Cours d'Economie Politique
Cours d'Economie Politique
Cours d'Economie Politique
PLAN DU COURS
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2. Entreprises ou sociétés non financières
3. Institutions financières
4. Les administrations publiques
5. Les administrations privées
6. Le Reste du monde
II. LES OPERATIONS ECONOMIQUES
1. Les opérations sur les biens et services
2. Les opérations de répartition
3. Les opérations financières
III. LES MARCHES
1. Le marché des biens et des services
2. Le marché du travail
3. Le marché financier
4. Le marché monétaire
IV. LE CIRCUIT ECONOMIQUE
1. Définition
2. Exemple de présentation d’un circuit économique
3. Illustrations
CHAPITRE 4 : LA STRUCTURE DES MARCHES
I. DEFINITION
II. LES COMPOSANTES DU MARCHE
1. La demande
a. Fonction et loi de la demande
b. Les facteurs qui influencent sur la quantité demandée
2. L’offre
a. Fonction et loi de l’offre
b. Les facteurs qui influencent sur la quantité offerte
3. Le prix
III. LES FORMES DE MARCHE
1. Le marché de concurrence pure et parfaite
2. Le marché d’oligopole
3. Le marché de monopole
4. Le monopsone
AIDE MEMOIRE
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
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CHAPITRE 1
LES FONDEMENTS DE LA SCIENCE ECONOMIQUE
SOMMAIRE
1. La notion de besoin
1. La Croissance
2. L’inflation
3. Le chômage
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OBJECTIFS DU CHAPITRE
Objectif général
Objectifs spécifiques
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La science économique est une science sociale puisqu’elle étudie le comportement des
individus au sein de la société.
Toute science se donne un objet précis qu’elle tente d’analyser. La science politique procède à
l’étude du pouvoir. La physique étudie les propriétés générales de la matière, de l’espace et du
temps. La science économique se concentre, elle, sur l’étude de la rareté.
Le constat de départ de l’analyse économique est que les hommes éprouvent des besoins
illimités mais, hélas, les ressources dont ils disposent pour les satisfaire n’existent qu’en nombre
limité (d’où le phénomène de rareté). En conséquence, ils doivent faire des choix dans
l’utilisation de leurs ressources (temps, budget) et dans les besoins qu’ils souhaitent satisfaire.
Dans ce chapitre, nous déterminons le problème économique de base avant d'aborder la
problématique de définition, d'objet et méthode de l'économie.
I. LE PROBLÈME ECONOMIQUE DE BASE : LUTTER CONTRE LA RARETÉ
La lutte perpétuelle des individus s'organise autour de la volonté de satisfaire les besoins.
1. La notion de besoin : Au sens large du terme, un besoin correspond à un désire. Au sens
économique, On appelle besoin, toute sensation de manque qu'un individu cherche à combler et
dont la satisfaction se fait par la consommation d'un bien ou d'un service.
Les besoins varient en fonction de la culture et du niveau de développement. Ils sont par
nature illimités : une fois l’un d’eux satisfait, il en apparaît de nouveaux. L’homme est donc,
consciemment ou non, obliger de classer ses besoins par ordre de priorité, d’autant plus, qu’il ne
dispose que d’un revenu limité. Ainsi, nous distinguons :
- besoins primaires (ou vitaux) : se nourrir, se vêtir, se loger…
- besoins secondaires (ou de civilisation) : avoir un téléphone portable, un ordinateur…
Un besoin devient besoin économique lorsque des biens et services sont achetés pour le
satisfaire.
2. Les notions de biens et de services : Les biens sont les moyens qui permettent de
satisfaire les besoins. Il existe des biens naturels (ou biens libres) et des biens économiques (non
naturel).
- Les biens libres sont des produits issus de la nature et non d'une activité humaine. Ils sont
théoriquement en quantité illimitée. Ex : l'air, la lumière du soleil…
- Les biens économiques sont nés de l'activité humaine et transformés tout au long du
processus productif. Ils sont utiles et rares. Ex : la paire de chaussures, l'ordinateur…
Les biens sont généralement classés en fonction de leur nature ou de leur utilisation.
a. En fonction de leur nature : En ce qui concerne leur nature, on distingue :
- les biens matériels : produits physiques ;
- et les services : biens immatériels.
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Par ailleurs, la nature des biens nous amène aussi à faire une distinction entre :
- biens durables et biens non durables : les biens non durables sont détruits dès la
première utilisation (carburant, nourriture…) alors que les biens durables sont détruits
progressivement (vêtements, voitures…)
- biens marchands et biens non marchands : les biens sont marchands dans le sens
ou ils sont échangés sur un marché à un prix couvrant au moins leur coût de production. Ils ne
sont pas marchands, soit parce qu’ils sont gratuits, soit parce qu’ils sont cédés à un prix inférieur
à leur prix de revient.
b. En fonction de leur utilisation : on distingue :
- les biens de consommation : ils permettent directement de satisfaire les besoins des
consommateurs. On les appelle aussi biens finals, car ils sont utilisés par le consommateur final.
Ex : vêtements, bijoux, meubles, nourriture…
- les biens de production : ils permettent d’obtenir d’autres biens sans être détruits lors
du premier usage. Ex : les machines, les bâtiments, les équipements…
- les biens intermédiaires : biens dont la transformation et la combinaison donneront lieu
à un bien de production ou de consommation.
II. DEFINITION ET OBJET DE L’ECONOMIE
En réalité, il n’existe pas une seule définition de l’économie, mais plusieurs. Ses contours et
son contenu varient en fonction des auteurs et des courants de pensée.
Puisque les phénomènes économiques évoluent d’une époque historique à une autre, par
conséquent la définition de l’objet de l’économique change aussi.
