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Mme NFISSI

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Sommaire :

Introduction :........................................................................ 2
Partie 1 : La notion juridique de l’associé........................................... 5
Chapitre 1 : Les conditions d’acquisition de la qualité d’associé..........................5
Section 1 : la libération des apports...................................................................5
Section 2 : La volonté de s’associé......................................................................7
Section 3 : la vocation aux bénéficient et la contribution aux pertes................9
Chapitre 2: la sauvegarde de la qualité d'associé................................................11
Section 1 : Principe de la permanence..............................................................11
Section 2 : la perte de la qualité d'associé.......................................................13
Partie 2 : La situation juridique de l’associé....................................... 18
Chapitre I : Droits et obligations des associés.....................................................18
Section 1 : Les droits des associés....................................................................18
Section 2 : Les obligations des associés............................................................23
Chapitre 2 : Pouvoirs et responsabilité des associés...........................................26
Section 1 : Les pouvoirs des associés................................................................26
Section 2 : La responsabilité.............................................................................30
CONCLUSION :...................................................................... 34

1
Introduction :
Le droit des sociétés est une branche du droit qui régit la création, le
fonctionnement, la gestion et la dissolution des entités juridiques formées par des
associés ou actionnaires en vue de réaliser des activités commerciales. Il établit le
cadre légal dans lequel les entreprises opèrent au Maroc, en définissant les règles
et les obligations qui s'appliquent aux sociétés commerciales. Ces derniers,
peuvent être définis comme étant des entités économiques essentielles, jouant un
rôle fondamental dans l'activité commerciale mondiale.

Avant l’indépendance du Maroc, le développement du droit des sociétés a été le


résultat d'une évolution historique marquée par des réformes législatives et des
adaptations aux changements économiques et sociaux. L'évolution significative de
ce domaine a été amorcée avec l'indépendance du Maroc en 1956, lorsque le pays
a entrepris des réformes majeures pour moderniser ses institutions juridiques. La
première loi régissant les sociétés a été adoptée en 1958, posant les bases du
cadre juridique des sociétés anonymes. Au fil des décennies, le Maroc a continué à
ajuster son droit des sociétés pour répondre aux besoins croissants de son
économie en développement. Des réformes importantes ont été introduites dans
les années 1990 et 2000, visant à harmoniser la législation avec les normes
internationales et à encourager l'investissement. Ces réformes ont également
renforcé la protection des actionnaires et amélioré la gouvernance d'entreprise.
Ainsi, le droit des sociétés marocain a suivi une trajectoire d'adaptation continue
pour accompagner l'évolution de l'économie nationale et maintenir la
compétitivité du Maroc sur la scène internationale.

Au cœur de ces sociétés se trouvent les associés et les actionnaires, les parties
prenantes essentielles qui contribuent à façonner la structure, le fonctionnement
et la gouvernance de ces entités.

« Les associés sont les artisans de la société, les actionnaires en sont les
propriétaires, et leur harmonie dans la gestion est la clé de la réussite de la
société ».

Dans le contexte de cette thématique, nous pouvons réfléchir à cette citation qui
souligne l'idée que la composition et le fonctionnement d'une société commerciale
reflètent souvent la nature et les intérêts de ses associés. Elle met en lumière
l'importance des individus qui composent une société et leur influence sur la
culture, les objectifs et la dynamique de la société. Dans ce sens, on peut définir la
notion d’un associé comme étant une personne physique ou morale qui participe à
2
la création et au fonctionnement d'une société en apportant des capitaux , des
compétences ou des biens, c’est à dire qu’ils investissent dans la société en
réalisant des apports en numéraire, en nature ou en industrie. En contrepartie,
l'associé reçoit des parts sociales ou des actions, représentatives suite à sa
participation dans le capital de la société, et le fait de réaliser un apport leur
permet d’acquérir automatiquement la qualité d’associé ou d'actionnaire selon le
type de la société. A travers cette définition on peut distinguer les trois types des
associés :

• L’associé majoritaire : lorsqu’il détient plus de 50% du capital social

• L’associé minoritaire : lorsqu’il détient moins de 50% du capital social

• L’associé égalitaire : lorsqu’ils ont chacun un taux identique de participation au


capital

Ce droit des sociétés marocain couvre divers aspects, y compris la création des
sociétés, les types de sociétés disponibles (telles que les sociétés anonymes, les
sociétés à responsabilité limitée, les sociétés en commandite, etc.), les droits et les
obligations des associés ou actionnaires, la gestion des sociétés, la responsabilité
des dirigeants, les mécanismes de gouvernance d'entreprise, la distribution des
bénéfices, la protection des créanciers, les opérations de fusion et acquisition, la
dissolution des sociétés, et bien d'autres aspects liés au fonctionnement des
entités commerciales .En surplus, le droit des sociétés marocain vise à établir un
équilibre entre les intérêts des associés ou actionnaires, la protection des tiers
(notamment les créanciers) et la promotion de l'activité économique. Autrement-
dit ; et aux termes de l'article 982 du DOC,* la société est un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou
tous les deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter*. De
cette définition, il résulte que les trois éléments cumulatifs sont nécessaires à la
constitution d'une société; en plus un quatrième élément, de nature
psychologique, non formulé expressément dans le texte, a été rajouté par la
doctrine et la jurisprudence; il s'agit de l'affectio societatis. À ces quatre éléments
qui sont spécifiques à la société, il faut ajouter les conditions requises pour la
formation du contrat de société. En effet, la société est définie comme un contrat
et comme tout contrat, elle obéit à des règles de fond et de forme qui sont,
mutatis mutandis, celles de droit commun. Lorsque l'ensemble de ces éléments et
conditions sont réunis, la société acquiert la personnalité morale qui lui permet
d'avoir une vie juridique propre. C'est dire que la société est considérée à la fois
comme un contrat et comme une personne juridique. Dans la pratique, elle se
3
concrétise par la rédaction d'un contrat de société appelé - pacte social ou statuts -
qui donnent naissance à une personne morale lorsqu'il est accompli la formalité
administrative de l'immatriculation au registre du commerce, du moins pour les
sociétés commerciales. Car lorsqu' une société est immatriculée, le groupement
devient opposable aux tiers, et dispose, en tant que personne juridique, d’un
intérêt et d’un patrimoine autonome par rapport à ses membres, ce qui
correspond davantage à l’analyse institutionnelle; Et en l’absence
d’immatriculation (sociétés en participation et sociétés créées de fait, v. infra), la
société est un pur contrat qui n’a en principe d’effets qu’entre les parties. Ces
associés et actionnaires ont un statut juridique qui précise la manière dont ils sont
liés à la société. Ce statut est attribué à toute personne physique ou morale qui a
pris part à la constitution du capital social d’une société. L’acquisition de ce statut
soumet son titulaire aux droits et obligations dérivent de la société.

D'où l'étude du statut juridique des associés et actionnaires revêt une importance
capitale dans le domaine du droit des sociétés, car il définit les droits, les
obligations ainsi les responsabilités de ces acteurs clés.

A cet égard, il nous paraît judicieux de savoir qu’il est le statut juridique de
l’associé et d'actionnaire. Le questionnement découlant du problème de départ
peut être celui-ci. Quel est le statut juridique de l'associé ? Et quels sont les droits
et obligations que confère la qualité d'associé ?

Pour mener à bien cette étude, nous traiterons dans une première partie la notion
juridique de l’associé .A la suite de cela, nous entamerons la situation juridique de
l’associé dans une deuxième partie.

4
Partie 1 : La notion juridique de l’associé
Dans le tissu complexe du droit des sociétés, la notion d'associé émerge comme
un pilier fondamental. L'associé, détenteur de droits et de responsabilités au sein
d'une entité, constitue le cœur des relations juridiques au sein d'une société. Cette
partie plongera dans la profondeur de la notion d'associé, en explorant dans un
premier chapitre les conditions d’acquisition de la qualité d’associé, et dans un
second chapitre on va traiter le point de la sauvegarde de la qualité d’associés.

Chapitre 1 : Les conditions d’acquisition de la qualité d’associé


Au sein du droit des sociétés, l'acquisition de la qualité d'associé représente un
jalon fondamental, marquant l'entrée dans un univers juridique complexe et
dynamique. Les conditions régissant ce processus sont bien plus qu'une simple
formalité administrative ; elles définissent les fondements des droits et des
engagements au sein de la structure sociétaire. Ce chapitre s'engage à explorer en
profondeur les conditions d'acquisition de la qualité d'associé. Alors pour des
raisons méthodique on va aborder dans (la première section la libération des
apports), ensuite en va entamer dans (la deuxième section la volonté des associés),
et (finalement on va examiner la vocation aux bénéficient et la contribution aux
pertes).

Section 1 : la libération des apports


La notion de société 1va principalement être définie par la notion contractuelle,
la société est considérée comme un contrat , ce dernier se présente comme un
accord entre les associés pour réunir des biens, ce qu’on peut appeler aussi des
apports à préciser que des fois l’apport n’a pas forcément une connotation
pécuniaire(on parle ici a les apports en natures et en numéraire), en effet les
apports des fois prendre la forme de science, de compétence, et d’expérience
(l’apport en industrie) , sauf contraire aux disposition légales ; car dans certaines
formes de sociétés dont certaines situation l’apport ne peut être que financier .

Alors pour bien éclaircir dans une société on peut trouver trois types des apport en
premier lieu on n’a ,Les apports en numéraire correspondent aux sommes d'argent
apportés par les propriétaires de l'entreprise (associés ou actionnaires selon son
statut juridique) soit pour constituer son capital social lors de sa création ou pour
augmenter ce dernier lors d'une opération d'augmentation de capital. En
1
« La société (du latin socius compagnon, associé) est un groupe d’individus unifiés par un réseau de relation, de
tradition et d’institution) ». On peut considérer les associés comme des compagnons qui vont vivre une aventure,
celle du commerce car sur dans le commerce il existe toujours des risques de perdre sa richesse.
5
contrepartie, de leurs apports les associés reçoivent des parts sociales (pour les
associés) ou des actions (pour les actionnaires) qui représentent leur participation
dans le capital de la société.2 Ainsi Il est à noter que l'apport en numéraire peut se
faire en espèces, par virement bancaire ou bien par chèque au nom de la société
chez un notaire ou dans une banque.

On deuxième lieu on n’a, L'apport en nature représente l'apport d'un bien


incorporel ou corporel réalisé par un des associés ou actionnaires. L'apport en
nature est immédiatement libéré en intégralité. Il est donc apporté dès la
constitution ou l'augmentation de capital. En échange, l'associé reçoit des titres de
l'entreprise correspondant à la valeur du bien apporté. On surplus L’apport en
nature présente un intérêt majeur pour l’entreprise : elle n’a pas à décaisser de
l’argent pour s’approprier ou utiliser le bien dont elle a besoin. Elle ne doit donc
pas partir à la recherche de financements (prêt bancaire, crédit-bail ou location,
etc).3 Ainsi que selon l’article 988 du DOC prévoit que « entre musulmans, l’apport
ne peut consister en denrées alimentaires ».

