Radioactivite_GB LESSON
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Parcours GB
Module B12
Radioactivité
Pr A. TABYAOUI
Enseignant Responsable
Parcours GB Module B12 Radioactivité
LE NOYAU ATOMIQUE
Les charges positives qui neutralisent les charges négatives du cortège électronique de
l'atome sont groupées dans le noyau. A chaque négaton de charge négative (-e) correspond un
proton ( p ) de charge positive (+e). La masse du proton mp est 1836 fois celle du négaton me.
Le noyau renferme également des particules électriquement neutres et dont la masse est
sensiblement égale à celle des protons. Ce sont les neutrons.
Protons et neutrons sont appelés nucléons.
Nomenclature :
nuclide : Un noyau atomique, au sens d'espèce nucléaire, s'appelle nuclide, il est
caractérisé par :
- son numéro atomique Z : qui correspond au nombre de charges élémentaires positives
supportées par le noyau. Z est donc égal au nombre de protons et égal aussi au nombre d'électrons.
- son nombre de masse A : qui est le nombre total de nucléons constituant le noyau.
A = N+Z
A
Un noyau est représenté sous la forme suivante : Z X
La masse d'un atome se mesure en unité de masse atomique ( u ). Une unité de masse
12
atomique est définie comme étant le douzième de la masse atomique d'un atome de 6 C :
1
1 u = 12 m12 , donc m12 = 12 u .
C C
exemples : me = 0,0005486 u ; mn = 1,008665 u ; mp = 1,007277 u.
La masse d'un atome est sensiblement égale à la masse de Z atomes d'hydrogène ( protons
) et de N neutrons. Puisque les masses de l'hydrogène et du neutron sont à peu près égales à 1 u,
toutes les masses atomiques sont approximativement égales au nombre de masse A. En fait, la
masse de tout atome est légèrement inférieur à la somme des masses de ses constituants. Ceci nous
permet de définir le défaut de masse m.
Défaut de masse : Le défaut de masse m d'un atome est égal à la différence entre la
somme des masses de ses constituants et la masse de l'atome. m = M - (ZmH + Nmn).
RADIOACTIVITE
Noyaux instables :
Un noyau est dit instable s'il se transforme spontanément vers un ou plusieurs noyaux plus
stables avec émission de rayonnements corpusculaires ou électromagnétiques. Ces noyaux
instables sont appelés : - radionuclides
- radioéléments
- radio-isotopes
- noyaux radioactifs
Radioactivité :
C'est la propriété qu'ont les noyaux instables de se désintégrer spontanément. Il y a deux
types de radionuclides : les radionuclides naturels et les radionuclides artificiels.
Types d'instabilités radioactives :
Il y a trois types de radioactivités appelées : alpha ; bêta et gamma .
Radioactivité alpha :
Il s'agit de l'émission d'un noyau d'hélium à partir d'un radionuclide. Le processus
s'observe pour les atomes radioactifs lourds ( Z ≥ 78 ).
A A' 4
Z X -------------> Z' Y + 2 He
Les particules alpha sont absorbées par une feuille de papier.
Radioactivité bêta :
Les processus bêta sont au nombre de 3. Tous font intervenir des électrons et aboutissent à
une transformation isobarique qui conserve le même nombre de neutrons :
- A A 0
a) émission d'un électron négatif, : Z X ---------------> Z+1 X' + -1 e
Cette émission s'observe tant dans les radioéléments naturels qu'artificiels. Elle traduit un
excès de neutrons.
+ A A 0
b) émission d'un électron positif, : Z X ---------------> Z-1 X' + 1 e
Cette émission s'observe chez les radioéléments artificiels de même que le processus
suivant. l'un et l'autre traduisent un excès de protons.
c) capture électronique : c'est la capture d'un électron périphérique ( le plus souvent un
0 A A
électron K ). La réaction s'écrit : -1 e + Z X -----------> Z-1 X'
Radioactivité gamma :
Dans la plupart des cas, les instabilités et laissent les noyaux résiduels dans un état
excité. La désexcitation de ces noyaux s'effectue par émission de rayonnements .
Le rayonnement est donc un mode de désexcitation.
Lois de la radioactivité :
Loi de décroissance exponentielle :
Les éléments radioactifs d'une même espèce ne se désintègrent pas tous en même temps,
mais les uns après les autres.