A l’origine, le terme économie vient du grec oikos (maison) et nomos (gérer, administrer)
qui signifie l’art de bien administrer une maison, de gérer les biens d’un particulier ou de l’Etat.
Elle peut alors se définir comme un art de vivre avec ses proches et son environnement.
Nous pouvons également ajouter les définitions de synthèse suivantes :
- E. Malinvaud, dans son ouvrage « Leçons de théorie micro-économique », a donné la
définition suivante : « L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont
employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s’intéresse, d’une
part, aux opérations essentielles que soient la production, la distribution et la consommation des
biens et, d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations ».
De cette définition, nous pouvons dire que l’objet de l’économie tourne autour des notions
suivantes : besoins, ressources, hommes vivant en société, opérations et institutions.
- P. Samuelson, dans son ouvrage « l’économique », a présenté la définition suivante :
« L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société choisissent avec ou sans recours
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à la monnaie, d’employer des ressources productives rares qui sont susceptibles d’emplois
alternatifs pour produire divers biens, et les distribuer en vue de la consommation, présente ou
future, des différents individus et groupes qui constituent la société. »
A travers cette définition, la science économique se donne pour objectif d’analyser les choix
imposés par la rareté, et cela en répondant aux trois questions suivantes : Quels biens produire ?
Comment les produire ? Pour qui les produire ?
Cette problématique qui est commune à toutes les sociétés, ramène l’activité économique à
trois actes fondamentaux : la production, consommation, et la répartition.
Quelque soient sa définition et son champ d’application, l’économie manipule un petit
nombre de concept et construit une démarche pour analyser son objet.
II. LES CONCEPTS DE BASE
De manière générale, toute théorie économique manipule des concepts de base qui
définissent :
- des objets économiques : ce sont les constituants de la richesse matérielle et des
moyens de la créer et de la faire circuler : marchandises, biens, travail, monnaie, titres,
informations.
- des actes économiques : actes (production, échange, consommation, épargne…), par
lesquels se créent, circulent et sont détruits les objets économiques.
- des acteurs économiques : ce sont des sujets individuels ou collectifs, qui commettent
les actes économiques en manipulant les objets économiques. Les acteurs économiques se
caractérisent par leur comportement à l’égard des objets économiques.
III. LA MÉTHODE DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
Deux démarches, complémentaires, sont généralement prescrites : la microéconomie et la
macroéconomie.
La microéconomie a pour objet l’étude des comportements des agents économiques
individuels (entreprises, consommateurs…) et leurs relations sur les différents marchés où
s’échangent les produits.
La macroéconomie, étudie divers agrégats tels que le niveau du chômage, de la
croissance, de l’inflation au sein d’une économie.
Cette double démarche s’appuie généralement sur une méthode « scientifique » disposant les
étapes suivantes :
- La phase d’observation des phénomènes économiques est fournie par l’économie
descriptive et par la statistique.
- La phase d’abstraction consiste à simplifier la réalité en dissociant les aspects essentiels
des aspects secondaires. L’abstraction est une opération qui consiste à isoler certains éléments
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essentiels en négligeant les autres.
- La phase déductive comprend : l’élaboration des hypothèses, L’élaboration des lois par
un raisonnement causal.
- La phase de vérification de la théorie consiste à confronter la théorie à la réalité pour
tester sa pertinence. La vérification de la théorie peut être réalisée par l’utilisation des séries
statistiques et des modèles mathématiques et/ou économétriques. Si la théorie est vérifiée par les
faits, elle est acceptée sinon elle est rejetée, la cause se trouve très souvent dans les hypothèses
qui sont mal formulées.
III. QUELQUES PROBLEMES ECONOMIQUES
1. La Croissance : L’activité économique ne connaît pas un rythme de croissance stable dans
le temps. A des périodes de forte activité succèdent des phases de ralentissement économique
pouvant même se transformer en récession économique.
La croissance économique traduit la variation quantitative, durable, autoentretenue et non
réversible de la production de biens et services.
- La mesure de la croissance : La richesse d’un pays se calcule à l’aide du PIB. Le taux
de croissance économique est déterminé par le taux de croissance (exprimé en %) du PIB d’un
pays. On distingue de plus :
* La croissance en volume de la production : qui mesure la variation des quantités de
biens et services produits.
* La croissance en valeur : qui tient compte en plus de la variation des prix des biens et
services produits.
- Croissance et développement : La croissance économique, telle qu’elle est calculée,
ne mesure que la variation quantitative d’un agrégat économique, le PIB. Elle n’est donc pas
synonyme de développement au sens propre du terme. Le développement est une notion abstraite
définissant plutôt l’évolution qualitative d’un pays et se traduisant par des évolutions
démographiques, économiques, sociales ou culturelles. Le développement est généralement
associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans développement.
2. L’inflation : Contrairement à la déflation, l’inflation est un changement à la hausse du niveau
général des prix. Ce niveau général des prix est mesuré par un indice des prix. Le taux d'inflation
est le pourcentage de la variation du niveau général des prix pendant une période donnée. Ce
niveau général des prix est une mesure du niveau moyen des prix des biens et services de
l'économie.
- Les causes de l’inflation
* L’inflation par les coûts est due essentiellement à un accroissement des prix des
matières premières et de la main d’œuvre.
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* L’inflation par la demande est due à un niveau excessif de la demande dépassant les
capacités productives du pays (exemple un accroissement des dépenses publiques)
* L’inflation purement monétaire est due à une forte injection de la monnaie sans contre
partie réelle.
3. Le chômage : Le chômage est la conséquence d'un déséquilibre sur le marché du travail.
Un chômeur (au sens du BIT) est donc toute personne qui, apte à travailler, est sans emploi et
en recherche un.
