Chapitre 1 Thermochimie PC 2024-2025

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Département de Chimie

COURS DE THERMOCHIMIE
Tronc commun PC
Semestre 1

Prof. Mouloud EL MOUDANE


Département de Chimie, FSR
Laboratoire des Matériaux,
Nanotechnologies et Environnement
(LMNE)
AU: 2024-2025
PLAN

CHAPITRE I: Notions de base de la thermochimie

CHAPITRE II: Premier principe de la thermodynamique

et son application à la thermochimie

CHAPITRE III: Deuxième principe de la thermodynamique et

évolutions des systèmes chimiques

CHAPITRE IV: Etude des équilibres chimiques et évolution des

réactions chimiques
CHAPITRE I

Notions de base de la thermochimie


I- Notions de la thermodynamique

C’est l’étude des relations entre les différentes formes


d’énergies et des transformations de ces énergies.

Thermos : Chaud
Dynamique : Mouvement

Thermodynamique chimique ou thermochimie:


Etude de l’énergie présente dans les réactions chimiques.
I-1 Système et Milieu extérieur

L’Univers est divisé en deux parties

• Portion de l’univers qui fait l’objet


Système
d’une étude et d’une observation

• Comprend tout le reste de l’univers qui est


Milieu extérieur susceptible d’être touché par les variations
d’énergie du système

Univers = système
Milieu extérieur +
Système Milieu extérieur

Frontière La Frontière est la limite du


système. Elle peut être
réelle ou fictive.
Etat du système : l’ensemble de ses propriétés
physiques et chimiques. Il est défini à un instant donné.
On le décrit macroscopiquement au moyen des
grandeurs physiques (grandeurs d’état).

Grandeurs physiques : Sont des variables d’état, tels


que la température (T), la pression (P), la quantité de
matière (n), le volume (V), la masse (m). Certaines ne
sont pas indépendantes les unes des autres mais peuvent
être réalisées par une ou plusieurs équations d’état.
Exemple:
PV = nRT : équation d’état d’un gaz parfait.
Une grandeur est une fonction d'état si, lors d'une
transformation de l'état initial I à l'état final F, sa variation est
indépendante du chemin suivi pour aller de I vers F et ne dépend
que de l'état final et de l'état initial d'équilibre.

Un système est en équilibre s’il ne subit aucune évolution en


fonction du temps (aucun transfert entre le milieu extérieur et le
système n’a lieu). L’équilibre thermodynamique est alors à la fois
mécanique (P = cte), thermique (T = cte) et chimique (C = cte).
Si au moins un paramètre change, il y a donc une
transformation du système.
Grandeurs physiques

Grandeurs extensives Grandeurs intensives


Proportionnelles à la quantité de la Ne dépendent pas de quantité de matière.
matière. Définies pour l’ensemble du Définies en chaque point d’un système
système.
Si un système est divisé en i sous T, P, xi (fraction molaire), Concentration….
systèmes, la grandeur extensive est la
somme des grandeurs de ses sous
systèmes: X = ∑xi
m = ∑mi; V = ∑vi; n = ∑ni
Types de systèmes

Système Echange Echange de


d’énergie avec matière avec
le ME le ME
Ouvert oui oui

Fermé oui non

isolé non non


I-2 Types de transformation d’un système
Lorsqu’un système se trouve dans un état d’équilibre donné, il y reste
indéfiniment à condition qu’il ne subisse aucune contrainte extérieure.
Si on modifie une de ses variables d’état (P, T, V,…), le système
évolue vers un nouvel état d’équilibre.

- Transformation réversible : le système peut repasser par tous les


états d’équilibre mais en modifiant tous les paramètres en sens inverse.
On peut repasser, par le même chemin, en allant de l’état final vers
l’état initial.

-Transformation irréversible : son écoulement dans le temps ne peut


se faire que dans un seul sens : impossible de revenir en arrière.

- Transformation cyclique : c’est une transformation où l’état final


coïncide avec l’état initial après passages par plusieurs états
d’équilibre successifs.
Transformations particulières

- Transformation isobare : elle se fait à pression constante (P = Cte)

- Transformation isochore : elle se fait à volume constant (V = Cte)

- Transformation isotherme : elle se fait à température constante (T =


Cte)

- Transformation adiabatique : elle se fait sans échange de chaleur


avec le milieu extérieur (Q = 0)
I-3 Echanges entre le Système et le milieu extérieur

Le système peut échanger avec le milieu extérieur différentes formes


d’énergie: calorifique, mécanique, électrique,…
Dans le cadre de ce cours, nous considérons uniquement l’énergie
calorifique (Q) et l’énergie mécanique (W).

W = travail d’une force agissant sur le système


Q = transfert thermique = quantité de chaleur

Convention:
Les quantités (énergie, matière) reçues par le système sont comptées positivement.
Les quantités cédées au milieu extérieur sont comptées négativement.

Energie > 0 Energie < 0


système

Milieu extérieur
II- Travail mécanique (W) et chaleur (Q)
II-1 Travail mécanique (W)
Le travail est un transfert d’énergie. Un objet fournit un travail (et perd
donc de l’énergie) lorsqu’il exerce une force le long d’un déplacement.

En mécanique, le travail W est :

Travail (W) = Force (F) × distance (x)


Le travail mécanique est le travail dû à une variation de volume au cours
de la transformation d’un système. Le travail reçu par le système est le
travail des forces extérieures.

Le travail mécanique susceptible d’être mis en jeu par les systèmes


thermodynamiques n’est important que dans le cas de systèmes
comportant une phase gazeuse.
Les variations de volume des liquides et des solides étant toujours très
faibles.
Pour illustrer la notion de travail, on prend un cylindre muni d'un piston et
rempli de gaz et on applique une pression Pext sur le piston provoquant
ainsi un déplacement dx.

