Prévention Des Accidents Électriques

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 46

Prévention des accidents électriques

par Roland AUBER


Secrétaire général honoraire de l’Association Internationale
des Entreprises d’Équipement Électrique (AIE)
et Christian ATLANI
Rapporteur général du Comité des Travaux sous Tension

1. Généralités sur le risque électrique.................................................... D 5 100 - 2


1.1 Légende et histoire du risque électrique ................................................... — 2
1.2 Normalisation .............................................................................................. — 3
1.3 Statistiques d’accidents électriques........................................................... — 3
2. Nature et importance des accidents d’origine électrique............ — 4
2.1 Terminologie ................................................................................................ — 4
2.2 Classement................................................................................................... — 5
2.3 Sensibilité au courant électrique................................................................ — 5
2.4 Actions physiopathologiques du courant électrique................................ — 6
2.5 Impédance électrique du corps humain .................................................... — 6
2.6 Classement des installations en fonction de la tension ........................... — 7
3. Mesures de protection............................................................................ — 7
3.1 Principes. Définitions................................................................................... — 7
3.2 Méthodologie............................................................................................... — 7
3.3 Conception des installations....................................................................... — 8
3.4 Protections par l’installation ....................................................................... — 8
3.5 Appareils de protection à courant différentiel résiduel............................ — 10
3.6 Appareils mobiles en basse tension .......................................................... — 10
3.7 Mesures particulières .................................................................................. — 12
3.8 Chantiers extérieurs .................................................................................... — 13
3.9 Entretien et vérification des installations .................................................. — 15
4. Sécurité du personnel lors des opérations électriques ................ — 17
4.1 Gestion du risque électrique....................................................................... — 17
4.2 Réglementation............................................................................................ — 18
4.3 Mesures de sécurité .................................................................................... — 18
4.4 Formation et habilitation............................................................................. — 23
4.5 Organisation du travail................................................................................ — 24
4.6 Matériels de protection ............................................................................... — 25
4.7 Soins aux électrisés..................................................................................... — 29
5. Incendies dans les installations électriques .................................... — 30
5.1 Caractéristiques des incendies électriques ............................................... — 30
5.2 Mesures de prévention des incendies d’origine électrique ..................... — 32
3 - 1996

5.3 Caractéristiques des matériels électriques du point de vue du risque


d’incendie ..................................................................................................... — 34
5.4 Détection du feu et lutte contre l’incendie................................................. — 35
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 5 100
D 5 100

’emploi généralisé de l’énergie électrique dans tous les domaines (depuis


L le foyer domestique jusqu’à la grande industrie, en passant par l’artisanat,
de l’agriculture et le tertiaire) fait que le risque d’accidents électriques se trouve

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 1
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

également partout présent. Présent et invisible comme tous les risques inhérents
aux formes supérieures de l’énergie, il a en revanche le mérite d’être bien connu,
facile à maîtriser, ce qui, tout compte fait, le rend presque familier et en tout
cas moins redouté que, par exemple, le danger des rayonnements ionisants.
Si le poids relatif des accidents électriques ne paraît pas très élevé par rapport
à ceux dus aux autres risques tels que la circulation et le milieu domestique,
la prévention n’en demeure pas moins indispensable, notamment dans certains
secteurs d’activité, plus particulièrement exposés aux risques, tels le bâtiment
et les travaux publics, l’industrie, l’exploitation et les travaux sur réseau et instal-
lations électriques.
Les améliorations techniques apportées au matériel et aux installations ont
toujours été liées à une élévation du niveau de sécurité. Nous verrons, dans cet
article, l’importance des normes de ce domaine et l’abondance des textes et
manuels mis à la disposition du personnel d’intervention. La France bénéficie
d’une réglementation très complète – d’aucuns disent trop complexe –, de textes
d’application bien adaptés aux différents usages, et d’une qualité du matériel
garantie par les normes. Le matériel de protection lui-même bénéficie de tous
les progrès de la recherche devenue très importante ces dernières années.
Il faut reconnaître que la prévention des accidents électriques est simple et
ne nécessite pas la mise en œuvre de moyens très onéreux. Dans sa conception
rationnelle, elle assure à la fois la protection du personnel et des installations
de toute nature, en particulier la protection contre les dangers d’incendie, d’où
son importance et son impérieuse nécessité. Comme par ailleurs le processus
de l’accident électrique est bien connu et qu’il tient à très peu de chose qu’un
accident bénin ne devienne mortel, la pratique de la réanimation fait partie de
la prévention et complète les mesures techniques. L’entraînement du personnel
à cette pratique est donc essentiel.
Nous n’avons abordé, ici, que les problèmes techniques de protection les
plus courants dans l’industrie.
La prévention des accidents électriques dans les pays en voie de dévelop-
pement ne se présente pas de la même manière que dans les pays industrialisés.
Si les principes techniques de base restent les mêmes, les conditions d’appli-
cation sont différentes. D’abord, la nature générale des risques est souvent sou-
mise à des facteurs locaux, notamment à l’influence aggravante des facteurs
climatiques (température et hygrométrie favorisant la sudation, problèmes
vestimentaires). La résistance élevée des circuits de terre à certaines périodes
de l’année constitue une difficulté pour assurer la protection du personnel.
Nous avons conservé l’essentiel de l’introduction (paragraphe 1.1) due au regretté Jean
BESSOU, Inspecteur général honoraire d’Électricité de France (EDF), en la complétant par une
mise à jour des acquis des vingt dernières années.
Nos remerciements vont également à EDF GDF, Service Prévention et Sécurité, à l’OPPBTP,
dont l’assistance et la disponibilité ont été précieuses.

1. Généralités atteindre plusieurs centaines de volts par mètre à 2 m du sol, son


armature métallique pouvait se charger à un potentiel dangereux,
sur le risque électrique et foudroyer les impies, tout en restant sans danger pour les prêtres
enfermés dans leur cage de Faraday constituée de fils d’or tissés
dans leurs vêtements. L’arche était équipée d’anneaux d’or aux
1.1 Légende et histoire quatre angles dans lesquels coulissaient des bâtons de bois d’acacia
recouverts d’or, réalisant ainsi la première mise à la terre.
du risque électrique
L’électricité, sous la forme de ses manifestations atmosphériques
Les historiens de la science se réfèrent avec complaisance aux a été longtemps considérée comme l’esprit du mal, l’effet de la colère
textes bibliques et aux témoignages anciens. L’histoire de l’électricité des dieux. L’histoire abonde des tentatives tragiques de nombreux
n’a pas échappé à leurs investigations, et plus particulièrement le chercheurs et même, parmi eux, deux rois qui imaginèrent des sys-
risque électrique. tèmes de protection contre la foudre. Au Xe siècle, le savant Gerbert,
plus connu sous le nom de pape Sylvestre II, jalonnait le sol de
On a trouvé dans les textes bibliques une référence inattendue : perches terminées par des fers de lances très pointus pour protéger
l’arche d’alliance aurait été la première machine électrique. Soumise les lieux.
aux champs électriques qui, dans la zone désertique, peuvent

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

■ La découverte des propriétés de l’électricité statique avec la bou- Cette étude fut confiée par la CEI au groupe de travail no 4 du
teille de Leyde, vers 1746, et les expériences de décharge électrique Comité d’études 64 – Installations électriques des bâtiments. Ce
que propageait le savant abbé Nollet a polarisé pour un temps groupe de travail, composé de médecins, de physiologistes, d’ingé-
l’opinion qui se ruait dans les salons parisiens. nieurs de sécurité, publia dès 1974 un premier rapport portant
l’indice 479 et donnant une première approche des dangers du
■ Mais les savants, poursuivant les recherches pour domestiquer la courant électrique passant par le corps humain ; cette publication
foudre établirent un rapport entre celle-ci et l’électricité. Il y a deux reconnaissait notamment que la probabilité d’apparition des
siècles, Benjamin Franklin réalisa de nombreuses expériences (le accidents était très faible dans des circonstances habituelles, à des
cerf-volant restant la plus célèbre) ; il adopta le premier la notion tensions inférieures ou égales à 50 V en courant alternatif à 50 Hz
d’isolement électrique de l’opérateur avec des fils de soie, et posa le et à 75 V en courant continu.
principe de la mise à la terre. Cette précaution importante était bien
connue de son contemporain, le professeur Richmann, membre de Ayant rassemblé toute la littérature disponible à ce sujet, le groupe
l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg qui, répétant des de travail reprenait ses études d’une façon plus approfondie et une
expériences sur la foudre (celles de Franklin, Buffon, Lemonnier, de deuxième édition de la publication 479 était publiée en deux parties,
Romas et autres) avait été électrocuté, le 6 août 1753. Par temps comprenant six chapitres ; ce rapport donne des informations très
d’orage, se disposant à mesurer les décharges au moyen d’un élec- complètes :
tromètre « n’étant plus qu’à un pied du conducteur, un globe de feu — le rapport 479-1, sur les valeurs de l’impédance électrique du
bleuâtre, gros comme le poing, vint le frapper au front et l’étendit corps humain, sur les effets du courant alternatif de 1,5 à 100 Hz,
mort ». On peut le considérer comme étant le premier exemple, sur les effets du courant continu ;
attesté scientifiquement, d’accident électrique. — le rapport 479-2, sur les effets des courants de fréquence
supérieure à 100 Hz, les formes d’onde spéciales, les impulsions de
■ Vers 1790, l’anatomiste italien Galvani entra dans le domaine des courte durée.
réactions de l’organisme animal au courant électrique avec ses expé-
riences sur les grenouilles, et Volta, pour réfuter les conclusions du Le groupe de travail prépare une troisième édition du rapport
premier, construisit la première pile électrique qui marque le début 479 tenant compte, d’une part, des plus récentes expériences du
de la nouvelle et grande période de l’électricité. professeur Biegelmeier sur lui-même et, d’autre part, de nouvelles
mesures effectuées sur des animaux ; la première partie Aspects
■ Les premières études scientifiques sur l’action physiologique du généraux étant publiée.
courant électrique s’engagèrent alors en France et les noms des Nota : pour les réglementations, les normes et les organismes, le lecteur se reportera à
chirurgiens des armées impériales Larrey et Bichat y sont attachés, la fiche documentaire [Doc. D 5 100] Pour en savoir plus.
tandis que le docteur Uré réalisa les premières expériences de
réanimation des électrisés. La voie était ouverte à ces méthodes dont
on connaît l’importance aujourd’hui.
1.3 Statistiques d’accidents électriques
Des recherches sur les effets physiopathologiques du courant
électrique ont été effectuées par de nombreux chercheurs ; parmi
eux, il convient de citer les noms de Dalziel, Ferris, Jacobsen, Il n’existe pas, en France, de structure nationale permettant
Knickerbocker, Koeppen, Sam, Ozypka, Lee... Ces travaux ont porté l’établissement d’une statistique exhaustive sur l’origine des acci-
sur des animaux vivants dont les réactions peuvent être extrapolées dents. Des éléments partiels sont cependant disponibles auprès des
par rapport à celles de l’homme. Des mesures de résistance ont divers organismes intéressés, susceptibles de donner une repré-
également été effectuées sur des cadavres humains peu de temps sentation assez cohérente ; la principale difficulté est, toutefois, de
après leur décès. discerner les causes premières de ces accidents qui, sauf cas parti-
Entre 1970 et 1980, le professeur autrichien Biegelmeier s’est livré culiers, ne sont pas connues avec suffisamment de précisions, et
sur lui-même à des mesures de courant et d’impédance sous des peuvent également faire l’objet d’interprétations diverses.
tensions allant de 10 à 220 V, entre différentes parties de son corps Exemples
et dans différentes conditions d’humidité. Il a ainsi effectué plus de
600 mesures qui ont permis d’améliorer de façon importante nos — Prenons le cas d’une chute d’échelle causée par un choc
connaissances sur les effets du courant électrique sur le corps électrique : le décès éventuel sera classé sous la rubrique « chutes ».
humain. Inutile de préciser que cet homme courageux s’était entouré — Nombreux sont les incendies réputés provenir d’un court-circuit ;
de toutes les précautions nécessaires pour éviter tout risque ce qui est certain, c’est que, en cas de feu, des courts-circuits se
d’accident ; en particulier, le circuit qui l’alimentait était protégé par produisent ; sont-ils survenus avant ou après le départ du feu ? cela
quatre dispositifs différentiels de 30 mA en série, et son assistant reste à discerner.
disposait des moyens de réanimation nécessaires.

1.3.1 Statistiques de l’INSERM


1.2 Normalisation L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
recense la plupart des cas mortels. Le tableau A en [Doc. D 5 100]
en récapitule les données.
En 1969, la Commission électrotechnique internationale décida
d’établir les seuils d’apparition de danger en fonction des divers
paramètres qui agissent toujours en interdépendance étroite (en 1.3.2 Statistiques de l’INRS
particulier le courant i et le temps t avec la charge q = it ), afin
notamment de permettre aux différents comités d’études de fixer
avec précision les règles de sécurité que devaient respecter les Ces statistiques de l’INRS (Institut national de recherche et de
matériels et installations électriques. Il s’agissait, en particulier, de sécurité) couvrent le domaine général des accidents du travail. Le
déterminer les conditions de protection qui devaient permettre aux tableau B en [Doc. D 5 100] en récapitule les données.
dispositifs à courant différentiel résiduel d’assurer une protection L’analyse d’une centaine d’accidents sur des installations à basse
contre les contacts directs en cas de défaillance des autres mesures tension, sur une quinzaine d’années, montre la répartition qui suit
de protection. (INRS ES 325).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 3
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

■ Emplacement Les causes prépondérantes des accidents sont par conséquent,


Ateliers ................................ 45 % Autres ............................. 35 % dans l’ordre d’importance, la mauvaise organisation du travail, les
installations défectueuses et la non-qualification des intervenants.
Chantiers ............................. 10 % Non précisés .................. 10 % Si on intègre cette non-qualification dans l’organisation du travail,
La majorité des accidents a lieu sur des emplacements autres on constate que cette dernière est, à elle seule, la cause de la moitié
que les chantiers. Ce résultat n’est pas surprenant puisque ces des accidents.
accidents ne tiennent pas compte de ceux survenant avec des
lignes aériennes des domaines à basse tension (BT) ou à haute ten-
sion (HT), qui sont très fréquents sur les chantiers. 1.3.3 Statistiques de l’OPPBTP
■ Matériel en cause
L’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment
Canalisations....................... 10 % Armoires, coffrets, prises et des travaux publics), qui joue le rôle de conseil en matière
Machines ............................. 45 % de courant .................. 45 % d’hygiène, de sécurité et des conditions du travail pour ces profes-
sions, tient à jour des statistiques précisant les causes des accidents
■ Nature du travail de toute nature. Le tableau E en [Doc. D 5 100] résume la situation
Installation, modification, Autres travaux ............... 1% pour plusieurs années.
rénovation ....................... 23 % Travaux d’ordre non L’électricité représente 7 à 10 % des décès immédiats rapportés
Dépannage .......................... 42 % électrique .................... 30 % à la totalité des accidents du BTP, sa gravité est nettement plus éle-
vée, puisque les décès représentent 35 à 56 % des seuls accidents
Nettoyage............................ 2 % Non précisé .................... 2 % de cette nature.
On constate que les accidents surviennent, dans la majorité des Le tableau D en [Doc. D 5 100] donne l’analyse des causes pour
cas, au cours de dépannages et, souvent, au cours de travaux d’ordre ces mêmes années. Les précisions de ces statistiques sont intéres-
non électrique. santes en raison des actions de prévention spécifiques qu’elles
■ Qualification du personnel accidenté induisent.
Qualification suffisante ...... 50 % Qualification sans rapport Pour mieux situer la place particulière du BTP dans l’ensemble
des activités salariées, d’une part, et celle de l’électricité, d’autre
Qualification insuffisante... 20 % avec l’accident............ 30 % part, il suffit de rappeler que, aux termes d’une enquête de l’OPPBTP
Les victimes ont dans leur majorité une qualification suffisante datant de 1989, le BTP représente 21 % des accidents avec arrêt de
pour les travaux qui leur ont été fixés. travail et 33 % des accidents mortels, tandis que l’électricité, si elle
est la cause de 0,2 % des arrêts de travail en général, et de 0,3 %
■ Conséquences de l’accident dans le BTP, voit sa contribution s’élever, pour les accidents mortels,
Décès ................................... 32 % Chocs électriques .......... 36 % à 3,2 % dans le cas général et à 8,3 % dans le BTP. Le BTP repré-
Brûlures ............................... 42 % sentant les deux tiers des décès dus à l’électricité par rapport au cas
général, on comprend qu’il reçoive la priorité des préoccupations,
■ Nature du contact dans cet article.
Contact direct ..................... 45 % Court-circuit.................... 30 %
Contact indirect .................. 20 % Non précisé .................... 5 %
On constate donc que :
— près de la moitié des accidents est due à des contacts avec
2. Nature et importance
des conducteurs ou pièces nues sous tension ; des accidents d’origine
— 20 % le sont par suite de défaut d’isolement ;
— le tiers à la suite d’un court-circuit au cours de travaux. électrique
En excluant les défauts d’isolement et en localisant les matériels
sur lesquels ont eu lieu les autres accidents, on trouve que plus de 2.1 Terminologie
la moitié des accidents surviennent lors d’interventions dans des
armoires et dans des coffrets (42 %) ou sur de l’appareillage (28 %), Il convient de rappeler d’abord la terminologie propre aux acci-
10 % se produisant avec des canalisations. dents d’origine électrique.
■ Travaux sous tension ■ L’électrisation désigne tout accident électrique, mortel ou non.
Nécessaires ......................... 20 % D’ordre non électrique .. 30 % Elle peut se traduire par une simple commotion, qui peut ne pas
Non nécessaires ................. 45 % Non précisé .................... 5 % avoir de suite, ou, à l’opposé, par un état de fibrillation ventriculaire,
entraînant la mort.
On voit que près de la moitié des accidents est survenue lors de
travaux où il n’était pas nécessaire de laisser les installations corres- ■ L’électrocution est un accident mortel, dû à l’électricité.
pondantes sous tension. Parmi ces derniers, la victime était suffi-
samment qualifiée dans plus de la moitié des cas. ■ La fibrillation ventriculaire qui peut suivre l’électrisation est un
état transitoire de l’organisme, dit état de mort apparente, qui cor-
■ Sur la centaine d’accidents analysés précédemment, on s’aper- respond à un rythme de fonctionnement anarchique du cœur sous
çoit, par ailleurs, que la proportion des principaux facteurs l’effet du passage d’un courant électrique de faible intensité (de
déterminants est la suivante : l’ordre de quelques dizaines de milliampères (figure 1). Ce régime
Installations Travail mal organisé...... 35 % cardiaque perturbé du cœur peut se prolonger et l’arrêt définitif du
cœur se produire s’il n’y a pas d’intervention extérieure de réanima-
défectueuses ................... 28 % Ignorance du risque ...... 5 % tion (ventilation artificielle, massage cardiaque) permettant le main-
Matériel défectueux ........... 4 % Fausse manœuvre ......... 2% tien de la survie en attendant l’arrivée des secours médicalisés
Matériel inadapté ............... 3 % Mouvement inopiné ...... 1% d’urgence.
Opérateur non qualifié ...... 15 % Non précisé .................... 7%

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

— soit d’après le domaine d’activité dans lequel ils surviennent


(ou l’environnement dans lequel ils se produisent) ; ces domaines
sont par exemple :
• le milieu domestique : les prises de courant, cordons et fiches,
appareils électroménagers, bricolage...,
• les loisirs : contacts avec des lignes aériennes par cannes à
pêche, mâts de bateaux, antennes télescopiques de caravanes,
escalade de supports...,
• le travail : outillage électrique, réparations, baladeuses, contact
des lignes aériennes avec échelles, échafaudages, engins de toute
nature,
• le milieu agricole : prolongateurs, engins d’arrosage...,
• le milieu médical, hospitalier... : les accidents dits « iatro-
géniques »,
• l’électricité statique, la foudre...,
• les incendies, les explosions dus à des incidents électriques.

2.3 Sensibilité au courant électrique

L’analyse des conditions physiopathologiques a amené à distin-


guer différentes courbes temps-courant délimitant des zones de
sensibilité et de probabilité de survenance de certains effets. C’est
à partir de ces caractéristiques que les principes de protection des
personnes ont été établis.
Nota : on se reportera, pour le détail, à l’article Installations électriques. Caractéristiques
générales des installations [1].
Un certain nombre de paramètres influent sur la sensibilité et les
effets du passage du courant dans le corps humain ; ce sont les
caractères propres à l’individu, la nature et la durée du passage du
courant et les conditions de contact.

2.3.1 Caractères propres à l’individu

Toutes choses étant égales par ailleurs, les effets de passage du


courant dépendent :
— de l’âge de la personne ;
— de son poids ;
— de son sexe ;
— de ses caractéristiques physiologiques personnelles.

2.3.2 Nature et durée du passage du courant

Les effets dépendent :


— de la nature du courant : alternatif, continu lisse, continu
ondulé, pulsé... ;
— de la forme d’onde : sinusoïdale, redressé en simple ou double
alternance, sinusoïdale avec contrôle de l’angle de phase, rectan-
gulaire, etc. ;
— de la durée de passage ;
— du début du passage par rapport au rythme cardiaque
(figure 1) ;
— de la position des polarités, en continu (mains ou pieds par
Figure 1 – Fibrillation ventriculaire (d’après le Dr Folliot)
exemple).

2.2 Classement 2.3.3 Conditions de contact

Les effets dépendent également :


On peut classer les accidents d’origine électrique : — de la surface de corps en contact (électrodes) ;
— soit d’après leurs actions (§ 2.4) ; — des conditions de ce contact : peau sèche, humide, mouillée ;
— soit d’après la nature du contact [contact direct, indirect, pression, température, etc. ;
etc. (§ 3.1)] ; — du trajet parcouru par le courant, qui varie avec la position
des points d’entrée et de sortie.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 5
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

On définit un facteur de risque pour le cœur, dit facteur de courant


de cœur par le rapport du courant Iref (passant par le cœur pour un
trajet de référence allant de la main gauche aux deux pieds), au cou-
rant In pour un trajet donné (tableau 1).
(0)

Tableau 1 – Facteurs de courant de cœur


pour différents trajets du courant
Main gauche au pied gauche, droit, ou aux deux........ 1
Deux mains aux deux pieds........................................... 1
Main gauche à la main droite ........................................ 0,4
Main droite au pied gauche, droit, ou aux deux .......... 0,8
Dos à la main droite........................................................ 0,3
Dos à la main gauche ..................................................... 0,7
Poitrine à la main gauche............................................... 1,5
Poitrine à la main droite ................................................. 1,3
Siège à la main gauche, droite ou aux deux ................ 0,7

2.4 Actions physiopathologiques


du courant électrique
2.4.1 Actions physiologiques et pathologiques
Les actions physiopathologiques du courant électrique ont été
décrites dans les publications CEI 479-1 et 479-2. Elles peuvent, très
sommairement, être résumées par la figure 2 établie pour les cou-
rants alternatifs de fréquences 15 à 100 Hz ; des courbes similaires
existent pour le courant continu.
La figure 2 appelle quelques commentaires pouvant se réduire
aux points de repères suivants :
• de 0,5 à 2 mA : seuil de perception sans douleur ;
• de 3 à 5 mA : début de sensation douloureuse, ou désagréable ;
• de 5 à 8 mA : effet de choc, risque de contraction réflexe
(chute...) ;
• 10 mA : seuil dit le non-lâcher, crispation des muscles de la
main, sans possibilité de lâcher volontaire ;
• 15 mA (plus de 2 s) : début de risques cardiaques réversibles ;
• 30 mA : risque d’asphyxie si non-rupture, par contraction des
muscles commandant la respiration ;
• 50 mA : risque de déclenchement de la fibrillation suivant le
temps de passage.

2.4.2 Actions cliniques

L’action du courant électrique, selon les paramètres décrits


ci-avant et également en fonction de la tension, peut entraîner les
conséquences suivantes :
— secousse, choc électrique, avec retour apparent à l’état anté-
rieur (mais l’examen est nécessaire pour déterminer des suites
éventuelles) ;
— asphyxie (pouvant être mortelle) ;
— fibrillation ventriculaire (mortelle le cas échéant) ;
Figure 2 – Zones temps-courant en tension alternative
— brûlures (mortelles suivant gravité, surtout en haute tension).
de fréquences 15 à 100 Hz (CEI 479-1)
Les suites peuvent être diverses :
— cardio-vasculaires (tachycardie, lésions vasculaires...) ;
— neurologiques (pertes de conscience, de force musculaire...) ; 2.5 Impédance électrique du corps humain
— sensorielles (troubles de la vision, de l’audition...) ;
— rénales (insuffisance) ;
L’impédance présentée par un corps humain au passage du cou-
— pour les brûlures par arc : dermiques, oculaires (coup d’arc),
rant dépend – en dehors des caractères propres à chaque
électrothermiques profondes, thromboses, œdèmes, nécroses, etc.
personne (§ 2.3.1) –, d’une part, de la tension (en raison de la

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

résistance de la peau, qui s’annule au-delà d’un certain seuil) et, — soit un contact simultané entre un conducteur sous tension
d’autre part, des conditions d’environnement, susceptibles de ou une masse en défaut et le potentiel de la terre (sol ou élément
réduire cette résistance : la présence d’eau, en particulier, et la résis- conducteur au potentiel de la terre ou à un potentiel voisin).
tance des sols et des parois avec lesquels les personnes sont en
contact et par l’intermédiaire desquels la boucle de défaut (trajet total
du passage de courant entre le générateur et la personne) se ferme.
On se reportera, pour davantage de développements, à l’article 3.2 Méthodologie
référencé [1].
Généralement, on estime qu’il y a trois situations caractéristiques Les mesures de protection peuvent être classées en mesures
d’environnement : passives et mesures actives.
— la situation normale, correspondant aux emplacements secs
ou humides, la peau étant sèche (en tenant compte de la présence
éventuelle de sueur), le sol présentant une résistance importante 3.2.1 Mesures passives
(1 000 Ω au moins) ;
— la situation particulière, les personnes se trouvant exposées
Les mesures dites passives (ne faisant pas intervenir la coupure
à des conditions particulières d’humidité, par exemple dans les
du courant) sont subdivisées en trois groupes.
locaux mouillés, la peau étant mouillée et le sol présentant une
résistance faible (de l’ordre de 200 Ω) ; (a) Rendre la possibilité de contact avec une partie active
— la situation immergée, lors de laquelle on ne peut plus hautement improbable, par :
compter sur la résistance de la peau et du sol. (a1) éloignement : cas des lignes à très haute tension ;
Ces trois situations caractéristiques se traduisent par des (a2) obstacle : enveloppe, écran devant un bornier, porte
conditions de temps de coupure du courant, par les dispositifs de d’armoire électrique, barrière ou rambarde devant un châssis
protection (pour les deux premières) ou par des mesures de sécurité d’appareillage ;
particulières telles que la très basse tension de sécurité limitée (a3) isolation : câble souple, interrupteur domestique...
à 12 V (pour la troisième). Nota : ces obstacles soit présentent des ouvertures suffisamment petites pour empê-
cher un contact avec une partie active (§ 3.4.2.2), soit sont destinés à empêcher un contact
volontaire (en particulier pour du personnel averti).
(b) Rendre non dangereux le contact avec une partie active
2.6 Classement des installations ou une masse, par :
en fonction de la tension (b1) très basse tension de sécurité (TBTS) ou de protection
(TBTP) limitée à 25 V pour les contacts directs et à 50 V pour
les contacts indirects ;
Selon la valeur nominale de la tension (valeur efficace dans le cas (b2) séparation électrique, empêchant le retour par la terre,
du courant alternatif), les installations sont classées, par les diffé- pour appareils de classe 0 par exemple (§ 3.4.2).
rentes réglementations applicables, en trois domaines de tension. (c) Rendre non dangereux le contact entre une masse et le sol
Les normes subdivisent en plus la basse et la haute tensions en deux ou entre deux masses à des potentiels différents, par des liaisons
sous-catégories chacune, se traduisent essentiellement par des dif- équipotentielles :
férences mineures dans les règles d’installation, notamment dans — principales ou locales en basse tension ;
les distances à respecter dans les locaux ou emplacements de service — généralisées en haute tension en y incluant le sol ou l’empla-
électrique, ainsi que par des procédures différentes dans les cement de stationnement des personnes.
opérations [1].

