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Recherche pour un nouveau connecteur en bambou (© Klaas De Rycke et Simon Velez).


Connecteurs architecturaux
pour ossatures en bambou

Klaas De Rycke, Introduction


Marc Leyral,
Alexandre Pierre1/ Les enjeux environnementaux
La situation climatique est préoccupante pour l’avenir de l’huma-
nité. La prise de conscience de cet enjeu pour notre futur commun
est en route et doit sans nul doute s’accélérer. Les accords de Paris
sur le climat de décembre 2015 fixent un objectif à long terme de
limitation de l’élévation de la température à « nettement en dessous
de 2°C ». Selon l’ADEME, « le bâtiment, secteur le plus consomma-
teur d’énergie [est] producteur de 23% des émissions nationales de
CO2 »2/. Notre responsabilité, en tant que chercheurs, enseignants 29
et professionnels de ce secteur, est donc très grande vis-à-vis de ces
enjeux.
Selon les études menées sur ce point, on peut estimer que l’énergie
grise d’un bâtiment représentait environ 25% du total du secteur
(75% pour l’énergie d’usage) au début du XXe siècle. Aujourd’hui,
grâce aux efforts menés sur la consommation des bâtiments, ces
proportions se sont inversées.
L’énergie grise des bâtiments est donc de nos jours le plus impor-
tant levier sur lequel il faut innover pour limiter l’impact écologique
des bâtiments. Les matériaux biosourcés, dont le bambou fait partie,
sont ainsi appelés à jouer un rôle prépondérant dans un futur très
proche.

Les enjeux architecturaux


Les assemblages des structures en bambou ont habituellement
recours à divers matériaux (ficelle, acier, béton, etc.) Ces matériaux
– notamment ceux employés pour le serrage annulaire de la canne
au droit de l’organe de connexion – sont communément positionnés

fabricA 13, 2019, pp. 28-51


30

en grande partie à l’extérieur des tubes de bambous. L’impact visuel Illustration 1


Rirkrit Tiravanija, The Land, Bâle
est alors très important et interroge la pertinence de l’utilisation de
(© Bollinger + Grohmann, 2015).
solutions techniques sophistiquées et difficiles à mettre en œuvre
pour les structures en bambou.
Les projets imaginés par l’artiste Rirkrit Tiravanija, exposés à
Bâle en 2015 (projet The Land, ill. 1) et à Arles en 2018 (projet Do We
Dream Under The Same Sky), et dont les structures ont été conçues
par le bureau d’études techniques Bollinger + Grohmann, nous ont
conduit à cette réflexion. Ces structures en treillis tridimensionnels
sont constituées de membrures horizontales en bambou et de diago-
nales et montants en acier. Ces éléments en acier et leurs connexions –
également en acier – avec le bambou ont une empreinte visuelle forte.
Notre étude s’inscrit dans la continuité – purement théorique –
de ces projets, en proposant de réaliser ce type de structures avec
des membrures de bambou uniquement et à l’aide de connexions
invisibles.
Dans le champ de l’architecture, le bam-

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


bou est un matériau qui évoque l’artisanat et
la simplicité. Les assemblages d’une struc-
ture en bambou doivent donc être les plus
simples et les plus discrets possibles pour
que le matériau puisse exprimer ses qualités
architecturales sans que sa lecture ne soit
perturbée par des éléments techniques trop
présents visuellement.
Cette étude porte sur l’élaboration d’un
nouveau type de connecteur pour bambous,
conciliant performances techniques des
Illustration 2
Chaume et rhizome + détail
assemblages et discrétion des dispositifs mis en œuvre. L’assemblage
(© Bollinger + Grohmann). doit donc être :
- Universel : il s’adapte à toutes les configurations géométriques ;
- Résistant : il est applicable à de grandes structures fortement
sollicitées ;
- Architectural : seul le bambou est visible, les autres matériaux
ne le sont pas.
Notre recherche s’applique également à obtenir un assemblage 31
qui a peu ou pas d’impact sur les propriétés mécaniques du bam-
bou (éviter l’éclatement ou la réduction de la section résistante du
bambou), le moins d’impact environnemental possible et une mise
en œuvre rapide, simple et économique.

La plante
Le bambou est une plante présente naturellement sur tous les
continents excepté en Europe. L’usage de la canne de bambou dans
la construction est très répandu dans certaines parties du globe,
notamment en Amérique latine et en Asie, depuis des millénaires.
La croissance du bambou est très rapide, jusqu’à 21 cm par jour
pour l’espèce Guadua angustifolia (principale variété utilisée en
construction), et sa composition fibreuse et tubulaire en fait un
matériau idéal pour une utilisation en traction et en compression
car ses fibres sont orientées parallèlement à son axe longitudinal.
Le plant de bambou est souvent composé de trois parties (ill. 2) :
- Le rhizome, la partie souterraine du plant qui relie les diffé-
rentes pousses ;
- Le turion, qui est la pousse du bambou, sou-
vent la partie la plus solide du plant ;
- Le chaume, ou canne, partie aérienne qui
constitue la plus grande fraction du plant.
Le bambou de construction est extrait des
chaumes. Le chaume n’est pas un élément homo-
gène ; ses caractéristiques varient en fonction de
la partie considérée :
- La base est l’endroit où le chaume a le plus
gros diamètre et où les nœuds sont le moins
espacés. L’épaisseur de la paroi y est la plus
forte ;
- La partie centrale a moins de nœuds que la
base du plant ;
- Le haut du chaume est la partie ou le dia-
mètre de la canne est le plus faible. Le dia-
mètre du chaume se réduit progressivement
jusqu’à son extrémité.

