CM - Phrase complexe syntaxe et stylistique

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 11

CM – La phrase complexe syntaxe et stylistique

Qu’est-ce qu’une phrase ?

Proposition de critère définitionnel et exemple Contre-exemple et évaluation du critère


Ensemble de mots Oui mais où tombeau pluie travailler. *
Pas nécessairement de sens

Bla bla bla. ?


Critère graphique : majuscule et point (écrit) La chanson lente, Apollinaire : pas de point
La majuscule montre le début de vers en
versification

Critère prosodique et intonation (oral) : les courbes Pourquoi ma voix ne descend pas ?
mélodiques Ordre, question, exclamation…

Présence d’un verbe (non nécessaire : phrase Moi vouloir toi. ??


averbale = adverbale) Dehors ! Oui ?

Déclarative/assertive.
Une phrase est dotée d’une modalité, elle appartient Impérative/injonctive/jussive !
à un type de phrase. Exclamative = forme de phrase Interrogative ?

Critère sémantique : sens complet, suppose une Le polyméthylène est un hydrocarbure polymère de
capacité à comprendre radical méthylène.

Phrases incorrectes mal formées, non conformes Je connais pas celui que tu parles.
aux règles grammaticales. Il va au coiffeur.

* = ce n’est pas une phrase

? = pourrait être une phrase

?? = peu de chance d’être une phrase

Les critères donnés pour les phrases écrites, dans les petites classes sont insuffisants, mais tous les critères
doivent être utilisés, certains auteurs jouent des limites de la grammaire.

La syntaxe donne du sens à une phrase par ses critères : le bœuf coupa la sincérité… (poétique), le son de sa
voix est une cicatrice (Breton et Eluard) = métaphore.

Une même idée peut être exprimée par une suite de phrase ou par une seule phrase complexe.

Le degré de complétude dépend du locuteur…

EXERCICE SUR FEUILLE 3 :

Violation des contraintes de sélection : mauvaise utilisation des critères

1. Phrase globalement correcte


2. Contrainte de sélection « décéder » est restreint à des animés humains : maladresse/incompatibilité
3. Blé : nom massif et non comptable, donc article partitif
4. Inversion matière et matériaux : illogique
25/09/2024

La notion de phrase : diversité des critères

• Le critère typographique : la phrase est une unité du code écrit qui commence par une majuscule et se
termine par un point.

Le critère prosodique/mélodique

• Une phrase à l’oral est reconnaissable à son contour intonatif : c’est une unité mélodique.

• Discutable : à l’oral, le flot verbal est difficilement segmentable en phrases.

• Le critère prosodique à l’oral, pas plus que le critère typographique à l’écrit ne permet de reconnaître de
façon systématique une phrase.

Le critère sémantique

• Associe l’unité phrase à celle de l’expression d’un sens

• Et d’un sens complet

Unité sémantique et sens complet ?

• Ex1 : Il fait froid. Or je suis frileux. Je ne viendrai donc pas. Ne m’en voulez pas.

• Ex 2 : Comme il fait froid et que je suis frileux, je ne viendrai donc pas mais ne m’en voulez pas !

• Une même idée peut être exprimée par une suite de phrases ou par une seule phrase complexe.

• Le degré de complétude dépend du locuteur et de la situation.

• Ex : Luc est venu (ce matin/avec Jean/en voiture/pour apporter le colis).

• Tout énoncé acquiert au contraire un caractère de complétude par le fait même qu’il est encodé dans le
cadre d’une phrase.

• Ex : Demain.

Critère typographique

• On le voit, une phrase peut être dépourvue de tout ponctuation (Cf la poésie moderne)

• Ainsi, les 3 critères de la grammaire scolaire traditionnelle (critère graphique (Majuscule/point) et


mélodique/intonatif, ainsi que le critère sémantique (sens complet)) ne sont ni nécessaires ni suffisants.

• Il faut donc adopter une définition syntaxique

Critère grammatical

- Une phrase est une suite de mots combinés entre eux.


- Ce n’est pas un simple agrégat/entassement aléatoire de mots, mais une combinaison ordonnée
selon des régularités, des solidarités sémantiques et syntaxiques. C’est leur lien (la syntaxe) qui est
porteur du sens.
- Définition syntaxique de la phrase : « Une phrase est un assemblage grammatical de mots conforme
aux règles de la syntaxe ».
- La phrase possède une totale autonomie syntaxique.

