Cours Ensembles Et Applications
Cours Ensembles Et Applications
Cours Ensembles Et Applications
I. ÉLÉMENTS DE LOGIQUE
I.1. Proposition, négation d’une proposition
Définition I.1. On appelle proposition, toute assertion qui peut prendre l’une des deux valeurs de vérité,
P P
vraie, ou fausse. À chaque proposition P, on fait associer sa table de vérité : si P est vraie, et si elle
V F
est fausse.
Exemples I.1.
(1) P : « L’homme est un animal sauvage » est une proposition fausse.
(2) Q : « Rabat est la capitale du Maroc » est une proposition vraie.
Remarque I.1. Les phrases interrogatives et exclamatives ne sont pas des propositions.
Définition I.2. On appelle négation d’une proposition P, la proposition notée ⌉P dont la valeur de vérité
est contraire de celui de P.
Exemples I.2.
(1) La négation de la proposition (P : 2 ⩽ 3) est (⌉P : 2 > 3)
(2) La négation de la proposition :
P ⌉P ⌉⌉ P
V F V
F V F
1
I.2. Connecteurs logique
À partir de deux propositions, on peut construire d’autres à l’aide de ce qu’on appelle des connecteurs
logiques. Ces connecteurs sont : La conjonction logique (et), la disjonction logique (ou), l’implication (⇒)
et l’équivalence (⇔).
P Q P et Q P ou Q P =⇒ Q P ⇐⇒ Q
V V V V V V
V F F V F F
F V F V V F
F F F F V V
Propriétés I.1.
Soient P, Q, R trois propositions. Alors on :
(1) Associativité
(a) (P et (Q et R)) = ((P et Q) et R)
(b) (P ou (Q ou R)) = ((P ou Q) ou R)
(c) (P ⇐⇒ (Q ⇐⇒ R)) = ((P ⇐⇒ Q) ⇐⇒ R)
(2) Distributivité
(a) (P et (Q ou R)) = ((P et Q) ou (P et R))
(b) (P ou (Q et R)) = ((P ou Q) et (P ou R))
(3) Négations
(a) ⌉ (P et Q) = (⌉P ou ⌉Q)
(b) ⌉ (P ou Q) = (⌉P et ⌉Q)
(c) ⌉ (P =⇒ Q) = (P et ⌉Q)
(4) Transitivité
(a) Si (P =⇒ Q) et (Q =⇒ R) , alors P =⇒ R
(b) Si (P ⇐⇒ Q) et (Q ⇐⇒ R) , alors P ⇐⇒ R
Remarques I.1.
(1) L’implication n’est pas associative. En effet, dans les cas où P est fausse, Q est vraie et R est fausse, alors
P =⇒ (Q =⇒ R) est vraie, alors que (P =⇒ Q) =⇒ R est fausse.
Pour cette raison, l’écriture sans parenthèses, P =⇒ Q =⇒ R, n’est pas logique.
(2) Au contraire, l’équivalence est bien associative et alors l’écriture P ⇔ Q ⇔ R est logique. Cependant, il y
a une différence entre
P ⇐⇒ Q ⇐⇒ R,
et
(P ⇐⇒ Q) et (Q ⇐⇒ R)
2
I.3. Le raisonnement
1 Le raisonnement direct
Il s’agit de démontrer une implication P =⇒ Q. Dans le cas où P est fausse le problème ne se pose
pas, pour cela, en pratique, pour ce faire, on suppose que P est vraie, et on démontre que Q est vraie.
L’implication P =⇒ Q se lit : Si P alors Q.
Remarque I.2.
Pour démontrer une proposition Q, on peut chercher une autre qui est vraie, et on démontrer que P =⇒ Q,
ou même que P ⇐⇒ Q. L’avantage de ce dernier choix, c’est qu’il nous donne la souplesse de commencer
dans notre raisonnement par Q, puis arriver à P.
Pour cela, Grâce à la transitivité de l’implication, on peut démontrer cela à l’aide des implications
intermédiaires successives de la formes P =⇒ P2 , P2 =⇒ P3 , · · · , Pn−1 =⇒ Pn , puis Pn =⇒ Q pour
conclure que P =⇒ Q. On écrit alors :
P =⇒ P1
=⇒ P2
..
.
=⇒ Pn
=⇒ Q
Et bien entendu, la même remarque s’applique pour montrer que P ⇔ Q à l’aide des équivalences
successives.
Exemple Soit x ∈ R. Montrons que 1 < x < 2 =⇒ x2 − 3x + 2 < 0. Supposons donc que 1 < x < 2. En
2 1
remarquant que x2 − 3x + 2 < 0 = x − 23 − on a :
4
1 < x < 2 =⇒ − 12 < x − 3
< 12
2 2
3 1
=⇒ x − 2 < 4
2
=⇒ x − 32 − 14 < 0
=⇒ x2 − 3x + 2 < 0
Donc, pour démontrer que P =⇒ Q, la contraposée consiste à supposer que Q est fausse, et de
prouver que P est fausse.
Exemple Soit x ∈ R. Montrons par contraposée que si pour tout ε > 0 on a |x| < ε, alors x = 0.
Supposons alors que x ̸= 0.
|x|
0 2
|x|
|x| |x|
Dans ce cas, en prenant ε = , alors 0 < ε = < |x|. C’est ce qu’il faut démontrer.
2 2
3
1 Le raisonnement par l’absurde
Principe : Si P, Q sont deux propositions, et si ⌉P =⇒ (Q et ⌉Q) est vraie, alors P est vraie.
Donc, pour démontrer P, on supposer que P est fausse, et on aboutit à une contradiction de la forme
Q et ⌉Q. √
Exemple Montrer que si pour tout 2 ∈ / Q.