Chaque espèce radioactive se désintègre à un rythme qui lui est propre et selon une loi
exponentielle déduite de l'expérience.
Cette loi permet de calculer le nombre de noyaux radioactifs N présents au temps t s'il y en
avait N0 au temps t0 = 0.
L'expérience montre que le nombre de noyaux qui se désintègrent par unité de temps est
dN
dt = - N(t).
proportionnel au nombre de noyaux présents :
1 dN
d'où = - dt ( N ) ; est appelée constante radioactive de désintégration.
- sa surface S.
N
On a la relation : N= M
Le faisceau incident monoénérgétique h, est caractérisé par :
- son intensité I ( nombre de photons h tombant ⊥ à la surface S )
I
- son flux = S
- Nx
A la distance x, l'intensité du faisceau est donnée par la relation : I = I0 e
- Nx
Après cette même distance x il reste : I = I0 ( 1 - e )
REACTIONS NUCLEAIRES
ET ACCELERATEURS DE PARTICULES
Réactions nucléaires
Définition : Lorsqu'une particule légère a ( de nombre de masse ≤ 4 ), rencontre un noyau
atomique X, il est possible qu'après le choc, on recueille un autre noyau Y et une autre particule b.
On dit alors qu'il y a eu une réaction nucléaire et on la représente par la notation : X+ a
Y + b ou plus simplement en abrégé par : X(a,b)Y
Lors d'une réaction nucléaire on observe la conservation des trois quantité suivantes :
quantité de mouvement, charge et énergie.
14 4 1 17 14 17
Exemple : 7 N + 2 He 1 H + 8 O, ou 7 N ( ,p) 8 O.
1
0
n
Noyau fissible
x est un nombre entier pour une réaction particulière donnée. Mais il varie selon la
236 *
réaction, car le noyau U peut se décomposer de plusieurs façons différentes, chacune étant
caractérisée par une probabilité donnée. On peut dire qu'en moyenne, une réaction de fission libère
2,6 neutrons alors qu'il en a fallu un seul pour la provoquer. Il y a donc un facteur de
multiplication x qui est à l'origine de la réaction en chaîne.
Lors d'une réaction de fission, on aboutit à une libération d'énergie qui apparaît sous
diverses formes dont la principale est l'énergie cinétique des fragments de fission, énergie qui se
traduit par de la chaleur.
Aspect quantitatif : donnons un exemple d'une des réactions possibles, parmi les plus
probables :
235 1 140 93 1
U + 0 n 54 Xe + 38 Sr + 3 0 n
L'énergie de liaison par nucléon est de 7,5 MeV pour l'uranium; 8,3 MeV pour le xénon et
8,6 MeV pour le strontium. L'énergie libérée par cette fission est donc :
( 8,3 x 140 ) + ( 8,6 x 93 ) - ( 7,5 x 235 ) = 198 MeV ( par atome subissant la fission )
ceci équivaut à une énergie de 0,8 MeV par nucléon lors de cette réaction de fission. Cela
correspond à 25 000 000 de kWh par kg ayant subi la fission.
Réaction de fusion :
La fusion de noyaux légérs se traduit par une libération d'énergie considérable; énergie qui
rapportée au nombre de nucléons, est bien plus grande que celle libérée par une fission ( la courbe
croît beaucoup plus vite avant le maximum, qu'elle ne décroît ensuite ).
Exemple de fusion : ( Bombe H )
2 2 2 2
1ère étape : 1D + 1D 1H + 1H (4,03
MeV)
deutérium tritium hydrogène "ordinaire"
Cette réaction corresond à une énergie libérée de 1 MeV par nucléon qui n'est supérieure à
celle mise en jeu dans la fission. Mais cette réaction peut être continuée par une autre :
3 2 4 1
2ème étape : 1H + 1D 2 He + 0 n ( 17,58 MeV )
Cette réaction correspond à une énergie de 3,5 MeV par nucléon, près de 5 fois plus grande
que celle libérée par la fission.
Remarques :
1 - Cette énergie considérable n'a pu être contrôlée jusqu'ici et n'a donné lieu qu'à des
applications militaires ( bombe H ).
2 - Pour que la réaction de fusion soit amorcée, c-à-d pour que deux noyaux puissent
fusioner, il faut qu'ils soient animés d'une énergie cinétique suffisante. Cette Ec-seuil correspond à
une température de l'ordre de 10 106 d°! Une telle température est obtenue dans le cas de la bombe
H par l'explosion d'une bombe atomique ordinaire qui sert de détonateur.
