EM4 - Magnetostatique

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EM 4 Magnétostatique

Lycée Thiers - Physique-Chimie - MPI/MPI* - 2024-2025

Table des matières


1 Les équations locales du champs magnétique 1
1.1 Rappels sur le champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Équation de Maxwell-flux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Équation de Maxwell-Ampère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Le théorème d’Ampère 5
2.1 Formule de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Énoncé du théorème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.3 Application du théorème. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Exemples d’application 8
3.1 Le fil infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.2 Le solénoïde infini. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 Les dipôles magnétostatiques 12
4.1 Le moment magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4.2 Champ magnétique créé par un dipôle magnétique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.3 Actions mécaniques et énergie potentielle d’un dipôle magnétostatique dans un champ ex-
térieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5 Complément : la loi de Biot et Savart 16

1 Les équations locales du champs magnétique


1.1 Rappels sur le champ magnétique

(a) Alignement de la limaille de fer autour d’un aimant. (b) Organisation de boussoles autour d’un aimant.

Fig. 1 – Photographie de l’alignement de limaille de fer et de boussoles autour d’un aimant.

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1.1.1 Ordres de grandeurs de champs magnétiques


Champ... Ordre de grandeur
B magnétique terrestre ≈ 5 × 10−5 T
B créé une bobine de 1000 spires parcourue par un courant de 1 A ≈ 10 mT
B créé par un aimant ≈ 0.1 à 1 T
B dans un moteur électrique ≈ 0.5 T
B créé par un électroaimant ≈ 1 à 10 T
B créé par un appareil IRM ≈ 5T

1.1.2 Les propriétés des lignes de champ magnétiques


Propriété.
. Les lignes de champs sont dirigé du pôle Nord vers le pôle Sud des aimants.
. Si deux lignes de champ se coupent en un point, alors le champ est nul en ce point.
. Si les lignes de champ sont parallèles entre elles et régulièrement espacées alors le champ est uniforme.
. Les lignes de champ sont toujours des courbes fermées (dans un aimant, les lignes de champ se bouclent
à l’intérieur de l’aimant).
. Les boucles de champ enroulent les courants électriques en respectant la règle de la main droite.
. Lorsque les lignes de champ se resserrent, la norme de B augmente. Les zones où le champ est le plus
intense se trouvent au voisinage de la source du champ magnétique.

1.1.3 Les cartes de champs magnétique


Une carte de champ magnétique est une représentation schématique de la disposition de la photo-
graphie de la figure 1. Les différentes topographie du champ sont manipulables sur cette page internet
(animation [1]).

S N

Fig. 2 – Carte de champ magnétique d’un aimant droit. Le champ est orienté du nord vers le sud.

1.2 Équation de Maxwell-flux



Théorème. Soit le champ magnétique B(M, t) au point M et à l’instant t. L’équation de Maxwell-flux
est un des postulats de l’électromagnétisme, et indique

div B(M, t) = 0 .

Remarque : Cette équation est, après celle de Maxwell-Gauss, la seconde des quatre équations
de Maxwell qui constituent le postulat de l’électromagnétisme.

En appliquant le théorème de Green-Ostrogradski, on en déduit que le flux de B(M, t) sur n’importe
quelle surface fermée est nul.

Propriété. Le champ magnétique B(M, t) est à flux conservatif.

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i>0

Fig. 3 – Carte de champ magnétique créé par une boucle de courant. Le champ est orienté selon la règle de la
main droite (les doigts suivent le sens du courant et le pouce indique la direction du champ magnétique).

i>0

Fig. 4 – Carte de champ magnétique créé par un solénoïde (c’est-à-dire un ensemble de spires les unes contre
les autres, autrement dit une bobine ou inductance). Le champ est orienté selon la règle de la main droite.

Prenons une surface construite sur un tube de champ. Par définition de celui-ci, le champ est parallèle
à la surface latérale et donc le flux latéral est nul.

Ainsi, le flux entrant dans le tube est égal au flux sortant.

Si les lignes de champs se resserrent, la surface


d’entrée devient plus grande que la surface de sor-
tie. Nécessairement, le champs en sortie doit aug-
menter pour compenser la diminution de la surface.
On retrouve donc que la valeur du champ augmente
lorsque les lignes de champs se resserrent.

Remarque : Cette propriété avait déjà été remarquée pour le champ électrique dans les régions
vides de charge.

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1.3 Équation de Maxwell-Ampère

1.3.1 Le rotationnel d’un champ vectoriel


Définition. On définit l’opérateur vectoriel rotationnel qui, appliqué à un champ vectoriel A(M ) vaut,
en coordonnées cartésiennes,
∂ Az ∂ Ay
 
 ∂y − ∂z 
 
 
# » #»  ∂ Ax ∂ Az 
 
rot A =  − .
 ∂z ∂x 


 
 
 ∂ Ay ∂ Ax 

∂x ∂y
# » #» #» #»
La définition à retenir utilise l’opérateur nabla en coordonnées cartésiennes, on a en effet rot A = ∇ ∧ A .


Pour l’interpréter, considérons un champ vectoriel A(M ) et étudions sa circulation élémentaire dC sur
un contour infinitésimal décrit figure 5.

y + dy

0
x x + dx

ez

Fig. 5 – Contour infinitésimal orienté utilisé pour calculer dC.


