Fonctions-usuelles
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Fonctions-usuelles
L’objet de ce chapitre est d’introduire les différentes fonctions utilisées de manière usuelles. Aux fonctions logarithme,
exponentielle et trigonométriques connues depuis le lycée s’ajouteront les fonctions puissances ainsi que les réci-
proques des fonctions trigonométriques. Nous introduirons aussi une nouvelle famille de fonctions : les fonctions
hyperboliques ainsi que leurs réciproques. Nous utiliserons à plusieurs reprises dans ce chapitre les deux théorèmes
suivants qu’on a vu dans les chapitres précédent. :
Soit I un intervalle et soit f ∈ F(I, R). On note J = f (I) et on suppose que f est :
(1) continue sur I.
(2) strictement monotone sur I.
Alors la fonction f est une bijection de I dans J et sa bijection réciproque f −1 est continue, strictement
monotone sur J et de même sens de variation que f .
1
( f −1 )0 = .
f 0 ◦ f −1
Définition 2.1.1
On appelle logarithme népérien et on note ln l’unique primitive s’annulant en 1 de la fonction définie sur
1
R∗+ par x 7−→ .
x
∗
R+ −→ R
ln : Z x
dt
x 7−→
1 t
Proposition 2.1.2
Démonstration. Les primitives d’une fonction sont, par définition, dérivables. La fonction ln est donc dérivable sur
R∗+ . Une fonction est continue là où elle est dérivable, donc ln est continue sur R∗+ . Sa dérivée, qui est la fonction
1
f : x 7−→ est indéfiniment dérivable donc il en est de même de ln. Comme la dérivée f de ln est une fonction
x
strictement positive, ln est strictement croissante sur R∗+ .
y 1 1 1
∀ x ∈ R∗+ , θ 0y (x) = − = − = 0.
xy x x x
La fonction θ y est dérivable sur R∗+ et de dérivée nulle. Elle est donc constante sur R∗+ et il existe c ∈ R tel que pour
tout x ∈ R∗+ , θ y (x) = c. Or on a c = θ y (1) = ln y − ln 1 − ln y = 0. Ce qui prouve que, pour tout x dans R∗+ , θ y (x) =
ln(x y) − ln x − ln y = 0.
2) Soit x ∈ R∗+ . Par application de la proposition précédente, on a les égalités
x 1 1
0 = ln 1 = ln( ) = ln(x. ) = ln x + ln ,
x x x
desquelles découlent le résultat.
3) Soient x, y ∈ R∗+ , par application des deux dernières égalités
x 1 1
ln( ) = ln(x. ) = ln x + ln = ln x − ln y.
y y y
lim ln x = −∞ et lim ln x = +∞
x→0+ x→+∞
Démonstration. La fonction ln est strictement croissante et ln 1 = 0, donc ln 2 > 0. D’après la dernière égalité de la
proposition précédente, pour tout n ∈ N, on peut écrire ln(2n ) = n ln 2. On en déduit que ln(2n ) −→ +∞. La fonction
n→+∞
ln n’est donc pas majorée. Comme elle est strictement croissante, on peut affirmer (par application du théorème de
la limite monotone) que ln(x) −→ +∞. En utilisant la limite précédente,
x→+∞
1
ln x = − ln −→ −∞.
x x→0+
Définition 2.1.5
ln x
(1) lim = 0.
x→+∞ x
(2) lim x ln x = 0.
x→0+
ln(1 + x)
(3) lim = 1.
x→0 x
y = ln x
0 1 e x
Définition 2.2.1
La fonction ln définie une bijection de R∗+ sur son image R. Sa fonction réciproque est appelée fonction
exponentielle népérienne et est notée exp.
R −→ R∗+
(
exp :
y 7−→ exp y
Démonstration. La fonction ln est dérivable sur R∗+ de dérivée strictement positive. Donc par application du théo-
rème de la bijection, on peut affirmer que sa bijection réciproque exp est dérivable sur R et pour tout y ∈ R, exp0 y =
1
0 = exp y. Il s’ensuit que exp est strictement croissante et indéfiniement dérivables sur R.
ln (exp y)
Démonstration. Démontrons la première affirmation. Les autres se prouvent de même. Soient x, y ∈ R. Comme exp
est la bijection réciproque de ln, il existe x 0 , y 0 ∈ R∗+ tels que ln x 0 = x et ln y 0 = y. On peut alors écrire
Notation : D’après la formule (4), exp(n) = exp(n.1) = e n , on conviendra de noter pour tout x ∈ R, e x = exp(x).
