Idea 2014 Socialmediaemb Fr
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Shana Kaiser
IDEA international
Strömsborg
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Suède
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exprimés dans la présente publication ne reflètent pas nécessairement les opinions d’IDEA international, de son conseil
d’administration ou des membres du conseil.
ISBN : 978-91-87729-84-3
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 5
Préface
Depuis quelques années, les médias sociaux gagnent en influence sur notre manière de communiquer.
L’émergence de nouvelles plateformes numériques attrayantes comme Facebook, Twitter, YouTube
et WordPress a radicalement changé notre façon de produire et de consommer l’information. La
production d’information à sens unique provenant de « sources officielles » a fait place à une
communication générée individuellement ou collectivement et partagée activement par les internautes,
qui ne sont plus de simples consommateurs passifs.
Parallèlement à cela, le public attend de plus en plus une présence active sur Internet des
administrations et institutions publiques, ainsi que la présentation et la diffusion des informations
sur les médias sociaux qu’il fréquente. Les organismes de gestion électorale (OGE) ne font pas
exception. Ils doivent impérativement s’adapter à la demande en constante évolution du public s’ils
souhaitent conserver leur pertinence et leur efficacité. Ils ont par ailleurs beaucoup à gagner de
l’utilisation des outils mis à leur disposition par les médias sociaux.
Le présent guide a pour vocation d’informer les OGE sur la façon dont ils peuvent exploiter les
médias sociaux pour renforcer la participation des électeurs, perfectionner leur communication,
mobiliser tous les membres de la communauté, améliorer leur transparence et gagner davantage la
confiance du public tout au long du cycle électoral. Il explique les facteurs dont ces organismes
doivent tenir compte dès le début et comment tirer le meilleur parti des médias sociaux du début à
la fin du cycle électoral. Il est conçu comme une introduction à l’utilisation des médias sociaux et
s’adresse à ce titre aux OGE faisant leurs premiers pas dans les médias sociaux ou s’apprêtant à le
faire. Il leur donne les clés pour s’adapter aux nouvelles réalités de communication et élaborer des
stratégies relatives aux médias sociaux. Enfin, il explique dans les grandes lignes comment ces outils
doivent être intégrés dans une stratégie médiatique globale.
L’électorat puise de plus en plus ses informations dans les médias sociaux. Les OGE doivent atteindre
les électeurs là où ils se trouvent ; or, les jeunes sont particulièrement actifs sur les réseaux sociaux.
C’est pourquoi ces outils représentent un moyen efficace pour éduquer les électeurs, conçu pour
garantir qu’ils sont bien informés et peuvent exercer leur droit de vote à bon escient. À l’ère
numérique, les médias sociaux ont le potentiel de devenir un instrument d’éducation des électeurs
puissant et efficace que les OGE ne peuvent pas ignorer.
IDEA international
6 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Introduction ................................................................................................................................ 8
Chapitre 1 : Introduction aux médias sociaux et à leur utilisation par les OGE ............. 11
Qu’est-ce qu’un média social ? ........................................................................................... 11
Principales plateformes à l’heure actuelle ....................................................................... 11
Comment les OGE peuvent-ils tirer parti des médias sociaux ? .................................... 11
Communication facilitée avec l’électorat ......................................................................... 14
Mobilisation de nouveaux publics ...................................................................................... 15
Renforcement de la transparence et de l’accessibilité .................................................. 18
Chapitre 2 : Les sept étapes de l’élaboration d’une stratégie relative aux médias sociaux ... 20
Élaboration d’une stratégie relative aux médias sociaux .............................................. 20
1. Questions essentielles liées à l’utilisation des médias sociaux par les OGE ........... 21
2. Identification des ressources .................................................................................. 22
3. Élaboration des directives de mise en œuvre de la stratégie ............................ 25
4. Corrélation avec d’autres stratégies et politiques institutionnelles ................. 27
5. Identification et mobilisation d’autres utilisateurs des médias sociaux .......... 28
6. Risques potentiels et solutions................................................................................ 30
7. Retours d’expérience et adaptation de la stratégie............................................. 36
Conclusion ................................................................................................................................. 44
Remerciements ....................................................................................................................... 48
Introduction
En août 2008, Facebook annonçait avoir dépassé les 100 millions d’utilisateurs. En décembre 2012,
soit un peu plus de quatre ans plus tard, ce nombre atteignait 1,06 milliard d’utilisateurs actifs par
mois, soit une moyenne de 618 millions d’utilisateurs actifs par jour (un utilisateur actif se définissant
comme un membre de Facebook qui se connecte et navigue sur le réseau social. Voir les graphiques
1 à 5). L’entreprise annonçait par ailleurs une moyenne quotidienne de 3,2 milliards de mentions
« j’aime » et de commentaires émis par ses utilisateurs au cours du premier trimestre 2012. Le nombre
d’utilisateurs de Twitter a connu la même évolution fulgurante depuis la création du site en mars
2006. Les chiffres indiquent qu’en 2013, environ 500 millions de tweets étaient émis chaque jour
(USSEC Twitter).
Graph 2
Graph
Graphique 1. 1 Graphique 2.
Active Facebook users US and Canada
Active
Utilisateurs Facebook
actifs users
de Facebook Worldwide
dans le (in millions)
monde (en millions) Utilisateurs actifs de Facebook(in
auxmillions)
États-Unis et au Canada (en millions)
Par mois Par jour (moyenne au cours du dernier mois complet) Par mois Par jour (moyenne au cours du dernier mois
1000 300
250
800 193
618
200
600 135
150
400
100
200 50
0 0
Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc.
2009 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2012 2012 2012 2012 2009 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2012 2012 2012 2012
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 9
Graph
Graphique 3. 3
Active
Utilisateurs Facebook
actifs users
de Facebook Europe*
en Europe* (in millions)
(en millions)
350
300 261
250
200 169
150
100
50
0
Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc.
2009 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2012 2012 2012 2012
* Y compris les utilisateurs de Russie et de Turquie
Graph 5
Graph
Graphique 4. 4 GraphiqueActive
5. Facebook users rest of the world*
Active
Utilisateurs actifsFacebook users
de Facebook en Asie*Asia* (in millions)
(en millions) (indans
Utilisateurs actifs de Facebook millions)
le reste du monde* (en millions)
Par mois Par jour (moyenne au cours du dernier mois complet) Par mois Par jour (moyenne au cours du dernier mois complat)
350 350
298 304
300 300
250 250
100 100
50 50
0 0
Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc. Mars Juin Sept. Déc.
2009 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2012 2012 2012 2012 2009 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2012 2012 2012 2012
* Y compris les utilisateurs d’Australie et de Nouvelle-Zélande * À savoir l’Afrique, l’Amérique latine et le Moyen-Orient
Source : formulaire 10-k de la Securities and Exchange Commission des États-Unis – Facebook,
<http://investor.fb.com/secfiling.cfm?filingID=1326801-13-3&CIK=1326801>, consulté le 12 novembre 2013
10 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Ces chiffres soulignent la popularité et l’accessibilité croissantes des réseaux sociaux et montrent
l’évolution rapide de la communication et du partage d’informations. Les réseaux sociaux actifs
dépassent les frontières nationales, traversent les continents et permettent aux internautes d’avoir
accès à des informations de première main provenant du monde entier. L’impact des médias sociaux
sur la manière dont nous recevons, générons et traitons l’information évolue sans cesse, et les
institutions qui utilisent ces nouvelles technologies de communication peuvent répondre plus
efficacement aux demandes et attentes de leur public.
Dans le présent guide, nous donnons un aperçu des médias sociaux et des principales plateformes
disponibles à l’heure actuelle. Nous décrivons les avantages que les OGE du monde entier peuvent
tirer de l’exploitation des médias sociaux, notamment en ce qui concerne l’interaction avec les
électeurs. Nous exposons les éléments et processus nécessaires à l’élaboration d’une stratégie relative
aux médias sociaux, puis soumettons aux OGE des informations à prendre en compte avant de la
mettre en œuvre. Enfin, nous proposons quelques idées d’actions que les OGE peuvent mettre en
place pour mobiliser leur public tout au long du cycle électoral.
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
• Avant de se lancer
• Utilisation des médias sociaux tout au long du processus électoral
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 11
CHAPITRE 1.
Si Internet sert d’outil de base aux médias sociaux, il convient toutefois de noter que tous les sites et
plateformes Internet ne répondent pas à la définition d’un média social. Certains sites ne prévoient
aucune interaction avec le public, tandis que d’autres n’autorisent que la publication de commentaires
en réaction à un contenu spécifique dans le cadre de discussions (ou « fils de discussion ») qui font
l’objet d’une modération et d’un contrôle. Si les fils de discussion peuvent offrir dans une certaine
mesure une interaction avec la source, ils ne sont cependant pas considérés comme des médias
sociaux pour les besoins du présent guide.
