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Selon le Doyen Rodière, la classification désigne « l'expression figurée de

la valeur d'un navire, non pas de sa valeur en argent, mais du degré de


confiance qu'on peut lui accorder. »

Le Bureau Veritas définit la classification, dans l’article 2-1 de ses


conditions générales comme étant « l'appréciation portée par la Société,
pour ses clients, à une certaine date, à la suite des visites effectuées par
ses experts selon les méthodes et les modalités précisées aux articles 3 et
4 ci-après, sur le degré de conformité d'une Unité à tout ou partie de ces
Règlements. Cette appréciation est présentée par une classe inscrite dans
les certificats et reportée périodiquement dans son Registre. » 3

Techniquement parlant, selon certains experts, ce sont 8 parties du navire


qui sont prises en compte par les règlements de classification ; il s’agit des
matériaux, de la solidité de la structure, de la machine principale et
celle auxiliaire, des systèmes techniques de contrôle, des
installations électriques, des installations de réfrigération de la
cargaison, de protection, de détection et d’extinction d’incendie, et
enfin de la stabilité à l’état intact.4 Les sociétés de classification
n’interviennent pas dans les domaines qui sont du ressort propre des
utilisateurs, des constructeurs ou des autorités compétentes contrôlant la
navigation. Ainsi, n’appartient-il pas aux sociétés de classification de
décider du mode de propulsion ou encore de la puissance de l’appareil
propulsif. De même, n’entrent pas dans les attributions des sociétés de
classification les conditions d’exploitation du navire telles que la
qualification ou l’effectif de l’équipage ainsi que la gestion quotidienne de
l’armement, qui sont normalement du ressort de l’armateur. Il en est de
même pour les équipements de sécurité et autres matériels devant
concourir à la navigation. A ce propos, il faut observer que les
embarcations ou engins de sauvetage, bouées et brassières d’une part et
les radars, équipements radio et informatiques ainsi que les équipements
de prévention et de lutte contre la pollution d’autre part, ne sont pas
couverts par l’action des sociétés de classification.

Pour attribuer la classe aux nouveaux navires, les sociétés de


classification effectuent leurs visites pendant la construction du navire. On
assiste ici à un contrat liant l’armateur avec le chantier naval. Ce contrat
prévoit la présence de la société de classification et lui donne la
prérogative de surveiller, à travers ses experts techniques, la conformité
de la construction de l’engin avec les règlements et normes propres à la
3
Lorsqu’il s’agit d’une prestation privée, les sociétés de classification appliquent leurs
propres règles publiées dans des Règlements réédités chaque année. Les règlements sont
différents pour les différents types des navires.
4
« Les sociétés de classification des navires », Dr. Brahim Latrech.

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