32 Caractéristiques mécaniques
Le bambou est un matériau composite fibreux
et tubulaire, il est donc très anisotrope. Ses fibres
sont orientées parallèlement à l’axe longitudinal
de la canne. Il présente de nombreux nœuds qui rigidifient la canne
et en font un matériau idéal pour des chargements en traction et
en compression dans le sens de ses fibres, ainsi qu’en flexion pour
des charges appliquées perpendiculairement à son axe longitudinal.
Les nœuds, délimitant les cavités successives dans la canne, sont
composés de fibres en anneau qui « confinent » à ces endroits les
fibres longitudinales de la canne. Il s’agit donc de points de résistance
accrus dans le bambou.
Ce matériau a une composition chimique assez proche de celle
du bois : il est essentiellement composé de cellulose (70%), qui lui
confère sa résistance à la compression, et de lignine (20%), qui lui
permet de résister à la traction. Sa densité varie entre 0.4 et 0.8 selon
les espèces et les parties de la canne.
L’importante diversité de variétés de bambous se traduit par un
grande disparité des caractéristiques mécaniques ; entre outre, elles
peuvent aussi varier très sensiblement au sein d’un

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


même plant selon la partie de la canne où est préle-
vée l’éprouvette. Son taux d’humidité et sa mouil-
labilité impactent également de façon importante
ses propriétés physiques et mécaniques.
Néanmoins, de nombreuses études sur les pro-
priétés mécaniques de différentes espèces ont été
menées et comparées afin d’extrapoler certaines
caractéristiques, en voici quelques valeurs pour
l’espèce Guadua Angustifolia, originaire des régions
tropicales d’Amérique et introduite dans plusieurs
autres régions du monde telles que l’Inde et la Chine :
- Compression : 40 à 80 MPa ;
- Traction : 120 à 230 MPa ;
- Flexion : 50 à 150 MPa ;
- Cisaillement : 7 MPa.

Le bambou dans l’architecture


L’usage du bambou est historiquement lié à
l’habitat vernaculaire, notamment en Amérique 33
latine et en Asie, la rapidité de sa production, son
coût peu élevé dans ces régions et la simplicité de
sa mise en œuvre en font un matériau prisé pour
Illustration 3 l’auto-construction. Le matériau est alors employé tant pour les élé-
Simon Velez, Iglesia sin religion, ments structurels que pour la couverture et le second-œuvre.
Colombie (© Hitesh Misha 2005).
Récemment, grâce à ses qualités écologiques et ses caractéris-
tiques mécaniques, le bambou occupe une place croissante dans
l’architecture contemporaine. Ainsi, son usage se développe rapi-
dement dans les revêtements des édifices, mais, face à la complexité
d’assembler des membrures de dimensions variables et non standar-
disées, son usage comme élément structurel reste limité.
L’usage du bambou comme élément structurel se fait aujourd’hui
essentiellement dans des pavillons éphémères ou des éléments de
franchissement. Ces ouvrages, qui souhaitent utiliser le bambou
en conciliant ses propriétés esthétiques et mécaniques sont plus
complexes à étudier. Pourtant, certains architectes, tel Simon Velez,
fondent l’essence de leur architecture sur l’utilisation structurale
du bambou (ill. 3).
34
Les connecteurs
Le choix d’un type de connecteur pour une structure en bambou Illustration 4
dépend de sa fonction : pour une structure éphémère devant être Recherche pour un nouveau
connecteur en bambou (© Klaas
montée et démontée rapidement – par exemple des échafaudages De Rycke et Simon Velez).
–, on privilégie souvent des assemblages en cordage ou en fibres
végétales. Ces assemblages, très simples dans leur mise en œuvre, Illustration 5
se retrouvent naturellement aussi dans de nombreux édifices ver- Différents nœuds utilisés dans
la construction en bambou
naculaires. Ces assemblages traditionnels restent encore d’usage (photomontage
dans certaines constructions contemporaines, notamment pour la Bollinger + Grohmann).
réalisation de structures utilisant des bambous de petits diamètres.
Pour des assemblages de structure nécessitant des performances
techniques importantes, des connecteurs en acier inspirés de ceux
des constructions métalliques sont généralement utilisés (du sys-
tème MERO par exemple) – c’est le cas notamment des projets de
Rirkrit Tiravanija sur lesquels se base notre étude. Leur mise en
œuvre nécessite des techniques d’usinage un peu plus complexes
et leur impact visuel sur la structure est généralement assez marqué.
Il existe aussi, depuis peu, des assemblages utilisant les nouvelles
technologies de fabrication telles que la fabrication additive (impres-