À l’heure actuelle, très peu d’OGE exploitent une forme quelconque de média social. Un exercice de
cartographie et une enquête relative à l’utilisation des médias sociaux par les OGE menée par IDEA
international en octobre 2013 ont montré que sur 172 pays et territoires, seuls 55 OGE (soit 31,9 %)
avaient une page Facebook. Et seulement 49 d’entre eux étaient actifs sur le réseau social.
Parallèlement, 47 OGE possédaient un compte Twitter (soit 27 %). Le nombre d’abonnés Twitter
allait de 250 117 (les OGE d’Amérique latine étant les utilisateurs Twitter les plus actifs) à seulement
Finlande
Estonie
Île de Man Géorgie
France Azerbaïdjan
Bulgarie
Albanie Arménie
Afghanistan
Iraq
Égypte Bhoutan
Bangladesh Honduras Jamaïque
Bahreïn Inde
Ghana Costa Rica Colombie Colombie
(CNE) (RNEC)
Indonésie
Fidji Équateur
Australie
Botswana Table 1
Afrique du Sud
EMBs using Facebook and the numbers
of “likes” (October 2013)
Nombre de mentions « j’aime » Nombre de mentions « j’aime »
par pays/territoire par pays/territoire
deux. Ces chiffres montrent non seulement que le nombre d’OGE ayant recours aux médias sociaux
varie grandement, mais aussi que le niveau d’engagement de ces organismes et de leurs abonnés sur
les plateformes n’est généralement pas très élevé. Il semble même que l’activité des utilisateurs
publiant des informations sur les pages Facebook d’un OGE soit plus importante que celle de l’OGE
lui-même. Ces données indiquent que les OGE n’utilisent vraisemblablement pas Facebook pour
interagir avec leur public.
Tableau 1. OGE utilisant Facebook et nombre de mentions « j’aime » (octobre 2013) (suite)
Pays-Bas Moldavie
Suisse
Kosovo Tibet
Tunisie
(en exil) Mexique
Palestine (IFE) Porto Rico
Népal République
dominicaine
Nigeria Sainte-Lucie
Salvador Panama
Togo
Ouganda Kenya Maldives
Pérou
Rwanda (ONPE)
Pérou (JNE)
Zambie
Zimbabwe
Namibie Paraguay
Nouvelle-Zélande
Namibie 57 Sainte-Lucie 48
Pays-Bas 241
14 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Outre l’exercice de cartographie, les OGE du monde entier ont été interrogés par le biais d’une
enquête écrite, dans laquelle ils ont souligné les avantages et inconvénients possibles des médias
sociaux pour la gestion des élections. Les avantages identifiés peuvent être classés en trois catégories
générales : (1) communication facilitée avec l’électorat ; (2) mobilisation de nouveaux publics ;
et (3) renforcement de l’accessibilité et de la transparence. Nous aborderons plus loin les difficultés
mentionnées par les OGE.
Les médias sociaux peuvent compléter utilement les moyens de communication traditionnels utilisés
par les OGE pour atteindre les électeurs. Les canaux de communication directs avec l’électorat ont
longtemps été reconnus comme étant essentiels au travail des OGE. Il peut s’agir par exemple de
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 15
Les médias sociaux offrent aux OGE de nombreuses modalités de partage des informations et de
collecte de renseignements précieux sur les questions et préoccupations des électeurs. Grâce à ces
outils, les OGE peuvent également identifier et évaluer les besoins et attentes de l’électorat vis-à-vis
des institutions chargées de la gestion du processus électoral. Certaines méthodes utilisées sur les
médias sociaux peuvent s’avérer utiles à cet égard :
• quiz en ligne ;
• sondages en ligne ;
• pages ouvertes permettant aux abonnés de poster ou de tweeter leurs questions ou commentaires ;
• possibilité pour les utilisateurs de rédiger, publier et commenter des articles de blog ;
• questions encourageant les débats en ligne ;
• séances de partage d’informations ou de questions/réponses ;
• possibilité pour les utilisateurs de publier des vidéos ;
• recours à des logiciels d’analyse pour identifier les mots-clés utilisés ;
• veille des médias sociaux et réponse immédiate aux préoccupations des internautes.
De nombreux OGE ont identifié les jeunes, les minorités ethniques et les femmes comme les
électeurs les moins engagés dans les processus électoraux et politiques mais pouvant être sensibilisés Les médias sociaux ont
grâce à une utilisation efficace des médias sociaux. L’OGE de Bosnie-Herzégovine, par exemple, « largement ouvert la
utilise les médias sociaux pour sensibiliser ces groupes ainsi que les nouveaux électeurs, les réfugiés participation de citoyens
et les personnes déplacées. de tous horizons ». (Chili)
L’accès et le comportement des différents segments de la société vis-à-vis des médias sociaux sont
influencés par certains facteurs tels que la « fracture numérique » (l’écart entre les groupes sociaux en « Nous comptons
commencer à utiliser [les
termes d’accès à la technologie numérique), le niveau d’éducation, les disparités entre les classes et
médias sociaux] pour
l’existence d’une diaspora. Les stratégies de sensibilisation des OGE doivent donc impérativement
approcher plus efficacement
prendre en considération les facteurs démographiques. Par ailleurs, la nature exacte du public non les jeunes, mais également
engagé ou non actif, que ce soit dans les processus électoraux ou sur les médias sociaux, varie d’un pour essayer d’atteindre
pays à l’autre. Il convient donc d’étudier préalablement les groupes cibles potentiels à impliquer par les personnes en dehors
le biais des médias sociaux (ainsi que les plateformes sur lesquelles ils sont actifs) (voir « Ciblage des du processus électoral,
discussions en fonction du public »). Il ne faut pas partir du principe, par exemple, que les utilisateurs comme les personnes non
les plus actifs des nouveaux médias sont les jeunes. Des enquêtes ont montré que l’activité sur les inscrites, par exemple ».
médias sociaux en ligne touche toutes les classes d’âge (Deloitte 2010, p. 5), ce qui indique que si (Australie)
16 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
les plateformes de médias sociaux peuvent effectivement être conçues pour cibler les populations
jeunes, leur utilisation par des segments plus âgés de la population évoluera inévitablement à l’avenir.
Les OGE doivent s’assurer que l’engagement envers le processus électoral est aussi large que possible
et doivent donc prendre en compte ces évolutions.
D’après une étude intitulée Participatory Politics – New Media and Youth Political Action, « les nouveaux
médias ont le pouvoir de faire participer les jeunes de différents (...) groupes ethniques sur un pied
d’égalité » (Cohen et Kahne, 2012, p. 20-30). Une autre étude, Technology Trends among People of
Color (Smith, 2010), conclut qu’aux États-Unis :
«S e pt internautes d’origine afro-américaine ou hispanique parlant anglais sur dix sont membres
d’un réseau social, contre seulement six internautes d’origine européenne sur dix. » Parmi eux,
« les personnes interrogées issues des minorités étaient davantage susceptibles d’affirmer que
ces outils ’permettent d’être mieux informé sur les actions du gouvernement’ et ’rendent l’État
plus accessible’. Ces groupes sont également plus susceptibles de juger qu’il est ’très important’
que les administrations postent des informations et des alertes sur les réseaux sociaux ».
Qu’ils reprennent les conclusions de ces études et les appliquent au contexte local, ou qu’ils mènent
des recherches similaires, les OGE peuvent renforcer l’efficacité de leurs stratégies relatives aux
médias sociaux en étant attentifs à la nature et à la composition exactes des groupes ne participant
pas encore pleinement au processus électoral.
Il est également important d’étudier de près l’utilisation des médias sociaux en fonction du sexe. Une
étude ComScore de 2010 sur l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux par les femmes montre
un léger déséquilibre entre hommes et femmes concernant l’accessibilité à Internet, ces dernières ne
représentant que 46 % de la population connectée (Vollman, Abraham et Mörn, 2010). Cette étude
constate toutefois que la moyenne à l’échelle internationale est réduite par l’accès à Internet limité
dans de nombreuses zones d’Asie-Pacifique et par les restrictions à l’usage de médias sociaux dans des
pays tels que la Chine (Vollman, Abraham, et Mörn, 2010, p. 10). Malgré ces chiffres, elle conclut
que « une fois leur accès à Internet assuré, les femmes y sont plus présentes que les hommes » et que
les femmes passent en moyenne plus de temps sur les réseaux sociaux que leurs homologues
masculins. Le tableau 2 présente les moyennes régionales ventilées par sexe.
Tableau 2. Nombre d’heures passées sur les réseaux sociaux par visiteur et par région (moyenne)
Les chiffres du tableau 2 montrent clairement que la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux est
plus importante chez les femmes que chez les hommes, quel que soit leur continent d’origine. Ainsi,
Facebook compte 57 % d’utilisatrices, contre 43 % seulement d’utilisateurs (Honigman, 2012). Ces
chiffres révèlent que les OGE ont, le cas échéant, la possibilité d’émettre des messages ciblés à
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 17
l’intention de ce groupe démographique. Bien que les femmes n’utilisent pas les médias sociaux à des
fins éminemment politiques, ces outils, combinés à une stratégie et à une approche adéquates,
peuvent s’avérer utiles pour attirer ce public dans l’arène politique.
