Lca Guide Csrd 2024 (2)
Lca Guide Csrd 2024 (2)
Lca Guide Csrd 2024 (2)
LE RAPPORT DE DURABILITÉ :
DE LA CONFORMITÉ AU PILOTAGE DE LA PERFORMANCE
Le reporting de durabilité au service de la résilience
et de la performance des coopératives agricoles
À propos du guide
Ce guide ne traite pas de :
SOMMAIRE
Ce guide sur le reporting de durabilité des coopératives L’audit. Si les processus de reporting, les contrôles, les
agricoles est la 3e édition. livrables pour l’audit et l’audit lui-même sont abordés,
D
écembre 2014, premier guide d’accompagnement au ils ne sont pas détaillés.
La digitalisation et le balisage (« tagging »).
reporting RSE. Introduction p2
Abordés là aussi dans le guide, mais non approfondis
J uin 2018, 2e guide pour supporter la mise en œuvre de I - La vue d’ensemble de la réglementation p3 tant sur l’éventail des besoins que des solutions. La
la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF), digitalisation est un projet en soi, incontournable et
issue d’une directive européenne (EU-NFRD). II - Focus sur 5 exigences clés. p19 indispensable.
S
eptembre 2024, 3 guide pour accompagner la mise en
e Le détail de chaque ESRS et des 1052 points de
Le modèle d’affaires, la chaîne de valeur et la stratégie données. Le guide aborde les fondamentaux et
œuvre de la directive Européenne (EU-CSRD) transposée (ESRS*2-SBM-1) p20
quelques ESRS (normes) clés : ESRS 1 et 2, E1. Il renvoie
en droit français (ordonnance et décret) sur le reporting
La prise en compte des parties intéressées, des parties au besoin sur les ressources adéquates et aux tableaux
de durabilité. Un acte délégué de l’Union Européenne,
prenantes (ESRS 2-SBM-2) p26 de l’EFRAG.
d’application directe normalise le reporting. La forme du rapport de durabilité. Le guide présente
Ce guide s’adresse principalement aux coopératives L’analyse en double matérialité des enjeux (impacts, des exemples de méthodes pour les travaux internes,
risques et opportunités) (ESRS 2-SBM-3) p28 voire des exemples de présentations. Les coopératives
nouvellement* concernées, aux responsables QSE-RSE,
aux « DAF », aux dirigeant·es et à l’ensemble des équipes restent libres dans leurs stratégies de publication, de
Le processus pour déterminer les enjeux
et experts en charge des questions environnementales, les plus « matériels » (ESRS 2-IRO1) p31
la présentation et l’illustration dans un rapport de
durabilité, ce, dès lors que les critères de conformité
sociales, sociétales et de gouvernance, selon les
Focus sur le changement climatique, de l’atténuation sont remplis.
organisations. Il peut aider, bien sûr, les « grandes » Coops,
à l’adaptation (ESRS-E1) p38
déjà aguerries à la DPEF.
Il soutient une montée en compétence collective dans III - La conduite d’un projet de reporting et de pilotage
de la performance ESG p40
l’ensemble de l’écosystème des coopératives agricoles :
partenaires, fournisseurs, institutions, centres de recherche, IV - Retours d’expériences de la gestion de projet
organisations professionnelles, clients. et benchmark des enjeux clés du secteur agri-agro p57 Les autres ressources mises en
De l’avis général, l’ensemble réglementaire des textes de la
« CSRD » est lourd et complexe. C’est un droit interprétable
V - Vers un pilotage intégré de la performance globale p66 œuvre par La Coopération Agricole
et qui se construit. 50 pages de l’ordonnance de VI - Annexes : calendrier, exemples de politiques au service des transitions
transposition, 50 pages de décret, 300 pages de la et plans d’action, ressources, acronymes et sigles,
définitions p72
En appui au besoin de montée en compétences et de
norme par acte délégué, deux guides d’implémentation ressources des équipes des coopératives :
(Matérialité, Chaîne de valeur), 1 052 points de données… Les équipes RSE de La Coopération Agricole proposent
Crédits : une publication de La Coopération Agricole
Un guide de 80 pages ne saurait embrasser la totalité des et de son réseau p82 des accompagnements collectifs comme des
textes et interprétations. webinaires, ateliers et outils dédiés à la CSRD, dont le
Aussi, le guide a pour vocation de vous aider à construire présent guide.
*ESRS : European Sustainability Reporting Standards (acronyme utilisé
un chemin de conformité, progressif, adapté à la taille Les fédérations régionales de La Coopération Agricole
le plus souvent) ou Standards Européens de Reporting de Durabilité
et la maturité de votre organisation. Un chemin avant (en français)
proposent également des accompagnements sur-
tout utile à la performance et la pérennité de votre mesure avec des outils adaptés aux différents niveaux
de maturité des démarches RSE des coopératives..
coopérative.
Ces dispositifs complémentaires sont décrits en
*voir le détail sur les critères et seuils d’éligibilité page 6
annexe, page « Les ressources du réseau La Coopération
Agricole » (p. 77)
des associés-coopérateurs nombreux, différents, avec des Mettre le pilotage de la durabilité au service de la compétitivité des coopératives. La notion de
enjeux forts de gouvernance ; richesse d’une organisation, longtemps évaluée au seul prisme de ses performances économiques,
évolue et nous mène à concevoir des systèmes comptables cherchant à valoriser tant les capitaux
des contrats d’apports avec l’exigence d’une rémuné- financiers qu’humains et naturels. Appuyée sur trois piliers, environnementaux, sociaux et de
ration et d’une visibilité dans le temps permettant tant gouvernance, une démarche de responsabilité sociétale (RSE) permet aux entreprises de mieux
la pérennité des exploitations que des filières ; prendre en compte leurs impacts sur l’environnement, les personnes et la réduction de ces impacts
d
es approvisionnements mutualisés, pour bénéficier dans le temps long. Ce temps long, c’est également celui de l’agriculture et des coopératives agricoles
: ces dernières, par leurs activités intimement liées à la nature et aux personnes, et leur modèle de
d’un effet d’échelle ;
gouvernance articulé autour des associés-coopérateurs, premières parties prenantes des coopératives,
d
es clients en BtoB puissants, distributeurs ou grands ont naturellement intégré la RSE à leurs stratégies et sont pleinement engagées dans les transitions.
industriels de l’agro-alimentaire nécessitant un fort
Avec la directive européenne de décembre 2022 sur le reporting de durabilité, dite CSRD (Corporate
pouvoir de négociation. Sustainability Reporting Directive), la comptabilisation et la diffusion de ces engagements évolue. Si
Les coopératives mutualisent les ressources humaines et l’obligation de publier une déclaration de performance extra-financière concernait déjà une trentaine
de coopératives, c’est aujourd’hui plus de 150 coopératives et groupes coopératifs qui doivent réaliser
financières. Elles partagent à la fois les risques et bénéfices
un rapport de durabilité dès 2025. Demain, toutes les coopératives, en tant que membres de la chaine
économiques. Il n’y a pas une agriculture. Il en existe de de valeur de donneurs d’ordre, pourraient être amenées à rendre compte de leurs plans d’actions et de
multiples : produits de terroirs avec leurs signes de qualité leurs impacts financiers, humains et environnementaux. La CSRD, comme outil de pilotage de la triple
(AOP, IGP…), produits régionaux, produits de grande performance, devient alors un incontournable pour les coopératives : avec ce guide, La Coopération
consommation, produits de commodités pas ou peu Agricole s’inscrit dans cette vision globale et invite à rendre l’invisible visible.
transformés. Non seulement les coopératives agricoles sont
nombreuses (2100 en 2024), mais elles sont aussi différentes
par leurs tailles (TPE, PME, ETI ou groupes à vocation Florence Pradier, Directrice générale de La Coopération Agricole
internationale), par leurs filières ou leurs productions.
Du « volontaire » au « volontaire obligatoire » : accompagner les coopératives dans la CSRD. Face
La Coopération Agricole fait face à de nombreux défis : à une réglementation des enjeux liés à la RSE qui devient parfois complexe, La Coopération Agricole
p
our leurs associés-coopérateurs, la rentabilité des se tient aux côtés des coopératives de son réseau : engagée dans la RSE de longue date, avec la
exploitations, la transmission, le coût du foncier, le création dès 2006 du diagnostic 3D (Destination Développement Durable) en Nouvelle-Aquitaine,
La Coopération Agricole publie en 2014 un guide d’accompagnement au reporting RSE, actualisé
renouvellement des générations ainsi que tous les en 2018 pour s’adapter à la déclaration de performance extra-financière, et porte en 2020 la norme
défis sociotechniques et environnementaux de la ISO 26 030, unique adaptation sectorielle et dédiée à l’agroalimentaire de la norme ISO 26 000,
production. S’y ajoute le changement climatique, dans référence internationale en matière de RSE. Ce guide sur le pilotage de la CSRD s’inscrit ainsi dans une
ses dimensions atténuation et adaptation, c’est l’enjeu de trajectoire d’expertise et vise à apporter des clés aux coopératives pour appréhender cette nouvelle
toute une génération et au-delà de tout un pays ; réglementation, se l’approprier et la mettre à profit dans leurs stratégies.
p
our les coopératives elles-mêmes, les enjeux Les moyens humains et financiers importants, indéniablement nécessaires au déploiement de ce
environnementaux, les enjeux de capital humain, de nouveau format de reporting, ne doivent pas nous faire oublier l’impact positif des engagements pris
sécurité sanitaire, d’innovation, de valorisation des dans le cadre de la RSE : c’est avec l’objectif d’en faciliter la reconnaissance tout au long de la chaine
productions, par exemple avec des marques fortes ; de valeur que La Coopération Agricole soutient le déploiement de ce reporting RSE par le plus grand
nombre. Ce guide, ainsi que « Les parties prenantes au cœur de la démarche RSE » publié en avril 2024,
p
our le pays, des enjeux de souveraineté alimentaire, de constituent les fondements d’une nouvelle offre d’accompagnement des coopératives développée en
dynamique économique et sociale des territoires. réseau par La Coopération Agricole : c’est l’expertise de toutes les équipes, nationales et régionales, qui
a permis de créer ensemble un socle d’outils communs, et qui vise à garantir une lecture harmonisée
de la RSE à toutes les coopératives agricoles et leurs parties prenantes, quel que soit leur ancrage
territorial.
I/ VUE D’ENSEMBLE DE LA
RÉGLEMENTATION ET ENJEUX
DE LA MISE EN CONFORMITÉ
Le contexte de la réglementation p4
Les origines
Les acteurs Les ressources et guides
de la réglementation
de la réglementation de mise en oeuvre
Les guides de mise en oeuvre de l’EFRAG* : IG1)
La CSRD s’inscrit dans le prolongement de réglementations Évaluation en double matérialité ; IG2) Chaîne de valeur
antérieures françaises puis européennes. UE I L’Union Européenne : c’est elle qui définit et vote les ; IG3 Point de données ; Les questions <> réponses (Q&A)
En 2001, la Loi NRE demande aux entreprises cotées termes de la loi (directives, règlements,...) et des normes. et la plateforme Q&A de l’EFRAG.
d’expliquer dans leur rapport de gestion, pour l’assemblée UE I L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory
L’avis technique sur la mission d’assurance limitée en
générale des actionnaires, la manière dont elles prennent Group). C’est le comité technique qui établit et propose
matière de durabilité de la H2A, à date. version en cours
en compte les questions sociales, environnementales et les normes, Il en soutient la mise en oeuvre. Son mandat d’actualisation en juillet ?
sociétales. à l’origine limité aux normes financières est étendu aux
normes non-financières depuis avril 2021. Le guide de mise en oeuvre de l’ANC V2, juin 2024, Guide
En 2010, c’est le Grenelle II. La loi s’applique aux
« déployer les ESRS… » : 8 ESRS à date. V3 en prévision.
sociétés non-cotées, de plus de 500 ETP*. Elle renforce Fr I L’ANC (Autorité des Normes Comptables). C’est
l’exigence de pertinence et rend obligatoire la vérification l’organisation qui participe avec l’EFRAG à l’élaboration Le présentation de la CNOEC (Experts Comptables).
des informations extra-financières par un Organisme des normes et en accompagne la mise en oeuvre.
Le guide sur la double matérialité par Audencia, ORSE,
Tiers Indépendant (OTI). Elle rend obligatoire aussi le Fr I L’AMF (Autorité des Marchés Financiers) accompagne IFACI et PWC
BEGES (Bilan d’Émissions de Gaz à Effet De Serre). Les les entreprises cotées dans la mise en oeuvre. Elle
coopératives agricoles deviennent éligibles*. travaille de concert avec l’ESMA (European Securities and Le guide « Les parties prenantes au coeur de la démarche
Markets Authority) qui réglemente les marchés financiers RSE » de La Coopération Agricole
En 2014, l’Union Européenne (UE) généralise l’obligation
de reporting non-financier aux 28 pays de l’Union. C’est européens. Le portail RSE « Un chemin unique pour connaître et
la NFRD. Elle introduit l’approche par les risques et la Fr I La H2A (Haute Autorité de l’Audit) régule les répondre à ses obligations RSE » par le gouvernement
présentation du modèle d’affaires. Elle est transposée organisations en charge de l’audit des rapports de *À noter : toutes les publications de travail de l’EFRAG sont en
en droit français en 2017 et crée la DPEF (Déclaration de durabilité. Elle précise les termes de l’audit, participe aux anglais uniquement
Performance Extra-Financière). normes d’audit.
