Bill Gates et la saga Microsoft
Bill Gates et la saga Microsoft
Bill Gates et la saga Microsoft
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Édition anglaise : « The Making of Microsoft: How Bill Gates and His Team Created
the World’s Most Successful Software Company« , 1992 (pas de réédition en 2020
dans cette édition).
L’édition du livre que je résume ici a été largement mise à jour en 2020. Ainsi, cette
actualisation est à l’origine d’un nouveau chapitre qui raconte les 20 dernières
années de cette aventure.
Daniel Ichbiah, l’auteur, choisit d’introduire son ouvrage « Bill Gates et la saga
Microsoft » en nous dressant le portrait atypique de Bill Gates.
Il nous présente Bill Gates comme ayant une personnalité hors du commun, dotée
de qualités exceptionnelles depuis tout petit.
Dès lors, à l’école primaire déjà, cette vivacité de raisonnement désarçonne ses
professeurs.
Daniel Ichbiah le décrit aussi comme un « Géo Trouvetout du logiciel » : Bill Gates,
dit-il, est capable de « discerner des modèles au milieu du chaos » tout en
trouvant, dans cet exercice intellectuel, une satisfaction intense.
Dès l’âge de 20 ans, Bill Gates fonde Microsoft. Daniel Ichbiah montre comment le
jeune entrepreneur entrevoit déjà le potentiel révolutionnaire des ordinateurs
personnels. Et ce, bien avant la plupart des observateurs.
Bill Gates, poursuit l’auteur, est aussi quelqu’un qui sait s’entourer de grands
créatifs à qui il offre, dans le campus de Microsoft à Redmond, un environnement
idéal pour s’épanouir et innover.
Patron exigeant, il peut d’ailleurs se montrer d’une dureté extrême, confie Daniel
Ichbiah.
Toutefois, s’il n’hésite pas à rabrouer ses collaborateurs, son aura et son
absence de prétention est fédérateur : Bill Gates a cette capacité à souder les
équipes autour d’un défi commun.
Avec la position ultra-dominante acquise par Microsoft dans les années 90, Bill
Gates devient rapidement la cible de vives critiques, indique ici Daniel Ichbiah.
Ses méthodes agressives et son arrogance attirent l’attention des régulateurs qui
y voient de l’abus de position dominante. Par ailleurs, sa fortune et sa réussite
démesurées suscitent la suspicion.
Être le meilleur
Daniel Ichbiah termine l’introduction de son livre « Bill Gates et la saga Microsoft »
sur ce constat :
Chapitre 1 – Surdoué
L’auteur nous l’a dit en introduction, mais insiste : dès l’enfance, Bill Gates fait
preuve de capacités intellectuelles exceptionnelles.
Il est le premier de sa classe, saisit très vite de grandes quantités
d’informations et possède une mémoire remarquable. Mais l’auteur note aussi, ici,
que cette intelligence supérieure à la moyenne le coupe parfois des autres. À
l’adolescence notamment, Bill Gates est un garçon brillant d’une « espèce
particulière » écrit l’auteur : « il apparaît comme un garçon étrange, méditatif, et
fortement autodéterminé« .
Tous deux encouragent leur fils Bill à développer sa soif de connaissances. Ils
l’inscrivent dans une école privée réputée pour sa rigueur.
« Lors de la rentrée scolaire, Bill Gates et son meilleur ami Kent Evans entrent en
huitième année. Au cours de la classe d’informatique qui démarre en janvier, les
élèves sont invités à introduire quelques petits programmes au moyen du langage
BASIC. Pour Bill, il s’agit d’une révélation. Quelle est cette machine sur laquelle il
suffit de taper quelques instructions pour qu’elle vous donne quelques secondes plus
tard la solution d’un problème ?«
Daniel Ichbiah poursuit :
« Bill se découvre une passion dévorante pour la programmation. Par chance, Kent
Evans est pareillement fasciné par les possibilités ouvertes par le BASIC et le PDP-
10. Après les cours, les deux adolescents se retrouvent spontanément dans la salle
du terminal. Parfois, ils sèchent la gymnastique pour gagner la pièce dédiée à la
programmation. Ils y croisent souvent un garçon blond de quinze ans qui arbore une
moustache. Paul Allen, élève de dixième année dans le même établissement
manifeste un enthousiasme tout aussi débordant pour l’engin.