3 - C'est l'énergie de fusion qui est sans doute à l'origine de l'énergie rayonnée par les
étoiles.
Accélérateurs de particules
L'étude des réactions nucléaires a montré que, pour réagir, les noyaux ou particules
chargées doivent être animés d'une vitesse relative suffisante pour vaincre la barrière de potentiel.
Cette énergie est communiquée aux particules chargées par l'action d'un champ électrique dans des
appareils appelés accélérateurs.
Une particule chargée (de charge Ze) soumise à une ddp U acquit une énergie cinétique :
2
MV2 MV0
= Ze U + 2
2
Pour accélérer les particules chargées on utilise des accélérateurs comprenant :
une source d'ions : dispositif permettant d'ioniser les atomes neutres appelés à être
accéléres, les ions sont ensuite acheminés vers
un dispoitif accélerateur : où régnent un champ électrique et un vide trés poussé. Lorsque
l'énergie exigée est atteinte,
un champ magnétique : est utilisé pour faire décrire aux particules une trajectoire
circulaire pour les diriger sur une eventuelle cible. Le rayon de la trjectoire est donné par la
M V
relation : R = Ze B
Accélérateur linéaire : Le champ électrique utilisé dans cet accélérateur est obtenu par une ddp de
H. F. Il comprend une suite d'électrodes cylindriques reliées alternativement à l'un ou à l'autre des
pôles du générateur de HF.
La particule est accélérée dans l'espace entre les électrodes, à leur intérieur elle suit un
mouvement R U. Elle doit donc se trouver dans l'espace séparant les deux électrodes au moment
où la tension présente son maximum ( tous les t = T/2 ). Comme V augmente, pour maintenir t
constant, on doit donc augmenter la longueur des électrodes.
HF
V
Entrée des Cible
électrons
Cyclotron : Les électrodes ont la forme dun demi-cercle ( Dee ). Les ions sont accélérés entre
l'espace séparant les Dee. A l'intérieur des Dee régne un champ magnétique perpendiculaire à la
vitesse des particules, ce qui leur fait décrire une trajectoire circulaire.
La particule doit se présenter dans l'espace entre les Dee toutes les demi périodes.
MV2 (Ze)2 B2 R2 (ZeB)2 2
L'énergie cinétique obtenue est donnée par : Ec = = =
2 2M0 M0 R
c'est une fonction du rayon de la trajectoire circulaire.
L'utilisation du cyclotron présente une limite. En effet, si les particules deviennent
relativistes, il n'y a plus de résonnance entre la fréquence du champ et l'arrivée de la particule sous
le champ.
Synchrocyclotron : Ici la masse est relativiste, mais pour obtenir la condition de résonnance, on
diminue progressivement la fréquence.
Dans le synchrocyclotron on ne peut accélérer que des groupes de particules chargées et on
obtient un faisceau pulsé ( impulsionnel ).
Détection
les particules sont des particules chargées, en traversant la matière elles provoquent une
ionisation intense sur leur passage et perdent ainsi leur énergie.
Les particules sont beaucoup moins ionisantes, donc plus pénétrantes que les particules
.
Les photons ne sont pas directement ionisants, leur absorption peut provoquer une
ionisation secondaire par effet photoélectrique ou effet compton.
Afin de détecter ces différentes particules, plusieurs types de détecteurs dont les principes
sont basés sur l'utilisation du pouvoir ionisant des rayonnements et , sont utilisés. Entre
autres, nous allons citer : le compteur Geiger Muller et la chambre de Wilson.
Compteur Geiger Muller :
Un tube T à paroi métallique très mince, fermé aux extrémités par deux bouchons isolants,
contient un gaz raréfié mélangé à des traces de vapeur organique. Un fil métallique F le traverse
de part en part; on applique entre ce fil et la paroi une ddp de l'ordre du kV. Lorsqu'une particule
ionisante pénètre à l'intérieur, il se produit une ionisation par choc dont l'effet est une avalanche (
cascade ) d'électrons sur l'anode F; la vapeur organique intervient pour étouffer cette
multiplication des électrons et en limiter la durée à environ 1 s. Le courant très bref dû à chaque
avalanche donne un " top " dans un haut-parleur ou actionne un numérateur qui arrive à compter
jusqu'à 100 avalanches par seconde.