3.2.2 Mesures actives


3. Mesures de protection Les mesures dites actives assurent la coupure du courant en un
temps suffisamment court pour que des effets physiopathologiques
inacceptables ne puissent se produire. Elles font appel à des appa-
3.1 Principes. Définitions reils de protection qui détectent et agissent :
— en cas de surélévation du courant normal (surintensité) : coupe-
■ Les différentes protections susceptibles d’être mises en œuvre
circuit à fusibles, disjoncteurs... ;
répondent aux impératifs suivants :
— en cas de dérivation d’une partie du courant par la terre ou les
— soit empêcher le contact avec une partie sous tension ; conducteurs de protection : dispositifs à courant différentiel résiduel
— soit rendre ce contact non dangereux. (dits différentiels ).
■ Les parties sous tension auxquelles il est fait référence sont :
— soit des parties conductrices destinées à être normalement
3.2.3 Application des mesures
sous tension (conducteurs, bornes, etc.), dites parties actives ;
— soit les parties conductrices des matériels électriques non
normalement sous tension, mais susceptibles de le devenir en cas ■ La protection contre les contacts directs est généralement
de défaut d’isolement par exemple, et dites masses. assurée par les mesures passives (a) et (b1).

■ Les contacts peuvent être de deux pays : ■ La protection contre les contacts indirects est assurée par les
mesures passives (b) et (c) et les mesures actives.
— avec des parties actives nues : contacts directs ;
— avec des masses mises sous tension à la suite d’un défaut ■ Leur utilisation en fonction des domaines de tension est la
d’isolement : contacts indirects. suivante :
■ Pour qu’un contact dangereux survienne et que le corps soit — très basse tension : mesure passive du type (b1) ;
parcouru par un courant, il faut qu’il soit soumis à une différence de — basse tension : mesures passives (a), (b2), (c) ou actives ;
potentiel. Cela peut être : — haute tension : mesures passives (a) ou (c) car, dans ce
domaine, les mesures actives sont hors de question, la coupure ne
— soit un contact simultané avec des conducteurs à potentiels
pouvant être assurée en un temps suffisamment court.
différents ;

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 7
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

3.3 Conception des installations — 2e lettre : situation des masses de l’installation par rap-
port à la lettre :
T : masses reliées directement à une prise de terre élec-
Les règles (normes) des installations électriques, quelles que triquement indépendante de celle de l’alimentation ;
soient leurs tensions [basse tension (NF C 15-100), haute tension N : masses reliées directement au point de l’alimentation
(NF C 13-100, 13-200)...] ont pour principes fondamentaux que leur mis à la terre, soit par un conducteur commun avec le neutre (troi-
respect « est destiné à assurer la sécurité des personnes, des ani- sième lettre C), soit par un conducteur distinct de celui du neutre
maux domestiques ou d’élevage et des biens, contre les dangers (troisième lettre S).
et dommages pouvant résulter de l’utilisation des installations élec-
triques dans les conditions qui peuvent raisonnablement être
prévues ». En courant alternatif, le point de l’alimentation mis à la
Si, toutefois, ce respect strict peut assurer l’intégrité de la sécurité terre est généralement le neutre, s’il est accessible, ou, dans le
des biens et des personnes du point du vue exploitation courante cas contraire, une phase.
des installations (cas du présent paragraphe 3), d’autres éléments
sont à prendre en compte pour ce qui est de l’entretien, du dépan- Les schémas ont une importance majeure dans la détermination
nage, des circonstances autres que celles de l’exploitation des conditions de protection contre les contacts indirects, basées
courante (§ 4). sur la mise à la terre des masses associée à un dispositif automa-
Trop souvent, en effet, les préoccupations de coût minimal lors tique de coupure. Ces conditions tiennent compte [2] :
de l’investissement font l’impasse sur ces éléments ; il s’ensuit soit — de l’utilisation de matériels de classe I (§ 3.4.2.1) mis à la terre
une exploitation déficiente, soit des dépassements obligés des au moyen d’un conducteur de protection ;
niveaux de sécurité admissibles, tant pour les matériels que pour — de la valeur du courant de défaut Id circulant dans la boucle
le personnel. À la limite, ce dernier peut être amené à travailler dans de défaut ;
des situations hasardeuses, par exemple sous tension, dans des — de la probabilité qu’un défaut se manifeste dans l’installation
conditions que l’on aurait pu éviter par une conception intégrant les fixe, en l’absence d’un contact d’une personne avec la masse en
facteurs suivants (que les normes ne prennent pas en charge) : défaut ; la durée maximale d’élimination du défaut est :
— un schéma bien pensé, disposant de suffisamment de dispo- • fonction de la tension nominale et du régime du neutre [2]
sitifs de sectionnement pour travailler hors tension sur une partie pour la partie utilisation, comportant des matériels tenus à la main
limitée de l’installation, sans en perturber inutilement d’autres ; ou susceptibles d’être fréquemment manœuvrés ;
— une accessibilité de l’appareillage (tant pour la manœuvre • de 5 s au plus, pour la partie distribution, dont les matériels
que pour l’entretien) et des matériels d’utilisation (changement fixes sont moins souvent utilisés ou soumis à sollicitations.
des lampes d’un luminaire, par exemple, sans avoir recours à des
engins particuliers);
— un éclairage suffisant, naturel et artificiel, normal et de Ce qui précède est valable principalement pour la basse ten-
secours ; sion. Pour la haute tension, une notation complémentaire prend
— une disposition auto-explicative de l’appareillage, accompa- en compte le genre de liaison des masses du poste qui inter-
gnée d’étiquettes, de plaques indicatrices claires dont le libellé cor- vient notamment pour la protection contre les surtensions [4].
respond à l’usage, de schémas ou de synoptiques, un repérage des
circuits et borniers, des consignes d’exploitation affichées, en un mot
une recherche ergonomique menée en essayant, autant que faire
se peut, de se mettre à la place d’une personne n’ayant participé
ni à la conception, ni à la réalisation, conditions dans lesquelles le
non-dit connu complète une partie de la réalité perçue par un tiers.
L’application de ces dispositions facilite, par ailleurs, un éventuel
travail sous tension.
Nota : pour plus de détails, on se reportera à l’article [5].

3.4 Protections par l’installation

Outre les mesures passives (§ 3.2.1), les mesures actives se


réfèrent à ce qu’il est convenu d’appeler schémas des liaisons à la
terre, encore dénommés régimes du neutre, c’est-à-dire les situa-
tions respectives du point neutre des transformateurs HT/BT, des
masses et du conducteur neutre des installations [2].

3.4.1 Régimes du neutre

Les différents schémas de distribution en basse tension (figure 3)


sont codifiés par les lettres suivantes :
— 1re lettre : situation de l’alimentation par rapport à la
terre :
T : liaison directe d’un point de l’alimentation avec la terre,
I : isolation de toutes les parties actives par rapport à la
terre, ou liaison d’un point de l’alimentation à la terre à travers
une impédance ;

Figure 3 – Régimes du neutre

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

3.4.2 Classification des matériels 3.4.2.2 Indices de protection


Il existe une classification s’appliquant aux enveloppes des maté-
3.4.2.1 Classes des matériels riels, correspondant à différents niveaux de protection contre les
■ Les matériels sont répertoriés, du point de vue de la protection influences externes (pénétration d’éléments solides, de liquides, pro-
contre les contacts indirects, en quatre classes, dont la numérota- tection contre les chocs mécaniques).
tion n’implique aucune hiérarchie de valeur. Les paramètres caractérisent des essais pour chaque niveau et
● Classe 0 : matériels sans borne de terre, avec une isolation sont repérés par des chiffres dits indices de protection IP [2] [3].
principale, la sécurité reposant sur l’environnement (potentiel de la Nota : la protection contre l’entrée d’un doigt humain (niveau minimal de protection
terre absent, sol et parois isolants). contre les contacts directs) correspond à l’indice IP2x, celle empêchant la pénétration de
gouttes d’eau tombant verticalement est référencée IPx1 (le signe x marque la place de
● Classe I : matériels ayant une borne destinée à être reliée à un l’indice manquant).
conducteur de protection, ayant une isolation principale, la sécurité
Il existe également un troisième chiffre (résistance aux chocs
étant assurée par un dispositif de coupure associé.
mécaniques), mais il est strictement français et non reconnu inter-
● Classe II : matériels comportant, en plus de l’isolation princi- nationalement. Il n’a qu’une valeur indicative.
pale, une isolation supplémentaire, ou ayant une isolation renforcée ;
sans borne de terre. Leur protection repose sur le fait qu’un défaut Cette classification est basée sur la norme NF C 20-010.
interne ne provoque aucune manifestation extérieure, la sécurité
restant assurée, même en cas de non-fonctionnement.
3.4.3 Dispositifs de protection
● Classe III : matériels destinés à être utilisés seulement avec
une alimentation à très basse tension de sécurité ou de protection
(TBTS ou TBTP) sans borne de terre ; leur isolation principale cor- L’utilisation des différents dispositifs de protection disponibles sur
respond à la tension d’emploi. le marché pour assurer la protection contre les contacts indirects,
dans les temps prescrits pour l’élimination des défauts, nécessite
Sur le plan du principe général, on remarque que la sécurité est la connaissance du courant de défaut Id susceptible de se produire
assurée par deux mesures complémentaires (tableau 2). à un endroit déterminé.
■ Les classes s’appliquent, en général, aux matériels électriques à En toute première approximation, et seulement pour avoir
basse tension. Certains matériels, toutefois, n’entrent pas dans l’ordre de grandeur de ce courant, on peut simplifier la représen-
cette classification mais, sous certaines conditions de composition tation de la boucle de défaut par les schémas de la figure 4, avec
ou d’emploi, peuvent être réputés identiques à l’une des classes les notations suivantes et, pour fixer les idées, quelques valeurs.
citées : R A résistance de la prise de terre des masses (= 10 Ω) ;
— les câbles, à isolement 1 000 V, sans armure métallique sont R B résistance de la prise de terre du neutre (= 2 Ω) ;
assimilés à la classe II ; Zi impédance insérée dans la mise à la terre du neutre
— le petit appareillage (interrupteurs, etc.) est assimilé aux (= 1 000 Ω) ;
conditions d’emploi de la classe II. Z L impédance du circuit (= 0,1 Ω) ;
Z PE ou ZPEN impédance du conducteur de protection ou du
conducteur neutre et de protection confondus (= 0,1 Ω) ;
Il faut noter que la classe 0 est en voie de disparition ; depuis Z S impédance de la source (= 0,01 Ω).
1991, la possibilité de l’utiliser dans les locaux secs et non
(0)
conducteurs des immeubles d’habitation a été annulée, reposant
plus sur une fiction que sur une réalité.

Tableau 2 – Protection des personnes contre les chocs électriques


Stade Classe de matériel
de
protection 0 I II III
premier Isolation principale Isolation principale Isolation principale Tension inférieure à 50 V
Isolation par le sol
deuxième (local sec et non Mise à la terre et dispositif Isolation supplémentaire Alimentation de sécurité
de coupure associé ou renforcée
conducteur)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 9
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

On a alors, avec U0 = 220 V tension simple :


220
— en schéma TT I d = --------------------------------------------------- = 18,2 A
0,01 + 0,1 + 2 + 10
— en schéma TN 220
I d = ------------------------------------------- = 1 048 A
0,01 + 0,1 + 0,1
220
— en schéma IT I d = ---------------------------------------------------------------- = 0,22 A
0,01 + 0,1 + 0,1 + 1 000
ou une valeur très voisine si le retour se fait par la terre.
■ On voit aisément que, seul, le schéma TN peut utiliser comme Figure 4 – Boucles de défaut
dispositifs de protection des matériels tels que les fusibles ou les dis-
joncteurs à relais électromagnétiques ou, dans certains cas, électro-
thermiques. Enfin, ils sont utilisés comme mesure temporaire de protection
■ Pour le schéma TT, seul un dispositif différentiel peut être mis dans le cas des installations anciennes de logements dépourvus de
en place. prise de terre et de conducteur de protection.

■ Pour le schéma IT, selon que les masses de l’installation sont


interconnectées avec la prise de terre du neutre ou utilisent une
prise distincte, on se réfère aux conditions TN dans le premier cas,
3.6 Appareils mobiles en basse tension
TT dans le second.
3.6.1 Généralités
Les appareils mobiles sont ceux qui peuvent être déplacés pendant
3.5 Appareils de protection leur fonctionnement, tout en restant reliés à leur circuit d’alimen-
à courant différentiel résiduel tation. Les appareils portatifs sont ceux qui sont prévus pour être
tenus à la main en usage normal.
La différence essentielle de ces appareils par rapport aux matériels
Ces appareils sont basés sur un système détecteur constitué d’un fixes est la probabilité qu’un défaut électrique survienne pendant leur
tore magnétique sur lequel sont enroulés autant de bobinages que utilisation, étant soit tenus à la main, soit en contact avec la main.
de pôles de l’appareil, le sens des courants induisant des champs Comme, en général, ils sont, de plus, munis de canalisations souples
magnétiques assurant une somme vectorielle nulle en l’absence de sur lesquelles de nombreuses contraintes sont susceptibles d’être
défaut d’isolement dans le circuit qu’ils contrôlent [2]. Un enrou- exercées (traction, choc, écrasement, abrasion, torsion, etc.), il n’est
lement de détection, avec un système d’amplification, agit sur le pas étonnant que la proportion d’accidents survenant lors de leur
mécanisme d’ouverture en cas de déséquilibre excédant un certain utilisation soit plus élevée que celle relative aux matériels fixes.
seuil. Ces appareils peuvent être : Ces appareils mobiles sont, en majorité, des outils portatifs (per-
— soit des interrupteurs différentiels, s’ils ne sont munis que de ceuses, scies, fers à souder, cisailles, etc.), des lampes baladeuses
cette fonction ; et des appareils de mesure.
— soit des disjoncteurs différentiels, si, en outre, ils sont équipés
de relais électromagnétiques ou électrothermiques, ou des deux. ■ Les conditions de sécurité d’ordre général sont de deux
natures.
■ Leur sensibilité (seuil de fonctionnement) peut être de trois ● Le choix de la classe des appareils et de leurs dispositifs de pro-
niveaux : tection ou d’alimentation associés.
— haute sensibilité : seuil de 6 à 10 ou à 30 mA ; ● Le bon état apparent des matériels, y compris leurs
— moyenne sensibilité : 100 à 300 mA ; canalisations.
— normaux : 500 mA et au-dessus.
Pour ces dernières, on portera une attention particulière aux points
Les appareils à haute sensibilité sont à fonctionnement non suivants.
retardé. Les appareils à sensibilité moyenne et normale peuvent
avoir un léger retardement intentionnel. Dits sélectifs du type S, ils — Le câble souple, qui alimente les outils portatifs et les lampes
sont susceptibles, si leurs caractéristiques sont coordonnées avec baladeuses, doit comporter une gaine en élastomère enrobant tous
celles d’autres dispositifs situés en amont, de déclencher avant ces les conducteurs, y compris, lorsque l’appareil est de classe I, le
derniers (sélectivité verticale). conducteur de protection de l’appareil. Cette gaine doit être main-
tenue en parfait état jusqu’à, et y compris, l’entrée dans les fiches
■ Étant donné leur rapidité d’action et leur haute sensibilité, les et appareils où elle est serrée par un dispositif d’arrêt de traction.
appareils ayant un seuil de 30 mA dits DDHS (dispositifs différen- — Les organes de contact des conducteurs de protection doivent
tiels à haute sensibilité) sont très largement utilisés pour parer aux être réalisés de façon qu’ils ne puissent être mis en contact avec
risques d’accidents électriques dans les situations particulières un conducteur actif lors d’une manœuvre de connexion et que la
suivantes : liaison qu’ils établissent soit assurée avant celle des conducteurs
— les appareils mobiles (à ce titre, tous les circuits de prises de actifs et rompue seulement après la séparation desdits organes de
courant, de courant assigné au plus égal à 32 A, sont maintenant contact, et qu’un même principe subsiste dans la disposition interne
protégés par ces matériels) ; de la filerie en cas de rupture par traction sur le câble.
— les circuits alimentant les salles d’eau des logements (à
l’exception des chauffe-eau électriques non instantanés reliés équi- ■ Les dispositifs de protection ou d’alimentation sont :
potentiellement aux canalisations d’eau) ; ● pour les appareils de classe I :
— les circuits alimentant de l’éclairage ou des prises de courant — un disjoncteur différentiel à haute sensibilité (la fonction dis-
à l’extérieur ; joncteur assure également la protection en cas de court-circuit ou
— les chantiers de construction (pour les appareils mobiles ou de surcharge),
portatifs). — un transformateur de séparation (conforme à NF C 52-742 -
Il est également admis que les dispositifs à haute sensibilité NF EN 60742) ou un groupe moteur-générateur de caractéristiques
peuvent apporter une protection complémentaire contre les contacts équivalentes ;
directs.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

● pour les appareils de classe II : un disjoncteur différentiel à 3.6.3 Lampes baladeuses


haute sensibilité (protection contre les risques de contact direct en
cas d’avarie du matériel ou du câble) ; Il s’agit ici d’un type particulier d’appareil d’éclairage mobile,
● pour les appareils de classe III : un transformateur de sécurité portatif, largement utilisé, et particulièrement exposé aux chutes,
(conforme à NF C 52-742) avec une très basse tension limitée à 50 V chocs, et autres risques.
(cas général) ou à 25 V (emplacements mouillés ou exigus) pour la
TBTS, à 25 et 12 V pour la TBTP (dont un point, généralement le ■ Il ne sera fait état, ici, que des baladeuses à usage profession-
point milieu, est mis à la terre pour des raisons fonctionnelles). nel (il existe des modèles dits à usage domestique, de construction
plus légère, non autorisés par le code du Travail).
Les baladeuses existent en deux modèles (à lampe à incandes-
3.6.2 Outils portatifs cence et à lampe fluorescente). Elles doivent être du type non
démontable (au sens de NF C 71-008 - EN 60598-2-8), d’un degré de
Les conditions d’utilisation des matériels sont résumées tableau 3. protection minimal IP 45 (double symbole de la goutte dans un
triangle) correspondant à l’étanchéité à la lance, ou IP 47, étanches
Les outils électriques portatifs doivent être conformes aux normes
à l’immersion (symbole : 2 gouttes) [2] [3]. (0)
NF C 20-010, NF C 20-030, NF C 75-100, NF C 75-102 et 103.

Tableau 3 – Choix et branchement des outils portatifs à main à moteur électrique en fonction du lieu de travail
et des caractéristiques de l’installation électrique (extrait de la fiche OPPBTP G4 F 02 89)
Caractéristiques de l’installation électrique

Basse tension A - 127/220 - 220/380 - (quel que soit le régime du neutre)


Dans chaque cas les solutions sont indiquées dans l’ordre de sécurité
Très basse tension décroissante.
Définition de sécurité (TBTS)
du lieu de travail
ou Cas particulier des installations de
Cas général des installations fixes ne
Très basse tension chantier comportant, en amont du point
comportant pas, en amont du point de
de protection (TBTP) de branchement, un dispositif
branchement, un dispositif différentiel
différentiel de coupure à haute
de coupure à haute sensibilité
sensibilité
1er cas :
enceintes conductrices 1, 2, 3 ci-contre
exiguës
Exemples :
cuves
chaudières TBTS  25 V
vides sanitaires TBTP  12 V
Outil
de classe III

2e cas : 1, 2, 3 ci-dessus, ou à défaut 1, 2, 3, ci-dessus,


locaux ou emplacements 4, 5 ci-contre, ou à défaut.
mouillés TBTS  25 V
TBTP  12 V
Exemples :
emplacements extérieurs Outil
chantiers de construction de classe III

3e cas : autres locaux


Exemples : TBTS  50 V 1, 2, 3, 4, 5 ci-dessus 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 ci-dessus
locaux secs à usage (avec les tensions limites ci-contre si la (avec les tensions limites ci-contre si la
industriel, TBTP  25 V source d’alimentation très basse ten- source d’alimentation très basse ten-
domestique, administratif Outil sion est une source de sécurité sion est une source de sécurité
ou commercial de classe III

Nota : les conducteurs électriques représentés sur les schémas doivent appartenir à des câbles électriques effectivement liés de façon permanente à l’outil. Si cela n’est pas le cas, les
câbles (rallonges, enrouleurs...) doivent obligatoirement comporter un conducteur de protection (câbles à 3 conducteurs P + N + T).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 11
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

La figure 5 schématise les caractéristiques essentielles d’une ● Les parties conductrices non protégées de pointes de touche ou
baladeuse à usage professionnel à lampe à incandescence. des griffes destinées à être accrochées sur des âmes conductrices ou
sur des bornes doivent être réduites au strict minimum.
■ Il existe également des baladeuses pour atmosphères explo-
● Les pinces crocodile doivent être d’un modèle isolé.
sibles (NF C 23-514 et suivantes) qui sont à utiliser dans les locaux
servant à fabriquer, entreposer, utiliser des matières susceptibles de ■ Les fiches banane, les pinces crocodile, les dispositifs de raccor-
former, avec l’air, des mélanges détonants (peintures, solvants, dement ou d’enfichage rapide, les boutons de réglage de poten-
essence, etc.). tiomètres sur les appareils de mesure ne doivent pas comporter de
Les baladeuses sont toutes de classe II ou III en basse tension ; vis pointeau sous tension directement accessible à l’opérateur.
les cordons d’alimentation, de caractéristiques au moins égales à L’utilisation de connexions enroulées sur tiges filetées des bornes
celle du câble H 05 RN-F, sont fixés à demeure et ne peuvent être d’appareils de mesure ou d’autres appareils est interdite.
démontés sans mettre la baladeuse hors d’usage.

Les lampes témoins constituées d’une lampe, avec douille et


3.6.4 Appareils de mesure enveloppe protectrice éventuelle sont formellement interdites.

Ces appareils présentent, lorsqu’ils sont conçus et réalisés de


façon à intégrer la sécurité de l’utilisateur, toutes garanties de sécu-
rité pour leur emploi ; il faut cependant veiller à ce qu’ils soient 3.7 Mesures particulières
correctement installés (plan dur et stable, accès facile au cadran de
lecture).
À l’exception des chantiers en général (§ 3.8), certains empla-
■ Les appareils de mesure portatifs doivent être parfaitement cements de travail ou matériels, doivent faire l’objet de mesures par-
isolés. Ils ne doivent pas faire courir de risques à l’utilisateur, même ticulières. Ce sont les postes de soudure, les enceintes conductrices
en cas d’erreur de branchement ou de mauvais choix de gamme de exiguës, les chantiers souterrains et les lignes de tir électrique.
mesure.
● Ils peuvent comporter, à cette fin, et de même que pour leur auto-
protection, des fusibles à haut pouvoir de coupure, voire de petits 3.7.1 Postes de soudure
disjoncteurs.
● Les bornes doivent être entièrement isolées, largement dimen- Ce sont en général des postes de soudure électrique (le cas des
sionnées, et comporter des douilles pour l’insertion de fiches. Elles postes oxyacétyléniques ou d’oxycoupage n’est pas abordé ici).
doivent être conformes aux normes NF C 42-100 – EN 60051-1,
Les postes de soudure électrique sont équipés de régleurs de ten-
42-010 et 42-020 – EN 61010-1.
sion, appareils ou dispositifs intégrés, réduisant la tension à une
● Les cordons de mesure faisant partie intégrante ou non des valeur inférieure à 25 V dès que le soudeur relève la pince porte-
appareils de mesure portatifs doivent être tenus en parfait état. L’état électrode. Le circuit de retour entre la pièce à souder et le poste de
de leur isolation doit être vérifié avant chaque utilisation. Ils seront soudure doit être réalisé par des conducteurs de section suffisante
correctement disposés et de couleurs différenciées pour éviter les en bon état, la pince de connexion au conducteur de retour étant
erreurs et ne pas provoquer de courts-circuits. située le plus près possible du point de soudage (cela pour éviter
la circulation de courants dans les conducteurs de protection des
installations existantes qui risquent d’être détériorés). Le porte-
électrode sera d’un modèle assurant une bonne isolation de la main.

3.7.2 Enceintes conductrices exiguës

Il s’agit des locaux ou emplacements de travail dont les parois sont


essentiellement constituées de parties métalliques ou conductrices,
à l’intérieur desquels une personne peut venir en contact, sur une
partie importante de son corps, avec les parties conductrices envi-
ronnantes et dont l’exiguïté limite les possibilités d’interrompre ce
contact.
■ Les matériels électriques portatifs à main, autres que les lampes
baladeuses, doivent être alimentés soit en TBTS limitée à 25 V, soit
en séparation des circuits, les transformateurs de séparation ou de
sécurité ou les générateurs de sécurité étant placés à l’extérieur.
La figure 6 illustre les dispositions admises.
■ En ce qui concerne les baladeuses, elles sont, soit de classe III,
soit de classe II équipées de lampes 24 V (si cette possibilité est pré-
vue par le constructeur).

