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ET 87-07

Pétrologie et volcanologie des roches volcaniques protérozoïques de la partie centrale de


la Fosse de l'Ungava
Pétrologie et volcanologie
des roches volcaniques
protérozoïques de la partie
centrale de la Fosse de l'Ungava
Christian Picard

ET 87-07

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1989 Québec::
Pétrologie et volcanologie
des roches volcaniques
protérozoiques de la partie
centrale de la Fosse de l'Ungava
Christian Picard

ET 87-07
DIRECTION GÉNÉRALE DE L'EXPLORATION GÉOLOGIQUE ET MINÉRALE
Sous-ministre adjoint : R.Y. Lamarche

DIRECTION DE LA RECHERCHE GÉOLOGIQUE


Directeur : J.-L. Caty

SERVICE DE LA GÉOLOGIE
Chef : J. Cimon

Manuscrit soumis le 87-01-05


Accepté pour publication le 87-03-03

Lecteur critique
D. Lamothe

Éditeur
Géomines Ltée

Prepare pur la Division de l'édition (Service de la géoinJbrmation, DGEGM)

Le présent projet est financé par le ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources du
Canada et le ministère de l'Énergie et des Ressources du Québec dans le cadre de l'entente
auxiliaire Canada — Québec sur le développement minéral.

Dépôt légal — 2e trimestre 1989


Bibliothèque nationale du Québec
ISBN 2-550-17387-2
© Gouvernement du Québec. 1989
Résumé

La partie centrale de la Fosse de l'Ungava comprend les Groupes de Povungnit uk et de Chu-


kotat.
Le Groupe de Povungnituk repose en discordance sur le socle gneissique archéen de la Pro-
vince du Supérieur. Il est constitué : 1) d'une mince bande de phyllades, de quartzites et de dolo-
mies ; 2) d'une alternance d'horizons de siltstone et de quartzite, et d'horizons de microgabbro
hypovolcanique et/ou de basalte massif ; et 3) d'une séquence de basaltes à plagioclase, le plus
souvent coussinés. Les basaltes à plagioclase, d'affinité tholéiitique continentale, résultent de la
fusion partielle à l'équilibre (F= 10 à 20%) d'une source mantellique faiblement enrichie en terres
rares légères (TRLE) de type lherzolite à spinelle puis de la cristallisation fractionnée d'un mé-
lange de plagioclase, de pyroxène et accessoiremment d'olivine et d'ilméno-magnétite.
Des basaltes ankaramitiques et des trachyandésites, fortement enrichis en TRLE, Zr et Nb,
sont localement intercalés dans la série volcanique du Groupe de Povungnituk. Ces laves sem-
blent résulter de la fusion partielle (F= 1 à 5%) d'une source mantellique de type lherzolite à spi-
nelle, puis d'une part, de la cristallisation fractionnée d'un mélange de plagioclase, clinopyroxène,
olivine et ilméno-magnétite pour produire les basaltes ankaramitiques et, d'autre part, d'un mé-
lange de plagioclase, de clinopyroxène, d'ilméno-magnétite et possiblement d'amphibole pour
provoquer la formation des trachyandésites. Comme pour les basaltes tholéiitiques, les roches
volcaniques alcalines ne semblent pas avoir subi de contamination majeure par la croûte conti-
nentale.
Les basaltes du Groupe de Chukotat reposent structuralement sur le Groupe de Povungnituk
et forment une bande continue dans le tiers nord de la région étudiée. Ils constituent plusieurs sé-
quences superposées évoluant chacune depuis des basaltes à olivine d'affinité komatiitique
(MgO= 10-19%, TiO2 < 0.75%) vers des basaltes à pyroxène d'affinité tholéiitique
(MgO=7-12%, TiO2 =0.75-0.99%), puis dans la partie septentrionale du Groupe de Chukotat
vers des basaltes à plagioclase de type MORB (MgO < 8%, Ti02 > 1%). Chaque séquence volca-
nique correspond à l'émission de liquides magmatiques produits par des fusions partielles succes-
sives (« Dynamic batch melting >., F=20 à 30%) d'une source mantellique superficielle de type
lherzolite à plagioclase ± spinelle, progressivement appauvrie en TRLE d'une phase à l'autre. Les
liquides formés ont ensuite évolué au cours de leur ascension vers la surface, en fractionnant tout
d'abord de l'olivine seule, puis un mélange d'olivine et de pyroxène correspondant à la mise en
place des basaltes à olivine, puis des basaltes à pyroxène. Plus tardivement, les liquides formés ont
dû se piéger dans des réservoirs magmatiques où ils ont continué de se différencier en fractionnant
un mélange de plagioclase, pyroxène et olivine pour finalement s'épancher sous forme de basaltes
à plagioclase.
Quant à l'histoire géotectonique de la partie centrale de la Fosse de l'Ungava, nos observa-
tions suggèrent : 1) la création d'un bassin d'effondrement dans lequel se sont accumulés les sédi-
ments de la partie basale du Groupe de Povungnituk ; 2) la formation d'un proto-rift en domaine
ensialique, caractérisé par l'émission en grande quantité de basaltes à plagioclase tholéiitiques du
Groupe de Povungnituk et, en périphérie du rift, par l'émission ponctuelle sur des îles volcaniques
de basaltes ankaramitiques et de trachyandésites ; 3) la formation d'un rift océanique caractérisé
par l'émission des basaltes komatiitiques à tholéiitiques du Groupe de Chukotat.
Table des matières

Page

GÉNÉRALITÉS 1
Introduction 1
Cadre géographique 1
Cadre géologique 4
Lithostratigraphie et géochronologie 4
Travaux antérieurs et principaux modèles pétrogénétiques 4
Géologie structurale 5
Métamorphisme 5
Minéralisations 5
Remerciements 5

LITHOSTRATIGRAPHIE 7
Commentaires concernant les coupes géologiques 7
Coupe géologique AA' : blocs 1, 2 et 3 7
Coupes géologiques BB' et CC' : bloc 3 7
Coupe géologique DD' : blocs 4, 5 et 6 7
Coupe EE' : blocs 5, 6 et 7 8
Coupe FF' : bloc 7 8
Coupes GG', HH' et II' : blocs 8, 9, 10 et 11 9
Colonne lithologique composite de la partie centrale de la Fosse de l'Ungava 9

PÉTROLOGIE DES ROCHES VOLCANIQUES DU GROUPE DE


POVUNGNITUK 13
Généralités 13
Basaltes à plagioclase et filons de diabase associés 13
Pétrographie 13
Généralités 13
Diabases et basaltes massifs à plagioclase du Beauparlant inférieur 13
Caractéristiques macroscopiques 13
Caractéristiques microscopiques 14
Basaltes à plagioclase du Beauparlant supérieur 14
Caractéristiques macroscopiques 14
Caractéristiques microscopiques 15
Basaltes aphyriques à plagioclase 15
Basaltes microporphyriques à plagioclase 16
Géochimie des basaltes à plagioclase 17
Travaux analytiques 17
vi

Caractéristiques géochimiques 17
Pétrogenèse 20
Nature des matériaux sources et fusion partielle 20
Cristallisation fractionnée 22
Contamination crustale 22

Basaltes ankaramitiques et trachyandésites du sous-groupe de Beauparlant 24


Généralités 24
Pétrographie 24
Basaltes ankaramitiques et volcanoclastites (secteur du lac Kenty) 24
Trachyandésites (secteur du lac Kenty) 26
Trachyandésites (SE des lacs Nuvilic) 27
Dynamique du volcanisme 27
Géochimie des basaltes ankaramitiques et des trachyandésites 27
Travaux analytiques 27
Caractéristiques géochimiques 27
Caractéristiques pétrogénétiques 30
Nature des matériaux sources, fusion partielle et contamination crustale 30
Cristallisation fractionnée 31
Implication géodynamique des résultats obtenus 32

Rhyolites massives et volcanoclastites du Groupe de Povungnituk 32


Pétrographie 32
Ryolites 32
Volcanoclastites 33
Caractéristiques géochimiques 33

PÉTROLOGIE DES ROCHES VOLCANIQUES DU GROUPE DE


CHUKOTAT 35

Généralités 35

Pétrographie 35
Basaltes à olivine 35
Caractéristiques macroscopiques 35
Caractéristiques microscopiques 40
Basaltes à pyroxène 40
Caractéristiques macroscopiques 40
Caractéristiques microscopiques 42
Basaltes à plagioclase 43
Caractéristiques macroscopiques 43
Caractéristiques microscopiques 43

Volcanologie 44
vii

Géochimie 45
Travaux analytiques 45
Caractéristiques géochimiques 45
Caractéristiques petrogénétiques 50
Nature des liquides primitifs et relations génétiques entre les différents types de basalte 50
Nature des matériaux sources et de la fusion partielle 50
Estimation des taux de fusion partielle 51
Cristallisation fractionnée 52
Influence des mécanismes de contamination 53
Caractérisation du site géotectonique 54

CONCLUSION GÉNÉRALE 55

RÉFÉRENCES 57

ANNEXES :
1 - Analyses chimiques des basaltes à plagioclase et/ou des microgabbros hypovolcaniques du
Groupe de Povungnituk 61
2 — Étude de la distribution des différents éléments chimiques en fonction du zirconium pour les
basaltes à plagioclase du Groupe de Povungnituk 67
3 — Analyses chimiques des basaltes ankaramitiques et des trachyandésites du Groupe de Po-
vungnituk 71
4 — Étude de la distribution des différents éléments chimiques en fonction du zirconium pour les
roches volcaniques alcalines du Groupe de Povungnituk 75
5 — Analyses chimiques des basaltes du Groupe de Chukotat. 79
6 — Étude de la distribution des différents éléments chimiques en fonction du zirconium pour les
basaltes du Groupe de Chukotat. 85

FIGURE HORS TEXTE :


65 — Spectres de terres rares normalisés aux chondrites pour les basaltes du Groupe de Chuko-
tat

CARTES HORS TEXTE :


No. 2056 A — Coupes géologiques de la partie centrale de la Fosse de l'Ungava ; échelle :
1/20 000
No. 2056 B — Distribution des éléments majeurs et des éléments traces pour les roches magma-
tiques du Groupe de Povungnituk en fonction de la position stratigraphique des
échantillons prélevés le long des blocs 1 à 7
No. 2056 C — Distribution des éléments majeurs et des éléments traces pour les basaltes du
Groupe de Chukotat en fonction de la position stratigraphique des échantillons
prélevés le long des coupes H-H' et I-I'
Généralités

Introduction Les résultats et les interprétations exposés ci-dessous


doivent encore être considérés comme préliminaires,
Les travaux effectués au cours de l'été 1984 ont permis d'autres travaux devant être effectués sur les roches vol-
de réaliser plusieurs coupes géologiques au 1/20 000 de caniques des Groupes de Povungnituk et de Chukotat de
la partie centrale de la Fosse de l'Ungava (1871 ± 75 la partie occidentale de la Fosse de l'Ungava (Picard, en
millions d'années ; Zindler, 1981 ; 1960 à 1840 millions préparation).
d'années ; St-Onge, 1986). Celles-ci sont localisées à
D'autre part, l'étude de l'évolution magmatique des
l'ouest de la mine Asbestos Hill, entre 74°15' et 75°30' de
roches volcaniques de la Fosse de l'Ungava doit se pour-
longitude ouest, et 61°20' et 61°40' de latitude nord (carte
suivre par la modélisation des mécanismes pétrogénéti-
35G au 1 /2 50 000 des lacs Nuvilic, figure 1 et carte
ques mis en évidence ci-dessous et fera ultérieurement
2056A). Elles sont situées dans la région cartographiée
l'objet de nouvelles publications.
par Lamothe et al. (1984) et Roy (1985) dans le cadre du
projet Cap Smith — Maricourt du Ministère de l'Énergie Pour fin de simplification, le tableau 1 donne la liste
et des Ressources du Québec. Les coupes réalisées (carte des principales abréviations utilisées dans le texte.
N°2056A) concernent uniquement les roches volcanosé-
dimentaires et volcaniques des Groupes de Povungnituk
et de Chukotat au sud de la faille de chevauchement ma- Cadre géographique
jeur séparant les blocs 5 et 6 de Hynes et Francis (1982) La région étudiée forme un vaste plateau dénudé et
et cartographiés par Bergeron (1957-1959) et Taylor vallonné compris entre 400 et 600 m d'altitude dans le
(1982). Ces travaux ont pour but de reconstituer la li- Grand Nord québécois. Les principaux reliefs, constitués
thostratigraphie de la partie centrale de la Fosse de l'Un- par les filons-couches et les roches volcaniques du
gava ainsi que la répartition spatio-temporelle des roches Groupe de Chukotat, sont allongés parallèlement aux
magmatiques avant toute phase de déformation. Les structures majeures avec une direction générale E-W à
données pétrographiques et géochimiques obtenues(I) SW-NE. Les principales rivières, nommées rivière de Po-
(éléments majeurs, traces, terres rares...) sont exploitées vungnituk et Petite rivière de Povungnituk, suivent éga-
pour étudier la pétrologie et l'histoire géotectonique de la lement ces directions qui correspondent à l'orientation
Fosse de l'Ungava afin de mieux définir le contexte géo- générale de la Fosse de l'Ungava (figure 2). D'autres ri-
logique des minéralisations de nickel-cuivre et, locale- vières nord-sud recoupent ces structures, creusant loca-
ment, de platinoïdes (Giovenazzo, 1985). lement de profonds canons et façonnant ainsi d'excel-
1. Les échantillons prélevés ayant fait l'objet de lames minces et d'analyses chi-
lents cheminements qui permettent de réaliser les coupes
miques sont localisés suivant leur position stratigraphique sur les coupes géo- géologiques comme par exemple au sud du lac Watts.
logiques composites des cartes N°2056B et 2056C, hors texte. Cette précision
vaut pour tout le rapport et les numéros d'échantillons cités en références se
Sur les plateaux, la densité des affleurements varie en
rapportent à ces coupes. moyenne de 20 à 30% de la superficie totale avec parfois

TABLEAU 1 — Liste des abréviations utilisées dans le texte

Ab Albite Pn Pentlandite
Ac Actinote Po Pyrrhotite
Am Amphibole Py Pyrite
Ap Apatite Qz Quartz
Bi Biotite Se Séricite
Ca Calcite Sp Spinelle
Ch Chlorite Sph Sphène
Cp Chalcopyrite Tr Trémolite
Cpx Clinopyroxène Zo Zoïsite
Ep Epidote é épaisseur
II Ilménite Ma Millions d'années
Le Leucoxène TR Terres rares
Mt Magnétite TR LE Terres rares légères
Mu Muscovite TRLO Terres rares lourdes
01 Olivine 0 Dimension des minéraux
Olg Oligoclase EGP Eléments du groupe des platinôides
Op Minéraux opaques MORB « Mid Oceanic Ridge Basalt »
Opx Orthopyroxène N MORB Normal Mid Oceanic Ridge Basalt »
Pi Pistachite E MORB Enriched Mid Oceanic Ridge Basalt »
PI Plagioclase
2

de vastes étendues d'affleurement continu. Le recouvre- leau) dans les zones protégées du vent. Quant au climat,
ment glaciaire est faible, surtout caractérisé par des de type subarctique, il est très rigoureux et sec avec 9 à 10
champs de blocs morainiques. Le sol, gelé en perma- mois d'hiver et seulement 2 mois d'été en juillet et août.
nence, présente de nombreuses structures polygonales Les seuls moyens d'accès sont l'avion jusqu'à Kuuj-
typiques du pergélissol. La végétation de type toundra juak puis Salluit ou Asbestos Hill. Les déplacements sur
est surtout constituée de mousses, de lichens et de quel- le terrain nécessitent l'utilisation fréquente de l'hélicop-
ques graminées avec de rares arbustes nains (saule, bou- tère.

Baie
d'Ungava

Baie
d'Hudson 0

ARCHÉEN

Province de Grenville Couverture paléozoïque


\ I`
—r

Province de Churchill /////A Ceinture aphébienne (Proterozoique)

Province du Supérieur

0 100 zoo
km

FIGURE I — Situation géographique de la Fosse de l'Ungava.


78° 77° 7 6° 75° 74° 73° 72°
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Cap Smith

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78° 77° 76° 75° 74° 73° 72°

ROCHES PROTÉROZOIQUES ROCHES ARCHÉENNES

MY
Schistes verts supérieurs et amphibolites (Domaine Nord)
Gneiss (Province de Churchill)

Gneiss granodioritiques (Province du Supérieur)


Groupe de Chukotat (Domaine Sud)

VVVVVV
VVVVVV Groupe de Povungnituk (Domaine Sud) Faille de chevauchement
VVVVVV

Coupes géologiques

FIGURE 2 — Cane géologique schématique régionale de la Fosse de l'Ungava, d'après Bergeron (1957-59), indiquant la localisation des cou-
pes géologiques AA' à II' et de la figure 39 (point J).
4

Cadre géologique sieurs séquences superposées évoluant chacune depuis


des basaltes à olivine d'affinité komatiitique (MgO =
LITHOSTRATIGRAPHIE ET 19-10%) vers des basaltes à pyroxène d'affinité tholéiiti-
GÉOCHRONOLOGIE que (MgO = 12-7%) puis des basaltes à plagioclase de
type MORB (MgO < 8%).
Les roches de la région étudiée, d'âge Aphébien (1960 à
Enfin, plusieurs filons-couches ultramafiques et mafi-
1840 Ma ; St-Onge, 1986) font partie de la Fosse de l'Un-
ques de péridotite ou de péridotite-gabbro, localement
gava (autrement appelée la bande de Cap Smith — Mari-
porteurs d'indices de cuivre-nickel sulfurés et dans quel-
court). Celle-ci (figure 2) s'étend d'est en ouest sur 350
ques cas de EGP, sont intrusifs dans la série volcanique
km de longueur dans le Grand-Nord québécois et repose
du Groupe de Povungnituk (Giovenazzo, 1986a, 1986b
sur les gneiss granodioritiques archéens de la Province
et en préparation).
du Supérieur au sud, et sur les gneiss et les granulites de
la Province de Churchill au nord (2930 à 2570 Ma ; Le domaine nord (figure 2) comprend les Groupes de
Doig, 1983). Structuralement, la fosse se divise en deux Spartan et de Watts (Lamothe et al., 1984) lesquels ont
domaines métamorphiques parallèles à son allongement, été interprétés comme les équivalents métamorphiques
séparés l'un de l'autre par une faille majeure de chevau- de la séquence volcanosédimentaire du Groupe de Po-
vungnituk (Hynes et Francis, 1982). Comme dans le do-
chement (figure 2). Le domaine sud est métamorphisé au
faciès des schistes verts et présente plusieurs blocs struc- maine sud, cette séquence présente de nombreuses intru-
turaux imbriqués. Le domaine nord est intensément dé- sions maliques et ultramafiques, mais de dimensions
formé et varie du faciès schiste vert supérieur au faciès généralement beaucoup plus importantes, suggérant
amphibolite. l'existence de véritables lopolites (Tremblay, 1986). Plu-
sieurs massifs de diorite, de granodiorite ou de granite
Le domaine sud, où se situent les coupes géologiques
sont également intrusifs dans le Groupe de Watts. Des
effectuées, présente deux groupes distincts : les Groupes
datations par la méthode U-Pb sur zircon, réalisées par
de Povungnituk et de Chukotat (Hynes et Francis, 1982 ;
la Commission Géologique du Canada, ont donné des
Lamothe et al.,1984 ; Lamothe, 1986 ; Roy, 1985 ; et Pi-
âges de 1910 + 5 Ma pour un massif de granite monzoni-
card, 1986).
tique folié, de 1840 ± 2 Ma pour une diorite quartzique
Le Groupe de Povungnituk se subdivise en deux sous- foliée et de 1840 ± 5 Ma pour un massif de granite non
groupes : folié (Parrish, communication personnelle, 1985). Ainsi,
• Le sous-groupe de Lamarche, au sud, constitue une les Groupes de Spartan et de Watts seraient postérieurs
mince bande sédimentaire de phyllades, de quartzites au Groupe de Chukotat et pourraient constituer la trace
et de dolomies reposant en discordance sur le socle d'une ancienne marge continentale active (Hervet, 1986 ;
gneissique archéen de la Province du Supérieur ; Lamothe, 1986).
• Le sous-groupe de Beauparlant repose sur le sous-
groupe de Lamarche et forme une bande continue
dans les deux tiers sud de la région étudiée. Du sud au TRAVAUX ANTÉRIEURS ET PRINCIPAUX
nord, il présente : 1) une alternance d'horizons sédi- MODÈLES PÉTROGÉNÉTIQUES
mentaires de siltstone ou de quartzite finement lités, et Dans le passé, plusieurs travaux ont été effectués dans
d'horizons basaltiques massifs d'affinité tholéiitique
la Fosse de l'Ungava et le lecteur pourra se reporter aux
continentale (Beauparlant inférieur) ; et 2) une sé-
travaux de cartographie de Bergeron (1957-59), De
quence de basaltes à plagioclase à débit en coussins,
Montigny (1959), Beall (1959-60-77), Gélinas (1962),
également d'affinité tholéiitique continentale (Beau-
Dimroth et al. (1970), Taylor (1982), Lamothe et al.
parlant supérieur). Plusieurs dômes rhyolitiques et
(1984) et Roy (1984). De même, il pourra consulter les
une séquence de basaltes ankaramitiques et de tra-
travaux de recherche de Francis et Hynes (1979), Hynes
chyandésites fortement enrichis en terres rares légères
et Francis (1982), Francis et al. (1981-83), Bédard
(TRLE)(2), Zr et Nb sont localement intercalés dans la
(1984), Hoffmann (1985) et St-Onge et al. (1986 a-b).
série volcanique tholéiitique. Un de ces dômes, daté à
l'aide de la méthode U-Pb sur zircon, donne un âge de Certains de ces auteurs considèrent les roches de la
1960 ± 5 Ma (Parrish, communication personnelle, Fosse de l'Ungava comme autochtones. Ainsi Bergeron
1985) pour la partie inférieure de la séquence volcani- (1957), Dimroth et al. (1970) et Baragar et Scoates
(1981) interprètent la Fosse de l'Ungava comme un seg-
que de la Fosse de l'Ungava.
ment du géosynclinal Circum-Ungava (ou Circum-
Le Groupe de Chukotat repose structuralement sur le
Groupe de Povungnituk et forme une bande continue Supérieur). Dans le même ordre d'idée, Francis et Hynes
dans le tiers nord de la région étudiée. Il est composé (1979), Hynes et Francis (1982) et Francis et al.
d'abondantes coulées de basaltes en coussins (plus rare- (1981-1983) interprètent les roches magmatiques comme
ment massifs) exceptionnellement préservées de la défor- résultant de l'ouverture progressive d'un rift continental
mation et du métamorphisme. Celles-ci forment plu- puis océanique. Par contre d'après Hoffmann (1985) et
St-Onge et al. (1986 a-b), les roches de la Fosse de l'Un-
2. Voir tableau 1 pour les abréviations. gava seraient allochtones et correspondraient à un klippe
5

dont les matériaux proviendraient d'une zone située MINÉRALISATIONS


90 km plus au nord dans la région de Salluit. Le débat
Depuis 1950, plusieurs compagnies minières ont ex-
entre ces différents modèles est actuellement ouvert et
ploré la région conduisant à la découverte de nombreux
nos travaux exposés ci-dessous apportent une nouvelle
gîtes sulfurés de nickel-cuivre d'importance économique
contribution dans cette controverse.
dont les plus importants sont les suivants (Giovenazzo,
GÉOLOGIE STRUCTURALE en préparation et 1986a) :
Trois générations de plis, rattachées à l'orogenèse hud- — Lac Cross (Falconbridge) — 10 Mt de réserves estimées
sonnienne ont été reconnues dans la région étudiée (Hy- avec 1.6% Ni et 0.8% Cu ;
nes et Francis, 1982 ; St-Ongc, 1986 a-b ; Lamothe et al., — Raglan (Falconbridge) — 2.6 Mt de réserves estimées
1984 ; Lamothe, 1986). Le premier épisode se traduit par avec 4.4% Ni et 1.0% Cu ;
des plis synfoliaux P1 généralement déversés vers le sud Katinik (Falconbridge) — 10.2 Mt de réserves estimées
et associés à une schistosité S1 le plus souvent confondue avec 2,4% Ni et 0.7% Cu.
avec le litage So. Ces plis, d'amplitude décimétrique à
métrique, ont été localement observés au sud dans les ro- Ces gisements sont tous situés dans la semelle péridoti-
ches sédimentaires du sous-groupe de Lamarche. Les plis tique des filons nourriciers de péridotite-dunite intrusifs
de deuxième génération P2, d'amplitude métrique à dans le Beauparlant supérieur. Toutefois, d'autres indi-
pluri-kilométrique, sont associés à une schistosité de plan ces de Ni-Cu ont été découverts dans des intrusions litées
axial S2 orientée E-NE et à pendage abrupt vers le nord. de péridotite-gabbro de la partie médiane du sous-groupe
De tels plis sont fréquents dans les roches volcanosédi- de Beauparlant. De plus, au cours des étés 1984 et 1985,
mentaires des sous-groupes de Lamarche et de Beaupar- des indices de platine-palladium ont été découverts dans
lant, mais au contraire très rares dans les basaltes du ce même contexte (Giovenazzo, en préparation et 1986a
Groupe de Chukotat, lesquels forment une série mono- et b ; Picard, données non publiées) et doivent faire l'ob-
clinale orientée N 60° à N 80° avec un pendage de 45° à jet de nouveaux travaux (Picard et Giovenazzo, projet
IREM-MERI).
90° vers le nord. Ces derniers sont toutefois relativement
plissés dans les portions centre et est de la fosse. Les plis Par ailleurs, d'autres types de minéralisations ont été
de troisième génération P3, d'axe N-NW, donnent lieu à répertoriés par Giovenazzo (en préparation) : des miné-
des plis ouverts visibles à l'échelle régionale. Ils sont lo- ralisations hydrothermales aurifères et argentifères ; des
calement associés à un clivage de crénulation S3. minéralisations polymétalliques de Cu-Zn dans des vei-
Un réseau de failles orientées N 60° à N 80° et à penda- nes ; des minéralisations sédimentaires stratiformes,
ges abrupts vers le nord, découpe la région en plusieurs ainsi que plusieurs autres indices de platinoïdes dans les
blocs structuraux imbriqués. La plupart correspondent à roches sédimentaires et volcanosédimentaires des Grou-
des failles de chevauchement marquées par d'intenses zo- pes de Povungnituk et de Chukotat.
nes de cisaillement de plusieurs centaines de mètres de Ainsi, la Fosse de l'Ungava pourrait représenter une
largeur (Hynes et Francis, 1982 ; St-Onge, 1986, Lamo- province métallogénique enrichie en nickel-cuivre et pla-
the et al., 1984 ; Lamothe, 1986). tine, au même titre que l'Abitibi constitue une province
enrichie en cuivre et or (Giovenazzo, 1986a-b).
MÉTAMORPHISME
Le métamorphisme régional(3) passe du faciès schiste
Remerciements
vert à actinote-chlorite-zoïsite dans la zone sud (au sud
de la faille majeure de chevauchement) au faciès schiste Je tiens à remercier Messieurs A.F. Laurin (sous—
vert supérieur puis amphibolite au nord de cette dernière ministre adjoint de l'époque) et J. —L. Caty (directeur de
(Hynes et Francis, 1982 ; St-Onge et al., 1986 a-b ; La- la recherche géologique) du Ministère de l'Énergie et des
mot he et al., 1984 ; Lamothe, 1986). Comme nous le ver- Ressources du Québec (MER) qui m'ont accueilli dans
rons ci- dessous, les roches situées au sud de ce chevau- leur structure et m'ont permis de réaliser ce projet. J'ex-
chement majeur (Groupes de Povungnituk et de prime également mes remerciements aux gouvernements
Chukotat) montrent une diminution de l'intensité du français et québécois qui ont permis la réalisation de ce
métamorphisme du sud au nord. Ainsi, au sud de la Pe- travail dans le cadre des échanges France—Québec.
tite rivière de Povungnituk, les métabasaltes ont une pa- Je remercie particulièrement Daniel Lamothe (géolo-
ragenèse à Ac + Ch + Ep + Bi ± Qz ± Ab-Olg alors gue au MER et directeur du Projet Fosse de l'Ungava)
qu'au nord de cette rivière, la biotite disparaît. Dans les ainsi que Michel Piboule (professeur à l'Institut Dolo-
métabasaltes du Groupe de Chukotat, le métamor- mies à Grenoble) et R. Oliver (Institut Laue Langevin à
phisme schiste vert est de plus faible intensité, si bien que Grenoble) pour leur collaboration dans ce projet. Merci
les cristaux de pyroxène d'origine magmatique sont gé- également à D. Francis (professeur à l'université McGill)
néralement préservés et l'olivine possède encore de rares qui nous a familiarisé avec la géologie de la Fosse de
reliques. l'Ungava au cours de l'été 1983, à R. Banville mon assis-
3. Toutes les roches décrites dans le texte étant métamorphisées dans le faciès tant, et à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre,
schiste vert, le préfixe , méta est toujours sous-entendu. ont participé à ce travail.
Litho stratigraphie

Commentaires concernant les coupes présentant ainsi des affinités avec le premier bloc structu-
ral. Toutefois, les basaltes forment de nombreuses cou-
géologiques lées massives ou en coussins. Ils possèdent une mésostase
Compte tenu des conditions d'affleurement et de la microblastique à Ac + Ch + Ep + Le ± Bi ± P1 ± Qz
configuration du territoire sous forme de blocs structu- avec de nombreux microlites orientés et quelques phéno-
raux imbriqués, neuf coupes géologiques ont été effec- cristaux de plagioclase pseudomorphosés en Zo ± Ab-
tuées (carte N°2056A, hors texte). Les cinq premières, Olg. Au nord de ce bloc, les laves sont extrêmement ci-
notées AA' à EE', permettent d'étudier le sous-groupe de saillées sur plusieurs centaines de mètres de large,
Beauparlant. La coupe FF' montre la transition de ce marquant l'existence à cet endroit d'une faille de chevau-
sous-groupe avec le Groupe de Chukotat. Les coupes chement.
GG' à II' concernent le Groupe de Chukotat.
COUPES GÉOLOGIQUES BB' ET CC' : BLOC 3
COUPE GÉOLOGIQUE AA' : BLOCS 1, 2 ET 3
Ces deux coupes respectivement orientées N 18° et
Longue de 10,4 km et orientée N 004°, cette coupe est N 60° concernent le même bloc structural que la partie
comprise entre la rivière de Povungnituk et la Petite ri- septentrionale de la section AA'. Elles sont localisées à
vière de Povungnituk dans le secteur du lac Dumas. Elle l'est du lac Kenty (figure 2) dans un secteur où en plus
montre l'existence d'au moins trois blocs structuraux li- des faciès décrits précédemment, affleurent des basaltes
mités par des failles orientées N 80° avec un pendage de ankaramitiques à pyroxène, sphène et plagioclase, mas-
70 à 80° vers le nord. Ces roches constituent les flancs de sifs ou bréchiques (coulée Aa) ; et des trachyandésites
plusieurs synclinoriums dont les plans axiaux ont des di- massives riches en feldspaths. Ces laves forment plu-
rections qui oscillent de N 60° à N 80° avec un pendage sieurs séquences d'extension limitée, dont l'épaisseur
abrupt vers le nord. maximale n'excède nulle part 60 à 70 m, constituant ainsi
un complexe volcanique très différent des autres séquen-
Le bloc 1 (Beauparlant inférieur, é=3560 m) au sud
ces volcaniques du Groupe de Povungnituk. Enfin, ces
est constitué par de nombreux horizons finement lités de laves sont plissées en dômes et bassins et constituent la
siltstone à Qz + Pl + Bi ± Ch ± Op et quelques hori- zone axiale d'un vaste synclinorium.
zons plus épais (jusqu'à 450 m) de quartzite à cristaux ar-
rondis de quartz, de plagioclase et de feldspath potassi-
que dans une matrice microblastique à Qz + Se ± Ca ± COUPE GÉOLOGIQUE DD' : BLOCS 4, 5 ET 6
Le ± Ep. Ces roches alternent avec de nombreux hori- Cette coupe orientée N 350°, se situe au nord du lac
zons non différenciés (é=1 à 100m) de microgabbro et/ Kenty et concerne la partie supérieure du sous-groupe de
ou de basalte massif, caractérisés par une texture micro- Beauparlant. Elle montre au sud une séquence sédimen-
blastique à intersertale faiblement amygdalaire et une taire dolomitique très cisaillée par la faille de chevauche-
paragenèse à Ac + Ch + Ep + Le + Bi ± Qz + Ca ± ment limitant au nord le bloc 3. Au nord de celle-ci, on
P1 ± Op. Enfin, plusieurs filons-couches différenciés de rencontre trois nouveaux blocs structuraux constitués en
gabbro et de ferrogabbro sont intrusifs dans cette sé- grande partie de basaltes à débit en coussins et par plu-
quence. sieurs filons-couches mafiques et ultramafiques.
Le bloc 2 (Beauparlant supérieur, é=1280 m) con- Dans le bloc 4 (Beauparlant supérieur), les roches
traste avec le précédent par l'abondance des coulées montrent de nombreux plis, bien visibles à l'échelle ré-
(é=4 à 12 m) de basalte à débit en coussins, et la rareté gionale à l'ouest de notre coupe (Lamothe et al., 1984).
des horizons sédimentaires. Les basaltes ont une mésos- Le long de celle-ci, les plis sont peu visibles par manque
tase microblastique à Ac + Ch + Ep + Le ± Bi ±Pl + d'horizons marqueurs, mais sont soulignés par des zones
Op ± Ca avec de nombreux microlites de plagioclase re- où les coussins sont très aplatis dans le plan de foliation
cristallisés en Zo + Ab-Olg. S'y intercalent au moins S2. Par ailleurs, les relations Sp-S2 suggèrent l'existence
deux filons-couches (é= 80 à 100 m) dont l'un est uni- d'un synforme vers le nord du bloc 4. Ainsi, l'épaisseur
quement constitué de pyroxénite à olivine et de wehrlite, de la séquence observée le long de cette coupe serait de
et l'autre de gabbro et de ferrogabbro. l'ordre de 1300 m. Les basaltes forment de minces cou-
Le bloc 3 (Beauparlant supérieur, é=960 m) est com- lées (é=2 à 8 m) qui, pour la plupart (70%), ont un débit
posé d'une succession d'horizons de siltstone et de grès en coussins, ou sont bréchiques, ou encore sont massives
dolomitique, de coulées de basalte à plagioclase et de fi- à la base et en coussins au sommet. Au sud de la sé-
lons-couches différenciés à péridotite-pyroxénite-gabbro, quence, ces basaltes sont très altérés et montrent une pa-
8