En 2022, l’UE renforce et précise les exigences de
reporting dans une directive sur le reporting de durabilité Les acteurs Une réglementation
des entreprises : la CSRD (Corporate Sustainability
Reporting Directive).
* voir conditions d’éligibilité et seuils (ETP, CAff, Total de bilan, …)
de la mise en oeuvre interprétable et qui se construit
Pour les auditeurs : La CNCC (Compagnie Nationale des Comme toute réglementation, elle comporte une
Les textes de loi et les normes Commissaires aux Comptes) ; Filiance (Prestataires de part d’interprétation. C’est un travail collectif de
Services d’Assurances Indépendants) ; l’IFACI (Institut compréhension et de pratique. Par ailleurs, la CSRD
UE La Directive 2022/2464 du 14 déc. 2022 Français de l’Audit et du Contrôle Internes) ; les fédérations amène un changement profond qui s’inscrit au moins sur
UE Les Normes ESRS adoptées par règlement délégué agrées pour la révision coopérative. une période de 10 ans car les normes continuent de se
du 31 juil. 2023 et le rectificatif du 18 avril 2024
Pour les administrateurs : L’IFA (Institut Français des construire. Sont en cours :
UE Rectificatif au règlement délégué 2023/2772 du 31
juillet 2023, intégrant des modifications de vocabulaire Admin°) et le HCCA (Haut Conseil de la Coopérat° Agricole). UE EFRAG :
Fr La transposition par Ordonnance du 6 déc. 2023 Classification sectorielle (définition des secteurs en
Fr. Le Décret d’application du 30 déc. 2023 Pour les équipes RSE : l’ORSE (Observatoire de la
Responsabilité Sociétale des Entreprises) et le C3D (Collège lien avec la classification UE NACE) et normes sectorielles;
Fr. Le Décret relatif à l’ajustement des seuils des socié- Normes PME cotées ; Normes PME volontaires ; Normes
tés des Directeurs du Développement Durable).
pays tiers.
Pour les équipes Finance : La DFCG (Dirigeants Financiers UE EFRAG et ESMA : Points de données associés aux
La loi dit « pourquoi reporter ? » et « quoi reporter ? ».
et Contrôle de Gestion) ; La CNOEC (Experts comptables). Normes pour le balisage ou tagging
Elle précise les acteurs et les termes de l’audit.
La norme dit « comment reporter ? ». Et bien sûr les organisations professionnelles à commencer UE Norme d’audit de durabilité en cours d’élaboration
par La Coopération Agricole et les coops elles-mêmes ! par le CEAOB
Voir l’agenda de ANC en annexe, p. 73
D’autres réglementations concernent la finance durable telles que : ESAP European Single Access Point, de déc. 2023 : digitalisa-
tion (tagging) et plateforme des informations financières et extra-financières (prév. 2028), encadrement des agences de rating
ESG, avr. 2024 (Transparency and integrity of ESG ratings) ; Standard Européen pour les obligations vertes (European green bond
standard), nov. 2023.
CONNECTER FINANCIER ET publics… » (loi 2023-973 du 23 oct. 2023 relative à l’industrie verte)
« ...amende de 3750€ en cas de non-publication et affichage
IMPLIQUER PLUS LARGEMENT NON-FINANCIER, ALLER VERS public de la condamnation ; 2 ans d’emprisonnement et 30.000€
d’amendes pour non désignation d’un organisme certificateur ; 5
LES MOYENNES ENTREPRISES ET UN PILOTAGE INTÉGRÉ ans d’emprisonnement et 75.000€ d’amendes pour obstruction
LES ENTREPRISES DE PAYS TIERS DE LA PERFORMANCE ou refus de présentation de preuves lors de la certification… » « ...
commission de sanction de la Haute Autorité de l’Audit et sanctions
Jusqu’à présent, seules étaient concernées les entreprises La loi et les normes redéfinissent le rôle des directions associées... »(Ordonnance no 2023-1142)
« +de 500 ETP* ». Étaient exclues aussi les SAS. La directive financières, des « DAF » pour les questions ESG. Elles
et la loi étendent et redéfinissent le champ et les seuils amènent à aller vers un pilotage intégré de la performance.
d’application : extensions au + de 250 ETP, aux SAS, aux PME Performance globale, performance plurielle, performance
cotées (normes et délais spécifiques), aux PME volontaires intégrée vont devenir la règle. L’analyse de la matérialité 150
(normes et délais spécifiques), aux sociétés ayant leur siège financière, les effets potentiels financiers du changement
hors Europe (normes et délais spécifiques). Sur ce dernier climatique, les dépenses en capital (CapEx) et les dépenses C’est l’estimation du nombre de coopératives et de
point, c’est une première en Europe : l’extraterritorialité opérationnelles (OpEx) sur les sujets prioritaires (les sujets groupes coopératifs considérés dans les seuils de la CSRD.
d’une loi ! « matériels ») sont autant d’informations exigées pour le Ce chiffre va évoluer avec les années.-
rapport de durabilité.
REF Directive 2022/2464
Elles impactent fortement le métier, les compétences et
* voir systématiquement et de manière détaillée les conditions
d’éligibilité (voir page 16) les systèmes des directions financières. Inévitablement
elles induisent de faire évoluer le pilotage de l’entreprise,
de la coopérative (voir chapitre spécifique page 66).
PILOTER LES ENJEUX SUR REF Réf. informations financières exigées par les normes, sous réserves
de matérialité “les informations …sont présentées conformément aux
L’ENSEMBLE DE LA CHAÎNE DE normes d’information en matière de durabilité…”(décret d’application
VALEUR 2023-1394)
Cela veut dire que la coopérative doit analyser les enjeux ALLER AU-DELÀ DE
prioritaires à la fois sur ses activités propres et sur sa
L’OPPOSABILITÉ AVEC DES
chaîne de valeur. Sont inclus dans la chaîne de valeur les
produits et services, les relations commerciales (ex. une SANCTIONS ET EXCLUSIONS
franchise) et la chaîne d’approvisionnement (ex. apports
La première des sanctions pour une entreprise, c’est
des associés-coopérateurs et autres achats directs et
l’absence de maîtrise des questions ESG. Pour autant,
indirects). Si le sujet semble une évidence, il est un défi
l’exigence de transparence implique une évolution
opérationnel pour les coopératives. Le nombre d’associés
des relations et comportements entre les acteurs
coopérateurs, leurs tailles, leurs indépendances en tant
socioéconomiques. Cela peut être un risque de réputation
qu’entité économique permet la mise en oeuvre de plan
(ex. société), l’exclusion de marchés publics ou privés (ex.
d’actions mais rend complexe et coûteux la collecte et la
clients), le tarissement de sources de financements (ex.
consolidation de données.
banques, ADEME). Cependant, la loi transposée prévoit
REF « ...portent sur les activités de la société et sa chaîne de valeur… » des sanctions et amendes en cas d’absence de mise en
(décret d’application 2023-1394)
oeuvre ou d’obstruction à sa mise en oeuvre. Enfin, des
sanctions sont prévues aussi pour les certificateurs.
REF « ...exclusion des marchés publics et certains financements
standards
L’ordonnance et le décret disent le « pourquoi ? » et le
« quoi? ». Elle précise les processus d’audit (responsabilités,
méthodes, normes professionnelles) ainsi que le dispositif
de sanctions. Les normes disent le « comment » ?
Le niveau de détail et d’exigence sont élevés : le règlement
délégué comprenant les 12 normes fait 306 pages (version
du 26/07/2024)… Cela nécessite une bonne compréhension
(et de la pédagogie en interne). Par ailleurs, les normes
sont interprétables. Il faut être capable de « zoomer »
(rentrer dans le détail) et de « dézoomer » (respecter l’esprit
du texte et être synthétique).
La norme (ou ESRS*) 1, obligatoire, présente les exigences
à la mise en œuvre. Il n’y a pas d’informations à publier
(voir p X à X).
La norme ESRS 2 est la seule obligatoire en termes
de publication. Elle comprend 127 points de données
obligatoires (shall), dont 24 quantitatifs et 103 qualitatifs (+
de 80%) et 12 recommandés (may).
Les 10 normes thématiques E, S et G sont à analyser en
double matérialité.
Toutes les normes E, S et G, ne sont pas de même
importance ou aussi détaillées ou finalisées (ex. E1 40 *E1: en cas de non-matérialité, la norme exige que cela soit explicité. C’est la seule norme dans ce cas.
pages, E2 12 pages).
Il y a plusieurs niveaux d’information (voir schéma ci-
contre). DANS CHAQUE NORME (ESRS*), PLUSIEURS NIVEAUX D’INFORMATION ET DE PRÉCISION
Les exigences de publications (niveau 1) donnent lieu à Niveau 1 Des exigences de publications (DR Disclosure Requirement) 82 exigences de publication
1052 points de données (niveau 2). 913 points de données Niveau 2 Pour chaque exigence de publication, des « points de données » (DP DataPoint) + 1052 points de données pour le balisage (en cours)
sont soumis à l’analyse de matérialité des thématiques et Niveau 3 En annexe, des exigences d’application (AR Application Requirement) X exigences, pour la mise en oeuvre détaillée
de matérialité de l’information (normes E, S et G).
*European Sustainability Reporting Standards
Dans le détail des points de données, on distingue
des obligations (doit ou « shall » en anglais) et des
recommandations (peut ou « may » en anglais) à regarder
Informations sectorielles : Les normes sectorielles viendront compléter et éclairer les normes intersectorielles (voir annexe
de près lors de la mise en œuvre.
calendrier ANC p. 73).
Les points de données servent à la comparabilité et au
Informations spécifiques : La coopérative agricole reste libre de publier des informations spécifiques, sous réserve que
balisage informatique (voir page 12).
celles-ci soient conformes aux exigences de publication (1 Exigences générales).
*ESRS : European Sustainability Reporting Standard
4
renvois. Bref un ensemble de règles et de cas particuliers à
doit-on reporter ? Quels sont les critères de qualité d’un
La « diligence raisonnable » connaître et appliquer.
reporting de durabilité ? Quel est le niveau d’agrégation
des informations ? etc. Un ensemble de questions Il s’agit du processus selon lequel la coopérative identifie,
8
« techniques » qui méritent des réponses lors de la mise La structure de la déclaration
prévient et atténue les incidences négatives réelles ou
en œuvre. relative à la durabilité
potentielles de ses activités et de sa chaîne de valeur sur
les tiers, les personnes et l’environnement. Cette procédure Les informations doivent être structurées ainsi : Informa-
1.1
est décrite dans les principes directeurs de l’OCDE ou dans tions générales (ESRS 2), Informations environnementales
Les 3 catégories de normes les principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et (ESRS E1 à 5), Informations sociales et sociétales ESRS-S1
aux droits humains. Elle vise particulièrement la chaîne de à 4) et Informations sur la conduite des affaires (G1). Cette
Il en existe 3 valeur, au niveau international. structure est imposée et contraignante. Elle oblige notam-
2 transversales : les ESRS 1 et 2 ment à éviter les redondances entre chapitres et à opérer
10 thématiques : les E 1 à 5 , S 1 à 4 et G 1 ;
5
des renvois entre chapitres.
E pour Environnement, S pour Social-Sociétal La chaîne de valeur
et G pour Gouvernance
9
Les renvois et incorporations
14 groupes sectoriels et 44 normes sectorielles (en cours) Il s’agit de prendre en compte lors de l’analyse, du pilotage
par référence
et du reporting, non seulement le périmètre contrôlé (art.
1.2
L233- alinéa 1 à 3 du Code de Commerce) : le périmètre Lorsqu’une information est publiée dans un autre chapitre,
Les 4 domaines financier, mais aussi la responsabilité étendue liée à voire dans un autre document, il convient de faire des
l’amont agricole, aux achats direct et indirect, aux produits renvois. On parle alors d’incorporation par référence (sous
La gouvernance : processus, contrôles et procédures et services vendus. Elle repose sur le principe de relation entendu à un autre chapitre). Cela s’applique aussi aux
pour gérer et contrôler les IRO (Impacts, Risques et commerciale établie. (voir p. 26) liens avec les états financiers.
Opportunités ESG) ; La stratégie : la stratégie et le modèle
économique en lien avec les IRO ; La gestion des IRO :
6 10
Les dispositions transitoires et
les processus pour identifier les IRO ESG et la gestion des Les horizons temporels
IRO ; Les indicateurs et cibles : la performance avec des
exigences introduites par étapes
objectifs, indicateurs et suivi de la performance La norme détermine le court (moins d’un an, l’exercice Ce point est déterminant pour lotir le projet, notamment
en cours), le moyen (1 à 5 ans) et le long terme (plus de 5 lors d’un premier rapport. Il permet certaines souplesses
2
ans). Elle recommande d’utiliser ces bornes temporelles ou dans les délais de mise en oeuvre. A regarder avec
Les principes qualitatifs pour le reporting d’expliquer le cas échéant celles retenues par l’entreprise. attention (voir p. 6)
Enfin certaines réglementations fixent leurs propres
Les informations doivent être pertinentes, donnant une horizons temporels à l’instar du changement climatique
représentation fidèle, être comparables, vérifiables et 2030 et 2050, selon l’accord de Paris.
compréhensibles.
