Fonctions-usuelles

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MP1 - sebtembre 2016 ESSTHS

[ Chapitre 2 : Fonctions usuelles [

Biographie : Augustin Louis Cauchy, né à Paris le 21 août


1789 et mort à Sceaux le 23 mai 1857. Mathématicien fran-
çais, Cauchy est, après Léonhard Euler, et avec près de
800 publications, le mathématicien le plus prolifique de
l’histoire des mathématiques. Il fut un pionnier dans di-
verses branches des mathématiques comme l’étude de la
convergence et de la divergence des séries (notions que
vous découvrirez en fin d’année). Il travailla sur la théo-
rie des équations différentielles et fut le découvreur des
fonctions holomorphes. Il ne se comporta pas toujours de
manière adroite avec les jeunes mathématiciens. Il sous-
estima ainsi le travail d’Abel ou de Galois et égara même
un mémoire, pourtant capital, de ce dernier. Il fut ensei-
gnant à l’école Polytechnique. Son cours était d’une ri-
gueur inhabituelle pour l’époque et il fut décrié au départ
par ses élèves et ses collègues. Il allait néanmoins deve-
nir une référence pour tout travail en analyse au 19ème
siècle.

1 Pour bien aborder ce chapitre

L’objet de ce chapitre est d’introduire les différentes fonctions utilisées de manière usuelles. Aux fonctions logarithme,
exponentielle et trigonométriques connues depuis le lycée s’ajouteront les fonctions puissances ainsi que les réci-
proques des fonctions trigonométriques. Nous introduirons aussi une nouvelle famille de fonctions : les fonctions
hyperboliques ainsi que leurs réciproques. Nous utiliserons à plusieurs reprises dans ce chapitre les deux théorèmes
suivants qu’on a vu dans les chapitres précédent. :

Théorème 1.0.1 (Théorème de la bijection)

Soit I un intervalle et soit f ∈ F(I, R). On note J = f (I) et on suppose que f est :
(1) continue sur I.
(2) strictement monotone sur I.
Alors la fonction f est une bijection de I dans J et sa bijection réciproque f −1 est continue, strictement
monotone sur J et de même sens de variation que f .

Anis Rajhi 1 http://rajmaths.over-blog.com/


Théorème 1.0.2 (Dérivation de la bijection réciproque)

Soit I un intervalle et soit f ∈ F(I, R). On suppose que :


(1) f est strictement monotone sur I.
(2) f est dérivable sur I.
(3) f 0 ne s’annule pas sur I : ∀ x ∈ I, f 0 (x) 6= 0.
Alors la fonction f est une bijection de I dans J = f (I), sa bijection réciproque f −1 est dérivable sur J et

1
( f −1 )0 = .
f 0 ◦ f −1

2 Fonctions logarithmes, exponentielles et puissances

2.1 Logarithme népérien

Définition 2.1.1

On appelle logarithme népérien et on note ln l’unique primitive s’annulant en 1 de la fonction définie sur
1
R∗+ par x 7−→ .
x
 ∗
 R+ −→ R

ln : Z x
dt
 x 7−→

1 t

Remarque 2.1. Par définition de la fonction logarithme, ln 1 = 0.

Proposition 2.1.2

(1) La fonction ln est continue sur R∗+ .


1
(2) La fonction ln est dérivable sur R∗+ et pour tout x ∈ R∗+ , ln0 (x) = .
x
(3) La fonction ln est indéfiniment dérivable sur R∗+ .

Démonstration. Les primitives d’une fonction sont, par définition, dérivables. La fonction ln est donc dérivable sur
R∗+ . Une fonction est continue là où elle est dérivable, donc ln est continue sur R∗+ . Sa dérivée, qui est la fonction
1
f : x 7−→ est indéfiniment dérivable donc il en est de même de ln. Comme la dérivée f de ln est une fonction
x
strictement positive, ln est strictement croissante sur R∗+ .

Proposition 2.1.3 (Propriétés algébriques du logarithme)

(1) Pour tout x, y ∈ R∗+ , ln(x y) = ln x + ln y.


1
(2) Pour tout x ∈ R∗+ , ln( ) = − ln x.
x
∗ x
(3) Pour tout x, y ∈ R+ , ln( ) = ln x − ln y.
y
(4) Pour tout x, y ∈ R∗+ et n ∈ Z, ln(x n ) = n ln x.

Anis Rajhi 2 http://rajmaths.over-blog.com/


Démonstration. 1) La méthode pour prouver cette égalité est classique, il faut la retenir. Fixons y ∈ R∗+ et notons θ y la
fonction ( ∗
R+ −→ R
θy :
x 7−→ ln(x y) − ln x − ln y.
Cette fonction est dérivable sur R∗+ comme composée et différence de fonctions dérivables. De plus,

y 1 1 1
∀ x ∈ R∗+ , θ 0y (x) = − = − = 0.
xy x x x

La fonction θ y est dérivable sur R∗+ et de dérivée nulle. Elle est donc constante sur R∗+ et il existe c ∈ R tel que pour
tout x ∈ R∗+ , θ y (x) = c. Or on a c = θ y (1) = ln y − ln 1 − ln y = 0. Ce qui prouve que, pour tout x dans R∗+ , θ y (x) =
ln(x y) − ln x − ln y = 0.
2) Soit x ∈ R∗+ . Par application de la proposition précédente, on a les égalités

x 1 1
0 = ln 1 = ln( ) = ln(x. ) = ln x + ln ,
x x x
desquelles découlent le résultat.
3) Soient x, y ∈ R∗+ , par application des deux dernières égalités

x 1 1
ln( ) = ln(x. ) = ln x + ln = ln x − ln y.
y y y

4) Par prouve par récurrence.