Au passage, soulignons qu’il existe trois formes d’apport en nature (ce qui laisse
une marge de manœuvre assez importante à l’associé apporteur) :

 L’apport en propriété : c’est le type d’apport en nature le plus courant.


L’associé transfère à la société la propriété du bien qu’il lui apporte à la
société,

 L’apport en jouissance : l’associé met à disposition de la société le bien qu’il


apporte, mais il en reste propriétaire et pourra le récupérer à terme,

 L’apport en usufruit : la société peut utiliser le bien qui continue


d’appartenir à l’associé apporteur. Elle profite également des revenus que ce
bien procure.

Et on troisième lieu on trouve L'apport en industrie correspond à l'apport d'un


savoir-faire, d'une compétence ou d’une expérience. D’autre terme L'apport en
industrie consiste en la mise à disposition par un associé de ses connaissances
professionnelles, de son travail ou services. Ces apports font donc parti d'un
régime particulier. L'apport en industrie est dans la pratique peu utilisé.4
2
Compta Online « les apports en numéraire notion et mode de libération », site internet, visité le 05/12/2023:
https://www.compta-online.com/les-apports-en-numeraire-notion-et-mode-de-liberation-ao3873.

3
Le Coin Des Entrepreneurs, « Qu’est-ce qu’un apport en nature ? », site internet, visité le 05/12/2023:
https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/qu-est-ce-qu-un-apport-en-nature.
4
Expert-Comptable en ligne, « Qu'est-ce que l'apport en industrie dans une entreprise ? (2023) », site internet, visité
le 05/12/2023: https://www.l-expert-comptable.com/a/36997-l-apport-en-industrie-dans-une-entreprise.html#.
6
De même ces apports varient selon la forme juridique de la société. On principe
dans les sociétés a responsabilités limité (SARL), et dans les sociétés de personnes
on trouve tous les types des apports, mais par dérogation à ce principe dans les
sociétés en commandite simple l’apport en industrie et exclue pour les associés
commanditaires. Dans le même sens, en ce qui concerne les sociétés de capitaux
on n’a seulement les deux types des apports à savoir l’apport en nature et l’apport
en numéraire à l’exception de l’apport en industrie. Mais l’exception se relève en
niveau des commandités du (SCA) ont les possibilités d’apporter l’apport en
industrie.

Alors, Comme on n’a déjà indiqué, les apports en nature et les apports en industrie
sont immédiatement et intégralement libérés. Concernant les apports en nature,
les règles diffèrent suivant la forme juridique de l'entreprise et selon qu'il s'agisse
d'une constitution de société ou d'une augmentation de capital.

Le minimum légal à libérer concernant les apports en numéraire à la constitution,


Pour (SARL ), l'apport minimum à libérer est de 1/5ème (20%) du capital social
lors de la constitution de l'entreprise. Le solde des apports peut être libéré en une
ou plusieurs fractions dans un délai maximal de 5 ans sur décision du gérant à
partir de la date de création de la société à l'immatriculation de la société au
Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).

Pour les sociétés de type société anonyme SA, (SAS) et (SASU), au moins 50% de
l'apport en numéraire doit être libéré au moment de la création de
l'entreprise. Le reste dans les 5 années qui suivent l'immatriculation de la société. 5

Pour les sociétés de type SNC et SCI, le montant de l'apport en numéraire pour
constituer le capital social peut être intégralement libéré ou non au moment de la
création de l'entreprise, aucun délai n'est imposé légalement pour libérer le
solde. Les dispositions statutaires servent de référence dans ce cas.

Section 2 : La volonté de s’associé


Au cœur de toute société, la volonté des associés émerge comme le souffle vital
qui anime les décisions et les orientations stratégiques.

5
Compta Online « les apports en numéraire notion et mode de libération », site internet, visité le 05/12/2023:
https://www.compta-online.com/les-apports-en-numeraire-notion-et-mode-de-liberation-ao3873.
7
Et c’est ce qui est prévus par l’élément de l’affectio societatis, cette dernière
signifie l’intention de s’associer, il exprime l’élément intentionnel du contrat de la
société commerciale. Il est souvent définit comme un désir de collaboration
volontaire, intéressé, actif et égalitaire. Le caractère volontaire et actif, tout
d’abord, permettait de distinguer la société des états subis et non voulus.

Ensuite, le caractère intéressé fournissait le critère de distinction entre


l’association et la société.

Enfin, la collaboration voulue devait être égalitaire, ce qui la rapprochait d’une


obligation de bonne foi dans les relations sociales.

L’affectio societatis sert à prouver l’existence d’un contrat de société lorsque celle-
ci n’est pas immatriculée au registre du commerce.

Il n’est pas formellement exigé par l’article 982 du D.O.C cependant, il est sous-
entendu car son absence peut entrainer l’inexistence de la société, la volonté de
s’associer devrait non-seulement exister au moment de la création de la société
mais aussi se prolonger pendant la vie sociale.

Il est préférable d’ajouter que l’affectio societatis se caractérise également par une
volonté d’union et d’accepter les aléas communs. Cette union implique une
organisation et une convergence des intérêts qui n’existent pas dans d’autres
formes de collaboration.

Ainsi que la notion de l’affectio societatis présente un intérêt au niveau


jurisprudentiel. Les tribunaux peuvent apprécier l’existence d’un contrat de société
qui n’a pas donné lieu à l’immatriculation au registre de commerce.

Lorsque le contrat de société donne lieu à l’immatriculation au registre de


commerce L’AFFECTIO SOCIETATIS perd pratiquement sa qualité en tant
qu’élément constitutif du contrat de sociétés.

A la différence d’autres contrats synallagmatiques tels que le cas par exemple de


contrat de vente ou le vendeur cherche à vendre son bien cher et l’acheteur
cherchent à payer le moindre prix, donc les parties se trouvent dans des situations
contradictoires voire même opposées. Or, dans le contrat de société il doit y avoir
entre les associés un esprit sociétaire c'est-à-dire une volonté de collaborer sur
pied d’égalité à la gestion de l’entreprise.

La notion d’affectio societatis bénéfice, d'une certaine souplesse, est susceptible


de varier selon le type de société en cause et prend des formes différentes en
8
fonction du rôle qu’elle s’est vu attribuer. Difficile à appréhender dans les sociétés
cotées en bourse qui regroupent un nombre considérable d’associés, souvent
passifs, elle s'avère très marquée dans les sociétés de petite taille, crées entre
partenaires.6

L’affectio societatis s'apparenterait davantage au consentement du mariage qui est


la volonté de contracter l'union et de mener la vie conjugale. De ce fait, elle
correspondrait à la volonté non seulement de participer aux bénéfices et aux
pertes, mais également de s’investir dans les prises de décisions concernant la
société ou ses membres.

Une forte divergence d'intérêts peut ainsi conduire des associés à envisager de se
séparer à la manière d'époux qui choisissent de divorcer. La séparation
d'associés peut ainsi se définir comme la disparition de l'affectio societatis chez un
ou plusieurs associés. Si vous êtes dans une telle situation, contacter un avocat
compétent en droit des sociétés qui saura appréhender les conséquences de la
perte de l’affectio societatis sur votre société et vous accompagner tout au long de
la procédure.

Section 3 : la vocation aux bénéficient et la contribution aux pertes


Au sein du tissu contractuel qui lie les associés au sein d'une société, la dualité
entre la vocation aux bénéfices et la contribution aux pertes constitue un équilibre
délicat.

En droit des sociétés, il faut espérer le meilleur : les bénéfices, et envisager le pire :
les pertes

Lorsqu’un ou plusieurs associé(s) décide(nt) de participer à une entreprise


commerciale, c’est pour en tirer un profit. Les associés espèrent donc obtenir des
bénéfices. Le pendant de cette espérance est contenu dans l’obligation de la
contribution aux pertes de la société. 7

Dans la grande majorité des cas, les statuts de la société prévoient la réparation
des bénéfices et des pertes proportionnellement aux apports. D’ailleurs, l’article
982 du D.O.C et l’article 1844-1 du Code civil évoque ce principe comme règle
supplétive en cas de silence des statuts sur cette question. 8
6
« Droits et devoirs des associes », site internet, visité le 05/12/2023: https://www.avocats-picovschi.com/droits-et-
devoirs-des-associes-l-affectio-societatis_article_302.html.
7
Mohamed EL MERNISSI avec la collaboration de Lamya EL MERNISSI, « Traité marocain de droit des sociétés »,
Lexix-Nexis, p 88.
8
Thirel solution société d'AVOCAT « Droit des sociétés : la vocation aux bénéfices et la contribution aux pertes », site
internet, visité le 05/12/2023: https://www.thirel.fr/droit-des-societes---la-vocation-aux-benefices-et-la-
9
Cependant les répartitions des bénéfices et contributions aux pertes ne sont pas
toujours proportionnelles aux apports : il en va des cas où des associés ont un rôle
prépondérant ou inversement de simple investisseur.

Rappelons par ailleurs que les clauses dites léonines sont prohibées. Ces clauses
léonines permettent à un ou plusieurs associés de se « tailler la part du lion »
quant aux bénéfices produits par la société, ou à minimiser leurs pertes en cas de
contribution.

D’autre terme La participation aux bénéfices et aux pertes constitue l’un des
éléments caractéristiques du contrat de société (ou pacte d’associés). Elle permet
notamment de distinguer la société de l’association. Aussi, le pacte peut prévoir
un partage égal des bénéfices et des pertes, malgré des apports inégaux ou même
un partage inégal, malgré des apports égaux.

Toutefois, et comme le mentionne l’article 1844-1 du Code civil, toute clause


léonine est réputée non écrite. La clause léonine est celle qui attribue la “part du
lion” à un associé. Elle crée un déséquilibre significatif sur la situation des associés.

Aussi, en vertu de l’article 1844-1 du Code civil, il est interdit d’attribuer à un ou


plusieurs associés la totalité des bénéfices ou des pertes, ou d’en priver un associés
de toute part dans les bénéfices. De même, l’exonération d’un associé de toute
contribution aux pertes est interdite.9

Autrement dit, l’interdiction vise 4 catégories de clauses, c’est-à-dire celles :

 Attribuant à un associé la totalité du profit

 Exonérant à un associé de la totalité des pertes

 Excluant un associé totalement du profit

 Mettant à la charge d’un associé de la totalité des pertes

Chapitre 2: la sauvegarde de la qualité d'associé


Dans l'univers complexe des partenariats et des collaborations professionnelles,
la qualité d'associé se présente comme une gemme précieuse. Comme les marins
chevronnés qui assurent la sécurité de leur navire, les associés doivent être habiles
à maintenir et à sauvegarder la qualité de leur partenariat.

contribution-aux-pertes_ad134.html.
9
LegalPlace, « La clause léonine », site internet, visité le 05/12/2023: https://www.legalplace.fr/guides/clause-
leonine.
10
Dans ce chapitre dédié à la sauvegarde de la qualité d'associé, nous nous explorons
les diverses voies qui mènent à l'excellence dans la société professionnelle. Des
stratégies éprouvées, des pratiques exemplaires et des conseils éclairés serviront
de boussole pour les associés cherchant à préserver la qualité de leur
collaboration. En embrassant cette quête, les associés s'arment d'outils essentiels
pour naviguer avec succès dans les défis inévitables et capturer les opportunités
florissantes.