ex
(1) lim = +∞.
x→+∞ x
(2) lim xe x = 0.
x→−∞
x
e −1
(3) lim = 1.
x→0 x
Démonstration. (1) En effectuant le changement de variables x = ln t , lorsque x tend vers +∞, t tend vers +∞,
ex t 1
lim = lim = lim ln t = +∞.
x→+∞ x t →+∞ ln t t →+∞
t
0 1 x
Définition 2.3.1
Soit a ∈ R. On appelle fonction puissance d’exposant a la fonction définie sur R∗+ par
( ∗
R+ −→ R
ϕa :
x 7−→x a =: exp(a ln x)
Démonstration. C’est une conséquence directe de la définition et des propriétés des fonctions logarithme et expo-
nentielle.
R∗+ −→ R
(
Soit a ∈ R. La fonction ϕa : est :
x 7−→x a = exp(a ln x)
(1) continue sur R∗+ .
(2) dérivable sur R∗+ et pour tout x ∈ R∗+ , ϕ0a (x) = ax a−1 .
(3) indéfiniment dérivable sur R∗+ .
De plus
(i) Si a > 0, ϕa est croissante sur R∗+ et
Démonstration. La fonction ϕa est dérivable (resp. indéfiniment dérivable) sur R∗+ comme composée de fonctions dé-
rivables (resp. indéfiniment dérivable). De plus, par application du théorème de dérivation des fonctions composées,
pour tout x ∈ R∗+
a a
ϕ0a (x) = exp(a ln x)0 = exp(a ln x) = x a = ax a−1 .
x x
Compte tenu du signe de cette dérivée, qui est donné par celui de a, on en déduit les variations de ϕa . Calculons la
limite de ϕa en +∞. On sait que pour tout x ∈ R∗+ , x a = exp(a ln x), de plus ln x −→ +∞. Alors on a :
x→+∞
i) Si a > 0, a ln x −→ +∞ et par composition de limite, x a = exp(a ln x) −→ +∞.
x→+∞ x→+∞
iii) Si a < 0, a ln x −→ −∞ et par composition de limite, x a = exp(a ln x) −→ 0.
x→+∞ x→+∞
La limite en 0 se calcule de même.
y a >1
a =1
0<a <1
1 a =0
a <0
0 1 x
Remarque 2.3. 1) Dans le cas où a > 0, on peut prolonger la fonction ϕa en 0 en posant ϕa (0) = 0. La nouvelle fonction
ainsi obtenu est définie et continue sur R+ tout entier, y compris en 0. Un tel prolongement est appelé prolongement
par continuité.
Le principe général, c’est que l’exponentielle est plus puissante que les puissances, qui sont elles-mêmes
plus puissantes que le logarithme. Plus précisément, pour tous α > 0 et β > 0 :
(ln x)α
(1) lim =0 et lim x α | ln x|β = 0.
x→+∞ xβ x→0+
e αx
(2) lim = +∞ et lim |x|α e βx = 0.
x→+∞ xβ x→−∞
3 Fonctions hyperboliques
Définition 3.1.1
Les fonctions cosinus hyperbolique, noté ch, et sinus hyperbolique , noté sh, sont définies sur R par
e x + e −x e x − e −x
ch x = et sh x =
2 2
Remarque 3.1. Toute fonction f : I ⊂ R −→ R se décompose de manière unique en la somme d’une fonction paire et
d’une fonction impaire
∀ x ∈ I, f (x) = u(x) + v(x)
Proposition 3.1.3
ch0 x = sh x et sh0 x = ch x.
Proposition 3.1.4
(1) La fonction sh est impaire, strictement croissante sur R, strictement négative sur R∗− et strictement
positive sur R∗+ et s’annule en 0.
(2) La fonction ch est paire, strictement décroissante sur R∗− et strictement croissante sur R∗+ . De plus,
pour tout x ∈ R, ch x Ê 1.
Démonstration. Immédiat.
Graphes : Ci-dessous, l’allure des graphe des fonctions sinus hyperbolique et cosinus hyperbolique :
y
y = chx
y = shx
0 1 x
Définition 3.2.1
sh x
tanh x =
ch x
Remarque 3.2. La fonction tanh est bien définie car la fonction ch est strictement positive sur R. De plus, pour tout
x ∈ R,
e x − e −x
tanh x = x .
e + e −x
Proposition 3.2.2
1
tanh0 x = 1 − tanh2 x = .
ch2 x
Par conséquent, tanh est strictement croissante sur R et s’annule en 0. Elle admet en −∞ une asymptote
horizontale d’équation y = −1 et en +∞ une asymptote horizontale d’équation y = 1.
