Très Important
Très Important
Très Important
INRS-Géoressources
par
Jorge Ortega
Mémoire
présenté
pour l'obtention
du grade de Maître ès sciences (M. Sc.)
Août 1996
Les roches volcaniques et plutoniques d'âge Protérozoique tardif (ca 620 Ma) de
Coxheath, au SE de l'île du Cap-Breton, forment une ceinture SW-NE d'environ 10 km de
longueur et s'étend sur une superficie d'environ 50 km2 • Les roches volcaniques de la région
correspondent à des coulées et des roches pyroclastiques de composition mafique à felsique et
sont reliées à la mise en place d'une suite plutonique qui affleure dans la partie SW de la région.
Les roches volcaniques et plutoniques de Coxheath sont typiques de la zone d' Avalon des
Appalaches du nord, elles ont une affinité calco-alcaline et se sont formées dans un contexte
d'arc volcanique. Le système hydrotherrna1 relié à l'évolution magmatique du pluton de
Coxheath s'étend sur tout l'ensemble de roches protérozoiques et présente une zonation où
l'on peut reconnruîre différents styles de minéralisation et d'altération hydrotherrna1e. Les
caractéristiques minéralogiques des différentes zones d'altération hydrotherrna1e ont permis de
reconnaître deux différents domaines à l'intérieur du même système hydrotherrna1 magmatique.
Le coeur du système correspond à un domaine porphyrique marqué par le développement
d'une zone d'altération potassique entourée par un halo de nature propylitique. Alors qu'une
zone d'altération sodique se superpose partiellement à la zone d'altération potassique. En
contraste avec le domaine porphyrique, le domaine épithermal est mis en évidence par la
présence de zones extensives d'altération de nature phyllique et argilique dans les roches de la
séquence volcanique.
Les effets de l'altération potassique sont intenses et ont modifié profondément la texture
ignée des roches du pluton de Coxheath. La minéralisation et l'altération se retrouvent
essentiellement le long des systèmes très denses de veinules parallèles. Plusieurs
paragenèses d'altération potassique et assemblages métalliques ont été reconnues en
association à des hautes teneurs en Cu-Mo-Au, dont l'association chalcopyrite-bornite-
molybdénite-magnétite communément observée à Coxheath se serait formée sous des
conditions semblables à celles qui caractérisent les gîtes de cuivre porphyrique de nature
aurifère. La zone d'altération sodique est caractérisée par la présence d'un stockwerk de
veines de tourmaline avec ou sans quartz qui montrent le développement de bordures
d'albite rose. Une minéralisation à haute teneur en cuivre connue depuis le siècle dernier
VI
de la tourmaline du gîte de Coxheath suggère un lien génétique étroit entre les zones
d'altérations sodique et potassique. La zone d'altération phyllique représente le genre
d'altération hydrothermale le plus répandu dans les roches de la séquence volcanique de
Coxheath. La minéralogie de la zone phyllique est simple et forme un assemblage
paragénétique composé de quartz, de séricite et de pyrite. La zone d'altération argilique
est marquée par une intense silicification des roches de la séquence volcanique. La
présence de la kaolinite et de la pyrophyllite dans les secteurs fortement silicifiés permet la
définition d'une paragenèse d'altération à caractère argilique formée de quartz, de
kaolinite et de pyrophyllite.
REMERCIEMENTS
j
j
IX
TABLE DES MATIÈRES
RÉsUMÉ,____________________________________________~v
REMERCffiMENTS,____________________________________VII~
TABLEDESMATIÈRES________________________________~IX~
LISTEDESTABLEAUX,________________________________~XI
CHAPITRE 1
INTRODUCTION____________________________________~l
1.1 Généralités._____________________________________~l
1.2 Objectifs._____________________________________----"'2
1.3 Méthodologie,___________________________________~3
1.4 Travaux antérieurs,_________________________________---24
1.5 Histoire minière~__________________________________. . : : !4
CHAPITRE 2
Géologie régionale 7
2.1 Généralités 7
2.2 Les limites de la zone d' Avalon 8
2.3 Lithostratigraphie générale 10
2.3.1 La terrane de Mira au sud-est de l'île du Cap-Breton 13
CHAPITRE 3
GÉOLOGffi LOCALE 19
3.1 Généralités 19
3.2 La séquence volcanique de Coxheath 20
3.2.1 Basaltes porphyriques, aphanitiques et amygdalaires 21
3.2.2 Andésites porphyriques 23
3.2.3 Rhyolites et dacites 23
3.2.4 Tufs à lapillis et coulées andésitiques 24
3.2.5 Brèches volcaniques et coulées andésitiques 25
3.3 Le pluton de Coxheath 26
3.3.1 Diorites 26
3.3.2 Monzonites 27
3.3.3 Granodiorites et granites 28
3.4 Les séquences sédimentaires d'âge Paléozoïque 29
x
CHAPITRE 4
LE SYSTÈME HYDROTHERMAL MAGMATIQUE DE COXHEATH 33
4.1 Généralités 33
4.2 Le domaine porphyrique 35
4.2.1 La zone d'altération potassique 35
4.2.1.1 L'altération potassique dans les monzonites 36
4.2.1.2 L'altération potassique dans les diorites 41
4.2.2 La zone d'altération sodique 44
4.2.2.1 La paragenèses d'altération sodique 45
4.2.2.2 Caractérisation chimique de la tourmaline à Coxheath~
4.3 Le domaine épithermal 49
4.3.1 Les zones d'altération phyllique et argilique 50
4.4 Les assemblages de nature propylitique 53
4.5 Paragenèse générale du gîte de Coxheath 54
CHAPITRE 5
DISCUSSION 57
5.1 La nature de la minéralisation hypogène à Cu-Mo-Au 57
5.1.1 L'évolution de la zone d'altération potassique à Coxheath 63
5.2 La place de l'altération sodique dans le système hydrothermal
magmatique 72
5.2.1 La tourmaline comme indicateur des conditions de
formation de la zone d'altération sodique 72
5.2.1.1 La stabilité de la tourmaline à l'intérieur
de la zone d'altération sodique 76
5.2.2 La tourmaline dans les gîtes de cuivre porphyrique
et sa place dans le système hydrothermal magmatique
~~~~ ~
5.3 L'évolution du domaine épithermal 80
5.4 Évolution tectonique et contexte métallo génique 83
CHAPITRE 6
CONCLUSIONS 89
6.1 Modèle d'évolution 89
APPENDICE A 107
APPENDICE B 113
RÉFÉRENCES 137
XI
Figure 3. La zone d' Avalon au Canada, montrant les limites des différentes
régions qui contiennent des roches du Protérozoïque tardif 9
Figure 16. Diagramme des rapports des activités (aNa+/aH+) vs. (aK+/aH+) 65
Figure 18. Diagramme des rapports des activités aS2 vs. a02 67
Figure 21. Diagramme des rapports des activités aNa+/aH+ vs. aB(OH)3 76
1.1 Généralités
Les roches volcaniques et plutoniques d'âge Protérozoïque tardif affleurant dans la
région de Coxheath, au sud-est de l'île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse forment une
ceinture SW-NE d'environ 10 kilomètres de longueur. S'étendant sur une superficie
d'approximativement 50 km2, la zone étudiée est localisée à environ 16 kilomètres au sud-ouest
de la ville de Sydney (figure 1). Cette portion de la Nouvelle-Écosse se retrouve sur la carte de
Sydney 11 Kil (l :50000). La région d'étude est limitée par les coordonnées géographiques
UTM 5,101,000 et 5,110,000 de latitude nord, et 701,000 et 712,000 de longitude ouest. La
zone est accessible à partir de l'autoroute provinciale no. 125 qui joint la ville de Sydney à
l'autoroute transcanadienne 105. Les accès routiers menant aux anciens sites miniers de
Coxheath sont reliés à l'autoroute 125 par un chemin pavé à partir de la sortie Frenchvale.
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+ Golfe du Saint-
+
+ Laurent
États-Unis
Des occurrences de cuivre-molybdène contenant des teneurs en or ont été rapportées dans la
région de Coxheath depuis le siècle dernier, cependant la plupart des articles et documents
parus à ce sujet ne comprennent que des descriptions incomplètes d'un système hydrothermal
d'origine magmatique plus large qui s'étend pratiquement sur tout l'ensemble des roches
volcaniques et plutoniques d'âge Précambrien.
1.2 Objectifs
La présente étude vise: (1) à réévaluer la géologie des roches de la région de Coxheath;
(2) à présenter les caractéristiques de l'altération hydrothermale associée à la formation du
système hydrothermal magmatique de Coxheath; (3) à caractériser les conditions physico-
chimiques qui ont mené à la formation des différentes paragenèses d'altération; et (4) à
proposer un modèle d'évolution génétique pour le système hydrothermal magmatique de
Coxheath.
3
1.3 Méthodologie
Les travaux de terrain ont eu lieu à l'été 1994 et ont duré 7 semaines, ces travaux ont
indu la cartographie (1:50000) des différentes unités lithologiques ainsi qu'un relevé structural
de la région. Une emphase a été mise sur la reconnaissance des assemblages minéralogiques
représentant les différentes zones d'altération hydrothermale.
Les informations de terrain ont été compilées de façon systématique dans une base de données
(fieldlog) pour, par la suite, être représentées sur des cartes digitalisées à l'aide du logiciel
AutoCAD. Cette compilation a permis, à la [m de l'été, la production d'une carte lithologique
et une autre des différentes zones d'altération hydrothermale (figures 5 et 8 (Appendice A)).
Un grand nombre d'échantillons ont été récoltés lors des travaux de terrain. Quarante-cinq
lames minces ont été étudiées au microscope polarisant et minéragraphique. Six préparations
de poudres de roche non-orientées ont été utilisées dans la détermination qualitative des
phyllosilicates par diffraction des rayons X. Alors que cent-dix analyses des minéraux ont été
effectuées à l'aide de la microsonde électronique (microsonde Cameca de la c.G.c.) dans le but
d'obtenir une meilleure caractérisation chimique de certaines phases minéralogiques.
Les carottes provenant de dix-huit forages interceptant le coeur du système porphyrique pour
un total de 2498.4 mètres ont été décrites. L'échantillonnage de ces forages a été très limité
suivant les règles pour la préservation du matériel de la bibliothèque provinciale des carottes de
forage à Stellarton, Nouvelle-Écosse. Les journaux des campagnes de forages ainsi que les
programmes d'exploration des compagnies Mariner Mines (Quinn, 1965) et Aquitaine Co.
(Pollock, 1977) ont été consultés et, lorsque possible, les forages ont été localisés sur les cartes
géologique et des zones d'altération hydrothermale (figure 5 et 8 (Appendice A)).
Des études géologiques locales ont été présentées par Beaton et Sugden (1930), Quin (1965),
Pollock (1977), Oldale (1967), Chatterjee et Oldale (1980) et Thicke (1987). La plupart de ces
travaux présentent un résumé de la géologie locale ainsi que les caractéristiques générales de la
minéralisation à Coxheath. Le travail de Thicke (1987) comprend une interprétation de la
géologie de la région et une description détaillée des unités lithologiques reconnues lors de son
étude. Ce travail (Thicke, 1987) inclut aussi une caractérisation géochimique des roches
volcaniques et plutoniques de Coxheath et une description très générale de la nature de la
minéralisation dans la région.
Les travaux de prospection minière ont débuté dans la décade de 1880 et avaient pour objet
principal de défInir des zones à hautes teneurs en cuivre marquées par le contact entre les
roches volcaniques et intrusives de la région (Oldale, 1967). En 1891, trois puits d'extraction
ont été construits dans le but d'explorer quatre zones tabulaires à hautes teneurs en cuivre. Des
réserves atteignant 50,000 tonnes ont été identifiées alors que seulement 3,000 tonnes ont été
5
extraites ayant une teneur en cuivre d'environ 5% (Oldale, 1967). En 1893, une tonne de
minerai avec une teneur en cuivre de 10% a été exhibée à l'Exposition Mondiale de Chicago
(Oldale, 1967). Dans les années postérieures (1893-1901), les travaux d'exploration
superficielle se sont poursuivis et deux autres puits d'extraction ont été construits. À la fin de
cette période (1901), des réserves de minerai contenant des teneurs en cuivre entre 3 et 5% et
totalisant 50,000 tonnes avaient été estimées (Oldale, 1967). De plus, durant cette période, une
quantité variant entre 3,000 et 5,000 tonnes avaient déjà été extraites (Oldale, 1967). Le
développement des travaux miniers dans un des puits d'extraction (puits No. 2) a amené la
construction de plus de 790 mètres de galeries sur cinq niveaux (Oldale, 1967). Puis, pour des
raisons jusqu'à ce jour inconnues, les travaux ainsi que l'exploration à Coxheath furent
interrompus.
Les activités d'exploration ont repris en 1928 lorsque des travaux de forages et de tranchées
ont été entrepris. Les résultats obtenus durant cette période ont, par la suite, mené à la
construction d'une usine de traitement de minerai (Beaton et Sugden, 1930; Oldale, 1967). Les
travaux d'exploitation souterraine atteignirent alors 800 mètres de construction. Les structures
minéralisées reconnues (structures B et C) correspondaient à des zones de dimensions
irrégulières qui variaient de 0.2 à 4.9 mètres de largeur et jusqu'à 36.5 mètres de longueur. Par
la suite, la découverte d'une nouvelle structure de grand tonnage a élargi énormément les
possibilités du gisement (Beaton et Sugden, 1930). Cependant la période de récession est
venue affecter les opérations et conséquemment la mine fut abandonnée jusqu'aux années
soixante.
La compagnie Mariner Mines a réalisé des travaux d'exploration à partir de 1963 (Oldale,
1967). Ces travaux, autour des anciens ouvrages miniers, ont permis de reconnaître cinq
structures majeures minéralisées de direction NE-SW comprises dans un périmètre
approximatif de 6 km2 • Durant la même période, des travaux de prospection et de cartographie
préliminaire indiquèrent la présence d'une minéralisation de cuivre disséminée à l'intérieur du
pluton de Coxheath (Oldale, 1967). Dans les années suivantes des travaux de cartographie
détaillée et de prospection géochimique ainsi que de géophysique ont eu lieu menant à la
6
défmition de fortes anomalies en cuivre et en molybdène. En 1965, un programme intensif
d'exploration débuta et pendant cette période quarante forages, pour un total de 6466.6 mètres,
furent complétés. Le programme de forage incluait l'exploration des zones à hautes teneurs en
cuivre (zone de la mine, 1111.3 mètres) ainsi que de la minéralisation disséminée en cuivre et
en molybdène (zone centrale, 4066.6 mètres). La profondeur maximale atteinte dans les
forages fut de 243.8 mètres et plus de 4267.2 mètres de carottes dans les forages ont été
prélevées pour la défmition de leurs teneurs en cuivre et en molybdène (Quinn, 1965; Odale,
1967). La géométrie irrégulière et le manque de continuité des corps minéralisés ont provoqué
la cessation des travaux d'exploration à la fm de 1966 (Odale, 1967).
Les derniers travaux d'exploration dans la région ont été effectués en 1977 par la compagnie
Aquitaine (Pollock, 1977). Durant cette période huit forages totalisant 1014.9 mètres ont été
réalisés, dans le but de tester des anomalies géophysiques antérieurement reconnues. La
minéralisation a été intersectée dans chacun des forages mais dans des proportions considérées
comme étant de nature non-économique, ce qui conduisit à l'interruption des travaux de
prospection à la fm de 1977 (Pollock, 1977).
CHAPITRE 2
GÉOLOGIE RÉGIONALE
2.1 Généralités
La terrane composite d'Avalon (e.g. Keppie, 1989, Keppie et al., 1991) aussi
connue comme la terrane d'Avalon (e.g. Nance, 1986) ou la zone d'Avalon (e.g. O'Brien et
al., 1983, 1990) correspond à une des cinq principales zones tectonostratigraphiques qui
forment l'orogène appalachien au Canada (figure 2).
