Gafi Exp
Gafi Exp
Gafi Exp
LE GROUPE
D’ACTION
FINANCIERE
Encadrer par :
Madame Guennoun Soumia
Préparer par :
• Aliya Bouthaim
• Asmae Bourtal
• Chadia Chikh
• NourElhouda ElIdrissi
• Lamis Boudouik
• Amina Id Bobker
• Omar Chabih
1
REMERCIEMENT
2
Plan :
Introduction générale
PARTIE II: les défis et l'impact du GAFI dans le système financier international
Conclusion
Introduction
3
Le Groupe d'action financière (GAFI), connu en anglais sous le nom de Financial
Action Task Force (FATF), est un organisme intergouvernemental créé en 1989 pour lutter
contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Son établissement répond
à une préoccupation croissante au niveau international concernant l'utilisation abusive
des systèmes financiers. Le GAFI élabore des recommandations qui servent de normes
internationales, incitant les pays à adopter des mesures efficaces pour protéger l'intégrité
de leurs systèmes financiers.
Le GAFI a été fondé lors du sommet du G7 à Paris en juillet 1989, avec pour objectif
initial de créer une coopération internationale pour contrer le blanchiment d'argent,
particulièrement lié au trafic de stupéfiants. À ses débuts, il réunissait des représentants
des pays du G7, de la Commission européenne et d'autres nations.
Évolution des Recommandations
Les premières recommandations, publiées en 1990, visaient à établir un cadre pour
lutter contre l'abus des systèmes financiers. Ces recommandations ont été révisées en
1996 pour s'adapter aux nouvelles techniques de blanchiment et élargir leur portée.
Inclusion du Financement du Terrorisme
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, le GAFI a élargi son mandat pour inclure
la lutte contre le financement du terrorisme, adoptant des recommandations spéciales qui
complètent les quarante recommandations initiales.
Le cadre normatif du GAFI repose sur 40 recommandations qui définissent les mesures que
les pays doivent mettre en place :
• Identifier les risques et développer des politiques et une coordination au niveau national
;
• Mettre en œuvre des mesures préventives pour le secteur financier et les autres secteurs
désignés
• Doter les autorités compétentes (par exemple, les autorités chargées des enquêtes, les
autorités de poursuite pénale et les autorités de contrôle) des pouvoirs et des
responsabilités nécessaires et mettre en place d’autres mesures institutionnelles ;
4
Le GAFI procède à des évaluations mutuelles pour examiner la conformité des pays
avec ses recommandations. Ce processus comprend :
Des évaluations par les pairs pour identifier les lacunes dans les dispositifs nationaux.
La formulation de recommandations pour améliorer l'efficacité des mesures mises en
œuvre.
Le GAFI maintient une liste de juridictions à haut risque et non coopératives, incitant
les pays à appliquer des contre-mesures contre ceux qui ne respectent pas les normes
établies. Cette liste est régulièrement mise à jour pour refléter la situation actuelle.
Aujourd'hui, le GAFI continue d'évaluer les dispositifs nationaux des pays membres
pour assurer leur conformité aux normes établies et renforcer l'efficacité des mesures mises
en place pour protéger l'intégrité du système financier international. Cette évolution constante
témoigne de l'engagement du GAFI à s'adapter aux défis contemporains tout en maintenant
son rôle central dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Le GAFI s'est engagé à maintenir un dialogue privé étroit et constructif avec le secteur,
la société civile et d'autres parties impliquées, engagées comme des partenaires essentiels
pour garantir l'intégrité du système financier. La révision des recommandations a été
accompagnée d'une consultation approfondie, prenant en compte les retours et suggestions
de ces acteurs. À l'avenir, et conformément à son mandat, le GAFI continue à envisager des
modifications des normes en fonction des nouvelles informations relatives aux menaces et aux
vulnérabilités émergentes au sein du système financier mondial. Le GAFI exhorte tous les pays
à adopter des mesures efficaces pour aligner leurs systèmes nationaux de lutte contre le
blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération
sur les recommandations révisées du GAFI. Alors d’après tous ces informations il serait utile
d’évoquer une question pertinente qui tabasse l’esprit à savoir :
Comment le Groupe d'Action Financière (GAFI) adapte-t-il ses normes et recommandations face
aux défis émergents du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme, tout en évaluant
l'impact de ces mesures sur les systèmes financiers nationaux, notamment dans le contexte
marocain ?