Démonstration. La fonction tanh est dérivable sur R comme quotient de fonctions dérivables sur R, son dénomina-
teur ne s’annulant jamais. Pour tout x ∈ R,
ch x ch x − sh x sh x 1
tanh0 x = = 1 − tanh2 x = .
ch2 x ch2 x
L’imparité est facile à prouver. Pour les limites aux bornes du domaine, par factorisation et utilisation des limites
usuelles, on obtient
e x − e −x 1 − e −2x
tanh x = x = −→ 1
e + e −x 1 + e −2x x→+∞
e x − e −x e 2x − 1
tanh x = = −→ −1
e x + e −x e 2x + 1 x→−∞
1 y = thx
0 x
−1
Pour tout x, y ∈ R,
Définition 4.1.1
La fonction sinus hyperbolique définie une bijection de R sur son image R. L’application réciproque est
appelée fonction argument sinus hyperbolique et notée argsh :
R −→ R
(
argsh :
y 7−→ argsh y
∀ y ∈ R, sh(argsh y) = y et ∀ x ∈ R, argsh(sh x) = x.
Proposition 4.1.2
Démonstration. La fonction sh, sur l’intervalle R, est strictement monotone, dérivable et pour tout x ∈ R, sh0 x = ch x 6=
0. On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la bijection réciproque et affirmer que sh est bijective de R
dans R. Sa bijection réciproque argsh est de plus dérivable sur R et pour tout y ∈ R,
1 1
argsh0 y = 0 =
sh (argsh y) ch(argsh y)
y = shx
y =x
y
y = argshx
0 1 x
q
Exercice 4.1. Montrer que pour tout y ∈ R, argsh y = ln(y + y 2 + 1).
Définition 4.2.1
La fonction cosinus hyperbolique, restreinte à R+ , définie une bijection de R+ sur son image [1, +∞[. La
fonction réciproque est appelée fonction argument cosinus hyperbolique et notée argch :
−→ R+
(
[1, +∞[
argch :
y 7−→ argch y
Démonstration. La fonction ch, sur l’intervalle R+ , est strictement monotone, dérivable et pour tout x ∈ R∗+ , ch0 x =
sh x > 0. On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la bijection réciproque et affirmer que ch est bijective
de R+ dans R. Sa bijection réciproque argch est de plus dérivable sur R et pour tout y ∈ R,
1 1
argch0 y = 0 =
ch (argch y) sh(argch y)
Mais q q
sh(argch y) = ch2 (argch y) − 1 = y2 − 1
car la fonction sh est positive sur R+ . Donc
1
argch0 y = p .
y2 − 1
on vérifie sans peine les propriétés restantes.
y = chx
y
y =x
y = argchx
1
0 1 x
q
Exercice 4.2. Montrer que pour tout y ∈ [1, +∞[, argch y = ln(y + y 2 − 1).
La fonction tangente hyperbolique définie une bijection de R sur son image ]−1, 1[. La fonction réciproque
est appelée fonction argument tangente hyperbolique et notée argth :
−→ R
(
] − 1, 1[
argth :
y 7−→ argth y
Proposition 4.3.2
Démonstration. En exercice...
y
y = argthx
−1 0 1 x
1 1+ y
Exercice 4.3. Montrer que pour tout y ∈] − 1, 1[, argth y = ln( ).
2 1− y
Proposition 5.1.1
La fonction sinus, notée sin est définie sur R et à valeurs dans [−1, 1], elle est :
(1) impaire, 2π-périodique et continue sur R.
(2) dérivable sur R et pour tout x ∈ R, sin0 x = cos x.
π π
(3) indéfinement dérivable sur R. De plus, la restriction la restriction de sin à [− , ] est strictement
2 2
croissante.
y y = sin x
+1
x
−π π 0 π π
−
2 2
−1
Proposition 5.1.2
La fonction cosinus, notée cos est définie sur R et à valeurs dans [−1, 1], elle est :
(1) paire, 2π-périodique et continue sur R.
(2) dérivable sur R et pour tout x ∈ R, cos0 x = sin x.