Front
Appalachien
GÉOFRACTURE DE MINAS
o 100 200km
(
PÉNINSULE DE
PÉNINSULE D'AVALON
DE MIRA
Figure 3. La zone d'Avalon au Canada, montrant les limites des différentes régions qui contiennent des
roches du Protérozoïque tardif.
-Dans la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, la zone d'Avalon est limitée au sud par
la zone de faille de Cobequid-Chedabucto (Mawer et White, 1987; O'Brien et al., 1983),
connue aussi comme la géofracture de Minas (e.g. Nance, 1986) où comme la zone de
faille de Minas (Keppie et al., 1991). Cette faille sépare la zone d'Avalon, au nord, de celle
de Meguma, au sud. Le système de failles de Cobequid-Chedabucto a été interprété
10
comme étant d'âge acadien (Mawer et White, 1987). Dans la région d'Antigonish, la limite
nord de la zone d'Avalon est marquée par la faille de Hollow (Keppie et al., 1990), alors
que dans la région de Cobequid la limite nord de cette zone est recouverte par des roches
dévono-carbonifères (Keppie et al., 1990).
-Au Nouveau-Brunswick, la zone d'Avalon est limitée au nord par la faille de Wheaton
Brook séparant la zone de Gander au nord des roches avaloniennes au sud (O'Brien et al.,
1983). La limite sud, entre les zones d'Avalon et de Meguma pourrait être tracée quelque
part dans la Baie de Fundy.
(1) Les roches plus anciennes dans la zone d'Avalon sont représentées par des ortho et
paragneiss, ainsi que des amphibolites d'âge Protérozoïque moyen (Keppie et al., 1991).
Cependant la nature et l'âge de ces complexes gneissiques sont controversés (e.g. Keppie
et al., 1991; Barr et al., 1990). Le complexe de Great River and Mount Thom dans les
Highlands de Cobequid paraît être la seule unité qui pourrait correspondre au socle de la
zone d'Avalon au Canada. Ce complexe a été approximativement daté à 934±82 Ma (Rb-
Sr roche totale) (Keppie et al., 1991). En général, la géochimie des roches volcaniques du
11
Protérozoïque tardif (e.g. Terrane de Mira à l'île du Cap-Breton, Groupe de Coldbrook au
Nouveau-Brunswick, région d'Antigonish en Nouvelle-Écosse) indique la présence d'un
socle continental lors de leur formation (e.g. Keppie et al., 1990; Barr et White, 1988;
Barr, 1993). Cependant l'identification de ce socle demeure incertain.
(2) Le socle de la zone d' Avalon serait couvert par des dépôts metasédimentaires de plate-
forme d'âge Protérozoïque moyen. Ces dépôts incluent des quartzites, des carbonates, des
grauwackes et des phyllades (Keppie et al., 1991; Nance, 1986). La Formation de GambIe
Brook dans la région de Cobequid et le Groupe de Green Head au Nouveau-Brunswick
(Keppie et al., 1991) représentent ces séquences dans les Appalaches du nord. À Terre-
Neuve, un dépôt d'olistostromes calcaires contenant des stromatolites est présent près de
la base du Groupe de Burin (O'Brien et al., 1983). Ces roches peuvent être correlées avec
les roches du Groupe de Green Head à partir de la présence des stromatolites dans les
deux séquences (O'Brien et al., 1983). Les stromatolites, du Groupe de Green Head, ont
été assignés à un âge Riphéen moyen (Keppie et al., 1990, 1991) qui correspond
approximativement à 1000 Ma. Si la corrélation entre les stromatolites présents à Terre-
Neuve et au Nouveau-Brunswick est correct, l'âge de ca 760 Ma assigné au Groupe de
Burin à Terre-Neuve marquerait la limite supérieure pour la déposition des séquences
sédimentaires du Protérozoïque moyen (O'Brien et al., 1983).
Des roches sédimentaires d'origine marine du Protérozoïque tardif ont seulement été
reconnues dans la zone d'Avalon de Terre-Neuve (O'Brien et al., 1983). Ces roches sont
bien préservées dans la péninsule d'Avalon où elles couvrent en conformité ou en
discordance les roches volcaniques de l'Hadrynien (O'Brien et al., 1983; Nance, 1986). Le
Groupe de la Conception forme une séquence de 3 à 5 km d'épaisseur, constituée de
sédiments marins finement lités (O'Brien et al., 1983; Krogh et al., 1988). Ces roches sont
dominées par la présence de dépôts marins, turbiditiques et volcanoclastiques
correspondant à une séquence de type flysh. Les sédiments contiennent une faune de type
Ediacara bien préservée au sommet du groupe ainsi qu'une unité de tillite près de la base
de la séquence (O'Brien et al., 1983; Krogh et al., 1988). Le Groupe de la Conception est
surmonté en concordance par des roches sédimentaires du Groupe de Hodgewate dans la
partie centrale de la péninsule d'Avalon, ainsi que par les groupes de St. John's et de Signal
à l'est de la péninsule (O'Brien et al., 1983; Nance, 1986). Les roches de ces trois derniers
groupes représentent des dépôts marins et continentaux. Ces dépôts sont interprétés
comme constituant une succession turbiditique, suivie par une sédimentation progressive
deltaïque et finalement par le développement de conditions de sédimentation alluviale
(Nance, 1986; O'Brien et al.,1983).
Les résultats des études de datation isotopique V-Pb ont permis de définir que la plupart
des roches volcaniques sont d'âge Protérozoïque tardif mais aussi que celles-ci ne sont pas
14
toutes contemporaines. La formation de ces roches a eu lieu durant différentes étapes,
échelonnées sur une période d'environ 120 Ma.
. ............
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SÉQUE~CEDE
MAIN-A-DIEU
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ROCHE D'ÂGE
CAMBRIEN
SUITES PLUTONIQUES
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+ + D'ÂGE PROTÉROZOÏQUE'
OCÉAN ATLANTIQUE
o 20 km
Figure 4. Géologie générale de la partie sud-est de l'île du Cap-Breton. La ceinture de Coastal Belt est
divisée en deux séquences dénommées, respectivement, la séquence de Fourchu et la séquence de Main-à-
Dieu. Modifiée de Bevier et al. (1993).
La ceinture de Stirling est constituée principalement par des tufs à lapillis de composition
andésitique et basaltique, des grès volcanoc1astiques, des siltstones laminés ainsi que des
coulées et des brèches de composition basaltique, des tufs à lapillis de composition
rhyolitique et des porphyres quartzo-feldspathiques (Barr, 1993). Ces roches ont été
interprétées comme étant contemporaines sur la base de leur homogénéité stratigraphique
et structurale (Barr, 1993). Leur âge correspond à 681 +6/-2 Ma à partir des
déterminations V-Pb sur des zircons appartenant au porphyre quartzo-feldspathique
(Bevier et al., 1993). Les dykes, sills et petites intrusions présents dans la séquence ont été
interprétés comme contemporains aux roches volcaniques. Les roches de la ceinture de
15
Stirling sont recoupées par la suite plutonique de Chisholm Brook datée à 620 +3/-2 Ma
(Barr et al., 1990).
Les ceintures volcaniques d'East Bay, de Coxheath et de Sporting Mountain sont
composées principalement par des tufs à lapillis, des brèches volcaniques et des coulées de
composition andésitique, basaltique et rhyolitique (Barr, 1993). Les roches des ceintures
d'East Bayet de Sporting Mountain sont principalement de composition andésitique et
dacitique (Barr, 1993). À Coxheath la composition des roches varie de basaltique à
rhyolitique (Barr, 1993; Thicke, 1987).
Des études de datation V-Pb à partir de zircons provenant des rhyolites affleurant dans la
portion nord-est de la ceinture de Coxheath, indiquent un âge maximal mal déftni de 613±15
Ma (Bevier et al., 1993). Alors que pour le pluton de Coxheath Keppie et al., (1990) rapporte
des âges Ar/Ar de 621.9 ±4.2 Ma et 620.6 ±4.7 Ma à partir de la datation des hornblendes
provenant des roches de composition granodioritique retrouvées au coeur du pluton de
Coxheath. Ces âges déftnissent donc approximativement l'âge de la mise en place de la suite
plutonique de Coxheath, en même temps qu'ils représentent l'âge minimal des roches
volcaniques hôtes (Keppie et al., 1990). Ainsi, les données des âges isotopiques V-Pb et Ar/Ar
indiquent que la meilleure approximation de l'âge du complexe volcano-plutonique de
Coxheath correspond à environ 620 Ma telle que défmi par Keppie et al. (1990) et conftrmé
par Bevier et al. (1993).
Les roches de la ceinture d'East Bay ont été datées à 623±3 Ma (Bevier et al., 1993) alors
que les roches de la ceinture de Sporting Mountain, sur la base de leurs caractéristiques
pétrologiques, ont été corrélées aux roches des ceintures de Coxheath et d'East Bay (Barr,
1993). Des âges Ar-Ar de 618 et 631 Ma ont été définis pour le pluton de Huntington
Mountain affleurant dans la ceinture d'East Bay (Keppie et al., 1990)
Les roches de la ceinture de Coastal Belt ont été divisées en deux séquences à partir de
leurs contrastes lithologiques. La séquence de Fourchu au sud de la baie de Louisbourg
16
représente la majeure partie de cette ceinture. Cette séquence est principalement
composée de tufs à lapillis ainsi que des tufs et des coulées de composition dacitique.
Plusieurs plutons granitiques et une grande variété de dykes de composition mafique à
felsique ont été emplacés dans les unités volcaniques de la séquence de Fourchu (Barr,
1993). Le plus important de ces plutons est celui de Capelin Cove daté à 574±3 Ma
(Bevier et al., 1993).
L'autre séquence qui forme la ceinture de Coastal Belt, la séquence de Main-à-Dieu, est
située au nord de la baie de Louisbourg (Barr, 1993). Cette séquence est formée par des
roches sédimentaires tufacées et épic1astiques ainsi que par de rares coulées basaltiques et
rhyolitiques. La séquence de Main-à-Dieu contient une plus grande abondance de roches
épic1astiques que la séquence de Fourchu, et une grande variété de structures primaires
ainsi qu'une foliation faiblement développée sont présentes (Barr, 1993).
(1) Les roches de composition mafique des cinq ceintures décrivent des trajectoires
typiques des suites calco-alcalines dans les diagrammes AFM.
(2) Les échantillons des ceintures d'East Bay, de Coxheath et de Sporting Mountain,
présentent dans les diagrammes Ti-Zr- y une dispersion peu importante autour des champs
17
de basaltes de nature calco-alcaline, alors que les roches de la ceinture de Coastal Belt
présentent un dispersion autour du champ des MORB.
(3) Les diagrammes multi-élémentaires normalisés aux MORB suggèrent une affinité avec
les basaltes d'arc volcanique de nature calco-alcaline. En général, les roches de la ceinture
de Coastal Belt paraissent être de nature plus tholéiitique et ont des teneurs de Nb et Zr
moins élevées. Cependant le manque de trajectoires indiquant un enrichissement en Fe,
dans les roches de toutes les ceintures volcaniques du sud-est de l'île du Cap-Breton,
indique que ces roches ne possèdent pas une affinité tholéiitique.
(4) Les intrusions mafiques des ceintures de Coastal Belt et de Stirling montrent des
compositions similaires à celles de leurs roches encaissantes. Les diagrammes de
distinction de l'environnement tectonique pour les roches plutoniques felsiques
(diagrammes de Pearce) indiquent aussi un contexte de formation dans un régime d'arc
volcanique.
(5) Les variations de K20 par rapport au Si02 suggèrent une affinité calco-alcaline pour
les roches de toutes les ceintures, même si les données pour la ceinture de Coastal Belt
définissent des trajectoires parallèles à la frontière entre les séries tholéiitiques (faible
contenu de potassium) et calco-alcalines. Les roches d'East Bay, de Coxheath et de
Sporting Mountain montrent des trajectoires qui se rapprochent de la frontière entre les
séries calco-alcalines et calco-alcalines riches en potassium. Ces patrons sont, en général,
considérés comme indicateurs d'une plus grande contribution de la croûte continentale
dans leur pétrogenèse. Les roches de la ceinture de Stirling, particulièrement celles de
composition mafique, montrent une grande variation des teneurs en K20. Cependant les
roches felsiques de cette ceinture présentent des faibles teneurs en K2 0, se rapprochant
ainsi des valeurs moyennes décrites pour les échantillons des séquences de Fourchu et de
Main-à-Dieu. Les roches plutoniques présentent des patrons similaires à ceux de leurs
roches encaissantes. Les intrusions d'environ 620 Ma décrivent des trajectoires calco-
18
alcalines caractérisées par un contenu élevé en K20, alors que les plutons d'environ 575
Ma ont des faibles contenus en K20.
3.1 Généralités
Les travaux de Thicke (1987) et de Barr et al. (1988) ont mené à la division des roches
volcaniques de Coxheath en trois unités lithologiques. Celles-ci regroupent respectivement les
coulées et les roches pyroclastiques de composition basaltique, andésitique et rhyolitique. De
plus, le pluton de Coxheath fut décrit comme étant une intrusion composite comprenant des
unités variant du gabbro au granite.
Dans le cadre de cette étude, les roches de la séquence volcanique et du pluton de Coxheath
ont été divisées en cinq et trois unités lithologiques respectivement (figure 5 (Appendice A)).
La description suivante de ces unités est basée sur la cartographie détaillée de la zone étudiée,
les observations de terrain et l'analyse de plusieurs échantillons à l'aide de la microscopie
optique. Aucune analyse chimique n'ayant été faite, la nomenclature des roches de la séquence
volcanique et du pluton de Coxheath correspond dans la plupart des cas à des appellations de
terrain basées sur les caractéristiques minéralogiques et texturales de ces roches. Les
classifications de terrain ont par la suite été corroborées par l'étude pétrographique des lames
minces en lumière transmise. De plus, les termes felsique et mafique sont utilisés en référence à
la proportion prédominante de quartz et de feldspaths (felsique) ou de minéraux
ferromagnésiens (mafique) constituant les roches de la région de Coxheath.
En général, les roches affleurant à Coxheath présentent une faible déformation, montrant de
légers, sinon nuls, effets du métamorphisme. Par contre, une grande partie de ces roches
présentent d'importants vestiges d'altération hydrotherrnale associés à l'évolution magmatique
de l'intrusion de Coxheath. La description suivante des unités de la séquence volcanique et du
pluton de Coxheath est basée, autant que possible, sur les caractéristiques des roches fraîches
ou bien sur la nature des textures reliques préservées dans les roches altérées.
Les relations stratigraphiques entre les différentes unités qui forment la séquence volcanique de
Coxheath sont difficiles à reconnaître étant donné la nature volcanique des roches et les effets
20
intenses de l'altération hydrothermale. La rareté de litages ignées rend difficile la reconnaissance
des contacts entre les différentes unités. Dans la plupart des cas, ces contacts ne sont pas
exposés.
À l'échelle régionale, les structures dans les roches du Groupe de Fourchu présentent des
orientations préférentielles de direction nord-est (Barr et al. 1988), cependant la géologie
structurale de ces roches demeure dans la plupart des cas mal comprise. Les travaux
géologiques et géophysiques réalisés dans les années soixante à Coxheath ont souligné
l'existence d'une série de plis ouverts exerçant un contrôle sur la géologie de la région (Oldale,
1967). Les informations obtenues dans le cadre de cette étude ont permis de suggérer la
présence d'un synclinal qui contrôlerait la disposition des différentes unités lithologiques
reconnues dans la séquence volcanique. L'axe de cette structure plongerait vers le nord-est et
pourrait être suivi le long de la partie centrale de la zone étudiée (figure 5 (Appendice A)).
Le principal réseau de fractures qui affecte les roches du pluton et de la séquence volcanique a
une attitude moyenne N 201° 73° (figure 6). Aucune évidence significative de mouvement est
associée à ces éléments planaires. Il s'agit de structures rarement continues sur plus de
quelques mètres montrant une association étroite avec les effets intenses de l'altération
hydrothermale et leur formation est ici considérée comme contemporaine à l'événement de
métasosmatisme hydrothermal. Dans l'ancienne zone de mine, le réseau principal de fractures
est recoupé par deux autres réseaux d'attitudes moyennes N 72° 72° et N 132°, 55° (figure 6).