Cependant, tel un fil conducteur, le principe de la permanence(Section1) guide


l'association dans l'anticipation d'une continuité harmonieuse, mais la négligence
de maintenir la qualité d'associé ce qui peut contribuer à une perte de cette
qualité(Section2), et cela peut s'avérer être une rupture abrupte dans ce tissu
durable, laissant et/ou créant ainsi des failles qui témoignent de la nécessité
constante de préserver l'intégrité collaborative.

Section 1 : Principe de la permanence


La permanence de la qualité d'associé signifie que celui-ci ne peut en aucune
manière quitter la société ni sur sa propre initiative ni à l'initiative de la société.
Elle peut être soit désirée, soit redoutée par l'associé. Et avant de présenter les
modes d'acquisition de la qualité d'associé, il convient, au préalable, de déterminer
ce qu'on entend par associé(en plus de ce qui a été mentionné ci-dessus). Le terme
« associé » peut être employé d'une manière générale pour désigner le membre
d'une société, quelle qu'en soit la forme. Mais, il arrive qu'il soit utilisé plus
spécialement dans les sociétés de personnes par opposition au terme
d'actionnaire, employé dans les sociétés de capitaux.

Une fois acquise, la qualité d'associé est-elle permanente ? Donc, l'étude de cette
question revêt un intérêt certain tant sur le plan théorique que sur le plan
pratique, et il revient à rechercher, si des modes de sortie de l'associé de la société
existent. A cet égard, la généralité du terme d'associé conduit à l'examen de la
situation de l'associé dans toutes les formes de sociétés à savoir les sociétés de
personnes, les sociétés par actions et les sociétés à responsabilité limitée.

De plus, la permanence de la qualité d'associé est une question située au carrefour


de thèmes de réflexion essentiels en droit des sociétés comme l'intuitu personae ,
l'affectio societatis , l'intervention du juge dans la vie des sociétés , la nature
contractuelle ou institutionnelle de la société, l'intérêt social et la place de
l'associé au sein de la société.

L’idée c’est que la qualité d’associé présente en principe un caractère permanent


11
justifié par son origine contractuelle. Être associé c’est avoir consenti au statut,
donc c’est avoir consenti à un contrat. On appliquant ici la fondamentale obligation
du consentement ; cela signifie qu’en principe on ne peut pas perdre la qualité
d’associé sans son consentement. L’associé ne peut pas être dépouillé contre son
grès de la qualité d’associé. Mais, sous l’adage « pacta sunt servanda »(les accords
doivent être respectés), en principe, l’associé ne peut pas partir de la société
sans le consentement de ses coassociés. Mais il a fallu donner de la souplesse.

La permanence de la qualité d'associé au sein des sociétés commerciales peut être


envisagée en relation avec le principe de la liberté contractuelle, qui est une pierre
angulaire du droit des contrats. La liberté contractuelle permet aux parties de
définir les termes et les conditions de leur relation contractuelle de manière
autonome, sous réserve du respect des lois en vigueur. Dans le contexte des
associés au sein d'une entreprise, la permanence de la qualité d'associé pourrait
être vue comme la résultante d'accords contractuels initiaux solides et de relations
continues basées sur la confiance et l'engagement. Lors de la formation de la
société, les associés ont exercé leur liberté contractuelle pour définir les
paramètres de leur partenariat, y compris les droits, les responsabilités et les
attentes réciproques.

Cependant, il est important de reconnaître que la permanence de la qualité


d'associé ne peut être garantie par la seule liberté contractuelle. Les relations
professionnelles évoluent, les circonstances changent, et il peut y avoir des
moments où les associés doivent renégocier ou ajuster leurs accords pour
s'adapter aux nouvelles réalités. La liberté contractuelle offre la flexibilité
nécessaire pour permettre de tels ajustements tout en préservant la stabilité et la
continuité de la collaboration. Toutefois, et sans préjudice des droits des tiers, un
associé à la possibilité de se retirer totalement ou partiellement de la société (la
liberté de retrait), dans les conditions prévues par les statuts ou, à défaut, après
autorisation donnée par une décision unanime des autres associés. Ce retrait peut
également être autorisé pour justes motifs par une décision de justice.

En somme, l'attention qui se porte cette permanence est donc pleinement justifiée
par l'importance des intérêts en jeu. Il s'agit aussi bien de l'intérêt de la société que
de celui de l'associé. La permanence de la qualité d'associé est, en effet,
étroitement liée au conflit entre l'intérêt social et l'intérêt particulier de l'associé.

Section 2 : la perte de la qualité d'associé


Cette section plonge dans les profondeurs de la perte de la qualité d'associé, un
12
phénomène complexe qui peut se manifester de deux façons distinctes. Dans la
première sous-section, nous examinerons de près les situations où la perte est
délibérée ou voulue(Ss1), fruit d'une décision stratégique ou d'une transformation
planifiée. La seconde sous-section, quant à lui, explorera les circonstances où la
perte de la qualité d'associé est subie(Ss2), souvent résultante de défis inattendus
ou de divergences non anticipées. Ensemble, ces deux perspectives offrent un
panorama complet sur la nature dynamique des relations professionnelles et sur la
manière dont la perte de la qualité d'associé peut être façonnée par des choix
délibérés ou des tournants inattendus.

Sous-Section 1: la perte voulue


A: Le droit de retrait:

Le retrait est un terme qui renvoie à toutes les hypothèses dans lesquels l’associé
va céder la totalité de ses titres. Au sens strict, le droit de retrait désigne la faculté
de sortir de la société en imposant le rachat de ces titres sociaux par la société elle-
même ou par les associés. Au sens large, le retrait renvoie à toutes les hypothèses
où l’associé va céder ses titres. La cession des titres à un remplaçant c’est à dire un
tiers à la société. On retrouve la distinction entre les sociétés par action et les
sociétés de personnes.

 Dans les sociétés par action, la cession des actions à un tiers est en totalement
libre.

 Dans les sociétés de personnes et les SARL où l’intuitu personae est plus
marqué pour faire entrer un nouvel arrivant dans la société il faut l’agrément
des autres associés. Mais, si les associés refusent l’agrément, on peut les
contraindre à racheter nos actions.

Tout associé de la société est libre d’en démissionner, cette dernière est considérer
comme une perte voulue et elle est notifiée par l’associé au gérant de la société
par voie postale et/ou numérique selon les conditions définies par la société et
portées à la connaissance des associés. Ainsi qu'un associé qui démissionne de la
société se voit rembourser sa part sociale au montant nominal de celle-ci.
Toutefois, le conseil d’administration peut suspendre un associé jusqu’à la
prochaine assemblée générale pour l’un des motifs suivants :

 Violation grave ou réitérée des Statuts ou du Règlement général de la société ;


Agissement préjudiciable aux intérêts matériels ou moraux de la société ou de
l’un ou plusieurs de ses associés ;
13
 Manquement grave aux obligations contractées en adhérant à la société qui
rend impossible la gestion des droits par cette dernière ;

Infraction grave aux règles de la probité professionnelle.

Toutefois, on peut mentionner une clause qui peut être insérer c'est celle de
retrait, qui prévoit la possibilité pour un actionnaire d'exiger des autres
actionnaires de lui acheter ou de lui faire acheter ses actions. C'est une option de
vente ou une promesse d'achat appelée put. Dans la pratique, elle est
conditionnée par l'arrivée d'un terme, par la réalisation de certaines conditions ou
par la survenance de certains évènements.

B: Le droit de céder les titres sociaux:

Le droit de céder des titres sociaux est une faculté précieuse accordée aux
actionnaires ou associés au sein d'une société et il est également un mécanisme de
régulation interne qui contribue à maintenir l'équilibre au sein de la société et à
protéger ses intérêts à long terme. Il confère à ces détenteurs de titres la liberté de
transférer, tout ou partie, de leurs parts ou actions à d'autres parties, que ce soit à
des tiers ou à d'autres membres existants de l'entité, autrement-dit il permet à un
associé de transférer sa propriété dans la société à une autre partie, que ce soit
une personne physique ou une entité juridique. Ce droit, souvent encadré par les
dispositions statutaires de la société, peut jouer un rôle essentiel dans la flexibilité
et la liquidité des investissements. Les associés peuvent ainsi ajuster leur
portefeuille en fonction de leurs besoins financiers, stratégies d'investissement ou
objectifs personnels, cela signifie que cette cession peut résulter de diverses
motivations, telles que la nécessité de mobiliser des liquidités, la planification
successorale, ou simplement le désir de désengagement partiel ou total de ladite
société.

Cependant, il est crucial de noter que ce droit peut être soumis à certaines
restrictions et il est généralement réglementée par les statuts de la société c’est à
dire des conditions spécifiques énoncées dans ces derniers, visant à préserver
l'équilibre et la stabilité des relations entre les parties prenantes. La cession des
titres sociaux peut également être sujette à l'approbation d'autres associés ou à
des dispositions légales applicables, selon la juridiction et le type de société. Ainsi,
le droit de céder des titres sociaux, tout en offrant une souplesse précieuse,
s'inscrit dans un cadre réglementaire qui vise à concilier la liberté individuelle des
associés avec les intérêts globaux et la gouvernance de l'entité.

Ces dispositions visent souvent à protéger l'intégrité de l'entreprise en veillant à ce


14
que de nouveaux entrants soient acceptables pour la dynamique existante et les
objectifs de l'entreprise. En outre, le droit de céder des titres sociaux peut
influencer la gouvernance et la structure de l'entreprise. Les clauses d'agrément ou
de préemption, souvent incluses dans les statuts, peuvent donner aux associés
existants la priorité pour acquérir les titres cédés, assurant ainsi une certaine
stabilité au sein du groupe d'actionnaires.

Sous-Section 2: la perte subie


A: Clause d'exclusion:

La clause d'exclusion constitue un mécanisme juridique permettant d'écarter un


associé ou actionnaire de la société dans des circonstances définies. Est une
disposition contractuelle souvent intégrée dans les accords entre associés ou
actionnaires d'une société. Ladite clause définit les circonstances dans lesquelles
un associé peut être exclu de la société. Cette disposition est souvent mise en
place pour protéger l'intégrité de la société en cas de comportement préjudiciable
de la part d'un associé, que ce soit en raison d'une violation grave des
engagements contractuels, d'une incapacité à contribuer de manière adéquate à
l'entreprise, ou d'autres motifs spécifiés.