Enfin, de nombreux pays sont aujourd’hui confrontés à une baisse de participation des jeunes. Parmi
les stratégies visant à renforcer la participation de ce groupe abordées à l’occasion de la cinquième
Conférence de l’Organisation électorale mondiale (GEO) en 2011, citons la sensibilisation des
jeunes électeurs par l’utilisation de leurs propres termes dans leurs propres forums (voir IDEA
international, 2011). Le renforcement des plateformes de réseaux sociaux génère un nombre
croissant d’opportunités et d’occasions pour les OGE de se rapprocher et de mobiliser les jeunes par
le biais de discussions spécialement ciblées. L’étude de cas de l’encadré 2 explique comment Élections
Canada a utilisé les médias sociaux pour promouvoir la Semaine canadienne de la démocratie. Elle
précise les raisons d’être de cette campagne, la manière dont Élections Canada gère ses plateformes,
les obstacles rencontrés jusqu’à présent ainsi que les victoires obtenues.
Les médias sociaux offrent Une enquête du projet Internet and American Life Project on Civic Engagement du Pew Research
« la possibilité d’échanger Center aux États-Unis a montré que les jeunes Américains sont davantage susceptibles d’utiliser les
avec les gens et de recueillir réseaux sociaux pour leurs activités civiques et détaille les activités politiques les plus courantes sur les
des données/informations réseaux sociaux. Par exemple, ces populations semblent utiliser Facebook pour « aimer » ou promouvoir
pour renforcer l’efficacité, des informations d’ordre politique, encourager leur réseau à voter, publier leur opinion sur certaines
la pertinence et l’actualité
questions d’actualité, republier du contenu politique et s’abonner aux pages d’hommes et de femmes
de notre travail ». (Australie)
politiques en poste et/ou candidats. En effet, 44 % des utilisateurs âgés de 18 à 29 ans ont recours
aux médias sociaux pour « aimer » ou promouvoir des informations d’ordre politique, contre 34 %
Les médias sociaux seulement des utilisateurs âgés de 50 à 64 ans. Notons également que le nombre de jeunes de 18 à 29 ans
« donnent l’occasion d’être
publiant leurs opinions à l’égard des enjeux civiques équivaut à peu près à celui des jeunes se
en contact permanent avec
contentant d’« aimer », de partager ou de promouvoir des informations publiées par leur réseau. Seul
les électeurs toutes
catégories confondues,
le pourcentage le plus faible de la population étudiée est « abonné » à une/des page(s) d’hommes
ainsi qu’avec les partis et de femmes politiques en poste et/ou candidats (Rainie, Smith, Schlozman, et al.).
politiques participant au
processus électoral ».
(Espagne) Renforcement de la transparence et de l’accessibilité
Les principes de transparence et d’intégrité s’appliquent à la responsabilité des OGE (IDEA
Les gens sont mieux
informés des tenants international, 2006a, p. 241). Les médias sociaux peuvent aider les OGE à mieux faire transparaître
et aboutissants d’un leur transparence et leur accessibilité, en améliorant leur capacité à diffuser à point nommé des
processus électoral très informations précises et impartiales et à répondre rapidement aux demandes par le biais de
complexe. Grâce à cela, plateformes formelles ou informelles. Par ailleurs, les échanges ayant lieu sur les médias sociaux d’un
le taux de participation OGE (entre l’OGE et ses abonnés ou entre abonnés) sont publics, ce qui permet de renforcer
et le nombre d’électeurs l’accessibilité de l’information et la transparence autour d’enjeux d’actualité.
inscrits (réfugiés et
personnes déplacées) Cela est vrai pour tous les OGE, mais surtout pour ceux qui, en période de transition, doivent
ont augmenté ces impérativement consolider la confiance entre les électeurs et les acteurs politiques. Pour cela, il
dernières années.
convient de réfléchir à « des activités visant à renforcer la confiance, telles que (...) les voies de
(Bosnie-Herzégovine)
dialogue et de consultation avec les acteurs politiques », un domaine dans lequel les médias sociaux
peuvent jouer un rôle déterminant (IDEA international, 2012, p. 4).
Les médias sociaux nous
permettent « d’interagir
L’utilisation des médias sociaux par les OGE à des fins de communication ouverte et d’interaction
avec le public de façon à
avec l’électorat, associée à leur capacité à réagir aux informations qu’ils reçoivent, peut favoriser la
encourager le dialogue et
la communication, et pas création de relations de confiance avec l’électorat et renforcer la crédibilité du processus électoral
seulement l[a diffusion dans son ensemble. Citons l’exemple du processus électoral au Nigeria en 2011, au cours duquel les
d]’information[s] ». centres chargés du suivi des médias sociaux ont constaté que l’utilisation efficace de ces outils avait
(Norvège) permis de renforcer la confiance de l’électorat envers l’OGE (voir Encadré 3).
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 19
CHAPITRE 2.
Les sept étapes recensées ci-dessous aideront les OGE à élaborer une stratégie relative aux médias
sociaux efficace :
1. poser les questions essentielles pour guider l’organisme dans l’utilisation des médias sociaux ;
2. identifier les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie ;
3. élaborer les directives de mise en œuvre de la stratégie ;
4. identifier les liens avec d’autres stratégies et politiques institutionnelles ;
5. identifier les autres acteurs utilisant les médias sociaux ;
6. réfléchir aux risques et scénarios potentiels ainsi qu’aux solutions pour y faire face ;
7. réviser la stratégie.
Nous aborderons une à une ces différentes phases dans le présent chapitre, non pas pour fournir un
modèle rigide et dénué de souplesse, mais plutôt pour mettre en avant les points principaux qui
permettront aux OGE de trouver leurs propres voies en fonction de leurs contextes respectifs.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 21
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1. Questions essentielles liées à l’utilisation des médias sociaux par les OGE
Les questions qui aideront les OGE à déterminer comment exploiter au mieux les médias sociaux et
leur donner le meilleur impact doivent porter sur l’objectif poursuivi, le public cible, les méthodes
utilisées et les risques encourus. En voici quelques exemples :
1. Pourquoi vouloir faire participer par le biais des médias sociaux ? Quels sont nos objectifs
dans ce cadre ?
2. Quelles améliorations les médias sociaux peuvent-ils apporter ? Quels avantages pouvons-
nous tirer de l’utilisation des médias sociaux ?
3. De quelles ressources l’organisation dispose-t-elle à l’heure actuelle ? Sur quels atouts
pouvons-nous nous appuyer ?
4. Quels types d’échanges souhaitons-nous encourager ? À quels types d’échanges
souhaitons-nous participer ? Pourquoi ceux-là en particulier ? Quel rapport entretiennent-
ils avec les objectifs que nous poursuivons ?
5. Quels groupes souhaitons-nous cibler en particulier ? Quelles plateformes utilisent-ils ?
6. Pourquoi notre public cible serait-il actif sur notre/nos plateforme(s) ? Qu’avons-nous à offrir ?
7. Quelles autres entités essayent de mobiliser les groupes que nous avons ciblés ? Comment
pouvons-nous prendre connaissance de leur discours ? Pouvons-nous nous associer à l’un
ou l’autre de ces acteurs pour renforcer notre rayonnement ?
8. Comment inciter la population à s’abonner à nos plateformes de médias sociaux ?
Comment fidéliser les abonnés ?
9. Quel type de contenu devons-nous publier ? Comment le produire ?
10. Y a-t-il des manifestations spécifiques ou dates importantes qui pourraient faire l’objet
d’une campagne ?
11. À quels scénarios devons-nous nous préparer ? Quels sont les risques potentiels ?
22 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Si les réponses à ces questions n’apparaîtront pas nécessairement noir sur blanc dans la stratégie
relative aux médias sociaux des OGE, il peut s’avérer utile d’esquisser des éléments de réponse afin
de définir : (a) l’objectif poursuivi ; (b) le public cible ; (c) les moyens utilisés pour mobiliser ledit
public ; (d) les stratégies de réduction des risques. Trouver des réponses à ces questions peut aussi
permettre de définir des objectifs précis et mesurables accompagnés d’indicateurs pertinents (p. ex.,
augmentation du nombre d’abonnés ou augmentation du nombre de visites/téléchargements sur le
site Internet de l’OGE). Des objectifs et indicateurs précis et mesurables s’avéreront par ailleurs
indispensables à l’évaluation de la réussite de la stratégie.
La présence sur les médias sociaux est amenée à augmenter en période électorale. Toutefois, les
phases préélectorale et postélectorale offrent également l’opportunité de recueillir et de diffuser des
informations importantes sur le processus électoral. Les OGE peuvent donc envisager d’affecter du
personnel à la gestion des plateformes de médias sociaux tout au long du processus.