Ces deux derniers réseaux sont clairement tardifs et recoupent aussi les zones d'altération et de
minéralisation.
++
Fractures associées à la
minéralisation et aux effets de l'altération
hydrothermale
fI (201°/73°)
n=21
Figure 6. Représentations stéréographiques des différentes· familles de fractures observées dans les roches
volcaniques et plutoniques de la région de Coxheath. Stéréonet équiaire, projection hémisphère inférieur.
Les roches faisant partie de cette unité sont habituellement de couleur verte foncée à noire et
présentent une texture généralement porphyrique ou en certains cas des textures trachytiques,
aphanitiques ou bien amygdalaires. À une échelle mégascopique, les coulées sont composées
de phénocristaux de plagioclase (avec des proportions atteignant 25%) dans une matrice [me
de couleur foncée.
Au microscope polarisant, les roches ont une texture porphyrique et localement pilotaxique,
hyaline ou amygdalaire. Les phénocristaux représentent de 0 à 15% de la roche et
correspondent généralement à des plagioclases de compositions variées ainsi qu'à des
clinopyroxènes. La matrice, formée par des microlites épidotisés de plagioclase ainsi que des
minéraux mafiques et opaques, représente de 85 à 100% de la roche.
Les brèches contiennent des clastes arrondis qui ont été interprétés comme étant les produits
d'un processus d'auto-bréchification (Thicke, 1987). Les tufs contenus dans cette unité sont
composés de fragments d'origine volcanique dans une matrice de cendres à caractère mafique.
La matrice contient des petits fragments de roche ainsi que des microlites de plagioclase et des
minéraux mafiques.
La paragenèse des minéraux d'altération présente dans ces roches est semblable à celle produite
par l'altération deutérique ayant eu lieu lors du refroidissement des produits volcaniques, ou
même à celle provoquée par les effets d'un métamorphisme régional peu développé. Cependant
les évidences de la mise en place d'un système hydrotherrnal qui a affecté les roches de la
séquence volcanique de Coxheath (e.g.la présence abondante de veinules de quartz, épidote et
calcite dans cette unité) témoignent de l'importance qu'a exercé l'activité hydrotherrnale dans la
région. Ainsi, les assemblages des minéraux d'altération dans les roches basaltiques ont donc
été interprétés comme étant le produit du métasomatisme hydrotherrnal.
23
3.2.2 Andésites porphyriques
Les roches regroupées dans cette unité sont de couleur verte généralement très pâle et
localement rouillée, et présentent une texture porphyrique distinctive. Ces roches se retrouvent
en contact avec les roches basaltiques dont elles contrastent fortement par leur couleur.
Mégascopiquement les coulées de cette unité montrent une texture porphyrique, et plus
rarement amygdalaire. Les phénocristaux correspondent à des plagioclases contenus dans une
matrice de couleur très claire presque blanche due aux effets de l'altération hydrothermale.
Cette dernière a produit une intense silicification de la matrice accompagnée de la formation de
pyrite ainsi que d'une séricitisation intense des phénocristaux de plagioclases.
Dans la portion sud de la région, l'unité de rhyolites et de dacites contient aussi des quantités
importantes de tufs à lapillis de coloration variée allant du rouge au blanc. Ces roches sont
formées principalement de fragments de roches d'origine volcanique de nature felsique à
texture aphanitique. Les fragments sont subanguleux à subarrondis mesurant typiquement entre
1 et 2 cm de longueur. Des cristaux de plagioclase, et plus rarement de sanidine, se retrouvent
généralement fragmentés.
La matrice des tufs à lapillis est constituée d'une masse cryptocristalline à microcristalline. À
l'aide de la microscopie optique, il fut possible de déterminer que la matrice est formée par des
microlites de feldspath, du quartz, de chlorite et de minéraux carbonatés qui témoignent des
effets considérables de l'altération hydrothermale.
Dans certains affleurements, les brèches volcaniques se retrouvent en association avec des
coulées andésitiques de texture porphyrique. Ces andésites contiennent typiquement 15% de
phénocristaux automorphes de plagioclase dans une matrice très fine d'aspect vitreux et de
couleur verte claire allant jusqu'à blanche. La présence de tufs dans cette unité est difficilement
identifiable en raison des effets intenses de l'altération hydrothermale. Cependant leur présence
en certains endroits ainsi que celle de rares coulées rhyolitiques de texture porphyrique
permettent la distinction de cette unité par rapport aux unités décrites antérieurement contenant
des andésites.
La nature intrusive du pluton de Coxheath est mise en évidence par les caractéristiques du
contact entre les roches plutoniques et celles de la séquence volcanique. En général, le contact
est bien défmi. Dans la portion nord de l'intrusion, un grand nombre de xénolites de nature
basaltique sont contenus dans les roches dioritiques du pluton.
3.3.1 Diorites
Les diorites du pluton de Coxheath se retrouvent dans la marge nord-est et sud-ouest
de l'intrusion et sont généralement en contact avec les roches de la séquence volcanique. Ces
roches sont en général de couleur verdâtre mais peuvent varier du gris foncé à orange en raison
des effets de l'altération hydrothermale qui les affectent.
27
La texture mégascopique des diorites à Coxheath est généralement équigranulaire à grains
moyens, et parfois légèrement porphyrique. Ces roches sont typiquement formées de 50 à 60%
de cristaux de plagioclase, ainsi que de 20% à 30% de grains d'amphibole et de pyroxène ainsi
que de 20% de cristaux de biotite. Plus rarement, ces roches contiennent du quartz et du
feldspath potassique en faible proportion. Une granulométrie variant de grossière à fine est
rencontrée dans les différentes portions de l'intrusion. Les roches à grains fins se retrouvent
souvent près du contact avec les roches de la séquence volcanique. Elles peuvent donc être
considérées comme des vestiges de bordures de refroidissement formées lors de la mise en
place du pluton de Coxheath. Cette particularité est surtout évidente dans la portion sud-ouest
de la région d'étude où les diorites se retrouvent en contact avec les roches basaltiques.
3.3.2 Monzonites
Les roches monzonitiques forment deux corps de dimensions cartographiables dans la
région d'étude, ceux-ci se retrouvent dans les portions nord-est et centre-est du pluton de
Coxheath (figure 5 (Appendice A)). De plus, un grand nombre d'affleurements d'étendue
limitée (i.e. non-cartographiable) peuvent être reconnus sur le terrain. Des observations
détaillées de certains affleurements montrent que la transition entre les monzonites et les
diorites représente une gradation le long de 20 à 30 mètres d'épaisseur. Cette gradation est
28
mise en évidence par une diminution ou une augmentation du contenu de cristaux de feldspath
potassique et de quartz dans les roches.
En général, les monzonites de Coxheath présentent une texture équigranulaire à grains moyens
et fIns, mais des variétés porphyriques sont fréquemment reconnues dans la région. Les
colorations de ces roches varient en raison de l'intensité des effets de l'altération hydrothermale
qui affecte ces roches. Les roches les plus fraîches ont une couleur grise verdâtre alors que les
roches très altérées montrent des colorations orangées.
À l'échelle mégascopique, les roches sont formées par des quantités semblables de plagioclase
et de feldspath potassique et contiennent une proportion inférieure à 10% et 15% de quartz et
de minéraux mafiques respectivement.
. À l'aide de la microscopie optique, il fut possible de déterminer que les roches monzonitiques
possèdent une texture hypidiomorphique-équigranulaire à faiblement porphyrique. Les
plagioclases représentent de 40 à 50% de la roche et correspondent à des cristaux
allotriomorphes à subautomorphes d'andésine. Des cristaux d'orthose (proportion de 40%) sont
plus abondants que ceux de quartz (proportion de 10%) alors que les minéraux mafIques sont
présents dans des proportions allant de 15 à 20% et correspondent principalement à des
hornblendes et, en plus faible proportion, à des biotites. En général les cristaux de feldspath
potassique et de quartz se présentent dans les interstices formés par les cristaux de plagioclase,
alors que les cristaux de biotite sont interstitiels entre ceux de hornblende.
Dans les deux types de roche, les minéraux mafiques correspondent principalement à des
hornblendes et, en proportion mineure, à des biotites. À l'échelle microscopique, les minéraux
mafiques constituent moins du 15% des composantes de la roche. Les minéraux accessoires
correspondent à des cristaux de magnétite, d'apatite, de sphène et probablement de zircon.
Les roches des formations de MacNeil et McAdams Brook affleurent à l'ouest de la région
cartographiée et sont en contact avec les roches du pluton de Coxheath. Les roches de la
Fonnation de MacNeil sont constituées de schistes argileux noirs intercalés avec des siltstones
et des roches calcaires d'âge Cambrien tardif (Hutchinson, 1952; Weeks, 1954; Thicke, 1987).
Ces roches sont recouvertes par les roches de la Formation de McAdams Brook qui affleurent
au sud du lac de Gillis. Les roches de cette dernière unité ont été observées sur le terrain, et
correspondent à des siltstones siliceux et des grès de couleur grise pâle. Ces roches montrent
30
un plissement serré et leur axe plonge modérément vers le nord-est. L'orientation des axes de
ces plis correspond donc de façon générale à celle qui a été interprétée pour le synclinal qui
contrôlerait la disposition des roches de la séquence volcanique de Coxheath.
Les roches d'âge cambro-ordovicien sont recouvertes au nord par les roches de la formation de
McAdarns Lake correspondant à des grès feldspathiques et des conglomérats d'âge Dévonien
probablement d'origine fluviale et contenant des vestiges de flore d'âge Dévonien moyen à
tardif (Bell et Goranson, 1938; Oldale, 1967, Barr et Jamieson, 1995).
Les roches carbonifères (Toumaisien) du Groupe de Horton (Boehner et Giles, 1986; Gibling
et al., 1987) représentent les roches d'âge Paléozoïque les plus abondantes dans la région
cartographiée. Ces roches entourent la ceinture de roches volcaniques et plutoniques de
Coxheath et sont présentes au nord, au sud et à l'ouest de la zone étudiée. Dans la partie nord
de la région d'étude, les roches du Groupe de Horton couvrent en discordance les roches de la
séquence volcanique et le pluton de Coxheath. Dans ce secteur les roches du Groupe de
Horton montrent un faible pendage vers le nord. En contraste, au sud et à l'est de la région
étudiée, les roches volcaniques d'âge Protérozoïque sont séparées des roches du Groupe de
Horton par des failles normales à fort pendage.
Dans la portion sud de la région d'étude, le Groupe de Horton a été divisé en trois formations à
partir des corrélations régionales de ces roches avec les roches du Groupe de Horton dans le
reste de l'île du Cap-Breton. Ces formations correspondent en ordre chronologique aux
formations de Craignish, de Strathlome et d'Ainslie (Hamblin et Rust, 1989). Les roches du
groupe de Horton sont recouvertes, à l'échelle régionale, par les roches du Groupe de Windsor
31
formées principalement de calcaires, d'évaporites et de grès à grains fins qui sont aussi d'âge
Carbonifère (Viséen) (Utting, 1978; Giles, 1981).
Finalement, les roches de la Formation d'Ainslie sont principalement formées par des grès et
des conglomérats ainsi que des siltstones en plus faible proportion. Les conglomérats sont
polygéniques et sont formés généralement de clastes subarrondis non jointifs et mal triés. En
association avec les conglomérats de cette formation se retrouvent des grès feldspathiques
formés aussi de clastes non jointifs et mal triés.
CHAPITRE 4
LE SYSTÈME HYDROTHERMAL MAGMATIQUE DE COXHEAm
4.1 Généralités
Une grande variété de styles de minéralisation est connue à l'intérieur des systèmes
hydrotherrnaux qui sont reliés à la mise en place et à l'évolution magmatique des intrusions
dans les niveaux supérieurs de la croûte terrestre (Arribas et al., 1995; Eaton et Setterfield,
1993; Hedenquist et Lowenstern, 1994; Sillitoe, 1973, 1989, 1991, 1993, 1994, 1995; Vila et
Sillitoe, 1991). On reconnaît entre autres: (1) des gîtes de cuivre porphyrique, défmis comme
des gîtes épigénétiques de grand tonnage et de faible teneur en cuivre (±Mo±Au),
généralement associés à des intrusions de texture porphyrique; (2) des gîtes hydrotherrnaux
aurifères de type alunite-kaolinite associés aux parties supérieures des sytèmes hydrotherrnaux
et des gîtes porphyriques; (3) des skarns, des rnantos et d'autres types de gîtes reliés à des
processus de métasomatisme et de remplacement, surtout quand ce sont des calcaires et des
marbres qui constituent les roches encaissantes des systèmes hydrotherrnaux.
Les travaux restreints de forage et de prospection dans le coeur du pluton de Coxheath ont
limité la compréhension des caractéristiques du système hydrotherrnal associé à cette intrusion.
La connaissance partielle du gîte de Coxheath a mené à la proposition de modèles de
minéralisation (Hollister et al., 1974; Kirkham et Soregaroli, 1975) limités à la zone centrale du
34
système hydrothennal caractérisée par un halo d'altération potassique. Le modèle de Hollister
et al. (1974), par exemple, suggérait que la nature de la minéralisation à Coxheath
correspondait de façon générale à la partie interne du modèle proposé en 1970 par Lowell et
Guilbert pour l'ensemble des gîtes de cuivre porphyrique dans la cordillère sud-ouest des États-
Unis (figure 7).
Le système hydrothennal de Coxheath, tel que décrit dans cette étude, s'étend sur
approximativement 45 km2• Ce système est associé à la formation de cinq zones d'altération
hydrothennale très bien définies (figure 8 (Appendice A)). La zonation des différents types
d'altération hydrothennale définit respectivement deux différents domaines de nature (1)
porphyrique et (2) éphithennale (figure 7). Chacun de ces domaines a été formé dans différents
environnements géologiques et géochimiques à l'intérieur d'un même système hydrothermal
directement relié à la mise en place et à l'évolution magmatique du pluton de Coxheath.
li Doma;ne épUhermal
(environnement
volcanique)
"-
propylit:ique Domaineporphyrique
(environnement
subvolcanlque)
Les échantillons provenant du forage MM-07 montrent des états avancés d'altération
potassique correspondant à l'assemblage minéralogique défIni par la paragenèse PMB. Un halo
de feldspath potassique, d'anorthoclase et d'albite (tableau 1 (Appendice B)) entoure les veines
de quartz qui ont permis l'introduction des fluides hydrothermaux dans les roches hôtes de la
38
milléralisation. Une forte coloration verdâtre caractérise ces veines et est le résultat de
l'importante quantité d'amphiboles et d'épidote contenus dans cette paragenèse.
Les épidotes montrent une composition qui varie à l'intérieur d'une fourchette de valeurs allant
de pistacite (Ps) 15 à pistacite 20. Ceci (figure 9b et tableau 4 (Appendice B)) est basé sur le
3 VI 3
rapport Fe3+j(Fe ++Al ) qui représente la fraction molaire de Fe + dans le site octaédrique de
(Ca2Fe3Si3012(OH)) (e.g. Bird et al., 1984). L'association épidote (Ps<22) - actinolite a été
reconnue comme stable à des températures supérieures à 300°C dans le système hydrothermal
fossile de Saint-Martin aux Antilles (Beaufort et al., 1990) ainsi que dans un grand nombre de
systèmes géothermiques actifs (Bird et al., 1990). En contraste, l'assemblage épidote-chlorite
retrouvé dans la paragenèse PMA correspondrait à des températures de formation inférieures
(e.g. Beufort et al., 1990; Bird et al., 1984; Eaton et Setterfield, 1993) à celles enregistrées par
l'assemblage épidote-actinolite. Ce contraste dans les températures de formation de deux
assemblages milléralogiques contenant de l'épidote appuient l'idée d'une possible zonation
verticale entre le deux différents genres de paragenèses de nature potassique dans les roches
monzonitiques.
