Evaluation de l'Impact Environnemental Des Incendies v4
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Si ce schéma parait relativement simple, il met en évidence les mécanismes de transfert des polluants,
facteurs d’émission vers l’air ou les eaux d’extinction, mécanisme de transport et de retombées
atmosphériques. Le point de départ de l’évaluation de l’impact environnemental des incendies réside
ainsi, pour la première étape, dans l’évaluation des quantités émises de chacun des polluants,
généralement dénommé facteur d’émission (FE), pour mémoire la notion de facteur d’émission se
rapporte à une quantité de polluant émise par unité de masse de produit consommée par l’incendie, les
FE sont exprimés en g/g, gramme de polluant par g de matière brulée. Cette notion est à distinguer des
flux d’émission de polluants, quantité de polluant émise par unité de temps exprimés en g/s, gramme
de polluant émis par seconde L’objet de ce rapport est de détailler les émissions d’un incendie dans le
but d’améliorer les connaissances sur ces FE. Le présent rapport ne porte pas sur la quantification des
substances qui font l’objet de mécanismes directs de transfert (sans passer par des phases de
re-déposition de substances d’abord entrainées par le panache) via les eaux d’incendie ou de
ruissellement dans le système hydrologique ou les sols.
2.1 Incendie ayant eu un impact majeur sur la pollution de l’air et ayant conduit
à des dépôts
Figure 2 : Photographie du panache de fumées résultant de l’incendie des sites Lubrizol et Normandie
Logistique
Dans une telle situation, la connaissance de la composition du panache de fumée représente un enjeu
majeur pour la bonne gestion des risques et l’information des populations. Comme pour nombre
d’incendies, sous l’effet de l’entrainement d’air important, créant une dilution des composés chimiques,
mais également de l’effet ascensionnel induit par la puissance du feu, la toxicité accidentelle, au sens
des effets irréversibles et létaux, reste limitée dans le voisinage du sinistre. Il convient toutefois de
considérer les émissions de composés présentant une toxicité sur le long terme et susceptible de
générer un impact sur la santé des populations ou sur l’environnement. A noter qu’au-delà de ces effets
potentiels à long terme, les effets transitoires et d’inconfort peuvent être également pris en compte. Cet
incendie a mis en exergue la nécessité de développer des connaissances dans ce domaine.
Par ailleurs, lors de ce sinistre, une partie des eaux d’extinction s’est écoulée vers la Seine et une
stratégie de confinement des eaux dans une darse située à proximité du sinistre a été mise en place
par les services de secours pour limiter la pollution du fleuve.
L’une des particularités de la cathédrale Notre Dame est d’être recouverte de tuiles de plomb. La
présence d’une telle quantité de plomb, plus de 460 t1, a fait l’objet d’études sur les conséquences
sanitaires possibles de l’incendie induites par les dépôts de plomb au voisinage. Des éléments détaillés
sur cet incendie et, en particulier, la modélisation des zones de dépôt d’oxide de plomb sont disponibles
dans le rapport INERIS relatif à la dispersion du plomb lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame
de Paris [3].
Situé à proximité immédiate de la Seine, le risque de pollution est également considéré avec la
vérification de l’absence de plomb par les stations d’épuration situées en aval du sinistre.
Figure 9 : Evolution de la quantité d'acétylène produite en fonction de la richesse pour une flamme de
CH4/O2, d’après [49]
Si cette espèce chimique n’est pas à considérer en termes de toxicité directe, ce focus sur l’acétylène
est fondamental dans la mesure où cette espèce est l’un des principaux précurseurs de suies. Cette
courbe montre également la complexité de la chimie du carbone dans les incendies.
3.5 Phosphore
La réaction de combustion du phosphore, dans sa forme chimique la plus réactive, à savoir le phosphore
blanc, forme du pentoxyde de phosphore (P4O10) puis, avec réaction avec l’humidité de l’air, de l’acide
phosphorique (H3PO4). La formation d’acide phosphorique est le produit phosphoré résultant ainsi de la
combustion de matière contenant des éléments phosphorés. Toutefois, en fonction de la nature
chimique des liaisons dans la molécule de départ, le taux de conversion peut varier très largement,
quasiment de 0 à 100%. Ainsi, si l’approche prudente consiste à supposer la conversion de la totalité
du phosphore présent en acide phosphorique, celle-ci peut s’avérer extrêmement majorante.
Figure 11 : Séquence des réactions conduisant à la formation des suies, selon [36]
Les mécanismes de formation des particules démarrent, selon les auteurs, pour des masses
moléculaires des HAP de l’ordre de 500 à 2000 uma (unité de masse atomique), soit des composés
comportant 38 à 150 atomes de carbone.
Cette figure montre que lorsque le ratio C/O augmente, pour mémoire la valeur stœchiométrique est de
l’ordre de 1/3 pour les hydrocarbures, le taux de suies augmente. Cela signifie que le taux de production
de suies est plus important lorsque la proportion d’oxygène est plus faible, i.e. dans les feux sous-
ventilés par exemple.
