PSYCHIATRIE 2 Pathologie Psychiatrique
PSYCHIATRIE 2 Pathologie Psychiatrique
PSYCHIATRIE 2 Pathologie Psychiatrique
Cours de PSYCHIATRIE 1 :
Code : NSC 05
Pathologie psychiatrique
Notes de cours
Deuxième et Troisième Doctorats en Médecine
par
2013
Cours de Psychiatrie 2 : Pathologie psychiatrique
Professeur Tsongo Kibendelwa
DEFINITION
OBJECTIFS
PLAN DU COURS
Le cours de Psychiatrie comprend la partie de Sémiologie
psychiatrique, la Pathologie psychiatrique et la Thérapeutique
en psychiatrie.
Cette deuxième partie du cours est consacrée à la pathologie
psychiatrique.
PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE
1. Les névroses
Généralités sur les névroses :
- Le syndrome névrotique général,
- les mécanismes de défense névrotique,
- Etiopathogénie,
- Classification.
Types de névroses :
- La névrose d’angoisse,
- La névrose phobique,
- La névrose obsessionnelle,
- La névrose hystérique,
- La psychasthénie,
- La névrose hypochondriaque,
- La névrose traumatique,
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- L’anorexie mentale.
2. Les psychoses :
Généralités sur les psychoses :
- Le délire,
- Le suicide et la tentative de suicide.
Types de psychoses :
- La psychose maniaco-dépressive,
- Les bouffées délirantes polymorphes,
- La confusion mentale,
- Les psychoses puerpérales,
- Les délires chroniques,
° La paranoïa,
° La psychose hallucinatoire chronique,
° La paraphrénie,
° La schizophrénie,
3. Les états limites
4. Le déséquilibre psychique
5. Les déviations et perversions sexuelles
6. Les états déficitaires :
- Les oligophrénies,
- Les démences,
7. Les affections neuropsychiatriques :
- Généralités : le psychosyndrome organique,
- La psychose traumatique,
- L’alcoolisme et les autres toxicomanies,
- L’épilepsie,
- Les tumeurs cérébrales,
- La paralysie générale
BIBLIOGRAPHIE
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I. LES NEVROSES.
1. Les généralités
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§ L’asthénie névrotique :
C’est un signe constant. Elle résulte de la tension liée aux
conflits et à la lutte inconsciente contre les instincts
sexuels ou agressifs. Cette fatigue névrotique présente des
particularités suivantes :
- Elle est maximale le matin et tend à s’améliorer dans la
journée ;
- Le repos ne lui fait pas échec, alors que certaines
activités la diminuent ;
- Son intensité est disproportionnée avec les causes
évoquées par le malade ;
- Elle est souvent associée à un vague sentiment d’ennui et
d’anxiété, à des idées hypochondriaques, des
préoccupations abusives au sujet de la santé, avec souvent
incrimination d’organe et recherche d’une localisation
anatomique.
- L’inefficacité des fortifiants et les reconstituants en
dehors d’un effet placebo transitoire.
Ces caractéristiques permettent d’éliminer une maladie
organique en cours, comme le diabète, la tuberculose, le
myxœdème ou une autre maladie endocrinienne. Cette asthénie
doit être distinguée de celle d’un état dépressif qui implique
la perte de l’estime de soi.
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• La classification actuelle :
Elle décrit des aspects typiques :
- Une forme basale, la névrose d’angoisse : l’angoisse y
demeure libre, flottante.
- La névrose phobique : l’angoisse y est déplacée sur un
objet ou une situation.
- La névrose hystérique : l’angoisse y est déplacée sur le
corps : conversion somatique.
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A. LA NEVROSE D’ANGOISSE
• L’attaque d’angoisse :
Elle survient brutalement à n’importe quel moment du jour ou
de la nuit. L’angoisse est flottante, libre, sans objet
précis. L’impression de mort imminente ou de perdre la raison
s’accompagne des troubles neurovégétatifs. Le patient est
pâle, haletant, couvert des sueurs, tremblant, en proie à une
agitation, panique ou immobile, prostré dans l’attente de la
catastrophe. Les symptômes physiques sont très accusés
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• L’attente anxieuse :
Elle est caractéristique de la névrose d’angoisse, et existe
même lorsque les attaques d’angoisse sont peu caractéristiques
ou larvées. Le terrain anxieux se caractérise par :
- Un déséquilibre de régulation neurovégétative et humorale.
- Une hyperesthésie sensorielle, notamment l’intolérance aux
bruits.
- Une hyperactivité, pleurs faciles, frissons, tremblements,
crises vasomotrices et sudorales.
- Le syndrome névrotique général peu intense. L’asthénie est
peu marquée, les troubles du sommeil sont présents :
dysendormissement, peur nocturne de l’adulte.
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Evolution de la maladie
Elle est variable, irrégulière avec des phases de rémission et
des périodes d’exacerbation plus ou moins fonction des
circonstances de l’existence. Les crises surviennent à des
intervalles irréguliers sur un fond intercritique d’attente
anxieuse qui dure des semaines ou des mois.
Etiopathogénie
Les facteurs de prédisposition sont constitutionnels ou
conséquence d’un environnement précoce défavorable
(conditionnements anxiogènes de la première enfance). Des
états anxieux similaires sont fréquemment observés dans la
famille, chez la mère en particulier. Sur une personnalité
vulnérable, des facteurs circonstanciels favorisent le
déclenchement des manifestations : situations d’abandon et de
frustrations affectives réactivant, chez un sujet dépendant et
immature, des expériences anciennes de séparation (névrose
d’abandon), des situations d’insécurité après une maladie
physique, des situations de compétition, de frustrations ou
conflits d’ordre sexuel.
Pour Freud, il existe un blocage de la décharge des pulsions
libidinales, donc des relations sexuelles incomplètes. Pour
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Diagnostic différentiel
1. Devant un tableau anxieux, il faut savoir reconnaître une
affection organique, notamment : la crise d’angor ou
l’infarctus du myocarde, l’embolie pulmonaire, la crise
d’asthme, l’épilepsie temporale, l’hyperthyroïdie, le
phéochromocytome, l’hypoglycémie, les vertiges labyrinthiques,
la tétanie, la porphyrie aiguë, etc.
Traitement
1. Le traitement de la crise d’angoisse :
- Adopter une attitude calme et compréhensive qui favorise
l’apaisement et permet au patient de verbaliser son
angoisse.
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B. LA PSYCHASTHENIE
Circonstances du diagnostic
La maladie débute chez l’adulte jeune entre 20-40 ans, parfois
chez l’adolescent ou chez l’enfant. Le malade vient consulter
pour :
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Signes cliniques
1. Les troubles du caractère et de l’affectivité : Il s’agit
d’un caractère renfermé, scrupuleux, vérificateur,
parcimonieux et un peu rigide. Il y a une tendance à la
rêverie, au repliement sur soi-même et à l’auto-analyse. Sur
le plan de l’affectivité, on note une tendance aux idées
dépressives, une nostalgie, et un sentiment d’impuissance
pénible avec découragement.
2. Les troubles intellectuels :
- Les sentiments d’incomplétude : c’est un sentiment
d’incapacité et d’impuissance en ce qui concerne sa valeur
intellectuelle et une impression subjective de ne pas
réaliser pleinement sa vie. Ce sentiment d’incomplétude se
traduit aussi par des difficultés de concentration avec
aprosexie, un manque de volonté, une diminution de la
mémoire et un refuge dans l’imaginaire. Il y a un manque
de confiance en soi et le malade est hésitant, irrésolu,
aboulique et incapable de prendre une décision.
- La déréalisation : c’est un sentiment de non-réalité des
objets perçus dans le monde extérieur. Il s’agit d’une
perte de sentiment du réel. Il peut manquer ou être
dissimulé.
3. Les troubles psychomoteurs :
- L’asthénie est pénible, accablante, ressentie
douloureusement par le malade. Son rythme diurne est
particulier. En effet, elle est maximale le matin au
réveil avec difficulté à l’effort toute la matinée,
recrudescence postprandiale et sédation progressive dans
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Pathogénie
Elle est inconnue. La maladie est le résultat d’une décharge
libidinale quantitativement normale mais, qualitativement
anormale (Freud). Il existe une baisse de la tension
psychologique (Janet).
Evolution de la maladie
C’est une maladie chronique. Elle peut être subaiguë, acquise
et transitoire et dans ce cas, elle survient à la suite d’un
surmenage intellectuel et surtout affectif, à la suite d’un
état post-infectieux ou de certains traumatismes crâniens.
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Traitement
- Rééducation de la fonction hypnique et du rythme du
sommeil
- Donner les thymo-analeptiques, les tranquillisants à
faible dose, les hypnotiques légers au coucher.
- Faire la psychothérapie de soutien ;
- Au besoin hospitaliser le malade et lui prescrire un
travail n’entraînant pas trop des responsabilités.
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C. LA NEVROSE PHOBIQUE
Circonstances de diagnostic
Le malade vient consulter pour :
- Des crises d’anxiété survenant dans des circonstances
particulières comme la peur de la rue, des animaux, de
commettre un acte dangereux.
- Un état dépressif avec anxiété et hypochondrie.
- Des manifestations phobiques obligeant le malade à rester
chez lui ou, à réduire sensiblement ses activités
socioprofessionnelles.
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Etiopathogénie
- La théorie psychanalytique (Freud) : la phobie est la
conséquence d’une pulsion agressive ou sexuelle refoulée
par ce que non acceptable par le "Moi". Il se produit des
transformations de la pulsion :
• La tendance instinctive est convertie en une tendance
généralement opposée. Le désir d’un rapport sexuel se
transformera en son contraire, la peur d’avoir un rapport
sexuel.
• La tendance instinctive est transposée ou déplacée sur un
objet ou une situation symbolique. C’est son contraire
qui constitue la phobie. Ainsi, le désir d’un rapport
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Traitement
- Dans le cas de phobie isolée ou gênante, les méthodes de
déconditionnement sont à conseiller comme par exemple la
désensibilisation systématique ou, la technique
d’immersion.
- Dans les formes plus sévères et plus diffuses, on utilise
une chimiothérapie anxiolytique qui permet de réduire
l’angoisse, associée à une psychothérapie de soutien, à
une psychothérapie de groupe ou à une narco-analyse.