Une clause d’exclusion permet donc d’exclure un associé sous certaines conditions.
Les statuts de la société doivent la prévoir de manière précise et en termes clairs,
et afin de s’assurer de sa validité, elle doit être rédigée de manière précise et claire
dans les statuts et Il est conseillé de prévoir en détail les causes et les modalités
d’exclusion , ainsi doit être contradictoire c’est-à-dire qu'il faut présenter ses
moyens de défense car la clause d'exclusion est généralement assortie de
procédures spécifiques, garantissant une équité dans le processus de décision et
offrant à l'associé visé l'occasion de se défendre ou de remédier à la situation, si
cela est possible.

Il existe des cas légaux et conventionnels d’exclusion pour un associé : L’exclusion


d’un associé peut intervenir au motif qu’il n’a pas respecté ses obligations prévues
par le droit des sociétés. Il s’agit des cas légaux d’exclusion, par exemple dans le
cas où le dirigeant d’une société fait l’objet d’une mesure d’interdiction de gérer
ou de faillite personnelle. Ensuite, les statuts peuvent prévoir des cas
conventionnels d’exclusion. Il ne faut toutefois pas que ces motifs soient abusifs ou
injustes dans les règles encadrant l’exclusion doivent être déterminées à l’avance,
de manière précise et claire.

Procédure d'exclusion :
15
Le plus souvent, la décision d’exclure un associé est prise dans le cadre
d’une assemblée générale extraordinaire (AGE). Tous les associés de la société
doivent donc être convoqués par le dirigeant conformément aux dispositions des
statuts. En parallèle, les associés doivent être informés afin d’être en mesure de
voter de manière éclairée car le vote de cette clause est fait par l'unanimité des
associés; ainsi en dérogation de principe de volonté contractuelle, la clause
d'exclusion doit être accepté personnellement par l'associé en signant les statuts.

La clause d'exclusion se révèle d'une grande efficacité pour résister à la prise de


contrôle indirecte, il en est ainsi en cas de changement de contrôle d'une société
actionnaire pour lequel la clause d'agrément ne sera d'aucune utilité dans la
mesure où l'actionnaire ne change pas. Bien que la mise en œuvre d'une clause
d'exclusion puisse être une mesure délicate, elle offre aux associés un mécanisme
structuré pour résoudre les conflits et assurer la pérennité de la société dans des
conditions favorables.

B: Clause de rachat forcée:

La clause de rachat forcée peut être prévue par la loi dans les sociétés par action
lorsque les actionnaires ont manqués à leurs obligations, elle peut être prévue par
les statuts dans les sociétés de capitaux ou de personnes lorsque l'incapacité de
l'associé ou le vice de consentement dont l'associé a été victime. Autrement-dit,
qu'elle n’est pas réglementée par la loi, sauf dans les SAS, pour lesquelles le Code
de Commerce prévoit expressément que les associés puissent prévoir, dans les
statuts, une clause obligeant un associé à céder ses titres dans des conditions
déterminées; Donc c'est une clause qui permet d’exclure un associé ou actionnaire
de la société en l’obligeant à céder ses titres (actions ou parts sociales), et elle est
utilisée dans les statuts de société ou dans les pactes d’associés. Ainsi, qu'on
trouve que dans le cadre d'une procédure de redressement judiciaire, le tribunal
peut effectivement avoir le pouvoir d'ordonner la cession des titres détenus par
des associés dirigeants si cela est justifié par la survie de la société. Cette mesure
peut être envisagée lorsque la situation financière de l'entreprise est critique et
que des changements dans la composition de la direction sont considérés comme
nécessaires pour redresser la société. L'objectif d'une telle ordonnance de cession
de titres peut être multiple. Le tribunal pourrait estimer que les associés dirigeants
actuels ne sont pas en mesure de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour
redresser la situation financière de l'entreprise. Dans ce cas, le transfert de
propriété des titres à de nouveaux acteurs peut être envisagé pour injecter de
nouvelles compétences, ressources ou stratégies de gestion.
16
Et un dispositif fréquemment intégré aux accords d'associés au sein des sociétés
commerciales, confère une dimension stratégique à la gestion des relations entre
les associés. Cette clause stipule qu'en cas de certaines circonstances
préalablement définies, tels que le décès, la retraite, ou le désir de départ d'un
associé, les autres associés ou la société elle-même ont le droit ou l'obligation
d'acquérir les parts sociales de l'associé concerné. Cette disposition vise à offrir une
solution préétablie aux changements inévitables au sein de la structure
actionnariale. Elle apporte plusieurs avantages, tant pour les associés restants que
pour l'associé sortant. Pour les premiers, elle assure un contrôle sur l'identité des
actionnaires, préservant la cohérence et la stabilité au sein de l'entreprise. Pour
l'associé sortant, elle offre une voie structurée pour liquider sa participation,
facilitant ainsi la transition vers de nouveaux projets ou la retraite.

En somme, rien ne s'oppose à ce que le pacte prévoit le rachat forcé des actions
d'un actionnaire dans des conditions déterminées à l'avance. La clause de rachat
forcé équivaut à une clause d'exclusion de la société. Elle détermine les modalités
de rachat et d'indemnisation de l'actionnaire exclu. Elle peut s'analyser comme
une option d'achat appelée call ou une promesse de vente sous condition
suspensive.

Partie 2 : La situation juridique de l’associé


Les associés, en tant que parties prenantes clés, jouent un rôle central dans le
fonctionnement de la société. La création et la gestion de cette dernière
nécessitent une compréhension approfondie des droits et obligations des associés
(chapitre 1), ces droits sont souvent définis dans les statuts de la société.
17
En parallèle, les associés détiennent des pouvoirs spécifiques qui impactent
directement la gouvernance de la société, et assument des responsabilités
cruciales (chapitre2).

Chapitre I : Droits et obligations des associés


Dès la création d’une société, les droits et obligations des associés sont
déterminés dans les textes statutaires et suivant la forme juridique retenue. De ce
fait, on va aborder dans le cadre de la première section les différents droits des
associés, ainsi que dans le cadre de la deuxième les obligations indispensables de
ces derniers.

Section 1 : Les droits des associés

Sous-section 1 : Les droits politiques


En ce qui concerne les droits des associés, ceux-ci peuvent s’insérer dans
deux types communs à toute société commerciale10: les droits patrimoniaux (ou
économiques et les droits des sociétés11

A- Le droit à l'information:
Le droit à l’information des actionnaires se situe dans un système codifié de
compétences organiques claires du droit des sociétés12. De ce fait, il concerne
plusieurs prérogatives mises en main des associés pour être au courant des
documents liés à la vie sociale de l’entreprise13. Il s’agit notamment de :

● La possibilité de demander la communication de certains documents avant


l'assemblée générale annuelle (Ex, le bilan, le compte de résultat et l'annexe, le

10
Le contenu ou le régime de ce droit peuvent varier selon la forme juridique concernée. Ainsi, dans la SAS, le droit d’information
ne fait l’objet d’aucune réglementation spécifique dans le Code de commerce. Il est donc plus important que dans les autres
formes juridiques. Aussi, dans la SARL, un associé peut deux fois par exercice, poser des questions au dirigeant de la société sur
tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. Le gérant devra alors répondre dans un délai d’un mois.

11
« Quels sont les droits des associés dans une société commerciale et les types de sociétés? », Site Internet : Ayce Laboratax,
visité le 1 / 11 / 2023 à 15 :00 https://www.aycelaborytax.com/fr/non-classifiee/quels-sont-les-droits-des-associes-dans-une-
societe-commerciale/
12

Alain Alcouffe, Christian Kalweit « Droits à l'information des actionnaires et actions sociales des associés en France et
Allemagne ». Revue internationale de droit économique, 2003/2 (t. XVII, 2), p 159.

13
En droit, la nature juridique de l’information n’a pas encore été clairement établie. Bien que n’étant pas une chose susceptible
d’appropriation, elle n’en n’est pas moins une source de richesse pour celui qui en a connaissance. Voir à ce propos, Franck
Marmoz « Le droit à l’information de l’associé », Fiches de Droit des sociétés (2019), p 77.

18
rapport de gestion, le texte des résolutions proposées et le rapport du commissaire
aux comptes)14 ; (art 70 loi n° 5-96).

● La tenue de certains documents, pendant une durée de 15 jours, avant toute


assemblée générale notamment les textes des résolutions proposées, rapport du
ou des dirigeants sur celles-ci et rapport du commissaire aux comptes. (Art 10 loi n°
5-96).

● La consultation des comptes annuels, des inventaires, des rapports soumis aux
assemblées ainsi que les procès-verbaux de ces dernières ; (art 11 et 26 de loi n° 5-
96).

Au même titre, les associés peuvent : ● poser des questions par écrit en rapport
avec l'ordre du jour de l'assemblée générale annuelle, à l’occasion de leur
convocation à ladite assemblée.

● demander l'inscription d'un point ou d'un projet de résolution à l'ordre du jour


d'une assemblée de SARL (pour les associés minoritaires) ;

● demander, auprès du président du tribunal de commerce, la désignation d'un


expert chargé de rédiger un rapport de gestion sur une opération déterminée.

B- Le droit de vote :

Tout associé a le droit de participer et de voter lors des assemblées générales. Le


nombre de voix de l’associé est en principe proportionnel au nombre d’actions ou
de parts sociales possédées15. Les associés qui détiennent de nombreuses parts
sociales, disposent d’un poids important dans la prise de décisions16. Toutefois,
l’exercice de ce droit peut présenter une certaine difficulté en matière de
démembrement de propriété17 et d’indivision18 (art 72 loi n°5-96).
14
Site internet : Assistant-Juridique : visité le 28 / 10 / 2023 à 20 :00
https://www.assistant-juridique.fr/droits_associes.jsp#section-2
15

La situation est un peu différente pour l'actionnaire, certaines actions pouvant restreindre ses droits, notamment l'action sans
droit de vote
16

« Quels sont les droits et obligations des associés d’une société ? » Site Internet : Call a lawyer Mai 25 2021, visité le
29 / 10 / 2023 à 16 :00 https://blog.callalawyer.fr/droit-commercial/droits-obligations-associes/
17

Il s’agit de la situation où la propriété d’un bien est divisée entre un (ou plusieurs) usufruitier(s), et un (ou plusieurs) nu(s)-
propriétaire(s). Dans ce cas, le Code civil français prévoit que si une part est grevée d’un usufruit, le droit de vote appartient au
nu-propriétaire, sauf pour les décisions concernant l’affectation des bénéfices, où il est réservé à l’usufruitier.
18

Dans ce cas particulier, le Code civil français prévoit que les copropriétaires d’une part sociale indivise sont
représentés par un mandataire unique, choisi parmi les indivisaires ou en dehors d’eux. En cas de désaccord, le
mandataire sera désigné en justice à la demande du plus diligent. Voir à ce propos, « Le guide complet de l’associé
de société » Thibaud DESREUMAUX Site Internet LEGALVISION ; https://www.legalvision.fr/guides-juridiques/creer-
son-entreprise/le-statut-d-associe-tout-savoir
19
Sous-section 2 : Les droits financiers
A- Le droit aux dividendes :
Les associés ont droit d’une partie des bénéfices proportionnellement aux
nombres des parts ou d’actions qu’ils possèdent. C’est un droit de nature
patrimoniale dont ils peuvent jouir19.

