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Important : Le présent guide ne remplace pas le texte réglementaire et, en cas de divergence
d'interprétation entre les deux documents, le texte réglementaire prévaut.
Remerciements
Référence à citer
1
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ...........................................................................................................................................3
2
INTRODUCTION
Le 14 juin 2002, le gouvernement du Québec adoptait le Règlement sur le captage des eaux
souterraines (Q-2, r.1.3), ci-après appelé le « RCES ». Ce dernier, qui remplace le Règlement
sur les eaux souterraines, a introduit de nouvelles dispositions relatives aux installations de
captage d’eau souterraine. Parmi ces nouvelles dispositions, on compte des normes de
construction, l’obligation de déterminer des aires de protection microbiologique autour des
installations de captage destinées à alimenter plus de 20 personnes ainsi qu’un mécanisme
d’autorisation du ministre visant les ouvrages de captage d’importance. Comme le RCES
comporte de nombreuses nouveautés, une période de familiarisation avec les nouveaux
concepts est nécessaire.
Malgré tous les efforts consentis lors de la préparation du RCES, toutes les situations n’ont pu
être prévues. Il demeure des cas particuliers et des « cas limites » pour lesquels certains articles
nécessitent une interprétation. En effet, on retrouve dans le RCES de nombreux termes et
expressions qui méritent d’être précisés. C’est donc dans cette optique qu’une version
préliminaire du Guide d’interprétation technique du Règlement sur le captage des eaux
souterraines, ci-après appelé le « Guide », a été préparée en mai 2003. Ce Guide, destiné aux
analystes régionaux, a pour but de rendre les directions régionales le plus autonome possible
dans l’application du RCES et d’harmoniser les interventions du Ministère. Il comporte des notes
explicatives détaillées pour chaque article du règlement afin d’en faciliter la compréhension et
d’en permettre une application plus uniforme par les directions régionales.
Plusieurs années se sont écoulées depuis la pleine entrée en vigueur du RCES et la parution de
la première version du Guide. Depuis ce temps, le Ministère a réalisé un bon nombre
d’interprétations basées sur les interrogations soulevées par les différents intervenants au cours
de cette période d’application. Comme ces interprétations ne figurent pas dans la première
version, elles devaient y être ajoutées. Par ailleurs, certaines interprétations, incluses dans la
version de mai 2003, doivent être modifiées sur la base d’avis juridiques formulés quant à des
aspects spécifiques du règlement. Le retrait des pompages d’eau souterraine associés à
l’exploitation des carrières et sablières, qui figuraient parmi les activités visées à l’article 31 du
RCES, en est un exemple. Une mise à jour régulière du Guide s’impose donc afin d’informer tous
les représentants régionaux visés par l’application du RCES de telles modifications.
Le présent document constitue la deuxième mise à jour du Guide depuis sa première parution.
Nous sommes d’avis que cette version aidera les analystes des directions régionales à répondre
à la plupart des interrogations soulevées par les intervenants externes. Nous invitons donc ces
analystes à d’abord consulter le présent Guide pour toute question relative à l’application du
RCES. Si les réponses à vos interrogations n’y figurent pas, n’hésitez pas à communiquer avec
l’un ou l’autre des hydrogéologues du Service de l’aménagement et des eaux souterraines
(SAES) au numéro de téléphone 418 521-3885.
Par ailleurs, les interprétations que nous jugerons d’intérêt pour tous vos collègues des autres
directions régionales seront transmises, en copie conforme, au responsable du pôle d’expertise
municipal, qui se chargera d’assurer la diffusion à toutes les directions régionales. Elles seront,
de plus, intégrées au présent Guide.
Enfin, comme ce guide d’interprétation nécessitera une mise à jour régulière, nous comptons sur
votre collaboration pour échanger avec nous au sujet de situations particulières portées à votre
attention et qui méritent, selon vous, d’y être incorporées, au bénéfice de tous vos collègues. Ces
échanges permettront aux auteurs de mettre à jour le contenu de ce Guide en fonction des
nouvelles situations vécues.
3
CHAPITRE I
MISE EN CONTEXTE
Le RCES vise toute personne, entreprise, société ou association projetant l’installation d’un
ouvrage de captage d’eau souterraine. Il comporte aussi certaines dispositions qui imposent des
obligations aux propriétaires d’ouvrages de captage existants.
Tout d’abord, certaines dispositions du Règlement sur le captage des eaux souterraines sont
entrées en vigueur dès son adoption, soit le 15 juin 2002. Il s’agit des dispositions propres aux
forages, à l’encadrement des activités agricoles, aux aires de protection immédiate, à
l’encadrement de l’exploitation des eaux souterraines dans la région de Mercier et à l’inventaire
des captages d’importance.
Par ailleurs, les dispositions concernant les autorisations du ministre relatives aux ouvrages de
captage d’importance, les normes de construction des ouvrages individuels de captage assujettis
à une autorisation municipale ainsi que la tarification sont entrées en vigueur le 15 juin 2003.
Enfin, les dispositions finales concernant l’établissement des plans de localisation de l’aire
d’alimentation, des aires de protection bactériologique et virologique, l’inventaire des activités
réalisées dans ces aires ainsi que l’évaluation de la vulnérabilité des eaux souterraines sont
entrées en vigueur le 15 juin 2006. Ces dernières dispositions visent les ouvrages de captage
d’eau souterraine destinée à alimenter plus de 20 personnes et dont le débit moyen de pompage
3
est supérieur à 75 m par jour.
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1.1 Objectifs du règlement
3. Encadrant les activités agricoles réalisées à proximité des installations de captage d’eau
souterraine destinée à la consommation humaine.
Le deuxième objectif du RCES est de régir le captage des eaux souterraines de façon à
prévenir les conflits d’usages ainsi que les atteintes causées à l’environnement en :
1. Introduisant un mécanisme d’autorisation ministérielle pour certains projets de captage d’eau
souterraine d’importance. Les autorisations délivrées sont renouvelables pour les projets de
captage non destinés à alimenter une collectivité;
2. Définissant des règles d’exploitation dans les régions particulières des Iles-de-la-Madeleine et
de la ville de Mercier, où le contexte exige des précautions quant au captage de l’eau
souterraine.
Le RCES a remplacé, le 14 juin 2002, le Règlement sur les eaux souterraines, qui avait été
adopté en 1967. Le RCES comporte de nombreuses obligations qui visent dorénavant non
seulement les puisatiers, mais tous les usagers de la ressource « eau souterraine ». Ces
dispositions peuvent être regroupées en trois principaux blocs, soit :
Pour de l’information complémentaire à celle du présent Guide, les représentants des directions
i ii
régionales peuvent se référer au « Règlement en bref » , à la brochure « Le puits » destinée aux
propriétaires d’ouvrages individuels de captage ainsi qu’au « Guide technique - Captage d'eau
souterraine pour les résidences isolées » iii (janvier 2008) rédigé à l’intention des officiers
municipaux.
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CHAPITRE 2
GLOSSAIRE TERMINOLOGIQUE
Aire d’alimentation
Portion du territoire à l’intérieur de laquelle toute l’eau souterraine qui circule aboutira tôt ou tard
à l’ouvrage de captage. Elle a théoriquement la forme d’une ellipse ouverte du côté situé en
amont et elle s’étend jusqu’à la ligne de partage des eaux.
Capacité de pompage
Ainsi, en pratique, il faut se référer aux besoins journaliers « de pointe » en eau liés aux usages
futurs auxquels sera associée l’installation de captage, c’est-à-dire au volume journalier
maximum d’eau que l’usager est susceptible de prélever au cours d’une journée de l’année pour
satisfaire les besoins liés à ses activités. L’hypothèse sous-jacente à une telle approche est que
l’aménagement d’une installation de captage vise normalement à répondre aux besoins
journaliers de pointe liés aux activités humaines courantes ou projetées auxquelles l’installation
de captage sera associée.
Tout prélèvement d’eau souterraine, peu importe l’usage auquel est destinée l’eau pompée.
Construction principale
Bâtiment où se déroulent des activités humaines pour lesquelles une alimentation en eau potable
est requise (ex. : une résidence, une école ou un hôpital).
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« débit moyen » peut être très variable selon les types d’établissement et, par conséquent,
difficile à définir clairement. En pratique, les mêmes valeurs-guides sont utilisées pour la
détermination de la capacité de pompage. Dans les cas où les propriétaires considèrent que
cette méthode de détermination est abusive, l’utilisation d’un compteur d’eau peut être
envisagée. Si l’ouvrage de captage est utilisé pour desservir plusieurs types d’établissement, les
besoins en eau cumulatifs de tous les établissements desservis doivent être considérés.
Eau potable
Eau destinée à être ingérée par l’être humain (RQEP, version 2005).
Aux fins de l’application du RCES, on définit une eau souterraine comme étant « réputée
vulnérable » si l’indice de vulnérabilité DRASTIC est égal ou supérieur à 100. Par mesure de
précaution, dans les situations où l’indice de vulnérabilité DRASTIC n’a pas été déterminé, sa
valeur est jugée supérieure à 100.
Essai de débit
Un essai de débit est réalisé à l’aide d’un pompage de courte durée qui vise à vérifier si l’ouvrage
de captage est en mesure de combler les besoins en eau pour lesquels il a été conçu. Aux fins
de l’application du RCES, l’essai de débit doit avoir une durée minimale de 30 minutes.
Installation de captage
Installation d’élevage
Bâtiment d’élevage ou cour d’exercice dans lesquels sont élevés des animaux. (réf. : article 3 du
Règlement sur les exploitations agricoles (REA).
Un matériau approprié à l’alimentation en eau potable est un matériau qui ne libère pas de
composés toxiques dans l’eau captée et qui est conforme aux normes BNQ-3660-950, NSF61 ou
AWWA B100-89.
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Matériaux à tous venants
Les matériaux à tous venants sont les matériaux remontant à la surface du sol lors de l’exécution
des forages réalisés pour l’aménagement d’un puits.
Nappe phréatique
La nappe phréatique est la première nappe d’eau souterraine rencontrée à partir de la surface du
sol.
Ouvrage de captage
Un ouvrage de captage est une installation érigée en vue de capter de l’eau souterraine dans le
but d’en faire un usage. Les ouvrages de captage d’eau souterraine les plus communs sont le
puits tubulaire, le puits de surface, la pointe filtrante, les ouvrages de captage de source, les
drains horizontaux et le puits rayonnant. Le RCES prévoit des normes d’aménagement pour les
quatre premiers types d’ouvrages individuels de captage.
Ouvrage de captage d’eau souterraine qui, s’il est destiné à l’approvisionnement en eau potable,
alimente 20 personnes ou moins et qui, s’il est destiné à tout autre usage que
l’approvisionnement en eau potable, est caractérisé par un volume journalier d’eau pompée
3
inférieur à 75 m . Les ouvrages de captage d’eau souterraine destinée à alimenter des
résidences isolées sont des ouvrages individuels de captage d’eau souterraine.
Projet de captage
L’expression « projet de captage » fait référence à un projet de captage d’eau réalisé une fois
que tous les travaux exploratoires ont été complétés et pour lequel le promoteur en est rendu à
l’étape d’exploitation de l’ouvrage. Rappelons qu’à l’étape de projet, l’ouvrage de captage n’est ni
complété ni opérationnel. C’est à cette étape que l’exploitant doit déposer une demande
d’autorisation auprès du ministre si son projet de captage fait partie des trois catégories définies
à l’article 31.
Système dont l’effluent n’est pas évacué directement dans le sol, mais par un orifice de sortie
prévu à cette fin. À titre indicatif, une fosse septique est un exemple de système de traitement
étanche d’eaux usées.
Système dont l’effluent est évacué par infiltration directe dans le sol. Cet effluent représente un
risque de contamination de l’eau. À titre indicatif, un élément épurateur classique (champs
d’épuration) est un exemple de système de traitement non étanche d’eaux usées.
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CHAPITRE 3
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Chapitre I
Article 1
NOTES EXPLICATIVES
Ce chapitre constitue le préambule du Règlement sur le captage des eaux souterraines et permet
d’énoncer ses deux objectifs. Ceux-ci précisent l’esprit du RCES. Par conséquent, les personnes
chargées de son application devront se les remémorer lorsqu’elles prendront des décisions dans
le cadre de l’analyse de projets de captage d’eau souterraine déposés en vertu du règlement.
L’atteinte du premier objectif, soit celui de favoriser la protection des eaux souterraines
destinées à la consommation humaine, se fait essentiellement par :
L’atteinte du deuxième objectif, qui consiste à viser l’exploitation des eaux souterraines de façon
à éviter les conflits d’usages et les atteintes causées à l’environnement se fera principalement
par :
un mécanisme d’autorisation du ministre mis en place afin de prévenir les effets adverses
d’un captage d’eau souterraine d’importance sur les autres usagers de la ressource et sur
l’environnement. L’autorisation est renouvelable pour les ouvrages de captage d’eau
souterraine d’importance non destinée à l’alimentation en eau potable d’une collectivité.
Dans l’énoncé du deuxième objectif, on entend par « nuire abusivement » le résultat de toute
activité de captage qui génère un rabattement ou une diminution du rabattement disponible qui
peut diminuer ou enlever le droit d’usage de l’eau souterraine d’un voisin. Toutefois, l’utilisation de
cette expression indique que c’est la prévention des rabattements indésirables qui est recherchée,
soit ceux qui empêcheraient l’exploitant d’un ouvrage de captage existant de prélever l’eau
souterraine requise pour combler ses besoins.
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Chapitre II
Article 2
2. Le présent chapitre s’applique aux ouvrages de captage qui ne sont pas soumis à
l’autorisation du ministre conformément aux chapitres IV et V.
Les projets de captage visés au présent chapitre sont soustraits de l’application de l’article 32 de
la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c. Q–2).
NOTES EXPLICATIVES
Le chapitre II, qui comprend diverses normes d’aménagement, vise essentiellement les ouvrages
individuels de captage d’eau souterraine. On y retrouve les normes d’aménagement applicables
aux ouvrages de captage appartenant à des particuliers et servant à alimenter 20 personnes ou
moins. Ces normes s’appliquent également aux ouvrages de captage servant à d’autres usages
et dont la capacité est inférieure à 75 m3 par jour. L’introduction de normes de construction vise
l’aménagement adéquat des ouvrages de captage de façon à éviter que des contaminants
provenant de la surface du sol ne s’infiltrent le long du tubage.
Sont exclus de l’application de ce chapitre les autres projets de captage d’eau souterraine qui
sont assujettis à une autorisation du ministre (article 31), c’est-à-dire :
les projets de captage d’eau souterraine destinée à être distribuée ou vendue comme
eau de source ou eau minérale;
les projets de captage d’eau souterraine destinée à alimenter plus de 20 personnes;
les projets de captage d’eau souterraine dont la capacité journalière est supérieure à
75 m3 ou qui porteront la capacité journalière à plus de 75 m3.
Les détails des catégories de captage assujetties à l’autorisation du ministre sont donnés au
point 3 des notes explicatives de l’article 31.
Les critères d’aménagement que l’on retrouve au chapitre II peuvent être considérés comme des
normes minimales pour les catégories de projets de captage d’eau souterraine énumérés à
l’article 31, soit ceux qui sont soumis à l’autorisation ministérielle. Cependant, ces critères ne
s’appliquent pas systématiquement à ceux-ci, afin de donner une certaine latitude lors de leur
analyse (situations particulières).
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Chapitre II
Article 3
NOTES EXPLICATIVES
Cet article a été introduit afin d’assurer une cohérence avec l’application du Règlement sur
l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r-8). Le RCES est
intimement lié à celui-ci, compte tenu des distances qui doivent séparer un ouvrage individuel de
captage d’eau souterraine et les systèmes de traitement d’eaux usées (introduction d’une
réciprocité avec l’article 5 du RCES).
Par conséquent, depuis le 15 juin 2003, il revient à la municipalité sur le territoire de laquelle se
trouve l’ouvrage individuel de captage de faire la vérification du respect des distances prescrites
entre l’ouvrage et les éléments étanches et non étanches du système de traitement des eaux
usées. Les municipalités sont des intervenants bien placés pour effectuer ces vérifications
puisqu’elles appliquent déjà le règlement Q-2, r.8. Dans les territoires non organisés (TNO), il
revient aux municipalités régionales de comté (MRC) de délivrer les permis pour l’aménagement
d’un ouvrage de captage d’eau souterraine.
La municipalité informe alors le citoyen que, pour obtenir ce permis de construction, il doit être
titulaire d’un permis pour l’aménagement d'un dispositif d'évacuation, de réception ou de
traitement des eaux usées, des eaux de cabinets d'aisances ou des eaux ménagères conformes
au Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.8).
Par la même occasion, elle l’informe qu’il doit obtenir un permis pour une installation de captage
d’eau souterraine dans le but de se conformer au Règlement sur le captage des eaux
souterraines (Q-2, r.1.3).
Il peut arriver occasionnellement que, sur un même terrain, un système de traitement d’eaux
usées ne nécessite pas de permis municipal, alors que l’ouvrage de captage d’eau souterraine
soit assujetti à cette obligation. Ce sera le cas lorsque la capacité du système de traitement
d’eaux usées devra être supérieure à 3 240 litres alors que le débit journalier du puits sera
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inférieur à 75 m3 ou qu’il desservira moins de 20 personnes. Dans ces cas, l’ouvrage de captage
nécessite une autorisation municipale, alors que le système de traitement des eaux usées
requière une autorisation du Ministère.
Avant de délivrer un permis pour l’aménagement d’un ouvrage de captage, les municipalités
devront s’assurer du respect des distances séparant l’ouvrage de captage des systèmes de
traitement (étanches et non étanches) d’eaux usées et les parcelles en culture avoisinantes.
Elles devront aussi vérifier si l’ouvrage de captage proposé est localisé en zone inondable.
L’officier municipal n’a pas à être présent sur le terrain lors de l’aménagement de l’ouvrage de
captage, car c’est le puisatier ou l’entrepreneur qui attestera, sur le rapport de forage, la
conformité de l’ouvrage avec les dispositions du règlement dont il a la responsabilité.
Cependant, il se peut que l’officier municipal ait à se rendre sur les lieux pour s’assurer du
respect des distances dans le cas, par exemple, où le plan de localisation n’est pas suffisant.
Si toutes les distances prescrites au RCES (celles prescrites aux articles 5 et 53 pour les
systèmes de traitement d’eaux usées, 6 et 7 pour les zones inondables, ainsi que 8 et 54 pour
les parcelles en culture) sont respectées, une municipalité ne peut refuser de délivrer un permis
pour l’aménagement d’un ouvrage individuel de captage sous prétexte que la capacité de
l’aquifère est limitée.
La construction d’un nouvel ouvrage de captage d’eau souterraine, le scellement d’un puits
tubulaire existant, un changement de localisation, un approfondissement, un changement de
diamètre ainsi qu’un changement de type d’ouvrage à un même endroit (par exemple, la
conversion d’une pointe filtrante en un puits tubulaire) doivent être considérés comme des
travaux d’aménagement d’un ouvrage de captage. Par conséquent, tous ces travaux nécessitent
un permis municipal, et les distances édictées au RCES doivent être respectées. Le fait de
considérer le scellement d’un puits tubulaire existant comme des travaux d’aménagement et,
conséquemment, de les assujettir à l’obtention d’un permis municipal, permet de faire le lien
avec l’application du règlement Q-2, r.8 relativement aux distances qui doivent séparer un
ouvrage de captage et les systèmes de traitement d’eaux usées. En effet, le rapport de forage
permettra aux municipalités d’avoir l’inventaire des puits tubulaires scellés dans leurs registres.
L’avantage de documenter, par un permis municipal et un rapport de forage, les travaux de
scellement effectués sur un puits existant, donnera plus de flexibilité au propriétaire dans
l’éventualité où il devra remplacer son système de traitement d’eaux usées. La municipalité sera
alors en mesure de vérifier la conformité des installations proposées. La présence d’un
scellement étanche est difficilement vérifiable une fois les travaux complétés.
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Sur le formulaire de demande de permis :
Le type d’ouvrage de captage projeté (puits tubulaire, puits de surface, pointe filtrante ou
ouvrage de captage de source);
Le nom de la municipalité;
Le nom du requérant;
La conformité avec les dispositions du Règlement sur le captage des eaux souterraines
(Q-2, r.1.3);
Rappelons qu’un puisatier ne doit pas aménager un puits si le propriétaire n’a pas en main son
permis municipal.
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Chapitre II
Article 4
4. Les travaux d’aménagement ou de modification d’un ouvrage de captage doivent être réalisés
de manière à empêcher toute contamination des eaux souterraines.
L’ouvrage de captage doit être constitué de matériaux appropriés à l’alimentation en eau potable.
NOTES EXPLICATIVES
Il s’agit d’un énoncé général dont l’objectif est de rappeler aux puisatiers et aux entrepreneurs en
excavation l’importance d’éviter l’introduction de contaminants dans l’ouvrage. À titre d’exemple,
lors de la manipulation ou du lavage du tubage, le puisatier doit choisir adéquatement les types
de matériaux et de produits nettoyants qu’il utilisera.
Par ailleurs, les matériaux constituant l’ouvrage de captage doivent être appropriés à
l’alimentation en eau potable, c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas libérer de composés toxiques
dans l’eau captée. À l’instar de ce qui prévaut pour l’application du Règlement sur la qualité de
l’eau potable, toutes les composantes en contact avec l’eau devraient satisfaire aux exigences
énoncées dans les normes B100-89 de l’AWWA, NSF61 ou BNQ-3660-950. Le béton ferait
d’emblée partie des matériaux appropriés à l’alimentation en eau potable.
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Chapitre II
Article 5
Chapitre II
Ouvrages de captage
NOTES EXPLICATIVES
Cet article a été introduit afin d’assurer l’arrimage avec le Règlement sur le traitement et
l’évacuation des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.8). En effet, le règlement Q-2, r.8
oblige le respect de distances entre les éléments étanches et non étanches d’un système de
traitement d’eaux usées et un ouvrage de captage d’eau souterraine. En d’autres termes, si un
ouvrage de captage d’eau souterraine est déjà présent sur une propriété et que le propriétaire
veut y aménager un système de traitement d’eaux usées, il doit respecter des distances par
rapport aux ouvrages de captage avoisinants. Cependant, si le système de traitement des eaux
usées était déjà en place, il n’y avait pas, de l984 (date de l’abrogation des anciens règlements
d’hygiène publique à la suite du décret du Règlement sur l’eau potable) à l’adoption du RCES, de
disposition qui obligeait le propriétaire à aménager son ouvrage de captage d’eau à une distance
minimale des éléments du système de traitement. La situation était alors illogique en ce qui
concerne la protection des eaux souterraines destinées à la consommation humaine. Pour
corriger cet illogisme, il s’avérait nécessaire d’introduire une réciprocité afin d’obliger le respect
des mêmes distances, peu importe que le puits ait été aménagé avant ou après le système de
traitement des eaux usées.
Rappelons qu’il est de la responsabilité des municipalités de s’assurer que les distances par
rapport aux systèmes de traitement proposés sur les schémas de localisation sont conformes au
règlement.
Les définitions de systèmes étanches et non étanches de traitement d’eaux usées correspondent
à celles utilisées pour l'application du règlement Q-2, r.8.
Les conduites d’amenée ne font pas partie des systèmes de traitement étanches tel que le définit
le règlement Q-2, r.8. Par conséquent, il n’y a pas de distance à respecter entre un ouvrage de
captage d’eau souterraine et une conduite d’amenée d’eaux usées. Mentionnons que le
règlement Q-2, r.8 exige que les conduites d’amenée ainsi que les raccordements associés aux
systèmes de traitement d’eaux usées d’une résidence isolée soient étanches.
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Situation à privilégier
L’article 5 stipule que les distances séparant un nouvel ouvrage de captage et les systèmes
étanches et non étanches de traitement d’eaux usées doivent être de 15 et 30 mètres
respectivement. Bien que le RCES n’indique pas de situations précises où il ne serait pas
possible de respecter la distance de 30 mètres, il est implicite qu’il doit s’agir de situations de
force majeure (ex. : dimensions de la propriété) qui ne dépendent pas des goûts ou du bon
vouloir du propriétaire. Ainsi, ces distances doivent nécessairement être respectées lors de
l’aménagement de l’ouvrage de captage si les dimensions du terrain le permettent. Le fait
de sceller un puits tubulaire ne permet donc pas de l’aménager à moins de 30 mètres d’un
système non étanche de traitement d’eaux usées si la configuration du terrain permet le
respect de la distance de 30 mètres.
Lorsque la distance de 30 mètres d’un système non étanche ne peut être respectée en raison de
la configuration du terrain, il est permis d’aménager à une distance inférieure à 30 mètres, mais
supérieure ou égale à 15 mètres, un puits tubulaire dont l’espace annulaire est scellé à l’aide
d’un matériau imperméable, tel un mélange ciment-bentonite ou de bentonite pure, sur une
profondeur d’au moins cinq mètres, même si le roc est à plus de cinq mètres de la surface du sol.