3 1 1 1 1 1
• chlorites de la paragenèse PDA
Ill! chlorites de la paragenèse PMA
2.5 1- -
Ill! Ill!
2 1-
Clinochlore l1li
..•••II.:
Ill!
Brunsvigite -
l1li III
••
1.5 1- -
1 1- -
Pennine Diabantite
A
1 1 1 1 1
0.5
o 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6
1 1 1 1 1 1 1
Épidotes de la
• . . . • Paragenèse PMB
Ps15-20
Épidotes de la
Paragenèse PDA Il - 1111111 Il Il
Ps22-34
B
1 1 1 1 1 1 1
o 5 10 15 20 25 30 35 40
Fe/(Fe+Al) X 100
Figure 9. (A) Diagramme AIN vs. (Fe 2+lFe2+ +Mg2+ +Mn2+) des chlorites des paragenèses PMA et PDA.
Les champs de caractérisation des chlorites sont basés sur la classification de Foster (1962). La formule
structurale est calculée sur la base de 28 oxygènes. (B) Composition des épidotes des paragenèses PMB et
PDA par rapport à la fraction molaire du Fe3+ dans le site octaédrique de la solution solide formée entre la
clinozoïsite et la pistacite. La fraction molaire de Fe3+ est calculée à partir du rapport Fe3+/ Fe3++Al Vi .
D'après Bird et al. (1984).
40
1 1
Tremolite
A
0.8 1-
..:.
Actinolite
~~ ...
•
Magnesio-hornblende
Tchermakite
-
0.6 1- -
0.4 f- -
Ferro-
0.2 f-Ferro-actinolite Ferro-hornblende
tchermakite -
o 1
o 0.5 1.5 2
2 1 1 1
Pargasite
0.75
Tchermakite
0.7
•
0.65
•• • •
1.5 1- o.• -
•
:;;: 0.55 •
0.5
• Hornblende
• • • Actinolite
,.
0.45
1 1- • - Edenite
0.4
•
0.35
0.16 0.18 0.2 0.22 0.24 0.26 0.28 0.3 0.32
Na+K
0.5
o
" 1 1 1
B
o 0.5 1 1.5 2
Na+K
Figure 10. Classification des amphiboles de la paragenèse PMB. La formule structurale est calculée sur la
base de 23 oxygènes. (A) Version modifiée du diagramme AIN vs. MglMg+ Fe pour la classification des
amphiboles calciques dont leur rapport (Na+K)<O.5 et leur teneur en titane<O.5 (modifiée de
Harnmarstrom et Zen (1986)). (B) Diagramme Na+K vs AIN. La limite entre l'actinolite et la hornblende
est fixée à AI N =O.5. Les carrés représentent la composition idéale de la tchermakite, de la pargasite et de
l'édénite. D'après Deer et al. (1966)
41
l'introduction des fluides hydrothermaux responsables du métasomatisme potassique des
roches hôtes du système hydrotherma1 magmatique.
La bornite se présente sous la forme de grains isolés ainsi que comme enchevêtrements avec la
chalcopyrite. La pyrite forme des cristaux automorphes et en certaines occasions montre la
présence de chalcopyrite le long de fractures ou dans les interstices de cristaux.
En analogie avec les relations observées entre la minéralisation et l'altération dans les
monzonites, les effets de l'altération potassique dans les roches dioritiques montrent une
association avec l'occurrence d'un dense réseau de veinules d'attitude généralement parallèle et
d'épaisseur millimétrique.
42
Profondeur Épaisseur de CUIvre molybdène or
(m) l'intersection
De À % % giton
Les échantillons provenant du forage MM-25 montrent des effets intenses d'altération
hydrotherrnale représentés par la formation de feldspath potassique, d'anorthoclase et d'albite
(tableau 1 (Appendice B)) le long des veines du réseau. Les veinules sont remplies de quartz,
d'épidote, de chIorite, de bornite, de chalcopyrite, de magnétite et plus rarement de sphène et
d'apatite. Finalement, plusieurs des veinules présentent dans leurs parties centrales une
croissance de la muscovite et une séricitisation des feldspaths potassiques qui ont suivi la
formation des minéraux rnétallitères.
Les chIorites de la paragenèse PDA (Tableau 6 (Appendice B)) ont un contenu d'aluminium
généralement inférieur à celles qui font partie de la paragenèse PMA (figure 9a) mais sont
classifiées aussi comme des brunsvigites dans la classification de Foster (1962).
Finalement, une autre variété des effets de l'altération potassique aussi rencontrée dans les
roches dioritiques, se retrouve en association avec les plus fortes teneurs en molybdène
reconnues à Coxheath. Ce genre de minéralisation est associé à l'occurrence de molybdénite à
grains grossiers à l'intérieur des veines de quartz qui atteignent jusqu'à 20 centimètres de
largeur. Des halos de feldspath potassique entourent ces structures démontrant les
transformations profondes subies par les roches hôtes de la minéralisation lors de l'introduction
des fluides hydrothermaux. Une paragenèse (PDB) formée de feldspath potassique-quartz-
molybdénite peut donc être défInie pour l'occurrence de ce type de minéralisation. Des
relations de recoupement entre les différents réseaux de veinules indiquent que l'introduction
de ces veines quartzeuses est postérieure à la minéralisation de cuivre et molybdène décrite
antérieurement. Des intervalles minéralisés atteignant des épaisseurs de 1.5, 3, 6, 9.1, et 16.8
mètres et possédant respectivement des teneurs moyennes de 1.07,0.29,0.15,0.39, et 0.31%
de MoS 2 ont été obtenus (Quinn, 1965) dans différents trous de forage recoupant des roches
dioritiques contenant la paragenèse PDB. Les données limitées de forage indiquent que ces
teneurs élevées en molybdène se concentrent dans une zone restreinte localisée dans la partie
centrale du pluton de Coxheath.
44
4.2.2 La zone d'altération sodique
La partie externe de la zone d'altération potassique est délimitée par le contact entre les
roches dioritiques du pluton de Coxheath et les basaltes de la séquence volcanique. Le
métasomatisme potassique est très bien développé dans les roches dioritiques. La cristallisation
du feldspath potassique et du quartz, qui a totalement transformé la texture originelle de la
roche, témoigne de ce phénomène. Un stockwerk de veines de quartz et de tourmaline se
superpose à l'assemblage potassique. Ces veines montrent des bordures d'albite rose qui
atteignent des épaisseurs variant de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Ces traits
marquent de façon générale la zone d'altération sodique (figure 8 (Appendice A)) associée au
système hydrothermal magmatique de Coxheath.
Comme précédemment mentionné, les premiers travaux d'exploration dans la région ont été
consacrés à la définition du potentiel économique relié à certaines structures minéralisées à
haute teneur en cuivre. Les descriptions disponibles de ces corps minéralisés (Beaton et
Sugden, 1930; Oldale, 1967) correspondent de façon claire aux caractéristiques de la zone
d'altération sodique ici définie.
Des estimations des réserves potentielles des zones minéralisées indiquèrent l'existence
d'environ 10,000 tonnes de minerai (chalcopyrite-bornite) d'une teneur pouvant atteindre
jusqu'à 3.14% de cuivre (Quinn, 1965). Les plus importants corps minéralisés ont été décrits
comme des zones tabulaires de direction générale nord-nord-est variant en épaisseur de 0.5 à 3
mètres et contenant entre 2 et 10% de cuivre (Quinn, 1965; Oldale, 1967). La direction de ces
zones cuprifères correspond à celle du principal réseau de failles et de fractures observé dans le
pluton et dans la séquence volcanique de Coxheath. Ces failles ont un caractère local et ont une
attitude moyenne N201° 73°. Les épontes de ces structures montrent des stockwerks de veines
de quartz et de tourmaline bien développés et en général l'intensité de l'altération sodique est
fonction du degré de fracturation des roches plutoniques à proximité des structures principales.
Ces observations indiquent que les systèmes de failles et de fractures dans la partie supérieure
du pluton ont rendu propice le transport des fluides hydrothermaux responsables de la
formation des zones minéralisées à haute teneur en cuivre.
45
4.2.2.1 Les paragenèses d'altération sodique
Les assemblages minéralogiques de nature sodique forment différents réseaux de veines
qui défmissent plusieurs paragenèses d'altération. La formation d'un stockwerk de veines de
tourmaline avec ou sans quartz montrant le développement de bordures d'albite rose représente
l'association minérale la plus commune observée dans les roches affectées par le
métasomatisme à caractère sodique. Les veines de tourmaline sont multidirectionelles et ont
des épaisseurs qui varient de 0.5 à 3 centimètres (photos 5 et 6). Les contacts des veines sont
généralement francs et planaires. Les bordures d'albite peuvent atteindre plusieurs centimètres.
Parfois, quand le réseau de veines est dense, la totalité de la masse dioritique entre les veines
peut être transformée en une mosaïque équigranulaire d'albite à l'intérieur de laquelle des
fantômes reliques de plagioclase contrastent avec les cristaux d'albite frais. Typiquement, les
veines de tourmaline montrent une zonation très bien développée présentant des rubans de
pyrite superposés à ceux de tourmaline noire (photo 6). Au microscope, la tourmaline se
présente comme des cristaux automorphes à subautomorphes de forme prismatique et de
couleur brun foncé sans aucune zonation chimique apparente. L'introduction de la pyrite est
clairement tardive et met en évidence une tourmalinisation précoce suivie par le passage des
fluides riches en sulfures.
La pyrite se présente comme des agrégats massifs et, au microscope, elle forme des cristaux
xénomorphes arrondis, montrant des textures bréchiques, qui témoignent d'une interaction
continue avec· les fluides hydrothermaux. Des enchevêtrements de tourmaline et de pyrite
indiquent qu'au moins une partie de ces deux minéraux ont co-précipité. Les grains de pyrite
montrent parfois des bordures d'hématite secondaire.
Une autre génération de veines de quartz-tourmaline est recoupée par les veines de tourmaline-
pyrite. Ces veines quartzeuses contiennent plusieurs veinules millimétriques de tourmaline
massive. Les veines de quartz observées en surface atteignent jusqu'à 10 centimètres
d'épaisseur et montrent une minéralisation constituée par la paragenèse quartz-tourmaline-
chalcopyrite-pyrite-bornite. Cette paragenèse est semblable à celle décrite par Beaton et
46
Sugden (1930) et Oldale (1967) comme étant la principale source économique du cuivre dans
les anciens travaux miniers.
Les sulfures se présentent sous forme d'agrégats irréguliers à l'intérieur des veines de quartz.
La chalcopyrite forme des cristaux automorphes à subautomorphes et représente la principale
phase métallique. La chalcopyrite forme aussi souvent des exsolutions dans les bordures des
cristaux xénomorphes de pyrite. Plus rarement, par contre, la chalcopyrite forme la matrice des
cristaux automorphes de pyrite. Ces textures indiquent que la chalcopyrite et la pyrite se sont
formées de façon intermittente lors de plusieurs événements de minéralisation successifs. La
bornite remplace la chalcopyrite et est donc clairement tardive.
Plusieurs autres réseaux de veinules recoupent les assemblages d'altération sodique déjà
décrits. Les réseaux les plus communément observés sont formés de veines et veinules de
quartz, de muscovite ou bien d'hématite. Ces réseaux sont clairement tardifs par rapport aux
principaux événements d'activité hydrothermale qui ont mené à la formation de la zone
d'altération sodique. Cependant ils sont les témoins des multiples épisodes d'expulsion des
fluides hydrothermaux provenant du coeur du systèmehydrotherma1 magmatique.
Les tounnalines contenant plus que les 3 (Fe+Mg) atomes p.f.u. théoriques de la solution
solide schorl-dravite requièrent la substitution de l'aluminium par le Fe3+ (substitution ferrique
(Burt, 1989; London et Manning, 1995)) ou bien la substitution simultanée du sodium par le
calcium et de l'aluminium par le magnésium (substitution de l'uvite (Burt, 1989)) ou bien par le
fer ferreux (substitution de la ferruvite (London et Manning, 1995)).
L'existence de fer occupant les places vacantes dans les sites R2 et R3 implique la présence de
fer ferrique et ferreux dans la structure moléculaire de la tounnaline (Lynch et Ortega, en
préparation). Étant donné que la teneur en magnésium est limitée à environ 2 atomes p.f.u., cet
élément occupe seulement deux tiers du site R2, ainsi la quantité de Fe2+ dans R2 est celle
nécessaire pour remplir ce site avec 3 atomes p.f.u. et peut être calculée à partir de l'expression:
Fe2+=3-Mg (Lynch et Ortega, en préparation). L'excès de fer par formule unitaire est utilisé
pour remplir le site R3. Cependant, la proportion de fer ferrique dans R3 est limitée en fonction
du nombre d'atomes de calcium présents en RI, ceci pour garder la charge stoechiométrique de
la formule:
48
6 ..
5.8
.
- - y = 6.7438 + -O.74455x R= 0.88368
"
5.6 .. ,. "
,. "
5.4
.. "
<5.2
ID
"'
ra ..
4.8 " "
A lb
" "
4.6
1.5 2 2.5
B ..
Fe 2.5
"
"
oP
'fu
~ 2
.. •
mOl uvite
,,~
SChor~ "Jar{; "
1.5 " iii
. ""
"
6
m
"
{Ca(Fe3+,Fe2+)}{NaAl}-1
{Ca{Fe,Mg)){NaAl}-1
•.•. 0
l'Il....
"U
" ..... .. , ~
ID
"
schorl
4 " dravite
{(R3)O){(R2)OH}-1
{(Rl)Al}{Na(Fe,Mg)}-1
3.5
c
4.5 5 5.5 6 6.5 7
AI+l,33Ti
Figure 11. Composition chimique des tourmalines de Coxheath, L'étoile représente dans tous les
diagrammes la composition moyenne des données. La formule structurale est calculée sur la base de 24_5
oxygènes. Les unités sont exprimées en nombre d'atomes par formule unitaire (p.f.u.). (A) Rapport AIlFe.
La distribution des données définit une pente de -0.88 ce qui suggère une possible corrélation linéaire
entre ces deux éléments. (B) Rapport FelMg. La ligne L (Fe+Mg)=3 correspond aux compositions des
tourmalines à l'intérieur de la solution solide schorl-dravite. Les tourmalines de Coxheath dont la valeur
(Fe+Mg) est toujours supérieure à 3 atomes p.f.u. se situent à droite de cette ligne. La tendance vers la
composition de certaines phases pures est illustrée par les flèches. À Coxheath les tourmalines montrent
une tendance vers la composition de la ferridravite et de l'uvite (modifiée de London et Manning, 1995).
(C) Rapport (Na+Ca+Mg+Fe)/(Al+1.33Ti). Les vecteurs {Ca(Fe,Mg)}{NaAl}_l, {R3+O}{R2+OH}_1 et
{(Rl)Al}{Na(Fe,Mg)}_l représentent les substitutions qui engendrent les phases pures de l'uvite, de
l' olenite et de la foitite respectivement. Ces vecteurs sont générés à partir du point qui représente la
composition intermédiaire de la solution solide schorl-dravite. Les données de Coxheath suivent la
direction du vecteur {Ca(Fe3+,Fe 2+)}{NaAl}_1 qui exprime la substitution simultanée du sodium par du
calcium dans le site RI et de l'aluminium par du fer ferrique et ferreux dans le site R2 (modifiée de
London et Manning, 1995).
49
(Na,Ca) (Mg,Fe)3 (Fe,Al)6 [Sit;018] (B03)3 (OH,F)4
De cette manière la quantité de Fe3+ dans le site R3 peut être calculée à partir de l'expression
(Lynch et Ortega, en préparation): Fe3+=Fe-(3-Mg)-Ca. L'introduction du calcium dans le site
RI atteint une valeur de 0.4 atomes p.f.u. permettant que la valeur de Fe3+ dans le site R3
arrive jusqu'à 1.26 atomes p.f.u. Le restant du fer dans le site R3 se retrouve sous la forme de
2
Fe + (Lynch et Ortega, en préparation). L'introduction de fer ferreux dans le site R3 est donc
une conséquence de la présence du calcium dans RI et constitue une substitution équivalente à
celle de la ferruvite (Na par Ca et Fe3+ par Fe2+) (Burt, 1989; London et Manning, 1995)
(figure Il C).
