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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218

RECOMMANDATIONS FORMALISÉES D’EXPERTS


Nutrition artificielle en réanimation
Guidelines for nutrition support in critically ill patient
J.-Y. Lefrant a,*, D. Hurel b, N.J. Cano c,d,e, C. Ichai f, J.-C. Preiser g, F. Tamion h
a
Services des réanimations, division anesthésie réanimation douleur urgence, CHU de Nîmes, place du Pr-Robert-Debré,
30029 Nîmes cedex 9, France
b
Service de réanimation médico-chirurgicale, centre hospitalier François-Quesnay, 2, boulevard Sully, 78201 Mantes-la-Jolie cedex,
France
c
Service de nutrition, CHU de Clermont-Ferrand, 63003 Clermont-Ferrand cedex, France
d
Unité de nutrition humaine, Clermont université, université d’Auvergne, BP 10448, 63000 Clermont-Ferrand, France
e
Inra, UMR 1019, UNH, CRNH Auvergne, 63000 Clermont-Ferrand, France
f
Service de réanimation médico-chirurgicale, hôpital Saint-Roch, CHU de Nice, 5, rue Pierre-Dévoluy, 06006 Nice cedex 1, France
g
Service des soins intensifs, hôpital universitaire Erasme, 808, route de Lennik, 1070 Bruxelles, Belgique
h
Service de réanimation médicale, hôpital Charles-Nicolle, CHU de Rouen, 1, rue de Germont, 76081 Rouen cedex, France
Disponible sur Internet le 22 février 2014

COMITÉ D’ORGANISATION INTRODUCTION

Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar) La dénutrition est fréquemment retrouvée chez les patients
Société de réanimation de langue française (SRLF) de réanimation. La balance calorico-azotée est en effet souvent
Société francophone nutrition clinique et métabolique (SFNEP) négative devant le manque d’apport et le catabolisme exagéré
Présidents : Jean-Yves Lefrant (Sfar), Dominique Hurel (SRLF), par la pathologie causale. Le diagnostic, l’évaluation et le
Noël J. Cano (SFNEP) traitement de cette dénutrition et/ou sa prévention sont des
Pilotes d’experts : Carole Ichai (Sfar), objectifs majeurs du médecin réanimateur.
Jean-Charles Preiser (SRLF), Fabienne Tamion (SFNEP) Considérant leur degré reconnu d’expertise, la Société
Experts : A. Ait Hssain, S. Barbar, M. Berger, J. Berré, française d’anesthésie et de réanimation (Sfar), la Société
J. Bohé, E. Bourgeois, B. Campillo, R. Cohendy, J.M. Constantin, francophone nutrition clinique et métabolique (SFNEP) et la
A. Dive, C. Faisy, E. Fontaine, V. Fraipont, M. Hasselman, Société de réanimation de langue française (SRLF) ont nommé
C. Heidegger, A. Jacquot, P. Jeannes, C. Lambe, M.R. Losser, trois présidents pour organiser des Recommandations forma-
P. Massanet, JC Melchior, B. Nissen, C. Paugam, I. Perlot, lisées d’experts (RFE). Ces Présidents ont été aidés par trois
A. Petit, L. Petit, B. Raynard, J. Reignier, A.F. Rousseau, pilotes d’experts pour déterminer les 10 champs d’application
S. Schneider, R. Thibault, F. Valla, J.F. Zazzo. de ces RFE et de nommer 33 experts afin de répondre aux
questions posées sur un texte argumentaire.

MÉTHODOLOGIE UTILISÉE

* Auteur correspondant. La méthode de travail utilisée pour l’élaboration des


Adresse e-mail : jean-yves.lefrant@wanadoo.fr (J.-Y. Lefrant). recommandations est la méthode GRADE1. Cette méthode
0750-7658/$ see front matter ß 2014 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar).
http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.01.008
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permet, après une analyse quantitative de la littérature, de 1. PRÉVALENCE ET CONSÉQUENCES DES