Il existe peu d’études relatives à la formation des suies dans le domaine des incendies. Des différences
relativement fondamentales dans les mécanismes de formation des suies en conditions d’incendie par
rapport aux émissions particulaires issues de procédés de combustion dans les moteurs peuvent
résulter du fait que les incendies conduisent à des flammes de diffusion et non pas à des flammes de
prémélange. Pour le cas des incendies, il convient toutefois de citer les travaux d’Ouf [42] qui mettent
en évidence les mêmes mécanismes, à savoir nucléation, croissance de surface, coagulation et
agglomération et oxydation. Différents résultats sur les caractéristiques des suies et les facteurs
d’émissions sont également disponibles dans ce document. Certains éléments sont également
synthétisés dans la norme ISO 29904 [43].
Il convient de souligner que les suies sont des particules non-sphériques avec une dimension fractale
qui évolue le long du transport du fait de la coalescence entre particules. Ce point peut avoir un effet
important dans la modélisation de la dispersion des particules [43].
2 Le rapport C/O est à considérer par rapport au rapport C/O à la stœchiométrie, [37], par exemple 1/3 pour la combustion de
l’acétylène et 0,32 pour l’heptane.
Toutes ces substances, dioxines, furanes et PCB sont des composés persistants, bioaccumulables et
toxiques.
3.10 Métaux
De nombreux métaux présentent un risque toxique [44] pour les organismes, certains d’entre eux sont
en particulier classés cancérogènes possible, c’est le cas par exemple du cadmium. Au vu de ces
éléments, il convient de souligner que, pour nombre d’entre eux, il existe une valeur toxicologique de
référence (VTR) [45].
Dans le cadre d’un incendie, si le combustible comporte des éléments métalliques, ou que des métaux
sont présents dans l’environnement, ceux-ci peuvent se retrouver dans les fumées. La forme chimique
présente dépend alors des caractéristiques des métaux, notamment les états possibles d’oxydation, et
des caractéristiques de l’incendie. Il convient également de souligner que les propriétés chimiques, mais
également toxicologiques des oxydes métalliques peuvent varier très sensiblement de celle des métaux
initiaux.
3 Les eaux d’incendie peuvent également présenter un risque écotoxique, cet aspect n’est pas abordé dans le présent rapport
0.45 50.00
0.40 45.00
40.00
0.35
35.00
Rapport CO/CO2 (massique)
0.30
Taux de suie [mg/g]
30.00
0.25
25.00
0.20
Rapport CO/CO2
20.00
Taux de suies
0.15
15.00
0.10
10.00
0.05 5.00
0.00 0.00
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50
600
500
Taux de production de HCt [mg/g]
400
300
200
100
0
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50
20
Taux d'émission de NO [mg/g]
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70
Concentration en Oxygène dans le comburant [% vol]
Cette courbe met en évidence la mise en place possible, dans les incendies, de ce mécanisme de
formation des NOx thermiques pour des conditions de température particulières.
Sans enrichissement de l’air incident, les incendies de métaux sont également propices à la formation
de NOx thermique, Figure 20. Ce résultat confirme la formation de NOx sous l’effet de températures
importantes.
40 1200
NO
35
température 1000
Température magnésium [°C]
30
Concentration [ppm]
800
25
20 600
15
400
10
200
5
0 0
0 240 480 720 960 1200 1440 1680 1920
Temps [s]
Figure 20 : Concentration en NOx mesurée lors d’un essai FPA sur un feu de magnésium
0.004
0.003
0.003
Taux d'émission de NO [g/s]
0.002
0.001
0.001
0.000
0 100 200 300 400 500 600 700 800
Temps [s]
Figure 21 : Concentration en NOx mesurée lors d’essais au FPA sous air ambiant et sous air enrichi
L’essai de combustion de la mousse PU en présence d’une charge de 340 kg de bois a été réalisé dans
la chambre 1 000 m3 de l’Ineris [79]. Un schéma de principe de l’essai est représenté sur la Figure 23.
Taux de conversion
Configuration Masse d’azote Taux de production Taux de production
massique de l’azote
testée totale présente [kg] de NOx [g/kg] de HCN [g/kg]
présent
Mousse avec
56 25% 8,5 1,5
charge de bois
Tableau 1 : Synthèse des enseignements pour un feu de mousse PU seule et de mousse PU avec
une charge de bois
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Cette courbe montre par exemple que le seul HAP classé 1 sur l’échelle IARC (International Agency for
Research on Cancer), le benzo(a)pyrène [72], est émis en quantité relativement faible en proportion
des autres HAP. Pour mémoire, le naphtalène est classé, sur cette même échelle, 2B, soit un
cancérigène possible pour l’homme, le phénanthrène et le fluoranthène sont classés 3, non classable
par rapport au caractère cancérigène éventuel pour l’homme, et l’acénaphtylène n’est pas classé.
Il convient en outre de rappeler que ces composés, en dehors du naphtalène, sont peu solubles dans
l’eau et interagiront ainsi certainement peu avec l’eau du panache d’incendie.
Tableau 2 : Facteurs d’émission de PCDD/DF, PBDD/DF et PCB pour des câbles électriques
En s’appuyant sur les travaux réalisés principalement par l’Ineris et par le laboratoire SP [69][70], il est
possible de déterminer des facteurs d’émissions de dioxine pour différents produits, Figure 25.