Cette situation ne devrait pas être pratique courante, mais plutôt un cas d’exception. Cette
disposition est aussi applicable aux terrains existants où il n’y avait pas de construction
principale, mais où le propriétaire a l’intention d’en ériger une. Le règlement Q-2, r.8 a été modifié
afin de tenir compte de cette situation. Seules les raisons suivantes peuvent justifier une
diminution de la distance requise de 30 mètres : les dimensions du terrain lors de l’aménagement
de l’ouvrage de captage, les bâtiments existants sur le terrain du requérant, au 15 juin 2002, ou
les systèmes de traitement d’eaux usées chez l’un des voisins ne permettent pas de respecter
cette distance. Par conséquent, le fait de sceller un puits tubulaire existant, localisé à une
distance inférieure à 30 mètres, mais supérieure à 15 mètres de l’élément non étanche de
traitement, ne rend pas l’installation conforme au RCES si la configuration du terrain
permet de respecter la distance de 30 mètres. Si la configuration du terrain rend impossible le
respect de cette distance, le scellement de l’espace annulaire permettrait de le rendre conforme
au RCES. Cet assouplissement a été introduit dans le RCES afin de tenir compte des terrains
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dont la superficie est inférieure à 3 000 m (normes de lotissement minimales à respecter en
fonction des recommandations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire pour
les zones non desservies par les réseaux d’aqueduc et d’égout), étant donné que ceux-ci ont été
lotis à une date antérieure à l’adoption des recommandations gouvernementales, soit au début
des années 1980. En principe, il devrait y avoir de moins en moins de terrains dont la
superficie ne permet pas le respect des distances à privilégier, puisque les
recommandations gouvernementales doivent être intégrées aux schémas d’aménagement
des MRC et des règlements de lotissement des municipalités. L’assouplissement possible
n’a évidemment pas été introduit dans le présent article du RCES afin de permettre la
construction de résidences sur des terrains ne respectant pas les recommandations
gouvernementales. Pour le moment, il n’est pas question de remettre en cause la norme
minimale de lotissement. Dans l’éventualité où cette norme pourrait être revue à la baisse, cela
se ferait probablement dans un cadre commandant l’élaboration préalable d’un plan d’ensemble
(aqueduc et égouts) qui en démontrerait la faisabilité.
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Distances à respecter par rapport aux systèmes de traitement des voisins
Il importe de mentionner que les distances minimales mentionnées ci-haut doivent non
seulement être respectées dans le cas des systèmes installés sur le terrain du demandeur de
permis, mais qu’elles doivent aussi être respectées par rapport à tout système étanche et non
étanche situés sur les lots voisins. Ainsi, avant de délivrer un permis pour l’aménagement d’un
ouvrage de captage d’eau souterraine, l’officier municipal doit s’assurer de connaître
l’emplacement des systèmes de traitement des eaux usées de tous les voisins du requérant afin
de s’assurer du respect des distances prescrites.
Enfin, cet article s’applique également aux ouvrages de captage non destinés à des fins de
consommation humaine, peu importe l’usage que l’on fait de l’eau pompée. Il pourrait s’agir, par
exemple, d’un puits d’appoint servant à l’arrosage d’un potager ou d’un puits de captage utilisé à
des fins de géothermie. En effet, l’article 5 ne précise pas à quelle fin l’eau souterraine captée est
utilisée.
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Chapitre II
Article 6
6. Il est interdit d’aménager un ouvrage de captage dans une zone inondable à récurrence 0–
20 ans, à moins que ce soit dans le but de remplacer un ouvrage existant le 15 juin 2002. Dans
un tel cas, l’aménagement d’un puits tubulaire conforme aux normes fixées aux paragraphes 1° à
3° du deuxième alinéa de l’article 10 est permis à la condition que le tubage excède la surface du
sol d’une hauteur suffisante pour éviter une éventuelle immersion.
NOTES EXPLICATIVES
Une zone à récurrence 0-20 ans correspond à une zone limitrophe d’un cours d’eau où la
probabilité qu’il y ait une inondation est supérieure ou égale à une fois tous les vingt ans. Cette
zone est aussi appelée « zone de grand courant ».
Dans cette zone (0-20 ans), normalement indiquée dans le schéma d’aménagement préparé
par la municipalité régionale de comté, dans le plan d’urbanisme de la municipalité locale ainsi
que dans son règlement de zonage, mais qui s’étend non seulement aux zones cartographiées,
mais aussi aux zones délimitées à l’aide de cotes ainsi qu’aux zones où l’on sait que des
inondations ont déjà eu lieu, seul un ouvrage de captage d’eau souterraine aménagé dans le
but de remplacer un ouvrage existant au 15 juin 2002 est permis. Le nouvel ouvrage de
captage doit cependant être un puits tubulaire scellé sur une profondeur minimale de cinq mètres
même si, au droit de l’ouvrage, il y a en place plus de cinq mètres de dépôts meubles. Le but du
scellement est de minimiser les risques d’écoulement de l’eau de surface provenant d’une
possible inondation dans l’ouvrage de captage. Le scellement doit être constitué d’un matériau
qui assurera l’étanchéité de l’ouvrage, par exemple un mélange ciment-bentonite ou de la
bentonite pure.
Cette disposition du RCES provient de la Politique de protection des rives, du littoral et des
plaines inondables. Selon cette politique, l’aménagement d’un puits individuel est permis dans la
bande riveraine si un règlement municipal le prévoit. Toutefois, si le puits est localisé dans la
zone à récurrence 0-20 ans, il faut également s’assurer que les dispositions de l’article 6 du
RCES sont respectées.
Le tubage du puits tubulaire doit être assez haut pour éviter une éventuelle submersion et pour
être à l’abri d’un éventuel effet des glaces. Ainsi, pour être protégé, le sommet du puits tubulaire
scellé doit être plus élevé que le niveau atteint par une crue à récurrence de 100 ans (crue
centennale). Mentionnons que les réglementations en matière d’urbanisme devraient prévoir que
les ouvrages et constructions en zone inondable doivent être adéquatement protégés. Ces
réglementations devraient également préciser que, d’une façon générale, les remblais sont
interdits en zone inondable, sauf pour assurer la protection d’un ouvrage ou d’une construction
permise. Ce remblai peut notamment être utile pour stopper les glaces qui se déplacent en eau
libre, de manière à préserver les infrastructures, tel un puits, de possibles dommages.
19
Toutefois, la réglementation devrait préciser que le remblai doit se limiter à la protection
immédiate de l’ouvrage aménagé et non à l’ensemble du terrain sur lequel il est prévu. De façon
à intégrer ce remblai, adjacent à la construction ou à l’ouvrage, dans l’ensemble de
l’aménagement du terrain, la pente moyenne du sommet de ce remblai, établi à la cote
centennale, jusqu’à son pied, ne devrait pas être inférieure à 33,33 % (rapport 1 vertical : 3
horizontal).
Pour la même raison, les situations où un résident serait, contre sa volonté, débranché d’un
ouvrage de captage d’eau exploité par un tiers, doivent aussi être considérées comme des
situations où il y a remplacement d’un ouvrage de captage existant.
20
Chapitre II
Article 7
Chapitre II
Ouvrages de captage
7. Dans une zone inondable à récurrence 20–100 ans, seul est permis l’aménagement d’un puits
tubulaire conforme aux normes fixées aux paragraphes 1° à 3° du deuxième alinéa de l’article 10
à la condition que le tubage excède la surface du sol d’une hauteur suffisante pour éviter une
éventuelle immersion.
NOTES EXPLICATIVES
Une zone à récurrence 20-100 ans est une zone limitrophe d’un cours d’eau où la probabilité qu’il
y ait une inondation est inférieure à une fois tous les 20 ans et supérieure à une fois tous les
100 ans.
Dans une telle zone, normalement indiquée dans le schéma d’aménagement préparé par la
municipalité régionale de comté, dans le plan d’urbanisme de la municipalité locale ainsi que
dans son règlement de zonage, mais qui s’étend non seulement aux zones cartographiées, mais
aussi aux zones délimitées à l’aide de cotes ainsi qu’aux zones où l’on sait que des inondation
ont déjà eu lieu, seul un ouvrage constitué d’un puits tubulaire scellé sur au moins cinq mètres,
peu importe la géologie au droit du forage, est permis. Le but du scellement est de minimiser les
risques d’écoulement de l’eau de surface provenant d’une possible inondation dans l’ouvrage de
captage. Le scellement doit être constitué d’un matériau qui assurera l’étanchéité de l’ouvrage,
par exemple un mélange ciment-bentonite ou de la bentonite pure.
Cette disposition du RCES provient de la Politique de protection des rives, du littoral et des
plaines inondables. Selon cette politique, l’aménagement d’un puits individuel est permis dans la
bande riveraine si un règlement municipal le prévoit. Toutefois, il faut aussi s’assurer, si le puits
est localisé dans la zone à récurrence 20-100 ans, que les dispositions de l’article 7 du RCES
sont respectées.
Le tubage doit être assez haut pour éviter une éventuelle submersion et pour être à l’abri d’un
éventuel effet des glaces. Ainsi, pour être protégé, le sommet du puits tubulaire scellé doit être
plus élevé que le niveau atteint par une crue à récurrence de 100 ans (crue centennale). À titre
d’information, mentionnons que les réglementations en matière d’urbanisme devraient prévoir
que les ouvrages et constructions en zone inondable doivent être adéquatement protégés. Ces
réglementations devraient également préciser que, d’une façon générale, les remblais sont
interdits en zone inondable, sauf pour assurer la protection d’un ouvrage ou d’une construction
permise. Ce remblai peut notamment être utile pour stopper les glaces qui se déplacent en
situation d’eau libre, de manière à préserver les infrastructures, tel un puits, de possibles
dommages. Toutefois, ces réglementations devraient préciser que le remblai doit se limiter à la
protection immédiate de l’ouvrage aménagé et non à l’ensemble du terrain sur lequel il est prévu.
De façon à intégrer ce remblai, adjacent à la construction ou à l’ouvrage, dans l’ensemble de
l’aménagement du terrain, la pente moyenne du sommet de ce remblai, établi à la cote
centennale, jusqu’à son pied, ne devrait pas être inférieure à 33,33 % (rapport 1 vertical : 3
horizontal).
21
L’« emplacement de l’ouvrage de captage par rapport à la zone inondable 20-100 ans » devra
être assuré par la municipalité sur le territoire de laquelle se trouve l’ouvrage, puisque cette
dernière connaît bien son territoire et l’emplacement des zones inondables qui s’y trouvent. Le
« scellement du puits » doit cependant être assuré par le puisatier.
L’officier municipal doit indiquer sur le permis délivré par la municipalité que le scellement du
puits est obligatoire, étant donné que l’ouvrage proposé se situe en zone inondable 20-100 ans.
22
Chapitre II
Article 8
NOTES EXPLICATIVES
Au chapitre III, section II du règlement, les activités d’épandage sont encadrées, à l’article 26, par
une interdiction d’épandre toute matière fertilisante à l’intérieur d’un rayon de 30 mètres de tout
ouvrage de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine. Le respect de
cette distance s’applique donc aux ouvrages de captage collectifs et aux ouvrages individuels de
captage d’eau souterraine.
L’article 8 a été introduit en définissant une distance minimale identique de 30 mètres pour
l’aménagement d’un ouvrage individuel de captage d’eau souterraine destinée à la
consommation humaine par rapport à une parcelle en culture déjà existante. Ainsi, cet article
permet de respecter le principe de réciprocité. En d’autres termes, peu importe ce qui était en
place en premier lieu (l’ouvrage de captage ou la parcelle en culture), une distance de 30 mètres
doit les séparer.
La définition de « parcelle en culture » que l’on retrouve à cet article a été extraite du Règlement
sur les exploitations agricoles (REA) et doit donc être appliquée de la même façon que dans ce
règlement. Il s’agit ici de culture au sens des lois et règlements agricoles. Ainsi, la culture
destinée à un usage personnel, tel un potager, n’est pas visée par l’article 8. Il est tout de même
recommandé de ne pas épandre de fertilisants ni de pesticides trop près de l’ouvrage de captage
afin de favoriser la protection de l’eau captée.
Aux fins de l’application des lois et règlements agricoles, une parcelle en culture est une
superficie de sol où croît une plante agricole ou sur laquelle une pratique agricole est effectuée.
À titre indicatif, la liste qui suit énumère les principales cultures et pratiques agricoles visées :
Plantes : Légumes, fruits, pomme de terre, tabac, céréales (blé, orge, avoine, etc.), maïs,
foin (fourrages et plantes fourragères), arbres de Noël, gazon en plaques, plantes
ornementales, etc.
Foin : Plante dont le feuillage sert à alimenter les animaux. On parle de mil, fléole, trèfle,
luzerne, etc.
Prairie : Superficie où l’on cultive une plante fourragère récoltée mécaniquement pour
alimenter les animaux de ferme. Généralement, elle :
23
o est entreposée sous la forme de balles rondes ou rectangulaires;
o est entreposée dans des conditions anaérobiques dans le but de créer une
fermentation afin de produire de l’ensilage.
Pâturage ou pacage : Superficie où l’on cultive une plante fourragère servant à l’exercice
des animaux et où ces derniers s’alimentent à même les plantes qui y croissent.
Pratique agricole : Travail du sol (labour, hersage, etc.), semis, épandage d’engrais
minéral, de déjections animales, de matières résiduelles fertilisantes ou de pesticides,
fauche et récolte (mécanique ou par les animaux) d’une partie de plante (tubercules,
racines, pailles, tiges, feuilles, épis, grains, etc.) pour alimenter un animal ou un homme
ou encore pour produire une fibre, etc.
24
Chapitre II
Article 9
Chapitre II
Ouvrage de captage
9. Celui qui aménage un puits tubulaire doit s’assurer que le tubage soit neuf, qu’il ait une
longueur minimale de 5,3 m, un diamètre intérieur supérieur à 8 cm, qu’il excède d'au moins
30 cm la surface du sol et qu’il soit revêtu de l'une des marques de conformité suivantes :
25
NOTES EXPLICATIVES
Cet article définit les dimensions (diamètre minimal) caractérisant un puits tubulaire et les
matériaux avec lesquels il peut être construit. Un puits tubulaire est aussi appelé « puits foré »,
car sa réalisation nécessite l’utilisation d’une foreuse.
Normes de tubage
Les matériaux prescrits pour la conception de puits tubulaires sont d’utilisation courante dans
l’industrie du forage. La référence aux normes ASTM (American Standard on Testing and
Materials) permet d’éviter l’introduction de critères précis quant à la fabrication des tubages (par
exemple, la qualité de l’acier) et de leur épaisseur minimale requise. La référence aux normes de
matériau est cependant évolutive. Ainsi, mentionnons que les tubages d’acier portant la
norme A-589-96 sont dorénavant aussi certifiés ASTM A 53/A53 M – 99b et que, par
conséquent, ils sont conformes au règlement.
Longueur de tubage
Dans le présent article, une référence à la notion de « sol » et non à celle de « sol naturel » est
utilisée afin de tenir compte des situations où, au 15 juin 2003 (date d'entrée en vigueur du
chapitre II), le terrain aurait déjà fait l’objet de travaux de remplissage. Les mesures de
profondeurs effectuées à partir du « sol naturel » auraient alors été problématiques (en raison,
par exemple, du dépassement de 30 centimètres par rapport à la surface du sol naturel). En
d'autres termes, nous voulions tenir compte des cas où un terrain a déjà subi un
remplissage. Mentionnons qu’une fois les travaux d’aménagement complétés par le puisatier, la
responsabilité de respecter, en tout temps, une hauteur excédant de 30 centimètres la surface du
sol, incombe au propriétaire de l’ouvrage de captage.
Responsabilité du puisatier
Lors des travaux d’aménagement initiaux, il incombe au puisatier de s’assurer du respect des
dispositions (choix des matériaux, dimensions minimales et hauteur dépassant la surface du sol
au moment d’effectuer les travaux) du présent article. Selon la Loi sur le bâtiment, administrée
par La Régie du bâtiment du Québec (RBQ), les travaux d’aménagement d’un puits tubulaire
doivent être effectués par une personne titulaire de la licence appropriée délivrée par la RBQ. Il
s’agit de la licence 4518 intitulée « Entrepreneur en puits forés ».
Les dispositions du présent article s’appliquent aux nouveaux puits tubulaires et aux ouvrages
existants qui font l’objet d’une modification.
26
Autres considérations
La mise en place d’un regard autour d’un puits tubulaire pour en faciliter l’entretien est permise si
toutes les exigences du présent article sont respectées, y compris la mise en place d’un matériau
scellant, si nécessaire. De plus, des mesures appropriées devront être prises pour éviter une
éventuelle immersion de la tête de puits (par exemple, l’installation d’une pompe à démarrage
automatique de type « sump pump »).
Compléments d’information
27
Chapitre II
Article 10
10. Celui qui aménage un puits tubulaire dans une formation rocheuse doit raccorder à
l’extrémité inférieure du tubage un sabot d'enfoncement.
1. le puits doit être foré de manière à obtenir, tout le long de la profondeur requise pour le
scellement, un diamètre d'au moins 10 cm supérieur au diamètre nominal du tubage;
3. l'espace annulaire doit être rempli selon les règles de l’art au moyen d’un matériau qui
assure un scellement étanche et durable tel un mélange ciment-bentonite, les matériaux
à tous venants n’étant pas acceptables.
Le tubage doit être ancré dans le roc par un battage au refus ou jusqu’à 0,6 m de pénétration au
roc.
NOTES EXPLICATIVES
La responsabilité d’appliquer cet article incombe au puisatier (le foreur), qui doit être titulaire de
la licence 4815, « Entrepreneur en puits forés », délivrée par la Régie du bâtiment du Québec
(RBQ).
Une référence à la notion de « sol » et non à celle de « sol naturel » est utilisée dans le présent
article. Nous voulons, de cette façon, tenir compte des situations où, au 15 juin 2003 (date
d'entrée en vigueur du chapitre II), le terrain aurait fait l’objet d’un remplissage. Les mesures de
profondeurs effectuées à partir du « sol naturel » auraient alors été problématiques (en raison,
par exemple, du dépassement de 30 centimètres par rapport à la surface du sol naturel). En
d'autres termes, nous voulions tenir compte des cas où un terrain a déjà subi un
remplissage. La mesure de la profondeur du roc doit se faire par l’entreprise de forage, qui a la
responsabilité de vérifier la profondeur du roc au moment d’effectuer les travaux de forage du
puits. Les situations où le terrain aurait, antérieurement à la réalisation des travaux de forage, fait
l’objet d’un remplissage pour des raisons autres que la réalisation d’un ouvrage de captage, sont
acceptables. Cependant, l’aménagement d’un monticule ou le rehaussement de la surface
du sol à l’endroit du forage pour éviter la cimentation, même s’il est réalisé avant l’arrivée
sur les lieux de la foreuse, est contraire à l’esprit du RCES, et ne doit pas être considéré
dans le calcul de la profondeur du roc.
28
Scellement de l’espace annulaire
Deux situations peuvent modifier l’intégrité du matériau scellant. En premier lieu, lorsque les
sections de tubage sont retirées du sol, la collerette de ciment-bentonite peut s’affaisser, étant
donné la pénétration d’une partie de celle-ci dans la formation géologique environnante. En
second lieu, l’intégrité de la collerette est aussi affectée sur sa section supérieure lors des
travaux de raccordement de la pompe, puisque l’entrepreneur doit nécessairement la percer, car
le point de raccordement de la pompe au tubage peut se situer à une profondeur qui peut
atteindre deux mètres sous la surface du sol. Un certain affaissement sur la portion supérieure
située au-dessus du point de raccordement ne remettrait pas significativement en cause
l’intégrité et l’efficacité du scellement. Le matériau scellant, mis en place initialement sur les cinq
premiers mètres (minimum) à partir de la surface du sol, doit cependant demeurer intègre et
efficace à partir du point de raccordement (un peu au-dessus) sur une longueur minimale
d’environ trois mètres (le raccordement étant fréquemment réalisé à une profondeur d’environ
deux mètres, soit sous la ligne de gel), soit vis-à-vis le coulisseau, qui est la portion de la
collerette dont il est le plus important de préserver l’intégrité.
Longueur du tubage
La longueur standard d’un tubage est de six mètres (20 pieds). Le puits tubulaire devant
dépasser la surface du sol d’au moins 0,3 mètre, il est préférable de ramener à cinq mètres la
profondeur maximale du roc pour laquelle il devra y avoir scellement. Avec un tubage de cette
longueur, on évitera le recours à la soudure, lorsque le roc se trouve entre cinq et six mètres de
profondeur, ce qui minimisera les coûts de construction. Une profondeur de scellement de
cinq mètres offre une bonne protection.
Ancrage du tubage
L’ancrage du tubage au roc avec un sabot d’enfoncement permet d’éviter une déformation de la
base du tubage qui contribuerait à l’infiltration de dépôts meubles au sein du forage dans le roc
ou à la perte du matériau de scellement.
Raccordement étanche
L’emploi d’une bague de soudure permet la réalisation de soudures de meilleure qualité pour le
raccordement étanche de deux tubages. Il existe des tubages à bouts filetés qui ne requièrent
pas de soudure et qui assurent également un raccordement étanche. Cependant, ils ne sont que
rarement utilisés au Québec.
Complément d’information
ii
La brochure « Le puits », destinée aux propriétaires d’ouvrages de captage individuels, présente
un schéma d’aménagement typique d’un puits tubulaire nécessitant un scellement.
29
Chapitre II
Article 11
11. Celui qui aménage un puits de surface doit observer les normes suivantes :
1. les matériaux utilisés doivent être neufs;
2. l'espace intérieur du puits doit être supérieur à 60 cm et la profondeur doit être d'au plus
9 m à partir de la surface du sol;
3. le tubage doit être fait soit de cylindres de béton revêtus de la marque de conformité
NQ 2622 126, soit de maçonnerie de pierres ou de béton poreux ou de plastique;
4. les joints de raccordement doivent être étanches;
5. le puits doit excéder d'au moins 30 cm la surface du sol;
6. l'espace annulaire doit être rempli selon les règles de l’art au moyen d’un matériau qui
assure, sur un espace d’au moins 5 cm, un scellement étanche et durable, tel un
mélange ciment-bentonite, jusqu'à 1 m de profondeur à partir de la surface du sol.
NOTES EXPLICATIVES
Champs d’application
Un puits de surface est généralement aménagé, par un tiers, à l’aide d’une pelle mécanique. La
responsabilité du respect de cet article incombe à l’entrepreneur qui exécute les travaux. Une
personne désireuse d’aménager un puits de surface pour un tiers doit être titulaire d’une
licence 4280, « Entrepreneur en excavation et terrassement », de la Régie du bâtiment du
Québec (RBQ). Cependant, une personne qui exécute des travaux de construction d’un ouvrage
de captage relié à sa maison unifamiliale est exemptée de l’obligation d’être titulaire d’une
licence de la RBQ (en vertu du paragraphe 2 de l’article 49 de la Loi sur le bâtiment).
Une référence à la notion de « sol» et non à celle de « sol naturel » est utilisée dans le présent
article. Nous voulons, de cette façon, tenir compte des situations où il y aurait, au 15 juin 2003
(date d'entrée en vigueur du chapitre II), une construction déjà autorisée sur un terrain constitué
de matériaux de remplissage. Les mesures de profondeurs effectuées à partir du « sol naturel »
auraient alors été problématiques (en raison, par exemple, du dépassement de 30 centimètres
30
par rapport à la surface du sol naturel). En d'autres termes, nous voulions tenir compte des
cas où un terrain a déjà subi un remplissage.
À cause de leur faible profondeur, les puits de surface sont considérés comme plus vulnérables à
l’infiltration d’eau contaminée que les puits tubulaires. Le scellement étanche sur une profondeur
d’au moins un mètre, sans garantir une protection absolue compte tenu du remaniement des
matériaux lors de l’aménagement, constitue une exigence minimale. Un puits de surface
demeurera toujours un ouvrage de captage vulnérable à une contamination provenant de la
surface.
L’espace intérieur minimal permis correspond aux équipements disponibles sur le marché lors de
l’entrée en vigueur du RCES, par exemple les cylindres de béton poreux. La profondeur
maximale permise de neuf mètres a été introduite, car il n’est ni pratique (compte tenu des
équipements utilisés) ni sécuritaire d’installer des puits de surface à plus de neuf mètres. À des
profondeurs plus grandes, il est préférable d’aménager un puits tubulaire.
Il peut arriver des situations où des aménagements d’ouvrages de captage apparentés, mais pas
tout à fait semblables à des puits de surface traditionnels, soient portées à l’attention des
analystes des directions régionales pour l’obtention d’un avis de conformité au RCES. En cas de
doute sérieux (car un puits de surface demeurera toujours un ouvrage de captage d’eau
souterraine vulnérable à la contamination provenant de la surface), un devis technique décrivant
clairement et en détail les spécifications du puits (dimensions, profondeur, matériaux utilisés,
etc.) devrait être déposé au Ministère pour être évalué.