déterminer séparément la qualité des preuves, et donc de TROUBLES DE L’ÉTAT NUTRITIONNEL EN
donner une estimation de la confiance que l’on peut avoir de RÉANIMATION
leur analyse quantitative et un niveau de recommandation. La
qualité des preuves est répartie en quatre catégories : Experts : E. Fontaine, P. Massanet, S. Schneider
1. Haute : les recherches futures ne changeront très
probablement pas la confiance dans l’estimation de l’effet.
Encadré 1.1 – Tout patient admis en réanimation pour une
2. Modérée : les recherches futures changeront probablement
durée présumée supérieure à 3 jours est à risque de
la confiance dans l’estimation de l’effet et pourraient
dénutrition. Cette dernière augmente la morbi-mortalité
modifier l’estimation de l’effet lui-même.
(infection en particulier) et les durées de ventilation, de
3. Basse : les recherches futures auront très probablement un
séjour et d’hospitalisation (Accord fort).
impact sur la confiance dans l’estimation de l’effet et
modifieront probablement l’estimation de l’effet lui-même.
4. Très basse : l’estimation de l’effet est très incertaine.
La prévalence de la dénutrition (préexistante ou acquise lors
L’analyse de la qualité des preuves est réalisée pour chaque du séjour) varie de 0,5 à 100 % selon le recrutement de la
critère de jugement puis un niveau global de preuve est défini à population étudiée et le marqueur retenu [1–4]. Malgré la
partir de la qualité des preuves pour les critères cruciaux. variété des marqueurs et l’absence de recueil systématique de
La formulation finale des recommandations est toujours tous les critères de jugement pertinents, il est admis que la
binaire : soit positive soit négative et soit forte soit faible : dénutrition augmente la morbidité en réanimation, principa-
 Forte : Il faut faire ou ne pas faire (GRADE 1+ ou 1). lement infectieuse, mais également le lâchage de sutures et le
 Faible : Il faut probablement faire ou de ne pas faire (GRADE recours à une trachéotomie [5–7]. Elle augmente les durées de
2+ ou 2). ventilation mécanique, de séjour en réanimation et à l’hôpital.
Elle augmente également la mortalité en réanimation, à l’hôpital
La force de la recommandation est déterminée en fonction et à six mois [8,9].
de quatre facteurs clés et validée par les experts après un vote,
en utilisant la méthode Delphi : 2. DÉPENSES ÉNERGÉTIQUES ET MÉTHODES
1. Estimation de l’effet. DE DÉTERMINATION EN RÉANIMATION
2. Le niveau global de preuve : plus il est élevé, plus
probablement la recommandation sera forte. Expert : C. Faisy
3. La balance entre effets désirables et indésirables : plus celle-ci
est favorable, plus probablement la recommandation sera
forte. Encadré 2.1 – Pour évaluer précisément la dépense
4. Les valeurs et les préférences : en cas d’incertitudes ou de énergétique d’un patient de réanimation, il faut utiliser la
grande variabilité, plus probablement la recommandation calorimétrie indirecte (méthode de référence en tenant
sera faible ; ces valeurs et préférences doivent être obtenues compte de ses limites d’utilisation) plutôt que les équations
au mieux directement auprès des personnes concernées prédictives (Accord faible).
(patient, médecin, décisionnaire).
5. Coûts : plus les coûts ou l’utilisation des ressources sont
élevés, plus probablement la recommandation sera faible. Les déterminants de la dépense énergétique en réanimation
sont bien identifiés [10–13]. L’estimation précise des besoins
énergétiques en réanimation repose sur la calorimétrie indirecte
En cas d’absence d’évaluation quantifiée de l’effet, il a été
[14]. Toutefois, cette méthode est peu applicable et généralisable
proposé un avis d’expert dont la formulation est identique à
en routine [15]. En l’absence de possibilité d’utilisation de la
celles proposées dans la méthode GRADE1.
calorimétrie indirecte, l’emploi d’équations fondées uniquement
Le nombre de tours de cotation n’a pas dépassé trois,
sur l’âge, le sexe et le poids n’est pas fiable [16,17]. L’emploi
permettant au coordonnateur d’adapter au mieux les
d’équations multiparamétriques incluant des variables liées à
propositions pour obtenir un consensus du groupe. Le groupe
l’oxydation des nutriments (VO2, VCO2, CO2 expiré, ventilation
a convenu que les trois premiers champs qui couvrent des
minute, température, fréquence cardiaque) pourrait permettre
notions de physiopathologie et d’évaluation de l’état nutri-
une estimation plus fiable [18].
tionnel et de la dénutrition ne pouvaient pas faire l’objet de
recommandations avec de vraies cotations, mais qu’ils seraient
résumés sous forme de points forts élaborés par les experts. Encadré 2.2 – Il faut probablement limiter le déficit
Les six derniers champs ont conduit à l’élaboration de énergétique précoce (dépenses moins apports cumulés)
69 recommandations. durant la première semaine pour réduire la morbi-mortalité
Ces recommandations ont été validées définitivement en en réanimation (Accord fort).
février 2013.
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En fonction de l’intensité de l’agression, un déficit [34–36]. Une nutrition entérale instaurée précocement permet
énergétique peut s’installer précocement pendant la première de limiter le déficit énergétique tout en protégeant la trophicité
semaine (> 100 kcal/kg cumulés) [19–22]. Limiter plus que du tube digestif [22,37]. La nutrition parentérale est associée à
corriger complètement ce déficit énergétique précoce consti- un risque infectieux plus élevé [26,38–43].
tue probablement la stratégie d’assistance nutritionnelle la plus
raisonnable [2,23]. En effet, sur- ou sous-compenser les besoins
Encadré 4.3 – Il ne faut probablement pas utiliser la NE en
énergétiques de façon excessive majore le risque de
amont d’une fistule digestive de haut débit, en cas
complications [24–27].
d’occlusion intestinale, d’ischémie du grêle ou d’hémorragie
digestive active (Accord fort).
3. ÉVALUATION DE L’ÉTAT NUTRITIONNEL

Experts : S. Barbar, V. Fraipont, B. Raynard Il existe peu de contre-indications à l’utilisation de la NE en


réanimation. En dehors des raisons évidentes (occlusions,
Encadré 3.1 – Il faut probablement évaluer l’état nutritionnel administration en amont de fistules à haut débit, hémorragie
des patients à l’admission au minimum en calculant l’IMC et en digestive), les contre-indications d’ordre fonctionnel (ischémie
évaluant la perte de poids (Accord faible). mésentérique) doivent être discutées au cas par cas et
réévaluées régulièrement [44–49].

Compte tenu du faible nombre d’études, des résultats Encadré 4.4 – Il faut instaurer une NP de complément
discordants et de la faiblesse du niveau de preuve, le recueil de lorsque la NE n’atteint pas la cible calorique choisie au plus
l’IMC à l’admission semble pouvoir être recommandé, de tard après 1 semaine de séjour en réanimation (Accord
même que la recherche d’une perte de poids récente [28]. fort).
Certains paramètres de dénutrition tels que la circonférence
brachiale, l’Indice de Masse Corporelle (IMC) peuvent être
prédictifs de la morbi-mortalité en réanimation et à 6 mois Dans l’état actuel des travaux publiés, il semble préférable de
[29,30]. La relation entre les autres paramètres anthropomé- ne pas chercher à compenser trop vite et trop rigoureusement
triques (pli cutané tricipital, palpation des masses musculaires), par une parentérale de complément le déficit calorico-azoté
les données biologiques (albuminémie, préalbuminémie, trans- observé chez un patient intolérant à la nutrition entérale26.
ferrinémie, Retinol Binding Protein, lymphocytose), l’évaluation Lorsqu’une NP de complément est administrée, les apports
de la composition corporelle (bioimpédancemétrie) ou les caloriques doivent être ajustés au déficit énergétique (évaluable
scores multiparamétriques (évaluation subjective globale, par calorimétrie indirecte) [50,51].
Prognostic Inflammatory and Nutritional Index [PINI], Multipara-
meter Nutrition Index [MNI]) et la morbi-mortalité est
Encadré 4.5 – En cas d’utilisation de calorimétrie indirecte, il
inconstamment retrouvée [31–33].
ne faut probablement pas dépasser la dépense énergétique
mesurée (Accord faible).
4. STRATÉGIE GÉNÉRALE DU SUPPORT
NUTRITIONNEL

Experts : J. Berré, R. Cohendy, M. Hasselman, B. Raynard,


J. Reignier
Encadré 4.6 – En l’absence de calorimétrie indirecte, il faut
probablement avoir un objectif calorique total de
Encadré 4.1 – Il faut administrer dans les 24 premières 20–25 kcal/kg par jour à la phase aiguë et 25–30 kcal/kg
heures, un support nutritionnel entéral aux patients dénutris par jour après stabilisation (Accord faible).
ou jugés incapables de s’alimenter suffisamment dans les
3 jours après l’admission (Accord fort).