Au premier ordre, on peut supposer que le champ vectoriel A(x, y) est constant sur chaque côté. Pour
simplifier l’écriture, on n’écrira pas la coordonnée z. On a alors

#» #» #» #»
dC = A(x, y) · (dx #»
e x ) + A(x + dx, y) · (dy #»
e y ) + A(x, y + y.) · (−dx #»
e x ) + A(x, y) · (−dy #»
e y) ;
= Ax (x, y)dx + Ay (x + dx, y)dy − Ax (x, y + dy)dx − Ay (x, y)dy ;
= (Ax (x, y) − Ax (x, y + dy))dx + (Ay (x + dx, y) − Ay (x, y))dy ;
∂ Ax ∂ Ay ∂ Ay ∂ Ax
 
=− (x, y)dydx + (x, y)dxdy = (x, y) − (x, y) dS .
∂y ∂x ∂x ∂y

On constate que cette circulation élémentaire est égale au flux du vecteur rotationnel sur la surface
interne délimitée par le contour.

Propriété. La circulation d’un champ vectoriel sur un contour infinitésimal est égal au flux du vecteur
rotationnel de ce champ sur la surface orientée délimitée par le contour infinitésimal.

Attention, le flux est mesuré sur une surface fermée. L’orientation du flux est définie par le sens de
parcours du calcul de la circulation grâce à la règle de la main droite.

Comme son nom l’indique, si le rotationnel est non nul, la circulation sur des petites boucles élémentaires
est non nulle. Cela implique que le champ vectoriel tourne au niveau infinitésimal.

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1.3.2 Énoncé
#» #»
Théorème. Soit le champ magnétique B(M, t) et le champ électrique E(M, t) au point M et à l’instant
t. L’équation de Maxwell-Ampère est un des postulats de l’électromagnétisme et indique

# » #» #» 1 ∂E
rot B(M, t) = µ0 j (M, t) + 2 (M, t)
c ∂t

avec µ0 la perméabilité magnétique du vide, j (M, t) le vecteur densité de courant et c la célérité de la
lumière dans le vide.

Remarque : Cette équation est, après celle de Maxwell-Gauss et de Maxwell-flux, la troisième


des quatre équations de Maxwell qui constituent le postulat de l’électromagnétisme.

Propriété. Dans le cadre de l’Approximation des Régimes Quasi-Stationnaires magnétiques (ARQS ma-

1 ∂E
gnétique), on a 2 (M, t) qui est négigeable devant les autres termes de l’équations de Maxwell-
c ∂t
Ampère. Dans ce cas, l’équation de Maxwell-Ampère devient
# » #» #»
rot B(M, t) = µ0 j (M, t) .

Cette équation permet en particulier d’étudier les champs magnétiques statiques.

Remarque : L’ARQS magnétique sera détaillée dans le chapitre EM5.

Ainsi, en interprétant le rotationnel comme l’existence de « boucles » de champs, cette équation justifie
que les lignes de champ magnétostatiques sont fermées et entourent les sources de champ magnétique.

Le champ B(M ) décrit dans cette équation est un objet mathématique non trivial. En effet, on peut
l’écrit en coordonnées cartésiennes

B(M ) = Bx (x, y, z) #»
e x + By (x, y, z) #»
e y + Bz (x, y, z) #»
ez .

Pour déterminer ce champ, il faut donc déterminer entièrement trois fonctions de trois variables. L’appli-
cation du rotationnel conduit à
∂ Bz ∂ By
 
 ∂y (x, y, z) − ∂z (x, y, z)  
  jx (x, y, z)
   
# » #»
 
 ∂ Bx ∂ B z   
rot B(x, y, z) =  (x, y, z) −  = µ0 
(x, y, z) jy (x, y, z) .
 
 ∂z ∂x
  
  
 
j (x, y, z)
 
 ∂ By ∂ Bx  z
(x, y, z) − (x, y, z)
∂x ∂y

À cette équation, il faut rajouter l’équation de Maxwell-flux qui indique que la divergence du champ B est
nulle.

2 Le théorème d’Ampère
2.1 Formule de Stokes

Considérons un champ vectoriel A(M ). Nous avons vu que la circulation de ce champ sur une boucle
élémentaire est égale au flux du rotationnel sur la surface définie par cette boucle.
Considérons maintenant deux points M1 et M2 infiniment proches. Considérons deux boucles élémen-
taires entourant ces deux points, orientées dans le même sens, et partageant une portion commune. La
somme des deux circulations est égale à la circulation sur le contour extérieur total. En effet, la partie com-
mune est parcourue dans un sens autour de M1 et dans l’autre sens autour de M2 , ces deux contributions

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se compensent. La circulation totale est égale, par définition, à la somme des flux du rotationnel soit au
flux total défini par le contour global.
Cette idée est à la base du théorème suivant dont la démonstration rigoureuse est laissée aux mathé-
maticiens.

Théorème. Soit un champ vectoriel B(M ) et Γ un contour fermé orienté et S une surface ouverte entourée

par le contour. Le vecteur surface élémentaire dS est orienté par la règle de la main droite appliquée au
contour Γ. La formule de Sokes indique
˛ ¨ 
#» #» # » #»  #»
A(M ) · d` = rot A(M ) · dS .
Γ S

La circulation d’un champ vectoriel sur un contour fermé est égale au flux du rotationnel de ce champ à
travers la surface définie par ce contour.