ragenèse à Ch + Ep + Qz + Le + Ca avec seulement analyses chimiques obtenues à l'ouest de notre section ré-
quelques traces d'actinote. Plus au nord, ils sont mieux vèlent l'existence de roches volcaniques de composition
préservés et possèdent une pâte microblastique et amyg- analogue. Quant aux pyroclastites, elles sont composées
dalaire à Ac + Ch + Ep + Le + Qz + Ca avec de de tufs à cristaux et de tufs à lapilli formés par d'abon-
nombreux microlites de plagioclase recristallisés en zoï- dants cristaux anguleux de feldspath et par des frag-
site. ments de basalte dans une matrice amygdalaire à Ep +
Dans le bloc 5 (Beauparlant supérieur), les roches for- Le+Ch+Qz+ Ca.
ment une séquence monoclinale orientée E-NE
(é=2850 m) avec un pendage abrupt vers le nord. La fo- COUPE EE' : BLOCS 5, 6 ET 7
liation est très peu développée et la déformation est très Cette section, orientée N 340°, concerne également la
faible. Celle-ci se traduit par une plus faible recristallisa- partie supérieure du sous-groupe de Beauparlant et se si-
tion des minéraux primaires lors du métamorphisme, si tue au sud-ouest et à l'ouest du lac Esker (figure 2). Elle
bien que les textures et les paragenèses magmatiques sont recoupe la partie nord du bloc 5, lequel présente ici les
remarquablement préservées. Dans les 450 premiers mè- mêmes caractéristiques qu'au long de la coupe DD'. Plus
tres au sud de ce bloc, les basaltes sont identiques à ceux au nord, elle recoupe à nouveau le bloc 6 puis un sep-
du sommet du bloc 4 et pourraient constituer la réplique tième bloc séparé du précédent par une intense zone de
par faille de ces derniers. Plus au nord, les basaltes cons- cisaillement à pendage abrupt vers le nord et large d'en-
tituent des coulées de 5 à 12 m d'épaisseur, massives ou à viron 200 m.
débit en coussins, ou encore massives à la base et en cous-
Comme plus à l'ouest, le bloc 6 (Beauparlant supé-
sins au sommet avec des coussins très faiblement défor-
rieur) est fortement plissé mais la séquence observée est
més, souvent multilobés et atteignant localement deux
plus épaisse, de l'ordre de 1600 m. La partie nord de ce
mètres de diamètre. Ils sont amygdalaires et aphyriques
bloc est composée de basaltes à plagioclase à texture in-
et possèdent une pâte microblastique à Ac 4 Ch + Le
tersertale, analogues aux basaltes observés dans la coupe
+ Ep + Qz + Op avec de nombreux microlites d'albite
DD'. La partie sud présente tout d'abord tin horizon de
peu ou pas orientés et, plus rarement, quelques micro-
pyroclastites, puis une séquence de basaltes à pyroxène et
phénocristaux trapus d'augite recristallisés en actinote.
plagioclase intercalés de roches sédimentaires et de filons
Plusieurs filons-couches différenciés s'intercalent dans
de péridotite, de pyroxénite et de gabbro. Les pyroclasti-
cette séquence volcanique. L'un d'eux, situé au nord de
tes sont essentiellement des tufs à lapilli et des brèches
ce bloc, est intrusif dans les siltstones fortement recuits à
pyroclastiques de composition intermédiaire à acide, ca-
son contact. De la base au sommet, il comprend : un ho-
ractérisés par de nombreux cristaux de feldspath potassi-
rizon de wehrlite (é=130 m) à cristaux d'olivine partiel-
que et des fragments de lave mafique ou felsique, de
lement serpentinisée et de chromite en inclusions dans
ponce et de sédiment dolomitique dans une matrice mi-
des plages poecilitiques de clinopyroxène ; un horizon de
croblastique à Qz + Ch + Se + Ca + Le. Les basaltes à
pyroxénite (é= 10 m) à olivine cumulus et augite intercu-
pyroxène et plagioclase forment de minces coulées massi-
mulus et à labrador interstitiel ; un horizon de gabbro à
ves ou en coussins. Ils sont caractérisés par une teinte
texture ophitique (é=60 m) à labrador cumulus, augite
vert pâle à la cassure et par la présence de nombreux pris-
et orthopyroxène intercumulus et un horizon de gabbro
mes aciculaires d'actinote et quelques microlites d'albite
granophyrique (é-40 m) à plagioclase cumulus, py-
dans un agrégat microblastique à Le + Ac + Ch + Qz
roxène intercumulus et quartz interstitiel associé à des
+ Ab. Les filons sont constitués de gabbro ophitique à
micropegmatites quartzo-feldspatiques.
plagioclase cumulus et à clinopyroxène intercumulus au
Le bloc 6 (Beauparlant supérieur) est intensément sud, et de gabbro à plagioclase cumulus, à clinopyroxène
plissé. Le long de notre coupe, il se compose d'un assem- intercumulus et quartz interstitiel au nord. Enfin, un
blage de basaltes massifs ou en coussins, de laves inter- dyke de péridotite et de pyroxénite à olivine semble re-
médiaires à acides et de pyroclastites. Les basaltes mas- couper la séquence volcanique.
sifs ont une texture intersertale caractérisée par Le bloc 7 (Beauparlant supérieur) est également plissé
d'abondantes lattes d'albite non orientées (40 à 50%), et constitue un synclinorium dont les flancs sont consti-
des fantômes de clinopyroxène poecilitiques et des cris- tués par des filons-couches de péridotite, gabbro et ferro-
taux de sphene-ilménite poecilitiques (3 à 8%) dans un gabbro à quartz, surmontés de basaltes à plagioclase et
agrégat microblastique à Ac + Ch + Ep + Ca + Le + de tufs à lapilli analogues à ceux rencontrés dans la partie
Qz. Les basaltes en coussins sont amygdalaires et mon- nord du bloc 6.
trent de nombreux microlites et quelques microphéno-
cristaux d'albite-oligoclase dans une mésostase à Ac +
COUPE FE' : BLOC 7
Ep + Ch -- Qz. Les laves intermédiaires à acides ont une
texture trachytique caractérisée par d'abondants micro- Cette coupe, réalisée d'ouest en est à l'intérieur du bloc
lites de feldspath (Ab + Se) dans un agrégat à Ep + Ch 7, montre successivement les filons de péridotite-gabbro
+ Le + Se i Ca. Ces dernières ressemblent aux tra- et la séquence de basaltes à plagioclase décrite ci-dessus
chyandésites décrites dans le bloc 3 (coupe BB') et deux (coupe EE'), puis un horizon de siltstone finement lité et
9

minéralisé en pyrrhotite-pyrite, deux filons-couches de tes à pyroxène et les basaltes à plagioclase. Les deux pre-
péridotite-gabbro séparés par un mince horizon sédimen- miers types pétrographiques forment plusieurs séquences
taire et, enfin, les séquences de basaltes du Groupe de volcaniques (8a à 8e : bloc 8 ; A1 à A2 : bloc 10 ; B1 à B5 :
Chukotat. Le contact entre les Groupes de Povungnituk et bloc 8') évoluant peu à peu depuis des basaltes à olivine
de Chukotat se situe à la base de la première coulée de ba- avec 15-20% de microphénocristaux d'olivine
salte de type Chukotat et au-dessus des filons de pérido- (MgO = 18-10%) vers des basaltes à pyroxène avec
tite-gabbro. Dans le secteur considéré, ce contact appa- moins de 5% de microphénocristaux de pyroxène et
raît concordant et rien ne permet d'évoquer l'existence d'olivine (MgO = 12-7%) dans les blocs 8 et 10 (coupes
d'une discordance entre les deux groupes. Les laves du GG' et HH'). Toutefois, il faut noter l'absence de basalte
Groupe de Chukotat sont faiblement plissées et sont à olivine à la base des séquences 8a et A1, et l'absence de
composées d'une séquence de basaltes à pyroxène basalte à pyroxène au sommet des séquences 8b, 8d et
(é=70 m), suivie d'une séquence de basaltes à olivine A2. Les basaltes à plagioclase (MgO < 8%) forment
puis à pyroxène (é=640 m), lesquelles sont identiques d'épaisses séquences volcaniques dans les blocs 9 et 11.
aux séquences rencontrées au sud du bloc 8 (coupe GG'). Dans le bloc 9, ils surmontent les basaltes à pyroxène.
Quant aux filons-couches situés en-dessous du contact Dans le bloc 11, ils sont intercalés d'horizons de tufs à
des deux groupes, ils ont une extension considérable et cristaux finement lités, de tufs à lapilli et de brèches pyro-
peuvent être reconnus sur plusieurs dizaines de kilomè- clastiques en grande partie composés de cristaux de pla-
tres à l'est et à l'ouest. Dans le secteur considéré, ils sont gioclase, de pyroxène et d'amphibole, lesquels sont asso-
plissés et affleurent sur une vaste surface. Ils sont consti- ciés à des coulées de basalte porphyrique à plagioclase,
tués pour deux tiers de wehrlite avec 70-80% de cristaux pyroxène et amphibole.
d'olivine et 3-5% de cristaux de chromite en inclusions Enfin, quelques horizons différenciés associés aux ba-
dans de grandes plages poecilitiques d'augite, et pour un saltes à olivine du Groupe de Chukotat constituent des
tiers de gabbro ophitique à plagioclase cumulus et clino- « coulées litées » analogues à celles déjà décrites par Hy-
pyroxène intercumulus. Ces filons recèlent plusieurs gî- nes et Francis (1982) et plusieurs filons-couches différen-
tes de Ni-Cu dont les plus importants sont les gîtes du lac ciés de gabbro-ferrogabbro sont intrusifs dans les laves.
Cross, de Raglan et de Katinik (figure 2).
Colonne lithologique composite de la
COUPES GG', HH' ET II' : BLOCS 8, 9, 10 ET 11 partie centrale de la Fosse de
Ces coupes géologiques concernent uniquement les ro- ]'Ungava
ches volcaniques du Groupe de Chukotat. La coupe GG'
prolonge la coupe EE' au nord du lac Esker, tandis que À l'aide des coupes géologiques commentées ci-dessus,
les coupes HH' et II' se situent à 50 km au SW de ces der- nous avons construit une colonne lithologique composite
nières. Les laves constituent plusieurs blocs structuraux de la partie centrale de la Fosse de l'Ungava (figure 3), la-
(blocs 8 à 11) dans lesquels la déformation est essentielle- quelle permet de faire les commentaires suivants :
ment marquée par le basculement de la série volcanique Le Groupe de Povungnituk comprend deux sous-
vers le nord avec des pendages compris entre 45 et 90°. groupes géographiquement répartis du sud au nord et
Les blocs 7 et 8 (coupe GG') sont séparés par une faille respectivement appelés le sous-groupe de Lamarche (non
de chevauchement orientée N 80° avec un pendage représenté sur les coupes géologiques effectuées) de na-
abrupt vers le nord, entraînant la répétition des filons de ture sédimentaire ; et le sous-groupe de Beauparlant. Ce
péridotite-gabbro observés au sommet du Groupe de Po- dernier se subdivise lui même en deux parties inférieure
vungnituk. Les blocs 8 et 9 (coupe GG') sont séparés par et supérieure :
une faille de nature et de rejet indéterminés, correspon- . Le Beauparlant inférieur correspond au premier bloc
dant à un linéament bien visible sur le terrain et sur structural (coupe AA', carte N°2056A, hors texte) et
photo aérienne. Au sud, les laves ne sont pas déformées sa localité type se situe dans la région des lacs Beau-
(bloc 8), alors qu'au nord elles sont cisaillées sur plu- parlant et Dumas. Son épaisseur maximale corrigée
sieurs centaines de mètres de largeur (bloc 9). Les blocs des plis et des failles est de l'ordre de 3400 m. Il est ca-
structuraux 10 et 8', 8' et 11 (coupes HH' et II') sont éga- ractérisé par l'alternance d'horizons de siltstone ou de
lement séparés par des failles dont la nature et le rejet quartzite, et d'horizons massifs de basaltes à plagio-
sont décrits par Roy (en préparation). Enfin, les laves du clase et/ou de microgabbro hypovolcanique. Globale-
Groupe de Chukotat sont limitées au nord par un che- ment, le rapport sédiments/volcanites 1.
vauchement majeur — déplacement du nord vers le sud de . Le Beauparlant supérieur correspond aux blocs struc-
la série volcanosédimentaire hautement déformée et mé- turaux 2 à 7 et se localise entre la Petite rivière de Po-
tamorphisée (Groupe de Spartan, Lamothe et al., 1984) — vungnituk au sud, et les lacs Nuvilic au nord. Compte
observé dans la partie nord de la Fosse de l'Ungava. tenu des répétitions de faciès par plis ou par failles, son
Trois types pétrographiques de laves peuvent être re- épaisseur, correspondant à l'épaisseur cumulée des dif-
connus en fonction de leur phase minérale au liquidus et férents blocs structuraux, serait au maximum de
de leurs teneurs en MgO : les basaltes à olivine, les basal- 12 000 m. Il est en grande partie composé de coulées
10

COUPES A A'- F F'


Groupe de Chukotat '
D C 'V' O' G COUPE G G' COUPES H H'- I l'
0
Bloc 7 4000
C1

GROU PE DECHU KOTAT


c Bloc 9
1111111111111

15000 -1.6.0.000.4t 3000

B5

Bloc 6 2000

GROUPE DE CHUKOTAT
5000
Bloc 8

1000

St relP
i
411 YANOWIM
0 ~IIIIIIIIIIII.
0 0 0 0
Mètres Blocs
è 1
vâv

N Bloc 5
GROUPEDE POVUNGNITUK

H
z

Bloc 4

0
O 0 0 0 0
Al
Mètres O 0 0 G 0 Séquences

Bloc 3 LÉGENDE

0
GROUPE DE CHUKOTAT
5000-. o~~o
Basalte à plagioclase
> o a
0 0 ~ a o
Gabbro-ferrogabbro
Bloc 2 a
Péridotite-pyroxénite Basalte à pyroxène

Basaltes porphyriques à plagio-


RRRB; Basalte à olivine
clase, pyroxène et amphibole
Volcanoclastites

GROUPE DE POVUNGNITUK
O 0
Bloc 1 Basaltes porphyrique
Basalte ankaramitique
à plagioclase
Basalte aphyrique - Microgabbro hypovolcanique
à plagioclase ou basalte massif
Volcanoclastites Phyllades-siltstone quartzites

Trachyandésite A1, B1etc. Séquences magmatiques


Mètres Blocs (carte 2056 C)

FIGURE 3 - Colonne lithologique composite des Groupes de Povungnituk et de Chukotat dans la partie centrale de la Fosse de l'Ungava
( 1nnpp réalisée à partir des coupes géologiques AA' à II').
11

massives ou en coussins de basaltes à plagioclase et/ou kes de lamprophyre associés à des pyroclastites et à des
plus rarement à pyroxène (80% des roches), lesquelles basaltes porphyriques à plagioclase et amphibole sont in-
sont séparées par quelques filons-couches ainsi qu'un tercalés dans des basaltes à plagioclase du bloc 11 (coupe
certain nombre d'horizons sédimentaires et de pyro- II').
clastites. Enfin, plusieurs massifs de rhyolite et une sé- Plusieurs filons-couches mafiques et ultramafiques
quence de basaltes ankaramitiques et de trachyandési- sont intrusifs dans les Groupes de Povungnituk et de
tes sont intercalés dans la partie basale du Beauparlant Chukotat. Ils sont de quatre types : 1) des filons hypovol-
supérieur. caniques non différenciés de microgabbro ; 2) des filons-
Le Groupe de Chukotat repose structuralement sur le couches différenciés de gabbro-ferrogabbro ; 3) des fi-
Groupe de Povungnituk avec lequel il semble, au moins lons-couches différenciés de péridotite-pyroxénite-
localement, concordant. Les laves (95% des roches) sont gabbro et localement de ferrogabbro ; et 4) des conduits
très peu déformées et forment une série monoclinale for- nourriciers de pyroxénite-péridotite-dunite. Les deux
tement inclinée vers le nord. Les coulées possèdent le premiers types sont fréquents dans le Groupe de Povun-
plus souvent un débit en coussins ; plus rarement, elles gnituk et sont comagmatiques des laves de ce groupe,
sont massives ou bréchiques. Elles constituent plusieurs alors que les troisième et quatrième types sont fréquents
séquences volcaniques évoluant chacune depuis des ba- dans le Beauparlant supérieur et à la base du Chukotat,
saltes à olivine (MgO = 12-18%) vers des basaltes à py- et sont comagmatiques des basaltes du Chukotat (Picard
roxène (MgO = 8-12%) dans les blocs 8 et 10, ou bien et Giovenazzo, en préparation). Enfin, plusieurs « cou-
depuis des basaltes à pyroxène vers des basaltes à plagio- lées litées » sont intercalées dans les basaltes à olivine du
clase (MgO < 8%) dans les blocs 9 et 11. Enfin, des dy- Groupe de Chukotat.
Pétrologie des roches volcaniques
du Groupe de Povungnituk

Généralités Diabases et basaltes massifs à plagioclase du


Beauparlant inférieur
Pratiquement inexistantes dans le sous-groupe de La-
Caractéristiques macroscopiques
marche où dominent les roches sédimentaires (rapport
sédiments/roches volcaniques > 10), les roches volcani- Les diabases et basaltes massifs à plagioclase (cf. coupe
ques, essentiellement des laves avec de rares intercala- AA' : carte N°2056A, hors texte) forment de nombreux
tions de pyroclastites, deviennent peu à peu plus abon- horizons massifs en relief positif dans la topographie et
dantes dans k Beauparlant inférieur (rapport sédiments/ alternent avec des horizons de quartzite ou de siltstone fi-
roches volcaniques 1), puis très abondantes dans le nement lité (figure 4). La largeur de ces horizons varie de
Beauparlant supérieur (rapport sédiments/roches volca- quelques mètres à 130 mètres pour une extension latérale
niques < 0.1). excédant plusieurs centaines de mètres ou même plu-
sieurs kilomètres. Compte tenu de leur pendage apparent
Leurs caractéristiques pétrographiques et géochimi- (30 à 45°), leur puissance réelle varie de quelques mètres
ques permettent de définir quatre grandes familles : à une centaine de mètres. Ils sont plissés et montrent sans
ambiguïté un patron d'interférence entre les plis de phase
1) des basaltes massifs ou coussinés (90% des roches vol- P2 et P3. D'autres plis P1 affectent également les roches
caniques), localement associés à des filons hypovolca- sédimentaires, lesquelles présentent un clivage ardoisier
niques de diabase ou de microgabbro ; très pénétratif S2 subparallèle à St . Ainsi, le Beauparlant
inférieur (figure 3) possède une épaisseur maximale de
2) des basaltes ankaramitiques et des trachyandésites for-
l'ordre de 3800 m.
mant localement un ou des complexes volcaniques à
l'interface des parties inférieure et supérieure du sous-
groupe de Beauparlant ;

3) des rhyolites massives en dômes ou cumulodômes ;

4) des volcanoclastites sous forme d'horizons intercalés


entre les autres faciès.

Basaltes à plagioclase et filons de


diabase associés

PÉTROGRAPHIE
FIGURE 4 — Exemple de filons de microgabbro hypovolcanique et/ou
Généralités de coulées massives de basalte à plagioclase (en relief positif, sill
swarm •) du Beauparlant inférieur, alternant avec des horizons sé-
D'après leurs caractéristiques de terrain, les roches ba- dimentaires (en relief négatif).

saltiques à plagioclase du Groupe de Povungnituk peu-


vent être subdivisées en deux sous-familles : Les diabases et/ou les basaltes sont massifs, homogè-
—des roches volcaniques exclusivement massives et ri- nes et exceptionnellement bréchiques ou bulbeux dans la
ches en TiO2 dans la partie inférieure du sous-groupe partie supérieure des horizons, suggérant la présence à
de Beauparlant, formant essentiellement des filons de ces niveaux de coussins mal individualisés. A l'exception
diabase et plus rarement des coulées de basalte à pla- des horizons les plus minces où la texture est aphyrique,
gioclase (cf. coupe AA' : carte N° 2056A, hors texte) ; la plupart ont une texture microgrenue au coeur et aphy-
—des basaltes à plagioclase moins riches en TiO2, for- rique dans leurs bordures inférieure et supérieure. Les
mant un empilement de coulées à débit le plus souvent horizons les plus épais présentent même une texture gre-
coussiné (Beauparlant supérieur, cf. coupes AA' à nue de type gabbroïque. Ces caractéristiques suggèrent
EE' : carte N°2056A, hors texte). une nature intrusive plutôt qu'extrusive et la plupart de
14

ces horizons sont en fait des filons-couches hypovolcani- — Apatite (éch. 5) sous forme de rares cristaux aciculai-
ques de diabase, formant alors un véritable « sill res (0< 0.5 mm).
swarm u(1 ). Toutefois, des horizons de faible épaisseur
(quelques mètres) totalement aphyriques, possèdent une
bordure figée supérieure qui est vitreuse et amygdalaire
avec des textures d'écoulement en surface, évoquant
ainsi la présence de quelques coulées effusives de basalte
massif. Le problème posé par ces observations est alors
de déterminer les liens entre les intrusions mafiques/
ultramafiques et les roches volcaniques sus-jacentes.

Caractéristiques microscopiques
Les basaltes massifs à plagioclase et les diabases (figure
5) possèdent une texture microblastique, faiblement
amygdalaire avec, dans la plupart des cas, une texture re-
lique intersertale. Leur association minéralogique est la
suivante (éch. 1A, 5, 9, 11, 13C, et 20 ; cartes N°2056B et
2056C, hors texte) : FIGURE 5 - Microphotographie d'un échantillon de microgabbro ou
de basalte massif à plagioclase (éch. 20X 10) du Beauparlant infé-
— Actinote (35 à 50%) sous forme de fibres séparées et rieur. Noter la texture relique intersertale et l'abondance d'actinote
et de sphène-leucoxène (1=4 mm).
non orientées (0 < 0.5 mm), plus rarement sous forme
de fibres accolées associées à de la chlorite, résultant Les caractéristiques microscopiques des minéraux dé-
alors de la pseudomorphose de clinopyroxène, ou en- crits ci-dessus et leurs associations montrent que les dia-
core sous forme de petites plages xénomorphes. bases et les basaltes massifs à plagioclase du Beauparlant
— Epidote (25 à 40%) sous forme d'amalgames polycris- inférieur possédaient la paragenèse magmatique sui-
tallins (0< 1 mm) mimétiques d'anciennes lattes de vante :
plagioclase calcique, non orientées et jointives — Plagioclase cumulus (type labrador — 30 à 40%) sous
(0 < 0.5 mm) ; ou sous forme de nombreux cristaux forme de petites lattes non orientées et jointives
automorphes et disséminés de zoïsite et/ou de pista- (0< 0.5 mm, texture intersertale).
chite (0< 0.3 mm). — Clinopyroxène (quelques cristaux dispersés entre les
— Chlorite (5 à 10%), bleu gris en lumière polarisée et lattes de plagioclase).
vert pâle en lumière naturelle, sous forme de petites la- — Ilménite ou ilméno-magnétite sous forme de cristaux
melles isolées ou agglomérées entre les fibres d'acti- dispersés (5 à 10%, 0< 0.5 mm).
note, ou en remplissage d'amygdales. — Apatite sous forme de rares cristaux aciculaires.
— Leucoxène (5 à 10%) en granules xénomorphes et poe- — Perte microgrenue (actuellement microblastique — 50 à
cilitiques (0 ( 0.5 mm, atteignant jusqu'à 1 mm — éch. 60%) légèrement vésiculée.
5), régulièrement distribués dans la roche.
Quant aux minéraux du faciès schiste vert : Ac — Ep —
— Quartz (2 à 8%) en petites plages mono ou polycristal- Ch — Le — Qz — Ab — Olg — Ca, ils sont plus ou moins
lines microgranoblastiques (0< 0.3 mm) dispersées orientés dans la foliation S2 suggérant une blastogenèse
ou en remplissage des amygdales. lors de la première phase de déformation. Par contre, les
— Plagioclase (albite-oligoclase, 0 à 3% — éch. 1 A et 20) biotites, ainsi que certains cristaux de pistachite auto-
en petits cristaux xénomorphes (0 < 0.2 mm), maclés morphes qui se surimposent à ces structures, pourraient
albite et limpides en lumière naturelle. être synchrones de la deuxième ou même de la troisième
— Carbonate (calcite, 1 à 2%) en plages mono ou poly- phase de déformation.
cristallines (0< 0.3 mm) disséminées dans la roche
ou en remplissage des amygdales. Basaltes à plagioclase du Beauparlant supérieur
-- Minéraux opaques (pyrrhotite et/ou pyrite, 2%) en
Caractéristiques macroscopiques
cristaux xénomorphes (0< 1 mm) parfois poeciliti-
ques, dispersés dans la roche ou bien concentrés dans À la différence des roches volcaniques de la partie infé-
les amygdales. rieure du Beauparlant, les basaltes de la partie supérieure
— Biotite (I à 2%, éch. 5 à 20) en lamelles automorphes de ce sous-groupe ne forment pas d'horizons séparés de
plus ou moins corrodées (0 < 0.3 mm, exceptionnelle- diabase ou de basalte massif, mais d'épaisses successions
ment 0.5 mm — éch. 13C), non orientées et régulière- de coulées basaltiques massives, coussinées et/ou bréchi-
ment dispersées. ques (coupes AA' à EE', carte N°2056A, hors texte). Les
séquences ainsi constituées sont séparées par plusieurs
I. Terme choisi par analogie avec les dykes swarm Dans ce secteur nous
horizons sédimentaires ou volcanoclastiques (rapport
n'avons pas observé de véritables dykes, mais leur présence n'est pas exclue. basaltes/sédiments supérieur à 10). Elles sont également
15

intercalées par un complexe volcanique de basaltes anka- formés, ces derniers présentent une forme globuleuse gé-
ramitiques et de trachyandésites (coupes BB' et CC') et néralement simple avec un ou plusieurs pédoncules. Leur
par plusieurs dômes volcaniques felsiques. Enfin, ces sé- taille commune est de l'ordre de 0.3X0.6X 1 m attei-
quences sont recoupées par de nombreux filons-couches gnant dans certains cas jusqu'à 4 m dans leur plus grande
mafiques à ultramafiques. dimension. Certains sont multilobés avec des cavités in-
Bien qu'apparemment très monotones sur le terrain, ternes à fond plat et toit concave dans leur moitié supé-
ces basaltes montrent de nombreuses variations de détail rieure, dues à l'éclusage d'un premier coussin pour en
dans leur structure et, nous le verrons plus loin, dans leur former un second. En section, ces coussins présentent ty-
pétrographie et leur géochimie. Tout d'abord, suivant piquement une croûte figée externe (é ^—' 2 cm), une
l'intensité de la déformation, ils peuvent se présenter écorce massive souvent amygdalaire (é 10-15 cm) et
sous forme de schistes extrêmement cisaillés où les struc- un coeur microgrenu. Certains présentent une fine bor-
tures magmatiques ne sont pratiquement plus reconnais- dure chloriteuse due à la desquamation de leur croûte vi-
sables, en particulier dans les zones de failles ou dans les treuse lors de leur mise en place, et à la réaction de celle-
charnières de plis(2), ou bien sous forme de basaltes par- ci avec l'eau de mer entraînant la formation de
faitement bien conservés. Par ailleurs, l'abondance rela- palagonite puis, lors de l'altération de cette dernière, la
tive des laves massives ou coussinées, la structure interne formation de chlorite+ carbonate. Enfin, les coussins
des coulées, leur épaisseur ou encore la texture-et la na- sont habituellement jointifs avec de faibles quantités de
ture de la lave peuvent varier considérablement. Les tein- quartz+carbonate dans les espaces interstitiels. Toute-
tes de la patine d'altération généralement brunâtre, ou de fois, dans la partie sommitale du sous-groupe de Beau-
la cassure fraîche habituellement gris-vert plus ou moins parlant, bon nombre de coussins sont disjoints avec de la
soutenu, présentent également de nombreuses et subtiles dolomie dans les espaces interstitiels (par exemple à
variations. proximité du lac Esker : carte N°2056A, coupe EE', éch.
D'une manière générale, l'épaisseur des coulées varie 95 à lll). Notons également la présence de pyrrhotite
de quelques mètres à une quinzaine de mètres, mais cer- et/ou de pyrite comme matériel de remplissage secon-
taines atteignent plusieurs dizaines de mètres de puis- daire des amygdales d'un certain nombre de coussins.
sance. Leur extension latérale est généralement inconnue Caractéristiques microscopiques
(au moins plusieurs centaines de mètres). Les coulées
peuvent être totalement massives, coussinées ou autobré- L'étude microscopique des laves décrites ci-dessus
chifiées, ou bien présenter de la base au sommet les com- permet de distinguer deux types de basaltes : i) des basal-
binaisons de structures suivantes tes aphyriques à plagioclase ; et ii) des basaltes micropor-
. lave massive-brèche autoclastique ; phyriques à plagioclase.
. lave massive-lave coussinée ;
Basaltes aphyriques â plagioclase
. lave massive-lave coussinée-brèche de coussins ;
• lave coussinée-brèche de coussins. Ils constituent l'essentiel des basaltes du Beauparlant
Enfin des brèches autoclastiques peuvent constituer la supérieur (carte N°2056A et figure 3 ; éch. 31B à 68B —
base de ces différents types de coulées. Les laves coussi- coupes AA' à DD' ; éch. 95B à 102C — coupe EE').
nées sont les plus nombreuses (habituellement 60 à 75% Dans les laves coussinées, ils sont caractérisés par une
des Iaves), mais les coulées exclusivement massives for- texture aphyrique faiblement amygdalaire dans la croûte
ment plusieurs séquences à différents niveaux du Groupe des coussins (figure 6), par une texture microlitique relic-
de Povungnituk (carte N°2056A, hors texte et
figure 3)(3).
Les laves massives sont habituellement homogènes, de
texture aphanitique ou microgrenue suivant leur épais-
seur avec localement un débit prismatique irrégulier (af-
fleurement 37D) ; elles sont généralement plus résistan-
tes à la déformation que les laves coussinées. Les laves
coussinées sont au contraire beaucoup plus sensibles à la
déformation et leurs coussins forment dans les cas extrê-
mes de véritables piles d'assiettes avec un coefficient
d'applatissement de 1 pour 10. Lorsqu'ils ne sont pas dé-

2. Les zones ainsi déformées sont repérées sur la carte N°2056A, hors texte, par
les symboles structuraux indicateurs de foliation et de cisaillement.
FIGURE 6 — Microphotographie de la bordure figée d'un basalte cous-
3. Sur la carte N' 2056A, deux couleurs ont été choisies pour représenter ces ba-
saltes : l'une pour les séquences où les coulées sont tantôt massives, coussinées
siné à plagioclase du Beauparlant supérieur (éch. 32A,X 10, L=8
ou brechiques; l'autre pour les séquences où les coulées sont exclusivement mm). Noter la texture aphyrique de la pâte volcanique et la pré-
massives. Sur la figure 3, deux figurés distincts traduisent ces deux différents sence d'amygdales contenant entre autres des minéraux opaques.
types de séquences. Noter également la présence de nombreuses lamelles de biotite.
16

tuelle et amygdalaire dans leur écorce et par une texture • de lamelles de chlorite (10 à 20%) vert pâle en lu-
microlitique relictuelle faiblement amygdalaire au coeur. mière naturelle, bleu sombre en lumière polarisée,
À ces deux dernières textures se surimpose une texture formant des flaques polycristallines entre les fantô-
micronématoblastique. mes de plagioclase ;
La minéralogie de ces laves est caractérisée par la pré- • de cristaux d'épidote (pistachite + zoïsite, 20 à
sence de verre volcanique dans la croûte avec de très fines 40%) sous forme de microblastes xéno-à automor-
granules de leucoxène (0< 0.01 mm, figure 6) formant phes ;
un réseau réticulé polygonal et délimitant des plages to- • de granules xénomorphes et disséminés de leu-
coxène (0< 0.1 mm, 2-6%), ces derniers étant très
talement anisotropes. Dans l'écorce et au coeur, la lave
abondants dans les coulées de la partie sommitale
présente la paragenèse : Ab + Ac + Ch + Le ± Ep ±
du Beauparlant supérieur où ils constituent jusqu'à
Qz ± Op ± Ca (figure 7) dont sont issues les différentes
10% de la mésostase (éch. 103 à 107) ;
associations minéralogiques qui permettent d'identifier
• de cristaux de quartz et/ou d'albite sous forme de
les paragenèses successives.
flaques xénomorphes (environ 1-2%) ;
• de minéraux opaques xénomorphes (environ 1% :
pyrrhotite + pyrite ± chalcopyrite) ;
• et de lamelles automorphes de biotite (jusqu'à 10%,
éch. 37A) disséminées dans la lave et se surimposant
aux textures primaires, surtout abondantes dans les
laves de la partie basale du Beauparlant supérieur.
Par ailleurs, des microphénocristaux subautomorphes
de clinopyroxène (0 < 1 X 0.8 mm, jusqu'à 10% ; figure
7) pseudomorphosé en actinote + épidote + chlorite
ont été observés dans quelques coulées (éch.
58A-64A-111C). De tels cristaux, pour la plupart d'ori-
gine intratellurique, apparaissent tantôt isolés dans la
mésostase, tantôt en amas. Toutefois, dans certaines cou-
lées, ces cristaux sont abondants (10 à 25% ; éch.
FIGURE 7 — Microphotographie de l'écorce d'un basalte coussiné à 95B-96C-97A, bloc 6, coupe EE') et forment avec les fan-
plagioclase (éch. 58A, X25, L = 4 mm). Noter les lattes de plagio-
clase (albite) et les amygdales dispersées dans la mésostase micro-
tômes de plagioclase, une charpente intersertale.
blastique riche en actinote, chlorite et épidote. Noter aussi la pré- Enfin, les amygdales rencontrées dans la croûte et
sence de quelques microphénocristaux de clinopyroxène
partiellement pseudomorphosé.
l'écorce (0< 3mm, 2-5% dans la croûte, jusqu'à 10%
dans l'écorce ; figures 6 et 7) sont remplies de fines lamel-
les de chlorite, de cristaux d'épidote subautomorphes
Des fantômes de plagioclase, sous forme de bâtonnets (pistachite), de quelques aiguilles d'actinote, de miné-
(0 < 0.05 X 0.3 mm, 40-50%) non orientés et jointifs, raux opaques (pyrrhotite ± pyrite ± chalcopyrite) et de
forment une charpente intersertale ; ces bâtonnets sont quelques lamelles de biotite (0< 1 mm).
constitués de plages d'albite plus ou moins recouvertes Dans les coulées massives, les basaltes (éch.
par un réseau d'épidote et de fines aiguilles de trémolite. 34C-37D-52B-54A) possèdent une texture plus grossière
D'autres fantômes de plagioclase (Ab + Ep ± Bi + Op, à tendance intersertale. La charpente intersertale est
0< 5%), sous forme de lattes allongées constituée par les fantômes de plagioclase sous forme de
(0< 3 X 0.2 mm) ou de cristaux trapus (0 < 3 X 3 mm), lattes plus ou moins allongées et, localement, par des lat-
sont localement disséminés dans la lave (éch. tes de clinopyroxène pseudomorphosé. Quant aux espa-
33A-33E-34D-37A, etc. ; figure 7). L'abondance de l'al- ces interstitiels, ils présentent la même association miné-
bite, associée à des teneurs relativement élevées en Na20 ralogique que les laves coussinées avec une texture
de l'ordre de 3 à 4.5% (éch. 31B à 39B), évoque l'in- microblastique plus grossière. Toutefois, de nombreuses
fluence possible de mécanismes de spillitisation sur les la- fibres d'actinote sont agglomérées les unes aux autres, ré-
ves de la partie basale du Beauparlant supérieur. Dans vélant l'existence d'anciens cristaux poecilitiques de py-
les laves de la partie sommitale du Beauparlant supérieur roxène.
(éch. 50A à 68B et éch. 9IA), les fantômes de plagioclase
sont beaucoup plus riches en épidote, suggérant l'ab-
Basaltes microporphyriques à plagioclase
sence de mécanismes de spillitisation et une composition
chimique primaire plus calcique. Ils constituent plusieurs coulées massives, plus rare-
La mésostase entre les fantômes de plagioclase est com- ment coussinées (affleurements 69A à 77C, coupe DD' ;
posée : carte N°2056A et figure 3), intercalées dans la partie infé-
. d'aiguilles de trémolite (04 0.5X0.05 mm, 30 à rieure du bloc 6 avec plusieurs horizons de lave et de py-
40%) généralement disjointes, formant des fais- roclastites de composition intermédiaire (affleurements
ceaux ou des gerbes de directions variées ; 69B-78A-92A-94A).
17

La lave présente une texture trachytique à intersertale La mésostase est composée d'un agrégat microblasti-
avec une mésostase microblastique dans le cas des cou- que d'actinote ferrifère (verte en lumière naturelle, 15 à
lées à débit coussiné (éch. 75D-75E-77B) et une texture 30%), d'épidote (essentiellement de la pistachite, 5 à
intersertale dans le cas des basaltes massifs (éch. 25%), de chlorite (5-10%), de leucoxène ou de sphène
68B-69A-71A-72B-75C). Elle possède également de (respectivement sous forme de granules informes ou de
nombreuses amygdales. Leur minéralogie est caractéri- grandes plages xénomorphes, 3 à 10%, 0< 2 mm) avec
sée par l'abondance des microphénocristaux de plagio- accessoirement du quartz, de l'albite, des carbonates et
clase, quelques microphénocristaux pseudomorphosés des minéraux opaques (pyrrhotite et/ou pyrite). Par ail-
de clinopyroxène et par l'association minéralogique : Ac leurs, quelques reliques d'ilménite sont localement pré-
+ Le + Ch + Ep f Ab ± Ca ± Ap dans la mésostase sentes au coeur des plages de sphène, et des cristaux de
(figure 8). zircon ont été observés en inclusion dans les microphéno-
cristaux de clinopyroxène.
Les amygdales (2-5%, 0< 2 mm) sont remplies par
un assemblage d'épidote (pistachite), de minéraux opa-
ques (pyrrhotite et/ou pyrite), de chlorite, de carbonate
et de fibres d'actinote.

GÉOCHIMIE DES BASALTES À PLAGIOCLASE

Travaux analytiques

Notre interprétation géochimique des basaltes à pla-


gioclase et des microgabbros du Povungnituk est basée
sur 89 analyses chimiques des éléments majeurs et traces
(annexe 1) effectuées par le Centre de Recherches Miné-
rales du Québec (CRM). Parmi celles-ci, 63 analyses ont
été sélectionnées (PAF < 4%) pour étudier les caracté-
ristiques géochimiques de ces laves ; cette sélection com-
prend 10 analyses de basaltes massifs à plagioclase et de
microgabbros du Beauparlant inférieur ; 50 analyses de
basaltes aphyriques à plagioclase du Beauparlant supé-
rieur ; et 3 analyses de basaltes microporphyriques à pla-
gioclase du Beauparlant supérieur. Enfin, 8 analyses de
terres rares et des éléments traces Th, Ta et Hf (tableau
2) ont été effectuées par activation neutronique à Greno-
ble (France) aux Instituts Laue Langevin et Dolomieu.