√ √ p
Supposons que 2 ∈ Q. Ils existent alors p, q ∈ N∗ tels que p ∧ q = 1 et 2 = . Donc, p2 = 2q2 et
q
alors p2 est un nombre pair. On en déduit que p est pair ; donc de la forme p = 2k avec k ∈ N. Mais
dans ce cas :
p2 = 2q2 =⇒ 4k2 = 2q2
=⇒ 2k2 = q2
=⇒ 2 divise q2
=⇒ 2 divise q
=⇒ p ∧ q ̸= 1
√
ce qui est contradictoire puisque p ∧ q = 1. Ainsi 2 ∈
/ Q.
0∈A
Pour tout n ∈ N, si n ∈ A alors n + 1 ∈ A,
alors A = N
Remarque I.3. Ce principe peut être formulé aussi sous la forme suivante : Si P(n) est une propriété
qui dépend d’un entier n ∈ N, c’est à dire que pour chaque valeur fixée de n, P(n) est une proposition,
et si :
P(0) est vraie
Pour tout n ∈ N, si P(n) est vraie alors P(n + 1) est vraie,
alors pour tout n ∈ N, P(n) est vraie.
P
n n(n + 1)
Exemple Montrer que pour tout n ∈ N, k= .
k=0 2
P0 0(0 + 1)
En effet, pour n = 0, le résultat est évident ; k=0= .
k=0 2
Pn n(n + 1) P
n+1 (n + 1)(n + 2)
Supposons que k= pour un certain n ∈ N et montrons que k= . En
k=0 2 k=0 2
effet ;
P
n+1 Pn
k =n+1+ k
k=0 k=0
n(n + 1)
=n+1+
2
n
= (n + 1) 1 +
2
(n + 1)(n + 2)
= .
2
Conclusion,
X
n
n(n + 1)
∀n ∈ N, k= .
2
k=0
4
La récurrence simple à deux pas
Principe : Si P(n) est une propriété qui dépend d’un entier n ∈ N telle que :
La récurrence forte
Principe : Si P(n) est une propriété qui dépend d’un entier n ∈ N telle que :
Définition II.1. On appelle ensemble E, toute collection d’objets. Ces objets sont appelés alors des élément
de E. Si x est un élément de E, on dit que x appartient à E, que E contient x, et on écrit x ∈ E, sinon on écrit
x∈/ E.
On admet l’existence d’un ensemble ne contenant aucun élément. On l’appelle l’ensemble vide et on le note ∅.
Notation Si E est un ensemble dont les élément sont x1 , ..., xn , alors on note E = {x1 , ..., xn }
5
II.2. Quantificateurs logiques
Quantificateurs logiques Soit P(x) une propriété qui dépend d’un élément variable dans E, c’est
à dire que pour chaque valeur de x, P(x) devient une proposition. On définit alors les propositions
(∀x ∈ E; P(x)), et (∃x ∈ E; P(x)) par :
(1) (∀x ∈ E; P(x)) est la proposition qui est vraie si et seulement si P(x) est vraie pour toute valeur
de x dans E
(2) (∃x ∈ E : P(x)) est la proposition qui est vraie si et seulement si P(x) est vraie pour au moins
une valeur de x dans E.
(∀) s’appelle le quantificateur universel, et (∃) s’appelle le quantificateur existentiel.
Remarque II.1. Une proposition peut contenir plusieurs quantificateurs, dans ce cas, l’ordre des quan-
tificateurs, de natures différentes, est très important comme le montrent les exemples ci-dessous.
Exemples II.1.
(1) ∀x ∈ R; x2 ⩾ 0 est vraie
(2) ∃x ∈ Q; x2 = 2 est fausse.
(3) (∀x ∈ R; ∃y ∈ R : x = y) est vraie.
(4) (∃y ∈ R : ∀x ∈ R; x = y) est fausse.
Propriétés II.1.
Si P(x) une propriété qui dépend d’un élément variable dans E alors :
(1) ⌉ (∀x ∈ E; P(x)) = ∃x ∈ E; ⌉P(x)
(2) ⌉ (∃x ∈ E; P(x)) = ∀x ∈ E; ⌉P(x)
Exemples II.2.
Les négations des propositions précédentes sont :
(1) ∃x ∈ R; x2 < 0.
(2) ∀x ∈ Q; x2 ̸= 2.
(3) ∃x ∈ R; ∃y ∈ R : x ̸= y.
(4) ∀y ∈ R : ∀x ∈ R; x ̸= y.
Dans ce cas on dit aussi que E est une partie de F. Par convention, ∅ est supposé inclus dans tout ensemble.
On appelle ensemble de parties de E, l’ensemble dont les éléments sont toutes la es parties de E.
Exemples II.3.
Pour E = {a, b}, P(E) = {∅, {a}, {b}, E}. Donc {a}, {b} sont des éléments de P(E), et ∅ est à la fois une partie et un
élément de P(E).
Propriétés II.2.
Soient E, F, G trois ensembles quelconques, alors :
6
(1) E ⊂ F ⇐⇒ (∀x ∈ E, x ∈ F)
(2) (E ⊂ F et F ⊂ G) =⇒ E ⊂ G
(3) E = F ⇐⇒ (E ⊂ F et F ⊂ E)
(4) (E = F = G) ⇐⇒ (E ⊂ F, F ⊂ G et G ⊂ E)
(5) Si F, G sont deux parties de E alors F = G si cet seulement si ;
∀x ∈ E, x ∈ F ⇐⇒ x ∈ G
Remarque II.2. Si P(x) est une propriété dépendante d’une variable x ∈ E, alors les élément x de
E pour lesquelles P(x) est vraie constituent une partie de E, éventuellement vide. Cette partie se note
{x ∈ E : P(x)}. On dit que la partie est définie par une propriété, ou par compréhension.