« Et comme leurs professeurs connaissent fort peu le sujet, les deux garçons se
forment eux-mêmes sur l’ordinateur en étudiant dans le détail tous les manuels sur
lesquels ils parviennent à mettre la main. Ils assimilent les concepts liés au BASIC et
à la machine de DEC en un temps record, montrant une compréhension naturelle
des mécanismes de l’informatique.«
« Lors de la rentrée 1973, Bill entame sa dernière année de lycée. La société Traf-O-
Data dont il s’occupe avec Paul lors de ses temps libres, gagne plusieurs milliers de
dollars en diffusant des informations sur les statistiques routières.«
« Paul Allen ne se fait pas prier. La vie universitaire l’ennuie, et il rêve de se frotter à
la vie active. Gates bénéficie d’une permission accordée par le lycée de Lakeside,
autorisant ses élèves à terminer leurs études en effectuant un stage en entreprise.
Sur place, les deux programmeurs sont aux anges. Ils œuvrent au milieu d’un
environnement de rêve : cinq ordinateurs DEC qui se communiquent mutuellement
des informations. Ils travaillent durement pour une rétribution dérisoire – 165 dollars
par semaine, l’équivalent d’une paye d’étudiant. Mais Paul considère que le simple
fait d’être rémunéré pour effectuer ce qu’il adore représente le bonheur ultime.«
Mais, observe Daniel Ichbiah, l’étudiant se montre alors beaucoup plus intéressé
par l’informatique naissante. Et pressentant le potentiel de cette industrie, il passe
ses nuits à discuter avec Paul Allen de la création d’une société d’édition de
logiciels.
Chapitre 3 – L’Altair
Vendu en kit à 399$ par la société MITS, cet ordinateur minimaliste à monter
soi-même déclenche un engouement fou parmi les passionnés d’informatique,
avides de posséder leur propre machine, rappelle Daniel Ichbiah.
Pour les deux passionnés de programmation que sont Bill Gates et Paul Allen, l’Altair
est l’opportunité historique de créer le premier langage de programmation
BASIC pour micro-ordinateur.
Paul Allen, alors employé chez Honeywell, est fasciné par le projet Altair d’Ed
Roberts.
Il contacte très souvent le patron du MITS – Ed Roberts – pour lui faire de ses
suggestions. Séduit, Ed Roberts lui propose de rejoindre son équipe. Paul Allen
accepte sans hésiter, attiré par les opportunités offertes par cette révolution de la
micro-informatique.
Mais Bill Gates n’hésite pas à critiquer vertement la piètre qualité de l’Altair et
de ses cartes mémoire défaillantes. Il s’attire alors l’animosité de Ed Roberts.
Persuadé du bien-fondé de ses critiques, Bill Gates exige d’être rémunéré 10$ de
l’heure pour poursuivre son travail.
Un peu plus tard, Bill Gates découvre avec fureur que le BASIC est copié et
distribué gratuitement par ceux que l’on appelle « les hobbyistes ». Il publie une
lettre ouverte virulente pour dénoncer ce piratage néfaste. Mais sous la pression
d’Ed Roberts, il modère ses propos dans une seconde lettre, tout en maintenant sa
position.
Dans ce contexte, Bill Gates et Paul Allen décident de fonder une société afin
de commercialiser et développer le BASIC eux-mêmes.
Bill Gates prend 60 % des parts et conserve les droits de propriété du logiciel
révolutionnaire.
Microsoft signe un contrat d’exclusivité avec MITS pour la diffusion du BASIC.
Toutefois, l’accord indique que Microsoft reste propriétaire de son langage. Les deux
fondateurs touchent 3000$ à la signature mais les revenus ensuite sont
faméliques : « chaque fois que MITS diffuse un exemplaire, elle doit reverser 35 $ à
Microsoft« .
Bill Gates commence alors à prendre ses distances avec MITS, stipule Daniel
Ichbiah.
4.4 – Premiers bureaux, employés et fin des études pour Bill Gates
En décembre 1976, fasciné par les perspectives qui s’ouvrent à lui avec la micro-
informatique, Bill Gates décide d’interrompre ses études de mathématiques à
Harvard. Il veut se consacrer entièrement à Microsoft. Ses parents s’inquiètent, mais
leur ami Samuel Stroum, conquis par l’enthousiasme du jeune homme, l’encourage
vivement à poursuivre sa voie.
Bill Gates est habité par une soif intarissable de réaliser son rêve. Et avec
Microsoft, il entend participer activement à l’émergence d’une nouvelle ère
informatique : celle de la micro-informatique personnelle !
Mais dès 1977, de vrais produits grand public comme l’Apple II ou le TRS-80
apparaissent. Et en adoptant le BASIC de Microsoft, ces nouvelles machines vont
finalement assurer le succès commercial de la jeune société qu’est
alors Microsoft.