Depuis l’adoption du RCES en juin 2002, deux autres types de puits de surface ont été portés à
notre attention. Il s’agit des puits de béton poreux munis d’un tuyau de chloration et des
puits de surface aménagés par « vacuum ».
D’un point de vue strictement technique, l’aménagement d’un puits de béton poreux muni d’un
tuyau de chloration (de plus faible diamètre) est considéré comme conforme au RCES en ce qui
concerne la protection de l’eau souterraine captée, même si l’espace intérieur du puits n’a pas un
diamètre uniforme de 60 centimètres jusqu’à la surface du sol comme la plupart des puits de
surface.
La composante principale du puits composée de béton poreux, à partir de laquelle sera captée
l’eau, aura un diamètre minimal de 60 centimètres. Dans certaines régions du Québec, des
ouvrages de captage d’eau en béton poreux sont simplement déposés dans le fond d’un lac. Ce
type d’aménagement ne constitue pas un ouvrage de captage d’eau souterraine, car l’eau captée
est de l’eau de surface. Par conséquent, ces ouvrages ne sont pas assujettis au RCES et ne
nécessitent pas l’obtention d’un permis municipal en vertu de ce règlement. Une autorisation de
la municipalité est toutefois requise en vertu de la Politique de protection des rives, du littoral et
31
des plaines inondables pour l’installation d’une prise d’eau de surface.
Dans le deuxième cas, plutôt que d’aménager le puits de surface à l’aide d’une pelle mécanique,
la méthode repose sur l’utilisation d’équipements de creusage fonctionnant par « vacuum ».
Cette technique permet d’atteindre des profondeurs pouvant aller jusqu’à environ 15 mètres. Le
règlement n’interdit pas la méthode de creusage de puits de surface par « vacuum », mais
prescrit une profondeur maximum de neuf mètres. Cette profondeur est sans doute suffisante
pour satisfaire aux besoins en eau d’une résidence isolée.
Complément d’information
32
Chapitre II
Article 12
12. Celui qui aménage un ouvrage de captage de source doit observer les normes applicables à
un puits de surface. Toutefois, l’ouvrage doit être muni d’un trop-plein et le scellement de
l’espace annulaire n’est pas exigé.
NOTES EXPLICATIVES
Cet article définit les critères d’aménagement d’un ouvrage de captage de source. Ce type
d’ouvrage est similaire à un puits de surface, sauf qu’au moment de son installation, il faut
prévoir un trop-plein pour maintenir l’écoulement dans la source. Pour la même raison, il ne faut
pas non plus sceller l’ouvrage.
Si un drain horizontal est utilisé, il doit être enfoui à une profondeur d’au moins un mètre, de
manière à éviter le contact direct avec des eaux de ruissellement. C’est pour cette même raison
que l’aménagement du sol, au-dessus et à au moins trois mètres en amont du drain, doit être
réalisé de manière à prévenir le ruissellement ou l’infiltration d’eau de surface. Il suffit donc
d’aménager une pente appropriée de façon à diriger l’eau dans une direction qui éloigne l’eau de
ruissellement de l’ouvrage de captage.
Un ouvrage de captage de source est un type d’ouvrage susceptible d’être « fait maison ». Une
personne qui exécute ce type d’ouvrage de captage, relié à sa maison unifamiliale, est exemptée
de l’obligation d’être titulaire d’une licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) (en vertu
du paragraphe 2° de l’article 49 de la Loi sur le bâtiment). Cependant, une personne qui effectue
les travaux d’aménagement de ce type d’ouvrage pour un tiers doit être titulaire d’une
licence 4280, « Entrepreneur en excavation et terrassement », délivrée par la RBQ. La
responsabilité du respect de cet article incombe à la personne qui réalise les travaux.
Compléments d’information
ii
La brochure « Le puits », destinée aux propriétaires d’ouvrages de captage individuels, présente
un schéma d’aménagement typique d’un ouvrage de captage de source.
33
Chapitre II
Article 13
13. Celui qui aménage une pointe filtrante doit s’assurer que le tubage soit neuf, qu’il ait un
diamètre intérieur d'au plus 8 cm, qu’il excède la surface du sol d'au moins 30 cm et qu’il soit
revêtu de l’une des marques de conformité mentionnées au premier alinéa de l'article 9.
NOTES EXPLICATIVES
Cet article définit les normes d’aménagement d’une pointe filtrante (diamètre maximal et
dépassement à partir du niveau du sol) et donne des précisions sur les matériaux appropriés.
Ces derniers sont les mêmes que ceux qui sont utilisés pour l’aménagement d’un puits tubulaire.
Une pointe filtrante est constituée d’un tubage à bout pointu foncé dans les dépôts meubles. Par
conséquent, lors de sa mise en place, les matériaux géologiques sont peu remaniés. Le
scellement étanche n’est pas requis, étant donné qu’il n’y a pas d’espace pour le faire, et que le
sol peu perturbé limite les risques d’infiltration d’eau le long du tubage. Une partie d’une pointe
filtrante doit dépasser de 30 centimètres la surface du sol afin de faciliter sa localisation ultérieure
et son entretien. Il est cependant possible que le tuyau d’amenée de l’eau vers la résidence reste
enfoui afin d’éviter les problèmes de gel. Pour faciliter sa localisation et son entretien, il suffit
alors de laisser une partie de la pointe filtrante sans circulation d’eau au-dessus du sol.
L’aménagement d’une pointe filtrante à l’intérieur d’un bâtiment n’est pas interdit, pourvu que les
autres dispositions du présent article soient respectées.
Compléments d’information
ii
La brochure « Le puits », destinée aux propriétaires d’ouvrages de captage individuels, présente
un schéma d’aménagement typique d’une pointe filtrante.
34
Chapitre II
Article 14
14. Celui qui effectue les raccordements souterrains au tubage d'un ouvrage de captage doit
s’assurer que ces raccordements sont étanches.
NOTES EXPLICATIVES
L’installation d’une pompe nécessite un raccordement souterrain au puits. Lorsque l’ouvrage de
captage a été préalablement scellé, ce raccordement doit être effectué de manière à minimiser la
détérioration du scellement. Ainsi, l’installateur de la pompe doit exécuter les travaux de
raccordement de manière à réduire l’impact sur l’étanchéité de l’ouvrage de captage. Il doit aussi
s’assurer, du mieux qu’il peut, de remettre en état ce qu’il a « endommagé », donc de
reconstituer la collerette de ciment-bentonite au droit des travaux de raccordement. L’intégrité du
matériau scellant est affectée sur sa section supérieure lors des travaux de raccordement de la
pompe, puisque l’entrepreneur doit nécessairement percer la collerette étanche. Le point de
raccordement de la pompe au tubage peut atteindre une profondeur de deux mètres sous la
surface du sol. Un certain affaissement sur la portion supérieure au-dessus du point de
raccordement ne remettrait pas significativement en cause l’intégrité et l’efficacité du scellement.
Le matériau scellant, mis en place initialement sur les cinq premiers mètres (minimum) à partir de
la surface du sol, doit cependant demeurer intègre et efficace à partir du point de raccordement
sur une longueur minimale de trois mètres, qui est la portion de la collerette dont il est le plus
important de préserver l’intégrité.
35
Chapitre II
Article 15
15. Celui qui aménage un ouvrage de captage doit le couvrir, de façon sécuritaire, de manière à
empêcher l'infiltration de contaminants.
NOTES EXPLICATIVES
La responsabilité initiale du respect de cet article revient à l’entrepreneur qui aménage l’ouvrage.
Cependant, une fois que l’ouvrage est « aménagé », la responsabilité en incombe à son
propriétaire.
Les couvercles de puits ne sont jamais parfaitement étanches étant donné qu’ils doivent agir un
peu comme des évents. Sans que le couvert soit « à toute épreuve », on doit voir à ce qu’il ne
puisse pas être facilement retiré afin de prévenir l’introduction, accidentelle ou non, d’objets ou
de substances indésirables dans le puits à partir de la surface. Cela permet aussi de rendre le
puits plus sécuritaire.
36
Chapitre II
Article 16
16. Le propriétaire de l’ouvrage de captage doit veiller à ce que la finition du sol, dans un rayon
de 1 m d’un ouvrage de captage, soit réalisée de façon à éviter la présence d’eau stagnante et à
empêcher l’infiltration d’eau dans le sol et à ce que l’intégrité de cette finition soit constamment
maintenue.
NOTES EXPLICATIVES
Bien que la responsabilité de l’application de cet article incombe au propriétaire de l’ouvrage de
captage, normalement, le puisatier aura préparé la surface du terrain afin de respecter cet article.
L’aménagement d’un monticule dont la pente dirige l’eau dans une direction opposée à l’ouvrage
de captage est un moyen d’atteindre cet objectif. Le monticule de protection autour de l’ouvrage
de captage ne doit pas nécessairement être constitué d’un mélange ciment-bentonite. L’objectif
de cet article est d’éviter la présence d’eau stagnante et d’éloigner l’eau de ruissellement autour
du puits.
37
Chapitre II
Article 17
17. Les travaux terminés, celui qui a aménagé ou modifié un ouvrage de captage doit le nettoyer
et le désinfecter de manière à éliminer toute contamination.
NOTES EXPLICATIVES
Des problèmes de contamination bactériologique associés aux manipulations effectuées lors de
l’aménagement ou de la modification d’un ouvrage de captage peuvent survenir. Cet article a été
introduit afin que la personne qui a aménagé ou modifié un ouvrage de captage nettoie et
désinfecte celui-ci une fois les travaux terminés, de manière à éliminer toute trace de
contamination. Cette désinfection doit être réalisée par le puisatier ou l’excavateur.
Dans les cas où la pompe est installée plus de deux jours après l’aménagement de l’ouvrage,
l’opération de désinfection doit être répétée. Cette désinfection doit être effectuée par
l’installateur de la pompe.
Des procédures de désinfection des puits tubulaires et des puits de surface, recommandées par
Santé Canada, sont présentées dans la brochure « Le puitsii », destinée aux propriétaires.
38
Chapitre II
Article 18
18. Le propriétaire d’un ouvrage de captage doit le faire obturer de façon à protéger la qualité
des eaux souterraines :
1. lorsque l'équipement de pompage n'est pas installé trois ans après la fin des travaux;
2. lorsque le pompage est interrompu depuis au moins trois ans;
3. lorsqu’il aménage un nouvel ouvrage destiné à le remplacer;
4. lorsque l’ouvrage se révèle improductif ou qu’il ne répond pas à ses besoins.
NOTES EXPLICATIVES
Un ouvrage de captage inutilisé peut favoriser la migration d’une contamination se trouvant à la
surface du sol à proximité de l’ouverture du puits. Ce dernier peut donc devenir une menace pour
la qualité des eaux souterraines. De plus, un ouvrage de captage inutilisé peut représenter un
risque pour la sécurité des gens. Par conséquent, c’est dans l’optique de minimiser ces menaces
potentielles que l’article 18, qui définit les situations pour lesquelles un ouvrage de captage doit
être obturé, a été introduit dans le RCES.
39
L’avis du propriétaire indiquant son intention de réutiliser un ouvrage de captage doit être
renouvelé tous les trois ans. Cet avis devra comprendre un engagement de la part du
propriétaire quant à la réutilisation de l’ouvrage. Ainsi, le propriétaire endosse toute la
responsabilité associée à un usage ultérieur et à la sécurité du site.
Le délai de trois ans pour l’obturation d’un puits inutilisé, introduit dans le présent article, vise à
permettre aux exploitants agricoles de respecter leurs rotations de cultures. En effet, il arrive
parfois que certains champs, dans lesquels sont aménagés des ouvrages de captage destinés à
l’irrigation, ne soient pas exploités pendant une période pouvant aller jusqu’à trois ans. Pour les
producteurs agricoles, l’obturation de leurs puits abandonnés fait partie des travaux admissibles
à une subvention dans le cadre du programme Prime-Vert (volet 10 : « Réduction de la pollution
diffuse »; élément 4 : « Gestion des puits ») administré par le ministère de l’Agriculture, des
Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).
Bien que le présent article n’impose pas de méthode d’obturation en particulier, le Ministère en
préconise deux : une pour l’obturation des puits tubulaires et l’autre pour l’obturation des puits de
surface.
Des schémas résumant ces méthodes d’obturation sont présentés aux figures 5 et 6 de
l’annexe 1 du présent Guide.
40
Chapitre II
Article 19
Chapitre II
Ouvrages de captage
19. Celui qui aménage un puits tubulaire doit faire un essai de débit d'au moins 30 minutes
durant lequel il mesure le débit et le niveau de l'eau avant et à la fin du pompage. L’essai doit
permettre de vérifier si le débit est en mesure de répondre aux demandes de pointe quotidiennes
de la résidence, le cas échéant.
NOTES EXPLICATIVES
Le présent article a été introduit dans le RCES dans le but d’assurer une certaine protection au
citoyen qui investit dans l’aménagement d’un puits tubulaire. En vertu de cet article, on
considérera qu’un ouvrage de captage qui ne peut pas fournir le débit désiré pendant au moins
30 minutes est improductif ou qu’il ne peut répondre aux besoins de l’exploitant.
41
Chapitre II
Article 20
20. Celui qui a aménagé ou approfondi un ouvrage de captage doit, dans les 30 jours qui suivent
la fin des travaux, rédiger un rapport, conformément au modèle de présentation fourni par le
ministre de l’Environnement, contenant les renseignements énumérés à l'annexe I. Le rapport
doit attester la conformité des travaux avec les normes prévues au présent règlement.
NOTES EXPLICATIVES
L’obligation pour les entrepreneurs de rédiger des rapports de forage une fois les travaux
d’aménagement terminés est une disposition du Règlement sur les eaux souterraines qui a été
reconduite dans le RCES.
Le rapport de forage doit être rempli pour tous les types d’ouvrages de captage d’eau
souterraine, soit les puits tubulaires, les puits de surface, les pointes filtrantes et les ouvrages de
captage de source. Dans les 30 jours suivant la fin des travaux, il doit être transmis au
propriétaire de l’ouvrage de captage, à la municipalité et au ministère du Développement
durable, de l’Environnement et des Parcs. Les trois copies doivent porter la signature de celui qui
a effectué les travaux ou celle de la personne autorisée à signer les documents officiels au nom
de la compagnie.
Par sa signature, le constructeur de l’ouvrage de captage atteste que les travaux sont
conformes aux normes qui leur sont applicables et prévues, selon le cas, aux articles 9,
10, 11, 12, 13 et 15, alinéas 1° du RCES. La personne qui signe le rapport le fait au nom de
l’entreprise pour qui elle travaille.
42
2. Un formulaire de rapport de forage iv est également disponible sur le site Web du
Ministère sous la rubrique « Autres documents ». Les constructeurs d’ouvrages de
captage peuvent imprimer le formulaire eux-mêmes et, une fois rempli, le faire parvenir,
par la poste, au Service de l’aménagement et des eaux souterraines, au bureau central
du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP).
Dans le cas d’un ouvrage de captage autorisé en vertu du chapitre 2, c’est-à-dire par la
municipalité sur le territoire de laquelle se trouve l’ouvrage de captage, le foreur est tenu de
transmettre au Ministère le rapport de forage. S’il s’agit d’un ouvrage de captage autorisé en
vertu du chapitre 4, c’est-à-dire autorisé par le Ministère, le foreur n’est pas tenu de nous le
transmettre. C’est au consultant de le faire dans sa demande d’autorisation.
43
Chapitre II
Article 21
21. Le propriétaire d’un ouvrage de captage doit, entre le deuxième et le trentième jour suivant la
mise en marche de l'équipement de pompage, faire prélever des échantillons d'eau souterraine
et les faire analyser par un laboratoire accrédité par le ministre en vertu de l'article 118.6 de la
Loi sur la qualité de l'environnement.
bactéries entérocoques;
arsenic;
baryum;
chlorures;
fer;
fluorures;
manganèse;
nitrates et nitrites;
sodium;
sulfates;
Le laboratoire remet au propriétaire et transmet au ministre les résultats des analyses des
échantillons d’eau mentionnés au premier alinéa, dans un délai de 10 jours du prélèvement s’il
s’agit d’échantillons destinés à contrôler les bactéries, ou, s’il s’agit d’échantillons destinés au
contrôle d’autres paramètres, dans les 60 jours du prélèvement.
Le propriétaire d’un ouvrage de captage visé au premier alinéa doit s’assurer que l’eau destinée
à la consommation humaine respecte les dispositions de l’article 3 du Règlement sur la qualité
de l’eau potable édicté par le décret no 647–2001 du 30 mai 2001.
44
NOTES EXPLICATIVES
Le propriétaire ne peut prélever lui-même l’échantillon; il doit le « faire prélever » par une tierce
personne. La personne la plus habilitée à effectuer un tel prélèvement est celle qui aménage
l’ouvrage de captage (le puisatier ou l’excavateur), l’installateur de pompe, l’officier municipal ou
le représentant d’un laboratoire accrédité. Le règlement ne spécifie pas la personne qui peut faire
le prélèvement de l’eau à la place du propriétaire. Un voisin pourrait le faire sans contrevenir au
règlement, bien que cette situation ne soit pas souhaitable, surtout si la personne n’y est pas
habilitée. Idéalement, il devrait s’agir d’une personne qui possède les compétences requises
pour effectuer cette tâche correctement, selon les règles de l’art, afin d’assurer un prélèvement
représentatif de l’eau captée.
La liste des laboratoires accrédités v est disponible dans le site Web du Centre d'expertise en
analyse environnementale du Québec (CEAEQ).
Le mode de prélèvement et de conservation des échantillons d’eau ainsi que les délais de
transmission sont les mêmes que ceux prescrits dans le Règlement sur la qualité de l’eau
potable.
En vertu du présent article, le laboratoire doit remettre au propriétaire et au Ministère les résultats
d’analyses dans le cas de l’aménagement d’un nouvel ouvrage de captage. Le laboratoire qui
effectue les analyses est tenu, en vertu de l’article 35 du RQEP, d’aviser immédiatement le
propriétaire d’un ouvrage individuel de captage d’eau souterraine de tout dépassement de norme
qui rend l’eau non potable.
Les paramètres ont été sélectionnés en fonction des effets possibles sur la santé ainsi que des
nuisances d’ordre esthétique (goût, odeur, tache de rouille, etc.).
Enfin, le propriétaire d’un ouvrage de captage visé au premier alinéa doit s’assurer que l’eau
destinée à la consommation humaine respecte les dispositions de l’article 3 du RQEP.
45
Chapitre II
Article 22
22. Le propriétaire d’un ouvrage de captage en condition artésienne doit le faire aménager et
l’entretenir de façon à empêcher tout jaillissement.
NOTES EXPLICATIVES
Aucun jaillissement à partir d’un puits en condition artésienne n’est permis, à moins que, lors de
l’arrêt complet du jaillissement, il se produise des phénomènes indésirables, tels que le gel et
l’apparition de résurgences.
Dans ces derniers cas, soit lorsqu’il y a des nuisances qui résultent de l’arrêt complet du
jaillissement, un jaillissement minimum contrôlé pourra être acceptable. Le terme
« jaillissement » n'étant pas défini dans le RCES, il faut se référer à son sens commun, c’est-à-
dire à la définition qu'en donne le dictionnaire.
L'article 22 du RCES peut donc être interprété de la façon suivante : un puits en condition
artésienne doit être aménagé et entretenu de manière à ce qu’on puisse en contrôler le débit,
c’est-à-dire de façon à minimiser les pertes d'eau et à éviter de nuire à l'environnement (ex. :
bris causés à des propriétés adjacentes résultant de l'écoulement sur le sol de l'eau qui jaillit).
Cette interprétation demeure conforme à l'objectif du RCES (voir l'article 1). Ainsi, l'installation
d'un dispositif qui permet un certain écoulement pour éviter le gel en hiver, et donc d'éventuels
bris de l'installation de captage, et qui prévient les nuisances pouvant être associées à la
« création » d'un cours d'eau, est acceptable. En effet, avec un tel dispositif, il n'y a pas de sortie
d’eau « soudaine », mais bien une sortie d’eau « contrôlée ».
3
Toutefois, si le débit total de l'installation excède 75 m par jour, une autorisation du ministre est
requise en vertu de l'article 31 du RCES.
46
Le présent article indique clairement qu’il est de la responsabilité du propriétaire de l’ouvrage de
captage de faire aménager ce dernier de manière à pouvoir contrôler le jaillissement.
Les plaintes relatives à un jaillissement provenant d’un puits doivent être adressées à la
municipalité, puisque l’article 22 fait partie de la liste des articles énumérés à l’article 63 dont
l’application a été confiée aux municipalités.
47
Chapitre II
Article 23
23. L'utilisation d'eau souterraine à des fins de chauffage ou de climatisation n'est permise que si
l'eau est retournée dans la formation aquifère d'origine conformément à la norme
ACNOR C445-M92.
NOTES EXPLICATIVES
La norme ACNOR C-445-M92 mentionnée dans le présent article n’existe plus et a été
remplacée par la norme CAN/CSA-C448. La prochaine révision réglementaire tiendra compte de
cette modification de la norme portant sur les systèmes géothermiques.
On ne peut utiliser l’eau souterraine à des fins de chauffage ou de climatisation sans remettre
l’eau dans la nappe d’où elle a été puisée. En effet, on ne peut rejeter cette eau dans le réseau
d’égout municipal ou dans une nappe aquifère différente de celle où elle a été captée. Les
ouvrages dont le volume journalier de pompage est inférieur à 75 m3 sont assujettis à une
autorisation municipale.
Cependant, l’exploitation d’un ouvrage de captage d’eau souterraine à des fins géothermiques
dont la capacité excéderait 75 m3 par jour nécessiterait une autorisation du ministre en vertu de
l’article 31, même s’il s’agit d'un système géothermique destiné à chauffer ou à climatiser une
résidence. Il convient de préciser que des problèmes de colmatage peuvent se présenter dans le
puits d’injection lorsque l’eau souterraine présente une teneur relativement élevée en fer, en
manganèse, voire une dureté élevée. Pour éviter le colmatage, il faut que l’eau circule en circuit
fermé et que le retour dans le puits d’injection se fasse en profondeur de manière à éviter
d’oxyder l’eau.
Un ouvrage de captage d’eau souterraine à des fins de refroidissement industriel n’est pas visé
par le présent article. Le débit de pompage journalier élevé (supérieur à 75 m3) d’un tel ouvrage
ferait probablement en sorte qu’il serait soumis à une autorisation du Ministère en vertu de
l’article 31.
48
Chapitre III
Article 24
24. Les propriétaires de lieux de captage d'eau de source, d'eau minérale ou d'eau souterraine
alimentant plus de 20 personnes doivent prendre les mesures nécessaires pour conserver la
qualité de l'eau souterraine, notamment par la délimitation d'une aire de protection immédiate
établie dans un rayon d’au moins 30 m de l’ouvrage de captage. Cette aire peut présenter une
superficie moindre si une étude hydrogéologique établie sous la signature soit d’un ingénieur
membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, soit d’un géologue membre de l’Ordre des
géologues du Québec démontre la présence d’une barrière naturelle de protection, par exemple
la présence d’une couche d’argile.
Pour l’application du présent règlement, les expressions « eau de source » et « eau minérale »
ont le sens qui leur est donné dans le Règlement sur les eaux embouteillées (R.R.Q., 1981, c. Q
2, r. 5).
Une clôture sécuritaire d'une hauteur minimale de 1,8 m doit être installée aux limites de l’aire de
3
protection immédiate d'un lieu de captage dont le débit moyen est supérieur à 75 m par jour.
Une affiche doit y être apposée indiquant la présence d'une source d'eau souterraine destinée à
des fins de consommation humaine.
À l'intérieur de l’aire de protection immédiate sont interdits les activités, les installations ou les
dépôts de matières ou d'objets qui risquent de contaminer l'eau souterraine, à l’exception,
lorsqu’aménagé de façon sécuritaire, de l’équipement nécessaire à l’exploitation de l’ouvrage de
captage.
La finition du sol, à l’intérieur de l’aire de protection immédiate, doit être réalisée de façon à
prévenir le ruissellement d’eau.
NOTES EXPLICATIVES
Les dispositions du présent article sont entrées en vigueur dès l’adoption du RCES, soit le 15 juin
2002. Elles s’appliquent à toutes les installations de captage d’eau souterraine alimentant, à des
fins de consommation humaine, plus de 20 personnes. Elles ne visent pas les ouvrages de
captage dont l’eau est destinée, par exemple, à alimenter du bétail, ni ceux qui sont aménagés
dans un but d’irrigation.
Dans le cas des installations existantes au 15 juin 2002, l’article 55 comporte une clause
transitoire qui permet la délimitation d’une aire de protection immédiate plus restreinte afin de
tenir compte d’obstacles alors présents (route, bâtiment, etc.). Cependant, si, par exemple, la
distance séparant un ouvrage de captage destiné à alimenter en eau potable plus de
20 personnes (existant au 15 juin 2002) et le tracé final d’un nouveau tronçon de route s’avère
inférieure à 30 mètres, des mesures de remplacement de l’ouvrage de captage devront être
envisagées.