Les mentions GOV, SBM, IRO, etc. sont le début du balisage (voir page suivante 9 SBM-2 �� Intérêts et points de vue des parties intéressées
ex. sur GOV-1) des points de données. 10 SBM-3� � Impacts, risques et opportunités (IRO) importants (matériels) et leur lien avec la stratégie et le �
� � modèle économique
→ La continuité sur certains principes clés
Le reporting de durabilité c’est : a) un modèle d’affaires (SBM-1) ; b) qui génère 4 Gestion des Impacts, Risques et Opportunités (IRO)
des « risques » (SBM-3) ; c) qui doit faire l’objet de politiques (MDR-P), actions
et ressources (MDR-A) ; d) piloté à l’aide indicateurs et objectifs (MDR-M)
et suivi dans le temps (MDR-T). Ces points étaient déjà en partie dans les 11
réglementations précédentes. Ils sont renforcés en termes d’exigences et
précisés. 12
traduction non officielle. Vous devez à tout moment disposer ESRS 2 GOV-1 21 a Nombre entier Nombre de membres exécutifs
de ces informations. ESRS 2 GOV-1 21 a Nombre entier Nombre de membres non exécutifs
Pour cette exigence de publication ESRS 2-GOV-1, il y a 19 ESRS 2 GOV-1 21 b Narratif Information sur la représentation des employés et autres travailleurs
points de données. Leur nombre varie de 1 à +/- 35 selon les cas ESRS 2 GOV-1 21 c AR 5 Narratif Information sur l’expérience des membres en rapport avec les secteurs, produits et zones géographiques de la filiale
dans l’ensemble des normes.
ESRS 2 GOV-1 21 d Pourcentage Pourcentage des membres des organes d’administration, de gestion et de surveillance
Il y a 1052 points de données pour l’ensemble des 11 normes
ESRS 2 GOV-1 21 d Pourcentage Ratio de diversité de genre au sein du conseil d’administration
concernées (la norme 1 n’a pas d’exigence de publication).
Ce travail de normalisation de la codification, le balisage, ESRS 2 GOV-1 21 e Pourcentage Pourcentage de membres du conseil d’administration indépendants
devrait être avalisé en Q4 2024 par l’ESMA. En attendant, il y a ESRS 2 GOV-1 22 AR 3 Narratif Information sur les rôles et les responsabilités des organes d’administration, de gestion et de surveillance
la norme et est applicable pour ce point de donnée, le cas ESRS 2 GOV-1 23 AR 5 Narratif
Divulgation de la manière dont les organes d’administration, de gestion et de surveillance déterminent si les compétences
et l’expertise appropriées sont disponibles ou seront développées pour superviser les questions de durabilité
échéant.
ESRS 2 GOV-1 23 a Narratif Information sur l’expertise liée à la durabilité que les organes possèdent directement ou à laquelle ils peuvent faire appel
La colonne « Type d’information » est qualitative
(narrative narratif) ou quantitatif/quantitative (integer/nombre ESRS 2 GOV-1 23 b Narratif
Divulgation de la manière dont les compétences et l’expertise liées à la durabilité sont en phase avec les impacts, risques et
opportunités significatifs
entier ; percent/pourcentage, etc.).
Deux tiers d’informations qualitatives
Les informations qualitatives sont prédominantes dans
l’ensemble de la norme, les deux-tiers environ (voir explanatory Le balisage est une codification permettant un encodage informatique
note, IG3 Liste of ESRS Datapoints). Le balisage (ou tagging) s’appuie sur des normes et usages préexistants dans le monde financier. L’Europe utilise
Une information qu’elle soit qualitative ou quantitative implique le format électronique unique européen (European Single Electronic Format (EU-ESEF)). Il est déjà appliqué par les
un responsable et un processus, pour s’assurer de sa fiabilité sociétés cotées et vous pouvez regarder et télécharger ce type de rapport annuel (DEU Document d’Enregistrement
(voir les principes de qualité de l’information extrafinancière p. Universel au format ESEF) dans les sites internet, rubrique finance. Il permet un encodage non visible de l’information
10). par l’ajout de balises (ou tags) XBRL à l’aide de la technologie Inline XBRL. Il permet l’extraction rapide de données. Si
Le balisage requiert une solution informatique qui dispose de le balisage est mis au point par l’EFRAG, il est du ressort de l’ESMA (Autorité Européenne des Marchés Financiers) de
cette fonctionnalité spécifique (voir p. 49). le valider, le publier et le mettre à jour, puis à l’UE de faire un RTS (Regulatory Technical Standard). L’objectif est de
faciliter l’utilisation des données par les acteurs financiers en premier lieu. À terme, les rapports de durabilité seront
déposés et disponibles dans une base européenne (projet ESAP).
L’une des raisons qui ont conduit à la mise en place de la CSRD par l’Union européenne est le renforcement des engagements financiers aux services des transitions, par l’écosystème
financier (banques, assurances, investisseurs).
Cela conduit au principe de connectivité : la connectivité des données
financières et des données non-financières. → Les liens finance climat dans la norme E1 Climat, atténuation et adaptation
L’absolue nécessité, pour les enjeux, les IRO les plus matériels,
de mettre en oeuvre des moyens adaptés : dépenses en capital
/ investissements (en anglais CapEx) et dépenses opérationnelles L’implication de la DAF est fondamental dans le cadre du pilote intégré de la performance voir p 66.
(en anglais OpEx). Investissements, moyens techniques, humains
et financiers les plus significatifs doivent être reportés pour les
enjeux les plus matériels. (E1-3 ci contre). La coopérative peut aussi Aligner les systèmes de rémunération avec les objectifs ESG
utiliser des mécanismes tels que le prix interne du carbone pour Outre les données financières, il est question dans les normes de l’alignement des systèmes de rémunération
ses calculs d’investissement ou de prix de revient (E1-7). et de rémunération variable avec les objectifs ESG de la coopérative (cf. ci-dessus GOV-3). Les entreprises cotées
ont engagé le mouvement depuis une dizaine d’années et décrivent les critères et le poids des questions ESG
dans les rémunérations variables pour les dirigeants (Mandataires sociaux, ComEx, CoDir). Certaines entreprises
Le besoin de donner aux associés coopérateurs une vision de
ont étendu la prise en compte des critères ESG pour un nombre plus important de collaborateurs, voire dans
la dépendance à l’énergie (E1-5 ci-contre) et de l’impact du les mécanismes d’intéressement et de participations. L’enjeu est l’alignement de l’ensemble des objectifs
modèle économique sur le bilan de GES (E1-6 ci-contre) avec des (opérationnels, économiques et financiers, ESG) avec les rémunérations. Les DRH des coopératives sont en
ratios d’intensité. responsabilité sur ce sujet.
Chaque enjeu matériel doit disposer d’une politique. La A l’instar de « politiques », « actions et ressources relatives La publication des « métriques » (objectifs et indicateurs)
question du nombre de politiques est à maîtriser, et donc aux questions de durabilité importantes » s’appliquent à est soumise à une évaluation de la pertinence des
de l’agrégation des sujets qu’elles couvrent. En toute tous les enjeux matériels. informations : c’est la matérialité de l’information. Les
hypothèse, il devrait donc y avoir au moins une politique critères et seuils de matérialité de l’information doivent
Les actions et ressources doivent être formulées et
par ESRS E, S, G, s’ils sont matériels. être documentés (cf. ESRS 2-3.2-36) et expliqués dans IRO1
répondre à des points précis. De la même manière pour
Une politique doit être formulée et répondre à des points (voir p. 35).
en assurer l’effectivité et l’efficience, la crédibilité.
précis. C’est le gage de son effectivité et son efficience, et, Les indicateurs proposés par les ESRS sont à ce
pour le rapport, de la crédibilité de l’engagement et de la jour incomplets et intersectoriels. Certains sont très
La description d’actions et ressources doit comprendre :
conformité à la norme. documentées (ex. E1 et S1), d’autres sont faiblement
documentés.
La description type d’une politique se trouve dans l’ESRS La liste des actions clés, en cours et prévues, les résultats Il n’y a pas, à date, d’« indicateurs » sectoriels qui feront l’objet
2 4.2 « politiques adoptées pour gérer les questions de attendus et le lien avec les indicateurs et objectifs, « les de normes spécifiques. Ils sont en cours d’élaboration (voir
durabilité importantes ». Elle doit comprendre : indicateurs ». classification sectorielle de l’EFRAG).
Des objectifs généraux, reliés à un enjeu matériel (issu
En l’absence d’indicateurs pertinents dans les ESRS, les
de l’analyse de matérialité) Leurs périmètres d’application (chaîne de valeur,
entreprises peuvent s’appuyer sur les cadres préexistants
Son périmètre d’application (chaîne de valeur, activité, activité, entité…) et les parties intéressées concernées.
tels que la GRI (voir interopérabilité GRI <> ESRS), les GRI
entité…). sectoriels, ou encore les référentiels sectoriels de l’ISSB-
Son-sa responsable dans le plus haut niveau de la Les horizons temporels, pour chaque action clé. SASB.
hiérarchie.
Les actions spécifiques pour les personnes touchées La publication d’indicateurs spécifiques hors ESRS
Les éventuelles références à des cadres, des normes sur doit répondre aux principes de qualité (pertinence,
par les activités, le cas échéant.
lesquelles elle s’appuie (ex. ISO) représentation fidèle, comparabilité, vérifiabilité,
Le lien avec la prise en compte des parties intéressées, Les informations qualitatives ou quantitatives qui compréhensibilité).
le cas échéant. concernent leur avancement. L’objectif des « indicateurs » est la pertinence pour piloter
Le partage avec les parties intéressées concernées, le Lorsque l’action nécessite des ressources significatives, un enjeu, ses impacts risques et opportunités. Comprendre
cas échéant. c’est-à-dire des OpEx (Dépenses opérationnelles) ou CapEx l’enjeu, comprendre les objectifs, comprendre les
C’est une exigence de publication minimum. Bien que (dépenses d’investissement), il faut décrire les ressources indicateurs de résultats et les indicateurs de moyens
figurant dans l’ESRS 2, la publication de la politique actuelles ou programmées, y compris les modalités utilisés. Bien sûr, piloter et suivre.
(MDR-P) s’applique à tous les ESRS E, S et G pour les de financement (dont financements « durables »). On Les indicateurs doivent faire l’objet de processus et de
thématiques matérielles. entend par moyens ou ressources, les moyens techniques, méthodes, ces méthodes sont publiées dans les notes
En l’absence de politique sur un enjeu matériel, c’est le humains et financiers. méthodologiques.
principe « appliquer ou expliquer » qui doit être mis en La mobilisation de la DAF est impérative pour disposer des
Des objectifs mesurables doivent être définis (MDR-T,
oeuvre. Il convient de l’expliquer (pourquoi, quand, etc.). La informations, pour les ressources significatives ce sachant
T pour Target-Cible ou Objectif) afin de s’assurer de
norme impose un format pour ce faire (ESRS 2-7-72). C’est un plan d’action ne devrait pas être décidé sans les moyens
l’efficacité du suivi des politiques (MDR-P).
à nouveau une exigence de transparence. associés. C’est une exigence de publication minimum.
De la même manière que pour Politiques, Actions et
Ressources, l’entreprise « applique ou explique » l’absence
d’objectifs et indicateurs, pourquoi, dans quel délai elle le
prévoit, etc.
L’éligibilité et les délais d’application pour les Application pour l’exercice ouvert à compter du 1er
coopératives agricoles janvier 2024 et suivants
5 recommandations
L’ÉLIGIBILITÉ Les coopératives ne sont pas des EIP (Entreprise
d’Intérêt Public) au sens de la loi (Règlement européen
pour la mise en oeuvre
L’éligibilité directe d’une coopérative doit s’analyser à
537/2014) et seules sont concernées les EIP pour du reporting de durabilité
partir de ce que l’on appelle l’entité consolidante en
l’exercice 2024. De plus, pour l’exercice 2024 seules
matière financière. Il convient de regarder notamment
sont éligibles les EIP dont l’effectif est de 500 ETP - [1] Toujours rester centré sur l’esprit des lois.
les seuils suivants : ETP, Chiffre d’affaires, Total de bilan. Le
ordonnance Art.33. (voir les seuils et délais p. 6) L’objectif c’est la résilience des coopératives, c’est le
dépassement des seuils s’entend « seuils réputés franchis
pilotage et la performance des questions environ-
à la date de clôture de deux exercices consécutifs sur la Application des délais selon les dates d’ouverture
nementales, sociales-sociétales et de gouvernance
base des derniers comptes annuels arrêtés » (décret et de clôture d’exercice aux coopératives pour les ; pas « cocher les cases » de la loi.
d’application de l’ordonnance). exercices ouverts à compter du 1er janvier 2025 et
suivants [2] Monter en compétence collectivement et pro-
Les délais d’application, pour les coopératives gressivement
concernées par les seuils applicables à compter de 33.1) Coopérative avec un exercice ouvert 1er janvier La bonne compréhension des textes et de leur ap-
l’exercice ouvert le 1er janvier 2025 2025 se clôturant le 31 décembre. L’AGO doit avoir lieu plication requiert du temps. De plus, la réglementa-
avant le 30 juin 2026 (6 mois après la clôture). tion évoluera et se complétera sur une période d’en-
Principe général pour l’édition et la publication du viron 10 ans, à dires d’expert. C’est un droit qui se
rapport de gestion et du rapport financier 33.2) Coopérative avec un exercice ouvert le 1er juillet construit d’une part, un droit interprétable d’autre
2025 au 30 juin 2026. L’AGO doit voir lieu avant le 31 part.