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1. La crise d’hystérie :
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d. L’inhibition intellectuelle :
Elle peut s’accompagner des manifestations déficitaires ou des
troubles tels que les céphalées, la fatigue oculaire,
l’anorexie. Tout effort psychique devient impossible et le
patient reste passif et désœuvré. Toute tentative de
mobilisation renforce le symptôme et peut faire apparaître
l’angoisse. Lorsque l’inhibition n’est pas transitoire mais
durable, l’hystérique peut être pris pour débile alors que son
intelligence est normale. On parle dans ce cas de
pseudodébilité névrotique.
Diagnostic
Il existe peu de diagnostics qui demandent autant d’attention
et de prudence que celui de la conversion hystérique car les
erreurs sont fréquentes et les conséquences parfois graves.
Certaines règles fondamentales permettent d’éviter ces
erreurs.
1. Il faut savoir reconnaître l’hystérie sur l’allure
particulière des symptômes et leur anorganicité, leur
mobilité, leur théâtralisme, sur les circonstances de leur
apparition, les antécédents et la personnalité du malade.
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Diagnostic différentiel
Les types d’affections le plus souvent prises à tord pour
hystérie sont :
- Les affections organiques du système nerveux : sclérose en
plaques, tumeur cérébrale, épilepsie temporale.
- Les affections métaboliques : hypoglycémie, hypocalcémie,
dyskaliémie, porphyrie.
Evolution
Les manifestations hystériques peuvent apparaître comme un
accident occasionnel et transitoire notamment à l’occasion
d’un traumatisme émotionnel très violent ou, d’une situation
de tension très prolongée. Ceci est observé chez le sujet
présentant des traits d’immaturité et de labilité
émotionnelle. On parlera dans ce cas, des réactions
hystériques. Les manifestations peuvent également s’inscrire
dans l’évolution d’une névrose hystérique.
Traitement
1. Thérapeutique de l’ambiance du malade :
- Modification de la structure sociofamiliale du sujet par
isolement, par hospitalisation.
- Absence ou réglementation des visites des proches et amis.
2. Approche psychothérapeutique utilisant notamment la
persuasion, qui suffit généralement à faire disparaître un
accident paroxystique mais souvent inefficace dans un
accident durable. L’approche psychothérapeutique est
facilitée par la médication : neuroleptiques, sédatifs,
thymonaleptiques.
3. Cures psychanalytiques notamment chez le sujet jeune et
d’intelligence normale.
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E. LA NEVROSE OBSESSIONNELLE
Signes Cliniques :
Les obsessions :
Les obsessions sont caractérisées par une idée qui assiège
l’esprit. C’est une irruption dans la pensée d’un sentiment,
d’une idée, d’une tendance, apparaissant au malade comme un
phénomène morbide en désaccord avec sa pensée consciente.
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Traitement :
Ø Lutter contre l’anxiété par des neuroleptiques sédatifs,
des anxiolytiques, une cure de sommeil.
Ø Le traitement de la personnalité de base obsessionnelle ou
psychasthénique par les thymo-analeptiques et les
psychotoniques.
Ø Traitement de la structure névrotique, traitement de choix
si le patient est âgé de moins de 35 ans et s’il conserve
une activité professionnelle et sociale suffisante.
Ø La psychothérapie psychanalytique et d’inspiration et
analytique.
Ø Dans les cas gaves, l’hospitalisation s’impose.
F. LA NEVROSE HYPOCHONDRIAQUE
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Traitement
Sédatifs, psychotropes associés à la psychothérapie.
G. LA NEVROSE TRAUMATIQUE
ET LES REACTIONS TRAUMATIQUES AIGUES
Signes cliniques
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Pronostic
Il augmente de gravité avec l’âge. Au-delà de 40 ans,
l’invalidité définitive n’est pas rare. La guérison sociale
n’est pas synonyme de guérison médicale.
Traitement
Le pronostic est meilleur si le traitement est précoce. Il
faut utiliser :
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H. L’ANOREXIE MENTALE
©Librifac 40
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©Librifac 42
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Evolution
A long terme, dans le tiers des cas, il y a une évolution
favorable surtout des formes réactionnelles ou dépressives.
Dans l’autre tiers des cas, il y a une amélioration incomplète
avec fluctuations pondérales : périodes de boulimie et
d’anorexie, constipation permanente, difficultés sexuelles,
préoccupations hypochondriaques. Dans le dernier tiers des
cas, l’évolution est grave, soit vers la chronisation des
symptômes avec un risque mortel, soit vers la dissociation
schizophrénique.
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©Librifac 43
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1. Les généralités
A. Le délire
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c. La systématisation du délire.
On appelle structure du délire, la modalité de l’organisation
des idées et des croyances délirantes. Il s’agit en fait
d’apprécier l’enchaînement plus au moins logique, plausible et
communicable de la fiction délirante élaborée par le malade.
On peut ainsi observer trois aspects différents de
l’organisation délirante :
• Le délire systématisé ou délire systématique : c’est une
fiction délirante relativement bien construite et
soutenue par une logique interne transmissible à autrui.
Les idées sont cohérentes et logiques. Le délirant
conserve un mode de raisonnement clair et précis. Le
délire est bien construit et la conviction du sujet est
inébranlable. Ce délire entraîne très souvent des
comportements antisociaux. On observe ce type de délire
dans la paranoïa.
• Le délire moyennement systématisé : il reste une part de
flou, un doute dans les convictions délirantes. Le malade
dit et approuve qu’il n’a pas de preuve certaine mais
tout de même il y croit bien que tout cela lui paraît
étrange. Le malade crée une véritable séparation entre le
thème délirant et son comportement quotidien qui demeure
pragmatique. Ce type de délire est le délire
paraphrénique.
• Le délire non ou faiblement systématisé : il s’agit d’un
délire contradictoire, parfois absurde, flou, incohérent,
sans aucune construction logique. Les thèmes aussi bien
que les mécanismes délirants sont multiples, se succédant
de façon discontinue et chaotique à tel point que ces
délires sont habituellement peu compréhensibles et
relatés dans un discours impénétrable. Ce type de délire
caractérise la schizophrénie.
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a. Le suicide
Epidémiologie
- Le suicide a une nette prédominance dans le sexe
masculin : 7 hommes, contre 3 femmes.
- Une augmentation considérable du taux de mortalité par le
suicide avec l’âge est observée dans les deux sexes.
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b. La tentative de suicide
Epidémiologie :
- Le sexe féminin prédomine, 2 femmes contre un homme.
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A. LA PSYCHOSE MANIACO-DEPRESSIVE
ou psychose périodique ou psychose bipolaire.
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Clinique
1. L’accès maniaque
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La période d’état :
• La présentation :
o La mimique est très mobile, animée, et les yeux
brillants : c’est l’hypermimie.
o La tenue est débraillée, vêture négligée,
extravagante, par exemple avec des rubans,
des médailles, des fleurs ;
o Le contact est facile mais superficiel. Le malade
est jovial, mais rapidement agressif.
o Son langage est logorrhéique (augmentation du débit
verbal), entrecoupé des vociférations,
parfois d’injures.
o L’activité gestuelle est continuelle avec parfois
graphorrhée (écrit partout et plusieurs
fois).
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2. L’accès mélancolique
Modes de début
La mélancolie débute habituellement de façon progressive et
insidieuse par :
- Des troubles de l’affectivité et de l’humeur : le malade
se sent envahi par le sentiment de découragement, de
regrets et d’insécurité. Il devient sombre, pessimiste,
morose, sans élan, et son humeur est triste.
- Des troubles de l’activité : le malade se sent fatigué, il
n’en peut plus, contraint de s’arrêter de travailler. Il
éprouve une sensation de malaise général. Sa volonté
s’effondre et il se désintéresse de toute activité ou
distraction.
- Des troubles somatiques : l’insomnie précoce et constante.
Il éprouve des sensations physiques pénibles sur le
corps, perd l’appétit, maigrit, et soufre des céphalées.
Le diagnostic est posé dans diverses circonstances : le malade
peut être hospitalisé à la suite d’une tentative de suicide ou
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Période d’état
• La présentation :
- La mimique est peu mobile ou figée. Le visage devient
tragique, peu mobile, laisse apparaître une obliquité des
sourcils avec abaissement des commissure labiales, un
plissement du front, des yeux fixes grand ouverts ou
oblitérés par la chute des paupières.
- La tenue est variable. Le malade est prostré, les
mouvement sont rares. Si le malade est assis, le corps est
plié, tête fléchie. Il se déplace lentement, le corps
penché en avant et les yeux fixés sur le sol.
- Le contact est lent car le malade reste comme engourdi.
Ses propos sont entrecoupés des soupires et des
gémissements. Spontanément il parle peu mais, la parole
peut même être inexistante. Les réponses sont lentes,
proférées à voix basse sur un ton monocorde.
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- Traitement médical :
- Les neuroleptiques : halopéridol : 3 fois 15 mg/j,
chlorpromazine 3 fois 50-200 mg/j parfois plus,
levomepromazine 3 fois 25-50 mg/j. Ces médicaments
peuvent être donnés en monothérapie ou en
association.
- Les sels de lithium : l’action du lithium est
différente des celles neuroleptiques et lente à se
manifester. Elle a une action sur l’humeur :
hyperthymie, expansivité. Posologie : 500 mg de
carbonate de lithium ou 10 ml de gluconate de
lithium, en 2-3 prises/j, à augmenter progressivement
jusqu’à la lithiémie efficace. L’association
neuroleptiques- lithium est le traitement de choix.
- Les traitements adjuvants :
Ø La réhydratation PO de préférence, si possible ;
Ø La sismothérapie ou électrochoc : il s’agit de
provoquer des crises convulsives (deux à trois par
24h) lorsque l’agitation ne cesse pas avec les
médicaments ;
Ø La cure de Sakel : essentiellement utilisée dans
la psychose unipolaire.
2. Traitement de l’accès mélancolique
• Hospitalisation ;
• Traitement médical :
- Les thymo-analeptiques ou antidépresseurs :
antidépresseurs tricycliques et IMAO. Ces médicaments
seront associés à des neuroleptiques.
- Les neuroleptiques sédatifs : Lévopromazine ;
- Les tranquillisants.
• La sismothérapie : elle est réservée aux mélancolies
anxieuses et délirantes où il existe un risque suicidaire
immédiat, aux mélancolies stuporeuses, aux formes
résistantes à la chimiothérapie et en cas de contre
indication de la chimiothérapie.
