Séquence RACINE Phèdre

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Séquence théâtre en seconde : Phèdre

Phèdre
« Avez-vous de son cœur si peu de connaissance ? »

Perspective d’étude : que la tragédie Phèdre nous


apprend-t-elle de l’amour ?
1

Table des matières


Texte 1. Les signes de l’amour : acte I, sc.3 (vers 153-184) .................................................................... 1
Texte 2. L’amour inavouable : acte II, sc. 5. (v.634-662) ......................................................................... 3
Texte 3. L’amour résistant : acte V, sc. 3 (v.1414-1450) ......................................................................... 4
Question de réflexion .............................................................................................................................. 6
Sujet ..................................................................................................................................................... 6
Consignes............................................................................................................................................. 6
Critères d’évaluation ........................................................................................................................... 6

Texte 1. Les signes de l’amour : acte I, sc.3 (vers 153-184)

Phèdre, Oenone.
PHÈDRE.
N'allons point plus avant. Demeurons, chère Oenone.
Je ne me soutiens plus, ma force m'abandonne.
Mes yeux sont éblouis du jour que je revois,
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Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi.


Hélas !
Elle s'assied.
OENONE.
Dieux tout-puissants ! Que nos pleurs vous apaisent.
PHÈDRE. 2

Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent !


Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ?
Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire.
OENONE.
Comme on voit tous ses vœux l'un l'autre se détruire !
Vous-même condamnant vos injustes desseins,
Tantôt à vous parer vous excitiez nos mains.
Vous-même rappelant votre force première,
Vous vouliez vous montrer et revoir la lumière ;
Vous la voyez, Madame, et prête à vous cacher,
Vous haïssez le jour que vous veniez chercher ?
PHÈDRE.
Noble et brillant auteur d'une triste famille,
Toi, dont ma mère osait se vanter d'être fille,
Qui peut-être rougis du trouble où tu me vois,
Soleil, je te viens voir pour la dernière fois.
OENONE.
Quoi ! vous ne perdrez point cette cruelle envie ?
Vous verrai-je toujours, renonçant à la vie,
Faire de votre mort les funestes apprêts ?
PHÈDRE.
Dieux ! Que ne suis-je assise à l'ombre des forêts !
Quand pourrai-je au travers d'une noble poussière
Suivre de l'œil un char fuyant dans la carrière ?
OENONE.
Quoi, Madame !
Séquence théâtre en seconde : Phèdre

PHÈDRE.
Insensée, où suis-je ? et qu'ai-je dit ?
Où laissé-je égarer mes vœux, et mon esprit ?
Je l'ai perdu. Les dieux m'en ont ravi l'usage.
Oenone, la rougeur me couvre le visage,
Je te laisse trop voir mes honteuses douleurs, 3

Et mes yeux malgré moi se remplissent de pleurs.

Texte 2. L’amour inavouable : acte II, sc. 5. (v.634-662)

HIPPOLYTE.
Je vois de votre amour l'effet prodigieux.
Tout mort qu'il est, Thésée est présent à vos yeux.
Toujours de son amour votre âme est embrasée.

PHÈDRE.
Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée.
Je l'aime, non point tel que l'ont vu les Enfers,
Volage adorateur de mille objets divers,
Qui va du dieu des morts déshonorer la couche ;
Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche,
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Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi,


Tel qu'on dépeint nos dieux, ou tel que je vous vois.
Il avait votre port, vos yeux, votre langage.
Cette noble pudeur colorait son visage,
Lorsque de notre Crète il traversa les flots,
Digne sujet des vœux des filles de Minos. 4

Que faisiez-vous alors ? Pourquoi sans Hippolyte


Des héros de la Grèce assembla-t-il l'élite ?
Pourquoi trop jeune encor ne pûtes-vous alors
Entrer dans le vaisseau qui le mit sur nos bords ?
Par vous aurait péri le monstre de la Crète
Malgré tous les détours de sa vaste retraite.
Pour en développer l'embarras incertain
Ma sœur du fil fatal eût armé votre main.
Mais non, dans ce dessein je l'aurais devancée.
L'amour m'en eût d'abord inspiré la pensée.
C'est moi, Prince, c'est moi dont l'utile secours
Vous eût du Labyrinthe enseigné les détours.
Que de soins m'eût coûtés cette tête charmante !
Un fil n'eût point assez rassuré votre amante.
Compagne du péril qu'il vous fallait chercher,
Moi-même devant vous j'aurais voulu marcher,
Et Phèdre au Labyrinthe avec vous descendue,
Se serait avec vous retrouvée, ou perdue.

HIPPOLYTE.
Dieux ! Qu'est-ce que j'entends ? Madame, oubliez-vous
Que Thésée est mon père, et qu'il est votre époux ?

Texte 3. L’amour résistant : acte V, sc. 3 (v.1414-1450)


THÉSÉE.
Vous changez de couleur, et semblez interdite
Madame ! que faisait Hippolyte en ce lieu ?
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ARICIE.
Seigneur, il me disait un éternel adieu.
THÉSÉE.
Vos yeux ont su dompter ce rebelle courage ;
Et ses premiers soupirs sont votre heureux ouvrage.
ARICIE. 5

Seigneur, je ne vous puis nier la vérité.


De votre injuste haine il n'a pas hérité.
Il ne me traitait point comme une criminelle.
THÉSÉE.
J'entends, il vous jurait une amour éternelle.
Ne vous assurez point sur ce cœur inconstant.
Car à d'autres que vous il en jurait autant.
ARICIE.
Lui, Seigneur ?
THÉSÉE.
Vous deviez le rendre moins volage.
Comment souffriez-vous cet horrible partage ?
ARICIE.
Et comment souffrez-vous que d'horribles discours
D'une si belle vie osent noircir le cours ?
Avez-vous de son cœur si peu de connaissance ?
Discernez-vous si mal le crime et l'innocence ?
Faut-il qu'à vos yeux seuls un nuage odieux
Dérobe sa vertu qui brille à tous les yeux ?
Ah ! c'est trop le livrer à des langues perfides.
Cessez. Repentez-vous de vos vœux homicides.
Craignez, Seigneur, craignez que le ciel rigoureux
Ne vous haïsse assez pour exaucer vos vœux.
Souvent dans sa colère il reçoit nos victimes.
Ses présents sont souvent la peine de nos crimes.
THÉSÉE.
Non, vous voulez en vain couvrir son attentat.
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Votre amour vous aveugle en faveur de l'ingrat.


Mais j'en crois des témoins certains, irréprochables.
J'ai vu, j'ai vu couler des larmes véritables.
ARICIE.
Prenez garde, Seigneur. Vos invincibles mains
Ont de monstres sans nombre affranchi les humains. 6

Mais tout n'est pas détruit ; et vous en laissez vivre


Un... Votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre.
Instruite du respect qu'il veut vous conserver,
Je l'affligerais trop, si j'osais achever.
J'imite sa pudeur, et fuis votre présence
Pour n'être pas forcée à rompre le silence.

Question de réflexion
Sujet
Qu'apprend-on de l'amour dans Phèdre?

Consignes
• Pour le lundi 16/12.
• Devoir intégralement rédigé.
• A rendre à info@lydiablanc.fr ou imprimé sur feuille.

Critères d’évaluation
• Prise en compte du sujet, profondeur de la réflexion à partir du sujet
• Appui sur l’œuvre (et les cours)
• Réflexion organisée et progressive
• Langue française

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