❖ Comment le GAFI, depuis sa création en 1989, a-t-il évolué pour s'adapter aux défis
contemporains du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme, et quelles
sont les principales étapes de cette évolution ?
❖ Quelles sont les quarante recommandations du GAFI et comment ces normes ont-
elles été mises à jour pour répondre aux nouvelles menaces émergentes, notamment
dans le contexte numérique et face à l'évolution des techniques de financement du
terrorisme ?
5
❖ Quel est l'impact des recommandations du GAFI sur la conformité des États membres,
en particulier au Maroc, et quelles perspectives d'avenir le GAFI envisage-t-il pour
renforcer son efficacité face à la criminalité financière croissante ?
6
Partie I : Le cadre juridique et institutionnel du Groupe d'Action Financière
La première partie de notre étude se concentre sur le cadre juridique et
institutionnel du Groupe d'Action Financière (GAFI), un organisme clé dans la lutte contre le
blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Dans le Chapitre I, nous examinerons
la structure et les missions du GAFI, en détaillant d'abord son historique et son évolution
depuis sa création en 1989, ainsi que son organisation interne qui lui permet de mener à
bien ses objectifs. Nous aborderons ensuite les normes et recommandations établies par le
GAFI dans le Chapitre II, en nous penchant sur les quarante recommandations qui forment
le socle de ses actions, ainsi que sur les mécanismes mis en place pour assurer leur mise
en œuvre par les États membres. Cette analyse nous permettra de mieux comprendre
comment le GAFI s'adapte aux défis contemporains tout en renforçant l'intégrité du système
financier international.
Le Groupe d’action financière (GAFI), également connu sous son acronyme anglais FATF
(Financial Action Task Force), a été créé en 1989 à l'initiative des pays membres du G7 lors
du sommet de Paris. Sa création répondait à la nécessité d'une réponse coordonnée et
internationale face à l'augmentation du blanchiment de capitaux, notamment dans le cadre
du trafic de drogues. Dès sa fondation, le GAFI avait pour mission d’établir des normes et
des recommandations en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC).
Évolution du mandat : Au fil des années, les missions du GAFI ont évolué, reflétant les
nouvelles menaces mondiales :
2001 : Après les attaques du 11 septembre, son mandat s’est élargi pour inclure la lutte
contre le financement du terrorisme (FT). Cela a conduit à l'introduction de nouvelles
recommandations spécifiques sur le financement du terrorisme, en plus de celles sur le
blanchiment de capitaux.
2012 : Le GAFI a encore élargi son champ d'action en intégrant la lutte contre le
financement de la prolifération des armes de destruction massive (FP).
2022 : Le GAFI a entamé son cinquième cycle d’évaluations des pays membres basé sur une
nouvelle méthodologie.
Ce cycle vise à analyser non seulement la conformité technique des pays avec les
recommandations, mais aussi l'efficacité de leur mise en œuvre.
Depuis sa création, le GAFI a mis en place un système d’évaluation mutuelle entre les pays
membres, permettant une supervision rigoureuse et une amélioration continue des
dispositifs nationaux de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme
et le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Section 2 : Organisation et fonctions du GAFI
7
structure organisationnelle
8
internationaux pour prévenir et combattre les crimes financiers. Ses recommandations et
évaluations sont largement reconnues comme le cadre de référence mondial pour la lutte
contre ces infractions économiques.
9
1
TF ps://www.fatf-gafi.org/en/publications/Fatfrecommendations/Fatf-recommendations.html).