Ainsi, dans le 5ème chapitre du livre « Bill Gates et la saga Microsoft », Daniel Ichbiah
nous raconte comment, grâce à sa détermination et à d’habiles négociations,
Microsoft parvient, en 1977, à conserver la propriété de son
BASIC révolutionnaire. Et comment il devient rapidement le langage de
programmation de référence des micro-ordinateurs naissants.
Avec son design réussi, sa robustesse et son BASIC intégré, l’Apple II de Steve
Jobs et Steve Wozniak séduit rapidement les particuliers. Soutenu par des
investisseurs, Apple s’impose alors comme le premier véritable succès
commercial de l’histoire de la micro-informatique.
« L’Apple II fait l’objet d’éloges de la part des magazines spécialisés : il s’agit d’un
ordinateur disponible en boutique qui fonctionne dès qu’on le branche. Il devient le
premier succès de la micro-informatique.«
De plus, le système d’exploitation CP/M, créé par Gary Kildall, permet de faire
fonctionner les logiciels sur différents micro-ordinateurs grâce à une interface
standardisée. Son adoption généralisée facilite grandement le développement
d’un véritable marché du logiciel indépendant des constructeurs.
Daniel Ichbiah nous parle ici de Myriam Lubow, secrétaire embauchée par
Microsoft en 1977.
Il raconte, non sans humour, comment cette mère de famille de 4 enfants, et âgée
de 42 ans, d’abord, découvre avec perplexité l’étrange et nouveau monde du
« logiciel », et celui de l’équipe de Microsoft. Puis, il explique comment la
secrétaire est vite impressionnée par la personnalité hors-norme et l’énergie
débordante du jeune président Bill Gates.
Daniel Ichbiah nous raconte ici l’amitié que Bill Gates a noué avec Kazuhiho
Nishi, un passionné de technologie japonais qui devient le représentant de
Microsoft au Japon.
Grâce à lui, affirme l’auteur, le BASIC séduit rapidement les grands constructeurs
japonais. Et le PC NEC 8001 qui l’adopte connaît un très grand succès
commercial.
6.3 – Le retour dans l’état de Washington
Nous apprenons qu’en 1980, IBM forme une équipe secrète baptisée « projet
Chess ». Son but est de concevoir rapidement un micro-ordinateur destiné au
grand public.
Ce projet insolite, dévoile l’auteur, est confié à des esprits libres et créatifs,
totalement affranchis de la lourdeur administrative habituelle d’IBM.
Contrairement aux habitudes d’IBM, le comité Chess est chargé de s’appuyer sur
des fournisseurs externes pour le matériel et les logiciels. Il s’inspire en fait,
selon l’auteur, du succès de l’Apple II, avec sa conception hardware ouverte et
sa capacité à évoluer grâce aux extensions par cartes.
IBM contacte donc Bill Gates comme consultant et lui commande plusieurs
langages :
Avant validation, les logiciels sont soumis à une batterie de tests intensifs et
rigoureux conduits par IBM. Cette exigence de qualité totale force l’admiration
des développeurs de Microsoft et leur permet d’atteindre un nouveau niveau
professionnel.
En 1981, après des mois de labeur intense dans des conditions difficiles,
la version 1.0 du MS-DOS est enfin approuvée par IBM pour équiper le futur PC
grand public.
La version 1.0 de MS-DOS soumise pour approbation comporte quatre mille lignes
de langage assembleur et occupe 12 Ko de mémoire. IBM valide le système créé par
Microsoft.
« Un soir de juillet 1981, Bill apprend que Big Blue se prépare à annoncer la sortie de
sa machine. L’événement est célébré avec délire dans un restaurant chic de Seattle.
Pour les programmeurs, une grande quantité de travail reste à fournir puisqu’il faut
achever les langages Pascal, Fortran, Cobol, Assembleur… Le travail reprend donc
de plus belle. Le 27 du même mois, Paul Allen acquiert les droits du QDOS de Tim
Paterson auprès de SCP pour la somme de 50 000 dollars. Gates reçoit un message
pour le moins formel de son commanditaire : « Cher Fournisseur. Vous avez
accompli un bon travail ». »
La machine séduit par son design soigné et suscite un fort engouement, bien au-
delà des prévisions prudentes d’IBM.
À ce moment-là, Bill Gates réalise que rien n’est gagné face à la popularité
soutenue du CP/M parmi les passionnés. Et que le nom d’IBM n’est pas
suffisant pour imposer le MS-DOS ni même le PC :
L’auteur du livre « Bill Gates et la saga Microsoft » souligne, dans ce chapitre, que
Bill Gates devient ensuite conscient d’un point important : le micro-ordinateur a
besoin d’applications marquantes pour séduire le grand public, à l’image de
VisiCalc pour l’Apple II dans les années 1970.