À Coxheath, l'altération phyllique est très bien développée dans les coulées et roches
pyroclastiques andésitiques (photo 7). Apparemment la perméabilité de ces roches a joué un
rôle important durant l'événement hydrothermal. Ainsi, la plupart des tufs montrent des effets
poussés d'altération alors que les coulées présentent des effets plus locaux à proximité des
zones de fracture.
Les zones d'altération plus intense montrent des couleurs très pâles comme conséquence d'une
forte séricitisation et localement des teintes rouillées provoquées par l'oxydation de la pyrite.
La séricite et le quartz remplacent totalement les phénocristaux de plagioclase et les microlites
de la matrice (photo 8). Ainsi, typiquement, les roches montrent une séricitisation intense, un
degré de silicification qui varie de faible à modéré, ainsi que la présence d'environ 5 à 10% de
cristaux automorphes de pyrite.
Les zones qui ont subi une altération plus intense sont associées à la présence de stockwerks de
veinules de quartz. Ces stockwerks sont généralement peu développés dans la zone d'altération
phyllique et sont plus fréquemment observés dans la zone d'altération argilique. Les limites
entre la zone d'altération phyllique et la zone d'altération argilique sont pauvrement défmies
indiquant une possible gradation entre les effets de ces deux types d'altération hydrothermale.
Certains secteurs de la séquence volcanique sont affectés par une intense silicification. Ces
roches silicifiées contrastent grandement avec celles qui ont subi les effets de l'altération
phyllique. Les roches affectées par ce phénomène ont été totalement transformées en une
masse de quartz cryptocristallin dans laquelle seulement les phénocristaux de quartz dans les
roches dacitiques et surtout rhyolitiques peuvent être reconnus. De plus, la quantité de pyrite
51
dans ces zones silicifiées atteint rarement 2-3%, beaucoup moins que ce qui est typiquement
observée dans les roches affectées par l'altération phyllique. La présence de veines de quartz à
texture rubanée ainsi que l'existence de brèches de nature hydrothermale (photo 9) sont
associées aux zones de forte silicification. Le quartz contenu dans ces veines rubanées ainsi que
dans la matrice des brèches est amorphe et de couleur rosée à blanche. Les c1astes qui forment
les brèches correspondent à des fragments de roches volcaniques intensément silicifiés. Dans
plusieurs des affleurements les veines de quartz se retrouvent en association spatiale avec la
direction préférentielle des fractures qui ont une attitude générale similaire à celles des veines.
Ceci porte à croire que les veines de quartz et le principal réseau de fractures dans les roches de
la séquence volcanique ont un lien génétique et que leur mise en place pourrait être
contemporaine.
1000 Quartz
900
800
/
Pyrophyllite
Pyrophy llite
d=9.2 Â
réflexion 001
d=2.9Â
700
600
200
100
0
35 30 25 20 15 10 5
29
Figure 12. Spectre de diffraction de rayons X d'un échantillon représentatif de la zone d'altération
argilique. L'échantillon provient d'une zone d'intense silicification affectant les roches rhyolitiques de la
séquence volcanique de Coxheath. La détermination de la kaolinite et de la pyrophyllite est basée sur la
connaissance de la distance réticulaire (d) des plans (00l) ou de leurs harmoniques (002), (003), etc. qui
sont des fractions entières de la distance basale (001). L'appareil utilisé est un Phillips, à 40 kv et 20 Ma,
la vitesse du goniomètre est de 2 degrés/minute et l'enregistrement des spectres de diffraction a été obtenu
sur un enregistreur à déroulement à un degré/centimètre.
53
4.4. Les assemblages de nature propylitigue
Le terme propylitique est utilisé dans un sens large mais il est généralement entendu qu'il
implique la formation d'une paragenèse formée d'épidote, chlorite et calcite (e.g. Guilbert et
Park, 1986). Les plagioclases et les minéraux ferromagnésiens (biotite et hornblende) sont
typiquement remplacés par les assemblages paragénétiques épidote-chlorite-calcite et chlorite-
épidote-montmorillonite respectivement. Ces paragenèses d'altération sont une conséquence de
la remobilisation et/ou de l'introduction de quantités variables de H20, Ir, CO2 et S dans les
roches hôtes de l'altération (Beane et Titley, 1981; Guilbert et Park, 1986). L'altération
propylitique dans les systèmes porphyriques est un processus qui a lieu à des niveaux
relativement profonds (Lowell et Guilbert, 1970) et la présence de l'épidote implique des
conditions de température modérée (au moins 250°C) (Eaton et Setterfield, 1993). Le
processus d'altération propylitique rend aussi propice l'enrichissement des plagioclases reliques
en sodium à partir de l'altération de leur composante anorthitique en épidote, ainsi que la
formation de séricite à partir du potassium libéré lors de la chloritisation des minéraux mafiques
(Beane et Titley, 1981). Le terme propylitique inclut aussi les processus de formation et/ou
recristallisation de quantités variables de quartz et, en proportion moindre, d'apatite, anhydrite,
ankérite, hématite, illite, smectite, actinolite, feldspath alcalin, tourmaline (e.g. Beane et Titley,
1981; Eaton et Setterfield, 1993) ainsi que de la pyrite et plus rarement de la chalcopyrite
(Beane et Titley, 1981).
La zone de contact entre les roches du pluton et la séquence volcanique de Coxheath présente
les effets les plus marqués de l'altération propylitique. Les roches dioritiques ainsi que les
basaltes, brèches volcaniques et tufs mafiques contiennent d'abondantes veinules de quartz,
d'épidote et de calcite qui témoignent de l'importante activité hydrothermale dans la région. À
l'intérieur d'un même affleurement l'intensité de l'altération varie en fonction de la densité de
veinules présentes. Les veinules sont multidirectionelles et forment des stockwerks de
géométries complexes, à proximité de ces microstructures la matrice des roches dioritiques,
basaltiques et pyroclastiques se retrouve complètement chIoritisée et épidotisée. La pyrite est
parfois mais rarement présente et constitue la seule phase métallique. Cette zone d'intense
altération propylitique marque la transition entre les domaines porphyrique et épithermal. Ainsi,
les veinules d'épidote et de calcite se superposent aussi aux roches de la séquence volcanique
qui ont subi les effets de l'altération phyllique et argilique développées dans la partie supérieure
du système hydrothermal relié à la mise en place et à l'évolution magmatique du pluton de
Coxheath.
Figure 13. Distribution temporelle des différentes phases minérales d'origine hydrothermale reconnues au sein
du système hydrothermal magmatique de Coxheath.
1
1
1
1
1
1
1
1
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1
1
CHAPITRE 5
DISCUSSION
La reconnaissance de plus en plus fréquente de gîtes porphyriques anciens situés dans des
zones orogéniques d'âge Archéen (e.g. Mason et Melnik., 1986; Davis et Luhta, 1978;
Sinclair, 1980) ainsi que Paléozoïque et Protérozoïque (e.g. Hollister et al., 1974,
Kirkham et Soregaroli, 1974) démontre que la formation de gîtes de cuivre porphyrique a
probablement été un processus important durant toute l'échelle du temps géologique. Des
concentrations anomales en or dans certains de ces gîtes d'affinité porphyrique permettent
de s'interroger sur le potentiel économique de certaines régions préphanérozoïques
favorables à l'occurrence des gîtes de cuivre porphyrique aurifères.
Dans un tel contexte, les caractéristiques des gîtes porphyriques riches en or d'âge
Phanérozoïque considérés par Sillitoe (1979) peuvent être comparées à celles de quelques
gîtes porphyriques canadiens (d'âge Archéen) dans le Bouclier Canadien ainsi qu'à la
minéralisation à Coxheath (d'âge Protérozoïque) dans les Appalaches du nord. Ceci dans
58
le but (1) d'extrapoler les observations faites par Sillitoe, (1979) et postérieurement
resoulignées par les travaux de Cox et Singer (1988), Perello et Cabello (1989) et Sillitoe
(1988, 1993), à des minéralisations aurifères plus anciennes qui présentent des affinités de
nature porphyrique (McIntyre-Hollinger et Matachewan) dont les caractéristiques sont
bien connues (Mason et Melnik, 1986; Davis et Luhta, 1978; Sinclair, 1980) ainsi que (2)
de mettre en évidence la possible nature aurifère de la minéralisation à Coxheath.
Cette définition, à caractère économique plutôt que géologique, a permis à Sillitoe (1979)
d'effectuer une comparaison entre différents gîtes de cuivre porphyrique à caractère
aurifère et de suggérer que ce sont les facteurs reliés à l'évolution interne des systèmes
hydrohermaux magmatiques qui exercent un contrôle important dans la nature aurifère de
certains de ces gîtes. C'est à partir de ce fait que la compréhension des caractéristiques des
gisements de cuivre porphyrique à caractère aurifère ainsi que des processus qui leur ont
donné origine prend une importance économique ayant des répercussions directes sur les
méthodes d'exploration appliquées à la recherche de ce type de gîtes.
Les gîtes de cuivre porphyrique à caractère aurifère (tableau 9) sont issus de systèmes
hydrothermaux d'origine magmatique mis en place à l'intérieur de zones de subduction
(Sillitoe, 1979,1993) dans les marges continentales (Bajo La Alumbrera, Saindak, Los
Pelambres) ou bien de zones d'îles en arc (Paguna, Cabang Kiri, Mc-Intyre-Hollinger). De
cette façon, la présence d'une lithosphère océanique sous-jacente ou l'absence d'un socle
granitique épais ne sont pas des prérequis au développement de gîtes de ce type. De plus,
59
la composition des roches plutoniques ainsi que celle des roches encaissantes
(généralement volcaniques) associées aux systèmes porphyriques ne sont pas des facteurs
déterminants pour la présence d'or dans les gîtes. Si bien que les intrusions reliées à
l'évolution des systèmes hydrothermaux magmatiques riches en or appartiennent
exclusivement aux suites plutoniques de type-I (Sillitoe, 1993). Les roches plutoniques
varient énormément en composition (tableau 9). Cependant, les plutons d'affinité calco-
alcaline de composition granodioritique à quartz monzonitique semblent être moins
communs tandis que les intrusions shoshonitiques mises en place dans un contexte d'îles en
arc sont prédominantes (Sillitoe, 1979). Des liens comagmatiques entre les intrusions et
les roches encaissantes sont généralement invoqués pour expliquer l'évolution des
systèmes porphyriques à caractère aurifère (Cox et Singer, 1988; Sillitoe, 1993).
Cependant, dans les cas extrêmes, des roches sédimentaires peuvent représenter les roches
encaissantes des systèmes hydrothermaux magmatiques (Saindak au Pakistan (Sillitoe,
1979)). Dans les cas où des roches volcaniques se retrouvent en tant que roches
encaissantes, des andésites sont généralement prédominantes (tableau 9). Par contre, il
n'est pas rare de rencontrer d'autres types de roches comme des rhyolites à Cabang Kiri
(Sillitoe, 1979) ainsi que des roches volcanoclastiques à Santo Tomas II (Sillitoe, 1979).
Aucun intervalle de temps géologique particulier n'est associé à la présence des gîtes de
cuivre porphyrique aurifères. Des exemples du Jurassique inférieur au Pliocène (tableau 9)
ont été décrits par Sillitoe (1979) et leurs teneurs en cuivre et en or sont représentées dans
la figure 13. Des exemples venant de l'Archéen peuvent être répertoriés dans la littérature,
dont deux de ceux-ci seront décrits ici. Le premier exemple se retrouve dans le district
aurifère de Mc-Intyre-Hollinger en Ontario (Davies et Luhta, 1978; Mason et Melnik,
1986) où presque tout le cuivre et une partie de l'or (10 millions de tonnes @ 0.8% Cu,
0.9 g/t Au jusqu'à la fermeture du district (Mason et Melnik, op. cit.)) ont été des
produits de l'exploitation d'un porphyre de cuivre aurifère. À Matachewan, Ontario,
comme deuxième exemple, un des styles de minéralisation est représenté par un gîte
porphyrique à Cu-Mo ayant des teneurs en Au atteignant de 5 à 10 glt (Sinclair, 1980).
60
Un exemple protérozoïque (:::: 620 Ma) pourrait correspondre à celui du gîte de Coxheath.
Malgré que les tonnages et les teneurs de ce gîte n'ont pas encore été définis avec
certitude, quelques données préliminaires à partir des analyses provenant des travaux de
forage dans la région (Quinn, 1965; Pollock, 1977) permettent une comparaison avec les
teneurs des gîtes porphyriques de nature aurifère décrits par Sillitoe (1979) (tableau 9 et
figure 14).
0.5 0.9
0.6 0.7
0.8 0.9
andésite-tuf Miocène
0.75 1.81
0.3 0.52
0.12 0.45
0.12 0.43
Les paramètres déjà décrits ont permis de faire la discrimination de certains facteurs non
déterminants dans la genèse des hautes teneurs en or dans certains gîtes de cuivre
.
porphyrique. Par ailleurs, la comparaison a permis à Sillitoe (1979) de remarquer quelques
caractéristiques communes dans les gîtes qu'il a décrits. Les mêmes caractéristiques ont
été reconnues dans les différents gîtes canadiens (McIntyre-Hollinger, Matachewan et
Coxheath) considérés pour la présente compilation (tableau 10).
61
Les teneurs riches en or sont par définition contenues à l'intérieur de la zone d'altération
potassique qui est représentée de façon générale par l'assemblage biotite-feldspath
potassique-quartz (Sillitoe, 1979, 1993) (tableau 10). Un assemblage sodique équivalent
(marqué par la présence d'albite) a été reconnu dans le gisement de OK Tedi (Sillitoe,
1979) ainsi que dans le district de Mc-Intyre-Hollinger en Ontario (Mason et Melnik,
1986). La paragenèse de l'altération potassique dans les gîtes de cuivre porphyrique à
caractère aurifère inclut aussi communément de l'anhydrite, de l'apatite, de la fluorite, de
la calcite, de la scheelite, de la chlorite, de la séricite, du clinopyroxène, du grenat (Sillitoe,
1979), et peut inclure d'importantes quantités d'amphibole (actinolite-hornblende) et
d'épidote (Sillitoe, 1993). Le rapport pyrite/(chalcopyrite+bornite) est généralement
inférieur à celui observé dans les gîtes de cuivre porphyrique appauvris en or (Sillitoe,
1993). La molybdénite peut être présente (Sillitoe, 1979; Cox et Singer, 1988) alors que
l'hématite et surtout la magnétite sont abondantes (Cox et Singer, 1988; Perello et
Cabello, 1989; Sillitoe, 1979, 1988, 1993).
1
·3
Cox1
.8
0.8 .10
*
~ 7
*
Cox2
U
= 0.6 •
5
94.1 •
•
2. *Cox
0.4
Cox3
"6
0.2
oxS
Cox4
0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8
Au giton
Figure 14. Teneurs en cuivre et en or de quelques gîtes de cuivre porphyrique à caractère aurifère.
Modifiée de Sillitoe (1979). Les numéros correspondent à ceux des gîtes énumérés dans le tableau 9. Cox
correspond à la moyenne des données représentées pour Coxheath.
62
D'après Sillitoe (1979), l'or est fortement associé à la minéralisation constituée par
l'assemblage cha1copyrite-bornite (tableau 10) et se présente en partie à l'état natif et
comme électrum (Sillitoe, 1988). Les observations de Sillitoe (1979, 1993) indiquent que:
(1) les contenus en or sont généralement proportionnels aux teneurs en cuivre; (2) une
association entre l'or et la bornite est observée quand ce minéral constitue la phase
principale de cuivre d'un gîte; (3) les gîtes riches en or sont généralement pauvres en
molybdène mais les teneurs de ce dernier sont loin d'être contrôlées par le caractère
aurifère des gîtes, (4) il n'existe pas une relation apparente entre la présence de pyrite et le
contenu en or des gîtes et même il semble que dans les zones riches en or, ce minéral est
régulièrement absent, (5) la caractéristique la plus frappante est l'importante quantité de
magnétite contenue dans les gîtes de cuivre porphyrique de nature aurifère.