Enoncé interprétable

• Je inscrire université moi étudie littérature mémoire Yourcenar.

➢ Ce n’est pas une phrase mais un agglomérat de mots sans respect des règles syntaxiques du français

Grammaticalité

On distingue

• La phrase correcte vs la phrase incorrecte (qui ne répond pas à la norme grammaticale : ce sont des énoncés
attestés mais jugés non conformes à la syntaxe normée telle que définie dans les grammaires)

Ex : *Il va au coiffeur. J’ai tombé. Le type que je te dis est brun.

• On dira que l’énoncé ou la phrase est bien ou mal formé(e) :

Ex : *Je veux qu’il vient. *Je bois de le lait. * Je lui le donne.

➢ Ces phrases sont agrammaticales.

EXERCICE SUR FEUILLE 3 : SUITE

Violation des contraintes de sélection : mauvaise utilisation des critères

5. Le mot est pris dans 2 sens différents entre la relative et la principale : décalage énonciatif.
➔ Un mot à 2 modes d’utilisation possible :
o En usage : un chat a traversé devant la voiture, il a un référent du monde extralinguistique
(monde réel : encyclopédique)
o En mention : Chat a 4 lettres, le mot renvoie à lui-même, emploi autonymique
6. Dont, qui, que… : enchâssement de propositions relatives donc grammaticalement bien construite.
7. Maladroit : besoin d’une surface réfléchissante pour s’apercevoir de soi-même.
8. Imaginaire : une autruche mange des cailloux, le locuteur devrait être humain si dans le monde réel :
disfonctionnement sémantique.
9. Le conditionnel pose une hypothèse (contrefactuel) : hyperbole, exagération…
10. Expression figée, figurée : hyperbole.
11. Réécriture hyperbolique de l’expression précédente, en reconnaissant le modèle précédent.
12. Agrammaticale : parler DE donc utilisation de « dont » plutôt que « que ».

TD : le jugement d’acceptabilité

Composante sémantique

• La phrase est une suite finie de mots combinés entre eux pour signifier qqch, elle manifeste un sens.

• Du point de vue sémantique, la phrase sera dite interprétable ou non interprétable ;

Ex : Moi vouloir toi


• Pertinente ou non pertinente (cette pertinence étant liée au contexte)

Ex : Quand venez-vous ? Sur la table.

• On parlera de pertinence pragmatique : convenance (ou non) entre l’énoncé et la situation.

Ex : Taisez-vous ! (Adressé à qqn de silencieux)

Irrecevabilité sémantique

• Des idées vertes dorment furieusement (Noam Chomsky)

• Le silence vertébral indispose la voile licite. (Tesnière)

• Le bœuf coupa la sincérité. (Katz)

• Les trains étonnés jouent furieusement à la marelle (Denis)

Énoncé non interprétable

• Le polyméthylène est un hydrocarbure polymère de radical méthylène.

➢ Phrase ininterprétable pour quelqu’un qui ne maîtrise pas les termes relevant d’un
vocabulaire de haute spécialisation.
➢ Ici le problème n’est pas syntaxique mais lexico-sémantique

Phrase vs énoncé

• Un énoncé est le plus petit message effectivement prononcé par un locuteur singulier, dans une situation
concrète de communication.

• Il est le résultat concret d’un acte de parole individuel tenu par un énonciateur unique.

• Un message peut prendre des formes très diverses. Sa description ne relève pas de la grammaire mais de la
linguistique. Un énoncé peut être agrammatical : « Moi vouloir toi », «je connais pas celui que tu parles ».

- La phrase n’est qu’une des formes possibles que peut prendre un énoncé.
- Tout énoncé ne prend pas nécessairement la forme d’une phrase grammaticale mais tout énoncé est
paraphrasable par une phrase.