Le rapport de gestion (incluant le rapport de durabilité)
décembre 2026 [3] Travailler de manière transversale en intelli-
et le rapport financier sont normalement mis à
disposition des CAC et OTI, 45 jours avant la date d’AGO 33.3) Coopérative avec un exercice du 1er septembre gence collective
et à disposition des associés coopérateurs 15 jours avant 2025 au 31 août 2026. L’AGO doit avoir lieu avant le 31 La mise en oeuvre requiert les compétences de la
RSE, des ressources humaines, des experts métiers,
la date d’AGO annuelle (avec la lettre de convocation). janvier 2027.
de la finance, de la communication, des systèmes
Actuellement, les coopératives éligibles publient, d’information et bien d’autres métiers. Apprendre,
le plus souvent, un rapport intégré faisant fonction comprendre, impliquer, partager, co-leader, sortir des jeux de pouvoir, d’égo parfois. S’appuyer sur les expertises. Et ne
de Déclaration de Performance Extra-Financière. jamais casser les dynamiques managériales.
Le rapport intégré n’est pas un rapport encadré par
[4] Relier la mise en oeuvre au projet d’entreprise
la réglementation. Il est une pratique volontaire,
Les questions de RSE et d’ESG sont indissociables du projet de la coopérative, de sa stratégie. Pas à côté de la stratégie.
variable dans son application. L’exigence du rapport de Intégrées à la stratégie. Les questions de durabilité (ESG) sont une partie intégrante d’une revue stratégique, d’un pro-
durabilité interroge sur la stratégie de publication des cessus d’élaboration de la stratégie ou du projet de la coopérative.
rapports publics ou non : rapport financier et rapport
[5] Penser à la pérennité des actions mises en oeuvre
de gestion, et leur articulation avec des publications
Travailler organisation, méthodes et travaux internes avant de penser au rapport public et ne rien faire qui ne trouve une
volontaires. (voir les rapports quasi-conformes CSRD
pérennité dans le temps… Par exemple : le dialogue avec les parties prenantes, ce n’est pas pour le reporting mais une
en ressources, p. 78). nécessité permanente, à structurer durablement. De la même manière, l’analyse et le pilotage des impacts, risques et
Pour le rapport de durabilité, il y a l’obligation de le opportunités, ce n’est pas que pour le rapport de durabilité. Le pilotage c’est à minima deux fois par an. Le rapport, lui,
rendre public. doit être revu et actualisé tous les ans.
[6] Désigner son OTI dès l’AG de l’exercice ouvert le 1er janvier 2024
La nomination de l’OTI ou du CAC doit impérativement être anticipée. (voir p 54)
Pour la mise en oeuvre du projet, voir le chapitre « La conduite d’un
projet de reporting et de pilotage de la performance ESG » page 40
La prise en compte des parties intéressées, les parties prenantes (ESRS 2-SBM-2) p 27
Le processus pour déterminer les enjeux les plus « matériels » (ESRS 2-IRO1) p 31
Pourquoi prendre en compte la chaîne de valeur dans Comment élaborer et décrire la chaîne de valeur ?
le rapport de durabilité ?
Il n’existe pas de manière unique de décrire sa chaîne de
Dans un rapport financier, c’est le périmètre consolidé valeur, ni une exigence formelle de détail dans le rapport.
Quels « livrables » de chaîne
qui s’applique (art. 233-1 à 4 et suivants du Code de Pour autant, une succession d’activité dans l’ordre de valeur ?
commerce). La RSE, la prise en compte des facteurs chronologique ne fait pas sens seule. Pour comprendre la 3En interne pour l’élaboration et la mise à jour
ESG exigent depuis toujours d’élargir la prise de chaîne de valeur, il est nécessaire de comprendre le poids - Une responsabilité claire sur la surveillance des
responsabilité d’une entreprise à ses relations et les enjeux à chaque maillon. composantes de la chaîne de valeur
d’affaires et à ses produits et services. En effet, les - Une procédure régulièrement mise à jour qui identifie
Quelques principes
dépendances, les besoins et les impacts concernent les étapes, les acteurs et les relations commerciales.
tout autant l’amont des activités, les activités en 3Réfléchir et décrire de manière chronologique : de En effet, le périmètre de responsabilité évolue dans le
propre (le périmètre contrôlé) et l’aval (la responsabilité l’amont à l’aval temps et doit être sous contrôle.
liée à la distribution et aux produits et services). Les - Un document de communication interne qui décrit
associés-coopérateurs, premières parties prenantes 3Pour chaque maillon de la chaîne de valeur, distinguer l’ensemble des activités de l’amont à l’aval.
des coopératives, sont quant à eux engagés de manière ce qui est dans le périmètre contrôlé et ce qui ne l’est pas
3Pour l’OTI* (Organisme Tiers indépendant) ou
pérenne par le « Pacte coopératif » (statuts, règlement 3Pour chaque maillon, donner des chiffres clés pour CAC qui effectue la vérification
intérieur et éventuels contrats de production). comprendre l’importance de ce maillon (ex. Chiffre - La procédure « chaîne de valeur » qui identifie
d’affaire, ETP) l’ensemble des acteurs, des étapes, le type et la nature
Dans le cadre de la RSE, on parle de « relation commerciale des relations commerciales établies.
établie ». Ces relations commerciales peuvent être 3Pour chaque maillon de la chaîne de valeur décrire la - Les processus, contrats et documents juridiques qui
directes (ex. un fournisseur de rang 1) ou indirectes (un nature et le type de relation commerciale démontrent, le cas échéant la prise en compte de la
fournisseur de rang 2). La relation commerciale s’analyse responsabilité sur la chaîne de valeur.
par son intensité (ex. montant en €), sa durée (ex. Comme pour le modèle d’affaires, auquel la chaîne de
3Dans le rapport
ancienneté), sa fréquence (ex. mensuelle, annuelle, etc.). valeur est directement associée, un groupe de travail
- ESRS 2-SBM-1 La réponse au point de donnée
transversal peut décrire l’ensemble des activités et des
La relation commerciale s’analyse par le pouvoir d’action « Description des principales caractéristiques de la
relations d’affaires, avec la présence obligatoire d’un
des différents acteurs. Par exemple, un client est parfois chaîne de valeur en amont et en aval et de la position
juriste (pour l’ensemble des relations contractuelles), de la filiale dans la chaîne de valeur » (balise ESRS 2
beaucoup plus petit que son fournisseur et sa capacité d’un acheteur (pour tous les achats, directs et indirects), - SBM-1 - 42 c) voir page suivante et son intégration
d’action limitée. Autre exemple : un fabricant ne peut être d’un commercial (pour toutes les ventes), d’un financier dans l’ensemble SBM-1 (voir pages précédentes).
comptable de tous les usages et de la fin de vie de ses (pour les participations) notamment, selon les cas. - ESRS 2-SBM-3 Le lien entre les IRO et la chaîne de
produits qui dépendent de son utilisateur final. valeur (voir chapitre double matérialité SBM-3).
Attention à ne pas mélanger chaîne de valeur dans SBM-1
La relation commerciale s’analyse au regard de la - ESRS E, S et G : Le lien entre le détail des analyses
et parties prenantes dans SBM-2. Chaîne de valeur c’est
complexité des chaînes d’approvisionnement (pays, des IRO et la chaîne de valeur et la réponse aux
activités + acteurs + relations commerciales, de l’amont à enjeux (politiques, actions et ressources, objectifs et
catégories d’achats) et de la difficulté, voire l’impossibilité, l’aval. Parties prenantes, c’est acteurs, attentes et intérêts indicateurs, suivi de la performance)
à date, de tracer chaque étape, chaque composante en légitimes + dialogue + actions pour répondre à leurs
rang 1, 2, 3, 4 sur une grande diversité de produits achetés. attentes. *Sous réserves des dispositions finales liées à l’audit, avis technique de
la H2A, méthodologies d’audit en cours d’élaboration
La chaîne de valeur s’analyse enfin par les impacts (+ Dans la mise en oeuvre, il est important de se reporter, au
et -) des produits et services. Dans tous les cas, il s’agit besoin, au guide de l’EFRAG (Implementation Guidance
pour la coopérative de prendre ses responsabilités sur Value Chain), notamment aux 7 points du résumé.
l’ensemble de la chaîne de valeur, en tenant compte
de son pouvoir d’action et de ses moyens.
La stratégie (SBM-1)
dans Informations générales (ESRS 2)
Pourquoi présenter la stratégie dans le rapport de Comment élaborer et décrire la stratégie ? Dans le rapport, pour l’ESRS 2-SBM-1, une synthèse de la
durabilité ? stratégie est attendue.
En toute hypothèse, la stratégie d’une entreprise se
La stratégie d’une entreprise répond à 3 enjeux : détermine dans un processus unique, les questions Les détails des stratégies et plans d’action se trouvent
performance opérationnelle, performance financière environnementales, sociales-sociétales et de dans les chapitres thématiques E, S, G.
et performance ESG. De nombreuses entreprises gouvernance en sont une composante. On ne devrait pas
ont engagé un pilotage global de la performance, définir la feuille de route RSE indépendamment du projet
performance intégrée, performance plurielle. d’entreprise.
L’exigence d’une stratégie ESG dans le rapport de L’analyse en double matérialité devrait être un élément
durabilité, partie du rapport de gestion pour l’assemblée d’entrée de la définition d’une stratégie, en ce sens qu’elle
générale, provient de la prise de conscience collective identifie les sujets prioritaires à traiter ou déjà traités. Quels « livrables » de chaîne
de l’importance des facteurs ESG dans la performance
Lorsque le volet ESG de la stratégie est déjà en place, de valeur ?
d’une organisation, de sa dépendance aux facteurs
l’analyse en double matérialité devrait, en toute 3En interne pour l’élaboration et la mise à jour
ESG. Parmi les facteurs qui amènent tous les acteurs
hypothèse, amener des renforcements ou des inflexions, - Le processus d’élaboration de la stratégie et de sa
économiques à évoluer, on peut citer, par exemple :
sur l’horizon de temps de la stratégie en place. Et, le cas validation
le changement climatique, la répartition de la valeur
échéant, amener des évolutions plus profondes sur le - Les documents internes détaillés relevant de la
ajoutée dans la chaîne de valeur, la disponibilité et la
cycle stratégique suivant. stratégie (stratégie, feuille de route, etc.)
qualité des compétences, l’évolution du comportement
des consommateurs. Lorsqu’il n’y a pas de volet ESG formalisé dans la stratégie, 3Pour l’OTI* (Organisme Tiers indépendant) ou
il convient de le formaliser à partir des priorités et plans CAC qui effectue la vérification
Les facteurs ESG sont potentiellement créateurs ou - Le processus d’élaboration de la stratégie et de sa
d’action existants d’une part, après confirmation par
destructeurs de valeurs pour l’organisation elle-même validation
l’analyse en double matérialité, et d’autre part, d’engager
mais aussi pour l’environnement et pour son écosystème - La stratégie elle-même dans tous documents
tout plan d’action sur les nouveaux sujets qui ressortiraient
d’affaires. internes
prioritaires de l’analyse en double matérialité et qui ne - Les éléments publiés dans le rapport
3Pour l’organisation : impact sur le revenu, la rentabilité, seraient pas couverts par des plans d’actions existants.
3Dans le rapport
le profil de risque ou la valeur des actifs.
Il est important de rappeler que le rapport de durabilité -La réponse aux points de données de SBM-1 qui
3Pour les tiers et l’environnement, impact sur la santé, est une exigence de transparence, pas une exigence concernent la stratégie dans Informations Générales
l’environnement, les emplois, les revenus, etc. d’action ou de résultat. L’action requiert du temps et des (ESRS 2) : « Divulgation des informations relatives aux
moyens, il est alors nécessaire de se servir du principe éléments clés de la stratégie globale qui concernent ou
L’objectif du législateur est « la résilience des modèles impactent les questions de durabilité » ; « Divulgation
« appliquer ou d’expliquer » (voir p X) et de ESRS 2 MDR
d’affaires ». C’est inscrit dans la loi (décret 2023-1394). des éléments de la stratégie qui concernent ou
en cas d’absence de politiques et plans d’action. On peut
Et le modèle d’affaires est conditionné par la stratégie, impactent les questions de durabilité »
avoir un objectif et démarrer seulement sa mise en œuvre
les orientations et l’allocation de ressources qui leur
au moment de la publication du rapport de durabilité. *Sous réserves des dispositions finales liées à l’audit, avis technique de
sont associées. L’objectif du législateur c’est la réduction la H2A, méthodologies d’audit en cours d’élaboration
maximale des impacts (-) et la maximisation des impacts L’élaboration de la stratégie d’une coopérative devrait
(+). L’objectif sous-jacent, d’un point de vue économique toujours s’appuyer sur l’intelligence collective (ateliers,
et financier, c’est le pilotage intégré de la performance groupes de travail, etc.) incluant les instances de
ESG (voir p. 66) gouvernance et les collaborateurs, avec des moyens
définis par le conseil d’administration et une mise en
oeuvre pilotée par les organes de direction.
La stratégie (SBM-1)
dans Informations générales (ESRS 2)
→ Exemple de présentation de la stratégie
Inspiration informations. A la fin du guide, vous trouverez quelques les générations actuelles et futures.
exemples, existants à date, de présentation de la stratégie L’objectif c’est la pertinence de la stratégie et la réalité
3LE FOND. L’exemple présenté ci-dessus a vocation à
dans plusieurs rapports publics (p. 78). Le benchmark des de son exécution : intelligence stratégique et excellence
être un document de travail interne, adapté à vos besoins
sociétés cotées (les EIP) les premières concernées, entre opérationnelle. Lorsque la stratégie et son exécution sont
et pratiques de management, suivi dans le temps et
avril et juin 2025, pour l’exercice clos le 31/12/2024 pourra au rendez vous, le rapport devient une formalité.
actualisé. Chaque coopérative reste libre de son contenu.
aussi vous inspirer au besoin.