Exercice II.1. L’objectif de ce exercice est de démontrer que « l’ensemble de tous les ensembles » n’existe pas.
Supposons par l’absurde qu’il existe un ensemble E qui contient tous les ensembles. Considérons alors la propriété
P(X), où X ∈ E, définie par
P(X) : X ∈ / X,
et la partie A de E définie par
A = X ∈ E : P(X) = X ∈ E : X ∈
/X
A ∩ B = {x ∈ E : x ∈ A et x ∈ B}
A ∪ B = {x ∈ E : x ∈ A ou x ∈ B}
E = {x ∈ E : x ∈
A = ∁A / A}
A \ B = {x ∈ E : x ∈ A ou x ∈
/ B}
Propriétés II.3.
Si A, B, C sont des parties d’un ensemble E alors
(1) E ∩ A = A, E ∪ A = E, ∅ ∪ A = A, ∅ ∩ A = ∅
(2) A ∩ A = A ∪ A = A,
(3) A ∩ B ⊂ A ⊂ A ∪ B
(4) Les assertions suivantes sont équivalentes :
7
(a) A ⊂ B.
(b) A ∩ B = A.
(c) A ∪ B = B.
(d) B ⊂ A.
(5) A = B ⇐⇒ A = B
(6) A ⊂ B =⇒ (A ∩ C ⊂ B ∩ C et A ∪ C ⊂ B ∪ C)
(7) Associativité de l’intersection et la réunion.
(A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C) et (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C).
(8) Distributivité de l’intersection et la réunion.
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) et A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
(9) Lois de Morgan.
A ∩ B = A ∪ B et A ∪ B = A ∩ B
Définition II.4. On appelle produit cartésien de deux ensembles non vides E et F, l’ensemble
E × F = {(x, y) : x ∈ E et y ∈ F}.
Remarque II.3. (1) Sous les mêmes hypothèses, pour tous (x, y), (x ′ , y ′ ) ∈ E × F on a (x, y) =
⇐⇒ x = x ′ et y = y ′
(x ′ , y ′ )
(2) De la même façon, on définit le produit cartésien de plusieurs ensembles E1 , · · · , En qu’on notera
Q
n
E1 × E2 · · · × En , ou encore Ek . Dans le cas où E1 = · · · = En = E on note tout simplement En
k=1
(3) Par convention, si E ou F est vide, E × F = ∅
Définition III.1. Soient E, F deux ensembles non vides. On appelle relation R entre E et F, la donnée d’une
partie G de E × F. Dans ce cas, pour tout x ∈ E et tout y ∈ F, si (x, y) ∈ G, on dit que x est en relation avec
y et on écrit xRy, sinon on écrit xR
⧸y. Lorsque E = F, la relation est dite binaire.
Exemples III.1.
Soit R définie sur R par : xRy ⇐⇒ x2 − y2 = x − y, pour tout (x, y) ∈ R. Alors 1R0, mais 1⧸
R2.
Définition III.2. Soit R une relation binaire sur un ensemble E. On dit que la relation R est :
(1) Réflexive si, ∀x ∈ E, xRx
(2) symétrique si, ∀x, y ∈ E, xRy =⇒ yRx
(3) antisymétrique si, ∀x, y ∈ E, (xRy et yRx) =⇒ x = y
(4) transitive si, ∀x, y, z ∈ E, (xRy et yRz) =⇒ xRz
8
Exemples III.2.
(1) La divisibilité dans N est une relation réflexive, antisymétrique et transitive.
(2) Le parallélisme entre les droites est une relation réflexive, symétrique et transitive.
Définition III.3. On appelle relation d’équivalence, toute relation réflexive, symétrique et transitive.
Exemples III.3.
(1) Le parallélisme entre les droites est une relation d’équivalence.
(2) La relation définie sur R par :
(x, y) ∈ R, xRy ⇐⇒ x2 − y2 = x − y
Définition III.4. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E, et soit x ∈ E. On appelle classe
d’équivalence de x l’ensemble : y ∈ E : xRy .
(x, y) ∈ R, xRy ⇐⇒ x2 − y2 = x − y
y ∈ ẋ ⇐⇒ xRy
⇐⇒ x2 − y2 = x − y
⇐⇒ (x − y)(x + y − 1) = 0
⇐⇒ x = y ou y = 1 − x
Conclusion : ẋ = x, 1 − x
(2) Déterminons les classes d’équivalence modulo un entier n dans N∗ . Pour tout m, m ′ ∈ Z on a
m ′ ∈ ṁ ⇐⇒ ∃k ∈ Z : m ′ = m + kn
Donc : ṁ = m + kn : k ∈ Z
Proposition III.1. Étant donnée une relation d’équivalence R sur un ensemble E, et deux éléments
x, y ∈ E, alors les assertions suivantes sont équivalentes :
(1) y ∈ ẋ.
(2) xRy.
(3) x ∈ ẏ.
9
(4) ẋ = ẏ.
Preuve :
• Par définition même d’une classe d’équivalence, on a (1) ⇔ (2) ⇔ (3).
• (1) ⇔ (4). Supposons que y ∈ ẋ et soit z ∈ ẋ. Alors xRy et zRx, et par transitivité on a zRy, puis z ∈ ẏ.
Ceci montre que ẋ ⊂ ẏ. De la même manière on a ẏ ⊂ ẋ et finalement ẏ = ẋ.
• (4) ⇔ (1). Supposons que ẋ = ẏ. Comme y ∈ ẏ alors y ∈ ẋ.
