Fiche de Td Droit Penal General

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UNIVERSITE PRIVEE DE OUAGADOUGOU Année académique 2019-2020

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UFR/SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES

FICHE DE TRAVAUX DIRIGES DE DROIT PENAL GENERAL

Niveau : S3/ L2/SJPA


Chargé du cours : M. WILLY Boukary
Chargés de TD : M. NADINGA A. ROMARIC / M. ZONGO W. Eric

Séance 1 (4h)

THEME I : CLASSIFICATION DES INFRACTION

Sujet 1 : Comment peut-on classer les infractions ?

THÈME II: LE PRINCIPE DE LA LEGALITE CRIMINELLE

Exercice 1 : Dissertation juridique

Sujet : « Le juge répressif face au principe de la légalité des infractions et des peines ».

Exercice 2 : Cas pratique

Solo est un boileauman de la licence 2 en droit. En vue de préparer sa session de


rattrapage, il vient vous consulter sur des faits en lien avec le droit pénal général.

Les faits se sont déroulés dans son village courant 2018. En effet, son voisin Cani
a perdu tragiquement son fils unique de quinze ans suite à de simples maux de tête. Très
désespéré, Cani fait consulter le grand maître féticheur de la zone pour comprendre ce
décès prématuré. Ainsi, ce faisant deux villageois dont un homme, Cai et une femme,
Menace ont été indexés comme les sorciers qui ont mangé l’âme de l’enfant. Mais le
lendemain de cette révélation mystérieuse, une grande dispute s’est éclatée au village
opposant les partisans de Cani à ceux des accusés de sorcellerie. La bagarre a entrainé un
mort d’homme, des blessés et la destruction de biens.

Alertées, les forces de l’ordre s’y rendent et appréhendent les principaux protagonistes.

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1- Votre camarade Solo voudrait savoir si les accusés, Cai et Menace risquent d’être
poursuivis et punis pour faits de sorcellerie comme le réclame le père de l’enfant,
Cani à la justice. Expliquez votre réponse!
2- Il se demande si le voisin Cani peut lui aussi être sanctionné pour avoir proféré de
telle accusation mystique à l’encontre des deux villageois, sachant que les faits
ont eu lieu le 1er juin 2018.
3- La règle qui vous a permis de répondre à la question précédente connait- elle des
limitations? Si oui, précisez ces limites.
Les rapports de la police judiciaire révèlent que le grand maitre féticheur burkinabè
était en intelligence avec des marabouts béninois pour un trafic d’organes humains. Une
perquisition du domicile du féticheur a permis de découvrir une tête et autres organes
humains dans un carton bien emballé. Ce qui a valu l’arrestation du féticheur burkinabè
et deux marabouts béninois présents sur les lieux. Lors des interrogatoires, ils révèlent à
la police que la tête et les organes appartiennent à un homme d’affaire burkinabè qu’ils
ont tué au Togo pour préparer le Wak d’un grand politicien burkinabè. Il faut dire que ce
meurtre a même fait l’écho dans la presse togolaise il y a trois jours avant, et malgré les
efforts de la police de ce pays, les coupables n’avaient pas été retrouvés. Elle avait pu
simple mis la main sur trois suspects sérieux et les recherches se poursuivent pour
l’identification du cadavre mutilé ainsi que l’arrestation des auteurs. Les deux marabouts
béninois, par ailleurs, avouent avoir escroqué 25 000 000 FCFA de dix commerçants
dans la ville de Ouagadougou depuis leur venue au Burkina Faso.

4- Votre camarade voudrait savoir si les tribunaux burkinabè sont compétents pour
connaitre de ces faits commis par ces trois individus.