Pour autant, il convient de la relier aux enjeux matériels et La double matérialité est un exercice critique pour
aux ESRS, de crédibiliser les actions mises en oeuvre par l’alignement des stratégies : il prend en compte la
politiques, objectifs et indicateurs. L’importance de la stratégie matérialité pour la coopérative (finance, opération,
3LA FORME. C’est à partir de ce type de document Le volet ESG de la stratégie est essentiel à la performance réputation, réglementaire et juridique) et la matérialité
interne que les équipes communication pourront illustrer et à la résilience des coops, au développement des pour les tiers (les parties prenantes) et l’environnement.
votre stratégie sous forme de schémas, de tableaux, exploitations dans un contexte externe (pression de Les pratiques de « washing » sont une impasse. Il
d’infographies dans votre rapport de durabilité. Le fond marché, évolution sociétale, réglementation, etc.) et est déterminant d’être crédible et d’aligner la réalité
d’abord, la forme ensuite. Actualisé chaque année. Dans interne d’une grande complexité (renouvellement des avec le discours. Le rapport est audité et l’auditeur -
ESRS 2-SBM-1 « Modèles d’affaires, chaîne de valeur et générations, transmission des exploitations, prix de vente l’OTI - vérifie que ce qui est écrit dans le rapport de
stratégie », il est requis une synthèse de la stratégie, pas et marge, prix de vente et volatilité, maîtrise des aspects durabilité est bien ce que fait la coop’. La CSRD est une
le détail. techniques et économiques, attractivité des métiers, exigence de transparence. Par ailleurs, de nombreuses
→ Il n’y a pas de manière unique de présenter les etc. ). Le changement climatique est un défi majeur pour réglementations visent à limiter les allégations
environnementales.
partie. Cela passe par le dialogue et la transparence. C’est à la coopérative de décider des moyens adaptés à
sa situation.
Dans la CSRD, ce qui est souhaité, c’est justement la prise
en compte des intérêts des parties prenantes dans la Il est important de ne pas confondre dans cet
stratégie ESG, une organisation ne pouvant se construire exercice « perception, avis, opinion » avec « évaluation
contre la société et ses composantes. L’entreprise a approfondie ». Une partie prenante a rarement une
besoin d’intelligence relationnelle. connaissance complète de tous les enjeux ESG, de
l’amont à l’aval, ni de la situation précise coopérative et Quelles ressources pour la prise
L’exigence de transparence conduit à mieux structurer
de son niveau de maitrise. -
ses relations, les structurer de manière pérenne. en compte des parties intéressées ?
Il y a de multiples biais et limites à une consultation : le
Les impacts d’une entreprise sur les tiers, les parties Dans la mise en oeuvre, vous pouvez vous appuyer
temps passé, le moyen, la connaissance de la personne,
prenantes pouvant être positifs (+) ou négatifs (-), les sur :
la défense de ses intérêts propres, etc.
stratégies viseront à limiter les (-) et maximiser les (+). 3Le guide LCA « Les parties prenantes au coeur de la
L’élément d’entrée est une cartographie des parties démarche RSE » de mai 2024
prenantes ainsi que les « questions de durabilité » de 3Le guide des parties prenantes de l’IFA
ESRS 1-AR16. L’élément de sortie est une liste restreinte 3Les 7 principes du dialogue avec les parties
de questions de durabilité qui seront soumises à une prenantes du Comité 21
analyse, une évaluation approfondie en double matérialité
(voir p. 29).
Inspiration
→ Exemple d’un processus de double matérialité, de l’amont (1 : les thèmes à analyser) à l’aval (5 et 6 : le rapport de durabi-
Il s’agit d’un schéma de principe, conforme à l’esprit et lité)
la lettre de la directive transposée (ordonnance + décret),
aux principes de la norme (ESRS 1-3), au guide de mise en
oeuvre de l’EFRAG (implementation guidance Materiality
Assessment) et enfin au guide de l’ANC (questions Q2 et
Q3). La coopérative reste libre du processus adapté à sa
taille , son existant et sa maturité.
→ Exemple d’un cadre interne d’analyse et d’évaluations des enjeux (IRO) : l’étape 4 du processus global
Comprendre ce document
(a) E
njeu (impacts, risques et opportunités) issu du dialogue « avis et opinions » avec les parties prenantes internes et (e) Liens avec les questions de durabilité pertinentes (thèmes, sous-thèmes et sous-sous-thèmes) à analyser dans la normes
externes ESRS 1 (normes publiée au JOE pages 27 à 28)
(b) Événements souhaités ou redoutés distincts de leurs conséquences, description des événements avérés ou potentiels, (f) Maillon de la chaîne de valeur (amont, activités propres, aval), entité, BU, secteur d’activité concerné par la double
spécifiques aux activités. Le risque c’est « événement dont les conséquences… » (voir page 80) importance-matérialité
(g) Temporalité des effets des IRO : permanent (continu), court (-de 1 an), moyen (de 1 à 5 ans) et long (+de 5 ans) ou temporalité
(c-1) Analyse des conséquences (risques) des événements pour l’entreprise : conséquences opérationnelles, juridiques
spécifique à l’entreprise
et réglementaires, réputationnelles, financières. Les 4 champs d’analyse sont indissociables et indispensables pour
(h) Évaluation du risque brut, sans tenir compte des mesures de maîtrise (Vraisemblance et Impacts VxI) : voir onglet
déterminer « la matérialité financière ». Questions posées : « qu’est ce qui s’est déja passé » risque réel et « qu’est ce qui
« critères et seuils pour la partie Conséquences/Impacts »
pourrait se passer » risque potentiel
(i) Mesures de maîtrise des risques (IRO) mise en œuvre (en prévention sur les causes et la vraisemblance, en protection sur les
(c-2) Analyse des conséquences (opportunités) des événements pour l’entreprise pour déterminer « la matérialité conséquences) ; management des IRO selon les recommandations de la CSRD : politiques > actions et ressources > objectifs
financière ». Questions posées : « qu’est ce qui s’est déja passé » opportunité réelle et « qu’est ce qui pourrait se passer » et indicateurs
opportunité potentielle (j) Évaluation du risque résiduel, compte tenu des mesures de maîtrise et à l’aide des critères et seuils (Vraisemblance et
(d) Analyse des conséquences pour les tiers et l’environnement (impacts + et -) : social, société, environnement et santé, pour Impacts VxI) : voir onglet « critères et seuils pour la partie Conséquences/Impacts »
les « parties intéressées » (salariés, clients, fournisseurs, riverains, ONG, etc…). Impacts réels et impacts potentiels
Dès lors qu’un ESRS E, S ou G thématique est « matériel », il convient de répondre aux
exigences de publication (1er niveau d’information). Il conviendra d’être précis lors de
l’analyse quant aux thèmes et sous-thèmes pertinents pour l’entreprise (voir le point (e)
travaux internes d’évaluation p. 30).
Dès lors qu’un ESRS est matériel, il convient de publier les éléments de gestion, de
management des IRO, à savoir : politiques, actions et ressources, indicateurs pertinents
(objectifs et indicateurs). On parle d’exigences minimales de publication.
L’entreprise peut omettre les points de données de la section « indicateurs » (objectifs
et indicateurs) dès lors qu’elle considère qu’ils ne sont pas pertinents au regard de la
matérialité de l’information. (ESRS 1-3.2-point-34).
Si l’entreprise conclut que le changement climatique n’est pas matériel, elle a l’obligation
de s’en expliquer, ce n’est pas le cas pour les autres ESRS E,S et G.
Pour éviter de répéter les informations (ex. E1 Changement climatique et thématique de
l’eau et E3 eau,) l’entreprise peut faire de renvois (ESRS 1-AR18).
La matérialité de l’information
La notion de matérialité de l’information vise à ne publier que les indicateurs pertinents.
Ils peuvent se trouver dans la norme, dans les futures normes sectorielles ou encore être
spécifiques à la coopérative.
En l’absence d’indicateurs d’impact pertinents dans les normes existantes (elles sont
incomplètes pour certaines), l’EFRAG propose des correspondances avec la GRI ou autres
référentiels reconnus (ex. ISSB-SASB).
Une information qualitative ou quantitative (un indicateur) est pertinente dès lors :
3Qu’elle est adaptée pour mesurer, qualifier, quantifier, expliquer une thématique
3Qu’elle est utile à la prise de décision, des utilisateurs de l’information financière, des
pilotes internes des enjeux (IRO), des utilisateurs de l’information d’impact.
Une règle devrait s’imposer : « Qui utilise quelle donnée ? Pour quelle décision ? »
Une règle devrait s’imposer : « Qui utilise quelle donnée ? Pour quelle décision
Les critères et seuils de matérialité de l’information appliqués doivent être documentés Sachant qu’une entreprise qui démarre son reporting ne peut raisonnablement pas
? » Sachant qu’une entreprise qui démarre son reporting ne peut raisonnablement
(ESRS 1-3.2-point-36) pour cadrer les travaux internes, pour pour le vérificateur de suivre 1000 indicateurs qualitatifs et quantitatifs et que le principe de proportionnalité
pas suivre 1000 indicateurs qualitatifs et quantitatifs et que le principe de
durabilité et pour expliquer les IRO1 et 2. devrait s’imposer.
proportionnalité devrait s’imposer.
Inspiration de l’exercice 2023, publication en 2024 (voir en annexe : 33) permet de formuler une synthèse pertinente dans le
ressources, p. 78). rapport. En prenant soin de travailler d’abord la méthode
3A nouveau la coopérative reste libre de sa présentation,
3Dès mars, avril et mai 2025, les coopératives pourront : Méthode de double matérialité > Travaux internes et
dès lors que les points de données de ESRS 2-SBM-3
s’inspirer de la pratique des sociétés éligibles au titre de consultations > Présentation externe.
sont couverts. Dans tous les cas, il y a lieu de présenter
une description des impacts risques et opportunités... l’exercice 2024 (ex. SBF120 en France, DEU - Document L’entreprise, la coopérative, dans son rapport, doit
donc, un texte. Concis et pertinent de préférence. d’Enregistrement Universel - rubrique finance du site développer un véritable savoir-dire pour créer la confiance.
La présentation ci-dessus intègre certains points de internet) La coopérative doit aussi prendre en compte le risque de
données requis par ESRS 2-SBM-3. Pour la conformité, réputation.
il convient aussi de rappeler les dispositions transitoires L’importance de la présentation de la double La norme impose la présentation du risque brut,
(ESRS 1-10) ainsi que les exigences introduites par étapes matérialité sans prise en compte des mesures de maîtrise. Il est
(ESRS-Annexe C). indispensable pour la compréhensibilité de l’analyse en
La solidité méthodologique pour l’établir, la clarté et la
3La présentation d’une matrice est une pratique compréhensibilité de l’analyse en double matérialité sont double matérialité de préciser, dans IRO1 (processus)
d’entreprise, pour autant elle ne répond pas seule aux fondamentales. Tant pour l’interne, pour la dynamique et SBM-3 (IRO en double matérialité), si les résultats
critères de conformité. La loi, les normes et les points de managériale, la compréhension partagée et la nécessité présentés sont des « perceptions », des opinions, ou des
données demandent une description des IRO (impacts d’un consensus que pour l’externe, le rapport public. « évaluations-cotations » d’une part ; et pour la cotation
risques et opportunités). des IRO, si ce sont des risques inhérents-bruts ou des
La qualité et la transversalité des travaux internes
3Certaines entreprises ont d’ores et déjà anticipé lors risques nets-résiduels, d’autre part.
menés pour l’analyse en double matérialité (cf. p . 28 à
Pourquoi s’engager dans « l’atténuation et mobiliser les moyens de tout l’écosystème agricole terme, en intelligence collective, des plans solides, des
l’adaptation au changement climatique » ? et agroalimentaire : associés-coopérateurs, banques, plans financés (CapEx, OpEx) pour faire des transitions
coopératives, entreprises clientes, état, etc. Les défis du une réalité. Les plans sont tout à la fois des plans
Est-il utile de rappeler l’importance vitale du climat changement climatique ne peuvent être relevés seuls. d’atténuation et des plans d’adaptation. L’adaptation
pour les activités agricoles ? On parle bien de climat, Enfin, c’est aussi un défi en termes de compétences doit mobiliser toutes les expertises agronomiques, les
de hausses de températures moyennes, pas uniquement des experts agri-agro en atténuation et adaptation au instituts de recherche.
de météo. changement climatique.
La modélisation peut s’appuyer sur la méthode SBTi.