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


sion 3D). Ces assemblages montrent pourtant des lacunes dans leur
résistance mécanique et dans l’économie et la simplicité des moyens
employés pour les réaliser (une impression 3D nécessite un temps
et une étude de fabrication importants, et chaque nœud nécessite
une étude distincte car sa géométrie – du fait du caractère naturel
de la plante – est variable). Ces assemblages sont essentiellement
mis en œuvre dans des structures expérimentales qui utilisent des
bambous de petits diamètres. Certaines méthodes cherchent à obte-
nir des scans 3D des bambous à connecter pour adapter les pièces
imprimées3/.
La réalisation de connecteurs utilisant une injection de matière à
l’intérieur du bambou a déjà été étudiée et mise en œuvre dans cer-
taines structures. Leur fabrication, généralement in situ, nécessite
alors toutefois une quantité relativement importante de mortier,
de nombreux trous de coulage et, parfois, des éléments de serrage
annulaire métalliques sur les cannes les plus importantes. Simon
Velez, architecte colombien, est le pionnier dans l’utilisation de tels
assemblages. L’essentiel de ses projets, construits exclusivement en
bambou, sont conçus avec des assemblages par injection de béton. 35
Sur la base de ses travaux, Lucas Hogan et Graham Charles Archer4/
ont développé et analysé des assemblages plus performants mettant
en œuvre un accroissement de la rugosité de la paroi intérieure du
bambou. Le caractère fibreux du bambou rend la réalisation de trous
dans le chaume problématique à cause de la propagation possible
d’une fissure à cet endroit, provoquant l’ouverture de la cellule et
donc la désolidarisation de l’assembleur. Notre étude est donc placée
dans la continuité de ces travaux (ill. 4 et 5).

Problématiques
L’empreinte visuelle des connecteurs des structures réticulées en
bambou devient souvent très lourde dès que l’on cherche à exploi-
ter le bambou pour ses caractéristiques mécaniques élevées. Dans
l’exemple du projet de Rirkrit Tiravanija, les assembleurs en acier
sont très visibles. Si la fabrication de structures performantes en
bambou est aujourd’hui possible, les qualités de ces dernières sont
fortement impactées par la présence visuelle d’éléments ajoutés sur
les parois extérieures des cannes au niveau des connections.
36

Outre leur impact sur l’aspect visuel de la structure, ces éléments Illustration 6
Coupe sur un bambou
nécessitent souvent une complexité additionnelle de fabrication,
enduit d’époxy
d’usinage et de mise en œuvre. Ainsi, dans un but d’économie de (© Bollinger + Grohmann).
moyens, de temps de mise en œuvre et d’uniformité visuelle, nous
avons conçu, réalisé et testé des connecteurs totalement invisibles
dont les performances cherchent à s’approcher au maximum des
caractéristiques mécaniques du bambou.
L’économie de matière et l’impact environnemental étant des pro-
blématiques de premier plan pour le futur de la construction, nous
avons cherché à limiter l’emploi de matériau onéreux ou ayant un
impact important sur l’environnement.
Enfin, la réalisation de trous dans le bambou menace l’intégrité
structurelle de l’assemblage à cause du risque d’ouverture du chaume
par fissuration et de désolidarisation de l’assembleur. La solution
passe alors par l’ajout de serreurs en métal ou, comme ce fut le cas
pour le projet Rirkrit Tiravanija, par un dédoublement sécuritaire
des barres (la structure ayant été calculée sans ce dédoublement).
Conception de l’assemblage