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Séance 2 (4h )

THEME III : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION

Commentaire d’arrêt

Cassation sur le pourvoi formé par : X, contre l’arrêt de la chambre d’accusation de la


cour d’appel d’Aix-en-Provence, en date du 17 décembre 1997, qui l’a renvoyé devant la
cour d’assises des Alpes-Maritimes pour empoisonnement.
LA COUR, Vu le mémoire produit ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 301 ancien, 121-3 et
221-5 nouveaux du code pénal, de l’article 111-3 du même code et du principe de la
légalité des délits et des peines, de l’art 7 de la convention européenne de sauvegarde des
droits de l’homme et des libertés fondamentales, de l’art 593 du code de procédure
pénale, défaut de motif, manque de base légale :
En ce que l’arrêt attaqué a renvoyé X devant la cour d’assises du chef
d’empoisonnement ; aux motifs que X conscient d’être porteur du virus du SIDA, a
délibérément, contaminé Y, en lui faisant accepter des relations sexuelles non protégées
et alors qu’il savait qu’elle était saine audit virus, qu’en l’état de la science médicale,
cette maladie est incurable ; que l’intention d’empoisonner se caractérise par le fait de
vouloir transmettre des substances mortifères en connaissance de cause ; alors, d’une
part, que l’élément matériel du crime d’empoisonnement consiste dans l’administration
d’une substance de nature à entraîner la mort ; que la constatation qu’une maladie est
‘incurable’ ne signifie pas nécessairement que la maladie est inéluctablement mortelle ;
alors, d’autre part, que l’administration d’une substance mortelle suppose que le caractère
mortifère de la substance administrée soit certain et dépourvu de tout aléa ; que X faisait
valoir que la substance administrée au cours de relations sexuelles n’était pas le virus du
SIDA, mais le sperme, la transmission du virus restant à l’état de risque et la
contamination n’étant pas assurée même si elle était possible ; qu’en s’abstenant de
s’expliquer sur ce point de nature à exclure la qualification d’empoisonnement faute
d’administration d’une substance nécessairement mortifère, la chambre d’accusation a
privé sa décision de toute base légale.
Alors, de surcroit, que l’élément intentionnel du crime d’empoisonnement suppose non
seulement l’intention d’administrer une substance mortifère, mais l’intention de tuer ;

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qu’ainsi, la chambre d’accusation a, directement, méconnu les textes d’incrimination en
se contentant expressément de l’intention de transmettre des substances mortifères ;
‘Alors, enfin, et en tout état de cause, que ne caractérise pas l’empoisonnement l’arrêt qui
se borne à constater qu’une personne se sachant porteur du virus du Sida a eu des
relations sexuelles non protégées avec une personne saine, un tel comportement, quel que
soit son caractère risqué et éventuellement pervers n’étant pas de nature à caractériser le
caractère nécessaire mortifère du sperme, ni le caractère automatique du processus de
contamination, et l’arrêt ne caractérisant pas d’avantage la connaissance qu’aurait eue
l’auteur de ce caractère mortifère du sperme ou du caractère inéluctable de la
contamination’ vu les articles 301 ancien et 221-5 du code pénal, 214 et 593 du code de
procédure pénale ;
Attendu que les chambres d’accusation ne peuvent prononcer une mise en accusation
devant la cour d’assises que si les faits dont elles sont saisies réunissent tous les éléments
constitutifs de l’infraction reprochée ; que l’insuffisance ou la contradiction des motifs
équivaut à leur absence ;
Attendu qu’il résulte de l’arrêt attaqué que Y aurait engagé avec une relation
sentimentale, puis accepté d’avoir des rapports sexuels protégés ; qu’elle se serait
soumise à la demande de X à un examen sanguin ayant démontré qu’elle était indemne
du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), mais qu’il se serait refusé à faire de
même en lui certifiant qu’il n’était pas séropositif, alors qu’il était soigné pour cette
maladie depuis plusieurs années ; qu’ils auraient eu alors des rapports sexuels non
protégés, à la suite desquels un nouvel examen sanguin aurait révélé que Y était atteinte
du virus ;
Attendu que, pour renvoyer X devant la cour d’assises sous l’accusation
d’empoisonnement, la chambre d’accusation retient que, connaissant le mode de
transmission du VIH « virus d’une maladie mortelle », il aurait délibérément contaminé
Y ; qu’elle énonce, d’une part, que l’intention d’empoisonner se caractérise par le fait de
vouloir transmettre des substances mortifères en connaissance de cause, quel que soit le
mode de transmission ‘et d’autre part, que’ le fait d’inciter sa partenaire à ne plus se
protéger, lors des rapports sexuels alors qu’il avait connaissance qu’elle n’était pas
porteuse du virus, suffit à caractériser l’intention homicide ;
Mais attendus qu’en l’état de ces motifs, pour partie contradictoires, alors que la seule
connaissance du pouvoir mortel de la substance administrée ne suffit pas à caractériser