Ce dernier structure une équipe pour programmer le logiciel selon une approche
pyramidale qu’il a théorisée. Le tableur de Simonyi et son équipe est conçu pour
fonctionner sur un maximum de machines différentes, dans une stratégie
d’encerclement du leader VisiCalc : « Par cette stratégie d’encerclement, Gates et
Allen espèrent établir Electronic Paper comme le tableur n°1 de la micro-
informatique« .
« À son grand dam, Simonyi sait que ce nouveau concurrent, Lotus, détient
l’application irrésistible de l’IBM PC !«
L’auteur de « Bill Gates et la saga Microsoft » relate d’abord une anecdote sur la
genèse du Macintosh.
Un jour de septembre 1979, Steve Jobs est invité à visiter les laboratoires de
recherche de Xerox (Xeros a, en effet, investi un million de dollars dans la société
Apple, et a donc accepté de dévoiler certaines de ses inventions à des membres
triés sur le volet).
« Lorsque Lawrence Tessler [alors président de Xeros] a dévoilé l’ordinateur Alto, les
hôtes de Cupertino [ville de la Silicon Valley qui abrite le siège d’Apple] ont poussé
un cri d’admiration : ils n’ont jamais rien vu de tel ! Job a été effaré par la
démonstration effectuée par Tessler : un écran qui affiche des images à la place de
mots, une souris pointe sur des objets graphiques et les déplace à volonté. C’est
ainsi qu’il faut concevoir les ordinateurs ! Or, Xerox néglige cette manne
providentielle :
Jobs, Atkinson, Raskin et leurs six autres collègues sont revenus de Palo Alto avec
la ferme conviction d’avoir entrevu l’ordinateur du futur.«
C’est ainsi, qu’inspiré par ces innovations, Steve Jobs décide d’intégrer les
interfaces graphiques développées chez Xerox au Macintosh, l’ordinateur
expérimental qu’Apple mijote en secret.
Chapitre 13 – Excel
Dans cette partie de « Bill Gates et la saga Microsoft« , Daniel Ichbiah revient plus
en détail sur la naissance laborieuse d’Excel.
Année 1983 : rappelez-vous, sur le marché des tableurs, Lotus 1-2-3 règne en
maître absolu. Il écrase littéralement ses concurrents. Cette situation hérisse Bill
Gates. Mais le fondateur de Microsoft aime les défis impossibles. Il réunit son équipe
dans un chalet isolé avec une mission : créer un tableur pour détrôner Lotus.
Les brainstormings, lors de cette retraite, suscitent des débats houleux ! Mais le
projet Excel finit par émerger des discussions animées. Parmi les développeurs
positionnés sur le projet, Doug Klunder s’investit corps et âme. Le problème, c’est
que les délais imposés par Bill Gates sont intenables.
Encore une fois, en quelques mois seulement, il supplante Lotus Jazz, pourtant
présenté comme LE tableur du Macintosh ! Porté par des capacités techniques
supérieures, Excel s’impose même comme l’application incontournable des
tableurs sous Mac.
En avril 1986, le verdict tombe : Excel vend 2 fois plus que son rival ! rapporte
l’auteur.
Grisé par ce comeback retentissant, Bill Gates a désormais le regard rivé vers un
horizon encore plus ambitieux : reproduire cette domination écrasante sur
l’énorme marché des PC compatibles IBM. Avec son précieux
sésame : Windows.
L’appétit de Microsoft semble décidément sans limite. Et Bill Gates est prêt à
tout pour assouvir ses ambitions dévorantes !
Les lecteurs de cet article ont également lu : The Unwritten Laws of Business
Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que, contre toute attente, cet accouchement
douloureux marquera, en fait, la naissance d’un futur géant, souligne Daniel
Ichbiah. Car en dépit des railleries, Bill Gates persiste. Le chef d’entreprise
visionnaire pressent le potentiel révolutionnaire de Windows. Et bien lui en
prend, car quelques années plus tard, Windows s’imposera comme LE système
d’exploitation quasi universel…
Dans le quinzième chapitre de « Bill Gates et la saga Microsoft« , Daniel Ichbiah met
en lumière un évènement majeur de la saga Microsoft : il relate comment,
en 1986, après des années de croissance fracassante, Microsoft devient enfin une
société cotée en bourse.
Nous voilà donc en 1986. Malgré ses réticences initiales, Bill Gates, s’est résout,
cette année-là, à introduire Microsoft en Bourse.