Sont donc exclus de cette définition : les personnes qui n'ont pas l'âge légal de travailler (soit
parce qu'ils sont trop jeunes ou trop âgés), les personnes ne pouvant obtenir un travail
immédiatement (les étudiants en cours de scolarité...) et les personnes n'ayant pas d'emploi mais
n'en cherchant pas activement (les mères au foyer...).
- Le taux de chômage : Le taux de chômage est le pourcentage de la population active
sans emploi mais qui est enregistrée comme désireuse et capable de travailler.
En économie, la population active se définit comme étant « l’ensemble des individus exerçant
ou déclarant chercher à exercer une activité rémunérée ».
La population active regroupe donc les personnes ayant un emploi (population active occupée)
et celles n’en ayant pas, mais en cherchant un (les chômeurs).
Taux de chômage : Chômage / Population Active
Le taux d'activité : Population Active / Population totale
- Les formes du chômage
* Le chômage naturel (ou chômage frictionnel) : Il correspond au délai de passage de la
main d’œuvre d’un emploi à un autre.
* Le chômage conjoncturel : (ou chômage keynésien) : Le ralentissement de l'activité
économique se traduit souvent par une compression temporaire de la quantité de main d'œuvre
dans une économie, les entreprises licenciant pour ajuster leur capacité de production à la
réduction de l'activité économique. Ce type de chômage se résorbera dès le retour de la croissance
économique qui entraînera des embauches de la part des entreprises.
* Le chômage structurel : Le chômage structurel ne dépend du rythme de l'activité
économique mais plutôt de l'inadéquation entre d'une part l'offre de travail, et d'autre part la
demande de travail. Il résulte pour partie de l’évolution des qualifications dues aux évolutions
techniques qui rend non employable une partie de la population active qui ne trouve pas dans le
même temps des emplois correspondant à leur qualification.
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CHAPITRE 2
LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
SOMMAIRE
I. LES THEOLOGIENS
C. LE MERCANTILISME
D. LE LIBERALISME
I. LA PHYSIOCRATIE
E. LE KEYNESIANISME
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OBJECTIFS DU CHAPITRE
Objectif général
Se familiariser avec les différentes écoles de pensée économique afin d’en saisir
Objectifs spécifiques
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La pensée économique repose sur les réflexions de quelques grands économistes dont chacun
appartient, à l’époque ou il a vécu, à une école de pensée ou courant de pensée. Leurs ouvrages
ont souvent servi de référence à l’analyse économique.
Historiquement, les idées économiques sont d’abord apparues comme liées à la philosophie, à
la religion, à la politique. Puis, la pensée économique est devenue autonome. En effet, bien avant
la révolution industrielle, les questions économiques sont vivement débattues. Trois auteurs se
sont particulièrement illustrés par leurs réflexions économiques : PLATON et ARISTOTE dans
l’Antiquité, THOMAS D’AQUIN au Moyen-âge.
C’est dans la philosophie, mère de toutes les sciences, que nous retrouvons les germes de
l’économie. D’origine grecque, le mot « Economie » est utilisé pour la première fois par
Xénophon, un disciple de Socrate, dans un ouvrage intitulé « L’économique ».
La pensée économique grecque est faite de sagesse. Elle est constructrice de la Cité parfaite,
et en cela, elle est aussi hostile à la richesse, non pas parce qu’elle détourne l’homme de l’Eternel,
mais parce qu’elle risque de l’empêcher de réaliser ici-bas la Cité parfaite. Les deux grands
penseurs de l’Antiquité grecque, Platon et Aristote, ont posé les bases de cette perfection et
réfléchit aux questions économiques.
I. PLATON : Précurseur du communisme
Pour Platon, il faut des chefs pour diriger la cité. Il développe ainsi l’idée d’une société
divisée en trois classes (agriculteurs et commerçants, celle des guerriers et celle des chefs) où le
droit de propriété n’est réservé qu’à la classe inférieure (constituée de paysans, d’artisans, de
commerçants, de marins). Les autres classes ne doivent pas être tentées par le lucre 1 et
l’accumulation des richesses. Pour préserver l’équilibre de la cité, il est nécessaire de poser une
limitation de la fortune et des biens de chacun, d’autant plus que pour Platon et son époque la
quantité totale de richesse est imaginée comme à peu près fixe. Il expose de cette façon une forme
d’organisation sociale basée sur la communauté des biens et propose même dans les lois un
partage égalitaire de la terre.
II. ARISTOTE : Précurseur du libéralisme
Disciple de Platon, Aristote va s’opposer à lui sur le plan des doctrines économiques. Il est
très hostile à la propriété publique et à l’égalitarisme.
Aristote condamnait trois sortes d'activités commerciales « à but lucratif » : le prêt à intérêt,
1
Profit recherché par cupidité (intérêt excessif et malsain pour l'argent)
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le travail salarié et le commerce. En effet selon lui :
- le prêt à l’intérêt détourne la monnaie de sa finalité, qui est de faciliter les échanges et
non de gagner de l'argent. L’intérêt de l’argent est donc contre nature, parce qu'il est « une
monnaie née d'une monnaie ».
- le travail salarié consiste à vendre son travail contre de l'argent. Aristote jugeait indigne
qu'un homme libre soit contraint de vendre son énergie et son temps pour de l'argent.
- l'activité commerciale, pas toute l'activité commerciale, mais seulement la partie du
commerce qui est effectuée non pour satisfaire les besoins, mais dans le but de tirer un profit de
cette activité permet d'évaluer les biens en argent. Ce qui est dangereux, parce qu’il éloigne
l’homme de sa vraie foi politique.
Pour Aristote, la propriété commune des terres entraîne l’inefficacité de leur gestion, car on
ne peut plus faire en sorte que la rémunération de chacun soit proportionnelle à sa contribution.