Proposition 2.1.4 (Limites aux bornes du domaine de définition)

lim ln x = −∞ et lim ln x = +∞
x→0+ x→+∞

Démonstration. La fonction ln est strictement croissante et ln 1 = 0, donc ln 2 > 0. D’après la dernière égalité de la
proposition précédente, pour tout n ∈ N, on peut écrire ln(2n ) = n ln 2. On en déduit que ln(2n ) −→ +∞. La fonction
n→+∞
ln n’est donc pas majorée. Comme elle est strictement croissante, on peut affirmer (par application du théorème de
la limite monotone) que ln(x) −→ +∞. En utilisant la limite précédente,
x→+∞

1
ln x = − ln −→ −∞.
x x→0+

Définition 2.1.5

On appelle nombre de Néper l’unique réel e vérifiant ln e = 1.

Proposition 2.1.6 (Limites usuelles pour ln)

ln x
(1) lim = 0.
x→+∞ x
(2) lim x ln x = 0.
x→0+
ln(1 + x)
(3) lim = 1.
x→0 x

Anis Rajhi 3 http://rajmaths.over-blog.com/


Z x Z x
1 1 dt dt
Démonstration. 1) Pour tout t Ê 1, on a É p . Pour tout réel x Ê 1 fixé, on a É p ce qui s’écrit aussi
t t 1 t 1 t
p p ln x 2
ln x É 2( x − 1) É 2 x. En divisant cette inégalité par x, on obtient 0 É É p ce qui amène, par application du
x x
ln x
théorème des gendarmes, −→ 0.
x x→+∞
1
2) Par changement de variables x = , lorsque x tend vers 0+ , u tend vers +∞, donc
u
ln u
x ln x = − −→ 0.
u u→+∞
ln x
3) La fonction ln est dérivable en 1 et ln0 1 = 1, alors −→ 1. En effectuant le changement de variables t = x − 1, on
x − 1 x→1
ln(1 + t )
obtient −→ 1.
t t →0

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction logarithme :

y = ln x

0 1 e x

Exercice 2.1. Montrer que pour tout x ∈] − 1, +∞[, ln(1 + x) É x.

2.2 Exponentielle népérienne

Définition 2.2.1

La fonction ln définie une bijection de R∗+ sur son image R. Sa fonction réciproque est appelée fonction
exponentielle népérienne et est notée exp.

R −→ R∗+
(
exp :
y 7−→ exp y

Remarque 2.2. Par définition de la bijection réciproque, on a

∀ x ∈ R∗+ , exp(ln x) = x et ∀ y ∈ R, ln(exp y) = y.

Anis Rajhi 4 http://rajmaths.over-blog.com/


Proposition 2.2.2

(1) La fonction exp est strictement croissante sur R.


(2) La fonction exp est continue sur R.
(3) La fonction exp est dérivable sur R et pour tout x ∈ R, exp0 (x) = exp(x).
(4) La fonction ln est indéfiniment dérivable sur R.

Démonstration. La fonction ln est dérivable sur R∗+ de dérivée strictement positive. Donc par application du théo-
rème de la bijection, on peut affirmer que sa bijection réciproque exp est dérivable sur R et pour tout y ∈ R, exp0 y =
1
0 = exp y. Il s’ensuit que exp est strictement croissante et indéfiniement dérivables sur R.
ln (exp y)

Proposition 2.2.3 (Propriétés algébriques de la fonction exponentielle)

(1) Pour tout x, y ∈ R, exp(x + y) = exp(x) exp(y).


exp(x)
(2) Pour tout x, y ∈ R, exp(x − y) = .
exp(y)
1
(3) Pour tout x ∈ R, exp(−x) = .
exp(x)
(4) Pour tout x ∈ R et n ∈ Z, exp(nx) = (exp(x))n .

Démonstration. Démontrons la première affirmation. Les autres se prouvent de même. Soient x, y ∈ R. Comme exp
est la bijection réciproque de ln, il existe x 0 , y 0 ∈ R∗+ tels que ln x 0 = x et ln y 0 = y. On peut alors écrire

exp(x + y) = exp(ln x 0 + ln y 0 ) = exp(ln(x 0 y 0 )) = x 0 y 0 = exp x exp y.

Notation : D’après la formule (4), exp(n) = exp(n.1) = e n , on conviendra de noter pour tout x ∈ R, e x = exp(x).

Proposition 2.2.4 (Limites usuelles pour exp)

ex
(1) lim = +∞.
x→+∞ x
(2) lim xe x = 0.
x→−∞
x
e −1
(3) lim = 1.
x→0 x

Démonstration. (1) En effectuant le changement de variables x = ln t , lorsque x tend vers +∞, t tend vers +∞,

ex t 1
lim = lim = lim ln t = +∞.
x→+∞ x t →+∞ ln t t →+∞
t

(2) La seconde limite se démontre de la même façon.


ex − 1 ex − e0
(3) Comme exp est dérivable en 0 et que exp0 (0) = 1, lim = lim = 1.
x→0 x x→0 x − 0

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction exponentielle :

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y y = exp x

0 1 x

2.3 Fonctions puissances

Définition 2.3.1

Soit a ∈ R. On appelle fonction puissance d’exposant a la fonction définie sur R∗+ par
( ∗
R+ −→ R
ϕa :
x 7−→x a =: exp(a ln x)

Proposition 2.3.2 (Propriétés algébriques des fonctions puissances)

Pour tout a, b ∈ R, x, y ∈ R∗+ ,

(1) x a+b = x a x b . (4) (x a )b = x ab .


1
(2) x −a = a . (5) x 0 = 1 et 1a = 1.
x
(3) (x y)a = x a y a . (6) ln(x a ) = a ln x.

