Erreur
Erreur
Erreur
une histoire de l'erreur scientifique, car ce sont les erreurs qui mettent la pensée en
mouvement Par exemple, une erreur de calcul est à l'origine du voyage de Christophe Colomb.
Ce dernier, non seulement s'est basé sur l'évaluation de la circonférence de la terre proposée
par Ptolémée (33'000 km au lieu des 40'000 d'Aristote), mais encore se trompe en
convertissant cette distance en miles de son époque et se base sur une affirmation biblique
pour estimer la grandeur de l'Asie ! "Si Colomb avait su, il ne serait jamais parti. L'homme était
téméraire, mais pas suicidaire"
Dans l'apprentissage scolaire, l'erreur est forcément présente et transitoire. La diminution des
erreurs est le signe d'une meilleure maîtrise du domaine de connaissances. Étant donnée
l'omniprésence de l'erreur dans l'apprentissage, il est essentiel d'analyser la place qu'elle
occupe dans la didactique moderne. Même en pédagogie, l'erreur était généralement
considérée de façon négative. Étant souvent assimilée à une « faute », elle devait forcément
être sanctionnée en vue de disparaitre. Ainsi, nous constatons que le statut de l'erreur diffère
selon les conceptions théoriques ; – Selon le béhaviorisme16, l'enseignement doit viser un
apprentissage sans erreur. Ce dernier est basé sur une série de situations jouant le rôle d'un
stimulus et réclamant des réponses immédiates, lesquelles réponses sont favorisées par une
récompense (renforcement positif) ou bien par une punition (renforcement négatif). Pour les
béhavioristes, la production d'erreurs est due à des circonstances liées à l'apprenant
(inattention ; fatigue) ou bien à une méthode qui n'est pas bien conçue. – Selon le
constructivisme17, l'erreur témoigne des difficultés que l'apprenant doit surmonter, pour
produire une nouvelle connaissance ; on évoque alors le conflit cognitif que l'apprenant doit
résoudre. La correction de l'erreur par un apprenant indique ainsi qu'il a surmonté ses
difficultés en construisant une réponse nouvelle. – En matière de conceptualisation, bien
souvent la réussite précède la compréhension. Pour Jean-Pierre ASTOLFI18 l'aversion
spontanée pour l'erreur et le rejet didactique qui en résulte souvent correspondent d'abord à
une certaine représentation de l'acte d'apprendre, une représentation largement partagée par
les enseignants, les parents et le sens commun. De l'idée d'une acquisition naturelle des
connaissances, il arrive que les erreurs ne puissent être considérées que comme des « ratés »
de l'apprentissage. Symptôme d'une incompétence quelconque, l'erreur est alors synonyme de
« faute » ou de « bogue » au sens informatique. Voici, tel qu'il est conçu par J.-P. ASTOLFI un
tableau récapitulatif des différents statuts de l'erreur, de son origine et de son traitement selon
les trois principaux modèles pédagogiques.
Auparavant, l’erreur était perçue comme une « faute » du côté des apprenants et comme un «
échec » du côté de l'enseignant. Cependant, avec l’approche communicative, on considérait
que l’erreur était inévitable, l’erreur était acceptée comme le signe du système transitoire
d’apprentissage de l’apprenant. Le statut de l’erreur dans le processus
d’enseignement/apprentissage des langues a connu plusieurs changements au cours des
années mais aujourd'hui, l’erreur est reconnue et admise. Pour Pendant (1998 : 20), « l’erreur
est à considérer comme un indice de l’apprentissage, au même titre que les acquisitions ».
Influencée par de multiples facteurs, l’erreur sous toutes ses formes, fait partie du processus
d'apprentissage. Selon Tagliante (1994 : 40) « c’est donc par ses erreurs que l’apprenant
progresse, qu’il teste ses hypothèses de fonctionnement du système nouveau qu’il est en train
de se créer ». Chaque méthode d’enseignement introduit au cours des années avait sa propre
conception de l’erreur mais actuellement, l’erreur joue un rôle important dans le processus
d’enseignement/apprentissage des langues