Proposition III.2. Étant donnée une relation d’équivalence R sur un ensemble E, et deux éléments
x, y ∈ E, alors soit ẋ = ẏ, soit ẋ ∩ ẏ = ∅. C’est à dire que deux classes d’équivalences sont, soit égales,
soit disjointes.
Preuve : Supposons que ẋ ∩ ẏ ̸= ∅ et soit z ∈ ẋ ∩ ẏ. D’après la proposition précédente on a ẋ = ż = ẏ. D’où le
résultat.
Définition III.5. On appelle relation d’ordre, toute relation réflexive, antisymétrique et transitive.
Exemples III.5.
(1) ⩽ est une relation d’ordre dans R, on l’appelle l’ordre usuel de R.
(2) L’inclusion entre les parties d’un ensemble E, est une relation d’ordre dans P(E).
(3) La divisibilité est une relation d’ordre dans N, mais elle ne l’est pas dans Z.
x = x ′ et y ⩽ y ′
Montrer qu’il s’agit d’une relation d’ordre. Cette relation s’appelle l’ordre lexicographique.
Exemples III.6.
(1) L’ordre usuel de R est une relation d’ordre totale dans R.
(2) L’inclusion entre les parties d’un ensemble E, est, en général, une relation d’ordre partielle. En effet, si E
contient deux élément distincts a et b, alors {a} et {b} ne sont pas comparables.
(3) La divisibilité est une relation d’ordre dans partielle N ; car 2 et 3 ne sont pas comparables.
Exercice III.2. Montrer que l’ordre lexicographique est une relation d’ordre totale dans R2 .
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Définition III.7. Soit R une relation d’ordre sur un ensemble E, a ∈ E et A ⊂ E.
(1) on dit que a est un majorant (resp : minorant) de A si pour tout x ∈ A on a xRa, (resp : aRx).
(2) on dit que a est le plus grand (resp : le plus petit) élément de A, et on écrit a = max A, (resp : min A),
si a ∈ A et a est un majorant (resp : minorant) de A.
(3) on dit que a est la borne supérieure (resp : inférieure) de A, et on écrit a = sup A, (resp : inf A) si a
est le plus petit des majorants (resp : le plus grand des minorants) de A.
Exemples III.7.
(1) Considérons dans R, muni de son ordre usuel, les parties A = [0, 1] et B =]0, 1[. Alors max A = 1, min A = 0,
sup B = 1, inf B = 0, de plus, B n’admet ni plus grand ni plus petit élément.
(2) dans P(E), muni de inclusion, ∅ est le plus petit élément, et E est le plus grand élément.
(3) Munissons l’ensemble N de la divisibilité, et considérons la partie A = {2, 3, 4, 5}. Alors A n’admet ni plus
grand, ni plus petit élément, mais elle admet 1 comme borne inférieure et 60 comme borne supérieure.
Remarque III.2. les bornes supérieures et inférieures d’une partie A, en cas d’existence, contrairement
aux plus grands et plus petits éléments, n’appartiennent pas forcément à A.
Preuve : On dira, pour x, y ∈ E, que y est supérieur à x, ou que x est inférieur à y, si xRy. Remarquons que si
on définit la relation R ′ dans E par
∀(x, y) ∈ E2 , xR ′ y ⇔ yRx
alors a est une borne inférieure (resp : un plus petit élément) de A pour la relation R ′ si et seulement si a est une
borne supérieure (resp : un plus grand élément) de A pour la relation R. Ainsi, il suffit de faire la preuve pour les
cas de plus grand élément et de borne supérieure.
(1) Supposons que A admet un plus grand élément a. Alors a est un majorant de A et a ∈ A. Donc, pour tout
autre majorant de M de A on a aRM, car a ∈ A. Donc a est le plus petit des majorants de A, c’est à dire
que a est la borne supérieure de A.
(2) Supposons que A admet borne supérieure a et b. Alors a est un majorant de A, et inférieur à tout autre
majorant de A, en particulier aRb. Comme a et b jouent des rôles symétriques, alors aussi bRa puis a = b.
Ceci montre l’unicité de la borne supérieure. Et comme la borne plus grand élément de A est une supérieure
de A, alors ce dernier est, lui aussi, lorsqu’il existe, il est unique.
Proposition III.4. (1) Toute partie non vide de N admet un plus petit élément.
(2) Toute partie de N non vide et majorée dans N admet un plus grand élément.
Preuve :
(1) Soit A une partie non vide de N. Supposons, par contraposée, que A n’admet pas de plus grand élément,
et montrons que A = ∅. Pour cela, on va démontrer par récurrence forte que : ∀n ∈ N, n ∈/ A. En effet,
0∈/ A, sinon, 0 est le plus petit élément de A. Supposons pour un certain n ∈ N on a :
∀k ∈ N, 0 ⩽ k ⩽ n =⇒ k ∈
/ A.
Dans ce cas, si n + 1 ∈ A alors n + 1 est le plus petit élément de A, ce qui est absurde. Ainsi,
∀n ∈ N, n ∈
/ A,
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(2) Soit A une partie de N non vide et majorée par un certain n ∈ N. Montrons par récurrence sur n, que A
admet un plus grand élément.
Si n = 0 alors A = {0} et A admet 0 comme plus grand élément. Supposons que ce résultat est vrai pour n
et Supposons que A est majorée par n + 1. Si n + 1 ∈ A alors n + 1 est le plus grand élément de A, sinon,
A est majorée par n, et d’après l’hypothèse de récurrence A admet un plus grand élément. D’où le résultat.