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l’intention homicide, la chambre d’accusation n’a pas donnés de base légale à sa
décision ;
Par ces motifs :
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt susvisé de la chambre
d’accusation de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, en date du 17 décembre 1997, et pour
qu’il soit jugé à nouveau conformément à la loi,
RENVOIE la cause et les parties devant la chambre d’accusation de la cour d’appel de
Montpellier.

Cas pratique

Jacques Dumoulin, Stéphane Fabro et Enzo Spagiaro, trois malfrats bien connus des
services de police pour leur particulière violence, préparent depuis déjà plusieurs mois
l’attaque d’une agence du crédit Marseillais. Ils ont ainsi patiemment relevé les horaires
du personnel de la banque, et ont acquis des armes faciles à dissimuler. Le jour fixé pour
l’attaque, alors qu’ils descendent de leur véhicule, armés et masqués, ils sont interpellés
par les policiers justes avant leur entrée dans l’agence bancaire. Ils sont tous trois mis en
examen pour tentative de vol.Qu’en pensez-vous ?

Séance 3 (4h)

Commentaire d’arrêt: Crim. 10 janvier 1996, pourvoi: 95-85284 , Bulletin criminel 1996
N° 14 p. 34

LA COUR,

Vu le mémoire produit ;

Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 2 et 332 de l’ancien
Code pénal, 121-5 et 222-23, 222-24 du Code pénal, 214, 215 et 593 du Code de
procédure pénale, défaut de motifs et manque de base légale :

” en ce que l’arrêt attaqué a renvoyé X... devant la cour d’assises de l’Essonne du chef de
tentative de viol, pour avoir “tenté de commettre avec violence, contrainte ou surprise un
acte de pénétration sexuelle sur la personne d’Y..., tentative manifestée par un

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commencement d’exécution, en l’espèce la mise en place d’un préservatif, et qui n’a été
suspendu que par des circonstances indépendantes de sa volonté” ;

” aux motifs que X... avait déclaré qu’il n’avait pu avoir aucune relation sexuelle avec la
jeune fille en raison d’une légère déficience mais qu’il lui avait toutefois caressé les seins
; qu’il déclarait que la jeune fille avait adopté une attitude prostrée lors des relations à
plusieurs ; qu’il ressort de ces déclarations ainsi que de celles de Z... que seule une
absence d’érection, dont le caractère volontaire est contestable, l’a contraint à abandonner
son projet d’avoir des relations sexuelles avec Y... ;

” alors, d’une part, que le seul fait de placer sur son sexe un préservatif ne caractérise pas
le commencement d’exécution du crime de viol ;

” alors, d’autre part, que la chambre d’accusation a caractérisé le désistement volontaire


dès lors qu’elle a elle-même constaté que X... avait renoncé à avoir des relations
sexuelles avec la jeune fille, uniquement en raison d’une absence d’érection et non à
cause d’éléments extérieurs ;

” alors, en outre, que la chambre d’accusation n’a pas caractérisé une absence de
désistement volontaire en se bornant à affirmer que le caractère volontaire de l’absence
d’érection paraissait “contestable” ;

” alors, enfin, que la chambre d’accusation a laissé sans réponse le mémoire de X... qui
faisait valoir qu’il avait déclaré avoir “renoncé au projet qu’il avait conçu de relations
sexuelles avec Y... parce que les relations à plusieurs l’avaient dégoûté” (mémoire p. 2
avant-dernier alinéa et PV d’interrogatoire du 3 août 1993, p. 4 in limine) “ ;

