PHY2CM

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 42

L1 PC-ST- S2

MAJEURE

COURS PHY 2
C. SANTAMARIA H. OUGHADOU

COLLISIONS

ÉNERGIE

MOMENT CINETIQUE

FORCES CENTRALES

OSCILLATIONS

CHANGEMENT DE RÉFÉRENTIEL

1
COLLISIONS

1. THÉORÈME DE LA QUANTITÉ DE MOUVEMENT

1.1 Quantité de mouvement d’un système matériel

Par définition, la quantité de mouvement d’un point matériel de masse m et de vitesse V est
p = mV .
Pour un ensemble de points matériels M i de masse mi , la quantité de mouvement totale est
P= pi = miVi . Soit O une origine, on pose ri = OM i .
i i

d OM i d d OM i
P= mi = mi . Or, par définition mi OM i = M OG , avec
i dt dt i dt i

M=
i
mi , et G le centre d’inertie du système. On a donc P =
d
dt
( )
M OG = MVG .

1.2 Théorème de la quantité de mouvement.

Soit p = mV la quantité de mouvement d’un point matériel, alors,


dp d dV
= (mV ) = m = ma . Or dans un référentiel galiléen ma = F , F étant la résultante
dt dt dt
des forces appliquées sur le point matériel.
dp
Conclusion : Dans un référentiel galiléen =F.
dt
Cette relation se généralise pour un ensemble de points matériels.

1.3 Conservation de la quantité de mouvement.

Le théorème précédent conduit immédiatement au résultat suivant :

P = Cte si F = 0

En conséquence, dès que l’on considère un système isolé, ou pseudo-isolé, sa quantité de


mouvement est constante.

1.4 Référentiel du centre de masse.

Il est souvent utile de considérer un référentiel particulier. Si le centre d’inertie G est choisi
comme origine du référentiel, alors le référentiel est dit barycentrique ou référentiel du centre
de masse.

2
Or, par exemple dans le cas de deux particules, on a (m1 + m2 )OG = m1 OM1 + m2 OM 2 . On a

donc VG =
1
(m1 + m2 )
(
m1V1 + m2V2 = ) 1
( p + p ) . On a donc VG = Cte . Dans le
(m1 + m2 ) 1 2
référentiel du centre de masse, G est par définition au repos. La relation P = MVG se réduit
donc à P = p1 + p2 = 0 . On a donc p1 = − p2 .

2. CHOC DE DEUX PARTICULES

2.1 Conservation de la quantité de mouvement

Considérons deux particules 1 et 2 interagissant avec des forces F1 / 2 et F2 / 1 .


dp1 dp 2
On a = F2 / 1 et = F1 / 2 = − F2 / 1 .
dt dt
dp dp
On a donc 1 + 2 = 0 qui conduit à p1 + p2 = Cte .
dt dt
Au cours du choc il peut donc y avoir transfert de quantité de mouvement d’une particule à
l’autre, mais la quantité de mouvement totale est conservée. C’est une conséquence du fait
que le système constitué des 2 particules est isolé (chaque particule prise individuellement ne
l’est pas).

2.2 Conservation de l’énergie cinétique

On distingue les chocs élastiques lors desquels il y a conservation de l’énergie cinétique avant
et après le choc et les chocs inélastiques dans lesquels l’énergie cinétique n’est pas conservée.

Ex : Choc élastique : choc de 2 sphères dures.


Choc inélastique : choc de 2 voitures dont les carrosseries vont se déformer.

2.3 Mise en équation

Pour un choc de 2 particules 1 et 2.

a/ Choc élastique.
1 1 1 1
p1 + p2 = p1 + p2 et m1V12 + m2V22 = m1V1 2 + m2V2 2
2 2 2 2
La notation prime concernant les grandeurs après le choc. On notera bien le caractère
vectoriel de la quantité de mouvement.
Dans le cas d’un choc à une dimension, ne connaissant pas a priori la direction des vecteurs
vitesses après le choc, la relation vectorielle se projette sous la forme p1 + p2 = p1 + p2 .
Les différentes quantités sont maintenant des grandeurs algébriques. La résolution du
système obtenu conduit à :

2m2V2 + (m1 − m2 )V1 2m1V1 + (m2 − m1 )V2


v1 = et v2 =
m1 + m2 m1 + m2

Si m1 = m2 et V2 = 0 , on a V2 = V1 et V1 = 0 . Il y a eu échange des vitesses.

3
b/ Choc inélastique

On a uniquement p1 + p2 = p1 + p2 .

c/ Choc « mou »
Lorsque les corps qui entrent en collision restent agglomérés ensemble, on dit que le choc est
mou. Il y a uniquement conservation de la quantité de mouvement, car de l’énergie est
dissipée. La vitesse de l’ensemble après le choc est tout simplement donnée par
l’équation : (m1 + m2 ) V = m1V1 + m2 V2

d/ Déviation lors d’un choc


Une particule 1 de masse m et de vitesse V1 , percute une particule 2 de même masse et
immobile ( V2 = 0 ).
Le choc est supposé parfaitement élastique.
On a V1 = V1 + V2 et V12 = V1 2 + V2 2
En élevant la première relation au carré, on obtient : V1 2 + V2 2 + 2V1 V2 = V12 . En utilisant la
2ème relation, on obtient 2V1 V2 = 0 . Les deux particules vont donc s’éloigner après le choc en
faisant un angle droit.

4
ENERGIE

1. NOTION DE TRAVAIL

1.1 Déplacement élémentaire

En coordonnées cartésiennes, on appelle déplacement élémentaire, la quantité infinitésimale


dOM = dxi + dyj + dzk . En coordonnées polaires dOM = dr ur + rd u
u rd
d ur
r M

O x
1.2 Circulation d’un vecteur
Par définition, la circulation élémentaire d’un vecteur a est la quantité C = adOM .