La pensée économique du Moyen-âge est issue du cadre philosophique tracé par Aristote que
Saint Thomas d’Aquin renouvela dans une approche théologique. Cette démarche fonda la
scolastique2. A cela, il faut ajouter l'apport des penseurs arabes au moyen âge.
I. LES THEOLOGIENS
Le Moyen Âge voit un renouveau des échanges commerciaux et une multiplication des
opportunités de profit. Les théologiens de l’époque ne s’attachent pas alors à décrire des
mécanismes économiques mais cherchent à définir leur moralité, leur caractère licite ou illicite
selon la morale chrétienne.
Dans son prolongement, Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) distingua toujours l’économique
de la chrématistique3. Cependant, il admet un profit commercial modéré si ce dernier a un objectif
d’utilité sociale. En effet, pour lui, les marchands doivent pratiquer un « juste prix » découlant de
la coutume et qui est censé les prévenir d’un enrichissement exagéré. L’activité commerciale doit
être légitimée à la limite par son caractère vital pour la survie du marchand et de sa famille. Il
condamne par ailleurs le prêt à intérêt, car selon lui la reconnaissance de l’emprunteur ne doit pas
se manifester par une récompense financière, mais par l’estime, la gratitude ou l’amitié.
2
Scolastique, du latin schola (école), enseignement philosophique et théologique qui s’attacha, dès le XIII e siècle, à
éclairer la philosophie antique, notamment grecque, à la lumière du christianisme.
3
Chrématistique : l’art de l’enrichissement, notamment par l’accumulation de monnaie sous forme de thésaurisation
et de prêt à intérêt.
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À l'époque médiévale, des penseurs arabes ont réfléchi aux problèmes économiques.
Notamment Ibn Khaldun (1332 - 1406) a écrit une théorie économique et politique montrant par
exemple, comment la densité de la population est liée à la division du travail qui conduit à la
croissance économique. Cette dernière contribue à accroître la population, formant ainsi un cercle
vertueux. Il apporte aussi des premières explications quant à la formation des prix.
C. LE MERCANTILISME
Jusqu'au Moyen Âge, les questions économiques étaient traitées sous l'angle de la religion et
les théologiens étaient les principaux penseurs des questions économiques.
Le mercantilisme marque, la fin de la prééminence des doctrines de l'Église dans
l'organisation sociale.
I. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX
Le mot « mercantiliste » vient de l'italien « mercante » qui signifie « marchand ». Cette
doctrine économique prône le développement économique par l'enrichissement des Etats-nations
au moyen de l’or d’abord, puis du commerce, mais aussi de l'industrialisation. En effet, elle prend
pour objectif le renforcement de la puissance de l'État, représenté par le monarque absolu. Dans
ce sens est prônée une « guerre commerciale », se basant sur le protectionnisme et
l'interventionnisme. Les mercantilistes veulent une conquête des marchés extérieurs (ventes à
l'extérieur des produits manufacturés) mais une préservation (ou une extension) du marché.
II. LES PRINCIPAUX COURANTS DE PENSEE MERCANTILISTE
De la fin du Moyen-âge au milieu du 18ème siècle, le mercantilisme se répandra dans la
plupart des nations européennes en s'adaptant aux spécificités nationales. Il existe donc plusieurs
écoles mercantilistes qui se différencient principalement sur la façon de procéder pour accumuler
la richesse. On distingue parmi les écoles mercantilistes : le bullionisme (ou « mercantilisme
espagnol ») qui préconise l'accumulation de métaux précieux ; le colbertisme (ou
« mercantilisme français ») qui est tourné pour sa part vers l'industrialisation ; le
mercantilisme fiduciaire, le commercialisme (ou « mercantilisme britannique ») qui voit
dans le commerce extérieur la source de la richesse d'un pays.
D. LE LIBERALISME
I. LA PHYSIOCRATIE
Les physiocrates, vont s'opposer aux idées des mercantilistes. Le terme de physiocrate,
développé par Pierre Samuel du Pont de Nemours, signifie littéralement « gouvernement de la
nature » (du grec Phusi = nature et Kratos = pouvoir). L'école des physiocrates est originaire de
France et a eu son apogée au cours de la seconde moitié du 18ème siècle. Le plus célèbre d'entre
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eux est François Quesnay, auteur du 1er "Tableau Economique d’Ensemble" en 1758, première
représentation globale de l’économie nationale sous formes de circuit.
Les idées essentielles qui ressortent de l’école physiocrate sont :
- la terre est présentée comme la seule créatrice de richesses. Les autres activités comme
l'artisanat ou la manufacture n'étant que transformatrices ("tout vient de la terre"). Ils s'élèvent
contre les politiques qui délaissent la terre au profit de l'industrie naissante ;
- la croyance en des "lois naturelles": contrairement aux mercantilistes, les physiocrates
s'opposent à l'intervention de l'État. Les Physiocrates sont donc partisans du libéralisme (liberté
d'entreprendre, de faire du commerce). L'individu sait à priori mieux que l'Etat ce qui est bon
pour lui.
II. LES CLASSIQUES
La pensée classique accompagne les révolutions industrielles en occident. Elle marque
l'avènement de l'économie moderne.
La période classique commence avec le traité d’Adam Smith sur la Richesse des Nations en
1776 et se termine avec la publication en 1848 des Principes de John Stuart Mill. Cette pensée est
historiquement développée en France et en Grande-Bretagne.
Les idées essentielles qui ressortent de l'école classique sont :
- croyance en des "lois naturelles", comme les physiocrates, c'est-à-dire un marché autorégulé
par la concurrence. L'équilibre économique se réalise spontanément (notamment par les prix qui
s'ajustent à la hausse ou à la baisse).
