-4M Cd et 7.9 x 10-3
lesquellessont très prochesde cellesobtenuesexpérimentalement
M Zn). Pour le Cu, la simulation ne prédit pas de forme solide contrairement aux résultats
obtenus expérimentalement (rendement de précipitation de 51.5%). La concentration totale
simuléepour le Cu est égale à 7 .4 x l}'s M, comparativementà celle obtenueexpérimentalement
(3.6 x l0-5vt Cu).
136
52 : L'hypothèse émise de précipiter les métaux sous formes de sulfures métalliques, avec un
ajout de NazS,a été véÀfiéeavec les résultatsde la deuxièmesimulation à I'exceptiondu Cu. En
effet, la simulation prédit essentiellementles formes CdS, PbS et ZnS pour le Cd le Pb et le Zn
avec des pourcentagesrespectifs de 99.9o/o,98.4% et l00Yu Ces résultats sont confirmés
expérimentalementavec des pourcentagesde précipitationde 99Yo(Cd), 84.5% (Pb) et 7l.l%
(Zn). Pour le Cu, la simulation le présentesous une forme solide différente de celle envisagée
(CuS), puisqu'il s'agit de la forme chalcopyrite (CuFeS2)avec un pourcentagede l00oÂ. Le
pourcentageexpérimental de précipitation du Cu est très proche de la valeur simulée puisqu'il
atteint 965%. Seuls les résultats concernantle pourcentagede la forme de Al diffèrent entre la
simulation et l'essai. En effet, la simulation prédit la présence de Al sous forme de
KAlr(SO+)z(OH)o(alunite) à99.9o/o,tandis que le pourcentageexpérimental de précipitation est
de TYoavec une concentrationen Al soluble avant et aprèsajout de NazS passantde [Al3*1 : 1.4
x 10-3M à 1.5 x 10-3M. La précipitationde l'alunite n'aurait donc pas eu le tempsde se faire.
r37
de HzS lors de l'utilisation du Na2S, constitue un risque élevé dans le contexte de la
commercialisationdu procédé.
Dans le cas où I'objectif est de rejeter à l'égout les lixiviats traités et d'utiliser de I'eau propre
pour chaquebatch de cendrestraitées, il serait alors recommandéd'opérer à pH 8.5 en utilisant
comme base le lait de chaux. Cette approchepermettrait à la fois d'atteindre un coût d'opération
acceptable(31 $CAN tct-l), tout en respectantles normesen métaux du rejet à l'égout. Quantaux
sels solublesdes cendres(Ca, Na et K), le règlement en vigueur ne stipule aucunenonne.
D'autre part, si I'objectif consiste à décontaminer les cendres en circuit fermé permettant la
recirculation des lixiviats traités, il devient possible de travailler à pH moins basique. Dans ce
cas, deux solutions peuvent être préconisées.Une première option consiste à la précipitation
partielle des métaux à pH 5.0 et cela, indépendammentde la base choisie étant donné la très
faible différence du coût total (16.7 $CAN tct-r pour Ca(OH)2 contre 17.7 $CAN tct-r pour
NaOH). Le risque éventuel en opérant la précipitation à pH 5.0 serait de diminuer le rendement
d'enlèvementdu Cd dans les cendrestraitées et, ainsi, d'échouer le test TCLP. En effet, la
précipitation à pH 5.0 ne permet pas de diminuer les concentrationsde Cd solubles dans le
mélangede lixiviat traité, avec des concentrationsde 13.3 mg 1-lpour I'essai à la chaux hydratée
et 13.7mg fl pour I'essai à la soude,contre 13.7mg l-1pour I'essai contrôle.En recirculantun
lixiviat traité chargé en Cd, on risquerait d'augmenter I'apport en ce métal dans le liquide
interstitiel des cendres traitées. Cette accumulation de Cd ferait probablement en sorte que les
cendrestraitéesne rencontreraientpas les exigencesdu test TCLP. D'autre part,la lixiviation du
Pb pourrait égalementdiminuer du fait d'une accumulationde Pb soluble dans les eaux de lavage
recycléeset, ainsi, modifier les équilibres de précipitation des différentes formes du Pb. Afin de
remédier à ces risques, il serait nécessairede travailler à pH moins acide, c'est à dire autour de
138
pH 7.0. Ce pH moyen n'a pas été testémais sembleêtre une solution de traitementdes lixiviats
dansun procédéutilisant la recirculation des lixiviats traités.
r39
4.6 Conclusions
Dans un premier temps, cette étude a permis de valider à plus grande échelle les résultats
antérieurs sur l'optimisation d'un procédé de lixiviation métallique d'un mélange de cendres
volantes.Dans un deuxième temps, les différents essaisont permis de vérifier la précipitation de
certains métaux, pour des conditions différentes de celles établies en chimie théorique (matrice
plus complexe que les milieux synthétiques)comme la précipitation du Cd, du Pb et du Zn sous
forme de sulfures métalliques (CdS, PbS et ZnS) à pH 5.5 et la précipitation des métaux à pH
basique (8.5) avec des rendementsd'enlèvement supérieursà 90%. D'autre part, les essaisont
permis de mettre en évidence l'inefficacité de certains ajouts de produits chimiques comme le
chlorure ferrique (Feclr), l'acide phosphorique (HIPO+) pour I'enlèvement des métaux des
lixiviats de cendres. Enfin, le bilan des coûts pour les différents essais a mis en évidence
I'avantage économiquede fonctionner soit en circuit fermé, soit en circuit ouvert, en rejetant la
totalité des volumes générésà l'égout. Des coûts d'opérationde 31 $CAN tct-r ont été estimés
pour le circuit ouvert (sansrecirculation du lixiviat), contre 22.7 $CAN tct-l pour le circuit fermé
(recirculation du lixiviat) à pH 7 en utilisant un lait de chaux hydraté. La difference des coûts
entre ces deux procédés étant non négligeable, il serait pertinent de favoriser le procédé en
boucles et, ainsi, apporter une solution durable et globale pour la gestion de ces effluents de
décontaminationdes RCPA.
t40
4.7 Remerciements
Cette recherchea été réalisée avec l'appui financier du CRSNG (subvention no.224098-99) et
du programmede Chaires de recherchedu Canada.Des remerciementssont égalementadressésà
la compagnieAlex Cendre inc. pour son support technique et financier à la réalisation de cette
étude.
t4l
4.8 Liste dessymboles
CAN : Canadien
CT : Cendrestraitées
IR : Incertitude relative
ST : Solidestotaux (g 1-t)
r42
4.9 Références
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t46
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Réacteur
principal
(40 L)
3 Ks (CT)
LEGENDE:
CT : centretraitée
MLB : mélangedes lixiviatsbasiques
MLA: mélangedes lixiviatsacides
Duplicatal' : 0,9 L (MLB)+ 3,1 L (MLA)
EF: eaufroidedu robinet
Vol. : volumetotalrecueilli
> Ajoutde 7,79g > Ajout de 7,79g > AjoutNaOH > AjoutNaOH
de H3PO4 de H3PO4 (pH 5,5) ( p H5 , 5 )
> AioutNaOH > Ajout NaOH > Ajustement > Austement
(pH6 et 7) (pH8 et 9) (20 min) (20 min)
> Aiustement > Ajustement > Ajoutde2,65g > Ajoutde 2,65g
(20 min) (20min) de NarS de Na2S
> Stabilisation > St€bilisation > AjoutNaOH > AjoutNaOH
(pH6 et 7) Bécher 5 L (pH 6 et 7)
(30 min) (30min)
> Décaniation > Décantation > Ajustement 20 min > Ajustement 20 min
(24 h) (24h) > Stabilisation
30 min > Stabilisation 30 min
> Décantation24 h > Décantation24 h
Figure 4.1 Protocole et montage expérimental portant sur les essaisde lixiviation (A-B)
et de précipitation
r52
CHAPITRE V
Le Chapitre 5 est constitué de I'article suivant: LevasseurB., G. Mercier et J.F. Blais (2004)
Metals removal from municipal waste incinerator fly ashesand reuse of treated leachates.
Journal of Environmental Engineering - Division American Society of Civil Engineering (soumis
le 14 mai 2004).
153
Mnuls REMovAL FRoM MUNIcIPAL wASTE INCINERAToR FLY ASHESAND REUSEoF
TREATED LEACHATES
E-mail : blaisjf@ete.inrs.ca
.
Correspondingauthor
155
5.1 Résumé
156
5.2 Abstract
Incinerator fly ash from municipal solid waste is consideredas a hazardouswaste and can release
toxic metals such as Pb and Cd into the environment.This researchverifies the performanceof a
sequential, closed circuit treatment process involving chemical leaching (alkaline washings
followed by an acid washings) and precipitation (neutralization at pH : 5 and 7). This method
also includes the recirculation of treated leachatesduring the acid washing steps. In total, 10
recirculation loops were executed in laboratory pilot scale. The three alkaline leaching steps
effectively solubilize the leachablePb. Two acid leaching stepsare required to solubilize Cd, Al
and Zn. Toxic metals, Cd and Pb, are removed from the fly ash at 72Yo and 30oÂrespectively.
The TCLP, the SPLP (synthetic precipitation leaching procedure) and a simple test using neutral
water were conductedon the treated ash in order to validate the process.The results obtained are
below the norm for the TCLP and near 0.01 mglI- of Cd and Pb in solution for the other two
tests. The removal efficiency during the precipitation step are 2lyo Cd, 99oÂPb, 100% Al and
63Yo Zn. The metallic residue produced at pH : 7 contains 23%oZn which is potentially
recyclable in the metallurgical industry. The recirculation of treated leachatesreduces water
consumptionfor the decontaminationprocessby 60%.
157
5.3 Introduction
The incineration of municipal solid wastes (MSW) produces large quantities of bottom ash and
10 to 50 kg of air pollution control residues(APCR) for eachton of incinerated MSV/ (Abanades
etal.2002; Lundrop etal.2002; Sabbaset al.2003).