1.3 Travail et puissanc.


On appelle travail élémentaire W d’une force f , la circulation élémentaire de cette force.
On a donc W = fdOM . Si le déplacement est fini, le travail total effectué lors du
déplacement est W = fdOM .
Si la force est normale au déplacement, alors le travail effectué lors de ce déplacement et nul.
Si W 0 , le travail est dit moteur, si W 0 , le travail est résistant. L’unité de travail est le
joule (J)
Lors d’un déplacement à la vitesse V , on a dOM = Vdt . Par conséquent W = fVdt . Par
définition la puissance fournie par une force au cours du mouvement est P = fV . L’unité de
puissance est le watt (W), qui correspond à un travail de 1 joule fourni en 1 seconde.

Ex : Energie nécessaire pour construire une voiture.

On estime que la réalisation d’une voiture standard nécessite environ 75. 10 9 J .

Ex : Calcul du travail de la force de pesanteur.

Une particule de masse m se déplace dans depuis le point A vers le point B .

5
z

g
zA A

zB B x
B
On a g = − gu z et W = A
B
fdM .
A
B B
Soit WAB = − mgu z (dx u x + dyu y + dzu z ) = − mgdz = −mg(z B − z A )
A A
B
On constate que W 0 , si z B
A z A . Le travail de la force de pesanteur est moteur. Si
z B z A , le travail est résistant.

2. THÉORÈME DE L’ÉNERGIE CINÉTIQUE


dp dV
La relation fondamentale de la dynamique f = =m conduit à l’expression du travail
dt dt
élémentaire.
dV dV
W = fVdt = m Vdt . Or m V est l’expression de la dérivée par rapport au temps de
dt dt
1
mV 2 .
2
d 1
On a donc W= mV 2 dt . Le travail effectué entre deux instants t1 et t 2 est
dt 2
t2
d 1 1 1
W= mV 2 dt . Finalement, W = mV 2 (t 2 ) − mV 2 (t1 ) . On appelle énergie cinétique
t1
dt 2 2 2
1
la quantité Ec = mV 2 .
2
Ceci conduit à l’énoncé du théorème de l’énergie cinétique :

Entre deux instants t1 et t 2 la variation d’énergie cinétique d’une particule est égale au
travail de la force appliquée lors du déplacement.

3. ÉNERGIE POTENTIELLE, ÉNERGIE MÉCANIQUE

d 1 dE dE
On a W = Pdt = ( mV 2 )dt = c dt . Soit P = c .
dt 2 dt dt
Raisonnons à une dimension. Lorsque la force f n’est fonction que de la position (la force est
dans ce cas dite conservative), on montre qu’il existe une fonction scalaire E p telle que
dE p dEc dE p dx dEc dE p dEc
f =− . La relation P = = fV devient − = , soit − = qui
dx dt dx dt dt dt dt
d
conduit à ( E p + Ec ) = 0 .
dt

6
Finalement, pour une force conservative, on obtient Ec + E p = Cte .
Par définition on appelle énergie mécanique la quantité Em = Ec + E p .

Dans le cas d’une force conservative Em = Cte .

La constante se détermine à l’aide des conditions initiales.

On a dE p = − fdx . La variation d’énergie potentielle d’un point matériel soumis à une force
conservative est donc égale à l’opposé du travail effectué par la force.

4. CAS PARTICULIER DU CHAMP DE PESANTEUR

4.1 Champ de pesanteur uniforme ( g = Cte) . La force étant conservative, on associe à


dE p
particule de masse m soumise à son poids, une énergie potentielle telle − mg = − . On a
dz
donc E p = mgz + Cte . La constante est choisie arbitrairement. Choix possible : E p = 0 quand
z = 0 , ce qui impose Cte = 0 .
z

mg

C’est ce choix qui est fait lorsque l’on se place proche de la surface de la Terre. E p = 0 à la
surface de la terre et croit avec l’altitude sous la forme E p = mgz .
1
4.2 Champ de pesanteur newtonien (en )
r2
Il s’agit du cas général, valide loin de la Terre. Le champ de pesanteur ne peut pas être
considéré comme uniforme.
La loi de gravitation universelle indique que la Terre de masse M exerce sur une masse m la
Mm GM
force f M / m = −G 2 u r = mg avec g = − 2 u r . Le centre de la Terre étant à l’origine des
r r
axes utilisés en coordonnes sphériques. Le problème étant à symétrie sphérique, on peut
montrer que la relation de définition dE p = − fdx devient dE p = − fdr . r étant la distance au
centre de la répartition.
Mm GM
On a donc G 2 dr = dE p . Cette relation s’intègre en E p = − m + Cte
r r
Choix possible de référence de l’énergie potentielle : E p = 0 quand r → . Dans ce cas
GM
Ep = − m.
r

7
L’énergie mécanique pour une particule de vitesse V , située à la distance r du centre de la
1 GMm
Terre prend la forme : Em = mV 2 − . C’est le cas par exemple d’une sonde spatiale ou
2 r
d’une fusée.

Ex : Calcul de la vitesse de libération Terrestre

Pour quitter définitivement le champ de pesanteur terrestre, une fusée doit atteindre une
vitesse minimale, appelée vitesse de libération.
Si la fusée quitte le champ de gravitation elle peut donc se retrouver à une distance supposée
infinie de la Terre (avec au minimum une vitesse nulle). On aura donc E p (r = ) = 0 . On
applique la conservation de l’énergie mécanique entre une position quelconque et la position à
1 GMm
l’infini. On a donc Em = mV 2 − = 0 . Pratiquement la fusée étant lancée avec une
2 r
vitesse Vlib quand r = RT .
2GM
On a Vlib = = 2 g (r = RT ) RT . On trouve Vlib = 11,6kms−1 , avec g (r = RT ) 9,8ms −2 .
RT

5. CONDITIONS D’ÉQUILIBRE

Une particule est en équilibre en un point si la résultante f des forces auxquelles elle est
dE p
soumise est nulle en ce point. Soit f = − = 0 au point considéré.
dx
Ep
A

B z

A et B sont des positions d’équilibre.