CB chlorobenzène
1000.0 PCP pentachlorophénol
CB PCP 500°C
CNBA acide chloronitro benzoïque
DCPP dichlorprop
DCPP-P dichlorprop-P
CNBA CT chlorothalonil
PCP 900°C
Extinction à l'eau
100.0 CNBA
DCPP 500°C
CNBA
CB
CT 500°C
CB CNBA
CT 900°C
Dioxines ng ITEQ/g
CB
1.0
Feu devoiture
CNBA
0.1 Déchets
ménagers
0.0
Cône Four Tubulaire Four ISO 20 m3 Bac 1à 3m3
NERI SP SNTRI
0.7
Série1 Série2
Moyenne
Proportion du total de COV
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
Benzene Toluene Phenyl ethyn Styrene Phenol Benzonitrile Indene Biphenyl
Cette courbe montre de nouveau la prédominance du benzène et du toluène dans les COV émis. Un
autre exemple de l’importance des émissions des COV peut être tiré des nombreux essais réalisés sur
des mousses de polyuréthane, Tableau 3.
Tableau 3 : Produits aromatiques émis lors d’un feu de polyuréthane et facteurs d’émission.
Il faut remarquer que, pour cet incendie, les facteurs d’émissions des différentes substances sont
similaires, contrairement aux pneumatiques cités précédemment.
600 200
Concentration en CO et SO2 dans les fumées [ppm]
140
400
120
300 100
80
200
60
40
100
20
0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps [min]
Figure 27 : Evolution des concentrations dans le panache pendant la phase d’arrosage de l’incendie
Cet essai met en évidence, lors du déclenchement de l’arrosage à 17 min environ après l’allumage, une
forte baisse de certains composés responsables de la toxicité accidentelle, ici le SO2. A l’inverse, le
refroidissement de la zone de réaction conduit à une augmentation du taux de production de CO,
multiplié par 4 environ par rapport à la situation avant extinction. De même, le taux de production de
COV est multiplié par près de 8 du fait de l’extinction.
D’autres extinctions réalisées à l’Ineris conduisent au même constat, à titre d’exemple, la Figure 28
montre l’évolution de la concentration en COV dans les fumées pour un cas avec utilisation d’eau pour
maitrise de l’incendie, arrosage type sprinkler. Le taux d’émission de COV est multiplié par 6 pendant
la phase d’arrosage.
1 600
1 400
1 200
1 000
COV [ppm]
800
600
400
200
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Temps [min]
Cette installation permet le contrôle du débit d’air au niveau du point d’extraction, et donc, en
conséquence, le pilotage de la ventilation du foyer.
5.1.2 Métrologie
Au niveau de la métrologie, il convient de distinguer la métrologie relative aux caractéristiques du feu
lui-même, située dans la chambre, et celle dédiée aux émissions, situées au niveau de la gaine
d’extraction.
A l’intérieur de la chambre, une ligne verticale de thermocouples était disposée au droit du foyer afin de
mesurer les évolutions de température dans la flamme et le panache. Une seconde ligne, horizontale
cette fois, était également disposée dans la chambre, à une hauteur de 3 m. Deux sondes de Mac
Caffrey [67] étaient également positionnées au droit du foyer afin de déterminer les vitesses
ascensionnelles.
Tableau 4 : Matrice d’essais pour estimer les facteurs d’émissions en cas d’incendie
Dans les chapitres suivants, les résultats sont présentés au travers des caractéristiques des feux puis
des composés chimiques. L’ensemble des résultats obtenus sont synthétisés dans l’annexe VI.
0.9
0.8
Bucher de bois naturel
(pin)
0.7
Nappe d'huile 0.5 m²
0.6
Fraction radiative
Feu de PEHD
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps [min]
Les valeurs obtenues sont à considérer par rapport à la taille des foyers, 0,5 m² environ de dimension
caractéristique. Pour cette dimension, les valeurs sont en bon accord avec les données publiées par
Koseki [80], Figure 31. A noter, pour confirmer ce constat, la comparaison réalisée à l’Ineris entre un
feu d’heptane de 0,5 m² et un feu de 2 m² de diamètre, Figure 32, confirme une valeur de 0,5 pour la
fraction radiative pour cette gamme de diamètre.
0.9
0.8
Feu d'heptane - 2 m²
0.7 Feu d'heptane - 0.5 m²
0.6
Fraction radiative
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0 10.0
Temps [min]
Figure 33 : Evolution de la vitesse de combustion selon la taille du foyer pour des combustibles
liquides, d’après Blinov et Kyudyakov [81]
Heptane
Z1
Z2
Acétone
Huile
Mac Caffrey
T [°C]
100
0.01 0.1 1
ž= z/Q^(2/5)
Figure 34 : Profil vertical adimensionné de température pour les feux de nappe d’acétone (0,25 m²),
d’heptane (0,25 m²) et d’huile (0,5 m²)
19
18
17
16
15
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps [min]
Figure 35 : Concentration en oxygène en aval du foyer pour le bucher d’OSB, pic de puissance à
700 kW
Le ratio CO/CO2 pour cet incendie reste contant durant toute la phase de combustion développée,
Figure 36, il augmente ensuite durant la phase de braises. Cette figure montre que le rapport CO/CO2
lors de la phase de feu développé, est particulièrement faible, moins de 1%. Ce rapport est plus
important dans la phase de préchauffage, lors de l’allumage, mais surtout lors de la phase de braise, la
concentration en CO lors de cette phase de braise atteint ainsi près de 1500 ppm dans les fumées.