Caractéristiques géochimiques

Sur la carte N°2056B (hors texte) nous avons reporté


les caractéristiques géochimiques des laves en fonction
FIGURE 8 — Microphotographies de basalte microporphyrique à pla-
gioclase du Beauparlant supérieur : a) dans une coulée massive
de la position stratigraphique des échantillons. À l'an-
(éch. 71A), b) dans une coulée coussirke (éch. 75D). nexe 2, nous avons représenté la distribution des élé-
ments majeurs et traces en fonction du zirconium,
Les microphénocristaux de plagioclase (30 à 35%, puisqu'en raison de son caractère fortement hygromag-
0< 2 mm) se présentent sous forme de bâtonnets join- maphile, cet élément constitue un très bon indice de dif-
tifs et non orientés d'albite avec des traces d'épidote dans férenciation.
les laves massives, ou bien sous forme de fins microphé- Ainsi les basaltes tholéiitiques du Groupe de Povun-
nocristaux (0< 1 X0.5 mm) ou de microlites dans les gnituk (tableau 3) possèdent une composition chimique
basaltes coussinés. comprise entre 42 et 53% de Si02. Ils sont moyennement
alumineux (A1203 = 12-16%) à l'exception des faciès
Les microphénocristaux pseudomorphosés de clinopy- présentant des microphénocristaux de plagioclase où la
roxène (0< 2X3 mm, jusqu'à 25-30%) sont pour la teneur en A1203 augmente jusqu'à 18.5%. Leur teneur
plupart poecilitiques et englobent plus ou moins ceux de en TiO2 est toujours supérieure à 1% et atteint 3.6%
plagioclase. Ils sont caractérisés par des fibres accolées dans les faciès les plus différenciés. De même, leur teneur
d'actinote ferrifère ponctuées de flaques de chlorite et en MgO est systématiquement inférieure à 9% (en
possèdent localement de rares reliques de pyroxène moyenne 5-7%), ce qui les distingue des laves du Groupe
(éch. 69A). de Chukotat. Quant aux autres éléments majeurs moins
18

TABLEAU 2 - Distribution des éléments majeurs, des éléments traces et des terre rares pour quelques basaltes à plagioclase du
Groupe de Povungnituk.

N° 1 2 3 4 5 6 7 8
Échant. 52B 61A 68A 95B 111C° 1029C 1231A* 6310

Oxydes (% du poids)

S102 48.90 47.30 46.40 43.80 45.90 47.40 43.90 46.50


A1203 13.60 17.20 14.10 16.80 15.60 14.20 16.70 14.70
Fe203t 13.00 10.00 15.30 14.40 13.70 14.40 17.34 13.59
MgO 7.00 6.55 5.77 7.59 9.53 5.78 7.19 6.35
CaO 12.70 12.60 14.80 11.20 5.97 8.73 3.80 13.90
Na20 1.45 2.00 1.55 1.39 2.30 2.93 4.18 1.61
K20 0.24 1.06 0.16 0.06 0.32 1.45 0.25 0.32
TiO2 1.25 2.17 2.02 1.98 1.83 2.15 1.78 1.35
MnO 0.19 0.16 0.20 0.19 0.18 0.27 0.21 0.17
P205 0.15 0.21 0.13 0.21 0.18 0.20 0.11 0.10
PAF 1.94 1.05 1.15 3.06 4.56 2.07 5.65 2.11

Total 100.42 100.30 101.58 100.68 100.07 99.66 101.11 100.77

Éléments traces (ppm)

Y 19 25 30 22 22 18 25 17
Zr 110 170 130 110 110 130 110 96
U 0.06 0.207 0.08 0.01 0.123 0.855 0.7 -
Th 1.18 1.867 1.31 0.88 1.27 1.2 0.4 0.54
Hf 2.41 4.19 3.21 1.76 2.57 4.03 2.893 2.24
Sc 43.11 50.17 46.1 29.6 33.08 38.5 52.7 43.0
Ta 1.14 1.36 1.126 0.922 1.168 1.19 0.565 1.18
Cr 77 123 76 103 144 130 150 68
Ni 73 86 96 122 145 59 78 48

Terres rares (ppm)

La 9.95 14.47 14.45 10.97 11.83 14.45 8.24 11.11


Ce 23.7 28.89 26.72 19.76 27.41 30.53 14.67 20.94
Nd 13.4 17.74 17.65 12.03 15.45 21.11 10.28 15.15
Sm 3.28 4.72 4.46 2.97 3.64 4.62 2.979 3.44
Eu 1.485 1.299 1.79 1.573 1.42 1.656 1.097 1.33
Tb 0.596 0.884 0.939 0.654 0.67 0.792 0.664 0.56
Yb 2.26 3.18 3.17 1.91 2.21 2.169 3.488 1.86
Lu 0.318 0.42 0.43 0.245 0.303 0.345 0.513 0.33

Rapports caractéristiques

(La/Sm)n 1.85 1.87 1.97 2.19 1.98 1.91 1.69 1.97


(La/Yb)n 2.91 3.00 3.01 3.69 3.53 4.40 1.56 3.94
Th/Ta 1.04 1.37 1.16 0.95 1.09 1.01 0.71 0.46
Zr/Y 5.79 6.80 4.33 5.00 5.00 7.22 4.40 5.65
La/Ta 8.73 10.64 12.83 11.90 10.13 12.14 14.58 9.42
* Analyses rejetées de l'étude géochimique des éléments majeurs et traces : PAF > 4% ; seules les teneurs de terres rares sont considérées dans le texte.

caractéristiques, ils présentent d'importantes variations 1) apparaissent très irrégulières et indépendantes de la


liées d'une part aux mécanismes de différenciation dans stratigraphie avec un bruit de fond de la perte au feu de
le cas du fer (Fe2O3t = 9 à 18%), du manganèse (0.10 à l'ordre de 2 à 3% en moyenne. Toutefois, les basaltes de
0.34%) et du phosphore (0.11 à 1.2%), et d'autre part la partie sommitale du sous-groupe de Beauparlant (éch.
aux mécanismes d'altération dans le cas du potassium 101 à 111), très enrichis en fer et en titane, possèdent une
(0.02 à 2.9%) et du sodium (0.5 à 5.1%). Les teneurs en perte au feu élevée (PAF = 3 à 8%) qui peut en partie
éléments hygromagmaphiles Zr, Y et Nb sont relative- s'expliquer par l'intensité de la déformation et des recris-
ment élevées (Zr = 70-330 ppm ; Y = 16-44 ppm et tallisations métamorphiques associées. Par ailleurs, les
Nb = 4-54 ppm), alors que les éléments compatibles tels teneurs en K2O et Na2O, généralement faibles, montrent
le chrome, le nickel et le cobalt sont peu abondants d'importantes anomalies (carte N°2056B et annexe 2). À
(Cr = 8-270 ppm ; Co = 17-82 ppm ; Ni = 22-162 ce propos, nous avons noté des traces de spillitisation sur
ppm) mettant ainsi en évidence le caractère différencié de certains cristaux de plagioclase (éch. lA à 25, 31B à
ces basaltes et l'existence probable de réservoirs magma- 51C). En effet, les diabases et les basaltes massifs du
tiques avant leur épanchement. Beauparlant inférieur (éch. lA à 25), ainsi que les basal-
En ce qui concerne l'altération, les valeurs de la perte tes de la partie basale du Beauparlant supérieur
au feu (PAF) et les teneurs en S (carte N°2056B et annexe (éch. 31B à 5I C) possèdent des teneurs en Na2O anor-
19

TABLEAU 3 - Caractéristiques géochimiques des basaltes à plagioclase du Groupe de Povungnituk. Pour chaque faciès les va-
leurs indiquent les teneurs minimales et maximales (Cf. tableaux d'analyses chimiques de l'annexe 1).

Beauparlant inférieur Beauparlant supérieur Beauparlant supérieur


Diabases et basaltes massifs Basaltes Th. aphyriques Basaltes Th. porphyriques
n-10 n_50 n_3
Oxydes (% en poids)

Si02 46.5 - 51.6 42.1 - 52.7 45.9 - 46.8


A1203 12.4 - 14.1 12.0 - 18.5 13.4 - 16.3
Fe203 14.6 - 16.9 9.00 - 17.3 13.4 - 17.3
MgO 5.68 - 7.99 3.2 - 8.97 4.73 - 7.40
CaO 7.39 - 11.4 3.71 - 14.8 6.72 - 14.5
Na20 1.10 - 5.12 0.45 - 4.48 1.81 - 2.88
K20 0.08 - 0.63 0.02 - 2.88 0.08 - 1.31
TiO2 1.29 - 3.27 1.04 - 3.53 1.88 - 3.18
MnO 0.20 - 0.26 0.10 - 0.34 0.16 - 0.24
P205 0.12 - 0.74 0.03 - 1.17 0.11 - 0.57
PAF 1.40 - 2.90 (max 6.32) 0.13 - 3.97 (max 9.8) 2.58 - 3.02 (max 5.55)

Éléments traces (ppm)

Zr 93 - 280 73 - 320 96 - 330


Y 25 - 42 16 - 44 16 - 40
Nb* 16-42 4 - 54 25 - 49
Rb 2-24 2 - 55 2 - 26
Sr 180 - 530 28 - 757 181 - 930
Ba 14-219 16 - 1900 128 - 1500
Cr 8-162 1 - 270 35 - 123
Co 30 - 50 17 - 82 38 - 47
Ni 39 - 90 22 - 130 53 - 162
V 193 - 418 66 - 690 251 - 299

Lors des dosages par le CRM le niobium a été systématiquement surdose d'environ 12ppm (Cf tableaux à l'annexe 1).

malement élevées (Na20 souvent supérieur à 3%, bilité de ces quatres éléments au cours de l'altération.
jusqu'à 5%) alors que les teneurs en CaO sont pour la Toutefois, l'étalement du nuage de points montre que
plupart inférieures à 9-10%. Au contraire, les basaltes les teneurs de CaO et de Si02 diminuent faiblement
tholéiitiques de la partie sommitale du Beauparlant supé- au cours de la différenciation (lorsque les teneurs en
rieur sont, pour la plupart, caractérisés par des teneurs Zr augmentent), alors que les teneurs en K20 et Na20
en Na20 inférieures ou égales à 2.5% et des teneurs en tendent à augmenter.
CaO irrégulières, généralement supérieures à 10%. 2) La distribution de l'alumine (A1203) suggère l'exis-
Si on examine la distribution des différents éléments tence de deux sous-populations : l'une caractérisée
chimiques en fonction du zirconium (annexe 2), on cons- par des teneurs comprises entre 13 et 16%, sensible-
tate que les trois types de basaltes tholéiitiques (massifs, ment constantes au cours de la différenciation ; et la
aphyriques et microporphyriques) possèdent sensible- seconde caractérisée par des teneurs comprises entre
ment les mêmes caractéristiques géochimiques (les 16% et 19% correspondant à des basaltes riches en
points représentatifs de ces trois faciès définissent des microphénocristaux de plagioclase. Ainsi, les pre-
champs communs). Toutefois, si on considère le compor- miers basaltes peuvent être assimilés à des liquides
tement des éléments majeurs et des éléments traces en alors que les seconds se comportent plutôt comme des
fonction de la position stratigraphique des échantillons laves à tendance cumulative et devront être considé-
(carte N°2056B), on constate que les teneurs en Ti02, Zr rés avec prudence dans la suite de notre étude.
et, dans une moindre mesure, les teneurs en Fe203, Y et 3) Les éléments Ti02, P205, Nb et Y montrent une très
Nb présentent d'importantes variations au sein d'un bonne corrélation positive avec le Zr liée à leur carac-
même faciès, suggérant l'existence de plusieurs séquen- tère incompatible et leur teneur augmente fortement
ces magmatiques au sein des blocs structuraux. Chaque au cours de la différenciation. De plus, la distribution
séquence apparaît en effet caractérisée par l'augmenta- du titane révèle l'existence de deux sous-populations
tion progressive des teneurs en Ti02, Fe203, Zr, Y et Nb de basaltes (différentes de celles mises en évidence par
de la base au sommet, puis par la chute abrupte de ces te- A1203, les teneurs de Zr étant distinctes dans les deux
neurs au début d'une nouvelle séquence. De plus, la dis- cas), les uns caractérisés par des teneurs en TiO2 com-
tribution des éléments majeurs et des éléments traces en prises entre 1 et 2.3% ; et les autres caractérisés par
fonction du zirconium (annexe 2), permet les observa- des teneurs en TiO2 comprises entre 2.8 et 3.6%. Or,
tions suivantes : nous avons déjà signalé l'existence de séquences mag-
1) Si02, CaO, K20 et Na20 montrent d'importantes va- matiques superposées dans le Groupe de Povungni-
riations pour une même valeur de Zr, révélant la mo- tuk (carte N°2056B). Les basaltes les plus enrichis en
20

TiO2 correspondent aux parties sommitales de ces sé-


quences. À ce propos, il est intéressant de noter que la
plupart des basaltes de la partie sommitale du Groupe
de Povungnituk (éch. 103 à 108, 1125C et 1128C)
possèdent des teneurs élevées en Ti02. Toutefois, s'il
paraît logique à priori d'expliquer une telle distribu-
tion du TiO2 par la différenciation magmatique, la
discontinuité géochimique observée pose un problème
sur lequel nous reviendrons ultérieurement dans no-
tre étude des mécanismes de cristallisation et des ca-
ractéristiques pétrogénétiques de ces laves.
4) Les teneurs en FeOt augmentent au cours de la diffé-
renciation mais plus faiblement que pour les éléments
Ti02, Nb et Y. De même, les teneurs en P205 crois-
sent de manière significative. Mg
AI
5) Les teneurs en MgO, Cr, Ni et Co diminuent au début
du fractionnement dans les basaltes, puis deviennent Th = Champ tholéiitique
relativement constantes dans les termes plus différen- CA = Champ calco-alcalin
ciés. Un tel comportement révèle l'influence des frac-
BK = Champ des basaltes komatiitiques
tionnements du pyroxène et accessoirement de l'oli-
vine, tandis que les diminutions de CaO signalées plus K = Champ des komatiites
haut pourraient également résulter du fractionne- Champ des basaltes du Groupe de Chukotat
ment des plagioclases calciques.
x+.. = Basaltes à plagioclase du Groupe de Povungnituk
Les analyses de terres rares obtenues sur 8 échantil-
lons de basalte (tableau 2) répartis dans la séquence mag- FIGURE 10 - Diagramme Al-Mg-Fei +Ti (Jensen, 1976) pour les ba-
saltes a plagioclase du Groupe de Povungnituk. Cf. Légende des
matique montrent des spectres (figure 9) faiblement enri- symboles à l'annexe 2.
chis en terres rares légères (Lan/Smn = 1.69 à 2.19)
alors que les terres rares lourdes sont faiblement frac- les rapports Zr/Y > 4 (Zr/Y = 4.3 à 7.22 ; Pearce,
tionnées (Lan/Ybn = 1.56 à 4.40 ; tableau 2). De tels 1983), Th/Ta = 0.5 à 1.4 et La/Ta = 8.7 à 14.6 (ta-
spectres, ainsi que le comportement de FeOt, Ti02, P205, bleau 2 et annexe 1) et la position de la majorité des
Y et Nb en fonction de Zr (figure 9) montrent leur affinité points dans le champs des basaltes intraplaques sur le
géochimique tholéiitique, laquelle est corroborée par la diagramme discriminant Zr-Y.3-Ti.10-2 de Pearce et
distribution des points dans le diagramme Cann (figure 11) suggèrent pour les basaltes du Groupe
Al-Mg-Fet +Ti de Jensen (figure 10). Par ailleurs, l'enri- de Povungnituk, une mise en place en milieu continental
chissement en terres rares légères, les teneurs élevées en lors d'un stade proto-rift.
éléments incompatibles et plus particulièrement en Ti02,
En résumé :
500- — les basaltes à plagioclase du Groupe de Povungnituk
POVUNGNITUK
constituent plusieurs séquences magmatiques super-
posées ;
— avant leur épanchement, ils se sont différenciés dans
100 des réservoirs magmatiques, si bien que les laves émi-
ses étaient déjà très évoluées;
50-
— ils semblent avoir évolué par fractionnement du pla-
gioclase, du pyroxène et accessoirement de l'olivine ;
ô
L — ils possèdent une affinité géochimique tholéiitique con-
tU 10- tinentale et leur mise en place pourrait correspondre à
o un stade proto-rift.
" 5
Pétrogenèse

Nature des matériaux sources et fusion partielle

La de Nd Sm Eu Gd Tb Yb Lu Les profils de terres rares (figure 9) et les rapports


Lan/Smn = 1.69 à 2.19, Lan /Ybn = 1.56 à 4.40, Th/
FIGURE 9 - Spectres de terres rares normalisés aux chondrites (va-
leurs de normalisation de Taylor et Gorton, 1977) pour les basaltes
Ta = 0.46 à 1.37 et Zr/Y = 4.33 à 7.22 suggèrent
à plagioclase du Groupe de Povungnituk. comme matériaux sources une péridotite mantellique de
21

Ti.10-z

Y3

FIGURE 11 - Diagramme discriminant Zr-Y.3-Ti.10-2 de Pearce et Cann (1973) pour les basaltes à plagioclase d'affinité tholéiitique du
Groupe de Povungnituk. Cf. légende des symboles à l'annexe 2. WPB= basaltes intracontinentaux LKT==tholéiites hypopotassique;
CAB basaltes calco-alcalins OFB=basaltes du plancher océanique. Analyses telles que 12% < Mgo+CaO < 20%.

F
type lherzolite à spinelle. Quant au taux de fusion par- Cr
1000
tielle à l'origine des liquides basaltiques, il est difficile à a
0 10 0
déterminer en raison du caractère déjà très évolué des ba- T
saltes. Toutefois, la distribution des points dans la figure
12 montre que les laves ont évolué par cristallisation
fractionnée à partir d'un liquide primitif produit par un
taux de fusion partielle du matériel mantellique de l'or-
dre de 20%. Ce résultat établi dans le cas d'une source de 100-
type lherzolite à spinelle est toutefois approximatif. Un
autre moyen est d'appliquer les équations de fusion par-
tielle (Steinberg et al., 1979 ; Hanson, 1980 ; Bougault,
1980) en utilisant les teneurs des éléments les plus hygro-
magmaphiles observées dans les basaltes les moins évo-
lués.
10-
Ainsi, dans l'hypothèse d'un modèle de fusion partielle
à l'équilibre, on applique l'équation :
Cl/Co = 1/(D(1-F)+F) (1)
en utilisant les valeurs des coefficients de partage du Zr,
de l'Y, du Nb (Pearce et Norry, 1979) et du Ce (Hanson,
1980) tel que :
C1 = concentration de l'élément « i » dans le liquide 1
I Y
primitif. 10 100
Co = concentration de l'élément « i » dans la source
FIGURE 12 - Étude de la fusion partielle des liquides basaltiques : es-
initiale. timation des taux de fusion partielle F à l'aide du diagramme
D = coefficient de partage global pour l'élément « i ». Log Cr = f(Log Y) dans le cas où la source mantellique serait une
lherzolite à spinelle (Pearce, 1980). Voir légende des symboles utili-
F = taux de fusion partielle. sés à l'annexe 2.
22

À partir de l'équation (1), on déduit l'équation du taux Groupe de Povungnituk (Zr;=73 ppm, Y; =16 ppm,
de fusion partielle : Nb, =4 ppm, Ce; =14.97 ppm). et nous obtenons :
11 0.04
C0 D 73
C1 - 0.12
Fzr 0.04 - 1
F= - D-1
4.87 0.17
16
Pour déterminer le taux de fusion partielle F, il faut FY = 0.16
0.17 - 1
donc connaître la nature des matériaux sources, le coeffi-
cient de partage global pour chaque élément (calculé 0.62 0.055
pour chaque type de source), les teneurs en éléments tra- 4
FNb = 0.11
ces des basaltes les plus primitifs (les basaltes représenta- 0.055 - 1
tifs des liquides primitifs présentent normalement des te- 1.90 0.031
neurs en chrome de l'ordre de 600 ppm, en nickel de F _ 14.97
Ce = 0.10
l'ordre de 250 ppm et un indice de différenciation (Mg 0.031-1
Value) MGV = Mg2 +/ Mg2 + + Fet2 + de l'ordre de
Nous pouvons donc conclure que le taux de fusion par-
0.7-0.8 ; Steinberg et al., 1979, Bougault, 1980). Enfin, il
tielle du matériel mantellique est au moins de 10 à 16%.
faut connaître les concentrations des éléments traces
considérés dans les matériaux source. Or, le manteau pri-
Cristallisations fractionnée
mordial, avant tout mécanisme de différenciation, était
de composition chondritique (Steinberg et al., 1979). Le comportement des éléments majeurs et des élé-
Lors de sa différenciation pour former le noyau et le ments traces en fonction du zirconium (annexe 2), la ré-
manteau récent, les terres rares se sont concentrées dans partition des profils de terres rares normalisés aux chon-
le manteau à cause de leurs propriétés lithophiles (Wood drites (figure 9), la distribution des points dans le
et al., 1979 ; Steinberg et al., 1979 ; Bougault, 1980 ; diagramme Log Cr = f(Log Y) (figure 12), montrent
Hanson, 1980, etc). En conséquence, le manteau est ca- clairement que les liquides primitifs à l'origine des basal-
ractérisé par un enrichissement en terres rares (environ 2 tes à plagioclase du Groupe de Povungnituk ont évolué
fois les teneurs des chondrites) et par des spectres de ter- par cristallisation fractionnée à l'intérieur d'un réservoir
res rares parallèles à ceux des chondrites (Hanson, 1980). magmatique. Ils montrent également que la nature des
Ainsi, les valeurs fréquemment retenues pour les teneurs laves est essentiellement contrôlée par le fractionnement
du manteau en éléments traces et en terres rares sont cel- du plagioclase, du pyroxène et de l'olivine avant leur
les de Wood et al. (1979) : Rb=0.86, Ba=7.56, épanchement.
Th=0.096, U=0.027, K=252, Ta=0.043, Nb=0.62, Les diagrammes Log TiO2 et Log Y = f(Log Zr) (fi-
La=0.71, Ce= 1.90, Sr=23, Nd= 1.29, P=90.4, gure 13) montrent sans ambiguïté que les liquides issus
Hf=0.35, Zr=11, Sm=0.385, Ti=1527, Y=4.87 (tou- de la fusion partielle ont évolué selon des mécanismes de
tes ces valeurs étant exprimées en ppm). cristallisation fractionnée à basse pression. Ils permet-
Or, pour une source mantellique de type lherzolite à tent d'étudier les fractionnements en comparant les ten-
spinelle dont l'association minéralogique est : Cpx 0.25 - dances de différenciation observées avec les vecteurs cal-
010.55 - Opx 0.15 - Sp0.05, le coefficient de partage global culés pour 50% de fractionnement en utilisant d'une part
D; pour l'élément « i » est alors égal à : D ; l'équation de Rayleigh C1/C0 = F(D-1) et d'autre part les
0.25(Dcpx) + 0.55(DO1) + 0.15(Dopx) + 0.05(D sp) coefficients de partage de Pearce et Norry (1979). Or, les
tendances de fractionnement des basaltes à plagioclase
du Groupe de Povungnituk montrent une pente intermé-
Ainsi, pour l'élément Zr : Dzr = 0.04 avec diaire entre les vecteurs (1) et (2) dans les diagrammes
Dcp„=0.1, D01 =0.01, Dopx =0.03, Dsp =0.1 Log Y = f(Log Zr) et Log TiO2 = f(Log Zr) (figure 13).
On peut donc conclure que les basaltes à plagioclase du
pour l'élément Y : Dy = 0.17 avec
Groupe de Povungnituk ont évolué par cristallisation
Dcpx =0.5, D01 -0.01, Dopx =0.2, Dsp =0.2
fractionnée de l'association minéralogique plagioclase -
pour l'élément Nb : DNb = 0.055 avec clinopyroxène - olivine + magnétite et/ou ilméno-
Dopx =0.1, D01 =0.01, Dopx =0.15, Dsp =0.4 magnétite dans les proportions P10.5 - Cpx0.3 - 010.20-0.15
- Mt0 0.05 qui correspondent à des liquides de composi-
pour l'élément Ce : DCe=0.031 avec
tion basique à intermédiaire.
Dopx =0.098, D01 =0.0005, Dopx =0,0030,
Dsp =0.114 Contamination c•rustale

Nous avons noté ci-dessus que les valeurs élevées du


De cette manière, nous pouvons estimer le taux de fu- rapport Zr/Y > 3.5, ainsi que la distribution des points
sion partielle F, à l'origine des liquides basaltiques du dans le diagramme Zr-Y.3-Ti.10-2 (figure 11) suggéraient
23

30 La (ppm)

10

10 -
Ti 02 (°i°)

(B)1

(1)2

Ta (ppm)
3
(A)3
(A) 4

1 Zr
1000 A Th (ppm)

FIGURE 13 - Diagrammes Log TiO2 et Log Y = f(Log Zr) permet-


tant d'estimer la nature des fractionnements à l'origine des basaltes
à plagioclase du Groupe de Povungnituk, selon la méthode de
Pearce et Norry (1979). Les vecteurs (1) à (4), calculés en utilisant
l'équation de Rayleigh Cl/C0 = F(D-t), correspondent à des liqui-
des basiques (B), intermédiaires (1) et acides (A) au fractionnement 3-
(F = 50%) des assemblages : 1) P150-Cpx 90-0120 (B)
2) PI 50-Cpx30-OI 15 -Mt 5 (I) : 3) P160-Cpx20-Am15-Mt5 (A) et
4) P160-Am20-Bî 15-Mt 5 (A). Légende des symboles au tableau 1 et à
l'annexe 2.

l'existence d'une croûte continentale à l'aplomb des sé-


quences volcaniques du Groupe de Povungnituk. Si, par 2-
contre, nous considérons les diagrammes Log TiO2 et
Log Y = f(Log Zr) (figure 13), les tendances de fraction-
nement convergent vers l'origine des diagrammes, si bien
que les liquides primitifs ne semblent pas à priori avoir
subi de contamination majeure par la croûte continen-
tale. Or, si de tels mécanismes de contamination crustale
existent, ils seront enregistrés par des éléments traces tels
le thorium et le barium, particulièrement abondants dans
la croûte continentale archéenne. Ainsi, si nous considé-
rons les teneurs en thorium et en barium au sein des ba-
saltes du Groupe de Povungnituk (tableaux 2 et 3), cel-
Ta (ppm)
les-ci n'apparaissent pas anormalement élevées
o
(Th = 0.4-1.9 ppm, Ba = 14-450 ppm, exceptionelle- 2 3
ment jusqu'à 1900 ppm). De plus, dans les diagrammes
FIGURE 14 -- Illustration de l'intervention éventuelle de mécanismes
Th-Ta et La-Ta (figure 14), les droites représentatives de contamination crustale dans la magmatogénèse des basaltes à
des nuages de points convergent vers l'origine du repère plagioclase du Groupe de Povungnituk : Diagramme La-Ta et Th-
suggérant l'absence de mécanisme de contamination. Un Ta. Les droites N et E MORB correspondent aux droites représen-
tatives des basaltes du type MORB (mid-oceanic-ridge-basalt) enri-
tel résultat diffère notablement des conclusions de Fran- chi (E MORB) ou non (N MORE) en terres rares légères (Steinberg
cis et al. (1983). En effet, pour ces auteurs, les roches vol- et al., 1979).
24

caniques du Groupe de Povungnituk résulteraient à la tartique (Pearce, 1983). En appliquant la méthode pro-
fois de la cristallisation fractionnée d'un liquide d'origine posée par cet auteur, on constate qu'à l'exception de l'Yt-
mantellique et de la contamination des liquides magma- trium et de l'Yterbium, tous les éléments sont enrichis
tiques par la croûte continentale ; leur conclusion repose par rapport au MORB de référence. De plus, le tantale
en outre sur la distribution des basaltes dans le dia- est le plus enrichi des éléments, suivi par le thorium et le
gramme La/Sm-La. En effet, dans ce diagramme, le rap- barium. D'après Pearce (1983), un enrichissement de ce
port La/Sm augmente en même temps que les teneurs en type est caractéristique de celui produit par la litho-
La, définissant une droite qui pourrait traduire une loi de sphère subcontinentale (juste au-dessous de la croûte
mélange entre un liquide magmatique initial et la croûte continentale) et dès lors, comme nous l'avions supposé
continentale. Aussi, une autre méthode pour visualiser précédemment, il n'y a pas lieu d'invoquer une contami-
l'apport éventuel de certains éléments chimiques à un li- nation majeure par la croûte continentale superficielle.
quide initial est de normaliser les teneurs des éléments
traces Sr, K, Rb, Ba, Th, Ta, Nb, Ce, P, Zr, Hf, Sm, Ti, Y
et Yb des basaltes étudiés à la composition moyenne des
MORB tholéiitiques (Pearce, 1983 ; figure 15). Ainsi, les Basaltes ankaramitiques et
spectres obtenus pour ces roches sont semblables aux trachyandésites du sous-groupe de
spectres des basaltes intraplaques d'Ethiopie ou de l'An-
Beauparlant

20- POVUNGNITUK
Roche/MORB GÉNÉRALITÉS
10-
Nous avons déjà signalé la présence d'un complexe de
roches volcaniques alcalines dans la partie inférieure du
5-
m Beauparlant supérieur au sud de la Petite rivière de Po-
¢
0 vungnituk dans le secteur du lac Kenty (Carte N°2056A ;
î
bloc 3, coupes BB' et CC'). Ces roches volcaniques cons-
t
tituent une séquence (é = 60 à 70 m) de volcanoclastites
cr
1 et de basaltes massifs ankaramitiques (affleurements
152G et 145 à 147) localement surmontée d'un massif de
~
0.5-, trachyandésites massives (affleurements 151, 152C à E et
1038 ; carte N°2056A et annexe 3) et interdigitée avec des
roches sédimentaires. D'autres trachyandésites forment
des coulées massives dans la partie nord du Beauparlant
01 , supérieur au sud-est des lacs Nuvilic (affleurements 78A
Sr K Rb Ba Th Ta Nb Ce P Zr Hf Sm Ti Y Yb à 89B et 4321A ; coupe DD', bloc 6).

PÉTROGRAPHIE

10 Basaltes ankaramitiques et volcanoclastites (secteur


du lac Kenty)
5
m Les basaltes ankaramitiques constituent plusieurs cou-
ô
î
lées (é = 1-12 m, 10-20%) intercalées dans les volcano-
d clastites. Ces coulées (é = 1 à 12 m) sont constituées de
t
S brèches volcaniques et de scories dans leur partie basale,
cc
1 Éch 52B de basalte massif dans leur partie médiane et de brèches
MORB volcaniques dans leur partie sommitale (figures 3, 16 et
0.5 17 ; carte N°2056A, coupes BB' et CC', bloc 3). Par leurs
caractéristiques, ces coulées s'apparentent aux coulées de
lave de type Aa, rencontrées sur les flancs des volcans
subaériens. La lave est caractérisée par la présence de mi-
crophénocristaux noirs de pyroxène et/ou de hornblende
01
Sr K Rb Ba Th Ta Nb Ce P Zr Hf Sm Ti Y Yb brune (0 = 1-6 mm, 2-15%), dans une pâte volcanique
aphyrique de teinte gris noir à gris vert sombre à la cas-
FIGURE 15 — Spectres des terres rares et des éléments traces normali- sure. Elle contient également de nombreux cristaux de
sés à la composition moyenne des MORE tholéiitiques (valeurs de pyrrhotite et accessoirement de chalcopyrite disséminés
normalisation de Pearce et al., 1981) pour les basaltes à plagioclase
du Groupe de Povungnituk. l.a contribution de la lithosphère sub-
dans la pâte volcanique ou localement en petits amas
continentale est déterminée suivant la méthode de Pearce (1983). (Po : 2-3% + Cp : 0.5%, éch. 145F).
25

• 6 4 66 0 6 6
606666666
6-0666666
Brèches pyroclastiques
• 4
66606066
e e
(granoclassement inverse)
6 64

Tufs à lapilli

1m Coulées de basalte massif

Tufs a lapilli
e 6 6 6 6
• 6 4 6 e 6
e 666 0 64 660
e e
6 6 4 4
66e
h dl
e ee Brèches pyroclastiques
• 66.1
6 d e 6 e 6 e e 6 e 6 6
66.1664606
O 6 6 6 as e66
6 66 6 6 6 6 4 6
FIGURE 18 — Exemple de brèche pyroclastique constituée de nom-
breux blocs et scories de basalte ankaramitique dans une matrice
FIGURE 16 — Exemple de séquence de pyroclastites et de basaltes an- basaltique amygdalaire, carbonalisée et chloriteuse.
karamitiques observée dans le Groupe de Povungnituk (affleure-
ment I47D).

FIGURE 17 — Exemple de coulée massive de basalte ankaramitique FIGURE 19 — Exemple d'horizon pyroclastique finement lité et pré-
(é = I m) intercalée dans des tufs scoriacés à lapilli et des brèches sentant un granoclassement inverse, résultant probablement d'an-
pyroclastiques de même nature que les basaltes. ciennes retombées aériennes.

Les volcanoclastites (80-90% des roches ; figures 16, grossier (avec plus de 90% de cristaux de pyroxène et/ou
18 et 19) constituent de nombreux horizons de brèches d'amphibole). Leur matrice, de nature basaltique plus ou
volcaniques, de coulées scoriacées, de hyaloclastites et de moins carbonatisée et chloriteuse, est microcristalline
pyroclastites (brèches pyroclastiques, tufs à lapilli). Elles avec de nombreux cristaux de pyroxène et/ou d'amphi-
présentent localement des litages sédimentaires et un bole (20-30%, 0 < 8 mm). Elle contient de très nom-
tri grossier des matériaux (figure 19) avec également des breuses amygdales remplies de carbonates et présente
granoclassements inverses caractérisés par des tufs à la- systématiquement des minéralisations disséminées de
piili à la base et des brèches pyroclastiques grossières et Po + Cp ± Py.
scoriacées dans leur partie sommitale. Notons à ce pro- À l'échelle microscopique, les basaltes ankaramitiques
pos, l'existence d'une zonalité spatiale dans la taille des et les fragments de basalte ankaramitique des volcano-
fragments, les plus gros étant observés à l'est (affleure- clastites sont caractérisés par de nombreux cristaux de
ment 149). Enfin des volcanoclastites extrêmement ci- clinopyroxène (15 à 40%) pseudomorphosé en Ac + Ch
saillées (débit en feuillets) et fortement carbonatisées se ± Bi ± Ca ± Ep. Ces derniers forment pour la plupart
rencontrent dans les charnières de plis. Elles sont hétéro- des microlattes plus ou moins orientées, ou des micro-
lithiques avec de nombreux fragments de taille et de phénocristaux trapus et automorphes (0< 7 mm, figure
forme variées (fragments subangulaires, arrondis ou 20). Certains phénocristaux, dispersés dans la lave et ca-
ovoïdes de 1 à 30 cm). Ces derniers sont constitués de ractérisés par une teinte brune en lumière naturelle avec
fragments de basalte ankaramitique (40 à 50%), de frag- un léger pléochroïsme jaune-brun à brun-rouge, pour-
ments blanchâtres en patine d'altération avec des phéno- raient constituer des cristaux d'augite titanifère et/ou de
critaux de pyroxène (0 < 15 mm), et de quelques encla- hornblende brune (absence de section basale pour discri-
ves arrondies de pyroxénite (ou hornblendite) à grain miner les deux types de minéraux, figure 21). De nom-
26

Les volcanoclastites sont caractérisées par d'abon-


dants fragments de basalte ankaramitique de tailles et de
formes variées. Leur matrice, de même composition que
la lave, présente une texture ponceuse caractérisée par
d'abondantes amygdales remplies de carbonate et de
chlorite.

Trachyandésites (secteur du lac Kenty)

Elles constituent une séquence de lave massive


(emax = 30-40 m) au-dessus des volcanoclastites et des
basaltes ankaramitiques décrits ci-dessus (carte
N°2056A et annexe 3 ; coupes BB' et CC', bloc 3 ; affleu-
FIGURE 20 - Microphotographie d'un échantillon de basalte ankara- rements 151C-E, 152C-E et 1038A). D'extension limitée
mitique montrant l'abondance des microlattes et des microphéno- et de faible épaisseur (émax = 40 m), elles forment un
cristaux de clinopyroxène pseudomorphosés en actinote dans une
mésostase microblastique riche en granules de leucoxène. Noter
massif aplati suggérant l'existence de cumulo-dômes
également la présence de cristaux aciculaires d'apatite dispersés dans la partie basale du Beauparlant supérieur. De teinte
dans la lave (L = 4 mm). gris clair en surface altérée et vert crème à la cassure, la
lave est massive et contient de nombreux cristaux orien-
tés de plagioclase (0 1 mm) et des faisceaux d'actinote
prismatique dans une pâte aphyrique. Elle présente éga-
lement de nombreuses varioles grisâtres (0' 1 cm) dis-
séminées dans la mésostase.