Engager ou accélérer son engagement pour le climat Plus globalement la méthode ACT Accelerate Climate
c’est prendre en compte : Comment aborder ou accélérer sur le changement Transition permet de construire, de déployer une
climatique ? stratégie climat (atténuation et adaptation). Et d’évaluer
3Les risques physiques : risques aigus (inondations,
sa maturité.
sécheresses, T° extrêmes, etc.) et risques chroniques Ce guide synthétique présente un chemin de conformité
(modification durable des températures moyennes) et ne peut entrer dans le détail de toutes les thématiques. Dans tous les cas, c’est un travail en commun avec
Dans les seules normes environnementales, E1 fait 39 les experts climat, experts agronomiques, directions
3Les risques de transition (risques réglementaires,
pages. Ce sujet mériterait un guide complet. Pour autant, financières, validé par le ComEx et le CAdm.
risques de marché, risques de réputation, risques
technologiques). ce guide propose quelques recommandations pour
engager, améliorer, accélérer l’existant en matière de
C’est aussi prendre en compte les opportunités : changement climatique. La priorité c’est l’atténuation, la
production d’énergie renouvelable (biogaz, biocarburant, réduction des gaz à effet de serre (GES).
agri-voltaïsme,...), chimie verte, efficacité énergétique,
nouveaux produits, nouveaux marchés, résilience du Apprendre à compter et compter justement sur les
modèle d’affaires. activités contrôlées (le scope 1 et 2). Quelle que soit la
méthode (bilan carbone, normes ISO, GHG protocol),
Engager ou accélérer son engagement pour le climat, compter s’apprend. Compter s’industrialise avec
c’est une question de stratégie. des solutions informatiques reconnues pour ne pas
La relation au temps long dans un contexte court terme crouler sous la charge de travail, notamment lors des
tendu est questionnée. Les marges de manoeuvre actualisations.
économiques, dans beaucoup de filières, sont limitées, Comprendre les principaux impacts sur les activités pour
les agendas encombrés. Par ailleurs, si le management agir avec pertinence. Le bilan carbone n’est rien sans
du temps court et moyen terme est habituel, avec une l’analyse et surtout sans l’action qui en découle.
prédominance du court terme souvent, la question du
temps long est posée. Face au temps, il y a plusieurs Mesurer et comprendre aussi les impacts sur la chaîne de
attitudes possibles : faire l’autruche, agir en pompier, valeur, de l’amont à l’aval, par exemple avec une analyse
préparer les changements inévitables ou inventer le de cycle de vie (ACV) simplifiée monocritère. Le défi de
futur. Le changement climatique amène à conduire un la collecte de données fiables, de leur coût en sont le
projet à 2030, 2050, et c’est maintenant qu’il se construit, corollaire.
en faisant face aux incertitudes. Préparer l’avenir ou le Puis modéliser les impacts (IRO) futurs à la fois sur les
subir. risques et opportunités (cf. page 30).
Les changements annoncés nécessitent aussi de Enfin construire des plans à court, moyen et long
trouver de nouveaux financements, cela devrait
L’évolution du métier de la DAF (Direction Administrative et Financière), un exemple → Un exemple de matrice « RACI »
de missions à prendre en compte avec la CSRD et les questions de durabilité.
La DAF, en sa qualité de « business partner », doit impérativement s’approprier la CSRD, et
plus généralement les questions de durabilité, notamment sur le volet audit-contrôle, sur le
volet matérialité financière et sur le volet données financières et ESG. Revue des principales
actions induites par la CSRD. Non exhaustif et dépendant du périmètre de la direction
financière (finance-gestion, audit, assurances, juridique, risques, etc.).
Avant la CSRD, le cas échéant, et de manière continue
3L’analyse économique et financière des stratégies, trajectoires et scénarios
3L’allocation de ressources : dépenses en capital (CapEx) et dépenses opérationnelles
(OpEx) sur les feuilles de route, le volet ESG et sa mise en oeuvre opérationnelle
3Le financement des questions de durabilité et les critères ESG associés aux investissements
3Le contrôle de gestion des budgets alloués aux questions ESG, les prévisions et reprévisions
3La taxonomie environnementale (règlement UE), si activités éligibles
3Le choix et le pilotage des systèmes d’information (SI) financiers et de pilotage de la
performance (ERP, EPM,...)
Avec la CSRD, une évolution majeure du rôle
3Application du principe de connectivité entre questions de durabilité et finance
3ESRS 1 (principes de reporting) : contribution essentielle à l’analyse de matérialité, volet
« matérialité financière », critères et seuils, scénarios, évaluations, arbitrages et conclusions L’organisation du projet, les responsabilités claires, l’identification des actions-tâches
3ESRS 2 (Informations générales) : résultats de l’analyse en double matérialité, niveau à réaliser sont autant de fondamentaux de la conduite d’un projet.
de matérialité financière, description des risques (-) et opportunités (+), effets financiers La matrice RACI est communément utilisée pour organiser des projets transversaux. C’est
escomptés aussi un élément de l’efficacité dans la gestion de projet et de la traçabilité du contrôle interne.
3Zoom E1 Climat : GOV-3, intégration des objectifs de réduction des émissions de GES dans
les rémunérations variables (avec la DRH) ; E1-3 Plans d’action et ressources (CapEx OpEx 3R pour Responsable de l’action
significatifs) en lien avec les IRO et les politiques et les objectifs en matière de changement
3A pour Autorité validante, approbation
climatique ; E1-5 et E1-6 ratios intensité par chiffre d’affaires ; E1-8 : Prix interne du carbone ;
E1-9 : Potentiels effets financiers relevant des risques physiques, des risques de transition et 3C pour Consulté, personnes consultées, directions consultées
des opportunités matériels liés au climat
3I pour Informé, personnes informées
3Tous ESRS E, S et G : effets financiers escomptés, le cas échéant, CapEx et OpEx significatifs
pour les questions de durabilité matérielles, évolution des systèmes d’informations financiers De la même manière, le diagramme de Gantt est adapté à la gestion de projet dont les tâches
pour extraire ces données. sont interdépendantes.
Ces missions peuvent être réalisées dans le cadre d’un co-leadership sur la CSRD avec la Il revient à chaque coopérative de mettre en place le dispositif adapté à son contexte, ses
direction QSE-RSE. pratiques, ses outils.
Par ailleurs, selon le périmètre de la DAF
3Responsabilité sur l’audit et le contrôle interne, le cas échéant
3Responsabilité sur les systèmes d’information (voir p. 48 et 49) Ressources
Impact sur le pilotage de la performance Le cabinet audit-conseil PWC et l’IFACI (institut Français de l’Audit et du Contrôle
Ce point est développé dans le chapitre « pilotage intégré de la performance » (voir p. 66) Internes) ont publié un guide pratique public utile « CSRD, les clés du contrôle interne
construit, en faisant face aux incertitudes. Préparer l’avenir ou le subir. pour sécuriser votre reporting de durabilité » en nov. 2023
→ Exemple de planning qui capitalise au maximum sur l’existant (cible : coopératives nouvellement éligibles, exercice au 31/12)
(1)Un comité durabilité ESG permanent, intégrant la stratégie durabilité et la conformité CSRD Des principes de pragmatisme et réalisme
(2)Une responsabilité collective et transversale
(3)Une montée en compétences en continu, sur 3 ans La tâche peut sembler immense. La normalisation
(4)La conception de « cadres de mise en oeuvre » pour capitaliser au maximum sur l’existant (ex. en annexe : politiques, actions complexe.
et ressources p 74 à 76) La progressivité et le lotissement du projet sont
(5)L’intégration, en parallèle de la capitalisation, des attendus de la CSRD indispensables. En s’appuyant a) sur les possibilités
(6)La double matérialité comme outil d’analyse, d’évaluation et de pilotage des enjeux (IRO) offertes par le texte (dispositions transitoires, mise en
(7)L’analyse des écarts et la planification sur 3 ans après analyse en double matérialité œuvre progressive) b) sur le principe « comply or explain »
(8)La sélection des OTI-CAC pour mission conseil puis mission audit (2 missions distinctes) dès le début du projet, validation en c) sur des priorités clairement définies. Le plus souvent
AGO de l’OTI-CAC sont priorisés Informations générales, E1 Changement
(9)L’appui sur un conseil externe à discrétion, recommandée sur analyse double matérialité et sur processus-contrôles (infos climatique, SI Social, effectif de la coopérative, G1 Conduite
quali et quanti) des affaires. La CSRD est une exigence de transparence.
(10)Un rapport de durabilité concis pour maîtriser l’exercice Tout le monde comprend la marche à franchir.
N.B. Les tâches identifiées peuvent s’étaler sur plus d’un trimestre.
La vision du cabinet de Saint Front est donnée à titre d’illustration. Il n’y a pas de relation commerciale entre LCA et le cabinet de Saint Front.
Q9 Comment et quand
impliquer l’OTI ?
La sélection de l’OTI est un point essentiel.
C’est au plus tôt et au moins un an avant la
publication. Vous devez avoir une visibilité
parfaite sur deux points : l’ensemble du
processus de vérification, ses étapes, les
livrables qui vous seront demandés d’une part Q10 Quelle gouvernance du
et d’autre part sur l’expertise des auditeurs- projet CSRD ?
vérificateurs. On ne s’improvise pas à auditer
le secteur agri-agro, on ne s’improvise pas à Pas de gouvernance spécifique, mais une
auditer le changement climatique dans le gouvernance projet au sein d’un comité
contexte de l’agriculture et de la coopération durabilité-ESG de niveau ComEx, des revues
agricole. Une sélection rigoureuse et anticipée ComEx et CAdm a minima 2 fois par an. Et
donc, et des échanges sur la vérification de une responsabilité particulière de l’audit
la double matérialité, sur la formalisation des interne ou de l’organisation faisant fonction
processus et contrôles et sur les dispositions sur la qualité, la fiabilité des données.
transitoires mises en œuvre dès que possible.
« La CSRD, un driver d’orientation stratégique d’Enregistrement Universel) a servi de référence pour des informations demandées dans le rapport de durabilité,
évaluer les impacts. Le département prospective a ensuite en répondant strictement aux exigences de la CSRD pour la
vers de nouveaux business models »
réalisé une étude des impacts à moyen et long terme et ses première année. Des réflexions sont en cours pour intégrer
1) Objectifs, sensibilisation et formation résultats soumis aux différents départements pour avis. En des sujets importants mais non matériels dans d’autres
L’objectif est d’utiliser la CSRD comme un moyen de renforcer parallèle une « gap analysis » quanti et quali a été menée par sections du rapport. La décision a été prise de réaffirmer les
notre approche stratégique des sujets RSE. l’OTI dès 2023. engagements du groupe et ses objectifs. Michelin souhaite
Véronique précise : « La CSRD ne doit pas être un exercice de 4) Double matérialité aussi garantir l’accès aux parties prenantes des informations
reporting, mais un exercice stratégique dans l’identification qui leur sont essentielles.
Michelin s’est fait accompagner par un cabinet conseil pour
des impacts, risques et opportunités et nous permettant la l’analyse de double matérialité. Environ 80 personnes ont
d’aller plus loin. » été impliquées dans le processus de consultation en interne.
Fin 2023, une gouvernance Finance Durable a été créée, Véronique souligne : « La CSRD demande de prendre en Les recos de Michelin
supervisée par Yves Chapot, gérant non commandité* et considération les opportunités, impacts positifs et négatifs,
Directeur Financier du groupe Michelin. Véronique fait l’intégration des probabilités, et l’analyse des risques bruts « Faire simple alors que la réglementation est com-
partie de l’équipe Développement Durable et travaille en plutôt que résiduels ». Un travail de cohérence avec les plexe ».
transverse avec les équipes finance durable sur le projet principaux risques du groupe a ensuite été réalisé. Par ailleurs, « Se poser les bonnes questions des impacts, risques
CSRD. Le positionnement du sujet au plus haut niveau de les enjeux sur la chaîne de valeur ont été rendus visibles dans et opportunités stratégiques par rapport au modèle
responsabilité montre la volonté de faire de la CSRD un sujet l’analyse de double matérialité indiquant la localisation de d’affaires. ».
stratégique. nos impacts (opérations propres ou chaine de valeur).Des « Commencer petit à petit avec quelques métriques,
Depuis l’été dernier, une première formation de 2 jours auprès scénarios précis par IRO ont été identifiés et certains portent quelques ambitions, quelques engagements et
de 150 personnes, contributeurs directs et indirects du spécifiquement sur la chaîne de valeur comme demandés prendre le temps de faire une feuille de route, parce que
projet, a été réalisée par notre Organisme Tiers Indépendant par la CSRD. La matrice de double matérialité a été validée la route est longue ».
(OTI). Cette formation a porté sur exigences générales et sur par le ComEx début juin 2024.
une vue d’ensemble des ESRS. De plus, différentes sessions « Mobiliser, fédérer et faire adhérer les équipes finance ».