Tableau 10. Caractéristiques des zones d'altération de quelques gîtes de cuivre porphyrique de nature
aurifère. Modifié de Sillitoe (1979). K=potassique; Na=sodique; ph=phyllique ou séricitique;
arg=argilique; pr=propylitique.
Les gîtes de ce genre contiennent une quantité de magnétite supérieure à la normale (Cox
et Singer, 1988; Perello et Cabello, 1989; Sillitoe, 1979, 1993). Même si la magnétite est
une phase minérale commune dans l'assemblage de l'altération potassique, sa présence en
quantité variant entre 3 et 10% est une caractéristique qui a été observée dans tous les
gisements compilés par Sillitoe (1979) ainsi que dans les gîtes canadiens considérés dans le
présent rapport (tableau 10). L'abondance de magnétite suggère que des conditions
physico-chimiques spécifiques (proportions f0 2/fS 2 exceptionnellement élevées) ont joué
63
un rôle prédominant dans l'évolution des sytèmes hydrothermaux magmatiques réliés à la
formation des gîtes de cuivre porphyrique riches en or.
pH=3.5
GÎTES
PORPHYRIQUES
Cu-Au
magnétite
stable}
:t~~.,..-i-py;;te COXHEATH
stable
200
150~--------------------~
7 ,
dl
/
/
~
.;/
/>t +
paragonite aK
aNa+
f-
1
o 2 4 6
Figure 16. Diagramme des rapports des activités (aNa+/aH+) vs. (aK+/aH+), montrant les zones de stabilité
(lignes continues) de certains silicates à 350°C, 500 bars de pression et à saturation en quartz. Les lignes
pointillées représentent la variation du rapport (aK+)/(aNa+) qui contrôle la stabilité de l'orthose et de
l'albite. Tiré de Beane et Titley (1981).
La présence de l'albite dans toutes les paragenèses décrites à Coxheath indique aussi un
rapport a(Na+)/a(H+) élevé dans les fluides hydrothermaux qui ont mené à la formation de
la zone d'altération potassique à Coxheath. De cette façon, une variation mineure dans la
valeur du rapport a(K+)/a(H+) versus le rapport a(Na+)/a(H+) (figure 16) dans les fluides
hydrothermaux déjà riches en alcalis serait à l'origine de la formation de l'albite le long des
veines formant les divers réseaux, ainsi que de la transformation du feldspath potassique
d'origine hydrothermale en anorthoclase. La frontière d'équilibre entre la stabilité de
66
l'albite et du feldspath potassique est régie par une variation du rapport a(K+)/a(Na+) dans
les fluides hydrothermaux (Beane et Titley, 1981) (figure 16).
9~=-------------~~~ 9~~------------~~~
grenat grenat
~ épidote
~d biotite
~ chlorite
orthose \
\ anorthite
6 ':--_ _ _----!-_...L..-_
3
2+ 2 + 2+ 2 +
log(aMg /a H ) log(aMg /a H)
Figure 17. Diagrammes des rapports des activités a(Ca+2)/a2 (H+) vs. a(Mg+2)/a\H+), montrant les zones de
stabilité de certains silicatés à 350°C, 500 bars de pression, saturation en quartz, (A) pour une valeur du
rapport log(a(K+)/a(H+)) égale à 4.75 et (B) pour une valeur du rapport log(a(K+)/a(H+)) égale à 3.25. Tiré
de Beane et Titley (1981).
67
Si la valeur du rapport a(K+)/a(W) descend en dessous « 104 ) des conditions rendant
possible la stabilité de l'orthose (figure 17B, point C) l'assemblage chlorite-épidote-albite,
répertorié dans les paragenèses PMA et PDA à Coxheath, se formerait à des valeurs
élevées du rapport a(Ca2+)/a\H+) dans les fluides hydrothermaux.
Les diagrammes d'activité peuvent aussi être d'utilité dans la compréhension des
conditions de formation des minéraux métalliques. La stabilité des oxydes et des sulfures
peut être représentée en fonction des activités des composantes volatiles (02 et S2) (e.g.
Beane et Titley, 1981; Shelton et Rye, 1982). La figure 18 montre les champs de stabilité
de la pyrite (Py), de la chalcopyrite (Ccp), de la bomite (Bn), de la magnétite (Mag), de
l'hématite (Hem) et de la pyrrhotine (Po), en fonction des activités de l'oxygène et du
soufre, pour des conditions établies à 550°C et 300°C et 1000 bars.
o ~~~~~------~------~--------~r-----~~~
('-l
r/j ---------------]50----
Py
~ -s
~
o
,.. -10
Henl
-15
-40 -35 -30 -25 -20 -15
log a 0 2
Figure 18. Diagramme des rapports des activités, aS2 vs. a02, montrant les champs de stabilité de certains
oxydes et sulfures à 1000 bars et à 300°C (lignes continues) et 550°C (lignes pointillées). Modifiée de
Beane et Titley (1981). Durant le refroidissement du système hydrothermal l'assemblage magnétite-
chalcopyrite-bornite (point et schéma A) devient instable, alors (schéma Al ) que l'hématite et la bornite
(stables dans ces conditions) remplacent partiellement la magnétite et la chalcopyrite formées à plus haute
température.
68
À 550°C, l'assemblage minéralogique chalcopyrite-bomite-magnétite-hématite répertorié à
Coxheath dans la paragenèse PDA est restreint à une valeur élevée de l'activité de
l'oxygène (figure 18, point A). Dans ces conditions, les assemblages chalcopyrite-pyrite et
chalcopyrite-pyrite-bomite observés dans les paragenèses PMA et PMB dans les roches
monzonitiques du pluton de Coxheath sont instables. Ces assemblages contenant de la
pyrite se sont formés probablement dans des conditions de température moins élevées et
dans des environnements caractérisés par des valeurs de l'activité du soufre plus
importantes.
_20r7~--~----~--~~----~--~~----~--'-~--~~----~----~V
Au-Cu-HÉMATITE
-30 -
HÉMATITE
1 Au-Cu-PYRRHOTINE
AU-PYRITE 1
SANS CUIVRE
-40 -
-50
100 150 200 300 400
TEMPÉRATURE Oc
Figure 19. Diagramme montrant les champs de stabilité de certains oxydes et sulfures en association avec
la chalcopyrite en fonction de la fugacité de l'oxygène et de la température. Les zones de transport et
précipitation de l'or sont dessinées à partir de la modélisation d'un fluide hydrothermal sous des
conditions de -a2:S=1O- 3 , aCr=lOO. 5 , et une valeur de pH=4. Tiré de Davidson et Large (1994).
70
L'étude des figures 15, 18 et 19 apporte des restrictions importantes pour la présence de
l'assemblage magnétite+chalcopyrite+bomite observé à Coxheath, ainsi que dans les gîtes
de cuivre porphyrique riches en or. Cet assemblage serait restreint à: (1) des valeurs
élevées de la fugacité de l'oxygène (f02> 10-35 atm), (2) des valeurs faibles de l'activité du
soufre (fS2<1O-3), et (3) des conditions de température supérieures à 300°C, toujours dans
des conditions caractérisées par une faible valeur du pH (pHS:; 4) et des valeurs élevées de
la salinité (10-15 wt% NaCl)-
La concentration d'or dans les gîtes porphyriques est limitée par des conditions physico-
chimiques spécifiques dans les systèmes hydrothermaux. Des études sur la solubilité de
l'or et des métaux de base (Huston et Large, 1989; Davidson et Large, 1994) suggèrent
que l'association de l'or avec le cuivre est typiquement développée dans des
environnements marqués par la présence de fluides hydrothermaux hypersalins à hautes
températures montrant une faible valeur du pH. Le transport du cuivre et de l'or dans ces
fluides (Davidson et Large, 1994) se fait sous la forme de complexes chlorurés et leur
déposition serait provoquée par: (1) un abaissement de la température, (2) une
augmentation de la valeur du pH ou (3) une diminution dans les conditions d'oxydation.
Cependant, dans les environnements (i.e. gîtes de cuivre porphyrique) où l'activité de l'ion
cr ne varie pas de façon significative (i.e. par dilution), la précipitation de l'or à partir des
complexes chlorurés serait causée principalement par une diminution de la températrure, et
serait régie par la réaction suivante (Huston et Large, 1989):
La figure 15 modélise pour des conditions ( e.g. pH, L:S, L:H2S/L:S04) spécifiques: (1) la
relation entre la chimie des fluides hydrothermaux (e.g. salinité, teneurs en Cu et en Au)
et les environnements propices pour la concentration du cuivre et de l'or dans les
différents types de gîtes considérés dans ce diagramme; (2) la nature des complexes
aurifères (AuCh, Au(HS)z) servant dans le transport de l'or dans chacun des
environnements considérés; ainsi que (3) les zones de stabilité de la magnétite et de la
71
pyrite dans les conditions établies pour les fluides hydrothermaux. Dans cette figure, la
zone favorable pour la concentration de l'or, transporté sous forme de complexes
chlorurés, et du cuivre se superpose aux rectangles représentant les environnements de
formation des gîtes de cuivre porphyrique et des gîtes de sulfures massifs vo1canogènes.
En contraste, la zone de concentration de l'or transporté sous la forme de Au(HSh se
situe au-dessus des environnements de formation des gîtes épithermaux de type adulaire-
séricite et des gîtes vo1canogéniques caractérisés par des conditions de faible salinité et
température.
La figure 19 montre un scénario similaire. L'association cuivre-or est contrôlée par la zone
de stabilité des complexes chlorurés aurifères (AuCh-) sous des conditions de fugacité de
l'oxygène et de température élevées. Par contre la zone de stabilité des complexes
aurifères sous la forme Au(HSh est dominante à des conditions de basse température et se
superpose uniquement dans le champ de stabilité de la pyrite.
Dans les deux diagrammes (figures 15 et 19), les zones favorables pour la concentration
de l'or et du cuivre à partir de solutions chlorurées se superposent aux zones de stabilité
de la magnétite dans des conditions élevées de température et d'oxydation significatives.
De plus, les deux diagrammes illustrent les effets du refroidissement des systèmes
hydrothermaux. La solubilité du AuCr2 lors du refroidissent des fluides hydrothermaux
(trajectoires A-B dans les figures 15 et 19) est réduite de façon importante, provoquant
ainsi la précipitation de l'or.
Valeur moyenne de la
compositon des
• Gîte tungsteniiere de Guangxi, China
(Jingwen, 1995)
Roches encaissantes toumalinisées
* tourmalines
à Coxeath n=36 + de la région de La Fregeneda, Espagne
(Roda et al., 1995)
•
Tourmaline hydrothermale du
comté de Cornwall, Angleterre
(London et Manning, 1995)
Los Pelambres
nÔ 4
veines
hydrotherrnales Tourmalines
riches en Fe et Mg
Figure 20. Diagramme ternaire FeTotal-AI-Mg (en proportions moléculaires) des tourmalines provenant de
différents environnements géochirniques. Les carrés représentent la composition idéale de certaines phases
pures. Modifiée de Henry et Guidotti (1995).
(1) Un milieu de formation riche en sodium, calcium et fer ayant des quantités limitées de
magnésium. Ces conditions sont semblables à celles retrouvées dans le coeur du système
porphyrique où les assemblages minéralogiques d'altération sont marqués par la présence
de l'albite et d'un grand nombre de silicates calciques (e.g. épidote, amphiboles et sphène)
ainsi que l'absence complète de biotite. C'est ainsi que la composition globale des fluides
hydrothermaux qui ont mené à la formation des zones d'altération potassique et sodique
présente des caractéristiques chimiques semblables, suggérant un lien génétique possible
entre les deux types d'altération hydrothermale.
(2) Un état de relative oxydation permettant la présence de fer ferrique dans le système et
qui, dans un milieu appauvri en aluminium, a rendu possible la substitution entre ces deux
éléments dans la structure moléculaire de la tourmaline. Ces conditions de relative
oxydation sont en accord avec les conditions observées dans la zone d'altération
potassique où la magnétite et l'hématite se retrouvent en association avec la minéralisation
disséminée à Cu-Mo-Au.
o
300 C 3 kbar 3 kbar
-15
Tourmaline
Tourmaline
-20
'"'<'\
@' Tourmaline
S -25
~
v Tourmaline Ab
And Ab Sil Ab
bJ)
..9 -30 Pg
Kln Pg Ab Prl
-35
o 2 4 6 8 o 2 4 6 8 o 2 4 6 8 02468
+ + + + + + + +
log (aNa faH ) log(aNa faH ) log (aNa faH ) log(aNa faH )
o o
300 C 1 kbar 500 C 1 kbar
-15
Tourmaline
-20
'"'<'\
@' Tourmaline
S -25
~
v Tourmaline And Ab Sil Ab
bJ) Ab
..9 -30
Pg
Kln Pg Ab Prl
-35
o 2 4 68024680246802468
+ + + + + + + +
log(aNa faH ) log(aNa faH ) log(aNa faH ) log (aNa faH )
Figure 21. Diagramme des rapports des activités aNa+/aW vs. aB(OH)3, montrant les zones de stabilité de
la tourmaline, albite (Ab), paragonite (Pg), kaolinite (Kin), pyrophyllite (Pd), andalusite (And) et de la
siIlimanite (Sil). Les diagrammes sont construits pour des intervalles de températures de 300°C à 600°C à
3 kbar (partie supérieure) et 1 kbar (partie inférieure). Tirée de Lynch et Ortega, en préparation.
L'acide borique montre un champ de stabilité très étendu (figure 22A) et il se transforme
en borate seulement dans des conditions de très haute alcalinité (Gieskes, 1974). La figure
22A montre que l'acide borique demeure l'espèce dominante du bore dans un vaste
intervalle de valeurs de pH (Lynch et Ortega, en préparation). Cet intervalle se superpose
(figure 22A) aux champs de stabilité des principales phases minérales que caractérisent les
assemblages typiques d'altération dans les systèmes hydrothermaux d'origine magmatique
(i.e. potassique (feldspath K); phyllique (muscovite); argilique (kaolinite)) (Lynch et
Ortega, en préparation).
78
~
~ B(OH)3
i:: ~~
....0 R
~
s~ ~R'
~~
~ ;J 8 !Q~
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S [}v:
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()
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0
() ~i pK= 10.
bIl
PK;5~E : 350°C
500 bar
1 bar:
....0
2 7 12
pH
6
g:>
U 2
'6i.i
.fi
0
-2
B
100 200 300
Tee)
4
0
u
0- 2
Ô
C
0
0 10 20 30 40 50 60
% ébullition
Figure 22. (A) Concentration des différentes espèces de bore par rapport aux conditions d'acidité à
l'intérieur des systèmes hydrothermaux d'origine magmatique. L'acide borique demeure l'espèce
dominante dans un vaste intervalle de valeurs de pH qui se superpose aux conditions de formation des
principaux assemblages d'altération reliés aux systèmes hydrothermaux. (B) Rapport Cv/Cl vs TeC) des
principales espèces neutres et gazeuses dissoutes dans les fluides hydrothermaux. Cv et Cl représentent les
concentrations des différentes espèces en vapeur et en liquide respectivement. La proportion en vapeur des
substances volatiles augmente avec la température, alors que les substances non volatiles, comme l'acide
borique, se concentrent dans le résidu hydrothermal. (C) Modèle de distillation par ébullition dans un
système ouvert. Les espèces volatiles (e.g. H2S) deviennent épuisées dans le résidu hydrothermal (Cl) par
rapport à leur concentration initiale (Co). En contraste, l'acide borique et les autres espèces non-volatiles
se concentrent progressivement dans les résidu hydrothermal durant les processus d'ébullition. Tirées de
Lynch et Ortega, en préparation.
