EC 341 Production Et Distribution de La Chaleur

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PRODUCTION ET DISTRIBUTION DE LA

CHALEUR

GTE
Ecrivez le titre de l’ouvrage ici

Semestre 9
Niveau 1
Nom de l’Auteur

Dr NDAME Max
M. NJOCK Paul Julbin

Tél : 699849062 / 696 29 33 27


maxndame@yahoo.fr
julbinpaulnjock2@gmail.com

1
GTE34 :………………………………………
GTE 341 : Production et distribution de la chaleur
Durée : ……..h

Objectifs Généraux :
À la fin du cours, l’apprenant sera capable d’identifier les dispositifs et mécanismes de
production de la chaleur ; de dimensionner et de maintenir les unités d’une chaufferie. Ce
cours vise également à donner à l’apprenant toutes les compétences en matière de production
de la chaleur.

Objectifs Spécifiques :
• Maîtriser les mécanismes de combustion ;
• Maîtriser le dimensionnement d’un réseau de tuyauterie ;
• Résoudre les problèmes d’entartrage, de corrosion et de calorifugeage des tuyauteries.

2
FICHE DE PROGRESSION
SEQUENCES THEMES DEVELOPPES DUREE

• Introduction générale
SEQUENCE 1 : • Introduction
• Généralités sur les combustibles industriels et
INTRODUCTION domestiques CM /
GENERALE  Définition et caractéristiques TD : 4h
 Les combustibles solides
LA COMBUSTION  Les combustibles liquides
 Les combustibles gazeux

SEQUENCE 2 : • Combustion : étude qualitative et quantitative


 Définitions et généralités CM / TD :
 Equations de la combustion 4h
LA COMBUSTION  Pouvoir comburivore et pouvoir fumigène

 Relations entre l’excès d’air et les teneurs en CO2


SEQUENCE 3 : et O2 des produits de combustion
 Excès d’air, préchauffage et suroxygénation : CM / TD :
avantages et inconvénients 4h
LA COMBUSTION  Diagrammes de combustion
 Combustion et pollution environnementale

• Définition
• Caractéristiques d’une chaudière
 Le timbre
 La capacité
SEQUENCE 4 :  Le rendement
CM /
• Classifications des chaudières
LES CHAUDIERES  Classification en fonction des conditions
TD : 4h
INDUSTRIELLES
d’emplacement
 Classification en fonction des flux
• Fonctionnement d’une chaudière
• Calcul du rendement thermique d’une chaudière

• Présentation du réseau vapeur


 L’unité de production de la vapeur
 L’unité de distribution de la vapeur
SEQUENCE 5 :
 L’unité de traitement d’eau et de CM /
déconcentration
LES CHAUDIERES TD : 4h
INDUSTRIELLES  L’unité de collecte des condensats
 L’unité d’échange

• Travaux Dirigés

3
SEQUENCE 6 : CC : 2h
Contrôle continu et correction CC Correction :
LES CHAUDIERES
INDUSTRIELLES
2h

SEQUENCE 7 :
• Dimensionnement du réseau de tuyauterie CM /
LES CHAUDIERES • Travaux Dirigés TD : 4h
INDUSTRIELLES
 Introduction
 Détendeur thermostatique à égalisation externe de
pression
 Détendeur thermostatique à égalisation interne de
SEQUENCE 8 : pression
 Purgeurs mécaniques
IDENTIFICATION DES  Purgeurs à flotteur
DIFFERENTES  Purgeurs thermodynamiques
UNITES  Purgeurs thermostatiques
 La pompe de relevage des condensats
CM / TD :
DESCRIPTION
 Les indicateurs de niveau d’eau 4h
FONCTIONNELLE DES
ORGANES DE  Le barillet
COMMANDE ; DE  Les soupapes de sûreté
 Vannes
REGULATION ET DE
CONTROLE  Casses vides
 Séparateur d’eau
 Contrôleur de circulation
 Les filtres
 La régulation

SEQUENCE 9 :
• Introduction
CM / TD :
RESEAU DE • Dimensionnement du réseau de transport de la vapeur
• Calorifugeage
4h
TUYAUTERIE ET
CALORIFUGEAGE

SEQUENCE 10
• Introduction
• Notions d’eau dure et d’eau douce
TRAITEMEN DE CM / TD :
• L’entartrage
L’EAU ; • La corrosion
4h
MAINTENANCE DE • Techniques de traitement de l’eau
LA CHAUFFERIE

4
SOURCES DOCUMENTAIRES
1)- Production de chaud et de froid – Jacques BOUTTLOUP / Michel LE GAY
2)- Mémotech Génie énergétique – P. Dal ZOTTO, J. M. LARRE, L. PICAU
3)- Manuel Technique sur les installations vapeur – DIDACTEC TECHNOLOGY
4)- Initiation aux techniques industrielles - Gérald HEMOND - N° 620/4 – HEM
5)- Référentiels, normes et guides de bonnes pratiques pour l’exploitation des chaudières
industrielles au gaz – RAPPORT D’ETUDE – N° DRA-09-102957-01582B – INERIS 2010