Encadré 4.7 – En l’absence de calorimétrie indirecte, il faut


tenir compte du poids habituel ou à défaut du poids à
Encadré 4.2 – Il faut utiliser la nutrition entérale (NE) plutôt l’admission pour des IMC entre 20 et 35 (Accord faible).
que la nutrition parentérale (NP), en l’absence de contre-
indication formelle (Accord fort).
L’excès d’apports caloriques (> 100 %) n’améliore pas la
balance protéique et peut avoir des conséquences délétères
Plusieurs méta-analyses confirment la réduction de la morbi- graves : perturbations du métabolisme hépatique, retard du
mortalité avec l’instauration d’une nutrition entérale précoce sevrage de la ventilation mécanique. La dépense énergétique
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mesurée excède rarement 30 kcal/kg par jour chez le patient chez les patients ne couvrant pas leurs besoins énergétiques
agressé à l’exception du patient traumatisé crânien ou brûlé [19]. Il ne faut probablement pas prescrire de CNO spécifiques.
[52–56]. L’utilisation des CNO pourrait aussi être envisagée, au début
de la reprise alimentaire, dans le cadre de la rééducation à la
déglutition [65].
Encadré 4.8 – Il faut répartir les apports caloriques non
protéiques en 60–70 % d’apports glucidiques et 30–40 % de
6. NUTRITION ENTÉRALE (NE)
lipides (Accord fort).
Experts : A. Dive, C. Heidegger
L’apport énergétique non protéique doit associer glucides et
lipides. Chez le patient hypoxémique ou en sepsis grave, Encadré 6.1 – Il ne faut pas mesurer le volume résiduel
l’organisme utilise préférentiellement le glucose plutôt que les gastrique (Accord faible).
lipides comme substrat énergétique. La quantité d’oxygène
nécessaire pour synthétiser une mole d’ATP est supérieure
lorsque le substrat est lipidique [57,58]. Les solutions de Un trouble de la vidange gastrique est fréquemment présent
nutrition actuellement disponibles respectent cette propor- chez le patient agressé. La mesure du volume résiduel en est un
tion. reflet imprécis, dans la mesure où de nombreux facteurs
s’interposent, liés à la position et au calibre de la sonde
gastrique. Des données récentes indiquent qu’une stratégie
Encadré 4.9 – Il faut apporter 1,2 à 1,5 g/kg par jour de
nutritionnelle fondée sur la mesure du résidu gastrique ne
protéines (Accord fort).
réduit pas le risque d’inhalation. En revanche, une réduction des
apports par voie entérale en résulte, du fait des interruptions
Les besoins protéiques du patient de réanimation sont requises pour la mesure du volume résiduel gastrique [66–70].
majorés par son hyper-catabolisme azoté qui dépasse les
capacités anaboliques. Les données actuelles montrent qu’une Encadré 6.2 – Il faut probablement privilégier la sonde
synthèse protéique optimale et une dégradation minimale sont d’alimentation naso- ou oro-gastrique en première inten-
obtenues avec ce niveau d’apports. Lors d’apports excessifs, les tion en raison de sa simplicité d’utilisation et du moindre
substrats protéiques sont oxydés et majorent l’uréogenèse et la coût (Accord fort).
thermogenèse sans contribuer à la synthèse protéique [59–64].

Encadré 4.10 – En cas de limitation ou arrêt thérapeutique, il La nutrition entérale en site gastrique via une sonde
faut discuter de l’opportunité du support nutritionnel introduite par le nez ou par la bouche offre les avantages d’une
(Accord fort). grande simplicité, d’une rapidité de mise en place, d’un coût
limité et d’un faible risque de complications mécaniques
(occlusions, délogements, perforations) en cours de nutrition
Le support nutritionnel fait partie du traitement, mais entérale. L’inconfort éventuel occasionné par la sonde est
comporte également des aspects culturels qui doivent être pris inférieur au bénéfice lié à la nutrition entérale [71–82].
en compte. S’il est admis de ne pas entreprendre de support L’utilisation de sondes de petit calibre en silicone ou en
nutritionnel en fin de vie, son interruption doit être discutée au polyuréthane permet d’améliorer leur tolérance.
cas par cas.
Encadré 6.3 – Il faut envisager l’administration de
5. COMPLÉMENTS ORAUX
prokinétiques (métoclopramide et/ou érythromycine) pour
permettre une amélioration de l’apport calorique global en
Experts : B. Nissen, I. Perlot, R. Thibault
cas de trouble de la vidange gastrique (Accord fort).

Encadré 5.1 – Lorsque l’alimentation orale exclusive est


insuffisante, il faut probablement ajouter des compléments Les prokinétiques digestifs (érythromycine, métoclopra-
nutritionnels oraux, en dehors des heures de repas (Accord mide) facilitent la vidange gastrique. L’effet prokinétique de
faible). l’érythromycine, pourrait être supérieur à celui du métoclo-
pramide, et les deux agents agissent de manière synergique au
prix d’un risque majoré de diarrhée. Le métoclopramide a une
Chez les patients pour lesquels les apports alimentaires efficacité douteuse chez le neurotraumatisé et est susceptible
oraux sont possibles, les compléments nutritionnels oraux de majorer la pression intracrânienne. Les effets de ces agents
(CNO) peuvent être utilisés bien qu’aucune étude n’en ait sur la vidange gastrique s’estompent progressivement après
confirmé l’intérêt dans ce contexte. Le recours aux CNO ne quelques jours de traitement (tachyphylaxie). Dès lors, leur
doit pas faire retarder la mise en route d’une nutrition entérale utilisation préventive n’est pas indiquée [67,82–94].
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respect des apports nutritionnels prescrits. Cependant, le