- partisans de la liberté économique, du libre échange "laisser faire, laisser passer" et théorie
de "l'Etat Gendarme" (l'État se contente d'assumer les fonctions régaliennes : la police, la défense
nationale, l'Éducation nationale, la justice).
Quelques noms célèbres :
En Angleterre Adam Smith (1723-1790), Écossais. Considéré comme le "père de l'économie
politique". Son apport principal : théorie de la main invisible.
David Ricardo (1772-1823), Anglais. Apport principal : théorie des avantages comparatifs.
En France Jean-Baptiste Say (1767-1832). Il reste célèbre par sa "loi des débouchés".
III. LES NEO-CLASSIQUES
Les néoclassiques approfondissent et rénovent la pensée classique d'où ce nom. Approche
résolument microéconomique. La différence essentielle avec l’école classique est :
- Pour les classiques, la valeur des biens est fondée sur leur coût de production, notamment le
coût du travail.
- Pour les néo-classiques, la valeur des biens est essentiellement fondée sur leur utilité.
L'école néo-classique donne également naissance à l'école du marginalisme. Le terme
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marginalisme vient du fait que cette école a été la première à utiliser l'utilité marginale comme
déterminant de la valeur des biens et le calcul différentiel comme instrument principal de
raisonnement. Elle se caractérise en particulier par une extrême mathématisation. Parmi les
principales écoles néoclassique on distingue : l'école de Lausanne ; l'école de Cambridge ; l'école
de vienne.
Quelques noms célèbres :
Léon Walras (1834-1910), Français. Apport principal : l’équilibre général. Tous les marchés
sont interdépendants. Un seul système de prix permet d’assurer simultanément leur équilibre.
Vilfredo Pareto (1848-1923), Italien. Apport principal : l’optimum. L’optimum de Pareto
caractérise une situation où il n’est plus possible d’améliorer la situation d’un agent économique
sans détériorer la situation d’au moins un autre agent économique.
Alfred Marshall (1842-1924), Anglais. Apport principal : l’équilibre partiel. Il suppose que
les différents marchés n’interfèrent pas de façon significative les uns avec les autres.
E. LE KEYNESIANISME
John Maynard Keynes (1883-1946) est né à Cambridge. Son livre clef s’intitule : « Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie » (1936).
Keynes écrit dans le contexte de la crise économique des années trente (années qui ont suivi la
crise de 1929) et tente d'apporter les moyens de compréhension et un schéma d'action pour lutter
contre la crise (crise marquée par baisse des prix, surproduction, faillites, chômage, …).
Son analyse, strictement macroéconomique est menée en terme de circuit. Pour lui la
demande est fondamentale, et surtout la « demande effective », c'est à dire la demande anticipée
par les producteurs. C'est elle qui détermine les autres éléments du circuit : production, revenu,
emploi...
L'intervention de l'Etat dans l'économie est nécessaire, selon Keynes, pour soutenir la
demande. Le libre fonctionnement des marchés ne conduit pas forcement à l'équilibre. Des
déséquilibres durables sont possibles, en particulier sur le marché du travail où la demande des
entreprises s'ajuste en fonction de la demande effective même si cela ne correspond pas au plein
emploi. C'est pourquoi l'Etat doit agir (par une politique : monétaire, budgétaire) pour relancer la
consommation et l'investissement de façon à amener la demande globale à un niveau compatible
avec le plein emploi.
CHAPITRE 3
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LES INTERDEPENDANCES ENTRE LES ACTEURS DE L’ECONOMIE
SOMMAIRE
1. Les ménages
3. Institutions financières
6. Le Reste du monde
2. Le marché du travail
3. Le marché financier
4. Le marché monétaire
1. Définition
3. Illustrations
OBJECTIFS DU CHAPITRE
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Objectif général
Objectifs spécifiques
Les agents économiques ont de nombreuses relations entre eux. L'ensemble des opérations
entres agents s'organise dans le cadre d'un "circuit économique".
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I. LES AGENTS ECONOMIQUES
Un agent économique (acteur économique ou unité institutionnelle) est une personne
physique ou morale dotée d'autonomie de décision, qui participe à l'activité économique. En
comptabilité nationale, les agents économiques sont regroupés en secteur institutionnel 4 selon un
critère double : la fonction économique principale et l’origine des ressources principales de
l’agent économique.
1. Les ménages : ils regroupent les ménages ordinaires, les ménages collectifs et les
entreprises individuelles.
Les ménages ordinaires sont constitués d'un ensemble de personnes vivant sous le même toit.
Les ménages collectifs sont constitués de personnes vivant dans des foyers, des maisons de
retraites, etc. Les entreprises individuelles sont des unités économiques dont la fonction est la
production de biens et services pour leur propre usage.
La fonction principale des ménages est la consommation. Le revenu est le résultat des
rémunérations des facteurs de production (travail, capital, terre) et des transferts.
2. Entreprises ou sociétés non financières : les sociétés non financières sont des
entreprises dont la fonction principale est la production de biens et services marchands non
financier. Leurs ressources sont les résultats de production et les subventions en provenance des
administrations publiques.
3. Institutions financières : elles regroupent les institutions de crédits et les entreprises d’as-
surances. La fonction principale de ces institutions est de financer les besoins des agents écono-
miques, garantir les risques et d'indemniser les victimes en cas de réalisation d'un risque. Elles
tirent leurs ressources des fonds provenant des engagements financiers.
4. Les administrations publiques : État central, collectivités territoriales, organismes
sociaux (S. Sociale). La fonction économique est de produire des services non marchands
collectifs et de procéder à des opérations de redistribution de revenu. Leurs ressources
principales sont constituées par des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales).
5. Les administrations privées : Partis politiques, syndicats, associations, ONG.
On les appelle aussi les institutions sans but lucratif au service des ménages. Leur fonction
principale est la fourniture des services non marchands ou marchands. Leurs ressources pro-
viennent principalement des contributions volontaires.