L’équilibre est stable en un point, si la résultante des forces auxquelles est soumise la
particule tend à la ramener à sa position si elle en est écartée.
L’équilibre est instable en un point, si la résultante des forces auxquelles est soumise la
particule tend à l’éloigner de sa position d’équilibre si elle en est écartée.

dE p
On a f = fu z et f = − .
dz

8
1er cas :
Ep

A
z
dE p dE p
0 0
dz dz
f 0 f 0
f 0 f 0
z
dE p
La position d’équilibre en A est stable. La fonction est croissante avec z . Par
dz
d 2Ep
conséquent sa dérivée est positive. La condition d’équilibre stable est donc 0.
dz 2

2ème cas :
Ep
A

z
dE p dE p
0 0
dz dz
f 0 f 0
dE p
La position d’équilibre en A est instable. La fonction est décroissante avec z . Par
dz
d 2Ep
conséquent sa dérivée est négative. La condition d’équilibre instable est donc 0.
dz 2
3ème cas :
dE p
Si la résultante des forces est nulle, = 0 en tout point. L’équilibre est dit indifférent.
dz

9
6. QUELQUES ORDRE DE GRANDEUR DE L’ENERGIE
(source Wikipedia)

Valeur de
Exemple
l’énergie

2×10-52 J Énergie d'un photon dont la longueur d'onde devient visible

3,5×10-11 J
l'énergie totale réalisée dans la fission d'un atome de 239Pu (en moyenne)
210 MeV

1,602×10-7 J
environ l'énergie cinétique d'un moustique volant [CERN LHC website]
1 TeV

l'énergie reçue du Soleil en orbite terrestre par un mètre carré en une


1 360 J
seconde (constante solaire)
l'énergie cinétique d'une balle d'AK-47 de 3,5 g, calibre 5,45 mm, à 900
1 420 J
m/s
l'énergie cinétique d'une balle de l'OTAN de 9,33 g, calibre 7,62 mm, à 838
3 275 J
m/s
1 kcal (énergie requise pour réchauffer un kilogramme d'eau d'un 1 degré
4 186 J Celsius
1 calorie de nourriture)
1,7×104 J énergie dégagée par le métabolisme d'un gramme de sucre ou de protéine
3,8×104 J énergie dégagée par le métabolisme d'un gramme de matière grasse
5,0×104 J énergie dégagée par la combustion d'un gramme d'essence
200 000–500
l'énergie cinétique d'une voiture à la vitesse d'autoroute
000 J
106 J la valeur nutritionnelle d'une barre chocolatée est d'environ cette valeur, de
239 kcal même que les plats principaux tels que 150 g riz ou 200 g de pain
2 684 520 J une puissance d'un cheval-vapeur appliquée pendant une heure
3 600 000 J 1 kWh (kilowatt-heure)
4,184×106 J énergie dégagée par une explosion d'un kilogramme de TNT
une valeur souvent recommandée pour l'énergie nutritionnelle d'une femme
6,3×106
ne faisant pas d'activité sportive par jour (2 000 kcal = 8,4×106 pour les
1500 kcal
hommes)
2,68×107 J une puissance de dix chevaux-vapeur appliquée pendant une heure
4,8×107 J énergie dégagée par la combustion d'un kilogramme d'essence
1,5×109 J l'énergie d'un éclair moyen
1,6×109 J l'énergie d'un réservoir moyen (45 litres) d'essence

10
4,184×109 J l'énergie dégagée par l'explosion d'une tonne de TNT
4,187×1010 J 1 tép (tonne équivalent pétrole)
l'énergie consommée annuellement par une automobile moyenne aux États-
7,2×1010 J
Unis en 2000
1,74×1017 J l'énergie totale du Soleil qui atteint la Terre en une seconde
1,5×1017 J l'énergie estimée dégagée par l'éruption du Krakatoa
1,04×1019 J l'énergie totale du Soleil qui atteint la Terre en une minute
1,339×1019 J
la production totale d'énergie électrique aux États-Unis en 2001
3719,5 TWh
9,0×1019 J la masse-énergie totale théorique de 1000 kilogrammes de matière
1,05×1020 J l'énergie consommée par les États-Unis en une année (2001)
1,33×1020 J l'énergie dégagée par le tremblement de terre de l'Océan Indien en 2004
4,26×1020 J l'énergie consommée dans le monde en une année (2001)

6,0×1021 J l'énergie des réserves de gaz naturel estimées dans le monde (2003)

7,4×1021 J l'énergie des réserves de pétrole estimées dans le monde (2003)


2×1022 J l'énergie des réserves de charbon estimées dans le monde (2003)
3,9×1022 J l'énergie des réserves de l'énergie fossile estimées dans le monde (2003)
3,827×1026 J l'énergie dégagée par le Soleil en une seconde
2,30×1028 J l'énergie dégagée par le Soleil en une minute
l'énergie des réserves exploitables estimées dans le monde en uranium-238
3,0×1031 J
(2003)
2,4×1032 J l'énergie de liaison gravitationnelle de la Terre
2,7×1033 J l'énergie cinétique de la Terre dans son orbite
2×1069 J la masse-énergie totale théorique de l'univers

La première bombe nucléaire testée eut un rendement de 18,6 kilotonnes de TNT soit
approximativement 78 térajoules.

La bombe Little Boy lancée sur Hiroshima eut un rendement d'approximativement 13


kilotonnes de TNT (54 TJ). Ainsi, une mégatonne de TNT est équivalente à globalement 77
bombes d'Hiroshima. La bombe Fat Man, lancée sur Nagasaki, a dégagé 20 kilotonnes de
TNT = 84 TJ.

Une bombe H actuelle a un rendement d'environ 1 mégatonne de TNT.

L'arme nucléaire la plus puissante qui ait explosé était la bombe baptisée Tsar Bomba, qui a
fourni un rendement de 50 mégatonnes de TNT (210 PJ). L'arme nucléaire la plus puissante
jamais produite était une version de cette bombe qui aurait fourni un rendement de quelques
100 mégatonnes de TNT.

11
L'éruption du Mt Ste Hélène en 1980 fut évaluée équivalente à 27 000 bombes nucléaires du
type d'Hiroshima ou globalement 350 mégatonnes.

L'impact d'une météorite d'environ 15 kilomètres de largeur ou d'une comète avec la Terre
peut avoir un rendement de 100 tératonnes de TNT = 4,184×1023 J. De tels impacts sont mis
en hypothèse pour expliquer l'extinction des dinosaures. C'est l'hypothèse Némésis de Richard
A. Muller.