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Définition
La bouffée délirante est une psychose aiguë caractérisée par
l’apparition soudaine d’un délire riche et polymorphe,
procédant d’altérations des perceptions, d’intuitions subites,
de distorsions du jugement et de débordements imaginaires
entraînant un bouleversement profond mais transitoire du
fonctionnement psychique et des relations du sujet avec le
monde extérieur. Cette maladie porte plusieurs synonymes :
- Psychose délirante aiguë.
- Psychose hallucinatoire aiguë.
- Etat oniroïde.
- Expérience délirante primaire.
- Schizophrénie aiguë.
- Réaction schizophrénique.
- Paranoïa aiguë.
Le mode de début
La bouffée délirante éclate brusquement. L’expérience
délirante fait irruption dans la conscience en quelques heures
ou quelques jours, le début est donc brutal.
La période d’état
a. La présentation :
Le malade se présente alternativement dans le temps tantôt
comme un agité, tantôt comme un déprimé. La physionomie est
très mobile puis revêt le masque de la tristesse morbide. La
tenue est négligée. Le contact est assez bien conservé mais il
existe des phases où le malade semble absent de la situation
présente. Le débit verbal habituellement augmenté mais
entrecoupé par de mutisme passager. On surprend des attitudes
de méditation, d’écoute et d’extase. L’état d’excitation est
prédominant et se manifeste à des degrés divers.
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Diagnostic positif :
Il se fonde sur les éléments suivants : le caractère brutal du
début, l’aspect polymorphe et variable de l’expérience
délirante, l’adhésion immédiate au délire intensément vécu,
l’atteinte de la conscience avec recrudescence vespérale des
troubles, les perturbations thymiques associées.
Formes cliniques :
Elles sont décrites par référence aux mécanismes élaborant
l’expérience délirante.
a. Les formes typiques : les thèmes et les mécanismes délirants
sont multiples et non systématisés, se développant ou se
réduisant au gré des intuitions, révélations ou inspirations
délirantes.
b. Les formes imaginatives aiguës : l’imagination et la
fabulation permettent d’inventer des romans fantastiques que
le sujet paraît inventer au fur et à mesure qu’il les
exprime. L’exubérance imaginative emprunte souvent une
thématique mystique ou érotique. Ces formes sont l’apanage
des personnalités hystériques ou débiles.
c. Les formes interprétatives aiguës : la participation
émotionnelle est très vive d’autant plus qu’il existe
souvent une problématique passionnelle de jalousie ou des
idées de préjudice.
d. Les formes hallucinatoires aiguës : le syndrome d’influence
est important. Les hallucinations acoustico-verbales
prédominent.
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Pronostic
Le pronostic immédiat est excellent. La bouffée délirante est
sans conséquence, mais la menace (ou le risque) de récidive
n’est pas exclue. On peut observer une évolution vers la
chronicité chez certains sujets et cette évolution se fait
vers la dissolution schizophrénique chez le sujet jeune ou
vers la psychose hallucinatoire chronique, le délire
paranoïaque, … chez le sujet plus âgé.
Traitement
La bouffée délirante polymorphe est une urgence psychiatrique,
d’où, l’hospitalisation.
a. Le traitement médical :
- Les neuroleptiques :
1. Les phénothiazines sédatives : chlorpromazine,
levomepromazine.
2. Les phénothiasides incisives antipsychotiques,
ex : Moditen®, Majeptil®.
3. Une butyrophénone anti-hallucinatoire comme
l’halopéridol.
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C. LA CONFUSION MENTALE
1. L’accès confusionnel
Période d’invasion
Le début est progressif, parfois brutal. Le début progressif
dure quelques jours à plusieurs semaines. Le malade se sent
envahi par un état de malaise indéfinissable. Ce début est
marqué par :
a. Des modifications de l’humeur et du caractère : Le sujet
devient triste, inquiet, apathique, anxieux, accuse des
sensations bizarres ou inexplicables. Le malade peut être
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Période d’état
a. La présentation :
- La tenue est négligée. Le malade est mal peigné ou
échevelé.
- La mimique : le regard est flou, vague, lointain, hagard.
Le faciès reflète l’hébétude, les traits du visage
demeurent figés. La mimique est inexpressive.
Le contact est lent. Le malade est absent de la situation
présente. Le langage est mal articulé, parfois explosif, avec
des réponses toujours lentes et variables, souvent imprécises.
La conversation est difficile. Le malade se fatigue vite et
l’attention se fixe mal.
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b. Le syndrome confusionnel :
Il comprend :
- Les troubles de l’humeur et de l’affectivité :
La perplexité anxieuse c’est à dire que le malade fait un
effort pour sortir de la torpeur mais, la prise de
conscience à l’égard du trouble est génératrice de
perplexité et d’anxiété, de désarroi et de terreur.
- Les troubles psychomoteurs :
- Le comportement spontané : Les mouvements sont lents,
troublés et incertains, traduisant l’égarement et
l’hébétude. Parfois turbulence, agitation, agression et
impulsivité. Celle-ci conduit à des réactions diverses
subites et imprévues : tentative de défenestration,
raptus suicidaire, d’automutilation, parfois
l’agression contre l’entourage.
- Le langage : le débit verbal est variable, avec phrases
incomplètes, mal articulées, loquacité parfois mutisme.
Les exclamations interrogatoires sont fréquentes.
Concernant le langage écrit, on observe une
impossibilité d’achever une phrase. Le mot est commencé
mais finit le plus souvent par un trait.
- Les troubles intellectuels :
- L’obnubilation de la conscience avec désorientation
dans le temps (le malade ne reconnaît ni la date, ni le
mois, ni l’année, ni le jour de la semaine, ni même les
fractions du jour), dans l’espace (le malade ne sait
pas où il se trouve, ou se trompe, il dit qu’il est à
la maison alors qu’il est à l’hôpital).
- L’activité mnésique est profondément perturbée : les
faits mal perçus ne se fixent pas, le patient oublie à
mesure, les souvenirs sont évoqués avec lenteur et
hésitation. Il a des fausses reconnaissances des objets
et des personnes, des illusions, une confusion des
choses et des personnes, même les membres de sa
famille.
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Examens paracliniques
Hématologie : numération formule sanguine, hémoculture.
Biochimie : tests hépatiques, taux d’urée et de créatinine.
Ponction lombaire et les autres examens en rapport avec
l’étiologie suspectée.
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Traitement
- Hospitalisation car c’est une urgence psychiatrique :
isolement dans une chambre protégée avec maintien de
l’éclairage de nuit parce que le malade se sent plus mal
le soir quand il est seul ou dans l’obscurité.
- Thérapeutique générale :
° Réhydratation par toutes les voies,
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a. Le syndrome de Korsakoff :
Etiologie
Le syndrome est beaucoup plus fréquent chez la femme que chez
l’homme et survient au cours d’un alcoolisme chronique, dans
le début de la grossesse et dans certaines tumeurs cérébrales.
Clinique
Mode de début :
Le début est progressif en quelques semaines. Il est
caractérisé par :
- Les troubles de l’humeur : le malade fait preuve
d’euphorie et de puérilité ou dévient irritable. La
conscience partielle des troubles contribue à le rendre de
mauvaise humeur.
- Les troubles intellectuels : dysmnésie et défauts de
concentration.
- Les troubles somatiques : douleurs et parésies des membres
inférieurs qui rendent la marche de plus en plus
difficile.
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Période d’état :
• Le syndrome confusionnel est habituellement discret et
comprend :
- L’amnésie de fixation : le souvenir des faits actuels ou
récents dévient impossible. Le malade ignore ses
préoccupations journalières. S’il lit, il lit toujours la
première page. Les faits anciens sont conservés, mais ils
sont mal situés dans le temps.
- La fabulation : le malade remplace les faits oubliés par
les souvenirs anciens ou imaginaires.
- La désorientation temporo-spatiale.
- Les fausses reconnaissances.
Evolution
Elle est très variable. Il peut s’agir :
- d’une évolution aiguë vers la cachexie et la mort.
Certaines formes sont rapidement curables.
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Anatomopathologie
On observe des lésions du cortex et de la base du cerveau
notamment de l’hypothalamus, et une dégénérescence segmentaire
au niveau des nerfs périphériques en cas de polynévrite.
Traitement
Cfr. le traitement de l’accès confusionnel, avec forte
vitaminothérapie B1.
b. Le délire aigu :
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Etiologie
La maladie survient chez l’adulte jeune, habituellement au
décours d’une psychose aiguë (accès maniaque, psychoses
puerpérales) ou d’une maladie infectieuse.
Anatomopathologie :
On observe des lésions nerveuses inflammatoires et
dégénératives et sur le plan macroscopique, une congestion
pie-mérienne
Clinique
• Mode de début :
Le délire peut s’installer soit d’emblée chez le sujet
présentant une affection psychopathique ancienne ou alors au
cours d’une psychose aiguë comme un état maniaque ou un état
confusionnel. Le début est marqué par :
- l’installation d’un syndrome confusionnel avec
agitation psychomotrice désordonnée et d’un délire
onirique d’intensité variable.
- des troubles somatiques, amaigrissement rapide, fièvre,
déshydratation, syncope et sur le plan biologique,
hyperazotémie.
• La période d’état :
Elle se trouve réalisée en quelques heures ou en quelques
jours. Elle comporte :
- L’agitation psychomotrice intense : le malade déchire
les linges, il se roule par terre, s’agrippe au
matériel, répète les mêmes actes clastiques. Il s’agit
d’un véritable état furieux avec des cris, hurlements,
vociférations incohérentes et variées. La sitiophobie
(refus absolu de boire et de manger) est totale.
- Le délire onirique est intensément vécu par le malade,
et survient par bouffées très rapprochées.
- L’état général est rapidement dégradé et atteint : un
faciès congestionné, mydriase, transpiration, langue
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Evolution
Le syndrome est fatal sans traitement. Mais, l’évolution est
en règle favorable grâce à un traitement instauré précocement.
La guérison est sans séquelle psychique. Dans les cas
défavorables, on assiste à une réduction apparente des
symptômes pouvant aller jusqu’à l’état de stupeur.
Le malade peut paraître amélioré puis la période terminale
s’installe par une insuffisance rénale aiguë, une
hyperazotémie, et une hyperthermie ou hypothermie (35°C), une
défaillance cardiocirculatoire, coma et décès.
Etiologie
- Le terrain : sujet ayant une prédisposition à faire une
maladie mentale.