In North America, the production of APCR (fly ash and used lime) is estimatedat more than 1.5
million metric tons annually and is consideredto be hazardouswaste (Buchholz and Landsberger
1993; Kosson et al. 1993). The residues are partly soluble in water and contain elevated
concentrationsof metals bonded to sulphur, chlorine or oxides (Pb, Cd, Zn and Hg in used lime)
(Abanadeset aL.2002;Bridle et al. 1987;Pinzani et aL.2002;Theis and Gardner 1990).
Recently, researchersat INRS-ETE, in collaboration with Alex Cendre inc. (affiliated to SITA)
have developed a chemical decontamination process for treatment of APCR from MSW
incinerators. This research allowed us to develop and apply an efficient process in both the
alkaline and acid phases(Couillard et al. 1997;Mercier et al. 1999,2002; Tincelin 1993).Most
1s8
recently, the improvement of this processwas studied on a fly ash mix (Levasseuret al. 2003).
The removal of metals from the fly ash leachateby chemical precipitation has also been studied
(Levasseur et al. 2004). The results of these last two studies were used to develop a
decontaminationprocess that will bring a concrete, global solution for the treatment of fly ash.
The objectives of this research are to study the feasibility of this process combining chemical
leaching,precipitation and recirculating treatedleachatesthroughout while respectingthe TCLP.
159
5.4 Materials and Methods
The boiler and electrofilter ash mixtures were supplied by the MSW incinerator in QuebecCity.
Samplingtook place on four occasions(Oct. 2000, May 200l,May 2002, and Nov. 2002) at the
collector, thus actual production portions were respectedfor both tlpes of ash - 39% boiler ash
and 6lYo electrofilter ash. Subsampleswere taken as the reservoir filled at /o, Y, and % fiilL.
Metals and major cations concentrationswere determined after acid digestion of the samplesin
triplicate. Grinding was initially required due to the small samplesize (0.5 g).
Figure 5.1 presents the recirculation process including the fly ash leaching phase and the
precipitation of resulting leachates.The set-up was done on a laboratory scale permitting the
treatmentof 200 g of ash in each loop of the procedure.
The basic (alkaline) leaching procedure (BLP) was conducted in a I L beaker. The procedure
consistedof three cold, tap water (20 + 2oC) washings(BLl, BL2,BL3) for 2 min eachat a TS
concentrationof 30% (w/v). The acid leachingprocedure(ALP) at pH : 3 (H2SOa,ACS reagent)
was conductedin a2Lbeaker and consistedof two washings(4L1, ALz) in cold, tap water (20
+. 2"C) for 30 min with a TS concentrationof fi%o (w/v). A mixer (Caframo RZR50) with a
stainlesssteel axial propeller (SS-316L), 3 cm in diameter,rotating at a speedof 120 rpm was
used for stirring. Volumes of water added during the alkaline and acid leaching phase were
measured.
Basic and acidic leachateswere collected by a pump and then stocked in two separatereservoirs.
Two leachatemixtures, a basic leachatemix (BLM) and an acidic leachate mix (ALM), were
recuperatedfrom the reservoirs for the precipitation phase. Samples (20 mL) were taken from
eachacid and alkaline leachatesfor metal analvsis.
The settling of the BLMs was facilitated by the addition of an anionic polymer (Percol El0, Ciba
inc.) with a I g/L solution addedat a concentrationof 10 mLiL of leachate.Similarly, the settling
r60
of the ALMs was effected following the addition of a cationic polymer (Percol 789, Clba inc.) in
the same concentrationsas above. The BLMs and ALMs were allowed to settle for 10 and 25
minutes respectively.
The treated ash (TA) was then filtered through Whatman No. 4 filter paper (porosity 15-20 pm)
before being stabilized and neutralized. The filtrate was recuperated and added to the ALM.
Following filtration, the ash TS was measured.This part of the procedure correspondsto Ll
(loop 1; first batch) of the ash leachingphase.At loop 2 (L2; secondbatch), the procedurealso
integratesthe recirculation of the Ll leachatewhich has undergonemetal precipitation.
The processincluding the recirculationloops was testedon a ash samplecollectedin Nov. 2002.
However,the basic leachingprocedurewas appliedto the ash samplescollectedin Oct. 2000, in
May 2001 and in May 2002.
The precipitation at pH: 5 was conducted on the BLMs and ALMs and included the following
phases:(i) nucleation phase (NP): The stirring of BLM and ALM for 5 min; (ii) neutralization
phase(AP): pH neutralization by a caustic soda solution (10 M NaOH) while being agitated for
20 min; and (iii) a settlingphase(SP) lastingone hour.
The metal concentrationswere recorded at the end of each NP, AP and SP stepsusing the same
method as in the leaching phase. The supernatantwas separatedfrom the metallic residue (MR5)
with a peristaltic pump and then measured in a graduated cylinder. This initial supernatant
underwent precipitation at pH :7. The MR5 residue was weighed followed by measurementof
TS. The MR5rr residuewas left in the column, as well as the following residues:MR5rz, MR5rg
and MR5La.Fifty percent of the MR5rs was taken as a subsampleduring the L5 loop.
161
The precipitation procedure used, at pH : 7, on the supernatant (SU) was identical to that
previously described: (i) nucleation phase (NP); (ii) neutralization phase (AP); separationphase
(SP). Only the AP phasewas modified to attain a pH : 7. The metals were treatedthe sameway
as at pH : 5. The supernatantresulting from the separationphase was removed from MR7,
measuredand stored. This supematantwas adjusted as neededby tap water, for preparation of
the recycled liquid (RL). This part of the experimental procedure coffesponds to Ll of the
precipitation phase.The RL11 was reintegratedin L2 of the procedure as washing water for the
ALP. The mass, volume and TS of the MRTrr residue was determined. The MRTrr residuewas
left in the column as well as the following residues:MR7rz, MRT1-:and MRT;+. Fifty percent of
the MR76 was taken as a subsampleat loop 5.
Duplicates of the MR5 and MR7 metallic residuesproduced in loops Ll, L5 and L10 were
filtered,dried and digestedaccordingto methodNo. 30301 describedin APHA (1999).
The stabilizationof the TA was effectedby adding0.95% (dry wt.) H:PO+ (85% ACS reagent)to
the cake followed by manual agitation during a 15 min reaction time. Following stabilization,
neutralizationof the mixture was achievedby adding 4.5% (dry wt.) of hydrated lime (Ca(OH)z)
and manual stirring.
In addition, trials to stabilize and neutralize the metallic residues (MR5 and MR7) were
conductedby adding different percentages(in dry wt.) of Ca(OH)z(1.0,2.0,3.0 and 4.0%o)or of
H r P O a( 0 . 9 5 ,1 . 1 , 1 . 2a n d1 . 3 % o ) .
Samples not grounded underwent- a TCLP (determine their hazardous properties) and SPLP
(study the potential for leaching upon contactwith synthetic acid rain) tests accordingto methods
1311 and I3l2 of the USEPA (2002a,b) and a neutral water test developedwithin the INRS-
ETE researchteam. The neutral water test was applied according to the method described in
Couillard et al. (1997). Triplicates of each test were conductedon the ash prior to treatment and
post-treatment.Duplicates of the TCLP test were conductedon the metallic residues(filtered and
162
not dried), MR5 (precipitation at pH : 5) and MR7 (precipitation at pH : 7), resulting from the
last ashdecontaminationloop (L10).
5.4.6 Analytical
The pH was determined using a pH-meter (Fisher Acumet model 805MP) equipped with a
double-junction Beckman STAR electrodewith an AglAgCl referencecell. In order to determine
metal concentrations,the samples were vacuum filtered with V/hatman 934-ATI filter paper.
Subsequently,the filtrates were acidified with concentratedHNOr (5% v/v) and refrigerated at
4'C until analyzed.Metal concentrationswere measuredby an ICP-AES (Varian, model Vista-
AX). Quality controls were performed with certified liquid samples (multi-elements standard,
cataloguenumber 900-Q30-002, lot number SC0019251,SCP Science, Lasalle, Quebec) to
ensureconformity of the measurementapparatus.The solid samplesunderwent acid digestion,in
triplicate,by digesting0.5 g (dry wt.) in the presenceof HNO3, HF and HCIO+ following method
3030I (APHA 1999). The certified reference materials PACS-2 (sediments) and ASH No. 3
(catalogueno. CRMO-19-050, lot number Y019a, RTC, Lararie, USA) were also digested.
Finally, the TS were determined,in triplicate, accordingto method 25048 (APHA 1999).
163
5.5 Resultsand discussion
These optimal conditions were used for the recirculation procedure during alkaline leaching
steps.Table 5.1 presentsthe averageconcentrationsof solublePb in the fly ash collectedin Nov.
2002 and used for each of the 10 recirculationloops (Ll to Ll0): [Pb]elr :134 + 18 mg/L,
[Pb]srz: 93 t 12 mg/L, [Pb]nr-: = 72 + 12 mglL. The results obtained confirm Pb's high
solubility upon water exposurewith a decreasein solubility during consecutivewashings (BLl,
BL2 and BL3). Previous studies have attributed the solubility of Pb at elevated pH to the
formation of hydroxo-complexes and chloro-complexes (Couillard et al. 1997; Mercier et al.
1999;Tincelin 1993).
The Pb soluble values found using the ashescollected in May and Nov. 2002 are four times
higher than those found in the older ash (2000 and 2001). This in not explained by a higher
initial level of lead in the ash. The values are in fact comparable with averagevalues between
3100and 3680mg Pb/kg.
The increasein leaching potential of Pb, Cd, Cu, Mo, Zn in fresher ash was demonstratedby the
work of Miema and Comans (1999). The solubility of Cd and Al in solution by alkaline leaching
is minimal (< I -g AVL and < 0.1 mg Cd/L),while thatof Zn- is equally weak especiallyduring
the first wash (10 loops) with an averagelZnleu: 7.2 + I.7 mglL, slightly lower than the sewer
dischargenorm of 10 mg/L in Quebec.