49
Un contexte hydrogéologique qui offre une bonne protection des eaux souterraines exploitées
par l’installation de captage permet également de restreindre la dimension de cette aire. La
présence d’une couche d’argile, mentionnée au 1er alinéa, constitue un exemple et ne doit pas
être considérée comme limitative. La profondeur de la formation géologique aquifère exploitée,
les caractéristiques hydrauliques des formations géologiques (présence d’un silt, de till, etc.) sont
d’autres critères pouvant être pris en considération. L’évaluation étant signée par un ingénieur ou
par un géologue, elle engage donc leur responsabilité professionnelle. Il faut être conséquent
avec cette volonté explicite de l’État. Ainsi, il faut être prudent avant de questionner ou de
remettre en cause l’avis professionnel de l’ingénieur ou du géologue. Il ne faut pas juste un « il
me semble que… » ou un « moi, j’aurais procédé ainsi… ». Normalement, le questionnement de
l’avis devrait se faire dans l’optique de l’application, par exemple, du Code de déontologie des
ingénieurs (I-9, r.3). Pour remettre en cause l’avis professionnel émis, il faudrait avoir l’honnête
conviction que l’ingénieur ou le géologue a commis une faute professionnelle dans la préparation
de son avis (ex. : l’avis n’est pas basé sur des connaissances suffisantes et sur d’honnêtes
convictions, le professionnel n’a manifestement pas les connaissances et les aptitudes pour
exécuter le mandat qui lui a été confié, etc.), ce qui pourrait nous inciter non seulement à refuser
cet avis, mais à en référer au syndic de l’Office des professions du Québec.
Dans les faits, l’établissement d’une aire de protection immédiate vise à éliminer tout risque
d’épandage ou de déversement dans les environs immédiats de l’installation de captage, y
compris les risques liés à la présence d’eau stagnante ou au ruissellement d’eau potentiellement
contaminée. Par ailleurs, cette mesure contribue à assurer un niveau minimal de protection dans
les environs immédiats de l’ouvrage de captage; l’eau devant s’écouler au sein des formations
géologiques sur une distance minimale égale à la dimension de l’aire de protection immédiate
autour de l’installation de captage, il s’effectue alors une certaine « filtration ».
Les équipements qui présentent un risque et qui sont requis pour le fonctionnement de
l’installation de captage devront être installés de façon sécuritaire. Par exemple, un réservoir
d’hydrocarbures devra être doté d’un bassin de rétention étanche.
Aux fins de l’application du présent article, il importe de différencier deux situations : d’une part,
les installations de captage où les puits sont reliés entre eux et, d’autre part, les installations de
captage où les puits de captage sont indépendants et donc non reliés par une conduite. Dans les
deux cas, l’ensemble des puits est destiné à alimenter plus de 20 personnes, mais chacun des
puits, pris individuellement, alimente moins de 20 personnes. Dans le premier cas, c’est-à-dire
lorsque les puits sont reliés entre eux, le présent article doit s’appliquer, car les ouvrages de
captage doivent être considérés comme un tout alimentant plus de 20 personnes. Cependant,
dans le deuxième cas, c’est-à-dire lorsque les ouvrages de captage ne sont pas reliés entre eux,
l’article 24 ne s’applique pas, puisque chacun des puits doit être considéré séparément, c’est-à-
dire comme un ouvrage de captage alimentant moins de 20 personnes.
50
L’obligation d’aménager une clôture autour de l’aire de protection immédiate peut paraître
excessive dans certains cas. Il faut tenir compte des questions d’esthétique, mais surtout des
impacts environnementaux (ex. : obligation d’abattre des arbres en milieu boisé) et économiques,
particulièrement dans les cas où l’installation de captage se compose de drains horizontaux (la
clôture peut alors s’étendre sur plusieurs centaines de mètres, ce qui représentera un coût
prohibitif). Malheureusement, tant que l’article 24 ne sera pas modifié, il n’y a pas réellement de
« porte de sortie ». Toutefois, bien qu’il soit précisé que la clôture doit être sécuritaire, dans le
cas d’une installation de captage composée de drains horizontaux dont la longueur peut être de
l’ordre de la centaine de mètres, l’installation d’une clôture économique pourra être considérée
comme acceptable, ce qui permettra de minimiser les coûts d’une telle mesure.
51
Chapitre III
Article 25
25. Les propriétaires de lieux de captage d'eau de source, d'eau minérale ou d’eau souterraine
destinée à l’alimentation en eau potable et dont le débit moyen d’exploitation est supérieur à
75 m3 par jour doivent faire établir, sous la signature soit d’un ingénieur membre de l’Ordre des
ingénieurs du Québec, soit d’un géologue membre de l’Ordre des géologues du Québec, les
documents suivants :
1. le plan de localisation de l’aire d’alimentation;
2. le plan de localisation de l’aire de protection bactériologique et de l’aire de protection
virologique, lesquelles correspondent aux portions de l’aire d’alimentation du lieu de
captage tels que définis par l’emploi d’un temps de migration de l’eau souterraine sur
200 jours (protection bactériologique) et sur 550 jours (protection virologique);
3. l’évaluation de la vulnérabilité des eaux souterraines dans les aires définies au
paragraphe 2° par l’application de la méthode DRASTIC;
4. l’inventaire des activités et des ouvrages situés à l’intérieur des aires définies au
paragraphe 2 ° qui sont susceptibles de modifier la qualité microbiologique de l’eau
souterraine tels que les systèmes de traitement d’eaux usées, les ouvrages ou les lieux
de stockage ou d’épandage de déjections animales ou de compost de ferme, ou les
cours d’exercices d’animaux d’élevage.
Dans le cas de lieux de captage exploités à des fins d’eau potable dont le débit moyen est
3
inférieur à 75 m par jour et alimentant plus de 20 personnes, l’aire de protection bactériologique
est fixée dans un rayon de 100 m du lieu de captage et l’aire de protection virologique est fixée
dans un rayon de 200 m. Pour l’application de la section II du présent chapitre, les eaux
souterraines y sont réputées vulnérables. Toutefois, les aires de protection pourront être
différentes si elles sont établies conformément aux dispositions du paragraphe 2 du premier
alinéa et que la vulnérabilité des eaux souterraines y a été évaluée par l’application de la
méthode DRASTIC.
L’inventaire mentionné au paragraphe 4° du premier alinéa doit être maintenu à jour et les
renseignements énumérés aux paragraphes 2°, 3° et 4° du même alinéa être disponibles sur
demande du ministre de l’Environnement.
De plus, une copie des documents mentionnés au premier alinéa doit être remise à la
municipalité.
NOTES EXPLICATIVES
L’évaluation des aires de protection se fait à l’aide du débit moyen journalier et non à l’aide du
débit de pointe journalier. Par exemple, lorsqu’on parle d’un temps de survie de 200 jours pour
des bactéries pathogènes, il est évident que c’est le débit moyen journalier qui déterminera la
vitesse moyenne apparente de migration de ces bactéries vers l’ouvrage de captage, sur une
telle période. Toutefois, le consultant mandaté pour la réalisation de l’étude devra s’assurer que
le débit moyen utilisé est bel et bien représentatif des conditions d’exploitation qui prévaudront
réellement, et ce, pour un horizon de temps prévisible (ex. : au cours des prochaines années).
52
Si une augmentation est prévue, il faut en tenir compte (ex. : à la suite d’une augmentation de la
population ou du développement industriel du secteur). De même, s’il y a une période de l’année,
relativement longue (ex. : de deux à trois mois) où le débit moyen journalier sera nettement plus
élevé (ex. : période estivale, en raison du tourisme), il faudra le considérer, quitte à utiliser la
valeur de débit moyen de cette période pour effectuer les calculs. Par conséquent, dans son
étude, le consultant devra inclure une explication justifiant le choix de la valeur de débit
moyen utilisée pour établir les aires de protection.
Les normes de distance arbitraires prévues au 2e alinéa ont été introduites aux fins de
l’application de la section II du chapitre III qui impose des contraintes quant à l’exercice de
certaines activités agricoles à l’intérieur des aires délimitées par les distances prescrites.
Aux fins de l’application du chapitre III du RCES, les ouvrages de captage d’eau souterraine
servant à la préparation des aliments sont traités de la façon décrite ci-après. Dans un premier
temps, il importe de différencier deux catégories d’ouvrages de captage servant à la préparation
d’aliments, car l’application des aires de protection et des dispositions particulières au milieu
agricole autour du puits dépend de la catégorie dans laquelle se trouve le puits.
La première est celle où le puits sert à la fois à l’approvisionnement en eau potable des
employés de l’usine et à la préparation des aliments, alors que la deuxième est celle où le puits
sert exclusivement à la préparation des aliments transformés à l’usine. Un puits servant à un
usage double, soit l’alimentation en eau potable des employés et la préparation des aliments, est
couvert par le chapitre III du RCES si l’usine compte plus de 20 employés, car nous considérons
alors qu’il s’agit d’un captage destiné à alimenter en eau potable plus de 20 personnes. Par
conséquent, la détermination des aires de protection et l’application des dispositions particulières
au milieu agricole s’appliquent autour de ces puits. Le RCES ne vise cependant pas les puits
servant uniquement à la préparation des aliments. Actuellement, le Règlement oblige la
détermination des aires de protection pour les ouvrages de captage desservant en eau potable
plus de 20 personnes ou une entreprise d’eau embouteillée ou minérale. Ainsi, l’obligation de
déterminer les aires de protection et les contraintes relatives aux activités agricoles
menées à l’intérieur de ces aires ne s’appliquent pas à proximité des ouvrages de captage
servant exclusivement à la préparation des aliments.
Bien que nous soyons conscients que l’eau servant à la préparation des aliments doit être de
bonne qualité, le RCES ne visait pas les ouvrages de captage servant exclusivement à cette
activité, et ce, principalement pour les raisons suivantes : le MDDEP doit éviter de favoriser une
activité commerciale par rapport à une autre (dans le cas présent, la préparation d’aliments ou
l’agriculture) et il désire d’abord accorder la priorité à la protection des captages d’eau
souterraine destinée à desservir en eau potable une collectivité.
53
Puits desservant une station-service
Aux fins de l’application du présent article, un puits desservant la toilette d’une station-service
doit être considéré comme un puits desservant un lieu public, à moins que le public ne puisse
accéder à celle-ci. Par conséquent, les aires de protection définies au présent article doivent être
déterminées autour de tels puits à moins qu’il n’y ait pas de lavabo mais seulement un savon
sans eau à base d’alcool destiné au lavage de mains.
54
Chapitre III
Article 26
NOTES EXPLICATIVES
La section II du chapitre III s’intitule « Dispositions particulières pour le milieu agricole ». Ainsi,
les articles de cette section ne s’appliquent qu’à ce milieu. Le présent article ne vise donc pas
la fertilisation des pelouses en milieu résidentiel.
55
NQ 0419-090.
Les dispositions du présent article s’appliquent aux serres si la culture se fait directement sur le
sol. Elles ne s’appliquent pas aux serres dotées d’un plancher imperméable.
Aux fins de l’application du présent article, les pâturages ne peuvent être considérés comme des
activités d’épandage. Cependant, le pâturage pose un risque similaire à celui de l’épandage.
D’un point de vue juridique strict, nous ne pouvons considérer les pacages et les pâturages
comme des activités d’épandage. Il est cependant suggéré, d’ici une éventuelle modification
réglementaire, de recommander le respect de 30 mètres pour les pâturages et les pacages.
Le résumé des dispositions particulières pour le milieu agricole incluses à l’article 26 est présenté
à l’annexe 2.3.
56
Chapitre III
Article 27
27. Une municipalité peut, par règlement adopté en vertu de la Loi sur l’aménagement et
l’urbanisme (L.R.Q., c. A–19.1), interdire l’épandage de déjections animales, de compost de
ferme, d’engrais minéral et de matières résiduelles fertilisantes dans des portions définies de
l’aire d’alimentation d’un ouvrage de captage alimentant un système de distribution d’eau
potable, si, lors de deux contrôles consécutifs réalisés dans le cadre du contrôle périodique
prévu au Règlement sur la qualité de l’eau potable, la concentration en nitrates de l’eau
provenant d’un lieu de captage d’eau souterraine excède 5 mg/L.
NOTES EXPLICATIVES
En vertu du paragraphe 22° de l’article 113 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (L.R.Q.,
c.A 19.1), une municipalité peut, notamment, interdire par règlement l’épandage de matières
fertilisantes sur une terre agricole. Toutefois, en vertu des dispositions de l’article 124 de la Loi
sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c.Q 2), ce type d’activité constituant un objet sur lequel
porte la réglementation édictée en vertu de la LQE, l’approbation du ministre est requise pour
que le règlement municipal puisse s’appliquer (autrement dit, pour qu’il ait préséance sur les
dispositions de la réglementation de la LQE). Puisque le RCES prévoit explicitement la possibilité
pour une municipalité d’adopter un règlement en vertu de la Loi sur l’aménagement et
l’urbanisme (L.R.Q., c. A–19.1), le recours à l’approbation du ministre du Développement
durable, de l’Environnement et des Parcs n’est plus requis si les balises fixées sont respectées
(aire d’alimentation et résultats du contrôle des nitrates).
Le présent article ne s’applique qu’aux ouvrages de captage dont le débit journalier est supérieur
3
à 75 m pour lesquels l’aire d’alimentation doit être délimitée.
57
Chapitre III
Article 28
28. Le propriétaire d’un lieu de captage doit, si le contrôle périodique prévu au Règlement sur la
qualité de l’eau potable révèle une concentration en nitrates supérieure à 3 mg/L, en aviser les
exploitants agricoles qui utilisent les parcelles qui recoupent l’aire d’alimentation du lieu de
captage ou, dans le cas d’un lieu de captage dont le débit moyen d’exploitation est inférieur à
75 m3 par jour, qui recoupent les aires de protection bactériologique et virologique.
NOTES EXPLICATIVES
Le REA oblige nombre de producteurs agricoles à établir et à appliquer un plan
agroenvironnemental de fertilisation (PAEF). En avisant les producteurs agricoles que la teneur
en nitrates est supérieure à 3 mg/L, leur agronome dispose d’une information qui devrait, selon
leur code de déontologie, les inciter à prendre en considération l’impact sur les eaux souterraines
lors du choix des pratiques de fertilisation.
Cette disposition ne vise pas les propriétaires d’ouvrages de captage individuel puisqu’on réfère
au propriétaire d’un lieu de captage visé par le contrôle périodique prévu au RQEP.
58
Chapitre III
Article 29
Ne sont pas visés, par le présent article, les élevages de canidés et de félidés de même que les
piscicultures, les zoos, parcs et jardins zoologiques.
NOTES EXPLICATIVES
L’interdiction prévue au paragraphe 1 du 1er alinéa s’applique à tout ouvrage de captage d’eau
souterraine destinée à la consommation humaine, y compris ceux appartenant aux producteurs
agricoles.
Pour l’application du présent article, il est nécessaire de se référer aux définitions données dans
le REA afin d’assurer une harmonisation dans l’application des divers règlements au sein du
Ministère.
L’article 3 du REA définit une installation d’élevage comme un bâtiment d’élevage ou une cour
d’exercice dans lequel sont élevés des animaux. D’autre part, l’article 8 du REA stipule que « le
sol sur lequel est construite ou aménagée une installation d’élevage doit être protégé de tout
contact avec les déjections animales qui y sont produites par un plancher étanche ». L’article 29
du RCES vise donc aussi les cours d’exercice. Par ailleurs, les articles 17 et 18 du REA
prescrivent des normes d'aménagement pour les cours d'exercice afin de minimiser les risques
de contamination.
Si une cour d’exercice d’animaux est aménagée conformément aux articles 17 et 18 du REA,
c’est-à-dire de manière étanche, une distance de 30 mètres de tout ouvrage individuel de
captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine, y compris le puits de
l’agriculteur, est suffisante.
59
Cependant, si elle n’est pas étanche, une distance minimale de 75 mètres par rapport à un
ouvrage individuel de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine devrait
être exigée au même titre que pour les enclos d’hivernage de bovins de boucherie, comme le
mentionne le Guide de bonnes pratiques agroenvironmentales pour la gestion des fumiers de
bovins de boucherie. L’article 29 du RCES prévoit spécifiquement une distance de 75 mètres
séparant tout ouvrage de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine et un
enclos d’hivernage de bovins de boucherie. Dans le cadre du RCES, il apparaît conséquent
d’appliquer la même distance pour des cours d’exercice que l’on sait non étanches.
Dans certains cas, une bande végétative est aménagée près de la cour d’exercice d’animaux
dans le but de minimiser les risques de contamination provenant des déjections animales. Cette
bande végétative doit être considérée comme partie intégrante de la cours d’exercice. Par
conséquent, les distances prescrites dans le présent article doivent aussi être respectées par
rapport à cette composante.
Les activités visées par le présent article sont l’érection et l’aménagement d’une installation
d’élevage d’animaux. L’activité d’agrandissement n’y est pas spécifiquement mentionnée, mais il
faut se référer au sens commun du terme « aménagement », c’est-à-dire à celui qui est donné
par le dictionnaire. L’une des définitions du terme « aménagement » données dans Le Petit
Robert est la suivante : action d’adapter, de modifier quelque chose pour le rendre plus adéquat.
Ainsi, sur la base de cette définition, un projet d’agrandissement d’un bâtiment d’élevage est visé
par l’application du présent article et, par conséquent, toutes les distances qui y sont prescrites
devront être respectées. Il est cependant important de prendre note que les distances prescrites
ne s’appliquent qu’à la partie agrandie du bâtiment et non à la portion existante.
Si le bâtiment d’élevage n’a été détruit qu’en partie, on peut considérer que le propriétaire
possède un « droit acquis » et que la partie affectée du bâtiment peut être rénovée au même
endroit.
Le stockage de déjections animales à même le sol (tas de fumier près de la grange) ne peut,
légalement, être assimilé à un « ouvrage de stockage ». Ce type de stockage a
malencontreusement été omis lors de la préparation du RCES. La distance de 75 mètres par
rapport à un ouvrage de captage à usage domestique, appliquée dans l’ancien Règlement sur la
réduction de la pollution d’origine agricole (RRPOA), sera probablement réintroduite. Le stockage
de fumier à même le sol et au même endroit, année après année, constitue une source de
contamination significative par les nitrates, en sus des pathogènes, ce qui justifierait le recours à
une norme de distance supérieure à 30 mètres. Une réflexion est à faire en ce qui concerne
l’ouvrage de captage du producteur agricole, quoique la logique veuille qu’il soit traité de la
même façon que l’ouvrage de captage de son voisin.
60
Réciprocité
Le RCES ne contient pas d’article qui prévoit la réciprocité avec l’article 29. En d’autres termes,
un ouvrage de captage d’eau souterraine peut être aménagé à moins de 30 mètres d’un
bâtiment d’élevage existant. Pour un bâtiment d’élevage, dans la plupart des cas, c’est un puits
appartenant au propriétaire qui sera aménagé. Ainsi, ce dernier doit être conscient qu’il risque de
s’imposer une contrainte lors d’un éventuel agrandissement. Il s’agit là d’un argument de
dissuasion pour éloigner le plus possible l’ouvrage de captage d’eau souterraine du bâtiment
d’élevage déjà en place.
Le résumé des dispositions particulières pour le milieu agricole incluses à l’article 29 est présenté
à l’annexe 2.3.
61
Chapitre III
Article 30
Le stockage dans un champ cultivé, à même le sol, de boues provenant d’ouvrages municipaux
d’assainissement des eaux usées ou de tout autre système de traitement ou d’accumulation
d’eaux usées sanitaires, ou de matières contenant de telles boues, est interdit dans l’aire de
protection virologique d’un lieu de captage d’eau souterraine lorsque celle-ci est réputée
vulnérable ou lorsque l’indice DRASTIC de vulnérabilité est égal ou supérieur à 100 sur une
quelconque portion de cette aire. Cette interdiction de stockage n’est toutefois pas applicable aux
boues ou matières en contenant qui sont certifiées conformes à la norme CAN/BNQ 0413-200 ou
CAN/BNQ 0413-400.
NOTES EXPLICATIVES
Tel que formulé, le présent article vise les amas constitués dans les champs et non les « tas de
fumiers » accumulés près de l’installation d’élevage.
La distance de 300 mètres s’applique à tout ouvrage de captage d’eau souterraine destinée à la
consommation humaine, même s’il s’agit de puits à usage domestique appartenant au
producteur agricole.
Réciprocité
Le RCES ne contient pas d’article qui prévoit la réciprocité avec l’article 30. En d’autres termes,
un ouvrage de captage d’eau souterraine peut être aménagé à moins de 300 mètres d’un lieu où
des déjections animales sont stockées à même le sol. Cependant, l’agriculteur doit être conscient
qu’il risque de s’imposer ou de se faire imposer une contrainte lors de l’aménagement
d’éventuels sites de stockage.
Le résumé des dispositions particulières pour le milieu agricole incluses à l’article 30 est présenté
à l’annexe 2.3.
62
Chapitre IV
Article 31
Chapitre IV
Captage d’eau souterraine soumis à l’autorisation du ministre
NOTES EXPLICATIVES
1. Portée de l’article 31
L’objet du RCES, décrit à l’article 1, est notamment de régir l’exploitation des eaux souterraines
de manière à prévenir les conflits d’usages et les impacts sur l’environnement découlant des
prélèvements d’eau souterraine. Afin d’atteindre cet objectif, un mécanisme d’autorisation
ministérielle a été introduit dans le RCES. Celui-ci permet de s’assurer, d’une part, que les
nouveaux projets de captage sont examinés avant que l’extraction de quantités significatives
d’eau souterraine soit entreprise et, d’autre part, qu’un tel examen soit fait avant d’augmenter les
quantités d’eau pompée par les installations de captage déjà en place.
Le dernier alinéa du présent article signifie que, depuis le 15 juin 2003, les projets de captage
d’eau souterraine ne sont plus assujettis à l’article 32 de la LQE. Toutefois, l’autorisation prévue
à l’article 31 du RCES ne couvre que l’installation de captage, c’est-à-dire tout ce qui est requis
pour extraire l’eau souterraine de la formation géologique aquifère. Ainsi, une autorisation en
vertu de l’article 32 de la LQE demeure requise pour l’aménagement d’un système de distribution
d’eau (système d’aqueduc), y compris pour l’aménagement de tout équipement de traitement
alimenté par une installation de captage d’eau souterraine.
« Le gouvernement peut adopter des règlements pour : s) régir l’exploitation des eaux
souterraines en fonction des différents usages, y compris le captage d’eaux souterraines dont
63
l’utilisation ou la distribution est régie par la Loi sur les produits alimentaires (chapitre P-29) ».
Étant donné que le pouvoir habilitant, tel que décrit plus haut, permet au RCES de régir
l’exploitation des eaux souterraines en fonction des différents usages, les activités d’extraction
d’eau souterraine pour lesquelles il n’y pas d’usage ultérieur, mais seulement un rejet de celle-ci
à la surface du sol ou dans un cours d’eau, ne peuvent être soumises à une autorisation en vertu
du présent article. L’exploitation d’une carrière ou d’une sablière est un exemple d’activité qui
peut nécessiter l’extraction d’eau souterraine sans qu’il y ait d’usage ultérieur, mais simplement
un rejet à la surface du sol ou dans un cours d’eau avoisinant.
Les projets de captage d’eau souterraine destinée à alimenter plus de 20 personnes sont
assujettis à une autorisation du ministre en vertu de l’article 31 du RCES, même si leur capacité
3
est inférieure à 75 m par jour, afin d’assurer la protection de la santé publique. Ce seuil a été
choisi puisque la qualité des systèmes de distribution d’eau destinée à la consommation humaine
fait l’objet d’un contrôle périodique, en vertu de l’article 10 du RQEP, lorsque ces systèmes
desservent en eau potable plus de 20 personnes. Pour établir si plus de 20 personnes sont
desservies, il faut appliquer la même approche que celle employée pour le RQEP. Cette
approche est donnée dans le document « Méthode d’estimation du seuil de 20 personnes » à
l’annexe 2.2.
Les projets de captage d’eau souterraine destinée à être distribuée ou vendue comme eau
de source ou eau minérale sont assujettis à une autorisation du ministre en vertu de l’article 31
du RCES, même si leur capacité est inférieure à 75 m3 par jour, afin d’assurer la sécurité
alimentaire. L’eau de source et l’eau minérale sont assimilées à un aliment, au sens de l’article 1
de la Loi sur les produits alimentaires (L.R.Q., c.P-29). Les appellations « eau de source » et
« eau minérale » sont définies dans le Règlement sur les eaux embouteillées, dont l’application,
depuis 1994, a été transférée au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du
Québec (MAPAQ).