9.Secret bancaire : Les lois sur le secret bancaire ne doivent pas empêcher la coopération
pour lutter contre le blanchiment
10.Due diligence client : Les institutions financières doivent effectuer des contrôles rigoureux
sur leurs clients pour détecter les risques
11 : Tenue de registres2
12 : Personnes politiquement vulnérables
13 : Correspondant bancaire
14 : Services de transfert d’argent ou de valeur
15 : Nouvelles technologies
16 : Virements télégraphiques
31 : Pouvoirs des autorités chargées de l’application de la loi et des autorités chargées des
enquêtes
32 : Transporteurs de fonds
33 : Statistiques Vues : 13286
10
2
. TF ps://www.fatf-gafi.org/en/publications/Fatfrecommendations/Fatf-recommendations.html).
34 : Orientation et rétroaction
35 : Sanctions
36 : Instruments internationaux
37 : Entraide judiciaire
38 : Entraide judiciaire : gel et confiscation
39 : Extradition
40 : Autres formes de coopération internationale
3 11
https://www.fatf-
gafi.org/publications/mutualevaluations/
4
Financial Action Task Force (FATF), Mutual
Evaluation Reports https://www.fatf-
gafi.org/publications/mutualevaluations/
surveillance compétentes et dotées d’une expertise suffisante. De plus, la corruption et
l'instabilité politique peuvent entraver la mise en place de mécanismes efficaces.
D'autres défis incluent la faible coopération internationale dans certaines régions, et
l'absence de volonté politique dans d'autres. Les pays non conformes peuvent être soumis à
des sanctions économiques ou être placés sur des listes noires, ce qui peut nuire à leurs
relations financières internationales.
Cas 3 : Les défis dans les pays en développement (exemple d'un pays africain) Un pays
africain, par exemple le Nigéria, fait face à d'importants défis dans l'application des
recommandations du GAFI. En dépit de l'adoption de lois anti-blanchiment, des problèmes
tels que la corruption, la faiblesse des institutions financières locales et l'instabilité politique
rendent la mise en œuvre des normes du GAFI difficile. Ces défis nécessitent une réforme
institutionnelle et un soutien international accru.
13
PARTIE II : Les défis et l'impact du GAFI dans le système financier
international :
Le Maroc, et un membre actif du Groupe d'Action Financière (GAFI) du Moyen-Orient
et de l’Afrique du Nord (GAFIMOAN), a pris des mesures pour aligner son système financier
sur les normes internationales de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme. Le pays fait face à des défis similaires, notamment l’émergence de menaces
dans le secteur numérique, avec un accent croissant sur les cryptomonnaies et les
plateformes de paiement en ligne.
La monnaie électronique peut se définir comme une valeur monétaire qui est stockée
sous une forme électronique, y compris magnétique. C’est en quelque sorte un équivalent
numérique de l’argent liquide. Elle peut être stockée sur un support électronique (la puce
d’un téléphone mobile) ou à distance sur un serveur (un compte en ligne). Ce support
électronique stocke directement la somme d’argent et n’est pas forcément lié à un compte
bancaire. Le Bitcoin, lui, est bien une monnaie électronique émise et contrôlée, non pas par
une banque centrale comme le dirham, l’euro, le dollar ou le yen, mais par un algorithme
présent sur un réseau informatique décentralisé (composé d’une multitude d’ordinateurs
reliés les uns aux autres sans serveur).
Le Maroc a mis en place des mesures législatives pour lutter contre le blanchiment
d’argent, telles que le Dahir n° 1-09-15 relatif à la lutte contre le blanchiment des capitaux.
Ce cadre impose aux institutions financières, y compris les plateformes de paiement, une
obligation de vigilance, de diligence et de signalement des opérations suspectes (article 1 de
la Loi n° 43-05).
Les articles 574-1 et 574-2 du Code pénal marocain définissent les infractions de
15
blanchiment et les actes qui le constituent. Les plateformes de paiement doivent donc
veiller à ne pas faciliter, directement ou indirectement, de telles opérations.
Loi n° 12-18 modifiant la loi 43-05 : Cette loi renforce les obligations des établissements de
paiement et des institutions financières concernant la lutte contre le blanchiment d'argent.
Elle impose aux plateformes de paiement en ligne de vérifier l'identité des utilisateurs et de
signaler les transactions suspectes.