Attendu que, pour renvoyer X... devant la cour d’assises sous l’accusation de tentative de
viol et pour attentat à la pudeur avec violence, l’arrêt attaqué, après avoir exposé et
analysé les faits, énonce que l’intéressé, après avoir mis un préservatif et s’être approché
de la jeune fille qui se trouvait prostrée, lui aurait caressé les seins et aurait tenté de la
pénétrer et que seule une déficience momentanée l’aurait contraint à abandonner son
projet ;

Attendu qu’en cet état, les juges, qui ont répondu comme ils le devaient aux articulations
essentielles du mémoire dont ils étaient saisis, ont caractérisé le commencement
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d’exécution et l’absence de désistement volontaire et ainsi justifié la mise en accusation
et la poursuite de X... des chefs ci-dessus spécifiés ;

Qu’en effet, les chambres d’accusation, statuant sur les charges de culpabilité, apprécient
souverainement tous les éléments constitutifs des infractions qui leur sont déférées, la
Cour de Cassation n’ayant d’autre pouvoir que de vérifier si la qualification retenue
justifie la saisine de la juridiction de jugement ;

Qu’ainsi le moyen ne peut qu’être écarté ;

Et attendu que la chambre d’accusation était compétente ; qu’il en est de même de la cour
d’assises devant laquelle X... a été renvoyé ; que la procédure est régulière et que les
faits, objet principal de l’accusation, sont qualifiés crime par la loi ;

REJETTE le pourvoi.

Analyse d’arrêt: Crim. 20 mars 1974, pourvoi: 73-92699 , Bulletin Criminel Cour de
Cassation Chambre criminelle N. 124 P. 320

LA COUR,
SUR LE MOYEN UNIQUE DE CASSATION, PRIS DE LA VIOLATION DES
ARTICLES 2, 3, 739 ET SUIVANTS, 408 DU CODE PENAL, 593 DU CODE DE
PROCEDURE PENALE, DEFAUT DE MOTIF, DEFAUT DE REPONSE A
CONCLUSIONS ET MANQUE DE BASE LEGALE, “ EN CE QUE L’ARRET
ATTAQUE A CONDAMNE LE PREVENU DU CHEF DE TENTATIVE DE VOL ;

” AU MOTIF QU’A SUPPOSER MEME QUE L’INTERVENTION DE Y... AIT


CONDUIT X... A CESSER SON ACTION, IL DEMEURE QUE C’EST
L’INTERVENTION D’UN TIERS QUI A MIS FIN A L’EXECUTION ;
” ALORS QUE L’INTERVENTION D’UN TIERS NE SUFFIT PAS A ECARTER LE
DESISTEMENT VOLONTAIRE, LORSQUE, COMME EN L’ESPECE, ET AINSI
QUE LES CONCLUSIONS D’APPEL, LAISSEES SANS REPONSE, LE
SOUTENAIENT, LE TIERS A SEULEMENT RAISONNE L’AGENT ET L’A AMENE
A RENONCER LUI-MEME A SA TENTATIVE ;

” VU LESDITS ARTICLES, ENSEMBLE LES ARTICLES 459 ET 512 DU CODE DE


PROCEDURE PENALE ;
ATTENDU QUE LES JUGES SONT TENUS DE REPONDRE AUX CONCLUSIONS
DONT ILS SONT REGULIEREMENT SAISIS PAR LES PARTIES ;