Remarque : Il s’agit d’une surface quelconque s’appuyant sur le contour fermé car la divergence
d’un rotationnel est nul.
En toute rigueur, le théorème de Stokes est un théorème plus général. Il ne s’agit ici que
de l’application de celui-ci en dimension 3. La formule de Green-Ostrogradski vu au chapitre
précédent n’est d’ailleurs qu’un cas particulier de ce théorème général.

2.1.1 Retour sur le champ électrostatique

¸ #»Nous #»avons vu au chapitre EM1 que le champ électrostatique est à circulation conservative, soit
# » #» #»
Γ E(M )·d` = 0 sur toute courbe Γ. Ce résultat provient du fait que, en régime statique, on a rot E(M ) = 0 .
Il s’agit de la version statique de l’équation de Maxwell-Faraday. Cette équation n’est pas vraie en régime
variable, nous verrons plus tard sa version généralisée.

Propriété. On admet la propriété mathématique suivante, avec A(M ) un champ vectoriel et f (M ) un
champ scalaire,
# » #» #» #» # »
rot A(M ) = 0 ⇐⇒ ∃f (M ) tel que A = grad f (M ) .
´B # » #»
Cette propriété se comprend en utilisant la propriété du gradient A grad f · d` = f (B) − f (A). Ainsi,
si A = B, la circulation sur une courbe fermée est nulle, soit un rotationnel nul. Dit autrement, tout
champ vectoriel dérivant d’un potentiel « ne boucle pas » au niveau microscopique, ce qui est cohérent avec
la propriété des lignes de champ électrostatique qui sont issue des charges positives pour arriver sur les
charges négatives..
# » #» #»
Ainsi, l’existence du potentiel électrostatique V (M ) est intrinsèquement liée au fait que rot E(M ) = 0 .
Comme cette équation n’est plus vraie en régime variable, le potentiel V n’est plus défini de la même façon
en régime variable et ne peut plus être utilisé.

2.2 Énoncé du théorème


Appliquons la formule de Stokes à l’équation de Maxwell-Ampère dans le cadre de l’ARQS magnétique,
il vient ˛ ¨  ¨
#» #» # » #»  #» #» #»
B(M, t) · d` = rot B(M, t) · dS = µ0 j (M, t) · dS .
Γ S S

Théorème. Soit Γ une courbe fermée orientée, appelée contour d’Ampère. Le théorème d’Ampère
indique, dans le cadre de l’ARQS magnétique, que
˛
#» #»
B(M, t) · d` = µ0 Ienlacé (t)
Γ

avec Ienlacé le courant enlacé par le contour Γ compté algébriquement selon la règle de la main droite.

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L L L Attention ! Le contour Γ doit absolument être orienté. L’absence d’une telle orientation rend
impossible le décompte algébrique du courant (positif s’il entre dans le contour et négatif dans le cas
contraire).
Ce théorème est une reformulation intégrale de l’équation de Maxwell-Ampère dans le cadre de l’ARQS
magnétique. Il n’apporte fondamentalement aucune information supplémentaire que cette équation. En

particulier, le calcul du champ B avec l’opérateur rotationnel est possible directement. Toutefois, l’opérateur
rotationnel conduit à des équations parfois complexes à manipuler, on l’évitera dans la mesure du possible.
De plus, l’équation de Maxwell-Ampère est une loi locale. Elle est compliquée à manipuler lors de la
présence de singularités ponctuelles. Ainsi, la description du champ créé par un fil n’est pas possible à notre
niveau de mathématique. Le théorème d’Ampère supprime ce problème car le courant enlacé est toujours
correctement défini quel que soit le modèle de distribution de courants.

2.3 Application du théorème


Tout comme le théorème de Gauss, ce théorème ne s’applique aisément que lorsque le calcul se simplifie
dans le cas de champs à hauts degrés de symétries.

2.3.1 Application du principe de Curie au champ magnétique


Le principe de Curie indique que les symétries et dissymétries des « causes » se retrouvent dans les
« conséquences ». Attention toutefois, cela ne s’applique qu’aux « conséquences » ayant un effet physique
mesurable direct. Ce n’est pas le cas du champ magnétique. Les effets physiques du champs magnétiques
sont toujours modélisés par une formule impliquant un produit vectoriel du champ magnétique.
#» #»
C’est le cas par exemple du calcul du rotationnel, de la partie magnétique de la force de Lorentz F ∧ B
ou, comme nous le verrons plus tard, le vecteur de Poynting portant l’énergie du champ magnétique (qui
#» #»
proportionnel à E ∧ B, comme nous le verrons plus tard). Par exemple, pour mesurer un champ magnétique,
on utilise une sonde à effet Hall, basée sur la force de Lorentz, ou un flux-mètre, basé sur l’équation de
Maxwell-Faraday (et donc sur un calcul de rotationnel) comme nous le verrons plus tard.
Le principe de Curie doit être appliqué sur ces effets mesurables, et non pas directement sur le champ
magnétique.