5
SOMMAIRE (Ne pas prendre en compte ce sommaire. Il n’est
qu’à titre indicatif)
FICHE DE PROGRESSION ...................................................................................................... 3
SOURCES DOCUMENTAIRES ............................................................................................... 5
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 6
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 7
CHAPITRE 1 : LA COMBUSTION ......................................................................................... 8
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 8
I. GENERALITES SUR LES COMBUSTIBLES INDUSTRIELS ET DOMESTIQUES ....... 8
1. Définition et caractéristiques .............................................................................................. 8
II. COMBUSTION : Principe, Analyse quantitative et qualitative .......................................... 12
1. Définitions ..................................................................................................................... 12
2. Equations de combustion .............................................................................................. 12
CHAPITRE 2 : LES CHAUDIERES INDUSTRIELLES ....................................................... 22
II.1. GENERALITES SUR LES CHAUDIERES VAPEUR ................................................ 22
II.2. INTERETS DE L’UTILISATION D’UNE CHAUDIERE .......................................... 22
II.3. DIFFERENTS COMBUSTIBLES UTILISES POUR UNE CHAUDIERE ................ 23
II.3.1. Charbon ..................................................................................................................... 23
II.3.2. Fuel ............................................................................................................................ 23
II.3.3. Gaz ............................................................................................................................. 24
II.4. DIFFERENTS TYPES DE CHAUDIERES ................................................................. 24
II.4.1. Chaudières à tubes de fumées .................................................................................... 24
II.4.1.1. Chaudière compacte (2 passes) .............................................................................. 25
II.4.1.2. Chaudière à tubes de fumées plusieurs passes ....................................................... 26
II.4.1.3. Chaudière à retour de flamme ................................................................................ 27
1.1. Chaudière à tube d'eau ........................................................................................... 28
• Chaudière à ballon longitudinal ....................................................................................... 29
• Chaudière à ballon transversal ......................................................................................... 29
• Chaudière à tubes cintrés .................................................................................................. 30
CHAPITRE 3 : LES FOURS INDUSTRIELS ........................... Erreur ! Signet non défini.
III.1. Fours à combustible solide ........................................ Erreur ! Signet non défini.
III.2. Fours à combustible liquide ou gazeux ..................... Erreur ! Signet non défini.
III.3. Fours électriques ....................................................... Erreur ! Signet non défini.

6
INTRODUCTION GENERALE

La chaleur est au même titre que le froid en élément vital concourant d’une part à la
garantie du confort thermique humain, et d’autre part à la réalisation pour la mise en œuvre de
nombreux process industriels. La production de chaleur s’impose donc comme une activité et
même une obligation quotidienne tant pour les ménages que pour les industriels.

Les multiples procédés exploités dans l’industrie sont très souvent le siège d’échanges
de chaleur soit parce que c’est le but recherché (la production de la vapeur pour la production
d’électricité), soit parce que ceux-ci interviennent d’une manière inévitables (effet joule,
échappement des gaz chauds dans l’atmosphère).

En effet, tous les processus thermodynamiques qui sont en réalité des relations
énergie-travail nécessitent des sources de chaleur. Lorsque le but des transformations
cycliques est la production de chaleur, une source chaude est indispensable. Dans la plupart
des cas, cette source chaude est réalisée par la combustion d’un combustible pour atteindre la
température désirée. La combustion de ce fait revêt un caractère important dans la production
énergétique.

D’autres techniques toutes efficaces que la combustion mais reposant sur les principes
techniques différentes sont également utilisées pour la génération ou la production de la
chaleur. On peut citer entre autre :

- l’effet joule qui est un dégagement de chaleur consécutif au passage du courant dans
un conducteur ;
- les effets thermoélectriques Peltier et Thomson
- la convection solaire

La démarche pédagogique qui nous conduira au terme de cours à la maîtrise des


dispositifs et mécanismes de production de la chaleur (Principes, technologies,
fonctionnement, sécurité et optimisation) impose que l’on s’intéresse tout d’abord au
combustible et à l’étude qualitative et quantitative du phénomène de combustion.

7
CHAPITRE 1 : LA COMBUSTION
INTRODUCTION
La combustion peut être sommairement définie comme l’ensemble des réactions physico-
chimiques qui se produisent au cours de l’oxydation complète ou partielle d’un corps
(combustible) par un corps oxydant (comburant).
Si telle est la définition de la combustion, l’étude des corps combustibles qui peuvent être de
nature solide, liquide ou gazeux s’impose comme l’articulation première du chapitre.

I. GENERALITES SUR LES COMBUSTIBLES INDUSTRIELS ET DOMESTIQUES


1. Définition et caractéristiques
Un combustible peut se définir comme étant une matière dont la combustion dégage de
l’énergie calorifique. Suivant leur nature, on les classe en général en trois catégories : solide,
liquides et gazeux. Malgré la diversité relevée dans leur représentation physique, les
combustibles ont au moins deux points en commun :
- leurs constituants
- le pouvoir calorifique qui leur est associé

a. Les constituants

En effet, nous retrouvons dans tous les combustibles usuels les éléments suivants :
carbone ; hydrogène ; oxygène (dans une moindre proportion) ; le soufre et l’azote (dans
une proportion encore plus faible)

b. Le pouvoir calorifique

C’est une notion évidemment primordiale pour les combustibles vu qu’elle définit la
quantité d’énergie dégagée par la combustion d’une unité de masse ou de volume des
combustibles.

Les combustibles contenant en général de l’hydrogène et même parfois une humidité de


constitution (bois, charbon, biomasse en général, etc.), leur combustion donne naissance à de
l’eau. Cette eau, soit qu’elle exista déjà, soit qu’elle provient de l’oxydation de H en H2O, se
présentera dans les fumées industriels à des températures supérieures à 100°C sous forme de
vapeur. Elle sera donc évacuée par la cheminée à l’état gazeux. Mais dans certaines
applications comme les chaudières, il arrive souvent que les fumées sortent à une température
inférieure à 100°C favorisant ainsi la condensation de la vapeur d’eau. La condensation étant
exothermique, le surplus d’énergie est généré pour le système. On distinguera :

8
- Le pouvoir calorifique inférieure (PCI) : lorsque la chaleur de condensation de l’eau
n’est pas utilisée par le système ;
- Le pouvoir calorifique supérieure (PCS) : lorsque la chaleur de condensation de l’eau
est cédée au système.
Cette chaleur de condensation égale à la chaleur nécessaire à la vaporisation de l’eau à
100°C vaut :
L = 538 kCal/kgeau = 2 258 kJ/kg

Hors mis le pouvoir calorifique, nous étudierons dans la suite et dans le cas du paragraphe
consacré à la combustion d’autres paramètres caractéristiques des combustibles à savoir :