Démonstration. C’est une conséquence directe de la définition et des propriétés des fonctions logarithme et expo-
nentielle.

Anis Rajhi 6 http://rajmaths.over-blog.com/


Proposition 2.3.3

R∗+ −→ R
(
Soit a ∈ R. La fonction ϕa : est :
x 7−→x a = exp(a ln x)
(1) continue sur R∗+ .
(2) dérivable sur R∗+ et pour tout x ∈ R∗+ , ϕ0a (x) = ax a−1 .
(3) indéfiniment dérivable sur R∗+ .
De plus
(i) Si a > 0, ϕa est croissante sur R∗+ et

lim ϕa (x) = 0 , lim ϕa (x) = +∞


x→0+ x→+∞

(ii) Si a = 0, ϕa est la fonction constante qui vaut 1.


(iii) Si a < 0, ϕa est décroissante et

lim ϕa (x) = +∞ , lim ϕa (x) = 0


x→0+ x→+∞

Démonstration. La fonction ϕa est dérivable (resp. indéfiniment dérivable) sur R∗+ comme composée de fonctions dé-
rivables (resp. indéfiniment dérivable). De plus, par application du théorème de dérivation des fonctions composées,
pour tout x ∈ R∗+
a a
ϕ0a (x) = exp(a ln x)0 = exp(a ln x) = x a = ax a−1 .
x x
Compte tenu du signe de cette dérivée, qui est donné par celui de a, on en déduit les variations de ϕa . Calculons la
limite de ϕa en +∞. On sait que pour tout x ∈ R∗+ , x a = exp(a ln x), de plus ln x −→ +∞. Alors on a :
x→+∞
i) Si a > 0, a ln x −→ +∞ et par composition de limite, x a = exp(a ln x) −→ +∞.
x→+∞ x→+∞
iii) Si a < 0, a ln x −→ −∞ et par composition de limite, x a = exp(a ln x) −→ 0.
x→+∞ x→+∞
La limite en 0 se calcule de même.

Graphes : Ci-dessous, l’allure des graphe des fonctions puissances ϕa , pour a ∈ R :

y a >1

a =1

0<a <1

1 a =0

a <0

0 1 x

Remarque 2.3. 1) Dans le cas où a > 0, on peut prolonger la fonction ϕa en 0 en posant ϕa (0) = 0. La nouvelle fonction
ainsi obtenu est définie et continue sur R+ tout entier, y compris en 0. Un tel prolongement est appelé prolongement
par continuité.

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2) Pour dériver une fonction de la forme f (x) = u(x)v(x) (là où elle est définie et dérivable), il faut au préalable la
mettre sous la forme f (x) = exp(v(x) ln(u(x))) puis utiliser la formule de dérivation des fonctions composées. A titre
d’exercice, on montrera que :
u 0 (x)
f 0 (x) = f (x)(v 0 (x) ln(u(x)) + v(x) )
u(x)

Théorème 2.3.4 (Croissances comparées des fonctions logarithme, exponentielle et puissances)

Le principe général, c’est que l’exponentielle est plus puissante que les puissances, qui sont elles-mêmes
plus puissantes que le logarithme. Plus précisément, pour tous α > 0 et β > 0 :

(ln x)α
(1) lim =0 et lim x α | ln x|β = 0.
x→+∞ xβ x→0+

e αx
(2) lim = +∞ et lim |x|α e βx = 0.
x→+∞ xβ x→−∞

Démonstration. (1) Soit α, β > 0. On a


(ln x)α ³ ln x ´α ³ α ln t ´α
= = ,
xβ β
xα β t
β ln t
où t = x α . Donc par composition de limite et par utilisation de la limite usuelle lim = 0,
t →+∞ t
(ln x)α ³ α ln t ´α
lim = lim = 0.
x→+∞ xβ t →+∞ β t
La seconde limite se prouve de même.
(2) Soit α, β > 0. On a
³ e αx ´ β ln x ¢
ln β = ln(e αx ) − ln(x β ) = αx − β ln x = αx 1 −
¡
.
x α x
ln x
Comme α > 0 et −→ 0, alors
x x→+∞ ³ e αx ´ β ln x ¢
ln β = αx 1 −
¡
−→ +∞
x α x x→+∞
e αx
et donc par composition de limite, β −→ +∞. On fait de même pour la deuxième limite.
x x→+∞

3 Fonctions hyperboliques

3.1 Fonctions sinus hyperbolique et cosinus hyperbolique

Définition 3.1.1

Les fonctions cosinus hyperbolique, noté ch, et sinus hyperbolique , noté sh, sont définies sur R par

e x + e −x e x − e −x
ch x = et sh x =
2 2

Remarque 3.1. Toute fonction f : I ⊂ R −→ R se décompose de manière unique en la somme d’une fonction paire et
d’une fonction impaire
∀ x ∈ I, f (x) = u(x) + v(x)

f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)


où pour tout x ∈ I, u(x) = et v(x) = . Les fonctions cosinus hyperbolique et sinus hyperbolique
2 2
sont respectivement la partie paire et la partie impaire de la fonction exponentielle dans cette décomposition.

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Proposition 3.1.2

(1) Pour tout x ∈ R, ch x + sh x = e x .


(2) Pour tout x ∈ R, ch x − sh x = e −x .
(3) Pour tout x ∈ R, ch2 x − sh2 x = 1.

Démonstration. Calculs immédiats.

Proposition 3.1.3

Les fonctions ch et sh sont dérivables sur R avec, pour tout x ∈ R

ch0 x = sh x et sh0 x = ch x.

Démonstration. Calculs immédiats.