- L’âge : entre 25-30 ans,
- Le rang de la grossesse importe peu,
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Clinique
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Données étiologiques
- L’âge : la maladie de l’âge mûr autour de 30-40 ans ;
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Mode de début :
Il est insidieux, évoluant pendant des mois ou même des
années.
La période d’état :
Le délire éclate au grand jour. Il comporte des thèmes de
persécution ou de grandeur. Ces thèmes peuvent être
indépendants ou intriqués. Le mécanisme est essentiellement
interprétatif, associé à l’intuition. Le malade a un besoin
absolu de tout expliquer et de tout déchiffrer. Il y a une
diminution de l’autocritique et une paralogique inconsciente.
Les interprétations exogènes se fondent sur des perceptions
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a. Le délire de revendication
• Le début :
Il est brusque et rapide, à l’occasion d’un fait réel et
précis : surtout un préjudice, un procès perdu, une injure
faible, un avancement retardé, une invention refusée, une
reforme repoussée. Dans tous les cas, il s’agit d’une
injustice vraie ou fausse dont le malade se considère comme
victime et entreprend d’obtenir la réparation. L’idée de
préjudice devient une idée fixe, prévalante, obsédante et
dominante. Le besoin d’obtenir la réparation est impérieux.
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• La période d’état :
On peut observer plusieurs formes de délire de
revendication :
- Les quérulents processifs : Ce sont des individus, avec la
revendication processive de la propriété et des droits.
Ils affirment qu’ils sont lésés et que leurs biens ont
étés spoliés. Ils multiplient les procès, font appel,
refusent toute réconciliation, suspectent la corruption
des juges, la complicité ou la mauvaise foi des témoins.
Ils se ruinent en procès. Ils ont la conviction d’être
trahis et d’être injustement jugés. Ces sont des
paranoïaques revendiquants.
- Les idéalistes passionnés : Ce sont des personnes qui
luttent avec acharnement pour une idéologie politique
occulte, mystique ou sociale qu’ils veulent transmettre.
Leur volonté est farouche et agressive. Ils fondent des
associations, certains sont des réformateurs fanatiques et
missionnaires qui essayent à toutes forces de propager
leurs idées. Ils sont toujours près à lutter, à risquer
leur vie. Ils multiplient les attentats individuels, les
campagnes de presse. Ce sont des fanatiques infatigables
de la politique ou de la religion.
- Les inventeurs délirants : Ils sont convaincus de faire la
découverte du siècle, cherchant par tous les moyens à
profiter de leur invention et de la faire reconnaître. Il
s’agit des revendicateurs d’un mérite méconnu. Ils veulent
avoir l’exclusivité, le monopole absolu de la découverte.
Comme ils échouent dans l’obtention d’un brevet ou
lorsqu’on leur dit que leur trouvaille n’en est pas une,
ils estiment être dépossédés, volés, expropriés.
- Les délirants hypochondriaques : Le délire s’organise à
l’occasion d’un traitement ou d’une intervention
chirurgicale. Le délirant conteste alors le bien fondé du
traitement ou de l’intervention chirurgicale ou des soins
médicaux jugés insuffisants. Le patient poursuit alors le
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c. Le délire de jalousie
C’est un délire passionnel partant sur l’infidélité du
partenaire et la présence généralement virtuelle d’un rival.
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• Evolution :
Dans l’évolution, le persécuté devient persécuteur, et les
réactions homicides sont à redouter, le malade doit être
interné. Habituellement l’homme jaloux s’en prend à la femme
mais la femme s’en prend à la rivale.
Diagnostic différentiel
- Les réactions paranoïaques : ce sont des manifestations
psychotiques d’allure paranoïaque et déclenchées par des
causes psychologiques ou organiques (intoxication
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Conduite à tenir
• L’hospitalisation ;
• Une cure prolongée des neuroleptiques : associer un
neuroleptique sédatif (levomepromazine, chlorpromazine, à un
neuroleptique majeur (halopéridol, Moditen®) (délires
passionnels) et un neuroleptique à un antidépresseur
(Laroxyl®, clomipramine) (délires de relation et
d’interprétation).
• La psychothérapie.
Mode de début
Il est soit brutal, par un éclatement d’hallucinations
multiples auquel le malade réagit par l’étonnement et par
l’effet de surprise, soit progressif par un malaise général,
une impression d’hostilité de l’ambiance ou par une altération
progressive des fonctions thymiques dans le sens de la
dépression. Cette phase peut durer des mois ou même des
années.
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Période d’état
• La présentation :
La mimique demeure adaptée. l’attitude et la tenue sont
correctes. La conversation s’engage facilement, le malade est
bienveillant. On note parfois des attitudes d’écoute et le
langage est normal.
• Le syndrome délirant hallucinatoire :
- Le thème du délire : ce sont des thèmes de persécution. Le
malade affirme que l’on lui veut du mal, qu’on le jalouse,
et qu’on organise un complot contre lui. Ce délire de
persécution s’accompagne souvent des thèmes d’influence.
Le malade se sent martyrisé, empoisonné par exemple quand
un aliment a un goût ou une saveur inhabituels.
- Le mécanisme : comporte :
§ Des hallucinations psychiques :
Un syndrome d’automatisme mental de Clérambault : Ce sont
des voies intérieures avec commentaires des actes et de la
pensée, écho de la pensée et de la lecture, vol et
divinement de la pensée. Le délirant est soumis aux ordres
et commandements de ses voix psychiques et acoustico-
verbales qui lui imposent ses idées, ses choix et ses actes.
§ Des hallucinations psychosensorielles notamment
hallucinations visuelles, auditives, olfactives,
cénesthésiques. Les hallucinations auditives sont constantes
(craquement de plancher, pas comme dans le mur, voix
localisables et reconnaissables) et les hallucinations
olfactives et cénesthésiques sont fréquentes. Par exemple,
le malade sent des mauvaises odeurs renvoyées par le
persécuteur, des sensations d’irritation sur son corps, du
prurit cutané. Il peut sentir des sensations voluptueuses ou
douloureuses mais provoquées à distance par le persécuteur
dans la sphère urogénitale et anale.
§ Il peut également exister des hallucinations psychomotrices
comme impulsion de parler ou actes forcés.
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Evolution
Elle peut se faire soit vers une organisation progressive du
délire qui va évoluer durant plusieurs années. Les thèmes de
grandeur et de jalousie peuvent même apparaître. Elle peut se
faire aussi vers un stade d’enkystement hallucinatoire avec
une longue conservation des capacités intellectuelles et une
ouverture sur la réalité. Il peut exister des paroxysmes
délirants qui donnent à la maladie un aspect cyclique ou
rémittent.
Diagnostic différentiel
- Bouffées délirantes polymorphes dans les formes à début
brutal, mais le délire hallucinatoire chronique est un
délire cohérent et la conviction délirante est assez bien
fixée. Le délire est plus parlé que vécu.
- Les hallucinations neurologiques (syndrome neurologique) ;
- Les autres délires chroniques : délire paranoïaque et
schizophrénie délirante.
Traitement
Il est à base des neuroleptiques comme l’Halopéridol, surtout
les neuroleptiques retard : Piportil M2 et Piportil L4.
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3. La paraphrénie
Clinique
Il existe plusieurs variétés de paraphrénie :
§ La paraphrénie systématique : elle correspond à la psychose
hallucinatoire chronique ;
§ La paraphrénie expansive ou manie délirante chronique ;
§ La paraphrénie confabulante ou délire d’imagination ;
§ La paraphrénie fantastique.
Les paraphrénies sont relativement rares et notamment la
paraphrénie confabulante.
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a. La paraphrénie expansive :
Elle s’observe presque exclusivement dans le sexe féminin et
correspond à la manie délirante chronique.
• Le début : Il est insidieux et prolongé, survenant ente 30-
50 ans. Il s’agit d’une installation progressive d’un délire
mégalomaniaque accompagné des troubles thymiques.
• La période d’état :
- La présentation : la mimique est adaptée, la tenue est
extravagante, parure grandiloquente, fards éclatants. Le
langage est aisé, normal, mais la logorrhée est habituelle
et le contact est aisé. Le malade s’entoure souvent d’un
magma des papiers généralement manuscrits, une multitude
de cahiers et de notes comportant des dessins d’allure
symbolique.
- Les troubles de l’humeur : il s’agit d’une hypomanie avec
exaltation de l’humeur, jovialité, euphorie expansive,
recherche de la conversation, tendance au monologue,
alternance des phases d’exaltation et de tristesse.
- Le syndrome délirant :
a. Les thèmes délirants : des idées délirantes
mégalomaniaques, de prodigieux génie littéraire ou
scientifique, de pouvoirs surnaturels à gouverner le
monde par exemple. On peut observer des thèmes
délirants de type érotomaniaque, des idées mystiques
(création d’une religion nouvelle, révélation divine,
le malade se croit voué à une mission évangélique ou
sociale,...). On peut également observer des idées de
persécution mais à caractère impersonnel. C’est la
société tout entière qui est visée.
b. Les mécanismes : ce sont des hallucinations
essentiellement visuelles où l’imagination créatrice
délirante trouve son inspiration. On peut aussi
observer des manifestations paramnésiques : faux
souvenirs et fausses reconnaissances.
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b. La paraphrénie confabulante
C’est un délire d’imagination. Elle se rencontre dans les deux
sexes avec une égale fréquence. Elle débute entre 20-40 ans
chez les malades ayant une personnalité hystéroïde avec une
forte note mythomaniaque. La mythomanie est une tendance plus
ou moins volontaire et consciente au mensonge et à la création
de récits imaginaires.
• Le mode de début :
Il est variable. Il peut être insidieux sur plusieurs années
au cours desquelles le délire se développe insidieusement et
lentement, mais il peut également se constituer rapidement
et presque d’emblée.
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• La période d’état :
La maladie est caractérisée par une énorme production
délirante. Le malade conte une série d’événements
grandioses, étranges ou féeriques dont il a été témoin ou
qui lui ont été rapportés.
Les thèmes délirants sont : des thèmes de grandeur,
notamment les idées de filiation illustre et rarement ce
sont des thèmes de persécution. Le délire s’enrichit
continuellement des péripéties nouvelles, puisées dans les
conversations ou les lectures quotidiennes.
§ Les mécanismes : il n’y a pas d’hallucinations mais
plutôt, une fabulation. Les créations imaginatives
restent plus ou moins reliées entre elles par un certain
degré de systématisation et de vraisemblance. Le délire
jaillit de l’esprit spontanément par intuition. Le malade
utilise parfois des éléments réels. Il s’agit des
fabulations objectives qui peuvent servir un systèmes
orienté par ex, vers la malveillance et la perversité.
