Radioactivite_GB LESSON

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UNIVERSITE HASSAN 1er

Faculté des Sciences et Techniques de Settat

Département de Physique Appliquée

Parcours GB

Module B12
Radioactivité

Pr A. TABYAOUI
Enseignant Responsable
Parcours GB Module B12 Radioactivité

LE NOYAU ATOMIQUE

Les charges positives qui neutralisent les charges négatives du cortège électronique de
l'atome sont groupées dans le noyau. A chaque négaton de charge négative (-e) correspond un
proton ( p ) de charge positive (+e). La masse du proton mp est 1836 fois celle du négaton me.
Le noyau renferme également des particules électriquement neutres et dont la masse est
sensiblement égale à celle des protons. Ce sont les neutrons.
Protons et neutrons sont appelés nucléons.
Nomenclature :
nuclide : Un noyau atomique, au sens d'espèce nucléaire, s'appelle nuclide, il est
caractérisé par :
- son numéro atomique Z : qui correspond au nombre de charges élémentaires positives
supportées par le noyau. Z est donc égal au nombre de protons et égal aussi au nombre d'électrons.
- son nombre de masse A : qui est le nombre total de nucléons constituant le noyau.
A = N+Z
A
Un noyau est représenté sous la forme suivante : Z X

avec : X, symbole chimique de l'élément; A, nombre de masse; Z, numéro atomique.


Isotopes : On appelle isotopes tous les nuclides ayant le même numéro atomique Z et des N
1 2 3 12 13 14
différents. Exemples : 1 H ; 1 H ; 1 H ou 6 C ; 6 C ; 6 C .
Isotones : Ce sont les nuclides ayant même nombre de masse A avec des Z et N
10 10
quelconques. Exemples : 4 Be ; 5 B.

La masse d'un atome se mesure en unité de masse atomique ( u ). Une unité de masse
12
atomique est définie comme étant le douzième de la masse atomique d'un atome de 6 C :

1
1 u = 12 m12 , donc m12 = 12 u .
C C
exemples : me = 0,0005486 u ; mn = 1,008665 u ; mp = 1,007277 u.
La masse d'un atome est sensiblement égale à la masse de Z atomes d'hydrogène ( protons
) et de N neutrons. Puisque les masses de l'hydrogène et du neutron sont à peu près égales à 1 u,
toutes les masses atomiques sont approximativement égales au nombre de masse A. En fait, la
masse de tout atome est légèrement inférieur à la somme des masses de ses constituants. Ceci nous
permet de définir le défaut de masse m.
Défaut de masse : Le défaut de masse m d'un atome est égal à la différence entre la
somme des masses de ses constituants et la masse de l'atome. m = M - (ZmH + Nmn).

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Exemple : Quel est le défaut de masse du 32S?


R : Comme le numéro atomique du 32S est Z = 16, le nombre de neutrons est égal à :
N = A - Z = 32 - 16 = 16; La masse des nucléons qui composent cet atome est
Zmp + Nmn = 16 ( 1,007825 u )+16 ( 1,008665 u ) = 32,26384 u
La masse du 32S indiquée sur un tableau périodique est 31,97207 u et le défaut de masse
est donc : 32S = 32,26384 - 31,97207 = 0,292 u
Energie de liaison : C'est l'équivalent en énergie du défaut de masse : E = m c2.
m c2
On définit aussi l'énergie moyenne de liaison par nucléon comme étant la quantité : A

