Cahier Tech Nettoyage Beton Basse Def Nov 09

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Le nettoyage

des bétons anciens


4
Décembre 2009

Guide des techniques


et aide à la décision
CERCLE
LES PATRIMOINE
DU
PARTENAIRES
DES
DU
TECHNIQUES
CAHIERS

Cercle des partenaires du patrimoine


R e m e r c i e m e n t s

Ce document a été rédigé par Myriam Bouichou, Ingénieur de Recherche du Cercle des parte-
naires du patrimoine et Elisabeth Marie-Victoire, responsable du pôle béton au Laboratoire de
recherche des monuments historiques (LRMH, Direction de l'Architecture et du Patrimoine,
Ministère de la culture et de la communication) ; avec le soutien du LRMH et tout particulière-
ment d'Annick Texier, responsable du pôle Métal ; d'Alexandre François, Faisl Bousta et Geneviève
Orial du pôle Microbiologie ; d'Emmanuel Cailleux, Ingénieur au Centre scientifique et technique
de la construction de Limelette (Belgique), et avec la collaboration active d'une commission
scientifique dont les membres sont les suivants :

Philippe BROMBLET, ingénieur de recherche au Centre interrégional de conservation et


de restauration du patrimoine (Marseille),
Laurence FOUQUERAY, architecte voyer en chef de la ville de Paris,
Pierre-Antoine GATIER, architecte en chef des monuments historiques,
Gilbert GRIMALDI, chef de l'agence d'Aix-en-Provence du Centre d'études techniques
Maritimes et fluviales,
Pierre JAUGEY, ancien directeur recherche et développement de la société Ciments Calcia,
Brigitte MAHUT, chef de l'Unité de direction des programmes, au Laboratoire central des
ponts et chaussées,
Roland MERLING, responsable de la fimière Bâtiment-Ouvrage d'Art, direction marketing,
Italcementi Group,
Eric PALLOT, architecte en chef des monuments historiques,
André RAHARINAÏVO, ancien chargé de mission au Laboratoire central des ponts et chaus-
sées, direction technique ouvrages d'art,
Guy TACHE, président de la commission "Construction Bâtiment" du Centre français de l'anti-
corrosion.

Les deux programmes de recherche dont les résultats sont présentés dans ce cahier ont été soute-
nus par Ciments Calcia, que nous tenons à remercier tout particulièrement.
Nos remerciements vont également à Mme Machado-Salim, directrice de la Maison du Brésil à
Paris, à Mme et M. Bauchet, architectes en charge des travaux de restauration de la Maison du
Brésil et de la Cité Jeanne Hachette à Ivry-sur-Seine, à M. Rio , architecte également en charge des
travaux de restauration de la Maison du Brésil, au Père Hadengue, ancien curé et au Père Savenier,
ancien vicaire de l'église du Saint-Esprit à Paris, à Monseigneur Rechain, curé de l'église Sainte-
Odile à Paris, au Colonel Bertrand, intendant de l'église Sainte-Odile, à M. Montauffier, architecte
en charge des travaux de restauration de l'église Sainte-Odile, ainsi qu'à toutes les personnes qui
nous ont aidés à réaliser nos essais.
Nous tenons aussi à remercier toutes les entreprises qui ont participé aux essais : ECP, FTB, Groupe
Tarvel, Kagima, Nett Work Pneumatic, O'Tempora, Quélin, Rewah, Thomann-Hanry, Tollis.

Isabelle PALLOT-FROSSARD,
Directeur du Laboratoire de recherche des monuments historiques,
Secrétaire général du Cercle des partenaires du patrimoine.

Cercle des partenaires du patrimoine


Association régie par la loi du 1er juillet 1901
Siège social : Laboratoire de recherche des monuments historiques
29, rue de Paris - 77420 CHAMPS-SUR-MARNE
Tél : 01 60 37 77 80 - Fax : 01 60 37 77 99 - E-Mail : cercle@lrmh.fr

1
Sommaire

Le nettoyage
des bétons anciens

Guide des techniques


et aide à la décision

Préface
Le Cercle des partenaires du patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4

Problématique
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6

Descriptif des salissures


En extérieur
Les salissures noires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
Les recouvrements biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
En intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12

Descriptif des techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

Les campagnes d'essai


Extérieur
Salissures noires
Façades . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
Sculptures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
Recouvrements biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
Intérieur
Salissures noires
Parement béton brut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
Parement béton bouchardé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
Conclusion sur les campagnes d'essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

Procédure de choix et arbres décisionnels


Procédure de choix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25
Arbre décisionnel n°1 : salissures noires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
Arbre décisionnel n°2 : recouvrements biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

Fiches synthétiques des différentes techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Techniques à base d'eau
Eau sous pression E1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Nébulisation E2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
Injection-extraction d'eau sous vide E3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
Vapeur et brossage doux simultané E4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33

2
Projection d'abrasifs
Projection directe en voie sèche A1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34
Projection directe en voie humide A2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35
Projection en vortex A3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36
Compresses
Compresse à base de laine de roche C1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37
Compresse à base d’attapulgite C2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38
Pelables
Pelable à base de latex P1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39
Pelable à base de latex additionné d’argile P2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40
Laser L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41
Biocides B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

Bibliographie sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43

3
Préface

Le Cercle des partenaires du patrimoine


Après plus d'un siècle d'industrialisation et d'intensification de l'agriculture, la pollution
sous des formes diverses a modifié l'environnement des monuments historiques et a
conduit à une accélération des processus de dégradation des matériaux mis en oeuvre.
Les matériaux ont eux même beaucoup évolué, notamment avec l'apparition des bétons
et bétons armés.

Devant l'enjeu culturel et économique que représente la restauration des monuments,


il s'est avéré indispensable de développer de nouvelles pistes de recherche afin de déter-
miner les méthodes et les produits les plus adaptés à la protection et la conservation
du patrimoine architectural. Il fallait, d'une part identifier les différentes agressions que
subissent les matériaux anciens, et d'autre part étudier les comportements de maté-
riaux contemporains vis à vis du vieillissement naturel et de l'environnement.
L'observation de ces matériaux, l'étude des mécanismes d'altération et de leur étiolo-
gie, la mise au point de nouvelles techniques de conservation, sont les fils conducteurs
de ces nouvelles recherches.

Dans cette optique, la Direction du patrimoine, au Ministère de la culture et de la com-


munication s'est associée, en 1992, à neuf grandes entreprises et quatre organismes
publics scientifiques pour constituer, autour du Laboratoire de recherche des monu-
ments historiques (LRMH), le Cercle des partenaires du patrimoine. La structure de
cette association à but non lucratif (régie par la loi de 1901), permet de mobiliser des
moyens financiers, mais aussi des compétences scientifiques et technologiques
publiques et privées.

Les adhérents au Cercle, qui signent une convention de partenariat de trois ans, parti-
cipent financièrement aux recherches, mais ils mettent également à la disposition de
l'association des moyens humains et matériels. Pour chacun des programmes de
recherche approuvés par l'assemblée générale, une commission scientifique spécifique
réunit des ingénieurs du LRMH, des représentants des entreprises intéressées, et des
experts extérieurs. Cette composition assure une pluralité et une complémentarité
nécessaires à l'efficacité des recherches. Enfin les partenaires privés et publics offrent
aux chercheurs du Cercle l'accès au matériel analytique dont ils disposent.

Le Cercle des partenaires du patrimoine répond également à des appels à projets euro-
péens (6e et 7e PCRD) et nationaux (Agence nationale de la recherche, Programme
national de recherche sur la conservation du patrimoine culturel lancé par le Ministère
de la culture et de la communication), qui lui permettent de développer son activité de
recherche et son réseau scientifique.

4
Grâce à ces financements le Cercle des partenaires du patrimoine recrute des docto-
rants ou de jeunes chercheurs, qui trouvent en son sein une première expérience de la
recherche sur la conservation des matériaux du patrimoine.

Depuis sa création le Cercle a ainsi pu lancer et mener à bien 27 projets nationaux et


neuf projets européens, réaliser de nombreuses publications scientifiques, ainsi que
quatre Cahiers techniques du Cercle des partenaires du patrimoine à l'usage des profes-
sionnels, architectes, collectivités territoriales, propriétaires privés ou entreprises.

Le présent cahier technique sur le nettoyage des bétons anciens est l'aboutissement de
deux programmes de recherches soutenus par le groupe Ciments Calcia, qui est l'un des
membres fondateurs du Cercle des partenaires du patrimoine et de ses plus fidèles
adhérents. Il a pour objectif d'apporter aux maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre et entre-
prises de restauration, un outil simple d'aide à la décision, pour que le nettoyage de ce
matériau familier qu'est le béton se fasse dans le respect des mêmes conditions d'effi-
cacité et d'innocuité que celles qui régissent le nettoyage des matériaux historiques
plus traditionnels tels que la pierre de taille, la brique ou les enduits à la chaux.

Isabelle PALLOT-FROSSARD,
Directeur du Laboratoire de recherche des monuments historiques,
Secrétaire général du Cercle des partenaires du patrimoine.

5
Problématique

Introduction
Les salissures concernent la plupart des bétons. Liées à la pollution atmosphérique
urbaine ou industrielle, elles varient de fins dépôts noirâtres à de réels encroûtements.
Biologiques, elles se manifestent sous différentes formes : mousses, lichens ou algues.
Dans les deux cas, elles contribuent à l'altération de la peau du béton et dégradent for-
tement l'aspect esthétique d'un bâtiment.

Les surfaces à nettoyer, quant à elles, sont très diverses, à la fois par leur nature et par
leur degré d'altération. Dans la plupart des cas, il s'agit de façades en béton brut de
décoffrage ou de parements en béton lavé. Si certaines surfaces portent encore l'em-
preinte du bois de coffrage (qu'il conviendra de conserver), d'autres sont dans des états
de pulvérulence avancée. De nombreux monuments comportent également des sculp-
tures ou des ornements en béton, qui nécessitent une attention particulière, afin de pré-
server les détails sculptés ou moulés.

Nettoyer en intérieur ou en extérieur génère des problématiques différentes. En intérieur,


les conditions de chantier sont plus délicates, les vitraux, peintures murales ou ameuble-
ments devant être préservés. En extérieur, les salissures peuvent être très indurées, les
nettoyages devant être efficaces et sans dommage pour le béton.

Dans le but de faciliter le choix de techniques de nettoyage adaptées à chacune de ces


situations, deux programmes de recherche du Cercle des partenaires du patrimoine ont
été menés.