Les trachyandésites (éch. 1038 et 152C-E, figure 22)


possèdent une texture microlitique et microporphyrique
avec de nombreux microlites orientés de plagioclase for-
mant une texture relictuelle trachytique. Leur associa-
tion minéralogique comprend :

—de nombreux microlites jointifs et plus ou moins orien-


tés d'albite, possédant une macle polysynthétique
floue et contenant quelques inclusions de zoïsite ;
FIGURE 21 - Microphotographie (en lumière naturelle) d'un échan- —des phénocristaux subautomorphes à automorphes de
tillon de basalte ankaramitique montrant un phénocristal d'augite feldspath potassique, localement très abondants (éch.
titanirere ou de hornblende brune et de nombreux grains de leu- 7051) et fortement altérés en séricite;
coxène en inclusion ou disséminés dans la mésostase (L = 4 mm).
—de grandes gerbes d'actinote prismatique
(aiguilles 2mm, biréfringence et relief élevés) ;
breux cristaux de sphène et d'ilménite relictuels, des cris-
taux aciculaires d'apatite (localement abondants) et
quelques cristaux de zircon en inclusion dans les micro-
phénocristaux de pyroxène et d'amphibole complètent
l'association minéralogique de ces basaltes. Leur mésos-
tase forme un assemblage microblastique extrêmement
riche en grains de leucoxène ainsi qu'en fibres d'actinote
avec, en moindre quantité, de l'épidote, de la chlorite et
accessoirement du quartz, des carbonates et des miné-
raux opaques (pyrrhotite + chalcopyrite ± pyrite).
Quelques amygdales sont également dispersées dans la
mésostase. Enfin, des enclaves pyroxéniques
(0 = 2 mm à 20 cm) ont été localement observées dans
ces basaltes. Celles-ci sont constituées d'un assemblage
hétérogranulaire de pyroxène (40-45%), de hornblende
brune (35-40%, clivages à 120°), de sphène (10-15%) et
d'apatite (5-10%). Il est intéressant à ce propos de noter FIGURE 22 - Microphotographie d'un échantillon de trachyandésite
montrant de nombreux microlites d'albite et un phénocristal de
la similarité des paragenèses magmatiques dans la lave et feldspath potassique. Noter également les grandes gerbes d'actinote
les enclaves. prismatique (L = 4 mm).
27

— des cristaux xénomorphes de leucoxène et/ou de GÉOCHIMIE DES BASALTES


sphène contenant localement des reliques d'ilménite ; ANKARAMITIQUES ET DES
— quelques plages de chlorite ferreuse entre les minéraux TRACHYANDÉSITES
précités ;
— et de grosses varioles constituées d'un agrégat micro- Travaux analytiques
blastique de séricite, zoïsite, leucoxène et quartz. Trente-deux analyses chimiques pour les éléments ma-
jeurs et en traces (tableaux 4, 5 et tableaux de l'annexe 3)
Trachyandésites (au sud-est des lacs Nuvilic) ont été effectuées au Centre de recherches minérales du
Québec (CRM) : 14 analyses de basaltes ankaramiti-
Les trachyandésites affleurant dans la partie nord du ques ; 9 analyses de trachyandésites prélevées dans le sec-
Groupe de Povungnituk au sud-est des lacs Nuvilic (af- teur du lac Kenty ; et 9 analyses de trachyandésites pré-
fleurements 78A à 87A, 89B et 4321A à l'annexe 3 levées au SE des lacs Nuvilic. Parmi celles-ci, 27 analyses
coupe DD', bloc 6), constituent plusieurs coulées massi- ont été sélectionnées (PAF 4 4%) pour étudier les carac-
ves, localement coussinées, et intercalées ça et là par des téristiques géochimiques de ces laves. Enfin, 2 analyses
brèches volcaniques (à fragments de lave dans une ma- de terres rares et des éléments traces Th, Ta et Hf (ta-
trice dolomitique). bleau 5) ont été effectuées par activation neutronique à
Grenoble (France) aux Instituts Laue Langevin et Dolo-
Ces trachyandésites sont de teinte brune à rougeâtre mieu.
en surface altérée. Leur cassure est gris sombre à noire,
aphyrique et esquilleuse. Leur texture est microporphy-
Caractéristiques géochimiques
rique (éch. 78A-1282B-4321A) avec 4 à 5% de lattes de
feldspath potassique et de plagioclase. Elles possèdent de Sur la carte N°2056B (hors texte), nous avons reporté
nombreux microlites orientés d'albite, plus ou moins al- les caractéristiques géochimiques des basaltes ankarami-
térés en séricite, dans une mésostase lépidoblastique à Ep tiques et des trachyandésites du sous-groupe de Beaupar-
+ Ch + Se + Ab + Le ± Qz ± Bi + Ca. Enfin, elles lant en fonction de la position stratigraphique des échan-
sont plus ou moins riches en amygdales (0 4 mm), ces tillons. À l'annexe 4, nous avons représenté la
dernières étant remplies de quartz et de calcite avec des distribution des éléments majeurs et en traces en fonction
traces de fluorine. du zirconium, utilisé comme indice de différenciation.
Les basaltes ankaramitiques possèdent une composi-
tion chimique (tableaux 4 et 5) comprise entre 38 et 47%
DYNAMIQUE DU VOLCANISME. de Si02, 0.1 et 1.8% de K20, et 0.2 à 3.0% de Na20. Ils
Les caractéristiques des coulées de basalte ankaramiti- sont peu alumineux (A1203 = 8-13%), par contre ils sont
que et des horizons volcanoclastiques suggèrent une acti- très riches en TiO2 (3.3 à 7%), Fe203 (14-23%), P205
vité volcanique subaquatique (caractérisée par la pré- (0.4-1.4%), Zr (330-810 ppm), Y (23-51 ppm) et Nb
sence de hyaloclastites) à subaérienne (coulées de (75-150 ppm) et relativement enrichis en MgO
basaltes massives de type Aa) à caractère explosif. La (5.2-11.5%), CaO (11-17%), Cr (50-600 ppm), Co
présence de pyroclastites litées, à granoclassement in- (22-80 ppm) et Ni (17-420 ppm). Ces dernières teneurs et
verse révèle l'existence de retombées aériennes. Les nom- les valeurs de l'indice de différenciation MGV de 0.42 à
breuses amygdales observées révèlent l'abondance des 0.63 montrent le caractère relativement primitif de ces
gaz impliqués dans les éruptions volcaniques. De plus, basaltes.
l'extension limitée des coulées et des dépôts volcanoclas- Les trachyandésites (Si02 = 55-65.5%) sont caractéri-
tiques, leur faible épaisseur, leur association avec les tra- sées par leurs hautes teneurs en éléments alcalins K20
chyandésites massives et leur situation dans un environ- (1.8-1 1%) et Na2 0 (1.4-7%), en alumine (A1203 =
nement sous-aquatique de basaltes tholéiitiques 17-22%), en Ba (300-3300ppm) et en éléments incompa-
continentaux, suggèrent que ces édifices volcaniques, de tibles (Zr = 570-1700 ppm, Y = 27-80 ppm, Nb =-
type central, constituaient des îles volcaniques en péri- 80-400 ppm). Par contre, elles sont pauvres en TiO2
phérie du rift continental évoqué précédemment, ou à (0.08-0.51%), en P205 (0.01-0.15%) et en éléments com-
l'aplomb d'éventuelles failles transformantes. Enfin, patibles (MgO = l-3%, Cr = 1-20 ppm, Co = 2-6 ppm,
compte tenu de leurs caractéristiques pétrographiques, il Ni = 1-51 ppm).
semble que les basaltes et les pyroclastites ankaramiti- En ce qui concerne l'altération, les teneurs en H2O,
ques résultent typiquement d'éruptions phréatomagma- CO2 et en S (carte N°2056B, tableaux à l'annexe 3) appa-
tiques. Quoi qu'il en soit, la présence d'un tel complexe raissent assez régulières avec un bruit de fond de la perte
alcalin dans un environnement de basaltes tholéiitiques au feu (PAF) de l'ordre de 2 à 3%. Toutefois, certains
continentaux présente un très grand intérêt pour la con- échantillons de basaltes ankaramitiques possèdent une
naissance du magmatisme protérozoïque et ouvre un perte au feu élevée (PAF > 4%, jusqu'à 7%) qui peut en
nouveau champ d'investigation pour la prospection mé- partie s'expliquer par l'intensité de la déformation et des
tallogénique. recristallisations métamorphiques subies par ces échan-
28

TABLEAU 4 - Basaltes ankaramitiques et trachyandésites du sous-groupe de Beauparlant (Groupe de Povungnituk). Pour chaque
faciès les valeurs indiquent les teneurs minimales et maximales observées (Cf. tableaux à l'annexe 3).

Beauparlant supérieur (Groupe de Povungnituk)

Basaltes ankaramitiques Trachyandésites Trachyandésites


région du lac Kenty région du lac Kenty SE des lacs Nuvilic
n-11 n-9 n-7
Oxydes (% en poids)

Si 02 37.9 - 46.2 57.4 - 65.5 55.2 - 60.5


A1203 7.87 - 13.3 19.1 - 21.8 17.1 - 20.7
Fe203t* 14.2 - 22.6 0.42 - 5.50 2.20 - 9.28
Mg0 5.21 - 11.5 1.08 - 2.23 1.14 - 2.71
CaO 10.9 - 16.8 0.62 - 2.73 0.84 - 5.03
Na20 0.21 - 2.98 1.58 - 6.89 1.44 - 4.73
K20 0.11 - 1.81 2.76 - 10.9 1.79 - 9.51
Ti02 3.31 - 6.84 0.08 - 0.21 0.09 - 0.51
Mn0 0.18 - 0.31 0.01 - 0.16 0.06 - 0.25
P205 0.40 - 1.43 0.01 - 0.06 0.01 - 0.14
PAF 1.44 - 3.44 (max 7.4) 0.64 - 1.90 1.78 - 3.49 (max 6.8)

Éléments traces (ppm)

Zr 330 - 810 1000 - 1300 570 - 1700


Y 23-51 49 - 79 16-40
Nb 75 - 150 140 - 54 82 - 400
Rb 2-55 90 - 55 41 - 330
Sr 80 - 650 86 - 732 82 - 612
Ba 23 - 754 768 - 3300 128 - 1600
Cr 50 - 600 2-20 1-15
Co 2-79 2-3 2-6
Ni 17-414 1-51 1 - 38
V 118 - 880 1-2 1-11

Fe2O3, = fer ferrique total

tillons. Les teneurs en K20 et Na20, relativement faibles 4) Les teneurs en FeU1 , TiO2 et P205 diminuent au
pour les basaltes et au contraire élevées dans le cas des cours de la différenciation révélant ainsi leur compor-
trachyandésites, montrent d'importantes variations liées tement comme éléments compatibles lors de la diffé-
â la mobilité des ces éléments (annexe 4). Toutefois, si renciation. Par ailleurs, un tel comportement du fer et
l'altération est responsable des variations observées, du titane exclut toute affinité de ces roches avec les
l'abondance en éléments alcalins semble bien d'origine suites tholéiitiques et montre l'existence probable de
magmatique. fractionnement d'ilménite et/ou d'ilméno-magnétite
La distribution des éléments majeurs et des éléments au cours de la différenciation.
traces en fonction du zirconium (représentée à l'annexe 5) Les teneurs en MgO, CaO, Cr et Ni chutent fortement
4) permet les observations suivantes : au début du fractionnement dans les basaltes ankara-
1) Les éléments Y et Nb montrent une très bonne corré- mitiques, puis diminuent plus faiblement dans les tra-
lation positive avec Zr liée à leur caractère incompati- chyandésites où leurs teneurs demeurent très faibles.
ble et leur teneur augmente fortement au cours de la Un tel comportement de MgO, Cr et Ni révèle l'im-
différenciation. Une telle distribution justifie le choix portance des fractionnements du pyroxène et de l'oli-
du zirconium comme élément de référence et comme vine, tandis que les variations de CaO pourraient ré-
indice de différenciation. sulter du fractionnement des plagioclases calciques.
2) Les teneurs en Si02 et A1203 augmentent brutale- Les spectres de terres rares obtenus sur 2 échantillons
ment des basaltes ankaramitiques aux trachyandési- (éch. n°152G de basalte et éch. n°152D de trachyandé-
tes lors de la différenciation, puis demeurent relative- site ; figure 23 et tableau 5) sont fortement enrichis en
ment stables dans ces deux derniers faciès terres rares légères (La„/Sm„ = 3.47 et Lan /Ybn =
lorsqu'augmentent les teneurs en Zr. Ainsi, les varia- 28.63 pour les basaltes ; Lan /Sm„ = 7.62 et Lan/Ybn =
tions de ces deux éléments révèlent l'existence d'une 27.66 pour les trachyandésites). De tels spectres, ainsi
discontinuité géochimique importante entre les basal- que le comportement et les teneurs (tableau 4) de FeOt,
tes d'une part, et les trachyandésites d'autre part. Ti02, P205, les teneurs en Ba (23-3300ppm), K20
3) D'une manière générale les teneurs en Na20 et K» (0.1-11%) et Na20 (0.2-7%) et les rapports (annexe 3)
augmentent fortement au cours de la différenciation. Nb/Y (1.9-5.4) et Zr/Y (10.4-28) montrent l'affinité al-
Toutefois, ils présentent d'importantes variations caline de ces roches volcaniques. Par ailleurs, l'abon-
pour une même valeur de Zr, révélant la mobilité de dance de cristaux d'augite titanifère dans des basaltes
ces éléments au cours de l'altération. d'affinité alcaline confirme leur nature ankaramitique.
29

TABLEAU 5 - Distribution des éléments majeurs, des éléments traces et des terres rares pour quelques échantillons de basalte
ankaramitique et de trachyandésite du sous-groupe de Beauparlant (Groupe de Povungnituk).

N° 1 2 3 4 5
Échant. 152G 1136A 79A 152D 152C

Pétro B. ank. B. ank. Trach. Trach. Trach.

Oxyde (% en poids)
SiO2 37.90 44.40 58.00 57.40 65.50
A1203 10.40 12.10 17.10 21.80 19.50
Fe2O3t 15.40 13.65 9.28 1.54 1.25
MgO 11.00 6.42 2.10 2.23 1.41
CaO 14.00 11.20 2.13 1.72 1.27
Na2O 0.72 1.65 3.90 2.59 6.89
K2O 0.46 1.15 1.79 9.79 2.76
TiO2 5.85 4.66 0.51 0.08 0.15
MnO 0.31 0.26 0.12 0.03 0.02
P2O5 1.43 0.57 0.14 0.02 0.03
PAF 3.00 2.94 3.49 1.90 0.64
Total 100.47 99.00 98.56 99.10 99.42
Éléments traces (ppm)
Y 42 34 27 79 78
Zr 560 580 760 1100 1200
Nb 130 110 110 180 190
U 1.28 5.58
Th 10.76 33.74
Hf 14.78 25.49
Sc 33.68 0.10
Ta 7.23 9.00
Cr 271 390 7 4
Ni 226 97 1 2
Terres rares (ppm)
La 111 274
Ce 232 424
Nd 114.9 146
Sm 20.63 23.28
Eu 5.81 4.97
Tb 1.982 2.394
Yb 2.561 6.543
Lu 0.329 0.72
Rapports caractéristiques
La„/Sm„ 3.47 7.62
La„/Yb„ 28.63 27.66
Th/Ta 0.90 1.65
La/Ta 10.16 1.51
Zr/Y 13.33 17.06 28.15 13.92 15.38
Ta/Yb 2.82 1.80
Th/Yb 4.20 3.92
Nb/Y 3.10 3.24 4.07 2.28 2.44

Pour les basaltes ankaramitiques, les spectres de terres En résumé, les observations ci-dessus révèlent plu-
rares, les teneurs élevées en éléments incompatibles et sieurs points importants :
plus particulièrement en Ti02, les rapports (Pearce, - Les basaltes ankaramitiques et les trachyandésites du
1983 ; Saunders et al., 1979) Zr/Y (10.4 à 23.2, annexe secteur du lac Kenty constituent un complexe volcani-
3), Th/Ta = 0.90 et La/Ta = 10.16 (tableau 5) et la po- que alcalin au sein du sous-groupe de Beauparlant,
sition de leurs points représentatifs à la limite du champs tandis que les trachyandésites situées au SE des lacs
des basaltes intraplaques sur le diagramme discriminant Nuvilic constituent plusieurs horizons magmatiques
Zr-Y.3-Ti.10-2 de Pearce et Cann (figure 24) suggèrent dans la partie supérieure de ce dernier ;
que les roches volcaniques alcalines du sous-groupe de
Beauparlant se sont mises en place en milieu continental. Les basaltes ankaramitiques semblent résulter de li-
De plus, leur situation dans un environnement de basal- quides relativement primitifs, lesquels auraient ensuite
tes tholéiitiques continentaux mis en place en milieu évolué dans un réservoir magmatique, ce que suggè-
sous-aquatique, suggère que ces édifices volcaniques de rent les discontinuités géochimiques entre les basaltes
type central constituaient des îles volcaniques en péri- d'une part et les trachyandésites d'autre part ;
phérie du rift continental évoqué précédemment, ou à Le pyroxène, l'olivine, le plagioclase, l'ilméno-
l'aplomb d'éventuelles failles transformantes. magnétite et, vraisemblablement, l'apatite semblent
30

avoir joué un rôle prépondérant dans les mécanismes 7.62 pour les trachyandésites) et Lan/Ybn (27 à 29) et les
de fractionnement de ces laves ; teneurs en chrome, nickel et cobalt observées (tableau 4)
— Ces laves se seraient mises en place en milieu continen- dans les basaltes suggèrent comme matériaux sources
tal et auraient pu constituer des îles volcaniques en pé- une péridotite mantellique de type lherzolite à spinelle ou
riphérie du rift continental précédemment évoqué, ou grenat ayant subi un très faible taux de fusion partielle
à l'aplomb d'éventuelles failles transformantes. (Hanson, 1980). Par ailleurs, les rapports (tableau 5) Th/
Ta (0.9 à 1.65) et Zr/Y (10.4 à 28, annexe 3), Ta/Yb
1000 (1.8-2.8) et Th/Yb (3.9-4.2) montrent leur situation in-
tracontinentale et l'intervention probable de mécanismes
500- de contamination crustale (Pearce, 1983).
Les taux de fusion partielle à l'origine des liquides ba-
saltiques peuvent être estimés en utilisant les méthodes
100- exprimées dans la section intitulée : « Nature des maté-
riaux sources et fusion partielle », page 20. Ainsi, dans
50- l'hypothèse d'une source mantellique de type lherzolite à
spinelle, la distribution des points dans la figure 25 mon-
tre que les laves ont évolué par cristallisation fractionnée
à partir d'un liquide primitif produit par un taux de fu-
10-
ÉCh.152G sion partielle de l'ordre de 1 à 10%.
Nous pouvons aussi calculer le taux de fusion en utili-
sant l'équation de fusion partielle Ci/Co =1/D(1-F)+F
(Steinberg et al., 1979 ; Hanson, 1980 ; Bougault, 1980)
appliquée soit à une source de type lherzolite à spinelle,
La Ce Nd Sm Eu Gd Tb Tm Yb Cu

FIGURE 23 - Spectres de terres rares normalisés aux chondrites (va- 1000 Cr (ppm) 4p
leurs de normalisation de Taylor et Gorton, 1977) pour les basaltes 10 0
ankaramitiques et les trachyandésites du sous-groupe de Beaupar- • ~
lant (Groupe de Povungnituk). Cf. légende des symboles à l'an-
nexe 4. • ■


Ti.10-2
\ ■ •

\ \\ •
\
1 \

~ pov
111
100
I I
I ~
I
+

1
11
+
IY
I i Y
10 il / ' x Y
YY Y+
Zr Y3 Y
FIGURE 24 - Diagramme discriminant Zr-Y.3-Ti 10-2 de Pearce et
Cann (1973) pour les basaltes ankaramitiques du sous-groupe de
Beauparlant (Groupe de Povungnituk). Cf. légende des symboles à x
l'annexe 4. WPB = basaltes intraplaques ; LKT = tholéiites hypo-
potassiques ; CAB = basaltes calco-alcalins ; OFB = basaltes du x
plancher océanique.

Caractéristiques pétrogénétiques Y (ppm)


1 Y
1 10 100
Nature des matériaux sources, fusion partielle et
FIGURE 25 - Étude de la fusion partielle des liquides basaltiques : es-
contamination crustale timation des taux de fusion partielle à l'aide du diagramme Log C
= f(Log Y) dans le cas où la source mantellique serait une lherzo-
Les profils de terres rares (figure 23), les rapports (ta- lite à spinelle (Pearce, 1980). Voir légende des symboles à l'an-
bleau 5) Lan/Smn (Lan/Smn = 3.47 pour les basaltes, et nexe 4.
31

soit à une source de type lherzolite à grenat(4). Or, pour Ce; = 232 ppm rencontrées dans les basaltes ankaramiti-
un tel calcul, il est nécessaire de s'intéresser aux teneurs ques les plus primitifs, sont :
des basaltes les plus primitifs, et d'utiliser les éléments les Fzr = -((11/380)-0.06)/(0.06-1) = 0.03
plus hygromagmaphiles d'une part, et les plus insensibles
FNb = -((0.62/ 75)-0.058)/(0.058-1) = 0.05
aux mécanismes de contamination crustale d'autre part. Fy = -((4.87/23)-0.41)/(0.41-1) = 0.34
Ainsi, le zirconium et le niobium constituent de très bons
FCe = -((1.90/232)-0.014)/(0.014 1) = 0.006
éléments pour une telle étude. Toutefois, pour tester la
nature présumée des matériaux sources, dans l'hypo- D'après les résultats obtenus en utilisant les éléments
thèse où la source mantellique serait une lherzolite à gre- Zr et Nb, le taux de fusion partielle apparaît compris en-
nat, nous effectuerons ce même calcul à l'aide de l'yt- tre 1 et 5% quel que soit le type de source. En utilisant
trium, très sensible au fractionnement du grenat ; nous l'yttrium, le taux calculé est de 5% pour une source de
utiliserons également le cérium, traceur des mécanismes type lherzolite à spinelle, ce qui est conforme au taux es-
de contamination lors de la fusion partielle de sédiments. timé à l'aide du diagramme Log Cr = f(Log Y) (figure
Les résultats obtenus sont les suivants : 25), et de 34% pour une source de type lherzolite à gre-
nat. Cette dernière valeur en contradiction évidente avec
1) Pour une source mantellique de type lherzolite à spi- tous les autres résultats, doit donc être rejetée et permet
nelle ( Cpx0.25 - O10.55 - Opx0.15 - Spo.05). de déduire que la source mantellique des basaltes ankara-
mitiques était une lherzolite à spinelle. Quant aux taux
Les coefficients de partage Di = 0.25 (Dcpx) + calculés à l'aide du cérium (F = 2% dans le cas d'une
0.55(D01) + 0.15 (Dopx) + 0.05 (Dsp) sont Dzr = 0.04, lherzolite à spinelle ; F = 0.6% dans le cas d'une lherzo-
Dy = 0.17, DNb = 0.055 et Dce = 0.03 (cf calcul
lite à grenat), ils sont faibles et demeurent dans l'ordre de
page 22). grandeur des résultats obtenus avec le zirconium et le
D'où, les taux de fusion partielle Fi à l'origine des liqui- niobium, si bien qu'il ne semble pas nécessaire d'évoquer
des basaltiques, calculés à l'aide des teneurs Zri = 380 la fusion partielle de roches sédimentaires pour expliquer
ppm, Y; = 23 ppm, Nbi = 75 ppm, Cei = 232 ppm ren- les spectres de terres rares observés.
contrées dans les basaltes ankaramitiques les plus primi-
Nous pouvons donc conclure que les basaltes ankara-
tifs, sont :
mitiques et les trachyandésites rencontrés dans le
Fzr = -((11/380)-0.04)/(0.04-1) = 0.01 Groupe de Povungnituk résultent de la fusion partielle
FNb = -((0.62/75)-0.055)/(0.055-1) = 0.05
d'une source mantellique de type lherzolite à spinelle
Fy = -((4.87/23)-0.17)/(0.17-1) = 0.05
avec un très faible taux de fusion partielle de l'ordre de 1
FCe = -((1.90/232)-0.03 1)/(0.031-1) = 0.02 à 5%. Par ailleurs, même si les données analytiques mon-
2) Pour une source mantellique de type lherzolite à grenat trent clairement la présence d'un socle sous-jacent lors
(Cpxo.2o - O10.55 - Opx0.15 - Gt0.10). de l'épanchement de ces basaltes, il ne semble pas que les
mécanismes de contamination crustale aient largement
Le coefficient de partage global Di pour l'élément « i est contribué à l'évolution pétrogénétique de ces laves.
alors égal à Di = 0.20(Dcpx) + 0.55(D01) + 0.15(Dopx)
+ 0.10(DGt) Cristallisation fractionnée
Le comportement des éléments majeurs et des élé-
Ainsi, pour l'élément Zr : Dzr = 0.06 avec ments traces en fonction du zirconium (annexe 4), la ré-
Dcpx = 0.1, D01 = 0.01, Dopx = 0.03, DGt = partition des profils de terres rares (figure 23), la distribu-
0.3 tion des points dans le diagramme Log Cr = f(Log Y)
(figure 25), montrent clairement que les liquides primitifs
pour l'élément Y : Dy = 0.41 avec à l'origine des basaltes ankaramitiques et des trachyan-
Dcpx = 0.5, D01 = 0.01, Dopx = 0.2, DGt = 2 désites du sous-groupe de Beauparlant ont évolué par
cristallisation fractionnée à l'intérieur d'un réservoir
pour l'élément Nb : DNb = 0.058 avec magmatique. Ils montrent également que la nature des
Dcpx = 0.1, Dol = 0.01, Dopx = 0.15, DGt = laves est en grande partie contrôlée par le fractionnement
0.1 du pyroxène, de l'olivine, du plagioclase, de l'ilméno-
magnétite et de l'apatite.
pour l'élément Ce : Dce = 0.014 avec Les trois diagrammes Log TiO2, Log Y, Log Nb =
Dcpx = 0.098, D01 = 0.0005, Dopx = 0.0030,
f(Log Zr) (figure 26) montrent sans ambiguïté que les li-
DGt = 0.021
quides primitifs issus de la fusion partielle ont évolué se-
D'où, les taux de fusion partielle Fi, calculés à l'aide des lon des mécanismes de cristallisation fractionnée à basse
teneurs Zri = 380 ppm, Yi = 23 ppm, Nbi = 75 ppm, pression. Ils permettent d'étudier les fractionnements en
comparant les tendances de différenciation observées
avec les vecteurs calculés pour 50% de fractionnement
4. Les valeurs utilisées pour les teneurs du manteau en éléments traces et en ter-
res rares sont celles de Wood et al. (1979) : Ce = 1.90, Zr = Il, Y = 4.87, en utilisant d'une part l'équation de Rayleigh Cl/C0 =
Nb = 0.62 (toutes ces valeurs étant exprimées en ppm). FO)-1) et, d'autre part, les coefficients de partage de
32

mes de différenciation essentiellement contrôlés par le


fractionnement du mélange plagioclase-clinopyroxène-
olivine-magnétite et/ou ilméno-magnétite dans les pro-
portions P10.5 — Cpx0.3 — 010.15 — Mt0.05 qui correspon-
dent à un liquide de composition intermédiaire. Dans le
diagramme Log TiO2 = f(Log Zr), la tendance de diffé-
renciation apparaît tout d'abord subparallèle au vecteur
(1). Par la suite, elle se modifie brutalement en raison de
la perte du caractère incompatible du titane et devient
subparallèle au vecteur (3) suggérant le fractionnement
du mélange P10.6 — Cpx0 2 — AM0.15 — Mt0 05 de composi-
tion plus acide. Cette dernière observation évoque la par-
Zr (ppm) ticipation de l'amphibole dans les mécanismes de frac-
10 100 1000 10000 tionnement, mais si tel était le cas, l'yttrium devrait se
comporter comme un élément compatible (Dy pour
100- Y (ppm) l'amphibole = 2.5 ; Pearce et Norry, 1979) et la ten-
, /•~wi
dance de fractionnement observée dans le diagramme

i~ /
~~-- ■ •Y (B)1
Log Y = f(Log Zr) serait subparallèle au vecteur (3), ce
qui n'est pas le cas. La tendance observée dans le dia-
(1)2
lo- gramme Log TiO2 = f(Log Zr) résulterait donc proba-
blement d'une plus forte participation de l'ilméno-
(A)4 magnétite dans les mécanismes de fractionnement, que
(A)3 celle considérée dans le calcul des vecteurs de fractionne-
Zr (ppm)
i ment.
10 100 1000 10000 Implication géodynamique des résultats obtenus
Nous avons déjà indiqué, d'après les données analyti-
10 TiO2 (ppm) ques, que les basaltes ankaramitiques et les trachyandési-
tes du sous-groupe de Beauparlant semblaient s'être
épanchés en milieu ensialique sur des îles volcaniques en
périphérie du rift continental évoqué précédemment, ou
à l'aplomb d'éventuelles failles transformantes. Par com-
paraison avec différents exemples connus dans la région
de la mer Rouge ou du rift africain, un tel magmatisme
pourrait résulter de l'activité d'un panache thermique
dans le manteau profond, lequel aurait donné naissance à
un diapir mantellique et à la fusion partielle d'une frac-
.1 tion du manteau supérieur. Toutefois, compte tenu du
faible volume des laves alcalines (moins de 5% du vo-
lume global des laves du Groupe de Povungnituk) qui se
sont épanchées au cours de l'activité magmatique, un tel
Zr (ppm) mécanisme a été nécessairement d'ampleur limitée et, en
01 conséquence, on ne peut pas catégoriquement assimiler
16o lobo 10000 cette forme de magmatisme protérozoïque aux points
FIGURE 26 — Diagrammes Log Ti02, Log Y et Log Nb = f(Log Zr) chauds actuellement connus dans le monde.
permettant d'estimer la nature des fractionnements à l'origine des
basaltes ankaramtiques et des trachyandésites du Groupe de Po-
vungnituk, selon la méthode de Pearce et Norry (1979). Les vec- Rhyolites massives et volcanoclastites
teurs (1) à (4), calculés en utilisant l'équation de Rayleigh Ci/C0 =
FMD- 0, correspondent, à partir de liquides basiques (B), intermédiai- du Groupe de Povungnituk
res (I) et acides (A), au fractionnement (F = 50%) des assembla-
ges : 1) P150 — Cpx30 — 0120 (B) ; 2) P150 — Cpx30 — O1t5 — Mt5 (I) ; 3) PÉTROGRAPHIE
P160 — Cpx20 — Am15 — Mt5 (A) et 4) P1— Am20 — Bi15 — Mt5 (A').
Voir légende des symboles à l'annexe 4.
Rhyolites
Pearce et Norry (1979) pour 4 types de liquides primitifs
de composition basique à acide. Or, les tendances de Ces roches forment plusieurs édifices isolés dans le
fractionnement des basaltes ankaramitiques et des tra- Beauparlant supérieur. D'extension limitée (quelques
chyandésites du Beauparlant montrent une pente subpa- centaines de mètres) avec une puissance de quelques di-
rallèle au vecteur (2) dans les diagrammes Log Nb = zaines de mètres, ces derniers sont uniquement consti-
f(Log Zr) et Log Y = f(Log Zr), suggérant des mécanis- tués de lave massive et suggèrent l'existence de dômes
33

volcaniques acides dans le Groupe de Povungnituk. La CARACTÉRISTIQUES GÉOCHIMIQUES.


lave, de teinte gris pâle en patine d'altération, gris vert à
Les caractéristiques géochimiques des rhyolites et des
la cassure, est aphyrique et esquilleuse. Elle est locale-
volcanoclastites du Groupe de Povungnituk sont don-
ment fortement cisaillée et possède de nombreuses mi-
nées dans le tableau 6. Elles semblent génétiquement
crofractures contenant quelques traces de fluorine. En
liées aux basaltes à plagioclase d'affinité tholéiitique du
lame mince (éch. 1237A-B, 41D, 42D), elle est caractéri-
Beauparlant dont elles pourraient dériver par des méca-
sée par une texture microblastique et présente l'associa-
nismes de fractionnement. Toutefois, en raison du nom-
tion minéralogique Qz + Ab + Ep + Ch + Ac + Le ±
bre limité d'affleurements de ce type et d'échantillons,
Mu (muscovite) + Ap ±- Op.
leur connaissance demeure fragmentaire et nous n'avons
pas suffisamment de données analytiques pour étudier
Volcanoclastites(5)
leur pétrogenèse. Il est cependant intéressant de souli-
Les volcanoclastites forment plusieurs horizons dans gner le caractère basaltique des volcanoclastites analy-
la partie supérieure du sous-groupe de Beauparlant sées, suggérant l'existence d'explosions volcaniques au
(é max = 100-120 m, coupe EE' ; carte N°2056A et fi- cours des épanchements basaltiques et révélant une assez
gure 3). Ces roches sont essentiellement constituées de faible bathymétrie des sites de mise en place.
tufs à lapilli (affleurements 69B, 94A, 106D, 109A et
110A) et de brèches volcanoclastiques (affleurements
92A et IOTA) montrant localement un litage discret. Les
tufs à lapilli sont formés de cristaux de feldspath de 2 à TABLEAU 6 - Caractéristiques géochimiques des rhyolites et
des volcanoclastites du Groupe de Povungni-
15 mm et de fragments feldspathiques angulaires de 2 à tuk.
40 mm, dans une matrice verte tufacée et chloriteuse. Les
brèches volcanoclastiques sont polylithologiques avec de Beauparlant supérieur
nombreux fragments anguleux ou ovoïdes de basalte
amygdalaire (0 20 cm, ti 15%), de ponce basaltique Rhyolites Tuf à lapilli
avec 40% d'amygdales (0 z 10 cm, 10-15%), de lave n-2 (éch. 1237A-B) éch. 101C
felsique et/ou de chert (0 6 cm, 4-5%), de dolomie (10
cm à 1 m, 3-5%) et de sédiments finement lités (2-3%), Oxydes (% du poids)
dans une matrice tufacée plus ou moins dolomitiséc, ri- SiO2 76.9-77.3 43.01
Al2O3 13.5-13.6 14.73
che en cristaux xénomorphes de plagioclase (1 à 20 mm, Fe2O3 0.9-1.0 16.33
20-30%). En lame mince, les tufs à lapilli (éch. 69B) MgO 0.1-0.3 6.55
montrent de nombreux cristaux anguleux de plagioclase Ca0 0.9-1.0 10.44
Na2O 4.2-5.0 2.64
(albite ± séricite + chlorite ± calcite) dans une matrice K2O 1.9-3.1 0.49
microblastique et amygdalaire composée d'épidote, de TiO2 0.02-0.03 4.12
chlorite, de quartz, de leucoxène, de séricite et de calcite. MnO 0.01 0.28
P2O5 0.03 1.42
Ils possèdent également quelques cristaux de feldspath
potassique partiellement corrodés (D 2 mm) et de ra- Éléments traces (ppm)
res cristaux de pyroxène pseudomorphosé en actinote et Zr 130 290
chlorite (éch. 92A, 94A, IOTA, 110A). Quant aux frag- Y 73-88 40
Nb 110 72
ments de lave, ils sont en grande partie recristallisés en Rb 120-150 10
quartz, calcite, leucoxène et séricite avec, localement, Sr 40 362
une texture relictuelle microlitique et/ou microporphyri- Ba 110 218
Cr 2 101
que. Co n.d. 37
Ni 4-5 67
5. La classification utilisée pour les volcanoclastites est celle de Fisher
V 2 162
(1961-1966) revue par Lajoie (1979).
Pétrologie des roches volcaniques
du Groupe de Chukotat

Généralités Pétrographie
Les laves du Groupe de Chukotat (coupes GG', HH' et D'une manière générale, les basaltes du Groupe de
II' : blocs 8, 9, 10 et 11 ; carte N°2056A et figure 3 ; 95% Chukotat forment des coulées lenticulaires imbriquées,
des roches de ce groupe) forment une bande continue de 1 à 30 m d'épaisseur, avec une extension latérale de
dans le tiers nord de la région étudiée. Elles reposent quelques dizaines à quelques centaines de mètres. La plu-
structuralement sur les roches volcanosédimentaires du part présentent un débit en coussins, mais les coulées
Groupe de Povungnituk avec lesquelles elles semblent, massives sont toutefois assez fréquentes avec localement
au moins localement, concordantes. Très peu déformées, un débit prismatique plus ou moins grossier. D'autres
elles forment une série monoclinale fortement inclinée coulées sont en partie massives, coussinées ou brèchiques
vers le nord et sont réparties dans plusieurs blocs.structu- dans des proportions variées ; des coulées litées sont pré-
raux. Elles sont limitées par la faille de chevauchement sentes dans la séquence de basalte à olivine. Enfin, de
majeur séparant les Groupes de Spartan et de Watts au minces horizons de siltstone (é < 10 cm) sont localement
nord, et le Groupe de Chukotat au sud. intercalés entre les coulées.
Trois types pétrographiques de laves peuvent être re-
connus en fonction de leur phase minérale au liquidus et BASALTES Â OLIVINE
de leurs teneurs en MgO : les basaltes à olivine (MgO =-
18-10%), les basaltes à pyroxène (MgO = 12-7%) et les Caractéristiques macroscopiques
basaltes à plagioclase (MgO < 8%). Les basaltes à olivine constituent des coulées lenticu-
Les basaltes à olivine et les basaltes à pyroxène forment laires de 1 à 30 m d'épaisseur pour une extension latérale
plusieurs séquences volcaniques dans les blocs 8 à 10 (no- de quelques dizaines à quelques centaines de mètres (fi-
tées 8a à 8e, 131 à 85, Al et A2 dans les coupes GG' et gure 27). Les coulées ont pour la plupart un débit en
HH' ; carte N°2056A). Ils évoluent peu à peu depuis des coussins (90% des coulées) alors que les coulées massi-
basaltes riches en olivine avec 15-20% de microphéno- ves, intercalées entre les coulées coussinées, sont plus ra-
cristaux d'olivine (MgO = 18%) vers des basaltes conte- res (= 10% des coulées, figure 36). D'autres coulées sont
nant moins de 5% de microphénocristaux d'olivine et de massives dans leur partie inférieure et coussinées dans
pyroxène (MgO = 12-7%). Enfin, certains horizons dif- leur partie supérieure. Enfin, les coulées litées consti-
férenciés intercalés dans les coulées de basalte à olivine et tuent le dernier type de coulée caractéristique des basal-
cogénétiques de ces dernières constituent des Ç coulées li- tes à olivine.
tées » analogues à celles déjà décrites par Hynes et Fran-
cis (1982).
Les basaltes à plagioclase (MgO < 8%) forment
d'épaisses séquences volcaniques dans les blocs 9 et 11.
Dans le bloc 9, ils surmontent les basaltes à pyroxène.
Dans le bloc 11, ils sont intercalés avec des horizons de
tufs à cristaux finement lités, de tufs à lapilli et de brèches
pyroclastiques en grande partie composés de cristaux de
plagioclase, de pyroxène et d'amphibole, lesquels sont as-
sociés à des coulées de basalte porphyrique à plagioclase
et amphibole (coupe II' ; carte N°2056A et figure 3).
Compte tenu de leur répartition et des données struc-
turales, nous avons construit pour ces laves une colonne
stratigraphique type (carte N°2056C, hors texte) basée
sur la séquence lithologique observée le long des coupes
géologiques HH' et II'. Dans la suite de ce chapitre, les
FIGURE 27 — Exemple de coulée lenticulaire de basalte à olivine du
observations pétrographiques se réfèrent à ces deux cou- Groupe de Chukotat. Noter l'abondance des coussins et la forme
pes. globale de la coulée.
36

Les surfaces de coulée, généralement érodées, sont


dans quelques cas bien préservées. Elles montrent des
structures de lave cordée évoquant des coulées de type
pahoéhoé (figure 28), permettant d'estimer la direction et
parfois le sens d'écoulement de la lave (par exemple
N270759° avec So = N250771°). Plus en détail, de telles
surfaces figées montrent une texture en croûte de pain
avec de nombreuses craquelures résultant du refroidisse-
ment rapide de la lave.
Les coulées coussinées possèdent des coussins jointifs,
généralement très allongés et très aplatis, dont la taille
varie de 0.1 X 0.1 X0.2 à 1 X 3 X 7 m (figure 29). Les cous-
sins sont pour la plupart multilobés, uni- ou multi-
pédonculés et sont souvent interconnectés formant alors
FIGURE 30 — Exemple de coussin très allongé dans une coulée de ba-
de véritables tubes d'écoulement (figures 30 et 31). Ils se salte à olivine du Groupe de Chukotat.
moulent les uns sur les autres et suggèrent une très
grande fluidité de la lave au moment de son épanche-
ment. Les différents lobes observés, caractérisés par des
rentrants », correspondent à des excroissances successi-
ves (Hargreaves et Ayres, 1979 ; figures 31 à 35) et per-
mettent également de déterminer le sens d'écoulement de
la lave. Les espaces entre les coussins sont petits et rem-
plis de quartz et de carbonate.