Proposition 3.1.4

(1) La fonction sh est impaire, strictement croissante sur R, strictement négative sur R∗− et strictement
positive sur R∗+ et s’annule en 0.
(2) La fonction ch est paire, strictement décroissante sur R∗− et strictement croissante sur R∗+ . De plus,
pour tout x ∈ R, ch x Ê 1.

Démonstration. Immédiat.

Graphes : Ci-dessous, l’allure des graphe des fonctions sinus hyperbolique et cosinus hyperbolique :

y
y = chx
y = shx

0 1 x

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3.2 Fonctions tangente hyperbolique

Définition 3.2.1

La fonction tangente hyperbolique, notée tanh, est définie sur R par

sh x
tanh x =
ch x

Remarque 3.2. La fonction tanh est bien définie car la fonction ch est strictement positive sur R. De plus, pour tout
x ∈ R,
e x − e −x
tanh x = x .
e + e −x

Proposition 3.2.2

La fonction tanh est impaire, dérivable sur R et, pour tout x ∈ R

1
tanh0 x = 1 − tanh2 x = .
ch2 x
Par conséquent, tanh est strictement croissante sur R et s’annule en 0. Elle admet en −∞ une asymptote
horizontale d’équation y = −1 et en +∞ une asymptote horizontale d’équation y = 1.

Démonstration. La fonction tanh est dérivable sur R comme quotient de fonctions dérivables sur R, son dénomina-
teur ne s’annulant jamais. Pour tout x ∈ R,

ch x ch x − sh x sh x 1
tanh0 x = = 1 − tanh2 x = .
ch2 x ch2 x
L’imparité est facile à prouver. Pour les limites aux bornes du domaine, par factorisation et utilisation des limites
usuelles, on obtient
e x − e −x 1 − e −2x
tanh x = x = −→ 1
e + e −x 1 + e −2x x→+∞
e x − e −x e 2x − 1
tanh x = = −→ −1
e x + e −x e 2x + 1 x→−∞

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction tangente hyperbolique :

1 y = thx

0 x

−1

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Proposition 3.2.3 (Formules d’addition pour les fonctions hyperboliques)

Pour tout x, y ∈ R,

(1) ch(x + y) = ch x ch y + sh x sh y. tanh x + tanh y


(5) tanh(x + y) = .
(2) ch(x − y) = ch x ch y − sh x sh y. 1 + tanh x tanh y
(3) sh(x + y) = sh x ch y + ch x sh y. tanh x − tanh y
(4) sh(x − y) = sh x ch y − ch x sh y. (6) tanh(x − y) = .
1 − tanh x tanh y

Démonstration. Calculs immédiats.

4 Fonctions hyperboliques inverses

4.1 Fonction argument sinus hyperbolique

Définition 4.1.1

La fonction sinus hyperbolique définie une bijection de R sur son image R. L’application réciproque est
appelée fonction argument sinus hyperbolique et notée argsh :

R −→ R
(
argsh :
y 7−→ argsh y

Remarque 4.1. Par définition de la bijection réciproque, on a

∀ y ∈ R, sh(argsh y) = y et ∀ x ∈ R, argsh(sh x) = x.

Proposition 4.1.2

La fonction argsh est :


(1) impaire et continue sur R.
(2) dérivable sur R et
1
∀ y ∈ R, argsh0 y = p .
y2 + 1
(3) strictement croissante sur R.
(4) indéfiniment dérivable sur R.

Démonstration. La fonction sh, sur l’intervalle R, est strictement monotone, dérivable et pour tout x ∈ R, sh0 x = ch x 6=
0. On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la bijection réciproque et affirmer que sh est bijective de R
dans R. Sa bijection réciproque argsh est de plus dérivable sur R et pour tout y ∈ R,

1 1
argsh0 y = 0 =
sh (argsh y) ch(argsh y)

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Mais q q
ch(argsh) = 1 + sh2 (argsh y) = y2 + 1
car la fonction ch est positive sur R. Donc
1
argsh0 y = p .
y2 + 1
on vérifie sans peine les propriétés restantes.

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction argument sinus hyperbolique :

y = shx

y =x

y
y = argshx

0 1 x

q
Exercice 4.1. Montrer que pour tout y ∈ R, argsh y = ln(y + y 2 + 1).

4.2 Fonction Argument cosinus hyperbolique

Définition 4.2.1

La fonction cosinus hyperbolique, restreinte à R+ , définie une bijection de R+ sur son image [1, +∞[. La
fonction réciproque est appelée fonction argument cosinus hyperbolique et notée argch :

−→ R+
(
[1, +∞[
argch :
y 7−→ argch y

Remarque 4.2. Par définition de la bijection réciproque, on a

∀ y ∈ [1, +∞[, ch(argch y) = y et ∀ x ∈ R+ , argch(ch x) = x.

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Proposition 4.2.2

La fonction argch est :


(1) continue sur [1, +∞[.
(2) dérivable sur ]1, +∞[ et
1
∀ y ∈]1, +∞[, argch0 y = p .
y2 − 1
(3) strictement croissante sur [1, +∞[.
(4) indéfiniment dérivable sur ]1, +∞[.

Démonstration. La fonction ch, sur l’intervalle R+ , est strictement monotone, dérivable et pour tout x ∈ R∗+ , ch0 x =
sh x > 0. On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la bijection réciproque et affirmer que ch est bijective
de R+ dans R. Sa bijection réciproque argch est de plus dérivable sur R et pour tout y ∈ R,

1 1
argch0 y = 0 =
ch (argch y) sh(argch y)

Mais q q
sh(argch y) = ch2 (argch y) − 1 = y2 − 1
car la fonction sh est positive sur R+ . Donc
1
argch0 y = p .
y2 − 1
on vérifie sans peine les propriétés restantes.