Une première phase, réalisée entre 1996 et 2000, s'est concentrée sur les nettoyages en
extérieur de salissures minérales, sur façades et sculptures. Dans ce cadre, les perfor-
mances des techniques les plus usuelles de nettoyage de façades en béton ont été com-
parées à celles de méthodes plus douces, utilisées en restauration de pierre.
Une deuxième phase, réalisée entre 2006 et 2009, s'est focalisée sur le nettoyage en inté-
rieur et sur l'élimination des recouvrements biologiques en extérieur. Treize techniques
ont été testées sur quatre sites. Comment juger de la qualité d'une technique de net-
toyage, comment choisir une technique plutôt qu'une autre? Pour répondre à ces ques-
tions, trois critères ont été retenus : la facilité de mise en œuvre, l'efficacité du nettoya-
ge et l'impact ou les effets secondaires sur le béton.

Ce quatrième cahier technique du Cercle des partenaires du patrimoine présente de


façon synthétique les résultats de ces deux programmes de recherche.
Dans une première partie, les types de salissures rencontrées sur les monuments en béton
sont détaillées. La deuxième partie décrit les différentes techniques de nettoyage du
béton. La troisième partie est consacrée aux résultats des essais réalisés à la maison du
Brésil, à l'église du Saint Esprit et à l'église Sainte-Odile à Paris, ainsi qu'à la Cité Jeanne
Hachette à Ivry-sur-Seine.
La dernière partie se compose d'arbres décisionnels et de fiches de synthèse décrivant les
techniques testées, qui devraient permettre d'aider maîtres d'œuvre, entreprises de res-
tauration et restaurateurs à sélectionner le ou les meilleurs procédés à mettre en œuvre.

6
Les salissures

En extérieur

On trouve deux types de salissures en extérieur : les recouvrements biologiques et les


salissures noires.

Les salissures noires


Les salissures noires sont dues à la pollution atmosphérique.

Rappel sur les polluants atmosphériques :


Deux types de polluants peuvent être définis : les polluants primaires et les polluants
secondaires.
Les polluants primaires sont des gaz comme le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes
d'azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO), ou des composés organiques volatils
(COV) ou des particules solides (cendres volantes, suies, particules biogéniques). Ils
sont issus de différents processus tels que le volcanisme, la combustion de la biomas-
se, la vaporisation des sels de mers à la surface de l'océan, la remise en suspension des
particules minérales par érosion des vents. Ils proviennent aussi de sources biolo-
giques et de procédés anthropiques (combustion des carburants industriels, chauffa-
ge domestique, déchets solides, échappements des véhicules, combustion du bois).
Les polluants secondaires sont formés par interactions chimiques entre polluants pri-
maires, conduisant à la formation de d'ozone (O3), nitrates de peroxy-acétyle (NPA),
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), aldéhydes, kétones, sulfates et
nitrates.
Ces émissions de gaz et de particules induisent d'importantes conséquences sur les
monuments historiques par la sulfatation des matériaux et la déposition, l'accumula-
tion et la cimentation des particules.
Il existe deux sortes de déposition des polluants : la déposition sèche et la déposition
humide. La déposition sèche est définie comme le procédé de déposition gravitation-
nelle et de transfert des particules et des gaz hors de l'atmosphère. Elle se produit
lorsque les particules solides ou gazeuses entrent en contact avec une surface et y
demeurent. Dans la déposition humide, les interactions s'opèrent entre les gaz et par-
ticules aéroportés et les gouttelettes d'eau atmosphériques. Il existe deux sortes d'in-
teractions : le lessivage des particules par les pluies, et l'incorporation des particules
par des gouttelettes durant une averse, par emprisonnement des particules dans la
goutte lors de sa formation dans le nuage.

L'encrassement est fonction de l'environnement (température, humidité, pollution


atmosphérique), de l'état de surface du béton (rugosité, porosité), mais aussi de l'orien-
tation et des caractéristiques architecturales du monument, qui vont définir des zones

7
de ruissellement pluvial, et donc l'intensité et la nature des salissures. L’encrassement se
développe en plusieurs stades. Dans un premier temps, un empoussièrement apparaît, puis
de fins dépôts de salissures noires se forment jusqu’au stade ultime de la croûte noire.

Photos 1 et 2
Exemples de fines salissures noires,
Le Havre (à gauche) et Lyon (à droite).

Le noircissement des façades ou des sculptures est dû au dépôt des particules atmo-
sphériques (photos 1 et 2).

Ces particules atmosphériques sont, soit d'origine anthropique comme les cendres
volantes, les suies ou les particules de bois, soit d'origine naturelle, comme les sels
marins, les terrigènes ou les micro-organismes. Les cendres volantes sont des particules
sphériques d’un à quelques dizaines de microns de diamètre, qui proviennent de la
combustion du charbon et du fuel lourd. Elles peuvent être ferrifères, silico-alumi-
neuses carbonées ou soufrées. La principale cause du noircissement des façades est la
déposition de suies. Les suies mesurent quelques dizaines de nanomètres quand elles
sont isolées et de l'ordre du micromètre quand elles sont assemblées en chaîne ou en
agrégat. Elles se composent d'un noyau carboné (graphite) recouvert d'hydrocarbures
et de sulfates adsorbés ou condensés. Elles sont émises par la combustion de carburant
à base de pétrole léger dans les véhicules Diesel ou à essence, de kérosène ou de gaz
naturel, de charbon et de la biomasse végétale. L'encrassement est dû majoritairement
à une déposition sèche, la déposition humide des suies étant d'importance mineure.

Photo 3
Exemple de
croûtes noires,
Le Havre.

8
Par réaction avec le SO2 atmosphérique, la calcite, présente à la surface du béton, se
transforme en gypse dans les zones abritées de la pluie. Ce gypse va cimenter les dépôts
de particules atmosphériques.
Il en résulte la formation de salissures noires pouvant mesurer de 10 microns à quelques
centimètres d'épaisseur. On parle alors de croûte noire (photo 3).
Les croûtes noires contiennent des cendres volantes et des suies d'origine anthropique.
Ces particules aéroportées fournissent à la surface du matériau du Soufre et des cata-
lyseurs (Carbone, Fer, Titane,…) nécessaires à l'oxydation du SO2 atmosphérique en SO3,
nommé processus de sulfatation, qui, avec l'humidité atmosphérique, va aboutir à la
formation d’acide sulfurique (H2SO4). Cet acide avec les ions Ca2+ forme le gypse
(CaSO4, 2H2O). Les croûtes noires contiennent aussi, suivant la pollution locale en par-
ticules :
- des composants inorganiques (les particules aéroportées de terres et de poussières) ;
- des composants organiques (particules aéroportées de restes de plantes et de pollen) ;
- des croissances biologiques dans ou sur la croûte comme des bactéries, des champi-
gnons.

Evolution des salissures noires et localisation

Depuis la fin du XXe siècle, les nouvelles réglementations visant à réduire la pollution
industrielle, aussi bien que la désulfuration du carburant et l'augmentation du trafic
ont entraîné une diminution du SO2 et une augmentation des NOx dans les atmo-
sphères citadines. La concentration en cendres volantes diminue tandis que la concen-
tration en suies augmente. Ceci s'accompagne d'une diminution de la masse des parti-
cules et une augmentation de leur nombre total. Par conséquent, il y a moins de croûtes
noires épaisses et rugueuses, mais plus de recouvrements noirs, fins, lisses et compacts.
Cependant, ce changement étant récent, l'évaluation de l'impact de cette nouvelle pro-
portion de polluant ne pourra être faite que dans quelques dizaines d'années.

Sur les monuments en extérieur, plusieurs zones d'encrassement sont généralement


observées. En effet, les zones abritées de la pluie sont plus sujettes aux croûtes noires.
Les zones soumises aux ruissellements et aux pluies battantes sont plus claires, tandis
que les zones proches des pollutions automobiles sont plus sombres. Ces différents phé-
nomènes de déposition et de lixiviation vont déterminer la cartographie de l'encrasse-
ment de tous les éléments architecturaux extérieurs (façades ou sculptures).

Les recouvrements biologiques

Les conditions environnementales vont aussi déterminer la présence ou le type des


recouvrements biologiques présents sur les bâtiments. Ils peuvent se classer en quatre
grandes catégories : les algues, les lichens, les champignons et les mousses.

Les algues et les lichens sont fréquemment rencontrés sous forme de salissures de cou-
leurs variées, sur les façades des monuments en béton.

Les algues
On regroupe sous cette appellation des végétaux pour la plupart photosynthétiques qui
forment un groupe d'organismes très divers allant de quelques microns à plusieurs
dizaines de mètres. Contrairement aux autres végétaux, l'organisation des algues est
simple : un thalle. Il s'agit d'un appareil végétatif sans tige, ni feuilles, ni racines,
constitué d'un tissu plus ou moins différencié, non vascularisé. Les algues croissent
dans les milieux aquatiques ou très humides. Les colonies peuvent être isolées, en
groupes de cellules ou filamenteuses.

9
Les algues se divisent en grands groupes, en faisant appel à deux critères : la coloration
et les réserves cellulaires. Citons, entre autres, les algues vertes (chlorophytes) et les
algues bleues (cyanophytes) qui colonisent généralement les monuments.

Pour les algues, le terme "altération biologique" correspond d'abord à un effet inesthé-
tique lié à l'aspect chromatique du support.
Globalement, trois types peuvent être distingués :

Les algues vertes


Ces salissures sont majoritairement visibles en extérieur (photo 4), mais elles peuvent
aussi croître à l'intérieur des bâtiments, si l'environnement est suffisamment humide et
éclairé. Elles vont former des drapés ou de larges traînées d'un vert franc. En extérieur,
l'orientation nord est souvent privilégiée pour ces colonisations. Les agents respon-
sables de ces recouvrements sont des algues vertes comme les Chlorococaccées et les
Ulotricaccées et des algues bleues comme Aphanocapsa, Nostoc, Gloeocapsa.

Les algues noires


En extérieur, ces salissures vont former des plages vert foncé à noir sur des supports
plutôt orientés à l'ouest. En intérieur, elles donnent des dépôts noirâtres, visqueux. Les
responsables sont principalement les algues bleues.

Les algues rouges


Les algues dominantes dans ce type de recouvrement sont des chlorophycées de la
famille des Trentepolhia, qui possèdent des pigments caroténoïdes. Elles se manifestent
sous forme de petites ponctuations rouge orangé, regroupées en larges plages, et colo-
nisent souvent des substrats exposés aux vents pluvieux (nord - nord-ouest). Leurs pig-
ments entraînent des colorations de la surface du béton envahi, difficiles à éliminer
même après suppression des recouvrements algaires.

Photo 4
Recouvrement biologique :
algues vertes. Cité Jeanne
Hachette, Ivry-sur-Seine.