(3) indéfinement dérivable sur R. De plus, la restriction la restriction de sin à [0, π] est strictement décrois-
sante.
y
+1
x
−π π 0 π π
−
2 2
−1 y = cos x
π
La fonction tangente, notée tan est définie sur R\{ + kπ, k ∈ Z} par
2
π sin x
∀ x ∈ R\{ + kπ, k ∈ Z}, tan x = ,
2 cos x
elle est :
π
(1) impaire, π-périodique et continue sur R\{ + kπ, k ∈ Z}.
2
π π 1
(2) dérivable sur R\{ + kπ, k ∈ Z} et pour tout x ∈ R\{ + kπ, k ∈ Z}, tan0 x = 1 + tan2 x = .
2 2 cos2 x
π π π
(3) indéfinement dérivable sur R\{ + kπ, k ∈ Z}. De plus, la restriction de tan à ] − , [ est strictement
2 2 2
croissante.
y y = tan x
−π π x
π π 3π
−
2 2 2
Définition 5.2.1
π π
La fonction sinus est une bijection de [− , ] dans [−1, 1]. Sa bijection réciproque est appelée fonction
2 2
arcsinus et est notée arcsin. π π
[−1, 1] −→ [− , ]
arcsin : 2 2
y 7−→ arcsin y
π π
Démonstration. La fonction sin, restreinte à l’intervalle [− , ], est strictement monotone, dérivable et pour tout
2 2
π π
x ∈] − , [, sin0 x = cos x > 0. On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la réciproque et affirmer que
2 2
π π
sin est bijective de [− , ] dans [−1, 1]. Sa bijection réciproque arcsin est de plus dérivable sur ] − 1, 1[ et pour tout
2 2
y ∈] − 1, 1[,
1 1
arcsin0 y = =
sin0 (arcsin y) cos(arcsin y)
Mais q q
cos(arcsin y) = 1 − sin2 (arcsin y) = 1 − y 2
π π
car la fonction cos est positive sur ] − , [. Donc
2 2
1
arcsin0 y = p .
1 − y2
¡ ¢
cos arccos(x) ¢=x ∀x ∈ [−1, 1]
∀x ∈ [0, π]
¡
arccos cos(x) = x
π
2 y = arcsin x
x
−1 0 1
π
−
2
La fonction cosinus est une bijection de [0, π] dans [−1, 1]. Sa bijection réciproque est appelée fonction
arccosinus et est notée arccos.
[−1, 1] −→ [0, π]
(
arccos :
y 7−→ arccos y
Proposition 5.2.4
Démonstration. En exercice...
y = arccos x π
π
2
x
−1 0 1
π
Exercice 5.1. Montrer que pour tout x ∈ [−1, 1], arcsin x + arccos x = .
2
π π
La fonction tangente est une bijection de ] − , [ dans R. Sa bijection réciproque est appelée la fonction
2 2
arctangente et est notée arctan.
π π
R −→ ] − , [
arctan : 2 2
y 7−→ arctan y
Proposition 5.2.6
Démonstration. En exercice...
y
π
2
y = arctan x
0 x
π
−
2
π π
Exercice 5.2. Pour tout n ∈ Z, notons In =]a n , b n [, où a n = − + nπ et b n = + nπ. Montrer que la fonction f n ,
2 2
définie sur In par f n (x) = tan x, réalise une bijection de In dans R et donner l’expression de sa réciproque.
−2π −π π 2π x
5π 3π π π 3π 5π
− − −
2 2 2 2 2 2
Par suite, f n (In ) = R et f n est une bijection de In dans R. Remarquons que d’après la définition (5.2.8) ci-dessus, la
fonction arctan est la bijection réciproque de la fonction f 0 . Exprimons la fonction f n , pour n ∈ Z, en utilisons la
fonction f 0 . On a
π π π π
− + nπ < x < + nπ ⇔ − < x − nπ < ,
2 2 2 2
alors pour tout x ∈ In =]a n , b n [,
sin(x − nπ)
f 0 (x − nπ) = tan(x − nπ) =
cos(x − nπ)
Or sin(x − nπ) = (−1)n sin x et cos(x − nπ) = (−1)n cos x, donc
sin(x − nπ) sin x
f 0 (x − nπ) = tan(x − nπ) = = = f n (x).
cos(x − nπ) cos x
Si on note donc u n : In −→ I0 la fonction définie par u(x) = x − nπ pour tout x ∈ In , on a alors pour tout x ∈ In , f n (x) =
f 0 (u n (x)), ce que signifie que f n = f 0 ◦ u n . La fonction u n est clairement une bijection de In dans I0 et sa bijection
réciproque à pour expression, u n−1 (x) = x + nπ pour tout x ∈ I0 . La fonction f n étant la composée de deux bijections,
c’est alors une bijection de In dans R et sa bijection réciproque est donnée par f n−1 = ( f 0 ◦ u n )−1 = u n−1 ◦ f 0−1 , ce qui
donne
∀ x ∈ R, f n−1 (x) = u n−1 ◦ f 0−1 (x) = arctan x + nπ.