Le blanchiment des capitaux est un processus par lequel des criminels dissimulent
l’origine illégale de fonds obtenus à partir d'activités criminelles. Au Maroc, comme dans de
nombreux pays, les autorités tentent de lutter contre ce fléau en mettant en place des lois
et régulations. Les plateformes de paiement en ligne, qui connaissent une digitalisation
rapide, offrent à la fois des avantages significatifs pour les utilisateurs et des risques liés à la
sécurité financière, notamment en matière de blanchiment d’argent.
Les plateformes de paiement en ligne, telles que PayPal, Lydia ou Wise, révolutionnent
notre manière de gérer les transactions financières. Elles permettent des paiements rapides,
sécurisés et simples d'utilisation. En remplaçant les moyens traditionnels comme les
chèques ou les virements bancaires, ces plateformes offrent une expérience utilisateur
fluide et accessible à tous.
Un paiement rapide et sécurisé : Les utilisateurs bénéficient d’une mise à jour en temps réel
de leurs comptes, ce qui facilite la gestion de leurs finances. La sécurité des transactions est
renforcée par diverses mesures, réduisant ainsi les craintes de fraudes. En outre, les
plateformes de paiement en ligne garantissent la confidentialité des informations bancaires,
protégeant les utilisateurs contre les usurpations d'identité.
Une diversification des offres : Ces plateformes ne se limitent pas aux simples paiements ;
elles offrent également des services tels que le transfert d’argent à l’étranger, le cash-back,
et même des outils d’investissement. Cela en fait des alternatives attrayantes aux banques
traditionnelles, particulièrement pour les jeunes et les entrepreneurs.
Malgré ces avantages, l'utilisation des plateformes de paiement en ligne présente des
risques notables, notamment en matière de blanchiment d’argent.
Le risque de phishing : Bien que les plateformes de paiement protègent les données
bancaires, elles peuvent être la cible d'attaques de phishing. Les utilisateurs peuvent
recevoir des e-mails frauduleux prétendant provenir de ces services, les incitant à divulguer
des informations sensibles. La vigilance est donc primordiale.
16
strictes. Tout manquement peut entraîner des blocages de compte. Cela soulève des
inquiétudes concernant les abus potentiels, où des fonds peuvent être gelés sans
explication. En cas de violations de lois, les plateformes peuvent bloquer des transactions
qui participent à des activités illicites.
Le blanchiment d'argent consiste à dissimuler l'origine illégale des fonds pour les
intégrer dans le système financier légitime. Récemment, des criminels au Maroc ont utilisé
des comptes M-Wallet (portefeuilles mobiles) pour transférer des fonds provenant
d'activités illégales comme la fraude et la contrebande. En divisant ces fonds en petites
transactions et en les transférant rapidement entre plusieurs comptes, ils ont pu échapper à
la surveillance des institutions financières traditionnelles.
Plusieurs défis demeurent pour lutter efficacement contre le blanchiment d'argent via les
M-Wallets :
Pour faire face à cette menace, les autorités marocaines ont renforcé les contrôles des
transactions M-Wallet, augmentant les seuils de surveillance et améliorant les systèmes de
détection des activités suspectes. Cependant, des défis persistent, notamment en ce qui
concerne la traçabilité des fonds et la rapidité des transactions. La lutte contre le
blanchiment d'argent via les M-Wallets nécessite une adaptation continue aux nouvelles
technologies et une coopération étroite entre les régulateurs et les forces de l'ordre.
Le Maroc, bien qu’il ait interdit les cryptomonnaies, continue de faire face aux défis posés
par ces actifs numériques, en particulier en matière de blanchiment d’argent. Les
plateformes de paiement en ligne, en dépit de leur potentiel pour favoriser l'inclusion
financière, représentent également des risques s'ils ne sont pas correctement surveillés.
Le cadre juridique marocain, renforcé par la loi n° 43-05, reflète une volonté d'alignement
17
sur les normes internationales du GAFI, tout en cherchant à s’adapter aux spécificités du
marché local et aux nouvelles menaces technologiques
1. Sources de Financement
• Fonds légaux :
• Les groupes terroristes peuvent recevoir des dons de sympathisants à
travers des organisations caritatives ou à but non lucratif. Ces structures,
souvent perçues comme innocentes, collectent des fonds sous prétexte de
financer des activités humanitaires 4.