0.3 800
Rapport CO/CO2
700
0.25 Puissance
600
0.2
500
Rapport CO/CO2
Puissance [kW]
0.15 400
300
0.1
200
0.05
100
0 0
0 20 40 60 80 100 120
Temps [min]
Pour des incendies sans phase de braise, feu d’huile par exemple, le rapport CO/CO2 est bas, moins
de 1%, pendant toute la phase de feu, Figure 37. Sur cette courbe, le pic initial est lié à la présence des
bruleurs utilisés pour l’allumage et qui ne sont donc pas à considérer dans la puissance développée par
l’incendie.
0.18 900
800
0.16 Rapport CO/CO2
Puissance
700
0.14
600
0.12
Rapport CO/CO2
Puissance [kW]
500
0.10
400
0.08
300
0.06
200
0.04
100
0.02 0
0.00 -100
0 5 10 15 20 25 30
Temps [min]
Figure 37 : Rapport CO/CO2 pour le feu de nappe d’huile, pic de puissance à 500 kW
Le Tableau 5 présente la synthèse des valeurs maximales et moyennes du ratio CO/CO2 mesurées au
cours de l’essai. A l’exception de quelques rares produits, une valeur de 0,1 pour le rapport CO/CO2
permet de couvrir les émissions de CO pour les incendies suffisamment ventilés.
T 0,5 m
900
T1m
800 T 1,5 m
T2m
700
T hor centre 2m67
Température [°C]
400
300
200
100
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps [min]
Tableau 7 : Evaluation théorique des quantités de gaz émises et comparaison aux quantités
mesurées
En intégrant le comportement particulier du combustible, le taux de conversion du chlore est d’environ
70% en considérant la quantité de chlore dans la masse brulée.
60
PEHD
Huile minérale
50 PVC
Bois
Facteur d'émission de COV [mg/g]
40
30
20
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps [min]
18
Bois naturel
Taux d'émission de formaldéhyde [mg/g]
16 Huile
OSB
14 PVC
12
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Temps [min]
Pour les autres COV, les concentrations présentes étaient généralement inférieures aux limites de
quantification pour chacun des composés. Un screening est, dans ces conditions sans intérêt. Lors de
ces essais, le seul essai pour lequel du benzène a pu être quantifié à l’émission est le feu de PVC.
Les facteurs d’émission globaux pour les différents essais réalisés sont synthétisés dans le Tableau 8.
Tableau 9 : Facteurs d’émission de HAP (24 HAP) pour les essais réalisés
Un tel résultat permet de quantifier la quantité totale de HAP émis lors de l’incendie de Lac Megantic,
paragraphe 2.1.4, au cours duquel 4500 t environ de produits pétroliers ont brulé. Sur la base d’un
facteur d’émission de 0,55 mg/kg, la quantité de HAP émise est estimée à 2 475 g et environ la moitié
pour la part condensable.
Comme détaillé au paragraphe 3.6, il existe de nombreux HAP et tous ne présentent pas le même
risque pour les populations. De même, les proportions de chacun dans les émissions lors d’incendies
ne sont pas homogènes.
Un screening des HAP dans les émissions a pu être réalisé sur les essais réalisés. Les proportions de
chacun des HAP mesurées pour les différents incendies sont indiquées sur la Figure 42. Il est
intéressant de noter que, globalement, les principaux HAP émis sont similaires pour les différents
combustibles avec, toutefois un pic de phénanthrène étonnant pour le contreplaqué, en soulignant que
le feu de contreplaqué a été réalisé à la suite des feux de plastique, feux fortement émetteurs des HAP,
un dépôt des condensables dans les équipements ne peut pas être exclu à ce stade. De même, pour
le feu de white-spirit, le principal composé identifié est le 1-méthyl-naphtalène, composé peu présent
pour les autres produits.
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
0.00
Figure 42 : Proportion des différents HAP émis lors des feux de bois, huiles, contre-plaqué, PEHD et
PVC
Au-delà de ce graphique pour l’ensemble des HAP, une représentation des HAP condensables a été
réalisée, Figure 43, la distinction entre produits condensables et non condensables s’appuie sur les
propriétés des différents HAP et, en particulier la pression de vapeur saturante [86], cette distinction a
pour but, par exemple dans des analyses dans différents matrices, de permettre de faire le lien entre
les émissions des incendies et les prélèvements. La proportion est bien évidemment donnée ici sur la
masse totale des HAP condensables émis. Cette figure montre que, globalement, les HAP
condensables émis sont similaires pour tous les combustibles, exception faite du PVC et du white-spirit.
Le PVC est bien évidemment un combustible particulier, contenant une charge minérale importante et
notamment du chlore pouvant amener la formation des PCDD/DF. Le comportement du white-spirit,
produit composé de chaines carbonées, est plus atypique et confirme l’analyse faite pour l’ensemble
des HAP.