- Le pouvoir comburivore
- Le pouvoir fumigène

c. Méthodes d’évaluation du PCI

i. Utilisation d’une formule empirique


Certaines formules empiriques permettent de calculer de manière directe le PCI des
combustibles solides et liquides. Cela suppose la connaissance au préalable de leur
composition chimique. On peut citer la formule de BOIE donnée par :
𝑃𝐶𝐼 = 34,8𝑪 + 93,9𝑯 + 10,5𝑺 + 6,3𝑵 − 2,5𝑾 + 10,8𝑶 (𝑴𝑱/𝒌𝒈)
Où C, H, O, N, W et S sont respectivement les teneurs en kg/kg en carbone,
hydrogène, oxygène, azote, humidité et soufre dans la masse totale du combustible.

ii. Détermination du PCI par calorimétrie


A cet effet, plusieurs types de calorimètres peuvent être utilisés. On peut citer entre
autre :
- Les calorimètres adiabatiques
- Les calorimètres isopériboliques
iii. Détermination du PCI à l’aide du calcul d’enthalpie standard de réaction
Notons tout d’abord que l’enthalpie standard de formation d’un corps pur est la
variation d’enthalpie correspondant à la correction de formation d’une mole de ce
combustible à l’état standard à partir des combustibles simples. D’après la loi de Hess, le
PCI ou tout simplement l’enthalpie standard de réaction de combustion d’un combustible
en kJ/kg à une température T quelconque peut être calculée à partir des enthalpies
standard de réaction à une autre température si l’on connaît les capacités calorifiques des
produits et des réactifs.

9
°
𝑃𝐶𝐼 = ∆𝐻298𝐾 + (∆𝐶𝑝 )∆𝑇
° ° °
(𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠) − ∑ ∆𝐻298𝐾 (𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠)
∆𝐻298𝐾 = ∑ ∆𝐻298𝐾

∆𝐶𝑝 = ∑ 𝐶𝑝 (𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠) − ∑ 𝐶𝑝 (𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠) (𝑘𝐽/𝑘𝑔. 𝐾)

∆𝑇 = 𝑇 − 298 (𝐾)

2. les combustibles solides

Ce sont les combustibles qui se présentent à l’état solide. Ils sont classés en plusieurs
catégories :

a) Les combustibles non fossiles naturels ou biocombustibles


La biomasse est de la matière organique renouvelable produite par photosynthèse
soit directement dans le cas des plantes ou indirectement dans le cas des animaux dont
la source d’alimentation est le tissu végétal.
La biomasse est et sera pour longtemps la plus importante source d’énergie en
termes d’utilisateur réel. Elle constitue le principal combustible pour la majeure partie
des individus dans les pays en développement.
Le gisement de la biomasse est très variable d’une région à une autre et peut être
divisé en deux catégories :
- La végétation
- Les déchets agricoles et forestiers. Ce gisement est mal connu du fait de l’inexistence
des statistiques fiables. Parmi les déchets agricoles, on peut citer principalement :
✓ Les tiges de mil ou de sorgho ;
✓ Les rafles de maïs
✓ La paille utilisée pour l’alimentation des centrales électriques à gazogène
✓ Les coques d’arachides utilisées dans les huileries comme combustibles
✓ Les coques de coton
✓ Les écorces d’ananas
✓ Les fumiers d’animaux
✓ Les coques de noix (coco, palmistes)
✓ La sciure et le copos de bois
b) Les combustibles non fossiles artificiels
Ce sont essentiellement des déchets ménagers, hospitaliers et industriels. La
diversité de leur origine et de leurs constituants complique énormément
l’évaluation de leur PCI.

10
c) Les combustibles fossiles
On regroupe dans cette catégorie, le charbon et la lignite provenant de la
transformation par carbonisation lente à l’abri et sous haute pression des végétaux.
Les charbons naturels ont une composition très complexe. Les constituants
principaux sont le carbone, l’hydrogène et l’oxygène. On retrouve également de
l’azote (0,5 à 2%) et du soufre (0 à 3%). Ils ont en plus une teneur en eau et en cendre.

3. les combustibles liquides


Ce sont les combustibles dont l’état physique est liquide. Les fuel-oils, sous-
produits du traitement des pétroles bruts, occupent une place dominante sur le marché
des combustibles liquides. Ce sont des hydrocarbures dont les constituants principaux
sont le carbone (82 à 86%) et l’hydrogène (11 à 14%) ; mais qui renferment suivant
leur origine les teneurs relativement importantes en soufre, azote, oxygène, eau et
cendres minérales.
Les combustibles liquides sont en général issus de la distillation fractionnée dans
les raffineries produisant du plus au moins nobles :
✓ Gaz incondensables (GPL, méthane, butane, propane, etc.) ;
✓ Essence
✓ White spirit
✓ Kérosène
✓ Gasoil
✓ Fuel lourd N°1
✓ Fuel lourd N°2
✓ Goudron

4. Les combustibles gazeux

L’éventail des gaz combustibles est très vaste. On peut distinguer trois familles
principales :

- Les gaz manufacturés : produits par les industries


- Les gaz naturels : extraits du sol
- Les gaz sous-produits d’opération : dont la finalité est autre

11
II. COMBUSTION : Principe, Analyse quantitative et qualitative
1. Définitions
Normal mètre cube : quantité de gaz qui remplit un m3 dans les CNTP (P = 1bar ; T =
0°C). Si le gaz est à la pression P (bar) et à la température T (K), la quantité VN en
Nm3 contenue dans volume V en m3 est donnée par :

273.15
𝑉𝑁 = 𝑃𝑉
𝑇

La mole : on appelle mole d’un corps de formule CnHmOpNqSt, la quantité qui contient
"𝑛" atomes gramme de carbone, "𝑚" atomes gramme d’hydrogène, "𝑝" atomes
gramme d’oxygène, "𝑞" atomes gramme d’azote et "𝑡" atomes gramme de soufre.