De plus, la capacité à répondre en temps presque réel suppose la disponibilité constante des ressources
humaines, ce qui ne va pas sans peine. Ainsi, l’OGE norvégien a répondu à l’enquête en indiquant
qu’il était « difficile de trouver des ressources pour surveiller et mettre à jour régulièrement les
plateformes sociales. C’est donc une gageure de vouloir répondre à la demande constante
d’actualisation. »
En particulier, au cours de la période suivant la mise en ligne de plateformes, il est conseillé aux
OGE d’affecter du personnel à leur mise à jour régulière, y compris la nuit et le week-end, afin
d’assurer la mobilisation rapide et constante des abonnés. Cela implique la nécessité pour le personnel
d’être disponible en dehors des horaires normaux de travail.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 23
Le fait que seule une petite équipe soit chargée des publications sur les plateformes n’empêche pas
les autres membres du personnel d’envoyer des informations à cette équipe, qui peut ensuite les
adapter aux fins d’une publication sur les médias sociaux. Certains systèmes de gestion des médias
sociaux encouragent le personnel ne faisant pas partie de l’équipe de gestion des médias sociaux à
contribuer, tout en maintenant un certain contrôle central (ce personnel n’étant autorisé qu’à rédiger
du contenu sans le publier). Une fois approuvé par l’équipe de gestion des médias sociaux, le contenu
en question est publié sur les plateformes concernées. Par exemple, les employés chargés de la gestion
des médias sociaux au sein de la Commission électorale australienne (AEC) doivent faire valider
toute proposition de contenu particulièrement novateur ou susceptible de donner lieu à controverse.
Les employés se réunissent régulièrement pour partager leurs idées et des informations, et assistent à
des séminaires et autres formations spécifiques le cas échéant, l’objectif étant qu’ils soient tous au
courant des activités et d’adapter chaque publication potentielle aux plateformes utilisées.
Dans tous les cas, associer l’ensemble du personnel à la création de publications lui permettra de se
sentir impliqué dans la stratégie relative aux médias sociaux et contribuera à augmenter le nombre
de publications plus pertinentes, innovantes et créatives au sein de l’organisme. Cela peut également
réduire la charge pesant sur les épaules d’une petite équipe spécialisée, en termes notamment de
temps et de ressources.
Il est important par ailleurs d’affecter des ressources à la stratégie dans son ensemble, dont le champ
d’application pourra être étendu à mesure de l’accroissement des fonds disponibles. Si l’interaction
bidirectionnelle est le maître mot d’une plateforme efficace, il peut s’avérer utile d’établir sa présence
sur les médias sociaux en commençant par la publication d’annonces ou de liens vers le site Internet
de l’institution. Une autre solution pour atténuer ou réduire les attentes à l’égard des éventuelles
interactions consiste à préciser publiquement sa politique, comme l’a fait le ministère de la Justice
des États-Unis.
Figure 3.
Lorsque les OGE disposent des ressources pour renforcer leur présence en ligne, ils peuvent publier
des informations plus variées comme des sujets de débat ou des questions, ou organiser des
manifestations en temps réel comme des séances de questions/réponses par exemple.
Une autre solution consiste à s’associer à une agence extérieure au cours de la phase de lancement de
la stratégie relative aux médias sociaux. C’est l’option qu’a choisie l’AEC, qui a « donné des orientations
[à une agence de publicité] fondées sur le manuel de réponse du centre d’appels téléphoniques, afin
qu’elle puisse répondre rapidement aux questions posées sur les plateformes en ligne » (Macnamara,
Sakinofsky et Beattie, 2012, p. 33). Ce partenariat a permis au personnel de l’AEC d’apprendre de
l’expérience de l’agence tout en sachant qu’en cas de problème, il avait des spécialistes à disposition
pour aider à gérer la situation. La Commission s’est ainsi sentie plus à l’aise lors des premières phases
du lancement de ses différentes plateformes (voir Encadré 4).
Twitter — Le compte Twitter de l’AEC a été créé en même temps que sa page Facebook.
Il a toutefois été géré en interne dès le début par l’équipe en charge des relations publiques
et des médias. L’AEC a choisi cette approche car Twitter est plus facile à gérer que Facebook et
ne nécessite que peu de formation ou de familiarisation. Utilisé initialement pour la campagne
Count Me In, le compte Twitter de l’AEC, auquel se sont abonnés un grand nombre de journalistes
et de parties prenantes issues des médias ainsi que le grand public, s’est rapidement révélé utile
pour gérer les questions relatives aux médias.
Langues
L’entretien de plateformes multilingues dans les pays possédant plusieurs langues officielles peut
s’avérer difficile et nécessiter davantage de ressources, particulièrement si les débats organisés sur la
plateforme doivent prendre place dans toutes les langues officielles du pays.
Les OGE élaboreront leurs propres directives relatives à l’utilisation des médias sociaux en fonction
de leur contexte et de leurs objectifs propres, mais devront dans tous les cas prendre en considération
les éléments suivants :
Pour d’autres exemples de directives et politiques relatives aux médias sociaux élaborées par des
agences gouvernementales, des organisations à but non lucratif ou d’autres institutions, voir :
<http://socialmediagovernance.com/policies.php?f=5>.
Codes de conduite
Les codes de conduite, qui se définissent en général comme un ensemble de règles, responsabilités
ou comportements attendus des membres d’une institution/organisation, peuvent s’avérer utiles
pour garantir le respect des directives. Concernant les médias sociaux, il peut exister différents codes
de conduite, selon qu’ils s’appliquent à l’utilisation générale des médias sociaux sur le lieu de travail,
aux administrateurs des plateformes des OGE ou aux parties prenantes électorales ayant recours aux
médias sociaux. Les codes de conduite relatifs à l’utilisation des médias sociaux doivent s’articuler
avec les autres stratégies institutionnelles, comme indiqué précédemment.
Comme indiqué précédemment, il est également dans l’intérêt de cette personne ou équipe de bien
comprendre les mandats, procédures et règles de l’OGE, et de s’y conformer lorsqu’elle lance des
discussions, actualise la page ou répond aux questions posées. Il est donc conseillé aux membres du
personnel chargés de la gestion des plateformes de savoir où chercher des réponses reflétant la
position de l’OGE en cas de questions épineuses ou de questions portant sur les valeurs ou opinions
de l’OGE. Le code de conduite doit fixer les règles applicables au comportement attendu dans ce
type de situation.
Par ailleurs, les pages Facebook de groupes ou d’organisations doivent être gérées à partir d’un compte
individuel. Il est donc essentiel pour l’organisation de déterminer si les membres du personnel
peuvent y accéder à travers leur compte personnel ou si elle doit créer un compte spécifique.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 27
Les stratégies relatives aux médias sociaux doivent par conséquent souligner comment ces plateformes
peuvent renforcer et compléter d’autres actions, telles que les campagnes d’éducation civique ou les
mécanismes de sensibilisation (réunions publiques, sites Internet, articles de presse ou publications).
Prenons l’exemple d’Élections Manitoba, l’OGE de la province canadienne du même nom, pour
illustrer comment les médias sociaux peuvent promouvoir des campagnes de sensibilisation plus
traditionnelles : cet OGE a utilisé Facebook pour faire connaître sa campagne d’éducation civique,
dans le cadre de laquelle il rendait visite à des classes dans l’ensemble de la province :
Figure 4.
Les plateformes sociales et stratégies y afférentes peuvent concerner les OGE nationaux, régionaux
ou locaux dans leur ensemble, ou encore être consacrées à une question particulière (l’inscription des
électeurs, par exemple). Il est souhaitable, lorsque la structure de l’OGE le permet, de veiller à la
cohérence entre les stratégies consacrées aux différentes plateformes, les actions menées sur l’une
pouvant en affecter involontairement une autre, notamment si les électeurs ne connaissent pas bien
les différentes structures des organismes de gestion électorale. Par exemple, certains électeurs ne savent
pas que dans un même pays un OGE central peut coexister avec des OGE régionaux, départementaux,
ou provinciaux distincts.
OGE locaux ✔
Organisations de la société civile ✔
Organisations internationales ✔
Citoyens engagés ✔
Groupes d’observateurs ✔
Partis politiques ✔
Médias ✔
Forces de défense et de sécurité ✔
Il peut s’avérer très utile de s’abonner aux plateformes d’autres utilisateurs s’adressant au même public
cible. Un OGE peut non seulement se rapprocher de ces acteurs sur les médias sociaux afin d’enrichir
le débat, mais aussi s’abonner à leurs pages pour, par exemple, mettre un terme à la diffusion
d’informations erronées sur le processus électoral (voir la section consacrée aux risques et difficultés
ci-dessous) ou répondre aux éventuelles critiques. Par ailleurs, les actions et performances des OGE
feront inévitablement l’objet de discussions en ligne, qu’ils soient eux-mêmes présents sur les médias
sociaux ou non. Avoir connaissance de ces discussions et y prendre part de manière proactive plutôt
que simplement y réagir donnera aux OGE l’opportunité d’orienter le débat et de mieux faire
participer leur public cible.