Propriété. Le principe de Curie s’applique aux conséquences mesurables du champ magnétique. Ainsi, on
a:

. si la distribution de courant ne dépend pas d’une coordonnée de l’espace, le champ B ne dépend pas
de cette coordonnée ;

. le champ B(M, t) est orthogonal à tous les plans de symétrie de la distribution de courant passant par
M ou, de façon équivalente, appartient aux plans d’antisymétrie de la distribution de courant passant
par M .

Remarque : Pour aller plus loin, on dit que B est un pseudo-vecteur physique. Il dépend des
choix mathématiques qui sont faits pour l’étudier. En effet, tous les calculs sont réalisés avec
une convention directe de l’espace (la « règle de la main droite »). Si on avait décidé d’utiliser

la convention indirecte de l’espace, le vecteur B aurait été inversé, alors que ses effets physiques
seraient restés évidemment inchangés. La propriété précédente de symétrie s’applique pour tous
les pseudos-vecteurs.

Méthode : Tout problème de calcul de champ doit commencer par une étude des symétries et des
invariances des sources de champ dans le but de faire baisser le nombre d’inconnues du problème.

2.3.2 Choix des contours d’Ampère


Le théorème d’Ampère est vrai quel que soit le contour orienté Γ. Ainsi, le choix du contour Γ est
crucial pour appliquer ce théorème. En effet, lorsque le champ présente un degré suffisamment important
de symétries, le calcul de la circulation peut se simplifier à une longueur multipliée par le module du champ.
Dans ce cas, le théorème d’Ampère permet de déterminer directement le module du champ, et donc de
déduire le champ magnétique.

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Méthode : Pour choisir le contour d’Ampère, il faut une courbe pour laquelle la circulation est simple
à calculer. Pour cela, deux critères essentiels sont à rechercher :
. on cherche une courbe telle que le champ soit constant dessus ;
. on cherche une courbe dont le vecteur élémentaire est parallèle ou orthogonal au champ.

Le choix du contour d’Ampère à considérer est donc directement lié à l’étude des invariances et des
symétries du champ magnétique.

2.3.3 Théorème de superposition


L’opérateur rotation est un opérateur linéaire, l’équation de Maxwell-Ampère est donc linéaire. Ainsi,
#» #» #» #»
si un champ B 1 est créé par une distribution j 1 et si un champ B 2 est créé par une distribution j 2 , la
#» #» #» #»
distribution j 1 + j 2 induira le champ B 1 + B 2 .

Propriété. Soit une distribution de courant j pouvant être décomposée comme la somme de distributions

indépendantes j i . Le principe de superposition, conséquence de la linéarité de l’équation de Maxwell-

Ampère, implique que le champ magnétique rayonné par j est la somme des champs magnétiques rayonnés

par les j 1 prises séparément.

Ce principe est très utile pour décrire des distributions n’ayant pas de symétrie ou d’invariance. En
effet, s’il est possible de décomposer cette distribution en une somme de distributions ayant des symétries
et des invariances, il suffit d’étudier les champs créés par celles-ci de façon indépendantes puis de sommer
leur contribution au champ total.

3 Exemples d’application
3.1 Le fil infini
Considérons un fil linéaire infini. Il est parcouru par un courant I constant et uniforme. On se place en
coordonnées cylindriques, le fil passant par l’origine O et parallèle à l’axe #»
e z.
A priori, on a au point M le champ statique

B(M ) = Br (r, θ, z) #»
e r + Bθ (r, θ, z) #»
e θ + Bz (r, θ, z) #»
ez .

3.1.1 Étude des invariances et des symétries


Symétries : Le plan contenant le fil et le point M est plan de symétrie de la distribution de courant, le

champ B est orthogonal à celui-ci.

Invariances : La distribution de courant est invariante par toute translation selon #»


e z et par toute rotation
#» #»
autour de ce même axe. Ainsi, le champ est indépendante de r et de θ et on a donc B(M ) = B(r).
#» #»
Il vient donc B(M ) = B(r) = B(r) #»
e θ.

Remarque : Le plan passant par M orthogonal au fil est plan d’antisymétrie de la distribution
de courant. En effet, le courant va vers ce plan en dessous de celui-ci et s’en écarte au dessus

de celui-ci. On en déduit que B(M ) appartient à ce plan. Ce résultat en soi n’est pas suffisant
pour déterminer complètement le champ car il laisse la possibilité d’une composante du champ
selon #»
e r.

3.1.2 Application du théorème d’Ampère


Choix du contour d’Ampère : Pour respecter les symétries décrites précédemment, on choisit un
contour d’Ampère circulaire, orthogonal au fil et de centre confondu avec le fil et passant par le point M .
Ce contour est orienté de sorte que le courant soit compté positivement avec la règle de la main droite. Ce
contour est tracé figure 6.

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z


d` = rdθ #»
O r

M

Fig. 6 – Contour d’Ampère du fil infini.


Application du théorème : On calcule la circulation de B(M ) sur le contour d’Ampère. On a
˛ ˛ ˛
#» #»
B(M ) · d` = B(r) #»
e θ · rdθ #»
eθ = B(r)rdθ .
Γ Γ Γ

Or, sur le cercle, B(r)r est constant, on peut le sortir de l’intégrale, il vient donc
˛ ˛
#» #»
B(M ) · d` = rB(r) dθ = 2πrB(r)
Γ Γ

car l’intégrale de dθ sur le cercle complet vaut évidemment 2π.