2. Equations de combustion
La composition de l’air est définie par un mélange en grande proportion de dioxygène O2 et de
diazote N2, tels que 𝑉𝑜2 = 21%𝑉𝑎𝑖𝑟 et 𝑉𝑁2 = 79%𝑉𝑎𝑖𝑟 . On démontre ainsi que partant d’une
mole O2 dans l’air, le nombre total de mole d’air initial entrant dans une réaction de
combustion correspondra à 𝑂2 + 3,8𝑁2 .

On appellera dans la suite l’équation de combustion toute équation de la forme :

𝑝 𝑚
𝐶𝑛 𝐻𝑚 𝑂𝑝 𝑁𝑞 𝑆𝑡 + (− + 𝑛 + + 𝑡) (𝑂2 + 3,8𝑁2 )
2 4
𝑚 𝑚 𝑞 𝑝
→ 𝑛𝐶𝑂2 + 𝐻2 𝑂 + 𝑡𝑆𝑂2 + 3,8 ( + 𝑛 + + 𝑡 − ) 𝑁2 + 𝑄 ↑
2 4 7,6 2

Les combustibles usuels étant majoritairement composés de carbone et d’hydrogène, on


assimilera à 𝐶𝑛 𝐻𝑚 , la formule de tout combustible..

a) Combustion neutre ou stœchiométrique


On appelle proportion stœchiométrique, la proportion air combustible correspondant
exactement à l’oxydation complète en CO2 et H2O du combustible. De manière générale,
on aura :

𝑚 𝑚 𝑚
𝐶𝑛 𝐻𝑚 + (𝑛 + ) (𝑂2 + 3,8𝑁2 ) → 𝑛𝐶𝑂2 + 𝐻2 𝑂 + 3,8 ( + 𝑛) 𝑁2 + 𝑄 ↑
4 2 4

Application 1 :

Détermination l’équation de combustion neutre du méthane et du propane dans l’air.

12
b) Combustion avec excès d’air ou combustion oxydante
En général, on introduit un pourcentage d’excès d’air 𝜀(%) de manière à réaliser une
combustion complète. En effet, les brûleurs n’assurent qu’un mélange imparfait de l’air et
du combustible. Une partie de l’air échappe ainsi à la réaction et l’air restant devient
insuffisant pour assurer une oxydation complète du carbone et de l’hydrogène. L’excès
d’air permet de pallier ainsi au défaut de mélange. La réaction de combustion s’écrit :

𝑚
𝐶𝑛 𝐻𝑚 + (1 + 𝜀) (𝑛 + ) (𝑂2 + 3,8𝑁2 )
4
𝑚 𝑚 𝑚
→ 𝑛𝐶𝑂2 + 𝐻2 𝑂 + 3,8(1 + 𝜀) ( + 𝑛) 𝑁2 + 𝜀 (𝑛 + ) 𝑂2 + 𝑄 ↑
2 4 4

On remarque ainsi de cette équation, la présence d’oxygène dans les fumées ; ce qui est tout à
fait normal car tous les atomes de carbone et d’hydrogène seront oxydés et le reste d’oxygène
se retrouvera dans les fumées. Un excès d’air de 10 à 20% est en général recommandé.

𝑁 = 1 + 𝜀 est appelé facteur d’air de combustion en excès

Application 2 :

On considère 10% d’excès d’air dans la réaction de combustion du propane.

 Déterminer le facteur d’air


 Ecrire l’équation de combustion correspondante

c) Combustion avec défaut d’air ou combustion réductrice et combustion mixte


A l’inverse, si on introduit une quantité d’air inférieure à la proportion
stœchiométrique, il n’y aura pas assez d’oxygène pour oxyder tout le carbone en CO2 et
tout l’hydrogène en H2O. On notera ainsi l’apparition du CO qui ne demande qu’un atome
d’oxygène pour être oxydé. Il apparaîtra quelque fois le carbone libre sous forme de suie si
le défaut d’air est important. De même, les fumées contiendront une certaine proportion de
H2.
Soit 𝛿 le défaut d’air. La réaction de combustion réductrice s’écrira :

𝑚
𝐶𝑛 𝐻𝑚 + (1 − 𝛿) (𝑛 + ) (𝑂2 + 3,8𝑁2 )
4
𝑚
→ 𝑏𝐶𝑂2 + 𝛼𝐶 + 𝑎𝐶𝑂 + 𝑑𝐻2 𝑂 + 𝜆𝐻2 + 3,8(1 − 𝛿) ( + 𝑛) 𝑁2 + 𝛽𝑂2 + 𝑄 ↑
4

Où 𝑏, 𝛼, 𝑎, 𝑑, 𝜆 𝑒𝑡 𝛽 sont des valeurs quelconques.

13
C’est en réalité l’équation de combustion mixte où la cohabitation C, CO2, H2 et O2 traduit un
mauvais mélange matérialisé par les zones avec excès d’air et les zones avec défaut d’air.

Le calcul de la composition des fumées est plus compliqué car en fonction de la température
régnante dans le foyer, l’oxygène se portera préférentiellement sur le carbone ou l’hydrogène
en vertu de l’équilibre du gaz à l’eau traduit par l’équation :

𝐶𝑂2 + 𝐻2 ↔ 𝐶𝑂 + 𝐻2 𝑂

Pour s’en sortir, on pose en général l’hypothèse d’un mélange assez homogène : 𝛼 = 𝛽 = 0 et
on obtient le système suivant :

𝑛 =𝑎+𝑏
𝑚
=𝑑+𝜆
2

𝑚 𝑎+𝑑
(1 − 𝛿) (𝑛 + )=𝑏+
4 2

𝑎𝑑 4075
𝐾𝑇 = = 𝑒𝑥𝑝 (3,75 − )
{ 𝜆𝑏 𝑇𝑓

𝐾𝑇 est la constante d’équilibre et 𝑇𝑓 est la température des fumées dans le foyer en kelvin.