0.30
Huile - HAP condensable Bois - HAP condensable
Proportion du HAP dans les HAP condensables totaux
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
Figure 43 : Proportion des différents HAP condensables émis lors des feux de bois, huiles, contre-
plaqué, PEHD et PVC
1
Propotion de chaque congénère dans les émissions totale de HAP
0
Feu de plastique - Sans arrosage
0
Feu de plastique - Avec arrosage
0
Figure 44 : Proportion des différents HAP émis lors de plastiques en mélange avec et sans extinction
2.0 1000
1.8 900
1.6 800
1.4 700
Bois aggloméré
OSB
1.2 Contreplaqué 600
PVC
1.0 500
0.8 400
0.6 300
0.4 200
0.2 100
0.0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps [min]
Figure 45 : Evolution du facteur d’émission de chlorure d’hydrogène pour les produits sur lesquels les
émissions de dioxine ont été mesurées
Un autre aspect intéressant de ces essais réside dans le screening réalisé des PCDD et PCDF. En
effet, comme pour les HAP et COV, il s’agit de nombreux produits avec une toxicité ramenée à celle de
la 2,3,7,8-Tétra-Chloro-Dibenzo para-Dioxine (TCDD). Cette répartition est présentée, pour les
différents essais réalisés, sur la Figure 46. S’il est difficile de tirer une tendance de cette courbe, deux
congénères semblent toutefois prédominer dans les composés émis, la 1,2,3,7,8-PentaCDD et la
1,2,3,4,6,7,8-HeptaCDD.
0.60
Bois aggloméré
Bois naturel
0.50
Proportion du congénère dans le total émis
OSB
PVC
0.40 Contreplaqué
Broyats informatiques
Mélange de plastiques (PE+PMMA+PVC)
0.30
0.20
0.10
0.00
OSB
0.5
PVC
0.4 Contreplaqué
Mélange de plastiques
0.2 (PE+PMMA+PVC)
0.1
0.0
Feu de bois naturel, échelle 500 µm Feu de bois aggloméré, échelle 500 µm
500
400
300
200
100
Figure 50 : Quantités émises des différents congénères de dioxine mesurés pour un mélange de
PE/PVC/PMMA
Au-delà des concentrations, telles que présentées sur cette figure, à titre d’illustration, la masse de
PCDD émises lors d’un feu de plastique est de l’ordre de 250 µg sans arrosage et passe à 2900 µg
avec aspersion. La vitesse de combustion étant modifiée par l’arrosage, pour ce feu de plastique, le
facteur d’émission est multiplié par 20 environ. Bien évidemment, cette analyse est à mettre en
proportion de la modification de la durée de feu du fait de l’intervention. A noter que pour les PCDF, si
le facteur d’émission est augmenté, il l’est dans une bien moindre proportion.
Les conclusions sont identiques pour le feu de bois agglomérés. Les résultats, sous la forme de
l’évolution du facteur d’émission avec et sans arrosage, sont synthétisés dans le Tableau 11.
Tableau 11 : Facteurs d’émission de PCDD et PCDF avec et sans arrosage pour un feu de bois
agglomérés et pour un mélange de plastique
Si les émissions de dioxines sont augmentées en présence d’un arrosage, les émissions de HAP sont
à l’inverse fortement réduites. Les concentrations mesurées, pour les cas avec et sans arrosage, sont
présentées, pour chaque congénère, sur la Figure 51.
6 000
4 000
3 000
2 000
1 000
Figure 51 : Quantités émises des différents congénères de HAP mesurés pour un mélange de
PE/PVC/PMMA
En complément de ces quantités, il est intéressant de comparer, avec et sans extinction, les courbes
de puissance, Figure 52, et de l’opacité des fumées, Figure 53. Ces figures montrent l’influence de
l’arrosage, sur la puissance bien évidemment, mais également sur la quantité de suies émises. Il
convient de rappeler également à ce stade que les PCDD/DF, tout comme les HAP, sont très peu
solubles dans l’eau.
350
250
Puissance [kW]
200
150
100
50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps [min]
Figure 52 : Evolution de la puissance au cours de l’incendie pour les cas plastiques avec et sans
arrosage
Avec extinction
Sans extinction
2.5
2
Densité optique [1/m]
1.5
0.5
0
-5 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Temps [min]
Figure 53 : Evolution de l’opacité des fumées au cours de l’incendie pour les cas plastiques avec et
sans arrosage
Tableau 12 : Synthèse du devenir des différents éléments présents lors d’un incendie ou d’une
décomposition thermique sous l’effet d’un incendie
Les effets incapacitants seront déterminés selon les formules de la norme ISO 13571.
Les grandeurs caractéristiques, rayon, en m, auquel l’écart de température avec l’atmosphère atteint
50% de sa valeur sur l’axe du panache, rT, vitesse ascensionnelle sur l’axe du panache, en m/s, Va, et
l’élévation de la température sur l’axe du panache, T0, en K, dans le panache s’expriment ensuite en
fonction de cette puissance convectée :
1
𝑇0 2
𝑟Δ𝑇 = 0,12. .(𝑧 ― 𝑧0)
𝑇∞
1
𝑇∞ 3 2 ―5
Δ𝑇0 = 9,1. .𝑄𝑐 3(𝑧 ― 𝑧0) 3
𝑔.𝐶2𝑝.𝜌2∞
1
𝑔 3 1 ―1
𝑉𝑎 = 3,4. 𝑇 .𝐶 .𝜌 .𝑄𝑐 3(𝑧 ― 𝑧0) 3
∞ 𝑝 ∞
Dans ces formules, T0 est la température sur l’axe du panache. Les valeurs à l’infini sont les valeurs
pour l’air ambiant, il est donc possible de simplifier ces équations en appliquant les hypothèses
suivantes :
• une température ambiante de 20°C (293 K) ;
• une densité de l’air, calculée à 20°C, de 1,21 kg/m3 ;
• une capacité calorifique des gaz à pression constante, de 1,005 kJ/kg.