Exercice III.3. Montrer que tout entier n ∈ N∗ s’écrit sous la forme n = 2p (2q + 1)
Définition IV.1. Soient E, F deux ensembles non vides. On appelle application de E vers F, toute relation f
de E vers F telle que pour tout x ∈ E il existe un unique y ∈ F vérifiant x f y ; c’est à dire x en relation avec y.
Dans ce cas, y s’appelle l’image de x par l’application f, et se note f(x), et x s’appelle un antécédent de de y.
On dit que E est l’ensemble de départ de l’application f, F son ensemble d’arrivée et G = {(x, f(x)) : x ∈ E}
son graphe. L’ensemble des applications de E vers F se note F(E, F) ou FE .
Remarque IV.1. En pratique, on définit une application en donnant son graphe ou en exprimant f(x)
en fonction de x pour tout x ∈ E, et on écrit : f : E −→ F
x 7−→ f(x)
On peut aussi représenter aussi f par un diagrammes cartésien ou sagittal.
E f F
E
a •
z • • • x
f(a) = z
f(b) = x b •
y • • y
f(c) = z
c •
x • f(d) = y • z
d •
a c E
b d
Diagramme cartésien de f Diagramme Sagittal de f
Exemples IV.1.
(1) f: N −→ N est une application.
n 7−→ n2
(2) f: N −→ N est-t-elle une application ?
n
n 7−→
2
(3) L’identité d’un ensemble non vide E : C’est l’application id définie de E vers lui même par id(x) = x pour
tout x ∈ E.
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(4) Restriction et prolongement : Si f : E → F et f : A → F sont deux applications avec A ⊂ E, on dit que g
est la restriction de f à A, et que f est un prolongement de g à E si
∀x ∈ A, g(x) = f(x).
Exercice IV.1. Pour toute partie A de E on définie l’application χA , dite caractéristique de A, de E vers 0, 1
par :
1 ; si x ∈ A,
∀x ∈ E, χA (x) =
0 ; sinon
(1) Montrer que : ∀A, B ⊂ E, A = B ⇐⇒ χA = χA .
(2) Montrer que : ∀A, B ⊂ E, χA∩B = χA χB .
Exemples IV.2.
(1) Si f : E → F est une application alors : idF ◦ f = f = f ◦ idE .
(2) Soient les applications f et g définies de R vers lui même par f(x) = x2 et g(x) = 2x pour tout x ∈ R.
Pour tout x ∈ R on a g ◦ f(x) = 2x2 et f ◦ g(x) = 4x2 .
Remarque IV.2. Comme le montre l’exemple ci-dessus, en général et sous réserve d’existence, g◦f ̸= f◦g
(h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f)
Preuve : En effet, les deux applications ont le même ensemble de départ, E, et même ensemble d’arrivé, H, de plus,
pour tout x ∈ E on a :
(h ◦ g) ◦ f(x) = (h ◦ g) (f(x))
= h (g (f(x)))
et
h ◦ (g ◦ f) (x) = h ((g ◦ f) (x))
= h (g (f(x)))
Donc (h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f)
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(1) injective lorsque :
∀x1 , x2 ∈ E f(x1 ) = f(x2 ) =⇒ x1 = x2
c’est-à-dire lorsque tout élément y de F a au plus un antécédent.
(2) surjective lorsque :
∀y ∈ F ∃x ∈ E f(x) = y
c’est-à-dire que tout élément y de F a au moins un antécédent.
(3) bijective lorsqu’elle est injective et surjective, c’est-à-dire lorsque pour tout élément y de F a un unique
antécédent.
E f F E f F E f F
a • • x a • a • • x
• x
b • • y b • b • • y
• y
c • • z c • c • • z
• z
• e d • d • • e
Application injective non surjective application surjective non injective application bijective
Exemples IV.3.
(1) L’application f définie de R vers lui même par f(x) = x2 n’est, ni injective ni surjective. En effet, f(−1) = f(1)
avec −1 ̸= 1, et −1 n’a pas d’antécédent.
(2) L’application f définie de R vers R+ par f(x) = x2 est surjective, mais elle n’est pas injective.
(3) L’application f définie de R+ vers R par f(x) = x2 est injective, mais elle n’est pas surjective.
(4) L’application f définie de R+ vers R+ par f(x) = x2 est bijective.
Exercice IV.2. Montrer que
f: Q\ 2 −→ Q \ 1
x−3
x 7→ f(x) =
x−2
définit une application bijective.
x−3
Solution 2. D’abord, pour tout x ∈ Q \ 2 on a est bien un nombre rationnel ; car x ̸= 2 et
x−2
x−3
x ∈ Q. De plus, ̸= 1, sinon, on aura :
x−2
x−3
= 1 =⇒ x − 3 = x − 2
x−2
=⇒ −3 = −2
ce qui est faux. Donc f est bien une application.
Soit maintenant y ∈ Q \ 1 . Pour tout x ∈ Q \ 2 on a :
x−3
f(x) = y ⇐⇒ =y
x−2
⇐⇒ x − 3 = xy − 2y
3−y
⇐⇒ x =
1−y
14
3−y 3−y 3−y
Et on a bien ∈ Q \ 2 . En effet, ∈ Q puisque y ∈ Q, et ̸= 2 car sinon, comme
1−y 1−y 1−y
précédemment on aura y = 1. Ainsi, y admet dans un unique antécédent dans Q\ 2 . Comme conclusion,
f est bijective
Propriétés IV.1.
Soient f : E → F et g : F → G deux applications.
(1) si f et g sont injectives alors g ◦ f est injective.
(2) si f et g sont surjectives alors g ◦ f est surjective.
(3) si f et g sont bijectives alors g ◦ f est bijective.
