Prévention Des Accidents Électriques
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également partout présent. Présent et invisible comme tous les risques inhérents
aux formes supérieures de l’énergie, il a en revanche le mérite d’être bien connu,
facile à maîtriser, ce qui, tout compte fait, le rend presque familier et en tout
cas moins redouté que, par exemple, le danger des rayonnements ionisants.
Si le poids relatif des accidents électriques ne paraît pas très élevé par rapport
à ceux dus aux autres risques tels que la circulation et le milieu domestique,
la prévention n’en demeure pas moins indispensable, notamment dans certains
secteurs d’activité, plus particulièrement exposés aux risques, tels le bâtiment
et les travaux publics, l’industrie, l’exploitation et les travaux sur réseau et instal-
lations électriques.
Les améliorations techniques apportées au matériel et aux installations ont
toujours été liées à une élévation du niveau de sécurité. Nous verrons, dans cet
article, l’importance des normes de ce domaine et l’abondance des textes et
manuels mis à la disposition du personnel d’intervention. La France bénéficie
d’une réglementation très complète – d’aucuns disent trop complexe –, de textes
d’application bien adaptés aux différents usages, et d’une qualité du matériel
garantie par les normes. Le matériel de protection lui-même bénéficie de tous
les progrès de la recherche devenue très importante ces dernières années.
Il faut reconnaître que la prévention des accidents électriques est simple et
ne nécessite pas la mise en œuvre de moyens très onéreux. Dans sa conception
rationnelle, elle assure à la fois la protection du personnel et des installations
de toute nature, en particulier la protection contre les dangers d’incendie, d’où
son importance et son impérieuse nécessité. Comme par ailleurs le processus
de l’accident électrique est bien connu et qu’il tient à très peu de chose qu’un
accident bénin ne devienne mortel, la pratique de la réanimation fait partie de
la prévention et complète les mesures techniques. L’entraînement du personnel
à cette pratique est donc essentiel.
Nous n’avons abordé, ici, que les problèmes techniques de protection les
plus courants dans l’industrie.
La prévention des accidents électriques dans les pays en voie de dévelop-
pement ne se présente pas de la même manière que dans les pays industrialisés.
Si les principes techniques de base restent les mêmes, les conditions d’appli-
cation sont différentes. D’abord, la nature générale des risques est souvent sou-
mise à des facteurs locaux, notamment à l’influence aggravante des facteurs
climatiques (température et hygrométrie favorisant la sudation, problèmes
vestimentaires). La résistance élevée des circuits de terre à certaines périodes
de l’année constitue une difficulté pour assurer la protection du personnel.
Nous avons conservé l’essentiel de l’introduction (paragraphe 1.1) due au regretté Jean
BESSOU, Inspecteur général honoraire d’Électricité de France (EDF), en la complétant par une
mise à jour des acquis des vingt dernières années.
Nos remerciements vont également à EDF GDF, Service Prévention et Sécurité, à l’OPPBTP,
dont l’assistance et la disponibilité ont été précieuses.
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■ La découverte des propriétés de l’électricité statique avec la bou- Cette étude fut confiée par la CEI au groupe de travail no 4 du
teille de Leyde, vers 1746, et les expériences de décharge électrique Comité d’études 64 – Installations électriques des bâtiments. Ce
que propageait le savant abbé Nollet a polarisé pour un temps groupe de travail, composé de médecins, de physiologistes, d’ingé-
l’opinion qui se ruait dans les salons parisiens. nieurs de sécurité, publia dès 1974 un premier rapport portant
l’indice 479 et donnant une première approche des dangers du
■ Mais les savants, poursuivant les recherches pour domestiquer la courant électrique passant par le corps humain ; cette publication
foudre établirent un rapport entre celle-ci et l’électricité. Il y a deux reconnaissait notamment que la probabilité d’apparition des
siècles, Benjamin Franklin réalisa de nombreuses expériences (le accidents était très faible dans des circonstances habituelles, à des
cerf-volant restant la plus célèbre) ; il adopta le premier la notion tensions inférieures ou égales à 50 V en courant alternatif à 50 Hz
d’isolement électrique de l’opérateur avec des fils de soie, et posa le et à 75 V en courant continu.
principe de la mise à la terre. Cette précaution importante était bien
connue de son contemporain, le professeur Richmann, membre de Ayant rassemblé toute la littérature disponible à ce sujet, le groupe
l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg qui, répétant des de travail reprenait ses études d’une façon plus approfondie et une
expériences sur la foudre (celles de Franklin, Buffon, Lemonnier, de deuxième édition de la publication 479 était publiée en deux parties,
Romas et autres) avait été électrocuté, le 6 août 1753. Par temps comprenant six chapitres ; ce rapport donne des informations très
d’orage, se disposant à mesurer les décharges au moyen d’un élec- complètes :
tromètre « n’étant plus qu’à un pied du conducteur, un globe de feu — le rapport 479-1, sur les valeurs de l’impédance électrique du
bleuâtre, gros comme le poing, vint le frapper au front et l’étendit corps humain, sur les effets du courant alternatif de 1,5 à 100 Hz,
mort ». On peut le considérer comme étant le premier exemple, sur les effets du courant continu ;
attesté scientifiquement, d’accident électrique. — le rapport 479-2, sur les effets des courants de fréquence
supérieure à 100 Hz, les formes d’onde spéciales, les impulsions de
■ Vers 1790, l’anatomiste italien Galvani entra dans le domaine des courte durée.
réactions de l’organisme animal au courant électrique avec ses expé-
riences sur les grenouilles, et Volta, pour réfuter les conclusions du Le groupe de travail prépare une troisième édition du rapport
premier, construisit la première pile électrique qui marque le début 479 tenant compte, d’une part, des plus récentes expériences du
de la nouvelle et grande période de l’électricité. professeur Biegelmeier sur lui-même et, d’autre part, de nouvelles
mesures effectuées sur des animaux ; la première partie Aspects
■ Les premières études scientifiques sur l’action physiologique du généraux étant publiée.
courant électrique s’engagèrent alors en France et les noms des Nota : pour les réglementations, les normes et les organismes, le lecteur se reportera à
chirurgiens des armées impériales Larrey et Bichat y sont attachés, la fiche documentaire [Doc. D 5 100] Pour en savoir plus.
tandis que le docteur Uré réalisa les premières expériences de
réanimation des électrisés. La voie était ouverte à ces méthodes dont
on connaît l’importance aujourd’hui.
1.3 Statistiques d’accidents électriques
Des recherches sur les effets physiopathologiques du courant
électrique ont été effectuées par de nombreux chercheurs ; parmi
eux, il convient de citer les noms de Dalziel, Ferris, Jacobsen, Il n’existe pas, en France, de structure nationale permettant
Knickerbocker, Koeppen, Sam, Ozypka, Lee... Ces travaux ont porté l’établissement d’une statistique exhaustive sur l’origine des acci-
sur des animaux vivants dont les réactions peuvent être extrapolées dents. Des éléments partiels sont cependant disponibles auprès des
par rapport à celles de l’homme. Des mesures de résistance ont divers organismes intéressés, susceptibles de donner une repré-
également été effectuées sur des cadavres humains peu de temps sentation assez cohérente ; la principale difficulté est, toutefois, de
après leur décès. discerner les causes premières de ces accidents qui, sauf cas parti-
Entre 1970 et 1980, le professeur autrichien Biegelmeier s’est livré culiers, ne sont pas connues avec suffisamment de précisions, et
sur lui-même à des mesures de courant et d’impédance sous des peuvent également faire l’objet d’interprétations diverses.
tensions allant de 10 à 220 V, entre différentes parties de son corps Exemples
et dans différentes conditions d’humidité. Il a ainsi effectué plus de
600 mesures qui ont permis d’améliorer de façon importante nos — Prenons le cas d’une chute d’échelle causée par un choc
connaissances sur les effets du courant électrique sur le corps électrique : le décès éventuel sera classé sous la rubrique « chutes ».
humain. Inutile de préciser que cet homme courageux s’était entouré — Nombreux sont les incendies réputés provenir d’un court-circuit ;
de toutes les précautions nécessaires pour éviter tout risque ce qui est certain, c’est que, en cas de feu, des courts-circuits se
d’accident ; en particulier, le circuit qui l’alimentait était protégé par produisent ; sont-ils survenus avant ou après le départ du feu ? cela
quatre dispositifs différentiels de 30 mA en série, et son assistant reste à discerner.
disposait des moyens de réanimation nécessaires.
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résistance de la peau, qui s’annule au-delà d’un certain seuil) et, — soit un contact simultané entre un conducteur sous tension
d’autre part, des conditions d’environnement, susceptibles de ou une masse en défaut et le potentiel de la terre (sol ou élément
réduire cette résistance : la présence d’eau, en particulier, et la résis- conducteur au potentiel de la terre ou à un potentiel voisin).
tance des sols et des parois avec lesquels les personnes sont en
contact et par l’intermédiaire desquels la boucle de défaut (trajet total
du passage de courant entre le générateur et la personne) se ferme.
On se reportera, pour davantage de développements, à l’article 3.2 Méthodologie
référencé [1].
Généralement, on estime qu’il y a trois situations caractéristiques Les mesures de protection peuvent être classées en mesures
d’environnement : passives et mesures actives.
— la situation normale, correspondant aux emplacements secs
ou humides, la peau étant sèche (en tenant compte de la présence
éventuelle de sueur), le sol présentant une résistance importante 3.2.1 Mesures passives
(1 000 Ω au moins) ;
— la situation particulière, les personnes se trouvant exposées
Les mesures dites passives (ne faisant pas intervenir la coupure
à des conditions particulières d’humidité, par exemple dans les
du courant) sont subdivisées en trois groupes.
locaux mouillés, la peau étant mouillée et le sol présentant une
résistance faible (de l’ordre de 200 Ω) ; (a) Rendre la possibilité de contact avec une partie active
— la situation immergée, lors de laquelle on ne peut plus hautement improbable, par :
compter sur la résistance de la peau et du sol. (a1) éloignement : cas des lignes à très haute tension ;
Ces trois situations caractéristiques se traduisent par des (a2) obstacle : enveloppe, écran devant un bornier, porte
conditions de temps de coupure du courant, par les dispositifs de d’armoire électrique, barrière ou rambarde devant un châssis
protection (pour les deux premières) ou par des mesures de sécurité d’appareillage ;
particulières telles que la très basse tension de sécurité limitée (a3) isolation : câble souple, interrupteur domestique...
à 12 V (pour la troisième). Nota : ces obstacles soit présentent des ouvertures suffisamment petites pour empê-
cher un contact avec une partie active (§ 3.4.2.2), soit sont destinés à empêcher un contact
volontaire (en particulier pour du personnel averti).
(b) Rendre non dangereux le contact avec une partie active
2.6 Classement des installations ou une masse, par :
en fonction de la tension (b1) très basse tension de sécurité (TBTS) ou de protection
(TBTP) limitée à 25 V pour les contacts directs et à 50 V pour
les contacts indirects ;
Selon la valeur nominale de la tension (valeur efficace dans le cas (b2) séparation électrique, empêchant le retour par la terre,
du courant alternatif), les installations sont classées, par les diffé- pour appareils de classe 0 par exemple (§ 3.4.2).
rentes réglementations applicables, en trois domaines de tension. (c) Rendre non dangereux le contact entre une masse et le sol
Les normes subdivisent en plus la basse et la haute tensions en deux ou entre deux masses à des potentiels différents, par des liaisons
sous-catégories chacune, se traduisent essentiellement par des dif- équipotentielles :
férences mineures dans les règles d’installation, notamment dans — principales ou locales en basse tension ;
les distances à respecter dans les locaux ou emplacements de service — généralisées en haute tension en y incluant le sol ou l’empla-
électrique, ainsi que par des procédures différentes dans les cement de stationnement des personnes.
opérations [1].
■ Les contacts peuvent être de deux pays : ■ La protection contre les contacts indirects est assurée par les
mesures passives (b) et (c) et les mesures actives.