Les lichens
Les lichens sont des végétaux chlorophylliens qui, comme les algues, vont coloniser le
béton et former une “patine” constituée de taches ou croûtes de couleurs variées (pho-
tos 5 et 6).
Le lichen est formé de l'association d'un champignon microscopique et d'une algue.
L'ensemble forme un thalle qui s'accroche au substrat par des racines, les rhizines. Les
différences d'aspect de ce thalle vont permettre une première classification des lichens
en foliacés, crustacés, gélatineux ou encore fruticuleux.
L'implantation des lichens est liée aux facteurs écologiques, eau, température, vent,
ensoleillement mais aussi pollution environnante. Ils sont très sensibles aux fumées et
pluies acides riches en SO2.

10
Par contre, les atmosphères rurales riches en composés azotés provenant soit des
engrais soit des émanations des lisiers vont stimuler leur croissance.

Photo 5 Photo 6
Lichens Xanthoria parietena et Caloplaca, Lichens sur statue en béton, église Sainte-Thérèse
Stade Karl Marx, Villejuif. d’Elisabethville, Aubergenville.

Les mousses
Les mousses (photos 7 et 8) font partie de l'embranchement des Muscinées. Ce sont des
organismes végétaux en forme de petits coussinets généralement verts et serrés entre
eux, qui sont constitués de tiges garnies de feuilles, pourvues de chlorophylle, mais sans
racines, ni vaisseaux. Les mousses sont fixées au substrat par des sortes de poils absor-
bants, les rhizoïdes.
Elles vivent, en général, dans des lieux humides et dessinent de véritables tapis. Elles se
développent sur les arbres, les rochers, la pierre en œuvre, le béton. Très résistantes,
elles peuvent très bien vivre sous une forme desséchée pendant longtemps, avant de
renaître, à la faveur d'une petite pluie.

Photos 7 et 8
Mousses colonisant une main courante, Cité Jeanne Hachette, Ivry-sur-Seine.

Des espèces végétales plus évoluées comme les plantes grimpantes sont aussi rencon-
trées sur des éléments en béton (photo 9).

Photo 9
Plante grimpante qui se fixe dans la porosité du
béton, stade Karl Marx, Villejuif.

11
Tous ces dépôts végétaux participent à l'altération du support qu'ils colonisent :
- par le phénomène de rétention d'eau qu'ils entraînent;
- par la production de certains acides organiques;
- par la formation de patines comme les oxalates;
- et, de façon mécanique, par l'accrochage sur le support de leurs pseudo-racines (rhi-
zoïdes) pour les algues, et leurs rhizines pour les lichens.
Par ailleurs, l'accumulation d'une telle biomasse photosynthétique est une excellente
base nutritionnelle pour toute une flore bactérienne hétérotrophe susceptible de parti-
ciper à la formation d'autres acides organiques.

En intérieur

Photo 10 Photo 11
Salissures en intérieur. Siège de l'Unesco, Paris. Salissures en intérieur. Eglise du Saint-Esprit, Paris.

Les salissures à l'intérieur des monuments consistent principalement en des dépôts fins
et noirs, dus à une pollution particulaire (photos 10 et 11). Les principaux polluants par-
ticulaires en intérieur sont l'amiante, les poussières, les particules fines produites par la
fumée de tabac, le chauffage (fuel...) et les cierges (dans les édifices cultuels).
La pollution extérieure a plus ou moins d'incidence sur la pollution intérieure suivant
l'utilisation du bâtiment, celle-ci pouvant avoir une forte influence sur la concentra-
tion en gaz, en particules et sur les conditions micro-climatiques (température, humi-
dité relative, vitesse de l'air) à l'intérieur d'un bâtiment.
Ces conditions déterminent les motifs et les vitesses de déposition des particules et des
gaz. La fréquentation d'un bâtiment augmente la présence de gradients thermiques,
d'instabilité verticale et de circulation d'air qui vont favoriser les processus de déposi-
tion de particules. Le nombre de visiteurs contribue aussi à l'augmentation de la
concentration en particules. De plus, le volume d'air en intérieur n'étant pas très impor-
tant, les particules peuvent s'accumuler et finalement montrer de plus forte concen-
trations en intérieur qu'en extérieur. Les concentrations en gaz dommageables (SO2,
NO2) sont plus faibles à l'intérieur du bâtiment, mais sont augmentées avec le taux de
renouvellement de l'air arrivant de l'extérieur.

Dans le cas particulier des églises, même si le bâtiment est bien isolé de la pollution
extérieure, la pollution intérieure d'aérosols carbonés peut parfois être plus importan-
te que la pollution extérieure. La combustion des cierges est en effet une source impor-
tante d'émission de particules de micro-suies carbonées. Les particules riches en car-
bone peuvent engendrer des salissures significatives. Elles constituent également une
excellente substance pour l'incorporation et l'adsorption de gaz dommageables comme
le SO2 et le NO2.

12
Descriptif des techniques

Les différentes techniques de nettoyage testées lors des campagnes d'essais sont regrou-
pées ci-dessous en sept catégories. La référence des fiches techniques présentées dans la
4e partie est indiquée à droite du titre de la technique correspondante.

Nettoyages à base d'eau

Nettoyage à l'eau sous pression E1


Il consiste à projeter sur la surface à nettoyer un jet d'eau sous pression. Les salissures
sont ramollies par le mouillage et éliminées par le jet sous pression. Le choix de la pres-
sion et du débit d'eau doit être adapté en fonction de la fragilité du béton.

Nébulisation E2
Elle consiste à générer un brouillard d’eau au moyen de rampes d'arrosage (fixées en
partie supérieure de la zone à nettoyer), de façon à ramollir et entraîner les salissures.
La nébulisation doit s'accompagner d'un brossage complémentaire. Les quantités d'eau
de ruissellement mises en jeu peuvent être importantes.

Injection-extraction d'eau E3
L'injection-extraction est une technique de lavage à l'eau froide sous léger vide d'air.
Le suceur (la tête d'aspiration) crée un espace sous vide lorsqu'on l'applique sur le sup-
port et l'eau est projetée à basse pression. L'action nettoyante est due à la rencontre
de l'eau et de l'air, conjuguée à l'action du vide, qui produit des turbulences permettant
de décrocher les salissures du support. L'eau sale, qui a été en contact avec le support,
est immédiatement aspirée dans le même suceur et récupérée dans une cuve pour être
traitée ou éliminée.

Projection de vapeur d'eau E4


Les appareils utilisés dans cette étude sont conçus pour des utilisations domestiques
(décolleuses à papier peint ou appareils de nettoyage à la vapeur). La vapeur d'eau est
générée grâce à une cuve chauffante sous pression. Dans le cas des appareils de net-
toyage à la vapeur, différents types de buses sont disponibles, avec simple projection
ou couplage avec des brosses qui permettent une action mécanique et une projection
de vapeur simultanée.

Nettoyages par projection d'abrasifs

Les techniques de nettoyage par projection d'abrasifs sont très nombreuses. Elles se dif-
férencient par le type d'abrasifs et les conditions de projection.

Projection directe d'abrasifs en voie sèche ou en voie humide A1 A2


La technique consiste à projeter sous pression des abrasifs sur la surface à nettoyer en
voie sèche ou en voie humide.
Des machines de projection spécifiques ont été développées. Elles sont munies de bacs
pouvant contenir différents types de poudres, de buses rotatives permettant une projec-
tion à sec ou en voie humide, et de façon optionnelle, d'un récupérateur de poussière.

13
Les différents types d'abrasifs

Fines de verrerie
Il s'agit d'une poudre de verre. Suivant la finesse du grain, on parle de fine, de micro-
fine ou de superfine.
Carbonate de calcium
Trois types de particules, de forme et de dureté différentes, sont disponibles (parti-
cules angulaires de 5 à 500µm, particules sphériques de 40 à 140µm. Les particules
angulaires sont issues du broyage de calcaire amorphe, alors que les particules sphé-
riques sont produites par croissance microcristalline contrôlée.
Alumine
Il s'agit d' oxydes d'aluminium de différents diamètres (29 à 45µm). Ce sont les abra-
sifs les plus fins utilisés en nettoyage.
On peut aussi projeter de la poudre de noyaux de fruits, des éponges et des billes de
glace.

Projection d'abrasifs en vortex A3


Elle consiste à projeter sous basse pression (0.5 à 1.5 bar) un tourbillon en forme de spi-
rale, d'air, d'eau (30 à 60 l/heure) et de particules. L'originalité de la méthode réside
dans le jet rotatif qui génère un tourbillon se déplaçant parallèlement à la surface à
nettoyer (vortex) (schéma 1).

Projection directe Projection en vortex

Schéma 1 : Représentation schématique de la projection directe et de la projection en


vortex.

Nettoyages par compresses

Compresses à base de laine roche C1


Cette technique consiste :
- à installer un réseau de tuyaux microporeux sur la surface à nettoyer;
- puis à projeter de la laine de roche, mélangée à un liant (pour faire adhérer la laine
de roche au support);
- et enfin, à irriguer régulièrement ce cataplasme, grâce aux tuyaux microporeux (reliés
à une électrovanne couplée à une centrale électronique gérant la distribution d'eau).
Le nettoyage se termine par un brossage doux à l'eau des salissures ramollies par l'ac-
tion du cataplasme. Ce type de nettoyage n'adhérant pas en plafond ou en voûte, cette
technique est réservée au nettoyage de façades.

14
Compresses à base d'attapulgite C2
Cette pâte de nettoyage est à base d'attapulgite, de divers agrégats destinés à modifier
les propriétés physiques de l'argile et d'une solution aqueuse, pouvant être plus ou
moins adjuvantée en fonction de la nature et de l'importance des salissures.
Le nettoyage consiste à appliquer la pâte par projection manuelle ou mécanique, puis
à la laisser agir pendant une durée variant de quelques heures à quelques jours, en
fonction des salissures. La pâte est ensuite éliminée à l'aide d'une spatule en plastique
souple. Le nettoyage doit s'accompagner d'un brossage doux, voire de l'utilisation d'un
système d'injection-extraction afin d'éliminer les dernières salissures et les résidus de
cataplasme.
Cette pâte, très thixotrope, peut être appliquée en façades mais aussi sur des voûtes ou
des modénatures.

Nettoyages par pelables

Pelables à base d'alcool polyvinylique


Ils sont à base d’alcool polyvinylique. La technique consiste à appliquer la pâte au rou-
leau, au pinceau ou au pistolet, puis à la laisser polymériser entre 12 et 24 heures (en
fonction des conditions de température et d'humidité). Le film formé est alors pelé
manuellement Si le pelage est difficile (film cassant), une deuxième couche peut être
appliquée. Il faut alors attendre le séchage de la seconde couche pour procéder au pela-
ge final. Afin d'améliorer la résistance du film, une couche de fibres de cellulose peut
être utilisée, entre 2 couches de pâte. Ces produits sont nettoyables à l'eau et recy-
clables.