Ces valeurs permettent de mettre les formules précédentes sous la forme :
1
𝑟Δ𝑇 = 0,007.𝑇0 2.(𝑧 ― 𝑧0)
2 ―5
Δ𝑇0 = 24,8.𝑄𝑐 3(𝑧 ― 𝑧0) 3
1 ―1
𝑉𝑎 = 1,03.𝑄𝑐 3(𝑧 ― 𝑧0) 3
Ces formules font apparaître la quantité z0, origine virtuelle du sinistre, correspondant à la position du
point d’origine du cône enveloppant le panache, Figure 54.
Le diamètre équivalent est calculé à partir de la surface en feu, il s’agit soit directement du diamètre s’il
s’agit d’un feu de forme circulaire ou assimilée, soit calculée à partir de la surface, S; connue de
4.𝑆
l’incendie par la relation : 𝐷 = 𝜋
:
A noter que pour les incendies de stockage verticaux, type rack, il est recommandé de forcer z0 à 0.
L’origine de l’axe vertical (z=0) est alors fixée à la hauteur du stockage.
Il est enfin possible de déterminer le débit total d’air entrainé par le panache d’incendie. Lorsque
l’élévation du panache est suffisante, le débit total peut être assimilé au débit d’air entrainé. La hauteur
limite pour cette approximation est évaluée par :
2
5
𝑧1 = 𝑧0 + 0.166.𝑄𝑐
A cette hauteur, le débit de fumées, en kg/s, peut être calculé par la formule suivante :
1 5 2 ―5
𝑚 = 0.071.𝑄𝑐 3.(𝑧 ― 𝑧0) 3.(1 + 0.026.𝑄𝑐 3.(𝑧 ― 𝑧0) 3)
Connaissant le débit total de fumées et la quantité d’énergie dégagée, la température moyenne dans le
panache est calculée par :
𝑄𝑐
𝑇𝑚𝑜𝑦 = 𝑇𝑎𝑚𝑏+
𝑚.𝐶𝑝
Dans cette relation Cp est la chaleur spécifique de l’air, calculée à la température ambiante.
La section de passage de ce débit est estimée à partir de la relation donnant le rayon du panache en
prenant comme écart de température maximale sur l’axe deux fois la valeur moyenne, soit
T0_emis=Tamb+2*(Tmoy-Tamb) :
1
𝑇0_𝑒𝑚𝑖𝑠 2
𝑟smoke = 0,12. .(𝑧 ― 𝑧0)
𝑇𝑎𝑚𝑏
Cette courbe montre une valeur maximale de 4 000 MW pour la puissance, une valeur d’environ
1 000 MW pour la phase de montée en puissance et une valeur de 400 MW environ pour la phase
d’extinction. Comme mentionné préalablement, si les valeurs de puissance sont considérées, les durées
correspondantes fournies par le logiciel ne peuvent pas être utilisées pour les calculs de dose, la
cinétique de Flumilog étant choisie pour maximiser les effets thermiques.
Les étapes, décrites précédemment pour l’application de la méthode d’Heskestad, peuvent par la suite
être appliquées pour déterminer l’évolution des grandeurs au cours du temps, Figure 56.
Il convient de préciser que, tant que la toiture n’est pas ouverte, la hauteur et la vitesse d’émission ne
sont pas pertinentes.
25
60
50
20
Vitesse (m/s)
Hauteur (m)
40
30 15
20
10
10
0 5
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Temps (min) Temps (min)
16000
14000
12000
10000
Debit (kg/s)
8000
6000
4000
2000
-2000
0 20 40 60 80 100 120
Temps (min)
Il est important de souligner à ce stade que, si la palette 1510 permet de majorer les effets thermiques
des incendies, elle conduit de fait à maximiser la puissance pour un stockage de produits combustibles
appartenant à cette rubrique. De fait, l’usage par défaut de la puissance palette correspondant à la
palette type 1510 doit être fait avec discernement et, si la composition des produits est connue, elle doit
être utilisée pour déterminer la puissance de l’incendie.
3000
50
2500
40
Puissance [MW]
Hauteur (m)
2000
30
1500
1000 20
500
10
0
0
-20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 0 20 40 60 80 100 120 140
Temps [min] Temps (min)
26
24
22
20
Vitesse (m/s)
18
16
14
12
10
Figure 57 : Courbe de puissance et caractéristiques du panache estimées pour l’incendie sur site
Allopneu
La hauteur d’émission estimée au pic de puissance de l’incendie est ainsi de 70 m pour une vitesse de
l’ordre de 25 m/s. Les images prises lors de cet incendie, Figure 58, permettent d’évaluer ces
prédictions.
Au vu de ces images, il semble que les hauteurs de panache soient estimées de manière relativement
satisfaisante, les hauteurs pouvant être estimées entre 50 et 70 m, soit bien les valeurs prédites. Dans
une telle configuration, il est difficile d’aller plus loin pour ce qui concerne les comparaisons, aucune
donnée chiffrée n’étant bien évidemment disponible.