— avec des parties actives nues : contacts directs ;
— avec des masses mises sous tension à la suite d’un défaut ■ Leur utilisation en fonction des domaines de tension est la
d’isolement : contacts indirects. suivante :
■ Pour qu’un contact dangereux survienne et que le corps soit — très basse tension : mesure passive du type (b1) ;
parcouru par un courant, il faut qu’il soit soumis à une différence de — basse tension : mesures passives (a), (b2), (c) ou actives ;
potentiel. Cela peut être : — haute tension : mesures passives (a) ou (c) car, dans ce
domaine, les mesures actives sont hors de question, la coupure ne
— soit un contact simultané avec des conducteurs à potentiels
pouvant être assurée en un temps suffisamment court.
différents ;
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3.3 Conception des installations — 2e lettre : situation des masses de l’installation par rap-
port à la lettre :
T : masses reliées directement à une prise de terre élec-
Les règles (normes) des installations électriques, quelles que triquement indépendante de celle de l’alimentation ;
soient leurs tensions [basse tension (NF C 15-100), haute tension N : masses reliées directement au point de l’alimentation
(NF C 13-100, 13-200)...] ont pour principes fondamentaux que leur mis à la terre, soit par un conducteur commun avec le neutre (troi-
respect « est destiné à assurer la sécurité des personnes, des ani- sième lettre C), soit par un conducteur distinct de celui du neutre
maux domestiques ou d’élevage et des biens, contre les dangers (troisième lettre S).
et dommages pouvant résulter de l’utilisation des installations élec-
triques dans les conditions qui peuvent raisonnablement être
prévues ». En courant alternatif, le point de l’alimentation mis à la
Si, toutefois, ce respect strict peut assurer l’intégrité de la sécurité terre est généralement le neutre, s’il est accessible, ou, dans le
des biens et des personnes du point du vue exploitation courante cas contraire, une phase.
des installations (cas du présent paragraphe 3), d’autres éléments
sont à prendre en compte pour ce qui est de l’entretien, du dépan- Les schémas ont une importance majeure dans la détermination
nage, des circonstances autres que celles de l’exploitation des conditions de protection contre les contacts indirects, basées
courante (§ 4). sur la mise à la terre des masses associée à un dispositif automa-
Trop souvent, en effet, les préoccupations de coût minimal lors tique de coupure. Ces conditions tiennent compte [2] :
de l’investissement font l’impasse sur ces éléments ; il s’ensuit soit — de l’utilisation de matériels de classe I (§ 3.4.2.1) mis à la terre
une exploitation déficiente, soit des dépassements obligés des au moyen d’un conducteur de protection ;
niveaux de sécurité admissibles, tant pour les matériels que pour — de la valeur du courant de défaut Id circulant dans la boucle
le personnel. À la limite, ce dernier peut être amené à travailler dans de défaut ;
des situations hasardeuses, par exemple sous tension, dans des — de la probabilité qu’un défaut se manifeste dans l’installation
conditions que l’on aurait pu éviter par une conception intégrant les fixe, en l’absence d’un contact d’une personne avec la masse en
facteurs suivants (que les normes ne prennent pas en charge) : défaut ; la durée maximale d’élimination du défaut est :
— un schéma bien pensé, disposant de suffisamment de dispo- • fonction de la tension nominale et du régime du neutre [2]
sitifs de sectionnement pour travailler hors tension sur une partie pour la partie utilisation, comportant des matériels tenus à la main
limitée de l’installation, sans en perturber inutilement d’autres ; ou susceptibles d’être fréquemment manœuvrés ;
— une accessibilité de l’appareillage (tant pour la manœuvre • de 5 s au plus, pour la partie distribution, dont les matériels
que pour l’entretien) et des matériels d’utilisation (changement fixes sont moins souvent utilisés ou soumis à sollicitations.
des lampes d’un luminaire, par exemple, sans avoir recours à des
engins particuliers);
— un éclairage suffisant, naturel et artificiel, normal et de Ce qui précède est valable principalement pour la basse ten-
secours ; sion. Pour la haute tension, une notation complémentaire prend
— une disposition auto-explicative de l’appareillage, accompa- en compte le genre de liaison des masses du poste qui inter-
gnée d’étiquettes, de plaques indicatrices claires dont le libellé cor- vient notamment pour la protection contre les surtensions [4].
respond à l’usage, de schémas ou de synoptiques, un repérage des
circuits et borniers, des consignes d’exploitation affichées, en un mot
une recherche ergonomique menée en essayant, autant que faire
se peut, de se mettre à la place d’une personne n’ayant participé
ni à la conception, ni à la réalisation, conditions dans lesquelles le
non-dit connu complète une partie de la réalité perçue par un tiers.
L’application de ces dispositions facilite, par ailleurs, un éventuel
travail sous tension.
Nota : pour plus de détails, on se reportera à l’article [5].
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Tableau 3 – Choix et branchement des outils portatifs à main à moteur électrique en fonction du lieu de travail
et des caractéristiques de l’installation électrique (extrait de la fiche OPPBTP G4 F 02 89)
Caractéristiques de l’installation électrique
Nota : les conducteurs électriques représentés sur les schémas doivent appartenir à des câbles électriques effectivement liés de façon permanente à l’outil. Si cela n’est pas le cas, les
câbles (rallonges, enrouleurs...) doivent obligatoirement comporter un conducteur de protection (câbles à 3 conducteurs P + N + T).
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La figure 5 schématise les caractéristiques essentielles d’une ● Les parties conductrices non protégées de pointes de touche ou
baladeuse à usage professionnel à lampe à incandescence. des griffes destinées à être accrochées sur des âmes conductrices ou
sur des bornes doivent être réduites au strict minimum.
■ Il existe également des baladeuses pour atmosphères explo-
● Les pinces crocodile doivent être d’un modèle isolé.
sibles (NF C 23-514 et suivantes) qui sont à utiliser dans les locaux
servant à fabriquer, entreposer, utiliser des matières susceptibles de ■ Les fiches banane, les pinces crocodile, les dispositifs de raccor-
former, avec l’air, des mélanges détonants (peintures, solvants, dement ou d’enfichage rapide, les boutons de réglage de poten-
essence, etc.). tiomètres sur les appareils de mesure ne doivent pas comporter de
Les baladeuses sont toutes de classe II ou III en basse tension ; vis pointeau sous tension directement accessible à l’opérateur.
les cordons d’alimentation, de caractéristiques au moins égales à L’utilisation de connexions enroulées sur tiges filetées des bornes
celle du câble H 05 RN-F, sont fixés à demeure et ne peuvent être d’appareils de mesure ou d’autres appareils est interdite.
démontés sans mettre la baladeuse hors d’usage.
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3.8.1 Température
Elle peut aller de – 15 oC à + 40 oC :
— si les travaux sont en général ralentis ou suspendus par grands
froids, certains matériaux (caoutchouc, polychlorure de vinyle)
deviennent cassants et des contraintes excessives peuvent les
endommager ;
— il en est de même pour les températures élevées ; de plus, cer-
Figure 6 – Enceinte conductrice exiguë (Doc. fiche OPPBTP G4 F 02 89) tains appareillages, enfermés dans des coffrets exposés au rayon-
nement solaire peuvent soit présenter des dysfonctionnements, soit
subir des dégâts.
juillet 1947 (modifié par le décret 55-1003 du 26 juillet 1955) qui auto- L’exposition prolongée au rayonnement ultraviolet peut, éga-
rise, sur demande, d’appliquer le règlement général sur les mines lement, modifier la structure de certains matériaux de synthèse.
(décret no 76-48 du 9 janvier 1976). Mais, comme il ne diffère guère
de celui du 14 novembre 1988, il n’y a pas de raison pratique de suivre
cette voie. 3.8.2 Humidité et poussière
Les risques d’exposition à l’humidité (brouillard, condensations)
3.7.4 Lignes de tir électrique et à l’eau (pluie, aspersion, immersion) dépendent de l’emplacement
des matériels. Leur étanchéité à ces deux agents doit y faire face.
Leur disposition fait l’objet du décret du 27 mars 1987. Si pour les matériels, le degré de protection (§ 3.4.2.2) minimal
Une ligne de tir doit être conçue et dimensionnée en fonction du peut être I P 44 (premier chiffre : non pénétration d’un corps
service qu’elle doit assurer, avoir une bonne résistance mécanique, de 1 mm ; second chiffre : protection contre les projections d’eau),
des sections de conducteurs d’au moins 1 mm2, isolés entre eux on peut être amené à retenir IP 54 (pénétration, sans conséquences
ainsi que par rapport à la terre et à toute masse métallique. majeures de poussière), voire IP 64 (non pénétration), le second
chiffre restant 4.
■ Les conducteurs ne doivent pas être communs avec ceux d’une
Les matériels à risque d’immersion doivent avoir comme indice
autre canalisation et, si l’influence des courants induits est à craindre,
au moins IP x 7.
ils doivent être câblés ou torsadés ; les raccords dénudés entre ligne
de tir et détonateurs ne doivent être en contact ni avec le terrain, ni Les câbles utilisés sont, en général :
avec le matériel. — des câbles souples H 07 HR-F pour les matériels mobiles ou
portatifs ;
■ L’isolement doit être vérifié au moyen d’un vérificateur de ligne — des câbles rigides U 1000 R 02 V pour les installations fixes.
de tir au moins une fois par semaine.
■ L’énergie utilisée pour les tirs ne peut provenir que d’appareils
autonomes d’un type certifié, dont les caractéristiques, les conditions 3.8.3 Contraintes mécaniques
d’emploi et d’entretien excluent tout risque de raté par défaut de
puissance, et faire l’objet de vérifications au moins une fois par an. Les matériels, et en particulier les câbles, sont soumis continuel-
lement à des chocs, des abrasions, des écrasements. Le degré mini-
mal de protection (§ 3.4.2.2), correspondant à des chocs d’énergie
égale à 6 J (IP xx 7) peut être parfois insuffisant, et on lui préférera,
chaque fois que possible, le degré IP xx 9 (20 J).
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3.8.4 Autres contraintes Pour des travaux au voisinage d’installations BT, des disposi-
tions de mise hors d’atteinte doivent être réalisées (obstacles soli-
Indépendamment de celles citées ci-avant, il faut tenir compte : dement fixés, isolation par recouvrement des conducteurs, ou
autres pièces, nus, sous tension, ainsi que du neutre).
— de la corrosion (due à l’humidité, à l’air marin, à la présence
de substances chimiques provenant du voisinage, etc.), la protection
des matériaux ferreux par simple peinture n’est généralement pas 3.8.6 Règles générales
suffisante et un traitement de surface peut s’avérer économique ;
— de la flore, mousses, plantes, qui se développent dans les
joints ; ■ Les installations de chantier, qu’elles soient fixes ou mobiles,
— des moisissures, notamment à la surface des câbles ; doivent répondre aux exigences suivantes (figure 11) :
— de la possibilité de surtensions atmosphériques (foudre) ; — un appareil de coupure générale à l’origine de chaque
— de l’altitude, dont l’influence diminue les qualités diélectriques installation ;
de l’air ; — un dispositif de coupure en charge et de sectionnement à l’ori-
— du vent, dont les efforts sur certains supports peuvent excéder gine de l’alimentation de chaque ensemble d’alimentation et de
leur résistance mécanique, notamment par les vibrations en distribution, le dispositif de sectionnement doit pouvoir être
conditions de résonance. condamné en position d’ouverture ;
À ce titre, il faut noter que les vibrations, et les chocs, ont une — des dispositifs de coupure d’urgence à proximité de tout appa-
influence défavorable sur la durée de vie des filaments de lampes reil d’utilisation présentant un danger particulier (transporteur à
à incandescence ; on ne déplacera ces appareils que hors service bande, broyeur, concasseur, malaxeur, etc.).
ou on utilisera des lampes spéciales à filaments renforcés ou des ■ De plus, l’alimentation des appareils d’utilisation doit être effec-
protections par dispositifs mécaniques amortisseurs. tuée à partir d’ensembles de distribution comportant, pour chaque
circuit, des dispositifs de protection contre les surintensités et les
défauts à la terre. Enfin, tous les circuits de prises de courant doivent
3.8.5 Compétence des personnes être protégés par des dispositifs différentiels à haute sensibilité.
Figure 7 – Panneaux d’avertissement et d’interdiction La figure 8 représente l’installation provisoire intérieure d’un
bâtiment et la figure 9 les types d’outils portatifs à main utilisables
à partir des coffrets de prises de courant de la figure 8.
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— D’une façon tout à fait générale, les opérations d’entretien des Réglementairement, les installations électriques doivent être
installations s’effectuent hors tension [1] [5]. Toutefois, suivant la vérifiées [1] [5] :
présence possible d’éléments susceptibles d’être restés sous ten- — initialement, à leur mise en service ;
sion, les procédures de travaux au voisinage, ou autres, peuvent — périodiquement, ou à l’occasion de modifications importantes ;
s’appliquer. chacune des réglementations données en [Doc. D 5 100], en précise
— Certaines opérations (changements de lampes et nettoyage les conditions et la périodicité.
simultané des appareils ou matériels particuliers) peuvent nécessiter D’une façon générale, les principaux textes sont :
la présence de tension (UTE C 18-510). Ces opérations sont menées — le décret du 14 novembre 1988 et les arrêtés d’application
en appliquant certaines des mesures préconisées pour les travaux (protection des travailleurs) qui imposent une périodicité de 1 à 3
sous tension [7]. ans (mais certains locaux à risques particuliers, tels que locaux à
■ Comme il a été rappelé au paragraphe 3.3, les conditions d’entre- risques d’incendie ou d’explosion, emplacements à découvert,
tien doivent être intégrées à la conception des installations ; on por- postes HT, étant assujettis à une périodicité annuelle, la majeure
tera également une attention soutenue aux points suivants : partie des établissements, y compris les chantiers, est vérifiable à
cette fréquence) ;
— réduction du nombre de variantes et des gammes d’appareils ; — le décret du 31 octobre 1973 (établissements recevant du
— adaptation à la fonction et à l’environnement ; public) qui impose une périodicité de 1 à 3 ans pour les établis-
— adaptation à la compétence particulière du personnel chargé sements de la 4e à la 1re catégories, suivant leur nature et leur
de contrôler ; importance.
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Figure 11 – Installation de chantier : schéma unifilaire électrique : régime TT (Doc. OPPBTP 252 D 92)
électriques ■ L e s d é fi n i t i o n s d e s t e r m e s e m p l o y é s s o n t d o n n é e s
paragraphe 4.3.2.
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La gestion des risques passe par l’analyse préalable de tout ce 4.2 Réglementation
qui est susceptible de se produire, avec accompagnement, pas à
pas, de la ou des mesures de prévention. Elle est donnée dans Pour en savoir plus [Doc. D 5 100]. Il
C’est ainsi, par exemple, que l’on traite différemment : convient, toutefois, de l’expliciter ; le législateur s’est surtout pré-
— le risque de contact entre une personne et une partie active occupé de fixer le cadre dans lequel doivent s’inscrire les règles de
(outils isolants, gants, écrans, isolation, etc.) ; sécurité. En raison de la multiplicité des autorités de tutelle des
— le risque de contact entre deux parties actives de polarités dif- diverses activités, le cadre réglementaire s’est développé parfois de
férentes, qui est le court-circuit, par espacement, écrans, isolation, façon non coordonnée ; cependant, un effort constant s’est efforcé
etc., ces deux derniers étant différents de ceux ci-avant par leur d’harmoniser les différentes dispositions, et il n’y a plus guère de
disposition. divergences importantes.
En ce qui concerne les autres opérations, les dispositions essen-
tielles sont explicitées ci-après.
4.1.1 Principes
On se borne, ici, à commenter brièvement les textes de la
réglementation française.
La protection est assurée (§ 3.1) lorsque tout contact avec une
partie active est rendue soit impossible, soit non dangereuse. Les ■ Dans le décret du 8 janvier 1965, le titre XII est consacré aux tra-
méthodes correspondantes seront explicitées paragraphe 4.3. vaux au voisinage de lignes, canalisations et installations électriques.