§ La systématisation : Le délire d’imagination a une
structure cohérente. L’enchaînement des idées se fait
comme dans le sens d’un récit, et il peut être difficile
de reconnaître l’irréalité des certains faits plausibles.
C’est un délire systématisé.
§ Les réactions du malade : le sujet conserve sa
personnalité sociale. Il a des troubles intellectuels peu
marqués.
• L’évolution :
Elle est marquée par des alternances des rémissions où le
délire s’estompe, et des périodes d’enrichissement ou des
moments féconds du délire durant quelques semaines à
quelques mois. Elle évolue le moins souvent en une
dissociation terminale.
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c. La paraphrénie fantastique
• Début :
Elle débute avant 30 ans par une phase d’inquiétude et
d’anxiété avec une impression d’hostilité de l’ambiance ou
de métamorphose du monde environnant. Peu à peu, les idées
extravagantes et des hallucinations se succèdent. Le délire
se développe alors avec une extrême rapidité et absorbe
exclusivement l’activité du malade.
• La période d’état :
Le délire est une production luxuriante, extraordinairement
étrange, de représentations mentales délirantes vives,
décousues et mobiles.
§ Les thèmes :
Ce sont des idées mégalomaniaques absolument démesurées et
extravagantes : filiation illustre, héritage fabuleux,
interview secret avec Jésus Christ ou avec le Pape ou avec
les grands personnages de la mythologie. Il peut s’agir des
idées de persécution qui ont un caractère d’énormité
colossale, ex : des centaines des complots contre lui, des
milliers des persécuteurs, on lui fait subir des tortures
indescriptibles.
§ Les mécanismes :
- Ce sont des hallucinations plurisensorielles et notamment
cénesthésiques d’allure monstrueuse : idées de
possession diabolique, de changement de sexe, de
métamorphose corporelle.
- On peut observer une énorme prolifération intuitive et
imaginative qui englobe le présent, le passé, et
l’avenir. Le délire est tout à fait alogique, la
contradiction n’existe pas pour le malade.
§ La systématisation : Le délire est faiblement systématisé.
L’extension du délire se fait par juxtaposition des concepts
fabuleux.
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4. La schizophrénie
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Etude clinique
Le mode de début :
Il peut être brutal, explosif par :
- Des épisodes délirants et hallucinatoires : bouffées
délirantes polymorphes qui pose le problème de leur
signification et de leur devenir.
- Une symptomatologie d’allure maniaque ou dépressive.
- La survenue d’un syndrome confuso-onirique.
Il peut être torpide et progressif : Les aspects
sémiologiques les plus fréquemment rencontrés dans les modes
de début sont les suivants :
- La baisse de rendement intellectuel, ex, échec
surprenant à un examen ou à un concours chez un sujet
brillant, abandon d’un emploi ou de l’école.
- La modification du caractère : humeur morose, hostilité
en milieu familial, tendance à l’isolement et aux
ruminations boudeuses.
- Le renoncement à des activités de loisir jusqu’alors
très investies sans qu’aucune justification plausible
ne soit donnée.
- Un engagement subit pour l’occultisme, la magie, les
sectes religieux, les sciences exotériques. On observe
souvent l’entrée dans des communautés plus ou moins
marginales et desocialisées, mais le jeune malade ne
s’y trouve que provisoirement intégré.
- Certains troubles d’allure névrotique peuvent également
s’observer, notamment :
a. Une symptomatologie anxieuse, généralement assez
floue et extensive. La peur et l’angoisse sont
sollicitées par des raisons abstraites, exemple : la
crainte que la terre ne s’arrête de tourner, la
crainte que le sommeil n’entraîne la mort. Ces
raisons peuvent être réelles, par exemple : la
crainte d’une contamination vénérienne. Cette
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1. La schizophrénie simple :
Elle apparaît comme une exagération du caractère schizoïde,
tout de suite après la puberté et avec des bizarreries du
comportement n’ayant généralement pas de conséquences
fâcheuses dans l’immédiat. Les principaux symptômes sont :
l’asthénie et la tendance dépressive, l’aspontanéité,
l’apragmatisme total, des périodes de clinophilie, une
indifférence affective à l’occasion des séparations ou de
deuils, la neutralité affective, l’indétermination, la
pauvreté des relations affectives. Il n’y a pas
d’hallucination ni de délire. Il s’agit donc de la forme
mineure de la schizophrénie. Cette forme peut constituer une
modalité évolutive de la forme initialement plus productive.
Dans ce cas, on parle de schizophrénie résiduelle.
2. L’hébephrénie :
C’est la schizophrénie du sujet jeune. Elle apparaît à la fin
de la puberté vers la vingtième année ou plus précocement. On
l’appelle également la démence précoce des jeunes gens.
- Circonstances de diagnostic : il s’agit d’un adolescent
qui dévient apathique et perd l’intérêt des choses de la
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3. L’hébéphrénocatatonie :
C’est une schizophrénie de l’adulte jeune qui débute après la
puberté jusqu’à l’âge de 35-40 ans. La catatonie ou le
syndrome catatonique est le trouble psychomoteur vu au premier
plan des manifestations cliniques. Les manifestations
hébéphréniques forment la toile de fond de la maladie et
deviennent manifestes en dehors des épisodes catatoniques. Il
s’agit notamment de : troubles de l’affectivité, indifférence
et ambivalence des sentiments, troubles intellectuels avec
désordre de la pensée, barrages, idées délirantes avec
hallucinations, autisme.
Evolution :
Les troubles catatoniques apparaissent par poussées.
L’hébéphrénocatatonie est une forme grave de la schizophrénie.
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4. La schizophrénie paranoïde :
C’est une schizophrénie avec prédominance du délire paranoïde
et une persistance relative de la personnalité. La maladie
apparaît vers 35-40 ans.
§ Le mode de début :
Il peut être insidieux et progressif avec des idées
délirantes, de persécution, de grandeur, ou brutal par un
syndrome d’automatisme mental, un syndrome maniaque ou
confusionnel, ou par un syndrome pseudonévrotique
(psychasthénique, hystériforme).
§ La période d’état :
- La présentation : tantôt le malade est tranquille,
calme, figé dans une attitude de passivité, tantôt il
est agressif, désagréable, coléreux.
- Le délire paranoïde :
• Les thèmes sont multiples avec des idées de
persécution ou des idées de grandeur absurde, des
idées hypocondriaques bizarres, exemple : il sent une
souris dans son pied ou dans son estomac. Parfois ce
sont des idées mystiques. Les idées délirantes sont
souvent contradictoires et fugaces.
• Les mécanismes sont hallucinatoires auditives,
olfactives, cénesthésiques et psychiques.
• La systématisation : le délire n’est pas systématisé.
• Les réactions : le malade lutte contre ses
hallucinations, ex : il se met du coton dans le
conduit auditif externe pour ne pas écouter les voix
qui lui parlent, il remonte ses chaussette sur la
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7. L’héboïdophrénie :
C’est une schizophrénie évoluant sur un mode de déséquilibre
psychopathique, notamment : les troubles de caractère,
l’oppositionisme, l’impulsivité, les comportements antisociaux
(vagabondage, escroqueries, violences), l’autisme morose, les
conduites paraissant inadaptées et bizarres en référence à la
délinquance même. L’existence de la turbulence est émaillée
d’émergences délirantes, d’accès catatoniques, d’épisodes
dysthymiques avec tentatives de suicide, abus alcooliques ou
de drogues.
Traitement de la schizophrénie
1. L’hospitalisation
2. La cure de Sakel ou insulinothérapie : elle consiste à
provoquer une série de comas hypoglycémiques en moyenne 20-
30 en injectant des fortes doses d’insuline et cela pendant
plusieurs semaines. Le traitement est indiqué dans les
formes dissociatives graves diagnostiquées au début.
3. L’électrochoc : il est indiqué dans les états d’agitation
catatonique.
4. Les neuroleptiques : chlorpromazine, levomepromazine,
halopéridol. Le chlorpromazine et le levomepromazine sont
indiqués dans les formes où prédominent l’anxiété, la
dépersonnalisation, l’invasion délirante et les
perturbations affectives. L’halopéridol est donnée dans les
formes paranoïdes surtout lorsqu’il existe un syndrome
hallucinatoire. Les neuroleptiques incisifs (Moditène®,
Majeptil®), sont indiqués dans les épisodes catatoniques,
l’attitude opposante, l’autisme et le négativisme.
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Traitement
- La psychothérapie analytique,
- L’hospitalisation répétitive ou de longue durée,
- Chimiothérapie : anxiolytiques en cas de réactivation
anxieuse, antidépresseurs en cas de dépression
authentique, neuroleptiques en cas d’épisode psychotique.
Ces médicaments sont utilisés de manière intermittente et
brève.
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Clinique :
1. La première consultation :
Le patient peut venir de son propre initiative (rare), il peut
être contraint par une complication à symptomatologie
thymique, psychotique ou médico-légale. Il peut être conduit à
la consultation par un membre de son entourage qui n’accepte
plus ses exigences.
2. La présentation :
Elle est évocatrice et peut revêtir divers aspects :
- Présentation de type paranoïaque : sont au premier plan, la
rigidité psychique, l’orgueil, la méfiance, l’agressivité
hypersthénique. Cet aspect est surtout fréquent chez
l’homme.
- Présentation de type hystérique : reconnue par l’érotisation
des rapports sociaux, l’ambiguïté affective, la
suggestibilité, le théâtralisme puéril, la passivité, la
quête d’une dépendance affective et de gratifications
immédiates. Cet aspect est fréquent dans les deux sexes.
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Symptômes cliniques :
- Les capacités intellectuelles sont habituellement
conservées. Le raisonnement et la logique sont rigoureux,
mais il y a une absence d’autocritique et une incapacité à
évaluer les conséquences de tel ou tel comportement, en
particulier social.
- La violence d’expression des émotions et des affects. Elle
est transitoire mais avec des paroxysmes sur un fond
habituel d’inertie et de passivité, donc une instabilité de
la vie affective et émotionnelle.
- L’angoisse alternant avec son effacement apparent : cette
angoisse est à la base de conduites agressives généralement
réactives notamment agitation, menace, violence pour des
motifs apparemment futiles, difficulté à accepter des
situations vécues comme frustrantes, d’où conduites
impulsives.