Le 30 mai 1998, le tremblement de terre de magnitude 6,5 en Afghanistan a dégagé une


énergie "équivalente à 2 000 kilotonnes d'explosion nucléaire".

Le tremblement de terre dans l'Océan Indien en 2004 a dégagé une énergie estimée à 2×1018
joules (1 932 000 térajoules)(2 EJ), ou "475 000 kilotonnes (475 mégatonnes) de TNT, ou
l'équivalent de 23 000 bombes de Nagasaki".

12
MOMENT CINÉTIQUE

1. DÉFINITION DU MOMENT CINÉTIQUE


1.1 Cas d’un point matériel

Soit un point matériel M , de masse m , de vitesse V par rapport à un référentiel R donné.


On appelle moment cinétique de ce point par rapport un point A , la quantité vectorielle :

LA = AM mV = AM p

p étant la quantité de mouvement du point matériel M mesurée dans R.


La direction du produit vectoriel AM p est donnée par la règle du tire bouchon.
LA

2/ Cas d’un système de points matériels.

Soit un ensemble de points matériels M i , de masse mi et de vitesse Vi . On appelle moment


cinétique par rapport à un point A , la quantité vectorielle :

LA = AM i i i = AM i
mV pi

p i étant la quantité de mouvement du point matériel M i mesurée dans R.


2. THÉORÈME DU MOMENT CINÉTIQUE

2.1 Enoncé.

Soit O un point fixe d’un référentiel galiléen. Le moment cinétique d’un point matériel par
rapport à O a pour expression : L/O = OM mV .
d d d
Par conséquent L/ O = OM mV + OM (mV ) .
dt dt dt

13
d OM d OM
Or = V , on a donc mV = 0 puisque le produit vectoriel de 2 vecteurs
dt dt
colinéaires est nul.
Dans un référentiel galiléen,
( )
d mV
= F , F étant la résultante des forces appliquée au point
dt
matériel. Or OM F = M /O , M /O étant le moment en O de la force appliquée.
d
La relation L/ O = M / O constitue l’expression du théorème du moment cinétique :
dt
La dérivée par rapport au temps du moment cinétique d’un point matériel par rapport
un point O fixe d’un référentiel galiléen, est égale au moment par rapport à O des
forces appliquées à ce point matériel.

On généralise aisément à un ensemble de points matériels.

2.2 Cas particulier d’une force centrale.

On appelle force centrale une force toujours dirigée vers le même point fixe.

Ex : La force de gravitation est une force centrale. Soit un point O se comportant comme un
centre attracteur. Il exerce donc une force centrale sur les corps avoisinant. C’est le cas du
soleil qui exerce une force d’attraction sur la terre :

Soleil Terre
r
O ur
M S mT
FS / T = −G ur
r2
d d M S mT
Dans ce cas, L/ O = M / O devient LO = M / O = OM FS /T = rur −G ur = 0 .
dt dt r2
d
On a L/ O = 0 , le moment cinétique de la Terre m par rapport au soleil est donc constant.
dt

3. ROTATION D’UN SOLIDE AUTOUR D’UN AXE FIXE

3.1 Vecteur rotation

On définit le vecteur rotation par la relation V = r . V est la vitesse d’un point M du


solide et r son vecteur position.

Ex : Rotation d’un point matériel autour d’un z


axe fixe.
M V

r
O

14
3.2 Moment d’inertie d’un solide.

Considérons un solide constitué d’un ensemble de masse mi , situées à une distance ri , de


l’axe de rotation (répartition discrète).
z

Mi
ri

O
Par définition, on appelle moment d’inertie du solide par rapport à l’axe de rotation Oz la
quantité :
I = mi ri 2
i

Dans le cas d’un point matériel unique, on a I = mr 2 . Dans le cas d’une répartition continue,
on a I = r 2 dm .

Ex : Calcul d’un moment d’inertie d’une barre de longueur 2 L par rapport à un axe passant
par son centre.
z

−L O +L y

m
Cas d’une tige rectiligne : On note =
la masse par unité de longueur. Une tranche de
2L
longueur dy a une masse dy . Le moment d’inertie I Oz de la tige par rapport à Oz est donc
+L
L3 L2
I Oz = y 2 dy = 2 . On a donc I Oz = m .
−L
3 3

On démontre que le moment d’inertie d’un cylindre de rayon R par rapport à son axe de
R2
symétrie est I Oz = m .
2
2
Le moment d’inertie d’une sphère par rapport à un diamètre quelconque est I = mR 2 .
5

3.3 Moment cinétique.

Le moment cinétique L d’un solide en rotation autour d’un axe fixe à la vitesse angulaire
est par définition : L = I . I est le moment d’inertie par rapport à l’axe de rotation, et le
vecteur rotation.

15
3.4 Energie cinétique.

L’énergie cinétique d’un solide de moment d’inertie I Oz par rapport à un axe fixe Oz , lors de
1
sa rotation autour d’ Oz à la vitesse angulaire est par définition Ec = I Oz 2 .
2
On retrouve dans le cas d’un point matériel unique de masse m , tournant autour de l’axe Oz à
1 V2 1
une distance R et à la vitesse V, Ec = (mR 2 ) = mV 2 .
2 R 2

4. APPLICATIONS

1/ Rotation d’un patineur

Dans le cas d’un patineur sur glace, si l’on


considère que les frottements négligeables,
son moment cinétique par à son axe de
symétrie vertical (axe de rotation) est
constant L = I . Lorsqu’il rapproche ses
bras le long de son corps, il diminue son
moment d’inertie I , puisque des masses mi
voient leur distance à l’axe de rotation
diminuer, la vitesse angulaire doit donc
augmenter. Inversement, s’il écarte ses bras,
I augmente et doit diminuer.

2/ Chute du chat

Lors de la chute d’un chat, il y a conservation


du moment cinétique. Tous les mouvements
et déformation permettant conservation du
moment cinétique sont donc permis.

Le même principe s’applique dans le cas du


plongeur.

16
FORCES CENTRALES

1/NOTION DE FORCE CENTRALE.


On appelle force centrale une force qui est toujours dirigée vers un même point fixe.

Ex : La force de gravitation est une force centrale. Elle est toujours dirigée vers le même point.