Trois situations sont susceptibles d’être abordées. Il fixe, en particulier, les distances d’approche (§ 3.8.5 et § 4.3.2.3, les
modalités de mise hors tension des ouvrages, les précautions à
■ Travaux sur une installation hors tension (§ 4.3.4), encore faut-il prendre pour divers types de situations.
être sûr :
■ Le décret du 16 février 1982 définit les catégories de tension,
— qu’elle l’est effectivement ; prescrit l’établissement et la remise de titres d’habilitation et de
— qu’elle le restera pendant les opérations ; carnets de prescriptions et précise les conditions d’exécution des tra-
— que la mise hors tension est effectuée correctement ; vaux hors tension, sous tension et au voisinage.
— que la remise sous tension sera faite avec soin.
■ Le décret du 14 novembre 1988 (qui a pris la suite de ceux du 14
■ Travaux sous tension (§ 4.3.5) ; ils sont effectués suivant trois novembre 1962 et du 4 août 1935) est le plus détaillé en la matière
méthodes : puisqu’il ne comprend pas moins de 60 articles. Signalons, particu-
— travaux au contact ; lièrement, la section V qui traite de la prévention des brûlures,
— travaux à distance ; incendies et explosions d’origine électrique et la section VI, de l’uti-
— travaux au potentiel. lisation, la surveillance, l’entretien et la vérification des installations
électriques.
■ Travaux au voisinage (§ 4.3.6). Ils sont caractérisés par :
— les distances à respecter dépendant de la tension des ouvrages, ■ Le décret du 20 février 1992 oblige client et entreprises à examiner
y compris par les outils, engins, pièces manipulées ; en commun les risques particuliers aux lieux, aux travaux, et à établir
— l’interposition d’obstacles ou d’isolations. les mesures de prévention correspondantes.
■ En application du décret du 26 décembre 1994, les mesures
suivantes doivent être prises :
4.1.2 Mise en œuvre
— déclaration officielle à l’inspecteur du travail pour tout chantier
employant plus de 20 travailleurs et d’une durée supérieure à 30
Le risque électrique a la particularité d’une présence invisible sur
jours ouvrés ou d’un volume supérieur à 500 hommes par jour ;
les installations. Celles-ci ne présentent en général aucun signe
— désignation d’un coordinateur, tant pour la phase de concep-
apparent de leur état de tension, sauf pour certaines d’entre elles
tion que de réalisation ;
où des dispositifs de mesure ou de signalisation mettent en évidence
— établissement d’un plan général de coordination (PGC) qui
cette présence ; encore faut-il que en cas d’absence d’indication, il
englobe et harmonise les divers plans particuliers de sécurité et de
ne s’ensuive pas une erreur d’appréciation due à un non-fonction-
protection de la santé (PPSPS) et les plans de prévention divers ;
nement (usure, défaut).
— établissement d’un dossier d’intervention ultérieur sur
l’ouvrage (DIU) qui permet, lors de la conception, de prévoir les
La règle générale, pour tout personnel, est de considérer éléments de nature à faciliter l’entretien ou la maintenance
qu’une installation électrique non consignée est sous tension. ultérieures ;
— tenue d’un registre-journal (RJ) sur le chantier pour le passage
des consignes et la mention des observations.
En raison des règles tentant précisément au caractère invisible du
danger, des mesures strictes, et parfois complexes, ont été élaborées ■ Plans d’hygiène et de sécurité : pour aider à l’établissement de
pour les interventions sur les installations électriques en général. Les ces PHS, l’OPPBTP a établi des aide-mémoire pour différents types
principes généraux sont les suivants. de travaux de bâtiment et de génie civil [Doc. D 5 100], qui devront
— dans tous les cas : être revus pour tenir compte de l’évolution de la réglementation.
• notion de formation et d’habilitation du personnel (§ 4.4),
• utilisation de matériel de protection normalisé ou agréé par un
organisme désigné (§ 4.6) ; 4.3 Mesures de sécurité
— pour les travaux hors tension, application des règles de
base (§ 4.3.4); 4.3.1 Recueil de prescriptions
— pour les travaux sous tension, application des procédures
opératoires (§ 4.3.5.3). Les prescriptions de sécurité auxquelles les employeurs doivent
se conformer lors des travaux d’ordre électrique effectués dans les
établissements soumis au code du travail sont actuellement men-
tionnées dans deux textes (décret no 88-1056, décret no 82-167).
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Indépendamment d’une formation adaptée aux fonctions et à la ■ Mesurages : opérations permettant le mesurage de grandeurs
nature de travaux pouvant être confiés aux travailleurs, et basée sur électriques, thermiques, mécaniques... au moyen d’appareils
les prescriptions de sécurité, les prescriptions sont codifiées dans mobiles.
une publication de l’UTE, référencée UTE C 18-510. Si le décret du
16 février 1982 et les textes d’application font effectivement référence ■ Essais : opérations destinées à vérifier le fonctionnement ou
aux publications antérieures à celle-ci (UTE C 18-513, 515, 520), le l’état électrique ou mécanique d’un ouvrage qui reste alimenté en
décret du 14 novembre 1988 n’y fait pas expressément référence, énergie électrique.
non plus que ses différents arrêtés d’application. Toutefois l’arrêté ■ Consignation électrique : suite d’opérations conduisant à une
du 17 janvier 1989 est interministériel (travail, industrie...) et précise mise hors tension pour assurer la protection des personnes et des
que cette publication, qui remplace les précédentes, constitue l’une ouvrages contre les conséquences de tout maintien accidentel ou de
des meilleures expressions des règles de l’art en la matière. tout retour intempestif de la tension sur cet ouvrage. Il existe
Les chefs d’établissements peuvent s’en inspirer pour établir des d’autres types de consignation, par exemple la consignation d’arrêt
carnets de prescription particuliers, mais, sauf exceptions notables, d’une machine ou d’un appareil.
la publication UTE C 18-510 reste l’ouvrage de référence, remis
contre reçu à tout travailleur. Notons qu’il existe une version ■ Séparation : réalisation du sectionnement de tous les conduc-
simplifiée, UTE C 18-530, destinée au personnel habilité non élec- teurs actifs provenant des sources d’alimentation, au moyen de
tricien, exécutant ou chargé d’intervention. dispositifs dont les caractéristiques assurent cette fonction.
Un projet de norme européenne prEN 50110 portant sur le ■ Condamnation : suite d’opérations sur un appareil, pour :
même domaine d’application est en cours d’établissement à la — le mettre et le maintenir dans une position déterminée (ouvert
date du présent article. ou fermé) ;
— interdire la manœuvre (verrouillage, cadenas...) ;
— signaler l’interdiction de manœuvre de cet appareil.
4.3.2 Définitions
4.3.2.3 Zones d’environnement
Les définitions des termes employés et leur exacte compré-
hension sont l’un des éléments clés de la sécurité lors des travaux ; Par zones d’environnement, on entend celles relatives aux per-
cela explique que l’on y attache un grand intérêt. sonnes, par rapport aux ouvrages électriques. On distingue plusieurs
zones (figure 12).
Il n’est pas possible, dans ce cadre, d’en reprendre l’intégralité (il
en existe près de 70). On ne reprendra que les principales, ■ Distance minimale d’approche
nécessaires à la compréhension du contexte, qui sont, en particulier, C’est la somme de la distance de tension et de la distance de
des définitions d’ouvrages (§ 4.3.2.1), d’opérations (§ 4.3.2.2) et de garde.
zones d’environnement (§ 4.3.2.3).
4.3.2.1 Ouvrages
■ Ouvrage (électrique) : ensemble de matériels, appareillages,
canalisations assurant la production, la distribution, l’utilisation de
l’énergie électrique.
■ Installation (électrique) : ensemble des matériels électriques et
canalisations qui assurent la production, la transformation et la dis-
tribution de l’énergie électrique aux divers équipements qui
l’utilisent.
■ Équipement (électrique) : appareillages et canalisations des
moteurs et autres appareils utilisant l’énergie électrique, y compris
les circuits de commande, protection, mesure, qui leur sont affectés.
4.3.2.2 Opérations
■ Travaux : opérations ayant pour but de réaliser, modifier, entre-
tenir, réparer un ouvrage électrique. Ils peuvent être d’ordre
électrique ou non et font l’objet d’une préparation (générale ou
particulière à chaque opération).
■ Interventions : opérations de courte durée et d’étendue limitée,
sur un ouvrage TBT ou BT. Les interventions peuvent être de
dépannage (pour remédier à un défaut), de connexion sous tension
(circuits de faible puissance), de remplacement d’appareillages par-
ticuliers, pouvant être effectuées sous tension (fusibles, lampes...).
Elles font l’objet d’une analyse sur place.
■ Manœuvres : opérations conduisant à un changement de la
configuration électrique d’un ouvrage ; effectuées au moyen d’appa-
reils ou de dispositifs prévus à cet effet (interrupteurs, disjoncteurs,
sectionneurs, ponts...), elles peuvent faire l’objet d’un ordre de suc-
cession déterminé. On distingue des manœuvres de consignation,
d’exploitation et d’urgence (pour la sauvegarde des personnes et des Figure 12 – Zones d’environnement pour les tensions alternatives
biens). (UTE C 18-510)
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● La distance de tension t (exprimée en mètres) est donnée, en 4.3.3.2 Analyse sur le chantier
l’absence de dispositifs de protection appropriés ou de mise hors de
Cette analyse, effectuée sur place, en présence du personnel,
portée, par t = 0,005 Un, avec Un (en kV) valeur nominale de la
consiste à :
tension.
Nota : t est arrondi par excès au décimètre le plus proche, sans pouvoir être inférieure — examiner le dossier d’exécution ;
à 0,10 m en HT. — prendre en compte l’environnement électrique ;
Dans certaines conditions (opérateur à un potentiel différent de — déterminer les emplacements où se trouveront les monteurs
celui de la terre, prise en compte de surtensions possibles), cette et l’outillage ;
distance peut être modifiée (généralement augmentée). — vérifier l’existence des risques en conformité avec la prépara-
tion et des moyens de prévention correspondants.
● La distance de garde g a pour objet de libérer l’opérateur du
souci permanent de respect de la distance de tension. On passe ensuite à la vérification :
Nota : g est égal à 0,30 m en BT et 0,50 m en HT. — de l’exactitude des plans et schémas ;
— de la conformité des matériels aux buts poursuivis ;
— du bon état des outils ;
La zone définie par la distance minimale d’approche (t + g) est — de la présence des dispositifs de sécurité individuels et
appelée communément zone de danger ou zone de travaux collectifs ;
sous tension. — de l’aptitude de l’équipe pour le travail.
L’étape suivante consiste en l’information concernant :
■ Distances limites de voisinage — les risques et les moyens de s’en prémunir ;
Elles permettent de définir des zones de travaux et d’interventions — les modes opératoires à mettre en œuvre, avec explications
dits au voisinage et concernent les travaux exécutés par des per- éventuelles ;
sonnes habilitées ou par des personnes non habilitées surveillées — la bonne compréhension, pour chaque acteur, de son rôle.
par des personnes habilitées (§ 4.3.6).
Les distances limites de voisinage des pièces conductrices nues 4.3.3.3 Exécution des tâches
sous tension sont : Pour cette exécution, on applique les règles des travaux hors ten-
• 0,30 m en BT sion, sous tension ou au voisinage, les règles d’emploi des outils
• 2m en HT pour 1 kV < U n 50 kV et matériels, parfois codifiées par des fiches dites de mode opéra-
toire, en utilisant les protections individuelles et collectives mises
• 3m en HT pour 50 kV < U n 250 kV à disposition ; on s’efforcera à une certaine rigueur de gestes dans
• 4m en HT pour Un > 250 kV l’environnement électrique, en les limitant à ceux nécessaires à
l’exécution des tâches prévues.
Quelle que soit la nature du travail (hors ou sous tension), les pro-
Les deux distances définissent aussi d’autres zones explici- cédures correspondantes doivent être appliquées ; celles-ci doivent
tées dans la figure 12 extraite de la publication UTE C 18-510. être reçues, non comme autant de contraintes et de prescriptions
tatillonnes, mais comme une aide dont le suivi permet d’éviter la
■ Zone de travail survenance de conditions dangereuses (par oubli, par méconnais-
sance, par interversion d’opérations, etc.).
C’est celle dans laquelle l’opérateur est amené à évoluer avec ses
outils ou les matériels qu’il manipule. À l’intérieur de cette zone, qui Elles sont codifiées dans la publication UTE C 18-510 qui donne
doit être balisée, ne doivent pénétrer que les personnes autorisées des modèles des documents utilisés pour certaines d’entre elles et
ou désignées pour le travail à y effectuer. fixe les rôles de chacun des intervenants à divers titres.
Cette notion de zone de travail est à prendre en considération
quelle que soit l’opération à effectuer, qu’elle soit hors tension, 4.3.4 Travaux hors tension
sous tension, au voisinage, ou qu’il s’agisse d’une intervention.
Il s’agit des opérations effectuées sur un matériel, un équipement
4.3.3 Organisation du travail ou une installation (ou une partie d’installation), soit avant sa
première mise sous tension, soit après celle-ci, une consignation
ayant été opérée.