3.7.3 Galeries des chantiers souterrains

■ Dans les chantiers souterrains, le décret du 14 novembre 1988 est


Figure 5 – Baladeuse de sécurité à usage professionnel : applicable, en règle générale.
principales caractéristiques (Doc. fiche OPPBTP G4 M 01 89) ■ Dans les chantiers d’aménagement de chutes d’eau, il est, toute-
fois, possible de suivre une disposition du décret no 47-1386 du 24

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

■ Seul le boutefeu doit avoir la disposition de l’ organe de


manœuvre, qui ne doit être mis en place qu’au moment du tir. Il doit
avoir reçu une formation et une habilitation spécifiques.

Lorsqu’un matériel électrique, une ligne électrique, un émet-


teur d’ondes électromagnétiques sont susceptibles d’influencer
dangereusement un circuit de tir, son fonctionnement doit être
interrompu dès le début des opérations de mise en œuvre des
détonateurs.
En cas de menace d’orage ou d’orage déclaré, les opérations
de chargement et de branchement des détonateurs électriques
doivent être interrompues.

Pour les travaux souterrains, il est recommandé d’utiliser des


détonateurs à haute intensité.

3.8 Chantiers extérieurs


Leurs installations BT doivent répondre à la section 704 de la
norme NF C 15-100. Les conditions de travail sur les chantiers du
bâtiment et des travaux publics soumettent le matériel électrique à
des contraintes sévères [6] ; parmi les éléments susceptibles d’avoir
une influence marquante, il faut noter la température, l’humidité, la
poussière, mais aussi d’autres contraintes.

3.8.1 Température
Elle peut aller de – 15 oC à + 40 oC :
— si les travaux sont en général ralentis ou suspendus par grands
froids, certains matériaux (caoutchouc, polychlorure de vinyle)
deviennent cassants et des contraintes excessives peuvent les
endommager ;
— il en est de même pour les températures élevées ; de plus, cer-
Figure 6 – Enceinte conductrice exiguë (Doc. fiche OPPBTP G4 F 02 89) tains appareillages, enfermés dans des coffrets exposés au rayon-
nement solaire peuvent soit présenter des dysfonctionnements, soit
subir des dégâts.
juillet 1947 (modifié par le décret 55-1003 du 26 juillet 1955) qui auto- L’exposition prolongée au rayonnement ultraviolet peut, éga-
rise, sur demande, d’appliquer le règlement général sur les mines lement, modifier la structure de certains matériaux de synthèse.
(décret no 76-48 du 9 janvier 1976). Mais, comme il ne diffère guère
de celui du 14 novembre 1988, il n’y a pas de raison pratique de suivre
cette voie. 3.8.2 Humidité et poussière
Les risques d’exposition à l’humidité (brouillard, condensations)
3.7.4 Lignes de tir électrique et à l’eau (pluie, aspersion, immersion) dépendent de l’emplacement
des matériels. Leur étanchéité à ces deux agents doit y faire face.
Leur disposition fait l’objet du décret du 27 mars 1987. Si pour les matériels, le degré de protection (§ 3.4.2.2) minimal
Une ligne de tir doit être conçue et dimensionnée en fonction du peut être I P 44 (premier chiffre : non pénétration d’un corps
service qu’elle doit assurer, avoir une bonne résistance mécanique, de 1 mm ; second chiffre : protection contre les projections d’eau),
des sections de conducteurs d’au moins 1 mm2, isolés entre eux on peut être amené à retenir IP 54 (pénétration, sans conséquences
ainsi que par rapport à la terre et à toute masse métallique. majeures de poussière), voire IP 64 (non pénétration), le second
chiffre restant 4.
■ Les conducteurs ne doivent pas être communs avec ceux d’une
Les matériels à risque d’immersion doivent avoir comme indice
autre canalisation et, si l’influence des courants induits est à craindre,
au moins IP x 7.
ils doivent être câblés ou torsadés ; les raccords dénudés entre ligne
de tir et détonateurs ne doivent être en contact ni avec le terrain, ni Les câbles utilisés sont, en général :
avec le matériel. — des câbles souples H 07 HR-F pour les matériels mobiles ou
portatifs ;
■ L’isolement doit être vérifié au moyen d’un vérificateur de ligne — des câbles rigides U 1000 R 02 V pour les installations fixes.
de tir au moins une fois par semaine.
■ L’énergie utilisée pour les tirs ne peut provenir que d’appareils
autonomes d’un type certifié, dont les caractéristiques, les conditions 3.8.3 Contraintes mécaniques
d’emploi et d’entretien excluent tout risque de raté par défaut de
puissance, et faire l’objet de vérifications au moins une fois par an. Les matériels, et en particulier les câbles, sont soumis continuel-
lement à des chocs, des abrasions, des écrasements. Le degré mini-
mal de protection (§ 3.4.2.2), correspondant à des chocs d’énergie
égale à 6 J (IP xx 7) peut être parfois insuffisant, et on lui préférera,
chaque fois que possible, le degré IP xx 9 (20 J).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 13
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

3.8.4 Autres contraintes Pour des travaux au voisinage d’installations BT, des disposi-
tions de mise hors d’atteinte doivent être réalisées (obstacles soli-
Indépendamment de celles citées ci-avant, il faut tenir compte : dement fixés, isolation par recouvrement des conducteurs, ou
autres pièces, nus, sous tension, ainsi que du neutre).
— de la corrosion (due à l’humidité, à l’air marin, à la présence
de substances chimiques provenant du voisinage, etc.), la protection
des matériaux ferreux par simple peinture n’est généralement pas 3.8.6 Règles générales
suffisante et un traitement de surface peut s’avérer économique ;
— de la flore, mousses, plantes, qui se développent dans les
joints ; ■ Les installations de chantier, qu’elles soient fixes ou mobiles,
— des moisissures, notamment à la surface des câbles ; doivent répondre aux exigences suivantes (figure 11) :
— de la possibilité de surtensions atmosphériques (foudre) ; — un appareil de coupure générale à l’origine de chaque
— de l’altitude, dont l’influence diminue les qualités diélectriques installation ;
de l’air ; — un dispositif de coupure en charge et de sectionnement à l’ori-
— du vent, dont les efforts sur certains supports peuvent excéder gine de l’alimentation de chaque ensemble d’alimentation et de
leur résistance mécanique, notamment par les vibrations en distribution, le dispositif de sectionnement doit pouvoir être
conditions de résonance. condamné en position d’ouverture ;
À ce titre, il faut noter que les vibrations, et les chocs, ont une — des dispositifs de coupure d’urgence à proximité de tout appa-
influence défavorable sur la durée de vie des filaments de lampes reil d’utilisation présentant un danger particulier (transporteur à
à incandescence ; on ne déplacera ces appareils que hors service bande, broyeur, concasseur, malaxeur, etc.).
ou on utilisera des lampes spéciales à filaments renforcés ou des ■ De plus, l’alimentation des appareils d’utilisation doit être effec-
protections par dispositifs mécaniques amortisseurs. tuée à partir d’ensembles de distribution comportant, pour chaque
circuit, des dispositifs de protection contre les surintensités et les
défauts à la terre. Enfin, tous les circuits de prises de courant doivent
3.8.5 Compétence des personnes être protégés par des dispositifs différentiels à haute sensibilité.

Le personnel travaillant sur les chantiers [6], à l’exception des élec-


triciens, n’est pas compétent en matière d’électricité, et peut avoir 3.8.7 Entretien et vérification de l’outillage
des comportements irrationnels ; dans certains cas, il pratique peu
ou mal la langue française. En raison des contraintes qu’il subit, l’outillage électrique utilisé
Le choix des matériels, leur étiquetage, les consignes d’utilisation, sur les chantiers doit faire l’objet d’une surveillance attentive.
l’ergonomie en général, doivent en tenir compte le plus largement.
■ Cette surveillance doit comprendre la recherche des causes des
La figure 7 donne deux exemples de panneaux d’avertissement et
défectuosités et anomalies signalées, et la remise en état par élimi-
d’interdiction.
nation des défauts. Il y a lieu notamment de veiller, d’une part, au bon
C’est, en particulier, pour tenir compte de ces considérations que état des conducteurs souples (ils ne doivent comporter ni épissure
le décret du 8 janvier 1965, dans son titre XII, dispose qu’il faut ni usure visible) et de s’assurer que ces câbles sont suffisamment
s’assurer que, au cours de l’exécution de ces travaux, le personnel maintenus, à leur entrée dans l’appareil ou dans la fiche, pour que
ne sera pas susceptible de s’approcher ou d’approcher des outils, les conducteurs ne subissent pas de traction à leur point de
appareils ou engins qu’il utilisera, à une distance inférieure à : connexion.
• 3 m pour les lignes ou installations dont la plus grande des À chaque entrée, et si possible à chaque sortie du magasin de
tensions entre deux conducteurs quelconques est inférieure l’entreprise, le matériel doit faire l’objet d’un contrôle systématique
à 57 000 V ; de l’isolement des parties actives, de la continuité du conducteur
• 5 m pour les lignes ou installations dont la plus grande des de protection, de l’interrupteur. Tout appareil en défaut doit être
tensions entre deux conducteurs quelconques est supérieure réparé avant sa remise aux utilisateurs.
à 57 000 V.
Pour les canalisations souterraines, on ne doit pas commencer ■ L’entretien doit être confié à des personnes qualifiées, la répa-
les travaux de terrassement à moins de 1,50 m des conducteurs, ration des enveloppes isolantes et des gaines de protection des
avant d’avoir obtenu l’accord des services compétents. canalisations souples étant effectuée dans un atelier spécialement
outillé. La plus grande attention doit être apportée pour éviter toute
interversion entre conducteur actif et conducteur de protection,
lorsqu’un remplacement de câble ou de fiche s’avère nécessaire.
■ La vérification périodique de ce matériel, au moins une fois par
an, doit faire l’objet d’un rapport signé par une personne possédant
une connaissance approfondie dans le domaine de la prévention des
risques dus à l’électricité dans les chantiers. Cette personne peut
appartenir ou non à l’entreprise. Dans ce dernier cas, il est conseillé
de faire appel à un vérificateur agréé. La date de chaque vérification
doit être portée au registre de sécurité ainsi que le nom de la qualité
de la personne qui l’a effectuée.
Ces principes tendent à se généraliser en dehors du domaine
restreint des chantiers.

3.8.8 Exemples d’application

Figure 7 – Panneaux d’avertissement et d’interdiction La figure 8 représente l’installation provisoire intérieure d’un
bâtiment et la figure 9 les types d’outils portatifs à main utilisables
à partir des coffrets de prises de courant de la figure 8.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 14 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

Figure 9 – Outils portatifs à main (Doc. Fiche OPPBTP G4 F 02 89)

— choix de dispositions réduisant le temps d’intervention (acces-


sibilité, matériel débrochable ou déconnectable, dispositifs d’ouver-
ture-fermeture rapides, vis imperdables, etc.).
Tous ces éléments doivent être sélectionnés en vue d’assurer la
facilité de l’entretien et d’éviter les bricolages tels que le rempla-
cement provisoire d’un appareil par un autre, non adapté.
■ Il est enfin rappelé que l’entretien peut être :
Figure 8 – Installation électrique provisoire intérieure : — soit curatif, lorsqu’il est déclenché par un non-fonctionnement
schéma guide (Doc. Fiche OPPBTP G1 F 03 91) ou un fonctionnement défectueux ;
— soit préventif, assuré de façon systématique et organisée, à
périodicité adaptée [5].
La figure 10 représente la distribution générale d’un grand L’entretien est généralement confié soit à un personnel particulier
chantier (plan de masse) et la figure 11 le schéma électrique de l’établissement, soit à une entreprise extérieure. On veillera à ce
correspondant. que, dans les deux cas, le personnel ait la compétence voulue, la
formation à la sécurité adaptée à l’entretien, ainsi qu’une bonne
connaissance de l’installation et soit muni des engins, matériels et
matières nécessaires, ainsi que du matériel de sécurité individuel
3.9 Entretien et vérification et collectif correspondant aux tâches à effectuer.
des installations
3.9.1 Entretien 3.9.2 Vérifications

— D’une façon tout à fait générale, les opérations d’entretien des Réglementairement, les installations électriques doivent être
installations s’effectuent hors tension [1] [5]. Toutefois, suivant la vérifiées [1] [5] :
présence possible d’éléments susceptibles d’être restés sous ten- — initialement, à leur mise en service ;
sion, les procédures de travaux au voisinage, ou autres, peuvent — périodiquement, ou à l’occasion de modifications importantes ;
s’appliquer. chacune des réglementations données en [Doc. D 5 100], en précise
— Certaines opérations (changements de lampes et nettoyage les conditions et la périodicité.
simultané des appareils ou matériels particuliers) peuvent nécessiter D’une façon générale, les principaux textes sont :
la présence de tension (UTE C 18-510). Ces opérations sont menées — le décret du 14 novembre 1988 et les arrêtés d’application
en appliquant certaines des mesures préconisées pour les travaux (protection des travailleurs) qui imposent une périodicité de 1 à 3
sous tension [7]. ans (mais certains locaux à risques particuliers, tels que locaux à
■ Comme il a été rappelé au paragraphe 3.3, les conditions d’entre- risques d’incendie ou d’explosion, emplacements à découvert,
tien doivent être intégrées à la conception des installations ; on por- postes HT, étant assujettis à une périodicité annuelle, la majeure
tera également une attention soutenue aux points suivants : partie des établissements, y compris les chantiers, est vérifiable à
cette fréquence) ;
— réduction du nombre de variantes et des gammes d’appareils ; — le décret du 31 octobre 1973 (établissements recevant du
— adaptation à la fonction et à l’environnement ; public) qui impose une périodicité de 1 à 3 ans pour les établis-
— adaptation à la compétence particulière du personnel chargé sements de la 4e à la 1re catégories, suivant leur nature et leur
de contrôler ; importance.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 15
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Figure 10 – Installation de chantier :


plan de masse (Doc. OPPBTP 252 D 92)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

Figure 11 – Installation de chantier : schéma unifilaire électrique : régime TT (Doc. OPPBTP 252 D 92)

4. Sécurité du personnel mation, la formation, et, surtout, le respect de procédures adaptées


aux cas à traiter, que l’emploi d’outillages, de protections, de maté-
lors des opérations riels spécifiques, vient compléter.

électriques ■ L e s d é fi n i t i o n s d e s t e r m e s e m p l o y é s s o n t d o n n é e s
paragraphe 4.3.2.

■ Les accidents d’origine électrique surviennent :


— du fait de défauts des matériels ;
— du fait de comportements inadéquats ;
4.1 Gestion du risque électrique
— ou de la combinaison des deux.
Le premier cas a été largement traité dans les paragraphes La préparation d’une opération quelconque sur une installation
précédents. électrique, après sa première mise sous tension (auparavant, il s’agit
Le comportement des opérateurs, intervenants, etc., doit être de travaux sans risque électrique), comporte potentiellement des
conforme aux situations susceptibles de se produire par l’infor- risques qu’il s’agit de gérer.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 17
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

La gestion des risques passe par l’analyse préalable de tout ce 4.2 Réglementation
qui est susceptible de se produire, avec accompagnement, pas à
pas, de la ou des mesures de prévention. Elle est donnée dans Pour en savoir plus [Doc. D 5 100]. Il
C’est ainsi, par exemple, que l’on traite différemment : convient, toutefois, de l’expliciter ; le législateur s’est surtout pré-
— le risque de contact entre une personne et une partie active occupé de fixer le cadre dans lequel doivent s’inscrire les règles de
(outils isolants, gants, écrans, isolation, etc.) ; sécurité. En raison de la multiplicité des autorités de tutelle des
— le risque de contact entre deux parties actives de polarités dif- diverses activités, le cadre réglementaire s’est développé parfois de
férentes, qui est le court-circuit, par espacement, écrans, isolation, façon non coordonnée ; cependant, un effort constant s’est efforcé
etc., ces deux derniers étant différents de ceux ci-avant par leur d’harmoniser les différentes dispositions, et il n’y a plus guère de
disposition. divergences importantes.
En ce qui concerne les autres opérations, les dispositions essen-
tielles sont explicitées ci-après.
4.1.1 Principes
On se borne, ici, à commenter brièvement les textes de la
réglementation française.
La protection est assurée (§ 3.1) lorsque tout contact avec une
partie active est rendue soit impossible, soit non dangereuse. Les ■ Dans le décret du 8 janvier 1965, le titre XII est consacré aux tra-
méthodes correspondantes seront explicitées paragraphe 4.3. vaux au voisinage de lignes, canalisations et installations électriques.
Trois situations sont susceptibles d’être abordées. Il fixe, en particulier, les distances d’approche (§ 3.8.5 et § 4.3.2.3, les
modalités de mise hors tension des ouvrages, les précautions à
■ Travaux sur une installation hors tension (§ 4.3.4), encore faut-il prendre pour divers types de situations.
être sûr :
■ Le décret du 16 février 1982 définit les catégories de tension,
— qu’elle l’est effectivement ; prescrit l’établissement et la remise de titres d’habilitation et de
— qu’elle le restera pendant les opérations ; carnets de prescriptions et précise les conditions d’exécution des tra-
— que la mise hors tension est effectuée correctement ; vaux hors tension, sous tension et au voisinage.
— que la remise sous tension sera faite avec soin.
■ Le décret du 14 novembre 1988 (qui a pris la suite de ceux du 14
■ Travaux sous tension (§ 4.3.5) ; ils sont effectués suivant trois novembre 1962 et du 4 août 1935) est le plus détaillé en la matière
méthodes : puisqu’il ne comprend pas moins de 60 articles. Signalons, particu-
— travaux au contact ; lièrement, la section V qui traite de la prévention des brûlures,
— travaux à distance ; incendies et explosions d’origine électrique et la section VI, de l’uti-
— travaux au potentiel. lisation, la surveillance, l’entretien et la vérification des installations
électriques.
■ Travaux au voisinage (§ 4.3.6). Ils sont caractérisés par :
— les distances à respecter dépendant de la tension des ouvrages, ■ Le décret du 20 février 1992 oblige client et entreprises à examiner
y compris par les outils, engins, pièces manipulées ; en commun les risques particuliers aux lieux, aux travaux, et à établir
— l’interposition d’obstacles ou d’isolations. les mesures de prévention correspondantes.
■ En application du décret du 26 décembre 1994, les mesures
suivantes doivent être prises :
4.1.2 Mise en œuvre
— déclaration officielle à l’inspecteur du travail pour tout chantier
employant plus de 20 travailleurs et d’une durée supérieure à 30
Le risque électrique a la particularité d’une présence invisible sur
jours ouvrés ou d’un volume supérieur à 500 hommes par jour ;
les installations. Celles-ci ne présentent en général aucun signe
— désignation d’un coordinateur, tant pour la phase de concep-
apparent de leur état de tension, sauf pour certaines d’entre elles
tion que de réalisation ;
où des dispositifs de mesure ou de signalisation mettent en évidence
— établissement d’un plan général de coordination (PGC) qui
cette présence ; encore faut-il que en cas d’absence d’indication, il
englobe et harmonise les divers plans particuliers de sécurité et de
ne s’ensuive pas une erreur d’appréciation due à un non-fonction-
protection de la santé (PPSPS) et les plans de prévention divers ;
nement (usure, défaut).
— établissement d’un dossier d’intervention ultérieur sur
l’ouvrage (DIU) qui permet, lors de la conception, de prévoir les
La règle générale, pour tout personnel, est de considérer éléments de nature à faciliter l’entretien ou la maintenance
qu’une installation électrique non consignée est sous tension. ultérieures ;
— tenue d’un registre-journal (RJ) sur le chantier pour le passage
des consignes et la mention des observations.
En raison des règles tentant précisément au caractère invisible du
danger, des mesures strictes, et parfois complexes, ont été élaborées ■ Plans d’hygiène et de sécurité : pour aider à l’établissement de
pour les interventions sur les installations électriques en général. Les ces PHS, l’OPPBTP a établi des aide-mémoire pour différents types
principes généraux sont les suivants. de travaux de bâtiment et de génie civil [Doc. D 5 100], qui devront
— dans tous les cas : être revus pour tenir compte de l’évolution de la réglementation.
• notion de formation et d’habilitation du personnel (§ 4.4),
• utilisation de matériel de protection normalisé ou agréé par un
organisme désigné (§ 4.6) ; 4.3 Mesures de sécurité
— pour les travaux hors tension, application des règles de
base (§ 4.3.4); 4.3.1 Recueil de prescriptions
— pour les travaux sous tension, application des procédures
opératoires (§ 4.3.5.3). Les prescriptions de sécurité auxquelles les employeurs doivent
se conformer lors des travaux d’ordre électrique effectués dans les
établissements soumis au code du travail sont actuellement men-
tionnées dans deux textes (décret no 88-1056, décret no 82-167).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 18 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

Indépendamment d’une formation adaptée aux fonctions et à la ■ Mesurages : opérations permettant le mesurage de grandeurs
nature de travaux pouvant être confiés aux travailleurs, et basée sur électriques, thermiques, mécaniques... au moyen d’appareils
les prescriptions de sécurité, les prescriptions sont codifiées dans mobiles.
une publication de l’UTE, référencée UTE C 18-510. Si le décret du
16 février 1982 et les textes d’application font effectivement référence ■ Essais : opérations destinées à vérifier le fonctionnement ou
aux publications antérieures à celle-ci (UTE C 18-513, 515, 520), le l’état électrique ou mécanique d’un ouvrage qui reste alimenté en
décret du 14 novembre 1988 n’y fait pas expressément référence, énergie électrique.
non plus que ses différents arrêtés d’application. Toutefois l’arrêté ■ Consignation électrique : suite d’opérations conduisant à une
du 17 janvier 1989 est interministériel (travail, industrie...) et précise mise hors tension pour assurer la protection des personnes et des
que cette publication, qui remplace les précédentes, constitue l’une ouvrages contre les conséquences de tout maintien accidentel ou de
des meilleures expressions des règles de l’art en la matière. tout retour intempestif de la tension sur cet ouvrage. Il existe
Les chefs d’établissements peuvent s’en inspirer pour établir des d’autres types de consignation, par exemple la consignation d’arrêt
carnets de prescription particuliers, mais, sauf exceptions notables, d’une machine ou d’un appareil.
la publication UTE C 18-510 reste l’ouvrage de référence, remis
contre reçu à tout travailleur. Notons qu’il existe une version ■ Séparation : réalisation du sectionnement de tous les conduc-
simplifiée, UTE C 18-530, destinée au personnel habilité non élec- teurs actifs provenant des sources d’alimentation, au moyen de
tricien, exécutant ou chargé d’intervention. dispositifs dont les caractéristiques assurent cette fonction.
Un projet de norme européenne prEN 50110 portant sur le ■ Condamnation : suite d’opérations sur un appareil, pour :
même domaine d’application est en cours d’établissement à la — le mettre et le maintenir dans une position déterminée (ouvert
date du présent article. ou fermé) ;
— interdire la manœuvre (verrouillage, cadenas...) ;
— signaler l’interdiction de manœuvre de cet appareil.
4.3.2 Définitions
4.3.2.3 Zones d’environnement
Les définitions des termes employés et leur exacte compré-
hension sont l’un des éléments clés de la sécurité lors des travaux ; Par zones d’environnement, on entend celles relatives aux per-
cela explique que l’on y attache un grand intérêt. sonnes, par rapport aux ouvrages électriques. On distingue plusieurs
zones (figure 12).
Il n’est pas possible, dans ce cadre, d’en reprendre l’intégralité (il
en existe près de 70). On ne reprendra que les principales, ■ Distance minimale d’approche
nécessaires à la compréhension du contexte, qui sont, en particulier, C’est la somme de la distance de tension et de la distance de
des définitions d’ouvrages (§ 4.3.2.1), d’opérations (§ 4.3.2.2) et de garde.
zones d’environnement (§ 4.3.2.3).

4.3.2.1 Ouvrages
■ Ouvrage (électrique) : ensemble de matériels, appareillages,
canalisations assurant la production, la distribution, l’utilisation de
l’énergie électrique.
■ Installation (électrique) : ensemble des matériels électriques et
canalisations qui assurent la production, la transformation et la dis-
tribution de l’énergie électrique aux divers équipements qui
l’utilisent.
■ Équipement (électrique) : appareillages et canalisations des
moteurs et autres appareils utilisant l’énergie électrique, y compris
les circuits de commande, protection, mesure, qui leur sont affectés.