Connaissant 𝑛 et 𝑚 d’après la composition du combustible, 𝛿 le défaut d’air, les équations ci-


dessus nous permettent de calculer les différentes inconnues.

Application 3 :

Déterminer l’équation de combustion d’un gaz avec 20% de défaut d’air dans un foyer à 1
150°C. On donne la composition du gaz : 87% de CH4, 9% de C2H6 et 4% de C3H8.

Il faut noter qu’il est également possible de rencontrer dans les processus de combustion :

- Des réactions mi-oxydantes : incomplètes en excès d’air


- Des réactions mi-réductrices : incomplètes en défaut d’air avec présence d’oxygène
dans les fumées et
- Des réactions oxydo-réductrices : incomplètes sans excès ni défaut d’air.

Ces types de réactions seront abordées dans la partie de l’exploitation des diagrammes de
combustion.

14
3. Chaleur de cracking ou chaleur de dissociation des molécules
Si par exemple l’on faisait brûler séparément le carbone et l’hydrogène du méthane,
on obtiendrait :
𝐶 + 𝑂2 → 𝐶𝑂2 + 𝟗𝟓, 𝟑 𝒌𝑪𝒂𝒍
2𝐻2 + 𝑂2 → 2𝐻2 𝑂 + 2 × 57,5 = 𝟏𝟏𝟓, 𝟒 𝒌𝑪𝒂𝒍
Théoriquement, la chaleur produite par la formation de CO2 et d’H2O au global
donnerait : (𝑄𝐶𝐻4 )𝑡ℎ = 𝑄𝐶𝑂2 + 2𝑄𝐻2 𝑂 = 𝟐𝟏𝟎, 𝟕 𝒌𝑪𝒂𝒍

Or expérimentalement, la combustion du méthane nous donne dans les mêmes conditions


(𝑄𝐶𝐻4 )𝑒𝑥𝑝 = 191,8 𝑘𝐶𝑎𝑙 (Valeur mesurée : expérimentale).

La différence (𝑄𝐶𝐻4 )𝑡ℎ − (𝑄𝐶𝐻4 )𝑒𝑥𝑝 = 𝑄𝑑 permet de déterminer la chaleur nécessaire pour la

dissociation des molécules, soit : 𝑄𝑑 = 18,4 𝑘𝐶𝑎𝑙.

Les valeurs de 𝑄𝐻2𝑂 et 𝑄𝐶𝑂2 se lisent sur les abaques et celle de 𝑄𝐶𝐻4 se mesure à l’aide des
calorimètres.

De manière générale, tous les corps à l’état diatomique dans l’air ont une chaleur de réaction
nulle

Application 4 :

A partir de l’application 3 :

- Donner la composition des fumées


- Calculer la chaleur de réaction de ce combustible sachant que sa chaleur de cracking
est de 19,4 𝑘𝐶𝑎𝑙 et la chaleur de combustion de CO est 𝑄𝐶𝑂 = 27,6 𝑘𝐶𝑎𝑙

4. Pouvoir comburivore
Le pouvoir comburivore Va est la quantité d’air juste nécessaire pour assurer la
combustion complète de l’unité de masse ou de volume du combustible.

Exemple :

Soit à considérer l’équation de combustion du méthane dans l’air :

𝐶𝐻4 + 2(𝑂2 + 3,8𝑁2 ) → 𝐶𝑂2 + 2𝐻2 𝑂 + 7,6𝑁2 + 𝑄 ↑

En 𝑵𝒎𝟑 : 𝑉𝑎 = 2(1 + 3,8) = 9,6𝑁𝑚3 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟/𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝐶𝐻4

15
En litres : 𝑉𝑎 = 2(1 + 3,8) × 22,4 = 215,04 𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟/𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝐶𝐻4

Application 5 :

Déterminer le volume nécessaire à la combustion de 1 000g mole de carbone dans l’air.

5. Pouvoir fumigène
C’est le volume (ramené aux CNTP) des produits de combustion (fumées) d’une unité
de masse ou de volume du combustible. C’est donc le volume des fumées correspondant à la
quantité d’air Va.
On distingue souvent les fumées humides des fumées sèches selon que la vapeur d’eau
de combustion a été ou non récupérée. De plus, les teneurs en différents constituants des
fumées sont en général exprimées sur sec, car au cours du prélèvement, l’eau est condensée
pour permettre d’effectuer l’analyse à la température ambiante. On distinguera donc :

- Le pouvoir fumigène sec 𝑽𝒇𝒐 et


- Le pouvoir fumigène humide 𝑽𝒇′𝒐

Exemple : Soit à considérer l’équation de combustion du méthane dans l’air :

𝐶𝐻4 + 2(𝑂2 + 3,8𝑁2 ) → 𝐶𝑂2 + 2𝐻2 𝑂 + 7,6𝑁2 + 𝑄 ↑

En 𝑵𝒎𝟑 : 𝑉𝑓𝑜 = 1 + 7,6 = 8,6𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠 𝑠è𝑐ℎ𝑒𝑠/𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝐶𝐻4

1 + 7,6
𝑉𝑓𝑜 = = 0,896𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠 𝑠è𝑐ℎ𝑒𝑠/𝑁𝑚3 𝑑′𝑎𝑖𝑟
2(1 + 3,8)

(1+7,6)×22,4
En litres : 𝑉𝑓𝑜 = 2(1+3,8)×22,4 = 0,896 𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠 𝑠è𝑐ℎ𝑒𝑠/𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑖𝑟

En 𝑵𝒎𝟑 : 𝑉𝑓 ′ 𝑜 = 1 + 2 + 7,6 = 10,6𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠ℎ𝑢𝑚𝑖𝑑𝑒𝑠/𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝐶𝐻4

1 + 2 + 7,6
𝑉𝑓′𝑜 = = 1,1014𝑁𝑚3 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠 ℎ𝑢𝑚𝑖𝑑𝑒𝑠/𝑁𝑚3 𝑑′𝑎𝑖𝑟
2(1 + 3,8)

(1+2+7,6)×22,4
En litres : 𝑉𝑓′𝑜 = = 1,104 𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠 ℎ𝑢𝑚𝑖𝑑𝑒𝑠/𝑙𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑖𝑟
2(1+3,8)×22,4

Application 6 : Calculer les pouvoirs fumigènes sec et humide dans la réaction de


combustion de l’application 5.