Toute opération doit faire l’objet d’une organisation constituée
d’une préparation du travail, d’une analyse sur le chantier et du res- Cette consignation (figure 13) dont le strict respect doit être
pect de certaines procédures plus ou moins approfondies et absolu, consiste à effectuer :
détaillées, suivant la nature de l’opération, l’environnement, les — la séparation de l’ouvrage (figure 13a ), de toute source pos-
risques objectifs et subjectifs, le nombre d’intervenants, l’utilisation sible de tension par les organes prévus à cet effet, suivie de la véri-
d’engins particuliers, etc. fication de cette opération par l’examen de la position des organes
de manœuvre, ou de la visibilité de la séparation des contacts, ou
4.3.3.1 Préparation du travail par d’autres procédés donnant une assurance équivalente ;
— la condamnation en position d’ouverture des organes de
Avant de débuter l’exécution du travail, il convient : séparation, par immobilisation de l’organe par blocage mécanique
— de le définir d’une façon claire ; ou dispositif offrant les mêmes garanties (figure 13b ), suivie de la
— d’en faire une étude précise, en étudiant les différentes phases signalisation, apposée sur chaque organe ou dispositif, signalant la
et les moyens à utiliser ; condamnation et l’interdiction de manœuvre (figure 14) ;
— d’analyser complètement tous les risques possibles ; — l’identification de l’ouvrage (figure 13c ) pour être certain
— de connaître le matériel sur lequel l’opération va être effec- que les travaux seront bien exécutés sur le matériel, l’équipement
tuée, ou de rechercher les informations nécessaires (notices, plans, ou la partie d’installation ainsi mis hors tension ; cette identification
schémas, etc.) ; peut être effectuée par divers moyens, mais elle doit être matéria-
— de se concerter avec les autres intéressés : exploitant, autres lisée, sur place, par marquage, banderoles, délimitant la zone
entreprises travaillant sur place, etc. ; consignée, ou par vision directe et sans ambiguïté des mises à la
— de faire le choix des procédures à utiliser. terre et en court-circuit éventuelles ;
Tout cela constitue le dossier d’exécution. — la vérification de l’absence de tension (figure 13d ), aussi
près que possible du lieu de travail, sur chacun des conducteurs actifs
(y compris le neutre) au moyen des dispositifs conçus à cet effet et
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adaptés à la tension à détecter ; ces dispositifs doivent être vérifiés La figure 14 présente différents modèles de pancartes et de dis-
sur une source de tension ou un générateur appropriés avant et positifs de condamnation.
après chaque opération effectuée avec cet appareil ;
— la mise à la terre et en court-circuit des conducteurs
(figure 13e ), soit à l’emplacement du travail, soit en l’encadrant en 4.3.5 Travaux sous tension
amont et en aval ; en BT, cette mise à la terre et en court-circuit n’est
pas toujours exigée, sauf dans le cas de lignes aériennes ou s’il y Nota : le lecteur pourra, pour plus de détails, se reporter dans ce traité l’article Travaux
a des risques de tension induite, de réalimentation fortuite, de pré- sous tension [7].
sence de condensateurs ou de câbles de grande longueur ;
— la protection éventuelle des pièces restant sous tension au 4.3.5.1 Généralités
voisinage (figure 13f ).
L’application intégrale des prescriptions et mesures de sécurité
relatives aux travaux hors tension présente souvent des difficultés
à cause de leur complexité, et les accidents électriques n’ont pas
été restreints comme on pouvait l’espérer ; cela résulte souvent
d’erreurs, d’inattentions ou d’oublis, tous facteurs humains pouvant
en outre être accompagnés d’accidents de matériels ou de phéno-
mènes extérieurs (induction, surtension, effets capacitifs, etc.).
Aussi, en France comme dans de nombreux autres pays, s’est-on
orienté de plus en plus vers l’exécution des travaux sous tension.
Cette conception moderne de la sécurité des interventions, par une
intégration des prescriptions de sécurité dans le processus techno-
logique, est en fait l’application de la conception ergonomique du
travail.
L’intégration des mesures de protection dans les processus opé-
ratoires implique, à la base, la réalisation de conditions préalables
rigoureuses, en particulier la formation du personnel, le contrôle
des connaissances professionnelles et aussi la délivrance d’une
habilitation par le chef d’entreprise. En outre, l’organisation du tra-
vail exige une préparation minutieuse et l’élaboration de tech-
niques opérationnelles précises.
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Le détail des procédures est indiqué au chapitre 6 de la publica- ■ Cette lettre est suivie d’une seconde lettre qui précise la nature
tion UTE C 18-510. des opérations que la personne pourra réaliser.
● Pour les travaux hors tension, aucune lettre supplémentaire
n’est utilisée.
4.4 Formation et habilitation ● On doit ajouter la lettre :
— T, pour les travaux sous tension ;
4.4.1 Formation — V, pour les travaux au voisinage ;
— N, pour des travaux spécifiques de nettoyage.
L’obligation de formation aux travaux électriques est inscrite
■ La deuxième lettre peut avoir une signification particulière
dans le droit français. Cette formation doit être adaptée au travail
lorsqu’elle remplace les indices numériques indiqués ci-après :
à réaliser. L’employeur en assume la responsabilité et peut décider
de réaliser lui-même cette formation, à l’exception de celle réser- — R, pour les interventions du domaine BT ;
vée aux travaux sous tension qui est soumise à des prescriptions — C, pour les personnes désignées comme chargé de
particulières, ou de la confier à un organisme spécialisé. consignation.
La formation ainsi dispensée doit être basée sur la reconnais- ■ La première lettre est généralement suivie d’un indice numérique
sance des risques électriques inhérents à chaque opération et doit qui précise le rôle des opérateurs (§ 4.5.1) :
indiquer les moyens et méthodes pour s’en prémunir. — l’indice 2 traduit le fait que la personne est désignée comme
Pour les travaux sous tension, des conditions particulières doivent chargé de travaux d’ordre électrique ;
être remplies : — l’indice 1 est relatif aux exécutants des travaux électriques ;
— le personnel doit avoir satisfait à une visite médicale d’aptitude — l’indice 0 est réservé aux personnes réalisant des travaux
faite par un médecin du travail ; cette visite doit être par la suite exclusivement d’ordre non électrique, des manœuvres ou de la
renouvelée tous les ans ; surveillance simple.
— la formation doit être dispensée par un établissement de for-
mation agréé et suivant un programme approuvé par le Comité des 4.4.2.2 Titre d’habilitation
Travaux sous Tension.
C’est un document écrit qui atteste la délivrance de l’habilitation
À l’issue de la formation théorique et pratique, une appréciation et qui doit comporter le nom de l’employeur, celui de son titulaire,
portant sur l’aptitude de la personne à mettre en œuvre les méthodes leurs signatures, l’indication de la date de délivrance et la durée de
de travail enseignées est remise à l’intéressé. Au vu de cette appré- validité.
ciation et compte tenu des connaissances et du comportement de
Il doit comporter les symboles de l’habilitation (lettres et chiffres)
l’intéressé, l’employeur peut lui délivrer un titre d’habilitation de
ainsi que des précisions sur le champ d’application réparti en
type T (§ 4.4.2.1).
domaines d’applications, ouvrages concernés et indications
supplémentaires.
4.4.2 Habilitation
Les personnes désignées comme surveillant de sécurité élec-
L’habilitation est la reconnaissance par l’employeur de la capa- trique doivent être habilitées avec l’indice 0 ou 1 ou 2 ou avec la
cité d’une personne formée à accomplir en sécurité les tâches qui deuxième lettre R dans les limites de tension et suivant les
lui sont fixées. ouvrages ou la nature des opérations qui leurs sont confiées.
De plus, il faut souligner que cette habilitation n’est pas direc- Les personnes désignées comme chargé d’essai, qui assurent
tement liée à une classification professionnelle mais qu’elle doit être des fonctions correspondant à celles de chargé de travaux ou
matérialisée par un document appelé titre d’habilitation (§ 4.4.2.2). d’intervention BT, doivent être habilitées avec l’indice 2 ou la
lettre R.
Les personnes n’entrant pas dans les catégories précédentes
4.4.2.1 Symboles des habilitations peuvent recevoir une habilitation spéciale, indiquée par la lettre
Nota : les habilitations sont résumées dans le tableau 4. S par exemple, suivie des indications précises d’activité.
■ Pour tenir compte des divers paramètres entrant dans les critères
d’habilitation, la pratique a fait désigner le domaine de tension Ces indications précises permettent de s’assurer que la personne
par une lettre : concernée est à même de réaliser en sécurité les travaux ou opé-
— B pour la basse tension (BT) et la très basse tension (TBT) ; rations qui lui sont confiés. On notera qu’un titre d’habilitation trop
— H pour la haute tension (HT). vague ou trop général peut être la source d’un accident. (0)
Tableau 4 – Habilitation
Travaux Interventions
Personnel
hors tension sous tension au voisinage du domaine BT
Non-électricien ....................................................... B0 ou H0 B0V ou H0V
Exécutant électricien.............................................. B1 ou H1 B1T ou H1T B1V ou H1V BR
Chargé d’intervention ............................................ BR
Chargé de travaux.................................................. B2 ou H2 B2T ou H2T B2V ou H2V
Chargé de consignation......................................... BC ou HC BCV ou HCV BC
Agent de nettoyage sous tension ......................... BN ou HN
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Il est important de rappeler que le titre d’habilitation ne permet travaux (§ 4.5.1), mais peut demander, dans certaines circonstances,
pas à son titulaire d’effectuer de son propre chef les opérations la présence supplémentaire d’un surveillant de sécurité électrique.
pour lesquelles il est habilité. La personne doit être, d’une part, Les règles précisent que chaque individu doit, de plus, assurer sa
désignée pour l’exécution de l’opération et, d’autre part, autorisée propre sécurité.
à exécuter une telle opération. L’implication de la hiérarchie dans les travaux et les opérations
Un modèle de titre d’habilitation est donné au chapitre 3 de la est un facteur de sécurité tout aussi important que la formation du
publication UTE C 18-510. personnel. On constate malheureusement que, lorsque la hiérar-
chie se désintéresse de cette activité, les accidents ou les presque
4.4.2.3 Attribution, maintien accidents augmentent.
et renouvellement de l’habilitation
■ D’une manière générale, l’employeur attribue l’ habilitation 4.5.1 Les acteurs et leur rôle
après formation et reconnaissance des capacités des personnes.
Lorsque la formation est réalisée par un établissement spécialisé, ce
dernier délivre une attestation ou une appréciation à l’issue de la La sécurité des travaux et opérations électriques est basée sur
formation. l’observation de règles strictes à appliquer ou à faire appliquer par
différents acteurs, allant de l’employeur à l’exécutant. Il est primor-
La remise de l’habilitation est un moment privilégié où l’employeur dial pour la sécurité des personnes et des biens que tous les acteurs
et l’employé peuvent évaluer l’adéquation des compétences aux sans exception jouent leur rôle et s’assurent que les liaisons entre
travaux électriques. Une remise hâtive et sans discussion serait de eux sont établies et fonctionnent en permanence. Trop d’accidents
nature à dévaluer cette possibilité et dénoterait une mauvaise sont dus à des défaillances d’organisation.
approche de la sécurité. C’est pourquoi, une révision périodique de
l’habilitation est requise. Elle est au minimum annuelle pour les ■ Les principaux acteurs sont énumérés ci-après.
travaux sous tension. ● L’employeur est la personne qui, directement ou indirectement
par délégation, assume la responsabilité légale dans le cadre du code
■ La réexamen ou le maintien de l’habilitation est un acte de
du Travail. C’est elle qui délivre et qui signe le titre d’habilitation ; sui-
sécurité ; ils doivent être entrepris dans les cas suivants :
vant l’organisation de l’entreprise, on peut utiliser les termes de chef
— mutation avec changement de dépendance hiérarchique ; d’établissement, de chef d’entreprise ou d’exploitant.
— changement de fonction ;
● Le chargé d’exploitation est la personne désignée par son
— interruption de la pratique des opérations pendant une longue
employeur et qui a reçu délégation de celui-ci pour assurer l’exploi-
durée, cette durée étant d’environ 6 mois pour les travaux sous
tation d’un ouvrage électrique ou la direction des travaux suivant le
tension ;
type d’établissement ou d’entreprise. L’exploitation comprend aussi
— restrictions médicales, psychologiques ou de comportement ;
bien la conduite de l’ouvrage que l’autorisation d’accès, que les tra-
— constat de non-respect des règles régissant les opérations, ou
vaux neufs et d’entretien, ainsi que toutes les opérations utilisées
d’inaptitude ;
pour le fonctionnement des ouvrages.
— modifications importantes des ouvrages ou des matériels ;
— évolution des méthodes de travail ou d’intervention BT. Les employeurs et le chargé d’exploitation n’ont pas de titre
d’habilitation.
■ À l’occasion de la confirmation de l’habilitation, l’employeur ● Le chargé de consignation est la personne désignée par son
devrait juger de l’opportunité d’un recyclage de formation ou de la employeur ou par le chargé d’exploitation pour effectuer tout ou
nécessité de formation complémentaire. La pratique tend à prouver partie de la consignation électrique d’un ouvrage. Il réalise les opé-
qu’après la formation initiale obligatoire, les employeurs hésitent à rations inscrites dans le cadre de la procédure des travaux hors ten-
proposer à leur personnel des recyclages ou des compléments de sion. Pour des travaux simples, il peut être confondu avec le chargé
formation. Les accidents ou les presque accidents connus sont là de travaux.
pour prouver que la gestion des risques ne peut être garantie que
● Les chargés de travaux ou d’intervention BT sont les personnes
par un effort soutenu et permanent des personnes concernées.
Cette proposition est d’ailleurs non seulement valable pour le per- désignées par leur employeur pour assurer la direction effective des
sonnel qui exécute les opérations mais aussi pour l’encadrement travaux ou des interventions BT. Ils sont chargés de prendre ou de
qui désigne le personnel et qui autorise l’exécution des opérations. faire prendre les mesures de sécurité nécessaires et de veiller à leur
application. Ils peuvent travailler seuls ou participer aux travaux ou
On notera que certaines caisses régionales d’assurance maladie interventions BT qu’ils dirigent.
préconisent des recyclages tous les 3 à 5 ans. La décision finale
● L’exécutant est la personne désignée par son employeur pour
devrait être prise par l’employeur en fonction des besoins réels. Si
effectuer des travaux ou des interventions BT ou des manœuvres,
l’employeur a des difficultés pour évaluer la compétence de son
en exécution d’un ordre écrit ou verbal venant du chargé de travaux
personnel en matière de risque électrique, il peut faire appel, par
ou du chargé d’interventions BT ou du chargé d’exploitation. L’exé-
exemple, à des experts tels que les formateurs des établissements
cutant ne peut pas travailler seul ; il doit être surveillé.
de formation spécialisés (institutions techniques, vérificateurs,
etc.). ■ D’une manière générale, avant toute opération , le chargé
d’exploitation délivre une autorisation d’accès aux ouvrages qui se
traduit, suivant les diverses procédures, par des documents diffé-
4.5 Organisation du travail rents dans leur forme, mais comparables quant à leur finalité.
Il s’agit de préciser l’opération à effectuer, qui la réalise, pendant
Chaque employeur doit fixer les pouvoirs particuliers donnés à combien de temps la situation particulière va se maintenir. Les dis-
la hiérarchie en matière de décision de travail ou d’opérations et positions particulières et les séquences seront précisées.
d’attribution des rôles de chargé d’exploitation, de chargé de En cas de suspension de travaux ou d’opération, des informa-
consignation, de chargé de travaux et d’exécutants. Ces pouvoirs tions seront échangées entre le chargé de travaux et le chargé
sous-entendent la compétence, les moyens et l’autorité à leur d’exploitation. Il en sera de même lors de la fin des travaux ou des
application. opérations.