- La dysthymie est un signe majeur : il y a asthénie à
certains moments, plaintes hypochondriaques intenses, à
caractère réactionnel et absence de la culpabilité
apparente ; parfois : hypomanie, instabilité réactionnelle,
irritabilité, réactions excessives, et actes délictueux,
insomnie et exaltation ; parfois : tentative de suicide à
répétition ou équivalent suicidaire, ex. décès inhabituel
par bagarre, parfois hétéro-agression.
Biographie du malade
C’est une biographie mouvementée, marquée par l’instabilité,
l’impulsivité et l’inadaptation.
- L’enfance : est perturbée par des alternances d’apathie et
de surexcitation, d’irrégularités du travail scolaire et
d’indiscipline, école buissonnière, colères violentes
parfois fugues.
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Evolution
- La surmortalité due aux accidents, aux suicides, aux
règlements de comptes, aux complications d’alcoolisme et des
toxicomanies, aux traumatismes et aux maladies sexuellement
transmissibles.
- Evolutions graves : la vie se déroule entre la prison et/ou
l’hôpital psychiatrique. Il y a des tendances perverses, une
réactivité explosive, la clochardisation, et le parasitisme.
- L’amélioration au cours des années : s’observe fréquemment
par suite de la maturation due à l’âge, après passage
durable dans un milieu d’accueil.
Traitement
1. La prévention : aider les jeunes à haut risque à
s’insérer socialement : une bonne prise en charge et
l’organisation des équipes éducatives.
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1. L’homosexualité
Définition :
L’homosexualité se définit par le choix d’un partenaire du
même sexe pour réaliser un acte sexuel dans une relation
physique visant à obtenir l’orgasme mais aussi dans les rêves
et les fantasmes. Tous les intermédiaires existent entre
l’homosexualité exclusive c’est à dire avec répulsion et rejet
total du lien sexuel avec un sujet de l’autre sexe, et
l’homosexualité occasionnelle c’est à dire compatible avec
l’hétérosexualité normale.
Cette déviation sexuelle n’est plus considérée comme
pathologique dans les pays occidentaux.
A. L’homosexualité masculine
Kinsey regroupe les cas d’homosexualité masculine en 7 groupes
dont :
- Le groupe 0 : comportant les hétérosexuels exclusifs (46%).
- Le groupe 1 : comporte les hommes très généralement
hétérosexuels, exceptionnellement homosexuels.
- Le groupe 2 : comporte les hommes ayant des rapports
homosexuels accidentels et épisodiques.
- Le groupe 3 : il est constitué des sujets ambisexuels qui se
satisfont autant de l’homosexualité que de
l’hétérosexualité.
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Aspects cliniques
Un petit nombre d’homosexuels vient en consultation pour
homosexualité et c’est une demande d’un membre de l’entourage
familial d’un adolescent ou d’un adulte jeune après la
découverte fortuite et jugée scandaleuse de l’anomalie. Dans
d’autres cas, peuvent s’observer :
- Des réactions de panique anxieuse après le premier
rapprochement homosexuel révélateur d’une tendance jusque là
refoulée.
- Des réactions dépressives profonds chez l’adulte, à la
découverte d’une homosexualité latente indépendamment même
du passage à l’acte.
- La dimension du déséquilibre psychopathique : une
orientation homosexuelle existe chez certains psychopathes.
- Une décompensation psychotique : les aspirations
homosexuelles, les craintes de devenir homosexuel ou la
conviction d’être désigné comme tel sont relativement
fréquentes dans les moments féconds d’une schizophrénie. Les
thèmes de sollicitation ou d’agression homosexuelle
s’observent dans certains délires chroniques
d’interprétation et de persécution. Un processus délirant
peut se déclencher après un premier rapprochement homosexuel
ou après son équivalent symbolique (TR, intervention anale).
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B. L’homosexualité féminine
Elle est moins souvent remarquée parce que moins provoquante.
Elle paraît socialement d’autant mieux admise que
l’implication sexuelle y est souvent moins marquée que chez
l’homme. L’attirance homosexuelle entre femmes se résume
souvent en une relation affective faite de tendresse ou de
séduction intellectuelle ou esthétique réciproque.
Lorsque des rapprochements sexuels existent, ils se limitent
par exemple à des attouchements, des baisers et des caresses.
Le contact sexuel avec orgasme par masturbation mutuelle ou
intromission d’un accessoire de forme phallique sont beaucoup
plus rares et sont les faits d’homosexuelles confirmées.
L’homosexualité féminine est très souvent circonstancielle,
occasionnelle, favorisée par des situations de promiscuité
obligée (pensionnats, prisons) et compatible avec
l’hétérosexualité.
La prostitution, disqualifiée méprisée favoriserait les
rapprochements homo-érotiques. Chez la femme, les rencontres
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2. Le fétichisme
3. Le frotteurisme
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4. Le sadisme
5. Le masochisme
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6. L’exhibitionnisme
7. Le voyeurisme
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8. Le travestisme
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9. Le transsexualisme
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Définition :
L’arriération mentale est la situation globale d’un sujet qui,
dès le premier âge, a souffert à des degrés variables dans son
développent cérébral. Il existe plusieurs types de
classification des arriérations mentales :
- Classification internationale : Elle classe les arriérations
mentales en trois groupes : l’idiotie, l’imbécillité, la
débilité mentale.
- Classification française : Elle donne trois groupes :
l’arriération profonde, la débilité profonde, la débilité
moyenne.
L’arriération mentale est caractérisée par le ralentissement
du développement moteur survenu dès le premier âge et qui se
solde par la présence d’un quotient intellectuel ne dépassant
pas 70.
Ses étiologies sont nombreuses : les facteurs héréditaires,
les maladies contractées par le fœtus pendant la grossesse,
les traumatismes néonataux, les maladies neurologiques de la
première enfance.
Les examens paracliniques à demander sont : les tests
psychométriques, l’EEG, le scanner de la tête, et l’IRM,
l’encéphalographie gazeuse.
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Clinique
L’arriéré profond est incapable de pourvoir à ses besoins les
plus élémentaires. Lorsqu’il est livré à lui-même, il mange
n’importe quoi et il est sale. Tous les arriérés profonds ne
marchent pas. Il en est qui mènent une existence purement
végétative. Les troubles psychomoteurs sont à type de
ralentissement psychomoteur, d’engourdissement, entrecoupés
parfois d’impulsions maladroites. On peut observer chez eux un
balancement de la tête et du tronc et de l’automutilation.
L’énurésie et l’encoprésie sont fréquentes. Le langage est
rudimentaire. Ils prononcent parfois quelques mots mal
articulés. Les arriérés profonds peuvent avoir des
malformations particulières portant sur le squelette et la
peau notamment : une dysmorphie de la boite crânienne, une
cypho-scoliose vertébrale, des malformations de dents, des
tumeurs tubéreuses cutanées. On décrit deux formes
sémiologiques :
- L’arriération mentale profonde simple : sujets relativement
calmes avec séquelles neurologiques et malformations peu
marqués.
- L’arriération mentale profonde associé à des gros troubles
morphologiques.
Les arriérés profonds ont un quotient intellectuel qui ne
dépasse pas 25-30. Leur niveau mental ne dépasse pas en règle
celui des enfants de 5 ans après 14 ans.
Etiologie
- Les encéphalites dues à la scarlatine, à la rougeole ou à la
grippe. Le pronostic des arriérations post-encéphalitiques
est mauvais.
- Le myxœdème : l’idiotie myxœdémateuse de Bourneville. Le
poids de ces enfants est anormalement élevé pour la taille.
Le nanisme est dysharmonieux, avec des téguments infiltrés.
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Clinique
Le faciès du débile profond est inexpressif. Son affectivité
est très limitée et très variable. Certains de ces malades
sont apathiques, indifférents, parfois affectueux et dociles.
D’autres sont instables, caractériels et pervers. Sur le plan
intellectuel, la mémoire est très limitée, avec un vocabulaire
pauvre. Ils ne peuvent apprendre l’écriture et ils sont
incapables d’abstraction. Leur éducation est uniquement orale,
concrète, faite d’un entraînement à des tâches routinières
simples et d’une adaptation progressive et partielle à la vie
de groupe.
La ligne de démarcation entre le débile profond et le débile
moyen est l’aptitude à lire et à écrire. Quand le débile
profond parvient à l’âge adulte ou à l’adolescence, il
présente souvent des épisodes évolutifs psychotiques du genre
bouffées délirantes polymorphes. Le débile profond a des
tendances impulsives et perverses. Ils est capable à tout
moment des réactions antisociales graves, coups et blessures,
incendie, viol suivi de meurtre, homicide, suicide. Le
quotient intellectuel du débile profond varie de 30-50. L’âge
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Clinique
Le faciès est peu expressif. L’attitude est nonchalante et les
vêtements sont plus ou moins correctement ajustés. Le contact
est habituellement facile mais rapidement superficiel. La
dysarthrie est peu marquée. On observe un défaut de
prononciation de certains mots, parfois un bégaiement. Le
malade présente un syndrome qui comprend :
§ Des troubles affectifs :
Le débile ne sait pas bien analyser ses préoccupations
affectives encore moins les exprimer. Ainsi les conflits se
manifestent dans son comportement. Il s’agit d’une personne
entêtée et impulsive. Les impératifs moraux et sociaux sont
réduits à des interdits et le débile les apprend par les
réactions de l’entourage immédiat, notamment ses parents.
L’affectivité du débile fait apparaître essentiellement :
- L’immaturité affective : dépendance vis à vis de
l’entourage, difficulté à résoudre ses conflits,
comportement égocentrique fait de susceptibilité et de
vanité.
- L’impulsivité : réactions brutales par des mécanismes de
défense, agressivité et entêtement.
§ Des troubles psychomoteurs :
Les gestes sont lents, l’attitude est affectée d’une
certaine gaucherie. Les troubles moteurs sont d’intensité
variable. Ils peuvent entraîner une dextérité manuelle
réduite ou un syndrome de débilité motrice avec des
raideurs neuromusculaires et des syncinésies.
§ Les troubles intellectuels :
- Le manque de jugement : le débile défend mal ses
intérêts. Il est toujours défavorisé dans la pensée
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Evolution
L’inadaptation sociale entraîne chez le débile :
- Des troubles caractériels qui éclatent par bouffées et
dépendent beaucoup de la tolérance du milieu dans lequel
il vit.