• Activités commerciales :
• Certains groupes utilisent des entreprises légales, comme des sociétés
écrans, des commerces locaux ou des bureaux d’échange, pour canaliser et
cacher les flux de financement. Le commerce de biens courants (par exemple, les
restaurants ou les petites épiceries) peut être utilisé pour blanchir les fonds
obtenus par d’autres moyens5.
• Criminalité organisée :
• Les activités criminelles comme la contrebande, le trafic de drogue, le
commerce de faux documents, le vol, et l’extorsion constituent des sources de
revenus significatives pour les groupes terroristes. L’évolution de la criminalité
18
4 Groupe d’Action Financière (GAFI), 40 Recommandations, mise à jour 2012. Disponible sur : GAFI
Recommandations.
5 Nations Unies, Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), Countering the
Financing of Terrorism, Rapport thématique sur le financement du terrorisme, 2020. Disponible sur :
UNODC - Countering the Financing of Terrorism.
organisée s’intègre souvent dans les stratégies financières des groupes
terroristes6.
• Exploitation des ressources naturelles :
• Les organisations terroristes s’emparent souvent de ressources locales
(pétrole, gaz, métaux précieux, bois, et antiquités) dans des zones de conflit, ce
qui leur permet de générer des revenus7. Par exemple, Daech (État Islamique) a
financé une grande partie de ses opérations par le trafic de pétrole, de
phosphates et par le pillage de sites archéologiques8.
2. Mécanismes de Transfert de Fonds
• Hawala et réseaux informels de transfert d’argent :
• Le système de hawala est un réseau de transfert d’argent informel qui
repose sur des intermédiaires (hawaladars) et n’utilise pas les banques
traditionnelles. Cela permet de transférer des fonds rapidement, discrètement,
et souvent sans laisser de traces écrites9.
• Cartes prépayées et systèmes financiers parallèles :
• Les cartes prépayées, qui peuvent être achetées anonymement et
rechargées facilement, sont difficiles à tracer. Ces dispositifs permettent de
déplacer des fonds en dehors du système bancaire10
• Cryptomonnaies et actifs numériques :
• L’utilisation des cryptomonnaies représente une nouvelle menace pour
les autorités. Les groupes terroristes recourent aux bitcoins et autres monnaies
virtuelles pour contourner les restrictions bancaires et sécuriser les
transactions.11
3. Méthodes de Collecte et de Diversification
• Crowdfunding et appels de dons :
• Les plateformes de financement participatif (crowdfunding) et les réseaux
sociaux sont de plus en plus utilisés pour solliciter des contributions financières
de la part de sympathisants.
6 Heather A. Conley et Donatienne Ruy, Criminal and Terrorist Financing: Analyzing Strategies for 19
Threat Assessment, Carnegie Endowment for International Peace, 2019. Disponible sur : Carnegie
Endowment Report.
7 Groupe d’Action Financière, Typologies du Financement du Terrorisme, rapport annuel sur les
Levant (ISIL), rapport sur le financement de l’État islamique, 2015. Disponible sur : GAFI - Financing of
ISIL.
9 Groupe d’Action Financière, Emerging Terrorist Financing Risks, rapport thématique, 2020.
Situation and Trend Report (TESAT), Rapport 2023. Disponible sur : Europol TESAT Report.
11 Global Financial Integrity (GFI), Illicit Financial Flows and Terrorism, rapport sur les flux financiers
illicites et leur lien avec le financement du terrorisme, 2021. Disponible sur : Global Financial Integrity
Report.
• Revenus diversifiés par les nouvelles technologies :
• Les groupes terroristes exploitent les technologies de communication
pour diversifier leurs méthodes de collecte, comme l’utilisation de messageries
cryptées pour coordonner les fonds ou le recours à des jeux en ligne pour cacher
les transactions.12
12 Financial Action Task Force, Virtual Assets and Anti-Money Laundering, 2021. Disponible sur : FATF - 20
Virtual Assets.