Gaz

Pour une transformation élémentaire du système:

δW = Fext. dx = Pext.S.dx = Pext.dV


-Cas d’une compression: dV ˂ 0

Le travail est reçu par le système, donc δW doit être positif,


d’où : δW = - Pext.dV

-Cas d’une détente: dV > 0

Le travail est fourni par le système contre les forces


extérieures, donc δW doit être négatif, d’où : δW = - Pext.dV

Dans les deux cas, l’expression du travail est:


δW = - Pext.dV

W=-
II-2 Chaleur ou énergie thermique (Q)
La chaleur est une forme d’énergie qui apparaît au cours de transferts
d’énergie entre corps ou systèmes qui ne sont pas à la même
température.

La chaleur, comme le travail, apparaît donc comme un véhicule de


l’énergie, d’un système à un autre ou d’un système au milieu extérieur. Il
ne s’agit donc nullement comme on l’a longtemps cru, d’associer la
chaleur à un fluide qui s’écoulait spontanément d’un corps chaud à un
corps froid. On utilisait une unité de mesure particulière : la calorie.

La calorie : la quantité de chaleur nécessaire pour élever la température


d’un gramme d’eau de 14,5°C à 15,5°C

L’unité de l’énergie sera donnée en Joule (J) ou en calories ( cal).


Equivalence entre la chaleur et le travail : 1 cal = 4,18 J
II-3 Température et chaleur

La température est la quantité physique qui caractérise la quantité de chaleur


contenue dans un corps.

Lorsque deux parties d’un système thermodynamique sont en contact thermique, la


chaleur est transférée spontanément de la partie la plus chaude, à la plus froide. Cet
écoulement se poursuivra jusqu’à l’atteinte d’un équilibre : équilibre thermique
(une fois cet équilibre est atteint, aucun échange ne peut avoir lieu). Les parties en
contact seront alors à la même température.

- Une variation de la température d’un corps est donc l’effet d’un échange de la
chaleur.
- L’équilibre thermique est transitif : si un corps A est en équilibre thermique avec
un corps B, et si B est en équilibre thermique avec un corps C, alors A est en
équilibre thermique avec C : principe zéro de la thermodynamique
Echelles de température
L’échelle Celsius (°C) :
La valeur 0 °C correspond à la température de la
glace fondante. La valeur 100 °C correspond à la
température de l’eau à l’ébullition sous la pression
atmosphérique normale de 1013 hPa. Ebullition de
On définit 1 °C comme la subdivision régulière l’eau
entre ces deux dernières températures de référence.

L’échelle Kelvin (K) :


La valeur 0 K est dite zéro absolu: c’est la
température où il n’y a plus d’agitation thermique
des particules, et on ne peut plus abaisser la
température en dessous de cette valeur.
La correspondance avec l’échelle Celsius est :
T (K) = T (°C) + 273
le zéro absolu (0K) correspond à –273 °C
Solidification
de l’eau
L’échelle Fahrenheit (°F) :
La correspondance avec l’échelle Celsius est :
T (°F) = 9/5.T (°C) + 32
II- 4 Capacité calorifique d’un corps pur
C’est l'énergie qu'il faut apporter à un corps pour élever sa température d'un kelvin (ou
d’un Celsius). Elle s'exprime en joule par kelvin (J/K). C'est une grandeur extensive.
C’est une grandeur permettant de quantifier la possibilité qu'a un corps d'absorber ou
restituer de l'énergie par échange thermique au cours d'une transformation pendant
laquelle sa température varie.

La quantité de chaleur Q (en J) qu’il faut fournir à un corps pour élever sa température
de T1 (température initiale) à T2 (température finale) (lorsqu’il ne change pas d’état):

Q = m.c.(T2-T1) = m.c.ΔT

(m étant la masse du corps (en kg), C est la capacité calorifique du corps (en J/K)).

Exercice d’application:
1- Quelle est la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer 0,25 litre d’eau de 20 à 35 °C?
(C=4180 J. kg-1. K-1)
2- Quelle est l’énergie perdue par cette même quantité d’eau si elle se refroidit à 10 °C ?
Donc:

- Plus la capacité calorifique d'un corps est grande, plus grande sera
la quantité d'énergie échangée au cours d'une transformation
s'accompagnant d'une variation de la température de ce corps.

Exemples de capacité calorifiques de quelques substances usuelles:

Matière Aluminium Cuivre Fer Eau Ethanol Pétrole


Capacité
calorifique 881 386 460 4180 2400 2100
massique
(J.kg-1.K-1)

Exercice d’application:
Retrouver la valeur de C de l’eau?
II- 5 Chaleur latente
Un changement d’état est une agitation de molécules en
interaction qui nécessite une certaine quantité d’énergie
(thermique ou chaleur). Ainsi en absorbant intérieurement cette
énergie, le corps conserve une température constante pendant
le changement d’état.

La quantité de chaleur Q à apporter pour fondre ou vaporiser une


masse m d’un corps, dépend d’un coefficient lié à la nature de ce
corps. Ce coefficient nommé « chaleur latente massique du
corps ». Il se note L et s’exprime en Joules par kg (J/kg).
Q=m×L
Q étant la quantité de chaleur à fournir au corps (en J), m
représente la masse du corps (en kg) et L est la chaleur latente
du corps (en J/kg)
Exemples de chaleurs latentes de fusion (Lf) et de vaporisation (Lv) en kJ/kg:

Substance Lf Lv

Eau 334 2257

Plomb 25 900

Cuivre 380 9000

Exercice d’application:
On plonge 15 g de glace à 0°C dans un verre de jus d’orange à
température ambiante d’une pièce. Calculer la quantité de chaleur
absorbée par les glaçons pour fondre entièrement.

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