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ATTENDU QU’IL APPERT DE L’ARRET ATTAQUE QUE X... A CHERCHE A
S’INTRODUIRE DANS UN BUREAU DE TABAC, MOMENTANEMENT FERME,
POUR Y COMMETTRE UN VOL, ET QU’IL A RENONCE A POURSUIVRE
L’EXECUTION DE SON DESSEIN PAR L’EFFET DE L’INTERVENTION DE Y...,
VENU FORTUITEMENT SUR LES LIEUX ;
QU’UN TEMOIN A VU, ALORS, LES DEUX HOMMES S’ELOIGNER ENSEMBLE
DU BUREAU DE TABAC ;
QUE X..., PREVENU DE TENTATIVE DE VOL, EN RAISON DE CES FAITS, A
SOLLICITE SA RELAXE EN SOUTENANT PAR VOIE DE CONCLUSIONS
REGULIERES, QUE Y..., AVEC QUI IL ENTRETENAIT DES RELATIONS
AMICALES, EXCLUANT POUR LUI TOUTE CRAINTE D’UNE DENONCIATION,
L’AVAIT SEULEMENT DISSUADE DE SON ENTREPRISE, SANS EXERCER
AUCUNE CONTRAINTE, ET QUE LES CONSEILS AINSI RECUS L’AVAIENT
CONDUIT A SUSPENDRE SA TENTATIVE PAR UN ACTE LIBRE ET SPONTANE
DE SA VOLONTE ;
ATTENDU QUE POUR ECARTER CE CHEF PEREMPTOIRE DE DEFENSE ET
RETENIR LE DEMANDEUR DANS LES LIENS DE LA PREVENTION, L’ARRET
ATTAQUE SE BORNE A ENONCER QUE X... A MIS FIN A SON ACTION A
CAUSE DE L’INTERVENTION D’UN TIERS ET QUE, DES LORS, SON
DESISTEMENT N’A PAS ETE VOLONTAIRE ;
MAIS ATTENDU QU’EN L’ETAT DE CES SEULS MOTIFS QUI LAISSENT SANS
REPONSE LES CONCLUSIONS DU PREVENU, LA COUR D’APPEL A MECONNU
LES TEXTES SUSVISES ;

PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE L’ARRET DE LA COUR D’APPEL DE


GRENOBLE DU 25 JUILLET 1973 ET POUR ETRE STATUE A NOUVEAU,
CONFORMEMENT A LA LOI : RENVOIE LA CAUSE ET LES PARTIES DEVANT
LA COUR D’APPEL DE CHAMBERY

Séance 4 (4h)
THEME IV: PERSONNES PUNISSABLES - RESPONSABILITE PENALE
ETPARTICIPATION A L’INFRACTION

Dissertation: Coauteur et complice

Analyse d’arrêt: Crim. 6 avril 2004, pourvoi: 03-82394, Bulletin criminel 2004 N° 89 p.
338

La cour

Vu les mémoires ampliatif et complémentaire produits ;

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Sur le premier moyen de cassation, pris de la violation des articles 121-2 et 221-6 du
Code pénal, 29 de la loi n° 82-1152 du 30 décembre 1982 sur l’organisation des
transports intérieurs, 2 du décret n° 84-473 du 18 juin 1984, 591 et 593 du Code de
procédure pénale ;

”en ce que l’arrêt attaqué a retenu la responsabilité pénale du département de l’Orne pour
homicide par imprudence ;

”aux motifs qu’en tant que personne morale, le département est aux termes de l’article
121-2 du Code pénal responsable pénalement, selon les distinctions des articles 121-4 et
121-7 et dans les cas prévus par la loi ou le règlement, des infractions commises, pour
son compte, par ses agents ou représentants ; qu’en l’espèce, aux termes de l’article 221-7
du Code pénal, le département de l’Orne peut être déclaré responsable pénalement de
l’infraction d’atteinte involontaire à la vie régie par l’article 221-6 dans sa rédaction issue
de la loi du 10 juillet 2000, applicable aux faits commis antérieurement à la date de son
entrée en vigueur dans la mesure où il prévoit des éléments constitutifs nouveaux de
l’infraction et est plus favorable pour les auteurs de cette infraction ; que toutefois, en tant
que collectivité territoriale, il n’est responsable pénalement que des infractions commises
dans l’exercice d’activités susceptibles de faire l’objet de convention de délégation de
service public ; qu’en l’espèce, il résulte des pièces du dossier que le département de
l’Orne, autorité organisatrice de premier rang du transport scolaire, a confié par
convention l’exploitation de cette ligne régulière de transport non urbain à la STAO ;
qu’aux termes de la loi du 10 juillet 2000, les conditions d’engagement de la
responsabilité pénale des personnes morales restent inchangées ; celles-ci sont
pénalement responsables de toute faute non intentionnelle - faute simple d’imprudence ou
de négligence, manquement non délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence - de
leurs organes ou représentants, alors même qu’en l’absence de toute faute délibérée ou
caractérisée au sens de l’article 121-3 alinéa 4 du Code pénal, la responsabilité pénale des
personnes physiques ne pourrait être recherchée, ce qui est précisément le cas en
l’espèce, s’agissant du président du Conseil général ; que s’agissant d’un lien de causalité
entre l’acte et le résultat, la théorie de la l’équivalence des conditions - chacune des
causes peut être retenue à titre isolé -demeure valable pour les personnes morales ; que la
personne morale étant une fiction juridique, elle ne peut réaliser elle-même et de façon
autonome les éléments matériel et intellectuel de l’infraction ; un intermédiaire, en