Le courant enlacé est directement I compté positivement grâce à la règle de la main droite.
#» µ0 I #»
On en déduit en appliquant le théorème que B(r) = eθ .
2πr
On constante que le champ diverge en r = 0. Cela provient du fait que l’équation de Maxwell-Ampère
est locale et tient compte de la distribution volumique de courant. En introduisant le courant dans un fil
de rayon nul, on introduit une singularité et donc une divergence. Celle-ci est levée si on tient compte de
l’épaisseur du fil.

Remarque : Si le contour d’Ampère est orienté dans l’autre sens, on a d` = −rdθ #» e θ . Ainsi,
la circulation devient −2πrB(r). Mais en changeant l’orientation du contour, le courant enlacé
devient −I. On retrouve donc évidemment le même résultat. Dans un cas comme dans l’autre,
l’important est de choisir une orientation et de s’y tenir dans les calculs.

3.2 Le solénoïde infini


Considérons un solénoïde (ou « bobine de fil ») infini représenté figure 7. Il est parcouru par un courant
I constant et uniforme. On se place en coordonnées cylindriques, l’axe de révolution du solénoïde passant
par l’origine O et parallèle à l’axe #»
e z.
A priori, on a au point M le champ statique

B(M ) = Br (r, θ, z) #»
e r + Bθ (r, θ, z) #»
e θ + Bz (r, θ, z) #»
ez .

3.2.1 Étude des invariances et des symétries


Symétries : Le plan orthogonal au solénoïde et le point M est plan de symétrie de la distribution de

courant, le champ B est orthogonal à celui-ci.

Invariances : La distribution de courant est invariante par toute translation selon #»


e z et par toute rotation
#» #»
autour de ce même axe. Ainsi, le champ est indépendante de r et de θ et on a donc B(M ) = B(r).
#» #»
Il vient donc B(M ) = B(r) = B(r) #»
e z.

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⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗

Fig. 7 – Solénoïde infini : le courant est sortant du dessin en haut et est entrant dans le dessin en bas.

Remarque : Le plan passant par M et contenant l’axe z est plan d’antisymétrie de la distri-

bution de courant. On en déduit que B(M ) appartient à ce plan. Ce résultat en soi n’est pas
suffisant pour déterminer complètement le champ car il laisse la possibilité d’une composante
du champ selon #»e r.

Choix des contours d’Ampère : Pour respecter les symétries décrites précédemment, on choisit des
contours d’Ampère rectangulaire, avec deux côtés parallèles à #»
e z et deux côté orthogonaux à #»
e z.

3.2.2 Uniformité du champ à l’intérieur et à l’extérieur du solénoïde


On cherche à montrer que le champ intérieur et extérieur au solénoïde est constant.

Utilisation du théorème d’Ampère : Appliquons le théorème d’Ampère sur le contour représenté


figure 8.
Pour cela, commençons par calculer la circulation du champ, on a
˛ ˆ ˆ C ˆ D ˆ A
#» #» #» B
#» #» #» #» #» #» #»
B(M ) · d` = B(M ) · d` + B(M ) · d` + B(M ) · d` + B(M ) · d` ;
ABCD A B C D
ˆ B ˆ C ˆ D ˆ A
= B(r) #»
e z · dz #»
ez + B(r) #»
e z · dr #»
er + B(r) #»
e z · (−dz #»
e z) + B(r) #»
e z · (−dr #»
e r) .
A B C D

Or #»
e z · #»
e r = 0 et le champ est constant le long des segments AB et CD, il vient donc
˛ ˆ ˆ
#» #» B D
B(M ) · d` = B(A) dz − B(C) dz = `(B(A) − B(C)) .
ABCD A C

Or aucun courant n’est enlacé par le contour ABCD, on a donc


˛
#» #»
B(M ) · d` = `(B(A) − B(C)) = 0 .
ABCD

D’où B(A) = B(C).


On fait de même sur le même type de contour à l’extérieur du solénoïde.
On en déduit que le champ magnétique est uniforme à l’intérieur du solénoïde.

D C
z
A B
`
⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗

Fig. 8 – Contours d’Ampère à l’intérieur et à l’extérieur du solénoïde.

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Utilisation de l’équation de Maxwell-Ampère dans le cadre de l’ARQS magnétique : À l’in-


térieur et à l’extérieur du solénoïde, il n’y a pas de distribution de courant. Ainsi, l’équation de Maxwell-
# » #» #»
Ampère dans le cadre de l’ARQS magnétique implique rot B = 0 .
#» #»
En explicitant le rotationnel dans le cas où B(M ) = B(r) = B(r) #» e z . En repassant en coordonnées

cartésiennes, on peut écrire B(M ) = B (x, y) #»
z e . On applique la définition du rotationnel, il vient
z

∂ Bz ∂ By
 
∂ Bz 
 ∂y − ∂z 

   ∂y 
   
# » #»  ∂ Bx ∂ Bz   =  ∂ Bz  = #»
   
 
rot B =  −  − 0 .
 ∂z ∂x  
 
  ∂x 


   
 ∂ By ∂ Bx 
− 0
∂x ∂y
∂ Bz ∂ Bz
Ainsi, = = 0, le champ est indépendant de x et y, donc de r.
∂y ∂x
Le champ est donc constant à l’intérieur et à l’extérieur du solénoïde.
Remarque : En utilisant l’expression du rotationnel en coordonnées cylindriques, on a direc-
dB
tement = 0.
dr