Encadré 6.4 – Il faut probablement envisager le site post-
rapport risque/bénéfice d’une gastrostomie est conditionné par
pylorique en cas de trouble persistant (malgré les
les habitudes locales de soins, ainsi que par la disponibilité et
prokinétiques) de la vidange gastrique (Accord faible).
l’expérience des endoscopistes et/ou radiologues en charge de
la mise en place [113–116].
Le recours à l’alimentation post-pylorique pourrait faciliter
ou permettre la poursuite de la nutrition par voie entérale en Encadré 6.8 – Il faut utiliser des mélanges polymériques pour
cas de trouble de la vidange gastrique persistant malgré un débuter une NE (Accord fort).
traitement prokinétique. Dans cette situation, il est possible
que l’administration en site post-pylorique réduise l’incidence
de pneumonies d’inhalation. Cet avantage potentiel doit Les mélanges polymériques sont constitués de protéines, de
néanmoins être pondéré par la relative complexité de la mise glucides et de lipides en quantités variables selon les mélanges
en place d’une sonde post-pylorique, le délai avant mise en nutritifs utilisés. La répartition des substrats énergétiques
route de la nutrition entérale, le coût élevé du matériel et la correspond aux recommandations pour l’homme sain (pro-
nécessité d’une endoscopie. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir téines 12 à 15 %, lipides 30 à 40 % et glucides 45 à 60 %). Ces
de différence franche d’effets secondaires digestifs (vomisse- mélanges peuvent être normocaloriques (1 kcal/mL), hyper-
ments, diarrhées) entre nutrition en site gastrique ou post- caloriques (> 1,25 kcal/mL), hypocaloriques (< 1 kcal/mL) et/
pylorique [71–82,95–98]. ou hyperprotéinés (> 19 % d’apport azoté). Les mélanges
normocaloriques polymériques conviennent à une grande
Encadré 6.5 – Il faut installer le patient en position semi- majorité de situations. Les mélanges hypercaloriques peuvent
assise (> 308) pendant le NE (Accord fort). permettre de limiter dans certaines situations les volumes
administrés. Tous ces mélanges contiennent des électrolytes,
vitamines et oligo-éléments. L’apport de 1500 kcal par ces
Le risque d’inhalation du contenu gastrique chez le malade mélanges couvre le plus souvent les besoins quotidiens en
intubé ou présentant une altération de l’état de conscience est vitamines et oligo-éléments (apports conseillés pour un sujet
élevé en décubitus dorsal. Le reflux gastro-œsophagien sain).
pourrait être réduit en position semi-assise, en tout cas sur
une période de 5 à 6 heures. La prévention de la pneumopathie
Encadré 6.9 – Il faut probablement réserver les mélanges
d’inhalation n’a pas été étudiée spécifiquement. La recomman-
semi-élémentaires à certaines situations digestives spécifi-
dation systématique du positionnement semi-assis découle de
ques (grêle court) (Accord fort).
son innocuité en l’absence de contre-indication (traumatisme
rachidien, instabilité hémodynamique) [68,99–107].
Les mélanges semi-élémentaires sont composés d’oligo-
Encadré 6.6 – Il faut instituer une stratégie multidisciplinaire peptides, d’oligosaccharides et de triglycérides à chaîne
formalisée de NE (Accord faible). moyenne. Ils ont pour objectif d’améliorer la digestion et
l’absorption intestinale [117]. Il n’y a pas actuellement de
bénéfice démontré à utiliser des mélanges semi-élémentaires
L’implication et la collaboration des infirmiers, diététiciens, en dehors d’indications spécifiques [118,119]. Dans le
pharmaciens, kinésithérapeutes et médecins sont indispensa- syndrome de grêle court ou le syndrome de malabsorption,
bles à la mise en œuvre systématique et à la prise en charge les capacités d’absorption des nutriments sont limitées.
efficace de la nutrition entérale [108,109]. La rédaction et L’utilisation d’un mélange semi-élémentaire peut permettre
l’application d’une stratégie écrite adaptée aux spécificités d’assurer une meilleure absorption.
locales (personnel, sondes et solutions de nutrition disponibles,
type de patients) ont permis d’augmenter les apports par voie
entérale, de réduire le recours à la nutrition parentérale et Encadré 6.10 – Il ne faut pas utiliser de mélanges
d’améliorer le devenir des patients [9,110–111]. polymériques spécifiques (diabète, insuffisance respiratoire)
(Accord fort).

Encadré 6.7 – Il faut probablement poser une gastrostomie


lorsque la durée anticipée d’une NE dépasse 4 semaines Aucune étude clinique ne démontre leur bénéfice et ne
(Accord faible). justifie leur utilisation en réanimation.

La pose d’une gastrostomie chez le patient pour qui une Encadré 6.11 – Il faut administrer le mélange nutritif entéral
durée de nutrition entérale d’au moins 4 semaines est prévisible de manière continue 24 h/24 à l’aide d’une pompe (Accord
présente l’avantage d’un confort supérieur à une sonde naso- faible).
ou oro-gastrique et d’une plus grande fiabilité en termes de
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La tolérance de la nutrition entérale est meilleure lorsqu’elle Encadré 7.3 – Il ne faut pas excéder un apport lipidique de
est administrée en continu à l’aide d’une pompe : moindre 1,5 g/kg par jour (Accord fort).
risque de reflux gastro-œsophagien, de pneumopathie d’inhala-
tion et de diarrhée comparativement à une administration
discontinue [120]. En cas d’interruption liée aux soins, il n’est Les capacités maximales d’oxydation des lipides sont
pas souhaitable d’augmenter le débit pour atteindre l’objectif voisines de 1,5 g/kg par jour. Au-delà, l’accumulation de lipides
calorique fixé. au niveau hépatique et du système réticulo-endothélial est
toxique [57,127–131].
Encadré 6.12 – Il faut probablement adapter le débit
d’administration en vue d’atteindre la cible nutritionnelle en Encadré 7.4 – Il faut administrer la nutrition parentérale en
moins de 48 heures (Accord fort). continu à l’aide d’une pompe électrique à nutrition avec
régulation du débit et éviter son administration cyclique
(Accord fort).
La tolérance de la nutrition entérale est meilleure avec un
débit progressivement croissant permettant d’atteindre les
objectifs caloriques en moins de 48 heures. L’administration continue de la nutrition parentérale permet
de limiter les variations importantes de glycémie et de
triglycéridémie.
Encadré 6.13 – Il faut probablement utiliser les mélanges
contenant des fibres extraites de la gomme de guar en cas
de diarrhée (Accord fort). Encadré 7.5 – Il faut utiliser un abord veineux central en cas
d’administration de solutés hyperosmolaires (> 850 mOsm/l)
(Accord fort).
En l’absence de cause nécessitant un traitement spécifique
(C. diffıcile, ischémie intestinale. . .), l’utilisation de mélanges
enrichis en fibres alimentaires se justifie par leur effet sur le L’administration de nutrition parentérale dont l’osmolarité
transit intestinal. Ils sont préconisés pour limiter le risque de est supérieure à 850 mOsm/l ne doit pas être réalisée sur un
survenue de diarrhée, pour réguler le transit voire pour réduire abord veineux périphérique du fait du risque de lésions
la perméabilité intestinale [121,122]. La gomme de guar, veineuses.
partiellement hydrolysée, est la seule fibre alimentaire qui en
association avec un apport entéral polymérique a montré son
Encadré 7.6 – Il faut probablement privilégier l’administra-
efficacité dans le traitement de la diarrhée [123–125].
tion de la nutrition parentérale sur une voie dédiée du
cathéter veineux central (Accord faible).
7. NUTRITION PARENTÉRALE

Experts : A. Ait Hssain, J. Bohé, R. Thibault Même si cette hypothèse n’a pas été validée en réanimation,
l’utilisation d’une voie veineuse centrale dédiée à la nutrition
parentérale est conseillée afin de limiter le risque d’incompa-
Encadré 7.1 – Il faut utiliser les mélanges prêts à l’emploi
tibilité médicamenteuse et de contamination.
plutôt que les flacons séparés (Accord fort).