79
En comparaison avec les principales espèces neutres et gazeuses dissoutes dans les fluides
hydrothermaux (figure 22B), l'acide borique est une substance relativement non-volatile
(Ellis et Mahon, 1977; Giggenbach, 1980). Cette caractéristique rendrait propice sa
concentration dans le résidu hydrothermal des fluides qui ont suivi un processus
d'ébullition (Lynch et Ortega, en préparation). Ainsi la vaporisation et le dégazage des
fluides hydrothermaux en ébullition représenterait un mécanisme efficace pour la
concentration du bore dans le coeur des systèmes hydrothermaux d'origine magmatique
(figure 22C) (Lynch et Ortega, en préparation).
5.2.2 La tourmaline dans les gîtes de cuivre porphyrique et sa place dans le système
hydrothermal magmatique de Coxheath
La tourmaline est une constituante commune sinon essentielle d'un grand nombre
de brèches de nature hydrothermale associées à l'évolution des dépôts de cuivre
porphyrique (e.g. Sillitoe 1985; Skewes, 1992; Wamaars et al., 1985; Sillitoe et al., 1985;
Carlson et Sawkins, 1980; Sillitoe et Sawkins, 1971). Le mécanisme de formation de ces
brèches est attribué à l'énergie libérée lors de la cristallisation et/ou de la décompression
des magmas hydratés, durant leur emplacement dans la croûte supérieure (Burham, 1979,
1985; Sillitoe, 1985). Ainsi, la présence de brèches d'origine hydrothermale, dans la
carapace extérieure des plutons et dans leur roches encaissantes, implique l'exsolution des
fluides hydrothermaux comme une conséquence directe des processus d'ébullition et d'un
abaissement de la pression (Burham, 1985). Ces conditions mènent à la fracturation des
roches encaissantes des systèmes hydrothermaux ainsi qu'à la formation des différents
assemblages de minéraux (tourmaline, entre autres) qui forment ce genre de brèches.
(Burham, 1979, 1985, Sillitoe, 1985). Des inclusions fluides dans des tourmalines
provenant des brèches minéralisées à El Teniente au Chili indiquent que les fluides
hydrothermaux hypersalins (34.2-44.5 NaCI % poids eq.) se retrouvaient en ébullition à
des températures entre 300°C et 480°C (Skewes, 1992). Des études similaires des
inclusions fluides dans des cristaux de quartz provenant de plusieurs brèches riches en
tourmaline démontrent que des conditions de formation semblables ont eu lieu lors de la
genèse de ces structures minéralisées (Carlson et Sawkins, 1980; Sillitoe et Sawkins,
1971; Skewes, 1992).
80
La tourmaline à Coxheath est semblable à celle des autres gîtes de nature porphyrique
(figure 20). Cependant, à Coxheath, contrairement à la grande majorité des gîtes de nature
porphyrique, la tourmaline se retrouve principalement contenue dans des structures
filoniennes, alors que son association à la présence de brèches d'origine hydrothermale est
limitée. De plus, les veines de tourmaline sont apparemment reliées à des structures de
caractère fragile localisées dans la zone de contact entre l'intrusion et la séquence
volcanique. À savoir si ces structures sont une conséquence directe de l'énergie
mécanique libérée lorsque le système se trouvait en ébullition reste à déterminer. Malgré
tout, les caractéristiques chimiques et minéralogiques de la tourmaline et de la zone
d'altération sodique montrent un lien génétique étroit avec le coeur du système
hydrothermal magmatique de Coxheath. Les nombreux événements de formation de veines
caractéristiques de la zone d'altération sodique témoignent d'une intense activité
hydrothermale. La présence de fluides hydrothermaux riches en acide borique et sodium
dans la partie supérieure du domaine porphyrique à Coxheath semble être le produit du
dégazage des fluides hydrothermaux comme conséquence directe de multiples événements
d'ébullition au coeur du système hydrothermal. Ainsi, le résidu hydrothermal hypersalin
aurait rendu propice, durant son refroidissement, la formation d'importantes
concentrations de minerai à haute teneur en cuivre ainsi que de la paragenèse riche en
tourmaline que caractérise la zone d'altération sodique. Ceci est en accord avec les
observations dans les systèmes hydrothermaux actifs (e.g. Hedenquist et al., 1993) qui
indiquent que le cuivre se concentre aussi dans le résidu hydrothermal avant que la vapeur
soit expulsée par des décharges fumerolliennes dans les parties supérieures des édifices
volcaniques.
Dans les parties supérieures des systèmes hydrothermaux d'origine magmatique plusieurs
mécanismes peuvent être invoqués pour expliquer la génération des fluides hyperacides qui
rendent possible la formation des zones d'altération hydrothermale dans les
environnements typiquement épithermaux. (Arribas, 1995; Eaton and Setterfield, 1993;
Heald et al., 1987; Sillitoe, 1993a). Ceux-ci incluent:
(1) l'oxydation et la réduction simultanées du soufre lors de la di solution dans l'eau des
solutions riches en S02 produits du dégazage de magmas relativement oxydés (Heald et
al., 1987). Les gaz riches en S02 se décomposent en présence de l'eau (à environ 400°C)
en H2S et postérieurement en H2S04 (Arribas, 1995; Heald et al., 1987). Ce phénomène
ayant lieu lors de l'absorption du S02 d'origine magmatique par des eaux souterraines
(Arribas, 1995), serait régi par les réactions suivantes (Heald et al., 1987):
et,
(2) l'oxydation du H2S libéré durant l'ébullition des fluides d'origine magmatique (Eaton
and Setterfield, 1993; Heald et al., 1987, Sillitoe, 1993a). Cette oxydation atmosphérique
du H 2S aurait lieu dans la zone vadose au-dessus de la nappe phréatique (Arribas, 1995;
Sillitoe, 1993a; 1995) et serait directement liée aux décharges fumerolliennes de vapeur
libérées lors de l'ébullition en profondeur des fluides hydrothermaux (Arribas, 1995).
L'interaction des solutions riches en acide sulfurique avec les roches encaissantes rend
propice la formation des assemblages minéralogiques typiques des zones d'altération
argilique (Arribas, 1995; Heald et al., 1987). Ainsi, les produits de l'altération argilique
représentent les vestiges de roches volcaniques ayant subi un intense lessivage du Fe203,
82
MgO, CaO, Na20 et du K20 et l'addition de S dans des conditions d'extrême acidité
(pH<2) et des températures d'environ 250°C (Arribas, 1995; Hedenquist et Lowenstern,
1994). Ces conditions rendent possible la solubilité de l'aluminium conduisant ainsi à la
formation d'un résidu siliceux de texture poreuse typiquement retrouvé dans les zones
d'altération argilique avancée (Arribas, 1995; Eaton and Setterfield, 1993; Hedenquist et
Lowenstern, 1994).
La neutralisation de ces solutions hyperacides résultant de leur interaction avec les roches
encaissantes et leur mélange avec les eaux d'origine météorique provoque la formation des
différentes zones d'altération hydrothermale dans les parties supérieures des systèmes
hydrothermaux d'origine magmatique (Arribas, 1995; Giggenbach, 1992, Rye; 1993;
Sillitoe, 1989). Ainsi, la distribution des zones d'altération argilique et phyllique autour
des conduits hydrothermaux reflète la diminution des conditions d'acidité des fluides
d'origine hydrothermale (Arribas, 1995; Sillitoe, 1989).
Dans les zones d'altération phyllique, les principales réactions chimiques sont dues à un
processus métasomatique durant lequel l'hydrogène est introduit dans le système. (Lowell
et Guilbert, 1970; Armbrust et al., 1977). Les concentrations et l'activité de l'ion
hydrogène sont suffisamment élevées pour déplacer le sodium et le calcium des
plagioclases (Armbrust et al., 1977), alors que la valeur du rapport (aK+/aH+) permet la
stabilité de la séricite (figure 16, page 65) (Beane et Titley, 1981). Ainsi, le lessivage d'une
grande partie du sodium, du calcium, du magnésium et du strontium des roches affectées
par l'altération phyllique entraîne le remplacement des assemblages minéralogiques
originaux par un assemblage d'altération libre en calcium qui correspond à la paragenèse
quartz-séricite-pyrite (Armbrust et al., 1977; Beane et Titley, 1981).
La présence de pyrophyllite dans les zones d'altération argilique est généralement associée
aux parties inférieures des gîtes du type alunite-kaolinite (e.g. Bonharn, 1989; Sillitoe,
1995), ainsi les zones restreintes d'altération argilique répertoriées à Coxheath pourraient
correspondre aux racines d'une vaste zone d'altération argilique avancée qui serait
recouverte par les roches du Carbonifère dans la partie est de la zone d'étude.
Cette diversité des styles de minéralisation reflète les différentes étapes de l'évolution
tectonique de la zone d' Avalon dans les Appalaches du nord. Malgré la présence d'un
important gisement d'or comme celui de la mine de Hope Brook à Terre-Neuve (Swinden
et O'Driscoll, 1995; Tuach et al., 1988), le potentiel minier de la zone d'Avalon reste
jusqu'à maintenant sous-estimé, alors que sa métallogénie demeure dans la plupart des cas
mal comprise.
Différents modèles tectoniques ont été proposés pour expliquer l'évolution de la zone
d'Avalon. Cependant les difficultés rencontrés dans la corrélation des unités
lithostratigraphiques le long de l'extension de cette zone ont eu pour effet que les modèles
proposés sont à caractère local plutôt que régional (e.g;. Strong, 1979; O'Brien et al.,
1983; Nance, 1987; Barr, 1993; Keppie et al., 1990).
84
Le modèle proposé par Nance (1987), pour l'évolution tectonique de la zone d'Avalon au
Nouveau-Brunswick peut être modifié pour refléter le déroulement des événements qui
ont marqué le développement de cette zone lithostratigraphique dans le reste du Canada.
Ainsi, un socle cristallin sur lequel une plate-forme carbonatée s'est développée
représenterait le début de l'évolution de la zone d' Avalon. L'effondrement de la plate-
forme aurait eu lieu une fois qu'une tectonique coulissante se serait installée sur la marge
continentale. La remobilisation du socle et de sa couverture aurait alors été suivie par la
mise en place de roches volcaniques et plutoniques ayant fort probablement une affinité
océanique (Nance, 1987). Ces roches seraient comparables à celles de la péninsule de
Burin (ca 760 Ma (Krogh et al., 1988)), où des dépôts d'olistostromes calcaires contenant
des stromatolites sont retrouvés à la base (O'Brien et al., 1983).
La fermeture de ce bassin aurait commencé à environ 680 Ma. Dans ce contexte, les
roches de la ceinture de Stirling (681 +6/-2 Ma. (Bevier et al., 1993)), à l'île du Cap-
Breton et du Groupe de Connaigre Bay (682.8 ±1.6 Ma (Swinden et Hunt, 1991)) à
Terre-Neuve, marquent le début d'une subduction qui aurait atteint une activité volcanique
maximale à 620 Ma. Les roches de Georgeville à Antigonish (Keppie et al., 1990) ainsi
que celles du Groupe de Jeffers Brook et de la Formation de Folly River à Cobequid
(Keppie et al., 1990) pourraient aussi refléter les vestiges des premières étapes de cet
événement étant donné qu'elles représentent un événement magmatique antérieur à
l'intrusion des suites plutoniques datées à environ 620 Ma et qui affleurent dans ces deux
régions.
85
La phase principale d'activité magmatique a eu lieu à environ 620 Ma et est associée à la
formation d'importantes séquences de roches volcaniques et des intrusions comagmatiques
de ces roches volcaniques (e.g. Bevier et Barr, 1990; Bevier et al., 1993; Krogh et al.,
1988). Les caractéristiques géochimiques de ces roches démontrent généralement que leur
mise en place se serait effectuée sur un socle de nature cristalline (e.g. Barr, 1993; Barr et
White, 1988; Dostal et McCutcheon, 1990; Keppie et al., 1990).
Vers la fin de la subduction (ca 560 Ma) un régime d'extension provoqua une autre
période de volcanisme (e:g. Bevier et al., 1993, 1996; Bevier et Barr, 1990; Keppie et al.,
1990; Krogh et al., 1988). Ce régime d'extension associé à un régime transpressif (e.g.
Keppie et al., 1991) provoqué par une tectonique décrochante aurait éventuellement mené
à la formation des bassins éocambriens où les roches sédimentaires marines typiques de la
zone d'Avalon se sont déposées.
Les minéralisations les plus anciennes raportées dans les roches qui appartiennent à la zone
d'Avalon se retrouvent associées aux roches de la ceinture de Stirling (ca 680 Ma (Bevier
et al., 1993)) et du Groupe de Connaigre Bay (ca 68:2 Ma (Swinden et Hunt, 1991) au
sud-est de l'île du Cap-Breton et à Terre-Neuve respectivement. Ces minéralisations se
sont formées dans des contextes d'arcs volcaniques sous-marins et sont classées comme
de gîtes de sulfures massifs volcanogènes (Barr et al. 1988; Swinden et Hunt, 1991,
Swinden, 1995a)
En contraste, les indices de minéralisation répertoriés au sein de la zone d' Avalon ont plus
souvent une affinité porphyrique ou épithermale (figure 23). La plupart de ces indices sont
associées à l'événement magmatique bien défini à caractère calco-alcalin (e.g. Barr, 1993;
Barr et White, 1988) qui a eu lieu dans un contexte d'arc magmatique à environ 620 Ma
(e.g. Bevier et Barr, 1993; Bevier et al., 1993; Krogh et al., 1988) et qui est bien préservé
dans les différentes régions qui appartient à la zone d' Avalon dans les Appalaches du nord.
Un exemple clair de ces minéralisations correspond au gîte de Coxheath associé
directement à l'évolution magmatique des roches formées durant cette période d'activité
86
volcanique et plutonique. Des caractéristiques semblables à celles reconnues à Coxheath
ont été décrites, entre autres, à Terre-Neuve et au Nouveau-Brunswick. À Terre-Neuve,
par exemple, le pluton de Holyrood (ca 620 Ma Krogh et al., 1988) contient une
minéralisation disséminée à Cu-Mo-Au-Ag (Rose, 1952, Tuach et al., 1988, Swinden et
Sangster, 1995) et est aussi associé au développement des zones d'intense altération
argilique riches en pyrophyllite (Rose, 1952, Tuach et al., 1988; Swinden et O'Driscoll,
1995) dans les roches volcaniques du Groupe de Harbour Maine qui sont interprétées
comme comagmatiques de l'intrusion de Holyrood (O'Brien et al., 1983).
MctCOl~Ml[CK LAKE
o 100 200km
DE LA ZONE D'AVALON
1 2
620 _560 Ma.
Figure 23. Carte de localisation des pnnclpaux indices de minéralisation de type porphyrique et
épithermal répertoriés dans la zone d'Avalon des Appalaches du nord. Modifiée de Hollister et al. (1974),
Kirkham et Soregaroli, (1975), Ruitenberg et al. (1979) et Tuach et al. (1978).
La minéralisation à Hope Brook (11.2 millions de tons @ 4.54 g/t Au (McKenzie, 1986))
représente la seule concentration connue de minerai à caractère économique dans la zone
d' Avalon. La minéralisation à Hope Brook est considérée comme du type alunite-kaolinite
(McKenzie, 1986; Stewart, 1992; Swinden et O'Driscoll, 1995) et est associée à des
intenses zones de silicification et d'altération argilique (McKenzie, 1986, Stewart, 1992;
Swinden et O'Driscoll, 1995). Des zones d'altération hydrothermale similaires, associées à
des teneurs erratiques en or, sont aussi reconnues dans les roches du Groupe de Love
Cove (ca 590 Ma (Dallmeyer et al., 1981) qui affleure aussi à Terre-Neuve.
.. .
• • propoylitique.
• 'propylifi,\ue' •
. .
fluidês hydrotbermaux.
.