3.2.3 Application du théorème d’Ampère


#» #»
Notons B ext et B int les champs uniformes à l’extérieur et à l’intérieur du solénoïde. Pour lier les deux, on
choisit cette fois un contour d’Ampère à cheval sur l’intérieur et l’extérieur du solénoïde, comme représenté
figure 9.
Pour cela, commençons par calculer la circulation du champ, on a
˛ ˆ B ˆ C ˆ D ˆ A
#» #» #» #» #» #» #» #» #» #»
B(M ) · d` = B(M ) · d` + B(M ) · d` + B(M ) · d` + B(M ) · d` ;
ABCD A B C D
ˆ B ˆ C ˆ D ˆ A
= B(r) #»
e z · dz #»
ez + B(r) #»
e z · dr #»
er + B(r) #»
e z · (−dz #»
e z) + B(r) #»
e z · (−dr #»
e r) .
A B C D

Or #»
e z · #»
e r = 0 et le champ est constant et vaut Bint le long du segment AB et vaut Bext le long du segment
CD, il vient donc
˛ ˆ B ˆ D
#» #»
B(M ) · d` = Bint dz − Bext dz = `(Bint − Bext ) .
ABCD A C

I D C

z
A B
`
⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗

Fig. 9 – Contours d’Ampère à l’intérieur et à l’extérieur du solénoïde.

Le courant enlacé par ABCD est compté positivement par la règle de la main droite. Il vaut N I avec
N le nombre de spires de courants sur la longueur `.
En appliquant le théorème d’Ampère, on a donc
`(Bint − Bext ) = µ0 N I .

Propriété. En admettant que Bext = 0, le champ constant à l’intérieur d’un solénoïde vaut B = µ0 nI #»
ez
avec n = N/` le nombre de spires par unité de longueur et I le courant parcourant le solénoïde.

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EM 4 : Magnétostatique Maxime Champion

Remarque : La démonstration de Bext = 0 est hors programme.

3.2.4 Définition de l’inductance

Définition. On considère un circuit parcouru par un courant I. Ce courant crée un champ magnétique
#» #»
B p nommé champ propre. Le flux de B p à travers une surface S s’appuyant sur le circuit et orienté par
le circuit est nommé flux propre et se note Φp .

Φp = LI (3.1)

où L est une constante positive qui ne dépend que des propriétés géométriques du circuit. L est nommée
inductance propre et s’exprime en Henry (H).
L L L Attention ! Il s’agit bien du flux du champ créé par le circuit lui-même. Il ne faut pas tenir tenir
compte d’éventuels champs extérieurs.

Considérons une bobine, autrement dit un solénoïde « long » d’axe (Oz), de longueur ` et composée de
#» N
N spires de rayon R. On a montré que le champ magnétique à l’intérieur de la bobine vaut B(t) = µ0 I #» e z.
`

On note surface S la surface d’une spire et Φ0 le flux propre du champ B à travers celle-ci. Le champ
#» #» #»
est uniforme et parallèle au vecteur surface S d’une spire, donc Φ0 = B · S = BS. Comme il y a N spires,
le flux propre total vaut
N
Φp = N Φ0 = N SB = N Sµ0 I = LI
`
en utilisant la définition de l’inductance.
Propriété. L’inductance d’une bobine de longueur `, composée de N spires de surface S, vaut

N 2S
L = µ0 .
`

4 Les dipôles magnétostatiques


4.1 Le moment magnétique
4.1.1 Moment magnétique d’une boucle de courant

Définition. On considère une spire de rayon R parcourue par un courant i. Cette boucle forme une surface
S. La normale à la surface est notée #»
n . Il s’agit d’un vecteur unitaire, normal à la surface formée par la
boucle de courant et orienté dans le sens de la main droite (défini à partir du sens du courant). On définit

le vecteur surface S = S #»
n.

Le moment magnétique M de N spires planes (en A · m2 ) est :
#» #»
M = iN S = N iπR2 #»
n . (4.1)


Vecteur surface S = S #»
n surface S = π R2
Boucle de courant

Fig. 10 – Le moment magnétique d’une boucle de courant.

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EM 4 : Magnétostatique Maxime Champion

4.1.2 Moment magnétique d’un atome d’hydrogène dans le modèle de Bohr


Le modèle de Bohr : Le modèle de Bohr de l’atome d’hydrogène suppose que l’électron de l’atome
d’hydrogène décrit une trajectoire circulaire classique sur laquelle il ne rayonne pas de champ électroma-
gnétique.
Ce postulat mécanique traduit la quantification de la norme Ln du moment cinétique de l’électron par
h
rapport au noyau : Ln = n~ avec n ∈ N avec ~ = la constante de Planck réduite.