Pelables à base de latex et à base de latex additionné d'argile P1 P2


Ces pâtes sont à base de latex naturel (sève d'hévéa stabilisée à l'ammoniaque). Elles
sont prêtes à l'emploi et s'appliquent au pinceau, à la brosse ou à pompe (avec une
machine spécialement développée pour cette application). Après un temps de polymé-
risation d'au moins 24h, le film, très élastique, est retiré manuellement.
Ces pelables sont disponibles en plusieurs versions, sans additifs supplémentaires ou
avec des quantités croissantes d'EDTA (acide éthylène diamine tétra acétique) qui est
un complexant du calcium. Certains produits contiennent également de l'argile.

Nettoyage laser L

Le nettoyage au laser a été spécifiquement développé pour le nettoyage de salissures


noires d'épaisseur et de nature diverses, sur des matériaux pierreux. La source la mieux
adaptée à l'heure actuelle est le laser ND-YAG pulsé-déclenché, dont la lumière est
émise dans l'infrarouge (longueur d'onde de 1.064µm, puissance maximale 400 mJ et
durées d'impulsion de 8 nanosecondes). Le laser provoque une ionisation (ou plasma),
visible sous forme d'un éclair lumineux, qui se traduit par une vaporisation d'une par-
tie des salissures à la surface du matériau. Parallèlement, une micro-onde de choc est
générée qui, d'une part se propage sans dommage dans le matériau, et d'autre part
éjecte les salissures, sous forme de particules similaires à des poussières.
Cette technique est sans contact avec le support et l'élimination des salissures peut être
progressive, suivant les réglages d'énergie et de fréquence.

Nettoyages chimiques

Divers agents chimiques (acides, alcalins, détergents...) peuvent être utilisés en fonction
de la nature des salissures à éliminer. Ils s'appliquent sous forme pâteuse ou liquide,

15
après mouillage du parement (afin de limiter la pénétration des produits) et doivent
impérativement s'accompagner d'un rinçage abondant, afin de neutraliser les réactions.
Les nettoyages chimiques sont surtout utilisés sur des façades neuves, notamment pour
éliminer des taches grasses liées aux produits de décoffrage (utilisation de lessives for-
tement détergentes, à base de soude ou de potasse).
Néanmoins, certains agents chimiques sont également utilisés pour des nettoyages
"difficiles" de façades plus anciennes. Par exemple, l'attaque par certains acides choisis
(acide fluorhydrique, bifluorure d'ammonium, acides chlorhydrique ou phosphorique...)
permet de "décrocher" plus rapidement certaines salissures très indurées.
Ces agents chimiques peuvent également être utilisés pour des nettoyages spécifiques :
d'efflorescences (emploi d'acides faibles), de taches de goudron (utilisation de solvants).
C'est dans ce cas qu'ils sont les plus efficaces.
Souvent très agressifs et pouvant laisser des résidus dommageables pour le support, ces
agents chimiques ne sont que très rarement utilisés dans le domaine des monuments
historiques. Ils n'ont donc pas été testés dans le cadre de cette étude.

Produits biocides B

Les produits biocides sont des produits chimiques toxiques pour les micro-organismes.
Il en existe plusieurs sortes, les plus connus étant les sels d'ammoniums quaternaires.
Ils agissent par adsorption au niveau des surfaces cellulaires et entraînent une dégra-
dation par tension de la membrane cytoplasmique, qui provoque la mort de la cellule
(schéma 2).
Les ammoniums quaternaires sont parfois couplés avec de l'isothiazolinone (molécule
organo-soufrée dont l'action se fonde sur l'inhibition de protéines cellulaires).
Leurs conditions d'application sont traitées dans l'arbre décisionnel concernant les
recouvrements biologiques.

Schéma 2 :
Action d'un ammonium quaternaire sur la membrane des cellules (d'après Boris Isomaa,
Membrane-perturbing and lytics properties of surface-active alkyltrimethylammonium
salts, Ecological Bulletin 36 : p 26-30, Stockholm, 1984).

Intercalation des molécules dans la bicouche de la mem-


brane cellulaire.

Désordres créés par l'intercalation des molécules préfé-


rentiellement dans la couche externe de la membrane
cellulaire. La couche externe s'élargit par rapport à la
couche interne.

Dislocation de la structure bi-couche et formation de


micelles mixtes.

16
Les campagnes d'essai
Afin d'optimiser les nettoyages pour chaque campagne d'essai, les entreprises dévelop-
pant ou commercialisant les techniques et produits testés sont venues elles-mêmes les
mettre en œuvre.

Extérieur

Salissures noires

Façades : Maison du Brésil


Construite de 1957 à 1959 par le gouvernement brésilien, sur le site de la Cité univer-
sitaire de Paris, la Maison du Brésil (photo 12) a été conçue par Le Corbusier en colla-
boration avec Lucio Costa, architecte brésilien. Destinée à accueillir des étudiants bré-
siliens à Paris, la maison comporte 96 chambres réparties en cinq étages, ainsi qu'un
théâtre, une cafétéria, une bibliothèque.
Le bâtiment principal qui repose sur des pilotis en béton brut de décoffrage est sur-
monté d'une toiture terrasse. Il est habillé majoritairement de panneaux de béton lavé
(façades ouest, nord et sud). En façade est, il se compose de cent loggias constituées
d'une alternance de béton brut et de béton lavé et peintes de couleurs vives.
Les toitures des deux extensions à l'est (cafétéria...), comme à l'ouest (accueil, théâtre...)
sont aménagées en jardins.
La maison du Brésil a été inscrite dans son ensemble à l'inventaire supplémentaire des
monuments historiques en 1985.

Photo 12
La Maison du Brésil à la Cité universitaire internationale, Paris.

Les pilotis du bâtiment principal sont surmontés de bandeaux horizontaux en béton


brut de décoffrage. En façade ouest, douze panneaux de ces bandeaux, légèrement
abrités par les loggias, présentaient des salissures noires, relativement fines et homo-
gènes probablement liées à une pollution automobile, étant donnée la proximité du
périphérique. Les empreintes des planches en bois (alternativement verticales et hori-
zontales) ayant servi au banchage de ces panneaux restaient apparentes sous les salis-
sures.

Chacune des entreprises a donc disposé d'un panneau (1m35 de hauteur x 1m10 à
1m80 de largeur) par procédé de nettoyage qu'elle a mis en œuvre, l'objectif étant de
nettoyer les salissures tout en préservant l'épiderme du béton.

17
Plusieurs techniques ont été utilisées : l'eau sous pression, la nébulisation, différents
procédés de projection d'abrasifs (voie humide et sèche, projection directe ou vortex),
les compresses de laine de roche ou d’attapulgite, un produit pelable à base d'alcool
polyvinylique et un laser.
Si les performances de l'eau sous pression, comme du produit pelable, se sont révélées
insuffisantes, toutes les autres techniques ont conduit à des résultats satisfaisants, bien
que l'aspect final des zones nettoyées ait été variable (plus blanc ou plus jaunâtre),
(photos 13 et 14). Il est ainsi apparu que les techniques qui maintenaient la surface du
béton au contact d'eau (par le biais de compresses ou par un ruissellement), condui-
saient à un résultat plus blanc. L'observation des surfaces nettoyées en microscopie
optique a montré qu'il existait une "pellicule" jaune à la limite de la couche de salissu-
re et de la peau du béton, qui semblait se dissoudre à l'eau.
En termes d'innocuité, toutes les techniques à base de projection d'abrasifs, ainsi que
le laser ont conduit, lors d'une utilisation inappropriée, à une altération de la surface
du béton (abrasion, voire amorphisation), soulevant le problème de l'indispensable qua-
lification de l'applicateur. En ce qui concerne les techniques utilisant de l'eau en conti-
nu, bien qu'en faible quantité, elles n'ont eu que peu d'incidence sur l'état d'altération
du béton, mais parce que ce béton était initialement sain. Dans le cas de bétons pré-
sentant des épaufrures, mais surtout un gonflement en formation, en liaison avec des
armatures oxydées, ces techniques qui apportent beaucoup d'eau et qui donc favorisent
la corrosion, seraient à éviter.
De nombreuses techniques ont également laissé des résidus à la surface du béton,
(abrasifs, compresses, produits pelables) qui pourraient avoir une influence néfaste sur
la durabilité des nettoyages.

Photo 13
Résultats des nettoyages,
Q2 L4 L3 L2 L1 Q1 L1, L2, L3, L4 (Laser) et
Q2 et Q1 (sablage fin).

Photo 14
Résultat du nettoyage
par compresse attapulgite,
plus blanc.

Sculptures : Église du Saint-Esprit, Paris


Conçue par Paul Tournon, en s'inspirant du plan de Sainte-Sophie à Istanbul, l'église du
Saint-Esprit (photo 15) a été construite entre 1928 et 1934 par l'entreprise de François
Hennebique et complétée par un clocher en 1962. Sa façade extérieure est recouverte
de briques de Bourgogne. À l'intérieur, le béton brut de décoffrage est agrémenté de
peintures murales et de mosaïques. L'église du Saint-Esprit, avec sa coupole de 33m de
hauteur et sa crypte de 33m de long et 27m de large, est l'une des églises en béton les
plus grandes de Paris. Depuis août 1979, elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire
des monuments historiques.

18
Photo 15
Eglise du Saint-Esprit Paris.

Sa façade sur la rue de la Cannebière est ornée de douze bas-reliefs en mortier très fin
à base de ciment représentant les mois de l'année. La complexité des sculptures est
variable, quatre auteurs étant intervenus pour la réalisation de ces bas-reliefs (un artis-
te par saison). Néanmoins, les bas-reliefs étant légèrement en retrait par rapport à la
façade, ils présentaient tous des salissures noires, relativement fines et homogènes pro-
bablement liées à une pollution automobile.
Huit techniques ont été testées sur les bas-reliefs : l'eau sous pression, la nébulisation,
différents procédés de projection d'abrasifs (voie humide et sèche, projection directe ou
en vortex), les compresses d'attapulgite et le laser.
Chacune des entreprises a donc disposé d'un bas-relief (d'environ 1x1.7m) par procédé
de nettoyage. Comme pour la Maison du Brésil, l'objectif des essais était pour chaque
technique d'obtenir un nettoyage optimum, tout en préservant au maximum l'épiderme
du béton.