~'
Figure 24. Modèle idéalisé pour l'évolution du système hydrothermal magmatique de Coxheath. Le
modèle illustre un environnement subvolcanique dans lequel la mise en place du pluton de Coxheath est
associée au développement d'un système hydrothermal magmatique en-dessous d'un édifice volcanique.
ARGILLIQUE
résidu hydrothermal
fi B(OH)3" B(OH)3
TOURMALINE ..
B(OH)3 B(OH)3
"'-n POTASSIQUE
n . n--..
magnétite
magnétite .
Figure 25. Évolution des conditions physico-chimiques au sein du système hydrothermal magmatique de
Coxheath. Le coeur du système représente un domaine porphyrique marqué par des conditions d'extrême
oxydation menant à la formation de la magnétite et des rapports K+IH+ et Na+lH+ très élevés. La
concentration de sodium et d'acide borique dans le résidu hydrothermal produit par de multiples
événements d'ébullition des fluides hydrothermaux a permis le développement d'une importante zone
d'altération sodique dont la tourmaline représente une des phases essentielles. L'importante séparation
des espèces volatiles et non-volatiles lors de l'ébullition des fluides hydrothermaux est témoignée par la
présence de rubans tardifs de pyrite dans les veines de quartz-tourmaline. Les fluides riches en volatiles
ont été expulsés vers des niveaux supérieurs du système hydrothermal magmatique dans un terrain
structuralement préparé permettant ainsi la formation de zones extensives d'altération phyllique et
argilique dans le domaine épi thermal.
La disposition des différentes zones d'altération dans le domaine épithermal montre des
analogies avec les zones d'altération associées aux gîtes épithermaux du type alunite-
kaolinite. Les effets de l'altération argilique correspondent à la formation d'un assemblage
paragénétique de quartz-kaolinite-pyrophyllite. Cet assemblage caractéristique des zones
d'altération argilique montre une transition graduelle vers une paragenèse d'altération
formée de quartz, de séricite et de pyrite qui correspond à une zone d'altération phyllique
très répandue dans les roches de la séquence volcanique de Coxheath. Les assemblages
paragénétiques qui définissent les différentes zones d'altération hydrothermale retrouvées
93
dans le domaine épithermal à Coxheath, indiquent que les fluides hydrothermaux qui ont
mené à sa formation étaient caractérisés par des faibles rapports de a(K+/H+) et de
a(Na+/H+).
2
98
4
100
Photo 5. Coupe d'une diorite montrant un stockwerk de veines de tourmaline ± quartz, le long
desquelles des bordures d'albite rose se sont développées. Plusieurs générations de veines
ant être reconnues. En certains endroits (au centre-gauche) la roche a été transformée en
, massive de tourmaline-albite.
6
102
Photo 7. Aspect en affleurement des roches affectées par l'altération phyllique. Les roches
montrent une séricitisation et une silicification intenses ainsi que la présence de 5 à 10% de
cristaux de pyrite.
8
104
Photo 9. Quartz de texture amorphe provenant d'un secteur intensément silicifié dans la zone
d'altération argilique à Coxheath. Les analyses de diffraction de rayons X indiquent la présence
de la kaolinite et de la pyrophyllite, suggérant ainsi que l'assemblage Qtz-Kln-Prl s'est formé
dans des conditions d'extrême acidité et à des températures entre 200 et 300°C (e.g Arribas,
1995)
105
9
APPENDICE A
CARTES
CH Sydney 16 km
CW -~
CARBONIFÈRE
CH 1 cw 1 Groupe de Windsor non-différentié:
calcaire, évaporiles et grès à gr.tin.~ fins
DÉVONIEN
1D MIl
C
Formation de McAdams Lake:
grès feldspathique 1.'1 conglomérat
.,'
ORDOVICIEN
10 M b C
1 Formation de McAdams Uronk:
silstorM: siliceuse ct g.-ès gris
CW
, f
CAMBRIEN
.'ormation de MacNeil: schiste argileu.'i4.'.
siltstone et calcaire
,
\. foliation
o
Granite à granodiorite
\ Joint \ Dyke
•oo
Séquence volcanique de Coxheath
Brèche vokanique et coulées andésitiques
\ Strie de faille , Veine
•
Route de couleur verte pâle
Puits d'extraction
Basalte porphyrique noir
2 3km
" 1:50000 \ Synclinal 1 Faille verticale
ELEVATION EN PIEDS 1
Séquence volcanique de
Coxheath
r:l 8~che l'okanique et
~ coulées andésitiques
o Rhyolite el dacite
r;l
L...:J
And('Sile porphl rique de
couleur verte polle
CW
/
x)<
62 / .
• Zone d'altération phyllique
Ser+Qtz+Py
+
x
+
)(00""
.;--
Xx
x
>I ~~< ~:"
./
o Zone d'altération propy-litique
Ep+Ser+Chl+Ms+Caf:::!-Qtz
1 +Xx xx <::/
I-
I _ CW Zone d'altération sodique
F::J Kfs+Qtz+Ab+Tur+Ms
1 W
1- Ccp-Py-Bn-HeITl
o 2 3km
1:50000 Zone d'altération potassique
EKfs+Qtz+Ab+Ep+Chl+AITlp+Spn+Âp+Ms
Figure 8. Carte des zones d'altération hydrothermale Ccp-Py -B n -Mag-Hern
~Mnn dans la région de Coxheath
APPENDICEB
ANALYSES CHIMIQUES À LA MICROSONDE
1
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
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j
j
j
j
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j
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j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
115
Tableau 1. COMPOSITION DES FELDSPATHS DES PARAGENÈSES
D'ALTÉRATION POTASSIQUE À COXHEATH
n=nombre d'analyses
Paragenèse PMA
ALBITE ORTHOSE SD
n=l n=2
SI02 65,43 62,16 0,71
AL203 20,13 17,96 0,25
NA20 Il,89 l,56 0,49
CAO 0,76 0,05 0,03
K20 l,57 15 0,56
FEO 0,08 0,05
TOTAL °
99,78 96,81 0,95
Paragenèse PMB
ALBITE ANORTHOSE SD ORTHOSE SD
n=l n=2 n=5
SI02 67,2 66,28 0,33 64,3 0,15
AL203 19,74 19,72 0,11 18,74 0,17
NA20 12,66 8,01 0,85 0,31 0,05
CAO 0,26 0,13 0,11 0,04 0,02
K20 0,08 6,04 0,25 16,8 0,11
FEO 0,03 0,15 0,19 0,12 0,13
TOTAL 99,97 100,33 0,29 100,31 0,33
Paragenèse PDA
ALBITE SD ANORTHOSE SD ORTHOSESD
n=6 n=3 n=4
SI02 65,86 1,2 64,4 1,3 64,3 0,19
AL203 21,14 1,03 19,4 0,42 18,7 0,16
NA20 Il,55 0,72 9,35 0,84 0,74 0,74
CAO 0,8 0,59 0,89 1,19 0,03 0,03
K20 0,7 0,65 4,09 0,26 16,2 1,01
FEO 0,08 0,06 0,49 0,81 0,08 0,07
TOTAL 100,13 0,94 98,6 0,6 100 0,45
Fe/~Fe+Mg+Mn~ 0,336 0,324 0,298 0,367 0,286 0,342 0,300 0,322 0,418
119
Tableau 3. COMPOSITION DES AMPHIBOLES DE LA P ARAGENÈSE PME
Fonnule structurale calculée sur la base de 23 oxygènes
8 8 8 8 8 7,962 8 7,953
Fe/(Fe+Mg) 0,228 0,227 0,225 0,224 0,25 0,236 0,248 0,24 0,026
M~(Mg+Fe) 0,772 0,773 0,775 0,776 0,750 0,764 0,752 0,760 0,50
123
FE+2
MN °
0,004 0,014° 0,007 ° 0,006° 0,009 ° 0,010 ° °
0,005 ° °
0,008 0,004
MG 0,014 0,007 0,030 0,029 0,030 0,029 0,036 0,025 0,011
CA 2,031 2,050 2,062 2,092 2,069 2,047 2,008 2,051 0,027
2,049 2,071 2,098 2,127 2,108 2,086 2,049 2,084 0,03
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
125
8 8 8 8 8 8 8 8
Tableau 6. Suite
8 8 8 8 8
°
AL 2,085 1,855 1,83 1,892 2,08 0,159
TI 0,159 0,21 0,262 0,128 0,158 0,091
CR 0,009 0,004 0,004 0,005 0,005
FE 3,303 3,223° 3,028 3,014 3,345 0,239
MN 0,025 0,042 0,04 0,03 0,032 0,01
MG 6,171 6,348 6,218 6,643 6,031 0,291
CA 0,049 0,119 0,309 0,063 0,128 0,121
NA
K °
0,044 °
0,03 °
0,023 °
0,003 °
0,028 °
0,025
FE+2
MN 0,015° 0,005° 0,000 ° 0,003° 0,025 ° °
0,021
MG 0,005 0,000 0,003 0,000 0,007 0,024
CA 2,001 2,045 2,029 2,034 1,988 1,979
2,021 2,049 2,032 2,036 2,020 2,023
Tableau 7. Suite
FE+2
°
0,009 0,010° °
0,002 ° °
0,010
MN
0,001 0,006 0,007 0,006 °
MG
2,014 2,051 2,018 °
CA 2,025
2,035 2,030 2,059 °
2,034 0,013
T-l T-2 T-3 T-4 T-5 T-6 T-7 T-8 T-9 T-lO
SI02 33,68 35,45 34,77 34,28 34,87 34,04 35,17 34,84 34,53 34,30
AL203 22,62 27,80 27,10 24,80 25,39 22,33 25,70 26,98 25,04 25,44
MGO 7,28 7,66 8,22 8,48 7,66 7,34 7,47 7,40 7,24 7,17
TI02 0,79 0,23 0,36 0,71 0,15 0,42 0,22 0,29 0,59 0,76
FEO 17,34 10,22 10,89 12,54 10,15 17,57 13,75 12,04 14,61 14,55
NA20 1,80 2,25 2,12 1,80 1,16 1,73 2,19 2,15 1,91 2,05
CAO 1,92 0,78 1,25 1,88 0,81 2,00 1,14 1,31 1,71 1,49
K20 0,01 0,06 0,03 0,04 0,05 0,02 0,03 0 0,01 0,03
TOTAL 85,44 84,45 84,74 84,53 80,24 85,45 85,67 85,01 85,64 85,79
SI 5,993 6,056 5,967 5,983 6,246 6,058 6,064 5,994 6,003 5,954
AL 4,744 5,598 5,481 5,101 5,359 4,685 5,222 5,472 5,131 5,203
MG 1,931 1,950 2,103 2,207 2,045 1,948 1,919 1,897 1,878 1,856
TI 0,106 0,030 0,047 0,094 0,020 0,057 0,029 0,038 0,077 0,099
FE 2,581 1,460 1,563 1,830 1,521 2,616 1,983 1,733 2,124 2,112
NA 0,620 0,746 0,706 0,609 0,405 0,597 0,733 0,716 0,642 0,689
CA 0,366 0,144 0,231 0,351 0,156 0,381 0,210 0,242 0,320 0,278
K 0,002 0,013 0,007 0,009 0,011 0,005 0,008 0 0,002 0,006
TOTAL 16,341 15,995 16,103 16,182 15,762 16,344 16,167 16,091 16,176 16,195
(Fe+Mg) 4,512 3,409 3,666 4,037 3,566 4,563 3,901 3,629 4,002 3,968
Fe/(Fe+Mg) 0,572 0,428 0,426 0,453 0,427 0,573 0,508 0,477 0,531 0,532
T-11 T-12 T-13 T-14 T-15 T-16 T-17 T-18 T-19 T-20
SI02 33,40 33,65 34,73 34,60 35,39 34,22 34,89 34,29 34,47 34,42
AL203 22,10 24,57 27,24 26,30 27,93 23,28 25,96 26,71 25,94 25,50
MGO 7,02 6,80 7,53 7,90 7,60 7,360 7,47 7,20 7,50 7,18
TI02 0,71 0,78 0,15 0,27 0,34 0,62 0,41 0,52 0,33 0,53
FEO 18,11 16,55 11,28 12,46 10,71 16,73 13,26 12,65 12,46 13,65
NA20 1,78 1,89 2,38 2,23 2,27 1,89 2,13 2,10 2,16 2,07
CAO 1,98 1,65 0,75 1,18 0,92 1,75 1,44 1,43 1,40 1,54
K20 0,08 0 0,04 0,02 0,12 0,03 0,03 0,04 0,03 0,04
TOTAL 85,18 85,89 84,1 84,96 85,28 85,88 85,59 84,94 84,29 84,93
SI 5,998 5,910 6,008 5,981 6,013 6,022 6,014 5,937 6,010 6,001
AL 4,678 5,085 5,554 5,358 5,593 4,829 5,273 5,451 5,331 5,241
MG 1,879 1,782 1,942 2,036 1,924 1,932 1,920 1,859 1,950 1,866
TI 0,096 0,104 0,019 0,035 0,044 0,082 0,054 0,068 0,044 0,069
FE 2,721 2,431 1,632 1,802 1,522 2,463 1,911 1,832 1,817 1,991
NA 0,618 0,645 0,798 0,747 0,748 0,644 0,711 0,705 0,730 0,699
CA 0,380 0,310 0,139 0,219 0,167 0,330 0,266 0,266 0,262 0,288
K 0,019 0,001 0,009 0,006 0,026 0,008 0,008 0,009 0,007 0,009
TOTAL 16,387 16,267 16,100 16,181 16,035 16,308 16,155 16,126 16,149 16,163
(Fe+Mg) 4,600 4,213 3,574 3,838 3,445 4,395 3,830 3,690 3,767 3,857
Fe/(Fe+Mg) 0,592 0,577 0,457 0,469 0,442 0,560 0,499 0,496 0,482 0,516
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
135
Tableau 8. Suite
T-21 T-22 T-23 T-24 T-25 T-26 T-27 T-28 T-29 T-30
SI02 34,54 34,11 35,12 34,69 33,86 35,44 35,25 34,3 32,59 30,20
AL203 26,05 25,15 27,88 23,42 22,52 27,46 26,45 26,19 27,76 25,22
MGO 6,67 7,42 7,52 7,70 6,86 7,80 7,54 7,34 7,18 6,94
TI02 0,16 0,63 0,27 0,38 0,70 0,28 0,34 0,45 0,11 0,42
FEO 13,78 14,08 10,77 16,00 17,45 Il,89 12,44 13,73 11,06 12,96
NA20 2,13 2,10 2,26 2,62 1,81 2,19 2,20 1,93 1,86 l,51
CAO 1,45 l,58 0,98 0,55 2,07 1,11 1,28 1,65 l,40 2,07
K20 0,03 0,05 0,03 0,04 0,03 0,02 0,02 0,03 0,03
TOTAL 84,81 85,12 84,83 85,4 85,3 86,19 85,52 85,62 °
81,96 79,35
SI 6,024 5,960 6,000 6,098 6,038 5,999 6,042 5,933 5,800 5,669
AL 5,354 5,180 5,613 4,853 4,734 5,478 5,344 5,338 5,824 5,581
MG 1,734 1,934 1,915 2,017 1,823 1,968 1,927 1,893 1,903 1,943
TI 0,022 0,083 0,035 0,051 0,094 0,036 0,045 0,058 0,015 0,059
FE 2,010 2,058 1,539 2,352 2,603 1,683 1,784 1,986 1,647 2,035
NA 0,721 0,712 0,749 0,893 0,627 0,718 0,731 0,648 0,640 0,550
CA 0,271 0,295 0,18 0,104 0,395 0,202 0,235 0,3055 0,2675 0,417
K 0,007 0,011 0,006 0,010 0,006 0,005 0,005 0,008 0,007
TOTAL 16,141 16,230 16,036 16,376 °
16,319 16,088 16,110 16,168 16,095 16,260
(Fe+Mg) 3,744 3,991 3,454 4,369 4,426 3,651 3,710 3,879 3,550 3,978
Fe/(Fe+Mg) 0,537 0,516 0,446 0,538 0,588 0,461 0,481 0,512 0,464 0,512
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