La société peaufine l’opération avec le plus grand soin. Elle est conseillée par les
cabinets financiers Goldman Sachs et Alex Brown. « Un prospectus est rédigé
avec soin, Bill Gates effectue une tournée promotionnelle auprès des
investisseurs » note l’auteur.
Le 13 mars 1986 restera à jamais une date historique, témoigne l’auteur de « Bill
Gates et la saga Microsoft« .
Grâce à ses 11 millions d’actions, la fortune personnelle de Bill Gates est évaluée,
elle, à 350 millions de dollars. « L’action de Microsoft progressant de façon rapide,
le montant de la richesse de Gates s’élève, moins d’un an plus tard, à plus d’un
milliard de dollars « fait remarquer Daniel Ichbiah.
C’est ce que nous raconte Daniel Ichbiah dans le chapitre 16 du livre « Bill Gates et
la saga Microsoft« .
16.1 – Le déclin progressif d’IBM, leader historique mais géant aux pieds
d’argile
Vers la moitié de la décennie 1980, IBM subit de plein fouet l’offensive des
constructeurs de compatibles à bas prix. Incapable d’imposer ses normes
propriétaires OS/2 et PS/2, sa domination sur le standard PC s’effrite
rapidement. Big Blue sombre inexorablement. Pendant ce temps, Bill Gates mise
avec génie sur les clones de Compaq…
Mais la sortie de Windows 2.0, bien plus performant, et l’accord avec les
fabricants de compatibles renforcent encore davantage la position
dominante de Microsoft.
Dans le chapitre 17 de son livre « Bill Gates et la saga Microsoft« , Daniel Ichbiah
montre comment Bill Gates a créé chez Microsoft un environnement de travail
singulier. Un fonctionnement hors-norme qui reflète parfaitement la personnalité
charismatique et travailleur acharné du fondateur de la firme imposante.
17.1 – Microsoft Inc., un empire aussi fou que son génie de fondateur
Grâce au génie de Bill Gates, Microsoft est le cocktail détonnant d’un esprit
« potache » de campus et d’obsession concernant les résultats : « L’ambiance
est celle d’un campus universitaire potache » écrit Daniel Ichbiah.
Bill Gates se dévoue corps et âme à Microsoft, travaillant sans relâche jour et
nuit, week-ends et vacances. Passionné par l’informatique, il est d’une exigence
extrême envers lui-même mais aussi envers ses collaborateurs. Et il insuffle, de fait,
un rythme effréné à son entreprise.
Toutefois, Bill Gates sait reconnaître ses torts. Et derrière son caractère volcanique
se cache aussi un fin psychologue très doué pour repérer les talents et les
galvaniser, assure l’auteur.
Finalement, en un peu plus de 10 ans, Bill Gates a créé un empire à son image :
démesuré, passionné, incontrôlable. Chez Microsoft, on vit, respire et transpire
Microsoft 24 heures sur 24. La patte Gates est partout, son ADN coule dans
toutes les veines. Et dans cet univers décalé, on travaille dur mais on s’amuse
bien ! soutient l’auteur.
Windows 3.0 est accueilli avec un grand enthousiasme : dès sa première semaine
de commercialisation, il devient le logiciel le plus vendu. De nombreuses
entreprises annoncent leur passage à Windows.
Grâce à cette version 3.0, les interfaces graphiques entrent définitivement dans
les usages, observe Daniel Ichbiah.
« Du côté d’IBM, le désarroi est grand. Microsoft n’était-elle pas censée œuvrer
avant tout sur le système OS/2 ? Comment est-il possible que Gates ait ainsi
retourné la situation ? » s’interroge l’auteur.
Nous le savons, les alliances stratégiques dans le monde des affaires sont
« éphémères, tactiques et intéressées ».
Autrement dit : quand IBM veut imposer son OS/2, Bill Gates prévient IBM : la
conception d’OS/2 est une erreur. Mais IBM n’écoute pas ses arguments, et
malgré ses avertissements, campe sur ses positions bureaucratiques.
L’innovation made in Microsoft se heurte au mur de la lourdeur IBM.
« Dès 1989, Bill Gates a été clairement tenté par le divorce. […]. Mais on ne se
sépare pas impunément de Big Blue. Trop d’intérêts sont en jeu. Constructeurs de
compatibles PC ou d’accessoires, éditeurs de logiciels, magazines spécialisés, tous
tirent parti de l’image idyllique renvoyée par le couple. Bill a manqué de courage et
préféré une porte de sortie, graduelle et furtive. Avait-il le choix ? Pas si sûr. Il reste
que lorsque la divorcée découvrira le pot aux roses, elle aura mille raisons de se
sentir bafouée. Quant aux amis de la famille, ils auront le sentiment d’avoir été trahis.