Acid leaching was also conducted in operation conditions optimized in previous studies
(Levasseuret al. 2003,2004). Figure 5.2 shows four metals (Pb, Cd, Al, Zn) in solution after
eachacid washing for 10 loops of the decontaminationprocedure.The metal concentrationof the
RL was measuredand the values are shown in Fisure 5.2.
t64
5.5.2.1 Lead
Acid leaching of lead is less effective than alkaline leaching ([Pb]elr 134 + 18 mg/L) with values
varying between 10.9 mg/L for Ll to 18.6 mglL for L10. This decreasein Pb solubility in an
acidic environment was observedduring optimization of the leaching processstudies(Levasseur
et al. 2003). The majority of available Pb is leachedafter the alkaline washings.
The presenceof Pb and other metals (Cd, Al, Zn) in the RL does not seemto disrupt the leaching
potential of Pb because as more loops are effected, a slight augmentation of soluble Pb is
observed.By subtracting the Pb concentration of the RL from the Pb concentration in the acid
leachate,the solubilized Pb from the ash is obtained, which increasesprogressively from [Pb]1
: 10.9mglL to [Pb]p1s:17.5 mg/L. The lines on Figure 5.2 demonstratethis fact.
5.5.2.2 Cadmium
5.5.2.3 Aluminium
165
concentrations of leached Al significantly affect the quantity of metallic residues generated
during the precipitation phase. Contrary to the solubility of Pb and Cd, the solubility of Al is
higher after the secondwashings,with an averageconcentrationover 10 loops of [A1]e1 : 407 +
60 mglL and [Al]ap : 559 t 80 mg/L. The values have large standarddeviations.
5.5.2.4 Zinc
Zn only has a norm regarding sewer discharge(lzn] < 10 mg/L), thus it is of interest to monitor
it in the eventuality of a partial dischargeto the sewer.The solubility profile of Zn resemblesthat
of Cd, yet the numerical values of soluble Zn are fifty times higher. A certain linearity with
respect to the solubility of Zn coming directly from the ash was observed and had an average
value for loops L2 to Ll} equalto lZnlgyl :723 + 16 mg/L and lZnlsy2: 427 + 42 mnL versus
lZn)x;: 683 and lZnf 1;y2 : 478 mglL in Ll. Similar to the caseof Cd, this slight differencein
Prior researchesstudied different options for the precipitation of metals present in a fly ash
mixture of alkaline and acid leachates(Levasseuret al. 2004). In order to respectthe TCLP and
the economic, it was suggestedto proceed either at pH : 5 or at pH : 7, in a closed circuit
(Figure5.1).
r66
used elsewherein the mining industry (Aubé 1999;Zinck and Griffith 1999). The advantagesof
using this techniqueare its low cost and becauseit necessitatesno additional chemical product.
Figure 5.3 presentsthe evolution of soluble metal concentrationsthroughout the nucleation OIP),
precipitation (AP) and settling phasesover 10 loops of the processand the metals concentrations
in solution.
5.5.3.1 Lead
The MR5 and MR7 residuesfrom loop Ll,L5 and L10, demonstratea greaterPb removal during
the precipitationat pH : 5 (2040 to 4280mg Pblkg) (Table 5.2) than at pH :7 (l94Io 2710mg
Pblkg). As the number of recirculation loops increases,there is a Pb enrichment of MR5 and
MR7
5.5.3.2 Cadmium
The complete leachate treatment removed an average of 2I + 70Â of Cd, with progressively
increasinginitial concentrationsin the leachatemixture to be treated.
The Cd content of residues MR5 and MR7 (Table 5.2) shows greater removal during the
precipitationat pH :7 than at pH:5, with concentrationsfrom 655 to 983 mg Cd/kg and from
113 to 161 mg Cdlkg respectively.
5.5.3.3 Aluminium
In a similar manner to Pb, the majority of Al removal (90 + 6%) occurs during precipitation at
pH : 5. The nucleation phase becomes significant as of L3 with an averageAl removal of
50 + 5% (Figure 5.3). The precipitationsremove 99.8 + 0.Io of the Al. This importantremoval
produces an enriched metallic residue. By working on a larger scale, it would certainly be
possible to further concentratethe metallic residue thus adding value. The results obtained for
r67
the MR5 and MR7 (Table 5.2) reflects the majority of Al removal during the first precipitation at
pH : 5 with MR5 concentrationsbetween 31400 and 67900 mg AVkg comparedto values
between3350 and 26600 mg Allkg in MR7. The recirculation loops increaseAl enrichment.
5.5.3.4 Zinc
The majority of Zn, is eliminated during the second precipitation at pH : 7, with an average
removalof 63 + l5Yo.
The enrichmentof MR7 residue from 7.9oÂZn inLl to 23oÂZn (Table 5.2) in LlO representsan
interesting characteristic to explore becauseit may be possible to recycle this residue in the
metallurgy industry. To this end, the composition in percentageof the MR7 residue from L10 is
as follows: 2.4yo Al, 0.lo Cd, 0.2%oCu, 0.4YoFe, 2.9oÂK, 0.8% Mg, 0.1 Mn, 4.5% Na, 0.02%
Ni,0.3% Pb and23oÂZn.
From the mass of treated ash, metallic residuesremoved from the process after two cycles of 5
loops correspondsto 4.60Â(MR5) and I.8oÂ(MR7). The TCLP was applied to residuesMR5;16
and MR711oto test if it is hazardousand to predict cost. Neutralization trials with lime, as well as
stabilization trials adding H:PO+ were effected on the residues prior to the TCLP with the
purposeof diminishing the solubility of Cd and Pb during the TCLP
The TCLP results are presentedin Table 5.3. Both residues are defined as hazardouswaste in
: 1.04 + 0.01 mg/L and
Québecbecausethe Cd norrn was not respectedwith lCd]r,ans [Cd]yp7:
4.44 + 0.01 mgll-. Various residue treatmentswith phosphoric acid or lime did not aid in meeting
the TCLP criteria. The residuesare hazardouswastes.
Several untreated (Oct. 2000, May 2001, May 2002 and Nov. 2002) and treated (after alkaline
and acidic washing during the 10 loops of the process)ash sampleswere submitted to the TCLP,
SPLP and neutralwater tests.The resultsof thesetestsare presentedin Table 5.4. The choiceof
leaching test from the three available tests is very important for fly ash managementmonitoring.
168
The TCLP is a reference test to define solid waste as hazardous or not with respect to the
hazardouswaste regulations of Quebec (Chapter Q-2, Regulation No. R3.2, 1978 based on
Quebec's Environmental Quality Act). This test simulates common landfilling of domestic and
industrial wastes. As various organic acids are naturally generated during the putrefaction of
organicwaste,thç TCLP is conductedwith the help of aceticacid at pH 4.93 or 2.88. The SPLP
simulates the landfilling of solid waste in contact with acid rain (pH : 4.2, East of the
Mississippi) and lastly, the neutral water (HzO) test simulates the landfilling of solid waste
exposedto neutral pH.
The fly ash mixtures respect the norm required by the TCLP test thus are not classified as
hazardouswaste. It is easy,however to note the strong potential of Pb to salt-out during both the
SPLP and neutral water test. These tests demonstratethe hazardouscharacterof fly ash, if once
landfilled they are exposedto acid rain with pH's between4.2 and,7.0.The Pb concentrations
(6.1 and L3.4mg Pb/L) obtainedduring the neutralwater test of the 2002 fly ash,highly exceed
the Pb concentrationnonn ([Pb] < 0.25 mnL) that would allow the disposal of leachatesof a
technical landfill in the hydrographic surface network (taken from article 45 of the hazardous
waste regulation). The reader must also remember that over l4l mg Pb/L is instantly released
from the mixture as soon as it is in contactwith water (Table 5.1).
During the 10 loops, an averageof 72 * 20Âof the Cd, of which 14 L 4%owas removed during
the alkaline washings.Pb removal averaged30 * 60/0,of which 2l + 5yo was removed during the
alkaline phase. The biphasic aspect of the procedure is necessaryfor the removal of these two
metals. The alkaline phase removes the majority of Pb but do not treat for Cd. In contrast,
successivewater washings reduce the alkaline characterof the ashesand increasethe solubility
of Cd during the TCLP thus producing ashes classified as hazardous waste (Levasseur et al.
2003).Theacid phasegives high Cd removal and finally allows the TCLP to be easilyrespected
(0.15+ 0.07 mg Cd/L). The TCLP profile over 10 loops is the samefor Pb and the resultsremain
below the norms (0.07 + 0.03 mg Pb/L).The SPLP and the neutral water test results are also very
promising (< 0.002 mg Cd/L and < 0.009 mg Pb/L). In effect, marginal leachate concentrations
of Pb and Cd predict long term securecontainmentensuringenvironmentalprotection.
t69
IThe stabilization procedure,resulting from the addition of H3POawas verified during this study.
TCLP results show little variation with or without the addition of phosphoric acid, as shown in
Table 5.4, indicating the possibility of removing this treatment step. It is likely that
chloropyromorphite (Pb5@O+):Cl),cadmium chloroapatite(Cd5@O+):CDand the solid solution
of chloroapatite((Cd,Caa)(PO+):Cl),requires a longer reaction time to form and consequentially
the effect on Cd and Pb solubility would be negligible in the short term.
It must be noted that all of the treated ash, regardless of phosphoric addition or not, were
neutralized by the addition of 45% (dry wt.) of hydrated lime. The usefulness of lime in the
neutralizationof decontaminatedashwas studiedpreviously by Levasseuret al. (2003).
Water use for the 10 recirculation loops in the procedureis presentedin Table 5.5. After 10
loops, the total volume of water (12.24 L) (WAL + WBL + V/CS) entering the systemis almost
equivalentto the volume of water (12.19 L) (WMR + WSA + WSF + WTA) leaving the system
with an in/out ration of 1.004. The volume of water within the system increasesgradually during
the first five loops to stabilize at approximately 6.5 L. Freshwaterused in the acid washings also
reaches a stable level. This particularity is important with respect to the water consurnption
savingsand would be an interesting avenuefor countrieswith elevatedwater costs (i.e. Europe).
An 80% reduction in water use was calculated for the acid leaching procedure when recirculated
water was used. Similarly, it is possible to reduce water consumption by 600Â for the whole
decontaminationprocedureif treatedwater is used.