Figure 59 : Représentation schématique d'un incendie confiné, selon Karlsson et Quintière [94]
Le point de départ des évaluations des débits est, dans ce cas, le calcul de la hauteur du plan neutre,
correspondant à la hauteur à laquelle les pressions dans et en dehors du volume sont égales.
Considérant la hauteur du plan neutre, HN, en m, il est possible de calculer les écarts de pression,
exprimée en Pa, au travers de :
l’ouverture en partie haute :
Δ𝑃𝑐 = (𝐻 ― 𝐻𝑁).(𝜌𝑎 ― 𝜌𝑔).𝑔
l’ouverture en partie basse :
Δ𝑃𝐼 = (𝐻𝑁 ― 𝐻𝐷).(𝜌𝑎 ― 𝜌𝑔).𝑔
Pour chaque ouvrant, il est possible, par la suite, de calculer :
la vitesse d’entrée d’air ou d’évacuation de fumée, en m/s, par la relation :
2.Δ𝑃
𝑣=
𝜌
le débit massique, en kg/s, au travers des ouvrants :
𝑚 = 𝐶𝑑.𝐴.𝑣.𝜌
Pression de
Masse
vapeur Solubilité à
Produits molaire Formule chimique
saturante à 25°C [mg/l]
[g/mol]
25°C [Pa]
Incendie
Exposition accidentelle
Exposition aigüe
Exposition sub-chronique
Exposition chronique
de 0 à durée 14 j 1 an Temps
de l’évènement
Tableau 17 : Evaluation des quantités de polluants émis lors de l’incendie du Lac Megantic
N° Titre
0.7
Série1 Série2
Moyenne
Proportion du total de COV
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
Benzene Toluene Phenyl ethyn Styrene Phenol Benzonitrile Indene Biphenyl
50%
Proportion du total des émissions
40%
30%
20%
10%
0%
0.3
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
Figure 63 : Proportion relative des HAP émis lors de brulage de pneumatiques, et susceptibles de
condenser lors du transport
Ainsi, outre le volet quantitatif, ces éléments permettent d’appréhender la nature des HAP
potentiellement présents dans les dépôts.
9.0%
7.0%
6.0%
5.0%
4.0%
3.0%
2.0%
1.0%
0.0%
4Rapport Ineris INERIS-DRC-15-152421-05361C, Guide sur la stratégie de prélèvements et d’analyses à réaliser suite à un
accident technologique – cas de l’incendie, 2015 et Série des normes ISO 26367, -1 à -4, Guidelines for assessing the adverse
environmental impact of fire effluents
Les champs d’application des PCB ont été vastes ainsi que les types d’arochlor5 associés :
• Systèmes fermés : transformateurs et condensateurs électriques ;
• Systèmes semi-clos : fluides caloporteurs et hydrauliques
• Systèmes ouverts :
o les matières plastiques (PCB utilisés comme additif ignifugeant) ;
o les peintures, laques, vernis, colles, encres (reprographie par effet thermique), fils, câbles,
textiles synthétiques, joints d’isolation et mastics, revêtements de sols (linoléum), produits
en PVC, caoutchouc, papier (PCB employés comme agents plastifiants et adhésifs) ;
o les revêtements avec des PCB utilisés comme anti-corrosifs dans la formulation des
peintures et vernis du fait de leur résistance aux agents oxydants ;
o l’industrie mécanique : dans les huiles de coupe, de lubrification et de moulage en tant
qu’additif lubrifiant haute pression et fluides industriels ;
o les traitements phytosanitaires (PCB utilisés comme adjuvants dans certaines préparations
phytosanitaires pour limiter la volatilisation des principes actifs).
Il n’est pas rare d’observer des teneurs en PCB supérieures à 50 ppm dans les refus de broyages
automobiles (RBA). Ces concentrations illustrent l’utilisation massive et généralisée des PCB dans les
circuits électriques des anciennes voitures ou en tant que mastics ou vernis, en plus de leur emploi dans
les joints ou additifs aux liquides de frein. Les PCB sont également entrés dans la fabrication de
plaquettes de frein et dans la composition des pneumatiques.
Il existe dans cette famille 209 congénères renfermant 1 à 10 atomes de chlore en différentes positions,
mais seulement une centaine peut se former lors de la fabrication par chloration du biphényle.
5Arochlor « xxyy » : appellation générique complétée par l’indice xx correspondant au nombre d’atomes de carbone et le chiffre
yy le pourcentage pondéral de chlore dans le mélange. Ex : arochlor 1248, composant principale des condensateurs, contient 12
atomes de carbone et le chlore représente 48% du mélange
6Rapport Ineris INERIS-DRC-15-152421-05361C, Guide sur la stratégie de prélèvements et d’analyses à réaliser suite à un
accident technologique – cas de l’incendie, 2015 et Série des normes ISO 26367, -1 à -4, Guidelines for assessing the adverse
environmental impact of fire effluents
MCPA (2-methyl-4-
200 g/mol Herbicide
chlorophenoxyacetic
acid)
Diméthachlore
221 Herbicide
Dicamba
143 Fongicide
Boscalide
Comme le montre les formules développées, ces substances comportent généralement un ou plusieurs
cycles aromatiques ainsi que des hétéroatomes et, plus particulièrement du chlore et de l’azote.