Persuadés que Microsoft exécutait sans rechigner les volontés d’IBM, ils ont
naturellement inscrit leur parcours sur la trace de celle-ci. Comme IBM criait
« OS/2 », ils ont suivi la route d’OS/2, alors que dans le plus grand secret, Bill Gates
se tournait délibérément vers Windows…«
« À Seattle, si l’un d’entre eux est traversé par une idée brillante, il lui suffit de
traverser quelques couloirs pour en faire part à son directeur de projet. Si
nécessaire, il peut même adresser un message à Steve Ballmer ou même à Bill
Gates lui-même. En quelques heures, la décision d’aller de l’avant ou non est prise.
À Boca Raton, dans les laboratoires d’IBM, le projet OS/2 était dirigé de façon
bureaucratique par une hiérarchie de comités. La prise de décision pouvait s’étaler
sur plusieurs jours ou semaines, le temps qu’une proposition gravisse un à un les
échelons de commandement.«
Pendant qu’il comprend l’échec annoncé de OS/2, Windows 2.0 caracole en tête
grâce à Excel. Microsoft prépare en secret la riposte avec Windows 3.0.
Les éditeurs de logiciels sont furieux du double jeu de Bill Gates. Ils se sentent
trahis par l’alliance IBM-Microsoft. La rupture est inévitable. Et la guerre est
déclarée !
Quand un jour, un document confidentiel rédigé par Bill Gates fuite dans la
presse… Il s’agit d’un mémo dans lequel le chef d’entreprise indique qu' »il faut
« attaquer » le système d’IBM par tous les moyens« . Cette publication signe la
fin des relations. Désormais, IBM misera sur son alliance avec Apple, en
1991, pour contrer l’ennemi Gates…
Avec Windows 3.1 (qui succède à Windows 3.0), Microsoft devient n°1 mondial
des éditeurs et enchaîne les milliards de revenus.
Dans le chapitre 20 du livre « Bill Gates et la saga Microsoft« , Daniel Ichbiah nous
explique comment, malgré ses dénégations, Microsoft se retrouve dans le
collimateur des autorités pour ses pratiques anticoncurrentielles
présumées au début des années 90.
Mais cette expansion fascine autant qu’elle inquiète, signale l’auteur. Le géant
Microsoft donnerait-il la priorité à ses profits plutôt qu’à l’innovation ? Ses pratiques
commerciales sont-elles équitables ? L’administration américaine décide de se
pencher sérieusement sur ces questions.
Cette annonce alerte aussitôt la Federal Trade Commission (FTC), qui y voit un
signe de collusion illégale entre les deux mastodontes du logiciel pour éliminer
la concurrence.
L’enquête s’élargit donc et porte désormais sur une tentative présumée de monopole
dans le secteur des logiciels. En 1992, la FTC rend publiques ses conclusions
accablantes. Elle accuse Microsoft de 5 pratiques anticoncurrentielles graves.
Son rival Novell, un autre éditeur de logiciel réputé, devient un opposant de poids.
Son PDG Ray Noorda s’allie à Lotus et dépose plainte auprès de l’Union
Européenne. Il dénonce, en effet, des accords liant le MS-DOS aux constructeurs
d’ordinateurs, qui empêchent, dit-il, Novell de vendre son DR-DOS concurrent.
Jusqu’au dernier vote en juillet 1993, les deux camps mènent un lobbying intensif
pour influencer la FTC. Le résultat est à nouveau un blocage de la FTC.
Bill Gates mise alors sur le CD-ROM. Il anticipe son avènement : le CD-ROM
permettra d’accéder à des contenus multimédias interactifs. En 1989, il crée
même Continuum, future Corbis, pour acquérir les droits d’œuvres d’art à
numériser.
Bill Gates s’allie avec Intel et d’autres pour la télévision interactive. Il mise aussi
sur un « Wallet PC« , assistant électronique miniature futuriste.
Derrière l’image d’homme d’affaires impitoyable et malgré son immense fortune, Bill
Gates mène une vie simple, note Daniel Ichbiah. C’est ce qu’il nous décrit avec
détail dans ce nouveau chapitre de « Bill Gates et la saga Microsoft » consacré
au milliardaire dans son intimité.
Malgré ses milliards, il mène d’ailleurs un train de vie simple et modeste, révèle
l’auteur de « Bill Gates et la saga Microsoft« . Il déteste gaspiller. Par exemple,
pour ses déplacements en avion, il voyage quasiment toujours en classe
économique, se refusant le confort de la première classe.