Ces essais réalisés sur sculptures ont conduit à plus d'hétérogénéités de performances,
d'une part parce que les salissures étaient plus épaisses, mais surtout du fait de la com-
plexité des reliefs.
Ainsi, à part l'eau sous pression et la compresse d'attapulgite qui ont été inefficaces et
la nébulisation qui n'a pas permis d'éliminer les salissures les plus épaisses (photos 16
et 17), les cinq autres techniques ont conduit à un nettoyage globalement bon.
Cependant, dans les zones en creux des sculptures, plus difficiles à nettoyer, des rési-
dus de salissures ont été observés avec les techniques mélangeant eau et abrasifs. Ce
sont les techniques à base de projection d'abrasifs à sec (photo 18 et 19), ainsi que le
laser qui se sont révélés les plus efficaces.

Photos 16 et 17
Bas-relief “Août” nettoyé par nébulisation - résidus de salissures.

19
Photos 18 et 19
Bas-relief
“Décembre”
avant et après
nettoyage par
sablage fin.

En termes d'innocuité, les mêmes conclusions peuvent être tirées que pour les essais sur
façades, la qualification de l'applicateur étant un paramètre important pour obtenir un
nettoyage optimum, sans nuire au béton. Cependant, aucun prélèvement n'ayant été
possible, ces conclusions ne sont fondées que sur des observations visuelles.

Recouvrements biologiques

Concernant l'élimination des recouvrements biologiques, une première série d'essais


avait été réalisée sur les murs d'enceinte du stade Karl Marx, à Villejuif, tapissés d'un
recouvrement biologique intense constitué d'un mélange d'algues et de lichens. Ces
essais avaient permis de révéler l'efficacité de la vapeur couplée à une élimination
mécanique et de certains produits biocides à base d'ammonium quaternaire et d'hypo-
chlorite de sodium. La technique de nettoyage à la vapeur restait cependant à amélio-
rer et il semblait intéressant d'étudier la pérennité de ces nettoyages. Aussi, une deuxiè-
me série d'essai a été effectuée à la Cité Jeanne Hachette à Ivry-sur-Seine.

Cité Jeanne Hachette - Ivry-sur-Seine


Le centre Jeanne Hachette, construit de 1970 à 1983, représente l'aboutissement des
théories de Jean Renaudie sur la ville. Il combine logements, circulations, équipements
culturels et boutiques. Les appartements, tous équipés de terrasses-jardins (photo 20),
sont disposés en cascade et se répandent autour des tours érigées par Renée
Gailhoustet. Ils recouvrent complètement la galerie marchande et restent surélevés par
rapport à la rue. Chaque niveau est desservi par des circulations propres formant autant
de réseaux qui communiquent entre eux.

Photo 20
Terrasse-jardin de la Cité Jeanne Hachette.

20
Un recouvrement biologique intense est présent sur l'ensemble du centre et notamment
sur la plupart des murs d'acrotère, ainsi que sur les gardes-corps. Deux types de zones
ont fait l'objet d'essais :
- une main-courante, localisée au 3e étage du Centre Jeanne Hachette 2, et montrant
des développements d'algues, de lichens et de mousses (9 surfaces de tests de 40x35
cm);
- et des murs d'acrotères, localisés au 2e étage du Centre Jeanne Hachette 1, et mon-
trant principalement de nombreux développements de lichens (10 surfaces de 40x65
cm).

Trois solutions biocides ont été testées : un produit à diluer à base d'ammonium qua-
ternaire, un produit à diluer à base d'ammonium quaternaire et d'isothiazolinone et un
produit prêt-à-l'emploi à base d'ammonium quaternaire. Les biocides ont été appliqués
durant trois jours consécutifs sans pluie à raison d'une application par jour, par pulvé-
risation jusqu'à refus. Deux mois après le traitement, deux protocoles d'élimination ont
été testés : un brossage seul à sec et un système d'injection-extraction d’eau. En com-
plément un traitement à la vapeur, amélioré par rapport aux essais du stade Karl Marx
(projection de vapeur), ainsi que la technique d'injection-extraction, ont été testés
seuls, sans application préalable de produit biocide.

Aucun des trois produits biocides n'a permis un nettoyage instantané, contrairement à
la vapeur et à l'injection-extraction d’eau.
Trois mois après l'élimination, les meilleurs résultats ont été obtenus avec le nettoyage
à la vapeur (photos 21, 22). Bien qu'un peu longue à appliquer, la technique permet
d'obtenir une surface nette de tout recouvrement.
L'injection-extraction seule donne un résultat satisfaisant, mais moins net que la
vapeur. Concernant les produits biocides, le brossage à sec comme protocole d'élimina-
tion est insatisfaisant (photo 23). En effet il ne permet pas d'éliminer les restes de
thalles noirs et de lichens qui restent à la surface du béton. L'injection-extraction en
complément du produit biocide donne un résultat très satisfaisant. Le produit biocide
associant ammonium quaternaire et isothiazolinone est plus performant que les pro-
duits uniquement à base d'ammonium quaternaire, qui sont équivalents entre eux.
Un an et demi après, les surfaces nettoyées avec l'injection-extraction seule ont mon-
tré une reprise de colonisation dans les zones en creux et des restes de thalles noirs et
de lichens sont toujours présents à la surface des zones traitées par biocide puis bros-
sage.
En termes d'impact, des dosages en chlorures ont été réalisées sur poudres de béton.
Aucune pollution en chlorures n'a été détectée.

Photos 21, 22 et 23
Zone nettoyée à la vapeur, zone témoin, zone nettoyée par le produit prêt à l'emploi puis brossage.

21
Intérieur

Salissures noires

Parement en béton brut : Église du Saint-Esprit - Paris


En intérieur (photo 24), l'église du Saint-Esprit est en béton brut avec les traces des
planches de coffrage. Les murs de l'église sont recouverts de dépôts très noirs, fins et
peu indurés, liés à la combustion incomplète de la cire des cierges.

Les essais ont été effectués au niveau de la tribune, sur des zones de 40 cm2. Trois
familles de produits pelables ont été testées, avec ou sans ammoniaque et avec des
concentrations différentes en EDTA. Le système d'injection-extraction d'eau a aussi été
testé avec deux pressions de projection d'eau (2 et 20 bars).

Photo 24
Intérieur de l’église du Saint-Esprit, Paris.

La mise en œuvre de certains produits pelables a posé quelques problèmes. Tous ont été
appliqués au pinceau, mais quelques produits étaient trop fluides, occasionnant des
coulures, d'autres ont été trop visqueux, donc difficile à appliquer, n'entrant pas dans
les irrégularités de surface du béton. La durée de polymérisation a varié d’un jour à huit
jours. Certains produits ont montré des problèmes d'adhérence (trop faible ou trop
forte) sur le support.
Par ailleurs, l'efficacité de ces produits a varié d'insuffisante à satisfaisante (photos 25
et 26).
Enfin, certains produits pelables ont eu un impact sur le béton. Ainsi, pour quelques
uns, de nombreux arrachements de matières ont été occasionnés durant le pelage. Des
observations à la loupe binoculaire ainsi qu'au microscope électronique à balayage,
couplé à une analyse élémentaire (EDS - Spectrométrie en dispersion d'énergie) ont
montré, avec certains produits, la présence de résidus de latex, des cristallisations de
sels et une pollution en sodium.
Le système d'injection-extraction d'eau s'est révélé très facile à utiliser, n'occasionnant
aucune pollution de l'environnement. En termes d'efficacité, c'est la méthode qui a
donné le meilleur résultat (photo 27). Les nettoyages étaient homogènes et aucune dif-
férence n'a été notée entre les deux pressions testées.

22
Photos 25, 26 et 27
Zones nettoyées par deux produits pelables différents, zone nettoyée par injection-extraction.

Parement en béton bouchardé : Église Sainte-Odile - Paris


Conçue par Jacques Barge et construite dès 1935 à l'initiative de Monseigneur Loutil ,
l'église Sainte Odile est un témoin essentiel de l'art sacré des années 1930 à Paris.
Inspirée de l'art roman, l'église présente l'un des plus hauts clochers de Paris (photo 28).
Sa façade extérieure est en brique et béton bouchardé, avec un soubassement en grès
rose. L'intérieur est en béton rose bouchardé (photo 29), à base de granulats de granit
rose et de poussières de marbre rouge. L'intérieur est richement décoré de sculptures,
de verrières en pâte de verre et mortier de ciment, de ferronneries, d'émaux et de pièces
d'orfèvrerie.
L'église et la façade sur la rue du presbytère sont inscrites à l'Inventaire supplémentai-
re des Monuments historiques depuis 2001.

Photos 28 et 29
Intérieur et extérieur de l'église Sainte Odile, Paris.

Les essais de nettoyage ont été effectués autour de l'orgue, sur la tribune, sur des zones
de 40x40 cm. La surface du béton était très rugueuse, avec des salissures fines et peu
indurées, probablement liées à la combustion incomplète de la cire des cierges et au
chauffage.

Trois familles de produits pelables ont été testées, avec ou sans ammoniaque, et avec
des concentrations variables en EDTA. Le système d'injection-extraction d'eau, avec
deux pressions différentes (2 et 20 bars), et un produit pelable à base d'argile ont éga-
lement été testés.
Concernant la mise en œuvre, aucune difficulté d'application, ni de pelage n'a été
notée. Bien que le produit à base de latex et d'argile ait été plus adhérent, il n'a pas
présenté de difficultés de pelage.

23
Le système d'injection-extraction d'eau s'est aussi révélé facile à utiliser et a donné le
meilleur résultat en termes d'efficacité du nettoyage. Le nettoyage était homogène et
aucune différence n'a été notée entre les deux pressions testées.
Les nettoyages avec les différents produits pelables ont aussi été satisfaisants, bien que
moins homogènes qu'avec l'injection-extraction.

Le produit à base de latex et d'argile a donné de bons résultats (photo 30). Les produits
plus chargés en EDTA n'ont pas donné de résultats plus satisfaisants que les autres.
Enfin, une différence de couleur a aussi été remarquée entre les résultats obtenus avec
les produits pelables et l'injection-extraction, le béton nettoyé par injection-extraction
étant beaucoup plus rose (photo 31).

Etant donnée la pulvérulence de la surface du béton liée au bouchardage, de nombreux


décollements de petites particules de liants et d'agrégats ont été occasionnés par l'en-
semble des techniques.

Photos 30 et 31
Zone nettoyée avec le produit à base de latex et d'argile, zones nettoyées avec un des produits pelables et
l'injection-extraction.