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction argument cosinus hyperbolique :

y = chx
y
y =x

y = argchx
1

0 1 x

q
Exercice 4.2. Montrer que pour tout y ∈ [1, +∞[, argch y = ln(y + y 2 − 1).

4.3 Fonction Argument tangente hyperbolique

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Définition 4.3.1

La fonction tangente hyperbolique définie une bijection de R sur son image ]−1, 1[. La fonction réciproque
est appelée fonction argument tangente hyperbolique et notée argth :

−→ R
(
] − 1, 1[
argth :
y 7−→ argth y

Remarque 4.3. Par définition de la bijection réciproque, on a

∀ y ∈] − 1, 1[, th(argth y) = y et ∀ x ∈ R, argth(th x) = x.

Proposition 4.3.2

La fonction argth est :


(1) impaire et continue sur ] − 1, 1[.
(2) dérivable sur ] − 1, 1[ et
1
∀ y ∈] − 1, 1[, argth0 y = .
1 − y2
(3) strictement croissante sur ] − 1, 1[.
(4) indéfiniment dérivable sur ] − 1, 1[.

Démonstration. En exercice...

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction argument tangente hyperbolique :

y
y = argthx

−1 0 1 x

1 1+ y
Exercice 4.3. Montrer que pour tout y ∈] − 1, 1[, argth y = ln( ).
2 1− y

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5 Fonctions circulaires réciproques

5.1 Rappels succincts sur les fonctions trigonométriques

Proposition 5.1.1

La fonction sinus, notée sin est définie sur R et à valeurs dans [−1, 1], elle est :
(1) impaire, 2π-périodique et continue sur R.
(2) dérivable sur R et pour tout x ∈ R, sin0 x = cos x.
π π
(3) indéfinement dérivable sur R. De plus, la restriction la restriction de sin à [− , ] est strictement
2 2
croissante.

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction sinus :

y y = sin x
+1

x
−π π 0 π π

2 2
−1

Proposition 5.1.2

La fonction cosinus, notée cos est définie sur R et à valeurs dans [−1, 1], elle est :
(1) paire, 2π-périodique et continue sur R.
(2) dérivable sur R et pour tout x ∈ R, cos0 x = sin x.
(3) indéfinement dérivable sur R. De plus, la restriction la restriction de sin à [0, π] est strictement décrois-
sante.

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction cosinus :

y
+1

x
−π π 0 π π

2 2
−1 y = cos x

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Proposition 5.1.3

π
La fonction tangente, notée tan est définie sur R\{ + kπ, k ∈ Z} par
2
π sin x
∀ x ∈ R\{ + kπ, k ∈ Z}, tan x = ,
2 cos x
elle est :
π
(1) impaire, π-périodique et continue sur R\{ + kπ, k ∈ Z}.
2
π π 1
(2) dérivable sur R\{ + kπ, k ∈ Z} et pour tout x ∈ R\{ + kπ, k ∈ Z}, tan0 x = 1 + tan2 x = .
2 2 cos2 x
π π π
(3) indéfinement dérivable sur R\{ + kπ, k ∈ Z}. De plus, la restriction de tan à ] − , [ est strictement
2 2 2
croissante.

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction tangente :

y y = tan x

−π π x
π π 3π

2 2 2

5.2 Fonctions circulaires réciproques

Définition 5.2.1

π π
La fonction sinus est une bijection de [− , ] dans [−1, 1]. Sa bijection réciproque est appelée fonction
2 2
arcsinus et est notée arcsin.  π π
 [−1, 1] −→ [− , ]
arcsin : 2 2
y 7−→ arcsin y

Remarque 5.1. Par définition de la bijection réciproque, on a


π π
∀ y ∈ [−1, 1], sin(arcsin y) = y et ∀ x ∈ [− , ], arcsin(sin x) = x.
2 2

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Proposition 5.2.2

La fonction arcsin est :


(1) impaire.
(2) continue sur [−1, 1].
(3) dérivable sur [−1, 1] et
1
∀ y ∈ [−1, 1], arcsin0 y = p
1 − y2
(4) est strictement croissante sur [−1, 1].
(5) est indéfiniment dérivable sur ] − 1, 1[.

π π
Démonstration. La fonction sin, restreinte à l’intervalle [− , ], est strictement monotone, dérivable et pour tout
2 2
π π
x ∈] − , [, sin0 x = cos x > 0. On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la réciproque et affirmer que
2 2
π π
sin est bijective de [− , ] dans [−1, 1]. Sa bijection réciproque arcsin est de plus dérivable sur ] − 1, 1[ et pour tout
2 2
y ∈] − 1, 1[,
1 1
arcsin0 y = =
sin0 (arcsin y) cos(arcsin y)
Mais q q
cos(arcsin y) = 1 − sin2 (arcsin y) = 1 − y 2
π π
car la fonction cos est positive sur ] − , [. Donc
2 2
1
arcsin0 y = p .
1 − y2

on vérifie sans peine les propriétés restantes.

¡ ¢
cos arccos(x) ¢=x ∀x ∈ [−1, 1]
∀x ∈ [0, π]
¡
arccos cos(x) = x

Graphes : Ci-dessous, le graphe de la fonction arcsinus :

π
2 y = arcsin x

x
−1 0 1

π

2

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Définition 5.2.3

La fonction cosinus est une bijection de [0, π] dans [−1, 1]. Sa bijection réciproque est appelée fonction
arccosinus et est notée arccos.
[−1, 1] −→ [0, π]
(
arccos :
y 7−→ arccos y

Remarque 5.2. Par définition de la bijection réciproque, on a

∀ y ∈ [−1, 1], cos(arccos y) = y et ∀ x ∈ [0, π], arccos(cos x) = x.