Bill Gates est très discret sur sa vie privée. Avant son mariage, on le connait
comme étant peu enclin à la fidélité. Il a alors de nombreuses petites amies,
attiré par les femmes intelligentes et indépendantes, divulgue l’auteur.
Sa relation la plus notable reste, à cette époque, dans les années 80, celle
avec Ann Winblad. Selon l’auteur, celle-ci a eu une influence positive sur son
hygiène de vie. Ann le décrit comme un homme qui aime les situations extrêmes.
Puis, « peu après sa rupture avec Winblad, Bill a entamé une relation sentimentale
avec une employée de Microsoft, de neuf ans sa cadette, Melinda French » confie
l’auteur.
Daniel Ichbiah nous apprend ici que le couple Gates habite un manoir high-tech
spectaculaire de 20 000 m2 sur les rives du lac Washington, avec piscine,
bibliothèque, home cinéma…
« La propriété privée de Bill est ainsi appelée à devenir l’endroit idéal pour effectuer
des démonstrations de technologies avancées à ses visiteurs et méditer sur la
société numérique du futur. »
L’auteur du livre « Bill Gates et la saga Microsoft » termine ce portait intime de Bill
Gates en évoquant son côté philanthrope et ses passions. Nous apprenons que :
Il faut dire que son ambition démesurée d’être le maître absolu du monde
numérique finit par inquiéter et agacer. Même la presse économique sérieuse s’y
met ! Le magazine The Economist le parodie sous les traits d’une araignée géante.
Bref, l’image de Microsoft continue de se dégrader, et à vitesse grand V à
présent. En quelques années, la société passe de start-up triomphante et
sympathique à empire tout-puissant et tentaculaire prêt à écraser impitoyablement
ses concurrents. Et la réputation sulfureuse d’homme d’affaires
impitoyable de Bill Gates lui colle désormais à la peau…
Elle est en effet, indique Daniel Ichbiah, marquée par trois anniversaires :
Quant à Bill Gates, en 1995, il devient l’homme le plus riche du monde selon
Forbes. Sa fortune est estimée à 12,9 milliards de dollars. Malgré cela, il conserve
un train de vie simple et déteste évoquer sa richesse. « Il écarte la possibilité
d’acquérir un avion personnel qui rendrait ses mouvements plus efficaces. » Il
aborde la quarantaine comme un cap important, conscient du poids des années.
Microsoft dépense sans compter en publicité, avec une campagne titanesque sur
fond sonore des Rolling Stones.
« En fond sonore des images du spot publicitaire Windows 95, les Rolling Stones
déclament Start me up ! C’est la première fois que le groupe de rock a autorisé une
utilisation commerciale d’une de ses chansons. Selon un tabloïd anglais, Bill Gates
n’aurait pas hésité à débourser 12 millions de dollars pour obtenir l’aval de Mick
Jagger. […] La raison pour laquelle Gates voulait à tout prix la chanson des Stones
est la présence sur le bureau de Windows 95 d’un bouton crucial portant la mention
Start (Démarrer).«
Microsoft participe à une émission télévisée animée par une star de la télé.
De nombreuses marques prestigieuses s’associent également à cette campagne.
Mais il reste quand même des ombres au tableau, souligne Daniel Ichbiah : le
ministère américain de la Justice poursuit son enquête anti-trust, notamment sur le
Microsoft Network. Par ailleurs, un groupe de consommateurs tente d’interdire
la vente de Windows 95 via des plaintes pour publicité mensongère.
Mais si 1995 marque l’apogée de Windows et l’entrée dans une nouvelle ère
numérique, avec Internet notamment, de nouveaux nuages s’amoncèlent à
l’horizon pour le tout puissant empire Microsoft.
Son idée de génie est d’utiliser des « liens hypertextes » pour connecter les
pages web entre elles. Mais pour rendre la navigation sur ce réseau réellement
accessible au grand public, il faut développer un logiciel intuitif…
Bill Gates, de son côté, se montre d’abord très sceptique sur l’intérêt d’Internet.
Mais petit à petit, sous l’influence de conseillers comme Steve Sinofsky, il prend
conscience du potentiel du web. En 1995, il décide d’intégrer le protocole TCP/IP
dans Windows 95 et rachète le navigateur Spyglass pour créer Internet Explorer.
Pourquoi ? Parce que Netscape devient alors une menace stratégique pour
l’empire de Microsoft, lance Daniel Ichbiah. En effet, en permettant d’écrire des
applications multi-plateformes, Java remet en cause le modèle Windows.