170
5.6 Conclusion
This researchhas validated the possibility of pairing the fly ash decontaminationprocedurewith
the recirculation of generated and treated leachate. The recirculation of leachates has
exceptionally low variations for Pb and Cd removal yields, with 72o of Cd removed with
recirculation versus 73%o rcmoved without recirculation and 30% of Pb removed using
recirculation versus 29o without recirculation. The reuse of leachates also complies with the
three leachatetests (TCLP, SPLP and H2O), which presupposesthat treated ahs can be buried in
a technical landfill without any environmentalrisk. The recirculation of leachatesprovides other
advantagessuch as the production of a Zn-ich metallic residue (23%) that could potentially be
recycled in the metallurgy industry and,a 6}Yodecreasein water use. Nonetheless,improvements
for Cd precipitation could be made. Overall, the decontamination procedure is efficient and
satisfiesmany of the requirementsfor the managementof urban incinerator fly ash.
5.7 Acknowledgments
Sincere thanks are due to the National Sciencesand Engineering Research Council of Canada
(Grants 224098-99 and 216819-99) and CanadaResearchChairs for their financial help. Thanks
are also due to Alex Cendre inc. for providing technical and financial assistance
t7r
5.8 Appendix I. References
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t76
5.9 AppendixII. Notation
AL acid leachate;
AP neuftalization phase;
BL alkaline leachate;
CA contaminatedfly ash;
L1 loop no 1;
NP nucleation phase;
RL recycledliquid;
t77
SP settlingphase;
SU supematant;
TA treatedfly ash;
TS total solids;
AP neutralizationphase;
BL alkaline leachate;
CA contaminatedfly ash;
L1 loop no 1;
178
MSW : municipal solid wastes;
NP nucleationphase;
RL recycled liquid;
SP settlingphase;
SU supernatant;
TA treatedfly ash;
TS total solids;
179
Table 5.1 Initial Pb content in untreated flv ashesand soluble Pb concentrations in
alkaline leachates
180
Table 5.2 Metal contents (mg/kg) in the metallic residues(MR5 and MR7)
L1 Ll0
181
Table 5.3 TCLP test (mg/L) on metallic residues(MR5r.roand MR711s)*
182
Table 5.4 TCLP, SPLP and water leaching tests (mg/L) on untreated fly ashes
SPLP Hzo
Untreated
Oct.2000 0.005 l.l3 0.013 0.15 0.003 1.33
+ 0.000 r 0.36 + 0.002 + 0.05 + 0.002 +0.12
May 2001 0.005 1.56 < DL** 0.54 <DL 0.83
+ 0.000 r 0.31 + 0.03 +0.22
ilv{ay2002 0.005 7.47 <DL 0.07 <DL 6.11
* 0.000 L0.72 + 0.01 +O))
183
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L-l L-2 L-3 L4 L-5 L-6 L-7 L{ L-9 1.10
Figure 5.2 Metals in solution after each of the two successiveacidic washings (ALl,
AL2) from Ll. to L10
186
600
500
3æo
; 3oo
N
200
100
0
300
200
100
E*
i a o
20
t0
20
115
3ro
0
20
15
;10
È
Figure5.3 Metals in solution in the alkaline and acid leachate mixture prior to
(t: 0 min) and after NP (t: 5 min), AP (t:20 min) and SP (t: 60 min) at
p H : 5 a n dp H : 7
187
CHAPITRE VI
Le Chapitre 6 est constitué de I'article suivant: LevasseurB., J.F. Blais et G. Mercier (2004)
Levasseur8., G. Mercier et J.F. Blais (2004) Procédé optimisé de décontamination des
cendres volantes d'incinérateur de déchets municipaux : enlèvement et récupération des
métaux (Cd, Pb, Al, Zn) avec recirculation des lixiviats traités. Journal of Environmental
Engineering and Science(acceptéle l2 novembre2004).
189
190
Procédéoptimisé de décontamination des cendresvolantes d'incinérateur de déchets
municipaux : enlèvementet récupération des métaux (Cd, Pb, Al,Zn)
avec recirculation des lixiviats traités
BEATRICELEVASSEUR,MYRIAM CHARTIER,
JEAN-FRANCOISBLAIS- CtGUY MERCIER
191
6.1 Résumé
r92
6.2 Abstract
Fly ashes produced by the incineration of municipal solid wastes are usually considered as
hazardouswastes. The objective of the present study was to demonstrate the feasibility of a
closed circuit decontaminationprocess.The latter includes the reuse of treated processeffluents
and leads to the production of treated ashes that respect the TCLP (toxicity characteristic
leachingprocedure).The processshould also reducethe production of metallichazardous wastes
and the operatingcosts.The resultsshow that the processremoves70 + 30ÂCd and 18 r 4% Pb
from fly ashesduring the chemical leaching (alkaline and acid) steps. The optimized process
generatestwo types of metallic wastes.The first, representing 13 kg/tct (tons of treatedashes),is
a non hazardouswaste produced during the nucleation/precipitationstep at pH: 5. The secondis
classified as hazardous waste and is produced subsequentlyby precipitation at pH = 7. The
production of this metallic hazardous waste is estimated to 29 kg/tct. The treated fly ashes
respect the three leaching tests performed in this study, including the TCLP. Significant
decreasesin the water consumption (91%) and of chemicals used,(T2Vo)have been realized, in
comparison to a reference decontamination process. These improvements result in a 36Yo
decreaseofthe operatingcosts.
r93
6.3 Nomenclature
B1 boucleNo. 1
CC cendresvolantes contaminées
CT cendresvolantes traitées
LA lixiviat acide
LB lixiviat basique
LR liquide recyclé
PA phasede neutralisation
PD phasede décantation
194
PE phased' échantillolmage
PN phasede nucléation
PO procédéoptimisé
PR procédéde référence
S1 surnageantprovenant de la nucléation
S2 surnageantprovenant de la précipitation à pH : 7
ST solidestotaux
t95
6.4 Introduction
L'incinération est I'une des technologies utilisée dans le domaine de la gestion des déchets
municipaux solides (DMS). L'importante réduction (90%) du volume initial des DMS constitue
I'un des avantagesmajeurs de cette pratique (Hjelrnar 1996). Néanmoins, celle-ci génère des
quantitésnon négligeablesde résidusdont les cendresde grilles, qui représentententre llYo et 35Yo
de la massetotale des résidusd'incinération de DMS, et les résidusdu contrôle de la pollution de
l'air @CPA) (Abanadeset al.20W; Bawkon 1991;Sabbaset al. 2003).
Les RCPA sont la plupart du temps considéréscorrlme des déchets dangereux (Buchholz et
Landsberger1993; ILSR 1987; Kosson et al. 1993).Ils sont en partie solubles(10 à 40% de la
massetotale) et contiennentdes teneursélevéesen contaminantsmétalliquessousdes formes liées
au soufre et au chlore et sous forme d'oxydes (plomb, cadmium, zinc et mercure dans les chaux
usées)(Abanadeset al.2002; Bridle et al. 1987;Piruari et aI.2002; Theis et Gardner1990).
t96
2002; Nugteren et al.2002; Theis et Gardner 1990) ou encore,l'utilisation de CO2 supercritique
conrmeextractant(Kersch et aI.2004). D'autres chercheursont étudié la possibilité de combinerla
biolixiviation avec la lixiviation acide sur plusieurs mélangesde cendresvolantes et cendresde
grilles (Paul et al.2004).
L'application de ces recherches à l'échelle industrielle est souvent limitée par la faisabilité
économiqueà court, moyen et long terme. Certainsprocédéstestésen milieu industriel et brevetés
ont néanmoinsvu le jour dont le traitement de RCPA à I'aide d'une solution extractantede sel
(NaCl) (Legiec et al. 1994),la stabilisationd'un mélangede cendrespar lixiviation acide (pH: 5)
en présencede sel (Fix et al. 1997) et le traitement des déchetsd'incinération par stabilisation
chimique au Fe2*avec formation d'oxydes ferriques(F.'*) stables(Christensen2001).
r97
6.5 Matériel et méthodes
La Figure 6.1 présentele procédé en boucle comprenantla phase de lixiviation des cendreset la
phase de précipitation des lixiviats obtenus. Le montage, réalisé à l'échelle du laboratoire,
permettaitde traiter 200 g de cendresà chaqueboucle du procédé.Au total, le procédéa été testé
sur cinq boucles.L'essai résultant comprenaitalors une premièreboucle 81 suivi de quatre autres
bouclesde recirculationB(l+n) avecn : 1,2,3, 4. Les cendresutiliséespour réaliserle procédéen
boucle ont étééchantillonnéesen novembre2002.
198
Les paramètresoptimaux pour la lixiviation en milieu basiquepuis acide, de cendresvolantesont
déjà étédéterminéslors d'une étudeprécédente(Levasseuret aI.2003). Ces mêmesparamètresont
étérepris pour la présenteétude.La lixiviation basique(PLB) a étéréaliséedansun bécherde 1 L et
comportait trois lavages(LBl, LBZ,LB3) à I'eau froide du robinet (20 + 2"C) durant 2 min avec
une teneur en solides de30Yo(p/v) conespondantà 30g de cendresadditionnéesd'eau jusqu'au
volumetotal de lL.Lalixiviation acide@LA) àpH:3 (HzSO+,réactifACS) aété réaliséedansun
bécher de2L et comportaitdeux lavages(LAl, LA2) à I'eau froide du robinet (20 + 2'C) durant30
min avec une teneur en solides de I0o (p/v). L'agrtation était assuréeà I'aide d'un mélangeur
(CaframoRZR50) tournant à une vitessede 120 rpm et muni d'une hélice axiale (acier inoxydable,
SS-316L)de 3 cm de diamètre.Chaquevolume d'eau ajouté lors des lixiviations basiqueset acides
a étémesuréà l'aide de cylindresgradués.
Les difTerentslixiviats basiqueset acidesont été collectésà I'aide d'une pompe, puis stockésdans
deux réservoirs separés.Ainsi, deux mélangesde lixiviats ont été récupéréspour la phase de
précipitation,soit un mélangede lixiviats basiques(MLB) et un mélangede lixiviats acides(MLA).
La lixiviation des métaux a été suivie pour chacun des lavages basiques et acides par
échantillonnagede 20 mL de chacundeslixiviats.