Preuve :
(1) supposons que f et g sont injectives et soient x, y ∈ E tels que g ◦ f(x) = g ◦ f(y).
g ◦ f(x) = g ◦ f(y) =⇒ f(x) = f(y) ; car g est injective
=⇒ x = y ; car f est injective
Donc, g ◦ f est injective.
(2) supposons que f et g sont surjectives et soit z ∈ G. Comme g est surjective, alors il existe y ∈ F tel que
g(y) = z. Et comme f est surjective, alors il existe x ∈ E tel que f(x) = y. Ainsi g ◦ f(x) = z et g ◦ f est
surjective.
(3) C’est une conséquence de 1 et 2.
Définition IV.4. Soit f : E → F une application bijective. L’application g : F → E, qui à chaque élément
y ∈ F fait correspondre son unique antécédent x ∈ E par f, s’appelle l’application réciproque de f et se note
f−1 .
f: Q\ 2 −→ Q \ 1
x−3
x 7→ f(x) =
x−2
3−x
de l’exercice ??. Le calcul qui a été déjà fait montre au fait que f−1 (x) = pour tout x ∈ Q \ 1 .
1−x
Exercice IV.3. Montrer que l’application suivantes
f: R2 −→ R2
(x, y) 7 → (x + y, x − y)
est bijective et déterminer l’expression de f−1 .
15
Propriétés IV.2.
Si f : E → F est une application bijective alors f−1 est bijective et :
−1
f−1 = f, f ◦ f−1 = idF et f−1 ◦ f = idE
Preuve : Évident.
Proposition IV.3. Soit f : E → F une application. Alors f est bijective si et seulement si il existe une
application g : F 7→ E telle que :
g ◦ f = idE et f ◦ g = idF
Si tel est le cas, alors g = f−1 .
Preuve : Si f est bijective alors il suffit de prendre g = f−1 . Réciproquement, supposons qu’il existe une application
g : F 7→ E telle que :
g ◦ f = idE et f ◦ g = idF
Pour tout x, y ∈ E, si f(x) = f(y) alors g ◦ f(x) = g ◦ f(y) puis x = y. Ainsi f est injective.
Pour tout y ∈ F on a f (g(y)) = y ; donc g(y) est un antécédent de y, et alors f est surjective. On en déduit que f
est bijective et que g = f−1 .
Exemple Soient E un ensemble non vide et l’application
f : P(E) −→ P(E)
A 7→ ∁A
E.
(2) On appelle image directe d’une partie A de E par f, et on la note f(A), l’ensemble :
f(A) = f(x) : x ∈ A
Les propriétés suivantes sont faciles à prouver, et les quatre dernières seront énoncées dans le
paragraphe suivant sous une forme plus générale ; voir propriétés ??.
Propriétés IV.3.
Soient f : E 7→ F une application, A1 , A2 ∈ E et B1 , B2 ∈ F. Alors
(1) f (∅) = ∅.
(2) f−1 (∅) = ∅.
(3) f−1 (F) = E.
16
(4) ∀x ∈ E, x ∈ f−1 (B) ⇐⇒ f(x) ∈ B.
(5) ∀y ∈ F, y ∈ f(A) ⇐⇒ ∃x ∈ A : f(x) = y.
(6) f (A1 ∪ A2 ) = f (A1 ) ∪ f (A2 ).
(7) f (A1 ∩ A2 ) ⊂ f (A1 ) ∩ f (A2 ).
(8) f−1 (B1 ∪ B2 ) = f−1 (B1 ) ∪ f−1 (B2 ).
(9) f−1 (B1 ∩ B2 ) = f−1 (B1 ) ∩ f−1 (B2 ).
et soient x, y ∈ E tels que x ̸= y. Prenant A1 = {x} et A2 = {y}. Comme A1 ∩A2 = ∅ alors f (A1 )∩f (A2 ) =
∅ et par la suite f(x) ̸= f(y). Ainsi f est injective.
Réciproquement, Supposons que f est injective et Soient A1 , A2 ∈ E. On sait déjà que f (A1 ∩ A2 ) ⊂
f (A1 ) ∩ f (A2 ). Soit donc z ∈ f (A1 ) ∩ f (A2 ). Ils existent alors x ∈ A1 et y ∈ A2 tels que f(x) = f(y) = z.
Mais comme f est injective alors x = y ∈ A1 ∩ A2 , ce qui montre que z ∈ f (A1 ∩ A2 ), puis que
f (A1 ) ∩ f (A2 ) = f (A1 ∩ A2 ).
IV.5. Familles
Définition IV.6. Étant donné deux ensemble non vides I et E, on appelle famille d’éléments de E indexée
par les élément de I toute application f : I → E.
Notation Dans la pratique, une famille f : I → E d’éléments de E indexée par les élément de I se note
tout simplement (fi )i∈I , et pour tout i ∈ I, on note fi au lieu de f(i).
Exemples IV.4.
(1) Toute suite (xn )n∈N à termes dans un ensemble non vide E est une famille.
(2) En posant Ix = − |x|, |x| pour tout x ∈ R, alors (Ix )x∈R est une famille d’intervalles de R indexés par
des réels.
Définition IV.7. Soient E un ensemble et (Ai )i∈I une famille de parties de E. On appelle respectivement
réunion et intersection de la famille (Ai )i∈I les parties :
S
Ai = x ∈ E : ∃i ∈ I : x ∈ Ai
i∈I
T
Ai = x ∈ E : ∀i ∈ I, x ∈ Ai
i∈I
n n
Remarque IV.3. Dans le cas particulier I = 1, 2, · · · , n , ces notations deviennent
S T
Ai et Ai .
i=1 i=1
+∞
S +∞
T
Et dans le cas où I = N, on les note An et An .
n=0 n=0
17
Exemples IV.5. 1 1 +∞ +∞
[ pour tout n ∈ N∗ , alors :
S T
Si on pose In =] − , In =] − 1, 1[ et In = 0 .
n n n=1 n=1
Propriétés IV.4.