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RADIOACTIVITE

Noyaux instables :
Un noyau est dit instable s'il se transforme spontanément vers un ou plusieurs noyaux plus
stables avec émission de rayonnements corpusculaires ou électromagnétiques. Ces noyaux
instables sont appelés : - radionuclides
- radioéléments
- radio-isotopes
- noyaux radioactifs
Radioactivité :
C'est la propriété qu'ont les noyaux instables de se désintégrer spontanément. Il y a deux
types de radionuclides : les radionuclides naturels et les radionuclides artificiels.
Types d'instabilités radioactives :
Il y a trois types de radioactivités appelées : alpha ; bêta  et gamma .
Radioactivité alpha :
Il s'agit de l'émission d'un noyau d'hélium à partir d'un radionuclide. Le processus 
s'observe pour les atomes radioactifs lourds ( Z ≥ 78 ).
A A' 4
Z X -------------> Z' Y + 2 He
Les particules alpha sont absorbées par une feuille de papier.
Radioactivité bêta :
Les processus bêta sont au nombre de 3. Tous font intervenir des électrons et aboutissent à
une transformation isobarique qui conserve le même nombre de neutrons :
- A A 0
a) émission d'un électron négatif,  : Z X ---------------> Z+1 X' + -1 e
Cette émission s'observe tant dans les radioéléments naturels qu'artificiels. Elle traduit un
excès de neutrons.
+ A A 0
b) émission d'un électron positif,  : Z X ---------------> Z-1 X' + 1 e
Cette émission s'observe chez les radioéléments artificiels de même que le processus
suivant. l'un et l'autre traduisent un excès de protons.
c) capture électronique : c'est la capture d'un électron périphérique ( le plus souvent un
0 A A
électron K ). La réaction s'écrit : -1 e + Z X -----------> Z-1 X'

Radioactivité gamma :
Dans la plupart des cas, les instabilités   et  laissent les noyaux résiduels dans un état
excité. La désexcitation de ces noyaux s'effectue par émission de rayonnements .
Le rayonnement  est donc un mode de désexcitation.

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Lois de la radioactivité :
Loi de décroissance exponentielle :
Les éléments radioactifs d'une même espèce ne se désintègrent pas tous en même temps,
mais les uns après les autres.
Chaque espèce radioactive se désintègre à un rythme qui lui est propre et selon une loi
exponentielle déduite de l'expérience.
Cette loi permet de calculer le nombre de noyaux radioactifs N présents au temps t s'il y en
avait N0 au temps t0 = 0.
L'expérience montre que le nombre de noyaux qui se désintègrent par unité de temps est
dN
dt = - N(t).
proportionnel au nombre de noyaux présents :

1 dN
d'où  = - dt ( N ) ;  est appelée constante radioactive de désintégration.

On obtient, après intégration de l'expression ci-dessus :


-t
N = N0 e ; loi de décroissance radioactive.

Taux de désintégration ( activité radioactive ) :


Le taux de désintégration R, ou l'activité, est le nombre de noyaux radioactifs qui se
désintègrent par unité de temps. Dans un échantillon contenant N noyaux radioactifs identiques,
l'activité est directement proportionnelle à N : R = N
-t -t
R = N = N0 e = R0 e ; avec R0 = N0 activité au temps t = 0.

Demi-vie d'un radionuclide ( période radioactive ) :


La demi-vie ou période T d'un radionuclide est le temps requis pour que la moitié des
noyaux d'un échantillon donné se désintègrent. Si N0 est le nombre de noyaux au temps t = 0, N =
1
2 N0 au temps t = T. En remplaçant dans la relation de décroissance, nous obtenons :
1 -T -T 1
2 N0 = N0 e ; donc e =2

En prenant le logarithme népérien de chaque côté de cette dernière équation, on obtient :


1 ln2 0,693
- T = ln2 = - ln2 ; donc T= =
 
Loi d'absorption des rayonnements  ( RX ) :
Un matériau absorbant est caractérisé par :
- son épaisseur x;
- sa densité ;
- la masse atomique de ses atomes M;
- sa masse m;
- le nombre de noyaux cible par cm3 N;

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- sa surface S.
N
On a la relation : N= M
Le faisceau incident monoénérgétique h, est caractérisé par :
- son intensité I ( nombre de photons h tombant ⊥ à la surface S )
I
- son flux  = S

- Nx
A la distance x, l'intensité du faisceau est donnée par la relation : I = I0 e

- Nx
Après cette même distance x il reste : I = I0 ( 1 - e )

On pose  = N cœfficient d'absorption linéaire et s'exprime en cm-1, et on a donc :