16
6. Les paramètres régissant la flamme
La combustion est matérialisée par une flamme à base de laquelle on trouve les
produits de réaction appelés fumées. Les paramètres caractéristiques de la flamme
sont :
- L’allumage : l’inflammation peut être obtenue :
✓ Soit en portant la totalité du mélange à une température minimale appelée
température d’auto-inflammation ;
✓ Soit par un échauffement local du mélange gazeux par une source d’ignition
(étincelle ou contact avec une surface chaude)
- Propagation : dans un mélange combustible donné allumé en un point, la flamme peut
se propager par détonation (onde de choc) ou déflagration (ignition d’une partie du
mélange par une autre déjà enflammée) dont les mécanismes complexes dépendent de
l’enceinte et du régime de pression
- La longueur : d’une manière générale, la forme de la flamme est choisie en fonction du
type de foyer et de l’échange de chaleur que l’on recherche.

7. Excès d’air, suroxygénation et préchauffage de l’air

a. Rôle de l’excès d’air

On a vu qu’il est généralement souhaitable d’introduire plus d’air que la


stœchiométrie pour assurer une oxydation complète du combustible. L’excès d’air
ainsi apporté augmente la quantité des fumées alors que la chaleur de réaction reste la
même. Il y aura par conséquent abaissement de la température des flammes et donc de
l’échange de chaleur dans le foyer. Il conviendra donc de maintenir l’excès d’air dans
une certaine limite selon le combustible (10 – 20%).

b. Suroxygénation

Suroxygéner l’air de combustion revient à introduire de l’oxygène sans lui associer


l’azote. Cela a pour effet d’augmenter la température de la flamme.

c. Préchauffage

Le préchauffage de l’air augmente la température adiabatique de la flamme et par


conséquent une réduction de la quantité de combustible consommé.

17
8. Relations entre l’excès d’air et les teneurs en CO2 et O2 des produits de
combustion

La combustion peut être caractérisée par l’excès d’air ou les teneurs en CO2 et O2 es
fumées. La connaissance de ces paramètres permet de contrôler la combustion. Ils sont
désignés de la façon suivante:

𝜀(%): excès d’air de combustion


𝛼(%): concentration en CO2 combustion réelle
𝛼0 (%): concentration en CO2 des fumées neutres de combustion
𝜔(%): concentration en O2 des fumées

Relation entre O2 et CO2

En raisonnant sur les fumées sèches, on montre que :

𝛼 𝜔
+ =1
𝛼0 21
Formule valable pour tous les combustibles (y compris le gaz naturel) si la teneur en
azote n’est pas trop élevée.

En adoptant les valeur moyennes pour 𝛼0 , on a les formules approximatives suivantes


𝜔
𝛼 = 11,5 (1 − 21): gaz manufacturés
𝜔
𝛼 = 14 (1 − 21): GPL
𝜔
𝛼 = 15,6 (1 − 21): fuels
𝜔
𝛼 = 18,3 (1 − 21): charbon

Relation entre l’excès d’air et la teneur en CO2

Pour tous les combustibles, compte tenu du fait que le rapport du pouvoir fumigène
sec au pouvoir comburivore est essentiellement constant et voisin de 1, on peut
adopter les formules simplificatrices suivantes

21𝜀
𝜔=
100 + 𝜀

On démontre également que :

18
𝛼 100
+ =1
𝛼0 100 + 𝜀

Relation complémentaire entre l’excès d’air et la teneur en CO2 et O2

37,8
𝜀=
100 − (𝛼 + 𝑤)
− 3,78
𝑤

9. Les diagrammes de combustion: le diagramme d’Ostwald

L’étude de la composition chimique des fumées à l’aide d’un appareillage adapté


permet de définir le type de combustion obtenu au niveau du générateur, grâce aux
diagrammes de combustion. Ces diagrammes tracés en coordonnée s rectangulaires
sont le représentation graphique des différents types de combustion:

✓ Complète neutre
✓ Complète oxydante
✓ Incomplète oxydante
✓ Incomplète réductrice

19
Figure : diagramme de combustion pour le fioul lourd domestique

Application 7 :

Déterminer grâce au diagramme de combustion du fioul domestique les différents types de


combustion obtenus en fonction des valeurs suivantes:

• (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 )% = 𝟏𝟓, 𝟓% 𝐞𝐭 𝑶𝟐 % = 𝟎%


• (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 )% = 𝟏𝟒, 𝟎% 𝐞𝐭 𝑶𝟐 % = 𝟐%
• (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 )% = 𝟏𝟎, 𝟓% 𝐞𝐭 𝑶𝟐 % = 𝟓%
• (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 )% = 𝟏𝟐, 𝟎% 𝐞𝐭 𝑶𝟐 % = 𝟏%

Exercice 1: Soit l’étude d’un fioul domestique de composition massique suivante:


C: 84% ; S: 0,5% ; H2: 12,4% ; O2: 2% ; N2: 0,8%
1. Déterminer son pouvoir comburivore, ses pouvoirs fumigènes sec et humide, son
pourcentage de (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 ) en combustion complète neutre,
2. Déterminer les pourcentages de (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 ) et de 𝑶𝟐 , sachant que la combustion
obtenue est complète et que le facteur d’air est de 1,2.