¡ ¢
f (t ) − f (t 0 )
lim
t →t 0 t − t0
existe et est finie. Cette limite est alors appelée le nombre dérivée de f en t 0 et notée f 0 (t 0 ). On dit que f
est dérivable sur I si elle est dérivable en tout point de I. L’ensemble des fonctions dérivables sur I est noté
D(I, C). Pour tout f ∈ D(I, C), la fonction t 7−→ f 0 (t ) sur I est appelée la fonction dérivée de f .
Exemple 6.1. Soit a, b ∈ C. La fonction f : t −→ at + b est une fonction définie et dérivable sur R. De plus
∀ t ∈ R, f 0 (t ) = a.
En effet, si t 0 ∈ R on a
f (t ) − f (t 0 ) at + b − at 0 − b a(t − t 0 )
lim = lim lim = a.
t →t 0 t − t0 t →t 0 t − t0 t →t 0 t − t0
Remarque 6.1. De la même façon qu’on a défini les opérations d’addition, de multiplication par scalaire et de multipli-
cation pour les fonctions à valeurs réelles (voir définition (2.2.1) du premier chapitre) , on défini ces opérations pour les
fonctions à valeurs complexes. On vérifie donc que la dérivation des fonctions à valeurs complexes est compatible avec
ces opérations. Plus précisément, pour tout f , g ∈ F(I, C) et λ ∈ C, on a :
(1) le fonction λ f est dérivable sur I et (λ f )0 = λ f 0 .
(2) la fonction f + g est dérivable sur I et ( f + g )0 = f 0 + g 0 .
(3) Produit : la fonction f g est dérivable sur I et ( f g )0 = f 0 g + f g 0 .
f ¡ f ¢0 f 0 g − f g 0
(4) si g ne s’annule pas sur I, la fonction est dérivable sur I et = .
g g g2
Théorème 6.0.8
lim f (x) = ` si et seulement si lim Re( f )(x) = Re ` et lim Im( f )(x) = Im`.
x→x 0 x→x 0 x→x 0
³ ´2 ³ ´2
0 É Re( f )(x) − Re(`) É | f (x) − `|2 et 0 É Im( f )(x) − Im(`) É | f (x) − `|2 .
Comme lim f (x) = ` ∈ C alors lim | f (x) − `|2 = 0 ce qui implique par application du théorème des gendarmes que
x→x 0 x→x 0
lim Re( f )(x) = Re ` et lim Im( f )(x) = Im`.
x→x 0 x→x 0
Corollaire 6.0.9
Démonstration.
Soit I un intervalle de R et f ∈ F(I, C). Si f est dérivable sur I alors f l’est aussi et on a
³ ´0
f = f 0.
Proposition 6.0.11
Démonstration. On suppose que f est dérivable sur I. Alors d’après la proposition précédente, f est aussi dérivable
sur I. Par suite les fonctions
f +f f −f
Re f = et Im f =
2 2
sont dérivables sur I comme somme de fonctions dérivables. Réciproquement, on suppose que les fonctions Re f et
Im f sont dérivables sur I. Alors f est dérivable sur I car f = Re f + i Im f .
Proposition 6.0.12
∀ t ∈ I, f (t ) = e ϕ(t )
Démonstration. Notons ϕ1 et ϕ2 les parties réelles et imaginaire de la fonction ϕ respectivement. Pour tout t ∈ I,
On en déduit que les parties réelles et imaginaire de la fonction f sont les respectivement les fonctions définies sur I
par,
Re( f )(t ) = e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) et Im( f )(t ) = e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )), ∀ t ∈ I.
Les fonctions Re( f ) et Im( f ) sont alors dérivables sur I puisques se sont produit de composées de fonctions dérivables.
Par conséquent, d’aprés la proposition (6.0.16), la fonction f est dérivable sur I, de plus pour tout t ∈ I,
et
Im( f 0 )(t ) = ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )) + ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t ))
Donc
f 0 (t ) = Re( f 0 )(t ) + i Im( f 0 )(t )
= ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) − ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )) + i ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )) + i ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t ))
= ϕ01 (t ) + i ϕ02 (t ) (e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) + i e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t ))) = ϕ0 (t )e ϕ(t )
¡ ¢
∀ t ∈ R, f (t ) = e at
(0, 1)
Ãp ! Ã p !