7Rapport Ineris INERIS-DRC-15-152421-05361C, Guide sur la stratégie de prélèvements et d’analyses à réaliser suite à un
accident technologique – cas de l’incendie, 2015 Série des normes ISO 26367, -1 à -4, Guidelines for assessing the adverse
environmental impact of fire effluents
35%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
8Rapport Ineris INERIS-DRC-15-152421-05361C, Guide sur la stratégie de prélèvements et d’analyses à réaliser suite à un
accident technologique – cas de l’incendie, 2015 et Série des normes ISO 26367, -1 à -4, Guidelines for assessing the adverse
environmental impact of fire effluents
Nom de la
Exemple de composé Formule chimique
famille
TP -
Polyéthylène (PE)
Polyoléfines
TP -
Polypropylène (PP)
Polyoléfines
TP -
Polychlorure de vinyle (PVC)
Polyvinyliques
TP -
Polyalcool vinylique
Polyvinyliques
TP -
Polyacétate de vinyle
Polyvinyliques
TP -
Polychlorure de vinylidiène
Polyvinyliques
TP –
Polystyrène (PS)
Polystyrénique
TP –
Polytétrafluoroéthylène
Polyfluroéthènes
TP –
Polysulfones
Polysulfones
TD -
Résine d’urée-formaldéhydes
Aminoplastes
TD -
Résine de mine-formaldéhyde
Aminoplastes
TD – Résines
alkydes
Résine oléoglycérophatliques
modifiées aux
huiles
Ce tableau met ainsi en évidence la présence possible dans les molécules, outre les organiques et
l’oxygène, de soufre, azote, chlore, fluor ou encore silicium. Bien évidemment, les facteurs d’émissions
pour les différents composés varient en fonction de la nature de la molécule, les valeurs données dans
les paragraphes suivants le sont pour quelques composés, leur utilisation en approche générique pour
des feux de matière plastique devra être limitée et associée à une analyse des formulations chimiques
des matériaux présents. De plus, la différence de combustibilité des produits plastiques fait que, en
mélange, les émissions peuvent être quelque peu modifiées.
Il faut souligner également que, comme pour les composés gazeux, les émissions de particules varient
fortement d’un composé à l’autre, évoluant ainsi, pour les composés cités de 170 g/kg à 20 g/kg pour
le PMMA.
Tableau 21 : Facteurs d’émission de COV, en g/kg, mesurés pour quelques composés plastiques
Tableau 22 : Facteurs d’émission de HAP, en mg/kg, mesurés pour quelques composés plastiques
Comme pour les autres produits, pour le PE, sous forme de PEHD, et le PVC, un screening des HAP
présents et des seuls HAP condensables, a été réalisé, Figure 66. Comme pour les autres produits, le
naphtalène prédomine lorsque l’on considère l’ensemble des HAP. Pour les condensables, si
phénanthrène et pyrène sont bien présents pour le PEHD, le cas du PVC est relativement atypique par
rapport aux autres produits présentés dans ce rapport.
10 Polyfluorure de Vinylidène
35%
Proportion du total de HAP
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Figure 66 : Proportion des différents HAP dans les émissions pour des plastiques seuls
Il est enfin intéressant, pour les produits plastiques d’évaluer l’influence de l’arrosage sur le facteur
d’émission de HAP et leur proportion relative. La comparaison des émissions de HAP entre un incendie
de mélange de plastique, PMMA, PE et PVC mélangés en proportion égale avec et sans arrosage,
arrosage avec un débit faible montre que le facteur d’émission de HAP est modifié de 1 300 mg/kg à
350 mg/kg. Les proportions relatives de chaque composé présent avec et sans extinction sont
représentées sur la Figure 67, les proportions sont légèrement modifiées par l’arrosage, à l’exception
du naphtalène qui l’est sensiblement.
50%
45%
40%
Feu de plastique - Sans arrosage
35%
Feu de plastique - Avec arrosage
Proportion du total de HAP
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
60%
Proportion de chaque congénère dans le total d'émission de PCDD
50%
PVC seul
40%
Mélange de plastique sans extinction
20%
10%
0%
0.7
Proportion de chaque congénère les émissions de PCDF
0.6
PVC seul
0.5
Mélange de plastiques - sans extinction
0.3
0.2
0.1
Figure 68 : Proportion de chaque congénère de PCDD (haut) et PCDF (bas) dans les émissions
11Rapport Ineris INERIS-DRC-15-152421-05361C, Guide sur la stratégie de prélèvements et d’analyses à réaliser suite à un
accident technologique – cas de l’incendie, 2015 Série des normes ISO 26367, -1 à -4, Guidelines for assessing the adverse
environmental impact of fire effluents.
Les tableaux de synthèse des ordres de grandeurs des facteurs d’émission mesurés lors de la campagne expérimentale décrite dans ce rapport, complété pour certains de données de la littérature sont disponibles sur le site :
https://www.ineris.fr/fr/omega-16-recensement-substances-toxiques-ayant-impact-potentiel-court-moyen-long-terme-susceptibles. Les classes d’émission sont calculées sur la base du tableau ci-dessous.