4.3.2.2 Opérations
■ Travaux : opérations ayant pour but de réaliser, modifier, entre-
tenir, réparer un ouvrage électrique. Ils peuvent être d’ordre
électrique ou non et font l’objet d’une préparation (générale ou
particulière à chaque opération).
■ Interventions : opérations de courte durée et d’étendue limitée,
sur un ouvrage TBT ou BT. Les interventions peuvent être de
dépannage (pour remédier à un défaut), de connexion sous tension
(circuits de faible puissance), de remplacement d’appareillages par-
ticuliers, pouvant être effectuées sous tension (fusibles, lampes...).
Elles font l’objet d’une analyse sur place.
■ Manœuvres : opérations conduisant à un changement de la
configuration électrique d’un ouvrage ; effectuées au moyen d’appa-
reils ou de dispositifs prévus à cet effet (interrupteurs, disjoncteurs,
sectionneurs, ponts...), elles peuvent faire l’objet d’un ordre de suc-
cession déterminé. On distingue des manœuvres de consignation,
d’exploitation et d’urgence (pour la sauvegarde des personnes et des Figure 12 – Zones d’environnement pour les tensions alternatives
biens). (UTE C 18-510)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 19
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

● La distance de tension t (exprimée en mètres) est donnée, en 4.3.3.2 Analyse sur le chantier
l’absence de dispositifs de protection appropriés ou de mise hors de
Cette analyse, effectuée sur place, en présence du personnel,
portée, par t = 0,005 Un, avec Un (en kV) valeur nominale de la
consiste à :
tension.
Nota : t est arrondi par excès au décimètre le plus proche, sans pouvoir être inférieure — examiner le dossier d’exécution ;
à 0,10 m en HT. — prendre en compte l’environnement électrique ;
Dans certaines conditions (opérateur à un potentiel différent de — déterminer les emplacements où se trouveront les monteurs
celui de la terre, prise en compte de surtensions possibles), cette et l’outillage ;
distance peut être modifiée (généralement augmentée). — vérifier l’existence des risques en conformité avec la prépara-
tion et des moyens de prévention correspondants.
● La distance de garde g a pour objet de libérer l’opérateur du
souci permanent de respect de la distance de tension. On passe ensuite à la vérification :
Nota : g est égal à 0,30 m en BT et 0,50 m en HT. — de l’exactitude des plans et schémas ;
— de la conformité des matériels aux buts poursuivis ;
— du bon état des outils ;
La zone définie par la distance minimale d’approche (t + g) est — de la présence des dispositifs de sécurité individuels et
appelée communément zone de danger ou zone de travaux collectifs ;
sous tension. — de l’aptitude de l’équipe pour le travail.
L’étape suivante consiste en l’information concernant :
■ Distances limites de voisinage — les risques et les moyens de s’en prémunir ;
Elles permettent de définir des zones de travaux et d’interventions — les modes opératoires à mettre en œuvre, avec explications
dits au voisinage et concernent les travaux exécutés par des per- éventuelles ;
sonnes habilitées ou par des personnes non habilitées surveillées — la bonne compréhension, pour chaque acteur, de son rôle.
par des personnes habilitées (§ 4.3.6).
Les distances limites de voisinage des pièces conductrices nues 4.3.3.3 Exécution des tâches
sous tension sont : Pour cette exécution, on applique les règles des travaux hors ten-
• 0,30 m en BT sion, sous tension ou au voisinage, les règles d’emploi des outils
• 2m en HT pour 1 kV < U n  50 kV et matériels, parfois codifiées par des fiches dites de mode opéra-
toire, en utilisant les protections individuelles et collectives mises
• 3m en HT pour 50 kV < U n  250 kV à disposition ; on s’efforcera à une certaine rigueur de gestes dans
• 4m en HT pour Un > 250 kV l’environnement électrique, en les limitant à ceux nécessaires à
l’exécution des tâches prévues.
Quelle que soit la nature du travail (hors ou sous tension), les pro-
Les deux distances définissent aussi d’autres zones explici- cédures correspondantes doivent être appliquées ; celles-ci doivent
tées dans la figure 12 extraite de la publication UTE C 18-510. être reçues, non comme autant de contraintes et de prescriptions
tatillonnes, mais comme une aide dont le suivi permet d’éviter la
■ Zone de travail survenance de conditions dangereuses (par oubli, par méconnais-
sance, par interversion d’opérations, etc.).
C’est celle dans laquelle l’opérateur est amené à évoluer avec ses
outils ou les matériels qu’il manipule. À l’intérieur de cette zone, qui Elles sont codifiées dans la publication UTE C 18-510 qui donne
doit être balisée, ne doivent pénétrer que les personnes autorisées des modèles des documents utilisés pour certaines d’entre elles et
ou désignées pour le travail à y effectuer. fixe les rôles de chacun des intervenants à divers titres.
Cette notion de zone de travail est à prendre en considération
quelle que soit l’opération à effectuer, qu’elle soit hors tension, 4.3.4 Travaux hors tension
sous tension, au voisinage, ou qu’il s’agisse d’une intervention.
Il s’agit des opérations effectuées sur un matériel, un équipement
4.3.3 Organisation du travail ou une installation (ou une partie d’installation), soit avant sa
première mise sous tension, soit après celle-ci, une consignation
ayant été opérée.
Toute opération doit faire l’objet d’une organisation constituée
d’une préparation du travail, d’une analyse sur le chantier et du res- Cette consignation (figure 13) dont le strict respect doit être
pect de certaines procédures plus ou moins approfondies et absolu, consiste à effectuer :
détaillées, suivant la nature de l’opération, l’environnement, les — la séparation de l’ouvrage (figure 13a ), de toute source pos-
risques objectifs et subjectifs, le nombre d’intervenants, l’utilisation sible de tension par les organes prévus à cet effet, suivie de la véri-
d’engins particuliers, etc. fication de cette opération par l’examen de la position des organes
de manœuvre, ou de la visibilité de la séparation des contacts, ou
4.3.3.1 Préparation du travail par d’autres procédés donnant une assurance équivalente ;
— la condamnation en position d’ouverture des organes de
Avant de débuter l’exécution du travail, il convient : séparation, par immobilisation de l’organe par blocage mécanique
— de le définir d’une façon claire ; ou dispositif offrant les mêmes garanties (figure 13b ), suivie de la
— d’en faire une étude précise, en étudiant les différentes phases signalisation, apposée sur chaque organe ou dispositif, signalant la
et les moyens à utiliser ; condamnation et l’interdiction de manœuvre (figure 14) ;
— d’analyser complètement tous les risques possibles ; — l’identification de l’ouvrage (figure 13c ) pour être certain
— de connaître le matériel sur lequel l’opération va être effec- que les travaux seront bien exécutés sur le matériel, l’équipement
tuée, ou de rechercher les informations nécessaires (notices, plans, ou la partie d’installation ainsi mis hors tension ; cette identification
schémas, etc.) ; peut être effectuée par divers moyens, mais elle doit être matéria-
— de se concerter avec les autres intéressés : exploitant, autres lisée, sur place, par marquage, banderoles, délimitant la zone
entreprises travaillant sur place, etc. ; consignée, ou par vision directe et sans ambiguïté des mises à la
— de faire le choix des procédures à utiliser. terre et en court-circuit éventuelles ;
Tout cela constitue le dossier d’exécution. — la vérification de l’absence de tension (figure 13d ), aussi
près que possible du lieu de travail, sur chacun des conducteurs actifs
(y compris le neutre) au moyen des dispositifs conçus à cet effet et

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 20 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

adaptés à la tension à détecter ; ces dispositifs doivent être vérifiés La figure 14 présente différents modèles de pancartes et de dis-
sur une source de tension ou un générateur appropriés avant et positifs de condamnation.
après chaque opération effectuée avec cet appareil ;
— la mise à la terre et en court-circuit des conducteurs
(figure 13e ), soit à l’emplacement du travail, soit en l’encadrant en 4.3.5 Travaux sous tension
amont et en aval ; en BT, cette mise à la terre et en court-circuit n’est
pas toujours exigée, sauf dans le cas de lignes aériennes ou s’il y Nota : le lecteur pourra, pour plus de détails, se reporter dans ce traité l’article Travaux
a des risques de tension induite, de réalimentation fortuite, de pré- sous tension [7].
sence de condensateurs ou de câbles de grande longueur ;
— la protection éventuelle des pièces restant sous tension au 4.3.5.1 Généralités
voisinage (figure 13f ).
L’application intégrale des prescriptions et mesures de sécurité
relatives aux travaux hors tension présente souvent des difficultés
à cause de leur complexité, et les accidents électriques n’ont pas
été restreints comme on pouvait l’espérer ; cela résulte souvent
d’erreurs, d’inattentions ou d’oublis, tous facteurs humains pouvant
en outre être accompagnés d’accidents de matériels ou de phéno-
mènes extérieurs (induction, surtension, effets capacitifs, etc.).
Aussi, en France comme dans de nombreux autres pays, s’est-on
orienté de plus en plus vers l’exécution des travaux sous tension.
Cette conception moderne de la sécurité des interventions, par une
intégration des prescriptions de sécurité dans le processus techno-
logique, est en fait l’application de la conception ergonomique du
travail.
L’intégration des mesures de protection dans les processus opé-
ratoires implique, à la base, la réalisation de conditions préalables
rigoureuses, en particulier la formation du personnel, le contrôle
des connaissances professionnelles et aussi la délivrance d’une
habilitation par le chef d’entreprise. En outre, l’organisation du tra-
vail exige une préparation minutieuse et l’élaboration de tech-
niques opérationnelles précises.

4.3.5.2 Cas où le travail sous tension est autorisé


L’employeur (personne assumant la responsabilité légale dans le
cadre du Code du Travail) ou le chargé d’exploitation (personne
désignée par l’employeur, ayant reçu délégation en vue d’assurer
l’exploitation d’un ouvrage électrique), avant d’autoriser l’approche
des ouvrages pour exécuter des travaux sous tension, doit prendre
les dispositions nécessaires à la sécurité et les notifier aux intéressés.
Pour les ouvrages des domaines BTB, HTA et HTB, autres que
ceux soumis au décret du 16 février 1982, le chef de l’entreprise
intervenante ne doit suivre la procédure suivante que si l’exécution
des travaux sous tension fait l’objet d’une demande expresse (par
écrit) de l’utilisateur.
Les travaux sous tension sont autorisés :
— sur les réseaux de distribution publique, ouvrages de produc-
tion et leurs annexes ;
— sur les autres ouvrages, pour des raisons d’exploitation ou
d’utilisation ou si la nature même des opérations rend dangereuse
ou impossible la mise hors tension.
Les règles à respecter (méthodes de travail, procédures opéra-
toires, formation et habilitation, organisation de travail) sont pré-
cisées ci-après.

4.3.5.3 Méthodes de travail


Lors de la préparation du travail, on a généralement le choix entre
plusieurs méthodes. On doit choisir la mieux adaptée au travail et
le chargé de travaux doit, juste avant le travail, confirmer ou infirmer
le bon choix de la méthode retenue. Il peut au cours de son travail
changer de méthode, mais, dans ce cas, il doit informer le personnel
avec qui il travaille et s’assurer que chacun a correctement compris
le rôle qu’il doit jouer.
Ces méthodes permettent de réaliser la totalité des opérations
d’entretien et de réparation des installations électriques. Seul le
remplacement sous tension d’un transformateur n’est pas possible,
car les potentiels sont différents au primaire et au secondaire.

Figure 13 – Règles de base de la consignation

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 21
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Cette méthode est particulièrement adaptée aux tensions du


domaine HTB.

4.3.5.4 Procédures opératoires


Elles sont définies par l’emploi des conditions d’exécution du
travail et des fiches techniques.
■ Les conditions d’exécution du travail (CET) prescrivent les
règles spécifiques de réalisation des travaux sous tension et, notam-
ment, les modalités suivant lesquelles le travail doit être préparé, les
outils vérifiés et utilisés, la bonne exécution vérifiée. Les CET sont
approuvées par le Comité des Travaux sous Tension.
■ Les fiches techniques d’outils (FT) ou les fiches techniques-
mode opératoire d’outils (FT-MO) donnent les instructions particu-
lières d’emploi des outils, équipements, dispositifs et matériels
utilisés pour ces travaux. Tous ces outils sont agréés par le Comité
des Travaux sous Tension après des expérimentations réelles
d’emploi exécutées sous sa responsabilité.
Cet agrément a pour but de s’assurer :
— d’abord, de la qualité des matériaux et des produits utilisés,
en particulier des produits isolants, tant à la construction qu’en
usage ;
— ensuite que l’usage, dans les conditions prescrites, est
conforme aux attentes des utilisateurs.
Il convient d’observer que l’exécution des travaux sous tension
exige que soient remplies certaines conditions préalables, telles
que les conditions atmosphériques. Si ces conditions ne sont pas
remplies, les procédures des travaux hors tension doivent être
appliquées.
Le détail des procédures est indiqué au chapitre 5 de la publica-
tion UTE C 18-510.

4.3.6 Travaux au voisinage

Il s’agit de travaux ou opérations exécutées au voisinage de pièces


nues sous tension.
Figure 14 – Règles de sécurité : pancartes
et dispositifs de consignation ■ Ces opérations peuvent avoir un lien direct avec une activité
d’ordre électrique et sont alors considérées comme telles, ou ne pas
en avoir et, dans ce cas, elles sont considérées comme d’ordre non
■ Travail à distance
électrique. Cette distinction permet de graduer les procédures, les
L’opérateur se tient en dehors de la zone définie par la distance moyens de protection à mettre en œuvre et de définir la compétence
minimale d’approche autour des pièces nues sous tension. Il exécute à rechercher pour le personnel. Des zones de travaux différentes
son travail à l’aide d’outils montés à l’extrémité de perches isolantes sont ainsi considérées.
et dans certains cas de cordes isolantes, ces outils et cordes ayant
un isolement approprié au niveau de tension des pièces sur ou au ■ Les principes de protection consistent à se tenir éloigné, à des
voisinage desquelles il travaille. distances définies, des pièces sous tension ou à utiliser des protec-
Cette méthode est utilisée pour toutes les tensions. tions isolantes placées entre les personnes et ces pièces.
● Le maintien d’une distance dans l’air, adaptée à la tension
■ Travail au contact considérée, aux gestes des personnes et aux mouvements de leurs
L’opérateur pénètre, avec les protections et les précautions pres- outils répond au premier principe. La matérialisation de cette dis-
crites dans la zone définie par la distance minimale d’approche tance par des obstacles plus ou moins performants tels que barrières,
autour des pièces nues sous tension (figure 12). Les tâches sont écrans, banderoles, placés à des distances précises et définies dans
effectuées à l’aide d’outils à main isolants ou isolés et l’opérateur les règles, permet d’assurer la sécurité.
est équipé de protections individuelles isolantes (gants, protège- ● L’utilisation de protections isolantes recouvrant ou envelop-
bras, etc.). pant les pièces nues sous tension répond au deuxième principe. Ces
Cette méthode est utilisée pour des tensions jusqu’à 30 kV. protections doivent avoir des caractéristiques mécaniques et diélec-
triques adéquates et prouvées. Ces matériels doivent aussi résister
■ Travail au potentiel aux surtensions qui apparaissent sur les installations en exploita-
L’opérateur se met au potentiel de la pièce sur laquelle il travaille. tion. Suivant la résistance mécanique de ces dispositifs et des
Il crée ainsi autour de lui une nouvelle zone définie par la distance conditions de mise en place, il sera permis de s’appuyer ou non sur
minimale d’approche dont il faut tenir éloigné les autres potentiels. leur surface extérieure.
Les opérateurs portent un vêtement conducteur leur garantissant
une équipotentialité parfaite une fois la connexion établie.
D’une manière générale, plus on se rapproche de la zone de
Pendant le transfert du potentiel de terre au potentiel du danger, plus les exigences de sécurité sont grandes, ce qui peut
conducteur et vice versa, l’opérateur n’est relié à aucun potentiel justifier l’application des procédures des travaux sous tension.
fixe. On dit qu’il est à potentiel flottant.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 22 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

Le détail des procédures est indiqué au chapitre 6 de la publica- ■ Cette lettre est suivie d’une seconde lettre qui précise la nature
tion UTE C 18-510. des opérations que la personne pourra réaliser.
● Pour les travaux hors tension, aucune lettre supplémentaire
n’est utilisée.
4.4 Formation et habilitation ● On doit ajouter la lettre :
— T, pour les travaux sous tension ;
4.4.1 Formation — V, pour les travaux au voisinage ;
— N, pour des travaux spécifiques de nettoyage.
L’obligation de formation aux travaux électriques est inscrite
■ La deuxième lettre peut avoir une signification particulière
dans le droit français. Cette formation doit être adaptée au travail
lorsqu’elle remplace les indices numériques indiqués ci-après :
à réaliser. L’employeur en assume la responsabilité et peut décider
de réaliser lui-même cette formation, à l’exception de celle réser- — R, pour les interventions du domaine BT ;
vée aux travaux sous tension qui est soumise à des prescriptions — C, pour les personnes désignées comme chargé de
particulières, ou de la confier à un organisme spécialisé. consignation.
La formation ainsi dispensée doit être basée sur la reconnais- ■ La première lettre est généralement suivie d’un indice numérique
sance des risques électriques inhérents à chaque opération et doit qui précise le rôle des opérateurs (§ 4.5.1) :
indiquer les moyens et méthodes pour s’en prémunir. — l’indice 2 traduit le fait que la personne est désignée comme
Pour les travaux sous tension, des conditions particulières doivent chargé de travaux d’ordre électrique ;
être remplies : — l’indice 1 est relatif aux exécutants des travaux électriques ;
— le personnel doit avoir satisfait à une visite médicale d’aptitude — l’indice 0 est réservé aux personnes réalisant des travaux
faite par un médecin du travail ; cette visite doit être par la suite exclusivement d’ordre non électrique, des manœuvres ou de la
renouvelée tous les ans ; surveillance simple.
— la formation doit être dispensée par un établissement de for-
mation agréé et suivant un programme approuvé par le Comité des 4.4.2.2 Titre d’habilitation
Travaux sous Tension.
C’est un document écrit qui atteste la délivrance de l’habilitation
À l’issue de la formation théorique et pratique, une appréciation et qui doit comporter le nom de l’employeur, celui de son titulaire,
portant sur l’aptitude de la personne à mettre en œuvre les méthodes leurs signatures, l’indication de la date de délivrance et la durée de
de travail enseignées est remise à l’intéressé. Au vu de cette appré- validité.
ciation et compte tenu des connaissances et du comportement de
Il doit comporter les symboles de l’habilitation (lettres et chiffres)
l’intéressé, l’employeur peut lui délivrer un titre d’habilitation de
ainsi que des précisions sur le champ d’application réparti en
type T (§ 4.4.2.1).
domaines d’applications, ouvrages concernés et indications
supplémentaires.
4.4.2 Habilitation
Les personnes désignées comme surveillant de sécurité élec-
L’habilitation est la reconnaissance par l’employeur de la capa- trique doivent être habilitées avec l’indice 0 ou 1 ou 2 ou avec la
cité d’une personne formée à accomplir en sécurité les tâches qui deuxième lettre R dans les limites de tension et suivant les
lui sont fixées. ouvrages ou la nature des opérations qui leurs sont confiées.
De plus, il faut souligner que cette habilitation n’est pas direc- Les personnes désignées comme chargé d’essai, qui assurent
tement liée à une classification professionnelle mais qu’elle doit être des fonctions correspondant à celles de chargé de travaux ou
matérialisée par un document appelé titre d’habilitation (§ 4.4.2.2). d’intervention BT, doivent être habilitées avec l’indice 2 ou la
lettre R.
Les personnes n’entrant pas dans les catégories précédentes
4.4.2.1 Symboles des habilitations peuvent recevoir une habilitation spéciale, indiquée par la lettre
Nota : les habilitations sont résumées dans le tableau 4. S par exemple, suivie des indications précises d’activité.
■ Pour tenir compte des divers paramètres entrant dans les critères
d’habilitation, la pratique a fait désigner le domaine de tension Ces indications précises permettent de s’assurer que la personne
par une lettre : concernée est à même de réaliser en sécurité les travaux ou opé-
— B pour la basse tension (BT) et la très basse tension (TBT) ; rations qui lui sont confiés. On notera qu’un titre d’habilitation trop
— H pour la haute tension (HT). vague ou trop général peut être la source d’un accident. (0)

Tableau 4 – Habilitation
Travaux Interventions
Personnel
hors tension sous tension au voisinage du domaine BT
Non-électricien ....................................................... B0 ou H0 B0V ou H0V
Exécutant électricien.............................................. B1 ou H1 B1T ou H1T B1V ou H1V BR
Chargé d’intervention ............................................ BR
Chargé de travaux.................................................. B2 ou H2 B2T ou H2T B2V ou H2V
Chargé de consignation......................................... BC ou HC BCV ou HCV BC
Agent de nettoyage sous tension ......................... BN ou HN

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 23
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Il est important de rappeler que le titre d’habilitation ne permet travaux (§ 4.5.1), mais peut demander, dans certaines circonstances,
pas à son titulaire d’effectuer de son propre chef les opérations la présence supplémentaire d’un surveillant de sécurité électrique.
pour lesquelles il est habilité. La personne doit être, d’une part, Les règles précisent que chaque individu doit, de plus, assurer sa
désignée pour l’exécution de l’opération et, d’autre part, autorisée propre sécurité.
à exécuter une telle opération. L’implication de la hiérarchie dans les travaux et les opérations
Un modèle de titre d’habilitation est donné au chapitre 3 de la est un facteur de sécurité tout aussi important que la formation du
publication UTE C 18-510. personnel. On constate malheureusement que, lorsque la hiérar-
chie se désintéresse de cette activité, les accidents ou les presque
4.4.2.3 Attribution, maintien accidents augmentent.
et renouvellement de l’habilitation
■ D’une manière générale, l’employeur attribue l’ habilitation 4.5.1 Les acteurs et leur rôle
après formation et reconnaissance des capacités des personnes.
Lorsque la formation est réalisée par un établissement spécialisé, ce
dernier délivre une attestation ou une appréciation à l’issue de la La sécurité des travaux et opérations électriques est basée sur
formation. l’observation de règles strictes à appliquer ou à faire appliquer par
différents acteurs, allant de l’employeur à l’exécutant. Il est primor-
La remise de l’habilitation est un moment privilégié où l’employeur dial pour la sécurité des personnes et des biens que tous les acteurs
et l’employé peuvent évaluer l’adéquation des compétences aux sans exception jouent leur rôle et s’assurent que les liaisons entre
travaux électriques. Une remise hâtive et sans discussion serait de eux sont établies et fonctionnent en permanence. Trop d’accidents
nature à dévaluer cette possibilité et dénoterait une mauvaise sont dus à des défaillances d’organisation.
approche de la sécurité. C’est pourquoi, une révision périodique de
l’habilitation est requise. Elle est au minimum annuelle pour les ■ Les principaux acteurs sont énumérés ci-après.
travaux sous tension. ● L’employeur est la personne qui, directement ou indirectement
par délégation, assume la responsabilité légale dans le cadre du code
■ La réexamen ou le maintien de l’habilitation est un acte de
du Travail. C’est elle qui délivre et qui signe le titre d’habilitation ; sui-
sécurité ; ils doivent être entrepris dans les cas suivants :
vant l’organisation de l’entreprise, on peut utiliser les termes de chef
— mutation avec changement de dépendance hiérarchique ; d’établissement, de chef d’entreprise ou d’exploitant.
— changement de fonction ;
● Le chargé d’exploitation est la personne désignée par son
— interruption de la pratique des opérations pendant une longue
employeur et qui a reçu délégation de celui-ci pour assurer l’exploi-
durée, cette durée étant d’environ 6 mois pour les travaux sous
tation d’un ouvrage électrique ou la direction des travaux suivant le
tension ;
type d’établissement ou d’entreprise. L’exploitation comprend aussi
— restrictions médicales, psychologiques ou de comportement ;
bien la conduite de l’ouvrage que l’autorisation d’accès, que les tra-
— constat de non-respect des règles régissant les opérations, ou
vaux neufs et d’entretien, ainsi que toutes les opérations utilisées
d’inaptitude ;
pour le fonctionnement des ouvrages.
— modifications importantes des ouvrages ou des matériels ;
— évolution des méthodes de travail ou d’intervention BT. Les employeurs et le chargé d’exploitation n’ont pas de titre
d’habilitation.
■ À l’occasion de la confirmation de l’habilitation, l’employeur ● Le chargé de consignation est la personne désignée par son
devrait juger de l’opportunité d’un recyclage de formation ou de la employeur ou par le chargé d’exploitation pour effectuer tout ou
nécessité de formation complémentaire. La pratique tend à prouver partie de la consignation électrique d’un ouvrage. Il réalise les opé-
qu’après la formation initiale obligatoire, les employeurs hésitent à rations inscrites dans le cadre de la procédure des travaux hors ten-
proposer à leur personnel des recyclages ou des compléments de sion. Pour des travaux simples, il peut être confondu avec le chargé
formation. Les accidents ou les presque accidents connus sont là de travaux.
pour prouver que la gestion des risques ne peut être garantie que
● Les chargés de travaux ou d’intervention BT sont les personnes
par un effort soutenu et permanent des personnes concernées.
Cette proposition est d’ailleurs non seulement valable pour le per- désignées par leur employeur pour assurer la direction effective des
sonnel qui exécute les opérations mais aussi pour l’encadrement travaux ou des interventions BT. Ils sont chargés de prendre ou de
qui désigne le personnel et qui autorise l’exécution des opérations. faire prendre les mesures de sécurité nécessaires et de veiller à leur
application. Ils peuvent travailler seuls ou participer aux travaux ou
On notera que certaines caisses régionales d’assurance maladie interventions BT qu’ils dirigent.
préconisent des recyclages tous les 3 à 5 ans. La décision finale
● L’exécutant est la personne désignée par son employeur pour
devrait être prise par l’employeur en fonction des besoins réels. Si
effectuer des travaux ou des interventions BT ou des manœuvres,
l’employeur a des difficultés pour évaluer la compétence de son
en exécution d’un ordre écrit ou verbal venant du chargé de travaux
personnel en matière de risque électrique, il peut faire appel, par
ou du chargé d’interventions BT ou du chargé d’exploitation. L’exé-
exemple, à des experts tels que les formateurs des établissements
cutant ne peut pas travailler seul ; il doit être surveillé.
de formation spécialisés (institutions techniques, vérificateurs,
etc.). ■ D’une manière générale, avant toute opération , le chargé
d’exploitation délivre une autorisation d’accès aux ouvrages qui se
traduit, suivant les diverses procédures, par des documents diffé-
4.5 Organisation du travail rents dans leur forme, mais comparables quant à leur finalité.
Il s’agit de préciser l’opération à effectuer, qui la réalise, pendant
Chaque employeur doit fixer les pouvoirs particuliers donnés à combien de temps la situation particulière va se maintenir. Les dis-
la hiérarchie en matière de décision de travail ou d’opérations et positions particulières et les séquences seront précisées.
d’attribution des rôles de chargé d’exploitation, de chargé de En cas de suspension de travaux ou d’opération, des informa-
consignation, de chargé de travaux et d’exécutants. Ces pouvoirs tions seront échangées entre le chargé de travaux et le chargé
sous-entendent la compétence, les moyens et l’autorité à leur d’exploitation. Il en sera de même lors de la fin des travaux ou des
application. opérations.
L’application des procédures en matière de surveillance et de Des formalités différentes d’enregistrement de ces étapes sont
contrôle des diverses étapes du travail doit être respectée. La sur- prévues, mais il faut retenir que, pour les travaux complexes ou
veillance du travail est incluse dans le rôle de chargé de importants, un document écrit sera requis.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 24 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

4.5.2 Documents employés ● Instruction permanente de sécurité : de portée générale,


particulièrement utilisée pour les travaux au voisinage de la haute
Dans ce paragraphe, ne seront cités que les documents les plus tension, elle s’applique à des opérations répétitives et précise les
couramment utilisés. Pour obtenir des renseignements plus précis, conditions d’exécution, les conditions de désignation, d’habilitation,
il est recommandé de se reporter à la publication UTE C 18-510 de surveillance du personnel, les conditions de vérification et d’entre-
déjà citée. tien relatives au matériel et à l’outillage, les modalités particulières
des opérations, les précautions à observer pour l’environnement
■ Travaux hors tension telles que le balisage, la matérialisation des limites, etc.
● Attestation de consignation pour travaux : établie par le chargé Ce document est utilisé pour les autres opérations.
de consignation, elle atteste qu’un ouvrage précis est dans un état
tel que son accès est autorisé pour l’exécution des travaux hors ten- ■ Autres opérations
sion par du personnel désigné. ● Autorisation de travail : établie par le chargé d’exploitation, elle