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


Afin d’atteindre ces objectifs, nous plaçons l’intégralité du connec-
teur à l’intérieur de la dernière cavité de la canne à assembler. Il s’agit
donc de se concentrer sur cette interface et non plus sur l’interface
extérieure de la canne.
Le premier enjeu est de solidariser l’interface composée par la
paroi intérieure de la canne au reste du connecteur. Or, les parois
intérieures du bambou, à l’instar de celles qui sont extérieures, ne
sont pas rugueuses naturellement, il faut donc créer une interface
suffisamment adhérente entre le système de connexion et la paroi du
bambou pour éviter un glissement de l’assemblage lors des sollicita-
tions axiales inhérentes aux systèmes réticulés. Afin de répondre à
cette contrainte, un mélange de résine époxy et de sable est alors utilisé
(ill. 6), à l’image des études menées par Lucas Hogan et Graham Charles
Archer5/. Dans la phase de tests, la pertinence (à court terme) de cette
interface adhérente est démontrée par comparaison avec des connec-
teurs témoins qui en ont été privés. Une étude pourra être menée sur le
comportement à long terme avec des études cycliques de chargement/
déchargement mécanique afin d’analyser la fatigue de cette interface.
L’extrémité d’un bambou est très fissile : lorsque l’assemblage 37
sollicite la canne par un effort normal important et concentré dans
le sens des fibres, le risque de fendage est élevé. Dans la conception
traditionnelle des assemblages, la solution est fournie par un élé-
ment de serrage annulaire autour du bambou, en corde ou en acier,
présent visuellement sur le pourtour extérieur de la canne. Aussi, le
bambou a tendance à se fendre lors d’un séchage trop rapide consé-
cutif à une imprégnation ponctuelle d’eau, comme cela peut être le
cas lorsqu’on coule du mortier en contact direct avec les fibres du
bambou, d’autant plus s’il a été usiné (trous, rainures ou taraudage)
sans précautions supplémentaires. Ainsi, dans notre recherche, le
serrage mécanique est provisoire et mis en place uniquement le
temps de réalisation et durcissement de l’assemblage, avant d’être
définitivement retiré. L’usage de résine époxy fait ainsi également
office de barrière étanche protégeant les fibres de l’humidité durant
le séchage de la matrice, cependant cette caractéristique doit encore
être vérifiée à long terme.
La distance entre les nœuds des bambous n’est pas toujours régu-
lière et peut être assez espacée. Pour faciliter le placement des fers
d’armature, nous utilisons des morceaux circulaires de mousse poly- Illustration 7
Coupe sur un assemblage réalisé
ester largement compressible et étanche aux liquides épais comme
avec de la mousse polyuréthane
la résine, le béton et le scellement chimique mais perméable à l’eau. (© Bollinger + Grohmann).
Cette solution permet également de limiter la dépense de matière
et le poids de ces assemblages.
Cette mousse peut être imprégnée de résine époxy avant son
insertion dans le bambou pour créer un nœud artificiel solide à
38 proximité de l’assemblage pour réduire la fragilité du bambou à
ses extrémités. Pour une optimisation des coûts de construction,
cette mousse peut être remplacée par l’injection d’une mousse poly-
uréthane plus impactante sur l’environnement. Une fois la mousse
disposée dans l’assemblage, nous coulons un mortier qui crée une
interface entre les parois du bambou et une armature. L’utilisation
de mortier est directement liée à une contrainte économique : la
résine époxy est un matériau très onéreux qui ne peut être utilisé
de façon viable comme élément de remplissage pour des cannes de
bambou de gros diamètre, même si son utilisation peut être justifiée
pour des bambous de petit diamètre lorsqu’elle est mélangée à du
sable. Ainsi le rôle de la matrice, dans notre assemblage est de lier
les parois internes du bambou à une armature en acier qui y serait
scellée chimiquement (ill. 7).
L’assemblage que nous créons ne doit laisser à la vue que le bam-
bou, ce qui interdit – ou limite très fortement – le percement de trous
pour l’injection de la matrice dans l’assemblage. Afin d’y répondre, la
matrice est coulée en préfabrication, avant la réalisation de l’assem-
blage, et la connexion entre les différentes pièces est réalisée par
Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou
39

Illustration 8 scellement chimique d’armatures. Ce procédé de préfabrication


Principe de réalisation des
permet d’assurer la continuité et la solidarisation en traction des
assembleurs, de haut en bas :
aboutage, ramification, treillis pièces. Ainsi l’assemblage définitif se résume selon la série d’inter-
(© Bollinger + Grohmann). faces suivantes : bambou / résine époxy / sable / matrice / scellement
chimique / acier.

Principe de réalisation des assembleurs (ill. 8)


L’aboutage
Le bambou est coupé à la scie, perpendiculairement à sa fibre
ou avec un angle augmentant la surface de contact entre les deux
éléments. Nous créons un fond de coffrage en utilisant une mousse
polyester ou polyuréthane. Chacune des extrémités des bambous est
alors enduite d’un mélange époxy+sable puis coulée. Lors du coulage
de la matrice, une réserve est prévue pour accueillir un fer d’arma-
ture scellé chimiquement après le séchage du mortier.
L’assemblage se fait par emboîtement après l’insertion d’un scel-
lement chimique dans la pièce femelle.

L’assemblage à ramification
On pratique une découpe à la défonceuse ou au banc d’usinage à
commande numérique dans la membrure maîtresse. Une découpe
en gueule de loup au trépan est réalisée à chaque extrémité dans la
membrure assemblée. La membrure maîtresse, faisant office de
pièce mâle, est coulée directement avec un ferraillage cintré à l’inté-
rieur du bambou. La membrure assemblée, faisant office de pièce
femelle, est coulée avec une réserve pour accueillir le ferraillage de
la pièce mâle.
L’assemblage se fait par emboîtement après l’insertion d’un scel-
lement chimique dans la pièce femelle.
40
Le treillis simple
- Les membrures sont coupées à la scie selon l’inclinaison de
leurs intersections mutuelles ;
- Les diagonales sont découpées en gueule de loup selon leurs
intersections mutuelles et avec les membrures ;
- Les diagonales, faisant office de pièce mâle sont pré-ferraillées
puis coulées ;
- Les membrures supérieures et inférieures, faisant office de
pièces femelles, sont pré-ferraillées puis coulées. Une réserve
est créée avant le coulage du béton pour prévoir l’arrivée des
pièces mâles ;
- L’assemblage est créé par insertion de scellement chimique
dans la réserve de la pièce femelle puis par emboîtement des
pièces.
Une variante de l’assemblage se fait via l’injection de béton direc-
tement dans l’assemblage pré-ferraillé, cette méthode est plus simple
mais nécessite cependant le percement d’un trou d’injection.
Le treillis tridimensionnel