- x
I = I0 e

Calcul de l'épaisseur de l'absorption à moitié : par un calcul similaire à celui de la période


ln2 0,693
radioactive on trouve : x1/2 = =
 

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REACTIONS NUCLEAIRES
ET ACCELERATEURS DE PARTICULES

Réactions nucléaires
Définition : Lorsqu'une particule légère a ( de nombre de masse ≤ 4 ), rencontre un noyau
atomique X, il est possible qu'après le choc, on recueille un autre noyau Y et une autre particule b.
On dit alors qu'il y a eu une réaction nucléaire et on la représente par la notation : X+ a
 Y + b ou plus simplement en abrégé par : X(a,b)Y
Lors d'une réaction nucléaire on observe la conservation des trois quantité suivantes :
quantité de mouvement, charge et énergie.
14 4 1 17 14 17
Exemple : 7 N + 2 He  1 H + 8 O, ou 7 N ( ,p) 8 O.

première réaction nucléaire expérimentale, 1919 par Rutherford.


Energie de réaction :
Soit la réaction : X+a  X' + a'
masses au repos M m M' m'
énergie cinétique E(=0) e E' e'
La conservation d'énergie s'écrit : ( M + m )c2 + e = ( M' + m' )c2 + E' + e'
L'énergie de réaction, analogue à l'énergie de désintégration, est :
Q = ( M + m - M' - m' )c2
Elle est équivalente au défaut de masse de la réaction. L'égalité précédente peut s'écrire :
Q + e = E' + e' ≥ 0 ; E' + e' , somme de deux énergies cinétiques donc tjs ≥0.
Fission nucléaire :
L'émission  est un processus de désintégration qui intervient dans les noyaux lourds où les
forces de cohésion nucléaires, à court rayon d'action, deviennent insuffisantes pour équilibrer les
forces de répulsions entre protons. Cette émission alpha n'est pourtant pas le seul processus
possible et un noyau lourd peut aussi subir une autre modification : la fission spontanée.
Définition : La fission consiste en une coupure d'un noyau lourd en deux morceaux
d'importance comparable.
La fission spontanée est un processus très peu probable vis-à-vis de la désintégration alpha.
Fission de l'Uranium 235 :
235
Réaction en chaîne : La fission provoquée de l'isotope naturel U revêt une grande
importance historique et industrielle : il est fissible par capture des neutrons lents et chaque fission
libère en moyenne 2,6 neutrons ce qui permet un processus de réaction en chaîne ( voir figure ci-
dessous).

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1
0
n

Noyau fissible

Schéma d'une réaction en chaîne


En effet, par suite de l'excés relatif des neutrons par rapport aux protons dans les noyaux
lourds, la fission s'accompagne en général d'une libération de neutrons selon le schéma général:
235 236 *
U+n U  B1 + B2 + x neutrons

x est un nombre entier pour une réaction particulière donnée. Mais il varie selon la
236 *
réaction, car le noyau U peut se décomposer de plusieurs façons différentes, chacune étant
caractérisée par une probabilité donnée. On peut dire qu'en moyenne, une réaction de fission libère
2,6 neutrons alors qu'il en a fallu un seul pour la provoquer. Il y a donc un facteur de
multiplication x qui est à l'origine de la réaction en chaîne.
Lors d'une réaction de fission, on aboutit à une libération d'énergie qui apparaît sous
diverses formes dont la principale est l'énergie cinétique des fragments de fission, énergie qui se
traduit par de la chaleur.
Aspect quantitatif : donnons un exemple d'une des réactions possibles, parmi les plus
probables :
235 1 140 93 1
U + 0 n  54 Xe + 38 Sr + 3 0 n

L'énergie de liaison par nucléon est de 7,5 MeV pour l'uranium; 8,3 MeV pour le xénon et
8,6 MeV pour le strontium. L'énergie libérée par cette fission est donc :
( 8,3 x 140 ) + ( 8,6 x 93 ) - ( 7,5 x 235 ) = 198 MeV ( par atome subissant la fission )
ceci équivaut à une énergie de 0,8 MeV par nucléon lors de cette réaction de fission. Cela
correspond à 25 000 000 de kWh par kg ayant subi la fission.