Ce document comporte un avis de suspension et un avis de fin autorise le chargé de travaux, le chargé d’intervention BT, le chargé
de travaux. Il est restitué par le chargé de travaux à la fin de l’opé- d’essai ou le chargé de réquisition à exécuter des opérations sur des
ration et témoigne de la possibilité de reprendre la fonction de ouvrages électriques.
l’ouvrage, toutes les personnes ayant participé aux travaux se trou- Ce document précise notamment les mesures de protection à
vant éloignées. prendre en compte et comporte un avis de suspension et un avis
● Attestation de première étape de consignation : établie par le de fin de travaux.
chargé de consignation, elle atteste qu’un ouvrage est dans un état ● Avis de réquisition : établi par le chargé d’exploitation ou par le
tel que les deux premières étapes de la consignation (séparation et chargé de réquisition, remis au chargé d’essai précisant les
condamnation), ont été effectuées, mais que les autres étapes conditions de séparation des ouvrages et le changement de régime
doivent être réalisées par le chargé de travaux avant d’autoriser d’exploitation. Les conditions de sécurité à respecter seront pré-
l’accès pour l’exécution des travaux. cisées ainsi que les conditions de retour à la normale.
Ce document comporte un avis de suspension et un avis de fin Un avis de fin de réquisition complète le document ; il sera restitué
de travaux. par le chargé d’essai.
● Fiche de manœuvre : c’est un complément aux documents pré-
cédents. Elle permet de préciser les diverses étapes des manœuvres
Pour tous ces documents, il est admis que l’utilisation de
à effectuer lors d’une consignation complexe et, lors de la
messages collationnés télétransmis est équivalente à la remise
déconsignation, d’éviter des oublis et les conséquences possibles
en mains propres des documents. Dans la pratique, on observe,
d’une fausse manœuvre dans les étapes de remise en service.
dans les exploitations importantes, l’utilisation de documents
■ Travaux sous tension regroupant les précédents. Il est nécessaire, dans ce cas, de
● Demande de travail sous tension : établie par un chef d’établis- conserver les libellés principaux inscrits dans les modèles
sement, elle fait connaître à une entreprise intervenante (ou exté- officiels.
rieure) son intention de lui confier l’exécution de travaux sous
tension.
Ce document peut être général pour un ensemble de travaux ou 4.6 Matériels de protection
particulier pour un travail déterminé.
● Ordre de travail sous tension : établi par un employer, il désigne
4.6.1 Protections individuelles
un chargé de travaux pour effectuer des travaux sous tension. Ce
document peut, dans la pratique, être combiné avec l’autorisation de Nous n’indiquerons ici que le matériel le plus couramment
travail sous tension. employé pour les interventions et travaux sur les installations élec-
● Autorisation de travail sous tension : l’employeur ou le chargé triques en général, à l’exclusion des matériels spéciaux conçus pour
d’exploitation autorise par un texte écrit, à durée de validité limitée, des usages particuliers.
un chargé de travaux à exécuter des travaux sous tension sur un Nota : les normes applicables sont citées, soit qu’elles soient des normes NF C, avec
ouvrage précis, dans des conditions de lieu et de date fixées, par du leur correspondance en norme européenne EN, soit en projet pr EN, en norme ou docu-
personnel désigné. ment CEI, ou en document d’harmonisation CENELEC HD, ou normes AFNOR (on a gardé
le même système de références) ou publications UTE C.
Ce document comporte un avis de suspension et un avis de fin
de travaux. 4.6.1.1 Protection des mains
● Instruction de travail sous BT : document écrit, établi par
l’employeur ou le chargé d’exploitation, réservé à la basse tension, Pour l’électricien, le gant constitue l’outil de protection individuelle
elle permet de couvrir un ensemble de travaux répétitifs pour une de première importance (NF C 18-415 - EN 60903).
longue période et équivaut à l’autorisation de travail sous tension. Il existe 6 classes suivant leur tenue à des essais de rigidité diélec-
Son emploi doit être complété par une procédure d’information du trique (tableau 5). (0)
chargé d’exploitation lors du début, de la fin et, éventuellement, de
la suspension des travaux.
Tableau 5 – Classe des gants isolants
Ce document évite de rédiger des autorisations identiques dans
leur nature, ne différant que par la date et l’heure d’exécution. Tension
Couleur du triangle
Classe maximale
■ Travaux au voisinage double (1)
(kV)
● Autorisation de travail : établie par le chargé d’exploitation, elle
autorise le chargé de travaux à exécuter des travaux au voisinage 00 0,5 beige
d’ouvrages électriques. 0 1 rouge
1 7,5 blanc
Ce document précise, notamment, les mesures de protection à
prendre en compte et comporte un avis de suspension et un avis 2 17 jaune
de fin de travaux. 3 26,5 vert
4 36 orange
(1) L’usage de la couleur est une recommandation

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 25
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Les gants pour électriciens sont classés en différentes catégories : coupure ou de sectionnement, chaque fois que l’équipotentialité
catégorie A : résistant à l’acide du sol environnant n’est pas réalisée.
catégorie H : résistant à l’huile Certaines chaussures de sécurité ont des embouts renforcés, pro-
catégorie Z : résistant à l’ozone tégeant les extrémités contre les chocs ou les écrasements
catégorie M : résistant mécanique (NF S 73-501 à 504, EN 344).
catégorie R : combinant A, H, Z et M
catégorie C : résistant aux très basses températures 4.6.1.6 Emploi d’outils isolés ou isolants
Ils sont marqués d’un triangle double et existent en diverses Il est prescrit, à la fois pour protéger l’opérateur et éviter des
mensurations. Leur conservation, leur entretien et leur usage, font courts-circuits, d’employer, en basse tension, des outils isolés
l’objet de prescriptions très strictes ; notamment, avant chaque (figure 16) pour les travaux sous tension ou au voisinage (pinces
usage, un essai par tenue du gonflage, soit par enroulement de la universelles ou à poignée isolée, tournevis à manche isolant, clefs
manchette, soit au moyen d’un accessoire spécifique (figure 15), diverses revêtues de matériaux isolants, etc.). On utilise :
permet de s’assurer qu’ils ne sont pas perforés (auquel cas, ils sont — des outils à main pour travaux sous tension jusqu’à 1 kV
à mettre hors d’usage). (NF C 18-400 - EN 60900) ; au-dessus de 1 kV, ces outils doivent être
d’un modèle agréé par le Comité des Travaux sous Tension (§ 4.3
4.6.1.2 Protection des yeux et [7]) ;
— des tubes isolants remplis de mousse et tiges isolantes pleines
■ La protection des yeux à l’aide de lunettes est requise : pour travaux sous tension (NF C 18-401-HD 496 S1) ;
— pour toute manœuvre d’appareils de sectionnement ou de — des tubes isolants creux (CEI 1235) ;
coupure en haute et basse tensions ; — des perches isolantes (figure 17) et outils adaptables pour
— pour tous travaux sous tension, en particulier pour ceux travaux sous tension (NF C 18-402-HD 542 S1).
concernant la filerie des relais, les comptages, etc. ; Il faut également citer, bien qu’il ne s’agisse pas, à proprement
— chaque fois qu’il y a risque d’arc électrique (flash), de projec- parler d’outils au sens habituel du terme, l’utilisation d’échelles
tion de vapeur ou de particules de matière. isolantes (NF C 18-430), de longes de sécurité (NF S 71-503 -
Les optiques de ces lunettes doivent être en matériaux résistant EN 354), de harnais (NF S 71-508 - EN 361) et d’équipements éléva-
aux chocs, aux rayons infrarouges et à l’arc, et traités pour filtrer teurs à bras isolants (NF C 18-450 - EN 61057).
les rayons ultraviolets dégagés par cet arc (NF S 77-100 et 101,
pr EN 166 à 168). Réalisées en polycarbonates spéciaux, il existe 3
classes de lunettes (1, 2 et 3), le niveau de protection maximal 4.6.2 Protections collectives
étant la classe 1 (filtrage UV à 92 %).
Nota : il faut regretter une certaine confusion dans la normalisation : le niveau 1 est par- Ces protections sont de deux types, celles à caractère permanent
fois le plus élevé (lunettes), tandis que, pour d’autres matériels (gants), c’est le plus faible.
Il convient d’y prêter attention pour éviter que ce désordre ne soit générateur d’accidents.
(capots d’appareils de coupure, grillages et écrans de protection,
enceintes équipotentielles, blindages, mises à la terre automa-
■ Pour certaines activités, un masque de protection de mêmes tiques, etc.) et celles à caractère temporaire, nécessaires seulement
caractéristiques peut être utilisé. pendant le temps d’intervention sur les machines, les ouvrages et
les installations.
4.6.1.3 Protection de la tête
La protection de la tête au moyen d’un casque est nécessaire
contre le risque de chute d’objet ou de partie d’objet (isolateurs,
pièces métalliques) lors de la manœuvre d’appareils de coupure ou
de sectionnement, situés dans un plan au-dessus de l’opérateur.
Pour certains travaux électriques, il est nécessaire que ce casque
soit isolant (travaux sur les réseaux aériens sous tension, travaux
dans les fileries d’appareils de mesure ou de contrôle, etc.). Lors de
travaux en hauteur, ce casque doit comporter une jugulaire correc-
tement assujettie et reliée mécaniquement à la coiffe du casque
par des rivets susceptibles de se rompre facilement pour éviter une
éventuelle strangulation (rivet en caoutchouc ou matière plastique
souple) (NF EN 397 non encore publiée).

4.6.1.4 Protection du tronc ou des membres


Lors de travaux s’effectuant sous tension ou au voisinage, le tronc
et les membres des exécutants doivent, au minimum, être Figure 15 – Vérificateur pneumatique pour gants (Doc. Catu CG 117)
entièrement recouverts par des vêtements secs, non souillés de
graisse, d’huile ou de produits inflammables. Les manches de ces
vêtements doivent recouvrir les avant-bras et être boutonnées ou
serrées aux poignets. Le port de short est interdit pour ces travaux.
Les exigences générales font l’objet de la NF S 74-500 - EN 340.
Des protections individuelles peuvent venir compléter les
vêtements : protège-bras isolants (NF C 18-404 - EN 60984) utilisés
pour les travaux au contact en tension HTA.

4.6.1.5 Protection des pieds


Cette protection peut être assurée soit par des chaussures, des
surchaussures ou des bottes isolantes, soit par l’intermédiaire de
tabourets ou de tapis isolants (§ 4.6.2.1). L’emploi de ces derniers
est nécessaire pour effectuer les manœuvres des appareils de Figure 16 – Exemple d’outil isolé (Doc. Catu pince Isomil )

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 26 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

4.6.2.1 Écrans, grillages de protection


et protecteurs isolants
Les écrans et grillages de protection provisoire, destinés à isoler
une zone de travail de tout contact fortuit avec des pièces ou des
conducteurs sous tension, peuvent être en matériaux isolants (bois
bakélisé, matières plastiques expansées, fibre de verre, etc.). Ils
permettent de créer une enceinte isolée à l’intérieur de laquelle les
travailleurs peuvent évoluer en sécurité ou, inversement, de limiter
une zone dans laquelle tout déplacement, toute intervention sont
interdits à quiconque.
D’autres systèmes de protection isolants consistent, pour les Figure 17 – Exemples de perches isolantes
tableaux de distribution à basse tension, de contrôle ou de (Doc. Catu MG 130, 125, KW7 )
comptage, ainsi que pour les câbles souterrains, en des nappes iso-
lantes vinyliques (prEN 61112) éventuellement maintenues par des
pinces en bois, des tapis isolants (NF C 18-420 - prEN 61111).
Pour les réseaux aériens, ce sont des profilés isolants (figure 18)
pour les conducteurs (NF C 18-425) et des capuchons isolants pour
les isolateurs qui permettent de mettre le ou les opérateurs à l’abri
des contacts électriques, sans préjudice des mesures de protection
individuelles à prendre dans le cas de travaux sous tension.
Pour isoler les extrémités de conducteurs isolés ou protégés, en
attente de mise en place sur les appareils de jonction, lors de rac-
cordement sous tension, il est recommandé d’employer de petits
capuchons protecteurs isolants adaptés à la section du câble.

4.6.2.2 Matériel de condamnation des appareils


Il est nécessaire, en vue d’un travail hors tension sur une Figure 18 – Nappes, capuchons et pinces (Doc. Catu)
machine (une installation électrique), de procéder à la coupure des
circuits électriques afin de séparer de toute source possible de cou-
rant la partie de l’ouvrage (de l’installation) sur laquelle on doit tra-
vailler (figure 13). Quand l’opérateur s’est assuré que la coupure a
été correctement effectuée, phase par phase y compris le neutre et
les circuits auxiliaires le cas échéant, il procède à la condamnation
en position d’ouverture de cet (ces) appareil(s) par verrou ou cade-
nas personnel et appose une pancarte très lisible portant une ins-
cription telle que « Appareil condamné – Défense de manœuvrer »
(figure 14).
Cette pancarte constitue la protection minimale dans le cas où il
n’est pas possible d’immobiliser matériellement les appareils de
coupure (cas des sectionneurs à commande par perche ou des
interrupteurs dont la poignée n’est pas adaptée à cet effet).

4.6.2.3 Appareils de vérification d’absence de tension


Tout travail hors tension sur une machine, un ouvrage, une ins-
tallation électrique doit, de plus, être obligatoirement précédé d’une
vérification d’absence de tension sur les lieux mêmes du travail et,
en haute tension, d’une mise à la terre et en court-circuit des
conducteurs électriques alimentant l’équipement sur lequel on doit
intervenir (§ 4.3.4). Figure 19 – Vérificateur d’absence de tension en BT
Suivant la tension des ouvrages et leur conception (barres omni-
bus, lignes aériennes ou câbles souterrains), ces appareils de
vérification de l’état de tension sont différents.
■ Pour la basse tension, le vérificateur d’absence de tension
(figure 19) permet, pour certains modèles, de déterminer, lorsqu’elle
est présente, son niveau (127, 220 ou 380 V) et le conducteur neutre.
Pour avoir la certitude du bon fonctionnement de l’appareil, il y a lieu
de le vérifier avant et après usage.
■ Pour la haute tension A (HTA), ce sont soit des perches à néon,
soit, mieux, des dispositifs électroniques sonores et lumineux
(figure 20) montés sur des perches isolantes et parfois, pour les
lignes aériennes, des fusils lance-câbles (figure 21) qui permettent
de contrôler l’état de tension des ouvrages. Les mêmes précautions
de vérification, avant et après usage sont requises pour ces disposi-
tifs, à l’aide d’un vérificateur intégré ou par contact avec des instal-
lations sous tension.
Figure 20 – Vérificateur d’absence de tension pour HT A

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 27
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Figure 21 – Fusil lance-câbles


Figure 22 – Vérificateur et perche pour HT B (Doc. Catu CC 245)
■ Pour la haute tension B (HTB), cette vérification d’absence de
tension se réalise à l’aide de dispositifs électroniques similaires
(figure 22).
Les détecteurs de tension font l’objet de la norme NF C 18-310 pour
la basse tension ( U  1 kV ) et pour la haute tension (U > 1 kV) de
la norme C 18-311.
Des modèles plus évolués existent aussi en type capacitif
(prEN 61243-1) (U > 1 kV).
■ Pour les câbles souterrains, cette vérification d’absence de ten-
sion in situ conduit obligatoirement à une destruction partielle du
câble sur lequel on doit intervenir, avec utilisation d’une perche de
piquage de câble (figure 23).

4.6.2.4 Dispositifs de mise à la terre et en court-circuit


La mise à la terre et en court-circuit des conducteurs doit s’effec-
tuer aussitôt après la vérification d’absence de tension sur ces
conducteurs (neutre compris). Divers types de dispositifs de mise
à la terre et en court-circuit existent sur le marché, adaptés aux
diverses formes, diamètres ou sections des conducteurs [barres
méplates, rondes, tubulaires (figure 24a ), câbles, fils (figure 24b ), Figure 23 – Perche de piquage pour câble souterrain
etc.] et aux courants de court-circuit. (Doc. Catu MP 2 II)
La mise en place de ces dispositifs se fait obligatoirement en uti-
lisant des gants isolants et une perche isolante. Sont actuellement
normalisés :
— les appareils de mise à la terre ou de mise à la terre et en court-
circuit au moyen de cannes (NF C 18-445 - EN 61219), pour utilisation
sur les matériels du type « protégé », en installation fixe ;
— les dispositifs portables de mise à la terre ou de mise à la
terre et en court-circuit (prEN 61230).
Toutefois, lorsque l’on ne veut pas intervenir directement sur un
câble mis hors tension, on peut se prémunir contre un retour éven-
tuel de tension au moyen d’un appareil spécial dit pavé de terre per-
mettant la mise automatique en court-circuit et à la terre. Cet appareil
convient en HTA jusqu’aux courants de court-circuit de 10 000 A pen-
dant 1 s entre phase et terre (figure 25).

4.6.2.5 Création d’une zone protégée


et d’une zone de travail
Pour éviter les confusions ainsi que pour protéger, tant les inter-
venants que les tiers, la zone de travail doit être délimitée au moyen
de tous dispositifs (figure 26) tels que éléments de la construction,
écrans, grillages, panneaux.
La zone dite de travail sera balisée avec des fanions ou des pan-
cartes de couleur verte portant éventuellement la mention zone de
travail (figure 26).

4.6.2.6 Signaux et pancartes


Les informations, avertissements et interdictions nécessaires à la
sécurité du travail sont de deux types :
— les disques d’interdiction, à couleur de fond blanc avec symbole Figure 24 – Dispositifs de mise à la terre pour lignes aériennes
noir et cercle et barre transversale rouges (figure 27) ; (Doc. Catu)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 28 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

— les triangles d’avertissement ayant une couleur de base jaune Des pancartes complémentaires rectangulaires (figure 27 )
et une couleur complémentaire noire signalant la présence d’un peuvent apporter des précisions aux signaux précédents.
danger éventuel (figure 27 et figure 7). Ces signaux et pancartes ont fait l’objet de l’arrêté du 4 novembre
1993.

4.7 Soins aux électrisés


Les effets physiopathologiques du courant électrique traversant
le corps humain ont été exposés au paragraphe 2.3 et nous ne traite-
rons brièvement ici que de l’altitude du secouriste et de la conduite
à observer en attendant l’intervention des secours médicalisés
d’urgence (SAMU – appel téléphonique 15).

4.7.1 Attitude à observer


en cas d’accident électrique
Figure 25 – Pavé de terre blocs (Doc. Catu MP 8857)
Les premiers soins aux électrisés ont fait l’objet d’une notice et
d’une affiche réglementaires, annexées à un arrêté du 14 février
1992 pris en exécution d’un décret de même date, spécifiant dans
le détail les opérations à effectuer.
Le traitement d’un accidenté électrique ne tolérant pas de retard
dans sa mise en œuvre, il importe impérativement, pour qu’il y ait
une possibilité de succès, que ce traitement soit entrepris dès la sur-
venance de l’accident. Les premiers secours peuvent se résumer à
la règle de trois fois quatre : trois actions (protéger, alerter, secourir),
chacune d’elles appelant quatre interrogations (qui ?, quand ?,
comment ?, pourquoi ?).

4.7.1.1 Protéger
■ Qui ? : la victime , mais aussi son entourage et les intervenants.
■ Quand ? : chaque fois que l’origine électrique de l’accident peut
être soupçonnée.
■ Comment ? : en supprimant la cause :
— mettre la victime hors tension, en coupant le courant (prévoir
une chute éventuelle), et en position de sécurité ;
— baliser les lieux si une circulation se produit à proximité ;
Figure 26 – Délimitation de la zone de travail (Doc. Catu) — penser aux risques adjacents (incendie, explosion, manque
d’éclairage, etc.).
■ Pourquoi ? : si, en basse tension, des dispositions improvisées
peuvent être prises lorsque l’on ignore où se trouve un appareil de
coupure, pour effectuer un dégagement sous tension (à l’aide d’une
perche isolante, d’un bâton ou de chiffons secs, de plastiques, de
gants, etc.), en haute tension, sauf cas tout à fait particulier où du
matériel spécial est mis en œuvre, cette intervention ne peut
concourir qu’à augmenter le nombre de victimes. Elle ne doit être
entreprise que par des personnes compétentes, disposant d’un
matériel adapté.

4.7.1.2 Alerter
■ Qui ? : les secours médicalisés spécialisés d’urgence (SAMU,
pompiers, médecins, ambulances) et, s’il y a lieu, les secours locaux
compétents [Électricité de France (EDF), Société nationale des che-
mins de fer français (SNCF), etc.].
■ Quand ? : en basse tension, si la victime a perdu connaissance,
si des brûlures profondes ou étendues sont visibles et, en haute
tension, dans tous les cas.
■ Comment ? : en précisant l’endroit précis et le numéro de télé-
phone, l’origine de l’appel, le lieu exact de l’accident (itinéraire,
repère...), la nature de l’accident (électrisation, haute ou basse
tension avec ou sans chute, etc.), le nombre de victimes, leur état
Figure 27 – Risque électrique : signaux et pancartes (Doc. Catu) apparent, les gestes d’urgence déjà effectués, etc., les risques parti-
culiers (sous tension, dégagement à effectuer, environnement...).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 29
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

■ Pourquoi ? : pour permettre aux secours médicalisés de prévoir 4.7.3 Brûlures électriques
le matériel, la suite du transport et du traitement et l’intervention
d’éléments auxiliaires (pompiers en cas de feu, gendarmerie pour Outre les risques précédents, l’électricité peut provoquer des brû-
régler la circulation, etc.). lures graves soit par l’arc électrique lui-même, soit par les
conséquences d’un court-circuit (projections de métal fondu), soit
4.7.1.3 Secourir encore par le passage du courant à travers les tissus humains
■ Qui doit ? : toute personne présente et, par priorité, qualifiée internes et/ou externes. Le traitement des brûlés relève spéciale-
(médecin, infirmier, secouriste, bénévole de sang-froid). ment des milieux hospitaliers et nécessite un transport rapide vers
un centre spécialisé, éventuellement après un transit par un hôpital
■ Quand ? : proche qui pourra effectuer les premiers soins et mettre en route
— lorsque la victime présente une perte de connaissance, avec une réhydratation, éventuellement une alcalinisation (une cuillère à
maintien de la ventilation (respiratoire), le pouls étant présent ; café de sel avec une cuillère à café de bicarbonate de soude en solu-
— en état de mort apparente, caractérisé par une perte de connais- tion dans un bol d’eau), mais seulement si elle peut être faite rapi-
sance, avec arrêt prolongé de la ventilation, absence de pouls dement et si l’accidenté a une conscience normale et n’a pas vomi.
carotidien (arrêt cardiaque ou fibrillation). Dans l’immédiat, les premiers secours consistent essentiellement
Dans tous les cas caractérisés par un arrêt de la ventilation, avec à protéger les plaies par pansements secs et stériles, sans adjonction
maintien du pouls, aussi bien qu’avec arrêt de la ventilation et d’aucun produit (sauf pour les brûlures légères, peu étendues et
absence de pouls, l’intervention doit être immédiate. superficielles) et sans déshabiller la victime.