La décantationdes LBl,LB2 et LB3 était facilitée par l'addition d'un polymère anionique@ercol
810, Ciba inc.) preparéà | glL et dosé à 10 mLlL de lixiviat. De même, la décantationdes LAI et
LM était effectuée suite à I'addition d'un polymère cationique (Percol 789, Clba inc.) dans les
mêmesconditionsdécritesprécédemment.Les temps de décantationétaientde 10 min pour la PLB
et de 25 min pour la PLA.
Les cendrestraitées(CT) ont ensuiteété filtrées sur une membraneWhatrnanNo. 4 (porositéde 15-
20 pm) avantd'ètre neutralisées à la chaux hydratée(Ca(OH)r). Le filtrat a êté récup&é et ajoutéà
MLA. Des mesuresde solidestotaux (ST) ont été réaliséessur les cendresaprèsla filtration. Cette
partie de la méthodologieexpérimentalecorrespondà la boucle 1 (Bl) du procédépour la phasede
lixiviation des cendres.À partir deB2,le procédéintègre en plus la recirculation du rejet sortantde
81.
t99
6.5.4 Nucléation et précipitation des métaux contenusdans les mélangesMLB et MLA
200
32 a étéajustéau besoin avecde l'eau froide du robinet,pour la préparationdu liquide recyclé(LR).
Cette partie de la méthodologie expérimentalecorrespond à Bl du procédé pour la phase de
précipitation des lixiviats de cendres.Le liquide LRsl a été réntégré dans 82 du procédéen tant
qu'eau de lixiviation lors de PLA. Le résidu RM7s1 est laissédansla colonne,ainsi que les résidus
suivants: RM7s2,RM7e:et RM7sa.La masse,le volume, ainsi que les ST ont été déterminéssur ces
mêmesrésidusainsi que sur RM7s5. Le résidu filtré RMTBs a été soumis à des testsde stabilisation
et des testsde neutralisationavant de subir le test TCLP. Les résidusmétalliquesRMles et RMTss
filtrés et séchésont été digérésen duplicataselonla méthodeNo. 3030I décrite dansAPHA (1999).
En cas de mauvaise décantation,des ajouts de polymères étaient effectués afin d'en arnéliorerla
qualité, et ainsi récupérer suf{isamment de lixiviat traité pour effectuer les boucles de
recirculation. Le polymère utilisé correspond au polymère cationique Percol 789 (Allied
Colloids) préparéà 1 g/L et dosé à l0 mLlL. Seulesles décantationsissuesdesboucles84 et 85
ont du être amélioréespar ajouts de polymère.
La neutralisation des cendres a été réaliséepar I'ajout de 4.5oÂ(base sèche) de chaux hydratée
(Ca(OH)2)(ACP Chemical, Montréal, Canada)dans le gàteau,suivi d'une agitation manuelle.
La neutralisation des résidus RMls5 et RM7s5 a été testée sur une gamme de Ca(OH)2ajoutée
comprenant les ajouts suivants : 2%o,4yo, 60Â et 80Â(base sèche). La stabilisation des résidus
RM165et RM765,a été Éalisée avec H:PO+ (85%, réactif ACS), sur une gamme comprenantles
ajoutssuivants: 0.95Yo,3yo,5yo,7oÂ(basesèche).
Toutes les mesures de pH (électrode Beckman STAR à référence interne AglAgCl double
jonction) et de potentiel d'oxydo-réduction (POR) (électrode Cole Parmer en platine) ont été
effectuéesà I'aide d'un pH-mètre Fischer Accumet 805 MP. À pH basique,l'étalonnagea été
effectuéaux pH: 9.00, 10.00et 12.25et à pH acideaux pH:2.00, 4.00 et 7.00.Les ST ont été
déterminés en triplicata selon la méthode 25048 décrite dans American Public Health
201
de plasmaà couplage
Associationet al. (1999). Les métaux ont été suivis par spectrophotométrie
inductif (ICP) à I'aide d'un appareilde marqueVarian, modèle Vista AX. L'analyse desmétaux
solublesa été contrôlée à I'aide d'une solution multi-élémentscertifiée (Standardmulti-éléments,
SCP Science,Lasalle, Canada).Une matrice de 5% (vlv) HNO: (98oÂ, réactif ACS) a été
employée pour la préservation des échantillons solubles et digérés. Les digestions totales
d'échantillons solides ont été réaliséesselon la méthode No 30301 décrite dans le livre de
I'American Public Health Association et al. (1999). Les digestionsont été contrôléesà I'aide
d'échantillons certifiés (PACS 2 : sédimentsmarins ; ASH No 3, numéro de catalogueCRMO-
19-050, numéro de lot Y019a, RTC, Laramie, États-Unis;. Les échantillons digérés ont été
redissousdansde I'eau comprenant5% (vlv) d'acide nitrique (HNO3, réactif ACS) puis analysés
par ICP-AES. Lorsque les valeurs mesurées étaient supérieures ou inferieures de l)Yo aux
valeurs certifiées,les digestions étaient alors reprises.
202
6.6 Résultatset discussion
75.2+7.9m9/L. Une fois les lixiviats LBl, LB2 et LB3 mélangés, une concentrationde
antérieurs ont toutefois démontré I'inefficacité d'opérer uniquement en lavage basique pour
décontaminerles RCPA en dessousdes normes du test TCLP (I.evasseuret al. 2003). Un
de la nonne de I'ordre de 0.14 mgCd/L au-dessusde la norme ([Cd] :0.5 mglL) a
dépassement
ainsi été observé.En fait, le pouvoir basique des cendresserait amoindri suite à la répétition des
lavages à I'eau, ce qui aurait pour effet de diminuer le pH final du test de lixiviation. Cette
variation de pH (11.1 à 7.2) favoiserait alors la solubilisationdu Cd lors du test TCLP au point
203
d'en dépasserla norrne.L'utilisation d'une sériede lavagesà I'eau ne permet pas à elle seulela
décontaminationde plusieurs métaux toxiques. Le potentiel de relarguage (TCLP) du Cd des
cendres traitées peut être diminué en complétant la lixiviation basique par une série de
lixiviations en milieu acide.
La lixiviation acide a été effectuée selon les paramètresoptimums issus de la même étude de
précédemment (Levasseur et al. 2003). La phase de lixiviation acide, qui comprend deux
lavages,est présentéeà la Figure 6.1. Un cycle de cinq boucles a été réalisé durant le procédé,
permettant de décontaminer au total 1kg de RCPA. Les concentrationsmétalliques et en ions
chloruresau cours des différentes étapesdu procédésont présentéesà la Figure 6.2.
L'utilisation de lixiviats traités comme eau de lavage en phase acide dans un procédé de
décontaminationde cendresvolantes a récemment été étudiée comportant subséquemmentdeux
précipitations,la première à pH:5 et la deuxième à pH:7 (Levasseur et al. 2004b). La
présencede certains métaux (Zn, Cd), conjuguée à la présenced'ions chlorures dans I'eau de
lavage recirculée ne semble pas avoir influencé la solubilisation en phase acide des métaux
contenusdansles cendres(Figure 6.2).D'autres auteursont étudié et mis en évidenceI'effet de
l'utilisation de NaCl conrme agent de solubilisation du Pb (Djedidi et al. 2004; Nedwed et
Clifford 2000) par formation de chlorocomplexes solubles comme: PbCl+-2,PbCl:-, ou
PbCl2(aq).
6.6.2.1 Plomb
Les concentrationsen Pb soluble au cours des différents lavages acides sont très inferieures à
celles obtenueslors des lavagesbasiquesavec un ordre de grandeurenviron dix fois moins élevé.
Cette différence de solubilisation du Pb observéepour les cinq boucles consécutivesest mise en
évidence à la Figure 6.2 au niveau des deux mélanges MLB et MLA. La concentration
correspondanteà Bl (réaliséeà I'eau du robinet) est de [Pb]mr : 16.9 mg/L pour le premier
lavage et de lPb]rez : 7.70 mg/L pour le deuxième lavage. La recirculation du LR lors des
bouclessuivantes(82,83,84 et 85) ne semblepas interférersur la solubilisationdu Pb* ([Pb*]
: [Pb]tor - tPb]Lù provenant des cendresen traitement. En effet, en tenant compte de I'erreur
204
sur la mesure analytique du Pb, qui est de + 0.4 mgL, une légère augmentation a été observée
pour les quatreboucles lors du premier lavage acide donnant des valeurs égalesà: [Pb*]s2 :
l3.4mglL, [Pb*]s: : l9.l mglL, [Pb*]e+:19.3 mg/L, [Pb*]"s :17.7 mg/L.
Dans le reste de cette section, la solubilisation métallique fera Éfiérence au métal solubilisé
provenantdes cendresen cours de lixiviation. Cette approchepermet de distinguer la quantité de
métal soluble recirculée dans le système (LR) et celle fraîchement solubilisée. Cette légère
augmentationdu Pb en solution pourrait être causéepar I'augmentation des ions chlorures dans
le LR, formant ainsi des chlorocomplexes très solubles avec le Pb. La Figure 6.2 montre
l'augmentationprogressivedes ions Cl- dans le LR le long des boucles B2,B.3, 84 et B5. Le
rendementd'enlèvement du Pb, relatif au traitementbasique et acide pour les cinq boucles est de
18+ 40Â.
6.6.2.2 Cadmium
205
boucles suivantesa été observée.Il est cependanttrès difficile d'attribuer cette diminution à une
espècedonnéeprésentedans LR. L'enlèvement moyen (sur les cinq boucles) de Al est de 22 +
20Â.On retrouve ces concentrationsélevéesde Al dans les différents MLA obtenusau cours des
cinq boucles.Les valeurssont présentéesà laFigure 6.2.
[Al*]r-er : 775 t 9 mg/L pour le premier lavage et [A1*]1ç : 469 + 60 mglL pour le deuxième
lavage. Les concentrations en Zn du LR pour les boucles 84 et B5 sont présentéesà la
Figure 6.2. Tout comme le Cd, une augrnentation de la solubilisation du Zn malgré la
recirculation de LR représenteun atout certain pour I'opération du procédé sur plusieurs cycles.