13 Groupe d’Action Financière, Cooperation with the UN and Other Bodies, rapport sur la collaboration
du GAFI avec d’autres organisations internationales, 2019. Disponible sur : GAFI - Cooperation Report.
14 International Monetary Fund (IMF), Anti-Money Laundering and Combating the Financing of
Terrorism (AML/CFT), rapport sur les initiatives conjointes avec le GAFI, 2022. Disponible sur : IMF
AML/CFT.
15 Comité des sanctions de l’ONU, Résolution 1373 du Conseil de sécurité : Mesures visant à lutter contre
coopération avec le secteur privé, 2021. Disponible sur : GAFI - Private Sector Partnerships.
• En 2019, le groupe terroriste Hamas a lancé une campagne de collecte de fonds
en bitcoins, en fournissant des instructions spécifiques sur la façon de sécuriser et
d’anonymiser les dons.17
financement du terrorisme, rapport annuel 2019. Disponible sur : UN Security Council Sanctions.
19 International Monetary Fund (IMF), AML/CFT Evaluations and Assessments: Enhancing the
Effectiveness of the Global AML/CFT Framework, rapport conjoint avec le GAFI, 2021. Disponible sur :
IMF AML/CFT Framework.
20 Groupe d’Action Financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENAFATF), Rapport sur les
défis régionaux de la lutte contre le financement du terrorisme, 2021. Disponible sur : MENAFATF
Report.
financement du terrorisme dans les régions sahéliennes, zones particulièrement
touchées par des activités criminelles transnationales.21
Malgré les efforts importants, plusieurs défis persistent dans la lutte contre le
financement du terrorisme :
1. Défi de la Régulation des Cryptomonnaies
Les cryptomonnaies et autres actifs numériques posent un problème majeur car ils
permettent un transfert de fonds anonyme, rendant difficile la détection de flux
financiers illicites. Le GAFI a émis des directives pour réglementer les plateformes
d’échange de cryptomonnaies, mais leur application varie considérablement d’un
pays à l’autre.22
2. Insuffisance de la Coordination Internationale
Bien que le GAFI collabore avec des organismes tels que les Nations Unies et INTERPOL,
les divergences dans l’application des normes d’un pays à l’autre compliquent la
mise en place de mesures cohérentes. La fragmentation des législations nationales
sur le financement du terrorisme affaiblit l’efficacité globale de la lutte.23
3. Résistance des Systèmes Informels de Transfert de Fonds
Le système de hawala, les transferts de fonds anonymes via les services postaux et
d’autres méthodes informelles restent très utilisés dans les zones de conflit et par les
diasporas. Réguler ces systèmes tout en préservant les pratiques légitimes est un
défi constant.24
Les récentes initiatives pour intégrer les nouvelles technologies dans la lutte contre le
terrorisme, comme la régulation des cryptomonnaies et le partenariat avec des
plateformes en ligne, sont des pas dans la bonne direction. Toutefois, pour assurer un
22 Groupe d’Action Financière, Guidance for a Risk-Based Approach to Virtual Assets and Virtual Asset
Service Providers, directive sur la régulation des cryptomonnaies, 2021. Disponible sur : GAFI - Virtual
Asset Guidance.
23 Financial Action Task Force (FATF), Challenges in the Global Implementation of AML/CFT Measures,
23
25 https://fnh.ma/article/actualite-financiere-maroc/gafi-maroc-liste-grise-ue
Pénalisation du blanchiment de capitaux : Il est egalement verifie si le blanchiment
est penalise par la loi du pays. Au Maroc, cela est effectivement le cas, car la
legislation prevoit des sanctions pour le blanchiment de capitaux, ce qui contribue a
la conformite du pays.