L’expression « sécurité alimentaire » a été insérée dans le but de bien préciser que l’étude
hydrogéologique comprend un volet permettant au MAPAQ de réaliser l’évaluation requise pour
vérifier la conformité du projet avec son Règlement sur les eaux embouteillées, lequel relève de
l’application de la Loi sur les produits alimentaires (L.R.Q., c. P-29).
Le MAPAQ doit compléter son évaluation et produire une lettre attestant qu’il considère bel et
bien le projet comme un « projet de captage d’eau souterraine destinée à être distribuée ou
vendue comme eau de source ou eau minérale ou à être un ingrédient de fabrication, de
conservation ou de traitement annoncé comme eau de source ou eau minérale sur un produit au
sens de l’article 1 de la Loi sur les produits alimentaires (L.R.Q., c. P-29) ou sur l’emballage, le
récipient ou l’étiquette d’un tel produit ». Par ailleurs, le MDDEP évalue le projet sous l’angle
environnemental (impacts du volume d’eau captée) et détermine si l’autorisation peut être
délivrée. Cette procédure en deux temps est importante, car elle permet d’inclure le texte du
paragraphe 2° de la description du projet dans le texte de l’acte d’autorisation.
Les projets de captage d’eau souterraine dont la capacité de pompage est supérieure à
3 3
75 m par jour ou qui porteront celle-ci à plus de 75 m par jour sont aussi soumis à une
autorisation du ministre, peu importe l’utilisation qui est faite de l’eau prélevée. Rappelons qu’il
doit cependant y avoir utilisation de l’eau pompée, étant donné la portée du pouvoir habilitant de
la LQE. Aux fins de l’application du RCES, un prélèvement journalier supérieur à 75 m3 est
considéré comme significatif. Ce critère découle des recommandations du rapport de la
Commission sur la gestion de l’eau au Québec, qui a été publié le 3 mai 2000.
64
4— Notion de « projet de captage »
Il convient de préciser que le terme « projet » signifie que les installations de captage existantes,
au 15 juin 2003, ne sont pas visées par l’article 31 du RCES, qu’elles aient ou non été autorisées
en vertu de l’article 32 de la Loi sur la qualité de l’environnement. Toutefois, toute modification à
une installation existante, destinée à en porter la capacité au-delà de 75 m3 par jour, même si
celle-ci était déjà supérieure à 75 m3 par jour ou si l’installation avait déjà été autorisée en vertu
de l’article 32 de la LQE avant le 15 juin 2003, nécessite une autorisation du ministre en vertu de
l’article 31 du RCES.
5— Capacité de pompage
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Seuls les cas de mines, carrières et sablières dont l'exploitation a débuté avant l'entrée en
vigueur de la LQE en 1972, et pour lesquelles une augmentation du débit de pompage est
nécessaire afin de permettre l’approfondissement d’une aire d’exploitation déjà autorisée par le
Ministère, ou qui veulent agrandir un terrain visé par des droits acquis, échappent à une
quelconque autorisation du Ministère. Dans ces cas, il est suggéré de négocier avec l’exploitant
des lieux afin de le convaincre des avantages d’effectuer une étude hydrogéologique dans le but
d’éviter d’éventuels conflits avec d’autres usagers de la ressource « eau souterraine » localisés
dans le secteur d’exploitation.
Dans le cadre de travaux de recherche d’eau, notamment pour une municipalité, il est nécessaire
de mettre en place des puits exploratoires afin d’évaluer si l’aquifère peut subvenir aux besoins
recherchés. Ces ouvrages de captage « exploratoires » ne sont pas assujettis à une autorisation
du ministre. Cependant, si ces derniers sont, par la suite, convertis en puits d’exploitation, une
autorisation ministérielle devient alors requise.
Lors de la réalisation de travaux de génie civil, comme des travaux de réfection de systèmes de
traitement d’eaux usées, il est fréquent que des pointes filtrantes soient installées dans le but
d’abaisser le niveau de la nappe de manière à faciliter l’exécution des travaux. Dans ces
situations, l’eau souterraine captée est le plus souvent rejetée à la surface du sol ou dans des
fossés. Il n’y a donc pas d’usage associé à l’eau captée. Ainsi, compte tenu du pouvoir habilitant
défini à l’article 46 s) de la LQE, ces projets de captage ne peuvent être assujettis à une
autorisation ministérielle.
Pour pallier les sécheresses, des agriculteurs ont procédé à des excavations qui servent de
réservoir (bassin) à des fins d’irrigation. Ces étangs sont soit alimentés par les eaux de
précipitations et de drainage ou soit remplis à partir d’un ou de plusieurs puits. Pour l’application
du RCES, on différencie donc deux catégories d’étangs d’irrigation, soit ceux qui comportent un
ou plusieurs puits et ceux qui n’en comportent aucun.
Le puits servant à alimenter l’étang d’irrigation est assujetti à l’article 31 du RCES si le volume
3
journalier qui y est pompé est supérieur à 75 m . La majorité sinon la totalité des puits alimentant
ces étangs (ou bassins) ne seront pas équipés d’un débitmètre ou d’un compteur d’eau. Le
66
volume d’eau total pompé peut être vérifié en activant la pompe et en mesurant le débit d’eau.
Cette mesure peut se prendre en utilisant un récipient calibré (par exemple, une chaudière de
20 litres) et en calculant le temps nécessaire pour le remplir.
Cette mesure doit être faite à trois reprises lorsque le débit avoisine les 52,08 L/min (75 m3/d). La
mesure de débit multipliée par les temps de pompage donne le volume d’eau pompé sur une
base journalière. Dans le cas où il est possible de vérifier le débit de pompage et, en l’absence
d’un registre de temps de pompage, c’est le débit journalier qui pourra être pris en considération.
Dans les cas où il n’est pas possible de mesurer le débit sortant d’un puits (lorsque le tuyau est
enfoui ou que l’exutoire est sous le niveau de l’eau dans le bassin), et en l’absence d’un registre
de temps de pompage, une façon de faire est d’appliquer une règle du pouce qui est de
25 millimètres d’eau par semaine multiplié par la superficie à irriguer. Selon le MAPAQ, il faut
3 2
250 m d’eau par hectare (10 000 m ) par semaine pour satisfaire les besoins en eau de la
majorité des cultures en mode irrigation par aspersion. La valeur utilisée selon cette approche
doit être diminuée de moitié pour une irrigation avec un système goutte à goutte, soit 125 m3
d’eau par hectare. Sur cette base, une surface de deux hectares ou moins (par aspersion) ou de
quatre hectares ou moins (par goutte à goutte) ne devrait pas être assujettie à une autorisation
du Ministère.
Dans les cas où un étang est alimenté par plus d’un puits, c’est la règle du pouce d’une distance
de 100 mètres entre les puits qui s’applique pour connaître le débit total pompé par les puits
(voir, plus bas, la section intitulée « Les puits multiples [effets cumulatifs] ».
Dans les milieux peu perméables où un étang est alimenté par les eaux provenant des
précipitations, du ruissellement ou des drains agricoles, ces eaux sont considérées comme étant
en « recirculation ». D’une part, parce que les drains agricoles (dont la profondeur est inférieure à
1,5 mètre) ne sont pas considérés comme des ouvrages de captage; d’autre part, parce que
l’eau pompée de l’étang retourne en surface aux endroits d’où elle a été drainée. Par
conséquent, dans ces cas, les impacts sur l’environnement et sur les autres usagers ne
devraient pas être significatifs. Ainsi, ce type d’étang d’irrigation n’est pas assujetti à l’article 31
du RCES.
Dans les cas où il n’y a pas de drains agricoles, ni de fossé de drainage, et dans un
environnement sablonneux, donc perméable, l’eau contenue dans l’étang est probablement de
l’eau souterraine mise au jour avec l’excavation, de sorte que tout pompage de ce type d’étang
3
est soumis au débit-seuil de 75 m /d et qu’il revient au propriétaire ou à l’utilisateur de l’étang de
démontrer le débit qui y est pompé. Ce type d’étang d’irrigation est assujetti à l’article 31 du
RCES si la quantité maximale d’eau pompée dans une journée est supérieure à 75 m3. La règle
du pouce décrite plus haut peut être appliquée, soit 250 m3 par semaine d’eau par hectare pour
un système d’irrigation par aspersion, et 125 m3 par semaine pour un système goutte à goutte.
67
Aménagement d’un puits à proximité d’un autre puits déjà existant
Il arrive qu’en raison d’un bris ou d’une diminution de la productivité d’un puits, un exploitant
souhaite aménager un autre ouvrage de captage à proximité de ce dernier. Même si la distance
séparant le nouvel ouvrage et celui qui est déjà en place est petite, une demande d’autorisation
est requise si le projet de captage est ciblé par l’article 31. La demande doit être accompagnée
de l’étude hydrogéologique appropriée en fonction de la catégorie du projet.
L’extraction d’eau souterraine à des fins de drainage, c’est-à-dire pour laquelle il n’y a pas
d’utilisation de l’eau extraite (celle-ci étant tout simplement rejetée en surface), n’est pas
assujettie au présent article. Ainsi, tout travail de drainage ou d’assèchement effectué au moyen
de systèmes de pompage ou de fossés est exclu de l’application de l’article 31, à moins qu’un
usage soit fait de l’eau souterraine extraite. Rappelons que l’alinéa 9° de l’article 2 du Règlement
d’application de la Loi sur la qualité de l’environnement exclut de l’application de l’article 22 de la
LQE les travaux de creusage d’un fossé ainsi que l’installation de tuyaux de drainage souterrain,
sauf si ces derniers se trouvent dans la bande riveraine d’un cours d’eau.
Comme l’eau souterraine captée dans les lieux d’enfouissement sanitaire est le plus souvent
rejetée après traitement, le cas échéant, sans faire l’objet d’un quelconque usage, la délivrance
d’une autorisation en vertu du présent article ne peut être envisagée. Le pouvoir habilitant, défini
à l’article 46 s) de la LQE, ne le permet pas. Cependant, les lieux d’enfouissement sanitaire
(LES) font l’objet d’une autorisation délivrée en vertu de l’article 22 de la LQE. Ainsi, comme le
captage de l’eau souterraine constitue une activité accessoire par rapport à une activité
principale visée par l’article 22 de la LQE, l’évaluation des effets du captage de l’eau souterraine
sur l’environnement et sur les autres usagers pourra être effectuée lors de l’analyse globale du
projet.
Les sables et agrégats extraits de sablières et de carrières nécessitent, le plus souvent, d’être
lavés avant d’être utilisés. Cette opération a pour but d’extraire les particules indésirables qui s’y
trouvent. Il arrive que l’eau nécessaire au procédé de lavage provienne d’un bassin
d’alimentation creusé sous la nappe phréatique. Dans ce cas, le fait d’utiliser l’eau du bassin
d’alimentation doit être considéré comme un captage d’eau souterraine, puisqu’il y a un usage
(lavage de sable ou d’agrégats) qui est fait de l’eau captée. Ainsi, ce type de captage d’eau
souterraine doit être assujetti à l’autorisation du ministre si la capacité maximum journalière
3
(volume maximum journalier) de pompage est supérieure à 75 m . Le volume d’eau à considérer
peut être estimé par la différence entre le volume d’eau pompée dans le bassin d’alimentation et
le volume d’eau rejetée directement dans la même nappe d’eau souterraine par une canalisation
évidente ou un boyau.
68
Les systèmes fermés ne sont pas des ouvrages de captage d’eau souterraine puisque ce n’est
pas de l’eau souterraine qui est extraite du sol, mais un « caliporteur », le plus souvent du glycol,
qui circule dans les conduites installées dans le sol. Ces systèmes ne nécessitent pas
d’autorisation du Ministère en vertu du présent article, puisqu’il n’y a pas d’eau souterraine
pompée du sous-sol.
Pour leur part, les systèmes géothermiques « ouverts » fonctionnent de la façon suivante : deux
puits sont forés dans la nappe aquifère, soit un puits d’extraction d’eau souterraine et un puits de
réinjection de l’eau captée dans la nappe. Comme une quantité d’eau souterraine est extraite de
la nappe et qu’un usage en est fait, il s’agit d’un ouvrage de captage d’eau souterraine. Si le
volume quotidien d’eau pompée est inférieur à 75 m3, le système est alors soumis à une
autorisation municipale. Il peut arriver, dans de rares cas, que des systèmes géothermiques
« ouverts » destinés à des fins résidentielles nécessitent plus de 75 m3 par jour. Ces systèmes
doivent alors être soumis à une autorisation ministérielle en vertu du présent article afin que les
effets du pompage sur les usagers voisins de la ressource « eau souterraine » et sur
l’environnement soient examinés.
Un projet de captage d’eau souterraine peut comporter plusieurs ouvrages de captage (ex. : puits
ou pointes filtrantes) constituant une installation de captage. Toutefois, ces ouvrages pourront
être considérés comme autant de projets de captage distincts, même s’ils appartiennent au
même propriétaire, si la distance qui les sépare est suffisamment importante pour que leur
influence (rabattement généré) ne soit pas cumulative. La règle du pouce suivante pourrait être
3
utilisée : pour des ouvrages de captage ayant une capacité respective inférieure à 75 m par jour,
une distance minimale de 100 mètres devrait les séparer pour qu’ils puissent être considérés
comme des projets de captage distincts. Ainsi, dans un tel cas, c’est-à-dire lorsque la distance
séparant deux ouvrages de captage est plus grande que 100 mètres, seuls les ouvrages dont la
capacité est supérieure à 75 m3 par jour seraient assujettis à une autorisation du ministre. Dans
le cas inverse, c’est-à-dire lorsque la distance séparant deux ouvrages de captage est inférieure
à cent mètres, il faut alors considérer le débit total des ouvrages projetés afin de déterminer si le
projet est assujetti ou non à une telle autorisation.
Il arrive que des municipalités prévoient des puits d’appoint « back-up » en cas de bris du puits
principal. Ces puits doivent faire l’objet d’une autorisation du Ministère, qui doit tenir compte des
débits potentiellement pompés. Ces puits doivent également être considérés lors de la réalisation
de l’étude hydrogéologique devant accompagner la demande d’autorisation, afin que soient
vérifiés les aspects quantitatif (effet d’un pompage éventuel) et qualitatif (qualité de l’eau
pompée).
69
Les puits servant à des besoins exceptionnels
Le RCES ne fait pas de différence entre des besoins continus et des besoins ponctuels. Ainsi,
tout projet de captage dont le débit journalier est supérieur à 75 m3 doit, en vertu du présent
article, être soumis à l’autorisation du ministre. Cependant, la détermination des débits moyens
journaliers d’un projet de captage ne doit pas tenir compte des besoins exceptionnels, par
exemple, les besoins à combler lors d’un incendie, mais seulement des besoins réguliers.
Une lecture stricte du 3e alinéa de l’article exclurait les projets de captage ayant pour objet
d’augmenter la capacité d’une installation existante dont le débit d’exploitation est déjà supérieur
à 75 m3 par jour. Toutefois, une telle disposition n’est pas compatible avec l’objectif du RCES.
Pour cette raison, les projets de captage ayant pour but d’augmenter la capacité de pompage
d’une installation existante, même si la capacité journalière était déjà supérieure à 75 m3, sont
assujettis à une autorisation du ministre. Par exemple, un ouvrage de captage existant dont la
capacité journalière passerait de 200 m3 à 300 m3 est visé par l’autorisation ministérielle.
L’exploitant d’un ouvrage de captage d’eau souterraine destinée à l’alimentation en eau potable
peut décider d’augmenter le nombre de personnes desservies par l’ouvrage qu’il possède. Il
importe alors de différencier trois situations.
La deuxième est celle où le nombre initial de personnes desservies est inférieur à 20 personnes
et où le nombre de personnes projeté est supérieur à 20. Cette situation requiert une autorisation
ministérielle, même si le volume journalier maximum d’eau pompée est inférieur à 75 m3.
Une autorisation en vertu de l’article 31 n’est pas requise si les travaux de réfection sur un
ouvrage de captage d’eau souterraine existant se limitent à des « bricoles » sur la tête du puits
ou au pourtour de ce dernier en surface, dans le seul but d’en améliorer la sécurité et la
protection contre une contamination potentielle provenant de la surface. Ce genre de travaux n’a
pas pour objectif d’augmenter la capacité de l’ouvrage ni le nombre de personnes desservies par
ce dernier.
7— La délivrance de l’autorisation
Dans le cas d’un projet assujetti à l’article 22 de la LQE dont le volet « captage d’eau
souterraine » est accessoire par rapport à une activité principale, une autorisation est requise en
vertu de l’article 31 du RCES en plus de celle prévue à l’article 22. Il n’est pas possible de se
70
limiter à la délivrance d’une seule autorisation. En droit, lorsque deux dispositions couvrent
un même objet, c’est la plus spécifique qui a préséance. Dans le cas présent, l’autorisation
prévue à l’article 22 de la LQE a une portée générale, alors que celle prévue à l’article 31 du
RCES est spécifique aux projets de captage et comporte des particularités précises : elle est
renouvelable tous les dix ans pour les ouvrages non destinés à des fins de consommation d’eau
potable pour une collectivité, elle peut être assortie de conditions et être assujettie à une
tarification. Ainsi, la délivrance d’une autorisation en vertu de l’article 31 du RCES est
requise pour tout projet de captage, qu’il soit seul ou intégré à un projet plus large couvert
par d’autres mécanismes d’autorisations prévus à la LQE.
Dans le cas d’un projet de captage d’eau souterraine destinée à alimenter en eau potable une
collectivité (plus de 20 personnes), il est fréquent qu’une double autorisation ministérielle soit
requise : la première en vertu de l’article 31 du RCES pour tout ce qui est nécessaire pour
l’extraction de l’eau souterraine, et la seconde en vertu de l’article 32 de la LQE pour le réseau
de distribution et tout système de traitement.
La signature de l’autorisation
Étant donné que le Décret concernant les modalités de signature de certains documents du
ministère de l’Environnement n’a pas été modifié de manière à permettre aux directeurs
régionaux de signer les autorisations délivrées en vertu de l’article 31 du RCES, toutes les
autorisations délivrées en vertu du présent article doivent être signées par le ou la sous-ministre
en titre du Ministère.
L’autorisation délivrée en vertu de l’article 31 du RCES est particulière puisqu’elle peut contenir
« toute condition que le ministre juge nécessaire ». Ainsi, cette autorisation peut être assortie
de conditions d’exploitation précises (ex. : débit et modalités d’exploitation de l’installation de
captage fixés en fonction des particularités locales). L’autorisation devra toujours comporter
au moins une condition, soit le débit journalier maximum que l’installation de captage
peut prélever.
À l’exception d’une autorisation délivrée pour une installation de captage d’eau souterraine
destinée à la consommation humaine (eau potable), la période de validité de l’autorisation est de
dix ans et doit être renouvelée à cette échéance pour que l’exploitation de l’installation puisse se
poursuivre (voir l’article 38 du RCES).
Le modèle d’autorisation
Un exemple d’autorisation pour un captage d’eau souterraine (art. 31 du RCES) est donné dans
vi
le document « Modèle d'autorisation simple ».
71
Chapitre IV
Article 32
32. Toute demande d'autorisation pour la réalisation d'un projet visé à l'article 31 doit être
présentée par écrit, contenir les renseignements et documents suivants :
1. s'il s'agit d'une personne physique, ses nom, adresse et numéro de téléphone;
2. s'il s'agit d'une personne morale, d'une société ou d'une association, son nom, l'adresse
de son siège, la qualité du signataire de la demande ainsi qu'une copie certifiée de l'acte
autorisant la demande et son signataire;
3. le numéro matricule attribué au demandeur lorsqu'il est immatriculé au registre des
entreprises individuelles, des sociétés et des personnes morales;
4. s'il s'agit d'une municipalité, une copie certifiée de l'acte autorisant la demande et son
signataire;
5. la désignation cadastrale des lots sur lesquels sera réalisé le projet;
6. l'utilisation qui sera faite de l'eau prélevée;
7. le débit total d'eau souterraine qui devrait être prélevée à chaque mois d’une année;
8. les titres de propriété et les usages des terres situées dans un rayon de 30 m du lieu où
sera aménagé tout ouvrage de captage d'eau souterraine destinée à la consommation
humaine;
9. une attestation délivrée par le ministre des Ressources naturelles et de la Faune relative
aux droits miniers susceptibles d’y être octroyés;
10. s’il s’agit d’un projet de captage d’eau souterraine situé sur les terres du domaine de
l’État, une lettre du ministre des Ressources naturelles et de la Faune indiquant son
intention de convenir d’un bail avec l’auteur de la demande relativement à l’installation
d’infrastructures reliées à des activités de captage d’eau souterraine.
NOTES EXPLICATIVES
L’article 32 précise les diverses informations qui doivent être incluses dans la demande
d’autorisation lors de son dépôt. Une autorisation ne peut être délivrée en l’absence d’une de ces
informations.
Les alinéas ci-après discutés sont ceux qui portent le plus à interprétation.
6° l'utilisation qui sera faite de l'eau prélevée
Le demandeur doit indiquer, de façon précise, les usages qui seront associés au projet de
captage d’eau souterraine, en précisant les besoins qui seront comblés. L’information doit être
suffisamment précise pour qu’il soit possible d’estimer, de façon raisonnable, le débit journalier
d’exploitation. Par exemple, pour un projet de captage d’eau souterraine à des fins d’irrigation, le
demandeur devra préciser la superficie des parcelles qui seront irriguées dans le cadre du projet
de captage. Ces informations permettront une estimation raisonnablement précise des besoins à
72
combler et donc des volumes d’eau souterraine qui seront captés.
7° le débit total d'eau souterraine qui devrait être prélevée à chaque mois d’une année
La définition des besoins en eau à combler (voir le paragraphe 6, plus haut) devrait permettre
une estimation relativement précise du volume d’eau capté chaque mois. En pratique,
l’information sert à indiquer les périodes de l’année où l’installation de captage est en
exploitation.
8° les titres de propriété et les usages des terres situées dans un rayon de 30 m du lieu où sera
aménagé tout ouvrage de captage d'eau souterraine destinée à la consommation humaine
On entend par « titres de propriété » les actes ou les documents délivrés par une autorité
compétente constatant le droit à la propriété d’un bien ou un droit de servitude sur la propriété
désignée et la preuve de ce droit.
9° une attestation délivrée par le ministre des Ressources naturelles relative aux droits miniers
susceptibles d’y être octroyés
La Loi sur les mines (L.R.Q., c.M 13.1) encadre les droits miniers (voir l’article 8 de cette loi pour
en avoir la liste). L’exercice de tels droits et l’exploitation d’une installation de captage d’eau
souterraine peuvent entraîner une situation conflictuelle, particulièrement dans le cas
d’installations de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine ou destinée à
être distribuée ou vendue comme eau de source ou eau minérale.
La connaissance des droits miniers susceptibles d’être accordés permet de prévoir les conflits
d’usages et, le cas échéant, de les prévenir. Lorsque des droits miniers sont effectivement
accordés, il faut évaluer leur impact et voir, si requis, à ce que des mesures appropriées soient
prises pour prévenir tout conflit d’usages avant d’autoriser le projet de captage. À cet effet, le
demandeur peut vérifier si des droits miniers ont été émis en s’adressant à la personne
responsable de la délivrance des titres miniers au ministère des Ressources naturelles et de la
Faune (MRNF) au numéro de téléphone 418 627-6290 ou en consultant le site de gestion des
titres miniers (GESTIM) sur leur site Web.
Dans le cas de territoires où des droits miniers sont susceptibles d’être accordés, le ministre des
Ressources naturelles et de la Faune peut, par arrêté, réserver à l'État ou soustraire au
jalonnement, à la désignation sur carte, à la recherche minière ou à l'exploitation minière, tout
terrain contenant des substances minérales qui font partie du domaine de l'État et qui sont
nécessaires à tout objet qu'il juge d'intérêt public (article 304 de la Loi sur les mines). Il est
important de préciser que, dans le cas des substances minérales, le domaine de l’État comprend
le domaine privé (voir les articles 3, 4 et 5 de la Loi sur les mines). La vérification est donc aussi
requise, même si le projet de captage est localisé sur un terrain privé, par exemple, dans les cas
de projets de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine, tout spécialement
les projets publics (ex : municipaux). Lorsque les droits sont déjà accordés, il est plus difficile
d’en encadrer l’exercice, d’où l’importance d’agir en amont.
10° s’il s’agit d’un projet de captage d’eau souterraine situé sur les terres du domaine de l’État,
une lettre du ministre des Ressources naturelles et de la Faune indiquant son intention de
convenir d’un bail avec l’auteur de la demande relativement à l’installation d’infrastructures
reliées à des activités de captage d’eau souterraine
Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) est le gestionnaire des terres du
73
domaine public québécois. La décision d’aménager une installation de captage peut être prise
après qu’un bail ait été accordé. Avant d’autoriser un projet de captage d’eau souterraine sur le
domaine public, il est important que le MDDEP s’assure que le MRNF donne son approbation à
l’installation des infrastructures liées aux activités de captage. En effet, celles-ci peuvent générer
des contraintes particulières quant à l’utilisation des terres publiques environnantes, limitant ainsi
la « marge de manœuvre » du MRNF sur ces terres. Il ne faut pas que ce dernier soit mis devant
le fait accompli.