L'enlèvementmoyen de Zn, établit sur les cinq bouclesest de 6l + 1o/o.
6.6.3 Tests TCLP, SPLP et HzO sur les cendrestraitées et non traitées
206
Ces trois tests ont été utilisés sur differents échantillons de cendres volantes non traités (oct.
2000, mai 2001, mai 2002 et nov. 2002). Les résultats sont présentésau Tableau6.1. Les
résultatsdu test TCLP sont positifs pour les quatre échantillonsde cendres.Malgré le respectdes
concentrationsmaximales permises en Cd et Pb, définissantces cendrescomme non dangereuse
au sensde la loi, elles n'en restentpas moins toxiquesselon le test SPLP et le test à I'eau neutre
avec des concentrationsrespectivesde I'ordre de : [Pb]y6 oz: 7 mg/L et [Pb]No"oz: 13 mglL. I
faut égalementsouligner le relarguageimportant du Pb, de I'ordre de lPb]rer : 120+ 15 m{L
lors d'une simple mise à I'eau des cendreset ce à très court terme de I'ordre de la minute. Cette
solubilisation rapide, représenteun autre risque non négligeable dans l'étude d'événementsde
contaminationaccidentels.
Ces trois testsont été utilisés afin de caractériserles cendrestraitéesissuesdes cinq bouclesde
recirculation comme dangereuses ou non. Les résultats sont présentés au Tableau6.2.
L'ensemble de ces résultats laisse entrevoir un enfouissementsécuritaire des cendres haitées,
puisque les normes du test TCLP sont très largementrespectéeset les valeurs obtenuespour le
test SPLPet le test à l'eau sont prochesde zéro.
6.6.4.1 Nucléation
La phasede nucléation,réaliséesur les mélangesMLB et MLA est présentéeà la Figure 6.1. Les
concentrations finales en Pb, Cd, Al et Zn solubles contenues dans 51 sont présentéesà la
Figure 6.2, ainsi que les rendements d'enlèvement respectifs aux cinq boucles. Cette étape
permetprincipalementd'effectuer un premier dégrossissage
pour I'enlèvementmétalliqueet ce,
dans l'ordre décroissantdes quatre métaux : Pb > Al > Cd > Zn. La production (kg sec/tct) et la
composition (mglkg) du résidu métallique RMlss correspondantà un cycle de cinq boucles sont
présentéesau Tableau6.3. Bien que I'enlèvementdu Pb lors de cette étape-cidu procédésoit
supérieurà celui de I'Al, le RMls5 contient majoritairementde l'Al (5.4yo)et de fortes teneurs
en sels.La faible quantitéde RM1s5 produit (13%) représenteun atout majeur pour ce qui est de
sa gestion.
207
De plus, l'application du test TCLP affilié au règlement sur les matières dangereuses,a été
effectuée sur le RM1s5 avant et après les essais de stabilisation (H3POa) et de neutralisation
(Ca(OH)2.Les résultats sont présentésau Tableau6.4. Le test TCLP démontre le caractère
dangereuxde ce résidu avec un dépassementdes concentrationsmaximales permisespour le Cd
et pour le Pb. L'ajout d'une faible proportion de chaux hydratéepermet de diminuer la solubilité
du Pb, mais ne permet cependant pas de respecter la concentration maximale en Cd. Cette
tendance est également observée pour la stabilisation, avec une plus forte diminution du Pb
soluble.Seul un ajout à 70ÂH*Oa, permettraitde respecterla concentrationmaximale permise
du Cd Q.a3 mglL) et, ainsi, de diminuer le coût de gestiondu RM1s5.
6.6.4.2 Précipitation
La précipitation à pH:7 (NaOH) a été reprise lors de la présente étude. Les conditions
expérimentalessont présentéesà la Figure 6.1. Les concentrationsfinales en Pb, Cd, Al et Zn
solubles contenues dans 52 sont présentées à la Figure 6.2, ainsi que les rendements
d'enlèvementrespectifsaux cinq boucles.La précipitationà pH:7 a permis d'enlever la quasi-
totalité du Pb et de Al avec desrendementsd'enlèvementprès de 100%.L'enlèvementdu Zn est
moindre,avec des rendementsmoyenspour les deux premièresboucles de 93.7%oet 59.6Yopour
les trois dernières. Quant à l'enlèvement du Cd, les rendements obtenus sont beaucoup plus
hétérogènes.Un écart important a été observé entre la deuxième et troisième boucle, passantde
208
75% à 0% d'enlèvement,pour des concentrationsinitiales (avant précipitation) de : [Cd]i :
9.47 mglL pour 82 et [Cd]i : 10.1mglL pour 83. Ce même phénomèneest égalementobservé
pour le Zn, avec cependant un écart moins important, passant de 99%oà 59% d'enlèvement.
Comme pour le Cd, les concentrationsinitiales ne peuvent être à I'origine de cette diminution
puisqu'éllessont du même ordre de grandeur,passantde: lZnli: 478 mg/L pour B2 à lZnli:
499 mg/L pour 83, De plus, les échantillonsde cendresutiliséspour les bouclesBl,B2, 83, 84
et B5 ont été prélevés sur le même lot de cendres(Nov. 2002) provenant du même contenant.
L'augmentation progressive des chlorures, sous forme de chlorocomplexes, à partir de 83
pourrait toutefois interférer avec l'enlèvement de ces deux métaux (Cd,Zn).
Le Tableau6.4 présente les résultats obtenus lors de l'application du TCLP sur les résidus
RMTssetRMlgs avant et aprèsles essaisde stabilisation et neutralisation.Les deux résidusavant
traitement (contrôle) sont caractériséscomme des matières dangereuses.Différent ajouts de
chaux hydratée (Ca(OH)z) et d'acide phosphorique(H3POa)ont été réalisés afin de les déclasser
comme matière non dangereuse.Le traitementpar ajout deTYode HIPO+ a permis de diminuer la
toxicité de RMl, avec des résultatspour le Cd proche de la norme du TCLP. Les differents
ajouts (H3PO+)testéssur RM7s5 n'ont pas eu d'effets notoires sur les concentrationsen Cd et en
Pb lixiviées au cours du TCLP. Étant donné la faible variation observée pour le Cd entre le
contrôle ([Cd]. : 1.98 mglL) et I'ajout à 7% (lCdhy" : l.54mglL) aucun autre essai n'a été
réalisé.De plus, l'ajout en plus grandequantité de HrPO+ (750 $ CAN/tonne) aurait eu un impact
négatif sur le coût du procédé. Le traitement à la chaux ne démontre pas d'amélioration sur la
diminution du Cd solubilisé lors du TCLP, et ce pour les deux résidus. Le résidu RM7s5 devra
donc être géré comme une matière dangereuse,tandis que le RM1s5 powra être enfoui comme
une matière non dangereuse.
209
6.6.5 Bilans volumique, massiqueet métallique
Les bilans sur les volumes, les solides et les quatre métaux (Pb, Cd, Al, Zn) des intrants et
extrantsdu procédésont présentésau Tableau6.5.
Le traitementpar lixiviation basique (30% plv) et par lixiviation acide (l0o p/v) d'une tonne de
cendresnécessiteun Vr d'eau froide du robinet de 8045 L. Ce volume comprend I'eau des
lavagesbasiques(ELB), I'eau des lavagesacides (ELA) de la boucle Bl et l'eau rajoutée au
liquide de recirculation(Ep) desbouclesB2, 83, 84,85. Le bilan extrants/intrants(E/I) obtenu,
correspondantà93.4oÂ,est très satisfaisantpuisqu'il indique une perte de seulement6.60Â.Ceci
ne représentepas une perte importante compte tenu des multiples opérations effectuéesdans le
procédé. Le volume correspondant aux extrants regroupe le liquide contenu dans les cendres
traitéesfiltrées (LCT), le liquide (LRM135, LRM7B5) contenudans les deux RM1s5 et RM7s5
filtrés et non séchés,le surnageantde la précipitationà pH:7 issu de la boucle 85 (S2s5),le
filtrat de RM7s5 et le liquide soutiré pour la phased'échantillonnage(PE).
Les massesinitiales (intrants) pour chaquetonne de CC, relatives aux quatre métaux étudiéssont
respectivementde 3676 gPb, 200 g Cd, 59444g Al et 12425 gZn. Les quantitésen Pb, Cd, Al
etZn sortantdu systèmesont de:3714 g Pb, 153g Cd, 57835g Al et 10880gZn.Pratiquement
aucuneperte n'est observéepour le Pb et Al avec des bilans E/I près de 1. Ces résultatsrestent
néanmoins discutables étant donné le pourcentaged'erreur attribuable au nombre d'opérations
expérimentales durant le procédé, mais également au rendement d'erreur relative à la
2t0
détermination d'un métal, évalué à 40Â et à un total de 20%odans ce cas ci (la marge d'erreur
totale est égale à la somme des erreurs relatives de chaque détermination: 4Yomultiplié par 5
digestions)(Planteet al. 1968).
Une étude économique a été réalisée afin de comparer les coûts d'opération entre le procédé
optimisé (PO) et un procédé de référence(PR) (Mercier et aL.2002).Cette dernière étude a servi
comme point de départ pour ensuite chercher à I'optimiser en un procédé plus économiqueet
moins polluant pour I'environnement. Les differents coûts d'opération sont présentés au
Tableau6.6. Du point de vue de la consommationen eau,une diminution importantede 9L2oÂa
été obtenue.Du point de vue de la consommationen produits chimiques, la réduction apportée
est relativement peu élevée, soit l2%o, mais reste tout de même intéressante.Au total, ces
améliorationspermettent de réduire de 30Yole coût du procédé, passant de 93 $ CAN par tct à
65 $ CAN par tct pour le procédéoptimisé.
En incluant la gestion des résidus métalliques au soustotal précédent,on obtient un coût final de
119 $ CAN par tct pour le PR contre 76 $ CAN par tct pour le PO. Cettediminution considérable
(36%) du coût d'opération du procédé de référencelaisse entrevoir pour le procédé optimisé un
avantagecertain comparativement à d'autres procédésutilisés dans le traitement des RCPA. En
effet, l'étude réalisée par Painchaud et al. (1995) démontrait déjà f intérêt économiquede
travailler avec le procédé développé par Mercier et al. (2002) comparativement aux autres
technologies disponibles sur le marché, avec des facteurs coûts de: I (PR) (Alex-
Environnement)< 1.74 (vitiftcation) < 1.88 (procédéWesphix) < 1.93 (stabilisation: procédé
Stablex).