20
3. Vérifier ces résultats grâce au diagramme de combustion.

Exercice 2: Soit l’étude d’un gaz naturel de Lacq de composition volumique suivante:
CH4: 97,3% ; C2H6: 2,1% ; C3H8: 0,2% ; C4H10: 0,1% ; N2: 0,3%
1. Déterminer son pouvoir comburivore, ses pouvoirs fumigènes sec et humide, son
pourcentage de (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 ) en combustion complète neutre,
2. Déterminer les pourcentages d’excès d’air et de 𝑶𝟐 , sachant que la combustion
obtenue est complète et que le pourcentage de (𝑪𝑶𝟐 + 𝑺𝑶𝟐 ) mesuré dans les fumées
sèches est de 10%.
3. Vérifier ces résultats grâce au diagramme de combustion.

21
CHAPITRE 2 : LES CHAUDIERES INDUSTRIELLES
II.1. GENERALITES SUR LES CHAUDIERES VAPEUR

Les chaudières vapeur sont les éléments les plus importants d’un réseau vapeur ; avant tout,
c’est l’endroit où se crée la vapeur. Une chaudière peut être définie comme un réservoir dans
lequel l’énergie d’un combustible est cédée et transférée à un liquide pris dans le cas des
chaudières vapeur ; l’énergie produite permet de changer l’état d’une phase liquide à une
phase gazeuse.

Historiquement, les chaufferies vapeur ont toujours nécessité un haut niveau de surveillance
pour obtenir un degré de sécurité suffisant. De nos jours, les installations doivent travailler
d’une manière efficace et pouvoir répondre aux attentes des utilisateurs aussi souvent que
possible ; cela signifie que certaines chaudières travaillent en continu ou sont arrêtées
longtemps ou au contraire s’arrêtent sur des intervalles courts.

Dans tous les cas, les technologies modernes exigent que la chaudière soit dans le régime le
mieux adapté à l’application avec des éléments de régulation efficaces pour fournir le
rendement et la sécurité requis.

Une chaudière est souvent l’élément le plus gros d’une installation vapeur. Sa plage de
fonctionnement est définie en fonction des paramètres de l’installation. Souvent, plusieurs
chaudières sont utilisées pour répondre aux fortes demandes quand des variations de charge
existent.

Les chaudières modernes se fabriquent dans des gammes importantes pour répondre à des
débits importants ou faibles.

Généralement, lorsque plusieurs chaudières sont nécessaires pour répondre à la demande


vapeur, il est plus économique d’installer les éléments dans une chaufferie centralisée afin de
diminuer le coût de chaudières locales.

II.2. INTERETS DE L’UTILISATION D’UNE CHAUDIERE


- Choix du combustible et tarif adapté.
- Equipement réduit donc réduction des pièces détachées.
- Système de récupération d’énergie adapté à l’ensemble pour un amortissement plus
rapide.
- Supervision réduite permettant aux personnels de vaquer à d’autres fonctions.
- Choix économique de la taille des chaudières.

22
- Cheminées regroupées et rejets des fumées plus facilement contrôlés.
- Sécurité et efficacité plus facilement contrôlées

Fig. 1 Chaudière vapeur

II.3. DIFFERENTS COMBUSTIBLES UTILISES POUR UNE CHAUDIERE

Les combustibles les plus couramment utilisés sont :


- le gaz naturel
- le fuel
- le charbon
Cependant, certains combustibles de récupération (déchets ou autres) sont également utilisés
ainsi que l’électricité. Le combustible est généralement choisi en fonction de la tarification
appliquée.

II.3.1. Charbon
Ce terme générique correspond à un combustible solide contenant une forte teneur en
carbone. Ce combustible n’est plus ou peu utilisé en France actuellement. En général, 1 kg de
charbon permet de produire 8 kg de vapeur.

II.3.2. Fuel
Les fuels sont des résidus de pétrole. Après différents étages de distillation, on retrouvera le
fuel léger, la paraffine, le kérosène et le gas oil. Il existe différents grades de fuel :
Classe D : gas oil
Classe E : fuel léger
Classe F : fuel moyen ou peu lourd

23
Classe G : fuel lourd
En général 14 kg de vapeur sont fabriqués par la combustion d’1 litre de fuel.

II.3.3. Gaz
Combustible facilement brûlé avec très peu d’excès d’air comburant. Deux types de gaz sont
disponibles :
- gaz naturel : produit en sous sol. Il est utilisé dans son état naturel mis à part les impuretés
à éliminer, il contient du méthane sous sa forme la plus commune.
- gaz liquéfiés : ils sont produits après raffinage du pétrole et sont stockés à l’état liquide
sous pression tel que le propane et le butane.

II.4. DIFFERENTS TYPES DE CHAUDIERES

II.4.1. Chaudières à tubes de fumées


Ces chaudières fonctionnent en véhiculant la chaleur dans les tubes situés en position
horizontale et en transférant l’énergie à la masse d’eau contenue dans l’enveloppe cylindrique.
Il y a différentes configurations possibles en fonction du nombre de passes dans lesquelles, à
partir du foyer de la chaudière, les fumées sont véhiculées vers l’extérieur. Une configuration
typique est représentée

Le rendement sera meilleur dans la configuration 2a où la plaque arrière est immergée. La


chambre de retour de fumées est positionnée dans la chaudière, ce qui permet une surface de
chauffe plus grande ; l’eau capte la chaleur au point le plus élevé, c’est-à-dire à l’arrière de la
chambre de retour de fumées.

Il est important de préciser que la température des fumées doit être au maximum de 420°C
pour les chaudières en acier noir et de 470° C pour celles en acier allié à l’entrée de la
chambre de retour de fumées.

Une température plus élevée entraînerait une surchauffe de la plaque tubulaire.