Proposition 5.2.4

La fonction arccos est :


(1) continue sur [−1, 1].
(2) dérivable sur [−1, 1] et
−1
∀ y ∈ [−1, 1], arccos0 y = p
1 − y2
(3) est strictement décroissante sur [−1, 1].
(4) est indéfiniment dérivable sur ] − 1, 1[.

Démonstration. En exercice...

Graphes : Ci-dessous, le graphe de la fonction arccosinus :

y = arccos x π

π
2

x
−1 0 1

π
Exercice 5.1. Montrer que pour tout x ∈ [−1, 1], arcsin x + arccos x = .
2

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Définition 5.2.5

π π
La fonction tangente est une bijection de ] − , [ dans R. Sa bijection réciproque est appelée la fonction
2 2
arctangente et est notée arctan.
 π π
 R −→ ] − , [
arctan : 2 2
y 7−→ arctan y

Remarque 5.3. Par définition de la bijection réciproque, on a


π π
∀ y ∈ R, tan(arctan y) = y et ∀ x ∈] − , [, arctan(tan x) = x.
2 2

Proposition 5.2.6

La fonction arctan est :


(1) impaire sur R
(2) continue sur R.
(3) dérivable sur R et
1
∀ y ∈ [−1, 1], arctan0 y =
1 + y2
(4) est strictement croissante sur R.
(5) est indéfiniment dérivable sur R.

Démonstration. En exercice...

Graphes : Ci-dessous, l’allure du graphe de la fonction arctangente :

y
π
2
y = arctan x

0 x

π

2

π π
Exercice 5.2. Pour tout n ∈ Z, notons In =]a n , b n [, où a n = − + nπ et b n = + nπ. Montrer que la fonction f n ,
2 2
définie sur In par f n (x) = tan x, réalise une bijection de In dans R et donner l’expression de sa réciproque.

Solution : Soit n ∈ Z. La fonction f n n’est que la restriction de la fonction tangente à l’intervalle In :

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y = f −2 (x) y y = f 0 (x) y = f 2 (x)

−2π −π π 2π x
5π 3π π π 3π 5π
− − −
2 2 2 2 2 2

La fonction f n est dérivable sur In et


¡ sin x ¢0 1
∀ x ∈ In , f n0 (x) = = > 0.
cos x cos2 x
Par conséquent, la fonction f n est continue et strictement croissante sur In . Elle réalise donc une bijection de In dans
f n (In ). Calculons les limites de f n aux bornes de l’intervalle In . On a
³ sin x ´ ³ sin x ´
lim f n (x) = lim = −∞ et lim− f n (x) = lim− = +∞.
x→a n+ x→a n+ cos x x→b n x→b n cos x

Par suite, f n (In ) = R et f n est une bijection de In dans R. Remarquons que d’après la définition (5.2.8) ci-dessus, la
fonction arctan est la bijection réciproque de la fonction f 0 . Exprimons la fonction f n , pour n ∈ Z, en utilisons la
fonction f 0 . On a
π π π π
− + nπ < x < + nπ ⇔ − < x − nπ < ,
2 2 2 2
alors pour tout x ∈ In =]a n , b n [,
sin(x − nπ)
f 0 (x − nπ) = tan(x − nπ) =
cos(x − nπ)
Or sin(x − nπ) = (−1)n sin x et cos(x − nπ) = (−1)n cos x, donc
sin(x − nπ) sin x
f 0 (x − nπ) = tan(x − nπ) = = = f n (x).
cos(x − nπ) cos x
Si on note donc u n : In −→ I0 la fonction définie par u(x) = x − nπ pour tout x ∈ In , on a alors pour tout x ∈ In , f n (x) =
f 0 (u n (x)), ce que signifie que f n = f 0 ◦ u n . La fonction u n est clairement une bijection de In dans I0 et sa bijection
réciproque à pour expression, u n−1 (x) = x + nπ pour tout x ∈ I0 . La fonction f n étant la composée de deux bijections,
c’est alors une bijection de In dans R et sa bijection réciproque est donnée par f n−1 = ( f 0 ◦ u n )−1 = u n−1 ◦ f 0−1 , ce qui
donne
∀ x ∈ R, f n−1 (x) = u n−1 ◦ f 0−1 (x) = arctan x + nπ.
¡ ¢

Exercice 5.3. Montrer que pour tout x ∈ R∗ ,


π 
 si x > 0
1 2

arctan x + arctan =
x  π
− si x < 0.
2

6 Dérivation d’une fonction à valeurs complexes


Soit I un intervalle de R. On s’intéresse ici aux fonctions définie sur I et à valeurs complexes f : I −→ C et on note
F(I, C) leur ensemble. Pour tout t ∈ I, une telle fonction s’écrit sous la forme f (t ) = x(t ) + i y(t ), avec x, y : I −→ R sont
deux fonctions réelles. Les fonctions x et y sont respectivement appellées la partie réelle et la partie imaginaire de la
fonction f et sont notées Re f et Im f . On note f la fonction définie pour tout t ∈ I par f (t ) = x(t )−i y(y), et on l’appelle
la conjugué de f .

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Définition 6.0.7

Soient I un intervalle, f : I −→ C une fonction et t 0 ∈ I. On dit que f est dérivable en t 0 si la limite

f (t ) − f (t 0 )
lim
t →t 0 t − t0

existe et est finie. Cette limite est alors appelée le nombre dérivée de f en t 0 et notée f 0 (t 0 ). On dit que f
est dérivable sur I si elle est dérivable en tout point de I. L’ensemble des fonctions dérivables sur I est noté
D(I, C). Pour tout f ∈ D(I, C), la fonction t 7−→ f 0 (t ) sur I est appelée la fonction dérivée de f .