Si A ⊂ F et (Ai )i∈I est une famille de parties de E alors :
T S S T
(1) A Ai = (A Ai )
i∈I i∈I
S T T S
(2) A Ai = (A Ai )
i∈I i∈I
T S
(3) Ai = Ai
i∈I i∈I
S T
(4) Ai = Ai
i∈I i∈I
Preuve :
1 Soit x ∈ A Ai . Donc x ∈ A et x ∈ Ai . Il existe alors j ∈ I tel que x ∈ Aj , et donc x ∈ A ∩ Aj .
T S S
i∈I i∈I
Ceci montre que x ∈ (A Ai ). Donc on a l’inclusion A
S T T S S T
Ai ⊂ (A Ai ).
i∈I S i∈I i∈I
Réciproquement, soit x ∈ (A Ai ). Il existe alors j ∈ I tel que x ∈ A ∩ Aj . Donc, x ∈ A et x ∈ Aj , et
T
i∈I
par la suite x ∈ A et x ∈ Ai , puis x ∈ A Ai .
S T S
i∈I
i∈I
Conclusion : A
T S S T
Ai = (A Ai )
i∈I i∈I
3 Pour tout x ∈ E on a
⇐⇒ x ∈
T T
x∈ Ai / Ai
i∈I i∈I
⇐⇒ ∃j ∈ I, x ∈
/ Aj
⇐⇒ ∃j ∈ I, x ∈ Ai
⇐⇒ x ∈
S
Ai
i∈I
Donc
T S
Ai = Ai
i∈I i∈I
2 On peut faire comme dans (1), mais on préfère appliquer (3), en montrant que les complémentaires sont
égaux. En effet,
S T TT
A Ai =A Ai
i∈I T i∈I
S
=A Ai
S i∈IT
= A Ai
i∈I
S S
= A Ai
i∈I
T S
= (A Ai )
i∈I
D’où le résultat.
18
Définition IV.8. Soient E un ensemble, et F une partie de P(E). On dit F est une partition de E, ou
encore que les éléments de F forment une une partition de E, si :
(1) Les éléments de F sont deux à deux disjoints, c’est à dire : ∀A, B ∈ F, A ̸= B =⇒ A ∩ B = ∅
S
(2) A=E
A∈F
Exemple L’ensemble des entiers relatifs pairs et celui des entiers relatifs impairs forment une partition
de Z.
Proposition IV.5. Les classes d’équivalence d’une relation d’équivalence sur un ensemble E forment
une partition de E.
Preuve : On sait que deux classes d’équivalences sont soit égales, soit disjointes. De plus, tout élément de E
appartient à sa classe d’équivalence. Ceci achève la preuve.
Propriétés IV.5.
Soient f : E 7→ F une application, (Ai )i∈I une famille de parties de E et (Bi )i∈I une famille de parties de F. Alors :
S S
(1) f Ai = f (Ai )
i∈I i∈I
T T
(2) f Ai ⊂ f (Ai )
i∈I i∈I
(3) f−1 f−1 (Bi )
S S
Bi =
i∈I i∈I
−1
f−1 (Bi )
T T
(4) f Bi =
i∈I i∈I
Preuve :
(1) Pour tout j ∈ I on a Aj ⊂ Ai , donc f (Aj ) ⊂ f Ai et par la suite Ai .
S S S S
f (Ai ) ⊂ f
i∈I i∈I i∈I i∈I
Pour la réciproque, considérons y ∈ f Ai . Il existe alors x ∈ Ai tel que y = f(x). Il existe également
S S
i∈I S i∈I
j ∈ I tel que x ∈ Aj , et par conséquent y ∈ f (Aj ) puis y ∈ f (Ai ).
i∈I
Conclusion : f
S S
Ai = f (Ai )
i∈I i∈I
(2) ,(3) et(4) Laissés à titre d’exercice.
V. EXERCICES
V.1. Éléments de logique
Exercice 1
Donner la valeur de vérité de chacune des propositions suivantes
19
Exercice 2
Soient les quatre assertions suivantes :
a. ∃x ∈ R ∀y ∈ R x + y > 0 c. ∀x ∈ R ∀y ∈ R x + y > 0
b. ∀x ∈ R ∃y ∈ R x + y > 0 d. ∃x ∈ R ∀y ∈ R y2 > x
Exercice 3
Soit f, g deux fonctions de R dans R. Traduire en termes de quantificateurs les expressions suivantes :
Exercice 4
Exercice 5
Exercice 6
Soit f une application de R dans R. Nier, de la manière la plus précise possible, les énoncés qui
suivent :
(1) Pour tout x ∈ R f(x) ⩽ 1.
(2) L’application f est croissante.
(3) L’application f est croissante et positive.
(4) Il existe x ∈ R+ tel que f(x) ⩽ 0.
(5) Il existe x ∈ R tel que quel que soit y ∈ R, si x < y alors f(x) > f(y).
20
On ne demande pas de démontrer quoi que ce soit, juste d’écrire le contraire d’un énoncé.
Exercice 7
Montrer que
2n + 1
∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀n ∈ N, n ⩾ N =⇒ 2 − ε < <2+ε
n+2
Exercice 8
Soit (fn )n∈N une suite d’applications de l’ensemble N dans lui-même. On définit une application f de
N dans N en posant f(n) = fn (n) + 1. Démontrer qu’il n’existe aucun p ∈ N tel que f = fp .