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l’espèce, le président du Conseil général, est nécessaire ; toutefois, l’appréciation des
diligences accomplies doit se faire, contrairement à ce qui est soutenu, au regard des
dispositions générales de l’article 121-3 du Code pénal, la responsabilité de la personne
morale étant seule en cause, et non de l’article L. 3123-28 du Code général des
collectivités territoriales qui renvoie à la responsabilité propre du Président du conseil
général -poursuivi en tant que personne physique ; que Jacques La X..., expert près la
cour d’appel de Caen, estime que dans la mesure où il n’existe plus de point de
rassemblement organisé (abri bus retiré), le point de ramassage scolaire à proximité du
stop n’offrait pas toutes les garanties de sécurité possibles pour les enfants, d’autant que
le point d’arrêt du car se trouvait dans le carrefour formé par les RD 51 et 916 ; le point
de ramassage aurait dû être supprimé en même temps que l’abri retiré ; par ailleurs, il
existait pour les véhicules accompagnateurs des enfants, à proximité du carrefour, des
possibilités de stationnement, non aménagées, permettant à ces derniers d’éviter de
traverser la RD 916, pour rejoindre le car de ramassage ; que Christian Y..., expert près la
cour d’appel de Bordeaux, agréé par la Cour de Cassation, précise que le point de
ramassage ne présentait manifestement aucune garantie de sécurité en raison de l’absence
d’abri, de signalisation spécifique adaptée et de sa proximité avec l’intersection ; celui-ci
qui ne semblait pas résulter d’un minimum de recherche pour la sécurité des enfants
présentait toutes les caractéristiques d’un point d’arrêt sauvage ; il souligne la légèreté
des mesures de sécurité prises par le conseil général pourtant organisateur de premier
rang et dépositaire du pouvoir de sécurité en matière de transport scolaire, les conditions
de l’implantation du point d’arrêt ayant un lien de causalité avec l’accident mortel ; il
précise qu’à défaut d’un minimum d’aménagements consistant en l’existence d’un abri et
d’une aire destinée aux véhicules des parents pour déposer les enfants, le point d’arrêt
aurait dû être supprimé par l’organisateur ; qu’au regard de l’ensemble de ces éléments,
la Cour estime que le président du Conseil général de l’Orne - Gérard Z... - agissant pour
le compte du département, a commis une simple faute d’imprudence en accédant à la
demande des parents des enfants de maintenir un point de ramassage à cet endroit
considéré comme dangereux par les deux experts judiciaires alors qu’un autre abri, situé à
peine à 400 mètres présentait toutes les garanties de sécurité dans le bourg lui-même, et
qu’il a la maîtrise complète et la responsabilité du choix de l’implantation des arrêts,
d’une part, et que, d’autre part, la voirie départementale relève également de sa
compétence, les deux services étant coordonnés par ses soins ;