6. Le Reste du monde : Le reste du monde n'est pas un véritable secteur institutionnel. C’est un
agent économique étranger (non résident) en relation avec un agent économique résident. La
fonction économique : échanger avec des agents économiques résidents (importations et
exportations de biens ou de services). Leurs ressources sont les produits des exportations de
4
Le secteur institutionnel regroupe les unités institutionnelles ayant la même activité
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biens et services
II. LES OPERATIONS ECONOMIQUES
Les opérations économiques sont des actions entreprises de manière à réaliser un objectif
économique particulier. L’activité économique se manifeste par un certain nombre d’opérations :
opérations sur les biens et services, opérations de répartition et opérations financières.
1. Les opérations sur les biens et services : Cette catégorie regroupe l’ensemble des opé-
rations ayant trait à la création et à l’utilisation des biens et services. Il s’agit des opérations :
- de Production (Y)
- de Consommation totale : privée (C) et publique (G)
- d’Investissement (I) : FBCF et variation de stocks
- d’Importations (M) et d’Exportations (X)
On vérifie alors l’égalité suivante : Y+ M = C+ G + I + X
2. Les opérations de répartition : Ce sont les opérations de répartition de revenu issu de la
production ainsi que les flux de revenu avec le reste du monde. On peut citer essentiellement :
- Les rémunérations des salariés
- Les impôts (directs et indirects)
- Les subventions d’exploitations
- Les transferts de revenu
- Les dividendes et autres revenus
3. Les opérations financières : Elles recouvrent l’ensemble des opérations entre agents à
capacité de financement et agents à besoin de financement, et portent donc sur les créances et les
dettes entre agents. Exemple : les prêts
III. LES MARCHES
Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Ces relations se font
grâce aux différents marchés qui mettent en relation les besoins de certains agents avec l’offre
d’autres agents économiques. Les principaux marchés économiques sont :
1. Le marché des biens et des services : Il s’agit du lieu où on échange des biens et des
services en fonction de leur prix. Les demandeurs sont les ménages mais aussi les entreprises et
les administrations ; les offreurs sont essentiellement les entreprises et les administrations.
2. Le marché du travail : sur ce marché, les ménages offrent leur capacité de travail tandis
que les entreprises et les administrations demandent du travail (attention, ici à ne pas confondre
avec les offres d’emplois qui viennent des entreprises). Le prix est le salaire.
3. Le marché financier : Lieu d’échange des titres (actions et obligations) à un certain prix.
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4. Le marché monétaire : les banques ont besoin de monnaie fiduciaire (billets) pour alimen-
ter leurs réserves ; elles peuvent se procurer cette monnaie contre un taux d’intérêt sur le marché
monétaire.
IV. LE CIRCUIT ECONOMIQUE
1. Définition : Le circuit économique est une représentation en image et simplifiée de l'activité
économique qui permet de décrire, au moyen des flux (mouvements de biens, de services et de
monnaie), les relations essentielles entre les différents agents.
Chaque flux est caractérisé par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par convention,
au moyen d'une flèche orientée.
Exemple : Dans une économie simplifiée composée d’agents qui produisent (les entreprises)
et d’agents qui consomment (les ménages), on peut schématiser la circulation entre eux de la
façon suivante :
Les ménages fournissent aux entreprises des services et des biens productifs et ces dernières
leur livrent des biens et services : ce sont les flux réels ou matériels :
Ménages ------- Travail -------------> Entreprises
La contrepartie de ces flux réels est constituée par les flux monétaires ou financiers qui
représentent les échanges d'argent, revenus et dépenses des ménages.
Ménages <------- Salaire ------------ Entreprises
2. Exemple de présentation d’un circuit économique : Soit une économie fermée
composée de deux agents : ménages et entreprises.
Hypothèse : Les ménages consomment tout leur revenu et les entreprises versent sous
forme de revenus (salaires) la totalité de la valeur de leur production.
Selon l’hypothèse retenue, les entreprises produisent et vendent des biens et des services.
Cette production représente un flux réel de biens et services.
Pour produire, les entreprises ont besoin de facteurs de production (Travail). Les ménages
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vendent leur force de travail en contrepartie d’un revenu qui leur permet de consommer. La vente
de la force de travail est un flux réel et le revenu perçu un flux monétaire.
Les ménages achètent les biens et services grâce au revenu versé par les entreprises. Ces
achats sont appelés dépenses de consommation ou demande de consommation, ils constituent un
flux monétaire.
NB : Le circuit peut par ailleurs être développé en introduisant l’Etat et le reste du monde
3. Illustrations
a. Considérons une économie dans laquelle, les ménages consomment tout ce qu'ils gagnent et
les entreprises versent sous forme de revenu la totalité de la valeur de leur production.
En supposant que la production a une valeur égale à 1.000 F :
- Représentez le circuit économique en faisant apparaître les différents marchés
- Commentez le circuit économique
b. Considérons une économie dans laquelle, les ménages consomment qu'une partie de ce qu'ils
gagnent. La non-consommation est égale à 250 F et entièrement remise aux entrepreneurs sur le
marché des capitaux.
Les entreprises versent sous forme de revenu la totalité de leur production pour un montant de
1.200 F
- Donnez la représentation du circuit économique avec l'apparition de tous les marchés
- Que font les ménages de leur épargne ? Illustrez par le circuit économique
c. Dans une économie, nous avons trois acteurs économiques dont : les ménages, les entreprises
et l'Etat.
Les ménages vendent leur force de travail pour un montant de 1.100F. La part non
consommée du revenu est échangée sur le marché des capitaux.
L'Etat prélève des impôts et taxes uniquement sur les ménages pour un montant T = 150F et
effectue deux types de dépenses : achats de biens et services aux entreprises pour (G) = 100F ;
paiement de transferts aux ménages sans production en contrepartie de biens et services (R) =
50F.