Les journalistes citoyens et les groupes d’observation nationaux utilisent de plus en plus les médias
sociaux et les plateformes en ligne (voir Encadré 5). Le contenu qu’ils collectent et publient sur ces
plateformes peut être une source d’information précieuse pour les OGE, qui peuvent par ailleurs
utiliser les médias sociaux pour éduquer les observateurs nationaux sur leur rôle et le cadre juridique
en vigueur.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 29
Les partis politiques s’appuient de plus en plus sur les médias sociaux pour faire campagne, collecter
des fonds et promouvoir leurs idées. Les OGE peuvent surveiller ces plateformes pour garantir le
respect du cadre juridique en vigueur. Il est conseillé aux OGE de s’abstenir de témoigner leur
sympathie à un parti donné, que ce soit par le biais des médias sociaux ou ailleurs. Lorsqu’ils doivent
mentionner les partis politiques sur une plateforme en ligne, il convient d’accorder à tous la même
couverture. Ils peuvent renforcer les connaissances de l’électorat sur les campagnes électorales en
publiant des liens vers des sites Internet ou des ONG collectant des informations non partisanes sur
les plateformes des partis politiques notamment.
Les médias traditionnels sont un autre acteur avec lequel les OGE peuvent interagir sur les médias
sociaux, en raison du nouveau rôle que leur confère leur présence accrue dans les conversations en
ligne. En effet selon Bradshaw, le rôle du journaliste aurait glissé de celui de « gatekeeper » (filtrer et
sélectionner les informations auxquelles il consacrera un article ou un reportage) à celui de
« gatewatcher » (rassembler des données éparses et donner de la publicité à un fait) (Bradshaw, 2011,
p. 6). Les médias traditionnels sont désormais impliqués dans le suivi de récits diffusés sur les
plateformes des médias sociaux et chargés de fournir des données contextuelles, d’en vérifier
l’authenticité, de les commenter et de les interpréter pour leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
Au cours du processus électoral, les OGE peuvent avoir un impact sur les reportages des médias
traditionnels, en publiant des récits et en organisant des débats en ligne. Les OGE actifs sur Internet
peuvent « se servir des médias pour informer et instruire la population sur les questions électorales
ainsi que pour mener leurs propres campagnes publicitaires, avec des supports papier et audiovisuels
et un site Internet régulièrement mis à jour par exemple, afin que les électeurs puissent suivre leurs
activités » (IDEA international, 2006a, p. 224).
En 2011 en Tunisie, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’est associé
à une station de radio locale pour mener une campagne d’éducation civique à la fois sur le site
Internet de cette dernière (très fréquenté) et Facebook (voir Encadré 6). Les OGE peuvent dans ce
type de situation servir de guide et fournir des informations précieuses aux médias tout en améliorant
leur image et leur portée.
30 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
La relation entre médias sociaux et médias traditionnels est de plus en plus symbiotique. Si les
plateformes des médias sociaux sont utilisées pour diffuser des récits générés par les médias
traditionnels, ces derniers dépendent également de plus en plus des informations tirées des médias
sociaux. S’ils ont conscience de cette réciprocité, les OGE pourront diffuser aussi largement que
possible le contenu qu’ils génèrent sur les plateformes en ligne.
Par ailleurs, l’accès à Internet étant inégal d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays, les OGE
doivent continuer à organiser des campagnes d’éducation civique traditionnelles et s’attacher à
maintenir leurs relations avec les médias traditionnels comme la télévision, la radio ou la presse
écrite. L’utilisation des nouvelles méthodes de communication doit venir compléter et non remplacer
les méthodes plus traditionnelles, particulièrement dans les régions où la connectivité et l’utilisation
des médias sociaux sont limitées.
Les difficultés rencontrées peuvent prendre différentes formes, mais les OGE doivent plus spécifiquement
s’attacher à examiner les éléments suivants :
Les organismes n’ayant pas nécessairement les ressources nécessaires pour mener une étude d’une
telle envergure, certains experts proposent aux gestionnaires de « consulter les ressources juridiques
qui sont à leur disposition (y compris le personnel juridique des agences et les guides émanant
d’organismes indépendants) [...] et d’intégrer ces recommandations à un plan d’engagement public
à long terme applicable tant aux activités récurrentes qu’aux initiatives à court terme » (Leighninger,
2011, p. 6). Les médias sociaux étant un phénomène encore relativement récent, les OGE ne doivent
pas avoir peur de demander une aide extérieure pour mener un examen juridique complet.
Certains OGE ont remarqué que l’utilisation généralisée des médias sociaux s’était accompagnée de
nouvelles difficultés relatives à l’interprétation des lois, à la réglementation et à l’établissement de
sanctions en cas de violation des lois électorales. L’expérience du Canada et de la France montre que
l’émergence des nouveaux médias a entraîné la caducité de certains aspects du droit électoral. Par
exemple, la règle interdisant la diffusion des résultats avant la fermeture des bureaux de vote,
auparavant généralisée, a été récemment largement mise à mal par l’utilisation des médias sociaux
par les électeurs le jour du scrutin (voir Encadrés 7 et 8). Certains OGE ont également signalé que
les médias sociaux avaient rendu difficile la surveillance des périodes d’interruption de diffusion
pendant la campagne et du financement des campagnes.
Comme nous l’avons vu avec l’expérience canadienne, si un OGE n’est pas nécessairement en
mesure de mettre en œuvre des réformes juridiques, il peut toutefois, lorsque son mandat et sa
capacité à surveiller et à faire appliquer la loi sont affectés négativement par des lois désuètes,
conseiller les autorités en matière de législation et code électoraux.
Publications négatives
Bon nombre des commentaires postés sur la plateforme d’une institution en ligne seront positifs.
Toutefois, il y aura inévitablement des commentaires négatifs provenant d’utilisateurs mécontents.
De nombreux experts recommandent aux OGE de faire preuve de transparence en répondant
directement à ces commentaires négatifs sans essayer de les supprimer ou de les cacher. Leurs auteurs
sont en effet susceptibles de continuer à publier tant qu’ils estiment que leurs critiques n’ont pas été
entendues. Bien évidemment, les publications obscènes, insultantes ou représentant une menace
pour l’ordre public doivent être retirées le plus rapidement possible, tout comme celles qui mettent
en jeu la neutralité de l’OGE (utilisateurs se faisant passer pour l’OGE ou pour des agents électoraux)
ou encouragent les comportements illégaux, promeuvent des intérêts commerciaux ou constituent
une violation de la vie privée d’autrui. De nombreuses organisations ont mis en place des décharges
de responsabilité prévoyant quelles publications peuvent être retirées et précisant la conduite
attendue des personnes actives sur leurs plateformes (voir Encadré 9).
Les OGE peuvent par ailleurs avoir besoin de diriger ou orienter subtilement les conversations
menées sur leurs plateformes, notamment si elles s’écartent du sujet (processus électoral ou OGE)
ou si des divergences d’opinion font naître des tensions entre les internautes.
Figure 5.
Les informations correctes et utiles peuvent se répandre rapidement sur les médias sociaux, tout
comme les informations négatives ou fausses. Les normes auxquelles se plient les journalistes ne sont
pas applicables aux « journalistes citoyens » et « l’absence de responsabilité des individus qui profitent
de la rapidité et de l’anonymat offerts par les médias sociaux pour diffuser des informations erronées
et faire de la propagande suscite de plus en plus de préoccupations » (Bradshaw, 2011, p. 13). C’est
pourquoi les OGE doivent être au fait des publications à leur sujet et portant sur le processus
électoral, et être capables de réagir rapidement pour enrayer la propagation d’informations erronées.
Il est donc important de surveiller les plateformes des médias sociaux utilisées par d’autres parties
prenantes électorales comme les médias, les partis politiques, les institutions homologues et les
blogueurs populaires, non seulement pour partager des informations pertinentes avec eux, le cas
échéant, mais aussi pour repérer et corriger les informations erronées le plus rapidement possible.
Pour faciliter ce suivi, les OGE peuvent avoir recours à des logiciels et plateformes de recherche
spécifiques (voir Annexe 1).
Par exemple, lors des élections de 2013 au Kenya, une rumeur concernant le prétendu enlèvement
du directeur général des élections au cours du processus de dépouillement s’est rapidement propagée
sur les médias sociaux. La Commission électorale et des frontières indépendante (IEBC) a alors fait
appel aux médias traditionnels pour démentir la rumeur, rétablir les faits et apaiser la situation (voir
Encadré 10).