Étude classique de l’atome d’hydrogène : Dans le cas classique, un atome d’hydrogène peut être décrit
par un noyau constitué d’un unique proton fixe et un électron mobile. Cette hypothèse est l’approximation
de Born-Oppenheimer. Elle est d’origine quantique mais, d’un point de vue classique, se justifie en
utilisant les lois de Newton. En effet, la force exercée du proton sur l’électron est l’opposée de la force
de l’électron sur le proton par la troisième loi de Newton. Ainsi, par la seconde loi de Newton, on a
me ae = mp ap avec a les accélérations des particules. Or mp ≈ 2000me , et donc l’accélération du proton
est négligeable devant celle de l’électron. On peut le supposer fixe.
Dans le cas classique, l’électron subit l’attraction électrique du proton. Il s’agit d’un problème de force
centrale newtonienne 1 .

Plaçons nous dans un référentiel galiléen. Si F est une force centrale, alors le théorème du moment
cinétique implique

dL # » #» #» #» # »
= OM ∧ F = 0 =⇒ L = Cte
dt
# » #» #» #»
car OM = r e r et F = F (r) e r sont colinéaires.
#» # » #»
Donc L = OM ∧m #» ev est conservé. On se place alors en coordonnées polaires et on trouve L = m r2 θ̇ #»
e .
e z

Si la trajectoire est circulaire, alors θ̇ = avec T la période de révolution de l’électron. Il vient
T
#» 2πR2 #» S
L = me e z = 2me #»
e z.
T T
δq −e
De plus, tout de passe comme si on avait une boucle courant I = = autour du proton.
dt T
#» T #»
Ainsi, on a le vecteur surface S = L. Et donc, il vient le moment magnétique de l’atome d’hydro-
2me
gène,
# » #» e T #»
MH = i S = − L.
T 2me

#» #» # » e #»
Propriété. Le moment magnétique atomique M est relié au moment L par la relation MH = − L
2me
e
avec γ = − le rapport gyromagnétique de l’électron.
2me
Le résultat de cette étude et démonstration classique s’avère être toujours correct en mécanique quantique.
#» e #»
Le magnéton de Bohr : On a M = − L et, par hypothèse de Bohr, Ln = n~.
2me
e~
Définition. On définit le magnéton de Bohr par µB = − . Le moment magnétique lié aux électrons
2me
dans un atome est quantifié et vaut M = nµB avec n ∈ N.
Remarque : Ce résultat est vrai pour tous les atomes et se démontre rigoureusement dans le
cadre de la mécanique quantique.
Ce magnéton de Bohr peut être construit par argument dimensionnel. En effet, un moment magnétique
est de dimension IL2 . Or on a [e] = IT , [~] = L2 M T − 1 et [me ] = M . La seule façon de construire un
moment magnétique avec ces grandeurs est la combinaison e~/me , le facteur −1/2 ne pouvant être déduit
d’une analyse dimensionnelle.
On trouve en particulier |µB | = 9.27 × 10−24 A · m2 .
1. Pour plus de détails, se reporter au chapitre de première année correspondant

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EM 4 : Magnétostatique Maxime Champion

4.1.3 Moment magnétique d’un matériau



Le courant i étant à l’origine du champ magnétique, on peut dire que le moment magnétique M est à
l’origine du champ magnétique. Ainsi lorsque l’on a un courant électrique, le lien entre intensité, moment
magnétique et champ magnétique est facile à établir.
Dans un aimant droit par exemple, il n’est pas facile de mettre en évidence des boucles de courant. En
effet, l’origine du champ magnétique dans la matière est quantique mais en première approche, il peut être
associé à des boucles de courant microscopiques résultant du déplacement des électrons autour des atomes.

Chaque boucle de courant microscopique crée un moment magnétique Mi et le moment magnétique total
#» P #»
est M = i Mi .

Dans la majorité des matériaux les Mi s’annulent deux à deux mais pour certains matériaux, ce n’est
pas le cas et un moment magnétique non nul persiste donnant naissance à un champ magnétique.

Propriété. Tous les matériaux magnétiques sont définis grâce à leur moment magnétique macroscopique

M. Dans le cas des aimants, il est constant.

Le moment magnétique d’un aimant permanent est maximal quand tous les moment dipolaires des
électrons le constituant sont alignés dans le même sens. Comme leur densité est de l’ordre de 10 × 10−30 m−3
et que chacun a un moment dipolaire en ordre de grandeur |µB |, on en déduit que l’ordre de grandeur
maximal du moment magnétique volumique d’un aimant permanent est 107 A/m, soit pour un aimant
cubique de côté 1 cm, un moment magnétique de l’ordre de 1 A · m2 .

Moment magnétique... Ordre de grandeur


B d’un aimant droit usuel ≈ 1 A · m2
B d’un petit aimant néodyme fer bore ≈ 10 A · m2
B de la Terre ≈ 8 × 1022 A · m2

4.1.4 Utilité du moment magnétique


On retiendra que l’origine d’un champ magnétique est le déplacement de particules chargées c’est-à-dire
des courants, microscopiques ou macroscopiques. Ces courants sont équivalents à un moment magnétique

M qui peut donc être considéré également comme l’origine du champ magnétique. La notion de moment
magnétique permet d’unifier les deux sources de champ magnétique.
Le moment magnétique est orienté du pôle Sud vers le pôle Nord, et permet ainsi de polariser les boucles
de courants.
À moment magnétique identique, le champ magnétique à grande distance est le même pour un aimant
ou une boucle de courant.