Ex : Bof… = « Ce n’est pas formidable ». (D. Denis, 417)

Critère énonciatif

- La phrase, engagée dans une situation d’énonciation, se transforme en une unité énonciative : l’énoncé
- La phrase a un sens, l’énoncé a une signification (en contexte)

Enoncé = phrase + situation d’énonciation (O. Soutet, La linguistique, PUF, p. 159)

➢ La phrase peut être définie comme un acte de prédication (on dit qqch d’un thème : le thème est ce
dont on parle ; on appelle propos ce qu’on dit du thème) = critère sémantico-logique
➢ La phrase est donc un a te de prédication répondant à des besoins de communication (entre un
émetteur et un récepteur/un locuteur et un destinataire ou allocutaire). Elle accomplit un acte de
langage : asserter, interroger, ordonner, prier, nier, jurer, promettre…

ARRET DE LA FICHE :
Définitions

- La phrase n’est pas un préalable. Sa définition engage des choix théoriques : une méthode, des choix
d’analyse.
- Il s’agit moins de décrire un fonctionnement, des réalités observables, que de proposer une définition
de cette unité conventionnelle admise.
- La phrase n’est qu’une des formes possibles que peut prendre un énoncé. (énoncé : produit concret de
l’activité de langage d’un locuteur réel).
- C’est une catégorie grammaticale construite : c’est l’unité d’analyse conventionnelle dégagée par la
grammaire.

La syntaxe

- La syntaxe est l’ensemble des règles qui gouvernent les relations de combinaison et de dépendance
entre mots et groupes de mots au sein de la phrase (p.105)
- La syntaxe est une structure hiérarchique. Ainsi, oraux ou écrits, les énoncés se réalisent sous la forme
d’énoncés linéaires de mots.
- Pourtant, leur organisation n’est pas réductible au seul ordre séquentiel.
- Il existe entre les mots des rapports de regroupement et de dépendance.

Ex : Les acteurs de cette pièce interprètent bien leurs rôles.

➢ Les principes de regroupements syntaxiques ne se réduisent pas à la simple succession de mots.

La notion de syntagme

- Les groupes syntaxiques (séquences de mots formant une unité syntaxique ; ex : GN, GV, GP…)
s’appellent des SYNTAGMES.
- Comment distinguer un syntagme d’une simple séquence de mots ?
- Tests d’identification des syntagmes :
1. Le Test de substitution : On peut lui substituer un seul mot.

Ex : Le frère de Paul rit. Il rit.

2. Test d’effacement (ou d’addition) : On l’efface globalement :

Ex : Les acteurs de cette pièce interprètent très bien leurs rôles.

3. Test de déplacement : on le déplace en bloc.

La phrase et ses constituants

- La phrase est un ensemble structuré d’éléments syntaxiquement ordonnés autour d’un verbe.
- Ces éléments sont ses constituants.
- Ils sont décomposables en ensembles d’inclusion successive
Phrase>propositions>syntagmes>classes grammaticales

La phrase, unité maximale de la grammaire

- La phrase est l’unité maximale (la + grande) de la grammaire.


- Elle inclut les autres constituants (syntagmes) sans être elle-même incluse dans une unité supérieure.
- Le texte, le discours sont des catégories qui ne relèvent pas de la description grammaticale.
➢ La phrase est le cadre de l’analyse syntaxique.
La phrase

• En grammaire générative, P = SN + SV

• En grammaire traditionnelle, on distingue la phrase verbale des phrases averbales (ou non verbales).

Phrase canonique

• La phrase canonique est une phrase verbale de type GS+GV, neutre, assertive, affirmative.

• A partir de ce modèle, on pourra décrire tous les modèles de phrases.

➢ Détail sur le diaporama suivant

FEUILLE 7 : Phrase linéaire ou à parallélisme

FEUILLE 9 : Modèles de phrases

02/10/2024

1. Un modèle canonique : la phrase de base


➔ D’après notre corpus, les énoncés qui peuvent correspondre à la phrase relèvent de formes très
diversifiées irréductibles à des régularités définitoires valant pour toute phrase.
➔ Leurs propriétés s formelles varient en effet selon leur type (assertif, interrogatif, injonctif,
exclamatif), leur forme (affirmative/négative ; emphatique/neutre, Active/passive), leur
construction (verbale/averbale, simple/complexe), leur contexte stylistique (prose/poésie versifiée,
esthétique...
➔ La grammaire se dote donc d’une forme prototypique, modèle opératoire : la phrase
canonique ou phrase de base.