34 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Encadré 10. Kenya 2013 : dissiper les rumeurs pendant le processus de dépouillement
Le 8 mars 2013, soit quatre jours après le jour des élections générales et au plus fort du processus
de dépouillement et de comptage des résultats, une rumeur concernant le prétendu enlèvement
du directeur de l’IEBC du Kenya, M. James Oswago, s’est propagée sur les médias sociaux. Cette
information s’est répandue malgré l’apparition régulière du directeur et de ses commissaires à des
points de presse tout au long du processus électoral et de dépouillement. Le blog « Kenyan Daily
Express » avait en effet publié un article alarmant intitulé « IEBC CEO, James Oswago has been
LOCKED somewhere by UHURU’S men in order to RIG elections—CORD PROPAGANDISTS Assert »
(« Le directeur de l’IEBC, James Oswago, a été ENFERMÉ par les hommes d’UHURU pour
MANIPULER les élections, d’après les propagandistes de la CORD »). L’article précisait que
le directeur avait été détenu au ministère de la Défense (DOD) pendant deux jours pour permettre
la falsification des résultats au centre national de comptage, à Bomas.
Les médias sociaux se sont immédiatement emparés de l’histoire et de nombreux tweets exigeant
la libération de M. Oswago ont été publiés.
Pour démentir cette rumeur alarmante, l’IEBC a décidé de faire appel aux médias généraux et plus
particulièrement à la télévision afin de faire apparaître M. Oswago en public, chose qui n’aurait pas
été possible sur les médias sociaux. Cette stratégie s’est avérée efficace et a permis de faire
notablement évoluer les contenus et le ton utilisé dans les messages publiés sur les médias
sociaux, qui annonçaient suite à l’apparition télévisée de M. Oswago, par exemple : « Le directeur
James Oswago déclare aller bien mais être surmené, contrairement aux informations annonçant
son enlèvement » ; « Le directeur #Oswago de l’#IEBC se montre en public et déclare «Je n’ai pas
été emprisonné. Je suis juste très fatigué.» #Élections2013 ».
L’IEBC a tiré des enseignements précieux de cette expérience : il n’est pas forcément judicieux
d’utiliser le même support pour démentir des rumeurs ou des informations erronées que celui sur
lequel elles ont été diffusées à l’origine.
Andrew Limo, Commission électorale et des frontières indépendante, Kenya
Enfin, les informations fournies par l’OGE peuvent être mal interprétées. Les publications doivent
donc être précises et concises, et les conversations être surveillées de près de manière à apporter les
corrections nécessaires le cas échéant.
Figure 6.
De nombreuses plateformes ont pris des mesures visant à empêcher la création de comptes non
autorisés, mais le repérage et le signalement de violations des conditions d’utilisation arrivent souvent
trop tard. Prendre le temps occasionnellement de faire une recherche concernant votre organisation
sur diverses plateformes peut être un moyen de repérer rapidement un faux compte. Il convient
également de déclarer publiquement (sur la plateforme en ligne et ailleurs) qu’un faux compte a été
ouvert au nom de votre OGE, afin d’informer le public qu’il existe des comptes non autorisés, ainsi
que de signaler immédiatement le compte en question à la plateforme d’accueil. Facebook, par
exemple, dispose d’un système en cinq étapes permettant aux utilisateurs de signaler des faux
comptes (voir https://www.facebook.com/help/174210519303259/). Toutefois, le délai entre le
signalement et le retrait du compte peut varier d’une plateforme à une autre.
Ces examens doivent être menés pour s’assurer que les OGE répondent aux objectifs qu’ils se sont
fixés, utilisent les plateformes les plus pertinentes, déploient les ressources le plus efficacement
possible et améliorent effectivement la qualité des services fournis. Un suivi et une évaluation
constants des éléments qui mobilisent le public cible sur les plateformes en ligne des OGE (grâce à
un logiciel de suivi statistique, par exemple — voir Annexe 1) peuvent s’avérer utiles pour répondre
à ces questions et identifier de nouvelles voies à explorer.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 37
CHAPITRE 3.
Une fois la stratégie relative aux médias sociaux formulée, l’OGE peut s’appuyer sur plusieurs
éléments pour accroître son efficacité et optimiser la mobilisation du public sur ses plateformes en
ligne. Trois domaines méritent une attention particulière :
Interactions bidirectionnelles ✔
Ciblage des discussions ✔
Questions relatives à la sécurité ✔
Interactions bidirectionnelles
Comme leur nom l’indique, les médias sociaux ont pour vocation première d’être des plateformes
« sociales ». C’est la capacité à favoriser les interactions bidirectionnelles qui fait la différence entre
médias générés par les utilisateurs et médias traditionnels (télévision, radio ou presse écrite). Les
médias sociaux ont par ailleurs changé la forme que peuvent prendre les discussions et les messages
pour être plus attractifs. Le tableau 3 présente rapidement les différences de style de communication
entre les plateformes en ligne et les modes de partage d’informations traditionnels.
Analytique Mobilisateur
Long Court
Dans tous les cas de figure, il est important que les OGE « répondent rapidement et avec précision
à toutes les questions et à tous les commentaires du public. Une réponse tardive ou une absence de
réponse donne l’impression au public d’avoir affaire à une organisation inefficace, peu impliquée
dans sa mission de service à l’électorat » (IDEA international, 2006a, p. 224). En ne répondant pas
aux commentaires ou aux demandes du public, les OGE risquent en outre de compromettre tous les
efforts qu’ils ont entrepris auparavant pour attirer et retenir leurs abonnés. L’utilisation des médias
sociaux suppose des interactions bidirectionnelles promptes et régulières entre l’OGE et son public.
38 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Les OGE présents sur plusieurs plateformes devront y publier des sujets de discussion similaires tout
en veillant à adapter le ton à chacune d’entre elles. C’est pourquoi il est conseillé aux OGE de n’ouvrir
des comptes, dans un premier temps, que sur une ou deux plateformes populaires dans leur pays
en attendant d’être sûrs de bien connaître le public cible et le ton/contenu des discussions sur
les nombreuses plateformes existantes.
Pour cibler un public en particulier, les OGE peuvent faire appel à des personnalités ou à des groupes
jouant un rôle majeur en ligne qui sont facilement identifiés par ledit public, afin qu’ils fassent
la promotion (« aiment », publient des liens ou retweetent) des discussions lancées par l’OGE concerné.
Les médias traditionnels doivent également être informés de la présence en ligne de l’OGE et être
invités à participer à la collecte et à la diffusion d’informations sur le processus électoral auprès
d’un public aussi large que possible.
Figure 7.
Les OGE peuvent ajuster la fréquence des publications au fil du temps afin de trouver le juste
équilibre (ni trop, ni pas assez). Les experts s’accordent pour dire qu’il convient de privilégier la
qualité de la discussion, et non le volume. Les discussions instructives, mobilisatrices et reflétant une
approche personnelle fidéliseront, à terme, les abonnés. Les OGE souhaitant fournir des mises à jour
fréquentes mais confrontés à des difficultés en termes de ressources humaines et financières peuvent
mettre en place des flux RSS. Il convient toutefois de noter que le caractère impersonnel des données
automatisées et l’absence d’interaction véritable entraîneront avec le temps une désaffection des
abonnés. Pour capter leur attention, les publications doivent être empreintes du ton particulier et de
la personnalité d’un être humain.
Le contenu des publications et des discussions lancées par l’OGE varieront également en fonction
du public cible. Si celui-ci est constitué en premier lieu d’électeurs, nul besoin d’entrer dans les
détails du droit électoral, par exemple. Ce public sera davantage intéressé et concerné par des
informations pratiques relatives aux modalités d’inscription, de vote et de dépôt de plainte. Toutefois,
si le public cible est constitué de partis politiques ou de candidats, on pourra publier des discussions
et des contenus sur les lois et règlements électoraux relatifs à l’enregistrement des candidats et au
financement politique, ou sur les lois concernant la conduite à tenir le jour du scrutin ou les jours
précédents. Bien entendu, les discussions générales relatives à la loi en vigueur seront utiles à
l’électorat général, qui pourra mieux comprendre le rôle et les activités des partis politiques, des
candidats indépendants, voire de l’OGE lui-même.
Figure 8.
Figure 9.
Figure 10.
Lorsque les OGE ciblent les jeunes (mineurs ou nouveaux électeurs), les discussions doivent adopter
un ton simple et convivial, tout en restant pertinentes et informatives. Il peut s’agir de discussions
portant sur des sujets tels que l’engagement politique des jeunes (par exemple, par la création ou la
participation à des conseils de la jeunesse) ; l’âge minimum et les raisons pour s’inscrire sur les listes
électorales ; les « marathons » d’inscription sur les listes électorales ; les relations avec les organisations
et médias traditionnels menant des campagnes d’éducation civique ; les campagnes de mobilisation
politique des jeunes (campagnes « get out and vote », par exemple). Les OGE peuvent également
demander aux jeunes de donner des exemples de leur engagement politique et des stratégies qu’ils
ont utilisées pour mobiliser leurs amis et camarades. (Pour approfondir la réflexion sur la mobilisation
des jeunes, voir IDEA international, 2006b.)