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


Chacun des éléments du treillis est usiné selon les intersections
des barres entre elles, soit sur un banc d’usinage à commande
numérique, soit à la défonceuse grâce aux développés des arêtes aux
extrémités des bambous (générés automatiquement par modélisa-
tion paramétrique) qui peuvent être imprimés et repositionnés sur
la came à découper.
Le treillis tridimensionnel est étudié pour répartir les pièces mâles
et les pièces femelles puis l’assemblage est réalisé comme pour un
treillis simple (recherche en cours).

Procédé de mise en œuvre


Tous les assemblages proposés sont réalisés en atelier et scellés,
soit sur le chantier (mise en œuvre in situ), soit en atelier (préfa-
brication). Ce procédé constitue un gain de temps dans la mise en
œuvre des structures et s’adapte très facilement à des procédés de
préfabrication et de normalisation dans la construction. La fabrica-
tion des assemblages en atelier permet une optimisation de la qua-
lité et du temps de fabrication de l’assemblage ; un atelier n’est pas
soumis aux aléas d’un chantier et la conformité de la production y est 41
plus facilement contrôlable (contrôles qualités). Le taux d’humidité
est également un paramètre pouvant être parfaitement contrôlé
en atelier. Enfin, le travail en atelier est propice à l’utilisation de
technologies d’usinage précises comme les machines à commande
numérique (CNC).
Pourtant, la conception de ces assemblages n’exclut pas une fabri-
cation plus artisanale : usinage des différentes pièces de bambou à
la main, via un gabarit papier (développé du contour) ou autres pro-
cédés nécessitant moins de moyens techniques ou de qualification
de la main-d’œuvre.
Le principal enjeu dans la réalisation de ces assemblages est l’opti-
misation du temps de fabrication des assemblages en fonction des
temps de séchage des matériaux ; la résine époxy polymérise géné-
ralement en 24h (temps variable en fonction des durcisseurs utilisés)
et le ciment n’est durci qu’après 12h et n’obtient ses pleines capaci-
tés qu’après 28 jours de séchage. La gestion intelligente du temps
de travail pour chacune des étapes du processus de fabrication des
assemblages peut pourtant compenser ces lacunes.
Le processus de fabrication de l’assemblage peut être résumé
selon la série d’étapes suivante (le durcissement du béton peut
être réduit à 14 jours, étant donné ses propriétés mécaniques
à cette date) : (ill. 9)

Matériaux
Bambou
Le bambou compose l’ossature générale du projet.
Pour notre étude, nous utilisons des cannes de bambou de l’es-
pèce Guadua angustifolia, ayant un diamètre compris entre 50mm
et 130mm. L’épaisseur des parois de ces bambous est généralement
42 comprise entre 5 et 15mm. Les nœuds sont présents tous les 40cm
en moyenne.

Résine époxy + sable


La résine époxy est un matériau composite constitué d’une résine
et d’un durcisseur. Ce matériau présente une haute adhérence à de
nombreux matériaux tels que le béton, le bois et l’acier. Elle est
imperméable et résistante en milieux humides.
Un mélange d’époxy et de sable permet d’augmenter la rugosité
d’une surface lisse et donc d’en améliorer l’adhérence. Dans notre
assemblage, nous l’utilisons comme interface d’adhérence entre la
matrice et la paroi intérieure de la canne de bambou.

Matrice
La matrice fait office de matériau de remplissage et de solidarisa-
tion de l’armature métallique à la membrure en bambou. Plusieurs
Illustration 9
types de matrices sont testés pour l’étude : Estimation du temps de
Un mortier classique fabrication des assemblages
Un mortier latex (© Bollinger + Grohmann).
Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou
Le mortier classique est un matériau pouvant subir un fort retrait
pendant son temps de séchage (ill. 10). Un ajout d’adjuvants dans le
mélange du mortier permet de réduire considérablement ce phéno-
mène. Le latex, en plus de réduire le retrait du mortier, lui offre une
meilleure adhérence à de nombreux supports, le rend plus élastique
et améliore ses caractéristiques mécaniques en traction.
Aussi, lors du coulage de la matrice, il peut arriver qu’il se forme
des poches d’air à l’intérieur du mortier. Le vibrage de l’assemblage
lors du coulage de la matrice permet d’éviter ce problème.