Soit un point O se comportant comme un centre attracteur. Il exerce donc une force centrale sur
les corps avoisinants.

C’est le cas du soleil qui exerce une force d’attraction sur la terre :

Soleil Terre

Conséquences : dans ce cas,

Devient.

Ce qui donne :

Donc :

Le moment cinétique de la Terre par rapport au soleil est donc constant.

Propriété importante :

Le moment cinétique d’un point matériel par rapport à O a pour expression :

17
!!!!" !"
Si le moment cinétique est constant, alors OM et V sont orthogonaux à un vecteur dont la
direction reste constante.

!!!!" !"
Conséquence : Le mouvement ne peut se faire que dans le plan défini par les vecteurs OM et V
du fait que le vecteur moment cinétique est constant : Le mouvement sous l’effet de la force
centrale sera nécessairement dans ce plan.

2/ NATURE DE LA TRAJECTOIRE.
Dans le cas de deux corps en interaction gravitationnelle ou coulombienne, la nature des
trajectoires dépend des conditions initiales imposées.

a/ Equation de la trajectoire en coordonnées polaires.


La force est centrale. On a donc un mouvement plan.
On choisit un axe (Ox ), et l’axe (Oy ) perpendiculaire.
y
uq
ur
M
r
q
O x

Hypothèses. O fixe dans (R) galiléen.


ur
O F M
! !
F = F (r ) × u r (car la force est centrale)
k !
=- × u r (car la force est newtonienne)
r2
Avec k > 0 si la force est attractive, k < 0 si elle est répulsive.

Donc

18
! • ! • !
or OM = ru r et V = r u r + r q uq

or

donc C = r 2q! = cte

qu’on remplace dans l’expression de la vitesse :

19
Maintenant on cherche l’expression de l’accélération :

Ce qui donne :

C’est une équation du 2ème ordre avec second membre dont la solution est la somme d’une
solution homogène sans second membre et d’une solution parfticulière.

20
Solution homogène est : u(q) =

Solution partoiculière est : up =

Donc : u(q) = +

Qu’on peut écrire :

On pose q ' = q - q 0 pour simplifier, et on utilisera q pour q ' .

p
r (q ) =
1 + e cosq
Avec P = mC2/k

C’est la définition d'une conique en coordonnées polaires, d'excentricité

et de paramètre

a : demi-grand axe et b : demi-petit axe

L'excentricité exprime l'écart de forme entre l'orbite et le cercle parfait dont l'excentricité est
nulle.

b/ Signe de k et nature de la trajectoire.


mC 2
- Si k > 0 : force attractive. p = >0
k

Ellipse :

e £1

21
M

q Axe polaire
A O P

Cas particulier : quand e=0, la trajectoire est circulaire.

Hyperbole :

e >1
ur
uq
M
r q Axe polaire
O P

Parabole :

e =1
D

O
P Axe de la parabole
q
M

mC 2
- Si k < 0 : force répulsive. p = <0
k
On a une hyperbole, d’excentricité e > 1

M
r q
Axe polaire
F P O

22
(en P, q = 0 et en A, q = π).

23
Donc :

On remplace donc e =0 dans les formules de des énergies.

On obtient :

2R

24
25
Les planètes tournent autour du soleil. Le rayon Soleil-Planète balaye des aires
égales pendant des temps égaux.

C’est la deuxième loi de Kepler.

26
D’après la partie E) (mouvement circulaire) on a :

27
3

28
29
2

30
2

31
3/ NOTION DE PARAMÈTRE D’IMPACT.
On souhaite calculer la distance minimale d’approche d’un corps attractif. Par exemple dans le cas
d’un météorite approchant de la Terre qui est soumis à l’attraction de la Terre qui constitue donc
un cas de force centrale.

On peut se poser quelle doit être la distance minimale du météorite à la Terre, pour qu’il ne soit
pas capté par cette dernière. Ce problème est fondamentalement identique au cas de deux
particules chargées en interaction coulombienne due aux charges électriques.

Modélisation.

Une particule P de masse m se déplace dans le champ d’une sphère de centre O , de rayon R , de
masse M >> m . La sphère est supposée rester immobile dans un référentiel galiléen. Quand la
!
particule est infiniment éloignée de O , sa vitesse est VO et le paramètre d’impact est b .

L’interaction, étant supposée purement gravitationnelle, on souhaite calculer la distance


minimale d’approche a et la valeur du paramètre d’impact bmax pour que la particule tombe sur la
sphère.

32
! d ! !
! ! dr du dr
On a : OP = ru , la vitesse du proton est V = (ru ) = u + r . Lorsque r = rmin = a , =0
dt dt dt dt
! !
! !2 !! du ! du
. Or u étant un vecteur unitaire, u = u u = 1 implique u = O et donc u est orthogonal à .
dt dt
!
Donc, lorsque la particule est le plus proche de O , sa vitesse V est perpendiculaire au rayon
!
vecteur r .

La particule se mouvant dans le champ de force central créé par la sphère, il y a conservation du
moment cinétique (perpendiculaire au plan du mouvement). On a donc mV0 b = mVa , en
exprimant le moment cinétique initial, et quand r = a .

GMm
L’énergie potentielle de gravitation de la masse m est de la forme E p = - .
r

1 !2 GMm 1
La conservation de l’énergie mécanique totale implique donc mVO + 0 = - + mV 2 si
2 a 2
r >> a .

1 !2 GMm 1
On a donc a résoudre mV0 b = mVa et mVO + 0 = - + mV 2 pour déterminer la
2 a 2
distance minimale d’approche a .

Pour déterminer le paramètre d’impact bmax , il suffit d’imposer dans les 2 équations a = R . De la
bmax
1ère équation on en déduit V = V0 , qui reporté dans la 2ème équation conduit à
R
æ 2GM ö
2
bmax = R 2 çç1 + ÷÷ .
è RVO2 ø

En dessous de cette valeur, le projectile incident ne pourra pas continuer sa trajectoire librement.
Il se retrouvera en orbite autour de la sphère. L’allure de la trajectoire dépendra de sa vitesse
initiale.