L’application des procédures en matière de surveillance et de Des formalités différentes d’enregistrement de ces étapes sont
contrôle des diverses étapes du travail doit être respectée. La sur- prévues, mais il faut retenir que, pour les travaux complexes ou
veillance du travail est incluse dans le rôle de chargé de importants, un document écrit sera requis.
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Ce document comporte un avis de suspension et un avis de fin autorise le chargé de travaux, le chargé d’intervention BT, le chargé
de travaux. Il est restitué par le chargé de travaux à la fin de l’opé- d’essai ou le chargé de réquisition à exécuter des opérations sur des
ration et témoigne de la possibilité de reprendre la fonction de ouvrages électriques.
l’ouvrage, toutes les personnes ayant participé aux travaux se trou- Ce document précise notamment les mesures de protection à
vant éloignées. prendre en compte et comporte un avis de suspension et un avis
● Attestation de première étape de consignation : établie par le de fin de travaux.
chargé de consignation, elle atteste qu’un ouvrage est dans un état ● Avis de réquisition : établi par le chargé d’exploitation ou par le
tel que les deux premières étapes de la consignation (séparation et chargé de réquisition, remis au chargé d’essai précisant les
condamnation), ont été effectuées, mais que les autres étapes conditions de séparation des ouvrages et le changement de régime
doivent être réalisées par le chargé de travaux avant d’autoriser d’exploitation. Les conditions de sécurité à respecter seront pré-
l’accès pour l’exécution des travaux. cisées ainsi que les conditions de retour à la normale.
Ce document comporte un avis de suspension et un avis de fin Un avis de fin de réquisition complète le document ; il sera restitué
de travaux. par le chargé d’essai.
● Fiche de manœuvre : c’est un complément aux documents pré-
cédents. Elle permet de préciser les diverses étapes des manœuvres
Pour tous ces documents, il est admis que l’utilisation de
à effectuer lors d’une consignation complexe et, lors de la
messages collationnés télétransmis est équivalente à la remise
déconsignation, d’éviter des oublis et les conséquences possibles
en mains propres des documents. Dans la pratique, on observe,
d’une fausse manœuvre dans les étapes de remise en service.
dans les exploitations importantes, l’utilisation de documents
■ Travaux sous tension regroupant les précédents. Il est nécessaire, dans ce cas, de
● Demande de travail sous tension : établie par un chef d’établis- conserver les libellés principaux inscrits dans les modèles
sement, elle fait connaître à une entreprise intervenante (ou exté- officiels.
rieure) son intention de lui confier l’exécution de travaux sous
tension.
Ce document peut être général pour un ensemble de travaux ou 4.6 Matériels de protection
particulier pour un travail déterminé.
● Ordre de travail sous tension : établi par un employer, il désigne
4.6.1 Protections individuelles
un chargé de travaux pour effectuer des travaux sous tension. Ce
document peut, dans la pratique, être combiné avec l’autorisation de Nous n’indiquerons ici que le matériel le plus couramment
travail sous tension. employé pour les interventions et travaux sur les installations élec-
● Autorisation de travail sous tension : l’employeur ou le chargé triques en général, à l’exclusion des matériels spéciaux conçus pour
d’exploitation autorise par un texte écrit, à durée de validité limitée, des usages particuliers.
un chargé de travaux à exécuter des travaux sous tension sur un Nota : les normes applicables sont citées, soit qu’elles soient des normes NF C, avec
ouvrage précis, dans des conditions de lieu et de date fixées, par du leur correspondance en norme européenne EN, soit en projet pr EN, en norme ou docu-
personnel désigné. ment CEI, ou en document d’harmonisation CENELEC HD, ou normes AFNOR (on a gardé
le même système de références) ou publications UTE C.
Ce document comporte un avis de suspension et un avis de fin
de travaux. 4.6.1.1 Protection des mains
● Instruction de travail sous BT : document écrit, établi par
l’employeur ou le chargé d’exploitation, réservé à la basse tension, Pour l’électricien, le gant constitue l’outil de protection individuelle
elle permet de couvrir un ensemble de travaux répétitifs pour une de première importance (NF C 18-415 - EN 60903).
longue période et équivaut à l’autorisation de travail sous tension. Il existe 6 classes suivant leur tenue à des essais de rigidité diélec-
Son emploi doit être complété par une procédure d’information du trique (tableau 5). (0)
chargé d’exploitation lors du début, de la fin et, éventuellement, de
la suspension des travaux.
Tableau 5 – Classe des gants isolants
Ce document évite de rédiger des autorisations identiques dans
leur nature, ne différant que par la date et l’heure d’exécution. Tension
Couleur du triangle
Classe maximale
■ Travaux au voisinage double (1)
(kV)
● Autorisation de travail : établie par le chargé d’exploitation, elle
autorise le chargé de travaux à exécuter des travaux au voisinage 00 0,5 beige
d’ouvrages électriques. 0 1 rouge
1 7,5 blanc
Ce document précise, notamment, les mesures de protection à
prendre en compte et comporte un avis de suspension et un avis 2 17 jaune
de fin de travaux. 3 26,5 vert
4 36 orange
(1) L’usage de la couleur est une recommandation
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Les gants pour électriciens sont classés en différentes catégories : coupure ou de sectionnement, chaque fois que l’équipotentialité
catégorie A : résistant à l’acide du sol environnant n’est pas réalisée.
catégorie H : résistant à l’huile Certaines chaussures de sécurité ont des embouts renforcés, pro-
catégorie Z : résistant à l’ozone tégeant les extrémités contre les chocs ou les écrasements
catégorie M : résistant mécanique (NF S 73-501 à 504, EN 344).
catégorie R : combinant A, H, Z et M
catégorie C : résistant aux très basses températures 4.6.1.6 Emploi d’outils isolés ou isolants
Ils sont marqués d’un triangle double et existent en diverses Il est prescrit, à la fois pour protéger l’opérateur et éviter des
mensurations. Leur conservation, leur entretien et leur usage, font courts-circuits, d’employer, en basse tension, des outils isolés
l’objet de prescriptions très strictes ; notamment, avant chaque (figure 16) pour les travaux sous tension ou au voisinage (pinces
usage, un essai par tenue du gonflage, soit par enroulement de la universelles ou à poignée isolée, tournevis à manche isolant, clefs
manchette, soit au moyen d’un accessoire spécifique (figure 15), diverses revêtues de matériaux isolants, etc.). On utilise :
permet de s’assurer qu’ils ne sont pas perforés (auquel cas, ils sont — des outils à main pour travaux sous tension jusqu’à 1 kV
à mettre hors d’usage). (NF C 18-400 - EN 60900) ; au-dessus de 1 kV, ces outils doivent être
d’un modèle agréé par le Comité des Travaux sous Tension (§ 4.3
4.6.1.2 Protection des yeux et [7]) ;
— des tubes isolants remplis de mousse et tiges isolantes pleines
■ La protection des yeux à l’aide de lunettes est requise : pour travaux sous tension (NF C 18-401-HD 496 S1) ;
— pour toute manœuvre d’appareils de sectionnement ou de — des tubes isolants creux (CEI 1235) ;
coupure en haute et basse tensions ; — des perches isolantes (figure 17) et outils adaptables pour
— pour tous travaux sous tension, en particulier pour ceux travaux sous tension (NF C 18-402-HD 542 S1).
concernant la filerie des relais, les comptages, etc. ; Il faut également citer, bien qu’il ne s’agisse pas, à proprement
— chaque fois qu’il y a risque d’arc électrique (flash), de projec- parler d’outils au sens habituel du terme, l’utilisation d’échelles
tion de vapeur ou de particules de matière. isolantes (NF C 18-430), de longes de sécurité (NF S 71-503 -
Les optiques de ces lunettes doivent être en matériaux résistant EN 354), de harnais (NF S 71-508 - EN 361) et d’équipements éléva-
aux chocs, aux rayons infrarouges et à l’arc, et traités pour filtrer teurs à bras isolants (NF C 18-450 - EN 61057).
les rayons ultraviolets dégagés par cet arc (NF S 77-100 et 101,
pr EN 166 à 168). Réalisées en polycarbonates spéciaux, il existe 3
classes de lunettes (1, 2 et 3), le niveau de protection maximal 4.6.2 Protections collectives
étant la classe 1 (filtrage UV à 92 %).
Nota : il faut regretter une certaine confusion dans la normalisation : le niveau 1 est par- Ces protections sont de deux types, celles à caractère permanent
fois le plus élevé (lunettes), tandis que, pour d’autres matériels (gants), c’est le plus faible.
Il convient d’y prêter attention pour éviter que ce désordre ne soit générateur d’accidents.
(capots d’appareils de coupure, grillages et écrans de protection,
enceintes équipotentielles, blindages, mises à la terre automa-
■ Pour certaines activités, un masque de protection de mêmes tiques, etc.) et celles à caractère temporaire, nécessaires seulement
caractéristiques peut être utilisé. pendant le temps d’intervention sur les machines, les ouvrages et
les installations.
4.6.1.3 Protection de la tête
La protection de la tête au moyen d’un casque est nécessaire
contre le risque de chute d’objet ou de partie d’objet (isolateurs,
pièces métalliques) lors de la manœuvre d’appareils de coupure ou
de sectionnement, situés dans un plan au-dessus de l’opérateur.
Pour certains travaux électriques, il est nécessaire que ce casque
soit isolant (travaux sur les réseaux aériens sous tension, travaux
dans les fileries d’appareils de mesure ou de contrôle, etc.). Lors de
travaux en hauteur, ce casque doit comporter une jugulaire correc-
tement assujettie et reliée mécaniquement à la coiffe du casque
par des rivets susceptibles de se rompre facilement pour éviter une
éventuelle strangulation (rivet en caoutchouc ou matière plastique
souple) (NF EN 397 non encore publiée).
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— les triangles d’avertissement ayant une couleur de base jaune Des pancartes complémentaires rectangulaires (figure 27 )
et une couleur complémentaire noire signalant la présence d’un peuvent apporter des précisions aux signaux précédents.
danger éventuel (figure 27 et figure 7). Ces signaux et pancartes ont fait l’objet de l’arrêté du 4 novembre
1993.
4.7.1.1 Protéger
■ Qui ? : la victime , mais aussi son entourage et les intervenants.
■ Quand ? : chaque fois que l’origine électrique de l’accident peut
être soupçonnée.
■ Comment ? : en supprimant la cause :
— mettre la victime hors tension, en coupant le courant (prévoir
une chute éventuelle), et en position de sécurité ;
— baliser les lieux si une circulation se produit à proximité ;
Figure 26 – Délimitation de la zone de travail (Doc. Catu) — penser aux risques adjacents (incendie, explosion, manque
d’éclairage, etc.).
■ Pourquoi ? : si, en basse tension, des dispositions improvisées
peuvent être prises lorsque l’on ignore où se trouve un appareil de
coupure, pour effectuer un dégagement sous tension (à l’aide d’une
perche isolante, d’un bâton ou de chiffons secs, de plastiques, de
gants, etc.), en haute tension, sauf cas tout à fait particulier où du
matériel spécial est mis en œuvre, cette intervention ne peut
concourir qu’à augmenter le nombre de victimes. Elle ne doit être
entreprise que par des personnes compétentes, disposant d’un
matériel adapté.
4.7.1.2 Alerter
■ Qui ? : les secours médicalisés spécialisés d’urgence (SAMU,
pompiers, médecins, ambulances) et, s’il y a lieu, les secours locaux
compétents [Électricité de France (EDF), Société nationale des che-
mins de fer français (SNCF), etc.].
■ Quand ? : en basse tension, si la victime a perdu connaissance,
si des brûlures profondes ou étendues sont visibles et, en haute
tension, dans tous les cas.
■ Comment ? : en précisant l’endroit précis et le numéro de télé-
phone, l’origine de l’appel, le lieu exact de l’accident (itinéraire,
repère...), la nature de l’accident (électrisation, haute ou basse
tension avec ou sans chute, etc.), le nombre de victimes, leur état
Figure 27 – Risque électrique : signaux et pancartes (Doc. Catu) apparent, les gestes d’urgence déjà effectués, etc., les risques parti-
culiers (sous tension, dégagement à effectuer, environnement...).