Barre d’armature 43
Les barres d’armatures sont utilisées pour armer le mortier, confé-
rant au matériau composite ainsi créé une résistance importante en
traction. Le traitement de la surface de ces barres les rend fortement
adhérentes au béton. Nous utilisons ici ces barres comme moyen de
connexion entre les matrices des assemblages. Leur dimensionne-
ment est prévu pour limiter les risques de fissuration de la matrice
par dilatation thermique de l’acier et pour obtenir une surface de
contact suffisante avec la matrice pour assurer la transmission des
efforts entre éléments.

Scellement chimique
Le scellement chimique est un matériau très répandu dans la
maçonnerie, il sert à remplacer les chevilles mécaniques dans le cas
de connections en interface béton/acier. Il est souvent bi-composant
(résine uréthane méthacrylate, ester-méthacrylate, etc.) ou peut être
llustration 10
réalisé seulement grâce à de la résine époxy. Notre étude utilise un
Retrait observé sur un prototype
à matrice en mortier classique à 7 scellement chimique en résine époxy afin de solidariser les arma-
jours (© Bollinger + Grohmann). tures de la pièce mâle à la matrice de la pièce femelle.
Les longueurs de scellement sont généralement fournies dans les
fiches techniques des produits de scellement chimiques.

Dimensionnement de l’assemblage en traction/compression


Certaines données, comme les caractéristiques mécaniques des
matériaux et les différentes contraintes d’adhérence entre les dif-
férents matériaux mis en œuvre, nous ont permis de comprendre
les points les plus sensibles de l’assemblage. Ainsi, nous avons pu
prévoir les dimensions des différents éléments de l’assemblage en
fonction des objectifs que nous souhaitions atteindre.
Nous avons identifié huit modes de rupture différents :
- Rupture du bambou en traction ou compression ;
- Rupture de l’acier d’armature ;
- Glissement acier/béton ;
- Glissement acier/résine ;
- Glissement résine/béton ;
- Glissement résine+sable/bambou ;
- Glissement béton/résine+sable ;
- Rupture d’un cône de la matrice sur la longueur de scellement.
44 Les simulations numériques et les premiers tests conduits ont per-
mis de conclure que, selon la dimension des bambous de la structure,
les deux derniers modes de rupture étaient prépondérants.

Fabrication des prototypes et éprouvettes


Une série de prototypes est préalablement mise en œuvre pour
identifier les différents matériaux adaptés à la recherche et leurs
interactions.
Les tests sont réalisés au laboratoire L2MGC (Université de Cergy-
Pontoise) en trois phases :
- Phase de vérification du protocole (10 à 20 éprouvettes) : en cours ;
- Phase de tests pour quantifier la résistance et la raideur de l’as-
semblage (100 à 200 tests) ;
- Phase de tests visant à vérifier des pistes d’optimisation méca-
niques et écologiques.
Dans un souci de précision sur l’analyse des résultats, chacun des
échantillons prélevés est répertorié sur le stock de bambous utilisé
pour la recherche.
La fabrication des éprouvettes permet de tester les différentes
Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou
configurations d’assemblages présentés, ainsi que leurs variantes.
Chaque configuration sera également comparée à un ou plusieurs
témoins « traditionnels ». Chaque spécimen d’éprouvette est ensuite
reproduit (et testé) 10 fois, afin d’obtenir un degré de fiabilité de
75% (ISO 22156).
Certaines mesures sont réalisées pendant la fabrication des pro-
totypes et éprouvettes ; le taux d’humidité à l’intérieur des bam-
bous, le taux de retrait de la matrice et les temps de fabrication par
assemblage.

Méthodologie de test
Les éprouvettes testées sont classées par intervalles de diamètres
(intervalles utilisés par les fournisseurs de bambou de construction).
Nous testerons une série d’éprouvettes de petits diamètres, puis une
série de gros diamètres :
- De 50mm à 75mm
- De 100mm à 120mm

Essai en traction 45
L’éprouvette est placée dans un banc d’essai en traction, elle est
tenue à ses extrémités par deux mandrins à mords concentriques,
l’un fixe et l’autre mobile.
On applique une force en traction sur un bambou témoin et sur
l’assemblage abouté, on mesure les déformations et leur nature
(élastique/plastique) dans l’assemblage jusqu’à sa rupture. Ce test
nous permettra d’établir les conditions de rupture de l’assemblage
en traction, les déplacements.

Essai en compression
L’éprouvette est placée dans une presse.
On applique une force en compression sur un bambou témoin et
sur l’assemblage abouté, on mesure les déformations et leur nature
dans l’assemblage jusqu’à sa rupture.

Essai en cisaillement / Essai en rigidité rotationnelle


On immobilise la partie fixe de l’assemblage et on place la seconde
sous une presse.
46

On applique une charge pendant un moment sur l’assemblage, on Illustration 11


mesure progressivement la rotation de l’assemblage et on caracté- Principe des essais : exemple
rise la nature des déformations jusqu’à sa rupture. de la flexion (© Bollinger +
Grohmann).