Conclusion sur les campagnes d'essai

L'ensemble de ces essais a permis d'établir l'influence du support et des conditions


extérieures sur l'efficacité des techniques.
Ainsi, en extérieur, il est apparu que certaines techniques efficaces pour les façades
n'étaient pas adaptées pour le nettoyage de sculptures, de même que les techniques les
plus adaptées en extérieur ne convenaient pas au nettoyage en intérieur.
Les conditions de mise en œuvre des techniques se sont aussi révélées importantes, une
utilisation inappropriée pouvant conduire à une altération de la surface du béton et/ou
à un nettoyage non satisfaisant. La qualification de l'applicateur apparaît alors indis-
pensable à la réussite du nettoyage.
Enfin, il est fortement conseillé de faire des essais en amont. Ils permettent d'établir
une zone qui servira de modèle pour toute la durée des travaux et de fixer les para-
mètres d'utilisation de la technique choisie.

24
Comment nettoyer un béton ancien?

Procédure de choix

Examen détaillé des surfaces à nettoyer

Localisation des
Identification Evaluation de l'état
salissures
de la nature d'altération du support
(extérieur, intérieur,
des salissures (sain ou pulvérulent…)
façade, sculpture…)

Salissures
Arbre 1
noires

Recouvrements
Arbre 2
biologiques

L'examen détaillé des surfaces à nettoyer est un préliminaire indispensable. Il doit


être réalisé par un personnel qualifié et doit permettre :

1. de localiser dans l'édifice les surfaces à nettoyer (extérieur ou intérieur, pied de mur
ou clocher…);
2. d'évaluer l'étendue des surfaces concernée par le nettoyage (1 m² ou 1000m²…);
3. de préciser le type de surface à nettoyer : façade ou sculpture, reliefs simples ou
complexes…;
4. de déterminer la nature des salissures (noires, recouvrements biologiques...);
5. et enfin d'évaluer l'état d'altération du support (sain, pulvérulent…).

25
Arbre décisionnel n°1

Salissures noires
Critères de sélection

La sélection devra être réalisée en fonction de 5 paramètres :


1. le type de salissures (dépôts fins ou très épais...);
2. le type de surface à nettoyer (façade ou sculpture, relief simple ou complexe);
3. l'état d'altération du béton;
4. les conditions de chantier (intérieur ou extérieur, accessibilité...);
5. les possibilités budgétaires.

Intérieur Extérieur

Façade Sculpture Façade Sculpture

Dépôt fin de Dépôt fin de


Croûtes noires Croûtes noires
salissures noires salissures noires

. Système . Produits . Projection . Projection . Projection . Projection


d'injection- pelables d'abrasifs d'abrasifs d'abrasifs d'abrasifs
extraction . Laser en voie sèche en voie sèche en voie sèche en voie sèche
d’eau (projection ou humide ou humide uniquement uniquement
. Produits d’abrasifs . Compresses . Laser . Laser
pelables en voie . Nébulisation . Nébulisation
. Laser sèche)*
(projection
d’abrasifs)*
*Si le confinement des abrasifs est possible.

Remarques
Armatures apparentes
La présence d’armatures apparentes n’influence pas le choix de technique de nettoyage.
Projection d'abrasifs
. Dans le cas où les zones à nettoyer présentent un relief complexe, il est déconseillé
d'utiliser une projection d'abrasifs en voie humide, qui ne parviendra pas à nettoyer les
zones les plus concaves.
. Mais, en zone urbaine, si le relief le permet, préférer la voie humide qui permettra de
limiter la formation de nuages d'abrasifs. Si l'opération de nettoyage n'est pas combi-
née à une opération de restauration plus lourde nécessitant l'installation d'un échafau-
dage, la voie sèche pourra cependant être conseillée en zone urbaine, si le confinement
des abrasifs est permis, par exemple par un système de cabine "ventousée" à la façade.
Produits pelables
Certains produits pelables actuellement commercialisés sont à base de latex naturel,
stabilisé ou non à l'ammoniaque. Des émanations ammoniaquées (pouvant être agres-
sives pour des matériaux comme le cuivre ou l'aluminium…) sont libérées lors de l'ap-
plication et dans les premiers instants du séchage. Il conviendra d'en tenir compte, et
de ventiler et de protéger les zones sensibles.
Laser
Le laser est particulièrement adapté pour le nettoyage des sculptures (notamment dans
le cas de surfaces très endommagées), mais il reste coûteux pour des nettoyages de
grandes surfaces. Il nécessite également des protections de chantier spécifiques
(lunettes de protection et confinement de la lumière).

26
Procédure de mise en œuvre

Présélection
Etape 1 de plusieurs techniques de nettoyage a priori appropriées.

Essais préléminaires
Etape 2 in situ, avec chacune des techniques présélectionnées.

Choix final
Etape 3 de la (ou des) technique(s) la(es) plus appropriée(s).

Zone de convenance
Etape 4 in situ par l'entreprise sélectionnée, à conserver pendant toute la durée du chantier.

Etape 5 Chantier

1. Présélection
Pour chaque site, il existe rarement une solution unique. Il est donc conseillé de sélec-
tionner plusieurs techniques a priori appropriées et de les soumettre à des essais préli-
minaires.

2. Essais préliminaires
Ces essais consisteront à mettre en œuvre les techniques présélectionnées sur des zones
identiques en termes de salissures à éliminer et d'état d'altération du béton, de façon à
discriminer les techniques les plus efficaces, mais aussi celles qui respecteront le mieux
le substrat (parfois la simple observation visuelle est suffisante, mais des observations
plus fines sur fragments à la loupe binoculaire… peuvent être nécessaires. Un budget
d'analyses sera à prévoir).

3. Choix final
En fonction du résultat de ces essais préliminaires, la ou les techniques les plus adap-
tées à la fois en termes d'efficacité (seuil à déterminer avec le maître d'ouvrage) et d'in-
nocuité seront sélectionnées.

4. Zones de convenance
Une des premières étapes du chantier devra consister à faire réaliser par l'entreprise
sélectionnée des zones de convenance, acceptées par le demandeur et l'entreprise, qui
serviront de référence lors de l'opération de nettoyage et qui devront être conservées
pendant toute la durée du chantier.

5. Chantier
En milieu urbain, le confinement des abrasifs et leur retraitement (pour les techniques
à base de projection d'abrasifs) ainsi que la récupération de l'eau (dans le cas de tech-
niques apportant beaucoup d'eau) devront être prévus. Dans le cas de l’utilisation du
laser, des protections spécifiques devront aussi être aménagées.

27
Arbre décisionnel n°2

Recouvrements biologiques
(de type algues, lichens et mousses)

Critères de sélection

La sélection devra être réalisée en fonction de 4 paramètres :


1. l’identification du recouvrement;
2. l'état d'altération du béton;
3. les conditions de chantier (intérieur ou extérieur, accessibilité...);
4. les possibilités budgétaires.

Mousses Algues, lichens et champignons

Elimination mécanique
avec racloir non métallique

Bonne cohésion de surface Surface altérée

Traitement Produit biocide


à la vapeur curatif Produit biocide curatif
+ + +
Produit biocide Injection- Brossage doux
préventif extraction d’eau

28
Procédure de mise en œuvre

Etape 1 Observation et identification

Traitement chimique Traitement à la vapeur

Etape 2 Attente de 4 à 5 semaines Application produit biocide préventif

Elimination mécanique
(brossage ou injection-extraction d’eau)

1. Identification
L'identification des recouvrements biologiques peut n'être que sommaire (les produits
biocides efficaces pour ces recouvrements étant polyvalents), mais elle doit être réali-
sée par un spécialiste.

2. Mise en œuvre
. Le traitement chimique en extérieur doit être réalisé par temps sec pour éviter la dilu-
tion des biocides dans l'eau de pluie, mais aussi hors période de gel, la plupart des pro-
duits étant appliqués en phase aqueuse.
. Certains produits ont un effet immédiat (notamment les désinfectants à base d'hypo-
chlorite de sodium). Ils sont généralement prêts à l'emploi, ils s'appliquent par pulvé-
risation, mais doivent impérativement être neutralisés à l'eau dans un délai très court.
Ils n’ont pas d’effet préventif.
. D’autres ont une action plus lente, mais aussi plus rémanente (liée au fait qu’ils ne
doivent pas être rincés). Ils ont ainsi un effet à la fois curatif et préventif. Les produits
du commerce sont généralement à base d’ammoniums quaternaires.
Leur protocole de mise en œuvre est le suivant :
- appliquer le biocide par pulvérisation (ou au pinceau) pendant 2 à 3 jours, à raison
d'une application par jour;
- laisser agir le produit au moins 4 à 5 semaines;
- vérifier que les recouvrements sont bien desséchés avant de les éliminer par brossage
doux, sinon, renouveler le traitement.
Remarques :
. tous ces produits sont généralement à diluer dans l'eau, suivant les indications des
fournisseurs;
. une pulvérisation d'entretien est conseillée, afin d'éviter toute re-colonisation (fré-
quence à évaluer en fonction des conditions de contamination liées à l’environne-
ment).
. Les produits à base d'hypochlorite de sodium constituent une source d'ions chlorures,
potentiellement nuisibles pour les armatures du béton.
. Lorsque l'application d'un produit biocide à base d'ammoniums quaternaires précède
celle d'un hydrofuge, il est impératif de rincer à l'eau le matériau avant hydrofugation,
afin d’éviter d’inhiber la fonction hydrofuge. En effet, une incompatibilité a été obser-
vée entre les propriétés tensio-actives de ces biocides et celles hydrophobes des
hydrofuges.
. Les produits à base d'ammonium quaternaire ne détruisent pas les plantes à racines,
mais il faut prévoir une protection pour les feuillages et les plantes fragiles.
. Il est impératif d'éviter le ruissellement des eaux de traitement vers les bassins et les
fosses septiques.

29
E1 Eau sous pression
Fiche technique · TECHNIQUES A BASE D’EAU

Identification
Type de nettoyage Nettoyage à l’eau Application
Principe Nettoyage en voie humide, à l'eau sous pression Extérieur

Mise en œuvre de l’eau


sous pression

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Compresseur ~1 m3 Eau oui
Système de projection ~ nul Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Buse Pression
Projection Taille Distance buse-surface Compresseur
Façade Directe 1 cm 5 à 10 cm 200 bars
Sculpture Directe 1,4 cm 20 cm 120 bars
Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Sculpture : salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* Quelques dizaines de minutes Quelques minutes
Sculpture** Quelques dizaines de minutes 20 minutes
*Dimension de la zone traitée : ~ 1.5 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Nettoyage rapide.

Inconvénients
. Nettoyage manquant nettement d'efficacité sur façade comme sur sculpture.
. Possibilité d'abrasion si les paramètres de mise en œuvre ne sont pas adaptés (distance buse-support trop faible, pres-
sion trop élevée ou opérateur insistant trop longtemps sur une même zone).