FIGURE 31 — Caractéristiques morphologiques et géométrie des cous-


sins dans les basaltes à olivine du Groupe de Chukotat. Cic = ca-
vité intracoussin ; L = lobe ; P = pédoncule ; R = rentrant.

Les coussins sont fréquemment microfracturés avec


des fractures radiales dans leur périphérie. Leur surface
présente un aspect bulbeux et granuleux de teinte gris
vert. En section (figure 32), ils montrent successivement :
une bordure figée externe de hyaloclastite (é G 1 cm) ca-
ractérisée par des micro-échardes de verre chloritisé dans
une matrice microcristalline chloriteuse et carbonatée
(palagonite recristallisée en chlorite + carbonate) ; une
FIGURE 28 — Surface d'une coulée de basalte à olivine du Groupe de bordure figée interne (é = 1-3 cm) avec 8-20% de micro-
Chukotat. présentant typiquement une structure de lave cordée de phénocristaux d'olivine pseudomorphosée (0< 1 mm)
type pahoéhoé. Noter églement la structure en croûte de pain de la
dans une pâte volcanique aphyrique gris vert pâle ; une
bordure figée.
écorce homogène finement cristallisée dans laquelle les
microphénocristaux d'olivine ne sont plus visibles à l'oeil
nu ; et un coeur de même nature, un peu plus microgrenu
et localement bréchique. Quelques varioles (0< 5 mm,
3-5%) sont localement dispersées en bordure et au coeur
des coussins. Enfin, de fines laminations concentriques
peuvent être observées en périphérie des coussins sur une
épaisseur de quelques centimètres.
Des cavités sont souvent observées à l'intérieur des
coussins (figures 33 à 35). Ces dernières, appelées cavi-
tés intracoussins sont souvent remplies de quartz et de
carbonate. Dans la plupart des cas, elles sont situées dans
le tiers supérieur et la partie amont des coussins. Elles
sont allongées parallèlement au plan d'écoulement de la
lave et mesurent quelques centimètres à quelques dizai-
FIGURE 29 — Exemple d'une coulée de basalte à olivine du Groupe de
Chukotat. Noter l'abondance des coussins multilobés et intercon- nes de centimètres de longueur, pour une hauteur maxi-
nectés ainsi que leur forme allongée et aplatie. male de 5 à 10 cm. Leur plancher est toujours plat et la
37

FIGURE 34 — Exemple de cavité intracoussin observée dans un cous-


sin de basalte à olivine du Groupe de Chukotat. Dans certains cas,
les cavités deviennent coalescentes, formant alors une Ires gande ca-
vité dans la partie sommitale du coussin. Noter la forme concave du
toit.

1m

FIGURE 32 —Exemple de section dans la bordure figée et l'écorce d'un


coussin de basalte à olivine du Goupe de Chukotat. Noter 1) la bor-
dure figée externe de hyaloclastite (é = 1 cm) ; 2) la bordure figée
interne (é = 1.5 cm) avec 15% de microphénocristaux pseudomor-
phosés d'olivine (o 1mm) dans une pâle aphyrique gris vert pâle ;
et 3) l'écorce finement cristallisée dans laquelle les microphénocris-
taux d'olivine ne sont plus visibles à l'oeil nu.

Horizontale
Base

FIGURE 33 — Exemple de cavité intracoussin observée dans un cous- Base


sin de basalte à olivine du Groupe de Chukotat. Noter la forme du
plancher et du toit des cavités, leur nombre, et la structure figée de
la lave qui entoure ces cavités.
1m

mesure de sa direction et de son pendage caractérise le FIGURE 35 — Caractéristiques morphologiques des cavités iniracous-
sins observées dans les coussins de basalte à olivine du Groupe de
plan d'écoulement de la lave. Leur toit est concave et Chukotat. Cic = cavité intracoussins ; Ped = Pédoncule ; L =
montre de fines stalactites de lave figée. Autour de ces ca- Lobe : Var = varioles.
38

vités, la lave est figée et montre de nombreuses micro- Les coulées litées (figures 38 à 43) ainsi désignées par
fractures radiales suggérant un refroidissement rapide. Hynes et Francis (1982) et Baragar (1984), forment des
Plusieurs cavités peuvent se disposer dans un même plan horizons lenticulaires dont l'épaisseur et l'extension laté-
et délimiter des piliers de lave. Enfin, ces cavités intra- rale sont respectivement de quelques dizaines et quelques
coussins peuvent être uniques ou multiples, et nous centaines de mètres (figures 38 et 39). Elles se situent à la
avons observé dans certains coussins jusqu'à 8 cavités su- base, à l'intérieur ou au sommet des séquences de basal-
perposées. tes à olivine. Au cours des étés 1983 à 1985, nous avons
cartographié en détail plusieurs de ces coulées afin de re-
Les coulées massives (é = 1 à 17 m) sont également de chercher les critères permettant de faire la distinction en-
forme lenticulaire et sont intercalées entre les coulées à tre les véritables coulées litées et les filons-couches diffé-
coussins (figure 36). Elles sont tantôt très massives ou renciés, et donc d'éviter les confusions entre ces deux
bien elles possèdent un débit prismatique grossier (figure types d'horizons. La figure 39 représente une des coulées
37). Toutefois, quelques coulées montrent un débit pris- litées les plus caractéristiques (affleurements 155 et
matique très fin et régulier avec des colonnes de 10 à 25 1177 ; point J sur la figure 2). Cette coulée, épaisse de 35
centimètres de diamètre. Dans ces dernières, la lave est m pour une extension latérale de 340 m, est localisée à la
très aphyrique, comparable à un verre avec des paquets base d'une séquence de basaltes à olivine. De la base au
de microphénocristaux d'olivine et des plages aphyriques sommet, elle présente la succession suivante (figure 39) :
vert pâle contenant de nombreuses aiguilles (‹ 1 cm) de
pyroxène et/ou d'olivine à texture spinifex. D'une ma- — une bordure figée (é = 5 à 10 cm) avec environ 10%
nière générale, la lave des coulées massives est microgre- de microphénocristaux pseudomorphosés d'olivine (fi-
nue avec, dans sa partie supérieure, de minuscules cris- gure 40) ;
taux de pyroxène et/ou d'olivine. —une bande de pyroxénite à grain fin (é = 4 à 6 m) ;

FIGURE 36 - Exemple de coulée massive intercalée dans une séquence


de basalte coussiné du Groupe de Chukotat.

FIGURE 38 - Vue générale d'une coulée Idée intercalée dans une sé-
quence de basalte coussiné du Groupe de Chukotat. De gauche à
droite, la coulée est constituée d'une semelle de péridotite, d'un ho-
FIGURE 37 - Exemple de coulée massive de basalte à olivine présen- rizon de gabbro, d'un horizon de microgabbro puis de la bordure fi-
tant un débit prismatique. gée supérieure.
39

Basalte komatiitique
texture spinitex

Basalte komatiitique Microgabbro

Pyroxénite
v oR Cii~t~+ o . à plagioclase
Péridotite massive
~ ~' "°
.•~ .~•~.
~ ' ~ ~~:'
. . ~• • l~lüfllllll111111 "à '
' Pyroxénite
Bordure figée
Péridotite prismée ~~' -. ~:- ~ '• • à olivine et à grain fin

100 metres

FIGURE 39 — Représentation schématique d'une coulée litée observée dans le Groupe de Chukotat (affleurements 155 et 1177 ; point sur la
figure 2).

FIGURE 40 — Caractéristiques des coulées litées : contact entre une FIGURE 41 — Caractéristiques des coulées litées : péridotite à py-
coulée de basalte coussiné et la pyroxénite basale d'une coulée litée. roxène à débit prismatique observée dans la partie inférieure d'une
coulée litée.

—un coeur de cumulat à olivine (péridotite,


é max = 20 ni) avec une semelle riche en pyroxène
poecilitique présentant un débit prismatique, d'abord
fin et régulier, puis plus grossier (figure 41), surmontée
de werhlite et de dunite massive, puis par une nouvelle
bande de péridotite riche en pyroxène ;
—une bande de pyroxénite (é max = 4 m) à pyroxène
cumulus et plagioclase interstitiel ;
—un horizon de microgabbro à cristaux d'olivine et de
pyroxène squelettiques (é = 2 à 3 m) passant progres-
sivement à un basalte aphyrique dans lequel apparais-
sent des coussins d'abord informes, puis de véritables
coussins multilobés et interconnectés (figure 42), typi-
ques des basaltes à olivine avec 15-20% de microphé-
FIGURE 42 — Caractéristiques des coulées litées : le microgabbro mas-
nocristaux d'olivine (é = 3 à 4 m). sif de la partie sommitale de la coulée litée passe progressivement à
un basalte à olivine à débit en coussins.
Par ailleurs, les observations détaillées ont permis de
montrer que ces horizons de coulées litées passaient laté-
ralement à de la lave massive, progressivement ennoyée Quant à l'origine de leur différenciation, on peut sup-
par ses propres coussins (figures 42 et 43). De plus, l'ob- poser le scénario suivant. Tout d'abord, un volume anor-
servation attentive de la bordure figée inférieure a permis malement élevé de magma est émis au début d'un nou-
de montrer que ces horizons moulaient parfaitement les veau cycle basaltique komatiitique. La lave expulsée
coulées sous-jacentes sans jamais les recouper (figure 40), s'épanche alors en utilisant les différents chenaux laissés
confirmant ainsi leur origine effusive. Enfin, notons que par les coulées antérieures. À un certain stade, la coulée,
les microphénocristaux d'olivine et de pyroxène squelet- gênée dans son cheminement, s'épaissit et des coussins se
tiques à texture microspinifex observés au sommet de la forment en surface et en bordure de la coulée. Le coeur,
séquence litée attestent des conditions brutales de refroi- alors protégé des conditions extérieures, se refroidit
dissement de la bordure de ces coulées. beaucoup plus lentement, favorisant ainsi les mécanis-
40

FIGURE 43 —Caractéristiques des coulées litées : latéralement, la cou- FIGURE 44 — Microphotographie d'un échantillon de basalte à olivine
lée litée se biseaute et le microgabbro passe progressivement à des (x2.5, L = 8 mm). Noter l'abondance et l'habitus des microphéno-
basaltes en coussins. cristaux pseudomorphosés d'olivine du basalte à olivine.

mes d'accumulation de cristaux à l'origine de la zonation


observée. Toutefois, un modèle de refroidissement stati-
que est insuffisant pour expliquer l'intensité des fraction-
nements observés. Aussi, il est probable qu'après sa mise
en place, la coulée litée ait été rapidement enfouie. Son
coeur, encore liquide, a pu servir de conduit nourricier,
au moins dans la période des phases paroxysmales de
l'éruption volcanique. On peut ainsi expliquer l'accumu-
lation intense d'olivine dans la partie inférieure de la cou-
lée, et les analogies entre la zonation observée et la zona-
tion des conduits nourriciers décrits par Barnes et al.
(1982) et Bédard et al. (1984).

FIGURE 45 — Microphotographie d'un échantillon de basalte à olivine


(x10, L = 4 mm). Noter l'habitus des microphénocristaux pseudo-
Caractéristiques microscopiques morphosés d'olivine et la matrice à texture dendritique.

Dans la bordure figée interne des coussins, les basaltes


à olivine ont une texture microporphyrique squelettique
caractérisée par 8 à 20% de microphénocristaux auto-
morphes ou idiomorphes ou squelettiques d'olivine pseu-
domorphosée (0< 2 mm) en chlorite ± épidote + cal-
cite + trémolite + quartz. La pâte volcanique
microblastique est formée par un réseau dendritique ou
sphérolitique (texture de plume) de trémolite et de chlo-
rite avec de fins cristaux d'épidote (Ep) qui occupent les
interstices (figures 44 à 46). Dans de nombreux cas, la
lave possède une texture microspinifex caractérisée par
des aiguilles allongées d'olivine pseudomorphosées en
chlorite-serpentine avec parfois des aiguilles squeletti-
ques d'augite (0 8 mm) partiellement pseudomorpho-
sées en actinote dans les coulées massives ou l'écorce des FIGURE 46 — Microphotographie en lumière polarisée d'un échantil-
coussins. Les figures 47 et 48 représentent, d'après Geli- lon de basalte à olivine (x10, L = 4 mm).

nas (notes de cours, 1975), les configurations morpholo-


BASALTES A PYROXÈNE
giques possibles des cristaux squelettiques d'olivine et de
pyroxène dans les basaltes komatiitiques, celles-ci étant
Caractéristiques macroscopiques.
pour la plupart observables dans les basaltes à olivine du
Groupe de Chukotat. Enfin, quelques minéraux opaques Les coulées massives des basaltes à pyroxène sont plus
(magnétite et/ou chromite + pyrrhotite) sont également abondantes que celles des basaltes à olivine (30-40%) et
disséminés dans la lave. leur épaisseur varie de 2 à 15 ni pour une extension laté-
41

Ccccc

FIGURE 47 -- Différentes formes squelettiques des cristaux d'olivine FIGURE 48 — Différentes formes squelettiques des cristaux de py-
(d'après Gélinas — notes de cours, 1975) observées dans les basaltes roxène (d'après Gélinas — notes de cours, 1975) observées dans les
du Groupe de Chukotat. basaltes du Groupe de Chukotat.

rale de plusieurs centaines de mètres. Elles sont caracté- évidentes à définir et ceci est particulièrement vrai dans
risées par un débit massif ou prismatique grossier, avec le cas des coulées mixtes. De même, il n'est pas toujours
souvent des brèches autoclastiques à la base et au som- simple de faire la distinction entre un gros coussin et une
met (é 1-2 m) et des hyaloclastites au sommet petite coulée massive.
(é = 1 cm). Dans la partie nord du bloc 8' (séquence B5, Comme pour les basaltes à olivine, les coussins sont
coupe HH'), une épaisse coulée massive (affleurements multilobés et interconnectés (0 = 10X20 cm à
137A1 à 137A4, é = 60 m) présente successivement une 1.5 X 6 m), mais ils sont plus globuleux et leur surface al-
semelle brèchique (15 cm), une épaisse zone de lave mas- térée est rougeâtre (figures 49 et 50). De plus, les espaces
sive indifférenciée (60 m), puis une brèche autoclastique interstitiels entre les coussins sont plus grands et sont
sommitale (hyaloclastite, figures 55 et 56) caractérisée remplis de quartz et de carbonate. Les coussins sont très
par de nombreux fragments anguleux de verre basaltique microfracturés et sont caractérisés par une bordure vitri-
de quelques millimètres à 15 cm de diamètre moyen. fiée chloriteuse avec des échardes de verre dans une ma-
Les coulées en coussins (60-70% des coulées, é = 1 à trice chloriteuse et carbonatée, résultant de la desquama-
18 m) sont de forme lenticulaire et sont imbriquées les tion puis de la palagonitisation des verres au contact du
unes dans les autres. Comme pour les basaltes à olivine, magma avec l'eau de mer. La bordure figée interne, de
la lave était très fluide et s'est écoulée dans des chenaux teinte gris vert pâle, est très aphyrique et très esquilleuse
formant un réseau très digité. De nombreuses coulées (cassure comme du verre) avec 1 à 5% de microphéno-
sont constituées de lave massive à la base avec parfois un cristaux essentiellement composés de pyroxène et acces-
débit prismatique, puis de lave coussinée au sommet. Par soirement d'olivine. Elle montre également de nombreu-
ailleurs, il n'est pas rare d'observer des coussins géants ses varioles (0 = 3-6 mm) vert pâle, plus claires que leur
semblables à une lentille de lave massive (affleurement matrice (figure 51). Celles-ci sont abondantes dans la
134A) et entourés de coussins de taille plus modeste. No- bordure des coussins et deviennent coalescentes dans
tons que les limites entre les coulées ne sont pas toujours l'écorce et le coeur. En outre, de fines laminations con-
42

Enfin, comme les basaltes à olivine, les coussins des ba-


saltes à pyroxène possèdent de nombreuses « cavités in-
tracoussins » (figure 52) en tout point identiques à celles
décrites ci-dessus, mais toutefois un peu moins nombreu-
ses.

FIGURE 49 - Exemple d'une coulée de basalte à pyroxène du Groupe


de Chukotat. Noter la forme plus globuleuse des coussins.

FIGURE 52 - Exemple de cavités intracoussins dans l'apex d'un cous-


sin de basalte à pyroxène. Noter également l'abondance des varioles
dans l'écorce du coussin.

Caractéristiques microscopiques

Les basaltes à pyroxène sont caractérisés par des mi-


crophénocristaux automorphes ou squelettiques d'augite
(1-10%, 0 = 0.5 à 2 mm) plus ou moins recristallisés en
actinote et chlorite dans une pâte volcanique microblasti-
que parfois sphérulitique à Ac + Ep + Ch ± Le ± Ca ±
FIGURE 50 - Exemple de coussins dans une coulée de basalte à py- Qz (figures 53 et 54). Quelques microphénocristaux hy-
roxène du Groupe de Chukotat. Noter les varioles dans l'écorce des pidiomorphes ou squelettiques d'olivine pseudomorpho-
coussins, la croûte chloriteuse et les espaces interstitiels entre tes sée (0-3%) sont également disséminés dans les faciès les
coussins.
plus magnésiens (éch. 128A, 131E, etc.). A l'opposé,
quelques lattes de plagioclase sont associées aux micro-
phénocristaux de pyroxène dans les faciès les moins ma-
gnésiens (éch. 131 F). Par ailleurs, dans les coulées massi-
ves, certains cristaux de pyroxène peuvent être
également poecilitiques avec, en inclusion, des lattes de
plagioclase recristallisées en zoïsite (éch. 137A3 etc.). En
bordure des coussins, les varioles (éch. 1050C, 136D)

FIGURE 51 - Exemple de varioles dans l'écorce d'un coussin de ba-


salte à pyroxène. Noter en surface la présence de linéations subpa-
rallèles à la bordure des coussins.

centriques sont parallèles à la bordure des coussins sur


une épaisseur de plusieurs centimètres. Notons enfin la
~.
présence de rares amygdales (t' 5 mm, maximum 2 à
4%) disséminées dans l'écorce et la bordure interne des PM t►'t ' ',r ~~ " _ ti.i=. ,.
coussins et remplies de quartz, de carbonate et parfois de
FIGURE 53 - Microphotographie d'un échantillon de basalte à py-
pyrrhotite. Quant au coeur des coussins, il est très mas- roxène (x2.5. L = 8 mm). Noter l'abondance et l'habitus des mi-
sif, microgrenu et parfois bréchifié. crophénocristaux pseudomorphosés de clinopyroxène.
43

de verre à peine dévitrifié avec de rares microphénocris-


taux de pyroxène partiellement recristallisés en actinote
et chlorite. Leur matrice microblastique est riche en acti-
note, zoïsite et chlorite avec des minéraux opaques dans
les microfissures.

BASALTES À PLAGIOCLASE

Caractéristiques macroscopiques

Proportionnellement beaucoup moins nombreux que


les deux autres types de basaltes dans la partie centrale
FIGURE 54 — Microphotographie d'un échantillon de basalte à py-
roxène (x10, L = 4 mm). Noter l'habitus des microphénocristaux
de la Fosse de l'Ungava, les basaltes à plagioclase for-
pseudomorphosés de pyroxène et la matrice actinolitique à texture ment plusieurs séquences de laves massives ou en cous-
microblastique. sins dans la partie nord des blocs 9, 8' et 11. A la diffé-
sont constituées de fibres radiales d'actinote, dispersées rence des deux autres faciès, les coussins sont de plus
dans des agrégats microblastiques d'actinote et d'épi- petite taille (0.10 X 0.20 à 0.6 X 3 m) et sont beaucoup
dote. Quant aux hyaloclastites (éch. 28B, 1299C, 137A4, plus globuleux (figure 57). On observe encore des cous-
figures 55 et 56), elles sont caractérisées par des échardes sins multilobés et interconnectés avec localement des ca-
vités intracoussins, celles-ci étant cependant beaucoup
moins nombreuses. Par ailleurs, les espaces interstitiels
sont beaucoup plus grands et les coussins ne sont généra-
lement pas jointifs (figures 57 et 58). Les coulées massi-
ves sont généralement très homogènes mais possèdent lo-
calement un débit prismatique.

FIGURE 55 — Exemple de hyaloclastites observées dans la partie supé-


rieure d'une coulée massive de basalte à pyroxène. Noter l'abon-
dance des fragments de basaltes aphyriques et anguleux dans une
matrice chloriteuse et carbonatée (éch. 137A4).

FIGURE 57 — Exemple d'une coulée de basalte à plagioclase du


Groupe de Chukotat. Noter d'une part la forme plus globuleuse des
coussins ; et d'autre part la grandeur des espaces intracoussins.

La lave est aphyrique à microgrenue avec quelques


cristaux de plagioclase visibles à l'oeil nu (2 à 3%, excep-
tionnellement jusqu'à 15-20% ; (D< 3 mm), et parfois
quelques microphénocristaux d'olivine (au plus 1%) et
de pyroxène (au plus 2-3%). La cassure, de teinte vert
FIGURE 56— Microphotographie (lumière naturelle) d'un échantillon clair à gris vert soutenu, est très esquilleuse et la lave se
de hyaloclastites (éch. 137A4) provenant de la partie supérieure brise comme du verre. Elle contient fréquemment des
d'une coulée massive de basalte à pyroxène. Noter l'abondance de
amygdales (0< 2 mm) remplies de quartz, de carbonate
fragments de verre dans une matrice chloriteuse et carbonatée. Les
plus petits fragments présentent une texture réactionnelle avec la et d'épidote avec, dans certains cas, des minéraux opa-
matrice. ques de pyrrhotite et/ou de chalcopyrite.
44

FIGURE 60 — Microphotographie d'un échantillon de basalte à plagio-


clase (x10, L = 4 mm). Noter la taille et la forme de microphéno-
cristaux de plagioclase.

Volcanologie
L'abondance des coulées coussinées et la rareté des
amygdales montrent que les basaltes du Groupe de Chu-
kotat se sont épanchés en milieu sous-aquatique de
grande profondeur où ils ont probablement constitué une
FIGURE 58 -- Exemple de coussins dans une coulée de basalte à pla-
gioclase du Groupe de Chukolat. Noter la forme des coussins, la
vaste plaine abyssale du type des fonds océaniques ac-
présence de cavités intracoussins et l'abondance des espaces inters- tuels. La présence de laves cordées de type pahoéhoé, la
titiels entre les coussins. morphologie très aplatie et très allongée des coussins,
l'existence de texture microspinifex et de varioles mon-
Caractéristiques microscopiques
trent qu'au moment de son épanchement, le magma à
Les basaltes à plagioclase sont caractérisés par la pré- l'origine des basaltes à olivine et des basaltes à pyroxène
sence de quelques microlattes de plagioclase (2-4% ; était extrêmement fluide et chaud et s'est refroidi rapide-
0< 1 mm) recristallisées en épidote avec des traces d'al- ment. Conformément aux travaux expérimentaux sur les
bite, de séricite et de chlorite. La pâte microblastique est komatiites archéennes, il est probable que les laves ko-
riche en actinote, chlorite, épidote, leucoxène avec cal- matiitiques émises atteignaient des températures de l'or-
cite, quartz et minéraux opaques (Po-Py) comme phase dre de 1600°C. Par ailleurs, le volume de magma expulsé
minérale accessoire (figures 59 et 60). De rares cristaux a été considérable, et les éruptions volcaniques étaient
automorphes et pseudomorphosés d'olivine et ou de py- uniquement effusives. Dans le cas des basaltes à plagio-
roxène (0-5%) sont parfois associés au plagioclase. En- clase, les coussins sont plus bulbeux, moins aplatis, ce qui
fin, des amygdales remplies de quartz, de carbonate et lo- traduit une plus grande viscosité de la lave et possible-
calement de minéraux opaques (pyrrhotite et/ou pyrite) ment une température d'émission plus faible, de l'ordre
sont disséminées dans la mésostase. de 1200°C. Or, ces dernières caractéristiques physiques
sont intimement liées à la composition chimique des ba-
saltes à plagioclase qui, nous le verrons, sont typique-
ment tholéiitiques, ce qui est conforme aux travaux expé-
rimentaux actuels.
Un problème majeur, déjà signalé par Hynes et Fran-
cis (1982) et Francis et al. (1981-1983), est l'absence ap-
parente de dykes importants qui auraient pu servir de
voies de cheminement pour les laves. Toutefois, de nom-
breux filons-couches mafiques et ultramafiques recou-
pent le Groupe de Povungnituk et il est hautement pro-
bable que ces filons sont comagmatiques des laves du
Groupe de Chukotat. Plusieurs filons de péridotite-
pyroxénite recoupent également les laves du Groupe de
Povungnituk et pourraient constituer les systèmes nour-
FIGURE 59 — Microphotographie d'un échantillon de basalte à plagio-
clase (x2.5, L = 8 mm). Noter la présence de microphénocristaux
riciers du Groupe de Chukotat (Bédard et al., 1984 ; Pi-
de plagioclase et de quelques amygdales chloriteuses. card et Giovenazzo, en préparation).
45

À propos des cavités intracoussins, au moins deux hy- (PAF 5 4%) pour étudier les caractéristiques géochimi-
pothèses peuvent être proposées (Hargreaves et Ayres, ques de ces laves : 55 analyses de basalte à olivine ; 22
1979 ; Baragar, 1984 ; Yamagishi, 1985) : 1) les cavités analyses de basalte à pyroxène ; 3 analyses de basalte à
résulteraient de l'accumulation de gaz dans l'apex des pyroxène (et/ou plagioclase) et 8 analyses de basalte à
coussins ; 2) les cavités résulteraient de vidanges succes- plagioclase. Enfin 23 analyses de terres rares et des élé-
sives des coussins. Dans la première hypothèse, on sup- ments traces Th, Ta et Hf (tableau 8) ont été effectuées
pose qu'au moment de leur mise en place, les laves véhi- par activation neutronique à Grenoble (France) aux Ins-
culaient des gaz dissouts dans le magma et qu'à un tituts Laue Langevin et Dolomieu.
certain stade de l'évolution des magmas et de leur refroi-
dissement, il y a eu séparation entre phase gazeuse et TABLEAU 7 - Caractéristiques géochimiques des basaltes
du Groupe de Chukotat. Pour chaque faciès les
phase liquide. Toutefois, cette première explication ne
valeurs indiquent les teneurs minimales et
tient pas quand on considère l'absence d'amygdales dans maximales observées (cf. tableaux d'analyses
les basaltes à olivine et les basaltes à pyroxène. Une autre chimiques de l'annexe 5).
explication, plus plausible, serait de supposer le piégeage Groupe de Chukotat
de « bulles » de vapeur d'eau dues à la vaporisation d'eau
de mer incorporée au magma. Cette dernière explication Basaltes à Basaltes à Basaltes à
serait cohérente, mais elle n'explique pas pourquoi les ca- olivine pyroxène plagioclase
n-55 n-22 n_11
vités sont toujours situées dans la partie amont des cous-
sins. Elle n'explique pas non plus, comment huit cavités
Oxydes (% en poids)
superposées ont pu se former dans un même coussin, ni
Si02 46.0-52.3 46.6-52.5 47.0-49.7
pourquoi la base des cavités est toujours plate, et pour- A1203 8.90-13.9 11.0-14.0 13.0-14.9
quoi les cavités sont limitées par une bordure figée. Fe2O3t 11.0-14.3 11.0-13.8 12.5-15.8
MgO 8.56-17.3 8.02-12.3 5.52-7.86
Aussi, l'hypothèse de vidanges successives de coussins
CaO 7.40-14.7 7.43-13.7 8.70-12.8
paraît la plus vraisemblable. En effet, nous avons montré Na20 0.10-2.94 0.45-3.42 0.87-2.87
que les coussins étaient multilobés avec des rentrants et K 20 0.02-0.79 0.02-0.42 0.07-0.75
TiO2 0.53-0.72 0.65-0.90 1.00-2.09
interconnectés, formant de véritables tubes d'écoule-
MnO 0.14-0.21 0.14-0.20 0.18-0.23
ment. Or, les mécanismes de croissance des coussins ont P205 0.01-0.08 0.03-0.10 0.07-0.26
été étudiés en détail par Hargreaves et Ayres (1979) et PAF 2.00-3.88 2.02-3.26 2.20-3.77
(max 5.1 %) (max 5.30)
Yamagishi (1985). Ces auteurs ont montré que les cous-
sins augmentaient peu à peu de volume, jusqu'à un seuil Éléments traces (ppm)
de rupture de la croûte figée, laquelle s'ouvrait, laissant le Zr 35-52 41-78 58-150
passage à une nouvelle effusion de magma et entraînant Y 11-15 15-21 20-27
Nb 12-19* 13-19` 16-28*
la formation d'un nouveau lobe de lave. Cette excrois- 2-11 2-15 3-14
Rb
sance subite entraîne la vidange du coussin initial, lais- Sr 21-453 41-363 76-308
sant un vide dans ce dernier à l'origine des cavités obser- Ba 13-114 13-183 16-678
Cr 231-916 72-333 41-135
vées. Après la vidange de la lave, les parois de la cavité se
Co 45-82 44-60 48-61
refroidissent plus rapidement que les restes du coussin, Ni 210-617 94-312 73-161
expliquant la bordure figée observée. Si ce mécanisme V 200-291 238-311 279-353
d'excroissance se produit plusieurs fois, on peut facile- Lors des dosages par le CRM le niobium a été systématiquement surdosé
ment comprendre la formation de cavités superposées. d'environ 12 ppm (Cf. tableaux de l'annexe 5).

Ainsi, de telles cavités témoigneraient des vidanges suc-


cessives des coussins et donc de la fluidité des magmas. CARACTÉRISTIQUES GÉOCHIMIQUES
De plus, de telles cavités peuvent alors être considérées
comme de bons marqueurs de polarité, et de bons indica- Dans l'ensemble, les basaltes du Groupe de Chukotat
teurs sur les directions et le sens des écoulements. A ce possèdent une composition chimique comprise entre 46
propos, il devient facile d'expliquer pourquoi les cavités et 53% de Si02 (tableau 7). Ils sont relativement peu alu-
intracoussins sont plus rares dans les basaltes à plagio- mineux (A1203 = 9-15%) et sont surtout caractérisés par
clase, ces derniers basaltes étant plus visqueux que les au- leurs hautes teneurs en MgO, Cr et Ni (MgO = 6 à
tres types de basalte. 18% ; Cr = 40 à 920 ppm ; Ni = 70 à 620 ppm) et leurs
faibles teneurs en TiO2 (0.5 à 2.1%). Les autres éléments
majeurs, moins caractéristiques, présentent des varia-
Géochimie tions liées, d'une part aux mécanismes de différenciation
dans le cas du fer (11 à 16%), du manganèse (0.14 à
TRAVAUX ANALYTIQUES
0.23%) et du phosphore (0.01 à 0.26%), et d'autre part
Quatre-vingt-quinze analyses chimiques des éléments aux mécanismes d'altération dans le cas du potassium
majeurs et traces (tableaux 7 et 8 et annexe 5) ont été ef- (0.02 à 0.79%) et du sodium (0.10 à 3.5%). Le calcium
fectuées au Centre de Recherche Minérale du Québec (7.4 à 14%) montre des variations dues à la combinaison
(CRM). Parmi celles-ci, 88 analyses ont été sélectionnées des deux mécanismes. Les teneurs en éléments hygro-
TABLEAU 8 - Distribution des éléments majeurs, des éléments traces et des terres rares pour quelques basaltes du Groupe de Chukotat. Les teneurs en éléments
majeurs sont recalculées à 100% en base anhydre. Pour les éléments traces Zr, Y et Nb, deux valeurs sont parfois indiquées, la première donnant les
teneurs obtenues au Centre de recherche minérale du Québec (CRM), et la seconde les teneurs obtenues par XRF à l'université Claude Bernard à
Lyon, France. Les valeurs du rapport Zr/Y ci-dessous correspondent à celles calculées à partir des données du CRM.

