LA MASCULINITE POSITIVE

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LA MASCULINITE POSITIVE, LES BENEFICES DE LA CO-

RESPONSABILITE ET CO-PARTICIPATION AU SEINN DU MENAGE

I. Informations de base
1. Généralités sur la masculinité positive
Définition
La masculinité est socialement construite et est relative à l’ensemble des caractéristiques,
comportements et attitudes attendus d’un homme dans une société donnée.
Masculinité et privilège
La masculinité s’allie à la notion de privilège
Un privilège c’est un droit ou une dérogation qu’on accorde en qu’avantage, faveur ou
bénéfice exclusif (Gay, 2018)
 Lois et pratiques qui renforcent le privilège masculin
 Le code de la famille concernant la puissance paternelle
 La charge des tâches ménagères qui incombent socialement les femmes, accès à la
terre agricole encore très limitée pour les femmes, etc.
Masculinité toxique
Les inégalités de genre qui sont associées à la masculinité affectent aussi les hommes en eux-
mêmes.
« La rigidité des standards de masculinité et leur exagération peut donner lieu à ce qui est
communément appelé la « masculinité toxique » associé, elle, a des effets négatifs sur les
hommes, les femmes, et l’égalité entre eux. La masculinité toxique peut exacerber les
violences basées sur le genre. » (ONU FEMMES 2018)
 Rapport des hommes à la sécurité : on élève à ‘’protéger’’ au détriment de leur
sécurité
 Rapport au danger : comportement à risque
 Rapport à la santé : faible fréquentation des structures de santé
 Expression des émotions : un homme ne pleure pas
Masculinité hégémonique
La masculinité hégémonique est construite autour d’un idéale d’homme doué de pouvoir et de
puissance et dont la destinée est d’assujettir les féminités et tout ce qui leur est assimilé ou
assimilable.
Ex : L’homme est le sexe fort
Le rapport à l’autre se construit ici dans la tension homme – femmes.
Masculinité positive
La masculinité positive désigne dès lors tous les comportements, attitudes et pratiques
favorables à la promotion et à la protection des droits des femmes et des filles.
Une masculinité positive fait référence aux caractéristiques et comportements propres aux
hommes : comportements ou caractéristiques dépourvu de violence, tandis qu’un homme
modèle est une référence à un acteur de promotion de l’’égalité de genre, pratiquant une
masculinité positive, et qui sensibilise et incite ses pairs au changement des comportements
nuisibles à l’égalité du genre ainsi qu’aux droits humains.