■ Comment ? : (§ 4.7.2).
L’enseignement du secourisme doit accompagner, à partir
■ Pourquoi ? : l’arrêt respiratoire visible nécessite une ventilation d’un certain niveau, l’habilitation, dépendant de conditions
assistée urgente et l’arrêt cardiaque par fibrillation entraîne la mort diverses relatives au site, au matériel, à l’exploitation, etc.
dans un délai de quelques minutes. Cet enseignement de qualité, faisant l’objet de recyclages
périodiques, devrait être un préoccupation de premier plan, car,
en cas d’accident avec une victime en état de mort apparente, la
4.7.2 Premiers soins survie dépend de l’action immédiate du ou des témoins. Tout
électricien formé au secourisme devrait avoir en permanence
Dans le cadre de cet article, il ne saurait être question de traiter sur lui, à titre de mémo, la carte EDF-GDF Crédit mémo sur la
du secourisme, dont l’apprentissage est indissociable de l’exercice Vie.
correspondant sur personnes ou sur mannequin, sauf à induire de
fausses connaissances. On rappelle, simplement, les notions
élémentaires particulières au risque électrique, et à lui seul, d’autres
éléments pouvant intervenir (plaies, fractures, etc.).
5. Incendies
■ S’il s’est agi d’une brève secousse électrique sans conséquence
apparente, on doit conseiller à l’accidenté de consulter son médecin dans les installations
dans tous les cas.
électriques
■ Si la victime présente une perte de connaissance, il faut libérer
les voies aériennes et mettre la victime en position latérale de sécu-
rité, avec précaution (axe – « tête, cou, tronc »). 5.1 Caractéristiques
■ Si la victime est dans un état de mort apparente, on doit :
des incendies électriques
— quand existe un arrêt ventilatoire (présence du pouls caroti-
Il y a lieu de distinguer :
dien), procéder à une ventilation artificielle par le bouche à bouche ;
— quand il existe un arrêt cardio-ventilatoire (absence du pouls — les incendies provoqués par les matériels ou les installations
carotidien), associer le massage cardiaque externe à la ventilation électriques ;
artificielle. — les incendies d’origine étrangère aux installations, mais les
impliquant dans le processus engagé.
Dans tous les cas, il faut poursuivre les gestes de réanimation
sans interruption jusqu’à l’arrivée sur place des secours médicaux Si les effets sont identiques à partir d’un certain stade possible
qui pratiqueront, s’il y a lieu, la défibrillation des ventricules. du développement, les moyens de détection et de protection,
d’une part, de lutte, d’autre part, peuvent être différents en tout ou
■ Si la victime, consciente, présente des brûlures graves, l’action partie. Seul, le premier cas est abordé ici.
de l’eau froide est illusoire sur les brûlures internes, mais elle est Pour prendre naissance et se propager, un incendie suppose la
indiquée sur les brûlures externes après avoir soustrait la victime à présence de matières combustibles, de comburant (air) et d’un pro-
la zone de risque électrique. cessus de déclenchement (chaleur). Indépendamment des maté-
On doit toujours ôter les vêtements superficiels, protéger les sur- riaux de construction, on trouve dans une installation électrique des
faces brûlées (emballage stérile ou couverture aluminisée stérile éléments favorables à la propagation des incendies, c’est-à-dire des
des boîtes de secours), allonger et surveiller la victime jusqu’à sa matériaux isolants combustibles solides ou liquides.
prise en charge par les secours médicaux.
■ Si la victime présente un état de mort apparente et des brûlures
graves, les gestes de réanimation cardio-ventilatoire priment à l’évi-
5.1.1 Statistiques et causes des incendies
dence les soins aux brûlures.
On ne dispose pas des résultats statistiques pour une étude
Ces notions sont extraites de l’ouvrage Précis de secourisme du exhaustive ; toutefois, le tableau F, donné en [Doc. D 5 100] permet
travail et reproduites avec l’aimable autorisation du service général de relever quelques causes significatives.
de médecine du travail EDF-GDF.
Le tableau C [Doc. D 5 100] donne l’origine des incendies dans le
cas particulier d’EDF.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 30 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

5.1.2 Causes directes internes En général, le fonctionnement des dispositifs de protection


adéquats entraîne la coupure, mais n’empêche pas l’énergie libérée
5.1.2.1 Échauffement entre-temps d’être susceptible d’enflammer les matériaux combus-
tibles voisins, de projeter des métaux en fusion, de dégager des
Il peut être dû :
vapeurs métalliques et d’occasionner ainsi des brûlures graves, soit
— à une connexion défectueuse (desserrée, brisée, oxydée...) ; localisées, soit étendues, et/ou des atteintes aux yeux (coup d’arc).
— à un défaut d’isolement (fuite de courant, amorçage super-
ficiel, carbonisation...) ; En basse tension, dans le cas de défauts dits à la terre ,
— à une surintensité (surcharge, court-circuit...) ; improprement appelés court-circuit à la terre, l’utilisation des dis-
— à la proximité d’un matériel dégageant de la chaleur, soit nor- positifs différentiels à moyenne sensibilité (§ 3.5) de l’ordre de 30
à 500 mA, intervient généralement suffisamment à temps pour
malement (trop grande proximité), soit anormalement (par suite
limiter l’énergie de défaut, ils sont donc utilisés en tant que dispositifs
d’un défaut interne, d’un manque de ventilation...) ;
employés dans la prévention des incendies d’origine électrique.
— à un manque d’entretien (accumulation de poussières,
obstruction d’orifices de ventilation...) ;
— à une cause mécanique (grippage d’un arbre de machine 5.1.2.4 Explosions
tournante, déformation, augmentation de couple résistant...). Il s’agit ici de l’explosion possible de certains matériels électriques
Cet échauffement peut provoquer la combustion des isolants, par et non de l’explosion due à l’environnement (§ 5.3.2.3). Ces matériels
effet Joule, ou entraîner à son tour d’autres défaillances (§ 5.1.3). sont généralement enfermés dans des enveloppes contenant des
diélectriques liquides susceptibles de se vaporiser sous l’effet d’un
5.1.2.2 Amorçages et arcs court-circuit et d’engendrer des pressions suffisantes pour faire
céder les parois ; lorsque les diélectriques sont inflammables ou sus-
Les amorçages qui donnent naissance aux arcs et les arcs ceptibles de former, en vapeur avec de l’air, des mélanges combus-
eux-mêmes sont le plus souvent dus, à l’origine, à : tibles ou explosifs, le processus peut être déclenché.
— une baisse des qualités diélectriques d’un isolant, dépôt de C’est le cas de transformateurs dont l’isolant est l’huile minérale,
poussières conductrices, d’humidité, créant un amorçage superfi- qui sert de liquide de refroidissement, de condensateurs, de
ciel qui devient un pont conducteur de résistance progressivement démarreurs de moteurs, etc.
décroissante ;
— de surtensions ; La protection est assurée par des dispositifs capteurs de pression
— un rapprochement entre deux parties actives, ou entre partie ou de bulles résultant de la décomposition des diélectriques (relais
active et le sol, à des potentiels différents ; Buchholz) ou de protections internes d’auto-extinction associés ou
— une ouverture de contacts de dispositifs de coupure en charge non à la coupure.
à pouvoir de coupure insuffisant (ou de sectionneurs manœuvrés Un autre cas typique, encore que peu fréquent, résulte de la rup-
en charge). ture d’un conducteur à l’intérieur d’un câble isolé ; un arc en série
Les arcs développent instantanément des énergies pouvant être se produit, décomposant l’isolant avec formation d’une hernie.
considérables et conduire à des courts-circuits par effets électro- Lorsque celle-ci se rompt, les gaz s’enflamment au contact de l’air ;
dynamiques. Si le milieu environnant (air, isolant liquide ou gazeux) ce défaut est indétectable s’il n’intéresse pas un autre conducteur
n’est pas rapidement régénéré, l’arc subsiste jusqu’à l’intervention actif ou de protection.
des protections ou la destruction des matériels.
Par ailleurs, la fusion des parties métalliques, de même que 5.1.2.5 Autres causes diverses
l’énergie dégagée, peuvent enflammer les matières combustibles On peut citer d’autres éléments susceptibles de provoquer des
situées à proximité (isolants électriques ou autres matériaux). défauts, indépendamment des précédents.
■ Parmi les causes internes à une installation :
5.1.2.3 Court-circuit
— les surtensions d’origine interne (enclenchement ou déclen-
L’origine des incendies est souvent attribuée à l’électricité faute chement d’un disjoncteur), qui peuvent affecter les transformateurs
de renseignements plus précis ou lors d’enquêtes incomplètes. Le et les matériels à composants électroniques ; la protection contre
court-circuit est le plus souvent évoqué alors qu’il est généralement ces manifestations relève d’une technique particulière [8] [9] ;
la conséquence d’un début d’incendie et provient d’une autre cause ; — les variations fréquentes de régime d’utilisation, notamment
en réalité, on confond le plus souvent le court-circuit, qui est rare, avec des pointes de courant (démarrages fréquents de moteurs ou
avec d’autres incidents d’origine électrique, dont il peut être une de soudeuses électriques) ;
suite. Étant donné l’état des lieux et des matériels après un incendie, — les variations continues de tension (flicker), de fréquence ;
il est difficile de retracer chronologiquement l’ordre des facteurs. — la présence de courants harmoniques ;
Le court-circuit est défini comme une « surintensité produite par — les oscillations à haute fréquence ;
un défaut ayant une impédance négligeable entre des conducteurs — les influences électromagnétiques.
actifs présentant une différence de potentiel en service normal ».
■ Parmi les causes externes à une installation déterminée :
Cette mise en contact de conducteurs peut provenir par exemple : — les surtensions propagées par les réseaux aériens, que celles-ci
— d’une action humaine malencontreuse, comme une chute proviennent d’un coup de foudre direct ou indirect ou d’une induc-
d’outil dans un jeu de barres, le contact d’une virole de pinceau entre tion, plus ou moins amorties, suivant la distance à l’impact ; y sont
barres lors d’un nettoyage, un effort électrodynamique à la suite particulièrement sensibles les transformateurs et l’appareillage, dont
d’un amorçage entre phases, le poinçonnement d’un câble ; la protection peut être assurée par parafoudre ;
— du déplacement de parties actives (desserrement de borne ou — l’environnement (corrosion, température ambiante, pollution,
de connexion) ; eau...) ;
— de la pénétration de corps étrangers, d’animaux ; — les effets mécaniques (chocs, tractions, vibrations, perce-
— de la dégradation d’isolants jusqu’au contact pratiquement ments) ;
franc entre parties actives. — les facteurs humains (fautes de comportement, fausses
manœuvres, défauts d’entretien, travaux, etc.).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 31
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

5.1.3 Interactions 5.2.1 Réglementation et normes


Si certains facteurs isolés sont susceptibles de compromettre Certaines dispositions réglementaires et normatives viennent
l’intégrité d’un matériel électrique, il est fréquent que plusieurs élé- compléter, sur des points particuliers, les dispositions générales
ments agissent soit simultanément, soit successivement, l’un étant [Doc. D 5 100]. On peut également se reporter à Installations élec-
la résultante d’un autre. Cet effet peut être illustré par la figure 28, triques. Caractéristiques générales [1].
dans laquelle : Les normes spécifiques aux matériels électriques sont détaillées
— le cercle extérieur représente les contraintes pouvant affecter dans l’article Problèmes de feu dans le matériel électrique [10]. Indé-
un matériel (décrites ci-avant) ; pendamment de ces normes, des normes-cadres fixent les règles
— les rectangles en représentent les effets ; générales, les essais-types auxquels il est fait référence, selon les
— les cercles intérieurs en constituent les conséquences. choix faits en fonction de chaque cas particulier [Doc. D 5 100].
Quoique le diagramme puisse s’appliquer à toutes sortes de
défauts, il est ici utilisé pour montrer les effets successifs ou simul-
tanés résultant les uns des autres et conduisant à un incendie. 5.2.2 Classement des matériaux
et éléments de construction
Les diverses réglementations ont établi un corps de doctrine, qui
5.2 Mesures de prévention s’applique plus particulièrement aux matériaux et éléments de
des incendies d’origine électrique construction. Des spécifications particulières, concernant le choix,
et parfois les matériaux constituants des matériels, leur installation,
des dispositions spéciales selon la nature du risque, etc., font partie
Les mesures de prévention, qui font l’objet de réglementations de ces réglementations auxquelles il conviendra de se référer. En
en ce qui concerne les installations et les bâtiments, et de norma- ce qui concerne la construction des bâtiments (cf. code de la
lisations pour les matériels, ont pour but : construction), on distingue deux types d’essais visant à détecter :
— d’éviter, autant que faire se peut, les causes susceptibles de — les premiers, la réaction au feu, c’est-à-dire l’élément apporté
provoquer un incendie ; au feu et au développement de l’incendie, les critères retenus étant
— d’en limiter les effets, s’il a pris naissance ; la quantité de chaleur dégagée pendant la combustion ainsi que la
— d’assurer en premier lieu la sécurité des personnes, puis des présence ou l’absence de gaz inflammables (arrêté du 30.06.83 ;
biens ; NF P 92-501 à 92-512) ;
— de faciliter l’intervention des secours. — les seconds, la résistance au feu, c’est-à-dire le temps pen-
Certaines de ces mesures peuvent mener à des conditions dant lequel les éléments de construction peuvent jouer le rôle qui
contradictoires qu’il faut s’efforcer de concilier. C’est ainsi, par leur est dévolu, malgré l’action d’un incendie (arrêté du 21.04.83 ;
exemple, que le développement de matériaux d’isolation des câbles, NF X 65-010 et 65-020 ; X 70-100 et 70-101).
à base de produits chlorés, non-propagateurs de la flamme, en
remplacement du caoutchouc, du papier imprégné d’huile, de 5.2.2.1 Réaction au feu
tresses textiles, s’il limite la propagation rapide du feu, gêne Les essais sont différents suivant que les matériaux concernés
considérablement les secours par l’opacité des fumées dégagées, sont souples ou rigides.
et cause d’importants dégâts par les vapeurs corrosives qui se
répandent dans des milieux non atteints par les flammes. En outre, une série d’essais complémentaires peut être effectuée,
par exemple pour des matériaux de caractère fusible, afin de déter-
miner la vitesse de propagation des flammes et le pouvoir calorifique
d’un matériau (combustibilité).
Pour les matériaux ignifugés, il y a lieu, de plus, d’apprécier la
durabilité dans le temps des caractéristiques apportées par le
traitement.
La sanction de ces essais est codifiée par un classement, qui
exprime le caractère d’incombustibilité ou de combustibilité des
matériaux et, dans le cas de combustibilité, leur degré plus ou
moins grand d’inflammabilité (à ne pas confondre avec vitesse de
propagation de la flamme) (arrêté du 30 juin 1983) ; on désigne par :
— M0 un matériau incombustible ;
— M1 un matériau non inflammable ;
— M2 un matériau difficilement inflammable ;
— M3 un matériau moyennement inflammable ;
— M4 un matériau facilement inflammable.

5.2.2.2 Résistance au feu


Elle s’applique aux éléments de la construction (portes et rideaux,
murs et cloisons, poteaux et poutres, planchers et plafonds). Les cri-
tères retenus sont :
— la résistance mécanique, qui est la tenue propre de l’élément
pour qu’il continue à remplir son office, et, s’il y a lieu, concoure à
la stabilité de la construction ;
— l’isolation thermique entre deux parois opposées de l’élément,
qui s’apprécie car l’échauffement (différence de température entre
la paroi exposée au feu et l’autre paroi) ;
— l’étanchéité aux flammes, qui s’appuie à la fois sur la résis-
tance mécanique de l’élément, compte tenu des déformations
Figure 28 – Interactions de différents phénomènes : contraintes, admissibles, et sur l’efficacité de l’isolation thermique ;
effets et conséquences

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 32 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

— l’absence d’émission de gaz inflammables hors de la face Si la distribution électrique, quelle que soit la nature du risque
exposée à l’essai (réaction au feu). d’incendie (interne ou externe), joue un rôle primordial, il est
Le classement des éléments se fait d’après les durées (15 min, nécessaire de détecter toute élévation anormale de température et
30 min, 1 h, 1 h 30 min, 2, 3, 4 et 6 h) pendant lesquelles ils satisfont de faire agir les dispositifs de sécurité pour éviter un sinistre ou
aux critères précédents. La résistance au feu des éléments est appré- pour assurer les fonctions essentielles.
ciée selon : ■ D’une part, il convient de regrouper les éléments essentiels
— leur stabilité, liée à la résistance mécanique ; (tableaux principaux de distribution, groupes électrogènes de
— leur degré pare-flamme, qui prend en compte la résistance secours, batteries d’accumulateurs, etc.) dans des locaux réservés à
mécanique, l’étanchéité aux flammes et l’absence d’émission de cet usage, ayant des parois coupe-feu d’un degré suffisant (2 h), et
gaz inflammables ; d’en compartimenter les diverses parties de façon telle qu’un
— leur degré coupe-feu, qui comprend la totalité des critères, incident localisé (feu, court-circuit) ne puisse se développer et affec-
c’est-à-dire le degré pare-flamme et l’isolation thermique. ter d’autres parties.
■ D’autre part, les passages des canalisations doivent être étudiés
5.2.3 Intégration de la prévention avec soin ; par exemple, il ne faut pas faire traverser les locaux à
à différents stades risques d’incendie (chaufferies, cuisines...) par des canalisations
autres que celles qui les desservent, tant pour éviter leur atteinte par
un foyer que la transmission du feu des canalisations vers le bâti-
Le souci de prévention ne peut être limité dans le temps ou dans ment. Indépendamment de l’emploi de câbles à caractéristiques
l’espace ; il doit intervenir de façon permanente, à chaque moment particulières (§ 5.3.2), il y a intérêt à réaliser des installations limitant
de l’activité, de la conception d’un matériel, d’une installation ou l’extension des foyers éventuels. Divers procédés sont utilisés :
d’un bâtiment, à leur usage quotidien.
— revêtement des câbles par des matériaux intumescents
(peintures, mastics), qui, sous l’action du feu, provoquent, par leur
5.2.3.1 Conception d’un matériel gonflement, une gaine enrobant le câble et assurant à celui-ci une
On doit procéder à : protection temporaire contre l’effet thermique (mais de durée
limitée : 15 à 30 minutes, au maximum) ;
— un choix judicieux des matières, matériaux ou composants ;
— confinement des canalisations dans des gaines ou des cani-
les résultats des essais permettent ce choix, parfois difficile compte
veaux recoupés à intervalles rapprochés par des barrières coupe-
tenu de tous les impératifs à respecter (isolation électrique et bonne
feu ainsi qu’obturation des trémies de passage d’un local à un autre,
conductivité thermique par exemple) ;
ces barrières et obturations étant réalisées par des matériaux adé-
— un agencement convenable des éléments constitutifs (ne pas
quats (laine de roche, plâtre, sable, etc.) et empêchant en outre la
placer côte à côte un composant dégageant de la chaleur (lampe)
propagation des fumées, tout en réduisant le tirage naturel.
et un élément sensible (accumulateur) ;
— une mise en œuvre judicieuse, afin de ne pas réduire ou Il existe également des plaques à presse-étoupe en matériau
détruire les propriétés initiales lorsque l’on effectue une association résistant, qui offrent l’avantage d’admettre des traversées ultérieures
de matériaux (soudure sur un composant électronique sensible à la avec moins de risques de non, ou mauvaise, obturation subséquente.
chaleur) ;
— une étude approfondie pour réduire les échauffements (ventila- 5.2.3.4 Utilisation
tion appropriée, disposition, respect d’un certain volume en oppo-
■ Pour les matériels , le respect des conditions d’utilisation et
sition à la tendance vers la miniaturisation).
d’entretien spécifiées par le constructeur doit être absolu, quel que
soit le domaine considéré (domestique, industriel, locaux d’habita-
5.2.3.2 Réalisation d’un matériel tion, établissements recevant du public, immeubles de grande
Les directives, plans, spécifications, procédures de fabrication, hauteur, etc.). Cela suppose que les notices fournies avec les appa-
doivent être parfaitement suivies. Même dans le cadre du respect reils soient bien explicites sur les dangers encourus en cas de mau-
d’une norme, il n’est pas rare de voir qu’un changement de vaise utilisation, par exemple l’insertion d’un téléviseur ou d’un
composant, de type de montage, apparemment sans conséquences, réfrigérateur, dans un meuble non ventilé, le séchage d’une serviette
pour des motifs économiques, de délai, de rupture d’approvision- de bains sur un convecteur mural électrique, le manque de nettoyage
nement, peuvent modifier profondément la tenue d’un matériel par des filtres d’une hotte de cuisine, etc.
suite d’interactions imprévues. ■ Pour les installations, une aggravation importante des risques
peut apparaître lorsque l’on effectue des modifications mal conçues
5.2.3.3 Installation ou mal réalisées sur l’installation ou les appareils existants, ou
Il est difficile de prévoir exactement le comportement au feu des lorsque des solutions inadaptées sont apportées par une personne
installations, même si elles sont correctement réalisées. Il va de soi qui connaît pas l’ensemble du problème.
que les règles établies dans les normes doivent d’abord être res- Le passage de conducteurs en nombre supérieur à celui prévu ini-
pectées. Mais, comme elles ne peuvent traiter tous les cas, il revient tialement par l’installateur sur les chemins de câbles est un exemple,
à l’installateur, compte tenu de l’environnement connu ou prévisible, hélas, trop répandu, aussi bien dans le domaine domestique que
de prendre des précautions particulières. Celles-ci peuvent conduire dans le domaine industriel ou public.
à des coûts plus élevés. Quant au remplacement des dispositifs de sécurité calibrés par
Par exemple, il faut utiliser des sections plus importantes de des dispositifs de calibre supérieur, il s’agit là d’un fait extrêmement
conducteurs pour tenir compte des mauvaises conditions de refroidis- courant, sans parler des solutions de dépannage dont les médias
sement, des câbles ayant un bon comportement aux températures de toute nature font parfois état et qui peuvent conduire à des situa-
élevées, des cloisons coupe-feu, des dispositifs à pouvoir de coupure tions particulièrement dangereuses.
élevé, etc. Les risques peuvent être considérablement réduits si les procé-
dures, établies par le constructeur de l’appareil ou l’installateur,
Réciproquement, si le feu est d’origine externe à l’installation sont fidèlement respectées. Très souvent, un entretien mal exécuté
électrique, il faut protéger celle-ci chaque fois qu’elle doit assurer apporte des risques que ne peut soupçonner son auteur ; c’est le
des fonctions essentielles (éclairage, transport de personnes ou de cas, par exemple, du nettoyage avec des produits facilement
fluides, mise à l’arrêt sûr de certains équipements, etc.). inflammables, du remplacement de composants par des modèles
de type voisin, mais de caractéristiques différentes, d’une périodi-
cité de nettoyage ou de remplacement non respectée, etc.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 33
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Parmi les risques liés au manque d’entretien, on peut citer l’accu- l’alimentation en énergie doit présenter la plus grande fiabilité. Les
mulation de poussières, les pertes d’isolement par suite de dépôts, transformateurs d’alimentation peuvent être classés en :
les courants de fuite résultant d’une conductivité augmentée du — transformateurs immergés à diélectrique liquide qui est soit
milieu environnant, etc. de l’huile minérale, soit un diélectrique chloré (qui tendent à dis-
Au-delà de ces règles formulées en termes généraux, l’analyse paraître), soit un liquide siliconé (mais, avec une conductivité ther-
détaillée des statistiques [Doc. D 5 100] met en relief : mique faible et une inflammabilité non nulle) ;
— d’une part, l’importance à attacher à l’entretien de l’appa- — transformateurs secs qui fonctionnent sans diélectrique liquide
reillage électrique et de ses contacts, à la bonne ventilation des dans l’air ambiant, et qui sont à la fois robustes, légers, ne nécessitant
équipements dégageant de la chaleur (moteurs, onduleurs) et à un pas d’entretien et offrent les meilleures garanties sur le plan de la
réglage approprié des protections ; sécurité.
— d’autre part, celle visant à pallier les fautes de comportement Ils sont soit imprégnés (résines, silicones, fibre de verre), soit
humain, telles que l’emploi rigoureux des « permis de feu » pour enrobés dans un moulage à base de résine chargée. N’étant pas
le soudage, la protection des travaux de meulage, la détection et protégés contre les contacts directs, ils doivent être munis d’une
l’élimination des fuites et résidus d’huiles, liquides combustibles et protection adéquate (écran, cellule...).
de nettoyage, l’évacuation des matières combustibles (peintures, ● Les dangers d’explosion du transformateur dans l’huile dont
vernis, chiffons, etc.), le rangement rigoureux des matériels et le l’indice d’oxygène est très bas (27) et le pouvoir calorifique supé-
bon emploi des convecteurs électriques (distance, non couverture). rieur à celui du fuel, aggravent les sinistres qui peuvent prendre des
proportions dramatiques.
● Le risque d’incendie, et même d’explosion, des transformateurs
5.3 Caractéristiques des matériels à isolant liquide est limité si le transformateur, en liaison avec un
électriques du point de vue conservateur, est maintenu constamment plein et si les relais
Buchholz sont installés sur le couvercle de la cuve du transformateur.
du risque d’incendie La surveillance de ces relais, en ce qui concerne la nature des déga-
gements gazeux, doit être effectuée en prenant des précautions
5.3.1 Essais des matériels particulières pour ne pas provoquer d’inflammation (prise de gaz
ramenée à hauteur d’homme). Malgré ces précautions, la cause
Les matériels électriques font l’objet, dans les normes de d’incendie possible est le claquage des traversées, ce qui entraîne un
construction qui leur sont propres, d’essais spécifiques visant à arc à la masse, l’inflammation et un certain écoulement de diélec-
vérifier et à assurer un certain comportement vis-à-vis du risque trique qui peut pendre feu, s’il s’agit d’huile. Un dispositif automati-
d’incendie, soit du fait de leur tenue en cas d’incident interne (déclen- que doit empêcher la vidange du conservateur. Pour éviter de
chement du feu), soit du fait de leur tenue en cas d’incident externe répandre de l’huile enflammée, une cuve de rétention, dont la capa-
(durée de service, propagation du feu). Chacun de ces essais repro- cité doit être au moins de 60 % de celle de l’huile contenue dans le
duit une situation conventionnelle représentative d’un incident transformateur, est généralement placée en dessous avec un dispo-
donné, mais doit être spécifié de façon telle que sa reproductibilité sitif d’extinction constitué par un lit de cailloux retenus par un
puisse être assurée et que les résultats soient similaires, indépen- grillage.
damment du lieu ou de l’opérateur.
■ Condensateurs
Les condensateurs au PCB sont généralement constitués de
5.3.2 Conditions d’installation feuilles d’aluminium. En cas d’arcs, le dégagement d’acide chlorhy-
drique résultant de la décomposition du diélectrique risque de pro-
Nota : le lecteur se reportera aux articles spécifiques et à l’article référencé [10]. Nous ne voquer la formation de chlorure d’aluminium dont l’action
ferons ici qu’un très bref rappel. catalysante peut être à l’origine d’un incendie.
■ Générateurs et moteurs
5.3.2.1 Canalisations électriques
Suivant leur puissance, le refroidissement de leurs enroulements
Les essais sont effectués uniquement sur des câbles et non sur est assuré par une circulation d’air en circuit ouvert ou en circuit
les ensembles de conduits renfermant des conducteurs isolés qui fermé. Sur les alternateurs de grande puissance, la circulation d’air
ne peuvent pas être considérés comme un produit fini (ils répondent, est remplacée par une circulation d’hydrogène ou d’eau.
d’ailleurs, à d’autres essais, particuliers à chaque catégorie).
Dans le cas particulier des alternateurs, les dispositions d’instal-
Les câbles sont soumis, comme les matériaux de construction, à lation peuvent permettre, en cas d’incendie, de transformer, par un
des séries d’essais relatifs, d’une part, à leur réaction au feu, et jeu de vantelles, la circulation d’air en circuit ouvert en circulation
d’autre part, à leur résistance au feu (NF C 32-070) et suivant leur d’air en circuit fermé, et l’extinction s’obtient automatiquement par
disposition (NF C 32-072). injection de dioxyde de carbone (CO2). Notons que :
Il faut insister sur le fait que les critères d’essai, ainsi que les qua- — la quantité de CO2 injectée doit représenter au moins 20 % du
lifications qui en découlent, sont conventionnels et que le compor- volume total d’air retenu dans le circuit fermé ;
tement peut être différent dans des conditions s’écartant de celles — cette teneur de 20 % doit être maintenue par injections addi-
spécifiées. tionnelles, au moins jusqu’à l’arrêt complet de l’alternateur ; la
Pour pallier les dégagements de fumées corrosives des réalisation d’une étanchéité parfaite étant difficile, l’action du venti-
composés chlorés, on dispose également de câbles C1 dits « sans lateur rend possible une réalimentation du foyer en air frais, ce qui
halogènes » à isolation synthétique réticulée (NF C 32-323, guide est dangereux.
d’emploi C 15-523).
■ Disjoncteurs
5.3.2.2 Matériels électriques Les disjoncteurs dans l’air ne présentent de risque que par les
manifestations de l’arc engendré à la coupure. Leurs chambres
■ Transformateurs d’extinction et les distances à respecter à leur mise en place le
Leur risque d’incendie résulte généralement de l’arc provoqué par pallient.
un claquage d’isolant. Dans les immeubles de grande hauteur et dans Les diélectriques liquides sont généralement remplacés par des
les locaux essentiels constituant le cerveau d’une entreprise, diélectriques gazeux (hexafluorure de soufre SF6) ; le risque pour
ces derniers disjoncteurs est généralement minime.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 34 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

■ Matériel sous enveloppe La précocité de la détection, de l’alarme et la rapidité d’intervention


La limitation de la propagation d’un arc, résultant généralement sont des nécessités absolues pour obtenir le maximum d’efficacité
d’un amorçage à la masse dû à un claquage, à un contournement dans la lutte contre le feu. Il importe donc que des mesures soient
d’isolateur ou encore à une insuffisance de pouvoir de coupure d’un mises en œuvre pour :
appareil, nécessite un compartimentage à l’intérieur des tableaux. — détecter (voire avant l’apparition des premières flammes) un
Ce compartimentage, réalisé en matériau non combustible (tôle), feu électrique ;
éventuellement isolant (jeux de barres), suffit à limiter la propagation — donner l’alarme (aux services internes et aux sapeurs-
d’un défaut interne. Il est en outre recommandé, à l’intérieur d’un pompiers) ;
même caisson, pour séparer les appareils assurant la commutation — attaquer le feu avec tous les moyens dont on dispose.
de sources différentes (dispositifs normal-secours). La caractéristique essentielle des feux de matériel électrique,
■ Relais et appareillage délicat notamment pour les câbles, est que, en général, les isolants utilisés
(largement à base de PVC) dégagent du chlore et que les additifs
Du point de vue protection, l’appareillage délicat doit être éloigné employés pour éliminer la combustibilité (antimoine) provoquent
des appareils isolés au PVC pour éviter les inconvénients pouvant des fumées grasses et opaques gênant considérablement les
résulter du dégagement de vapeurs d’acide chlorhydrique. Dans la secours. Certains spécialistes ont même émis la suggestion qu’un
lutte contre le feu, le dioxyde de carbone présente l’avantage de ne feu plus rapide mais moins fumigène entraînerait une action plus
laisser aucune trace, mais, pour le matériel très délicat, le refroidis- efficace et des dégâts moins importants. On peut donc être amené,
sement brutal dû à la neige carbonique peut provoquer des ruptures dans certains cas, à assurer un désenfumage et une ventilation, au
de conducteurs. Si les relais, les cartes et microprocesseurs élec- risque d’activer l’incendie.
troniques ne constituent pas, par eux-mêmes, un risque important,
en raison de la limitation de l’énergie qu’ils mettent en jeu, ils
souffrent très généralement des effets indirects du feu, ne serait-ce Pour qu’un incendie prenne naissance, il faut :
que par leur sensibilité à l’acide chlorhydrique dû à la combinaison — du combustible (du bois, des chiffons, des graisses, du
de l’eau et des produits de combustion du polychlorure de vinyle caoutchouc, du gaz, etc.) ;
(PVC) isolant les conducteurs, quand ce n’est pas de l’eau elle-même. — du comburant (l’oxygène est le plus répandu) ;
— de la chaleur (une flamme, une étincelle, un échauffement,
5.3.2.3 Matériels pour atmosphères explosibles une réaction chimique, etc.).
Les règles relatives aux installations électriques en atmosphère
explosible sont données dans l’article spécifique Matériels et 5.4.1.1 Classes de feu
installations électriques en atmosphères explosibles. Normalisation
[11]. On rappelle que la directive cadre 76/117/CCE du 18 décembre Suivant les types de feu, les moyens de lutte à mettre en œuvre
1975 et 79/196/CCE du 6 février 1979, suivies de nombreuses autres, sont différents.
de même que les normes EN seront à adapter à la directive dite de À cet effet, les feux sont classés suivant l’aliment de l’incendie,
« Nouvelle approche » 94/9 du 23 mars 1994 qui sera entièrement c’est-à-dire la nature du combustible, et les agents d’extinction
applicable en 2003. devront y correspondre. On distingue 4 classes de feux [NF EN 2]
Il n’existe pas encore de normes spécifiques d’installation. En (figure 30) :
[Doc. D 5 100], on rappelle les normes donnant les modes de — classe A : feux de matériaux solides, généralement de nature
protection. organique, dont la combustion se fait normalement avec formation
de braises (bois, papiers, tissus...) ;
— classe B : feux de liquides ou solides liquéfiables (hydro-
carbures, graisses, matières plastiques...) ;
5.4 Détection du feu et lutte — classe C : feux de gaz ;
contre l’incendie — classe D : feux de métaux, l’infammabilité est variable selon
le métal considéré et son état physique (poussières, copeaux,
blocs...).
Nota : le lecteur pourra également se reporter en [12].