Exemple 6.1. Soit a, b ∈ C. La fonction f : t −→ at + b est une fonction définie et dérivable sur R. De plus

∀ t ∈ R, f 0 (t ) = a.

En effet, si t 0 ∈ R on a
f (t ) − f (t 0 ) at + b − at 0 − b a(t − t 0 )
lim = lim lim = a.
t →t 0 t − t0 t →t 0 t − t0 t →t 0 t − t0
Remarque 6.1. De la même façon qu’on a défini les opérations d’addition, de multiplication par scalaire et de multipli-
cation pour les fonctions à valeurs réelles (voir définition (2.2.1) du premier chapitre) , on défini ces opérations pour les
fonctions à valeurs complexes. On vérifie donc que la dérivation des fonctions à valeurs complexes est compatible avec
ces opérations. Plus précisément, pour tout f , g ∈ F(I, C) et λ ∈ C, on a :
(1) le fonction λ f est dérivable sur I et (λ f )0 = λ f 0 .
(2) la fonction f + g est dérivable sur I et ( f + g )0 = f 0 + g 0 .
(3) Produit : la fonction f g est dérivable sur I et ( f g )0 = f 0 g + f g 0 .
f ¡ f ¢0 f 0 g − f g 0
(4) si g ne s’annule pas sur I, la fonction est dérivable sur I et = .
g g g2

Théorème 6.0.8

Soit I un intervalle de R, f ∈ F(I, C) et x 0 ∈ I. Alors

lim f (x) = ` si et seulement si lim Re( f )(x) = Re ` et lim Im( f )(x) = Im`.
x→x 0 x→x 0 x→x 0

Démonstration. Supposons que lim f (x) = ` ∈ C. Pour tout x ∈ I on a


x→x 0

³ ´2 ³ ´2
0 É Re( f )(x) − Re(`) É | f (x) − `|2 et 0 É Im( f )(x) − Im(`) É | f (x) − `|2 .

Comme lim f (x) = ` ∈ C alors lim | f (x) − `|2 = 0 ce qui implique par application du théorème des gendarmes que
x→x 0 x→x 0
lim Re( f )(x) = Re ` et lim Im( f )(x) = Im`.
x→x 0 x→x 0

Corollaire 6.0.9

Soit I un intervalle de R, f ∈ F(I, C) et x 0 ∈ I. Alors

lim f (x) = ` si et seulement si lim f (x) = `.


x→x 0 x→x 0

Démonstration.

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Proposition 6.0.10

Soit I un intervalle de R et f ∈ F(I, C). Si f est dérivable sur I alors f l’est aussi et on a
³ ´0
f = f 0.

Démonstration. Par conjugaison de limites.

Proposition 6.0.11

Soit I un intervalle de R et f ∈ F(I, C). Alors on a équivalence entre :


(i) la fonction f est dérivable sur I.
(ii) les fonctions Re( f ) et Im( f ) sont dérivables sur I.
De plus, si tel est le cas,
Re( f 0 ) = (Re f )0 et Im( f 0 ) = (Im f )0

Démonstration. On suppose que f est dérivable sur I. Alors d’après la proposition précédente, f est aussi dérivable
sur I. Par suite les fonctions
f +f f −f
Re f = et Im f =
2 2
sont dérivables sur I comme somme de fonctions dérivables. Réciproquement, on suppose que les fonctions Re f et
Im f sont dérivables sur I. Alors f est dérivable sur I car f = Re f + i Im f .

Proposition 6.0.12

Soit I un intervalle de R et ϕ ∈ D(I, C). Alors, la fonction f définie sur I par

∀ t ∈ I, f (t ) = e ϕ(t )

est dérivable sur I et


∀ t ∈ I, f 0 (t ) = ϕ0 (t )e ϕ(t ) .

Démonstration. Notons ϕ1 et ϕ2 les parties réelles et imaginaire de la fonction ϕ respectivement. Pour tout t ∈ I,

f (t ) = e ϕ(t ) = e ϕ1 (t )+i ϕ2 (t ) = e ϕ1 (t ) e i ϕ2 (t ) = e ϕ1 (t ) (cos(ϕ2 (t )) + i sin(ϕ2 (t ))).

On en déduit que les parties réelles et imaginaire de la fonction f sont les respectivement les fonctions définies sur I
par,
Re( f )(t ) = e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) et Im( f )(t ) = e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )), ∀ t ∈ I.
Les fonctions Re( f ) et Im( f ) sont alors dérivables sur I puisques se sont produit de composées de fonctions dérivables.
Par conséquent, d’aprés la proposition (6.0.16), la fonction f est dérivable sur I, de plus pour tout t ∈ I,

Re( f 0 )(t ) = ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) − ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t ))

et
Im( f 0 )(t ) = ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )) + ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t ))
Donc
f 0 (t ) = Re( f 0 )(t ) + i Im( f 0 )(t )
= ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) − ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )) + i ϕ01 (t )e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t )) + i ϕ02 (t )e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t ))
= ϕ01 (t ) + i ϕ02 (t ) (e ϕ1 (t ) cos(ϕ2 (t )) + i e ϕ1 (t ) sin(ϕ2 (t ))) = ϕ0 (t )e ϕ(t )
¡ ¢

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Exemple 6.2. Pour tout a ∈ C, la fonction f : R −→ C définie par

∀ t ∈ R, f (t ) = e at

est dérivable sur R et


∀ t ∈ R, f 0 (t ) = ae at .