Échant. 113A 115A 117A 121B 123A 125A 1258 126A 127C 128A 128D 130C 131B 131F 132B 132E 133A 133C 136C 136D 137D 140A 140D
!den. Px 01 01 01 01 Px Px 01 01 01 01 01 Px Px 01 01 PI 01 01 Px Px PI PI
Seq... A1 A2 A2 A2 B1 81 B1 B2 B2 B2 B3 83 83 B3 B4 B4 B4 B5 B5 B5 85 Cl Cl

Oxydes (% du poids)
SiO2 50.22 49.01 49.02 48.03 44.64 50.92 51.99 51.36 47.33 48.49 49.91 47.57 49.39 50.52 50.47 48.44 50.10 47.13 51.95 51.88 51.72 48.98 50.64
A120 13.97 10.41 10.51 11.14 10.85 11.37 14.38 10.95 9.54 11.25 11.14 11.76 13.99 14.02 11.98 12.32 14.09 12.70 11.79 13.56 12.75 13.91 14.37
Fe2O31 12.25 12.46 12.8 12.57 13.66 11.99 11.3 11.46 13.42 12.38 11.74 12.78 12.98 12.60 11.77 13.03 13.58 14.65 11.18 13.15 13.16 14.62 13.55
MgO 8.54 15.32 14.99 13.08 20.13 12.60 8.24 14.12 17.72 13.20 14.38 14.10 9.44 9.13 12.29 11.80 6.49 12.81 11.90 9.55 9.55 8.04 7.03
CaO 10.83 10.19 11.03 13.59 9.74 10.66 11.61 10.03 10.55 12.69 10.53 11.66 10.75 9.19 12.39 12.52 11.11 10.35 9.60 8.25 9.43 11.66 9.86
Na2O 3.04 1.65 0.69 0.63 0.09 1.44 1.07 1.16 0.55 0.98 1.29 1.15 2.30 3.35 0.10 0.87 2.95 1.18 2.35 2.46 2.13 1.33 2.33
K2O 0.06 0.07 0.06 0.05 0.02 0.10 0.38 0.07 0.06 0.05 0.09 0.05 0.05 0.07 0.13 0.12 0.35 0.23 0.50 0.04 0.12 0.12 0.76
TiO2 0.81 0.65 0.68 0.68 0.65 0.67 0.79 0.66 0.59 0.71 0.68 0.70 0.85 0.91 0.61 0.64 1.03 0.68 0.56 0.86 0.86 1.08 1.12
MnO 0.17 0.18 0.19 0.17 0.18 0.18 0.17 0.16 0.22 0.18 0.17 0.18 0.18 0.16 0.18 0.21 0.20 0.22 0.16 0.18 0.20 0.18 0.22
P2O5 0.10 0.05 0.03 0.04 0.04 0.06 0.06 0.04 0.01 0.07 0.07 0.05 0.06 0.06 0.07 0.05 0.10 0.07 0.01 0.06 0.07 0.07 0.11
PAF* 2.36 2.73 2.66 2.63 5.05 2.07 2.75 2.36 3.55 2.62 2.52 3.06 2.71 2.02 3.46 3.82 3.77 3.88 2.56 2.68 2.38 2.20 2.20

Total* 101.12100.67 98.74 100.48 100.93 99.67 100.08 100.11 101.16 100.37 101.29 101.66 101.32 101.19 101.14 101.26 100.98 101.49 100.92 100.02 100.40 99.99 100.1
Éléments traces (ppm)
Zr 62-55 43-40 45-44 48-49 47-46 48 78-75 45-43 40-44 48 47 52-42 55 56-53 39 41-36 58-61 42 36 51-52 50 60-52 66
Y 18-16 13-15 14-15 15-15 13-14 15 19-17 14-15 13-14 15 14 15-17 16 19-16 15 15-14 22-23 15 13 17-18 17 20-22 23
Nb 15-3 15-1 15-2 17-1 17-1 14 15-2 13-2 16-2 17 13 16-2 16 16-4 14 15-1 17-4 18 14 13-2 15 17-3 18
Rb 9 2 3 4 3 3 9 2 3 4 3 5 5 5 5 7 6 5 11 2 7 5 14
Sr 286 55 110 151 11 94 95 69 28 83 94 314 127 108 19 36 90 45 81 54 46 153 97
Ba 39 31 31 35 7 54 183 42 21 35 41 24 27 46 26 40 57 36 112 22 62 65 678
Cr 196 490 673 420 1100 561 224 605 769 349 443 643 304 164 231 389 100 462 522 214 252 137 673
Co 50 66 64 65 92 61 44 69 69 57 67 68 52 46 46 60 49 59 66 53 52 50 58
Ni 103 527 528 380 982 462 94 617 544 373 541 566 146 121 247 305 161 257 372 145 141 83 91
V 280 214 227 233 215 241 238 223 210 235 232 256 274 298 233 256 339 266 240 279 277 289 286
Th 0.11 0.59 0.72 0.77 0.19 1.05 3.19 0.73 n.d. 0.82 0.64 0.38 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 0.21 0.35 0.25 0.46 n.d.
Ta 1.02 0.85 0.72 0.76 0.38 0.60 0.94 1.31 1.11 0.57 0.51 0.63 0.55 0.79 0.81 0.95 0.88 0.47 0.39 1.62 0.41 0.69 0.55
Hf 1.33 1.53 1.41 1.29 1.15 1.46 1.92 1.11 0.93 1.39 1.24 1.01 1.41 1.33 0.86 0.87 1.63 1.09 1.27 0.57 1.17 1.48 1.53
Sc 40 34 34 34 36 41 36 33 34 44 40 35 46 44 39 43 47 45 49 42 50 49 54
Echant. 113A 115A 117A 121B 123A 125A 1256 126A 127C 128A 128D 130C 131B 131F 132B 132E 133A 133C 136C 136D 137D 140A 140D
!den. Px 01 01 01 01 Px Px 01 01 01 01 01 Px Px 01 01 PI 01 01 Px Px PI PI
Séq."" A1 A2 A2 A2 B1 B1 81 B2 B2 B2 B3 B3 B3 B3 B4 B4 B4 B5 B5 B5 B5 C1 Cl
Terres rares (ppm)
La 4.09 1.74 1.99 3.09 6.20 4.20 11.31 4.02 2.84 3.89 3.21 2.18 5.17 5.77 2.43 1.75 3.43 1.97 3.77 5.08 5.27 5.75 6.23
Ce 9.76 7.72 7.77 8.69 14.96 9.07 22.63 7.73 7.75 8.17 6.97 6.10 7.41 7.82 6.34 5.85 9.77 6.53 5.99 7.78 7.66 9.25 9.78
Nd 6.45 4.20 5.25 6.57 5.71 6.64 11.47 4.32 4.87 4.78 3.84 5.45 6.08 6.04 3.63 3.72 7.60 3.23 3.70 5.76 6.56 6.78 8.91
Sm 2.09 1.46 1.57 1.70 1.68 1.67 2.65 1.48 1.53 1.60 1.42 1.49 1.92 2.10 1.52 1.56 2.61 1.57 1.68 1.67 2.01 2.25 2.61
Eu 0.95 0.55 0.59 0.98 0.61 0.74 0.81 0.56 0.66 0.56 0.79 0.87 0.83 0.81 0.79 0.69 1.21 0.76 0.79 0.51 0.78 0.84 1.03
Tb 0.54 0.43 0.44 0.42 0.37 0.39 0.47 0.37 0.42 0.41 0.37 0.36 0.43 0.51 0.42 0.40 0.60 0.34 0.36 0.38 0.42 0.50 0.66
Yb 2.03 1.29 1.29 1.42 1.59 1.82 2.08 1.31 1.45 1.73 1.64 1.42 2.24 1.99 1.52 1.66 2.75 1.57 1.85 1.63 2.09 2.11 2.68
Lu 0.301 0.165 0.21 0.197 0.264 0.24 0.276 0.218 0.244 0.25 0.26 0.296 0.34 0.288 0.232 0.257 0.319 0.25 0.42 0.299 0.28 0.241 0.36
Rapports caractéristiques
Lan/Smn 1.14 0.73 0.77 1.06 2.16 1.47 2.50 1.59 1.13 1.42 1.32 0.86 1.58 1.61 0.94 0.66 0.77 0.73 1.31 1.77 1.53 1.50 1.40
Lan/Ybn 1.27 0.89 1.02 1.38 2.47 1.46 3.45 1.95 1.29 1.42 1.24 0.97 1.46 1.84 1.01 0.67 0.79 0.80 1.29 1.98 1.60 2.44 1.47
Th/Ta 0.11 0.69 1.00 1.01 0.50 1.75 3.39 0.56 n.d. 1.44 1.25 0.60 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 0.54 0.22 0.56 0.67 n.d.
La/Ta 4.01 2.05 2.76 5.13 6.31 7.00 2.03 3.07 2.58 6.82 6.29 3.46 9.40 7.30 3.00 0.95 3.90 4.19 9.66 3.13 12.85 8.33 11.33
Zr/Y 3.44 3.30 3.20 3.20 3.60 3.20 4.10 3.21 3.08 3.20 3.36 3.47 3.43 2.95 2.60 2.73 2.64 2.80 2.77 3.00 2.94 3.00 2.87
* Valeurs brutes tirées de l'annexe 5.
Séquences volcaniques apparaissant sur la carte No 2056C.
48

magmaphiles Zr, Y et Nb sont relativement faibles trois types de basaltes. De fait, le seul élément qui semble
(Zr = 35-150 ppm ; Y = 11-27 ppm et Nb = vraiment se prêter au choix de bornes pour distinguer les
12-28 ppm) mettant en évidence le caractère primitif de trois faciès est le titane (tableau 7) : basaltes à olivine :
ces basaltes. De même, les teneurs en Sr, Rb et Ba sont TiO2 = 0.5-0.75% ; basaltes à pyroxène : TiO2 =
faibles (Sr = 20-450 ppm ; Rb = 2-15 ppm ; 0.65-0.90% ; et basaltes à plagioclase : TiO2 1%. Ces
Ba = 13-680 ppm) avec d'importantes variations liées à derniers basaltes présentent d'ailleurs de nombreuses
l'altération. À ce propos, les valeurs de la perte au feu analogies avec les basaltes à plagioclase du Groupe de
(PAF) et les teneurs en S (annexe 5 et carte N°2056C) Povungnituk.
sont irrégulières et indépendantes de la stratigraphie Sur la carte N°2056C, nous avons reporté les caracté-
avec un bruit de fond de la perte au feu de l'ordre de 2 à ristiques géochimiques des laves en fonction de la posi-
2.5%. tion stratigraphique des échantillons (coupes HH' et II',
Nous avons noté précédemment qu'il existait trois ty- carte N°2056A et figure 3). Si on considère la distribution
pes pétrographiques majeurs : des basaltes à olivine, des de A1203, Ti02, MgO, Cr et Ni, l'existence de plusieurs
basaltes à pyroxène et des basaltes à plagioclase. Ces trois séquences magmatiques au sein des basaltes du Groupe
types sont également bien caractérisés sur le plan géochi- de Chukotat apparaît immédiatement (séquences
mique. A1-A2 ; B1 à B5 ; C1). La première séquence A1 est uni-
Les basaltes à olivine (Si02 = 46.0 - 52.3%) se distin- quement constituée de basalte à pyroxène avec des te-
guent des deux autres types par leurs faibles teneurs en neurs constantes en A1203, Ti02, MgO, Cr et Ni. Les sé-
A1203 et TiO2 (A1203 = 8.9 - 13.9% ; TiO2 = 0.53 - quences A2, B1 à B3 passent graduellement de basalte à
0.72%) et à l'opposé par leurs teneurs élevées en MgO, olivine à des basaltes à pyroxène. Elles sont caractérisées
Cr et Ni (MgO = 8.56 - 17.3% ; Cr = 231-916 ppm ; Ni par une diminution progressive des teneurs en MgO et
= 210-617 ppm). Ni ainsi que Cr mais de façon plus irrégulière. Parallèle-
ment, les teneurs en A1203 et TiO2 augmentent peu à
Les basaltes à pyroxène (Si02 = 46.6 - 52.5%) sont un
peu. Pour ces dernières, le passage d'une séquence à l'au-
peu plus riches en A1203 et TiO2 (A1203 = 11.1-14.0% ;
tre est net et caractérisé par une augmentation brutale
TiO2 = 0.65 - 0.90%), les teneurs en titane étant tou-
des teneurs en MgO, Cr et Ni. La séquence B4 se distin-
jours inférieures à 1%. Ils sont par contre, plus pauvres
en MgO, Cr et Ni (MgO = 8.02 - 12.3% ; Cr = 72 - 333 gue des précédentes par un passage net des basaltes à oli-
ppm ; Ni = 94 - 312 ppm), ces dernières teneurs restant vine à des basaltes à plagioclase, caractérisé par une aug-
encore relativement élevées. mentation brutale des teneurs en A1203 et Ti02, et une
chute abrupte des teneurs en MgO, Cr et Ni. La séquence
Les basaltes à plagioclase (Si02 = 47.0 - 49.7%) sont
B5 évolue de basaltes à olivine faiblement enrichis en
les plus riches en A1203 (13.0 - 14.9%) et possèdent des
MgO, Cr et Ni, vers des basaltes à pyroxène, le passage
teneurs en TiO2 systématiquement supérieures à 1%
d'un faciès à l'autre étant très abrupt. Enfin, la séquence
(TiO2 = 1.00 - 2.09%). À l'opposé, leurs teneurs en
C1 est uniquement constituée de basalte à plagioclase à
MgO, Cr et Ni sont les plus basses observées dans les ba-
teneurs élevées en Ti02.
saltes du Groupe de Chukotat (MgO = 5.5 - 8% ; Cr =-
41 - 135 ppm ; Ni = 73 - 161 ppm). Ces observations mettent en évidence, un magmatisme
polyphasé, caractérisé par des injections multiples de li-
En résumé, les trois types de basaltes du Groupe de
quide primitif. Elles suggèrent l'existence d'un lien géné-
Chukotat ont les caractéristiques géochimiques suivan-
tique entre les basaltes à olivine et les basaltes à py-
tes :
roxène, ce qui ne semble pas évident dans le cas des
- Basaltes à olivine : A1203 = 9 - 14%, TiO2 = 0.5 - basaltes à pyroxène et des basaltes à plagioclase. De plus,
0.75% ; MgO = 9 - 18% ; Cr = 230 - 920 ppm ; Ni l'appauvrissement progressif des teneurs en MgO, Cr et
= 210 - 620 ppm ; Ni des basaltes à olivine les plus primitifs d'une séquence
- Basaltes à pyroxène : A1203 = 11-14%, TiO2 = à l'autre, montre que les liquides primitifs à l'origine de
0.65-0.90% ; MgO = 8-12% ; Cr = 70-330 ppm ; Ni chacune de ces séquences ont évolué avec le temps.
= 90-310 ppm ;
Sur les diagrammes binaires de l'annexe 6, nous avons
- Basaltes à plagioclase : A1203 > 13% ; TiO2 > 1% ; représenté la distribution des éléments majeurs et traces
MgO 41 8% ; Cr < 140 ppm ; Ni < 160 ppm. en fonction du zirconium, utilisé comme indice de diffé-
Ces caractéristiques sont comparables aux observa- renciation. Ces diagrammes font ressortir les points sui-
tions de Francis et al. (1981) qui ont situé les limites sui- vants :
vantes pour les trois types de basalte : basaltes à olivine : 1) Si02, CaO, K20 et Na20 montrent d'importantes va-
MgO = 12-19% ; basaltes à pyroxène : MgO = 8-12% ; riations pour un même valeur de Zr (annexe 6), révé-
et basaltes à plagioclase : MgO = 4-7%. Toutefois, ces lant la mobilité de ces quatre éléments au cours de la
auteurs ont établi des coupures très nettes, uniquement différentiation. FeOt est également variable pour une
basées sur les teneurs de MgO. Dans la réalité, les limites valeur donnée de Zr, mais d'une manière générale, les
ne sont pas aussi tranchées et l'utilisation de plusieurs teneurs en fer augmentent quand on passe des basal-
éléments chimiques est préférable pour discriminer les tes à olivine aux basaltes à pyroxène, puis aux basaltes
49

à plagioclase, suggérant un fractionnement tholéiiti- Fet+Ti


que.
2) Al2O3 augmente des basaltes à olivine les plus primi-
tifs jusqu'aux basaltes à pyroxène les plus évolués, dé-
finissant deux tendances de différenciation (cf. étude
de la cristallisation fractionnée). Une telle distribu-
tion révèle le comportement hygromagmaphile de
l'aluminium au cours de l'évolution des liquides à
l'origine des basaltes à olivine et pyroxène du Groupe
de Chukotat. Les teneurs en Al2O3 tendent par contre
à diminuer dans les basaltes à plagioclase en raison du
rôle majeur joué par le plagioclase à ce stade des frac-
tionnements.
3) Les éléments TiO2, Y et, dans une moindre mesure,
Nb0), P2O5 et FeOt montrent une bonne corrélation
Al Mg
positive avec Zr liée à leur comportement incompati-
ble au cours des fractionnements. Leurs teneurs aug- • Basaltes à olivine
mentent régulièrement au cours de la différenciation • Basaltes à pyroxène
suggérant une évolution des trois types de basaltes es-
o Basaltes à plagioclase
sentiellement contrôlée par la cristallisation fraction-
née. FIGURE 61 — Diagramme Al-Fet +Ti-Mg (Jensen, 1976) pour les ba-
saltes du Groupe de Chukotat. TI-I = champ tholéiitique
4) Les teneurs en MgO, Cr, Ni et Co chutent fortement CA = champ calco-alcalin ; BK = champ des basaltes komatiiti-
au début du fractionnement dans les basaltes à oli- ques et des picrites ; K = champ des komatiites.
vine, puis plus faiblement dans le cas des basaltes à des basaltes tholéiitiques où ils se caractérisent par la
pyroxène, et leur distribution devient faiblement pen- croissance de la somme des éléments Fe + Ti. Quant à la
tée dans le cas des basaltes à plagioclase (voir annexe distinction des basaltes à olivine entre des picrites ou des
6). Un tel comportement de MgO, Cr, Ni et Co révèle basaltes komatiitiques, la question est délicate. Sur le
l'importance des fractionnements de l'olivine et, ac- plan géochimique, ces basaltes sont en fait de véritables
cessoirement, de la chromite dans les basaltes à oli- picrites, mais l'existence, même locale, de basaltes à oli-
vine (tendance de fractionnement 1, annexe 6) et, vine à texture spinifex leur confère une affinité komatiiti-
dans une moindre mesure, dans les basaltes à py- que (Arndt et al., 1979).
roxène où les fractionnements seraient plutôt contrô- Vingt-trois spectres de terres rares ont été réalisés au
lés par la cristallisation eutectique de l'olivine et du travers de la séquence magmatique (tableau 8 et figure
pyroxène (tendance de fractionnement 2). Dans les 65, hors texte). À l'exception d'un spectre de basalte à
basaltes à plagioclase, la cristallisation serait davan- pyroxène fortement enrichi en terres rares légères (éch.
tage contrôlée par le fractionnement du plagioclase 125B ; Lan/Smn = 2.5, Lan/Ybn = 3.45), les spectres
avec participation du pyroxène et, accessoirement, de obtenus apparaissent faiblement déprimés à enrichis en
l'olivine (baisse des teneurs en MgO, Cr et Ni, ainsi terres rares légères (Lan/Smn = 0.66-2.16, Lan/Ybn =
que des teneurs en Al2O3 ; tendance de fractionne- 0.67-2.47). Ils diffèrent des spectres de terres rares obte-
ment 3). nus par Francis et al. (1981-1983) dans la région au sud
D'une manière générale, l'augmentation des teneurs d'Asbestos Hill, lesquels sont systématiquement dépri-
en titane, en phosphore et en fer au cours de l'évolution més en terres rares légères (Lan/Smn = 0.66-1.02). Les
des basaltes du Groupe de Chukotat (voir carte basaltes à olivine sont caractérisés par des spectres dépri-
N°2056C) suggère une affinité géochimique tholéiitique. més à faiblement enrichis en terres rares légères
De plus, les hautes teneurs en MgO, Cr et Ni des basaltes (Lan/Smn = 0.66-2.16, Lan/Ybn = 0.67-2.47). Les ba-
à olivine évoquent pour ces derniers une nature picriti- saltes à pyroxène présentent des spectres similaires
que ou de basalte komatiitique. Dans le diagramme Al — (Lan/Sm = 0.77-2.50, Lan/Ybn = 0.79-3.45), bien que
Fet + Ti — Mg de Jensen (figure 61), les basaltes à olivine plus élevés en valeurs absolues. Enfin, les basaltes à
se distribuent effectivement dans le champ des basaltes plagioclase sont les plus enrichis en teneurs absolues
komatiitiques ou des picrites, tandis que les basaltes à py- avec des rapports Lan/Smn = 1.4-1.5 et Lan/Ybn =
roxène et les basaltes à plagioclase passent dans le champ 1.47-2.44. Dans le détail, on constate une évolution d'une
1. Dans le diagramme Nb-Zr, la distribution des points définit une tendance qui
séquence volcanique à l'autre. Ainsi, dans le bloc 8' (sé-
recoupe l'axe des ordonnées pour une valeur de Nb = 10-15 ppm, correspon- quences B1 à B5 ; figure 65, hors texte), les basaltes de la
dant à une erreur systématique dans le dosage du niobium. En effet, les élé-
ments traces Zr, Y et Nb ont d'abord été dosés au Centre de recherche miné-
séquence B1 sont enrichis en terres rares légères, alors
rale du Québec (CRM), puis une seconde fois par XRF à l'Université Claude que dans les séquences supérieures B2 à B5 les basaltes à
Bernard de Lyon-France. Les secondes analyses sont systématiquement plus
faibles et la différence correspond aux valeurs de Nb mentionnées ci-dessus (cf
olivine deviennent peu à peu déprimés en terres rares lé-
tableau 7). gères. De même, les basaltes à pyroxène, très enrichis en
50

TRLE dans la première séquence, deviennent moins en- ment s'expliquer par un effet cumulatif des
richis dans les séquences supérieures. Ces observations, microphénocristaux d'olivine dans les basaltes et/ou une
très différentes de celles de Francis et al. (1981-1983), augmentation des teneurs en Cr et Ni produite par un
suggèrent plusieurs hypothèses quant à l'origine des li- taux de fusion partielle supérieur à 25% (voir estimation
quides primitifs des différentes séquences magmatiques des taux de fusion partielle ci-après). Les basaltes à py-
(cf. caractéristiques pétrogénétiques ci-après). Dans le roxène et les basaltes à plagioclase apparaissent beau-
bloc 10 (cartes N°2056A et 2056C), les basaltes des sé- coup plus évolués et ne peuvent correspondre à des liqui-
quences A l et A2 possèdent des spectres déprimés à très des primitifs.
faiblement enrichis en TRLE (Lan/Smn = 0.73-1.14 et Toutefois, une question importante est de déterminer
Lan/Ybn = 0.89-1.38), similaires à ceux observés plus à si ces derniers basaltes dérivent des mêmes liquides que
l'est par Francis et al. (1981-1983). Enfin, les basaltes à les basaltes à olivine ou non. Nous avons déjà partielle-
plagioclase de la séquence C1 (bloc 11) sont faiblement ment élucidé cette question par nos observations pétro-
enrichis en terres rares légères (Lan/Smn = 1.4-1.5 et graphiques et géochimiques. En effet, nous avons noté un
Lan/Ybn = 1.47-2.44). continuum entre les basaltes à olivine les plus magné-
siens et riches en microphénocristaux d'olivine, et les ba-
saltes à pyroxène plus évolués, pauvres en microphéno-
CARACTÉRISTIQUES PÉTROGÉNÉTIQUES cristaux de pyroxène et d'olivine. Ce continuum est
moins évident quand on considère les basaltes à plagio-
Les profils de terres rares présentés à la figure 65 (hors
clase et nous n'avons pas véritablement observé dans la
texte) et les rapports caractéristiques (tableau 8)
section considérée (coupes HH' et II', carte N°2056A), le
Lan/Smn = 0.66 à 2.16, Lan/Ybn = 0.67 à 2.47, Th/Ta
passage entre les basaltes à pyroxène ou olivine et les ba-
= 0.11 à 1.44 (exceptionnellement 1.75 et 3.39 pour les
éch. 125A et B) et Zr/Y = 2.6 à 3.6 varient notablement saltes à plagioclase. Toutefois, dans une autre coupe géo-
logique, réalisée dans la partie occidentale de la Fosse de
à l'intérieur d'une séquence donnée et d'une séquence à
l'Ungava (Picard, en préparation), le passage entre les
l'autre. Ces variations soulèvent la question sur l'homo-
basaltes à pyroxène et les basaltes à plagioclase est pro-
généité des sources à l'origine des liquides magmatiques,
gressif, laissant supposer une évolution continue de l'un à
sur l'existence d'un ou de plusieurs taux de fusion par-
l'autre. Par ailleurs, les variations de l'indice MGV et la
tielle, sur l'influence éventuelle de mécanismes de conta-
répartition des basaltes dans les diagrammes binaires en
mination par la croûte continentale ou par les roches sé-
fonction du zirconium de l'annexe 6 ainsi que dans les
dimentaires du Groupe de Povungnituk, et sur la nature
diagrammes Log Cr = f(Log Y) (figure 62), Log TiO2,
des fractionnements qui ont contrôlé l'évolution des ba-
Log Y et Log Nb = f(Log Zr) (figure 63), suggèrent ef-
saltes du Groupe de Chukotat.
fectivement une relation génétique d'un faciès à l'autre.
Cette relation est partiellement confirmée par la distribu-
Nature des liquides primitifs et relations génétiques
tion des spectres de terres rares au sein de chacune des
entre les différents types de basalte
séquences, mais il n'est pas évident que cette évolution
Les basaltes à olivine constituent les laves les plus pri- soit commandée par de simples mécanismes de cristalli-
mitives du Groupe de Chukotat et apparaissent, par leur sation fractionnée, les spectres de terres rares au sein
composition, les plus proches de la source mantellique. d'une même séquence n'étant pas strictement parallèles
En effet, si nous considérons les valeurs de l'indice de dif- les uns aux autres(2) (figure 65, hors' texte).
férenciation MGV = MG2+/Mg2+Fet 2+ (a Mg Va- En conclusion, seuls les basaltes à olivine peuvent être
lue ») et les teneurs en Ni-Cr des différents types de faciès considérés comme des liquides primitifs, les basaltes à
(tableau 7), nous obtenons les classes suivantes : pyroxène, et de manière moins évidente, les basaltes à
— basaltes à olivine : MGV = 0.59-0.73, Cr = plagioclase semblant dériver de ces liquides. En consé-
230-920 ppm, Ni = 210-620 ppm ; quence, une seule source magmatique semble à l'origine
— basaltes à pyroxène : MGV = 0.56-0.68, Cr =- des basaltes du Groupe de Chukotat.
70-330 ppm, Ni = 90-310 ppm ;
Nature des matériaux sources et de la fusion partielle
— basaltes à plagioclase : MGV = 0.43-0.52, Cr =
41-135 ppm, Ni = 73-161 ppm. Si nous considérons uniquement les spectres de terres
rares des basaltes à olivine les plus primitifs de chaque sé-
Ainsi, seuls les basaltes à olivine possèdent les caractè-
quence (figure 65, hors texte), ceux-ci sont plats, faible-
res de liquides primitifs, ces derniers étant normalement
ment enrichis à faiblement déprimés en terres rares légè-
caractérisés par des valeurs de l'indice de différenciation
MGV compris entre 0.68 et 0.75 et des teneurs en 2. Dans les spectres de terres rares obtenus, le lanthane montre pour plusieurs
chrome et nickel respectivement de 600 et 300 ppm échantillons un comportement erratique en étant tantôt déprimé, tantôt enri-
chi par rapport aux autres terres rares. Cet élément étant normalement bien
(Steinberg et al., 1979 ; Bougault, 1980). Remarquons dosé en activation neutronique, ce comportement pourrait soit résulter d'une
cependant que bon nombre de basaltes à olivine possè- contamination par les roches sédimentaires, soit de l'altération. Cette dernière
hypothèse parait la plus vraisemblable puisque le lanthane est le plus sensible
dent des teneurs en Cr et Ni supérieures aux valeurs indi- des lanthanides à l'altération, et le cérium, traceur de la fusion des roches sédi-
quées ci-dessus. Cette anomalie apparente peut facile- mentaires, n'est pas affecté.
51

Cr 100 Nb (ppm)
1000-

10

100- •• o (A)4

o Zr (ppm)
o
10 1Ô0 1000

100 Y (ppm)

10-

10-

1 Y (A)3

1 110 100
Zr (ppm)
FIGURE 62 — Étude de la fusion partielle des liquides basaltiques du
10 100 1000
Groupe de Chukotat : estimation des taux de fusion partielle à
l'aide du diagramme Log Cr = f(Log Y) (Pearce, 1980). Voir lé-
gende des symboles utilisés à l'annexe 6. 10 TiO2 (ppm)
res, suggérant une source mantellique faiblement
enrichie en terres rares légères du type lherzolite à spi-
nelle. Toutefois, une anomalie positive en europium
quasi-systématique pour les basaltes à olivine pourrait
résulter de la présence de plagioclase dans la source et/
ou de l'absence complète de fractionnement de celui-ci
au début du fractionnement des liquides (cf. paragraphe
sur la cristallisation fractionnée). Ainsi, la source man-
tellique des basaltes du Groupe de Chukotat pourrait
être très superficielle et de nature lherzolitique à plagio- 01 r i
clase ± spinelle. 1 10 100 1000

FIGURE 63 — Diagrammes Log Ti02, Log Y et Log Nb = f(Log Zr)


L'appauvrissement progressif en terres rares légères de permettant d'estimer la nature des fractionnements à l'origine des
la séquence B1 à la séquence B5 pourrait s'expliquer par basaltes du Groupe de Chukotat, selon la méthode de Pearce et
Norry (1979). Les vecteurs (1) à (4), calculés en utilisant l'équation
des fusions successives de la source mantellique, les taux de Rayleigh C1/Co = F(D-1), correspondent pour des liquides basi-
de fusion pouvant varier au cours du temps. Autrement ques (B), intermédiaires (I) et acides (A) au fractionnement
dit, les séquences de basalte du Groupe de Chukotat (F=50%) des assemblages suivants : 1) P150-Cpx30-0120 (B); 2)
P150-Cpx30-0l 15-Mt5 (I) ; 3) P160-Cpx20 -Amis-Mt5 (A) et 4)
pourraient résulter de plusieurs phases de fusion partielle Pl60-Am20-Bi15-Mts (A'). Voir légende des symboles utilisés à l'an-
à partir d'une même source mantellique de type lherzo- nexe 6.
lite à plagioclase + spinelle, progressivement appauvrie
Estimation des taux de fusion partielle
en TRLE, chaque séquence résultant de l'évolution par
cristallisation fractionnée des liquides produits. Un tel Dans l'hypothèse d'une source mantellique de type
mécanisme de fusion partielle progressive où les liquides lherzolite à plagioclase ± spinelle et d'un modèle de fu-
produits sont périodiquement séparés des matériaux sion partielle dynamique, la distribution des points dans
sources, a été modélisé par Langmuir et al. (1977) et est la figure 62 suggère que les laves ont évolué par cristalli-
qualifié par ces auteurs de fusion partielle dynamique sation fractionnée à partir de liquides primitifs produits
(« Dynamic batch melting »). par un taux global de fusion partielle de l'ordre de 30%.
52

Un autre moyen pour estimer le taux de fusion global se- Ainsi, en première approximation, nous pouvons con-
rait d'appliquer l'équation établie par Hanson (1980) clure que le taux global de fusion partielle à l'origine des
pour un modèle de fusion partielle fractionnée : basaltes du Groupe de Chukotat est compris entre 21 et
CI/Co = (1/D)(l-F)[0/D)-11 où C1 est la concentration 33%, ce qui est conforme aux taux de fusion partielle ha-
de l'élément « i » dans le liquide primitif produit, Co la bituellement observés dans les séries volcaniques d'affi-
concentration de l'élément « i » dans la source initiale, D nité komatiitique. Toutefois, d'autres travaux sont néces-
le coefficient de partage global pour l'élément « i » consi- saires pour préciser le calcul de ces taux et modéliser les
déré, et F le taux de fusion recherché. mécanismes de fusion.
Toutefois, chaque phase de fusion partielle peut être
assimilée à un modèle de fusion partielle à l'équilibre de Cristallisation fractionnée
type batch melting » pour lequel nous pouvons appli- Nous avons montré ci-dessus que le comportement des
quer l'équation : éléments majeurs et des éléments traces en fonction du
Cl/Co = 1/(D(1-F) + F) (Hanson, 1980). De cette zirconium (annexe 6), la répartition des profils de terres
équation, on peut déduire l'équation du taux de fusion rares (figure 65, hors texte), la distribution des points
partielle : dans le diagramme Log Cr = f(Log Y) (figure 62), indi-
F= — (Co/CI-D)/(D-1) à l'origine des liquides de cha- quaient que les liquides primitifs à l'origine des basaltes
cune des séquences magmatiques. du Groupe de Chukotat ont évolué par cristallisation
Ainsi, pour une source mantellique de type lherzolite à fractionnée. De même, nous avons montré que les basal-
plagioclase ± spinelle dont l'association minéralogique tes à olivine résultaient de l'épanchement de liquides im-
serait : Cpx0.25 — 010.55 — Opx0.15 — P1o.o5 1 Sp, et en utili- matures issus directement de la fusion partielle des maté-
sant les teneurs des éléments hygromagmaphiles Zr et riaux sources. Or, l'abondance des microphénocristaux
Y(3) observées dans les basaltes les plus primitifs de cha- d'olivine et, au contraire, l'absence de cristaux de py-
que séquence, ainsi que la valeur de leurs coefficients de roxène et de plagioclase dans la bordure figée des basaltes
partage (Pearce et Norry, 1979 ; Hanson, 1980), le coeffi- à olivine, de même que la chute abrupte des teneurs en
cient de partage global Di est égal à : MgO, Ni et Cr au début des fractionnements (tendance
de fractionnement 1, annexe 6) suggèrent que l'évolution
D, = 0.25(Dcpx) + 0 . 55 (D01) + 0.15(Dopx ) + des liquides primitifs était essentiellement contrôlée par
0.05(DP1) soit : le fractionnement d'olivine et, accessoirement, de chro-
mite. De plus, la forte augmentation des teneurs en
• pour l'élément Zr Dzr = 0.0355 avec Dopx = 0.1,
A1203 et Na20, quand les teneurs en éléments de transi-
Dol = 0.01, Dopx = 0.03, DP1 = 0.01, Dsp = 0.1
tion diminuent, et la présence quasi systématique d'une
• pour l'élément Y : Dy = 0.162 avec Dcpx = 0.5, anomalie positive de l'europium dans les spectres de ter-
Dol = 0.01, Dopx = 0.2, DP1 = 0.03, Dsp = 0.2 res rares des basaltes à olivine (figure 65, hors texte) révè-
Le taux de fusion partielle calculé à l'origine des sé- lent l'absence de fractionnement de plagioclase au début
quences A1-A2 (Zr, = 43 ppm, Yi = 13 ppm) est donc de la cristallisation.
F = 23-25% Dans les basaltes à pyroxène (tendance de fractionne-
FZr = -((11/43)-0.0355)/(0.0355-1) = 0.23 ment 2, annexe 6), la chute des teneurs en MgO, Cr et Ni
Fy = -((4.87/13)-0.162)/(0.162-1) = 0.25 montre un léger infléchissement, tandis que le pyroxène
fait son apparition dans la bordure figée des coussins,
De même, les taux de fusion partielle calculés à l'ori- montrant qu'à ce stade, les fractionnements sont essen-
gine des liquides des séquences B1 à B5 sont respective- tiellement contrôlés par l'olivine et le pyroxène. Dans ces
ment : basaltes, les teneurs en A1203 et Na» continuent de
s'élever, montrant que les plagioclases n'ont pas encore
—Séquence B1 : F = 21 à 25% (FZr = 0.21, Fy = 0.25
commencé à fractionner.
avec Zri = 46 ppm, Yi = 13 ppm).
Enfin, dans les basaltes à plagioclase (tendance de frac-
— Séquence B2 : F = 25% (FZr = 0.25, Fy = 0.25 avec
tionnement 3, annexe 6), les teneurs en MgO, Cr et Ni
Zr, = 40 ppm, Yi = 13 ppm).
s'infléchissent brutalement et deviennent relativement
Séquence B3 : F = 25 à 29% (Far = 0.25, Fy = 0.29 faibles et stables lorsque les teneurs en Zr augmentent. À
avec Zri = 40 ppm, Yi = 12 ppm). l'opposé, les teneurs en A1203 et Na20 cessent de s'ac-
Séquence B4 : F = 26 à 29% (Fzr = 0.26, Fy = 0.29 croître et même diminuent plus ou moins fortement. Le
avec Zri = 39 ppm, Yi = 12 ppm). comportement de ces éléments montre qu'à ce stade,
— Séquence B5 : F = 29 à 33% (FZr = 0.29, Fy = 0.33 l'évolution des basaltes est essentiellement contrôlée par
avec Zri = 35 ppm, Yi = 11 ppm). le fractionnement du plagioclase et, accessoirement, par
celui du pyroxène et de l'olivine.
3. Nous n'effectuons pas les calculs avec le niobium, les teneurs de cet élément Ces observations qualitatives montrent également
étant très faibles (de l'ordre de I à 3 ppm) dans ce type de basalte et à la limite qu'au début du fractionnement, les liquides produits par
du seuil analytique. Nous avons noté à ce propos que le Nb avait été systémati-
quement surdose lors de son analyse au CRM. les différentes phases de fusion partielle étaient directe-
53