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Réaction de fusion :
La fusion de noyaux légérs se traduit par une libération d'énergie considérable; énergie qui
rapportée au nombre de nucléons, est bien plus grande que celle libérée par une fission ( la courbe
croît beaucoup plus vite avant le maximum, qu'elle ne décroît ensuite ).
Exemple de fusion : ( Bombe H )
2 2 2 2
1ère étape : 1D + 1D  1H + 1H (4,03
MeV)
deutérium tritium hydrogène "ordinaire"
Cette réaction corresond à une énergie libérée de 1 MeV par nucléon qui n'est supérieure à
celle mise en jeu dans la fission. Mais cette réaction peut être continuée par une autre :
3 2 4 1
2ème étape : 1H + 1D  2 He + 0 n ( 17,58 MeV )

Cette réaction correspond à une énergie de 3,5 MeV par nucléon, près de 5 fois plus grande
que celle libérée par la fission.
Remarques :
1 - Cette énergie considérable n'a pu être contrôlée jusqu'ici et n'a donné lieu qu'à des
applications militaires ( bombe H ).
2 - Pour que la réaction de fusion soit amorcée, c-à-d pour que deux noyaux puissent
fusioner, il faut qu'ils soient animés d'une énergie cinétique suffisante. Cette Ec-seuil correspond à
une température de l'ordre de 10 106 d°! Une telle température est obtenue dans le cas de la bombe
H par l'explosion d'une bombe atomique ordinaire qui sert de détonateur.
3 - C'est l'énergie de fusion qui est sans doute à l'origine de l'énergie rayonnée par les
étoiles.

Accélérateurs de particules
L'étude des réactions nucléaires a montré que, pour réagir, les noyaux ou particules
chargées doivent être animés d'une vitesse relative suffisante pour vaincre la barrière de potentiel.
Cette énergie est communiquée aux particules chargées par l'action d'un champ électrique dans des
appareils appelés accélérateurs.
Une particule chargée (de charge Ze) soumise à une ddp U acquit une énergie cinétique :
2
MV2 MV0
= Ze U + 2
2
Pour accélérer les particules chargées on utilise des accélérateurs comprenant :
une source d'ions : dispositif permettant d'ioniser les atomes neutres appelés à être
accéléres, les ions sont ensuite acheminés vers
un dispoitif accélerateur : où régnent un champ électrique et un vide trés poussé. Lorsque
l'énergie exigée est atteinte,

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un champ magnétique : est utilisé pour faire décrire aux particules une trajectoire
circulaire pour les diriger sur une eventuelle cible. Le rayon de la trjectoire est donné par la
M V
relation : R = Ze B

Dans cette partie, nous allons présenter quelques types d'accélérateurs.

Accélérateur linéaire : Le champ électrique utilisé dans cet accélérateur est obtenu par une ddp de
H. F. Il comprend une suite d'électrodes cylindriques reliées alternativement à l'un ou à l'autre des
pôles du générateur de HF.
La particule est accélérée dans l'espace entre les électrodes, à leur intérieur elle suit un
mouvement R U. Elle doit donc se trouver dans l'espace séparant les deux électrodes au moment
où la tension présente son maximum ( tous les t = T/2 ). Comme V augmente, pour maintenir t
constant, on doit donc augmenter la longueur des électrodes.

HF
V
Entrée des Cible
électrons

Cyclotron : Les électrodes ont la forme dun demi-cercle ( Dee ). Les ions sont accélérés entre
l'espace séparant les Dee. A l'intérieur des Dee régne un champ magnétique perpendiculaire à la
vitesse des particules, ce qui leur fait décrire une trajectoire circulaire.
La particule doit se présenter dans l'espace entre les Dee toutes les demi périodes.
MV2 (Ze)2 B2 R2 (ZeB)2 2
L'énergie cinétique obtenue est donnée par : Ec = = =
2 2M0 M0 R
c'est une fonction du rayon de la trajectoire circulaire.
L'utilisation du cyclotron présente une limite. En effet, si les particules deviennent
relativistes, il n'y a plus de résonnance entre la fréquence du champ et l'arrivée de la particule sous
le champ.