La phrase canonique

- La phrase canonique est une phrase simple, assertive, neutre (ni négative, ni empathique, ni passive, ni
exclamative)
- L’ordre des mots y correspond à la formule SVC (+ CC facultatifs) : (CC) – S – (CC) – V – (CC) – CV (CC)
- Les autres formes de phrases, si elles ne se conforment pas à ce modèle, seront néanmoins
descriptibles par rapport à ce modèle.

1. Structure syntaxique de la phrase simple


a. La phrase minimale

Ex : Le chien effraya les enfants.

➔ Toute phrase canonique est réductible à la séquence ordonnée GNS-GV, le GNS et le V étant
réductibles à 2 mots :

Ex : Il aboie.

➔ La phrase minimale résulte de l’effacement de tous les éléments facultatifs.

b. La phrase simple étendue


➔ C’est une phrase simple (un seul noyau verbal) mais qui comporte des éléments facultatifs
➔ Les constituants essentiels se voient ajouter des éléments facultatifs (expansions)
- GNS + GV + CC
- expansion des GN (épithètes, CDN, relatives…)

- GV = V + ses compléments essentiels + adv

Ex de phrase simple étendue : Pendant des années, [l’affreux gros chien noir [de l’ancienne concierge [de
l’immeuble]]] effraya tous les midis [les enfants [du quartier [de la rue Quincampoix]]].

➔ Le statut syntaxique phrase simple vs phrase complexe n’est donc pas lié à la longueur de la
phrase. (Ainsi : Je veux que tu viennes est une phrase complexe).

2. La phrase complexe

• Contrairement à la phrase simple qui ne comporte qu’un seul noyau verbal, (et donc une seule proposition,
indépendante)

• La phrase complexe comporte plusieurs noyaux verbaux, donc plusieurs propositions

Phrase et proposition

➔ La proposition se définit par la présence d’un noyau verbal : il y a donc autant de propositions dans
une phrase qu’il y a de verbes conjugués
➔ NB : Il existe des propositions dont le verbe est à un mode impersonnel :
- Les participiales (ex : [Les acteurs ayant salué], le rideau tombe)
- Les propositions infinitives (J’écoute [les oiseaux chanter])
- Mais attention, tout verbe au participe ou à l’infinitif n’est pas nécessairement noyau d’une
proposition ? Il ne l’est que s’il y joue un rôle prédicatif et est pourvu de son propre support agentif (ou
sujet sémantique), distinct de celui de la principale.

• Certains linguistes parlent de sous-phrase au lieu de proposition

Propositions

Il existe 3 types de propositions

• Les propositions indépendantes : autonomes, elles sont l’équivalent d’une phrase simple. Elles sont soit
juxtaposées (reliées par un signe de ponctuation (virgule, point-virgule, deux-points) soit coordonnées par une
conjonction de coordination

• Les propositions principales (ou matrices ou rectrices), non effaçables, et dont dépendent d’autres
propositions.

• Les propositions subordonnées, dépourvues d’autonomie et qui sont sous la dépendance hiérarchique d’une
autre proposition. Elles sont en général introduites par un mot subordonnant (conjonction de subordination ou
outil relatif) mais il existe des subordinations implicites qui ont l’apparence de propositions juxtaposées (=
parataxe formelle. Ex : Tu fais un pas de plus et je tire (équivalant à Si tu fais un pas de plus, je tire(rai). )

La phrase complexe : parataxe et hypotaxe

• La phrase complexe peut correspondre à plusieurs modèles :

• La construction en parataxe : La phrase est alors composée de plusieurs indépendantes :

Ex : Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. (Phèdre, Racine)


• L’hypotaxe (ou subordination) : La phrase complexe par subordination comporte alors une principale et une
ou plusieurs subordonnées, (+ éventuellement une ou plusieurs indépendantes).

Ex : Les enfants, qui jouaient dans le jardin, frissonnaient, quand je leur fis signe.

La subordination ou hypotaxe

- La subordination est liée à la phrase complexe (présence plusieurs propositions/noyaux verbaux).

Rappel : En cas de simple juxtaposition ou coordination des propositions, on parle de parataxe.