- Des réactions antisociales, notamment fugue ou fuite de
domicile sans prévenir l’entourage, vol simple sans
profit et mal organisé, rarement vol qualifié ou vol avec
effraction, sous la menace, souvent commis au cours de
vagabondages et parfois avec la participation à des
bandes.
- Les incendies et les homicides en cas d’ivresse ou
d’alcoolisme.
Les épisodes psychotiques sont fréquentes dans l’évolution des
débiles mentaux, notamment la bouffée délirante polymorphe
mais aussi l’épilepsie et l’alcoolisme.
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Formes cliniques
§ Le débile harmonieux : habituellement docile, obéissant,
désireux de bien faire mais à condition d’éviter à le
contraindre. Il a une douceur de caractère. Il est content
de lui-même et de son sort mais, on peut redouter le pire
s’il a bu de l’alcool.
§ Le débile dysharmonique : il présente des troubles
caractériels. L’humeur est changeante et explosive. C’est
une personne instable, changeant fréquemment d’occupation,
ne se plaît nulle part. Il entre en conflit avec
l’entourage, devient partout indésirable. Il est menteur,
mythomane et pervers.
§ Le sot : c’est un sujet avec une bonne capacité de mémoire.
Il réussit assez bien les tests de niveau mais l’examen
clinique et les tests de performance mettent en évidence de
gros troubles de jugement et de raisonnement.
§ Le débile mental léger : il a le QI au dessus de 70.
Diagnostic différentiel
a. Le retard simple du développement intellectuel chez
l’enfant : enfant fragile, souvent timide, présentant une
grande labilité émotionnelle, un retard intellectuel simple
en rapport avec les carences du milieu : carences affectives
et éducatives, surprotection parentale, rivalités
fraternelles.
b. L’hébéphrénie chez l’adulte jeune : la scolarité a été en
règle normale, mais la régression intellectuelle est
survenue secondairement.
c. Les états démentiels tardifs : le malade conserve un sens
des convenances, tout au moins pour ce qui est des
automatismes de politesse.
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Traitement
- La rééducation : le pronostic dépend du degré de
l’arriération, du caractère et des possibilités de rééducation
psychomotrice.
§ La pédagogie : l’éducation doit être précoce, méthodique,
durable. Il ne faut pas séparer l’éducation scolaire de
l’éducation professionnelle.
§ Les médicaments : on donne des médicaments nécessaires au
développement cérébral : l’acide glutamique, le
phosphore, le calcium, et des sédatifs, permettant une
meilleur insertion dans le groupe.
§ Le traitement physiothérapique porte sur la rééducation
fonctionnelle : kinésithérapie et relaxation,
apprentissage de la marche, de l’alimentation, éducation
sphinctérienne.
Le développement psychoaffectif joue un grand rôle dans
l’adaptation : maternage, jeux collectif et compétitifs.
§ Parfois le placement en milieu spécialisé pour les
arriérés profonds, le placement à l’internat ou à
l’externat médico-pédagogique avec apprentissage d’un
métier après 14 ans pour les débiles profonds et moyens.
Pour les débiles légers, il faut une école de
perfectionnement (maçonnerie, réparation des routes).
- La prophylaxie : lutte contre les pathologies de la
grossesse, la prophylaxie de l’accouchement, lutte contre
l’alcoolisme.
2. Les démences
Définition
La démence est un affaiblissement mental progressif, chronique
et définitif avec un déficit portant à la fois sur la fonction
intellectuelle, l’humeur, l’affectivité, l’activité
psychomotrice et le comportement et aussi sur les troubles
somatiques.
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Classification
Les démences comprennent :
- La démence sénile ;
- La démence artériopathique ;
- Les démences préséniles (maladie de Pick et maladie
d’Alzheimer).
L’état démentiel comporte plusieurs stades d’effondrement du
niveau mental qui sont du plus léger au plus profond : la
détérioration mentale, l’affaiblissement intellectuel et la
démence vraie.
Le syndrome démentiel
1° Circonstances de l’examen
Les troubles surviennent en général chez le sujet jusque là
indemne d’accident psychiatrique. Souvent le sujet consulte
sur demande de la famille pour des troubles de la mémoire, des
oublies inexplicables, des erreurs grossières dans ses
activités journalières, une apathie et un désintérêt ou un
changement de caractère : égoïsme, colère. Parfois épisode
dépressif, état confusionnel transitoire ou idées délirantes
de préjudice, aberration du comportement : fugue avec
errance, acte absurde ou délictueux.
2° Présentation
La tenue est négligée, la mimique inexpressive ou inadaptée,
la coopération médiocre. Le patient est indifférent.
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4° Désintégration démentielle
La désintégration des fonctions intellectuelles s’accompagne
de :
• régression affective : égocentrisme, puérilité,
incontinence émotionnelle ou indifférence béate.
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Diagnostic différentiel
- La confusion mentale,
- La dépression mélancolique,
- L’aphasie de Wernicke,
- La démence au stade terminal de la schizophrénie.
Etiologie
- Les maladies dégénératives,
- L’hématome sous-dural chronique, l’hydrocéphalie à
pression normale, la tumeur cérébrale, la paralysie
générale, le myxœdème, l’anémie de Biermer, la
dégénérescence hépatolenticulaire.
Formes cliniques
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Etiologies
Les facteurs étiologiques incriminés sont :
- L’âge : la maladie apparaît entre 50-55 ans en moyenne,
d’où l’appellation : démence présénile.
- Le sexe : le sexe féminin est le plus touché ;
- L’hérédité : la maladie a un caractère familial. On
signale des antécédents familiaux ou des antécédents
d’affections neuropsychiatriques : maladie d Parkinson,
sclérose latérale amyotrophique, …
Anatomie pathologique
Sur le plan macroscopique : la maladie se caractérise par une
atrophie corticale bilatérale des pôles frontaux et temporaux
respectant la zone du langage (tiers postérieur de T1) et la
zone du pli courbe. Sur le plan microscopique il s’agit d’une
dégénérescence neuronale à type de gonflement et prolifération
anormale de la neuvroglie astrocytaire. L’atteinte de la
substance blanche est à type de démyélinisation avec gliose du
centre ovale et du lobe temporal. Les noyaux gris centraux
sont toujours altérés.
Signes cliniques
♦ Le début est insidieux.
La maladie s’installe de manière progressive à bas bruit en
plusieurs années. La période initiale est difficilement
retrouvée.
♦ Les symptômes de début sont :
- Les troubles de l’humeur et de l’affectivité avec des
phases d’exaltation et d’euphorie puérile, irritabilité
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©Librifac 147
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Examens paracliniques
- EEG ;
- Etude psychométrique ;
- Scanner et IRM de la tête ; encéphalographie gazeuse.
Diagnostic différentiel
§ Les tumeurs cérébrales préfrontales : on observe des
troubles du tonus et de la motilité, un syndrome
extrapyramidal par atteinte des aires prémotrices
frontales. L’EEG, le Scanner et l’IRM confirment le
diagnostic.
§ La paralysie générale (neurosyphilis) : dans la
neurosyphilis outre l’atteinte préfrontale, on observe la
dysarthrie, les tremblements, les signes oculaires
notamment le signe d’Argyll-Robertson et les idées
mégalomaniaques. On demandera l’examen de VDRL, TPHA pour
confirmer.
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2) La maladie d’Alzheimer
Facteurs étiologiques
- L’âge : entre 45 et 65 ans avec des extrêmes allant de 15
à 70 ans.
- Le sexe : le masculin est plus touché ;
- Les facteurs héréditaires jouent un rôle très important
comme dans la maladie de Pick.
Anatomie pathologique
Il s’agit d’un processus atrophique cérébral diffus à
prédominance pariéto-occipitale. Les zones de projection
(cortex central) sont intactes. Les lésions histologiques sont
semblables à celles de la démence sénile :
- Les plaques séniles : d’aspect sphérique, constituées d’un
matériel argentophile présentant des affinités
tinctoriales de l’amyloide.
- La dégénérescence neurofibrillaire caractérisée par un
épaississement cytoplasmique fibrillaire argentophile
occupant parfois tout le corps du neurone.
- La dégénérescence granulovacuolaire : qui donne au
cytoplasme l’aspect tigré. Ce type de dégénérescence se
rencontre uniquement au niveau de la corne d’Ammon ou du
noyau amygdalien où les lésions histologiques sont
particulièrement intenses.
Signes cliniques
♦ Le début :
La maladie s’installe insidieusement par un état
d’affaiblissement intellectuel avec agitation, phénomènes
aphasiques et hypertonie musculaire. Les signes de début
peuvent être groupés en trois :
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Examens paracliniques
EEG, scanner, IRM de la tête, Encéphalopathie gazeuse, Etude
psychométrique.
Evolution
Elle se fait vers la mort dans un état de cachexie
hypertonique, en 3-4 ans parfois 10 ans.
B. La démence artériopathique.
Etiologie
Les facteurs étiologiques incriminés sont :
- Le sexe : le sexe masculin surtout ;
- L’âge : le plus souvent après 60 ans ;
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Clinique
♦ Le début :
Il peut être brutal par un ictus apoplectique suivi d’un état
confusionnel transitoire, généralement amnésique ou par une
crise d’épilepsie. On observe parfois un état d’agitation
pseudomaniaque avec grande anxiété. Le début peut être
également progressif, insidieux et se fait par :
- des troubles de l’humeur et de l’affectivité :
hyperémotivité, incontinence émotionnelle, irritabilité
croissante et tristesse morbide.
- des troubles de la psychomotricité : ralentissement
idéomoteur, asthénie, turbulence et parfois stupeur.
Le malade se plaint des céphalées, vertiges ou éblouissements,
insomnies, fatigabilité anormale.
On observe des troubles de la mémoire(notamment une dysmnésie
d’évocation, oubli des faits récents) mais aussi des troubles
de l’attention (difficultés de suivre une conversation,
lenteur des réponses), une désorientation temporo-spaciale.
♦ La période d’état :
Les signes observés sont :
- Une démence lacunaire qui frappe à des degrés variables
les facultés intellectuelles. Les troubles de la mémoires
sont massifs et globaux. Le malade conserve une
conscience partielle de ses troubles.
- L’exagération de l’émotion avec changement rapide de
l’euphorie à l’émotion (labilité émotionnelle).
Des lésions focalisées bilatérales réalisent des tableaux
cliniques particuliers :
- Le syndrome de Korsakoff (atteinte du système
hippocampo-maxillo thalamique).