On est donc devant trois procédés : - Les bénéfices distribuables : La décision de


distribuer ou non une partie des bénéfices et son montant est prise lors de
l'assemblée générale annuelle, après l'approbation des comptes sociaux20. (Art 330
loi n°17-95 relatives aux sociétés anonymes).

- La distribution des dividendes : La part des bénéfices distribuée à l'associé ou à


l'actionnaire serait en fonction de ce qui est prévu aux statuts de la société. Sinon il
aurait droit aux dividendes proportionnellement à ses apports21 (art 1033 DOC).

- Le paiement des dividendes : C'est l'assemblée générale ou le président, si les


statuts le prévoient, qui décide des modalités de paiement des dividendes. Le
paiement doit s'effectuer dans un délai maximal de 9 mois après la clôture de
l'exercice. Une prolongation de ce délai peut être accordée par le président du
tribunal de commerce22.

B- Le droit aux réserves :

Les réserves ne sont ni plus ni moins que des bénéfices accumulés. Les associés
ont donc vocation à se les partager à la dissolution de la société ou en cours de vie
sociale. De ce fait, il y a trois types de réserves : les réserves légales Avant de
pouvoir procéder à la distribution de dividendes auprès de ses associés, il est

19

Franck MARMOZ « Les droits de l’associé sur les parts sociales : La transmission des parts sociales », Fiches de Droit des sociétés
(2019), p 85.
20

Pour déterminer la part des bénéfices distribuables, il faut commencer par : - remplir la réserve légale, si celle-ci
n'atteint pas encore 10% du capital social ; - remplir la réserve statutaire, si les statuts en prévoient l'existence; -
rembourser aux associés et actionnaires des sommes spécifiques correspondant à des services qu'ils ont effectués
pour la société. La somme restante constitue le bénéfice distribuable.
21

Tous les apports sont pris en compte, notamment les apports en industrie, même dans les structures dans
lesquelles ce type d'apport n'entre pas dans la composition du capital social (SARL, par exemple). Ainsi, un associé
qui détient les 2/3 du capital aura droit aux 2/3 des bénéfices distribuables.

22
Dans les sociétés par actions (société anonyme, société en commandite par actions, société par actions simplifiée),
le paiement peut s'effectuer en numéraire, en actions ou en nature : - La première option la plus pratiquée. - Le
paiement des dividendes en actions est possible dès lors que les statuts le prévoient. La décision est ensuite prise
par l'assemblée générale. - Les statuts peuvent également prévoir la possibilité de payer les dividendes en nature
(remise de titres, de marchandises en stock...).
20
obligatoire, dans certaines sociétés (SARL, SAS, SA,...), de porter une fraction du
bénéfice réalisé par la société à un compte intitulé “réserve légale”, autrement dit
de constituer un fonds de réserve légale23.

Quant aux réserves statutaires, il faut dire que lors de la création de l’entreprise ou
en cours de vie sociale, les associés peuvent décider d’insérer dans les statuts une
clause dite de réserve statutaire. Concrètement, ils prévoient la possibilité de
mettre en réserve une fraction du bénéfice, selon des conditions et des modalités
qu’ils fixent librement. La clause de réserve statutaire a pour but d’empêcher les
associés de percevoir des dividendes trop élevés et de maintenir un certain niveau
de capitaux propres.

Les réserves facultatives peuvent être constituées lors de l'assemblée générale


ordinaire annuelle, une fois les pertes antérieures apurées et les réserves
obligatoires dotées, les associés peuvent décider de constituer des réserves dites
facultatives. Il ne s’agit pas d’une obligation mais d’une simple faculté. Ils peuvent
également prévoir cette faculté dans les statuts24.

La distribution des dividendes aux associés s’effectue une fois les comptes annuels
approuvés et les sommes mises en réserve soit en application de la loi (les réserves
légales), soit en application des dispositions statutaires (les réserves statutaires et
les réserves facultatives)25.

C- Le droit au boni de liquidation :

Le boni de liquidation signifie ainsi que l’actif de la société est supérieur à son
passif. En effet les associés pourront reprendre en franchise d’impôts le montant
de leurs apports. A ce titre, le boni de liquidation est distribué en fonction du
nombre de parts et d'actions détenu par chaque actionnaire26.

Sous-section 3 : Les droits patrimoniaux

23
Au moins 5% du bénéfice doit être porté au compte de réserve légale. Dès lors que la réserve atteint 10% du capital
social, cette dotation cesse d’être obligatoire. Notez toutefois que les statuts peuvent prévoir un prélèvement annuel
supérieur à 5% et un plafond supérieur à 10% du capital social. L’obligation de mise en réserve légale permet de
renforcer la situation financière de l’entreprise, plus précisément ses capitaux propres.
24
Les réserves facultatives permettent de faire face à des dépenses exceptionnelles, de consolider les capitaux propres et
de rassurer les différents partenaires sociaux. Il arrive que la mise en réserve des bénéfices entraîne des conflits entre
associés majoritaires et associés minoritaires.
25
« Qu'est-ce que la réserve légale et statutaire ? » site internet : Captain-contrat ,visité le 22/11/2023.
https://www.captaincontrat.com/gestion/assemblee-generale/reserve-legale-statutaire-definition-
fonctionnement#:~:text=Lors%20de%20la%20cr%C3%A9ation%20de,modalit%C3%A9s%20qu'ils%20fixent%20librement.
26
«Boni de liquidation : définition, calcul et modalités d'imposition » visité le 16/11/2023.
Captain contrat : https://www.captaincontrat.com/fermeture/liquidation/boni-de-liquidation-quelle-repartition-pour-les-
associes.
21
A- Le droit de céder les titres sociaux :
La cession de titres sociaux est une opération par laquelle l’associé cédant va
transférer à un cessionnaire la propriété de ses titres de capital faisant du
cessionnaire le nouvel associé de la société27.

De ce fait, il existe deux types de clauses en rapport avec la cession d’actions ou de


parts sociales au sein d’une société.

La clause d’agrément est une clause qui permet de contrôler l’adhésion de


nouveaux associés ou actionnaires dans une société. Ainsi, la cession d’actions ou
de parts sociales à un tiers sera soumise à l’agrément de l’assemblée générale des
associés de la société ou d’un organe social28.

La clause de préemption est une clause permettant aux associés d’être prioritaires
sur l’achat d’actions ou de parts sociales en cas de cession de celles-ci. L’associé
souhaitant céder ses parts sociales ou actions aura alors l’obligation de le notifier
aux autres associés en amont, afin de leur laisser la possibilité de les acquérir avant
un tiers29.

B- Le droit de nantir du compte d’instrument financier :


Les instruments financiers sont des titres ou des contrats, tels que les actions, ou
les obligations. Il est possible de nantir le compte, non pas les instruments eux-
mêmes, afin que la gestion du portefeuille soit possible, ce qui est profitable tant
au débiteur, qu'à son créancier. Le compte demeure donc au nom du titulaire, et il
est tenu par l'établissement de crédit30.

27
«Cession de titres : définition et fonctionnement » Site internet : visité le 12/11/2023.
Captain-contrat : https://www.captaincontrat.com/modification/cession-de-titres/cession-de-titres-definition-et-
fonctionnement-me-mirabel-chambaud.

28
Cependant, le Code de commerce prévoit des règles spécifiques selon la forme juridique de la société. La clause
d’agrément en SARL La société à responsabilité limitée (SARL) est une forme sociale dite à fort intuitu personae, ce
qui signifie que la personne des associés est particulièrement importante dans le fonctionnement de la société. La
clause d’agrément en SAS Son régime juridique étant gouverné par un principe de liberté statutaire, les actionnaires
de la SAS peuvent librement déterminer les modalités de l’agrément dans les statuts de la société, dans le cadre
d’une cession d’actions de SAS. La clause d’agrément en SA Au sein d’une société anonyme (SA), ne peut porter que
sur les cessions entre actionnaires ou aux tiers. Toute stipulation contraire est réputée non écrite (Dans les mêmes
conditions que la SAS.)

29
« Clause de préemption : que faut-il savoir ? » site internet : visité le 12/11/2023.
Legalstart : https://www.modifier-son-entreprise.com/clause-de-preemption/.
30
«Le nantissement » Site internet : visité le 11/11/2023. Documentissime :
https://www.documentissime.fr/dossiers-droit-pratique/dossier-225-le-nantissement/le-nantissement-de-comptes-
d-instruments-financiers/forme-du-nantissement.html.
22
Les actions nanties seront inscrites dans un compte spécial. Cette inscription
frappe les actions ou les soumet à une indisponibilité jusqu’à la remise de la main
levée par les créanciers nantis au teneur de compte31.

Il faut dire que le nantissement a plusieurs effets, notamment : - Le créancier a le


droit de retenir la chose engagée jusqu’à l’acquittement de la dette, de la vendre si
l’obligation n’est pas acquittée et d’être payé en cas de vente par privilège et
préférence à tout autre créancier.

- Le créancier ne peut pas s’approprier les actions nanties. Le débiteur de ce fait


demeure actionnaire et exerce tous ses droits sociaux et pécuniaires. Il peut même
céder ses actions mais en pratique cette cession est inopposable au créancier qui
peut faire valoir ses droits auprès de l’acquéreur.

En pratique, le teneur de compte (société de gestion) exige pour toute cession la


main levée du nantissement. La société non cotée peut opposer un refus
d’agrément au nantissement de ses actions32.

C- Le droit de ne pas voir ses engagements augmentés


La loi de simplification du droit des sociétés sanctionne par une nullité facultative
les décisions de SARL augmentant les engagements d'un associé à la majorité. Or,
dans les autres sociétés, augmenter l'engagement d'un associé sans son
consentement est nul de plein droit. Une différence non justifiée33.

Section 2 : Les obligations des associés

Sous-section 1 : La libération des apports


L’obligation de réaliser un apport au capital social dans les délais définis. À ce titre,
l’associé est tenu de procéder à la libération intégrale de son apport selon la forme
juridique de la société et de la nature de son apport34 : ● En matière d’apports en

31
Ce type de nantissement ne peut pas porter sur les parts de sociétés civiles de placement immobilier, ni sur celles
d'épargne forestière, soumises au nantissement de parts sociales uniquement.