5) Protocole de reporting, contrôle et audit
de présentation de la CSRD, de ses ambitions et de ses
impacts au sein de l’entreprise, sont dispensées y compris Consécutivement à deux audits internes sur la robustesse
aux membres du comité exécutif. du reporting extra-financier, les équipes ont travaillé sur
Des kits de formation et une vidéo sur la double matérialité un dispositif de contrôle interne ESG et la rédaction d’un
manuel. Ces éléments vont être mis à jour à l’issue de
Les points d’attention
ont été réalisés pour une diffusion plus large au sein du
réseau « sustainability » international. l’analyse double matérialité. Un responsable est défini pour La mobilisation sur le projet
chaque KPI (KPI owner), un leader par ESRS assure le lien. « La CSRD demande du temps à tous les niveaux :
2) Organisation, projet, responsabilités
6) Digitalisation temps de compréhension, d’onboarding ainsi qu’
L’ensemble du programme a été divisé en différents lots. un changement important pour les structures non
Les indicateurs clés (KPI) du reporting ont été identifiés en
Véronique a en charge le volet double matérialité. Un aguerries à ces sujets ».
prenant compte le résultat de l’analyse de matérialité, les
comité opérationnel Finance Durable se réunit tous les mois
délais de mise en œuvre et la disponibilité de la donnée. L’implication de la gouvernance
permettant de suivre l’actualité réglementaire, de partager
Véronique ajoute « On a fait deux séries de tests sur les « La CSRD pousse à des changements en profondeur
l’état d’avancement du projet CSRD et de lever rapidement
KPI mais les KPI ont évolué entre les deux phases de test ». dans la gouvernance et nécessite l’implication du top
les obstacles et questionnements. Environ 25 personnes
La collecte de données est opérée de façon hybride soit management dans la vision du projet ».
constituent l’équipe projet CSRD. Un volet IT spécifique en
au travers d’outils soit manuellement via Excel jusqu’à Une réglementation non stabilisée
fait également partie. Des formations plus approfondies sur
aujourd’hui.
les ESRS et une information en continu sur les évolutions des « Une réglementation en constante évolution qui
textes sont organisées par les équipes en charge du projet. Une solution digitale de collecte, consolidation, vérification amène de la complexité ».
est en cours de déploiement et servira à construire reporting
3) Analyse d’écarts Des auditeurs de durabilité partiellement
2024. Le « tagging » des données est dans le planning du
expérimentés
Pour identifier les enjeux, Michelin a d’abord analysé les 250 projet.
risques du Groupe, puis élargi l’étude aux opportunités. « Les auditeurs de durabilité n’ont pas encore leur
7) Rapport de durabilité, publication
cadre et méthodologie de contrôle ».
Le chapitre DPEF inclus dans le DEU (Document La stratégie de publication se concentre sur la concision
→ Finance <> Opérations <> ESG : des performances indissociables Pilotage intégré : de quoi parle-t-on ?
Performance globale, performance intégrée, performance plurielle. Trois manières
d’exprimer l’évolution structurelle en cours du pilotage des entreprises.
Comment expliquer le sens du pilotage intégré ? Piloter, c’est comprendre, arbitrer,
prendre des décisions éclairées, de manière pertinente :
Chaque décision clé est éclairée par des critères économiques et financiers, opérationnels,
environnementaux, sociaux-sociétaux, de gouvernance.
Chaque décision clé est prise en tenant compte de l’écosystème d’affaires : les parties
Performance Performance RSE-ESG prenantes.
opérationnelle Qualité, disponibilité et
Chaque décision clé s’inscrit dans une perspective court, moyen et long terme.
Gestion de la production, quantité
engagement des salarié·es Quelles décisions clés ? la stratégie, l’allocation de ressources (budget, investissements),
produite, productivité, performance Économie de ressources, le calcul de prix de revient, la rémunération et partage de la valeur, les compétences.
de l’outil de production limitation des pollutions Le contexte spécifique des coopératives : dépendance du secteur agricole et
Gestion des stocks Atténuation et adaptation au agroalimentaire à la nature, importance de la compétence et de l’engagement des
changement climatique
Qualité des produits et services, délais équipes, défi de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique, répartition
Respect des droits humains de la valeur ajoutée de l’amont (production agricole) à l’aval (distribution), prix pour le
Image de marque, relations client
Engagement, satisfaction des consommateur, rend le pilotage intégré incontournable.
Performance de la supply chain
associés-coopérateurs
… Nous faisons un focus dans les pages suivantes sur l’impact des questions ESG sur la
…
performance globale, l’élaboration du budget, le pilotage de la performance, le processus
d’investissement et l’élaboration des prix de revient.
Inspiration
Plusieurs entreprises fournissent des sources d’inspiration :
Michelin. Le tableau de bord stratégique de Michelin est un exemple de pilotage « people
Performance économique + planet + profit ». Il intègre notamment des dimensions immatérielles telles que la
satisfaction de son réseau de distribution et la satisfaction de ses clients finaux : les
et financière
utilisateurs-acheteurs de Pneus. Voir stratégie et 12 indicateurs profit people planet dans
Part de marché le document d’enregistrement universel (p 28 à 39)
Valeur ajoutée
Veolia. Veolia (gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie) élabore et pilote une performance
Rentabilité des capitaux investis plurielle « La performance plurielle concilie la RSE, de par ses dimensions sociale, sociétale
Bénéfices et environnementale, et les enjeux financiers et commerciaux de l’entreprise »
Valeur de l’entreprise, valeurs des Il existe par ailleurs des travaux de référence sur ces sujets tel que le tableau de bord
actifs
prospectif et des organisations impliquées dans ces évolutions à l’instar du CJD Cercle des
…
Jeunes Dirigeants et son Carnet de bord de la performance globale
Dans les faits, beaucoup de dirigeant.e.s ont d’ores et déjà intégré une partie de
ce changement de paradigme dans leur management. L’approche pilotage de la
performance globale va s’imposer naturellement et progressivement.
VI/ ANNEXES
Un calendrier évolutif, sur 6 ans, à date Les coopératives de -250 ETP* pourront s’engager sur normes d’application obligatoire prendront en compte
les normes PME volontaires (toujours voir en détail les 3 les enjeux spécifiques agri-agro. L’implication dans
L’EFRAG, comité technique qui conseille l’Union
critères d’éligibilités et seuils) l’élaboration de ces normes pour en garantir la pertinence
européenne poursuit ses travaux. Il propose à l’Union
est déterminante. Norme « Agriculture, Farming and
européenne qui décide et publie les directives, les actes
délégués d’application directes. Le calendrier ci-dessus, L’importance des futures normes sectorielles Fisheries » et norme « Food and Beverages ».
proposé par l’ANC, met en perspectives les normes et L’agriculture et l’agroalimentaire feront partie des
actes à venir. premiers secteurs à faire l’objet de normes sectorielles. Ces
Une politique par enjeu (IRO) matériel (3) Responsable au plus haut niveau de la hiérarchie communiquée à l’ensemble des salariés via :
[ESRS 2 I MDR-P I 65c] .L’intranet et affichages internes : diffusion de la
Dès lors que « santé, sécurité, sureté » du personnel, effectifs La politique globale de la coopérative relève de la direction politique et des mises à jour.
en propre (ESRS S1) est matériel, issu de la pratique de la des ressources humaines (DRH). En dernier ressort, .Les réunions d’Information et les formations :
coopérative d’une part et confirmé par l’analyse en double c’est le directeur général de la coopérative agricole qui Sensibilisation et formation continue des salariés sur les
matérialité d’autre part, la rédaction d’une politique relève est le responsable ultime de la mise en œuvre de cette risques professionnels et les mesures de prévention
de l’exigence de publication minimum. politique. .Le livret d’accueil : sensibilisation et formation des
Si la coopérative est sous-tension d’un délai court dans Dans les différentes filiales, les sites tertiaires, les sites de nouveaux entrants (salariés et intérimaires) et des
la mise en œuvre, elle peut capitaliser sur son existant et collecte, de production et de distribution, c’est la DRH stagiaires
formaliser ses politiques. locale, le-la référent-e santé sécurité qui ont la charge .Le rapport de durabilité : inclusion de la politique et
Ci-contre un exemple de politique « conforme » aux de la mise en œuvre opérationnelle, soutenus par les des résultats de la mise en œuvre dans le rapport annuel
exigences ci-après de MDR-P, à personnaliser, adapter responsables de chaque département opérationnel. de la coopérative.
selon la situation spécifique réelle de la coopérative. (4) Références à des cadres et normes
Cette politique s’appuie sur plusieurs cadres et normes
Politique de Prévention des Risques reconnus, notamment :
Professionnels de la coopérative ISO 45001 : Système de management de la santé et
1) Objectifs généraux [ESRS 2 I MDR-P I 65a] de la sécurité au travail. Certains sites de production de Répondre aux « exigences
Enjeu Matériel : Santé et Sécurité au Travail la coopérative sont dans des démarches de certification
L’objectif général de cette politique est de garantir la Code du travail et Code rural et de la pêche maritime
minimum de publication » et aux
santé physique et mentale et la sécurité des salariés : Réglementations en matière de santé et sécurité au « points de données »
de la coopérative agricole en réduisant les risques travail.
La rédaction volontairement « très formelle » proposée
professionnels identifiés, réels ou potentiels. Nous visons (5) Prise en compte des parties intéressées [ESRS 2 I ci-contre a pour objectif de vous aider à structurer
à créer un environnement de travail sûr, à réduire le MDR-P I 65e] rapidement vos politiques, le cas échéant, à la fois pour
nombre d’accidents et de maladies professionnelles, à l’interne et pour la publication du rapport de durabilité,
La politique inclut une prise en compte active et
limiter l’usure au travail et à promouvoir la qualité de vie ce, en conformité avec la norme ESRS.
constante des parties intéressées internes et externes :
au travail de nos employés. Cette structuration est applicable à tous les enjeux
.Les salariés et représentants du Personnel :
(2) Périmètre d’Application (chaîne de valeur, activités, matériels E, S et G.
information et consultation régulière via le Comité Social
entités) [ESRS 2 I MDR-P I 65b] et Économique (CSE) et la Commission Santé, Sécurité et Les points de données (version EFRAG du 31 mai 2024)
Conditions de Travail (CSSCT). sont cités en référence entre crochets [ESRS 2 I MDR-P
Cette politique s’applique aux activités de collecte, de
I XXX].
transformation et de distribution des produits agricoles .Les services de santé la médecine du travail de la MSA Lorsque l’on se penche sur ces exigences de reporting,
et services associés, effectuées par la coopérative. Elle : Collaboration étroite pour la surveillance de la santé des pour les politiques, on constate que cela est à la portée
concerne tous les salariés en propre des coopératives, travailleurs et l’évaluation des risques. des organisations.
y compris les alternants, les saisonniers, les intérimaires .Les Clients et Partenaires : Communication sur les
et les stagiaires ainsi que ceux des filiales directement engagements et les pratiques de prévention des risques
contrôlées par la coopérative. Les salariés des entreprises professionnels dans le cadre de la contractualisation
prestataires intervenant sur les sites de la coopérative font
(6) Partage avec les parties intéressées, et
l’objet d’un plan de prévention spécifique. Les visiteurs
communication [ESRS 2 I MDR-P I 65f]
occasionnels entrent aussi dans le champ d’application.
La politique de prévention des risques professionnels est
Répondre aux « exigences norme ESRS. Le fond d’abord, la forme Une vision structurée et des moyens alloués.
minimum de publication » et ensuite. documentée S’agissant des moyens techniques,
aux « points de données » Cette structuration est La CSRD « impose » un cadre logique : humains et financiers, seuls les moyens
applicable à tous les enjeux risques (IRO) > politique > plans d’action significatifs doivent être reportés et
Le tableau volontairement « très formel »
(actions et ressources [MDR-A] > documentés en €.
proposé ci-dessus a pour objectif de vous matériels E, S et G.
aider à structurer rapidement vos plans indicateurs, objectifs et résultats. La coopérative peut compléter, de
Les points de données entre crochets
d’action, le cas échéant, à la fois pour La réponse aux points de données manière volontaire, les informations
[MDR-A xxx] sont issus de la version EFRAG
l’interne et pour la publication du rapport [MDR-A xxx] telle que présentée dans formelles par des exemples locaux,
du 31 mai 2024. Elle doit être utilisée en
de durabilité, ce en conformité avec la l’exemple ci-dessus permet d’avoir une des témoignages dans une logique de
attente du règlement technique (RTS
vision structurée de la mise en oeuvre et valorisation des actions mise en oeuvre
Regulatory Technical Standard) de l’UE.
CapEx : dépenses en capital, investissements
OpEx : dépenses courantes, dépenses opérationnelles
Bonnes pratiques pionnières sur l’exercice Il s’agit de rapports publics et ces différents exemples sont Gouvernance
2023 donnés à titre d’illustration.
Le Haut Conseil de la Coopération Agricole (HCCA)
Plusieurs sociétés cotées ont anticipé la mise en œuvre SBM-1 - Chaîne de valeur dans les rapports publie un guide de bonnes pratiques de gouvernance.
de la CSRD sur l’exercice 2023. Il s’agit de Bureau Veritas, Avril, DPEF 2023, page 12 et 13 Indispensable pour tenir compte de la spécificité de
Legrand, Orange ou encore URW (Unibail Rodamco gouvernance des coopératives agricoles.
Limagrain, rapport RSE 2023, page 8
Westfield). Vous pouvez parcourir le chapitre « DPEF » du Outils thématiques
DEU (Document d’Enregistrement Universel) que vous Tereos, DPEF 2023-2024, pages 6 et 7
Eau : WWF Risk Filter Suite
trouverez dans la rubrique Finance. Ces rapports ne sont SBM-1 - Stratégie dans les rapports
pas conformes ni audités selon la future norme, mais ils la Biodiversité : Outil Agribest par La Coopération Agricole
Bureau Veritas, DEU 2023 pages 86 et 87 Ouest et CDC Biodiversité
préfigurent de manière intéressante.