Encadré 7.7 – Il faut évoquer une complication métabolique


Du fait du plus grand nombre de manipulations qu’elle
ou un excès d’apport en cas de survenue d’anomalie(s) du
nécessite, l’utilisation des flacons séparés augmente le risque
bilan biologique (transaminases, bilirubine, gamma-GT, PAL,
d’infections. L’utilisation de solutions de nutrition parentérale
ionogramme sanguin, phosphore, glycémie, triglycérides)
préparées à la carte augmente le risque de bactériémie [126].
(Accord fort).

Encadré 7.2 – Il faut supplémenter le patient en vitamines et


Des apports inappropriés peuvent être responsables de
éléments traces en cas de nutrition parentérale (Accord
complications métaboliques (syndrome de renutrition, stéa-
fort).
tose hépatique, cholestase, dysrégulation glycémique, hyper-
triglycéridémie) qui doivent être systématiquement
L’adjonction de vitamines et d’éléments traces fait partie recherchées [132–140].
intégrante du support nutritionnel. Elle est indispensable au
métabolisme des macronutriments. Pour des raisons de 8. PHARMACONUTRITION, VITAMINES,
stabilité, les solutions industrielles de nutrition parentérale ÉLÉMENTS TRACES
prêtes à l’emploi n’en contiennent pas. Il faut donc les apporter
en supplément dans la poche ou à l’aide d’une perfusion en Y. Experts : M. Berger, F. Zazzo
208 J.-Y. Lefrant et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218

Les pertes en acides aminés ou protéines varient essen-


Encadré 8.1 – Si le patient a bénéficié d’une pharmaconu- tiellement en fonction de leur concentration plasmatique et dans
trition préopératoire (chirurgie carcinologique digestive), il une moindre mesure de la technique d’épuration extra rénale
faut la poursuivre en période postopératoire chez le patient continue choisie (10 à 17 %) [158]. Une seule étude prospective
préalablement dénutri (Accord fort). randomisée suggère qu’un apport de 2,5 g de protéines/kg par
jour pourrait permettre d’obtenir une balance azotée positive
L’administration préopératoire d’une pharmaconutrition [159]. Un tel apport est difficilement réalisable avec l’utilisation
comportant arginine, acide gras oméga-3 (V-3) et nucléotides des mélanges standards et son innocuité n’est pas établie [160].
permet de limiter les complications postopératoires après
chirurgie carcinologique digestive. Lorsque le patient nécessite Encadré 9.2.2 – Si une supplémentation en glutamine est
une alimentation artificielle en période postopératoire, cette indiquée, il faut probablement la majorer (Accord faible).
administration doit être poursuivie [141–148].

Le rein étant un lieu de consommation de glutamine,


Encadré 8.2 – Il ne faut pas administrer de solution entérale
l’insuffisance rénale n’expose pas, en soi, à une déplétion en cet
enrichie en arginine chez le patient en sepsis sévère (Accord
acide aminé. Si une supplémentation en glutamine est indiquée,
fort).
deux arguments plaident pour l’accroître :
 la glutamine représente 30 % de la perte totale en acides
L’administration de mélanges enrichis en arginine chez le aminés en cours d’épuration extra rénale continue, soit en
patient septique augmente le risque de complications, allonge moyenne 3,5 g/24 h avec ou sans supplémentation [161] ;
les durées de séjour et, dans certaines études, accroît la  dans les modèles expérimentaux, la glutamine a un effet
mortalité [149]. néphroprotecteur en réduisant les signaux apoptotiques
induits par le glycérol et le stress oxydatif dans les cellules
tubulaires en stimulant les défenses cellulaires, notamment
Encadré 8.3 – Il faut probablement associer à la nutrition
par la production d’Heat Shock Protein 70 et la synthèse de
parentérale exclusive de la glutamine intraveineuse à la
glutathion [162].
posologie d’au moins 0,35 g/kg par jour (sous forme de
dipeptide à la posologie d’au moins 0,5 g/kg par jour),
pendant une période minimale de 10 jours (Accord faible). Encadré 9.2.3 – Il faut probablement augmenter les apports
en vitamines hydrosolubles (particulièrement en vitamines
Les mélanges disponibles ne contiennent pas de glutamine en B1 et C) et en éléments trace (Sélénium, Cuivre) chez les
raison de son instabilité. L’ajout de glutamine sous forme de patients sous épuration extra rénale continue (Accord faible).
dipeptides par voie parentérale diminue les complications
infectieuses, les durées de séjour et la mortalité [144,149–157].
Les vitamines hydrosolubles du groupe B (notamment vita-
mine B1 et folates) sont éliminées en quantité significative lors
9. PARTICULARITÉS LIÉES AU TERRAIN
de l’épuration extra rénale [158,163]. La déperdition moyenne
en vitamine C par session d’hémodialyse a été estimée à 66 mg
Experts : M. Berger, J. Bohé, E. Bourgeois, B. Campillo,
et peut dépasser 200 mg. Les apports en vitamine C ne doivent
V. Collin, J.M. Constantin, V Fraipont, P. Jeannes, M.R. Losser,
pas excéder 250 mg/j compte tenu du risque d’oxalose. Des
J.C. Melchior, C. Paugam, A. Petit, L. Petit, J. Reignier, AF
manifestations cliniques spécifiques ont été décrites en réani-
Rousseau
mation lors de carences en vitamine B1 (insuffisance cardiaque
congestive « béribéri », acidose lactique) et en vitamine C
9.1. Polytraumatisé (scorbut). Des déperditions significatives en sélénium et cuivre
ont été documentées [163]. En pratique, lors d’une procédure
Aucune spécificité nécessitant des recommandations parti- d’épuration extra rénale continue, il est proposé de doubler la
culières dans ce champ. dose d’oligo-éléments habituellement prescrite lors d’une
nutrition artificielle.