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”alors que, l’organisation du transport scolaire auquel est rattaché l’aménagement de la
voirie départementale, à la différence de son exploitation, n’est pas une activité
susceptible de faire l’objet d’une délégation de service public ; que la prétendue
négligence de l’autorité publique organisatrice qui n’aurait pas respecté les dispositions
de sécurité sur l’emplacement du point d’arrêt d’un autocar scolaire et des contrôles de
sécurité qui devaient être effectués, en maintenant un point de ramassage à un endroit, est
nécessairement intervenue dans l’exercice d’une activité de service publique indélégable”
;

Vu l’article 121-2 du Code pénal ;

Attendu qu’aux termes du deuxième alinéa de ce texte, les collectivités territoriales et


leurs groupements ne sont responsables pénalement que des infractions commises dans
l’exercice d’activités susceptibles de faire l’objet de conventions de délégation de service
public ;

Que sont susceptibles de faire l’objet de telles conventions les activités ayant pour objet
la gestion d’un service public lorsque, au regard de la nature de celui-ci et en l’absence de
dispositions légales ou réglementaires contraires, elles peuvent être confiées, par la
collectivité territoriale, à un délégataire public ou privé rémunéré, pour une part
substantielle, en fonction des résultats de l’exploitation ;

Attendu que, pour déclarer le département de l’Orne coupable d’homicides involontaires,


l’arrêt, après avoir relevé que cette collectivité territoriale a confié par convention
l’exécution du service public des transports scolaires, dans les secteurs ruraux de la
circonscription, à la société de transports automobiles de l’ouest (STAO), retient qu’en
maintenant, à proximité d’un carrefour, dans une zone rurale, à 400 mètres d’un autre
point d’arrêt pourvu d’un abri et situé sur la place du bourg de Saint-Georges-
d’Annebecq, un point de ramassage scolaire non signalisé et dépourvu tant d’abri que
d’espace adapté au stationnement des véhicules des parents, le prévenu a commis par son
représentant, le président du conseil général, qui avait la maîtrise du choix de
l’implantation des arrêts et de la voirie, une faute d’imprudence ayant un lien de causalité
avec les dommages ;

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Mais attendu qu’en se déterminant ainsi, alors que, si l’exploitation du service des
transports scolaires est susceptible de faire l’objet d’une convention de délégation de
service public, il n’en va pas de même de son organisation, qui est confiée au
département en application de l’article 29 de la loi du 22 juillet 1983, devenu l’article L.
213-11 du Code de l’éducation, et qui comprend notamment la détermination des
itinéraires à suivre et des points d’arrêt à desservir, la cour d’appel a méconnu le sens et
la portée du texte susvisé et du principe ci-dessus rappelé ;

D’où il suit que la cassation est encourue ;

Par ces motifs, et sans qu’il y ait lieu d’examiner les autres moyens proposés ;

CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt susvisé de la cour d’appel de


Caen du 26 février 2003,

DIT qu’en l’espèce le département de l’Orne n’est pas susceptible de poursuites pénales ;

COMMENTAIRE D’ARRET
Analyser l’arrêt ci-dessous reproduit et proposer un plan détaillé
Crim., 28 octobre 2009, pourvoi no09-84484
La cour de cassation chambre criminelle, statuant sur le pourvoi :
Vu le mémoire produit ;
Sur le troisième moyen de cassation pris de la violation de l’article 122-2 du code pénal ;
Attendu que la contrainte physique au sens de ce texte, ne peut résulter que d’un
évènement imprévisible et insurmontable qui place l’auteur de l’infraction dans
l’impossibilité de se conformer à la loi.
Attendu qu’il résulte du jugement attaqué et des pièces de procédures que, poursuivi du
chef de conduite d’un véhicule sans port de ceinture de sécurité, Jean Pierre X… a
soutenu, pour sa défense, qu’il avait la veille des faits, été blessé dans un accident ;qu’il a
versé un certificat attestant d’une plaie importante au niveau de l’épaule gauche ;
Attendu que pour relaxer Jean-Pierre X… ; le jugement retient que son état de santé
constitue à la fois une contrainte et un cas de force majeur au sens des articles 122-2 et
121-3 du code pénal ;

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Mais attendu qu’en prononçant ainsi, alors que l’état de santé invoqué par le prévenu
était antérieur à la commission de l’infraction, la juridiction de proximité a méconnu le
texte susvisé et le principe ci-dessus énoncé
D’où il suit que la cassation est encourue.