Recommandations
. Nécessité d'un applicateur qualifié.
. Prévoir la récupération de l'eau et son élimination en fin de chantier.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui puissent servir de référence lors de l’opération de nettoyage.

30
E2 Nébulisation
Fiche technique · TECHNIQUES A BASE D’EAU

Identification
Type de nettoyage Nettoyage à l’eau Application
Principe Nébulisation Extérieur

Mise en œuvre
de la nébulisation

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Système d'irrigation ~ nul Eau oui
Electricité non

Paramètres (des essais de terrain)


Buse Débit d'eau
Façade Type arrosage jardin eau courante
Sculpture Type arrosage jardin eau courante

Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Sculpture : salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* Quelques dizaines de minutes 4h
Sculpture** Quelques dizaines de minutes 3h
*Dimension de la zone traitée : ~ 2.5 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Technique facile à mettre en œuvre.
. Nettoyage efficace sur façade si les salissures sont faiblement encroûtées.

Inconvénients
. Nécessité d'un brossage complémentaire.
. Sur sculpture, les creux ne sont généralement pas nettoyés et si la couche de salissures est trop épaisse ou trop indu-
rée, elle n'est que partiellement éliminée.
. Nécessité d'un apport d'eau pendant toute la durée du traitement et imbibition non négligeable de la surface trai-
tée.
Recommandations
. Prévoir la récupération de l'eau et son élimination en fin de chantier.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

31
E3 Injection-extraction d’eau sous vide
Fiche technique · TECHNIQUES A BASE D’EAU

Identification
Type de nettoyage Nettoyage à l’eau Application
Principe Injection et extraction d’eau sous vide Intérieur/Extérieur

Appareillage Mise en œuvre de l’injection-extraction

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Système complet ~ 1 m3 Eau oui
Système de projection aucun Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Pression Têtes
Façade 2 bars Moyenne (15 cm de longueur)
Parement Intérieur 2 ou 20 bars Moyenne (15 cm de longueur)
Façade : recouvrement biologique varié sur des surfaces planes
Parement Intérieur : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du
bois de coffrage et sur des surfaces rugueuses avec granulats apparents.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* Une dizaine de minutes Quelques minutes
Parement intérieur** Une dizaine de minutes Quelques minutes
*Dimension de la zone traitée : ~ 0.3 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 0.2 m2

Avantages
. Aucune pollution de l’environnement, eau confinée.
. Aucun produit chimique.

Inconvénients
. Sur reliefs complexes le vide ne peut pas être obtenu sous le suceur et l’eau n’est pas confinée.

Recommandations
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

32
E4 Vapeur et brossage doux simultané
Fiche technique · TECHNIQUES A BASE D’EAU

Identification
Type de nettoyage Nettoyage à l’eau Application
Principe Projection de vapeur et brossage doux simultané Extérieur

Projection de vapeur et
brossage doux simultané

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Système complet ~ 1 m3 Eau oui
Système de projection aucun Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Pression Têtes
Façade 1 ? Grande section carrée, décolleuse à papier peint
Main courante et façade 2 3.75 bars Petite ronde (diamètre 2cm) et moyenne en ligne (15cm de longueur)
Façade 1 et 2 et main courante : recouvrement biologique varié sur des surfaces planes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade 1* Quelques dizaines de minutes Quelques minutes
Main courante et façade 2* Quelques dizaines de minutes Quelques minutes
*Dimension de la zone traitée : ~ 0.3 m2

Avantages
. Aucun produit chimique.

Inconvénients
. Nettoyage un peu long.
. Sécurités de chantier à prévoir liées à l’utilisation de vapeur d’eau.

Recommandations
. Nécessité d'un applicateur qualifié.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

33
A1 Projection directe en voie sèche
Fiche technique · PROJECTION D’ABRASIFS

Identification
Type de nettoyage Projection d’abrasifs Application
Voie Sèche
Extérieur
Projection Directe

Projection directe
et en voie sèche
de poudre d’alumine

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Compresseur ~ 1 m3 Eau non/(oui)*
Système de projection ~ nul Electricité oui
Scaphandre ~ nul * Alimentation en eau nécessaire
Cabine 20 m2 pour la cabine

Paramètres (des essais de terrain)


Abrasif Buse
Nature Forme Taille Projection Taille Distance Buse
Buse-surface
Façade Calcite Sphérique 120-240 µm Directe 10 mm 30-40 cm 2 bars
Fine de verre Angulaire 50-100 µm Directe 8 mm 30-40 cm 2 bars
Alumine Angulaire 45 µm Directe 2 mm 10 cm 2 bars
Alumine Angulaire 29 µm Directe 2 mm 15 cm 1 bar
Sculpture Calcite Sphérique 120-240 µm Directe 10 mm 30-40 cm 3.5 à 4 bars
Fine de verre Angulaire 50-100 µm Directe 4.5 mm 15 cm 2 à 2.5 bars
Archifine n°8 Angulaire 0 à 100 µm Directe 2.5 mm 5 à 10 cm 0.9 à 1 bar
Alumine Angulaire 45 µm Directe 2.5 mm 5 à 10 cm 0.9 à 1 bar
Archifine n°7 Angulaire 30 à 150 µm Directe 2.5 mm 5 à 10 cm 2 bars
Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Sculpture : salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Nature des abrasifs Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* Calcite/fine de verre Quelques dizaines de minutes Quelques minutes
Alumine/archifine Quelques dizaines de minutes Quelques dizaines de minutes
Sculpture** Calcite/fine de verre Quelques dizaines de minutes 1 heure
Alumine/archifine Quelques dizaines de minutes 1h30 à 2h
*Dimension de la zone traitée : ~ 1.5 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Nettoyage efficace et rapide sur façade et sculpture avec calcite et fine de verre.
. Abrasifs fins : technique très efficace mais lente, plutôt réservée au nettoyage de précision et au nettoyage de sculptures.
. Possibilité de confinement des abrasifs par cabine.

Inconvénients
. Risque d'abrasion si les paramètres de mise en œuvre ne sont pas adaptés.
. Résidus d'abrasifs observés sur les surfaces nettoyées (en microscopie).
. Abrasifs fins : nécessité d'une protection pour l'applicateur (scaphandre).
. Gros nuage d'abrasif dégagé (nécessité de confinement et de retraitement sur le chantier).

Recommandations
. Nécessité d'un applicateur qualifié.
. Prévoir le confinement des abrasifs et leur élimination en fin de chantier.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.
34
A2 Projection directe en voie humide
Fiche technique · PROJECTION D’ABRASIFS

Identification
Type de nettoyage Projection d’abrasifs Application
Voie Humide
Extérieur
Projection Directe

Projection directe en voie


humide de poudre de calcite

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Compresseur ~ 1 m3 Eau oui
Système de projection ~ nul Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Abrasif Buse
Nature Forme Taille Projection Taille Distance Buse
Buse-surface
Façade Calcite Sphérique 120-240 µm Directe 10 mm 30-40 cm 2 bars
Sculpture Calcite Sphérique 120-240 µm Directe 10 mm 30-40 cm 3.5 à 4 bars

Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Sculpture : salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* Quelques dizaines de minutes Quelques minutes
Sculpture** Quelques dizaines de minutes 1 heure
*Dimension de la zone traitée : ~ 1.5 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Nettoyage efficace et rapide sur façades.

Inconvénients
. Sur reliefs plus complexes, difficultés de nettoyage dans les creux, liée à la formation d'une pâte (faite d'abrasifs et
d'eau), qui comble ces creux.
. Risque d'abrasion si les paramètres de mise en œuvre ne sont pas adaptés.
. Résidus d'abrasifs observés sur les surfaces nettoyées (en microscopie).
. Léger confinement des abrasifs lié à la voie humide (nécessité de confinement et de retraitement sur le chantier).

Recommandations
. Nécessité d'un applicateur qualifié.
. Prévoir le confinement des abrasifs et leur élimination en fin de chantier.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

35
A3 Projection en vortex
Fiche technique · PROJECTION D’ABRASIFS

Identification
Type de nettoyage Projection d’abrasifs Application
Voie Sèche et humide
Extérieur
Projection Vortex

Projection en vortex
(voie humide)
de poudre de calcite

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Compresseur ~ 1 m3 Eau oui/non
Système de projection ~ nul Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Abrasif Buse Pression
Voie Nature Forme Taille Projection Taille Distance Buse Surface
Buse-surface
Façade Humide et sèche Dolomie Angulaire 60 à 70% à 60-80µm Vortex - ~ 30 cm 2 bars 400 g
Sculpture Sèche Calcite Angulaire 70% à 60-80µm Vortex 9 mm ~ 30 cm 1 à 1.5 bars ?

Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Sculpture : salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* Quelques dizaines de minutes Quelques minutes
Sculpture** Quelques dizaines de minutes 30 minutes
*Dimension de la zone traitée : ~ 1.5 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Nettoyage efficace et rapide sur façades et sculptures en voie sèche et uniquement sur façades en voie humide.

Inconvénients
. Risque d'abrasion si les paramètres de mise en œuvre ne sont pas adaptés.
. Résidus d'abrasifs observés sur les surfaces nettoyées (en microscopie).
. Gros nuage d'abrasif dégagé en voie sèche, léger confinement en voie humide (nécessité de confinement et de retrai-
tement sur le chantier).

Recommandations
. Nécessité d'un applicateur qualifié.
. Prévoir le confinement des abrasifs et leur élimination en fin de chantier.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

36
C1 Compresse à base de laine de roche
Fiche technique · COMPRESSES

Identification
Type de nettoyage Nettoyage par compresse Application
Principe Nettoyage par application d’une compresse à base de laine de roche Extérieur

Projection de la compresse
à base de laine de roche

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Compresseur ~ 1 m3 Eau oui
Système de projection ~ nul Electricité oui
Système d'irrigation ~ 0.05 m3
Système d'interrogation à distance ~ 0.05 m3

Paramètres (des essais de terrain)


Nature de la compresse Débit d'eau
Façade Laine de roche 17l/jour
Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.

Durées (lors des essais de terrain)


Durée d'installation* Durée du nettoyage*
1/2 journée 8 jours
*Dimension de la zone traitée : ~ 2.5 m2

Avantages
. Sur façade, nettoyage efficace mais lent.

Inconvénients
. Nécessité d'un brossage complémentaire.
. Technique inadaptée aux reliefs très complexes.
. Résidus de compresse observés en surface (en microscopie).
. Dispersion de laine de roche lors de la projection de la compresse.
. Nécessité d'un apport d'eau pendant toute la durée du traitement (le système d'électrovanne et de gestion à distan-
ce peut fonctionner sur batterie).
. Adhérence limitée en sous-face.