- La subordination (ou hypotaxe) est une relation asymétrique de dépendance


(d’inclusion/d’enchâssement) d’une proposition (la subordonnée) par rapport à une autre (principale ou
rectrice ou matrice).

NB : La proposition rectrice contient sa subordonnée.

- Je sais [que tu sais [que Paul est venu]].

Figurativité de la syntaxe : forme – sens

Paul Valéry : « On ne pense pas des mots, on ne pense que des phrases »

Barthes, Le plaisir du texte : « Est dit écrivain, non pas celui qui exprime sa pensée, sa passion ou son
imagination par des phrases, mais celui qui pense des phrases : un Pense-Phrase. »

Rimbaud, Illuminations, 1886 « Phrases » : J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de
fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.

• Une structure phrastique binaire :

J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à
étoile, et je danse.

Élaboration hallucinatoire en 3 élans, où l’imagination tire des fils entre clochers, fenêtres et étoiles dans un
mouvement ascendant vs brève clausule à l’effet saisissant.

Deux verbes : J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or
d'étoile à étoile, et je danse.

- Un rapport chronologique tendu entre deux actions : l’une au passé composé (aspect accompli,
achevé + antériorité), l’autre au présent d’énonciation, encore en cours.
- La coordination qui les relie sous-tend un rapport causal.
- Scansion dynamique (rythme croissant : des cordes (2 syll), des guirlandes (3 syllabes), des chaînes
d’or (4 syllabes) et ascendante : un rêve d’envol

- « Phrase admirable par son triple élan redoublé, par la scène immense qu’elle dessine dans l’espace,
par l’allégresse des images et de l’idée, par la valeur absolue conférée à l’acte de la danse. Acte ici
essentiellement poétique. Je danse signifie je suis poète, je rassemble le monde dans les lacs de mes
images et je l’anime de mon rythme. » (Albert PY)

• Poème, « merveille d’à peine une minute », mis en musique par le compositeur Xavier de Gaulle.
• « Les trois séquences syntaxiques reposent sur autant de structures parallèles où la voix s’élève
progressivement vers l’aigu par des courbes apaisées jusqu’à l’extase du « je danse » qui élargit l’espace
et semble enivrer par sa propre alchimie sonore. Sur d’étranges harmoniques étagées par les cordes
(jouées sans vibrato), cette miniature est une authentique métaphore visuelle de la partition musicale («
cordes… guirlandes… chaînes d’or ») et de ses sortilèges » (Benjamin Britten ou L’impossible quiétude,
2004)

Virgile : “In girum imus nocte et consumimur igni” = palindrome (se lit dans les 2 sens comme kayak, ici…)

➔ Nous tournons en rond dans la nuit et nous nous consumons dans le feu : le locuteur est le papillon
de nuit.

Phrases

- La phrase comme unité stylistique


- La forme de la phrase comme unité esthétique et forme-sens
- La forme syntaxique fait sens, elle renforce, informe, configure le contenu
- Il convient donc de se livrer à une analyse minutieuse des choix syntaxiques

Un incipit romanesque (Kerangal)

• L’incipit de Réparer les vivants prend la forme d’une très longue phrase emphatique (Ce qu’est le cœur de S.
Limbres, […] personne ne le sait au juste […]), relancée par une série de parallélismes qui instaurent comme
une pulsation, un rythme auquel s’accorde peu à peu la lecture.

• Cette longue phrase où se multiplient les dédoublements binaires, ternaires et quaternaires laisse peut-être
entendre le rythme régulier d’une pulsation cardiaque, par mimétisme formel avec son sujet (le protagoniste du
roman est le cœur qui va être transféré d’un corps dans un autre).

• A l’orée du livre, l’écriture de l’autrice instaure son propre rythme, apprivoise son lecteur qui entre dans sa
rythmique particulière, le met en condition en qq sorte d’entrer dans cette histoire de corps en état de mort
cérébrale mais qui semble dormir et dont le cœur reprendra vie dans un autre corps auquel il sauvera la vie. La
syntaxe est ici un outil stylistique majeur de la langue romanesque.