Les ménages achètent des biens et services aux entreprises pour un montant de 650 F
- Représentez le circuit économique des flux monétaires et réels en faisant ressortir les
différents marchés
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CHAPITRE 4
LA STRUCTURE DES MARCHES
SOMMAIRE
I. DEFINITION
1. La demande
2. L’offre
3. Le prix
2. Le marché d’oligopole
3. Le marché de monopole
4. Le monopsone
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OBJECTIFS DU CHAPITRE
Objectif général
Objectifs spécifiques
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I. DEFINITION
Le marché est défini comme le lieu de rencontre de l’offre et de la demande d’un bien ou d’un
service, sur lequel se fixent les conditions de l’échange (prix et quantité).
Le marché à deux sens :
Au sens concret, c’est un lieu de rencontre réel (un endroit) de l’offre et de la demande d’un
bien ou d’un service, ou se déterminent le prix et les quantités. Ex : la bourse des valeurs, un
super marché.
Au sens abstrait, le marché est un lieu de rencontre fictif des acheteurs (demandeurs) et des
vendeurs (offreurs) pour échanger des biens et services à un certain prix. Ex : marché de
l’informatique, de télécommunication, de transport, des changes.
II. LES COMPOSANTES DU MARCHE
1. La demande : Les économistes utilisent le concept de demande pour décrire la quantité d’un
bien ou d’un service que les acheteurs souhaitent acquérir pour chacun des prix possibles.
En règle générale, il existe trois concepts de la demande :
- La demande individuelle : c’est celle d’un consommateur type ;
- La demande du marché ou la demande totale : c’est celle de tous les consommateurs d’un
bien ;
- La demande à l’entreprise : c’est la partie du marché qui s’adresse à un producteur.
a. Fonction et loi de la demande
- La fonction de demande : c’est la relation entre la quantité demandée d’un bien et son
prix :
- La loi de la demande : Plus généralement lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité
demandée diminue. Ainsi, la demande est une fonction inverse du prix. Graphiquement :
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sensibilité est mesurée par le coefficient d’élasticité appelé « élasticité prix-directe ».
L’élasticité - prix directe (ou simple) mesure la variation relative de la quantité demandée
d’un bien (X) induite par une variation relative du prix de ce bien (X). Sa formule est la suivante :
de la demande de X) ;
la demande de X).
- Les prix des autres biens : la demande d’un bien peut être sensible aux prix d’un autre
bien. Cette sensibilité est mesurée par le coefficient d’élasticité appelé « L’élasticité - prix
croisée».
L’élasticité - prix croisée mesure la variation relative de la quantité demandée d’un bien (X)
induite par une variation relative du prix d’un autre bien (Y). Sa formule est :
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2. Trouver l’élasticité croisée de la demande de riz par rapport au prix du haricot et expliquer le
comportement de la famille TRAORE.
- Le revenu des consommateurs : la demande d’un bien peut être sensible au revenu du
consommateur. Cette sensibilité est mesurée par le coefficient d’élasticité appelé « L’élasticité-
revenu».
L’élasticité- revenu mesure la réaction de la demande pour un bien à la variation du revenu.
Sa formule est la suivante :
- La loi de l’offre : L’offre est une fonction croissante du prix. Toute choses égales par
ailleurs, plus le prix du marché est élevé, plus il est pour une entreprise rentable de produire, donc
plus l’offre augmente. Graphiquement, nous avons :
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b. Les facteurs qui influencent sur la quantité offerte : La quantité qu’une entreprise
inscrit dans ses plans de vente dépend de plusieurs facteurs, dont les plus importants sont :
- Le prix du bien : la quantité offerte augmente si le prix du bien augmente ;
- Le prix des facteurs de production : l’offre augmente si le prix des facteurs de
production diminue ;
- La technologie : Les changements technologiques se traduisent par une réduction des
coûts de production et une augmentation de la quantité offerte.
3. Le prix
Le prix est la quantité d’unité monétaire que l’on doit donner ou que l’on peut recevoir en
échange d’un bien ou d’un service
La rencontre entre la courbe d’offre et celle de la demande détermine le prix d’équilibre (21UM)
et la quantité d’équilibre (1400kg).
III. LES FORMES DE MARCHE
1. les marchés de concurrence pure et parfaite (CPP) : La CPP n'existe pas dans la
réalité, elle correspond toutefois à un schéma idéal que les économistes ont tracé. Cette notion ne
doit donc être conçue qu'en tant que base de raisonnement. Ce schéma idéal se caractérise par la
réunion simultanée de cinq conditions :
a. Atomicité du marché : il existe un grand nombre d’offreurs et de demandeurs de petite
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taille (atome), chacun exerçant une influence négligeable sur le marché. Cette situation suppose
l'absence totale de monopole, l'absence totale d'entente entre les groupes d'entreprise, l'absence de
position dominante. Le prix correspond donc à un prix d'équilibre déterminé par le marché et ce
prix s’imposera à tous les agents, qu'ils soient consommateurs ou producteurs.
Si l'on prend l'exemple du marché du transport, la concurrence pure et parfaite se
caractériserait par le fait qu'aucun transporteur ou groupes de transporteurs ne pourrait
prendre de décisions susceptibles de modifier sensiblement le tarif Ségou-Bamako. Cela
suppose donc l'absence de syndicats ou de groupes de pression.
b. L’homogénéité : Tous les produits offerts sur le marché doivent être comparables ou
homogènes. Cela suppose que les vendeurs ne pratiquent pas une politique de différenciation des
produits.