Exercice 9
Exercice 10
(1) Démontrer que la somme d’une suite convergente, et d’une suite divergente, est une suite diver-
gente.
(2) Que dire de la somme de deux suites divergentes ?
Exercice 11
(1) Démontrer que la somme de deux nombres rationnels est un nombre rationnel.
(2) Démontrer que la somme d’un nombre rationnel et un nombre irrationnel, est un nombre irrationnel.
(3) Que dire de :
• la somme de deux irrationnels ?
• le produit d’un rationnel non nul par un irrationnel non nul
• l’inverse d’un irrationnel ?
Exercice 12
√ √ √ √
Sachant que 30 ∈
/ Q, montrer que 2+ 3+ 5∈
/ Q.
Exercice 13 . Raisonnement par analyse et synthèse
Montrer que toute application de R vers lui même s’écrit comme somme de deux applications, l’une
paire et l’autre impaire.
Exercice 14
X
n
1
Sn =
p2 + 3p + 2
p=0
Exercice 17
Soit E un ensemble non vide. A chaque partie A de E, on fait assoicier l’application caractéristique
χA définie par :
χA : E −→ {0, 1}
1, si x ∈ A
x 7−→
0, si x ∈/ A.
Montrer que :
(1) A = B ⇐⇒ χA = χB .
(2) χA∩B = χA χB .
(3) χA∪B = χA + χB − χA χB
(4) χA = 1 − χA
(5) χA\B = χA − χA χB .
(6) χA△B = |χA − χB |
22
V.3. Applications injectives, surjectives, bijectives
Exercice 19
Soient E , F et G des ensembles non vides, f une application de E dans F et g une application de F
dans G .
(1) Montrer que si gof est injective, alors f est injective .
(2) Montrer que si gof est surjective, alors g est surjective.
Exercice 20
Exercice 21
f(p, q) = p2 + 2pq + q2 + p
(a) Montrer que si f est une application injective de F vers G alors pour toutes applications g et h
de E vers F on a fog = foh =⇒ g = h.
Que dire de la réciproque ?
(b) Montrer que si f est une application surjective de E vers F alors pour toutes applications g et h
de F vers G on a gof = hof =⇒ g = h.
Que dire de la réciproque ?
V.4. Image directe, image réciproque d’une partie par une application
Exercice 23
Soient E et F deux ensembles non vides , f une application de E dans F , A1 , A2 deux parties de E , B1
et B2 deux parties de F. Montrer que :
(1) A1 ⊂ A2 =⇒ f(A1 ) ⊂ f(A2 ).
(2) B1 ⊂ B2 =⇒ (f−1 (B1 ) ⊂ f−1 (B2 )
(3) f(A1 ∪ A2 ) = f(A1 ) ∪ f(A2 ) . Peut-on génèraliser ce résultat ?
(4) f(A1 ∩ A2 ) ⊂ f(A1 ) ∩ f(A2 ). Peut-on génèraliser ce résultat ? A quelle condition on a l’egalité ?
(5) Comparer f(A1 ) et f(A1 )
(6) Comparer f−1 (B1 ) et f−1 (B1 )
23
Exercice 24
Soit f une application d’un ensemble E dans un ensembles F , A une partie de E et B une partie de
F.
(1) Montrer que A ⊂ f−1 (f(A))
(2) Montrer que f(f−1 (f(A))) = f(A)
(3) Montrer que f−1 (f(f−1 (B))) = f−1 (B)
(4) Montrer que f(f−1 (B)) ⊂ B .
(5) Montrer que (∀A ∈ P(E) , f−1 (f(A)) = A) ⇐⇒ f est injective .
(6) Montrer que (∀B ∈ P(F) , f(f−1 (B)) = B) ⇐⇒ f est surjective.
Exercice 25
Soit E un ensemble non vide et f une application de E dans E. On pose I0 = E et pour tout entier
non nul n, In+1 = f(In ).
(1) Prouver que , ∀n ∈ N , In+1 ⊂ In
(2) Prouver que s’il existe un entier i tel que Ii+1 = Ii , alors , pour tout entier n > i on a In = Ii .
Que peut-on dire si f est surjective ?
V.5. Relations
Exercice 26
Soient E un ensemble et f une application bijective de E dans E. Pour tout n ∈ N⋆ , on pose fn =
fofo . . . of ( f répété n fois) ; de même : f−n = (f−1 )n et f0 = idE . On définit dans E la relation ℜ par :
Exercice 27
AℜB ⇐⇒ A = B ou A = B
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Exercice 29
xℜy ⇐⇒ ∃n ∈ N, y = xn
Exercice 31
Soit (E, ⩽) un ensemble ordonné. Pour tout x ∈ E on définit la partie notée φ(x) par : φ(x) =
{t ∈ E / t ⩽ x}
(1) Démontrer que ∀(x, y) ∈ E2 , x ⩽ y ⇐⇒ φ(x) ⊂ φ(y)
(2) Démontrer que φ est une injection de E dans P(E). Est-ce une surjection ?
(3) Réciproquement, Soit ϕ une injection de E dans P(E). On définit la relation ℜ par :
Exercice 32
(x, y))R(x0 , y0 ) ⇐⇒ |x − x0 | ⩽ y − y0
Exercice 33
Soit (E, ⩽) un ensemble ordonnée dont toute partie non vide admet un plus petit élément. Si (x, y) ∈
E2 est tel que x ⩽ y. x ̸= y, on dit que x est strictement inférieur à y et on écrit x < y. On considère
une bijection f de E vers F. On suppose que f est strictement croissante ; c’est à dire :
25