Cette disposition ne s’applique pas aux projets de captage d’eau souterraine situés sur les terres
du domaine public fédéral.
74
Chapitre IV
Article 33
33. Les demandes relatives aux projets de captage d'eau souterraine destinée à l’alimentation en
eau potable visés aux paragraphes 1 et 3 du premier alinéa de l’article 31 doivent être
accompagnées d’une étude hydrogéologique établissant l’impact du projet sur l’environnement,
sur les autres usagers et sur la santé publique.
NOTES EXPLICATIVES
Le contenu détaillé d’une étude hydrogéologique n’a pas été inclus au RCES, afin d’accorder
suffisamment de latitude, tant au consultant du promoteur (ingénieur ou géologue) qu’à l’analyste
du MDDEP, pour déterminer les éléments requis pour répondre aux objectifs poursuivis par le
règlement, tout en tenant compte de la taille du projet de captage soumis. Cette latitude devrait
normalement être exploitée de manière à réduire le plus possible les coûts de l’étude
hydrogéologique requise par l’article 33. L’obligation d’obtenir la signature d’un ingénieur ou d’un
géologue, laquelle engage leur responsabilité professionnelle, rend possible une telle avenue. Un
modèle type d’étude hydrogéologique est donné dans le document « Modèle d’étude
hydrogéologique » à l’annexe 2.4.
Il est important de préciser que l’autorisation du ministre prévue à l’article 31 du RCES peut, en
vertu du paragraphe s de l’article 46 de la LQE, contenir toute condition que le ministre juge
nécessaire. Ainsi, si l’étude hydrogéologique se révèle trop succincte et qu’elle ne permet pas de
répondre adéquatement aux objectifs fixés, l’ajout de conditions particulières à l’autorisation peut
être envisagé pour pallier une démonstration insatisfaisante des impacts. Par exemple, le respect
en tout temps d’un rabattement maximum à des points précis (ex : au puits d’un voisin) peut être
imposé.
Pour les projets de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine, il est
fortement conseillé de se référer aux guides produits aux fins de la mise en œuvre du RQEP, tel
vii
le Guide de conception des installations de production d’eau potable , afin d’établir le contenu
de l’étude hydrogéologique. D’ailleurs, l’expression « santé publique » a été utilisée afin de bien
préciser que l’étude hydrogéologique doit comprendre un volet qui permet de vérifier les aspects
relevant du RQEP.
Le consultant, mandaté par le promoteur pour réaliser les travaux de forage du puits, doit
s’assurer de bien connaître le milieu où les travaux seront réalisés afin de prendre toutes les
précautions nécessaires pour tenir compte de la sensibilité du milieu. En effet, dans un milieu
naturel sensible, la manipulation des équipements de forage requiert des précautions
particulières.
75
Chapitre IV
Article 34
34. Les demandes relatives aux projets de captage d'eau souterraine visés au paragraphe 2°du
premier alinéa de l’article 31 doivent être accompagnées d’une étude hydrogéologique
établissant l’impact du projet sur l’environnement, sur les autres usagers et sur la sécurité
alimentaire.
NOTES EXPLICATIVES
Le contenu détaillé d’une étude hydrogéologique n’a pas été inclus au RCES, afin d’accorder
suffisamment de latitude, tant au consultant du promoteur (ingénieur ou géologue) qu’à l’analyste
du MDDEP, pour déterminer les éléments requis pour répondre aux objectifs poursuivis par le
règlement, tout en tenant compte de la taille du projet de captage soumis. L’obligation d’obtenir la
signature d’un ingénieur ou d’un géologue, laquelle engage leur responsabilité professionnelle,
rend possible une telle avenue. Un modèle type d’étude hydrogéologique est donné à
l’annexe 2.4.
Il est important de préciser que l’autorisation du ministre prévue à l’article 31 du RCES peut, en
vertu du paragraphe s de l’article 46 de la LQE, contenir toute condition que le ministre juge
nécessaire. Ainsi, si l’étude hydrogéologique se révèle trop succincte et qu’elle ne permet pas de
répondre adéquatement aux objectifs fixés, l’ajout de conditions particulières à l’autorisation peut
être envisagé pour pallier une démonstration insatisfaisante des impacts. Par exemple, le respect
en tout temps d’un rabattement maximum à des points précis (ex : au puits d’un voisin) peut être
imposé.
L’expression « sécurité alimentaire » a été insérée dans le but de bien préciser que l’étude
hydrogéologique comprend un volet permettant au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de
l’Alimentation du Québec (MAPAQ) de réaliser l’évaluation requise pour vérifier la conformité du
projet avec son Règlement sur les eaux embouteillées, lequel relève de l’application de la Loi sur
les produits alimentaires (L.R.Q., c. P-29).
Le MAPAQ doit compléter son évaluation et produire une lettre attestant qu’il considère bel et
bien le projet comme un « projet de captage d’eau souterraine destinée à être distribuée ou
vendue comme eau de source ou eau minérale ou à être un ingrédient de fabrication, de
conservation ou de traitement annoncé comme eau de source ou eau minérale sur un produit au
sens de l’article 1 de la Loi sur les produits alimentaires (L.R.Q., c. P-29) ou sur l’emballage, le
récipient ou l’étiquette d’un tel produit ». Par ailleurs, le MDDEP évalue le projet sous l’angle
environnemental (impacts du volume d’eau captée) et détermine si l’autorisation peut être
délivrée. Cette procédure en deux temps est importante, car elle permet d’inclure le texte du
paragraphe 2° de la description du projet dans le texte de l’acte d’autorisation.
76
Chapitre IV
Article 35
35. Les demandes relatives aux projets de captage d'eau souterraine d’une capacité de 75 m3 ou
plus par jour, mais de moins de 300 m3 dont l’eau n’est pas destinée à la consommation humaine
doivent être accompagnées d’un rapport hydrogéologique établissant l’impact du projet sur les
usagers établis dans un rayon de 1 km.
NOTES EXPLICATIVES
Le contenu détaillé d’une étude hydrogéologique n’a pas été inclus au RCES, afin d’accorder
suffisamment de latitude, tant au consultant du promoteur (ingénieur ou géologue) qu’à l’analyste
du MDDEP, pour déterminer les éléments requis pour répondre aux objectifs poursuivis par le
règlement, tout en tenant compte de la taille du projet de captage soumis. L’obligation d’obtenir la
signature d’un ingénieur ou d’un géologue, laquelle engage leur responsabilité professionnelle,
rend possible une telle avenue. Un modèle type d’étude hydrogéologique est donné à
l’annexe 2.4. L’impact du projet sur les usagers établis dans un rayon de un kilomètre du projet
de captage doit être évalué, car ce dernier ne doit pas nuire abusivement à ces usagers (se
référer au deuxième objectif du RCES défini à l’article 1).
Il est important de préciser que l’autorisation du ministre prévue à l’article 31 du RCES peut, en
vertu du paragraphe s de l’article 46 de la LQE, contenir toute condition que le ministre juge
nécessaire. Ainsi, si l’étude hydrogéologique se révèle trop succincte et qu’elle ne permet pas de
répondre adéquatement aux objectifs fixés, l’ajout de conditions particulières à l’autorisation peut
être envisagé pour pallier une démonstration insatisfaisante des impacts. Par exemple, le respect
en tout temps d’un rabattement maximum à des points précis (ex : au puits d’un voisin) peut être
imposé.
Les projets visés au présent article sont des projets de captage d’eau souterraine d’une
envergure relativement faible, mais qui sont susceptibles d’affecter des usagers voisins, selon le
contexte hydrogéologique local. Le rapport hydrogéologique devrait donc normalement se
concentrer sur les impacts sur les autres usagers. Le terme « rapport » a d’ailleurs été utilisé
dans le but de préciser que l’ampleur de l’étude à réaliser doit être limitée. Un inventaire des
usagers de l’eau dans un rayon de un kilomètre doit être présent.
Le consultant, mandaté par le promoteur pour réaliser les travaux de forage du puits, doit
s’assurer de bien connaître le milieu où les travaux seront réalisés afin de prendre toutes les
précautions nécessaires pour tenir compte de la sensibilité du milieu. En effet, dans un milieu
naturel sensible, la manipulation des équipements de forage requiert des précautions
particulières.
77
Chapitre IV
Article 36
36. Les demandes relatives aux projets de captage d’eau souterraine d’une capacité de plus de
300 m3 ou plus par jour dont l’eau n’est pas destinée à la consommation humaine doivent être
accompagnées d’une étude hydrogéologique établissant l’impact du projet sur l’environnement et
sur les autres usagers.
NOTES EXPLICATIVES
Le contenu détaillé d’une étude hydrogéologique n’a pas été inclus au RCES, afin d’accorder
suffisamment de latitude, tant au consultant du promoteur (ingénieur ou géologue) qu’à l’analyste
du MDDEP, pour déterminer les éléments requis pour répondre aux objectifs poursuivis par le
règlement, tout en tenant compte de la taille du projet de captage soumis. L’obligation d’obtenir la
signature d’un ingénieur ou d’un géologue, laquelle engage leur responsabilité professionnelle,
rend possible une telle avenue. Un modèle type d’étude hydrogéologique est donné à
l’annexe 2.4.
Il est important de préciser que l’autorisation du ministre prévue à l’article 31 du RCES peut, en
vertu du paragraphe s de l’article 46 de la LQE, contenir toute condition que le ministre juge
nécessaire. Ainsi, si l’étude hydrogéologique se révèle trop succincte et qu’elle ne permet pas de
répondre adéquatement aux objectifs fixés, l’ajout de conditions particulières à l’autorisation peut
être envisagé pour pallier une démonstration insatisfaisante des impacts. Par exemple, le respect
en tout temps d’un rabattement maximum à des points précis (ex : au puits d’un voisin) peut être
imposé.
Les projets visés par le présent article concernent des captages importants qui ont
potentiellement un impact sur les voisins ou sur l’environnement en surface (lacs, résurgences,
cours d’eau, etc.), voire sur les infrastructures (tassements différentiels induits). Par conséquent,
dans l’étude, l’accent doit être mis sur la quantité d’eau captée, de même que sur l’effet du
captage sur les voisins (par exemple, on pourrait calculer les rabattements engendrés par le
captage examiné sur les puits voisins) et sur l’environnement (en surface).
Le consultant, mandaté par le promoteur pour réaliser les travaux de forage du puits, doit
s’assurer de bien connaître le milieu où les travaux seront réalisés afin de prendre toutes les
précautions nécessaires pour tenir compte de la sensibilité du milieu. En effet, dans un milieu
naturel sensible, la manipulation des équipements de forage requiert des précautions
particulières.
78
Chapitre IV
Article 37
37. Les études et rapports prévus par les articles 33 à 36 doivent être établis sous la signature
soit d’un ingénieur membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, soit d’un géologue membre de
l’Ordre des géologues du Québec et les plans et devis des installations de captage doivent être
établis sous la signature d’un ingénieur membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
NOTES EXPLICATIVES
Le présent article vise à responsabiliser le consultant mandaté par le promoteur pour la
réalisation de l’étude hydrogéologique. En exigeant la signature d’un membre en règle d’un ordre
professionnel (un géologue ou un ingénieur), on fait appel aux notions de compétence et de
protection du public contenues dans le Code des professions et dans les codes de déontologie
des ordres professionnels mentionnés.
Dans le Code de déontologie des ingénieurs, c’est l’article 2.01 qui vise la protection de
l’environnement :
« Dans tous les aspects de son travail, l'ingénieur doit respecter ses obligations envers l'homme
et tenir compte des conséquences de l'exécution de ses travaux sur l'environnement et sur la vie,
la santé et la propriété de toute personne ».
Dans le Code de déontologie des géologues, c’est l’article 3.3.1 qui concerne la protection de
l’environnement :
« Conséquences des travaux : dans tous les aspects de son travail, le géologue/géophysicien est
conscient de ses obligations envers la collectivité. Il tiendra compte des conséquences possibles
de l'exécution de ses recommandations et de ses travaux sur la vie, la santé, la propriété
d'autrui, et sur la conservation de l'environnement naturel et du patrimoine de ressources des
générations futures ».
Note : Les plans et devis des installations de captage font partie du « champ de pratique
réservée » des ingénieurs. Ainsi, le géologue peut statuer sur l’aire d’alimentation, les aires de
protection bactériologique et virologique, ainsi que sur les impacts générés par le captage de
l’eau souterraine (dus aux rabattements), mais les plans et devis de l’installation de captage
doivent obligatoirement être signés par un ingénieur.
79
Chapitre IV
Article 38
Chapitre IV
Captage d’eau souterraine soumis à l’autorisation du ministre
38. La période de validité des autorisations délivrées pour les projets de captage visés au
paragraphe 2 ou au paragraphe 3 du premier alinéa de l’article 31, mais, dans le cas du
paragraphe 3, qui ne sont pas destinés à l’alimentation en eau potable est de dix ans.
Dans les six mois précédant l’expiration de la période de validité de l’autorisation, son titulaire
doit présenter une demande de renouvellement au ministre. La demande doit être accompagnée
d’un avis établi sous la signature soit d’un ingénieur membre de l’Ordre des ingénieurs du
Québec, soit d’un géologue membre de l’Ordre des géologues du Québec, attestant que les
impacts du captage d’eau souterraine sur l’environnement, sur les autres usagers ou, dans le cas
des captages d’eau souterraine à des fins d’eau de source ou d’eau minérale, sur la sécurité
alimentaire demeurent inchangés. Si l’avis établit qu’il y a modification des impacts, la demande
de renouvellement doit être accompagnée d’une étude hydrogéologique précisant la nature et la
cause des modifications.
NOTES EXPLICATIVES
Les autorisations délivrées en vertu de l’article 31 du RCES, à l’exception de celles qui sont
délivrées pour une installation de captage d’eau souterraine destinée à la consommation
humaine (eau potable), sont valides pour une période de dix ans. Elles doivent être renouvelées
au terme de cette période pour que l’exploitation de l’installation de captage puisse se
poursuivre. Le renouvellement vise également les puits dont l’eau captée est destinée à être
embouteillée.
Le renouvellement d’une autorisation n’est pas automatique. Un avis, établi sous la signature
d’un ingénieur ou d’un géologue, est requis. De plus, malgré le dépôt d’un tel avis, le MDDEP
n’est pas tenu de reconduire l’autorisation. Si les impacts dus à l’installation de captage sont
devenus plus importants au cours des ans, bien que sa capacité n’ait pas changée, le dépôt
d’une étude hydrogéologique qui évalue convenablement ces impacts sera requis afin de pouvoir
déterminer les conditions du renouvellement.
Cette mesure a pour objet de mettre fin à la délivrance de certificats d’autorisation permanents,
c’est-à-dire sans clause de limitation dans le temps.
80
Chapitre IV
Article 39
39. Les droits pour la délivrance ou la modification des autorisations pour les projets énumérés à
l’article 31 sont les suivants :
1. 1 500 $ pour les projets de captage d’eau souterraine d’une capacité moindre que 75 m3
par jour destinée à alimenter plus de 20 personnes;
2. 3 500 $ pour les projets de captage d'eau souterraine destinée à être distribuée ou
vendue comme eau de source ou eau minérale ou à être un ingrédient de fabrication, de
conservation ou de traitement annoncé comme eau de source ou eau minérale sur un
produit au sens de la Loi sur les produits alimentaires ou sur l'emballage, le récipient ou
l'étiquette d'un tel produit;
3. 1 500 $ pour les projets de captage d'eau souterraine d’une capacité de 75 m3 et d’au
plus que 300 m3 par jour ou qui en porteront la capacité à 75 m3 par jour ou plus par jour
sans excéder 300 m3;
4. 4 000 $ pour les projets de captage d’eau souterraine d’une capacité de plus de 300 m3
par jour.
Le renouvellement des autorisations visées à l’article 38 est sujet au versement de droits
représentant 10 % de ceux prévus au premier alinéa. Toutefois, s’il y a modification des
conditions d’exploitation, les droits à verser sont les mêmes que ceux prévus au premier alinéa.
NOTES EXPLICATIVES
L'article 39 du RCES a été abrogé le 1er juin 2008 en même temps que l'entrée en vigueur de
l'Arrêté ministériel concernant les frais exigibles en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement. Les frais concernant les projets de captage d'eau souterraine sont, depuis le
1er juin 2008, exigibles en vertu du l'article 8 de l'arrêté ministériel, et non plus en vertu de
l'article 39 du RCES. Par ailleurs, l'article 23 du même arrêté stipule que les frais exigibles
doivent être payés en totalité lors du dépôt de la demande. Les tarifs applicables sont les mêmes
que ceux qui étaient définis à l'article 39 du RCES. Ces tarifs ont été déterminés sur la base des
coûts de livraison (frais associés à l'analyse du dossier et frais administratifs) inhérents à chaque
catégorie de projet.
81
Chapitre V
Article 40
40. Tout projet d’exploitation d'eaux souterraines sur le territoire des Îles-de-la-Madeleine est
subordonné à l'autorisation du ministre.
Lorsqu’il s’agit de projets qui ne sont pas visés par l’article 31, la demande d’autorisation doit être
présentée par écrit, contenir les renseignements et être accompagnée des documents
mentionnés à l’article 32.
NOTES EXPLICATIVES
Le territoire des Îles-de-la-Madeleine constitue un cas particulier au Québec. Les précipitations y
constituent la source unique d’approvisionnement en eau et les quantités, quoique suffisantes, y
sont limitées. De plus, la contamination de la nappe par un appel d’eau de mer est possible sur
ce territoire, ce qui diminuerait les quantités d’eau disponibles pour la consommation humaine.
Pour cette raison, tous les captages d’eau souterraine effectués sur ce territoire, même ceux de
moins de 75 m3 par jour, y compris ceux qui sont réalisés au moyen de puits individuels
alimentant les résidences isolées, sont, pour le moment, soumis à l’autorisation du ministre.
Certains projets de captage d’eau souterraine visés par le présent article sont également visés
par l’article 31 du RCES. Ainsi, l’acte d’autorisation doit faire référence aux deux articles.
82
Chapitre V
Article 41
41. Les dispositions de la présente section s’appliquent aux territoires des municipalités de Ville
de Mercier, Saint-Isidore, Sainte-Martine et Saint-Urbain-Premier.
NOTES EXPLICATIVES
Ces dispositions du règlement résultent de la présence connue, dans la région visée, d’une
enclave d’eau souterraine contaminée par des composés organiques chlorés au delà des
critères de potabilité de l’eau. Cette contamination provient d’anciens déversements de solvants
liquides, effectués à la fin des années 1960 et au cours de la décennie 1970.
Ces dispositions ont pour effet d’interdire le pompage d’eau souterraine dans l’enclave
contaminée et de contrôler le pompage à proximité de l’enclave afin de protéger la santé
publique et de limiter la progression du panache contaminé.
Elles remplacent l’ancien Règlement sur la protection des eaux souterraines dans la région de
ville de Mercier.
83
Chapitre V
Article 42
42. Il est interdit de forer, de creuser ou d’exploiter un ouvrage de captage dans le périmètre
décrit à l’annexe II, sauf à des fins de réhabilitation environnementale.
NOTES EXPLICATIVES
L’annexe II décrit un territoire spécifique sous lequel l’eau n’est pas potable en raison de la
présence de composés organiques volatils (COV) liés à d’anciens déversements. L’exploitation
des eaux souterraines y est interdite, puisqu’elles sont impropres à la consommation humaine
ainsi qu’à d’autres usages.
84
Chapitre V
Article 43
43. Tout puits tubulaire aménagé sur le territoire d’une municipalité visée par la présente section,
mais à l’extérieur du périmètre décrit à l’annexe II et qui est destiné à capter l’eau souterraine qui
circule dans le socle rocheux doit être foré de manière à le recouper sur une profondeur
minimale de 10 m.
NOTES EXPLICATIVES
La profondeur minimale de 10 mètres dans le roc a été établie comme étant suffisante pour
minimiser les conflits d’usages découlant de l’utilisation intensive de la ressource en eau
souterraine dans la région.
85
Chapitre V
Article 44
44. Le propriétaire d’un lieu de captage d’eau souterraine destiné à la consommation humaine ou
à la production ou à la transformation d’aliments dont l’aire d’alimentation recoupe en partie le
territoire décrit à l’annexe II doit effectuer un suivi préventif de la qualité des eaux souterraines
pour certains composés organiques, notamment le chlorure de vinyle. Le contenu du suivi (lieux
de prélèvement des échantillons d’eau souterraine et fréquence, paramètres physico-chimiques,
limite de détection, méthode de prélèvement des échantillons) sont fonction des caractéristiques
techniques du projet (lieu du captage et volume d’eau prélevé).
Les échantillons d’eau souterraine doivent être analysés par un laboratoire accrédité par le
ministre en vertu de l’article 118.6 de la Loi sur la qualité de l’environnement.
La présence d’un des composés organiques faisant partie du suivi doit être communiquée au
ministre au plus tard 30 jours après la réception par le propriétaire des résultats d’analyse des
échantillons d’eau mentionné au premier alinéa.
Les résultats du suivi doivent être conservés et être disponibles sur demande du ministre.
NOTES EXPLICATIVES
La Direction régionale de l’Estrie et de la Montérégie, en collaboration avec le Service de
l’aménagement et des eaux souterraines (SAES), établit les règles de gestion de la nappe dans
la région de la ville de Mercier, de même que les modalités d’analyse applicables aux divers
types de captage effectués dans le territoire couvert par cette disposition.
L’expression « présence confirmée » signifie que l’échantillonnage a été repris dès la première
détection du paramètre suspect et que la seconde analyse permet de conclure à une
concentration voisine de la première. Une présence confirmée est demandée afin d’éviter les
« faux positifs », étant donné les possibilités de contamination en laboratoire ou de contamination
croisée des échantillons.
86
Chapitre VI
Article 45
45. Quiconque effectue du forage à des fins de recherche d'eau souterraine doit, à la fin des
travaux, obturer les lieux forés qui ne seront pas utilisés à des fins de captage ou d'observation.
NOTES EXPLICATIVES
Cet article reprend la règle énoncée à l’article 18. Tout forage constitue un chemin d’écoulement
privilégié entre la surface et les eaux souterraines qui circulent au sein d’une formation
géologique aquifère. Il s’agit donc, potentiellement, d’une voie de migration importante pour les
substances contaminantes présentes en surface (ex. : eau de surface contaminée). Ainsi, tout
forage qui n’est pas aménagé en puits d’exploitation ou d’observation, et qui n’est donc pas
conçu et surveillé de manière à prévenir la migration de substances contaminantes (par
exemple, avec un tubage étanche et un couvercle), doit être obturé afin d’éviter une éventuelle
contamination des eaux souterraines.
Une question fréquemment soulevée à propos de cet article concerne sa portée. L’article précise
« à des fins de recherche d’eau souterraine » et réfère aux forages réalisés dans le cadre d’une
recherche d’eau ou associés à l’exploitation d’une installation de captage d’eau souterraine.
Ainsi, l’article 45 ne couvre pas les forages réalisés à d’autres fins, notamment à des fins
d’exploration minière. Puisque le règlement couvre le « captage des eaux souterraines », on ne
peut étendre la portée de l’article 45 à d’autres activités, même s’il était logique de le faire (un
forage d’exploration minière peut également créer un lien direct de la surface vers les eaux
souterraines d’une formation géologique aquifère).
L’obturation peut s’effectuer de la même manière que pour un puits tubulaire, tel que le montre le
schéma présenté à la figure 5 de l’annexe 1.
87
Chapitre VI
Article 46
46. Celui qui aménage un puits d'observation doit le couvrir, de façon sécuritaire, de manière à
empêcher l'infiltration de contaminants.
NOTES EXPLICATIVES
Cet article reprend la règle de l’article 15 en l’appliquant aux puits d’observation, lesquels sont
normalement utilisés à des fins d’échantillonnage et de mesure du niveau de l’eau souterraine.
Les puits d’observation pouvant être exploités sur une longue période, il faut donc s’assurer qu’ils
ne constituent pas un accès direct aux eaux souterraines d’une formation géologique aquifère,
pour de l’eau de surface potentiellement contaminée.
Comme c’était le cas de l’article 45, l’article 46 ne s’applique qu’aux puits d’observation utilisés
dans le cadre d’une recherche d’eau ou associés à l’exploitation d’une installation de captage
d’eau souterraine. Ainsi, l’article 46 ne couvre pas les puits d’observation utilisés dans le cadre
d’autres activités. Il faut prendre en considération la portée du règlement; puisque celui-ci couvre
le « captage des eaux souterraines », on ne peut étendre la portée de l’article 46 à d’autres
activités, par exemple celles des puits d’observation aménagés dans le cadre d’un programme
de suivi sur un terrain contaminé, même s’il était logique de le faire.