Synchrocyclotron : Ici la masse est relativiste, mais pour obtenir la condition de résonnance, on
diminue progressivement la fréquence.
Dans le synchrocyclotron on ne peut accélérer que des groupes de particules chargées et on
obtient un faisceau pulsé ( impulsionnel ).

Détection
les particules  sont des particules chargées, en traversant la matière elles provoquent une
ionisation intense sur leur passage et perdent ainsi leur énergie.
Les particules  sont beaucoup moins ionisantes, donc plus pénétrantes que les particules
.

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Les photons  ne sont pas directement ionisants, leur absorption peut provoquer une
ionisation secondaire par effet photoélectrique ou effet compton.
Afin de détecter ces différentes particules, plusieurs types de détecteurs dont les principes
sont basés sur l'utilisation du pouvoir ionisant des rayonnements   et , sont utilisés. Entre
autres, nous allons citer : le compteur Geiger Muller et la chambre de Wilson.
Compteur Geiger Muller :
Un tube T à paroi métallique très mince, fermé aux extrémités par deux bouchons isolants,
contient un gaz raréfié mélangé à des traces de vapeur organique. Un fil métallique F le traverse
de part en part; on applique entre ce fil et la paroi une ddp de l'ordre du kV. Lorsqu'une particule
ionisante pénètre à l'intérieur, il se produit une ionisation par choc dont l'effet est une avalanche (
cascade ) d'électrons sur l'anode F; la vapeur organique intervient pour étouffer cette
multiplication des électrons et en limiter la durée à environ 1 s. Le courant très bref dû à chaque
avalanche donne un " top " dans un haut-parleur ou actionne un numérateur qui arrive à compter
jusqu'à 100 avalanches par seconde.

Compteur Geiger Muller

Chambre de Wilson ( à brouillard ):


La chambre est formée d'une cuve cylindrique fermée à un bout par une glace et à l'autre
par un piston. Elle contient un gaz saturé de vapeur d'eau ou d'alcool qu'on détend brusquement en
tirant sur le piston diminuant ainsi la pression.
Elle permet d'observer les trajectoires suivies par les particules émises notamment par une
substance radioactive Lorsqu'une particule pénétre dans la chambre, sa trajectoire est matérialisée
par une chaîne de gouttelettes condensées sur les ions laissés par le passage de la particule.
L'éclairage latéral sur fond obscur permet d'observer et de photographier les trajectoires des
particules. Si les particules sont très riches en énergie, comme c'est le cas pour les particules
obtenues dans les grands accélérateurs, leur trajectoire est suffisamment longue pour qu'on puisse
l'observer dans sa totalité.

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Spectroscopie de masse
La mesure précise des masses atomiques a été rendue possible grâce à la technique de
spectoscopie de masse.
Définition : Lorsqu'un ion traverse un champ électrique ou un champ d'induction
q
magnétique, il subit une déviation dépendant du rapport m de sa charge à sa masse. Or la charge
d'un ion peut être connue avec une grande précision, puisqu'elle ne varie pas d'une manière
continue, et qu'elle est toujours un multiple entier ( et petit ) de la charge élémentaire.
q
Aussi, la mesure du rapport est-elle en fait une mesure de la masse de l'ion; c'est
m
pourquoi on appelle spectroscopes de " masse " les appareils qui permettent de différencier les
q
ions d'après leur rapport m .