Recommandations
. Prévoir la récupération des compresses et leur élimination en fin de chantier.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui puissent servir de référence lors de l'opération de nettoyage.

37
C2 Compresse à base d’attapulgite
Fiche technique · COMPRESSES

Identification
Type de nettoyage Nettoyage par compresse Application
Principe Nettoyage par application d’une compresse à base d’attapulgite Extérieur/Intérieur

Application de la pâte
à base d’attapulgite

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Compresseur (ou application manuelle) ~ 1 m3 Eau non (oui)*
Système de projection (ou application manuelle) ~ nul Electricité oui
Système d'injection/extraction ~ 0.05 m3
* Nécessité d'un point d'eau pour le système d'injection-extraction.

Paramètres (des essais de terrain)


Nature de la compresse
Parement intérieur Attapulgite (+ agrégats + adjuvants)**
Façade Attapulgite (+ agrégats + adjuvants)**
Sculpture Attapulgite (+ agrégats + adjuvants)**
** Avec adjonction possible d'EDTA (Ethylène Diamine Tétra Acétique) à 12.5g/kg de pâte.
Parement intérieur : Salissures noires, fines et homogènes (probablement liées à la combustion de cierges), sur des
surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Façade : Salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de cof-
frage.
Sculpture : Extérieur. Salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Parement intérieur*** Quelques minutes (application à la main, mais 5mÇ/h par projection) 48h
Façade**** Quelques dizaines de minutes (application à la main) 48h
Sculpture***** Quelques dizaines de minutes 48h
***Dimension de la zone traitée : ~ 0.2 m2 ****Dimension de la zone traitée : ~ 2.5 m2 *****Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Apport d'eau négligeable.
. Bonne adhérence même en sous-face.

Inconvénients
. Brossage complémentaire et/ou système d'injection-extraction indispensable.
. Sur façade, la pâte seule manque d'efficacité. Résultat nettement amélioré par l'adjonction d'EDTA.
. Sur sculpture, seule la pâte contenant de l’EDTA a été testée. Nettoyage nettement insuffisant.
. Résidus de compresses observés en surface (en microscopie).

Recommandations
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

38
P1 Pelable à base de latex
Fiche technique · PELABLES

Identification
Type de nettoyage Pelable Application
Produits Pâte à base de latex Intérieur

Application de la pâte de latex “pelage” du film de latex

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Pinceau ou truelle nul Eau non
Système de projection nul Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Nature du pelable Application
Parement intérieur 1 A base de latex naturel* Au pinceau ou à la truelle et à la machine de projection
Parement intérieur 2 A base de latex naturel* Au pinceau ou à la truelle
Parement intérieur 1 : salissures noires, fines et homogènes (probablement liées à la combustion de cierges), sur des
surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Parement intérieur 2 : salissures noires, fines et homogènes (probablement liées à la fois à la combustion des cierges
et à la pollution atmosphérique extérieure) sur des surfaces rugueuses avec granulats apparents.
*Plusieurs versions sont actuellement disponibles, avec adjonction ou non d'EDTA dans différentes proportions.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Parement intérieur 1** Une dizaine de minutes De 24 heures à 8 jours
Parement intérieur 2** Une dizaine de minutes De 24h ou 48 heures
**Dimension de la zone traitée : ~ 0.2 m2

Avantages
. Technique facile à mettre en œuvre et efficace.
. Film très élastique et en même temps résistant, facile à peler.
. Technique ne nécessitant pas de conditions de chantier particulières (le bâtiment peut rester en fonction).

Inconvénients
. Nécessité de zones d'essais préliminaires afin de déterminer la version du produit la plus adaptée (absence ou non d’EDTA).
. Peut provoquer un arrachement plus ou moins important de la peau du béton.
. Peut provoquer des cristallisations de sels sur le béton.
. Quelques résidus de produit observés en surface (à l'œil nu).
. Emanations d'ammoniac à contrôler.

Recommandations
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.
. Veiller à utiliser le même système de projection (pour contrôler l’épaisseur du film) et le même produit tout au long
du chantier pour avoir un nettoyage homogène.

39
P2 Pelable à base de latex additionné d’argile
Fiche technique · PELABLES

Identification
Type de nettoyage Pelables Application
Produits Pâte à base de latex et d’argile Intérieur

Application de la pâte à base de latex et d’argile “pelage” du film de latex et d’argile

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Pinceau ou truelle nul Eau non
Système de projection nul Electricité oui/non

Paramètres (des essais de terrain)


Nature du pelable Application
Parement intérieur A base de latex naturel et d’argile à la truelle
Parement intérieur : salissures noires, fines et homogènes (probablement liées à la combustion de cierges), sur des
surfaces rugueuses avec granulats apparents.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Parement intérieur* une dizaine de minutes 48h
*Dimension de la zone traitée : ~ 0.2 m2

Avantages
. Technique facile à mettre en œuvre et efficace.
. Film très élastique et en même temps résistant, facile à peler.
. Technique ne nécessitant pas de conditions de chantier particulières (le bâtiment peut rester en fonction).

Inconvénients
. Nécessité de zones d'essais préliminaires afin de déterminer la version du produit la plus adaptée
. Peut provoquer un arrachement plus ou moins important de la peau du béton.
. Quelques résidus de produit observés en surface (à l'œil nu).
. Emanations d'ammoniac à contrôler.

Recommandations
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.
. Veiller à utiliser le même système de projection (pour contrôler l’épaisseur du film) et le même produit tout au long
du chantier pour avoir un nettoyage homogène.

40
L Laser
Fiche technique · LASER

Identification
Type de nettoyage Laser Application
Principe Nettoyage par désincrustation photonique Extérieur/Intérieur

Mise en œuvre du laser

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Laser ~ 0.25 m3 Eau non
Générateur ~ 1 m3 Electricité oui

Paramètres (des essais de terrain)


Zone Energie Humidification Tache Distance buse-surface
Façade* 1 1064 nm 400 mJ Oui 7-8 mm 15 cm
2 1064 nm 400 mJ Non 7-8 mm 15 cm
3 1064 nm 200 mJ Non 7-8 mm 15 cm
4 1064 nm 400 mJ Oui 7-8 mm 80 cm
Sculpture** 1064 nm - Oui 14 mm 40 cm
* Laser Focale 80 (cm) 400mJ max en sortie ** Laser Focale 80 (cm) 1 J max en sortie + bras (prototype de laser de grande surface)

Façade : salissures noires, fines et homogènes, sur des surfaces planes portant l'empreinte des veines du bois de coffrage.
Sculpture : salissures noires, fines et homogènes sur des bas-reliefs aux formes complexes.

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Façade* 1h30 Quelques heures
Sculpture** Quelques heures 4h30
*Dimension de la zone traitée : ~ 0.08 m2 **Dimension de la zone traitée : ~ 1.7 m2

Avantages
. Nettoyage très efficace, mais nécessitant des tests préliminaires afin de définir les conditions optimales de nettoyage.

Inconvénients
. Nettoyage lent avec l’appareil classique, habituellement réservé à la restauration de sculptures, mais rendement net-
tement amélioré avec le prototype de laser grande surface.
. Nécessité d'une protection de la zone traitée (bâchage) et de l'applicateur (lunettes).

Recommandations
. Nécessité d'un applicateur qualifié.
. Réaliser des essais préliminaires de convenance qui serviront de référence lors de l'opération de nettoyage.

41
B Biocides à base d’ammonium quaternaire
Fiche technique · BIOCIDES

Identification
Type de nettoyage Biocide Application
Principe Pulvérisation de produits biocides Extérieur biologique

Application par pulvérisation


d’un produit biocide

Matériel
Matériel Emcombrement Alimentation
Pulvérisateur Nul Eau oui
Système de projection Oui / non Electricité oui/non

Paramètres (des essais de terrain)


Nature du biocide Application Elimination
Main courante et façade 1 Ammonium quaternaire Pulvérisation Brossage manuel ou
et isothiazolinone manuelle injection-extraction
Façade 2 Ammonium quaternaire, Pulvérisation Brossage manuel
hypochlorite de sodium manuelle
Main courante : lichens, mousses, algues
Façade 1 et 2 : lichens, algues

Durées (lors des essais de terrain)


Support nettoyé Durée d'installation Durée du nettoyage
Main courante et façade 1* une dizaine de minutes 5 minutes puis cinq semaines d’attente avant élimination
Façade 2* une dizaine de minutes 5 minutes puis cinq semaines d’attente avant élimination
*Dimensions de la zone traitée : ~ 0.2 m2

Avantages
. Technique facile à mettre en œuvre et efficacité variable suivant les produits.

Inconvénients
. Nécessité d’une double opération : application du biocide plus élimination après 4 à 5 semaines.

Recommandations
. Voir arbre décisionnel n° 2 et protocole.
. Le traitement en extérieur doit être réalisé par temps sec.
. Appliquer le biocide par pulvérisation (ou au pinceau) pendant 2 à 3 jours, à raison d'une application par jour.
. Laisser agir le produit au moins 4 à 5 semaines.
. Vérifier que les recouvrements sont bien desséchés avant de les éliminer par brossage doux ou injection-extraction
d’eau, sinon, renouveler le traitement.
. Rincer à l'eau le matériau avant hydrofugation.

42
Bibliographie sommaire

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Ashurst N., Cleaning historic buildings, London, Donhead, Vol 1 & 2, 1994.
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te repair, rehabilitation and retrofitting (ICCRRR08), Cape Town, 24-26 novembre 2008,
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Bouichou M., Marie-Victoire E., Brissaud D., How to clean soot deposits indoors ?,
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France) : a task in the VIDRIO EC Project, Proceedings of Air Pollution and Cultural
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rior, Journal of Architectural conservation, 2005, p. 87-103.
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building materials and components (DBMC 8), Vancouver, 30 mai-3 juin 1999, p. 635-
644.

Crédit photographique : tous les clichés ici publiés sont des clichés LRMH©.
ISBN : en attente.

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Les cahiers techniques du Cercle des

partenaires du patrimoine sont des

documents de synthèse issus des

recherches effectuées sur la conser-

vation des matériaux des monuments

historiques, dans le cadre d’une opé-

ration de partenariat associant des

entreprises privées, des organismes de

recherche publics et deux ministères.

Ils sont rédigés, sous une forme

simple, à l’intention des maîtres d’ou-

vrage et maîtres d’oeuvre responsables

de monuments patrimoniaux.

“Le nettoyage des bétons anciens” est

le quatrième document de la série.

Il fait suite aux volumes “Les altéra-

tions visibles du béton, définitions et

aide au diagnostic”, “La détection des

métaux dans la pierre, méthodes non

destructives” et “La protection des

pierres, guide sur les hydrofuges de

surface”.
Conception graphique N. Guyon

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