La réponse de Bill Gates est immédiate : Internet Explorer est amélioré et proposé
gratuitement. Autre contre-attaque : des accords sont passés avec les
constructeurs de PC. Ces accords leur imposent de pré-installer Internet Explorer
sur les ordinateurs.
Petit à petit, Netscape perd des parts de marché. Résultat, la firme chute
lourdement. Et en 1997, le ministère de la Justice ouvre une enquête anti-trust
contre Microsoft pour abus de position dominante. Bill Gates est encore dans le
collimateur des autorités. Une nouvelle bataille judiciaire commence…
Dans cette partie du livre « Bill Gates et la saga Microsoft« , expose longuement le
déroulé des batailles judiciaires du titan du software.
Mais que cela ne tienne ! En dépit du tollé provoqué, de la vindicte de ses rivaux et
des menaces judiciaires, le mastodonte Microsoft poursuit coûte que coûte son
développement.
Mais c’est l’affaire Internet Explorer qui va vraiment faire déborder le vase.
En effet, des constructeurs (comme Compaq) témoignent avoir été forcés sous
la menace de pré-installer Internet Explorer sur leurs machines. En mars 1997,
une enquête anti-trust est ouverte.
Plutôt que de faire profil bas, Microsoft affiche une arrogance et un mépris vis-à-vis
des poursuites. Cette attitude lui est très dommageable, souligne l’auteur de la
biographie de Bill Gates.
Novembre 1999 : le verdict tombe tel un couperet. Microsoft est reconnu coupable
d’abus de position dominante.
« Ce plongeon est si important qu’il entraîne la plupart des valeurs Internet dans la
dégringolade. Onze jours plus tard, le 14 avril, le Nasdaq enregistre la plus forte
baisse de son histoire. Bill Gates voit s’envoler 11,1 milliards de ses dollars en une
seule journée. La chute de l’action Microsoft, même si elle n’est que temporaire,
sonne le glas de ce que l’on a appelé la « net-économie ». Les start-ups apparues
depuis 1995 s’écroulent une à une et des dizaines de milliers de dépôts de bilan sont
à l’horizon.«
Bref, le procès du siècle provoque un véritable cataclysme sur les marchés, « une
crise qui va se prolonger sur 4 ans » annonce l’auteur.
Bill Gates passe du statut de génie adulé à celui d’impitoyable monopoleur abusif.
Mais en dépit des coups durs et des procès, la machine Microsoft poursuit
inexorablement son expansion, comme imperméable aux critiques.
En 1993, lors d’un voyage en Tanzanie avec Melinda, Bill Gates découvre la
misère et les maladies comme la polio qui ravagent l’Afrique.
Profondément choqué par la pauvreté des populations, il prend conscience
de l’urgence d’agir et décide de consacrer l’essentiel de sa colossale fortune
personnelle à des actions humanitaires.
Quatre ans plus tard, en 1997, la lecture d’un article poignant sur les
conséquences mortelles de l’eau polluée dans les bidonvilles le pousse à passer
à l’action.
Une fois lancé, Bill Gates s’attaque avec sa fougue habituelle à des défis
humanitaires monumentaux, à l’échelle de ses moyens financiers
considérables : éradiquer des maladies comme la polio, fournir de l’eau
potable aux populations les plus démunies, lutter contre le réchauffement
climatique.
Encore une fois, en quelques années, son image d’optimiste bienveillant s’est
sérieusement ternie.
Bill Gates donne parfois l’impression d’un capitaine dépassé par l’époque qu’il
a lui-même largement façonnée. Mais cela ne l’empêche absolument pas de
poursuivre inlassablement ses combats humanitaires à très grande échelle, avec
une générosité et une opiniâtreté qui forcent le respect, termine l’auteur.
Dans cet ouvrage passionnant, Daniel Ichbiah brosse le portrait d’un homme
fascinant, doté d’un esprit brillant, à la fois geek surdoué, entrepreneur
intrépide et dirigeant charismatique.
Daniel Ichbiah montre très bien comment, avec une énergie et une détermination à
toute épreuve, Bill Gates et son équipe sont parvenus à imposer leur vision en
faisant de Microsoft une machine à innover devenue incontournable.
Avec ce récit captivant aux nombreux rebondissements, Daniel Ichbiah nous fait
revivre de l’intérieur l’une des épopées les plus fascinantes de l’histoire de
l’informatique.
En suivant le parcours de Bill Gates, c’est aussi toute une industrie en pleine
ébullition créative que vous découvrirez, avec la formidable aventure humaine qui
l’a portée. L’ouvrage est ainsi une plongée passionnante dans les coulisses de la
révolution numérique qui a profondément transformé nos sociétés.