ment acheminés vers la surface où ils se sont épanchés quatre éléments considérés ( Nb : Dot=0.01, Dcpx =
sous forme d'abondantes coulées de basalte à olivine. Les 0.1,DP1 =0.01;Zr:Dot =0.01;Dct,x =0.1,DP1 =
fractionnements d'olivine se sont produits dans les con- 0.01;Y:Dot =0.01,Dct,x =0.5,DP1 = 0.03;Ti:D01
duits nourriciers, immédiatement après la séparation des = 0.02, Dc0 = 0.3, DP1 = 0.04 ; Pearce et Norry,
liquides de leur source, entraînant la création d'une véri- 1979).
table bouillie de cristaux d'olivine. Ainsi, les premiers li- Ainsi, au terme de cette étude de pétrogenèse, nous
quides qui parviennent en surface contiennent jusqu'à pouvons qualitativement décrire les mécanismes de cris-
20% de ces microphénocristaux, expliquant le caractère tallisation fractionnée qui sont à l'origine de la formation
cumulatif de certaines laves anormalement enrichies en des basaltes différenciés du Groupe de Chukotat. D'au-
Cr (teneurs supérieures à 900 ppm ), Ni et MgO (annexe tres travaux sont nécessaires toutefois pour quantifier et
5). Par la suite, les liquides qui s'épanchent sont peu à modéliser ces mécanismes dans les basaltes considérés
peu moins chargés en olivine, et le magma s'étant déjà un (se reporter aussi aux travaux de Francis et al.
peu refroidi, les premiers cristaux de pyroxène commen- 1981-1983).
cent à cristalliser au liquidus. En ce qui concerne les ba-
saltes à plagioclase, beaucoup plus évolués, la rareté des
passages transitionnels avec les deux autres types de ba- Influence des mécanismes de contamination
salte, et l'énorme épaisseur des séquences de basalte à
plagioclase observées à l'est dans la région étudiée par Nous venons de voir ci-dessus le rôle des mécanismes
Hynes et Francis (1982) et Francis et al. (1981-1983), ou de fusion partielle et de cristallisation fractionnée dans
à l'ouest, à proximité de la baie d'Hudson (coupe géologi- les caractéristiques géochimiques des basaltes du Groupe
que effectuée par Picard, en préparation), suggèrent que de Chukotat. Par ailleurs, nous avons noté au début de
les liquides parents de ces basaltes se sont différenciés cette étude de pétrogenèse que les variations observées
dans des réservoirs magmatiques avant leur épanche- dans les spectres de terres rares (figure 65, hors texte)
ment. pouvaient aussi résulter de l'influence éventuelle de mé-
canismes de contamination crustale. Or, si on considère
Enfin, nous avons représenté la distribution des basal- les coefficients de partage des terres rares vis-à-vis de
tes du Groupe de Chukotat dans les diagrammes l'olivine, du clinopyroxène et du plagioclase (Hanson,
Log TiO2, Log Y et Log Nb = f(Log Zr) (figure 63). La 1980), on constate qu'un fractionnement d'olivine seule,
distribution obtenue confirme que les liquides issus des suivi d'un fractionnement d'olivine et de clinopyroxène,
différentes phases de fusion partielle ont évolué selon des se traduira par un léger appauvrissement des terres rares
mécanismes de cristallisation fractionnée et que les trois lourdes par rapport aux terres rares légères (les valeurs
types de basaltes sont génétiquement liés. Ces diagram- des coefficients de partage pour l'olivine et surtout pour
mes ont pour objectifs d'étudier les fractionnements en le clinopyroxène étant plus élevées pour les terres rares
comparant les tendances de différenciation observées lourdes que pour les terres rares légères). Le fractionne-
avec les vecteurs calculés pour 50% de fractionnement, à ment de plagioclase a par contre un effet antagoniste (ex-
l'aide de l'équation de Rayleigh C1/Co = FtD-1> et de la pliquant ainsi pourquoi le fractionnement d'un mélange
valeur des coefficients de partage définis par Pearce et de plagioclase, pyroxène et olivine se traduit par un pa-
Norry (1979). Ainsi, dans le cas de l'yttrium et du titane, rallélisme des spectres). Par conséquent, si les fusions
la distribution des points montre une pente parallèle au partielles successives d'une même source mantellique de
vecteur de fractionnement (1), lequel correspond au frac- type lherzolite à plagioclase + spinelle expliquent l'ap-
tionnement d'un mélange de plagioclase-clinopyroxène pauvrissement progressif en terres rares légères (TRLE)
et olivine dans les proportions P10.5 - Cpx0 3 — 010.2o. Le dans les basaltes à olivine les plus primitifs (séquences A1
parallèlisme est moins net dans le cas du niobium mais, et A2) des différentes séquences, les fractionnements
encore une fois, des difficultés de dosage de cet élément d'olivine, puis d'olivine et de pyroxène expliquent les en-
rendent sa distribution plus ou moins erronée. En fait, il richissements en terres rares légères observés dans une
est intéressant de noter ici une limite de l'utilisation de ce même séquence des basaltes les plus primitifs aux plus
type de diagramme. En effet, nous avons montré plus évolués. En conclusion, l'influence présumée (à priori)
haut dans ce paragraphe que les fractionnements étaient des mécanismes de contamination crustale, apparaît tout
contrôlés par l'olivine et, accessoirement, par la chromite à fait négligeable par rapport aux autres mécanismes pé-
dans le cas des basaltes à olivine ; par l'olivine et le py- trogénétiques. Seul, un échantillon de basalte à pyroxène
roxène dans le cas des basaltes à pyroxène ; et par le pla- de la séquence B1 (éch. 125B) apparaît anormalement en-
gioclase et, accessoirement, l'olivine et le pyroxène dans richi en terres rares légères et pourrait laisser supposer
le cas des basaltes à plagioclase. Or, ces résultats sont une contamination éventuelle du liquide source par les
partiellement en désaccord avec ce que suggèrent les ob- sédiments sous-jacents du Groupe de Povungnituk.
servations dans les diagrammes Log TiO2, Log Y et Log Cette hypothèse est d'autant plus plausible, que cet
Nb = f(Log Zr), ce qui peut s'expliquer par les faibles échantillon présente également des teneurs plus élevées
différences dans les valeurs des coefficients de partage de en Th et Ba (Th = 3.19 ppm, Ba = 183 ppm) que les au-
l'olivine, du clinopyroxène et du plagioclase pour les tres laves du même type.
54

CARACTÉRISATION DU SITE l'ouest (figure 2), les basaltes du Groupe de Chukotat re-
GÉOTECTONIQUE posent sur une séquence de phyllades du Groupe de Po-
vungnituk avec lesquelles ils semblent concordants (Pi-
Les caractéristiques géochimiques des basaltes du card, en préparation). Par ailleurs, plusieurs filons
Groupe de Chukotat, l'allure des spectres de terres rares nourriciers des basaltes du Groupe de Chukotat, consti-
des basaltes à olivine les plus primitifs, et les valeurs de tués de pyroxénite-péridotite-dunite, recoupent à angle
rapports (Pearce, 1983 ; Saunders et al., 1979) tels Zr/Y faible les roches volcanosédimentaires du Groupe de Po-
(2.6-3.6), Th/Ta (0.11-1.44) et La/Ta (0.95-16.31), sug- vungnituk (Picard, Giovenazzo, en préparation). Ces
gèrent un site géotectonique comparable à celui des dor- deux observations, ainsi que les traces, même faibles, de
sales océaniques. Par ailleurs, nous avons pu noter que contamination des liquides basaltiques primitifs par des
les mécanismes de fusion partielle montraient des simila-
roches sédimentaires du Povungnituk, laissent supposer
rités avec ceux décrits par Langmuir et al. (1977) dans la qu'au moins au début de leur histoire, les basaltes du
zone FAMOUS et qualifiés de fusion partielle dynami- Groupe de Chukotat se seraient épanchés sur les roches
que ou progressive. Enfin, la représentation des basaltes
volcanosédimentaires du Groupe de Povungnituk. Ainsi,
du Groupe de Chukotat dans le diagramme discriminant
au début de son évolution, le Groupe de Chukotat se se-
Zr-Y.3-Ti.10-2 de Pearce et Cann (figure 64) corrobore rait mis en place à l'aplomb d'une zone de distension sur
les hypothèses mentionnées ci-dessus.
un soubassement sialique fissuré. Par la suite, il est pro-
Toutefois, quelques observations de terrain apportent bable que le proto-rift ait achevé son évolution géotecto-
des limites au modèle. Tout d'abord, dans la région du nique pour commencer à former une véritable croûte
lac Cross à l'est, et dans la région de la rivière Chukotat à océanique.

Ti.10'2

CAB

Zr Z_ \Y3

FIGURE 64 — Diagramme discriminant Zr - Y.3 - Ti. 10-2 de Pearce et Cann (1973) pour les basaltes du Groupe de Chukotat. Cf. légende des symbo-
les à l'annexe 6. WPB = basaltes intraplaques ; LKT = tholéiites hypopotassiques ; CAB = basaltes calco-alcalins ; OFB = basaltes du plan-
cher océanique. N.B.: Normalement conçu pour des analyses telles que 12% < MgO + CaO < 20%, nous avons malgré tout utilisé ce dia-
gramme pour les basaltes komatiitiques à olivine dont la somme MgO + Ca0 dépasse 20%.
Conclusion générale

Dans la partie centrale de la Fosse de l'Ungava, les ro- que de type lherzolite à spinelle, l'abondance des terres
ches des Groupes de Povungnituk et de Chukotat (1960 rares légères par rapport aux terres rares lourdes résul-
à 1840 millions d'années ; St-Onge, 1986) forment une tant d'un très faible taux de fusion de l'ordre de 1 à 5%.
série volcanosédimentaire dont l'épaisseur cumulée des Les liquides produits auraient ensuite évolué par des mé-
séquences, observées dans les différents blocs structu- canismes de cristallisation fractionnée, contrôlés par le
raux, dépasse 17 000 m. L'épaisseur réelle demeure ce- fractionnement d'un mélange de plagioclase, clinopy-
pendant difficile à établir en raison des répétitions de fa- roxène, olivine et ilméno-magnétite dans les proportions
ciès provoquées par les failles et les plis. P1 0.5 — Cpx0.3 — O10.15 — Mt0.05 pour les basaltes ankara-
Le Groupe de Povungnituk au sud, repose en discor- mitiques ; et d'un mélange de plagioclase, de clinopy-
dance sur le socle gneissique archéen de la Province du roxène, d'ilméno-magnétite et possiblement d'amphibole
Supérieur. De la base au sommet, il est constitué : 1) dans le cas des trachyandésites. Enfin, comme pour les
d'une mince bande sédimentaire de phyllades, de quart- basaltes tholéiitiques du Groupe de Povungnituk, les ro-
zites et de dolomies (sous-groupe de Lamarche) ; 2) ches volcaniques alcalines ne semblent pas avoir subi de
d'une alternance d'horizons sédimentaires de siltstone fi- contamination majeure par la croûte continentale. Tou-
nement lité ou de quartzite, et d'horizons de microgab- tefois, ces résultats sont préliminaires et ces roches volca-
bro hypovolcanique et/ou de basalte massif d'affinité niques doivent faire l'objet de travaux plus approfondis.
tholéiitique intracontinentale (sous-groupe de Beaupar- Les basaltes du Groupe de Chukotat reposent structu-
lant inférieur) ; et 3) d'une séquence de basaltes à plagio- ralement sur le Groupe de Povungnituk et forment une
clase coussinés ou massifs, également d'affinité tholéiiti- bande continue dans le tiers nord de la région étudiée. Ils
que intracontinentale (sous-groupe de Beauparlant forment d'abondantes coulées de basalte en coussins,
supérieur). Les caractéristiques pétrographiques et géo- plus rarement massifs, et sont exceptionnellement pré-
chimiques des basaltes à plagioclase et des microgabbros servés de la déformation et du métamorphisme. Ils cons-
hypovolcaniques cogénétiques de ces basaltes montrent tituent plusieurs séquences superposées évoluant cha-
que les roches volcaniques du Groupe de Povungnituk, cune depuis des basaltes à olivine d'affinité komatiitique
d'affinité tholéiitique intracontinentale, constituent plu- (MgO = 10-19%, TiO2 < 0.75%) vers des basaltes à py-
sieurs séquences magmatiques superposées, caractérisées roxène d'affinité tholéiitique (MgO = 7-12%, TiO2 =
par un enrichissement en TiO2 de la base au sommet de 0.75-0.99%), puis dans la partie sommitale du Groupe
chacune des séquences. D'autre part, le caractère déjà de Chukotat vers des basaltes à plagioclase de type
très évolué de ces basaltes montre qu'ils se sont différen- MORB (MgO < 8%, TiO2 > 1%). Chaque séquence
ciés par cristallisation fractionnée dans un ou des réser- volcanique correspond à l'émission de liquides magmati-
voirs magmatiques. Enfin, le comportement des éléments ques produits par des fusions partielles successives
majeurs, des éléments traces et des terres rares, montre (K Dynamic hatch melting ~~, F = 20 à 30%) d'une
que les basaltes tholéiitiques du Groupe de Povungnituk source mantellique superficielle de type lherzolite à pla-
résultent de la fusion partielle à l'équilibre (F = 10 à gioclase ± spinelle, progressivement appauvrie en TRLE
20%) d'une source mantellique faiblement enrichie en d'une phase à l'autre. Les liquides formés ont ensuite
terres rares légères de type lherzolite à spinelle. Les liqui- évolué au cours de leur ascension vers la surface en frac-
des produits auraient ensuite évolué par cristallisation tionnant : tout d'abord de l'olivine seule, puis, un mé-
fractionnée d'un mélange de plagioclase, de pyroxène et lange d'olivine et de pyroxène, correspondant en surface
accessoiremment d'olivine et peut être aussi d'ilméno- à la mise en place des basaltes à olivine, puis des basaltes
magnétite. Quelques traces de contamination crustale à pyroxène. Plus tardivement dans l'histoire magmatique
ont été relevées dans les basaltes, notamment en ce qui du Groupe de Chukotat, les liquides formés ont dû se
concerne les teneurs en thorium, mais l'influence de ce pièger dans des réservoirs magmatiques où ils ont conti-
mécanisme apparaît tout à fait minime en comparaison nué de se différencier en fractionnant un mélange de pla-
de celui de la fusion partielle et de la cristallisation frac- gioclase, de pyroxène et d'olivine pour finalement s'épan-
tionnée. cher sous forme de basaltes à plagioclase.
Plusieurs dômes rhyolitiques et une séquence de basal- Quant à l'histoire géotectonique de la partie centrale
tes unkaramitiques et de trachyandésites fortement enri- de la Fosse de l'Ungava, les observations pétrographi-
chis en terres rares légères (TRLE), Zr et Nb sont locale- ques et géochimiques permettent d'envisager plusieurs
ment intercalés dans la série volcanique tholéiitique du stades successifs d'évolution :
Groupe de Povungnituk. D'après leurs caractéristiques 1) Au cours d'un premier stade, la croûte continentale
géochimiques, ces laves d'affinité alcaline semblent égale- archéenne aurait été soumise à d'importantes forces de
ment résulter de la fusion partielle d'une source mantelli- distension , entraînant la création d'un bassin d'effondre-
56

ment ou proto-rift intracontinental dans lequel se sont et de l'absence de chambre magmatique relais où le
accumulés les sédiments de la partie basale du Groupe de magma aurait pu se différencier. Les basaltes à plagio-
Povungnituk. clase du Groupe de Chukotat, mis en place plus tardive-
2) À la faveur de cette période d'extension, la croûte ment, se sont quant à eux différenciés dans un réservoir
continentale a dû progressivement s'amincir et un volca- magmatique avant leur épanchement.
nisme tholéiitique intracontinental a commencé à se ma- 4) Quant à l'évolution finale de la Fosse de l'Ungava,
nifester à l'aplomb des fissures de distension parallèles à nous ne disposons pas des données nécessaires pour en
l'axe du bassin. Ce volcanisme, d'abord intermittent, a discuter ici, mais d'après les données de terrain obtenues
peu à peu augmenté pour bientôt devenir la source prin- lors de la cartographie par les équipes du MER, et
cipale des roches en cours de déposition. Les caractéristi- d'après les résultats des travaux de Hervet (1986) et de
ques pétrographiques et géochimiques des basaltes mon- G. Tremblay (1986), le bassin de la Fosse de l'Ungava
trent que l'activité volcanique était surtout dominée par semble avoir achevé son évolution par la création d'une
des éruptions fissurales sous-marines (type proto-rift), zone de subduction où se sont déposées les séries volca-
entraînant la formation de vastes plaines volcaniques. nosédimentaires des Groupes de Spartan et de Watts ob-
L'émission ponctuelle sur des îles volcaniques de basaltes servées dans la partie nord de la Fosse.
ankaramitiques et de trachyandésites d'affinité alcaline Enfin, diverses datations obtenues sur les roches mag-
montre l'existence probable de failles transformantes ou matiques de la Fosse de l'Ungava indiquent : 1) l'âge du
de panaches thermiques dans l'environnement du rift. socle archéen au nord et au sud de la Fosse de l'Ungava,
3) Finalement, après une phase de sédimentation mar- soit plus de 2700 Ma pour le socle de la Province du Su-
quée par le dépôt d'une épaisse séquence de phyllades, périeur au sud, et un âge compris entre 2570 et 2930 Ma
l'activité volcanique reprend et se traduit par la mise en pour le socle de la Province de Churchill au nord ; 2)
place de plusieurs séquences de basaltes à olivine et de l'âge d'ouverture du bassin où se sont mises en place les
basaltes à pyroxène d'affinité komatiitique à tholéiitique roches volcanosédimentaires du Groupe de Povungnituk
du Groupe de Chukotat. Celles-ci semblent correspon- (1960 ± 5 Ma) ; 3) l'âge maximum de fermeture du bas-
dre au stade ultime de l'ouverture du rift continental et sin, caractérisé par la mise en place de granitoïdes anté- à
les produits émis sont comparables aux laves des dorsales syncinématiques (1910 ± 5 Ma) ; et enfin 4) l'âge de la fin
océaniques. Toutefois, la présence de roches sédimentai- de l'orogenèse hudsonnienne qui a affecté les roches de la
res sous les basaltes à olivine montrent que ces roches se Fosse de l'Ungava (1840 ± 5 Ma sur un granite postciné-
sont déposées sur la séquence volcanosédimentaire du matique). Ainsi, toute l'histoire magmatique de la Fosse
Groupe de Povungnituk. Leurs caractéristiques géochi- de l'Ungava s'insère dans un intervalle de temps de 50
miques semblent essentiellement résulter de la faible pro- millions d'années, ce qui est cohérent avec les données
fondeur de leur source, des taux élevés de fusion partielle actuelles sur la formation des bassins océaniques.
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Annexe 1
Analyses chimiques des basaltes à plagioclase et/ou des microgabbros hypovolcaniques
du Groupe de Povungnituk
Basaltes massifs et/ou microgabbros hypovolcaniques ou diabases Basaltes à plagioclase
(analyses 1984) (analyses 1984)
Échantillons
1A 5 9 11A 13C 15 17B 20 22A* 24 25A 30* 131B 32A 33A 33E 34C 34D 37A 37D 37E 39B 50A* 50B 51A

Oxydes (% en poids)

SiO2 48.80 46.50 47.00 48.50 48.10 49.20 48.30 46.90 45.90 47.50 51.60 51.10 47.30 51.20 51.10 51.40 49.60 51.00 51.50 48.60 50.00 50.70 48.30 48.50 47.80
A1203 12.90 12.60 12.40 13.00 13.40 13.60 12.80 13.50 13.30 14.10 12.60 13.10 12.80 12.90 13.70 14.60 12.00 14.70 13.90 14.20 14.20 13.20 13.00 12.90 14.50
Fe2O3 16.30 16.90 16.60 14.90 16.80 14.90 15.10 16.00 12.40 14.70 14.60 17.60 16.30 13.10 12.60 12.20 15.40 12.20 14.00 15.00 13.00 16.50 13.00 16.30 15.90
FeO
MgO 6.32 5.68 5.80 6.33 6.41 6.58 6.59 6.29 8.02 7.99 5.75 6.08 8.97 8.87 5.36 5.16 7.64 5.40 5.59 6.11 4.73 3.20 5.77 6.06 6.80
CaO 9.45 9.74 9.63 9.70 9.28 10.50 11.40 7.57 8.42 7.86 7.39 4.59 7.08 5.94 9.36 9.27 7.04 8.70 6.31 9.36 8.31 4.20 7.40 10.70 7.35
Na2O 3.20 2.59 1.75 1.80 1.10 2.95 2.17 2.92 3.85 3.47 5.12 0.52 3.14 4.00 3.83 3.83 3.34 4.53 4.34 3.22 3.92 4.48 2.39 2.07 2.85
K2O 0.08 0.42 0.53 0.39 0.29 0.19 0.46 0.63 0.07 0.18 0.09 0.02 0.11 0.43 1.00 1.34 1.08 0.59 0.98 0.56 1.18 1.31 0.11 0.10 0.15
TiO2 1.94 3.11 3.27 2.95 1.53 1.29 1.68 2.93 1.38 1.45 1.83 2.33 1.20 1.40 1.51 1.29 1.63 1.64 1.44 1.58 1.69 2.55 1.70 1.89 2.11
MnO 0.23 0.26 0.24 0.20 0.23 0.22 0.23 0.22 0.21 0.22 0.25 0.24 0.25 0.15 0.19 0.12 0.23 0.18 0.18 0.25 0.18 0.25 0.17 0.22 0.22
P2O5 0.21 0.74 0.48 0.36 0.15 0.12 0.15 0.36 0.13 0.13 0.18 0.39 0.10 0.17 0.19 0.14 0.20 0.19 0.17 0.20 0.22 1.17 0.11 0.14 0.20
PAF 1.91 2.18 2.56 2.61 2.90 1.68 1.64 2.64 6.32 2.53 1.40 4.08 3.13 2.56 1.01 0.92 2.14 1.56 1.68 1.79 1.68 3.28 7.61 1.87 2.62

TOTAL 101.34 100.72 100.26 100.74 100.19 101.23 100.52 99.96 100.00 100.13 100.81 100.05 100.38 100.72 99.85 100.27 101.10 100.69 100.09 100.87 99.11 100.84 100.36 100.75 100.50
Éléments traces (ppm)

Y 34 42 38 29 29 27 28 30 19 25 37 52 19 24 23 20 29 29 20 30 29 29 24 26 22
Sr 370 340 370 530 240 210 190 200 110 180 220 250 59 28 190 300 65 190 100 150 100 250 132 285 270
Rb 3 8 18 14 9 5 15 24 2 6 2 2 5 8 22 46 20 12 19 13 24 36 6 6 2
Zr 170 280 260 210 110 93 120 200 100 100 130 270 79 130 160 110 180 180 130 170 200 300 110 130 160
Nb 22 40 42 34 16 14 18 34 13 17 19 25 14 22 22 18 27 24 19 26 27 54 21 28 26
Ba 14 219 111 63 38 59 110 110 20 47 109 11 57 136 348 347 541 260 196 198 438 1900 40 38 52
Co 50 39 39 39 48 46 45 46 45 30 36 44 56 30 41 34 43 40 49 47 43 18 43 46 49
Cr 50 76 31 62 42 162 92 91 73 8 37 1 90 79 21 35 11 37 46 46 67 1 64 30 51
Cu 181 62 47 46 132 228 99 115 172 58 33 212 245 6 48 3 40 7 35 30 45 25 71 94 38
Ni 63 46 39 71 61 89 90 74 74 43 53 8 60 59 44 57 30 41 65 45 34 0 67 56 54
Zn 120 142 121 109 116 92 72 116 41 33 131 114 100 124 67 76 118 101 99 110 101 135 99 115 124
V 403 356 400 378 383 370 396 367 310 193 418 185 310 282 304 311 316 324 326 321 351 66 334 370 313

Zr/Y 5.00 6.67 6.84 7.24 3.79 3.44 4.29 6.67 5.26 4.00 3.51 5.19 4.16 5.42 6.96 5.50 6.21 6.21 6.50 5.67 6.90 10.34 4.58 5.00 7.27
Nb/Y 0.65 0.95 1.11 1.17 0.55 0.52 0.64 1.13 0.68 0.68 0.51 0.48 0.74 0.92 0.96 0.90 0.93 0.83 0.95 0.87 0.93 1.86 0.88 1.08 1.18

* Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Basaltes à plagioclase Basaltes porphyriques à plagioclase
(analyses 1984) (analyses 1984)
Échantillons
51C* 52B 54A 54C 55C 56B* 57A 58A 58B* 59B 61A 62A 628 64A 66A 66C 91A 68A 68B 169A 71A* 72B* 75C 75D 75E*
Oxydes (% en poids)

Si02 47.50 48.90 47.50 44.70 48.80 48.50 49.40 48.10 47.00 49.50 47.30 49.70 50.90 48.30 48.30 44.60 49.00 46.40 48.20 46.80 41.70 42.00 45.90 45.90 47.80
A1203 13.00 13.60 13.10 14.30 13.80 13.80 13.90 14.20 14.40 12.40 17.20 14.50 15.10 13.80 13.70 15.70 13.20 14.10 13.30 13.40 14.50 14.90 15.70 16.30 16.50
F e 203 12.00 13.00 15.30 15.40 13.40 13.80 12.20 14.20 15.90 13.90 10.00 12.80 12.80 14.50 15.30 15.20 14.60 15.30 .16.30 17.30 15.40 14.80 14.30 13.40 14.70
FeO
MgO 5.83 7.00 5.98 6.43 6.83 7.28 5.52 7.17 5.52 5.20 6.55 6.07 5.84 6.73 6.47 5.6 16.23 5.77 6.44 4.73 6.47 6.48 7.40 4.95 4.88
CaO 14.70 12.70 11.20 11.90 10.30 11.40 15.70 12.40 8.57 11.40 12.60 10.20 7.60 11.20 8.88 13.50 10.90 14.80 9.85 6.72 9.86 9.41 8.26 14.50 5.22
Na20 1.68 1.45 1.98 0.45 2.65 1.20 0.78 1.75 2.75 2.5 12.00 3.53 2.91 1.97 2.95 1.84 2.46 1.55 2.53 2.88 2.20 2.03 2.39 1.81 2.72
K20 0.08 0.24 0.56 0.03 0.36 0.09 0.02 0.25 0.21 0.35 1.06 0.17 0.11 0.18 0.16 0.75 0.56 0.16 0.12 1.31 1.03 1.13 0.18 0.08 0.32
TiO2 1.19 1 25 2.37 3.17 1.29 1.32 1.24 1.15 2.02 3.01 2.17 1.69 1.48 1.53 1.84 2.08 1.74 2.02 1.81 3.18 3.13 2.94 2.07 1.88 2.14
MnO 0.18 0.19 0.22 0.21 0.19 0.20 0.16 0.20 0.19 0.20 0.16 0.19 0.16 0.20 0.22 0.19 0.22 0.20 0.25 0.24 0.26 0.25 0.18 0.16 0.19
P205 0.14 0.15 0.27 0.51 0.14 0.15 0,15 0.07 0.17 0.44 0.21 0.16 0.13 0.11 0.15 0.19 0.13 0.13 0.16 0.57 0.59 0.60 0.14 0.11 0.17
PAF 4.67 1.94 2.82 3.14 2.18 4.34 1.85 1.80 4.04 0.79 1.05 1.64 3.50 1.94 1.74 1.23 0.13 1.15 1.52 2.86 5.55 5.00 3.02 2.58 4.35

TOTAL 100.97 100.42 101.30 100-24 99.94 102.08 100.92 101.29 100.77 99.70 100.30 100.65 100.53 100.46 99.71 100.89 99.17 101.58 100.48 99.99 100.69 99.54 99.54 101.17 98.99
Éléments traces (ppm)

Y 17 19 24 37 19 20 18 19 23 39 25 27 27 19 19 32 25 30 29 40 30 32 18 16 17
Sr 237 357 263 261 265 276 546 193 164 192 201 161 184 253 87 222 185 231 89 745 1300 1300 276 930 181
Rb 3 7 11 3 13 4 3 8 6 4 43 2 6 8 3 20 20 6 2 26 14 16 4 2 10
Zr 100 110 180 230 110 110 110 73 140 250 170 140 140 99 120 140 110 130 120 270 320 330 99 96 92
Nb 21 24 33 42 23 21 22 20 25 47 25 25 23 23 27 29 24 28 27 49 85 92 28 25 29
Ba 42 95 209 22 156 30 16 68 88 149 109 76 58 119 51 192 195 52 76 500 1400 1300 136 128 115
Co 43 42 39 34 45 44 46 48 41 17 23 37 38 43 44 52 48 44 45 38 37 29 47 40 52
Cr 64 77 54 50 86 116 64 64 112 14 123 113 58 91 120 80 70 76 76 35 72 51 120 123 130
Cu 67 46 23 12 68 41 105 116 45 11 6 15 52 70 6 35 26 37 59 75 46 38 94 93 102
Ni 67 73 56 61 71 74 64 96 81 22 86 79 70 73 74 130 91 98 93 53 95 82 156 162 177
Zn 72 90 110 105 89 88 56 83 109 87 41 109 85 82 106 60 57 97 86 113 110 113 92 69 99
V 261 278 330 307 283 285 268 300 316 334 373 310 303 279 332 400 352 396 370 299 201 185 276 251 272

Zr/Y 5.88 5.79 7.50 6.22 5.79 5.50 6.11 3.84 6.09 6.41 6.80 5.19 5.19 5.21 6.32 4.38 4.40 4.33 4.14 6.75 10.67 10.31 5.50 6.00 5.41
Nb/Y 1.24 1.26 1.38 1.14 1.21 1.05 1.22 1.05 1.09 1.21 1.00 0.93 0.85 1.21 1.42 0.91 0.96 0.93 0.93 1.23 2.83 2.88 1.56 1.56 1.71

* Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Basaltes à plagioclase Basaltes à plagioclase
(analyses 1984) (analyses 1983-84)
Échantillons
77B 87D 88* 95B 96C 97A 102A* 102C 103D 104C* 106B 106E* 107A* 108A 111C*110286*1029C 1090C 10958*1179C*1192A 1194A 1200A*1217C 1220C*
Oxydes (% en poids)

Si02 47.90 42.10 47.10 43.80 47.20 50.60 44.80 45.60 44.20 41.70 44.00 43.70 44.80 46.20 45.90 48.90 47.40 48.20 50.30 49.30 46.70 48.20 47.00 52.70 50.80
A1203 16.20 17.40 14.70 16.80 16.60 18.50 17.00 16.20 14.40 14.70 14.60 14.30 14.30 13.60 15.60 13.50 14.20 13.30 14.70 14.20 12.80 13.80 16.60 16.50 14.10
Fe203 12.70 13.60 11.70 14.40 11.20 9.00 12.00 14.20 16.70 13.00 16.80 16.70 17.00 16.40 13.70 1.78 2.93 14.80 1.47 2.6 23.05 2.76 2.98 3.21 10.50
FeO 9.01 10.50 - 7.85 9.52 13.90 8.49 6.58 4.89
MgO 7.84 7.10 6.03 7.59 6.98 5.63 6.75 7.11 5.50 5.44 6.66 6.98 7.40 6.19 9.53 5.30 5.78 6.51 6.65 6.72 4.84 6.48 6.81 5.90 9.28
CaO 7.98 13.90 9.32 11.20 12.80 3.71 7.69 9.68 10.80 13.20 6.82 6.94 5.95 6.71 5.97 6.81 8.73 8.36 7.92 8.34 8.41 11.80 12.80 11.80 6.34
Na20 2.55 0.83 2.63 1.39 1.55 2.87 2.60 1.67 1.63 1.58 2.45 1.34 2.47 2.19 2.30 4.29 2.93 3.36 3.93 1.9 42.47 2.92 1.56 2.25 3.44
K 20 0.28 0.40 0.12 0.06 0.15 2.88 0.95 0.18 0.35 0.61 0.64 0.75 0.45 0.81 0.32 0.60 1.45 0.17 0.89 0.35 1.77 0.97 0.18 0.04 1.26
TiO2 1.65 1.58 1.87 1.98 1.53 1.99 1.55 1.97 3.53 3.67 3.40 2.78 2.80 3.05 1.83 1.50 2.15 2.10 1.68 1.60 2.77 1.72 1.58 1.04 0.92
MnO 0.17 0.32 0.15 0.19 0.14 0.10 0.21 0.19 0.25 0.23 0.21 0.24 019 0.21 0.18 0.18 0.27 0.19 0.13 0.17 0.34 0.20 0.14 0.12 0.14
P205 0.17 0.17 0.30 0.21 0.13 0.33 0.14 0.24 0.64 0.58 0.56 0.46 0.54 0.55 0.18 0.13 0.20 0.15 0.16 0.11 1.05 0.12 0.07 0.08 0.04
PAF 2.99 2.76 5.20 3.06 2.50 3.00 5.77 3.00 2.43 5.11 3.81 6.51 4.39 3.97 4.56 7.62 2.07 3.49 5.36 6.85 1.69 1.58 4.39 3.07 4.10

TOTAL 100.43 100.16 99.12 100.68 100.78 98.61 99.46 100.04 100.43 99.82 99.95 100.70 100.29 99.88 100.07 101.62 98.61 100.63 101.04 101.72 99.79 99.04 100.69 101.60 100.92
Éléments traces (ppm)

Y 17 19 22 22 16 25 18 22 39 40 33 33 33 35 22 21 18 23 14 18 44 18 14 17 14
Sr 224 242 361 228 757 215 394 306 134 201 109 233 176 192 389 200 100 200 210 250 270 160 240 550 270
Rb 8 11 4 5 2 29 10 8 5 6 7 18 9 8 4 7 31 4 10 9 55 22 4 4 24
Zr 92 90 140 110 98 120 91 130 250 300 230 200 200 210 110 130 130 140 93 99 320 110 70 85 56
Nb 22 25 28 27 20 23 19 27 49 51 48 42 42 44 24 13 10 15 10 7 48 6 7 4 4
Ba 161 271 145 61 63 1100 984 102 116 336 362 583 318 515 193
Co 44 49 46 51 44 49 47 49 32 56 37 39 40 35 51 60 61 68 0 72 39 64 75 79 49
Cr 48 31 177 103 47 128 58 157 60 60 65 86 62 58 144 58 130 130 220 170 32 42 31 61 67
Cu 19 8 62 52 56 15 61 58 72 9 37 29 43 41 104 53 20 84 25 29 7 17 32 60 69
Ni 113 130 154 122 119 121 118 105 59 79 62 81 73 56 145 32 59 64 68 67 10 59 77 120 110
Zn 78 144 82 82 57 59 74 89 74 72 125 88 123 112 102
V 220 219 215 268 206 291 215 262 298 335 310 256 269 270 250 550 660 650 440 600 220 620 410 380 370

Zr/Y 5.41 4.74 6.36 5.00 6.1 34.80 5.06 5.91 6.41 7.50 6.97 6.06 6.06 6.00 5.00 6.19 7.22 6.09 6.64 5.50 7.27 6.11 5.00 5.00 4.00
Nb/V 1.29 1.32 1.27 1.23 1.25 0.92 1.06 1.23 1.26 1.28 1.45 1.27 1.27 1.26 1.09 0.62 0.56 0.65 0.71 0.39 1.09 0.33 0.50 0.24 0.29

* Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Basaltes à plagioclase
(analyses 1983-84)
Échantillons
1222D 1231A* 1235A 1241A*1279A* 1284B 1287B* 6310E 6430A*7041A 7096A* 7097A 7131C 7134C
Oxydes (% en poids)

Si02 48.60 43.90 49.20 46.30 45.20 46.20 44.20 46.50 49.50 48.00 45.30 46.70 47.80 48.20
A1203 13.30 16.70 13.00 14.30 17.20 13.90 17.50 14.70 13.58 13.20 12.90 12.90 13.70 13.60
Fe203 3.18 2.05 2.73 3.12 13.10 2.40 2.04 3.87 0.12 3.93 1.88 4.48 3.06 2.83
FeO 10.00 13.98 8.88 9.52 12.50 8.36 8.75 10.60 7.98 11.80 11.80 11.10 9.78
MgO 6.93 7.19 6.86 7.00 5.07 5.95 7.53 6.35 6.18 7.63 6.01 6.53 6.31 6.79
CaO 10.70 3.80 10.90 10.40 6.30 6.91 7.72 13.90 8.97 13.30 8.14 9.65 8.96 8.98
Na20 2.62 4.18 2.71 2.90 4.31 3.67 1.75 1.61 2.51 1.77 1.78 2.40 3.03 3.27
K20 0.27 0.25 0.32 0.30 1.02 0.80 3.78 0.32 1.54 0.18 1.34 0.25 0.22 0.28
TiO2 1.21 1.78 1.30 1.23 2.28 3.02 1.68 1.35 1.66 1.21 2.86 1.53 1.49 1.40
MnO 0.19 0.21 0.18 0.16 0.08 0.20 0.16 0.17 0.15 0.18 0.23 0.25 0.2 10.18
P205 0.07 0.11 0.16 0.05 0.32 0.37 0.06 0.10 0.11 0.03 0.33 0.08 0.08 0.08
PAF 2.12 5.65 2.77 4.80 5.79 2.67 6.20 2.11 6.31 2.20 9.80 2.33 2.39 3.64

TOTAL 99.19 99.72 99.01 100.08 100.67 98.59 100.98 99.73 101.15 99.61 102.37 98.90 98.35 99.03
Éléments traces (ppm)