88
Chapitre VI
Article 47
47. Toute demande de permis de forage doit être présentée, sur le formulaire fourni par le
ministre, par le titulaire d'une licence d'entrepreneur en puits forés délivrée par la Régie du
bâtiment du Québec.
NOTES EXPLICATIVES
L’article 7 de la Loi modifiant la Loi sur la qualité de l’environnement et d’autres dispositions
législatives (2002, c.53; Loi 130), entrée en vigueur le 17 décembre 2002, a abrogé les
articles 45.4, 45.5 et le paragraphe q de l’article 46 de la Loi sur la qualité de l’environnement
(L.R.Q., c.Q 2). Ces articles accordaient au gouvernement les pouvoirs d’exiger l’obtention d’un
permis de forage annuel pour réaliser des forages destinés à capter l’eau souterraine en
profondeur, ainsi que d’en prescrire par règlement les modalités de renouvellement.
L’abrogation de ces articles de la LQE rend inopérants les articles 47, 48 et 49 du RCES.
Par conséquent, depuis le 17 décembre 2002, le Ministère ne délivre plus de permis pour
le forage de puits, éliminant ainsi le dédoublement avec le permis de la catégorie 4218,
« Entrepreneurs en puits forés », délivré par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
Les articles 47, 48 et 49 seront abrogés lors d’une éventuelle révision du RCES.
89
Chapitre VI
Article 48
48. Toute demande de renouvellement du permis doit être présentée, sur le formulaire fourni par
le ministre, au plus tard le 1er mars de chaque année.
NOTES EXPLICATIVES
Voir les notes explicatives de l’article 47.
90
Chapitre VI
Article 49
49. La demande de permis ou de son renouvellement doit être accompagnée d'un mandat-poste
ou d'un chèque certifié de 75 $ fait à l'ordre du ministre des Finances.
NOTES EXPLICATIVES
Voir les notes explicatives de l’article 47.
91
Chapitre VII
Article 50
50. Toute infraction à l’une des dispositions des articles 4 à 23, 40, 42, 43, 45, 46, du premier
alinéa de l’article 53, du premier alinéa de l’article 54, ainsi qu’à l’une de celles des
articles 58 et 59 rend le contrevenant passible d'une amende :
NOTES EXPLICATIVES
Les articles 4 à 23 portent sur les normes de construction et de localisation des ouvrages de
captage et visent à assurer la qualité de l’eau captée. Les articles 40, 42 et 43 portent sur les
aquifères sensibles des Îles-de-la-Madeleine et de la ville de Mercier. Pour leur part, les
articles 45 et 46 portent sur l’obligation d’obturer ou de couvrir des puits ou des puits
d’observation.
Des amendes plus lourdes que celles prévues à l’article 109 de la Loi sur la qualité de
l’environnement sont appliquées pour une infraction à ces dispositions.
92
Chapitre VII
Article 51
51. Toute infraction à l’une des dispositions des articles 24 à 26, 28 à 30 et 44 rend le
contrevenant passible d'une amende :
NOTES EXPLICATIVES
Des amendes plus lourdes que celles prévues à l’article 50 sont appliquées dans le cas
d’infractions touchant des dispositions visant la protection des installations de captage alimentant
une collectivité en eau potable.
Comme l’article 31 ne fait pas partie de la liste des articles visés aux articles 50 et 51 du RCES,
l’amende doit être imposée en vertu de l’article 109 de la LQE.
93
Chapitre VII
Article 52
52. En cas de récidive, les amendes prescrites par les articles 50 et 51 sont portées au double.
NOTES EXPLICATIVES
Disposition standard
94
Chapitre VIII
Article 53
Cependant, si lors de l’essai de débit prévu à l’article 19 il ne peut être soutiré une quantité d’eau
suffisante pour satisfaire les besoins domestiques, un puits de surface ou une pointe filtrante
peuvent être installés au lieu d’un puits tubulaire.
NOTES EXPLICATIVES
L’expression « construction principale » désigne tout bâtiment où se déroulent des activités
humaines pour lesquelles une alimentation en eau est requise (ex. : une résidence). La présence
sur un terrain d’une construction principale nécessite donc une source d’approvisionnement en
eau. Si elle existait au 15 juin 2002, c’est donc qu’une source d’alimentation en eau était déjà
présente ou prévue à cette date. Ainsi, l’article 53 s’applique lorsqu’un ouvrage de captage
existant au 15 juin 2002 doit être remplacé et que les dimensions du terrain ne permettent pas le
respect des distances prescrites à l’article 5. En effet, la référence aux dispositions de cet
article n’est possible que si les distances prescrites à l’article 5 ne peuvent pas être
respectées.
Selon le principe appliqué dans le présent article, tout propriétaire d’un terrain sur lequel on
retrouve une construction principale – autorisée par la municipalité le ou avant le 15 juin 2002 –
doit pouvoir être en mesure de maintenir son alimentation en eau, notamment en aménageant un
ouvrage de captage d’eau souterraine, même si les dimensions de son terrain ne permettent pas
le respect des distances prescrites à l’article 5. L’objectif du présent article est donc d’éviter de
priver d’eau les occupants d’un bâtiment existant.
Dans un cas visé par l’article 53, le propriétaire devra nécessairement commencer par
faire aménager un puits tubulaire dont l’espace annulaire est scellé sur au moins
cinq mètres de profondeur, conformément aux paragraphes 1 à 3 du deuxième alinéa de
l'article 10. S’il ne peut subvenir de façon adéquate à ses besoins en eau avec le puits tubulaire,
il pourra aménager un autre type d’ouvrage de captage (puits de surface, pointe filtrante ou
ouvrage de captage de source). Le non-respect des normes de distance de l’article 5,
particulièrement dans le cas d’un ouvrage de captage autre qu’un puits tubulaire scellé, se traduit
par une source d’alimentation en eau à risque. L’objectif du RCES est de favoriser la protection
des eaux souterraines destinées à la consommation humaine. Cependant, dans un cas couvert
par l’article 53, le propriétaire devra, de toute façon, se conformer aux dispositions de l’article 21,
qui mentionne que le propriétaire doit se conformer à l’article 3 du Règlement sur la qualité de
l’eau potable, et donc prendre les mesures appropriées (suivi périodique de la qualité et
installation d’un système de traitement) pour s’assurer que l’eau prélevée est propre à la
95
consommation humaine.
En dépit du fait qu’aucune distance ne soit précisée au présent article, il va de soi qu’il est
souhaitable d’aménager le puits le plus loin possible des systèmes de traitement d’eaux usées.
La date à laquelle fait référence le présent article est le 15 juin 2002, afin d’assurer l’arrimage
avec l’entrée en vigueur de l’article 60 qui modifie le règlement Q-2, r-8.
96
Chapitre VIII
Article 54
Cependant, si lors de l’essai de débit prévu à l’article 19 il ne peut être soutiré une quantité d’eau
suffisante pour satisfaire les besoins domestiques, un puits de surface ou une pointe filtrante
peuvent être installés au lieu d’un puits tubulaire.
NOTES EXPLICATIVES
Le principe qui est énoncé dans les notes explicatives de l’article 53 est repris dans l’article 54 et
s’applique de la même façon. Toutefois, il convient de préciser que, même si la distance de
30 mètres ne peut être respectée par rapport à une parcelle en culture, les normes de distance
applicables à l’interdiction d’épandre des matières fertilisantes demeurent les mêmes
(dispositions de l’article 26).
La date à laquelle fait référence cet article est le 15 juin 2003 et correspond à la date d’entrée en
vigueur du chapitre II.
97
Chapitre VIII
Article 55
55. Malgré l’article 24, l’aire de protection immédiate d’un lieu de captage existant le 15 juin 2002
peut être établie à une distance moindre de 30 m, compte tenu des obstacles présents, telles la
dimension du terrain, une route ou une habitation.
NOTES EXPLICATIVES
Pour les lieux de captage existants, l’aire de protection immédiate doit tenir compte des
obstacles présents et en suivre les contours. Le propriétaire n’a donc pas à acquérir une
superficie additionnelle de terrain, à déplacer ou encore à détruire des constructions existantes
pour se conformer à l’article 24. Il va sans dire que, malgré ces assouplissements, ce dernier doit
tout de même être vigilant quant à la présence de sources potentielles de contamination à
proximité de l’ouvrage de captage et qu’il est bon de le lui rappeler.
L’assouplissement introduit dans cet article pour tenir compte des situations existantes au
15 juin 2002 ne s’applique pas aux nouveaux ouvrages de captage.
98
Chapitre VIII
Article 56
56. Pour l’application de l’article 26 et jusqu’au 15 juin 2006, l’aire de protection bactériologique
réputée vulnérable d’un lieu de captage d’eau souterraine alimentant plus de 20 personnes
correspond à la zone définie par un rayon de 100 m autour du lieu de captage.
Pour l’application de l’article 26 et jusqu’au 15 juin 2006, l’aire de protection virologique réputée
vulnérable d’un lieu de captage d’eau souterraine dont le débit moyen est supérieur à 75 m3 par
jour correspond à la zone définie par un rayon de 300 m autour de ce lieu.
NOTES EXPLICATIVES
Le 12 juillet 2006, l'article 57.1 modifiait l'article 56 en prolongeant, jusqu'au 15 juin 2008, le
respect des distances arbitraires aux fins de l'application de l'article 26 (épandage de matières
fertilisantes) pour les ouvrages de captage d'eau souterraine destinée à la consommation
humaine pour une collectivité de plus de 20 personnes et dont le volume maximal journalier
pompé est supérieur à 75 m3. Pour l'épandage de déjections animales ou de compost de ferme,
une distance de 100 mètres est appliquée pour délimiter l'aire de protection bactériologique,
alors qu'une distance de 300 mètres est appliquée pour délimiter l'aire de protection virologique.
Depuis le 15 juin 2008, cette disposition transitoire ne s'applique plus, et ce sont celles de
l'article 26 qui sont en vigueur.
99
Chapitre VIII
Article 57
57. Pour l’application des articles 29 et 30 et jusqu’au 15 juin 2006, l’aire de protection
bactériologique réputée vulnérable d’un lieu de captage d’eau souterraine alimentant plus de
20 personnes dont le débit moyen journalier est inférieur à 75 m3 correspond à la zone définie
par un rayon de 100 m autour du lieu de captage. Toutefois, un rayon de 300 m doit être
appliqué si le débit moyen journalier est supérieur à 75 m3 ou si l’eau souterraine est captée à
des fins d’eau de source ou d’eau minérale.
Pour l’application de l’article 30 et jusqu’au 15 juin 2006, l’aire de protection virologique réputée
vulnérable d’un lieu de captage d’eau souterraine correspond à la zone définie par un rayon de
300 m autour de ce lieu.
NOTES EXPLICATIVES
Le 12 juillet 2006, l'article 57.1 modifiait l'article 56 en prolongeant, jusqu'au 15 juin 2008, le
respect des distances arbitraires aux fins de l'application de l'article 26 (épandage de matières
fertilisantes) pour les ouvrages de captage d'eau souterraine destinée à la consommation
humaine pour une collectivité de plus de 20 personnes et dont le volume maximal journalier
pompé est supérieur à 75 m3. Pour l'épandage de déjections animales ou de compost de ferme,
une distance de 100 mètres est appliquée pour délimiter l'aire de protection bactériologique,
alors qu'une distance de 300 mètres est appliquée pour délimiter l'aire de protection virologique.
Depuis le 15 juin 2008, cette disposition transitoire ne s'applique plus, et ce sont celles de
l'article 26 qui sont en vigueur.
100
Chapitre VIII
Article 58
58. Le propriétaire d’un lieu de captage d’eau souterraine situé dans le territoire d’une
municipalité visée à l’article 41 doit transmettre au ministre au plus tard le 15 juin 2003 un avis
indiquant l’emplacement de tout ouvrage de captage, l’utilisation de l’eau captée, une estimation
du volume moyen d’eau captée quotidiennement et du volume de pointe journalière, ainsi que le
nombre de jours par année où il y a captage d’eau. Il doit par la suite aviser le ministre de
l’Environnement de tout changement aux renseignements contenus à l’avis.
NOTES EXPLICATIVES
Cette disposition visait à recenser tous les usagers de l’eau souterraine sur le territoire de la ville
de Mercier, lequel est visé à l’article 41 et couvert par les dispositions de la section II du
chapitre V.
101
Chapitre VIII
Article 59
59. Le propriétaire d'un lieu de captage capable de fournir un volume d'au moins 75 m3 d'eau
souterraine par jour doit transmettre au ministre au plus tard le 15 juin 2003 un avis indiquant
l'emplacement de tout ouvrage de captage, l'utilisation de cette eau, le volume d'eau prélevé
quotidiennement et le nombre de jours par année où s’effectue le prélèvement. Il doit également
aviser le ministre de tout changement ayant pour effet de rendre inexact ou incomplet cet avis.
NOTES EXPLICATIVES
Cet article ne s’applique plus depuis le 15 juin 2003.
102
Chapitre VIII
Article 60
60. Le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées* est
modifié par le remplacement de la première ligne du tableau du paragraphe d) du premier alinéa
de l’article 7.2, commençant par les mots « Puits ou source », par :
NOTES EXPLICATIVES
Cet article a modifié le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des
résidences isolées (Q 2, r.8), le 15 juin 2002, afin d’assurer une cohérence avec les dispositions
de l’article 5 du RCES.
103
Chapitre VIII
Article 61
NOTES EXPLICATIVES
Abrogation des deux règlements mentionnés devenus désuets avec l’adoption du présent
règlement.
104
Chapitre VIII
Article 62
62. Le présent règlement s'applique notamment dans une aire retenue aux fins de contrôle et
dans une zone agricole établie suivant la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles (L.R.Q., c. P 41.1).
NOTES EXPLICATIVES
Disposition standard qui signifie que le RCES s’applique également sur le territoire agricole du
Québec. Cette disposition est requise en raison des restrictions énoncées à l’article 124.1 de la
LQE.
105
Chapitre VIII
Article 63
63. Les municipalités locales sont chargées de l'application des articles 2 à 20, 22, 23, 42,
43, 53, 54 et des deuxièmes alinéas des articles 56 et 57.
NOTES EXPLICATIVES
Dans le cas des articles 3, 5 à 8, 18, 20, 53 et 54, la responsabilité municipale s’applique en ce
qui concerne la délivrance du permis de construction, la vérification des normes de localisation,
l’obturation des ouvrages de captage et la réception du rapport de construction de l’ouvrage de
captage. En ce qui concerne les autres articles, le texte de l’article précise à qui incombe la
responsabilité. Par ailleurs, il revient à la municipalité de faire respecter l’application de ces
articles. Les plaintes reçues par téléphone concernant l’application de tous les articles énumérés
seront automatiquement transmises à la municipalité.
L’annexe 2.5 présente une procédure de traitement des plaintes à utiliser dans l’éventualité d’une
mauvaise application de l’une des dispositions citées dans cet article.
106
Chapitre VIII
Article 64
64. Le ministre de l’Environnement doit, au plus tard le 15 juin 2008, et par la suite tous les
cinq ans, présenter au gouvernement un rapport sur la mise en œuvre du présent règlement.
Ce rapport est rendu public au plus tard 15 jours après sa présentation au gouvernement.
NOTES EXPLICATIVES
Il s’agit de la « clause de révision aux cinq ans » du règlement. Le RCES étant pleinement entré
en vigueur le 15 juin 2003, la date de présentation du rapport au gouvernement est fixée au
15 juin 2008. Puisque le rapport doit être rendu public 15 jours plus tard, s’il fait état de
problèmes d’application, il devra nécessairement comporter un exposé des solutions envisagées,
qui pourra, notamment, comprendre des propositions de modifications réglementaires. Toutefois,
une modification réglementaire ne constitue pas nécessairement la solution à tout problème
d’application; d’autres avenues peuvent être considérées (ex. : la mise en œuvre d’un
programme d’aide financière).
107
Chapitre VIII
Article 65
2. des dispositions du chapitre IV qui entreront en vigueur le 15 juin 2003 sauf en ce qui
concerne les articles 31 à 38 qui sont applicables aux territoires visés à l’article 41 à
compter du 15 juin 2002;
NOTES EXPLICATIVES
L’article 65 a permis une entrée en vigueur graduelle du RCES pour l’élaboration des outils de
mise en œuvre et la formation des principaux intervenants visés.
Le paragraphe 3 établit que les exploitants d’un lieu de captage d’eau souterraine alimentant plus
de 20 personnes et dont le débit moyen d’exploitation est supérieur à 75 m3 par jour doivent,
depuis le 15 juin 2006, se conformer aux dispositions de l’article 25. Dans le cadre du processus
d’autorisation d’un projet de captage inclus dans cette catégorie, il est donc nécessaire d’exiger
la réalisation du travail requis par l’article 25. Un incitatif pour la détermination des aires
d’alimentation et de protection des nouveaux ouvrages de captage réside dans le fait que les
travaux inhérents à la détermination de ces aires peuvent être considérés dans le cadre du
programme d’infrastructures administré par le ministère des Affaires municipales, des Régions et
de l’Occupation du territoire (MAMROT).
108
ANNEXE 1
FIGURES
109
FIGURE 1 : Schéma d’aménagement d’un puits tubulaire
110
FIGURE 2 : Schéma d’aménagement d’un puits de surface
111
FIGURE 3 : Schéma d’aménagement d’un ouvrage de captage de
source
112
FIGURE 4 : Schéma d’aménagement d’une pointe filtrante
113
FIGURE 5 : Schéma d’obturation d’un puits tubulaire
114
FIGURE 6 : Schéma d’obturation d’un puits de surface
115
ANNEXE 2
DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES
116
ANNEXE 2.1
117
Méthode d’estimation du débit de pompage
Le RCES réfère à deux notions différentes en ce qui concerne le débit. D’une part, au chapitre III
portant sur les aires de protection et sur les dispositions particulières pour le milieu agricole,
l’expression « débit moyen d’exploitation » est utilisée. D’autre part, au chapitre IV portant sur les
autorisations ministérielles par lesquelles on examine les possibilités de conflits entre différents
usagers, on fait plutôt référence à la notion de « capacité de pompage ». En théorie, il est logique
de faire cette différenciation. Cependant, en pratique, il est difficile de différencier clairement les
deux concepts. Même si une différence de terminologie a été introduite dans le RCES, dans les
faits, les deux valeurs sont déterminées de la même manière, soit sur la base des besoins
journaliers « de pointe » en eau des usages futurs auxquels sera associé l’ouvrage de captage. Il
s’agit des besoins en eau à partir desquels la conception de l’ouvrage sera réalisée et pour
lesquels il existe des tableaux de valeurs-guides représentatives.
Le tableau donné ci-dessous dresse la liste des valeurs représentatives de divers besoins
journaliers en eau.
Détermination des besoins en eau pour la consommation humaine par type d’établissement
Afin de faciliter l’estimation des débits moyens d’exploitation (ou « capacité de pompage ») en
l’absence de compteurs d’eau, le tableau suivant 1 , fournit des valeurs-guides. Ces valeurs offrent
un bon estimé des consommations journalières par individu ou par unité (places de
stationnement, nombre de lits, etc.), et ce, en fonction des principaux types d’établissement visés
par le Règlement en ce qui a trait à la consommation humaine. Le débit moyen d’exploitation est
établi sur la base de la capacité d’accueil de l’établissement prévue dans les permis
d’exploitation. Ainsi, dans le cas d’un camping, le débit moyen d’exploitation sera estimé en
multipliant le débit journalier par individu par le nombre d’individus correspondant à la capacité
d’accueil.
1
Tableau 5.1 du Guide de conception des installations de production d’eau potable.
118
Tableau 5-1 : Consommation unitaire de certains usagers
(Source : Brière, François, 2000)
Établissement - utilisations Consommation
[L/(personne·d) ou L/(unité·d)]
De plus, signalons qu’à la section 5.2.1 du Guide de conception des installations de production
d’eau potable, la valeur de référence pour la consommation résidentielle a été fixée à 250 L par
personne·par jour. Ainsi, cette valeur peut être utilisée dans les cas de parcs de maisons mobiles
ou dans toute autre situation où l’ouvrage de captage sera utilisé à des fins résidentielles. En
considérant cette valeur, un ouvrage de captage dont le débit moyen d’exploitation est de 75 m3
par jour pourrait alimenter une collectivité de 300 personnes. La plupart des ouvrages de
119
captage municipaux sont donc caractérisés par un débit moyen d’exploitation supérieur à 75 m3
par jour.
Détermination des besoins en eau pour l’élevage d’animaux
Les sites Web suivants traitent des besoins en eau pour différents types d’élevage.
Bovins laitiers :
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinslaitiers/Documents/bov19.pdf
Bovins de boucherie :
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinsboucherie/Documents/bouveauE.PDF
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinsboucherie/Documents/bb328.pdf
Enfin, les représentants des bureaux régionaux du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de
l’Alimentation du Québec (MAPAQ) sont des personnes-ressources à consulter pour l’évaluation
des besoins en eau associés à différents élevages.
Pour les productions maraîchères (peu importe le type de culture), une valeur-guide d’un pouce
(0,025 mètre) d’eau sur toute la superficie cultivée peut être utilisée pour estimer les besoins en
eau nécessaires à l’irrigation. Ainsi, à titre d’exemple, pour un champ cultivé d’une superficie d’un
hectare (10 000 mètres2), 250 m3 seraient requis pour les systèmes par aspersion et 125 m3
seraient nécessaires pour les systèmes goutte à goutte. Le débit moyen journalier dépend de la
période d’application retenue par le maraîcher. À titre d’exemple, si ce dernier décide d’irriguer
ses champs par aspersion sur un intervalle de deux jours, le débit moyen journalier équivaudra à
125 m3.
Finalement, dans les cas où il y aurait contestation du débit d’exploitation estimé à partir des
valeurs-guides, une vérification effectuée à l’aide d’une méthode de jaugeage (par l’utilisation
d’un compteur d’eau sur une période de trois jours, par exemple) devra être envisagée afin de
déterminer le débit réel moyen d’exploitation. Cependant, cette démarche ne peut être entreprise
qu’une fois que l’ouvrage de captage est en exploitation; elle doit donc être considérée en dernier
recours. D’autre part, la capacité de pompage pourra être vérifiée en mesurant le débit lorsque la
pompe installée fonctionne à sa capacité maximale.
120
ANNEXE 2.2
121
122
ANNEXE 2.3
123
RÈGLEMENT SUR LE CAPTAGE DES EAUX SOUTERRAINES (Q-2, R.1.3)
Dispositions en vigueur pour le milieu agricole (section II, chapitre III)
Boues municipales (sauf CAN/BNQ0413-200, 100 m 200 m Jusqu’au 15 juin 2008 : 300 m (art. 56) sauf
CAN/BNQ0413-400) pour les eaux embouteillées
Après le 15 juin 2008 : aire de protection
virologique lorsque ID 100 sur une
quelconque portion de cette aire (sauf
CAN/BQ0413-200 ou CAN/BNQ0413-400)
Activités d’épandage – interdiction par la Sans objet Sans objet Toute portion de l’aire d’alimentation si
municipalité (art. 27) : N > 5 ppm deux fois consécutives
Avis à l’agriculteur lorsque N > 3 ppm dans le Sans objet Agriculteurs dans un rayon de 200 m Agriculteurs dans l’aire d’alimentation
cadre du suivi du RQEP (art. 28) : (ne s’applique pas aux captages d’eaux
embouteillées)
Aménagement d’installations d’élevage et 30 m ** 100 m Jusqu’au 15 juin 2008 : 300 m (art. 57)
d’ouvrages de stockage de déjections animales Après le 15 juin 2008 : aire de protection
(art. 29) : bactériologique lorsque ID 100 sur une
quelconque portion de cette aire
Stockage de déjections animales, de compost de 300 m 300 m Jusqu’au 15 juin 2008 : 300 m (art. 57)
ferme ou de boues municipales à même le sol dans Après le 15 juin 2008 : 300 m + aire de
un champ cultivé (art. 30) : protection bactériologique (ou virologique
pour les boues municipales) lorsque ID 100
sur une quelconque portion de cette aire
*
Indice de vulnérabilité DRASTIC
**
Cette distance est portée à 75 mètres s’il s’agit d’un enclos d’hivernage de bovins de boucherie.
124
ANNEXE 2.4
125
Modèle d’étude hydrogéologique pour une demande d’autorisation
d’extraction d’eau souterraine
0 Préambule
i Modèle de table des matières
ii Bref descriptif du contenu
0 Préambule
Le Règlement sur le captage des eaux souterraines (Q-2, r.1.3) exige qu'une demande
d'autorisation au ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, pour un
projet de captage d'eau souterraine, soit accompagnée d'une étude hydrogéologique. Cette
étude présente les connaissances recueillies et qui permettent à l'ingénieur ou au géologue de
formuler une opinion motivée quant aux impacts du projet sur l'environnement, sur les autres
usagers et, le cas échéant, sur l'utilisation de l'eau souterraine comme eau potable.