Essai en flexion (ill. 11)


L’éprouvette est placée dans un banc d’essai en flexion sur deux
appuis fixes écartés d’un mètre.
On applique une charge uniforme par quatre points sur une poutre
aboutée, on mesure progressivement la flèche, les déformations
dans l’assemblage et leur nature jusqu’à la rupture de la poutre.

Résultats obtenus
Les tests nous permettront d’obtenir différents résultats :
- Des informations concernant les contraintes admissibles
par l’assemblage ;
- Une caractérisation des différents modes de rupture de

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


l’assemblage ;
- Des informations sur les déformations de l’assemblage placé
sous contrainte ;
- Des diagrammes forces caractérisant le comportement du
bambou vis-à-vis de l’assemblage.
Une fois les résultats obtenus, leur analyse nous permettra d’éva-
luer la pertinence et la viabilité de l’assemblage. Nous pourrons,
par la suite, proposer certaines améliorations visant à améliorer le
procédé, tant sur la rapidité de mise en œuvre que sur les coûts des
matériaux et leur impact écologique.
Pour déterminer la valeur caractéristique de la résistance méca-
nique de notre assemblage, nous appliquons la méthode prévue par
le standard international (ISO 22156) :

Avec :
Rk Valeur caractéristique de la résistance mécanique de notre 47
assemblage
R0,05 Résultat des 5% des tests les plus défavorables
m Valeur moyenne des résultats de l’étude
s Écart type des résultats des tests
n Nombre de tests

σall Correspond à la contrainte admissible par notre


assemblage
G Est le taux d’écart entre les résultats des tests et la pratique
(0.5 par défaut)
D Est une constante adaptée en fonction des charges
appliquées sur l’assemblage :
- 1 pour des charges permanentes
- 1.25 pour des charges permanentes et temporaires
- 1.5 pour des charges permanentes, temporaires et le vent
S Est le coefficient de sécurité ( 2.25 par défaut)
À la suite de ces résultats, nous extrapolerons une nouvelle concep-
tion théorique du pavillon Do We Dream Under The Same Sky. Un
algorithme paramétrique est également en cours de production pour
la génération automatique de tout type de structure en bambou et
de ses plans d’exécution des assemblages suivant la méthodologie
de cette recherche.

Retours critiques et pistes d’améliorations


Une fois le comportement de l’assembleur connu, une ultime
phase de l’étude devra porter sur des variantes de conception et leur
évaluation numérique et expérimentale afin de répondre à certaines
limites de l’assembleur (la liste ci-dessous n’étant pas exhaustive) :
- Amélioration des adhérences ;
- Diminution du nombre de matériaux employés, et donc du
nombre d’interfaces ;
- Amélioration de la performance écologique de l’assemblage
(remplacement ou diminution de la quantité de la mousse
polyuréthane, du mortier de ciment, de l’époxy, de l’acier, etc.) ;
- Adaptation aux bambous présents sur le territoire européen.
48
Conclusion
Les résultats préliminaires étant prometteurs, les recherches vont
se focaliser sur l’amélioration de la simplicité, de l’efficacité et du
poids écologique de ces connecteurs pour les structures en bambous.
Dans ce cadre, le partenariat entre un BET privé, Bollinger +
Grohmann, et un laboratoire universitaire public, le L2MGC, per-
met de disposer d’un cadre idéal pour l’aboutissement d’un projet de
recherche dont les résultats seront immédiatement applicables dans
le domaine du bâtiment. Les enseignants-chercheurs de l’univer-
sité de Cergy-Pontoise, équipés d’un laboratoire d’études reconnu,
assurent un cadre scientifique rigoureux à l’étude. Grâce à sa pra-
tique et ses nombreux projets innovants, Bollinger + Grohmann
dispose à la fois de solides retours d’expériences qui permettent
d’élaborer un cahier des charges adapté aux possibles applications
dans le domaine de la construction, et de vérifier dans la pratique,
avec les architectes et les entreprises, les possibilités offertes par ces
nouveaux connecteurs.
Dans cette optique, il est envisagé un prototype à l’échelle 1 de

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


la solution proposée, appliquée à la conception du pavillon Do We
Dream Under The Same Sky.
Ainsi, cette recherche s’inscrit également parfaitement dans le
cadre des enseignements dispensés à l’École nationale supérieure
d’architecture de Versailles, notamment dans celui du projet, de
l’échelle 1 et des séminaires de pratiques constructives. Il permet,
sur le thème du bambou, une certaine forme de transversalité, en
intégrant les étudiants à la recherche théorique pour l’amélioration
du procédé tout en leur permettant d’appliquer – et de tester – ces
connaissances sur des projets d’architectures biosourcés, dont tout
ou partie sont réalisables à l’échelle 1 dans le cadre de leur cursus.