Sachez que des logiciels malveillants ou des programmes de hameçonnage peuvent être publiés par
un abonné sur votre page (Facebook, par exemple) ou figurer sur les pages ou publications de
particuliers ou d’autres organisations. Soyez prudents à l’ouverture de liens et assurez-vous qu’ils
proviennent de sources sûres.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 41
Certaines plateformes ont fait de grandes avancées en matière de sécurité. Facebook, par exemple, a
annoncé la création de partenariats avec plusieurs éditeurs d’antivirus, et publie régulièrement des
mises à jour sur des problèmes et solutions de sécurité sur sa page Facebook Security. Les OGE
doivent non seulement être conscients des nouvelles menaces qui pèsent sur leurs systèmes, mais
également être au fait des mesures à prendre pour éviter le piratage, le hameçonnage et les spams.
Si possible, téléchargez une fois par mois la page de votre institution afin d’archiver correctement les
discussions et de pouvoir récupérer ou recréer les publications et les conversations qui pourraient être
perdues suite à l’endommagement ou au piratage de votre compte.
D’une manière générale, il faut être conscient que toutes les publications rédigées sur une plateforme
en ligne relèvent immédiatement du domaine public et qu’il est difficile, voire impossible, de les
supprimer ou de les effacer définitivement.
Souvenez-vous, les plateformes sont avant tout conçues pour être « sociales » et pour faciliter la
communication bidirectionnelle. Voici quelques exemples d’actions vous permettant de mobiliser le
public sur les plateformes des médias sociaux :
• p oser des questions auxquelles le public peut répondre directement sur la plateforme ou par
son biais ;
• publier des informations dans le but d’encourager les abonnés à donner leur point de vue sur
une question donnée ;
• répondre aux questions ou préoccupations (type service client) ;
• lancer des débats avec fonction « chat » pour faciliter la participation du public ;
• organiser des séances de questions/réponses en direct ;
• coopérer avec d’autres organisations (en publiant des liens vers leur travail et en les invitant à
faire de même) ;
• effectuer des sondages et enquêtes ;
• proposer des quiz ;
• publier des images pour susciter les commentaires ;
• mettre en ligne des reportages photos du jour du scrutin ou d’autres manifestations ;
• former des partenariats avec d’autres organisations afin de publier les informations à plusieurs
endroits et renforcer leur disponibilité ;
• publier des infographies (représentations visuelles d’informations telles que graphiques,
cartes et frises chronologiques) ;
• réaliser de courtes vidéos.
Il existe d’autres façons de mobiliser les internautes au cours du processus électoral, par exemple en
créant des applications consacrées à l’inscription sur les listes électorales (voir Encadré 11) ; en ayant
recours à des outils de simulation en ligne pour stimuler le débat et l’apprentissage sur des sujets tels
42 | Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale
Encadré 11. États-Unis : application Facebook relative à l’inscription sur les listes
électorales
En 2012, à l’approche de l’élection présidentielle, l’OGE de l’État de Washington et Facebook ont
développé ensemble une application intitulée « My Vote ». Cette application permet aux électeurs
non inscrits de s’inscrire en ligne et aux électeurs inscrits de vérifier et mettre à jour leurs
informations personnelles sur le site du State Elections Office ou directement par le biais de leur
compte Facebook.
Elle guide les électeurs tout au long du processus d’inscription, qui peut se faire en ligne, par
courrier électronique ou en personne. Le nom et l’âge de l’utilisateur, informations communiquées
à Facebook par le biais de l’application, ne sont pas stockés par le réseau social, afin de renforcer
la confiance du public envers ce système.
Nous proposons dans la figure 11 ci-après des sujets de discussion que les OGE peuvent lancer tout
au long du processus électoral (lorsque cela est pertinent et autorisé par la législation en vigueur).
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 43
Figure 11.
Utilisation des médias Phase postélectorale Cadre juridique
sociaux tout au long
du cycle électoral
Conclusion
La popularité croissante des médias sociaux ces dernières années a irréversiblement changé notre
façon de communiquer ainsi que les caractéristiques et la forme que prennent nos communications.
Ceci présente à la fois des difficultés et des opportunités pour les OGE.
Comme nous l’avons vu, les plateformes des médias sociaux sont des outils simples et rapides qui
permettent aux OGE d’améliorer leur communication et de renforcer leur transparence et leur
accessibilité ; de collecter des informations et d’y réagir ; de mobiliser des publics spécifiques ; et de
créer chez les électeurs un plus grand sentiment d’engagement et de participation tout au long du
processus électoral. Toutefois, il convient de ne pas sous-estimer certains éléments importants relatifs
à l’utilisation des médias sociaux. Les OGE ne doivent pas oublier l’incidence de ces outils sur la
gestion des ressources et le renforcement des capacités du personnel ; la nécessité d’intégrer leur
utilisation dans les stratégies et politiques existantes ; l’importance du maintien des liens avec les
médias traditionnels ; le besoin de bien cerner les demandes et intérêts spécifiques du public cible ;
et le besoin d’utiliser un ton approprié pour lui répondre. Ils doivent également connaître les risques
et dangers auxquels ils s’exposent (p. ex. publications négatives et sites frauduleux) et les implications
pour la sécurité en ligne.
Ces difficultés plaident fortement en faveur de la création d’une stratégie relative aux médias sociaux
formulée avec soin, qui aidera les OGE à identifier et mettre en œuvre les mesures les plus efficaces
pour mobiliser l’électorat sur les médias sociaux. Identifier à l’avance certains éléments fondamentaux,
tels que le type de plateformes à utiliser ou le public cible, leur permettra de déterminer les ressources
dont ils ont besoin et les sujets qu’ils doivent aborder. Pour utiliser efficacement les médias sociaux,
les OGE doivent en outre bien comprendre le paysage des médias sociaux.
Les OGE choisissant de ne pas avoir recours directement aux médias sociaux doivent garder à l’esprit
l’influence que ceux-ci peuvent avoir sur le processus électoral. La diffusion rapide des informations
et l’absence de considération pour les normes éditoriales ou journalistiques peuvent profondément
affecter la perception du public vis-à-vis du processus électoral, de ses parties prenantes et de son
administration. Le suivi des discussions pertinentes sur les plateformes en ligne peut aider un OGE
à rester au fait de l’opinion publique concernant le processus électoral et à agir et réagir plus
efficacement.
Enfin, l’accessibilité à Internet variant d’un pays et d’un groupe démographique à l’autre, les OGE
doivent s’attacher à ne pas négliger les méthodes traditionnelles de sensibilisation et d’éducation
civique, et à utiliser les médias sociaux de façon complémentaire.
Les OGE ayant ces éléments à l’esprit et faisant preuve d’un peu d’audace pourront facilement
utiliser les médias sociaux, non seulement pour fournir aux électeurs des informations concernant
les principaux processus, mais également pour les informer sur le travail important qu’ils effectuent
le jour J et à longueur d’année.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 45
ANNEXE 1 :
Facebook
Créé en 2004, Facebook est devenu le premier réseau social mondial, avec plus
d’un milliard d’utilisateurs à l’heure actuelle. Toute personne ou organisation
peut créer un compte, visible par tous les utilisateurs ou limité à ses « amis » ou
aux membres d’un « groupe ». Facebook exige que ses abonnés utilisent des
identités réelles, mais de nombreux utilisateurs adoptent des pseudonymes. La
plateforme est également dotée d’une fonction « chat », qui permet aux
utilisateurs de « chatter » en privé avec leurs amis (s’envoyer des messages écrits
en temps réel). Les utilisateurs peuvent télécharger une copie de leurs données
ou de leur page sous forme de relevé complet de leur activité.
Par ailleurs, le réseau social a créé des plateformes mobiles pour permettre à ses applications d’avoir accès
au compte des utilisateurs, rendant ainsi Facebook facilement accessible de n’importe quel smartphone.
Les utilisateurs ont aussi la possibilité de créer des applications spécifiques à l’aide de tutoriels.
Facebook est reconnu pour sa simplicité d’utilisation, son grand nombre d’utilisateurs et sa capacité
à envoyer rapidement des informations sur les réseaux. Lorsqu’un utilisateur « aime » une page, toutes
les mises à jour de celle-ci seront automatiquement ajoutées à son fil d’actualité, qui contient toutes
les informations publiées par ses amis, les groupes dont il est membre et les pages qu’il suit. Les abonnés
peuvent partager des publications avec leur réseau, commenter directement des publications ou
participer à des discussions avec la source ou d’autres abonnés.
Twitter
Twitter est une plateforme de microblog créée en 2006 qui permet à ses utilisateurs de publier des
messages (ou « tweets ») ne dépassant pas 140 caractères. En 2013, l’entreprise déclarait avoir 200
millions d’utilisateurs actifs mensuels publiant 500 millions de tweets par jour (USSEC Twitter).