33
OSCILLATIONS

1. OSCILLATEUR HARMONIQUE
1.1 Définition

On appelle oscillateur harmonique à une dimension, tout système dépendant d’une variable x
vérifiant l’équation différentielle linéaire à coefficients constants :
d 2x
2
+ O2 x = 0
dt
2
O étant une constante.
Il s’agit d’un concept très important car de nombreux systèmes obéissent à une telle équation.

1.2 Solution de l’équation de l’oscillateur harmonique

d 2x
L’équation 2
+ O2 x = 0 admet des solutions de la forme x = A cos( t + ) , où A est
dt
l’amplitude, la pulsation et la phase. La solution finale dépend des conditions aux limites
dx
choisies (valeur de x et de à t = 0 par exemple). L’amplitude est indépendante des
dt
conditions aux limites.

2. EXEMPLES D’OSCILLATEURS HARMONIQUES


2.1 Système ressort +masse

La force de rappel exercée par le ressort est liée à son allongement. Si on note F = Fu x , un
allongement du ressort d’une quantité algébrique x suivant l’axe porté par u x , conduit à une
force de rappel exercée par le ressort de la forme F = −kx , k étant la constante de raideur du
ressort. Il s’agit de la loi de Hooke, valable uniquement pour de petits allongements par
rapport à la longueur à vide.
On accroche au ressort une masse m . Si à partir d’une position d’équilibre on écarte le ressort

d’une quantité x = xO , et qu’on le lâche sans vitesse initiale ( x = 0 à t = 0 ), alors
d 2x
l’application de la 2 loi de Newton conduit à l’équation du mouvement m 2 = −kx . On
ème
dt
notera qu’une position horizontale ou verticale ne fait que modifier la position d’équilibre et
non l’équation du mouvement.
k
La solution est de la forme x = A cos( t + ) , avec = . A t = O , x = x0 impose
m

x = A cos . La condition x = 0 à t = 0 , impose 0 = − A sin qui conduit à = 0 . On a
donc A = x0 .

34
k
Finalement, la solution est de la forme x = x0 cos t .
m
2 m
Le mouvement est oscillatoire et sinusoïdal. La période T = =2 est indépendante de
k
l’amplitude initiale.

2.2 Pendule pesant

Oz

T
ur
m
P

Si on note V la vitesse de la masse m , et T la tension exercée par la tige sur la masse, la 2ème
dV dV
loi de Newton conduit à m = mg + T . En projetant sur u r , on obtient m = −mg sin
dt dt
d • d2 g
avec V = l = l . On a donc 2
+ sin = 0 qui n’est pas l’équation de l’oscillateur
dt dt l
harmonique.
d2 g
Dans le cas de petites oscillations sin et on obtient 2
+ = 0 qui est bien
dt l
g
l’équation d’un oscillateur harmonique, en ayant posé O2 = . On a pour la période dite
l
2
propre du mouvement, T =
0
Il est possible d’obtenir la même équation par application du théorème du moment cinétique.

3. ASPECT ENERGETIQUE
Le calcul de l’énergie totale permet de retrouver l’équation du mouvement.
Si l’on prend l’exemple du système ressort + masse, horizontal sans frottements, sachant que
1
l’énergie potentielle d’un ressort est E p = kx2 , l’expression de l’énergie mécanique est :
2
1 1 •2
E m = kx2 + m x
2 2

d •2 • •• •
En dérivant par rapport au temps avec x = 2 x x , on obtient en simplifiant par x :
dt

35
•• •• k
m x + kx = 0 . Soit x + x = 0.
m
• • 1 2 1 • 2
Si à t = 0 , x = x0 et x = x0 , alors E m = kx0 + m x0 = Cte . L’énergie est sous forme
2 2
potentielle ou cinétique mais l’énergie totale ne varie pas.

4. OSCILLATIONS AMORTIES
4.1 Frottement visqueux

Supposons qu’il existe une force de type frottement visqueux de la forme F f = − f x , f étant
un coefficient positif.
L’équation de l’oscillateur harmonique amorti devient par exemple dans le cas d’une masse
•• •
accrochée à un ressort : m x − f x+ kx = 0 .

4.2 Solutions
•• • f
On réécrit l’équation précédente sous la forme x + 2 x+ 2
0 x = 0 où =
. Une telle
2m
équation admet des solutions de la forme exp (rt ) .En remplaçant dans l’équation, on obtient
1
l’équation caractéristique r 2 + 2 r + 2
0 = 0 , dont les racines sont r = − 2
− 2 2
0

3 régimes sont à distinguer :

a/ régime apériodique : 0 . Il existe 2 racines réelles, r1 et r2 0 . La solution est


x = A exp (r1t ) + B exp (r2 t ) . Il s’agit d’une combinaison linéaire de 2 exponentielles
décroissantes. Le système revient à sa position d’équilibre sans osciller.

Ex : Les systèmes d’amortisseurs de voiture, constitués d’un ressort et d’un cylindre réalisant
le frottement visqueux doivent être conçus de façon à obtenir ce régime. Il y a ainsi un retour
rapide à l’équilibre sans oscillations.

b /Régime oscillatoire amorti ou pseudo-périodique : 0 . On pose 1 = 2


0 − 2
.
C’est la pseudo-pulsation. On a alors x = A cos 1t + B sin t exp (− t ) . Le système oscille
1
avec une amplitude qui décroît de façon exponentielle.

La plupart des systèmes oscillants sont le siège de frottements non négligeables. On observe
alors une décroissance de l’amplitude des oscillations.

c/ Régime critique : = 0 . Il existe une racine double, r = − . La solution est de la forme


x = A + Bt exp (− t ) . Le système revient le plus rapidement possible à sa position
d’équilibre sans osciller.
Les constantes peuvent dans tous les cas être déterminées par les conditions aux limites (à
t = 0)

36
Remarque : Il est possible d’ajouter un terme supplémentaire à l’équation du mouvement. On
•• •
obtient une équation de la forme m x − f x+ kx = F (t ) . F (t ) est la force extérieure appliquée
sur l’oscillateur. On entre dans le domaine des oscillations forcées que nos ne développerons
pas. On montre dans ce cas qu’il est possible d’obtenir un phénomène de résonance.
L’amplitude peut devenir très grande. C’est un phénomène que l’on souhaite en général éviter
car il est souvent destructeur.