Pour en faire une application au marché du travail, cela supposerait que les employeurs
soient indifférents à la personnalité des travailleurs. De ce point de vue, un employeur
n'établirait pas une relation avec un travailleur mais se contenterait d'acheter des heures de travail
en étant indifférent au fait que ces heures soient effectuées par tel ou tel individu.
c. Fluidité : l’entrée et la sortie sont libres : Dans cette hypothèse l'accès des offreurs ou
des demandeurs sur un marché doit être totalement libre. Toute réglementation imposant des
conditions préalables à l'exercice d'une activité est donc exclue.
Exemple : l’ouverture d’une pharmacie est sujette à des contraintes sans lesquelles on
devrait pouvoir librement créer une pharmacie.
d. Transparence : La transparence d'un marché se caractérise par une parfaite circulation de
l'information sur les conditions du marché. Cela signifie qu'à tout moment, les acheteurs doivent
pouvoir connaître l'ensemble des prix pratiqués par les entreprises. De même, cela suppose que
les producteurs puissent connaître à tout moment les conditions de prix et de production de leurs
concurrents. De ce point de vue, la concurrence ne peut jouer que si, à chaque instant, tout le
monde connaît les prix proposés et les quantités offertes ou demandées par tous les autres agents.
Tout événement susceptible de modifier les conditions d'échange est aussitôt connu par tout le
monde.
e. Fluidité de l’offre et de la demande : Les agents et les biens doivent pouvoir librement
circuler. Dans l'absolu la concurrence parfaite suppose que n'importe quel acheteur ne soit pas
gêné par la distance géographique, les frais de transport, les habitudes commerciales, etc.... pour
entrer en contact avec n'importe quel vendeur.
Si on fait une application au marché du travail, cela supposerait que les employeurs
puissent déplacer d'une activité à une autre n'importe quel volume d'heures de travail ou de
salariés, et cela de manière instantanée.
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Même si ce modèle est théorique et très éloigné de la réalité, notons tout de même que sur le
marché des capitaux la concurrence est presque parfaite. Par contre, sur le marché des biens et
des services ou sur le marché du travail, les lois du marché ne peuvent, tout au plus, que refléter
quelques tendances.
2. Le marché d’oligopole : Le marché d’oligopole est un marché caractérisé par la présence
d’un petit nombre d’offreurs qui font face à un grand nombre de demandeurs. Le duopole est un
cas d’oligopole avec seulement deux producteurs pour une multitude d’acheteurs exemple :
Orange et Malitel sur le marché de la télécommunication au Mali.
Dans un marché d’oligopole le prix et l’offre correspondent au niveau de CPP si les
oligopoleurs ne coopèrent pas. Par contre en cas de coopération entre les producteurs, le prix et
l’offre seront ceux du monopole.
3. Le marché de monopole : Le monopole est une situation de marché où la totalité de l’offre
est le fait d’un seul producteur qui fait face à un grand nombre de demandeurs exemple cas de
l’EDM.SA au Mali. En situation de monopole, le niveau de l’offre est inférieur à celui de la CPP
et le prix est supérieur à celui de la CPP. On dit que le monopoleur capture le surplus du
consommateur c’est pourquoi le monopole est considéré comme une situation sous optimale d’un
point de vue économique (débat).
4. Le monopsone : Le monopsone est l’inverse du monopole du point de vue de la demande
car il n’y a qu’un seul demandeur face à une multitude d’offreurs. Exemple le cas de la CMDT et
des cotonculteurs. En situation de monopsone, les producteurs sont dépourvus face à l’acheteur
qui fixe le prix du produit en manipulant la quantité demandée (c’est la CMDT qui fixe le prix du
coton). Le prix de monopsone est en principe celui de la CPP. Si le prix chute en dessous du
niveau de CPP, alors les producteurs subissent des pertes et se retireront du marché (ce fut le cas
des producteurs de coton entre 1999 et 2000).
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QUESTIONS DE COURS AIDE MEMOIRE
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institutionnels ?
20. Citer les agents économiques en donnant leurs fonctions économiques, source de revenu et un
exemple.
21. A quels secteurs institutionnels appartiennent les agents économiques suivants : AGRI’SUP,
INPS, le parti SADI, le parti RPM, l'Association des consommateurs du Mali, le CICR, le
Directeur Général de AGRI’SUP, le Lycée Cabral de Ségou, le professeur du lycée Cabral de
Ségou, la SONAVIE, la BDM SA, la mairie de la commune, le Ministère de la justice, la
Direction Régionale de l’Agriculture, l'ORTM, l’Hôpital Nianankoro Fomba, le maire de la
commune, le boutiquier du quartier, Assurance Lafia, les ONG, l'Association des religieux du
Mali, l’UNTM, la CANAM.
22. Qu'entendez vous par : marché, ménage, reste du monde, institution financière,
administration publique opération économique, opération de répartition, opération sur bien et
service, opération financière, marché des biens et services, marché financier, marché du travail,
marché monétaire, circuit économique ?
23. Enoncer les lois suivantes relatives aux biens : l'offre et la demande
24. quels sont les facteurs qui influent la demande d’un bien ?
25. quels sont les facteurs qui influent l'offre d’un bien ?
26. Quelles sont les caractéristiques d'un marché de concurrence pure et parfaite (CPP)
27. Qu'entendez vous par : atomicité du marché, homogénéité du produit, fluidité de l'offre, bien
normal, bien inférieur, biens complémentaires, biens substituables, demande rigide, fonction de
demande, fonction d'offre.
28. Qu’entendez vous par : inflation par la demande, inflation par les couts, inflation monétaire,
chômage frictionnel, chômage conjoncturel, chômage structurel ?
29. En quoi consistent les phases suivantes dans l’analyse économique : l’observation,
l’abstraction, la déduction, la vérification.
30. Qu’est ce qui caractérisait la pensée économique médiévale ?
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
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