2tl
6.7 Conclusions
[Cd] : 0.11 mg/L et proche de zéro pour le Pb. Parallèlementà ces résultats(TCLP), I'efficacité
du procédé pour la décontamination des cendresa été confirmée grâce à l'application de deux
autrestests (SPLP et Eau Neutre). Les résultatsobtenuspour ces trois tests,permet de prévoir un
enfouissement des cendres traitées hautement sécuritaire, mais également de démontrer le
caractèretoxique des cendresnon traitées,et ce même si le test prescrit dans le règlement sur les
matières dangereuse (TCLP) est respecté. Le traitement des lixiviats par nucléation et
précipitationgénèredes résidusmétalliquesen faible quantité, avec l.3o de RMl et 2.9Yode
RM7, caractériséscomme matières dangereuses.Le traitement par neutralisation (Ca(OH)z), de
ces deux résidus n'a pas influencé leurs caractèresdangereux. Cependant, le traitement par
stabilisation avec H:PO+ a permis de diminuer la concentration en Pb et Cd permettant de
respecterle test TCLP et de définir le résidu RMI comme matière non dangereuse.Enfin, des
diminutions importantes ont été apportées aux coûts d'opération (réduction de 360Â), à la
consommationd'eau (réduction de 9l%) et à la production d'effluent liquide, pour le procédé
optimisé. Ce dernier aspect du procédé optimisé représenteun atout considérable,du point de
vue des mesures actuelles mise en place pour certain marché. En Europe, notamment, où le
développementde procédés non polluants, diminuant les rejets dans l'environnement est très
prisé et subventionné.L'autre point important rejoignant ces nouvelles politiques correspondau
très faible pourcentage de déchets solides dangereux (2.9% RM7) que génère le procédé
optimisé. Dans une perspectived'avenir, il serait judicieux d'une part, de tester le procédé
optimisé à l'échelle industrielle, mais égalementde poursuivre l'optimisation du traitement des
lixiviats en mettant l'emphase sur I'enrichissementet, ou le traitement des résidusmétalliques.
2t2
6.8 Remerciements
Cette recherchea été réalisée avec I'appui financier du CRSNG (subventions no. 224098-99 et
no. 216819-99),du FCAR (subventionno. 00-NC-1961)et des Chairesde recherchedu Canada.
Des remerciementssont également adressésà la compagnie Alex Cendre inc. pour son support
techniqueet financier à la réalisation de cette étude.
213
6.9 Références
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2t8
Tableau 6.1 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et HzO effectuéssur différents
échantillons de cendresnon traitées
Concentrationsnorméesrelatives au test TCLP ' [Cd] < 0.5 mg/L, [PbJ < 5.0 mg/L
*:* t< Au contact de I'eau les RCPA libèrent immédiatementune concentratian de Pb de I'ordre de 120
mg Pb/L
2r9
Tableau 6.2 Résultats des tests de lixiviation SPLP, TCLP* et H2O effectuéssur les
cendres (Nov 2002) traitées issuesdes cinq boucles du procédé
Boucles Cd Pb
B1 <LD*
0 .1 5+ 0.02 <LD* <LD*
0.09+ 0.02 <LD
<LD*
B2 <LD* 0.08+ 0.02 <LD* <LD* <LD*
Concentrationsnorméesrelatives au test TCLP : [CdJ < 0.5 mg/L, [PbJ < 5.0 mg/L
,t<i<
LD: Iimite de détection (cendresavant traitement): tcdl : 0.002 mg/L, [Pb1 :0.009 mg/L
220
Tableau 6.3 Composition (mg/kg) des résidus RMLs5 et RM7s5 et production (kg sec/tct)
de RMls5 et RMTns pour un procédé comprenant cinq boucles de
recirculation du rejet traité
AI 54000 65900
As 179 45
Ba t75 43
Ca 62200 30800
Cd 95 482
Cr 250 152
Cu 66 931
Fe 2430 8180
K 28100 43300
Mg 5040 9510
Mn 218 734
Na 29000 50800
Ni tt.4 99
Pb 4000 3r 90
Zn 3870 71300
Production(kg/tct)* 100% 26.4 57.6
Production(kg/tct)** 50Yo 13.2 28.8
Résidussoutiré de B5 à 100%
221
Tableau 6.4 Tests TCLP (mg/L) sur les résidus métalliques (RMlns et MRTss)* issusde la
boucle85
Concentrationsnorméesrelatives au test TCLP : [CdJ < 0.5 mg/L, [PbJ < 5.0 mg/L
222
Tableau 6.5 Bilan volumique, massiqueet métallique (Pb, Cd, Al, Zn) pour une tonne de
cendrestraitées (tct)
223
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Lixiviatlon Basique o
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2 min à 30Yo(p/v)
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Filtrat +S2
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Boucle4 (n=3) ccon EF* MLBbI LRù3 MLA!. CTbl Slb. RM1bl RM7b4 S2b1 LRbl
Boucle5 (n=4) ccoo EFoo MLBb5 MLAbs CTb5 Slb5 RMlb5 RMTbs S2bs LR6
225
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226
CHAPITRE VII
DISCUSSIONGENERALE
A la lumière de ce travail, plusieurs points de recherche ont pu être soulevés puis étudiés
concernant l'élaboration d'un procédé de décontamination, et ce, sous différents aspects.Par
exemple,I'un des premiersaspectssoulevés,correspondau conceptenvisagépour l'élaboration
d'un tel procédé. Un autre aspect important, et soulevé dans cette étude, correspond à
I'insuffisance et aux manques que représenteI'utilisation du test TCLP comme seul et unique
test de référencepour la détermination au (Québec)du caractèredangereuxdes cendresvolantes.
De plus, il était intéressant de s'attarder aux limites des aspects économiques et
environnementauxafin de trouver un ratio qui permettrait de satisfaire aux exigencesde chacun
de ces deux aspects.Cette discussion se veut généraleet portera sur les résultats expérimentaux
les plus significatifs ainsi que les suggestions posées se rapportant aux différents aspects
mentionnés précédemment.Le détail de l'ensemble de la recherche ayant déjà fait l'objet de
discussiondansles quatrearticlesde la thèse.
Dans un premier temps, I'analyse des premiers travaux ayant servi au brevet a permis de mettre
en évidence plusieurs points critiques qlant à sa conception et à son aspect protocolaire. En
d'autres termes, le concept de ce premier procédé reposeessentiellementsur la décontamination
d'un mélange de RCPA limitant le traitement, uniquement à la matnce principale (RCPA).
D'autre part, la génération de lixiviats fortement chargés en métaux pourrait faire I'objet de
recherche afin de les récupérer, ou plus encore, de les concentrer dans un résidu métallique
recyclable.De plus, le nombre d'opérationseffectuéeslors des lavagesbasiqueset acidesreste
relativement élevé et pourrait être amélioré afin d'alléger le protocole et, ainsi, répondre
davantageaux exigencesen milieu industriel.
Afin de répondre aux insuffisances du procédé breveté et ainsi en améliorer le concept, quatre
nouveaux aspects ont été introduits : le premier qui consistait en l'élaboration d'un procédé
combinant la décontamination des cendres volantes à la récupération métallique des lixiviats
227
chargés,le deuxième, à tester la recirculation du rejet traité comme eau de lavage au cours des
lixiviations acides. Cette recirculation serait opérée en boucles fermées, limitant les apports
d'eau entrant dans le systèmeà I'eau des lavagesbasiqueset I'eau des lavagesacides de la
première batch de cendres traitées. Le troisième reposait sur la concentration du résidu
métallique durant la récupérationpar précipitation des lixiviats chargés, et enfin le quatrième
reposait sur I'amélioration du protocole de décontaminationpar lixiviation chimique du procédé
breveté.
La lixiviation basique permet de diminuer le relargagedu Pb, tout en favorisant une plus grande
disponibilité du Cd. Les lavages successifsà I'eau diminuent le pouvoir basique des cendres
volantes, leurs permettant d'atteindre des pH de lixiviat lors du TCLP, plus faibles, propices à
une plus grandesolubilisation du Cd. En effet, la norïne du TCLP relative au Cd a été dépassée
et cela pour l'ensemble des ratios étudiés. Il est donc impératif de poursuivre le traitement par
228
une phasede lixiviation acide pouvant diminuer la quantité de Cd disponible. Les cendresqui ont
servi à I'optimisation de la lixiviation acide ont donc été lixiviées par trois lavagesà l'eau froide
du robinet durant 2 mitet selon un ratio de 30% en ST.
Ces premiers paramètresoptimums (2 LA de 30 min à l'eau chaude du robinet) ont été repris et
ce, pour les trois ratios étudiés (5.0,7.5 et l}Yo), afin de les valider avec le test TCLP. Les
valeurs correspondantesdémontrent le respect des normes à la fois du Cd et du Pb, permettant
ainsi de caractériser les cendres traitées comme non dangereuses,mais également validant
I'utilité voir la nécessitéde lixivier à la fois en milieu basique et ensuiteen milieu acide. La
vaiation sur les rendementsd'enlèvement obtenusest sensiblementla même que précédemment
avecune légèrediminutionpour le Pb.
229
enlèvementsmétalliques. Pour le Cd, I'enlèvement diminue (88.3 < 86.7 < 85.3%) avec
I'augmentationdu ratio (p/v) (5.0 > 7.5 > l0%) et pour le Pb, I'enlèvement semble plutôt
aléatoireet ne respectepas d'ordre précis avec des valeurs variant de 26.10Â,17.7% et 29.lYo
respectivementaux ratios 5.0,7 .5 et lÙYo.