32
« Cour sur le droit financier ». Site internet : visité le 11/11/2023.
JurisMaroc : https://jurismaroc.vraiforum.com/t393-cours-sur-le-droit-financier.htm
33
« Augmentation des engagements des associés : une incohérence de la dernière loi de simplification », Site
internet Le Fevre Dalloz. https://www.efl.fr/actualite/augmentation-engagements-associes-incoherence-derniere-
loi-simplification_f12977391-a6f4-46d9-825f-d5c43a4df3ce
34
Pierre Facon « Libération des apports en numéraire : le guide » Le Coin des Entrepreneurs. Revue électronique. 7
mars 2022.

23
numéraire : l’associé n’est jamais contraint de libérer l’intégralité de la somme
apportée dès la souscription des parts sociales ou des actions35.

● En matière d’apports en nature : ils doivent être intégralement libérés lors de la


souscription. Par ailleurs, l’apport en nature doit être évalué. Les règles relatives à
cette évaluation varieront également selon les sociétés (art 991 DOC).

● En matière d’apports en industrie : l’associé est obligé de réaliser la prestation


qu’il a promise. Ainsi, si l’apport est une prestation de travail, l’associé devra
continuer à effectuer le travail pendant toute la durée durant laquelle il est
associé. S’il arrête ce travail pendant cette période, il perdra la qualité d’associé. En
revanche, s’il a apporté son savoir-faire, il devra simplement veiller à transférer ce
dernier36 (art 999 DOC).

Sous-section 2 : La contribution aux pertes


Dès lors qu’ils entendent profiter des bénéfices de la société, les associés
s’engagent en contrepartie à en supporter les pertes éventuelles. C’est une
condition de formation de l’entreprise, qui renvoie à la volonté même de s’associer
en effectuant un apport en société. En effet, au moment de fonder une société, les
associés espèrent en tirer profit. Ils espèrent non seulement des bénéfices
d’activité à chaque exercice social, mais également le partage d’un boni de
liquidation.

La contribution aux pertes est mise en œuvre à la liquidation de la société. En effet,


une perte ne peut être constatée qu’une fois le passif réglé et l’actif réalisé. Dans
ce contexte, en principe, aucune action en vue d’obliger les associés à contribuer
aux pertes ne peut être exercée avant liquidation. Pendant l’exercice Par
exception, le juge a admis que les associés se livrent à une contribution annuelle
aux pertes. Pour ce faire, les associés doivent toutefois en convenir par décision
unanime, ou en insérant une disposition expresse dans les statuts de la société37.

35
La libération des apports revient aux statuts. Il est ainsi assez courant de prévoir une libération sur demande du
gérant de la société En ce qui concerne les SARL, l’associé devra libérer au moins 1/5 du montant lors de la
souscription. Enfin, les SAS et SA, l’associé ou l’actionnaire devront libérer au moins la moitié de la somme apportée
lors de la souscription. Le surplus devra être libéré dans les 5 années suivant l’immatriculation de la société au RCS.
Les sommes apportées devront alors être déposées : chez un notaire ; à la caisse de dépôts et consignation ; sur un
compte bancaire ouvert au nom de la société.

36
L’apport en industrie ne concourt pas à la formation du capital social mais donne lieu à l’attribution de titres
sociaux qui ouvre droit aux bénéfices à condition de contribuer aux pertes. Enfin, il convient de noter que
l’apporteur en industrie ne pourra pas céder ces titres.
37
« Contribution aux pertes » site internet : visité le 22/11/2023.
Beaubourg avocats : https://beaubourg-avocats.fr/contribution-aux-pertes/

24
Sous-section 3 : L’obligation au passif
L’obligation au passif d’un associé d’une société civile A l’ égard des tiers, les
associés des sociétés civiles répondent infiniment des dettes sociales à proportion
de leurs parts dans le capital social à la date de l’exigibilité ou du jour de la
cessation des paiements. Si la société civile fait l’objet d’une procédure collective,
les créanciers, qui ne seraient pas payés, peuvent donc demander de régler la
quote-part de leurs créances. L’ouverture d’une procédure collective peut à la fois
faciliter les actions des créanciers, mais aussi créer des difficultés particulières (art
1040 DOC).

Sous-section 4 : L’obligation de non-concurrence


L’associé n’est tenu à aucune obligation de non-concurrence à l’égard de la société
et ne peut donc détenir des intérêts dans des sociétés qui sont directement
concurrentes, ou bien exercer en individuel une activité similaire à celle de la
société dont il est associé. Il faut dire que la jurisprudence a récemment considéré
qu’un associé n’est pas tenu d’informer sa société d’une telle activité. Toutefois,
cette règle doit être nuancée dans deux séries de cas.

La stipulation d’une obligation de non-concurrence dans une convention.

Le non-respect de cette stipulation peut entraîner l’engagement de la


responsabilité contractuelle de l’associé.

L’associé doit s’abstenir de tout acte de concurrence déloyale.

L’associé qui empêcherait la société de conquérir de nouveaux marchés, de


développer des produits innovants, ou d’acquérir des fonds de commerce qu’il
envisage d’acheter pour l’exercice de sa propre activité, se rendrait coupable
d’actes déloyaux. La concurrence déloyale de l’associé peut entraîner la mise en
cause de sa responsabilité civile délictuelle et donc le versement de dommages et
intérêts ainsi que l’arrêt de la cessation de l’activité concurrente38.

38
« L’obligation de non concurrence » site internet : visité le 23/11/2023.
Le village de la justice : https://www.village-justice.com/articles/obligation-non-concurrence-
associe,40852.html#:~:text=L'associ%C3%A9%20n'est%20tenu,soci%C3%A9t%C3%A9%20dont%20il%20est
%20associ%C3%A9.
25
Chapitre 2 : Pouvoirs et responsabilité des associés
Les associés qui détiennent de nombreuses parts sociales du fait de leurs
apports importants à la société, disposent donc d'un poids important dans la
prise de décisions. De ce fait, l'associé a des pouvoirs qui lui confèrent plus
d’influence au sien de la société (section1), ainsi qu'une responsabilité qui
dépend du type de société choisi (section2).

Section 1 : Les pouvoirs des associés


Les associés participent aux décisions de l'entreprise en fonction de leur
statut. Ils bénéficient donc d'un certains nombres de pouvoirs (section 1). Leur
participation peut résulter d'un abus de pouvoirs (section 2), qui crée des conflits
entre associés qui constitue un risque direct pour la continuité et la survie de la
société. Il est donc primordial de mettre en place des moyens de protections et
de perspectives (section3).

Sous-section 1 : Les différents pouvoirs attribués aux associés


- Élection des administrateurs : C’est un pouvoir qui confère plus d’influence aux
associés dans la société. En effet, cette prérogative est susceptible de mettre à
l’organisation même de la gouvernance.

- Nomination du vérificateur ou d’un expert-comptable : Chaque année à


l’occasion des assemblées annuelles (ou résolutions en tenant lieu), les
actionnaires peuvent nommer un vérificateur (auditeur), qui aura pour mandat
notamment d’auditer les états financiers et établir annuellement un rapport
devant être présenté aux actionnaires. Les sociétés qui ne sont pas des émetteurs
assujettis au sens de la loi peuvent, si tous les actionnaires y consentent, décider
de ne pas nommer de vérificateur. Cette décision doit se prendre à l’unanimité,
incluant également les actionnaires détenant des actions ne comportant pas de
droit de vote. Dans un tel cas, les actionnaires nommeront plutôt un expert-
comptable.

- Modification des statuts : Toute modification des statuts doit généralement être
autorisée par résolution spéciale des actionnaires. La résolution spéciale doit être
adoptée aux deux tiers des voix et non pas à la majorité. La modification des
statuts permet de modifier le nom de la société, d’apporter des modifications au

26
capital-actions, et d’ajouter, modifier ou supprimer toute autre disposition
permise par la loi. Notons que certaines modifications aux statuts peuvent
nécessiter un vote par catégorie d’actions, afin de protéger les détenteurs de ces
catégories, que leurs actions comportent droit de vote ou non.

- Approuver une conversion d’actions : Toute conversion d’actions promulguées


par le conseil d’administration (pour les sociétés constituées au Québec) doit être
approuvée par résolution spéciale des actionnaires. Pour les sociétés fédérales, la
conversion d’actions nécessite dans tous les cas une modification des statuts, qui
requière l’autorisation des actionnaires par résolution spéciale.

- Dissolution de la société La dissolution d’une société par actions permet de


mettre fin à l’existence juridique de la société. Une telle décision de dissoudre la
société est prise du consentement des actionnaires, par résolution spéciale, à
moins qu’il n’y ait aucun actionnaire; dans un tel cas le conseil d’administration
peut prendre la décision de dissoudre la société.

- Convention unanime des actionnaires : Par convention unanime des


actionnaires, les actionnaires d’une société peuvent décider que certains
pouvoirs du conseil d’administration seront pris non pas par les administrateurs,
mais par les actionnaires eux-mêmes. Alternativement, ils peuvent décider que
certaines de ces décisions seront assujetties à l’approbation des actionnaires,
sans que la décision ne soit prise directement par ceux-ci.

Sous-section 2 : L’abus de pouvoirs, conflit


L’abus du pouvoir au sein d’une société peut prendre trois manifestations qui se
rapportent au statut de l’actionnaire ou associé39. Il s’agit notamment de :

- L’abus de majorité : étant donné le poids important de l’associé majoritaire lors


des prises des décisions au sein des assemblées générales, il lui serait plus aisé
d’influencer la direction de l’entreprise en sa faveur. En effet, pour qu’un abus de
majorité soit qualifié, deux conditions cumulatives doivent être réunies. Il s’agit

39
Il faut cependant rappeler que Les relations entre les associés sont régies par la loi et par les statuts
de la société en fonction de la forme sociale choisie. Franck Marmoz « Les pactes d’associés » Fiches
de Droit des sociétés (2019), p 115.

27
notamment d’une contrariété de la décision avec l’intérêt de la société et elle
sert un intérêt personnel des associés majoritaires40.

Enfin, l’abus de majorité pourrait être sanctionné devant le juge, soit par
l’annulation de la décision abusive et/ou la condamnation au dommage-intérêt
dès lors qu’il y a un préjudice résultant de cette décision.

- L’abus de minorité : un associé minoritaire, bien qu’il dispose de moins de


pouvoirs, serait toujours capable de bloquer des projets essentiels pour la gestion
de la société. A ce titre, il peut refuser l’augmentation du capital de l’entreprise
de crainte d’une baisse de ses parts dans le capital. Il en est de même lorsque
l’associé minoritaire exige impérativement de voir sa part de bénéfices distribuée
alors que l’entreprise en a besoin pour opérer des investissements41. En d’autres
termes, les actionnaires minoritaires n’hésitent plus à se coaliser dans le but de
faire entendre leur voix dans la gestion des sociétés et tentent, sinon de
conquérir le contrôle de la société, du moins d’influer sur la valeur de leurs titres,
lorsqu’il y a divergence d’opinions sur une question ou une décision
controversée42.