Ces criteres font partie d’une liste de 40 recommandations que chaque pays doit
respecter pour etre conforme aux standards internationaux en matiere de lutte
contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Le rapport d’efficacité : On ne cherche plus si le pays a inclut dans son systeme les
normes du Gafi mais on va voir si son systeme est efficace. Ce rapport va se decouper
en 11 grandes thematique qu'on appelle des resultats immediats ; chacun subdivise
en 4 ou 5 questions essentielles. Exemple :
➢ Le pays va exposer pour chaque theme ce qu'il met en place sur le terrain pour
que son systeme soit le plus performant possible et le moins attractif pour les
blanchisseurs et les terroristes.
➢ Une fois c'est 2 rapports rendus, ils sont etudies par les evaluateurs, quelques
mois plus tard, ils vont envoyer des questions ecrites au pays pour clarifier les
premiers doutes.
➢ Le travail se poursuit avec cette visite. Des questions vont continuer produire
un premier puis un deuxieme projet de rapport final.
➢ Le face a face : L'equipe du pays et l'equipe des evaluations vont discuter une
derniere fois des desaccords qui subsistent sur le fond et sur les notes. Ce
24
comite reduit choisira les questions qui seront portees devant l'assemblee du
GAFI a tous les autres pays membres.
➢ Presentation du rapport en pleniere : Pendant une demi-journee le pays va se
defendre pour essayer d'augmenter ses notes ou eviter une baisse note. Le
GAFI va appeler l’ensemble des pays membres pour se prononcer sur ces
decisions. Le pays et evalue par ses pairs (evaluation mutuelle).
Au terme des discussions, le rapport est adopte puis publie selon la notation obtenue.
"Ce rapport, en vertu duquel le Maroc est sorti de la liste grise, a salue l'engagement
politique formel du Royaume pour la conformite du dispositif national de lutte contre
le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme avec les normes
internationales, ainsi que le total respect par notre pays de tous ses engagements
dans les delais fixes", souligne le communique du chef du gouvernement.
Dans un communique diffuse le 24 fevrier, le GAFI "note les progres du Maroc dans
l'amelioration de leurs regimes respectifs de lutte contre le blanchiment de capitaux
et de financement du terrorisme (LBC/FT) couverts par leurs plans d'action
individuels. Chaque pays a remedie a ses carences techniques pour respecter les
engagements de son plan d'action sur les carences strategiques que le GAFI a
identifiees en fevrier 2019 et 2021 respectivement"
GAFI indique notamment que le Maroc a procede aux reformes cles suivantes :
La sortie de la « liste grise» 26signifie que le Maroc ne fait plus l’objet d’un suivi renforcé par
le GAFI, au vu des progrès qu’il a réalisés pour rehausser son dispositif de lutte contre le
25
26 https://medias24.com/2023/02/24/gafi-le-maroc-sort-de-la-liste-grise/
blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette décision reconnaît que le
Maroc a respecté ses engagements pris vis-à-vis du GAFI et a mis en œuvre son plan
d’actions dans les délais impartis. D’une part, pour se mettre en conformité avec les normes
du GAFI et, d’autre part, pour renforcer l’efficacité de son dispositif légal et réglementaire.
La sortie de liste du Maroc du GAFI aura des impacts positifs sur l’économie et le système
financier marocains, notamment sur :
La consolidation de sa réputation.
• Une plus grande éligibilité aux opérations de financement de bailleurs de fonds étrangers.
Les membres du GAFI ont adopté à l'unanimité la décision de sortie du Maroc du processus
de suivi renforcé. A ce niveau, les pays et organisations représentés au niveau de cette
instance ont reconnu les avancées réalisées par le Maroc et l’ont appelé pour certains à
partager son expérience dans la région. Cette sortie a été actée au regard des réalisations
dans les domaines suivants :
• Renforcement du cadre légal et réglementaire (loi 12-18 amendant la loi 43-05 et ses
décrets d’application)
• Renforcement des ressources financières et humaines ainsi que des outils d’analyses
stratégiques et opérationnels de l'ANRF;
26
ET POUR QUE LE MAROC se maintenir dans cette position et la consolider ? il ;faut
premièrement La lutte contre la criminalité financière qui constitue une priorité nationale et
une garantie pour l’intégrité du système financier. La préservation de ces acquis requiert :
• Une mise en conformité permanente par rapport aux normes internationales qui sont en
constante évolution dans un contexte marqué la sophistication des techniques et moyens
utilisés par les criminels;
27
27 https://www.fatf-gafi.org/
activités suspectes. Cette coopération est cruciale pour s'assurer que les innovations
financières respectent les normes internationales.