5.4.1 Généralités

Cette association (combustible, comburant et chaleur) est


souvent schématisée sous la forme graphique du triangle de
combustion (figure 29). L’incendie prend naissance généra-
lement lorsqu’en un point précis le triangle de feu s’est refermé.

Figure 29 – Triangle du feu Figure 30 – Pictogrammes des classes de feux

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 35
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

Il n’existe pas de classe particulière aux feux électriques, l’élec- 5.4.1.4 Règles de lutte contre l’incendie
tricité étant seulement à l’origine du foyer, les composants tels que
Quels que soient les moyens mis en œuvre, l’extinction reste
les isolants étant les combustibles ; on parle alors de feux d’origine
basée sur les règles suivantes :
électrique.
— rapidité de l’intervention ;
Notons qu’il existe des foyers-types, définis pour chaque classe — limitation d’extension du foyer en direction de l’installation
de feu pour procéder aux essais d’homologation des extincteurs électrique ou de celle-ci vers l’environnement ;
(classe D exceptée). — choix des moyens d’intervention pour éviter tout risque
d’accident au cas où les produits extincteurs (eau pulvérisée, bicar-
5.4.1.2 Comburant bonate de sodium spécialement traité, dioxyde de carbone) attein-
L’oxygène nécessaire à la combustion est généralement apporté draient des parties sous tension ;
par l’air ambiant, mais peut l’être par d’autres produits chimiques — mise d’appareils respiratoires à la disposition du personnel
générateurs, soit directement, soit au cours de réactions chimiques appelé à intervenir, la décomposition au feu des isolants donnant,
(l’ammoniaque par exemple). Des expériences ont montré que fréquemment, naissance à des vapeurs toxiques, ou à une réduc-
l’abaissement de la teneur en oxygène de l’atmosphère ambiante tion du taux d’oxygène.
au-dessous d’une certaine teneur (15 % par exemple) rendait
pratiquement toute combustion impossible.
L’action consiste donc à faire baisser la teneur de l’atmosphère
5.4.2 Détection
en oxygène ; pour cela, il suffit par exemple d’injecter un gaz neutre
(dioxyde de carbone, azote, vapeur d’eau), ce qui a pour effet de La fonction fondamentale d’un dispositif de détection automatique
faire disparaître les flammes et de transformer en combustion lente d’incendie est de déclencher une alerte perceptible et compré-
la combustion vive des matériaux devenus incandescents. hensible dès le début de la combustion. Cette alarme doit être déclen-
chée à bon escient.
5.4.1.3 Élément d’inflammation Un feu se caractérise par dégagement de gaz de combustion et
Si l’on considère la période de début d’incendie, on constate de fumée, production de flammes et élévation de la température.
généralement trois phases : C’est à partir de l’un de ces phénomènes que fonctionne un détec-
teur d’incendie.
— la distillation, dégageant des vapeurs inflammables ;
— la combustion des vapeurs inflammables ;
— l’élévation de température, provoquée par la combustion vive 5.4.2.1 Rôle du système de détection
des vapeurs accélérant leur dégagement par élévation de la tempé- Un système de détection a pour rôle de déceler, signaler et localiser
rature du combustible qui, s’il est à l’état solide, ne tarde pas à l’incendie. Il peut, en plus, provoquer la mise en œuvre de dispositifs
devenir incandescent. associés tels que fermeture de clapets, de trappes de ventilation et
de portes coupe-feu, arrêt de ventilation ou de climatisation, ouver-
ture de clapets et de trappes de désenfumage, mise en service de
Les quelques définitions suivantes permettant de mieux ventilateurs de désenfumage, mise en service d’installations fixes
saisir les différents processus possibles. d’extinction, etc.
■ Point d’éclair : température à laquelle une substance combus-
tible forme suffisamment de vapeurs pour que le mélange de 5.4.2.2 Systèmes de détection
celles-ci avec l’air s’enflamme en présence d’une flamme pilote,
Ils se répartissent en :
sa combustion ne se poursuivant pas après son retrait.
— systèmes classiques à boucles, pour petites installations, per-
■ Point d’inflammation (ou point du feu ) : température à partir mettant d’identifier la boucle, dont l’un des détecteurs, au moins,
de laquelle une substance combustible émet des vapeurs en a été sollicité ;
quantité suffisante pour former avec l’air un mélange inflam- — systèmes à localisation d’adresse de zone, qui permettent
mable au contact d’une flamme pilote ou d’une étincelle, la d’identifier, individuellement ou par groupes, les détecteurs
combustion se poursuivant même après retrait de la flamme sollicités ; ils conviennent aux installations importantes ou d’accès
pilote ou de l’étincelle. difficile ;
— systèmes multiponctuels, qui, par aspiration d’air du volume
■ Point d’auto-inflammation : température à partir de laquelle à surveiller, acheminent le prélèvement vers une chambre de
la réaction de combustion d’une substance dans l’air s’amorce détection qui signale en permanence toute trace de fumée.
d’elle-même sans qu’elle soit mise au contact d’une flamme ou
d’une étincelle ; il peut varier suivant la méthode utilisée pour sa
détermination. 5.4.2.3 Installation de détection

■ Domaine d’inflammabilité ou d’explosivité des gaz et vapeurs ■ Toute installation de détection d’incendie comporte néces-
combustibles : proportion combustible/comburant nécessaire sairement une centrale, qui réalise en particulier :
pour assurer la combustion ; il est compris entre deux limites : — une alimentation des détecteurs automatiques ;
— la limite inférieure d’inflammabilité ou d’explosivité, — la collecte et l’analyse des informations issues de ces détec-
au-dessous de laquelle un mélange gazeux est trop pauvre (en teurs ou des dispositifs d’alerte manuels répartis dans les locaux ;
combustible) pour pouvoir s’enflammer ou exploser ; — le déclenchement des systèmes d’alerte (sonore et visuelle) ;
— la limite supérieure d’inflammabilité ou d’explosivité, — le déclenchement des systèmes associés ;
au-dessus de laquelle le mélange gazeux est trop riche (en — la surveillance permanente des boucles de détection et des
combustible) pour pouvoir s’enflammer ou exploser. dispositifs d’alerte ;
— l’affichage ou le report sur un tableau d’affichage, en dehors
de la zone à surveiller, des indications relatives à la localisation des
L’action consiste à contrarier l’élévation de température et tend feux.
à ramener le combustible à une température inférieure : L’ensemble est appelé système de sécurité incendie (SSI).
— à son point d’inflammation, s’il s’agit d’un gaz ou d’un
liquide ;
— à celle nécessaire pour obtenir un dégagement notable de
vapeurs, s’il s’agit d’un combustible solide.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 36 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

■ Les différents types de détecteurs, choisis selon les risques braises (leurs produits de décomposition sont toxiques et corrosifs).
existants, et la configuration des locaux, sont : Leur disparition à terme est programmée et d’autres produits
● à détection de fumées : (FM 200, gaz spéciaux) s’y substitueront, tant dans les installations
fixes existantes que pour certains extincteurs (NF EN 27201-1).
— par ionisation,
— par analyse optique ;
● à détection de flamme :
5.4.3.2 Moyens d’action mobiles et conduite à tenir
— par optique infrarouge, Il s’agit essentiellement d’utiliser des extincteurs qui sont soit por-
— par optique ultraviolet ; tatifs (jusqu’à 10 kg), soit mobiles (sur roues ou sur engins). Les
● à détecteur de température : extincteurs sont identifiés par la nature et la quantité d’agent extinc-
teur contenu, la classe du feu pour lesquels ils conviennent
— thermostatique (sensibles à un seuil),
(figure 31) et le foyer type d’homologation, par notations picto-
— thermo-vélocimétriques et thermostatiques (sensibles au gra-
grammes (figure 30) (normes NF S 61-900 à NF S 61-920).
dient de température),
— différentiel (sensible à une différence de température). ■ En cas d’incendie dans une installation électrique ou à son
Les systèmes répondent aux normes NF S 61-931 à 61-940 et aux voisinage, l’attaque doit s’effectuer en observant, outre les prescrip-
règles R7 de l’APSAD pour leur installation, les détecteurs et tableaux tions particulières pouvant être données dans une consigne, les prin-
de signalisation, aux normes NF S 61-950 à 61-965. cipes suivants.
(a) Mettre hors tension, chaque fois que possible, l’appareil en
feu, et, éventuellement, la partie d’installation voisine.
5.4.3 Moyens de lutte contre l’incendie (b) Se munir des moyens de protection contre les gaz toxiques,
si nécessaire.
5.4.3.1 Agents extincteurs
(c) Ouvrir les exutoires de fumée, s’il en existe.
Les produits utilisés pour combattre le feu sous diverses formes
(d) Fermer toutes les ouvertures connues (portes, fenêtres ou
sont les suivants.
trappes).
■ Eau en jet plein ou jet bâton (e) Employer seulement des appareils mettant en œuvre :
Projetée par une lance simple ou mixte, elle convient bien aux feux — du CO2 (neige carbonique) ;
de classe A et à un refroidissement des installations environnantes. — de l’eau pulvérisée, éventuellement avec antigel (à l’exclusion
Elle n’est pas conseillée, en BT, pour les feux d’origine électrique de ceux à base de sels solubles) ou avec un mouillant, en n’utilisant
ou au voisinage de matériels électriques, du fait de sa conductivité que des dispositifs assurant la pulvérisation directe, sans possibilité
(sauf matériels étanches ), et interdite en HT. de jet bâton (lances non réglables) ;
— de la poudre (bicarbonate de sodium hydrofugé).
■ Eau pulvérisée
Éventuellement, on peut utiliser le sable mis en place à cet effet
Elle agit par privation d’oxygène et refroidissement et crée un
conformément à certains textes réglementaires.
écran protecteur vis-à-vis du rayonnement du foyer.
L’utilisation d’extincteurs portant la mention « à ne pas utiliser
Dans les installations électriques, la lance DHT (diffuseur haute
sur courant électrique » est strictement interdite.
tension ) conforme à NF S 61-820, est obligatoire (§ 5.4.3.2).
■ Liquides émulseurs
Ils permettent :
— d’obtenir avec l’eau une mousse agissant par privation d’oxy-
gène et isolation thermique ; toutefois la formation de mousse est
impossible en présence de composants acides tels que ceux formés
par la combustion du PVC ;
— d’accroître l’efficacité de l’eau par action des Agents Formant
Film Flottant (A3F) à la surface du combustible (par exemple feu de
diélectrique de transformateur (NF S 60-210, 220, 225).
Le dioxyde de carbone (CO2) agit par privation d’oxygène ; il est
efficace sur les petits feux de classe B et en espaces confinés
(armoires électriques...) ; il peut présenter des risques pour le per-
sonnel qui interviendrait avant évacuation par ventilation
(NF EN 25923).
■ Poudres
Il en existe trois types :
— poudres BC (correspondant à ces types de feux) ; difficiles à
nettoyer ensuite sur le matériel électrique, leur usage est généra-
lement déconseillé pour l’appareillage sensible (relais,
électronique) ;
— poudres polyvalentes ABC ; leur action doit être complétée,
sur les foyers de type A, par le refroidissement par eau pulvérisée
(S 60-204) ;
— poudres D, pour feux de métaux.
■ Halons
Dérivés halogénés des hydrocarbures, ils ne peuvent plus être Figure 31 – Exemple d’étiquetage d’un extincteur
utilisés qu’en installation fixe ou pour les extincteurs. Ils agissent
par inhibition de la flamme et ne doivent pas être utilisés sur les

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 37
PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________

(f) Attaquer le feu, chaque fois que les circonstances le permettent, fait en circuit ouvert, si l’arrêt ne peut être obtenu très rapidement
le dos au vent, en se rapprochant progressivement du foyer et en (importance de la masse en mouvement), seule, l’eau pulvérisée
observant les prescriptions particulières suivantes : injectée dans le sens de la circulation d’air pourra assurer le refroidis-
— avec le CO2 ou les halogènes, attaquer directement la base sement et l’extinction, pour les autres fonctionnements, on peut
des flammes ; utiliser également la poudre ou le dioxyde de carbone.
— avec l’eau pulvérisée, rabattre lentement le jet de pulvérisa- Le tableau 6 indique les possibilités d’emploi des extincteurs
tion sur la base des flammes ; dans différents cas.
— avec la poudre, après une courte action sur la flamme, rabattre
la diffusion sur la base des flammes. 5.4.3.3 Moyens d’action fixes
(g) En cas d’inflammation de ses vêtements, la victime se roulera
par terre, les témoins la recouvriront de couvertures, de vêtements Il n’est pas traité, ici, des installations fixes ou semi-fixes, à usage
ou de linges en laine ou en coton, de préférence mouillés, pour obte- général, telles que les robinets d’incendie armés (RIA), les bornes
nir l’extinction par étouffement ; au cas où il ne serait pas possible ou poteaux d’incendie, les colonnes sèches ou en charge et leurs
de s’approcher suffisamment de la victime, on fera usage des extinc- accessoires, mais des installations spécifiques étudiées en fonction
teurs indiqués au paragraphe (e). de chaque cas particulier et mises en action sans intervention
humaine (mais pouvant l’être en cas de besoin). Ces installations
(h) Assurer l’évacuation de tous les gaz toxiques par ventilation particulières comprennent, en général :
des locaux après extinction de l’incendie ; les vapeurs des produits
— une source ou réservoir de produit extincteur, avec acces-
de la combustion étant plus lourdes que l’air, évacuer les gaz délé-
soirement un matériel de production de mousse ;
tères en utilisant des ventilateurs spécialement disposés pour aspirer
— un réseau de distribution de l’agent extincteur (tuyauteries,
l’air au point le plus bas du local, chaque fois que celui-ci sera en
vannes, accessoires de sécurité, de dégivrage...) ;
contre-bas par rapport au sol extérieur.
— des diffuseurs (têtes d’aspersion de différents modèles,
■ Dans le cas où le matériel électrique est sous tension ou s’il y a buses...) ;
un doute, il y a lieu, en outre, de revêtir des gants isolants adaptés à — un dispositif de mise en œuvre : ampoules ou lamelles fusibles,
la tension nominale de l’installation (§ 4.6.1.1) et de maintenir entre vannes, instantané ou retardé (pour évacuation des locaux dans le
l’appareillage d’extinction et les pièces sous tension un écartement cas de produits gazeux) ;
minimal : — un dispositif d’alarme.
• dm = 0,50 m pour les installations à basse tension ; Dans le cas d’installations électriques importantes (centrales de
• dm = 1 m pour les installations à haute tension de tension production, postes de contrôle, installations informatiques, trans-
 20 kV ; formateurs, etc.), les types suivants sont utilisés.
• dm = 2 m pour les installations à haute tension à tension
comprise entre 20 et 50 kV. ■ Aspersion par eau, de type « sprinkler »
Au-delà de 50 kV, l’usage des extincteurs n’est autorisé que hors Ils conviennent bien à la protection de grandes surfaces, et sont
tension. constitués par un réseau de canalisations d’eau maintenue sous
pression par un réservoir à gravité et/ou à pression d’air et alimentant
L’usage des lances de pulvérisation pour les ouvrages sous tension des têtes de diffusion à effet soit direct, soit indirect. Ces têtes sont
(ou susceptibles de l’être), avec diffuseurs DHT, requiert de maintenir obturées par une ampoule ou un bouchon dont la fusion à une
entre le diffuseur et les parties actives une distance minimale iden- température déterminée entraîne l’arrosage de la zone d’action.
tique à d m (ci-dessus) jusqu’à 50 kV inclus, puis : Certaines têtes peuvent être commandées par groupes sous l’action
• 3 m entre 50 kV et 250 kV inclus ; de l’une d’entre elles de façon à couvrir une zone déterminée. La
• 4 m au-delà de 250 kV. densité de répartition des dispositifs, dépend de leur type, de la
configuration des lieux, de la hauteur, de la présence d’obstacles,
■ Dans le cas particulier des matériels tournants, pour les etc. (normes NF S 62-210 et 62-212, règles R1 de l’APSAD). (0)
moteurs et générateurs dont la circulation d’air de refroidissement se

Tableau 6 – Utilisation des extincteurs


Agents extincteurs

Eau Poudre Poudre CO2


Eau
+A3F polyvalente BC
Emploi selon classes et types de feux
A – feux secs.............................................................. xxx xxx xx x x
B – liquides produits volatiles, essence .................. o xxx xxx xxx xx
B – produits moins volatiles, huiles, solides liqué-
fiables......................................................................... x xxx xxx xxx xx
C – gaz........................................................................ ............................ ............................ xxx xxx
D – métaux................................................................. o o ............................ x o
Emploi selon application
Immeubles (bureaux) ............................................... xxx xxx ............................ x x
Immeubles (garages, sous-sols, annexes).............. ............................ xxx ............................ xxx xx
Chantier et feux de gaz............................................. ............................ ............................ x xxx
Véhicules de transport de personnes...................... ............................ ............................ xxx x
Véhicules aménagés, camions-ateliers................... ............................ x x xxx
Matériel électrique d’utilisation courante ............... x x ............................ x xxx
o Emploi exclu xx Bon emploi
x Emploi possible, avec précautions xxx Emploi recommandé sans action efficace

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 100 − 38 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

■ Aspersion par eau, de type déluge ■ Noyage d’ambiance par CO2


Dite aussi rideau d’eau, cette installation peut autant asperger un Il peut être mis en œuvre aussi bien dans des locaux rendus
matériel siège d’un incendie, que le protéger du rayonnement d’un étanches, que dans des volumes restreints, tels qu’armoires,
feu voisin ; toutefois, l’aspersion, plus généralisée que dans le cas tableaux, pupitres, etc.
des spinklers, risque de provoquer davantage de dégâts. Un délai de l’ordre de 30 s précède la fermeture des issues et le
■ Aspersion par mousse extinctrice noyage, après mise en action de signalisations sonores et visuelles,
maintenues pendant l’émission et jusqu’après vérification du retour
L’installation de production de mousse, par émulsion, est parti- à la normale après assainissement des locaux (règles R3 de l’APSAD).
culièrement destinée aux feux de cuves à fuel des groupes diesels,
des gros transformateurs. Une alarme doit prévenir préalablement ■ Noyage d’ambiance par halon 1301
le personnel susceptible d’être présent dans les locaux à traiter, qui Il s’applique et s’effectue de la même façon que pour le CO2 .
peuvent être entièrement remplis. Toutefois l’installation peut être plus facilement décentralisée
(norme expérimentale S 62-101, Règles R2 de l’APSAD).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 100 − 39
P
O
U
Prévention des accidents électriques R

E
par Roland AUBER N
Secrétaire général honoraire de l’Association Internationale
des Entreprises d’Équipement Électrique (AIE)
Christian ATLANI
et
Rapporteur général du Comité des Travaux sous Tension S
A
Statistiques
(0)
V
Tableau A – Accidents mortels
O
1 2 3 4 5 6 7 8
(7/6)
I
Année Hommes Femmes Total Population Consommation
par habitant 6
(4/5)
Taux pour
10 habitants (1)
Taux pour
106 habitants
et 103 kWh
R
consommés (1)
(106 habitants) (en 103 kWh)
1970
1975
1980
176
144
130
26
29
19
202
173
149
50,52
52,65
53,59
2,573
3,166
4,326
4
3,28
2,78
1,59
1,04
0,64
P
1985
1990
146
112
22
22
168
134
55,06
56,615
5,077
5,704
3,05
2,37
0,60
0,41 L
Moyenne
1982/1991 123
Les colonnes 1 à 4 proviennent de l’INSERM.
20 143 55,46 5,30 2,70 0,51 U
Les colonnes 5 à 8 proviennent du croisement avec les chiffres tirés des enquêtes annuelles du ministère chargé de l’électricité (Industrie).
(1) Ce taux tient donc compte tant de l’accroissement de la population que de celle de la consommation.
À titre comparatif, la moyenne des dix dernières années connues (1982 à 1991) permet de noter une diminution, faible mais constante, des accidents.
S
(0) (0)

Tableau B – Accidents du travail d’origine électrique (INRS) Tableau C – Origine des incendies à EDF

Année Accidents Accidents Accidents Origine des incidents 1992 1993 Commentaires
avec arrêt graves mortels
Incidents d’origine électrique ... 32 16 Pas nécessairement
1981 1 829 225 40 suivis d’incendie
1982 1 671 224 41 Travaux, points chauds Fautes
1983 1 601 210 39 (soudage, meulage, etc.) ........... 10 8 de comportement
3 - 1996

1984 1 445 209 30 Fuites de liquides combustibles – En partie fautes


1985 1 306 185 42 solides......................................... 8 9 de comportement
1986 1 228 149 29 Gaz .............................................. 4 –
1987 1 254 143 25 Divers .......................................... – 11 Divers ou causes non
1988 1 200 196 43 identifiées
1989 1 288 172 37 54 44
1990 1 308 177 35
Doc. D 5 100

(0)
(0)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Doc. D 5 100 − 1
P PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________
O
U
Tableau D – Causes des accidents électriques
R 1991 1992 1993

Contacts directs – lignes


électriques.......................................... 22 27 14

E Contacts directs – postes


et installations ...................................
Contacts indirects..............................
8
3
6
1
10
5

N Non précisé........................................
Non classé (brûlures) ........................
6
4

5

2
43 39 31

S Tableau E – Accidents sur chantiers


et accidents électriques
A 1991 1992 1993

V Total des accidents BTP..........


dont décès immédiat
Nombre
Nombre
619
237
534
198
481
145

O Total des accidents Nombre


% 38

43
37

39
30

31
I dus à l’électricité
% 7 7,3 6,4

R dont décès immédiat Nombre


%
24
56
19
49
11
35
(0)

P Tableau F – Sources de chaleur causes des incendies d’origine électrique ou assimilée (BSP-1993)
Locaux
Locaux Établissements Autres
L communs
à tous types
Locaux
d’habitation
recevant
du public
commerciaux
et
industriels
et
divers
Total %

U Conducteurs, appareillage
de coupure et de contrôle 209 66 83 47 36 441 26,7

S Appareils de chauffage
Appareils électroménagers
190
188
144
164
6
13
26
17
3
2
369
384
22,4
23,2
Appareils d’éclairage 110 57 26 19 6 218 13,2
Moteurs 68 1 2 7 2 80 4,8
Appareils de protection/
transformation de courant 30 1 24 7 20 82 5
Autres appareils électriques 18 9 8 12 2 49 3
Divers et indéterminés 8 6 7 3 4 28 1,7
Total 821 448 169 138 75 1 651 100