7 Annexe : Formules trigonométriques

7.1 Le cercle trigonométrique

(0, 1)
Ãp ! Ã p !
1 3 1 3
− , ,
2 2 2 2
à p p ! Ãp p !
2 2 2 2
− , π ,
2 2 2 2
2 π

à p Ãp
3 3
! !
3 1 3π π 3 1
− , ,
2 2 90◦ 2 2
4 ◦ 4
120 60◦
5π ◦
π
135 45◦
6 6
150◦ 30◦

(−1, 0) (1, 0)
π 180◦ 360◦ 2π x

210◦ 330◦
7π 11π
225◦ 315◦
6 6
à p 240◦ 300◦ Ãp
5π 7π
! !
3 1 270 ◦ 3 1
− ,− 4 4 ,−
2 2 4π 5π 2 2
à p p ! 3 3π 3 Ãp p !
2 2 2 2
− ,− 2 ,−
2 2 2 2
à p ! à p !
1 3 1 3
− ,− ,−
2 2 2 2

(0, −1)

Voici le cercle trigonométrique (de rayon 1), le sens de lecture est l’inverse du sens des aiguilles d’une montre. Les
angles remarquables sont marqués de 0 à 2π (en radian) et de 0◦ à 360◦ . Les coordonnées des points correspondant à
ces angles sont aussi indiquées.

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y

T
1

M
sin x
tan x

x
x
O cos x 1

Le point M a pour coordonnées (cos x, sin x). La droite (OM ) coupe la droite d’équation (x = 1) en T , l’ordonnée du
point T est tan x.

Les formules de base :

cos2 x + sin2 x = 1
cos(x + 2π) = cos x
sin(x + 2π) = sin x

sin x

Nous avons les formules suivantes :

cos(−x) = cos x
x cos x sin(−x) = − sin x
−x cos(−x)

On retrouve graphiquement ces formules à l’aide


du dessin des angles x et −x.

sin(−x)

Il en est de même pour les formules suivantes :

π
cos( − x) = sin x
cos(π + x) = − cos x cos(π − x) = − cos x 2
π
sin(π + x) = − sin x sin(π − x) = sin x sin( − x) = cos x
2

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sin(π − x) sin x
sin x

cos(π + x) π+x π−x


x x
cos x cos(π − x) cos x

sin(π + x)

π
sin( − x)
2

sin x
π
−x
2
x
π cos x
cos( − x)
2

π π π π
x 0 π
6 4 3 2
p p
3 2 1
cos x 1 0 −1
2 2 2
p p
1 2 3
sin x 0 1 0
2 2 2
1 p
tan x 0 p 1 3 ∥ 0
3

Valeurs que l’on retrouve bien sur le cercle trigonométrique.

à p !
(0, 1) 1 3
,
π 2 2Ã p p !
2 2
2 π ,
2 2
3 Ãp
π
!
3 1
90◦ ,
4
60◦ π 2 2
45◦
6
30◦

(1, 0)
0◦ 0

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7.2 Les fonctions sinus, cosinus, tangente

La fonction cosinus est périodique de période 2π et elle paire (donc symétrique par rapport à l’axe des ordonnées). La
fonction sinus est aussi périodique de période de 2π mais elle impaire (donc symétrique par rapport à l’origine).

y
+1

x
−π 0 π 2π 3π y = cos x
y = sin x
−1

Voici un zoom sur l’intervalle [−π, π].

y
+1

y = sin x x
−π π 0 π π

2 2
−1 y = cos x

π π 3π 5π
Pour tout x n’appartenant pas à {. . . , − , , , , . . .} la tangente est définie par
2 2 2 2
sin x
tan x =
cos x
La fonction x 7→ tan x est périodique de période π ; c’est une fonction impaire.

y = tan x
y

+1

−π 0 π x
π π 3π

2 2 2
−1

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Voici les dérivées :

cos0 x = − sin x
sin0 x = cos x
1
tan0 x = 1 + tan2 x =
cos2 x

7.3 Les formules d’additions

cos(a + b) = cos a · cos b − sin a · sin b


sin(a + b) = sin a · cos b + sin b · cos a
tan a + tan b
tan(a + b) =
1 − tan a · tan b

On en déduit immédiatement :

cos(a − b) = cos a · cos b + sin a · sin b


sin(a − b) = sin a · cos b − sin b · cos a
tan a − tan b
tan(a − b) =
1 + tan a · tan b

Il est bon de connaître par cœur les formules suivantes (faire a = b dans les formules d’additions) :

cos 2a = 2 cos2 a − 1
= 1 − 2 sin2 a
= cos2 a − sin2 a
sin 2a = 2 sin a · cos a
2 tan a
tan 2a =
1 − tan2 a

7.4 Les autres formules

Voici d’autres formules qui se déduisent des formules d’additions. Il n’est pas nécessaire de les connaître mais il faut
savoir les retrouver en cas de besoin.

1£ ¤
cos a · cos b = cos(a + b) + cos(a − b)
2
1£ ¤
sin a · sin b = cos(a − b) − cos(a + b)
2
1£ ¤
sin a · cos b = sin(a + b) + sin(a − b)
2

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Les formules précédentes se reformulent aussi en :
p +q p −q
cos p + cos q = 2 cos · cos
2 2
p +q p −q
cos p − cos q = −2 sin · sin
2 2
p +q p −q
sin p + sin q = 2 sin · cos
2 2
p −q p +q
sin p − sin q = 2 sin · cos
2 2

Enfin les formules de la «tangente de l’arc moitié» permettent d’exprimer sinus, cosinus et tangente en fonction de
x
tan .
2

1− t2

cos x =


1+ t2





x 
2t
Avec t = tan on a sin x =
2 

 1 + t2
2t



tan x =

1− t2

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