9.2. Insuffisant rénal épuré (tous modes 9.3. Insuffisant hépatique


d’épuration extrarénale)

Encadré 9.3.1 – Aucune spécificité nécessitant des


Encadré 9.2.1 – Il faut probablement majorer l’apport recommandations particulières dans ce champ en ce qui
protéique quotidien du patient sous épuration extrarénale concerne l’apport calorique, en dehors du risque hypo-
continue pour atteindre un niveau de 1,7 à 2 g/kg par jour glycémique accru qui nécessite l’administration de 2 à 3 g/kg
(Accord faible). par jour de glucose.
J.-Y. Lefrant et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218 209

de la masse grasse, une alimentation hypocalorique et


Encadré 9.3.2 – Il ne faut probablement pas diminuer hyperprotéique est proposée pour limiter les complications
l’apport d’acides aminés chez le patient insuffisant hépatique métaboliques et couvrir les pertes azotées [168–170].
aigu sauf de manière transitoire en cas d’encéphalopathie et/
ou d’hyperammoniémie (Accord fort).
9.7. Dénutrition grave et syndrome de renutrition

Un apport protéique standard est habituellement bien


toléré. En cas d’encéphalopathie et/ou d’hyperammoniémie, il a Encadré 9.7.1 – En cas de dénutrition sévère et/ou de jeûne
été proposé de réduire transitoirement l’apport protéique ou prolongé de plus d’une semaine, il faut probablement
d’administrer des mélanges enrichis en acides aminés branchés commencer la nutrition artificielle avec un apport calorique
ou des protéines d’origine végétale sans démonstration du de 10 kcal/kg par jour, puis augmenter progressivement
bénéfice clinique. selon la tolérance du patient (Accord faible).

9.4. Syndrome de détresse respiratoire aiguë

Encadré 9.4.1 – Il ne faut pas interrompre systématiquement Encadré 9.7.2 – Il faut supplémenter systématiquement en
la nutrition entérale lors de la mise en décubitus ventral vitamines (B surtout), éléments trace et phosphore (Accord
(Accord fort). fort).

Une étude récente a montré la faisabilité et la sécurité de la


nutrition entérale en décubitus ventral [164].
Encadré 9.7.3 – En cas de dénutrition sévère et/ou de jeûne
9.5. Sepsis et syndrome de défaillance prolongé de plus d’une semaine, il faut doser la
multiviscérale phosphatémie au moins une fois par jour ; il faut suspecter
un syndrome de renutrition s’il apparaît une hypophos-
Aucune spécificité nécessitant des recommandations parti- phatémie. Dans ce cas, il faut stopper temporairement
culières dans ce champ. l’alimentation et corriger la phosphatémie (Accord fort).

9.6. Obèse
Après un jeûne prolongé, des apports caloriques excessifs
comportent des risques de troubles hydroélectrolytiques,
Encadré 9.6.1 – Il ne faut pas calculer les apports en fonction notamment hypophosphatémie, hypokaliémie et hypomagnésé-
du poids réel (Accord fort). mie et de déficit en vitamines hydrosolubles. Tous ces troubles
peuvent être à l’origine de complications cardiaques et
neuromusculaires potentiellement létales. Ces risques justifient
un apport calorique progressivement croissant avec surveil-
lance au moins quotidienne à la recherche de troubles
Encadré 9.6.2 – Il faut probablement calculer les apports hydroélectrolytiques (notamment hypophosphatémie)
nutritionnels en fonction du poids ajusté (poids idéal [171–175].
théorique + 1/4 [poids réel  poids idéal théorique])
(Accord faible). 9.8. Patient gravement brûlé

En théorie, les apports nutritionnels doivent être adaptés à


Encadré 9.8.1 – Les besoins énergétiques du patient
la masse métaboliquement active. Cette dernière est sures-
gravement brûlé sont fortement augmentés, mais variables
timée par le poids réel et est approchée par le poids ajusté
dans le temps. Cette augmentation est proportionnelle à la
[165–167]. Le poids idéal théorique peut être estimé par la
surface corporelle atteinte, mais plafonne à partir d’une
formule suivante : PIT (kg) = 25  [taille(m)]2.
surface corporelle brûlée (SCB) de 60 % (Accord fort).

Encadré 9.6.3 – En tenant compte de ce poids ajusté, il faut


Chez le patient gravement brûlé grave, l’augmentation du
probablement apporter 20 kcal/kg par jour dont 2 g/kg par
métabolisme de base varie dans le temps [176]. Elle est
jour de protéines (Accord faible).
maximale les deux premières semaines pour s’atténuer
progressivement ensuite, selon la gravité de la brûlure
Compte tenu d’un syndrome métabolique souvent associé, [177,178]. Le niveau d’activation métabolique est influencé
du catabolisme protéique exacerbé et de la mobilisation réduite par la libération de cytokines (intensité de la réponse
210 J.-Y. Lefrant et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218

inflammatoire) et d’hormones de stress (catécholamines en réduire l’hypermétabolisme ainsi que le déficit de croissance
particulier), la phase de cicatrisation et le terrain (sexe, âge, [192–195].
comorbidités).
Encadré 9.8.4 – Il faut probablement situer les besoins
Encadré 9.8.2 – En l’absence de calorimétrie indirecte, il faut protéiques aux alentours de 1,5 à 2 g/kg par jour (respecter
déterminer les besoins énergétiques avec la formule de une proportion de l’apport énergétique total chez l’enfant)
Toronto car les formules fixes conduisent à une sous ou à (Accord fort).
une surestimation des besoins (Accord fort).

Les besoins protéiques du patient gravement brûlé se situent


La calorimétrie indirecte reste la méthode de référence aux alentours de 1,5–2 g/kg par jour [196]. Des apports
pour évaluer les besoins énergétiques du patient gravement supérieurs à 2,2 g/kg par jour n’offrent probablement pas
brûlé chez l’adulte et chez l’enfant. En l’absence de calorimétrie d’avantages en termes de synthèse protéique [197]. Chez
indirecte, la formule de Toronto (cf. infra) est l’équation qui l’enfant gravement brûlé, l’augmentation des apports pro-
s’approche le plus de ces résultats chez l’adulte [177,179]. Chez téiques jusque 3 g/kg par jour n’a pas montré d’avantage réel
l’enfant, la formule de Schoffield [180] (cf. infra) semble être [198].
une alternative raisonnable tout en sachant qu’elle peut sous-
estimer les besoins, et qu’il convient d’arrondir le résultat vers Encadré 9.8.5 – Il faut probablement supplémenter en
le haut. glutamine ou en alpha-cétoglutarate d’ornithine (Accord
Il est important de comptabiliser les apports glucidiques et faible).
lipidiques liés aux volumes importants de solutés glucosés
perfusés pendant la première semaine et aux solvants lipidiques
des sédatifs (propofol) [181] (Tableau 1).