Spectroscopie de masse
La mesure précise des masses atomiques a été rendue possible grâce à la technique de
spectoscopie de masse.
Définition : Lorsqu'un ion traverse un champ électrique ou un champ d'induction
q
magnétique, il subit une déviation dépendant du rapport m de sa charge à sa masse. Or la charge
d'un ion peut être connue avec une grande précision, puisqu'elle ne varie pas d'une manière
continue, et qu'elle est toujours un multiple entier ( et petit ) de la charge élémentaire.
q
Aussi, la mesure du rapport est-elle en fait une mesure de la masse de l'ion; c'est
m
pourquoi on appelle spectroscopes de " masse " les appareils qui permettent de différencier les
q
ions d'après leur rapport m .
La figure ci-dessus montre dans un cas simple, comment se répartissent les points d'impact
des ions sur un écran intercepteur. Il y a sélection des ions.
q
Mais pour que cette sélection se fasse uniquement sur la valeur du rapport , il faut que
m
les vitesses des ions soient identiques en grandeur et en direction, ce qui est pratiquement
impossible en toute rigueur. Aussi, le problème fondamental posé par la spectroscopie de masse,
consiste-t-il à améliorer la focalisation, c'est-à-dire à faire converger en un même point de l'écran
q
récepteur tous les ions qui ont un même rapport m , même si leurs vitesses différent un peu en
grandeur et en direction à l'entrée du dispositif de sélection.
- analyse permanente de gaz notamment au cours d'une réaction chimique. On peut ainsi
déceler la formation de produit intermédiaires instables et les caractériser. Les applications
industrielles sont évidentes, mais cette technique d'analyse rend aussi de grands services pour
l'étude de la chimie des radiations.
En biologie et en médecine, le spectromètre de masse permet d'utiliser des isotopes stables
comme éléments marqués pour des études de métabolisme par exemple. Cette possibilité est
précieuse, lorsqu'on ne dispose pas d'un isotope radioactif de l'élément étudié, ou lorsqu'on
préfère, sur l'homme, éviter, ou tout au moins limiter l'utilisation des corps radioactifs.
GB MODULE GB12
TD de Physique nucléaire
Exercice 1
La filiation du Radon 226 (Z=86) au Plomb 206 (Z=82) se fait suivant les processus suivants :
222
Rn Ra A Ra B Ra C Ra C’ Ra D
- -
206
Ra E Ra F Pb
-
-
Indiquer les isotopes du 210Po (Z=84), du 206Pb (Z=82) et les isobares du 210Po (Z=84).
Exercice 2
En bombardant un noyau de lithium avec des protons on obtient la réaction nucléaire suivante :
7
Li (Z=3) + 1H (Z=1) 4
He (Z=2) + 4He (Z=2)
1- Calculer la variation de masse du système.
4- La combustion du carbone libère environ 105 calories par atome-gramme. Quelle masse de carbone
libérerait par combustion la même énergie d’un atome gramme de lithium dans les conditions
précédentes ?
Exercice 3
Soit un noyau d’uranium 238 pour lequel l’énergie de liaison par nucléon est en moyenne de 7.5 MeV.
Supposons qu’on parvienne à le scinder en deux noyaux de nombre de masse 119 et pour lesquels l’énergie
de liaison par nucléon est en moyenne de 8.5 MeV.
Exercice 4
32
Combien de temps faut-il pour que se désintègre 90 % et 99 % d’une quantité donnée de phosphore P
dont la période radioactive est T = 14.3 jours ?
Exercice 5
L’iode 131 est extrait des barreaux d’uranium ayant servi dans les réacteurs nucléaires dont il est un
produit de fission. Sa période est de 8 jours.
1- Quelle est l’activité d’1 mg de 131I au moment de son extraction ?
2- Au bout de combien de jours environ, cette activité sera-t-elle égale à 0.1 % de l’activité initiale ?
1 Ci = 3.7 1010 Bq
Exercice 6
Temps
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 15
(heure)
Activité
50 39 31 26 21.8 18.9 15.7 14.2 12.7 11.5 6.0
(mCi)
Porter ces résultats sur papier semi-logarithmique et donner la période de chacun des isotopes présents.
Exercice 7
La CDA d’un faisceau monochromatique de RX est de 0.2 cm de plomb. Quelle épaisseur de ce métal faut-
il interposer pour réduire l’énergie transportée par ce faisceau au 1/1000 de sa valeur ?