Fig. 11 – Similitudes entre les champs créés par un aimant et une bobine. Les deux sources de champs sont
toutes deux équivalentes à un même moment magnétique orienté du pôle Sud vers le pôle Nord.

4.2 Champ magnétique créé par un dipôle magnétique



Définition. Un dipôle magnétique est un moment magnétique M vu à très grande distance. Si on note
a la taille caractéristique du dipôle, alors l’approximation dipolaire consiste à observer le champ à une
distance r telle que r  a.

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EM 4 : Magnétostatique Maxime Champion

On peut montrer que, dans l’approximation dipolaire, si le dipôle est au point O, alors le champ
magnétique rayonné en M vaut
#» #»
#» µ0 2m cos θ #» µ0 m sin θ #» µ0 3( #»
u · M) #»
u −M
B(M ) = er + eθ =
4π r3 4π r3 4π r3
# »
où r #»
u = OM .

Remarque : En remplaçant ε0 par 1/µ0 et #» p par M, cette expression du champ magnétique
est identique à celle du champ électrique rayonné par un dipôle électrostatique #»
p.
La démonstration de ce champ est hors programme.

Remarque : Ce champ permet de démontrer que le champ à l’extérieur d’un solénoïde infini
est nul. En effet, on montre avec le théorème d’Ampère que le champ est constant en dehors
du solénoïde. Ensuite, le solénoïde infini peut être vu comme une somme de dipôles magné-
tiques. En intégrant la formule précédente sur cette infinité de dipôles, on montre que le champ
magnétique est nul loin de celui-ci. Or comme il est constant à l’extérieur, il est nul partout.

Les lignes de champs du dipôle sont représentées figure 12.

Fig. 12 – Carte de champ magnétique du dipôle électrostatique.

4.3 Actions mécaniques et énergie potentielle d’un dipôle magnétostatique dans un champ
extérieur
Les actions mécaniques subies par un dipôle magnétostatique se retrouvent en calculant les actions de

Laplace appliquées à une boucle de courant. On suppose que le champ B est un champ magnétostatique
d’origine extérieure.
On admet les relations suivantes.
#» #» #» # » #»
Propriété. Le couple subi par le dipôle M plongé dans le champ B extérieur vaut Γ = M ∧ B O .
#» #» # » #»
L’énergie potentielle du dipôle rigide M plongé dans le champ B extérieur vaut Ep = −M · B O .
#» #» #» # » # » #»
La force subie par le dipôle M plongé dans le champ B extérieur vaut F = grad (M · B O ).

Dans les deux cas, on a noté B O le champ au centre du dipôle.

Remarque : La formule donnant le couple a été démontrée en première année dans le cas d’un
circuit rectangulaire.

On constate que ces résultats sont identiques à ceux du dipôle électrostatique à condition d’échanger
#» #» #»
M et #»
p ainsi que B et E. On en tire donc les mêmes conclusions

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EM 4 : Magnétostatique Maxime Champion

Propriété. Les positions d’équilibres du dipôles soumis à un champ magnétique extérieur sont :
. le moment est orienté parallèlement au champ, cette position est stable ;
. le moment est orienté anti-parallèlement au champ, cette position est instable.
La force subie par le dipôle magnétostatique soumis à un champ magnétique extérieur tend à :
. aligner le dipôle avec le champ ;
. diriger le dipôle vers les zones de champs forts.

5 Complément : la loi de Biot et Savart


Cette loi, hors programme, permet le calcul direct du champ magnétique connaissance la distribution
de courant.

Soit une distribution de courant j définie sur un volume V, le champ créé au point M par la distribution
vaut ˚ #»
#» µ0 j (P ) ∧ #»
u
B(M ) = 2

4π P ∈V r
avec #»
u le vecteur unitaire dirigé de P vers M et r la distance P M .
#» #»
Dans le cas d’un circuit filiforme fermé C, on remplace j dτ par I d` et il vient
˛ #» #»
#» µ0 I d` ∧ u
B(M ) = .
4π C r2

Cette relation permet de calculer le champ crée par une spire de courant sur son axe.

P #»
u
#» r α
d`
O M
z

R
I

Fig. 13 – Schéma permettant le calcul du champ créé par une spire de courant.

Calculons le produit vectoriel


#» 1 R2 #»
d` ∧ #»
u = Rdθ #»
e θ ∧ (−R #»
e r + r cos α #»
e z) = dθ e z + R cos αdθ #»
er .
r r

On applique donc la formule de Biot et Savart, soit


˛ #» #» ˛ ˛
R2 dθ #» R cos αdθ #»
!
#» µ0 I d` ∧ u µ0 I ez er
B(M ) = = + .
4π C r2 4π C r3 C r2

La seconde intégrale est nulle car la somme de tous les vecteurs #»


e r sur le tour du cercle s’annule. En effet,
#» #»
on a e r (θ) = − e r (π + θ). On a donc
˛ ˛
#» µ0 I R2 dθ #»
ez µ0 I R 2 #» µ0 I R2 #»

B(M ) = = dθ e z = ez
4π C r3 4π r3 C 2 r3
¸
où on a utilisé C dθ = 2π.
Or R = r sin α et donc on trouve le champ créé par une spire de courant sur un point M de son axe
#» µ0 I
B(M ) = sin3 α #»
e z.
2R

Références
[1] http://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Elec/Champs/topoB.php

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