Ce document présente la table des matières d’une étude type et décrit le contenu de chacune
des sections de façon sommaire. Les premières sections de l'étude, soit les sections 2 à 7,
couvrent l'ensemble des connaissances susceptibles d'être présentées pour définir le contexte
hydrogéologique local, et donc pour étayer les opinions formulées par l’auteur de l’étude. Il
convient de souligner que l'ampleur du contenu des sections 2 à 7 est fonction de celle du projet
de captage. Pour un projet de faible envergure, qui implique donc un faible débit d'exploitation, le
contenu de ces sections peut être ramené à un minimum.
1— Introduction
Mandat
Description sommaire du projet
a) Milieu physique
Localisation cadastrale, climat, topographie, réseau de drainage et géologie
régionale (roc et dépôts meubles)
b) Milieu humain
Affectations des sols
Usages antérieurs
Sources potentielles de contamination
3— Instrumentation
4— Géologie
a) Géophysique
b) Géologie
Sondages, forages ou excavations (rétrocaveuse)
Aménagement de puits, de piézomètres, de puits d’observation ou de drains
horizontaux
Géologie locale des dépôts meubles et du roc
126
5— Installation de captage
6— Hydrogéologie
a) Données hydrogéologiques
b) Modélisation
11— Conclusions
12— Recommandations
Références
Annexes
Dans l’étude, « l’installation » est soit l’installation de captage existante (par exemple, dans le cas
d’une demande d’autorisation pour une augmentation de débit d’exploitation), soit un ouvrage de
prospection (dans le cas d’une demande d’autorisation pour une nouvelle installation).
1— Introduction
Mandat
Dans cette section, on trouve ordinairement la description du mandat exact du consultant, c’est-
à-dire le but de l’étude.
Par exemple :
a) Les services de la firme X consultant inc. ont été retenus par la Ville de QQ pour effectuer
une recherche d’eau souterraine pour alimenter une population de X personnes. Le débit
3
recherché est de W m /h pour combler les besoins additionnels du réseau existant, incluant
les besoins futurs sur une projection de 20 ans.
b) La société Y veut approfondir l’exploitation de la carrière YY et a retenu les services de la
firme X consultant inc. afin de préparer la demande de certificat d’autorisation pour ce projet.
127
déroulement des travaux, les problèmes rencontrés et le temps qu’il a fait en général. Ces
informations peuvent s’avérer importantes pour l’analyse des résultats.
Par exemple :
Les travaux se sont échelonnés du 15 juin au 30 septembre… Des bris mécaniques ont
occasionné des retards… La pompe s’est brisée et a dû être changée… Des pluies diluviennes
ont rendu les accès difficiles… Les mesures de niveaux d’eau qui présentent des soubresauts ou
qui donnent une courbe bizarre lors de l’essai de pompage peuvent être associées à des
fluctuations du débit de la pompe, etc.
128
2 Localisation et description de la zone du projet
a) Milieu physique
Deux cartes de localisation sont ordinairement produites. Une carte à une échelle de
1 : 100 000, 1 : 250 000 ou 1 : 500 000 (c’est-à-dire une échelle où il y a suffisamment de
points de référence pour localiser le projet sur le territoire du Québec). L’autre carte à
une échelle suffisamment détaillée pour localiser les milieux physique et humain
environnants. L’échelle de cette deuxième carte est variable et peut être de 1 : 5 000, de
1 : 10 000 ou de 1 : 20 000.
Quant à la géologie régionale du roc et des dépôts meubles, elle est ordinairement tirée
des cartes qui ont été élaborées par le ministère des Ressources naturelles et de la
Faune, par la Commission géologique du Canada et, occasionnellement, par le ministère
de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Si des données hydrogéologiques
régionales existent, elles peuvent être précisées dans cette section du rapport.
b) Milieu humain
Cette section présente les activités ou les utilisations des terres situées autour du
captage à l’étude dans un rayon de l’ordre du kilomètre ainsi qu’un inventaire des
infrastructures existantes dans cette zone. Les activités peuvent être d’origine
domestique, agricole ou industrielle. Certaines activités peuvent n’exister que pendant
une période de l’année (par exemple, l’épandage de sels sur les routes).
Les activités domestiques sont celles des résidents dans le secteur à l’étude et réfèrent à
leur mode d’alimentation en eau, à leurs fosses septiques et à leurs champs d’épuration.
En dressant la liste des activités industrielles il faut considérer toute activité qui est
susceptible de générer une contamination de l’eau souterraine ou de rendre le milieu
aquifère plus vulnérable qu’à l’état naturel. On peut faire état des sites de lagunage ou de
résidus industriels, des réservoirs d’hydrocarbures ou de produits chimiques, des lieux
d’élimination de déchets domestiques ou de boues de fosses septiques, des carrières et
des sablières ou encore de toutes les activités liées au transport.
3 Instrumentation
Généralement, les instruments utilisés pour réaliser les travaux de terrain sont mentionnés et
décrits. Certains consultants leur consacrent un chapitre, d’autres ajoutent l’information en
annexe ou intègrent cette information dans le texte au fur et à mesure des chapitres. Dans cette
section consacrée à l’instrumentation utilisée, on trouve notamment de l’information sur :
129
Le type de foreuse utilisée (rotative, à câble, à diamant, à la tarière, etc.). La mention du
type de foreuse est importante, car elle donne des indications sur la vitesse des travaux, sur
la qualité de l’échantillonnage des sols et, conséquemment, sur la représentativité des
courbes granulométriques lorsqu’il y en a, de même que sur la précision de la stratigraphie
recoupée au droit du forage;
Le type d’appareil utilisé, lorsqu’il y a du nivellement, afin d’établir la fiabilité des résultats
présentés. On peut également fournir une description précise du repère utilisé;
La façon dont les distances ont été mesurées (chaînage, au pas, avec appareil, etc.),
pour établir le degré de fiabilité des résultats présentés;
L’échantillonnage de l’eau. Les bouteilles sont-elles fournies par le laboratoire? Les acides
ou neutralisants sont-ils déjà dans les bouteilles fournies? Le protocole expérimental doit être
décrit de façon suffisamment précise pour qu’on puisse juger de la fiabilité de
l’échantillonnage (volume purgé, précautions de manipulation, etc.).
4 Géologie
a) Géophysique
Dans le cadre d’une recherche d’eau souterraine ou de caractérisation d’un aquifère, certains
consultants utilisent des méthodes géophysiques pour l’implantation des cibles de forage. La
section traitant de géophysique présente l’instrumentation utilisée et les résultats obtenus et
comprend les figures associées ainsi que des cartes de localisation des travaux effectués sur le
terrain, lesquelles présentent les sites retenus pour les sondages. Une partie plus détaillée sur
les méthodes géophysiques se trouve dans le document intitulé « Outils de détermination d’aires
d’alimentation et de protection de captage d’eau souterraine » diffusé sur le site du Ministère.
b) Géologie
Dans cette section, le consultant fournit des données de nature géologique obtenues à la suite
des sondages ou des forages effectués lors de la recherche d’eau. Les diagraphies de tous les
forages réalisés dans le cadre de l’étude doivent être présentés dans le rapport. Des coupes
stratigraphiques doivent être jointes soit dans le texte, soit en annexe. S’il dispose de
suffisamment d’informations, le consultant peut présenter des profils en long de la stratigraphie
du secteur à l’étude suivant deux axes plus ou moins perpendiculaires. Un des axes est parallèle
à l’écoulement de l’eau souterraine et l’autre est perpendiculaire à cet écoulement. Ces profils en
long peuvent également se trouver dans la section consacrée à l’hydrogéologie.
5 Installation de captage
Dans cette section, on retrouve une description détaillée de l’installation de même qu’une
estimation de son débit d’exploitation et de sa durée de vie (généralement basée sur une
extrapolation sur 20 ans).
130
Dans le plan d’aménagement de l’ouvrage, on trouve les spécifications du tubage et de la crépine
(le cas échéant), une description stratigraphique incluant une échelle d’élévation ainsi que la
mention de la présence, ou pas, d’une collerette de béton.
L’évaluation des besoins en eau pourra se baser sur les éléments présentés à la section 3.3 du
document Contenu des demandes d'autorisation pour les projets d’installations de production
d’eau potable et à la section 5 du Guide de conception des installations de production d’eau
potable (s’il s’agit d’un projet de production d’eau potable).
6 Hydrogéologie
a) Données hydrogéologiques
Dans cette section, on fait également état des niveaux d’eau avant pompage, des essais de
pompage par paliers de 72 heures, et on fournit une interprétation des données obtenues à la
suite des mesures effectuées lors de ces essais. Les résultats sont présentés sous formes de
tableaux et de courbes et sont donnés plus souvent en annexe qu’au fur et à mesure dans le
texte. Les hypothèses liées aux méthodes d’interprétation des essais devraient être rappelées et
2
leur validité devrait être commentée (se référer à Chapuis , 1999).
Il arrive que le consultant réalise un essai de traçage afin de caractériser plus précisément les
liens hydrauliques, la porosité et le coefficient de dispersion de l’aquifère.
Des cartes piézométriques avant pompage et en régime permanent. Par la suite, celles-ci
vont servir de référence pour déterminer l’influence du pompage;
2
R. Chapuis.Guide des essais de pompage et leurs interprétations, Les publications du Québec, 1999, 156
pages.
131
artésiennes coulantes, le rayon doit couvrir une étendue suffisante pour protéger tous les
utilisateurs qui comptent sur la condition coulante pour s’approvisionner en eau. Cela
implique donc que les captages existants pourront en tout temps prélever le débit que leur
permettent leurs infrastructures pour satisfaire leurs besoins;
L’aire d’alimentation du captage et ses aires de protection de 200 et 550 jours (pour les cas
d’eau potable de débit moyen d’exploitation supérieur à 75 m3 par jour; article 25 du RCES).
Selon les cas, ces aires pourront être déterminées par des méthodes de cartographie
hydrogéologique, par des méthodes analytiques ou par des méthodes de modélisation
numérique. Pour plus de détails, on peut se référer au document intitulé «Outils de
détermination d’aires d’alimentation et de protection de captages d’eau souterraine » diffusé
sur le site du Ministère;
Les zones de recharge. La recharge sera quantifiée. Cette section doit permettre de
déterminer s’il y a des risques présents ou futurs de surexploitation de la nappe. Cet aspect
sera éventuellement omis si les zones de recharge sont trop loin de la zone d’étude pour être
déterminées et si le projet de captage n’a, de façon évidente, qu’un impact minime sur la
ressource;
b) Modélisation
Lorsqu’une modélisation est réalisée dans le cadre de l’étude, le rapport contiendra les
informations suivantes :
La description du logiciel. Qui en sont les auteurs? Quelle en est la crédibilité? Sur quelle
méthode mathématique se base-t-il? Quelles en sont les hypothèses et conditions
d’application (en particulier, modèle bidimensionnel ou tridimensionnel, régime permanent ou
transitoire, milieux granulaire ou fracturé)?;
La définition du domaine et des conditions aux frontières. Le rapport fournit des explications
sur la taille du domaine, sur les conditions aux limites choisies ainsi que sur l’ensemble des
données entrées dans le modèle;
La discrétisation du domaine. On y précise le choix de la taille des mailles;
Le calage. Quel que soit le modèle numérique, il doit être calibré à l’aide de données de
terrain (généralement des mesures piézométriques). La précision du calage doit être
commentée;
Les résultats. Une discussion critique des résultats finaux et des incertitudes qui y sont liées
doit être incluse. En particulier, les influences des conditions aux limites, les hypothèses, les
valeurs des intrants sur les résultats doivent être vérifiées.
Une partie de ces informations est éventuellement donnée en annexe au rapport. Pour plus de
détails, on peut consulter le document intitulé « Outils de détermination d’aires d’alimentation et
de protection de captages d’eau souterraine ».
132
7 Qualité de l’eau souterraine
Dans cette section, on trouve les résultats des analyses qui ont été effectuées sur les
échantillons d’eau en fonction du projet à l’étude. Dans les cas d’une adduction effectuée dans le
but de capter de l’eau potable, il faut se référer aux paramètres énumérés dans le Guide de
conception des installations de production d’eau potable. Pour les autres projets, il faut ajuster la
série de paramètres demandés en fonction du projet à l’étude, des milieux environnants, des
écosystèmes et des utilisateurs de l’eau souterraine (se référer à l’article 21 du RCES pour les
paramètres minimums).
Souvent, les résultats sont compilés dans des tableaux, et on trouve en annexe les certificats
produits par le ou les laboratoires qui, en principe, sont accrédités par le ministère du
Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Les tableaux du consultant font
ordinairement ressortir les concentrations des paramètres analysés qui dépassent les normes.
Dans cette section, on retrouve un avis motivé quant à l’impact de l’installation sur les autres
usagers. L’étude de l’impact du captage sur les autres usagers est obligatoire pour tous les
projets d’installations de captage soumis à l’autorisation du ministre (articles 33, 34, 35 et 36 du
RCES). Elle est réalisée en se basant sur les éléments de connaissance exposés dans les
sections précédentes (2, 3, 4 et 6).
Dans cette section, le consultant analyse les conséquences du captage sur l’abaissement de la
nappe ou sur la diminution de la pression artésienne. Il doit donner ses conclusions quant aux
nuisances éventuelles causées aux autres utilisateurs de la ressource. Il ne faudra pas oublier de
mentionner les nuisances occasionnelles (par exemple, l’effet du captage projeté pourrait ne pas
gêner un proche captage quant à son débit d’exploitation, mais empêcher qu’il puisse servir à fort
débit en cas d’incendie).
Pour des installations de captage isolé ou encore de débit d’exploitation inférieur à 75 m3 par
jour, l’impact attendu sur les autres usagers est minime. Cette section sera donc brève. En
conséquence, les parties 2, 3, 4 et 6 de l’étude seront, elles aussi, peu détaillées.
Pour les installations de captage d’eau potable de débit d’exploitation supérieur à 75 m3 par jour,
le consultant analyse l’impact éventuel de la délimitation de l’aire d’alimentation et des aires de
protection du captage sur les activités agricoles environnantes. Dans les cas où des conflits sont
possibles, il peut proposer des solutions de mitigations.
Pour les installations de captage d’eau souterraine non destinée à la consommation humaine et
d’une capacité de 75 m3 par jour ou plus, mais de moins de 300 m3, l’impact du projet sur les
autres usagers doit être établi dans un rayon de un kilomètre (article 35 du RCES).
Dans cette section, on retrouve un avis motivé quant à l’impact de l’installation sur
l’environnement. L’étude de l’impact du captage sur l’environnement est obligatoire pour tous les
projets d’installations de captage soumis à l’autorisation du ministre (articles 33, 34, 35 et 36 du
RCES). Elle est réalisée en se basant sur les éléments de connaissance exposés dans les
sections précédentes (2, 3, 4, 6 et 7).
On retrouve dans cette section l’analyse des répercussions éventuelles du captage sur la faune
et la flore environnantes, les cours d’eau et plans d’eau, les milieux humides et les écosystèmes
qui leur sont associés. Le cas échéant et suivant les résultats obtenus lors des analyses
133
d’échantillons d’eau (§7), des traitements sont proposés pour rendre l’eau conforme aux normes
de rejets de surface.
Dans le cas des projets d’importance réalisés en zone urbaine, une attention particulière sera
aussi portée à l’effet du rabattement de la nappe sur les infrastructures.
Dans cette section, un avis motivé doit être émis quant à l’impact du projet sur l’exploitation
durable de l’aquifère.
Pour des installations de captage de débit d’exploitation inférieur à 75 m3 par jour, l’impact
attendu sur l’environnement est minime. Cette section sera donc brève. En conséquence, les
parties 2, 3, 4 et 6 de l’étude seront, elles aussi, peu détaillées.
Dans cette section, on retrouve un avis motivé quant à l’impact de l’installation sur la santé
publique. L’étude de l’impact du captage sur la santé publique est obligatoire pour tous les
projets d’installations de captage d’eau potable soumis à l’autorisation du ministre (article 33 du
RCES). Elle est réalisée en se basant sur les éléments de connaissance exposés dans les
sections précédentes (2, 3, 4, 5, 6 et 7).
Les aspects relevant du Règlement sur la qualité de l’eau potable doivent être vérifiés en ce qui a
trait à la qualité de l’eau captée. Suivant les résultats obtenus lors des analyses d’échantillons
d’eau (§7), des traitements peuvent être proposés pour rendre l’eau conforme aux normes de
potabilité de l’eau.
Dans cette section également, les résultats (§6) de l’analyse de la vulnérabilité, la détermination
des aires d’alimentation et de protection du captage ainsi que l’inventaire des activités à risque
sont interprétés en termes de risques de contamination.
11 Conclusion
Le consultant fait un résumé de ce qui a été réalisé dans le cadre de son mandat et donne une
appréciation globale du projet.
12 Recommandations
Dans cette section, les recommandations comprennent les actions à entreprendre pour la bonne
poursuite du projet à l’étude.
Par exemple : La qualité de l’eau est telle qu’un traitement pour le fer et le manganèse est
nécessaire… Lors des opérations de pompage, il faut placer une sonde de bas niveau afin de ne
pas dénoyer une fracture… Il faut suivre mensuellement la qualité de l’eau brute en ce qui
concerne le fer et le manganèse ainsi que les nitrates pour voir l’évolution sur un an et ajuster le
traitement au besoin… Il faut mettre un compteur d’eau… Il faut suivre l’évolution du niveau
piézométrique dans le puits de pompage ainsi que dans les piézomètres a, b et c.
Références
Toutes les références citées dans le texte doivent être notées dans ce paragraphe. Ces
références devraient être accessibles facilement.
En particulier, lorsque le rapport a été précédé par d’autres études, celles-ci devraient être
correctement référencées. On peut penser à une demande d’autorisation concernant un projet
134
d’augmentation du débit d’un ouvrage de captage ayant déjà fait l’objet d’une demande
d’autorisation.
Lorsqu’un modèle commercial est utilisé, une référence doit être donnée. Le document référencé
doit contenir des informations sur les hypothèses et méthodes du modèle ainsi que sur ses
principales caractéristiques.
Annexes
135
ANNEXE 2.5
136
Traitement des plaintes en vertu du
Règlement sur le captage des eaux souterraines
Actions de la municipalité :
Actions du Ministère :
Une fois la plainte reçue par le MDDEP, celle-ci est traitée selon sa
procédure de traitement des plaintes (constat, enquête et poursuite si
nécessaire).
Note : Une poursuite serait possible en vertu de l’article 109 de la LQE et non
pas en vertu des articles 50, 51 ou 52 du RCES.
137
Propriétaire (a fait aménager un puits sans permis)
Puisatier (a exécuté les travaux sans permis)
Actions de la municipalité :
Actions du Ministère :
Une fois la plainte reçue par le ministre, celle-ci est traitée selon la procédure
de traitement des plaintes du Ministère (constat, enquête et poursuite si
nécessaire).
Action du propriétaire :
Actions du Ministère :
138
2 PLAINTE DÉPOSÉE EN VERTU DES ARTICLES 5, 6, 7 ET 8 DU RCES
(NON-RESPECT DES DISTANCES SÉPARATRICES)
1°30 m de tout système non étanche de traitement d'eaux usées. Toutefois, lorsque cette
distance ne peut être respectée, il est permis d'aménager, à une distance d'au moins 15 m
d'un système non étanche de traitement d'eaux usées, un puits tubulaire conforme aux
normes prévues aux paragraphes 1 à 3 du deuxième alinéa de l'article 10;
6. Il est interdit d'aménager un ouvrage de captage dans une zone inondable à récurrence
0-20 ans, à moins que ce soit dans le but de remplacer un ouvrage existant le 15 juin 2002.
Dans un tel cas, l'aménagement d'un puits tubulaire conforme aux normes fixées aux
paragraphes 1 à 3 du deuxième alinéa de l'article 10 est permis à la condition que le tubage
excède la surface du sol d'une hauteur suffisante pour éviter une éventuelle immersion.
7. Dans une zone inondable à récurrence 20-100 ans, seul est permis l'aménagement d'un
puits tubulaire conforme aux normes fixées aux paragraphes 1 à 3 du deuxième alinéa de
l'article 10 à la condition que le tubage excède la surface du sol d'une hauteur suffisante pour
éviter une éventuelle immersion.
2-1 Travaux effectués conformément au permis municipal délivré, mais qui ne sont
pas conformes au RCES
Actions de la municipalité :
Actions du propriétaire :
139
Le MDDEP pourrait envoyer une lettre à la municipalité (au secrétaire-
trésorier de la municipalité) l’enjoignant de respecter le RCES, en soutien
aux actions du citoyen. (Il s’agit d’une suggestion, cette action étant laissée à
la discrétion de la direction régionale).
Actions du Ministère :
2-2 Travaux effectués, mais non conformes au permis délivré par la municipalité.
Le permis a été délivré en conformité avec le RCES.
Actions de la municipalité :
Actions du Ministère :
140
Une fois la plainte déposée, le Ministère applique sa procédure de traitement
des plaintes (constat, enquête et poursuite si nécessaire).
3 PLAINTE DÉPOSÉE EN VERTU DES ARTICLES 9, 10, 11, 12 ET 13 DU RCES (NON-
RESPECT DES NORMES D’AMÉNAGEMENT TECHNIQUES)
9. Celui qui aménage un puits tubulaire doit s'assurer que le tubage soit neuf, qu'il
ait une longueur minimale de 5,3 m, un diamètre intérieur supérieur à 8 cm, qu'il excède
d'au moins 30 cm la surface du sol et qu'il soit revêtu de l'une des marques de
conformité suivantes :
Le propriétaire doit s'assurer que le tubage excède en tout temps le sol d'une hauteur
minimale de 30 cm.
10. Celui qui aménage un puits tubulaire dans une formation rocheuse doit raccorder
à l'extrémité inférieure du tubage un sabot d'enfoncement.
1°Le puits doit être foré de manière à obtenir, tout le long de la profondeur requise pour
le scellement, un diamètre d'au moins 10 cm supérieur au diamètre nominal du tubage;
2°Le tubage doit être installé à au moins 5 m de profondeur à partir de la surface du sol;
3°L'espace annulaire doit être rempli selon les règles de l'art au moyen d'un matériau
qui assure un scellement étanche et durable tel un mélange ciment-bentonite, les
matériaux à tous venants n'étant pas acceptables.
Le tubage doit être ancré dans le roc par un battage au refus ou jusqu'à 0,6 m de
pénétration au roc.
11. Celui qui aménage un puits de surface doit observer les normes suivantes :
2°L'espace intérieur du puits doit être supérieur à 60 cm et la profondeur doit être d'au
plus 9 m à partir de la surface du sol;
3°Le tubage doit être fait soit de cylindres de béton revêtus de la marque de conformité
NQ 2622-126, soit de maçonnerie de pierres ou de béton poreux ou de plastique;
6°L'espace annulaire doit être rempli selon les règles de l'art au moyen d'un matériau
qui assure, sur un espace d'au moins 5 cm, un scellement étanche et durable, tel un
mélange ciment-bentonite, jusqu'à 1 m de profondeur à partir de la surface du sol.
141
12. Celui qui aménage un ouvrage de captage de source doit observer les normes
applicables à un puits de surface. Toutefois, l'ouvrage doit être muni d'un trop-plein et le
scellement de l'espace annulaire n'est pas exigé.
13. Celui qui aménage une pointe filtrante doit s'assurer que le tubage soit neuf, qu'il
ait un diamètre intérieur d'au plus 8 cm, qu'il excède la surface du sol d'au moins 30 cm
et qu'il soit revêtu de l'une des marques de conformité mentionnées au premier alinéa
de l'article 9.
Actions de la municipalité :
Actions du Ministère :
142
PLAINTE DÉPOSÉE EN VERTU DE ARTICLE 20 DU RCES (NON-RESPECT
DE L’OBLIGATION DE PRODUIRE UN RAPPORT DE FORAGE)
20. Celui qui a aménagé ou approfondi un ouvrage de captage doit, dans les 30 jours qui
suivent la fin des travaux, rédiger un rapport, conformément au modèle de présentation
fourni par le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs,
contenant les renseignements énumérés à l'annexe I. Le rapport doit attester la conformité
des travaux avec les normes prévues au présent règlement.
Actions de la municipalité :
Actions du Ministère :
143
i
Brochure « Le Règlement en bref » : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/souterraines/regcaptbref.pdf
ii
Brochure « Le puits » : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/souterraines/puits/index.htm
iii
Guide technique – Captage des eaux souterraines pour les résidences isolées :
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eaux-usees/residences_isolees/guide_interpretation/index.htm
iv
Rapport de forage : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/souterraines/forage/index.htm
v
Liste des laboratoires accrédités : http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/accreditation/palae/lla03.htm
vi
« Modèle d’autorisation simple » : http://intranet/Mission/eau/souterraines/modele_autorisation_simple.pdf
vii
Guide de conception des installations de production d’eau potable :
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/potable/guide/index.htm
144