D’autre part, il faut souligner que cette situation doit répondre à deux conditions:
d’une part, la motivation de l’associé doit servir ses propres intérêts à l’encontre
des autres associés ou actionnaires. D’autre part, l’attitude de l’associé doit
s'opposer à une « opération essentielle » pour la société, dont la survie serait
mise en péril43.
40
L’abus de majorité se produit lorsque la décision adoptée lors d’une assemblée générale va à l’encontre de
l’intérêt de la société. En outre, cette décision adoptée va à l’encontre de ce qui serait bénéfique pour la société
elle-même, sans prendre en considération l’intérêt individuel des associés. Ainsi, une décision qui défavorise un
associé, mais qui est prise dans l’intérêt de la société ne sera pas considérée comme un abus de majorité. En effet,
l’intérêt de la société prime sur les intérêts personnels des associés. De plus, l’abus de majorité sera qualifié dès
lors que cette décision adoptée est prise dans le but de favoriser les associés majoritaires au détriment des
associés minoritaires. Ainsi, une rupture d’égalité est créée entre les différents associés de la société.

41
Maxime WAGNER « Tout savoir sur l’abus de majorité/abus de minorité des associés et comment les éviter ? »
Captain Contrat, Revue électronique 25 Mai 2023.

42
L’activisme des actionnaires minoritaires est alors défini comme un processus complexe et long formé par un
ensemble d’activités d’influence organisées en réseaux de manière séquentielle ou parallèle combinant les
ressources, les capacités et les compétences d’un ensemble d’acteurs plus ou moins actifs. Voir à ce propos Carine
Girard « Les actionnaires minoritaires » Dans Revue française de gestion 2002/5 (no 141), pages 183 à 202.
43

« L’abus de minorité : comment le repérer et agir ? » site Internet visité le 15/11/2023 :


https://www.simplitoo.fr/entreprendre-simplement/gerer-son-entreprise/assemblees-generales/abus-de-
minorite.

28
Enfin, les associés minoritaires abusifs engagent leur responsabilité délictuelle qui
engendre la réparation des préjudices causés grâce au versement de dommages
et intérêts aux autres associés. Ils doivent alors prouver l’abus, le dommage et le
lien de causalité entre les deux44.

- L’abus d’égalité : Il se produit lorsque ce sont des associés égalitaires qui sont
concernés. Le règlement de ce type de conflit est sensiblement similaire à celui
de l’abus de minorité, tant dans les faits reprochés que pour les sanctions
appliquées.

Sous-section 3 : Moyens de protection et perspectives


Il faut dire que la conclusion d’un pacte d’associés45 est le meilleur moyen de
prévenir la survenance de conflits entre associés et d’offrir à l’associé,
notamment minoritaire, un droit de regard sur certaines opérations significatives
afin d’éviter tout abus46.

A ce titre, le pacte d’associés peut prévoir des clauses qui contribuent, certes, à
diminuer les opportunités de conflits entre associés. Il s’agit notamment47 :

- Des clauses relatives au droit de vote et à la gouvernance de la société en


envisageant la composition et le fonctionnement des organes de direction et de
contrôle ainsi que les modalités de désignation de leurs membres.

44

Le blocage d’une décision par les associés minoritaires n’aboutit pas à une annulation. La décision reste alors sans
réponse finale et un vote devra être reconduit. Le juge peut désigner un mandataire pour faire avancer la prise de
décision et représenter les associés minoritaires au moment de voter. Plus rarement, les associés minoritaires
peuvent faire l’objet d’une exclusion de la société. Les parts qu’ils possèdent peuvent alors être revendues aux
associés majoritaires. Dans certaines situations, le juge peut même être amené à dissoudre la société. Ce type de
sanction rare est envisageable en cas d’impossibilité de trouver un terrain d’entente entre les différents associés.

45
Le pacte est un document juridique confidentiel qui pose les règles du jeu relatives aux relations entre les
actionnaires en termes de répartition des pouvoirs, de protection des minoritaires et d’évolution de l’actionnariat.
Catherine LEGER-JARNIOU, Georges KALOUSIS ,« Le pacte d’actionnaires/associés », La boîte à outils de la création
d'entreprise (2021), p 128.

46
Cabinet BILLAND & MESSIE,« Conflits entre Associés, quelles protections pour l’Associé Minoritaire? » Site
Internet : Visité le 28 /11/ 2023 : https://www.bm.legal/2019/08/13/conflits-entre-associes/.
47

Cabinet BILLAND & MESSIE, « Les pactes d’associés » Site Internet : Visité le 28 /11/ 2023 :
https://www.bm.legal/2019/08/13/conflits-entre-associes/.

29
- Des clauses relatives au transfert de parts ou d’actions et à la composition de
l’actionnariat : Par exemple, ils peuvent prévoir la cession forcée de titres sous
forme d’option de vente afin d’imposer aux autres signataires de les racheter à
un prix déterminé ou fixé48.

- Des clauses financières : ces stipulations peuvent intéresser la répartition des


bénéfices de la société en modulant leur répartition en fonction de la volonté des
associés en présence49. Par ailleurs, des clauses visant à répartir inégalitairement
le prix de cession des titres, voir le boni de liquidation, sont parfois stipulées.

- Les clauses organisant l’information entre les signataires : ce procédé peut


ménager un droit spécial à l’information ou à la consultation entre eux.

- Les clauses communes à tout contrat commercial : elles concernent la


sécurisation de la relation juridique des parties (définition des termes, sanctions,
non concurrence ou exclusivité, durée du pacte, juridiction judiciaire ou arbitrale
compétente, loi applicable, clause d’indivisibilité, clause résolutoire, clause
d’intégralité, etc.).

Section 2 : La responsabilité

Lorsque la société est débitrice envers les tiers, la responsabilité des


associés s’engage. Cet engagement prend, en vérité deux formes qui dépendent
largement de la structure et la nature de la société en question. A ce titre, on va
se pencher tout d’abord sur la responsabilité limitée (sous-sevtion1) et par la
suite la responsabilité illimitée des associés (sous-section2).

Sous-section 1 : Les sociétés à responsabilité limitée

Il faut dire que ce genre de responsabilité se limite spécifiquement aux sociétés


de capitaux tels que SAS (Société par Actions Simplifiée), SA (Société Anonyme) et
la SARL (Société A Responsabilité Limitée). En effet, les associés se voient

48

Par ailleurs, des clauses permettant de sortir d’une situation de blocage (dead lock, buy or sell, etc…). Plus
classiquement, les pactes d’associés peuvent être le support de clauses d’agrément à l’entrée de nouveaux
associés, des clauses de péremption et des clauses d’inaliénabilité (lock-up).
49

Il est également possible d’imposer à un associé une obligation de reconstituer les de capitaux propres si ceux-ci
venaient à être inférieur à une certaine fraction du capital social, ou d’apporter des sommes en compte courant
d’associé à un taux fixé à l’avance.

30
responsables uniquement à hauteur de leur participation au capital50. Cependant,
l’engagement des associés est limité au montant des apports et dont les droits
sont représentés par des parts sociales51. Autrement dit, si la société est liquidée,
les associés ne devront couvrir les dettes de l’entreprise qu’à concurrence du
montant des apports.

En ce qui concerne la SARL, si les associés sont cautions de la société, ils pourront
être appelés en paiement par tous les créanciers de la société. La caution est un
contrat de garantie établi par la banque lorsque celle-ci attribue un prêt52.
Toutefois, cette responsabilité limitée des associés connaît pourtant des
exceptions dans la mesure où l’associé se trouve gérant, il serait donc
responsable des faits délictueux ou fautifs ayant conduit à la cessation de
paiements. Une responsabilité pénale s’engage également en cas de délit de
banqueroute53.

De même, la responsabilité des actionnaires dans une SA est limitée 54. Ces
derniers ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports55. Ainsi, en
cas de faillite de l’entreprise, l’actionnaire ne perd au maximum que l’argent qu’il
a investi.

Pour conclure, Les associés de SARL ainsi que ceux de toutes les sociétés de
capitaux suivent ce régime de responsabilité limitée à l'égard des dettes sociales.

50

Ainsi, si un associé a réalisé un apport en numéraire de 2 000 dh , les créanciers de la société ne pourront jamais
obtenir plus de 2 000 dh s’ils attaquent personnellement cet associé.
51

Ève SCHÖNBERG ,« Dans Droit des affaires pour managers »,2019, thème 17, la société à responsabilité limitée
(SARL), pages 418.
52

Mais les associés pourraient toujours essayer de demander la nullité ou l’inopposabilité du contrat de
cautionnement. Voir à ce propos. Joseph LOUIS, « RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS D’UNE SARL : QUELS
RISQUES ? », site internet, visité le 24/11/2023 : Responsabilité des associés d'une SARL : quels risques ?
(legalvision.fr).
53

UPSILON CONSULTING Experts Comptables ,« SARL au Maroc : forme préférée des entrepreneurs », site internet,
visité le 24/11/2023 : https://www.upsilon-consulting.com/2020/11/sarl-au-maroc-pourquoi-est-ce/.
54

Ahmed ABDOULAYE KADER TOURE, « L'activisme actionnarial dans la société anonyme », thèses en préparation à
l'Université Côte d'Azur, du 10-10-2022 .
55

Voir l’article, « Société anonyme (SA) au Maroc: ce qu'il faut savoir », sur le site internet, visité le 24/11/2023 :
Société anonyme (SA) au Maroc: ce qu'il faut savoir (wecount.ma).

31
Sous-section 2 : Les sociétés à responsabilité illimitée

En principe, le régime de la responsabilité illimitée s'applique aux sociétés de


personnes comme : SNC (Sociétés en Nom Collectif), SCA (Société en commandite
par actions), SCS (Société en commandite simple) et toutes les Sociétés civiles .
Les associés sont donc responsables au-delà de leurs apports. En d’autres termes,
si la dette est supérieure aux apports en capital social et en compte courant, les
associés devront répondre des dettes sociales avec tout leur patrimoine
personnel.

D’ailleurs, les associés de la SNC et selon l’article 3 de la loi N° 5-96, promulguée


par le Dahir n°1-97-49 du 13 févier 1997 sont tenus indéfiniment et solidairement
des dettes sociales56 et ne peuvent céder leurs parts qu’avec l’agrément des
autres57.

Au total, si l’entreprise connaît de graves difficultés financières, les associés


seront tenus au-delà de leurs apports, sur leur patrimoine personnel, et les
créanciers pourront, par la suite, demander le remboursement à un seul associé
pour l'ensemble de la dette. L'associé qui remboursera la totalité de la dette
devra assigner chaque associé en remboursement de sa « créance » et
supportera le risque de ne pas être remboursé intégralement.