Encadré 9.8.3 – Il faut utiliser des mesures non Encadré 9.8.6 – Il ne faut probablement pas supplémenter
nutritionnelles pour atténuer l’hypermétabolisme et l’hyper- en arginine (Accord faible).
catabolisme tant chez l’adulte que chez l’enfant (tempéra-
ture ambiante, chirurgie d’excision précoce, bêtabloquants
non sélectifs, oxandrolone). Contrairement à l’adulte, il faut Il n’est pas possible actuellement de recommander une
substituer en rh-GH les enfants brûlés à plus de 60 % posologie particulière d’arginine, une durée de traitement ni
(Accord faible). une voie d’administration. Il convient probablement de
considérer les doses thérapeutiques identifiées chez d’autres
catégories de patients de réanimation [199–204].
L’alpha-cétoglutarate d’ornithine administré à la phase
Les effets métaboliques des bêtabloquants non sélectifs sont
aiguë de la brûlure pourrait réduire les délais de cicatrisation.
surtout démontrés chez l’enfant [25,182–185] : réduction de la
Une dose journalière de 30 g répartie en 2 à 3 bolus semble
libération des hormones de stress, des cytokines, de
être la posologie la plus adéquate [205–207]. Les études
l’hypermétabolisme et de l’hypercatabolisme.
portant sur l’administration d’arginine chez le patient
L’administration d’oxandrolone à la dose de 10 mg/12 h
gravement brûlé ne permettent actuellement pas d’en
(0,1 mg/kg par 12 h chez l’enfant) diminuerait la perte de poids,
recommander l’usage [208].
le catabolisme protéique, les délais de cicatrisation, la durée de
séjour hospitalier et la mortalité, tant en phase aiguë qu’en
phase de rééducation [186–191]. Encadré 9.8.7 – Chez le patient gravement brûlé, il faut
Même si la durée idéale de traitement reste à déterminer, probablement associer une supplémentation en zinc, cuivre
l’administration de rh-GH chez l’enfant (0,05–0,2 mg/kg par et sélénium (Accord faible).
jour) semble accélérer la cicatrisation des sites donneurs et

Tableau 1

Âge Formule Besoins (kcal/j)

Adulte Toronto 4343 + (10,5  % SCB) + (0,23  apport calorique) + (0,84  Harris-Benedict) +
(114  t8 corporelle)  (4,5  jour post-brûlure)
Fille 3–10 ans Schoffield (16,97  poids en kg) + (1,618  taille en cm) + 371,2
Garçon 3–10 ans (19,6  poids en kg) + (1,033  taille en cm) + 414,9
Fille 10–18 ans (8,365  poids en kg) + (4,65  taille en cm) + 200
Garçon 10–18 ans (16,25  poids en kg) + (1,372  taille en cm) + 515,5

SCB : surface cutanée brûlée.


J.-Y. Lefrant et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218 211

Chez l’adulte comme chez l’enfant, le cuivre, le sélénium et calculer les indices pédiatriques de dénutrition : rapport
le zinc, sont perdus en grandes quantités par les exsudats tant poids-taille, rapport taille/âge, indice de masse corporelle, et
que les plaies sont ouvertes [209]. La durée de la substitution rapport PB/PC chez les enfants de moins de 4 ans (Accord
intraveineuse est déterminée par la gravité de la brûlure fort).
(8 jours en cas de SCB 20–40 %, 15 jours en cas de SCB
40–60 % et 30 jours en cas de SCB > 60 %). Cette
supplémentation précoce permet une meilleure cicatrisation, La mesure du poids est réalisée avec le système de pesée
une réduction de la peroxydation lipidique, une réduction des adapté à l’âge, la pathologie et la morphologie de l’enfant
complications infectieuses et de la durée de séjour en soins (balance, pèse bébé, lit avec système de pesée, lève malade. . .).
intensifs [210,211]. La voie entérale ne permet pas une Elle doit être interprétée en fonction de l’état d’hydratation
substitution efficace en raison de l’antagonisme existant entre notamment chez le jeune enfant.
le cuivre et le zinc, en compétition pour le même transporteur Le périmètre crânien est mesuré avec un mètre ruban en
transmembranaire au niveau de la muqueuse intestinale. passant par les bosses frontale et occipitale.
L’opportunité d’une stratégie antioxydante complémentaire Le périmètre brachial est mesuré à mi-distance entre
utilisant les vitamines C et E à doses pharmacologiques est en l’épaule et l’olécrane.
cours d’évaluation [212–214]. La taille doit être mesurée chez l’enfant en croissance ; les
mesures obtenues seront corrélées aux tailles récentes
10. PARTICULARITÉS PÉDIATRIQUES connues afin d’en assurer la cohérence. Pour les patients
verticalisables, un stadiomètre mural est conseillé. Pour les
Experts : A. Jacquot, C. Lambe, F. Valla moins de 1 mètre, une toise peut être utilisée.
L’enfant est un être en développement et ses réserves L’évaluation nutritionnelle paraclinique (biologique ou
nutritionnelles sont faibles. imagerie, bioimpédancemétrie) est d’interprétation difficile.
Toute carence nutritionnelle entraine des effets délétères à
court et long terme sur la croissance et le développement Encadré 10.1.4 – Il faut probablement estimer la taille des
neurologique. patients de plus d’un mètre, alités, rétractés ou déformés
Les besoins de l’enfant (même rapportés au poids) sont par la mesure de la longueur de l’ulna (Accord faible).
variables selon l’âge statural.
Chez ces patients, les techniques classiques des mesures
10.1. Évaluation de l’état nutritionnel de l’enfant en anthropométriques sont souvent prises en défaut [217,218].
réanimation pédiatrique
T cm ðMÞ ¼ 4; 605 U þ 1; 308 A þ 28; 003 ;
Encadré 10.1.1 – Il faut dépister la dénutrition protéino- T cm ðFÞ ¼ 4; 459 U þ 1; 315 A þ 31; 485
calorique à l’admission et surveiller sa survenue en cours de
séjour (Accord fort). (M : masculin ; U : longueur ulna en cm ; A : âge en années ;
F : féminin).
En Europe, la prévalence de la dénutrition à l’admission en 10.2. Besoins énergétiques et en macronutriments
réanimation pédiatrique est de 16 à 24 % [215,216]. L’incidence chez l’enfant en réanimation pédiatrique
de la dénutrition acquise est mal connue. La dénutrition
augmente la morbidité et la mortalité. Le statut en micro
nutriments, notamment impliqués dans le stress oxydant, n’a Encadré 10.2.1 – Il faut fournir au moins les apports
pas fait l’objet d’études en pédiatrie. protidiques et caloriques adaptés au poids et à l’âge de
l’enfant (Accord fort).
Encadré 10.1.2 – Il faut rechercher une évolution récente
des courbes de croissance (cassure de la courbe de Poids
et/ou de Taille et/ou d’IMC) ou une perte de poids récente 10.2.1. Apports caloriques
(Accord faible). Il faut fournir les apports caloriques suivants : 100 à
90 kcal/kg par jour avant 1 an (nouveau-né exclu), 90 à
75 kcal/kg par jour entre 1 an et 6 ans, 75 à 60 kcal/kg par
L’enfant étant un organisme en croissance, une cassure des
jour entre 7 ans et 12 ans, 60 à 30 kcal/kg par jour entre
courbes de croissance (sans perte de poids) doit être
13 ans et 18 ans. Une évaluation précise et régulière des
interprétée de la même façon qu’une perte de poids chez
besoins énergétiques est nécessaire afin d’optimiser le
l’adulte.
support nutritionnel en réanimation et d’éviter les effets
délétères de la sous-nutrition comme de la surnutrition
Encadré 10.1.3 – Il faut mesurer le poids, la taille, le [219,220]. La méthode de référence est la mesure de la
périmètre crânien (PC) et le périmètre brachial (PB), afin de dépense énergétique de repos par calorimétrie indirecte
212 J.-Y. Lefrant et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218