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■ Pourquoi ? : pour permettre aux secours médicalisés de prévoir 4.7.3 Brûlures électriques
le matériel, la suite du transport et du traitement et l’intervention
d’éléments auxiliaires (pompiers en cas de feu, gendarmerie pour Outre les risques précédents, l’électricité peut provoquer des brû-
régler la circulation, etc.). lures graves soit par l’arc électrique lui-même, soit par les
conséquences d’un court-circuit (projections de métal fondu), soit
4.7.1.3 Secourir encore par le passage du courant à travers les tissus humains
■ Qui doit ? : toute personne présente et, par priorité, qualifiée internes et/ou externes. Le traitement des brûlés relève spéciale-
(médecin, infirmier, secouriste, bénévole de sang-froid). ment des milieux hospitaliers et nécessite un transport rapide vers
un centre spécialisé, éventuellement après un transit par un hôpital
■ Quand ? : proche qui pourra effectuer les premiers soins et mettre en route
— lorsque la victime présente une perte de connaissance, avec une réhydratation, éventuellement une alcalinisation (une cuillère à
maintien de la ventilation (respiratoire), le pouls étant présent ; café de sel avec une cuillère à café de bicarbonate de soude en solu-
— en état de mort apparente, caractérisé par une perte de connais- tion dans un bol d’eau), mais seulement si elle peut être faite rapi-
sance, avec arrêt prolongé de la ventilation, absence de pouls dement et si l’accidenté a une conscience normale et n’a pas vomi.
carotidien (arrêt cardiaque ou fibrillation). Dans l’immédiat, les premiers secours consistent essentiellement
Dans tous les cas caractérisés par un arrêt de la ventilation, avec à protéger les plaies par pansements secs et stériles, sans adjonction
maintien du pouls, aussi bien qu’avec arrêt de la ventilation et d’aucun produit (sauf pour les brûlures légères, peu étendues et
absence de pouls, l’intervention doit être immédiate. superficielles) et sans déshabiller la victime.
■ Comment ? : (§ 4.7.2).
L’enseignement du secourisme doit accompagner, à partir
■ Pourquoi ? : l’arrêt respiratoire visible nécessite une ventilation d’un certain niveau, l’habilitation, dépendant de conditions
assistée urgente et l’arrêt cardiaque par fibrillation entraîne la mort diverses relatives au site, au matériel, à l’exploitation, etc.
dans un délai de quelques minutes. Cet enseignement de qualité, faisant l’objet de recyclages
périodiques, devrait être un préoccupation de premier plan, car,
en cas d’accident avec une victime en état de mort apparente, la
4.7.2 Premiers soins survie dépend de l’action immédiate du ou des témoins. Tout
électricien formé au secourisme devrait avoir en permanence
Dans le cadre de cet article, il ne saurait être question de traiter sur lui, à titre de mémo, la carte EDF-GDF Crédit mémo sur la
du secourisme, dont l’apprentissage est indissociable de l’exercice Vie.
correspondant sur personnes ou sur mannequin, sauf à induire de
fausses connaissances. On rappelle, simplement, les notions
élémentaires particulières au risque électrique, et à lui seul, d’autres
éléments pouvant intervenir (plaies, fractures, etc.).
5. Incendies
■ S’il s’est agi d’une brève secousse électrique sans conséquence
apparente, on doit conseiller à l’accidenté de consulter son médecin dans les installations
dans tous les cas.
électriques
■ Si la victime présente une perte de connaissance, il faut libérer
les voies aériennes et mettre la victime en position latérale de sécu-
rité, avec précaution (axe – « tête, cou, tronc »). 5.1 Caractéristiques
■ Si la victime est dans un état de mort apparente, on doit :
des incendies électriques
— quand existe un arrêt ventilatoire (présence du pouls caroti-
Il y a lieu de distinguer :
dien), procéder à une ventilation artificielle par le bouche à bouche ;
— quand il existe un arrêt cardio-ventilatoire (absence du pouls — les incendies provoqués par les matériels ou les installations
carotidien), associer le massage cardiaque externe à la ventilation électriques ;
artificielle. — les incendies d’origine étrangère aux installations, mais les
impliquant dans le processus engagé.
Dans tous les cas, il faut poursuivre les gestes de réanimation
sans interruption jusqu’à l’arrivée sur place des secours médicaux Si les effets sont identiques à partir d’un certain stade possible
qui pratiqueront, s’il y a lieu, la défibrillation des ventricules. du développement, les moyens de détection et de protection,
d’une part, de lutte, d’autre part, peuvent être différents en tout ou
■ Si la victime, consciente, présente des brûlures graves, l’action partie. Seul, le premier cas est abordé ici.
de l’eau froide est illusoire sur les brûlures internes, mais elle est Pour prendre naissance et se propager, un incendie suppose la
indiquée sur les brûlures externes après avoir soustrait la victime à présence de matières combustibles, de comburant (air) et d’un pro-
la zone de risque électrique. cessus de déclenchement (chaleur). Indépendamment des maté-
On doit toujours ôter les vêtements superficiels, protéger les sur- riaux de construction, on trouve dans une installation électrique des
faces brûlées (emballage stérile ou couverture aluminisée stérile éléments favorables à la propagation des incendies, c’est-à-dire des
des boîtes de secours), allonger et surveiller la victime jusqu’à sa matériaux isolants combustibles solides ou liquides.
prise en charge par les secours médicaux.
■ Si la victime présente un état de mort apparente et des brûlures
graves, les gestes de réanimation cardio-ventilatoire priment à l’évi-
5.1.1 Statistiques et causes des incendies
dence les soins aux brûlures.
On ne dispose pas des résultats statistiques pour une étude
Ces notions sont extraites de l’ouvrage Précis de secourisme du exhaustive ; toutefois, le tableau F, donné en [Doc. D 5 100] permet
travail et reproduites avec l’aimable autorisation du service général de relever quelques causes significatives.
de médecine du travail EDF-GDF.
Le tableau C [Doc. D 5 100] donne l’origine des incendies dans le
cas particulier d’EDF.
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— l’absence d’émission de gaz inflammables hors de la face Si la distribution électrique, quelle que soit la nature du risque
exposée à l’essai (réaction au feu). d’incendie (interne ou externe), joue un rôle primordial, il est
Le classement des éléments se fait d’après les durées (15 min, nécessaire de détecter toute élévation anormale de température et
30 min, 1 h, 1 h 30 min, 2, 3, 4 et 6 h) pendant lesquelles ils satisfont de faire agir les dispositifs de sécurité pour éviter un sinistre ou
aux critères précédents. La résistance au feu des éléments est appré- pour assurer les fonctions essentielles.
ciée selon : ■ D’une part, il convient de regrouper les éléments essentiels
— leur stabilité, liée à la résistance mécanique ; (tableaux principaux de distribution, groupes électrogènes de
— leur degré pare-flamme, qui prend en compte la résistance secours, batteries d’accumulateurs, etc.) dans des locaux réservés à
mécanique, l’étanchéité aux flammes et l’absence d’émission de cet usage, ayant des parois coupe-feu d’un degré suffisant (2 h), et
gaz inflammables ; d’en compartimenter les diverses parties de façon telle qu’un
— leur degré coupe-feu, qui comprend la totalité des critères, incident localisé (feu, court-circuit) ne puisse se développer et affec-
c’est-à-dire le degré pare-flamme et l’isolation thermique. ter d’autres parties.
■ D’autre part, les passages des canalisations doivent être étudiés
5.2.3 Intégration de la prévention avec soin ; par exemple, il ne faut pas faire traverser les locaux à
à différents stades risques d’incendie (chaufferies, cuisines...) par des canalisations
autres que celles qui les desservent, tant pour éviter leur atteinte par
un foyer que la transmission du feu des canalisations vers le bâti-
Le souci de prévention ne peut être limité dans le temps ou dans ment. Indépendamment de l’emploi de câbles à caractéristiques
l’espace ; il doit intervenir de façon permanente, à chaque moment particulières (§ 5.3.2), il y a intérêt à réaliser des installations limitant
de l’activité, de la conception d’un matériel, d’une installation ou l’extension des foyers éventuels. Divers procédés sont utilisés :
d’un bâtiment, à leur usage quotidien.
— revêtement des câbles par des matériaux intumescents
(peintures, mastics), qui, sous l’action du feu, provoquent, par leur
5.2.3.1 Conception d’un matériel gonflement, une gaine enrobant le câble et assurant à celui-ci une
On doit procéder à : protection temporaire contre l’effet thermique (mais de durée
limitée : 15 à 30 minutes, au maximum) ;
— un choix judicieux des matières, matériaux ou composants ;
— confinement des canalisations dans des gaines ou des cani-
les résultats des essais permettent ce choix, parfois difficile compte
veaux recoupés à intervalles rapprochés par des barrières coupe-
tenu de tous les impératifs à respecter (isolation électrique et bonne
feu ainsi qu’obturation des trémies de passage d’un local à un autre,
conductivité thermique par exemple) ;
ces barrières et obturations étant réalisées par des matériaux adé-
— un agencement convenable des éléments constitutifs (ne pas
quats (laine de roche, plâtre, sable, etc.) et empêchant en outre la
placer côte à côte un composant dégageant de la chaleur (lampe)
propagation des fumées, tout en réduisant le tirage naturel.
et un élément sensible (accumulateur) ;
— une mise en œuvre judicieuse, afin de ne pas réduire ou Il existe également des plaques à presse-étoupe en matériau
détruire les propriétés initiales lorsque l’on effectue une association résistant, qui offrent l’avantage d’admettre des traversées ultérieures
de matériaux (soudure sur un composant électronique sensible à la avec moins de risques de non, ou mauvaise, obturation subséquente.
chaleur) ;
— une étude approfondie pour réduire les échauffements (ventila- 5.2.3.4 Utilisation
tion appropriée, disposition, respect d’un certain volume en oppo-
■ Pour les matériels , le respect des conditions d’utilisation et
sition à la tendance vers la miniaturisation).
d’entretien spécifiées par le constructeur doit être absolu, quel que
soit le domaine considéré (domestique, industriel, locaux d’habita-
5.2.3.2 Réalisation d’un matériel tion, établissements recevant du public, immeubles de grande
Les directives, plans, spécifications, procédures de fabrication, hauteur, etc.). Cela suppose que les notices fournies avec les appa-
doivent être parfaitement suivies. Même dans le cadre du respect reils soient bien explicites sur les dangers encourus en cas de mau-
d’une norme, il n’est pas rare de voir qu’un changement de vaise utilisation, par exemple l’insertion d’un téléviseur ou d’un
composant, de type de montage, apparemment sans conséquences, réfrigérateur, dans un meuble non ventilé, le séchage d’une serviette
pour des motifs économiques, de délai, de rupture d’approvision- de bains sur un convecteur mural électrique, le manque de nettoyage
nement, peuvent modifier profondément la tenue d’un matériel par des filtres d’une hotte de cuisine, etc.
suite d’interactions imprévues. ■ Pour les installations, une aggravation importante des risques
peut apparaître lorsque l’on effectue des modifications mal conçues
5.2.3.3 Installation ou mal réalisées sur l’installation ou les appareils existants, ou
Il est difficile de prévoir exactement le comportement au feu des lorsque des solutions inadaptées sont apportées par une personne
installations, même si elles sont correctement réalisées. Il va de soi qui connaît pas l’ensemble du problème.
que les règles établies dans les normes doivent d’abord être res- Le passage de conducteurs en nombre supérieur à celui prévu ini-
pectées. Mais, comme elles ne peuvent traiter tous les cas, il revient tialement par l’installateur sur les chemins de câbles est un exemple,
à l’installateur, compte tenu de l’environnement connu ou prévisible, hélas, trop répandu, aussi bien dans le domaine domestique que
de prendre des précautions particulières. Celles-ci peuvent conduire dans le domaine industriel ou public.
à des coûts plus élevés. Quant au remplacement des dispositifs de sécurité calibrés par
Par exemple, il faut utiliser des sections plus importantes de des dispositifs de calibre supérieur, il s’agit là d’un fait extrêmement
conducteurs pour tenir compte des mauvaises conditions de refroidis- courant, sans parler des solutions de dépannage dont les médias
sement, des câbles ayant un bon comportement aux températures de toute nature font parfois état et qui peuvent conduire à des situa-
élevées, des cloisons coupe-feu, des dispositifs à pouvoir de coupure tions particulièrement dangereuses.
élevé, etc. Les risques peuvent être considérablement réduits si les procé-
dures, établies par le constructeur de l’appareil ou l’installateur,
Réciproquement, si le feu est d’origine externe à l’installation sont fidèlement respectées. Très souvent, un entretien mal exécuté
électrique, il faut protéger celle-ci chaque fois qu’elle doit assurer apporte des risques que ne peut soupçonner son auteur ; c’est le
des fonctions essentielles (éclairage, transport de personnes ou de cas, par exemple, du nettoyage avec des produits facilement
fluides, mise à l’arrêt sûr de certains équipements, etc.). inflammables, du remplacement de composants par des modèles
de type voisin, mais de caractéristiques différentes, d’une périodi-
cité de nettoyage ou de remplacement non respectée, etc.
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Parmi les risques liés au manque d’entretien, on peut citer l’accu- l’alimentation en énergie doit présenter la plus grande fiabilité. Les
mulation de poussières, les pertes d’isolement par suite de dépôts, transformateurs d’alimentation peuvent être classés en :
les courants de fuite résultant d’une conductivité augmentée du — transformateurs immergés à diélectrique liquide qui est soit
milieu environnant, etc. de l’huile minérale, soit un diélectrique chloré (qui tendent à dis-
Au-delà de ces règles formulées en termes généraux, l’analyse paraître), soit un liquide siliconé (mais, avec une conductivité ther-
détaillée des statistiques [Doc. D 5 100] met en relief : mique faible et une inflammabilité non nulle) ;
— d’une part, l’importance à attacher à l’entretien de l’appa- — transformateurs secs qui fonctionnent sans diélectrique liquide
reillage électrique et de ses contacts, à la bonne ventilation des dans l’air ambiant, et qui sont à la fois robustes, légers, ne nécessitant
équipements dégageant de la chaleur (moteurs, onduleurs) et à un pas d’entretien et offrent les meilleures garanties sur le plan de la
réglage approprié des protections ; sécurité.
— d’autre part, celle visant à pallier les fautes de comportement Ils sont soit imprégnés (résines, silicones, fibre de verre), soit
humain, telles que l’emploi rigoureux des « permis de feu » pour enrobés dans un moulage à base de résine chargée. N’étant pas
le soudage, la protection des travaux de meulage, la détection et protégés contre les contacts directs, ils doivent être munis d’une
l’élimination des fuites et résidus d’huiles, liquides combustibles et protection adéquate (écran, cellule...).
de nettoyage, l’évacuation des matières combustibles (peintures, ● Les dangers d’explosion du transformateur dans l’huile dont
vernis, chiffons, etc.), le rangement rigoureux des matériels et le l’indice d’oxygène est très bas (27) et le pouvoir calorifique supé-
bon emploi des convecteurs électriques (distance, non couverture). rieur à celui du fuel, aggravent les sinistres qui peuvent prendre des
proportions dramatiques.