D’autre part, il faut préciser que la responsabilité des associés de la SCS diffère en
fonction de leur qualité : la responsabilité des associés commandités est indéfinie
et solidaire. Concrètement, les créanciers professionnels de la SCS peuvent
recouvrer leurs créances sur le patrimoine personnel des associés commandités
en cas de défaillance de la SCS, sans limite de montant. Toutefois, ils peuvent
demander à l’un des associés commandités de régler la totalité des sommes dues,

56

Les créanciers de la société ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé, qu'après
avoir vainement mis en demeure la société par acte extrajudiciaire. La mise en demeure sera considérée comme
vaine si, dans les huit jours qui la suivent, la société n'a pas payé ses dettes ou constitué des garanties; ce délai
peut être prolongé par ordonnance du président du tribunal, statuant en référé, une seule fois et pour la même
durée
57

Jean-François BOCQUILLON, Pascale DAVID, Élise GROSJEAN-LECCIA, « Dans DCG 2. Droit des sociétés et des
groupements d'affaires », 2022, chapitre 12. La société en nom collectif (SNC), pages 220.

32
charge à lui de se retourner vers les autres associés pour obtenir le
remboursement de leur quote-part58.

De leur part, la responsabilité des associés commanditaires est limitée au


montant de leurs apports respectifs au capital59 selon l’article 20 de la loi N° 5-96,
promulguée par le Dahir n°1-97-49 du 13 févier 1997. Par conséquent, les
créanciers professionnels de la SCS ne peuvent les poursuivre qu’à hauteur des
montants investis dans la société. Les associés commanditaires ne sont pas
solidaires entre eux.

CONCLUSION :
58
Legalstart , « Qu’est-ce qu’une société en commandite simple ? », site internet, visité le
24/11/2023 : https://www.legalstart.fr/fiches-pratiques/statut-entreprise/societe-en-commandite-
simple/.
59

Legalstart , Op.cit. , visité le 24/11/2023.

33
Dans une société, les associés sont la partie la plus importante. Ce sont les
acteurs qui vont décider de l’orientation de celle-ci. Ces associés ont un statut
juridique qui précise la maniéré dont ils ont liés à l’entreprise.

De même, les associés acceptent de partager les bénéfices mais aussi de


contribuer aux pertes de la société, cela implique donc une certaine
responsabilité.

Ainsi, La qualité d’associé confère à son titulaire à un ensemble de droits et


obligations qui se varient selon la forme juridique concernée.

Cependant, les relations entre associés jouent un rôle vital dans le succès et la
stabilité d’une entreprise. La collaboration et l’harmonie entre les associés
peuvent être la clé de la croissance et de l’innovation. Toutefois, ces relations
peuvent également devenir un terrain fertile pour des désaccords et des conflits,
ayant un impact significatif sur la gestion de l’entreprise.

Il est donc primordial de mettre en place des moyens de prévention et de gestion


des conflits60. Cette solution peut être la conclusion d’un pacte d’associés est le
meilleur moyen de prévenir la survenance de conflits entre associés.

60
Louise Poulain, « CONFLIT ENTRE ASSOCIÉS, COMMENT LE GÉRER ? », lV LegalVision , revue
électronique , mardi 15 novembre 2023.

34
Table des matières

Introduction :.................................................................
Partie 1 : La notion juridique de l’associé.......................
Chapitre 1 : Les conditions d’acquisition de la qualité d’associé........................................5
Section 1 : la libération des apports................................................................................5
Section 2 : La volonté de s’associé...................................................................................7
Section 3 : la vocation aux bénéficient et la contribution aux pertes.............................9
Chapitre 2: la sauvegarde de la qualité d'associé..............................................................11
Section 1 : Principe de la permanence...........................................................................11
Section 2 : la perte de la qualité d'associé.....................................................................13
Sous-Section 1: la perte voulue..................................................................................13
Sous-Section 2: la perte subie....................................................................................15

Partie 2 : La situation juridique de l’associé..................


Chapitre I : Droits et obligations des associés...................................................................18
Section 1 : Les droits des associés.................................................................................18
Sous-section 1 : Les droits politiques.........................................................................18
Sous-section 2 : Les droits financiers.........................................................................20
Sous-section 3 : Les droits patrimoniaux...................................................................22
Section 2 : Les obligations des associés.........................................................................23
Sous-section 1 : La libération des apports.................................................................23
Sous-section 2 : La contribution aux pertes...............................................................24
Sous-section 3 : L’obligation au passif.......................................................................25
Sous-section 4 : L’obligation de non-concurrence.....................................................25
Chapitre 2 : Pouvoirs et responsabilité des associés.........................................................26
Section 1 : Les pouvoirs des associés.............................................................................26
Sous-section 1 : Les différents pouvoirs attribués aux associés................................26
Sous-section 2 : L’abus de pouvoirs, conflit...............................................................27
Sous-section 3 : Moyens de protection et perspectives............................................29
Section 2 : La responsabilité..........................................................................................30
Sous-section 1 : Les sociétés à responsabilité limitée...............................................30
Sous-section 2 : Les sociétés à responsabilité illimitée.............................................32

35
CONCLUSION :..............................................................

Bibliographie :
36
Articles :
Alain Alcouffe, Christian Kalweit « Droits à l'information des actionnaires et actions
sociales des associés en France et Allemagne ». Revue internationale de droit
économique, 2003/2 (t. XVII, 2).

Ahmed ABDOULAYE KADER TOURE, « L'activisme actionnarial dans la société


anonyme », thèses en préparation à l'Université Côte d'Azur, du 10-10-2022 .

Catherine LEGER-JARNIOU, Georges KALOUSIS,« Le pacte


d’actionnaires/associés », La boîte à outils de la création d'entreprise (2021),

Ève SCHÖNBERG,« Dans Droit des affaires pour managers »,2019, thème 17, la
société à responsabilité limitée (SARL),

Franck Marmoz « Le droit à l’information de l’associé », Fiches de Droit des sociétés


(2019).

Franck MARMOZ « Les droits de l’associé sur les parts sociales : La transmission des
parts sociales », Fiches de Droit des sociétés (2019).

Franck Marmoz « Les pactes d’associés » Fiches de Droit des sociétés (2019).

Jean-François BOCQUILLON, Pascale DAVID, Élise GROSJEAN-LECCIA, « Dans DCG 2.


Droit des sociétés et des groupements d'affaires », 2022, chapitre 12. La société en
nom collectif (SNC),

Maxime WAGNER « Tout savoir sur l’abus de majorité/abus de minorité des associés
et comment les éviter ? » Captain Contrat, Revue électronique 25 Mai 2023.

Mohamed EL MERNISSI avec la collaboration de Lamya EL MERNISSI, « Traité


marocain de droit des sociétés », Lexix-Nexis.

Pierre Facon « Libération des apports en numéraire : le guide » Le Coin des


Entrepreneurs. Revue électronique. 7 mars 2022.

Lois et codes :
Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12
septembre 1913).

37
Loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la
société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation.

Loi n°17-95 relatives aux sociétés anonymes.

Site internet :
«Boni de liquidation : définition, calcul et modalités d'imposition » visité le 16/11/2023.
Captain contrat : https://www.captaincontrat.com/fermeture/liquidation/boni-de-
liquidation-quelle-repartition-pour-les-associes.

Cabinet BILLAND & MESSIE,« Conflits entre Associés, quelles protections pour
l’Associé Minoritaire? » Site Internet : Visité le 28 /11/ 2023 :
https://www.bm.legal/2019/08/13/conflits-entre-associes/.
Cabinet BILLAND & MESSIE, « Les pactes d’associés » Site Internet : Visité le 28 /11/
2023 : https://www.bm.legal/2019/08/13/conflits-entre-associes/
«Cession de titres : définition et fonctionnement » Site internet : visité le
12/11/2023.
Captain-contrat :
https://www.captaincontrat.com/modification/cession-de-titres/cession-de-titres-
definition-et-fonctionnement-me-mirabel-chambaud.

« Contribution aux pertes » site internet : visité le 22/11/2023.


Beaubourg avocats : https://beaubourg-avocats.fr/contribution-aux-pertes/

Compta Online « les apports en numéraire notion et mode de libération », site


internet, visité le 05/12/2023: https://www.compta-online.com/les-apports-en-
numeraire-notion-et-mode-de-liberation-ao3873.

« Clause de préemption : que faut-il savoir ? » site internet : visité le 12/11/2023.


Legalstart : https://www.modifier-son-entreprise.com/clause-de-preemption/.

« Cour sur le droit financier ». Site internet : visité le 11/11/2023.


JurisMaroc : https://jurismaroc.vraiforum.com/t393-cours-sur-le-droit-financier.htm

« Droits et devoirs des associes », site internet, visité le 05/12/2023:


https://www.avocats-picovschi.com/droits-et-devoirs-des-associes-l-affectio-
societatis_article_302.html.

Expert-Comptable en ligne, « Qu'est-ce que l'apport en industrie dans une entreprise


? (2023) », site internet, visité le 05/12/2023: https://www.l-expert-
comptable.com/a/36997-l-apport-en-industrie-dans-une-entreprise.html#.

38
Joseph LOUIS, « RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS D’UNE SARL : QUELS RISQUES ? »,
site internet, visité le 24/11/2023 : Responsabilité des associés d'une SARL : quels
risques ? (legalvision.fr).

« L’abus de minorité : comment le repérer et agir ? » site Internet visité le


15/11/2023 : https://www.simplitoo.fr/entreprendre-simplement/gerer-son-
entreprise/assemblees-generales/abus-de-minorite.

Le Coin Des Entrepreneurs, « Qu’est-ce qu’un apport en nature ? », site internet,


visité le 05/12/2023: https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/qu-est-ce-qu-un-apport-
en-nature.

«Le nantissement » Site internet : visité le 11/11/2023. Documentissime :


https://www.documentissime.fr/dossiers-droit-pratique/dossier-225-le-nantissement/
le-nantissement-de-comptes-d-instruments-financiers/forme-du-nantissement.html.

LegalPlace, « La clause léonine », site internet, visité le 05/12/2023:


https://www.legalplace.fr/guides/clause-leonine.

Legalstart , « Qu’est-ce qu’une société en commandite simple ? », site internet, visité


le 24/11/2023 : https://www.legalstart.fr/fiches-pratiques/statut-entreprise/societe-en-
commandite-simple/.

« Le guide complet de l’associé de société » Thibaud DESREUMAUX Site Internet


LEGALVISION ; https://www.legalvision.fr/guides-juridiques/creer-son-entreprise/
le-statut-d-associe-tout-savoir

« L’obligation de non concurrence » site internet : visité le 23/11/2023.Le village de


la justice : https://www.village-justice.com/articles/obligation-non-concurrence-
associe,40852.html#:~:text=L'associ%C3%A9%20n'est%20tenu,soci%C3%A9t
%C3%A9%20dont%20il%20est%20associ%C3%A9.

« Quels sont les droits des associés dans une société commerciale et les types de
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https://www.aycelaborytax.com/fr/non-classifiee/quels-sont-les-droits-des-associes-
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