37
CHANGEMENT DE RÉFÉRENTIEL
1. RÉFÉRENTIEL GALILÉEN
Supposons qu’il soit possible de trouver des particules matérielles isolées, c'est-à-dire qui ne
subissent aucune interaction. Il s’agit d’une abstraction puisque la gravitation est de portée
infinie. On conçoit cependant que cela soit réalisable de façon approchée.
Définissons la quantité de mouvement p d’une particule matérielle de masse m , se déplaçant
à la vitesse V mesurée à l’aide d’un référentiel, par p = mV .
dp
Si le référentiel choisi est tel que = 0 alors par définition ce référentiel est dit galiléen (ou
dt
dp
inertiel). Si 0 , le référentiel est non galiléen (non inertiel).
dt
La conséquence de cette définition est que :
Dans tout référentiel galiléen une particule isolée à un vecteur vitesse tel que V = Cte , et
donc que son mouvement est rectiligne et uniforme. Il s’agit du principe d’inertie ou 1ère
loi de Newton.

Ex : Considérons un système pseudo isolé (la somme des forces agissant sur lui est nulle).
C’est le cas, moyennant le fait de négliger les frottements, d’une particule glissant sur la glace.
Si on lance une masse avec une vitesse initiale V0 elle continuera sur la glace avec la même
vitesse, sachant que les frottements agiront de toute façon jusqu’à la stopper. En bonne
approximation on aura pendant un certain temps V = Cte .
Ex : Si on saute en l’air dans un train en mouvement rectiligne uniforme, le train (l’avion) ne
se déplace pas en dessous de nous pendant la durée du saut ! La raison est que l’on conserve
la vitesse du train (de l’avion) juste avant le saut.

On notera que le système dans ce dernier cas est isolé, pendant le saut, uniquement suivant
une direction horizontale. La vitesse ne se conserve donc que suivant cette direction.
Verticalement la gravitation agit, et la vitesse n’est pas du tout constante.
On notera également que si un référentiel est en translation rectiligne uniforme par rapport à
un référentiel galiléen, alors ce référentiel est lui aussi galiléen.
Il est fondamental dans l’étude d’un système de savoir si le référentiel choisi est galiléen ou
non.
Enfin on remarquera que l’on a raisonné sur une particule matérielle. On a donc considéré un
point matériel au sens mathématique du terme (d’extension spatiale nulle). S’il s’agit d’un
objet de taille finie, le principe d’inertie s’applique à condition de considérer un point
particulier, son centre d’inertie G (ou centre de masse). En d’autres termes, un objet glissant
sur la glace peut tourner (si M est un point quelconque V (M ) 0) , mais son centre de masse
G , est tel que V (G) = Cte , et son mouvement est rectiligne uniforme.

2. RÉFÉRENTIEL GALILÉEN

Dans le cas général, le problème est rapidement complexe.

38
Dans une base orthonormée (u x , u y , u z ) d’un référentiel mobile, R , muni d’une origine 0 , la
position d’un point M est repérée par le vecteur position OM . O étant un point associé à un
référentiel fixe R , dit absolu, on a O M = O O + xu x + yu y + zu z
dO M
Le calcul du vecteur vitesse dans R , v = conduit immédiatement à la relation de
dt
composition des vitesses :
dO O du du y du dx dy dz
v = +x x +y + z z + ux + uy + uz
dt dt dt dt dt dt dt
que l’on écrit sous la forme : v a = v e + v r .
v a est la vitesse dite absolue, c'est-à-dire la vitesse du point M dans le référentiel fixe R .
dx dy dz
v r = u x + u y + u z est la vitesse dite relative, c'est-à-dire la vitesse du point M dans
dt dt dt
le référentiel mobile R .
dO O du du y du
ve = +x x +y + z z est la vitesse dite d’entraînement.
dt dt dt dt
On montre aisément que la dérivée du vecteur unitaire u x , dans une rotation d’un angle
du x d du x
autour d’un axe porté par u z , conduit à = = uy .
dt dt d
du
En définissant ω tel que (u x , u y , ω) forme un trièdre direct, on peut écrire x = ω u x .
dt
Le signe signifie produit vectoriel de deux
vecteurs. On obtient le vecteur produit à
l’aide de la règle du tire-bouchon. Cette
notation sera approfondie dans le chapitre sur
uy
le moment cinétique.
ux

On généralise à une rotation quelconque, en définissant ω le vecteur vitesse instantanée de


rotation de R par rapport à R par :
du x du y du z
= ω ux , = ω uy , = ω uz
dt dt dt
dO O
La vitesse d’entraînement prend alors la forme v e = + ω OM .
dt
dO M
On obtient l’expression de l’accélération absolue en dérivant à nouveau v a = .
dt
L’expression se développe en considérant toujours que la base (u x , u y , u z ) est mobile. Sous
forme condensée on a :
a a = a e + a c + a r avec
d 2O M
aa = , l’accélération absolue, donc dans le référentiel fixe,
dt 2
d 2 O O dω
ae = + OM + ω (ω OM) , l’accélération d’entraînement,
dt 2 dt
dx dy dz
a c = 2ω v r , l’accélération de Coriolis, avec v r = u x + u y + u z ,
dt dt dt

39
d 2x d2y d 2z
ar = u x + u y + u z , l’accélération relative, donc dans le référentiel mobile.
dt 2 dt 2 dt 2

Remarque : On constate que lorsqu’un référentiel est animé par rapport à un autre d’un
mouvement de translation rectiligne uniforme alors a a = a r . C’est le cas d’un référentiel lié a
un train se déplaçant en ligne droite à vitesse constante devant une gare constituant un
référentiel fixe. L’accélération d’un point matériel est dans ce cas la même par rapport au
train ou par rapport à la gare.
En d’autres termes, l’accélération d’un corps en chute libre, est la même lorsqu’il est lâché
dans un train roulant en ligne droite à vitesse constante, que lorsqu’il est lâché d’une position
fixe par rapport au sol (dans la gare).

3. APPLICATION DU PDF

La dynamique permet d’étudier le mouvement d’un objet en tenant compte des causes qui ont
provoqué ce mouvement. Le point délicat est de savoir à l’aide de quel référentiel le
mouvement va être étudié. On distingue dans ce but les référentiels galiléens et les référentiels
non galiléens.