Un spectroscope de masse comprend d'une manière générale, trois partie :


1- Une source d'ions
q
2- Un système de déflection et de sélection tel que les ions de même rapport m
convergent en un même point
3- Un dispositif d'enregistrement ou de mesure. Lorsque ce récepteur est une plaque
photographique, on parle de spectrographe de masse; lorsque le récepteur est un appareil de
mesure électrique, on dit qu'il s'agit d'un spectromètre de masse.
Nous envisagerons successivement ces trois composants.
La source d'ions : La substance à étudier est en général, au départ, à l'état de molécules
neutres. Il faut d'abord transformer ces molécules en ions. Le procédé le plus utilisé consiste à
bombarder ces molécules neutres, à l'état de gaz raréfié, avec un canon à électrons. Ce canon à
électrons,fonctionnant sous une centaine de volts, produit un faisceau d'électrons qui ionise les
molécules du gaz à étudier dans une chambre d'ionisation. La pression qui y régne, quoique très
faible, doit néanmoins être très suffisante pour que le rendement en ions ne soit pas insignifiant (
environ 10-3 mm Hg ).
Ces ions gazeux sont animés, au moment de leur formation, d'une énergie cinétique
minime ( quelques eV ); ils sont alors collectés, focalisés et accélérés, pour constituer le faisceau
d'ions. Ils traversent pour cela des fentes étroites entre lesquelles sont établies des différences de
potentiel. Ces fentes permettent de collimater le faisceau d'ions; mais leur rôle est aussi de séparer
la chambre d'ionisation ( où la pression n'est pas négligeable )de la chambre d'accélération, suivie
de l'espace où régnent les champs déflecteurs, où le vide doit être aussi poussé que possible. Or les
fentes laissent passer, en même en temps que les ions accélérés, les molécules neutres qui
alimentent continuellement la chambre d'ionisation. Il doit donc exister une aspiration continue
(puissante installation à faire le vide) qui maintient la pression dans l'appareil à 10 -6 mm Hg
environ.

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Dispositif déflecteur et sélecteur :


Déflection par un champ d'induction magnétique : Lorsqu'un ion de charge q, animé d'une
vitesse v, pénétre dans un champ d'induction magnétique B perpendiculaire à sa trajectoire, il subit
une force, perpendiculaire au champ et à la trajectoire, mesurée par le produit Bqv. L'application
de cette force-constante, toujours perpendiculaire à la trajectoire, ne modifie pas la vitesse de l'ion,
mv2
mais l'oblige à parcourir une trajectoire circulaire dont le rayon R est donné par : Bqv = R .

La figure ci-dessus montre dans un cas simple, comment se répartissent les points d'impact
des ions sur un écran intercepteur. Il y a sélection des ions.

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q
Mais pour que cette sélection se fasse uniquement sur la valeur du rapport , il faut que
m
les vitesses des ions soient identiques en grandeur et en direction, ce qui est pratiquement
impossible en toute rigueur. Aussi, le problème fondamental posé par la spectroscopie de masse,
consiste-t-il à améliorer la focalisation, c'est-à-dire à faire converger en un même point de l'écran
q
récepteur tous les ions qui ont un même rapport m , même si leurs vitesses différent un peu en
grandeur et en direction à l'entrée du dispositif de sélection.

Il est déjà possible de minimiser considérablement l'influence de légéres variations de


direction des ions, en utilisant seulement une déflection magnétique convenablement disposée. La
figure ci-dessus en donne une illustration qualitative.
Dispositif d'enregistrement et de mesure :
a) Les spectrographes de masse (enregistrement photographique) sont généralement des
appareils très précis, à double focalisation, adaptés à la mesure extrêmement précise des masses. Il
est possible actuellement, de distinguer des masses qui ne différent que de 10-6 uma. Mais
l'enregistrement photographique ne permet guère une détermination précise des intensités
relatives, car le mécanisme du noircissement de la plaque ne s'y prête guère.
b) Les spectrométres de masse, par contre, sont bien mieux adaptés à cette mesure
quantitative précise des intensités. La pellicule photographique y est remplacée par un collecteur
d'ions relié à un appareil de mesure par l'intermédiaire d'un amplificateur ( le courant d'ions se
situe entre 10-11 et 10-14 ampère).
Applications de la spectroscopie de masse
Ces applications sont nombreuses et importantes.
En physique nucléaire, les spectrographes de masse permettent en particulier de mesurer
les défauts de masse.
Cette mesure qui s'identifie à une mesure de l'énergie de liaison d'un noyau est à la base
des études sur la stabilité des noyaux et sur la prévision des réactions nucléaires. Les
spectromètres de masse ont des applications scientifiques et industrielles nombreuses, qui en font
des appareils de plus en plus courants. Voici quelques exemples :
- détermination de la composition isotopique des éléments