Ces limitations ont été établies par les fabricants de chaudières et rentrent dans les critères de
construction.
Il existe différents type de chaudières à tubes de fumées que nous détaillons ci-après

24
Fig. 2a Chaudière à plaque arrière sèche Fig. 2b Chaudière à plaque arrière humide

II.4.1.1. Chaudière compacte (2 passes)


Elle possède une enveloppe externe cylindrique contenant 2 conduits de gros diamètre dans
lesquels est placé le foyer. Les gaz de combustion sortent du tube foyer dans une chambre en
brique réfractaire et sont véhiculés à travers les tubes de petits diamètres situés de part et
d’autre du tube foyer. Ces tubes représentent une grande surface d’échange pour chauffer
l’eau. Les fumées sont ensuite extraites de la chaudière en face avant par un extracteur puis à
travers la cheminée.

Fig. 4 Chaudière économique 2 passes

25
Les dimensions de ces chaudières 2 passes peuvent être de 3 m de long pour un diamètre de
1,7 m jusqu’à 7 m de long pour un diamètre de 4 m. Elles peuvent produire de 1000 kg/h à
15000 kg/h.

II.4.1.2. Chaudière à tubes de fumées plusieurs passes

Le développement de ces chaudières a permis de réaliser par la suite les générateurs à 3


passes le plus souvent utilisés de nos jours (voir Fig.5)

Fig. 5 Chaudière économique 3 passes ou plus

L’évolution des chaudières a permis d’équiper celles-ci d’un nombre de tubes de plus en plus
important. Les anciennes chaudières étaient volumineuses et nécessitaient une chaufferie
adaptée.
En forçant l’évacuation des fumées à travers une série de tubes, les chaudières sont devenues
plus compactes et leur rendement s’est amélioré. Les chaudières modernes actuelles sont
désormais fournies toutes équipées.
Elles sont livrées en chaufferie et seules les tubulures de liaison côté vapeur, eau d’appoint et
purge ainsi que l’alimentation en combustible et électricité doivent être effectuées.
Ces chaudières sont classées par leur nombre de passe. Le tube foyer étant la première passe.
La chaudière la plus communément utilisée est montrée Fig.6 chaudière 3 passes avec 2
groupes de tubes de fumées et une évacuation des fumées à l’arrière de la chaudière.

26
Fig. 6 Chaudière équipée pré-assemblée

II.4.1.3. Chaudière à retour de flamme


La chambre de combustion est en forme de dé et le brûleur est situé au centre. La flamme
revient dans cette chambre vers l’avant de la chaudière. Les tubes de fumées entourent le
foyer et permettent l’évacuation des gaz à travers la cheminée située à l’arrière de la
chaudière.

Fig.7 Chaudière à retour de flammes

27
1.1.Chaudière à tube d'eau
Les chaudières à tubes d’eau différent des chaudières à tubes de fumées car l’eau
circule à l’intérieur des tubes et la source de chaleur est à l’extérieur. Ceci implique des
limites de pression beaucoup plus élevées car la contrainte circonférentielle est plus faible.
Ces chaudières sont utilisées lorsque l’on souhaite des productions vapeur, des
pressions importantes ou de la vapeur surchauffée. Ces chaudières sont beaucoup plus
onéreuses que les chaudières à tubes de fumées plus compactes.
A travers le monde, nous pouvons retrouver des chaudières à tubes d’eau jusqu’à des
pressions de 270 bar.
La gamme des chaudières à tubes d’eau s’étend de 2000 kg/h à 3500 Tonnes/h.
Les plus petites peuvent être livrées montées en une partie. Les plus grosses sont
assemblées sur site.
Les chaudières à tubes d’eau fonctionnent sur le principe de la circulation d’eau.
Le diagramme ci-dessous explique le fonctionnement.

Fig.8 Chaudière à tubes d’eau

Comme le montre les schémas ci-dessous, il existe plusieurs configurations de chaudières à


tubes d’eau.

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Chaudière à ballon longitudinal
Cette chaudière qui est à l’origine des chaudières à tubes d’eau fonctionne sur le principe
de la température et la densité de l’eau.
L’eau froide est introduite dans un ballon placé longitudinalement par rapport à la source
de chaleur. L’eau froide tombe à l’arrière dans un collecteur raccordé à une panoplie de tubes
inclinés. Lorsque la température augmente, la densité diminue créant une circulation d’eau
vers un collecteur situé en façade qui remonte vers le ballon. Dans le ballon la vapeur se
sépare de l’eau pour être distribuée.
Ces chaudières peuvent produire de la vapeur entre 2250 kg/h et 36 000 kg/h.

Chaudière à ballon longitudinal

Chaudière à ballon transversal

Cette chaudière est une variante à la chaudière à ballon longitudinale car le ballon est situé
transversalement par rapport à la source de chaleur
Elle fonctionne sur le même principe que la chaudière à ballon longitudinal mais permet
une température plus uniforme dans le ballon. Cependant, en cas de très forte demande
vapeur, une mauvaise circulation d’eau peut entraîner une corrosion sur le tube supérieur qui
peut être non immergé. Cette chaudière permet d’installer une plus grande panoplie de tubes
inclinés de par la position transversale.
Ces chaudières peuvent produire de la vapeur entre 700 kg/h et 240 000 kg/h.

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Chaudière à ballon transversal

Chaudière à tubes cintrés


Ces chaudières fonctionnent sur le même principe température densité mais utilisent 4
ballons dans la configuration ci-après.
L’eau froide est introduite dans le ballon supérieur gauche et tombe par sa densité élevée
dans le ballon inférieur et les tubes de liaison des autres ballons chauffés par la source de
chaleur permettent à l’eau de s’écouler vers le haut. Des bulles de vapeur se forment pour être
évacué en vapeur sèche vers la tubulure de départ.
Ce type de chaudière présente une très grande surface de chauffe pour le transfert d’énergie et
favorise la circulation naturelle de l’eau.

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Chaudière à tubes cintrés

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