1 3 1 3
− , ,
2 2 2 2
à p p ! Ãp p !
2 2 2 2
− , π ,
2 2 2 2
2 π
2π
à p Ãp
3 3
! !
3 1 3π π 3 1
− , ,
2 2 90◦ 2 2
4 ◦ 4
120 60◦
5π ◦
π
135 45◦
6 6
150◦ 30◦
(−1, 0) (1, 0)
π 180◦ 360◦ 2π x
210◦ 330◦
7π 11π
225◦ 315◦
6 6
à p 240◦ 300◦ Ãp
5π 7π
! !
3 1 270 ◦ 3 1
− ,− 4 4 ,−
2 2 4π 5π 2 2
à p p ! 3 3π 3 Ãp p !
2 2 2 2
− ,− 2 ,−
2 2 2 2
à p ! à p !
1 3 1 3
− ,− ,−
2 2 2 2
(0, −1)
Voici le cercle trigonométrique (de rayon 1), le sens de lecture est l’inverse du sens des aiguilles d’une montre. Les
angles remarquables sont marqués de 0 à 2π (en radian) et de 0◦ à 360◦ . Les coordonnées des points correspondant à
ces angles sont aussi indiquées.
T
1
M
sin x
tan x
x
x
O cos x 1
Le point M a pour coordonnées (cos x, sin x). La droite (OM ) coupe la droite d’équation (x = 1) en T , l’ordonnée du
point T est tan x.
cos2 x + sin2 x = 1
cos(x + 2π) = cos x
sin(x + 2π) = sin x
sin x
cos(−x) = cos x
x cos x sin(−x) = − sin x
−x cos(−x)
sin(−x)
π
cos( − x) = sin x
cos(π + x) = − cos x cos(π − x) = − cos x 2
π
sin(π + x) = − sin x sin(π − x) = sin x sin( − x) = cos x
2
sin(π + x)
π
sin( − x)
2
sin x
π
−x
2
x
π cos x
cos( − x)
2
π π π π
x 0 π
6 4 3 2
p p
3 2 1
cos x 1 0 −1
2 2 2
p p
1 2 3
sin x 0 1 0
2 2 2
1 p
tan x 0 p 1 3 ∥ 0
3
à p !
(0, 1) 1 3
,
π 2 2Ã p p !
2 2
2 π ,
2 2
3 Ãp
π
!
3 1
90◦ ,
4
60◦ π 2 2
45◦
6
30◦
(1, 0)
0◦ 0
La fonction cosinus est périodique de période 2π et elle paire (donc symétrique par rapport à l’axe des ordonnées). La
fonction sinus est aussi périodique de période de 2π mais elle impaire (donc symétrique par rapport à l’origine).
y
+1
x
−π 0 π 2π 3π y = cos x
y = sin x
−1
y
+1
y = sin x x
−π π 0 π π
−
2 2
−1 y = cos x
π π 3π 5π
Pour tout x n’appartenant pas à {. . . , − , , , , . . .} la tangente est définie par
2 2 2 2
sin x
tan x =
cos x
La fonction x 7→ tan x est périodique de période π ; c’est une fonction impaire.
y = tan x
y
+1
−π 0 π x
π π 3π
−
2 2 2
−1
cos0 x = − sin x
sin0 x = cos x
1
tan0 x = 1 + tan2 x =
cos2 x
On en déduit immédiatement :
Il est bon de connaître par cœur les formules suivantes (faire a = b dans les formules d’additions) :
cos 2a = 2 cos2 a − 1
= 1 − 2 sin2 a
= cos2 a − sin2 a
sin 2a = 2 sin a · cos a
2 tan a
tan 2a =
1 − tan2 a
Voici d’autres formules qui se déduisent des formules d’additions. Il n’est pas nécessaire de les connaître mais il faut
savoir les retrouver en cas de besoin.
1£ ¤
cos a · cos b = cos(a + b) + cos(a − b)
2
1£ ¤
sin a · sin b = cos(a − b) − cos(a + b)
2
1£ ¤
sin a · cos b = sin(a + b) + sin(a − b)
2
Enfin les formules de la «tangente de l’arc moitié» permettent d’exprimer sinus, cosinus et tangente en fonction de
x
tan .
2
1− t2
cos x =
1+ t2
x
2t
Avec t = tan on a sin x =
2
1 + t2
2t
tan x =
1− t2