● Le risque d’incendie, et même d’explosion, des transformateurs
5.3 Caractéristiques des matériels à isolant liquide est limité si le transformateur, en liaison avec un
électriques du point de vue conservateur, est maintenu constamment plein et si les relais
Buchholz sont installés sur le couvercle de la cuve du transformateur.
du risque d’incendie La surveillance de ces relais, en ce qui concerne la nature des déga-
gements gazeux, doit être effectuée en prenant des précautions
5.3.1 Essais des matériels particulières pour ne pas provoquer d’inflammation (prise de gaz
ramenée à hauteur d’homme). Malgré ces précautions, la cause
Les matériels électriques font l’objet, dans les normes de d’incendie possible est le claquage des traversées, ce qui entraîne un
construction qui leur sont propres, d’essais spécifiques visant à arc à la masse, l’inflammation et un certain écoulement de diélec-
vérifier et à assurer un certain comportement vis-à-vis du risque trique qui peut pendre feu, s’il s’agit d’huile. Un dispositif automati-
d’incendie, soit du fait de leur tenue en cas d’incident interne (déclen- que doit empêcher la vidange du conservateur. Pour éviter de
chement du feu), soit du fait de leur tenue en cas d’incident externe répandre de l’huile enflammée, une cuve de rétention, dont la capa-
(durée de service, propagation du feu). Chacun de ces essais repro- cité doit être au moins de 60 % de celle de l’huile contenue dans le
duit une situation conventionnelle représentative d’un incident transformateur, est généralement placée en dessous avec un dispo-
donné, mais doit être spécifié de façon telle que sa reproductibilité sitif d’extinction constitué par un lit de cailloux retenus par un
puisse être assurée et que les résultats soient similaires, indépen- grillage.
damment du lieu ou de l’opérateur.
■ Condensateurs
Les condensateurs au PCB sont généralement constitués de
5.3.2 Conditions d’installation feuilles d’aluminium. En cas d’arcs, le dégagement d’acide chlorhy-
drique résultant de la décomposition du diélectrique risque de pro-
Nota : le lecteur se reportera aux articles spécifiques et à l’article référencé [10]. Nous ne voquer la formation de chlorure d’aluminium dont l’action
ferons ici qu’un très bref rappel. catalysante peut être à l’origine d’un incendie.
■ Générateurs et moteurs
5.3.2.1 Canalisations électriques
Suivant leur puissance, le refroidissement de leurs enroulements
Les essais sont effectués uniquement sur des câbles et non sur est assuré par une circulation d’air en circuit ouvert ou en circuit
les ensembles de conduits renfermant des conducteurs isolés qui fermé. Sur les alternateurs de grande puissance, la circulation d’air
ne peuvent pas être considérés comme un produit fini (ils répondent, est remplacée par une circulation d’hydrogène ou d’eau.
d’ailleurs, à d’autres essais, particuliers à chaque catégorie).
Dans le cas particulier des alternateurs, les dispositions d’instal-
Les câbles sont soumis, comme les matériaux de construction, à lation peuvent permettre, en cas d’incendie, de transformer, par un
des séries d’essais relatifs, d’une part, à leur réaction au feu, et jeu de vantelles, la circulation d’air en circuit ouvert en circulation
d’autre part, à leur résistance au feu (NF C 32-070) et suivant leur d’air en circuit fermé, et l’extinction s’obtient automatiquement par
disposition (NF C 32-072). injection de dioxyde de carbone (CO2). Notons que :
Il faut insister sur le fait que les critères d’essai, ainsi que les qua- — la quantité de CO2 injectée doit représenter au moins 20 % du
lifications qui en découlent, sont conventionnels et que le compor- volume total d’air retenu dans le circuit fermé ;
tement peut être différent dans des conditions s’écartant de celles — cette teneur de 20 % doit être maintenue par injections addi-
spécifiées. tionnelles, au moins jusqu’à l’arrêt complet de l’alternateur ; la
Pour pallier les dégagements de fumées corrosives des réalisation d’une étanchéité parfaite étant difficile, l’action du venti-
composés chlorés, on dispose également de câbles C1 dits « sans lateur rend possible une réalimentation du foyer en air frais, ce qui
halogènes » à isolation synthétique réticulée (NF C 32-323, guide est dangereux.
d’emploi C 15-523).
■ Disjoncteurs
5.3.2.2 Matériels électriques Les disjoncteurs dans l’air ne présentent de risque que par les
manifestations de l’arc engendré à la coupure. Leurs chambres
■ Transformateurs d’extinction et les distances à respecter à leur mise en place le
Leur risque d’incendie résulte généralement de l’arc provoqué par pallient.
un claquage d’isolant. Dans les immeubles de grande hauteur et dans Les diélectriques liquides sont généralement remplacés par des
les locaux essentiels constituant le cerveau d’une entreprise, diélectriques gazeux (hexafluorure de soufre SF6) ; le risque pour
ces derniers disjoncteurs est généralement minime.
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5.4.1 Généralités
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Il n’existe pas de classe particulière aux feux électriques, l’élec- 5.4.1.4 Règles de lutte contre l’incendie
tricité étant seulement à l’origine du foyer, les composants tels que
Quels que soient les moyens mis en œuvre, l’extinction reste
les isolants étant les combustibles ; on parle alors de feux d’origine
basée sur les règles suivantes :
électrique.
— rapidité de l’intervention ;
Notons qu’il existe des foyers-types, définis pour chaque classe — limitation d’extension du foyer en direction de l’installation
de feu pour procéder aux essais d’homologation des extincteurs électrique ou de celle-ci vers l’environnement ;
(classe D exceptée). — choix des moyens d’intervention pour éviter tout risque
d’accident au cas où les produits extincteurs (eau pulvérisée, bicar-
5.4.1.2 Comburant bonate de sodium spécialement traité, dioxyde de carbone) attein-
L’oxygène nécessaire à la combustion est généralement apporté draient des parties sous tension ;
par l’air ambiant, mais peut l’être par d’autres produits chimiques — mise d’appareils respiratoires à la disposition du personnel
générateurs, soit directement, soit au cours de réactions chimiques appelé à intervenir, la décomposition au feu des isolants donnant,
(l’ammoniaque par exemple). Des expériences ont montré que fréquemment, naissance à des vapeurs toxiques, ou à une réduc-
l’abaissement de la teneur en oxygène de l’atmosphère ambiante tion du taux d’oxygène.
au-dessous d’une certaine teneur (15 % par exemple) rendait
pratiquement toute combustion impossible.
L’action consiste donc à faire baisser la teneur de l’atmosphère
5.4.2 Détection
en oxygène ; pour cela, il suffit par exemple d’injecter un gaz neutre
(dioxyde de carbone, azote, vapeur d’eau), ce qui a pour effet de La fonction fondamentale d’un dispositif de détection automatique
faire disparaître les flammes et de transformer en combustion lente d’incendie est de déclencher une alerte perceptible et compré-
la combustion vive des matériaux devenus incandescents. hensible dès le début de la combustion. Cette alarme doit être déclen-
chée à bon escient.
5.4.1.3 Élément d’inflammation Un feu se caractérise par dégagement de gaz de combustion et
Si l’on considère la période de début d’incendie, on constate de fumée, production de flammes et élévation de la température.
généralement trois phases : C’est à partir de l’un de ces phénomènes que fonctionne un détec-
teur d’incendie.
— la distillation, dégageant des vapeurs inflammables ;
— la combustion des vapeurs inflammables ;
— l’élévation de température, provoquée par la combustion vive 5.4.2.1 Rôle du système de détection
des vapeurs accélérant leur dégagement par élévation de la tempé- Un système de détection a pour rôle de déceler, signaler et localiser
rature du combustible qui, s’il est à l’état solide, ne tarde pas à l’incendie. Il peut, en plus, provoquer la mise en œuvre de dispositifs
devenir incandescent. associés tels que fermeture de clapets, de trappes de ventilation et
de portes coupe-feu, arrêt de ventilation ou de climatisation, ouver-
ture de clapets et de trappes de désenfumage, mise en service de
Les quelques définitions suivantes permettant de mieux ventilateurs de désenfumage, mise en service d’installations fixes
saisir les différents processus possibles. d’extinction, etc.
■ Point d’éclair : température à laquelle une substance combus-
tible forme suffisamment de vapeurs pour que le mélange de 5.4.2.2 Systèmes de détection
celles-ci avec l’air s’enflamme en présence d’une flamme pilote,
Ils se répartissent en :
sa combustion ne se poursuivant pas après son retrait.
— systèmes classiques à boucles, pour petites installations, per-
■ Point d’inflammation (ou point du feu ) : température à partir mettant d’identifier la boucle, dont l’un des détecteurs, au moins,
de laquelle une substance combustible émet des vapeurs en a été sollicité ;
quantité suffisante pour former avec l’air un mélange inflam- — systèmes à localisation d’adresse de zone, qui permettent
mable au contact d’une flamme pilote ou d’une étincelle, la d’identifier, individuellement ou par groupes, les détecteurs
combustion se poursuivant même après retrait de la flamme sollicités ; ils conviennent aux installations importantes ou d’accès
pilote ou de l’étincelle. difficile ;
— systèmes multiponctuels, qui, par aspiration d’air du volume
■ Point d’auto-inflammation : température à partir de laquelle à surveiller, acheminent le prélèvement vers une chambre de
la réaction de combustion d’une substance dans l’air s’amorce détection qui signale en permanence toute trace de fumée.
d’elle-même sans qu’elle soit mise au contact d’une flamme ou
d’une étincelle ; il peut varier suivant la méthode utilisée pour sa
détermination. 5.4.2.3 Installation de détection
■ Domaine d’inflammabilité ou d’explosivité des gaz et vapeurs ■ Toute installation de détection d’incendie comporte néces-
combustibles : proportion combustible/comburant nécessaire sairement une centrale, qui réalise en particulier :
pour assurer la combustion ; il est compris entre deux limites : — une alimentation des détecteurs automatiques ;
— la limite inférieure d’inflammabilité ou d’explosivité, — la collecte et l’analyse des informations issues de ces détec-
au-dessous de laquelle un mélange gazeux est trop pauvre (en teurs ou des dispositifs d’alerte manuels répartis dans les locaux ;
combustible) pour pouvoir s’enflammer ou exploser ; — le déclenchement des systèmes d’alerte (sonore et visuelle) ;
— la limite supérieure d’inflammabilité ou d’explosivité, — le déclenchement des systèmes associés ;
au-dessus de laquelle le mélange gazeux est trop riche (en — la surveillance permanente des boucles de détection et des
combustible) pour pouvoir s’enflammer ou exploser. dispositifs d’alerte ;
— l’affichage ou le report sur un tableau d’affichage, en dehors
de la zone à surveiller, des indications relatives à la localisation des
L’action consiste à contrarier l’élévation de température et tend feux.
à ramener le combustible à une température inférieure : L’ensemble est appelé système de sécurité incendie (SSI).
— à son point d’inflammation, s’il s’agit d’un gaz ou d’un
liquide ;
— à celle nécessaire pour obtenir un dégagement notable de
vapeurs, s’il s’agit d’un combustible solide.
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■ Les différents types de détecteurs, choisis selon les risques braises (leurs produits de décomposition sont toxiques et corrosifs).
existants, et la configuration des locaux, sont : Leur disparition à terme est programmée et d’autres produits
● à détection de fumées : (FM 200, gaz spéciaux) s’y substitueront, tant dans les installations
fixes existantes que pour certains extincteurs (NF EN 27201-1).
— par ionisation,
— par analyse optique ;
● à détection de flamme :
5.4.3.2 Moyens d’action mobiles et conduite à tenir
— par optique infrarouge, Il s’agit essentiellement d’utiliser des extincteurs qui sont soit por-
— par optique ultraviolet ; tatifs (jusqu’à 10 kg), soit mobiles (sur roues ou sur engins). Les
● à détecteur de température : extincteurs sont identifiés par la nature et la quantité d’agent extinc-
teur contenu, la classe du feu pour lesquels ils conviennent
— thermostatique (sensibles à un seuil),
(figure 31) et le foyer type d’homologation, par notations picto-
— thermo-vélocimétriques et thermostatiques (sensibles au gra-
grammes (figure 30) (normes NF S 61-900 à NF S 61-920).
dient de température),
— différentiel (sensible à une différence de température). ■ En cas d’incendie dans une installation électrique ou à son
Les systèmes répondent aux normes NF S 61-931 à 61-940 et aux voisinage, l’attaque doit s’effectuer en observant, outre les prescrip-
règles R7 de l’APSAD pour leur installation, les détecteurs et tableaux tions particulières pouvant être données dans une consigne, les prin-
de signalisation, aux normes NF S 61-950 à 61-965. cipes suivants.
(a) Mettre hors tension, chaque fois que possible, l’appareil en
feu, et, éventuellement, la partie d’installation voisine.
5.4.3 Moyens de lutte contre l’incendie (b) Se munir des moyens de protection contre les gaz toxiques,
si nécessaire.
5.4.3.1 Agents extincteurs
(c) Ouvrir les exutoires de fumée, s’il en existe.
Les produits utilisés pour combattre le feu sous diverses formes
(d) Fermer toutes les ouvertures connues (portes, fenêtres ou
sont les suivants.
trappes).
■ Eau en jet plein ou jet bâton (e) Employer seulement des appareils mettant en œuvre :
Projetée par une lance simple ou mixte, elle convient bien aux feux — du CO2 (neige carbonique) ;
de classe A et à un refroidissement des installations environnantes. — de l’eau pulvérisée, éventuellement avec antigel (à l’exclusion
Elle n’est pas conseillée, en BT, pour les feux d’origine électrique de ceux à base de sels solubles) ou avec un mouillant, en n’utilisant
ou au voisinage de matériels électriques, du fait de sa conductivité que des dispositifs assurant la pulvérisation directe, sans possibilité
(sauf matériels étanches ), et interdite en HT. de jet bâton (lances non réglables) ;
— de la poudre (bicarbonate de sodium hydrofugé).