[221]. Il s’agit d’une technique non disponible en routine dans En effet, les besoins hydriques varient significativement avec
les services de réanimation pédiatrique. Les équations le poids et l’âge de l’enfant.
donnent une évaluation souvent imprécise de la dépense
énergétique de repos.
En pratique clinique, on peut utiliser les tables d’apports Encadré 10.2.5 – Il faut assurer les apports recommandés en
énergétiques conseillés en fonction du sexe, de l’âge et du poids vitamines et éléments trace en fonction de l’âge de l’enfant
de l’enfant pour un niveau moyen d’activité (ANC consultables (Accord fort).
sur www.anses.fr).
Les produits destinés à l’adulte ne sont pas adaptés (malgré
leur AMM) aux besoins de l’enfant, en particulier pour les
10.2.2. Apports protidiques acides gras et les acides aminés essentiels, ainsi que les
Il faut fournir au moins les apports protidiques suivants : 2 à vitamines et oligo-éléments (ANC consultables sur
3 g/kg par jour avant 2 ans (nouveau-né exclu), 1,5 à 2 g/kg par www.anses.fr) ; il faut utiliser des produits spécifiquement
jour entre 2 ans et 12 ans, 1,5 g/kg par jour entre 13 ans et destinés à l’enfant.
18 ans.

10.3. Stratégie générale du support nutritionnel en


Encadré 10.2.2 – Il faut probablement majorer les apports réanimation pédiatrique
caloriques et protidiques en cas d’augmentation importante
du travail respiratoire (Accord faible).
Encadré 10.3.1 – Il faut nourrir tous les enfants hospitalisés
en réanimation (Accord fort).
Le stress métabolique des enfants hospitalisés en réanima-
tion majore leurs besoins protéiques [222,223]. Dans un essai
randomisé, des enfants d’environ 3 ans d’âge moyen hospita- Les enfants dénutris hospitalisés en réanimation ont une
lisés en réanimation pour bronchiolite aiguë virale ont présenté morbidité et une mortalité plus élevées que les enfants non
une meilleure balance protéique avec des apports calorico- dénutris [219]. Les enfants sont des êtres en développement
protidiques augmentés qu’avec des apports calorico-protidi- donc toute carence, même de courte durée, et ce d’autant plus
ques standard [224]. que l’enfant est jeune, aura des conséquences sur la croissance,
la trophicité osseuse et le développement neurologique [227].
Chez l’enfant, les réserves en masse grasse, masse maigre,
Encadré 10.2.3 – Il faut fournir des apports lipidiques vitamines et oligo-éléments sont faibles et s’épuisent rapide-
permettant de couvrir 30 à 40 % des apports caloriques ment en particulier en situation d’agression [228]. Pour ces
totaux chez l’enfant hospitalisé en réanimation. Il ne faut raisons, un support nutritionnel précoce et adapté est
probablement pas dépasser 4 g/kg par jour d’apports indispensable chez tous les enfants hospitalisés en réanimation
lipidiques (Accord faible). [229–231].

L’oxydation des lipides est augmentée chez l’enfant agressé Encadré 10.3.2 – Il faut utiliser la voie entérale en première
[225]. La capacité maximale d’oxydation des lipides est atteinte intention chez l’enfant présentant un tube digestif
pour des apports de 3 à 4 g/kg par jour chez le nourrisson et fonctionnel (Accord fort).
l’enfant [226].
En situation de stress métabolique, le glucose est la source
Il n’existe pas d’étude comparant l’utilisation de la nutrition
d’énergie principale et les réserves glycogéniques sont
entérale versus parentérale chez l’enfant. Néanmoins les
rapidement utilisées.
études montrent que la nutrition entérale chez l’enfant, en
Il faut fournir des apports glucidiques permettant de couvrir
l’absence de contre-indication, est bien tolérée [232,233]
50 à 60 % des apports caloriques totaux chez l’enfant hospitalisé
même dans les situations suivantes : instillation en site duodénal
en réanimation.
[234,235], utilisation d’une diète enrichie [236,237].

Encadré 10.2.4 – En situation normale d’hydratation, il faut


Encadré 10.3.3 – Il faut probablement instaurer une
fournir les apports liquidiens suivants : 120 à 150 mL/kg par
nutrition parentérale entre les 3e et 5e jours afin d’obtenir
jour avant 1 an (nouveau-né exclu), 80 à 120 mL/kg par jour l’objectif calorique soit en complément de la voie entérale,
entre 1 an et 2 ans, 80 à 100 mL/kg par jour entre 3 ans et
soit exclusivement lorsque le tube digestif n’est pas utilisable
5 ans, 60 à 80 mL/kg par jour entre 6 ans et 12 ans, 50 à
(Accord fort).
70 mL/kg par jour entre 13 ans et 18 ans. Il faut y apporter
un facteur correctif en fonction de l’état d’hydratation
observé (Accord fort). L’utilisation d’une nutrition parentérale complémentaire ou
exclusive paraît indispensable quand les apports caloriques
J.-Y. Lefrant et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33 (2014) 202–218 213

Tableau 2 [4] Gruther W, Benesch T, Zorn C, et al. Muscle wasting in intensive care
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