Commentaire d’arrêt: Crim. 13 janvier 1955, pourvoi: 55-01694, Bulletin 1955 n° 34

LA COUR,

Vu le mémoire produit ;

Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 59, 60, 295 et 34 du
Code Pénal, de l’article 7 de la loi du 20 avril 1810, défaut de motifs et manque de base
légale en ce que l’arrêt attaqué a renvoyé Nicolaï devant la Cour d’Assises au motif qu’il
y avait contre lui charges suffisantes d’avoir procuré à Rubio les armes qui lui ont servi à
commettre l’homicide volontaire sur la personne de Lagier sachant qu’elles devaient
servir à un meurtre ce qui constituerait le crime prévu par les articles 59 et 60 du Code
Pénal, alors que la complicité par fourniture de moyens pour accomplir un crime ne peut
exister qu’autant que celui qui est réputé complice a fait cette fourniture en sachant que le
moyen fourni par lui devait servir à l’accomplissement de ce crime ; qu’en conséquence
le crime réellement perpétré étant différent de celui auquel il croyait coopérer la
complicité de Nicolaï ne pouvait être déclarée établie en l’espèce ;

Vu lesdits articles ;

Attendu qu’aux termes du paragraphe 2 de l’article 60 du Code Pénal seront punis


comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui auront procuré des
armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l’action sachant qu’ils
devaient y servir ;
Attendu que l’arrêt attaqué énonce que Nicolaï aurait chargé Rubio de se rendre chez
Santini, son débiteur pour l’obliger à rembourser le montant d’un prêt qu’il lui avait
consenti ; que dans le but de lui permettre d’accomplir cette démarche avec succès et

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éventuellement contraindre Santini à ce remboursement, Nicolaï aurait remis à Rubio
deux pistolets automatiques ; que s’étant rendu au domicile de Santini qu’il n’aurait pu
joindre, Rubio aurait été interpelé par Lagier, mari de la concierge de l’immeuble, qui,
après quelques mots échangés, l’aurait menacé d’appeler la police ; que Rubio aurait
alors tiré sur Lagier et l’aurait blessé mortellement ;

Attendu que l’arrêt attaqué ajoute que l’arme dont s’est servi Rubio pour tuer Lagier était
l’une de celles remises par Nicolaï, que le meurtre de Lagier s’inscrit donc comme un
incident dans le cadre d’une action criminelle dirigée par Nicolaï contre Santini et que
Nicolaï s’est ainsi rendu complice du meurtre commis par Rubio ;

Mais attendu qu’en statuant ainsi, l’arrêt attaqué a violé les dispositions de l’article 60
susvisé ;

Qu’en effet, en l’état de ces constatations, il n’apparaît pas qu’il existe entre le meurtre
commis Rubio sur la personne de Lagier et la remise de l’arme qui a servi à la
consommation de ce crime la relation, exigée par les dispositions dudit article, de laquelle
on pourrait induire que Nicolaï a remis l’arme à Rubio sachant que ce dernier s’en
servirait pour tuer Lagier ;

Que si Nicolaï a pu se rendre coupable de complicité, de tentative d’extorsion de fonds ou


même de tentative d’assassinat ainsi que d’association de malfaiteurs, il ne saurait en
l’état être renvoyé devant la Cour d’Assises pour complicité du meurtre commis par
Rubio sur la personne de Lagier ;

Par ces motifs :

CASSE ET ANNULE l’arrêt susvisé en tant qu’il a renvoyé Nicolaï devant la Cour
d’Assises des Bouches-du-Rhône pour complicité d’homicide volontaire, toutes autres
dispositions de l’arrêt restant expressément maintenues, et renvoie la cause et les parties
en l’état où elles se trouvent devant la Chambre des mises en accusation de la Cour
d’Appel de Nîmes.

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