Agrial, rapport intégré 2023, pages 74 à 76 Biodiversité : Integrated Biodiversity Assessment Tool
Pratiques conformes à la CSRD sur l’exercice
Terrena, Rapport Intégré 2023, pages 70 et 71 ENCORE (Exploring Natural Capital Opportunities, Risks
2024
Selon la date à laquelle vous élaborez votre reporting
SBM-2 - Parties prenantes dans les rapports and Exposure), en anglais
interne et externe, vous pourrez vous appuyer sur les Legrand, DEU, page 91 chaîne de valeur, parties intéressées
DEU des entreprises cotées de plus de 500 ETP. Ils seront et enjeux, cartographie des parties prenantes détaillée sur
conformes et vérifiés. La majeure partie des sociétés du le site internet
SBF120 par exemple ont des exercices au 31/12. Les AGO se Terrena, DPEF 2020, cartographie détaillée d’une
tiennent majoritairement en avril et mai. Les DEU seront coopérative, p17 à 19
donc disponibles, pour l’essentiel du SBF120, entre mars URW, DEU 2023, pages 153 et 154
et mai 2025. Utile pour les coopératives qui réalisent leur
rapport de durabilité sur l’exercice ouvert le 1er janvier SBM-3 - Double matérialité dans les rapports
2025, pour publication en 2026 ou 2027, selon les cas. Legrand, DEU 2023, pages 93 à 98
SBM61 - Modèles d’affaires des coopératives Bureau Veritas, DEU 2023, pages 96 à 99, matrice page 102
agricoles Arla, annual report 2023, ESG pages 30 à 32 et ensemble
Vous pouvez, pour vous inspirer, regarder la pratique des des risques pages 26 et 27
coopératives déjà soumises à la DPEF pour l’exercice Akzo Nobel, pages 25, 26 et 27 (en anglais)
ouvert en 2023 (publication en 2024). Les coopératives
Politique actions et ressources
publient, le plus souvent, un rapport intégré embarquant
la conformité DPEF. URW, DEU focus climat, pages 177, 178
A la date de publication du guide (sept. 2024), ces rapports Protocoles ou résumé de protocole de
ne sont pas conformes ni audités selon la future norme reporting publics
CSRD mais ils constituent une ressource intéressante Attention : il s’agit de sociétés cotées et, à date, d’une
lorsque l’on démarre. Avril, Agrial, Axereal, Cristal Union, conformité DPEF.
Euralis, In-Vivo, Limagrain, Maïsadour, Sodiaal, Tereos,
Terrena, Vivescia, etc... Les interprofessions telles que ICADE, protocole de reporting consolidé au 31 mars 2023
le CNIEL avec France Terre de Lait ou Interbev avec le BNP Paribas, Real estate, protocole au 7 juin 2024
Pacte sociétal, dans le déploiement de leurs démarches
de responsabilité sociétale et en lien avec les fédérations
de La Coopération Agricole, présentent aussi les modèles
d’affaires des filières.
ACT : Accelerate Climate Transition, méthodologie de pilotage de la EFRAG : European Financial Reporting Advisory Group comité NFRD. Non-Financial reporting Directive qui a donné lieu à l’actuelle
transition carbone, incluant la modélisation ; phases pilotes en cours technique qui élabore propose et soutient les normes de durabilité. DPEF.
pour agriculture & alimentation et pour biodiversité. En anglais uniquement (www).
ACV ; Analyse du Cycle de Vie, LCA en anglais (Life Cycle Analysis). EIP : Entreprise d’Intérêt Public : entreprises dont les titres sont
AGO : Assemblée Générale Ordinaire (annuelle). soumis à un marché réglementé, ainsi que les banques et les
ANC : Autorité des Normes Comptables. Elle travaille avec l’EFRAG compagnies d’assurances (règlement européen).
dans l’élaboration et la mise en oeuvre des normes. EPM : « Enterprise Performance Management », système OTI : Organisme Tiers Indépendant qui établit le rapport de
d’information pour le pilotage d’entreprise, pour planifier, budgétiser, certification en matière de durabilité (en fin du rapport), si habilité.
prévoir, etc. OpEx : Operating Expenditures, dépenses courantes, dépenses
ERP : « Enterprise Resource Planning », système d’information pour opérationnelles, terme largement utilisé en finance.
le pilotage d’entreprise avec des domaines fonctionnels étendus
BEGES Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre. (achats, comptabilité, etc.).
BtoB. Communément utilisé Business to Business pour parler des ESAP : European Single Access Point, future plateforme Européenne
marchés d’entreprises à entreprises. sur laquelle les entreprises déposeront les rapports financiers et
BDESE Base de Données Économiques, Sociales et extrafinanciers « tagués », avec le balisage XBRL. PEF UE Product Environmental Footprint : méthodologie d’analyse
Environnementales. ESEF European Single Electronic Format : format électronique multicritères des impacts environnementaux, sur l’ensemble du
européen de balisage de données. cycle de vie, développée par l’Union Européenne.
ESMA : European Securities and Markets Authority, autorité des
marchés financiers européens
ESG : Environnement Social-Sociétal et Gouvernance : thématiques
concernées par le rapport de durabilité, la durabilité étant en soi une
CAC : Commissaire aux Comptes, qui certifie les comptes financiers
finalité et non un thème.
ou extra-financier, si habilité. QSE Qualité Sécurité Environnement.
ESRS : EU European Sustainability Reporting Standard. C’est un
CAdm : Conseil d’Administration.
règlement délégué d’application directe. Il détermine les normes
CAff : Chiffre d’Affaires.
ESRS Normes Européennes de Reporting de Durabilité.
CapEx : Capital Expenditures dépenses en capital ou investissement,
terme largement utilisé en finance.
CoDir : Comité de Direction. RSE : Responsabilité Sociétale des Entreprises.
CEAOB : Committee of European Auditing Oversight Bodies RSO : Responsabilité Sociétale des Organisations.
ComEx : Comité Exécutif. RTS : Regulatory Technical Standard, règlement technique
CSE : Comité Social et Économique. GES : Gaz à Effet de Serre.
d’application directe. Pour la CSRD il est attendu sur le balisage
CSSCT : Commission santé, sécurité et conditions de travail du CSE. (« tagging »).
CSRD. EU-Corporate Sustainability Reporting Directive, nouvelle
réglementation sur le reporting extra-financier ou reporting de
durabilité, transposée en droit français (www).
H2A : Haute Autorité de l’Audit. Elle supervise l’audit financier et extra
financier, depuis l’habilitation jusqu’au normes et aux sanctions.
SBTi : Science Based Target Initiative permet de définir des
trajectoires « fondées sur la science » - voir le cadre d’action FLAG
Forests Land and Agriculture - et de les faire valider par cette
DAF : Direction Administrative et Financière. institution. Attention SBTi n’est pas un plan d’action détaillé.
DEU Document d’Enregistrement Universel (URD en anglais). C’est le SI : Systèmes d’information.
rapport annuel des sociétés cotées. Il comprend le rapport financier, IA : Intelligence Artificielle.
le rapport de gestion et le rapport sur le gouvernement d’entreprise. ICP : Indicateur Clé de Performance KPI (Key Performance Indicator)
Dans le rapport de gestion se trouvera le rapport de durabilité. en anglais.
DPEF : Déclaration de Performance Extra-Financière (issue de la ICM : Indicateur Clé de Moyen.
transposition de la EU-NFRD), législation antérieure à la EU-CSRD. IFRS : International Financial Reporting Standards, organisation
DRH : Direction des Ressources Humaines. en charge des normes financières internationales (appliquée en
DSI : Direction des Systèmes d’Informations. Europe).
IFRS-ISSB : International Sustainability Standards Board, au sein de
l’IFRS, organisation qui normalise le reporting extra-financier, hors
Europe.
IRO : Impacts positifs (+) et négatifs (-) Risques (-) et Opportunités (+),
réels ou potentiels.
Les définitions
Il est essentiel dans une démarche de management de ayant la même signification (par exemple finalité, but ou Taxonomie (environnementale). Règlement européen
s’entendre sur le sens des mots et sur les méthodologies cible). 2020/852 qui classifie les activités « vertes » et fixe des
associées. Opportunité. Selon l’ISO 31073:2023. combinaison de exigences de reporting aux entreprises d’une part et
au marché financier d’autre part. Les activités éligibles
Proposition de définitions. circonstances attendues comme favorables aux objectifs
figurent dans le EU taxonomy Compass (voir ci contre).
Actif incorporel. L’actif incorporel est défini comme . Note 1 à l’article : Une opportunité est une situation
positive susceptible de produire un gain et sur laquelle on Taxonomie (digitale). On parle aussi de taxonomie pour la
une ressource contrôlée par la société, intangible, non
dispose d’un certain niveau de contrôle. codification des informations qualitatives et quantitatives
monétaire mais identifiable indépendamment de
de durabilité - des points de données - en vue de leur
l’entreprise. Parmi les actifs incorporels figurent les . Note 2 à l’article : Une opportunité pour une partie peut
industrialisation et leur comparabilité. C’est l’EFRAG qui
marques, les technologies, les relations de clientèle et constituer une menace pour une autre partie.
a établit le projet de codification EFRAG IG3 List of ESRS
le goodwill (source Mazars). On parle aussi de « capital . Note 3 à l’article : La saisie ou la non-saisie d’une datapoints et l’a soumis à l’autorité des marchés financiers
immatériel » opportunité constitue l’une comme l’autre une source de (l’ESMA). Les points de données ont été définis à partir des
EU Taxonomy Compass. C’est le registre des risque. normes ESRS. Après l’ESMA, ils seront soumis aux instances
activités éligibles, à ce jour, au règlement Taxonomie Seules les opportunités significatives devraient être de l’UE pour un RTS Regulatory Technical Standards.
environnementale mentionnées et pas seulement être le pendant d’un Les rapport de durabilité encodés informatiquement au
Enjeu. Au sens le plus large, « ce que je peux gagner » ou risque. La matérialité des opportunités significatives doit format XBRL seront à l’avenir mis à disposition dans une
« ce que je peux perdre ». Pour la CSRD (lois et normes) être évaluée-cotée. Atteindre un objectif prévu n’est pas base unique (European Single Access Point).
le terme englobe les IRO (les impacts (+) et (-), les risques en soi une opportunité…
(-) et les opportunités (+). Si vous l’utilisez dans le rapport, Perception du risque. Selon l’ISO 31073:2023. Perception
il conviendra d’en préciser l’acception dans les notes du risque : point de vue d’une partie intéressée concernant
méthodologiques. Un exemple : la santé est un enjeu, les les risques
événements liés à la santé ont des conséquences pour
l’entreprise (risques et opportunités) et pour les salariés, Note 1 à l’article : La perception du risque reflète les
les clients, les communautés potentiellement (impacts). besoins, les questions, les connaissances, les convictions et
les valeurs de la partie intéressée.
Management des risques. Dans une version simple,
anticiper, maîtriser les écarts de performance et éviter Orientation. Une orientation est une direction générale
les crashs. C’est un dispositif de management de la dans laquelle l’entreprise s’engage, par exemple « préserver
performance. la santé des collaborateurs ». Elle se distingue de l’objectif
qui lui est généralement chiffré, qualifié ou quantifié.
Objectif. Selon la norme ISO9000:2015 : résultat à atteindre
Pacte vert ou Green Deal. Ensemble de dispositions
. Note 1 à l’article: Un objectif peut être stratégique, réglementaires européennes (règlements, règlements
tactique ou opérationnel. délégués directives, RTS Regulatory Technical Standards)
. Note 2 à l’article: Les objectifs peuvent se rapporter à pour la protection de l’environnement.
différents domaines (tels que finance, santé, sécurité et Risque. Facteurs susceptibles de provoquer un écart par
environnement) et peuvent s’appliquer à divers niveaux rapport à un objectif dans une définition simple. Plus
(par exemple au niveau stratégique, à un niveau concernant expert et reformulé CSRD : « Possibilité qu’un événement
l’organisme (3.2.1) dans son ensemble ou afférant à un survienne, dont les conséquences seraient susceptibles
projet (3.4.2), un produit (3.7.6) ou un processus (3.4.1)). d’affecter l’entreprise (ses actifs matériels et immatériels,
. Note 3 à l’article: Un objectif peut être exprimé de ses objectifs financiers et opérationnels, sa réputation,...), les
différentes manières, par exemple par un résultat tiers (les personnes : salariés, fournisseurs, communautés,
escompté, un besoin, un critère opérationnel, en tant clients,...) et l’environnement. »
qu’objectif qualité (3.7.2) ou par l’utilisation d’autres termes
Comité de relecture
Design, mise en page Lenna Berthié, LCA Métiers du grain
Soumeya Benguerfi, La Coopération Agricole, Hélène Dechamps, LCA Auvergne-Rhône-Alpes
avec la participation de Cédric Delaporte Design Laure Fabier et Christelle Forzy, Maïsadour
Valérie Galle, Union des Vignerons des Côtes du Rhône
Impression Stéphane Heimburger, FNR
Impression La Fabrik du Print Corinne Lelong, LCA
Marine Nossereau, LCA
Crédits photos et illustrations Anne Porchet, Ocealia
Tableaux, schémas, illustrations, Ph2C Vanessa Vulvin, LCA
Iconographie, LCA
Experts RSE de La Coopération Agricole formés à la CSRD
Financement
Florence Benevelli, LCA Nouvelle-Aquitaine
Ce document est en partie issu des travaux conduits dans le cadre du programme de
Mathilde Dauvin, LCA Grand-Est
développement de La Coopération Agricole. À ce titre, il bénéficie de fonds CASDAR.
Hélène Dechamps, LCA Auvergne-Rhône-Alpes
Éric Cherdo, LCA Occitanie
Une publication La Coopération Agricole I Tous droits réservés I sept. 2024 Margot Fouilhac, LCA Hauts de France – Île-de-France
Chloé Mahieu, LCA Ouest
Odile Le Serre, LCA Hauts de France – Île-de-France
Laurent Levêque, LCA Nouvelle-Aquitaine
Quentin Pauchard, LCA ECO² - Compétitivité & Transitions
Alix Pavie, LCA Occitanie