Seuls les utilisateurs inscrits peuvent générer des tweets (en conservant leur anonymat s’ils le
souhaitent), mais il n’est pas nécessaire de posséder un compte pour lire ce qui a été publié sur la
plateforme. Un utilisateur peut partager des messages avec ses abonnés, qui peuvent à leur tour les
« retweeter » (c’est-à-dire les republier à partir de leur propre compte). Lorsqu’un sujet est populaire
et partagé régulièrement, il s’agit d’une « tendance ». Les hashtags (mots-clés précédés du symbole #)
permettent d’organiser et de rechercher des conversations.
Twitter permet de diffuser des messages courts auprès d’un large public en un laps de temps très court.
Cependant, cette plateforme n’offre pas de service de téléchargement ou de sauvegarde des comptes.
Il est donc nécessaire de faire appel à une plateforme tierce pour sauvegarder ou archiver ses données.
YouTube et Vimeo
YouTube est un site d’hébergement de vidéos créé en février 2005 qui permet à ses utilisateurs de mettre
en ligne, visionner et partager des vidéos. Il est nécessaire de posséder un compte pour mettre en ligne
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des vidéos, mais pas pour les visionner. Les internautes peuvent publier des liens vers YouTube à partir
d’autres plateformes telles que Facebook et Twitter, et y accéder par des applications spéciales sur certains
smartphones. YouTube affiche les vidéos populaires sur sa page d’accueil. Il est difficile d’estimer le
nombre d’utilisateurs sur YouTube, ceux-ci n’étant pas obligés de s’inscrire. Toutefois, ce site est connu
comme étant la plateforme d’hébergement et de partage de vidéos la plus populaire à l’heure actuelle.
YouTube contient un outil « statistiques » qui permet aux utilisateurs inscrits d’avoir accès à un
ensemble d’informations, telles que le nombre de vues, le degré de popularité d’une vidéo, les moyens
utilisés par les internautes pour trouver ou créer un lien vers une vidéo, les données démographiques
générales concernant l’âge, le genre et la localisation des utilisateurs, et les « hotspots » qui attirent
ou repoussent les utilisateurs dans une vidéo.
Vimeo est un site d’hébergement de vidéos mais se distingue de YouTube en ce qu’il se spécialise
dans les vidéos de courte durée à haute définition et propose une fonction de téléchargement des
vidéos qu’il héberge.
La tenue d’un blog peut s’avérer coûteuse et chronophage, mais présente l’avantage de faciliter la
sensibilisation et la tenue de débats et de discussions sur un sujet particulier. Les blogs sont souvent
utilisés pour présenter des opinions et débattre, et ne sont pas toujours considérés comme des sources
d’informations ou de faits probants, en fonction de leur auteur.
LinkedIn
LinkedIn est un réseau social professionnel comptant à peu près 120 millions d’utilisateurs, qui
propose plusieurs formules, allant du simple profil professionnel gratuit aux profils Premium
disponibles par abonnement mensuel.
Également disponible sur smartphone, LinkedIn permet à ses utilisateurs de partager des
informations, de rejoindre des groupes (par invitation ou présentation) en fonction de leurs intérêts
ou spécialités, et de publier des liens vers leurs réseaux concernant des manifestations à venir et
actualités. Par ailleurs, les profils Entreprise permettent aux utilisateurs inscrits sur LinkedIn de
consulter les produits et services proposés et de suivre une entreprise ou une organisation afin de
recevoir des mises à jour.
Google+
Créé en janvier 2012, Google+ est un projet de réseau social qui s’adresse aux utilisateurs âgés de plus
de 13 ans. Il permet à ses utilisateurs de regrouper leurs relations dans des cercles (amis, collègues,
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 47
membres de la famille, etc.) afin de personnaliser les informations publiées. Google+ propose des
fonctions de chat et d’appel vidéo ouverts aux groupes de deux personnes ou plus. Il permet
également à ses utilisateurs de partager des photos et vidéos et de faire des recherches en fonction de
leurs centres d’intérêt, et à des cercles déterminés de recevoir régulièrement des mises à jour. Google+
est ouvert aux organisations et entreprises, qui peuvent créer des profils et publier des informations.
En octobre 2013, Google+ avait 540 millions d’utilisateurs actifs. La plateforme possède de plus des
applications qui fonctionnent sur la plupart des smartphones. Les utilisateurs sont invités à utiliser
leur véritable identité à l’ouverture de leur compte, et peuvent télécharger des copies de leur compte
(y compris toutes les publications et interactions) par le biais de Google Takeout.
Envois de SMS
L’envoi d’informations par SMS (ou « texto ») est de plus en plus courant dans les zones à faible
connectivité. Bien que le degré d’interaction ne soit pas aussi élevé que sur les autres plateformes de
médias sociaux, cette forme de partage peut s’avérer utile pour diffuser des informations importantes
dans ces régions.
Les numéros de téléphone peuvent être communiqués par les participants en personne à l’occasion
de manifestations (enregistrement ou inscription volontaire) ou par le biais de sites Internet. Ils
peuvent également être envoyés par SMS directement par les participants à un serveur local au sein
d’une organisation. Il est important, lors d’un envoi de SMS, de répondre à l’expéditeur dans un
délai raisonnable. L’organisation à l’origine des messages doit pouvoir offrir aux utilisateurs la
possibilité de se retirer facilement de la liste de diffusion par SMS ou Internet, et respecter leur choix.
Les systèmes d’envoi de SMS en masse sont des progiciels qui permettent à leurs clients d’envoyer
des SMS à partir d’un ordinateur, par le biais d’un téléphone connecté ou d’un modem intégré. Ils
facilitent notamment la collecte et le stockage de numéros de téléphones portables, l’envoi de
messages en plusieurs langues et le suivi de tous les messages envoyés via la plateforme sur ordinateur.
Souvent, le téléchargement des plateformes est gratuit. Les offres sur le marché varient en fonction
de la capacité des plateformes à recevoir des réponses, de la longueur des SMS et du nombre de SMS
pouvant être envoyés en une seule fois.
Le prix de l’envoi de SMS dépend de l’opérateur et de l’abonnement souscrit par le client. Certains
opérateurs peuvent proposer des réductions en cas d’achat en grande quantité et d’acquisition de
systèmes de collecte et d’envoi. Il peut également être coûteux pour les destinataires de répondre aux
SMS. Il est donc conseillé, en fonction du public visé, de limiter le besoin de réponse. Enfin, le délai
de réception des SMS peut varier en fonction du réseau utilisé. À noter, les messages peuvent parfois
être retardés, voire perdus.
Remerciements
Un grand merci à Monika Ericson et Vasil Vaschanka pour le soutien, la contribution et l’aide qu’ils
ont apportés lors de la rédaction de ce document. Ce guide n’aurait pu voir le jour sans la contribution
des différents OGE et sans les commentaires de leurs représentants, notamment Miriam Lapp
(Élections Canada), Tom Rogers et Tess Kerr (Commission électorale australienne), Peter Wardle et
Rosemary Davenport (Commission électorale britannique) et Ian Browne (Commission électorale
et des frontières de la Barbade). Vos contributions sont vivement appréciées. Grâce à leurs longues
investigations, Abdurashid Solijonov, Olga Karavayeva et June Lio ont permis d’obtenir des
statistiques à jour concernant l’utilisation par les OGE des médias sociaux. Un grand merci également
à Andrew Ellis, Jenny Hedström, Stina Larserud, Andrea Liebman, Martin Schneider et Lotta
Westerberg, nos collègues d’IDEA international, qui ont aidé à organiser la structure et le contenu
du présent guide. Enfin, merci à la responsable des programmes au sein de l’équipe processus
électoraux, Annette Fath-Lihic, et à la directrice des programmes internationaux, Kristen Sample,
pour leur soutien indéfectible ainsi qu’à Lisa Hagman, responsable des publications chez IDEA
international, qui a assuré le secrétariat de rédaction du présent guide.
Médias sociaux : Guide pratique à l’intention des organismes de gestion électorale | 49
IDEA international produit des connaissances comparatives dans ses grands domaines d’expertise :
les processus électoraux, l’élaboration de constitutions, la participation et la représentation politiques,
et la démocratie et le développement, ainsi qu’en matière de démocratie en relation avec l’égalité des
sexes, la diversité, les conflits et la sécurité.
IDEA apporte ces connaissances aux acteurs nationaux et locaux qui œuvrent pour une réforme de
la démocratie, et facilite le dialogue en faveur du changement démocratique.
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le 15 novembre 2013.
Le présent guide a pour vocation d’informer les organismes de gestion électorale (OGE) sur
la manière dont ils peuvent exploiter les médias sociaux pour renforcer la participation des
électeurs, perfectionner leur communication, mobiliser tous les membres de la communauté
et améliorer la transparence et la confiance du public tout au long du cycle électoral.
Il est conçu comme une introduction à l’utilisation des médias sociaux et propose des sujets
de réflexion à ceux des OGE faisant leurs premiers pas avec ces outils numériques, ou
s’apprêtant à les exploiter, qui tentent de s’adapter aux nouvelles réalités de communication
et d’élaborer des stratégies relatives aux médias sociaux.
idea international
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