Bibliographie
Références internes [4] AUBER (R.) et RÉMOND (C.). – Installations [9] DU PARC (J.). – Réseaux industriels. Correc-
aux Techniques de l’Ingénieur électriques à haute tension. D 5 036 (1994). tion de la puissance réactive et des harmo-
[5] AUBER (R.) et RÉMOND (C.). – Installations niques. D 3 215 (1994).
Traité Génie électrique
électriques. Conception. Vérification. Entre- [10] FALLOU (B.). – Problèmes de feu dans le
[1] AUBER (R.) et RÉMOND (C.). – Installations
tien. D 5 038 (1994). matériel électrique. D 2 070 (1998).
électriques. Caractéristiques générales.
D 5 030 (1993). [6] PICARD (P.). – L’électricité dans les instal- [11] DAVROU (C.). – Matériels et installations élec-
lations provisoires. D 5 060 (1996). triques en atmosphères explosibles. Norma-
[2] AUBER (R.) et RÉMOND (C.). – Installations
[7] ATLANI (C.). – Travaux sous tension. D 4 140 lisation. D 1 190 (1994).
électriques à basse tension. Protections.
D 5 032 – D 5 033 (1993). (1995). Traité L’entreprise industrielle
[3] AUBER (R.) et RÉMOND (C.). – Installations [8] GRACIET (M.) et PINEL (J.). – Protection [12] D’HOOP (J.-M.). – Sécurité incendie. A 8 890
électriques à basse tension. Choix et mise en contre les perturbations. Origines des pertur- (1994).
œuvre des matériels. D 5 034 – D 5 035 bations. D 5 170 (1998).
(1993).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


Doc. D 5 100 − 2 est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES
P
O
Revues. Journaux. Encyclopédies Publications — Matériels électriques pour atmosphères
U
FOLLIOT (D.). – Accidents dus à l’électricité. Encyc-
lopédie médico-chirurgicale 16-515 A 10, (1991).
OPPBTP
■ Guides pratiques
explosibles (G4 M 05 89).
— Classes des matériels électriques
(G4 M 06 92).
R
AUBER (R.). – Les installations électriques dans les
emplacements à risque d’explosion. « Journal — Guide pratique pour la réalisation des
■ Plan d’hygiène et de sécurité – Recueil (210 G 90).
des Électriciens », no 646, mai 1987. Les essais installations électriques de chantier (252 D 92).
au feu et la tenue des matériels et matériaux, ■ Aide-mémoire pour l’établissement des PHS :
« Journal des Électriciens », no 597, déc. 1982.
— Cahiers des Comités de prévention du bâti-
— Installations électriques en chantiers sou-
terrains (289 B 93). no 3 : Exécution des tranchées, pose de canalisa-
tions.
E
■ Fiches de sécurité
ment et des travaux publics (OPPBTP) (bimens.).
— Sauvegarde des chantiers (OPPBTP)
— Schéma-type d’une installation électrique de
chantier (G1 F 01 89).
o
n 5 : Travaux de gros œuvre du bâtiment.
n o 9 : Construction de lignes électriques
N
(bimens.). aériennes en conducteurs nus.
— Installation électrique provisoire pour l’éclai-
— Travail et sécurité (INRS) (mens.). rage des chantiers (G1 F 02 89). no 10 : Travaux en façades.
— Cahiers de notes documentaires (INRS) no 12 : Équipement électrique industriel.
— Installation électrique provisoire intérieure
(trimestr.).
— Prévenir les risques du métier (INRS)
(trimestr.).
des chantiers de bâtiment (G2 F 03 91).
— Armoires et coffrets électriques pour instal-
Équipement immeuble d’habitation.
no 13 : Installations d’éclairage extérieur.
S
— Revue de la sécurité (mens.).
— Face au risque (mens.).
lations de chantier en basse tension (G4 F 01 68).
— Outils portatifs à moteur électrique
(G4 F 02 89).
■ Cahiers des Comités de prévention (risques
physiques).
A
— Revue générale de la sécurité des entreprises
et des collectivités.
■ Mémo-pratiques
— Installation des groupes électrogènes – pro-
EDF-GDF
— Précis de secourisme du travail – Direction
V
— Sécurité – Revue de préventique.
— Vigilance (EDF service SPS).
tection contre les risques électriques (G1 M 01 83).
— Les dispositifs différentiels résiduels
générale, service général de médecine du travail.
1994.
— Protection incendie à EDF et GDF – Direction
O
— Revue générale de l’électricité, RGE (mens.).
— Journal de l’équipement électrique et électro-
nique, J3E (mens.).
(G1 M 04 87).
— Alimentation des matériels électriques porta-
tifs dans les enceintes conductrices exiguës
des affaires générales service Prévention et Sécurité.
1993. I
— Matériel électrique pour atmosphères explo-
— Journal des Électriciens (FNEE) (mens.).
— Revue technique du groupement des APAVE
(G1 M 06 91).
— La publication UTE C 18-510. L’habilitation
sibles – Direction des affaires générales. Service
Prévention et Sécurité. 1992. R
(bimestr.). électrique des personnes (G3 M 01 93).
APSAD
— Electro Negoce (FGME). — Couleurs conventionnelles des conducteurs
— Règles R1 : Installations d’extinction automa-
électriques (G4 M 02 82).
— Bulletin du Comité international de l’AISS tique à eau, type sprinkleur.
pour la prévention des risques dus à l’électricité. — Le cordon prolongateur (G4 M 03 87).
— Les lampes baladeuses (G4 M 01 89).
— Règles R2 : Installations d’extinction automa-
tique à halon 1301.
P
— Adaptateur, prolongateur et coffret portatif
différentiel (G4 M 04 88).
— Règles R3 : Installations d’extinction automa-
tique à CO2 . L
U
Normes
L’arsenal des normes s’est considérablement étendu, essentiellement en ce CENELEC Comité européen de normalisation électrotechnique
S
qui regarde les matériels et outillages pour travaux sur ou à proximité des
CEI Commission électrotechnique internationale
installations sous tension, et cela, sous l’influence de la normalisation interna-
tionale. HD document d’harmonisation (0)
UTE Union technique de l’électricité

UTE-AFNOR CENELEC
Titre (NF EN) CEI (HD)

Postes de livraison établis à l’intérieur d’un bâtiment et alimentés NF C 13-100 06.1983


par un réseau de distribution publique de deuxième catégorie.
Installations électriques à haute tension : Règles. NF C 13-200 04.1987
Add. 1 12.1989
Installations électriques à basse tension : Règles. NF C 15-100 05.1991 364 1994 (HD 384)
Add. 1 12.1994
Add. 2 12.1995
Protection contre les chocs électriques. Guide pratique. Effets UTE C 15-110 02.1995 479-1 1994
du courant sur l’homme et les animaux domestiques. Partie 1.
Aspects généraux.
Installations électriques à basse tension. Guide pratique. Choix UTE C 15-523 06.1988
et mise en œuvre des câbles de catégorie C 1 sans halogène.
Vérificateurs de tensions alternatives ne dépassant pas 1 000 V. NF C 18-310 12-1985
Détecteurs unipolaires pour réseaux, installations et équi- C 18-311 08.1986 1243-1 1993
pements, de tensions alternatives au-dessus de 1 000 V et ne (pr EN 61243-1)
dépassant pas 420 kV.
Outils à main pour travaux sous tension jusqu’à 1 000 V en NF C 18-400 04.1994 900 1987
courant alternatif et 1 500 V en courant continu. (NF EN 60900)
Tubes isolants remplis de mousse et tiges isolantes pleines NF C 18-401 09-1988 855 1985 (HD 496 S1)
pour travaux sous tension.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Doc. D 5 100 − 3
P PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________
O
U
R Titre

Perches isolantes et outils adaptables pour travaux sous NF C 18-402


UTE-AFNOR
(NF EN)

07.1990 832
CEI

1988
CENELEC
(HD)

(HD 542 S1)


tension.
Protège-bras en matériaux isolants pour travaux électriques. NF C 18-404 02.1993 984 1990
(NF EN 60984)
E Spécification pour gants et moufles en matériaux isolants pour
travaux électriques.
NF C 18-415
(NF EN 60903)
02.1993 903 1988

N Tapis isolants à base de caoutchouc naturel ou d’élastomère de


synthèse.
NF C 18-420
(pr EN 611 11)
10.1972 1111 1992

Profilés isolants à encoches de verrouillage pour lignes NF C 18-425 04.1975


aériennes de tension de 1re catégorie.
Échelles à éléments emboîtables pour travaux sur les supports NF C 18-430 10.1970
S des installations électriques.
Travaux sous tension. Appareils de mise à la terre ou de mise à NF C 18-445 04.1994 1219 1993

A la terre et en court-circuit utilisant des cannes comme disposi-


tifs de mise en court-circuit. Mise à la terre au moyen de
cannes.
(NF EN 61219)

V Travaux sous tension. Dispositifs portables de mise à la terre ou


de mise à la terre et en court-circuit
EN 61230 1995 1230 1995

Équipements élévateurs à bras isolant utilisés pour les travaux NF C 18-450


O sous tension au-dessus de 1 kV en courant alternatif.
Recueil d’instructions générales de sécurité d’ordre électrique.
(NF EN 61057)
UTE C 18-510
02.1994
11.1988
1057 1991

I Consignes relatives aux premiers secours à donner aux victimes


d’accidents électriques.
UTE C 18-511 12.1992

R Carnet de prescriptions de sécurité électrique destiné au


personnel habilité – non électricien (B0, H0), exécutant (B1, H1),
chargé d’interventions (BR).
UTE C 18-530 05.1990

Degrés de protection procurés par les enveloppes. NF C 20-010 10.1992 529 1989 (HD 365 S3)
(NF EN 60529)
Matériel électrique à basse tension. Protection contre les chocs NF C 20-030 10.1969 536 1976 (HD 366)
P électriques : Règles de sécurité.
Comportement au feu des matériaux, des composants et des
Add. 1
UTE C 20-450
07.1977
02.1982

L matériaux électrotechniques (électriques, électromécaniques,


électroniques) : Considérations générales.
Détermination conventionnelle de la corrosivité des fumées. NF C 20-453 01.1985
U Analyses et dosages de gaz dégagés par pyrolyse ou par
combustion des matériaux utilisés en électrotechnique. Essai
NF C 20-454 10.1984

au four tubulaire.
S Essais relatifs aux risques du feu. Méthodes d’essai. Essai au fil
incandescent et guide.
NF C 20-455 12.1989

— Méthodes d’essais. Détermination de l’opacité des fumées NF C 20-902/1 06.1990


en atmosphère non renouvelée. Partie 1 : Méthodologie et
dispositif d’essai.
— Partie 2.1. Méthodes d’essais pour matériaux utilisés dans C 20-902/2-1 09.1990
les câbles électriques et dans les câbles à fibres optiques.
— 2e partie : Méthodes d’essais. Section 2 : Essai au brû- NF C 20-922 10.1994 695-2.2 1994
leur-aiguille. (NF EN 60695 2-2)
— 2e partie : Méthodes d’essais. Section 4/feuille 0 : Méthodes NF C 20-924/0 07.1994 695-2-4/0 1991
d’essais à la flamme de type à diffusion et de type à prémé- (NF EN 60695 2-4/1)
lange.
— 2e partie : Méthodes d’essais. Section 4/feuille 1 : Flamme NF C 20-924/1 07.1994 695-2-4/1 1994
d’essai à prémélange de 1 kW nominal et guide). (NF EN 60695 2-4/1)
Terminologie pour essais au feu. NF C 20-940 04.1990 695-4 1989
— Systèmes de sécurité intrinsèque « i ». NF C 23-539 10.1981
(EN 50039)
Essais de classification des conducteurs et câbles du point de NF C 32-070 03.1991 (HD 405-1 S1 Arndt 1)
vue de leur comportement au feu. Add. 1 07.1992
Add. 2 11.1993
Essais des câbles électriques soumis au feu. 3e partie : Essais NF C 32-072 07-1994 332-3 1992 (HD 405-3 S1)
sur des fils ou câbles en nappes.
Conducteurs et câbles pour installations. Câbles rigides NF C 32-323 07.1988
0,6/1 kV sans halogènes à comportement au feu amélioré, de
catégorie C1, à isolation synthétique réticulée et avec gaine de
protection synthétique extrudée.
Appareils de mesure électrique. Règles de sécurité pour les NF C 42-010 07.1974 414 1973 (HD 215- S1)
appareils électriques de mesure et de mesure électrique indica-
teurs et enregistreurs et leurs accessoires.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


Doc. D 5 100 − 4 est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES
P
O
U
UTE-AFNOR CENELEC
Titre

Règles de sécurité pour appareils électriques de mesurage, de NF C 42-020


(NF EN)

08.1993 1010-1
CEI

1990
(HD)

(HD 401 S1)


R
régulation et de laboratoire. (NF EN 61010-1) Modif. 1 1992
Add. 1 11.1995
Appareils mesureurs électriques indicateurs analogiques à NF C 42-100 02.1990 51-1
action directe et leurs accessoires. Première partie : Définitions
et prescriptions générales communes à toutes les parties.
(NF EN 60051-1)
Add. 1
Add. 2
11.1995
06.1995
E
Transformateur de séparation des circuits et transformateurs
de sécurité – Règles.
NF C 52-742
(NF EN 60742)
07.1989 742 1983 N
Luminaires – 2e partie : Règles particulières. Section huit. NF C 71-008 06-1991 598-2-8 1981
Baladeuses. (NF EN 60598-2-8)
Add. 2 12.1993
Outils portatifs à main à moteur. Partie 1 : Règles générales.
— Partie 2 : Règles particulières – Sections A à G.
NF C 75-100
NF C 75-102
04.1982
09.1983
(HD 400-1)
(HD 400-2)
S
— Partie 2 : Règles particulières – Sections H à N.
Effets du courant sur l’homme et les animaux domestiques.
NF C 75-103 09.1983
479-1 1994
(HD 400-3) A
1re partie : Aspects généraux.
Effets du courant passant par le corps humain. 2e partie : 479-2 1987
V
Aspects particuliers. Chapitre 4 : Effets du courant alternatif de
fréquence supérieure à 100 Hz. Chapitre 5 : Effets des courants
de formes d’onde spéciales. Chapitre 6 : Effets des courants
d’impulsion unique de courte durée.
O
Travaux sous tension. Détecteurs de tension. 1re partie :
Détecteurs de type capacitif pour usage sur des tensions alter-
1243-1 1993 I
natives de plus de 1 kV.
Travaux sous tension. Détecteurs de tension. 2e partie : Détec-
teurs de type résistif pour usage sur des tensions alternatives
1243-2 R
de plus de 1 kV.

(0)

Protection contre l’incendie P


Agents extincteurs contre l’incendie. Hydrocarbures halogénés. Spécifications.
— Dioxyde de carbone.
NF EN 27201-1
NF EN 25923
08.1994
02.1994
L
— Poudres extinctrices. Spécifications et méthodes.
— Liquides émulseurs pour mousse physique pour feux d’hydrocarbures et de liquides polaires. NF S
S 60-204
60-210
06.1987
12.1989
U
Spécifications et méthodes d’essais.
— Liquides émulseurs pour mousse physique bas foisonnement pour l’extinction des feux d’hydro-
carbures. Classement des émulseurs en fonction de leur efficacité extinctrice.
NF S 60-220 04.1987
S
— Liquides émulseurs pour mousse physique bas foisonnement pour feux de liquide polaires. NF S 60-225 12.1989
Classement des émulseurs en fonction de leur efficacité extinctrice et de leur résistance au réal-
lumage.
Matériels des services de secours et de lutte contre l’incendie. Lances à main destinées à la lutte NF S 61-820 10.1993
contre les incendies.
Extincteurs d’incendie portatifs. Caractéristiques et essais. NF S 61-900 12.1984
— Première partie. NF S 61-905 11.1975
— Deuxième partie. NF S 61-906 10.1978
— Quatrième partie. NF S 61-908 01.1984
— Cinquième partie. NF S 61-909 01.1984
Extincteurs automatiques fixes individuels pour feux de classe B. NF S 61-917 02.1987
Extincteurs d’incendie portatifs. Vocabulaire. S 61-918 07.1987
Extincteurs à poudre sur roues remorquables type 3000 B. NF S 61-920 06.1981
Systèmes de sécurité incendie (SSI). Dispositions générales. NF S 61-931 12.1990
— Règles d’installation. NF S 61-932 09.1993
— Centralisateurs de mise en sécurité incendie (CMSI). Règles de conception. NF S 61-934 03.1991
— Unités de signalisation (US). Règles de conception. NF S 61-935 12.1990
— Équipement d’alarme (EA). Règles de conception. NF S 61-936 12.1990
— Dispositifs actionnés de sécurité (DAS). NF S 61-937 12.1990
— Dispositifs de commande manuelle (DCM). Dispositifs de commandes manuelles regroupées NF S 61-938 07.1991
(DCMR). Dispositifs de commande avec signalisation (DCS). Dispositifs adaptateurs de commande
(DAC).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Doc. D 5 100 − 5
P PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES ________________________________________________________________________________________________
O
U
Protection contre l’incendie (suite)
R — Alimentations pneumatiques de sécurité (APS). Règles de conception. NF S 61-939 03.1992
— Alimentations électriques de sécurité (AES). Règles de conception. NF S 61-940 03.1992
Matériel de détection d’incendie. Détecteurs. Tableaux de signalisation et organes intermédiaires. NF S 61-950 11.1985

E Organes constitutifs des systèmes de détection automatique d’incendie. Partie 1 : Introduction.


— Partie 5 : Détecteurs de chaleur. Détecteurs ponctuels contenant un élément statique.
S
S
61-951
61-952
06.1977
09.1989

N — Partie 6 : Détecteurs de chaleur. Détecteurs vélocimétriques ponctuels sans élément statique.


— Partie 7 : Détecteurs ponctuels de fumée. Détecteurs fonctionnant suivant le principe de la diffu-
S
S
61-953
61-954
09.1989
09.1989
sion de la lumière, de la transmission de la lumière ou de l’ionisation.
— Partie 8 : Détecteurs de chaleur à seuil de température élevée. S 61-955 09.1989

S — Partie 9 : Essais de sensibilité sur foyers types.


Matériels de détection d’incendie. Détecteurs autonomes déclencheurs. NF S
S 61-956
61-961
07.1983
09.1989

A — Tableau de signalisation à localisation d’adresse de zone.


— Organes non certifiables. Fonctions supplémentaires.
NF S
S
61-962
61-965
09.1989
11.1993

V Protection contre l’incendie. Système d’extinction par protection d’ambiance (noyage total) au halon
1301. Règles d’installations.
S 62-101 05.1983

Installations fixes d’extinction. Installations fixes d’extinction automatique à eau du type sprinkleur. NF S 62-210 12.1985
O Règles de conceptions, de calcul et de mise en œuvre.
Protection de l’œil. Protection contre les rayonnements nocifs. S 77-100 12.1972

I — Spécifications relatives aux protecteurs oculaires.


— Méthodes d’essais optiques des protecteurs oculaires.
NF S
NF S
77-101
77-102
12.1972
12.1972

R — Méthodes d’essais autres qu’optiques des protecteurs oculaires.


Protection individuelle de l’œil. Filtres pour le soudage et les techniques connexes. Spécifications de
NF S
NF EN 169
77-103 12.1972
12.1992
transmission et utilisation recommandée.
— Filtres pour l’ultraviolet. Spécifications de transmission et d’utilisation recommandée. NF EN 170 12.1992

P — Filtres pour l’infrarouge. Spécifications de transmission et utilisation recommandée.


Vêtements de protection. Exigences générales.
NF EN 171
NF EN 340
12.1992
12.1993

L Exigences et méthodes d’essais des chaussures de sécurité des chaussures de protection et des
chaussures de travail à usage professionnel.
NF EN 344 02.1993

U Spécifications des chaussures de sécurité à usage professionnel.


Spécifications des chaussures de protection à usage professionnel.
NF EN 345
NF EN 346
02.1993
02.1993

S Spécifications des chaussures de travail à usage professionnel.


Équipement de protection individuelle contre les chutes de hauteur. Longes.
NF EN 347
NF EN 354
02.1993
05.1993
Équipement de protection individuelle contre les chutes de hauteur. Harnais d’antichute. NF EN 361 05.1993

Textes réglementaires
Réglementation européenne Réglementation française
L’Union européenne a élaboré des directives couvrant divers domaines Indépendamment des textes généraux sur la prévention, la sécurité,
dont l’électricité, que les États membres doivent transposer dans leur droit l’hygiène, etc., formant le code du Travail, un certain nombre de textes sont,
national (bien que leur application n’y soit, de fait, pas subordonnée). Ce sont, plus spécifiquement, prévus pour la prévention des accidents électriques,
dans l’état actuel des choses, les directives : ou citent, en partie, les mesures à appliquer. Sans pouvoir les énumérer tous,
— 89/391/CEE du 12 juin 1989 sur l’introduction de mesures visant à encou- les principaux sont les suivants, classés selon leur domaine d’application.
rager les améliorations en matière de sécurité et de santé des travailleurs ; Textes de portée générale
— 89/654/CEE du 30 novembre 1989 concernant les prescriptions minimales
de sécurité et de santé sur le lieu de travail ; — Décret no 73-1007 du 31 octobre 1973 sur la prévention des risques d’incendie
— 89/656/CEE du 30 novembre 1989 concernant les prescriptions minimales et de panique dans les établissements recevant du public (ERP).
de sécurité et de santé relatives à l’utilisation, par les travailleurs, des — Arrêté du 10 novembre 1976 relatif aux circuits et installations de sécurité
équipements de protection individuelle sur le lieu de travail ; (c’est le pendant du règlement de sécurité, pour le décret du 14 novembre
— 89/686/CEE du 21 décembre 1989 concernant le rapprochement des 1988).
législations des États membres relatives aux équipements de protection — Arrêté du 25 juin 1980 portant dispositions générales pour l’application du
individuelle ; décret du 31 octobre 1973, dit « Règlement de sécurité des ERP » (suivi
— 92/57 CEE du 24 juin 1992 concernant les prescriptions minimales de par une série d’arrêtés particuliers aux divers types d’établissements). Il
sécurité et de santé à mettre en œuvre sur les chantiers temporaires ou comporte, notamment, les articles « EL » sur les installations électriques
mobiles ; et « EC » sur l’éclairage de sécurité.
— 92/58 CEE du 17 décembre 1993 concernant les prescriptions minimales
pour la signalisation de sécurité et/ou de santé au travail. — Décret no 88-1056 du 14 novembre 1988 relatif à la protection des tra-
vailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants
Une directive est en préparation en ce qui concerne les règles de sécurité électriques (une série d’arrêtés – 14 au total – ont été pris entre le
relatives aux travaux sur ou au voisinage d’ouvrages électriques. 7 décembre 1988 et le 2 février 1989 sur des points particuliers).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


Doc. D 5 100 − 6 est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
________________________________________________________________________________________________ PRÉVENTION DES ACCIDENTS ÉLECTRIQUES
P
O
— Décret no 92-141 du 14 février 1992 concernant les premiers soins à donner — Décret no 82-167 du 16 février 1982 relatif aux mesures particulières desti-
U
aux victimes d’accidents électriques.
— Arrêté du 4 novembre 1993, transposant en droit français la directive
92/58 CEE.
nées à assurer la sécurité des travailleurs contre les dangers d’origine
électrique lors des travaux de construction, d’exploitation et d’entretien
des ouvrages de distribution d’énergie électrique (c’est le pendant
R
« réseaux » du décret du 14 novembre 1988).
— Décret no 94-1159 du 26 décembre 1994 (pris en application de la loi du
31 décembre 1993) relatif à l’intégration de la sécurité et à l’organisation — Circulaire du 11 mars 1982 explicitant certains points du décret du 16 février
1982.
de la coordination en matière de sécurité et de protection de la santé lors
des opérations de bâtiment ou de génie civil.
Matériels
— Arrêté du 17 janvier 1989 portant approbation d’un recueil d’instructions
générales de sécurité d’ordre électrique (publication UTE C 18-510).
E
— Décret no 95-1081 du 3 octobre 1995 relatif à la sécurité des personnes, des
animaux et des biens, lors de l’emploi des matériels électriques destinés
o
— Décret n 92-158 du 20 février 1992 fixant les prescriptions particulières
d’hygiène et de sécurité applicables aux travaux effectués dans un
établissement par une entreprise extérieure.
N
à être employés dans certaines limites de tension (pris en application
d’une directive européenne dite « directive basse tension – DBT). Installations
— Décret no 81-1238 du 30 décembre 1981 sur la sécurité des prises de courant — Arrêté du 31 janvier 1986 (modifié le 18 août 1986). Bâtiments d’habitation.
(qui étaient exclues de la DBT).
D’autres textes s’appliquent à divers types de matériels (pour atmosphères
explosives, emplois des polychlorobiphényles, etc.) et ne sont pas repris ici.
Protection contre l’incendie (parcs de stationnement couverts en particulier).
— Décrets no 76-589 du 15 juin 1976 et 83-1261 du 30 décembre 1983 et arrêtés
d’application (18.10.77 - 22.10.82) : Immeubles de grande hauteur (IGH).
S
Travaux
— Décret no 65-48 du 8 janvier 1965 : mesures de protection et de salubrité
— Loi du 19 juillet 1976 - Décret du 21 septembre 1977 et textes d’application
divers, notamment ceux relatifs aux stockages d’hydrocarbures liquides ou
A
dans les travaux de bâtiment et les travaux publics.
— Circulaire no 70-21 du 21 décembre 1970, sur la déclaration à effectuer
liquéfiés des installations classées pour la protection de l’environnement
(établissements dangereux, insalubres et incommodes). V
avant d’entreprendre tout travail ou opération au voisinage de lignes
électriques aériennes et de canalisations électriques souterraines.
O
I
Organismes
France Section française de la SFPE
R
Assemblée plénière des sociétés d’assurances dommages (APSAD) Syndicat des entrepreneurs de réseaux et construction électriques (SERCE)
Association française de normalisation (AFNOR) Union technique de l’électricité (UTE)
Bâtiment et travaux publics (BTP)
Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSP)
International
Association internationale des entreprises d’équipement électrique (AIE) P
Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) Association internationale de la sécurité sociale (AISS)
Centre national de prévention et de protection (CNPP)
Électricité de France (EDF), service Prévention et sécurité
Bureau international du travail (BIT)
Comité international de l’Association internationale de la sécurité sociale pour
L
Fédération des grossistes en matériel électrique (FGME)
Fédération nationale du bâtiment (FNB)
la prévention des risques professionnels dus à l’électricité
Commission électrotechnique internationale (CEI)
U
Fédération nationale de l’équipement électrique (FNEE)
Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
Groupe de travail no 4 du Comité d’études 64 de la Commission Électro-
technique Internationale (en particulier son GT 4) S
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
Society of Fire Protection Engineers (SFPE)
Ministère de l’Intérieur
Union internationale des producteurs et distributeurs d’énergie électrique
Ministère chargé du Travail (UNIPEDE)
Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics
(OPPBTP)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Doc. D 5 100 − 7

Vous aimerez peut-être aussi