3.1 Cas galiléen.


f
La 2ème loi de Newton appliquée dans un référentiel galiléen s’écrit : a =
m
dV
a= étant l’accélération de la particule de masse m calculée par rapport au référentiel
dt
considéré. La masse apparaît ainsi comme la capacité d’une quantité de matière à être
accéléré sous l’effet d’une force donnée. En d’autres termes, plus m est grand plus
l’accélération est faible pour une force donnée.
f doit être considérée comme la somme (la résultante) de toutes les forces agissant sur la
particule.
S’il s’agit d’une répartition de masse, alors le principe fondamental s’applique en considérant
le centre d’inertie de la répartition.
La démarche est toujours de la forme :
-Définir le référentiel galiléen que l’on utilise,
-Définir le système étudié (attention quand plusieurs systèmes sont en interaction),
-Déterminer les forces agissant sur le système étudié en n’oubliant pas la 3ème loi,
-Appliquer la 2ème loi de Newton.

3.2 Cas non-galiléen


L’accélération dans un référentiel fixe a a est reliée à l’accélération dans un référentiel mobile
a r par la relation : aa = ae + ac + ar
On a donc ar = aa − ae − ac
On peut donc appliquer la 2ème loi de Newton dans le référentiel mobile supposé non galiléen
en ajoutant donc les termes complémentaires d’entraînement et de Coriolis. En termes de
forces, cela signifie qu’il faut ajouter au bilan des forces agissant sur un système de masse m
la force d’inertie d’entraînement f e = −mae et de Coriolis f c = −mac .

40
Force de Coriolis : c’est la plus complexe à mettre en œuvre mathématiquement. Ces
conséquences sont importantes physiquement dans certains cas particuliers ou la rotation de la
Terre joue un rôle : formation de dépressions atmosphériques, cyclones, départ d’une fusée…

Exemple du mouvement d’un avion : On repère le mouvement d’un avion de masse m par
rapport à la Terre, se déplaçant à la vitesse de V = 1100kmh−1 . Il est clair qu’un référentiel lié
à la terre n’est pas rigoureusement galiléen puisque la Terre est en rotation autour de son axe.
Il faut donc tenir compte des termes d’entraînement et de Coriolis. La vitesse de rotation
angulaire de la Terre est telle que f e qui dépend de peut être négligée par rapport aux
autres termes. Le terme de Coriolis a pour module f c = 2m V . Il est donc à comparer au
g
terme maa qui correspond au poids de l’avion, soit mg . Le rapport = 225 montre que le
2 V
terme de Coriolis est faible mais non négligeable. La direction de − 2m V montre que
l’avion subit une déviation vers le Sud (suivant la direction y 0 ) lorsqu’il se déplace
d’Ouest en Est dans l’hémisphère Nord (il y a également une composante suivant z 0 ). Il
suffit pour cela de considérer que est dirigé suivant la direction Sud-Nord (il décrit la
rotation de la Terre autour de son axe). La direction du produit vectoriel se détermine à l’aide
de la règle du tire-bouchon.
y
z Référentiel mobile

x
V
Référentiel fixe

Exemple de la formation des dépressions

La Terre du fait de sa rotation peut être considérée comme un référentiel non galiléen. En
conséquence, tout corps en mouvement à sa surface est dévié vers la droite dans l’hémisphère
Nord, et vers la gauche dans l’hémisphère Sud.
Les masses d’air sont donc attirées par une dépression tout en étant déviées vers la droite.
Elles ont donc tendance à contourner la dépression par la droite.

41
Pression
forte
D Pression
Pression forte
faible

Les dépressions, constituées de masses nuageuses, s’enroulent dans le sens contraire des aiguilles
d’une montre dans l’hémisphère Nord.

Dans l’hémisphère sud, la déviation due à la force de Coriolis se fait vers la gauche par
rapport au sens du mouvement. En conséquence, les dépressions s’enroulent dans le sens des
aiguilles d’une montre. Le phénomène est inversé dans le cas d’un anticyclone puisque le
mouvement des masses d’air se fait vers l’extérieur de l’anticyclone et non vers l’intérieur
comme dans le cas de la dépression.

Force d’inertie d’entrainement : Il faut l’introduire dans le cas familier d’une rotation. Par
exemple dans un manège, l’expérience courante montre que tout objet quittant le manège à
tendance à partir suivant la tangente au cercle décrivant le mouvement. L’accélération est
radiale, c’est l’accélération centrifuge. Elle a pour expression en coordonnées polaires, dans le
cas d’une vitesse de rotation constante: ar = 2 Ru r , si on choisit l’origine au centre du
manège et que l’on note R la distance de l’objet en rotation à O. Il faut donc considérer
lorsque l’on est dans le manège une force F = m 2 Ru r . C’est la force centrifuge.
C’est cette force qui est à l’origine de déplacements dépendants de la masse dans les
centrifugeuses. On peut ainsi séparer les particules en fonction de leur masse.

Exemple : Centrifugeuse nucléaire

Dans l’industrie nucléaire, il est nécessaire de séparer l’Uranium 238 de l’Uranium 235 fissile.
Dans ce but on sépare dans des centrifugeuses, l’hexafluorure d’Uranium UF6 suivant qu’il
est constitué d’Uranium 235 ou 238. L’uranium 235 est bien sur plus léger que le 238. On
peut ainsi enrichir en Uranium 235 (fissile) le combustible nucléaire.

Exemple : Manège avec parois

On notera qu’en vertu de la 3ème loi de Newton, si une paroi existe sur le bord du manège, il
faut considérer que celle-ci exerce une force ayant pour expression F = − m 2 Ru r . La
somme des forces à s’exercer dans le plan du manège est alors nulle, le vecteur vitesse (dans
le plan du manège est donc constant et en particulier nul si l’on ne bouge pas dans le manège).
C’est la raison pour laquelle dans les attractions de fête foraine, il est possible de rester sur un
manège muni d’une paroi et en rotation sans être attaché, même si celui-ci s’incline.
Ces manèges sont désormais interdits pour des raisons de sécurité.

42

Vous aimerez peut-être aussi