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- analyse permanente de gaz notamment au cours d'une réaction chimique. On peut ainsi
déceler la formation de produit intermédiaires instables et les caractériser. Les applications
industrielles sont évidentes, mais cette technique d'analyse rend aussi de grands services pour
l'étude de la chimie des radiations.
En biologie et en médecine, le spectromètre de masse permet d'utiliser des isotopes stables
comme éléments marqués pour des études de métabolisme par exemple. Cette possibilité est
précieuse, lorsqu'on ne dispose pas d'un isotope radioactif de l'élément étudié, ou lorsqu'on
préfère, sur l'homme, éviter, ou tout au moins limiter l'utilisation des corps radioactifs.

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GB MODULE GB12

TD de Physique nucléaire

Exercice 1

La filiation du Radon 226 (Z=86) au Plomb 206 (Z=82) se fait suivant les processus suivants :
222
Rn Ra A Ra B Ra C Ra C’ Ra D
  - - 
206
Ra E Ra F Pb
 -
 -

Indiquer les isotopes du 210Po (Z=84), du 206Pb (Z=82) et les isobares du 210Po (Z=84).

Exercice 2

En bombardant un noyau de lithium avec des protons on obtient la réaction nucléaire suivante :

7
Li (Z=3) + 1H (Z=1) 4
He (Z=2) + 4He (Z=2)
1- Calculer la variation de masse du système.

2- En déduire l’énergie libérée par atome-gramme de lithium.

3- Que devient cette énergie ?

4- La combustion du carbone libère environ 105 calories par atome-gramme. Quelle masse de carbone
libérerait par combustion la même énergie d’un atome gramme de lithium dans les conditions
précédentes ?

on donne : mLi = 7.018 uma mH = 1.008 uma mHe = 4.004 uma

Exercice 3

Soit un noyau d’uranium 238 pour lequel l’énergie de liaison par nucléon est en moyenne de 7.5 MeV.

Supposons qu’on parvienne à le scinder en deux noyaux de nombre de masse 119 et pour lesquels l’énergie
de liaison par nucléon est en moyenne de 8.5 MeV.

1- La réaction sera-t-elle endothermique ou exothermique ?


2- Calculer l’énergie mise en jeu dans cette réaction en MeV.

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Exercice 4

32
Combien de temps faut-il pour que se désintègre 90 % et 99 % d’une quantité donnée de phosphore P
dont la période radioactive est T = 14.3 jours ?

Exercice 5

L’iode 131 est extrait des barreaux d’uranium ayant servi dans les réacteurs nucléaires dont il est un
produit de fission. Sa période est de 8 jours.
1- Quelle est l’activité d’1 mg de 131I au moment de son extraction ?
2- Au bout de combien de jours environ, cette activité sera-t-elle égale à 0.1 % de l’activité initiale ?

1 Ci = 3.7 1010 Bq

Exercice 6

On effectue des mesures de décroissance sur un mélange d’isotopes radioactifs. On trouve :

Temps
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 15
(heure)
Activité
50 39 31 26 21.8 18.9 15.7 14.2 12.7 11.5 6.0
(mCi)

Porter ces résultats sur papier semi-logarithmique et donner la période de chacun des isotopes présents.

Exercice 7

La CDA d’un faisceau monochromatique de RX est de 0.2 cm de plomb. Quelle épaisseur de ce métal faut-
il interposer pour réduire l’énergie transportée par ce faisceau au 1/1000 de sa valeur ?

Pr A. TABYAOUI FST Settat 17

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