• Utilisation croissante des cryptomonnaies par les criminels : Les réseaux criminels et
terroristes exploitent les failles dans la régulation des cryptomonnaies pour blanchir
de l'argent et financer leurs activités. L'un des défis majeurs pour le GAFI est de rester
en avance sur ces acteurs en identifiant rapidement les nouvelles méthodes et en
adaptant les cadres réglementaires.
• Anonymat des transactions sur le dark web :
Les transactions effectuées via des portefeuilles anonymes et les plateformes décentralisées
échappent souvent aux contrôles des régulateurs. Le GAFI devra collaborer avec des experts
en cybersécurité et développer des partenariats internationaux pour surveiller ces
transactions de manière plus efficace.
2. Disparités dans les capacités de mise en œuvre des pays membres :
• Pays à faible capacité de régulation : Les pays en développement ou les États fragiles
n'ont souvent pas les ressources techniques ou humaines pour appliquer efficacement
les normes du GAFI. Cela crée des zones de vulnérabilité que les criminels peuvent
exploiter. Le GAFI devra fournir un soutien technique et financier pour renforcer les
capacités de ces pays.
• Harmonisation des normes à l'échelle mondiale :
Les différences dans les systèmes juridiques et les pratiques de régulation à travers le monde
compliquent l'application uniforme des recommandations du GAFI. Le défi est de trouver un
28
équilibre entre le respect des spécificités nationales et la nécessité d'une norme commune
globale.
3. Résistance politique et défis géopolitiques :
• Pays qui ne se conforment pas pour des raisons stratégiques : Certains pays peuvent
résister à l'implémentation des normes du GAFI pour préserver leur compétitivité
financière ou attirer des capitaux étrangers. Dans ces cas, le GAFI doit naviguer avec
soin pour convaincre ces États d'adopter des mesures plus strictes sans nuire à leur
économie.
• Tensions géopolitiques influençant la coopération internationale : Les rivalités
géopolitiques, par exemple entre les grandes puissances mondiales, peuvent entraver
la coopération dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme. Le GAFI devra développer des approches diplomatiques neutres pour
encourager une collaboration même entre les pays aux relations tendues.
4. Lutte contre les nouvelles méthodes de financement du terrorisme
• Financement par des sources non traditionnelles : Les groupes terroristes utilisent de
plus en plus des sources de financement alternatives comme les plateformes de
financement participatif, les cryptomonnaies et les œuvres caritatives malhonnêtes.
Le GAFI devra adapter ses stratégies pour surveiller ces nouvelles méthodes et
introduire des mesures pour limiter ces canaux de financement.
• Réaction rapide aux crises mondiales : Les crises humanitaires ou les situations de
conflit créent des environnements où les flux financiers illicites peuvent se développer.
Le GAFI devra se montrer agile pour répondre à ces crises et minimiser les risques
d'exploitation par des acteurs malveillants.
29
CONCLUSION
Ainsi, le GAFI demeure un acteur central dans la lutte contre les crimes
financiers, mais son efficacité dépendra de la détermination des États à s'engager
activement dans l'application de ses recommandations et à adapter leurs législations
aux évolutions constantes du paysage financier mondial.
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Références :
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Training.
❖ Groupe d’Action Financière, Guidance for a Risk-Based Approach to Virtual Assets and
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Disponible sur : GAFI - Virtual Asset Guidance.
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Disponible sur : Carnegie Endowment Report.
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❖ Groupe d’Action Financière, Typologies du Financement du Terrorisme, rapport annuel
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Global Financial Integrity Report.
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sur : GAFI Recommandations.
❖ Nations Unies, Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC),
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❖ Les Recommandations du GAFI (fatf-gafi.org)
❖ https://www.fatf-gafi.org/
❖ https://fnh.ma/article/actualite-financiere-maroc/gafi-maroc-liste-grise-ue
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