■ Eau pulvérisée
Éventuellement, on peut utiliser le sable mis en place à cet effet
Elle agit par privation d’oxygène et refroidissement et crée un
conformément à certains textes réglementaires.
écran protecteur vis-à-vis du rayonnement du foyer.
L’utilisation d’extincteurs portant la mention « à ne pas utiliser
Dans les installations électriques, la lance DHT (diffuseur haute
sur courant électrique » est strictement interdite.
tension ) conforme à NF S 61-820, est obligatoire (§ 5.4.3.2).
■ Liquides émulseurs
Ils permettent :
— d’obtenir avec l’eau une mousse agissant par privation d’oxy-
gène et isolation thermique ; toutefois la formation de mousse est
impossible en présence de composants acides tels que ceux formés
par la combustion du PVC ;
— d’accroître l’efficacité de l’eau par action des Agents Formant
Film Flottant (A3F) à la surface du combustible (par exemple feu de
diélectrique de transformateur (NF S 60-210, 220, 225).
Le dioxyde de carbone (CO2) agit par privation d’oxygène ; il est
efficace sur les petits feux de classe B et en espaces confinés
(armoires électriques...) ; il peut présenter des risques pour le per-
sonnel qui interviendrait avant évacuation par ventilation
(NF EN 25923).
■ Poudres
Il en existe trois types :
— poudres BC (correspondant à ces types de feux) ; difficiles à
nettoyer ensuite sur le matériel électrique, leur usage est généra-
lement déconseillé pour l’appareillage sensible (relais,
électronique) ;
— poudres polyvalentes ABC ; leur action doit être complétée,
sur les foyers de type A, par le refroidissement par eau pulvérisée
(S 60-204) ;
— poudres D, pour feux de métaux.
■ Halons
Dérivés halogénés des hydrocarbures, ils ne peuvent plus être Figure 31 – Exemple d’étiquetage d’un extincteur
utilisés qu’en installation fixe ou pour les extincteurs. Ils agissent
par inhibition de la flamme et ne doivent pas être utilisés sur les
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PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________
(f) Attaquer le feu, chaque fois que les circonstances le permettent, fait en circuit ouvert, si l’arrêt ne peut être obtenu très rapidement
le dos au vent, en se rapprochant progressivement du foyer et en (importance de la masse en mouvement), seule, l’eau pulvérisée
observant les prescriptions particulières suivantes : injectée dans le sens de la circulation d’air pourra assurer le refroidis-
— avec le CO2 ou les halogènes, attaquer directement la base sement et l’extinction, pour les autres fonctionnements, on peut
des flammes ; utiliser également la poudre ou le dioxyde de carbone.
— avec l’eau pulvérisée, rabattre lentement le jet de pulvérisa- Le tableau 6 indique les possibilités d’emploi des extincteurs
tion sur la base des flammes ; dans différents cas.
— avec la poudre, après une courte action sur la flamme, rabattre
la diffusion sur la base des flammes. 5.4.3.3 Moyens d’action fixes
(g) En cas d’inflammation de ses vêtements, la victime se roulera
par terre, les témoins la recouvriront de couvertures, de vêtements Il n’est pas traité, ici, des installations fixes ou semi-fixes, à usage
ou de linges en laine ou en coton, de préférence mouillés, pour obte- général, telles que les robinets d’incendie armés (RIA), les bornes
nir l’extinction par étouffement ; au cas où il ne serait pas possible ou poteaux d’incendie, les colonnes sèches ou en charge et leurs
de s’approcher suffisamment de la victime, on fera usage des extinc- accessoires, mais des installations spécifiques étudiées en fonction
teurs indiqués au paragraphe (e). de chaque cas particulier et mises en action sans intervention
humaine (mais pouvant l’être en cas de besoin). Ces installations
(h) Assurer l’évacuation de tous les gaz toxiques par ventilation particulières comprennent, en général :
des locaux après extinction de l’incendie ; les vapeurs des produits
— une source ou réservoir de produit extincteur, avec acces-
de la combustion étant plus lourdes que l’air, évacuer les gaz délé-
soirement un matériel de production de mousse ;
tères en utilisant des ventilateurs spécialement disposés pour aspirer
— un réseau de distribution de l’agent extincteur (tuyauteries,
l’air au point le plus bas du local, chaque fois que celui-ci sera en
vannes, accessoires de sécurité, de dégivrage...) ;
contre-bas par rapport au sol extérieur.
— des diffuseurs (têtes d’aspersion de différents modèles,
■ Dans le cas où le matériel électrique est sous tension ou s’il y a buses...) ;
un doute, il y a lieu, en outre, de revêtir des gants isolants adaptés à — un dispositif de mise en œuvre : ampoules ou lamelles fusibles,
la tension nominale de l’installation (§ 4.6.1.1) et de maintenir entre vannes, instantané ou retardé (pour évacuation des locaux dans le
l’appareillage d’extinction et les pièces sous tension un écartement cas de produits gazeux) ;
minimal : — un dispositif d’alarme.
• dm = 0,50 m pour les installations à basse tension ; Dans le cas d’installations électriques importantes (centrales de
• dm = 1 m pour les installations à haute tension de tension production, postes de contrôle, installations informatiques, trans-
20 kV ; formateurs, etc.), les types suivants sont utilisés.
• dm = 2 m pour les installations à haute tension à tension
comprise entre 20 et 50 kV. ■ Aspersion par eau, de type « sprinkler »
Au-delà de 50 kV, l’usage des extincteurs n’est autorisé que hors Ils conviennent bien à la protection de grandes surfaces, et sont
tension. constitués par un réseau de canalisations d’eau maintenue sous
pression par un réservoir à gravité et/ou à pression d’air et alimentant
L’usage des lances de pulvérisation pour les ouvrages sous tension des têtes de diffusion à effet soit direct, soit indirect. Ces têtes sont
(ou susceptibles de l’être), avec diffuseurs DHT, requiert de maintenir obturées par une ampoule ou un bouchon dont la fusion à une
entre le diffuseur et les parties actives une distance minimale iden- température déterminée entraîne l’arrosage de la zone d’action.
tique à d m (ci-dessus) jusqu’à 50 kV inclus, puis : Certaines têtes peuvent être commandées par groupes sous l’action
• 3 m entre 50 kV et 250 kV inclus ; de l’une d’entre elles de façon à couvrir une zone déterminée. La
• 4 m au-delà de 250 kV. densité de répartition des dispositifs, dépend de leur type, de la
configuration des lieux, de la hauteur, de la présence d’obstacles,
■ Dans le cas particulier des matériels tournants, pour les etc. (normes NF S 62-210 et 62-212, règles R1 de l’APSAD). (0)
moteurs et générateurs dont la circulation d’air de refroidissement se
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P
O
U
Prévention des accidents électriques R
E
par Roland AUBER N
Secrétaire général honoraire de l’Association Internationale
des Entreprises d’Équipement Électrique (AIE)
Christian ATLANI
et
Rapporteur général du Comité des Travaux sous Tension S
A
Statistiques
(0)
V
Tableau A – Accidents mortels
O
1 2 3 4 5 6 7 8
(7/6)
I
Année Hommes Femmes Total Population Consommation
par habitant 6
(4/5)
Taux pour
10 habitants (1)
Taux pour
106 habitants
et 103 kWh
R
consommés (1)
(106 habitants) (en 103 kWh)
1970
1975
1980
176
144
130
26
29
19
202
173
149
50,52
52,65
53,59
2,573
3,166
4,326
4
3,28
2,78
1,59
1,04
0,64
P
1985
1990
146
112
22
22
168
134
55,06
56,615
5,077
5,704
3,05
2,37
0,60
0,41 L
Moyenne
1982/1991 123
Les colonnes 1 à 4 proviennent de l’INSERM.
20 143 55,46 5,30 2,70 0,51 U
Les colonnes 5 à 8 proviennent du croisement avec les chiffres tirés des enquêtes annuelles du ministère chargé de l’électricité (Industrie).
(1) Ce taux tient donc compte tant de l’accroissement de la population que de celle de la consommation.
À titre comparatif, la moyenne des dix dernières années connues (1982 à 1991) permet de noter une diminution, faible mais constante, des accidents.
S
(0) (0)
Tableau B – Accidents du travail d’origine électrique (INRS) Tableau C – Origine des incendies à EDF
Année Accidents Accidents Accidents Origine des incidents 1992 1993 Commentaires
avec arrêt graves mortels
Incidents d’origine électrique ... 32 16 Pas nécessairement
1981 1 829 225 40 suivis d’incendie
1982 1 671 224 41 Travaux, points chauds Fautes
1983 1 601 210 39 (soudage, meulage, etc.) ........... 10 8 de comportement
3 - 1996
(0)
(0)
N Non précisé........................................
Non classé (brûlures) ........................
6
4
–
5
–
2
43 39 31
43
37
39
30
31
I dus à l’électricité
% 7 7,3 6,4
P Tableau F – Sources de chaleur causes des incendies d’origine électrique ou assimilée (BSP-1993)
Locaux
Locaux Établissements Autres
L communs
à tous types
Locaux
d’habitation
recevant
du public
commerciaux
et
industriels
et
divers
Total %
U Conducteurs, appareillage
de coupure et de contrôle 209 66 83 47 36 441 26,7
S Appareils de chauffage
Appareils électroménagers
190
188
144
164
6
13
26
17
3
2
369
384
22,4
23,2
Appareils d’éclairage 110 57 26 19 6 218 13,2
Moteurs 68 1 2 7 2 80 4,8
Appareils de protection/
transformation de courant 30 1 24 7 20 82 5
Autres appareils électriques 18 9 8 12 2 49 3
Divers et indéterminés 8 6 7 3 4 28 1,7
Total 821 448 169 138 75 1 651 100
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œuvre des matériels. D 5 034 – D 5 035 bations. D 5 170 (1998).
(1993).
UTE-AFNOR CENELEC
Titre (NF EN) CEI (HD)
07.1990 832
CEI
1988
CENELEC
(HD)
Degrés de protection procurés par les enveloppes. NF C 20-010 10.1992 529 1989 (HD 365 S3)
(NF EN 60529)
Matériel électrique à basse tension. Protection contre les chocs NF C 20-030 10.1969 536 1976 (HD 366)
P électriques : Règles de sécurité.
Comportement au feu des matériaux, des composants et des
Add. 1
UTE C 20-450
07.1977
02.1982
au four tubulaire.
S Essais relatifs aux risques du feu. Méthodes d’essai. Essai au fil
incandescent et guide.
NF C 20-455 12.1989
08.1993 1010-1
CEI
1990
(HD)
(0)
V Protection contre l’incendie. Système d’extinction par protection d’ambiance (noyage total) au halon
1301. Règles d’installations.
S 62-101 05.1983
Installations fixes d’extinction. Installations fixes d’extinction automatique à eau du type sprinkleur. NF S 62-210 12.1985
O Règles de conceptions, de calcul et de mise en œuvre.
Protection de l’œil. Protection contre les rayonnements nocifs. S 77-100 12.1972
L Exigences et méthodes d’essais des chaussures de sécurité des chaussures de protection et des
chaussures de travail à usage professionnel.
NF EN 344 02.1993
Textes réglementaires
Réglementation européenne Réglementation française
L’Union européenne a élaboré des directives couvrant divers domaines Indépendamment des textes généraux sur la prévention, la sécurité,
dont l’électricité, que les États membres doivent transposer dans leur droit l’hygiène, etc., formant le code du Travail, un certain nombre de textes sont,
national (bien que leur application n’y soit, de fait, pas subordonnée). Ce sont, plus spécifiquement, prévus pour la prévention des accidents électriques,
dans l’état actuel des choses, les directives : ou citent, en partie, les mesures à appliquer. Sans pouvoir les énumérer tous,
— 89/391/CEE du 12 juin 1989 sur l’introduction de mesures visant à encou- les principaux sont les suivants, classés selon leur domaine d’application.
rager les améliorations en matière de sécurité et de santé des travailleurs ; Textes de portée générale
— 89/654/CEE du 30 novembre 1989 concernant les prescriptions minimales
de sécurité et de santé sur le lieu de travail ; — Décret no 73-1007 du 31 octobre 1973 sur la prévention des risques d’incendie
— 89/656/CEE du 30 novembre 1989 concernant les prescriptions minimales et de panique dans les établissements recevant du public (ERP).
de sécurité et de santé relatives à l’utilisation, par les travailleurs, des — Arrêté du 10 novembre 1976 relatif aux circuits et installations de sécurité
équipements de protection individuelle sur le lieu de travail ; (c’est le pendant du règlement de sécurité, pour le décret du 14 novembre
— 89/686/CEE du 21 décembre 1989 concernant le rapprochement des 1988).
législations des États membres relatives aux équipements de protection — Arrêté du 25 juin 1980 portant dispositions générales pour l’application du
individuelle ; décret du 31 octobre 1973, dit « Règlement de sécurité des ERP » (suivi
— 92/57 CEE du 24 juin 1992 concernant les prescriptions minimales de par une série d’arrêtés particuliers aux divers types d’établissements). Il
sécurité et de santé à mettre en œuvre sur les chantiers temporaires ou comporte, notamment, les articles « EL » sur les installations électriques
mobiles ; et « EC » sur l’éclairage de sécurité.
— 92/58 CEE du 17 décembre 1993 concernant les prescriptions minimales
pour la signalisation de sécurité et/ou de santé au travail. — Décret no 88-1056 du 14 novembre 1988 relatif à la protection des tra-
vailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants
Une directive est en préparation en ce qui concerne les règles de sécurité électriques (une série d’arrêtés – 14 au total – ont été pris entre le
relatives aux travaux sur ou au voisinage d’ouvrages électriques. 7 décembre 1988 et le 2 février 1989 sur des points particuliers).