Y 21 25 17 21 15 34 19 17 21 13 25 23 19 17
Sr 100 40 170 130 150 500 130 310 140 410 120 140 110 86
Rb 4 7 4 4 23 19 110 4 26 4 42 4 4 5
Zr 78 110 83 72 160 200 81 96 100 58 180 81 81 86
Nb 4 4 6 4 19 25 7 9 7 4 23 4 4 4
Ba - - -
Co 69 120 69 57 94 72 56 71 44 82 57 67 71 63
Cr 60 150 180 68 110 28 59 68 46 270 68 32 52 60
Cu 120 190 110 78 180 66 28 29 54 41 63 120 190 93
Ni 77 78 69 78 150 29 95 48 41 120 63 60 68 74
Zn - - -
V 630 740 550 580 590 660 420 540 750 510 620 690 670 620

Zr/Y 3.71 4.48 4.88 3.43 10.67 5.88 4.26 5.65 4.76 4.46 7.20 3.52 4.26 5.06
Nb/Y 0.19 0.16 0.35 0.19 1.27 0.74 0.37 0.53 0.33 0.31 0.92 0.17 0.21 0.24

* Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Annexe 2
Étude de la distribution des différents éléments chimiques en fonction du zirconium
pour les basaltes à plagioclase du Groupe de Povungnituk
68

60 S102 (%) 20 CaO (%)

55- 15-

• +
▪ ~ +
+
+ } 10- A • •Y

+ • •X

• X

t 5-

Zr (ppm) Zr (ppm)
00 0
160 260 360 400 i~ 100 260 360 400

4 K 20 (%) 5 00—Na20 (%) •

+ + + •
3- 3.I5-
• +
• *+
t
• •+•++ A x
:x +
2- 250 . x++ + •Y •

• •
• + + ++
X + • + x ++ • •
+
++ + •+$ + +
• + + 1 25-
A
+ ~
+
+
+$ • ♦ .Y
+
• AY
.4L
;x $4$ +• + Zr (ppm) Q U0 Zr (ppm)
160 200 360 460 0 160 200 360 400

0 '0 FeOt (°'°)

X
• • +A • +
15- + + + Y ++ +• •
•• x + +

+• • • +t } ++ •
• •x++$ +
+ + +
10- 10- +

Zr (ppm) Zr (ppm)
0 i
100 ~OO ; 00 -100 10( f00 300 400

A Basaltes massifs et microgabbros hypovolcaniques de la partie inférieure


+ Basaltes aphyriques à plagioclase de la partie supérieure
x Basaltes porphyriques à plagioclase de la partie supérieure
• Basaltes analysés en 1983
Y Volcanoclastites
69

Y
4 TiO2 (%) 20 P205 (%)

+ •x
• •
3- •• +
1.5-
Y

2- 1.0-

0 5-

0 Zr (ppm)I
00
. +~~~ Zr (ppm)i
0 160 200 300 400 100 260 360 400

100 Nb (ppm) 50.0 Y (ppm)

75- Y 37.5- •

50- 25.0-

t ••

x++*±+ +#+ t
25- + #.+++ +•+ 12.5-
•I•+
+• •
• •
• •: • Zr (ppm) Zr (ppm)
C.0
1 00 260 360 400 100 200 360 400
70

1200 — Cr (ppm)
20 MgO (%)

900-
15-

600
10-
+ +
• xt+
1'4;4+
. +
.+~ _•+
+ ++• $• Y
x• 300-
5
+ •• +
+ y
4.
Zr (ppm) $~ + +.x• .Zr(PPm)i
100 260 360 400
360 400 0
0 160 260

100 CO (PPm)
1000-Ni (PPm)

75 ..
750- •

} +
0— + *++ +•
500- a
++ +
~+ $ • •x Ay
.$ +
+ + +
• +
5— +
250
ae
•~~ +
Zr (PPm)i
~ «~t$ tT$ • + +. xAY Zr (ppm) o
160 260 360 400
Or
I 200 360 400
160
Annexe 3
Analyses chimiques des basaltes ankaramitiques et des trach.yandésites
du Groupe de Povungnituk
Basaltes ankaramitiques Trachyandésites
(région du lac Kenty) (région du lac Kenty)
Échantillons
1032B* 1033A 1033B 1037A 1136A 145D 145E 145F 146C 147D 147E* 147H* 152G 145G1 152C 152D 152E 1038A11038A2 7051A 151C 151D 151E
Oxydes (% en poids)
S102 37.60 40.40 39.10 41.60 44.40 44.20 44.40 46.20 42.70 43.10 39.10 37.50 37.90 43.00 65.50 57.40 61.90 61.10 58.50 60.60 59.10 61.70 59.10
A1203 7.74 8.29 9.82 11.40 12.10 7.87 10.10 13.30 9.51 10.90 8.52 8.70 10.40 12.40 19.50 21.80 20.30 19.90 21.70 20.00 19.10 19.60 19.30
Fe2O3 2.54 3.65 3.68 2.25 2.45 14.20 22.60 15.00 16.80 14.30 15.70 15.20 15.40 15.40 1.25 1.54 1.05 0.40 0.23 0.49 4.94 3.85 5.50
FeO 12.20 13.90 10.90 11.20 11.20 0. 37 0.17 0.30
MgO 8.52 9.48 8.60 7.96 6.42 11.50 7.58 5.21 6.44 8.89 9.02 8.62 11.00 6.77 1.41 2.23 1.85 1.08 1.60 1.89 1.85 1.23 1.73
CaO 15.10 13.10 14.90 11.00 11.20 16.80 11.70 11.50 10.90 12.30 15.50 17.70 14.00 14.00 1.27 1.72 1.62 1.70 0.62 2.73 0.92 0.63 2.24
Na2O 0.39 0.21 0.35 1.49 1.65 0.24 0.72 2.28 2.98 1.67 0.42 0.80 0.72 0.77 6.89 2.59 5.37 3.49 3.73 2.02 1.58 4.33 2.90
K 2O 1.42 0.14 0.20 1.14 1.15 0.11 1.43 0.83 1.77 0.91 0.73 0.56 0.46 1.81 2.76 9.79 5.65 9.48 9.18 10.90 10.20 5.96 6.04
1-102 6.34 5.72 6.38 6.84 4.66 3.31 4.68 3.78 4.85 5.46 4.75 4.03 5.85 3.69 0.15 0.08 0.08 0.16 0.18 0.19 0.11 0.21 0.21
MnO 0.21 0.28 0.25 0.21 0.26 0.23 0.27 0.28 0.18 0.24 0.28 0.28 0.31 0.25 0.02 0.03 0.02 0.01 0.01 0.02 0.04 0.05 0.16
P205 0.78 0.80 1.00 0.40 0.57 0.55 0.66 0.70 0.78 0.85 0.73 0.58 1.43 1.33 0.03 0.02 0.01 0.05 0.03 0.03 0.03 0.06 0.01
PAF 7.06 2.73 2.71 2.81 2.94 2.61 2.81 2.03 3.44 2.11 5.10 7.41 3.00 1.44 0.64 1.90 1.27 0.88 1.96 1.19 1.06 0.86 1.01

TOTAL 99.90 98.70 97.89 98.30 99.00 101.62 102.95 101.11 100.35 100.73 99.85 101.18 100.47 100.86 99.22 99.10 99.12 98.62 97.91 100.36 98.83 98.48 98.20
Éléments traces (ppm)

Y 31 33 25 30 34 23 33 48 35 51 41 37 42 49 78 79 49 60 53 77 61 51 56
Sr 80 150 80 250 290 160 180 592 636 540 393 383 229 640 86 227 139 190 100 180 299 349 732
Rb 37 6 4 40 36 2 44 20 55 18 19 21 15 49 90 260 140 170 200 170 220 140 150
Zr 540 490 580 590 580 330 500 730 580 810 390 520 560 510 1200 1100 1000 1200 1300 1000 1100 1100 1100
Nb 110 110 93 130 110 75 110 140 100 150 100 110 130 110 190 180 140 200 210 190 180 180 170
Ba - - - - 23 754 620 672 635 300 304 166 312 768 1900 1700 - 3300 2900 2500
Co 77 - 69 79 53 33 32 28 50 30 54 52 30 2 2 2 3 - 2 2 2
Cr 410 340 390 580 390 600 105 61 114 239 231 185 271 50 4 7 8 2 3 4 16 17 20
Cu 28 5 55 57 27 18 85 92 107 9 182 50 7 45 14 5 14 32 7 17 14 13 19
Ni 160 140 280 220 97 414 68 39 134 125 220 327 226 17 2 1 1 5 7 14 51 48 41
Zn - - 80 102 101 126 159 206 139 92 1 40 19 44 - 27 60 165
V 710 760 850 880 540 251 330 202 282 298 285 241 380 116 1 1 1 2 2 2 2 2 2

Zr/Y 17.42 14.85 23.20 19.67 17.06 14.35 15.15 15.21 16.57 15.88 14.39 14.05 13.33 10.41 15.38 13.92 20.41 20.00 24.53 12.99 18.03 21.57 19.64
Nb/Y 3.55 3.33 3.72 4.33 3.24 3.26 3.33 2.92 3.43 2.94 2.93 2.97 3.10 2.24 2.44 2.28 2.86 3.33 3.96 2.47 2.95 3.53 3.04

Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Trachyandésites
(partie SE des lacs Nuvilic)

Echantillons
78A 79A 80* 81D 81E 86B 89B 1282B*4321A

Oxydes (% en poids)
SiO2 60.50 58.00 56.10 57 10 57 50 55 60 55.20 58 20 56.70
Al2O3 17 80 17 10 16.90 20.30 20.10 19 80 20.70 17.20 20.40
Fe2O3 2.20 9 28 9.66 6.24 5.21 6 32 6 28 1.50 1.30
FeO - 5 27 3.86
MgO 1.14 2.10 1.92 2.66 2 71 1.95 1.92 1.53 2.34
CaO 2.98 2.13 4.85 0.84 1 25 1.32 5.03 3.01 2.42
Na2O 1.44 3.90 3.70 2.39 4 73 4.72 3.18 4.77 3.95
K 2O 9.51 1 79 1.48 8.47 5.71 5.81 5.36 3.65 6.38
TiO2 0 43 0.51 0.54 0.09 0.10 0.14 0.17 0 49 0.24
MnO 0.06 0.12 0.17 0.22 0.14 0.25 0 09 0.11 0 11
P2O5 0.13 0.14 0.13 0 03 0.02 0.01 0 02 0 08 0.02
PAF 2.82 3.49 5.49 2.31 2.69 2.70 -1.78 6.76 2.05

TOTAL 99.01 98.56 100.94 100.65 100.16 98.62 99.73 102.57 99.77
Éléments traces (ppm)

Y 43 27 41 77 72 70 78 43 74
Sr 126 82 107 269 163 94 612 110 410
Rb 110 41 29 180 190 330 77 66 110
Zr 570 760 720 1700 1700 1700 1300 920 1400
Nb 82 110 92 250 250 190 340 140 400
Ba 1600 375 292 1200 853 307 1200
Co 4 5 2 2 2 6 -
Cr 15 1 7 7 12 6 8 7 7
Cu 9 1 5 7 24 13 10 18 4
Ni 38 1 3 3 3 4 3 3 3
Zn 48 141 132 133 216 321 70
V 4 1 1 1 1 1 1 2 11
Zr/Y 13.26 28.15 17 56 22.08 23.61 24 29 16 67 21.48 18.92
Nb/Y 1.91 4.07 2.24 3.25 3.47 2.71 4.36 3.26 5.41

Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Annexe 4
Étude de la distribution des différents éléments chimiques en fonction du zirconium
pour les roches volcaniques alcalines du Groupe de Povungnituk
76

100 Y (PPm) 400 -Nb (ppm) Y

Y
x x x Y
75- Y
Y 300-

+ x Y
+
. x + x
50 • 200-
Y
Y Y
■~ Y x

25- Y w• Y
• 100- Y
. Y

Zr (ppm) Zr (ppm)
0
560 1000 1500 2000 560 1000 1500 2000

75 Si02 (%) 25 A1203 (%)

x x
x x } x YY Y
65 20 x
Y x+ x + x
Y
Y Y x $ x yY Y
Y x Ÿ
55- Y
15-

u
45- 10-

35 Zr (ppm) Zr (ppm)
560 idoo 1500 2000 1 560 1000 1500 2000

8 Na20 (%) 10.0 K20(%) Y

x
Y

6- 7.5

Y
Y
Y
4 Yy x 5.0
x
Y
Y
■ Y
x
2.5
s

~
o • .y Zr (ppm) Zr (ppm)
0.0
0 500 1500 2000
1 0 500 1000 1500 2000

• = Basaltes ankaramitiques secteur de lac Kenty


• = Enclave de pyroxénite dans les basaltes secteur SE du lac Nuvilik
+ x = Trachyandésites du lac Kenty
Y = Trachyandésites au SE des lacs Nuvilic
pov = Champ des basaltes tholéiitiques du Groupe de Povungnituk
77

20 FeOt (N' TiO2 (°io)


ti
15 ••



•*

10 ♦ •
Yy

Y
pov
ï
Y

Y Y Zr
Y YY
# X *X Zr(ppm)i X (PPM)

1000 1500 2000 500 1000 1500 2000


560

Y YY Zr
Y X* X Y (PPm)
0.0 "
0 500 1000 1500 2000
78

20 Cao (%) •


..'
15-

■ I .
10-

■ 5- Y Y

Y Y x
Y

x
Y + Y Zr
YY Y + ~
~
Y Y *
Y Zr(PPm)i x x x Ÿ (PPm)i
0
500 1000 1500 20 00 0 500 1000 1500 2000


■■
Zr Zr
• •
Y (PPM) (PPm)
500 1000 1500 2000 1500 2000
Annexe 5
Analyses chimiques des basaltes du Groupe de Chukotat
Basaltes Basaltes Basaltes Basaltes
à pyroxène à olivine à olivine à pyroxène
Séquence* Al A2 B1 B1

Échantillons
113A 113B 114A** 115A 116A 116B 116C 117A 117B 119A 119B 120A 120B 120C 121A 121B 121C 121D 121E 1123A** 123B1 124A 125A 125B

Oxydes (% en poids)
SiO2 49.60 52.50 45.90 48.00 48.20 47.90 48.00 47.10 49.30 47.40 48.20 47.00 47.90 47.90 47.00 47.00 48.30 47.50 47.10 42.80 46.90 49.90 49.70 50.60
Al2O3 13.80 13.40 10.00 10.20 10.00 11.10 11.10 10.10 10.80 8.94 10.10 9.56 10.30 11.50 11.60 10.90 11.50 11.00 10.20 10.40 10.50 12.40 11.10 14.00
Fe2O3 12.10 11.10 12.60 12.20 11.80 12.30 12.10 12.30 11.50 12.80 11.80 13.30 12.00 11.00 12.60 12.30 12.50 12.10 12.50 13.10 12.10 13.50 11.70 11.00
8.43 8.63 16.40 15.00 14.40 13.30 13.60 14.40 14.30 15.50 14.00 15.50 14.90 11.00 12.00 12.80 13.00 15.30 15.60 19.30 15.00 11.00 12.30 8.02
MgO
CaO 10.70 9.05 9.56 9.98 10.60 11.30 11.40 10.60 9.21 11.40 10.90 10.30 11.10 13.10 12.80 13.30 10.10 9.38 11.40 9.34 11.80 7.43 10.40 11.30

3.00 3.42 0.74 1.62 1.22 1.64 1.55 0.66 2.08 0.79 2.00 0.97 1.02 1.97 1.36 0.62 1.08 0.83 0.78 0.09 0.75 1.75 1.41 1.04
Na2O
0.06 0.10 0.06 0.07 0.05 0.03 0.06 0.06 0.06 0.04 0.04 0.04 0.21 0.08 0.05 0.05 0.04 0.06 0.06 0.02 0.11 0.15 0.10 0.37
K2O
0.80 0.79 0.56 0.64 0.63 0.66 0.65 0.65 0.66 0.67 0.64 0.64 0.61 0.71 0.72 0.67 0.68 0.67 0.63 0.62 0.64 0.78 0.65 0.77
TiO2
0.17 0.14 0.18 0.18 0.17 0.18 0.18 0.18 0.16 0.19 0.19 0.19 0.17 0.16 0.18 0.17 0.18 0.17 0.18 0.17 0.17 0.18 0.18 0.17
MnO
P2O5 0.10 0.06 0.04 0.05 0.02 0.06 0.03 0.03 0.05 0.05 0.04 0.02 0.07 0.06 0.06 0.04 0.04 0.08 0.06 0.04 0.07 0.07 0.06 0.06

2.31 4.41 2.73 3.16 2.43 2.37 2.66 2.93 3.33 3.14 3.15 2.94 3.32 3.05 2.63 2.73 3.11 2.61 5.05 2.94 2.53 2.07 2.75
PAF 2.36

TOTAL 101.12 101.50 100.45 100.67 100.25 100.90 101.04 98.74 101.05 101.11 101.05 100.67 101.22 100.80 101.42 100.48 100.15 100.20 101.12 100.93 100.98 99.69 99.67 100.08
Éléments traces (ppm)

Y 18 18 12 13 14 15 15 14 14 14 14 15 14 15 15 15 15 14 14 13 14 17 15 19

286 85 32 55 72 61 53 110 105 37 53 44 128 137 150 151 72 48 40 11 203 59 94 95


Sr
9 2 4 2 8 2 7 3 4 4 6 4 7 6 7 4 3 7 2 3 5 9 3 9
Rb
62 58 42 43 44 46 42 45 46 46 45 42 45 50 48 48 46 46 42 47 50 63 48 78
Zr
15 14 15 15 14 14 16 15 12 16 16 16 14 13 16 17 16 17 17 17 17 18 14 15
Nb
39 47 24 31 26 30 42 31 34 26 24 25 94 37 35 35 28 44 52 7 48 50 54 183
Ba
50 44 75 66 62 61 64 64 67 63 63 68 68 63 64 65 64 81 70 92 67 60 61 44
Co
196 251 691 490 611 490 632 673 733 541 496 550 849 348 632 420 596 445 392 110 611 296 561 224
Cr
129 92 71 50 77 66 74 73 93 63 75 76 100 147 94 99 82 107 91 125 68 85 100 66
Cu
103 106 676 527 520 409 404 528 535 450 473 534 533 368 370 380 462 576 555 982 561 312 462 94
Ni
Zn 78 76 76 73 77 74 71 72 72 80 73 79 72 178 75 77 79 69 70 76 66 79 69 75

V 280 279 194 214 219 233 229 227 236 229 227 234 222 249 247 233 237 229 216 215 220 250 241 238

3.44 3.22 3.50 3.31 3.14 3.07 2.80 3.21 3.29 3.29 3.21 2.80 3.21 3.33 3.20 3.20 3.07 3.29 3.00 3.62 3.57 3.71 3.20 4.11
Zr/Y
Nb/Y 0.83 0.78 1.25 1.15 1.00 0.93 1.07 1.07 0.86 1.14 1.14 1.07 1.00 0.87 1.07 1.13 1.07 1.21 1.21 1.31 1.21 1.06 0.93 0.79

* Séquences A1, A2 etc. de la carte No 2056C et figure 3


Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%
Basaltes Basaltes Basaltes Basaltes
à olivine à pyroxène à olivine à pyroxène
Séquence B2 B2 83 83

Échantillons
126A 126B 127A 156 127B 127C 127D 128A, 128B 157 1 128C 128D 129A 129B 129C 129D 129E 158* 130A* 130C 130D 130E 131A 131B 131C 131D
Oxydes (% en poids)
SiO2 50.20 48.10 48.80 48.50 47.50 46.20 48.90 47.40 48.70 49.30 46.90 49.30 47.90 46.60 49.10 46.30 48.10 46.50 45.40 46.90 49.10 46.20 48.30 48.70 46.60 48.00
A1203 10.70 10.40 10.50 11.00 10.40 9.31 10.80 11.00 12.70 13.90 11.00 11.00 11.20 10.50 10.70 8.90 9.98 8.88 10.40 11.60 10.70 9.88 13.00 13.80 13.80 13.90
Fe2O3 11.20 11.10 11.40 11.40 12.10 13.10 1 1. 70 12.10 12.10 12.40 12.40 11.60 12.10 13.10 11.90 12.90 12.70 12.60 13.10 12.60 11.50 12.90 11.40 12.80 13.30 13.80
MgO 13.80 15.10 15.30 14.10 14.40 17.30 14.30 12.90 10.90 8.66 14.30 14.20 13.80 15.90 13.70 15.90 14.20 17.10 17.60 13.90 13.90 14.60 10.60 9.31 9.21 10.30
CaO 9.80 9.51 9.84 9.74 11.20 10.30 11.10 12.40 10.70 9.87 11.90 10.40 10.60 10.00 10.60 11.40 11.10 9.66 9.36 11.50 11.00 11.40 11.30 10.60 12.90 8.59
Na2O 1.13 1.12 0.94 1.49 0.86 0.54 0.72 0.96 1.26 2.24 0.72 1.27 1.02 0.81 0.96 0.60 0.68 0.47 0.09 1.13 1.75 1.00 2.01 2.27 0.65 2.93
K2O 0.07 0.07 0.08 0.12 0.08 0.06 0.12 0.05 0.40 0.40 0.18 0.09 0.16 0.06 0.08 0.06 0.04 0.03 0.02 0.05 0.07 0.07 0.32 0.05 0.02 0.09
TiO2 0.65 0.63 0.65 0.69 0.63 0.58 0.65 0.69 0.78 0.89 0.64 0.67 0.72 0.70 0.70 0.59 0.68 0.62 0.67 0.69 0.67 0.64 0.82 0.84 0.84 0.85
MnO 0.16 0.17 0.16 0.16 0.17 0.21 0.16 0.18 0.18 0.18 0.17 0.17 0.17 0.18 0.17 0.19 0.18 0.18 0.18 0.18 0.17 0.18 0.18 0.18 0.18 0.18
P2O5 0.04 0.08 0.04 0.06 0.04 0.01 0.05 0.07 0.04 0.10 0.05 0.07 0.07 0.06 0.07 0.08 0.07 0.07 0.05 0.05 0.05 0.07 0.06 0.06 0.05 0.08
PAF 2.36 3.82 2.75 3.17 3.19 3.55 2.45 2.62 2.10 2.42 2.54 2.52 2.75 3.18 2.12 3.62 2.61 4.18 4.17 3.06 2.56 3.58 2.25 2.71 3.18 2.67

TOTAL 100.11 100.10 100.46 100.43 100.57 101.16 100.95 100.37 99.86 100.36 100.80 101.29 100.49 101.09 100.10 100.54 100.34 100.29 101.04 101.66 101.47 100.52 100.24 101.32 100.73 101.39
Eléments traces (ppm)

Y 14 23 13 14 14 13 14 15 17 17 14 14 15 15 14 12 15 11 15 15 15 14 18 16 19 17
Br 69 21 38 31 127 28 114 83 154 142 203 94 32 32 74 49 84 13 20 314 77 48 129 127 269 57
Rb 6 5 6 7 4 3 4 4 12 15 8 3 3 3 5 6 9 6 2 5 7 6 10 5 2 6
Zr 45 41 43 46 45 40 43 48 54 60 49 47 46 46 48 41 49 41 41 52 44 40 54 55 57 52
Nb 13 13 13 15 15 16 13 17 15 16 15 13 15 15 15 17 18 15 14 16 14 16 14 16 17 19
Ba 42 30 42 38 41 21 56 35 70 48 71 41 23 23 44 33 30 11 16 24 25 30 66 27 25 41
Co 69 64 73 82 67 69 67 57 51 45 66 67 77 77 68 68 68 86 94 68 61 70 48 52 47 48
Cr 605 460 747 916 479 789 490 349 333 72 438 443 539 538 422 543 522 654 615 643 373 706 195 304 171 213
Cu 101 113 89 73 65 35 122 79 109 122 105 111 96 96 119 44 65 60 71 82 89 94 106 116 128 104
Ni 617 554 549 551 512 544 530 373 252 105 499 541 615 615 560 609 527 686 988 566 491 546 249 146 143 157
Zn 64 74 69 67 69 81 69 66 83 77 64 70 74 74 76 71 69 79 77 52 67 86 73 81 81 84
V 223 212 212 222 211 210 230 235 268 266 227 232 232 232 235 200 232 195 228 256 248 228 274 274 282 288

Zr/Y 3.21 3.15 3.31 3.29 3.21 3.08 3.07 3.20 3.18 3.53 3.50 3.36 3.07 3.07 3.43 3.42 3.27 3.73 2.73 3.47 2.93 2.86 3.00 3.44 3.00 3.06
Nb/Y 0.93 1.00 1.00 1.07 1.07 1.23 0.93 1.13 0.98 0.94 1.07 0.93 1.00 1.00 1.07 1.42 1.20 1.36 0.93 1.07 0.90 1.14 0.78 1.00 0.89 1.12

' Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Basaltes Basaltes Basaltes Basaltes
à pyroxène à olivine à plagioclase à olivine
Séquence B3 84 B4 B5
Échantillons
131E 159 131F1 132B 132C 132D 160* 132E 132F1 133A 133B 161 133C 133D 133E 134A 162 134B 134C 134D 134E 135A 135B 135C 135E

Oxydes (% en poids)
Si02 49.90 47.90 50.10 49.30 47.10 49.20 46.70 47.20 48.70 48.70 47.00 49.30 46.00 47.90 51.60 48.90 48.50 52.30 48.70 46.40 48.00 50.00 48.80 49.00 48.90
A1203 14.00 13.90 13.90 11.70 12.10 11.60 10.60 12.00 11.30 13.70 13.90 14.00 12.40 12.40 12.40 12.00 11.30 12.50 12.20 12.30 12.40 12.80 9.21 12.00 13.90
Fe2O3 12.60 12.50 12.50 11.50 13.20 12.30 12.60 12.70 11.10 13.20 14.50 13.80 14.30 13.20 11.80 12.20 12.90 11.20 12.80 13.80 13.10 12.50 13.00 12.40 11.80
MgO 8.90 8.67 9.05 12.00 11.90 10.60 14.80 11.50 11.70 6.31 6.92 7.13 12.50 10.70 10.90 12.40 12.30 8.59 11.70 11.00 10.60 11.00 14.40 11.00 8.56

CaO 9.19 12.40 9.11 12.10 11.20 12.00 9.97 12.20 14.70 10.80 11.90 11.60 10.10 11.60 7.40 8.83 10.70 12.60 9.98 12.50 11.40 8.49 10.80 12.10 11.30
Na2O 2.58 0.86 3.32 0.10 1.52 0.99 0.41 0.85 0.97 2.87 1.64 1.06 1.15 1.62 2.94 1.68 0.16 1.71 1.93 0.62 1.70 2.80 1.01 1.17 2.80

K 2O 0.22 0.42 0.07 0.13 0.08 0.05 0.08 0.12 0.05 0.34 0.07 0.13 0.22 0.05 0.28 0.79 0.25 0.02 0.10 0.03 0.05 0.25 0.03 0.06 0.10
TiO2 0.88 0.84 0.90 0.60 0.64 0.62 0.57 0.62 0.61 1.00 1.05 1.04 0.66 0.65 0.67 0.66 0.63 0.66 0.65 0.70 0.68 0.71 0.53 0.61 0.65
MnO 0.18 0.18 0.16 0.18 0.20 0.18 0.18 0.20 0.19 0.19 0.21 0.19 0.21 0.19 0.18 0.19 0.19 0.14 0.19 0.21 0.20 0.19 0.20 0.17 0.17
P2O5 0.08 0.07 0.06 0.07 0.04 0.05 0.55 0.05 0.04 0.10 0.09 0.09 0.07 0.02 0.05 0.04 0.05 0.03 0.04 0.04 0.04 0.07 0.04 0.03 0.05
PAF 2.38 2.52 2.02 3.46 3.42 2.89 4.02 3.82 2.50 3.77 3.04 2.54 3.88 3.27 2.69 3.11 3.46 1.92 3.25 3.60 2.68 2.74 3.35 2.62 2.44

TOTAL 100.91 100.26 101.19 101.14 101.40 100.48 100.48 101.26 101.86 100.98 100.32 100.88 101.49 101.60 100.91 100.80 100.44 101.67 101.54 101.20 100.85 101.55 101.37 101.16 100.67
Éléments traces (ppm)

Y 18 21 19 15 15 15 12 15 14 22 23 21 15 14 14 14 11 13 14 14 14 15 11 13 14

Sr 111 230 108 19 82 95 88 36 65 90 76 233 45 100 45 79 204 323 172 34 188 85 37 453 168

Rb 9 7 5 5 3 6 9 7 2 6 7 7 5 9 6 21 5 4 5 3 3 4 5 4 5

Zr 57 41 56 39 42 42 59 41 39 58 67 69 42 43 42 42 44 49 45 46 47 45 35 52 42
Nb 16 15 16 14 16 19 16 15 16 17 21 17 18 17 14 15 14 14 14 19 16 16 16 15 16
Ba 116 19 47 26 25 19 14 40 28 57 16 27 36 23 101 114 22 16 17 14 13 45 17 24 27

Co 46 47 46 46 53 67 71 60 54 49 52 49 59 59 54 64 63 55 64 56 58 58 59 50 45
Cr 220 72 164 231 285 589 458 389 339 100 97 72 462 358 539 491 315 320 530 373 275 386 578 333 127

Cu 127 155 140 101 97 102 84 88 96 174 175 158 87 113 104 107 87 104 117 102 111 118 76 102 118
Ni 137 122 121 247 296 285 415 385 304 161 145 124 257 264 250 322 281 233 291 242 239 210 438 238 114
Zn 71 85 72 74 69 78 75 80 65 84 90 90 84 75 62 63 71 47 74 73 67 75 61 56 65

V 292 311 298 233 247 254 207 256 230 339 353 314 266 247 268 260 207 248 255 269 252 278 224 266 291

Zr/Y 3.17 1.95 2.95 2.60 2.80 2.80 4.92 2.73 2.79 2.64 2.91 3.29 2.80 3.07 3.00 3.00 4.00 3.77 3.21 3.29 3.36 3.00 3.18 4.00 3.00
Nb/Y 0.89 0.71 0.84 0.93 1.07 1.27 1.33 1.00 1.14 0.77 0.91 0.81 1.20 1.21 1.00 1.07 1.27 1.08 1.00 1.36 1.14 1.07 1.45 1.15 1.14

* Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Basaltes Basaltes Basaltes
à Olivine à pyroxène à plagioclase
Séquence B5 B5 C1
Échantillons
136A* 136B 136C 136D 137A 137B 137C 137D 137F 165 137G 139A 139D 139E 140A 140B 140C 140D 140E* 141A
Oxydes (% en poids)
SiO2 45.00 47.40 51.10 50.50 48.10 48.60 49.80 50.70 50.50 48.80 48.70 49.20 47.90 48.50 47.90 48.20 48.90 49.70 51.10 49.30
Al2O3 11.30 12.20 11.60 13.20 13.70 13.60 13.50 12.50 13.60 13.10 13.10 13.10 14.90 13.70 13.60 13.30 13.00 14.10 14.10 14.10
Fe2O5 14.20 12.10 11.00 12.80 12.90 12.50 12.60 12.90 12.30 12.40 12.70 12.50 14.10 13.20 14.30 15.80 14.10 13.30 12.60 13.10
MgO 12.10 10.90 11.70 9.30 8.81 8.72 9.04 9.36 9.01 9.25 8.26 6.46 7.16 7.04 7.86 6.55 5.52 6.90 7.04 6.93
CaO 11.30 12.00 9.44 8.03 11.10 10.70 9.51 9.24 8.49 12.20 13.70 10.80 8.70 12.80 11.40 10.90 11.90 9.68 7.61 9.66
Na2O 0.53 1.44 2.31 2.39 1.39 1.88 2.47 2.09 2.35 1.06 0.45 2.28 2.25 1.50 1.30 1.50 0.87 2.29 0.56 2.26
K2O 0.03 0.07 0.49 0.04 0.11 0.19 0.07 0.12 0.21 0.09 0.03 0.15 0.36 0.16 0.12 0.16 0.15 0.75 0.25 0.30
TiO2 0.61 0.59 0.55 0.84 0.86 0.83 0.83 0.84 0.87 0.89 0.84 1.04 1.18 1.11 1.06 1.53 2.09 1.10 1.13 1.20
MnO 0.21 0.17 0.16 0.18 0.18 0.19 0.18 0.20 0.16 0.20 0.18 0.23 0.23 0.21 0.18 0.22 0.21 0.22 0.19 0.21
P2O5 0.04 0.04 0.01 0.06 0.03 0.09 0.07 0.07 0.08 0.07 0.06 0.11 0.13 0.13 0.07 0.14 0.26 0.11 0.11 0.11
PAF 4.24 2.57 2.56 2.68 3.16 2.96 2.91 2.38 2.41 3.26 2.61 3.52 2.83 2.63 2.20 2.39 3.30 2.20 5.30 3.01

TOTAL 99.56 99.48 100.92 100.02 100.34 100.26 100.98 100.40 99.98 101.32 100.63 99.39 99.74 100.98 99.99 100.39 100.40 100.35 100.00 100.18
Éléments traces (ppm)

Y 14 13 13 17 18 17 17 17 16 15 16 21 25 24 20 25 27 23 22 23
Sr 81 190 81 54 71 72 50 46 41 182 363 95 86 215 153 225 308 97 205 106
Rb 2 3 11 2 4 7 3 7 6 4 3 8 11 3 5 3 5 14 7 10
Zr 39 41 36 51 52 52 51 50 53 54 62 71 69 67 60 90 150 66 79 68
Nb 16 15 14 13 17 17 15 15 16 16 18 18 17 17 17 21 28 18 16 18
Ba 21 21 112 22 30 42 28 62 78 25 13 99 265 91 65 105 87 678 92 457
Co 71 65 66 53 49 49 53 52 52 45 50 54 61 59 56 55 31 7 14 59
Cr 469 609 522 214 176 218 194 252 234 128 202 98 135 83 50 41 96 67 107 91
Cu 107 93 105 119 119 121 120 114 126 126 225 139 144 143 137 124 105 141 152 144
Ni 359 363 372 145 98 127 138 141 126 128 129 84 97 90 83 73 85 91 88 92
Zn 85 65 68 82 76 84 85 84 79 73 79 88 97 87 89 125 112 92 93 95
V 254 254 240 279 297 271 283 277 282 263 276 279 311 286 289 342 345 286 293 293

Zr/Y 2.79 3.15 2.77 3.00 2.89 3.06 3.00 2.94 3.31 3.60 3.88 3.38 2.76 2.79 3.00 3.60 5.56 2.87 3.59 2.96
Nb/Y 1.14 1.15 1.08 0.76 0.94 1.00 0.88 0.88 1.00 1.07 1.13 0.86 0.68 0.71 0.85 0.84 1.04 0.78 0.73 0.78

* Analyses rejetées de l'étude géochimique : PAF > 4%


Annexe 6
Étude de la distribution des différents éléments chimiques en fonction du zirconium
pour les basaltes du Groupe de Chukotat
86

56 16
$102 (%) Cao (%)
o
54- 14-

12- o
52
o O
50- o 10-

48 8-

46- 6-

44- 4-

42- 2-
Zr (ppm) Zr (ppm)
40 0
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 00 20 40 60 8r0 100 120 140 160 180 200

1.0 4
K20 (%) Na20 (%)

0.8- c• 3 ..

0.6-
t •
• 2-
• o
0.4- • • •
o t• • • 0 3
O •O
• o
i • • •• O •
•• }•
0.2 o
• •oo O
.:4,A, O O A
. ~o Zr (ppm) • Zr (ppm)
0.0
20 40 60 80 160 120 140 160 180 200 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

20
A1203 (°'.)
8-

16-
2
3
14-
o o
ti
12- S c

10-
I• •

8-
Zr (ppm)
6
0 20 40 60 80 100 12 0 140 160 180 200

• Basaltes à olivine 1 = Tendance de fractionnement des basaltes à olivine

• Basaltes à pyroxène 2 = Tendance de fractionnement des basaltes à pyroxène

o Basaltes à plagioclase 3 = Tendance de fractionnement des basaltes à plagioclase


87

05

0.4-

03-

0.2-

01

.T.
Zr (ppm)
00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

30
Y (ppm)

25

20

15

10

Zr (ppm)
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 20 40 60 100 120 140 160 180 200

16
FeOt (°ro)
0
14-
. 00
0 0
•• •o
12- •~ p•p
.
. •
: • •
10 •• • •

6
Zr (ppm)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
88

20 1000
Mg0 (%) Cr (PPm)
18-
l'
16- 800 •I
14-

12- 600 -
10- 1.
• 400
8-

6- 3 •
• A. •
4- 200- !
2•
O 3
2- ►
Zr (ppm) • oa " ° Zr (ppm)
0
o 20 4b 60 80 100 120 140 160 180 200 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

700 100
Ni (PPm) CO (PPm)
90-
600-
80-
•~
500- 70-
•. •
60- • ~,~Ç
400- IsO~
INS •
50- •• ô 0
300- • •• •
40-
30-
200-
20-
100-
10 -
Zr (ppm) Zr (ppm)
0 0
20 40 60 80 160 10 140 160 160 200 0 20 40 60 80 160 120 140 160 180 200
ci Gouvernement du Québec
Ministère de l'Énergie et des Ressources (Mines)
Direction générale de l'exploration géologique et minérale

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