Afin de diminuer le coût relatif à la lixiviation et ainsi resserrer les paramètres, deux
modifications majeuresont été testées.Dans un premier temps, I'eau chaude a été remplacéepar
de l'eau froide et, dans un deuxième temps, la phase de lixiviation basique précédant à la
lixiviation acide a été réalisée avec deux lavages. Les résultats obtenus suite à ces deux
modifications concernant l'enlèvement du Cd sont restés très proches de ceux obtenus avant
modifications, avec un enlèvement décroissant en fonction de I'augmentation du ratio (p/v).
L'enlèvement du Pb, est resté quant à lui très aléatoire avec cependantdes diminutions pour les
ratios 7.5 et 10% donnantdes valeursrespectivesde 2.4oÂet 8.6Yo.Ces deux modificationsont
été validées à I'aide du test TCLP, donnant des valeurs inferieures aux nofines et ce, pour les
deux métaux. Toutefois, il est à noter que le dosagede chaux ajoutée aux cendrestraitées peut
influencer les résultats concernant le respect de la norrne du Cd. Ces résultats seront discutés
ultérieurement.
Malgré le respect du TCLP pour le Pb en travaillant avec deux lavagesbasiques,1l a été décidé
de garder les trois lavages pour la suite de la recherche. Étant donné le hès faible coût que
représentaitce dernier lavage basique,l'aspect environnementala été privilégié en solubilisant le
maximum de Pb disponible durant ces trois lavagesbasiques.À ce stadeci, le ST avec lequel il a
été suggéré de travailler coffespond au ratio llYo. La différence du rendement d'enlèvement
entre le ratio 5Yoet le ratio l0o étantminime et cela pour les deux métaux, il était préférablede
travailler avec une teneur permettant d'augmenter la quantité des volumes traités et, ainsi,
diminuer le coût du procédé.
230
protocole de référence sont : une série de trois lavages à I'eau froide du robinet durant 2 min
ponr une teneur en solides de 30oÂ(p/v), suivie d'une série de deux lavages acides (HzSO+)à
pH : 3 durant 30 min à I'eau froide. Ces améliorationsnotoires ont permis de réduire de 57oÂles
coûts en produits chimiques et, de manière significative, la consommation en eau avec une
réduction de 83%o.Ce volet de la rechercheconstituantla première étape du procédé, à savoir la
phasede décontaminationdes cendresvolantes, la détermination des paramètresoptimums a été
basée sur le respect du test TCLP, lequel caractérise ou non un déchet comme matière
dangereuse.Par la suite une fois le procédé complété (recirculation des lixiviats traités), les deux
autrestestsSPLP et eau neutre ont été réaliséssur les cendresdécontaminées.
Les tests étudiés sont le test SPLP qui simule la lixiviation des cendres soumises à des
précipitationsacideset le test à I'eau neutrequi simule la lixiviation des cendresau contactd'une
eau neutre. L'application de ces tests sur différentes cendres volantes échantillonnées sur
différentes périodes (octobre 2000, mai 2001, mai 2002, novembre 2002) et non traitées, a
permis de mettre en évidence la grande disponibilité du Pb pour les cendres les plus récentes
231
(mai 2002 et mai 2002). Les valeurs obtenuespour les cendresde mai 2002 (SPLP [Pb] : 7.5
mg/L et H2O [Pb] : 6.1 mg/L) étant inférieuresà celles de novembre 2002 (SPLP [Pb] : 12.9
mglL et HzO [Pb] : 13.4 mglL). De plus, il faut souligner les fortes concentrations de Pb
solubilisé (de 60 à 95 mg Pblkg de cendres lixiviées) lors du premier lavage basique durant
2 min de lixiviation, ce qui là encoredémontre la grandedisponibilité du Pb au simple contactde
I'eau.
L'application du test TCLP sur ces mêmes échantillonsn'a pas démontré de dépassementdu
point de vue des nonnes affiliées au TCLP. Cependant,le caractèredangereuxdes cendres
volantes a été démontré dans le passé lors de l'élaboration du procédé breveté. Sur 12
échantillons de cendres de chaudières un seul dépassait la norme du Pb (> 5 mglL) et 1l
échantillons dépassaientla norme du Cd (> 0.5 mglL). De même que sur 11 échantillons de
cendres d'électrofiltres testés au TCLP, 8 échantillons dépassaient la norTne du Pb et 10
échantillons dépassaientla norme du Cd. En définitive, même si les échantillons utilisés pour
cette étudene démontrentpas de dépassementdesnonnes, il serait toutefois très discutablede les
considérerconrme étant non dangereuses.La nécessitéd'utiliser d'autres tests de lixiviation pour
caractériserles cendresvolantes semblereprésenterune voie indispensable.
D'autres part, les différents essaisréalisésportant les dosagesde chaux (Ca(OH)r) et d'acide
phosphorique(H3POa)ajoutés durant les étapesde ireutralisation et de stabilisation des cendres
traitées ont révélé la possibilité de travailler uniquement par neutralisation et ce, par ajout de
4.5Yode Ca(OH)2(en base sèche).La présencede H:PO+dansles cendrestraitéesn'a pas donné
les résultatsescomptés.En effet, l'idée consistaità réduire la fraction en Cd et Pb disponible à la
lixiviation, contenue dans l'eau interstitielle des cendres traitées par formation de
chloropyromorphite(Pb5@O+):Cl),de chlorapatitede cadmium (Cd5(PO+):Cl)et de solution
solide de chloroapatite((Cd, Ca+XPO+)rCl).Cependant,aucune variation dans les résultats des
TCLP correspondantsn'a été constatée, on suppose que les vitesses de formation de ces
differents composéssont trop lentes comparativementau temps requis entre I'ajout de H3POaet
I'applicationdu test TCLP.
232
L'étape suivante pour l'élaboration du nouveau procédé consistait à optimiser et tester
l'enlèvement des métaux contenus dans les lixiviats de cendres par précipitation. Plusieurs
options ont été suggéréeset testées,dont la précipitationpartielle (pH: 5) et totale (pH:8.5)
avec deux bases différentes (NaOH et Ca(OH)2), mais également la précipitation à I'aide de
réactifs chimiques (H:PO+, NazS, et FeCll) et, enfrn, la conjugaison de la précipitation à
l'adsorptionsur des écalesde cacao.Une fois encore,la validation des differents essaisa reposé
essentiellementsur I'aspect économique de chacunedes options, mais égalementsur le taux de
résidusproduit ainsi que sa caractérisationau test TCLP. Enfin, le choix final a porté également
sur la faisabilité d'introduire cette étape dans un procédé permettant la recirculation du lixiviat
traité, sansinterférer sur l'étape de décontaminationdes cendres.
Cependant,malgré le coût très attractif de cette étape-ci(17.7 $ CAN/tct), il n'en restepas moins
qu'une fois appliquée dans un procédé de recirculation, certains inconvénients apparaissent.En
effet, les essaisà pH: 5 ont révélé un très faible rendementd'enlèvement pour le Cd (< 4.8yo),
mais d'excellents rendementspour le Pb et Al compris entre 75 et 87Yo.Ce faible enlèvementdu
Cd aurait pour conséquencede produire un liquide recirculé proglessivement chargé en Cd qui
s'accumulerait dans les cendrestraitées ne respectantplus le test TCLP après décontamination.
Pour remédierà ce risque possible,la combinaisonde deux étapesa été envisagée,reposantplus
sur une stratégie combinant le coût économique de chacune des étapes à la production d'un
233
résidu enrichi en métaux. Cette option a fait l'étude d'un premier procédé testé,puis optimisé par
la suite et correspondà I'avant dernière étapede cette recherche.
234
des rendementsrespectifsen Al pour RM5 (précipitationpH:5) de: 1.3%o,- 0.7% et - 1.4%;o.
L'enrichissement est significatif surtout pour le RM7. La caractéisation de ces deux résidus à
I'aide du TCLP a démontré des dépassementsmajeurs de la norme du Cd. Afin d'en réduire le
caractèredangereux, des essais de stabilisation (Ca(OH)z) et de neutralisation (H:PO+) selon
divers ajouts ont été réalisés. Cependant,aucun abaissementn'a pu être constaté.En vue
d'améliorer les taux de production de résidus métalliques dangereux (RM5 et RM7), une
dernière étape a été réalisée correspondant à l'optimisation du traitement des lixiviats d'un
procédéopérantpar boucle de recirculation.
La précipitation à pH : 7 a produit quant à elle un résidu moins enrichi (7.1% Zn) que la
précipitationà pH :7 précédente(23oÂZn). De plus, la production du RM7 lors de ces essaisà
235
atteint 2.9% représentant une augmentation de 6l% comparativement à la précédente
précipitation(pH:7). Ce résidu caractériséde matière dangereusepar le TCLP a été soumisà
des tests de stabilisation et neutralisation qui n'ont pas permis de réduire la concentrationen Cd
en dessousde la norme permise (0.5 mg/L). Comme précédemment,l'application des trois tests
de lixiviation (TCLP, SPLP, eau neutre)sur les cendrestraitéesissuesdes cinq boucles,n'a pas
démontréde dépassementdes normes et permet de mettre en évidencela diminution du risque de
relargagedu Pb dans l'environnement.
Enfin et pour conclure, l'étude comparative des bilans économiques entre le procédé breveté
utilisé comme point de départ de la rechercheet ce dernier procédé optimisé, aboutissementfinal
de cette recherche, fait état d'une réduction de 360Âsur le coût de procédé et, plus encore,une
réduction considérablede 9lo sur la consommationen eau du procédé. De plus, les rejets
caractéristiquesà ce procédé optimisé peuvent être considérés comme minimes, puisqu'ils
regroupent essentiellementles rejets solides dont les cendres et le RMl ne représentantplus
aucun dangerpour I'environnement et le résidu RM7 caractériséde matière dangereusequi sera
enfoui dansun site spécifique à sécuritémaximale.
236
CONCLUSION ET RECOMMANDATIOI\S
L'autre point important soulevé durant cette recherche conceme la mise à jour réalisée et
démontrant l'insuffisance du test TCLP comme seul et unique test pour la caracténsationdes
cendres volantes, en tant que matériel dangereux ou pas. Cette mise à jour pourrait être
considérée et étudiée dans le cadre d'un remaniement de la loi sur la sestion des matières
dangereuses.
237
238
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