 Exemples de masculinités positives


 Co-responsabilité des femmes/hommes dans le ménage
 meilleure participation des hommes aux tâches ménagères (femmes/hommes)
 meilleure implication des hommes aux activités de production des femmes
 implication des hommes dans le plaidoyer pour l’accès des femmes à la terre
 les hommes impliqués dans la formation à l’égalité des sexes
 les hommes qui s’occupent des enfants au sein du ménage
 les hommes communiquent plus souvent avec leurs épouses/impliquent les
femmes dans la prise de décision au sein du ménage
 les hommes qui participent au CEP contribuent à l’allégement des travaux
domestiques et sensibilisent les autres
2. Utilité de la masculinité positive
En 2020, un rapport du programme des Nations Unies pour le développement a révélé que de
30% des personnes sondées dans environ 75 pays du monde pensent qu’il est justifié qu’un
mari batte sa femme. Dans beaucoup de communautés, les enfants grandissent dans l’idée
que les garçons sont supérieurs aux filles. Les filles ainsi ne réalisent pas leur légitimité dans
l’humanité. Elles prennent pour des citoyennes de secondes zones. Les garçons quant à eux
développent une masculinité qui s’exprime et s’affirme par la violence. La masculinité
positive est l’une des solutions pour une société sans violences faites aux filles/femmes.
Si un plus grand nombre d’hommes osent s’exprimer en matière d’égalité des genres ou de
lutte contre les pratiques préjudiciables, cela contribue finalement à persuader d’autres
hommes au sein de la communauté d’abandonner des points de vue rétrogrades et
traditionnalistes. Un homme seul ne peut résister à l’opposition sociale. Lorsqu’un groupe
d’hommes déclare « nous pensons autrement » ou « Nous agirons de manière différente », on
instaure progressivement une nouvelle norme sociale. L’idée est donc de faire des hommes les
agents du changement, de la paix et l’égalité genre. Pour vraiment mettre fin à la violence et
à la discrimination à l’égard des femmes et des filles, les hommes et les garçons doivent être
considérés comme bien plus qu’une part du problème ; ils doivent faire partie intégrante de la
solution.
La masculinité positive se réfère au bon comportement qu’un homme affiche dans sa famille
ou dans son entourage, qui inspire les autres à l’imiter dans ce qu’ils font. C’est ce
comportement qui fait qu’il y ait une harmonie dans la famille.
Grace à la sensibilisation, certains hommes peuvent être conscients qu’ils doivent s’entraider
avec leurs femmes dans les travaux champêtres et ménagères. En montrant de bon exemple
dans ce qu’ils font, la masculinité positive de ces hommes attire leur entourage à apprécier
leurs comportements et à les imiter.
3. Répartition inégale des activités reproductives et productives entre les hommes et
les femmes
La gestion du temps sur une journée se répartit entre 3 grandes familles d’activités :
 Les activités reproductives (domestiques et ménagères) : entretien de la maison, du
ménage et toutes sorte de soins à destination des membres de la famille, repassage,
préparer le repas, balayer la cour, etc.
 les activités productives (liées à la production) : Activités professionnelles,
production de biens et services (arroser son jardin, désherber la bananeraie, etc.
 les activités communautaires : organisation collective ou de services sociaux ou
d’événements collectifs (cérémonies, célébrations, activités pour l’amélioration de la
communauté, participation dans des groupes et organisations, engagement citoyen,
etc.)
Les femmes passent beaucoup plus de temps que les hommes à faire le ménage et à
s’occuper des enfants.
Le schéma montre que les femmes s’occupent au quotidien, des tâches dures et qui sont
généralement les moins valorisées. L’égalité dans la sphère domestique est loin d’être
atteinte alors qu’elle progresse dans l’univers professionnel. Les inégalités de partage des
tâches au sein du foyer ont des répercussions dans bien d’autres domaines pour les
femmes : elles les freinent dans la vie professionnelle comme dans l’engagement
politique ou associatif. L’inégale répartition des tâches domestiques explique aussi leur
faible représentation en politique ou dans les instances dirigeantes d’associations. On
retrouve ces écarts également en matière de temps libre (lecture, promenade, télévision,
sport, etc.).
La charge mentale des femmes renvoie au stress des tâches à accomplir avant qu’elles ne
s’accumulent trop. Suivant la division du travail au sein des familles, les hommes et les
femmes ne sont pas égaux face à cette charge mentale, même si certaines couples
modernes tentent de s’organiser pour partager les tâches ménagères de manière plus ou
moins équitable. La psychiatre Aurelia Schneider ((2018) constate que le perfectionnisme
domestique étouffe les femmes, les confinent à la sphère familiale et les détourne des
ambitions politiques.
Même dans un couple où l’homme assume sa part de travail matériel, la femme doit sans
cesse s’adonner à une gymnastique de l’esprit pour assurer le bon fonctionnement de la
maison à travers un travail invisible, non mesurable mais pesant.
La charge mentale des femmes est particulièrement accablante au Sénégal, où la femme
modèle est celle qui s’occupe le mieux de la maison, de ses enfants et de son mari.
4. Bénéfices de la coparticipation
Les femmes comme les hommes réalisent un travail de production agricole. Dans de
nombreuses familles, ce travail de production est divisé entre tâches masculines et tâches
féminines.
Mais dans l’octroi des responsabilités, les femmes assurent l’essentiel des travaux
domestiques (soins non rémunérés) et celles productives reviennent le plus souvent aux
hommes. Du levée du soleil (05h /06h du matin) à la tombée de la nuit (22h/23heures), la
femme se destine aux tâches ménagères et aux activités productives de subsistance. Ces
nombreuse s et longues heures de travail ne sont pas reconnues et cela empêchent les femmes
d’avoir du temps pour se consacrer aux activités économiques et aux formations. Or, c’est en
accomplissant ces activités que les femmes permettent aux pères de famille et aux enfants de
se rendre au champ ou à l’école.
D’où l’importance de reconnaitre et de valoriser les activités du père et de la mère de famille
car c’est l’ensemble de leur travail qui permet à la famille de faire des activités économiques
et agricoles et de construire un meilleur avenir pour toute la famille.
En participant aux tâches domestiques, tout le groupe familial contribue à améliorer les
relations familiales et à mieux répartir les tâches domestiques.
La promotion de la coresponsabilité au sein des ménages homme/femme facilite la
participation des femmes aux activités (économiques) agricoles et augmente le bien être de la
famille.

La co-responsabilité au sein du ménage a un impact déterminant sur l’équilibre de la famille,


sur l’augmentation de l’estime de soi des membres de la famille et sur les activités
économiques familiales.
Elle se traduit par la participation de la femme à la prise de décisions concernant la famille et
l’implication de l’homme dans les tâches domestiques.

Questions – Réponses
 Questions 1 : Qu’entend-on par soins non rémunérés ?
Le terme ‘’soin’’ est relatif au bienêtre et ‘’non rémunéré’’ signifie que l’activité n’est pas
payée. En résumé, les soins non rémunérés sont des travaux qui bénéficient aux personnes et
contribuent à leur bien-être (cuisine, ménage, lessive, soins des enfants et des personnes âgée,
etc.). Il s’agit bien d’un travail car l’activité implique des dépenses en temps et en énergie.
Traditionnellement les charges de travail domestique effectué par les femmes sont issues de la
division sexuelle du travail dans nos sociétés. La division sexuelle du travail découle des
rapports sociaux de sexe, elle est l’assignation prioritaire des hommes à la sphère productive
et des femmes à la sphère reproductive.

 Question 2 : A quoi sert la masculinité positive ?


La masculinité positive est là pour sensibiliser l’homme sur les différentes formes de
violence que peut engendrer la masculinité toxique et l’impact négatif sur la société et les
hommes eux-mêmes.
Elle invite par ailleurs à cultiver des rapports de complémentarité homme-femme dans le
ménage.
 Question 3 : Comment corriger la division déséquilibrée du travail ?
La communication pour le changement de comportement s’impose. Il faut arriver à faire
comprendre aux hommes qu’une répartition plus équilibrée du travail et des rôles n’est une
faveur accordée aux femmes mais une mesure objective qui des effets sur le bien-être social
de tous et le développement. En libérant les femmes du fardeau excessif des charges
domestiques, on leur permet de s’impliquer davantage dans l’effort de développement
national et local.

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