1
/ Cet article est issu d’une recherche collective menée par : Clément Berthou, Klaas De Rycke, Marc
Leyral (Bolinger + Grohmann), Alexandre Pierre, Bruno Fioro, Abdelhak Kaci (Université de Cergy-
Pontoise – L2MGC), Gilles Ebersolt, Klaas De Rycke (LéaV, ENSA-V) et Baptiste Cresseaux (ENSA-V).
2
/ Ademe, Bâtiment Édition 2013, chiffres clés du bâtiment. Disponible sur : https://www.ademe.
fr/sites/default/files/assets/documents/chiffres-cles-batiment-edition-2013-8123.pdf (consulté
le 17 octobre 2019).
/ Marouane Abachi, Construire en bambou en France métropolitaine, mémoire de master 1 et master
49
3

2 du séminaire « Pratiques constructives du projet architectural, édification et culture technique »,


sous la direction de Suzel Balez, Marc Leyral, Nazila Hannachi et Dalil Hamani, ENSAPLV, 2017-2019.
4
/ Lucas Hogan, Graham Charles Archer, Development of Long Span Bamboo Trusses, California
Polytechnic San Luis Obispo (USA), Architectural Engineering, 2009.
5
/ Ibid.
Bibliographie complémentaire
Bhavna Sharma. Seismic Performances of Bamboo Structures,
Pittsburgh, University of Pittsburgh, 2010.
Bourguiba Amal. Comportement rhéologique, Ouvrabilité et
durabilité des mortiers à base de résine époxyde, Univerité de Cergy-
Pontoise, École doctorale Sciences et Ingénierie, 2016.
De Vos Valentijn, Bamboo. Matérials properties and mar-
ket perspectives, Thesis report, Netherlands, Larenstein
University, 2010 (cité par Stephane Schröder, Comparing
Mechanical Properties of Bamboo: Guada VS Moso, 21 janvier
2011. Disponible sur : https://www.guaduabamboo.com/guadua/
comparing-mechanical-properties-of-bamboo-guadua-vs-moso).
Dinie Awalluddin, Mohd Azreen Mohd Ariffin, Mohd Hanim
Osman, Mohd Warid Hussin, Mohamed A. Ismail, Han-Seung Lee,
Nor Hasanah Abdul Shukor Lim. Mechanical properties of dif-
ferent bamboo. s.l., MATEC Web of Conferences 138, 01024, 2017
Disponible sur : https://www.matec-conferences.org/articles/
matecconf/abs/2017/52/matecconf_eacef2017_01024/matecconf_
eacef2017_01024.html (consulté le 17 octobre 2019).
50 Harries Kent A., Sharma Bhavna, Richard Michael. Structural
Use of Full Culm Bamboo: The Path to Standardization, Pittsburgh
(United States), Department of Civil and Environmental Engineering,
University of Pittsburgh, 2012.
Hogan Lucas, Archer Graham Charles. Development of Long Span
Bamboo Trusses. California Polytechnic San Luis Obispo, USA :
Architectural Engineering, 2009.
Janssen J. J. A. Bamboo in Building Structures. Eindhoven,
Technische Hogeschool Eindhoven, 1981.
Kunkelberg Klaus. IL 31 Bamboo, Bamboo as a Building Material.
Stuttgart, Germany, Institute for Lightweight Structures, 1985.
Minke Gernot. Building with Bamboo, Basel, Birkhauser Libri,
2012.
Schröder Stéphane. “What are mechanical properties of bamboo”.
Bamboo Import Europe. Disponible sur https://www.bambooim-
port.com/en/blog/what-are-the-mechanical-properties-of-bamboo
(consulté le 6 octobre 2019).
Trujillo, D. Grading of Bamboo. Beijing (China), International
Network for Bamboo and Rattan (INBAR), 2016.
Yoshida Keito, Matui Masasumi, Tanaka Shigeto. Bamboo Structure

Connecteurs architecturaux pour ossatures en bambou


Constructed with Laminated Bamboo Cotter and Epoxy Resin
Connection at the Yokohama Sesquicentennial Festival, Yokohama,
Transaction of the Materials Research Society of Japan, 2010.
Xu Qingfeng, Harries Kent, Li Xiangmin, Liu Qiong, Gottron
Jennifer. Mechanical properties of structural bamboo following
immersion. Shanghai (China), Shanghai Key Laboratory of
Engineering Structure Safety, Shanghai Research Institute of
Building Sciences, 2014.

Architectural connectors for bamboo structures


Bamboo structure assemblies generally use a variety of materials (string,
steel, concrete, etc.), often positioned outside the bamboo. Their visual
impact questions the relevance of using sophisticated technical solutions
for bamboo structures.
Our study is a continuation - purely theoretical - of projects such as
The Land, Basel, 2015, and Do We Dream Under The Same Sky, Arles,
2018 (Rirkrit Tiravanija, structures designed by Bollinger+Grohmann), by
proposing to build this type of bamboo structure only and using invisible 51
connections.
This new type of assembly must therefore be:
• Universal: it adapts to all geometric configurations;
• Resistant: it is suitable for large structures under high stress;
• Architectural: only bamboo is visible;
• Ecological: its environmental impact will be minimized;
• Efficient: its implementation is fast, simple and economical.

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