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Evolution
Elle se caractérise par l’aggravation par à coup successif, la
conscience du déficit longtemps conservée, la fréquence des
troubles thymiques à type de dysphorie anxieuse avec
irritabilité et parfois idées délirantes de préjudice ou de
jalousie, la survenue d’épisodes confusionnels transitoires.
Diagnostique différentiel
- La démence d’Alzheimer.
- La paralysie générale
- Les tumeurs cérébrales postérieures.
- La démence sénile.
C. La démence sénile.
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Anatomopathologie
On a une atrophie corticale d’intensité variable à
prédominance temporo-frontale. Les lésions histologiques
ressemblent à celles de la maladie d’Alzheimer, mais en
diffèrent par leur répartition. Au niveau du cortex on ne
trouve que des plaques séniles et en moindre quantité.
L’association plaques séniles, dégénérescence neurofibrillaire
et granulovacuolaire ne s’observe qu’au niveau des cornes
d’Ammon.
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L’évolution
Elle se fait vers un état de cachexie grabataire et se termine
vers la mort.
Le diagnostic différentiel
♦ La confusion mentale du vieillard.
o L’état dépressif du vieillard (mélancolie du vieillard).
La démence sénile pure ne représente que 30% des démences de
la sénilité, 30% sont des démences artériopathiques et 40% des
démences mixtes, dégénératives et vasculaires.
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1. Les généralités
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2. La psychose traumatique
Synonyme : complications psychiques des traumatismes
crâniens
Définition
Il s’agit des syndromes mentaux psychotiques consécutifs à un
traumatisme crânio-encéphalique. Les complications psychiques
du traumatisme crânien sont des trois ordres :
- Les états déficitaires à substratum organique dont les
observations se sont multipliées depuis que les techniques
de réanimation ont permis la survie des traumatisés très
gravement atteints.
- Les syndromes post-commotionnels (syndromes subjectifs des
traumatisés du crâne) très fréquents : il s’agit des cas
pathologiques où s’intriguent des lésions organiques,
psychologiques et socio-économiques.
- Les névroses post-traumatiques : à la faveur d’un
bouleversement émotionnel provoqué par un traumatisme
généralement mineur. La personnalité se réorganise sur un
mode névrotique et se fixe dans des attitudes
pathologiques de régression et de dépendance.
Etiologie
♦ La contusion cérébrale par traumatisme direct ;
♦ La contusion commotion cérébrale lorsque le choc
émotionnel est exclusif ou prévalant au cours des
déflagrations à distance.
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Modes de début :
Le début peut être rapide : l’état confusionnel survient
aussitôt après l’accident et peut aboutir au coma en quelques
heures.
Le début peut être retardé : en dehors de la perte de la
connaissance immédiate et généralement transitoire, l’état
confusionnel s’installe progressivement après un intervalle
libre de deux à quatre jours en moyenne.
Période d’état :
Les manifestations qui se trouvent réalisées soit d’emblée,
soit après coma, soit à la suite d’un intervalle libre de
quelques jours, sont caractérisées par un syndrome
confusionnel. Il peut s’agir de :
♦ Un état confusionnel stuporeux : le malade présente un état
confusionnel simple. Il est prostré, se plaint des
céphalées. Il a l’air hébété, il répond avec lenteur aux
questions, est désorienté dans le temps et dans l’espace. Il
existe, dans les cas graves, un état de sidération
intellectuelle très grave et s’apparentant à un état
subcomateux.
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Evolution
La psychose traumatique aiguë immédiate peut évoluer :
- Soit de manière favorable, vers la régression des symptômes
et la guérison. Le malade cependant, demeure
particulièrement fatigable pendant des semaines ou des mois.
L’amnésie lacunaire de l’accident est fréquente.
- Soit vers des complications neuropsychiques avec des
séquelles plus ou moins graves. Il s’agit alors de la
psychose traumatique tardive.
Examens paracliniques
Radiographies du crâne, EEG, scanner et IRM de la tête
Conduite à tenir
L’état confusionnel est une urgence psychiatrique. Il faudra
traiter l’état de choc traumatique souvent associé. Rechercher
un syndrome d’hypertension intracrânienne probable et dans ce
cas, il faut le transférer en milieu neurochirurgical.
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Clinique
1° Les signes fonctionnels
- Les céphalées localisées au point d’impact ou diffuses
avec sensation de tête lourde : ce sont des céphalées
permanentes ou passagères. Elles sont exagérées par
l’effort intellectuel ou physique, les bruits, la lumière
vive, les secousses brutales et les mouvements de la tête.
Des douleurs à point de départ cervical peuvent s’y
associer.
- L’insomnie et le sommeil agité, peu réparateur: il s’agit
de difficultés d’endormissement avec parfois tendance à la
somnolence diurne.
- Les troubles sensoriels : impression des brouillards
devant les yeux, sensation d’éblouissement, bourdonnement
d’oreilles, hypoacousie.
- Les vertiges ou sensations vertigineuses : elles sont
déclenchées par les changements de position du corps, les
mouvements brusques de la tête.
- L’asthénie physique et psychique ;
- Les troubles sexuels, le plus souvent l’impuissance chez
l’homme ;
- Les perturbations psychologiques notamment :
§ Les troubles de l’humeur et du caractère, impulsivité,
irritabilité, parfois éléments dépressifs : tristesse,
sentiment d’incapacité, idées d’incurabilité,
désintérêt global et apragmatisme.
§ Les troubles intellectuels, notamment le manque de
concentration, aprosexie, fatigue visuelle, dysmnésie
d’évocation. Ainsi le malade renonce à lire, à regarder
la télévision et évite les sorties.
2° Les signes physiques
Les troubles neurovégétatifs : accès de pâleur et de rougeur,
instabilité du pouls et de la pression artérielle,
hypersudation nocturne, bouffées de chaleur, et mydriase.
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Evolution
Le syndrome évolue en règle vers la guérison en quelques mois,
parfois en un ou deux ans. Cependant, les grandes
complications menacent ces malades traumatisés :
- Les crises d’épilepsie ;
- La démence post-traumatique ;
- Le syndrome parkinsonnien post-traumatique.
a. L’épilepsie :
Il peut être une épilepsie généralisée ou partielle de type
bravais-jacksonnien en rapport avec un foyer irritatif
cortical. Les séquelles lésionnelles de la paroi interne de la
boite crânienne sont particulièrement épiléptogènes et surtout
les brides cicatricielles. Mais, la contusion-commotion
cérébrale peut être responsable d’une épilepsie généralisée
par atteinte des noyaux gris de la base. L’épilepsie est une
complication surtout des jeunes et survient après une période
de 6-12 mois après les traumatismes.
b. La démence post-traumatique
La démence vraie post-traumatique est une démence dégénérative
atrophique avec rétraction progressive du tissu nerveux et
agrandissement des ventricules cérébraux sous-jacents. La
démence post-traumatique se manifeste par un affaiblissement
intellectuel de degrés variables. On observe notamment :
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Evolution :
L’évolution est variable. On peut observer surtout chez les
jeunes, une récupération quasi totale. Plus souvent, le
déficit se fixe entraînant un déclassement professionnel et
une invalidité définitive. L’évolution progressive vers une
démence vraie est assez rare. La régression démentielle est
en général moins globale et moins profonde que dans les
démences dégénératives.
La démence vraie post-traumatique se fait en quelques années
vers la cachexie, le marasme et la mort.
c. Le syndrome parkinsonnien
Le malade présente une rigidité des attitudes, de l’amnésie,
une parole explosive et de la dysarthrie. Il marche, le corps
courbé en avant avec augmentation du polygone de sustentation.
Le malade présente aussi des tremblements des extrémités qui
diminuent lors des mouvements mais sont exagérés par le repos
et les émotions. On observe également une hypertonie avec
phénomène de la roue dentée et une hyperréflexie
ostéotendineuse.
Le ‘‘punch-drunk’’ des boxeurs associe un syndrome
d’affaiblissement intellectuel démentiel à un syndrome
parkinsonnien.
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3. L’alcoolisme
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Signes cliniques
(1) L’ivresse simple : On observe une modification de l’humeur
qui devient expansive (euphorie, loquacité insouciante) ou
plus rarement dépressive, mais aussi une baisse de la
vigilance, une modification du comportement avec levée des
inhibitions (propos et gestes inconsidérés), une
incoordination motrice (dysarthrie, démarche ébrieuse,
maladresse des gestes). Avec une alcoolémie de 0,80 g/l et
suivant la tolérance individuelle, l’intoxication reste
infraclinique.
(2) Le coma alcoolique : Il s’observe dans les alcoolémies
dépassant 3 g/l . Il peut s’agir d’un coma sévère avec
hypothermie, dépression respiratoire et tendance au collapsus.
La dose létale se situe entre 4-6 g/l. L’exposition au froid,
le jeûne avant l’absorption d’alcool sont des facteurs
aggravants.
(3) Les états d’ivresse pathologique : Au cours de
l’alcoolisme aigu et chronique, l’ivresse pathologique est
caractérisé par :
- Une évolution prolongée, de 24-48h en moyenne ;
- Un coma habituel en fin de crise ;
- Une amnésie lacunaire de l’accident ;
- Une tendance à la récidive sous une forme identique.
On décrit habituellement 3 états d’ivresse pathologique :
- L’ivresse excito-motrice : Le sujet est pris d’une fureur
agressive et violente sans motif ou par un motif futile. Il
hurle, frappe aveuglement et brise. Après plusieurs heures
d’agitation survient une phase comateuse. Le syndrome
neurovégétatif y est important avec des troubles
respiratoires, de la bradycardie, de l’hypotension, du
tremblement, parfois du collapsus pouvant entraîner la mort.
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Conséquences de l’alcoolisme
- La désorganisation familiale et la désinsertion sociale.
- La surmortalité considérable du fait des complications
viscérales (cardiomyopathie, cirrhose), suicide, accidents.
- Les complications psychiques aiguës et chroniques (troubles
mentaux avec criminalité).
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4. L’épilepsie
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5. La paralysie générale
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Période d’état
a. La présentation du malade :
Le visage est figé, inerte, hébété, brouillé comme le visage
au réveil. On note un tremblement fin des muscles de la
mimique et de la langue, des trémulations péri-buccales et
des mouvements de mâchonnement des lèvres. Ex. la langue est
animée des mouvements de va et vient. La vêture négligée, le
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Evolution
La maladie évolue vers l’incontinence, l’impotence, la
cachexie et la mort par pneumonie de déglutition ou
surinfection des escarres.
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