09/10/2024

FEUILLE 5 :

Exercice 530

1. Phrase simple.
2. Phrase complexe : 1 principale, 1 subordonnée de conséquence, 1 indépendante juxtaposée, 1
indépendante coordonnée.
3. Phrase complexe : 1 indépendante juxtaposée, 1 indépendante juxtaposée, 1 indépendante juxtaposée,
1 subordonnée relative adjective enchâssée dans la proposition principale : épithète de son
antécédent Paul.

Exercice 531

Locution verbale : se poser une question, car je peux le remplacer par un verbe simple : s’interroger, se
demander. Propositions : 1 principale qui enchâsse 1 subordonnée relative (qui, que, quoi, dont, où), 1
subordonnée relative qui s’accroche à la relative d’avant, 1 proposition juxtaposée indépendante, 1
subordonnée conjonctive circonstancielle de cause (puisque) qui enchâsse 1 subordonnée relative (dont), 1
proposition subordonnée qui est rectrice de celle d’avant, 1 indépendante coordonnée, 1 indépendante
coordonnée et 1 indépendante coordonnée.

Matrice : Une proposition matrice est une proposition qui contient une ou plusieurs propositions enchâssées.
Elle joue le rôle de "base" ou de "structure" sur laquelle les autres propositions (subordonnées) s'appuient.
Rectrice : Une proposition rectrice est une proposition qui contient une autre proposition enchâssée,
généralement subordonnée. La proposition rectrice est celle qui commande, c'est-à-dire qu'elle donne un sens
à la subordonnée qui lui est associée.

Subordonnée relative : qui, que, quoi, dont, où

Coordonnée : mais, ou, et, donc, or, ni, car

Exercice 284

1. 1 principale, 1 subordonnée relative (depuis que). 1 principale qui enchâsse 1 subordonnée complétive
(trouver que).
2. 1 phrase simple. 1 conjonction de subordination (si) donc subordonnée coordonnée, 1 subordonnée
coordonnée conditionnelle, 1 principale.
3. 1 principale avec 1 incise qui s’intercale (ajouta-t-il), 1 subordonnée circonstancielle de but (pour que),
1 subordonnée circonstancielle de temps (et pour que).
4. 1 principale, 1 subordonnée circonstancielle de concession/opposition (quoique).
5. 1 subordonnée de cause (puisque), 1 principale, 1indépendante coordonnée (et).

Exercice 584

1. Afin qu’il apprenne… (but)


2. Puisque la nuit est tombée… (cause)
3. Que les trains ne circulent pas… (conséquences)
4. Quand la grève sera terminée… (temps)
5. A condition que le train reparte… (condition)
6. Bien qu’il soit malade… (concession)

FEUILLE 12 :

Maudit soit-tu : subjonctif de souhait = (que) tu sois maudit (mal dit avec /l/ mouillé)

Formule figée comme : (que) vive la France, le roi, les vacances…

Le poème est composé d’une seule est longue phrase complexe, composée de 7 propositions (avec 7 verbes
conjugués) dont la présence de 6 relatives enchâssées les unes dans les autres.

Enchâssement de relatives – récursivité

- Alors que la syntaxe de la phrase complexe se déploie vers la droite en ouvrant une nouvelle relative à
l’apparition de chaque nouveau nom, le mouvement sémantique du texte opère un mouvement inverse
de remontée antichronologique.
- Le modèle textuel s’apparente aux malédictions bibliques où la faute engendre la punition de tous les
descendants, mais avec inversion : ici on maudit tous les ascendants.
- Le texte entre en conflit, par sa violence verbale, avec le titre qui fait signe vers la fin de l’épisode du
déluge et le retour de la paix (colombe).

Modèle textuel

- A coté du modèle biblique, on trouve un modèle populaire, oral, celui de la comptine, qui fonctionne
par amplification hyperbolique d’une phrase de base.

Une comptine : pour apprendre aux enfants à compter, avec des répétitions syntaxiques, avec des structures
logiques, additives et répétitives. Anadiplose : phrase où l’on rajoute des éléments à chaque passage.
Le mouvement l’Oulipo

Mouvement après le surréalisme où l’on part d’une phrase simple en la complexifiant avec des subordonnées
qui s’enchâssent…

16/10/2024

Vous aimerez peut-être aussi